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Abréviations :
Habermas est un philosophe, sociologue, historien ayant produit une trentaine d’ouvrages
soit 11000 pages à lui tout seul. En 1990, on notait 3000 publications consacrées à Habermas.
Habermas est né en 1929 en Allemagne. Dans sa jeunesse, il est marqué par l’histoire tragique
de l’Allemagne durant la seconde guerre mondiale. Il a vu naitre et mourir le nazisme, cette
idéologie de l’extrême. De par sa naissance, il appartient à une génération qui s’est posée la
« question Allemande » (interrogation sur comment, pourquoi une nation pourtant si avancée
en Europe et dans le monde ai pu produire l’impensable, l’innommable : la Shoah,
l’extermination d’un peuple). Est-ce spécifique à l’Allemagne ? Une telle dérive est-elle
unique au monde ? Comment éviter de reproduire une telle situation ? De ce doute naitront
différentes théories dont l’agir communicationnel. Habermas l’oppose à un autre agir, dit
instrumental, qui, lui, a rendu possible l’extermination. Habermas symbolise aussi
l’engagement des intellectuels dans la société. Il est un maitre à penser présent pour susciter le
débat. Il n’est pas engagé politiquement. Il n’apporte pas de positions toutes faites mais
demande des opinions. On peut voir cette forme de position dans la société au travers du
concept d’espace public et dans la façon dont Habermas a traité l’opinion publique.
Habermas a fait toute sa carrière dans un pays divisé (ainsi que dans la montée du terrorisme
de la bande a Baader, extrême gauche anarchiste). Derrière cette opposition de deux blocs
idéologiques, Habermas a été amené à repenser la notion d’alternative politique.
1. Biographie
Habermas est l’héritier, le successeur de cette école, il est inscrit dans la lignée de l’école de
Francfort. L’école de Francfort est au départ un institut universitaire fondé par des
intellectuels allemands (Marcuse, Adorno & Horkheimer, Benjamin). Son objectif est de
refonder les sciences sociales, notamment en utilisant les concepts du marxisme et son
analyse critique de la société. Une des applications de cette volonté théorique fondatrice a été
d’observer, d’étudier l’émergence et la place de la culture de masse dans les sociétés
industrielles. Cela a débouché sur une notion clé, un concept important : celui d’industrie
culturelle. Ecole de Grenoble : FLICHY, MIEGE, PAILLART, FLORIS. Quelles sont ces
industries ? Sur quelles logiques fonctionnent-elles ? Comment fabriquent-elles des produits
culturels ? Quelles places pour ces produits ? A partir de ce concept, mise en évidence d’un
certain nombre de thèses :
Changement de statut de l’œuvre d’art, elle perd son aura, son caractère sacré, sa force. Elle
est aussi conçue comme quelque chose qui pouvait libérer (selon Benjamin) et cette force
libératrice disparait également. A la place, l’œuvre remplacée par le produit culturel ne
propose qu’une adhésion aux valeurs sociales dominantes dans le but de reproduire le système
social. On n’est pas loin des théories de la domination. La culture & l’art deviennent des
moyens de domination culturelle et se mettent au service des valeurs dominantes pour mieux
les inculquer à l’ensemble des produits. Rupture radicale dans l’épistémologie de la culture,
dans sa conception, elle n’est plus là pour former des êtres indépendants, autonomes mais
cette culture désormais de masse est conçue pour formater les individus pour qu’ils soient
conformes. Le corpus étudié par l’école de Francfort comprend les romans populaires puis les
feuilletons télévisés où on adhère aux valeurs (par exemple l’ « american way of life »).
Ces principales thèses de l’école de Francfort ont eu dans les années 20-30 leur heure de
gloire puis le régime nazi fait fermer l’école. Les membres fondateurs se sont installés aux
USA ce qui a permis la diffusion de leurs idées à l’international. Dans les années 50, l’école
est refondée (seconde école de Francfort) et Habermas sera l’assistant du professeur
Horkheimer. Approche critique du lien entre politique, valeurs et connaissances.
Relecture de Kant
Autour notamment de la question de l’action morale. Kant proposait une définition de l’action
morale et Habermas va créer sa propre définition de l’action morale avec une éthique dans
l’agir communicationnel.
Pour Kant, elle n’a pas d’autre but qu’elle-même. Elle se définit d’abord et avant tout par elle-
même. Un individu moral est un individu qui agit avant tout par et pour le respect de la
morale et non pas pour la recherche d’un intérêt personnel. C’est en ce sens qu’on a parlé de
la morale comme un impératif catégorique (elle s’impose d’elle-même et surplombe toutes les
actions). Il n’y a pas de condition dans l’action morale, pas d’hypothèse, pas de but, aucun
lien avec une personne particulière. L’individu est capable de s’élever au dessus de lui-même
(ascèse). Il dépasse sa dimension sensible, émotionnelle. A partir de là, il peut appliquer son
jugement rationnel pour distinguer l’action morale conforme aux valeurs morales que
l’individu a déterminé de manière autonome. L’individu est unique (impératif dans l’absolu),
exceptionnel, doté d’une faculté de jugement individuel suffisamment forte pour se détacher
de toute poursuite d’intérêts purement égoïstes. On est loin de l’individu libéral défini par
Smith.
Habermas propose une autre vision de l’action morale qui surgit par une éthique de la
discussion : il considère que tout ce travail de réflexion, de prise de distance à l’égard de ses
propres passions n’est plus individuel, ce n’est plus une obligation de l’individu seul. La seule
façon de prendre ses distances avec ses émotions est une manière collective, processus
dialogique. Pour Habermas, c’est par l’échange, la discussion, le dialogue que l’individu
prend ses distances avec lui-même et accède à quelque chose qui le dépasse. Il faut la volonté
d’intercompréhension dialogique pour prendre du recul par rapport à ses motivations. C’est
ainsi qu’on peut produire des catégories morales.
Vision d’une dynamique sociale (rien n’est jamais figé, acquis, une construction
sociale est toujours possible, on a des périodes de choix, de transition…. Dans
l’Histoire s’ouvre des périodes de choix, l’Histoire est toujours en train de se faire,
c’est une aventure collective).
Dans toutes sociétés, on a des sujets collectifs (mouvements sociaux, pas seulement
des individus) qui sont capables de se penser, de se critiquer eux-mêmes, de se donner
eux-mêmes leurs propres principes d’organisation, leurs propres valeurs. Capacité de
subjectivation. Capacité de raison et d’émancipation de ses propres valeurs, on remet
en cause ses propres schémas. Vision marxiste à l’échelle de la société.
Rupture avec la dialectique. Cela découle de la dynamique de l’histoire et des sujets.
Cette dynamique pour Habermas ne doit pas être pensée de manière dialectique ou du
moins, si dialectique, d’une manière différente de Marx. L’idée de base de Habermas
est qu’on doit rompre avec la vision dialectique classique c'est-à-dire thèse, antithèse,
synthèse où on a toujours quelque chose qui dépasse le contraire, un but ultime qui
dépasse les contradictions, qui transcende les oppositions. Ce qui transcende ici c’est
le discours du chef de l’Etat. Pour Habermas, cette transcendance n’est plus possible,
ce dépassement des oppositions, cette unité imposée d’en haut n’est pas acceptable,
elle est même dangereuse. Les sociétés modernes ne peuvent plus s’offrir le luxe
d’une telle vision (on n’en a vu le résultat). Pour renforcer le dialogue entre ces
oppositions, c’est comme ça qu’on va s’en sortir, c’est ce qu’on recherche. Habermas
estime qu’il ne sert à rien de supprimer la différence. On doit médiater les différences
c'est-à-dire trouver un medium, un intermédiaire qui relierait toutes ces différences,
qui permettrait de les laisser échanger entre elles. Le seul vrai moyen est la
communication, particulièrement le langage (le rôle de la communication est de rendre
possible l’échange, l’intercompréhension). Le travail du communicant, du médiateur,
du philosophe doit favoriser le maintien et l’élargissement de la communication. Un
dialogue n’est pas la pour produire un accord mais une rencontre entre tous les points
de vue dans cette vision dialogique de la communication (on n’est pas dans la logique
de communication descendante, c’est de la communication permanente).
Exemple :
VGD à propos de l’échec du referendum sur l’Europe en France. Face à l’échec, il voulait
renforcer la vision européenne, par exemple la création d’un manuel européen, une vision
unique de l’Histoire européenne. Mais c’est une mauvaise idée car trop technocratique. Il faut
un manuel où on montre quel est l’enseignement de l’Histoire européenne en France, en
Allemagne etc. pour montrer la vision de l’Histoire de l’Europe de chaque peuple. A partir de
là, on peut dialoguer et de ce dialogue naîtra une vision de l’Histoire de l’Europe.
Cette vision dialectique consiste, si on prend l’exemple d’une langue, à la création d’une
langue commune à toute l’Europe. Pour Habermas, l’idée serait de favoriser l’apprentissage
de plusieurs langues et ainsi encourager le dialogue entre toutes les langues.
Seul le débat permet le contrôle des hypothèses. Chacun peut être appelé à se justifier.
Seul le débat permet une multiplicité des hypothèses et des critiques qui permettent la
progression du savoir.
Nos sociétés sont construites sur de grands principes de justification pour justifier les actes,
les pensées, et sont appelées cités. Parmi ces cités, il y a celle de l’inspiration dont le modèle
est le génie. On a aussi la cité de l’industrie dont le modèle est l’ingénieur. Les cités
expliquent les différents critères, épreuves, valeurs… Ce modèle de la cité est valable pour
toutes les sociétés mais les critères changent selon le type de la cité. L’Homo oeconomicus est
situé sur la cité commerciale ( ! il n’y a pas de bonne ou de mauvaise cité). On essaie de créer
des mondes hybrides (principe d’échanges, de dialogue). Seul le débat permet l’accord en
partant de points de vue opposés. Habermas déclare que la seule façon durable de produire
une raison qui tienne les individus entre eux et qui les fasse avancer est le débat.
La chute du mur marque l’avènement d’un modèle dominant : le modèle libéral, convergence
de toutes les nations vers ce modèle représentant l’idéal démocratique. L’épisode socialiste ne
fut qu’une parenthèse, une sorte d’accident de l’histoire. Finalement, il n’a jamais été question
de construire une alternative crédible. Cependant, toute société ne peut fonctionner que sur
une possibilité d’alternative. L’Allemagne de l’Est aurait pu représenter une troisième voie,
on remarque la faillite des intellectuels qui auraient du se saisir de la chute du mur pour
proposer une troisième voie de transformation sociale. Cette réflexion est d’autant plus
nécessaire qu’il y a manifestement en Europe une crise de la modernité (cf. début du cours).
Au delà de cette question, Habermas souligne également que, dans nos sociétés, la question de
la réflexivité reste encore posée.
Quelle va être la position d’Habermas ? Il souligne qu’on est de nouveau face à un problème
ancien : la proclamation de principes n’entraine pas forcement l’application concrète de ces
principes. Il y a un devoir de démocratisation de la vie politique (exemple : la Suisse). Les
citoyens ont un rôle d’aiguillon dans les décisions politiques, ils ont le droit de se mobiliser
dès qu’ils estiment que les institutions ne prennent pas de décisions en conformité avec les
principes et valeurs qu’elles sont censées représenter et protéger. Ce vaste mouvement de
mobilisation ne se joue pas contre le parlement mais avec lui pour prendre des décisions
ensemble. Dès les années 80, Habermas pose la question de la participation aux décisions
politiques. Un droit de regard et de contrôle par les citoyens.
Max WEBER : légitimités de la décision politique. Formes de rationnaliser une décision dans
la société. On peut faire appel à des valeurs mais qui peuvent être à doubles tranchants.
Problème entre l’instituant et l’institué. Problématique entre le dire et le faire. Débat profond
et général.
Chapitre I : Régimes politiques & conception de la démocratie
On peut également parler de sphères mais Lachaud préfère, à l’échelle de l’Homme, parler
d’univers où se trouvent des sphères, des mondes… L’idée essentielle est que toutes les
civilisations sont organisées autour de trois univers anthropologiques fondamentaux, pas plus
pas moins et valables pour toutes les sociétés (cf. Castoriadis). Ces 3 univers s’articulent de
manière différente et chaque lien entre ces trois univers va définir des formes de
gouvernements politiques, des types de régimes politiques. Par exemple, en Occident, nous
sommes dans un type de régime particulier avec une articulation particulière.
C’est l’univers, l’espace privé mais qui n’est pas uniquement individuel. Univers de la
maisonnée, du clan, du lignage, de l’histoire des ancêtres qui nous constitue. Cet espace est
porteur d’identité, c’est l’endroit où se forgent les identités les plus fortes. Univers où se
produisent les rapports entre les êtres, les individus, on apprend les grands rapports entre les
catégories signifiantes. On apprend la différenciation entre les sexes, le rapport entre les morts
et les vivants / les ancêtres, la descendance. Apprentissage également de la coopération et de
la concurrence. C’est dans l’univers privé que l’individu a une place, un rapport au monde qui
s’institue. La place de l’individu prend sens.
De plus, les images ont une place essentielle. Chez les Romains, ce sont les mânes (esprits des
ancêtres fondateurs du clan). Un autel particulier est construit avec les masques des ancêtres.
Dans l’absolu, l’univers privé est à l’abri de l’ingérence du pouvoir sauf pour les valeurs
essentielles reconnues collectivement. Dans l’espace privé, le pouvoir n’a pas le droit
d’intervenir sauf au nom de ces valeurs (dicton français : « charbonnier est maitre chez soi »).
Dans différentes sociétés, le privé questionne l’ingérence du pouvoir : au nom de quel droit le
pouvoir estime qu’il est autorisé à intervenir ? Le pouvoir est fondé sur des valeurs
universelles (contre l’inceste, le meurtre…) dans pratiquement toutes les sociétés.
Petit exemple à propos d’une chose naturelle pour nous mais pas pour les Romains :
l’intervention de l’Etat dans l’éducation. Les institutions ont un droit de regard sur l’éducation
donnée aux enfants. Quelles sont les valeurs qui justifient l’intervention de l’Etat dans
l’univers privé ? Les frontières de cet univers sont régulièrement bouleversées par les
technologies de la communication et la question de l‘ordre privé ou public se pose.
ABOTT : évolution du monopole d’intervention dans les choix personnels. Cet univers privé
peut être aussi un enjeu professionnel. Tendance de prise en charge du domaine privé
(coaching, psy…).
Envoie à un univers privé et public. Cet univers est important car c’est ce qui réuni, ce qui
met en commun, ce qui rassemble. Ce sont des lieux de rencontres au sens large, endroits où
des individus privés décident de se rencontrer (coté public). Il y a toujours une place publique
où on se donne rendez-vous dans chaque type de société.
Pourquoi on se rencontre ? Autre niveau de distinction entre les sociétés. On se rencontre pour
échanger des opinions, pour discuter (Habermas). Dans l’univers privé public, il peut y avoir
des échanges idéologiques, philosophiques, politiques. On peut aussi négocier au sens
marchand du terme (forum = foire), on contracte entre individus privés. Ce contrat n’est pas
passé dans l’univers privé car un contrat privé passé dans l’univers privé a peut être moins de
performativité que s’il est placé en place publique. On échange des biens et des idées. C’est
dans cet univers qu’on construit les grandes catégories, les rapports entre des sphères plus
particulières. La sphère de la justice peut intervenir dans cet univers par exemple. La science
également a à vocation d’être publique, tout comme l’art, l’économie et un tas d’autres
mondes. Cet univers est aussi le lieu de confrontation entre ces différentes sphères. C’est dans
cet univers que des individus, des collectifs, des groupes vont se manifester, se signaler en
respectant des règles plus ou moins admises communément. Il y a au moins trois types de
règles implicites et explicitées parfois décidées collectivement, négociées et imposées par le
pouvoir :
Dans cet univers, le pouvoir n’a pas forcement vocation à intervenir, à définir tous ces
engagements. L’intervention du pouvoir doit être légitimée et légitime. Au nom de quel
principe l’état intervient pour régler un conflit purement privé ? Enfin précisons que l’univers
privé « privé » est l’ecclésia.
- Le palatium
L’univers public « public » est le palatium (palace) c'est-à-dire le lieu où est organisé le
pouvoir, où sont définies les règles d’accès au pouvoir, où se passe la compétition politique
soit le monde de la politique, de la police, de la carrière des honneurs (cursus honorum en
latin). Lieu de débat, de discussion, d’élaboration des règles, qui organise l’exécution des lois.
L’espace public, tel que va le définir Habermas, est un intermédiaire entre les deux derniers
univers (Agora et Ecclesia).
Pas de définition précise. C’est l’émergence progressive en Europe d’un espace intermédiaire
qui va être un lieu où les opinions privées vont s’exprimer et accéder à une dimension
publique, politique pour définir ce que doit être l’organisation de la société. Cet espace va se
retrouver dans l’espace de deux volonté : la capacité où la société va se penser elle-même et la
volonté de la société et d’un collectif et la volonté des individus à devenir acteurs d’eux-
mêmes et de la société où ils prennent part.
Quand la société se pense « autonome », cela veut qu’elle se donne à elle-même ses propres
règles, notion qui est opposée à « hétéronomie ». L’espacé public est la capacité d’une société
à se médiater (ref. à B. LAMIZET), qui utilise un médium pour se représenter elle-même.
C’est aussi un moyen de s’autolimiter, comme un pouvoir qui se limite lui-même mais en
même temps ce n’est pas un pouvoir absolu. Un pouvoir qui s’exerce d’abord sur lui-même,
avoir une propre réflexivité sur son but et son fonctionnement.
Origines bourgeoise, libérale et intellectuelle. Tout le monde n’a pas intérêt égal pour que
l’espace public soit une norme. L’espace public a été considéré un moyen de lutter contre
l’absolutisme. Ces élites avaient accès à l’information qui était nécessaire à l’activité
économique. On s’aperçoit, avant le développement de l’espace public, il y avait déjà la
circulation d’informations qui étaient encore privées car distribuées entre les grands
marchands (notion de « nouvelles à la main »). L’espace public est comme la mise en réseau
de ces informations privées et progressivement les catégories sociales qui utilisent cette
information vont la rendre de plus en plus publique et en débattre.
L’espace public implique un type d’individu particulier et qui n’est pas si fréquent que ça. Il y
a une attitude un peu schizophrène des individus présents dans l’espace public. C’est de
confronter des individus issus de l’univers privé pleinement investis dans leur univers privé
mais qui sont capables de d’abandonner tout égoïsme, tout intérêt particulier pour venir
débattre librement d’idées, de conceptions au nom de l’intérêt général. On demande à chaque
individu d’avoir le même mouvement que les bourgeois qui réussissent en affaires et qui ont
accès à l’information et de discuter de ces informations et en quoi elles pouvaient contribuer à
l’intérêt général du collectif. On a un être qui serait omniscient par rapport à sa
compréhension de l ‘intérêt générale mais en fait ce n’est qu’une compréhension partielle et
partial du débat. L’espace public interdit l’idée même d’une privatisation. Il permet d’avoir
cette ascèse personnelle.
Ce n’est pas parce qu’il y a le plus grand nombre qui participe qu’on supprime la domination
d’un groupe dans l’information. Ce n’est pas parce que l’espace public peut exister de
manière formelle qu’il soit étendu à l’ensemble de la société. L’espace public supposerait que
l’Homme est un animal politique qui est intéressé par le débat du vivre ensemble. L’espace
public exclut tout intérêt centré sur le seul univers privé. Proclamé l’idéal de l’espace public
supposerait que la société soit dans une disposition idéale pour participer pleinement.
L’espace public est problématique car il pose la question jusqu’à où l’idéal est appliqué dans
la société.
Problème des statuts des émotions dans l’espace public. Est-ce que l’espace public accepte les
émotions ? L’espace public s’est construit sur une vision particulière de la parole apaisée.
Cela élimine tout le côté animal et émotionnel de la parole et du débat. Il nous oblique à nous
interroger sur l’expressivité des objectivités. Quelle est la figue de l’indignation qui sont
acceptés dans l’espace public.
Cet espace public plébéien oppositionnel ne fonctionne pas de la même façon que cet espace
public bourgeois. Une assemblée générale n’est pas une assemblée parlementaire.
Cette fin a plusieurs origines. Un constat idéologique qui tendrait à prouver que l’espace
public a cessé d’exister, l’espace public, si on le considère que le lieu où se forge l’opinion
public, on peut le manipuler. Il n’y a rien de plus facile que de manipuler la foule, une masse.
Constat théorique mené largement par Habermas qui invite à réfléchir sur les lieux du
pouvoir. Dans les arènes politiques, ça reste entre initiés. Le véritable pouvoir est ailleurs que
dans l’espace public. La décision se disperse sur plusieurs instances, il n’y a plus un espace
unique de la décision. Les processus sont de plus en plus complexes et montée en puissance
de la technostructure (ELLUL). Et donc où sont le débat et l’opinion représentée ? Nulle part.
C’est quand il n’y pas de débat public. Il n’y a pas eu de forum démocratique, le débat se
déroule dans une arène. Ce qui souligne la fin de l’espace public, une dévitalisation de
l’espace public comme intense de décision. Pour ELLUL, c’est juste la logique technique qui
fait ça, car il faut des spécialistes, des professionnels et c’est pour ça que les décisions sont de
moins en moins démocratiques. SI on relie ça aux questions économiques, on en fait de plus
en plus une question de spécialistes et le débat est asséché dans l’espace public. A moins de
former l’espace public à ces sujets particuliers en place dans le débat. Donc il y a un
morcellement de l’espace public et on peut voir d’autres lieux de débats naître plus locaux.
C’est la multiplication d’autres espaces publics concurrentiels.
Finalement, on a peut être un paradoxe qui consisterait à parler de l’idée de débat public qui
n’a jamais été aussi développée, valorisée. Une légitimation de la décision politique, la forme
la plus acceptée, passe par le débat. Mais en même temps jamais la décision n’a jamais été
aussi éclatée, les débats s’accompagnent aussi de procédures de plus en plus lourdes. Mais
l’idée du débat, de la discussion doit être spontanée, libre, sans dispositif administratif.
BLONDIAUX a travaillé sur les conseils de quartier qui montre que la routinisation des
instances qu’on crée vient du fait d’une certaine malédiction des structures ayant pour but de
dynamiser le débat. Si on veut réintroduire du dynamisme peut être un processus très violent.
Ces espaces publics que l’on crée correspondent de plus en plus à des dispositifs, qui ont
tendance à encadrer la parole, instrumentalisation de la parole. On demande aux gens de
s’exprimer en respectant des règles et des non-dits. Usage de la parole canalisée alors que la
parole est par définition vivante et spontanée. L’espace public serait donc venu un peu
paradoxal et tous les espaces publics sont condamnés à ça.
- Il a constaté qu’il y a la question d’une parole octroyée (qui octroie la parole ? Qui met
en place les espaces publics ?), est-ce que les espaces publics sont clairs là-dessus ?
Est-ce qu’on peut parler de tous les sujets ? Il y a un domaine de compétence qui fait
que la parole est plus au moins portée.
- La parole conquise (qui sait mobiliser pour créer un espace public ?
- La parole canalisée, organisée (quelle est organisation du travail de délibération ?)
- La parole banalisée (qui décide de traiter tel sujet ?)
- La parole mobilisée, enrôlée (jusqu’à quel point l’espace de débat sert de champs de
bataille à des luttes extérieures ?) CNDP : nouvelle instance pour faire émerger de
nouvelles idées et de ne pas faire un débat qu’on connaît déjà. Idée d’innovation.
- La parole inégale, critique forte contre l’espace public d’HABERMAS. Il ne suffit pas
de mettre en place un système participatif pour que tout le monde participe avec le
même degré d’investissement. Quelles sont les barrières qui vont dissuader certains de
participer ? Barrière cognitive, langagière et économique. L’offre de participation
n’implique pas une pratique intense.
- La parole absente, avec les personnes qui ne sont pas acceptées ou présentes dans le
débat alors qu’elles peuvent être au cœur du débat. Jusqu’à quel niveau on descend
dans la singularité des participants ?
- La parole euphémisée, interrogation sur tous les mécanismes du politique correct, de
l’autocensure qui vont atténuer la parole. On va éliminer les personnes qui tiennent
des propos un peu trop radicaux. Il y a une modération de la parole. Comment faire
participer les personnes qui s’expriment de façon véhémente.
- La parole discontinué, morcelée, quels sont les mécanismes de relais qui vont
déboucher sur une décision et une action ?
- La parole sans écho, discréditée, cela rejoint la parole absente.
5. L’espace public : une solution possible aux crises de la modernité mise en avant par
Habermas
La modernité est l’accession à l’autonomie, se donner son propre fonctionnement. Avoir
se regard sur soi-même de questionnement sur son propre fonctionnement. Cette
modernité serait en crise : (p8)
Habermas s’appuie sur ses prédécesseurs, notamment Marx, pour souligner que le
développement du capitalisme n’a pas réglé 2 problèmes majeurs déjà constatés par Marx au
19e.
Le premier est l’antagonisme de classe (cependant on peut contester l’existence même des
classes) qui est toujours aussi fort, aussi déterminant, ne serait-ce qu’entre riches et pauvres.
Le second est la création et la répartition de la richesse créée par le travail. Où vont les profits
entre les dividendes, le coût de production, le salaire ?
Le système économique actuel maintient de manière vive ces deux questions. Mais ce
système n’est pas là pour régler ces soucis, ce n’est pas son rôle. Le seul développement
économique ne réglera pas de lui-même ces questions. Cependant, ceci n’est pas le constat
d’une crise en soi : là où Habermas pense qu’il y a crise, c’est là où les solutions envisagées
trouvent leurs limites, se trouvent dans une impasse.
La sphère économique ne règle pas les soucis par elle-même et les solutions apportées
ont fini dans une impasse.
On demande à l’Etat de jouer un rôle qui n’est pas le sien. Il y a donc une schizophrénie de la
part de l’Etat. On lui demande d’arbitrer et en même de trancher et de prendre partie. On lui
demande d’être juge et arbitre. Il y a une impasse dans la modernité politique.
Crise de la sphère politique, question de « «qu’est ce que l‘Etat ? Quel est son identité, son
ADN ? ». Deux visions, deux conceptions qui ont encore trouvé leurs limites, elles ne
fonctionneraient plus selon Habermas.
La deuxième vision est plutôt américaine, britannique qui voit plutôt en l’Etat un arbitre, un
juge médiateur (et non un juge suprême qui va trancher) qui va rapprocher les parties en
conflit. Il cherche à trouver un intérêt général conciliant tous les intérêts particuliers. L’Etat
existe pour favoriser le dialogue entre les communautés et trouver un compromis général.
Sauf que la vraie question est : « qui va trancher ? » : toute décision sera critiquée (si toutefois
décision il y a) : impasse. Ce modèle ne peut fonctionner. Il faut décider à un moment donné
donc il imposera une solution particulière. La démocratie est une tyrannie de la majorité (c’est
donc la pire des tyrannies car la vraie tyrannie, elle, représente une minorité). Ce modèle est
aussi injuste et a ses limites puisque de toute façon il va trancher. Quel va être le sens de sa
décision ? Sa justification ? L’Etat est présent uniquement pour prendre acte des rapports de
force dans la société civile (vision peut être plus américaine que britannique). L’Etat ne veut
pas de guerre civile mais laisse la société débattre entre elle et choisira une des solutions
proposées par la société. C’est injuste car l’Etat n’est que spectateur, il n’arrête pas les
« combats », ne prend pas parti donc si il y a un rapport de force inégalitaire, aucune
intervention, il ne tirera qu’une conclusion.
Habermas a été un des premiers à souligner que nos sociétés ne produisent plus vraiment de
consensus sociétal. Pourquoi ? L’Etat, qui aurait pu être présent pour décider du consensus,
n’est plus légitime, on n’a plus d’instance suffisamment forte pour décider et imposer ce
consensus.
On ouvre sur une crise des valeurs européennes. Quelles sont les origines de ces valeurs ?
Idée d’une réalisation de soi en tant qu’individu (la culture européenne au sens large proposait
un modèle de réalisation de l’individu en tant que personne à part entière). On accède à cette
réalisation par le travail, l’effort individuel, par la performance et finalement par
l’individualisme. Ce modèle d’achèvement de l’Homme européen est porté par différentes
traditions qui, d’une manière ou d’une autre, parvenaient à la même conclusion, au même
modèle de perfection humaine individuelle. On arrive très rapidement vers un hédonisme, un
plaisir immédiat qui n’est pas forcément mobilisatrice. On ne peut plus mobiliser les
individus.
On a tout d’abord la tradition religieuse (éthique protestante, M. Weber) qui voit le signe de
salut céleste dans la réussite terrestre. Tradition politique aussi, tradition libérale. Du fait de
l’appartenance à l’espèce humaine, on a des droits, notamment des droits permettant de se
perfectionner du point de vue individuel. Le socialisme aussi aspire à un perfectionnement
humain : à l’issue de la dictature du prolétariat se trouve un Homme nouveau, pleinement
capable de reconnaitre l’autre dans son individualité, il ne verra pas un autre animal
économique mais un individu à part entière. Dernière tradition : la tradition sociale et
culturelle. Comment met-on en avant la perfection humaine ? Par la culture de métiers, le
métier est un perfectionnement individuel. C’est un peu le modèle des compagnons du Tour
de France, des corporations. Concernant la culture, c’est le modèle du roman, du style
épistolaire (l’auteur dit « je » dans son roman, il n’y a pas plus individualiste que quelqu’un
qui raconte sa vie).
L’idéal d’Habermas est que par l’espace public on ait une vision instrumentale de la
cohabitation par laquelle on a une vision stratégique de la communication. Il l’appelle à l’agir
communicationnel qui a un seul but qui est l’incompréhension. C’est en multipliant les
espaces d’intercompréhension qu’on pourra recréer du consensus.
Le rapport entre les sphères anthropologique détermine des types de régimes politiques.
La démocratie directe c’est l’espace public-public qui appartient à tous et les instances sont
accessibles à tous. Pas de compétition politique préalable pour accéder aux instances du
pouvoir. A Athènes tout n’était pas tiré au sort mais certain oui. L’éducation des citoyens et le
détachement du pouvoir. Pratiquée dans aucune démocratie moderne (ou peut être à Genève
ou à Oslo). L’univers public² appartient à tous les individus. L’organisation de la compétition
politique n’est pas. On a réussi à construire une société, à former les individus de telle
manière qu’ils puissent accéder spontanément à toutes les fonctions politiques. On estime que
tout le monde est compétent pour exercer les fonctions municipales, nationales. Cela suppose
une formation, une éducation et un rapport au pouvoir très particulier. Modèle hypothétique et
théorique.
Totalitarisme : selon Castoradis on est dans un régime totalitaire lorsque l’univers public-
public l’ecclésia étend ses pouvoirs aux deux autres univers. « Big Brother » le pouvoir est
partout. Ces lieux de pouvoirs sont privatisés monopolisés par un appareil idéologique ou pas
une organisation. Cette organisation qui monopolise peut être de différentes origines,
essences, obédiences logiques. C’est un seul parti politique, souvent une secte, une origine
sociale, une classe prolétariats, universitaires, un clan. Origines ethniques, raciales,
distinctions physiques etc. Logique économique ploutocratie, le pouvoir appartient à ceux qui
ont l’argent, idée du suffrage censitaire. L’univers public et privé se décide dans l’Ecclésia.
Absence de société civile. Encadrer la société et les individus. De plus cet univers public² est
monopolisé par un groupe, une catégorie. L’univers public² est contrôlé par des instances. Ce
monopole de l’univers public² se contrôle par des appareils idéologiques d’Etat (cf. Gramsci,
un marxiste italien) ou encore par des sectes, des grands prêtres (cf. Egypte pharaonique) etc.
Il existe plusieurs logiques : logique politique (clan, mouvement politique) ; logique sociale
(prolétariat…) ; logique économique (ploutocratie : monopole par les riches…).
L’absolutisme. Une intervention plus modéré dans l’agora. Un univers public-public est
moins soumis à l’influence d’une seule personne. Dans ce type de régime, l’univers privé
reste indépendant et autonome. L’univers public reste moins soumis à une instance (à un
appareil idéologique d’Etat) que dans un régime de dictature. L’intervention dans la sphère
privée ne peut se faire que relativement modérément et, la plupart du temps, cette intervention
se fait au nom d’un principe supérieur (exemple : au nom du Prince…). L’arbitraire est un peu
plus justifié.
Pseudo démocratie, ou encore démocratie procédurale, libérale, parlementaire. On fait ce
que l’on veut dans le domaine privé (relative autonomie). Relatif éclatement de la sphère
publique en différents lieux, en différentes instances où l’on essaie de partager le pouvoir : on
peut parler d’espace public mosaïque.
L’autonomie de l’univers privé est très souvent voire tout le temps garantie par des textes
fondateurs qui déterminent des droits imprescriptibles, inaliénables (une constitution, une loi
fondamentale, une charte, l’habeas corpus…). L’univers public² s’engage à défendre, à
protéger l’univers privé et les droits individuels associés à cet univers. Ces droits sont
classiques : liberté de pensée, d’expression, d’association…. Cela passe par une organisation
politique particulière qui est celle de la délégation, elle fait appelle à une médiation politique,
au principe de gouvernement représentatif. Tous les grands philosophes, tous les grands
penseurs politiques du 18e ont toujours utilisé le terme de démocratie pour parler de la
démocratie directe. Du point de vue philosophique, nous n’avons pas cette même démocratie.
Les grands penseurs du 18e ne parlaient pas de démocratie mais de gouvernent représentatif. Il
y avait une forme différente de ce qu’ils appelaient démocratie. Ce gouvernent fonctionne
autour de 4 grands principes : l’espace public comme Habermas. Tiré du livre de Bernard
Manin :
Ces quatre principes vont se cristalliser dans des formes différentes et à chaque fois, les
principes sont déclinés de manière différente.
Une relation personnelle (il faut l’avoir vu une fois dans sa vie pour lui faire
confiance, relation de proximité),
Une notoriété immédiate (sans véritable ou peu d’intermédiaires ou alors que l’on
connait directement),
Une certaine forme de déférence (il faut le respecter).
Logique des édiles, des personnages qui gèrent une commune et qu’on connait, qui sont
accessibles voire même issus de sa communauté d’appartenance. Les gens portés à la
représentation politique sont des gens qui vont émerger par leurs relations sociales, leur
implantation ou en fonction de leur insertion dans le tissu social : le prêtre, le notable, le
châtelain, le médecin... On place sa confiance dans ces individus par pour leurs actions
politiques mais parce qu’on estime qu’ils sont dignes de confiance et que leurs compétences
développées hors politique sont suffisantes pour qu’ils puissent décider à notre place.
La liberté d’opinion publique : si on est un entrepreneur de cause public, on doit passer par la
médiation des partis pour soutenir la mobilisation de l’autre, c’est entrer dans la grille de
lecture des partis politiques. Il va falloir produire un clivage structurant. Ca favorise un agir
plutôt stratégique de certain entrepreneurs qui maîtrisent mieux réseaux et les bonnes formes
de mobilisation, un agir instrumental. L’enjeu c’est de trouver le bon clivage qui séduira les
partis politiques. Qu’est ce qui peut encore aujourd’hui cliver l’opinion ? Notre entrepreneur
doit se muer en stratège et créer sa propre structure de relai éventuellement partisane et
associatif. Logique organisationnelle beaucoup plus forte dans le modèle démocratique des
partis. Les partis politiques vont aussi encourager leur propre relai et déployer leur antenne
dans des associations, dans l’opinion publique.
La question de l’agrégation des préférences individuelles. L’idée que l’intérêt général n’est
pas un choix vraiment collectif puisque on agrège un choix individuel. On demande à chacun
de faire un choix individuel pour faire un choix collectif. Ces décisions individuelles reposent
sur l’intérêt particulier, sur le calcul individuel et à partir de ça, on fait un choix collectif.
Distinction entre profane et expert : de faire un parallèle entre la délégation politique et une
délégation plus technique. Nos choix sont de plus en plus des choix techniques qui sont
débattu par des experts. Le profane a été dépossédé de certains sujets par des experts. Il y a de
plus en plus d’écart entre profane et expert. On a une science technique isolée dans les
laboratoires et coupée du terrain. Comment rapprocher ces deux paroles ?
a. Alternatives complémentaires
Très théoriques et normatives et en même temps très pratiques, liées à des expérimentations
de terrain.
Il y a le souci de lutter contre l’idée que le débat est forcément négatif, une controverse
terrible. Réhabiliter le rôle de la controverse et donc accepter que le débat soit nécessaire
quand il y a un choix de la vie en société. Les blocages ne sont pas que des blocages de
communication. C’est aussi une façon d’accepter la contradiction et c’est une façon de
renvoyer les opposants à des personnes irrationnelles. Les opposants ou qui invoques un
principe de précaution ne sont pas des gens irrationnels. Ils vont contre certains syndromes
NIMBY, BANANA et LULU. Il y a aussi derrière l’idée de la communication de
l’acceptabilité. On est dans paradigme que celui de la communication.
LULU : locally wanted land use (la volonté de ne pas utiliser un territoire) Sacralisation,
sanctuarisation de mon territoire
Ce n’est pas avec la communication qu’on résout ces problèmes. L’objectif du débat n’est pas
de reproduire une situation qui est déjà bloquée d’avance. L’enjeu du débat n’est pas de savoir
qui va gagner. On peut trouver plein de procédure et de solution techniques mais il faut
respecter un certain nombre de principes.
Forum hybride : actants humains et non humain entre des experts et des profanes.
Avantages :
Inconvénient :
Avantages :
Inconvénients :
Avantages :
Toutes ces procédures ont pour objectifs de réduire la distance entre le représentant et le
représenté pour produire de la coopération et des connaissances nouvelles ainsi que des
identités nouvelles. Si un forum fonctionne bien c’est qu’il a réussi à faire émerger des
groupes qui n’existaient pas.
Les forums hybrides essaient de réaliser en quelques semaines une transformation, pour qu’un
collectif puisse naître, qui n’existait pas avant. Construire un collectif ouvert, ça suppose
qu’on le réaliser en quelques semaines là où il faut 10-15 ans en temps normal. Le budget
participatif est là pour faire naître une identité, un collectif qui n’existait pas avant. Faire
émerger des leaders, susciter ce type de démarche, qu’on n’avait jamais demandé avant.
AFM : Besoin d’être reconnu car nier par la double délégation « représentant-représenté » /
« expert-profane ». Il fallait reconnaître la question de la singularité (KARPIC, HEINICH).
La communication est de la singularité, c’est de mettre en avant notre particularisme, c’est la
rencontre entre 2 altérités. La médiation n’a pas ce côté mutilant qu’a la communication. Il
faut trouver d’autres procédures, d’autres mécanismes pour trouver des représentants. Il
faudrait une autre médiation que celle de la double délégation qu’on connaît aujourd’hui.
Comment l’opinion publique myopathe peut s’exprimer ? Il faut faire une fabrique de
l’opinion. Le forum hybride est pour éviter pour passer par l’expression des mécontentements
et de la fabrique des opinions. Convaincre l’opinion publique qu’il y a un problème, qu’il y a
une souffrance. Et donc à l’issue de cette première phase, il y a eu une reconnaissance car tout
le monde s’est engagé.
La deuxième phase c’est une phase d’élargissement et d’ouverture du collectif, sur une
identité qui peut être exclusive. L’idée du forum hybride est de passer à une phase deux où il
y a un élargissement, une ouverture. Il faut que l’AFM prenne aussi les autres maladies
orphelines. On peut appliquer ce schéma à une analyse institutionnelle. C’est une tension
dialectique, il y aura toujours des gens qui diront qu’on doit efficace. Et donc il y a des
problèmes d’organisation interne. Et d’autres vont dire que ce n’est pas un problème de
moyens, mais un problème du déroulement des missions et des projets.