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Introduction à l’économie de

l’information
Sous la direction : Réalisé par :
BICHRI ANOUAR
OUAHKKI GHIZLANE
Année Universitaire : 2022/2023 EL ORCH ASMA
EL ABBASSI IDRISS
Introduction
Plan :
LE MODÈLE PRINCIPAL-AGENT AVEC ACTIONS CACHÉES.
1. Définitions et concepts de base.
2. La relation principal-agent (exemples)
3. Modèle principal agent :
- Actions observables.
- Actions non observables.
LE MODÈLE PRINCIPAL-AGENT AVEC TYPES CACHÉES
4. Définition de la sélection adverse
2. Cas du marché de voitures d’occasions
3.Solutions aux problèmes de la sélection adverse
4. Les altérnatives de la sélection adverse
-théorie des signaux
-théorie du salaire d’efficience
Introduction:

 Dans le modèle d'équilibre général, l'information nécessaire pour chaque agent est entièrement
contenue dans le vecteur de prix l'information est ainsi symétriquement partagée par tous sans
couts. L'économie de l'information regroupe l'ensemble des modelés qui s'appliquent à donner un
traitement plus satisfaisant de l'information dans les échanges économiques. Les développements
récents qui se sont centrés sur l'analyse des asymétries d'information entre agent sont donne lieu à
de nombreuses applications en économie industrielle et en économie publique En tant que
domaine de la science économique, l’économie de l’information s’agit d’une science en
développement; son apparition remonte aux travaux réalisés dans les années 1970 par Michael
Rothschild (en), Joseph Eugene Stiglitz, Michael Spence et George Akerlof. Ces trois derniers ont
été récompensés en 2001 par le « prix Nobel » d’économie pour leurs analyses du marché en
situation d’asymétrie d’information.
Le modèle principal-
agent
Le modèle Principal-Agent «La théorie de l'agence

 Le principe du principal-agent est le cœur de la théorie de l'agence, une des théories de l'économie
industrielle. Il désigne un ensemble de problèmes rencontrés lorsque l'action d'un acteur économique,
désigné comme étant le « principal », dépend de l'action ou de la nature d'un autre acteur.
 Cette théorie est développée en 1976 par 2 économistes: Michael Jensenet William Meckling dans un
article fondateur intitulé: «The Theory of the firm».
 Cette théorie cherche à comprendre comment rendre la coopération entre les individus plus efficiente et
ainsi accroitre le bien être commun.
Le modèle principal agent

Définition:

Le modèle principal agent est défini comme un contrat par lequel une personne ou
plusieurs (principal (aux)) engage une autre personne (l’agent) pour exécuter en son nom
une tâche quelconque qui implique une délégation de décision à l’agent. Les termes de
l’échange sont définis par le principal, ainsi que l’agent peut refuser ou accepter le contrat
qui lui est proposé et dans le second cas, il agira de manière à maximiser son utilité.
Le modèle Principal-Agent

Deux cas des asymétries d’information qui apparaissent après la signature du contrat:

 Actions cachées : les actions de l’agent sont connues que de lui; l’autre agent ne peut vérifier qu’il fait bien
ce à quoi il s’est engagé, c’est-à-dire que le principal ne peut pas observer l’action choisie par l’agent pour
atteindre l’objectif fixé. (hasard moral, aléa moral).
 Types cachés : le principal ne connait pas le type de l’agent avec lequel il passe le contrat. En d’autres
termes, l’agent a une connaissance sur ses caractéristiques (coûts, préférences, capacités,…) ignorée par
le principal.
Le modèle avec
action cachés
Le modèle principal agent avec actions cachées

Voici quelque exemples :


Le modèle principal agent avec actions cachées

 On parle de hasard moral lorsqu’il est impossible de contrôler si l’une des partie d’un contrat
agit correctement et ses actions ont des répercussions sur la valeur de la
transaction pour l’autre partie. L'aléa moral est présent à tous les échelons des entreprises.
Ainsi, le principal ne peut pas parfaitement contrôler les décisions de ses agents, et
notamment la qualité de leur travail (par opposition à sa quantité, qui peut être mesurée).
L'employeur ne peut que conditionner les salaires à la production ou à d'autres variables
observables pour inciter les employés à fournir un travail de qualité suffisante.
Le modèle principal agent avec actions cachées

 Le cas d’un employeur (principal) et un employé (agent) :

Un employeur engage un employé afin d’effectuer un certain travail. L’employé est prêt à
effectuer le travail s’il obtient une utilité au moins aussi élevée que celle qu’il peut avoir avec un
autre principal. Cette utilité est appelée l’utilité de réservation. L’agent peut travailler peu ou
beaucoup et son utilité est:
U (w, e) = U(w) - de = √w - de

w est le salaire et de est la désutilité due à l’effort e fait par l’agent. Ce paramètre égal à 0 en
cas de travail normal et à 7 en cas de travail intensif. L’utilité de réservation est 50. pour le
principal, la valeur du travail effectué est de 2300 $ dans le premier cas (travail normal) et de 6300
$ dans le deuxième cas (travail intensif).
Le modèle principal agent avec actions cachées

Etant donné l’utilité de réservation, il doit payer un salaire d’au moins 2500 $ pour un travail normal. Dans
ce cas, il n’y aura pas d’accord car ce travail lui rapporte 2300 $. Par contre, si l’on peut persuader l’agent
de travailler beaucoup, on obtient un résultat intéressant pour les deux parties. En effet, l’agent exige une
utilité au moins égal à 50 et ceci implique que w doit être au moins égal à 3249. La valeur de ce travail est
de 6300 $ pour le principal.
Le modèle principal agent avec actions cachées

 Le cas de pêcheurs :

 Un principal qui dirige une entreprise de pêche qui emploie de nombreux pêcheurs. La quantité de
poisson qu'un pêcheur rapporte dépend à la fois du temps qu’il passe en mer et de facteurs aléatoires.
 L’utilité du pêcheur est de la forme:
w est sa rémunération, U (w, k) = u(w) − dk
k le nombre d’heures par jour qu’il passe à travailler et
d la désutilité par heure de travail.

 La question qui se pose maintenant, quel type de contrat doit proposer le principal ? En particulier, est ce
qu’il doit lui verser un salaire fixe ou un salaire qui dépend de la quantité de poisson qu’’il rapporte ?
Le modèle principal agent avec actions cachées
 Cas 1: effort observable :

Si le principal peut observer le nombre d’heures pendant lequel le pêcheur pêche. Il peut offrir un contrat
du type : si tu pêches 8h par jour, tu recevras un salaire fixe w tel que u(w) −8d = ur.
Dans ce cas, son salaire espéré lui procure une utilité d’au moins u(w*) = ur+ 8d
Le salaire optimal w* est : w* = u-1 (ur + 8d).
 Remarque 1 :
Quand l’effort est observable, l’agent peut réaliser un effort élevé (e=E), mais celui-ci est plus coûteux
qu’un effort faible (e=F).
Donc pour que l’agent accepte de fournir un effort élevé, il suffit de compenser l’augmentation de la
désutilité subie par l’agent.
Le modèle principal agent avec actions cachées

 En général, le comportement de l’agent est le suivant :

1. Refuser le contrat, il obtient Ur


2. Accepter le contrat et faire l’e ffort faible : il obtient alors UA(F)
3. Accepter le contrat et faire l’e ffort élevé : il obtient alors UA(E)
L’agent ces trois nombres, et choisit la possibilité qui lui donne la plus grande utilité.

 Comportement du principal:
le principal peut proposer 3 contrats :
1. Celui qui n’intéresse pas l’agent, car il ne lui permet pas d’obtenir son utilité de réserve.
2. Celui qui incite l’agent à accepter et à faire l’effort faible.
3. Celui qui incite l’agent à accepter et à faire l’effort élevé.
Le modèle principal agent avec actions cachées

Pour faire son choix, le principal:


a. détermine le meilleur contrat parmi ceux qui induisent la participation de l’agent et l’e ffort faible, et
calcule l’utilité uP(F) qu’il en tire.
b. détermine le meilleur contrat parmi ceux qui induisent la participation de l’agent et l’e ffort élevé, et
calcule l’utilité uP(E) qu’il en tire.
c. compare 0 (l’utilité obtenue en proposant un contrat inacceptable), uP(F) et uP(E).
Si le plus grand nombre de ces trois est 0, le projet n’est pas profitable : le principal ne propose rien à
l’agent (contrat inacceptable).

 Remarque 2 : quel que soit l’effort que le principal choisira d’induire (faible, élevé, ou aucun); l’agent
obtient toujours son utilité de réserve.
 Remarque 3 : pour induire un effort faible, il suffit de lui donner un salaire fixe w quel que soit son e ffort.
Le modèle principal agent avec actions cachées

Cas 2 : effort non observable :

Revenant à l’exemple du pêcheur, et supposons maintenant que le principal ne peut pas observer l’effort
du pêcheur, donc il ne peut pas faire dépendre directement le salaire de l’agent de son effort. Dans ce
cas, la seule chose qu’il peut faire est de faire dépendre le salaire de l’agent de la quantité de poisson qu’il
rapporte. Mais comme cette quantité de poisson ne dépend pas que de son effort mais aussi de facteurs
aléatoires (il y a de bonnes et de mauvaises saisons), cela fera courir un risque à l’agent. Pour que l’agent
accepte de courir ce risque, il faudra lui donner un salaire moyen plus élevé
(u(w) ˃ u(w) – 8d).
Dans ce cas le profit du principal sera moindre que dans le cas où le principal observe l’e ffort.
Le modèle principal agent avec actions cachées

La théorie de l’information propose des outils pour résoudre le problème posé par ce type
d’asymétrie d’information, ainsi que la solution passe par la définition d’un contrat optimal qui
possède deux propriétés essentielles :

 Contrainte de participation : Le principal doit garantir à l’agent un niveau d’utilité minimum


suffisamment élevé pour que celui-ci accepte le contrat UA (w, e) ≥ Ur
 La contrainte d’incitation : Le mécanisme de rémunération doit garantir qu’il sera optimal pour
l’agent de choisir le niveau d’effort souhaité par le principal UA(e=H) ≥ UA (e=B)
Le modèle avec type
cachés
Schéma récapitulatif :

Définition de l’asymétrie d’information

Sélection
L’aléa moral
adverse

Situation d’échange dans laquelle une


partie (l’agent) dispose d’information que
Lorsque l’asymétrie Lorsque l’asymétrie
d’information l’autre partie (le principal) n’a pas d’information
porte… porte ...

Avant l’échange Après l’échange


(avant signature du (après la signature
contrat) du contrat)
Défaillance de marché
Sur une
Sur l’action
caractéristique du
/comportement
produit (bien, service,
d’un individus
travail)
Le modèle avec type caché « antisélection »
Lorsque l’asymétrie d’information porte Avant l’échange (avant
Sélection adverse = antisélection
signature du contrat) Sur une caractéristique du produit (bien,

es service, travail)
è m es
Brui l
ob riqu
t
vois s dans l
r
P ct
inag e él e es
es èm
bl
Pr o
de mites
te r

Cette asymétrie
d’information constitue une
défaillance de marché

Le vendeur connait les L’acheteur ne dispose que des


caractéristiques du logement qu’il informations que le vendeur veut bien
vend lui communiquer !
Le modèle avec type cachés (antisélection)

 types cachées : le principal ne connait pas le type de l’agent avec lequel il


passe le contrat. En d’autres termes, l’agent a une connaissance sur ses
caractéristiques (coûts, préférences, capacités,…) ignorée par le principal.

 Lorsque les acheteurs observent imparfaitement la qualité de biens qu’ils désirent acquérir,
les vendeurs ont intérêt à surestimer la qualité de leurs produits afin de les vendre au prix
le plus élevé possible.
Le modèle avec type caché

 Les acheteurs ne peuvent donc ni avoir confiance dans les déclarations des vendeurs, ni
déduire qu’un prix élevé signifie une bonne qualité. Dans un tel cadre, les vendeurs de
biens de bonne qualité, qui valent effectivement un prix élevé, peuvent être dans
l’impossibilité de vendre leur produit à leur véritable prix, dans la mesure où les acheteurs
doutent de sa qualité.

 Le prix n'est plus un parfait signal de la valeur du bien, puisque, pour un même prix, il est
possible d'obtenir des biens de qualités différentes. Le prix ne peut plus jouer son rôle
d’information. Dans ces conditions le marché concurrentiel ne peut plus fonctionner
efficacement. L’agent victime d’un manque d’information risque de sélectionner un produit
qui ne correspond pas au prix affiché, ou demande un prix si bas que les bons produits
sont retirés du marché.
Cas du marché des voitures d’occasion
(the market of lemons étudié par George Akerlof)

Hypothèses :
 2 types de voitures, bonnes ou défectueuses
 Le vendeurs connait la qualité de son véhicule
 L’acheteur ignore la qualité des véhicules vendus

George Akerlof
Cas du marché des voitures d’occasion

 Supposons que le 20% des voitures fabriquées soient de mauvaise qualité. La probabilité
d’acheter une voiture neuve de mauvaise qualité est alors de 20%. Après avoir conduit la
voiture un certain temps, on peut déterminer sa qualité. Par conséquent, le vendeur d’une
voiture d’occasion a beaucoup plus d’information sur la qualité de la voiture que l’acheteur.
Cette asymétrie de l’information a des conséquences très importantes sur le marché des
voitures d’occasion.
 Supposons que la valeur d’une voiture d’occasion de bonne qualité soit de 10000 $ tandis que
celle d’une voiture de mauvaise qualité soit de 5000 $.
Cas du marché des voitures d’occasion

 Si dans le marché des voitures d’occasion la probabilité de trouver une voiture de mauvaise
qualité est la même que celle d’acheter une nouvelle voiture de mauvaise qualité, un acheteur
considère la valeur espérée (en supposant qu’il est neutre par rapport au risque) et il sera
disposé `a payer 9000 $ pour une voiture d’occasion. Par conséquent, dans le marché des
voitures d’occasion on ne trouve que des voitures de mauvaise qualité. On dit qu’il s’agit d’un
cas de sélection adverse ou d’antisélection. Les voitures de mauvaise qualité ont chassé
celles de bonne qualité.
Schéma récapitulatif

Les vendeurs de véhicules


Incertitude sur la qualité des Acheteurs proposent un prix
de qualité sortent du
véhicules moyen
marché

Restent uniquement de
Le marché disparaît Absence d’équilibre véhicules de mauvaise
qualité
La question qui se pose, c’est comment régler le
problème d’asymétrie d’information?

Solution : contrôle par l’Etat de l’information mise


a disposition des consommateurs ( labels,
contrôle technique…)
les alternatives de la sélection adverse :

Les principaux alternatives de la sélection adverse :


 La théorie des signaux. (Spence )
 la théorie du salaire d'efficience. (J.Stiglitz )
signal

 action émise par celui qui en sait le plus afin de


transmettre une information crédible.
 La question de la crédibilité du signal est elle
aussi importante car même un signal non
crédible donne tout de même plus d’informations
qu’une absence de signal.
Les alternatives :

La théorie des signaux : (M.Spence)

Les travaux de Spense s'applique au marché du travail, sur ce marché :


 Les employeurs n'ont pas d'informations parfaite sur la capacité réelle des offreurs.
 Il n'y a pas d'équilibre entre la productivité marginale du travail et le salaire .
cette réflexion conduit à distinguer les bons et les mauvais candidats, à partir d’un signal
objectif ( diplôme). Alors le diplôme favorise l’équilibre entre vendeurs et acheteurs, on dit
que le bon candidat est signalé par son diplôme.
Les alternatives

Théorie du salaire d’efficience :

Cela les incite à l’effort (hausse de


la productivité)

Salariés payés au
dessus du salaire
d’équilibre
Cela écarte les candidats qui ne
s’estiment pas capables de fournir un
effort à la hauteur du salaire proposé
Cas de marché des assurances :

On trouve des cas de sélection adverse dans les assurances. Si une compagnie d’assurances fixe
la prime d’une assurance sur la vie en prenant les tables de mortalité de toute la population, elle
fera des pertes car les personnes en bonne santé n’ont pas intérêt à s’assurer. Il est possible de
réduire l’asymétrie de l’information en introduisant des ventes avec des garanties de qualité ou en
exigeant un contrôle médical avant d’accepter une proposition d’assurance. Un client a une bonne
connaissance de sa situation et de ses risques, celui qui lui propose un contrat d’assurance ne le
connaît pas. L’assureur va estimer un risque moyen et fixera une cotisation moyenne.
Le prix de cette
cotisation sera jugée
ils ne concluront pas
trop élevé par ceux qui
de contrat.
pensent avoir peu de
risque.

l’assurance ne se
retrouvera qu’avec des
les mauvais clients
clients ayant un risque
chassent les bons.
élevé.
Conclusion :

 L'asymétrie de l'information conduit par exemple à être réservé sur les prédictions
d'experts, et à considérer que les experts devraient se contenter de présenter des
scenarios plus ou moins probables et plus ou moins informés, laissant les décideurs
prendre leurs responsabilités au moment des choix.
Merci pour votre
attention
Bibliographie :

 AKERLOF, G. Α., «The Market for Lemons: Quality Uncertainty and the Market Mechanism»

 BROUSSEAU, E., L'économie des contrats, Paris, PUF, 1993.


 COASE, R., «The Nature of the Firm», Economica, vol. 4, 1937, p. 386-405.
 COHEN, D., DEBONNEUIL, M., Nouvelle économie, Paris, La Documentation française, 1998.
 Microeconomic analysis third edition HALR.VARIAN ,chapter 25, page 457.
 Microeconomics Jeffrey M.perloff 6th edition ,chapter 19, page 637

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