Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cours TF Cca Ba Iff
Cours TF Cca Ba Iff
.
Younes Lahrichi (2013), « Marchés financiers : bourse, portefeuille & produits dérivés », édition Afrique Orient
Olivier Loisel (2021), « Support de cours : structure financière »;
Revue finance et développement, septembre 2014.
Paul Jael, extrait « Ombres et lumières de l’économie politique.
Darbellay Aline, Partnoy Frank, « Agences de notation et conflits d'intérêts », Revue d'économie financière, 2012/1 (N° 105), p. 309-318. DOI :
10.3917/ecofi.105.0309. URL : https://www.cairn.info/revue-d-economie-financiere-2012-1-page-309.
Markowitz, Harry. L'histoire de la finance moderne. Journal de la société française de statistique, Tome 133 (1992) no. 4, pp. 13-33.
http://www.numdam.org/item/JSFS_1992__133_4_13_0/
Gregory H.Bauer, « Typologie de l’efficience des marchés », Revue de système financier.
Fatou Dioffé et Wade (2012), « Le modèle de Markowitz et détermination du portefeuille optimal »
Badreddine Chabbou (2004), « Distribuions et coûts d’agence ».
Franck Jovanovic, « L'origine de la théorie financière : une réévaluation de l’apport de Louis Bachelier, Revue d’économie politique, 110 (3) mai-juin
2000, pp. 395-418.
Darbellay Aline, Partnoy Frank, « Agences de notation et conflits d'intérêts », Revue d'économie financière, 2012/1 (N° 105), p. 309-318. DOI :
10.3917/ecofi.105.0309. URL : https://www.cairn.info/revue-d-economie-financiere-2012-1-page-309.
Orléan André, « La notion de valeur fondamentale est-elle indispensable à la théorie financière ? », Regards croisés sur l'économie, 2008/1 (n° 3), p.
120-128. DOI : 10.3917/rce.003.0120. URL : https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2008-1-page-120.
L’Hoir Mathieu, « La théorie financière et la pratique », Regards croisés sur l'économie, 2008/1 (n° 3), p. 133-140. DOI : 10.3917/rce.003.0133. URL :
https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2008-1-page-133.
Albouy Michel, « Peut-on encore croire à l'efficience des marchés financiers ? », Revue française de gestion, 2005/4 (no 157), p. 169-188. DOI :
10.3166/rfg.157.169-188. URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2005-4-page-169.
3
AAL
Finance?
4
AAL
Introduction: Terminologie et Principe de base
Finance?
La finance est une discipline qui s’intéresse à la question de la recherche et l’allocation optimale de
ressources rares relative à l’investissement , au placement et à l’exploitation.
7
AAL
Introduction: Terminologie et Principe de base
Finance de marché vs Finance d’entreprise?
La Finance d’entreprise traite les décisions d’allocation de ressources en vue de maximiser leur rentabilité sur
un marché.
En effet, elle consiste à proposer un corpus théorique d’aide à la prise de décision dans 4 grands domaines:
Analyse financière;
Gestion de trésorerie;
Choix des investissements;
Choix des modes de financement.
L’objectif d’une entreprise est de créer de la valeur, c’est-à-dire d’être capable de réaliser des investissements dont
le taux de rentabilité dégagé est supérieur au taux de rentabilité exigé compte tenu du risque. Les décisions à
l’origine de la création de valeur sont de nature stratégique; elles déterminent, notamment, la composition du
portefeuille d’activités de l’entreprise.
Le rôle d’un financer, dans une économie d’endettement, est l’achat de capitaux et de négocier les conditions d’emprunt pour en
8
AAL minimiser le coût.
Introduction: Terminologie et Principe de base
Finance de marché vs Finance d’entreprise?
La finance de marché traite de l’organisation et du fonctionnement des marchés financiers nationaux et internationaux; les
objectifs recherchés peuvent êtres des opérations de financement, de placement, de couverture des risques (Hedging); de
spéculation et d’arbitrage…
La finance de marché analyse la relation qui existe sur le marché financier entre la rentabilité attendue et le risque encouru.
La finance de marché renvoie à l’étude :
de la microstructure des marché financiers (l’organisation et la formation des prix);
Du comportement des investisseurs sur les marchés financiers (rationalité des agents).
Les marchés financiers sont le lien d’échange des actifs financiers. Plus concrètement, ils permettent la confrontation directe
des agents ayant un besoin de financement et des agents ayant une capacité de financement.
10
AAL
Introduction: Terminologie et Principe de base
La typologie établie en 1960 par J. Gurley et E. Shaw distingue entre Finance directe et Finance indirecte selon la nature du
rôle joué par les intermédiaires financiers :
Financement
Indirect Direct
Bénéfice non-
distribué Intermédiation Sans intermédiation
Épargne
Crédits Valeurs mobilières
11
AAL
Introduction:
Pour aborder les problèmes financiers : quelques principes et méthodes
La finance est l’avenir et l’avenir est aléatoire
Contrairement à la comptabilité qui reflète le passé des flux monétaires (compte d’exploitation) et le
présent du patrimoine (bilan), les opérations financières ont trait à l’avenir, que cet avenir porte sur
quelques instants ou sur des années.
La finance : time and money
Toute opération financière se ramène à deux grandeurs: montant (quantité de monnaie, qu’elle soit
nationale ou étrangère) et temps. La finance se définit comme « time and money ». Toutes grandeurs
autres que montant et durée ne sont que des intermédiaires commodes pour les calculs.
14
AAL
Introduction:
Qu’est-ce que la Théorie financière ?:
La théorie financière a pour objet l’explication et la compréhension des différents phénomènes financiers, par exemple la
création de valeurs par les entreprises, crises financières, la formation de prix….etc.
La théorie financière s’intéresse plus précisément au comportement des entreprises et de leurs dirigeants ainsi qu’à la
formalisation de l’organisation des marchés financiers et des produits d’investissement qui y sont traités: obligations, actions ,
produits dérivés.
L’objectif principal dans la théorie financière orthodoxe est de maximiser la valeur de la firme. Ainsi, toute décision financière
stratégique d’investissement, de financement, de distribution de dividendes qui augmente la valeur de la firme est une « bonne »
décision, celle qui l’a fait baisser est « mauvaise ».
La théorie financière fournit au travers de différents modèles, un cadre conceptuel et théorique tentant d’expliquer les décisions
financières au moyen de la relation « Rendement-Risque » des investissements.
La théorie financière actuelle s’est construite sur un ensemble de travaux dont les préoccupations divergent sensiblement tant
dans leurs ambitions théoriques que dans la nature très dispersée des questions abordées qui touchent notamment à des
réflexions fondamentales :
Sur le fonctionnement des marchés;
À l’évaluation des actifs financiers;
À la gestion de portefeuille;
À l’évaluation des firmes;
Aux décisions d’investissement et de financement.
15
AAL
Chapitre 1:
La constitution de la théorie financière:
Les devanciers de la TF: Bernoulli(1738), Henry Lefèvre (1870), Jules Regnault, Bachelier (1900), Fisher (1930).
La théorie financière en tant que champ disciplinaire s’est construite progressivement en se démarquant de deux
courants longtemps dominants qui traitaient des marchés financiers : celui des actuaires et celui des juristes. En
dehors de ces courants, les publications traitant des marchés financiers, surtout constituées d’anecdotes ou de
descriptions du fonctionnement des marchés, ne présentent qu’un faible intérêt théorique. Cependant, à la fin du
18e siècle, plusieurs auteurs vont proposer des approches originales, posant ainsi les fondements de la théorie
financière.
Daniel Bernoulli
Dans ses travaux, Bernoulli a décrit le comportement décisionnel des investisseurs par une
fonction d’utilité de la richesse totale en proposant le critère de maximisation de
l’espérance d’utilité de la richesse, fondement de la théorie financière.
Son objectif était d’établir des règles qui peuvent être utilisée par toute personne devant
estimer toute prise de risque dans des circonstances financières spécifiques.” Bernoulli
peut être regarder comme le fondateur du « risk management ».
16
AAL
Chapitre 1:
La constitution de la théorie financière:
Les devanciers de la TF: Bernoulli(1738), Henry Lefèvre (1870), Jules Regnault, Bachelier (1900), Fisher (1930).
Daniel Bernoulli
« La détermination de la valeur d’un objet ne doit pas être basée sur ses avantages,
mais seulement sur l’utilité qu’il procure. Les avantages de l’objet dépend seulement
de lui-même et sont les mêmes pour tout le monde; l’utilité, par contre, dépend des
caractéristiques propres de la personne qui fait l’évaluation. Ainsi, il n’y aucun doute
qu’un gain de 1000 ducats est sans doute plus apprécié par un pauvre que par un
homme riche même si le gain est le même pour les deux» ([Ber68] p. 16)
17
AAL
Chapitre 1:
La constitution de la théorie financière:
Les devanciers de la TF: Bernoulli(1738), Henry Lefèvre (1870), Jules Regnault, Bachelier (1900), Fisher (1930).
Daniel Bernoulli
18
AAL
Chapitre 1:
La constitution de la théorie financière:
Les devanciers de la TF: Bernoulli(1738), Henry Lefèvre (1870), Jules Regnault, Bachelier (1900), Fisher (1930).
20
AAL
Chapitre 1:
La constitution de la théorie financière:
Les devanciers de la TF: Bernoulli(1738), Henry Lefèvre (1870), Jules Regnault, Bachelier (1900), Fisher (1930).
Jules Regnault (1863) Jules Regnault propose pour la première fois de modéliser les fluctuations des
cours boursiers par un modèle de marche aléatoire. On ne connaît rien de
précis sur cet auteur, mais son étude laisse supposer qu’il s’agit d’un opérateur
qui travaillait sur les marchés financiers. Bien qu’il soit aujourd’hui oublié, son
travail ne passe pas inaperçu à l’époque et intéresse certains actuaires.
L’objectif de Regnault est de condamner le jeu et d’encourager la véritable
spéculation. Il construit deux modèles. le premier démontrant l’inévitable ruine
du joueur et le second le possible enrichissement du spéculateur et de la
nation.
L’intérêt du modèle du joueur est de proposer une modélisation des
fluctuations des cours boursiers calquée sur le modèle probabiliste binomial qui
correspond à un jeu de pile ou face. Regnault propose ainsi pour la première
fois de modéliser les variations des cours boursiers par un modèle de marche
aléatoire, qui repose sur des hypothèses originales pour l’époque et qui
préfigurent la théorie de l’efficience informationnelle des marchés financiers.
21
AAL
Chapitre 1:
La constitution de la théorie financière:
Les devanciers de la TF: Bernoulli(1738), Henry Lefèvre (1870), Jules Regnault, Bachelier (1900), Fisher (1930).
Jules Regnault Son modèle est construit en deux étapes. Dans la première, Regnault construit un
modèle théorique avec des chances identiques de gagner ou de perdre à chaque
opération –modèle de marche aléatoire symétrique. Dans la seconde, il introduit ce
qu’on appellerait aujourd’hui des coûts de transaction conduisant à modifier cette
probabilité identique de gagner ou de perdre.
Cette présentation, qui se limite au modèle théorique –repris trente-sept ans plus tard
par Bachelier–, s’articule en trois points. Les deux premiers étudient les deux facteurs
responsables des mouvements des cours boursiers:
L’information: les variations des cours résultent de l’arrivée de nouvelles
informations sur le marché;
L’ hétérogénéité de agents: diversité d’opinions qui permet les échanges, car « si
tout le monde avait les mêmes idées et appréciait également les mêmes causes, il
n’y aurait plus de contreparties possibles » .
Le dernier présente la « loi des écarts » à laquelle ce modèle aboutit.
Ces coûts de transaction sont tirés de l’observation de la Bourse et de son
fonctionnement, le plus important étant les frais de courtage. Leur introduction permet
à Regnault de démontrer la raison pour laquelle le jeu conduit nécessairement à la
22
AAL ruine des joueurs.
Chapitre 1:
La constitution de la théorie financière:
Les devanciers de la TF: Bernoulli(1738), Henry Lefèvre (1870), Jules Regnault, Bachelier (1900), Fisher (1930).
Jules Regnault
23
AAL
Chapitre 1:
La constitution de la théorie financière:
Les devanciers de la TF: Bernoulli(1738), Henry Lefèvre (1870), Jules Regnault, Bachelier (1900), Fisher (1930).
26
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales Kenneth Arrow (1921-2017)
1 - Théorie des marchés contingents
La théorie d’équilibre général en concurrence parfaite élaboré par Kenneth Arrow et Gérard
Debreu est considérée comme le cadre de référence théorique pour présenter les
phénomènes économiques dans plusieurs disciplines pour cadrer les décisions de la politique
économique.
L’atomicité du marché : existence d’un très grand nombre d’acheteurs et de vendeurs sur le
marché de façon qu’aucun d’entre eux ne peut avoir de position dominante. Ils ont tous
« Price-Takers ».
L’homogénéité des produits: le produits financiers sont supposés identiques ou homogènes.
Libre accès à l’entrée: absence de frictions ou de barrières à l’échange.
Transparence du marché: les informations sont accessibles à l’ensemble des acteurs et sans
aucun coût.
La libre circulation des capitaux: les capitaux s’échangent librement à la recherche de la
meilleure opportunité de rémunération.
28
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
2 – La théorie de l’efficience des marchés financiers
- L’hypothèse des anticipations rationnelles.
L’hypothèse d’anticipations rationnelles constitue le trait de caractère dominant de l’homo Oeconomicus ( homme
économique en latin) qui est une représentation théorique du comportement de l’ être humain qui est à la base du modèle
néoclassique en économie: il est rationnel.
Les investisseurs sont supposés non seulement maitriser les modèles de détermination des prix, mais également capables
de former les meilleures estimations des valeurs intrinsèques des actifs financiers ( Hassainate, Bachisse, 2016).
29
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales Eugéne Fama
2 – La théorie de l’efficience des marchés financiers
Efficience allocationnelle: la capacité du marché à orienter les capitaux vers les emplois les
plus productifs.
Efficience opérationnelle: la capacité des investisseurs à effectuer des transactions de taille
raisonnable sans devoir payer des coûts de transaction élevés.
Efficience informationnelle: les prix intègrent toute l’information disponible sur le marché.
Eugéne Fama (1965) est le premier à formuler une définition du concept de l’efficience informationnelle: « Un marché est
dit efficient si et seulement si les prix des actifs financiers reflètent instantanément toute l’information disponible ».
En fait, toutes les incidences des données passées et même les anticipations sur les événements futurs sont répercutées sur
la formation des prix. De ce fait, cela implique l’impossibilité de prévoir l’évolution des prix du moment où le prix actuel
reflète et intègre déjà toutes les informations sur les évènements passés et futurs.
Selon Fama, un marché est donc efficient si une prévision profitable est impossible par les agents de ce marché et que seuls
les évènements qualifiés d’imprévisible pourraient modifier le prix de l’actif de façon instantanée.
Aucun agent ne peut réaliser des gains à long terme par l’exploitation de l’information.
D’où la notion de «Nul ne peut battre le marché ».
30
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
2 – La théorie de l’efficience des marchés financiers
Fama a décortiqué l’efficience des MF en trois niveau :
Efficience au sens faible : Un marché est dit efficient au sens faible si les prix des actifs financiers reflètent toutes les
informations historiques.
Informations passées (évolution des prix, des rendements…)
Efficience au sens semi fort : un marché est dit efficient au sens-fort si les cours incorporent toutes les informations
publiques: les analyses publiées dans les journaux, la communication financière des entreprises, les données
macroéconomiques…. Les informations relatives aux cours passés font, bien entendu, partie des informations publiques.
Informations publiques
Efficience au sens forte: un marché sera efficient au sens fort si toutes les informations, qu’elles soient publiques ou privés,
sont instantanément intégrées dans les prix des titres. Deux catégories d’agents, en raison de leurs relations avec les
décisions affectant l’entreprise, sont susceptibles d’avoir des informations privilégiées. Les insiders impliqués directement
dans la vie de l’entreprise: dirigeants d’entreprise, personnel, experts comptables, commissaires aux comptes… et les
outsiders qui incluent toute personne extérieure à l’entreprise, mais qui, en raison de ses relations avec les inside insiders
aura accès à l’information privilégiée: journalistes, gestionnaires de portefeuille, conjoints des dirigeants …
Informations confidentielles et privilégiées
31
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
3– La théorie de l’Asymétrie d’information:
L’asymétrie d’information vient contredire l’hypothèse de transparence de l’information
Asymétries d‘information
35
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
3– La théorie de l’Asymétrie d’information
Exemple : un investisseur victime d’un manque d’information aura de la peine de faire la différence entre une entreprise de
bonne qualité ( Rendement futur élevé et risque faible) et une entreprise de mauvaise qualité ( rendement futur faible et
risque élevé).
Dans ce cas de figure, l’entreprise concernée est la seule qui détient l’information la plus précise sur sa qualité.
Les entreprises de bonne qualité vont montrer une certaine réserve à émettre:
des actions qui se vendront à un prix qu’elles jugent sous-évalués sous prétexte des faibles rendements anticipés des
entreprises de mauvaise qualité;
Des obligations qui verseront des coupons qu’elles jugent surévalués sous prétexte du risque élevé des entreprises de
mauvaise qualité.
En conséquence, les marchés financiers seront dans l’incapacité de transférer des liquidités aux entreprises dont le
potentiel d’évolution sera positif.
36
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
3– La théorie de l’Asymétrie d’information
À la différence du phénomène d’antiséléction dans lequel l’asymétrie d’information intervient d’une manière ex-ante, c’est-à-
dire au moment de la transaction, l’Aléa moral est un phénomène constaté après la transaction (ex-post). Il consiste à s’
intéresser aux problèmes d’asymétrie d’information liés au comportement des agents après la réalisation d’une transaction.
Dans la réalité, il est difficile voire impossible d’anticiper le comportement des agents après avoir réaliser la transaction : il s’agit
d’un « comportement caché », « d’aléa moral », ou encore de « Hasard moral ».
Exemple: dans les contrats de dette, l’aléa moral est considéré comme le risque que l’emprunteur s’engage, sans qu’il prévient
son préteur, dans des projets qui intensifient le risque de non-remboursement du prêt initial.
Si la relation d’agence n’est pas établie: il en résulte un coût d’agence appelé perte résiduelle: qui signifie une perte
d’opportunité que représente le fait de ne pas avoir été en mesure de mettre en place une relation de coopération.
Une fois, cette relation d’agence est établie : on constatera un autre type de risque à savoir le risque moral qui résulte de
l’incertitude sur l’action futur de l’agent. 39
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
4– La théorie de l’agence (Théorie des mandats)
En présence d’asymétrie d’information entre les dirigeants et les actionnaires, le risque moral peut survenir de l’aléa moral des
dirigeants. Autrement dit, les dirigeants détiennent davantage d’informations que les actionnaires (propriétaires).
L’aléa moral provient donc du fait que les agent peuvent agir dans leur propre intérêt plutôt que dans l’intérêt des principaux
qui est de générer le maximum de profit: on parle de conflit d’agence.
Actionnaires Dirigeants
(principaux) (Agents)
Coûts de
contrôle
40
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
4– La théorie de l’agence (Théorie des mandats)
Exemple: l’intérêt des agents peut être de fournir peu d’effort, de renforcer leur pouvoir personnel en procédant à des
opérations de fusions-acquisitions qui n’augmentent que leur position stratégique dans l’entreprise au détriment de la
profitabilité de l’entreprise, ou encore de détourner des fonds pour leur propre usage.
Supposant que le dirigeant d’une entreprise décide d’entamer un grand projet d’investissement qui a une probabilité soit de
réussir ou soit d’échouer. Le dirigent peut également adopté deux comportements relatifs à son effort:
Fournir un effort important;
Ou encore fournir peu d’effort.
En cas d’échec du projet, les actionnaires ne disposent pas d’informations complètes (asymétrie d’information) sur le
comportement des agents, et donc ne peuvent pas attribuer la responsabilité avec certitude à un manque d’effort du dirigeant.
Ce dernier peut ainsi fournir un effort faible et prétendre avoir fourni un effort important et rejeter la faute sur la malchance
(aléa moral) .
Pour minimiser l’asymétrie d’information (aléa moral) afin d’inciter l’agent (le dirigeant) à gouverner l’entreprise dans l’intérêt
du principal (actionnaires), celui –ci va engager des coûts supplémentaires appelés des coûts d’agence.
Les coûts d’agence sont, donc, des dépenses supplémentaires qu’il faut engager pour contrôler et s’assurer que l’agent (les
dirigeants) effectue correctement la mission qui leur a été assignée par le principal (actionnaires).
41
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
4– La théorie de l’agence (Théorie des mandats)
Les principaux coûts entrainés par les conflits d’intérêts entres actionnaires et dirigeants:
Les coûts de surveillances (contrôle): la vérification de la sincérité et la régularité des comptes par des comptables externes
(Audit légal). Également, afin de contrôler l’action des dirigeants, les grandes sociétés en instaurer le mode de gouvernance
qui sépare le comité stratégique (Conseil d’administration) et le comité opérationnel (Direction générale).
Coûts de justification: dépenses liées aux activités d’autodiscipline et de restriction budgétaire ou de la mise en place d’un
système formel de vérification des dépenses.
Coûts liés à l’incitation des dirigeants: ce sont des coûts liés à l’instauration et le contrôle des systèmes d’incitation pour
appliquer une rémunération des dirigeants liée aux résultats. Ou encore, le conseil d’administration pour motiver les
dirigeants peut décider d’attribuer aux salariés (dirigeants) le droit de pouvoir acheter des actions de l’entreprise afin qu’ils
bénéficient de l’ accroissement de la valeur de l’entreprise. Ces droits d’achat d’actions attribués au dirigeants sont appelés
des Stock-options.
42
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
5– La théorie du signal :
Développée par Ross (1977), Leland et Pyle (1977), la théorie du signal repose sur le postulat selon
lequel l’information est asymétrique, c’est-à-dire inégalement partagée.
La théorie de signal suppose que certaines informations (indicateurs) sont interprétées par les
investisseurs comme des « Signaux » émis par l’entreprise sur sa capacité financière et économique.
Exemple: les dirigeants d’une entreprise ont décidé de se financer par un endettement colossale. Ce
dernier reflète un « Signal » aux anciens actionnaires qui se sera interprété comme un bon signal.
Cela traduit non seulement une bonne performance de l’entreprise et mais encore l’absence de comportements
opportunistes.
Une signalisation sur le profil.
Si les dirigeants décident de lancer une augmentation de capital, cela peut provoquer des comportements opportunistes qui
vont probablement faire baisser le cours de l’action sur le marché.
Exemple: le niveau de diversification du portefeuille du dirigeant est considéré comme un signal sur la qualité de
l’investissement.
La théorie du signal dévoile que toutes informations imparfaites mènent les investisseurs à former de mauvaises appréciations
de la valeur réelle de l’entreprise.
Exemple: Modigliani et miller (1961) ont constaté que la politique de distribution des dividendes d’une entreprise est une
source d’information pour les investisseurs. Les deux auteurs ont montré qu’une augmentation (diminution) des dividendes
est considéré par les investisseurs comme un signal que les dirigeants prévoient une hausse (baisse) des résultats futurs.
43
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-1. Introduction au modèle de Markowitz:
Le temps constitue un volet fondamental de la discipline financière dans la mesure où les décisions financières impliquent des
arbitrages entre le présent et le futur.
Étant donné le futur est par essence incertain, les décisions financières avec des implications dans le futur sont
nécessairement risquées. Le risque constitue l’une des plus importantes notions en finance.
L’existence des institutions, des marchés et des actifs financiers peut être expliqué par le besoin de contrôle, de dissémination
et de diversification de ce risque. La caractéristique mathématique du risque constitue l’un des objectifs fondamentaux de la
théorie financière moderne.
Économiquement, le risque impacte de manière négative la satisfaction ou le bien-être qu’un individu tire de la
consommation immédiate ou futur, désignée par « utilité » dans la littérature. Le recours aux fonctions d’utilité peut
s’expliquer par l’insuffisance du critère d’espérance de gain. Les fonctions d’utilité présentent certaines caractéristiques
communes et ont été utilisées pour approcher la notion de risque financier.
Puisque les investisseurs souhaitent toujours avoir plus de richesse que moins de richesse, la fonction d’utilité est une
fonction monotone strictement croissante. De ce fait, l’utilité marginale est toujours positive et donc la dérivée première de U
est tel que 𝑈 ′ (𝑅) > 0 pour toute valeur de R (Richesse).
La dérivée seconde , 𝑈 ′′ (𝑅), qui détermine la courbure de la fonction d’utilité peut avoir l’un ou l’autre signe.
44
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-1. Introduction au modèle de Markowitz:
Le graphique, ci-dessous, présente les trois principales formes que peut prendre une fonction d’utilité. Toutes les fonctions
ont une utilité marginale positive mais l’une est convexe, l’autre est linéaire et la troisième est concave. En fonction de la
courbure de la fonction d’utilité, il est possible de caractériser l’attitude d’un investisseur face au risque comme suit:
47
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-2. Spécification du modèle de Markowitz:
La problématique soulevée par Markowitz est la recherche d’un portefeuille qui minimise la variance du rendement du
portefeuille pour un niveau d’espérance de rentabilité donné.
Le portefeuille est supposé efficace si seulement s’il détient l’espérance la plus forte parmi les portefeuilles ayant la même
variance de rentabilité. Markowitz suppose que l’espérance et la variance suffisent pour cerner les caractéristiques d’un actif
financier( le modèle de Markowitz prend en considération comme actif financier les actions).
La rendement espéré:
pour valoriser un rendement qui sera attendu à l’incertain, la prévision est nécessaire: en pratique, les agents utilisent
fréquemment les valeurs probables. Ainsi, ils calculent alors l’espérance ou valeur attendue. Par exemple, c’est le cas des
actions.
L’espérance mathématique se calcule en faisant la somme des produits des différents valeurs possibles par leurs probabilités
respectives. Ainsi, le rendement d’un portefeuille représente la somme des rendements des actifs qui le composent, pondérés
par leur poids(w) (probabilité) :
E 𝑅𝑃 = 𝑊𝑖 × 𝐸(𝑅𝑖 )
𝑖 48
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-2. spécification du modèle de Markowitz:
Soit la distribution de probabilité suivante pour le dividende de l’année prochaine. Calculer le rendement espéré de ce
portefeuille.
49
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-2. Spécification du modèle de Markowitz:
Le risque:
Un risque financier est un risque de perdre de l'argent suite à une opération financière (sur un actif financier) ou à une opération économique
ayant une incidence financière (par exemple une vente à crédit ou en devises étrangères).
Quelle que soit sa nature, tout risque se traduit par une fluctuation de la valeur du titre financier. C'est d'ailleurs ce qui distingue la comptabilité
pure, qui ne se préoccupe que de taux de rentabilité, et la finance, qui intègre la notion de risque pour déterminer la valeur. Le risque d'un titre
financier se mesure à la volatilité de sa valeur (ou de son taux de rentabilité) :
plus la volatilité est élevée, plus le risque est fort, et inversement.
Le risque d'un titre financier peut avoir différentes origines. On peut notamment distinguer :
les risques économiques (risques politiques, naturels, d'inflation...) qui menacent les flux liés au titre et relèvent du monde économique ou
du monde réel;
les risques financiers (risques de liquidité, de change, de taux...) qui ne portent pas directement sur les flux et qui sont propres à la sphère
financière.
La volatilité est un élément important de l’appréciation du risque. La volatilité mesure les fluctuations du prix des titres financiers, actions,
devises, obligations, etc. Plus une action sera « volatile » et plus son cours sera sensible aux bonnes et aux mauvaises nouvelles concernant
l’entreprise ou les marchés. Une volatilité élevée signifie que le cours varie de façon importante et, donc, le risque associé à la valeur est
important. La volatilité du cours des actions est supérieure à celle des obligations. Mais les études statistiques montrent également que le
temps réduit la volatilité des actions. Par conséquent, la détention longue réduit le risque. 50
AAL
Chapitre 2 : Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-2. Spécification du modèle de Markowitz:
Mesure du risque:
Le risque ou incertitude est lié à la plus ou moins grande dispersion des valeurs futures. Pour mesurer la
dispersion, le plus souvent, on utilise l’écart à la moyenne, la variance et l’écart-type:
𝟐 𝑵 𝟐
𝑽𝑨𝑹 𝒓𝒋 = 𝝈𝒋 = 𝒊=𝟏 𝒓𝒊𝒋 − 𝑬(𝒓𝒋 ) 𝑾𝒊
Probabilité de Valeurs possibles des 𝑾𝒊 × 𝒓𝒊 (𝒓𝒊 ) − 𝐸(𝑅𝑃 ) 𝟐 𝟐
(𝒓𝒊 ) − 𝐸(𝑅𝑃 ) 𝑾𝒊 × (𝒓𝒊 ) − 𝐸(𝑅𝑃 )
réalisation (𝑾𝒊 ) dividendes (𝒓𝒊 )
0,15 4500 675 -4500 20 250 000 3 037 500
L’écart type est la racine carré de la variance soit : (𝝈𝑹𝒑 ) = 𝑽𝑨𝑹 (𝑹𝒑 )= 3110,5 51
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-2. Cas de portefeuilles composés de deux actifs risqués:
Soit un portefeuille comprenant deux actifs A et B dont les poids sont respectivement (w) et (w-1): P= W. A + (W-1). B
Le rendement espéré de ce portefeuille est ainsi formulé ainsi: 𝐸 𝑅𝑝 = 𝑊. E(𝑟𝐴 ) + 𝑊 − 1 . 𝐸(𝑟𝐵 )
𝑪𝒐𝒗(𝒓𝑨 , 𝒓𝑩 )
𝝆(𝒓𝑨 , 𝒓𝑩) =
𝝈𝑨 . 𝝈𝑩 52
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-. Cas de portefeuilles composés de deux actifs risqués:
𝑪𝒐𝒗(𝒓𝑨 , 𝒓𝑩 )
𝝆(𝒓𝑨, 𝒓𝑩) =
𝝈𝑨 . 𝝈𝑩
Le sens de la direction de la liaison entre les actifs risqués (actions) est obtenu directement par le signe de 𝝆 qui varie entre -1
et 1 (normalisation). Le coefficient de corrélation peut être interprété comme suit:
𝝆=1: Les rendement des deux actifs varient dans le même sens. Cela traduit que les rendements sont positivement corrélés.
De ce fait, la combinaison des actifs augmentera davantage le risque.
𝝆=0: la corrélation entre les deux actifs est nulle (aucune liaison) . Cela implique que le risque de portefeuille est seulement
représenté par la somme des risques des deux actifs pondérés par leurs proportions (W).
𝝆=-1: Les rendement des deux actifs varient dans le sens inverse même. Cela traduit que les rendements sont négativement
corrélés. De ce fait, la combinaison des actifs diminuera davantage le risque.
53
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-2. Cas de portefeuilles composés de deux actifs risqués:
La notion de diversification d’un portefeuille:
L’un des résultats importants du modèle de Markowitz ( 1952, 1959); consiste en la mise en évidence de l’intérêt de la
diversification de portefeuille. En effet, compte tenu des propriétés statistiques de la variance, retenue comme mesure du
risque de portefeuille, Markowitz montre que seuls les portefeuilles qui sont pertinents sont des portefeuilles bien diversifiés.
Ainsi, la diversification consiste à répartir son investissement sur plusieurs titre de manière à en réduire le risque. La
diversification est dite efficace lorsque la réduction du risque est maximale, soit dans l’absolu soit pour un niveau cible
d’’espérance de la rentabilité.
Plus la corrélation entre les deux actifs A et B est faible, plus le risque
de portefeuille est bas. La réduction maximale du risque de portefeuille
est obtenue en cas de corrélations négatives élevées.
54
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-2. Cas de portefeuilles composés de deux actifs risqués:
La notion de frontière efficiente :
Tout investisseur qui cherche à construire un portefeuille d’actif financiers doit faire face à un problème fondamental
d’incertitude concernant la rentabilité future de ses placements. Il peut alors estimer l’espérance de rentabilité des différents
titres et choisir d’investir dans celui dont la rentabilité anticipée est la plus élevée. L’ensemble des combinaisons de rentabilités
espérées en fonction du risque s’obtient en faisant varier la composition du portefeuille (P) et donne lieu à la courbe illustrée
par le graphique suivant:
Le portefeuille P3 présente la rentabilité et le risque les plus élevés alors que le
portefeuille P1 présente un risque et une rentabilité plus faibles que ceux du
portefeuille P3 . Par ailleurs, les portefeuilles se situant entre P1 et P2 ne sont pas
efficients puisqu’il est possible de trouver des portefeuilles se situant entre P2 et P3
présentant le même risque mais avec des espérances de rentabilité meilleures.
Les portefeuilles se situant entre P2 et P3 constituent des portefeuilles dominants qui,
pour un risque donné, permettant d'avoir la meilleure rentabilité possible ou qui, pour
une rentabilité donnée, minimisent le risque. Ils forment ce qu’il est convenu
d’appeler la frontière efficiente. La courbure de cette frontière dépend de la
corrélation entre les rentabilités des portefeuilles qui s’y situent. Plus la corrélation
baisse, plus forte est la convexité de la frontière. Markowitz montre que seul un
certain nombre de portefeuilles sont efficients, c’est-à-dire susceptibles d’être
considérés par un investisseur rationnel. L’ensemble des opportunités sur un marché
financier réduit à ces portefeuilles situées sur la frontière efficiente. 55
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
6– Modèle de Markowitz ( 1952 et 1959):
6-2. Cas de portefeuilles composés de deux actifs risqués:
Le portefeuille optimal:
Une propriété très importante de la mise en évidence de la frontière efficiente par Markowitz est que cet ensemble
d’opportunité pertinente est identique pour tous les investisseurs du marché. Définir cet ensemble constitue ainsi la première
étape du choix d’investissement. Ce n’est en effet que dans une seconde étape que les préférences individuelles de
l’investisseur interviendront dans le choix. La détermination du portefeuille optimal consiste à choisir, parmi les portefeuilles
qui se situent sur la frontière efficiente, le portefeuille qui maximise l’utilité espérée de l’investisseur.
Et 𝑽𝒂𝒓(𝑹𝒑 ) = 𝑾𝒂 𝑽𝒂𝒓(𝑹𝒂 )
Le MEDAF tient une place particulière parmi les modèles qui ont contribué au développement de la finance moderne. En
effet, en raison de sa simplicité, il est appliqué par les praticiens dans divers domaines de la finance et particulièrement
dans celui de la gestion de portefeuille. En prenant pour cadre le modèle de Markowitz et son approche rendement
espéré et variance, tout en évitant les difficultés liées à sa mise en pratique, le MEDAF cherche à déterminer la rentabilité
escomptée d’une action, d’un titre financier ou d’un portefeuille, compte tenu de son risque. L’apport majeur du MEDAF
réside dans la quantification par une formule simple à calculer la rentabilité espérée d’un portefeuille en fonction d’une
mesure du risque appelée le bêta. Dans ce modèle, tous les investisseurs sont rationnels au sens défini par Markowitz: ils
prennent des décisions financières optimales (portefeuille diversifié, espérance maximale et variance minimale) et
anticipent d’une manière homogène les variations des cours des actifs ainsi que les taux d’intérêt qui sont des facteurs
exogènes du modèle. Le MEDAF prend comme point de départ la notion de diversification des risques pour exprimer la
valeur d’équilibre de la rentabilité d’un actif financier.
Tous les investisseurs détiennent des portefeuilles composés d’une combinaison linéaire entre le portefeuille de marché
et l’actif sans risque ce qui permet d’établir la relation qui lie la rentabilité de tout portefeuille à celle du portefeuille de
marché (droite de marché des capitaux CML). 61
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
7– Modèle d’évaluation des actifs financiers :
L’expression du MEDAF pour tout actif financier (i) à l’équilibre est formulée comme suit :
𝐄(𝐑 𝐢 ) = 𝐑 𝐟 + 𝛃𝐢 𝐄(𝐑 𝐦 ) − 𝐑 𝐟 )
𝑬(𝑹𝒎 − 𝑹𝒇 ) : constitue la prime de risque du marché, autrement dit l’incrément de rentabilité demandé à l’équilibre par
les investisseurs pour la détention du portefeuille de marché;
𝒄𝒐𝒗(𝑹𝒊, 𝑹𝒎 )
𝜷𝒊 = est la sensibilité de la rentabilité de l’actif i aux variations de rentabilité du marché ;
𝝈𝟐𝑹𝒎
Le risque spécifique est le risque qui est propre au titre (le risque qui affecte un titre bien précis) et qui peut être réduit
avec une diversification de portefeuille. Au niveau des facteurs propres à une entreprise qui ont une influence sur ce
type de risque, on distingue entre autre la gestion de l'entreprise, ses activités, sa technologie etc.
Le risque systématique est le risque qui provient du marché (affecte l'ensemble des titres), qui contrairement au risque
spécifique est non diversifiable, et dont les fluctuations dépendent surtout de facteurs macroéconomiques. Il est
mesuré par le bêta du titre par rapport au marché, qui représente la sensibilité du rendement du titre par rapport aux
fluctuations du rendement du marché. Au niveau de l'interprétation du bêta, on dira que le rendement du titre varie
dans le même sens et dans les mêmes proportions que celui du marché lorsque le bêta est égale à 1, dans des
proportions moindres quand le bêta est inferieur à 1, et dans des proportions plus élevées lorsque le bêta est supérieur
à 1. Il y a également le cas exceptionnel où le bêta est négatif, qui signifie que le rendement du titre varie dans le sens
contraire du rendement du marché.
64
AAL
Chapitre 2 :
Les théories financières fondamentales
7– Modèle d’évaluation des actifs financiers :
65
AAL