Vous êtes sur la page 1sur 16

Economie de l’information

1. Introduction
Les méthodes de la microéconomie peuvent être appliquées à tout problème particulier de
la vie économique. De nombreuses études sont consacrées à des marchés ou à des biens
spécifiques mais dans un cours général il est impossible de traiter tous ces modèles.
Récemment, plusieurs travaux ont porté sur un sujet important et suffisamment général pour
être inclu dans le corpus de la microéconomie. Il s’agit des modèles sur l’information des
agents économiques. La recherche et la transmission de l’information représente aujourd’hui
une activité économique importante qu’il convient d’expliquer.
L’économie de l’information étudie, en particulier, les cas où les agents ne connaissent pas:
(1) la qualité des biens ou services échangés, (2) ce que d’autres font, (3) quels sont les
renseignements des autres agents, (4) quelles sont les meilleures possibilités qui existent.
L’hypothèse de l’information parfaite est remplacée par celle d’une information imparfaite et
dont l’acquisition est coûteuse.
Nous examinerons tout d’abord le cas d’une asymétrie dans l’information et ses conséquences
sur l’équilibre.

2. Information asymétrique et sélection adverse


Dans certains cas les échanges ont lieu entre des agents qui n’ont pas la même information sur
le bien ou le service échangé. Le modèle d’Akerlof (1970) du marché des voitures d’occasion
est souvent utilisé pour illustrer les conséquences d’une information asymétrique.
Dans le modèle d’Akerlof il y a quatre types de voitures: des voitures neuves de bonne
qualité, des voitures neuves de mauvaise qualité, des voitures d’occasion de bonne qualité et
des voitures d’occasion de mauvaise qualité.
Supposons que le 20% des voitures fabriquées soient de mauvaise qualité. La probabilité
d’acheter une voiture neuve de mauvaise qualité est alors de 20%. Après avoir conduit la
voiture un certain temps, on peut déterminer sa qualité. Par conséquent, le vendeur d’une
voiture d’occasion a beaucoup plus d’information sur la qualité de la voiture que l’acheteur.
Cette asymétrie de l’information a des conséquences très importantes sur le marché des
voitures d’occasion.
Supposons que la valeur d’une voiture d’occasion de bonne qualité soit de 10000 Fr tandis
que celle d’une voiture de mauvaise qualité soit de 5000 Fr. Si dans le marché des voitures
d’occasion la probabilité de trouver une voiture de mauvaise qualité est la même que celle
d’acheter une nouvelle voiture de mauvaise qualité, un acheteur considère la valeur espérée (en
supposant qu’il est neutre par rapport au risque) et il sera disposé à payer 9000 Fr une voiture
d’occasion. Toutefois, ce prix est satisfaisant uniquement pour les vendeurs de voitures de
mauvaise qualité. Par conséquent, dans le marché des voitures d’occasion on ne trouve que
des voitures de mauvaise qualité. On dit qu’il s’agit d’un cas de sélection adverse ou
d’antisélection. Les voitures de mauvaise qualité ont chassé celles de bonne qualité comme
dans la loi de Gresham où la mauvaise monnaie chasse la bonne.
On trouve des cas de sélection adverse dans les assurances. Si une compagnie d’assurances fixe
la prime d’une assurance sur le vie en prenant les tables de mortalité de toute la population,
elle fera des pertes car les personnes en bonne santé n’ont pas intérêt à s’assurer.
Il est possible de réduire l’asymétrie de l’information en introduisant des ventes avec des
garanties de qualité ou en exigeant un contrôle médical avant d’accepter une proposition
d’assurance.

1
3. Le hasard moral
On parle de hasard moral lorsqu’il est impossible de contrôler si l’une des partie d’un contrat
agit correctement et ses actions ont des répercussions sur la valeur de la transaction pour
l’autre partie.
Prenons le cas de l’assurance contre l’incendie. La personne assurée peut ne pas prendre
toutes les précautions lorsqu’elle allume un feu de cheminée et ceci implique que la compagnie
d’assurances doit payer plus de dommages qu’en cas de comportement prudent. Dans le cas
d’une location de voiture ou d’un travail difficile on a le même problème.
L’autre partie du contrat peut exiger certaines précautions mais il est impossible de contrôler
si elles sont respectées. Par exemple, le contrat d’assurance peut prévoir des inspections
de la police du feu, le contrat de location peut exiger que des contrôles soient effectués, un
contremaı̂tre peut surveiller que le travail soit bien fait.
Par ailleurs, on peut formuler le contrat de telle sorte que l’autre partie agisse comme on le
désire. Par exemple, l’assurance peut ne couvrir que le 90% de la valeur d’une maison ou on
peut récompenser un travail bien fait. En d’autres termes, on peut introduire des incitations
afin que le comportement de l’autre partie soit aussi dans l’intérêt de la première.
Examinons plus en détail le cas d’un principal (ou mandant) et d’un agent (ou mandataire).
Le principal engage un agent afin d’effectuer un certain travail. L’agent est prêt à effectuer
le travail s’il obtient une utilité au moins aussi élevée que celle qu’il peut avoir avec un autre
principal. Cette utilité est appelée l’utilité de réservation. L’agent peut travailler peu ou
beaucoup et son utilité est:

u(w, s) = w − s
où w est le salaire et s un paramètre égal à 0 en cas de travail normal et à 7 en cas de travail
intensif. L’utilité de réservation est 50.
Pour le principal, la valeur du travail effectué est de 2300 Fr dans le premier cas (travail nor-
mal) et de 6300 Fr dans le deuxième cas (travail intensif). Etant donné l’utilité de réservation,
il doit payer un salaire d’au moins 2500 Fr pour un travail normal. Dans ce cas, il n’y aura
pas d’accord car ce travail lui rapporte 2300 Fr. Par contre, si l’on peut persuader l’agent
de travailler beaucoup, on obtient un résultat intéressant pour les deux parties. En effet,
l’agent exige une utilité au moins égal à 50 et ceci implique que w doit être au moins égal à
3249. La valeur de ce travail est de 6300 Fr pour le principal. On peut imaginer un contrat
où le salaire dépend du travail effectué mais l’autre partie peut toujours prétendre qu’elle a
travaillé beaucoup.
Prenons le cas d’un représentant de commerce. Il peut obtenir une commande de 8000 Fr, une
commande de 5000 Fr ou aucune commande. Le principal ne peut pas contrôler s’il a travaillé
beaucoup car il se peut qu’il n’a pas eu beaucoup de chance dans ses visites. Supposons que
si l’agent travaille beaucoup les probabilités des trois résultats ci-dessus soient 0.6, 0.3 et 0.1.
Par contre, s’il travaille peu les probabilités sont 0.1, 0.3 et 0.6. Les valeurs espérées sont
6300 Fr dans le premier cas et 2300 dans le deuxième, comme indiqué ci-dessus (Nous avons
supposé que le principal était neutre par rapport au risque).
Comme le principal ne peut pas fixer le salaire en fonction du travail effectué, on doit le
déterminer en fonction du résultat que l’on peut observer (la commande reçue). Supposons
alors que le contrat prévoit que le salaire soit de wo2 Fr si aucune commande n’est obtenue,
w12 Fr si une commande de 5000 Fr est obtenue et w22 Fr si une commande de 8000 Fr est
obtenue. Si l’on veut que l’agent travaille beaucoup, il faut qu’il obtienne une plus grande
utilité dans ce cas. Par conséquent:
0.1wo + 0.3w1 + 0.6w2 − 7 ≥ 0.6wo + 0.3w1 + 0.1w2

2
Afin que les dépenses soient les plus faibles pour le principal, on résout le problème suivant:
min G = 0.1wo2 + 0.3w12 + 0.6w22
S.C − 0.5wo + 0.5w2 − 7 ≥ 0
0.1wo + 0.3w1 + 0.6w2 − 7 ≥ 50
La solution est:
wo = 45 ; w1 = 57 ; w2 = 59.
Le salaire versé sera alors de 2025 Fr avec aucune commande, 3249 Fr avec une commande
de 5000 Fr et 3481 Fr avec une commande de 8000 Fr. L’utilité pour le représentant est de
50 dans les deux cas. Il suffit d’augmenter un peu w2 (par exemple, w2 = 60) et alors il aura
intérêt à travailler beaucoup. Dans ce cas, le coût espéré pour le principal est de 3337.20 Fr
et le profit espéré sera de 2962.80 Fr.
Ce contrat incitatif permet de résoudre le problème du hasard moral mais le partage du risque
n’est pas optimal. Etant donné que le principal est neutre vis-à-vis du risque et l’agent a
de l’aversion pour le risque, le principal doit supporter le risque. En effet, l’agent évalue
son salaire risqué au-dessous de la valeur espérée qui est celle considérée par le principal. Si
l’agent reçoit toujours un salaire de 3249 Fr, son utilité espérée est de 50 tandis que le profit
espéré du principal est de 3051 Fr. Le mécanisme incitatif conduit à une baisse de profit
espéré de 16.80 Fr. C’est le prix à payer pour avoir un mécanisme incitatif.
Par contre, si le principal est aussi averse au risque, alors il faut que le risque soit partagé.
Supposons que l’utilité du principal soit:

u = 3249 + π
On obtient une utilité espérée de 77.59 lorsque le risque est partagé et de 74.88 si le principal
supporte entièrement le risque.

4. Les signaux et les prix


Dans le cas des voitures d’occasion, on avait supposé que les agents ne pouvaient pas connaı̂tre
la qualité des voitures. Toutefois, on peut demander une expertise qui représente une esti-
mation de la qualité.
Dans certains marchés les signaux existent. Prenons le cas des marchés des actions. Sup-
posons que le rendement de l’action (y) dépende d’un signal observable s et d’une variable
aléatoire e (y = s + e). Par exemple, s pourrait être le bénéfice de la société anonyme. Sup-
posons qu’il y ait deux sortes d’acheteurs: des acheteurs informés qui connaissent s et des
acheteurs non informés. La demande moyenne des premiers est q1 (p, s) et celle des autres
est q2 (p) (p est le prix de l’action). La proportion d’acheteurs informés est de α. L’équilibre
implique que:
αq1 (p, s) + (1 − α)q2 (p) = q o
où q o est la quantité moyenne offerte. Le prix dépendra de la valeur s observée par les
acheteurs informés. Les autres acheteurs comprendront qu’il y a un lien entre le prix et
s, ils vont alors déduire la valeur de s en prenant le prix. Le marché donne l’information
nécessaire. Ce raisonnement suppose toutefois que l’équilibre existe et ceci n’est pas toujours
le cas. Supposons qu’il soit coûteux d’observer s (il faut lire le rapport annuel). S’il n’y a pas
d’acheteur informé et le coût de l’information est bas, on aura certains acheteurs qui vont
se procurer cette information. Par conséquent α = 0 n’est pas un équilibre. Par ailleurs, si
certains acheteurs sont renseignés, le prix d’équilibre permet d’estimer cette information. Par
conséquent, on va observer le prix plutôt que de se procurer l’information. Toutefois, si tout
le monde fait le même raisonnement, on a α = 0 et on a vu que ceci n’est pas un équilibre.

3
On dit qu’il est impossible d’avoir des marchés efficients lorsque l’information est coûteuse.
Un arbitrage parfait ne peut pas exister si cette activité n’est pas gratuite. On retrouve le
cas de l’inexistence du marché des voitures d’occasion de bonne qualité, étudié par Akerlof.
Supposons maintenant que l’information obtenue par le prix est imparfaite. Par exemple,
l’offre peut être aléatoire et alors le prix peut être élevé à cause d’une offre faible et non pas
à cause d’une valeur élevée de s. Le prix sera alors une fonction de s et de q o . On écrira
p(s, q o ) ou s = s(p, q o ). Les acheteurs non informés auront une distribution de probabilité des
différentes valeurs de q o . Dans ce cas, on peut montrer qu’un équilibre existe sous certaines
conditions. Les agents informés achètent à un meilleur moment mais leurs profits servent à
payer les coûts de l’information.

5. Les signaux endogènes


Dans certains marchés la qualité des signaux est endogène. Prenons le cas du marché du
travail étudié par Spence (1974). Le niveau de formation est souvent considéré un signal de
la productivité des travailleurs. On fixe alors la rémunération des travailleurs en fonction du
niveau de formation. Supposons qu’il y a deux types de travailleurs. Le type I a un niveau
E1 et la proportion des travailleurs de ce type est de α. Le type II a un niveau E2 et la
proportion est de 1 − α. Les coûts de la formation sont, respectivement, c1 E1 et c2 E2 .
Supposons, pour simplifier, que le niveau de formation n’a aucun effet sur la productivité
marginale qui est de f1 pour les travailleurs du premier groupe et de f2 pour ceux du deuxième
groupe (avec f1 < f2 ).
Les travailleurs choisissent le niveau de formation en faisant une analyse coût-bénéfice. Les
entreprises ne peuvent pas observer la productivité des travailleurs et elles fixent alors le
salaire en prenant le niveau de formation. Examinons les différents équilibres possibles:
1) Soit c2 > c1 (lien positif entre productivité marginale et coût) et w le salaire qui est
le même pour tout le monde. Si w(E) = αf1 + (1 − α)f2 et E1 = E2 = 0 on obtient
un équilibre. L’entreprise n’a pas intérêt à augmenter le salaire car alors elle paierait un
salaire supérieur à la moyenne des productivités marginales. Les travailleurs, de leur côté, ne
désirent pas augmenter le niveau de formation car ils reçoivent le même salaire. Cet équilibre
est appelé un “équilibre mélangeant” (“pooling equilibrium” en anglais) car il implique un
choix identique du niveau de formation.
2) Soit maintenant c2 < c1 (lien négatif entre productivité marginale et coût). Prenons un
niveau de formation E ∗ tel que
f2 −f1
c1 < E ∗ < f2c−f2
1

Si E1 = 0, E2 = E ∗ , w(E) = f1 pour 0 ≤ E < E ∗ et w(E) = f2 pour E ≥ E ∗ (salaire


différent selon le niveau de formation) alors on a un équilibre. En effet, les travailleurs de
type I n’ont pas intérêt à accroı̂tre leur niveau de formation. Le coût de la formation c1 E ∗ est
supérieur aux bénéfices f2 −f1 car l’inégalité ci-dessus implique c1 E ∗ > f2 −f1 . D’autre part,
les travailleurs de type II ne choisissent pas E2 = 0 car le coût de la perte de salaire (f2 − f1 )
est supérieur à l’épargne dans la formation c2 E ∗ (c2 E ∗ < f2 − f1 ). Les entreprises, de leur
côté, paient les travailleurs selon leur productivité marginale. Cet équilibre est appelé un
“équilibre séparant” (“separating equilibrium” en anglais) car il implique un choix différent
du niveau de formation.
Il y a une infinité d’équilibres qui satisfont l’inégalité ci-dessus. Comme la production est
égale à celle obtenue sans formation, on a toutefois un gaspillage de ressources. Les signaux
servent uniquement à sélectionner les travailleurs. Ceux-ci ont intérêt à choisir un niveau de
formation différent de 0 même si la productivité est la même. En effet, dans ce deuxième

4
cas les travailleurs de type II choisissent un niveau de formation différent de zéro afin de se
différencier de ceux du type I.
D’autres exemples de signaux endogènes sont la garantie qui signale une certaine qualité, le
taux d’intérêt que l’emprunteur est disposé à accepter (qui peut signaler la probabilité de
faillite), la prime d’assurance qu’une personne est disposée à accepter (qui est une indication
de la probabilité d’avoir un accident), le type de travail que les employés sont disposés à
accepter (qui est un signal de leurs capacités), etc.

6. La recherche de l’information
Dans beaucoup de cas, le consommateur peut connaı̂tre les différents prix fixés par les en-
treprises mais il doit effectuer une quête coûteuse pour obtenir cette information. On pourrait
imaginer qu’il se rend dans un certain nombre de magasins et ensuite il choisit celui qui a
le prix le plus bas. Toutefois, cette solution n’est pas optimale car le consommateur devrait
chercher jusqu’au moment où le rendement marginal est égal au coût marginal.
Dans certains cas, on peut obtenir l’information en achetant un catalogue qui donne les prix
d’un certain bien (les voitures par exemple) dans tous les magasins.
Selon le système de quête envisagé, on obtient un modèle qui donne une explication de la
solution choisie par le consommateur.
Nous allons considérer ici un modèle simple proposé par Salop et Stiglitz (1976). Il y a
deux groupes de consommateurs. Chaque consommateur achète une unité du bien. Il y a n
magasins qui vendent ce bien et qui ont les mêmes coûts. Le magasin j vend le bien au prix
pj (j = 1, 2, . . . , n).
Le consommateur connaı̂t les prix mais ne sait pas quel magasin applique le prix pj . Il peut
faire une enquête sur les prix du bien qu’il désire acheter. Dans ce cas, il peut acheter le
bien au prix le plus bas (pmin ). Le coût total du bien est alors pmin + ci où ci est le coût de
l’enquête pour le consommateur i.
Si le consommateur choisit au hasard un magasin, il devra payer le prix moyen ou espéré p̄.
Cette solution sera choisie si p̄ < pmin + ci , en supposant que le consommateur soit neutre
par rapport au risque.
Les magasins sont en situation de concurrence monopolistique avec un profit nul (situation à
long terme selon Chamberlin). Ils savent que le consommateur doit supporter un coût pour
obtenir une information parfaite et ils en tiennent compte dans la fixation des prix. Salop et
Stiglitz montrent que, lorsque l’équilibre existe, il y a les cas suivants:
1) Si le prix est unique, il doit être égal au coût moyen minimum ou au prix de monopole (le
prix maximum que le consommateur est disposé à payer). En effet, on peut montrer que si
le prix se trouve entre ces deux extrêmes il n’est pas un prix d’équilibre.
2) S’il y a deux prix d’équilibre, le premier doit être le prix correspondant au coût moyen
minimum et le deuxième celui correspondant au prix de monopole.
Salop et Stiglitz (1982) ont aussi proposé un autre modèle avec deux périodes. Le consom-
mateur consomme une unité du bien à chaque période. Il choisit au hasard un magasin. Si
le prix est avantageux, il achète deux unités dont une pour la période suivante. Dans ce cas,
il aura un coût de stockage égal à δ. Les coûts de transaction sont égaux à c et un coût de
quête élevé dissuade le consommateur d’aller dans un autre magasin (à la même période).
Dans ce modèle, Salop et Stiglitz supposent que chaque magasin a le même profit “normal”.
Les magasins fixent le prix en prenant comme donnée les prix des autres magasins (équilibre
de Nash en prix).

5
Soit p̂ le prix qui laisse le consommateur indifférent entre l’achat de deux unités et celui d’une
seule unité. On a:
p̂ + δ = p̄ + c
où p̄ est le prix moyen à la deuxième période.
A l’équilibre, il y aura deux prix (lorsque c > 0), un prix bas (pb ) égal à p̂ et un prix élevé
(ph ) correspondant au prix de monopole. En effet, si pb > p̂ tous les consommateurs achètent
une seule unité du bien et alors le profit ne peut pas être le même pour tous les magasins.
Si pb < p̂ les magasins qui vendent le bien au prix pb peuvent augmenter le prix sans perdre
de clients et alors on n’est pas en situation d’équilibre. Le même raisonnement peut être fait
dans le cas d’un prix élevé inférieur au prix de monopole.

Plusieurs autres modèles particuliers ont été proposés et on a utilisé des modèles similaires
pour décrire le choix d’un travail.
Malgré tous les progrès accomplis dans ce domaine, une théorie générale de la recherche de
l’information n’existe pas encore.

L’information incomplète ou cachée


et la sélection adverse
Il arrive souvent qu’un agent a plus d’information qu’un autre. Cette information cachée
a des effets importants sur les contrats entre les agents. Supposons qu’il y a deux types de
travailleurs, par exemple des secrétaires travaillant à domicile. Le coût du travail est différent
pour les deux secrétaires. La première a plus de temps libre que la deuxième et son coût est
plus bas. Soient les fonctions de coût suivantes:
1 2
c1 = 18 q1 ; c2 = 19 q22 (c1 < c2 )
où qi est la quantité produite (par exemple le nombre de pages dactylographiées). Le principal
ne connaı̂t pas ces coûts. Il peut uniquement vérifier la production. Le salaire dépend de la
quantité produite:
si = f (qi )
et l’utilité du travailleur est:
ui = si − ci
On a alors:
1 2
u1 = s1 − 18 q1 ; u2 = s2 − 19 q22
Les courbes d’indifférence ne se croisent qu’une seule fois et la pente de la deuxième est
plus forte que celle de la première (voir graphique I.1). Cette caractéristique des courbes
d’indifférence est appelée la propriété de croisement unique. Le coût total et le coût marginal
du deuxième travailleur sont plus élevés que ceux du premier.
Si le principal pouvait observer les coûts des agents, il verserait un salaire égale à l’utilité de
réservation. Il pourrait ainsi extraire tout le surplus des agents. La solution est obtenue en
maximisant l’expression suivante:
1 2
S = q1 + q2 − 18 q1 − 91 q22
La solution est q1 = 9 ; q2 = 4.5 ; S = 6.75. Si l’utilité de réservation est nulle, le salaire
est égal au coût des agents (si = ci ) et on trouve alors s1 = 4.5 ; s2 = 2.25. Graphiquement
(voir graphique I.2a), le salaire correspond à la surface sous la fonction de coût marginal. Le
premier agent aura alors A + B et le deuxième A + D. Cette rétribution n’est pas conforme à
la théorie des incitations car le premier travailleur peut dire qu’il a les coûts c2 et il produit

6
alors la quantité q2 = 4.5. Son surplus sera alors de D (1.125) et ceci est mieux que 0
(s1 = 2.25 ; c1 = 1.125 ; S = 4.5).
Il faut alors choisir un autre système de rémunération. On pourrait donner A+D lorsque
l’output est q2 et A+D+B lorsqu’il est égal à q1 . L’agent 1 serait alors indifférent entre q1
et q2 . Toutefois, ce système n’est pas optimal pour le principal (S=5.625). Si l’on réduit
légèrement la production de l’agent 2, la diminution du profit est de α (voir graphique I.2b)
mais l’agent 1 sera aussi moins rétribué et alors le profit augmente de β. Le principal a intérêt
à réduire l’output.
Si l’on passe de 4.5 à 4, α = 1/36 ; β = 17/12 ; S = 5.833. La solution est obtenue en
maximisant (q1 − s1 ) + (q2 − s2 ) sous les contraintes:
1 2
s1 − 18 q1 ≥ 0 (1)
1 2
s2 − 9 q2 ≥ 0 (2)
1 2 1 2
s1 − 18 q1 ≥ s2 − 18 q2 (3)
1 2 1 2
s2 − 9 q2 ≥ s1 − 9 q1 (4)
Les deux premières contraintes disent que les utilités de réservation des agents doivent être
supérieures ou égale à 0 (u1 ≥ 0 ; u2 ≥ 0). Les deux dernières contraintes sont les contraintes
d’autosélection [u1 (q1 ) ≥ u1 (q2 ) ; u2 (q2 ) ≥ u2 (q1 )].
Le lagrangien est:
1 2
L = q1 − s1 + q2 − s2 + λ1 (s1 − 18 q1 ) + λ2 (s2 − 19 q22 ) + λ3 (s1 − 18
1 2 1 2
q1 − s2 + 18 q2 ) + λ4 (s2 −
1 2 1 2
9 q2 − s1 + 9 q1 )
Les conditions de Kuhn-Tucker sont:
∂L 1 1 2
∂q1 = 1 − 9 q1 λ1 − 9 q1 λ3 + 9 q1 λ4 ≤ 0
∂L
∂q2 = 1 − 29 q2 λ2 + 19 q2 λ3 − 29 q2 λ4 ≤ 0
∂L
∂s1 = −1 + λ1 + λ3 − λ4 ≤ 0
∂L
∂s2 = −1 + λ2 − λ3 + λ4 ≤ 0
∂L 1 2
∂λ1 = s1 − 18 q1 ≥ 0
∂L 1 2
∂λ2 = s2 − 9 q2 ≥ 0
∂L 1 2 1 2
∂λ3 = s1 − 18 q1 − s2 + 18 q2 ≥ 0
∂L 1 2 1 2
∂λ4 = s2 − 9 q2 − s1 + 9 q2 ≥ 0
La solution est q1 = 9 ; q2 = 3 ; s1 = 5 ; s2 = 1 ; λ1 = 0 ; λ2 = 2 ; λ3 = 1 ; λ4 = 0 ; S = 6
Graphiquement (voir graphique I.3), le premier reçoit A+B+D et le deuxième A+D.
Le travailleur avec des coûts bas produit l’output optimal et il reçoit un surplus de telle sorte
qu’il soit indifférent entre une production de q1 et une production de q2 . Le travailleur avec
des coûts élevés reçoit une rémunération égale à son utilité de réservation.
Etant donné ces propriétés, on aurait pu obtenir la solution en ne tenant compte que des
deux contraintes saturées (utilité de réservation de 2 et contrainte d’autosélection de 1). On
aurait alors:
max π1 + π2 = q1 − s1 + q2 − s2
s.c. s2 − 19 q22 = 0
1 2 1 2
s1 − 18 q1 = s2 − 18 q2
En utilisant les courbes d’indifférence, on a le graphique I.4. Le principal fait un profit de
4 avec l’agent 1 (π1 = 4) et de 2 avec l’agent 2 (π2 = 2). La courbe d’isoprofit π2 coupe la
courbe d’indifférence de l’agent 2. Ceci signifie qu’il y a la possibilité d’accroı̂tre le profit et

7
l’utilité de l’agent 2. La surface hachurée représente la région où les gains réciproques sont
possibles. La contrainte d’incitation de l’agent 1 crée une inéfficience représentée par cette
surface hachurée.
S’il y a la concurrence entre les principaux, le profit diminue. A long terme et en concurrence
parfaite on aura donc un profit nul. Ceci signifie que πi = qi − si sera égal à 0 et alors si = qi .
D’autre part, les agents maximisent leurs utilités:
max ui = si − ci = qi − ci
On obtient:
dui 0 0
dqi = 1 − ci = 0 → 1 = ci
Dans notre exemple, on trouve q1 = 9 ; s1 = 9 ; q2 = 4.5 ; s2 = 4.5 ; u1 = 4.5 ; u2 = 2.25
et ceci correspond à l’output optimal (voir graphique I.5).
Il y a alors un contrat spécifique pour chaque agent. Cet équilibre où différents types d’agents
ont différents types de contrat est appelé un équilibre séparant car les agents sont séparés.
Il convient de noter qu’il est impossible d’avoir un équilibre où les deux types d’agents auraient
le même contrat. Cet équilibre est appelé un équilibre mélangeant car les deux types sont
mélangés. Le graphique I.6 montre qu’il est impossible d’avoir un équilibre mélangeant. En
effet, au point F on a une solution optimale pour l’agent 1 mais la région hachurée représente
des points où il est possible de trouver un contrat que l’agent 2 préfère à celui choisi par
l’agent 1. Par conséquent F n’est pas un équilibre. Un raisonnement similaire permet de
voir qu’un point où l’agent 2 a une solution optimale ne correspond pas à un équilibre car on
peut trouver des contrats que l’agent 1 préfère. En conclusion, il est impossible ici d’avoir un
équilibre mélangeant.
Supposont maintenant que la productivité des deux types de travailleurs est différente et que
les travailleurs qui ont les coûts bas sont aussi les plus productifs.
Soit:
q1 = 1.5L1 ; q2 = 0.5L2
où L1 et L2 sont les heures de travail. Les coûts des travailleurs sont:
1
C1 = 18 L21 ; C2 = 91 L22
La moitié des travailleurs est du premier type et l’autre moitié est du deuxième type.
Si les entreprises offrent un même contrat à tous les travailleurs (même salaire: s1 = s2
et mêmes heures de travail L1 = L2 ) et le profit est nul, alors elles doivent gagner sur
le travail des agents productifs et perdre sur celui des autres. La production moyenne est
q = 0.5(1.5L1 +0.5L2 ) = L1 = L2 = L. L’équilibre devrait alors se trouver sur la droite s = L
(voir graphique I.7) car sur cette droite le profit est nul (le travailleur reçoit le salaire corre-
spondant à la productivité moyenne). Supposons que l’équilibre soit au point F. Représentons
les courbes d’indifférence des deux agents qui passent par ce point. Etant donné que la courbe
d’indifférence de l’agent 1 a une pente plus faible, il y a des contrats dans la zone hachurée
que l’agent 1 préfère mais que l’agent 2 ne désire pas avoir. Une entreprise quelconque peut
offrir ce type de contrat et attirer les travailleurs de type 1. Par conséquent F n’est pas un
équilibre. Il n’y a pas d’équilibre mélangeant dans ce cas.
Prenons maintenant le cas d’un équilibre séparant. Le contrat A pour les travailleurs de type
1 (voir graphique I.8) et B pour les travailleurs de type 2 sont des contrats optimaux mais ils
ne satisfont pas la contrainte d’autosélection. Les travailleurs de type 2 préfèrent eux aussi
le contrat A. Si une entreprise quelconque propose le contrat A dans le but d’avoir les bons
travailleurs, elle aura aussi les travailleurs de type 2. Nous avons ici un exemple de sélection
adverse.

8
La solution consiste alors à choisir le contrat C. L’agent 2 est indifférent entre B et C. Par
contre l’agent 1 préfère C. Nous avons ici un équilibre séparant (type 1 C, type 2 B).
Il se peut qu’aucun équilibre n’existe. La région hachurée représente des points que l’agent
1 et l’entreprise préfèrent. En effet, l’agent 1 a une utilité plus élevée et l’entreprise verse
un salaire plus bas. Aucun contrat n’est proposé dans cette région car on aurait aussi les
travailleurs de type 2. Toutefois, s’il y a beaucoup de travailleurs de type 1 la droite de profit
nul passera dans la région hachurée. Les entreprises ont intérêt à proposer un contrat unique
et nous avons vu ci-dessus qu’il n’y a pas d’équilibre mélangeant. Par conséquent, aucun
équilibre en stratégie pure n’existe.

Agents avec information cachée (I.1)


si
3.5
u2 = 0.5
... u =1 1 ..
3.0 ...
.
... .
...
.. ...
..
.. .
...
.. ..
.. ...
... ...
.
.... ..
.....
2.5 .
... ....
... ....
....
.
.... .
..
.....
.
.
... .....
... ....
... .....
.
. . .
......
.
... ....
2.0 ... .....
.....
..... .........
. ...
... ......
... ......
.
...............
.......
.......
1.5 .
...
.
.......
...........
....... ...
....... ....
........ ........
...............
. ....
.. ....
........... ....
.............. .....
...............................
1.0 .....
.....
...
.
.....
....
......
.
......
......
........
.......................
0.5 ..........

0.0 qi
0 1 2 3 4 5 6
1 2
u1 = s1 − 18 q1 ; u2 = s2 − 19 q22

Agents avec information cachée (I.2)


Cm Cm1
1.4 ......
Cm2 ....
..
. .........
.
.... .........
1.2 .
......
..
......
. .
.........
..
...
...........
.
..... .........
1.0 ...
......
...... ..
...
.
.........
.........
. .
.
0.8 C ................ E ...........
...... D .................................
0.6 .....
.....
.
...
.........
.........
...... ......... B
0.4 ...
.......
.
.......
...........
.
...... .........
0.2 ..................................................... A
0.0 ........ q
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1 2
Cm1 = 9q ; Cm2 = 9q

A = 1.125 ; B = 3.375 ; C = 2.25


D = 1.125 ; E = 1.125 ; S = C + (C + D + E)

9
Cm Cm1
1.4 .
.....
Cm2 ........
..... .........
1.2 ..
....... ...
...
..........
α ................ .
.........
.........
.........
.
1.0 ..
..
...... .
...
...
..........
...... β .................................
0.8 .....
......
......... .........
0.6 ......
.
...
......
.
.........
.........
.........
.
.. . ...
..
0.4 .....
.
.....
......
.........
.........
.
.........

0.2 .....................................................
.
0.0 ........ q
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

α = 1/36 ; β = 17/72

Agents avec information cachée (I.3)

Cm
Cm1
1.4 Cm .. 2 .....
.... ......
..... ......
..... ........
1.2 ....
.
....
.
......
......
.
.....
.... ......
.
......
. ...
........
.... ...
1.0 α ....
....
......
......
......
..
.....
. ...
........
..... ...
......
0.8 C ....
....
.
....
E ..
......
......
......
.
. .
.....
.... ......
..... ......
0.6 ..
.
....
.... .
...... ......
.
......
.... ......
..... ......
.... ......
0.4 .
....
.
.....
D ......
.
.............
B
.... ......
..... ......
.... ............
0.2 ..
.
... ....
.... ....... A
.... .......
...............
0.0 .
...
.
..
. q
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

1 2
Cm1 = 9q ; Cm2 = 9q

A = 0.5 ; B = 4 ; C = 2

D = 0.5 ; E = 1.75 ; α = 0.25

S =C +C +E+α

Agents avec information cachée (I.4)

10
si .
...
...
...
6 u =0 2
.
.
....
...
.
.
....
... ....
...
... ..
. u = 0.5 .
1.........
.
5 ..
..
........ ..
.
...
...... ....
...... ....
...... ....
.. .
......
.
4 .... .......
.... ......
..... .......
.......
. ..
..........
...... ......
...... ........
... .. ..... ..
3 ........ ..............
... .. ..... ..
... ... ..... ...
.. .. ..... ..
........ .. ...... .....
.
.
... ... ...... .....
2 ... .... ...... .
.. ..... ...... ..
........... ........... ...
........ ..... ...
.
..... .... ...
...... ........ ...
.................. ...
1 ..
.....
.............
.
. ...
........ ...... ...
............. ........ ...
............................... ................
....... .... ....
.... ..
........ ... ... q
......................
0 ...
..
...
....
..
.. i
. . ..
0 1 ...
...
..
2 3 ..
...
..
4 5 6 7 8 9 10
... ...
−1 ...
...
...
. . ..
... π =2 ...
..
.. 2 ..
...
. ..
...
. ...
−2 ..
...
..
..
...
..
...
−3 ...
.... π =41
...
..
....
.
...
−4 ...

π1 = q1 − s1 ; π2 = q2 − s2

Agents avec information cachée (I.5)


si .
...
12 . .
... ...
........
.
. .
..
... ......
... ......
11 .
.... .
.........
.. ....
... ......
... .....
.
... ..
.......s=q
10 .
...
...
..
.....
...
.
.... ......
u = 2.252 ..
.. ...
...
9 ..
...
... .
.......
....
..
.. ....
....
... .....
8 .. ... ...........
. ....
... .........
... ........
..................
.
7 ...... ..
..........
...... ..
..
...............
.
..... .. ..
...... ......
6 ...
.
..... ....
...... ..........
u = 4.5
1 ......
.......
. .
......
......
....... .....
........
5 ............
...... ..
...... .
....
..
............................. ...
....
.......
....
4 ....
.......
..............
.......
...... ..
3 ..... ...
............ .....
...... ...
......... .
..................... ...
...
2 ......
...
...
....
1 ...
. .
...
.....
0 ...
.
qi
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
q1 = 9 ; s1 = 9 ; u1 = 4.5
q2 = 4.5 ; s2 = 4.5 ; u2 = 2.25

Agents avec information cachée (I.6)

11
si
12 .
... ...
... ...
.
... .
.........
u =0
2 ..
... ......
.....
11 .
... ......
... .........
... ......
... ......
... .........
s=q
10 ..
. ..
... ...
........
F .
.
.........
9 ....
.......
.......
..
.........
.... ..
..... ...
8 ..
..
...... ..
........ ....
....... ...
....... ....
...
........... ..
.
7 ..... .. ..
..
..... ... ...
..... ..
..
...... .....
. .
....
.
...... ... ..
..
6 ...... .. ...
..... .... ...
....... .
u = 4.5
1 .......
.......
.
. ..
.
...
...
..
...
. ..
........ ... ...
5 .....
... ........ .
.. .....
..
............. ...
. .
...
............................. ... ...
..... ....
.
.
4 ...
...
.
...
...
..... .....
...
. ..
...
3 ... ...
....
. .
...
...
. ...
... ..
....
2 ..... ......
.
...
. ....
.....
... ....
.
.... .
........
1 ...
. .....
... ......
.....
..... .....
.......
... ....
.........
0 ........................ qi
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Agents avec information cachée (I.7)

si
12 ... . ..
... ...
... ...
.. ... ........
... . .
.. u =0 2
.
...
.
..
......
11 .
... ...
... ..........
.
......
. .
. ..
... ... .......
.. ... ......
... .......
s=L
10 ... .
.
... ....
.. ........
...
.. F .
..........
9 ..
... ....
.....
......
... ..
.........
s = 1.5L
1 1..... .... ..
.... ...
8 .. ....
...... ..
........ .....
.
... ....... ..
....... .....
.. .......
7 ... ..
............ .. ...
.... .. ...
.
.. ..... ..
... ..... ... ...
. ......... .....
. .....
. .
6 ... ...... ... ...
..
......
...... ....
.. ...... ... ......
.
............... ..... .... .
..... ... ... ......
5 u = 4.5 1
.
......
. ............. ..
.........
......... ..
......
...
.
.
...
.
...
....
......
.
......................... ... ... ...
. ..
.. ..
...
...
... ......
.
s = 0.5L2 2
4 ... . ... . . ......
. .
.
... ...
. ...
. ......
. . .
. .. .. ......
.. ... ... ......
... .. ... .
3 .. ..
.....
...... .......
... .... ..........
.. .....
. ...
.. ........
2 . ..
.. ...
.
.
.............
.
... .... ...... ........
.
. .... ...
.
.. .. ... ......
... .... .
...... .........
.
1 .
.
....... ....... ........
.
.... .... .. ..
. .
.. ..
..
...... . ..........
0 .......................... Li
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Agents avec information cachée (I.8)

12
si .
21 . ............
.........
. .
20 .. ....... C
. .
.
. .....
... ............
19 .. ........
... ...............
.

18 .
...... ..........
.
. .. .. ..
. ... ... ...
17 ........ ..... .....
.... ... ...
.
..... .. ...
16 ..
.... ..... ....
.. . ..
..... ... ...
15 .
.
... ... ..
.... ..... .....
. . .
14 A......... ......... .........
... .. .
.
13 ...
. ... ...
s1 = 1.5L1............. ......... .........
12 ........ ..... .
...
.. .. ... ...
11 .......... ........ ...
.
.. . . ... ..
....... ...... ...
10 . ... ..... ...
..... .... ........ ....
.
. . ..
...... ..... ......... .
...
9 .. . .. ...
u1 = 6.75. ...... ..... ........................... .....
8 ...... ....
........ ...
...
.. ....... ......... . ... u2 = 0.56
7 ....... ....... .....
. . ...
..
..
.... .
............
.
.
..
.
...
. .
..
6 ................................................... ......... ..
...
..
........
........
.
.. ... .........
5 u1 = 5.3....... . .. . . ...
..
.... ........
.... ........
.... ........ s2 = 0.5L2
... .... ........
4 ...
..
.....
.....
..
..
........
........
. . . .....
... ..... ........
..
3 .... .
..
...... ...............
.... ......
... ...... ........
... .............
2 . ...
..
. .
..
..
..................
.
. ....
1 ............................................................ B
.
0 ..
. . .... . Li
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
1
u1 = s1 − 2
12 L1 ; u2 = s2 − 19 L22

13
Assurance et information asymétrique
Dans les assurances vie ou accidents on a aussi un problème d’information asymétrique.
L’assuré sait mieux que l’assurance s’il est en bonne santé ou s’il risque d’avoir des accidents.
Prenons le cas de l’assurance accidents. Les actifs d’un individu sont Ão . Si un accident se
produit, il perd D francs et alors ses actifs deviennent A1 = Ão − D. L’utilité espérée de
l’individu est:
ue = πu(A1 ) + (1 − π)u(Ão )
où π est la probabilité d’avoir un accident.
Si l’individu souscrit une police d’assurance, il doit payer une prime α et il reçoit un montant
R (somme assurée) en cas d’accident. Soit β = R − α le transfert net de fonds de l’assurance
à l’individu dans ce cas. Le profit espéré de l’assurance est:
Π = (1 − π)α − βπ = α − Rπ
S’il y a concurrence parfaite dans la branche, le profit espéré sera nul et alors la prime sera:
Π = 0 → α = Rπ
Si l’individu s’assure, ses actifs seront Ao = Ão − α sans accident et A1 = Ão − D + R − α
en cas d’accident.
Lorsque la somme assurée correspond à la valeur des actifs, R = D et les actifs de l’individu
seront Ão − α dans les deux cas.
Dans le graphique on a représenté le cas où Ão = 10000 ; D = 5000 ; π = 0.2 ; u = ln(A).
On a alors α = 5000 × 0.2 = 1000. La prime pour une assurance complète est de 1000 francs.
...
.. Assurance
...
..
...
..
A 1
12 ... ....
... .
... ..
11 45o ... ...
... .....
... .. ....
... ... .....
... .
.......
.
10 ... ...
... ..
... . ........
.....
.....
... .........
9 S ..........
...... .. c
..
. . ...... .... ....
. . . . . .. ...
8 .....
....
.....
... ..
... ....
... ...
..
.....
. ... ......
... ... .....
7 .
...
...
.....
. ... ...
... ......
.
...
. ... ....
.
..
. ...... .
.
6 S • .
..
..
.
.
...
.
. ...... ...
...... .
..
.. .
... p ...... ..
.... ...
..
5 •S ..
..
..
.. .
.... ...
... o
.
....
. ...
..
..
..
.
...
4 .
.
.
...
.
..
..
..
.
....
.....
3 ..
..
.....
....
.....
....
2 .....
..
.....
.
.....
....
.....
1 ..
..
.....
.....
..... Ao
....
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
u = ln(A) ; π = 0.2 ; α = 1000

Si R < D l’assurance est partielle et alors les actifs ne seront pas les mêmes dans les deux
cas. Par exemple, si R = 2500, les actifs seront de 9500 sans accident (la prime est de 500
francs car la somme assurée est la moitié) et de 10000 − 5000 + 2500 − 500 = 7000 en cas
d’accident.

14
Dans le graphique, So est le cas sans assurance, Sc celui d’une assurance complète et Sp celui
d’une assurance partielle.
Supposons maintenant qu’il y a deux types d’individus: des individus ayant un risque bas
d’avoir un accident (πB = 0.2) et des individus ayant un risque élevé d’avoir un accident πH =
0.4. L’assurance ne sait pas si un individu a un risque bas ou un risque élevé (information
imparfaite). Elle ne peut proposer qu’un seul type de contrat. Elle fait un profit nul avec les
risques élevés lorsque:
(1 − πH )αH − βH πH = 0 → αH = RπH
où αH est la prime donnant un profit nul pour ces individus.

Assurance

A ....45
o
10.0 1 .. .
. ......
......
......
9.5 ......
..
. .......
.
......
9.0 SB.........................
...... ....
.....
S̄ ...... ...
8.5 . ..
........... ...
...
.
.. .... ... ...
...
.... ...
... ...
..
8.0 S H ..
..
.
.. .....
..
.
......
.
. ...
.... •
...
...
... S
..
..
. ..... ..
.
...
..
. .
....
. ...... ... br ....
. .
.. ...... ... ...
7.5 ..............
..
.. .....
.....
.
. ...
...
...
...
...
.
...
. ...... ...
..
. ..... ... ...
......
7.0 .....
.....
.....
...
...
. ...
...
...
...
..... ... .
..... ... .....
6.5 .....
.....
.....
.... ...
. .
..... ..... ....
..... .. ...
6.0 ..... ... ..
..... ... ...
..... ... ...
..... ... ..
..... ... ...
5.5 ..... .. ..
...........
...........
.........
5.0 •.... So
4.5
4.0
3.5
3.0 Ao
7.0 7.5 8.0 8.5 9.0 9.5 10.0 10.5 11.0

u = ln(A) ; πB = 0.2 ; πH = 0.4 ; αB = 1000 ; αH = 2000

Sur le graphique, la droite So SH représente la droite d’un individu avec un risque élevé tandis
que So SB celle d’un individu avec un risque bas.
Si l’assurance propose une prime αH , les bons risques ne vont pas s’assurer. Les mauvais
risques ont chassé les bons risques.
Soit Θ la proportion de mauvais risques. Si l’assurance propose une prime correspondant à
la probabilité pondérée:
p̄ = ΘπH + (1 − Θ)πB
le profit sera nul mais ceci ne représente pas un équilibre pour les bons risques. Soit S̄ ce point.
Il existe un contrat tel que Sbr que les individus à bas risque préfèrent (prime plus basse) et
qui donne un profit à l’assurance qui le propose. Toutefois, il faut que les mauvais risques ne
choisissent pas ce contrat. Soit Ss le contrat qui donne aux mauvais risques la même utilité
espérée que le contrat qui leur est destiné (SH ). Les mauvais risques ne choisissent pas les
contrats entre So et Ss .

15
Assurance

A .....45
o
10.0 1 ... ..........
... .....
... ......
......
9.5 ...
... ..... .......
... ......
9.0
...
...
...
SB........................
... ...... .....
...... ...
8.5
...
...
...

.. ..
.
.. ...
.....
......... ...
...
... ...
. . ... ...
... .......... ... ...
8.0 S H .. .
.
.
.
.
.
.
.
.. .......
.
.
......
.
.
. ....
...
...
...
. .
.... ............. ... ...
.. .... ............. ... ...
. . ... .
..... .......... . ...
. .. ...
7.5 .............
..
.. .
.....
.....
. ..................
...........................Ss
.
H
................................u
. . ..... .... ......................................
...
.... ...... ... ... ..... e
...... ...
7.0 .....
.....
.....
...
...
...
...
...
..... ... ...
..... . ... ....
.
6.5 . ........
..... .... ....
. .
..... ... ...
..... ... ...
6.0 ..... ... ..
..... ... ...
..... ... ..
..... ... ...
..... .. ...
5.5 ..... ... ..
...........
..........
..........
5.0 •..... So
4.5
4.0
3.5
3.0 Ao
7.0 7.5 8.0 8.5 9.0 9.5 10.0 10.5 11.0

uH = ln(A − 7000) ; πB = 0.2 ; πH = 0.4

On aura alors un équilibre à SH pour les individus à haut risque et à Ss pour les individus à
bas risque. Les mauvais risques s’assurent complètement tandis que les bas risques choisissent
une couverture partielle. Il n ’y a pas mélange des risques. Les bons risques ne subventionnent
pas les mauvais risques. On dit qu’on a un équilibre séparant car les risques sont séparés.
Lorsqu’il y a monopole, la compagnie d’assurance peut s’approprier de la totalité du surplus
du consommateur s’il y a information parfaite. Si l’information est imparfaite, il y a encore
couverture complète pour les individus à haut risque mais il se peut que les individus à bas
risques ne s’assurent plus.

16

Vous aimerez peut-être aussi