Economie Tale STMG

Thème 6 : Comment l’Etat peut-il intervenir dans l’économie ?

Chapitre 2 : Les défaillances du marché et l’action correctrice de l’Etat

Notions :
Défaillances des marchés – asymétries d’informations – externalités – biens
publics et biens communs – corrections par l’action de l’Etat

A- Dans quels cas le marché est-il défaillant?

1- Les conditions d’un marché en équilibre

Pour les défenseurs de l’État-gendarme, l’économie fonctionne naturellement grâce

à la loi de l’offre et de la demande, qui permet dans chaque marché, de trouver un
équilibre (la bonne quantité de biens ou services au juste prix pour que la demande
rencontre l’offre). Il garantit une allocation optimale des ressources entre les agents
économiques et sert donc l’intérêt général.

Dans la réalité, le marché est souvent impuissant à agir ou à garantir une allocation
efficace des ressources car la condition indispensable est le respect des principes
de la concurrence « pure et parfaite », à savoir :
- La transparence du marché : l’information de tous les acteurs du marché est
parfaite, immédiate et gratuite.
- L’atomicité des acteurs : il existe suffisamment d’acteurs pour qu’aucun ne
puisse influencer le fonctionnement du marché.
- Le libre accès au marché : les acteurs sont libres d’entrer et de sortir du
marché.
- L’homogénéité des produits : les produits présentés sur le marché ont les
mêmes caractéristiques.
- La mobilité des facteurs : libre circulation du travail et du capital, sans
entrave (frontières, normes, etc.) ni coût.

En pratique, ces conditions ne sont jamais réunies. On parle alors de défaillances

du marché.
L’intervention de l’État peut être une alternative pour corriger ces défaillances.

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 2- Les défaillances du marché

Les asymétries d’information : Les agents ne possèdent pas la même

information. Une des parties dispose d’informations importantes, que les autres
n’ont pas. Exemple : la vente d’une voiture d’occasion.

La concurrence imparfaite : il existe une multitude de structures de concurrence

dite « imparfaite » :
le monopole, le duopole, l'oligopole (position dominante d’entreprises sur un
marché), les cartels (entente entre les entreprises du marché), …

Les externalités : situations dans lesquelles l’activité d’un agent économique a des
répercussions sur le bien-être d’un autre, sans que cela fasse l’objet d’une
contrepartie marchande. Il existe des externalités…
- positives : l’action d’un agent a des répercussions positives sur le bien-être
des autres. Ex. l’installation d’une usine engendre de l’emploi.
- négatives : l’action d’un agent a des répercussions négatives sur le bien-être
des autres. Exemple : l’installation d’une usine engendre du bruit, de la pollution…

Les biens publics : ils sont produits par l’Etat et financés par les impôts. Ils sont
non-rivaux, c’est à dire que la consommation par des consommateurs n’altère pas
celle des autres. Et ils sont non-exclusifs, c’est-à-dire qu’il est impossible d'exclure
quiconque de la consommation de ce bien. Exemple : l’éclairage public.

Les biens communs : Sont également non exclusifs mais ils sont rivaux (exemple :
la cueillette des fleurs en forêt).

B- La correction des défaillances des marchés par l’Etat

1- Limiter la concurrence imparfaite

Pour éviter que les structures de concurrence imparfaite n’entravent la loi de l’offre
et de la demande, les pouvoirs publics européens ont mis en place une politique de
la concurrence.

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Deux volets sont concernés :
• Les pratiques entre entreprises : interdiction de s’entendre sur des prix
artificiellement élevés, interdiction d’abuser de sa position dominante, suppression
des barrières à l’entrée, etc.
• L’intervention de l’État sur le marché : interdiction de subventionner, d’aider
ses entreprises nationales, retrait de la participation de l’État dans certaines
entreprises.

2- La gestion de l’asymétrie d’information

Pour permettre une meilleure diffusion de l’information, les pouvoirs publics

essayent d’améliorer la qualité de l’information sur les marchés, grâce à :
• Des institutions : Autorité des marchés financiers, Institut national de la
consommation, etc.
• Des certifications : labels, guides, concours agricoles attribuant des médailles,
etc.
• La contrainte des pouvoirs publics : affichage de la composition des produits
alimentaires, traçabilité de la viande bovine, bilan énergétique des biens
immobiliers, etc.

3- Le traitement des externalités

Mise en place de mesures destinées à

• Réduire les externalités négatives : normes, sanctions économiques comme le
« principe du pollueur payeur », droits à polluer, taxes, etc.
• Encourager les externalités positives, les actions d’intérêt général par le biais
d’aides financières à la recherche, de défiscalisation, de subventions publiques, etc

4- La gestion des biens communs (ou ressource commune)

Les biens communs doivent être protégés par la loi, par des quotas d’exploitation…

5- La gestion des biens publics

Puisqu’aucune entreprise ne veut produire les biens publics, les pouvoirs publics
doivent le faire. L’Etat est alors producteur.

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C- Les défaillances de l’Etat

Pour faire face aux défaillances, les adeptes de l’interventionnisme considèrent que
l’État est la réponse optimale. Or, tel n’est pas le cas, car comme tout acteur, l’État
aussi peut faillir. On appelle défaillance de l’État une allocation non optimale (ou non
conforme au but affiché) des ressources.

Exemples de défaillances de l’action de l’Etat :

- L’intervention de l’État implique des dépenses publiques, qui pèsent sur le

pouvoir d‘achat des ménages.
- L’intervention de l’État doit reposer sur une véritable stratégie réfléchie sous
peine de ne pas fonctionner.
- La lourdeur de l’administration française peut ralentir la mise en place des
décisions.

Opposer l’État à l’entreprise, ou l’État au marché, n’a aujourd’hui plus de sens.

Chacun de ces acteurs à ses forces mais aussi ses faiblesses et donc un rôle à
jouer dans l’équilibre économique. Il faut que le rapport entre État, entreprise et
marché évolue vers plus de partenariat.

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