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Chapitre 2 : les conditions de formation du contrat de société

La société est un contrat et à ce titre il est soumis aux conditions de formation des contrats, à savoir
des conditions de fond et des conditions de forme. En outre les sociétés commerciales sont soumises
à des conditions de publicité.

Paragraphe 1 : les conditions de fond

Pour la formation du contrat de société il faut la réunion de quatre conditions. Il convient toutefois
de signaler des spécificités pour la capacité et l’objet.

1) La capacité

La capacité des associés diffère selon la nature des sociétés. Pour les sociétés de personnes la loi
exige la qualité de commerçant. En conséquence les associés doivent avoir la capacité pour exercer le
commerce. Dans les sociétés de capitaux la qualité de commerçant n’est pas exigible. Il en résulte
que les mineurs peuvent être associés dans une société de capitaux [les sociétés de personnes ne
peuvent être constituées qu’entre commerçants. Les associés doivent donc nécessairement avoir la
capacité][un mineur représenté par son tuteur peut être actionnaire dans une société de capitaux].

2) L’objet

Toute société doit avoir un objet licite, c'est-à-dire qu’il ne soit contraire ni à la loi, ni à l’ordre public,
ni aux bonnes mœurs [Au Maroc nous avons un ordre public religieux. Il y a aussi l’ordre public
politique et l’ordre public économique. C’est une notion variable selon la philosophie d’une société].

En outre, le contrat de société ne doit pas porter sur des choses prohibées par la loi religieuse
lorsqu’il est contracté par des musulmans [tout ce qui concerne les alcools, les drogues (fabrication
et commercialisation), la viande du porc].

Paragraphe 2 : les conditions de forme

La constitution d’une société commerciale doit être matérialisée par un acte écrit qu’on appel les
statuts [on appel statut le contrat de société]. Ces statuts doivent comprendre un certain nombre de
mentions exigés par la loi, notamment la dénomination sociale (le nom de la société), l’objet, le
siège, le capital, ainsi que les modalités de fonctionnement de la société [l’écrit est une règle qui
déroge du droit commun. Un contrat est valable juridiquement même s’il a été contracté oralement,
sans écrit][dans les contrats commerciaux l’écrit est une condition de validité].

Paragraphe 3 : les modalités de publicité

La loi exige pour la constitution des sociétés commerciales l’accomplissement de trois formalités de
publicité. Premièrement le dépôt au greffe du tribunal (du siège social) d’un exemplaire des statuts.
Le dépôt permet à tout intéressé de prendre connaissance du contenu des statuts [la loi considère
que la constitution d’une société ne concerne par seulement les associés mais aussi toute autre
personne]. Deuxièmement la publication d’un extrait (résumé) du statut dans un journal d’annonce
légale et au bulletin officiel [pour le journal d’annonce légale la loi nous donne le choix du journal et
de la lange de publication (français/arabe). Pour ce qui est du bulletin officiel la publication se fait
obligatoirement en arabe. Il arrive que la traduction du texte en arabe diverge du texte en français.
La jurisprudence applique le texte en arabe]. La troisième formalité est l’immatriculation de la
société au registre du commerce [il nous permet à travers un numéro de connaître la situation d’une
société].

Lorsque les trois conditions sont réunies la société acquiert la personnalité morale.

Chapitre 3 : la personnalité morale

La société a un statut juridique qui est proche de celui des personnes physiques.

Paragraphe 1 : les attributs de la personnalité morale

Une société a un nom, un domicile, une nationalité, un patrimoine et une existence juridique propre.

1) Le nom

Toute société doit être désignée par un nom qui s’appel la dénomination sociale. Ce nom est choisi
librement par les associés [le principe est la liberté de choix. Evidemment il ne faut pas heurter les
bonnes mœurs]. Il faut éviter de choisir un nom qui est déjà utilisé par une autre société, sous peine
d’être poursuivi pour concurrence déloyale [le nom est très important. C’est sur la base de ce nom
que va reposer la notoriété de la société. Il est très facile de prendre le nom d’une société existante
pour profiter de son public. Il faut alors indemniser par des dommages-intérêts]. Pour éviter
l’utilisation d’un nom existant il suffit de demander au registre central du commerce de délivrer un
certificat négatif.

2) Le domicile

La société a un domicile qui s’appel le siège social. Les associés sont libres de fixer le siège social dans
n’importe quelle localité du royaume. En règle générale le siège est fixé dans le lieu où se trouvent
les organes d’administration et de direction de la société et le lieu d’exercice de son activité. C’est
devant les tribunaux du siège social que la société doit être assignée en justice.

3) La nationalité

Elle est définie comme le lien politique qui rattache un individu à un Etat. Trois critères sont
généralement retenus pour attribuer la nationalité aux sociétés. Le premier critère est celui du siège
social [la société a la nationalité du pays où la société a fixé son siège social. C’est le lieu où il exerce
son activité et où se trouvent ses organes administratifs]. Le deuxième critère est celui du contrôle.
C'est-à-dire que la société a la nationalité de ses principaux associés ou de ses principaux dirigeants.
Le troisième critère est celui de l’incorporation. C'est-à-dire que la société a la nationalité du pays où
elle a été incorporée [une société née aux Etats Unis à la nationalité américaine][Google : le critère
d’incorporation permet d’appliquer à une société la loi du lieu où la société a été constitué. Et ce,
quelque soit le lieu où la société exerce son activité].

Au Maroc, une société est marocaine lorsqu’elle a fixé son siège effectif au Maroc, même si elle est
contrôlée à 100% par des étrangers. On ne tient compte que du siège. En revanche une société
marocaine ne peut pas transférer son siège social à l’étranger et perdre ainsi sa nationalité en vertu
du principe de l’allégeance perpétuelle [les marocains personnes physiques ne peuvent pas perdre
leur nationalité. C’est la même chose pour les personnes morales. On leur interdit de transférer leur
siège social].

4) le patrimoine

La société a un patrimoine constitué d’un actif et d’un passif [ce qu’on possède et ce que l’on doit].
Le patrimoine est distinct du patrimoine personnel des associés.

5) L’existence juridique

La société a une existence juridique propre qui lui permet d’accomplir les actes de toute nature
nécessaires à la réalisation de son objet. En particulier la société peut ester en justice sans avoir à
mentionner dans les actes de procédure le nom de ses associés. De même la société peut engager sa
propre responsabilité pour les actes qui sont commis par ses dirigeants ou par ses salariés. En
revanche la responsabilité pénale de la société ne peut en principe être engagée. Seule la
responsabilité pénale des dirigeants peut être recherchée [on ne peut mettre une société en prison.
Ce sont ceux qui ont agi au nom de la société qui sont responsables pénalement].

Paragraphe 2 : naissance et disparition de la personnalité morale

1) La naissance

A cet égard il faut distinguer les sociétés civiles et les sociétés commerciales. Les premières
acquièrent la personnalité morale dès la signature des statuts. Pour les sociétés commerciales la
personnalité morale ne s’acquiert qu’à compter de l’immatriculation de la société au registre du
commerce. Mais on considère qu’une société en formation acquiert la personnalité morale par
anticipation pour permettre aux fondateurs d’accomplir les actes juridiques nécessaire pour la
constitution de la société [ce principe est inspiré des personnes physiques. Un être humain acquiert
la personnalité juridique dès qu’il nait vivant. Mais l’enfant qui se trouve dans le ventre de sa mère
acquiert sa personnalité par anticipation, si héritage].

2) La disparition

La personnalité morale ne disparaît pas avec la dissolution de la société. Elle survit pour les besoins
de la liquidation. Cette survie de la personnalité morale permet au liquidateur de continuer à agir au
nom de la société dissoute.

Chapitre 4 : dissolution et liquidation des sociétés

Paragraphe 1 : les causes de dissolution

Ces causes sont au nombre de trois. Il y a des causes volontaires, légales et judiciaires.

A) Les causes de dissolution volontaires

Elles sont au nombre de deux.

1) la volonté commune des associés

Les associés peuvent à tout moment mettre fin à la vie de la société par une dissolution anticipée
[une société nait à l’origine par un contrat, de la volonté des associés. D’un commun accord les
associés peuvent décider de mettre fin à la vie de la société. Par exemple on a crée une société pour
10 ans mais on remarque qu’on n’arrive pas à s’entendre].

2) Renonciation unilatérale d’un associé

Tout associé peut provoquer la dissolution de la société lorsque la durée n’a pas été déterminée.
C’est une application de la règle du principe selon lequel on ne peut pas s’engager à vie. Toutefois les
autres associés s’ils le souhaitent peuvent continuer la société entre eux, à condition de faire
prononcer par le tribunal l’exclusion de l’associé qui a provoqué la dissolution.

B) Les causes de dissolution légales

1) L’arrivé du terme fixé pour la durée de la société

Lorsque la société est constituée pour une durée limitée elle doit être dissoute à l’expiration de cette
durée. Toutefois les associés peuvent décider la prorogation de la durée de la société. Même si cette
prorogation n’est pas décidée et que les associés continuent à faire des opérations pour la réalisation
de leur objet sociale, la société est sensée être prorogée d’année en année [si la société n’est pas
prorogée par les associés, il y a prorogation tacite dans la mesure où ils ont continué à faire
fonctionner la société comme auparavant].

2) La réalisation de l’objet social ou l’impossibilité de le réaliser

Lorsqu’une société a réalisé l’objet pour lequel elle a été constituée elle n’a plus de raisons de
continuer à exister et doit donc être dissoute [par exemple une société veut acheter un terrain,
construire un immeuble et le vendre. Une fois ces opérations réalisées l’objet a été accompli. Elle n’a
plus raison d’exister].

Il en est de même lorsque l’objet s’est révélé impossible à réaliser [on ne peut exercer certaines
activités que si l’on détient une licence. Par exemple pour prendre le transport public pour aller à un
endroit il faut un agrément. Si on constitue une société de transport et que le ministère du transport
refuse de nous donner l’agrément, alors l’ocnséquence est que l’objet de la société est impossible].

3) La perte de la moitié du capital social

Lorsqu’une société perd la moitié de son capital elle doit être dissoute, sauf si les associés décident
de reconstituer le capital ou de le limiter à la somme restante. Par exemple une société est
constituée d’un capital de 100 000. Elle perd de l’argent. Si elle perd la moitié elle doit être dissoute.
Sauf si les associés remettent de l’argent pour avoir à nouveau un capital de 100 000. Ou bien ils
peuvent décider que le capital de la société n’est plus de 100 000 mais de 50 000.

4) La réunion des parts sociales entre les mains d’une seule personne

Lorsque la société ne comprend plus qu’une seul associé elle doit être dissoute [un associé peut se
retrouver seul dans les cas suivants : deux associés dont l’un veut sortir. L’autre lui achète toute ses
parts ; un père et son fils qui ont constitué une société. Le père décède. Le fils hérite des parts de son
père].
5) les décès, l’absence ou l’incapacité de l’un des associés

L’absence est la situation juridique dans laquelle se trouve une personne qui a totalement disparue
de sorte que l’on ne sait plus s’il est décédé ou non.  Les statuts de la société peuvent contenir une
clause de continuation de la société entre les autres associés. De même les autres associés, si les
statuts n’ont rien prévu, ont la possibilité de continuer la société entre eux en faisant exclure par le
tribunal l’associé décédé, absent ou devenu incapable.

Cependant il y a lieu de noter que les causes 3), 4) et 5) ne ‘appliquent qu’aux sociétés de personnes
et ne reçoivent pas application dans les sociétés de capitaux.

C) Les causes judiciaire de dissolution

1) A la requête d’un associé

Tout associé peut demander au tribunal la dissolution de la société lorsqu’il y a de justes motifs. C’est
le cas lorsqu’il existe entre les associés des divergences graves qui bloquent le fonctionnement
normal de la société.

2) Peine accessoire à une condamnation pénale

Le code pénal prévoit parmi les peines accessoires la dissolution d’une personnalité morale. Ainsi
lorsque le tribunal condamne une personne pour une infraction donnée ou qu’il constate que cette
infraction a été commise par l’utilisation d’une société, il peut à titre de peine accessoire prononcer
la dissolution de la société [par exemple une personne qui réalise un trafic de marchandises à travers
une société. Le juge, s’il constate que la société a été l’instrument de l’infraction, va poncer une
peine accessoire].

Paragraphe 2 : la liquidation

Lorsqu’une société est dissoute il faut procéder à sa liquidation. La liquidation consiste : à terminer
les affaire en cours ; à réaliser l’actif. C'est-à-dire à vendre les biens de la société et à recouvrer ses
créances ; à acquitter le passif. C'est-à-dire payer les dettes de la société, y compris le
remboursement aux associés du montant de leur apport. Ces opérations sont menées par un ou
plusieurs liquidateurs nommés par les associés. Pendant la période de liquidation la société continue
à jouir de la personnalité morale. Une fois les opérations de liquidation terminées le liquidateur
présente aux associés les comptes de la liquidation. Si ces comptes dégagent un excédant d’actif cet
excédant est partagé entre les associés. Ce n’est qu’après la clôture de la liquidation que la société
perd la personnalité morale et disparait définitivement.

Chapitre 5 : classification des sociétés.

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