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Chapitre 3 - Quelles sont les principales défaillances du marché ?

Etre capable de :

- Expliquer, définir et illustrer les notions suivantes : asymétries d’information, externalités


(négatives et positives), biens collectifs, biens communs, aléa moral et sélection adverse ;
- Expliquer et illustrer les notions suivantes : rivalité, exclusion, biens communs, biens
privatifs, biens de club, coût social ;
- Distinguez les biens privatifs, les biens communs, les biens collectifs et les biens de club ;
- Expliquer ce qu’est une défaillance de marché et illustrer par un exemple les situations de
défaillance de marché ;
- Expliquer pourquoi le marché peut être défaillant dans la prise en compte des externalités ;
- Expliquer pourquoi une situation d'asymétrie d'information entraîne une défaillance du
marché ;
- Expliquer pourquoi la sélection adverse peut conduire à l’absence d’équilibre ;
- Illustrer l’intervention des pouvoirs publics face à ces différentes défaillances ;

Prérequis
- Expliquer ce qu’est le modèle de marché et l’équilibre concurrentiel ;
- Expliquer qu’il existe différentes structures de marché et montrer que selon ces dernières,
les agents économiques peuvent être price-maker ou price-taker ;

Problématiques

Quelles sont les principales défaillances du marché ? Comment les pouvoirs publics
interviennent-ils face à ces différentes défaillances ?

Plan

I. Les défaillances du marché


I.1. Le marché est défaillant en matière d’asymétrie d’information
I.1.1. Qu’est-ce qu’une asymétrie d’information ?
I.1.2. Asymétrie d’information, sélection adverse et aléa moral
I.2. Le marché est défaillant en présence d’externalités
I.3. Le marché est défaillant en présence de biens collectifs et de biens communs

II. L’intervention des pouvoirs publics face à ces différentes


défaillances
II.1. Des moyens mis en œuvre pour prévenir les situations d’asymétries
informationnelles
II.2. L’intervention des pouvoirs publics en matière d’externalités
II.3. Les pouvoirs publics prennent en charge la production des biens collectifs et
réglementent l’accès aux biens communs

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I. Les défaillances du marché*

I.1. Le marché est défaillant en matière d’asymétrie d’information

I.1.1 Qu’est-ce qu’une asymétrie d’information ?

Document 1 – Les effets d’une asymétrie d’information


Il existe souvent sur les marchés réels une asymétrie entre l’information dont dispose l’acheteur et
celle dont dispose le vendeur. Par exemple, l’acheteur d’une vieille voiture, un vieux clou, un
« rossignol » (lemon, disent les Américains), possède en général beaucoup moins d’informations
que le vendeur sur la qualité du produit. Cette inégalité d’information peut conduire à un
effondrement du marché : les vendeurs informés ne présentent que des objets dont la valeur est
inférieure au prix ; le sachant, les acheteurs renoncent.
C’est l’effet Akerlof, du nom de l’économiste associé au Market for lemons. Son étude a été à
l'origine de toute une réflexion sur les restrictions que les inégalités informationnelles apportent à
l’efficacité des marchés.
Source : Roger Guesnerie, L’économie de marché, Le Pommier, 2006
Manuel BORDAS, Editions 2011, p. 98

1. Qu’est-ce qu’une asymétrie d’information ?


2. Pourquoi le marché des automobiles d’occasion peut-il présenter une asymétrie
d’information ?
3. Pourquoi cette asymétrie d’information peut-elle nuire au bon fonctionnement du marché ?

I.1.2. Asymétrie d’information, sélection adverse et aléa moral

Document 2 – Quand l’asymétrie d’information conduit à la « sélection adverse »


Supposons, pour simplifier, que la population puisse être répartie en deux groupes homogènes :
les « bons risques », qui ont une espérance de vie élevée, et les « mauvais risques », dont
l’espérance de vie est plus faible. Que se passe-t-il si les assureurs, faute de pouvoir distinguer
les bons risques des mauvais, offrent un contrat unique à tous les assurés potentiels ? Pour éviter
de faire des pertes, les assureurs vont calculer la prime du contrat en fonction de l’espérance de
vie moyenne dans la population ; mais les bons risques vont refuser de souscrire ce contrat, dont
les primes sont trop coûteuses au vu de leur forte espérance de vie. En revanche, les mauvais
risques vont trouver le contrat avantageux et y souscrire en masse. Sans le chercher, l’assureur a
sélectionné ses assurés dans la population, et le résultat est contraire à ses espérances puisqu’il
n’assure plus que les mauvais risques : c’est l’origine de l’expression de « sélection adverse », qui
est souvent utilisée dans ce domaine. Le malheureux assureur fera des pertes sur le contrat offert
et le retirera donc, si bien que la population sera laissée sans assurance.
Source : Bernard Salanié, Microéconomie. Incitations et contrats, Encyclopédia Universalis, 2010.
Manuel BORDAS, Editions 2011, p. 99
4. Que désigne la notion de « sélection adverse » ?
5. Quelle solution est envisagée par l’assureur pour fixer les prix des contrats d’assurance
qu’il propose ?

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6. Qu’est-ce qu’un bon risque ? Qu’est-ce qu’un mauvais risque ?
7. Pourquoi l’assureur risque-t-il de se retrouver uniquement avec les mauvais risques ?
8. Va-t-il choisir cette solution de tarification ? Comment peut-il améliorer son système de
tarification ?
9. Une fois qu’un client est couvert par une assurance que peut-il faire ?
10. Pourquoi peut-on dire, d’après ce texte, que les assurances sont soumises à un risque de
« sélection adverse » ?
11. En quoi l’asymétrie d’information peut-elle conduire à des situations de prise de risque par
une des parties du contrat ?
12. Complétez le tableau en indiquant s’il s’agit d’une proposition illustrant une situation d’aléa
moral ou de sélection adverse et en justifiant votre réponse :
Exemples Aléa moral Explications
ou
Sélection
adverse
Rôle du contrôle technique pour le
marché des voitures d’occasion
La franchise : la compagnie
d’assurance ne rembourse les
dommages causés par ses assurés
qu’au-delà d’un certain montant
Les compagnies d’assurance ont
instauré des systèmes de
bonus/malus pour récompenser ou
sanctionner leurs assurés.
Une entreprise pétrolière exige de
l’entreprise qui transporte ses
produits un certificat de bon état de
son navire.
Un employeur n’embauche
définitivement un salarié qu’après
une période d’essai de 2 mois.

I.2. Le marché est défaillant en présence d’externalités

Document 3 – Les effets externes


Autre domaine auquel je te sais très sensible, et à juste titre : celui de la pollution de
l’environnement. Le marché seul ne résoudra pas ce problème d’ « effets externes » (c’est-à-dire
tout problème où les décisions de consommation ou de production prises par certains ont des
répercussions sur les autres) dans la mesure où il ne motivera pas les pollueurs (l’entreprise qui

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dégage des fumées nauséabondes ou empoisonne une rivière ; les propriétaires de chiens qui
laissent ces derniers, ô combien nombreux ! prendre leurs aises sur les trottoirs de notre rue ; et
tutti quanti), le marché ne motivera pas les pollueurs à tenir compte des conséquences de leurs
actes sur l’environnement. Tu trouves cela triste ? Ne te décourage pas pour autant. Car ici, l'Etat
peut te rendre le sourire. Il peut, il doit contraindre les pollueurs ou, mieux, les inciter à prendre en
compte les conséquences de leurs choix pour le reste de la collectivité. Comment ? Par un
système de taxes ou en mettant en place, exemple très avant-gardiste, un marché des « droits à
polluer » comme cela existe en Californie entre certaines entreprises qui se répartissent par le
marché un quota de pollution atmosphérique prédéterminé.
Source : André Fourçan, L’économie expliquée à ma fille, Seuil, 2002.
Manuel BORDAS, Editions 2011, p. 102

13. Qu’est-ce qu’un effet externe ?


14. Pourquoi le marché ne permet-il généralement pas de résoudre les problèmes liés aux
effets externes négatifs ?
15. Complétez le tableau :

I.3. Le marché est défaillant en présence de biens collectifs et de biens communs

Document 4 – Les biens collectifs, une défaillance du marché


A la différence de ce que l’on observe pour un bien privé – tel que l’essence ou les légumes -, la
consommation d’un bien collectif – tel que l’éclairage d’une rue ou un environnement de qualité –
par un agent économique ne réduit pas la quantité disponible du bien en question pour les autres
agents économiques. […] La Défense nationale constitue l’exemple parfait d’un bien collectif dans
la mesure où chaque nouveau citoyen […] en bénéficie (non-exclusion) sans que cela restreigne
le niveau de protection dont bénéficient les autres membres de la collectivité (non rivalité). […] Les
biens collectifs ne peuvent pas être produits pas les mécanismes marchands traditionnels. En
effet, aucun consommateur rationnel n’étant disposé à payer pour un bien dont il peut profiter
gratuitement, aucune entreprise ne souhaitera en conséquence en assurer la protection. C’est
cette « défaillance » du marché à fournir des biens (et des services) pourtant utiles à tous qui rend
indispensable l’intervention de l’Etat. Ce dernier est, en effet, via l’impôt, le seul agent économique
en mesure de contraindre les citoyens à financer la production des biens en question.
Source : Jean-Louis Laville et Antonio David Cattani (dir), Dictionnaire de l’autre économie,
Desclée de Brouwer, 2005.
Manuel BORDAS, Editions 2011, p. 103

16. Qu’est-ce qu’un bien collectif ?


17. Pourquoi les biens collectifs ne peuvent-ils pas être produits par les mécanismes
marchands traditionnels ?

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Document 5 – Les biens communs, une défaillance du marché

Source : Manuel Magnard, Éditions 2019, p. 72

18. Qu’est-ce qu’un bien commun ?


19. Pourquoi les ressources halieutiques sont-elles un bien commun ?
20. Pourquoi le marché est-il défaillant en présence de biens communs ?
21. Complétez le tableau suivant avec les différents types de biens listés ci-dessous, et les
exemples qui les accompagnent :
Rival Non rival
Excluable
Non excluable

II. L’intervention des pouvoirs publics face à ces différentes


défaillances.
II.1. Des moyens mis en œuvre pour prévenir les situations d’asymétries
informationnelles

Document 6 – La mise en place d’une défense des consommateurs


Les préoccupations concernant la défense des consommateurs se sont accrues dans la plupart
des pays industrialisés à partir des années 1960. Aux Etats-Unis, en 1962, le président J.F.
Kennedy a officiellement reconnu que l’établissement d’une législation était nécessaire pour
assurer aux consommateurs l’exercice de droits fondamentaux tels que le droit à la sécurité, le
droit d’être informé et le droit de choisir […]. En France, l’organisation des consommateurs est le
résultat d’influences multiples et prend diverses formes. Le mouvement coopératif est le plus
ancien. Outre la DGCCRF, il convient de citer l’Institut national de la consommation, établissement
public à caractère administratif créé en 1967, à la fois centre d’essai, d’information et de
documentation, et organisme d’études et de formation. Aux consommateurs organisés, des droits
sont reconnus comme celui d’agir en justice. Le fait que les consommateurs ne disposent pas
d’une bonne information sur les produits constitue une cause de réglementation. L’Etat interdit
également la publicité fausse et mensongère. Il essaie de remédier aux défaillances du marché en
donnant des informations fiables.
Source : Ivan Samson, Leçons d’économie contemporaine, Sirey, 2009.
Manuel BORDAS, Editions 2011, p. 99
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22. Quelles mesures peuvent-elles être prises par les pouvoirs publics pour remédier aux
asymétries d’information peuvent-elles prendre ? Donnez des exemples.
23. Proposez un exemple de mesure qui pourrait être adoptée par le législateur pour faire face
aux défaillances du marché ci-dessous :
a- Éviter que les assurances maladies se retrouvent à assurer uniquement les mauvais
risques.
b- Encourager la vente de voitures d’occasion en bon état.
c- Éviter des comportements plus risqués une fois qu’une assurance est prise.
d- Permettre à une entreprise de ne pas embaucher un salarié s’il s’avère qu’il n’est pas
aussi efficace qu’elle l’espérait lors de son embauche.

II.2. L’intervention des pouvoirs publics en matière d’externalités


24. Rappelez ce qu’est une taxe et quels sont ses effets.

Document 7

Source : Manuel Hachette, Éditions 2019, p.56

25. Comment s’appelle en économie le dispositif par lequel on tente de modifier le


comportement des agents économiques ?
26. Quels sont les objectifs d’une prime à la consommation et du malus écologique ?
27. Qu’est-ce qui distingue ces mesures d’une réglementation comme celle sur les émissions
de CO2 ?
28. En vous appuyant sur le document 7, quel autre instrument peut être mis en place par les
pouvoirs publics pour réduire les effets externes négatifs ?
VIDÉO Comment fonctionne le système d’échanges de quotas d’émissions de Co2 en
Europe

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29. Sur quelles institutions reposent le marché des quotas d’émission ? Rappelez la définition
d’une institution.

30. Qu’est-ce qu’un quota d’émission ?

31. De quoi dépend le prix des quotas d’émission ?

32. Que se passe-t-il si l’organisation productive émet plus de tonne de CO² que ce que ces
quotas lui permettent ? et inversement si elle émet moins de CO² que les quotas le
permettent ?

33. Que se passe-t-il si le prix des quotas est faible ? élevé ? Dans quelle situation se trouve le
marché des quotas européens ?

34. Qu’est-ce que le marché des quotas d’émission carbone ? Est-il une réponse possible aux
externalités négatives ?
35. Complétez le tableau ci-dessous avec les propositions suivantes :
● coûts de contrôle ● normes de qualité sur les pots
● aucun effet si le montant est trop faible catalytiques
● taxe carbone ● taxe sur les cigarettes
● encouragement ou interdiction via des ● Problématique de justice sociale
normes ● facile à mettre en œuvre
● interdiction de fumer dans les lieux ● permis d’émission polluantes
publics ● prend mieux en compte les situations
● marché européen d’émission de CO² particulières des différents pollueurs
● Principe du pollueur-payeur ● Mécanisme de régulation par le
marché en attribuant des droits de
propriété appelé quotas

Réglementation Taxes Marché de quotas


Modalités
Exemples
Intérêts Permet de mettre fin à Double dividende
une activité dont les
conséquences sont
irréversibles
Limites

II.3. Les pouvoirs publics prennent en charge la production des biens collectifs et
réglementent l’accès aux biens communs

36. Rappelez à quel type de bien correspond l’éclairage public. Comment expliquer que les
rues sont éclairées, alors qu’il s’agit d’une défaillance de marché ?
7
Document 8

.
Source : Manuel Belin, Éditions 2019, p. 67

37. Pourquoi les poissons sont-ils des « biens communs » ?


38. Que provoque la surpêche au regard des biens communs ?
39. Comment est-il possible de protéger les biens communs ? Est-ce suffisant ?

Document 9 La gestion des aquifères de Los Angeles


Dans la région aride de Los Angeles, les aquifères représentent une ressource particulièrement
précieuse : ils permettent d’approvisionner en eau les ménages et entreprises de la région à un
coût largement inférieur à celui d’un château d’eau. Mais les aquifères sont fragiles : la
surexploitation ou la pollution peuvent les détruire. Or, dans la première moitié du vingtième siècle,
les droits d’extraction des propriétaires de terres situées sur les aquifères, ainsi que des autres
appropriateurs (par exemple, les compagnies fournissant de l’eau à la région) étaient mal définis,
8
ce qui incitait tout le monde à une sur-exploitation : chacun avait intérêt à pomper le plus d’eau
possible, ce qui faisait baisser le niveau des nappes donc augmenter le coût de l’extraction pour
les suivants, renforçant l’incitation à pomper le plus vite possible. Comme les règles étaient floues
et en grande partie fondées sur l’antériorité de la présence (« premier arrivé, premier servi »),
chacun des acteurs avait intérêt à exploiter un maximum la ressource de manière préventive pour
faire valoir sa légitimité en cas de litige.
Pourtant, la mise en place d’arènes publiques a permis d’aboutir à une gouvernance durable dans
les années 1960. Face au risque de destruction des aquifères, les acteurs sont parvenus à établir
des règles empêchant la surexploitation. Les arènes furent initiées par une ordonnance judiciaire,
mais ensuite ce sont les acteurs eux-mêmes qui négocient les règles de la nouvelle gouvernance.
Ce processus, très conflictuel, a duré plusieurs années mais a permis d’aboutir à une
gouvernance durable et, d’après les estimations d’Ostrom, son coût (négociations, actions en
justice…) a finalement été inférieur à ce qu’aurait coûté la construction d’équipements de
substitution tels que des châteaux d’eau. (...) Les communautés d’acteurs n’ont pas seulement
établi les règles de gouvernance, mais ont aussi créé les institutions capables de les faire
respecter : les zones des aquifères sont co-gérées par des entreprises publiques locales (ayant
les pouvoirs de collecter les impôts, fournir des biens publics et engager des poursuites) et des
associations privées d’exploitants. Les responsabilités sont donc partagées entre différents
niveaux de représentation des acteurs. Ce modèle « polycentrique » se distingue clairement d’une
régulation centralisée telle qu’un Etat aurait pu la mettre en œuvre.

40. En quoi les aquifères sont-ils un bien commun ?

41. Quelle solution a été envisagée pour préserver les aquifères ? En quoi est-elle différente de
celle proposée pour protéger les stocks de poisson ?

Document 10 - Débat sur la nationalisation de la gestion de l’eau au Royaume-Uni

La distribution de l’eau traverse une très sérieuse crise de confiance au Royaume-Uni. Depuis
1989, elle est privatisée. Dix-huit entreprises ont obtenu des monopoles régionaux, quasiment
sans limite de temps (l’Etat peut révoquer la licence en prévenant… vingt-cinq ans à l’avance).
Elles sont surveillées par l’Ofwat, qui encadre le prix de l’eau lors de négociations quinquennales.

Mais, de plus en plus, l’industrie est contrôlée par des actionnaires lointains – souvent des fonds
de pension étrangers ou des fonds souverains – qui semblent « plus intéressés par l’ingénierie
financière que par l’ingénierie réelle », accuse M. Gove. De 2007 à 2016, note-t-il, les dix-huit
monopoles ont reversé 95 % de leurs profits à leurs actionnaires. L’argent fuit le secteur plutôt que
d’être réinvesti ou de profiter aux consommateurs. (...) L’opposition travailliste, sous la houlette de
Jeremy Corbyn, a su s’emparer de l’affaire. Le chef du Labour appelle à la renationalisation de
tout le secteur, de même que d’autres monopoles naturels (train, poste et électricité). (...)
Entre 2012 et 2014, la société a déversé des milliards de litres d'eau d’égout directement dans la
nature. En 2017, elle a écopé de la plus grosse amende de l’histoire de la profession, 20 millions
de livres (22 millions d’euros).
L’industrie répond en mettant en avant ses progrès depuis la privatisation. Les fuites d’eau hors
des tuyaux de distribution, l’un des principaux problèmes, ont été réduites de moitié depuis 1989.
La propreté des plages de Grande-Bretagne s’est nettement améliorée, preuve que les eaux
usées sont mieux traitées qu’autrefois. Quant aux accusations sur le manque d’investissements,
l’industrie affirme qu’elle a injecté 140 milliards de livres (160 milliards d’euros) dans le système
en trois décennies.
« Le problème est que la majorité des améliorations ont été réalisées à la fin des années 1990 et
au début des années 2000 », observe Richard Flint, le directeur de Yorkshire Water, l’un des
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dix-huit monopoles, qui se montre néanmoins très critique de sa propre industrie. A l’époque, le
gouvernement travailliste de Tony Blair venait d’être élu et avait exercé une forte pression sur le
secteur, déjà accusé des mêmes dérives qu’aujourd’hui : « Il faut que l’industrie refasse de vrais
progrès. »
Du côté des prix aussi, le résultat laisse à désirer. Depuis 1989, le prix de l’eau a augmenté de
40 % de plus que l’inflation, souligne M. Gove. L’Ofwat tempère ce constat en soulignant que
l’augmentation s’est produite pendant la première décennie. Depuis, les prix stagnent et ils
baissent même légèrement depuis 2010.
Le Monde, 3.03.2018
42. En quoi l’eau est-elle un bien commun ?

43. Quel débat y’a-t-il autour de la gestion de ce bien commun au Royaume-Uni ? Pourquoi ?

44. Précisez les trois modes de gestion qui peuvent être envisagés pour éviter la tragédie des
biens communs.

Synthèse finale :
Les défaillances de marché désignent des situations dans lesquelles le fonctionnement du marché
conduit à une allocation inefficace des ressources. Les défaillances de marché peuvent provenir
de l’existence de :
1. …………………………
2. …………………………
3. …………………………
Tout d’abord, lorsque les agents économiques ne disposent pas des mêmes informations,
on parle d’une information ………………………… . Par exemple, sur le marché des voitures
d’occasion, les vendeurs disposent de plus d’informations que les acheteurs. Étant conscient de
cela, les premiers pourront proposer des voitures dont la valeur est inférieure au prix. Cela
conduira les demandeurs à réduire/augmenter leur demande sur ce marché, soit à une
baisse/augmentation du prix qui va dissuader les vendeurs du produit de vendre, ce qui va faire
baisser/augmenter l’offre de voitures de bonne qualité, et donc ce qui peut conduire à un
effondrement/accroissement du marché, du fait d’une inexistence/augmentation de l’offre.
Pour désigner une situation dans laquelle les agents offrant les produits de meilleure qualité se
retirent du marché, les économistes parlent de ………………………… . Elle peut ainsi conduire à
l’absence d’équilibre sur le marché. L’asymétrie d’information peut également conduire à une
situation de lorsque, après signature d’un contrat, l’un des deux
co-contractant est en mesure de léser l’autre.
Afin de limiter ces défaillances de marché, des………………………… sur l’information
existent. Ainsi, la législation prévoit d’octroyer des droits aux consommateurs. La loi interdit
également la publicité fausse et mensongère. La production et la diffusion de l’information peuvent
être facilitées par la création de labels (par exemple le label Agriculture biologique qui donne des
informations sur la qualité des produits utilisés) ou de guides (Ex : guide Michelin pour les
restaurants), qui permettent de réduire l’incertitude.
Ensuite, les effets externes, ou ……………………, constituent également des défaillances
de marché. Ils désignent .
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Ainsi, les effets externes désignent des situations où l’action d’un agent économique affecte
le …………………………d’un tiers sans que cet effet soit pris en compte par le
………………………… . Par exemple, lorsque l’activité d’une entreprise
entraîne le rejet de substances polluantes, le prix auquel elle va vendre le bien dépendra
uniquement des coûts de production du bien et du niveau de la demande, n’intégrant pas le coût
lié à la dégradation des ressources naturelles. Dans le cas d’externalités négatives, le coût social
de production (le coût supporté par la collectivité) est supérieur/inférieur à son coût privé (le prix
de marché auquel est échangé le bien). La régulation par le marché conduit ainsi à un niveau
d’offre qui ne tient pas compte de la baisse du bien-être collectif. Il existe également des
externalités positives (deux exemples : …………………………………………………).
Afin de corriger les effets des externalités (positives ou négatives), il est possible d’amener
les producteurs à internaliser les externalités négatives, c’est-à-dire à intégrer leurs coûts sociaux
dans leurs prix de vente.
Les pouvoirs publics peuvent :
1. …………………………
2. …………………………
3. …………………………
Enfin, les biens collectifs et les biens communs constituent des défaillances de marché.
La Défense nationale, ou encore l’éclairage public, sont des………………………… ,
c’est-à-dire des biens qui sont ………………………… et ………………………… .
. Ainsi, la plupart des consommateurs attendent qu’un autre individu paye pour que le bien soit
produit afin d’en profiter gratuitement. De ce fait, la production de biens collectifs considérés
comme utiles par les consommateurs sont généralement pris en charge par la puissance
publique.
Les biens communs sont des biens ……………………… et …………………………
. Ils constituent une défaillance de marché car ce dernier n’est pas en mesure d’en réserver
l’accès à ceux qui seraient disposés à payer un prix. Ainsi, ces biens sont accessibles à tous, ce
qui conduit les agents économiques à les surexploiter et compromettre l’existence à long terme de
ces biens communs. En ce sens, l’économiste G. Hardin parle de la ………………………… .

Les pouvoirs publics peuvent intervenir pour limiter l’accès aux biens communs, par la mise
en place de certains dispositifs. L’Etat peut ainsi mettre en place un système de normes ou de
quotas. Il est également possible de privatiser ces biens communs, en accordant des droits de
propriété. Cependant, ces dispositifs ne sont pas appliqués partout de la même façon, ils ne
concernent que certaines zones géographiques. Il est nécessaire d’instaurer des contrôles et
surveillance pour s’assurer que les agents respectent les normes et règles.

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