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La Théorie Financière

Master Ingénierie Financière et Fiscale


Semestre 1

Pr. BOUGHABA Salwa


Maître de Conférence en Finance
Salwa.boughaba@uit.ac.ma
Objectifs et acquis
d’apprentissage
Offrir les bases théoriques ayant trait aux décisions
financières.
Maîtriser les principaux fondements de la théorie
financière.
Comprendre l'origine et les limites des modèles de prise
de décision financière.
Comprendre les notions de rendement, de risque et de
diversification dans la théorie de portefeuille.
Expliquer et appliquer les différents modèles
d'évaluation des actifs financiers.
Références bibliographiques
•Barneto, P., GREGORIO, G.(2011). DSCG 2: Finance. 3ème édition.
Dunod.
•Bodie, Z. et Merton, R. (2007). Finance. (édition française). Pearson
Education France.
•Chaudey, M. (2014). Analyse économique de la firme.Armand Colin.
•Hull J., Fundamentals of Futures and Options Markets, 2016.
•Jacquillat, B., Solnik, B., Pérignon, C. (2014). Marchés financiers: Gestion
de portefeuille et des risques. 6ème édition. Dunod.
•Portait, R., et Poncet, P. (2012). Finance de marché: instruments de base,
produits dérivés, portefeuilles et risques. 3ème édition. Dalloz.
•Viala, P., Briys, E. (1999). Eléments de Théorie financière. Nathan.
Plan du cours
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier
1- Théorie de l’agence
2- Théorie des coûts de transaction
3- Théorie de gouvernance de l’entreprise
4- Asymétrie de l’information et la théorie du signal

Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du


portefeuille: rentabilité, risque et diversification
1- Risque et rendement d’un titre et d’un portefeuille
2- La théorie de diversification du risque de Markowitz
3- Les Modèles d’évaluation des actifs financiers
Plan du cours
Chapitre III: L’efficience des marchés financiers
1- La définition du concept d’efficience des marchés
financiers
2- Les trois niveaux de l’efficience
3- Critiques adressées à la théorie de l’efficience des
marchés
4- La finance comportementale

Chapitre IV: Options et finance d’entreprise


1- Concepts de base
2- Déterminants de la valeur d’une option
3- Le modèle d’évaluation d’options de Black et Scholes
Introduction générale
1 – Définition de la théorie financière
La théorie financière a pour objet l'explication et la
compréhension des différents phénomènes financiers,
par exemple la création de valeur par les entreprises.
Son champ d'investigation ne se limite pas à l'étude
des seuls marchés financiers ; il inclut également
l'étude des décisions financières de l'ensemble des
agents économiques et notamment des firmes.
Introduction Générale
2 - La constitution de la théorie financière
La théorie financière actuelle s'est construite sur un
ensemble de travaux dont les préoccupations divergent
sensiblement tant dans leurs ambitions théoriques
(explicatives, normatives...) que dans la nature très
dispersée des questions abordées qui touchent
notamment à des réflexions fondamentales sur le
fonctionnement des marchés, à l'évaluation des actifs
financiers, à la gestion de portefeuille, à l'évaluation des
firmes, aux décisions d'investissement et de financement.
Introduction Générale
3–Le champ d’investigation de la théorie financière
Les questions relatives au rôle et au fonctionnement des marchés
financiers, à l'évaluation des actifs et à la finance d'entreprise sont
trois grands domaines qui relèvent du champ d'investigation de la
théorie financière.

Le rôle et le fonctionnement des marchés


financiers

L’évaluation des actifs

La finance d’entreprise
Introduction Générale
Le rôle et le fonctionnement des marchés financiers
Les recherches entreprises dans cette voie privilégient l'étude des
questions fondamentales. Toutefois, leurs résultats actuels et futurs
auront des incidences directes pour la gestion des organisations
puisqu'ils portent, par exemple, sur la structure optimale des contrats,
le rôle des intermédiaires financiers, les propriétés des systèmes de
cotation, le rôle des analystes financiers, l'intérêt des systèmes de
régulation et de contrôle des marchés, les systèmes d'assurance, les
liens entre les marchés financiers et les marchés physiques, en
particulier celui du capital humain.
Introduction Générale
L’évaluation des actifs
Ce deuxième domaine s'inscrit dans le prolongement des recherches
sur les modèles d'équilibre tels que le MEDAF, les modèles
d'évaluation par arbitrage et la théorie des options.
D'autres modèles considèrent un cadre international et permettent
d'analyser la détermination des taux de change et leur incidence sur
l'évaluation des actifs financiers.
Enfin, la théorie financière progresse sensiblement dans la
compréhension des liens entre l'inflation et l'évolution des cours des
actions, en introduisant certaines variables réelles, telles que la
production et l'investissement
Introduction Générale
La finance d’entreprise
Les questions incluses dans le domaine de la finance d'entreprise recouvrent
notamment l'explication des décisions d'investissement et de financement des
firmes.
À la suite de la prise en compte des aspects organisationnels, le traitement des
questions de finance d'entreprise est désormais étroitement imbriqué à la
problématique du corporate governance, du gouvernement de l'entreprise. Les
décisions financières majeures apparaissent liées à des problèmes de contrôle et
de discipline des dirigeants. On cherche ainsi à comprendre les liens qui associent
les décisions financières à la structure de propriété, à la structure
organisationnelle interne et, de façon plus large, à l'ensemble des facteurs qui
délimitent l'espace décisionnel des dirigeants. L'objectif final est de comprendre le
rôle des système de gouvernement des entreprises dans la création de valeur, ce
qui conduit par exemple à s'interroger sur les vertus respectives des systèmes
anglo-saxon et germano-nippon.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier
L’asymétrie d’information et la théorie de l’agence jouent un
rôle central en finance d’entreprise. Elles ont leur racine dans
la littérature économique de l’information.
Des théories complémentaires et néanmoins importantes
permettent à l’ensemble d’expliquer le comportement des
principaux acteurs en théorie financière.

La théorie de l’agence

Théorie des coûts de transaction

Théorie de gouvernance de
l’entreprise

Asymétrie de l’information et la
théorie du signal
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

1- La Théorie de l’agence

A l’origine de la théorie de l’agence, il y a cette question:


Comment faire en sorte que le
comportement des managers peut être
conforme aux intérêts des actionnaires de
l’entreprise?
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

1- La Théorie de l’agence
La théorie de l’agence tire principalement ses
principes du fait que les décisions sont prises à
l’intérieur de la firme par les managers (les agents)
pour le compte des investisseurs (les principaux) qui
sont à l’extérieur de la firme.
➜ Les intérêts conflictuels entre le management et
les investisseurs peuvent amener à une allocation des
ressources sous-optimale dans la firme.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

1- La Théorie de l’agence
La théorie de l’agence évalue l’impact du conflit d’intérêts entre
principaux et agents qui provient essentiellement de:

L’inclinaison des agents

Détournement des ressources par les agents pour


leur propre intérêt

La différence de perspectives d’horizon entre


agents (court terme) et principaux (long terme)

La différence du degré d’aversion au risque entre


principal et agent
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

1- La Théorie de l’agence
La théorie de l’agence fournit une explication à un certain nombre de
décisions, aussi bien dans le cadre des sciences économiques que dans
plusieurs domaines de la finance :

La théorie économique de La théorie financière de


l’agence l’agence
• Principalement focalisée sur la • Analyse l’impact des conflits
structure des contrats entre les dirigeants et les
d’indemnisation managériaux propriétaires et le conflit
qui atténuent les problèmes entre les propriétaires sur les
d’agence. questions suivantes:
• Aux niveaux optimums
d’investissement et de risque
supportés par la société;
• A la structure optimale du
capital.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

1- La Théorie de l’agence
La théorie de l’agence donne un éclairage sur la
répartition dettes/capitaux propres, la politique de
dividendes et les décisions d’investissement.
L’existence de conflits d’agence entre managers et
actionnaires, et entre actionnaires et prêteurs impose des
coûts (coûts d’agence) de contrôle qui dépendent des
montants de la dette et des capitaux propres de la
société. Elle suggère qu’il existe un niveau optimal de
répartition dettes/capitaux qui minimise l’ensemble des
coûts de la société.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

1- La Théorie de l’agence
Ce comportement des dirigeants peut alors se traduire par un problème de sous-
investissement ou par la concrétisation d’un risque d’opportunisme. Les coûts
d’agence résultant de cette situation comprennent :
des coûts directs liés aux systèmes de contrôle mis en œuvre par les
actionnaires ;
des coûts directs liés aux systèmes d’information et de reporting mis en
œuvre par les dirigeants à destination des actionnaires ;
des coûts indirects liés à l’utilisation sous-optimale des ressources.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

1- La Théorie de l’agence
Une extension de la théorie de l’agence, appelée théorie
d’enracinement (Shleifer et Vishny), vise quant à elle à
expliquer les mécanismes mis en œuvre par certains
dirigeants pour contrer les mécanismes de contrôle.
Selon ces auteurs « les dirigeants qui cherchent à
maximiser la valeur de leurs capital ne resteraient pas
passif face aux différents mécanismes disciplinaires » « Ils
cherchaient ainsi à s’enraciner en réalisant des
investissements spécifiques, ou certaines opérations de
croissance ou des investissements en recherche du
développement ».
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

Théorie de l’enracinement du dirigeant:


l’enracinement traduit la volonté de l’agent de s’affranchir,
au moins partiellement, du contrôle du principal (les
actionnaires), afin de pouvoir s’octroyer des avantages
personnels plus importants (soit sous forme de
rémunération en espèces, soit sous forme d’avantages en
nature).
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

Théorie de l’enracinement du dirigeant:


L’enracinement des dirigeants dépend de multiples facteurs :
• La performance passée : Un dirigeant ayant réalisé une bonne
performance antérieure peut facilement renforcer ses réseaux relationnels.
• La durée de vie des fonctions du PDG : Un PDG qui a obtenu son
poste depuis de nombreuses années, peut obtenir des relations informelles
fortes au sein de son entreprise.
• L’ancienneté du PDG : Selon Breton et Wintrobe (1982), « le dirigeant
qui a une très forte ancienneté, à des relations informelles internes à
l’entreprise. Son ancienneté lui confère un poids face aux actionnaires ».
•L’appartenance à un réseau relationnel externe : Le niveau
d’enracinement d’un dirigeant dépend positivement de son appartenance à un
réseau relationnel externe susceptible de former un contrepoids au pouvoir
des actionnaires
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

Théorie de l’enracinement du dirigeant:


La théorie de l’enracinement s’intéresse à l’opportunisme
des dirigeants, et suppose que les mécanismes de contrôle
et d’incitation qui sont proposés par la théorie de l’agence
ne sont pas toujours suffisants pour contraindre les
managers à gérer la firme conformément à l’intérêt des
actionnaires.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

LES STRATEGIES D’ENRACINEMENT DES DIRIGEANTS

Les
La manipulation
investissements
de l’information
spécifiques aux
par les dirigeants
dirigeants

Les réseaux
relationnels
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

2- Théorie des coûts de transaction

Quel dessein Williamson poursuit-il en utilisant les


coûts de transaction ?
D'où Williamson a-t-il emprunté les principaux
concepts théoriques pour construire sa pensée ?
Quels sont les éléments essentiels qui rentrent en
considération dans l'économie des coûts de
transaction ?
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier
2- Théorie des coûts de transaction
La théorie des coûts de transaction s’est construite en plusieurs
temps. La notion de coût de transaction est introduite pour la
première fois par Ronald Coase en 1937. Elle ne suscitera aucun
commentaire pendant de nombreuses années, avant de valoir à son
auteur une gloire tardive (Prix Nobel).

Dans son célèbre article The Nature of the firm (1937), Coase s'attache
à répondre à la question suivante : pourquoi émergent dans
l'océan de la coopération inconsciente qu'est le marché des
îlots de pouvoir conscient que sont les firmes ? Autrement
dit, pourquoi existe-t-il des entreprises ?
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier
2- Théorie des coûts de transaction

C’est grâce aux travaux de Williamson, que la notion de


coût de transaction prend toute son ampleur. Grâce à ce
concept, la théorie des coûts de transaction est en
mesure de rendre compte de l’existence de la firme dans
une économie de marché.

C'est "une approche institutionnelle comparative


qui propose une étude de l'organisation
économique où la transaction est l'unité de base
de l'analyse" (Williamson, 1994)
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier
2- Théorie des coûts de transaction
La théorie des coûts de transaction est une théorie économique
populaire qui explique comment les entreprises peuvent
minimiser leurs coûts en gérant efficacement leurs transactions.
Selon cette théorie, les entreprises sont confrontées à des coûts de
transaction, qui sont les coûts encourus lors du processus
d’échange de biens ou de services avec d'autres entreprises ou
individus.
Ces coûts peuvent être importants et avoir un impact sur la
rentabilité d'une entreprise. Il est donc crucial que les
entreprises identifient et minimisent ces coûts pour fonctionner
efficacement.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

Les coûts de transaction: font référence aux coûts


engagés dans le processus d'échange de biens ou de services avec
d’autres entreprises ou individus.
•font référence aux •Un bénéfice potentiel
dépenses engagées dans perdu en renonçant à
le processus de l’option la plus
négociation, telles que les avantageuse.
frais juridiques, les
honoraires du médiateur et
autres dépenses connexes.

Les coûts de Les coûts


négociation d’opportunité

Les coûts de Coûts de


recherche et maintien de
d’information l’ordre
• Font référence aux coûts •Font référence aux
de la recherche et de la dépenses engagées pour
mise en place d’un surveiller et faire
système d’information
respecter les accords
contractuels.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier
Les limites de la théorie des transactions:
Elle suppose que les entreprises sont rationnelles et disposent
d’informations complètes. Cependant, en réalité, les entreprises ne disposent
peut-être pas d’informations complètes et leurs décisions peuvent être
influencées par des facteurs tels que les émotions, les préjugés et la
dynamique du pouvoir.
Elle ne tient pas compte des facteurs non économiques tels que les normes
sociales, la culture et la confiance, qui peuvent également avoir un impact sur
les coûts de transaction.
Difficulté à mesurer les coûts : cette théorie suppose que les coûts peuvent
être mesurés objectivement, mais en réalité, les coûts associés aux
transactions peuvent être difficiles à quantifier.
Applicabilité limitée aux transactions complexes : Elle est particulièrement
utile dans les situations où les transactions sont simples et directes. Dans le
cadre de transactions plus complexes, telles que les fusions et acquisitions,
cette théorie peut ne pas être aussi efficace pour minimiser les coûts. En
effet, les transactions complexes impliquent souvent plusieurs parties, des
résultats incertains et un degré de risque élevé, ce qui peut rendre difficile la
prévision précise et la minimisation des coûts de transaction.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

3- Théorie de gouvernance de l’entreprise


■ Définition:
La gouvernance d’entreprise est le système par lequel les entreprises
sont dirigées et contrôlées. Le conseil d’administration est
responsable de la gouvernance de son entreprise. Le rôle des
actionnaires dans la gouvernance consiste à nommer les
administrateurs et les vérificateurs aux comptes, et à s’assurer qu’une
structure appropriée de gouvernance soit en place. Les
responsabilités des administrateurs consistent notamment à définir
les objectifs stratégiques de l’entreprise, à assurer la direction
nécessaire pour mettre ceux-ci en vigueur, à superviser la gestion des
affaires, et à faire rapport aux actionnaires sur leurs fonctions
d’administrateurs. Les actions du conseil d’administration sont
assujetties aux lois, aux réglementations ainsi qu’aux actionnaires lors
de la réunion générale. (Cadbury, 1992).
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

3- Théorie de gouvernance de l’entreprise


■ Définition:
Chareaux (1997) définit la gouvernance d’entreprise
comme «l’ensemble des mécanismes qui ont pour effet de
délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des
dirigeants, autrement dit, qui gouvernent leur conduite et
définissent leur espace discrétionnaire».

La gouvernance d’entreprise cherche l’équilibre entre les


intérêts des actionnaires et ceux des autres parties
prenantes et elle met l’accent sur la responsabilité sociale
de l’entreprise.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier
3- Théorie de gouvernance de l’entreprise
■ Les principes de la gouvernance
La transparence les informations sont rendues accessibles à tous, leur dissimulation (par la
direction notamment) pouvant nuire à la bonne gestion et à la productivité
de l’entreprise
L’indépendance des Les administrateurs ont le devoir de protéger les intérêts de la société.
administrateurs Pour s’assurer de leur indépendance, les administrateurs recrutés n’ont
aucun lien ni aucune relation d’affaires avec les dirigeants et l’entreprise.
L’intégration les parties prenantes de la société sont intégrées dans le processus et
participent ainsi réellement à la vie de l’entreprise
L’intégrité les dirigeants doivent respecter les lois et les règles en vigueur, notamment
pour le bien-être et la sécurité des employés.
L’évaluation la gouvernance choisie nécessite une évaluation afin de mesurer si elle est
efficace en termes de management et accroît la productivité de
l’entreprise
La flexibilité les principes de la gouvernance ne sont pas les mêmes pour toutes les
sociétés. Son organisation peut être adaptée selon la forme et la taille de la
société.
La prise de décision Les parties prenantes sont prises en considération dans le processus de
décisions.
Le respect de Le développement durable est aujourd’hui un enjeu majeur pour les
l’environnement sociétés.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier
3- Théorie de gouvernance de l’entreprise
■ Les critères d’évaluation de la gouvernance
La gouvernance d’entreprise peut être évaluée selon cinq critères principaux:
Information des C’est le degré de qualité de l’information sur la structure dirigeante de l’entreprise,
actionnaires ce qui implique notamment :
– l’indépendance des administrateurs ;
– l’existence d’un responsable des « relations investisseurs » ;
– la mise en place d’un système comptable adapté aux pratiques internationales.
Droits et obligations C’est :
des actionnaires – le respect du principe « une action, une voix, un dividende » ;
– la protection des actionnaires minoritaires.
Composition du Cela concerne :
conseil – les procédures d’élection et de rémunération des membres des conseils
d’administration d’administrations et des comités ; – la nomination d’administrateurs indépendants ;
– la séparation des fonctions de président et de directeur général.
Les mesures anti- Il s’agit de toutes les mesures destinées :
OPA – à empêcher les offres d’achat hostiles ;
– à verrouiller les organes de direction.
La rémunération des Définition des formes de rémunération de nature à inciter les dirigeants à poursuivre
dirigeants l’objectif de maximisation de la richesse des actionnaires. Par exemple, les stock-
options qui donnent aux cadres dirigeants un droit d’acquisition, à des conditions très
favorables, sur les actions de l’entreprise : incitation à tout faire pour faire monter la
valeur des actions de l’entreprise et ainsi maximiser la richesse des actionnaires.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier
4) L’asymétrie d’information et la théorie du signal
a- L’asymétrie d’information:
L’information est une composante essentielle des théories financières. Akerlof (Prix Nobel
d’Economie en 2001) a consacré une large partie de sa recherche sur les imperfections de marché
au problème des asymétries d’information. L’asymétrie d’information est chose courante sur les
marchés. Elle existe quand un groupe de participants a une meilleure information (ou
plus précocement) que les autres groupes.
ILLUSTRATION TYPIQUE DE L’ASYMÉTRIE D’INFORMATION
Les dirigeants ont une connaissance supérieure des perspectives de la firme par rapport aux
investisseurs ( les actionnaires).

Les types d’asymétrie de l’information

La sélection adverse ou
L’aléa moral
l’antisélection

Le marché est perturbé par le fait Une des parties (appelée


qu’une partie connaît mieux les principal) ne peut contrôler
caractéristiques du bien échangé au l’action de l’autre partie
moment de la signature du contrat (appelée agent)
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

4) L’asymétrie d’information et la théorie du signal


b- La théorie du signal:
Un signal est une action visible prise par le groupe plus informé qui fournit une
information crédible aux moins informés. Dans le cadre de la théorie du signal, les
choix financiers effectués par les agents mieux informés constituent des signaux pour
les investisseurs externes (moins informés).
La signalisation (dans un contexte d’asymétrie d’information) induit des implications en
termes de comportement (empiriquement testables) aux décisions concernant :
– la structure du capital ;
– la politique de dividendes ;
– les nouveaux investissements ;
– les divisions d’actions (ou splits), etc.
Chapitre 1: Les apports de la théorie financière
pour le management financier

4) L’asymétrie d’information et la théorie du signal


b- La théorie du signal:
Illustration de la signalisation
On considère un monde dans lequel il y aurait deux types de firmes :
– des firmes de bonne qualité financière ;
– des firmes de qualité financière faible.
➜ Les managers des firmes de bonne qualité souhaitent signaler leur supériorité au marché.
Ces signaux peuvent être le niveau d’investissement dans la firme, le montant des dettes
contractées, le montant des dividendes déclarés, le type de financement utilisé pour financer un
investissement et la décision de démembrer les actions. En revanche, ils comportent des coûts
associés exogènes (coûteux) et endogènes (peu coûteux).
Quelle que soit la forme de signalisation retenue, les firmes de bonne qualité se démarqueront des
firmes de mauvaise qualité aussi longtemps que ces dernières ne pourront imiter leurs actions et
donc émettre de faux signaux :
– pour atteindre cet « équilibre de séparation », le gain de l’imitation faite par les firmes de
mauvaise qualité doit être inférieur au coût d’émission de ces faux signaux ;
– si ce coût est inférieur aux gains, les firmes de mauvaise qualité imiteront les actions signalées des
firmes de bonne qualité, ce qui conduira à un « équilibre d’amalgame » dans lequel le marché ne
pourra distinguer les unes des autres.
Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification

Développée à la fin des années 1950 par Harry Markowitz, la


théorie du portefeuille constitue l’un des piliers de la théorie
financière. Selon cette théorie, la décision d’investir dans un
actif financier dépend essentiellement du couple
rentabilité/risque de cet actif.
Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification
1- Risque et rendement d’un titre et d’un portefeuille:
a. La rentabilité d’un titre financier:
 Le taux de rentabilité observée:
La rentabilité d’un titre financier est mesurée à partir des flux générés par cet
actif au cours de sa période de détention.

Pour calculer le taux rentabilité passée d’une action, noté Rt, il convient
d’intégrer deux éléments :
 Le cours de l’action à la fin de la date t, noté Pt, et le cours du titre à la
date t–1, noté Pt-1 ;
 le dividende, noté Dt, versé aux actionnaires au cours de cette période.

Formule de calcul de la rentabilité d’une action entre les dates t et t–1 :


Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification
1- Risque et rendement d’un titre et d’un portefeuille:
b. Le risque d’un titre financier:
 Le taux de rentabilité espérée:

La rentabilité espérée d’un titre ou d’un actif est égal à la somme des
rentabilités multipliées par leurs probabilités. Ainsi, pour mesurer la rentabilité
d’un titre, on calcule l’espérance mathématique de la rentabilité. Si l’on appelle
E(RX), la rentabilité moyenne d’un titre X, on a alors :

avec :
• Rt: la rentabilité de l’action à la date t
• n : la période considéré
• pt : la probabilité affectée à cette rentabilité
Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification
1- Risque et rendement d’un titre et d’un portefeuille:
b. Le risque d’un titre financier:

Le risque se traduit par la fluctuation de la rentabilité autour d’une tendance


centrale. On parle alors de volatilité. Plus les variations sont importantes, plus
le titre est qualifié de risqué.
Le risque d’un titre est souvent mesuré par la variance et l’écart-type de ses
rentabilités.

 Dans un environnement certain:


La variance constatée est la moyenne des carrés des écarts des rentabilités
effectives à la rentabilité moyenne:

avec :
• Rt: la rentabilité du titre à la date t
• : la rentabilité moyenne du titre.
Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification
1- Risque et rendement d’un titre et d’un portefeuille:
b. Le risque d’un titre financier:

 Dans un environnement incertain:


On calcule la variance à partir des rendements projetés et des probabilités:
Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification
1- Risque et rendement d’un titre et d’un portefeuille:
c. L’espérance de rentabilité d’un portefeuille:
La rentabilité d’un portefeuille composé de deux titres n’est autre que la
somme des rentabilités.
Si l’on prend l’exemple de deux titres A et B, détenus en proportion xA et
xB(avec xA + xB = 1 ), la rentabilité du portefeuille sera :

La rentabilité d’un portefeuille composé de plusieurs titres:


Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification

1- Risque et rendement d’un


titre et d’un portefeuille:
d. La volatilité d’un portefeuille composé de deux actions:

Concernant la variance du portefeuille composé de plusieurs titres, on a


alors que :
Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification

1- Risque et rendement d’un


titre et d’un portefeuille:
d. La volatilité d’un portefeuille composé de deux actions:

Calcul de la covariance à partir des rentabilités historiques:

La covariance entre les taux de rentabilité de deux titres peut être positive,
négative ou nulle :
•si elle est positive : les taux de rentabilité varient dans le même sens ;
•si elle est négative : les taux de rentabilité varient en sens contraire ;
•si elle est nulle : les taux de rentabilité varient de façon indépendante.
Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification

1- Risque et rendement d’un


titre et d’un portefeuille:
d. La volatilité d’un portefeuille composé de deux actions:

Calcul du coefficient de corrélation:

En ce qui concerne le coefficient de corrélation, il peut également être


considéré comme une mesure de degré de dépendance entre deux titres. Il
est toujours du même signe que la covariance, mais reste toujours compris
entre − 1 et 1. Plus la liaison est forte, plus ce coefficient est proche de 1 en
valeur absolue. Plus la liaison est faible, plus elle est proche de 0.
Chapitre II: Les concepts de base de la théorie du
portefeuille: rentabilité, risque et diversification
1- Risque et rendement d’un titre et d’un portefeuille:
Exercice:
A partir des données et des calculs réalisés dans
l’Exercice 1, créer 4 portefeuilles différents (3
portefeuilles constitués respectivement des deux actions
avec la proportion de 50% de chacune ; et un portefeuille
constitué de trois actions avec une proportion de 33,33%
de chacune).

1. Calculer la rentabilité et le risque des portefeuilles


constitués ?
2. Commenter les résultats ?

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