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Un signal électrique S est sinusoïdal, si son évolution au cours du temps peut s’écrire sous la forme :
𝑺(𝒕) = 𝑺𝟎 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕 + 𝝋)
La grandeur 𝑆0 correspond à la valeur maximale du signal au cours du temps : on l’appelle l’amplitude du signal.
La valeur efficace 𝑆𝑒𝑓𝑓 est la valeur efficace liée au signal S par le rapport :
𝑺𝟎
𝑺𝒆𝒇𝒇 =
√𝟐
Le signal se sinusoïdal se répète avec la période T, exprimée en (𝑠 −1 ), correspond à la durée d’une oscillation
complète :
𝑺(𝒕) = 𝑺(𝒕 + 𝑻)
𝟐𝜫
𝑻=
𝝎
On appelle phase du signal, la grandeur (𝜔𝑡 + 𝜑). 𝜑 est est appelée phase à l’origine des temps (t=0s) et est
comprise entre (−𝛱 𝑒𝑡 𝛱).
2. Notation complexe
Donc :
𝑎 𝑏
𝑐𝑜𝑠𝜑 = 𝑒𝑡 𝑠𝑖𝑛𝜑 =
√𝑎2 + 𝑏2 √𝑎2 + 𝑏2
D’où :
𝒃
𝝋 = 𝒂𝒓𝒄𝒕𝒈( )
𝒂
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Chapitre 2 : Circuits électriques en régimes sinusoïdal - Hamed CHAABOUNI - Institut Supérieur d’Informatique – Université Tunis El Manar
Dans le cas d’un signal sinusoïdal𝑆(𝑡), l’écriture complexe de 𝑆(𝑡) = 𝑆0 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑) est :
𝑺(𝒕) = 𝑺𝟎 𝒆𝒋(𝝎𝒕+𝝋)
avec 𝑆0 est le module de 𝑆(𝑡) (𝑆0 = |𝑆(𝑡)|) et (𝜔𝑡 + 𝜑) est l’argument de 𝑆(𝑡) ((𝜔𝑡 + 𝜑) = arg(𝑆(𝑡) ).
On obtient finalement :
𝛱
On remarque tout d’abord que 𝑆2 (𝑡) = 𝑆0 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡) = 𝑆0 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡 − 2 ).
𝛱
Posons : 𝑆1 (𝑡) = 𝑆0 𝑒 𝑗(𝜔𝑡) et: 𝑆2 (𝑡) = 𝑆0 𝑒 𝑗(𝜔𝑡− 2 ) . Calculons alors 𝑆(𝑡) = 𝑆1 (𝑡) + 𝑆2 (𝑡).
𝛱 𝛱 𝛱
𝑆(𝑡) = 𝑆0 𝑒 𝑗(𝜔𝑡) + 𝑆0 𝑒 𝑗(𝜔𝑡− 2 ) = 𝑆0 𝑒 𝑗(𝜔𝑡) (1 − 𝑗 ) = 𝑆0 𝑒 𝑗(𝜔𝑡) . √2𝑒 −𝑗 4 = 𝑆0 √2 𝑒 𝑗(𝜔𝑡− 4 )
𝜫
𝑺(𝒕) = 𝑹𝒆[𝑺(𝒕)] = 𝑺𝟎 √𝟐𝐜𝐨𝐬(𝝎𝒕 − )
𝟒
Remarque : nous aurions pu obtenir aussi rapidement le même résultat en utilisant la représentation de Fresnel :
Dérivation et intégration
𝑑𝑆(𝑡)
= 𝑗𝜔𝑆(𝑡)
𝑑𝑥
𝑆(𝑡)
∫ 𝑆 (𝑡)𝑑𝑡 =
𝑗𝜔
𝑑𝑆(𝑡) 𝑑𝑆(𝑡)
Ainsi, pour chercher , il suffit de calculer 𝑅𝑒 [ ] = 𝑅𝑒[𝑗𝜔𝑆(𝑡)]
𝑑𝑥 𝑑𝑥
𝑆(𝑡)
et pour chercher ∫ 𝑆(𝑡)𝑑𝑡 ,il suffit de calculer 𝑅𝑒[∫ 𝑆(𝑡)𝑑𝑡] = 𝑅𝑒[ 𝑗𝜔 ].
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Chapitre 2 : Circuits électriques en régimes sinusoïdal - Hamed CHAABOUNI - Institut Supérieur d’Informatique – Université Tunis El Manar
II . Dipôles linéaires passifs en régime sinusoïdal
Considérons un dipôle linéaire passif. En régime harmonique, il est parcouru par un courant sinusoïdal de la forme
𝑖(𝑡) = 𝑖0 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 ) et la tension entre ses deux bornes est de la forme 𝑢(𝑡) = 𝑢0 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ).
𝑖(𝑡) = 𝑖0 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑖 )
𝑢(𝑡) = 𝑢0 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢)
𝒖(𝒕)
𝒁=
𝒊(𝒕)
Son argument est arg(𝑍) = 𝜑 = 𝜑𝑢 − 𝜑𝑖 est le déphasage de la tension par rapport au courant.
𝑢0 𝑗(𝜑) 𝑢0 𝑢0
𝑍= 𝑒 = 𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑗 𝑠𝑖𝑛𝜑
𝑖0 𝑖0 𝑖0
𝑢
𝑅 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑑𝑖𝑝ô𝑙𝑒 [𝛺] = 𝑖 0 𝑐𝑜𝑠𝜑
0
Généralement, 𝒁 = 𝑹 + 𝒋 𝑿 avec { 𝑢0
𝑋 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑑𝑖𝑝ô𝑙𝑒 [𝛺] = 𝑖 𝑠𝑖𝑛𝜑
0
𝑍 = |𝑍| = √𝑅2 + 𝑋 2
Alors { 𝑋
𝜑 = 𝑎𝑟𝑡𝑐𝑔( )
𝑅
1 𝑖(𝑡) 𝑖0 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑖 ) 𝑖0 𝑖0
𝑌= =𝑍= = 𝑗(𝜔𝑡+𝜑 )
= 𝑒 𝑗(𝜑𝑖 −𝜑𝑢 ) = 𝑒 −𝑗(𝜑)
𝑍 𝑢(𝑡) 𝑢0 𝑒 𝑢 𝑢0 𝑢0
𝑖
Le module 𝑌 = 𝑌 = |𝑢0 | est l’admittance du diplôme, et elle se mesure en Siemens [S].
0
𝑖0 −𝑗(𝜑) 𝑖0 𝑖0
𝑌= 𝑒 = cos(−𝜑) + 𝑗 sin(−𝜑)
𝑢0 𝑢0 𝑢0
𝑖
𝐺 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑑𝑖𝑝ô𝑙𝑒 [𝑆] = 𝑢0 cos(−𝜑 )
0
Généralement, 𝒀 = 𝑮 + 𝒋 𝑩 avec { 𝑖0
𝐵 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑐𝑒𝑝𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑑𝑖𝑝ô𝑙𝑒 [𝑆] = 𝑢 sin(−𝜑)
0
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Chapitre 2 : Circuits électriques en régimes sinusoïdal - Hamed CHAABOUNI - Institut Supérieur d’Informatique – Université Tunis El Manar
2. Exemples d’impédance complexes
𝒁𝑹 = 𝑹
𝑍𝑅 = 𝑅 = 𝑅𝑒 𝑗0
L’impédance complexe d’un conducteur ohmique est réelle pure et constante. La tension et le courant sont en phase
𝜑 = 𝜑𝑢 − 𝜑𝑖 = 0.
b. Condensateur (capacité) :
On a
𝑑𝑢(𝑡)
𝑖 (𝑡) = 𝐶
𝑑𝑡
𝑑𝑢(𝑡)
𝑖 (𝑡) = 𝐶 = 𝑗𝐶𝜔𝑢(𝑡)
𝑑𝑡
𝟏
𝒁𝑪 =
𝒋𝑪𝝎
1 1 1 −𝑗 𝛱
𝑍𝐶 = = −𝑗 = 𝑒 2
𝑗𝐶𝜔 𝐶𝜔 𝐶𝜔
𝛱
L’impédance complexe d’une capacité est imaginaire pure. La tension est en retard de phase de 2
par rapport au
courant.
c. Inductance (bobine) :
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Chapitre 2 : Circuits électriques en régimes sinusoïdal - Hamed CHAABOUNI - Institut Supérieur d’Informatique – Université Tunis El Manar
On a
𝑑𝑖(𝑡)
𝑢(𝑡) = 𝐿
𝑑𝑡
𝑑𝑖(𝑡)
𝑢(𝑡) = 𝐿 = 𝑗𝐿𝜔𝑖(𝑡)
𝑑𝑡
𝒁𝑳 = 𝒋𝑳𝝎
𝛱
𝑍𝐿 = 𝑗𝐿𝜔 = 𝐿𝜔𝑒 𝑗 2
𝛱
L’impédance complexe d’une capacité est imaginaire pure. La tension est en avance de phase de 2
par rapport au
courant.
3. Association d’impédances
Les relations obtenues en notation réelle dans le chapitre 1 se transposent encore aux notations complexes. Soit :
En série :
𝑛
𝑍 = ∑ 𝑍𝑖
𝑖=1
En parallèle :
𝑛
1 1
=∑
𝑍 𝑍𝑖
𝑖=1
De même tous les théorèmes et relations obtenu dans le chapitre précédant sont applicables (Th de superposition,
Thevenin, Norton, Millmann, ponts diviseurs, etc…).
Ainsi
𝑎𝑢𝑥 𝑏𝑎𝑠𝑠𝑒𝑠 𝑓𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠 (𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝜔 ==> 0), |𝑍𝐶 | ==> ∞ , 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒𝑛𝑠𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑠𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡 𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡
{
𝑎𝑢𝑥 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠 (𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝜔 ==> ∞), |𝑍𝐶 | ==> 0 , 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒𝑛𝑠𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑠𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑓𝑖𝑙 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟
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Chapitre 2 : Circuits électriques en régimes sinusoïdal - Hamed CHAABOUNI - Institut Supérieur d’Informatique – Université Tunis El Manar
Ainsi
𝑎𝑢𝑥 𝑏𝑎𝑠𝑠𝑒𝑠 𝑓𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠 (𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝜔 ==> 0), |𝑍𝐿 | ==> 0 , 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒𝑛𝑠𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑠𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑓𝑖𝑙 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟
{
𝑎𝑢𝑥 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠 (𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝜔 ==> ∞), |𝑍𝐿 | ==> 0 , 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒𝑛𝑠𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑠𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡 𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡
𝑆 = 𝑃 + 𝑗𝑄
𝑃 = 𝑢0 . 𝑖0 𝑐𝑜𝑠𝜑 : Puissance active (en W), représente la puissance moyenne consommée par le dipôle. Elle est
toujours positive.
𝑄 = 𝑢0 . 𝑖0 𝑠𝑖𝑛𝜑 : Puissance réactive (en V.A.R : volt ampère réactif). C’est un nombre algébrique, fonction du signe
de ϕ, donc de la nature inductive (>0) ou capacitive (<0) du circuit.
𝑃 = 𝑢0 . 𝑖0 = 𝑅. 𝑖0 2 (𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝐽𝑜𝑢𝑙𝑒)
Résistance R (ϕ=0) : {
𝑄=0
𝛱 𝑃=0
Inductance L (ϕ= 0) : {
2 𝑄 = 𝑢0 . 𝑖0 > 0: 𝑢𝑛𝑒 𝑏𝑜𝑏𝑖𝑛𝑒 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑟𝑏𝑒 𝑙 ′ é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒
𝛱 𝑃=0
Capacité C (ϕ=-- ) : {
2 𝑄 = −𝑢0 . 𝑖0 < 0 ∶ 𝑢𝑛 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒𝑛𝑠𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖𝑡 𝑑𝑒 𝑙 ′ é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒
En conclusion :
𝛱
𝑠𝑖 0 < 𝜑 < : 𝑄 > 0 ∶ 𝑙𝑒 𝑑𝑖𝑝ô𝑙𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑓
{ 2
𝛱
𝑠𝑖 − < 𝜑 < 0: 𝑄 < 0: 𝑙𝑒 𝑑𝑖𝑝ô𝑙𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡𝑖𝑓
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Chapitre 2 : Circuits électriques en régimes sinusoïdal - Hamed CHAABOUNI - Institut Supérieur d’Informatique – Université Tunis El Manar