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Vinciane Despret
am
déprendre.
-t-
tion : on leur
faire-
attention-aux-autres îtes vous
vous
des
fidélité ; ou encore
-vous ? Que faîtes
vous de ces intelligences que les rats et les oiseaux migrateurs ont inventée avec les
chemins , ces intelligences que les oies cendrées et les corbeaux ont cultivées avec leurs
partenaires, ces intelligences de la flexibilité du rapport au monde que corbeaux et
corneilles, sautillant et hésitant de manière parfaite, ont créées et déviées dans leur usage
du monde ? Est-ce pour être plus humain que vous les avez toutes oubliées ? ».
toujours pas nous déprendre de ce que nous savons de manière répétitive, surtout en
en apprendredes
: dans quel usage du monde, de soi et des
liens sont-ils « tout à leur affaire »
intelligent dans le monde des vivants.
-ils donc à nous apprendre, non
ais au sujet de la
encore bien cette idée : que les animaux nous apprennent la diversité des bons usages.
llir ; cela ressemblerait
vraiment trop à ces clichés héritiers des discours post colonisateurs (paternalistes et
des ex-colonisés, « comme ils sont accueillants ! ». Donc, non, on ne fera pas aux
généreux du bon accueil. En revanche, on pourrait leur demander, ça et là, des usages en
leur monde, et plus particulièrement, quand ils diffèrent suffisamment de ce que nous
accueille. Les choses sont secondaires, les lieux aussi, le plus souvent. Certes, on peut faire
un nid pour y accueillir la femelle, on peut même magnifiquement le décorer, comme le
font les oiseaux jardiniers ; certes encore - ?, on peut
marquer les frontières de son territoire, et les traces odoriférants sont bien comme une
: ici tu es chez moi. Mais il faudrait alors se convaincre
ement, pour
échapper aux conventions, bref pour mieux accueillir
; et aucune
insti
comprendre
doivent sans cesse être renouvelés, et se déroulent souvent selon des séquences bien
les
rituels, pourrait-on dire, désignent les gestes que les animaux exécutent, de manière
lé et à la synchronisation
avec les partenaires.
monde social, le monde des relations, est à chaque fois remis à neuf.
: les salutations ne sont pas un simple mode
ession, les salutations ne « disent ; les
On en a eu
ué que
: ils
présentaient leur partie génitale à un partenaire afin que celui-ci les touche. Le risque
s, le babouin qui le
propose place par là même et littéralement ses chances de reproduction future dans
Le toucher, en outre, dénote avec la manière habituelle, assez
rude et relativement tendue, dont ces babouins entrent en relation. Comment
? On aurait pu penser que ces rituels
réaffirment la hiérarchie, le rituel serait la réaffirmation de la dominance de certains
cette explication est, soit dit en passant, la tarte à la crème des explications en éthologie.
Barabara Smuts, heureusement, va en proposer une autre. En observant que les babouins
ayant tissé des relations de coopération amicales vont présenter les rituels les plus
complets et les plus intimes du registre comportemental, Smuts suggère de considérer le
réaffirmer quelque chose que chacun des partenaires sait, mais dont la réaffirmation
nourrit la relation.
Accueillir, dès lors, cela voudrait dire construire un agencement qui permet à chacun des
écaillés. Pourquoi les cratéropes dansent-ils le matin au lever du soleil ? Pour comprendre
Zahavi, vous devez prêter attention
au fait que danser comme ils le font tous ensemble, en formant une ligne aussi tanguante
extrêmement dangereux. Ils pourraient le faire sous un arbre : ils dansent dans un espace
découvert. Ils pourraient attendre que le jour soit pleinement levé et que la lumière leur
ses intentions.
A
visiteur, de manière très amicale, et se mettent contre lui. Puis, continue Zahavi, ils se
laissent aller, transférant progressivement leur poids sur la jambe du visiteur candide,
-
la qualité des relations possibles est alors terminé, et concluant dans ce cas, pour le chien :
de manière fiable et sous la forme
-
demander de témoigner, par sa patience et sa disponibilité, de la qualité et de la force de
son engagement ? Mais le chien ne réactive-il pas, de ce fait même, par ses gestes, sa
présence encombrante et son enthousiasme entier, cet engagement ?
Note bibliographique.
- Bruno Latour et Shirley Strum : Strum, S et Latour, B. (1987) « Redifining the social
Link : from Baboons to Humans ». Social Sciences Informations 26 (4) : 783-802.
- Barbara Smuts : Smuts, B & Watanabe, J. (1990). Social relationsnip and ritualized
greetings in adult male baboons (papio cynocephalus anubis). International journal of
primatology 11, 2 : 147-172.
- Amotz Zahavi : Zahavi, A et Zahavi, A (1997)The Handicap Principle : a Missing Piece
of Puzzle. Oxford : Oxford University Press
- Donna Haraway : Haraway, D. When Species meet. Minnéapolis, University of
Minessota Press, 2008.