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Géographie humaine

Article connexe : Urbanisation de la Tunisie.

Village près de Sejnane.

Banlieue nord de Tunis.

L'espace tunisien apparaît inégalement peuplé et développé sur le plan socioéconomique selon


un gradient intérieur-littoral (ouest-est) : les treize gouvernorats côtiers totalisent ainsi 65,3 % de
la population totale avec une forte densité de population (140 habitants par km2 contre 65,6 pour
l'ensemble du pays25).
La Tunisie est urbanisée à 65,6 % en 200725 et connaît un taux d'urbanisation annuelle de 3,6 %.
Le réseau urbain se situe sur la bande littorale orientale, entre les régions de Bizerte et Gabès en
passant par Tunis, le cap Bon, le Sahel et Sfax (centre-est du pays), qui dispose des plus
grandes infrastructures économiques et concentre plus de 80 % de la population urbaine. Au
terme du recensement de 20144, les principales municipalités sont :

Principales municipalités de Tunisie

Pop. Pop.
No  Nom Gouvernorat No  Nom Gouvernorat
(2014) (2014)

1 Tunis Tunis 1 056 247 11 El Mourouj Ben Arous 104 538

2 Sfax Sfax 272 801 12 Gafsa Gafsa 95 242

3 Sousse Sousse 221 530 13 Raoued Ariana 94 961


Ettadhamen-
4 Ariana 142 953 14 Monastir Monastir 93 306
Mnihla

5 Kairouan Kairouan 139 070 15 La Marsa Tunis 92 987

6 Bizerte Bizerte 136 917 16 Ben Arous Ben Arous 88 322

7 Gabès Gabès 130 914 17 Kasserine Kasserine 83 534

Douar
8 La Soukra Ariana 129 693 18 La Manouba 82 532
Hicher

Houmt
9 Sidi Hassine Tunis 109 690 19 Médenine 75 904
Souk

10 Mohamedia Ben Arous 106 167 20 Le Kram Tunis 74 132

Source : Institut national de la statistique

Géographie administrative
La Tunisie est divisée en 24 gouvernorats qui portent le nom de leurs chefs-lieux :
Gouvernorats de Tunisie.

 1. Gouvernorat de l'Ariana
 2. Gouvernorat de Béja
 3. Gouvernorat de Ben Arous
 4. Gouvernorat de Bizerte
 5. Gouvernorat de Gabès
 6. Gouvernorat de Gafsa
 7. Gouvernorat de Jendouba
 8. Gouvernorat de Kairouan
 9. Gouvernorat de Kasserine
 10. Gouvernorat de Kébili
 11. Gouvernorat du Kef
 12. Gouvernorat de Mahdia
 13. Gouvernorat de la Manouba
 14. Gouvernorat de Médenine
 15. Gouvernorat de Monastir
 16. Gouvernorat de Nabeul
 17. Gouvernorat de Sfax
 18. Gouvernorat de Sidi Bouzid
 19. Gouvernorat de Siliana
 20. Gouvernorat de Sousse
 21. Gouvernorat de Tataouine
 22. Gouvernorat de Tozeur
 23. Gouvernorat de Tunis
 24. Gouvernorat de Zaghouan

Palais de la municipalité de Nabeul.

À leur tête se trouvent des gouverneurs, nommés par le président de la République, qui sont
les « dépositaires » de l'autorité de l'État. Trois institutions les aident à accomplir leurs missions :
le conseil local de développement, le conseil rural et le comité de quartier. Aux côtés des
gouverneurs se trouvent les Conseils régionaux qui sont chargés d'examiner « toutes les
questions intéressant le gouvernorat dans les domaines économiques, sociaux et culturels »26.
Ils donnent ainsi leur avis sur les programmes et projets que l'État envisage de réaliser dans leur
gouvernorat respectif, arrêtent le budget des gouvernorats et les impôts perçus au profit de la
collectivité publique et établissent des relations de coopération avec des instances étrangères de
niveau régional (après approbation du ministre de l'Intérieur).
Les gouvernorats sont subdivisés en 264 circonscriptions administratives : les délégations.
Depuis un décret du 26 mai 2016, l'entièreté du territoire est également subdivisé en
350 municipalités27. La plus petite division administrative est le secteur ou imada, dont le nombre
se monte à 2 07328.

Histoire
Article détaillé : Histoire de la Tunisie.
Au travers des siècles, le territoire de l'actuelle Tunisie a successivement été sous
influence carthaginoise, numide, romaine, byzantine, vandale, omeyyade, aghlabide, fatimide, no
rmande, almohade, hafside, ottomane et française.
Ces circonstances, ainsi que la position de la Tunisie à l'intersection entre le bassin
méditerranéen, l'Europe et l'Afrique, ont influencé la diversité culturelle du pays.

Préhistoire et protohistoire
Article détaillé : Préhistoire de la Tunisie.
Les premières traces de présence humaine en Tunisie datent du Paléolithique. C'est à vingt
kilomètres à l'est de Gafsa, dans l'oasis d'El Guettar, que se rassemble une petite
population nomade de chasseurs-cueilleurs moustériens29. Michel Gruet, l'archéologue qui
découvre le site, relève qu'ils consomment des dattes dont il retrouve le pollen aux alentours de
la source30 aujourd'hui asséchée31.
Mégalithes près de Makthar.

Squelette capsien en position repliée.

À une culture ibéromaurusienne, répartie sur le littoral32 et relativement minime en Tunisie33,


succède la période du Capsien, nom créé par Jacques de Morgan et issu du latin Capsa, qui a
lui-même donné le nom de l'actuelle Gafsa34. Morgan définit le Capsien comme étant une culture
allant du Paléolithique supérieur au Néolithique, couvrant ainsi une période qui s'étend
du VIIIe au Ve millénaires av. J.-C.35. D'un point de vue ethnologique et archéologique, le Capsien
prend une importance plus grande puisque des ossements et des traces d'activité humaine
remontant à plus de 15 000 ans sont découverts dans la région. Outre la fabrication d'outils
en pierre et en silex, les Capsiens produisaient, à partir d'ossements, divers outils dont des
aiguilles pour coudre des vêtements à partir de peaux d'animaux.
Au Néolithique (4500 à 2500 av. J.-C. environ), arrivé tardivement dans cette région, la présence
humaine est conditionnée par la formation du désert saharien, qui acquiert son climat actuel. De
même, c'est à cette époque que le peuplement de la Tunisie s'enrichit par l'apport des Berbères36,
issus semble-t-il de la migration vers le nord de populations libyques 37 (ancien
terme grec désignant les populations africaines en général38). Le Néolithique voit également le
contact s'établir entre les Phéniciens de Tyr, les futurs Carthaginois qui fondent la civilisation
punique, et les peuples autochtones de l'actuelle Tunisie, dont les Berbères sont désormais
devenus la composante essentielle.
On observe le passage de la Préhistoire à l'Histoire principalement dans l'apport des populations
phéniciennes, même si le mode de vie néolithique continue un temps à exister aux côtés de celui
des nouveaux arrivants. Cet apport est nuancé, notamment à Carthage (centre de la civilisation
punique en Occident), par la coexistence de différentes populations minoritaires mais
dynamiques comme les Berbères, les Grecs, les Italiens ou les Ibères d'Espagne. Les nombreux
mariages mixtes contribuent à l'établissement de la civilisation punique 39.

De la Carthage punique à la Carthage romaine


Article détaillé : Histoire de Carthage.

Articles connexes : Civilisation carthaginoise et Afrique romaine.


Capitole de Dougga.

Buste du général carthaginois Hannibal Barca.

Ruines du site archéologique de Carthage

Mosaïque représentant Virgile entouré de deux muses.


Arc de Dioclétien dédié aux empereurs de la première tétrarchie et situé sur le site archéologique de
Sbeïtla.

Ruines de la basilique de Damous El Karita à Carthage.

L'entrée de la Tunisie dans l'histoire se fait par l'expansion d'une cité issue d'une
colonisation proche-orientale40. La Tunisie accueille progressivement une série de comptoirs
phéniciens comme bien d'autres régions méditerranéennes. Le premier comptoir selon la
tradition est celui d'Utique41, qui date de 1101 av. J.-C42. En 814 av. J.-C., des colons phéniciens
venus de Tyr43 fondent la ville de Carthage44. D'après la légende, c'est la reine Élyssa (Didon pour
les Romains), sœur du roi de Tyr Pygmalion, qui est à l'origine de la cité45. Ouverte sur la mer,
Carthage est également ouverte structurellement sur l'extérieur. Un siècle et demi après la
fondation de la ville, les Carthaginois ou Puniques étendent leur emprise sur le bassin occidental
de la mer Méditerranée.
Cette présence prend diverses formes, y compris celle de la colonisation44, mais reste d'abord
commerciale (comptoirs de commerce, signature de traités, etc.)46. La mutation vers un empire
plus terrestre se heurte aux Grecs de Sicile puis à la puissance montante de Rome44 et de ses
alliés massaliotes, campaniens ou italiotes. Le cœur carthaginois qu'est la Tunisie, à la veille
des guerres puniques, possède une capacité de production agricole supérieure à celle de Rome
et de ses alliés réunis, et son exploitation fait l'admiration des Romains. La lutte entre Rome et
Carthage prend de l'ampleur avec l'essor des deux cités : ce sont les trois guerres puniques, qui
faillirent voir la prise de Rome mais se conclurent par la destruction de Carthage, en 146 av. J.-
C., après un siège de trois ans46. À l'issue de la Troisième Guerre punique, Rome s'inst

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