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Définitions

Quelles sont les principales défaillances du marché ?

1 Les défaillances du marché liées aux externalités ?

1.1 Les externalités positives et négatives


EXTERNALITÉ
Conséquences positives ou négatives d’une activité de production ou de consommation qui ne
donnent pas lieu à une compensation (indemnisation) dans le cadre du marché.
DÉFAILLANCE DU MARCHÉ
Situation dans laquelle le marché ne suffit pas pour atteindre un optimum social, c’est-à-dire à
la meilleure situation sur le plan de la collectivité

1.2 L’intervention des pouvoirs publics face aux externalités

INTERNALISER LES EXTERNALITÉS


Action par laquelle les conséquences d’une action économique pour la collectivité sont
intégrées aux calculs de ceux qui mènent ces actions. Une taxe peut permettre par exemple
l’internalisation d’une externalité négative.

RÉGLEMENTATION
Ensemble de normes visant à interdire ou encadrer les activités des agents économiques.

2 Les défaillances du marché liées aux biens collectifs et les biens communs

BIEN (OU SERVICE) COLLECTIF


Bien ou service qui peut être consommé collectivement. On parle alors de bien collectif pur dès
que les caractéristiques suivantes sont présentes : non-rivalité des consommations et non-
exclusion des consommateurs.
BIEN COMMUN
Bien (ou service) accessible à tous caractérisé par la rivalité des consommations.

PASSAGER CLANDESTIN
Comportement d’un agent qui cherche à bénéficier des avantages d’une action sans en
supporter les coûts

3 Les défaillances du marché liées à l’asymétrie d’informations

ASYMÉTRIE D’INFORMATION
Situation où un (ou plusieurs) agent(s) économique(s) dispose(nt) de plus d’informations qu’un
autre (ou plusieurs) agent(s) lors d’un échange.
SÉLECTION ADVERSE (OU ANTISÉLECTION)
Situation où une asymétrie d’information existante avant la réalisation de la transaction peut
conduire à sélectionner le mauvais produit, ou le mauvais partenaire pour l’échange.
ALÉA MORAL
Situation où un agent risque d’adopter un comportement imprudent dès lors qu’il se sait
protégé, en partie, du risque. L’aléa moral apparaît après que l'échange s'est réalisé.

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Synthèse
Quelles sont les principales défaillances du marché ?

Le marché concurrentiel repose sur des conditions qui lui permettent d’aboutir à une situation
d’équilibre, satisfaisant simultanément les offreurs et les demandeurs. Cependant, le
fonctionnement normal du marché peut être perturbé par certains phénomènes qui peuvent
l’empêcher d’atteindre cette situation d’équilibre : on parle alors de défaillances du marché.

1 Les défaillances du marché liées aux externalités ?

1.1 Les externalités positives et négatives


Dans le cadre du marché, les agents économiques raisonnent en tenant compte des coûts
privés qu’ils supportent. Ainsi, le consommateur se soucie principalement de l’impact de ses
décisions de consommation sur son bien-être individuel en fonction de son budget. Le
producteur quant à lui cherche à maximiser son profit en maîtrisant ses coûts de production.
Autrement dit, ils ne tiennent pas compte des externalités (ou effets externes) créées par leurs
activités, ce qui entraîne des situations de marché sous-optimales.

Le marché est rendu défaillant en présence d’externalités négatives.


En effet, dans ce cas, l’activité d’un agent économique dégrade le bien-être d’autres agents
économiques sans qu’il n’y ait de compensation financière payée par celui qui en est à l’origine.
La quantité produite est alors trop importante et ne correspond pas à une allocation optimale
des ressources. Le marché est défaillant car il échoue à faire payer ceux qui dégradent le bien-
être. Dans ce cas, le coût social est en général supporté par la collectivité.
Par exemple, les usines qui polluent dégradent le bien-être des riverains (des habitants) :
l’allocation des ressources n’est pas optimale car les usines n’intègrent pas dans leur calcul le
coût des externalités qui devrait les conduire à produire moins.

Le marché est rendu défaillant en présence d’externalités positives.


En effet, dans ce cas, l’activité d’un agent économique améliore le bien-être d’autres agents
économiques sans qu’il n’y ait, là encore, de compensation financière. Les producteurs ne sont
alors pas incités à produire davantage car ils ne sont pas récompensés pour les effets positifs
de leur activité. Le marché est défaillant car il échoue à récompenser celui qui améliore le bien-
être d’autrui : il n’est donc pas incité à produire.
Par exemple, si un agent économique profite indirectement de l’activité productive d’un autre
agent sans en assumer le coût, alors le premier agent risque d’arrêter son activité.
Les activités de recherche par exemple, qui permettent des innovations technologiques parfois
importantes, entraînent une amélioration du bien-être collectif. Cependant, les coûts de ces
activités étant particulièrement élevés, certains agents économiques peuvent renoncer à les
entreprendre, ce qui bénéficierait pourtant à la collectivité.

1.2 L’intervention des pouvoirs publics face aux externalités

À travers les réglementations, les pouvoirs publics mettent en place des règles et des lois qui
visent à réduire certains comportements générateurs d’externalités.
Il est également possible pour les pouvoirs publics de mettre en place des subventions, qui
sont des incitations monétaires visant à récompenser les agents générant des externalités
positives (ou réduisant la production d’externalités négatives).

Enfin, les pouvoirs publics peuvent également utiliser des instruments fiscaux pour internaliser
les externalités. La taxation permet de dissuader les comportements provoquant des
externalités négatives grâce à un prélèvement monétaire. Les réductions fiscales encouragent
les agents générant des externalités positives.

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2 Les défaillances du marché liées aux biens collectifs et les biens communs

2.1 Biens collectifs et biens communs

Les biens communs sont rivaux (leur consommation par un agent diminue la quantité
disponible pour les autres) et non excluables (il est impossible d’empêcher un individu de les
consommer).
Ce caractère particulier fait qu’il existe une « tragédie des biens communs » dans la mesure
où il y a un risque de surexploitation par le marché de ces ressources qui risque d’entraîner leur
disparition.
En effet, la logique marchande (recherche de l’intérêt individuel) mène alors à la surexploitation
des biens communs. Dans le domaine de la pêche par exemple, un pêcheur a intérêt à pêcher
le plus possible de poissons afin de maximiser son profit. Cependant, une telle logique risque
de mener à la disparition de certaines ressources halieutiques si, collectivement, tous les
pêcheurs adoptent cette logique.

Par ailleurs, le marché ne permet pas d’assurer la production des biens collectifs, qui sont des
biens non rivaux et non excluables. En effet, la nature de ces biens fait qu’aucun producteur
privé n’a intérêt à les produire car il ne serait pas en mesure de faire payer les consommateurs
et donc de réaliser un bénéfice. Le marché risque donc de disparaître.
Le fait qu’on ne puisse empêcher un agent économique, une fois le bien produit, de le
consommer aussi, laisse place à de potentiels comportements de passagers clandestins.
C’est pourquoi le marché peine à prendre en charge les biens collectifs. Un phare, la défense
nationale ou encore les parcs publics sont des exemples de biens et services collectifs.

2.2 L’intervention des pouvoirs publics face aux biens collectifs et biens communs

Il existe deux moyens de lutter contre la tragédie des biens communs :


- Certains économistes estiment que la « tragédie des biens communs » peut être résolue
par une prise en charge par le secteur privé de la production de ces biens, ce qui
permettrait une gestion efficace de ces ressources dans l’intérêt du consommateur (baisse
du prix et innovations liées à un contexte de concurrence).

- D’autres économistes pensent que les pouvoirs publics doivent s’impliquer activement dans
la gestion et la production des biens communs de manière à éviter que la recherche du
profit des organisations privées ne dégrade les conditions de production et la qualité de ces
biens.

Concernant les biens collectifs, ils doivent être produits par les pouvoirs publics. Par leur
nature, ils ne peuvent pas être produits par le secteur privé. L’Etat utilise alors l’impôt pour
financer leur production.
L’Etat finance ainsi la défense nationale, ou encore prend en charge la construction des phares
ou des digues, car sans son intervention ces services ne pourraient être produits sur un
marché.

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3 Les défaillances du marché liées à l’asymétrie d’informations

3.1 Sélection adverse et aléa moral

L’asymétrie d’information désigne le fait que, sur certains marchés, les offreurs et les
demandeurs ne disposent pas des mêmes informations.
Il peut s’agir d’informations sur le prix, les coûts de production ou la qualité d’un bien ou d’un
service. L’existence d’une information asymétrique peut conduire à une défaillance du marché,
qui ne peut plus fournir de façon optimale les biens ou services, soit à cause d’un risque de
sélection adverse, soit en cas d’aléa moral.

L’exemple classique pour illustrer le problème de sélection adverse est celui du marché de la
voiture d’occasion. L’information est asymétrique, car seuls les vendeurs connaissent la qualité
véritable de leur véhicule. Pour les acheteurs, les bons et les mauvais véhicules sont difficiles à
distinguer avant l’achat. Cette asymétrie d’information les pousse a demander un prix moyens
plus bas que les prix proposés, ce qui provoque une sélection adverse : le retrait des bonnes
voitures par les vendeurs. Seules les mauvaises voitures finissent par être proposées et la
méfiance des acheteurs s’accroit, jusqu'à ce que toute transaction sur le marché disparaisse.

L’aléa moral est le risque qu’un agent économique adopte un comportement imprudent dès lors
qu’il se sait protégé du risque encouru. La signature du contrat conduit celui qui détient le plus
d’informations à modifier son comportement dans le sens de ses intérêts (exemple : quand un
assuré prend davantage de risques car il se sait assuré).

3.2 Les mesures pour limiter l’asymétrie d’information

La solution pour résoudre les problèmes d’asymétries d’information consiste à révéler


l’information à laquelle les acteurs du marché n’ont pas accès.

Les systèmes de notation, les procédures de contrôle ou encore les labels permettent de
révéler l’information à tous les acteurs sur le marché et donc de rendre les conditions de
l’échange plus transparentes, ce qui limite les risques de sélection adverse.

Enfin, pour réduire l’aléa moral, il s’agit de mettre en place des dispositifs permettant de mieux
connaître le comportement des individus et de sanctionner ceux qui prennent des risques trop
importants sans en assumer le coût. Les assureurs mettent en place des incitations comme les
bonus-malus et les franchises des assurances automobiles, ou des systèmes de contrôle.

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