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RÉGLEMENTATION
Ensemble de normes visant à interdire ou encadrer les activités des agents économiques.
2 Les défaillances du marché liées aux biens collectifs et les biens communs
PASSAGER CLANDESTIN
Comportement d’un agent qui cherche à bénéficier des avantages d’une action sans en
supporter les coûts
ASYMÉTRIE D’INFORMATION
Situation où un (ou plusieurs) agent(s) économique(s) dispose(nt) de plus d’informations qu’un
autre (ou plusieurs) agent(s) lors d’un échange.
SÉLECTION ADVERSE (OU ANTISÉLECTION)
Situation où une asymétrie d’information existante avant la réalisation de la transaction peut
conduire à sélectionner le mauvais produit, ou le mauvais partenaire pour l’échange.
ALÉA MORAL
Situation où un agent risque d’adopter un comportement imprudent dès lors qu’il se sait
protégé, en partie, du risque. L’aléa moral apparaît après que l'échange s'est réalisé.
Le marché concurrentiel repose sur des conditions qui lui permettent d’aboutir à une situation
d’équilibre, satisfaisant simultanément les offreurs et les demandeurs. Cependant, le
fonctionnement normal du marché peut être perturbé par certains phénomènes qui peuvent
l’empêcher d’atteindre cette situation d’équilibre : on parle alors de défaillances du marché.
À travers les réglementations, les pouvoirs publics mettent en place des règles et des lois qui
visent à réduire certains comportements générateurs d’externalités.
Il est également possible pour les pouvoirs publics de mettre en place des subventions, qui
sont des incitations monétaires visant à récompenser les agents générant des externalités
positives (ou réduisant la production d’externalités négatives).
Enfin, les pouvoirs publics peuvent également utiliser des instruments fiscaux pour internaliser
les externalités. La taxation permet de dissuader les comportements provoquant des
externalités négatives grâce à un prélèvement monétaire. Les réductions fiscales encouragent
les agents générant des externalités positives.
Les biens communs sont rivaux (leur consommation par un agent diminue la quantité
disponible pour les autres) et non excluables (il est impossible d’empêcher un individu de les
consommer).
Ce caractère particulier fait qu’il existe une « tragédie des biens communs » dans la mesure
où il y a un risque de surexploitation par le marché de ces ressources qui risque d’entraîner leur
disparition.
En effet, la logique marchande (recherche de l’intérêt individuel) mène alors à la surexploitation
des biens communs. Dans le domaine de la pêche par exemple, un pêcheur a intérêt à pêcher
le plus possible de poissons afin de maximiser son profit. Cependant, une telle logique risque
de mener à la disparition de certaines ressources halieutiques si, collectivement, tous les
pêcheurs adoptent cette logique.
Par ailleurs, le marché ne permet pas d’assurer la production des biens collectifs, qui sont des
biens non rivaux et non excluables. En effet, la nature de ces biens fait qu’aucun producteur
privé n’a intérêt à les produire car il ne serait pas en mesure de faire payer les consommateurs
et donc de réaliser un bénéfice. Le marché risque donc de disparaître.
Le fait qu’on ne puisse empêcher un agent économique, une fois le bien produit, de le
consommer aussi, laisse place à de potentiels comportements de passagers clandestins.
C’est pourquoi le marché peine à prendre en charge les biens collectifs. Un phare, la défense
nationale ou encore les parcs publics sont des exemples de biens et services collectifs.
2.2 L’intervention des pouvoirs publics face aux biens collectifs et biens communs
- D’autres économistes pensent que les pouvoirs publics doivent s’impliquer activement dans
la gestion et la production des biens communs de manière à éviter que la recherche du
profit des organisations privées ne dégrade les conditions de production et la qualité de ces
biens.
Concernant les biens collectifs, ils doivent être produits par les pouvoirs publics. Par leur
nature, ils ne peuvent pas être produits par le secteur privé. L’Etat utilise alors l’impôt pour
financer leur production.
L’Etat finance ainsi la défense nationale, ou encore prend en charge la construction des phares
ou des digues, car sans son intervention ces services ne pourraient être produits sur un
marché.
L’asymétrie d’information désigne le fait que, sur certains marchés, les offreurs et les
demandeurs ne disposent pas des mêmes informations.
Il peut s’agir d’informations sur le prix, les coûts de production ou la qualité d’un bien ou d’un
service. L’existence d’une information asymétrique peut conduire à une défaillance du marché,
qui ne peut plus fournir de façon optimale les biens ou services, soit à cause d’un risque de
sélection adverse, soit en cas d’aléa moral.
L’exemple classique pour illustrer le problème de sélection adverse est celui du marché de la
voiture d’occasion. L’information est asymétrique, car seuls les vendeurs connaissent la qualité
véritable de leur véhicule. Pour les acheteurs, les bons et les mauvais véhicules sont difficiles à
distinguer avant l’achat. Cette asymétrie d’information les pousse a demander un prix moyens
plus bas que les prix proposés, ce qui provoque une sélection adverse : le retrait des bonnes
voitures par les vendeurs. Seules les mauvaises voitures finissent par être proposées et la
méfiance des acheteurs s’accroit, jusqu'à ce que toute transaction sur le marché disparaisse.
L’aléa moral est le risque qu’un agent économique adopte un comportement imprudent dès lors
qu’il se sait protégé du risque encouru. La signature du contrat conduit celui qui détient le plus
d’informations à modifier son comportement dans le sens de ses intérêts (exemple : quand un
assuré prend davantage de risques car il se sait assuré).
Les systèmes de notation, les procédures de contrôle ou encore les labels permettent de
révéler l’information à tous les acteurs sur le marché et donc de rendre les conditions de
l’échange plus transparentes, ce qui limite les risques de sélection adverse.
Enfin, pour réduire l’aléa moral, il s’agit de mettre en place des dispositifs permettant de mieux
connaître le comportement des individus et de sanctionner ceux qui prennent des risques trop
importants sans en assumer le coût. Les assureurs mettent en place des incitations comme les
bonus-malus et les franchises des assurances automobiles, ou des systèmes de contrôle.