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PSI - Lycée Bellevue Corrigé du Devoir Maison n˚2

Sciences Physiques Pour le mardi 14 septembre 2010


Devoir Maison n˚2
Corrigé

I Diodes et amplificateurs opérationnels G2E BCPST 02

I.A. Diode, résistance et source de tension sinusoïdale


1. (a) En utilisant un oscilloscope, il faut s’assurer que les deux voies de l’oscilloscope possèdent la
même masse, elle-même commune à la masse du GBF. La voie A visualisera e(t) et la voie B :
ur (t).

(b) Lorsque la diode (supposée idéale) est passante, elle est équivalente à un court-circuit. Lors-
qu’elle est bloquée, elle se comporte comme un interrupteur ouvert.
Supposons que la diode soit passante. Dans ces conditions, la tension à ses bornes est nulle
et ur (t) = e(t). La diode se bloque lorsque le courant s’annule, c’est-à-dire lorsque e(t) = 0.
Supposons que la diode soit bloquée. On a donc ur (t) = 0. La diode redevient passante
lorsque uD = e(t) − ur (t) = e(t) ≥ 0.
Finalement, la diode n’est passante que pour e(t) ≥ 0. Dans ces conditions
(
e(t) si e(t) ≥ 0
ur =
0 si e(t) ≤ 0

On parle de redressement simple alternance.

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(c) La valeur moyenne temporelle de ur (t) est donnée par


T T /2
1 1
Z Z
hur i = ur (t) dt = Em sin(ωt) dt + 0
T 0 T 0

car ur (t) = 0 entre t = T /2 et t = T . Ainsi

Em
hur i = − [cos(ωt)]T0 /2

soit, avec T = 2π/ω :
Em
hur i =
π
La valeur efficace de e(t) = Em sin(ωt) est Ueff telle que
T 2 T
1 Em
Z Z
2 2
Ueff = e (t) dt = sin2 (ωt) dt
T 0 T 0

1 − cos(2ωt)
En posant sin2 (ωt) = , on a
2
" #T
2 T 2
Em Em sin(2ωt)
Z
2
Ueff = 1 − cos(2ωt) dt = t−
2T 0 2T 2ω
0

Finalement, on trouve
2
2
Em Em
Ueff = soit Ueff = √
2 2
(d) La principale différence entre une diode réelle et la diode idéale est l’existence d’une tension
seuil Us positive (avec les conventions de signe du début) qu’il faut appliquer aux bornes de
la diode réelle pour qu’un courant commence à la traverser. La tension seuil d’une diode au
silicium est de l’ordre de 0, 6 V (0, 3 V pour une diode au germanium).
Une deuxième différence est que, dans le sens passant, la diode réelle ne se comporte pas comme
un court-circuit mais comme un résistor de résistance RD (de l’ordre de quelques dizaines d’ohms
pour une diode au silicium).
En tenant compte de la tension seuil de la diode, la courbe ur (t) est représentée sur la figure 1.
On a u(r) = 0 quand i = 0, c’est-à-dire quand la diode est bloquée, ce qui correspond à ud ≤ Vd
(Vd : tension seuil pour ud aux bornes de la diode), soit, avec e = ur + ud (loi des mailles),
e ≤ Vd (diode bloquée). Lorsque la diode est passante, e = ur + Vd : la tension ur est égale à la
tension e(t) avec un décalage de −Vd = −0, 5 V.
2. (a) À haute fréquence, le condensateur se comporte comme un court-circuit et, à basse fréquence,
comme un circuit ouvert. Le circuit sera un filtre passe-bas.
(b) Le gain sera maximal en continu : tout se passe alors comme si le condensateur n’était pas
présent et s(t) = e′ (t). Le gain est alors Hmax = 1.
Le circuit RC peut être considéré comme un pont diviseur de tension de sorte que

Zc 1 1
s = e′ = e′ = e′
R + Zc R 1 + jRCω
1+
Zc

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e(t)
ur (t)

u0
t
0

Figure 1 –

On en déduit la fonction de transfert et le gain :

1 1
H(jω) = et H(ω) = p
1 + jRCω 1 + (RCω)2

On retrouve Hmax = 1 pour ω = 0.


Par définition les
√ pulsations de coupure à −3dB, notées ωc , sont les solutions de l’équation
H(ωc ) = Hmax / 2, i.e. :
1 1 1
p = √ ⇒ ωc =
1 + (RCωc )2 2 RC
# #
1
La bande passante est donc l’intervalle 0, ωc = et sa largeur vaut ∆ω = 1/RC en pulsa-
RC
1
tion et ∆f = en fréquence.
2πRC
L’application numérique conduit à ωc = 100 rad.s−1 , ∆ω = 100 rad.s−1 et ∆f = 16 Hz.
1 1
Les valeurs du gain G(ω) = p = p sont indiquées dans le
1 + 4π 2 R2 C 2 f 2 1 + 3, 948.10−3 f 2
tableau ci-dessous.

fréquence (en Hz) 0 100 200 400


gain 1 0,15 0,079 0,039

(c) La valeur moyenne du signal redressé mono-alternance a déjà été calculée et vaut

Em
hur i =
π

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Le gain du filtre étant unitaire à fréquence nulle, la valeur moyenne du signal en sortie du
passe-bas est aussi hur i.
Le terme de pulsation nω et d’amplitude An ressort avec une amplitude Bn telle que
Bn = An G(nω)
où G(nω) = |H(jnω)| est le gain du filtre RC à la pulsation nω.
Le premier harmonique correspond à la tension e1 (t) = Em /2 sin(ωt) aux bornes de R1 . À la
sortie du filtre passe-bas, l’amplitude de cet harmonique sera
Em Em
B1 = G(ω) = p
2 2 1 + (RCω)2
Le deuxième harmonique correspond à la tension e2 (t) = 2Em /(3π) cos(2ωt) aux bornes de R1 .
À la sortie du filtre passe-bas, l’amplitude de cet harmonique sera
2Em 2Em
B2 = G(2ω) = p
3π 3π 1 + (2 RCω)2
L’harmonique suivant correspond à la tension e4 (t) = 2Em /(15π) cos(4ωt) aux bornes de R1 .
À la sortie du filtre passe-bas, l’amplitude de cet harmonique sera
2Em 2Em
B4 = G(4ω) = p
15π 15π 1 + (4 RCω)2
Remarque : nous n’avons pas étudié le déphasage introduit par le filtre.
Avec Em = 1 V, ω = 200π rad.s−1 , R = 10 kΩ et C = 1 µF, on trouve les valeurs numériques
suivantes :
1
hs(t)i = = 0, 32 V ; B1 = 0, 078 V ; B2 = 0, 016 V et B4 = 0, 0017 V
π
L’amplitude des harmoniques décroît rapidement avec leur ordre. Cela vient du fait que
1
ω0 = = 100 ≤ ω = 200 π : le gain varie de −20 dB par décade soit −6 dB/octave.
RC
La valeur moyenne lue sur le graphe correspond à la valeur 0, 32 V calculée précédemment.
En première approximation, on peut négliger B2 et B4 devant B1 et la composante périodique
du signal est sensiblement sinusoïdale, de fréquence 100 Hz et d’amplitude de l’ordre de 0, 08 V.
On le vérifie sur la courbe observée : la période est de 10 ms soit une fréquence de 100 Hz.
L’amplitude ne peut pas être lue avec précision, mais est bien de l’ordre de 0, 07 à 0, 08 V.
On peut considérer que le filtre passe-bas ne laisse passer que la composante continue et le
premier harmonique de ce signal.

I.B. Montages avec diode et AO


1. Montage 1
L’entrée non-inverseuse étant reliée à la masse, et l’A.O. étant supposé idéal, A est une masse virtuelle
et VA = 0.
D’autre part, l’application du théorème de Millman au nœud A s’écrit :
e1 e2 e3
+ +
VA = R R R = 0
3
R

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On en déduit
s = −(e1 + e2 )
L’opérateur est un sommateur inverseur.
Montage 2
En négligeant les courants de polarisation (A.O. idéal), l’application du théorème de Millman aux
nœuds A et B conduit à
e1 s2 e2 0
+ +
VA = R R′ et V = R′ R′

B
2 2
R ′ R′
L’AO étant idéal, la tension différentielle d’entrée est nulle d’où VA = VB d’où

s2 = (e2 − e1 )

L’opérateur est un soustracteur.


Montage 3
VA = 0 pour les mêmes raisons que dans le montage 1 et le théorème de Millman au nœud A donne

e1 s3
+
VA = R R′′ = 0
′′

2
R′′
soit
s3 = −e1
L’opérateur est un inverseur.
2. (a) Si q désigne la charge des porteurs de charge dans la diode et V le potentiel électrostatique
qui règne dans la diode, qV correspond à l’énergie potentielle électrostatique d’un porteur de
charge. D’autre part, kB T correspond à l’ordre de grandeur typique de l’énergie d’agitation
thermique. Le rapport qV /kB T est un rapport d’énergie, par conséquent c’est un rapport sans
dimension.
L’argument de l’exponentielle est positif (I > 0 et V > 0 dans le sens passant) et croît avec V :
pour une tension V suffisante, on peut négliger 1 devant l’exponentielle, le modèle devenant

kB T
I(V ) = I0 eqV /kB T si eqV /kB T ≫ 1 soit V ≫
q
Dans ces conditions,

q
I(V ) = I0 eαV avec α = = 38, 90 V−1 à T = 298 K
kB T

Dès que V dépassera 0, 12 V, l’exponentielle sera supérieure à 100, et l’approximation est vérifiée
à mieux que 1% près.
(b) Si l’AO est idéal et fonctionne en régime linéaire, alors VA = 0 et le nœud A se comporte comme
e
une masse virtuelle. La loi d’Ohm appliquée à R donne I = . Avec le modèle de diode choisi
R
e = RI0 eαV où V = −s est la tension aux bornes de la diode

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On en déduit !
1 e
s = −V = − ln
α RI0

La tension d’entrée e doit être positive et suffisamment grande pour que la diode conduise et que
le modèle adopté soit valable. Dans ces conditions, cet opérateur réalise la fonction logarithme
(au signe près).
(c) La tension aux bornes de la diode est e (car VA = 0). Le courant traversant R est le même que
celui qui traverse la diode (pas de courant de polarisation) : I = I0 eαe . En appliquant la loi
d’Ohm à R, on a
VA − VA s
I= = − = I0 eαe ⇒ s = −RI0 eαe
R R
Ce résultat est valable si la tension e est positive (diode passante) et suffisamment grande pour
que le modèle adopté soit convenable. Dans ces conditions, cet opérateur réalise la fonction
exponentielle (au signe près).
3. (a) Branchons sur chacune des deux entrées d’un additionneur inverseur (montage 1) un opérateur
"logarithme" : la tension de sortie sera
" ! !# " #
1 e1 1 e2 1 e1 e2
s = −(s1 + s2 ) = − − ln − ln ⇒ s = ln
α RI0 α RI0 α (RI0 )2

(b) Faisons suivre l’additionneur inverseur précédent d’un "exponentiateur inverseur". La tension
à la sortie de cet opérateur sera
( " !#)
1 e1 e2 e1 e2
s′ = −Ri0 eαs = −RI0 exp α ln 2
⇒ s′ = −
α 2
R I0 RI0

Il ne reste pluas qu’à inverser s′ grâce au montage inverseur pour obtenir finalement

e1 e2
s′′ =
RI0

On a réalisé un multiplieur, au facteur 1/(RI0 ) près. Ce facteur peut être compensé à condi-
tion de remplacer le montage inverseur par un amplificateur inverseur de gain "ajusté" à RI0
(attention toutefois aux unités . . . ).

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