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Chapitre II Etude hydrologique

Introduction :
L’étude hydrologique consiste à définir les caractéristiques des crues de différentes
périodes de retour (débits, durées, fréquences) , elle est la partie la plus important pour un
projet d’assainissement ,car les ouvrages d’assainissement doivent assurer un degré de
protection contre les inondations causées par la pluie. De ce fait l’étude hydrologique a pour
but de déterminer l’intensité moyenne maximale d’après l’étude des averses.
Averses :
Une averse est un mode de précipitations se caractérisant par un début et une fin brusque
et par des variations rapides d’intensités.
Choix de la période de retour :
La période de retour de suffisance du réseau d’assainissement est le résultat d’un
compromis entre le cout de sa construction et celui de son entretien. Elle est généralement
prise égale à 10 ans, cette période est prise comme base de calcul.

II.1 Détermination de l’intensité moyenne de précipitation :


L’analyse de cette intensité moyenne maximale est très importante dans le
dimensionnement des réseaux d’égout. L’intensité moyenne maximale est exprimée en mm/h,
elle est donnée par la formule (II-1), c’est la lame d’eau précipitée (mm) pendant une durée
donnée,
soit :
h
im=
 t (II-1)
Im: Intensité moyenne maximales en mm/h.
h : hauteur de pluie tombée pendant la durée t.
Pour le calcul de l’intensité, on doit :

 Analyser les données pluviométriques et faire le choix du type de loi à laquelle il faut
ajuster l’échantillon de données.
 Calculer les paramètres de la loi choisie et vérifier son adéquation.
 Calculer la valeur de l’intensité moyenne de précipitation.

II.2 Analyse des données pluviométrique :


Pour l’étude des précipitations en assainissement on a besoin d’une série pluviométrique
qui comporte les précipitations maximales journalières pour la période la plus longue possible.
Nous prenons comme base de calcul la série pluviométrique de la station
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expérimentale de L’OUED EL ALLEUG dont le code de station 021210 sur une


période de fonctionnement de 1979-1980 à 2005-2006 qui nous a été fournie par
l’ANRH de BLIDA (Agence Nationale Des Ressources Hydrauliques) et représenter
 dans le tableau II-1.
L’analyse statistique des données pluviométriques consiste à déterminer les
caractéristiques empiriques d’un échantillon d’une série d’observation de
précipitations mensuelles et maximales journalières de 27 années.

Tableau II-2 : Identification de la station pluviométrique


Période Nombre
Station Code X (m) Y (m) Z (m) d’observation d’année
Oued El
Alleug 021210 508,5 361,75 55 1979 - 2006 27
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Tableau N°II-1  : La série pluviométrique de 1979-1980 à 2005-2006.

ANNEE SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUI JUIL AOU Pmax, j (mm)
1979-1980 0 13,6 18,2 33 4,4 17,7 25,1 17 13 1,2 0 15,4 33
1980-1981 4,4 15,5 3,1 17,5 48,8 20 24,1 6,8 26,9 18 0 4,5 48,8
1981-1982 18,8 47,7 57,6 31,7 0 21,7 8,2 17 0 0 6,7 0 57,6
1982-1983 0 7,4 12 50,6 43,7 28,1 17 32,3 26 13,8 0 0 50,6
1983-1984 18,9 114 19,8 38 17,5 20,8 51,7 16,3 28,2 0 0 0 114
1984-1985 8,6 23,4 86,2 28,3 21,4 26,7 22,3 8,7 3,3 23,3 3,6 0 86,2
1985-1986 25,6 13,7 20,8 47,3 32,5 38,1 9,5 0 1,9 3,9 0 0 47,3
1986-1987 20,4 11,1 26,5 19 11,6 13,8 24,7 16,2 23,3 19,5 0 1,1 26,5
1987-1988 15,2 4,4 23 49,8 21,7 5 25,1 25,7 6,6 7,1 0 9,6 49,8
1988-1989 6,3 4,8 30,9 15,7 12,5 0 12,6 23,1 17,3 0 11,2 0 30,9
1989-1990 2,8 31,4 33,1 30,2 19,4 22,6 17,5 5,7 25,1 5,7 0 0,7 33,1
1990-1991 7,9 83,4 16,2 5,2 82,9 10,2 18,8 37,8 28,5 7,2 3 0 83,4
1991-1992 4,8 52,8 40,5 17,9 20,1 23,4 10,8 11 21,7 1,8 0 0 52,8
1992-1993 18,5 14 25,1 7,1 68 26,5 0 16,4 5 0 0 0 68
1993-1994 45,8 26,5 15,4 15,7 32,5 19,8 46,2 5,3 0 5,1 0 13,6 46,2
1994-1995 10,1 44,3 51,1 12,1 42 30,6 18,6 62 6,4 1,8 3,3 0,2 62
1995-1996 26 62,6 3,3 20,8 21,6 19,8 8,2 18 7,3 1 0 6,3 62,6
1996-1997 18,8 42,8 80,5 24,2 22,3 18,5 17,5 23,3 31 3 0,3 2,3 80,5
1997-1998 5 17 25 19,2 28,6 43 21,9 7,5 2,1 1,3 0 1,1 43
1998-1999 23,6 6,3 32 37,8 5,1 2,2 7,3 16,8 18,1 0 0,2 0 37,8
1999-2000 6,3 30,9 44,7 19 32,8 11,8 0,5 20,1 5,5 0 0 0 44,7
2000-2001 17,5 36 24,1 18,2 14,2 6,6 22 29 21,9 0 15,1 11,2 36
2001-2002 9,5 47,9 33,5 32,5 21,9 43,4 11,9 26,6 18 0 2,9 0 47,9
2002-2003 3 9,6 22,2 26,7 38 25,9 15,9 23,8 45 1,5 0,7 1,3 45
2003-2004 3,6 26,7 27,7 45,7 26,6 34,2 18,3 14,9 3 0 0,6 0,2 45,7

2004-2005 21 28 17,4 20,7 23,4 34,2 7,2 5,5 53,6 0 0 1 53,6


2005-2006 20,6 20,1 32,7 25,6 5,3 9,2 40,3 10,4 2,5 1,5 0 4,4 40,3

Source A.N.R.H (BLIDA)


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II .3. Etude des précipitations maximales journalières :

Le calcul des valeurs extrêmes ou quantiles nécessite un ajustement statistique à une loi de
probabilité. Donc, il faut effectuer un ajustement adéquat à une loi théorique de la série des
pluies maximales journalières afin de déterminer les intensités de pluie les plus extrêmes et
d’estimer le débit de crue. Les principales étapes de l’étude sont les suivantes :
- Classer la série des Pmax,j par ordre croissant.
- Calculer la fréquence expérimentale F(x) (au non dépassement).
- Calculer les caractéristiques empiriques de la série.
- Ajuster la série graphiquement.
- Déterminer les quantiles et leurs intervalles de confiance.
- Calculer les averses et les intensités de courte durée.

II.3 .1. Caractéristiques empiriques de la série :

Tableau II.2 : Caractéristiques empiriques de la série

Caractéristiques : Formule : valeurs :


n=27
La somme des Pmax,j (mm)
∑ Xi 1719.5
i =0

la moyenne des Pmax,j (mm)


i=27
Xi
x̅ = ∑
i=0
52.4
n

[√ ]
i=n
L’écart type « бx » ; ∑ (P max , j−P ̅ max , j)² 19.7
i=1
σPmax , j=
n

Coefficient de variation σ
« Cv » : Cv= x ̅ 0.376

L'exposant climatique :
b = 0.38

II.3.2 .Ajustement de la série :

L'efficacité d'une méthode d'estimation dépend de la loi de probabilité, de la taille de


l'échantillon et de ses caractéristiques. Toutefois, de nombreuses études comparatives, autant
empiriques que théoriques, ont été menées afin de déterminer dans quelles circonstances une
loi donnée est efficace.
Pour faciliter le travail, l'ajustement sera traité par le logiciel « Hyfran » avec les trois lois
suivantes : la loi de Gumbel, la loi de Galton (Log-normal) et la loi GEV.
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II.3.2.1. Ajustement à la loi de Gumbel :

 La fonction de répartition de la loi de Gumbel F(x) est donnée par l’expression :


F(x) = e−e
−Y

Sachant que « y » est la variable réduite de la loi de Gumbel :

X−xo
y= α
=−ln[−ln (F(x))]
Avec :
- y : variable réduite de Gumbel
- x0, α : paramétres d’ajustement de la loi de Gumbel .
- α : paramètre de l’échelle (α>0) appelé aussi « gradex ».
- x0 : paramétre de position.
- X : variable étudié ‘Pmax.j’

L’expression d’un quantile est la suivante :


X= α*Y +X0 soit Pmax.j = α*Y+X0
 On calcule les paramétres d’ajustement α et x0 par les deux formules suivantes :
α = 0,78*σ
x0= X́ −0,577∗¿ α
sachant que :
σ : Ecart type de la série .
X́ :la moyenne arithmétique de lasérie .

Les résultats de l’ajustement par la méthode du maximum de vraisemblance sont récapitulés


dans le tableau suivant :

Tableau II .3 : résultats de l’ajustement :


Nombre de données 27
X́ 52.4
σ 19.7
X0 43.93
α 13.95

L’équation de la droite de gumbel s’écrit ainsi :


Pmax .j(p%) = 13.95*Y+43,93
L’ajustement est fait par le logiciel Hyfran ,la technique du maximum de vraisemblance est
sélectionné pour le calcul des paramètres d’ajustement .

Tableau II-4 : Résultat de l’ajustement à la loi de Gumbel (Hyfran).


Fréquence au Valeur
intervalle de
T non théorique Ecart-type
confiance
dépassement q XT (mm)
100 0.99 108 11.1 86.4 - 130
50 0.98 98.4 9.64 79.5 - 117
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20 0.95 85.4 7.72 70.2 - 101


10 0.90 75.3 6.29 63.0 - 87.7
5 0.80 64.9 4.88 55.3 - 74.4

Avec :
T : période de retour
Q :probabilité au non dépassement
Xt :précipitation maximale journaliére (mm)

Figure II-1 : Ajustement graphique à la loi de Gumbel

a)- Calcul de la valeur de l’intensité de pluie de courte durée et de période de retour 10


ans:

Dans ce volet, on va déterminer les valeurs des pluies de courte durée et leurs intensités.se
basant sur les résultats de l’ajustement à la de Gumbel

Tableau II.5 : Calcul des Quantiles par la méthode de Gumbel

T Fréquence P max intervalle de alpha u


confiance
10 0.9 75.3 63.0 - 87.7 13.95 43.93

Pour les projets d’assainissement, et concernant l’estimation des débits pluviaux, on


s’intéresse généralement à l’intensité moyenne maximale correspondante à une courte durée
t=15 min=0.25 h et une période de retour T=10 ans, pour des raisons technico-économiques et
de sécurité.
Chapitre II Etude hydrologique

D’après la formule de Montanari, l’intensité de pluie de durée t et de période de retour p


% est donnée par la relation suivante :
t b−1
I 0.25(p %) =I24 (p %)( )
24
I 0,25 (p%) : Intensité moyenne de précipitation pour une averse de durée 15 min et de fréquence
(p%) ;
I 24 (p%) : Intensité moyenne de précipitation pour une journée de fréquence (p%) donnée ;
t : Durée de l’averse en heures, t = 15 min = 0.25h pour une période de retour de 10 ans ;
b : Exposant climatique de la région (b = 0,38) qui est donné par l’ANRH (BLIDA) ;

Pour l’estimation de l’intensité moyenne de précipitation, nous admettons qu’une averse


ayant lieu une fois tous les 10 ans ; durant 15min, peut être la valeur optimale. Nous aurons
donc :

 Pour la méthode de Gumbel

p 24 (10 %) t b−1
I0.25 (10%) = ( ) III.17
24 24

75,3 0.25 0.38−1


I0.25 (10%) = ( )
24 24

I=53.16mm/h

II.3.2.2. Ajustement à la loi de GEV :

 La fonction de répartition de la loi d'extrémum généralisée :


−y

F ( x )=e−e

Sachant que « y » est la variable réduite :

Avec :
 : variable étudiée (Pmax,j).
 : Paramètre de position
 : Paramètre de dispersion (α > 0).
 : Paramètre de forme appelé indice des valeurs extrêmes

 L’expression de quantile est alors :

 Les paramètres de la loi par la méthode du maximum de vraisemblance :


u=43.2684 mm ; α=12.8611 ; k= -0.123927

Résultats de l’ajustement à la loi d'extrémum généralisé


Chapitre II Etude hydrologique

Tableau II-6 : résultat de l’ajustement à la loi GEV (hyfran) :

Période de Fréquence au non Valeur théorique Intervalle de


Ecart-type
retour T (ans) dépassement q XT (mm) confiance
100 0.9900 123 30.4 nd
50 0.9800 108 21.3 66.0-150
20 0.9500 89.4 12.7 64.6-114
10 0.9000 76.6 8.25 60.5-92.8
5 0.8000 64.5 5.39 53.9-75.0

Figure II-2 : Ajustement graphique à la loi de GEV

a)- Calcul de la valeur de l’intensité de pluie de courte durée et de période de retour 10


ans:
Chapitre II Etude hydrologique

D’après la formule de Montanari, l’intensité de pluie de durée t et de période de retour p% est


donnée par la relation suivante :

t b−1
I 0.25(p %) =I24 (p %)( ) III.17
24
76.6 0.25 0.38−1
I0.25 (10%) = ( )
24 24

I=54.07mm/h

II.3.2.3. Ajustement de la série pluviométrique à la loi de Galton (Log normale)  :


La fonction de répartition de la loi Log-normale :
u 1 2
1 − u
F( x)= ∫ e 2 du
√2 π −∞
F( x)  : fréquence au non dépassement.
Sachant que « u » est la variable centrée réduite de Gauss :

u= σln(x )
Avec :
- x : variable étudiée (Pmax,j).
- ln(x) : la moyenne des logarithmes de la variable x
- σln(x) : l’écart-type des logarithmes de la variable x.
L’expression de quantile est alors :
ln(x)=u σln(x)+ln(x)

pour déterminer les deux paramètres (la moyenne, écart type) de la loi-normale, on a utilisé le
logiciel Hyfran .
dans notre calcul , on a opté pour la méthode du maximum de vraisemblance ,et la fréquence
choisit et celle de hazen.

Les paramètres de la loi par la méthode du maximum de vraisemblance :

σln(x)= 0.34 ln(x)= 3.90

l’équation de la droite de Galton s’écrit ainsi :

Pmax.j (p%)= e (3,9 +Z ( p % )∗0.4)


Chapitre II Etude hydrologique

Tableau II.7 : Calcul des Quantiles par la méthode de Galton

Fréquence au
Valeur
non intervalle de
T théorique Ecart-type
dépassement confiance
XT (mm)
q
100 0.9900 109 13.9 82.2-137

50 0.9800 99.8 11.6 77.1-123


20 0.9500 86.9 8.76 69.8-104
10 0.9000 76.9 6.8 63.6-90.2
5 0.8000 66.3 5.03 56.4-76.2

Avec :
T : période de retour
Q :probabilité au non dépassement
Xt :précipitation maximale journalière (mm)

Figure II-3 : Ajustement graphique à la loi de Galton

De la même manière que précédemment, calculons l’intensité pour une averse de 15min
et une fréquence de 10% en appliquant la formule de MONTANARI :
Chapitre II Etude hydrologique

76 .9 0.25 0 .38−1
I 0,25 ,10%= ( )
24 24
=54 . 29
⇒ I 0 ,25 ,10% =54 .29 mm/h

I15min (10%) = 54.29mm/h

II .3.3.Choix de la loi d’ajustement :

Lorsqu’on a procédé à un ajustement d’une loi de probabilité théorique, le problème qui se


pose est de savoir si cette loi s’adapte ou non. Les critères de choix d’une loi sont liés à un
ajustement graphique et un test de dispersion.

a).Test graphique :

Ce test est basé sur une observation visuelle des graphes d’ajustement ; il consiste à examiner
l’allure des points sur le papier de probabilité, et vérifier s’il s’agit d’un bon alignement sans
existence de mauvaises courbures.

 Interprétation des graphiques :

D’après l’examen visuel des graphiques d’ajustement présentés dans les figures II-1, II-2 et II-
3, on remarque que :

- l’adéquation de la loi Gumbel et Galton est bonne , l’ajustement est bon Donc les 2 lois son
adéquates
- L’ajustement graphique à la loi de GEV est meilleur ; les points sont très proches de la droite
théorique avec une bonne convergence.

c).Test d’adéquation de Khi-deux « 𝛘𝟐 » :

Appelé aussi test de Khi-carré ou de Pearson. Ce test consiste à prendre une règle de décision
concernant l’ajustement, en comparant entre les valeurs calculées et théoriques de χ2. Il est
donné pour un seuil de signification (risque) α=5% et dépend du nombre de degré de liberté
de la loi.
D’après le logiciel « Hyfran », les résultats du test sont donnés comme suit :

Tableau II.8 : Paramètres de test de Khi-deux « 𝛘𝟐 » :

loi
nombre de degré de χ2
d'ajustemen χ2 observation
paramètre m liberté théorique
t
χ2calculé<χ2théorique →
Gumbel 2 4 2,81 12,59
Condition vérifiée
 χ2calculé<χ2théorique →
Galton   2  4  2,81 12,59 
Condition vérifiée
Chapitre II Etude hydrologique

X²calculé <X² théorique : l’adéquation de la loi est bonne donc l’ajustement est bon
Donc les 2 lois son adéquates.
 Exploitation du modèle fréquentiel :

Figure II-4 : comparaison entre les deux ajustement (GEV ,Galton)

 Commentaire : d’après la figure précédente, visuellement la série s’ajuste mieux à la


loi de GEV, donc a choisi cette dernière.

Conclusion :

L’étude des précipitations maximales journalières nous a permis de déterminer l’intensité


moyenne maximale ; cela en utilisant les résultats obtenus par l’ajustement de la série
pluviométrique à la loi GEV, et les calculs des pluies de courte durée.
I=54.07mm/h

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