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tale.s de I'école a créer, spécialement ou on se propose de l'éta-


f blir, les détails de l'amPnagement et tout ce qui a trait a
l' organisation. L' école industrielle ne peut etre légalement reconn'ue
comme établissement de détention des enfants avant que les
REVUE PÉNITENTIAIRE plaus de la construction et le reglement de l'école n'aieut été
approuvés par le s0crétaire d'État.
Le reglcment doit faire connaitre:
a Le nom et la situation de l'école.
b La constitution et lt~s pouvoirs des gouverneurs ainsi que
. Solii~AIRE •. _; I • Une. le~tr~ a e .M. ~eltrani-Scaliil . ..:_ 2• Reglement pour l'éta-
bhssemeut et l~ d!SCiplrne des ecoles industrielles de jeunes détenus, les príncipes d' organisation et de direclion.
reconnues par l'Etat, en Angleterre.- 3• Les nouveaux appareils de bains
daos les prisons fran~aises.- 4• L'Association pénitentidire scandinave. -
5• Informations di verses. l e Les conditions d'admission en ce qui touche l'age, le sexe
ct la santé.
d Le nombre de plaees dont on dispose pom· les gar(.{ons et
1 pour les filies. Le reglement devra aussi comprendre et prévoir
1 ce qui suit:
1 to Logement et vétement. -Les enfants détenus devront avoir
Une lettre de M. Beltrani-Scalia. des lits séparés et etre fournis d'une quantité suffisante de
1 vetements et autres objets, le tout sans luxe. .
Nous recevons, avec 1e·O"-rasclcu1e de la Rivista Car·cerarie de
Rome, une lettre que M. Beltrani-Scalia nous fait l'honneur de
l 2° Nourriture. -_Les enfants auront une nourri!ure simple
et saine, conforme a un ordinaire qui sera approuvé par l'ins-
~o~s ~dresser. en ré?onse a l'article sur la commission péniten- pecteur; au cune modification essentielle ne pourra etre apportée
sans autorisatíon. Une copie des menus sera affichée dans le
tJaire mLernat10nale mséré dans notre dernier Bulletin.
Ce documcnt nous p3rvient trop tard pour pouvoir trouver
place da~s ce_ numéro et nous sommcs obligés, a notre grand
reg:et, den a~ou~ner la traduction au mois de novembre pro-
't réfectoire ;~ ces prescriptions seront de rigueur, et il devra etre
ten u note de toutes modifications.
3° Instruction. - L'instruction comprendra la lecture, l'écri-
cham, la pubhcatwn du Bulletin étant interrompue pcndant les
vacan ces.

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ture, l'arithmétiqueet, autant que possiblc, les élémenls d'his-
toire, de géographie et de musique vocale. Trois heures par
jour seront consacrées a ces exercices. Les gar(.{ons devront
etre occupés aux travauK de ferme et de jurdinage et aux
autres métiers qu'on pourra établir. Les . filies apprendront a
coudre, a blanchir le linge, elles seront en outre employées aux
Re~ leme~t P?ur . l' établissernent et la discipline des f soins du ménage. Il sera consacré a ce genre d'occupations des
tilles et gar(.{ons 4 heures au moins par jour et 6 au plus. Sur
eco les zndustrzelles de jeunes détenus reconnues t les vaisseaux-écoles, les gar(.{ons seront initiés aux regles de la
par l'Éta.t, en Angleterre. ' navigation et ferout des exercices en rapport.
4o Exercices religieux. - Au début et a la fin de chaque
(Loi du 10 aout 1866, 29 et 30 Vict. ch. 118.) jour, les enfants détenus adresseront des prieres a Dieu, lecture
~es fon~ateurs d'u~e école industrielle pour la détention des sera faite de passages de l'écritllTe sainte. Il y aura chaque jour
enfa~ts dmvent tout d abord faire connaitre, au secrBtaire d'État . 1 une instruciion rdigieuse tirée des écritures et comprenant les
du departement de l'intérieur, les bases générales et fondamen- doctrines eL préceptes du christianisme. Le dimanche ]es enfants
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devront autant que possible etre conduits au serviee d'une eha- serv.Uion.) Cette peine ne devra jamais se prolonger au-dela
pelle ou d'uh temple voisin, a moins que les parents n'aient t de trois jours. Les fautes donnant lieu a une peine plus grave
fait · connaiLre que le eult~ suivi dans ce temple ou eette eha- seront jugées par les magistrats du dist:rict dans Iequel rétablis-
pelle n'est pas conforme aux eroyanees partieulieres de la sement est situé. Les enfants, gar~ons o u filies, ne peuventjamais
famille. Si un enfant appartient a une communion spéeiale, etre enfermés daos une chambre o u eellule obscure. Pendant la
un ministre de sa religion sera admis a le visiter aux jours et durée de l'emprisonnement, il sera donné chaquejour au détenu
heures fixés par le seerétaire d'État; l'enfant n'est pas tenu une livre de pain avec gruau ou lait et de l'eau a discrétion.
d'apprendre un autre eatéehisme que eelui de sa religion. d.- Les punitions corporelles sont autorisées. (Observa/ion.)
5° Tableau de l'emploi du temps. - JI sera dressé et affiché En cas d'infraction sérieuse, les gar~ons pourront etre fouettés
dans la salle d'école un tableau indiquant les heures du lever, du avec une canne de bouleau. Il ne sera jamais infligé plus de
coucher, du repas, du travail, des récréations, etc. Il sera tenu douze coups.Pour les infractions moins graves, il sera fait usage
note de tout changement intervenu. 1 d'une férule, mais il ne devrajamais etre donné plus de six. coups
6° Discipline. - Le (( surintendant >> est autorisé a punir les daos la main. Les punitions corporelle~ seront administrées par
enfants, gar~ons ou filies, en cas de' mauvaise conduite ou de 1 le << superintendant >> ou en sa présence. Aucun officier infé-
manquement a la regle. Toutes les fautes et punitions seront rieur autre que le maitre des études n'aura le droit de condam-
portées sur un registre qui sera mis sous les yeux de la commis- 1 ner a des punitions corporelles. Les punitions corporelles ne
sion des admini.otrateurs lors de ses réunions;l' inspecteur auraaussi 1
seront applicables qu'aux. garQons.
la fac1,1lté d' en prendre connaissance lorsqu'ille jugera convenable. Aucun autre mode de correction ne sera employé.
La disciplin.esera maintenue dans l'école, non seulement, par des 1 8° Récréation. - Les enfants auront chaque jour deux heures
punitions, mais au..."Si a l'aide d'un systeme bien entendu de de récréation et d'exereice en dehors de l'école.
récompenses et d' encouragements. Ce systeme de réeompenses et go Relations avec les parents.- Les parents et les proches
r!e punitions sera l'objet d'un reglement supplémentaire spécial seront autorisés a correspondre avec les enfants détenus; il leur
qui sera arreté par les administrateurs et approuvé par le secré- sera permis de venir les visiter une fois tous l~s deu~ ou trois
taire d'État.Les regles en vigueur seront portées ala connaissanoo 1 mois. Ce privilege sera retiré aux parents qm aurawnt une
des enfants détenus et, dans ce but, affichées soit dans la salle mauvaise conduite ou qui feraient opposition aux regles de la
d'études, soit ailleurs. t maison. En cas de maladie grave ou de départ de l'école par
7o Punitions.- Les punitions sont les suivantes: suite de permission ou de mise en liberté, il en sera donné
(Observation.) Les suppléments au reglement établiront d'une
maniere précise quels sont les faits qui constituent une infrac-
t avis aux. parents.
10o Fournitures el dépenses a l'occasion de la mise en liberté.
tion a la loi et quelles sont les peines qui en sont la consé- 1 - Tout enfant détenu qui sera mis en liberté devra etre pourvn,
quenee. . aux frais de l'école, de vetements suffisants et placé chez un
. a. - Suppression des récompenses et privileges acquis anté- t maitre, autant que cela sera possible. Si l'enfant est envoyé a
neurement. des parents ou a des amis, les frais de retour seront encore a
b. ~ Réduction de la nourriture en qualité et quantité. (Ob- 1 la charge de l'administration de l'école.
servatwns.) Pour une fauteordinaire, le gar~on ou la filie cou- 11 o Service médical. - Un médecin devra visiter périodique-
~able sera privé ~'un repas ou d'un plat qui paraitrait devoir ment les enfants. II fera mention de ses visites sur un registre
etre agréable, ma1s on donnera toujours 8 onces de pain avec a ce destiné, il y indiquera les cas sérieux de m~ladie, leur
eau et gruau lorsqu'il y aura privation d'un repas entier. durée et le traitement suivi. 11 sera fourni,chaque tnmestre, un
Aucun enfant ne sera privé de deux repas de suite. rapport sur l'état sanitair~ de l'établissement.
12° Avis et enquetes. - Au cas de mort subite ou violente
c. - Internement daos une chambre ou cellule claire. (Ob;_

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d'un enfant détenu, le coroner du district en sera de suite infor- Regles supplémentaires édictées par les administrateurs.
mé ; un rapport sera en outre adres sé a l'inspecteur. t Ces regles supplémentaires fixeront :
1.3° Visiteurs.- L'école pourra etre visitBe par des personnes 1 Les heures du travail manuel, des classes, des repas, etc.
étrange~es suivant les regles tracées a ce sujet par les adminis- Le mode
. de correspondance
. avec les parents et les proch es.
trateurs.
1 Les recompenses, les penalités et les déchéances.
u,o Journal. - Le « superintendant » tiendra un journal de 1 Les obligations et devoirs spéciaux.
tout ce qui se passera dans l'école. Il sera fait mention des
Memorandum. ·
entrées, des permissions, des mises en liberté et de tous les évé-
nements de quelque importance. Le journal sera mis a la dis- 1 C~n~ormément a l'acte sur les écoles industrielles (art. 29)~ les
position des administrateurs et de l'inspecteur. adm¡mstrateurs
. . . sont. autorisés a faire les reglements - qm leur
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if)o Regist1·es, rapports,etc.- Le a. superinf.endant >> oule secré- parrutral~Utnecessall'eS; maisces reglements, pouretre exécutoires.
taire tiendront un registre des admissions faisant connaitreles par- devront ~t~e approuv~s ?ar le se~rétaire d'État. Ces regles sup·-
ticularités de famille, les antécédents de chacun úes enfants détenus. 1 plémenlanes seront aJouteesaux regles générales et soumises a ec
Il sera aussi régulierement transmis a l'inspecteur des rapports elles au secrétaire d'État. v
sur les admissions et mises en liberté; chaque trimestre on devra 1
lui adresser un rapport faisant connaitre le nombre des Note 1.
éH~ves et les frais de détention; dans le courant de janvier il y a 1 n:apres 1~. loi e~ vigueur, la subvention du Trésor pour l'en-
lieu également de dresser un état dument approuvé par l'adminis- tretien et l educat10n des enfants des écoles industrielles s'éle
tration des recettes et des dépenses de l'école pour l'année écoulée. 1 a· ñ seh eIrmgs par t'ete et par semaine, pour les écoles autorisées
' ve
16° lnspecteur. - Il doit etre immédiatement donné avis a avant le 1•r mars 1872. - Pour les écoles autorisées·ultérieure-
l'inspecteur des évasions, des placements au dehors, des permis- 1 n~e~t a cette d~te, l'allocat.ion ~e l'État sera de 3 schellings 6 de-
sions accordées, des c¡:¡s de mort et des envois en prison pour
crime ou. délit. L'inspecteur examinera les éleves a de certains
intervalles, suivra leurs progres au point de vue de l'instruc-
l meis par _semam~, ~vec reductwn a 3 schellings lorsque l'enfant
o

aura sub1 la mor he de sa détention el atteint l'age de 15 ans.


Pour.les ~nf~nts ?e 6 a 10ans, l'indemnité estde 3schellingspar·
tion et des travaux industriels. 11 aura le droit de se faire pré-
senter tous les registres de l'école et d'interroger les maitres t sem~me, 1l ~ e.st nen acco~dé pour les enfants au dessous decetage.
Ces mdemmtes sont géneralement augmentées par le Comité, le
employés a l'instruction des enfants. Il lui sera donné avis de
la nomination, de la mort, dela démission, ou de la révocation
du « superintendant » et du maitre des études.
l bo~rg ou_les bureaux scolaires qui ont envoyé les enfants. Pour
avorr dr~ü ala .subve~tion du Trésor, l'école doit etre organisée
1 conf~rmement a la lor et pourvue de ce qui est néc~ssaire a son
· i 7° Regles générales. - Les officiers et maitres de l' école veil- fonctwnnement.
leront au maintien de l'ordre et de la discipline, et suivront Les .~dminist~ateurs des écoles reQoivent encore une indemnité
exactement les regles tracées pour l'éducation des enfants déte- 1 lorsqu Ils emplorent des maitres pourvus du certificat d'aptitude.
nus. Les éleves obéiront aux officiers et maitres et se conforme-
ront aux regles en vigueur. TouLe négligence ·volontaire et tout ! Note 2.
refus de la part des enfants détenus d'obéir ou de se conformer
a la regle seront considérés comme une infraction aux articles _Les conditions requises pour l'établissement d'une école indus-
trlelle sont les suivantes : ·
32, 33 et 34 de la loi de 1.865 sur les écoles industrielles.
, L'éc?le devra avoir a sa disposition un terrain suffisant pour
81 mars 1881.
'Approuvé: l exerc1~~ et, la récréation des enfants et etre située et organisée
M. V. HARCOURT o
de mamere a assurer la salubrité et une bonne aération. ·Les
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dortoirs doivent avoir 24 pieds carrés et 2.f6' .pieds cabes .par


enfant ; les classes destinées a la rési~ence de JO~r ne devrment
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pas mesurer moins de 10 pieds carres et 100 p~eds cubes par
enfant. - b d 1 Les nouveaux appareils de bains dans les prisons
Les garc;ons et les filies seront séparés e~ le nom re es
enfants de chaque instituteur ne devra pas depasser 1,5?, sauf
1 franr;aises.
sur les vaisseaux-écoles, a moins de circonstances spee1ales et
A la suite de l'article de M. Paulian sur ce sufet publié,
avec l'autorisation du secrétaire d'État. . . 'É dans notre numéro d'avril dernier (p. 383} le Secrétaire général
• Les plans de construction seront soum1s au secréta1re d tat 1
de la Société générale des prisons a re9u de M. Delabost, mé-
et approuvés par lui; ces plans devront indi~uer la hauteu~,
decin en chef des prisons de Rouen, la lettre suivante que nous
l'étendue des pieces, la distribution, l~s ~ervitudes, .et ~our~ur 1 nous empressons d'insérer.
tous les détails nécessaires sur la ventilatwn et la d1stnbutwn
1
des eaux. MoNSIEUR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL,
Note 3.
1 Je vous remercie d'avoir bien voulu m'envoyer le numéro du
Les rapports et les comptes ~e~andés sont Bulletin de la Société générale des prisons contenant un article
Un rapport sur chaque admisswn. . . 1 de M. Paulian sur les nouveaux appareils de bains dans les pri-
Un rapport mensuel sur les admissions, les ~dmissw~s a nou- sons franc;aises. J'ai lu ce travail avec un vif intéret; et ma
veau, les permissions, les cas de mort, les m1ses en liberté, les 1 satisfaction eut été complete si, apres cette phrase: « On ne peut
évasions, etc. · t que féliciter l'administration pénitentiaire d'avoir réalisé, dans
Un état trimestriel du nombre des enfants pendant 1e tr1mes re 1 nos prisons, un progres aussi considérable », j'avais trouvé un
écoulé.
Un état trimestriel des sommes dues pour l'entretien des
enfants détenus.
l simple mot pour indiquer l'origine de la méthode, et le nom de
son inventeur. Jeme hated'ajouter que, dans mon opinion, cette
omission n'est nullement imputable a l'auteur de l'article. On
Note 4. aurait pu, on aurait du, ce me semble, lui fournir, a ce sujet,
t
Lorsqu'un des administrateurs. voudra résigner s~s .fonc~i?ns, quelques renseignements complémentaires.
·1 dev ra en donner avis six mois a !'avance ,au secreta1re d Etat. Déja, dans une brochure de M. de Harambure sur le régime
1 t pénitentiaire a l'Exposition universelle de 1878, on a pu Jire
Note 5.
Conformément a l'article 11 de la loi sur le.s ~coles indu~­
l (p. 30), le passage suivant ou se retrouve le meme oubli, la
meme attribution erronée, que dans l'article de M. Paulian:
trielles aucune modification importante ne dmt etre apportee « Comme celle de Gaillon, la maison centrale de Poissy compte
1 a l'exposition pénitentiaire d'heureux spécimens de travaux,
aux b;timents des écoles industrielles reconnues, sans l'appro-
bation du sécrétaire d'État. spontanément entrepris par le ministere de l'intérieur, dans la
voie des idées modernes. On peut remarquer un systeme de bains
Note 6.
cellulaires (1), dont l'applicafion a oouté a son auteur, M. l'ar-
Toutes les communications seront adressées au bureau des chitecte Borne, de longues études, suivies de mécomptes dont
inspecteurs, 3, Delahaye Street, London S. W. sa persistance a finalement triomphé. ''
N. B. _ II n'y a pas lieu d'affranchir a la poste les lettres, Les omissions que je vous signale, sont faciles a comprendre;
rapports, etc. (1) C'est de bains-douch6s qu'il s'agit.
(Traduit pm· M. ÉnouAnD PnousT.)
-71.2-
aussi suis-je convaincu que les auteurs de ces deux publications
me sauront gré de rétablir a leurs yeux la vérité sur ce sujet.
La tache est aisée: il suffit de citer quelques passagefl d'une
'1
1
- 7t3-
par les memes conduits de vapeur, qui traverseraient I'apparte-
ment des douches ; d'autres leur succMeraient rapidement. De
correspondance remontant a 1.87'2 et 1.873. te~le sorte, que, dans .un court es pace de temps et avec une faible
Le 7 novembre 1.872, je recevais communication d'une circu- 1 depense d eau,on arr1verait ainsi, dans chaque séance, a obtenir,
laire du ministre de l'Intérieur, relative. aux soins de propreté et
1 chez un~ esco~ade n?mbreuse de détenus, cette propreté du
a l'hygi~me des détenus. Voici quelques passages du rapport corps qm constitue 1 un des plus grands desiderata des pri-
que j'envoyai le 30 du meme mois. sons ... >J
« ••• Les bains. de propreté sont d'une utililé trop évidente ., Ma_ proposition étant demeurée sans réponse, en février 1.873,
pour qu'jl y ait lieu d'insister sur ce point; seulement, avecune J a~la1 de~~nder une audience a M. Lizot alors préfet de la
population aussi considérable que celle de la maison d'arret et Seme-lnferteure afin de l'intéresser a ce projet. M. Liwt,
de correction de Rouen, il devient difficile, sinon impossible, 1 avec une grande bienveillance, m'engagea a lui adresser un
d'y faire participer tous les détenus aussi fréquemment que cela nouveau rapport qu'il transmettrait a u ministre· ce que je fis
serait nécessaire. Mais je crois que l'on peut ob·lier a cet incon- le 18 février 1873. · '
vénient par la mesure suivante que je soumets a votre exa- Dans ce travail, j'insistai tout particulierement sur la facilité
men ... )) 1 exceptio~nelle que .l'application de la méthode proposée ren-
Apres avoir indiqué un projet d'installation de douches contrermt a la ma1son d'arret et de correction de Rouen · et
apres avoir donné les détails nécessaires, j'ajoutai: << Si cett~ idé~
froides, envisagées au point de vue thérapeutique, dont je m'é-
tais occupé déja avec le directeur, M. Vallet, j'ajoutai: << ••• Cette j est. susceptible, ainsi que j'en suis fermement convaincu, de pro-
meme installation, ét c'est la précisément la mesure queje pro- dmre de bons résultats, pourquoi n'en ferait-on pas l'essai dans
pose aujourd'hui pour obvier a l'insuffisance des bains, pour- notr~ ~ais~n d'ar:et et de correction ou cette expérimentation
rait etre employée comme moyen d'hygiene. Un bassin, dont sermt SI faCile et s1 peu dispendieuse '? Dans le cas ou l' épreuve
on déterminerait, par le calcul, les dimensions, serait établi a ne donnerait pas les résultats que j'en attends, du moins aurait-
la hauteur qui serait jugée convenable dans la tour ou se trouvent elle été sans inconvénients et·sans frais notables. Si au contraire,
les réservoirs; il contiendrait de l'eau élevée par la vapeur a la elle était satisfaisante, elle ouvrirait une voie nouvelle et réali-
température ordinaire des bains tempérés, 2i'i0 a 30° c. (L'expé- 1 serait un progres sérieux dans l'hygiene des prisons; l'exemple
rience m'a démontré depuis que cette température est
insuffisante). Cette eau chaude amenée dans l'appartement des
douches, serait projetée sous forme de pluie. 11 suffirait d'un
peu de savon mou et d'une tres faible quantité d'eau pour net-
toyer le corps et remplacer le bain - Une comparaison emprun-
¡ en pourrait etre suivi ailleurs. C'est cette raison qui m'a déter-
miné, monsieur le Préfet, a vous adresser ce rapport; je serais
heureux que vous voulussiez bien le prendre en considération. Si
vous_jugiez a pro pos de faire dresser par un architecte un projet
relatif a.. cette proposition, je me tiendrais a sa disposition
tée aux usages les plus familiers me permettra de dégager plus 1 pour lm donner tous les renseignements que l'étude spéciale
netlement ma pensée et de démontrer ce que j'avance. Pour a laquelle je me suis livré, me permettrait de lui fournir. ))
laver les mains dans une cuvette il est nécessaire d'employer une
assez grande quantité d'eauctandis qu'on arrive au meme résul- Le 2 avril suivant, M. le Préfet adressait au directeur des pri-
tat au moyen d'une proportion infiniment plus faible d'eau sons de Rouen la lettre suivante:
tombant du robinet d'une fontaine. - Quatre ou cinq détenus Monsieur le Diredeur.
pourraient, dans cette piece qui est assez spacieuse, subir simul-
tanément la meme opération : ils se deshabilleraient, se seche- « J'ai transmis, le 22 mars dernier, a M. le Ministre de l'In-
raient et s'habilleraient dans une piece voisine, chauffée en hiver téri.eur, avec votre rapport, le projet d'instállation, dans la
ma1son d'arret de Rouen, d'un service hydrothérapique dont
J
l
- it4- - 7!0-
I'initiative est due a l\1. le Dr Delabost, médecin en chef des pri- plété par une porte ou un rideau, avec la présence constante
sons de Rouen. ~·~~ ~ardien, supprime toute espece d'inconvénient, toute pos-
Ce projet, tant a cause des avantages qu'il serait appelé apro- ) sibihte de rapport entre les détenus. Telle me parait done etre
curer que des conditious dans lesquelles il pourrait etre exécuté, la solution demandée. >J
parait digne de fixer l'attention de radmiuistration. Il offrirait J Conformément a la demande de M. le Ministre indiquée dans
toutefois un grave inconvénient résultant de la réunion de la dépeche de M. le Préfet en date du 2 avril, M. Desmarest,
plusieurs individus dans un meme local pour y recevoir les architecte du département, se mit en rapport avec M. Borne,
douches. ainsi qu'avec moi, et, le 26 mai suivant, M. le Directeur
M. le Ministre fait étudier en ce moment, pour le service m'adressait la lettre suivante:
des bains dans les maisons centrales, un systeme de stalles ou « Monsieur le Médecin en Chef,
les détenus, séparés les uns des autres, pourraient etre surveillés >J J'ai l'honneur de vous adresser en communication le nou-
par un seul gardien. M. le Ministre demande que l'architecte veau devis présenté par M. Desmarest pour l'installation d'un
du département se mette en rapport a ce sujet avec M. Borne, service hydrothérapique a la maison de correction de Rouen.
architecte-contróleur attaché a la direction de l'administration Conformément aux instructions de M. le Préfet, j~ vous prie
pénitentiaire, demeurant boulevard Saint-Michel, 64, a París, et \ de me transmettrc aussitót que possible votre avis écrit sur ce
dresse un nouveau projet avec plans et devis et autres indica- projet ainsi établi.
tions nécessaires.
Par lettre de ce jour, j'écris a ce sujet a M. Desmarest; veuillez
donner communicatiou de ces explications a M. le docteur
Delabost. >J
!
)
JJ Veuillez, etc.

Je répondis le 29 mai :
« Le devis dressé par M. Desmarest que vous m'avez fait l'hon-
Le 6 avril, daos un nouveau rapport, je rendís compte de neur de me soumettre, m'était connu, M.l'architecte du dépar-

l
. l'expérieuce suívante taite a la prison, en présence du directeur tement ayant eu l'obligeance de me le communiquer. Il me
et de M. Girardot, architecte-inspecteur du département : parait répondre entierement au but que je m'étais proposé en
<< Un détenu tres sale fut soumis a une douche d'eau chaude demandant la création de ce service hydrothérapique et je suis
pratiquée au moyen d'un arrosoir que tenait une personne
placée au haut d'une échelle double. Pendant cette aspersion
le prisonnier se frictionnait avec du savon mou. Seize litres
l persuadé que la réalisation de ce projet devra offrir de sérieux
avantages. J>
Ce devis présenté par M. Desmarest fut trouvé trop élevé par
d'eau et 3 ou 4 minutes suffirent pour obtenir un état de pro- le ministere ; il ne se montait cependant qu'a la somme
preté tres satisfaisant. Or, il ne faudrait pas plus de temps de 3,000 francs. L'installation projetée semblait sur le point
pour laver o personnes que pour une seule. ))
1 d'etre abandonnée lorsque, a la suite d'une nouvelle instance de
J'ajouterai ensuite :
<< Arrivant a l'objection qui m'est faite, je puis facilement

démontrer que la disposition des lieux permet de concilier tres


l ma part, M. le Préfet voulut bien en ordonner l'exécution a la
maison d'arret et de correction de Rouen, en prenant la dépense
sur les fonds d' entretien. Cette dépense, qui ne dépassa pas
aisément cette maniere d' opérer avec les exigences dont se pré- i,200 francs, ne pouvait permettre de faire une installation
occupe M. le Ministre. Chaque détenu peut, en effet, etre séparé grandiosa; si modeste qu' elle fllt pourtant, elle réussit a
de son voisin par une cloison en planches élevée a hauteur frapper l'attention des ·personnes qui s'intéressent aux questions
d'homme, de maniere a n'etre vu que du doucheur. 11 arrive- d'hygü~ne.
rait dans cette salle couvert du peignoir qui lui servira ensuite M. Jaillant, alors directeur général des prisons, et l\1. le Pré-
a se retirer et a se sécher. Dans la piece voisine, qui servirait fet vinrent la visiter; et c'est ala suitc de cette visitE' qu'une
pour s'habiller et se déshabille1·, le meme cloisonnement, com- installation commencéea la maison centrale de Poissy fut aban-
J
-716-
donnée pour un systeme analogue a celui de Rouen. M. Mariez,
directeur de cet établissement, vint, a cette occasion, prendre
connaissance de notre établissement hydrothérapique.
Une des premieres personnes qui le visiterent, fut M. le Dr
l
1
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Mais l'idée ne l'était pas; M. le général Teissier, du geme,
M. ls sous-intendant militaire Bonnaventure, ainsi que d'autres
personnes, s'y intéressaient, et, le 25 juillet 1876, je recevais la
note suivante:
Foville, maintenant inspecteur général des services administratifs
1 <t Le capitaine Renard s'empresse d'informer M. le Dr ~lerrv
du ministere de l'intérieur, qui, a cette époque, élait fréquem- 1 Delabost que, conformément a !'avis du Comité des fortification~
ment, comme médeciu spécialiste, appelé a la prison pour des (adressé aujourd'hui a M. le V Colonel Mengin) ordre a été don-
expertises médico-légales. Avec l'intelligence élevée et le sens né de présenter un projet avec état estimatif a l'appui au sujet
éminemment pratique qui le caractérisent, mon savant confrere 1 de l'installation en tous détails des appareils d'ablution par lui
comprit l'avenir de la méthode et les services qu'elle était inventés ... >>
appelée a rendre en se généralisant; et c'est a son instigation 1 La meme année (1876) l'administration centrale des prisons
. que je publiai ·dans les Annales d'hygiene et de médecine légale demanda a M. le Directeur des Prisons de la Seine-Inférieure
(2° série XLIII, 1875) un article intitulé: « Note sur un systeme 1 un plan tres étudié de notre établissement balnéaire, avec un cer-
d' ablutions pratiqué a la prison de Rouen et applicable a tous les tain nombre d' exemplaires de ma « note >> des anuales d'hygiene
grands établissements, pénitentiaires et autres. >> Dans ce travail
apres avoir décrit le systeme, j'ajoutai: « L' application en est
l afin d'en faire l'objet d'un envoi a l'exposition internationale
d'hygiene de Bruxelles. Malheureusement l'envoi fut fait un peu
possible partout. Peut-etre ne rencontrerait-on pas toujours des
conditions aussi favorables qu'a Rouen ... mais a dMaut de ces
facilités exceptionnelles d'installation, il nous est aisé de démon-
trer qu'un systeme analogue peut etre appliqué dans tous les
l
1
tardivement et les délais d'admission étaient expirés.
Depuis cette époque diverses installations ont été faites dans
les prisons sur le systeme de la nótre; mais le silence s' est
fait, comme vous l'avez vu, Monsieur, sur !'origine de la mé-
établissements avec quelques modifications d'importance tout thode.
a fait secondaire ... Ne pourrait-on pas les appliquer aussi dans
les caserne8 ? Si, comme me le faisait judicieusement observer
un jour M. le préfet de la Seine-Inférieure, on se préoccupe du
l Toutefois, M. le Dr Arnould, professeur a la Faculté de mé-
decine de Lille, qui a consacré un paragraphe de son remarquable
'- ouvrage (Nouveaux éléments d'hygiene.- Paris. J. B. Bailliere et
sort des prisonniers, ne doit-on pas aussi chercher tout particu-
lierement a améliorer celui de nos soldats, dignes a tant de titres l fils, 1881) a cette méthode désignée par lui d'une maniere tres
heureuse sous le nom de « bain-douche de propreté >> n'a pas
des soins et de la sollicitude du gouvernement. L'innovation que
je propose ne serait-elle pas pour eux d'une incontestable
j commis cette injustice.- « Tant que le but du bain, dit-il, est
essentiellement la netteté du tégument, comme c'est le cas
u ti! ité ? etc. >> J chez les soldats et les ouvriers sains, il est clair qu'on n'a pas
, Je fis faire de ce.t article un tirage spécial et en adressai un besoin d'un hectolitre d'eau et d'une heure d'immersion dans
exemplaire a tous les Directeurs des maisons centrales et a ·¡ une baignoire encombrante, logée dans une cabine indiyiduelle.
diverses autres personnes. Les médecins de l'armée, depuis longtemps s'évertuent a dimi-
L'appel que j'avais adressé en faveur de l'armée ne demeura nucr le temps et la quantité d'eau habituellement exigés pour
pas sans réponse. M. Nétien, maire de Rouen, et le général un bain. Ainsi, Grellois ... Riolacci... le Dr Duna!... - Il fallait
Merle vinrent a la prison, et, a la suite de cette visite, birmtót trouver le moyl!n de donner le bain-douche chaud et en tout
suivie de celle du colonel Meyere, du commandant Mengin, et du temps.
capitaine· Lhuillier, du génie, toutes les dispositionsavaient été >> L'honneur d'avoir réalisé le premier cette salutaire pratique

prises pour l'installation.du systeme dans la caserneSaint-Vivier, revient au Dr Merry-Ddabost, qui, des 1873, l'appliquait aux
lorsque la démission de l\1. Nétien vint entra ver le projet qui fut détenus de la prison de Rouen et en proposait la généralisation
abandonné par son successeur. a tous les établissements pénitentiaires ))
-718- 1 -719-
ll est de toute justice d'ajouter que je trouvai en M. Vallet,
directeur des prisons de Rouen, un collaborateur aussi intelli-
. f 7° Comment iaut-il pourvoir au développement intellectuel
des employés subalternes d'une prison ?
gent qu'artif et plein de zele, qui me fut fort utile pour cette ins- 8° Les commissions de surveillance peuvent-elles etre consi-
tallation. Maisjepuis affirmerquejen'ai rienempruntéa M. Borne. dérées comme utiles et, par conséquent, conime désirables a
Si vous pensez, Monsieur, que le vieil adage Suum cuique cóté de l'administration des prisons?
ne doit pas rester, dans cette circonstance, a l'état de lettre 9° De la répartition des détenus et de la regle du silence dans
morte, je vous serai bien reconnaissant de publier cette lettre les prisons communes.
dans le Bulletin de vo tre Société.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments
respectueux et dévoués, V
24 mai 188~.
DELABOST,
Chirurgien en chef de l'Hótel-Dieu In(ormations diverses.
et des prisons de Rouen,
professeur a l'école de médecine. - l\L Herbette, préfet de la Loire-Inférieure a été nommé
directeur de l' Administration pénitentiaire en remplacement de
M. Michon décédé.
IV
- Nou~ recevons une triste nouvelle, celle de la mort du vé-
L' Association pénitentiaire scandinave. nérable comte Sollohub. Nous nous ferons un devoir de rappe-
ler, dans une prochaine notice, les travaux de cet homme de
L' Association pénitentiaire scandinave se réunit cette année a bien qui fut un des maitres les plus renommés de la science
Christiania. Voici d'apres la Nordisk Tidsscrift for Fmngsels- pénitentiaire, et l'un des premiers collaborateurs de notre Société.
vcesen, le programme des questjons mises a l'ordre du jour.
- M. Th. Roussel a terminé son rapport sur la protection
1o Quelle est, pour les sociétés de patronage, l' organisation,
des enfants insoumis, abandonnés et maltraités. Ce rapport sera
la meilleure et la plus pratique?
certainement déposé sur la tribune du Sénat avant la clóture
2° L'enseignement scolaire donné dans les prisons doit-il avoir
de la session.
pour sujets principaux la religion et la morale et favoriser ainsi
le développement intellectuel des condamnés? Comment doit-il - La Société pour la protection de l'enfance coupable et
etre organisé pour atteindre ce résultat ? abandonnée a tenu son assembléegénérale le dimanche 2 juillet
3° Les prescriptions des lois des pays scandinaves coucernant dans le grand amphithéatre de la Sorbonne. Au cours de la
les enfants abandonnés et les jeunes détenus permettent-elles de séance, 1\-1. Nadault de Buffon a apporté au Président de la Société,
soumettre ces enfants a un traitement préventif d'une durée M. G. Bonjean, le diplóme et la médaille d'hospitalier sauveteur
suffisante? breton. 11 a pris fréquemment la parole, aux applaudissements
4° Les lois pénales doivent-elles permettre la réhabilitation des desassistants. Nous rendronscompte de cette intéressante rénnion.
condamnés? - A la suite d'une enquete ouverte par ses soins, la Société
5° Les aumóniers et les gardiens doivent-ils associer leurs Howard a publié un Rapport sur le vagabonda~e et la mendicité
efforts? Quelle doit etre, a cet égard, la regle de conduite des dans lequel sont indiquées, ave e beaucoup d'exactitude, les causes
aumóniers? du développement que ce double fléau social a pris en Angle-
6° Serait-il possible d' établir des boxes dans les prisons com- terre pendant ces dernieres années. Nous étudierons prochaine-
munes ou il n'est pas possible de faire des cellules de nuit? ment dans le Bulletin, cet important document.
1
-720- 1 -721-
depuis quatre ans, a Madrid, .sous ce titre : la Refonna peniten-
- !1. H. !larcy, ancien magistrat, avocat. a Ni ce, et membre de
f ciaria.
la Société générale des ·prisons, a publié la traduction du Code La rédaction est inspirée par les vrais príncipes de cetteréforme.
de procédure pénale du royaume d'ltalie édicté en 1866 pour Au frontispice, on remarque une allégorie exprimant l'alliance
toutes les provinées du royaume et modifié par la loi des 28- de la miséricorde et de la justice, notion la plus élevée de
30 juin 1876. Le texte de ce Code est accompagné d'un savant l' reuvre pénale. ·
commentaire dont le but principal est de comparer ses prescrip- D' excellents articles traitent les questions agitées dans le monde
tions avec celles des lois de procédure criminelle en vigueur en entier ; une chronique tres variée résume les faits importants
France, en Allemagne, en Espagne, en Portugal, en Angleterre, accomplis a l'étranger, et les informations les plus completes
et dans plusieurs autres États européens. Cette étude de législation sont fournies en ce qui concerne l'Espagne.
comparée dénote, chez son auteur, une érudition profonde en Le journal fait connaitre le:> décisions notables du Tribunal
meme temps qu'une intelligence parfaite des réformes réclamées supreme de Madrid et des audiences provinciales ; une place est
par la science moderne. ll constate que nos lois pénales ne réservée au compte rendu des débats judiciaires chez les autres
font plus l'admiration de l'Europe - si Lant est qu'elles l'aient
nations.
jamais faite, avec l'esprit de routine qui les a dictées et les Les travaux de l' Académie de jurisprudence de la péninsule
vestiges d·ancienne barbarie qu'elles renferment encore. - ll -y sont exposés, de meme que ceux. de notre Sociét.é générale
approuve hautement ceux qui veulent y introduire les modifica-
des prisons.
tions nécessaires, mais il se met en garde contre le zele indis- La Reforma penitencia~·ia présente done un ensemble tres
cret des hommes qui songent moins a les réformer qu'a les bou- satisfaisant : elle mérite d'etre signalée a l'attention de tous ceux
leverser et a les détruire. « La route a suivre, dit-il, se trouve qui s'adonnent aux memes études.
entre la résistance opiniatre au progres et le progres excessif. » Le programme, reproduit par lejournal, résume heureusement
. - A la suite d'un voyage en France, J.\rl. Semmy Rubenson, la mission que ses fondateurs se sont proposée ; ce programme
intendant de la police a Stockholm, a voulu donner a ses com-
' s'applique aux sujets suivants : réformes relatives a l'instruc-
patriotes le résumé des études approfondies qu'il a faites daos tion criminelle, Jois pénales, grace, inamovibité et indépendance
notre pays. Dans un beau et fort volume qui fait honneur a la de la magistrature ; - modifications introduites dans les prisons
typographie suédoise, il traite successivement de la police admi- et création de nouveaux établissements pénitentiaires ;-amélio-
nistrative de la France; de la police judiciaire ; des différentes ration de l'organisation adrninistrative, garanties morales du
es peces de peines; de l'instruction criminelle ; des tribunaux de personnel de surveillance ;-efforts a accomplir pour amender la
répression; du régime des prisons; de l'organisation de la pré- population pénale et prévenir les récidives ; travail obligatoire
fecture de police ; de la police municipale et des services spé- et rétribué; éducation morale et religieuse;- étude de tout ce
ciaux. qui peut etre tenté en vue du·bien-etre compatible avec les
Cet ouvrage est d'ailleurs purement descriptif et tres exact exigences de la répression.
dans ses détails qui out été fournis a l'auteur par l'administra- Les exemplaires de la Reforma pénitenciaria, qui sont passés
tration meme. Toutefois nous aurions été heureux de trouver, a sous nos yeux, nous ont donné la meilleure idée de l'ex.écution
cótédecesdescriptions, des critiques et desjugements qui auraient de ce programme. J. L.
eu, pour noús, une grande autorité et une grande utilité, venant
d'un écrivain é,tranger aussi indépendant et aussi compétent. - 1\1. Camescasse, préfet de police, a fourni d'intéressants
Peut-etre l'auteur a-t-il trop pris a la lettre le Scribitur adnar- renseignements a la commission de la Chambre des députés
randum, non ad probandum. chargée de préparer le projet de loi sur les récidivistes.
ll résulte de ces renseignem.ents que, sm 250 individus eon-
-Un journal hebdomadaire, de tres ¡uand format, est publié
1
-722- 1 - 723 __:
damnés en police correctionnelle, pendant le premier trimestre ciers de justice et d'administration attacbés a une cour de four-
de i879, i43l'ont été pour escroqueries, vols, etc., commis a
l'état de vagabondage, 9i ont été condamnés pour différents
t nir caution p9ur un prisonnier ou un accusé poursuivi devant
cette cour; Ganada, de l'emploi des détenus aux travaux au
autres délits et i6 seulement pour l'unique délit de vagabon- dehors. -Les récidivistes, extrait d'une étude de M. Joseph
dage. Par conséquent, si la nouvelle loi n'était appliquée qu'a REINACH. ~ Une autre proposition de loi contre les récidivistes
cette derníere catégorie de condamnés, non seulement elle ne en France. - Statistique de la justice pénale en France pour
serait pas excessive, comme on semblait le craindre, mais elle l'année i878 et les précédentes. - Réforme du Conseil supérieur
courrait p!utót Je risque d'etre inefficace. das prisons en France. - Maison d'éducation correctionnelle
Le vagabondage n'est, en eff~<t, que fort rarement un délit payante. - Compte rendu statistique des maladies médico-chi-
isolé. Sur 6,000 vagabonds que renferme París, 200 tout au rurgicales soignées dans la maison de garde de santa Balbina
plus vagabondent exceptionnellement par misere ou maladie. pour les mineurs, du i•• aout i872 jusqu'au 31 aout i880, par
Le préfet de police en conclut que la loi, pour atteindre le but le docteur Alex CA.SATI. - Variétés: le travail des détenus et ce-
qu'on se propose, devrait etre déclarée applicable a ces 6,000 luí des ouvriers libres. - Statislique des homicides et suicides.
individus parmi lesquels on compte, chaque année, la presque _ Compagnies de discipline et réclusion militaire. -Sur la so-
totalité des criminels. Ces gens-la vivent surtout de jeu et de ciété de patronage pour les libérés, conférence faite a Alexandrie.
prostitutiQn, et sont les plus dangereux. Sommairedu n° 4, 1882.- Étude d'anthropologie pénitentiaire,
En terminant, M. Camescasse a examiné quels seraient les par le D• Q. VERATTI. - Article d' Alph. KARR sur la peine de mort.
résultats de l'application de la loi telle qu'il la demande. Si on -Le sérvice de surveillance extérieure des prisons, par T. Tnr-
lui accordait un effet rétroactif, elle atteindrait immédiatement DENTI. - L' exil en Sibérie. - Situation du service pénitentiaire en
4,000 vagabonds; mais, comme il ne saurait en etre ainsi, la loi France au i •• février i882. - Maison de correction et d' éduca-
ne pourra atteindre ces individus que progressivement. tion payantes, lettres par le chevalier C. PnATESI et le D•
J. VERATTI. - Congres international pour la protection de l'en-
- RIVISTA CARCERARIE. Sommaire du n° 8, 1882.- La colonie de fance documents officiels. -'- Actes of!iciels étrangers : France.
Trois-Fontaines, rapport du R. P. abbé des Trappistes, J. Ma- Extra'its de l'exposé de motifs qui précede le projet de loi de
ria FRANCHINO a S. E. le mi:ilistre des Travaux publics. - Sta- MM. Waldeck-Rousseau et Martin-Feuillée sur les récidivistes ; -
tistique pénitentiaire en Espagne par Ant. GuEROLA.- Les prisons Loi pénale pour l'Algérie; - Projet de reglement pour la mise
locales d' Angleterre, - sur le comte Alexandre Fuella. - Lé- en pratique du systeme de séparation indi viduell~. -:- Variétés:
gislation pénale et pénitentiaire: Anglelerre, modification de la loi Les colonies pénales en Sardaigne. - La colomsatwn par la
sur les attentats a la pudeur commis sur des enfants; sur le déportation en Espagne; - Évasion de n~hil~stes. - L~s. con-
nouveau code pénal; Irlande, modifications a la loi sur les écoles gres pénitentiaires internation~ux. -: La ]Ust~ce en T_nmsw. -
industrielles; Wurtemberg, loi sur l'exécution de la peine de Néces~ité des établissements d éducatwn forcee des mmeurs. -
mort; Brunswick, dispositions nouvelles pour l'aqministration La Société préventive des cruautés envers les enfants a New-
des prisons; Portugal, école d'industries agricoles pour les mi- York.- Conférence faite a l'athénée ~e Venise, par M. le Comm.
neurs vagabonds, mendiants et incorrigibles; Suisse, can ton de Bargoni, sur les enfants a corriger.- Société de patronage pour
Saint·Gall, loi sur l'assistance de l'éducation des enfants pauvres les adultes libérés de Milan érigée en personne morale. - Une
et des orphelins; canton de Zurich, création d'une maison de punition disciplinaire dans les pénitencie~s de Grece. - Bilan
correction pour les mineurs; États-Uuis, New-York, décret qui définitif de prévision des recettes et des depenses pour i882. -
prohibe l'introduction du vin, des spiritueux et des liqueurs en Un secours accordé a la Société de patronage des libérés de
général dans les dépots de mendicité, les pénitenciers, les mai- Milan. - Situation du Trésor au 31 décembre i881. - Statis-
&Ons de refuge, etc., etc.; Louisiane, interdiction faite aux offi- tique judiciaire; - décret du 20 avril i882 qui en orgamse le
...:,_ 724-
serví ce et nomme les membres de la Commission. -Les finesses
habituelles des jurés. - Pour un condamné a mort.
- NoRDISK TmssKRIFT FOR FOENGSELSVOESEN. _: Revve péniten.
tiaire du Nord). -Sommaire des numéros 1 et 2, 1882:- Société LETTRE
pénitentiaire du Nord ; communications. - Les sociétés de pa-
tronage pour les criminels libérés en SuMe, par P. SJOHOLM. -
- Sur le pénitencier de Christiania, par R. PE TERSEN. - De A M..LE MINISTHE DE L'INTÉRlEUR
la vocation de l'instituteur de prison par K. SEIP. - Quelques
mots sur les écoles de réforme et industrielles anglaises, par SUR. LE PROJET DE LO!
l\'1. UssiNG. - Communications sur la justice criminelle en
Finlande (la peine de mort, la déportation). - La colonie RELATIF .\ LA TRANSPOUTATION DES RÉéJDIVISTES
agricole de Hall en SuMe (1880-1881). - Le pénitencier de
Christiania, 1880-1881 (rapport). -'Le régime pénitentiaire en
SuMe, 1880 (rapport). - Interpellation concernant un chan-
gement des prescriptions de la loi pénale danoise relatives aux
actes de violence. Variétés: Danemark. Société de pati:onage
des libérés a Copenhague (rapport 1881). Société de patronage La Rongére, 14 octobre 188':!.
des libéres a Viborg (rapport 1881). Société de patronage des MoNSIEUR LE MINISTRE,
libérés a Fionie (rappor t 1880-1881). La surveillance des fem-
mes détenues. Pétition des '785 tisserands. Norvege. Société de A l'occasion du dépot fait a la séance du 16 février 1882 par
patronage des libérés des maisons centrales de Christiania (rap- deux membres éminents de la Chambre des députés, MM. Wal-
port 1880). Société de patronage des libérés a Trondhjem deck-Rousseau et Martin-Feuillée, d'un projet de loi intitulé:
La transportation pénale el les récidivistes, je crus devoir sou-
(rapport 1880-1881). Suede: Association en souvenir du roi
mettre a !'honorable l\L 1\-Iartin-Feuillée, sur ce projet de loi
Osear 1 et de la reine Joséphine (rapport 1880-1881). Littéra-
ture. quelques observations relatives a la transportation qui a fait
l'objet de mes études et dont je suis, au point de vue pénal,
l'ancien et persévérant adversaire.
Je le priai de vouloir bien, ainsi que son éminent collegue
M. Waldeck-Rousseau, agréer l'hommage empressé de quatre
brochures dont trois avaient été l' objet de mes communications
a l'Institut sur la transportation pénale, et dont la quatrieme
contenait mon opinion sur la meme question devant le Conseil
supérieur des prisons.
J'eus l'honneur de faire l'hommage des memes brochures a
M. Humbert, ministre de la justice, a M. Goblet, ministre de
l'intérieur et a M. Gerville-Réache, secrétaire de la Commission
chargée de l' examen de la proposition de loi sur la transportation
pénale et les récidivistes.
En reconnaissant les considérations élevées que contenait le
PARIS. IMPRUIERIE CHUX, 20, RUE BERGERE. - 11.687-2.
remarquable exposé des motifs de cette proposition de loi, je
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