Traitement Numérique du Signal ING 1

Chapitre 2 :

Analyse spectrale des signaux discrets

I. Différentes représentations fréquentielles

Les méthodes utilisées pour calculer les représentations spectrales diffèrent selon les
caractéristiques des signaux : continu, discret, périodique, non périodique.
(voir annexe 3 : Tab.1 et Figure.1)

II. Transformée de Fourier discrète

1. Définition
Dans le but de calculer la transformée de Fourier d’un signal 𝑠 𝑡 à l’aide d’un ordinateur, on
est amené à discrétiser (échantillonner) et tronquer temporellement ce signal.

On obtient une suite de N termes donnée par :

𝑁−1

𝑠𝑒,𝜋 𝑡 = 𝑠 𝑘𝑇𝑒 𝛿 𝑡 − 𝑘𝑇𝑒

𝑘=0

On note 𝑠𝑘 les valeurs du signal 𝑠𝑒,𝜋 𝑡 aux instants 𝑘𝑇𝑒 .

Le spectre 𝑆𝑒,𝜋 𝑓 de ce signal échantillonné limité à N termes est donné sous la forme de N
𝐹𝑒
éléments de valeurs 𝑆𝑚 espacés de suivant une expression identique :
𝑁

𝑁−1
𝐹𝑒
𝑆𝑒,𝜋 𝑓 = 𝑆𝑚 𝛿 𝑓 − 𝑚
𝑁
𝑚 =0

On appelle Transformée de Fourier Discrète TFD (ou DFT : Discrete Fourier Transform)
d’un signal défini par N échantillons 𝑠𝑘 , la suite de N termes 𝑆𝑚 définie par :

𝑁−1
𝑘𝑚
𝑆𝑚 = 𝑠𝑘 𝑒 −𝑗 2𝜋 𝑁
𝑘=0

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La TFD réalise la correspondance entre deux suites de N termes : 𝑠𝑘 et 𝑆𝑚 . (voir annexe

3 : Figure.2)

La durée du signal échantillonné, sur lequel a été calculée la TFD, est donnée par :

𝑁
𝜏 = 𝑁𝑇𝑒 =
𝐹𝑒

Le spectre de ce signal échantillonné est calculé sur un domaine fréquentiel [0 , 𝐹𝑒 ] avec une
distance fréquentielle (ou précision) entre points égale à :

1 𝐹𝑒
∆𝑓 = =
𝜏 𝑁

On définit la TFD inverse qui s’écrit :

𝑁−1

𝑠𝑒,𝜋 𝑡 = 𝑠𝑘 𝛿 𝑡 − 𝑘𝑇𝑒
𝑘=0

avec :
𝑁−1
1 𝑘𝑚
𝑠𝑘 = 𝑆𝑚 𝑒 𝑗 2𝜋 𝑁
𝑁
𝑚 =0

2. Interprétation de la TFD
Chaque échantillon 𝑆𝑚 obtenu par la TFD peut être considéré comme un harmonique du
spectre du signal. (voir annexe 3 : Figure.3 et Tab.2)

Remarque 1 :
Pour une fréquence d’échantillonnage 𝐹𝑒 constante, l’augmentation de la précision en
fréquence (c.à.d. diminuer ∆𝑓) passe par une augmentation de la fenêtre d’observation 𝜏.

Remarque 2 :
La transformée de Fourier Rapide TFR (ou FFT : Fast Fourier Transform) est un algorithme
permettant de réduire le nombre d’opérations pour calculer la TFD.

Pour N échantillons du signal initial, le nombre de multiplications à effectuer pour obtenir les
N valeurs de la TFD :

 𝑁² multiplications pour la TFD

𝑁
 log 𝑁 multiplications pour la FFT.
2
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III. Convolution et corrélation numériques

1. Convolution discrète
Considérons deux signaux 𝑥 𝑡 et 𝑦 𝑡 . L’échantillonnage donne deux suites 𝑥 𝑖𝑇𝑒 = 𝑥𝑖 et
𝑦 𝑖𝑇𝑒 = 𝑦𝑖 .
La convolution discrète 𝑧 de 𝑥 et 𝑦 est définie par :
+∞

𝑧𝑘 = 𝑥𝑖 𝑦𝑘−𝑖
𝑖=−∞

avec 𝑘 quelconque
Pour N échantillons de 𝑥𝑖 et 𝑦𝑖 , la convolution discrète s’exprime par :
𝑁−1

𝑧𝑘 = 𝑥𝑖 𝑦𝑘−𝑖
𝑖=0

avec 𝑘 ∈ [0, 𝑁 − 1]
On remarque que ce calcul nécessite la connaissance de 𝑦𝑖 en dehors de l’intervalle défini. En
effet, nous avons besoin des échantillons correspondant à l’intervalle 𝑖 ∈ [𝑁 − 1, … ,0, … , 𝑁 +
1] . Pour réaliser ce calcule, plusieurs solutions sont possibles pour définir les échantillons
𝑦𝑖 :

 1er cas : (convolution linéaire)

Les échantillons en dehors de l’intervalle {0, . . . , 𝑁 − 1} sont considérés comme nuls :

𝑥𝑖 = 0 et 𝑦𝑖 = 0 pour 𝑖 < 0 ou 𝑖 ≥ 𝑁. Ce premier cas conduit à des résultats présentant
des distorsions.

Dans ce cas, il est préférable de calculer la convolution sur 2𝑁 − 1 points :

𝑁−1
𝑧𝑘 = 𝑖=0 𝑥𝑖 𝑦𝑘−𝑖 avec 𝑘 ∈ [0,2𝑁 − 2]

 2ème cas : (convolution circulaire)

Les échantillons en dehors de l’intervalle {0, . . . , 𝑁 − 1} sont considérés comme identiques,

c’est-à-dire comme si la fonction était périodique de période 𝑁𝑇𝑒 .
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 3ème cas :

Les échantillons en dehors de l’intervalle {0, . . . , 𝑁 − 1} peuvent être connus et alors utilisés
pour le calcul.

Si les échantillons ne sont pas connus, la convolution peut alors être calculée sur un intervalle
moitié de l’intervalle de connaissance des échantillons 𝑦𝑖 , c.à.d. N/2.
Les deux dernières solutions conduisent à des résultats beaucoup plus acceptables et qui
semblent être les plus communément utilisées.

2. Corrélation discrète
Considérons deux signaux 𝑥 𝑡 et 𝑦 𝑡 . L’échantillonnage donne deux suites de termes
𝑥 𝑖𝑇𝑒 = 𝑥𝑖 et 𝑦 𝑖𝑇𝑒 = 𝑦𝑖 .
La corrélation discrète 𝐶𝑥𝑦 ,𝑘 de 𝑥 et 𝑦 est définie par :

+∞

𝐶𝑥𝑦 ,𝑘 = 𝑥𝑖 𝑦𝑖−𝑘
𝑖=−∞

avec 𝑘 quelconque

Pour N échantillons de 𝑥𝑖 et 𝑦𝑖 , la corrélation discrète s’exprime par :

𝑁−1

𝐶𝑥𝑦 ,𝑘 = 𝑥𝑖 𝑦𝑖−𝑘
𝑖=0

avec 𝑘 ∈ [0, 𝑁 − 1]

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Comme pour la convolution discrète, il est nécessaire de connaître des valeurs de 𝑦𝑖 en dehors
de l’intervalle initial. Les trois solutions proposées précédemment sont possibles.

 Le premier cas où l’on considère des échantillons nuls en dehors de l’intervalle initial
conduit à des résultats présentant des distorsions par rapport au calcul analytique réalisé sur
des signaux définis sur tout l’axe des temps. L’expression discrétisée de la corrélation est
alors la suivante :
𝑁−1
𝐶𝑥𝑦 ,𝑘 = 𝑖=0 𝑥𝑖 𝑦𝑖−𝑘 avec 𝑘 ∈ [0,2𝑁 − 2]

 En considérant la solution où la corrélation est calculée sur la moitié des N points

initiaux, nous obtenons alors un résultat identique à celui obtenu avec un calcul analytique
réalisé sur des signaux définis sur tout l’axe des temps. L’expression discrétisée de la
corrélation est alors la suivante :

𝑁
−1 𝑁
𝐶𝑥𝑦 ,𝑘 = 2
𝑖=0
𝑥𝑖 𝑦𝑖−𝑘 avec 𝑘 ∈ [0, − 1]
2

IV. Propriétés de la TFD

1. Linéarité
Soit une suite 𝑠𝑘 de durée N telle que : 𝑠𝑘 = 𝑎 × 𝑥𝑘 + 𝑏 × 𝑦𝑘 , avec : 𝑎 et 𝑏 deux scalaires.
La TFD de 𝑠𝑘 est donnée par : 𝑆𝑚 = 𝑎 × 𝑋𝑚 + 𝑏 × 𝑌𝑚

2. Symétrie
Soit une suite 𝑥𝑘 réelle de durée N. Les nombres 𝑋𝑚 et 𝑋𝑁−𝑚 sont complexes conjugués :
∗
𝑋𝑁−𝑚 = 𝑋𝑚

3. Décalage temporel
Posons : 𝑦𝑘 = 𝑥𝑘−𝑘 0 , avec 𝑘0 ≤ 𝑁. La TFD de 𝑦𝑘 est donnée par :
𝑚𝑘0
𝑌𝑚 = 𝑒−𝑗2𝜋 𝑁 𝑋𝑚

4. Décalage fréquentiel
𝑙𝑘
Posons : 𝑦𝑘 = 𝑥𝑘 𝑒𝑗2𝜋 𝑁 . La TFD de 𝑦𝑘 est donnée par :

𝑌𝑚 = 𝑋𝑚−𝑙

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5. Convolution circulaire
Soient deux suites périodiques 𝑥𝑘 et 𝑦𝑘 de même période N. La TFD de la convolution discrète
𝑧𝑘 de 𝑥 et 𝑦 est le produit des TFD de 𝑥𝑘 et 𝑦𝑘 :
𝑧𝑘 = 𝑥𝑘 ⨂𝑦𝑘 ⇒ 𝑍𝑚 = 𝑋𝑚 𝑌𝑚

avec : ⨂ désigne la convolution circulaire.

Réciproquement, la suite 𝑝𝑘 , produit des suites 𝑥𝑘 et 𝑦𝑘 , a pour TDF la suite 𝑃𝑚 qui est la
convolution circulaire des suites 𝑋𝑚 et 𝑌𝑚 :

𝑝𝑘 = 𝑥𝑘 . 𝑦𝑘 ⇒ 𝑃𝑚 = 𝑋𝑚 ⨂𝑌𝑚

6. Corrélation
Soient deux suites périodiques 𝑥𝑘 et 𝑦𝑘 de même période N. La TFD de la corrélation
discrète 𝐶𝑥𝑦 ,𝑘 de 𝑥 et 𝑦 est définie par :
∗
𝛾𝑥𝑦 ,𝑚 = 𝑋𝑚 𝑌𝑚

7. Relation de Parseval (conservation de l’énergie)

𝑁−1 𝑁−1
1
𝑥𝑘 2
= 𝑋𝑚 2
𝑁
𝑘=0 𝑚 =0

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