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RECHERCHES SUR LES ü<I><I>IKIA

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DE L'EGLISE BYZANTINE
ARCHIVES DE L'ORIENT CHRÉTIEN
------11

RECHERCHES
SUR LES Ü(1)(1)IKIA
,

DE L'EGLISE BYZANTINE
PAR

J. DARROUZÈS

Sceau de l'ekdikcion : Corpus, 114.

INSTITUT FRANÇAIS
D'ÉTUDES BYZANTINES
P A RIS
197 0
A la Mémoire
de noire confrère, maître el ami,
Venance Grumel A. A.
(t 13 aoûl 1967)
INTRODUCTION

Les Byzanlins désignenl par ocpcp(x'~ov les charges qui enlraînenl


une responsabilité adminislrative dans l'Élal ou dans l'Église;
bien que le terme ne prête pas à confusion dans le conlexle grec,
la traduction par offices, dès le tilre d'un ouvrage, peut dérouter.
Sur ce point comme en d'autres, la terminologie n'esl pas cependant
rigoureuse et absolument stable. Dans le domaine civil, les termes
relatifs à une charge ou à un titre, à une fonction ou à un rang
honorifique ('n(.L~, &.1;LW(.La, 't'cX.1;~ç, oepcplx'wv, Àe:~'t'ouPyLa ... ), offrent des
sens qui se compénètrent. Pour l'Église byzantine, 6cpcpLx'~OV garde
une acception plus constante : par opposition au degré d'ordre
(~lXe(.LOç te:p6ç), conféré par ordination sacramentelle, il signifie une
fonction sans rapporl essentiel avec l'un des degrés, quoique
réservée aux ordres inférieurs à l'épiscopat, le plus souvent à des
diacres. Les membres du clergé qui détiennent une charge officielle
prennent le nom d'archonte et forment une classe avec sa hiérarchie
propre: un évêque, même pourvu exceptionnellement d'un office,
n'est pas et n'est pas appelé archonte; lorsqu'on veut indiquer
son pouvoir général sans insister sur des divisions, du patriarche
au simple évêque, on emploie couramment &.pX~e:pe:uç, dont le
pluriel équivaut souvent à membres du synode. L'office est donc
une charge administrative dépendant de l'autorité épiscopale mais
dont les attributions ne sont pas définies uniquemenl par les
ordres de la cléricature; en traduisant 09CPLx'~1X et oèpxov't'bua par
office, charge, fonction archontale, on sous-entend toujours une
distinction avec les ordres qui forment la hiérarchie primaire de
l'Église et dont les attributions sont définies par rapport au culte
et au ministère traditionnels.
La dissociation entre degrés d'ordre et fonctions administratives,
bien qu'elle ne soit pas radicale, introduit dans les institutions un
certain dualisme, sensible dans la doctrine du sacrement de l'ordre
et dans les rites d'investiture à toute époque, mais dont les effets
n'ont rien de comparable à ceux que l'on a observés dans les
institutions civiles. Dans l'État, on constate une progression

1-1
2 INTRODUCTION

continue des charges palatines et à des inversions de rapport


entre les titres et les charges, produites en grandI' partie par
l'arbitraire. L'Église, qui n'admet pas de titres nobiliaires propre-
ment dits, conserve le cadre hiérarchique des ordres fixés par les
canons, tout en laissant les offices éyoluer avec le temps et les
usages. Mais notre objectif n'cst pas d'établir une comparaison
entre les deux secteurs, car lrs institutions impériales, représentées
par des sourc(~s plus précises et plus nombreuses, ont aussi
l'avantage d'a\'oir été mieux exploitées par les éditeurs et les
historiens; par contre, les institutions ecclésiastiques continuent à
leur apparaître à travers des documents abstraits et quasi intem-
porels, dont on ne s'est pas soucié de fixer la date ni d'étudier
la tradition.
Toutes les études sur les offices de l'Église byzantine sont
tributaires des éditions anciennes de Codinus le Curopala te, en
particulier de l'édition annotée par Gretser et complétée, en 1648,
par Goar qui venait de publier, l'année précédente, son Euchologion.
Quoique grec et bon canoniste, Chrysanthos Notaras, dans son
Syniagmaiion, ne dépasse guère l'information des Gretser et Goar :
son schéma des offices n'est autre que celui de la notice annexée
à Codinus. J. Zhishman renouvela le sujet en utilisant la nouvelle
source des actes du patriarcat révélée par l'édition de Miklosich
et Müller, mais son schéma de la hiérarchie des archontes, en deux
chœurs, est emprunté à la notice la plus excentrique publiée par
Goar. Et tout récemment, Th. Papadopoullos, étudiant la période
post-byzantine, recourt encore au schéma de Codinus et de Notaras,
comme à la liste classique des archontes de l'Église byzantine.
Le problème de l'autorité de ces notices éditées par Goar est à
l'origine de mes recherches sur la tradition générale des listes
d'offices. Des études récentes ont montré, en effet, que les sources
utilisées n'ont pas la portée voulue pour couvrir toute la durée
des institutions, depuis la fondation du patriarcat jusqu'à la chute
de l'empire. Ainsi les notices de l'Euchologe de Goar proviennent
de manuscrits tardifs, dont l'un, déclaré antiquissimus, est un
rituel chypriote daté des environs de 1576; par une curieuse
fortune, ce texte, le plus éloigné de la tradition byzantine, se
trouve inséré encore aujourd'hui, grâce à l'édition de Goar, dans
les euchologes officiels de l'Église grecque. D'autre part, l'édition
de J. Verpeaux, par le seul examen de la tradition manuscrite,
établit que la notice ecclésiastique n'appartient même pas au
Traiié des offices du Pseudo-Kodinos : celui-ci n'étant pas antérieur
à la seconde moitié du XIVe siècle, la notice ecclésiastique perd ce
prestige d'antiquité qui l'entourait. Les textes imprimés ont donc
joui d'un crédit immérité, faute d'une étude critique de la tradition.
INTRODUCTION 3

La sécheresse des listes, la rigueur apparente d'un classement


numériquC', le préjugé aussi qu~ ]es Byzantins sont par C'xcellenec
conservateurs, ont faussé toute perspective: l'impression a prévalu
que le temps et le lieu ne comptaient pas en la matière et que
les neuf penta des d'archontes évoluèrent depuis les origines autour
<lu patriarche, aussi immuables que les neuf chœurs ors anges
autour de l'Éternel.
J'ai étudié par conséquent, en premier lieu, ]a tradiLion manus-
crite de ces listes et d'autres notices éparses dans quelques centaines
de manuscrits. Cette recherche --- parLie centrale de l'ouvrage -
aboutit à la constatation suivante: parmi les nombreux types
inventoriés, dont certains sont représentés par deux et trois
recensions, deux ou trois listes à peine sont antérieures au
XIIIe siècle. A partir de là, il devenait indispensable, pour l'intel-
ligence des textes, de les replacer dans le contexte historique et
juridique. Au lieu de conduire plus avant une édition critique, de
peu d'intérêt en raison de la variété et de ]a qualité des témoins,
ou qui exigeait des recherches de détail disproportionnées aux
avantages escomptés, il m'a semblé plus urgent de tracer une
esquisse de l'évolution des offices, dont les listes ne sont pas sans
doute le vestige le plus important. L'aperçu historique - première
partie - répond à ce besoin: i] s'agit de dégager des principaux
témoignages ce qu'ils nous apprennent de l'organisation des sékréta
à leur époque; cela nous conduit à insister sur les titres et les
charges les mieux attestés aussi bien que sur des mentions spora-
diques et des phénomènes passagers qui jalonnent l'évolution de
]a hiérarchie archontale. Le but n'est pas de dresser un inventaire
des offices, ni d'écrire l'histoire des services administratifs, mais
de cerner les sources qui nous les font connaître. Divers problèmes
se sont posés en permanence, qui mériteraient des développements
particuliers: rapports des archontes avec la hiérarchie épiscopale
et avec le pouvoir impérial, modalités de la promotion, de l'avance-
ment et du cumul; sur ce point j'ai essayé de suivre la progression
des sources elles-mêmes, qui ne sont ni nombreuses ni explicites
avant les Xe-XIe siècles. En définitive, tandis que le traité du
Pseudo-Kodinos, reflet lointain de la nolilitia dignilalum, est le
dernier chaînon d'une tradition plus continue, les notices ecclésias-
tiques, pratiquernmcnt inexistantes durant toute la période
antérieure, nous apparaîtront comme une image de la hiérarchie
postérieure à l'époque des Comnènes.
Dans la troisième partie, j'applique tout d'abord à la description
des sékréta, ou offices directeurs, les conclusions de l'enquête
historique et critique. L'état des sources et la direction de mes
recherches, axées sur l'étude des actes patriarcaux, me conduisent
4 INTHODUCTIO~

à accorder désormais plus de place au chartophylax et à la


chancellerie. La connaissance concrète des institutions se heurte
principalement à la pénurie d'actes officiels, qui n'affecte pas au
même degré tous les secteurs administratifs. Nous n'avons aucun
acte, en original ou en copie, d'un grand-économe, d'un grand-
skévophylax ni de la plupart des chefs de bureau ecclésiastiques :
pour la définition des grands ofliciers, on se trouve donc devant
la difficulté de concilier les renseignements fournis par les auteurs
de notices, soit avec les mentions antérieures, soit avec la réalité
mouvante de leur époque, puisque les actes témoins, qui doivent
servir au contrôle, font défaut. En l'absence d'actes de ces bureaux
spécialisés, nous pouvons recourir aux actes patriarcaux et
synodaux, dans lesquels intervient au moins l'office qui en prend
charge : la chancellerie, confondue avec le chartophylakion. En
effet, bien que Balsamon attribue au chartophylax la présidence
d'un dicastère analogue, selon lui, à un tribunal impérial, la
tradition ne nous a légué aucun acte émis en propre par un tel
dicastère : elle rattache au contraire toutes les activités du fonction-
naire à la juridiction du patriarche et au fonctionnement du
synode. La contradiction, apparente ou réelle, ne peut être levée
que par l'examen attentif de tous les actes de chancellerie; c'est
la diplomatique qui détient la clé pour la définition réelle de
l'office et nous permet de vérifier autant que possible l'exactitude
des définitions théoriques.
Les auteurs modernes, dans les monographies et les articles
d'encyclopédie, développent en général la doctrine de Balsamon
et des notices connues, en additionnant les témoignages relatifs à
la fonction du chartophylax. On admet, en gros, qu'il sert de
vicaire au patriarche et de secrétaire au synode, sans aller au fond
du problème ni définir en quoi consiste l'autonomie du sékréton
proclamée par Balsamon. Il restait à confronter ces données avec
l'ensemble des actes qui subsistent et qui représentent deux pôles
différents, sinon tout à fait opposés, de l'exercice du pouvoir dans
l'Église byzantine: actes personnels du patriarche qui manifestent
sa juridiction suprême, actes synodaux qui émanent d'une
assemblée épiscopale souveraine. Que fait la chancellerie et que
signifie son intervention dans les deux cas? Quelle est sa position
entre la tête de l'Église et les membres supérieurs de la hiérarchie
qui composent le synode? Telles sont les questions auxquelles il
faut répondre par l'étude des actes les plus significatifs.
La diplomatique nous enseigne de plusieurs côtés que le pouvoir
des archontes, y compris les plus élevés, tient dans les limites que
suggèrent autant la désignation commune de la charge par
OcpcptXLOV, Ù7t'YJpE(jtIX, ÀEL't'OUpytIX, que l'attribution de ces services à
INTHODUCTION 5

l'ordre diaconal. Ces archontes, même associés au patriarche, ne


peuvent partager pleinement la juridiction de l'évêque, qui détient
personnellement tous les pouvoirs en matière dogmatique, adminis-
trative et judic.iaire. La rareté des actes de sékréton, qui touche
le chartophylakion autant que les autres bureaux, ne s'explique
pas uniquement par la disparition des archives; ce doit être un
indice positif commun de leur moindre importance dans le système
administratif de l'Église byzantine. Si le chartophylax occupe une
place privilégiée dans les actes et les mentions, parce que son
office est davantage lié à la conservation des documents oflicicls,
ou même à l'exercice du pouvoir patriarcal et synodal, il reste
dans tous les secteurs un exécutant; en particulier, malgré la
terminologie qui assimile le chartophylax à un juge, ni lui, ni les
autres archonte& n'exercent cette fonction au for ecclésiastique,
car leurs interventions ne vont pas au-delà des opérations auxiliaires
de justice et de chancellerie. D'autre part, conformément à la
constitution de l'empire byzantin, l'autonomie administrative de
l'Église - pour nous en tenir aux aspects les plus temporels des
actes - est très réduite par la juridiction de l'empereur, qui peut
empiéter jusque dans le synode sur les pouvoirs épiscopaux; dans
ces conditions, il est normal que les services extérieurs du patriarcat
dépendent étroitement de l'administration impériale, que ses
sékréta soient moins sollicités dans la vie courante et témoignent
d'une activité moindre que des bureaux civils analogues, comme
nous l'indiquent la proportion et l'origine des actes conservés, la
forme et la teneur d'un bon nombre d'actes synodaux eux-mêmes.
Lf' XIVe siècle nous a légué un registre synodal, modèle de
l'édition Miklosich et Müller, mais dont les originaux ne sont pas
encore décrits. Plus encore que les listes d'offices, ces documents
exigeaient un retour en arrière et des vues d'ensemble sur l'organisa-
tion administrative. La description archéologique et diplomatique
pose des difficultés d'interprétation insurmontables si l'on ignore
surtout les grandes lignes de l'histoire de la chancellerie, dont les
actes synodaux sont l'œuvre la plus originale et la plus importante.
Bien que j'aie conscience, au cours de cet exposé, d'avoir soulevé
plus de questions que je n'en ai résolu, ces recherches préliminaires
étaient également indispensables pour l'étude du registre qui fera
l'objet d'un travail complémentaire.
En terminant, je dois évoquer le souvenir du regretté Père
Venance Grumel, auquel j'ai dédié cet ouvrage. Mon premier
contact avec la diplomatique patriarcale date du jour où il me
demanda de dresser les index des trois premiers fascicules des
Regestes dont il est l'auteur; depuis j'ai eu très souvent l'occasion de
discuter avec lui et de recevoir la solution de nombreux problèmes
6 INTRODUCTION

de chronologie, d'authenticité et de droit: chacun peut constater


par ks référencf's que ce travail n'aurait pas vu le jour sans lui,
ni sans le R. P. Laurent qui relança l'entreprise des regestes
patriarcaux dans la voie des réalisations. Avec. l'espoir que cet
essai contribuera à l'achèvement de cette œuvre, en préparant
d'autres étapes, j'ai la cerLitude qu'il répond à la vocation reconnue
de notre institut.
Cependant, dans les circonstances actuelles, je n'aurais pas
achevé, ni peut-être entrepris, ce travail sans le concours de la
Recherche Scientifique, ni sans la ferme et claire direction que
son représentant pour moi, le professeur Paul Lemerle, a donnée
à mes recherches : si le résultat a quelque intérêt pour les
byzantinistes, il m'est agréable de reconnaître à qui ils le doivent.
SIGLES ET ABRÉVIATIONS

J'en ai limité l'usage à quelques titres; souvent la référence à


Regesles, Regeslen, implique aussi le renvoi au texte qu'ils citent
ou analysent. J'inscris ici quatre instruments ordinaires de travail
(ouvrages de Beek, Bréhier, Notaras, Zhishman) que je ne cite
pas souvent, mais que j'ai utilisés un peu part.out. Au cours de
l'exposé je renvoie à Notice ou à Lisle avec des sigles (A à R)
ct des numéros qui correspondent aux divisions des textes de
l'Appendice.

H. G. BEeK, Kirche und iheologische Lileraiur im byzantinischen


Reich, München, 1959.
L. BRÉHIER, Le Monde Byzantin, II. Les insiitutions byzaniines
(L'Évolution de l'humanité, 32 bis). Paris, 1949.
J. B. BURY, The imperial administrative system in the ninih ceniury,
wilh a revised texl of ihe Kleiorologion of Philolheos (The
Brit. Acad. Suppl. Papers 1). London, 1911; cité :
Klèlorologion.
DMITRIEVSKIJ, EÔX0À6ytCl : A. DMITRIEVSKIJ, Opisanie lilurgi-
ceskich rukopisej, t. II, EÙXOÀOYtCl, Kiev, 1901.
A. DMITRIEVSKIJ, Drevnêjsie palriarsie lipikon Svjalogrobskij
Jerusalimskij i velikoj Konslanlinopolskoj cerkvi, Kiev,
1909; tiré à part de Trudy K ievk. Duchov. Akadem. déc.
1901, p. 519-579. Je cite sous l'abréviation Trudy., n'ayant
pas l'autre édition.
DOLGER, Finanzverwaliung : F. DOLGER, Beilrage zu,. Geschichie der
byzantinischen Finanzverwaltung besonders des 10. und
Il. Jahrhunderts (Byz. Archiv, 9), Leipzig-Berlin, 1927.
F. DOLGER, Aus den Schalzkammern des heiligen Berges, München,
1948 ; cité Schalzk.
F. DOLGER, Regeslen der Kaiserurkunden des Oslromischen Reiches,
München, 1924-1965; cité Regeslen, suivi du numéro de
l'acte.
8 SIGLES ET ABRÉVIATIONS

DCCANGE, Glossarium: Du FRESNE Du CANGE, Glossarium ad


scriptores mediae et infimae graecitalis, Lugduni, 1688.
FISCHER, De caialogis: B. FISCHER, De patriarcharum consiantino-
poliianorum caialogis ... accedunl ejusmodi caialogi duo adhuc
inediii (Comment. philo!. Ienenses, 3), Leipzig, 1884.
V. GRU:\1EL, Les Regesles des actes du palriarcal de Conslanlinople.
I. Les Actes des palriarches, fase. 1-3, 1932-1947; cité
Regesles, suivi du numéro de l'acte.
JGH. lus Graecoromanum, en général d'après l'édition J. ct
P. ZEPOS.
Klèlorologion: voir J. B. Bury.
LAUREl\;T, Corpus: V. LAURENT, Le Corpus des sceaux de l'empire
byzanlin. Tome V, 1-2, Paris, 1963-1965 ; renvoi au numéro
du sceau.
MAi'OSI : J. D. MANSI, Sacrorum conciliorum nova el amplissima
colleclio, Florentiae, 1769.
MM: F. ~hKLOSICH et J. MULLER, Acla el diplomala graeca medii
aeui sacra el profana collecla, Vindobonae, 1860-1890. Les
renvois aux volumes l, II, se font au numéro de l'acte
(la numération étant continue dans les deux volumes);
cependant lorsque le renvoi à la page ct à la ligne est
nécessaire, il est accompagné toujours de l'indication du
tome.
NOTARAS, CHRYSANTHOS (de Jérusalem), kUV't"oc"([.LcX:no\l 7tEpL 'f~\1
ocpc;md.w\I, xÀ'1JpLxchw\I XOCL eXpxo\lnx(w\I -rijç 'fOÜ XPL(1'fOÜ aytct!:;
,ExxÀ'Y) (1(ct!:; , 2 e éd., Venise, 1778.
ÜUDOT, Acla : J. ÜUDOT, Palriarchalus Conslanlinopolilani aela
seleela (Codificazione canonica orientale. Fonti, II, fasc. III),
Vatican, 1941.
PSEUDO-KoDINOS, Trailé des Offices. Introduction, texte et
traduction par J. Verpeaux (Le Monde byzantin, 1), Paris,
1966.
RHALLES-POTLES, Synlagma : G. A. RHALLES et M. POTLES,
kUV't"ocy[.LOC 'f~\1 6dw\I XOCL LEp~\1 XOCVO\lW\I... Athènes, 1852-1859.
Urgesles, voir V. GRUMEL.
Regesien, voir F. DOLGER.
Schaizk., voir F. DOLGER.
Trudy, voir A. Dmitrievskij.
J. ZHISHMAN, Die Synoden und die Episkopal-Amler in der morgen-
liindischen Kirche, Wien, 1867.
PREMIÈRE PARTIE

APERÇU HISTORIQUE
SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

1. Du ye AU Xe SIÈCLE

II. LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe ET XIIe SIÈCLES

III. LES DERNIERS SIÈCLES (Xllle-XV e )


1. DU ye AU xe SIÈCLE

Depuis la fondation du patriarcat jusqu'à la fin du IX e siècle,


nous ne possédons aucun état des archontes de la Grande-Église
comparable à ceux qui permettent, à partir de la N olilia dignilalum
et des sources juridiques, d'étudier les charges et les dignités
impériales. Des novelles, des canons et des actes conciliaires citent
les noms des officiers les plus marquants de la chancellerie et de
l'administration ecclésiastique, comme des membres isolés d'un
organisme dont nous ne connaissons pas la constitution de
l'intérieur. D'autre part, les mentions de charges ecclésiastiques
contenues dans les vies des saints et les chroniques s'éparpillent
dans toutes les régions de l'empire: ce n'est pas en additionnant
ces citations que l'on reconstituera les cadres d'une administration
centrale qui s'ordonne autour du patriarche de Constantinople.
Ainsi un archonte tel que le diadotès 1 , attesté à Alexandrie,
n'existe peut-être nulle part ailleurs. Inversement, des cadres
institués par la législation impériale ne valent pas nécessairement
pour tous les diocèses. Notre recherche, limitée aux offices de la
Grande Église, s'attachera donc presque exclusivement aux sources
qui lcur sont propres.
D'après l'état général des sources relatives à la vie de l'Église
byzantine, son histoire se partage en deux grandes périodes, l'une
partant de la fondation du patriarcat de Constantinople, l'autre,
de la fin du XIe siècle. Elles sont mises en évidence, spécialement
par rapport aux offices, par deux siècles de transition durant
lesquels se produit une évolution des institutions du patriarcat,
connue d'ailleurs indirectement, par comparaison entre les données
du Livre des Cérémonies, récapitulation d'une période révolue, et
les premiers textes législatifs de l'époque des Comnènes.

(1) H. GELZER, Leon/jas' von Neapolis Leben des heiligen Iohannes des Barmherzigen,
Erzbisho{s von Alexandrien, Freiburg-l.eipzig, 1893, p. 120-123; l'éditeur consacre
une noUce aux archontes du patriarcat d'Alexandrie attestés dans cette Vie et les
sources parallèles; en plus du 8~cx86TIjç, les 8wLXlI't"cxt ne paraissent pas à Constantinople.
Inversement, le noumodotès connu par les listes du XIIIe siccle, ne déborde pas le témoi-
gnage des listes.
12 APEUÇU HISTOHIQUE SUH L'ÉVOLUTION DES OFFICES

1. J uslinien el lléraclius,
Le premier statut du clergé de Sainte-Sophie remonte à
Justinien!, le fondateur de l'église autour de laquelle graviLeronL
les archontes jusqu'à la fin de l'Empire, Un personnel très nombreux
et de fonctions peu différenciées, rattachées au seul titre ecclésias-
tique, est afTecté en premier lieu au service liturgique, dans les
conditions fixées de plein droit par le fondateur. Bien que l'empereur
exerce en même temps à l'égard de l'Église tout court et tout
entière son droit de tutelle en tous les domaines, y compris le
dogme et les ordres sacrés, il ne précise pas l'affectation de cc>s
ministres divers de la liturgie à des services de l'administration
générale. Entre la noveIle de Justinien et celle d'Héraclius 2 se fait
donc jour une différence notable: dans la seconde, avec le terme
oqlqlb<Loc, apparaissent de nouvelles catégories du clergé, qui sr
distinguent des desservants de l'église au moins par des noms de
fonctions ajoutés au titre de l'ordre sacré. La novelle fixe, en efTet,
comme la précédente, le nombre des ministres destinés au culte;
puis elle énumère des officiers spécialisés dans une charge: syncelles,
chanceliers, ekdikoi, notaires, skévophylakés, ces derniers partagés
en trois ordres sacrés, quatre prêtres, six diacres et deux lecteurs.
Entre la novelle de 535 et celle de 612, la terminologie indique
une évolution; mais pour en évaluer l'étendue, il faudrait précisé-
ment connaître la constitution des services du patriarcat et les
diverses affectations des membres du clergé dans ses bureaux.
L'Église, en effet, ne dépend pas uniquement des lois impériales
pour sa constitution et son développement, parce que son
administration, centrée sur le pouvoir épiscopal, obéit à des lois
internes. C'est pourquoi la novelle d'Héraclius reste encore dans
les généralités, règle une question d'effectifs et de traitements,
sans légiférer sur l'organisation interne du patriarcat. Bien avant
cette date et indépendamment des lois civiles, le patriarche est
entouré d'archontes que la novelle ne mentionne pasa. Vers la
même époque, le patriarcat s'enrichit d'un nouvel édifice, le
Thomaïtès, appelé ainsi du nom de son fondateur, le patriarche

(1) NO/lelle 3 (éd. ZACHARIAr:, Leipzig, 1881, n. l-t, p. 67-74). En général, la légis-
laLion de Juslinien est plus détaillée en ce qui concerne l'administl'aLion des biens
temporels.
(2) JGR, ZEPOS, l, p. 27-30 (Zachariae, III, 33-38). La noveUe d'Héraclius emploie
l'expression: otp({mdOLç, 'fi 'rOLÇ ÀE:YOfLévotç km'riXYfLClcH (p. 30, Il); les ordres sacrés
étant désignés par 'riXYfLCl (p. 28,22), faut-il comprendre que l'épitagrna est un degrù
administratif ajouté à l'ordre sacré? Le terme n'a pas survécu avec ce sens technique;
dans la novelle, il a valeur de glose.
(3) Les Actes des conciles citent surtout les employés de chancelleric.
DU yi! AU X· SIÈCLE 13

Thomas (607-610)1; il comprenait divers locaux destinés aux


réunions synodalrs rt il des srrviccs administratifs, en particulier
une bibliothèque.
Des mesures particulières prises par les empereurs ne peuvent
expliquer tout à fait, de l'intérieur, le développement des institu-
tions du patriarcat byzantin. La cause la plus profonde est sans
doute, grâce au pouvoir impérial, la transformation du diocèse de
Byzance en patriarcat de la nouvelle Rome; ce fait conditionne
toute l'évolution postérieure, mais les empereurs eux-mêmes
interviennent pour limiter l'aLLirance que la capitale exerce
sur tout le clergé. Les deux novelles principales ont pour objet de
fixer un numerus clausus. Or des évêques, de leur côté, malgré
les lois et les canons qui les contraignent à la résidence, affiuent
dans la capitale, poussés à la fois par la nécessité de recourir au
pouvoir impérial et patriarcal et par le souci d'assurer la collégialité
du corps épiscopal. Ainsi se constitue peu à peu un véritable
corps tout à fait particulier à la capitale, la synodos endèmousa,
que J. Pargoire qualifie assez justement d'endémique 2 • L'existence
de ce collège donne une apparence œcuménique au corps des
archontes lui-même. A la fois desservants de la Grande Église et
ministres du patriarche, ces clercs et ces archontes occupent des
charges dont la responsabilité tend à dépasser le diocèse d'origine;
par là, ils entrent en concurrence avec le corps des métropolites
de province pour l'administration de l'Église. Ainsi, durant tout
le cours de l'histoire, le rapport entre les degrés d'ordres sacrés
et les fonctions officielles est au centre de tous les problèmes
concernant les institutions.

2. Ordres el offices.
En principe, selon les canons, la répartition des offices respectait
la hiérarchie fondée sur le sacrement de l'ordre : un prêtre, par
exemple, n'occupait pas une charge qui l'eut subordonné à un
diacre. La hiérarchie administrative suivait en quelque sorte une
hiérarchie liturgique. On est frappé, en effet, par la variété des
charges confiées à des prêtres, à une époque où les diacres étaient
relativement plus nombreux. A cet égard, la liste des patriarches,
qui cite les fonctions antérieures de l'élu 3, fournit des renseigne-

(1) H. JAN):", Constantinople byzantine, 2" éd., Paris, 1964, p. 179.


(2) J. PARGOIRE, L'É[Jlise byzantine de 527 à 847, Paris, 190~, p. ;16.
(3) Il faut toujours se référer en principe à l'élude et édilion de B. FISCHER,
De patriarcharum conslantinopolilanorum calalogis (Dissert. Ienenses III) p. 282-294,
texte des Vindob. lheol. gr. 302 el lheol. gr. 40; néanmoins la liste de l\icéphore Callisle
est utilisable: PG, 147, 449-461l (ou 119, 909-9'2-1). La liste de Nicéphore est plus
concise: Nicephori opuscula, éd. de Boor, p. 112.
14 APEnçu HISTOHIQUE sun L'ÉVOLlJTIO~ DES OFFICES

ments significatifs; le nombre des prêLres, anejpns é(;onomes,


sacellaires, syncelles, rtc., qui montèrent durant ces premicrs
siècles sur le trône patriarcal, dépasse de beaucoup celui des
diacres l • Faute de listes complètes ct de documents signés, nous
ne pouvons dresser un état même approximatif de ces offices ct
de leur répartition variable suivant les ordres sacrés; mais on
imagine sans difficulté que le groupe des skévophylakés, formé de
quatre prêtres, six diacres ct deux lecteurs, du temps d' Héraclius,
composait un collège hiérarchisé où les prêtres n'étaient pas
subordonnés aux diacres.
Déjà, à l'occasion de la liturgie, naissaient des querelles de
préséance. A plus forte raison risquaient-elles de se multiplier hors
de l'église, dans les réunions administratives, lorsque des fonction-
naires prêLres et diacres, appartenant à des services différents, sont
appelés à siéger. L'importance de la charge tend à concurrencer
le degré d'ordination. Au concile de Nicée (325), le canon 18
interdisait les empiétements des diacres sur les prêtres, mais
uniquement autour de l'autel; de même le canon 54 de Laodicée
interdit aux prêtres d'entrer dans le bèma et de siéger avant
l'arrivée de l'évêque. Au concile In Trullo, à la fin du VIle siècle,
le canon 7 mentionne pour la première fois les àcpCflbwx ; on constate
que la dignité de l'office (&;LWfLlX) devient une occasion pour les
diacres de s'arroger en séance une place supérieure à celle des
prêtres. Que cette usurpation se produise au cours d'une cérémonie
sacrée, ou loin de l'autel, car les Pères du concile ne semblent pas
l'avoir spécifié, la sanction en tout cas se réfère à l'ordre sacré:
celui qui usurpe une place supérieure à son ordre (~1X6fL6c;) sera
condamné à siéger au dernier rang de sa classe (-rOCYfLlX) ; par exemple
au dernier rang des diacres, s'il est diacre 2• Il est donc probable
que la préséance des diacres, malgré leur ascension vers les charges
les plus estimées, ne comportait pas encore à cette date une
dérogation importante à la préséance de l'ordre et de la liturgie.
La seule exception admise par le concile concerne, en effet, le
diacre de fonction quelconque présent, comme légat du patriarche
ou du métropolite, dans une localité de leur territoire. Le principe
du pouvoir délégué et de l'honneur dû au représentant personnel,

(1) L. RRElIIER, Le Monde Byzantin, Paris, 1~49, Il, ·t~·!-·t83. \" oir aussi Fr. D\OR:"' ....
Les Légendes de Constantin el de Met/IOde vues de Byzance, Prague, 1933, p. 58-5!).
(2) Zonaras el Balsamon tirent le texte dans un sens possible, mais non évidenl :
PG, 137, 540-544. Ils se fondent sur une dilTérence de sanction :par rapport au concile
de Nicée) pour distinguer un double empiétement; on peul supposer aussi que la
progression générale des diacres rendait plus dil1icile ulle sanGlion radicale cornille
la déposition pure el simple.
DU v" AU Xe SIÈCLE 15
è:x npoO'ûmou, sera mis plcinement en lumière dans le prostagma
(l'Alrxis l Comnime r,onccrnant les offices l .
En conséquence, la titulature enregistre un cumul par la super-
position d'un emploi bureaucratique ou d'une charge administrative
au degré de l'ordre sacré; au ministère sacramentel s'ajoutent des
fonctions profanes ou extérieures, qui tendent il former une
hiérarchie secondaire parallèle et même indépendante, dans la
mesure où ses activités n'ont pas un rapport essentiel ni permanent,
mais arbitraire et variable, avec l'institution sacrée. Pour définir la
part de l'Église comme telle dans la formation et le développement
des offices, il faudrait connaître l'origine des rites et formules
d'ordinations secondaires qui finirent par être appliqués aux
difTérents degrés de la hiérarchie archontale. Nous en parlerons,
lorsque les traités et les rituels poseront le problème de manière
concrète; ce n'est pas avant le XIIe siècle. Il faut constater ici
que ces rites ne sont pas attestés durant la période conciliaire et
que des textes canoniques distinguent clairement l'ordination
proprement dite et la fonction conférée sans imposition des mains,
par promotion 2.
Cette distinction capitale doit être soulignée et précisée, car elle
s'estompe par la suite, même chez les canonistes, au point que
l'on trouve encore dans des manuels modernes 3 une division
radicale, sans fondement, qui serait signifiée par les deux termes
XE:LPOTOVLIX - XE:Lpo6o:O'[IX. La difTérence n'est pas dans ces deux termes,
ni même peut-être dans le rite de l'imposition des mains, mais
dans la signification sacramentelle et l'intention du consécrateur.
C'est ainsi que Tarasios, au concile de 787 (Nicée Il), avance, à
propos du terme XE:LPOTOVoufLÉvouÇ du premier concile de Nicée
(canon 8), la distinction entre E:ÙÀOYLIX et XE:LpO't'OVtlX (XE:Lpo6E:cr[lX) qui
ne soulève aucun remous". Toute promotion ecclésiastique pouvait
donc s'accompagner d'un rite, mais celui-ci n'a pas la même valeur
dans tous les cas. De là vient en particulier la distinction, sur

(1) Voir p. 57 et 66.


(2) Je note simplement ici : cXXe:~po'T6"7J'ToC; Ô7njpe:aloc (Basile, cano ~1) ct 1tpoôcD.-
Àe:aGocL (Chalc. cano 2) ; voir p. B9-90.
(3) Par exemple :'{. MILACI/, To txxÀ7Ja~ocanxo\l 8lKOCLO" rijc; bpGo86~ou •A"oc'To-
ÀLKijC; tXKÀ7Jalocc; (Biblioth. Marasli), Athènes, 1906, p. 3BO, voir ci-dessous, p. BI, n. 5.
(4) MANSI, 12, 10'22 D : fL~1t(o.IC; è1t' e:ùÀoylcxC; EVTCXüGOC T1J" Xe:~poGe:a[cxv À~ye:~ xocl
OÙXL Xe:~poTovlocc;; cf. les scolies éditées par VI. BE!'IE5EVlè, .synagoga L titulorum,
München, 1937, p. 167 (ou du même, Nomocanon, priloi.., p. 12). Le patriarche emploie
Xe:Lpo9e:a!1X uniquement parce que la recension du canon de Nicée qu'il avait sous les
yeux comportait la variante Xe:~po9E:TOUfLévouC; pour xe~po'TO"oufLtvouC; du texte plus
l'épandu; la distinction porte sur bt."nMicLion-consôcration, non sur la dilTércnce des
termes xe~po'Tov!OC - xeLpo6ea!lX.
16 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

laquelle insistera Balsamon 1 , entre t€pwlJ.€voc:; et xÀ"I)p~x6c:;; le sens


technique apparaît d'une autre façon par l'emploi équivalent des
termes t€pwlJ.€vm - OCVL€pm. Cette distinction s'applique en particulier
aux moines; dès que l'évèque a reçu leur profession, ils sont
considérés comme clercs, tout en restant OCVL€PO~2 ; ils ne deviennent
t€PWIJ.€VOL, comme les autres clercs, qu'à partir du diaconat.
Le principe constitutif de la hiérarchie ecclésiastique n'a jamais
subi d'atteinte, en ce sens que la dignité de la personne est toujours
fondée sur le titre d'ordination. Mais, de l'extérieur, les fonctions
exercées par les différents ordres provoquent des perturbations et
des développements qui sont en relation constante avec les
mutations de la société et des institutions civiles. Ainsi, du v e
au XIe siècle, nous voyons que le rapport entre le titre sacré
(prêtre, diacre, etc.) et la fonction (économe, syncelle, etc.) varie
continuellement, mais de manière inégale suivant les fonctions. Il
n'existe peut-être qu'un groupe insensible aux changements et qui
soit resté fidèle au principe d'équivalence entre un ordre et une
fonction; c'est celui des EXOLXOL ou è:xxÀ"I)cr~iXOLXOL attestés à
toute époque comme prêtres 3 • Pourtant, au XIIe siècle, leur chef,
le prôlekdikos, appartient à la hiérarchie archontale et diaconale.
A titre individuel, le chartophylax est en règle générale un diacre
depuis les origines. En vue de faire apparaître les facteurs
d'évolution durant cette première période, examinons sommaire-
ment le cas de l'économe et du syncelIe, et plus longuement, celui
du chartophylax. Le choix de ces noms n'est pas indifférent, car
ils appartiennent au vocabulaire propre de l'Église, à la différence,
par exemple, de notaire, référendaire, sacellaire. Économe et
syncelle sont parmi les plus notables de la hiérarchie primitive et
le syncelle disparait pourtant au XIe siècle, tandis que le charto-
phylax, à partir d'un emploi secondaire, accède aux premiers rangs
par une lente progression.

3. Économe el syncelle.
L'économe est, à l'origine, un fonctionnaire strictement
ecclésiastique, l'un des rares mentionnés par les canons : Cha/co 26
et auparavant Théophile 10. Au cours du v e siècle, les économes
sont souvent des prêtres; mais le concile ln Trullo, cano 16, en
décrétant que le nombre des diacres n'est pas limité à sept par

(1) ,"oir j'exposé de sa doctrine, p. 87-91.


(2) On insiste souvent sur ce terme dans les controverses: J. DARROliZÈS, Documents
inédits d'ecclésiologie byzanline, Paris, 1966, p. 326 6, 389 5, 408 9, 412 2.
(3) Citons pl'incipalement le sceau collectif (LAURE:-lT, Corpus, 112) qui date des
dèbuts de l'institution: voir un exemplaire (no 114) sur notre page de couverture.
DU ,.e .H: Xe SIÈCLE 17

église, rappelle' que leur rôle e'st de yeiller ù l'administration des


biens en vue dr déchargrr prHrfs pt, rvêqups df's soueis matérie'ls.
Le canon de Chalcédoine spécifie que l'économe doit appartenir
au clergé ft le canon Il de Nicée] 1 rappellt> l'obligation pour lrs
évêchés et les monastilres d'avoir leur économe. Parmi les économes
devenus patriarches nous avons deux prêtres: Cyriaque (595-606) et
Paul II (641-653), et deux diacres: Pierre (654-666) et Constantin 1
(675-677) ; la succession des titres (prêtre ct diacre) est significative.
Le prêtre économe Marcien a laissé un nom dans l'histoire et
l'hagiographie; Théodore lecteur dit qu'il fut promu par Gennade
pt lui attribue une ordonnance d'intérêt général, mais limitée
probablement à la ville de Constantinople l . L'économe était donc
un personnage important, d'autant plus qu'il gérait. les biens de
l'évêché, en cas de décès et de vacance; c'est ce qui a pu guider
à l'origine le choix d'Un prêtre, justifié par l'étendue des responsa-
bilités plus que par la nature de l'emploi, compatible avec l'ordre
diaconal. Cependant, à Constantinople, on ne voit pas de règle
absolue fixant la titulaturc de l'économe, puisqu'après Marcien
prêtre (vers 458-471), nous rencontrons l'archidiacre Théodose,
en 519 2 •
Mais l'anomalie la plus flagrante se rencontre beaucoup plus
tard. Nous n'avons aucune raison de penser que le pouvoir impérial
intervenait dès cette époque dans le choix et la nomination de
ce haut fonctionnaire d'Église. Or, par diverses sources, nous
apprenons que la charge passe, vers le xe siècle, sous le nom d'un
métropolite et de divers dignitaires auliques : rektôr, patrice,
protospathaire, notaire impérial 3 . Ces titulaires n'apparaissent pas
avant le xe siècle. Tout ne fut pas parfait durant les siècles
antérieurs, mais la discipline primitive ne sc relâcha jamais au
point que l'économe fut nommé régulièrement par l'empereur et
choisi en dehors des prêtres et des diacres. La réforme des Comnènes
portera en premier lieu sur cette usurpation de pouvoir.
Le cas du syncelle souligne encore plus nettement l'importance
de l'autorité impériale, qui, après avoir accaparé le titre, en a

(1) PG, 86, 172 C-173 A; même terme 7tPOtl)CX}.ETO que d:ms Cha/co 2. D'après
une Vie ancienne, :\larcien est élu Èx xow'iic; ljii)<pou, WC; d7tdv, TWV 1X1h'ov ÈmaTIXI-Lévwv
I-LlXp-rupllXc; : A. PAT'ADOT'OIJLOS-KrmA~IEus, 'AVa.ÀEXTIX 'Ie;poaoÀul-L~T~x'ijC; aTotxuOÀoyllXC;,
4, 260 (cf. PG, 114, 432). Le témoignage (I-LlXpTupllX) est requis pour Irs ordinations;
l'hagiographe veut surtouL signifier qllr If' choix est ratifié par la voix commnne,
mais nous ne savons absolument rien de votes de ce genre pour le choix des
fonctionnaires.
(2) Destinalaire d'une leUre du pape Hormisdas: PL, 63, 43U; ccci est une preuve
que l'archidiacre ne cumulait pas n6cessairement la charge de prirnicier des notaires;
voir p. '20-21.
(3) Ces cumuls sont attesL('s surtout par des sceaux; voir p. 38 cL 304.
18 ,\PERÇU HISTOIUQUE sun L'ÉVOLUTION DES OFFICES

provoqué l'inflation et la faillite. La fonction primitive ne doit rien


à une institution civile l, puisque jr terme ôésigne tout ô'ahord le
clerc commensal de l'évêque, et même plus : qui partage sa
chambre (glose cruOïOjVOÇ) ; en soi, le titre est unique. L'intimité
favorise évidemment l'ascension très rapide du synkellos, au point
que plusieurs titulaires, dès le VIe siècle, deviennent patriarches ou
se mettent en évidence. Au palais impérial, le praeposilus sacri
cubiculi, puis le parakoimôménos, dont le rang et le pouvoir
dépendent de leur place auprès de l'empereur, suivent une progres-
sion analogue en passant de la chambre impériale à une direction
administrative 2. La seule différence est que la charge du syncelle
n'est pas clairement définie pur les mentions.
Nous constatons aussi que la plupart des syncelles sont prêtres.
Jean IV le Jeûneur (582-595) est le premier diacre syncelle dans
la liste des patriarches. Mais la novelle d'Héraclius donne deux
titulaires pour cette charge, en 612 ; il Y a place par conséquent
pour une répartition hiérarchique entre prêtre et diacre. La fonction
du prêtre syncelle n'est pas si distincte qu'elle ne puisse être
cumulée avec une autre; le seul cas clairement attesté est celui
du prêtre Stéphanos, syncelle et chartophylax vers 638; si le
sceau d'un chartophylax Étienne appartient au même personnage,
il doit être de date antérieure, car le sceau ne mentionne ni
le sacerdoce, ni le titre de syncelle 3 . A ce point de vue, les listes
de patriarches ne sont d'aucun secours, parce que l'énumération
de leurs titres antérieurs n'indique jamais un cumul, mais enregistre
une succession confuse de charges diverses.
Une note de date indéterminée, mais postérieure au XIe siècle
ct même à la disparition des syncelles de toute sorte\ considère les
syncelles comme un équivalent, auprès du patriarche, du sénat qui
entoure l'empereur; elle parle également des titres de syncelle
donnés par l'empereur à des moines et à des prélats qui servaient
comme de trait d'union et de conseillers pour les affaires communes
à l'Église et à l'Empire. Le Livre des Cérémonies est le premier

(1) ATHÉNAGORAS de Paramythia, '0 6tcr(.Loc; TWV crl,ryxéÀÀwv, dans 'E7t' 'ET. Bu~.
I:7t.,4 (1927), 3-38. V. GRUMEL, Titulaturc de métropolites byzantins, 1. Les métropolites
syncelles, dans (Rev. des) Ét. byz., 3 (1945), 92-114. DUCANGE, Glossarium, 1470-1472.
(2) L. BRÉHIER, Le Monde Byzantin, Il, p. 96 et 107.
(3) LAURENT, Corpus, 83 ; l'identification d'Étienne chartophylax avec le syncellc
et chartophylax de même nom ne doit pas être considérée comme acquise.
(4) Éditée par VI. Benesevic, en note, dans son étude sur les laklika : Byz. Neugr.
Jahr., f> (1927) p. 149, d'après Petropol. (Leningr.) 716, du XVIe s. ; autre copie dans
Atheniens. B. N. 1379, f. 395". L'imparfait employé par le rédacteur et l'incise O!!LClL
nous éloignent du moment historique; la note vient d'un juriste assez compétent,
mais, en désignant les syncelles au pluriel, il montre qu'il connalt surlout ceux du
XIe siècle.
DU \,e AI: Xe SIÈCLE 19

témoin d'une évolution manifeste du titre et de la charge; il


rapporte les rites de promotion du syncelle et la formule prononcée
par l'empereur 1 • Après la cérémonie au Palais, le nouveau syncelle
est mené en cortège jusqu'au patriarche qui le bénit 2 • La description
de sa place et des mouvements d'entrée, avec une allusion à la
xoc't'ocO''t'ocmç ecclésiastique que l'on doit respecter, témoigne d'un
certain embarras; on veut à la fois ménager aux syncelles une
place supérieure et maintenir inaliénable celle des membres du
synode. En lisant ce passage, on ne peut que songrr à la querelle
de préséance qui opposera plus tard métropolites syncelles et non
syncelles, puis métropolites et chartophylax. L'analogie de la
position du syncelle avec la situation acquise par le chartophylax
est remarquable du fait que leur préséance porte ombrage aux
prérogatives des métropolites. Mais la fortune du syncelle n'a guère
duré: après avoir figuré dans l'opinion comme un successeur
attitré du patriarche régnant 3 et pris un rang très élevé dans les
dignités auliques, il tombe en complète décadence; le titre,
multiplié durant tout le XIe siècle, ne correspond plus à aucune
charge spécifique. Tel est le résultat d'une intervention impériale.

4. CharlophyLax.
La connaissance des fonctions du chartophylax durant la
première période jusqu'au IXe siècle dépend des actes des conciles
œcuméniques. Ceux qui se tinrent à Constantinople ou aux
environs requirent la collaboration de divers officiers du patriarcat et
principalement des fonctionnaires de la chancellerie. Mais ces assem-
blées, convoquées par l'empereur et présidées souvent par des légats
du pape, ne sont pas à proprement parler des manifestations de la
vie propre du patriarcat; elles ne nous donnent pas une image
complète et exacte de son administration et de ses divers bureaux.
Les mentions de fonctionnaires civils produiraient la même
impression, si les historiens ne disposaient pas d'autres sources
pour reconstituer la hiérarchie des bureaux impériaux. Le paral-
lélisme de certains titres a du moins l'avantage de fournir un
élément de comparaison.

(I) r.omparer la promotion du synccllc avec celle du patriarche: De Cerem. II 8


et II 14 : PG, 112, 996 A, 1044 A.
(2) Le text.e dit o"'PPIXY(~F;(V; mettons en parallèle ln promotion d'un taboularios
décrite par le Liure de l'éparque l, 3: JGR, ZEPOS, 2, 372; o"'PPlXyra~ 7t"pOXe:~pL~e:o"elXt
est réservé à l'éparque et le prêtre dit ensuite une prière.
(3) Liste des anciens syncelles devenus patriarches dans ATHÊNAGORAS, art. cit.,
p. 9·10. L'idée de la régularité de succession est exprimée comme usage ancien et
périmé par KF,DRÈNOS-SKYJ.ITZf.:S, //istoire, Bonn, II 581, 7 (PG, 122, 313 A) ; elle
peut provenir du début du xe siècle (succession des patriarches Étienne, Euthyme) ;
en d'autres époques nous n'avons pas de cas aussi rapprochés.
20 APEIt(.:U HISTorUQUE sen L'ÉVOLUTION DES OFFICES

A première vur, la situation du chartophylax est mise en valeur


par le fait que le nom apparti(mt à un fonctionnaire uniquC'.
Son titre contraste avec celui d'une fonction équivalente dans les
bureaux impériaux ct dans certains bureaux patriarcaux: chartu-
laire est un nom commun, de même que notaire, chancelier,
sacellaire, etc. Le chef de ces collèges a besoin d'un titre de mégas
ou de prôto- pour se distinguer de la foule. Le titre paraît de
création ecclésiastique. On rencontre une fois un chartophylax du
palais d'Hormisdas; c'est une exception et, pour cette raison
même, un cas suspecV. L'erreur sc produit une fois à propos du
patriarche Jean VI, dit tantôt chartophylax, tantôt chartoularios
de l'économat, avant son patriarcat z ; il ne peut s'agir que d'un
chartulaire. Le nom unique signifie donc un emploi spécialisé; il
n'y a qu'un chartophylax par diocèse ou par évêché, tandis qur
de nombreux établissements peuvent recevoir un économe, un
skévophylax ou un notaire 3 , el dans le même diocèse ou la même
ville.
Il ne s'ensuit pas que le chartophylax occupe dès l'origine une
place éminente et en rapport avec sa fonction propre. La garde
des archives exigeait une certaine culture, des connaissances
historiques, juridiques et théologiques; l'emploi prédisposait son
titulaire à jouer tôt ou tard un rôle de premier ordre dans une
société où le document écrit régissait toutes les activités. Mais
pourquoi le chartophylax a-t-il émergé, plutôt que le primicier des
notaires ou le protonotaire, à la haute direction de la chancellerie
ct du secrétariat? Quelques mentions par siècle, du VIe au IX e ,
attestent l'existence de ces trois fonctionnaires, aussi qualifiés l'un
que l'autre pour diriger l'office; entre les trois se produit un
chassé-croisé qui laisse le champ libre à plusieurs hypothèses.
Avant même que paraisse le nom de chartophylax, le patriarche
disposait d'un secrétariat et d'une chancellerie bien organisée. On
a tendance à attribuer à l'archidiacre, qui tient parfois la charge
de primicier des notaires, une importance particulière 4 ; cependant

(1) THEoPHANEs, Chronographie, éd. de Boor, 295, 13.


i2) Nicephori opuscula, éd. de Baal', 119, 12 : un seul lémoin pour ;(IXP'TOuÀ&FwC;
dans l'apparat. Les deux calalogues de Fischer (p. 290) donnenl : charloularios soil
-rijc; obdClC; -rijc; Me;yciÀ7jC; 'ExxÀ7ja(ClC;, soit 'TOÜ otxovofLdou. On admelLra plutôt ce
dernier d'aprrs UllC lilulature des sceaux : LAl:RENT, Corpus, 66 : un chartulairc
de l'économe. S'il a jamais existé un charlophylax ailleurs qu'aux évêchés, ce doit
êlre un cas très rare.
(3) Dans les monastères il n'y a pas de charlophylax. De Mcesler cile a ce propos
Théodore Stoudile : PG, 99, 1212; mais dans ce passage je nc erois pas qu'il s'ugil
d'un employé du monastère; voir Pl. DE MEESTER, De monachico slalu jll:I.'la disci-
plinam byzanlinam, Roma, 1942, p. 179.
(4) Olllil dans l'article archidiacre: Dicl. de dr. call. 1, 1001: ,L'archidiacre oriental
D1- v" AV X· SIÈCLE 21

l'associalion ùu tilr(~ avec la fonction n'est ni obligatoire ni très


commune. Elle déco\ll(~ probablement du fait que le premier des
notaires est aussi en principe l'un des plus cn vue dans sa profession
ct dans l'ordre des diacres, soit par son mérite personnel, soit par
son ancienneté dans la eharge. La carrière d'Aétius est assez bien
connue de 448 à 454 1 . Au synode de CP, en 448, il figure en bonne
place comme diacre notaire; le primicier, il cette date, est inconnu.
Au êoncile de Chalcédoine, il est archidiacre et primicier des
notaires, véritable chef de la chancellerie; c'est lui qui propose le
schéma (crx.sMp~ov) du célèbre canon 28. Sous prétexte d'avance-
ment, Anatole l'ordonne prêtre el nomme à sa place l'archidiacre
André, un diacre destitué auparavant; mais le pape Léon le Grand
oblige Anatole il chasser André et à rétablir Aétius dans son
rang 2 , c'est-à-dire, malgré l'élévation à la prêtrise, dans les fonctions
du primicier qu'il cumulait avec celles de l'archidiacre. Le pape
précise que la promotion d'André, qu'il réprouve, consistait à lui
donner l'administration de toutes les affaires ecclésiastiques 3; le
pape juge en ce cas avec son expérience de l'administration romaine
et ne veut pas déclarer que cette juridiction appartient de droit
à tout archidiacre. Vcrs la même date, à Alexandrie, le poste de
primicier est tenu par le prêtre Jean et nous constatons que la
grande majorité des représentants d'évêques au concile est constituée
par des prêtres, contre deux archidiacres 4 • Si donc le chartophylax
s'est substitué à quelqu'un d'autre, ce n'est pas à un degré d'ordre
qu'il faut se référer pour en juger, mais uniquement à un titre de
fonction: primicier des notaires, ou protonotaire, qui se maintien-
nent avec une fortune très diverse jusqu'à la fin de l'empires.
L'archidiacre sc maintient également ct, cn premier lieu, comme

ful lui aussi supplanté par un pcrsonnag-e nouveau, le chartophylax, qui finalenll'ul
ajouta il son litre pl'incipal celui de l'ar'chicliacre dépossédé .• Or la plupart des charlo-
phylaques ne Curent pas archidiaer('s. On trouve une esquisse de l'évolution un peu plus
nuancée dans Fr. DVOR~IK, Les légendes de Constanlin e/ Mé/hode pues de JJyzance,
Prague, 1933, p. 49-66; l'auLeur considère cepcndanl lui aussi l'archidiacre commc Ic
chef nalurel de la chancellerie et poursuit en oulre une thèse à prouver qui lui fait
négliger la perspective d'ensemble; tout n'est pas. vu de Byzance ,) dans ce passage.
(1) MANSI, 6, 735 el 765. Voir surlout l'index des Actes de SCIIWARTZ, Acta II
Chalced, 6, p. 72 (prosopographie) ; aux côlés d'Aétius travaillait un notaire prêtre;
SCHWARTZ, Ac/a II, l, l, p. 176,30.
(2) Reges/es, 133; Dict. de dr. can., l, 952.
(3) PL, 54, !O21 B : disprnsationem lotius caus;:\c ct curae eeclcsinsticae.
(4) Ind('x des clercs l'cpl'ésenlants les évêqul's aLJsenls : SCliWARTZ, .Itc/a II, Chale.
1,6, p. 68-71 ; ]rs drllx archidiacres sont Porphyrios et Photeinos; II' l'(~sle comprend
quelques diacres el une grande majorité dc prêtres. Au concile (1' L;:ph<'sc, même
proportion avec un seul archidiacre; dans les synodes provinciaux, les diacres sont
il peu près il égalité avec les prêll'es, Ac/a Ill, index,
(5) Voir la nolice sur protonolaire et primicier, p. 355-359.
22 APEUÇU HISTOHIQUE SUR L'ÉVOLUTIO:-f DES OFFICES

diacre le plus élevé en dignité. l\tIême à l'époque des premiers


conciles il n'y a aucun lien nécessaire entre ce titre et une fonction
quelconque dans l'administration, à plus forte raison avec celle du
chartophylax, puisqu'il est la plupart du temps simple diacre.
Le plus ancien chartophylax, le diacre Cosmas, apparaît en 536,
au synode de Mènas ; il fournit les documents aux quatre notaires
qui font la lecture 1, Son rôle est très modeste, car Euphèmios,
diacre et primicier des notaires, introduit les causes et présente
les personnes au synode 2 • En 553, au concile de Constantinople,
le chartophylax ne figure pas au procès-verbal, tandis que l'archi-
diacre et primicier des notaires Diodore intervient une dizaine de
fois, comme premier secrétaire qui dirige l'activité des notaires 3 .
A propos d'Étienne, prêtre syncelle et chartophylax, se pose pour
la première fois, vers 638, le problème du cumul. Le personnage
est mentionné dans une action de la synodos endèmousa"'; il lit
un texte officiel, mais nous ne savons à quel titre, parce que nous
n'avons qu'un extrait des actes. Nous pouvons en conclure seule-
ment que le chartophylax, élevé au sacerdoce et à la charge de
syncelle, continue à exercer sa charge antérieure.
Deux personnages de la même époque joignent à divers titres
celui de chartophylax. Le premier est Georges Choiroboskos, dont
la date est incertaine et la tradition manuscrite peu convaincante 6 •
J'aurai à parler de son titre de didascale œcuménique qui ne peut
signifier, à la date supposée du VIe siècle, un rapport quelconque
avec le patriarcat, gêné lui-même pour un emploi officiel et constant
de l'épithète « œcuménique ». Quant à la valeur de la désignation
comme chartophylax, je me contenterai de faire remarquer qu'un
seul manuscrit ajoute chartophylax à l'appellation plus commune

(1) MANSI, 8, 1035 D.


(2) ibid., 879 B, 938 D, 951 A-B, 978 C; je note que ce primicier n'est pas archi-
diacre et qu'à une date très proche, en 519, l'archidiacre Théodose est économe:
PL, 63, 439.
(3) MANSI, 9,178 A, 194 B, 201 A, 202 C, 230 C, 274 B, 297 D, 346 D, 350 B, 368 A.
(4) MANSI, 10, 1000 B; extrait d'un synode de CP, lu au concile de Latran de 649.
Il existe un sceau de Stephanos chartophylax tout court: LAURENT, Corpus, 83;
rien ne dit que ce chartophylax est de CP et qu'il s'identifie à Étienne syncelle. Dans
l'utilisation des sceaux, les historiens des institutions prendI'Ont garde que les références
aux sourceS extérieures n'ont pas toujours valeur probante et que l'identification est
hypothétique en "aison de la variété des titres et de l'homonymie des titulaires.
;5) L'opinion commune n'a pas varié depuis K. KRUMBACHER, Geschichle der
byzaf!lini.~che Lileralur, MiinchclI, 1897, p. 583-584 ; H. G. BEeK, l<irche und lheologische
Lileralur im byzanlinischen Reich, Miinchen, 1959, p. 468. A cause du titre de charto-
phylax, ct peut-être de l'épithète 1 œcuménique ., on tend à ramener la date vers le
vue·nu e siècle; le point capital est d'apprécier la valeur du témoignage qui atteste
la fonction du chartophylax.
DU yi' AU Xe SIÈCLE 23

de grammaticos et didascale œcuménique 1 . De la même manière


sans doute, un auteur beaucoup plus tardif, Eumathios
Makrembolitès, reçoit ce titre de chartophylax dans les « pires
manuscrits 1>2; ce cas, proche de nous, prouve du moins que
l'intitulation des œuvres littéraires, sans aucune autorité juridique
ni diplomatique, ne doit être admise qu'après vérification de la
tradition manuscrite. Le second personnage qui passe pour
chartophylax 3 , Georges Pisidès, est daté avec plus de précision et
son dernier éditeur expose le témoignage des manuscrits concernant
sa titulature~. Le titre de chartophylax apparaît seulement dans
les témoins de date postérieure, tandis que les charges de référen-
daire, skévophylax et gèrokomos sont mieux attestées. En soi,
rien d'impossible que Pisidès ait cumulé deux charges, ou bien en
ait occupé plusieurs, y compris celle de chartophylax, successive-
ment; mais la tradition manuscrite présente ce dernier titre
plutôt comme une addition. Sans compter avec les erreurs de
transcription toujours possibles s , on estimera peu fondé le titre de
chartophylax aussi hien pour Choiroboskos que pour Pisidès; à
défaut d'autre document, une tradition littéraire incertaine est de
peu de poids.
Au concile de 680, le diacre chartophylax Georges déploie une
activité exceptionnelle en raison de l'objet même du concile; il fait
la navette entre la salle de réunion, le Troullos, et le patriarcat
pour retirer des archives et de la bibliothèque les livres, les registres
et les chartes que les Pères veulent soumettre à la critique 6 • Certes,
la chancellerie est parfaitement organisée, mais le chartophylax
lui-même agit en dépositaire et gardien, laissant le premier rôle
à l'archidiacre et primicier des notaires. Celui-ci occupe la même
position que l'asécrètis impérial. En effet, de la session 2 à 8,
l'asècrètis secrétaire impérial Paul introduit les débats; de la
session 9 à 14, c'est l'archidiacre et primicier des notaires Constantin
et, dans les quatre dernières, le diacre et primicier des notaires

(1) PAULY-WISSOWA, R. E., 111 B, 2363; il resle à préciser la dale de ce ms, qui
n'esl pas indiquée, el le rapporl avec la masse des autres.
(2) K. KRUMlIACflER, op. cit., p. 764.
(3) Cf. LAURENT, Corpus, 83.
(4) A. PERTliSl, Giorgio di Pisidia. Poemi 1. Panegirici epici (Slud. palr. el byz.,
hert 7), Ellal, 1960. p. 13, note; l'au leur dit très judicieusemenl que le litre postérieur
de chartophylax peut provcnir d'une contamination avec Georges le eharlophylax
du IX' siècle (futur de Nicomédie), orateur lres COUI·U.
(5) Ainsi Jean Syropoulos devienL ('ha1'lopllylax dans l'édition; Myl, Tr, 4'H, In-17;
c'csl une erreur d'édileur, car le manuscril donne bien skévophylax; mais un copisle
a pu commettre la même erreur, surlout si son témoignage esl isolé el postérieur.
(6) Je reviendrai plusieurs fois sur ce concile; voir surloul p. 430.
24 APEH(:U HISTOHIQUE S{;R L'ÉVOLUTION DES OFFICES

Théodore, qui devient archidiacre il partir de la ::;ession 17 1 • Ce


partagr nr déprnd pas or la présrncr dr l'rmpprPllr, qui assistr
aux sessions 9 et 10, puis à la séance de clôture, où le primicier
des notaires prélude. La fondion signifie sans aucun douLe que le
titulaire a le grade le plus élevé de la chancellerie et que la coutume
de lui attribuer également J'archidiaconat éLait assez courante. Cc
cumul durant plus d'un siècle doit s'expliquer par une application
de la loi de J'ancienneté; étant donné que le corps des notaires
(40, d'après la novelle d'Héraclius) forme le collège diaconal le plus
notable, il est normal que son primieier, parvenu régulièrement au
sommet par la yoie de l'avancement dans la carrière, obtienne
aussi le titre d'archidiacre réservé en principe au plus ancien
dans l'ordre des diacres; c'est ainsi que Théodore succède naturel-
lement au prédécesseur dans les deux litres. Quant au chartophylax,
il n'est pas tout à fait confiné aux archives. Au cours des débats
on cite une parasèmeiôsis jointe au codex qui contient l'adresse
de Macaire d'Anlioche à l'empereur 2 ; nous voyons deux évêques
orientaux se rendre au patriarcat; c'est le chartophylax qui les
reçoit et s'enquiert de l'objet de leur visite. Cette charge d'introduire
des visiteurs et surtout des évêques n'appartient pas strictement
à un archiviste-bibliothécaire; ainsi le chartophylax tiendrait un
poste-clé et une situation proche de celle que décrira Anastase le
Bibliothécaire, en 869 3 . La rédaction d'une parasèmeiôsis indique
une fonction notariale courante ct l'introduction des visiteurs, une
fonction de gardien et de secrétaire. Déjà se pose par conséquent
le problème des rapports du chartophylax avec le patriarche et
avec les autres archontes.
Parmi les notaires du concile de 680 figure Agathon lecteur, qui
lit la profession de foi du concile'; il avait les deux qualités
requises, belle voix et belle écriture, car il fut chargé d'établir les
copies authentiques des actes, une pour le palais impérial, cinq
pour les patriarcats. En 713, après la chute de Philippicus Bardanès,
qui avait livré au feu l'exemplaire du palais impérial, le diacre
Agathon, qui cumulait alors les titres de chartophylax, protonotaire
et deuxième chancelier, recopie un nouvel exemplaire 5 • Il prit

(1) MANSI, Il, 624 B, 629 D: changement de litre pOUl' Théodore.


~2) ~tA:'<SI, 1], 5'24 E - 525 A; cc procès-verbal du 2'2 sept. ind. 9 ;680) n'l'st pas
reproduit cn enlier, si bien que l'on ne sait au juste si )1' chartophylax en est l'auteur;
d'autre part la piècr rst fournie pnr la chancellerie impériale qui la soumet au synode.
Si l'intervention du chartophylax n'est pas duc Ù Ulle rencontre dr hasard devant le
palais paLriarcal, il serait déjà à lin poste qui lui fait surveilll'r les entrées; noter les
expressions: e:i;ljÀlJ.:v 0 Xa:PTOljlUÀa:!; . fLl]vucrov7)fLiiç (ll's deux "vèques), 8iÀOfLE:V e:tcre:À8e:ïv.
(:3) Voir p. 336·337.
(4) MAl'iSl, 11,624 C.
(51 Reyes/es, 32'2; textes dans l\IAl"Sr, 12, 189-]96, 1\l6-20tl; \'oir surtout 189 C-D,
DU yi' AU X· SIÈCLE 25
certainement comme modèle celui que le patriarche Jean VI avait
préservé dans les archives, car Agathon joint à l'épilogue de sa
copie la lettre apologétique, où le patriarche fait valoir pour sa
défense cette mesure de préservation. A une date indéterminée,
mais certainement plus tard, Agathon transmet une copie à André,
archevêque de Crète, qui la reproduit à son usage et renvoie
l'exemplaire avec une poésie de remerciement adressée à l'archi-
diacre et chartophylax Agathon l . Une autre mention nous donne
une étape intermédiaire du curriculum : sceau du diacre notaire
et chancelier Agathon 2. Le cumul des trois titres (chartophylax,
protonotaire et deuxième chancelier), en 713, est absolument
inextricable, du fait qu'en 680 le primicier des notaires paraît
être le chef de file et le premier personnage de la chancellerie,
ce qui vaut au même primicier le rang d'archidiacre. Passons
sur le titre d'archidiacre; en effet, Agathon n'obtient ce titre
que plus tard; nous ignorons le titre officiel de l'archidiacre
antérieur, s'il cumulait celui de primicier, et si Agathon, déjà
protonotaire et chartophylax, s'intitule à son tour archidiacre et
primicier. Toute la difficulté est là : les deux titres, qui seront
toujours distincts dans les listes du XIIIe siècle, ne se rencontrent
jamais, je crois, simultanément au patriarcat de Constantinople
d'après les mentions conciliaires 3 , de sorte que nous ignorons ce
qui sépare exactement protonotaire et primicicr des notaires à cette
époque. Chez Agathon, le cumul des titres de chartophylax et de
protonotaire ne jure pas; mais le titre de second chancelier paraît
incompatible avec celui d'un chef de chancellerie. Autrement dit,
si le diacre Aga thon passe pour chef du service en tant que
chartophylax et protonotaire, il est encore subordonné à un
dignitaire plus élevé en tant que second chancelier. L'intérêt de
cette titulature complexe tient au fait que le nom du chartophylax

192 E, 204 B. Agathon précise que les exemplaires ollicie1s de 681 étaient munis de
la signature de l'empereur et des évêques. Sur la foi de la copie de ces textes dalée de
1446 dans Monacensis 186, on a placé au xv' siècle un Agathon inexistant: VOGEL-
GARDTliAUSEN, nie Schreiber, p. 1.
(1) Éditée par A. HEISENBERG, BZ, 10 (1901), 508-512; tout le début de la poésie
suggère que fLE:TétlIXÀE:, dans le Litre, signifie l'action de transcrire le texte, plutôt
qu'un repentir dog-matique de la part d'André de Crète, comme le propose l'éditeur.
(2) LAlJllE:"lT, Corpus, 1613; mais coniger dans la notice le titre d'archidiacre:
d'après MAXSI, 12, 189 C, Agathon n'est que diacre. Citant celle même tilulature
Pro Dvornik (Les LCgendes, p. 55) lit deuxii~me sacel/aire, aIL lieu de chancelier.
(3) Il Y a presque toujours chassé-croise de litre et de ville. Au concile d' l::phèse
llOUS trouvons Pierre prêtre d'Alexnndrie et TIpL!LLX1}pW:; ,WII 1I0";lXptWII : voir index
de SCHWARTZ, Ac/a l, Cone. Eplz. 1,8, p. 41. Au concile de Chalcédoine, en face d'Aetius
archidiacre de CP et TIpL!L~X'fJPWç, nous aVOllS Jean prêtre d'Alexandrie el 7tpWTOC;
TWII 1I0TIXplwII ; SCHWAllTZ, Aela II, Chalc. 6, p. 72 ct 76.

z
26 APEUÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

est associé à celui de deux fonctionnaires importants, l'un en


progression, l'autre en déclin. A partir du Vile siècle, le protonotaire
progresse en cffet aux dépens du primicier, de moins en moins cité;
de leur côté, les chanceliers disparaissent peu à peu de l'Église
byzantine l . Ce cas de cumul, attesté par une copie de chancellerie
et par son auteur lui-même, est d'un grand poids, comparé aux
titres d'œuvres littéraires ou aux énumérations de la liste des
patriarches. Ainsi, Thomas II (667-669), le seul chartophylax
devenu patriarche durant cette période, fut notaire, chancelier,
référendaire, chartophylax, skévophylax, gèrokomos et ptôcho-
trophos. Dans quel ordre a-t-il occupé ces postes et quelles charges
a-t-il cumulées réellement, impossible de le dire; la seule chose
certaine, c'est qu'il était diacre au moment de son élecLion.
D'autres mentions de chartophylax, vers la même époque,
offrent peu de prise à l'analyse. Un prédécesseur d'Agathon,
le chartophylax Constantin, est dit chargé de mission en compagnie
de deux évêques, vers 869 ; le panégyrique des Martyrs cité au
concile de 787 pourrait lui appartenir 2 •
A la fin du Ville siècle, au concile de Nicée II (787), le charto-
phylax Nicéphore tient au moins une fois le rôle dévolu
antérieurement au primicier des notaires 3 • Mais il n'est pas le seul
à introduire les causes et à transmettre les convocations aux
prévenus; Dèmètrios, notaire skévophylax (1114 D), puis
Constantin, diacre notaire (1039 E), accomplissent la même
fonction. La différence de grade apparaît peut-être dans le fait
que les deux notaires lisent aussi des textes devant le concile.
Habituellement, le patriarche Tarasios ne laisse à personne d'autre
le soin d'introduire les débats: ancien asécrètis impérial, il avait
tendance à exercer au patriarcat la compétence acquise dans sa
fonction antérieure. Deux de ses successeurs sont dans le même
cas, Nicéphore 1 et Photios; la forte personnalité de ces trois
patriarches et leur formation peuvent réduire l'activité normale des
collaborateurs ou introduire dans l'Église un style et des méthodes
nouvelles 4 • En tout cas, durant le concile, le chartophylax est

(1) Le dernier patriarche qui ait encore un litre de XIXYX€ÀÀOCpLOÇ est Constanlin
(675-677). Ces fonctionnaires ont-ils laiss~ la place à un autre corps, par exemple
les l~Laxo~€LlXvol, aLlcst~s sculemenL à partir du x· siècle?
(2) Regestes, 316. Texte du panégyrique: MAN SI, 13, 185-188; complet dans PG
88, 480-628. Aucun lien n'apparail entre le discours hagiographique et la mission
d'un chartophylax ConsLantin auprès de Grégoire d'Agrigente, à part le rapport des
da tes.
(3) MANSI, 12, 1051 D.
(4) La marche anormale des institutions et des bureaux ne tient pas seulement
au fait que des patriarches sont eux-mêmes form~s par la chancellerie. D'autres,
comme MéLhode l, furent aussi autoritaires: J. GOUILLARD, Le Synodikon de ['Orthodoxie
DU ve AU X· SIÈCLE 27

presque noyé dans la foule des notaires; on y voit pour la première


fois des kouboukleisioi du patriarcat, de même qu'un bibliophylax,
tandis que les chanceliers sont absents. L'effacement du corps des
chanceliers contraste avec la progression, dans l'Église romaine, du
titre qui donnera à cet office son nom classique, vers 1027 1 • La
position du chartophylax est confirmée par le silence des actes sur
le primicier des notaires et le protonotaire : apparemment le
chartophylax n'a plus de concurrent susceptible de lui disputer le
premier rang dans la chancellerie.
Plusieurs chartophylaques du IX e siècle sont connus: Constantin,
ambassadeur d'Irène auprès d'Abdalmalik, en 798 2, puis un diacre
Nicéphore correspondant d'Ignace de Nicée 3 sous le patriarche
Méthode 1. Si les nombreuses lettres, de caractère privé et littéraire,
adressées au chartophylax ont peu d'intérêt pour l'histoire de
l'institution, on remarque par contre une lettre (n. 53) au diacre
protonotaire Théophilos comme au responsable du secrétariat
pa triarcal.
Durant ce siècle on retiendra surtout le nom de Paul, en raison
du rôle qu'il joue au concile de 869. De même qu'en 680 le primicier
des notaires Constantin est sur un pied d'égalité avec l'asécrètis
impérial Paul 4 , au VIlle concile œcuménique, l'ouverture des
sessions est assurée tantôt par le patrice Baanès (sessions 1, 4, 7,
8-10), tantôt par un ecclésiastique, soit le métropolite Métrophanès
(sessions 3, 6), soit le chartophylax Paul (sessions 2, 5). Celui-ci
n'est autre que l'ancien archevêque de Césarée ordonné par Photius
et déposé par décret du pape Nicolas 1 ; malgré la requête d'Ignace,
il fut réintégré seulement dans un office d'archonte 6 • Au concile

(Travaux et Mémoires II), Paris, 1967, p. 168. L'inconnue des rapports entre personne
du patriarche, synode et bureaux est presque constante durant toute l'histoire du
pa tria rca t.
(1) Dict. de dr. can., II, 464. L'auteur de l'article, Claeys-Bouuaert, fait remarquer
que le nom désignant la charge du chancelier est indépendant; il a pu changer et il
a changé réellement. La remarque vaut pour l'ornee correspondant dans l'Église byzan-
tine, mais c'est le titre de chartophylax qui l'a emporté sur d'autres (primicier,
protonotaire, chancelier), le bibliothécaire n'ayant pas eu à Byzance la même impor-
tance qu'à Rome.
(2) F. DÔLGER, Regesten, 351.
(3) M. GÉDÉON, N€lX ~toÀto6TP(7) ÈXXÀ7)O"tlXO"TtX(;)V O"uyypocep€CùV, Constantinople,
1903; le métropolite ne fait pas appel à l'autorité du chartophylax ni à son bureau,
tandis qu'il y a plusieurs lettres adressées aux fonctionnaires impériaux. Ce charto-
phylax Nicéphore était surtout un lettré et ne parait pas s'occuper d'affaires adminis-
tratives. Un autre chartophylax un peu plus tardif, Georges (de Nicomédie), est surtout
connu par ses homélies hagiographiques.
(4) Voir p. 23.
(5) Références dans Regestes, 499 et 504; lettres papales: MANS!, 16, 50-53, 207 A.
Je ne dis Men ici de la note d'Anastase le Bibliothécaire sur le chartophylax, qui
concerne précisément Paul, ex-archevêque de Césarée.
28 APEHÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

de 879-80, le diacre chartophylax Photeinos 1 tient une place


sensiblement inférieure à celle du protonotaire, le diacre Pierre,
qui ouvre les débats dès la première session, puis à la quatrième
et à la sixième 2 ; il lit lui-même plusieurs documents, mais le
chartophylax est réduit à ce rôle de lecteur. Ces changements
d'attributions, qui paraissent caractéristiques d'une charge, dépen-
dent vraisemblablement de la volonté du patriarche régnant.
Sans doute ces conciles ne sont pas le reflet exact du cours
ordinaire de l'administration, car le choix entre plusieurs fonction-
naires à qualification presque égale dépend beaucoup des autorités
du concile, empereur et patriarche. Mais les variantes reproduisent
aussi en gros un aspect des institutions: la hiérarchie des archontes
n'est pas immuable et les fonctions de chancellerie, en particulier,
ne peuvent se définir d'après le seul titre de son chef, qui reste
longtemps indéterminé, jusqu'à la fin de la période conciliaire.

5. Le KlètoT'ologion el les Taklika.

Malgré son caractère religieux très prononcé, le Liure des


Cérémonies n'est pas un rituel ecclésiastique; le patriarcat y tient
une place très réduite, parce que le centre d'intérêt reste la personne
de l'empereur. L'étiquette règle la place et le mouvement de tous
les rangs par rapport au souverain; l'église Sainte-Sophie, par
droit de fondation et d'héritage, lui appartient d'ailleurs autant,
sinon plus, qu'au patriarche. Les images des cérémonies sont prises
du côté du Palais; la plupart du temps, les préparatifs du côté
du patriarche et la composition de son escorte sont laissés dans
l'ombre. Que l'empereur se rende à Sainte-Sophie, ou que le
patriarche soit invité au Palais, le cérémonial s'occupe principale-
ment du rôle que tiennent les officiers palatins; les archontes du
patriarche ne sont pas énumérés en détail 3 • On remarque donc que
la hiérarchie de l'Église est considérée comme un monde à part,
toujours distinct des corps de l'État; ses rangs ne se confondent
pas avec ceux des dignitaires auliques dans les cortèges et les
réceptions. Il y aura lieu de revenir sur d'autres renseignements

(1) MANSI, 17, 4'28 C, 4·11 n, 444 D, 445 C.


(2) ] bid., 377 E, 176 A, 516 A. Cet exemple montre que jusqu'à la fin de la pl'\riode
conciliaire les actes ne révdenL pas clairement le chef de la chancellerie ni toute
l'organisation hiérarchique du service.
(3) Voir ne Ger. 1 1 (§ 9),1 10 (§ G), 1 18 (§ 3) : Bonn 1 14,78, III = PG, 112,
152-153,284 A, 336 C. La description la plus longue au cours d'une cérémonie (grande
entrée dcs saints dons) cite: patriarche, sYlIcclle, métropolites, archevêques, protopapas
de la Grande Église: 1 1 (§ Il) : Bonn l, 17 = PG, Il 2, 16~; on remarque en cet endroit
que le synceJlc occupe le rang qui 1ui est attribué par le ](lèlorologion. Individuellement
ne sont guère cités que le CDnstrisios, le référendaire ct le skévophylax.
DU ye AU X· SIÈCLE 29

fournis par le De Cœremoniis concernant les promotions, puisque


la promotion du paLriarche par l'empereur donne tout son sens
au système général des préséances; pour le moment, j'examinerai
surtouL les listes enregistrées à la fin du livre 1 •
Les catalogues impériaux ne cherchent pas à insérer les ofllces
ecclésiastiques dans ceux de l'empire, ni parmi les dignités, ni
parmi les charges 2 • Il est même étonnant qu'il n'y ait aucune
mention en corps du clergé impérial qui a joui de tout temps d'un
statut et d'une titulature à part 3 • Au lieu de le considérer comme
un service administratif, le classement l'omet à cause de la dignité
cléricale. La seule exception dans tout le « tome premier.) est le
syncelle, la troisième des dignités par édit, dont rien n'indique
d'ailleurs dans le contexte qu'elle est tenue par un ecclésiastique'.
Par conLre, lorsqu'il s'agit de ranger globalement toutes les
classes de la société selon l'étiquette impériale, comme dans une
assemblée plénière d'apparat, où l'artiklinès doit procéder à l'appel
et au rangement des invités, les deux mondes séparés mêlent
leurs rangs. Les membres du clergé s'intercalent après une catégorie
impériale à laquelle ils sont assimilés; alors s'applique d'un bout
à l'autre de la hiérarchie la loi de préséance qui subordonne le
patriarche à l'empereur, son promoteur, et qui donne, degré par
degré, la première place à l'ordre impérial sur l'ordre ecclésiastique.
pour comprendre la liste du Klèlorologîon, il faut la mettre en

(1) Je cite le texte de Philotheos arliklini~s d'apri~s l'édition de J. B. BURY, The


imperial adminis/raliue syslem in Ihe ninlh cenlurg, Il'ilh a revised lexl of Ihe Klelor%gion
of Phi/olheos, London, 1911, p. 131-179. Dans cette édition, la fin du Klèlorologion
est omise; la conclusion de Philoth6os, annonçant la nolilia d'Épiphane, souligne
fortement l'autonomie des listes ecclésiastiques et la confusion que pouvait engendrer
même pour les Byzantins la complexité des classes: LVex [1.1) ... 'il cruY)(À'1]"m(~ 't'1i1;~ç,
cruv 't"ii Le:p(l7~)('ll cruva:ep6e:'Lcrex, à.crciepe:~a:v 't'o'Lç dcra:yofLÉ:vO~Ç ~~et 't'6lV ovo[1.ci't'CJlv norf,cr71 :
BURY, 179,16; Bonn, 790 = PG, 112, 1421. On trouvera des remarques importantes
sur la composition du Clètorologe dans H. GUILLA;'ID, Recherches sur les insliluUOfls
byzanlifles, Berlin-Amsterdam, 1967, 2, 220-226 (= Rel'. des El. byz., 20, 1962, 156-
170). }Iais le rapport entre litres auliques ct ecclésiastiques est très complexe dans la
pratique, parce les Byzantins ne l'ont pas traité ex professo ; le titre de I<ouboukieisios
en donnera l'exemple un peu plus loin.
(2) Listes diversrs du lomos 1 : BURY, 132·145; Bonn, 705·725.
;3) Mêmr dans le Pseudo-Kodinos, le clergé impérial reste exclu des dignités
antiques; à peine une liste propose un groupe succinct: PSEVDO-KoDI~OS,éd. Verpeaux,
p. 338 : lisLe IV, vers 143-152.
(,1) Bury (op. cil., p. 116) fait remarquer que reklôr n'cst pas un titre ecclésiastique
bien qu'il fût conféré à des clercs: voir R. Gl:ILl,AND, Recherches sur les instilutions
byzanlines, Amsterdam, 1967, Il, p. 212-217 (= Mémorial L. Pe/il, p. 185-193). Ce
statut du reetor, eontcmporain de l'institution du syncelle et de la situation ambiguë
de l'économat depuis la même date, est un signe d'époque; on trouve un rektôr
économe de la Grande-Église: LAURENT, Corpus, 52.
30 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

parallèle avec d'autres connues par ailleurs! ; clles couvrent en gros


les années 850-950 et constituent, malgré leur sécheresse en ce qui
concerne les offices ecclésiastiques, un point de départ important
pour notre enquête. J'utilise surtout l'étude de Benesevic et son
tableau comparatif, en laissant de côté les mentions d'offices
palatins 2 ; ces listes ont intéressé surtout les historiens qui
s'occupent des institutions impériales et beaucoup moins ceux qui
auraient pu y trouver de précieux renseignements sur les institu-
tions du patriarcat. En plus de la loi des préséances (xex6QÀ~x1j
xcx6é8pex), nous y trouvons des indications sur les offices ecclésias-
tiques en général,' des lois particulières de Léon VI concernant
le syncelle et l'économe, une distinction enfin entre kouboukleisioi
« consacrés et non consacrés » qui mérite examen.

Le sens général de ces listes et de leurs


a. Conception variantes dépend en grande partie de l'ordre
des offices
ecclésiastiques. chronologique des documents. Philothée enre-
gistre dans son manuel des listes disparates
qu'il ne cherche pas à harmoniser; c'est ainsi que dans sa liste
principale (xex6oÀ~x'lic; xoc6é8pocc; : R 3, d'après le tableau de Benesevic)
il nomme deux fois l'économe de la Grande Église (n. 28 et 105).
La date inscrite dans le titre de la compilation, septembre 899,
ne vaut donc pas pour dater toutes les indications de changements
d'ordre dans la préséance. Grâce à d'autres listes, taktikon
Uspenskij (U), taktikon Benesevic (Ben 1 et II), nous avons le
moyen d'opérer un classement suffisant pour l'interprétation. A
notre point de vue, nous distinguons quatre états, définis à la fois
par la date et par l'étendue de la liste des noms.
1. Taktikon Uspenskij, vers 842-843 : mention uniquement des
rangs supérieurs, l'épiscopat en général.
II. La xoc6QÀ~x~ xoc6é8poc de Philothée : R 3. La date insinuée par
l'élévation de l'économe 't'OC "ÜV, par les titres de rector et syncelle,
nous conduit à la fin du IX e siècle, sous Basile 1 ou Léon VP.

(1) VI. BENE5EVlé, ~ Die byzanlinischen Ranglisten. Byz. Neugr. Jahr., 5 (1927),
97-167. Il compare la liste de Philothéos (De Ger. Il, 52) avec le laktikon édité par
Uspenskij (U) et la nouvelle liste trouvée dans Hierosol. Patriarch. 24, t. 367 v ·368·
et 356 r ; dans son tableau le sigle R" désigne le tomos 2 de Philothéos (Bury 145-148
= Bonn 7'26-730); R" le tomos 3 (Bury 148·155 = Bonn 730-739).
(2) Dans ce tableau, la première colonne indique le titre impérial après lequel sont
rangés les ordres ecclésiastiques; l'équivalence est tirée de R", mais déjà dans Ben 1
les deux classes de kouboukleisioi 100-102 sont séparées par les spatharocandidats (101).
Ainsi d'une liste à l'autre l'équivalence des rangs varie; le même principe est toujours
appliqué, les valeurs changent.
(3) Voir plus loin, p. 36.
-
1
1 Titre impérial
correspondant (d'après R3) R' 1 Ben 1 1 Ben Il 1
1

(Rt) 3 pape
1
, 1 4 patriarche de CP.
(tiÇ(1X d8LK~) Il 14 syncelle de Rome
1 3 syncelJe (tout court) 12 15 syncelle de CP
12 a 15a autres palriarches 1
(U) 13 16 archev. de Bulgarie

prolospalhaires 42 16 métropolites 58 mHropoliles


43 17 archevêques 59 archevêques t:l
49 19 évêques
c::
61 évêques
62 protoprêlres eunuques <i
, >
28 économe de la G. E. 70 économe de la G. E. 1 économe c::
KIX8lX "rlX vüv hLfl.~871 2 skévophylax
~

spa tharocandidats 72 prêtres basilikoi


3
4
5
sacellaire
chartophylax
protonotaire
-
II)

/ ":l'
n
t"'
/":l
73 prêtres et higouménts 6 canstrisios
74 prêtres de l'église 7 référendaire
8 logothèle
9 hypomnèmatographc
1
1 10 hiéromnèmôn
spalhaires 104 koubouk. du patriarche 100 kOllbou kleil'ioi lepCùfl.évo~ Il koubouk. lepCù(.LévoL
,
1 105 économe de la G. E. 102 ~ .fl.~ ~X0V"reç lepCùoûv71v 12 koubouk. tiVle:POL
106 diacres hasilikoi
107 diacres de l'église
1
1
1 hypatoi, elc. j154 clercs du palais 1
1
1 155 clercs de l'église
1 1 1 1 i
-
CJJ
32 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

III. Le taklikon Benesevic (texte principal Ben 1) s'accorde en


partie avec R 3, c'est-à-dire le tomos 2 de Philothée; ou plutôt
c'est une recension nouvelle qui enregistre l'état des institutions
sous Léon VI. La note de Philothé~ sur la préséance dC's éyêques
venus de Rome, la mention du pape et du syncelle de Rome
donnent un point de départ historique suffisant pour nous l .
IV. Le taklikon Ben II, que je reproduis parmi les listes d'offices
sous le sigle A, est détaché des listes impériales. Dans le manuscrit
c'est une addition postérieure datable de la première moitié du
xe siècle 2.
L'idée générale qui inspire la composition des listes globales, où
IC's omers de l'Église s'intercalent parmi les offices impériaux,
n'est pas seulement d'ordre pratique; elle découle directement du
rapport des deux pouvoirs. Il me suffira de relever deux applications
de ce principe de préséance. La première est d'ordre cérémoniel
et se trouve dans le Klèloroiogion. Philothée donne la composition
numérique des inYités pour la fête de l'Épiphanie 3
patriarche.
métropolites avec le syncelle : 12.
prêtres du Grand Palais : 12.
prêtres de la Grande Église : 24.
diacres du Palais, de la Grande Église, de la Néa : 36 (= 12 X 3).
sous-diacres, pareillement: 36.
anagnôstes, pareillement : 24.
psaltes, pareillement: 24.
papades du sékréton du patriarche 36 (En tout 216.).

(1) Ln date extrême de composition, d'après l'insertion de l'archevêque de Bulgarie,


nous conduit vers la fin du conflit avec les Bulgares sous Romain Lécapène; les
indicc~ de la plupart des listes, surtout ecclésiastiques, sont d'une chl'onologie assez
l:!lche. Pour déterminer, par exemple, le sens de l'évolution des kou1Joukleisioi entre
IV et Ben T, il faudrait avoir les actes oOiciels correspondants.
(2) Je n'ai pu voir encore le microfilm du texte. N. Oikonomidès m'assure que la
date de ceUe liste doit être de peu postérieure à Ben l, comme l'admettait l'éditeur.
En un sens, le copiste prolonge le catalogue du Klèlorolo,qion qui n'avait recueilli que
la nolitia des évêchés, en supplément ecclésiastique.
(3) 13L'RY, 153,5-14 (= Bonn, 754-75:)). Le total 215 est faux, sans doute parce
que Il' copiste a omis quelque part un groupe de 12, ou bien l'a compté en trop dans
l'addition (= 201), Le nomure 12 exigé peut-être par la forme des tables ct des figures
de cOl'tege se relrouve aussi dans des cérémonies du palriarcat : voir plus loin, p. 47.
La suite de la description mentionne deux domestikoi qualifiés ÀiXfL1tPOt (Bury, 1. 20),
puis un autre rite établi par Léon VI avec quatre domestikoi 1t~p~qliXVÛç (1. 30-35).
Philolhéos ajoute ainsi souvcnt ail texte ancien des remarques qui attestent les chan-
gcments faits par décret; on en trouve de semblables dans le De Ceremoniis.
DU ye AU X· SIÈCLE 33

Nous ne savons pas comment étaient disposés les ecclésiastiques


par rapport aux dignitaires palatins, mais il suffit de constater
qu'à l'intérieur du clergé, prêtres, diacres et ordres mineurs sont
classés d'après leur appartenance au Palais ou à la Grande Église;
ceux qui desservent la Néa obtiennent un traitement de faveur
par rapport aux autres fondations impériales, mais ne prennent
pas le pas sur ceux de Sainte-Sophie. Dans le clergé de Sainte-Sophie
on distingue deux catégories : d'une part les [EPWfLÉ\lOL que le
rédacteur définit indirectement par opposition aux (jEX.pE"t'~XO[,
comprenant des chantres et des lecteurs, c'est-à-dire les ordres
mineurs au-dessous du diaconat; ces derniers sont cités encore
ailleurs en face de la catégorie des prêtres et des higoumènes!.
L'invitation impériale ne s'adresse donc pas à la hiérarchie admi-
nistrative, mais à l'ensemble du personnel qui compose la maison
du patriarche et les services divers de l'Église; en effet, le nom
de la charge particulière des grands officiers ne paraît pas et le
maître d'hôtel et des cérémonies impériales n'a pas à se préoccuper
de la préséance intérieure dans les diverses classes du clergé. Le
seul critère de préséance appliqué dans ce cas aux degrés de la
cléricature n'est autre que celui de l'ordination sacramentelle, à
l'exclusion de tout titre. Mais, outre que l'invitation concerne le
clergé de Sainte-Sophie, ce qui constitue une discrimination dans
le clergé, nous verrons que le syncellc, puis l'économe font l'objet
d'une exception 2.
L'équivalence entre rangs impériaux et rangs ecclésiastiques
soulignée par R 3 est sujette à variations, en raison de l'instabilité
des titres impériaux. D'après Philothée, ce fut un honneur excep-
tionnel pour les légats du pape, Nicolas et Jean, de siéger au-
dessus des magistroi 3 ; en supposant que ces légats équivalent au
« syncelle de Rome» cité par R 3 et Ben l, nous constatons que
celui-ci siège après le magistros. Vne équivalence temporaire ne

(1) Klèlorologion, éd. Bury, 163, 14-15 (Bonn 755) : "toùç (J-èv LtPW(J-Évouç &7tocv"tocç,
TOÙÇ eSt O"EXPt"LXouÇ, ljJiÀ-rClÇ XClt &.ViXJVWO"TClC; ; voir aussi 165, 35-40 : prêtres ct higou-
mènes d'une part, O"EXPETLXOÙC; 7tCl7ta.8ClÇ T013 7tClTPLa.pXOU d'autre part; plus loin
(170, 22-24) on oppose clercs impériaux (diacres ct au-dessous) et ~7tO ,013 O"Expcd-rou
-r013 7tiX,pdpxou 7tCl7tcieSClC;. Il ressort de là que les clercs affiliés aux sékréta forment
une catégorie à part, dont le cérémoniaire impérial ne cherche pas à identifier exacte-
nlrnt le degré d'ordre, parce qu'ils étaient invités à un autre titre. Le terme 7toc7tiç
est très indéterminé pour la chancellerie impériale; dans une novelle d'Isaac 1 Comnène
nous lisons ; ÀL-rOV 7tClmXV, ijTOL &.VClYVWO"TIjV: JGR, ZEPOS, 1,275. Les papades du s<"krétoll
comprenaient donc aussi des diacres et à la rigueur des prêtres, invités au titre de
fonctionnaires.
(2) Voir plus loin, p. 35-36.
(3) Klètorologion, éd. Bury, 155,29-36 (Bonn, 733) ; Regestes, 596, avec bibliographie
sur le point discuté.

2-1
34 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

vaut pas pour l'explication de cas assez éloignés dans le tempsl.


Le principe général de la subordination, classe par classe, des
rangs ecclésiastiques aux rangs impériaux s'applique toujours
rigoureusement dans les commissions mixtes du synode ou du
tribunal. Nous n'avons pas d'exemple proche, par exemple le
protocole des actes mixtes de 920 2 ; mais l'exemple daté du
patriarcat d'Eustathe (non d'Eustrate) 3 est encore valable. Le
tribunal, sous la présidence du patriarche, est composé de la
manière suivante:
m.>\lE8p~cx~ôV"t"(Ù\l 1. Pierre périphanestatos protospathaire, éparque.
2. Trois métropolites et un archevêque (fkoqnÀé-
O'''t'cx''t'o ~) ~.
3. Sept archontes « politiques ); en tête, Pothos
protospathaire et grand-économe.

L'application du principe de préséance est bien visible et se


vérifie toujours dans les protocoles de même genre. Il est plus
difficile d'interpréter les mentions où n'apparaissent qu'un fonction-
naire impérial et un archonte patriarcal. Ainsi le diacre et
protonotaire Orestès accompagne à Rome, en 933, le protospathaire
et asécrètis Anastase 5 ; il ne s'ensuit pas que son titre patriarcal
correspond à la dignité de protospathaire, car l'estimation de son
rang ne se fait plus par rapport à l'empereur, mais par rapport au
patriarche que représente le légat. En fait, nous ignorons si
l'équivalence allait jusqu'au détail; il est plus probable que l'on se
tenait dans une estimation approximative et toujours d'après le

(1) üne regle stricte ne pouvait durer longtemps; au XII" siècle, les tribunaux
étaient embarrassés pour fixer la valeur nobiliaire et la préséance du «koubouklion _
épiscopal: PG, 137, 541 B.
(2) Reyes/es, 559; le texte conservé n'a pas de protocole. L'acte le plus ancien d'un
tribunal mixte cité dans les Reyes/es (nO 583) est connu par citation postérieure.
(3) Reyes/es, 933; date révisée par LAUIIENT, Corpus, 1055. La correction
supprime bien des difficultés qui rendaient inexplicables plusieurs documents des
environs de 1080-1085, et en particulier la titulature de l'économe après la réforme
d'Isaac 1 Comnène, en 1057.
(4) Le prMicat 6~otp~Mo"-ror:-roç évolue à partir du XII" siècle; voir p. 123-124.
(5) Reges/en, 625. Devenu chartophylax, Orestès se dit clerc impérial: LAURENT,
Corpus, 85; il n'a pas changé probablement d'ordre sacré et il reste diacre comme
avant. Il n'existe pas de critère permettant de déterminer la portée de )(À'1)p~)(OÇ
(3a:O"tÀ~)(6ç, ni du titre que prennent des membres du clergé de Sainte-Sophie: XÀl)p~)(OÇ
rijç M. 'E. ; ils sous-entendent au minimum le service liturgique actif et sans doute une
titularisation dans cet emploi. La division du clergé en groupes de semaine donne à
penser qu'il y avait à Sainte-Sophie, comme dans les bureaux, des titulaires et des
surnuméraires; voir l'acte d'Antoine III, vers 975 : Reges/es, 798 : il y a spéculation
sur les postes à occuper.
DU V" AU Xe SIÈCLE 35
degré de l'ordre sacré; de là, l'intérêt que suscitent des mesures
particulières qui mettent en évidence, à l'époque de Léon VI, le
syncelle ct l'économe et, dans un autre sens, les kouboukleisioi.

Les allusions au pape, l'insertion de son nom


b. Situation ct de celui du syncelle de Rome dans Ben 1 et
du syncelle
et de l'économe. R 3 sont des signes du temps; il en est de même
pour les mentions spéciales du syncelle et de
l'économe. Sans aucun doute, les variantes relevées, du taktikon
Uspenskij au taktikon Benesevic, signifient un changement dû à
Basile 1 ou Léon VI. Le syncelle, absent dans U, est cité dans R 3
ct plus nettement encore dans Ben 1 ; dans R 3, en effet, la citation
du syncclle doit être jugée par rapport à l'ensemble de la liste,
où figure le rektôr, mais non le basileopatôr 1 • On sait que ce
dernier titre fut institué en faveur de Stylianos Zaoutzès, six ans
avant la date du Klèlorologion; de même le titre impérial de
syncelle, créé en faveur du fils de Basile I, frère de Léon VI et
futur patriarche, est antérieur à cette date 2• Il doit en être de
même pour l'élévation de l'économe de la Grande Église au titre
de protospathaire. Philothée reproduit un document dans lequel
l'économe figure deux fois: à son ancien rang (n. 105) et au rang
nouveau qui vient de lui être accordé (n. 28). L'auteur ne prend
pas la peine d'arranger lui-même la liste et de supprimer la seconde
mention devenue périmée 3 • Ensuite (R 3, Ben 1) l'économe reste
dans la même classe que les métropolites, celle des protospathaires.
Je n'insiste pas sur le cas du syncelle et sur le sort du titre;
on sait que cette création impériale a produit le même résultat
que d'autres semblables: éclat soudain, inflation, dévaluation et
chute. C'est un phénomène courant dans la titulature impériale,
plus rare ou différent dans celle de l'Église, comme nous le verrons
à propos des kouboukleisioi, parce que l'inflation provient surtout
d'une immixtion de l'empereur dans la hiérarchie des archontes, et
non de son évolution normale selon les lois propres de l'Église.
Le cas de l'économe est plus important. La promotion de cet
archonte ecclésiastique à une dignité impériale est à l'origine d'un
trouble grave qui durera près de deux siècles et ne cessera que grâce
à une intervention impériale en sens contraire, sous Isaac 1
Comnène. Si nous prenons pour modèle le rite de promotion du
syncelle rapporté par le Livre des Cérémonies"', nous devons admettre

(1) Klèlorologion, éd. Bury, 148, 16 (R'), 146 2-10 (Rtl.


(2) BVRY, op. ci!., p. 114·116; d'après le témoignage de la Vila Eulhymii.
(3) Tel est le sens de la note qui accompagne la mention de l'économe (Ben 1,28) ;
par rapport à la date du Klèlorologion (année 899), c'est une promotion récente.
(4) De Cer. II, 5. Il ne peut exister une analogie parfaite entre la promotion du
36 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

que l'inscription nominale de l'économe parmi les protospathaires


entraîne un acte impérial de nomination. L'archonte ne reçoit pas
seulement un titre palatin honorifique; il passe sous juridiction
impériale. A l'origine, la création du titre doit être purement
honorifique; d'après le rapport des dates, il y a tout lieu de croire
qu'elle se produisit en faveur de ce Nicolas Androsylitès, le
prosmonarios de Saint-Diomédès, nommé économe et syncelle en
867 par Basile II ; le cumul des deux titres fait quelque difficulté,
mais comme le syncelle passe ensuite dans les &~[<X~ d~L)<<X(, le
rapprochement reste valable, car l'économe semble progresser en
même temps: il monte probablement en grade par compensation,
lorsque le titre de syncelle passe au fils de l'empereur 2 • Malgré ce
titre, ou à cause de son caractère honorifique, l'économe ne change
pas de statut; le titulaire n'est jamais inscrit dans la liste des
fonctionnaires de l'État, comme l'orphanotrophe par exemple, dont
nous savons qu'il était la plupart du temps un membre du clergé 3.
Mais le titre conféré à un clerc assimile celui-ci à un dignitaire
aulique et ouvre la voie à un autre abus, qui consistera à mettre
un dignitaire aulique dans le poste administratif du clerc; la
charge passe alors à un laïque. Telle est la situation de cct office
à partir du xe siècle.
Du point de vue juridique, il est clair que l'empereur ne nomme

syncelle et celle de l'économe, étant donnée la distance entre leurs tilres : voir De Cer.
1 59, imposiLion du maniakon à un protospathaire. Mais tandis que le syncelle ne reçoit
qu'une dignité, l'économe reçoit aussi une charge; c'est le mode de promotion à la
charge que nous ignorons.
(1) SYMÉON, Annales, Bonn 691, 10-12 (= PG, 109, 753 A 2-4). J'ai idenlifié ce
Nicolas avec le patriarche l'I:icolas 1 : J. DARRouzk:S, Épistoliers byzantins du xe siècle,
Paris, 1960, p. 36 et 120. H. Jenkins m'a fait remarquer très justement que le patriarche
aurait eu quelques années à peine en 856. Dans ce cas, il faut trouver une autre expli-
calion pour la leUre qui cite la belle-sœur du patriarche (lettre 31, p. 120).
(2) Le tout serait de connaître le sens du cumul syncelle-économe che? Nicolas
Androsyliles; le titre de syncelle est-il déjà impérial?
(3) Il figure parmi les offices de sékrétikoi : Klètorologion, éd. Bury, 138, 25 (Bonn,
75) ; nolice (même éd.), p. 103-105; L. 13RÉHIER, Le Monde Byzan/in, 2, 525-526.
Cependant on n'a pas relevé la difficulté que pose l'insertion régulière de l'orphanotroph e
avec litre impérial dans les charges auliques; normalement l'ecclésiastique devenu
orphanotrophe ne porte pas de titre impérial (anthypalos-patrice, protospathaire),
non plus que celui qui devient économe de la Grande Église. Peut-être la mention
de nombreux clercs orphanotrophes donne-t-elle l'illusion que les postes les plus
élevés se trouvaient régulièrement en leurs mains, alors qu'ils pouvaient se trollver
simplement occupés par un haut fonctionnaire laique. Les historiens (Bury, Bréhiet')
ont reconnu facilement que cet orphanotrophe principal n'avait rien d'un ministre
de l'Assistance publique; il gérait une fondation déterminée. Je pense que l'on aurait
dû traiter avec la même prudence les titres relatifs à l'Instruction publique et envisager
le même rapport avec des fonda lions particulières, non avec une administration géné-
rale hiérarchisée.
DU v" AU X· SIÈCLE 37
pas l'économe. Les textes officiels cités par le Nomocanon déclarent
que sa promotion est du ressort de l'évêque l • Des dispositions
particulières du Code Justinien mettent en évidence l'autonomie
des évêques en ce domaine. Par exemple, les chartulaires qui
géraient les serinia des provinces et dont le nombre est fixé par
décret impérial sont nommés par libelle portant la signature du
patriarche et de l'économe 2 • Tout le titre 3 du Codex, où sont
réunies les lois concernant le personnel de l'assistance publique et
les monastères, place sous la juridiction de l'évêque la plupart des
administrateurs, en particulier les orphanotrophes. Les nombreuses
mentions de prêtres et diacres au postes d'économe, d'orphano-
trophe, de ptôchotrophos et de gèrokômos, durant ces premiers
siècles et après, attestent la permanence des coutumes et des lois.
Incidemment, l'histoire parle de la nomination de Théodore
Krithinos par Théophile, vers 840, à l'économat de Sainte-Sophie;
après avoir été déposé et exilé par cet empereur, le personnage,
réhabilité, renonce à l'épiscopat et reçoit en compensation l'écono-
mat 3 , comme l'archevêque Paul de Césarée, un peu plus tard, le
chartophylacat. En cette circonstance, que signifie exactement
l'intervention de l'empereur et supprime-t-elle la promotion
patriarcale? Tout comme pour certaines nominations de métro-
polites, OLxo\l6[Lo\l È7tOL-r)O'Z\I ne veut pas dire nécessairement que
l'empereur est l'unique responsable, ni le promoteur habituel.
Mais nous sommes proches aussi de la date où Basile 1 crée lui
aussi un économe, et lui accorde peut-être la dignité de protos-
pathaire.
Pourtant à l'époque même de la rédaction des taktika R2 et
Ben 1, dans la pratique, le statut de l'économat paraît inchangé;
entre 899 et 925, la correspondance de Nicolas 1 en donne nettement
l'impression. D'une part l'économe est un ecclésiastique qui agit

(1) Nomocanon 10, 1 (PG, 104, 816-817); cite le Codex 1, 3, 32, ctc., loi de Marcien
de 472 (éd. KRUEGER, p. 23).
(2) Cod. Just. 1, 2, 25 : ylVOV"t'CXL o! xcxp-rOUÀcXPLOL -iJyou[Lévou ÀLoéÀÀou xcx! ipépov-roc;
\moypiXip'f)V "t'oi) 1tiX"t'ptcXPXou )(cx! "t'O\) otxov6[Lou. Voir aussi la loi de Marcien, l, 3, 25
(KRUEGER, p. 21) : ~ rcverentissimus œconomus vcl alii diversi clerici sub beatissimo
archiepiscopo ... scntentiarum tuarum auctoritate commoniti. ,)
(3) THEOPH. CONT. (Syméon logoth.), Bonn, 631, 695-696 (= PG 109, 693 A,
886 D - 857 A). J. GOUILLARD, (, Deux figures mal connues du second iconoclasme»
Byzantion, 31 (1961), 394-401 ; Théodore Krilhinos fut économe et participe à des
missions dans l'empire franc, mais le fait raconté par l'historien byzantin ne cadre
pas avec la carrière reconstituée dans cet article. Tout au plus, le témoignage postérieur
concernant cette nomination par Théophile représente une conception d'auteur du
xe siècle qui généralise la coutume admise de son Lemps: si Théodore redevient économe
en 840, il reprend son ancienne fonction; mais l'a-t-il retrouvée '1
38 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

SOUS la direction du patriarche l ; un curateur fait appel au


patriarche d'une lettre de remontrances que lui a adressée l'économe
de l'Église l . Une autre lettre du patriarche demande à l'empereur
de rendre au titulaire qui lui avait déplu les clés de l'économat;
cela ne veut pas dire que la nomination dépendait de l'empereur,
car le délit reproché au personnage est une intempérance de parole
injurieuse pour le souverain, non une faute professionnelle 3 • Mais
déjà avant 945, le métropolite Anastase d'Héraclée est doté du
titre d'économe de la Grande Église"'; durant le patriarcat très
confus de Théophylacte qui trafiquait lui-même de tout, une telle
anomalie supporte plusieurs explications, surtout après que ce
même métropolite eut pris la tête de l'opposition au choix de
Théophylade comme patriarche. Ce fut peut-être une compensation
pour obtenir son ralliement et l'assurance que l'Église garderait
sa liberté. Un peu plus tard, en 945, Alexandre de Nicée adresse
une lettre au patrice Jean, mystikos et économe 6 ; c'est la plus
ancienne mention d'un laïque à la tête de l'économat. Ces deux
cas montrent que la charge était donnée à un dignitaire de haut
rang; le métropolite avait rang de protospathaire et le titre de
patrice est nettement plus élevé. Mais durant toute la période qui
suit, nous tombons dans l'incohérence; à côté des ecclésiastiques
qui continuent à occuper la charge (le métropolite Dèmètrios de
Cyzique vers 1025, le moine Étienne vers 1054)6 la sigillographie
enregistre plusieurs civils : un rector, un préposé au koitôn, un
notaire impérial 7 ; sous leurs ordres, apparaissent des fonctionnaires
dont on ne sait pas toujours s'ils sont laïques ou civils : bd "wv
x'O)f.Lch<ùv, bd. njç Me:yOCÀY)ç 'ExxÀy)(rtOCç, chartoularioi 8. Deux économes

(1) Episi. 60 : PG, lll, 260 C; l'adresse -riJv crlj\l bO'L6TIJ'T1X désigne probablement
un moine: cc. ep. 120 : ibid., 337 D.
(2) Episi. 36 : PG, Ill, 224 C; noter te:P6>'TIX'TO\l d(\I6pw1tov qui fait allusion au
caractère sacré (à partir de diacre) ; les deux économes peuvent être distinct~.
(3) Episi. 86, datable de 920-921 : Regesles, 679.
(4) Adresse d'une lettre que lui envoie un anonyme autour de 935 : lettre 1, éd.
BROWNING, Byzan/ion, 24 (1954), 441 ; bien que le déterminatif njc; fle:YetÀ7)C; ~l()(À7)(J(IXC;
soit omis, l'identification de la charge n'est pas douteuse.
(5) Leltre 2, éd. J. DARROUZÈS, Épis/oliers byzantins du Xe siècle, Paris, 1960,
p. 71-73; omission également du déterminatif. de la Grande Église-.
(6) LAURENT, Corpus, 55. fleges/es, 869.
(7) LAURENT, Corpus, 52-54.
(8) L'état civil est clair lorsque la dignilé impériale est citée; voir les sceaux du
Corpus, 61, 63,64; d'autres restent en suspens (voir 60, 62), car des clercs obtenaient
aussi des fonctions d'administrateurs de biens, publics ou privés. Quant aux chartu-
laires, 67-71, ils peuvent appartenir à d'autres bureaux que l'économat; on remarque
que des civils (66 : chartoularios de ('économe et protospathaire impérial) obtenaient
aussi des postes subalternes à l'économat de la Grande Église. Mais le partage entre
clercs et civils n'est pas toujours évident, à cause de la concision des légendes et des
contaminations possibles entre les deux mondes, au moins durant les Xe-Xie siècles.
DU ve AU X· SIÈCLE 39

civils sont attestés par l'histoire : Pathos protospathaire 1 et le


futur empereur Romain Argyros 2,
Je ne crois pas que l'on puisse élargir davantage la durée des
perturbations qui affectent la fonction de l'économe; le désordre
prend source, ou commence à se manifester vers la fin du IXe siècle,
mais il ne devient évident que dans la première moitié du xe siècle.
Il tient certainement à la même cause qui provoque l'expansion
des kouboukleisioi durant cette période,
Le problème que pose l'apparition temporaire
Les Kou~~uklefslol. de ce titre se résume en quelques mots. Il n'est
attesté dans les listes hiérarchiques qu'au début
du xe siècle; en sigillographie, du xe au XIe siècle, ses sceaux
forment le groupe le plus nombreux de tous les titres d'archontes
patriarcaux. Puis le nom même disparaît à peu près dans les mêmes
conditions que celui de syncelle. Comment ce titre, que les érudits
ont de la peine à définir 3 , connut-il une telle fortune et tomba si
rapidement dans l'oubli? Même si nous ne pouvons répondre
entièrement à la question, le cas doit être examiné attentivement
du fait même qu'il parait insolite.
Le Livre des Cérémonies profite de la description du sacre du
patriarche Théophylacte pour parler du kouboukleion"', corps de
camériers chargé d'organiser le cortège allant du Palais à Sainte-
Sophie; à leur sujet, une note d'érudition cite un acte de l'empereur
Héraclius concernant le praepositos et le kouboukleion 5 , Autrefois,
dit l'auteur, le patriarche possédait aussi un préposite, chef des
kouboukleisioi; l'empereur accorda au préposite du patriarche
Sergios le troisième rang après celui du palais, tant qu'il était
diacre; une fois ordonné prêtre, il passait immédiatement après
le préposite impérial. C'est une application classique à la fois du
principe de préséance ecclésiastique et de celui des préséances
impériales 6 • La date et le contenu de l'acte sont importants; le

(1) Regestes 933 (dale : voir note 3, p. 34 ci-dessus).


(2) Cilé d'après Zonaras par une copie de la notice F, Vindobon. hist. 70 (cf. p. 547).
(3) DUCANGE, Glossarium, 725 : • Hujus ccrte functio non omnino certa est. t
Goar a donné le sens de gardien du tabernacle: Euchologion, 1647, 291-292. On a
propos~ aussi gardien de reliques: Pl. DE M EESTER, De monachico statu juxla disci-
ptinam byzanlinam, Roma, 1942, p. 256 el 281. Les textes cilés ne donnent jamais
un sens aussi précis et rien ne nous assure que le mol el la charge sont d'origine
ecclesiastique.
(4) De Cer., II 38, Bonn 635-636 = PG 112, 1177.
(5) De Cer., II 39, Bonn 637 = PG 112, 1177 D ; la note laisse entendre que le
titre de préposite n'esl plus en usage au patriarcat.
(6) Voir le lableau, p. 31. Le Klélorologion (Ra 102-104) observe la pr{:séance
ancienne; Ben l, 100-102, inLroduit une division dans le groupe des kouboukleisioi
du patriarche. On se demande pourquoi Philolhéos ne cite pas les kO\lboukleisioi
40 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

patriarche avait sa « maison l), dont le chef, diacre ou prêtre,


obtenait un titre impérial fixant son rang et son traitement. Nous
trouvons dans ce contexte un emploi du terme aussi proche que
possible de son étymologie : xouooùxÀ~ov, venant de cubiculum.
Selon Reiske, le xOUOOOXÀLOV désigne la chambre de séjour, distincte
de la chambre à coucher, XOL't"WV; les otnciers de cette chambre
sont donc des camériers de jour par opposition aux camériers de
nuit, koitônites, en général eunuques l . Dans le Liure des Cérémonies,
les kouboukleisioi (ou, en corps, le kouboukleion) escortent
l'empereur dans ses déplacements à l'intérieur ct aux environs du
Palais; mais l'escorte du patriarche n'est jamais détaillée et son
kouboukleion n'est cité, je crois, qu'une fois 2• Le parallélisme entre
chambre impériale et chambre patriarcale est net, mais n'offre pas
sans doute le même sens pour l'histoire. Le syncelle et le koubou-
kleisios sont les seuls otnciers de chambre qui ont accédé, au
patriarcat, à une charge qui déborde leurs attributions; et encore,
le kouboukleisios n'a jamais atteint les fonctions importantes que
les cubiculaires ont obtenues autour de l'empereur. Si les archontes
sont aussi des créatures du patriarche régnant, c'est d'abord par
la voie de l'ordination sacrée, qui freine l'intrusion des serviteurs
privés; mais inversement, il devient anormal, d'un point de vue
strictement canonique, que ce poste de caractère plutôt servile soit
confié à des prêtres. C'est ce rapport de l'ordre sacré avec le titre
que soulignent fortement les notices et que l'on doit étudier par
la titulature des sceaux.
Les kouboukleisioi sont cités trois fois de manière équivalente,
avec toutefois une variante qui peut avoir sa signification histo-
rique. Dans R 3, c'est-à-dire la liste générale des préséances
antérieure à 899, ils sont placés au rang des spathaires, juste après
les kouboukleisioi du palais (n. 103) 3 et avant l'économe de la
Grande Église (n. 105) ; leur titre les met par conséquent au-dessus
de tous les autres archontes proprement dits, puisque le premier
et le seul archonte qui soit cité, l'économe, est considéré comme

parmi les ecclésiastiques invilés avec le patriarche; il les inclut peut-être parmi les
papades sékrélilcoi (voir p. 33, n. 1). Le Typicon de Dresde admet sékrétikoi et kou-
bouk1eisioi : voir p. 47-48.
(1) Sens des notes PG, 112, 92 (n. 17), III (n. 4.8), 135 (n. 78). Le koubouk1eion
impérial comprenait aussi des primiciers eunuques: Klèlorologion : Bury, 148, 37;
Bonn, 731.
(2) Souvent la confusion est possible entre les deux, mais le contexte doit indiquer
presque toujours qu'il s'agit du koubouk1eion impérial; voir De Cer. l, 1 : Bonn 30, 13
([3cxoü.tx'ijc; 't"iX!;e:CùC;), 18 (Àtrijc; 't"oi) 7tet.'t"pdpxou) ; 31, 7 (ol Se:I17t6't"et.t fLe:'t"!X 't'oi) 7tet.'t"ptIXPXOU
xcxt 't"oi) xouôouxÀdou) = PG 112, 197 A 4, A 7, B 3.
(3) Noter l'expression xouOtXOUÀlXptOt 't'oi) xouoouxÀe:tO'(ou : Klèlorologion, Bury,
151, 25; Bonn, 734.
DU v" AU X· SIÈCLE 41

inférieur, avant sa promotion au protospathariaV. Selon l'esLima-


tion impériale le titre de kouboukleisios l'emporte sur un titre
spécifique de charge, qui n'est pas cité en règle générale dans les
invitations. Mais la liste suivante, Ben l, qui finit interrompue au
n. 103, introduit une distinction nouvelle entre kouboukleisioi
l.Ep<Ù(J.évo~ et ceux qui n'ont pas la l.e:p<ùO'\J\I'Y). Le sens de cette division,
qui pourrait faire penser à l'existence d'une catégorie de dignitaires
laïques à l'intérieur de l'Église, est précisé dans Ben II par l'emploi
d'un terme qui supprime toute ambiguïté: parmi les kouboukleisioi,
ceux qui n'ont pas de caractère sacré, &\ILZpO~, appartiennent en
réalité à tous les ordres inférieurs au degré du diacre, premier
degré de la LZP<ÙO'U\lY)2. Malgré la propagation du titre, le principe
de classement et de préséance dans le clergé s'appuie donc toujours
sur le critère strictement liturgique et canonique de l'ordre, et le
cérémonial impérial en tient compte. Entre les deux classes des
kouboukleisioi s'établit une certaine distance, mesurable par
comparaison avec un titre impérial: les premiers viennent après
les protospathaires (Ben l, 99), les seconds, après les spatharo-
candidats (Ben l,lOI). Étant donné que la liste R3 (p. 31, nO 104)
ne connaît qu'une catégorie de kouboukleisioi, il est vraisemblable
qu'un acte impérial est intervenu pour les multiplier, au début du
xe siècle.
Cette distinction entre deux classes de kouboukleisioi peut
s'exprimer dans les légendes sigillographiques; je les classe par
ordre croissant des titres que s'attribue l'auteurs.
A. kouboukleisios seul: 53, parmi les numéros 145-216+no 1618
(total: 54).
B. ordre sacré + kouboukleisios : 1 évêque, 876; 1 proto papas,
136; 6 prêtres, 166, 184, 195, 216, 1085, 1105; 4 diacres, 207,
210, 1025, 1122; 1 sous-diacre, 1110; 5 higoumènes, 1181, 1185,
1235, 1267, 1281 ; 10 moines, 157, 158, 160, 165, 182, (184 ?), 189,
202,212,213,215; 13 clercs basilikoi, 148, 149, (162 ?), 169, 172,
174,180,181,186,190,194,199 (total: 33).
C. kouboukleisios+office ecclésiastique : chartophylax, 87;
chartoularios de la G.E., 70, 1616; ecclèsiekdikos, 119; économe
de la G.E., 51 ; épi ktèmatôn, 567 ; épi sékrétou patriarcal, 135;
exarque, 241 ; curateur, 1622 ; skévophylax, 82 ; taboularios, 214 ;
domesticos, 1053 (total: 12).

(1) L'économe prend alors le n. 28, R3: tableau, p. 31.


('2) Sur ce point, voir p. 87-89.
(3) Je renvoie au numéro de LAURENT, Corpus.
42 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

D. ordre sacré + kouboukleisios +office ecclésiastique


diacre: chartophylax, 88 ; skévophylax de la G.E. 77; skévo-
phylax, 78; protonotaire, 120;
diacre de la G.E. et clerc impérial: 1125, 1129 ;
clerc impérial et protopsalte : 139 ;
moine : chartophylax, 85; chartoularios, 1617; « homme de »),
202 (total: 10).
E. diacre + kouboukleisios + clerc im périal + office ecclésiastique:
chartophylax, 90, 91 ; chartoularios de la G.E., 67 ; saccllaire, 73,
74; skévophylax de la G.E., 81 (total: 6 et total général 115).

La répartition des sceaux entre tous les degrés de la hiérarchie,


jusqu'à un évêque et un protopapas, indique clairement que la
multiplication et l'extension du titre prennent caractère honori-
fique, parce que le même emploi ne peut être tenu par des ordres
aussi divers. La distinction entre LEp w!-LÉ\lO L et OC\l(e:POL n'est pas
apparente sur la légende, du fait que les sceaux des ordres inférieurs
sont beaucoup plus rares : deux anagnôstes et deux psaltes en
tout dans la sigillographie l . Dans ces conditions, la majorité
appartient peut-être aux OC\l(EpOL, si les cinquante-quatre de la
classe A ont omis vraiment cet ordre inférieur, parce qu'il n'avait
rien de glorieux; on peut y joindre ceux qui, dans la catégorie B,
déclarent la condition de moine et peut-être quelques clercs
impériaux 2 • Ces inférieurs portent le titre impérial, mais, en même
temps, ils peuvent occuper un emploi proche de la définition
primitive: par exemple, le moine kouboukleisios, &vflpw7toc; d'Alexis
(n. 202). C'est un fait reconnu que des clercs et des moines gravi-
taient autour des personnages et de l'empereur; ainsi Constantin
Porphyrogénète utilise un 7t1X.7t1X36ÀLo\l3, type du clerc familier tout
à fait susceptible de recevoir le titre pour services réels et par ses
relations.

(1) LAURENT, Corpus, 1014-1015, 1067-1068 (+140 et 1165); en général les clercs
mentionnent leur ordre à partir du diaconat j les sous-diacres sont également peu
nombreux (6 dans l'index). Les deux termes généraux les plus courants, XÀllptx6e;
et (.Lo\lax6e; indiquent un état et font abstraction de l'ordre, qui peut être ajou té à
la légende ou omi!:>, au gré de l'auteur.
(2) J'ai cité (p. 34, n. 5) le cas du chartophylax Orestès qui se déclare clerc impérial
(LAURENT, Corpus, 85) ct qui était dit simplement diacre auparavant: Regesten,
625. Même, en province, un protopapas se dira XÀllP~XOe; rije; (.L"l't'po~6Àe:we; (MM,
IV, 160), alors qu'i! ne réside pas dans la ville; le terme est donc assez ambigu et ne
sert pas toujours à dissimuler le degré inférieur de l'ordre; au contraire, i! est probable
qu'une titularisation donnait droit à être désigné <' clerc de b et s'accordait à t.ous les
ordres du clergé. Étant donnée la courbe normale d'une carrière ecclésiastique, ces
clercs tiLularisés seront considérés en moyenne comme des diacres.
(3) J. DARROUZÈS, Épistoliers byzantins du Xe siècle, Paris, 1960, p. 320, 2.
DU ye AU X· SIÈCLE 43
A plus forte raison, diacres et moines qui cumulent le titre avec
un office ecclésiastique sont des kouboukleisioi honorifiques. Dans
cette classe (0 et E), les diacres prédominent: ce qui est tout
naturel pour un titre de sens diaconal. Les prêtres sont rares et
leur classe supérieure parait attestée à l'époque de Nicolas 1 par
l'envoi d'un prêtre kouboukleisios en compagnie d'un protospa-
thaire comme légat auprès du pape l .
L'inconnue, en sigillographie, est la raison qui fait omettre
le degré de l'ordre sacré. Le problème se pose d'ailleurs en
diplomatique pour la signature; le chartophylax Eustathe
Chantrènos omet son ordre et dans ses signatures et dans ses
sceaux de chartophylax et, de prôtecdikos 2. Ceux des kouboukleisioi
de la classe C présentent la même anomalie. D'où une dernière
question: existait-il des kouboukleisioi laïques? Si la distinction
proposée par le taktikon Ben 1 s'est maintenue, la réponse est
certainement négative parce que les cX.VLEpOL ne désignent pas des
laïques, mais des clercs non promus encore au diaconat. Une
lettre de Nicolas 1 nous apprend que de son temps le titre était
bien sous contrôle impérial; il rassure un de ses correspondants
inquiet de ce que l'empereur vient de réduire le nombre des
admissibles : le kouboukleisios en question restera au service du
patriarche 3. Dans une autre lettre, le patriarche fait allusion à un
moine qui possède le titre depuis longtemps, « depuis l'origine »,
comme si une mesure récente avait dévalué le titre 40 • Plus tard,
sous Michel Cérulaire, le patriarcat distribuait lui-même le titre 5 ;
mais il touchait aussi à sa fin.
Le caractère de ce titre, comme celui de syncelle, permet de
juger les effets de l'intervention impériale en ce domaine. Si elle

(1) Regesles, 675; la correspondance des titres semble parfaite dans le taklikon
Ben l, où les kouboukleisioi lepW!l.t\lOL ont rang de protospathaires.
(2) LAURENT, Corpus, 104, 110. Les contrainles de la mélrique, lorsque la légende
est versifiée, imposent un cerlain laconisme; ce n'est pas la raison principale de l'omis-
sion du litre sacré. Nous trouvons des signatures réelles par le seul nom de la fonction:
MM, Il, 204 (signalures originales dans le registre) en 1394. La coutume doit être
beaucoup plus ancienne, car un texte de Michel Choumnos, vers 1120, portait sans
doute comme signalul'c : 0 Xap'tolpuÀal;; voir 5tudi biz. (e neoel.), 2 (1927), 184-185.
(3) Episl. 155 : PG, 111, 381-384; le palriarche insiste sur iX!;[w!l.a el T'iiç xa'tèt
Ttp6crwTto\l 7J!l.bl\l Ttapacr'tcicrewç du personnage qui est en contact personnel avec lui
par sa charge. V. Grumel met en rapport les réduclions de litres imposées par l'empereur
avec d'autres mesures provoquées par la guerre contre les Bulgares: Regesles, 691.
(4) Episl. 163: PG, 111,392 A : où X6tç, oùaè cr1j!l.e:PO\l, iXMà mxÀaL xocl è:!; iXpx1jc;
xal 8LCXXO\l[~ htp~ è:yxE;(e:LpLcr!l.t\lOç; allusion au cumul du titre avec une l'onction
et à une devaluation postérieure à l'acquisition du tUre. Ces détails confirment le
caractère civil de la titulature; le titre donnait droit à une pension ou à une rente
allouée pnr le trésor impérial.
(5) Regesles, 860; voir ci-dessous, p. 402, nO 13.
44 APEHCU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

avait duré, en s'étendant de plus à tous les offices, la titulature


des archontes aurait adopté en permanence l'aspect de celle des
kouboukleisioi; des titres plus ou moins séculiers se seraient
superposés, à tous les échelons ct à toute époque, au titre de
l'ordre ecclésiastique et de la charge. Au lieu de cela, nous
constatons que l'Église a su préserver sa loi de croissance, en
évitant h multiplication des titres honorifiques; non seulement
l'initiative de leur création ne lui appartient pas, mais elle réprouve
en général l'intrusion des titres séculiers. Avec le temps, un certain
nombre de charges se vident de leur contenu ct prennent forme
de titres d'apparat; la proportion est toujours moindre que dans
l'État, parce que le cadre des ordres sacrés garde une valeur
quasi immuable.

6. État de la hiérarchie des archontes au Xe siècle.


Le premier document récapitulatif dont nous disposons, depuis
le début du patriarcat, n'est autre que la modeste liste Ben II,
à laquelle j'ai donné, dans le classement général, le sigle Al. Elle
énumère en tout dix titres, plus les deux classes de koubouklcisioi
qui couvrent tout le reste de la hiérarchie, soit: le personnel de
bureau, les ministres du culte à Sainte-Sophie et la maison du
patriarche. Sa date ne doit pas être fort éloignée de celle d'une
note de l'année 951 2 ; à deux ou trois dizaines d'années près, une
liste isolée et aussi réduite ne change guère de sens. Selon toute
apparence, l'auteur a voulu souligner l'originalité des offices de
l'Église, ou, d'après son propre titre, l'ordre particulier de préséance
des archontes du patriarche; sa hiérarchie est indépendante de la
hiérarchie aulique et ne peut s'insérer dans le même cadre. Les
dix premiers archontes n'apparaissent jamais en corps constitué
dans les listes impériales; par la disposition du tableau comparatif
nous voyons parfaitement que les invitations sont adressées aux
ordres sacrés et que deux titres seulement sont considérés comme
impériaux 3 ; entre Ben 1 70 et 100 (ou R3 28 et 105), nous ne

(1) Voir le tableau, p. 31 et le texte grec, p. 539.


(2) A. PAPADOPOULOS-KERAMEUS, 'Ie;poo"oÀufLL'm(~ ~LOÀLOe~X7J1 1, p. 89-90; mais
nous n'avons aucune description vraiment technique du manuscrit, qui semble avoir
été écrit par plusieurs mains. VI. Beneseviè a vu le ms. Hierosol. Patr. 24 et n'est pas
très sûr de sa composition: Byz. Neugr. Jahr., 5 (1927), p. 109; le terminus ante quem
est assez lâche, puisque nous trouvons au début la novelle de Basile Il datée de 988
(Regesten, 772). La petite notice ecclésiastique Ben Il ne sera datée plus exactement
que dans la mesure où l'on distinguera les diverses couches d'écriture et la formation
des cahiers; son écriture ne diITère pas notablement de celle du contexte où elle se
trouve.
(3) Au juste, le sens de l'insertion du syncelle, de l'économe et, à la suite, des
kouboukleisioi ne pourrait être éclairé que par l'acte d'institution.
DU ve AU Xe SIÈCLE 45
trouvons aucun autre archonte. Ces listes, aussi bien que la
sigillographie, nous ont montré que les deux classes de
kouboukleisioi, rejetées en finale par le catalogue ecclésiastique,
correspondent en puissance à toute la hiérarchie des archontes.
Tous ceux qui précèdent, de 1 à 10, peuvent avoir le titre de
kouboukleisios 1 et possèdent la qualification de te:PW[LÉ\loc, : prêtres
ou diacres; tous les inférieurs qui ne sont ni prêtres, ni diacres
(OC\lLe:POL, [L~ ËXO\l",:e:c, te:pw(jU\I"I)\I) obtiennent également ce titre, mais,
de plus, leur fonction se rapproche davantage d'un service privé,
cubiculaire.
Néanmoins cette division est plus théorique que réelle, en cc
sens que le titre de kouboukleisios, artificiel et extérieur, n'est pas
pour l'Église le principe véritable du classement. Le rejet en finale
des kouboukleisioi trouve une explication dans la forme générale
des listes postérieures; aux offices archontiques proprement dits
tendent toujours à s'ajouter une ou deux séries de noms désignant
soit des ministres liturgiques, protopapas en tête, soit divers
employés d'église et de bureau qui, cette fois, sont vraiment
inférieurs au diaconat. Mais, ici encore, il ne faut pas généraliser,
puisque nous trouverons à toute époque des prêtres parmi ces
employés inférieurs. Du temps d'Héraclius, le chef du koubouklion
patriarcal est prêtre ou diacre 2 ; à la fin du XIVe siècle un prêtre
épiskopeianos est portier du kellion patriarcaP. On précisera
cependant, à divers moments, que le corps des archontes, détenteur
du véritable office diaconal, se distingue par sa hiérarchie propre
de l'ensemble des autres emplois. Tel est le sens évident de la
cohésion des dix premiers, de l'économe au hiéromnèmôn, deux
noms qui conserveront la même position relative jusqu'au xv e siècle.
Pour l'histoire des institutions, l'inconvénient le plus grave vient
de ce que les sources ne nous permettent pas de remonter vers
les origines et d'analyser la formation progressive de ce groupe
directeur.
Un rapide coup d'œil sur des documents contemporains nous
convainc que cette liste s'arrête aux principaux archontes et que
la plupart de ceux qui entrent dans les catalogues plus détaillés,
du XIIe au XIVe siècle, existaient déjà. Citons par exemple l'épi
gonatôn, attesté dans une lettre de collection placée sous le nom

(1) La titulature des sceaux atteste le cumul du titre Ü\'ec un choix très étendu
de fonctions; l'inconvénient est que les sceaux ne sont pas datés avec une précision
suffisante pour une élude de l'évolution de la charge dans un laps de temps déterminé;
cette imprécision s'ajou te au manque des actes officiels.
(2) L'auteur de la note du De Cer. dit que le préposite est Liré du clergé xoct 'toi)
~xxÀ7jo"toco"'nxoü xC('tO(À6you : Bonn, 637 ; PG 112, 1177 D.
(3) Sur les épiskopeianoi, qui succèdent à quelque coll(~ge antérieur, voir p. 385-386.
46 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

de Syméon Métaphraste 1 . La correspondance de l'Anonyme


Londinensis, qui date des années 930-940 environ, contient des
lettres adressées aux archontes suivants: chartophylax et économe
de la Grande Église, pincerne et protovestiaire du patriarche,
plusieurs clercs impériaux dont un chartoularios de la Néa et un
autre kouboukleisios, plusieurs kouboukleisioi (7 ou 8) dont un
skévophylax de la Néa et trois chartoularioi 2. Chez les épistoliers,
on ne peut toujours distinguer si le titre nu de canstrisios et de
protonotaire désigne un dignitaire aulique ou patriarcal, lorsque le
texte de la lettre n'est pas explicite. Dans les adresses de cette
seule correspondance nous trouvons donc deux titres qui ne sont
pas attestés au patriarcat par une autre source : un pincerne et
un protovestiaire, employés à l'intérieur, au kouboukleion du
patriarche. L'absence d'un catalogue général empêche tout essai
de classement, lorsque le titre ne reparaît plus dans les listes
postérieures; il est vain également de proposer une identification,
lorsqu'une source autorisée n'établit pas elle-même la corres-
pondance entre un titre ancien et le titre nouveau qui lui a
succédé; cela ne se produit qu'une fois, à ma connaissance, dans
l'Euchologe qui glose : bd ,,:wv :x.~~po":ov~wv, ~youv 0 t~~o!Lv~!Lwv,
vers le xe siècle 3.
Parmi les livres liturgiques édités, ceux qui devraient nous
fournir des renseignements analogues à ceux du Liure des
Cérémonies, les Euchologes et les Typika, recueils à la fois de
formules de prière et de rites, sont assez décevants. Le Typikon de
la Grande Église daté du xe siècle mentionne en tout et pour tout,
en dehors des ministres sacrés (du protoprêtre à l' anagnôstès),
deux titres d'archontes : le syncelle et le référendaire<i. Les
Euchologes sont un peu plus riches parce qu'ils contiennent les
cérémonies d'ordination; je renvoie à la fin de cet exposé historique
l'examen sommaire de cette tradition. Il existe cependant un
typikon liturgique du xe siècle, dont le texte malheureusement est
devenu inaccessible: chose d'autant plus regrettable qu'il ajoute
aux descriptions des cérémonies impériales du livre de Constantin

(1) J. D"RROUzi.:S, Épisloliers byzanlins du Xe siècle, p. 133. JI me semble avoir


rencontré le terme dans une correspondance anlérieure (Photius ?) ; de toute façon,
jJ faut admettre une date plus ancienne que 1193, relevée par Th. PAPAS, Geschichle
der Messgewander, Miinchen, 1965, p. 132 (cf. !tcv. des Él. byz., 2·1 (1966), p. 311).
(2) R. BROWNING, • The correspondence of a byzantine scholar >l, Byzantion, 24
(1954), p. 398-433 : IisLe el notes prosopographiques. Certains titres sont indéterminés,
par exemple canslrisios (lettre 17, p. 404) ; Browning l'identifie avec celui du patriarche,
rnllis le De Cer. monLre bien qu'il y en a un au Palais.
(3) Voir la notice sur le hiéromnèmôn, p. 368.
(4) J. MATEOS, Le Typicon de la Grande Église (Ms. Sainle-Croix-de-Jérusalem 40)
(Or. Chr. Pero 165-166), Roma, 1962-63.
DU ve AU Xe SIÈCLE 47
Porphyrogénète un grand nombre de détails concernant la parti-
cipation des archontes patriarcaux. On ne peut dire au juste, sans
avoir revu le ms. Dresdensis A 104, ce que la description sommaire
de Dmitrievskij a laissé de côté 1 • D'après des notes de Dosithée,
prises sur le manuscrit lorsqu'il était à la Typographie Synodale
de Moscou, il est évident que le liturgiste russe a laissé de côté
bien des détails; dans ses extraits je n'aperçois pas le domestikos
des anagnôstes ni l'archôn "t'W\I epw"t'W\I relevés par Dosithée 2 • Notons
rapidement quelques traits significatifs, par comparaison avec le
Livre des Cérémonies.
Samedi Sainl: visite de l'empereur au skévophylakion 3 ; cf.
De Cœr. l, 35 : PG, 112, 425 B-427 A. Le patriarche accueille
l'empereur au Saint-Puits, l'encense et rentre avec lui à l'église,
canstrisios en tête. L'empereur sc rend au skévophylakion, précédé
du patriarche et des chartulaires, qui vont au devant ouvrir les
armoires; l'empereur encense le Saint-Four : "t'O\l &YW\I epOÜP\lO\l'.
A la sortie, les chartulaires de la sacelle 5 (patriarcaux) font les
offrandes et le patriarche se rend aux katèchouméneia pour la
roga du clergé 6 •
Matin de Pâques: réception du clergé au patriarcat (sans
équivalent dans le De Ger.)'. Les invités sont: 12 métropolites,
12 prêtres, 12 diacres en tenue, puis le reste du koubouklion et
des sékréta. La description cite successivement le canstrisios, le
domestikos des sous-diacres, l'ostiarios du chartophylax; le
chartophylax lit le discours de Grégoire de Nazianze sur la fête
de Pâques et reçoit un nomisma 9. Le point le plus important est
que le chartophylax, assisté du hiéromnèmôn et de l'hypomnèma-
tographe, introduit (dcrcX.Y~L) au petit sékréton et au grand sékréton

(1) Je cite son élude d'après Trudy Kiev. Duk. .Il1cad., déc. 1901, p. 519-579; le
texte existe en tiré à part (un peu plus développé vers la fin), cité par J. MATEOS,
op. cil., p. VIII. Dmitrievskij parle toujours de Dresdensis A 140 (pour 104).
(2) Ses noles très brèves sont éditées dans 'Ex)(À. 'AÀ~ee;tlX, 33 (1913), 223-224;
on y renconlre au moins un nom qui ne figure pas dans les extraits: llépJ(Cil\l 'tW\I <pW'tCil\l.
(3) Trudy, p. 524-526.
(4) Voir plus bas, p. 316, n. 5; p. 354, n. 2.
(5) Incerlitude sur l'existence d'un sakelliou patriarcal à cette date; voir p. 62-63.
(6) Dmitrievskij rapproche ce témoignage de celui du typicon de Jérusalem daté
ùe 1112 : A. PAPADOPOULOS-KERAM f.L 5, ' A\lciÀe:x'tlX 'Ie:pocrOÀUfLL'tLxijÇ cr'tIXJ(UOÀOYLIXÇ,
II, 99; cette roga avait lieu à Jérusalem le Jeudi Saint.
(7) Trudy, p. 531-533.
(8) Le mardi de la Tyrophagie, un discours sur le Carême était lu par le protonotaire
(patriarcal) : Klèlorologion, éd. Bury, 165, 22-23 (Bonn, 760) ; bien que la Cérémonie
eût lieu au patriarcat, c'étaient les cérémoniaires impériaux (Se:! ~fLiç dcrciye:~\/) qui
introduisaient le lecteur. A part cette lecture rituelle, le De Ger. ne fait aucune allusion
aux discours du rhéteur pour l'Épiphanie et le Samedi de Lazare; l'usage n'est pas
encore connu.
48 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

tous les invités qui viennent faire la prostration (7tPOO'W.'l\/,YlO'tÇ),


depuis les sékrétikoi jusqu'aux métropolites.
Jeudi de la semaine pascale: réception au Palais l ; cf. De Cer. 1,
14 : PG 112,307-316 (surtout col. 312). Les inviU's ecclésiastiqurs
comprennent: 12 métropolites, 12 kouboukleisioi, 12 higoumènes,
12 sékrétikoi. Au début, le patriarche reçoit le kontakion des
mains de son canstrisios, pour lire la prière, et le référendair~
(diacre) fait la synaptè (prière litanique). On signale aussi que
l'appel des invités (ou l'accueil des métropolites) se fait à l'ancienne
mode : xoc"rli TI]v &px,oc~ocv cruv~eE:tocv.
Dimanche de l'Orlhodoxie: lecture du Synodicon 2 ; cf. De Cel'.
1,28 : PG 112, 393-396. La cérémonie a lieu aux Blachernes, où
le Synodicon est lu après le Trisagion. Ce jour-là, une réception
est offerte au patriarche et à l'empereur par l'économe (de la
Grande-Église) xoc"rli "rov ocpx,ocî:ov "r{)7tov. Un changement s'est
produit, selon le Livre des Cérémonies, du temps du patriarche
Théophylacte ; en cet rndroit (loc. cil., 400 A), il est question des
cierges de l'économat distribués aux magistroi, préposites et
patrices.
Samedi de la cinquième semaine du Carême: litè (procession) aux
Blachernes 3 • Au retour, la procession se disjoint devant le siège
des ekdikoi, dit aussi en un autre endroit: colonne des ekdikoi ;
au cours de la cérémonie intervient l'archonte des kontakia qui
porte à l'ambon les livres nécessaires.
Dans ces descriptions, les détails topographiques et prosopo-
graphiques abondent et tranchent sur la sécheresse du Typikon
édité; ils sont d'autant plus précieux qu'ils viennent d'un témoin
ecclésiastique et qui voit les choses du côté du patriarche. Nous
y trouvons la mention la plus ancienne des trois archontes
secondaires : "rWV q>w"rwv, "rWV xov"roc)dwv, domestikos des anagnôstes
et des sous-diacres, puis une mention unique de l'ostiarios du
chartophylax. Surtout nous voyons en action déjà la juridiction
du chartophylax, intermédiaire officiel entre le patriarche et tout
le clergé, selon la définition d'Anastase le Bibliothécaire, en 869.
Comme dans le Klèlorologion, au cours des réceptions, la masse
du clergé de Sainte-Sophie se partage en classes assez distinctes :

(1) Trudy, p. 541-545. Dans un aulre pnssage relatif à la cérémonie du lundi ÙC


Pâques (De Cer. l, 10), le typicon parle d'encensements à la Lombc ().. iXpvoc~) de
Constantin : ct. Bonn 77, 3 (PG. 112, 280 C) Èv T'ii O'opcj). Or en même temps il parle
d'une relique: !xvoç 'toù &ylou IIé'tpou et du Lombeau de kyr Leon: 'tov 'tlXipOV 'tO\)
KUP0\) Aéov'toç (Trudy, p. 540). Tous ces détails nous indiquenlla valeur du témoignage.
(2) Trudy. p. 559-562.
(3) Trudy, p. 563-566; sur le siège des ekdikoi, voir plus bas, p. 3~7.
DU Ve AU X· SIÈCLE 49
desservants liturgiques, employés du koubouklion et employés des
sékréta 1 • Mais les renseignemenLs concernant le skévophylakion, la
sacelle, le chartophylax, l'économe et leurs employés restent bien
minces et trop isolés.
Dès que nous somm~s en présence d'un texte plus technique,
comme une pièce de comptabilité, apparaissent des noms et
détails dont le sens nous échappe. Le Klèlorologion indique une
répartition ctes taxes recueil1ips par les préposiLes à l'occasion des
promotions ct~ patrices eL autres 2 ; une partie en revient à des
archontes, à des employés, et une autre, à diverses églises choisies
on ne sait pourquoi. Les archontes sont cités probablement parce
que leur participation aux cérémonies entraînait des frais somp-
tuaires, symbolisés par le luminaire (9û)"t'lXY~IX[) jus ti fiant le
Yersement. Pêle-mêle avec le canstrisios, le référendaire, le
skévophylax, figurent des chantres, des lecLeurs, des sous-diacres,
des ostiarioi, des dékanoi de Sainte-Sophie et de ses dépendances,
puis des employés plus humbles sans doute: sIralores du patriarche,
balanlades 3 et épiskopeianoi 4 • Quel rôle jouaiL alors l'économe dans
ces distributions?
Il est possible que l'absence d'une étude sérieuse de ces témoi-
gnages épars nous cache des aspects accessibles de l'histoire des
institutions. Les cadres ecclésiastiques n'étaient pas aussi riches ni

(1) Ou plutôt, dans le KlèlvrolofJion, on ne trouve jamais celle division explicite:


~ ÀOlrr7] 't"oi) x.ouE)ouûdou xcxL 't"W\I cre:x.pe:'t"txW\I 1tÀ7Jeuç : 1'rudy, p.
531.
(2) Liste double: De Cer. H, 55 (partie non reprise par Bury), Bonn l, SOI, 805-
806 = PG, 112, 1140, 1444; entre Ics deux listes l'ordre des noms varie cl le skévo-
phylax, singulier dans la première, est au pluriel dans la seconde. L'ordre des noms
ne signifie apparemment aucune subordination hiùrarchique. Dans cc groupe d'employés
rémunérés pour une dépense en luminaire, on s'ôtonne de ne pas voir l'archonte
!pw't"W\I, qu'un ll'x te peu éloigné désig'l1c ainsi : &PXW\I 't"W\I !pw'c.>\1 €Xc.>\1 &\l't"pCX\l :
'Ex.XÀ. AÀ1)Oe:IX, 33 (1913), p. 223 (notes de Dosithéos Notaras sur le typicon
I>resdensis: voir p. 47, n. 2). Bien que je n'explique pas le mot &\I.PCX\l, le contexte nous
indique que c'est un flambeau servant à allumer le trikèrion.
(3) Ce terme laisse Heiske trôs indécis: /Je Cer., Bonn II, 902; aucun des sens
il partir de ~cxÀet.\I't"W\l, ~cxÀCX\le:rO\l, ou aulres termes plus éloignes, ne le satisfait. II
faut sans doute adopter un sens proche de (c sacellaire, collecteur ~ qu'il propose en
prNnier, el approuvé par Ph. KOUKoü LÈS, Vie et Ci/'ilisalion Byzantine, Athènes,
1H5~, L. f> Isuppl.), p. 500 : rapprochement avec les patronymes Chrysobalantilès,
ALalantès. Est-ce un équivalent du 8Icx86't"'l~ alexandrin ou du \loufLo86nJç du
XI/le siècle? On peut exclure à coup sûr un employé de bains. Une description très
curieuse du typicon du lvusma des Ulacherlles ne conllaiL que le 7tpw't"e:fL6iX't"et.nJÇ :
Coislin 213, d'après A. DmTRlEvSKIJ, EùxoÀoylcx (Opisanie ... L 2), Kiev, 1901, p. 1042.
(4) Autre nouveau venu dans l'entourage du patriarche, comme le slralor. Ces
fonctionnaires, de condition toujours très modeste, sont cependant prêlres dès le
XIIe siècle, peut·être à cause de leurs rapporls avec les évêques. Dès le début ils ont
un emploi voisin des portiers, huissiers, du service de Sainle-Sophie ou du patrial·che.
50 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

aussi complexes que ceux de la cour impériale; ils étaient certaine-


ment plus fournis que ne laissent supposer les livres liturgiques
classiques, rituels et typika. Faute d'un inventaire d'époque, les
hapax signalés dans les lettres ou autres documents particuliers
(par ex. pincerne, strator, protovestiaire) restent ainsi des pièces
isolées d'un système administratif que l'on ne sait reconstituer.
II. LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE
DES XIe-XIIe SIÈCLES

La plupart du temps c'est en pleine crise qu'on adaptait les


«
institutions aux exigences du moment, puis ces réformes faites à
la hâte étaient rendues définitives par ceux qui réussissaient à
relever l'empire l • 1> Bréhier résume en ces mots un aspect historique
des transformations dans la hiérarchie impériale, opérées avec une
souplesse un peu déroutante. Les historiens byzantins Attaliatès,
Skylitzès et Zonaras rapportent la concession faite à Michel
Cérulaire par Isaac 1 Comnène 2 , pour le récompenser de son appui
au cours du soulèvement contre Michel VI, dont l'heureuse issue
porta Isaac au pouvoir. Par cet acte, l'empereur renonçait à la
coutume abusive qui lui permettait de nommer de sa propre
autorité l'économe et le skévophylax de la Grande Église, c'est-à-
dire les deux archontes les plus élevés d'après la liste A 3, ceux
qui aussi touchaient de plus près à l'administration temporelle.
Seul le témoignage de ces historiens nous apprend que l'usurpation,
depuis le xe siècle, s'était étendue à la charge de skévophylax';
les sources que nous avons citées attestent seulement les pertur-

(1) L. BRËHIER, Le Monde Byzantin, II, p. 93.


(2) Regesten, 938-939. Une petite difficulté se présente dans le texte de Michel
ALtaliatè~, Bonn, 60, 10-12 : TlÎ TO!Ç (3lXO'LÀLXOi:'Ç 8LXlXLOLÇ 7t'pO<r6VTIX 7t'lXpOC TWV !e:PlXTtx(;)V
8(XlXLlX ; c'est une confusion possible entre 7t'lXplÎ et rce:pL Avec 7t'lXplÎ nous aurions une
allusion à un acte antérieur de la part des membres de la hiérarchie qui ont concédé
les droits; avec 7t'e:pt, insistance sur le privilège qui concerne des choses sacrées, le second
sens paraît plus normal.
(3) Texte, p. 539; premier, l'économe; deuxj(~me, le skévophylax.
(4) Si l'office diaconal ne doit pas, en principe, revenir à un prêtre, encore moins
à un évêque, la tilulaLure d'Eulampios, archevêque et skévophylax, dans les adresses
des lettres que lui envoie Photius, est irrégulière. Le premier édileur dit même
qu'Eulampios fllt chartophylax, mais ce doil êlre une erreur de copie de sa parl :
R. MONTACUTIUS, Photii '" epistolae, Londini, 1651, p. 124 (note à la leltre 74 avec
renvoi à epist. 181) ; toutes les leltres à Eulampios ont même adresse: nOI 74, 9;), 1Zï,
181-182, 184 (pp. 122, 135, 167,269-270,273), Une erreur de copie sur &;PXLe:7'CLO'x6m~
ou O'xe:IJOipOÀlXXt, pour ce cas unique, est plus probable qu'une irrégularité dans les
institulions.
52 APEHÇU HISTOHIQUE SUR L'{.:VOLUTION DES OFFICES

hations manifestes de j'économat. Une note juridique postérieure


attribue l'acte de restitution à Alexis Comnène, (:TI y ajoutant le
titre de grand sacellaire 1 ; ce témoignage ne peut prévaloir contre
celui des historiens mieux renseignés, mais il insinue que la réforme
d'Isaac ne devint vraiment efTective que sous Alexis. D'ailleurs,
dans la pensée d'Isaac, il semble bien que cette concession était
de pure forme, car cela ne l'empêche pas de procéoer à des confis-
cations de biens ecclésiastiques en vertu de son droit souverain 2.
Il est vraisemblable que la nomination cl 'un éeonome par
l'empereur n'était pas de nature à entraîner plus de désordres que
ne pouvait en inLroduire le souverain par un acte arbitraire, même
quand l'économe était nommé par le paLriarche. Ce à quoi tenaient
probablement par-dessus tout les patriarches, c'est que l'économe
ne soit pas un civil. En efTcL, même pendant la période d'usurpation,
des ecclésiastiques continuent à occuper le poste, soit qu'ils étaient
dévoués à l'empereur, soit que le patriarche réussissait parfois à
imposer son candidat. Au moment même où se fait la première
réforme, l'économe était sans doute encore le moine Étienne qui
semble graviter cependant autour de l'empereur 3 . Les lettres que
Psellos adresse au grand économe pourraient être destinées au
mp.me personnage; le correspondant est certainement ecclésiastique
et peut-être aussi moine"'. Le dernier laïque (ou l'un des derniers
attesté avec une date) qui ait occupé l'économat doit être Romain
Argyropoulos, ou Argyros, avant son accession au trône impérial 5 •

(1) :'\otes de la notice G, p. 549.


(2) G. ÜSTnOGOnSKY, llisloire de l'Élal byzanlin, Paris, 1966, p. 361-362. Il est
cPpl'ndant probable que }Iichel Cérulaire ne fit pas de ln Donation de Constantin
l'usage admis par l'historien; voir ci-dessous, p. 92.
(:-J) (:U('nne moine et économe de la Grande (:glise est envoyé par l'empereur,
ù\'('c deux foncl.ionnaircs civils, nu patriarche ('t au synode: llegestes, 869 (en 1054).
~4) \oir surtout les lettres cditées pur Kt:RTZ-DHEXL, lIJichaelis Pselli scripta
minora, 11, 146-147; le destinataire, (1 mégas Il cconome, est qualifié 't1)\1 cr1)\1 crdlCXcr-
[Ll6't"1j";"0(, te:Fw't"cîTIj ~uX~; il est question de Le:pà qJopO),OYLCX ct d'un kouhoukleisios
qui a rpçu son lilrc mais n'cn a pas encore aperçu la couleur dorée (pension). Une
autre leltrc (ibid., n. 104, p. 1:.J~) parle d'un procès enlre l'économat et le métropolite
de Nicomédie. Dans la collection Sathns (~Ie:cr. Bd)À, V, p. 266), la letl,·c 31 qualifie
Je grand économc : 8bmo't'cx 't't[LlW.CX't'e: KCXt croqJw't'cx'te: ; le personnage doil êlre dilTérent
du préccdellt; il s'agit celte fois d'une dotation en nature pour une moniale.
(5) ZONARAS, Annales, 17, 11 : Y~YO\le: ycîp 7t0't'e: TIjr; 'tO\) ee:oü A6you É7tW\lU[Lou
2:0qJLCXr; [Ltycxr; ob(o\l6[L0r;, É7te:! 't'i{> (3cxcr~Àd a\le:ho r-p6cree:\I olxo\l6(.Lour; 't''ii ÈXXÀl)(!L~
't'cxuTI')crl 7tpOXe:tpL~e:creCXL. Hemarquer la restriction : l'empereur ne nommait que
l'économe de celle église-ci; il me semble que ce droit dc nomination ne devait pas
changer grand-chose à la marche I!énérale de l'administration temporelle.
LOIS, DOCTIUNE ET PRATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 53

1. Les lois d'Alexis 1 Comnènp.


Si l'acte d'Isaac 1 fut quelque peu improvisé et imposé par les
circonstances, le proslagma de son ne\'eu, du mois d'août 1094,
est la conclusion d'un long mouvement de réforme dont les effets
se font sentir jusqu'à la fin de l'empire. Pour l'Église, le règne
d'Alexis 1 s'annonçait menaçant: il commença par une réquisition
des vases sacrés justifiée par la raison d'État, qui fit croire à une
renaissance de l'iconoclasme, ou que certains milieux ecclésiastiques
exploitèrent pour renouveler cette chère querelle. Mais l'empereur,
qui avait pris au départ le contre-pied de son oncle, auteur d'une
restitution, sut rétablir l'équilibre.
Le trait le plus remarquable du prostagma de 1094 est son
caractère synodal, qui tranche avec celui des novelles de Justinien
et d'Héraclius. Jusqu'ici nous n'avons aucun renseignement précis
sur les rapports ordinaires entre les archontes et le synode, ni en
général Sur le fonctionnement du synode, dont l'histoire depuis les
débuts du patriarcat est aussi obscure que celle de la hiérarchie
des archontes. Toute la première partie du règne d'Alexis Comnène,
empoisonnée d'abord par la question des vases sacrés, se heurte à
d'autres problèmes ecclésiastiques : enseignement ofIieiel, statut
des métropoles, charisticariat, préséance du chartophylaxl, qui
mettent en opposition avec l'empereur les divers corps de l'f~glise.
Après Léon de Chalcédoine qui défend les images soi-disant
menacées, le patriarche Nicolas et Nicétas d'Ancyre s'élèvent
contre le droit de l'empereur sur les métropoles, Jean d'Antioche
contre le charisticariat, et le corps des métropolites contre le
chartophylax. Les discours de Nicétas d'Ancyre 2 , s'ajoutant aux
textes déjà connus, apportent une lumière nouvelle sur l'activité
du synode durant cette période. Ce méLropolite fait partie d'un
groupe assez nombreux de prélats chassés de leur siège par l'avance
turque et qui pour la plupart ne retourneront jamais dans leur
diocèse : ils forment dans le synode comme une classe nouvelle,
du fait qu'ils séjournent en permanence dans la capitale, au lieu
d'y venir à temps irrégulier. On ne parle jamais de la suppression

(1) Ce sont les questions traitées dans les actes suivants: RerJesten, 1078, 1085,
1140, 1175, 1278. Reges/es, 9:23-927, 931, 93t, 938, 967, 970-971. Certains sujets ont
ét~ rMtudiés : J. GOIJILLARD, Le Synodilton de l'Orthodoxie (Travaux et 'Ilémoires, '2),
Paris, 1967; ch. 3 : le synodikoll sous les Comnène. P. LE~II::RLI::, «Un aspect du rôle
des monastères il Byzance : les monastères donnés à des laics, les chüristicaires ",
Comptes rendus de l' Acad. des Inscr. et Belles-Lettrcs, janvicr-mars 1967, p. 20-'23,
sur le scns du pamphlet de Jean d'Antioche.
(2) J. DARRouzi·:s, Documents inédits d'ecclésiologie byzantine ;Arch. de l'Orient
chI'. 10), Paris, 1966, p. 37-53 (nolice), p. 176-275 (textes).
54 APERÇU HISTORIQUE sun L'ÉVOLUTION DES OFFICES

de toute cette titulature de protosyncelles et syncelles qui se


produit précisément après 1082 1 ; une certaine pudeur empêche les
métropolites de mettre ce grief en avant, mais cette abolition
n'était pas de nature à provoquer leurs applaudissements au
pouvoir impérial. L'affaire principale dans laquelle intervient
Nicétas d'Ancyre, déjà sous le patriarcat d'Eustrate, le met
en conflit avec la Grande Église et avec le pouvoir impérial.
Nicolas III, un autre réfugié d'Asie Mineure, adopte dans son
premier acte le point de vue de Nicétas et il soutient sa cause,
malgré l'opposition bruyante du clergé de Sainte-Sophie, c'est-à-dire
de l'administration centrale 2. Ainsi, lorsque Comnène, en 1087,
tranche l'affaire en sens opposé 3 , il a pour allié le corps administratif
des archontes contre le patriarche et les synodaux. L'empereur tire
profit d'un déséquilibre, manifeste à cette époque, entre les organes
de l'Église. Rien d'étonnant qu'il se soit préoccupé du statut des
archontes et qu'il ait favorisé la préséance du chartophylax, en
la sanctionnant par un prostagma particulier. Coïncidence non
forfuite : dans un acte synodal contemporain, sous la présidence
de l'empereur, nous voyons en séance un &7tO ;(OCp"t'orpuÀocç à côté
du chartophylax en fonction 4 ; c'est le seul cas connu et il s'agit
de Nicéphore, successeur probable de Nicétas, le rédacteur des
kephalaia contre Jean Italos; d'après le rapport des dates, il est
donc aussi le premier chartophylax du patriarcat de Nicolas III
et du début du règne d'Alexis 5 •

(1) Il est très curieux que nul document d'époque ne parle de cetle suppression
radicale des titres accordés aux métropolites, puis à des clercs et des moines. La
répartition est d'aulant plus confuse que le titre de syncelle n'est pas créé à l'origine
pom les évêques. Sur la fin du titre voir V. GRUME!., « Les métropolites syncelles t
(Bev. des) Ét. By7.., 3 (1945), p. 100-108; LAURENT, Corpus; voir auyx&ÀÀoç el
rrp<J.l'>ocruYX&À),oç à l'index (t. V·, p. 514-516).
('2) Reges/es, 938; l'exposé de la question dans cet acte est très instructif, mais
dans le résumé des Reges/es (cf. na 934) il faut corriger l'erreur d'interprétation qui
transforme en renvoi du chartophylax une mission qui lui est confiée pour défendre
des droits de la Grande-Église contre les métropolites qui lui intentent un procès;
cf. J. DARROUZÈS, Documen/s, p. 42-43.
(3) Reges/en, 1140.
(4) Reges/es, 967.
(5) La chronologie des archontes de cette période était troublée par deux actes
des Reges/es : 933-934; le premier est maintenant éliminé du patriarcat d'Eustrate
(voir p. 34 n. 3), l'autre est interprété différemment (ci-dessus, n. '2). Après le
chartophylax l\ïcétas, attesté en 1176-1177 (Regesles, 907 ; J. GourLLARD, Le Synodikon,
p. 192), Nicéphore parait en 1081 : Reges/es, 919. Comme il n'est pas renvoyé par
Eustrate, ce doit êtr'e lui qui a mené tous les débats jusqu'à la nomination de Pierre;
c'est la seule explication de sa présence auprès de son successeur en 1092-1095 (date
de Reges/es 967). Il semble bien que l'opposition du synode contre 4 certains archontes
d'élite', refusés aux votes d'élection épiscopale, vise Nicéphore lui-même: JGR,
ZEPOS, l, 361, début du § 2.
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 55
Contrairement aux autres affaires ecclésiastiques qui furent
agitées durant la première partie du règne (vases sacrés, métropoles,
charisticariat, enseignement dogmatique), l'affaire du chartophylax
et des archontes n'a pas laissé de trace dans la littérature contem-
poraine. Balsamon lui-même ne retiendra que les actes impériaux,
dont nous devons nous contenter; il a reproduit le premier deux
fois et il utilise le second dans sa dissertation sur le chartophylax 1 •
Ces deux actes présentent de telles différences que l'on peut
sous-entendre un écart de date plus grand que ne le supposait
Nicolc 2• Seul est daté le prostagma qu'il édite; je pense que l'autre
doit être antérieur, bien que Balsamon, en ne retenant que celui-ci,
paraisse le considérer comme le texte le plus récent et définitif;
mais le sens général et le contexte historique nous invitent à
prendre pour second et dernier le prostagma de 1094.
Le premier prostagma est adressé directement au patriarche; il
ne répond pas à un rapport synodal ni à une requête patriarcale; à
la fin seulement, l'empereur fait allusion à des rapports, peut-être
oraux, qui ont touché son oreille. Il règle deux points particuliers:
la préséance du chartophylax et le choix des candidats à l'épiscopat.
D'un ton incisif, l'empereur reproche aux métropolites de toucher
à ce qui ne les regarde pas, d'essayer d'imposer leur volonté
propre; ensuite il conseille aux évêques d'Occident (byzantin), qui
n'ont pas la même excuse de l'invasion que ceux d'Orient 3 , de ne
pas s'attarder à la capitale et d'aller s'occuper de leurs ouailles;
il constate enfin que l'on préfère dans les votes d'élection épiscopale
(pour les métropoles) des clercs inférieurs et peu recommandables
à certains, considérés comme l'élite de l'Église : nvèc; 'rwv 'r~c;
É;xxÀ"1ju[ocç Ào"(&awv, c'est-à-dire certains archontes supérieurs4.. Des
expressions rappellent textuellement le discours de Nicétas d' Ancyre
où il se défend de faire prévaloir sa volonté propre, et surtout

(1) J'appelle premier le proslagma : Regeslerz 1278, selon la date proposée déjà.
par V. GRUMEL, Regesles, 970 (où il faut corriger le renvoi il. Regeslen, 1276, par 1278) ;
c'est le texte de JGR, ZEPOS, 1,359-362 (Zachariae, 111,424-426). Le second prostagma
(7tp6cr't'lX~lI; : texte) est: Regeslen 1175 = éd. Nicole, BZ, 3 (1894), 18-20 = JGR,
ZEPOS, 1, 649-650. Balsamon, qui connaît les deux actes, n'a donné in extenso que le
premier et deux fois: PG, 137,297 B-300 (Nicée 18); PG, 138,1044 D - 1045 C (disser-
tation sur le chartophylax).
(2) La connaissance de la date nous permettrait d'évaluer le temps qu'a duré la
querelle ct si elle a un rapport avec la solution de l'affaire des métropoles, en 1087,
contre le vœu du patriarche et d'un parti de métropolites.
(3) La distinction entre évêques des deux régions n'est pas valable à n'importe
quelle date, car l'Occident est menacé lui aussi; l'empereur considère que les évêques
de la partie occidentale n'ont pas d'excuse aussi forte que leurs confrères.
(4) Allusion peul-être à l'apo-chartophylax Nicéphore (ci-dessus, p. 54).
56 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

dénie à l'empereur tout droit de regard sur les votes des métro-
polites!, Par là, nous trouvons un lien entre l'affaire des métropoles,
réglée en 1087, et l'affaire du chartophylax et des archontes, qui
se silue peu après, (lt avant 1094.
Dans sa brièveté, le second prostagma est plus serein et plus
solennel; il se présente comme loi générale à enregistrer dans les
bureaux impériaux et à déposer au chartophylakion de l'Église.
Il ne s'agit plus de résoudre des difficultés temporaires, mais de
définir et confirmer le statut des grands services de l'Église ainsi
que leurs attributions; cependant, l'empereur ne décrit en détail
que celles du chartophylax, comme pour souligner la prééminence
de son rôle spirituel sur les fonctions temporelles des autres sékréta
ou offices. Chose plus importante encore pour l'interprétation
historique et juridique du document; l'empereur tient en main,
èv€x.€~p((je1), la définition synodique concernant les cinq offices
exôkatakoiloi; avec ce terme étrange et nouveau, apparaît la
première mention d'un acte synodal relatif à l'organisation générale
des archontes, Les discussions canoniques sérieuses et sans doute
passionnées au départ ont abouti à la rédaction d'un statut général
dont le prostagma n'est qu'un résumé officiel. La passion des
débuts du règne est tombée et laisse la place à des solutions de
compromis entre les deux pouvoirs, il. une date proche de celle où
Léon de Chalcédoine est réintégré 2. Le contexte historique est
encore en accord avec le ton du prostagma.
Étant donné le contenu juridique de ces actes et leur importance
historique, il faut insister sur la diITérence qui les sépare et sur
la manière dont ils se rattachent aux lois et coutumes antérieures.
Remarquons tout d'abord que l'objet des deux ordonnances est
parfaitement distinct, que l'allusion il. la coutume et aux lois n'est
pas identique. Dans le premier cas, les métropolites sc sont
insurgés contre la préséance d'un diacre sur eux dans les séances
préparatoires du synode ou au seuil des salles de réunion; en
l'absence du patriarche, le chartophylax préside. A l'appui de cette
pratique on invoque seulement le temps écoulé sous plusieurs
patriarches et l'approbation tacite des opposants actuels qui se
prévalent maintenant d'un canon. En dehors d'Isaac l, nous ne
connaissons aucun empereur qui ait légiféré sur un point aussi

(1) Le discours de Nicétas d'Ancyre sur les ~lecUons commence par ces mots:
où TO t~LO\I ei),fjf-llX OUO'rY,OCXl qll),O\lelXOÜ\ITe.;, éd. (cil. p. 5:3, n. 2), p. 238. L'empereur
dit: d ~t xcxL 1:,[ TOll't"<ù\l T\IIS'; .. ,lUtpW\lTlXt TO olxeLo\l OUO't'iiOOCl OtÀ'f)f-llX : Zepos, 360,
26-27 (PG, 127, 300 A). C'est tIn lieu commun dans les échanges, signe de l'étaL de
tension permanen L.
(2) CetLe d;<lc n'est pas ferme. V. Grume! admet 1092 : Reges/es, 967; elle doit
être plus éloignée, vel's 1095.
LOIS. DOCTlUNE ET PHATlQLE DES XIe-XIIe SIÈCLES 57
preCIS. Une scolie d' Harménopoulos attribue il un empereur
MicheP (que Blastarès, ou du moins son texte édiLé. nomme
Manuel) un décret particulier reposant lui aussi sur une longue
coutume et consacrant la préséance du chartophylax sur les
métropolites; c'est encore une préséance extra-synodale. Le rapport
littéral entre ce texte et celui du prostagma devient tout il fait
clair, si l'on rapproche ces allusions au droit coutumier et les
arguments qui sont avancés, vers 1084, à propos des métropoles
de Basileion et Madyta 2 ; les métropolites invoquaient pour le fond
le canon 12 de Chalcédoine et pour le fait la loi de prescription,
car le temps écoulé depuis le décret impérial jugé anLicanonique
leur permettait de revendiquer leur droit. l\;ous ne savons pas quel
canon ils invoquaient contre le chartophylax 3 , mais la coutume ne
doit pas être très ancienne, parce qu'ils ne s'insurgent pas contre
le pouvoir général du chartophylax, mais contre un usage particulier
et qui doit vexer surtout des métropolites habitués, comme ceux
d'Asie Mineure, à ne voir personne au-dessus d'eux dans leur
propre diocèse. La réclamation des métropolites avait d'ailleurs un
fondement solide dans la notion générale de hiérarchie des ordres
sacrés et dans la prescription littérale du canon ln Trullo 7 : elle
exclut toute préséance d'un représentant de l'évêque dans la ville
épiscopale et ne l'admet que dans les localités extérieures, c'est-à-
dire chez les suffragants du patriarche ou du métropolite4.. Mais
l'empereur lui-même ne fait aucun appel à la notion de pouvoir
délégué et représentatif dans son premier prostagma ; la réponse
est purement arbitraire, de droit souverain. L'allusion il la longue
coutume signifie que l'empereur prolonge et confirme à son tour
un 7tpOVOf!LOV, au sens strict, avec dérogation à une loi.
Dans le second prostagma, au contraire, il n'est plus question
en premier lieu d'un conflit particulier, mais d'un règlement
synodal et d'une loi confirmant les dispositions antérieures des

(1) PG, 150, 13 D, que je repI'oduis dans les notes jointes li la notice F, p. 548.
Texte de Blastarcs : PG, IH, 1224 B = RIIALl.tS-POTLi-:S, Sgnlagma, C, 120. Cet éditeur
propose de lire Alexis ail lieu de Manuel; la COI'rection paraît forcée, et si ~lanuel ou
Alexis avaient légiféré en ce sens, leur acte n'aurait pas échappé à Balsamon. On
l'attribuera par conséquent :'1 Michel VI, 011 1\1 ichel \' Il, qui sont en bonne place par
rapport à Alexis Colllnène.
(2) Le point de départ des diIIicultés soulevées en 1082-1084 est un aole de Constantin
Doukas (1059-1067) : llegeslen, 964.
(3) Le prostagma de 1094 cite cependant sans le nommer le callon Nicée (1) 18 :
JGH, ZI::POS 1,649, uas de la page: fL-I] 7tpOitaEl'ijcr8eXL ~Lcb<o\lo\l 7tp~cr6u-;~Fou. l3alsamon,
qui a enregistré le premier proslagma dans le commentaire du même canon, cite le
même passage ailleurs: PG, 138, 1044 B.
(4) Ce canon ne semble pas avoir été mis en avant au cours de la controverse.
58 APEHÇC HISTOHlQ{"[ StIlt L'?;VOLl:TJON DES OFFIr.ES

empereurs. En cc qui concerne le chartophylax, un l'apport spécial


rst parvenu à l'empprrur; ('l'lui-ci n'arlnlPt pas l'intf'rprHation
canonique qui lui est proposée pn vue d'interdire la préséance d'un
diacre et il affirme que ce qui a été décrd{> ('st conforme au droit:
Je chartophylax doit présidl'r I('s archiérris (membres du synode).
Jans lrs yoLes cL dans les réunions auxquelles ne paraît pas 1('
patriarche 1 • Hetournant habilement contre les casuistes de l'époque
un argument utilisé dans les controverses, il voit dans cette pratique
une application d(' l'axiome que le culte rendu à l'image s'adresse
au protoLype, :'t la personnc réelle représentér. En d'autres termes,
en l'absence ou patriarche le chartophylax est son représentant
officiel en vrrtu de son pouvoir ordinaire, Si les contemporains
avaient attribué une valeur typique à la réforme d'Isaac l, ou si
la concession faite au patriarche Michel Cérulaire avait donné lieu
à un acte juridique solennel, n'était-ce pas l'occasion pour Alexis
Comnène de citer le précédent? Pour nous, tout le droit antérieur
est surtout coutumier ct l'ordonnance de 1094 est la première loi
explicite sur le sujet. Nous n'en connaissons malheureusement
qu'une face, du côté impérial; il est probable que l'opo6Ecr(1X
crl)VOaLX-l) rendait un autre son, mais nous n'avons aucun moyen de
le préciser, puisque Balsamon a adopté le point de vue impérial
et que toute la pratique du XIIe siède a suivi la législation des
Comnènr.

2. Répariilion ofTicù'lle des séla-éla,

Les allusions aux coutumes et aux lois nous invitent à confronter


les données du prostagma Je lŒl4 avec l'état antérieur des offices
archontaux, dans la mesure où il est connu. Schématiquement voici
le point de départ :

Il) HeIevons les termes conccrnanl le lieu où s'exerce la préséance. La scolie


d'IIarm(mopoulos parle d'~;w cruv68ote; (ci-dessous, p. 548). Le premier proslagma :
rrpoy.:l:fl'ijcrfliXt iXlnov ,,:wv àpXte:ptwv, 07t"f)VlXiX 8tot .ou.oue; cruvÉPXe:crfliXt XiX.OC 'L'lOC Xpdcxv
XiXl. cruVe:~pLet~e:tV z.et:~èc 'iXù.àv ropo -rr,e; de; oOjv ècytwcruv"f)v crou dcre:Àe:ucre:wç (Zepos, 360,
12-14). I.e srcond pJ'(lstagma : 7tpox",fl'ijcrflet:t .wv &PXte:ptwv tv 't"iX~e; ljJ~cpOte; xiXl 't"oc~ç
KOtviXtÇ cruve:Àe:ucre:crtv tx.oç .ou 7tiX":ptiXPXtKOU ~~fLiX'OÇ xiXl tv 'tiXte; 7tiXv8~fLOtÇ .e:Àe:-
.C(~e; ... (Zepos, 649). La drrnii'ro furmulation énumère tous les cas oil le charlo-
phylax exerce son droit; le principl~ commun est que sa juridiclion est pnremcnt
déléguée, Il'cmpicte pas SUI' le domaine liturgique, ni sur la préséance en synode
(roiX.pt:XPXtxov ~r,fLiX); indirectemcnt, ces lois confirmrnl davantage le pouvoir du
patl'iarche que celui de son représentant.
LOIS. DOCTHII\E ET PRATIQUE DES Xle·XII e SIÈCLES 59
Taktikon Deneseviè Prostagma
(= Ben II ou liste A) t;W%~"':~XO[)\WV 0)0 <;mdwv ,
arehontes du patriarche. it€\I"':E ÀoyoO€crto:.
1 économe 1 grand économe
2 skévophylax 2 grand saccllaire
3 ~acellaire 3 grand skévophylax
-1 sakclliou
1 chartophylax ~) chartophylax

Les variant<:s significatives sautent aux yeux : apparition du


Lerme cxôkatakoilos, du litre' de mégas pour lc~ trois premiers
officiers et de l'archonte sakelliou au patriarcaL. Le prostagma ne
précise aucune des attributions des quatre premiers, sinon par
contraste; en effet la juridiction exceptionnelle du charLophylax
(fl.OVOfl.Ep<';'H:;), dont l'objet est moins matériel et moins limité que
celle des quatre autres, signifie que le numéro d'ordre est secondaire
et ne représente pas une subordination hiérarchique. On n'a pas
attendu certes la fin du XIe siècle pour constituer ces divers services.
Il se troU\'e simplement que la compétence des divers archontes
n'est connue que par leur nom ct des mentions sporadiques, au
lieu que les charges auliques sont attestées par des documrnts
beaucoup plus détaillés ct de nombreux actes administratifs.

Inutile de souligner l'étrangeté du terme dont on n'a pas encore


trouvé la véritable signification. Personne ne peut dire cc qu'il
représente exactement la première fois où il esL employé. En
décomposant le Lerme de diverses façons, on a proposé des expli-
cations purement verbales; le dernier qui s'est occupé de la question
a essayé d'aller à contre-courant eL de remonter à un sens étymo-
logique qui soit également satisfaisant pour l'histoire!. Les
exôkatakoiloi seraient les archontes qui, il l'opposé des crUYXEÀÀOL,
ne vivaient pas sous le même toit ct ne partageaient pas le kcllion

(1) La question fut traité(', à lu suite d'un arlicle contesLable de Dèmètriou, pur
Athénagoras dc Pnramythia : 'E7r. 'ET. Bu~. ~7r. 5 (1928), liO; 0e:oÀoy[Ct 5 :19'2ï),
351-35i; article de V. Laurl'nt dans 0p"I)ox. xCtt 'He. 'EyxuY-Ào7rCttSdCt, 5,736. Au fond,
riell dc nOU\'efIU n'a éU~ diL depuis J'excellenL résumé du problème par CIIRYSA:"TIIOS
de Jérusalem (:"oLaras), ~uYTCtYflchLO\I m:pL "W\I 09<PtX[{ù\l, Venise ('d, de I7ïH),
p. 14-16; apri's avoir constaLé quc le mot reste d'i'el"Îture douteusr el d'éLymologie
Irès obscure, il penche vers Je sens que suggère la description dr la lilllql'Îp patriarcale
pal' DèmèLrios GémisLos (lin XIY· s.) disant que les exôlwtakoiloi .' s'üssoienL sur les
degrés de l'estrade j); texte dans ISAAC HABI',RT, Archieralicon, p. '2.7. Les text,·s
principaux SOllt d'ailleurs dans Dt'C\:"IG E, Gloss(Jrillm, 40~ ..112: \'oir ci-li CSSOIIS,
p. 144, n. 1.
60 APEnçu HISTOHJOVE SUl{ L'ÉVOLUTION DES OFFICES

du patriarche. Outre que l'explication force l'orthographe du mot


significatif qui n'est jamais -%Ûlt,o~, plle ne prut rtrr hisloriC{ue.
Pour que l'hypothèse se vérifie, ne serait-ce qu'approximativement,
il faudrait que ces « exo » apparaissent il peu près en même temps
que leur opposé; or leur appariLlon coïncide justement avec la
disparition des syncelles, après une longue carrière qui les a bien
éloignés eux aussi du kellion patriarcal. Nous verrons même à
propos du chartophylax qu'il s'est substitué au syncelle, plutôt
qu'il ne lui fut opposé, ct probablement avant d'êtrr considéré
comme È1;WXt):TC:hOLÀOÇ.
Autre explication étymologique, mais cetLe fois contemporaine,
celle d'une notice tronquée (notice 8)1 qui rattache ÈÇW%OCTrXY.O~ÀOc;
a u port d'un insigne é:1;<ù -;OÜ crT~eOl)C;; on ne sai t pas en réalité
s'il s'agit d'un insigne au sens strict ou d'une partie du vêtement
qui normalement ne serait pas visible, puisque l'expression semble
vouloir dire que d'autres portaient des Xt):TOI.Y..OLÀLt): non apparents.
Le mot est sans doute un hapax, mais il est peu vraisemblable
qu'un byzantin ait décomposé le terme en éléments insignifiants,
sans aucun sens pour l'époque. D'autre part ce témoignage rejoint
en partie celui de 8alsamon concernant le chartophylax ; celui-ci
portait sur la poitrine le boullôtèrion patriarcal 2 • Quelle que soit
l'origine du mot, il est pris dès le début comme une appellation
propre des cinq officiers supérieurs qui se distinguaient certainement
de tous les autres par un signe extérieur.

b. IJoÉyt):c;.

Le titre de mégas est donné aux trois premIers jusqu'au jour


où Andronic III le conférera aussi au chartophylax, puis, un
autre empereur, à l'ekklèsiarchès de Sainte-Sophie. Son origine
impériale ne fait aucun doute et son institution, au moins pour
l'économe, remonte à l'époque où l'empereur nommait le titulaire;
en effet le protospathaire Pothos s'intitule grand économe dans
un semèiôma du temps du patriarche Eustathe (1019-1025)3. Dans

(1) Voir texte, p. 540; commenlaire, p. 183.


(2) PG, 138, 1041 B : "t'o 7tCXPOC "t'iii aTIje~~ cirrnwp1)fL~vOV. Voir des descriplions de
boullôtèrion ; Byzan/ion, 4 (1927), 189-192; Rev. des ÉI. Byz., 15 (1957), 211 ; étant
donné le poids elles dimensions de l'inslrumenl, le porteur eût ressemblé à un plombier
plus qu'à un ofTicier de chancellerie; on admettrait plutôt lin insigne brodé ou en modèle
réduit. Le plus important, ùans celle étymologie ancienne, est que l'alLention se porte
sm tout aulre chose que la place où se tiennent les exôkalakoiloi : hors de quelque
lieu, ou au-dessus de telle catégorie plus basse. Cela veut dire au moins qu'au momenl
où le mol émerge il n'a pas le sens que lui donnenl les étymologistes, ni même les
descriplions de Gémistos et Syropoulos (DlJCA:'\GE, 411-412); voir ci-dessous, p. 144, n. I.
(3) Regesles, 933; pour la date voir LAURE:'<"T, Corpus, 1056.
LOIS. DOCTRINE ET PHATIQUE DES XIe·XIIe SIÈCLES 61

ces conditions on prendra aussi à la lettre le témoignage de Zonaras


qui donne le titre de mégas à Romain Argyros. lorsqu'il était
économe de Sainte-Sophie l • De même le sacellaire est qualifié
mégas déjà en 1090, donc avant le prostagma de 1094 2 • La profusion
des mégas dans la titulature impériale serait d'ailleurs un indice
suffisant de son origine, puisque dans l'Église l'épithète ne s'est
pas étendue à d'autres titres. En effet, la raison que l'on donne
pour expliquer ee prédicat ne vaut pas pour les archontes ecclésias-
tiques ; dans l'empire peut-être un sacellaire est mégas pour se
distinguer des sacellaires inférieurs; mais un archonte est
nécessairement unique en son genre dans un diocèse. Sans parler
du chartophylax attesté uniquement près de l'évêque, le sacellaire
lui non plus n'a pas besoin de se distinguer d'un inférieur, puisque
ses confrères appartiennent en fait à un autre évêché et qu'il n'a
sur eux aucune autorité. Je crois que l'on n'a pas suffisamment
insisté sur cet aspect très original de la hiérarchie archontique par
rapport à la hiérarchie impériale; un chef des finances impériales
et du fisc, quel que soit son nom, avait sous ses ordres des agents
extérieurs, en province. Il n'en est pas de même des archontes
patriarcaux, dont le bureau est unique et sans succursales, pour
ainsi dire. L'économe de la Grande Église pouvait diriger des
économes mineurs 3 , mais nous ne connaissons pas la composition
de son bureau et de tout le personnel; en général l'archonte de
la capitale se distingue tout simplement des autres par le déter-
minatif local, comme les évêques, et le fonctionnaire inférieur
ajoute de même le nom de l'établissement (église, monastère,
hospice) auquel il est rattaché 4 •
Au fond ce n'est pas le sens de mégas qui fait difficulté, mais le
fait que ce titre soit limité aux trois premiers. Nous remarquons,
en effet, que l'empereur Isaac 1 n'a besoin de restituer à l'Église

(1) Voir note G, p. 52.


(2) J. DARRoczts, • Dossier sur le charisliearia t'" Polychronion (Festschrift
F. Dôlger), Heidelberg, 1966, p. 159; il faut supposer cependant que la mention (je
la signature (dx!: xcd) n'est pas influencée par un usage postérieur, que le copiste
décrit cc qu'il a vu ct n'ajoute pas mègas par conformisme.
(3) Voir sa notice, p. 304 ct 306.
(4) La t.itulature impériale utilise égal('mpnt ces distinctions qui sont nécessaires
pour des fonclîons comme cr.lles de stratèges. D'après les listrs ùu /Oetorologion, seul
le Kouratôr prend titre de mrgas, pOUl' se distinguer certainrment de tous les petits
fonctionnaires de même nom ou du kouratôr des MUrs: /(lèlorologion, Bury, 142;
Bonn, 720. L'état est tout dill"érent dans le traité du XIV· siècle; PSEuDo-l{oDI:-IOS,
cd. Ver peaux, index, p. 397-399. Je crois que le problème ne s'est posé CIL province
que plus tard et par contamination avec la titulature du patriarcat; au XIlIe siècle,
à Smyrne, l'emploi de mégas reste irrégulier: HÉLr;:NE AflRwEILlm, L'his/oire et la
géographie de la région de Smyrne .. , (Travaux el Mémoires, 1), Paris, 1965, p. Ill, n. 117.
62 APEH(:U HISTOHIQUE SUH L'.:VOLl!TION DES OFFICES

que ùeux litres, celui dr l'économe el celui du skévophylax ; il est


donc probablr que cr orrnirr, comme l'économr. a,"ait acquis sous
juridiction impériale le titre oc mégas et pour la même raison,
afin de dislinguer le Litre. He'ste le' sacrllairr" Lr Takliknl1
FJenesevic ignore toule épithète chez les archontl's ct la titulature
impériale n'en abuse pas encore. J'fais, durant la période critique,
dans la seconde moitié du XIe siècle, il se produiL un changement
notable concernant le grand sacellaire impérial. Doiger relè'"e ces
trois dates: 1079, un mégas sakellarios ; 1088, un simple sakellarios ;
1mJ4, apparition du mégas logariastès et disparition du sakellarios
imp(~riaP. 1\lalgré la réapparition d'un mégas sakellarios, en 1186,
dans un groupe de fonctionnaires impériaux, le changement de
titulature paraît acquis entre 1079 el, 1094 ; tandis que le grand-
sacellaire disparaît de la titulature impériale, il apparaît pour la
première fois dans la LiLulature des archontes patriarcaux. On
ne prut préciser davantage, faute de mr.ntions ; mais il est certain
que celle promotion provient d'un acLe impérial; sans modifier
la juridiction habituelle du fonctionnaire ecclésiastique, qui n'avait
pas le même objet que celle de son homologue, on lui réservait
le titre de mégas.
c. (; cr~xû-.Àtou.

A l'inverse des trois premiers, qui fig-urent dans le supplément


ecclésiastique du Taklikon BeneSevic et qui, depuis les débuts,
appartiennent aux rangs les plus élevés, le sakelliou cst inconnu
rl.ans l'Église jusqu'au XIe siècle. Le nom, plus ou moins développé,
désigne un chef de service impérial : chartoularios du sakellion,
préposé fi. la sacelle, ou en abrégé (; O'~xÉÀÀ'YJç, (; 0'~XEÀÀtoU2. Pour
l'époque correspondantc il existe des mentions de la sacelle
patriarcale, mais non du fonctionnaire titulaire 3 • Le Typicon
Drfsdensis cite les chartulaires de la sacelle4, dont on ne sait au
juste de quel foncLionnaire ils dépendent, puisque nous ignorons
si déjà ù cette époque on distingue une grande et une petite sacelle,

: 1) F" Dou; ER, Bei/rage zur Geschicllte des bywll/inischen Finanwerwa/lung...


(Hyz. Archiv, hdL 9), Leipzif{-Berlin, laZ7, p. 17-19.
(:.?) J. Il. Ilt'IIY, The imperial administrative system, London, 1~)ll, p. 93; F. DÔl.GF.Il,
JJei/rage, lac. cil.
,3) Voir les noLic('s du saccllaire ct du sakclliou, p. 310 et 318.
:4) Voir p. 47; TI'udy, p. 525: après la visite au sli:évophylakion, ail sont mentionnés
une pr('mièrc fois des chartulaires (du skévophylnkion) qui oITrent des pnrfums, on
se ("('nd il l'endroit oil csl adorée la croix el les chùrlulaires de la sacclle présentent les
1tpocrrpopcd; cf. De Cer. l, 35 : remise de parfums par le skévophylax ct d'culogics
par le palI'iarche. Le Typicon Dresdensis ajouLe donc sCII1('ment que ces culogies
(7tpoarpopa.l) sont apportées par les chartulaires de la sact'llc.
LOIS, DOCTRINE ET PIlATIQUE DES Xle·XIl" SIECLES

comme au XIIe siècle et plus tard 1 ; une Lrllr distinction ne semble


pas primitive et dérive plutôt de la liLulature dl' l'an:honte
grand sacellaire. Il est certain que, rlepuis longtemps, existent deux
sacelles, l'une civile, banque centrale d'État ou caisse de d~pôLs df'
toute sorte, l'autre patriarcale, dont la destination n'est pas tout
à fait identique 2 • En effet, les finances de l'Église n'avaienL pas
la même autonomie que celles de l'ÉLat; les renLrées n'l'taient
pas centralisées dans un dépot unique ct de touLe façon le déposi-
taire principal se dénommaiL économe. D'un sens dérivé du mol,
crrxxi"ÀÀ.oc on Lirera plus Lard une définition du sakelliou qui ne peuL
s'accorder avec les témoignages anciens; le sakelliou auraiL aussi
la garde d'une prison ecclésiastique. Celle-ci a existé certainement
comme lieu de réclusion pour des ecclésiastiques 3 , mais ni le
sacellaire, ni le sakelliou n'ont rien à voir avec ce local qui pouvait
faire partie d'un bâtiment à destinations très diverses; le local
servant de prison pouvait être d'ailleurs très réduit puisqu'une
réclusion de longue durée consistait à em'oyer le délinquant dans
un monastère ou à le remettre au bras séculier. Selon la définition
que donnera Balsamon, ni le sacellaire, ni le sakelliou, dont les
noms sont corrélatifs, n'ont rien à voir avec une prison, ni avec
un service purement financier; leur fonction de contrôle général,
soit sur les monastères, soit sur les églises communes, entraîne
évidemment des opérations de tou te sorte, mais non en premier
lieu une perception et un encaissement de numéraire.
C'est donc par le titre nouveau du sacellaire et par l'addition
d'un nouveau fonctionnaire que sc manifeste l'originalité de
l'opoSEcrtrx de 1094; ces titres comportent une délimitation des
juridictions, une répartition des compétences entre les logothesia
et leurs chefs, avec un ajustement de titulaLure dans les bureaux
impériaux. Le titre du sakelliou correspond peut-être à qur.lqul'
nom disparu; le patriarche Paul II (641-653) avait occupé un
poste d't,rd -r&v ~uÀrxxwv4, qui n'a aucun rapport avec un sakelliou

(1) Vers 1147, 011 mellLionne un rnonastere app:Jl'!('nanL il li1 grandI' s<lccJh~ :
Regesfes, 1025. Dalsamon interprète sakelliou comme hypocoristique de snccllaire :
PG, 138, 1040 D 5-7. Jean de Kitros donne' expresséml'lü la division [LqIXÀ'IJ et [LlXpIX:
PG, 119, 968 D.
:'2" Sur la saceUe imprl'iale voil' DiiuoI·:n. FiIlUII:l'ef'/i'/iIlIlIl'l, p. 1·1 : ~III' la ~:lC~t'Il.,
pa Il'inrcale, ci-dessous, p. 427-421:\.
(:1) Exemple au xe sièclf' : AJf'xandre dt' ,\ic.:,(·, nvanL d'elr(' reléguô il :\Iollobala
où il est gal'dé dans un monaslère, est enfermé un j01ll' ou cieux il la sacellc :
J. DARROllZÈS, Epistoliers lJrJZGlllillS dll Xe siècle, Paris, 1960, p. 68. Ali XIIe sii'r,lr,
allusion de Tzetzès citée' plus loin, p. 76, n. 3-·1.
(4) 8. FISCHER, De cata/ogis (Disserl. Icn. 3), 288, '2.1; on remarque que dans le
catalogue de Nicéphore Calliste' hd. T(;)V tpuÀcxxwv devient t7tl Toi) cttl'roi) 'IIpcx:KÀdou;
PG, 119, 916 A; cela ne peut être tout à fait exact puisque le patriarcat de Paul
dépasse largement Je règne de l'empereur.
64 APERÇU HISTOHlQL'E SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

gardiC'n des prisons. Paul était prêtre ct économe; sa fonction


auprès des prisons pouvait être pastorale, charitable, aussi bien
qu'administrative, comme celle des nombreux prêtres orphano-
trophcs de l'époque mis à la têtc dC's institutions de hienfaisance ;
ce n'l'st pas un ministère de police ou de justice. La législation
du synode et d'Alexis Comnène est donc le résultat d'une réforme
importante.
d. Le chartophylax.
Les deux actes officiels mentionnent avec des nuances l'oppo-
sition du synode et les rapports qui tendent à infléchir la décision
de l'empereur. Malgré cela, le chartophylax reçoit un pouvoir
exceptionnel et presque hors cadrc, comme s'il était le seul
représentant qualifié du patriarche l . La définition de son office,
qui devait se trouver dans la notice B, est perdue, mais l'exorde
de cet opuscule s'insurge contre la préémincnce du chartophylax en
des termes qui conviennent à cette période de discussions sur sa
place 2. La difficulté que soulève l'interprétation de ce texte se
présente également dans le prostagma et dans les documents
liturgiques qui décrivent le rôle du chartophylax. En effet les listes
de présence et les listes théoriques inscrivent toujours en tête
l'économe; ce rang est un vestige permanent d'une hiérarchie
traditionnelle mais ne correspond plus, dès avant le prostagma
d'Alexis, au pouvoir effectif du titulaire. Nommé le cinquième
dans le document et classé normalement quatrième, le chartophylax
tient auprès du patriarche une fonction plus haute que ce rang;
sans toucher au cadre extérieur des préséances entre archontes, le
prostagma expose le résultat de l'évolution en profondeur qui l'a
porté au premier rang.
Dans le système antérieur, ou depuis les origines, il est difficile
de dire quel était le collaborateur le plus proche du patriarche.
Au début semble prédominer l'archidiacre qui cumule ce titre avec
celui de primicier, véritable chef de chancellerie 3; mais, dès le
VIle-VIlle siècle, l'archidiacre n'a plus de rôle propre dans l'admi-
nistration. L'influence du syncelle, dont le nom signifie l'intimité
avec le patriarche, n'est pas constamment en proportion de ce
titre; lorsque celui-ci devient impérial, vers la fin du IX e sièele4,

(1) Texte: fLO\lOfLEPû)Ç ~p(08't) XIX'tEUeU\lE:t\I 7eX 7to:'tplIXPXlXOC 8lXIX(cp "rT,ç &pXlEP(')OU\I't)ç
&VI)XO\l71X : JGn, Zepos l, 649, 10-11. D'où Balsamon : Xct'tE:U8U\lEt fLO\lOfLE:Pû)Ç 'teX
Ti;! 7tlX"rplcipX71 Slxct(cp TIjç &pXlEP(')OO\l'fJç &\I+,Y.O\l"O:; PG 138, 1040 B. Le cnnoniste connait
donc le second prostagma ; cf. ibid. 1041 A-B.
(2) Texte, p. 540 ; commentaire, p. 183.
(3) Voir p. 20-21.
(4) Voir p. 35-36. La novolle d'Hémclius admet doux syncellcs, sans définir la
fonction.
LOIS. DOCTHINE ET PHATIQLE DES XIe·XII e SIÈCLES 65
le changement ne favorise pas une extension de son pouyoir mais
prépare au contrair(~ sa déchéance clans l'Église, par('e qu~ la
préséance dans les cérémonies officielles ne correspond pas à une
f('sponsabilité dans un secteur de l'administration centrale. Le
chartophylax, par contre, doit son rang et sa juridiction au jeu
naturel de l'évolution des charges à l'intérieur du patriarcat. Son
pouvoir est atLesté en termes équivalents de 869 à 1094 1 , et le
témoignage des livres liturgiques, vers le xe siècle, forme Lrait
d'union entre ces deux dates, qui sont celles de la définition
d'Anastase le Bibliothécaire et du prostagma d'Alpxis. D'après le
Typikon Dresdensis, le charLophylax se présenLe eomme inter-
médiaire officiel entre le paLriarche et toutes les classes du clergé,
des métropolites au personnel des sékréLa et du koubouldion, dans
les réceptions d'apparat 2 ; en cette circonstance il est entouré de
l'hypomnèmatographe et du hiéromnèmôn, les deux archontes qui
l'assistent précisément dans les séances d'ordination 3 • Jusqu'à celte
date, aucun autre archonte ne semble avoir participé d'aussi près
à l'acte le plus significatif du pouvoir patriarcal.
Le résumé des Regesles minimise la portée du conflit qui précède
le prostagma de 1094, en parlant d'un litige sur la préséance dans
le salon d'attente 4 • Si des incidents un peu futiles ont pu se produire
au cours de la querelle, dans l'atmosphère tendue des premières
années du règne d'Alexis Comnène, le pouvoir et la préséance du
chartophylax sont déjà bien établis avant cette date : les textes
sont formels 5 • Le patriarche ne pouvait revenir sur cette situation
de fait ni s'associer entièremenL, semble-t-il, à l'ofTensive des
métropolites malgré les considérants juridiques qu'ils avançaient;
cependant, au dire de Balsamon, Nicolas III penchait encore du
côté des métropolites 6 , comme en 1084 dans l'afTaire des métropoles.
Mais le prostagma, qui lui est aclressé personnellement, ne prend
à partie que le groupe des méLropolites, ceux qui fomentent le trouble
après avoir reconnu et accepté de fait d'être soumis aux eharto-

(1) Définitions d'Anastase le l3ibliothécaire ct de l3alsamol\ (interprétant le


prostagma d'Alexis Comnène) ; voir p. 336 et 338.
(2) Texte cîte, p. 47. J'ai signalé aussi la parasèmeiùsis de 680 où l'on voit déjà
le chartophylax inLroduire d,'ux évêques auprès du patriarche; voir p. 24, n. 2.
On ne sait si le faiL signifie une fonction ordinaire et élevée dans la chancellerie.
(3) D'apres le rituel de Gémistos; voir p. 152.
(4) Ref/estes, !JïO: j'ai 1'(~lev(~ (p. ;>H, n. 1) les Lermes signifiant les li(~ux et. les
circonstances ou s'exerce la preséance, en purLiCll(it'r pour les sénnce:> ù'clection.
(5) Voir l'analyse des actes, p. ;>5-58.
(6) PG, 13!:l, 1144 C : fle;t8~wcr7jç &:xpoOtywç -rr,ç Ù1t€P -;wv &:px.~e;pÉwv 7tC("p~(J(Px.tx1jç
8tIXYVWcrEWÇ. Le patriarche s'appuyait SUl' Il' cnHon Itl de Nieée qUI~ Bulsumon vient
de citer.

3-1
66 APEHÇU HISTORIQUE sun L'ÉVOLUTION DES OFFICES

phylaqucs antérieurs 1 • Il ne faut pas chercher très haut, par


conséquent, les raisons de crUe agitation autour dl" la préséance
du chartophylax. Auprès de Michel Cérulaire siégeait un
chartophylax qui paraît avoir joui d'unl' grande faveur et d'un
pouvoir assez étendu: Nicétas le Nicéen, proLosyncelle 2• C'est lui qui
assiste au retour de l'économe et du skévophylax sous juridiction
patriarcale et sans doute aussi à l'érection des métropoles de
Basileion et Madyta, qu'un de ses successeurs, en 1084, défendra
comme apanage de la Grande Église 3 •
Historiquement, Alexis Comnène n'innove pas : il confirme le
droit coutumier. Du point de vue juridique il va plus loin que ne
l'exigeait le règlement d'une querelle mineure, car il propose une
interprétation du canon qui fera autorité. Les métropolites
arguaient de la lettre des textes anciens et de la préséance liturgique
fondée sur les degrés d'ordination, sans tenir compte de tous les
accommodements exigés par le développement des charges et dont
le concile In Trullo fournissait un premier exemple en admettant
une préséance administrative de diacres sur des prêtres, lorsqu'ils
représentaient personnellement l'évêque. L'extension du principe
de pouvoir délégué aux archontes du patriarche et à celui qui le
représentait de plus près ne porte aucune atteinte au pouvoir
ordinaire des métropolites dans leur propre diocèse; indirectement,
cette mesure était aussi de nature à consolider le pouvoir central
de l'Église byzantine. Le nouveau statut équilibre les rapports
entre le patriarche et le synode, en définissant la position du corps
intermédiaire des archontes.

3. L'entrée des didascales dans une hiérarchie.


L'Église exerce le droit d'enseigner en matière de foi. D'après
les canons, cet enseignement est une fonction épiscopale aussi
réservée que le pouvoir d'ordination; hors diocèse, un évêque
demande à l'ordinaire du lieu la même permission que pour
célébrer un office sacré. A plus forte raison les clercs de tout ordre

(1) JGH, ZEPOS, l,360, 31-34 : emploi du terme Ù'll€8pLc( caractérisant la situation
acceptée auparavant par les métropolites, en rapport aveela 7tpO€8pLC( du chartophylax.
(2) Son nom a donné lieu à plusieurs confusions. Le litre de son opuscule (PG,
120, 713) veut dire qu'il était l"icéen, non chartophylax de Nicée. 11 étail ~ fils de
Koronis • (ou Koronitza) que l'on a pris pour un nom de ville el son titre de protosyncelle
se décompose en certains manuscrits: moine-syncelle ; voir Reges/es, 858, et NlcÉTAs
STtTHATOS, Opuscules (SC. 81), Paris, 1961, p. 17. Pierre d'Antioche fait allusion
il la jeunesse et à l'inexpérience du chartophylax dtl Michel: PG, 120, 797 A-B j on
ignore la durée de son mandat, mais il faut le distinguer du chartophylax Nicétas
altesté en 1076.
(3) Voir p. 57, n. 1 el 2.
LOIS, DOCTRINE ET PHATIQUE DES XI"·XII" SIÈCLES 67

n'enseignent-ils dans le diocèse que par délégation de l'évêque l ,


C'est dans la même perspe('tivr qu'il faut interpréter le canon 64
In Trullo défendant aux laïques de soulever des problèmes théolo-
giques eL d'enseigner sans mandat. Nicétas Stéthatos invoque ce
canon contre les laïques dans la seconde moitié du XIe siècle 2, et
Balsamon atteste qu'il jouait aussi contre les clercs et les moines
(des &VL~pOL) qui prétendaient donner un enseignement officieP.
Il s'agit donc toujours d'un enseignement ex cathedra. Ces canons
n'empêchent pas cependant les empereurs de promulguer des édits
dogmatiques, ni drs laïqU('s de produire des œuvres théologiques;
en ce domaine, comme en d'autres plus temporels, compétences
et juridictions se compénètrent, de sorte qu'il est diffieile de
délimiter des secteurs aussi tranchés que les veut la pensée
moderne. Si l'on s'en tenait aux principes canoniques, le domaine
de l'enseignement devrait être aussi bien défini que celui de la
justice et beaucoup plus par exemple que celui de l'assistance
publique et des fondations charitables, service assuré à l'origine
par l'Église pour le compte de l'État 4 •
Aucune des lois relatives à l'enseignement dit supérieur ne
concerne l'enseignement dans l'Église et par l'Église; aucun canon
ne prononce à ce sujet le mot école ou didascale, encore moins
un terme qui pourrait se traduire : université, faculté, académie,
recteur, etc. ; et cela aussi bien avant qu'après le XIe siècle. Si l'on
rencontre ailleurs des mentions de didascales avec divers qualifi-
catifs, comme grand et œcuménique, il faut les traiter avec la
même circonspection que celle d'un Jean diacre de la Grande Église,
logothète-genikos, mis par l'empereur Anastase à la tête d'une
flotteS. Le titre de didascale œcuménique donne lieu, en effet, à
de regrettables confusions; la preuve a été faite que le titre vient de
l'École de Beyrouth et qu'il est purement profane et emphatique 6 •
Étienne d'Alexandrie et Georges Choiroboskos l'ont porté à des
dates peu éloignées; le premier, sous Héraclius, n'a aucune relation

(1) ln Trullo 19; commentaire de Balsamon : PG, 137, 5i7 B; c'est au même
endroit que le canoniste cite un fragment de la novelle de 1107 dont nous allons parler.
(2) NICÉTAS STlhHATOS, OpuscuLes (SC. 81), Paris, 1961, p. 3()6; il cite aussi le
canon 19 du même concile: p. 276 et 282.
(3) PG, 137, 737 B; il s'agissait des moines qui prenaient parti dans la querel1e
dogmatique du Pater major me esL.
(4) L. BR~;HIER, Le Monde Byzantill, 2, 524-;',26,
(5) I\'ICÉPIIORE, (:hronographia, éd. de l3oor, 50, 20-21. Supposons (lue les menlions
des olTiciers de marine soient aussi rares que celles de didascalc mClIméniqlle, on
n'aul'ait pas manqUé de se demander d'après cet exemple si la J10lle n'6lait pas un
service ecclésiastique.
(6) L. BRfIllEH, Le fI,-1onde Byzantin, 3, 462; du même, ,. L'enseignement superieur
à Constantinople., Byzantion, 4 (ln7), p. ·23, où il indique la forme encyclopédique
de l'enseignement.
68 APEnçu HISTOHIQUE sun L'f:vOLUTION DES OFFICES

avec l'Église, le second esL en plus diacre et chartophylax nous


ne savons d'ml l . Le premier enseigne surtout l'astronomif', le
second la grammaire, rien par conséquent qui regarde au premier
chd l'enseignement ecclésiastique. Cependant, sur cette tiLulature,
on a imaginé Georges Choiroboskos comme un reeLeur d'Académie
patriarcale 2 • Plus tard, sous Théophile, le titre de didascale
(p,r.nménique fut gravé sur une inscription dont l'historien dit
seulement que le Litulaire était Ignatios 3 . A ma connaissance, la
première mention historique d'un didascale œtuménique, antérieure
vraisemblablement au règne d'Alexis Comnène, qui ait rapport
indiscutable avec la Grande Église, se trouve chez Nicétas
Stéthatos. C'est aussi à la même époque que commence à se poser
sur le plan administratif le problème de l'enseignement supérieur
religieux.
a. Le titre ObWU!J.EVlXàç atMaxiXÀoç.

Pour un byzantin de toute époque, mais surtout avant le


IXe-X e siècle, il eût été inconcevable d'appeler œcuménique un
didascale parce qu'il appartenait au patriarcat œcuménique; à ce
compte tous les diacres de Sainte-Sophie, à commencer par les
premiers archontes, auraient pris le titre bien avant le didascale.
L'origine est donc extérieure au patriarcat et l'épithète signifie
soit une qualité du didascalc, soit une qualité de son enseignemenL4.

(1) En fait nous savons que cc titl'e de charlophylax n'est pas authentique; faule
d'examiner la tradition littéraire, on accC'f'te des t ilrcs trompeurs qui ne correspondent
pas à la réalité; voir p. 22-23.
(2) Fr. DVOR:\IK, "Photius ct la réorganisation de l'Acudémie patriarcale ", Anal.
Boil., 68 (1950), p, 114-115. Le traitement réservé en cet endroit ail cas d'Étienne
d'Alexandrie est déconcertant. Après avoir admis, d'après la monographie d'Lsener
sur f:lienne d'Alexandrie, que cc didascale Il';'\ pas grand-cho5e il voir avec le patriarcat
(chose reçue comme hypothl'se, p. 113), l'au Leur passe Lranquillement à l'affirma Lion,
p. 114 : (, le patriarche Serl!e appela ÉUPfllle ct lui confia la direclion de l'École. 1)
TouL cet article l'epose donc sur la pétition de pl'ineipe qlle le Litre de didascall' œcumé-
nique est acquis tl un (, recteur d'Académie patriarcale ,~ eL dès le Vile siècle.
(3) TIIEOPH. CO;\T, Bonn 143; PC, 109, 157; cf. Fr. lJVORl\IK, arl. cil., p. 116-118.
CeLte mention s'insère dans un conLexLe hislorique mis en lumière par L. BRÉHIER,
art. ci!., ByzanLion, 4 ~ 1927) p. 23-27. Impossible évidemment de cOllcilier le point
de vue de ces deux al'licles, bien que Dvornik cite sans sourciller le précédent. Bréhier
assimile le didascale à lin recteur et l'élablissemenl qu'il dirige, à un «institut de
caractère cncyclopl\dique » ; mais pour lui, iln'esL nullement question encore d'Académie
ou d'Université patriarcale. Il faudrait l'econnaitre franchement que cc liLre de
(, didascale Œculllénique» n'a l'ien il voir pl'ndant longtemps avec l'ensl'ignemenL
religieux ct que le l'apport avec une fonction adminislrative de recleur esL Loujours
indécis.
(4) Citons ici l'opinion d'un didascale de la fin du XIIe siècle, Constantin Stilbès,
dans Barocci. '25, f. 276 v ~à propos du Jourdain) : «Toü't'o xrxÀw 't'àv -r7jç l'tVEUf.Lrx-
't'~x'ijç ·IEpouarxÀ~f.L l'to't'rxi-LOV, 't'àv 't''ijç otxouf.LÉV'fJç S~8cLaxrxÀov, 't'ov ~Cù6EV Èl'tt SUO'fLOCÇ
LOIS, DOCTIUNE ET PRATIQUE DES XIe_XIIe SIÈCLES 69

A propos d'Étienne d'Alexandrie, Usener fait remarquer très


justrment quI' les docteurs oc l'Église, ~axime ct autres, sont
qualifiés de mégas didascalos sans aucune référence à un titre
hiérarchique de l'enseignement organisé l , Tout dépend par
eonséquent du contexte littéraire et historique; si l'on ne connaît
pas l'organisation elle-même ct le curriculum du personnage, toute
identification de titulature officielle est purement arbitraire.
P. Lemerle douLe du sens technique de xowàç 7tCU8WTIj ç 2, ou
8~McrX.iXÀOÇ, dans un texte où d'autres expressions désignent une
hiérarchie éleclive sous contrôle impérial; le même terme,
chez L. Bréhier, devient rect~ur de l'Université 3 . Si l'argument ex
silenlio a jamais valu quelque chose, c'est le cas ou jamais de
l'invoquer. CommenL se fait-il que la double cérémonie annuelle,
qui donne l'occasion au maïstor des rhéteurs du XIIe siècle de se
produire deux fois officiellement en public oevant l'empereur cl le
patriarche, n'est pas menlionnée dans le Livre des Cérémonies?
Il s'agit pourtant d'un arehonte mixte, diacre nommé à son poste
par l'empereur. La seule fois où un dignitaire patriarcal fait office
de lecteur d'apparat en présence de l'empereur et du patriarche,
c'est le protonotaire du patriarche qui lit le discours 4 • Si les listes
d'invitation aux cérémonies impériales ne détaillent pas les noms
des archontes patriarcaux, nulle part nous ne trouvons non plus

txpe:Ul'1Ci\l'!Cl XCi'!' ÉXe:i:IIO\l '!C\I Clll'161j"rcli XCiL à:p8e:Ul'1CiIl'TOC XOl'1fLO\l XCil 1toÀÀoùç ÉX\lLljietfLE:\IO\l,
TC\I IX\lw6E:\1 - XCiTIX T1)\I 'IopM\lou xÀ'ijm\l - XCil à1;ù\I èLllCiOCil\lOIl'!Ci XCiL e:ÀXOIITCi aCiljiLÀ€-
l'1TCiTO\l, TCII l'1Ul'1'!OLXOÜIITCi TOi:Ç ÉW6L\lOi:Ç XCiL Éx 1tCipoc8dl'1oU TOÜ EûlXyye:ÀLOU T€l'1l'1lXpl'1L
Constnntîn Slilbès,
1tOTlXfLoi:Ç TOII ÈfLali • A1tOl'1TOÀO\l '!OÛTO\l, Ta ÉfLO\l xÀ1Jpo86't'7)fLlX. ,)
didllscale de l'Apôtre, aspire ail poste supérieur de didascale de l'Évangile, qui, semblable
au Jourdain, recueille tous les courants pour les redistribuer à l'univers; ct il conclut:
"É; EûCiyye:À(OU à:P!;tXfLE:\Iot, dç EÛCiyyÉÀW\I Te: t\lOfLe:6Ci, XCiTcX xuxÀO\l à:IIOCTP€XO\lTe:Ç."
CetLe image du relour cyclique illustre parfaitement le caractère ~ encyclopèdique *
de la chaire supérieure, qui semble capital pour la définition et beaucoup plus f)ue la
traduction ('n recteur. Aueun or:üeur ne tire argumt>nl d'une ressemblance avec le
patriarche œcumcnique, ce qui me paraît lrès significatif, cnr ce silence alLeste une
distinction ca legorique.
(1) Il. L'sE"\En, De Stephano Alexandrino commenlarii, Bonn, 1880, p. 55; l'auteur
sc corrige d'avoir pris Maxime pour profess('ur public. Le sens très fréquenl de didascale
appliqué :lUX évêques apparaît dans le Lex le même de la novelle de 1107, où Alexis
Comnène saI ue le patria rche XQL\lOÛ 1tCiTpaç XCii 8t8Cil'1XtXÀOU T'iiç olxOUfL€\ll)Ç : J GR,
ZEPOS, J, 357, 17.
(2) l'. LEMEItI.E, «La vie ancienne de S. Athanase l'Alhonile., Le Millenaire
du Mont-Athos, Chevrlogne, 1963, t. l, p. 69.
,3) L. BREHII-:R, Le Monde Byzantin, ~-l, 469.
(4) Héception au début du Î.arême ; [{lètorologion, éd. Aury, 165,22-25; Bonn 760.
Ces I('ctures publiques difTèrent totalement des discours officiels postérieurs; le silence
du De Ceremonis me parait rejeLer l'instilution du maître des rhéteurs, pièce impor-
tante du syst('me hiérarchique, vers la même époque que celle de l'hypatos des philo-
sophes, c'est-à-dire au milieu du XIe siècle.
70 APERÇU HISTORIQUE sun L't~VOLUTION DES OFFICES

un inventaire du personnel administratif qui relève dans la


hiérarchir administrative des titres lie professeur, recteur ou
inspecteur d'enseignement public. De même que 1'« assistance
publique ), malgré la présence d'un orphanotrophc dans les listes
impériales!, reste une organisation très peu hiérarchisée, l'enseigne-
ment ecclésiastique n'apparaît jamais sous une forme corporative
comparable à celle des taboularioi dans le Livre de i' Éparque 2•
Le statut réel des écoles devait être aussi varié que celui des
fonda tions pieuses et des monastères eux-mêmes. Le sacellaire a
la responsabilité des monastères et nous sommes en peine de dire
quels sont ceux qui dépendent réellement de lui; les écoles, qui
ne dépendent d'aucun archonte, avaient donc un statut encore plus
vague. Elles dépendaient, à Constantinople, du patriarche, dans
la mesure où l'acte de fondation les mettait sous son autorité, ou
bien dans la mesure où le personnel ecclésiastique relevait de sa
juridiction d'évêque. Ainsi un maïstor de l'école de Diakonissa
sollicite du patriarche sa promotion à l'école Saint-Pierre 3 ; ou bien
ce n'était pas un établissement séculier, ou bien les enseignants
étaient des ecclésiastiques. A l'époque où ce maïstor de Diakonissa
demandait son transfert à Saint-Pierre - ce qui était un avance-
ment - , le futur patriarche Nicolas II 1 faisait ses études ou
enseignait déjà dans ce même établissement. D'après son
panégyriste, Nicolas Mouzalôn 4 , le jeune Nicolas y arriva de
l'Anatolie pour le cours complet : grammaire, rhétorique, philo-
sophie, p.xégèse biblique; après cela, il est ordonné diacre et
commence son ministère par l'enseignement dans la même école.
L'orateur remercie le patriarche de l'avoir placé à la tête de cette

(I) Voir p. 36, n. 3. L'absence de tout tilre de l'enseignement public dans les
rangs auliques du Klèlorologion ne semble pas avoir étonné les historiens des insti-
tutions; c'est pourtant un indice positif que l'enseignement public n'était pas à
propreme'nt parler un service d'ÉLal.
(2) Voir la notice sur les taboularioi, p. 381-38'.2 (avec les notaires).
/3) LeLtre 16 éditée par SATHAS, MEG. BLOÀ., 5, p. 42; le maistor de la Diako-
nissa se plaint d'êlrel a risée des indigentseu x-mêmes; il dépendait de la générosité
d~s familles qui lui confiaient leurs enfants.
(4) Renseignements tirés de l'éloge inédit: Scorialensis Y Il 10. L'école Saint-Pierre
éLait aux environs de Sainte-Sophie : R. JANIN, Eglises et Monastères, p. 412.
R. DROWNIl'\r., (1 The Pa Lriarcal School at Constantinople ,), Byzantion, 32 (1962),
p. 172·173 ; l'auteur pense que l'école Saint-Pierre est destinée à l'éducation séculière,
mais je ne crois pas que l'on puisse adopter une division de ce genre pour distinguer
les écoles. Celle de Saint· Pierre en tout cas est pourvue d'un cycle complet puisque
nous avons la preuve qu'elle a lin mals/.or de grammaire (NicHas: épitaphios de
Psellos) et un ex~gète (l\ïcétas d'Héraclée, dont l'œuvre du moins est copiée à l'école).
On n'a pas encore trouvé quel lien hiérarchique et adminisLratif unit les divers titulaires
de chaires entre eux ct avec une autorité dans l'école et hors de l'école, le directeur
local ct le patriarche (ou l'empereur).
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 71

école où tous deux furent élevés. C'était donc, je pense, une école
~cclésiastique-typ(' ct du genre encydopédiqu~.
A cette époque apparaissent coup sur coup les premières mentions
earaetérisées de didascales qui pourraient entrer en ligne de
compte, pour l'élude d'une hiérarchie enseignante en rapport avec
le pa triarca t.
1. Nicétas diacre de la Grande Église et didascale, d'après
l'intitulation de sa lettre, à laquelle son correspondant Stéthatos
ajoute: œcuménique l .
2. Eustathe diacre et didascale : première présence dans un acte
officiel de 1092-1095 ; il s'agit p~ut-être d'un ancien proximos d'une
école de la Parthénos 2.
3. Alexis le philosophe intitulé mégas didascale comme auteur
d'épigrammes 3.
4. Eustrate de Nicée, ex-didascale œcuménique d'après Nicétas
Séidès 4 •
5. Nicétas d'Héraclée, didascale de la Grande Église d'après les
adresses des lettres de Théophylacte de Bulgarie, didascale
œcuménique d'après des titres de manuscrit; c'est un ancien
proximos, mais avant l'épiscopat il fut aussi skévophylax 5 •

(1) NICÉTAS STÉTtI.o\TOS, Opuscules (S. C. 81), Paris, 1960, p. 292 et 294. Ce Nicétas
esl distinct de "'ic6las d'Héraclée et pourrait être un neveu de Nicétas le Nicéen,
chartophylax en 1052. Au moment où j'ai édité ces lettres, j'avais beaucoup plus de
confiance dans la terminologie de Bréhier qui identifie le didascale œcuménique au
grand-maitre de l'Université patriarcale (Le Monde Byzantin, 3, 493) ; dans son esprit
cependant, Université signifie un institut encyclopMique (ci-dessus p. 67, n. 6).
Pour Stélhatos, le didascale remplit un ÀEt'rOUpY"'l[.L1X (p. 296, 25 ; cf. dç 'rou'ra 'rEadç :
292, 8) ; mais le qualificatif œcuménique reste extérieur au titre réel, car nous voyons
que le charlophylax, à son tour, est dit • posé sur le chandelier en vue d'éclaircI' ln
demeure universelle de l'Église ~ (p. 244, 10). Nolons surtout que l'emploi d'. œcum6-
nique. est toujours du domaine de la rhétorique, et que, à partir du XIe, le terme est
réser\'6 à la rhétorique sacr(>e; on a perdu de vue le sens originel.
(2) Reyestes, 967 : PG, 127, 973, et colophon Valicanus 358. Je renverrai dans les
pages qui suivent à R. BROWNING. The Patriarcal 8chool at Constantinople~, Byzantion
32 (1962), 167-202 ; 33 (1963), 11-40. Dans la table (p. 39), l'auteur cite Eustathe comme
oikoumenikos, mais ce n'est qu'une hypothèse (p. 194).
(3) l"ICÉTAS STÉTIlATOS, Opuscules (8. C. 81), p. 18; PG, 120, 307. Il faut sc
défier de cette qualification [.LéYlXç 8L8&<n<IXÀaç. Ainsi n. Browning souligne le terme
dans lc résumé d'une lcttrc de l'Anonyme Londinensis; le texte montre bien qu'il
s'agit dcs docteurs de l':f:glise en général, non de professeurs publics; voir le texte
dc la lettm dans 'E7t. 'E'r. But ~7t., 27 (1957), p. 185, li. 1168-69; résumé dans Byzantion,
24 (1954), p. 413 (lettre 55).
(4) J. DARROl:ZF:S, Documents inédits d'ecclésiologie byzantine, Paris, 1%6, p. 306.
Eustra tc, après avoir fait partie du cercle d'Halos cl des milieux enseignants (Regestes,
927), fut aus~i chargé de mission doctrinale auprès des Arméniens par l'empereur,
mais déjà à titrL1 d'évêque. Le polémiste fait allusion à la science du suspect, peut-être
uniquement à son titre épiscopal, car nous ignorons Ic curriculum exact.
(5) R. BROWNING (Byz., 33), p. 15-17 j J. DARROUZÈS, Documenls, p. 56-57.
72 APEHc,;U HISTOHIOUE SUR L'ÉVOLUTIO~ DES OFFICES

Le véritable titre oflicicl esL donné par lcs signatures ou les


men Lions équivaIrntes, liste de présence synodale. intitula tian et
anrcsse d'une letLre. Il est possible que mégas signifie aussi pour
Alrxis qu'il ('st devenu didascalc de la Granne (~glisp, mais un
titre littéraire n'est pas toujours sincère ct, de toute façon, le
titre fLÉyoeÇ OtOcXl1xoeÀoç ne figure dans aucun acte officiel. D'après
les allusions de Théophylacte, on comprend que son correspondant
~icétas avait pour foncLion d'expliquer l'Évangile l , Deux mentions
d'œcuménique ont valeur équivalente; celle de Nicétas Stéthatos
a pour but de flatter le correspondant auquel il soumcl son livre,
celle de NicéLas Séidès tend à accabler Eustrate de Nicée, coupable
d'ignorer ce qu'il n'est pas permis au véritable didascale œcumé-
nique C'est donc l'épithète qui convient au didascale dont les
connaissances sont le plus étendues et dont l'enseignement est le
plus universel ou le plus élevé; l'cxprrssion est purement littéraire
et n'est pas admise dans l'administration ni pn diplomatique. Dans
ce milieu ne lettrés ct d'érudits, le souvenir de leur premier manuel,
dû à 1'«( œcuménique » Georges Choiroboskos, peut jouer un certain
rôle; mais il y a autant de distance entre un «( œcuménique )} du
VIe-VIle siècle et ceux du XIe, qu'entre le consul romain et l'hypatos
des philosophes du XIe. La seule différence peuL-être, c'est qu'un
rlidascale œcuménique ancien n'a rien à voir avec le patriarcat,
Landis que ceux du XIe-XIIe siècle étaient des diacres de la Grande
Église enrôlés dans une hiérarchie 2, Mais laquelle?
b. La nonlle de 1107.
De même que le prostagma de 1094 n'invente pas la hiérarchie
des bureaux, la novelle d'Alexis Comnène datée de 1107 3 ne crée
pas les didascales; ceux que nous venons de citer le prouvent
suffisamment. Mais la novelle est certainement témoin, sinon la
cause unique, d'un développement nouveau de l'institution grâce
à un statut officiel.

(1) PG, 1'27,374 (cp. 9), 436 (ep. 36), 510 (t'p. 3).
(2) Dans les discours du XIIe siècle on n'établit jnmais Ull rapport avec le patriarche
i' partir d'un symLJolisme • œcuménique ,) (voir p. 68, n. '1). L'image la plus courante
crue l'on sc fait du didascale de l'Évangile est qu'il a aLleint lin sommet de science
el de carrière, non de pouvoir: n. DROWNI:-;r, (Byz. t. 3'2.), p, 170-171 ; la subordina tion
dont parle l'auteur n'l'st pas entl'l~ les professeurs mais dans les malières enseignées;
C'l'st IlIle gradllaLion doctrinale et symbolique, avec incidence sans doute sur le Lrai-
tement, car tous ces didascales sc plaignent de la longueur des éLapes cl des sueurs
mal r~cornpensécs.
(3) Hegeslen, 1'236; je citerai le texte d'après JGR, ZEPOS, l, 351-359, bien que
l'absence de numération des lignes rende les citations peu commodes. Le texte a
certainrment besoin d'être revu sérieusement du point de vlIe critique.
LOIS. DOeTIUNI:: ET PHATIQUE DES Xlc·XIl e SIÈCLES 73

Le passage qui concerne les didascales est lr ~ 3, donL le sens


déprnd dr tout Cf' qui précèdr : rxorde trrs Jong adrrssé au
patriarche et au synode el soulignant que Je salut du peuple
chréLien dépend de la siLualion morale du clergé; ~ 1 : sur la
réforme de la constitution ecclésiastique dont le premier moyen
est la promotion aux ordres des candidats joignant ù une vic
vertueuse la capacité d'enseigner (o~oIXcrxIXÀ~xàc; ).6YO:;)I; ~ :2 :
ordre de faire un recensement (&ovou(.Ltov) du clergé selon le critère
de la conduite t>l de la cuIt,ure efficace (o~oIXcry.IXÀ~xàc; 1,6yoc;) qui
permettra d'éliminer les incapables, de stimuler les bons, d'admettre
dans les rôles (tEpIX'nxàc; XIX,t'(D.oyoc;) du clergé les meilleurs. Le
paragraphe 3 décrète en premier lieu que le recrutement du clergé
(c'est-à-dire l'admission aux ordres) est arrêté tant que l'on ne
sera pas revenu au nombre prescrit et norma1 2 • Cependant les
candidats venus du dehors seront casés, au gré du patriarche, dans
les offices de l'Église où ils peuvent acquérir l'expérience de la
vertu et des connaissances. Ceux-là, une fois éprouvés et reconnus
capables, seront promus aux ordres malgré la restriction du nombre 3 •
Mais comment résoudre la difficulté que produira cet affiux
nouveau, qui risque de léser ceux qui ont un poste rémunéré
(g(.LoIXO(.Loc;) ct les surnuméraires déjà inscrits (7tEpLcrcr6c;) ? L'empereur
crée un ~IXOfl6c; nouveau, c'est-à-dire une classe du clergé pourvue
d'un système propre d'avancement et de rémunération; cette
catégorie obtient la préférence dans les promotions aux offices
diaconaux et aux ordres sacrés. La classe jouit également d'un
rang de préséance, les titulaires étant rangés selon leur grade dans
la profession et les surnuméraires après eux 4 ; de plus les didascales

(1) Relevons l'emploi de l'expression dans la proslaxis de novembre 1093: Regesten


1172 = JG n, ZEPOS, l, p. 326, 1. 19. L'empereur parle des candidats aux évêchés
orientaux qui pounaient être rcbutés par la situation matérielle des métropoles;
il leur concède la jouissance de revenus attachés il des fonctions antérieures monas-
tiques (higouménat, économat) ou il divers services et offices, "quand ils assument
la parole d'enseignement et reçoivent le rang achevé de perfection Il. Il s'agit de la
fonction première et de la cons(~cration de l'évêque, non rte la hiérarchie des didascales,
du ~cxef.L6ç sacré, non administrnlif.
(2) Est-ce le même dr.puis la novellc d'Héraclius? JI' note seulement qu'un didascale
de la fin du siècle (dans le contexte cité, p. 77, n. 1) donne le chilTre 500, symbolisé par
le nombre des disciples qui virent le Christ :lprès l'Ascension.
(3) On entend par promotion aux ordres, dans ce contexte, la premii.·re promotion
à la te:pwcrU\I'I), c'est-il-dire le diaconat: des places deviennent libres selon les vides
qui se produisent au-dessus, parmi !l's prêtres et les évêques. La situation des didascalrs
les plus bas varie donc du laïcat aux ordres mineurs; comme tous ne sont pas affectés
au ministère pastoral, la novelle touche indirectement le personnel des écoles.
(4\ Ici s'intercale un fragment, que I3alsamon dit contenu P'I)'t"wc; dans la novelle :
PG, 137, G80 A 2; cf. ZEPOS, p. 356, n. 5 ; dans les églises auxquelles ils sont affiliés,
les didascales viennent immédiatement après les archontes. Cela veut dire que pour
74 APERÇU HISTOHIOUE SUIt L'ÉVOLUTION DES OFFICES

surnuméraires passent avant ceux des autres catégories (par


eXE'mple, It's ~hartulaires) parc(' qu'ils représrntpnt l'évêquf'
suprême. Leur fonction n'est pas seulement d'enseigner, de prêchrr
dans les quartiers; au besoin ils font rapport au patriarche, qui
en réfère à l'empereur ou aux autorités municipales, si le recours
au bras séculier s'impose. Enfin l'empereur précise que cette
fonction est diaconale et élective l, mais qu'un laïque ou un moine
(celui-ci sans aucun rang de préséance) y ont accès, s'ils remplissent
les conditions morales requises.
Telle est donc la première loi qui mentionne une classe
d'archontes, au sens strict d'officiers diaconaux, constituée en vue
de remplir ce que l'empereur appelle la 3~ocxovioc 'rijç 3~3ocO'XOCÀLOCÇ.
Les termes ~oce(J.6ç et 3~OCXOVLOC indiquent à la lettre une formation
hiérarchisée et un service diaconal réservé au clergé, dont il est
destiné à assurer le recrutement convenable. On cherchera vaine-
ment depuis le début du patriarcat la trace de cette diaconie.
Bien qu'il ait existé en tout temps des didascales qui transmettent
la culture profane et sacrée, jamais leur recrutement, leur avance-
ment, leur rémunération, leur préséance et leur fonction ne furent
définis de cette manière dans l'Église. L'empereur insiste sur le
ataocO'XocÀLXàç J..6yoç, expression signifiant, dans le contexte, la
culture acquise par l'enseignement reçu et donnant capacité
d'enseigner, de remplir surtout un ministère pastoral dans l'Eglise.
Nous comprenons par là que l'empereur n'entend pas créer une
hiérarchie scolaire ni réglementer un corps strictement enseignant;

une cérémonie, où assiste, dans cette i'glisc, le patriarche avec ses archontes, les
didascales passent en pr~s~ance devant le clerge local. Mnis le plus important, dans
le reste du résumé, est la précision concernant le corps des didascales. Selon Balsamon,
le traitement fixé par la novelle est destiné à Lous les didascales e du dehors et du
dedans' J par rapport à l'Église, c'est-à-dire à des clercs et à des laïques. Tel est, me
semble-t-iJ, le premier sens obvie du dedans et du dehors; néanmoins, on pourrail
admettre que ceux du dehors ne sont pas nécessairement des laïques, mais des clercs
enseignant dans de peUtes écoles privées el qui ne cumulent pas un service liturgique
dans une église. Bien que la novelle et Balsamon lui-même n'aient en vue au premier
abord qu'un ministère doctrinal, dont la délégation cesse à la mort du patriarche
(PG, 137,580 Al, la mention de ces gens .du dehors» sous-entend des services d'ensei-
gnement plus étendus que la stricte prédication de la parole sacrée; sans quoi Alexis
Comnène n'aurait pas prévu lui-même une entrée de laïques qui ont fnit preuve du
8L8cxaxCXÀLXOC; M)'oc; : ZEPOS, 357, 31.
(1) Quel est le sens exact de xcx~' tTtLÀOy7)\I ô<pttÀOU(H TtpoXe:~p(~e:crElCXL : Zl::POS,
357, 22 ., Des maUres pouvaient êlre choisis par les élèves et les confrères ou collègues,
comme Abramios (Athanase l'Athonite: ci-dessus p. 69, n. 2). Ce n'est pas une procédure
de ce genre que peut envisager la novelle, mais celle que l'on suivait pour les ordinations
en général; le patriarche tient compte des lémoignages (fLCXp~p(CXL) qui conditionnent
le choix, sans être décisifs. Cela signifie surtout que l'avancement n'est pas subordonne
à des étals de service, mais à un jugement du promoteur.
J.OIS, DOCTHINE F:T PHATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 75
mais la forma Lion des candidats du corps nouveau, qui postulent
('n même temps la cléricature, ne peut s'accomplir qur nans drs
écoles : autrement dit, les didascales se recrutent soit parmi des
élèves, soit parmi des enseignants, laïques ou non, la seule condition
requise étant la rectitude des mœurs jointe à une culture éprouvée.
On ne touche pas directement à l'activité scolaire, mais la création
d'un corps de didascales ne peut que lui profiter en assurant à
des titulaires un traitement et une possibilité d'avancement dans
les rangs du clergé, enseignant ou non.
Il faut remarquer enfin que la novelle, bien qu'elle vise l'univer-
salité du clergé!, ne concerne pratiquement que celui de la capitale:
nombre des clercs (de Sainte-Sophie) fixé par la loi, passage du
didascale aux offices d'archonte, appels des fonctionnaires aux
autorités de la mégalopolis, représentation du mégas archiéreus 2 •
En regard, la conclusion ne donne aux métropolites de province
que la consigne générale : suivre la même ligne de conduite en
formant un clergé capable.
Trop de textes relatifs à cc sujet, et appartenant à des didascales
du XIIe siècle, sont inédits pour que nous proposions ici des
conclusions fermes et catégoriques. Je citerai quelques références
qui nous éclairent sur le rôle des didascales durant celte période,
sans nous dévoiler tout à fait le rapport entre leur activité et la
novelle de 11 07.
c. Les didascales du XIIe siècle.
L'ordre chronologique par rapport au point fixe de 1107, date
de la novelle, revêt une grande importance. Nous avons vu qu'un
diacre Eustathe s'intitule auparavant didascale tout court dans un
acte officiel et que cette titulature admet tout au plus l'addition
« de la Grande Église»; pour Nicétas d'Héraclée, exégète de
l'Évangile, cela signifiait que sa chaire et son école sont placées
sous la juridiction du patriarche. Le 20 octobre 1193, dans un
autre acte officiel, deux didascales sont des notaires patriarcaux,
rattachés par conséquent au bureau du chartophylax; l'un est
didascale du Psautier, l'autre didascale tout court 3 • C'est entre ces
deux points extrêmes que se situent les divers témoignages.
Vers le milieu du siècle Tzetzès adresse une lettre à Theltalos
qu'il intitule didascale œcuménique et €x 7tpoaw7tou du patriarche.

(1) Début du § 3 : 't"O\) 'Jù'J 6'J't"oc; 7tÀ1jpw!J.cx't"oc; TIjc; 'ExXÀ1jcr(cxc; (Zepos, p. 355).
(2) ZEPOS, p. 356, 29-36.
(3) Sinailicus 4!)2 (1117), f. 347; BIèNESE'nè, Catalogus, p. 289. Pour la date des
signatures, il faut tenir compte de la remarque de V. GRliMEL, Regesles, 1125 : l'acte
est de 1172, les signatures de 1193, chose que n'a pas vu H. BROWNI:'lG (Byz. l. 33),
p. 12 j corriger donc aussi la date de Théophylacle Hagioanargyrilès (ibid., p. 32).
76 APERÇU HISTOHIOl:E SlTH L'É"OLUTIO~ DES OFFICES

Le poète fait appel conLrc un diacre de l'église des Coryphécs 1 et


dp.mande à ~on ('orr('~pondant rl'usrr rlc son autorité pour faire'
emprisonner il la sacelle ccl auteur de libelles, qui le font tombC'r
sous le coup des lois contre rpoqJ.OUC1oypOCrpwv 2 • Le didascale cxerçaiL
donc un pouvoir prévu par la novelle ; il suffisait d'un rapport de
lui au patriarche et aux autorités civiles pour déclencher l'appareil
de la justice. Deux autres lettres de Tzetzès sont adressées il un
didascale tout court, rlont nous ignorons les attributions 3 ; c'est
aussi le titre d'un Constantin Psaltopoulos 4 ; ces didascales peuvent
être de même rang que le notaire patriarcal, diacre de la Grande
Église, qui signe en 1193 le certificat de copie avec le chartophylax.
Du point de vue juridique ou canonique, nous disposons d'un
témoignage de Balsamon. Il parle des didascales de la Grande Église
comme d'un collège, sans préciser les rapports hiérarchiques
internes. Pour lui, didascale de la Grande Église est une dénomi-
nation commune englobant tous les clercs dotés du même mandat
d'enseigner et prêcher au nom du patriarche; la position du premier,
le didascale de l'Évangile, celui qui reçoit aussi habituellement
l'épithète d'œcuménique, est tout à fait indéterminée. II est le plus
en vue parce qu'il enseigne la matière la plus noble, réservée par
conséquent à celui qui est censé avoir parcouru tout le cycle et
gravi tous les échelons 6 ; il ne s'emuit pour lui aucune autorité
sur un collège professoral, encore moins sur tout l'enseignement;
la chaire qu'il occupe est la plus cotée dans l'école patriarcale où
il enseigne et celle-ci ne doit pas différer beaucoup de l'école
Saint-Pierre, attestée à la fin du XIe siècle.

(1) En principe, cglise dr.s Saints-Pierrrs-el-Paul, à l'orphanotropheion : H. J A<'OIN,


Les Églises e/ les Manas/ères, Paris, 1953, p. 413; celle qui est près de Sainte-Sophir.
est dite uniquement dl' Saint-Pierre ou du Coryphr\e, au singulier.
(2) TZETZÈS, lettre 106, éd. Pressel, p. 94; commentaire dans Chiljades, 13, 3H9.
Tzclzès explique là ce qu'il entend par: xéÀe:ucro\l crcxy.e:À(mxL, lL~ IhuÀLcrcxL. Il a voulu
jouer avec le terme crCXXe:Àlcr-ri)PW\I (voir DCCANGE, Glnssarium qui enregistrr. sous
ce mot le passage des Chiliades) ; il demandait que la sacelle retienne ce diacre prison-
nier, comme le sakélistèrion, sac à couler le vin, relienL la lie. Il est donc probable
que le didascale est en fonclion dans le même établissement; mais le titre d'œcuménique
dans une lettre privée n'a rien de précis.
(3) Lettre 32 à un Étienne didascale; lettre 102 à Koterzès, lhenphileslalos didascale,
le prédicat signifiant un degré archonlique. L'intérêt des lettres 102 et 106 est rehaussé
du fait qu'elles entourent une lettre à Andronic Kamatéros éparque qui acC(ui('rL ce
titre entre 1155 et 1157, crs deux didasCllles sont donc contemporains du procès
de Sotérichos Panteugènos (janvier 1156), oi! plusieurs didascales furrnt mis en cam,' ;
cr. R. BROWr-;ING (Byz., L. 33), p. 13-14.
(4) H. BROWNING, ibid., p. 23. t:n autre, didascale du Psautier, le diHcrr .'1. notairp
Sergios, a composé un discours inédiL sur Jean Kamatéros patriarche: Alheniensis 96,
f. 316 v • C'est une titulaLure de fin du siècle (voir note 3, p. 75).
(5) Lirt' les remarques de R. Browning (lac. cit., p. 30-31) sur la canière de
Constantin Slilbès ; il est victime, à son sens, d'un passe-droit, parce qu'un autre fut
préféré pour le poste de l'Évangile. Sur le passage de Balsamon : ci-dessus p. 73, n ..1.
LOIS, DOCTRINE ET PHATIQUE DES XIe·XII" SIÈCLES 77
La mésaventure survenue il Basile Pédiaditès, du patriarcat de
Basile Kamatèros à erIui de Nicélas i\Iountanès, nous éclaire sur
des incidents ùe promotion l , A l'occasion d'une promotion généralc,
selon les propres tprmes de Basil<\ le patriarch<> ( le proclame
serviteur à part enLière des Écritures et le classe parmi ceux qui
sont inscrits au rang parfait, sans aucune diminution, en invoquant
l'Esprit Saint et en le marquant sur la tête du signe de la croix ~),
ordination qui signifie deux choses: capacité d'cxerc:er la charge
et possession enlière du rang. Que se passe-t-il ensuite? Vient la
lellre de nomination qui ne correspond pas au rite de promotion;
au lieu d'être promu titulaire, Basile avait une letLre de 7tEpvt",6ç.
Il sc compare donc à un soldat qui sert il ses propres dépens; la
réalité de la charge n'a pas suivi le geste et les paroles; l'écrit
de la charte n'est pas en accord avec la ercpPlXy[ç. Cet incident doit
être en rapport avec celui qui survinl à la même date à Léon
Balianitès 2. L'étude du curriculum de Constantin Stilbès fournira
un cas semblable, aveC des détails plus variés sur une carrière
enseignante de près dc vingt ans 3 • Conformément à l'intention de
l'empereur Alexis Comnène, ces didascales visent plus haut, de
leur propre aveu répété, que la carrière d'enseignant et passent à
l'épiscopat. Une statistique exacte est difficile à établir; je constate
que la plupart des auteurs enregistrés dans le Scorialensis y II 10
ont exercé un enseignement avant de devenir archontes ou évêques.
Des œuvres s'intitulent didascalies. Il en est qui sont de véritables
leçons inaugurales, remerciant le patriarche pour la promotion et
annonçant un programme; ce typc est représcnté par deux discours
cie Georges Tornikès<l, Dans le premier il rcmercie le patriarche

(1) Scorialensis )' Il 10, f. '27:)'. L'auteur dit qlle le patriarche lui est apparu
:comme le Chrisl aux cinq cents) : « l.l7t08pl')O'rijp& !J.E TWV rpo:ipwv civaxl')pu~:xç CXÙTOTEÀ'ij
xocL Toîç EV ~a6fL4'> TEÀe:t1p \.l7t0YPCXipEÜO'L ('-= uTtoypatpEîcn ?) O'Up:cxTcxTci~aç fLE EÀOCTTOUVTCX
TOUTWV fLl')8' OTLOÜII, EmxExÀl')(.LEIIOÇ TT,II X&pLV TOÙ II IIEu(.LaToç )(cx.1 InaupLx4'> T4'> T'.J7!1p E7!L
Y.EipClÀ'1JII (.LE O'l')(.LELwO'ci!J.Elloç ... wç Mo TOCÙTCl XELpoBETOU(.Lé:IIOU (.Lou, 7!poooÀ~v dç EVé:Pi'EtClV
xClL ETtL ~Cl6(.L4'> TEÀEL6Tl')TCX. li Mais il ne voit. pas la dignité réelle suivre les paroles
{I!J.l')8è "'Ii Etç E(.Lè O'ippClyi'8L "t'où II VEUfLClTOÇ, T'ii ipOOEp~ è:xeLvn XOCL oc18EO'L!J.Ip, T7jv EV T4'>
XeipTYl ypaip~1I Eip€TtO(.Ltlll')V etx6Àou6Cl> (f, '276). Browning (lac, cil" p. 21-22) a reconstiLué
ln carrière de ce Basile, ou du moins fixé un poinl de départ et le sort du personnage
qui dcvi~nt métropolite de Corfou; au poinl de départ, il fallait corriger le qualificatif
•AYL07!lXVTWII (<ldrnis aussi dans l/egesles, 1]68) en •AYLOTtauÀtTOu qui nous ramène
sans doute à l'l'cole Suinl-Paul. Quoi qu'il en soit de la cnrrière de Basile, avant et
après, l'incident rapporlé datl' ·de 1186, apfl'S ln chute du palriarche Basile Kamali~ros,
('2) H. BROW!'(I~G (Byz. t. 32), p. 180-181 ; loul son discours 1 est à voir de près.
(3) Lire le tilrl' du discours BarOl'ri. 2:), f. 27, cité par n. BROW:-ir:-iG ~Byz, L 33),
p. 26. Stilbrs se féliciLe d'avoir suivi la carril'I'l' enseign:mle en ligne continue et sans
sauls (XCXTcX O'UVtXELClV xat àVU7!EpociTwç) conll'uirr,me.nt au concurrent qui a élé promu:
ou8' ClUTOÇ 0 Tl')vLXaùTa O[XOUfLEVLXOÇ è:x 7tE:p_xorrîjç civax6dç Etç TO EùaYi'~ÀLOv.
(4) Textes dont l'édition est en l'oute : discours 2 et 7 dans lu description de
n. BROWNING (Bgz. L 33), p. 35.
78 APERÇU HISTOHIQUE sun L'ÉVOLCTIO:'I DES OFFICES

Cosmas de sa promotion au poste de didascale du Psautier, puis


il expose Ir conte'nu symbolique du Psautirr et il conclut rn invitant
les auditeurs à prendre le livre en mains. Dans le second, le plan
est le même: éloge du patrianhe et de l'enseignement évangélique;
à la fin, citation de l'évangile du jourl . D'autres discours sont des
homélies exégétiques, sans aucune allusion parfois à la présencC'
du patriarche. Celles de Jean Kastamonitès, en particulier, semblent
constituer un cycle dominical sur le thème de l'Apôtre et de
l'Évangile 2 , d'après les lectures liturgiques. Le groupe représente
peut-être un autre aspect de la fonction des didas~ales, celui
qu'envisageait en premier lieu la novelle de 1107, la prédication;
rien n'empêchait un didascale de joindre ce ministère à celui du
cours à l'école, d'autant plus que celle-ci attenait à une église.
Ces quelques témoignages, entre beaucoup d'autres que je
pourrais ajouter, me font penser que la novelle de 1107 n'est pas
étrangère à la floraison remarquable des didascales, au XIIe siècle.
De même que le prostagma sur les offices aménage l'administration
générale sans innover foncièrement, la novelle sur les didascales,
en créant un corps nouveau, parait offrir aussi des débouchés aux
didascales communs qui existaient auparavant. Mais je ne crois
pas que l'on puisse décrire cette institution en termes modernes
d'organisation universitaire, comme organisme d'État ou d'Église.
Il est clair que les études concernant l'enseignement supérieur, et
principalement l'enseignement ecclésiastique byzantin, n'ont pas
encore atteint tous les documents disponibles relatifs à la hiérarchie
enseignante. Au moment où des didaseales commencent à être
inclus dans la hiérarchie des archontes, se pose pour la première
fois en termes administratifs le problème de l'enseignement; or
rien encore ne permet d'affirmer qu'un didascale, fût-il œcuménique,
occupe au patriarcat la situation d'un recteur d'Université.
Du maïstor des rhéteurs je dirai peu de chose 3 • Le titre est
conféré par l'empereur, mais le titulaire siège avec les archontes

(1) Un troisième discours de Tornikès (BROWNING, 1. c., p. 35, nO 5), intitulé


nous apprend que l'orateur assure une suppléance pendant une absence
7tpOOL(-LLO\I,
du didascale; à la fin, il annonce l'homélie pour la fête du jour, la :"/ativité.
(2) Je crains que la carrière esquissée par R. Browning (Byz. 1. 32, p. 200-'201) nl'
soit fictive; rorateur ne fait pas allusion, autant que j'aill pu le constater dans ulle
première lecture, à sa carrière de didascale. Cne homélie sllr l'Apôtre ou l'Évangile
ne signifie pas nécessairement que l'auteur est didascalll CIl la matière; bien plus,
Kastamonitès, dans la première homélie sur l'f:vangile, se dit grammatikos du patriarche.
(3) L'étude de F. Fuchs, qui date de 1926, est actuellement à reviser sur ce point,
car il est loin d'avoir atteint toutes les sources. Comme pour les didascales, il faut
envisager les divers emplois possibles du terme rhéteur et préciser le statut du maïstor
des rhéteurs.
LOIS, DOCTRINE ET PHATIQUE DES XIe_XII" SIÈCLES 79

patriarcaux: ce statut juridique!, rendu possible et normal par le


caractère libéral de la fonction, est beaucoup plus net que celui de
l'économe, lorsqu'il était nommé par l'empereur. Nous trouverons
un cas analogue à partir du XIIIe siècle : le tiLre impérial de
nomophylax 2, passant régulièrcmrnt à un archonte ecclésiastique,
finit par perdre ses attributions séculières. Le cas du rhéteur est
une forme de cumul dont la pratique s'étend largement au cours
du XIIe siècle.

4. Cumul el {avorilisnll'.
Dans la seconde moitié du XIe siècle, une profusion de titres,
syncelle et kouboukleisios principalement, envahit tous les rangs
du clergé; toute cette titulature disparaît comme fumée dans les
premières années du règne d'Alexis 1 Comnène, sans que nous
sachions la part qui lui revient dans cette réforme ni les causes
exactes du changement 3 • Selon les normes canoniques le degré
d'ordination suffirait à qualifier un membre du clergé; la dualité de
titre s'impose lorsque les fonclions se diversifient dans le même ordre
comme c'est le cas normalement pour les fonctions diaconales.
L'archonte ajoute à son ordre sacré le nom de la charge spéciale
qui lui est dévolue. Mais déjà une charge devenue sans objet tend
à constituer un titre honorifique. Ainsi un diacre finit par inscrire
sur son sceau : diacre, kouboukleisios, clerc impérial et chartou-
larios"; comme il ne doit pas exister de chartoularios honoraire,
on se demande au moins ce que « kouboukleisios et clerc impérial )}
signifient, s'ils confèrent des charges normales et dans la même
ligne que les deux appellations principales. Pour détecter le sens
de tous ces cumuls, il faudrait connaître chaque fois la répartition
générale des deux hiérarchies, sacrée et civile, et la valeur exacte
pour l'époque du terme surajouté.
Cet exemple tiré de la sigillographie, où la légende du sceau
prend forme de titulature officielle et de signature, nous indique que
la principale source de trouble n'est autre qu'une intervention
impériale dans l'administration ecclésiastique ct, pour être juste,

(1) Témoignage de Grégoire Antiochos, cité par n. BROWNING (Byz. l. 33), p. lB;
extrait à compléter par celui gU'a publié P. WIRTH, «Zu Nikolaos Kataphloros.,
Class. el Med., 31 (1960), p. 212-214.
(2) Voir pp. 110 et 134.
(3) Parmi les diacres on rencontre encore un protosyncelle en IOM5 : Ac/es de
Xiropolamou 7, éd. Rornpaire, p. 67. Un autre cas, celui de Nicolas Doxapatrès, sous
Jean Il Comnène (?), me parait tl'ès suspect: Rev. des É1. Byz., 25 (1967), p. 293. La
disparition des titres est liée certainement aux difficultés flnanciéres du début du
rt>~ne d'Alexis l, qui provoquent aussi la réquisition des trésors sacrés.
(4) Sceau d'un diacre Basile: LAURE:'lT, Corpus, 67.
80 APEHÇU HISTORIQL:E SIm L'f:vOLl'TION DES OFFICES

une immixtion des clercs dans les charges séculières. Les respon-
sabilités sonL partagées, soiL que lE' pouvoir tiviJ ('onfl're é'l drs cIrres
des titres contraires à son état, soit que les bénéfieiaircs les aient
acquis par ambition ct s'en prévalent pour obtenir même dans
l'Église un rang disproportionné avec l'ordre sacré. Ainsi jugea-t-on
sévèrement des tentatives de Michel Cérulaire l , plus tard, de
Jean XIV Kalékas 2 , ct celle des métropolites qui voulaient siéger
plus haut que le rang de leur métropole, au tiLre de syncclle ; du
titre impérial, créé d'abord pour un archonte, naît un conflit de
préséance épiscopale causé par l'extension du titre. L'opinion
byzantine ne considérait pas cependant comme véritable cumul
l'attribution à un ecclésiastique de cc genre de titres. Après la
disparition des syncelIcs, la coutume renaît avec le tiLre d'hyper-
time, donné à l'origine à des laïques (Psellos, par exemple, au
XIe siècle) puis à des elercs 3. Le cas le plus significatif esL certaine-
ment celui d'Aristènos, hypertime avant même le premier
métropolite qui reçut cetLe distinction impériale, Nicolas
Hagiothéodoritès. Lorsque Aristènos est sommé, vers 1157, de sc
démettre de ses emplois séculiers4, il abandonne la charge de
dikaiodotès qui passe à un civil, mais il garde jusqu'à la fin son
titre d'hypertime. Ainsi donc, à toute époque, l'empereur peut
conférer ces titres aux clercs de manière légale; toutefois, à partir
de la fin du XIIe siècle, où l'on trouve quelque archonte hypertime,
le titre impérial donné à des archontes ne dépasse pas mégas.
Autre fut la réaction de l'Église devant les formes de cumul qui
entraînaient une confusion des juridictions et surtout la participa-
Lion des clercs à des fonctions séculières. Encore faut-il distinguer
les cas légalisés par la coutume eL le droit. Ainsi le maïstor des
rhéteurs, promu à son office par le pouvoir impérial, siège aussi
parmi les archontes paLriarcaux s , bien que d'autres fonctionnaires
importants, comme l'orphanotrophe et des économes de fondations
pieuses, ne soient pas admis dans cette hiérarchie, quelle que soit
la place qu'ils tiennent dans la société. Les emplois plus ou moins
entachés d'infamie, même pour des civils, sont naturellement

(1) PG, 104, 1081 D.


(2) Nicéphore GRÉGORA'i, Rist. 12, 10 :Uonn 606-607 = PG, 148, 820 C, 822 Cl.
CA~TA(;l:zf;:'H;, llis!. 3, 36 (Bonn II, 218, 15-20 = PG, 153, gOg B) ; US<lgc d'insignes
impériaux, d'l'ncre bleue, d'un couvre-chef à ornements dorr.s.
!3) l/egestes, 1127; V. Gll li r.1 EL, :\Iétropolitrs Hyperlimes ", Mémorial L. Pelil,
CC

Par'is, 1948, p. 158-16'2, avec la plupart des références utiles pour l'histoire du tilre
hypl'rlimf. Sm Irs querelles anlérieures autour du titre de syncelle, \'oir l'arlicle du
mèrnc auleur : (/leu. des) ÉI. Byz., 3 (Ig45), p. 94-98.
(4) Commentaire du canon 6 des Apàtres : PG, 137, ~5 D. Le lien avec J'acte
Regesles, 101~, n'est pas douteux.
(5) Voir les listes de 1166 cl Il 70, p. 529 el 530.
LOIS, DOCTHI~E ET PHATIQUE DES XIe·XlI e SIÈCLES 81

interdits aux clercs par les lois générales. Au XIIe siècle, par suite
du mouvement de réforme lancé à la fin du siècle précédent, le
problème se pose seulement pour certaines professions dont les
clercs n'avaient pas été exclus définitivement. Des décrets successifs
de Jean Agapètos, Luc Chrysobergès et Michel IIP rappellent les
lois générales; parmi les professions mentionnées figurent des
emplois attestés chez des clercs au XIe siècle : en 1085, un diacre
de la Grande Église, qui se dit encore protosyncelle, est pronoètès
du grand-duc 2 • A propos des actes de Luc Chrysobergès, Blastarès
cite le cas des médecins 3 ; selon lui, le diacre porteur de la tunique
liturgique s'abaisse en l'échangeant contre la blouse du praticien;
or, en 1049, Constantin diacre de la Grande Église, épi sékrétou
du patriarche, est en plus kouboukleisios (titre honorifique) et
archiâtre 4 • Les décrets du XIIe siècle portent principalement sur
les carrières judiciaires. Jean Agapètos interdit les plaidoiries et
fait porter son décret à la connaissance des tribunaux civils 5 . Luc
Chrysobergès donne une liste plus étendue ct s'en prend à la source
du mal: une coutume invétérée ct les exceptions introduites par
le pouvoir impérial 6 • C'est par suite de ce décret qu'Aristènos doit
abandonner le poste de dikaiodotès. Cependant le patriarche
revient un peu en arrière, lorsque les discussions provoquées par
son décret firent valoir que la profession d'avocat était plus
libérale qu'autrefois et ne comportait pas l'inscription dans une
corporation, comme au temps de Léon VI, ni une crrppc<y(ç conférée
au clerc par des laïques 7 • Ce sujet passionna certainement les
milieux ecclésiasbques, car, en 1171, on se demandait si l'inter-
diction concernait seulement les tEP<.ùfLÉ\lO~ (prêtres et diacres) et
si elle s'étendait aux lecteurs qui servaient «( hors du bèma B » ;

(1) Balsamon I('s réunit dans Ir commentaire de Nomoc. 8, 13 : PG, 10.1, 1089-
1092 ; et cano 16 de Carthage: PG, 138, 85-93.
(2) Actes de Xiropotamou, n. 7, p. 67.
(3) Syntagma alphab., K 32, éd. Rhallès-Potlès, Syntagma, 6, 343. llIastarès parait
attribuer la précision au patriarche Luc, mais c'est une glose personnelle.
(4) MM, IV, 315-316.
(5) Regestes, 999.
(6) Regestes, 1048. Bllisamon divise ces fonctions en 8'1)fl.o<HlXxcXC; 8ouÀdlXc; xlXL
1tpocrwmxcic; : PG, 104, 1089 B. Le texte du décret, qui prend valeur de lomos, énumère
les fonctions; xoupoc"t'opdcxc;, 1tpO\lO~cre:tC; otxW\I &.Pxo\lnxw\I ~ l''"lfl.Ci''t'W\I, 8'1)fl.ocr(w\I
Te:ÀW\I dcr1tpcil;e:LC; ~ xe:cpIXÀcxLw\I hltpw\I, 1) E:1;e:M:cre:LC; 1tÀO't fl.w \1 , il 81) l'lXl &\lcxypcxCPIXC; ~
ÀOY01tOLtCXC;, 1) xcxl hltplX\I E:\lltpye:tIX\I : PG, 138, 89 A.
(7) Regestes, 1099-1100, d'après Balsarnoll : PG, 104, 1092 A-B. Il s'agit du <ru~­
yop0C;; il devait suivre sans doute auparavant la même règle que les taboularioi qui
l'eçoivenL la crcppcxy[C; de l'éparque: Le Livre du préfet, éd. l'Iicole, Genève, 1893, p. 12
et 79-80 (= ZEPOS, JGR 2, p. 372, § 3).
(8) Regestes, 1119; texte dans Échos d'Or., 33 (1934), p. 310; noter l'expression
~;w Te:ÀOÙcrt TOÜ ~~fl.cx"t'oç, qui s'explique par le rituel: ci-dessous, p. 154-157.
82 APEHÇU HISTOHIQUE SUH L'ÉVOLUTION DES OFFICES

Michel III tranche par l'affirmative, chose remarquable et méritoir<'


de la part d'un patriarche moins indépendant que Lue du pouH)ir
impérial.
L'insistanee des paLriarches se justifie par l'étcndw' dl' la
pratique du cumul. Aristènos cumula toute sa vie des fonctions
civiles de nomophylax, dikaiodotès, et accomplit des missions
fiscales en province l • Nicolas Hagiothéodoritès, appartenant à la
famille bien connue des juristes, fut aussi probablemenL nomo-
phylax et certainement exisôtès au Péloponnèse; sa carrière parallèle
est couronnée par le titre d 'hypertime 2. Balsamon lui-même, qui
appuie avec complaisance sur les sommations faites à Aristènos,
accepte le titre de nomophylax; de son temps il n'était pas
honorifique et comportait un emploi plutôt séculier, se rapprochant
de celui du maïstor des rhéteurs. Le dernier mot dans la solution
de ces conflits revient presque toujours à l'empereur ct Balsamon
en donne la raison dernière : comme on invoquait les canons
Chalcédoine 12 et 17, In Trullo 38, contre les pouvoirs excessifs
de l'empereur, il oppose le canon Chalc. 4 et l'axiome que l'empereur
n'est pas contraint de se conformer aux canons 3 • Pour l'Église,
c'était une impasse et une barrière infranchissable. Néanmoins les
réformes d'Alexis Comnène et de Nicolas III assurent au corps
des archontes sa stabilité.
Dans la mesure où le cumul, le favoritisme et la vénalité des
charges sont corrélatifs, les empereurs et les patriarches émettent
des décrets concernant les droits d'ordination 4 ; du XIe au XIIe siècle
plusieurs textes réglementent le canonicon. La chancellerie n'était
pas à l'abri de la vénalité. Ainsi Nicolas l sévit contre l'ostiarios
du chartophylakion, qui exigeait un pourboire pour le retrait des
lettres; 1<' patriarche crut remédier au mal en attribuant au portier

(1) A. GARZY A, (, Encomio inedilo di Niceforo Basilace per Alessio Arislcllo ., Byzanl.
Fursch. 1 (1966), 92-114; je note s<'ulement l'expression caraclérisliquc p. 107,
1. 426-7 : ~ulle7!lxoo!ler (Aristènos, par sa douhle Litulalure) 'to !lÈ:II ~ij!loc T'ii 7rDÀt'te(q;,
't7)V 8è 7toÀtn[ocv 'Tc7> ~1]!J.C'L'TL . xoct Othe 'T'1]1I txxÀYjo[ocv (i'TtoÀlnu'tov etocoell, othe 'T'1]v
7toÀtn[ocv 7tocpijxev ocII[epov. Un témoignage de Prodrome alteste une mission an lérieure
en Hellade.
(2) La monodie inédile d'Eustathe de Thessalonique (Scorialensis)' Il 10, f. 34-37)
donne les divers titres du personnage en termes relevés qu'un annolateur (, traduit.
en prose: 'TOII tmÈ:p 'T'1]V xoc6' ~!liiC; 'TL!l~1I (mg. opoc ... 'TOV lmtp'tL!J.oV) ; 7tpo1j8peue 'twv
ÀOYLO'TWVeùocywc; (mg. OCV'T1 ÀOya.pLOCO'T'1]i:; ~v 'TWV eùa.ywv oexpt'twv); 't0: 'T'"Ïji:; i~towoewc;,
~II ~ 'TOÜ IIÉÀo7toC; 111joOC; ù!lver, ~II ix ~OCOtÀÉwç ocù'tàç 7!lo'tw6ek .. (mg. 07tWC; ÈyÉve'To
i~LOWn,i:;). Malheureusement tous les discours de ce genre n'ont pas trouvé leur
annotateur.
(3) Conclusion typique du commentaire de Carlh. 16 : PO, 138, 93 A-C.
(4) Regesles, 808, 851, 880, 942, 1118. Regesten, surtout 944 el 1127 (sous 1<'5
Comnènes).
LOIS, DOCTIUNE ET PHATIQUE DES XIe·XlI e SIÈCLES 83

une pension annuelle!. Mais Théodore de Nicée, ycrs Il' milieu du


xe sirrlf', atteste la survivance de cette coutume; certains employés
de la chancellerie exigeaient un versement proportionné à l'état
de fortune du monastère hénéficiaire d'un acle 2 • Sous le patriarch('
Théophylact(', toutes les charges étaient d'ailleurs mises aux
enchères. Les actes relatifs à ces sujets ne sont pas faciles à inter-
préter, car nous ignorons trop de détails sur la rétribution des
archont('s et du clergé 3, Les désordres, en tout cas, se produisent
en plusieurs points: simonie proprement dite ou trafic des titres
d'ordination, peu attestée à partir du XIIe siècle; insuffisance et
instabilité de la pension, traitement délivré en espèces ou en
nature (roga)4; pourcentage sur les actes émis par les bureaux
((jUV~6ZLOC). L'archonte tire son revenu de la pension et des taxes 5 ,
En novembre 1093, à la fois par esprit de justice et par opportu-
nisme, en vue de se concilier cette partie importante du synode
composée d'évêques orientaux privés de leur diocèse, Alexis
Comnèno admet que ces évêques touchent en compensation les
revenus d'une charge antérieure 6 , La mesure concerne plutôt une
seconde génération de cet épiscopat, ceux qui, incertains de pouvoir
gagner le diocèse, hésitaient à accepter le joug du sacerdoce
suprême; en conséquence l'empereur leur permet de toucher les
revenus attachés à des charges (higoumène, économe) et des
adelphata. Mais il spécifie que les archontes et le clergé de la
Grande Église ne sont pas autorisés par ce décret à exiger même
avantage. Plus tard, Alexis Comnène établit un traitement pour

(1) Regesles, n2-733 .


. 2) .J. DARROCZI'-:S, F:pisloliers byzanlins du .Xc siècle, Paris, 1960, p. 264-266.
:3) \'oir l'exposé de E. HER'IIA!\", (l Die kirchlichen Einkünftc des bY7.anLinischrn
Niederklerus », Or. Chr. Per., R (1942), 378-142. L'un des lextes importants encore
inédits (Regesles, 798; HERMAN, p. 390) mériterait une étude, de même que le discours
d'Eustalhe de Thessalonique édilé récemment par P. WIRTH, dans Byzanlion, 36
(1966), 262-282 (plus une note dans Byz. Forsch., 2 (1967), 380-382) ; ce discours roule
tout entier sur un pa sse-droit qui prive Eustathe des avantages de son titre.
(4) La roga ùu clergl\ nr semble pas adopter la forme de rente étudiée p<lr
P. LEMERLF, (l Baga et rente d'él:ü aux XC-XIe siccles', Heu. des Él. byz., 25 (1967),
77-100. Mais peut-être, de ce point de vlle, faudrait-il reconsidérer par exemple l('s
::lCcusationscontrt' le partriarche Théophylacte émises par les chroniqueurs: KÉDR~:NOS­
SKYLlTÛ:S (Bonn, Il, 332, 12 = PG, 1'22, 68), THEoPH. CO:'iT. (Bonn, 444 = PG, 109,
,161 Cl. Il ressort en pfT.,t de divers témoignaf\es Clue, pOlir l'État byzantin, vente et
achat de charges nc sont pas nécessairement synonymes de vénalité, mais pratique
légale et réglementée.
(5) Il n'y a pas d'étude mdhodique sur l'emploi de divers termes relatifs aux sources
de revenus des archontes du clprgé ; 8~&:pIOV, XClV(GXIOV, xa;vov~x6v. (LlJVClrCl, p6yCl,
G~TI)p1)GIOV, GUV1;OE~Cl, "t"p&:7tE~Cl. Pour Balsarnon la dignité d'archonte se distingue du
titre d'ordination par le fait qu'elle constitue un revenu, 7tOp~G!J.(;)v à.cpop(L1): PG, 137,
73 A.
(6) Iiegesten, lIn; JGR, ZEI'OS, l, 325-326.
84 APEUÇU HISTORIQUE sun L'ÉVOLUTION DES OFFICES

les didascales et nous trouvons dans le décret qui les concerne la


distinction capitale enLre ËfLooc9fLoÇ ct .. ~pLcrcr6ç, fondée, uniquement
pour les fonctionnaires, sur la différence du droit à la rétribution l .
Durant tout le XIIe siècle, le "t'É.ÀE~OÇ ~oc9fL6ç signifie pour un
surnuméraire l'accession à la charge à traitement plein, et pour
un titulaire, l'accession au poste le plus élevé, ou du moins à un
échelon intermédiaire qui procure un revenu supérieur: ainsi Lous
les didascales du Psautier et de l'Apôtre enviaient le sommet
représenté par la chaire de l'É'vangile et rêvaient de boucler ce
cycle, afin de parvenir ensuite à une charge et à l'épiscopat2.
Parmi les charges archontiques, certaines, malgré leur rang
honorifique, étaient peu recherchées, parce que moins productivcs ;
ainsi lc hiéromnèmôn par rapport au prôtekdikos 3 •
Comment était rétribué le m:pLcrcr6ç, surnuméraire, qui se plaint
parfois de servir à ses dépens, comme certains soldats? En plus des
honoraires du servicc liturgique dans l'église, où chacun pouvait
officier comme ministre du culte, il semble quc les bureaux
rétribuaient des employés d'après le pourcentage des actes et des
taxes. On voit, en effet, que les préférences des candidats se
portaient, au début du XIIe sièclc, vers le bureau du skévophylakion.

(1) Regesien, 1236; JGR, Zrwos, l, ::l55-356; à la p. 355 (dern. ligne) il faudra
lire sans doute ei;w6ou[.Ll>Voç, au lieu de f307J6oo[.Ll>Voç; c'est le clerc écarié du ~cx6[L6ç
qui est dépourvu des avantages de la roga. Au début du § 1 (p. 353), où les termes
~[Locx6[Lo~ - 7t'eptcrcrol sont définis par rapport au traitement hiérarchisé, on voit que la
règle d'avancement concerne Lout le clergé de Sainte-Sophie eL pas seulement les
archontes. L'empereur légifère en faveur de Sainte-Sophie au même titre que son fonda-
teur et les empereurs successifs; l'extension de la loi à la province n'est signiliée qu'en
termes très va~ues, en finale de la novelle. Balsamon confirme indirectement le droit
impérial sur le classement des offices en titulaires et snrnuméraires; à propos de la
novelle 3 de Justinien, qui réservait à l'empereur le droit de casser une nomination
de surnuméraire par le patriarche, il se contente de dire que ce cas particulier ne
compromet pas l'autorité générale du patriarche; voir PG, 137, 1309 B, 1312 A :
ù7t'Ép6e'Tov xÀ7JpLx6v, {mepcxpL6[Lltûv XeLpO'TOVL&V.
(2) J'ai cité un passage de Constantin Stilbès sur la significa tion de didascale
œcuménique (p. 68, n. 4) ; il faut lire tout ce discours et d'autres pour voir que ces
déclarations pompeuses signifient autant le désir secret d'un traitement supérieur
que l'ambition de réaliser un programme d'études. Plus réaliste encore, Basile
Pediaditès, dans le même contexte dont j'ai cité un extrait (p. 77, n. 1), dit à propos
du titre de 7t'ep~'t"t'6ç qui lui revient malgré la crqlpiXylç: «' AyiX7t'~ ycip 't'~ç ev't'cxü6cx
't'o &P't'~ov, 'l"7jv xÀ1jcr~v 'TOÜ 7t'ep~'T'Toü 7t'CXPcxyxtûv~Ç6[Levoç wç &.6p~cr't'ov . &.'t'pOY"l't'oç yà:p
cxih"7J tcr'TLv • où8tv 'TL xcxp7t'lÇe't'cx~ Ô 't'cxo'OJv xcxÀoo[.Levoç .,. ~1~ 't'lç w~ÉÀe:~cx Év 'Tcïi É7t'~­
xexÀ1j<J6cx~ i][Liiç 't'&v Ù1t'7)pE'TOOV't'tûV Év 't'cx"iç rpcx~cxi:ç oclleu 't'OÜ EV'TE:ü61>V 7t'pocrtû~eÀ1)[.Lcx'Toç,
<J'Tpcx't'euO[LÉvouç t8lo~ç 't'oi:ç bljJtûvlo~ç XCXL qlOp[.LLÇOV't'CXC; occr~'TCX ;. Scorialensis l' Il 10,
f. 276. Aulre délail qui précise la siluaLion de ce didascale : il est qualifié Àoy~w't'cx't'oç
comme les simples notaires; c'est leur épithète dans lu liste de llü6 (lexle, p. fJ29,
nO 14).
(3) PG, 138, 141 C : 7t'ptû'Téx8LxoÇ t>v, ou eÉÀe~ 7t'pOO~ocxcre1jvCXL dç !epo[Lv1)[LOvcx 8~à:
't'à &xep8eç 'TOÜ àqlql~XLOU.
LOIS, DOCTRI~E ET PHATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 85
A deux reprises on doit sévir contre un traflc d'échange; sous
Nicolas III, on oMenait par permutation Ips postes de chartulaire
et le patriarche interdit la pratique!. En 1145, on avait tourné le
décret en reportant sur les places de surnuméraires Cm:p~crcroL) la
réservation et la permutation qui s'opéraient auparavant jusqu'aux
postes de titulaires (~(.LOiXe(.Lot)2; on ne voit pas très bien, d'après
l'acte, quel est le mécanisme exact de cette permutation 3, qui
changeait surtout le rang d'avancement, mais on constate que les
grands personnages de l'Église ct de l'État s'arrogent un certain
droit sur ces postes réservés à leurs fils ou il leurs neveux. Vers
la même date, semble-t-il, des notaires, subordonnés par conséquent
du chartophylax, réussissent à pénétrer aussi dans cc bureau et
s'intitulent chartulaires 4 ; ce cumul des deux fonctions n'apparaît
pas à d'autres époques ni dans les sceaux,
Il y a un rapport entre le favoritisme et le cumul. Ce sont en
général des membres de la famille impériale qui obtiennent des
privilèges; peu cependant, à l'exemple d'Adrien Comnène devenu
Jean de Bulgarie, se tournèrent vers la carrière ecclésiastique. Les
patriarches les plus intègres admettent des membres de leur famille
et favorisent nettement leur avancement, tandis que des archontes
de tout grade, désignés par la périphrase 6 'roi) (plus le nom du
siège épiscopal), doivent le leur à la protection d'Un oncle ou d'un
père. Il se peut que ces candidats soient en même temps les plus
vertueux et les plus savants, les plus dignes de la charge selon
l'exigence de la loi; mais c'est également un signe que ni le pouvoir
impérial, ni le pouvoir patriarcal ne purent éliminer toutes les
occasions de vénalité. En particulier, dans le secteur de l'enseigne-
ment, où l'on parle au début du siècle d'un système électif, il
semble bien que la nomination des archontes de haut grade ne
dépendait que de la volonté du patriarche, La situation des

(1) flegesles, 993 (connu uniquemenl par l'aele poslérieur, na 1019, qui le ciLe).
(2) Regestes, 1019. Le lerme èvcxÀÀocyTj qui désigne le mode de trafic figure dans
la novelle d'Alexis Comnène sur les litres auliques, parmi d'autres: rrpoacxyye:Hcx,
e:(jVOLCX, èvocÀÀcxyfj, 8<>.lpe:ci, qnÀo't'LIJ.tCC ... 1] l/JuxLx6v; JGH, ZEPOS, 1,350 (Regeslen, 1165).
(3) L'acte nous apprend surtoul que les rre:pLaaOt, malgré leur situation précaire,
sont déjà inscrits sur un rôle, comme le dit la novelle de 1107 : cirroye:YPcxIJ.IJ.&VOL
umipxouoL, XCXL 8ouÀe:UOUOL T'ii 'Exy.À'Yjo(~ (ZEPO<;, 1, 353). La cession de cette place
d'attente introduisait dans la filière un nouveau venu qui retardait l'avancement
des suivants. Le patriarche Anloine (Regestes, 798) sancliQnne un trafic dans les services
hebdomadiers de Sainle-Sophie, qui interdisait l'accession aux charges des clercs
dépourvus du capital sulTisant. Nous avons sans doute là une analogie avec la roga-
rcnle, attestée à l'époque (ci-dessus p. H3, JI. 4). La vogue des charges du skévophylakion
tenait. à la prospérité de ce bureau; ceux qui retenaient et échangeaien t ses titres
de charge avaient la certitude de faire fructifier l'avance de fonds.
(4) Lisle de signataires citée p. 380, n. 6; p. 519, n. 2.
86 APEHÇU HISTOHIQllE srn L'ÉVOLUTIO:'I DES OFFICES

didascales se dégrade d'ailleurs vers la fin du siècle; les professeurs


commencent cl sr plaindre ouvertement dr l'arbitraire et l'on voit
des didascales cumuler une charge de notaire 1 • Vers ceUe daLe
commence à se vérifier la réflexion d'un rédacteur de liste: :-;rlon
lui, les didascales n'ont pas de rang propre; ils cumulent le tiLrr,
devenu peut-être honorifique, avec un autre, au rang duquel ils
siègenV. Malgré le prestige du logos, la hiérarchie enseignante
traîne loin des rangs archontiques, bien qu'elle soit cn principe la
plus noble et la plus libérale, ou peut-être à cause de cria, et parce
que le véritable didascale est l'évêque.

5. La doclrine de Balsamol1.
Les commentateurs classiques des canons n'ont pas laissé de
traité spécial sur les archontes, encore moins un inventaire de leur
hiérarchie. D'Aristènos à Balsamon, en passant par Zonaras, le
commentaire s'étotTe et s'enrichit de notes plus précises: le premier
est négligeable pour cette étude, Zonaras resLe très sobre et
généralement abstrait, mais Balsamon revient plusieurs fois sur des
définitions importantes et sur des questions d'actualiLé. En plus
des opinions qu'il émet sur l'appartenance des archontes il la
hiérarchie et sur les prérogatives de ceux de la Grande Église, il
est l'unique témoin d'un conflit de juridiction entre le chartophylax
et le prôtekdikos, à la fin du siècle. L'état général de ces commen-
taires nous suggère que la place des archontes, officiers de l'Église,
dans les cadres hiérarchiques n'était pas encore bien définie du
point de vue canonique, non plus d'ailleurs que d'autres notions
théoriques du droit d'ordination. La doctrine de Balsamon lui-même
se constitue par petites retouches; des positions antérieures sont
rectifiées par des interprétations nouvelles qui ne figuraient pas
dans une première rédaction 3; par endroits aussi, Balsamon
introduit dans le commentaire de Zonaras des Lermes et des notes
qui signifient l'évolution de la pensée, cL souvent, sous la pression
de la controverse publique 4 •

(1) Dans une liste de signataires de 1193: voir p. 75, n. ~.


(2) l\"olice G, note de la recension Mosquensis: t('xt<', p. ;>50 ('28-'29\.
(~) Citons seul<'ment le cas relevé par Bevl'ridge, donl la Ilote est rl'produitl' da)J~
l'G, l:n, 53U n. 18); il est fo.t probable que cc 07)fLe:lwocu est ajouté par Balsamon
au moment où, devellu patriarche d'Antiochr et contraint dl' ré'sider il Constantinople,
il avait bpsoin de l'appui de cc canon pour exercer il son tour le privili'gc d'ordonner
hors de son diod·sl'.
(4) l'\ous trollvons des 07)fLdwocu, par ex. ùans Chalc. 'l, (;arlh. 34, Basile 51 ;
é't'Épa: è:P!-L1J"eLOC : Apôtres 17 (PG, 137, 72). Dans le Sinailiws 1117, tou t un gl'oupe
de ces notes l'st copié à part et n'est pas encore intégré dans le corps du comnH'lItairl';
mais il s'agit peut-être d'omissions réparées par un réviseur.
LOIS. DOCTRINE ET PRA TIQUE DES Xle·XII e SIÈCLES 87
a. Questions de terminologie.
L 'une des préoccupations essentielles ùe Balsamon est de faire
entrer en corps les archontes dans le cadre hiérarrhique des ordrr::;
sacrés, de sorte que leur rang et leurs prérogativrs soient définis
de la même façon, c'est-à-dire par les mêmes canons. Prenons
l'exemple typique du commentaire de Chalcéd. 2, et mettons rn
parallèle les divisions qui s'ensuivent chez Zona ras et Balsamon1 .

i Chalc. c. '2. Zona/'as Balsamon


1----,-----1--------- ----------1
i 1 XE~pO'TO\lljo"o~ : 1 XE~pO'O\lOUflE\lO~ i1 Xe:~po't"O\lOÜV'TCU
a) évêl.(ue, chorevêque, les mêrnt's commt~ Zonaras
prêtre, diacre.
1)) ou autre clel'e. + sous-liber'!'

112 o"epplXy~~6flE:VO~ j'2 aeppocyt~o\l't"IX~ :


, lecteurs, chan ll'es Pl sl'm-I lecteurs, chanlrl:s, archoll-;
: blalJ/l~s 1 les el autres :
i '
1'27tPOOcl:ÀÀOL'TO 13 7tpoocxÀÀ6flE:VOl 1 3 7tpOOcl:ÀÀO\l'TCXl
1 . économe, ekdikos, par'a-! les mêmes ! économes, chartillaires,
rnonal'ios. paralllonarioi

Par rapport au texte du canon, le terme nouveau creppO:Y~~E:LV


s'impose avec une force progressive. Les deux commentateurs
admettent que la creppo:yL:; est encore une imposition des mains :
XE:lpOae:(j(O: chez Zonaras, XE:lPOTOV(O: chez Balsamon, mais ni l'un
ni l'autre ne souligne que la terminologie du canon ne correspond
plus à celle du XIIe siècle. Cela devient très sensible dans le texte
de Balsamon ; il dit que la r.pooo),ofj sc distingue de la crepPO:Y~C; du
fait qu'elle ne comporte pas une imposition des mains; mais en
inscrivant les archontes ùans la catégorie des « consacrés », il
ne dit pas en quoi consiste la promotion de l'économe dans la
dernière catégorie, où il remplace aussi l'ekdikos par le chartulaire.
Cet exemple fait ressortir une difficulté particulière du vocabu-
laire canonique et juridique grec concernant les ordinations.
Plusieurs termes ont un sens polyvalent, parce qu'ils désignent
tantôt l'opération globale, tantôt le geste rituel ou la phase la
plus importante; ainsi XE:LPOTOV[O: et ses dérivés peuvent inclure
toute l'ordination, ou ne signifier que la seule imposition des
mains, au point qu'un officier civil peut être dit « ordonné » par
l'empereur ou son supéricur 2 • Les deux commentateurs écartent

:1) PG, I:n, 38;/.


(2) Dans ce sens on emploie plus COUl'urnmen l : aeppcxylç, 7tpoooÀ1), 7tpocxywy~, 7tPOxe;[-
88 APEnçu HISTOIIIQUE sun L'ÉVOLt.:TIO~ DES OFFICES

expressément une division xs~po"t'O\l((x - Xë:Lpûf.bj(lX, la première pour


les ordres majeurs (à partir du diacre), la seconde pour les ordres
mineurs, que des manuels modernes proposent comme classique l .
Le terme Y..À"tIfHX6C; prend également une pxtrnsion variablp,
suivant qu'il désigne tous les ordres inférieurs il. l'épiscopat, ou
bien seulement les ordres mineurs inférieurs au diaconat 2 • Dans le
second cas, nous retrouvons la distinction qui sous-entend le
partage des membres du clergé en deux classes suivant le rite
d'ordination : LSpWf.L~\lO~ (tSplX"t'LXOL), de l'évêque au diacre ; Û"YlP~xo(
les inférieurs, y compris généralement le sous-diacre 3 • Cependant
nous verrons couramment des prêtres, au XIVe siècle, ajouter à
leur signalure le titre de xÀ'tjpLx6c; pour signaler leur appartenance
au service de la Grande Église; tel est aussi souvent sans doute
le sens de ~lX(j~À~xàc; XÀ"YlPLXOC;4. Suivant sa tendance personnelle,
Balsamon accepte l'équivalence entre degrés de cléricature et
degrés d'ofIice par l'emploi des termes XÀ"YlpLXOC"t'lX = OCPXO\l1'(X~lX,
Ocpcpb<LlX OCPX0\l1'[XLlX = OCÇ~Wf.LlX"t'lX 8LlXXOV~XOC5. Elle est valable en ce
sens que tout archonte doit appartenir au clergé; en tant que
définition, elle brouille les notions d'ordre sacré et de répartition
des offices qui n'ont pas même origine juridique ct historique.
La pétition de principe latente dans la théorie est mise en lumière
par l'emploi contradictoire du terme ~lXef.LOC; : degré d'ordre ou
échelon administratif. D'une part le canoniste condamne comme
abus de langage le fait d'appeler ~lXaf.L0[ les ofIices ecclésiastiques
des archontes; au sens propre, les degrés sont représentés par les
prêtres, diacres, sous-diacres, lecteurs; et il ajoute que les archontes

PLcr'.Ç et verbes correspondants. Je me demande qucls sonL, chez les Byzantins, les
~'vrais théologiens et les puristes ", dont on a dit qu'ils savaient faire la distinction
entre Xe:Lpo't'o\lllX et Xe:Lpo6e:crLIX : A. VOGT, Livre des Cérémonies, Commenlaire, II,
p. 12, note.
(1) La distinction entre cheirotonia et cheirothesia est très confuse dans les sources
canoniques et chez les auteurs modernes. Zonaras admet l'équivalence des deux
termes: 't'oùç xoct Xe:Lpo6e:crLIXV ~XOII't'OCÇ, ~'t'OL XELPO't'OV(IX\I (PG, la8, 740 A). Yoir cepen-
dant DUCANGE, Glossarium, 1745 (Xe:Lpo't'ovloc), et les remarques de J. KOTSONIS sur
le canon 19 du premier concile dans Rev. des ÉI. byz., 19, 1961, 189-197. Je ne pense
pas que la distinction soit aussi forte que l'admet N. ~lILACIl, Tà €l<)(À"1jcrLlXcr't'~l<àv
8ll<IXLDII TIjç 6p6086~ou &'VIX't'OÀL)(7jÇ €)()(À"1jcrLIXÇ, Athènes, 1906, p. 380. Pl. de l\IEESTER,
De monachico statu, Rome, 1942, p. 238; d'après les cilations d(' cc dernier, la distinction
est Lri's en vog-ue chez les canonisLes slaves.
(2) Nomoc. l, 31 : PG, 104, 1016-1017. CHRYSANTHOS ;'IIOTARAS, ~uYTocYf.LchLOV
(éd. 1778), p. 2-3, souligne la relativité du terme.
(3) PG, 137, 777 B. Balsamon dOnne généralement au salis-diacre un rang plus
élevé: voir Lauleau, p. 87 ; en pralique, il Ile semble pas qu'il étail considéré netlemenl
comme te:PWf.LÉIIOÇ.
(4) Voir p. 42, Il. 2.
(5) PG, 137, 540 D; 138, 740 A.
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 89
détiennent une dignité qui est en même temps source de revenus l .
Ailleurs, au contraire, la parité entre les deux, office et ordre, est
acceptée comme allant de soi, parce que les uns et les autres sont
conférés par même rite, la <JcppiXY(C;. L'intention du commentateur
est claire; il s'agit par là d'assurer aux offices une amovilité
comparable à celle des ordres sacrés.
La difficulté principale porte donc sur le rite de l'ordination et
sur le mode de collation des ordres et des offices. Ici encore il faut
mettre en parallèle trois passages significatifs du commentaire,
qui font ressortir à la fois la pensée du canoniste et la distorsion
du vocabulaire ancien 2.
Cha/co 2 : trois classes à partir du rite.
XE~pO"t'ovoi)v"t'oc~ évêque, chorévêque, prêtre, diacre, sous-diacre.
arppocy[~ov"t'oc~ : chantres, lecteurs, archontes et autres.
7t'pOOcXÀÀOV"t'iX~ : économes, chartoularioi, paramonarioi et autres.

In Trullo, 77 : deux classes ou dénominations par rapport à


l'autel (~'Yi(.Loc).
tEpw(.LévOL (tEpOC"t'LXOL) = ai "t'ou ~~(.Loc"t'oc;, XELP0"t'OVOU(.LEVOL : de l'évê-
que au sous-diacre.
XÀ"tlPLxot, &~W "t'oi) ~1)!J.iX"t'OC; : lecteurs, portiers, etc. Les moines
sont inclus dans cette catégorie, s'ils ont reçu la acppocy[c; épiscopale;
par là, nous comprenons que toute cette classe accède à la clérica-
ture par le même rite.
Basile, 51 : distingue ~iXe!J.6c; et &:XELpO"t'OVY)"t'oc; ù7t'"t)pEatiX sans plus.
Balsamon (après Zonaras) ne part pas de la même opposition entre
degré d'ordre et service non conféré par rite sacramentel; il
distingue de nouveau
XELpO"t'OVLOC : prêtres, diacres, sous-diacres.
mppocytc; : lecteurs, chantres, théôroi et semblables. Le sens
technique de ~oce(.Ltc; h:poc1'Lx~ et kpw!J.évoc; réapparaît, lorsqu'on
refuse ce degré hiératique au lecteur et l'accession au chartulariat
du non-consacré 3.

(1) L'usage du tcrme ~cxe(.L6ç dans la novellc dc 1107 recouvre la même amphibo-
logie; voir p. 73. Balsamon dit : xup(,)ç yocp ~CXe(.LOL ô 't'wv !e:pé(,)v XCXl 't'wv ~hcx­
x6v(,)v XCXL 't'wv Ll7to8Locx6v(,)v XCXL TWV eXVIXYV(,)O"'t'WV ecr't'L . 't'oc 8~ 0CPCP[XLCX xcxl 't'eX eXPXOV't'(XLCX
TL(.Lcxt e:lcr~ XCXl 1t0PLcr(.LWV licpop(.LcxL : PG, 137, 73 A. Les offices sont donc ~CXe(.Lo( par
abus : XIXTCX)(p1)crTLXWÇ.
(2) Textes: PG, 137, 385, 040; 138, 740 A.
(3) Sens du début de la réponsc : PG, 138, 737 D; le lecteur n'a pas accès au bèma
parce qu'il n'est pas de la classe «hiératique ~; le chartulariat n'cst pas accessible
à un diacre déposé, du fait que celui-ci a perdu son rang sacré, selon la théorie que
l'on applique pour déposer le patriarche Mouzalôn; voir J. DARROUZf.S, J)o:umenls
inédits d'ecclésiologie byzantine, Paris, 1960, p. 69-71.

A
90 APEUÇU HISTOlUQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

Le critère constant pour le canoniste reste donc la distinction


rituelle entre XetpOTOV[OC et creppocy[c;. Les deux termes prennent une
signiflcation assez arbitraire qui ne correspond pas exactement
aux rites liturgiques. Dans toute ordination, du lecteur à l'évêque,
les deux gestes sont accomplis par le consécrateur : signes de croix
(creppocytc;) et imposition des mains (XetpOTOV[OC ou xetpo6ecr[oc).
Lorsqu'il s'agit d'interpréter mppocy(c;, un certain flottement se
produit; tout en admettant que le rite n'est pas distinctif, on en
vient cependant à lui attribuer une valeur discriminatoire et à
laisser complètement dans l'ombre la déflnition du service auquel
on accède sans imposition des mains et sans la creppocy[ç qui l'accom-
pagne. Autrement dit Chalc. 2 et Basile 51 admettent une promotion
régulière, par ordre oral ou écrit : la 7tpoôoÀ~. Il est évident, par
exemple, dans la promotion du patriarche par l'empereur, que
l'acte juridique ne peut se confondre avec le rite sacré, puisque
le premier vient de l'empereur et le second des évêques
consécrateurs. Au niveau des archontes, Balsamon ne parle
qu'incidemment des piLtakia par lesquels les évêques procédaient
à des nominations pour certains offIces!. Un contemporain, faisant
appel au même règlement qui concerne les lecteurs mariés, propose
la distinction creppocYtC;-ÏopoooÀ~ sous une autre forme et parle d'une
prise de fonction 8tà: creppocy~8oc; et 8~à: cruyypocep1jc; 2. Il s'agit seulement
de clercs mineurs qui, inaptes à recevoir les ordres supérieurs,
sont transférés d'une fonction à l'autre par écrit. Mais, de son
côté, un diacre passant d'un offIce à un autre et confirmé dans sa
charge par crrppocytC; devait recevoir également un écrit et nous
avons vu, à propos du didascale Basile Pédiaditès, qu'il ne corres-
pondait pas toujours au riteS; chose impensable, si la creppocy[c;
constituait le premier et unique moyen de la collation des offices.
D'une manière générale l'instrument écrit et juridique passe au
second plan chez les canonistes, et l'investiture rituelle prend le
pas sur l'acte de chancellerie. Déjà, peut-être, cette insistance sur
la crrppocy(c; et la distinction avec XEtpoTov[a signifient une évolution
dans la liturgie elle-même. Comme nous n'en trouvons pas trace
dans les Euchologes à une date correspondante, la tradition
liturgique sera étudiée plus loin. Ce que l'on appellera, dès le

(1) PG, 137,73 A : un lecteur remarié ne peut plus accéder aux ordres supérieurs;
il reçoiL des posLes de domestikos eL laosynakLès par pitLakion.
(2) Lettre de Georges Tornikès, lorsqu'il était hypomnèmatographe. Il répond au
métropolite d'ALhènes qui lui demande s'il peut transférer un lecteur remarié dans
une autre église. Tornikès répond que la chose est possible, si ce transfert n'exige
qu'un ordre écrit (lhiX cuyypcxcpljç) i si une ordination (8LiX crcppcxyi:8oç) était nécessaire
(par exemple l'ordination diaconale), la promotion est impossible.
(3) Voir pp. 77 et 84.
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe·XlIe SIÈCLES 91

XIIIe siècle peut-être, la !-L~xpd: O'eppocy[ç\ existait probablement, au


XIIe et avant, sous forme équivalente; pour le moment, ce rite
n'est attesté que dans le rituel du XIVe siècle et dans le commentaire
de Syméon de Thessalonique.
b. Préséance des archontes patriarcaux.
La plupart des notes de Balsamon se rattachent à des canons
portant sur les problèmes de préséance et d'avancement dans le
clergé 2. A cause de toutes les imprécisions qui pèsent sur les
termes XELpOTOV[OC, O'eppocy[ç, ~oce!-L6ç et r.p60Àl)O'LÇ, la science canonique
ne pouvait élaborer une doctrine tout à fait harmonieuse; tandis
que les canons se tournent vers le ministère sacré et définissent
la place des ministres par rapport à l'autel et à une tradition
apostolique, les canonistes se trouvent devant une hiérarchie
administrative augmentée par les siècles et ordonnée pour des
services extérieurs. Ainsi les canons Nicée 18 et In Trullo 7 parlent
explicitement des empiétements liturgiques autour de l'autel et,
dans le second, nous voyons que la prétention des diacres s'appuie
sur la possession d'un office jugé supérieur 3 • Selon Zonaras et
Balsamon, la différence entre les sanctions imposées, d'un concile
à l'autre, s'expliquerait par le fait que le second vise des empiéte-
ments extra-liturgiques, en dehors des cérémonies; mais ce n'est
pas le sens premier du texte, du moins le canon n'explicite pas
le genre de préséance usurpée par les diacres ni celle qu'obtenait
le légat hors de la ville épiscopale. Il n'est pas impossible que, dans
les églises non cathédrales et lorsque les sièges sont disposés hors
de l'enceinte sacrée de l'autel, dans la soléa, les diacres aient
revendiqué de siéger au-dessus des prêtres. D'après le contexte,
prendre siège au-dessus des prêtres a même sens dans les deux
canons, mais celui de Nicée parle d'abord d'une usurpation plus
osée concernant la distribution de l'Eucharistie par des diacres à
des prêtres; cela j uslifie la différence des sanctions.
On ne peut dire jusqu'où va l'expérience historique de Balsamon
quand il constate que la préséance de certains diacres sur les
prêtres est un fait récent 4 ; toujours est-il que cette pratique, à son
avis, est irrationnelle ct qu'elle s'introduit uniquement en faveur
des archontes pa triarcaux. A propos de Nicée 18, il ne cite cependant

(1) Voir p. 151-152.


(2) Ce sont les suivants: Apôtres 17, Nicée l 18, Cha/co 2, In Trullo 8 et 77, Carth. 34
(numération PG), Basile 51.
(3) Voir p. 14.
(4) PG, 137,297 A ; la traduction latine passe 't"lwç qui est important, car Balsamon
ajoute un peu plus bas: ylVE't"ClL BÈ 't"oü't"o 7rClPClÀ6YWÇ.
92 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

que le prostagma d'Alexis Comnène en faveur du chartophylax;


dans le commentaire de In Trullo 7, qui s'allonge de trois (J"rJfLdw(JCY.l,
témoins de retouches successives, il introduit finalement la référence
à la Donalio Conslanlini 1 • Le dernier auteur qui a étudié l'influence
de ce document sur la pensée byzantine, soumet à un nouvel
examen l'interprétation antérieure, qui voulait reconnaître dans
Liutprand et Anne Comnène les premières citations de la Donalio 2.
Paul J. Alexander pense que le premier emploi caractérisé ne
remonte pas au-delà du règne de Manuel Comnène et que les
discussions sur la lranslalio imperii trouvent leur terrain le plus
favorable dans le climat de tension entre les deux empires, de 1152
à 1183. Une connaissance plus exacte des documents de la contro-
verse anti-latine doit apporter sur ce point des clartés nouvelles
et confirmer, je pense, cette hypothèse qui repose principalement
sur le témoignage de Kinnamos. Quoi qu'il en soit du moment
exact où ce document pénètre dans les milieux officiels, aucun
juriste n'a pensé avant Balsamon à en tirer des conclusions
juridiques. Alors que Justinien passait pour le fondateur de
Sainte-Sophie et l'instaurateur de son clergé, Balsamon fonde le
statut juridique des archontes sur le décret pseudo-constantinien.
Le commentaire du canon 7 In Trullo cite la question posée
devant les tribunaux civils : si les métropolites et les archontes
ont qualité de dignitaires (par rapport aux titres auliques).
La réponse était «( que le rang du koubouklion ecclésiastique,
c'est-à-dire de l'évêque, ne possédait aucune efficacité et restait
inférieur l). Tel n'est pas l'avis de Balsamon qui invoque le décret
de Constantin et recommande de lire le scholion 3. L'emploi dans
ce passage d'un terme devenu vieillot, le kouboukleion, parait
intentionnel; il évoque la cour et l'escorte ancienne du patriarche
analogue au kouboukleion impérial. Le point particulier soulevé
devant le tribunal doit être celui qui provoque la note du
Nomocanon sur l'émancipation des archontes. Certains soutenaient
que ce privilège leur revient en vertu du décret de Constantin,
qui assimile les archontes du patriarche aux sénateurs; d'autres

(1) PG, 137, 541 B. Balsamon renvoie à Nomoc. 1, 8; voir PG, 10.1, 1077-1081.
Balsamon cite la Dona/io dans les passages suivants: PG, 137, 321 D, 486 D - 488 D,
541 B; 138, 1029 C, 1048 B ; on remarque que le <1y)fLdu)(11X~ du Nomocanon (PG, 104,
1081 D) correspond à une hiplX ~PfLY)"dlX (PG, 137, 488 D) au sujet du primat de
Rome. Le canoniste exploite le lexle progressivemenl sous l'infiuence des discussions
en cours.
(2) P. J. ALEXANDER, • The donation of Conslantine al Byzanlium and ils earliest
use against the western empire~, Zbornilc Radova Viz. lnst., 8 (1963), p. 12-'26.
(3) PG, 137, 541 B; le scholion est toujours le O'1)fLdw<1lXl de Nom. l, 8 (PG, 104,
108 ID).
LOIS. DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 93
s'appuyaient sur la nove Ile de Justinien pour déclarer que seule
l'ordination épiscopale avait pour effet d'émanciper l'ordonné.
Balsamon se range à l'avis des premiers et admet que la Donalio
confère aux archontes du patriarche de CP, élite du sénat sacré
de la nouvelle Rome, des privilèges que les archontes des autres
patriarches et des métropolites ne partagent pas l . Or, nous consta-
tons que, dès la fin du IXe siècle, les iaklika font une place à des
degrés de la hiérarchie ecclésiastique, mais que les archontes
patriarcaux n'y figurent pas comme tels et en corps; quelques-uns
(syncelle, économe, kouboukleisios) y entrent individuellement par
mesure de faveur impériale et non comme représentants du
patriarche. Une même conception inspire la formation des laklika
et la composition de la Donaiio et justifie en partie la référence
de Balsamon au décret apocryphe; c'était pour lui un moyen
inespéré d'asseoir sur une loi positive une coutume séculaire et
d'augmenter de manière concrète les avantages légaux du clergé
de Sainte-Sophie. Mais, ni en théorie, ni en fait, ce n'est pas une loi
impériale qui fonde les degrés de cette hiérarchie ecclésiastique;
le pouvoir impérial modifie des rangs de préséance de l'extérieur,
sans altérer le rapport interne et fondamental des ordres sacrés.
c. Promotion et avancement.
Dès l'instant où les dignités archontales sont assimilées à des
degrés de l'ordre sacramentel, la question du pouvoir de l'évêque,
consécrateur et promoteur, se pose en termes canoniques nouveaux.
Si la promotion à une charge se fait par ordination sacramentelle,
on devra attribuer aux deux actes les mêmes effets canoniques,
en particulier l'inamissibilité de la grâce reçue. Bien que l'opinion
des canonistes du XIIe siècle sur l'indélibilité du caractère de l'ordre
soit influencée par le juridisme de Manuel Comnène, ils ne sont
jamais allés jusqu'à assimiler une ordination à une nomination
révocable ad nulum principis 2: il reste acquis qu'un ordre ne
peut être réitéré. Par coïncidence, c'est un autre texte d'origine
occidentale, le canon 34 de Carthage, qui donne aux canonistes
l'occasion de se prononcer sur le pouvoir de l'évêque à l'égard des
archontes.

(1) Nomocanon l, 35-36 : PG, 104, 1016 D, 1024 D-I026 B. A ce 8ujet, il faudrait
délerminer l'origine d'une scolie au canon 24 d'Antioche: VI. BENE5EVlé, Ioannis
Scholaslici Synagoga L liIulorum, München, 1937, p. 173; d'après celle note ce sont
tous les prêlres cl clercs qui bénéficient des avanlages de l'émancipation du fait de la
réception de l'ordre. Le problème juridique doil être antérieur à Balsamon, mais sa
solution esl personnelle.
(2) Néanmoins tous tendent à considérer l'ecclésiastique démissionnaire ou déposé
comme &vle:poç : voir p. 79, n. 3. La notion juridique de perte d'un office, de l'tvépye:tIX,
influe sur la notion de sacremcnt et trouble la définition du caractère sacré inamissible.
94 APERÇU HISTOHIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

Aristènos et Zonaras pensent que ce canon menace de déposition


le clerc qui refuserait d'être promu à un ordre supérieur, par
exemple le sous-diacre qui refuse le diaconatI. Balsamon n'est pas
de cet avis; le canon ne sanctionne pas un refus de ce genre, parce
que l'ordre sacré supérieur peut être décliné pour des raisons
louables; il s'agit du refus d'un office extérieur, celui du diacre,
par exemple, qui n'accepte pas sa nomination au poste de référen-
daire ou de didascale : dans ce cas, le clerc récalcitrant s'expose
à la perte de l'office qu'il détient. Ensuite, le canoniste précise
que ce pouvoir de l'évêque n'est pas tout à fait arbitraire 2; la
déposition du coupable n'est pas laissée à sa discrétion, puisque
le canon veut sanctionner un délit de désobéissance. D'où cet
axiome: les évêques ont la faculté de promouvoir, non de rabaisser
les dignités et de brouiller les rangs. Il est développé de manière
concrète: un évêque n'a pas pouvoir « de placer celui qui est devenu
archonte, disons hier, au-dessus des archontes plus anciens, ou
d'établir à un poste supérieur celui qui n'est même pas du tout
dans la filière des archontes )}. Balsamon avait certainement la
possibilité de citer des cas précis, présents dans sa pensée; pour
nous, qui ignorons les lois de l'avancement, cette remarque est
capitale, car elle fixe deux règles importantes dont il faut tenir
compte en beaucoup de cas et à toute époque. D'une part la
carrière de l'archonte suit une filière, des échelons gradués;
d'autre part l'ancienneté dans le grade compte pour l'avancement;
les deux règles sont corrélatives, mais peuvent, en s'opposant,
produire des effets apparemment contradictoires.
La première règle rappelle la disposition du prostagma d'Alexis
Comnène établissant que des clercs peuvent accéder aux archontikia
par la filière des services didascaliques 3 • II s'ensuit que le curriculum
d'un archonte déterminé ne peut englober toute la série théorique
des rangs; le didascale se trouve déjà à un échelon assez élevé
pour prétendre à des postes archontaux de rang moyen et supérieur;
d.ans la masse des emplois s'établit une équivalence entre services
distincts, qui donne prise déjà à un certain arbitraire, puisque
l'empereur prévoyait un ordre de préférence en faveur des didas-
cales. Suivant les circonstances : vitalité d'un service, influence
prépondérante d'un chef de sékréton, décision arbitraire du
promoteur, ce critère varie nécessairement, d'autant plus qu'il faut

(1) PG, 138, 144 B-D.


(2) PG, 138, 144 A. Tout 1c texte est composé d'axiomes; citons le dernier:
oMe:fLtCX Èa'Tt 8tcxcpopoc xÀl)ptY..ch·ou xcx! OCPXOV'TtY..tOU . OCltO yocp 't"Îjç cxù't"Îjç a.kLcxç fLe:'t"cx-
XtVE:t'Tcxt XIX! ;; &PXwv OCltO 'TOÜ ciPxovnxlou IXÙ'TOÜ, occp' ~ç XIX! ;; Le:pe:ÙÇ xa.! ;; 8tcXxovoç.
(3) JGR, ZEPOS, 1 356, 18 : 8toc 'T(;)v 8tScxaxcxÀtx&v ltpooIXwta6wacxv dç 'TOC ocPXov-
'TLxtoc.
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XI"·XII" SIÈCLES 95
tenir compte, en vue d'une charge déterminée, des aptitudes de
divers candidats possibles. En pratique, nous verrons, par des
listes réelles, qu'on respecte habituellement la filière au sommet
de la hiérarchie, pour l'avancement des archontes supérieurs. La
seconde règle s'inspire de la loi générale de l'ancienneté qui
s'applique aussi à l'intérieur des ordres, entre prêtres et diacres
par exemple. Elle vaut donc surtout pour les offices collégiaux,
celui des chartulaires, des notaires et sans doute de tous les groupes
homogènes de prêtres, de diacres et de lecteurs affectés à un service;
ekdikoi, episkopeianoi, domestikoi, etc. Le plus ancien dans la
corporation avait le plus de chances de sortir de l'ornière: c'est le
sens des mots composés de prôto- et de primi-, qui correspondent
souvent à l'origine, chez les notaires, avec le titre d'archidiacre!.
De même la distinction entre ÉflOrxEl(.LOL et 7t€ptcrcrOI. entraîne un
classement des surnuméraires par ordre d'ancienneté pour le droit
à la titularisation; à leur tour les chartulaires titularisés suivaient
une même filière avant d'être promus à des postes supérieurs:!.
C'est en vertu du même principe que la pratique des permutations
de rang est réprouvée, parce qu'elle fait passer le plus récent devant
le plus ancien, bien que celui-ci garde, en valeur absolue, la même
place; si l'on applique rigoureusement la loi d'ancienneté, le poste
vacant revient à celui qui vient immédiatement après lui, non à
quiconque pourrait l'obtenir par moyen détourné.
La loi de l'ancienneté jouait peut-être d'une autre façon en faveur
d'un fonctionnaire qui restait dans la même charge et ne cherchait
pas d'avancement. Sans que sa charge acquière un rang plus
élevé, lui-même siégeait alors plus haut qu'un fonctionnaire
estimé de rang supérieur, mais nouvellement promu. L'hypothèse
peut expliquer certaines anomalies des listes de présence mais non
la généralité des cas. Bien que la règle du canoniste paraisse tout
à fait rationnelle, en pratique son application se heurte au pouvoir
arbitraire du promoteur: l'élévation aux ordres supérieurs suppose
une élection, ne serait-ce, pour les prêtres et les diacres, que sous
forme de lettres testimoniales. Quelques archontes ont pu parfois
être choisis par une procédure analogue 3 , mais le choix décisif
n'est pas conditionné en général par l'élection; les archontes ne
sont pas désignés par exemple par vote synodal, ou par cooptation
du corps constitué. Le témoignage de Jean de Kitros nous montrera
l'étendue du pouvoir épiscopal. Mieux encore, l'impossibilité pour

(1) Voir p. 25.


(2) Regesles, 1019; ci-dessus, p. 85.
(3) Mais quand on parle d'lxÀoyfJ ou lmÀoyfJ, dans les acles et les discours, on ne
signifie jamais que ce choix est accompli par un autre que le palriarche lui-même.
96 APERÇU HISTORIQUE SUR L'f:VOLUTION DES OFFICES

les rédacteurs de listes d'offices de s'accorder sur une liste-type


immuable, ou modifiée par des mesures législatives ordinaires,
signifie clairement que la préséance et l'avancement dépendaient
d'un droit coutumier très lâche et non d'une loi canonique stricte
comme celle des degréS de l'ordre.
d. Conl1it du chartophylax et du prôtekdikos.
Dans son ouvrage principal, Syntagma - Commentaire des canons,
Balsamon n'aborde pas la question des rapports entre le charto-
phylax et le prôLekdikos; celui-ci est même considéré comme
inférieur en grade au hiéromnèmôn 1 • Ainsi, bien que le prôtekdikos
de 1170 siège avant le hiéromnèmôn pour une raison temporaire,
il n'a pas encore le rang hiérarchique définitif que nous reconnais-
sons pour la première fois dans un acte synodal de 1191 2• La
tradition s'appuie sur le témoignage de Jean de Kitros pour
attribuer au patriarche Georges II Xiphilinos l'acte de promotion
qui fait du prôtekdikos le sixième de la hiérarchie et lui donne
rang d'exôkatakoilos 3 • Nous pouvons fixer avec plus de précision
l'année où parut cet acte grâce à deux discours officiels du maître
des rhéteurs Georges Tornikès ; le premier, du samedi 28 mars 1192,
fait allusion au récent discours de carême du nouveau patriarche,
promu en septembre 1191; le second, de l'année suivante et
prononcé le samedi 20 mars 1193, fait encore écho à ce discours
de carême et cite comme acte important du patriarche la promotion
exceptionnelle du prôtekdikos 4 • Dans ces conditions, ou bien le
fonctionnaire qui siège au sixième rang en 1191 se trouve dans
une même situation exceptionnelle que celui de 1170, ou bien
l'acte célébré par l'orateur n'est que le point final d'une série,
plus longue qu'on ne le pensait, de décisions préparatoires. Étant
donné le caractère du gouvernement d'Isaac II Ange, on ne peut
imaginer non plus que ce changement se soit produit sans inter-
vention de l'empereur. La séance où paraît le prôtekdikos, en 1191,
est présidée par l'empereur et le statut officiel du fonctionnaire

(1) PG, 138, 141 C.


(2) Liste reproduite p. 530.
(3) Regestes, 1190. J'indiquerai plus loin les raisons de considérer ce Lémoign<l.ge
comme appartenant exclusivement à Jean de Kitros, non à Chomatènos; voir
p.I72-174.
(4) Deux discours inédits du Scorialensis y Il 10. Le point de repère qui nous
sert à dater ces deux discours du maitre des rhéteurs pour le samedi de Lazare est
donné par le Sinaiticus 1117, f. 335, qui datc du vendredi 14 février 1192 un discours
de carême dont l'orateur fait grand cas. Sur ce discours voir Regestes, 1181. Tornikès
cite également les actes: Regestes, 1179-1180. Je reproduis l'cxtrait du discours de
119:'1 concernant le prôtekdikos, p. 534-536.
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 97

a dû faire déjà l'objet d'un décret impérial; la confirmation


pa triarcale tarde, soit en raison des troubles de la succession
patriarcale, soit à cause de l'opposition du clergé à celte innovation.
Même si le chartophylax de l'époque s'est prêté à cette mesure,
ce qui est incertain, l'aneien chartophylax Balsamon, devenu
patriarche d'Antioche v-ers 1189, se prononce avec autorité; sa
dissertation fait état de discussions qui n'ont pas encore atteint,
semble-t-il, l'étape décisive de la réforme, car elle ne contient
aucune allusion au gain le plus spectaculaire du prôtekdikos :
le sixième rang et la qualité d'exôkatakoilos.
Laissant de côté ici tout cc qui concerne la fonction du charto-
phylax, voyons seulement de quelle manière le canoniste présente
lc conflit qui se dessine l . Le prôtekdikos prétendait à une juridiction
en matière judiciaire, fondée sur le canon 23 de Chalcédoine et
sur le livret 2 déposé à son sékréton, un mandat général de ses
pouvoirs; ces deux documents parlent de la répression de délits
et de citations à comparaître concernant le clergé. Balsamon oppose
les arguments suivants: a. L'ekdikos dont parle le canon est encore
un juge civil, comme on le voit dans Carthage, canon 75, et
novelle 15 de Justinien. b. La formule de pouvoir (du moins le
passage cité), prise à la lettre dans le sens voulu par le prôtekdikos,
ferait de lui un juge suprême supérieur au patriarche. c. Le contexte
indique qu'il faut prendre ces actions intentées contre des personnes
sacrées dans un sens restreint, pour les cas seulement où il y a
atteinte à la liberté de la personne, dont l'ekdikos est le défenseur
attitré.
L'argumentation de Balsamon est tendancieuse, car il omet de
citer des sources défavorables et il est peu probable que l'adversaire
aspirait au rôle de juge suprême. D'après la description de l'office
laissée par Georges Tornikès, ce qui a surtout frappé les contem-
porains, c'est que le patriarche a ajouté un sixième doigt à cette
main qui détenait les leviers de l'administration pa triarcale 3 ;
quant à la juridiction proprement dite de l'ekdikeion et de son
chef, elle n'a pas subi de modification notable; elle consiste,
d'après l'orateur, à défendre les personnes accusées de meurtre et
les causes de liberté des personnes. Inutile de préciser qu'il s'agit
uniquement du for ecclésiastique et que le fonctionnaire ecclésias-
tique n'intervient pas devant les tribunaux civils, comme le
defensor des premiers temps. Le décret a étendu peut-être la

(1) Je n'examine ici que le début de la dissertation : PG, 138, 1033 A - 1O::Iï H.
(2) Sur ee rrpwTEX8~x~)û)V f3~ôÀlov, voir pp. 167, 324 et 477.
(3) J'ai reproduit tout le passage du diseours de 1192 parmi les texles annexes,
p. 534.

4-1
98 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

juridiction aux causes de meurtre qui, par le biais du droit d'asile,


rentrent cependant dans la juridiction générale rclative au droit
de la personnc, comme les cas de libération d'esclaves 1 •
Si l'on s'cn tient au témoignage de Georgcs Tornikès et de Jean
de Kitros l'acte de promotion est purement patriarcal; l'empereur
y a pris part probablement, mais dans l'opinion le mérite en est
resté au patriarche qui a approuvé cette innovation. La rareté de
ces changements par décret officiel montre bien à la fois le pouvoir
réel ou patriarche sur ses archontes et la stabilité du groupe
directeur, attestée du xe au xv e siècle; après le sakelliou dont la
promotion est moins évidente, seul le prôtekdikos est venu s'ajouter
aux cxôkatakoiloi, sans troubler la répartition antérieure des
sékréta.

De cet examen rapide du commentaire de Balsamon nous


concluons tout d'abord que les byzantins les mieux informés
n'avaient pas une idée nctte de l'origine et du statut des archontes.
Tout en affirmant le caractère quasi sacré de tous les degrés, ils
ne pouvaient justifier ni par la tradition, ni par les lois positives,
la multiplication des dignités et des offices. L'attribution aux
ordres sacrés de fonctions administratives aurait entraîné de plus
graves difficultés, si la coutume de réserver aux diacres les princi-
paux offices n'avait pas prévalu. C'était somme toute un facteur
d'équilibre, non seulement parce que la coutume est dans la ligne
d'une tradition apostolique, mais aussi parce que ce corps, distinct
et indépendant du synode, composé de métropolites et d'arche-
vêques, servait de contrepoids et assurait une certaine séparation
entre le législatif et l'exécutif.

6. Les lisles de présence synodales du Xl le siècle.


Les actes des conciles mentionnent souvent l'intervention des
auxiliaires de la chancellerie et de divers archontes qui participent
à l'action. Les actes synodaux, dont le compte rendu est beaucoup
moins détaillé, se partagent en trois groupes par rapport aux
mentions des archontes :
1. Ceux qui signalent dans le protocole la présence d'archontes.
Regesies, 844, 869,926,942,952,963,965, 1000, 1001, 1011-1015,
1019, 1041, 1055, 1063, 1065, 1068, 1072, 1073, 1077, 1078, 1085,
1086,1110,1118,1126,1134,1179,1180,1185: depuis le patriarche
Alexis Studitc, en 1038, jusqu'à Georges II, en 1197.

(1) Sur les pouvoirs du prOtckdikos d'après les divers témoins, voir p. 324-330.
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe·XU" SIÈCLES 99
2. Ceux qui ne signalent pas la présence.
Regesfes, 826, 8a6, 900, 925, 953, 964, a66, 1111, 1125 : depuis
le patriarche Eustathe, en 1019, jusqu'à Michel III, en 1172.
3. Ceux qui donnent la liste des archontes :
soit comme présents: Regesles, 967, 1038, 1109 ;
soit comme opinants : sèmeiôma impérial de 1191 i ;
soit comme présents et opinants : sèmeiôma du mercredi 2 mars
1166 2 , qui n'est enregistré ni par Dolger, ni par Grumel (cf.
Reg. 1059). Les listes valables, datées de 1156, 1166, 1170 et 1191,
sont reproduites en Appendice (pp. 529-530).
Les archontes sont annoncés par la formule : 7t'lXpLO"'t'IX[-LévCùv
(7t'C(poV"t'Cùv) Oe:cr7t'OT:X.WV &pXov,,:,Cùv, à quoi l'on ajoute souvent l'épithète
fle:0 qHÀe:crT&TCùV3. Leur présence n'a pas le même sens que celle des
métropolites, annoncés généralement comme crUVe:OpL&~OV.e:ç. Du
fait qu'il existe des procès-verbaux sans mention de la présence
des archontes, que signifie cette omission? A priori, toute séance
synodale exige la collaboration des auxiliaires indispensables, au
.moins de quelques notaires et de leur chef, le charlophylax. Il semble
que cette présence est passée sous silence par le fait de l'habitude;
ainsi sur quatre séances du 15 mai au 21 juillet 1092 sur le même
sujet, deux citent les archontes, deux non. Il a pu arriver que dans
ces deux dernières (n. 964, 966) se sont présentés seulement les
archontes de service; le procès verbal tiendrait compte de ce qui
dépasse une routine: simple hypothèse qui ne sera jamais vérifiée,
tant que nous n'avons pas un règlement intérieur du synode.
Les actes où les archontes présents sont énumérés appartiennent
à une catégorie particulière; cc sont les actes d'un synode mixte,
convoqué ou présidé par l'empereur et, à l'extrême limite, sans
le patriarche 4 • Le petit nombre des archontes qui assistent au
premier synode de ce genre tient sans doute au fait que l'empereur
veut écarter de ces discussions doctrinales une foule qui risque
d'être houleuse; sont invités l'ancien chartophylax et le charto-
phylax en fonction, le référendaire, l'hypomnèmatographe, un
didascale, le primicier des notaires et les notaires 5 • Il semble que
ce soit un minimum requis; le référendaire assure la liaison avec
le Palais ct le didascale est in!éressé au problème dogmatique.

(1) Texte dans A. PAPADOPOULOS-KERAMEVS, • AV&:Àe:XTIX '!e:POcrOÀU!l.LTLX'ijC; crTIXXUO-


ÀOY(IXC;, ~,
365-367 : liste d'opinants en synode; semeiôma omis dans Regeslen.
(2) 11 n'y a pas de variante entre les deux; voir PG, 140, 248-249 B et 256 B.
(3) La première fois où 6e:oqnÀtcrT<XTOC; apparait dans le protocole doit être en 1156 :
PG, 140, 149 A.
(4) C'est le cas du sèmciôma de 1191 : je reviendrai sur ces actes p .489·492.
(5) Regesles, 967.
100 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

Ensuite nous n'avons aucune liste avant la seconde moitié dl


XIIe siècle. Les quatre que nous possédons sont bien datées e
assez détaillées pour nous donner une idée de l'ordre réel dl
préséance. Si aucune liste ne fournit l'effectif complet d~s fonction
naires, la comparaison de plusieurs listes permet de combler de:
vides et d'apercevoir un ordre approximatif de la valeur des rangs
grâce à quelques points fixes, c'est-à-dire des fonctions dont 11
place ne varie pas sensiblement. Je distingue trois groupes suivanl
une division naturelle en supérieurs (les exôkatakoiloi), moyen:
et inférieurs; le partage entre ces derniers est fondée sur la place
constante du protonotaire et du hiéromnèmôn, qui seront considéré~
jusqu'à la fin comme chefs de file d'une classe, comme la « porte )
ouvrant sur la classe supérieure 2•

A B C D
1 1156 1166 1170 1191
1--:-------:------- 1- - - - - - : - - - - - -1

grand archidia-
cre
1 1 grand économe 1 grand économe 1 grand économe 1 grand économe
2 2 grand skévo- 2 grand skévo- = n. <1
phylax phyJax
= n. 2 = n. 4 = n. 3 2 charlophylax
3 3 grand saeellaire 3 grand sacellaire
= n. 2 = n. 2 4 grand skévoph. '
4 2 charlophylax 4 charlophylax 3 chartophylax = n. 2
5 3 sakelliou 4 sakelliou 5 sakelliou
= n. 7 <6 prôlekdikos >

6 4 protonotaire 5 prolonotairc 7 protonotaire


7 5 canstrisios 5 canstrisios 6 canstrisios 8 eanstrisios
8 6 référendaire 6 référendaire = n. 12 = n. 12
9 = n. 8 9 logothèle 1

10 7 hypomnèmato- 7 hypomnèmato- = n. 15 10 hypomnèmato- 1


graphe graphe graphe !
11 7 prôtekdikos = n. 6 1

8 logothèle = n. 9

12 8 hiéromnèmôn
-.; ~i~~~mnè'~ô~"'''1~-.~--.~.;~~'~.~'~'~.~.~.~.-.
= n. 6 = n. 6 = n. 12 12 référendaire
13 9 épi gona lôn 10 épi gona lôn 13 épi gona lôn
14 8 ostiarios a

(1) Expression de la notice F : f)upcx TWV t~(ùXCXTCXXOLÀCiT(ùV (voir p. 546, nO 7).


(2) Les noms sont transcrils de la liste grecque reproduite en appendice, p. 529-530
Le numéro marginal indique le nombre total des titres el l'ordre approximatif de lE
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 101

1
1
1
1 A B C D
1156 1I66 1170 1191
1

~19 didaseale Év. 110 didascale Év. 1 - -


16 ,10 hypomimnèskôn 11 hypomimnèskôn 'Il hypomimnèskôn -
= n. 6 = n. 6 12 référendaire = n. 12
i = n. 8 - 13 os liarios a -
1 17 - - = n. 17 14 épi kataslascos
~
18 11 archôn égl. a 12 a rehôn égl. a 14 archôn égl. a 15 archôn égl. a
d = n. 7 = n. 7 15 hypomnèmaL = n. 10
19 - - 16 archôn égl. b = n. 20
, 20 - - - 16 epi kriseOn
21 12 épi déèseôn - - 17 épi déèseôn
1
- - 17 épi katastaseôs = n. 14
22 - - - 18 didascale A pô-
tre
1
23 - 13 maislôr des rhé- 18 rhé leur -
teurs
1 24 - - 19 épi sékrétOn -
25 :13 osLiarios b 14 ostiarios b 20 ostiarios b -
1
26 - (fin) - 19 archôn monast.
a
1
- = n. 16 20 archôn égI. b. 1
1
1 27 - - 21 archôn mon.
Péra
1
28 - - 22 archôn mon. b.
1
29 14 notaires - (fin)
15 deutéreuôn (dia-
21 deuté- ~ prêtre
cre) • ?
(autre ?) reuon diacre
(fin) (fin)
1

a. Première classe : les exôka takoiloi (1-5).


Nous n'avons pas assez de mentions pour expliquer la place de
l'archidiacre en 1156 ; en principe, comme le dira Jean de Kitros,
l'archidiacre de Sainte-Sophie n'a pas de préséance sur les archontes
en synode; il est possible que ce soit l'archidiacre du clergé

préséance, moyenne établie par comparaison de A à C. Le tiret représente la place


d'un archonte non mentionné; lorsque l'archonte est déplacé par rapport à la
moyenne, j'indique à cet endroit le numéro sous lequel il se trouve dans sa liste. Le
pointillé représente la barrière de classe.
102 APEHÇU IlISTOIUQlJE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

impériaF. En effet, le chartophylax Jean Hagiophlôritès, qui est


archidiacre 2 en I1G8, siège à son rang d'archonte; son titre clérical
ne le met pas en tête de liste. La place de l'économe et du sakelliou
ne pose aucun problème; ils sont toujours premier et dernier du
groupe et les variations ne portent que sur les intermédiaires.
En C, où le sacellaire est absent, il n'est pas certain que le skévo-
phylax soit réellement deuxième; je suppose que l'ordre normal
et conforme à celui du prostagma de 1094 se retrouve en D 3-4.
En 1166, l'exception concerne Jean Pantechnès, skévophylax
depuis 1156 3 (après le synode de janvier, où il est chartophylax) ;
c'est un cas où l'ancienneté doit jouer, parce que le sacellaire qui
siège après lui est un Chrysobergès dont l'ascension rapide est due
à sa parenté avec le patriarche 4 •
Le chartophylax passe au second rang en 1191 (D 2), chose
inouïe dans toutes les listes. Le nom du titulaire ne nous dit pas
grand-chose, mais nous savons qu'Eustathe Chantrènos était déjà
chartophylax en septembre 1186 5 ; il a donc résisté à cinq change-
ments de patriarche. Ainsi, bien que l'espace soit assez court,
durant le même temps, les autres archontes ont pu changer. Le
grand-skévophylax qui siège en même temps que Chantrènos
n'est autre que le patriarche Georges II Xiphilinos, promu très
peu après le sèmeiôma du 10 septembre; en 1182, au moment où
Chantrènos lui-même était prôtekdikos, Georges tenait un rang
moyen 6 • Mais de plus, en 1191, le prôtekdikos siège au sixième
rang; il semble avoir franchi la porte des exôkatakoiloi avant le
décret de Georges II Xiphilinos qui prend date entre Pâques 1192
et Pâques 1193 7 • De là à supposer que la faveur impériale et un
acte précis sont à l'origine de ces mutations de rang, il n'y a pas

(1) Nous ignorons encore le sens exact de fLtYCle; appliqué à l'archidiacre, car nous
voyons deux archidiacres impériaux à la fin du XIIIe siècle sans le qualificatif; voir
pp. 1I1 et 135.
(2) Dans sa signature, il n'emploie pas fLéYCle; : PG, 1I9, 773 (Uegestes, 1068).
(3) Son litre de grand skévophylax apparaît dans l'adresse d'une lettre de Georges
Tornikès, de peu postérieure au synode de janvier 1156.
(4) V. LAURENT, «Étienne Chrysobergès, archevêque de Corinthe., Rev. des Él.
Byz.,20 (1962), 214-218.
(5) JGR, ZEPOS, J, p. 432. Regesten, 1573; voir ses sceaux de prôtekdikos et de
chartophylax : LAURENT, Corpus, 104, 110.
(6) Selon son habitude, Choniatès évite avec soin le terme technique; Georges
Xiphilinos est-de; -rwv tv-rp6'P(,)v -roù ~~fLCl-rOe; : Historia, Bonn 321, 25 : PG, 139, 600 C;
le latin traduit «ex ordine saeerdotum. qui en dit plus que le grec. Normalement,
bien qu'Andronic, auprès duquel est envoyé Georges, ne fût pas enCore empereur,
la mission revenait au référendaire; le grade de Georges devait être assez élevé, mais
non supérieur, autant que l'on peut en juger.
(7) C'est-à-dire entre les deux discours de Georges Tornikès cités p. 96, n. 4.
LOIS, DOCTlUNE ET PRATIQUE DES Xle·XlI e SIÈCLES 103
loin. Nous ne pouvons préciser davantage le sens de cette coïnci-
dence ; elle signifie en tout cas que le chartophylax n'est pas resté
étranger à la promotion du prôtekdikos. Son intervention, allant
sans doute dans le même sens que celle de Balsamon, a contribué
à rendre cette promotion plus honorifique que réelle; l'officier
monte en grade, mais ne dépossède pas le chartophylax de sa
juridiction, suivant l'intention que Balsamon prête au tenant de
la thèse adverse l .
b. Classe moyenne : protonotaire-hypomnèmatographe (6-10).
Ce groupe est encore délimité par la place fixe des deux extrêmes;
l'ordre interne trouve corroboration dans le taktikon Bendevic et
dans les premières listes théoriques, dont une (liste C) est contem-
poraine de la promotion du prôtekdikos 2 • Le logothète, absent de
A-B, occupait certainement la même place qu'en D. La liste la
plus aberrante, C, doit s'expliquer en grande partie par la date,
puisqu'elle se trouve dans le premier acte du patriarcat de
Miehel III ; comme nous connaissons le nom de plusieurs titulaires
de 1166 et 1170 (B-C) et des détails extérieurs sur leur carrière,
la comparaison nous fournira quelques indices sur la promotion
et l'avancement.

B ; titulaires de 1166 Fonctions 1


C ; titulaires de 1170
et préséance moyenneS

1 Alexis (Aristènos) économe (1) 1 Jean (Pantechnès, B 2)


Jean (Pantechnès)
'2, skévophylax (2) 2 Jean (Haghiophlôritès, B 4)
3 Étienne (Chrysobergès) saceIIaire (3) (Constantin Kanitès ?)
4 Jean (Hagiophlôritès) chartophylax (4) 3 Samuel (ex-canstl'isios B 5)
(1167 : Constantin Kanitès)' sakeIliou (5) 4 Georges (ex-protonotaire ?)
inconnu (= C 4 ?) protonotaire (6) 5 Jean (ex-logothète ?)
5 Samuel canstrisios (7) 6 Constantin (ex-B 7 ou 9)
inconnu (= C 7 ?) prMekdikos (11) 7 Jean surclassé
'1 6 :rrichel (II l, d'Anchialos) référendaire (8) déclassé; n. 12
Inconnu logothète (9) 8 Constantin (ex- B 9 ou 11)
7 Constantin hypomnèmatogr. (10) déclassé: n. 15
1 8 Georges hiéromnèmôn (12) 9 Michel (inconnu en E)
9 Constantin cpi gonatôn (13) 10 Nicolas (ex- B 10 'n
10 Nicolas didascale Év. (15)
1

Énumérons diverses causes de mouvement : décès probable


d'Alexis Aristènos en fin de carrière; - élection d'Étienne

(1) Voir p. 97-98.


(2) Voir p. 188; texte grec, p. 544.
(3) Le numéro entre parenthèses représente l'ordre moyen (numéro marginal) du
tableau génerai.
(4) Acte 7 de Hiéra, édité dans Reu. des Él. Byz., 26 (1968), p. 24.
104 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

Chrysobergès comme métropolite de Corinthe 1 ; - - élection de


Michel référendaire en 1166, mais qui entre deux avait été nommé
bd "ljç criXXÉÀÀlJÇ (ou sakelliou)2, son dernier poste avant le
patriarcat; - Samuel était frère de Michel III et neveu comme lui
d'un archevêque d'Anchialos 3 • Il s'ensuit que tous les changements
ne proviennent pas de la promotion de Michel au patriarcat et
que Samuel, en particulier, le frère aîné de Michel, ne fut pas nommé
ehartophylax par celui-ci; les deux frères ont dû progresser en
même temps et lorsque Michel était sakelliou Samuel devait le
précéder comme en 1166. Nous ne savons pas de quel degré
proviennent C 4-5 : Georges sakelliou et Jean protonotaire;
l'identité des Constantin (C 6 et 8) n'est pas certaine, du fait
qu'un canstrisios devient archevêque de Bulgarie 4 • C'est donc à
partir de 5, le sakelliou, laissé vacant par Michel, que se produisent
les mutations consécutives à la nomination du nouveau patriarche:
nous constatons qu'il y a un office surclassé et deux déclassés.
On ne peut mettre en doute le témoignage de Balsamon, lorsqu'il
déclare, en dehors de toute polémique, que le hiéromnèmon est
supérieur au prôtekdikos 5 , La préséance moyenne indiquée dans
le tableau par le n. 11 n'est pas la préséance théorique admise
par la coutume, puisque le prôtekdikos de 1170 siège avant le
hiéromnèmôn. En supposant que cette place n'est pas arbitraire,
nous trouvons là une application possible de la loi d'ancienneté.
Le fonctionnaire est au septième rang, parce que ceux qui devraient

(1) Voir p. 102, n. 4.


(2) Titre reçu dans la liste des patriarches: PG, 119, 921 B. Dans ces conditions,
la présence de Kanitès à la direction de la sacelle, en 1167, nous oblige à placer après
cette date la promotion au même poste de Michel référendaire. D'après l'éloge
d'Eustathe de Thessalonique (Scorialensi.s Y Il 10), :\lichel avait occupé (dans l'ordre ?)
le poste de prôtekdikos (f. 159 v : 7j TIje:; 8(xl'Je:; 7to:pW\llJfl.oe:; ci#o:) et de référendaire
(Ele:Lo:~ç àyye:À~o:<pop(CtLç). A noter que l'on ne signale pas dans le protocole le cumul
d'hypatos des philosophes; mais la date exacte n'est pas fixée; elle est proche de
1166.
(3) Renseignement tiré du discours de Samuel Mauropous charlophylax (Scorialensis
y II 10). C'est le discours sur le jeûne, où l'orateur prend pour modèle des vertus à
imiter, son oncle et celui du patriarche. Ce prélat était décédé sans doute depuis un
certain Lemps. Un indice de datation vers la fin, f. 512 v : Samuel assistait avec son
oncle déjà archevêque à une réception de la cour, sous Jean Il Comnène. Samuel
précise qu'il était l'ainé de Michel; ce qui explique son rang en 1166 (liste B).
(4) Il Y a trois Constantin en B. L'un d'eux doit être le Constantin de Bulgarie
qui apparaît en 1170; on sait de lui qu'il s'appelait Boukinatôr et qu'il avait occupé
le poste de cansLrisios; cf. L. STlEHNO:-/, l' Adrien et Constantin Comnène sébastes ",
Rev. des Ét. Byz., 21 (1963), 182-183. Comme un mouvement de personnel est attesté
entre 1166 et 1170, Constantin hypomnèmatographe (B 7) a pu devenir canstrisios
à la place de Samu!"l ; mais étant donné que le début de son épiscopat n'est pas fixé,
nous ne pouvons donc suivre le sort exact des Constantin.
(5) Voir p. 84, n. 3.
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIo·XIIo SIÈCLES 105
passer théoriquement avant lui sont de création récente ainsi
le hiéromnèmôn Michel (C 9) provient des rangs inférieurs. L'hypo-
thèse ne serait vérifiée exactement que si nous connaissions tous
les noms. Mais nous constatons que l'hypomnèmatographe et le
référendaire, de leur côté, perdent des rangs; cette rétrogradation
n'est que temporaire puisque le groupe normal tend à se reformer
en D, comme il était en A ; en D, seul le référendaire est déclassé.
Constantin et Théodore (C 12 et 15), récemment promus en 1170,
siègent en dessous du rang de leur office, parce que le nombre
des années de service entre en ligne de compte. Cependant l'indice
d'ancienneté ne permet pas de franchir certaines limites; ainsi
aucun archonte ne franchit jamais la « porte 1) représentée par le
protonotaire. La limite inférieure, représentée par le hiéromnèmôn,
paraît aussi rigoureuse; certains des supérieurs (en C-D) passent
parfois après lui, mais aucun de ses inférieurs ne le dépasse l •
C'est pourquoi aussi le cas du prôtekdikos (C 7) pourrait déjà
préfigurer sa promotion imminente (D 6) au rang des exôkatakoiloi.
Les questions de personne jouent dans toute cette aITaire un rôle
latent; on imagine volontiers le prôtekdikos de 1170 comme un
fonctionnaire blanchi sous le harnais; sinon ce serait un ambitieux.
Que ce soit l'un ou l'autre, la progression de l'office doit être
attribuée cn premier lieu à l'un des titulaires de cette période qui
lui donna une organisation et une impulsion nouvelles.
Le curriculum de quelques hauts fonctionnaires de la liste B-C
complète l'idée que nous nous formons au sujet de l'avancement.
Prenons par exemple les dates de Jean Pantechnès :
... 1146 à 1156, chartophylax : Regesles 1024, 1038.
1156-1166... , grand skévophylax : Lellre 26 de Georges Tornikès ;
Regesles 1063.
... 1170-1177... , grand économe : Viz. Vr., Il (1908), 490 (Reg.
1109) ; PG, 136, 1280 B.
J'ai admis dans le tahleau que le n. 2 représente une moyenne
pour le skévophylax de l'époque; il est presque impossible que
Pantechnès soit devenu sacellaire entre 1166 et 1170 2 • La carrière

(1) Le principe de Balsamon : qu'on n'a pas le droit de r6trograder un archonte,


devait donner lieu à de subtiles combinaisons; il fallait tenir comple non seulement
d'une valeur absolue du litre, mais aussi de la situation personnelle du titulaire.
(2) Il faudrait admettre pour cela que le rang de Jean (B 2) est faux; il siège à
cette place sans doute en vertu de l'anciennet6. !\lais le passage au poste de sacellaire
n'est pas impossible; avec ce nouveau titre, Jean aurait siégé avant 1170 à la même
place. Tout dépend de deux dates (mort d'Arislènos, épiscopat d'Étienne Chrysobergès)
qui sont inconnues.
106 ,'
APERÇU HISTORIQUE SUR L EVOLUTION DES OFFICES

du premier de liste est moins bien datée, mais les divers Litres
sont connus; à toutes les étapes, le diacre Alexis Aristènos cumul(~
une fonction ecclésiastique avec une fonction ou un titre civils l .
D'un côté il fut prôtekdikos, hiéromnèmon, skévophylax et
économe; pour les deux dernières fonctions il semble avoir cédé
la place à Pantechnès qui est nommé skévophylax peu après le
synode de janvier 1156, puis économe après 1166 et la disparition
d'Aristènos. Du côté impérial Alexis est nomophylax, orphano-
trophe, dikaiodotès et hypertime ; il a cumulé les deux premiers
titres, mais quand il fut contraint après le décret de 1157 de se
démettre de la fonction de dikaiodotès, il reçut comme en compen-
sation la dignité d'hypertime.
Ces deux grands fonctionnaires représentent une catégorie de
clercs qui font carrière dans l'administration et ne visent pas à
l'épiscopat, tout simplement peut-être parce qu'ils sont mariés. La
carrière brève de Georges Tornikès prend un tout autre aspect;
il occupa deux postes de didascale à partir de 1147 ; en 1154 il est
hypomnèmatographe d'où il passe à la métropole d'Éphèse 2 • C'est
le type d'une carrière moyenne de l'époque, selon l'esprit de la
novelle d'Alexis Comnène, en 1107: d'après lui, la carrière de
didascale est une période de formation qui doit déboucher norma-
lement sur l'archontat, le sacerdoce et l'épiscopat.

c. Classe inférieure: du hiéromnèmôn aux notaires (11-12 à 29).


A partir du hiéromnèmon la comparaison devient de plus en plus
difficile; par classement assez artificiel, on obtient, en 16, 18 et 25,
une rencontre des trois listes sur le même nom. Cette correspondance
ne fournit pas un indice suffisant pour déterminer tout l'ordre de
préséance; par comparaison avec les listes postérieures des manuels,
nous en concluons que ceux-ci ont pu prendre comme modèle
des listes synodales réelles, à défaut d'une liste officielle connue,
et opérer une classification approximative 3 • Il me paraît important
de faire remarquer que tous ces offices, dont la liste est close en
principe par le groupe des notaires, auxiliaires attitrés de toutes
les actions de chancellerie, appartiennent à l'ordre des diacres. Un
office archontal est en principe un office diaconal; la liste A le
signifie symboliquement en citant au sommet l'archidiacre et, à

(1) Voir la note sur sa carrière dans Rev. des ÉI. Byz., 20 (1962), 84-85, notes 36-37;
à compléler par l'édition du discours de Basilakès par A. GARZYA: Byzanl. Forsch., 1
(1966), 92-110.
(2) R. BROWNING (Byz. l. 33), p. 35-37.
(3) Les notices C et K onlle plus de rapport avec l'état du XIIe siècle; voir pp. 176
et 191, schéma.
LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe·XII e SIÈCLES 107
la fin, son vicaire, le deutéreuôn des diacres. Si la règle n'a rien
d'absolu, son influence se fera cep~ndant sentir dans les listes du
XIIIe siècle, où les archontes non diacres passeront après les notaires,
protopapas en tête; car en réalité le protopapas, pas plus que
l'archidiacre, n'est pas un archonte.
Surtout, à l'intérieur de la hiérarchie, la préséance ecclésiastique
- de même d'ailleurs que la préséance impériale - ne fait pas
un partage entre fonctions liturgiques et fonctions administratives
ou de chancellerie; une classification logique suivant les rapports
de subordination, ou artificielle suivant la parenté des noms,
n'apparaît pas davantage. Ainsi le protonotaire est suivi du
canstrisios, ministre liturgique; le hiéromnèmôn, de l'épi gonatôn
qui n'a aucune fonction administrative connue, et ainsi de suite.
De même on ne voit pas que les archontes en bd. ou avec &pxwv
tendent à se grouper; et les archontes, chefs de sékréton, s'isolent
loin de leurs subordonnés respectifs. Ces remarques prendront tout
leur sens lorsque nous étudierons les listes théoriques qui vont se
multiplier au siècle suivant.
III. LES DERNIERS SIÈCLES

Pour cette période des faits nouveaux conditionnent la recherche:


apparition des listes et notices d'offices au cours du XIIIe siècle,
recueil des actes patriarcaux en registre au XIVe siècle, une ordon-
nance de Matthieu 1 à la fin de ce siècle, faisant pendant en quelque
sorte au prostagma de 1094 ; enfin, le commentaire liturgique de
Syméon de Thessalonique nous donnera l'occasion d'examiner
dans son ensemble, à partir des rituels, le problème de l'investiture
ou de l'ordination des archontes, l'un des points les plus obscurs
de l'institution, mais aussi le plus important aux yeux de l'Église.
En raison de leur nombre et de la variété des recensions, les
listes d'offices doivent être traitées à part :. à la diiTérence des
listes de présence synodales, elles ne constituent pas un témoignage
direct de la hiérarchie des archontes et de son évolution, mais un
genre littéraire, dont il faut étudier en premier la tradition
manuscrite qui n'a fait encore l'objet d'aucun inventaire critique.
Déjà la brièveté relative du temps où apparaissent ces documents
particuliers laisse entendre que leur valeur historique est assez
limitée. Faisant donc abstraction quasi totale des listes et des
notices dans cet exposé historique, nous suivons les actes officiels,
premiers témoins du développement des institutions et de la
pratique administrative. Cette vue d'ensemble est d'ailleurs
indispensable pour étudier le contenu des listes et évaluer leur
apport, inséparable du contexte historique.

1. Législation des XIIIe et XIVe siècles.


Les documents officiels concernant les archontes sont rares.
Aucune loi ne touche à l'organisation générale de cette hiérarchie
administrative; quelques décrets particuliers sont connus, d'autres
supposés, durant la période de restauration de l'empire après la
catastrophe de 1204. La composition des notices répond manifes-
tement au besoin de maintenir la tradition ancienne, mais leur
rapport avec un acte officiel n'est jamais explicité. Le pouvoir
ne semble pas se préoccuper de fixer d'autorité un catalogue et
LES DERNIERS SIÈCLES 109

un règlement. Jean de Kitros nous apprendra que les évêques de


province, agissant à leur guise, avaient peine à s'y retrouver pour
l'organisation de leur officialité selon des règles canoniques l •
Lorsque Michel VIII Paléologue, par son chrysobulle de 1268-
1271, restaure le domaine de Sainte-Sophie, il prévoit que les
revenus sont destinés à subvenir au traitement des fonctionnaires
du patriarcat et du clergé desservant l'Église, aux dépenses du
luminaire, enfin à l'entretien du patriarche lui-même et de toute
sa maison 2 • A partir de cette date, on parlera fréquemment de ce
kellion patriarcal, dont la gestion est indépendante, aux termes
du chrysobulle, de celle des biens communs de l'Église. L'empereur
ne doit guère innover par rapport aux coutumes antérieures, mais
il se tient dans les généralités; un point assez important reste
toujours imprécis : quel est le rapport entre la gestion générale
des biens par l'économe de la Grande-Église et la gestion personnelle
de ses biens par le patriarche? On ne saurait dire si des pertur-
bations postérieures de l'économat proviennent directement des
distinctions que fait le chysobulle de Michel VIII.
Les intentions de l'empereur apparaissent clairement dans le
prostagma qui confère au diacre Théodore Skoutariôtès, épi
déèseôn de l'Église, le titre impérial de dikaiophylax 3 ; il veut
rétablir l'ordre ancien et dans un esprit fortement imprégné de
la législation des Comnène, vue à travers la doctrine de Balsamon,
comme en témoigne la référence à la Donatio Consiantini 4 ; d'ailleurs
le titre conféré rappelle celui qu'avait reçu le chartophylax
Balsamon. L'empereur spécifie, dans l'horismos antérieur, que le
dikaiophylax jouit de tous les privilèges attachés au titre, qui
comporte une préséance dans le clergé impérial et les attributions
judiciaires de la charge. La nomination n'alla point sans difficulté;
le titre ajouté par le bénéficiaire à la copie du prostagma nous
révèle le sens de l'opposition. Après avoir nommé 1'«( entimotatos »

(1) On constatera (p. 179.) fIue les questions qui lui sont posées viennent d'un
métropolite éloigné du centre et que le métropolite de Dyrrachium interroge HlIssi
Dèmctrios Chomatènos et le patriarche lui-mêmf'.
(2) Regeslen, 1956; JGn, ZEPOS, l, 659-666. L'éLat du domaine au XIIe siècle
n'est pas connll, parce que Balsamon, en reproduisant la nO\'e11e, omet l'énumération
des lieux : Z F.POS, l, 380 (§ 6).
(3) Regeslen, 1972-1973. Les deux actes sont du même mois. Zepos reproduit
l'édition de HlIALl.l'.S-POTLi's, Sun/agma, 5, 327-329; le texte est tiré du codex r
(Gérasimos d'Argolide), qui ravait trouvé dans le kùdix (registre) de la métropole
de Cyzique, siège métropolitain de Théodore SkoutariôLès, bénéficiaire aussi du Utr'e
d'hyperLime : ibid., p. 329-330. Les notes de titre qui précèdent l'horismos et le
prostagma ont donc valeur d'authentique.
(4) SUnlagma, p, 328; il la ligne 16, on corr'igera ed~ l8t~ ene.L8(x..~. Balsamo))
emploie le terme eÉO'mO'(.LIX.
110 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

epi déèseôn au poste de dikaiophylax, l'empereur exigea de plus


que son fonctionnaire occupât une place correspondante parmi
les archontes de l'Église; d'où une première économie acceptée
par le patriarche : le dikaiophylax, qualifié Ttfl.LWTlXTOçl, siégera
après le prôtekdikos et sera considéré comme exôkatakoilos. En
pratique, on n'alla pas jusque-là; au lieu de promouvoir l'épi
déèseôn à une place qui houleversait tous les rangs, on lui conféra
la charge de sakelliou, qui le faisait entrer dans la hiérarchie
supérieure par la voie normale. Ainsi, pour éviter une innovation
flagrante et satisfaire en même temps l'empereur, le dikaiophylax
siégeait même avant le prôtekdikos ; on acceptait un cumul, non
la promotion effective d'un archonte ecclésiastique par l'empereur,
puisque l'épi déèséôn reste ce qu'il était pour l'Église.
Dans la suite, nous constatons que le titre reste attaché à l'un
des exôkatakoiloi. Pachymère, ancien didaseale de l'Apôtre, puis
hiéromnèmôn, devient prôtekdikos et cumule la charge de
dikaiophylax 2 ; il succède probablement à Skoutariôtès; le
XIVe siècle offre plusieurs exemples de ce cumul 3 • De la sorte,
l'empereur maintenait son droit de légiférer en la matière et
suivait aussi la tendance politique des Comnène à favoriser les
archontes, à obtenir l'alliance de ce corps, en vue de contrebalancer
la prépondérance du synode. L'Église, de son côté, n'enregistrait
pas ces décrets sans réticence et s'efforçait de les soumettre à la
ligne canonique traditionnelle; le chartophylax Jean Bekkos ne
fut pas étranger certainement à la mise en forme plus souple et
plus correcte de ces mesures autoritaires.
Le même souci de restaurer les institutions se rencontre chez
le patriarche Germain III (1265-1266). Durant son bref passage
sur le trône patriarcal, il se soucia de l'enseignement. L'empereur,
au dire de Pachymère, restaura le clergé impérial des Saints-
Apôtres et des Blachernes, ainsi qu'une école de grammaire à
l'orphelinat Saint-Paul. L'historien ne dit pas où enseignait
Georges Akropolitès ; le patriarche, voyant que ce maître vieillissait,
clf'mande qu'un ecclésiastique soit nommé pour la formation du
eIergé. L'empereur doit donner son consentement, parce que l'élu
du patriarche, Manuel Holobôlos, était en semi-réclusion depuis
son châtiment, vers 1261. Holobôlos est donc nommé rhéteur et
depuis, dit l'historien, son enseignement était accessible à tous
clans l'école 4 • On a bien l'impression qu'il n'y a qu'une école

(1) Sur le sens de 't"LfLtW't"a:'t"oç et t\l't"tfL6't"cx't"oC;, voir p. 123-125.


:~) Voir listes de 1277 el 12R5, p. 532-533; les deux derniers tilres sont restrs fi
l'n lIleur de l 'hisloire.
(3) Voir p. 137-138.
(4) PaclInu'::RF, ,'Hic". Pal. 5, 12, 21 ; Bonn 283-284 = PG, 143, 730-731. L'acte
LES DERNIERS SIÈCLES 111

imporLante (est-ce Saint-Paul?) et que le patriarche veut y


introduire un enseignant ecclésiastique de manière que les jeunes
candidats aux ordres puissent recevoir une formation appropriée.
Le rhéteur retrouve donc le statut qui était le sien au XIIe siècle
et son nom figure sur la plupart des listes ecclésiastiques, tandis
que les rangs auliques ne le considèrent pas comme l'un des leurs l .
Le titre du personnage évolue; on emploie désormais rhéteur des
rhéteurs, qui signifie comme autrefois une fonction d'enseignant
et celle d'orateur dans les cérémonies officielles 2 ; mais le statut
de l'école où il enseigne est aussi flou qu'auparavant.
Durant tout le XIVe siècle n'intervient aucune modification
officielle des rangs. L'épithète de mégas, conféré au chartophylax
Grégoire Koutalès par Andronic IIP, en reconnaissance de son
action au cours des démêlés ayec Andronic Il, passe à ses succes-
seurs. Cela nous indique surtout l'origine impériale du prédicat,
qui ne change rien à la position ct au pouvoir du chartophylax
auprès du patriarche. La collation du titre reste très limitée,
beaucoup plus que celui d'hypertime qui va s'étendre, du XIIIe
au XIVe siècle, à tous les métropolites jusqu'à en devenir synonyme.
Un autre personnage, l'ecclésiarque devient mégas dès le début

impérial est attesté assez nettement et devrait figurer dans Reges/en. Du fait que
l'établissement de Saint-Paul est seul mentionné dans le contexte, il semble que la
nomination d'Holobolos su l'éfère à la même école et que la présence d'un maÎLre
ecclésiastique était destinée à assurer la formation des clercs. L'école Saint-Paul
du XIIIe siècle n'a pas le même statut que l'école Saint-Pierre du Xle-Xllo siècle, où
le patriarche procédait à la nomination de certains maUres: voir p. 70, n. 3.
(1) Les listes auliques du XIVe siècle tendent à traiter de même manière le dikaio-
phylax et le maHre des rhéteurs. Le titre de ce dernier change par rapport au Xlle siècle;
le terme mais/or ne lui est plus appliqué, car on le réserve au maHre de chapelle:
PSF.UDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, 190,7. etc. Une fois, le dikaiophylax est à l'intérieur
d'une liste: ibid., 301, Il; une autre fois, il se trouve dans le groupe des titres donnés
à des clercs, après l'hypatos des philosophes cl le prôtos des rhéteurs: ibid., 338,
144-1·1;). On ignore le rapport exact entre dikaiophylax du XIIIe siècle et dikaiodotès
du Xli" siècll' ; l'at.tribution du titre il un clerc devait entraîner fatalement une trans-
formation de la chnrgl'. Le cns du Ilomophylax est dilTérent, parce que c'était une
charge d'ensl'ignant, non de magistrat.
(2) H. G. BEC", J(irche llfld IIzeotogische Literatur, )lüllchen, 1959, 704; au discours
type édité par Previale (BZ, t. 12), il fauL ajouter le logos catéchélique au patriarche
Germain: Vindob. phil. 321 ; son contl'nu doiL avoir une signification historique. Je ne
suis pas cerLain que le LiLt'e de relLlor de la Haute-École patriarcale, avancé par Beck,
convienne parfaitement. Sommes-nous informés de l'existence ct du statut de cette
école?
(3) CANTACllZÈNE, Historia, 2, 1 : Bonn, l, 313, 12 = PG, 153, 4[2 A. Je pense
que l'acLe esL assez caractérisé pour être inscrit dans Regesten (voir fasc. IV, p. 135-
137); celle promotion ne produisit pas beaucoup d'elTet sur [es cont.emporains;
l'épithète ne figure pas régulièrement dans les listes des manuels postérieurs à cette
date.
112 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

du XIVe siècle; mais l'origine et l'évolution du titre sont assez


obscures l • Le plus étonnant, dans son cas, c'est qu'il ne figure
pas dans le Pseudo-Kodinos et les listes apparentées où il pourrait
prendre place, ni dans les listes ecclésiastiques de la même époque,
bien que plusieurs titulaires soient connus. Il n'entre dans la
hiérarchie des archontes qu'au début du xv e siècle, où nous le
retrouverons dans l'étude des listes.
Du côté patriarcal, au XIVe siècle, nous avons deux actes
importants pour l'époque : Calliste l institue des exarques du
clergé et Matthieu l public une hypotypôsis sur les exôkatakoiloi.
Mais pour bien comprendre l'originalité relative de ces décrets, il
faut examiner d'abord l'état général de la hiérarchie d'après la
pratique synodale.

2. Lisies de présence synodales du XI Ile siècle.


Quelque cent ans après les listes du XIIe siècle, dans le dernier
quart du XIIIe siècle, où l'on assiste aux essais d'union des deux
Églises grecque ct romaine, trois listes d'archontes témoignent des
efforts déployés par les empereurs et les patriarches pour rallier
à leur politique la foule remuante du clergé de la capitale. Donnons
d'abord le signalement de ces listes.
A. Février 1274 : lettre synodale, sans participation du patriarche
(Joseph 1) ; sont mentionnés dans le protocole les métropolites et
les archontes; la lettre est signée par le chartophylax Jean Bekkos
qui cumule la fonction de skévophylax. Le texte n'est connu qu'en
version latine du registre Vatican, reproduite en divers recueils 2 •
En juin 1274, le pape Grégoire X répond aux métropolites et
aux archontes; la liste doit être la même, mais le registre a laissé
des blancs; il n'y a pas à tenir compte ici de la seconde lettre.
Mais les diverses recensions de la première lettre contiennent
plusieurs variantes de traduction.
B. 1277. Liste des signataires de l'engagement exigé du clergé
au sujet de l'union avec Rome; texte inédit 3 •

(1) Voir pp. 136 et 285-287.


(2) La liste de février 1274 est éditée par A. L. TAI'Tt:, Fon/es (ser. III, vol. V, l. 1),
Roma, 1952, p. 124-127. B. RODlma, Die Union zwisc!len der gl'Ïechischen Kirche
und der laleinischen Kirche auf den! J J. ](onzil von Lyon (Banner lIisl. Forsch. band 24).
Bonn, 1964, p. 256-257 : tables comparatives des diverses recensions du texte; à juger
par le seul aspect des variantes, il semble qu'il existe deux traductions du grec
indépendantes.
(3) Extrait de Vatican. Chigi 54 (R VI a) (connu par une copie du R. P. V. Laurent).
La date sc déduit du fait que les envoyés du pape, partis :lVec Georges !\1étochitès
de Rome, durent rebrousser chemin, au milieu de 1276; ils allaient précisément recueillir
LES DERNIERS SIÈCLES 113

C. 1285. Liste des signataires du synode des Blachernes, en


12851 •
On n'a pas de peine à imaginer que ces lisLes, surtout la troisième,
reflètent les graves diflicultés intérieures du patriarcat: au problème
de l'Union s'ajoute celui de la succession patriarcale troublée par
les partisans du patriarche Arsène. Ces listes ont même signification
fondamentale qu'au XIIe siècle. Bien que les signatures de 1277
soient apposées sur une formule de rédaction synodale 2 , durant
toute la période et dans tous ces actes, le pouvoir impérial intervient
directement ou indirectement. Les trois listes sont peu favorables
pour une étude d'ensemble de la hiérarchie; les deux dernières,
en donnant le nom des archontes, nous fournissent un exemple
caractéristique du trouble que provoque l'arbitraire jusque dans la
rédaction des actes, car les signatures de 1185, en complet désordre,
ne peuvent provenir d'un acte régulier de chancellerie: le groupe
des archontes, après les deux premiers, tourne au chaos. Comme
il n'y a plus que deux listes régulières, un tableau général devient
inutile; je me contente d'examiner les mêmes groupes qu'au
XIIe siècle d'après les textes originaux (voir pp. 531-533).

a. Classe supérieure.

Elle comprend au total les archontes suivants :

A
---_._, -;-------I_-- c_-_-_·~~_II

archidiacre (impcrial)
grand économe grand économe
'2 sacellaire
(3) skévophylax el
1 (4) chartophylax (signataire) ,2 chartophylax (archid. imp.) chartophylax
3 sakelliou (èt dikaioph.)
1 ;) prôtekdikos l4
1
prôtekdikos 2 prOtekdikos

les adhésions du clergé à la politique d'union: M. H. LAURENT, Le bienheureu.x


Innocent V (Pierre de Tarentaise) et son temps, (Studi e Testi, 1'29), Rome, 1947,
p. '284-285.
(1) Texte édité par V. LAL'RBNT,~ Les signataires du second synode des Blachernes ~,
É'chos d'Or. ,26 (1927), 148-149.
(2) La formule a pour titre t:YYPlXcpOc; à:acpiXÀeLIX et son début présente le texte
comme T01LOYPlXcpLIX aU'Jo8Lx1j. L'appellation de lamas intervient pour des actes d'une
certaine solennité et qui ont quelque rapport avec un problème politique et le pouvoir
impérial; ainsi Balsamon qualifie 1'61-.I.OU 1'cXçL'J ~xoualX l'ordonnance de Luc sur les
cumuls : Regesles, 1048.
114 APEHÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

Non plus qu'au XIIe siècle, l'archidiacre n'est un archonte. La


liste synodale A en signale deux; du premier, elle dit qu'il appartient
au clergé impérial et du second, qu'il fait partie du clergé commun.
Nous ignorons le nom du second; le premier doit être déjà
Constantin Méliténiôtès, que nous voyons partir en ambassade en
1270 et assister à la mort de Louis IX, à Tunis, en compagnie
de Jean Bekkos, chartophylax1 . Lorsqu'à son tour il devient
chartophylax, après l'élévation de Bekkos au patriarcat, son titre
d'archidiacre ne joue plus aucun rôle apparent et le chartophylax
siège à son rang ordinaire. L'existence de deux archidiacres
impériaux est clairement attestée par Pachymère et Grégoras 2 ;
l'un est Constantin :Méliténiôtès et l'autre Georges Métochitès, et
leur titre doit correspondre à la restauration d'un clergé impérial
aux Saints-Apôtres et aux Blachernes par Michel VIII. Il y a
évidemment un archidiacre à Sainte-Sophie, mais il reste dans
l'ombre. L'absence d'un skévophylax jusqu'en 1285 provient
peut-être d'une éclipse temporaire de l'office, cumulé par un
archonte voisin, comme c'est le cas de Jean Bekkos en A; mais,
après lui, il faudrait supposer que le poste est occupé par le
sacellaire. Mieux vaut ne bâtir aucune hypothèse sur le silence des
documents et l'absence d'un nom. Ainsi, en 1278, alors que le
chartophylax existe, un certificat d'acte extrait du registre, qui
devrait porter sa signature, est corroboré par celle du grand-
économe 3 ; celui-ci assure donc une suppléance du chartophylax,
absent ou malade. Nous remarquons, en B 3, que Théodore
Skoutariôtès occupe le titre et le rang depuis le prostagma de 1270 4 •
b. Classe moyenne.
Elle comprend logothète ct canstrisios dans la liste A ; après le
canstrisios, B connaît le référendaire et l'hypomnèmatographe,
tandis que C devient aberrant: de 3 à 10 nous trouvons l'épi
sékrétôn, le hiéromnèmôn 5 , le référendaire, trois diacres, l'archôn
phôtôn, le canstrisios en complet désordre. Durant toute cette
période, il y a aussi éclipse du protonotaire, le chef de file de la

(1) PACHYMÈRE, .Mich. Pal., :>, 9 : Bonn, 361 = PG, 143, 1'13 A ; cf. l1egeslen, 1974.
(2) Les deux sont nommés, ct comme basililwi : PACIlYMERE, Andr. Pal. 1, 6 :
Bonn 21 = PG, 144, 27 A. GRÉGORAS, lIist. :i, 7 : Bonn 130 = PG 118,269 B. Ce
témoignage dissipe toute confusion possible avec un archidiacre de la Grande (:glise.
Par comparaison avec la liste A du XIIe siècle (p. 100) on pOUl'rait admettre que celui
de 1156 est également impérial, en raison de sa préséance.
(3) Acte édité par M. GÉDÉO:>l, 'ApXE:'iov hXÀ'Y)CHetO'TLXT,Ç ÎO'Top(ar;ç (Istanbul), 1911,
p. 47 ; affaire concernant un chartophylax de Smyrne.
(4) Voir p. 109, 11. 3.
(5) Georges Pachymère, didascale de l'Apôtre en 1277 (A 101
LES DERNIERS SIÈCLES 115

classe, même dans les autres sources contemporaines1 . Ennn, par


rapport au XIIe siècle, le seul changement interne consiste à faire
passer le logothète au second rang, avant le canstrisios 2 •

c. Classe inférieure.
Je prends comme limites le hiéromnèmôn et les notaires de A-B
la liste C, ajoutée pour mémoire, est inorganique.
A B C
8 hièromnèmôn !) archûn phùLôll
7 épi kriseôn voir 15 10 canstrisios
8 épi kntastaseôs' voir 19 11 hypomimnèskùlI
9 épi sékrélôn \) épi sékrélôn 12 épi gonatôlI
10 didascale Ap. 10 didascale Ap. 13 épi katastase<is
11 prirnicier des notaires 11 primicicr des notaires 14 épi kriséôn
12 archonte des églises 12 archonLe des églises 15 notaire diacre
13 épi déèseôn voir 17 16 archôn antiminsioll
14 hypomimnèskôn 13 hypornimnèskôn 17 notaire diacre
14 didascale Psautier 18 ostiarios a
voir 7 15 épi kriseôn 1!) nomophylax
16 épi gonatôn 20 notaire diacre
voir 13 17 épi déèseôn
18 archonte des monast.
voir 8 19 épi katasLaseôs
1;') ostiarioi (a) 20 ostiarios a
ostiarioi (b) 'lI ostiarios b
16 notaires 22-:H diacres et notaires

La place du hiéromnèmôn prend toute sa signiflcation en A-B ;


aucun des inférieurs ne franchit habituellement son rang, eL en
dessous de lui ne se forme aucun groupe vraiment spécifique
jusqu'aux notaires. Les variations de rang dépendent des conditions
de promotion, y compris la volonté du promoteur et l'ancienneté.
Ainsi, dans les deux listes, nous retrouvons le primicier des notaires
dans le même entourage; mais la progression du primicier, qui
paraît être à l'époque le simple doyen des notaires, est exception-
nelle 4 • Son rang ne surprend plus lorsque l'on connaît le nom du
titulaire; il s'appelle Georges Bekkos 5 • Il doit donc la place il sa

(1) Celui que cite Gl'orges MéLochitès, en 1285-1286, doit être le protonotaire
impérial: Hisi. Dogm., 3,5, éd. Mai, Pairum nova bibl., p. 3'21 (col. 1); le protonotaire
est l'nvoyé par l'cmperl'ur avec d'alllrl's officiers.
('Z) Les notices corroborent cet ordre, devenu régulier au XIII" siècle; voir p. 201.
(3) Dans les rcct'nsions latinl's on remarque les variantl's : qui in sacra ordinaiione,
qui super sacram constilutionem, traduisant: br/. TIjc; te:pic; XCXTCl't'CXcrTcicre:wc; ; la compa-
raison est parfois nécessaire pour ath'indre le terme grcc : noLe ;), p. 116.
(4) Les listes ne le séparent pas habituellement des notaires, avec lesquels il fait
corps, selon le type de la liste L, nO 31 ; voir p. 564.
(5) Il devait être assez jeune à l'époque, s'il faut l'identifier avec le grand économe
116 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

parenté avec le patriarche; cela explique peut-être aussi l'absence


du protonotaire, dont ce primicier pouvait tenir lieu auprès de
son parent, ancien chartophylax. On remarque enfin que la
préséance réelle ne tient aucun compte de ce groupement très
factice opéré dans les listes du temps d'après la forme de titulatureI;
ni les «( épi 1) ni les « archôn 1) ne sont jamais réunis ensemble, comme
s'ils formaient un corps spécial. Par rapport au XIIe siècle, les
ostiaires sont nettement dépréciés et perdent plusieurs rangs.
L'anarchie de la liste C a un sens historique et diplomatique.
Ces signatures sont obtenues une à une, au fUr et à mesure que
chaque archonte se décide, et non au cours d'une séance plénière
et normale. Évidemment nous n'avons pas l'original ct les copies
ont accentué peut-être le désordre 2 ; néanmoins l'éparpillement des
notaires, le déclassement d'un canstrisios et d'un nomophylax
prouvent bien qu'ils n'ont pas signé en ordre.
d. Groupe subsidiaire : le clergé.
De même que l'archidiacre impérial signe en tête (liste A),
comme hors des archontes, les membres du clergé qui viennent
après les notaires ne font pas partie de la hiérarchie diaconale et
archontale. Au XIIe siècle, nous n'avons trouvé à cette place qu'un
deutéreuân 3 ; ici, comme dans les notices de l"époque4, se constitue
un véritable regroupement de ministres du culte qui tendent à se
joindre aux archontes.
A D e
decllnus-protopapas i archonte évangile protopapas im}Jérial
et prêtres archonte phôlôn archidiacre
archidiacre archonte anliminsion prHres
et diacres communs domestikos diacres
domestiques protopapas et deuléreuôn
chanlres et Iccteu rs deutéreu/m des diacres

Bekkos (sans prénom connu), correspondant de Grégoras, qui le considère comme


un maître: R, GlIILLAl'D, COl'respondance de Nicéphore Gré (Joras, Paris, 1927, p. 103;
voir ci-dessous, p. 308, n. 3, autre mention avec le nom de Georges.
Il) Le procédé fait son apparition dans la notice G ; voir p. 205-206.
(2) La liste des métropolites présente des anomalies semblable V. LAVRENT,
arl. cil., p. 131-148.
(3) Voir p. 100, A 15.
(4) Jean de Kitros donne l'exemple; voir p. 175-178.
(5) Dans cette traduction latine, decanus ne fait pas allusion au 8e:xocv6ç byzantin
(lui t'st lm employé lrès bas dans l'Église; au pluriel, comme les depotatoi, ils figurent
au demir.r rang des bénéficiaires de distributions: De Cer. II, 55, Bonn 801. Sur les
divers sens du mot voir R. GUILLAND, Recherches sur les instilutions byzantines,
Amsterdam, 1967, II, p. 89-91 (= REB, 5 (1947), 90-100).
LES DERNIERS SIÈCLES 117

Les trois listes n'ont pas même valeur, bien qu'elles expriment
une même tendance. En A, le classement est hiérarchique et très
régulier. En C, il y a également un certain ordre, bien que les
signatures de prêtres et de diacres soient mêlées, mais le groupe
du clergé impérial n'a rien à voir avec les archontes du patriarche:
ces signatures sont précédées dans les manuscrits de EIXe: XIXL,
annonçant un groupe différent et qui pouvait être disposé dans
l'original de manière à indiquer la séparation réelle des signatures.
La liste B est très curieuse; en effet le groupe des trois « archôn »,
que l'on ne trouve pas encore au XIIe siècle, paraît constitué
réellement par des prêtres; l'archonte phôtôn, du moins au dire
de Jean de Kitros 1 , en était un. Mais prêtres ou diacres, ce sont
avant tous des offtciers liturgiques. Autre anomalie surprenante :
le protopapas se dit en même temps deutéreuôn (des prêtres). On
ne voit pas comment un titulaire peut devenir son propre vicaire,
à moins que le terme deutéreuôn n'ait perdu, comme il est probable,
son sens étymologique et que le protopapas ne cumule les deux
fonctions dans la liturgie 2 •
Ces listes donnent donc l'impression que les archontes sont
moins isolés qu'autrefois du reste du clergé et que leur classe tend
à perdre son homogénéité. Cela tient à des influences politiques;
le pouvoir cherche à entraîner l'adhésion du plus grand nombre
et le chartophylax joue un rôle prépondérant : en 1274, Jean
Bekkos signe l'envoi de la lettre et, en 1285, son adversaire,
Georges Moschampar, contribue sans doute à la collecte des
signatures parmi les archontes. Il est probable aussi qu'un certain
nombre de titres archontaux sont devenus honorifiques, ne
comportant plus de charges bien définies; c'est pourquoi, autour
de ces archontes secondaires sans grand pouvoir, apparaissent les
membres du clergé commun, plus influents et plus représentatifs
des groupes sociaux.

3. Listes provinciales.
A partir du XIIIe siècle, des listes d'archontes diocésains plus
fréquentes et plus étoffées soutiennent une comparaison avec celles
de la capitale. Les métropoles tendaient à reproduire le système
donné en modèle par la Grande Église, mais il s'en faut de beaucoup
que la hiérarchie complète fût accessible à toutes les métropoles
et aux simples évêchés. Seule peut-être Thessalonique avait les

(1) Voir p. 179.


(2) Ce cumul curieux est cependant attesté par une autre signature de 1392
(ci-dessous, p. 135, n. 4). Peut-être ce protopapas exerce-t-illa fonction de deutereuOn
dans un colIcge presbytéral autre que celui où il est en tête des prêtres.
118 APEnçU HISTORIQUE sun L'ÉVOLUTION DES OFFICES

moyens de rivaliser avec la capitale. Les renseignements concernant


la période antérifure proviennent en majeure partie des actes de
l'Athos et de quelques officialités épiscopales en rapport avec le
centre monastique. Divers actes, de 897 à 11181, mentionnent des
titres communs; on peut en tirer parti pour la définition du sens
usuel de quelques noms. Ainsi les quatre desservants d'une petite
église, en 897, sont le protopapas, le prêtre, le diacre kouboukleisios
ct un clerc; il est évident que l'on ne peut assimiler dans ce cas
le kouboukleisios diacre au gardien des reliques 2 • Il importe donc
en premier lieu, comme pour les offices de la Grande Église,
d'observer l'ordre chronologique; mais en plus il faudrait disposer
d'un répertoire des termes selon leur répartition géographique, qui
n'est pas près d'être réalisé. Alors seulement la comparaison avec
la capitale serait profitable. Depuis la constitution du patriarcat,
les influences du dehors tendent à s'annuler, tandis qu'auparavant
les titres ont fait leur apparition à Alexandrie, Antioche, dans les
grandes métropoles d'Asie Mineure et à Rome. A l'époque qui
nous intéresse, nous pouvons éliminer de la hiérarchie centrale des
noms très fréquents en province (nomikos, taboularios), à plus
forte raison des termes excentriques comme katogyriarès et
boutistès 3 • Dans tout le patriarcat, l'influence de l'usage constan-
tinopolitain s'impose sans éliminer tout particularisme; les
institutions tendaient à copier celles de la capitale avec d'autant
plus de fidélité que la plupart des métropolites y étaient formés
et sortaient souvent du rang des archontes: tels les deux principaux
auteurs d'actes au XIIIe siècle, Jean de Naupacte (Apokaukos) et
Dèmètrios Chomatènos de Bulgarie.
Le cartulaire de la Théotokos de Lembos a enregistré bon
nombre d'actes où apparaissent les archontes de la métropole de
Smyrne, à partir de 1208 jusqu'à la fin du siècle; durant la même
période, du moins jusqu'en 1260-1270, nous ne disposons d'aucune
source de renseignement comparable pour le patriarcat. Je recours
à la monographie sur la région de Smyrne qui a étudié les actes
méthodiquement 4 • Partons de la liste des offices mentionnés.

(1) Dates de deux lis Les réelles: acte Laura 1 (éd. Rouillard); acte de l'église de
Chandax : MM, VI, 98-99 (signatures).
(2) C'est un sens recueilli par Goar d'un grec erudilissimus, qui lui proposa la
traduction: eus/os clavis labernaculi! Voir Euchologion (lre éd.), 291, bas de la colonne 2.
Pour mémoire, je note que Dompaire (Xiropo/. 52) renvoie, au sujet du titre, à Schalz.,
et Dôlger, à son Lour, à Meyer ct De Meester ; ce dernier précise eus/os reliquiarum
(De monachico statu, p. 256), sans aucune justification d'après les sources qu'il cite.
{;Ile fonction ne peut vraiment être définie, lorsqu'elle est indécise, qu'en remonLant
aux sources diplomatiques et juridiques; mais encore fau l-il préciser la provenance
de ces sources.
(3) Propres à la notice K ; voir p. 237.
(4) Hélène AHRWEILl'R, L 'his/oire e/ la géographie de la région de Smyrne entre les
LES DEHNIEHS SIÈCLES 119

Classe superIeure grand économe, sacellaire, skévophylax,


chartophylax, sakelliou, prôtekdikos.
Classe moyenne : protonotaire, canstrisios, logothète, référen-
daire, hypomnèmatographe.
Classe inférieure: archonte des monastères, archonte des églises,
épi déèseôn, primicier des taboularioi, domestikos, protopsaltès,
proto papas, deutéreuôn des prêtres, deutereuôn des diacres,
nomikos, taboularios.

Ce classemenL est déjà trompeur, puisque les listes sont toujours


partielles et ne rendent pas compte de la préséance globale l • Seul
le groupe supérieur apparaît assez régulièrement dans plusieurs
actes, de même que le protonotaire et le logothète ; les autres font
de rares apparitions, sauf des fonctionnaires communs: nomikos
et taboularios. En général, dans les signatures, le grand-économe
est en tête; une fois cependant, le chartophylax est premier et
nous savons que c'est le sacellaire de 1263, devenu chartophylax
en 1274. Cet exemple confirme peut-être la remarque de Jean de
Kitros, que les métropolites changent l'ordre à leur gré, sans faire
aucun cas de la coutume. La promotion du chartophylax, en 1274,
a quelque chose d'arbitraire par rapport à 1263, où il vient après
l'économe ct le sacellaire 2 • On peut avancer un motif plausible de
ce changement: le sacellaire ayant un rang supérieur, ce serait le
déclasser personnellement que de le faire siéger au-dessous de son
rang antérieur, lorsqu'on le nomme chartophylax. Le rang, dans
ce cas, va à la personne qui le mérite, non à l'office comme tel;
le critère est plus subjectif, mais encore juste et rationnel. Les
mêmes variantes, pour des causes indéterminées, affectent les
autres offices. Le rang du prôtekdikos s'élève progressivement et
finit par atteindre l'ordre nouveau créé par le décret de Georges II
Xiphilinos ; il passe une fois après le protonotaire en 1242, mais il

deux occupations turques (1081-1317), parliClllièremenl au X II le siècle (Trav. et Mém. 1l,


Paris, HJ65, p. 108-121. L'auteur donne un total de 26 dignitaires (p. 103, n. 171);
je ne cite que les fonctionnaires proprement dits, omettant des noms communs du
clergé sans office caractérisé.
(1) Pour l'utilisation des listes, il faut tenir compte de la chronologie; je relève
les dates suivantes d'après l'êtude ciLée, avec la page de l'Mition \\lM, IV: 1208 (p. 181),
1210 (p. 121), 1230 (p. 50-51), 1232 (p. 190), 1236 (p. 194), 1237 (p. 43 et 53-54), 1242
(p. 69), 1257 (p. 163-164), 1257 (p. 72), 1263 (p. 156-157), 1274 (p. 108-109), 1287
(p. 278).
(2) La préséance du charLophy1ax parail liée à une alTaire intérieure qui trouble
la métropole: H. AHRWEILER, p. 109; le texte édité par A. Papadopoulos-Kerameus,
cité en cet endroit (d'après az, 5 (1896), 228), doit être celui qu'édita aussi Gédéon
(n. 3, p. 114, ci-dessus).
120 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

est avant le hiéromnèmôn et l'hypomnèmatographe en 1257 et


avant le protonotaire en 1274, ce qui équivaut à la place d'un
exôkatakoilos. Ceux-ci prennent l'épithète mégas selon l'usage de
Constantinople, mais de façon irrégulière; l'économe le prend le
plus souvent, puis le sacellaire (trois fois: en 1257, 1263 et 1274),
et le skévophylax une fois, en 1274 ; mais à cette date, l'économe
l'omet. Sur ce point, les archontes de province cherchent à se
modeler sur ceux de la capitale l ; la contamination est sporadique
et certainement progressive; à la fin du XIVe siècle, un formulaire
de chancellerie dira simplement que le métropolite s'adresse à ses
propres archontes comme le patriarche à ceux de la Grande Église 2 ,
c'est-à-dire en employant la même titulature ; le titre est honori-
fique et n'ajoute rien à la juridiction.
Le caractère de cette hiérarchie de province diffère de celle de
la capitale: le sens premier d'office diaconal est à peu près perdu.
Parmi les archontes, le nombre des prêtres dépasse sensiblement
celui des diacres et il n'y a plus aucun rapport entre la nature de
l'office et le degré de l'ordre sacramentel; dans un acte de Lemnos
(novembre 1321), les sept archontes, du grand-économe au
nomikos, sont prêtres 3 • A Smyrne, presque tous les archontes
supérieurs cumulent le titre de leur fonction avec celui de nomikos
ou taboularios. Les plus élevés (économe à chartophylax) ne le
mentionnent plus; ils ne dédaignent pas cependant de mettre la
main à la plume comme simples greffiers et dans ce cas ils signent
en dernier après les témoins: le grand économe, en 1236 (MM IV,
p. 194), le chartophylax, en 1208 (p. 184). Les inférieurs appartien-
nent encore à la profession active: le sakelliou (MM IV, p. 109),
le prôtekdikos (p. 153) et la plupart des autres. Les taboularioi
ont leur primicier, dont le titre est cumulé avec celui du sacel1aire,
du sakelliou, du prôtekdikos; un seul de ces primiciers se dit
simple prêtre et nomikos (p. 165)4. Il s'ensuit, semble-t-il, que seuls
les très hauts fonctionnaires, de l'économe au chartophylax,
étaient réellement détachés et se consacraient exclusivement à
l'administration centrale de la métropole. Mais il est impossible

(1) Il Y a un grand économe à Thessalonique en 1295 : Schalzlc., 51/60, p. 168;


le titre doit se propager par initiatives individuelles des métropolites ct des archontes.
(2) PG, 107, 405 A, 413 D; nouvelle édition: Heu. des É't. Ryz., 27 (1969), p. 65,
§ 73.
(3) Acte inédit du dossier de Lavra, consulté aux Hautes-Études.
(4) La métropole de Smyrne ne connait pas de notaires; ce doit être un indice de
terminologie locale: voir ci-dessous, p. 281. On ne voit pas ce qui distingue dans la
pratique le nomikos du taLoularios ; voir le relevé de II. AllIlWEILER, op. cil., p. 115-121.
Néanmoins le nomikos parait toujours affecLé à un lieu, XWplX ou ~\lOp[IX, tandis que
le taboularios (litre cumulé de préférence par les archontes) se rattache de préférence
à la métropole; ce dernier litre serait donc plus proche que nomikos de (e notaire de
la Grande Église e.
LES DERNIERS SIÈCLES 121

de déterminer pour chacun et pour tous les inférieurs dans quelle


mesure un titre devient honorifique ou signifie des responsabilités
concrètes. Nous voyons par exemple le protopapas de l'énoria de
Leukè s'intituler : te:pEtli;, XÀ'YjpLXOC; '6jc; IiYLw"ciTIlc; fL"rJ"P07tOÀEWC;
LfLUP'J'1]C;, aLaciaxcxÀoc; ,,(;J'J Eùcxyye:ÀLW'J, 'J0fL~xoC; xcxl 7tpw't"o7tcx7tciC; 't".:rjc;
È.'JOpLCXçl. Les fonctions les plus proches du lieu d'exercice, proto-
papas et nomikos, exigent la résidence habituelle à plus de trente
kilomètres du centre; comme didascale de l'Évangile, ce protopapas
ne pouvait guère passer pour un recteur d'université ou d'académie;
c'est un titre honorifique ou une fonction locale secondaire d'ensei-
gnant et de prédicateur.
Dans la titulature des ecclésiastiques de tout ordre (prêtre,
diacre, anagnôstès) l'appellation «( clerc de la métropole) signifie
d'abord l'appartenance au service liturgique de la cathédrale; en
cas de cumul, l'exercice d'un emploi en plus du service liturgique,
sinon l'exercice de l'emploi et le rappel de l'appartenance honori-
fique au clergé métropolitain. En pratique, un clerc attaché au
service du culte peut exercer une profession de tabellion et homme
de loi dans la ville où il réside et dans les environs immédiats,
si le service à l'église est assuré, comme à Sainte-Sophie, par
roulement hebdomadaire 2 • Mais la participation de certains clercs
à des actes notariés se borne souvent au rôle de témoin; des
personnages comme le domestikos ou le prôtopsaltès n'exercent
aucune fonction extérieure et il doit en être de même des trois
titres liturgiques spéciaux : protopapas et son deutéreuôn, archi-
diacre (non mentionné à Smyrne) et son deutéreuôn. Le protopapas
de la métropole, Nicolas Barypatès (MM IV, p. 109), était aupara-
vant deutéreuôn (p. 157, 164, 170), c'est-à-dire deutereuôn des
prêtres, puisque celui des diacres signe après lui en 1257 (p. 164).
Le protopapas de Leukè maintient son titre de prêtre-clerc de la
métropole, en souvenir certainement de sa première affectation;
ses occupations et son éloignement lui interdisaient tout service
régulier au centre.
Les archontes de province sont généralement moins nombreux
qu'à Smyrne. Après l'édition des actes de l'Athos, nous disposerons
d'une base élargie pour quelques statistiques concernant des
métropoles plus modestes, Serrès, Zichna, Mélénikon par exemple 3 ;

(1) MM, IV, 116 j H. AHRWEILER, op. cil., p. 117; la signature est du scribe de
l'acte.
(2) Le service de semaine est bien attesté à Sainte-Sophie de plusieurs faCcons;
voir surLout l'ordonnance d'Antoine III (flegesles, 7\)8), pour citer un acte qui établit
un rapport entre celte forme de service ct le traitement du clergé.
(3) Voir, entre autres, les actes: Chi!. 129, 140, 141-144, 146, 147; Esph. 16;
Ku/{. 7,8,21; Zogr. 31, tous du XIV· siècle. Ce sont des actes de l'ollicialité diocésaine,

5
122 APEUÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

on y retrouve les mêmes archontes supérieurs et beaucoup moins


d'inférieurs, ou l'un ou l'autre de manière sporadique. NuIIe part
évidemment ces archontes ne se présentent comme chefs d'un
sékréton avec des chartulaires et des notaires; ils opèrent en
coIIège et forment entre eux un tribunal diocésain qui diffère
totalement de celui de Constantinople, sauf vers la fin du
XIVe siècle; à cette date, la capitale et les archontes qui entourent
le patriarche prennent l'aspect d'une petite viIIe de province et
d'une officialité diocésaine. Mais la proportion des diacres semble
toujours supérieure dans la capitale; il arrive cependant, en 13681,
que le chartophylax et le prôtekdikos sont prêtres, et le fait a pu
se reproduire beaucoup plus souvent. Le problème de préséance
ne se posait plus et le mélange habituel de tous les ordres dans
l'administration n'a pas suscité de difficultés notables. Le danger
qui menaçait toute la structure hiérarchique à la fin du XIIIe siècle,
sous l'impulsion des Arsénites, partisans d'un pouvoir spirituel et
invisible, n'eut pas de conséquences durables pour la constitution
de l'Église orthodoxe, sauf peut-être une influence plus marquée
du monachisme sur le patriarcat durant tout le XIVe siècIe 2 •

4. TiluZalure el classes d'archontes au X IVe siècle.


Tandis que les manuels adoptent un classement numérique qui
n'est jamais indiqué d'une manière quelconque dans les actes, la
chancellerie du XIVe siècle utilise une gamme de qualificatifs
officiels mentionnés expressément par l'Eklhésis dite de Nil.
L'adresse ou la salutation d'un archonte spécifie une classe
honorifique :
'n(.LLWTtXTOÇ du grand économe au prôtekdikos ;
a~oqnÀl(J"TtXTOÇ du protonotaire à l'hypomnèmatographe ;
, ,
e:VTL(.LO't"tX't"Oç du hiéromnèmôn à la fin 3.

Comme au Palais, les qualificatifs varient d'une époque à


l'autre 4 • Mais pour tracer une ligne d'évolution et dresser un

non d'un synode, comme il en existe cependant quelques-uns en province, exactement


scmblables à ceux de la capilale ; les recueils les plus nombreux appartiennent à Jean
Apokaukos de N aupacle cl à Dèmètrios Chomatènos d'Achrida. C'est peut-être l'éclipse
du synode de la capitale qui provoqua cettc éclosion au débul du XIIIe siècle.
(1) Tomos contre Kydonès : PG, 151, 716.
(2) Indice premier; durant tout le siècle, les patriarches issus du monachisme
prédominent.
(3) PG, 107,405 A; nouvelle édition (Rev. des É1. Byz., 27, 1969), p. 51, § 30.
(4) L. BRÉlIIER, Le Monde Byzantin, 2, 102-103; n. GUïLLAND, Recherches sur les
institutions byzanlines, Amsterdam, 1967, l, 23-29.
LES DERNIERS SIÈCLES 123
tableau général, il faudrait disposer d'une quantité suffisante
d'ad<:s rn forme diplomatique. Ainsi dans des lettres d'origine
variée, on constate, au xe sièclc, que 6e:ocp~J..écr"t"oc"t"oç s'adresse
généralement à un métropolite et "t"~!L~w,oc"t"oç à des moines et des
laïcs l . Lc style change avec le temps. Dès les premières mentions
d'archontes cn synode, ils sont désignés en corps comme 6e:ocp~J..écr"t"oc­
"t"OL vers le milieu du XIIe siècle 2, ce qui pouvait les assimiler aux
évêques eux-mêmes; inversement, le termc n!Ltw"t"oc"t"oç se revalorise,
quand on le réserve aux èçwxoc"t"OCX.OtÀOL. Sur ce point, les documents
extérieurs, c'est-à-dirc non issus de la chancellerie ellc-même, ne
serviront de rien, parce que l'auteur d'une lettre privée, et encore
plus d'un discours, n'est jamais contraint de se conformer à l'usage
de chancellerie. Ainsi Tzetzès, dans deux lettres qui prennent
tournure de démarche officielle, met sur l'adresse du chartophylax :
x.up(~ x.uptw"t"lh~ et le salue : &YLW"t"OC"t"e: Mc:rno"t"oc, comme on ferait au
patriarche; le didascale ordinaire reçoit un 6e:ocp tÀécr"t"oc"t"6ç !L0L
ae:c:rno"OJç3. Une chancellerie est beaucoup plus stricte. Par exemple,
en 1186, le chartophylax est "t"L!LtW"t"OC"t"Oç4 et, en 1270, la distinction
entre "t"L!LLW"t"OC"t"OÇ et ~v"t"L!L6"t"oc"t"oç dans les deux actes de Michel VIII6
nous indique que la division commune du XIVe siècle est bien
enracinée dans l'usage antérieur.

a. Répartition des archontes en classes.


La connaissance du prédicat honorifique d'un assez grand
nombre d'archontes cités par les actes nous permet de vérifier
l'application de la règle durant tout le XIVe siècle par la chancellerie
ellc-même. Inutile de relever les mcntions de la classe des "t"L!LLW"t"OC"t"Ot.
Qu'ils paraissent en groupe ou isolés, les exôkatakoiloi sont toujours
qualifiés de la sorte'; cependant, lorsqu'ils sont réunis avec un

(1) J. D.4.RROUZÈS, Épistoliers byzantins du Xe siècle, Paris, 1960; index p. 409


et 423.
(2) Première fois, à ma connaissance en 1156; voir liste A, p. 5'29 : Regestes, 1038 ;
PG 140, 149 A : corriger 8e:cr7t"o-rwv en 8e:cr7t"onxwv. En 1092, Oe:oqnÀ~cr'TIX'TOC; est enCOre
réservé aux métropolites : Regestes, 965-966; PG, 119, 764-765; HH.4.LLÈS-POTLÈS,
Syntagma, 5, 58-59. Mais le chartophylax, isolé, en 1082, esl dit déjà n(.ud>'TIXTOC; ;
procès d'Halos, Regesles, 9'26; lexte : Izvestija (Inst. Arch. nusse de CP), 2 (1897),
35, 4.
(3) Lettres 14 et 32; éd. Pressel, p. 15 cl 90.
(4) JGR, ZEPOS, l, 43'2, 7; à la même date le métropolite est !e:p6l'TIXTOC;. On ne
peut distinguer à quelle date les qualificatifs !e:PW't"IX-rOC;, 't"LfLLW-rIX't"OC; et 6e:OqlLÀÉcr't"iX-rOC;
se spécialisent pour désigner une classe. Voir par exemple negestes, 833 et 839 (eschato-
cole reproduit), où les trois s'appliquent à des métropoliles.
(5) Cités p. 109, n. 3.
(6) A partir d'ici les renvois à MM, avec numéro d'acte, se font aux tomes I-II,
qui ont une numération continue; la page est signalée en cas de besoin avec l'indicaLion
124 APEnçu HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

groupe d'inférieurs plus ou moins étendu, il arrive que l'on emploie


l'autre terme traditionnel qui s'applique au reste des archontes:
ee:oqHÀÉcr"t'(X't"Ol. &px,OV"t'e:çl ; de toute façon, les supérieurs représentent
une élite: ÀoyiXôe:ç, ou 7tp6X.PI.'OL 2 •
Les membres de la deuxième classe sont tous représentés avec
ee:oqHÀécr't"(X"t'oç : le protonotaire Manuel Balsamon (MM, II, p. 503) ;
le canstrisios Georges Perdikès (l, 349); le logothète Manuel
Balsamon (II, 355) ; le référendaire Manuel Chrysokoukès (II, 385,
avec deux confrères de même grade); l'hypomnèmatographe
Akindynos Perdikès (II, 358, ligne 19, avec distinction du limiôlalos
sakelliou). Le mégas protopapas reçoit même qualificatif: Kana-
boutzès, en 1401 (II, 553), opposé également à un limiôlalos
prôtekdikos.
La classe des €V"t'l.!J.6"t'lX"t'Ol. n'est pas au complet; la représentation
est suffisante et assez variée : hiéromnèmôn (et épi eutaxias)
Lazaritzès 3 ; épi sékrétou Georges Perdikès (MM I, p. 285) ; épi
kriseôn anonyme (1,456, 1. 8) ; épi gonatôn Théodore Anthopoulos
(II, 439) ; didascale de l'Apôtre anonyme (II, 455,1. 2) ; didascale
de l'Évangile Manuel Archôn (II, 529) ; archonte des monastères
Paradeisas (l, 47) ; deutéreuôn des diacres Nicolas Kinamos (II,
341). La qualification de ce dernier nous fournit un critère possible
pour la détermination de limite inférieure; mais il faudrait
connaître en plus le traitement de quelques autres archontes que
les listes placent dans son voisinage. Il est tout de même significatif
que le deutéreuôn paraisse successivement en 1156, puis dans la
liste propre des archontes de Jean de Kitros et qu'il soit enlimolalos
au XIVe siècle, alors que d'autres membres du clergé n'entrent pas
dans cette catégorie diaconale assez fermée. Nous trouvons un
prêtre orphanotrophe ee:ocre:Oécr"t'lX"t'Oc;4, mais un autre prêtre,
ecclésiarque et épiskopeianos, est seulement e:ÙÀ(XO~ç6. Au contraire,
un simple lecteur, mais primicier des notaires, devient e:ÙÀlXO€cr-
"t'lX"t'Oç6.

du tome. Les principaux groupes de 't"LfLLd>'t"oc't"OL se trouvent dans les actes suivants;
MM, 173, 352, 401, 522, 549, 559, 565, 579, 603, 608, 617, 638, 643, 654, 656, 677.
Les actes de Matthieu 1 (549 et s.) prédominent.
(1) Voir MM, 360 l, 395, 417, 433, 621, 643, 677. L'usage ancien de ae:OcpLÀ~(j't"OC't"oc;
pour désigner tous les archontes en corps ne se rencontre que durant le patriarcat
d'Isaïe; MM, 55 et suivants, de rédaction archaïsante (voir ci-dessous, p. 503-504).
(Z) Di~tinction entre Àoyci8e:c; et Oe:OcpLÀ~(j't"IX1"OL ; )OlM, 417 (11, 144, 21), assortie
d'une distinction 1t'OCPOCY.Œ01JfL~v(j)V, 1t'lXpL(j't"lXfL~v(j)V. 11 est probable que le prostagma
d'Alexis Comnène, en employant Àoyci8e:c;, vise également les exôkatakoiloi ; JGR,
ZI::POS, l, 361, 9.
(3) Passage omis par M.\I, t. 1 : Vindob. !lisl. gr. 47, f. 196 v (vers 1357).
(4) Michel Gémistos ; M}I, 11, 554, 12 (en 1401).
(5) Le qualificatif s'applique à la fonction plus qu'à la personne; 1\1;\1, 11, 51
(dern. li!,ne).
(6) L'acte est résumé et ne semble pas en forme authentique; OUDOT, .1cla, p. 112.
LES DERNIERS SIÈCLES 125

b. Le sens du qualificatif.
Les exemples de la classe inférieure ne sont peut-être pas assez
nombreux vers le bas de la liste pour confirmer une impression
générale que ces trois classes d'archontes seraient réservées en
principe à des diacres. Il manque surtout la titulature des diacres
notaires qui fournirait un indice assez probant; au XIIe siècle une
liste de présence les qualifie ÀoY~W"t'iXTOL, que l'on voit appliqué à
la même date à des didascales communs 1 • De même, des noms qui
commencent à s'ajouter en bas des notices au-dessous des notaires,
domestikos par exemple, ne sont pas cités officiellement. Malgré
cela, la régularité de l'emploi pour les groupes supérieurs révèle
l'importance des termes. Dans tous les cas, nous ne trouvons qu'une
exception : le référendaire Manuel Silbestros n'est qu'enlimoialos
(MM l, 315); pour une fois, cela peut être une distraction de
copiste, ou bien ce référendaire reste en situation de déclassé,
parmi des rangs inférieurs, comme ses congénères du XIIe siècle,
tant qu'il ne réunit pas toutes les conditions requises pour siéger
avec sa dasse normale, celle des eë:oqnÀÉcrTiXToL. On remarque
d'autre part que la chancellerie du patriarcat ne traite pas à
égalité les archontes de province. Pour une fois que l'économe de
Thessalonique est qualifié de limiôlalos, peut-être parce qu'il
cumule le titre de dikaiophylax, les autres sont dits dans le même
acte eniimolaioi 2 ; dans l'acte qui leur confère le privilège de porter
la croix en insigne, ils sont tous qualifiés de même 3 • L'économe
de Trébizonde n'obtient pas plus de considération à la fin du
siècle 4 •
Bien que la Donalio Conslanlini ne fournisse à la théorie élaborée
par Balsamon qu'un point d'appui imaginaire 6 , il est vrai que le
corps des archontes patriarcaux constitue une classe privilégiée
dans le clergé. D'après le canoniste, leur situation les met au-dessus
des archontes de toute autre Église; la raison historique qu'il
propose n'est pas exacte, mais elle contient une part de vérité,
dans la mesure où l'assimilation des archontes de la nouvelle
Rome à un sénat impérial provient de la fondation du patriarcat,
d'une tutelle impériale et du voisinage constant avec les classes
nobiliaires du palais impérial. Les privilèges de rang et les avantages

Il) Cas cité p. 75, n. '2; pour les notaires, .... oir liste A, nO 14, p. 529.
(2) "lM, 87 (1, p. 174).
(3) MM, 113 (l, p. 258).
(4) MM, 424; ceux de Mélénikon sont dits simplemenl XÀ~p~y.ol : MM, 28. On
doit donc toujours définir l'origine du qualificatif, le rapport de l'au leur de l'acle
avec le destinataire.
(5) Voir p. 92-93.
126 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

matériels des archontes de l'Église paraissent dérisoires à côté de


ceux qu'obtenaient les dignitaires auliques et du luxe que déploie,
par exemple, la chancellerie impériale; il est probable, en effet,
que celle du patriarche, toujours austère, n'a jamais ~m.:oyé des
actes comparables aux chrysobulles de l'époque des Comnène, or
sur pourpre. L'analogie avec les dignités auliques se maintient
surtout par ces quelques épithètes, sur lesquelles se fonde une
division en classes qui jouissent d'une préséance honorifique. Au
Palais, ces distinctions de classe sont soulignées par des insignes.
Or nous remarquons que certains sont communs à tout un groupe;
les diverses coiffures en particulier, skiadion, skaranikon, appartien-
nent à une classe déterminée, qui se subdivise encore suivant la
couleur et les ornements1 . Ainsi, de même que le logothète des
troupeaux constitue une frontière (!J.s:66ptoV)2 entre deux classes,
qui devaient différer plus que par leur coiffure et les vêtements,
de même le protonotaire est décrit comme une porte (Oupa) 3 qui
sépare deux classes. Si nous avions les renseignements complé-
mentaires indispensables pour définir ces classes avec plus de
précision, il est probable que nous trouverions entre les trois une
différence de traitement. La notice de Chypre (notice K) a retenu
sans doute, dans sa note finale sur les trois échelons de mensualités,
un vestige de cette répartition en trois classes". Quant aux
insignes, qui sont attestés, je crois, dès la fin du XIe siècle, nous
n'avons plus guère à la fin du XIVe, que le titre de stavrophore 5
comme témoignage de leur persistance.
Cette notion de classe me parait beaucoup plus juste et plus
fondamentale qu'une division numérique purement linéaire, ou en
groupes de cinq qui ne correspondent à rien dans la réalité 6 • A
part des groupes collégiaux comme les chartulaires qui ont reçu
par moments un numéro d'avancemenV, aucun archonte ne se

(1) Jean VERPEAL'X, e Hiérarchie ct préséance sous les Palrologues ", dans TravauJ'
el Mémoires, 1 (1965), 426-430, avec tableau des classes.
(2) PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 132,6-13 ct p. 211,10.
(3) Notice F, ci-dessous, p. 546.
(4) Voir p. 240-241 ; lexte grec, p. 560, § 6.
(5) Les citations de Ducange (Glossarium, 1436) suffisent encore pUlir délimiter
l'époque du terme (!'!'Ixupocp6poç : fin XIVe. Sur les insignes possibles des aI'chontrs
supérieurs, voir pp. 60 ct 186.
(6) Je me demande pourquoi un rédacteur de listes auliques n'a jamais adopté
la division quinaire des listes ecclésiastiques. La série ecclésiastique est bl'aucoup
plus simple ct monotone, sans aucune des subdivisions complexcs des rangs auliques,
où le nombre cinq ne forme nulle part un déùut de classification numér'il(ue, landi3
qU'à Sainte-Sophie les supéritUrs sont cinq, au début (en 1094) ; quand ils passent
à six, les archontes moyens restent toujours au nombre de cinq.
(7) On le déduit du rang d'avancemcnt des 7te:pl't"t'O[ : Regesles, 1019.
LES DERNIERS SIÈCLES 127

définit par un numéro simple ou complexe, comme les soldaLs de


telle section et de telle compagnie; ceux qui i=;ont rn double,
ostiaires et domestikoi, sont premier et second, mais le système
ne dépasse pas c(>s individualités. Du fait que les membres d'une
même classe sont considérés comme à peu près équivalents, les
mouvements de préséance à l'intérieur de cette classe deviennent
secondaires: tant que l'on ne franchit pas la limite supérieure ou
inférieure, il n'y a ni usurpation, ni déclassement, ni dérogation.
Au contraire, le classement numérique, supprimant toute élasticité
des rangs, aurait réduit aussi, semble-t-il, les divergtmces entre
listes synodales de date rapprochée. Je n'aurais pas besoin d'insister
sur ce point si, au lieu de notices, les premiers éditeurs avaient
disposé pour l'étude de la hiérarchie de quelques listes réelles dans
les séances synodales.
c. Les exarques du patriarche Kallistos.
A côté des archontes qui occupent une charge unique et à titre
individuel, ont toujours existé des groupes divers plus ou moins
hiérarchisés: les chartulaires, les notaires, les épiskopeianoi sont
rattachés à un bureau déterminé et dépendent d'un archonte
supérieur; les ekdikoi sont dirigés par le prôtekdikos. Mais nous
ignorons comment s'organisaient d'autres fonctions spécialisées,
dont les titulaires sont susceptibles de former un collège, une
corporation, une branche administrative dotée d'une hiérarchie
propre. A toute époque les rapports de subordination entre
didascales restent imperceptibles; de même les taboularioi ecclé-
siastiques, qui se maintiennent un peu partout avec leur primicier,
possèdent certainement une organisation particulière, dont nous
ne savons pas comment elle s'articulait avec les cadres de la
hiérarchie ecclésiastique. D'autres, comme les pères spirituels, les
catéchètes, les exarques, tenaient leur juridiction de l'évêque qui
leur délivrait un mandat personnel et des pouvoirs délégués, pour
confesser, enseigner, administrer.
Parmi toutes les acceptions du terme exarchosl, aucune ne
convient pour la fonction que leur attribue le décret du patriarche
Kallistos 2 • Vne première fois, en décembre 1350, ce patriarche

(1) Cc litre, envié pal' les mHropolites, fuit l'objet de ùiscIIssions périodiqu('s :
.J. DATlROU1.ÈS, Documenls inédils d'ecdésiologie byzanline, Paris, 1966, p. 79-81. Sur
l'exarque monastique, voir Pl. D~; l\h:ESTF.R, De monachico slal(/, p. 185-186.
(2) Voici le signalement dfs actes. MM, 135 1 (l, 305-306) ; décret de déc. 135U
instituant des exarques pour les prêtres de ConsLanlillople. MM, 135 Z (J, 30M-;-j()\l) :
même date, formule individuelle de promesse des exarques. MM, 138 (l, 31H-319) :
monition à l'exarque Skoutariôtès. MM, 167 (1,368-369) : décret de déc. 1357, repro-
duisant le décret précédent (135 1) avec un paragraphe nouveau. La suite du Lexte
128 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

institue des exarques qui sont mis en place par quartiers, dans la
capitale, en vue de veiller à la tenue et à la bonne conduite du
clergé paroissial; en même temps, chose remarquable, il compose
une nouvelle formule de mandaL précisant les pouvoirs des pères
spirituels chargés du ministère de la confession 1 • Deux ans plus
tard, en septembre 1352, le patriarche rappelle sévèrement à
l'ordre l'un de ces exarques, le prêtre et taboularios Skoutariôtès ;
cet acte nous montre clairement que, dans l'exercice de leur
fonction, les exarques sont mandatés directement par le patriarche,
à qui ils adressent ou doivent adresser leurs rapports. D'ailleurs,
l'acte d'institution comprend une formule d'engagement personnel
signée par le titulaire. Troublée certainement par l'interruption du
patriarcat de Kallistos (août 1353-fin 1354), la marche de cette
institution est incertaine jusqu'en 1357, où, de nouveau, au mois
de décembre, le patriarche, revenu au pouvoir depuis le début
de 1355, promulgue le même décret. Mais cette fois le registre
contient en plus du décret paLriarcal : premièrement, la formule
collective d'engagement des dix exarques élus, munie de leur
signature autographe; deuxièmement, la même formule, ou sinon
une formule abrégée, que chacun des exarques a reçue pour la
faire signer par les prêtres de sa circonscription. L'édition ne donne
qu'une idée très vague de l'originalité du document, dont toutes
les signatures sont autographes et constituent par conséquent une
base de premier ordre pour les études de statistique sur le clergé de
la capitale. Mais je dois m'en tenir ici à des remarques générales,
car il faudra recourir plusieurs fois à cette liste, en particulier à
propos des taboularioi du XIVe siècle 2 ; parmi les signataires, plus
de trente prêtres déclarent cette fonction publique.
L'exarque le plus commun, à partir du XIIIe siècle, reçoit mandat
de visiter les monastères au nom du patriarche. Les exarques de
Kallistos ont même pouvoir représentatif, mais leur juridiction est
limitée aux prêtres, et aux prêtres de la capitale; celle-ci est
divisée en quartiers que l'on appelle ÈVOptOC, ou, du nom du
fonctionnaire, é!;ocpXtoc. Il y a donc analogie avec les didascales
institués par Alexis Comnène; mais ceux-ci, en plus d'un rôle

(~tM, J, 369-375) comprend deux documents de nature très dilTércnte : a) engagement


collectif des exarques; b) signatures recueilliC's par chacun des exarques dans son secteur
(èVOpLIX ou è!;lXpXLOC).
(1) MM, 135 3. Cc mandat est indépendant de l'institution des exarques, parcc
fIUI:' le ministère des peres spirituels ne s'exerce pas sur les mêmes personnes, les

prêtres, mais sur tout le pcuple. Le patriarcho les compare à des didascales (p. 310, 1),
à des médecins de l'âme (p. 310, 30) et spécifie que la tradition réserve ce ministère
il des moines ~p. 310, 14). Hien de nouveau de Ce côté.
(2) Voir p. 381.
LES DERNIERS SIÈCLES 129

indistinct dans la formation du clergé!, s'adressaient aussi à tout


le peuple comme prédicateurs et réformateurs. Les exarques du
XIVe siècle tournent plutôt à un contrôle disciplinaire du clergé :
ils doivent réprimer les intempérances de langage et de boisson,
l'avarice, les commerces illicites pour des clercs, les fréquentations
suspectes, les rixes 2 ; ce sont donc de véritables policiers. Parmi
les signatures recueillies en 1357, nous trouvons à peine une
dizaine de diacres dans le total approximatif de 506 signataires;
cinq OU six d'entre eux se disent clercs impériaux et il y a quatre
protopapas : ceux des Blachernes, des Saints-Apôtres (clergé
impérial), de Saint-Georges (inlra muros?) et un extérieur, de
Myriophyton. C'est dire que le clergé impérial, en ce qui regarde
les lois canoniques générales ou les lois de la morale naturelle,
n'échappe pas à la juridiction épiscopale; dans le même sens, on
précisa du temps d'Alexis l Comnène que le patriarche avait droit
de regard sur tout monastère, même exempt de sa juridiction par
le droit de fondation et le statut impérial, en vue de porter remède
aux fautes morales 3 . Combien dura le corps des exnrques, on ne
saurait le dire; il subsistait peut-être encore à la fin du siècle, si le
grand sacellaire, cité comme son exarque par un prêtre, exerce
vraiment la même fonction 4 • Mais, à la fin du siècle, nous verrons
également en action les épiskopeianoi, un collège plus ancien qui s'est

(1) Ces didascales ont pour secteur une ye:t't"ov(rx : JGR, ZEPOS, l, 356 32. Par
rapport au clergé, leur fonction disciplinaire me parait indistincte; cela dépend du
sens d'une phrase dont le texte est corrompu (p. 356, 38-40). On pourrait comprendre
que ces didascales de l'époque d'Alexis devaient prendre contact avec les pères spirituels
pour exercer leur propre ministère; canoniquement, cela paraît bien irrégulier, car
le secret de la confession est compromis. L'empereur veut dire certainement que les
didascales doivent aussi avoir l'œil sur les pères spirituels, les connaître tous (lire
ltc1vTrxc;, au licu de l'impossible mivnc; ?), afin de discerner les loups dissimulés en brebis,
allusion évangélique visant les pasteurs, non les ouailles. De la sorte, les didascales
et les exarques ont un point commun, mais les anciens didascales sont d'un niveau
plus relevé, car le discernement des loups requérait plus de finesse que la surveillance
des tavernes. Le rapport entre les deux institutions nous indique surtout que les anciens
corps de police ecclésiastique (rkdikoi, épiskopeianoi, et autres) s'étaient décomposés
au XIV' siècle. Cependant du point de vue administratif, un certain l'apport subsiste
entre les termes ye:t't"OVLrx et e~!Xpx[rx. Sans remonter aux termes anciens qui évoquent.
la division des dèmes (ye:~'t"ov(rxpxoc; soumis au a~fl.rxPXOC;) des moddes d'actes copiés
encore au XIV' siècle assimilent la ye:~'t"OVLrx il une èçrxpX(rx : SATHAS, lJibliolheca graem
medii aevi, VI, 643 : diorismos pour le démarque d'Ilne ye:~TOVLrx ou èVOpLrx de la capitale;
645 : prostagma pour l'exarchos des taboularioi d'une démarchia. Ainsi didascales
d'Alexis Comnène et exarques de Kallistos étaient répartis de manière sensil.JlemenL
équivalente dans les quartiers urbains.
(2) MM, l, 307, 33 s. ; 308, 22-26 ; 318,21 ; 369, 1-2. Plusieurs signataires s'engagent
à éviter les excès de boisson, les fréquentations suspectes et autres inconvenunces.
(3) Reges/en, 1076 (date: 1096); JGR, ZEPOS, l, 347-348.
(4) MM, 466 (II, 213-214).

5-1
130 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

maintenu vaille que vaille, ct dont les attributions restent pro-


ches de celles des exarques de Kallistos 1 •
Du point de vue historique et juridique, cette institution revêt
plusieurs sens. Le pouvoir personnel du patriarche s'y déploie
librement, parce qu'il s'agit en premier lieu d'une institution
diocésaine qui n'est pas destinée à s'étendre aux autres métropoles 2 •
Mais on constate que les archontes et les corps constitués autour
d'eux ont beaucoup perdu de leur efficacité dans le domaine
administratif et judiciaire. Que devient, en ces conjonctures, le
chartophylax, dont l'une des attributions principales consiste à
présenter les candidats aux ordres dans le diocèse et qui pouvait
donc exercer aussi la fonction de police auxiliaire par ses subor-
donnés? Déjà Kallistos prévoit que la bulle de mariage, délivrée
par le chartophylax au dire de Balsamon, ne sera remise qu'après
enquête devant le patriarche en personne 3 ; c'est ce que déclarera
aussi nettement Matthieu l, cinquante ans plus tard. On ne sait
vraiment plus ce qui restait à faire au chartophylax, en dehors des
opérations toutes matérielles de la confection des actes délivrés.
Il ne sert de rien ici de recourir à une distinction possible entre
l'activité diocésaine, limitée au territoire de l'évêque de
Constantinople, et une activité synodale qui pourrait s'étendre
au-delà; sous le même patriarche, ni le synode ni les archontes
de l'administration centrale ne se mettent en évidence. Les
archontes n'exercent pas plus de responsabilités à l'extérieur, ou
vers l'extérieur, qu'à l'intérieur de la Ville.
L'évolution qui se produit ne sera jamais définie exactement,
parce que d'autres patriarches et en des périodes très diverses,
ont pu adopter le système de gouvernement personnel évident de
Kallistos·. La liste même des exarques montre que plusieurs titres
attestés comme archontiques sont cumulés par les exarques. En
1357, le premier signataire, exarque des prêtres, est didascale de
l'ÉvangileS, ce qui en dit assez long sur la déchéance du didascale
œcuménique, soi-disant recteur de l'Académie patriarcale, réduit
comme un simple agent de police à faire le tour du quartier. La

(1) l'ioLice p. 385.


('~) Sens du Litre: MM, l, p. 306. On trouve quelques signatures de prêtres de banlieue
ou de localités dépendantes du patriarche : Tzouroula, Myriophyton, Oikonomeion
et aussi le sakelliou de Ganos.
(3) Monition à Skoutariôtès : MM, l, 319, 5-9.
(4) A peine une mention des al'chontes : MM 17.3 (l, 394, 22-23). Un discours
inédit atteste que le patriarche a refusé de voir les synodaux, de mars 1353 au mois
d'août de la même année.
(5) Son nom n'est pas encore déchiffré: Manuel (Dikiônos ?), Vind. hist. ar. 47,
f. 171 v. Peu auparavant, le métropolite Macaire de Philadelphie arbore le titre de
didascale œcuménique: voir p. 250, n. 2.
LES DERNIEHS SIÈCLES 131

plupart des exarques sont ekdikoi, catéchètcs, taboularioi, c'est-à-


dire des prêtres du ministère actif, enrôlés cependant dans une
formation extra-paroissiale. Sur les dix, sept sont ekdikoi; le
cumul est acceptahle, mais signifie sans doute que leur fonction
première, autour du prôtekdikos, n'est pas plus indépendante que
la seconde.
Un indice difIérent de cette évolution, qui ne touche pas aux
Litres traditionnels, mais s'attaque à l'organisme lui-même, peut
se trouyer dans une catégorie de titres peu nombreux et sans
caractère officiel que prennent des familiers du patriarche. On voit
apparaître surtout le dikaiô, le kalogeros, comme hommes de
confiance, chargés de mission personnels du patriarche: ce sont
en général des moines, auprès de patriarches anciens moines, qui
perpétuent la fonction très vague du synkel1os. La mésaventure
survenue à Niphon, au début du patriarcat de Kal1istos, montre
que le synode réagit contre cette pratique: l'acte synodal enjoint
au patriarche, qui fait figure de co-accusé, de ne pas considérer
Niphon comme son dikaiô 1 . Ce terme s'ajoute aussi au titre
d'exarque, auquel cas il ne fait que souligner le caractère du
mandaV. L'autre terme, kalogeros, prend la même signification
par rapport au patriarche; il désigne un envoyé personnel sans
autre titre, ou bien un moine avec mandat d'exarque 3 • Le patriarche
Nil en cite un nombre indéterminé comme ses serviteurs propres,
défrayés par le kellion patriarcal'. A toute époque, il est difficile
de déterminer la composition de la maison privée du patriarche,
de ce que l'on appcIait autrefois le kouboukleion, lorsque cette
institution était officialisée, à l'exemple du kouboukleion impérial.
On ne peut donc affirmer trop catégoriquement que ces nouveaux
venus se substituent à tel ou tel archonte moins attesté; mais il est
vraisemblable que ces serviteurs privés contribuèrent à l'affaiblis-
sement de certaines charges officielles, de l'économe par exempleS.

il) MM 133 (l, 297, 22-26). Grégoras qualifie ~iphon d'0!J.6a't"Eyoç, !J.tH!n')Ç : IJ ist.
37, fi; PG, 1·19,480 C. Le litre est d'origine athonite : Pl. DE MEESTER, De monachico
statu, p. 305; le sens dérive de l'emploi du terme IhxctL~ avec un complément de
personne, au nom de laquelle est exercé un pouvoir.
(2) Deux exemples sous Philothée : MM, 297 (inédit: Vind. hist. gr. 47, r. 215,
1. II) ; MM 156 (à déplacer sous le patriarcat de Philolhée) ; un autre sous Nil ; MM,
365 2.
(3) Grégoire Camblak envoyé en Russie par Philothée, fin 1373 ; MM, II, 118,
24-32. Sous Anloine IV : MM, 480 (ligne 5 de J'acte) ; sous Matthieu 1 : MM, 667 (II,
529, 25-26).l"n évêque a aussi son kalogeros : MM, 449 ligne 2 (II, 192).
(4) ~n.l, II, 63 23, nO 364.
(5) L'économe n'est jamais cité dans les deux volumes du registre (MM, I-II).
Ailleurs, on cite (Georges) Bekkos (voir p. 115, n. 5; p. 308, n. 3) et Alexis Kappadokès.
Ce dernier exerça la charge vers 1320, sans doute après Bekkos ; en elTel Michel Gabras
132 APERCU HISTOHIQUE SUR L'ÉVOLUTlON DES OFFICES

5. Présence au synode el avancemenl.


Durant tout le XIVe siècle, nous ne disposons d'aucune liste
comparable à celles du XIIe et du XIIIe, et cela bien que nous
possédions le registre ou les restes de registres de l'époque. Cela
montre précisément la signification particulière de ces listes
qui se rapportent à des actes plus solennels et dépassant l'objet
d'une séance ordinaire. Mais il faut tenir compte également du
genre de la rédaction: ainsi aucun acte dénommé praxis synodique,
au XIVe, dans la conclusion, ou corroboration, ne signale la présence
des archontes l ; de même un acte en forme de gramma 2 , qui insère
généralement la liste des membres à voix active au début du
dispositif (près de 8Léyvw, 8L~yvwfLEV), n'a aucune raison de signaler
à cet endroit l'assistance des archontes qui n'ont pas la responsa-
bilité de la sentence. Ce sont les actes en forme de sèmeiôma,
c'est-à-dire avec protocole composé du ménologe et de la liste de
présence, qui mentionnent les archontes par la formule tradition-
nelle 3 . Alors, la composition du groupe est aussi indéterminée
qu'autrefois; le nombre se réduit au minimum requis pour le
fonctionnement des bureaux et des services du synode. Cependant,
vers la fin du siècle, apparaît une forme de procès-verbal assez
bref, dans lequel des archontes sont énumérés par leur titre.
Avant le patriarcat de Nil, qui débute en 1380, le registre ne
contient aucun acte de ce genre 4 • Les tomes de 1351 et 1368, non
enregistrés, furent signés par un groupe d'archontes. Malgré les
études de Honingman sur les signatures du tome de 1351 et celle
de Dolger sur le fragment de l'original conservé à Bâle, la forme
authentique du document est loin d'être atteinte par la tradition

le connalt comme grand sacellaire : lettres 206, 237 du Marcianus 446 (catal. Zanetti).
Philès lui adresse une poésie: E. MILLER, Manuelis Philae carmina, f, 436 (n. 238) ;
mais il décéda dans la charge de grand économe: ibid. l, 442 (n. 245), vers épilaphioi
au nom de son frère, le métropolite du Cyzique (cf. II, p. 429); II, 372, autres vers
composés par l'archevêque de Bulgarie, correspondant aussi de Michel Gabras.
(1) Il Y en a 90 environ; citons comme types: MM, 3,105,114,142,171,203,335,
404, pris sous divers patriarches. Ces actes concernent généralement les métropoles:
ordination-élecUon, épidosis, métatMsis.
(2) Voir par exemple: MM, 6, 10, 44, etc. Un acte peut recevoir les deux dénomi-
nations, puisque la praxis remise à un destinataire devient gramma ; ainsi la praxis
MM, 199, reçoit dans le registre le titre YP~flfllX bn8o'nxov. En réalité gramma n'a
pas de sens technique.
(3) On la trouve régulièrement dans tous les protocoles sous le patriarcat d'Isaïe:
MM, 55 (7tlXptCTTlXflÉVWV '" àpX6vTWV) et suivants. Mais, après ce patriarcat, la grande
majorité des protocoles omet la formule; voir ~L\I, 185, 190,202,205,218,228,231,
236, 237, 276, 287, 292, 329, 331, 332, 360, 393, 402, 403, 411, 418, 433, 457, 493,
496, 505. Je reviendrai plus loin sur l'étude du sèmeiÔma.
(4) Exception faite, comme j'ai dit, du patriarcat d'Isaïe.
LES DERNIERS SIÈCLES 133

des copies l ; aucune ne précise la place exacte et le rôle des


signatures d'archontes qui suivent celles des membres du synode.
En 1397, dans une praxis synodique, corroborée normalement par
la signature du patriarche, une note précède les signatures épis-
copales et celles des trois archontes, qui figuraient au verso pour
se distinguer de celles des évêques, et elle annonce que les deux
groupes de signataires agissent par ordre exprès du patriarche 2 •
En 1351 les archontes sont au nombre de huit3. Le grand charto-
phylax Amparès signe le premier : il passe avant le skévophylax
peut-être en vertu de l'ancienneté plus qu'en raison du titre
impérial d'hypatos des philosophes'. La place du sacellaire (sans
mégas) n'est anormale qu'en apparence, car il s'agit en réalité
du sakelliou et archidiacre Michel Kabasilas, mentionné comme tel
dans un acte postérieur 5 • Le skévophylax du clergé impérial
Georges Perdikès, avant-dernier, détenait certainement un titre
patriarcal qu'il omet d'inscrire 6 • Le choix des archontes est
arbitraire, ou bien signifie, dans un acte aussi solennel, qu'il
existe une opposition et des réticences au sein du clergé. En 1368,
il ne reste que quatre archontes, parmi lesquels, pour la première
fois, le grand ecclésiarchès; cependant le copiste dit qu'il y en
avait beaucoup d'autres. Cette liste perdue serait fort instructive,
car les trois premiers, rangés dans l'ordre traditionnel (sacellaire,
skévophylax, chartophylax), cumulent des titres impériaux? Or,
comme en 1351, l'économe est absent. Passe qu'il soit absent une
ou deux fois; lorsque, dans toutes les énumérations suivantes
jusqu'à la fin du siècle, y compris l'ordonnance de Matthieu I,
nous constatons que cette absence devient permanente, nous devons

(1) F. DOLGER, Byzantinische Diplomatik, Eltal, 1956, p. 245-261 (= Hisl. Jahr.


82 (1953), p. 205-221). E. Honingman étudie uniquement les signatures: Byz. Zeils.,
47 (1954), 104-115.
(2) MM, 518 (II, 291-292) : praxis de Corinthe.
(3) PG, 151, 763.
(4) La première fois où Amparès est cité, par Cantacuzène, en 1341, sa fonction
n'est pas connue: flist. 3, 16 : Bonn, II, 103 = PG, 153, 791 D. Le cumul du titre
d'hypatos est attesté pour un chartophylax de la fin du xm", Kyprianos : lettre 42
de Nicéphore Choumnos citée par J. VERPEAUX, Nicéphore Choumnos, homme d' État
et humaniste byzantiTl, Paris, 1959, p. 51. D'après les listes auliques, l'hypatos se trouve
au XIV· siècle dans la même situation que le rMteur et le dikaiophylax, titres impériaux
donnés à des clercs: PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 338, 143; cependant, à la
différence du rhéteur, l 'hypatos se trouve deux fois à l'intérieur des rangs auliques:
ibid. 300, 21-22; 321, 48.
(5) MM, 141 (l, 323, 1. 6 de l'acte) ; cette erreur, salcellarios pour sakelliou Se rencon tre
plusieurs fois; voir p. 319 ci-dessous, n. 1.
(6) Voir ses divers titres, p. 140.
(7) PG, 151, 716; cet acte est rarissime dans les manuscrits; je ne crois pas qu'il
existe plus de deux témoins. Il n'a pas connu la diffusion des tomes antérieurs.
134 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

bien en conclure qu'il ne s'agit plus d'une abstention du titulaire,


mais que, durant une longue période de durée indéterminée,
l'économe de la Grande-Église est inexistant. Un tel cfIacement
dénote une grave perturbation dans toute l'administration.
Les actes plus tardifs, où les archontes supérieurs sont énumérés
et apposent parfois leur signature, ne sont pas très nombreux.
Leur date, rapprochée de celle de l'ordonnance de Matthieu, est
signe d'une évolution dans le système de gouvernement : la
présence des archontes coïncide avec une mise en sommeil du
synode des métropolites. La chose n'est vraiment évidente que
sous le dernier patriarche du registre, Matthieu I, car les quelques
actes de Nil et Antoine IV qui peuvent entrer en considération
sous cet angle sont rares et d'intérêt minime!. L'emploi constant
du qualificatif "t'L(.LLW't"OC"t'OÇ dans toutes les mentions d'un exôkata-
koilos, au cours du siècle, confirme largement la supériorité
reconnue à cette classe; quant à savoir tout ce que contient le
qualificatif, c'est un autre problème que la nature et la forme des
actes ne suffisent pas à éclairer. Les mentions plus fréquentes des
archontes supérieurs nous renseignent davantage sur les modalités
du cumul et de l'avancement.
a. Le cumul de titres.
L'octroi d'un titre impérial à un clerc devient répréhensible
lorsqu'il comporte l'exercice d'une charge effective et de nature
profane incompatible avec l'état clérical. Que le chartophylax soit
titré mégas par l'empereur, de même qu'un ecclésiarchès, ou le
protopapas, ou l'archidiacre du clergé impérial, cela n'entraine pas
un changement de la juridiction propre du titulaire qui reste
conforme à son degré d'ordre ou à son échelon archontique. Le
titre impérial ne semble pas modifier même la préséance à l'intérieur
de l'Église, car la place du chartophylax à la tête des archontes,
en 1351, ne dépend pas de son titre d'hypatos des philosophes,
à moins de décret explicite que nous ignorons, mais d'une loi
intérieure qui joue déjà au XIIe siècle 2 ; les facteurs qui entrent

(1) Exemples principaux: MM, 352,360 l, 395, 401,417,433 (mention au protocole) ;


MM, 457, 507, 518 (signature).
(2) Le chartophylax est second une fois, en 1191 : voir p. 102. Comme le tomos de
1351, l'acte est de caractère mixte, el le rang du chartophylax peut dépendre d'une
décision impériale, surtout lorsque le patriarche est absent, comme c'est le cas en
1191. Le Trailé des offices n'émet aucune opinion sur l'état du clergé impérial et sur
la collation de titres au clergé; des listes contemporaines mettent en paragraphe spécial
quelques noms: PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 308 19-22 : nomophylax, dikaio-
phylax, grand protopapas, grand archidiacre, lampadarios, prôtospaltes, maistor (des
chantres) ; p. 338 (vers 143-152) : en plus des précédents, hypatos des philosophes,
LES DERNIERS SIÈCLES 135

en action pour modifier la préséance ecclésiastique sont difficiles


à définir avec exactitude, mais on n'est pas contraint de recourir
à l'hypothèse d'une intervention impériale intempestive. Prenons
les cas les plus notoires, celui de l'ecclésiarchès ct des archontes
assimilés aux magistrats par les titres de dikaiophylax et nomo-
phylax.
Le grand ecclésiarque est un dignitaire de fraîche date. D'une
manière générale, la profusion des mégas rencontrés dans le
Pseudo-Kodinos1 signifie que le qualificatif, existant déjà sous les
Comnène en proportion indéfinie, date surtout du règne de
Michel VIII. On remarque précisément que les listes impériales du
XIVe et du xv e siècle offrent des variantes significatives portant
sur le titre de mégas accolé au protopapas et à l'archidiacre;
l'acquisition du qualificatif par ces deux personnages suit une
progression aussi indécise que celle des archontes de province
(économe, sacellairc, skévophylax) qui tendent à se parer du
même qualificatif que ceux de la capitale, à rang égal. Dans sa
signature officielle, en 1277, un archidiacre du clergé impérial ne
fait pas usage du qualificatif !Jlye< ç 2, non plus que celui de 1368 3 ;
de même, les deux protopapas (Blachernes, Saints-Apôtres) qui
signent le même acte de 1357, ni celui des Blachernes en 1384 4 ,
Donc ou bien un troisième protopapas (et un archidiacre) devrait
coexister avec ces deux et porter le titre de mégas, ou bien le titre
n'est pas encore concédé officiellement. Le problème se complique
du fait qu'une liste ecclésiastique donne au protopapas le titre de
mégas, vraisemblablement au XIIIe siècle 6, et que le protopapas
Kanaboutzès ne porte le titre pour la première fois dans un acte

premier des rhéteurs, protapostolarios (non professeur de l'Apôtre, selon la traduction),


domestikos. II fauL rapprocher ce "~pul; des enseignemenLs apostoliques (ibid. 339, 150)
de la mention du pratôpostolarios dans la liturgie (ibid. 194, 2-3).
(1) Éd. Verpeaux, index, p. 397-399 : 27 mégas dont 6 ou 7 ecclésiastiques tirés
des listes en appendice pour la plupart.
(2) Ci-dessus, p. 113-114.
(3) PG, 151, 716 (Théodore Mélitèniôlcs).
(4) Les deux premiers sont dans la liste des signataires de 1357 : MM, 167; l'autre
dans M~f, 363. II s'agit de Constantin Cabasilas : MM, II, 52, 2, où son affecLation
aux Blachernes est indiquée. L'éditeur n'a pas déchiffré la fin de la signature de 1392 :
MM, II, 160. Je lis : 0 8euTepeuwv Té;)V !epéwv xoc.11tpWT01rOorcxc; Té;)V BÀoc.Xep\lw\I Boc.crLÀeLoc;
6 Koc\loc.6oUTÇlJC;; on doit l'identifier certainement avec Ic eeoqnÀéa.oc.'t'oc; fLéyoc.c; 7tpWTO-
7toc.7tiiC; 0 Koc.Voc.OOUTÇT)C; de nov. 1401 : MM, II,553,6-7. EsL-ce que le qualificatif mégas
représenLe une promotion, ou bien le titulaire omettaiL-il ce déLail dans Sa signature?
Cf. p. 292-293, ci-dessous.
(5) Liste D, p. 19'2. En regard, nous :lVons le mégas protopapas dans une liste
aulique: PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 308, 20; dans le corps du traité, ni
cclui du Palais, ni celui (je l'Église ne reçoivent le prédicat: p. 194,4, etc. ; on prévoit
que le même peut appartenir aux deux clergés, il cumule: p. 266, 5-7.
136 APEHÇU HISTOHIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

officiel qu'en 1401. Est-il passé dans le clergé de la Grande Église?


D'où une double inc:ertitude. Existait-il réellement un mégas
protopapas (et un archidiacre) dans le clergé impérial? A quelle
date celui de la Grande Église a-t-il acquis officiAllrment ce titre
rt de qui l'a-t-il reçu? Je ne vois pas de solution satisfaisante.
Il y a en effet une grande part d'irrationnel et d'arbitraire dans
la propagation du qualificatif; faute de connaître l'acte d'insti-
tution et le nom du premier bénéficiaire!, la raison échappe, car
d'autres clercs paraissent mieux placés pour obtenir en priorité,
du moins avant un ekklésiarchès, le titre mégas. Pour le moment,
le plus ancien titulaire connu est Pépagômènos, correspondant de
Michel Gabras 2 ; le contenu des lettres ne permet pas de préciser
à quel clergé appartient le correspondant; on peut dire que, dans
la première lettre, il n'a aucun titre et qu'il a dû être nommé
avant la seconde, aux environs de 1320. Ce prêtre, doté d'un
emploi purement liturgique, aurait donc reçu la distinction
honorifique avant le chartophylax lui-même; cela suffit à nous
convaincre qu'elle n'a pas le même sens pour les deux titulaires.
En effet, l'état des listes d'offices jusqu'aux débuts du xv e siècle
exclut l'hypothèse que l'ekklésiarchès soit un archonte important
de l'Église. Le premier diacre qui porte le titre de mégas ecclésiar-
chès, à l'exclusion, semble-t-il, de tout autre, est Michel Balsamon,
à la date de 1429 3 ; son successeur doit être Sylvestre Syropoulos
qui fait valoir sa qualité de staurophoros, ou exôkatakoilos';
leur qualité de diacre et leur rang de préséance au seul titre de
grand-ecclésiarque indiquent le changement survenu. Celui qui
parait en 1368 est un prêtre chartophylax, qui cumule les titres
de dikaiophylax et mégas ekklésiarchès ; d'après l'allure générale
des autres cumuls, on estimera que le mégas ekklésiarchès de cette
époque appartenait à la titulature aulique, mais il faudrait
résoudre auparavant le cas du protopapas et de l'archidiacre. Si

(1) En elTet l'eeclésiarque est d'origine monastique; PI. DE MEESTER, De monachico


statu, Roma, 1942, p. 280; son entrée à Sainte-Sophie, eomme dénomination d'une
calégorie du clergé, ne semble pas antérieure à la restauration de Michel Paléologue
el pourrait coïncider avec le patriarcat d'un moine, par exemple Athanase I.
(2) Marcianus 446, lettre 434 (Zanetti, p. 241); dans la leltre 401 adressée à
Georges Pépagômènos, sans doute le même personnage, aucun titre ne lui est donné.
Ces lettres sont en ordre chronologique assez slrict el dalenL en gros des années 1310-
1325 j comme dans beaucoup d'autres correspondances, cerLains titres restent ambigus,
lorsque le texte ne contient aucune allusion à l'étaL de la personne.
(3) Colophon du Scorialens;s X II 14, f. 178 v : Gr. DE ANDRÉS, Ca!dlof/o de los
codices f/riegos ... de El Escorial, Madrid, 1965, II, p. 285. Ce Michel Balsamon est
distinct du charLophylax de même nom atteslé il partir de juin 1400: ci-dessous, p. 139.
(4) Passage de son histoire du concile de Florence cité par DUCANGE, Glossarium,
411.
LES DERNIERS SIÈCLES 137
l'extension du titre à ces ordres liturgiques n'était pas d'origine
impériale positive, nous aurions là un indice que le clergé, écarté
des rangs d'archontes et des fonctions administratives, tendait
fortement à s'approprier des titres honorifiques réservés aux
officiers archontiques. Ce serait un nouveau signe de l'affaiblis-
sement de leur hiérarchie, mais il reste un peu flou l .
Au XIIe siècle, le décret de Luc Chrysobergès interdit l'immixtion
des clercs dans les carrières judiciaires. L'opinion publique en fut
alertée et, à la réflexion, on s'aperçut que des professions avaient
évolué et ne comportaient pas le même degré de sécularisation
qu'autrefois. Toujours est-il que Manuel Comnène nomme encore
le chartophylax Balsamon nomophylax et que Michel VIII légalisa
en quelque sorte le cumul du titre dikaiophylax par un exôkata-
koilos 2 • Après le sakelliou Skoutariôtès et le prôtekdikos
Pachymérès, nous connaissons avec le même titre :
Grégoire Kleidas diacre ou archidiacre, juge général en 1329 3 •
Georges Perdikès, en tant que sakelliou~ : MM, 173 et 183
(1,394 et 429) ; en tant que skévophylax : MM 309 ; PG 151, 716 ;
Chilandar 155.
Jean Matzoukatos, prêtre, grand ekklésiarchès et chartophylax :
PG, 151, 716.
Jean Phylax, prôtekdikos : MM 141.

(1) Il manque un indice décisif; voir cependant la note du Batopedinus 754, éditée
p. 575. Elle aurait plus de valeur, si le ms etait plus ancien; elle représente au moins
une opinion du xv· siècle.
(2) Voir p. lOg, n. 3; l'inlérêt de ces décrets réside dans l'affirmation d'un principe
d'équivalence. Élant données les lois habituelles concernant la possession de titres
nobiliaires par le clergé, les titres qui lui sont réservés lendent a changer de sens
et à perdre leur valeur aulique; sur les titres du clergé et des moines, voir R. GUILLAND,
Recherches sur les inslitutions byzantines, Amsterdam, 1967, p. 51-58 (= l'EH, 4
(1946), 56-69).
(3) P. LEMERLE « Le juge général des Grecs eUa réforme judiciaire d'Andronic III ",
Mémorial L. Pe/it, Paris, 1948, p. 296-297, 302, 308-9. Anomalie inexplicable dans
l'état acluel de notre information: Kleidas signerait encore en 1334 comme diacre
et le libellé du titre du serment (en 1329 '1) lui donne rang d'archidiacre. JI est vrai-
semblable que l'on ne prit pas un simple diacre comme dikaiophylax, puis juge général:
cXPXL- serait-il tombé dans une transcription d'Esphigm. 8, l'acte qui donne le titre
de diacre?
(4) Un aulre sakelliou, Kalos Trikanas, cumule dès 1334, l'un des titres impériaux
reçus par Georges Perdikès (skévophylax du clergé impérial: PG, 151, 763) : M:'VI, l,
568, acle enregistré on ne sait pourquoi vers mai 1371. Ce Trikanas est un corres-
pondant de Michel Gabras (Marcianus 446) qui lui donne déjà le titre de sakelliou :
lettres 349,377,415; il paraît succéder à Manuel Kontalès, sakelliou dans les leUres 207,
238, puis chartophylax : leUres (277 '1), 300, 314, etc.
138 APEHÇU HISTOHIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

Ainsi tous les archontes supérieurs ont cumulé une fois ou l'autre
ce titre impérial, jusqu'en province: une fois, à Thessalonique, le
grand économe est dikaiophylax 1 et Daniel Kritopoulos, qui n'est
pas du clergé de la capitale, devait porter le même titre en 1I0ngro-
Valachie 2 • Le titre ne parait plus dans le Pseudo-Kodinos; il
était donc tombé en désuétude au Palais et ne correspondait plus
qu'à une charge honoraire. Le seul personnage qui ait exercé un
pouvoir judiciaire et dont nous ignorons le titre ecclésiastique
exact, exerce, en réalité, en tant que juge général. Il n'était pas
prévu dans l'institution primitive du collège des juges généraux,
composé de deux civils et deux ecclésiastiques, que ceux-ci soient
pris parmi les archontes du patriarcat; le cumul ne se produit
peut-être qu'une fois en la personne de Jean Syropoulos, grand
skévophylax et collègue des deux juges civils Chrysoképhalos et
Oineôtès 3 • En principe, la justice ecclésiastique prend caractère
épiscopal et synodal, et parmi les juges généraux figurait toujours
au moins un métropolite, lorsque le tribunal était complet; les
archontes, dans leur juridiction ordinaire, ne semblent avoir
jamais possédé les pouvoirs d'un véritable juge. La question se
posera surtout à propos de la définition du chartophylax d'après
Balsamon'.
En définitive les ingérences du pouvoir impérial restent dans les
limites antérieures, que l'on peut qualifier de traditionnelles et
même constitutionnelles pour l'Empire byzantin; si le corps des
archontes subit des changements, cela tient à des causes diverses,
et toutes ne sont pas extérieures à l'Église. Depuis l'acte d'Isaac 1
Comnène, le seul cas où se résout à Byzance une infime querelle
d'investiture, sous Michel VIII, n'a rien de comparable avec le
problème qui s'est posé en Occident.

b. L'avancement.
Au XIIe siècle, deux listes de date assez rapprochée nous ont
permis de suivre la progression des premiers archontes vers le
sommet 5 • Autour de l'année 1400, l'abondance des actes, où les
archontes supérieurs interviennent fréquemment, nous offre un

(1) MM, l, 174; d'où peut-être le prédical 't'L!-LL6>'TIX't'OÇ, employé en la circonstance


non en faveur du grand économe de la métropole, mais en considéra Lion du cumul.
(2) MM, l, 535, 17 : 't'L!-LLW't'iX't'OÇ 8LXiXLOCPUÀiX!;; il me semble que Daniel Kritopoulos,
postulé par les autorités locales, devait résider depuis longtemps sur place et qu'il
tenait le titre auprès du voïvode.
(3) M:\I, 597 (début), II, p. 424; il Y a erreur sur la fonction: lire skévophylax,
non chartophylax.
(4) Voir la notice, p. 338-344 j et ci-dessous p. 158-160.
(5) Voir p. 100-103.
LES DERNIEHS SIÈCLES 139

nouveau moyen de contrôle. En plus, nous constatons la formation


de véritables familles d'archontes ecclésiastiques qui n'ont plus
la même origine qu'autrefois; il doit exister certainement, comme
au XIIe siècle, des neveux de métropolites qui suivent la carrière
grâce à l'exemple et au concours de leur oncle, mais le déterminatif
o TOÙ devient beaucoup plus rare l . A la fin du XIVe siècle, la
permanence de certains noms, les Balsamon, les Syropoulos, les
Eugénikos, laisse entendre que nombre des diacres et prêtres
mariés occupent les postes et ne cherchent pas à obtenir un
épiscopat qui entraînerait la séparation des époux.
A part le grand économe, qui a disparu momentanément, les
sept premiers dignitaires de la fin de 1397 sont connus et changent
de nom après juin 1400. Entre ces deux dates, nous apprenons
que Dèmètrios Balsamon, grand-sacellaire encore en février 1400,
est remplacé dès juin de la même année par Michel Aoinarès et
mentionné, en janvier 1401, comme décédé 2 ; d'autre part, l'ex-
chartophylax Jean Holobôlos est devenu métropolite de Gotthia
vers la fin de 1399 3 • Ces deux vides provoquent le mouvement de
personnel représenté par le tableau suivant
Avant juin 1400 Fonction Depuis juin 1400
Dèmètrios Ralsamon gr. sacellaire Michel Aoinarcs
(mars 1400 : MM, 569) (juin 1400 : 579)
Michel Aoinarès' gr. skévophylax Jean Syropoulos
(mars 1400 : ~IM, 569) (août 1400: 597, p. 424)'
Jean Holohôlos gr. chartophylux Michel Balsamon
(voir MM, 528, 534, 536, 550) (juin 1400: 579)
Jean Syropoulos sakelliou x
(mars 1400: MM, 5(5)
Michel Balsamon prO tekdikos Georges Eugénikos
(mai 1400 : MM, 575) (sept. 1400 : 599, p. 603)
Georges Eugénikos protonotaire Manuel I3alsamon
(mai 1400 : MM, 572) (juin 1401 : 652, p. 503)
Manuel Balsamon logothète x
(févr. 1400 : MM, 553)

La régularité de l'avancement est tout à fait remarquable.


Néanmoins, le poste de sakelliou, laissé vacant par la promotion
de son titulaire, reste libre; du moins, il n'est pas occupé par

(1) On ne le rencontre pas une Cois dans MM, 1-11,


(2) Voir les actes MM, 553, 559,565,569, et h:ei\loç dans 622 (ligne 6) : janvier 1401.
(3) Voir ~D.l, 528 (lignes 9-11) : octobre 1399.
(4) La lecture 'Acrwlip"lç de MM a été corrigée par H. Hunger dans Reu. des Él.
Byz.24 (1966), p. 67.
(5) Lire skévophylax, comme dans le ms Vindob. hist. 48, f. 169, 1. Il.
140 APEHÇU HISTOlUQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

celui qui était le plus près et qui s'arrête au poste inférieur de


prôtekdikos, soit par convenance personnelle, soit par décision
du patriarche. La raison exacte de l'exception nous échappe; si
le patriarche réservait le poste à qurlque archontp, de rang inférieur,
il y aurait dérogation à la règle générale qui commande presque
automatiquement l'ascension des degrés hiérarchiques. L'avance-
ment dépend encore de la volonté du promoteur, mais il est
conditionné aussi par le fait que les archontes prennent l'allure de
fonctionnaires de carrière, plus stables ou déterminés à rester
dans l'administration; en 1400, trois Balsamon se suivent d'assez
près et un quatrième, le futur chartophylax du concile de Florence,
doit être déjà au rang des clercs inférieurs, ou dans l'enfance.
Au XIVe siècle, non plus qu'auparavant, tout archonte ne
franchissait pas obligatoirement tous les degrés. Ainsi, Jean
Syropoulos ne passe pas dans le chartophylakion en 1400. Nous
pouvons esquisser le curriculum de certains personnages, par
exemple Georges Perdikès, dont nous connaissons les titres et les
dates suivantes :
1348, épi sékrétou : MM, 128 (1, p. 285).
(1351)-1354, canstrisios et skévophylax du clergé impérial
PG, 151, 763; MM, 156 (1, 349).
1360, sakelliou et dikaiophylax : MM, 173 (1, 394)1.
1368-1374, grand skévophylax et dikaiophylax : PG, 151, 716 ;
MM, 309 (1, 566); dernière mention dans l'acte Chilandar 155
(éd. Petit, p. 329). De plus, on remarque qu'en 1351 il suit un
parent nommé Théodore, qui signe avant lui comme épi déèseôn 2 ;
Georges ne doit pas être encore canstrisios. En 1400, vient un
autre Perdikès, Akindynos, au poste d'hypomnèmatographe
(MM, 557, etc.). La carrière de Georges présente donc le cumul
constant d'un titre ecclésiastique avec un titre impérial, dont
nous ne savons pas quel degré de juridiction lui était attaché.
Dans l'intention de Michel VIII, il comportait toutes les attribu-
tions judiciaires appartenant au fonctionnaire impérial, mais le
Pseudo-Kodinos ne l'inscrit pas dans les rangs auliques. Donc,
même si Perdikès a occupé quelque autre poste inférieur, il n'a
pu recevoir tous ceux de la hiérarchie supérieure. L'avancement
ne pouvait suivre une ligne parfaitement continue; cela tient
surtout au fait que les élections épiscopales creusaient des vides
dans les rangs des archontes, comme c'est le cas en 1400, après

(J) Dans l'acLe MM, 172 (l, 389, 33), il Y a trois archontes: le grand sacellaire, le
grand skévophylax et le dilcaiopltylax, qui doit êlre déjà le sakelliou Perdikès (juin 1359).
(2) PG, 151, 763. -
LES DERNIERS SIÈCLES 141

l'élévation du chartophylax Holobôlos au sIege métropolitain de


Gotthia. Bien que l'on ne dispose pas de statistique exacte, la
majorité des métropolites devait provenir à l'époque des rangs
monastiques 1 ou des rangs moyens oe l'archontat.

6. L' hypolypôsis de Mallhieu 1 2 •


Le registre du patriarcat de Matthieu compte à peu près
146 numéros pour un espace de deux années: fin 1399-fin 1401 3 .
Durant cette période, ou bien la chancellerie a changé de sLyle,
ou bien le tribunal patriarcal n'est plus ce qu'il était auparavant.
Les protocoles avec liste de synodaux sont pratiquement inexis-
tants, de même que les actes avec liste de présence insérée au
début du dispositif'; malgré cela, la plupart des actes sont dits
synodiques et près d'une quinzaine se définissent : O'UV08LX~
8L&YVWO'LC; x~1. &1t'6?~O'LC;5. Des lettres notifient diverses sentences
dont l'objet ne diffère en rien de celui de ces aetes 6 ; pour s'en
rendre compte il suffit de regarder les deux actes voisins, MM 570
et 571, qui règlent un problème semblable relatif aux biens d'un
enfant mineur. Le premier est dit gramma, le second diagnôsis
synodique, alors que tout l'exposé montre bien que le patriarche
est resté seul juge. Si les métropolites ne paraissent jamais à ce
tribunal synodal, les archontes, du sacellaire au prôtekdikos et
plus bas, sont souvent mis à contribution comme auxiliaires de
justice. Par groupe de deux ou trois, ils figurent dans une dizaine
d'actes. Il est probable que, dans toutes les causes jugées par ce

(1) Les formules de profession de foi de l'hypopsèphios mentionnenl souvent dans


la signature l'état de hiéromonachos. Les quatre ordinations de Matthieu (1400-1401)
concernent des moines: MM, 529 1-3, 672; une, lin prêtre local: 645.
(2) OUDOT, Ac/a, n. 27, p. 134-162, d'après Vindob. hisl. 'lr. 55 (69), seul témoin
connu.
(3) MM, 521-687 (II, p. 296-570); durant les douze années de Philothée nous
comptons dans les 136 actes.
(4) Les seuls actes véritablement synodiques de cdte periode sont les actes d'ordi-
nation dont la forme reste parfaitement régulière: mention des volants dans le dispo-
sitif: MM, 529 1-3,645,672; le nombre des volants est seulement très réduil (4 ou 5).
Ces ordinations représentent vraisemblablement le lotal réel des deux années; durant
les autres patriarcats au contrairp, le nombre des acles d'ordinaUon enregistrés est
nécessairement inférieur il la l'Calitl\. La différence entre le registre de ~lalthieu el
celui des prédécesseurs pourrait donc signifier qu'il est plus sincère.
(5) Voir les acles M~I, 528, 530, 537, 550, 553, 557, f>62, ;>71, 58·1, 585,591,597,
599, 667, 670. Ou bien le rédacteur passe sous silence la pal·ticipalion des membres du
synode, ou bien le patriarche a décidé seul sans leur concoul'S.
(6) Environ 80; voir les actes groupés 608-614, 648-656; sans qu'apparaisse un
seul membre du synode, on dit que l'action est accomplie cru\lo8~)(wç ou que la lettre
représente une &.7t6epIX0'~ç O'u\lo8~y.1) : MM, II, p. 308, 8; 357, 24; 367, 1; 374, l, etc.
142 APEUÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

patriarche durant les deux années, les mêmes archontes assistèrent


le président du tribunal, qui reste théoriquement le synode.
L'anomalie de cette pratique, dont on a déjà signalé l'impor-
tance l , tient aux circonstances d'une vie publique très troublée;
absences de l'empereur, attaques des Turcs, dissensions entre le
patriarche et les métropolites constituent autant de facteurs déjà
fort connus, bien que l'état intérieur du patriarcat ne soit pas
encore tout à fait éclairci 2 • Du point de vue historique et canonique,
on n'a pas tiré tout le parti possible de l'ordonnance publiée par
Matthieu l en 1397-1398, dès la première année de son règne.
Zhishman l'a utilisée et la cite par fragments 3 ; l'édition récente
du texte complet est restée sans commentaire 4 • L'ordonnance,
publiée par le patriarche pour lui-même, les évêques ct le clergé

(1) l'. LE'IERI.E, t Heeherchcs sur les institutions judiciaires il l'(\poque des Paléo-
logues. II. Le tribunal patriürcal., Arzal. Boil. 68 (I9r>O\, 318-333. L'auteur voit un
rapport entre la réforme de la justice sous Andronic III et la proportion des causes
!lui passent devant le tribunal patriarcal; elle baisse en effet à partir de 1330, puis
l'l'monte progressivement de 13HO il 140'2, période durant laquelle l'état intérieur de
l'empire est au plus bas. Il y a cependant plusieurs inconnues, en particulier la propor-
tion des causes que le trihunal des juges généraux instruisit dans l'intervalle, pendant
qlle le tribunal patriarcal entre en sommeil; comme nous ne connaissons guère l'activité
de ce dernier qu'à travers le registre, nous n'avons aucune preuve que celui-ci est
mHhodique et complet. La vérification par statisLiques reste donc précaire. Une autre
inconnue est la définition propre du tribunal patriarcal; du déhut du siècle (patriarcat
de Jean XIII et Isaïe) à la 11n (presque uniquement les deux années 1400-1401), la
composition même du tribunal change, sans parler de la diversité plus grande des
cas qui lui sont soumis; le tri1.Junal patriarcal, synodal au dt-but ~au sens strict: avec
les métropolites eruVe:8pLcX~OV'ttC;),devient un tl'ibunal nrchontaI. En somme, la pra tique
de la fin du siècle, tenant à des causes particulières, ne correspond plus exactement
il la tradition du tribunal synodal. J'analyserai les actes du patriarche Matthieu 1 du
point de vue diplomatique dans l'ouvrage Le registre synodal du palriarcat byzantin
uu X Jl'. sUc/e, en parlant de la comparaison enlre gram ma rl diagnôsis et de leur
caracti're synodal ou non.
('2) Un des principaux opposants a laissé des mémoires encore inédits; voir
V. LAl'RE!'ôT, "Ln paradoxe théologique: la forme de la consécration épiscopale selon
le mélropolite ~Iacaire d'Ancyre ., Or. Cllr. Per., 13 (1947), 551-561.
:3) J. ZIlISHMAN, Die Synoden und die Rpislropal- Amler... , Wien, 1857; voir p. 105,
1I0ies l, 6, etc .
. 4) OVDOT, Acta, p. 134-16'2. Le litre U1tOTU1tWO'LC; fait allusion peul-être il èv TU1tC:l
U1tO!J.\I~!LCl't'OÇ de la conclusion (§ 34, p. 16'2). MatLhieu cite un autre ade de même litre,
ordonnance relative il l'adelphaton : ~nl, 11, 353, '22. La date de l'hypotypôsis, le
fait qu'elle n'est pas dans le registre, non plus que l'aulre qui est perdue, le début
des inscriptions d'actes coïncidant avec le départ du chartophylax Holobôlos devenu
mélropolite : tout nous indique qu'en plus de la conjoncture hislorique, des questions
de personnel jouenL un certain rôle dans la conSCr\'ation des aetes ; après deux années
à peu près vides, les actes sont inscrits régulièrement. L'activité a dù être aussi intense
durant ees deux premières années, mais les actes ne furent pas recueillis, ou bien la
partie des registres qui les contenait est perdue.
LES DERNIERS SIÈCLES 143

qu'il a ordonné l , contient, après des considérations morales sur


les devoirs du pasteur, le règlement du tribunal sacré et la définition
des cinq archontes exôkatakoiloi, parmi lesquels ne figure pas le
grand économe. Lne liste des offices, en deux reccnsions 2 , enregistre
cette éclipse du premier des archontes qui ne paraît pas non plus
parmi les divers officiers cités dans les actes de l'époque; tous les
premiers sont attestés, sauf lui. Matthieu invoque la coutume
antique de l'Église qui régit les offices:!, comme le faisait Balsamon,
pour lequel les archontes ne sont pas à la merci de l'arbitraire
épiscopal, mais sous la garantie des canons 4 • En réalité, le patriarche
est plus proche de ceux qui pensaient, soit du temps de Balsamon,
soit peu après, au début du XIIIe siècle, que les promotions
d'arehontrs se font au gré de l'évêque 5 ; il dit lui-même que « ses
très saints et illustres prédécesseurs n'ont pris aucune mesure à
ce sujet )6, Il veut dire certainement que le règlement administratif
et disciplinaire qu'il propose est destiné à réprimer des abus et
des confusions contraires à la coutume' ; mais celle-ci reste une
tradition orale, une pratique, qui ne sont pas codifiées par des
textes positifs récents ou anciens. L'ordonnance comprend trois
parties: §§ 4-~, devoirs de l'évêque; §§ 10-14, le tribunal sacré;
§§ 15-32, la juridiction des exôkatakoiloi.
A propos du tribunal, le patriarche décrit succinctement le rôle
des divers archontes durant les séances. La place qu'ils doivent
occuper symbolise la part qu'ils prennent à l'action et nous fait
distinguer trois catégories. - Les exôkatakoiloi siègent à côté du
patriarche (-Tt'CXpOCX.OCe~f.LEVOL) ; chacun introduit les causes relevant de
la compétence de son bureau et conduit les enquêtes; mais, au
cours des débats, ils n'ont pas la liberté de contredire un évêque;
s'ils ont une remarque à faire, ils s'adressent au patriarche. - Les
autres archontes, sans distinction, se retirent derrière le siège
patriarcal, dès que la séance est ouverte; en principe, ils ne disent
mot; cependant ils ont la faculté de s'intéresser à une cause et
même de plaider (cruv'YJyopEi:v) 8 en faveur d'un accusé; ils peuvent

(1) OüDOT, loc. cil., p. 136, 7-9.


(2) :'\OtiCI'S P: texte, p. 572-573; comml'ntairr, p. '28t)-·2tl4.
(3) OUDOT, 140, 25-26; 142, 27.
(1) PC, 138, 144 A.
(5) Opinion combattue par Jean de Kitros : PC, 119, 969 B.
(6) OVDOT, p. 134 (ÎlIl)-136 (début).
(7) L'exorde insiste sur les méfaits de 1'&:":'iX~llX; le patriarche réprouve surtout la
coutuml' des archontes de donner des consultations à leur domicile: p. 154, § 24
(adressé au chartophylax) ; p. 160, ~ 31-;3'2. (à tous). En fait le patriarche veu!. que lout
passe en synode, ou plutôt par lui.
(8) Ainsi l'hypomnèmatogl'aphe se présente comme èVTOÀe:UÇ d'une plaignante:
M~l, Il,361,3 (de l'acte G57). Le patriarche considère l'assistance aux séances pour
les jeunes al'chontes comme un cours pratique de droit: OUDOT, 144 20-22.
144 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

soumettre des observations au patriarche directement ou par


l'intermédiaire des exôkatakoiloi. - Les notaires et les épisko-
peianoi se tiennent, les uns auprès du trône patriarcal, pour être
continuellement à sa disposition, les autres au-dessous du banc'"
ou des sièges de l'épiscopat!.
Le tribunal décrit n'est pas distinct du tribunal synodal. De
plein droit, selon la coutume, les évêques supérieurs présents
émettent leur avis (Y'JW(.Looo,~r:v) ; le patriarche clôt les débats et
prononce la sentence : 1t'&POCÇ È1tL't'L8É:vOCL, (h09ocrv~cr8ocL. Le patriarche
fait une obligation aux archontes en général d'être présents, si
possible, chaque jour et, sans faute, « les jours synodiques »2. Il y a
donc des jours réguliers d'ouverture pour des séances ordinaires;
ce sont toujours sans doute les lundi, mercredi et vendredi de
chaque semaine, depuis au moins la fin du XIe siècle. La manière
dont la présence du corps épiscopal est signalée signifie qu'ils ne
sont pas convoqués nominalement à ces réunions ordinaires du
tribuna13; ils se présentent librement. Leur assistance n'étant
requise qu'en certains cas déterminés par le droit, par exemple
pour un jugement contre un évêque ou un prêtre4, le tribunal
ordinaire peut statuer sans leur concours, même si le patriarche
est seul juge; cela dut se produire souvent, comme il est prouvé
par la teneur des actes de Matthieu.
Le pouvoir suprême du patriarche est mis davantage encore en
lumière dans la définition des principaux offices, comme nous le

(1) ÜUDOT, 146 3-4; l'éditeur traduit crX(fL7tQUe; pur bunc (des évêques). Ce n'est
pas ce que veut évoquer le texte. Que les évêques soient assis sur un banc ou sur un
siège individuel, peu importe; mais les épiskopeianoi ne peuvent s'asseoir xcx't'w't'épw,
si les sièges épiscopaux ne sont pas surélevés, sur une estrade. Une description contem-
poraine de séance liturgique d'ordination (fL~XPcX crrppcxyEe;) nous donne une image
semblable en termes différents; patriarche sur son Lrône, exôkatakoiloi sur les degrés
de l'cXvcxoct6pcx (estrade du trône), auLres archontes xchw fLE't'cX 't'1jv cXvcxoiX6pcxv, évêques
sur leurs trônes ; DUCA!'IGE, Glossarillm, 412 (texte de Gémistos, anonyme dans
1. HABERT, Archieralicon, Paris, 1647, p. 27). A cette description, Ducange ratluche
des citations relatives à la cavea ('t'eX xon..~ '1) de l'Hippodrome (Gloss., appendix, 77;
append. altera, 205). Les exôkatakoiloi, en touL cas, sont birn ceux qui, parmi les
archontes, siègent hors du cret/x, du bas-fond; dans la définition du terme, l'image du
bèma entre ainsi au premier plan et l'explication est très séduisante et conciliable
avec une étymologie possible. Mais si les choses éLaient aussi simples, pourquoi l'auteur
de la notice B (ci-dessus, p. 60) va-L-i1 chercher des xcx't'cxxoEÀtcx qui n'ont J'ien à voir avec
la placc dans le bèma ?
(2) ÜUDOT, loc. cit., p. 1442: O"UV08LX'ije; oilO"7Je; l)flépcxe;; 1.16,19: Èv ure; O"u\lo8txcxte;
~flépcx~c;. L'obligation s'adrrsse à tous les archontes, même à ccux qui se tiennent
07tt0"8EV (144, 7), derrière le siège présidentiel. Sur les jours synodiques <lU XI" sil'cle,
voir p. 465-467, ci-dessous; au XIVe S., voir p. 503-50·1.
(3) ÜUDOT, 144 12-13; sens conditionnel de &pX~Epéwv 8è: 1t!xp6nwv Èv T?i Xp(o"E~.
(4) Le fait sc présenLe une fois: MM, 643; jugement d'un prêtre, remis par dMaul
du nombre l~gal des évêques-juges (II, p. 490, 19-20).
LES DERNIERS SIÈCLES 145

verrons surtout à propos du chartophylax. .Je ne retiens ici que le


procédé général de gouvernement; outre que le grand-économe
est omis, ce qui laisse supposer que toute la part de sa juridiction
est aux mains du patriarche, aucun archonte ne peut pratiquement
rien entreprendre ni décider, sans en référer au patriarche et sans
prendre ses ordres!. Or, dans cette description, il ne s'agit plus
de l'activité de ces chefs de service en séance synodale, mais de
leur occupation propre dans le ressort de leur administration; le
patriarche prend en mains lui-même les enquêtes d'ordination et
de mariage, comme semble l'avoir fait d'ailleurs le patriarche
Kallistos. L'importance donnée aux épiskopeianoi (serviteurs du
patriarche astreints à son service : § 13)2 rappelle aussi le rôle
des exarques, autres fonctionnaires de police dépendant du
patriarche 3 • Apparemment le prôtekdikos (§ 29) serait le seul qui
exerce son ministère sans ingérence habituelle du patriarche.
Il est impossible qu'une telle ordonnance soit en accord avec
toute la tradition antérieure; nous verrons en particulier que la
conception du rôle du chartophylax ne s'accorde pas avec celle de
Balsamon. Mais la comparaison de l'ordonnance avec les actes de
l'époque nous porte à croire que les innovations réelles sont
minimes. Le phénomène le plus saillant, le nombre considérable
des causes introduites devant le tribunal patriarcal, tient aux
circonstances historiques; il est possible qu'en l'absence de
l'empereur le patriarche ait reçu délégation plus étendue ou qu'il
supplée lui-même à la paralysie des bureaux impériaux; dans le
fond, la plupart des causes où il intervient ne dépassent pas la
juridiction du tribunal ecclésiastique, qui durant tout le XIVe siècle,
eut l'occasion de trancher l'un ou l'autre des cas soumis au
patriarche Matthieu". Si le registre a conservé les actes, c'est

(1) Par exemple le sacellaire : 7tpoo"lXyyéÀÀELV 'Ti;) 7t1X'TptiXpXn (148, 20) ; le skévo-
ph)'lax : yvwlln 'TOÙ 1t1X'TPLiXpxou (148, 24) ; le chartophylax: 1tp0O"IXYYEn.IXL (150, 21) ;
le sakelliou : 1tpoo"lXYYEÀd 'Ti;) 7t1X'TptiXpXn (158, 1-2). D'où l'interdiction de juger à l'insu
du patriarche: èv y(ùv(~ xp(ve:tV, Il~ dS6'Toç 'TOÙ mr:TpLtXpXOU (160, 8-13).
(2) Elix aus~i font rapport 311 palriarche : OevoT, 156, 21.
(3) "oir p. 12!l-130.
(4) P. LDIERLE (art. cité p. 142, n. 1), p. 321-323: quesLions touchant au sacrement
de mariage, à la protection des faibles (dot el patrimoine), à la défense d'un principe
moral. Les affaires mentionnées sous le § 4 (p. 323) el jugées par le tribunal de Matthieu
sont souvent des affaires purement civiles: le tribllnal patriarcal se substitue à la
(1

justice laïque défaillante. ~ Mais l'empereur ne sc serait pas déplacé sans doute lui-même
pour faire, comme le patriarche Matthieu, l'expertise d'une vigne sur le terrain:
MM, Il, 500, 23. Au début du siècle, on reprocha au patriarche Niphon d'exercer toutes
les foncLions des agents du fisc; l:ILASTARÊS, Syntagma K 32, PG, J.1A 13."\8 C =
HHALLÈS-POTLÈS, 6, 344 : ..-fjv Te: ti:7t0YPlXqJl}V XlXl -riXç 'TOÙ cSlJll0O"(OU cÎ:1ttXO"IXÇ 1}vÉPY'l)O"e:
8ouÀdlXç. La seule diITérence avec le patriarcat de ~latthieu, c'cst que nous n'a\'ons
pas le recul'il de ces acles de Niphon.
146 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

peut-être parce que le patriarche veillait à ce que la chancellerie


les enregistre régulièrement. Cependant leur nombre ne peut
s'expliquer uniquement par ce soin, étant donné que nous ne
trouvons la même proportion sous aucun autre patriarch('. En el'
qui concerne la procédure et le fonctionnement du synode, nous
avons au contraire d'autres périodes beaucoup plus longues, du
patriarcat de Jean XIV au second patriarcat de Kallistos (en gros:
1330-1364), où la présence des métropolites et la tenue des séances
régulières sont encore moins attestées, proportionnellement, que
durant les deux années 1400-1401 couvertes par le registre de
Matthieu.
Deux notes de chancellerie témoignent que le tribunal respecte
des normes canoniques. La première (MM 603) enregistre une
sanction disciplinaire contre un prêtre, en attendant le procès
régulier, qui exigeait la présence d'un certain nombre d'évêques.
La seconde pièce (MM 643) comprend un protocole mentionnant
la composition du tribunal : (jUVE~pLcX~OV'rEC; métropolites, 1t<Xp<X-
xoc8~[.Le:\lOL et 1t<xpuJ"rcX[.Le:\lOL archontes; le dispositif précise que la
sentence définitive n'est pas prononcée parce que le nombre des
juges requis, c'est-à-dire des évêques, est insuffisant; bien que les
quatre présents aient donné leur avis, le patriarche renvoie la
sentence à une autre session où le nombre régulier des juges sera
atteintl. Cet exemple permet de définir le sens de 1t<Xp<XX<x8~[.LE\lOL
dans l'ordonnance elle-même 2 • Étant donné l'effacement relatif
des évêques durant les deux années et les interventions plus
nombreuses des archontes, on pourrait imaginer que ceux-ci se
substituent aux évêques comme juges. Les notices des offices
accordent à divers archontes des fonctions judiciaires et le charto-
phylax est souvent dit XPL"ÔjC;. Syméon de Thessalonique étend
l'appellation à tous les archontes, tandis que Balsamon déclarait
le chartophylax président d'un grand dicastèrc 3 . Dans les protocoles
traditionnels, le verbe qui indique la présence des archontes est,
en général, 1t<xp6\1'rw\I ou 1tOCPLcr'r<XflÉ\lW\I, sans distinction de c1assl'.
Matthieu, dans son ordonnance, distingue les 1tocpocxoc8~[.Le:\lm
(ÈçwX<X'rcfXOLÀOL ou 'rL(.LlW'<X'rOL) de ceux qui assistent à la séance;
le protocole de mai 1401 (MM 643) distingue pareillement des
juges siégeant avec le patriarche et deux classes d'archontes :
a) 7t'<xp<xx<x8'fjflÉ\lW\I 'rL[.LLW'rcX'rW\I; b) 1t<XpLcr'r<X[.LÉ\lW'I 8e:OCPLÀe:cr":'cX,w\I (NI 1\'1, II,
489, 3). Mais cette titulaturc et le style du procès-verbal ne sont

(1) MM, Il, 448-490. Le nombre est fixe, J'aprcs Ralsamon, pnr le concile Je
Carthage: PG, 138, 49 (note Il), 57-61.
(2) Ot.:DOT, toc. cil., p. 144, 6 : 1tIxpocx!XBija6oct; les autres archontes : &~ocv{a,!XaOQ(L
xc:d (17tLa6EV TOU 7tOCTPLOCPXLXOU 6p6vou 7tocp(oToca6oct (144, 8) ; ci-dessus. p. 1·~3.
(3) Voir la noLice sur le chnrlophylax, p. 343-344.
LES DERNIERS SIECLES 147
pas une invention du patriarche et de sa chancellerie; nous avons
exactement la même répartition et les mêmes termes dans un
acte de 1383, qui enregistre aussi une action contre des clercs 1 •
En aucun cas, les archontes n'obtiennent rang de cruve:3p~cX~OVTe:Ç,
que peuvent cependant occuper au XIe siècle des archontes palatins
siégeant avec le patriarche 2 • Pour l'Église, les archontes ne sont
des juges qu'au sens large; ils assistent le président et les évêques,
présentent l'accusation, conduisent des enquêtes préparatoires et
des expertises: c'est le rôle des auxiliaires de justice.
L'ordonnance et les actes du patriarche Matthieu mettent un
accent sur le pouvoir personnel du patriarche; la conception
fondamentale de la place et de la fonction des archontes ne change
guère, mais des circonstances particulières permettent à l'un ou
l'autre des patriarches de se mettre en vedette, soit qu'il ait
imprimé aux institutions un caractère nouveau, soit qu'il ait
laissé plus ou moins de latitude à ses auxiliaires dans l'exercice
de leurs fonctions 3.

7. La promotion des archon/es: f.LLXPOC creppocy(ç.


De même que les actes d'élection des métropolites sont très
rares, au point que les auteurs modernes les mieux informés
émettent à ce sujet des opinions contradictoires et trop absolU(;s4,
les témoignages sur les modalités de la promotion des archontes
ne sont jamais suffisamment nets pour nous donner une idée
exacte de la pratique. Au XIIe siècle, les canonistes officiels
hésitent encore; s'ils admettent confusément une distinction réelle
entre O'cppcxy[ç et Xe:tPOTOV[CX, malgré la synonymie fréquente tirs

(1) MM, 360 (11,48); voir aussi les actes 395, 417, 43:l. Tous ces acles qui enregistrenl
des actions eonlre des prêlres et des clercs nous font croire que la suspense p"ononcée
contre un prêtre sous le patriarche Arsène ne doit vas être atLriuuée en propre au
chartophylax qui va la notifier all condnmné : PACIIY:>llmE, ]\·1ich. Pal" 3, 24 : Bonn,
1, 2'2& = PG, 143, 669; l'historien cite le fait pour soulignl'r la juridiction du chnrlo-
phylax sur les mariages, commr l'a indiqué E. f!I;HMA"i, nid. de dr. cano II, 6'25 ;
cela ne veul pas dire qu'il a porté lui-même la senlenel', car l'empereur pronolll:(~
a ussitô tune diatriIJe con tre Ir pa triarche cl sé\' i l. contre son LI ux i1iaire, le c hartophyla X.
(2) Voir p. 34.
(3) On peut citer, comme exrmple de patriarche suivanL une ligne de conduite
toute diJTércnLe, Eustr'aLe qui aimait: ljauxilX\I X!XL IÎT!XplX1;i<X\I TW\I 8opuôo8wv 6x"A-fjar.w\I
(piLLakion d'Alexis Comnène, éd. Cspenskij, p. :l'2, 1-3 : Reyeslen, 1079). En cfTet,
dans l'affaire des mélropoles, il commil.le soin du proci's ail ch:Il'Lophylax (Nicéphol'(~) :
Regestes, 934 (qui n'est pas un décret de renvoi: ci-dessus, p, 54, n. 2).
(4) Je pense surtoul il l'opinion sou.... ent exprimée que les métropolites Claielll
nommes par l'empereur. Cne lelle affirmation est contredile par les canons el une
pratique constante, malgré des irrégulariLés, des voles d·(~lection. On confond peul-être
éreclion de métropole et nomination d'un métropolite; voir p. 478, n. 1.
148 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

deux termes, nous ne savons pas au juste sur quoi elle repose ni
quel est le rapport entre les rites liturgiques et les actes juridiques
en forme d'écrit, que nous pensons devoir les accompagner.
J'étudierai plus loin les actes requis par les ordinations en général,
à partir de celles des métropolites, en vue de déterminer quelle
est la part respective du patriarche et de la chancellerie, de la
liturgie et de l'administration l • L'interprétation de ces actes
suppose une connaissance des rites liturgiques corrélatifs qui
donnent leur signification propre aux instruments juridiques.
Il n'est pas indifférent pour nous que le seul commentaire
liturgique utilisable, celui de Syméon de Thessalonique, date du
début du xv e siècle et provienne d'un évêque de province. Le
temps et le lieu conditionnent le sens du commentaire. Sans doute
le métropolite, en tant que suffragant de Constantinople, suit le
rite général de la capitale; mais il n'ignore pas que sa métropole
possède des usages propres, confirmés par une tradition 2 , et le
point de vue provincial influe grandement sur la conception des
cérémonies et du rôle des archontes. Quand il décrit l'ordination
du patriarche et des métropolites, il doit recourir nécessairement
à l'Euchologe patriarcal, puisque ces cérémonies n'avaient lieu
qu'à Sainte-Sophie et qu'un métropolite n'ordonnait que ses
évêques suffragants. Pour les ordinations d'archontes, nous
constatons également que Syméon de Thessalonique suit littérale-
ment le rituel patriarcal, qui est, sans aucun doute, la diataxis
rédigée par Dèmètrios Gémistos protonotaire, à la fin du XIVe siècle.
D'où la première question à résoudre : quelle est l'autorité de
cettc diataxis et sa place exacte dans la tradition liturgique?

a. L'évolution des ritcs d'ordination.


Autant que les éditions actuelles permettent de suivre l'évolution
réelle des rites 3, on peut distinguer, avant le quinzième siècle,
trois états de la tradition manuscrite. Je cherche à préciser ici la
distinction entre crrppcxyLc; et XELpO"C'O'Ytcx et je limite l'observation à
une seule cérémonie, celle de la consécration épiscopale, a fin de
découvrir les points de repère chronologiques qui marquent une
croissance du rite.

(1) Voir p. 469-482.


('2) Étude récente de J. FOU:,\UOL;LlS (cI>OUVTOÛÀYj';), Tb ÀE:LTOUpYLl<àv ~PYov LU(J.E:WV
roü 8e:crcrocÀov[l<Yj'; ("I8pu(J.cx (J.E:ÀE:T(;'W XE:pcrov~crou TOÜ Aï(J.ou, n. 84), Thessalonique, 1966.
(3) On ne tircra pas grand-chose, par exemple, de l'Milion P. ~. TREMPÉLAS,
1'hl<pàv EuXOt..6yLOV, Athènes, 1950, p. 192 s. Tous les élémenLs de la tradition s'amal-
gament sans considération du rapport chronologique; il manque, au point de départ,
un inventaire de la tradition manuscriLe, et un jugement sur la valeur des témoins.
LES DERNIERS SIÈCLES 149

1. Cérémonial ancien et très sobre du Barberinus 3361 , ou


Barberinus Sancli Marci de Goar (Ire édit. : 304-305 ; 2 e édit. :
251-252). D'après les descriptions de Dmitrievskij, le même texte
se trouve dans Sinailicus 956 (IXe-Xe s.) et 959 (XIe s.), puis
Palmos 713 (XIIIe S.)2 ; la date tardive de la dernière copie montre
qu'un scribe peut reproduire un modèle archaïque: on remarque
souvent, dans les ouvrages liturgiques munis d'un calendrier
(ménologion), que celui-ci est parfois périmé ou n'enregistre pas
les saints modernes. Je note que dans le rite ancien, aucun archonte
n'est cité comme participant à la cérémonie; celui qui présente
le X,cXpTIjC;, où est inscrite la formule avec le nom de l'ordinand, reste
anonyme.
II. Cérémonial moyen, plus développé. Le texte édité est celui
du Crypiensis roI, ou Cryplensis Bessarionis de Goar 3 ; un autre
témoin de qualité, Coislin. 213, a l'avantage d'être daté de 1027
et d'être composé par le prêtre Stratègios, des oratoires patriar-
caux 4 • Au début de la cérémonie, c'est le chartophylax qui présente
le X,cXPTIjC;, billet qui prend le nom de KL"t"CX"t"WpLaV dans l'ordination
du protopapas; au cours de la cérémonie, l'archidiacre ou le
chartophylax disent l'invitation 7tpOOXWfl.EV. A part ces détails, la
substance des rites est inchangée.
III. Cérémonial récent, caractérisé par la scission en deux
parties de l'ordination des métropolites, l'une hors de la liturgie
ou avant la liturgie (messe), l'autre au cours de la liturgie, comme
dans les Euchologes antérieurs 5 • C'est ici donc que se pose le

(1) Description par A. STRITTMATTER, ( The Barberinus Sancti Marci of Jacques


Goar Il, Ephem. Lilur., 47 (1933), p. 329-367. Tous les Euchologes ne sont pas de même
type : certains, destinées à une église paroissiale ou monastique, ne comprennent
pas les parties e archiératiques '; ainsi le typicon Uspenskij (Leningrad. gr. 226)
décrit par A. JACOD, dans Muséon, 78 (1965), 173-214.
(2) A. DMITRIEVSKIJ, EùXOÀ6YLIX (Opisanie, 1. II), p. 17, 59, 153.
(3) A. ROCCHI, Codices Cryptenses, p. 235-244; GOAR, EùxoMyLOV, 302-304 (1 re éd.) ;
249 (marqué 243)-251 (2 e éd.); reproduit par 1. HADERT, Archieraticon, Paris, 1647,
p. 316-319.
(4) Description et extraits: DMITRIEVSKIJ, op. cil., p. 993-1052. Il a en commun
avec le Cryplensis l'ordination de l'archidiacre en fonction qui devient protopopas :
DMITRIEVSKIJ, p. 915-916; ROCCIIl, op. cil., p. 236 (f. 42 v , texte non édité par Goar).
C'est là qu'apparatl XLTIXTWPLOV comme équivalent de XcXpT"IJ<;. Un autre Euchologe,
édité par Morin, emploie le même mot dans un sens équivalent pour l'ordination du
prêtre: DUCANGE. Glossarium, 658; je n'ai pas cherché l'origine de ce texte qui doit
être intéressant.
(5) Pour le moment il faut se reporler à l'édition 1. HABERT, Archieralicon, Paris,
1647; le ri le de la !J.lxpiX O'<pplXy(ç : p. 26-29; l'orùination sacramentelle: p. 66-70. Ce
rituel est analysé en partie par DMITRIEVSKIJ, op. cil., p. 301, voir note 1 ; mùis le
savant russe ne semble pas connaître l'ouvrage de Haberl. Dans l'Euchologe moderne,
le X&pT"IJ<; est devenu 1t"Te:p6v.
150 APER(,:U HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

problème d'origine, soit parce que l'éditeur du texte néglige


complètement la tradition manuscritr, soit parce que les témoins
antérieurs de la cérémonie ne connaissent pas ces deux étapes de
l'ordination. Le modèle utilisé par Habert est inconnu; en tout
cas je ne comprends pas pourquoi cet éditeur, qui a disposé du
Parisinus 1362 pour publier l'appendice Saiulaliones, n'a pas
aperçu que le texte voisin dans ce manuscrit et qui n'est autre
que la 8ta'C1.~tç principale qu'il édite, porte en toutes lettres le
nom de l'auteur: Dèmètrios Gémistos, protonotaire de la Grande-
Église 1 • On a donc à peu près ignoré jusqu'ici l'importance de
cette œuvre, de proportions très modestes, mais dont le titre de
l'auteur révèle la qualité. Notaire sous le patriarcat de Philothée,
en 1368, Gémistos est le successeur immédiat ou assez proche du
protonotaire Dèmètrios Chlôros, condamné en 1370 2 •
Une fois reconnues la date de l'œuvre et la personnalité de
l'auteur, nous sommes sur la voie d'une solution. D'après la
description commune du rite actuel de l'ordination épiscopale,
fondée sur l'examen des Euchologes officiels postérieurs à 1453 3 ,
je considère que le texte provient d'un compromis entre diverses
recensions intermédiaires, qui ont perdu de vue les deux phases
du rituel de Gémistos, parce que celles-ci n'ont de sens que par
rapport aux ordinations de métropolites accomplies par le
patriarche. Faisant donc abstraction des ajouts et des trans-
positions postérieures à la fin du XIVe siècle, nous devons comparer
le texte authentique de Gémistos avec l'état des Euchologes
antérieurs.

(1) Note précise sur la tradition manuscrite par P. SECK, «Die iv8u-rl) f, Jahrb.
der ost. byz. Ges., 15, 1956, p. 366, n. 13 j le manuscrit principal à examiner serait
Patmiac. 49 de l'année 1391. Il suffit à exclure la date du XVIe siècle (erreur typogra-
phique ?) donnée encore par la 8p'r)0'l<... 'EYl<UXÀOTtlXL8dlX.
(2) En 1368, le notaire Di'mètrios Gémistos signe un prooimion : M~I, l, 497,
titre. A celte date le protonotaire est Dëmètrios Chlôros : MM, Il, 545, 31 (procès de
1370, qui le destitue). Après cela, nous connaissons le protonotaire (Michel) Balsamon,
en 1394 : MM, II, 206, tUre de l'acte 461. La date 1391 de Patmiac. 49 situe donc le
protonotairc Gémistos, qui doit suivre une carrière parallèle à celle du notaire
Jean Holobôlos (voir ci-dessous, p. 396). En efTet, Gémistos tient le poste de grand
sncellaire en 1394: signature au verso d'un acte à cette date, dans BZ, 48 (1955), p. 306.
(3) Pl. DE MEESTER, Siudi s'li sacramenli amminislrali secondo il riLo bizanlino,
Homa, 1947, p. 262 s. Dans un Euchologion moderne (par cx. édition Bortoli, Venise,
1778, p. 60-(2), on se rend compte encore de l'unité d'un ensemble partagé entre deux
momcnls de la liturgie. Il faut sc défier principalement, lJien plus que ne l'a fait
Trempélas (op. cit., p. 148, ci-dessus), des textes tirés de l'Euchologium AlLatianum
de Goal' (l re éd., p. 305-311 ; 2" éd.) p. 252-256) qui a Connu une fortune très dispro-
portionnée avec sa date et sa valeur réelles: voir ci-apres, p. 151, n. 5; p. 226-227.
LES DEHNIERS SIÈCLES 151

Le rituel patriarcal de la fin du XIVe siècle décompose l'ordination


en deux étapes. Le rite sacramentel, ordination d'évêque au sens
strict, supporte la comparaison avec les rites antérieurs (type l
et II), parce qu'il s'insère à la même place dans la liturgie, au
sommet des ordinations successives à partir de l'ordre mineur le
plus bas; ce rite ne nous intéresse plus directement. En plus,
apparaît un rite nouveau et que l'on doit qualifier d'extra-
sacramentelt, parce qu'il ne s'agit plus d'une ordination épiscopale,
mais de la promotion d'un métropolite par le patriarche. Le titre
même de ce chapitre, X.e:tPOTOV[OC, nous fait toucher du doigt
l'ambiguïté constante qui pèse sur ce terme et par conséquent
sur XEtpo(le;crtoc et crrppocytc;. Pachymère, énumérant les traits
communs aux ordinations qui donnent la tEPWcrUV'l') (du diacre à
l'évêque), cite les rites suivants : ~ bd TO\) (lucr~a:a'TIJP(ou x.Etpo-
TOV(OC, ~ crTOCUpOé:tÔ~ç crrppocy[c;, ~ TOU OV0/-LOCTOÇ CXvcl.pP'l')crtC;, 0 TEÀELWTtY.OÇ
chmoccrfLoç2. ~1ais ce ne sont pas seulement ces trois ordinations qui
comportent imposition des mains (XE~pOTOVtOC) et signe de croix
(crrppocy(ç); on les retrouve dans toute ordination inférieure, du
lecteur au sous-diacre 3. L'inconséquence de la terminologie du
XIIe siècle, qui voudrait réserver cr9pocYtÇ ct crrppIXY[~E~V aux ordina-
tions mineures et à celles des archontes!l, a provoqué, probablement
dès le XIIIe siècleS, le recours à une expression technique nouvelle:

(1) Lu dilTérence consiste en ce que l'ordination de l'évêque commence après le


Trisagion, tandis que le rite de promotion a lieu avant la messe; en eITet, quand il
pst achevé, on procède à l'ordination des lecteurs: I. HABERT, Archieralicon, p. 29,
finale. Je ne sais si le rite de promotion pouvait être dissocié davantage de celui d'ordi-
nation, à plusieurs jours de distance.
(2) Paraphrase de Denys Aréopagite : PG, 3, 525 CD.
(3) Le lecteur (civlXyvwO"rr,C;) reçoit même deux sortes de sphragis : tonsure en croix
et trois signes de croix: GOAR, Euchologion, 1647, p. 233·234. SY~ll\O=" DE THESSA-
LO:"lIQUE : PG, 155, 365 C; le hiérarque impose la main sur la sphragis de la tonsure.
Goar (op. cit., p. 241-2'12) étudie les divers sens de Xe:~po't'ov(<x et O"cpp<xy(ç i je ne suis
pas le même point de vue.
(4) Voir p. 87-90.
(5) Une datation précise ne sera obtenue que par l'élude des rituels. Pour le moment
je me fonde d'abord sur la présence du mol technique dans la notice H (voir p. 551,
notice du ehartophylax) el sur le témoignage du riluel de Chypre. Celui-ci olTre, en
effet, une particularité notable dés le XIIIe siècle selon le témoignage du Palatinus
367, f. 150 v -15l : extrait du rituel de la promotion de l'archevêque de Chypre, carac-
térisée par une triple profession de foi, prononcée sur diverses parties de l'aetos dessiné
au sol, et à laquelle correspond une triple formule de plus en plus développée prononcée
par le consécrulelll' (formule lj XcXp~ç 't'Oü TrttvtXy[ou distinctc de la formule consécruLoil'e
i) BdlX X&:p~ç)· Eustratiadès, éditant le riluel d'après un manuscrit postérieur, note
son caractère insolite el particulariste, sans plus: rp'lJy6pwç 6 IIttÀtXfÛ~C;, 1 (l!1l7),
p. 483-490; il n'a pas vu que ce texte esl identique à celui qu'édite Goar, d'après les
Allatiani: Euchologion, p. 305-311 ('le éd., p. 252-256). Comparé aux rites antérieurs,
le texte montre bien qu'il s'agit d'une cérémonie préalable à l'ordination proprement
152 APERÇU HISTOHIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

[J.LXPOC cr9plXytC;, dont le sens est donné clairement par le Pseudo-


Kodinos l • La petite sphragis est la promotion extra-sacramentelle
dont on dispense le patriarche, promu par l'empereur; la grande
n'est autre donc que l'ordination sacramentelle, la Xe:LpOTOV~lX. Ces
deux rites sont dissociés au point qu'un certain espace de temps
peut les séparer; l'hypopsèphios, proclamé au moment de sa
promotion, reste parfois des jours, des mois et des années, sans
être ordonné effectivement évêque.
Le trait le plus caractéristique de la [J.LXPOC crepplXY(C; des métro-
polites est que, contrairement à l'ordination, elle se passe de tout
concours des évêques concélébrants ou co-ordinants. En cette
circonstance, outre les ministres ordinaires du culte. les assistants
du patriarche sont ses archontes : près du patriarche lui-même,
le protonotaire et le logothète ; près du candidat, le chartophylax
entouré de l'hypomnèmatographe et du hiéromnèmon. Durant
cette cérémonie seulement, le chartophylax saisit la tête de l'élu,
l'incline devant le patriarche et prononce : XEÀe:UcrlXTe:. On a déjà
soupçonné que cette formule est empruntée au cérémonial aulique 2 ,
mais je crois qu'il faut insister davantage sur la formule de
promotion elle-même : ~ XOCPLC; 't'ou TIlXVlXYLOU, qui se différencie de
la formule T, 6dlX XOCpLC; de l'ordination et que nous retrouvons,
d'après Syméon de Thessalonique, dans les « ordinations )
d'archontes 3 • Les deux sont une &vocPPllcrLC;, pour employer le
terme de Pachymère, une proclamation du nom, mais dans un
rite tout différent. Leur emploi signifie que l'on tend à donner
au rite extra-sacramentel une valeur équivalente à celle du
sacrement; cela n'a pas trop d'importance pour les métropolites,
puisque la consécration définitive va suivre, mais pour les archontes
qui sont déjà diacres, la petite sphragis se superpose au rite du
sacrement qu'ils ont reçu.
Le point essentiel, pour l'histoire des institutions, serait de fixer
le moment où apparaît la [J.LXPOC crepplXY(C; des métropolites, dont la

dite, à l'imposition des mains eonséeratoire ; mais le Palalinus atteste que l'on connais-
sait déjà ce rite en Chypre au xm e siècle. Le problème liturgique est très complexe,
car il s'agirait de savoir à quoi correspondaient, à cette époque, les usages de Chypre
dans le rituel de Constantinople et si la Grande Église utilisait des formes de promotion
(ocppctylc;) équivalentes; ensuite il faudrait déterminer comment l'usage des trois
professions de foi épiscopales est passé dans le rituel commun, après les Xlye_Xye siècles.
Euslratiadès (dans Néos Poimr.n 5, 1923, p. 451-452) oppose la sobriété de Coisl. 213
à l'emphase moderne.
(1) Trailé des Offices, éd. Verpeaux, p. 282, 2-3, 7, 10.
(2) Pl. DE MEIlSTER (op. cil., p. 150 ci-dessus), p. 251, renseignement tiré de
Bjeljaev; celui-ci reste dans les généralités; la formule xeÀeuoctTE: devrait être considérée
dans un contexte de liturgie comparée, non pus seulement par rapport au De ceremoniis.
(3) PG, 155, 464-465 (ch. 246).
LES DERNIEHS SIÈCLES 153

forme et le sens sont liés étroitement à celle des archontes. Pour


le moment, je dois m'en tenir aux constatations suivantes. Le
rite archaïque et moyen de l'ordination épiscopale ne comporte
pas le dédoublement que nous trouyons au XIVe siècle; il est
absent en particulier de l'Euchologe typiquement patriarcal de
1027 : aucune (.LLXPOC O'q>pIXytç avec formule ~ X&pLÇ 't'ai) fIIX\/IXytau.
Si elle existait déjà, elle ne paraît pas dans un livre liturgique
officiel, où son omission devient inexplicable. En effet, à côté des
ordinations sacramentelles, les Euchologes anciens admettent non
seulement les « consécrations 1) d'higoumènes, mais aussi celles de
certains dignitaires auliques (patrices au début, puis césar,
nobélissime, curopalate) et le « sacre » de l'empereur lui-mêmel .
Or, à la même date approximativement, entre le VIlle et le xe siècle,
qui est l'époque du De Ceremoniis, nous voyons apparaître dans
ce livre impérial des rites analogues, à commencer par la promotion
du patriarche, du recteur et du syncelle, où l'empereur lui-même
prononce des formules semi-sacramentelles de promotion 2 , comme
si le patriarche et le syncelle recevaient un titre par les voies
habituelles: 3LOC ~pIXodwv, 3LOC Myau. Dès lors le cérémonial impérial
emprunte-t-il son rite au cérémonial ecclésiastique, ou bien la
collation des offices ecclésiastiques est-elle calquée sur les inves-
titures impériales? Seul pourra répondre à cette question celui
qui disposera d'un instrument de contrôle encore inexistant : la
description technique des Euchologes grecs et livres assimilés.
L'hypothèse la plus vraisemblable et la plus modérée doit admettre
évidemment que les opérations sacramentelles de l'Église ont une
priorité dans le temps; mais il semble qu'à partir de ces formules
anciennes la cour impériale a adopté un cérémonial religieux
pour certaines de ses promotions et que ces rites ont exercé à
leur tour une influence sur les promotions des archontes patriarcaux.
C'est dans ce sens que j'entrevois un rapport entre les anciens
Euchologes et les témoignages plutôt tardifs concernant la fLLXPOC
O'q>PlXytç. Les livres liturgiques commencent à mentionner le
chartophylax lorsqu'il atteint le sommet de son pouvoir auprès
du patriarche et l'apparition de cet archonte dans la liturgie
coïncide avec la ligne ascendante de sa progression dans la hiérarchie

(1) GOAR, Euchologion, p. 930-938 (Irc éd.), 736-742 (2 e éd.). L'Euchologe du


VIIlC siècle n'a que la promotion des patrices (Gour, 931-32, note 1); le Cryptensis
et le Coislin. 213 ajoutenL César, nobélissime, cUl'opalate ; nOCCHI, Codices Cryptenses,
p. 240 (f. 123 V -124); D~lITmEVSKrJ, EùxoMpx, p. 997 (Coislin 213, f. 39-38').
(2) Voir celles du rector, du syncelle, du patriarche; De Cer. II, 4,5,14; la promo-
tion du patriarche peut précéder de quelques jours son ordination, qui u lieu le dimanche
suivant ou un jour de fête proche.

6
154 APEHÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

administrative. Mais l'histoire ne connaît qu'un témoignage


f'xplicite de cette progression: le prostagma de 1094 sur le charto-
phylax.
b. La doctrine de Syméon de Thessalonique.
Cette incursion dans les Euchologes ne nous éloigne pas du
commentaire de Syméon de Thessalonique, qui nous apporte une
théorie achevée sur les ordinations des archontes. Je ne sais pas
d'où Ducange, qui n'a pas pu connaître l'édition de 1683 parue à
Jassy, tire l'énoncé de la distinction qu'il prête à cet auteur entre
O"CPfltXY(Ç, XE:LP0't'O..,[oc et Xe:Lpo6E:O"LOCl • Le texte cité, remis dans son
contexte, montre bien que Syméon n'attribue aucune importance
à la distinction XE:Lpo6E:O"LtX-Xe:LPO't'O"'LtX et qu'il emploie indiITérem-
ment l'un pour l'autre. En outre nous constatons qu'il n'accorde
pas un sens institutionnel à O"cppocy[ç, comme les canonistes du
XIIe siècle; ce mot ne s'applique pas exclusivement à une sorte
d'ordination, car le commentateur n'y voit que le geste rituel de
bénédiction 2.
Pour Syméon, les ordinations sacramentelles qui constituent des
degrés de l'ordre se divisent tout naturellement, comme au
XIIe siècle, en majeures et mineures, suivant la terminologie du
droit latin. Cette division correspond en gros à la terminologie
byzantine, qui prend l'autel, le bèma, comme point de référence:
les ordres majeurs appartiennent à « ceux de l'autel )), les ordres
mineurs, à ceux qui sont au dehors de l'enceinte réservée au
sacerdoce. Or de même que le rituel de Gémistos propose un
partage de l'ordination globale des métropolites en deux étapes,
l'une extérieure, l'autre inférieure, Syméon de Thessalonique
distingue deux sortes d'ordinations ~çw 't'O\) ~~fLOC't'Oç3 : celles des
ordres que nous dirons mineurs, du lecteur au sous-diacre, et
celles des archontes auxquels il joint le prôtopresbytéros, l'archi-
diacre et les higoumènes. L'ordre même suivi par le commentateur
est significatif, puisque les ordres mineurs sont vraiment conférés
hors de l'enceinte sacrée, mais durant la liturgie, tandis que les
ordinations d'archontes, renvoyées après toutes les ordinations
accomplies durant la liturgie, sont extérieures à double titre :
parce que ce ne sont pas des rites du sacrement de l'ordre et parce
qu'elles sont accomplies hors de la liturgie. Syméon ne fait d'ailleurs

(1) Glossarium, xeLpo8ea((l, 1745; renvoi à ch. 13, p. 189 (une œuvre de -'1orin ?).
La citation est indirecte el concerne le ch. 156 de Syméon : PG, 155, 361.
(2) Voir ci-dessus, p. 151, n. 3.
(3) Voir PG, 155, 369 D et 461 B-e ; le deuxième lexle (ch. 246) esl l'ordination
des archontes.
LES DERNIEHS SIÈCLES 155
que suivre l'ordre de l'Euchologe patriarcal; deux fois au moins,
l'ordinalion des staurophoroi qu'il commente sc trouve ajoutée à
la diataxis de Gémistos : dans li ierosol. S. Sabae 607 (302) et
dans Iberon 31, du XIVe et du xv e siècle l • La seule variante que
je trouve entre le texte de Syméon et celui qu'édite Dmitrievskij
consiste en ceci: d'après Syméon l'archonte candidat se présente
tête nue, tandis que, d'après le rituel, le candidat porte sur la
tête un 7t€f=lLppmTcip~o\l (terme que l'éditeur accompagne d'un point
d'interrogation)2. Cela n'est pas contradictoire, si l'on observe qu'à
un moment donné le chartophylax découvre la tête du candidaP.
Nous sommes donc exactement au point de rencontre entre la
!L~xpcX. crq>pocy(ç des métropolites et la crq>pocy(ç (au sens de Balsamon)
des archontes: ce sont des cérémonies de promotion, non sacra-
mentelles.
La seule concordance que nous puissions établir entre l'Euchologe
du XIVe siècle et les témoins antérieurs concerne la place de ces
formules. En admettant que les ordinations d'archontes sont
situées dans le groupe hiérarchique du protopapas, de l'archidiacre
et de l'higoumène, Syméon, qui suit l'ordre de l'Euchologe de son
temps, nous invite à examiner le même contexte dans les recensions
antérieures. L'ordination du protopapas peut se trouver à l'intérieur
des ordres sacrés; le Coislin. 213 cite précisément le cas de
l'archidiacre ordonné prôtopresbytéros, mais ce n'est pas autre
chose que le passage du diaconat au presbytérat avec quelques
rites particuliers introduits à Sainte-Sophie 4 • L'higoumène, au
contraire, se trouve hors séries, après le céroféraire et le dépotatos,
et avant l'empereur : trois personnages qui font l'objet d'une
7tp0x.dp~mç patriarcale, comme l'higoumène lui-même. Les
Byzantins nous auraient évité bien des tracas, s'ils avaient
persisté dans l'emploi de cet autre terme, qui évite toute confusion
possible avec le sacrement : 7tpOXdp~cr~ç6 fait écho à la 7tpoooÀ-f)

(1) DMITRIEVSKIJ, EùxoMytlX, p. 3Hl el 631. TREMPÉLAS op. cil. (p. 148, n. 3),
p. 253, donne le XVIe siècle pour dat.e du Hieros. S. Sabas. J'ajoule que la dale des
Euchologes où apparatt l'ordination de l'économe n'est pas antérieure au xve siècle:
Dr.IITRIEVSKIJ, p. 352, 358, 619.
(2) Id., p. 319; je pense que le terme se trouve dans De Cer.
(3) Le commentateur ne donne pas tous les détails mineurs. La noLice l'vi dit du
chartophylax : ci1t"ocrx~7tcl~E:t ,oùC; (.LT)'P07tOÀt,IXC;; voir p. 565; tX7tocrxE:7tiiv, p. 569,
note de l'Otlobonianus 18C.
(4) Ci-dessus, p. 149, n. 4, où je fais remarquer que le terme xt,lX,cilpwv se trouve
aussi dans une ordinalion simple de prêtre, d'après le lexle édité par Morin.
(5) La dilTél'cnce entre Cois/in 213 et Cryptensis esl que celui-ci sépare la consécra-
tion de l'higoumène (f. 47) du sacre de l'empereur (f. 122). La signification est la même;
ces rites sont écartés de la série sacramentelle.
(6) Ou bien 7tpoIXYCùyfJ. Voir les litres du De Cer. II, 43-43, XE:tPO,OvtlX de césar
et nobilissime ; 45 (etc.), 7tpolXywYTJ de kouropalatès (jusqu'au ch. 58: l'antigrapheus) ;
II, 4-5, 7tpolXYCùyfJ de rector et syncelle.
156 APERÇU HISTORIQt:E SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

du canon 2 de Chalcédoine, qui distinguait clairement la promotion


(: 7tF0OrXÀÀovro) de l'ordination (: XPpOTOV~O'OL).
Cette confrontation avec la tradition antérieure est fort
sommaire, parce qu'il faudrait dépouiller minutieusement les
Euchologes de la période critique de l'évolution, entre le xe et
le XIVe siècle. Cependant nous pouvons en déduire que la distinction
des ordres ~;w TOÜ ~~fLOCTOÇ proposée par Syméon de Thessalonique,
valable pour le liturgiste et même le théologien, ne peut satisfaire
le juriste ni l'historien des institutions. Il eût été bien préférable
que Syméon s'en tienne pour les archontes à une expression très
heureuse : é!;w ?>Locxovfoc, qu'il emploie incidemmentI; elle serait
beaucoup plus satisfaisante, dans la mesure où elle indique la
finalité du rite et le sens profond de l'institution. Rejetées loin
des ordinations ~;<.ù TOÜ ~~fLOCTOÇ, qui introduisent les clercs dans
les degrés les plus bas de la hiérarchie, les ordinations d'archontes
ne constituent pas un degré d'approche vers l'autel, mais la
destination à un service extérieur. Tel est exactement le sens
que Syméon donne à l'~!;w ?>Locxovtoc et à la formule ~ XOCpLÇ TOi)
ITOCVOCYLOU, dont il précise le sens théologique par opposition à la
formule propre des ordinations ~ Odoc XOCpLÇ... Selon lui, celle-ci
est trinitaire et confère un degré de grâce proportionnée à l'ordre
(un caractère, diraient les Latins), tandis que la première est
pneumatique et confère une simple aptitude pour l'action 2 • Que
la formule soit trinitaire ou pneumatique, cela importe peu au
fond, car l'explication reste artificielle et ne rend pas compte du
fait que l'on a assimilé les archontes à des degrés d'ordre, inférieurs
sans doute, mais théoriquement de qualité différente et supérieure
aux degrés archontaux : une fonction de chartophylax ou d'économe
ne représente rien par rapport à la hiérarchie sacrée, tandis que

(1) PG, 155, 465 A 2-3 : /;v TiXuTlXtÇ St ~;~ee:v TOÜ ~~fLIXTOÇ Y~OfLévlXtç (Xe:tPOTO-
V(lXtÇ), wç Stllcp6p~v ~ç~ee:v StllXOVtWV.
(2) Peut-être la distinction «trinitaire-pneumatique» est-elle moins poussée que
je ne le dis: PG, 155, 464 (ch. 246, y compris le titre), en dernière ligne : ~ xotV1) Xciptç
-rijç Ô:Y(IlC; TptcXSoc;. Cependant l'empereui' employait aussi ~ edll Xciptç (De Ger. II,
14 : Bonn, 565, 1) ou 1) &:yLll TptciC; (Pseudo-Kodinos, éd. Verpe:Jux, 280, 2-3). On voit
combien la distinction est artiflcielle, lorsqu'un patriarche dit : Tjj acppllyr8t TOÜ
IIve:ufLIXToC; mie:ufLIXTtX1)V ,xv1lP7)fLtvoC; cXpX~v : Ou DOT, Acla, p. 136, 20-21. Il est vrai
qu'il s'agit de Matthieu qui devint patriarche aprcs avoir été métropolile; il n'a
donc reçu que la fLtXPO: O'cpplXyLç, mais avec la formule impériale (du Pseudo-Kodinos 1).
Sur le rituel de l'investiture patriarcale au xv" siècle, voir V. LAURE~T, «Le rituel
de l'investiture du patriarche byzantin au début du xv· siècle q, Bull. de la sect. hist.
(Acad. Roumaine), 28 (1947), 218-232; mais je ne comprends pas (p. 223) pourquoi
le texte français donne «la sainte Trinité.) pour 1) EldlX XiXptç dans la note 4 (qui ne
correspond pas au texte de PG, 157, 117 C = éd. Verpeaux, 280, 2-7) ; il Y a interférence
entre les deux formules.
LES DERNIERS SIÈCLES 157

le lecLorat ct le sous-diaconat participent déjà au don sacré du


sacerdoce 1 •
Si les archontes, qui sont déjà en principe des diacres, doivent
être promus par une ordination è:1;w TOU ~~!l.<XTOc;, pourquoi les clercs
véritablement ordonnés selon ce rite, en dehors du bèma, n'étaient-
ils pas promus, et eux seuls, aux services appelés t~w 3tIXXO\lL<Xl ?
Ou bien, pourquoi l'ordination n'avait-elle pas lieu dans le sanc-
tuaire, lorsque l'office extérieur était conféré à un prêtre ou à un
diacre? Les Byzantins ont senti, sans pouvoir les rejeter, les
inconséquences qui découlaient de la formation d'une hiérarchie
administrative, dans laquelle les diacres finissent par prendre le
pas sur les prêtres et les évêques. Le principe qui justifie l'élévation
des diacres n'est pas d'origine liturgique ct sacramentel, mais bien
juridique, comme il apparaît dans le canon In Trullo 7, puis dans
le prostagma d'Alexis Comnène et moins clairement dans
Balsamon, qui essaie de rattacher sa doctrine des offices à la théorie
de l'ordre. Le pouvoir des officiers archontaux est une émanation
du pouvoir épiscopal par délégation volontaire, non par commu-
nication sacramentelle. Cependant les Byzantins, grâce à leur
définition de la ~e:pWcrLI\I1j, trouvaient une certaine explication
dogmatique de la place des diacres dans le système hiérarchique.
Participant au même sacerdoce que l'évêque, ils étaient en état
de recevoir délégation des pouvoirs détenus en leur plénitude
par l' &pX~e:pe:Uç2; au contraire, clercs inférieurs et moines, à plus
forte raison des laïques S , qui sont plus ou moins éloignés de la
~e:pCùcrU\l'rJ, ne peuvent prétendre, non plus, même à ces « services
de l'extérieur) que l'on a réservés aux diacres. Par rapport à
l'Église romaine, les institutions n'évoluent pas dans le même
sens à Byzance. En Occident, les officiers supérieurs de l'Église,
équivalant aux archontes du patriarcat, ne sont pas seulement

(1) Cependant Syméon dit que la grâce 't'E:ÀelLlTÉ:plX et xlX6aÀLx1) va à l'évêqur, au


l1iacre et au prêtre; mais voir aussi, ch. 157 : &:Tt"0 Tati Tt"p~t'OU t'WV -riie; leplLlO'uv7Jç
ot
Xct.pLcr!lcl:t'lLlV &:p!;~!le:6lX . ~O'Tt t'O t'oti &:VlXYVWO'TOU : PG, 155, 364 C 7. On distingue
donc toujours sacrement et ordre archontal non sacramentel.
(2) Plus radical, ou plus conséquent que Balsamon, Syméon de Th. déclare que
les diacres supérieurs ont rang épiscopal : TOÙÇ yocp è:xxplt'oue; 't"wv OLlXX6vCùv XlX' de;
bncrx6Tt"lLlV t'ci!;Lv t'L6É:lXO'LV (les Apôtres f) XlXt O''t"lXUPOÙÇ fl.tv ~XOUO'LV bd xecplXÀljç,
XpLt'ct.t ôt Àé:YOVt'lXt : PG, 155, 369 D. Un des principaux défauts du commentaire de
Syméon (ct à un autre point de vue, du commentaire juridique de 13alsamon) est
l'absence ou la déformation de la perspective historique.
(3) Voir le ch. 248 de Syméon : PG, 155, 465; au ch. 249 le moine tOL~TI)Ç est celui
qui n'a pas d'ordination presbytérale. Comparer l'expression À~t'oç Tt"ct.Tt"iiC; du XIe siècle;
voir p. 33, n. 1. Ces qualificatifs se retrouvent à propos de la noblesse d'empire:
H. GCILLAND, Recherches sur les institutions byzantines, Amslerdam, 1967, l, p. 153-
154 (= Byzantina-Melabyzantina, 1 (1946), p. 165-166).
158 APERÇU HISTOHIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

assimilés aux évêques, ils reçoivent la consécration épiscopale,


C'est une solution différente d'un même problème, mais qui
entraîne ses propres inconséquences : plusieurs évêques dans le
même diocèse, ou promotion d'évêques sans diocèse réel. Si les
Byzantins ont évité cette solution, il n'en est plus de même après
la chute de l'Empire; les membres du synode perdent leur qualité
d'évêques résidentiels et la hiérarchie archontique devient purement
fictive, au moins au siège du patriarcat.

c. La définition des archontes supérieurs.


Je n'insisterai pas ici sur la définition de chacun d'eux, mais sur
leur définition commune, en quoi Syméon de Thessalonique
diffère notablement de Théodore Balsamon. Celui-ci, suivi par la
généralité des auteurs de notices, réserve aux quatre premiers
archontes une compétence administrative dans un secteur déter-
miné, que le prostagma d'Alexis Comnène désigne comme
Àoyoeé(j'~ov; le chartophylax, de son côté, compétent en toute
affaire, obtient une juridiction beaucoup plus étendue, et Balsamon
au moins lui réserve exclusivement la qualité de juge. Pour Syméon
de Thessalonique, au contraire, tous les archontes stavrophores
sont juges au même titre, en vertu de leur ordination; ils portent
la croix comme les évêques et ils reçoivent alissi en main le livre
de l'Évangile1 • Ici encore, nous avons une contamination entre
rituc1 impérial et rituel ecclésiastique: les juges généraux, établis
par Andronic III, recevaient l'Évangile et l'épée impériale comme
signe de leur juridiction suprême 2 • Il semble que ce rite ne doit
pas être très ancien dans l'empire et nous ignorons en même
temps à quelle date remonte le rite de promotion des archontes
décrit par Gémistos et Syméon de Thessalonique. Dès lors le
sens de la contamination entre les rites reste encore imprécis,
car l'imposition de l'Évangile à l'évêque, attestée dès la plus
ancienne forme de l'ordination, n'indique pas en premier lieu ni
exclusivement un pouvoir judiciaire, mais, de manière générale,
la soumission de l'élu à la loi évangélique dont il devient dépositaire
et qu'il devra transmettre à son tourS. L'archonte, au contraire,
à la manière des juges, reçoit l'Évangile comme symbole de la
loi, d'après laquelle il portera ses jugements; les paroles prononcées
au moment de la tradition du livre le disent expressément 4 , Nous

(1) Voir les ch. 167,244,247 : PG, 155,369,464 B, 465 B.


(2) P. LEMERLE, arl. cil. (p. 137, n. 3), p. 295; noter le terme ":xpCl:8~8au::;. Dans
Syméon nous lisons: 8(8CùCH, 8éxo\l't"lXt : PG, 155, 465 C.
(3) L'imposition du livre sur la tête a un autre symbolisme: PG, 15G, 446.
(4) Texte dans D~nTHII::VSKIJ, EùXaÀ6YLIX, p. 319. Il est notoire que l'Évangile
LES DERNIERS SIÈCLES 159

revenons donc toujours au même problème: si la promotion des


archontes-juges ressemble, par la forme précise du rite, à celle des
juges généraux, quel rituel imite l'autre 1 ? Tant que la tradition
des Euchologes ne nous aura pas livré une formule antérieure, qui
explique celle du rituel de Gémistos, dans le dernier quart du
XIVe siècle, on ne peut admettre l'antériorité du rite patriarcal.
En efIet, nous ne savons même pas si cette partie est originale
et officielle: elle voisine avec la dia taxis du protonotaire dans les
ùeux manuscrits 2 et Syméon l'emploie comme texte officiel au
début du xv e siècle; à cela se réduisent pour le moment nos
certitudes.
Syméon de Thessalonique ne réserve donc pas au seul charto-
phylax l'exercice de la justice épiscopale, ni la présidence de droit
ordinaire d'un tribunal diocésain. Dans la définition intervient
certainement le point de vue particulier du métropolite de province.
A propos du pouvoir des confesseurs, Syméon mentionne les cas
réservés à l'évêque et il ajoute cette remarque curieuse que le
confesseur n'exerce son ministère qu'en l'absence de l'évêque 3 •
Nous pouvons transposer cette remarque à la juridiction des
archontes provinciaux eux-mêmes. Il est avéré que les métropolites,
attirés par la capitale et par le prestige des È.., 3'1) [LO U\l"t"E;C;, qui
assistent de droit au synode et participent à la direction de l'Église
(1 œcuménique », laissaient leur diocèse pendant de longues
périodes; comme les synodes diocésains sont pratiquement
inexistants et ne pouvaient d'ailleurs fonctionner que sous la
présidence effective du métropolite, la responsabilité des affaires
courantes de toute sorte, qui affuent à la métropole, retombait
nécessairement sur les principaux archontes. Bien que l'ordonnance
de Matthieu 1 confirme jusqu'à un certain point ces attributions
judiciaires communes des archontes, son témoignage ne peut avoir

était exposé au tribunal: Cod. Just. 3, l, 14; le texte fait allusion à la mani~re dont
les 8LXiXO'TiX( seront jugés s'ils jugent mal eux-mêmes. C'est la sentence évangélique
prof('I'(~e à l'occasion de la remise de l'(:vnngile aux stavrophores. ~lais le (:odex fait-il
allusion aussi à une paradosis par l'empercUI' ? La présence d(~ l']~vangile s'explique
là par l~ coutume de prêter serment sur le Livre.
(1) Si la lradition ecclésiastique imile sur ce point le rituel en vigueur pour les juges
généraux, l'hypothèse de P. I.emerJe concernant l'évolution du tribunal palriarcal
trouverait là une nouvelle confirmation; voir p, 142, n. 1 ; p, 145, n. 4.
(2) En plus des manuscrits cités par Dmitrievskij (voir p. 155, n. 1), il faudl'ail
examiner les. bons)) mss de Gémistos, surtout Patmiac. 49. Mais il semble que la
rencontre enlre le rite de promotion des stavrophores et la dialaxis liturgique propre-
ment dite est accidentelle; ils apparHissent au même momcut, mais ne sonl pas
nécessairement du même auteur Gémislos.
(3) PG, 155,468 B. II faut entendre sans doute par absence de l'évêque, le fait de
ne pas se trouver dans le lieu délerminé pour lequel le confesseur a reçu son pouvoir.
160 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

le même sens que celui du métropolite de Thessalonique. Le


patriarche ne s'absente presque pas de sa ville et le synode était
toujours là pour limiter l'exercice du pouvoir par les archontes.
~1atthieu semble accorder plus de place aux archontes pour des
raisons temporaires, mais il ne leur donne jamais rang de juges.
Il n'est pas dans l'intention de Syméon de réduire les fonctions
judiciaires des archontes à l'exécution de mandats du tribunal et
de simples corvées; la pratique couranLe de la province différait
de celle de la capitale en raison même de la forme des institutions,
comme le prouvent les actes des métropoles, en :Vlacédoine et en
Asie Mineure, du XIIe au XIVe siècle.

d. Actes de promotion et É\lTocÀ[J.oc.


A tous points de vue, il existe un rapport entre la [J.LXPOC crrppocy[ç
des métropolites et la crrppocy[ç ou X€LP01'OV[oc des archontes, qui
sont en réalité toutes deux une promotion, ou une investiture.
Mais dès que l'on assimile la collation d'un office à une ordination,
celle des archontes doit comporter a priori la composition
d'instruments juridiques : de la part de l'autorité, gramma ou
entalma conférant les pouvoirs de la charge, de la part de l'élu,
un engagement écrit, de forme et de portée variables suivant les
degrés hiérarchiques. Cependant, malgré l'assimilation des degrés
des offices à des degrés d'ordre, nous possédons très peu de témoi-
gnages concernant les actes juridiques et administratifs relatifs
aux promotions des archontes patriarcaux. On ne voit pas très
bien jusqu'où va le parallélisme entre le rituel impérial et le rituel
patriarcal et l'incertitude provient sans doute de la même cause:
la perte des actes de promotion d'un côté comme de l'autre, mais
plus radicale du côté ecclésiastique. Cependant si l'on peut décrire
la promotion des dignités 3LOC ~pocod<ùv et le X<ù3LXéÀÀoç - X<ù3LXéÀÀLOV
qui devient un instrument écrit!, on hésite à se prononcer sur les
formes de chancellerie qui accompagnent les titres 3LOC /..6you 2 ; du
moins je n'ai pas encore rencontré dans les études sur la titulaturc

(1) Fr. DÔLGRR, Reges/en, pr6Cace p. VIII; Byzan/inische Diplomalik, p. 49. Les
ordinations de métropolites, dans les Reges/es du patriarcat, sont à peu près dans le
même cas, sauf peut-être que les mentions expriment parfois plus clairement l'existence
dcs actcs. Dolgcr constale quc l'absence des originaux ou de menlions diplomatiques
caractérisées empêche d'inscrire les innombrables nominations de hauls dignitaires
de l'empire.
(2) On traduit couramment 8~0: Myou : par édit verbal. C'est peul-être le type de
promotion d'un épi podeas et d'un dipotatos, au patriarcat: voir notice 1'1 (note de
l'Ollobonianlls, p. 569). Mais nous avons aussi des mentions de promotion 8L1:l1t~TTIX)([CùV,
8~0: auyyplX<p7jç; voir p. 90, n.2 . Il faudrait étudier dans ce sens des formules impél'Îales :
S.HHAS, Biblio/heca graeca medii aevi, VI, 641-653.
LES DERNIERS SIÈCLES 161

impériale une recherche portant sur l'aspect diplomatique de ces


promotions et sur l'acte de chancellerie qui témoignait de la
concession d'une charge par décret impérial. Dans les formules de
promotion, prononcées aussi bien par l'empereur que par le
patriarche, apparaissent les deux termes 7tpOXElpL~E't"OC~ (un tel),
7tpOôOCME't"OCL O'E, qui signifient aussi bien la XE~pO't"OVLOC sacramentelle
qu'une investiture : 7tpoooÀ~, 7tp60À'YjO'lÇ, 7tPOXELPLO'LÇl. Le terme
figure en particulier, dès que nous en connaissons la teneur, dans
le xocp't"'Yjç ou 7t't"Ep6v que lit l'ordinant 2 ; la formule est un acte de
chancellerie rudimentaire rédigé pour chaque ordination et à
l'intention d'un individu; il ne semble pas destiné à être remis
au bénéficiaire pour lui servir de garantie. Le cas du didascale
qui, après avoir reçu la 0'9pOCYLÇ, yoit arriver un ypocf.Lf.Loc contredisant
la formule de promotion 3, montre bien la dissociation de l'acte
liturgique et de l'acte juridique de chancellerie. Au XIIe siècle,
Balsamon ne parle de pittakia que pour les clercs mineurs,
transférés d'un emploi inférieur à un autre, lorsque l'instrument
écrit est le seul moyen de promotion possible 4. Au XIVe siècle,
nous ne sommes pas mieux nantis en ce qui concerne les archontes
.supérieurs, qui sont toujours censés recevoir la charge par ordina-
tion. Cependant, en plus de l'analogie qui nous permet d'atteindre
par déduction cette catégorie d'actes 5 , nous avons un certain
nombre de lettres réelles et de formules de mandat qui corroborent
l'hypothèse. Plusieurs fonctionnaires reçoivent un E:nocÀf.Loc et
déposent une promesse: OCO'tpOCÀEtOC, t)7toO"XEmç. Ces documents n'onL
pas tous même valeur; ils nous permettent d'imaginer ce que
pouvaient être d'autres actes de promotion.
L'entalma, ou ~nocÀ~pLO\l YP OCf.Lf.LOC , est un acte banal de nomination
à une charge commune, en général dépourvu de marques de
solennité telles qu'une intitulation et la signature du nom, la
présence du sceau restant indéterminée la plupart du temps6.
Bien que le registre soit réservé en principe aux actes synodaux,
celui du XIVe siècle recueille un certain nombre de ces entalmata
délivrés par le patriarche de sa propre autorité sans contrôle

(1) A cc sujet, revisel'la note sur X€LP0't"OV[oc de A. VOGT, Le Livre de8 CéremollÎcs.
Commen/aire, II, p. 12 et 44; voir ci-dessus, p. 88, n. l.
(2) Comparer ne Cel'. l, 42 et suivanls (pas de formule) ; 11, 4, ;) el 14 : formules
pour le l'cetol', le syncelle et le patriarche; puis formule de l'ordination du métropolite
(XcipT'1)C;, 1t''t"€p6v)): GOAO, Euchologiull, 302; du stuvrophol·e: DmTRIEVSI-.:IJ, EÙX0/cÔYLiX,
p. 319 (ou Syméon de Th. : PG, 155,465 A).
(3) Texte cité p. 77, n. 1 ; 84, n. '2.
(4) PG, 137, 73 A ; voir ci-dessus, p. 90.
(5) Analogie avec les ordinations de métropolites; voir p. 472.
(6) Cn seul sceau patriarcal est décrit dans MM, 1,221 (acte 97).

6- 1
162 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

synodal. Le destinataire le plus fréquent est l'exarque, celui qUI


exerce les droits patriarcaux sur les monastères. Voici une liste
par patriarches, qui, sans être exhaustive, servira de témoin
Jean XIII (MM, nO) 46.
Jean XIV 74 (éphoreia).
Èsidôros 110, 112.
Philothée (1) 144, 150 (éphorcia).
Philothée (II) 201, 217, 224, 240, 242, 254, 272, 289, 297-
299, 309, 317, 165.
Nil 3652, 371, 391.
Antoine IV (II) 422, 424, 456, 488 1, 495, 514.
Matthieu 6161,662.

Tous ces mandats n'ont pas exactement même teneur, car aux
exarques proprement dits, clerc ou moine auquel s'adresse le
mandat-type l , se substituent des métropolites et des évêques qui
exercent une sorte de cumul: les fonctions d'exarque, surajoutées,
se confondent avec d'autres formes de juridiction propres à
l'épiscopat, en particulier l'épidosis d'un diocèse vacant 2 • Les
fonctions de l'exarque n'ont pas de durée bien délimitée; mais
c'est tout de même une charge qui se distingue d'une mission
temporaire confiée à un archonte dans un but restreint 3 ; l'entalma
ne dépasse pas alors la durée de la mission extraordinaire. La
charge d'éphoros est conférée aussi par entalma 4 •
L'entalma de l'higoumène est exceptionnel dans le registre;
deux sont enregistrés sans doute à cause de l'addition d'une clause
spéciale concernant une redevance que l'higoumène doit verser
au kellion patriarcal 5 • Mais il nous suffit qu'il existe un entalma-
type de l'higoumène pour confirmer la remise de ce document à
tous les higoumènes, à l'occasion de leur nomination 6 • L'intérêt
de cet exemple, bien que l'higoumène ne soit pas archonte, provient
de ce que Syméon de Thessalonique considère l'higoumène comme

(1) PG, 119, 1145 : de:~ T1Jv a1JV e:ùMôe:~lXv ...


('2) Voir par exemple l'acte 365 2 d", Nil : MM, II, 67-68. Ce n'est pas un mandat
d'exarque mais une sorte d'épidosis; un évêque est chargé de l'administration d'un
diocèse dont le métropolite est empêché de remplir son ministère; mais le métropolite
avait déjà mandaté cet évêque en Son nom propre comme dikaià et exarque (p. 68,
28); il répondait donc en premier lieu devant le mctropolite de la gestion des droits
afTérents à la métropole.
(3) Voir MM, 127 et 450; le droit de l'exurque des monastère~ proprement dit est
dt'lini dans UTI acte ùe Germain II : M~'l, IV, '29~.
(4) A litre d'exemple : M~l, 74 ct 150.
(5) M:\I, 289 et 165 (ce dernier datable de 1372, non de 1357).
i6) PG, 119, 1145-1153.
LES DERNIERS SIÈCLES 163

promu par une ordination tÇW "t'ou ~~!J.a"t'oç, de même genre que
celles des grands archontes1 • Mais il y a mieux. Le prôtos de
l'Athos, qui tenait obligatoirement sa sphragis du patriarche,
selon le typikon de Niphon, recevait également par la même
occasion le sigillion garantissant son pouvoir et la réalité de la
consécration rituelle 2 •
Pouvons-nous conclure de ces exemples que toute 0'9paYLç
entraîne la rédaction d'un écrit attestant juridiquement la
promotion des archontes. L'absence totale des sources diploma-
tiques concernant les archontes supérieurs parait d'un grand poids.
Les formules connues sont de date tardive et sans aucun équivalent,
à ma connaissance, dans la chancellerie patriarcale avant le
XVIe siècle 3 . Mais nous verrons que nous ne sommes pas plus
favorisés en ce qui regarde les élections des métropolites, sauf
cependant que des sources extérieures permettent de reconstituer
toute la procédure. L'auteur des Regeslen de l'empire déclare, de
son côté, que les innombrables promotions nobiliaires accomplies
par XWaLX~ÀÀ~a n'ont pas laissé plus de vestiges; elles ne peuvent
donc être enregistrées qu'incidemment, lorsque une source histo-
rique contient des renseignements concrets sur un cas particulier t •
En fait, il nous manque non seulement ce qui pouvait constituer
un codex des ordinations et au minimum un te:pa"t'lxoç X(x."t'cX.Àoyoc;,
mais aussi des échantillons d'actes que durent recevoir tous les
évêques et tous les clercs ordonnés régulièrement: d'une part les
lettres générales di tes (j\)O'''t'a''t'LxaL, d'autre part diverses lettres
conférant un pouvoir particulier, restreignant ou étendant la
juridiction pour l'adapter aux circonstances, et désignées en général
comme gv"t'aÀ!J.a. Il n'est pas exclu naturellement que la qualité
du destinataire exige une forme diplomatique plus solennelle,
témoin le sigillion du prôtos athonite.
En somme, une fois acquise l'analogie des degrés archon tiques
et des degrés cléricaux, il faut admettre aussi une analogie des
actes. Le seul point qui me paraît encore obscur, et sur lequel on
se prononcera avec réserve, concerne l'engagement de l'élu
corrélatif aux ordinations; si l'~yypaepoç &.O'epciÀe:La est parfaitement
attestée pour l'épiscopat ct correspond à l'idée profonde de la

(1) PG, 155,461 (ch. 241).


(2) J'cn ai édité deux dans tEÀ),:'lv~XOC, 16 (1959), 137-148; on n'en connaît pas de
plus ancicns; voir la listc des sigillia, ci-dessous, p. 411.
(3) HHALÜ:S-POTL~~S, Synfagma, 5, 572·573; ils sont extraits du Synlagmation
de Chrysanthos l':otaras, qui a pu les recueillir dans un manuscrit; mais nous n'en
ll"Ouvons pas d'exemple dans les manuscrils antérieurs au XVIe siècle.
(4) Ci-dessus, p. 160, n. 1. L'acte de Michel V Il 1 (Regeslen, 1972-1 U73 : ci-dessus,
p. 109, n. 3) fournit un exemple intéressant pour le XIIIe siècle.
164 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

reddilio symboli consécutive à la lradilio symboli du baptême, les


témoignages concernant les autres ordres et les archontes sont
moins explicites.
e. Engagement personnel : &crrpclÀe:~CX, urr6crxe:cr~ç.

Si l'archonte reçoit une crrppcxy[ç de même genre que celle des


métropolites avant leur ordination sacramentelle, il ne s'ensuit
pas nécessairement qu'il doit souscrire un engagement de même
nature à l'égard du patriarche qui le promeut. En effet, un rituel
de la fin du XIVe siècle prévoit un cas où le métropolite lui-même
est dispensé de cette profession de foi réglementai rel : lorsqu'il
est transféré d'un siège à un autre, la profession, pronon<.;éc au
moment du sacre, n'est pas renouvelée à l'occasion du transfert,
parce que le métropolite a fait déjà acte d'obédience. Au contraire,
un évêque provincial, qui a émis sa profession devant son métro-
polite, est tenu de la renouveler quand il monte sur un siège
métropolitain, car il devient alors suffragant du patriarche. Ces
détails font ressortir le sens de cet engagement dont la portée
juridique est aussi importante que la valeur religieuse: il garantit
autant l'attachement au dogme révélé et transmis qu'à la personne
hiérarchique qui le transmet, le primat. Comme les offices sont
conférés en général à des prêtres et des diacrés, s'ils ont prononcé
ou souscrit un engagement à l'ordination sacramentelle, comme
le lien de dépendance à l'égard du patriarche ne varie pas, lorsqu'ils
sont élevés à un office ou transférés d'un office à l'autre, la nécessité
d'un engagement à chaque promotion n'apparait pas. D'autre part,
en cette circonstance, où la foi aux dogmes n'est pas en cause,
l'engagement ne doit plus consister que dans un acte de soumission
ou dans la promesse de remplir le mandat.
Les promesses de toute sorte ne manquent pas dans les actes
du registre au XIVe siècle. L'écrit signé de sa main, par lequel un
individu garantit la vérité d'un fait (&crrpclÀe:~CX), est souvent combiné
avec une promesse de respecter les clauses d'un engagement
(urr6crxe:mc;). Ces actes proviennent en grande partie de suspects,
de repentants qui veulent se purger d'un soupçon de culpabilité
et d'hérésie, ou qui ont obtenu le pardon et la rémission d'une
peine (O'\)yxwp"l)cr~c;). Toutes ces promesses ont rapport avec quelque
action judiciaire et équivalent au serment (opxoc;) admis par le
droit civil, mais interdit, au moins chez les te:pw[J.tvo~, par le droit
canonique; c'est ce que déclare Balsamon, en spécifiant que les

(1) DMITRlëVSKIJ, EùxoÀoyw:, p. 627-629 ; voir la procédure suivie pour la promotion


de l'évêque de Mélania à la métropole d'Andrinople: )1M, 681 (II, p. 561-562). De
même, Syméon de Thessalonique; PG, 155, 449 D.
LES DERNIERS SIÈCLES 165

l.e;p(ùfLé"o~
s'engagent par lyypC/..rpN. Il arrive que la teneur de
l'engagement souscrit par un ecclésiastique mentionne cette
interdiction des canons : ainsi le chartophylax Jean Bekkos,
dans la lettre synodale au pape, rappelle que la modalité du
serment pour les évêques consiste à signer un écritz. Vers l'époque
où les juges généraux commencent à fonctionner, la question se
posa une fois devant le tribunal synodal et l'on admit la procédure
du serment dans le procès contre le métropolite de Philippes, en
se fondant sur des exemples antérieurs attestés par le Registre 3.
Mais les patriarches Calliste et Philothée, non sans une certaine
affectation, reprochent aux empereurs d'abuser du serment dans
les traités 4 • Juridiquement, l'e:yypC/..rpoç &.crcpcXÀE:tC/.. équivaut à un
opxoç; elle ne s'en distingue que par la forme. C'cst pourquoi la
protestation de Philothée contre le serment de fidélité à l'empereur,
dans sa réfutation des «( tomoi) annexée à l'Hexabiblos, prend
valeur d'acte politique li ; dans la pensée des juristes et des laïques
ce n'était pas tellement la forme de l'engagement qui était en
cause, par oral ou par écrit, mais le fond, la foi jurée en conscience
au pouvoIr.
On connaît quelques engagements particuliers imposés par les
circonstances et exigés par décret formel : telle la promesse
demandée à certains métropolites, avant leur ordination, de gagner
leur diocèse malgré l'occupation du territoire par l'ennemi, ou
bien, après, de ne pas résider trop longtemps hors de leur diocèse 6 •

(1) In Trullo 77 : PG, 137, 777 B. Nomoc., 9,27 : PG, 104, 1120 C-D.
(2) A. THEINER-F. MIKLoslcH, Monumenta spectanlia ad unionem ecclesiarum
graecae el romanae, Vindobonae, 1872, p. 22-23 : Èç7)O"(jlOCÀlcrOCIITo TOCL<; 7rOCP' ~flLV opxou
8UvOCfltll Èxoucroc~<; OtXe:LOXdPOt<; tJ7r0YpO:(jlOCL<; ; cf. MM, IV, 311 1-7. Le chartophylax
Jean Bekkos connaissait certainement le grief des Grecs conlre les Latins au sujet des
serments: voir J. DARROVZÈS, G Le Mémoire de Constantin Stilbès conlre les Latins "
Re/). des Ét. Byz., 21 (1963), p. 62, nO 5.
(3) MM, 75 (l, 170), avec formule des serments prononcés par les lalques, tandis
que prêtres et diacres témoignent par écrit: ibid., p. 169.
(4) MM, 184, vers 1360-1361 ; je ne vois pas la raison pour laquelle Regesten (n. 2863)
place un ordre destiné à Kallistos dans les années 1341-1347 : MM, 194 (l, 449, 35);
à propos de Philolhée, Dèmètrios Kydonès insinue que ce patriarche se serait engagé
par lSpxoc; à l'égard de l'empereur: lettre 129, citée par G. MERCATl, Notizie di Procoro
e Demetrio Cidone '" (Studi e Testi, 56), noma, 1931, p. 293, 14-19. Il faul retenir que
Kydonès parle en fonctionnaire impérial et que son vocabulaire ne connalt pas
1'~yypoc(jlOc; occr(jlOCÀe:to:, qui a valeur d'6pxoc; pour le légiste.
(5) La date de l'insertion reste indéterminée; la réfutation pourrait prendre date
autour des événements de 1353-1354, mais aussi à d'autres dates, antérieures et
postérieures. Le texte n'est pas dans le codex de l'Hexabiblos copié au patriarcat par
le notaire Jean Holobôlos, en 1369 (Laura K 112).
(6) MM, 81, 83, 84; sur la formule signée par Macaire de Vicina (BtT~Ull7), nO 84)
voir l'article de V. LAURF.NT, dans Rel!. hisl. du S.-E. Eur., 23 (1946), 224-232.
166 APEUÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

Ces promesses se rattachent donc à une procédure judiciaire et


administrative 1 • Ainsi un diacre, garantissant qu'il répondra
avec sincérité au sujet de son âge au cours de l'enquête d'ordination,
se purge certainement d'un soupçon de mensonge 2 ; de même le
protosyncelle de Trébizonde se libère par promesse d'une condam-
nation à la réclusion 3 •
Parmi toutes ces promesses trois seulement proviennent
d'archontes: une, du sakelliou de Kios, qui s'engage à bien remplir
la fonction que lui confie le patriarche (MM, 349); une, d'un
exarque (MM, 407) ; enfin, celle de l'archonte phôtôn, lorsqu'il
est promu archonte des églises (MM, 532). Le style est stéréotypé,
comme tiré d'un formulaire dont on ne change que les mots et
les tournures nécessaires dans le cas particulier. Aucun de ces
trois personnages ne semble contraint d'émettre son acte pour se
libérer d'une accusation et en vue d'obtenir amnistie; nouvellement
promu ou pressenti pour le poste, il s'engage simplement à remplir
les obligations de la charge. Mais ces trois exemples suffisent-ils
pour affirmer que tous les archontes étaient régulièrement astreints
à la même promesse? Leur enregistrement exceptionnel ne serait-il
pas dû à une circonstance que nous ignorons, à un grief contre
la personne, à une difficulté passagère provoquée par le prédéces-
seur?
Nous ne connaissons que deux cas où la promesse du candidat,
parfaitement attestée, prend le sens strict de promesse institution-
nelle : le serment des juges généraux et l'hyposchésis t des exarques
de Kallistos I. Dans la formule de serment ou engagement,
souscrite par Georges Kleidas (archidiacre ou diacre) et
dikaiophylax, au moment où il est choisi comme juge général 6 ,
le signataire justifie la forme de son engagement par l'exemple
que lui a donné l'autre ecclésiastique nommé, le métropolite
d'Apros : il s'interdit par là de prononcer le serment à la manière
des juges civils et de l'empereur lui-même. Retenons que ce respect
du témoignage écrit n'est pas du formalisme pur et simple; l'écrit
n'est pas plus inviolable que la parole, mais il constitue une preuve
juridique plus tangible, plus sûre et plus durable; devant l'opinion,
le résultat est le même : par éerit ou par oral, les juges sont
assermentés.

(1) Type: MM, 282.


(2) MM, 392.
(3) MM, 356.
(4) Formule de promesse individuelle en 1350 : MM, 135 : l, 308-309; collective
(cr'dpyofle:v) en 1357 : MM, 167 : I, 368-369.
(5) P. LF.MERLE (art. cit., p. 137, n. 3), p. 297-298; texte du serment d'après
Parisini 1343 et 1368.
LES DERNIERS SIÈCLES 167

Il est possible, étant donné le rapport des dates et la nature des


fonctions, que la procédure établie par Kallistos, dans son décret
d'institution des exarques, s'inspire de celle qui fut suivie pour les
juges généraux. Après le premier décret nous trouvons la formule-
type de l'engagement personnel du fonctionnaire; après le second,
nous en trouvons une de genre différent. Celle-ci reçoit des
signatures collectives qui confirment uniquement l'intention de
chacun des signataires, qu'ils soient exarques ou non; l'engagement
collectif porte sur l'exécution du décret, non sur l'exercice de la
fonction. Ces signatures sont de même valeur que celles qui sont
apposées sur l'è:yypo:cpoç &crcp&ÀE:LO: de 12771 , par laquelle le clergé
approuve la politique d'union définie par le patriarche et l'empe-
reur. Cependant, bien que le registre ne parle plus, en 1357, de
1'{môOXE:crLç exigée en 1350, il est clair qu'au moment de leur
nomination, tous ces exarques ont dû souscrire la formule
individuelle comme auparavant.
Si nous avions davantage de renseignements sur le 'itPW"€X8LXOV
~LOÀ(OV cité par Balsamon 2 , nous aurions là un autre point de
départ pour interpréter la promesse des exarques et une raison de
dire que l'usage pouvait s'étendre normalement aux archontes. Il
n'est pas interdit de penser que ce livret déposé à l'ekdikeion
constitue une charte générale des pouvoirs, le formulaire qui
servait de base pour l'établissement du mandat individuel,
l'entalma. Le décret de Kallistos met donc en lumière la corrélation
entre la délivrance du mandat et la prestation de la promesse;
nous savons au moins qu'en cette circonstance la rédaction d'un
mandat pour un nouveau groupe de fonctionnaires entraine la
rédaction d'une promesse appropriée. Or, en même temps, Kallistos
fait rédiger aussi une formule d'entalma pour les pères spirituels 3 ;
mais dans ce cas on ne mentionne pas l'exigence d'une promesse,
soit qu'on se contentait de la formule reçue, soit qu'on n'imposait
pas la promesse à toutes les catégories des ordres et des fonctions
du clergé. Les sources ne permettent pas de préciser davantage~.
D'une façon générale l'ordination des archontes tendait donc à
revêtir les formes juridiques qui accompagnaient toute ordination
sacramentelle. A mon sens, ce doit être la raison la plus juste de
cette hésitation persistante entre des termes divers, qui désignent

(1) Acte qui reçoit les siA'natures de la liste reproduite, p. 574.


(2) Voir pp. 97, 324, 477.
(3) MM, 135 3 (l, 309-312); ci-dessus, p. 128, n. l.
(4) A part divers serments d'aIl6geance, on trouve aussi dans le domaine civil,
un exemple de promesse d'un percepteur du dékaton : SATHAS, Bibl. graeca medii
aevi, VI, 647; on ne saurait étendre à tous les fonctionnaires ce genre d'engagement
salis exemples concrets.
168 APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES OFFICES

l'opération globale (crcppo:y[ç et X€LPOTOV[O:), ou qui, signifiant une


opération particulière parfois assez éloignée de l'ordination,
attestent l'analogie possible entre les promotions de divers ordres.
Les canonistes insistent davantage sur le caractère sacramentel
que sur l'aspect juridique et constitutionnel de la promotion et
des investitures. Seuls, des actes concrets nous permettraient de
réduire cette marge d'incertitude qui subsiste: des actes hypothé-
tiques, aussi probable que soit leur existence, n'aut()risent que des
conclusions hypothétiques.

CONCLUSION

Cet exposé historique, recourant aux sources les plus proches de


l'événement, a relevé les faits principaux de l'histoire des archontes
et les a placés dans leur contexte proche ou lointain, de manière à
faire ressortir la tendance de l'évolution et ses sommets. Dans l'état
actuel de notre information et des études sur le patriarcat byzantin,
on constate de graves lacunes dans certains secteurs et pour de
longues périodes : histoire du synode permanent, évaluation des
effectifs ct répartition des bureaux administratifs selon les époques.
Cela tient à la rareté des actes conservés et à la nature même des
institutions qui se développent par droit coutumier, au lieu d'être
définies et modifiées par des lois périodiques ct fréquentes. Avant
d'aborder l'étude des listes théoriques - dont nous avons mentionné
l'apparition, comme genre littéraire, à partir du XIIIe siècle - ,
il était essentiel de délimiter leur point de départ et leur champ
d'application. La possibilité d'étendre aux siècles antérieurs les
définitions qu'elles proposent paraîtra d'autant plus réduite que
les lois sont rares et que les listes synodales les plus étendues,
témoins de la hiérarchie existante, ne coïncident jamais exactement
avec celles des manuels. Nous ne pouvons donc évaluer à aucun
moment l'étendue des changements qui affectent les structures,
soit à l'occasion du bouleversement produit par l'invasion latine
en 1204 - cause lointaine de la rédaction des listes et notices - ,
soit en d'autres circonstances, où les crises intérieures et le jeu
naturel des antagonismes sociaux provoquent les mouvements de
décadence et de réforme.
DEUXIÈME PARTIE

TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

Les ocpcp(x~cx de l'Église sont présentés en catalogue plus ou


moins développé, suivant que les noms sont accompagnés ou non
d'une définition et de notes. La liste nue, simple énumération de
titres, ressemble au Tcxxnx6v (ou "t"ocç~ç) des offices palatins ou aux
notitiae des évêchés; cependant les auteurs ecclésiastiques l
tendent à désigner par "t"OC~L:; une classe, un groupe restreint et
homogène (qui devient une 7te:v't'OCç), plutôt que l'ordonnance
générale des rangs. Lorsque la liste comprend des définitions, on
l'appelle parfois é:PfL"Y)vdcx. En combinant les deux genres, on
obtient un catalogue en deux parties : TOC~tÇ et é:PfL"Y)vdcx; à ce
point de vue une seule notice, K, reste conséquente en gardant
des deux côtés le même nombre et le même ordre des offices 2 •
Assez souvent voisinent dans les copies une liste nue et une liste
explicative disparates, que le copiste n'a pas cherché à harmoniser:
telle sera la forme de la notice moderne du nomocanon de Malaxos.
Les notices composites et manifestement interpolées 3 sont rares
durant la période que nous étudions.

(1) Les mêmes mots ne signifient pas tout à fait la même chose dans la littérature
prO(~lne et dans la littéraLure ecclésiastique; pour les laïques "t'ocçtç est une classe
nobiliaire et 'tlxx"t'txàv ne se rencontre jamais comme titre d'une liste d'offices
ecclésiastiques. Il importe surtout de considérer le contexte, Car le vocabulaire et la
nomenclature sont impréci<;,
(2) Voir l'état de la notice E. Dans les titres, les termes abstraits cèdent la place
souvent il TOC oepep(xw;, vulgarisé par la liste L. J'emploie généralement lisle pour désigner
la liste nue et nolice pour la liste avec définitions. Les sigles vont de A à R j bien que
K et P soient dédoublés, je renverrai le plus souvent au sigle simple (sans exposant
1 et 2), lorsque la différence entre les deux recensions n'entre pas en jeu.
(3) Exemple d'interpolation: notice M. Toutes les notices supposent une part de
compilation (voir la conclusion sur la notice I, p. 223) il partir de quelque texte anté-
rieur. J'admets que la notice et la liste sont différentes, lorsque les variantes exigent
nettement l'intervention d'un auteur qui compose et ne se contente pas de copier et
de remanier. Ainsi les diverses recensions de la notice G, à partir d'une liste commune,
remanient surtout les définitions.
170 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

A part les réponses canoniques de Jean de Kitros, touLes les


notices sont anonymes. L'examen des textes fondam~ntaux,
juridiques, canoniques et liturgiques, nous a appris que l'autorité
n'a jamais publié en forme authentique une liste officielle des
archontes; si cette liste a existé, elle n'a laissé aucune trace dans
les écrits. Quelques notices sur les évêchés se réclament d'un
auteur : le patriarche Nicolas l, les empereurs Léon VI et
Andronic II. Aucune noLice des offices ne recourt à une autorité
de ce genre pour confirmer son texte, pas même à l'opo8EO"Lcx
synodale et au décret d'Alexis l Comnène concernant la réforme
des grands bureaux1 . Les variations de rang que nous observons
dans les listes synodales de présence 2 , à date rapprochée, sont
d'ailleurs incompatibles avec un statut officiel définissant rigoureu-
sement les préséances; elles proviennent d'une latitude laissée
par la coutume à d'autres facteurs plus ou moins arbitraires.
Il s'ensuit que listes et notices ne peuvent être, même si les
rédacteurs le prétendent, l'image fidèle de la hiérarchie du moment;
la rédaction constitue un compromis entre l'expérience et l'érudition
du compilateur: tout en voulant donner l'effectif réel des rangs,
les rédacteurs adoptent des variantes qui ne sont pas justifiées
par un critère objectif, par référence à un acte de tel empereur
ou de tel patriarche 3, qui aurait fixé l'ordre et le nombre des
offices et les liens de subordination. Ces compositions n'ont pas
de rapport évident avec l'actualité ni avec la législation; ainsi
des historiens modernes, sans aller au fond, citent la notice dite
de Codinus (notre notice N) à côté des novelles de Justinien et
des canons conciliaires. Pour rétablir la perspective, nous étudions
toutes ces listes en bloc, comme genre littéraire; leur caractère
historique n'en ressortira que mieux.
L'examen de la tradition manuscrite attire en premier l'attention
sur un fait bien daté qui va départager toutes ces œuvres en deux
groupes très inégaux : excepté les listes ABC, toutes les autres
sont postérieures au XIIe siècle. En effet, l'auteur de la liste C,
ayant assisté à l'élévation du prôtekdikos au sixième rang, corrige
la liste antérieure et la met à jour. Ainsi, tandis que les nombreux
actes de ce genre, y compris des lois que nous connaissons, ne
sont pas mentionnés, tandis que la collation du titre de mégas
au chartophylax laissera les copistes du XIVe siècle indifférents,

(1) Voir p. 58. Cependant la notice G est accompagnée de noles rappelanl la légis-
lation des Comnène.
(2) Listes éludiées dans l'exposé historique, p. 98 (Xlle s.), p. 112 (Xlle s.).
(3) Aucun ne mentionne le proslagma de Michel VIII sur l~ dikaiophylax, ni l'acte
d'Andronic III sur le mégas chartophylax. Seul Jean de Kitros, mais dans une réponse
canonique, parle de l'acte de Georges II Xiphilinos, relatif au rang du prOlekdikos.
TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES 171
le résultat de la promotion du prôtekdikos est enregistré par la
très grande majorité des listes, que la place de cet officier an
sixième rang rejette plus bas que le XIIe siècle. Entre la période
antérieure, où l'on ne se préoccupait pas de relever ces listes
dans des manuels, et celle où apparaît ce besoin, ce n'est pas l'acte
de promotion du prôtekdikos par le patriarche Georges II - ligne
de partage des copies en deux groupes - , qui provoque la floraison
des listes. Il s'est trouvé que le décret précéda de peu la prise
de Constantinople par les Latins en 1204 et l'exil du patriarcat
à Nicée, qui forment une ligne de partage historique bien plus
importante. Le genre littéraire des listes, en recensions diverses
multipliées par la copie, prend son point de départ dans cet
événement capital, qui rompt la tradition et provoque le besoin
de renouer avec le passé parmi ceux qui n'avaient pas connu
directement les usages de la capitale. Jean de Kitros, à eheval
sur les deux siècles, sert de trait d'union avec le passé et de chef
de file. Bien que son influence sur les compositions postérieures
ne soit pas toujours très caractérisée, il donne le ton : témoin
lui-même de l'acte de Georges II, dont aucun autre auteur ne
parle explicitement, il transmet la liste à un nouveau métropolite
qui l'interroge sur les usages.
L'obstacle qui s'oppose à une utilisation des listes d'offices,
lorsque du moins on soupçonne qu'il y en a un!, tombe grâce à
l'étude de la tradition manuscrite. Devant l'enchevêtrement de
ces textes, la tâche la plus urgente était de trier les copies, de
déterminer l'époque de leur composition et de leur diffusion, de
choisir enfin les types divergents d'après le nombre, l'ordre et la
dé finition des offices. Les textes que j'ai recueillis sont reproduits
en général d'après un manuscrit unique, dont la date, la qualité
du contexte et la critique interne confirment la valeur de la notice.
Pour l'analyse des listes et des définitions, à défaut d'une édition
critique exhaustive, on dispose d'un matériel éprouvé, suffisant
pour définir la valeur concrète de ces œuvres, leurs rapports
mutuels et surtout leur insertion dans le temps.
Dans cet examen préliminaire l'attention se porte davantage
sur les queues de liste et sur des offices secondaires ou peu communs,
qui peuvent être signe d'une époque. En effet, les groupes
supérieurs, disons les quinze à vingt premiers, sont relativement
plus stables; les variantes par additions, suppressions, permu-

(1) Le problème s'est posé pour des auteurs de monographies sur des titres isolés
(charlophylax, syncelle). Un essai d'édition générale n'a jamais été entrepris sur une
base valable, exceplé par J. Verpcaux pour la liste en vers de Biastarès (appendice
au Pseudo-Kodinos).
172 THADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

tations se produisent principalement au niveau inférieur, faisant


ressortir la difficulté qu'éprouvent les rédacteurs à clore la liste,
faute de critère commun. D'autre part, la troisième partie de mon
étude, où seront définis les grands offices et les emplois de la
chancellerie, reprendra les définitions données par les notices en
les replaçant dans un cadre institutionnel plus large. Il était
difficile d'éviter à la fois les répétitions et la dispersion. Mais
avant d'utiliser les textes, il était indispensable de les soumettre
à unf- critiquf- d'ensemble, et d'en rechercher le point d'insertion
dans le contexte historique et juridique.

1. LES RÉPONSES CANONIQUES DE JEAN DE KITROS

C'est par une réponse de cet évêque que l'on connaît jusqu'à
présent la mesure en faveur du prôtekdikos, attribuée à Georges II
Xiphilinos 1 • Mais, depuis l'édition des œuvres de Dèmètrios
Chomatènos, préparée par Pitra et publiée vaille que vaille après
sa mort, l'œuvre authentique de Jean de Kitros est tombée en
suspicion; en effet, dans cette édition, les réponses de l'évêque
de Kitros se trouvent mêlées à celles de son contemporain Dèmètrios
d'Achrida. Le seul moyen de lever les doutes est de consulter,
non les bibliographies surabondantes, mais les manuscrits anté-
rieurs. Le Monacensis 62, modèle de l'édition Pitra, appartient
au XVIe siècle et nous ignorons l'origine de ce corpus des œuvres
de Chomatènos. Deux manuscrits canoniques bien antérieurs ont
reproduit les réponses canoniques de ces deux auteurs parmi les
suppléments du nomocanon 2• Leur modèle est certainement une
œuvre du XIIIe siècle: le supplément aux commentaires de Zonaras
et Balsamon est à peu près identique et ne contient en appendice,
dans les deux volumes, que des pièces datées au plus tard du
même siècle. Avec l'aide de ces deux témoins, nous faisons donc
le partage exact des réponses qui furent mêlées par la suite; il
me suffira ici de dire que toutes les attributions sont justes dans
l'édition Migne, bien que le texte ne soit pas complet. Les réponses
concernant les offices et celle qui porte un jugement sur l'œuvre
de Balsamon sont bien de Jean de Kitros et uniquement de lui 3.

(1) Goar cite la • réponse 5 Il d'après le JGR (Leunclavius) : EucilOlogion (Ire éd.),
p. 286; De officiis (Codinus), Donn II7-II8 = PG, 157, 130.
(2) Laurentianus 5-2, f. 336-346 v ; Basileensis A III 6 (Amerbachianus de Beveridge),
r. 256 v-266 v•
(3) Ce sont les textes suivants: PG, 119,968 C - 976 A, 981 H • 982 A = RHALLÈS-
POTLÈS, Syntagma, 5, 409-413, 418-419. J'ai fait le relevé complet d'après les deux
mss: Chomatènos a 8 réponses, Jean de Kitros 24; mais ces chiffres ne disent rien,
LES RÉPONSES CANONIQUES DE JEAN DE KITROS 173

Nous avons confirmation de cette authenticité dans le manuscrit


des homélies et lettres de Germain II, copié dans la seconde
moitié du XIIIe siècle; le titre donné par ce manuscrit aux trois
réponses de Jean de Kitros 1 , qu'il reproduit, s'explique en eiTet
facilement : un nomocanon, après le titre complet et correct du
débuV, inscrit comme titre courant au sommet des folios 't'où
LluppOCx.LOU ; le nom du consultant, premier dans le titre, passe pour
le nom de l'auteur. De plus, le passage signalé dans le catalogue
des Coislin (Devreesse) comme ne figurant pas dans l'éctition
se trouve aussi dans les deux nomocanons.
Un autre incident est venu troubler la tradition de l'œmTe de
Jean de Kitros. Matthieu Blastarès en a donné un résumé qui
intrigue les canonistes. L'analyse de cette recension par Pavlov ne
repose que sur un ou deux manuscrits, alors qu'il en existe des
dizaines 3 • Mais ce savant a relevé un point essentiel : quelques
réponses insérées par Blastarès dans son résumé de Jean de Kitros
sont tirées d'une collection dont l'auteur est Balsamon. Le compi-
lateur du XIVe siècle avait donc sous la main un texte interpolé,
ou un manuscrit défectueux dont il n'a pas fait la critique.
Indirectement cette recension de BIastarès confirme de nouveau
le témoignage des deux manuscrits canoniques : aucune des
réponses authentiques attribuées par eux à Dèmètrios Chomalènos
n'est entrée dans le résumé de Jean de Kitros par Blastarès.
Sachant donc à qui appartiennent les réponses sur les offices,
nous n'avons plus à nous occuper de Chomatènos. On s'est servi
d'une réponse de Jean de Kitros pour affirmer que ChomatènoR
fut archonte à Constantinople; en fait, c'est Jean lui-même qui
eut l'occasion, durant sa jeunesse, d'entendre les jugements
contradictoires portés sur Balsamon dans lps milieux de la capitale"

en l'absence de la lisle contrôlnbll'. J'évile donc tou te référence à un numéro que les
manuscrits n'ont pas; dans l'ol'dre des mss, les qlll'slions concernant les archontes
sont les textes 15, 16, 17; il falll y ajouter le petiL jl',Ll' r'[uc j'édile (p. 5;{1J) et qui est
huîtiéme dans l'ordre.
(1) Coislin 278, f. 232 : 't'oG ~uppClXlou 't'oü KCl6cicrtÀCl È7d),um<; 't'wv ~lJ't'lJflcl"wv.
(2) Basileensis A III 6, f. 261 : KWVO'TCiV'!"[VOU &PX... ~up ... 't'oG KClÔ ... ÈpwTI;crttç
r.pôç ..ôv e1tlcrxo1tov KlTpOU xGp 'IwclvvlJv.
(3) A. PAVLOV (en russe) A qlli apparLiennent ks réponses canoniques atLl'ilJuées
à Jean de Kitros, Viz. Fr., 1 (1894), 493-502. L'auteur disposait du Mosquensis 149,
daté de 1342, donc tr(,s proche de la date même de composition du Syntagma alphabé-
tique. .Néanmoins, étant donnée la diITusion extraordinaire des œuvres de Blaslarès,
rien ne prouve que ce ms. est un exemplaire d'aulcur, ou Iidùle à l'eXemplaire dl'
l'auteur; du moins on n'a pas étudié le ms sous cet angle.
(4) PG, 119, \)81 UC = RlIALÜ:S-POTLÈS, 5, 418. Dans JJ(lsilecllsi,~ A III 6, r. 266",
c'est l'avanl-dernière (23°) réponse. J'ajouterai ici, en hypothèse, que le voisinage
des deux auleurs pourrail s'expliquer tout simplemenl par lin lien de parenté. Parmi
les archonles de 1191 il Y a quatre Jean, dont le logothèle Chomalènos. Ne serail-il
174 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

de connaître racle de Georges II sur le prôtckdikos et l'approbation


donnée à l'acte par Eustathe de Thessaloniquel . L'évêque de
Kitros appartient sans doute à la génération des archontes et des
notaires en exercice durant les dernières années du XIIIe siècle,
comme Jean Apokaukos. Il faut le distinguer d'un autre Jean de
Kitros, auteur d'un acte de la métropole de Thessalonique, en
1294 2 ; il s'appelait Sékoundènos et ne pouvait en aucune façon
avoir connu les détracteurs de Balsamon de la fin du XIIe siècle,
ni répondre, comme son prédécesseur, au métropolite de
Dyrrachium Constantin, correspondant commun de Chomatènos
et de Jean de Kitros.
On distinguera la recension abrégée par Blastarès d'après les
critères suivants :
- titre de l'ensemble: 'Ex 'rW'J cX.7tOXpLO'E<ù'J 'I<ù<x'J'Jou 'roi) KL'rPOUÇ
\ \. l , 1
7tPOç 'rov Le:p<ù'rIX'rOV CXPX,Le:7tLO'X07tOV
A 1
L.l\)PPCXX,~OU
K wVO''rCX'J'H'JO'J
- \ K e' ..,
TO'J CXUIXO'LACX'J.
1\1 a - ,1 \ 1
lV. OC'rUCXLOÇ e:yvw TOCU'rL O'UVTe:"t'OCX,e:VCXL.

- incipit-desinit : Tw'J 't"'Yjç 'EXXÀ1JO'LOCÇ cX.px,6nwv, wç ~ 7tOCÀOCLOC


&x,e:L 7:OCp&.~oO'tç ••• wO'7te:p xcxl "t'OC cX.'J't'(rpwvcx.
- numéro du chapitre: généralement n. 20, d'après le texte
courant qui en comprend 24; mais certains manuscrits vont
jusqu'à 32, en subdivisant le long chapitre sqr le jeûne; c'est la
numération observée par Pavlov 3 que l'on trouve aussi dans
Parisinus 1377, f. 417-422 ; le n. 20 est régulier dans Parisinus 1337,
Sinaiticus 1341, etc. Le texte abrégé de ce chapitre correspond
aux réponses 13-15 de la recension originale de Jean de Kitros,
ou aux ch. 8-10 de l'édition incomplète. Pour éviter toute compli-
cation, il vaut mieux ne citer aucun numéro à ce sujet.

Très souvent la réponse concernant les offices, résumée par


Blastarès, n'est pas mentionnée dans les catalogues, parce qu'elle
fait partie d'un ensemble; mais il arrive aussi que le titre marginal
7te:pl TWV OrprpLXLWV détourne l'attention et fait oublier l'appartenance

pas devenu Jean dl' Kitros? Je ne sais si les œuvres authentiques de Chomatènos
upporLcnt une preuv!' de son éducation à CP et de son appartenance à Sainte-Sophie.
(1) PG, 119, 968 D = RHALLi,s-POTu'-:S, 5, 409 = GOAR, Euchologion (1 re éd.),
'272, :lll has de la col. 2,
(2) Vatican. 1891, f. 76 v : fL'l')vt b:vvou:xpicp, Lv8. ~', 7!p0Y-iX8'1jfLÉvOU 't'oG 7!iXVLEPCù-
,iX,ou t7!Lox6nou KiTPOUÇ Y-o(t 7!pw't'o8p6vou ICùlXvvou, 7!iXp6v't'wv XiX/. 8EO~LÀEO't'IX,Cù"
iXY.À'l')OLiXcr't'LXWV &px6v,;Cùv, ,où fLEYcXÀOU oty-ov6fLoU xüp d'l')fL'l'j't'pLOU 't'oG BEcXOXOU. Le
grand-économe est celui de Thessalonique aLLcsté l'année suivante: Schalzk., p. 167.
Dans cc même aclp apparaît le second Jean de Kilros Sékoundènos. Si les réponses
canoniques étaient réellement de celui-ci, comment Blastarès (Jurait-il eu déjà en mains
une recension interpolée?
(3) Art. ci!., ci-dessus, p. 173, n. 3.
LES nÉPONSES CANONIQUES DE JEAN DE KITROS 175
à une collection. C'est ce qui se produisit dans l'Euchologe
Allalianus, où la recension de Blastarèsl, isolée de son contexte,
s'est accolée à la notice K. Pour nous, le texte de Blastarès n'a
aucune importance.

Pour répondre à la question posée, Jean de


Analyse Kitros devait donner non seulement l'ordre de
de l'énumération.
préséance, mais juger aussi certaines pratiques
eourantcs. I1ésumons schématiquement les données 2 •
1. Les exôkatakoiloi.
grand économe, gr. sacellaire, gr. skévophylax, chartophylax,
sakelliou, prôtekdikos.
2. Les douze archontes.
protonotaire, hypomnèmatographe, logothète, canstrisios, hié-
romnèmôn, référendaire, épi tôn gonatôn, épi t. katastaseôs,
hypomimnèskôn, épi t. sékrétôn, épi t. kriseôn, deutéreuôn des
diacres (+ trois ostiarioi, trois archontes des églises).
3. Les offices réservés à des prêtres.
catéchète, orphanotrophe, quatre ekdikoi, archonte t. phôtôn,
noumodotès, périodeutès.
4. Les offices réservés à des lecteurs (ocvocyvwO''t'"1)c;).
domestiques (1 er et 2 e chœur), laosynaktès, domestique des
psaltes, protopsalte, primicier des anagnostes, archonte des
kontakia, prôtokanonarchos, chartulaires de la gr. sacelle, du
skévophylakeion.
5. Simples emplois.
théoroi, dépotatos, kamisatoi, domestiques patriarcaux.

A l'appui de cette énumération, présentée comme venue de la


tradition ancienne 3 , Jean de Kitros ne cite aucune liste antérieure,
ni un acte, ni un auteur. Il s'agit d'une tradition orale concernant
l'usage de Constantinople: en effet, quand il relate l'ascension du
prôtekdikos, il a l'intention de montrer que c'est le seul changement
qui ait modifié, de son temps, l'ordre antérieur et ce doit être

(1) \'oil' plus loin, p. 226.


(2) Je donnE', en appendice, le schéma du Lexte grec. Je corrige dans le texte édité
crCCY.EÀÀa.pWÇ pour crCXXEÀÀtOU; même nbré'gé (crctXEÀ.À), se distingue parfaitement du
concurrent, du fail que sakelliou n'est jamais précédé de mégas.
(3) Voir incipit: ŒTtO fLèv 7tcxÀCXtaç 7tlXPCX86crEwÇ, et 7tcxÀcc("t'épcc mxp&.8ocrt<:; : PG, 119,
869 B.
176 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

vrai; cependant, son effectif ne coïncide ni avec une liste de 1191,


ni avec la liste O. Ensuite, bien qu'il annonce un groupe de douze
pour la deuxième classe, l'auteur y ajoute trois ostiaires et trois
archontes des églises, ce qui fausse le total annoncé. Or, en 1191,
nous avons les trois archontes des églises. La mémoire de l'auteur
est celle de sa génération, mais elle n'est pas fidèle en tout.
Malgré ces allusions à la hiérarchie de la fin du XIIe siècle, nous
ne pouvons considérer cette énumération comme une copie exacte
de la liste réelle; un simple coup d'œil sur les listes de présence
de cette époque suffit à nous en convaincre. D'ailleurs, ce n'est
pas à un document de ce genre qu'il faut la comparcr, mais aux
listes de même nature, plus théoriques que réelles; celle du
Paris. 396, liste C, devrait être en principe la plus proche; je
compare les parties divcrgentes en notant le double état de C :
a, avant correction; b, après.
Jean de Kitros liste C
a b
6 prôtekdikos 6 prôtekdikos

1 protonotaire 6 protonot. 7
2 hypomnèmatographc 7 canstr. 8
3 logothète 8 référ. - 9
4 canstrisios
5 hiéromnèmôn 9 logoth. =10
6 référendaire 10 hypomnè. =11
7 épi gonatôn
8 épi katastaseôs 11 hiéromn. = 12
9 hypomimnèskôn 12 prôtekdikos
10 épi sékrétôn 13 didascale œcuménique
Il épi kriseôn 14 épi gon.
12 deutéreuôn 15 hypomim.
+3 ostiaires +3 archontes 16 deux ostiaires
S'il existe un cas où l'on pourrait comparer des listes théoriques
avec les listes de présence synodales, celui-ci est le plus favorable.
Par rapport à la liste synodale de 1191, il est cependant impossible
d'admettre que l'un ou l'autre auteur en dépend; le rédacteur
reste en dessous du nombre attesté et fait nécessairement un choix
dont la raison nous échappe. Jean de Kitros a l'intention de
représenter la hiérarchie réelle, autant que le rédacteur de l'autre
liste, et ils diffèrent non seulement entre eux, dans le détail et
au total, mais aussi de n'importe quelle liste synodale. Le seul

(1) Compare.. les textes, p. 530 et p. 544.


LES RÉPONSES CANONIQUES DE JEAN DE KITROS 177

point sur lequel ils restent d'accord concerne la place des six
(ou sept) premiers, de l'économe au protonotaire; c'est un trait
commun à toute liste jusqu'au xv e siècle, à part l'omission de
l'économe dans la liste P.
En plus de l'addition inconséquente de six archontes au nombre
des douze, on remarque, dans la liste des douze, d'autres anomalies.
Le hiéromnèmôn gagne un rang; il perd ainsi la place de chef de
file d'une classe inférieure, ou bien elle ne lui était pas encore
reconnue. L(~ deutéreuôn des diacres, qui, de l'avis même de
Jean de Kitros, n'est pas un archonte au sens strict, mais un
simple officier liturgique, est certainement déplacé au douzième
(ou dix-huitième) rang. Jamais nous ne le voyons, à cette époque,
avant un ostiarios 1 et toutes les notices le relèguent parmi le
clergé non qualifié. Quant aux omissions, elles ne sont peut-être
pas toutes de même valeur, mais comment faire un choix entre
les diverses causes possibles : oubli, ignorance, arbitraire, ou
suppression effective de l'office? Prenons le cas du didascale
œcuménique, ou des trois didascales. Pourquoi Jean de Kitros ne
les cite-t-il nulle part, alors qu'ils sont bien attestés dans les
synodes du XIIe siècle? Du fait qu'il s'adresse à un évêque de
province, où le titre est rare 2 , peut-être a-t-il cru bon de ne pas
les mentionner. Mais les annotateurs de G, dont nous parlerons
plus loin, n'introduisent pas non plus les didascales parmi les
archontes, pour la raison qu'ils n'avaient pas de place propre;
c'est un autre archonte qui prenait la charge en cumuP. L'omission
de Jean de Kitros paraît ainsi moins anormale; tandis que le
décret patriarcal concernant le prôtekdikos a pris valeur générale
pour toutes les métropoles, le statut des didascales était plutôt
particulier à la capitale et n'intéressait guère les provinciaux,
surtout si on les considère comme des professeurs d'Université!
Dans la première moitié du XIIIe siècle, le patriarcat de Nicée
devait être lui-même en peine pour en recruter et les former.
Ainsi, malgré quelques indices historiques, l'énumération a une
valeur toute relative; les auteurs les mieux renseignés ne justifient
pas leur choix; ils ont des oublis et commettent aussi des erreurs.
Les réponses de Jean de Kitros, uniques
Les principes
en leur genre, nous font connaître quelques
de classement.
principes dont les autres notices tiennent
compte tacitement. Aucun rédacteur n'utilise explicitement le

(\) \'oir la Iisle de 1156, p. :]29 ; de 1170, p. 530.


(2) Un protopapas didascale des Évangiles au diocese de Smyrne, en 1266 ; ~lM,
IV, 160; il fait office de greffier et ne réside pas dam la ville.
(3) Texte, p. 550 (appendice .Ylosquensis).
178 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

critère de l'ordre sacré pour la classification des offices correspon-


dants. Du fait même qu'il énumère ensuite les emplois réservés à
des prêtres, à des clercs mineurs et des serviteurs plus communs,
Jean de Kitros montre que les seuls offices diaconaux répondent
au qualificatif &pxo\lTbwx; dans un contexte moins explicite,
l'extension de ce terme n'est pas mesurable avec exactitude;
ici, au contraire, l'ordre suivi par l'auteur signifie que les offices
des prêtres et des clercs mineurs sont de nature différente.
Le caractère distinctif des offices &.PXO\lTLXLOl est précisé dans la
réponse suivante concernant l'archidiacre et le hiéromnèmôn 1 • Le
titre d'archidiacre ne dépend pas de la libéralité de l'évêque,
mais du temps écoulé; c'est-à-dire que normalement le plus ancien
des diacres a droit au titre. Nous ne savons pas si, dans la pratique,
il en a été toujours ainsi, et si l'on a respecté ce droit d'ancienneté;
mais l'autre partie de la réponse : que l'archidiacre a toujours
préséance liturgique sur Lous les diacres, ne peut être mise en
doute. Seulement, l'existence de plusieurs archidiacres introduit
une confusion difficile parfois à dissiper; ainsi en 1156 l'archidiacre
(mégas) signe en tête des archontes, tandis qu'un chartophylax
archidiacre signe à sa propre place en 1277 2 • Ces variations dans
les listes synodales indiquent clairement que l'archidiacre n'est pas
un archonte et que les archontes possèdent un rang spécifique et
privilégié. En efTet, Jean de Kitros qui tient fortement au principe
de l'ancienneté, comme loi des préséances liturgiques, admet qu'en
présence de l'évêque la règle souffre des exceptions 3 ; même dans
la liturgie, il arrive que les archontes passent avant leurs confrères
diacres non pourvus d'office, à condition seulement que l'évêque
soit présent; autrement dit, leur place signifie en cette circonstance
leur participation au pouvoir épiscopal. En dehors de la liturgie,
dans leur sékréton et dans les sessions synodales, la place des
archontes est encore plus significative, car elle ne dépend plus que
de leur office.
L'office diaconal est défini par conséquent soit par l'ordre sacré,
soit par une fonction surajoutée qui crée de nouveaux rapports.
A la fin de la réponse sur l'archidiaconat, Jean de Kitros réprouve
la coutume de conférer à un prêtre la fonction de hiéromnèmôn,
parce qu'elle le ravalerait au rang de diakonos, serviteur de
l'évêque. Certains officiers, en plus de leur fonction administrative,
ont un emploi liturgique auprès du célébrant : c'pst le cas du

(1) PG, 1 Hl, 97'2 B-97a fi = nIlALLts-PoTLi::S, 5, 411-41'2.


(2) Listes, p. 529 cl p. 532.
(3) Voir à ce sujet la l'emarque de Balsamon concernant la préséance des <.Iidascalcs
dans les églises où ils sont en service: cité p. 73, n. 4.
LES RÉPONSES CANONIQUES DE JEAN DE KITROS 179

hiéromnèmôn. Quelques-uns, le canstrisios et l'épi gonatôn par


exemple, n'ont aucun emploi extérieur à la liturgie; du moins,
il n'est pas mentionné dans les définitions. La même raison, qui
interdit de nommer un prêtre à un office de diacre, empêche de
promouvoir un lecteur à cet office; Jean de Kitros déclare qu'il
n'a jamais vu ni entendu dire qu'un lecteur reçoit l'office d'ostiaire
et de référendaire l . En même temps, les questions posées à l'évêque
par un métropolite de province nous apprennent que cette concep-
tion rigide et d'apparence traditionnelle n'avait guère cours en
dehors des milieux ecclésiastiques de la capitale; malgré les
protestations de Jean de Kitros, en province, nous trouvons des
prêtres à tous les échelons de la hiérarchie archontale. Dans la
pratique, on n'a jamais pu résoudre harmonieusement et de façon
définitive la concurrence entre ordre sacré et office extérieur;
comme au Palais, ce sont les serviteurs privés, en un certain sens,
qui prennent le pas sur les degrés constitués par la hiérarchie
sacrée, cadres théoriques de l'administration de l'Église, au
spirituel et au temporel. La différence est que Ir serviteur-diacre
ne progresse dans l'Église que par l'ordre sacré.
Le caractère artificiel et peu consistant du critère de l'ordre
pour distinguer les divers offices apparaît surtout dans l'énumé-
ration des fonctions réservées aux prêtres. Les titres cités désignent
clairement des fonctions communes que l'on ne considère pas
comme &pXOV"t'(Xt(X2 : deux seulement, archonte phôtôn et noumo-
dotès, prendront place assez fréquemment par la suite dans les
rangs inférieurs. Il est probable que l'archonte phôtôn a évolué
postérieurement. La liste D donne l'équivalence: &pxwv "t". cp w"t" W\I ,
~"t"OL txXÀ'Y)Cl'lcXPXi'jÇ ; la glose corrobore indirectement le témoignage
de Jean de Kitros, car l'ekklésiarchès était en effet un prêtre
encore à la fin du XIVe siècle; mais cette liste, d'accord avec la
plupart des notices postérieures, inscrit l'archonte phôtôn parmi
les offices diaconaux. Au contraire les emplois de lecteur n'ont

(1) Partie inédite du texte original des réponses, reproduit p. 539. Voir aussi le
témoignage de Dalsamon que le chartulul'Îat est accessible seukment à un hiérôménos.
c'est-tl-dire au minimum à un diacre: PG, 138, 737 D : XCXPTOUÀCXPcl:TCX tVEPYOÜO"L fl6vov
!EPCl>!Jo&VOl. Le contexte exclut précisémenL les lecteurs et les clercs déposés.
(2) Jean de Kitros paraît assimiler les deux premières catégories (6+ 12) aux
cipXO\mXOLç &1:xY.À7)o"LCXo"TLXOLÇ ci~LWfJ.<Xo"L de la question : PG, 119, 968 C; les autres
titres désignenl des oq:)lptY.L<X el Ih<xy-oVtCXL. ~Iais l~s BY1.untins n'ont jamais clairemenl
dCfini l'exlension des titres « archonLiques )') surtout Bulsamoll (lui admeL l'él]uivalenc(~
ciPXOVTL>UOV - XÀ1jpLXcl:TOV (PG, 138, 144 B). La novelle d'Alexis Comnène considùre
ciPXOVTlxL<X comme degrés élevés au-dessus des services communs: JGR, Zt;pos, I.
p. 353 (dern. lig.); 356, 9. Il ne peul exister parité ahsolue entre litres nobiliaires
auliques el tilres des archonles d'i!:glise; mais cX~(wfl<X est souvent employé dans un
sens général et peu Lechnique de dignité.
180 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

jamais atteint le même échelon. Du fait que les listes postérieures


enregistrent également, à la suite des offices spécifiques (les
&.p:x.ov-rbuoc) , un nombre variable de titres qui sont réservés par
Jean de Kitros il des prêtres et des lecteurs, on pourrait croire
que son exposé exerce une influence tacite, mais réelle, sur les
diverses rédactions. Cela n'est pas bien évident; il s'agit plutôt
d'une évolution historique des institutions elles-mêmes. D'après
les listes synodales du XIIe siècle, aucun des titres réservés aux
prêtres et aux lecteurs ne figure dans les signatures, tandis qu'à
la fin du XIIIe siècle nous constatons une progression de certains
Li Lres1 .
Un autre principe de classement, vulgarisé plus tard, ne joue
aucun rôle dans l'énumération de Jean de Kitros, d'accord en
cela avec les listes synodales et l'ensemble de la tradition. Jusqu'à
cette date on ne trouve aucune allusion à la division en pentades ;
si cette numération caractéristique et assez commode avait cu
cours de son temps, l'auteur n'aurait pas manqué de la citer d'une
façon ou de l'autre. Un métropolite de province n'avait pas les
moyens de constituer une hiérarchie à pentades complètes et
nombreuses; ce n'est pas la raison du silence de l'auteur, parce
que trois ostiaires et trois archontes des églises sont aussi un
véritable luxe pour la plupart des métropoles. l . . a numération par
pentades n'avait donc aucune portée générale au début du
XIIIe siècle et restait étrangère il la tradition et à la réalité. La
division en classes de supérieurs et inférieurs 2 est beaucoup plus
intéressante et objective. La classe supérieure est formée par le
groupe des chefs de sékréton nommés dans le prostagma d'Alexis l
ct unanimement reconnus depuis comme classe à part des exôkata-
koiloi. Les inférieurs, avec le numéro d'ordre qui leur est donné,
forment classe unique, sans subdivision; la différenciation d'un
groupe tertiaire, à partir du hiéromnèmôn, que nous trouverons
bien attestée au XIVe siècle, n'apparaît pas encore nettement;
Jean de Kitros, qui ne suit pas exactement l'ordre synodal de 1191,
conserve cependant les places respectives du hiéromnèmôn et du
référendaire, interverties par rapport à la majorité des autres
témoins. La notion de classe, fortement détériorée par la division
en pentades, est fondamentale; tout porte à croire que la conception
n'est pas propre à Jean de Kitros, mais commune à toutes les

~I) ,"oir les finales de listes de 1274 et 1277, p. 116.


~2) Tr-rmes exprès de l'auteur: PG, IIU, 968 D 4-5 : Ù1tOOdl'1lXocrtv, u1tEpéxoucrtv,
par rapport au protonotaire que vient dépasser le prôtekdikos ; - ù1tEpéxoucroc "t'ci~tC;,
SEu"t'épcx (969 C 4-6), où l'on remarque que "t'ci~tc; désigne un groupe, non le rang
individuel (voir ci-dessus, p. 169, n. 1).
LES RÉPONSES CANONIQUES DE JEAN DE KITROS 181

époques. Nous n'en avons cependant pour preuve avant lui que
la cohésion et la stabilité du groupe supérieur, soulignées à la
fin du XIIe siècle par l'arrivée du prôtekdikos. Les hésitations
postérieures de la nomenclature entre hexadc et pentade témoignent
de la considération envers le groupe supérieur, qui ne pouvait
plus servir de modèle pour la pentade ; l'emploi des termes dans
les notices montre bien qu'il s'agit d'un procédé factice.

A propos de l'archidiacre, Jean de Kitros


Formes
de promotion.
déclare que sa promotion est dictée par l'ancien-
neté, tandis que celle de son deutéreuôn nécessite
un choix: c'est une coutume ou une loi positive des ordinations.
La distinction des offices selon l'ordre sacré auquel ils appartiennent
sous-entend des règles précises et strictes, dont on ignore la
codification; les canonistes tendent simplement à assimiler les
lois de la promotion aux offices à celles qui commandent rigoureuse-
ment la promotion aux ordres sacrés. La notice B, probablement
vers la fin du XIe sièclel, puis Balsamon font état des difficultés
provoquées par l'arbitraire des évêques; le canoniste raisonne
par analogie : les rangs des archontes ne peuvent être brouillés,
dit-il, parce qu'ils sont fixés par les canons de la même manière
que les degrés d'ordination 2 • En conséquence, ou bien les échelons
sont invariables comme ceux de l'ordre, ou bien, sauf mesure
pénale, l'archonte possesseur du titre ne peut être rétrogradé.
C'est pourquoi Jean de Kitros s'insurge à son tour, à propos des
diacres sans office, contre les évêques qui leur confèrent une
préséance arbitraire par décreV; dans le domaine sacramentel,
tout arbitraire est exclu en principe par la loi d'ordination. Mais
il est clair aussi que les règles de promotion des archontes ne sont
pas fixées par les mêmes canons; les lois de l'ordination ne les
concernent pas comme tels, mais indirectement, parce qu'ils sont
diacres. Si la hiérarchie était fixée par les canons, c'était le moment
ou jamais de citer la loi positive.
En fait les lois invoquées par Jean de Kitros se réduisent à
une coutume non codifiée et instable, qu'il appelle la 7CCXÀCXLOC
7CCXPcXOOO'LÇ, ou 7CCXÀCXLTÉpOC 7CCXpcXOOO'LÇ. Les métropolites instruits et
fidèles aux coutumes gardent l'ordre hiérarchique, au moins pour
les ordres supérieurs (Ù7CEpÉ;\::OI)O'cx 't"cX;LÇ), et chez les inférieurs
(Oe:UTÉpCX 't"cX;L<;) ils n'opèrent de mutations qu'à bon escient, en vue
d'honorer la vertu, la culture, le mérite du sujet. Les autres

(1) ;-';oLice D, exorde, p. f,40.


(2) PG, 138, 144 A; ci-dessus, p. 94, n. 2.
(3) Noter les termes mn<xxLcp xcd 1tpOcr"t"cly(.l<Xcr~ (question), 8~cX mnCl.x(w\I (réponse) :
PG, lI!!, 972 B 8-9, C 5; cf. Balsamon, PG, 137, 72 B.
182 THADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

évêques, agissant à leur guise, brouillent tout. Cet aveu, s'ajoutant


aux remarques sur la collation irrégulière d'offices diaconaux à
des prêtres ou à des lecteurs, ne plaide guère en faveur de cette
tradition que l'auteur invoque à l'appui de sa liste hiérarchique,
donnée comme modèle au début de la réponse. Les règles tradition-
nelles, négligées couramment en province, ont-elles plus de
consistance dans la capitale? Sans parler de la promotion du
prôtekdikos, seul exemple patent d'une intervention du patriarche
en ce domaine depuis les discussions synodales de la fin du XIe siècle,
l'autorité entre nécessairement en action; sans quoi, une fois ou
l'autre, deux ou plusieurs listes, synodales ou autres, proches dans
le temps, sc trouveraient en accord presque parfait. L'ordre des
noms admis par Jean de Kitros, compte tenu de la qualité de
l'auteur, de ses intentions et de la nature de sa réponse, est loin
de remplir cette condition. C'est une moyenne défectueuse, qui
manque à ses propres critères, théoriques et pratiques, dont
l'application est troublée par divers facteurs. On veut bien se
conformer à la coutume ancienne!, mais on ne dispose pas des
décrets qui l'auraient sanctionnée, ou adaptée aux circonstances.
Le facteur qui provoque les changements ne peut être que la
volonté du promoteur: celui-ci tient compte sans doute de quelques
critères d'avancement (l'ordre habituel, l'ancienneté dans la charge,
le mérite), mais il obéit aussi à d'autres moins objectifs: liens
de parenté, origine sociale, favoritisme.
Il fallait insister sur ces réponses de Jean de Kitros, dont la
date et la doctrine nous aideront à comprendre les divergences
entre les notices postérieures. On a peine à croire que celles-ci
ne collent pas exactement à la réalité; pourtant c'est ainsi. Au
fond, la composition de ces catalogues, rigoureux en apparence,
obéit aux mêmes lois que celle des notitiae episcopatuum. Ces
dernières sont plus nombreuses durant la période antérieure, moins
anonymes et sujettes à moins de variations. Mais leur précision
est loin d'être rigoureuse, car si l'on avait publié la liste globale
à chaque modification officielle, nous connaîtrions une foule de
listes permettant de suivre l'évolution dans le détail. Au lieu de
cela, nous ne possédons que des listes espacées dans le temps, où
sont récapitulés les changements opérés par décret impérial
pendant une certaine période : ainsi pour le règne d'Andronic II
nous n'avons qu'une notitia sans caractère officiel évidenl2. Mais,

(1) Conclusion de l'auteur : XP~ oi5v, wC; ~[J.ot Boxd, 'toLC; rt<xÀIXWLÇ ~8e;crtv &VIXV'ttp-
p7J'twc; &xoÀou8e;Lv : PG, 119, 969 C 14-15; je corrige rtOÀÀOLC; des éditions (pour
rtIXÀlXtOLC;) d'après Coislin 278, f. 230.
(2) Sa notitia fut compilée par kyr Ménas : MM, 1,230 1-8. Le synode, ne disposant
d'aucun moyen de contrôle, fait consulter cette œuvre dans une bibliothèque de
couvent: ce qui montre bien l'indifTérence du pouvoir pour ce genre de documents.
NOTICE B 183

dans ce cas, il était possible de se référer aux décrets; on les cite


aussi pour un certain nombre de métropoles. Au contraire les listes
d'offices, tout en conservant un certain ordre, ne peuvent justifier
les modifications de rang par référence à une norme et à des lois
qui les régissent. Le recours aux lois canoniques freine du moins
la tendance à l'arbitraire et a empêché que l'évolution des offices
ecclésiastiques soit comparable de tout point à celle des titres
auliques; durant toute cette période où paraissent les notices, les
variations restent contenues en des limites assez étroites, parce
que les variantes de copie ne sont pas nécessairement la preuve
d'un changement réel. L'élasticité relative des rangs influe sur le
style de rédaction.

2. NOTICE B

Je ne reviens pas sur la liste du laklikon Beneseuiè dont j'ai


parlé à propos du Klèlorologion et que je reproduis pour mémoire
en tête des listesl • Celle qui prend ici le second rang dans l'ordre
chronologique 2 serait certainement la plus intéressante, si nous
l'avions complète; l'exorde lui donne tournure de réponse cano-
nique adressée au patriarche lui-même, sinon à un métropolite;
seule subsiste la définition de l'économe qui nous fait bien regretter
la perte de la suite.
L'Alhon. Laura E 153, qui contient ce fragment au f. 271 v, est
daté du xv e siècle par le catalogue, du XIVe par Zachariae, du
XIIIe-XIVe par Benesèviè 3 • Le volume comprend le nomocanon de
Zonaras avec ses suppléments; le dernier, juste avant la notice
(f. 270-271) et écrit de la même main, est un fragment de chronologie
dont la dernière date est l'an 6636 (1128/9) du règne de Jean II
Comnène. Ainsi, même si la date de copie était du xv e siècle,
c'est d'après le contexte que nous devons estimer la date de
l'exemplaire ou du prototype; le manuscrit nous permet de
remonter au moins jusqu'au milieu du XIIe siècle.
La mutilation du texte nous prive du point de repère essentiel
que nous fournit habituellement la mention du prôtekdikos. Il
reste, comme amorce de l'énumération, le nom des quatre officiers
principaux, sakelliou exclu; s'il est vrai que le sakelliou, inconnu

(1) Lisle A, p. 539.


(2) Texte p. 540-542.
(3) Vl. BE!''IE:SEVlè, Et1l7Jaetç rrepl. TWV èv Tij> BIXT07tell(ep XIXL T'ii AlXuPCf... EuptCl"'/.O-
(LbJ(,)v É:ÀÀYjVtXWII XIXVO\ltY.W\I Xe:tpoypiX<p(,)v (en russe Svjedjenija, etc.), Viz. Vr. suppl.
au t. Il (1904), p. 57. Dans celle description, les numéros des manuscrits de Valopédi
ne sonl pas ceux du catalogue Eustraliadês-Arkadios.
184 THADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

dans A (iaklikon Bene!;evié) , apparaît pour la première fois dans


le prostagma d'Alexis 1er , en 1094, à son poste définitif!, la notice B
doit se situer avant cette réforme. Sans doute l'auteur a pu
limiter son sujet à la définition des quatre premiers, ou bien,
après leur définition, continuer son exposé en partant du sakelliou 2 •
De toute façon, le groupe directeur, quasi intouchable du XIIe au
xv e siècle, ne semble pas encore composé de cinq membres. Or,
en même temps que le sakelliou est omis, le chartophylax prend
la première place, contrairement à la coutume ecclèsiastique. A la
fin du XIIe siècle, le conflit qui fut résolu par la promotion du
prôtekdikos opposait le chartophylax à un inférieur; la notice B
ne fait pas allusion à cette affaire, mais à une situation différente
et bien antérieure, que l'on imagine très bien durant la seconde
moitié du XIe siècle.
En quel sens l'auteur reconnaît-il que le chartophylax tient la
première place? Il admet qu'une telle préséance est anormale,
parce que contraire à la coutume; en d'autres termes, il s'agit
d'une situation de fait, sans caractère juridique. Le chartophylax
n'a pas été l'objet d'une promotion légale: il occupe la première
place à l'époque par faveur particulière; un acte officiel, antérieur
à Balsamon, n'aurait pas échappé à son amour-propre de charto-
phylax. On pourrait avancer le nom de Nicétas, le chartophylax
de Michel Cérulaire, titré protosyncelle 3 ; il Y eut peu après une
querelle de préséance au synode entre métropolites au sujet de
ce titre, et une autre auparavant au sujet de celui de syncelle 4 •
Faute de connaître l'extension de ces titres à la hiérarchie des
archontes, nous n'affirmerons pas que le chartophylax visé ici est
ce Nicétas ; l'ambiance de l'époque est simplement très favorable.
Il est probable qu'après le décret de Michel (VII Doucas ?), cité
par Harménopoulos 6 , et qui accordait au chartophylax le droit de
siéger en certains cas même au-dessus des métropolites, cet officier
passait aux yeux de tous pour être le premier. Sous le patriarche
Eustrate, peu porté à se mêler d'affaires, le chartophylax -
Nicéphore sans doute - prend en mains les intérêts de la Grande
Église contre un clan de métropolites 6 . 11 y eut donc en ce moment
au chartophylakion des personnages capables, ambitieux peut-être,

(1) Voir p. 6'2·64,


('.2) L autt'u) annonce une suite lorsqu'il parle de l'insigne de l'économe, commun
à d'autres sUfJérit'urs; ct'Ja ne donne pas J'(~t~Jldue de la notice.
(3) l\icélas filait au n,oms synceUe, "olr p. 66, n. 'l.
(4) Sur Ct'S (juel'elles VOI\' l'article déjà Cité de V. GnU)lI::L dans (!lev. des) Él. Byz.,
3 (194f», 84-~;). l/egesten, 961.
(5) Clt(' p, ~)7, n. 1.
(6) J. UAItHOLLES, Documents inedils d'ecctesilliogie byzantine, Paris, 1!)(j6, p. 42-43.
l\OTICE B 18;)

qui voulaient obtenir une préséance proportionnée il leur pouvoir


effectif. Le prostagma d'Alexis 1cr propose sans doute unc économie,
une solution moyenne, en accordant au chartophylax la préémi-
nence en juridiction, mais non la première place de la hiérarchie,
de manière il ne point modifier l'ordre traditionnel des quatre
premiers sièges. Nous admeLLrons donc que l'exorde fait allusion
à des faits et à un état transitoire de la hiérarchie qui se vérifie
dès le XIe siècle ct qui sc reflète encore dans la doctrine ùe Balsamon.
Dans la période intermédiaire, de la fin du XIe siècle à la fin
du XIIe, aucune liste synodale ne cite explicitement le chartophylax
en tête du corps des archontl's, mais un document, dont je cite
l'extrait à la fin de la notice B, lui attribue cependant une place
supérieure à celle d'un quatrième rang. L'éloge du patriarche
}lichel Oxeitès (inédit dans Baroe. 131), prononcé vers sept. 1143,
utilise les lieux communs d'un épithalame pour célébrer les noces
du Christ avec l'Église en la personne du nouveau patriarche;
l'auteur, jlichcI Italikos, est amené par son thème à décrire les
membres symboliques de l'épousée, qui est le patriarche. Passons
sur les détails; le cou qui soutient la tête comprend essentiellement
un organe de parole, trachée artère = chartophylax, ct un organe
de nutrition, œsophage = économe. Le rapport de date entre
le ms de la notice, qui contient une chronique brève finissant à
Jean II Comnène, et le discours de Michel Italikos, indique que les
deux sources se rapportent à une même situation historique. L'éloge
du patriarche exprime par allégorie un rapport de juridiction entre
le patriarche ct ses archontes absolument conforme à la pensée
d'Alexis 1er et à la doctrine de Balsamon. Le chartophylax jouit
d'une prééminence sur tous les archontes en tant qu'organe de
la parole, parce qu'il exerce la fonction la plus noble par influx
du souffie qui lui permet de parler; la place et la fonction de
l'organe symbolisent la position du chartophylax par rapport au
patriarche et dans l'administration centrale, d'autant que l'orateur
n'envisage pas le rôle du synode. En comparaison, l'économe,
œsophage de l'Église, remplit une fonction analogue sur un plan
purement matériel, pour la transmission des moyens de subsistance
à tous les inférieurs. Devant l'opinion, même si le chartophylax
n'occupe pas le premier siège parmi les archontes, il était le repré-
sentant le plus qualifié de la juridiction patriarcale. La rhétorique
officielle sc fait donc l'écho au bon moment d'un état de choses
jugé peu satisfaisant, du point de vue traditionnel ct archaïque,
par le rédacteur de B.
La définition de l'économe, la plus longue et la plus technique
de toutes, ne détonne pas vers cette date. Elle contient divers détails
que l'on ne retrouve nulle part; selon sa tendance conservatrice,
186 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

l'auteur n'est pas porté à accepter les innovations et C'xpose sans


doute des usages plutôt anciens. :\fous voyons que sa dé finition
correspond assez bien aux renseignements que nous donnent les
correspondances cIe Nicolas 1 et de Michel Psellos l . 0lï au XIIe siècle,
ni plus tard, les attributions de l'él:onome ne sont aussi précises et
aussi étendues, ou plutôt, son activité s'estompe et devient
imperceptible dans les documents. Il est vraisemblable que les
marques d'honneur décernées à l'économe, escorte d'excubitores
et insigne particulier sur la poitrine, sont assez anciennes. La
réflexion de l'auteur concernant l'escorte formée par «( ceux qu'on
appelle aujourd'hui excubitores» insinue évidemment que la
dénomination est récente. Mais cc qui paraît récent dans le cas,
ce ne peut être le terme lui-même; c'est sans doute l'application
de ce terme militaire à une fonction nouvelle et même le passage
du terme à un sens ecclésiastique. L'évolution est certaine, puisque
le Pseudo-Kodinos ne parle plus d'excubitores dans les fonctions
palatines, tandis que le primicier du corps est attesté au patriarcat,
au XIVe siècle 2 • A l'époque de la notice B, ce privilège de l'escorte
est propre à l'économe. On a cru voir dans un passage de Balsamon
l'affirmation que le chartophylax jouissait du même privilège; le
texte n'est pas aussi explicite, car le l:anoniste me semble seulement
émettre un vœu, décrire un cortège idéal qui conviendrait au
porteur de la tiare conservée au chartophylakion; or cette tiare
n'était plus en usage de son temps, au grand regret de Balsamon 3.
J'ai déjà mentionné la curieuse étymologie d'&~CùxcxTcb<.oL}.oç : celui
qui porte ses XCXTCXXO[ÀLCX non pas au-dedans (sous les vêtements)
mais au-dehors, sur la poitrine". Il s'agit donc d'un véritable
insigne, qui distingue, d'après l'auteur, un certain nombre
d'archontes. Selon Balsamon, le chartophylax portait 7tCXprX T0
(j't'1j6ZL l'insigne de sa fonction; l'expression est la même pour
signifier la place de l'insigne, mais le sens de XCXTCXXO[ÀLCX reste bien
obscurS. Le portrait de Georges Pachymérès, porteur des titres de
dikaiophylax et prôtekdikos 6 , nous donne peut-être une repro-

(1) Ce sont à peu près les seuls témoignages concrets sur l'activité du fonctionnaire;
voir pp. 37 et 43 les références uux lettres.
(2) Voir notice P 32. Les correspondances entre noms anciens et nouveaux sont
assez aléatoires. Que sont devenus par exemple les stratores du patriarche cités par
le Klèlorologion (voir ci-dessus, p. 49), ou les chanceliers anciens?
(3) PG, 138, 1048 D.
(4) Ci-dessus, p. 60; autre interprétation (1 classique~, p. 144, n. 1.
(5) Le fait que XCX-rCXXOLÀW; est un hapax, à ma connaissance, n'empêche pas que
le mot a pu exister. Dans le même domaine ùu vêlement liturgi4ue, qu'est-ce que la
xOÀCXql7) (-roü O-rLXlXp(OU, ilyouv fLLTpCX) citée par Nicétas Stéthatos 'Z Voir ses Opuscules
(58, 81), p. 492 (4, 9 ; 5, 6).
(6) Sur le manuscrit contenant ce portrait, voir p. 202.
LISTE C 187

duction de l'insigne d'un exôkatakoilos : au cou pend une sorte


de collier ou de ruban de couleur; il retombe vers le milieu de la
poitrine et porte au centre un nœud avec deux queues pendantes.
Cet ornement, du fait que le collier ne joue aucun rôle pour la
fixation du vêtement, non ouvert sur le devant, prend un sens
symbolique; ce doit être un insigne. A ma connaissance, il n'existe
pas d'autre portrait d'archonte supérieur; une fois connues cepen-
dant la réalité de cet insigne et sa place caractéristique, ne serait-il
pas possible d'en trouver trace dans les fresques et les miniatures?
Les renseignements fournis par la notice B sont donc de première
main et de qualité Lrès concrète. Trouvera-t-on un jour la suite
et la fin de cette œuvre remarquable? Elle nous apprendrait
presque autant, sinon plus, que toutes les autres notices réunies,
en nous livrant aussi la preuve formelle que sa date la situe bien
avant les autres, fin XIe siècle ou début du XIIe.

3. LISTE C

Le Parisinus 396 n'a rien de spécifiquement canonique; il


contient des poésies liturgiques et des mélanges patristiques
réunis par un amaLeur de cette littérature. Omont le date du
XIIIe siècle; Enrica Follieri, qui s'en est occupée la dernière, le
date du XIVe, sur photographie partielle1 • Prenons la moyenne ct
disons que la copie est de date intermédiaire, vers la jonction des
deux siècles, comme le prouve d'ailleurs une note de seconde main,
écrite en 1313-1314 2 ; le corps de l'ouvrage est nettement antérieur.
Au début du volume, le copiste a composé une table des matières,
dont la numération nous fournit des points de repère très utiles
pour discerner les textes appartenant il la collection primitive.
En effet deux listes d'offices apparaissent à la fin du manuscrit:
p. 705, liste L sans aucun titre; p. 708, liste C avec un titre
rubriqué à peu près illisible. La table, à la p. 6, annonce sous le
n. 92 les textes suivants : ~o' "t"r:X.~~ç OCPXOVTLX~ -rijç Me:yr:X.À"YJç 'ExxÀ"y)a[ocç,
, , '1'\ \ , (.l. e \ \ ePOVOL
0fLOLWÇ oe: XOCL OL t'OC fLOL XOCL
,- "t"wv
'... \, -
[J."YJ"t"p07tOIl.e:WV XOCL OCpXLe:7tLaX01tWV.

(1) Enricu FOLLIERI, (1 Il calendario di Gregorio monaco., Rev. des É/. Byz., 24
(1966), p. II~, n. 5: citation ùes avis de Omont, P. Canart, M.-L. Conca sty, Ch. Astruc.
C'est dire que la date d'Ull écrit ~ entre deux siècles " donne lieu à des hésitations;
en cas de doute il vaudrait mieux employer XIIIe-XIVe pour indiquer le chevauchement
et éviter que le lecleur envisage le XIVe en enlier. Le manuscril est paffiné.
(2) Page VI; o"l)!J.dwaa:t o"n ~ K. rroÀtç 't'et> (rra:p6v't't s. 1.), (,;wxo' ë't'e:t Èrrt Xp6vouç
(ÇTW e:... À'lJ ?) ~Te:t &.rrExTla8'lJ rra:pd: 't'Oü X't'i]TOpOÇ. Le centre, peu lisible, doit indiquer
la différence (838?) à partir de la fondation de CP jusqu'en 6822 (1313-131-1), qui est
l'année présente de la note; la main est nettement postérieure ct plus grossière.
188 TRADITION ET COl'iTENU DES LISTES D'OFFICES

Effectivement, la copie, page 708, porte en marge le même numéro


que dans la table et comprend, à la suite de la listp C, la notitia
des métropoles et archevêchés; par contre, la liste L de la page 705,
écrite de seconde maint, a dù êtrE' copipp sur la parti!' du folio
restée libre. La liste C appartient au corps d(' l'ouvrage et représente
le modèle ancien; la liste L, copiée postérieurement, suit un autre
modèle.
La date approximative de la formation du recueil, ou du contexte
dans lequel le copiste a trouvé la liste C, nous est donnée par la
notitia des évêchés, inscrite sous le même numéro de chapitre.
Le titre du texte ne répète pas celui de la table initiale, qui est
plus explicite:
p. 708 "t'oc~~ç b<XÀl)O"LW\I = p. 6 OL ~oce!-L0t xocl. ep6\10L 7W\I !J.'1J"t'pO-
1t6Àew'J xocl. ocPXLemO"xo1tw\I.
métropoles oc'.'O KOCLO"OCpdocç L ' . 'O'A xupocouç.
,oc '
archevêchés : oc'. BL~U~ (Àe'). '0 MeÀocyL\lw\I.
Ce texte, édité par Gelzer d'après notre manuscrit collationné sur
Parisinus 050, est la notitia datant du règne d'Isaac II Ange 2 .
Le voisinage est très probant, puisque la notice des archontes
contient une allusion au même règne. Les chiffres de numération
ne sont pas bien visibles; on lit avec certitude les numéros 11-12,
14-15 de la numération primitive; le prôtekdikos, qui était au
douzième rang dans la première copie, est barré et mis après le
sakelliou, en interligne. Devant le protonotaire, le chiffre corrigé
est 7, mais le hiéromnèmôn, qui doit prendre le douzième rang
du prôtekdikos, conserve encore le numéro Il. Nous avons donc
là une liste antérieure au décret de Georges II Xiphilinos, en 1192 ;
le copiste de la fin du XIIIe siècle l'a reproduite telle quelle, et
ensuite lui-même, ou un contemporain, a corrigé cet ordre périmé
depuis le décret.
Cette liste, comparée avec celle du taktikon Beneseviè, atteste
une remarquable continuité; entre les deux, un poste est créé
pour le sakelliou, un autre prend le sixième rang et devient
exôkatakoilos au même titre que les cinq premiers; le hiéro-
mnèmôn, devenant douzième, prend place à un poste-clé qu'il

(1) Écriture différente de celle du volume, proche de celle de la nole, page VI (?)
et de quelques textes ajoutés au début et à la fin. La laule elle-même fut complétée
en finale. Toutes ces addilions ne doivenl pas dépasser le premier quart du XIV· siècle.
(2) H. GELZER, Ordo ecclesiaslicus ab Isaaciu Angelo imperalore cunslilulus (Analecla
Byzantina. Index scho!. hibern.), Iéna 1891, p. 1-10. L'édileur cite par erreur Paris.
560 au lieu de 950, qui seul contient la nolilia el au folio voulu; même erreUl' dans
une autre étude du même (Ullgedruckle ... , p. 59).
LISTE C 189

détiendra jusqu'à la fin du XIVe siècle, en tête d'une troisième


dassf' mal déflnif'. J'ai déjil. montré comment cette liste, d'une
part s'accorde avec celle de Jean de Kitros pour réduire les
archontes proprement dits à une élite et à des offices diaconaux,
d'autre part fait un choix différent et en grande partie arbitraire l .
L'accord avec Jean ne va pas très loin, étant donnée la concision
de la liste C ; en finale, la position équivalente des ostiaires signi fie
une conception assez stricte des omces archontiques ou diaconaux;
tous deux ignorent la division en pentades, mais la liste C n'explicite
pas une distinction entre classes de supérieurs et inférieurs. Le
rédacteur n'a pas dressé un catalogue complet de toutes les fonctions
mais les titres qu'il mentionne sont les plus notables, et ceux qu'il
omet devaient être considérés comme des emplois peu relevés.

Les listes de même genre que la liste C, où


Listes
fragmentaires. le prôtekdikos garde le treizième rang, sont
extrêmement rares et les manuscrits qui les
contiennent, peu importants. Un passage assez informe du ms.
Aihon. Kouiloumousiou 220 2 (f. 16v ) donne au prôtekdikos le
nO 13, après le hiéromnèmôn; mais auparavant on voit que le
nO 4 est le grand chartophylax et que le nO 9 est le protopapas.
Ce sont des indices du XIVe et du xv e siècle, qui enlèvent toute
valeur au texte; il s'agit d'un essai, ou de notes d'érudit, dans
un coin de folio resté libre.
Il n'en est pas de même du Parisinus 1788; au f. 74 v , liste de
onze noms sous le titre : ô~oc 'rc';)v &:px.6v'rwv Tfjç cX'Y~w'riXTIjç 'rOl) 0EOi)
[Le:ylX.À'l)ç 'Ex'x'À'l)O"L(XÇ. La liste n'est pas tout à fait la même que celle
de C (avant correction) ; le grand économe, oublié sans doute, a été
ajouté en marge à l'encre rouge; le logothète vient après le
protonotaire, le référendaire est omis, le prôtekdikos est placé
après le hiéromnèmôn, le didascale (sans autre titre) clôt l'énu-
mération. Les savants qui ont utilisé ce manuscrit le datent
généralement du xv e siècle, à la suite d'Omont, même sans connaître
le colophon de Gennadios, daté de 1440 et cité par cc dernier.
Preger a remarqué que le copiste Gennadios n'est pas l'auteur
de tout le manuscriL3; sa conclusion, que la copie des Palria est
postérieure à cette date, est loin d'être sûre. Des trois écritures
principales qui apparaiss~nt, celle df's Palria eL textes annexes
jusqu'au f. 80 est bien la plus ancienne; la copie de l'Ecloga,
d'une main très différente (f. 80-200), cst encore antérieure à

(1) Tableau, p. 176.


(2) Le même ms. contient la lisLe L; voir p. 251.
(3) Th. PREGER, Scriplores originum CP, fase. ail., Tcubner, 1907, p. XVI.
190 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

Gennadios et vient peut-être d'un autre manuscrit. Même si la


copie des Pafria était du xv e siècle, il faudrait admettre qu'elle
reproduit un exemplaire de la fin du XIIIe siècle : elle est suivie
d'une liste des empereurs qui finit à Michel Comnène Paléologue
(Michel VIII), et la recension des Pafria insère dans le texte une
note citant (1 notre empereur») Andronic Paléologue l • Immédiate-
ment avant les offices, le copiste a transcrit une notitia des évêchés,
eonnue dans une de ses recensions : nolilia 10 de Parth ey 2. Le
Parisinus ne donne que les métropoles (1 Césarée-94 Milètos) et
les archevêchés (1 Bizyé-38 Pharsoula). On admet que cette
nofifia, par ses diverses recensions, couvre une période allant
d'Isaac II Ange à Michel VIII Paléologue 3 ; je signale seulement
que le texte du Parisinus est archaïque, puisqu'il n'enregistre pas
l'élévation du siège d'Hypaipa au rang de métropole par Isaac II
Ange.
Dans ces conditions, la copie de la notice des offices est dans le
même rapport avec une notitia archaïque que la liste C, voisinant
elle-même avec la notitia du règne d'Isaac II éditée par Gelzer.
Le contexte confirme la valeur de la notice, qui ne doit plus être
estimée d'après la date de copie mais d'après son contenu. Les
renseignements que nous fournit ce fragment sont un peu minces
et fragiles, car la copie paraît négligée; sans doute l'oubli de
l'économe peut provenir du fait qu'il aurait été mis à part dans le
modèle, mais c'est aussi bien pure négligence de la part du copiste.
On peut admettre également qu'il a omis le référendaire parce que,
dans les listes synodales, son rang peut être inférieur à celui du
hiéromnèmân ; une erreur de copie dans une disposition en colonnes
reste très plausible 4 • Nous constatons au moins par cet exemple
que les listes antérieures au XIIIe siècle admettaient des variantes
de rang incompatibles avec un classement autoritaire et absolu;
le rang du logothète contredit le témoignage commun de A et C.
La persistance de ces copies de listes anciennes dans les manuscrits
nous fait comprendre surtout comment une notice provinciale, la
notice K, admet encore, au XIIIe siècle, le rang antérieur et périmé
du prôtekdikos.

(1) Th. PREI;I-:R, op. cil" p. '230, 14.


(2) Il Y a d'autrcs éditions que celle de Parthc)'; aucunc nc présentc un tcxte
a ussi raccourci que le Parisin. 1788.
(3) Voir la no le de V. Laurent sur l'édition de Fink ; Échos d'Or. 31 (1932), p. 318,
n.4.
(4) Ln liste des offices est en deux colonncs dans lc manuscrit, landis que les
mélropoles sont sur trois colonnes. La place du logolhète, anormale par rapport à
A et C, s'cxplique peut-être par un saut de lecture qui provoque en même temps
l'omission du référendaire.
LISTE D 191

4. LISTE D

Je n'ai pas connaissance du contenu exacl de Vaticanus 1167 ;


ce manuscrit, de l'avis de P. Canarll , est de la fin du XIIIe ou du
début du XIVe siècle; la notice est copiée de seconde main, au bas
du f. 13 v ; l'écriture contraste avec celle du f. 14, où commencent
des textes canoniques, et avec celle de la partie supérieure de 13 v •
Le contexte ne nous apprend donc rien de définitif pour dalcr la
liste, connue par témoin unique. Par comparaison avec la liste L,
très répandue au XIVe siècle, la liste D constitue une exception,
un cas rare. Cette copie exceptionnelle peut sans doute prendre
place au début du XIVe siècle; j'estimerai cependant qu'elle reflète
un modèle et un état antérieurs de la hiérarchie.
Les changements opérés dans les deux groupes supérieurs, de 1
à 11, du grand économe à l'hypomnèmatographe, doivent avoir
une signification, en raison de la stabilité des deux groupes attestée
par la place constante du protonotaire au sixième (AC!) ou
septième rang (C2HK) et celle du hiéromnèmân au onzième puis
au douzième, après promotion du prôtekdikos. Le classement des
listes forme deux groupes distincts; dans le tableau, je ne ferai
pas figurer Jean de Kitros ni la liste E qui s'écartent sur ce point
de tous les autres témoins
A D C"FGIJLMNO
6 7 protonotaire 7 proton. 7 proton.
7 8 canstrisios 8 canstr. ~_8 logoth.
(l référendaire _-------)0- 9 logo th. 9 cansLr.
10 logolhète ---- 10 référend. 10 référend.
10 Il hypomnèmatographc 11 hypomnè. Il hypomnè.

Entre deux groupes de notices dont l'écart chronologique est


incontestable, le logothète progresse de deux échelons depuis le
XIIe siècle; cette ascension se poursuit après la prise de CP,
en 1453 ; le logothète devient mégas et premier de toute la hiérar-
chie 2. La liste D resterait donc le témoin d'une étape intermédiaire
de la progression; le rapport de date entre les groupes extrêmes
nous conduirait ainsi à situer cette liste avant les témoins du

(1) Renseignement par lettre. Après un début consacré à la chronographie, le corps


du volume est canonique: R. VEVREESSE, Le fonds grec de la Bibliothèque Vaticane
des origines ù Paul V (SLudi e Tesli, 244), Rome, 1965, p. 478.
(2) Dans Un ms de peu d'importance, J<ullum. 220, à la fin de la liste L, le copiste
du XVIIIe siècle écrit: ÀoyoBtTI)C; i)youv (.LtylXC; XotV"T~1jÀLtp1jC;. Le fait est connu évidem-
ment par ailleurs, depuis le XVIe siècle.
192 THADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

second groupe, dont nous verrons les premiers apparaître dès le


xm e sièclr, Commp la place que nonne Jean de Kitros au logothète
contredit le témoignage de ACIIIK, nous pouvons conclure ou
bien que D est antérieur, ou bien qUf' .Iran de Kitros fait unr
permutation de son propre chef, s'il écrit avant ])1. Un autre
indice, en effet, rapproche la liste D du premier groupe et de
Jean de Kitros; ils ignorent tous la classifieation en pentades et
le groupement systématique des titres avec bd et ocPX<Ù'J, qui sont
des traits communs au second groupe, F excepté. Cet indice n'est
pas négligeable pour l'histoire des listes, de leur diffusion et de
leur composition; celles qui sont moins artificielles ont une certaine
priorité dans le temps et révèlent une plus grande attention aux
réalités de la part du rédacteur.
L'ordonnance générale de la liste' n conserve une certaine
parenté, dans sa finale, avec les réponses de Jean de Kitros. Les
deutéreuontes (D 25) sont à la limite des charges diaconales et
des charges presbytérales; outre que l'un d'eux est prêtre
(ae:u"t'e:pe:u<ù'J "t'W'J te:p~<ù'J), ils sont suivis d'au moins deux offices
(D 26, 28) destinés, selon Jean de Kitros, aux prêtres, puis de
cinq (D 31-35) destinés communément aux clercs mineurs. En
supposant que le rédacteur a l'intention, comme l'évêque de
Kitros, de classer les archontes par ordres sacrés, nous constatons
que la distribution est moins nette et que la finale n'échappe pas
à la confusion. Le primicier des notaires (D 29) est certainement
un diacre; à la place où il se trouve, il aurait au-dessus de lui le
deutéreuôn des prêtres compris dans les deutereuontes (D 25), puis
le noumodotès et l'archonte phôtôn, dont D admet l'équivalence
avee l'ekklèsiarehès, autre fonction sacerdotale. L'archonte n'est
donc pas exactement l'officier diacre ct la liste admet des membres
du clergé, prêtres ou ordres mineurs munis d'une fonetion notable.
L'introduction du mégas protopapas (D 30), placé d'ailleurs après
de simples prêtres, est doublement surprenante, parce qu'il n'est
pas archonte - ce que Jean de Kitros spécifie à propos de l'archi-
diacre --, ct parce que le qualificatif de mégas le rattache au dergé
impérial, non à celui de Sainte-Sophie 2 • Ce n'est que bien tard
qu'il prendra rang parmi les archontes après le protonotaire:

(1) Ce gcnre de raisonnement n'a pas grande valeur apodictique, il faut l'avouer,
lorsqu'il s'agit de comparer des fonctionnaires isolés, ou un à un. Ainsi le Parisin. 1788
(voir p. 189) contrcdit l'ordre de Cl (première colonne), et j'exceple de la comparaison
ln noLicr E que j'estime particulariste. Mais lorsque des groupements se dessinent
pm' tradition litt~rQire, nous avons un indice de d(~peJlùance el une umorce de stntis-
lifJue dont le sens se précise.
(2) Du moins je le suppose, en me fondant sur l'origine impériale du mégas; la
llucslioll n'est pas entièrement résolue; voir p. ]35.
LISTE D 193

liste H, note au nO 37. Jean de IGtros ne commet pas cette


confusion; sur ce point la liste D se rapproche au contraire des
listes suivanLes F, G, etc.
L'introducLion de memLrcs du clergé autres que les diacres dans
la hiérarchie archontale n'est pas dans l'esprit de Jean de Kitros ;
mais la comparaison des listes synodales du XIIe avec celles du
XIIIe siècle fait apparaître une évoluLion dans les usages, dont les
notices sur les ofl1ces enregisLrent le résultat sans méthode. La
finale de la liste D offre un parallélisme avec les listes synodales
de 1274-12771 : dans ces acLes, le clergé de Sainte-Sophie se joint
aux archontes pour signer, ou adhérer à une formule, tandis qu'au
XIIe siècle nous rencontrons une seule fois archidiacre et deutéreuôn
au synode 2 • En 1277, les archontes phôtôn et antiminsiou passent
après les notaires - d'où l'on pourrait supposer qu'ils sont prêtres
- et, en compagnie de l'archonte de l'évangile et du domestikos
de la Grande Église, ils précèdent le proLopapas ; ainsi ils paraissent
détachés du clergé desservant Sainte-Sophie et rattachés aux
services administratifs. C'est ce que veut signifier également D,
en classant deux de ces prêtres (D 27-28) avant les notaires,
représentés par leur primicier, et avant le proLopapas, chef de file
du clergé desservant. Le parallélisme est moins net en 1274, mais
la frontière entre archontes et clergé non qualifié est encore mieux
marquée par la place des notaires.
Dans toutes les notices nous nous heurterons à cette part
d'inconnu que constiLue la personnalité de l'auLeur; suivant son
caractère et ses connaissances propres, les changements qu'il
effectue proviennent d'une allusion à un cas contemporain - ici,
sans doute, le logothète et le mégas protopapas 3- , d'un souvenir
livresque et aussi de quelques méprises. La liste D marque dans
son ensemble la transition entre le XIIe siècle et la seconde moitié
du XIIIe; les listes très sobres AC s'allongent par contamination
d'éléments considérés, encore au début du XIIIe, comme extérieurs
à la pure hiérarchie des archontes.

(1) Texte, p. 116 ct 531-G33.


(2) Lisle de 1156, p. 529; en 1170, le deutél'euon (des prêtres, des diacres ?) seul,
p. 530.
(3) Un logothète se distingue dans les tractations avec les Arméniens, en 1241 :
R. DEVREESSE, ~ Négocialions HI'méno-l.>yzanlines~,Siud. biz. e neoel. 5 (1~13~)), p. 150.
Mais je n'ai aucun renseignement SUI' le protopapas à la même époque.
194 THAOITION ET COI\TEI\U DES LISTES D'OFFICES

5. NOTICE E

Le manuscrit Leydensis B P G ~)3 a reçu un folio, détaché d'un


autre volume inconnu, qui contient une notice des offices l . Le
codex dont elle faisait partie n'est guère définissable avec si peu
ùe matière; la notice semble avoir été ajoutée en supplément avec
des pièces disparaLes, car elle se trouve entre deux extraits moraux.
L'écriture paraîL du Xllle siècle, avec des formes caractéristiques
de quelques groupes de lettres et d'abréviations; elle a une certaine
ressemblance avec celle de la notice du Alosquensis 475, mais les
abréviations, en particulier de bd, sont différentes. La copie,
trop rapide, n'a pas été révisée; plusieurs lettres initiales, laissées
au rubricateur, sont omises : celles des trois titres, puis devant
tous les archontes de la seconde partie, sauf le premier.
La composition de cette notice offre plusieurs particularités
remarquables. La première est la division en deux parties, comme
dans la noLice K : liste nue avec une notice explicative, qui doivent
en principe former un tout cohérent. Bien que le rédacteur du
Leydensis ne donne pas la définition de tous les noms de la première
liste, il semble que les deux parties ne sont pas tirées de sources
différentes. La raison des divergences n'apparaît pas clairement.
Dans la seconde partie, nous constatons des omissions importantes
(7, 11-14, 18 de la liste première), des transpositions (15, 17),
l'addition du protopapas et de son deutéreuôn, On remarque que
le hiéromnèmôn, très défavorisé dans la liste, qui lui donne le
dix-septièmp. rang, retrouve ensuite une place beaucoup plus
normale après le canstrisios; dans ce cas au moins l'erreur est
plus probable dans la liste nue. Les omissions au contraire sont
imputables à la seconde partie et à son copiste plutôt qu'au
premier rédacteur.
Le nombre et le classement des offices en premiers et seconds
dénotent une conception de la hiérarchie très proche de celle de
Jean de Kitros ; la seconde classe compte douze officiers principaux,
plus les cinq ostiaires, employés de dernier rang plutôt que
véritables archontes. Mais ces douze ne sont pas exactement les
mêmes que chez Jean de Kitros : on est un peu surpris de rencontrer
en si haute plaee l'orphanotrophe, que la Grande Église ne considère
jamais comme archonte et qui était le plus souvent prêtre. Je ne
trom-e aucune explication pour l'bd -rWV &VOCXOC[J.YEWV; même au sens
juridique, &VOCXOC[J.~Lç2 n'a pDS une importance suffisante pour justifier

(1) M. de Meyïer, auteur ùu catalogue, m'u communiqué aimablement la pho-


tographie,
(2) Une glose des novelles de Léon (JGH, ZEPOS, l, p. 70, note) rattache IivIiKIXIJAn~
NOTICE E - NOTICE F 195
le litre d'un oflice; des mots assez rapprochés de forme comme
&VOCfJ.V~O'E(ùV, &v,~t.Lt'JO'[ou suggère'nt une simple faute de copie, mais ils
sont plus connus cl difficiles à confondre avec un moL rare. Reste à
trouver une confirmation de cet hapax.
Les définitions nous apprennent que cette hiérarchie appartient
à une métropole. Celles du grand économe, du chartophylax et du
protopapas nous disent clairement que ce sont des archontes
provinciaux : le rédacteur, comme celui de la notice K, parle
toujours de l'archiéreus, non du patriarche. La distinction entre
sacellaire et sakelliou, le premier responsable des monastères, le
second des églises (de paroisse, publiques), est dans la ligne de
Balsamon et n'est pas influencée par les listes F, G, etc., où le
grand-sacellaire se voit réduit à l'administration des monastères
de femmes. La province enregistre la promotion du prôtekdikos 1 ,
mais toutes les métropoles ne devaient pas disposer de sept ekdikoi
(quatre, chez Jean de Kitros). Les cinq ostiarioi peuvent représenter
un groupe d'employés qui ne sont peut-être pas tous de l'ordre
diaconal.
La notice E, moins archaïque et particulariste que l'autre notice
provinciale (K), est aussi plus proche des usages byzantins; les
métropoles suivaient la couLume de la capitale, mais ses archontes
exerçaient différemment leur juridiction.

6. NOTICE F

Lorsqu'il édita cette notice dans le commentaire du Pseudo-


Kodinos, Goar n'eut pas la main heureuse 2 ; le manuscrit utilisé
est l'un des moins intéressants d'un groupe assez nombreux.
L'histoire du texte et sa forme originale nous apparaissent sous
un jour nouveau, ne serait-ce que par élimination du classement
par pentades, qui s'introduit progressivement dans les copies par
contamination.
La description des manuscrits est faite par
TracUtloD
manuscrite.référence à la copie de Coislin. 278, adoptée
comme modèle; je noterai dans les divers
témoins ce qUI les distingue de cette copie la plus proche de
l'archétype.

au droit cmphytéotique. Balsamon attribue au sal<el1iou une juridiction dans ces


contra ts.
(1) Voir les rcmarques sur les archontes de Smyrne, p. 119-120; le rrôtekdikos
nc semble pas diriger un colli~gc spécialisé dans celle métropole. Voir allssi p. 3'26, n. 3.
(2) CODII'\{.;S, De olficialibus i PG, 157, 128-129 = Bonn 115.
196 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

AmbT'osianus F 121 sup. (\lartini 364), Xye siècle; manuel de


Blastarès contenant également la liste L. La copit' dr la notice F,
f. 346, est assez négligée. Le titre prend en finale ÈVEpydlX~ IXÙTWV,
signe de normalisation postérieure; les einq premiers, économe-
sakelliou, sont inscrits à la suite du titre sans aucun classement
numérique. La numération connait trois (lX'_y') pentades; cette
indication est marquée à droite, en face du dernier de la série
précédente de telle sorte que se constituent, après le sakelliou, les
groupes suivants : a) prôtekdikos-référendaire; b) hypomnèma-
tographe-hypomimnèskôn ; c) commence à l'épi déèseôn et continue
sans autre division jusqu'au catéchète, où l'énumération ne
s'arrêtait pas encore; la copie est mutilée. Le copiste a sauté
plusieurs noms : 14, 21 ; il dédouble protopapas et ekdikos, ne
comprenant pas que le second terme forme définition du premier,
et il met catéchète au singulier. Toutes ces négligences indiquent
une dégradation tout à fait compatible avec l'éloignement de la
date.
Alhon. Dionysiou 120, XIVe siècle, commentaire des canons
réunissant le texte de Zonaras et de Balsamon; le supplément
copieux et original forme une collection d'actes très importants,
à la manière des nomocanons similaires Rasileensis et LauT'enlianus
déjà cités l • Notice au f. 693 v , avec la finale è:vEpydlX~ IXtJ"t'IXL, qui
se maintient malgré la tournure insolite. En marge, nous avons
seulement cinq numéros de groupe qui laissent hors série les six
premiers; les premiers de ces cinq groupes sont le protonotaire (1),
le hiéromnèmon (2), l'archonte des monastères (3), le didascale (4),
le noumodotès (5). Une croix avec quatre points après le primieier
des notaires paraît indiquer que le copiste, ou le collectionneur
des documents lui-même, connaissait la liste L; en efTet, en
numération continue, F 31 et L 31 désignent le même officier.
La curiosité du rédacteur va plus loin; il ajoute en marge, après
F 25, le didascale de l'Apôtre, et après F 26, les deux laosynaetes ;
ainsi son quatrième groupe qui va de F 23 à F 28 comprend en
fin de compte huit titres, dont certains au pluriel, et le cinquième
n'en a plus que deux: F 29-30. Après la finale commune (F 36,
domesticos de l'ambon), un appendice assez désordonné, que je
reproduis 2 , comprend encore une dizaine de noms: c'est dire que
le rédacteur n'ajoute guère foi à un classement numérique quel-
conque; mais la compétence du compilateur n'est pas de même
niveau que sa curiosité, et ses recherches, qui auraient pu aboutir
à un résultat original et instructif pour nous, sont un peu bâclées.

(1) Voir p. 172, n. 2.


(2) Voir p. 548.
NOTICE F 197

Aihon. Ibèrôn 520, an. 1483-1484, d'après deux lettres épiscopales


écritrs dans lrs folios 1 et 151 du manuscrit; la première porte la
signature de Kyrillos de Palaio-Patras. Notice au f. 20-21 v, écrite
à la suite d'un rituel des ordinations; celle-ci donne comme
dernières formules l'ordination du dipotatos et de l'épi podéas 1 ,
deux noms qui ne figurent pas dans la liste F. Les copistes ne
se permettent pas généralement de retoucher un texte; c'est
pourquoi le chartophylax reste le plus souvent sans mégas, et le
contexte n'inspire pas non plus au scribe l'idée d'ajouter des
noms. L'insertion de la notice, celle-ci ou les autres, dans un
livre liturgique, est exceptionnelle; on ne la considère jamais
comme un document liturgique. Le manuscrit n'a mis aucune
numération.
Athon. Xeropotamou 131, XIVe-XV e siècle. Collection de pièces
variées, principalement du XIVe siècle, précédant le manuel de
Blastarès ; celui-ci comprend dans son supplément: f. 310, l'abrégé
des réponses de Jean de Kitros; f. 311 v, la notice en vers de
Blastarès. La notice F (jusqu'au nO 26) est au f. 104 r , dont je ne
connais pas le verso; dans le titre, la finale devient ocù"wv OC{hOCL,
correction destinée à normaliser le texte. La disposition est la
même que dans Vîndob. hist. 70, sauf que la numération des
pentades s'arrête à 2.
Bodleianus Roe 18, an. 1349. Collection canonique disparate, où
entrent des pièces poétiques de Manuel Philès et autres. Le
manuscrit a été utilisé, au XVIe, dans Haunensis Fabricius 49-4°
et Berolinensis 98 (Phillips 1502), qui ont recopié diverses parties
du Roe 18, y compris la notice. La numération en pentades, non
visible sur microfilm, est donnée dans les copies qui semblent
l'avoir normalisée. Cette recension met le prôtekdikos en tête de
la pentade 2, contrairement à la définition du protonotaire dit
«( porte des exôkatakoiloi ), c'est-à-dire des six premiers, qui ne
sont plus au complet. En finale, l'archonte des kontakia est
ajouté entre 33 et 34.
Parisinus 1343, XVIe siècle, modèle de l'édition de Goar; en
effet, c'est la seule copie à donner cette définition: 0 voufJ.0a6"t'1)~
dmxYEL... ; le copiste saute l'archonte 28 et attribue sa définition
à 29 2 • Je ne vois pas d'où vient le fJ.lylY.~ ajouté au nom du charto-
phylax dans l'édition; l'éditeur s'est montré moins scrupuleux
que le copiste et corrige tacitement ce qu'il croit une omission;
le copiste reproduit fidèlement l'original, au moins dans ce détail
important.

(1) Formules différenles de celle de l'Ollobonianus 180, reproduites p. 569.


(2) Voir le texte: PG,157, 129 A.
198 TRADITION ET CONTENli DES LISTES D'OFFICES

Paris. Coislinianus 278, XIIIe siècle. Collection des lettres cL


homélies de Germain II de CP (1222-1240) ; le papirr ct l'écriture
nous mènent au plus tard jusqu'au dernier quart du siècle; le
manuscrit est unique. A la fin, sur même papier, une autre main
contemporaine ajoute à partir du f. 229 trois réponses de Jean
de Kitros concernant les offices, avec le paragraphe du texte
original omis par les éditions 1 • Après les réponses, f. 232, la notice
que j'édite. La copie ne donne aucune numération ni aucun signr
particulier de distinction entre groupes constitués. Par rapport à
tous les autres témoins, Coislin. se distingue par l'addition du
n. 19, épi t. kriseôn: du fait qu'il est dépourvu de définition,
le nom paraît ajouté par le copiste, qui corrige ainsi une omission
notable de l'original attestée par tous les autres 2 • Il y a encore
une omission de mot (omcr6Ev, au nO 12), qui prouve l'existence
d'un modèle antérieur; le texte primitif devait avoir également
ÈçwxlX":'lXxolM't'wv (comme Roe 18), rétabli dans Coislin. par correction
de -XOlÀüJV. Le texte était donc diffusé avant la date de copie du
manuscrit le plus ancien: ce qui permet de tabler en toute sécurité
sur une date très proche du milieu du XIIIe siècle.
Palmensis 447, XVIe siècle. Collection canonique disparate et de
peu de poids; f. 234 r _v , première notice mutilée, commençant à
l'épi déèsôn et finissant aux 6Up<ùPOL, où sont mentionnés le
protopapas et les épiskopeianoi ; f. 234 v -235, notice F : les noms
perdent leur définition et le grand sacellaire est omis.
Vindobonensis hisi. 70, XIVe siècle (début). Collection canonique
tout à fait originale dont un catalogue ne peut analyser toutes
les particularités. Leur valeur apparaît ici dans les notes margi-
nales ; celles des ff. 87 v , 89 v , 139v , 157 v -158, au moins, font allusion
il la querelle arsénite qui se poursuit durant le premier quart
du XIVe siècle; des parties du manuscrit appartiennent sans doute
au XIIIe siècle. La copie de la notice F, f. 21 l _ v , est d'une écriture
difTérente du contexte, mais de la même période. La division des
offices est la même que dans Roe 18 : prôtekdikos en tête de la
classe du protonotaire; la numération des pentades s'arrête
d'ailleurs au nO 3, en face de l'épi déèseôn (nO 16 de la liste éditée)
qui devient tête de pentade par décalage des rangs à partir du
prôtekdikos. Mais If' Vindob. n'ajoute pas l'archonte des kontakia.
une note accompagne la notice; ces références attestent l'érudition
de l'annotateur du manuscrit.

(1) Yoir p. 173.


(2) L'uddition était d'autant plus facile que les archontes ne sont pas numérotés;
l'isolcmcnt du Coislin et l'absence de définition prouvent que cet archonte n'était pas
dans l'archéLype et que le Coislin n'est pas non plus l'archétype.
!\OTICE F 199

Le simple rapport chronologique des manuscrits nous conduit


nonc à préfér('r le Coisl. 278, dont le contexte est plus suggestif
que celui du Vindob. ct dont le texte, plus proche de l'archétype
commun de la famille, ne connaît pas les variantes postérieures
concernant la numération. La comparaison avec les listes anté-
rieures et postérieures confirme largement cet ordre chronologique.

L'archétype de la notice ignorait ou jugeait


Ordre et nombre
des offices.
négligeable la classification des archontes en
pentades. Dans les manuscrits qui essaient de
l'adopter, même dans les meilleurs, Vindob. ct Roe, elle est fausse
et incomplète; Dionysiotl, poussant plus loin la numération,
tombe finalement dans l'incohérence. L'essai provient d'une
contamination assez complexe; le groupe supérieur est isolé
aussi dans la notice G, mais de manière beaucoup plus nette;
les copistes de F n'auraient pas manqué de recourir au même
procédé, s'ils l'avaient connu.
La notice F ignore le groupement des È7tL et des &pxwv cinq par
cinq, introduit dans la tradition livresque par G et vulgarisé par L.
Nous savons déjà que cette classification est purement arbitraire:
une fois qu'clIc existe et qu'elle est diffusée dans les manuscrits
canoniques, il est difficile à un rédacteur de s'en défaire. Le
désordre des épi ct des archôn, plus proche aussi de la réalité,
établit l'antériorité de la liste F par rapport à G; l'idée de ce
classement n'est pas encore dans le domaine public. La conception
qui inspire le rédacteur n'est pas très éloignée du principe suivi
par Jean de Kitros. En marquant par des interlignes une articu-
lation des classes, on fait apparaître quatre groupes : 1-6, les
exôkatakoiloi ; 7-23 les offices diaconaux moyens ct inférieurs, où
il faudrait reclasser le primicier des notaires (30); 24-29 offices
sacerdotaux; 31-34 offices d'anagnôstes. La répartition n'est pas
l'effet du hasard; le rédacteur suit une division par ordre sacré
ct maintient drs distances qui soulignent la préséance des archontes
proprement dits, détenteurs des offices diaconaux.
Le nombre des offices diaconaux est nettement supérieur à
celui de Jean de Kitros, mais inférieur encore à celui de la hiérarchie
réelle. Le rédacteur a commis certainement quelques erreurs, par
omission ou inexpérience: le primicier des notaires est déclassé et
séparé des archontiques par un groupe de prêtres; l'archôn t.
kriseôn est rétabli postérieurement dans Coislin., mais l'influence
du texte original se reconnaît encore, au XIVe siècle, à partir de
la notice N qui néglige le même archonte, malgré la diITusion de
la liste L et du groupement des épi devenu classique. Contrairement
à la tradition, archontes des monastères et des églises forment
200 TRADlTION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

un seul office avec juridiction sur les monastères d'hommes;


l'('rrcur sembl(' plus grav(~ que la mention d'un seul ostiaire, alors
qu'il y en avait au moins deux ou trois, peut-être plus, si l'on compte
des suhordonnés, comme semhle l'avoir fait la notice E. L'addition
la plus intéressante est celle des didascales et du rhéteur. Pour ce
dernier, il y a peut-être allusion ici à son rétablissement sous
Germain III (1265-1266)1. Les didascales sont nettement dissociés:
14 et 23 ; le didascale de l'Apôtre est omis et il y a deux didasealE's
du Psautier. Est-ce une erreur, confusion de singulier et pluriel,
comme pour l'ostiaire, contraction de deux offices en un comme
pour les archontes des monastères et des églises? C'est possihle :
nous retrouverons un dédoublement général des trois didascales
dans la notice M, de peu d'autorité, mais qui peut retenir quelque
chose de vrai dès l'époque de la notice F. Les variantes concernant
le didascale attestent l'affaiblissement de la fonction.
Le groupe des offices sacerdotaux est plus cohérent que ceux de
.Jean de Kitros et de la liste D ; comme la notice E, la notice F
réunit protopapas et deutéreuôn, qui prennent ainsi la tête d'une
hiérarchie parallèle composée de charges purement liturgiques, et
qui se maintiendra avec plus ou moins de bonheur dans toutes
les notices. Parmi ces prêtres, nous trouvons ici, à côté de l'archonte
phôtôn et des catéchètes connus par Jean de Kitros et la liste D,
l'archonte de l'antiminsion; le groupement est pratiquement le
même que celui de D. Plus tard, ces deux ocP"/..(i)V passent dans une
pentade artificielle, mais il semble bien que les deux ont à l'origine
une fonction sacerdotale 2 ; même si l'archonte de l'antiminsion ne
consacrait pas lui-même cet accessoire de l'autel, son rôle est
assimilé à celui des prêtres, qui l'encadrent dans les deux notices,
et touche de plus près au sacrement de l'autel que celui d'un diacre.
L'office est déprécié ou change de nature par la suite : au XIV e -
xv e siècle, le diacre est attesté comme archonte phôtôn et archonte
antiminsiou 3; dans la période antérieure, je ne connais pas de
mention significative, car la place amhiguë de ces deux dignitaires,
en 1277, supporte plusieurs explications.
Le domestikos de l'ambon, dernier de liste parmi les offices

(1) Voir p. 110.


(2) En fait nous ne savons pas jusqu'où remonte l'expérience de Jean de Kitros.
La définition antérieure de tous ces archontes secondaires reste très vague. La seule
fois où l'archonte phôtôn est mentionné avant le XIIIe siécIe, il officie pour allumer le
trik\:rion devant le patriarche: voir p. 47, n. 2; p. 49, 2. On ne suit pas cc qu'il faisait
d'aulr!' et il n'était peut-être pas prêtre à la hauLc épo4lw.
(3) Georges Dokeianos, diacre archonte des antiminsia, copiste en 1422 : VOGl'.L-
GARTllAl'SEN, Die Schreiber, p. 73 j Manuel Chalkéopoulos, arch. photôn en 1400 :
~fM, Il, 321.
NOTICE F 201

réservés aux lecteurs, est propre à la notice F; l'addition de


Roe lR fournit une t"xplication très plausible du nom. Les noticcs L.
N, 0, R, où figure seul l'archonte des kontakia, suggèrent que les
deux noms désignent le même archontr, ou le même clerc inférieur
qui se tient près de l'ambon et veille à la distribution des rouleaux
liturgiques (XOv-r!XX.IOV), des livres convenant à chaque soliste,
lecteur ou chantre 1 • Ce clerc, dans sa sphère, joue peut-être le
même rôle que l'archonte de l'Évangile parmi lcs diacres.

Le rapport littéral entre définitions crée des


Définitions.
points de vue nouveaux pour la comparaison
des notices. Ainsi, les listes rarissimes antérieures au XIIIe siècle
ne comportent pas les éléments nécessaires pour établir un rapport
de dépendance littérale; à l'époque même où nous disposons de
plusieurs notices plus développées, nous ignorons les dates exaetes
de composition et les noms d'auteur qui pourraient nous aider à
préciser les liens de parenté. D'autre part, les mentions extérieures
dans les actes et les sources contemporaines, rares et peu explicites,
ne permettent pas de suivre des étapes d'une évolution, divers
états de la hiérarchie; on ne sait pas toujours ce que signifient
en définitive des variantes qui vont jusqu'à la contradiction.
Les définitions de la notice F sont très brèves et en général
sans caractère technique. Le rédacteur se contente plusieurs fois
d'une tautologie : 5 O'OCXe:ÀÀLOU-O"IXXÉÀÀ1jv; 8 Àoyo6É"t'"t)ç-Àoyoypoc(jlûv ;
11 Ù7t0!J.v1j!J.oc't"oyp!X(jlOç-yp!Xrpe:~v 2 't"!X Ù7tOj.Lv~!J.oc't"oc; 20 te:pliç xoc't"ocO''t"!XO'e:wç-
21 p~'t"wp- p1j't"Ope:UELV. L'emploi de certaines tournures
EÙ't"OCÇ[ocv;
influence quelque peu la liste J, n. 4-6, qui utilise dç mais pas aux
mêmes endroits que F ; l'influence sur la notice N est très nette :
emploi de xpoc't"e:r:v et de dç dans la définition. Certaines expressions
tranchent sur la pauvreté du vocabulaire. Dans cette notice qui
ne comportait à l'origine aucune numération, la définition du
protonotaire: « porte des (offices, ou archontes) exôkatakoilates »,
tient lieu d'une division numérique; la distinction de classe entre
inférieurs et supérieurs était la seule qui fût sensible à l'époque 3 •
Très remarquable est aussi le terme !J.EO'!X~e:~V qui situe le charto-
phylax, dans le temps et dans la hiérarchie, au niveau d'un

(1) Dans le lypicOll Dresdensis (x· s.), son office est décrit ainsi; e:LcrIXye:L 1; dfpX(ùv
,WV XOV,IXX((ùV "I"OV oqle:C\OV"I"1X IjJIXÀÀe:LV "I"cX XOV"I"IXXLIX . xelL aqlpocYL~6fLe:vOC; (celui qui
doit chanter) 7tocpiX "I"OÙ 7t1X"I"PLOCPXOU ÈV8UE"I"IXL "1"6 '!E XlXfL(crLOV aù'!où XOCL "1"0 qlocLv6ÀLV
XIXL iXvépXE'!IXL Èv '!ij) &fL0(ùVL (réfer., p. 48, n. 3). Ainsi l'archonte introduit solennel-
lement celui qui doil chan ler à l'ambon. Notre connaissance des offices liturgiques
dépend de ces mentions rares, éparses et peu divulguées.
('2) Dans l'Mition, U7t0YPcXipELV change le sens et brise l'étymologie: PG, 157, 1'28 C.
(3) Voir pp. 1'26 el 205.
202 TRADITION ET CO::\TENU DES LISTES D'OFFICES

mésazôn impérial, que nous retrouverons dans la notice M, ainsi


qUl~ le sacellairr, réduit ft partir rl'ici il. la jurirlicLion sur Ifls
monastères de femmes. Si le rédacteur a prêté attention à ccs
détails, au sens technique surtout de fLE(j'cX.~El'/, d'autres termes
peuvent avoir leur importance; je ne vois guère que la définition
du protopapas : ekdikos des jugements, comme originalité. Le
mégas protopapas n'est que cité dans la listc C ; ici, il exerce une
juridiction importante, comme un protopapas provincial (liste E).
Il Y a là une allusion très nette à une situation particulière, il.
un cas déterminé et sans doute proche de l'empire de Nicée; un
protopapas de la Grande Église n'a pas cette juridiction.
La tradition manuscrite et le contenu de la notice contribuent
à dater cet essai vers le troisième quart du XIIIe siècle, aux environs
peut-être de 1260. Le rapport avec la notice G est assez lâchf',
étant donné que les deux compositions s'ignorent à peu près
totalement; le rédacteur de F en tout cas n'admet aucune
nouveauté de G. Sa source la plus proche est Jean de Kitros,
ou plutôt les deux reflètent une conccption voisine. Malgré ses
imperfections, la notice a connu un certain succès qui tient sans
doute davantage à une ancienneté relative et au fait qu'elle ne pro-
pose des définitions qu'à sa modeste envergure.

7. NOTICE G

La notice nous est parvenue par trois témoins indépendants ct


de très bon aloi; les trois manuscrits offrent des garanties diffé-
rentes, mais sûres. C'est aussi l'un des cas où se constituent à
l'intérieur d'une notice deux recensions bien caractérisées par
rapport à l'archétype commun; elles sont l'œuvre de rédacteurs
très compétents.
Deux manuscrits, Monaccnsis 442 et Valica-
Tradition
manuscrite. nus 1455 II, ont le même texte avec des
variantes peu étendues. Le Mosquensis 53
constitue une recension nouvelle.
Monacensis 442, vers 1330-1340 ; c'est la date que je conjecture
d'après la description du manuscrit historique l . Le texte Oc la
notice, f. 7, est de la même main qui a copié la majeure partie de
l'Histoire de Pachymère, dont le portrait 2 figure au f. 6 v , juste

(1) V. LAURENT, f Les manuscrils de l'histoire byzantine de Georges Pachyml're 1),


Byzanlion, 5 (1929), 148-150.
(2) Reproduction dans Quadrivium de Georges Pachymcre, éd. Tannery-Stephanou
(Studi e Testi, 94), Rome, 1940 (dépliant avant le titre).
NOTICE G 203

en face de la noLice ; celle-ci fait ùonc partie du manuscrit; il est


fort probable qu'('lIr se trouvait aussi dans ](' modèle nu
Monacensis, un exemplaire abîmé. Mais comme les autres témoins
anciens de l'Histoire ne reproduisent pas ceUe noUce, on nr
saurait affirmer que le choix et l'insertion de la notice remontent
à l'historien lui-même. Le Monacensis fut copié au moins quatre
fois durant la Renaissance : Marcianlls 404, 11 iproso!ymilanus
S. Cr. 4, Scorialensis n 1 10, Tllbingensis M b 13. Le dernier est
de la main de M. Crusius l , qui cite effectivement cette notice en
l'attribuant Ù Pachymère 2 • Dans le Monacensis, la notice est
peut-être destinée à préciser le sens du portrait et la valeur de
l'insigne, qui orne la poitrine du diacre prôtekdikos et dikaio-
phylax 3 •
Vaiicanus 1455, manuscrit composite, dont une pa.rtie est écrite
par Jean Hiérakès, en 1299 4 ; à cette partie, dont les cahiers sont
numérotés de (J,' à nJ' (1-18), fut annexée ensuite une seconde,
peu uniforme; le compilateur définitif a unifié tous ces éléments
en donnant aux cahiers une nouvelle numération de 1 à 50. Le
contenu rassemble des textes conciliaires et canoniques de toute
époque; aucun ne porte une date inférieure au patriarcat de
Jcan XI Bekkos. Non loin de la notice, qui est au f. 306-307, se
trouve l'opuscule sur les méta thèses (transferts d'évêques à un
nouveau siège), recension proche de celle de Nicéphore Calliste,
avec des notes complémentaires dont une relate l'élection de
Cyrille d'Antioche en 1286-87 et sa confirmation huit ans plus
tard sous Jean XII Cosmas et Andronic 115. La notice fait partie
de ces notes ajoutées en des folios libres et recueillies par le même
collectionneur, s'il ne les a pas écrites toutrs de sa main; la date
de copie prut aller jusqu'à 1310-1320.

(1) Sur le manuscrit de Tubingen, yoir l'article de M. n. MYSTAKIDÈ5, re:wpywç


nClXUIi~P7Jç )(cl1. M.
Kpoucrtoç, dans 'EvCl(crtliCl (ofTerts à Mgr. Chrysostome Papadopoulos),
Athrnes, 1931, p. 214-232; l'auteur indique que le Tubingensis contient la notice
au f. 13 v et que le portrait de Pachymèrc y est aUllsi reproduit à part (p. 222) j à la
fin (p. 232), citation d'une Icttre de Théodore Zygomalas à Crusius sur J'oIDce de
dikaiophylax et prôtekdil\Os.
(2) M. CRUSIUS, Turcograecia, Dûle, 1584, p. '203 : deux d(>finitions du grand-
sncellairc, l'ulle tirce du ms AlI!711stanus de Pachymère, c'cst-à-dir(' (\11 .V1olUlcensis
442 actuel, l'autre d'une lettrc de Gerlach (lettre 7, de mars 1578) à C.'usills. :'oi'ayant
pas distingu~ les deux rt'Cérences, Ponlanus attribue la seconde defillition 311 ms
Augustanus : voir la note 35 dans PG, 153, 1131.
(3) Du moins je pense que cela peul êlre un insigne; voir p. 186, n. 4.
(4) A. TL'Rnl, Codices graeci Valicani s. XIII et .\" IV scripli annnrumque nolis
inslrucli, Rome, 1963, p. 89-90.
(5) V. LAl'RENT, «Le patrinrche d'Antioche Cyrille III *, Anal. BolI., 68 (1950),
310-317.
204 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

Mosquensis 53 (Vladimir 149), xe siècle, discours de Grégoire de


Nazianze. La notir.e, insérée au f. ::398, pst de seconril' mainl ; lin
paschalion de 1231 à 1243 nous donnerait la date approchée de
l'insertion si elle était de même main, ce qui n'est pas le cas. Le
paschalion est placé après la notice, mais dans les fins de manuscrit
comblées postérieurement par divers fragments, la succession
n'indique pas un ordre chronologique rigoureux; les morceaux
sont copiés au gré des annotateurs, selon l'espace resté libre dans
les folios. La présentation du texte dans le Mosquensis est très
originale: bien qu'il n'y ait pas distinction entre la liste des noms
et la liste des définitions, le copiste dispose les noms à gauche,
en colonne, de manière à faire ressortir leur suite; un espace
blanc sépare le nom et le texte qui le concerne, sauf pour le premier
de pentade; en cet endroit c'est l'indication de la pentade qui
entre dans la colonne de gauche et le premier de penta de est
souligné dans le texte par l'omicron majuscule de l'article.
Je ne chercherai pas à établir une filiation entre ces trois copies
à peu près contemporaines; malgré le paschalion du XIIIe siècle,
la copie du Mosquensis me semble proche du XIVe siècle, si bien
que la date extérieure ne fournit aucun appui sûr. Quant au
contenu, il montre que le texte a été touché par divers rédacteurs,
de compétence un peu inégale, mais tous capables de modifier
des termes, de trouver des synonymes et des locutions différentes
pour indiquer les attributions des divers officiers. Les définitions
du Mosquensis, plus originales et plus précises, ne semblent pas
devoir être placées à l'origine de la tradition 2 : dans ce domaine,
la perfection et l'amplification paraissent plutôt le résultat d'un
travail effectué sur un texte préexistant, dont les insuffisances
n'apparaissent qu'après. Le Vaiicanus et le Monacensis se sont
contentés de copier le texte commun sans y changer grand-chose;
ils diffèrent par de petits détails et par la note finale. J'insisterai
donc ici davantage sur les traits communs que sur les divergences
de texte; elles ne sont pas négligeables, mais je reviendrai sur les
définitions dans la troisième partie de cette étude.

S'il fallait prendre à la lettre ücr,e:pov 3 , au


début de la note fima 1e, les vingt-six archontes
Analyse et critique.

communs aux trois témoins représenteraient la hiérarchie antérieure

(1) Je dispose du texte (photographie et copie) grâce nu professeur J. P. Kajdan,


qui doit éditer cette recension, je pense, dans Vit. Vr.; c'est pourquoi je n'ai pas
reproduit ce texte, qui me parait excellent, mais je le citerai parfois I.'n note dans les
notices de la Ille partie de cette étude.
(2) Nous verrons que la notice 0 connalt la recension Mosquensis.
(3) Ces allusions chronologiques n'ont pas grande précision. Un manuscrit postérieur
NOTICE G 205
au décrcL d'Alexis l Comnène, au moins à la novelle de 1107
concernant les didascales. Il ne peut en être ainsi, ne serait-ce
qu'en raison de la place du prôtekdikos au sixième rang. Comme
Jean de Kitros, tous les rédacteurs ont la conviction de recueillir
et de livrer l'état traditionnel de la hiérarchie des archontes. Cc
qu'il y a de plus traditionnel, dans le fonds commun de la notice G,
c'est que le premier rédacteur a envisagé peut-être de ne citer
que les offIces diaconaux proprement dits; nous constatons en
effet que l'un des témoins n'ajoutc pas en appcndice les oflices
hors cadre qui apparaissent chez les deux autres: App. Val. 30-32 ;
App. Mosq. 32-43 1 . Le développement de ces deux notes répond
à un double but : corriger l'omission du primicier des notaires,
et tenir compte de l'opinion courante qui assimile aux archontes
certaines charges de prêtres et de lecteurs. Pour cette raison je
serais donc porté à croire que le M onacensis, pris comme modèle
ici, représente le plus fidèlement la rédaction primitive.
Au lieu d'une hiérarchie traditionnelle et d'un inventaire
authentique, le rédacteur ne nous livre cependant qu'une image
très stylisée. A partir du hiéromnèmân se constituent des groupes
qui n'ont aucun rapport ni avec les listes synodales connues, ni
avec les notices antérieures A, C, E, F, H, dont certaines sont
sans doute contemporaines de G. L'intention manifeste du
rédacteur, après avoir pris la pentade comme unité de compte,
est d'aboutir à un total harmonieux, troublé quand même par
l'existence de l'hexade initiale. J'avais pensé tout d'abord que le
groupe primitif des exôkatakoiloi avait servi d'amorce pour le
classement progressif de cinq en cinq 2 ; en réalité les pentades se
sont formées après l'apparition de l'hexade, c'est-à-dire après la
promotion du prôtekdikos. C'est un autre élément qui doit jouer
le rôle de catalyseur : le groupe moyen, la première pentade de

(extrait cité, p. 575), le Daloped. 7;>4, f. 202, donnl~ pour titre à sa copie: ,oc... ocpcp(x~cx
... XiXOÙJÇ e:up(crxOV'riX~ crl]!J.e:pov, 1tÀ~v 'wv 7jcr,Épov (= uO'dpwv), dcrt 'iXUTCX. Voir
aussi la note du Geneu. 23, citée p. 564. On ne sait pas, en efTet, si vüv, o~!J.e:pov, ()crTe:POV
viennent de l'auteur ou du copiste, ni cc qu'ils signifient exactement au moment
de l'écriture.
(1) Copiés séparément il la suite du texte Monacensis, p. 549-550.
(2) En efTet, Balsamon souligne la valeur symbolique du nombre cinq des logo-
thésia : PG, 138, 1037 D. Vans ce passage, l'allusion il la tête de l'Église, représentée
par le patriarche, évoque l'image des cinq sens, utilisêe aussi pour justifier la place
des cinq patriarches par rapport à la tête, le Christ; ces cinq n'ont pas de tête visible
et se rattachent il une tête spirituelle: PG, 138, 1016 (;-D, 10~0 D. Il est évident
que la création d'un sixieme exôkatakoilos, qui devient le sixieme doigt de la main,
trouble le symbolisme: voir le texte de Georges Tornikcs, p. 577-579. Il est curieux
que eetLe numération soit restée étrangère aux listes auliques j voir ci-dessus, p. 126
(et n. 6).
206 THADITION ET CO;\TENU DES J.fSTES D'OFFICES

la noLice G (ï protonotaire-Il hypomnèmatographe), semble


acquérir son autonomie et sa stahilitô aH cours du XIIIe sièe1f'.
Il faudrait, pour s'en assurer, disposer d'un nombre de mentions
au moins égal à celles du XIVe siècle l ; la fréquence et la répartition
des trois qualificatifs "t'LfJ.LW't"iX.'t"OÇ, 6e:OcpLÀÉcr"t'iX."t'Oç, zv";cfLo't"œ;oç, qui
indiquent Lrois classes principales, nous fourniraient un indice
probant de leur consistance dès la seconde moitié du XIIIe siècle.
Quel que soit le point de départ de cet exercice de style, les groupes
qui suivent le hiéromnèmôn subissent tout l'effort de stylisation.
Rien de plus artificiel que la réunion des cinq bd et des cinq
&pX<.ùv : les rangs sont bien alignés et font très bel effet pour l' œil
et la mémoire, mais ces archontes n'ont jamais siégé ni défilé
dans cet ordre. Ce classement forcé de la troisième et quatrième
pentade conduit d'ailleurs le rédacteur à déplacer quelques titres,
dont nous savons fort bien que leur nouveau rang ne leur convient
pas. L'ostiarios est quinzième; le rang est valable au XIIe siècle,
non au XIIIe. En effet, dans les listes, à commencer par Jean de
Ki tros, il est vers la queue; en 1274-1277, ils ont une place équi-
valente, juste avant le collège des notaires z. Le noumodotès est
seizième; or c'est un prêtre pratiquement inconnu dans les
actes qui ne figure jamais en synode. En raison de leur incipit
en <Xpxwv, l'archonte phôtôn et antiminsiou passent carrément dans
les offices diaconaux; le premier est prêtre chez Jean de Kitros
et liste D ; le second probablement aussi, car je ne pense pas que
la définition donnée par G puisse convenir à un diacre 3 • Enfin
on ne comprend pas pourquoi le primicier des notaires ne figure
pas au nombre des archontes proprement dits; victime de son
système de numération, le rédacteur est conduit à éliminer cet
archonte authentique, parce qu'il serait ohligé de former une
nouvelle pentade avec des noms de charges presbytérales et
mIneures.
Le sens des notes qui terminent la notice varie d'un rédacteur
à l'autre. La première partie concerne les didascales ; M onac. et
Vatic. diffèrent en cet endroit du Mosq. Celui-ci néglige la référence
à la réforme attribuée à Alexis 1er au sujet des trois premiers

(1) Voir p. 123-1'27,


(2) Listes, p. 115 (Lableau).
(3) A moins de comprendre que cette fonction esl analogue il celle du hiéromnèm6n,
qui participe aux ordinalions el aux consécralions d'églises. Mais on sail aussi que les
évêques, au dire de Jean de Kitros, nommaient un prêLre à ce poste; peul-être devait-il,
comme l'alt(~sLe K 12, procéder lui-même à la <1 dédicace v, et de même l'archonte
des antiminsia, aux consécrations de la nappe, en remplncement de l'évêCJue. Cette
fonction plus élevée conviendrail donc plutôt à un prêtre.
NOTICE G 207

archontes; il sayait certainement qu'elle n'est pas cxacle 1 . Parlant


uniquement des trois dirlascales, il propose en effet une explication
qui trouve quelque appui dans la novelle de 1107 d'Alexis 1er :
d'après eet acte, les didascales forment un degré hiérarchiqup
(~<xefL6ç) distinct et, de là, accèdent à l'archontat, ou au sacerdoce
et à l'épiscopat. Cependant la note ajoute quelque chose à la
novelie et ne correspond plus à l'usage du XIIe siècle, durant
lequel, en synode, les didascales s'intercalent parmi les archontes.
La réfiexion du l\!Iosq. signifie que l'usage a changé : on choisit
comme didascale l'un des archontes en fonction, qui garde le
rang de sa fonction première et prend en cumul une fonction
didascaliqup. Cependant nous nc-l trouvons pas trace, à une époque
déterminée, d'une titulature qui manifeste concrètement ce
cumul 2 • Les variantes des diverses listes donnent plutôt l'impression
que durant toute la première moitié du XIIIe siècle le recrutement
des didascales fut irrégulier. Jean de Kitros les omet, peut-être
pour la même raison que G, parce qu'ils n'avaient pas de rang
propre. La liste D nomme les trois, mettant au plurielles didascales
de l'Évangile (D 21-23). La notice F place assez haut le didascale
de l'Évangile (F 14), mais prévoit qu'il peut être incapable de
prêcher, ce qui est hien paradoxal; à la suite elle inscrit deux
didascales du Psautier (F 23). La notice H ne connaît que le
didascale de l'Évangile (II 15), confondu avec l'archonte de
l'Évangile, qui se tient près de l'ambon 3. La notice G, qui souligne
la dépréciation des didascales, insiste au contraire sur le rôle du
rhéteur; même en admettant que son rang élevé n'est dû qu'à
un remaniement stylistique de la liste, il faut reconnaître que sa
définition est traditionnelle. Bien que le rhéteur ait été rétabli
sous Germain III, je doute fort qu'il ait rempli régulièrement à
partir de là l'obligation de haranguer l'empereur une fois par an
(Monac. Valic. 14) ou à la Nativité et à Pâques (Mosq. 14); la
précision du A1osq. n'est peut-être qu'un leurre, puisque le rhéteur
du XIIe siècle haranguait l'empereur à l'Épiphanie, et le patriarche,
le samedi de Lazare, avant les Rameaux. Si la définition du
rhéteur n'est pas une simple réminiscence d'érudiU, sa place du
moins contraste avec le renvoi en note des didascales.

(1) D'après les histori('ns, la réforme commence sous Isaac 1 ct concerne seulement
dcux archonles j voir p. 51-52.
(2) Des indices de cumul didllscales-notaires apparaissent sans doute en 1193:
voir p. 75, n. 3.
(3) Lire sa définition, p. 55Z; comparer G 24, p. 549.
(4) L'éventualité n'est pas exclue, élant donné que ùes notices postérieures perdent
de vue celle fonction d'apparat; voir 1 23, ~ 21, 0 18. On ne connaît guère que
quelques discours et poésies d'Holobôlos, à la fin du XIIIe siècle; voir p. Ill, n. 2.
208 THADITION ET CONTENU DES LfSTES n'OFFICES

Grâce à leur appendice, Vatic. et Alosq. ramènenL la notice G


à une conception normale dr leur époque. Le fonds commun des
vingt-six archontes comprend déjà des titres que l'on ne considère
pas comme rXPxov"[X\<Y., mais la division en classes, obscurcie par
la division en pentades, se maintient encore. Il est illogique de
parler de première hexade, s'il n'y a pas de seconde; le rédacteur
tourne la difficulté, semble-t-il, par l'inversion du numéral: éçriç
7tpW7YjI, sans article, détache réellement cette hexade qui est en
tête, première et supérieure, de la série des quatre pentades qui
comprennent les inférieurs; c'est ainsi que la liste J, sans employer
éçci.ç, marquera également une séparation de classe. La division
est moins nette que chez Jean de Kitros, mais elle subsiste toujours
entre les exôkatakoiloi (voir G 6) et le reste des archontes. En
finale, Mosq. reconstitue à sa façon, et de manière plus méthodique
que Valic., le groupe du clergé de Sainte-Sophie, ou des offices
liturgiques de prêtres et de clercs qui tendent partout à s'adjoindre
aux archontes. Remarquons seulement que cette hiérarchie est
très bien ordonnée dans Mosq., car la plupart des notices hésitent
à introduire l'archidiacre à cette place, entre le deutéreuôn du
protopapas et le sien. La raison en est, je crois, que l'on était
habitué à voir un archonte supérieur, chartophylax ou autre,
cumuler le titre d'archidiacre; ainsi dans l'opinion commune il
passait pour être moins confiné dans son office liturgique que le
protopapas. Dans le groupe des clercs, se distinguent deux
catégories, l'une liturgique (Mosq. 36-40), l'autre rattachée au
service général de police ecclésiastique, avec les épiskopeianoi en
tête; la notice pl imite certainement cette partie.
Au sujet des définitions je me contenterai d'une remarque
générale à partir de quelques expressions propres à la notice G.
Les rédacteurs ont recherché le plus souvent la précision technique.
Le recours à l'étymologie et au verbalisme est exceptionnel; du
point de vue juridique, cette notice, surtout dans la recension du
lWosquensis, est de loin la meilleure source. Une seule fois, elle
tombe dans le lieu commun : le sacellaire, dit-on, surveille les
sacelles sacrées, c'est-à-dire les monastères de femmes; ou bien,
selon Mosq. les sacelles sont les maisons de communautés, x(Y.eoÀ~xoc
ocr7t1rnoc; cela me parait un pur effet de rhétorique 2 • Au contraire,
la définition du noumodotès, l'unique que nous ayons, est tr~s
typique: scIon Monac. et Vatic. il distribue l'argent provenant de
l'aèr et des revenus aux clercs et aux pauvres; selon Mosq. il fait
la répartition des honoraires aux clercs, quand l'exige le diarion.

(1) Expression plus admissible que ~ 1tpWTTJ ~1;a.ç de la notice ~.


(2) Voir p. 322.
NOTICE H 209

Ces affirmalions demandent d'êLre contrôlées par des actes courants,


puisqu'une variante existe et suggère une pvolution de date
indéterminée; néanmoins les termes techniques posent la définition
dans un r.ontcxtc ri'el dont il faut toujours ('ssayer d'atteindre le
sens 1 .
Peu copiée, la notice G n'est pas restée lettre morte. Elle est
la source principale de la liste L, la plus répandue au XIVe siècle,
grâce surtout aux manuels de Blastarès et Harménopoulos, ct qui
emprunte la division en pentades. La notice N s'en détache
partiellement, mais conserve encore les structures essentielles de G.
Mises à part des notices plus originales, comme H, ou aberrantes,
comme K, nous constaterons que la notice G, directement ou
indirectement, influence toute la tradition postérieure; il est
dommage pour l'histoire qu'ellc n'ait pas été éditée dès les débuts.

S. NOTICE H

La notice a été éditée par Rhallès 2, mais les divergences assez


graves avec un manuscrit plus ancien nous obligent à reviser le
texte.
Manuscrits Trois manuscrits sont connus : Coislinianlls
et tradItion 364, Athon. Laura K 194 ct Alheniensis 1372,
du texte. cc dernier modèle de l'édition Rhallès.
Alheniensis B. N. 1372, ou codex r de Rhallès-PotIès, selon
l'identification proposée dans le catalogue 3 • Les éditeurs du
Syntagma considèrent cette copie comme l'équivalent du nomo-
canon de Trébizonde; mais par endroits la citation du codex r
s'accompagne de références contraires, concernant les suppléments
ajoutés par le copiste ou le possesseur du manuscrit; ils ont recueilli
ailleurs diverses pièces, dont la notice, qui ne figure pas certaine-
ment dans lc modèle principal. La provenance exacte reste
Inconnue.

(1) Peut-être crt officier intervenait-il au momrnt de la roga dont parle déjà le
typicon Dresdensis, cité p. 47 (roga du Samedi Saint). A la même époque, on trouve
aussi dcs balanlades, qui ont peut-être quclque chose à voir avec unc trésorerie: voir
p. 49, n. 3. Mais pourquoi le noumodotès, selon Jean de Kitros, doit-il être prêtre
ct quel rapport a-l-il avec l'économe? !\ous cherchons sans doute tous ces rapports
logiques d'apr6s nos concrptions modernes ct parce que nous ignorons les états
successifs du personnel, qui évohlc par les noms ct par les fonctions d'une époque il
l'aulre.
(2) HHALLÈs-PorLi-:s, Synlagma, 5, 534-53t.l.
(3) J. et A. SAKELLlON, KlXTtXÀOY0C; T&V Xe:~poyptXepwv T7jç 'Eev~l<7iç BLÔÀ~Oe~l<'lJç
T7jç 'EÀÀtX8oC;, Alhènes, 1892, p. 249; cf. Synlagma, l, p. (10) de la pr6face.
210 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

Athon. Laura K 194, xv e siècle (catalogue), XVIe (Beneseviè 1 ).


La présence de la notice n'est connllr que par le témoignage dl'
Beneseviè ; il donne l'incipit et renvoie à l'édition du Synlagma.
Coislinianus 364, copié en 1295. La Jate vaut pour Lout le
recueil canonique jusqu'au colophon, f. 38Ü v . La notice est copiée
à la suite, de seconde main; l'écriture semble plus voisine de celles
de la fin du XIVe siècle que du début, mais elle n'appartien~ pas
à un scribe de profession: cela peut faire varier l'appréciation de
date. Il suffit de savoir avec certitude que c'est au moins la copie
la plus ancienne.
Si le nomocanon de Trébizonde, daté de 1311, avait contenu
réellement la notice 2, la date serait fort importante; il resterait
alors à expliquer la dégradation du texte, qu'on ne pourrait
attribuer uniquement au copiste de l'Alheniensis. Le texte édité
omet en effet un passage important sur le sacellaire, puis la
définition de 7 : protonotaire; l'épi eutaxias (27 Coisl.) prend la
place de l'épi ka tastaseôs, avec lequel le XIVe siècle ne faisait pas
de confusion. D'ailleurs les permutations de rang entre Coislin et
Alheniensis (que je suppose identique à l'édition) s'expliquent fort
bien par le tableau suivant :
lexte H
.A
ordre de ~ Coisl. Athen. -~ ordre Jean de Kitros
C K
7 7 canslrisios hypomnè. 2
8 8 référendaire logolh. 3
9 9 logolhèle canstris. 4
10 10 hypomnèmatographe hiéromn. J
Il 12 hiéromnèmon rêter. 6
13 13 épi gonatôn épi gon. 7

L'Alheniensis, ou l'éditeur, retouche le texte de façon à retrouver


l'ordre des archontes établi par Jean de Kitros. Des fautes com-
munes et des variantes caractéristiques nous indiquent que la
copie la plus ancienne contient déjà des erreurs, inacceptables

(1) VI. BENE~EVI(:, EtS1)Ge:LÇ (supra, p. 183, n. 3), p. 70.


(2) Nous savons que des tex les ne proviennent pas de l'archéLype de l'Alheniensis
ou codex r. Dans le tome 5 du Synlagma nous lisons: p. 138 (nole 1), l'acle palriarcal
est extrait du cfJdix, regislre de la métropole d'Héraclée; p. 326 (note 1), trois actes
extraits du cfJdix, registre de la métropole de Cyzique (ci-dessus, p. 109, n. 3) ; p. 497
(note 1) eklhésis de Nil, de provenance indéterminée, mais absente du ms. de
Trébizonde; p. [;73 (note 1), entalma exLrait d'un ms. du Mélochioll du Saint-Sepulcre
(Islanbul) et qui n'esl peut-être pas dans Alheniensis 1372. Malgré ces indications très
précieuses, les Mileurs n'onl pas le souci d'établir la valeur de la source qui leur fournil
les textes.
NOTICE H 211

ans la rédaction originale; il Y a entre les deux un ou plusieurs


lt('rmédiaires. Cp. tableau nous suffit pour éliminrr l'édition; reste
savoir si le manuscrit de l'Athos est plus instructif et non revisé.

Même SI le texte original n'avait pas la


Nombre et ordre numération continue de la copie, il est certain
des offices.
que cette notice ignore le système des pentades.
et indice est signe Q'archaïsme relatif, de même sans doute que
. place du logothète 1 , qui fait ranger H aux côtés de A C K.
[ais c'est surtout dans la partie inférieure, au-dessous du hiérom-
èmôn, que nous allons trouver un parallélisme intéressanP entre
. et K.


---~ (~ariS~I~~I)._--~ ~~~~~~~~~--I II (Cois/. 361)
.. · ..- - - - - 1
1
i

----------------,----------------
12 hiéromnemôn -~. 1
12 id.
13 épi gonatôn 13 id.
14 hypomimneskôn + 1 11 id.
15 didascale + 1~ id.
15 a ostiarioi o
15 h lampadarioi -'- 16 lampadarioi
Hi c grand archidiacrc 17 archid. et deutér.
ct deutéreuôn
16 protopapas 18 prolopapas
17 deutéreuôn o
18 exarchos + 19 exarchos
19 archonte églises + 20 archonte églises
20 catéchète -i- 21 catéchèlc
21 périodcutc o
22 boutistès o
23 12 ekdikoi :(;1'. /1. 7 : 4 ekdikoi)
24 domestikoi 23 deux dorneslikoi
25 laosynaktai 24 deux laosynaktai
26 primikèrioi o
27 prôtopsaltès '1- 22 prOtopsaltai
28 prôximos T 25 prOximoi
29 dépota los 28 dépota toi
30 theoroi o
31 épi eutaxias 27 hypo eutaxias
32 dékanos o
33 ka togyrial'rs o o '2!i charLOlllarioi

(1) Voir le tableau, p. 191.


(2) Les noms communs sont marqués +, les noms particuliers à chacun O. La partie
périeure (1-11, économe-hypomnémalogrnphe) est stable dans la plupart des listes
noticcs, depuis le xe siècle; c'est un trait stylistique qui différencie les notices
clésiastiques de celles du Palais; sous le stylc, apparaH aussi une différence de
nception et d'évolution.
212 THADITION ET CONTENlJ DES USTES n'OFFICES

Une correspondance aussi étendue ne peut être fortuite; sC'ize'


noms paraisse'nt r.ommuns (marqups+) : av('c la scull' difTércncC' rln
pluriel dans H 25 et 28, l'ordre est le même jusqu'au catéchète
(H 21) ; ensuite je transpose les numéros de II en faee du titre
correspondant de K. Huit noms sont différents, mais nous verrons
que la plupart sont particuliers à K et ne sont pas des titres
d'archontes byzantins: H n'est pas responsable de leur omission.
Le point le plus significatif sc trouve à la jonction des archontes
proprement dits et des membres du clergé par l'intermédiaire de
l'archidiacre. Le groupe K 15 a-c constitue, dans cette notice, une
enclave propre à la seconde partiel: ces noms ne paraissent pas
dans la liste initiale, mais la note ajoutée par le rédacteur s'inspire
nettement de la réponse de Jean de Kitros sur l'archidiacre. La
notice H au contraire, plus personnelle, ne fait aucun emprunt
littéral. Dans les deux notices, les lampadarioi précèdent l'archi-
diacre; pourquoi H omet-il, au-dessus, les ostiaires ? Si nous nous
en tenons aux modèles du début du XIIIe siècle, la mention des
osliarioi est normale à la fin des offices diaconaux; c'est là que les
placent C 16, D 24 (moins nettement), E 19, F 22 (moins nettement),
à l'exemple de Jean de Kitros. Mais les définitions des lampadarioi
H 16 et K 15 b sont à peu près identiques. Si nous comparons
ensuite la définition des ostiaires K 15 a avéc celle d'une notice
bien byzantine G 15, il appert que la définition de K est locale,
particulariste ct sans rapport avec les usages byzantins : les
ostiaires peuvent escorter le prélat en portant des flambeaux, non
la croix et le bâton (pastoral). Ainsi H mentionne réellement les
ostiaires sous un autre nom 2 ; K accepte les deux noms et en fait
deux charges distinctes. En cet endroit, comme les notices sont
indépendantes l'une de l'autre, un contact indirect, par source
commune, a dû se produire; aucune autre liste ne mentionne les
lampadarioi avant le xv e siècle.
La notice H est la seule qui se préoccupe de
DéfiJÙtlODS men t'lOnner 1es l'lens d e su bd'
d'offices. or Ina t'IOn en t re
divers archontes ; aucune du moins n'a étendu sa curiosité
3

jusqu'au dernier niveau, sauf la notice K qui pousse elle aussi les

(1) Il faut évidemment se reporter à l'analyse de la notice K, où je précise la place


du Parisinus 1391 (recension KI) dans la tradition interne ùe celte notice de Chypre.
(2) Le terme est courant dans les offices auliques: Trailé des offices, éd. Verpeaux,
7 mentions (index, p. 395), eL deux dans des listes. On remarque que les osLiaires du
xe si6cle sont très dispersés: un avec le chartophylax (voir p. 47), des ostiaires du Saint-
Puits (De Ger. II, 55; voir p. 49). Les derniers reçoivent une rétribution pour frais
de luminaire: ils se tenaient à l'endroit où, souvent, patriarche et empereur se joignaienL
et se séparaient à l'occasion des cérémonies.
(3) Je me réfère aux notices déjà examinées, surLout F et G.
NOTICE H 213

définitions jusqu'au bout. Cn seul exemple, pris parmi les officiers


suprrirurs, suffira à prouypr que les deux sont bien indépendantes
dans leurs définitions.
La notice 11 déyploppp, la définition clu sacellairc, en ajoutanL,
par exemple, la mention de l'archonLe des monastères comme
subordonné; pour le fond, elle conçoit la juridiction du sacellaire
sur les monastères de femmes à la manière desnoticesdel'époque: P,
G, J. Dans la définiLion du sakelliou, elle suit la même tradition,
d'après laquelle nous corrigeons X/."1)pLX<7Jv hXÀ"1)m<7Jv, faute commune
des copies pour xIX6oÀLXW J h., qui sc reproduit à propos de l'archonte
1

des églises : H 20; mais là nous avons en plus une erreur de


rédaction 1 ; le grand sacellaire ne commande pas en même temps
il l'archonte des monastères el à l'archonte des églises; celui-ci
doit passer sous les ordres du sakelliou : cf. N 23. La notice K
au contraire retienL l'ancienne définition du sacellaire, mais reporte
sur le sakelliou la juridiction sur les monastères de femmcs,
souvenir peut-être de l'étymologie proposée dans la notice G :
o"IXxeMIX[-fLoVIXo"'t"~pLIX; enfin, elle ne connaît que l'archonte des
églises, dont les attributions se mêlent avec celles de l'archonte des
monastères et celui de l'antiminsion. Malgré ses erreurs, la notice H
reste plus proche des réalités byzantines.
Le rédacteur de la notice H aime les détails concrets et même
pittoresques. Pour lui l'épi gonatôn ne se contente pas de porter
l'épigonation du patriarche; quand celui-ci veut monter à cheval,
il l'aide en lui prenant le pied et en le posant sur son propre genou
(H 13 : je pense que ce doit être le sens exact). A propos du
hiéromnèmôn il cite un terme très rare, si la correction de XIXt
't"a 't"6PLIX en XIXt 't"tX. XL't"IX'T6pLIX est vraiment la seule possible; l'emploi
du terme dans l'Euchologe de 1027 nous apprend en effet que le
kitatorioIl-citatorium est un billcL d'ordination, le billet écrit
pour le célébrant qui proclame l'élu~. L'insigne ou l'instrument
de fonction que porte l'épi t. eutaxias donne lieu encore à une
variante pour un hapax : XIXPX.IX~rXVIX est sans doute préférable il
XIXp~cX\l1X de l'édition 3 • L'emploi de ces termes techniques par un
rédacteur dont le style rude est parfois incorrect nous le fait
considérer comme un témoin valable qui a observé et retenu

(1) D'après l'erreur commise en F 17, archonte des mOllastères el des églises, il
fauL envisager, à un moment de la tradition ues textes, un saut uu même au même,
ou une omission semblable à celle qui se produit dans le texte édilé par Goal' : PG,
];)7,129 A (Codinus: Bonn, 115); voir ci-dessus, p. 1!17.
(2) Voir p. 149.
(3) J'ignore l'origine elle sens du mol: il doit signifier l'instrument l'épI ou stylisé
de la eharge; les mols lurcs ne sonl pas rares dans le Pscudo-Kodinos.
214 THADITION ET COI'TENU DES LISTES n'OFFICES

beaucoup de détails; tous ne sont pas contrôlables, mais la précision


inspire confianr,r. Je relève quelque~ définitions d'offices secon-
daires :
15 : un seul didascalc est mentionné; l'office consiste à enseigner
l'f:vangile, à le prêcher sans doute il l'églj~(' ; comme G 24, il faiL
office d'archonte de l'Évangile.
18 : le protopapas a son rang propre, de droit, lm vertu de son
rang d'ordination et ne reçoit aucune autre dignilé (d'archonte).
19 : l'exarque enquête sur les fautes des prêtres et même des
évêques et fait rapport au chartophylax 1 . Au XIIIe siècle, l'exarque
le plus connu est celui des monastères: son mandaL ne lui donne
aucune juridiction sur les prêtres, encore moins sur les évêques,
sinon indirectement, dans la mesure où les intérêts des couvents
sont en jeu. D'autre part, il est peu probable que l'auteur fasse
allusion aux exarques institués par Kallistos l, entre 1352 et
1357 2 : celui-ci n'admettait pas d'intermédiaire entre ses exarques
et lui; leur juridiction, limitée aux paroisses de CP, ne s'étendait
pas à la surveillance des évêques. Généralement aussi, soit du
temps de Balsamon, soit du temps du patriarche Matthieu, qui
parlent des épiskopeianoi ex professo, le chartophylax n'agissait
qu'avec ces auxiliaires pour redresser les fautes spirituelles. Mise
à part cette intervention du chartophylax, normale mais variable
selon les patriarcats, nous rencontrons de ces exarques exception-
nels, munis d'un mandat temporaire en vue d'une enquête
déterminée: en 1372, le sakelliou Jean Toxotènos, envoyé comme
exarque, fait une enquête sur les agissements d'un prêtre 3 ; en 1348,
Georges Perdikès, épi sékrétou, est chargé d'enquête auprès du
métropolite de Bizyé 4 • Le rédacteur fait allusion certainement ici
à ces envoyés spéciaux: le titre d'exarque ne désigne pas, dans
ce cas, une charge permanente confiée à un personnage déterminé,
mais une mission temporaire que peuvent accomplir divers
archontes.
22-25 : dans ces paragraphes le rédacteur définit les rapports
entre des employés d'église que les autres notices se contentent
d'énumérer. Au sommet deux domestikoi, qui prennent leur service
par semaineS; ils ont la haute main sur le service du chant et de
l'ordre intérieur. Au-dessous d'eux, les laosynactes, au nombre de

(1) Comparer la dcflnition K 18, proche et différente.


(2) Voir p. 127-131.
(3) MM, J, 592 (no 329).
(4) MM, l, 285 (nO 128).
(5) Ils sont deux, ou quatre, déjà dans le ]Clèlorologion, voir p. 32, n. 3.
NOTICE H 215

ùeux, qui prennent sans doute aussi un tour de semaine, exercent


des fonctions semblables, car ils commandent ks protopsaltes et
les proximoi ; ces ùerniers paraissent réduits il. maintenir l'ordre.
On citr. deux fois les diacres de l'extérieur, g~<.ùfkvl ùw:xovouç
(23, 25) ; l'extérieur n'a pas ici la même extension qu'au n. Hl,
où les prêtrl's g~(ùee:v sont plus indéterminés : comme il s'agit de
régler les tours de chant et le service liturgique de l'église, ces
diacres extérieurs doivent être ries clercs non aiTectés au service
régulier; ils ont une charge au dehors et l'on fait appel à eux en
cas de besoin.
26 : soixante chartoularioi. Le rédacteur ne veut pas dire que
ce sont des archontes; il se montre beaucoup plus précis que N,
dont la mention (44 : 0 XiXpTouMp~oç) devrait signifier que le titre
est propre à un seul. Après Justinien et Héraclius, les documents
impériaux ne citent plus de total des effectifs du clergé de Sainte-
Sophie. Dans un de ses discours, Eustathe de Thessalonique parle
d'un service diaconal réparti sur six dizaines de desservants 2 ;
mais il ne parle pas des chartoularioi, qui étaient répartis entre
les quatre grands bureaux, de l'économe au sakelliou, le charto-
phylax ayant sous ses ordres des notaires. Pour quelqu'un d'assez
bien renseigné sur les institutions, même si le nombre de soixante
paraît exagéré à partir du XIIIe siècle, il signifiait au moins
l'importance numérique des chartoularioi.
27 : épi t. hiéras eutaxias 3 . Cet employé du service d'ordre
risque d'être confondu avec l'épi t. hiéras katastaseôs; c'est ce
que fait précisément le copiste de l'Alheniensis, en reclassant
beaucoup plus haut l'épi eutaxias. La différence entre les deux
nous est indiquée par liste D 15, où le rédacteur précise que l'épi
katastasêos officie È.VTOÇ TO\) ~~f1.iXTOÇ : dans le sanctuaire; l'épi
eutaxias, au contraire, exerce surtout son emploi au tribunal, c'est-
à-dire dans les réunions synodales et au palais patriarcal. L'emploi
est commun ou collégial, car vers le milieu du xv e siècle, e:ÙTiX~tiXÇ
devient substantif, au point que l'on parlera de oL EÙTiX~~cX8e:ç4.
28 : dépotatos. On n'a pas déterminé encore, me semble-t-il, à
quelle date l'empereur commence à se parer de cet humble titre,
cité par Cantacuzène et le Pseudo-Kodinos 5 ; il est possible que

(1) L'adverbe est utilisée dans un sens un peu dilTérenl par la notice K (15 a) ;
voir p. 232.
(2) Discours édilé par P. WIRTlI, Byzan/ion, 36 \19(6), 262-282, el nole dans Ryz.
Forsch. '2 (1967), p. 380-382; le LexLe demande un serieux eITort d'inLerprétalion.
(3) Cet employé porle un XIXPXIX~<iVIX :nute 3, p. 213).
(4) Dans les textes plutôt modernes; par exemple la notice de BatupedirlUs 754,
f. 204 ; les eulaxiades voisinent avec Èrt'7)fLépWL; voil' p. 293.
(5) Le Traité des offices cile en cel endroit Cantacuzène; éd. Verpeaux, p. 264,8-12.
216 THADITION ET CO:\-TENU DES LISTES D'OFFICES

le salaire double fut accordé au titre par la même occasion. Le


titulaire n'était eprtainemcnt pas uniqup pour (;plll' charge
commune.
L'auteur, persuadé comme tous ks autres qu'il a exposé Ir
règlement traditionnel, conclut son exposé en recommandant à
tous les évêques de s'y conformer. Cela pourrait signifier que
l'auteur, malgré les allusions au patriarche et à la hiérarchie des
offices de la Grande Église, vise principalement les métropoles;
mais sa hiérarchie assez réduite peut aussi appartenir à une période
du patriarcat de Nicée. La fixation d'une date précise se heurte
à plusieurs inconnues. Le rapport avec la notice J( n'est pas
direct et la notice H n'est pas plus fidèle peut-être à une source
commune que la notice K. D'autre part, plus les définitions
deviennent concrètes, plus aussi nous sommes embarrassés lorsque
les détails ne peuvent être rattachés à une mention extérieure qui
les corrobore; parmi les exemples que j'ai cités, les renseignements
concernant l'exarque et le dépotatos trouvent confirmation très
nette au XIVe siècle, mais nous ne savons pas jusqu'où l'on peut
remonter exactement. Néanmoins l'ordre des officiers principaux,
où le logothète garde son rang archaïque, et leur nombre réduit
à seize et clos par les lampadarioi (= ostiarioi) nous invitent à
placer cette notice dans la première moitié du XIIIe siècle; il est
possible que le texte primitif ait subi quelques remaniements, mais
ils ne semblent pas provenir d'une contamination avec une notice
postérieure. Dans ces conditions, la notice H, moins conventionnelle
et plus concrète que la plupart des autres, reste un hon témoin
du XIIIe siècle.

0. NOTICE 1

Le texte m'est parvenu seulement après rédaction générale de


cette étude; j'avais inscrit le manuscrit parmi ceux qui restaient
à examiner ct qui avaient une chance de contenir une notice peu
commune 1 : je m'étais fondé sur la remarque du catalogue que
la notice est anonyme et sur le fait que Papadopoulos-Kerameus,
très au courant de la littérature ecclésiastique, n'avait pas repéré
l'édition. L'étude de cette recension me permet de vérifier que
l'ensemble des spécimens, présentés ici dans l'ordre approximatif
de leur apparition, fournit des critères valables pour le classement
d'une copie nouvelle : celle-ci s'insère dans le schéma général de
la tradition ct ne bouleverse pas les rapports déjà définis.

(1) Voir p. 290.


NOTICE l 217

Le manuscrit qui contient la notice est unique


Manuscrit et état d' t . ..
du texte. en son genre: au l'es ouvrages JUrIdiques
contiennent des notices; aucun encore ne joint
la notice à la Synopsis major, comme le Hierosolymilanus S. Sabae
121 1 . A vrai dire, la notice se trouve dans un supplément peu
juridique, parmi d'autres textes ajoutés à la fin, après le f. 199v ,
colophon du livre principal : 't'éÀoc; TOU 7tC<pov"':"OC; ~~oÀ[ou. Jusqu'au
f. 219 r , une main assez proche, je n'ose dire la même, a copié
des œuvres antilatines du moine Hiérothéos 2, des fragments
médicaux qui rappellent l'œuvre de Blemmydès 3 • Ainsi, bien que
la copie soit du XIVe siècle, d'après le catalogue, il y a un indice
que le supplément vient du XIIIe siècle : c'est un trait commun
à d'autres copies de notices, en particulier F et G ; pour la notice C,
nous voyons que 1(; contexte nous guide également vers la date
d'origine du texte. L'écriture difTère un peu plus, aux fI. 219 v-220 v ,
place de la notice, de celle du corps du livre; néanmoins le texte
ne semble pas composé par le scribe, mais copié sur un modèle,
comme les œuvres supplémentaires.
Le coin des folios est coupé à l'extérieur: il nous manque des
parties de défmition et même des définitions entières (pentas 5,
n. 3). Avant le f. 199, la moyenne régulière des lignes est 29 ;
entre 200 et 219, elle est de 30-31 ; dans 119 v-220 v nous avons
26, 26, 27 lignes : le sommet a dû être coupé. Dans le premier
folio, le titre n'a pas souffert par le haut", mais, au folio suivant
recto, la définition du sakelliou perd une ou deux lignes, qui
doivent correspondre, au verso, à la définition d'un archonte
disparu, probablement le didascale. La numération a aussi un peu
souffert de la détérioration du manuscrit; les parties qui subsistent
permettent de reconstituer sans aucune hésitation les éléments
disparus ou peu visibles sur microfilm. Il suffit d'ailleurs, pour
l'estimation de la copie, de connaître le mode de numération du
premier groupe qui est 7tEV'r&C; rx' et de voir que la numération

(1) A. PAPAOOPOULOS-KERAMEUS, 'Ie:poo"oÀUl-'-t't'tx1) Bd)Àtoe~KY), II, 201-203.


(2) De la fin du XlII" siècle: H. G. l3ECK, Kirche und theologische Litera/ur, p. 67\).
(3) D'après l'auteur du catalogue, le texte médical est de Maxime Planoudès;
c'est possible. Blemmydés a composè lui aussi, en forme d'hymnes ecclésiastiques, des
poésies sur le diagnostic d'aprés la coloration des urines in vitro. La composition du
texte ne doit pas être attribuée au copiste lui-même; en reproduisant un modèle
antérieur, il commet au moins deux fautes: KEÀe:UEtV pour KÀ(VEtV dans la nolice
du chartophylax, ÈKcpWV~o"o.:o"t pour ÉKlflWV~O"OU(jt au na 'lI.
(4) "lais après la première ligne (rubriquée ?), il semble qlle le titre continue;
je lis ... 't'w ou ... cr't'W; Ull mol au datif ne me dit rien. On pourrait songer à 1:1 finale
du litre de notice F, qui a parfois o.:ù't'wv j l'indice serait très intéressant, mais, pour
cette raison même, la restilution ne sera proposée qu'avec réserve. Voir aussi le titre
de la liste M, p. 565.
218 TRADITlON ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

quinaire des archontes est en marge. L'analyse des définitions


donnera la raison des principales restitutions, c'est-à-dire de toutps
les parties entre crochets 1 • Le plus gênant, par comparaison aux
autres notices, ('st la mutilation finalp. C'pst la rartip où s'('xprime
le plus souvent l'originalité relati\"c du rédacteur et aussi la concep-
tion des limites de la hiérarchie archontalc. On ne peut jamais
reconstituer cette partie par conjecture, surtout lorsque déjà la
partie conservée atteste que le rédacteur ne s'astreint pas à suivre
l'ordre d'une autre liste. La critique s'('xercera donc sur les
caractères internes de la rédaction.

Partons des traits les plus cxtérieurs, par


Ordre et nombre.
rapport aux deux notices principales du
XIIIe siècle (seconde moitié), celles qui ont eu le plus d'influence
par la suite; F et G. Il est exclu en effet, par le rang du prôtekdikos,
qu'il faille remonter plus haut. D'une part, la notice admet la
numération en pentades, que la recension originale de F ignore,
et d'autre part elle n'admct pas le classement artificiel des È:7tL
et des &px,wv introduit par G ; de plus, G nomme le premier groupe
è~cXç, mot qu'un rédacteur averti n'aurait pas manqué de conserver
s'il avait connu cette trouvaille. La nouvelle notice, de ce point
de vue, est donc indépendante de G et hostile peut-être à son mode
de classement. Avec F, au contraire nous avons une concordance
sur plusieurs points. Notons en premier lieu le voisinage du
hiéromnèmôn et de l'hypomimnèskôn (F 12, 15), qui ne se reproduit
nulle part ailleurs d'aussi près 2 • Mais, par le fait même, cette
parenté souligne l'un des défauts de la notice F, sur lequel nous
insistons: oubli do l'épi kriseân, rétabli seulement dans la copie
Coislin (sans définition) 3, mais dont l'omission passe à tous les
manuscrits dérivés du texte original. Or la présente notice It
semble avoir rattrapé cette omission. Aucune difficulté à admettre
que la première ligne de 220 v contient la définition de l'hypomim-
nèskôn. L'archonte qui suit devrait être normalement, selon le
type F, l'épi déèseôn ; or, celui-ci se trouve plus loin (1 17) et dans
un autre pentade, de même que l'épi sékrétôn (1 20), qui pourrait

(1) Je mets entre < > aussi la numération. Les restitutions dans l'ensemble sont
sûres; la plus difficile, celle du didascale, au sommet du r. 220 v (no 14), me paraîl
très probable, parce qu'on ne voit pas qui mettre à la place.
(2) Comparer L 12-13; mais le reste diITère trop pour qu'il y ait rapport précis
entre 1 et L.
(3) Voir p. 198; c'esll'archonle F 19: cf. p. :>47.
(4) J'avais écarte ce sigle dont la forme lypographique prête il confusion; comme
je n'ai !'eçu ce texte qu'après rédaction, j'ai dt1 cependant l'utiliser pour ne pas change!'
toutes les références et pOllr loger cette notice dans l'orùre chronologique.
NOTICE l 219

concurrencer l'épi kriseôn en 1 15. En conclusion, comparons le


Lotal F 1-22 et l 1-24 : l'état de l'effectif est très proche, et il n'y
en a pas d'autre plus proche. Les deux extrêmes sont identiques
et la différence de nombre s'explique par le fait que F met sous le
même numéro (F 17) archonte des monastères el des églises, et
que 1 22, l'archonte de l'évangile, est en supplément dans la
notice 1.
Ainsi, malgré une parenté assez caractérisée avee F, on ne
conclura pas que le rédacteur utilise manifestement cette liste.
Remarquons hien que F omet l'épi kriseôn et que le nouveau
venu en l, l'archonte de l'évangile, sc trouve précisément en
G 24, c'est-à-dire dans une notice dont l'ordre n'influe pas du
tout sur 1. Nous ne possédons pas toutes les pièces de la construc-
tion, ni tous les rameaux de la généalogie; il a dû exister une
notice qui impose sa ressemblance à F l, en leur servant de modèle
ou de source commune.

Mais il faut se garder de juger les rapports


Définitions.
d'une notice à l'autre par ces seuls indices
extérieurs, car l'analyse des définitions nous suggère une conclusion,
non pas contraire, mais très nuancée. C'est là que le rédacteur
peut mettre en évidence sa méthode de composition. Celui de la
notice 1 ne fait pas d'emprunts massifs à l'une ou à l'autre des
notices voisines; même par son style, il recherche ou dénote une
certaine originalité. Les clichés ne sont pas empruntés: ainsi il est le
seul à employer aussi souvent XI~:t'Éx.wv (les trois premiers archontes,
puis 12 et 24) ; lorsque F n'emploie que la tournure du participe
ou de; 't'à et l'accusatif, il varie la tournure de la phrase principale.
Ce critère de style ne dévoile pas de rapports bien définis l . Du
point de vue historique, la définition du grand sacellaire constitue
un point de repère encore un peu indéterminé, mais qui situe la
notice 1 dans le groupe qui va de F à M ; par rapport à N et
suivants, et au-dessus, par rapport à Balsamon, la réduction du
pouvoir du sacellaire à la direction des monastères de femmes est
un trait commun à des notices de la seconde moitié du XIIIe siècle
et au plus tard du premier quart du XIVe siècle. L'origine et la
fin de cette modification ne sont pas connues.
Par l'étendue de la définition des premiers archontes (1-6), la
notice 1 se distingue de F, G, et se rapproche plutôt de H, K, M.
La forme brève n'est pas nécessairement le point de départ d'une
forme longue, car il est aussi facile d'abréger que de développer;
nous avons d'ailleurs dans la notice B un exemple plus ancien

(1) Au conLraire, on voil que la noLice N emploie xpcx't"e:LV eL etc;; 't"à comme F.
220 TRADITION ET COI\TEI\U DES LISTES D'OFFICES

de notice longue, et même plus longue que n'importr quelle autre:


malgré sa mutilation, nous pou\"ons supposer qu~ lrs définitions
perdues étaient de même proportion que ccllr du grand-économe.
Comme je n'ai pu introduire toutes lf's données de la noticf' l
(connue après coup) dans la troisième partir, je compare' ici 1('1'
principales définitions avec c('lles des autres noticl'sl :
grand économe. Au début, les termes r.paY[LiXTiX-XTI][LiX''';'X, entre
lesquels F, G choisissent, annoncent un souci de précision. Le
rédacteur insiste sur la distribution du traitement en nature, ou
sur la destination du traitement délivré par l'économe (vêtement
et subsistance), puis sur l'emploi des excédents de rentrées dans
l'intérêt de l'Église; le sens général est celui des notices B et H ;
grand sacellaire. Ainsi que je l'ai dit, la juridiction générale,
uniquement sur les monastères de femmes, est eonforme aux
dé fini tions de F à ~1 ; mais l' em ploi des termes j uridiques 7tiXpiX3~3ouç,
!1;êTa~<ùv, È1;~cr&v est notable. Comme la plupart des notices corres-
pondantes, la notice 1 définit en conséquence l'archonte des
monastères, le subordonné du sacellaire, comme préposé aux
monastères d'hommes : voir surtout G 22 et H 2, celle-ci ne
séparant pas les deux noms dans sa liste;
grand skévophylax, l\1ême point de départ q"u'en F, qui s'arrête
à "t'eX [EPeX Y-iXL TeX crY-êU"f). Le rôle liturgique est attesté aussi par H
avec des termes différents et une allusion aux ordinations. La
notice 1 se contente de parler de la fonction du skévophylax pour
la fête de l'Exaltation de la Croix (14 sept.), qui est signalée dès le
xe siècle dans les livres liturgiques 2 ;
charlophylax. Il n'est pas mégas, ce qui, dans une notice écrite
au XIVe siècle, signifie au moins que le texte original est antérieur
à la concession du titre. Comme pour l'économe, on aperçoit au
point de départ, OU à la première ligne, un emprunt composite :
tm60E.,w, G ; O"Y)[Ld<ùcrê~C; F, puis J et H. La définition étymologique
est renvoyée à la fin (cpUM"t"'t'E~V "t'oùç X<Xp"t'iXC;), mais ce détail est
aussi dans G 4 (rec. Mosquensis) et ne sera exprimé ensuite aussi
clairement que dans N. Les fonctions restent traditionnelles, mais
il faut expliquer XêÀEUê~V (les ordinands); on pourrait imaginer
une allusion à la formule XEÀEOcriXTê 3 , mais le complément et le

Îl) Elles seront rappelées en nole dans les passages correspondants de la Ille partie.
(2) Le skévophylax esl cilé au moins dans le lypikon Palmensis 266 : D~lITRIEVSKrJ,
Tu7t~l<a: (Opisanic 1), l" partie, p. ;:,; mais il n'cst pas présenl dans le typikon édité
récemment par J. :\Ialéos. C'est dire que cette recension ne donne pas l'élat de toule
la lradiLion el qu'il doil exisler, dans la masse des manuscrits non inventoriés, bien
des délails originaux.
(3) Voir p. 15'2, n. 2.
NOTICE 1 221

complément à l'accusatif posent une double difIiculté : on admettra


que xû,suo:w ne signifie rien et qu'il faut corriger XÀbo:w. Nous
avons donc le mot donné par la notice E et le même sens fourni
par &7tOITX.E7tcX~Et de la notice M:; il s'agit de la mikra sphragis 1
des métropolites (et des archontes). D'autres auteurs emploient au
sujet des ordinations le terme 7tpO-rpÉ7tELV, qui s'applique à un autre
complément : ~EpOÀOY(C< 2, à savoir, comme le précise Balsamon, la
bénédiction nuptiale. Le chartophylax, pour ces deux sacrements,
a des « papiers.> à remplir, les pièces juridiques et d'état civil
nécessaires pour la célébration des deux principaux sacrements des
adultes; plus tard la 7tpo-rp07t·~ du mariage s'appellera boulla 3 ,
pièce délivrée au prêtre qui bénit les époux, une sorte de celebret;
sakelliou. II ne reste que le mot important: églises, comme dans
F, G, H ; le suivant: prêtres, se trouve dans G, recens. Mosquensis.
La définition, comme celle du sacellaire, est complétée par celle
du subordonné 1 19, archonte des églises, où le sens juridique du
rédacteur trouve le terme le plus juste et le plus évocateur que
l'on puisse rencontrer. Trois fois il fait allusion à un acte bien
caractéristique, la paradosis par écrit : 2, sacellaire 7tc<pc<l>tl>ouc;;
18, archonte des monastères mx.pÉx.wv ÈYYPcXq>wc; -roc 7tPcXY[LC<TC<; 19,
archonte des églises gxl>Œwv Tch; ÈY..X);YjITLC<Ç èyypcXq>wc;. Aucune autre
notice n'a autant insisté sur des actes aussi significatifs d'une
action propre du bureau, à part peut-être K dont les termes sont
moins techniques"';
prôlekdikos. D'après les termes qui restent, la définition compre-
nait l'assistance aux captifs (comme F); ensuite nous devons
avoir les deux fonctions décrites par H, mais en ordre inverse :
correction des fautes spirituelles et causes de liberté des personnes.
Ici encore, le rédacteur insiste sur la délivrance d'un acte écrit
destiné certainement à fixer le canon des épitimies, ou la pénitence
du coupable qui a avoué sa fautes. A la fin nous trouvons l'assis-
tence aux réfugiéS dans l'Église (voir G). Le paragraphe est un
modèle de bonne compilation et se rapproche beaucoup de la
définition de M ;
protonotaire. Le terme important, pitlakia, est commun avec la
notice G (recens. Mosquensis), d'après laquelle nous restituerons

(1) Yoir pp. 152, 155. Le ms. Ollobon. 180 emploie aus.si Q:7tocry.E7tëiv; tex Le, [J. 56~.
Sur l'emploi liLurgique de XEÀEUcrQ;'t'E, voir p. 152.
(2) I.e terme a souvent lin sens technique; voir p. 338, n. 5.
(3) Voir MM, 2, 297 : emploi dn tEPOÀOYLQ; dans le sens. de bénédiction nuptiale et
mention de la boulla délivrce nu prêtre pour la célébration du mariage.
(4) Celte notice insiste, surtout dans la recension K", sur le terme chartoularios,
qui désigne l'emploi de bureau des archontes supérieurs.
(5) Des écrits de ce genre sont attestéS, voir p. 330.
222 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OfFICES

&.7tOy.o:'t'c1.cr"o:cr~v ;
la fonction réelle, malgré ce dernier terme, comprend
des actions de secrétariat plutôt qu'un rôle actif dans l'adminis-
tration ;
logothète et rhéteur (9, 23). La définition des deux archontes est
peu satisfaisante. Le rédacteur admet d'abord pour le logothète
la même fonction que F G : définition verhale de F, discours
(~ catéchétiques ) d'après G. Mais la mise en écrit des hauts faits
de l'empereur ne revient pas normalement au logothètc; tout
discours d'apparat peut contenir des allusions flatteuses à
l'empereur; le fond du discours catéchétique et des grandes fêtes
est avant tout religieux. Le rédacteur minimise donc le rôle du
rhéteur, en lui attribuant la prédication populaire du dimanche;
il n'est plus d'accord sur ce point avec G 14. Il manque malheureu-
sement la définition du didascale, ou des didascales (voir 1 14 ?),
qui semblent dissociés comme dans F, 14 et 23 ; voir aussi H 15.
A cette époque, ou aux yeux de ces rédacteurs, la hiérarchie ensei-
gnante n'est guère considérée. Le rhéteur a même place que dans
F 21, H 21 ;
référendaire. Relevons le détail original que ce fonctionnaire va
présenter à l'empereur les métropolites et higoumènes nouvellement
promus, assurant les relations entre Église et Palais;
hypomnèmatographe, hiéromnèmôn et hypomimnèskôn. Les notices
confondent souvent des attributions du premier et du second,
puis du second et du troisième. En effet hypomnèmatographe et
hiéromnèmôn participent à une même action, mais à titre différent
et à un moment significatif distinct. Dans les ordinations des
métropolites, le premier joue son rôle durant la première phase,
surtout durant la séance des votes: c'est pourquoi on lui attribue
parfois le mènyma 1 , la notification du résultat. C'est au même
titre qu'il doit écrire le ptéron (ou la charte 2, très réduite, en forme
de billet), remis au consécrateur au début de la cérémonie d'ordi-
nation. La notice l, la seule à employer ce terme propre, sépare
donc assez nettement la fonction de chancellerie de l'hypomnè-
matographe de celle du hiéromnèmôn: celui-ci est également
préposé aux ordinations, mais il intervient principalement dans
la phase liturgique, comme pour la consécration des églises 3 •
Cependant, il. l'exemple de F G, bien qu'elle n'emploie pas le
mot y.w8b<.Lov, la notice 1 distingue bien la charge du kontakion

(1) Voir p. 474, n. 4.


(2) Pléron eslle terme moderne par rapport à cilalorium el charle; voir p. 149 el
p.365.
(3) Fonction altestée par l'Ellchologe el la nolice KI 12.
LISTE J 223

liturgique et celle d'un kôdikion de chancellerie, destiné à recevoir


la profession dr foi dp.s nouveaux évêqurs (ÈYYPlXqJ~, è:yyplX?Oc;
O(.LOÀOY(IX). Le hiéromnèmon, au dire de Jean de Kitros, est subor-
donné dans la liturgie au canstrisios 1. Il faut en conclure que la
(léfinition de l'hypomimnèskôn G 13, dont la notice 1 s'écarte
nettement, n'est pas la bonne; cet archonte n'entrait pas en
concurrence avec le hiéromnèmân dans les cérémonies liturgiques
et se contentait normalement d'assister le patriarche au-drhors,
comme conseiller privé et juridique.

En général, la notice 1 parait donc le fruit d'une élaboration


réfléchie de diverses sources. On ne pourra définir exactement tous
les rapports avec les autres notices: pourquoi par exemple XP€f1.wv,
dans 1 13, se trouve aussi dans F 13, tandis qu'au contraire la
définition 1 22 est absente de F, mais se trouve dans G 24 (un peu
plus développée). Il y a compilation, comme dans la notice M.
L'auteur cependant donne l'impression d'être plus au courant de
la marche concrète des institutions, du fonctionnement de la
plupart des bureaux; ses connaissances livresques s'appuient
davantage sur l'expérience, qui lui permet d'employer les termes
techniques appropriés et au bon endroit, sauf au point faible de
la notice du logothète et du rhéteur. Le texte complète donc assez
harmonieusement le témoignage de F, G et H.

10. LISTE J

Elle se trouve en copie unique dans Mosquensis 475 (Vladimir


329), XIIIe-XIVe siècle, f. 396 v . Le manuscrit contient une collection
canonique en désordre, dont la partie primitive est datée des
débuts du XIIIe siècle par un paschalion : le désordre tient peut-être
au fait que le manuscrit primitif, mutilé et brouillé, a été restauré
ensuite, mais nous n'avons pas de description matérielle des
cahiers, de la reliure et du support. Il n'y a pas de texte plus
récent que les réponses canoniques de Dèmètrios Chomatènos,
dont certaines sont abrégées en quelques lignes. L'écriture de la
notice date au plus tard du début du XIVe.
Le rédacteur de la liste a disposé de plusieurs modèles. L'un
d'entre eux, apparemment le principal, est la notice F ; l'omission
de l'archonte de l'Évangile est commune, de même que la finale,
le domesLikos de l'ambon, connu seulement par F et J ct que
nous estimons un doublet de l'archonte des kontakia. Mais la

(1) PG, Il!}, 973 A.


224 THADITIOl" ET COl"TENU DES LISTES D'OFFICES

noLice J a retrouvé l'épi kriseôn, connu dans la notice F par le


seul Coisl., et dont l'omission par toutes les autres r-opics atteste
que cet archonte ne se trouvait pas dans la recension primitive
de F. Celle-ci ignorait également la division en pentades, qui essaie
de s'introduire en diverses copies (Vindob., Roe). Si la notice F
de la recension Roe aurait pu suggérer à la notice J l'insertion
de l'archonte des kontakia, elle ne lui permettait pas de retrouver
l'épi kriseôn; en fait, la notice J est nettement antérieure et
provient d'une compilation. A partir de la fin du XIIIe siècle, il
est clair que les divers rédacteurs disposent de plusieurs textes.
Abstraction faite de la division en pentades, de faibles indices
montrent que le rédacteur connaît la notice G, recension
Mosquensis : elle est la seule à utiliser le terme Ëcpopoç pour le
saccllaire; de même G app. Mosqu. 42, les domestikoi du sékréton,
doivent correspondre à J 32, les deux domestiques qui sont avec
les exôkatakoiloi, car partout ailleurs les domestikoi sont plutôt
considérés comme des desservants liturgiques. A la date où écrit
le rédacteur de J, le système des pentades était bien diffusé: il
pousse la numération jusqu'à cinq, mais ne réussit pas mieux que
les autres à y faire entrer tous les noms. Après le primicier des
notaires, qui trouve une place caractéristique (voir L 31), viennent
cinq titres qui forment plus d'une pentade, si l'on dédouble les
domestiques en deux échelons, puis les anagnostes en d'autres
titres possibles. Le groupe 27-30, protopapas-noumodotès, devient
remarquable, car il a pour but de réunir des charges presbytérales.
Malgré la constitution des groupes en bd et &px,wv de la notice J
et leur aspect séduisant pour un catalogue, nous constatons que
ce classement ne s'impose pas, et il ne s'imposera pas non plus
absolument plus tard : voir N. Plutôt que de multiplier les
remarques de détail, il suffit de mettre en parallèle la deuxième
pentade de quelques notices pour mettre en évidence la liberté
dont usent les rédacteurs.
Liste J Numéro d'ordre des mêmes noms
dans les notices :
F G H L N 0
12 hiéromnèmôn 12 12 12 12 12 12
13 didasc. év. 14 append. 15 14 18 19
14 didasc. ap. deest id. deest 15 19 20
15 didasc. ps. 23 id. deest 16 20 21
16 épi gonatôn 13 17 13 17 13 16

Il est manifeste que le seul point fixe qui reste est le hiérom-
nèmôn, chef de file d'une réelle troisième classe et qu'on ne déplace
NOTICES KI • K3 225
plus de son rang. Le caractère artificiel des pentades inférieures
fait que les rédacteurs succf'ssifs n'hésitent pas à transposer de
l'une à l'autre tous les autres archontes, de manière à composer
une nouvelle figure stylistique, comme les peintres varient les
couleurs ct les ornements, et les signataires, les volutes de leur
monocondyle. Un détail très mince rappelle parfois la réalité :
une omission, une addition, qui ne sont même plus caractéristiques
de l'époque de rédaction, car on suit un modèle; ainsi l'épi kriseôn
continue à être omis dans N (à la suite de F), tandis que L l'a
rétabli, selon G J. En plus de ses rapports avec F G, la notice J
conserve un système de numération proche de l'origine des
pentades. Bien qu'elle néglige d'inscrire au début é:~o:<; 7tpw'n), ses
pentades d'archontes commencent au protonotaire, de manière à
affirmer la supériorité des six premiers, mis hors cadre.
Les listes dépourvues de dé finitions n'ont plus grand intérêt
pour l'histoire des institutions à partir de cette date, à moins
qu'elles n'enregistrent quelque événement exceptionnel, comme ce
sera le cas au début du xv e siècle dans la liste P. La notice H s'est
contentée d'amorcer la définition des six premiers, avec des
termes techniques (Ëcpopoç, TlX.!J.e:LlX.<;) intéressants; elle s'est arrêtée
là, peut-être parce qu'il n'y avait qu'un verso à remplir. Ce sont
des contingences qui comptent pour une copie unique.

Il. NOTICES K

La notice dont le sigle K veut rappeler l'origine chypriote a


connu la singulière fortune d'entrer dans l'Euchologe moderne de
l'Église grecque: ainsi la notice la plus excentrique de toutes
passe maintenant pour l'image authentique de la hiérarchie
byzantine des archontes ecclésiastiques. J'insisterai donc davantage
sur la tradition du texte pour en démontrer clairement l'origine
insulaire.

1. Manuscrits et éditions.
Nous partirons des copies les plus récentes pour remonter
jusqu'aux recensions les plus anciennes dont le lien avec l'île de
Chypre devient de plus en plus proche.
Trois copies sont l'œuvre de Jean Haghiomauras ou Santamaura 1,
c'est-à-dire originaire de Haghia Maura, en Chypre: Ambrosianus

(1) VOGEL-GARDTIIAUSE:'I, Die Schreiber, p. 194. La famille Sùntamaura est inscrite


parmi les plus connues: KYPRIANOS, 'Icr't'opLcx rijç v~crou Kurrpou, Nicosiu, 1902, p. 406.
226 TKADITIOr\ ET CO:'iTE:'\U DES LISTES D'OFFICES

A 63 inf. (Martini 868), f. 1073-1081, Coislinianus 39, f. 291 v-2~)3v,


Parisinus 1321, f. 485-489. Il est possible que le eopiste ait emporté
en Occident quelque modèle de son île ; nous admettrons plutôt
que le modèle se trouvait déjà en Occident el, que le copiste se
contentait de transmettre des copies d'un(~ bihliothèque à l'autre.
Le Parisinus, ('x-lYlonlchallianus 9, a servi pour les éditions de
Bernard ~Iedoniusl et de Jean :Ylorinus 2 •
Avec le même tilre et le mème rlesinit, ce texte sc trouve aussi
dans Alhon. Iberon 92, f. 344-347. Ce recueil de lexicologie n'a
plus aucun lien avec l'île de Chypre: le copiste a dû apprécier
les particularités du vocabulaire.
La génération antérieure est représentée par divers Euchologes
de Chypre, mais tous les exemplaires connus de cet ouvrage ne
contiennent pas obligatoirement la notice.
Barberinus 390, dont une note intérieure de 1576 donne la date
approchée de la copie. Ce manuscrit a une histoire compliquée
depuis que Goar fit le rapprochement entre Germain d'Amathous,
cité par le manuscrit, et l'archevêque Germain du XIIIe siècle 3.
L'éditeur tire de ce manuscrit la plupart des textes qu'il attribue
à l'Euchologium Allalianum : celui-ci n'est autre que le Barberinus
390, selon la démonstration de G. Mereati 4 • Poussant les recherches
dans un autre sens, K. Chatzèpsaltès vient d'identifier Germain
d'Amathous du manuscrit avec Germain d'Arnathous et Leukara,
ami du cardinal Sirleto : élu évêque vers 1572, il signe un acte à
Istanbul en 1575, paraît en Italie vers 1580 et meurt à Rome
vers 1595 ; c'est ce personnage qui apporte le manuscrit à Rome 5 •
Mais, des trois textes de notices que Goar insère dans son Eucho-
logion 6 , les deux premiers seulement viennent du Barberinus 390,
f. 115v-123. Le second de ces deux textes n'est autre que la réponse
de Jean de Kitros abrégée par Blastarès ; de plus, il s'arrête dans

(1) L'édition de Bernard Medonius esl joinLe, dans la BY7.anUne de Venise, :'tl \'dition
Ju Cllronicon Paschale, suivi du Pseudo-Codillus (en pagination séparée), Venise, 1729,
p. 201-206.
(2) tdiLion cilée plus bas, p. 241, n. 1.
(3) GOAR, Euchologion, 1647, p. 3 de la préface.
(4) G. MERCATI, • Un eucologio Ciprio che si cercava', Tradilio, 7 (1949-50),
p. 223-'2.32.
(5) K. J. CIIATZL,;PSALTL,;S, '0 xtmpw:; i:7dcrxo7toç 'AfLX6oüv.oç ~ Ae:uxcXpCùv re:pfL<xv6ç
(1572-1595), dans Ku7tp. L7t., 29 (1965), p. 63-6\).
(6) Pour bien fixer les références, j'appellerai Goar 1 le lexte qui se Lrouve p. 268-
272 (Ire éd.) = 222-226 (2 e éd.); Goar Il, le texte qui se trouve p. 274-279 (pe éd.)
= p. 22ï s. (2 e éd.). Le lexle inlernll'Jiaire Jans les deux édilions (p. 272 = p. 226)
esll'exlrail de la recension de Jean de Kitros par Blaslarès. Je ne tiendrai pas eompte
d'une lroisième édition : RUALLÈS-POTLÈS, Synlagma, 5, p. 534-538; elle dépend
d'une copie lardive (XVIIJ"-XIXe siècles) sans valeur.
NOTICES KI - K3 227
le ms aux mots ~~ &v6:Y'~''Iç tipfL6:~~ ct l'éditeur n'indique pas d'où
il a tiré la fin. ~ous ignorons quel est l'autre euchologe, dit
Allalianus anliquissimus, qui fournit à Goar la troisième notice.
'faintcnant, erla importe peu, car ce texte n'est pas plus ancien
que le premier et nous trouvons qu'il équivaut à celui du Parisinus
1321, copié par Santamaura. Plus tard, en 1691 et 1692, des
éditeurs de Venise introduisirent dans l'édition officielle de
l'Euchologion grec la taxis éditée par Goar l . Je n'en trouve pas
trace dans les descriptions bibliographiques de Legrand avant
cette date 2. Chrysanthos ~ otaras, qui a étudié le sujet à une date
favorable, constate que la formule des ordinations d'archontes
contenue dans l'cuchologe de Goar (1647) et dans l'euehologc de
Venise (1692) est en opposition avec celle que suit Syméon de
Thessalonique 3 • La raison, pour nous, est très simple: cette formule
tirée de l'euchologe Barbcrinus 390 passe dans l'édition de Goal',
puis dans celle de Venise avec la notice de même provenance.
Notaras a donc soupçonné la particularité des textes de l'euchologe
chypriote, sans pouvoir expliquer leur provenance au-delà de
l'édition de Goal'; mais les soupçons que le savant grec a pu
nourrir contre ses émules d'Occident ne sont pas justifiés.
Milan. Brera AB XI 47, copie de l'euchologion achevée par le
protopapas de Famagouste (Ammochostos), le 12 août 1573.
Autant que je puis en juger d'après la description 4 , sa notice est

(1) Il s'agil de la no Lice Goal' II.


(2) E. LEGRAND, Bibliographie hellénique, XVIIe S., les numéros 649, 640. Dans
l'édition de l'Euchologion de 1644 (13ibl. nal. de Paris, B 1569), il n'y a pas de taxis.
(3) CIIRYSANTHOS NOTARAS, ~U\lTIXYl.I.tX·nO\l, Venise, 1778, p. 7 (Iassy, 1715,
p. 7). Après avoir cité le chapitre de Syméon de Thessalonique sur les ordinations
hors du sanctuaire (= ch. 241 et 247: PG, 155,461 et -161), l'auteur ajoute (je traduis):
$ Pal' conséquent, d'après l'avis du docteur sacré, ces formules rituelles d'ordinations

- du grand économe, de l'archidiacre, du prôtoprêtre - qui se trouvent dans le


~rand eucho1oge imprimé en grec-latin à Paris, en 1647, et en grec seulement à Venise,
en 1692, ne sont pas justes. Que ceux qui ont en main ces euchologes en soient avertis .•,
Les trois textes vises par Chrysanthos sont eu effet de même origine que les notices K;
voir Euchologion (U e éd.), p. 280, 284, 287; (2 e éd.), p. 23'2., 23~, '2.38. Je n'ai pas
l'intention de défendre Goar à tout prix, mais il est inexact de dire que ses éditions
dépendent principalement des euchologes imprimés jusqu'à son temps à Venise :
P. N. TnEMPELAS, M~xpb\l EùxoMyw\I, Athènes, 1950, préface, p. 4; l'auteur n'a
pas dû lire ell entie!' la preface dc Gour et Chrysanthos Notaras manifeste dcjà quelqurs
preventions contre Gretser et Goal'.
(4) E. MARTINI, Calalogo di manoscritti greci esislenli nelle biblioleche ilaliane, t. l,
p. 4-5; ms décrit aussi par S. EUSTHATlADÈS (rp1Jy6p~o~ 0 II(XÀ:Xl.I.oc~, 1 [1917],
p. 483 s.) qui publie à nouveau le rituel de la promotion épiscopale ,voir ci-dessus,
p. 151, li. [i). La copie est l'œuvre de Laurentios Daliphantès, qui a inscrit son
curriculum de 1549 à 1570 : N€oC; 'EÀÀY)v., 18 (1924), p. 306. Une autre copie de
l'Euehologe, appartenant à l'évêché de Karpasia et Amrnochostos, ne conticnt pas
la taxis: Ch. J. PAI'AJOANXOL', TIXXT~xà\l 'l1't"o~ a.PX~e:plX't"~xbv 't"ij~ ibncrAo;rijc; K(Xp7t"iX-
cr~CJ)\I XlXt AI.I.(.L0Xwcr't"ou, dans 'Ev.xÀ. K~pu!;. Z (1912), p. 41'2. s. (liré à part cn 191~).
228 THADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

très proche de celle du BarberintlS 390 (= Goar I), sans l'abrégé


de Jean de Kitros.
Avec les manuscrits suivants nous atteignons des générations
de plus en plus proches du XIIIe siècle rt trois recensions distinctes
de la notice.
Alhon. Dionysiou 489, XVIe siècle; f. 187 v -189 v , notice intercalée
avec un (faux ?) acte synodal de 1295 au milieu d'une copie de
la bulle d'Alexandre IV pour Chypre. Cela ne suffit pas à expliquer
le libellé du titre : "&~LÇ orpqm<twv h,dlÉ:v-rwv Èx ,,~ç ~LOÀOU
'AÀe:~a.v8pou ; rien ne permet de rattacher la notice grecque à une
bulle papale. L'écriture de la notice diffère de toutes les autres
qui se distinguent dans cc manuscrit l ; des notes secondaires
rattachent ce volume inachevé et en mauvais état au diocèse
d'Arsinoé-Paphos. Ce témoin (sigle D) forme avec le suivant la
recension K;,.
Parisinus 1140 A, XIVe siècle, de contenu très éclectique et de
provenance incertaine, mais étrangère à l'île 2 : sigle P. Le texte
de la notice, f. 81-82, mutilé au début, est proche de celui de D ;
le style se reconnait à des transitions et à des tournures propres.
Toute une partie du texte est de fonds identique; une finale
différente nous indique que les deux témoins sont indépendants.
D'après le rapport des dates, on attribuera les changements à D,
mais les rapports textuels sont assez complexes pour nous faire
admettre des intermédiaires inconnus.
Valican. Palalinus 367, XIIIe-XIVe siècle; f. 162r _v , recension KI.
Le manuscrit est suffisamment connu et il n'est plus nécessaire de
relever tout ce qui le rattache à l'île de Chypre 3 • Notons cependant,
aux alentours de la notice : f. 104v -105 v , deux lettres retenues
comme modèles, l'une au prêtre Georges grand-économe, l'autre
au diacre Jean chartophylax de la Grande-Église; f. 167 v , lettre
du patriarche Grégoire de Chypre à Henri (II) de Lusignan 4 .
Plus près encore de la notice nous trouvons : f. 150v -151, extrait

(1) II est décrit en partie dans Rel'. des Ét. Byz., 15 (1957), p. 137-138. Je suppose
que l'acle synodal de 1295 est un faux parce qu'il cite comme évêque latin un certain
Photios; on ne sait pas ce que l'acte relient de vrai.
(2) Au folio C, un possesseur note que le manuscrit devint, aprcs la prise de la
capitale (en 1453), propriété d'un certain Luc ~otaras taboularios de Lesbos e't, après
la prise de Lesbos (en 14(2), propriété de Georges Sophianos de Phôkaia. Le copiste
a essayé de régulariser le style et l'orthographe d'une copie chypriole.
(3) Bibliographie complète; A. TL;RYN, Codices Valicani graeci ... notis inslrucli,
Vatican, 1961, p. 117-124. Les dates 1317-1320 sont celles des notes les plus récentes j
il doit y avoir des écritures plus anciennes, de la fin du XIIIe siècle.
(4) I::;dition dans N~oC; 'E).),:'lv" 15 (1921), p. 151-153.
NOTICES KI _ K3 229
du rituel de l'ordination épiscopale de l'archevêque de Chypre, où
figure, pour la première fois il. ma connaissance, la mention de
l'image de l'actas sur laquelle le candidat prononce ses trois
professions de foi, autre particularité d'un riLe étranger encore à
Byzance jusqu'à cette date l ; f. 158 ct suivants, modèles de lettres
privées, composées, semble-t-il, par Jean fils de Constantin
Sekretikos 2 ; la première est un modèle officiel du mandat délivré
par l'archiereus au père spirituel. Tout ce contexte et l'ensemble
du manuscrit témoignent d'une recherche sur les institutions
byzantines combinée avec le souci de maintenir des particularités
locales; le manuscrit, provenant des milieux administratifs, atteste
une coexistence sans heurts manifestes entre Grecs ct Latins, mais
on ne peut évaluer exactement le rapport entre la date incluse
dans certains actes ct celle de la formation générale du volume,
où apparaissent plusieurs mains.
Parisinus 1391, XIIIe siècle (après 1260) ; f. 211-213, recension K2.
Ce manuscrit est un manuel juridique composé pour le diocèse de
Paphos 3 ; il commence par la bulle d'Alexandre IV et pouvait
donc être cité ~[oÀoç .AÀ€;&vopou, seule explication possible de
l'expression utilisée par Dionysiou 489. Malgré cette mention, les
deux textes diffèrent notablement, comme nous allons le voir par
l'examen des diverses recensions.

2. Rapports entre les diverses recensions.

Suivant l'ordre adopté pour le recensement des manuscrits,


nous examinerons d'abord la place des recensions éditées dans le
schéma de la tradition 4 . La comparaison doit se faire avec le texte
du Parisinus 1391 (K2) qui est le plus proche. J'ai divisé le texte

(1) Voir ci-dessus, p. 151, n. 5.


(2) Ce Constantin Sekretikos appartient peut-être à la famille Singritico ou
Sinclilico; il dilTère certainement de Constantin anngnôstès el taboullarios, aUfilICI
on a voulu allribuer la copie du manuscrit; l'acte qu'il signe esl de 1259, mais on
pense que ce n'esl pas un original el que la signature est imitée: cf. A. TVRYN, op. cil.,
p. 117-118. Quoi qu'il en soil, ce cas nous suggère que la notice elle-même peut repré-
senter un exemplaire aussi ancien, sinon plus, antérieur par conséquent aux autres
recensions qui contiennent des remaniemenls.
(3) Description par SATHAS, Bibl. graeca medii œui, VI, préface (p. 102-110) cl
501-585 : le texte de pratique judiciaire. En fail, la taxis n'a aucun rapport avec la
bulle d'Alexandre IV. Sathas souligne l'originalité du manuel juridique, dans la
partie ou la procédure représent.e un compromis avec le droit des Assises. La recension
K2 est aussi celle qui subilles plus forles contaminations: témoins les termes ~e:py~v
(15 a), IXÙÀ1) T7jç 'ExxÀ'lJO'(lXç (18, au sens de cour de justice), &:yyocÀe:fLIXV (10).
(4) Le schéma est donné plus loin sous forme de tableau, p. 235. Les recensions
édilées sont celles de Goar 1 et II (références, p. 226, n. 6).
230 TRADITIO:'I ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

en six paragraphes pour la commodité de l'exposé, conformément


d'ailleurs aux articulations naturelles de cette noticr complexe l,
1 liste des officiers des deux chœurs, 1G il droite. 18 à gauchr.
2 note sur l'archidiacre, la sphragis et les lectures liturgiques.
3 explication des quinze archontes du chœur droit.
4 supplément aux quinze archontes.
5 explication des archontes du chœur gauche.
6 note sur le traitement des officiers.

Nous constatons, dans CP, texte ancien, d'une part que le nombre
et l'ordre des archontes sont constants dans les §§ 1,3,5 et, d'autre
part, que l'enclave formée par le § 4 rompt l'harmonie, d'autant
plus que le début du § 2 forme quasiment doublet avec le
numéro 15 c dans le § 4. Malgré la qualité du manuscrit, la notice
n'est pas nécessairement l'archétype; le rédacteur en tout cas y
ajoute des notes (§ 2 et 6) qui ne sc rencontrent pas dans les modèlrs
strictement byzantins.
La notice Goar l présente deux listes du
Goar 1 et Il.
chœur gauche inadéquates : 21 noms dans la
liste nue, 17 dans l'explication 2. Le rédactcur a développé et plus
loin que Goar II, par exemple pour le protonotaire, le canstrisios
et le hiéromnèmôn. Le § 2 est remplacé par une transition et le
§ 6, par une conclusion plus ample; toutes les notrs sont donc
concentrées dans le § 4 où disparaît cependant la mention de
l'ostiarios ct du lampadarios.
La notice Goar II, celle qui a passé dans l'euchologe édité
comme officiel, provient d'après l'éditeur d'un manuscriL très
ancien d'Allatius 3 ; à quelques variantes mineures près, ce n'est
autre qu~ le texte du Parisinus 1321, copié par le chypriote Jean
Santamaura et à peu près de même date sans doute que le
Barberinus 390 (= Goar 1). Au § l, le nombre des officiers du
chœur gauche passe à 19, par addition de kouboukès (lire koubou-
klcisios); mais dans la notice explicative correspondante, § 5, le
nombre passe à 23, par addition de lampadarios, périeiserchoménos,
bastagarios, myrodotès. Dans une étape suivante, on normalise les
deux listes: le Paris in. 1321 ajoute ces quatre noms à la liste nue,
mais en supplément, tandis que l'édition de l'Euchologe enregistre
définitivement cette recension. La définition des quatre premiers

(1) Les numéros sont ceux des paragraphes de l'édition ci-dessous, p. 557-560.
(2) GOAIl, Euchologion (Ire éd.), p. 268; ('le éd.), p. 222.
(3) Id. pre éd.), p. 274; ('le éd.), p. 227.
NOTICES KI - KJ
archontes est largement amplifiée dans un sens liturgique ct les
notes (§§ 2~ 4, 6) sont morlifiées par transposition, addition rt
a brévia tion.
Ces deux textes dérivent de celui du Parisinus 13~H (K2), par
remaniement du plan et des définitions. Les noms ajoutés ne
représentent qu'une recherche stylistique : le kouboukleisios a
disparu depuis longtemps de l'horizon ecclésiastique l ; 1tEp~e:~cre:p­
X.O!J-EVOC; ct 1tEp~Çie:p6!J-EVOÇ sont des gloses de 1te:p~OOEU1'~C; ou de
Xtx1'oyup~tX.p~ç; ÀcxocruvtX.1tTIJC; forme doublet avec ÀtxocrUVtX.XTY):; 2 ci té
dans la même colonne (Goar II) ; fLUpoMTYjC; est un employé de
bas étage qui a pu accéder à un certain rang dans quelque église 3 ,
mais seul le nom de bastagarès ou bastagarios figure dans un
euchologe antérieur 4 • Sans doute le développement donné à des
définitions signifie quelque chose au XVIe siècle; leur contenu n'a
aucune valeur pour ]a période antérieure, sinon par référence au
texte authentique de la notice ancienne de Chypre. Pour nous, les
deux recensions éditées par Goar n'entrent plus en ligne de compte,
puisque nous disposons de leur source.
La recension K 3 est représentée par Dionysiou
K2 et K3.
480 (= D) et Parisinus 1140 A (= Pl. A s'en
tenir au témoignage de D, le texte proviendrait d'un volume de
même genre que Parisin. 1391, c'est-à-dire le manuel d'un évêché
de Chypre commençant par la bulle d'Alexandre IV. Le titre de P
est perdu, mais il est probable que le copiste du texte, étranger
aux choses de Chypre, l'avait modifié, comme il a essayé d'arranger
par-ci par-là le style provincial très prononcé de D, pour ne rien
dire de son orthographe; les deux témoins de K 3 sont indépendants
l'un de l'autre mais remontent à un archétype commun un peu
lointain. Le rapport avec K2 est différent.
La première différence est que K 3 omet la liste nue et surtout
qu'elle n'adopte pas explicitement la division si typique en deux

(1) Il n'apparaît. que dans un suppl~menL propre à Dionysiuu 120 : voir p. G48.
('.2) Dl:CANCt:, Glossarium, 789 ; perperam laosynapLes appellatur in codicr Allatiano
r = éd. Goarj. Cette forme se retrouve dans diverses recensions manuscrites: les
copistes pensent plus facilement à cruVCl7tTW ou à la prière O'UVCl'.7tTI]. D'orùinaire je
lIarde l'orthographe du document cité, sans chercher à harmoniser.
(3) Peut-être nc faut-il pas C'xc1ure une confusion tardive VOfJ.OMTTj<; - fLupu36TTj<;,
CUl' même dans la prépul'Ution du fLupoV (le sainL-chrême) le rituelnc cite pas cet employ~
specialisé.
(4) La formule d'ordinaLion du céroféraire C't depotatos : (GoAR, EUcJlOlogiol1,
p. 237 (1 re éd.), p. 1!l8 (~e PO.), l'st intitulée dans lin manuscrit du XVIe S. : XEtpOTovLIX
xTjpocp6pou )(OCL ~OCO''tclYOCpTj : DM ITRIEVSKIJ, EuxoÀ6ytOC, p. 6!l1. Ce n 'cst don c flu'un
nom populaire d'une charge, dont la fonction, d'après la formule, consistait il :
7tpOTptXEtV ÀocfJ.7t1X8Tjcp6pov TWV ocy[wv [J.uO'TTjpLwv. Voir la fonction de dépotatos dans
le Traité des ofTices, éd. Verpeaux, p. 264.
232 THADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

chœurs adoptée clairement par K2. La recension K 3 se rapproche


donc davantage du type de notice byzantine qui s'affirme au
XIIIe siècle et comprend après les offices diaconaux (&pxov..-bwx)
une énumération de titres cléricaux, parmi lesquels émerge la
plupart du temps le protopapas. La limite de ces deux groupes est
très accentuée dans K2 et K 3, après le n. 15, bien que subsiste
entre les deux une divergence de conception: pour K2, ~~<ù(kv (15 a)
vise quatre noms, tandis que K2 reporte ~~<ùee;v au nO 18, ce qui
change le sens et la portée de l'exclusion. Dans les deux cependant,
c'est à partir du même point d'articulation que commence une
divergence. Les deux témoins de K 3 ont une variante de titre
pour la même définition : 15 a, QO"ncXplOÇ P, Àcx!J.7tcxMpwç D; au
contraire K2 adopte les deux titres et les dote d'une définition
propre, ou plutôt, il change celle de l'ostiarios, dont nous avons
déjà reconnu, dans la comparaison avec la notice H, qu'il forme
doublel 1 . Nous trouvons un indice nouveau dans la comparaison
des deux recensions avec la notice H.
H K2 K'
22 prôlopsallès (23 douze ekdikoi) 24 prôlopsaltès
(25 psaltès-Iamp adarios)
'23 dcux domcstikoi 24 dcux dom. 26 deux dom.
(27 primiciers)
24 deux laosynaktai 25 deux laos. 28 dcux laos.
27 prolapsallès
25 prôximoi 28 prôximoi 29 prôximoi.

Malgré ses additions, K 3 conserve l'ordre établi par H. Or cette


notice définit le prôtopsaltès comme subordonné aux laosynaktai,
tout en le plaçant avant: K 3, sans reproduire la définition, conserve
l'ordre crronné de H, tandis que K2 a rétabli un ordre hiérarchique.
Au niveau de l'archidiacre se produit un autre indice de l'utilisation
différente des sources : la notice H se contente de le mentionner;
K2 et K 3, tout en l'inscrivant, spécifient que l'archidiacre et son
deutereuôn ne font pas partie des &pXOV..-[X,lCX, réflexion qui provient
directement ou indirectement de Jean de Kitros 2.
L'examen des définitions nous montre que les rédacteurs font
des options indépendantes. Certaines n'ont rien de commun dans
les termes, en particulier celle du chartophylax 3 • Des tournures
lypiques de K 3 ct des mots répétés (xcxP"-OUÀcXPlOÇ, LcroOUVCX!J.oç,
È~oucr[cx) ne figurent pas dans K2; inversement, lx 7tpocr6)7tOU est

(1) \" oir p. 211, avec tableau comparatif de H et K, dans la partie inférieure que
la recension KI ne connalL pas ou dont elle n'a que l'amorce.
(2) Yoir plus loin, p. 240, et PG, 119, 972.
(3) Omission par K' du terme technique b<7tP0(fCl)7t€U€l (KI, K").
NOTICES KI . KJ 233

propre à l(z. En d'auLres endroits, un fonds commun apparaît,


mais il est traité en toute liberté de style: comparrr 9. logothète,
10, hypomnèmatographe, 12, hiéromnèmôn, dans les deux recen-
sions. On rencontre peut-être dans 1( 3, dont Ir stylr- gauche rappelle
celui de la notice H, par exemple dans l'emploi de l'infinitif, une
réminiscence littérale de H 13 : l'hypomimnèskôn devient U1t0!J.\I~!J.W\l
et joue avec U1tO!J.\I~cr(XL et tJ7tO!J.\I't)crLÇ ; or, dans 1( 3, nous avons encore
le jeu U1tO!J.L!J.\I~crX.W\I-U1tO!J.\I~cr€LÇI.
Malgré le rapport de date favorable à 1(2, la recension 1(3, du
fait même qu'elle omet la division en deux chœurs, semble plus
proche des modèles byzantins. On peut estimer que l'auteur de
cette recension ne corrige pas le particularisme excessif de 1(2:
il l'ignore ou refuse de l'adopter. Si les deux rédacteurs ont utilisé
des Sources voisines, ils les ont traitées en toute indépendance.

Dans la recension 1(1, l'idée de la division en


KI et KZ,
deux chœurs n'apparaît non plus nulle part;
plus nettement encore que 1( 3, la recension 1(1 semble écarter
l'hypothèse d'une pareille répartition. Son supplément, introduit
par ~T€p(X, remonte peut-être à une lecture de Jean de I(itros ou
à une notice byzantine H : en ce point, nous avons en effet un
groupe ostiarios, archidiacre, protopapas commun à H et à 1(3
(dans Parisinus 1140 A, variante); ce groupe peut constituer
l'amorce du § 4 de 1(2 et aussi celle du chœur gauche qui lui est
propre.
Le protopapas est défini comme président de tous les archontes,
expression contenue aussi dans 1(2. Le sens de ces termes ne peut
pas être le même, suivant que l'on voit dans KI une rédaction
antérieure, ou bien un abrégé de K2. Il n'est pas anormal, étant
donnés les modèles byzantins, de considérer le supplément de KI
comme un prolongement naturel et traditionnel déjà de la liste
archontale proprement dite : archidiacre et protopapas sont les
chefs les plus notables des ministres du culte. Leur mention insiste
sur leur rôle liturgique; en définissant l'archidiacre comme chef
des diacres de l'Évangile, le rédacteur veut dire qu'il a la respon-
sabilité de la lecture publique: c'est ce que précise d'ailleurs K2
dans sa définition plus développée : 15 c-d. Dans cette notice
double, la définition du protopapas change de sens, selon qu'elle
est mise ou non en rapport avec la division en deux chœurs :
d'après la liste nue, la place du protopapas signifierait qu'il est
à la tête d'un collège secondaire distinct de celui des archontes
dirigé par l'évêque; d'après la définition, nous voyons au contraire

(1) Dans la notice l 15, on trouve &:v,xlJ.v'lJo"Lv; mais le Lexle n'esl pas compleL.
234 TRADITION ET CO;\,TENU DES LISTES D'OFFICES

que celte présidence doit s'entendre des cérémonies ct qUI' le


protopapas prend le dessus non pas seulement sur ks inféricmrs
du chœur gauche, mais sur tous les archontes, quels qu'ils soient.
Autrem~nt dit, dans Kl, la définition du protopapas n'est pas
l'amorce d'une liste subséquente que le copiste aurait omise, mais
l'évocation très condensée de l'office et de la préséance liturgique
du protopapas. Bien que les copistes chypriotes du PalaiintlS
procèdent souvent par ~xtraits, il ne s'ensuit pas que celui de la
notice a agi de même ct abrégé simplement la notice K2. Il semble
plus probable que le rédacteur de KI sc rapproche davantagr de
la source byzantine.
Les définitions montrent de façon précise la parenté entre I( 1
et K2: celles-ci ne reproduisent pas les singularités de K 3, en
particulier la répétition de XlXp"t"ouÀiXptoç dans les premiers numéros.
Les définitions de KI et K2 ont un fonds identique, mais on constate
que les additions de K2 ne sont pas heureuses : attribution au
chartophylax d'affaires d'héritage (?), au protonotaire, le soin des
allaximata (vêtements de rechange) de l'évêque l • Les définitions
de KI sont plus concises (sakellarios, skévophylax), rarement plus
étendues (sakelliou) ; aucune ne change vraiment de sens. Comme
le texte provient de milieux bureaucratiques, diversement attestés
dans le manuscrit, on lui accordera au moins autant de crédit
qu'à la recension K2, bien que celle-ci se rencontre dans un
manuscrit juridique également qualifié. D'un bout à l'autre, la
tradition des notices chypriotes est très individualiste. Je résume
l'histoire du texte dans le schéma suivnnt (p. 235).

3. Ordre el nombre des offices.

En comparant ces trois recensions, dont l'origine provinciale ct


la provenance directe nous sont connues, nous rechercherons
surtout dans leur fonds commun et dans leurs divergences ce qui
relève d'une tradition byzantine ct cc qui caractérise des tendances
locales.
La composition en deux parties (liste nue et explication : K2,
§§ 1, 3, 5) ne doit pas être la forme primitive. Ce procédé de
présentation n'est adopté que par K2; il est esquissé peut-être
dans la copie Mosquensis de la notice G et appliqué nettement,
quoique avec maladresse, dans la notice E, qui est aussi provinciale.
D'ailleurs, ce développement purement extérieur n'a aucune
importance pour l'interprétation de la notice elle-même, parce que

(1) Voir p. 238-239.


NOTICES KI _ KJ 235
Sources 1.Jyzanlines Tradition locale
(Jean de Kitros
I\olice II)

K'
I J alali nus 3(i ï
",-,
",
"
'~'\..

~-----
}\..

l'urisillUs 13V 1 1

.j.
l'arisinllS

///'''''"" 11·10 A

(A l/a C::n us l'arisin. 13'21 " ' " llionysiou ·1H9


anliquissimus) (Mon/challiallus) "'"
.J. .J. Alla/iallllS
éd. Goar Il éd. l\lcdonills Barbcrinus 3!"lU
.J. ~1orinus 1 .j.
Euchologe 1 éd. Gour 1

.J. .j. autre copie: Milall, JJrel'u Ali '\.1 ·17


unLrcs copies: A.mbrosiun. A G3 illf.
Coislin. 39
Iberon.92
--------- _ ...------

c'est une simple répétition; cela ne nous avancerait à rien de savoir


si KI et 1( 3 l'ont omis délibérément ou s'ils l'ont ignoré.
Le partage en deux chœurs, l'un présidé par l'évêque, l'autre
par le protopapas, ne peut être qu'une invention chypriote, car,
dans l'île même, cette division n'est pas reçue unanimement :
KI et K3 ne l'admettent pas. Pour cette raison, on n'y cherchera
pas la survivance d'une institution archaïque, parce que les rituels
byzantins ne connaissent pas non plus cette division en deux chœurs
qui met les archontes à part du reste des clercs. Dans le plan des
notices, nous apercevons cependant la possibilité de cet arrange-
ment stylistique : la liste des archontes tend à se prolonger dans
un supplément où le protopapas prend la tête des noms d'employés
liturgiques (prêtres et ordres mineurs). KI et 1(3 se tiennent dans
la ligne de cette tendance, bien attestée depuis Jean de IGtros,
dont la notice H offre un modèle proche. Au contraire, les termes
techniques chœur droit et gauche, employés expressément par K2,
évoquent une conception ct une réalité difTérentes. Il est possible
que la rédaction de K 3 représente une étape intermédiaire entre
la forme byzantine et celle de 1(2. En effet, pour 1(3, le pouvoir
des archontes est défini étroitement par rapport à celui de l'évêque
236 TRADITION ET CONTENV DES LISTES D'OFFICES

(~croM\lCXf.Lo\l, tcro8U\lCf.f.LoücrCX\l, tcro..'U7toücrcxv),


dont ils sont les serviteurs;
les autres clercs, surtout à partir rie l'archidiacrr, nc participrnt
qu'aux fonctions liturgiques et, à partir de l'exarqur, ils sont
exclus (~1;(,)f)e:\I) des notables. Cette division s'exprime, dans la
conclusion du ms D, par un parallèle (~1; tcrou) entre les six premiers
des deux classes, ébauche de la division en deux chœurs que la
recension K1 ne parait pas avoir soupçonnée.
Les deux chœurs, comme principe de classification, ne sont pas
d'origine byzantine, parce qu'ils ne correspondent pas à une réalité
liturgique, tandis que la situation de l'Église grecque sous l'occu-
pation franque nous fournit peut-être une raison de la nouveauté.
Tout d'abord, après la constitution d'Alexandre IV, le protopapas
prend une certaine importance dans les villes épiscopales de Chypre:
les évêques grecs, contraints de siéger dans une ville secondaire
de leur diocèse, dont le siège est occupé par un latin, s'intitulent
de Leukosia-Soléa, Paphos-Arsinoé, etc. 1 Au siège primitif, le
protopapas prend de l'importance et équivaut à un vicaire général.
Ensuite, le contact avec les Latins peut exercer ici une contami-
nation de terminologie 2 : inconsciemment ou non, le rédacteur
de 1(2 évoquerait un chapitre épiscopal, les chœurs canoniaux
des évêchés latins. Les Grecs de Chypre ont vu d'assez près
l'organisation intérieure de l'Église latine pour admettre, au moins
théoriquement, dans un manuel, la division en deux chœurs,
conception plus occidentale que byzantine.
Le fait le plus saillant de la liste commune aux trois recensions
est la place du prôtekdikos au onzième rang : alors que toutes
les listes connues enregistrent le changement opéré à la fin du
XIIe siècle, la notice de Chypre dépendrait d'un modèle antérieur
comparable à la liste C. Il me paraît certain que les Chypriotes
n'ignoraient pas la modification apportée à l'ordre hiérarchique
par Georges II Xiphilinos. Vers la fin du XIIe siècle, un évêque
de Paphos séjourne à Constantinople et participe à des controverses
dont Néophyte le Reclus s'est occupé lui aussi 3 • Les milieux
ecclésiastiques de l'île restent en relation avec le siège patriarcal 4
et les rédacteurs ont connu des modèles, où le prôtekdikos est

(1) Plusieurs exemples de titulature de cette époque apparaissent dans les notes
marginales de mss chypriotes: Byz. Zeit., 44 (1951), 99-101.
(2) Le Parisinus 1391, témoin de la recension Kt, parle seul de {)epy1)v ; associé
à CJ"t'cxup6ç, le terme évoque le porte-croix et le porte-crosse des processions latines.
(3) Voir Regestes, 1195. M. JUGIE, «Un opuscule inédit de Néophyte lB Reclus ... ~,
Reu. des El. Byz., 7 (1949), 1-11.
(4) Les relations avec le patriarcat de Nicée sont attestées par des actes du début
du XIIIe siècle: K. CHATZÈPSALTF.S, 'H è:xxÀ7)O'Lot T'iiç Kû1t'pou xo:t "t'o tv N ~xcx[11' 1t'CX"t'pLCXp-
XE'i:ov, dans Ku1t'p. ~1t'., '28 (1964), 136-173.
NOTICES KI - K3 ~37

slxleme (notice H probablement, ou sa source), ct des extraits au


moins de Jean de Kitros. L'œuvre de ce dernier, dans Coislin. 278,
accompagne un corpus des lettres et homélies du patriarche
Germain II, auteur de lettres adressées aux Chypriotes. Ceux-ci
ne devaient pas ignorer la nouvelle ordonnance de la liste; ils
n'en ont pas tenu compte chez eux, peut-être par esprit d'indépen-
dance, avec le sentiment que cette décision prise dans la capitale
ne concernaiL pas l'archevêché autocéphale. L'occupation franque
était de nature à accentuer cette tendance conservatrice, bien que,
sur d'autres points, ellc parvînt à contaminer les usages et les
conceptions.
Quelques noms étrangers aux notices byzantines, dans la
catégorie inférieure, ou le chœur gauche de K2, appartiennent au
folklore chypriote l : le ~OU't"Lcr't"1)Ç, de ~ou't"LZ:w, est un terme dialectal;
de même x<X'OYUPLcXPl)Ç, le remplaçant du périodeutès, qu'il faut
rattacher à x<X't"<xyup(~w, non XCXTI)YOPE~V. Le katogyriarès est appelé
à circuler comme prédicateur ambulant: voir K2 21 et 33 ; c'est
pourquoi sans dou te nous trou vons les gloses 7tEPLELcre:px6!J.e;voç et
7te:PLCfle:p6!J.e:voç, dans Goar 1 et Ir.

4. Les définitions.
Les rapports entre les trois recenSlOns anciennes nous portent
à mettre en tête Ki, la plus concise, qui donne aussi la liste de
noms la plus brève. K2 amplifie certaines définitions de la précé-
dente; c'est la seule rédaction qui définit méthodiquement tous
les archontes, y compris ceux de la fin, ou du chœur gauche.
K 3 est de style tout différent, mais ne poursuit guère les définitions
au-delà de la liste K 1. nu point de vue littéral, chacune des
rédactions manifeste son provincialisme de manière différente; on
peut citer seulement une erreur commune: U7tO ,wv yovcX,wv, que
K2 corrige cependant È7tt 't"wv yovcX,wv dans la seconde partie (§ 5).
Les notes intercalaires sont propres à K2 (§ 2, 4, 6).
Parmi les titres dont la définition est à la fois commune aux
trois recensions et s'éloigne de la tradition byzantine du XIIIe siècle,
il faut citer le sacellaire et le sakelliou, puis le logothète.

(1) La langue est typique surtout dans K" et K' (dans le Dionysiou 489, en parti-
culicr; voir p. 560 l'exemple dt' son orthographe). L(:s provincialismes restent très
discrets dans Ki (palalinus 367) : 5 e:t(Je:Oci~1), 13 ipOpe:ë: 't'ov ~PXLe:pécxv 't'à Ù1't'0yovcXTIlV,
14 8dxve:~. Le caractère du manuscrit d'origine corrobore souvent - cela est évident
pour les noUces ùe Chypre - la provenance provinciale ùu texte. Ainsi à l'excellente
argumentation de Kriaras, qui restitue à l'Ue de Chypre l'Analclèma sur la prise de
Constantinopll', il faut ajouter que le texte est copié au même endroit: voir mon
tompte rendu dans Rev. des É'l. Hyz., 25 (1967), p. 259-260.
238 THADITIOi't ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

Les nolices (;ontemporaines admettent qU(~ le sacellaif(~ dirig(~


seulement. lrs monastères rte femmes. mais ne dis(mt pas dair~ment
il qui revient le gouvernement des monastères d'hommes. CrtLe
particularité n'a pas influencé les rédactrurs (:hyprioLps ; ils sonL
les premiers et les seuls aussi à proposer If' partage : sacrl1aifl'-
monastères d'hommes, sakelliou-monast(~resde femmes (et prison).
Ils ont pu connaître le jeu étymologique saceUc = monastère d<'
femmes, qui est proposé dans la noLice G, mais sous le nom
du sakcllarios. Ce recours à la sémanLique symbolique (monastère
de femmes) ou réelle (prison) 1 indique que les rédacteurs ne
recherehent pas la fonction effective du sakelliou, qu'ils semblent
ignorer, mais le sens plausible du mot. Le cas du logothète esL
différent: les chypriotes seuls lui réservent le contrôle de la bull,'
ou du sceau de l'évêque qu'il appose sur les actes. La notice
byzantine la plus particulariste au sujet du logothète, II 10, lui
attribue une juridiction commune avec le prôtekdikos et la réception
des apocrisiaires. Ces deux détails, concernant la réception des
apocrisiaires ct le sceau, trouvent une vague confirmation à l'époque,
mais dans la chancellerie impériale; le logothète patriarcal connaît
une certaine progression au XIIIe S., mais le logothète impérial,
considéré déjà à la fin du XIIe siècle comme chargé principalement
des relations extérieures 2, paraît également détenir le sceau
impérial, d'après le Pseudo-Kodinos 3 • Ces définitions excentriques,
aussi bien celle de H que celles de K, peuvent donc s'inspirer de
faits réels, mais connus de loin et mal interprétés.
Lorsque les définitions n'appartiennent qu'à l'une des recensions,
on ne lui accordera pas grand crédit. La règle s'applique à diverses
additions de K2 par rapport à la forme plus concise de KI. Pour
un byzantin, l'expression de; xÀ"fJPOVO(.J.Lcxc; ob,"fJ!J.~'wv, au sujet du
chartophylax (K2 4), n'a pas de sens : le rédacteur assimile ce
haut fonctionnaire à un simple tabellion de province. Le proto-
notaire n'a rien à voir avec les &ÀÀcx';~!J.cx't'cx de l'évêque (K2 6) ;
la proximité du canstrisios (&ÀÀ&O'w'J .à'J &pXte:pÉcx : K2 7) suggère
sans doute cette insertion inopportune, comme si le protonotaire
était le supérieur de son suivant sur la liste 4 • Le rédacteur de K2
est responsable aussi de la définition 15 a : l'ostiarios, doublet du

(1 j Je reviendrui sur celte interpl'ètalion dans l'ullalvse de la roncLion Lill sakdliou


et du pl'ôLekdikos, p. :lll et 322.
(2) L'épiLaphios de Demètrios Tornikès cOIltienL plusieurs allusions aux rapporLs
du logoLhèLc avec les éLrangers; texte réédité dans Hel). des ÉI. byz., 26 (1968),91-117.
(3) Traité de~ /J/lir:cii, l\d. VCI'peaux, p. 175, 1-;>,
(4) Il est plus rrobal>le que c'est le hiéromnèmoll qui seconde le canstrisios : voir
G I:! (Mosquensi~) et 1 1'2; le protonotaire et l'hypomimnèskoll ont des foncUons
bureaucr3 tiques.
NOTICES KI - K3 239
lampadarios, au lieu de porter le nambeau devant l'évêque (KI
pt 1(3, même numéro), portt' en procession la croix et la crosse
(~Epy~V) de l'évêque; il Y a confusion avec l'évêque latin. Plus
loin la même recension réserve à l'unique archonte des églises dt'
grayer 1 à la fois les antiminsia et les stauropègia (I(~ 10) ; les lisks
hyzantines connaissent l'archonte des antiminsia, peu cité avant
le XIIIe siècle, et les actes de stavropégie, auxquels peut participer
un archonte des monastères, ou celui des églises selon les cas, sont
supervisés crrtaineml'nt par un archonte supériour, le chartophylax
au dire de 8;)lsamon, ou Ii:! chancellerie cn général selon la
notice G. La recension K3, malgré l'étrangeté de son style incorrect
et diffus, est moins aventureuse que 1(2. Sa principale erreur
concerne le prôtekdikos: en règle générale ce fonctionnaire n'a
jamais eu pour attribution de vérifier les lettres de recommandation
ou de pouvoir des prêtres venus de l'extérieur, cc qui le mettrait
en concurrence avec le bureau du chartophylax.
Certaines particularités de la notice de Chypre s'éliminent donc
d'elles-mêmes par la critique (~t la comparaison de ses recensions:
avant de les mettre en parallèle avec les notices byzantines, il
faut les comparer entre clIcs. Pratiquement on sc référera en
premier lieu à K1, la moins évoluée des trois ct sans doute la plus
proche de l'archéLype. Mais il ne faut pas oublier que ce sont les
recensions les plus tardives et les plus remaniées, Goar l et II,
qui ont servi à toutes les études depuis leur publication en 1647
et leur insertion dans l'Euchologe grec en 1691-1692. On ne peut
plus se contenter d'additionner vaille que vaille tous les détails,
sans trier les diverses couches de la tradition qui se sont
accumulées 2.

5. Les noies de K2.


Je ne dirai rien du paragraphe 4, dont l'origine paraît remonter
à la notice H et à Jean de Kitros, qui inspirent l'insertion des
titres et la doctrine. Les paragraphes 2 et 6 sont propres à K2,
comme le plan de sa notice et la division en deux chœurs. La

(1) L'antiminsion et le stuuropègion comporlent une inscription, acte élémentaire


de chancellerie, comme le charl(~s de l'ordinalion : yoir p. 369. De plus l'acte de slavro-
régie exige plllSÎl~lIl'S actions complexes dans lesqurllcs inLerviennent soit le sacellaire
soit le charloph~·lax.
(2) L'étude littérale de la lradition jusqu'aux dernières recensions ne manque pas
d'intérêt. Ainsi les canonistes Liu XII~ siècle considerent le périodnulès (donL Jean dlJ
Kitros dit qu'il était prêtre) comme archaique : T.aod. 57, PG, 137, 1416-1417; on
emploiL' à son sujelle verbe 7te:ptépXe:cr8a.t, qui survil sans doute dans le 7tE:pte:tcre:px61l<:vaç
<.le Goor 1 el II.
240 THADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

même question se pose : s'agit-il d'une tradition byzantine ou


chypriote, ou d'une combinaison des deux?
Dans le § 2, dont la première phrase est répétée au § 4 et dont
la fin concerne les lectures de l'Évangile durant la Semaine Sainte,
la note intermédiaire parle des trois crcppiXyï:8iXC;, un terme qui fait
précisément difficulté: « Sache également que, si quelqu'un détient
l'une des trois cr cP piXyi:8iXC;, il peut accéder à l'office ou à la cléricature
qu'il veut; de même, l'archidiacre et le deutereuôn des diacres l . ,)
Faisant suite à la remarque inspirée de Jean de Kitros, que
l'archidiacre n'est pas titré archonte, la note doit être interprétée
par référence au même contexte. Or les recensions postérieures
comprennent que ..pô:i:ç creppiXyi:~iXC; signi fient seulement les trois
signes de croix de l'ordination 2. Cela ne peu t être le sens du texte
primitif : il ne s'agit pas des trois signes de croix communs à
toute ordination, mais de trois degrés d'ordination (presbytérat,
diaconat, ordres mineurs). L'auteur veut dire que le clerc, à
n'importe quel degré, peut accéder à un titre supérieur et que
l'archidiacre et son deutéreuôn, malgré leur situation particulière,
ont aussi la possibilité d'accéder à un ordre supérieur (par ex. la
prêtrise) ou à un titre archontal estimé supérieur, soit par cumul
pour l'archidiacre, soit par simple promotion pour le deutéreuôn. En
moins clair, c'est une application du principe énoncé par Jean de
Kitros ; moins clair, parce que les provinciaux étaient moins stricts
pour l'estimation des offices convenant soit à un prêtre soit à un
diacre. Nous en avons sans doute un exemple dans la définition
du hiéromnèmôn, de fonds identique dans K 1_3 : si les rédacteurs
ne pensaient pas qu'il est prêtre, diraient-ils qu'il peut procéder
lui aussi à la dédicace des églises à la place de l'évêque? La pensée
de Jean de Kitros se retrouve dans les définitions de K 3, pour
lequel les quinze offices diaconaux forment une hiérarchie
d'u1nJp~"iX~ ; c'est pour qu'on ne le confonde pas avec un U7t1JpÉTIJC;
que le prêtre, selon Jean de Kitros, ne doit pas être nommé
hiéromnèmôn 3. La note de K2 est plus lâche et pose simplement
comme condition de la promotion la réception d'un ordre clérical,
sans se préoccuper de la répartition ancienne ou théorique des
offices entre divers ordres qualifiés.
Pour le § 6, nous ne trouvons aucune loi générale ni aucun
texte byzantin contenant des précisions semblables sur l'échelle

(1) Texte grec, p. 577, lignes 2-0 du § Z.


(2) GOAR, Huchologion (l re éd.), p. 271 et 275. Pour ceux qui consulleraienllc texte
édité par RHIILL~:S (Synlagma, 0, p. 534-538, en note), je fuis remarquer que celle
recension est Urée d'un manuscrit des XVIIIe-XIX· siècles. La note sur les ordinations
esl lombée.
(3) PG, 119, 973 A.
~OTICES KI . K3 241

des salaires. D'après Balsamon, les charges archontules, par opposi-


lion aux degrés d'ordre, se définissent comme source de revenus;
mais ceux-ci ne semblaient pas, à son époque, exactement propor-
tionnels à la préséance, puisqu'il fait état de l'hésitation des
candidats devant le titre de hiéromnèmon, plus élevé, mais moins
productif que celui du prôtekdikos. 110rinus, commentant le texte
d'après la recension Parisin. 1321 (= Goar II), propose deux
interprétations l :
1. ou bien le traitement des premiers est double de celui des
seconds et quadruple de celui des troisièmes. Soit la masse à
répartir 1400 : les premiers reçoivent SOO, les seconds 400, les
troisièmes 200 (1, 1/2, 1/4).
2. ou bien les premiers reçoivent deux parts, les seconds une
part et demie, les troisièmes une part un quart. Soit la masse 3S00 :
les premiers recevraient 1600, les seconds 1200, les troisièmes 1000
(proportion: S, 6, 5).
Très judicieusement, Morinus rejette la seconde interprétation,
en disant qu'il est improbable que les honoraires soient répartis
de manière aussi égalitaire entre les classes 2. Le texte original lui
donne raison : la première pentade reçoit le double (par rapport
à une mensualité fixe); la seconde, un demi (ê:'JiX'J ~!J.~(ju, non :
un el demi), la troisième, un quart. Mais le texte de K2 précise
ensuite que les autres, y compris l'archidiacre et le protopapas,
sont à la discrétion de l'évêque. On rejoint ainsi d'une certaine
façon la définition de Balsamon : seuls, les titres d'archonte
donnent droit aux avantages pécuniaires fixés par loi ou coutume
stable 3 • Peut-être trouvera-t-on dans quelque document un jour
la confirmation de ce que la notice de Chypre a pu recueillir dans
une source byzantine autorisée". La répartition des honoraires,
au-delà du système artificiel des pentades, vise sans doute ce
partage des archontes en trois classes qui me semble le mieux

(1) J. MOnJNus, Commenlarills de sarris ecclesiae ordinalionibtls, Paris, 1685,


(Ire éd. en 1655), p. 205-210. L'auteur déclare avoir copié le texte dans le codey. de
Montchal, à Toulouse, treize ans auparavant (= 16.1'2). Cc manuscrit au lieu de /tva.'J
~1-L[(J1J
donne /tva.v xa.l. 7J1-L[cru : d'où les deux hypoLhèses de Morin. Gour 11 donne le
même texte que le codrx de :\lonLehal (_-_c l'arisinus 1321).
(2) Op. cil., p. 256 : (1 Impossibile est enim vilium et honoratissimol'Um offieialium
mercedes et stipendia Lanta cum requalitaLe fuisse distributa .• Sur le traitement du
clergé, voir les renseignements réunis par E. HERMAN (arl. cité p. 83, n. 3).
(3) PG, 137, 73 A; dans ce passage Blilsamon dit clairement que ce salaire est
justifié par le litre d'archonte, non par la possession d'un ordre clérical.
(4) Seule, la notice Il parle d'un salaire: la roga des dipotatoi est doublée, par
rapport à un salaire de base inconnu : H 28.
242 T[{ADITION ET CO~TENU DES LISTES D'OFFICES

adapté aux réalités et qui subsiste, au XIVe siècle, à travers les


qualificatifs officiels.
En conclusion la notice K2 exprime la conviction de donner
l'image fidèle de la traùition byzantine. Si elle est la seule à
l'exprimer de manière aussi catégorique et solennelle, il ne s'ensuit
pas que le rédacteur a connu mieux que les autres la vraie tradition;
la situation de son Église le pousse à affirmer la permanence dps
usages byzantins. Sentiment louable, comme celui du rédacteur de
la notice H, dans une conclusion semblable; cela ne doit pas nous
empêcher de mesurer les limites de l'information ni de soumettre
toutes les définitions il la critique.

12. LISTE L

Dans les manuscrits, à partir du XIVe siècle, la liste la plus


commune est celle qui classe les offices en six groupes, dénommés
"t'lX,çtç ou 7tE'J"t'lX,ç, donnant un total de trente et un archontes. On
a perdu de vue que le groupe initial en hexade fausse le résultat
d'une multiplication théorique, mais ce détail n'a plus d'importance.
A partir de ce siècle, nous obtenons un nouveau point de repère
chronologique, l'extension du titre de mégas au chartophylax
en 1328 ; la manière dont les copies contemporaines et postérieures
traitent ce titre fournit un critère important, qui ne joue pratique-
ment qu'en faveur de la liste L. Très simple et très schématisée,
elle devient classique grâce aux manuels de Blastarès et
d'Harménopoulos, où elle voisine parfois avec la notitia de Léon
le Sage, ce qui a dû contribuer fortement à l'accréditer; il s'en
faut qu'elle ait la même antiquité et la même autorité.

Tous les manuscrits ne sont pas décrits avec


Tradition
manuscrite. la même précision l ; à défaut des éléments qu'on
ne peut signaler sans avoir le texte sous les
yeux, les catalogues nous indiquent au moins une date de copie,
le contenu général du volume, parfois un incipit mais bien insuf-
fisant, puisque c'est en finale surtout que se produisent les variantes
significatives2. Nous pouvons nous contenter d'un classement très

(1) Dans la liste qui va suivre, il est impossible d'apprécier à leur jusLe valeur
tous les manuscrits dont beaucoup sont cités seulement d'après les catalogues. Si la
description donnée est exacte, les risques d'erreur sont limités; en cas de dout!', en
pm'Uculicr lorsque la finale n'est pas connue, je classe les témoins dans lu première
liste (avec J1nale VO'TlXptCAlV) qui est de loin la mieux fournie.
(2) Le lexte proposé en appendice ne peut être considéré comme une édition
critique. Quelques autres indices pourraienl entrer en considération. Le titre ne varie
LISTE L 243
sommaire en parlanl de la yarianle qui fait du priIlllclCr des
t/nlail'fs, Ir primicirr des labou/arioi et des anagnôslai; ensuite
vient un groupe spécial de manuscrits où la notice reçoit un
supplément de longueur 'Variable; enfin je relèverai les manuscrits
de la notice en ycrs de Blastarès, décalque de la liste L. Je relève
les détails concernant mégas chartophylax et surtout le système
de numération, lorsque je les connais directement.

A. Finale 7tpLfl.LX~pLOC; "WV VO"OCpLWV.

Ambrosianus F 121 sup. (Martini 364), xv e sièclc; manuel de


Blastarès ; la liste L, f. 327 v , est suivie à distance par la notice F,
f. 346.
Ambrosianus 0 123 sup. (Martini 598), XVIe siècle, plutôt XVIIe;
mélanges disparates. La notice, f. 77, est suivie de la notitia de
Léon, puis d'une liste palatine l . Numération: taxeis 1-6, archontes
1-31 ; mégas chartophylax.
Ambrosianus Q 87 sup. (Martini 687), xv e siècle; f. 1, mono-
condyle répété de Manuel Eugénikos ; mélanges didactiques. Liste
au f. 7 v ; le catalogue ne la distingue pas de celle qui précède,
f. 6 v , recension blastarienne de Jean de Kitros.
Alheniensis 483, XIIe siècle; mais la notice, au f. 14üv , fait
partie d'un cahier adventice inséré au XVe-XVIe siècle; elle est
suivie de la notice N. En appendice, citation des notaires, du
protopapas et du deutéreuôn. Numération : archontes 1-31;
chartophylax sans mégas.
Alheniensis 1379, XVIe siècle; manuel de Blastarès avec supplé-
ment très développé. La liste, f. 341, est suivie de la notice en vers
de Blastarès; numération marginale désordonnée; chartophylax
sans mégas.
Alheniensis 1385, xv e siècle; manuel d'Harménopoulos ; f. 175,
notice avec double numération : taxeis 1-6, archontes 1-31;
chartophylax mégas.
Alheniensis 1386, XVIe siècle; manuel d'Harménopoulos ; f. 291,
liste non vue.
Aihon. Balopediou 470, an. 1555; manuel de Blastarès ; f. :ZIG,
liste non vue.

guère que pal' la disposition des mêmes éléments; dans quelques manuscrits de
B1astarès le titre est précédé de LXOl't"E:t ('t'ci rijC;,..). II n'y a pas grand-chose à tirer des
variantes vou(J.oM't'7)C; - vou(J.t086't'7)C; - vO(J.o86't"1)C; ; la forme pure vou(J.~o86't'7)C; est rare,
bien que le lexique juridique donne le sens de voù(J.tOV (ou voù(J.!J.tov); vO(J.o86't'7)C; est
presque aussi fréquent que VOU (J.o 86't'7)c;.
(1) PS!'l:Do-KoDINOS, éd. Verpcaux, p. ~97; liste-appendice de l'Hexabiblos.
244 TRADITION ET CONTENU OES LISTES D'OFFICES

Alhon. Dionysiou 367, XIVe siècle; manur:l de Blastarès ; f. 223 v ,


liste non VUf' 1.
Athon. Dochiariou 287, an. 1584; offices (n. 4) après 1(' manuel
de I3lastarès.
Athon. Iberon 286, XVIe siècle; manuel d'Harménopoulos dont
le supplément comprend certaines pièces rares du XI\·e siècle
connues par Athen. 1379 2 ; f. 165, les offices.
Athon. Iberon 290, xv e siècle; manuel de Blastarès; f. 266,
liste avec double numération: taxeis 1-6, archontes 1-31 ; mégas
chartophylax.
Athon. Iberon 303, xv e siècle; le catalogue cite n. 1 : manuel de
Blastarès ; n. 5, recension de .Jean de Kitros ; n. 6 : offices.
A/hon. Koulloumousiou 220, XVIIIe siècle, avec copie de la liste,
f. 17 v • La partie inférieure du f. 16 v présente un fragment venu
d'un autre manuscrit, avec deux séries d'archontes, où je note
le protopapas (g e ), le prôtekdikos (13 e ), et dans la seconde série
le kouboukleisios (4 e ); suit une note mutilée peu lisible (en
microfilm). Ce texte antérieur, plutôt aberrant, donne l'impression
d'être un essai maladroit 3 •
A/hon. Laura K 112, copie d'Harménopoulos exécutée au
patriarcat par le notaire Jean Holobôlos, en 1368; je ne sais
encore si ce manuscrit est le même que celui qui est cité dans
Parisinus 1355 comme appartenant au chartophylax Jean
Holobôlos. Liste au f. 370 v ; double numération: chifTres margi-
naux 1-6, archontes 1-31; mégas chartophylax; orthographe
recherchée et rare de vou!J.wMTIJç.
Genevensis 23 (Omont 133), début xv e sièclo; manuel de
Blastarès. Ce manuscrit est connu surtout par les documents
exceptionnels que Nicole y a trouvés: Livre de [' éparque, pros/agma
d'Alexis 1er concernant le chartophylax. L'éditeur pense que la
novelle sur les didascales, éditée par Leunclavius, fut copiée en
Orient sur ce manuscrit, avant qu'il ne soit donné à la ville de
Genève 4 • La notice vient en tête des suppléments ordinaires, au
f. 144; un peu plus loin, f. 149, la recension abrégée de Jean de
Kitros, et au f. 167 l'Eklhésis de Nil, ou manuel sommaire de
chancellerie. Numération unique par chiffres 1-6, en marge;
chartophylax sans mégas; à la fin une note de rédacteur avec

(1) cr. PSEUDo-KoDlr;os, éd. Verpeaux, p. 75.


(:l) Mais il faudrait voir de près les formulaires signalés seulement dans lberor, 286,
r. 12, fi7t'OL èmo"toÀwv; r. 112", 'tU7t'OL è7t'La'toÀLxwV 7t'poarpwlI7)ae:wII.
(3) Voir ci-dessus, p. 189.
(4) J. NICOLE, ~ Une ordonnance inMiLe ... "~, Byz. Zeif., 3 (1894), p. 17-18.
LISTE L 245

l'amorce d'une notice (économe-prôtekdikos) tirée de Balsamon et


que je reproduis (p. 564). Le dernier de chaque groupp, est uni au
précédent parxcxt, ce qui est une manière de marquer une fin d'énu-
môration et la distinction des groupes 1.
H ierosolymiianus III eioch. S. S. 4G, xv e sièele; manuel de
Blastarès, non décrit en détail; le 7tlvcx~ des offices, précédé de la
recension de J can de Kitros par Blastarès, doit se trouver vers
le f. 195. Gelzer édite la pièce qui doit suivre dans le manuscrit,
f. 195 v -196 : pseudo-ekthesis d'Andronic IIP.
Hierosolymiianus Meioch. S. S. 640, xv e siècle; manuel
d'Harménopoulos ; f. 232, offices de l'Église et du Palais; f. 235,
offices de l'Église suivis d'une liste palatine versifiée 3 •
Milylenensis Gymnasium 7, a. 1402 ; manuel d'Harménopoulos ;
f. 313, liste.
Mosquensis 149 (Vladimir 327), a. 1342; manuel de Blastarès,
avec les appendices canoniques et le traité contre les Latins;
l'abrégé de Jean de KiLros a une numération particulière; je ne
connais pas l'état de la liste qui suit, f. 211 v, sans doute liste L.
A10squensis 150 (Vladimir 328), an. 1669; manuel de Blastarès
par Kounalès Kritopoulos ; f. 306, offices de l'Église comme au ms.
précédent (d'après le catalogue).
M osquensis 426 (Vladimir 439), XVIe siècle; mélanges; f. 194,
liste.
Mosquensis 477 (Vladimir 331), xv e siècle; manuel d'Harméno-
poulos; f. 335, liste.
Neapolilanus Farnesianus II C 2 (Pierleoni, n. 70), XIVe siècle,
commentaire de Balsamon ; f. 4~)6v (xv e s.), liste.
Oxoniensis Bodleianus Aucl. T. 3.5 (Miscell. 222), XvIe siècle;
manuel de Blastarès. Le catalogue renvoie à l'édition de Beveridge,
Synodicon II, 2, p. 272 ; aucune numération, la liaison des groupes
étant assurée par un xcx[ ; telle est du moins la présentation dans
l'édition, attestée aussi par d'autres manuscrits; chartophylax
sans mégas.
Parisinus 1259, an. 1516 ; manuel de Blastarès et suppléments;
f. 305 v , liste, dont le titre habituel est précédé de crx6m:L (Ta TIic;...).

(1) Telle est la forme du texte édité pal' BlWERIDGE, Synodicon, II, 2," parl., p. '272.
(.~) H. GELZEH, C'ngedruckle ... Texle de,. IVoliliue episcopalulln! (AlJhandl. d. k.
Bayer. Ak. d. Wiss., 1 kl., band 21, aM. :~), ~Iüllchen, 1900, p. 607. A. PAPADOPOUl.OS-
KERAMEüS, 'IepoaoÀufLVnX-l) BtoÀw81pçYj, 4, p. 6·1; l'uutem du catalogue fail état
de la date 13tl6 (Ekthésis de Nil) qui n'est pas une date de copie. Le texte du Traité
des offices (éd. Verpeaux, p. IDS), annexé il ce volume, provient d'ailleurs.
(3) Cf. PSEliDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 330 (en note S, lire lome 5).
246 T1tADITlON ET CO~TENU DES LISTES D'OFFICES

Numération : taxeis ] -6; chartophylax sans mégas; f. 312,


rr.cension a hréQ.'éc de Jean de l<itros.
Parisinus 1337, xv e siècle; manuel de B1astarès ; la question 20
sur les offices dans la recension aLrégée de .Jt~an de KiLros est
au f. 195 v-196 v ; suit, f. 196 v-U)7. la liste L. Numération:
pentades 1-6, avec coordination par Y.. oc[ du dernier de chaque
groupe; chartophylax sans mégas 1 .
Parisinus 1341, copié à Rome pour De :\Iontchal (dans son
catalogue, n. 216) par Jean 0 'Ayw(.locupocç, en 1593; manuel de
Blastarès, avec liste au dernier folio 271 v comme supplément
unique; aucune numéraLion, articulation par Y.. oc[ ; charLophylax
sans mégas.
Parisinus 1342, copie de Darmarios, XVIe siècle; f. 52] v, comme
le précédent, sauf que le copiste a omis le second osLiarios 2 ;
avant, f. 518-520, réponse abrégée de Jean de Kitros.
Parisinus 1355, xv e siècle; manuel d'Harménopoulos ; une note
marginale au f. 204 v renvoie au manuel d'Harménopoulos du
grand chartophylax Holobôlos 3 ; la copie serait donc des années
1390-1398 environ. Numération particulière : pentades 1-7, le
prôtekdikos devenant premier du second groupe et ainsi de suite;
il ne reste donc pour la septième que L 31, le primicier des notaires,
auquel on ajoute les notaires; mégas chartophylax.
Parisinus 1361, xv e siècle; manuel d'Harménopoulos; f. 163 v ,
liste avec double numération: taxeis 1-5 (n. 6 omis), archontes 1-31 ;
mégas chartophylax.
Parisinus 1363, an. 1544, COple par ChI'. Auer; manu rI
d'Harménopoulos ; f. 448 v , liste avec double numération: taxeis 1-6,
archontes 1-27 (+quatre sans numéro) ; mégas chartophylax.
Parisinus 1363 A, an. 1671 ; manuel d'Harménopoulos ; f. 223 v ,
liste.

(1) Sur le Parisin. 1339, voir p. 253.


(2) Darrnarios n'est pas le responsable de l'omission; on la trouve dans Parisini
1310 et 1360 (le premier avec finale \/oTcxplw\/, le second, cX\/cxyvwaTW\/).
(3) Heimbach cite ce manuscrit dans l'édition dll Manuale (Hexabiblosl. p. VII ;
l'éditeur enregistre la date donnée par Lingenthal, dont la description ne semhle pas
exacte en ce qui COllccrlle le partage des écritures. La liste est de Feconde main ct de
la même probablement 'lui a écrit la nole marginale, f. Z04 v (Litre 5, ch. f» : È:\/ 8~
Tiii TOÙ tJ-eYlXÀou xcxp,,:,o<puÀcxxoC; TO\) 'OÀoô6Àou (sic) ~~ôÀLcp, Y~YPCXTt'TCXL OUTWC; XIX!.
TOÙTCP OT~ . XPlJ d8~\/CXL /ln éTt'T& da~ Tcl -riic; 8~cdHp'1JC; È:ÀcxnWfJ.CXTcx ... (conlre irois
dans le manuel). Cct llolobôlos, copisle de Laura K 112 en 1369, quand il était notaire,
n'est autre que le chartophylax devenu mélropolite de Gotthia en 1399 (voir ci-dessus,
p. 139); le ms. nthonite est l'Hexabiblos, mais je n'y ai pas trouvé la nole attribuée
au manuel du chal'tophylàx.
LISTE L 247

Parisinus ] 373, an. 1525; manuel de Blastarès; f. 446 v , liste


avec numération en taxeis 1-6; chartophylax sans mégas; titre
crx.67tE:~ ("Ii -rijç ... ) ; f. 465 v , réponses en abrégé de Jean de Kitros.
Parisirws 1374, xv e siècle; manuel de Blastarès ; f. 312, réponses
en abrégé de Jean de Kitros ; f. 319, liste sans aucune numération;
l'arLicle est rubriqué et devient majuscule au début des divers
groupes; chartophylax sans mégas.
Parisinus 1375, an. 1540; f. 338 v , liste comme Paris. 1373.
Parisinus 1377, XVIe siècle; manuel ùe Blastarès ; liste, f. 422,
entre les réponses de Jean de Kitros et la noti tia de Léon; numé-
ration: taxcis 1-6, archontes 1-31 ; mégas chartophylax.
Parisinlls 1388, xv e siècle; manuel d'Harménopoulos ; f. 256 v ,
liste avec numération: taxeis 1-6, archontes 1-31 ; mégas charto-
phylax.
Paris in us 2762, xv e siècle; mélanges littéraires et théologiques;
f. 87-88, liste suivie d'un début de notice comme Genrv. 23;
numération: pentades 1-6 ; mégas chartophylax.
Parisinus Suppl. gr. 304, copie de Darmarios ; f. 192v , liste.
Piana degli ALbanesi 4; le catalogue de Mioni renvoie à PG, Il n,
924 ; c'est la forme de numération: taxeis 1-6, archontes 1-31.
Seorialensis X II 18, XVIe siècle; le catalogue (G. de Andrès)
renvoie il VaUe. 848, mais il s'ngit du poème de Blastarès (voir
p. 253).
Seorialensis X III 1, XIVe siècle; commentaire de Balsamon et
Zonaras ; f. 200, la liste avec quelques fioritures inspirées peut-être
des vers de Blastarès; chartophylax sans mégas; numération :
pentades 1-6, archontes 1-31.
Trapezuniius Phroniisierion 2, XVIIe siècle; manuel de Blastarès ;
f. 243, liste.
Vaiieanus 162, XVIe siècle; Pseudo-Kodinos et chroniques. Le
catalogue renvoie à l'édition de Bonn, 113 note; cela ne doit pas
être tout à fait exact, car cette édition n'a pas la finale 'Jo't'ocpEw'J.
Il faut se référer à PG, 119, 924.
Vatican us 841, XIVe-XV e siècle; manuel de Blastarès avec
supplément disparate à partir du f. 158v ; f. 151 v, liste; charto-
phylax mégas; numération marginale 1-6 sans aucun sous-titre 1 .
Valieanus 848, xn:e-xv e siècle; manuel d'Harménopoulos;
f. 325 v , liste avec numération unique: archontes 1-31 ; chartophylax

(1) Lu runyoi du catalogue il PG, l:lï, lza sern donc corrigé: PG, 119, gZ·1, ou
BEVERIDGI::, Synodicon, II, 2, 27"2 (les ùeux éditions étant du même type avec dilTérence
dans le système de numéwlation).
248 TRADITION ET CO:'liTENU DES LISTES D'OFFICES

sans mégas. La liste est encadrée ou accompagnée par la noLiba


de Léon et la liste palatine, comme dans les autres manuscrits
du Vatican (avec Harménopoulos) cités ensuite.
Vaticanus 849, xv e siècle; manuel d'lIarménopoulos; r. 298 v ,
liste avec double numération: taxeis 1-6, archontes 1-31 ; charto-
phylax sans mégas.
Valicanus 2374, XVIe siècle; Pseudo-Kodinos (Verpeaux, p. 81-
82) ; r. 3 v , liste avec numération: taxeis 1-6, archontes 1-31. Cette
liste est incorporée aussi dans Oxoniensis gr. cfass. d. 140 ; le texte
de Ps. Kodinos dérive de Paris 1787, auquel les offices sont ajoutés
d'après un modèle du Vatican.
Vaticanus Archivo C 144, fin XVIe siècle; manuel de Blastarès
avec suppléments, dont la réponse de Jean de Kitros, r. 145;
r. 145v , liste où est omis le grand-sacellaire; chartophylax sans
mégas ; aucune numération, ni division. C'est une copie négligée
pour sa date l .
Valicanus Palalinus 256, an. 1449; manuel d' Harménopoulos ;
liste, f. 237 v , avec double numération: taxeis 1-6, archontes 1-31 ;
mégas chartophylax.
Valicanus Palalinus 369, XVe-XVIe siècle; manuel cl , Harméno-
poulos ; f. 104v , liste avec numération: archontes 1-31, la division
en taxeis étant marquée par un bon espacement.
Venelus Marcianus 182, manuscrit d'Harménopoulos; liste
mentionnée par le catalogue de Zanetti.
V indobonensis hisl. 58, XIVe siècle; manuel de Blastarès ; r. 284,
liste avec numération uniquement par chiffres 1-6 en marge;
chartophylax sans mégas. A la suite, notitia de Léon et la notice
en vers de Blastarès.

B. Finale 7tpLtJ.LX~ptoÇ TW'J TOCOOUÀOCPLW'J 2.

Mulinensis Bibl. Eslense III B 10 (caLaI. n. 62), an. 1393;


manuel d'Harménopoulos ; r. 230v , liste avec double numération:
chiffres 1-6 en marge, archontes 1-31 ; mégas chartophylax.
Neapolilanus Farnesianus Il A 12 (Pierleoni, n. 12, p. 64),
XIVe siècle; mélanges juridiques avec quelques opuscules de

(1) P. CA:"ART, Catalogue des manuscrits grers de l' ~1rc"ivio di SaI! Pielro (Stlldi e
Tcsti, 216), Horne, Hl66, p. 33. L'auteur m'a fourni les renseignem~nts uliles au sujet
des VaUe. 162 el 841, auxquels il renvoie, mnis dont le catalogue ne permettait pas
d'estimer l'etat exact.
(2) Je ne tiens pas eompte des variantes rtptfl.fl.t-, 't"cd3ouÀÀlX-.
LISTE L 249

Blastarès; f. 147, liste dont le catalogue mentionne le desinit,


suivie de la notitia de Léon VI ; plus loin, f. 188, liste palatine!.
Oxoniensis Bod/. Barocci 149, an. 1425; manuel d'Harméno-
poulos; f. 199 v -20û, liste avec numération des archontes 1-30, le
dernier chiffre étant remplacé par xex( 2; chartophylax sans mégas.
Parisinus 1362, xv e siècle; manuel d'Harménopoulos; f. 241 v_
242, liste avec numération dans le texte : archontes 1-31, et en
marge d'une autre main: taxeis 1-6; mégas chartophylax.
Parisinus 1386, xv e siècle; manuel d'Harménopoulos ; f. 305 v -
306, liste à numération incomplète: archontes 1-25, puis viennent
cinq noms sans numéro (26 rhéteur, 31 prim. des taboularioi) et
un supplément de cinq noms commençant par le primicier des
anagnôstai 3.
Vaticanus Borgianus 13, XVIe siècle; nomocanon de Markos
hiéromoine; f. 190, liste.
Vatican. Ollobonianus 440, an. 1347-48; manuel d'Harméno-
poulos ; f. 354 v-355, liste avec numération marginale: numéros 1-6,
et dans le texte : archontes 1-31 ; chartophylax sans mégas.
.Venelus Marcianus 183, an. 1359; manuel d'Harménopoulos;
f. 243 v -244, liste avec numération: archontes 1-31 ; chartophylax
sans mégas.
Vindobonensis jurid. 12, XIVe-XV e siècle; manuel d'Harméno-
poulos; f. 220 v , liste avec double numération numéros
marginaux 1-6, archontes 1-31; chartophylax sans mégas;
'Jou!-L0OôTI)e; écrit par correction de 'J0!-L080"'C'1)e;.

C. Finale : 7tpt!-LtX~ptOe; TWV &.'JexYVWcrTW'J.

Alhon. Panie/eimon 152, an. 1426 (en partie); pour la liste,


f. 299 v , exactement pareil à Parisinus 1360; ils contiennent tous
les deux les trois textes : liste d'Église, liste palatine et une lettre
d'un Sophianos à (Makarios Chrysoképhalos), métropolite de
Philadelphie et didascale œcuménique.
Parisinus 1310, xv e siècle; mélanges très variés; la liste, f. 405 v ,
est associée à la liste palatine, appendice habituel de l'Hexabiblos
et éditée par J. Verpeaux (Pseudo-Kodinos, p. 296); aucune
numération ni division; le second ostiarios étant omis, le total

(1) PSEVDO-KoDIJ'WS, éd. Verpeaux, p. 296; l'éditeur estime que tout le ms n'est
pas du XIVe.
(2) On voit que toute~ les varianLes n'ont pas même ligne de pal'lage; xcx! se
rencontre dans Geneu. 23 avec finale 'Jo't'cxp!Cl)v.
(3) Texte p. 564; ci-dessous, p. 251.

9
250 THADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

n'est que de trente. Ce texte, avec son appendice, est celui de


l'édition du Pseudo-Kodinos, Bonn 113, n. 1 = PG, 157, 125, IL 1.
Il fut recopié dans Parisinus 1766, par Baluze, qui n'a pas tenu
compte de la disposition en colonnes; il faut les lire horizontalement
à partir de la première, comme les vers; le même désordre s'est
introduit dans la copie de la notitia de Basile, tirée par Baluze sur
le même modèle l •
Parisinus 1360, an. 1351; manuel d' Harménopoulos. Il est
curieux de constater que la foliotation est la même que celle du
Panicl. 152 ; la lettre de Sophianos au métropolite de Philadelphie
est contemporaine, car nous connaissons certaines dates du séjour
de Makarios à Constantinople et son titre exceptionnel de didascale
œcuménique qui semhle plutôt honorifique 2 • La liste, au
f. 299 v , avec numération de 30 archontes, le second ostiarios étant
omis; chartophylax sans mégas. Le noumodotès est cependant
écrit \/o(.l.oM't''Yjc;, faute imputable au copiste qui commet d'autres
bévues dans la liste des suffragants de Thessalonique : YPoub~'t'dac;
pour 6pouyobvrdac; et omission du numéro d'ordre 9. Cela signifie
sans doute que la copie, du vivant de l'auteur, est indépendante
de lui et ne fut pas revisée. Le Parisinus doit être à l'origine de
la tradition de ce groupe.
Valicanus 850, xv e siècle; manuel d'Harménopoulos; f. 238,
liste avec numération unique: archonte 1-31 ; disposition en quatre
colonnes qui ne laissent aucune place pour une division en groupes;
chartophylax sans mégas.

D. Appendices de la liste L.
Certaines copies ajoutent à la liste-type un appendice de quelques
noms. La forme la plus connue est celle qui fut diffusée dans les
copies du Pseudo-Kodinos par Darmarios et qui figure dans
l'édition de Junius s, faite d'après le Palalinus 414. Mais le respon-
sable de cette addition n'est pas Darmarios lui-même. Un ms tout

(1) Voir à ce sujet la note de V. Laurent dans Échos d'Or., 34 (1935), p. 45'2. Il
n'y a pas d'autre cas aussi évident d'une méprise semblable; eHe pourraiL expliquer
certaines anomalies de transposition des rangs: ci-dessus, p. 190, n. 4. Mais on ne
peut se prononcer sur le genre de la faute, si l'on ne dispose pa~ du modèle et de sa
copie.
(2) M. MANOt.:SSAKAS, MlXXlXplou IiItÀlX8e:À<pe;(lXe; 'toi) Xpuooxe:<pocÀou cXvtX80'tlX Xpov~xcX
al)(..I.e:~W!llX'tlX (1344-1346) de; 860 lX1J'toypoc<poue; MlXpX~lXVOÙe; XW8UtlXe;, extrai l de
07]OlXUp!cr(..l.lX'tlX, 4 (HJ67). 19 p. ; je ne sais pas en quoi consiste exactement la fonction
du métropolite Makarios, en tant que didascale œcuménique.
(3) Gr('lser, estimant que le texte n'esl pas du Curopalate, le l'envoie en note:
Bonn, 113 = PG, 157, 125.
LISTE L 251

à fait indépendant, Aiheniensis 483, associe déjà la liste L avec


la noLiec N, et ciLe les notaires, non le noLaire, comme Darmarios,
puis le protopapas ct le dcutércuôn.
a. copies ùe Darmarios 1 : Taurincnsis 1~0 (B II 10), Madrilensis
B. N. 4567, Scorialcnsis X IV 3 (?), Monaccnsis 156, Monacensis 247,
Vaiican. Palaiinus 414, Valican. Reginae 98, Londinensis Old
Roy. 16 C-XVIII, Bodleian. J s. Casaub. Adv. 32. Cette forme n'est
pas liée à la tradition du Pseudo-Kodinos, car Oxon. gr. class. d. 140
et Valicanus 2374 ont la liste simple.
b. copies indépendantes : Alheniensis 483 et Parisinus 1310,
lui-même copié dans Paris. 1766. Du fait que l'un a la finale
vo'tcxp[ù.lV ct l'autre, &'VCl.YVù.lcr.wv, il y a eu peut-être contamination
entre deux traditions.
Trois autres manuscrits au moins ajoutent chacun un appendice
propre à la liste L ; j'ai déjà mentionné le Parisinus 1386 ; voici
les deux autres.
Alheniensis Boulè 33, xv e siècle; manuscrit d'Harménopoulos ;
f. 245 v -246, liste (à finale "C"CXOOUÀCXpLWV), avec numération :
archontes 1-31, plus 1-3 en supplément.
Parisinus 396, XIIIe-XIVe; mélanges de littérature ecclésiastique 2•
Le manuscrit est l'unique témoin de la liste C (p. 708) ; à la p. 705,
une autre main, dans le premier quart du XIVe siècle, a inscrit
sans titre une nouvelle liste; c'est certainement la copie la plus
ancienne de la liste L. Elle est disposée en trois colonnes et comporte
en numération marginale les chiffres 1-6 en face du chef de groupe;
on lit: chartophylax et nomodotès ; supplément de trois noms en
commençant par le protopapas. La graphie VOfLoa6TY)c;, adoptée par
le copiste, ne lui est pas imputable.

E. Liste versifiée de Matthieu Blastarès.


De même que nous ignorons l'histoire des œuvres d'Harméno-
poulos et s'il prit part à la formation d'une collection avec
suppléments, insérés déjà de son vivant, nous ne savons pas grand-
chose de la tradition des textes de Blastarès, qui suivent un cours
parallèle. Si la date de copie du Mosquensis 149 (Vladimir 327)
est exacte, ce manuscrit, contemporain de l'auteur, nous donne
l'impression que Blastarès a pu composer une édition avec des
suppléments canoniques; nous y trouvons, signés par distique ou
monostique, le traité contre les Latins ct les résumés de réponses

(1) Voir l'exposé de J. VEfiPEAt:X, Pseudo-Kodinos, p. 63 s.


(2) Voit' ci-dessus, p. 187.
252 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

canoniques, dont celles de Jean de Kitros, mais non la liste versifiée:


d'après la description du catalogue nous reconnaissons la liste nue.
Le poème sur les offices de l'Église ct du Palais avec sa conclusion
moralisante ne semble pas avoir été composé pour entrer dans
l'œuvre canonique!. Du point de vue historique, elle n'a aucun
intérêt, puisqu'elle forme doublet avec liste simple: le nombre et
l'ordre des charges sont les mêmes, avec finale \/OTiXPlW\/, charto-
phylax sans mégas, numération de pentades 1-6 incorporée dans
le vers. L'auteur suit donc le type le plus ancien de la liste; il
écrit \/oufLo06n, ç cependant, tandis que Paris. 396 a déjà \/OfLo06TI)ç
ainsi que plusieurs copies de Blastarès. Si le texte lui-même est
sans grand intérêt pour les offices d'Église, l'étendue de sa diffusion
mérite d'être relevée. De la liste établie par J. Verpeaux pour son
édition nous pouvons éliminer quatre manuscrits qui ont omis les
charges ecclésiastiques: Alhon. [ber. 92, Parisin. 2991 A, Valican.
162 et Vindob. jur. 6 ; je marque d'une croix les quinze manuscrits
qu'il a connus 2.
+Andros Haghias 88, XIIIe et XIVe siècles; manuel de Blastarès.
+Andros Korlhion 12, xv e siècle; manuel de Blastarès.
Alheniensis 1379, XVIe siècle; manuel de Blastarès ; f. 341-342,
poème intercalé entre la liste L (voir p. 243) et la notitia de Léon.
Alhon. Dionysiou 374, an. 1648; nomocanon de Kounalès
Kritopoulos ; n. 3, poème.
Alhon. Koulloumousiou 347, an. 1538; typicon; n. 8, les vers
sur les offices ecclésiastiques.
Alhon. Laura 0 219, XVIIe (catalogue), XIVe (Beneseviè);
f. 224 v -25, poème.
Alhon Laura 0 220, comme le précédent: manuel de Blastarès
avec le même écart de datation; f. 688-689, poème.
+Athon. Batopediou 479, an. 1555; manuel de Blastarès;
comprend la liste L, f. 215 ; les réponses de Jean de Kitros, f. 223-
228; le poème, f. 230 v -232. D'après Beneseviè 3 , la date serait
XIVe-XV e siècle: celle du 9 nov. 1555 appartient à une note.
Alhon. Bafopediou 481, xv e siècle; manuel de Blastarès ; f. 255-
256 v , poème, suivi du traité contre les Latins.
+Alhon. Xeropolamou 191, XIVe-XV e siècle; mélanges et manuel
de Blastarès. Dans les mélanges, f. 104, notice F (voir p. 197).

(1) Rien n'empêche d'admettre (IU'il peul êlre antérieur à la promotion du


chartophylax en 1328.
(2) J. VERPEAUX, Pseudo-J<odinos, app. III, p. 314-315.
(3) VI. BE\';E~EV[é, Etai)crElÇ (art. cit., p. 183, n. 3), p. 25. Dans cet article, les manus-
crits Baloped. 479 et 481 portent la cole 411 et 411.
LISTE L 253
Dans l'appendice de Blastarès, f. 310, la recensIOn abrégée de
Jean de Kitros ; f. 311-312, poème.
Cairensis 67 (230), date non mentionnée dans le catalogue de
Moschonas ; manuel de Blastarès avec le poème, suivi probablement
d'une autre liste des offices ecclésiastiques et auliques.
+IIierosolymiianus S. Cr. 27, XVIe siècle; f. 201, poème,
supplément de Blastarès.
IIierosolymilanus Meioch. S. S. 501, an. 1698; nomocanon en
chapitres (type Malaxos?); la copie un peu confuse parait
associer : f. 227-23, notice N ; f. 237-38 v , poème.
Londinensis Addil. 17474; f. 183 v -185, poème de Blastarès (?)
parmi les suppléments courants de son manuel.
+Londinensis Addil. 34060, xv e siècle; manuel de Blastarès ;
f. 198 v -200, poème.
+Mosquensis 150 (Vladimir 328), an. 1669 ; manuel de Kounalès
Kritopoulos ; f. 306 v -307 v , poème suivi de la liste L (voir p. 245).
+lYlosquensis 458 (Vladimir 437), xv e siècle; mélanges litté-
raires ; f. 183-184v , poème.
+Paris 1339, XIVe-XV e siècle, d'après J. Verpeaux, qui signale
des lacunes après le f. 234 ; manuel de Blastarès, exceptionnellement
en parchemin, comme le Mosquensis 149 de l'année 1342. Au f. 231,
la réponse 20 de Jean de Kitros est dotée d'une numération
marginale de pentades, 1-4. F. 232v , la liste L, où ne sont inscrits
en marge que les numéros 1-2, les archontes n'étant pas numérotés;
chartophylax sans mégas, finale vO"t"aplwv. F. 235 r _v , poème. Le
recueil se termine par l'opuscule canonique sur le mariage du
7 e degré, qui ne se trouve pas dans tous les suppléments.
+Parisinus 1351, xv e siècle; mélanges juridiques; f. 447-448,
poème.
Scorialensis R 1 8, xv e siècle; manuel de Blastarès ; f. 313 v-314 v ,
vers sur les offices ecclésiastiques, puis sur les charges auliques,
sans la conclusion morale; les réponses de Jean de Kitros, abrégées
en 24 chapitres, au f. 306 v -314.
+Scorialensis X II 18, XVIe siècle; manuel de Blastarès;
f. 229 v -230 v , poème.
+Sinaiiicus 1609, XVe-XVle siècle; mélanges, y compris le
manuel de Blastarès et le Pseudo-Kodinos ; f. 169 v -170 v , poème;
f. 535 v , notice M (voir p. 259).
Sinaiiicus 1789, manuel de Blastarès ; folio non mentionné dans
le catalogue de Benesevic.
Sinaiiicus 1796, xv e siècle; manuel de Blastarès ; f. 154v -155v ,
poème.
254 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

Valicanl1S Archivo C 144, XVIe siècle; manuel de Blastarès;


f. 115 v -I16 v , poème, précédé de la répons/\ ahrégPI' dl' Jean de
Kitros sur les ofiices, isolée de son contexte, et de la liste L.
+ Venelus Marcianus III 4 (Nanianus 228), XVe-XVle siècle;
manuel de Blastarès; f. 137-138, poème, suivi de la notitia
d'Andronic.
+Vindobonensis hisl. 24, XVIe siècle; recueil canonique désor-
donné, y compris le manuel de Blastarès; f. 27 v -3û, poème l ;
f. 365 v , notice N (voir p. 265).
V indobonensis hisl. 58, XIVe siècle; manuel de Blastarès;
f. 287-288 v , poème précédé de la liste L (voir p. 248).
Vindobonensis jl1r. 6, xv e siècle; manuel d'Harménopoulos:
f. 2Û2 r _v , poème.
Comme on le voit, le poème est presque toujours ajouté à un
manuscrit de Blastarès, avec la plupart des suppléments habituels.

La liste L doit sa diffusion aux manuels de


DatatioD.
Blastarès et d'Harménopoulos qui l'enregistrent
comme classique; de même que la notitia de Léon VI, la liste
des offices n'était pas considérée comme le reflet de l'actualité,
mais comme un document représentatif d'un état idéal. Les deux
thessaloniciens, s'ils ont pris personnellement l'initiative de
l'insertion, ne peuvent être, ni l'un ni l'autre, auteur de cette liste.
Le qualificatif de mégas fut accordé pour la première fois au
chartophylax en la personne de Grégoire Koutalès, en ] 328 2 ;
celui-ci devint archevêque de Thessalonique, où il mourut en
décembre 1335 : c'est vers cette date que Blastarès rédige son
Synlagma 3 • Peut-être le titre de mégas n'était-il pas encore entré
dans l'usage courant; mais une forte proportion de copies de dates
très étalées continuent d'omettre le qualificatif. Cela ne peut
s'expliquer, surtout de la part de Blastarès, que par le prestige
de copies antérieures; on la reproduit sans entrer dans les considé-
rations de critique textuelle et historique. La présence de la liste L
dans le Parisinus 396 fournit le seul chainon intermédiaire entre
les manuels et le siècle précédent; si l'on a corrigé dans ce manuscrit
la liste antérieure (voir p. 188) pour mettre le prôtekdikos à son

(1) Dans l'Mition de Verpeaux (PsF.uDo-KoDlNOS, p. 319, apparat 33), est enre-
gislrée une addilion au texte par le Vindob. (sigle P), addition reproduisant la note,
r~sumé de Balsamon, contenue dans Genevensis 23 (ci-dessous, p. 564). Elle sc trouve
également dans Parisin. 2762.
(2) CANTACUZÈNE, Historia lIl, 1 : PG, 153,412 A.
(3) Calcul du cycle solaire: "t"o -rpé:xov iXp"dwç ,ÇWlJ.y' (l:n.1-1335) : S!Jnlagma, M.
Hhallès-Potlcs, p. 415 = PG, 145, 81 A.
LISTE L 255

nouveau rang, la liste L n'a pas été mise à jour ct, à la date où
elle fut copiée, le chartophylax n'était pas encore mégas.
La note que le Genevensis ajoute à sa copie nous permet-elle
de remonter plus haut? Bien qu'il soit du xv e siècle, ce manuscrit
jouit d'une certaine autorité. Sans compter le Livre de l'éparque
et les deux actes d'Alexis 1er Comnène connus par ce ms unique,
une autre pièce peut nous désigner le contexte historique. De
même que le Paris. 396 est un des rares témoins de la notitia des
évêchés du règne d'Isaac II Angel, le Genevensis, peu après la
liste des offices, contient au f. 153 la notitia des évêchés qui corres-
pond au règne d'Alexis III Comnène (Ange) 2. La note dit ceci:
« Telle est la taxis moderne et qui a force de loi actuellement dans
l'administration de la Grande Église de CP. Si en d'autres ouvrages
cette taxis se rencontre enregistrée différemment, une telle
disposition est plus ancienne et n'a plus cours à présent. » A coup
sûr la Ilote n'a aucun sens si elle est de la même date que sa copie,
au début du xv e siècle; elle figurait certainement dans un manuscrit
antérieur qui a servi au compilateur, ou bien le Genevensis
reproduit une compilation antérieure. Que représentaient à cette
date hypothétique, aux yeux du compilateur, les taxeis auxquelles
il fait allusion, nous ne pouvons le dire. Il est cependant remar-
quable que cette note soit suivie d'une amorce d'explication des
offices composée d'extraits de Balsamon tirés de sa dissertation
sur le chartophylax 3 • Cela nous ramènerait encore vers la fin
du XIIe siècle. Mais ce n'est qu'une date idéale; deux manuscrits
seulement, Paris. 2762 et Vind. hisl. 24, connaissent le même
début de notice sans la réflexion initiale. Nous laisserons donc
au Gcnevensis et à sa note leur date réelle; même si elle est
empruntée il un volume notablement antérieur, la réflexion n'a
aucune portée pratique pour nous, à part qu'elle confirme la
vogue de la liste au cours du XIVe siècle. La tradition manuscrite
commence très nettement avec cc siècle 4 ; pour admettre une date
même légèrement antérieure, il faudrait trouver des copies qui en
témoignent explicitement.

La comparaison d'une liste nue avec les


Ordre et nombre
autres est forcément plus sommaire et moins
des archontes.
convaincante que celle d'une notice, dont le
texte comporte quelque élément littéraire. Combiné avec les

(1) Voir p. 188, n. 2.


(2) H. GEJ.ZER, Ungedruckle ... Texle der Noliliae episcopaluum, p. 591-592.
(3) Voir le texte p. 564. Il se trouve aussi en apparat dans PSEUDO-KoDINOl.',
éd. Verpeaux, p. 319 (33) ; ci-dessus, p. 250, n. 1.
(4) C'cst pourquoi j'ai insislé sur la dale de Parisin. 396 el sur son contexte;
voir p. 187-188.
256 TRADITION ET CONTENU DES LISTES n'OFFICES

données de la tradition manuscrite, l'état de la liste fourni


cependant des indications satisfaisantes.
Les variantes de division en taxeis ou pentades ont une signif
cation très claire; même sans collation complète, la connaissanc
d'un bon nombre de manuscrits nous apprend, en effet, que 1
liste la plus répandue est loin d'accorder une valeur absolue à 1
division en groupes. Certains n'admettent qu'une numératio
continue; d'autres, les plus nombreux, présentent la division e:
groupes uniformes; mais le nom technique du groupe est Ta!;~(
omis même au début de la tradition, dans Paris. 396, puis sporadi
quement dans de très bonnes copies, tel le Genevensis 23. L
meilleure preuve que le classement des échelons ne reposait pa
sur un système numérique, c'est que les numéros varient de ru:
à l'autre!, et encore plus dans la réalité: il serait donc absurd
pour un byzantin de désigner un archonte par un numéro de séri
continue ou de groupe. Il suffit de regarder le tableau ci-dessou
pour s'apercevoir que le seul stable est le hiéromnèmôn. L
disparition du terme Éçaç de G à L, en passant par J, donne un
idée de la progression du système numérique. J omet hexas, mai
compte les pentades à partir du protonotaire; L fait partir le
pentades du début, contrairement à la logique.
Liste L comparée à F, G, J, N, 0; je donne le numéro d'ordr
correspondant, dans les autres listes, de l'archonte nommé dans L
-
F J G Liste L N 0

12 12 12 12 hiéromnèmôn 12 12
15 17 13 13 hypomimnèskôn 17 17
14 13 append. 14 did. évangile 18 19
23 14 - 15 did. apôtre 19 20
omo 15 - 16 did. psal1tier. 20 21
13 16 17 17 épi gonu lôn 13 16
<19> 18 18 18 épi kriseôn am. am.
16 19 19 19 épi déèseôn 14 13
20 20 20 20 épi katastaseôs 16 14
18 21 21 21 épi sékrétôn 15 15
17 22 22 22 archonte monast. 22 22
omo 23 23 23 - églises 23 23
omo omo 24 24 - évangile 24 24
29 29 25 25 - antiminsiou 25 25
28 28 26 26 - phôtôn 26 26
21 24 14 27 rhéteur 21 18
f
28 ostiaire a 27
22 25 15 \
1 29 ostiaire b. 28 ~ 27
30 30 16 30 noumodotès 38 ? 28
31 31 append. 31 primicier d. notaires 35, 37 ? 32

(1) Voir le tableau, p. 224.


LISTE L 257

La classification des listes L ct G offre les rapports les plus


étroits; seuls, ces deux témoins ont bien complet le groupe des
cinq hd et des cinq &pX<.ùv; celui des S:7tt ne s'est pas maintenu
ailleurs. Étant donné que les didascales ne sont pas mentionnés
par Jean de Kitros, il me paraît plus normal de considérer aussi G
comme plus archaïque, lorsqu'il les met à part; ce doit être le
rédacteur de L qui les a réintroduits vers la même époque que J,
ce qui leur permet de renvoyer à une place plus modeste les trois
intrus G 14-16 (rhéteur, ostiaires, noumodotès) ; les deux derniers
retrouvent ainsi un rang à peu près équivalent à celui que leur
donnait Jean de Kitros.
Les appendices soulignent la stabilité générale de la liste L,
car ils n'apparaissent que tardivement dans quelques manuscrits,
dans Parisinus 1310 et 1386 et Alhen. Boul. 33 : c'est une contami-
nation. Celle qui affecte la copie la plus ancienne Paris. 396 est
assez curieuse: le protopapas est suivi du deutéreuôn (des prêtres)
et du deutéreuôn (des diacres). L'absence de l'archidiacre peut
s'expliquer par le fait que le titre revenait souvent par cumul à
un archonte supérieur l ; mais nous retrouvons cet appendice
incorporé dans N 29-31. On aperçoit ainsi que l'articulation entre
offices diaconaux et offices presbytéraux constitue toujours une
difficulté pour les rédacteurs : dans les notices H et K elle porte
précisément sur la place de l'archidiacre, du protopapas et de leur
deutéreuôn. En inscrivant en finale le primicier des notaires, la
notice L a voulu marquer très clairement la frontière des offices
diaconaux, au moins en théorie, puisque les chefs de file du clergé
de Sainte-Sophie sont exclus. Nous avons déjà vu l'archôn t.
phôtôn et le noumodotès s'introduire dans les offices diaconaux 2 ;
en pratique, le classement produit plus de confusion que de clarté.
La variante finale qui nous a servi de critère n'est pas fortuite;
elle a un sens historique, car l'état des listes nous indique que la
variante a une date et qu'elle ne s'explique pas uniquement par
les rapports de copie; jugeons-en d'après le schéma.
_...... .. _-
D F G J L Na Nb
(Mosqu.)

123 prim. not. 30 prim. nat. +- 30 +- 31 not. 35 tabou/ar. anagn.


132 (prim. sous-
31 prim. ) /abou/.
diacre)
33 domest. ana- 33 prim. anagn. +- 39 +- 35 1
' anagn. 37 anagn.
gnôslai
1

(1) Voir p. 208.


(2) Pour Jean de Kilros, ce sonl des prêlres; texte, p. 538, nOO 24-25.

9-1
258 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

A toute époque, on considère comme normal qu'un groupe


d'employés homogènes soit doté n'un primicier, qui joue dans sa
sphère le rôle d'ancien, de chef de groupe. D est le seul à mentionner
celui des sous-diacres (avec K 26) ; son domesLikos des anagnôstai
équivaut peut-être au primicier des mêmes, attesté ensuite jusqu'à
la fin. Cette distinction sous-entend que les notaires sont des
diacres; cependant L et N b suppriment pratiquement cette
distinction, ou bien par omission des notaires, ou bien par assimi-
lation des anagnôstai à des notaires. Cela reviendrait à dire qu'à
une certaine date les notaires ordinaires n'avaient que l'ordre de
lecteur, qu'il y avait peu de notaires diacres, et que l'expression
primicier des anagnôstai et primicicr des notarioi désignait le chef
du même collège. De fait nous rencontrons, en 1391, Georges
Eugénikos anagnôstès et primicier des notaires 1 ; la plus ancienne
variante &.vaYCiJrnwv, dans L 31, est de 1351 (Parisin. 1360). Elle
peut provenir d'un copiste de province, où la distinction des offices
par ordres sacrés était beaucoup moins rigoureuse. Mais bien
auparavant, il existe des sceaux de sous-diacres notaires et d'autres
de clercs palatins et patriarcaux, notaires sans aucun ordre, ou
de l'ordre mineur 2 • Encore en 1277, la liste des signatures distingue
une catégorie nombreuse de notaires qui ne se disent pas diacres 3 •
Pour que le terme à.vaYVCiJr:I":wv pénètre enfin dans la nomenclature
comme équivalant à vo,,:apLCiJV, ou à une catégorie de notaires, une
certaine évolution a pu se produire même à Constantinople.
L'important pour nous est de constater que le vocabulaire n'a pas
admis ce terme de primicier des anagnôstai avant le milieu du
XIVe siècle, pour le substituer à primicier des notaires.
La variante vO":(J.p(CiJv-,,:aoou/"ap(CiJv n'est pas de même genre: les
deux termes qui entrent en concurrence n'opposent pas une charge
à un degré d'ordre, mais deux fonctions, distinctes aussi bien dans
la capitale qu'en province. Les notices, de D à L (dans sa recension
première avec vo,,:ap(CiJv), ne mentionnent pas le taboularios parce
que c'est un emploi très commun, qui ne donne pas droit au titre
plus relevé et plus spécifique de notaire patriarcal. A une époque
plus reculée, nous rencontrons cependant un exarchos des tabou-
larioi, qui doit être le primicier des notaires patriarcaux4, puis un
primicier des taboularioi, à Cyzique 6 • En province, on emploie
couramment nomikos et taboularios; à Constantinople, au

(1) Ot;DOT, Acta, p. 112; noter qu'il s'agil d'un lecteur prêt à recevoir le diaconat.
(2) LAURENT, Corpus (index du t. 5), p. 510.
(3) Voir liste p. 532; les aulrcs notaires menlionncnl leur lilrc de diacre, landis
qu'un groupe signe simp1emcnl : 0 lv 1tCXTptCXPXL>w'rç vOTcxpLotç; voir p, 384, n. 3.
(4) MM, IV, 31'2, 4.
(5) cr. Reqesles, 1055; sur les taboularioi de Smyrne, voir ci-dessus, p. 120-121.
NOTICE M 259

XIVe siècle, les taboularioi sont des prètrcs de quartier. Malgré la


synonymie des termes, l'emploi de taboularios dans les notices
n'est pas très ancien; la première copie datée est de 1359 (Venet.
Marc. 183), contemporaine par conséquent de celle qui admet
eXVlXYVUlcr1"WV. Ces variantes attestent surtout une évolution du
langage ou une vulgarisation de la liste devenue classique et dans
laquelle des copistes, peut-être provinciaux, ont introduit deux
termes plus courants que notaire. Mais il est probable aussi qu'une
bonne partie des notaires au XIVe siècle n'étaient pas diacres.
Plus tard, nous verrons entrer le terme YPlXfl'f1.lX1"~x6ç (P2 6), plus
littéraire et dont le sens technique n'est pas bien fixé.
L'absence de définitions dans la liste L donne à la hiérarchie
un caractère plus abstrait. Théoriquement, la date est comprise
entre 1192, élévation du prôtekdikos, et 1328, titre de mégas
chartophylax; en fait, elle doit être contemporaine de G et.J et
un peu postérieure: fin XIIIe siècle, début du XIVe,

13. NOTICE M

Il est arrivé que la liste L soit associée à la notice N, comme dans


les copies de Darmarios ; cette union mal assortie n'est due qu'à
une rencontre fortuite. La notice M, la seule qui suit de très près
l'ordre de la liste L pour définir les archontes, est attestée par des
témoins tardifs et en mauvais état; la composition est nettement
antérieure à ces copies.
Je ne connais que deux copies du texte :
Manuscrits
et traditIon. 111elforensis Il. Slephanou 79 et Sinailicus IG09 ;
ce sont deux manuels de Blastarès, le second
beaucoup plus volumineux, parce que le copiste lui a adjoint un
assez grand nombre de textes hétérogènes. Nous n'avons pas une
description complète de Jlrleleor. 1 ; du moins, il contient comme
Sinail. un texte très rare : les questions d'Euphémianos au
patriarche Luc 2 • Dans les deux manuscrits, la notice des offices
voisine avec la notitia des évêchés d'Andronic II. Le manuscrit

(1) Microfilm fragmentaire à notre Institut, pris par le R. P. Laurent. Les folios
ne sont pas visibles; le texte commence sur un verso (vers les fT. 2;)0-255 du ms. ?)
et, du recto suivant, je ne connais que ce qui apparaît sur la même photog-raphie,
une bande de deux ou trois centimètres de texte: titre de l'archonte el début de
définition.
(2) [fegesles, IOS7 ; à la parution du volume, on ne connaissait que deux manuscrits
de ce lexte; en plus du Meteor., il a une copie plus étendue à l'Athos, manuscrit de
Laura 0 SI, f. 146 (d'après le catalogue).
260 TflADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

des Météores met en marge des extraits de la réponse ùe Jean de


Kilros sur les oflices (recension de Blaslarès); le Sinail. les a
insérés dans le texte cL de manière à reproduire toute la réponse:
elle est en pièces détachées sans ordre, de sorte que le début est
reporté à la fin de la notice. Cette contamination s'explique
facilement par le voisinage du Syntagma de Blastarès, dont la
recension des réponses de Jean de Kitros est un appendice normal.
Les extraits ne sont pas réellement incorporés au texte, puisqu'ils
sont à part et d'une main difTérente dans Méteor. ; la confrontation
est postérieure, si bien que la présence de ces parties adventices
ne signifie rien pour la datation du texte primitif : elle nous
indiquerait plutôt que sa rédaction, certainement indépendante, est
antérieure à l'œuvre de Blastarès, comme la notice L elle-même.
Le Sinait., œuvre d'un collectionneur à la curiosité un peu brouil-
lonne, insère encore au début une note extraite de la notice K et
la note de la notice G sur les didascales. La notice M est ainsi
enveloppée dans une compilation qui nous voile l'aspect primitif
du texte.
Le Meteor., de son côté, copie un texte dégradé antérieurement:
la rédaction de 8 a, 12 et 17 montre que deux définitions adjacentes
ont fusionné, non par faute du rédacteur, mais par erreur de copie.
Le logothète 8 a est contaminé par la définition du canstrisios 9 ;
le hiéromnèmôn 12, probablement par celle d'un didascale ; celle
de l'hypomimnèskôn 17, par celle de l'épi kriseôn. Il s'ensuit que
l'original est déformé, difficile à retrouver et à présenter. Pour
l'ordre des offices, il faut suivre Meteor., car après le n. 13,
l'éclectique Sinait. opère des changements qui troublent l'ordon-
nance; du n. 13 à 31, je me contente de donner la comparaison
des deux, puis la définition de six archontes, commune aux deux
copies et différente des modèles que le rédacteur a utilisés. Faute
de ces définitions, la notice serait à négliger; bien qu'à l'origine
elle résulte d'un travail de seconde main, le rédacteur y a introduit
quelques éléments originaux.

L'ordre et le nombre des offices ne corres-


pon d ent pas exactement a. ceux d
Analyse et cri tique.
e la 'hste L ;
l'absence de l'épi kriseôn est compensée par addition M 22 : le
second didascale ; la limite reste la même au dernier rang, occupé
par le primicier des notaires. A l'intérieur se produisent des
changements qui se font dans un groupe très significatif. On peut
tenir pour acquis que les groupes identiques J 12-17 et M 12-17,
constitués par ces seuls témoins et par dissociation du classement
des cinq épi dans les listes G et L, ont une origine commune. Le
groupe suivant fait apparattre une solution nouvelle pour résoudre
NOTICE M 261

une difficulté antérieure. J avait rétabli l'épi kriseôn, omis dans la


notic~ F ; la notice ~1 subit en cet endroit une gêne qui sc traduit
par des divergences notables entre ses manuscrits.
J M
.- .. "

original? Meteorellsis
17 hypomimni'skôn
18 épi kriseôn
19 épi dééseôn
20 épi sékrétôn
21 épi kataslaseos

Étant donné que la notice M néglige toute classification numé-


rique, elle n'est pas gênée en principe par le besoin de constituer
des groupes de cinq. L'état de la définition du n. 17 dans les deux
copies, où s'introduit un élément disparate, montre que le texte
original était différent; le rédacteur avait probablement omis l'épi
kriseôn, comme la notice F et à sa suite la notice l\" ; lui-même,
ou un autre, l'avait rétabli en marge avec une définition vague
mais personnelle; les copistes postérieurs l'ont insérée au mauvais
endroit, à l'intérieur de la définition de l'archonte précédent, dont
le rôle est considéré par les notices comme purement liturgique.
Le Sinaiticus, plus curieux, retrouve la définition de la notice G,
qu'il pouvait trouver également dans ~ ; de plus il remplace l'épi
eutaxias par l'épi sékrétou. Dans ce groupe, la classification est
donc troublée à la fois par l'omission de l'épi kriseôn assez courante
à une époque donnée et par l'arrivée de l'épi eutaxias. Or, celui-ci
apparaît pour la première fois dans H 27, qui le considère comme
employé au tribunal, chargé du service d'ordre; il est bien distinct
de l'épi katastaseôs, confiné dans la liturgie. Nous ignorons quelle
définition lui donnait M : elle pouvait justement introduire une
nouvelle confusion, puisque les deux offices qu'il omet (épi kriseôn,
épi sékrétou) possèdent des attributions proches l . Vers la fin de
la liste, le texte primitif omettait les définitions. Le Meteorensis
n'en a pas de première main et reproduit exactement l'ordre de L ;
en efTet, par rapport aux autres témoins, ('elle liste intervertit
l'archonte phôtôn et antiminsiou : G 25-26 (= N 25-26) deviennent
L 26-25 (= ),1 26-25). C'est un détail bien mince; mais comme la
liste J, tout en ayant le primicier des notaires à la même place
(J 31 = L 31 = M 31), adopte une finale toute différente, le
rédacteur est certainement revenu à la liste L. Tous ces indices

(1) Dans la noLice I. je restitue l'(~pi kl'iscôn au no 16 (voir ci-dessus, p. '218). La


noticc 0 introduit cPrLaillcmcnt dans la dl\flnilion de 1·1, (~pi s(~krétôn, un élément
tiré d'une dilfiniLion de l'épi kriscôn : voir p. 277.
262 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

nous rapprochent de la période où la liste J, peu répandue et


connue par copie unique, a pu êtr(~ consultôc et en mrme tt'mps que
la liste L, dont on n'accepte pas encore toute l'ordonnance. Ce
devait être dans l('s débuts du XIVe siècle.
Si le rédacteur a composé SeS définitions suivant la même
méthode que sa liste, il transmet sans doute aussi quelques
renseignements qui ne nous sont pas parvenus par les autres
notices. Il se distingue du commun pour les définitions du charto-
phylax au protonotaire et ajoute de-ci, de-là, des termes techniques
intéressants, en particulier sur le rôle des archontes dans la
cérémonie de promotion dite fLLXPOC O'c;>pcx.y[ç. La définition du
sacellaire est à souligner comme vestige du XIIIe siècle, ou de ce
laps de temps indéterminé durant lequel cet archonte n'avait
juridiction que sur les monastères de femmes. Nous remarquons, en
effet, que le renseignement est cantonné dans les notices F G H,
mais que déjà la notice K ne l'accepte pas; le rédacteur ne cannait
donc pas le retour à la normale enregistré par la notice NI. On
ne sait exactement ce qu'il entend par 8;;:{rt'Epoç O'cx.xEÀMpLOÇ : sans
doute l'archonte des monastères, cité plus loin sans sa définition;
mais la juridiction du second sacellaire n'est pas dans la même
ligne que celle de son chef, puisqu'il doit s'occuper des prêtres 2 •
L'erreur pourrait provenir d'une mauvaise utilisation de sources
peu autorisées : la notice F réunit archonte des monastères et
des églises et la notice H soumet l'archonte des églises au grand
sacellaire. Dans le second cas, une faute de copie, et plutôt tardive,
est évidente 3 ; mais l'arrangement noté dans la notice K, qui fait
passer les monastères de femmes sous la juridiction du sakelliou,
est un indice supplémentaire qu'il y avait non seulement une
modification réelle des institutions à ce sujet, mais sans doute
aussi un certain désordre dans les manuels, qui laissait perplexes
les rédacteurs moins au courant des réalités, ou leur inspirait l'idée
d'une rectification sur le papier.
Un autre dédoublement curieux se produit parmi les didascales.
Il n'a rien à voir, je pense, avec la réalité, ni avec la restauration

(1) Ce détail donne une datation relative; L'auteur aurait pu trouver, en eJTet.,
dans N et 0, des éléments qu'il a cmpruntés à leurs sourCeS. Un compilateur plus
tardif n'aurait pas défini le sacellaire comme les auteurs du XIIle si~cle et il aurait
mentionné l'archonte des monastères, second du sacellaire, dans le même sens que :'i
et 0, s'il avait connu la rectification.
('2) Pontanus attribue au codex Augl1slanus (Monacensis 442) une dénnition du
sacellaire qui est tirée en fait d'une lettre de Gerlach il Crusius : voir ci-dessus, p. 203,
n. 2. Cette défini Lion (enregistrée aussi par DGCA:"IGE, Glossarium, 1320, en bas)
attribue au sacellaire une juridiction yugue sur moines et prêtres, puis sur les monas-
lères; le texte n'est pas byzantin.
(3) Voir H 5 et 20 j XCt60ÀtxwII est lu xÀllptXWII par un copiste très distr<lit.
NOTICE M 263
d'une hiérarchie académique ou universitaire, dont la notion n'a
jamais pénétré les listes d'archontps. La richc!'se de la notice M
n'est qu'apparente : c'est un trésor de compilateur. La notice F
présente déjà semblable anomalie: un spul didascale de l'Évangile,
deux didascales du Psautier, F 14 ct 2~t On compte à peine sur
le premier pour la pr{'dieation, encore moins, certainement, pour
un enseignement supérieur; il la mème époque, il y aurait eu
cependant deux didascales du Psautier, sans attribution connue.
Peut-être s'agit-il là des professeurs d'Écriture Sainte du patriarcat
de Nicée; de cette époque nous sont restés des opuscules sur les
Psaumes de Nicéphore Blemmydès, l'un des professeurs les plus
connus. La notice M renverse le rapport : un seul didascale du
Psautier et deux respectivement pour l'Évangile et l'Apôtre; puis,
un second didascale prend dans les rangs une place très proche
de celle qu'occupent les deux didascales du Psautier: voir F 23,
M 21. Cela ressemble fort à un arrangement sur le papier, suggéré
peut-être par l'apparition dans les dignités auliques d'un protapos-
tolarios. Un chassé-croisé complexe entre les sources, puis entre
les sources livresques et la réalité, s'est produit. En 1277,
. postérieurement sans doute à la notice F, un didascale de l'Apôtre
signe en bonne place parmi les archontes l ; à la même date
Grégoire de Chypre, le futur patriarche Georges II, est protapos-
tolarios dans le clergé palatin 2, c'est-à-dire qu'il a le privilège de
lire prophéties et épîtres aux cérémonies impériales. Est-ce le
terme prôtapostolarios qui attire prôtodidascalos, puis l'addition
du deuteros ? Cela me paraît très vraisemblable, de la part d'un
auteur qui utilise les sources du XIIIe siècle. D'autres indices nous
montrent qu'il a utilisé les notices F et G ; la première définition
du logothète (8 a), contaminée par quelque note marginale sur le
canstrisios, additionne F et G; la seconde (8 b), interpolation
postérieure, additionne N et O. C'est sans doute en voulant corriger
la hiérarchie des didascales de F que le rédacteur aboutit à un
résultat peu satisfaisant; ces premiers et seconds didascales ne
sont pas attestés ailleurs parmi les archontes ecclésiastiques.
La notice M est donc une compilation de seconde main. Son
choix des sources et quelques passages originaux concernant les
douze premiers archontes la font paraître plus ancienne que ne le
laissaient supposer la date et l'état de ses copies; un compilateur

(1) Voir liste, p. 532, nO 9.


(2) Lisle ùes palriarches : PG, 147, 468 C; Georges esl cXIICXYV~O'T1JC; el 1tPWTCX1tO-
O'TOÀa.pLOC;. PACHYMÈRE, Andr. Pal. l, 14 : Bonn, Ir, 42 = PG, 144, 49 B : TC Toti
1tPWTCX1toO''To),otplou de; cXIICXXTOPWII Èmepe:pofLe:IIO\l O'tfLllwfLcx. La fone Lion cs t décrite dans
le PSEUDO-KoDJ~os, éd. Verpcaux, p. 19·1, 2-3.
264 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

du xv e siècle ne serait pas monté aussi haut, jusqu'à des documents


du XIIIe siècle; la notice prend place vraisemblablement dans les
débuts du XIVe siècle.

14. NOTICE N

Avec la notice K, celle qui fut attribuée au Pseudo-Kodinos


ou qui est citée par ce nom d'auteur a connu le succès grâce aux
éditions. Aggravée de commentaire en commentaire, l'influence de
ce texte est devenue prépondérante au point que l'on ne s'est
jamais - du moins à ma connaissance - posé la question de son
origine exacte. J. Verpeaux a démontré, avec sa rigueur habituelle,
que la notice sur les offices ecclésiastiques ne figurait pas dans
l'archétype des copies de Darmarios, qui est un manuscrit perdu
d'Antoine Augustin l ; c'est en cours de route que le copiste trouva
le supplément. Cette fin de tradition ne nous retiendra pas, car
nous disposons de témoins plus anciens et plus autorisés.

Le texte se rencontre en deux recensions dont


Tradition
manuscrite. les variantes commencent à la septième pentade,
pour employer le système de classement de
cette notice, c'est-à-dire après le numéro 31 ; la forme brève a
41 archontes, ou 8 pentades, finissant au dipotatos; la forme
longue a 46 archontes, ou 9 pentades, finissant à l'épi podéas.
Comme pour la liste L, je prends cette finale comme critère
distinctif des deux groupes de manuscrits; le critère a l'avantage
ici d'être plus clair en raison de l'étendue du texte en question:
il s'agit de deux familles séparées.

A. Recension à finale longue.


Dans ce groupe entrent tous les manuscrits cités par J. Verpeaux,
c'est-à-dire la série des copies de Darmarios : Madrilensis Paial.
Reg. 3193, Madrilensis B. N. 4567, Londinensis Oid. Roy. 16. C. XVIII,
Vaiicanus Paialinus 414 (modèle de la 1re édition), Monacenses 156
et 247, Valicanus Reginae 98, Oxoniensis Casaub. Adv. 32,
Scorialensis X IV 3, Taurinensis 120 (B II 19). Deux autres copies
secondaires du Trailé des offices, faites probablement sur un
Harménopoulos du Vatican, contiennent aussi la liste des offices:
Oxoniensis gr. cfass. d. 140, Vaticanus 2374. Je citerai de plus

(1) PSEUDO-KoDlNOS, éd. Verpeaux, p. 56-62,66. Les manuscrits sont cités p. 71-12.
Le texte est associé au De ofTicil1.libus depuis J'édition de Junius, suivie par Gretser :
Bonn, 3-6 = PG, 157, 25-29.
NOTICE N 265
Vindobon. hisl. 24 (f. 365 v ), recueil canonique du XVIe siècle
indépendant du Pseudo-Kodinos 1 • Tous ces manuscrits, dont nous
connaissons les modèles, sont négligeables; on retiendra cependant
que cette tradition, par fidélité à un archétype, ne donne pas au
chartophylax le titre de mégas. Les manuscrits indépendants sont
les suivants :
Atheniensis B N 483, f. 140v -141 : notice N copiée à la suite de
la notice L (ci-dessus, p. 243). La numération des pentades va
de 1 à 8.
Alhon. Panleleemon 152, f. 334 v • La ressemblance avec le
Parisinus 1360 (ci-dessus, p. 250) s'arrête à la copie d'une lettre
de Sophianos, précédée de la liste L. Une date 1426, dans la partie
inférieure, après le f. 302v , ne vaut peut-être que pour la copie de
ce wpplément, où se trouve aussi la notice palatine versifiée
attribuée à Phakrasès 2 et plus loin, f. 338, l'Eklhésis de Nil. Un
manuscrit de ce genre montre que la rencontre entre les deux
textes (L et N) est purement fortuite.
Halki Panagia 157, XIVe-XV e siècle, mélanges de correspondances
réelles et fictives 3 ; f. 303-304, notice N, avec numération arrêtée
à la pentade huit, la première étant intitulée t~cXc;.
Parisinus 1310, xv e siècle; mélanges très divers où l'on remarque,
f. 5-16 v , un "EÀe:yxoc; XCXTOC rpOCLXW\I, transformé dans le catalogue de
Omont en (~ attaque contre les Latins l) ; f. 406 r _v , notice précédée
de la liste L et recopiée comme elle dans Parisin. 1766 ; numération
arrêtée à la pentade huit.
Veneius Marcianus 183 (an. 1359) ; manuel d'Harménopoulos, le
plus ancien témoin daté; f. 244 r _v , notice dont je reproduis le
texte. La date cependant ne concerne pas la notice, écrite de
seconde main; cette écriture diffère de celle du copiste principal
et aussi de celle qui a écrit certaines notes marginales et les
folios 291-292, qui viennent après la colophon4.. La copie de la
notice ne semble pas antérieure au xv e siècle; elle est précédée
de la liste L (voir p. 249).

(1) Sur les de'Jx premiers, voir PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 81·82. Le
Vi/ldobon. contient également les verS de Blastarès (ibid., p. 315), une liste palatine
(ibid., p. 296) ; je ne connais pas la teneur de cette copie. Je néglige aussi le Cairensis
Patriarch. 71 (219i, copié en 1604, dont le texte est mutilé au début.
(2) PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 330 (liste IV) ; p. 295 (liste 1). Le Parisinus
1360 ne contient que cette seconde liste, appendice normal de l'Hexabiblos.
(3) Certaines lettres concernent les tl'oul.Jles de la querelle hésychaste :
J. MEYENDORFF, Introduction à l'élude de Grégoire Pula mas, Paris, 1959, p. 408.
(4) Sur ce manuscrit, remarques de J. VEflPEAUX, dans Rev. des Ét. Byz., 21 (1963),
p.229.
266 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

Vindobonensis phil. 178, an. 1429-1430, copié par Jean Kaloeidès;


mélanges classiques et byzantins; f. 45-46, notice.

B. RecC'nsion à finale brève.


Alhon. Dionysiou 167, xv e siècle; mélanges de théologie, de
chronologie et d'écrits de controverse; f. 244-245 v , notice précédée
d'une notice anonyme en vers sur les offices palatins l et suivie de
la notitia de Léon VI ; numération marginale arrêtée à la pentade
sept. Une autre main a voulu corriger la liste à partir du hiéro-
mnèmôn, pour rétablir le groupe des archontes avec &1t[ selon l'ordre
de G et L.
Alhon. Esphigmenou 131, copié en 1577 par Athanasios d'Éphèse,
le même qui intervient plusieurs fois dans Sinail. 976 ; je ne sais
si tout le manuscrit est de sa main; la même notice, avec peu de
variantes, est copiée deux fois: f. 22v -23 et f. 72 v -73 ; numération
poussée jusqu'à huit pentades.
Valicanus Olloboni. 180, composé de plusieurs parties et par des
mains différentes: XIVe et xv e siècle; f. 46-47 v , notice, à la suite
de notitiae d'évêchés et de listes de patriarches, mais d'une autre
main datable du xv e siècle. La notice est suivie de notes importantes
sur l'ordination des archontes; elles s'achèvent sur des extraits de
la notice en vers de Phakrasès 2, la même qui est anonyme dans
Dionysiou 167. Au début de la notice, le copiste inscrit : ~ oc71 k~occ;
qui compte dans la numération de 1 à 8, écrite en marge; la
numération individuelle des archontes par chiffres, en marge,
s'arrête à vingt et un.
Vindobonensis jur. 15, en partie de l'an 1325 (?)3 : mélanges
juridiques jusqu'au f. 73, puis littéraires, la date étant inscrite
dans la seconde partie·. La notice, f. 71-72, avec numération margi-
nale unique 1-39, omet le rhéteur et classe les deux domestikoi
sous le même na 31. Les définitions admettent plusieurs variantes
de rédaction (surtout xpoc't'EL' pour xpcx't'wv), des abréviations et
des additions. Si l'absence de la numération par pentades donne
un caractère archaïque à ce témoin, la mention du titre de mégas

(1) Éditée par J. VERPEAUX, Pseudo-Kodinos, p. 332 s.


(2) J. VERPEAUX, op. cil., p. 337, lignes 122-126 j l'auteur (Philès-Phakrasès) est
douteux.
(3) Dale indiquée par la catalogue tout récent de H. Hunger et O. Kresten. Il
y a plusieurs mains j celle qui écrit la notice parait êt!'e la même qui écril jusqu'au
r. 73 v , en changeant de module. Cependant d'autres petits lextes sont de mains dilTé-
renles qui peuvent aller jusqu'à la fin du siècle; on n'exclura pas que cette copie soit
antérieure à 1350 ct proche de 1325 ; mais il faul eomptcr avec le temps nécessaire pour
la vulgarisation du titre mp.!jas chartoph~ lax.
(4) H. HUNGER cl O. KRE~TEN, Kala/og ... Teil 2. Codices juridici. Codices medici,
Wien, 1969, p. 28-31 ; il Y a doute sur la port~e du colophon, le partage des mains
et la date du filigrane.
NOTICE N 267
chartophylax rejette la composition à une date postérieure à
1328 : cette partie du ms ne peut être copiée avant cdte date;
il faudrait voir de plus près la composition du cahier (qui est irré-
gulier) et les variations de main.
Les variantes entre copies, qui ne sont pas
Rapport entièrement collationnées, fourniront sans doute
des recensions
et date. des indications plus précises sur le classement
des divers témoins. La distinction entre recen-
sion longue et brève ne révèle pas le rapport réel des textes, mais
certainement l'intervention de deux ou plusieurs rédacteurs et
copistes, qui touchent peu aux définitions et davantage à l'efTectif
des archontes inférieurs.
La notice N résulte d'un travail de compilation qui commence
peut-être dès le début du XIVe et se poursuit jusqu'à la fin. Les
indices extérieurs offrent peu de prise, du fait que les mss datés
(surtout Vind. j. 15 et Marcian. 183) reçoivent la notice d'une
autre main, non identifiée ou postérieure. Entre les deux recen-
sions se produisent aussi des contacts : ainsi É:~ocç se rencontre
une fois des deux côtés (Halk. P. 157 et Dl/ob. 180) ; quant
au titre de mégas c'est la recension longue qui l'omet, alors
que le plus ancien ms de la recension brève (Vind. j. 15, avec
mégas chartophylax) passe pour antérieur à 1325. Aucune copie
ne fait figure d'archétype et ne permet de dresser un schéma
des rapports, du moins d'après les variantes plutôt extérieures
qui entrent ici en ligne de compte. Plus encore que celles qui
précèdent, en particulier F et G, la notice N fait ressortir une
différence de traitement d'une liste nue et d'une liste avec défi-
nitions (notice) par les rédacteurs.
Certes les définitions ne sont pas plus intangibles qu'une énu-
mération, mais les deux genres n'ont pas même stabilité ni même
mode de difTusion. La liste L, très répandue durant tout le siècle,
change très peu, ne reçoit pas de suppléments notables à cause de
sa forme très dépouillée: cependant N ne la suit pas. Les notices
au contraire, moins copiées, mais plus complexes, font l'objet
de retouches multiples, comme on le voit par les diverses recensions
de G. Dans la notice N, on touche peu aux définitions dans la
mesure où elles viennent d'ailleurs (F surtout), tandis que l'énu-
mération finale (de 31 à la fin) subit divers remaniements. Bien
que le rapport entre la date des mss et celle de la composition du
texte ne soit pas toujours rigoureux et significatif, comme c'est
le cas pour la notic~ M et d'autres, le point de départ de la notice
N ne sera pas placé au-delà du second quart du XIVe siècle, car sa
difTusion s'intensifie vers la fin du même siècle, comme si le texte
correspondait le mieux à la conception de l'époque: c'est ce qu'il
faut vérifier par l'analyse du contenu et par l'emploi des sources
268 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

Le voisinage assez fréquent de la liste L e


I\nalyse et critique
de la notice N, malgré leurs contradictions
de la notice
(n" 1-31). prouve que listes et notices suivent des voie:
parallèles, sans presque aucune communicatioI
entre elles. D'après le tableau comparatif (p. 282), nous voyon~
clairement que la liste L ne joue pas le rôle d'intermédiaire pou
les notices; elles n'acceptent pas son témoignage qui sert plutô'
de repoussoir. La liste J n'a pas non plus d'influence déterminant!
sur N, car elle a réintroduit l'épi kriseôn et N continue à l'ignorer
conformément à la tradition originale de F. C'est pourquoi l~
notice N, incapable ou peu désireuse de reconstituer le groupe de:
cinq bd (G 17-21 = L 17-21), et tout en maintenant le groupe de:
cinq &pX<Ùv (G 22-26 = L 22-26), remodèle toute l'ordonnance de:
archontes moyens, ce qui entraîne un nouveau classement pou:
les n. 27-31. D'où le schéma suivant, où nous mettons en parallèll
l'ordre de la notice N avec celui des notices F G et des listes J L

1
1
-
F -
Notices
......
G
Notice N
-
J
Listes
"-
-
L

12 12 12 hi6romnèmôn 12 12 1

13 17 13 épi ~onalôn 16 17
16 19 14 épi déèseôn 19 19
1
18 21 15 épi sékrétôn 20 20
20 20 16 épi katastascâs 21 'lI
(om.) (+ épi kriscôn) (om.) (+ épi kriseôn) (+ 6pi kriseôn)
15 13 17 hypomimnèskôn 17 13
14 append. 18 didascale Ev. 13 14 1

1
omo - 19 didascale Ap. 14 15
23 - 20 didascale Ps. 15 16
21 14 21 rhéteur 24 27 i
\ 22 22 archonte monastères 22 22
17 1
1 23 23 - églises 23 23
omo 24 24 - évangile om. 21 1
28 '25 25 - phôlôn 28 '26
- 29
,,~

29 26 26 antiminsiôn ~;)

-- fin
27 ostiarios a ( '28
22 Î 15 \ ( ~O
')-

( ? 28 ostiarios b. 29
24 + noumodotès 29 protopapas 27 omo
1
25 30 deu t6rcuôn (prêtres) am. omo
31 deutéreuôn (diacres) 26 omo
1
T T T 1

Les principaux points de rencontre sc font avec la notice F :


même point de départ 12-13, même omission de l'épi kriseôn~
NOTICE N 269
même place pour le rhéteur 21. Sans doute N n'a pu emprunter
à F le groupement 22-26, mais il ne l'emprunte pas non plus à J,
ni à L, qui intervertit 25-26. De toute façon, le rédacteur, qui
utilise des définitions de F, n'a pas retenu l'ordre de cette liste;
il a été séduit en particulier par le groupe des cinq &pX<Ùv, où il
rejoint pour la seule fois G. L'idée qui inspire le nouveau classement
est peut-être logique: au hiéromnèmôn invariable se joignent les
quatre È:1tL (12-16) ; à l'hypomimnèskôn quatre offices d'enseignants
(17-21). Comme nous savons que ces arrangements sont arbitraires,
nous dirons plutôt que la nouvelle forme est un effet de style,
une simple combinaison des mêmes matériaux, qui fait ressortir
précisément l'omission commune avec F. La rencontre avec G,
par connaissance directe ou indirecte, que l'on déduit du même
groupement G 22-26 = N 22-26, peut expliquer également
l'embarras visible du rédacteur pour arriver à 31. Le texte primitif,
ou commun aux trois recensions de G, s'arrête à 26. D'une certaine
façon la notice N termine à 31 la liste des offices diaconaux, mais
au prix de deux erreurs : le deutéreuôn des diacres n'est pas un
archonte et le primicier des notaires, qui figure habituellement à
la frontière (F 31, G append. 31, L 31 et D 29), est éliminé, car le
primicier des taboularioi et le primicier des anagnôstai (N 35 et 37)
sont rejetés trop bas pour être considérés comme appartenant aux
&:PXOV"t'LX~1X de classe. Les manipulations auxquelles a recouru le
rédacteur deviennent beaucoup plus visibles grâce aux définitions.
La notice N utilise généralement des clichés de la notice F : emploi
du verbe xpcndv et de la préposition dç, commun à presque toutes
les définitions des deux notices. La dépendance verbale va encore
plus loin, car les numéros 11-16 et 18 sont à peu près identiques,
sans variante notable. Malgré l'emprunt d'un ordre différent, la
notice conserve le texte de sa source principale : évidemment,
c'est une compilation. Or la notice F se reproduit jusqu'au milieu
du XIVe siècle: Bodf. Roe 18 est de 1349 et plusieurs copies sont
proches de cette date et plutôt postérieures. Chronologiquement,
la notice N prend la succession et peut passer comme une mise à
jour, une nouvelle édition. Au début, les six premiers archontes
sont décrits avec plus de précision, cn particulier le chartophylax,
où [Le:O"IX~e:~v disparaiV. Une distance dans le temps entraîne une
nouvelle définition du grand sacel1aire et, scmble-t-il, la réflexion
finale qui explicite le sens d'exôkatakoilos (N 6).
Le traitement du grand sacellaire par les notices F G H, qui
se reflète dans M et K, ne peut être considéré comme un simple

(1) Par contre, un terme technique apparaît dans N '28 : second osliarios portant
le monobamboulon, qui devkndra dibamboulon dans R; voir p. 284, n. 4.
270 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

jeu étymologique, ainsi que nous l'avons dit à propos de la notice G.


Ce changement dcs attributions du sacellaire serait-il dû au fait que
le premier patriarche de Nicée, Michel IV, est ancien sacellaire l ?
Il n'est pas impossible qu'il se soit réservé une part de sa fonction
antérieure, en laissant à l'archonte des monastères les couvents
d'hommes. A un autre moment, celui où précisément le lravail sur
les listes se révèle actif, on reproche au patriarche Niphon l de
se consacrer volontiers à l'administration des monastères féminins 2•
Le rapport entre ces faits et les notices est loin d'être prouvé;
il semble au moins qu'ils ont pu perturber les institutions et
l'opinion. Avec la notice N, nous revenons à une conception plus
traditionnelle, à la définition de Balsamon 3. Si la correction avait
eu lieu dès la première moitié du XIVe siècle, on se demande alors
pourquoi des canonistes assez avertis, par exemple le collectionneur
de Dionysiou 120, qui a fait quelques recherches, continuent à
copier la notice F, sans parler du compilateur de la notice M, qui
trouve un grand sacellaire et son second, mais ne change rien à
la juridiction du grand.
En conclusion la notice N précise que les six premiers siègent
en synode avec le patriarche (ocpX~E:pE:Uç : ou métropolite, en
province). D'après les actes du XIVe siècIe4, nous constatons que
cette forme concrète de l'exercice des fonctions se vérifie surtout
à partir du patriarcat de Nil, et pleinement sous le patriarcat de
Matthieu 1. Enfin (notice P), le sacellaire prendra la tête des
archontes, par disparition temporaire de l'économe. La convergence
de ces indices du texte avec la date moyenne des copies, qui se
difTuscnt vers la fin du siècle, ne semble pas fortuite.
Les notes de l'Ollobon. 180, quoiqu'isolées et propres à un seul
manuscrit, révèlent une préoccupation insolite chez les auteurs de
notices. On remarque que les deux formules de XE:~po"t'ov(oc d' em-
ployés inférieurs 5 concernent précisément le dernier de la recension
brève (amo"t'oc"t'oç) 6 et le dernier de la recension longue (bd 't". 7to8locç).

(1) Lisle des patriarches; PG, 119, 924 A.


('2) GRÉGORAS, Historia, 7, 9, '2 : Bonn I, '260 = PG, 148, 43'2.
(3) Autre influence de la d6finition de Balsamon sur celle du charlophylax de N,
où apparalt le terme Xdp : PG, 138, 1040 B; cf. la note de Genev. '23 (p. 618) ; le terme
Xdp est omis. L'auteul' de la notice est un canoniste.
(4) Voir pp. 134, 115.
(5) Elles di ITèrent des formules connue!' : GOAR, Eucholo(Jion (1 reéd.), p. 237 ; ('2 e éd.),
198. L'Euchologe ne connaît pas l'épi podéas avanl le xv e siècle. Concrètement, ces
notes montrent que l'on ne fait pas de différence entre X€LPOTOV(IX et acpp:xy!.;; il n'y
a pas en effet d'imposiLion des mains dans ces deux promo Lions.
(6) Le patriarche remet au dipotatos l'ci''lXp6~XL'J. Le Pseudo-Kodinos atleste que
l'instrument tenu par le dipotatos csl un v:xpO~E; : éd. Verpeaux , p. 264, En apparat
on remarque la val"Ïanle vlXp6~xlX : dép&rjxlX; dIe doit s'expliquer par (ci)"cxp6~XL" de
l'Ottobonianus.
NOTICE N 271

Ce n'est peut-êLre qu'une coïncidence, malS la suite indique le


rôle du chartophylax dans les promotions à tous les offices, avec
un geste très concret évoqué par le terme OC1tOO"XEitOCV. Seule la
notice 1\1 parle de cette action du chartophylax au cours de la
petite sphragis : cXïtoO'Xe:1tCX.~E:l ; le sens n'est expliqué réellement que
par Syméon de Thessalonique, d'après la codification rituelle de
la fin du XIVe siècle, à laquelle Dèmètrios Gémistos a attaché son
nom 1. La note ne fait pas partie du texte commun, mais elle semble
encore un vestige du contexte où est apparue la notice N.
A une datation aussi tardive, vers la fin du XIVe siècle, s'oppose
l'emploi du terme Éçocç et l'omission du qualificatif (J.tyocç (charto-
phylax) en de bonnes copies de la recension longue. Cela signifie
surtout que les compilateurs utilisent des notices antérieures dont on
ne vérifie pas tous les détails; les copistes continuent longtemps
à omettre le titre de mégas qui ne changeait rien à la place et aux
attributions de son possesseur. Blastarès fait de même dans son
poème, où rien ne l'empêchait d'introduire le mot; peut-être aussi
l'a-t-il écrit avant 1328 ; les manuels au moins auraient dû corriger
plus tôt et de manière plus générale cette omission. Il n'en a pas
été ainsi. Nous pouvons donc admettre que l'opinion fut peu
sensible à ce changement et qu'un auteur de notice, travaillant
sur des sources Jivr0sques, ne les confrontait pas rigoureusement
avec la réalité.
Aucune liste ni aucune notice n'a poussé aussi
Les deux finales:
a) 32-46: b) 3241.
lom
' l e système d l
e cassement '
numérIque; on y
est venu progressivement, par la force des
nombres et leur commodité. Rien de plus contraire cependant à
la vraie hiérarchie, puisque la notice pl, au xv e siècle, fait un pas
en arrière et arrête catégoriquement le compte à cinq pentades 2 •
Chose curieuse dans cette finale et qui éclaire la méthode suivie
depuis le début par le compilateur: la septième pentade provient
d'une tradition qui ne comportait pas à l'origine de numération; en
efIet les copies postérieures de F omettent parfois la numération
à la suite de l'original; puis sous l'influence de G on arrive à
2 pentades (Esphigm. 131), 3 pentades (Vind. h. 70), même 7
(Roc 18? Berol. Ç)8) 3. Il faut donc conclure que la notice N est
en fin de course plutôt qu'au début.
Négligeant l'articulation des pentades, nous constatons que la
notice N poursuit le même objectif que les autres: citer après les

(1) Voir p. 150-152.


(2) Texle, p. 572, note finale.
(3) Description des manuscrits, p. 197-198.
272 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

-
F
I-G - H J N (a)
I-
N (b)
app. ~fosqu.
1

24 32 18 27 29 protopapas 29
25 33 30 deutér. des prêtres 30
35 17 26 31 deutér. des diacres 31
[30 prim. not. 30 31 ]
36 22 32 prôtopsaltès 32
<
l deux
33 domeslikoi a-b , dom est.
31 dom. a-b 37 (singul.) 23 32 ? 33
32 38 24 33 (plur.) 34 laosynaktès 34
33 (= N b) 39(=Nb) 35 primicier-taboularioi 35-anagnOst.
34 (cod. Roe) 40 34 36 archôn kontakia 36
1 35 37 primic.-anagnôstai
(38 app. Dio- 38 nomikos 38
nys.)
,j. 39 prOtokanonarchos
(40) 19 40 exarque 40
(36) 41 ekklèsiarchès
(41) : des por- 42 dom. tou = 32 42 < 39 (singul.)
tes sékrétou. 43> domest. des portes
26 (plur.) 44 chartoularios
28 (plur.) 45 dépotatos 41
46 épi t. podéas

offices archontaux des noms de charges notables, qui appartiennent


à divers degrés d'ordre, à des prêtres et des clercs mineurs affectés
au service liturgique. Jean de Kitros, inconséquent avec son
principe de classification, fait entrer dans sa liste le deutéreuôn
des diacres l ; à sa suite, on continue à inscrire ce titre parmi les
diacres et au-dessus du protopapas : H 17, J 26 (qui influencent
la rédaction de K 15-16). Au point d'articulation de cette nouvelle
série de noms, la liste L enregistre une variante concernant le
primicier des notaires : les termes taboularioi et anagnôstai, se
substituant à notarioi, indiquent une évolution du vocabulaire et
des institutions que l'on peut suivre de D jusqu'à N2. Les deux
finales N a et N b finissent par supprimer ce point d'articulation;
le primicier des notaires est déplacé de son rang significatif et les
notaires se confondent avec taboularioi et anagnôstai. En compa-
raison, la liste D conservait la hiérarchie des rangs d'ordination
en distinguant: primicier des notaires (diacres), primicier des
sous-diacres, primicier des anagnôstai (D 29, 32, 35), les deux

(1) Jean de Kitros ne dénie explicitement la qualité archontale qu'à l'archidiacre;


l'anomalie consiste à mettre parmi les archontes le second de l'archidiacre.
(2) J'ai laissé de côté dans le tableau cette notice D, comme trop éloignée i mais
j'ai relevé (p. 257) les variantes portant sur le primicier des notaires.
NOTICE N 273

derniers aSSOCIes à un domestikos, ou à des domestikoi et des


laosynaktai (D 31, 33-34). C'était un rangement théorique harmo-
meux.
Le cas des domestikoi est complexe. Au niveau N 33, il s'agit
des préposés au chant d'église, au nombre de deux pour assurer
un service hebdomadaire par roulement : 7tpw"O)ç xcd OEUTépocç
(Éooo[J.ocooç) F. 31, TW" OUO €ooo[J.oco<ùv H 23. Le singulier de la notice G
(Mosqu.) 37 et les domestikoi J 32 « qui vont avec les exôkata-
koiloi ,) détonnent et doivent correspondre aux domestikoi des
portes (F 41 = N a 42-43) ou du sékréton (G Mosqu. 42) : ce sont
des employés d'un service d'ordre, proches des épi eutaxias (H 27
et G 43). Il est évident que le singulier, utilisé en cet endroit par
N b 39, équivaut à la mention de cet autre domestikos. Le système
de classement par pentades aboutit ainsi à des contradictions et
à des confusions. Lorsqu'un rédacteur cite deux ostiarioi (trois,
chez Jean de Kitros), ou deux laosynaktai, il entend par là deux
échelons hiérarchiques; dans les listes synodales les ostiaires
signent à des niveaux différents, de même que les archontes des
monastères, lorsqu'ils sont dédoublés et même triplés. Il est donc
impossible qu'ils figurent sous un même numéro de pentade et
que ce numéro donne le rang exact des deux titulaires. Inversement
les termes désignant une charge commune à plusieurs ne devraient
pas figurer ici, au singulier, comme titre personnel: c'est le cas
du nomikos, de l'exarque, de l'ekklèsiarchès, du chartoularios, du
dépotatos, à savoir N b 38, 40, 41, 44, 45 ; les autres notices les
omettent ou les citent au pluriel, comme il se doit: H 26 chartou-
larioi, 28 dépotatoi; G 31, notarioi cités pour mémoire l . La
confusion atteint donc un maximum dans les finales de la notice N.
On a dit que la pentade finale N a était incomplète, parce que
peut-être le prôtckdikos en fut extrait pour être promu exôkata-
koilos 2 • C'est faire beaucoup d'honneur à cette notice dite de
Codinus et lui attribuer une antiquité et une autorité qu'elle est
loin de posséder. Tous autres indices mis de côté, cette seule
finale marque plutôt la dernière étape d'une évolution, dont il me
parait inconcevable d'inverser le mouvement. La note de
l'Dltobon. 180 (texte, p. 626 : sur l'ordination du dépotatos et de

(1) Ces variations de singulier et de pluriel montrent que les rédacteurs perdent
de vue le but de la composition j sans doute le titre b~~b<'L([ est très large, mais il
s'agit des officiers les plus notables et non de tous les employés de l'Église.
(2) Th. H. PAPADOPOULLOS, Siudies and documents relaling io Ihe hislory or the
gree" church and people under iurlcish domination, Bruxelles, 1952, p. 78, note 1.
J'évite de signaler des erreurs de ce genre, mais celle remarque en dit très long sur
la manière dont les auteurs de monographies utilisent la nolice dite de Kodinos;
eette hypothèse sur le rang antérieur du prôtekdikos est une absurdité.
274 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

l'épi podéas) confirme peut-être l'antériorité de la forme brève qui


s'arrête à dépotatos (N b 41 = N a 45); l'épi podéas (N b 46)
serait une addition inspirée par la note liturgique. r'llais quel que
soit le rapport de date entre les deux recensions, elles sont en
commun le résultat d'un travail de seconde main : à partir de
la notice F, ces remaniements s'esquissent déjà dans les appendices
de F (Dionysiou 120) et de G (Mosquensis); le témoin le plus
ancien de la liste L, Paris. 396, présente aussi dans son supplément
(texte, p. 617) l'amorce des remaniements autour des titres
G 32-35 = N 29-31. Le processus normal est un accroissement par
additions successives, non un choix éliminatoire par radiation des
noms dans un catalogue antérieur. Tout compte fait, la notice N
n'est nullement déplacée dans le voisinage du Traité des offices;
d'après la date des copies et les rapports de dépendance, elle ne
peut remonter plus haut que la première moitié du XIVe siècle.
L'association avec le Pseudo-Kodinos nous indique sa valeur
exacte et le crédit que l'historien peut lui accorder; mais, à la
différence des offices auliques, les offices ecclésiastiques sont
attestés par des listes plus variées et plus nombreuses à cette
époque.

15. NOTICE 0

Ce texte, édité par Goar « ex regiis manuscriptis »1, n'est contenu,


à ma connaissance, que dans Parisin. 1409 ; la référence de l'éditeur
vise donc simplement le fonds grec du Roi, non plusieurs manuscrits
contenant la même notice. Elle n'existe intacte nulle part ailleurs,
car les deux autres manuscrits sont contaminés par des interpo-
lations.
Parisinus 1409, XIVe-XV e siècle. On date communément ce
manuscrit du XIVe-XV e siècle 2, car tout le volume n'est pas de la
même main; à partir du f. 144v nous passons au siècle suivant.
Déjà au f. 134v et au f. 143 v , il y a les obits datés du patriarche
Euthyme II et d'un Jean Chrysobergès 3 ; la couleur de l'encre est
la même que dans les textes ajoutés de seconde main (f. 144-161)

(1) GEORGII CODINI, De ofTicialibus : Bonn, 114·115 = PG, 1;)7, 1'27-1'28.


(2) VOGEL-GAnTIIAu<;EN, Die Schreiber, p. 282; sous le nom de MccvoulJÀ è lDPOCÀl-
"t"lXOc; (?) 0 fLucronxaç, lire sans hé~iL(ltion : Manuel ô lDl<XÀLTI)Ç (1'. DV). C'est un possesseur
du manuscrit plutôt que le copiste.
(3) L'annotateur commet une erreur de dataLion dans les deux obits. Euthyme :
dimanche 30 mars 1416; nous savons par aillems qu'il est mort le 29, ct c'est en elTet
un dimanche, en 1416. Jean Chrysobergès; lundi 12 sept. 1430; si la Cauteestla même,
on corrigera lundi Il (plutôt que: mardi 12).
NOTICE 0 275
et la notice se trouve au f. 16U-v. La copie se situe donc dans le
premier quart du xv e siècle; je signale que (; Ocr''nOCpLOÇ xpcx:rwv
(Goar) se lit bien ot ocr'nocp~o~ xPOt't'oüv ; et l'abréviation linale doit
't: 0'
d onner E<,XOUO'.'t'oPWV, 't: e'
non E:<,xoumTWV.
Berolinensis 08 (Phillips 1502), XVIe siècle, témoin aussi de la
notice F. Celle qui est copiée au f. 5 v -6 v , sous le titre moderne
Ott tv~pye:LOtL 't'iiJ'J Ory>ry>LX(WV, rejoint en finale 0 40-41, deux titres
ajoutés après l'épi podéas (= N 46).
Sinailicus 976, colophon d'Athanasios d'Éphèse du 12 février
1567 ; des actes postérieurs du même sont copiés dans les folios
230 v -246. La copie de la notice des archontes est très désordonnée:
f. 213 r , premier état en liste nue, où l'on retrouve en finale 040-41 ;
f. 213 v -214, liste avec définitions tirées de la notice N. Rien
d'étonnant à cela, puisque Athanasios est également copiste de
Alhon. Esphigm. 131 (voir p. 266).
Ces deux manuscrits sont des témoins de la notice N qui a pris
légèrement contact en finale avec la notice O. Le Parisinus reste
unique, et sa date semble bien proche de celle où la notice fut
composée.
La notice 0, dont les échelons 1-31 (du
de :~::~~IOD. grand-économe au deutéreuôn des diacres)
semblent contenir une hiérarchie pareille à
N 1-31 est en réalité très diiTérente. Cela se voit au premier abord
par le retour à une numération déjà attestée et qui, sans être
traditionnelle, observe du moins des règles logiques. De même que
la liste J, elle n'emploie pas le terme ~!;ocç, connu cependant par
quelques copistes de la notice N, mais elle adopte résolument le
système qui met les officiers supérieurs hors-cadre et les excepte
de la numération par cinq. Tous les rédacteurs connaissaient
évidemment cette situation des exôkatakoiloi; la notice N elle-
même ajoute à leur sujet une remarque concernant leurs rapports
plus étroits avec l'autorité (voir N 6), mais les copistes n'ont pas
gardé la nuance trop ténue qui sépare les titres Éçocç 7tpW"O')l de G
et ~ 7tpW'TI) Éçocç de N.
Le système de classement et la numération proviennent donc
de la notice G. Cette dépendance se précise par d'autres détails:
la recension Monacensis de G donne pour titre à la quatrième
pentade 't'WV l~Hwç ocpxov,~Y..iiJv (: OCPX6VTWV, plus précis, 0) et le
M osquensls . me t en marge, d evan t '
Te:TOCpTYJ '"
7tSVTOCÇ, ,
TOC OCPXOVTLXOC;
c'est la pentade des officiers avec &pxwv, Ces variantes du texte

(1) Voir p. 'lOB.


276 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

qui a servi de modèle signifient qu'il a fait l'objet de plusieurs


remaniements et qu'il a exercé une influence notable, ne serait-ce
que par l'invention des pentades. Si on ne veut pas attribuer au
rédacteur de 0 toutes les nouveautés, on peut supposer l'existence
d'intermédiaires perdus.
Sans bouleverser l'ordonnance générale des rangs, la composition
de 0 affirme son originalité par de légères retouches stylistiques.
Il y a un accord entre 0 et J sur le même nombre de cinq pentades
dont le total, avec les six premiers, donne 31 archontes; mais ni
cette liste, ni la liste L, n'ont servi de modèle: les contacts entre
les deux genres, listes et notices, paraissent écartés délibérement
par les rédacteurs 1. Le groupement des cinq È7tL, contrarié par la
notice F, où ne figurait pas l'épi t. kriseôn, ne se trouve pas non
plus dans N, ni dans O. Ces deux notices gardent les mêmes chefs
de file : 7 protonotaire, 12 hiéromnèmôn, 17 hypomimnèskôn,
22 archôn des monastères, 27 ostiarios. Vers la fin seulement,
o procède à une correction en réduisant les ostiaires à un seul
numéro (cf. notice J, tableau: p. 295), en vue de réintroduire le
noumodotès dans cette classe. D'autre part le rhéteur passe avant
les didascales; ce changement, probablement sans incidence sur
la préséance réelle, pourrait tenir à des causes extérieures : soit
la personnalité de l'auteur, s'il est le même que le collectionneur
du Parisin. 1409, très porté vers les œuvres de rhétorique, soit
l'époque de Manuel II Paléologue, un empereur très cultivé et
entouré de lettrés. Par contraste nous avons un colophon du
didascale de l'Évangile, Sylbestros Siropoulos, qui commet des
iotacismes jusque dans son nom propre 2 • La place de 0 18 est une
vanité, sinon une revanche de rhéteur, lequel pourrait être le
mystikos Manuel Phialitès, cité dans le Parisinus.

La source principale de la notice 0 est encore


Définitions.
la notice G : à partir du début, les nOS 1, 7,8, 9,
10, 11 sont presque identiques. Un détail montre l'exactitude du
nouveau rédacteur. Les hypomnèmata (0 11) sont qualifiés
patriarcaux, non pas synodaux (G 11) ; or l'hypomnèma classique,
jusqu'au début du XIVe siècle, est bien un acte propre du patriarche,
sans intervention du synode. Même parité entre G 13, 15, 16, 17,
20, 25, 26 et 0 17, 27, 28, 16, 15, 25, 26, numéros correspondants
des mêmes archontes; le rédacteur abrège parfois, en enlevant,
par exemple, au noumodotès un détail technique dont on ne
savait plus sans doute à quelle réalité il correspondait. Dans la

(1) Voir les tableaux pp. 256 et 272.


(2) Colophon cité par Omont, dans Reu. des Bibl. 2 (1892), p. 7; daté de 1424.
NOTICE a 277

définition du n. 26, archonte de l'antiminsion, ô~' ou est probable-


ment une faute du Monacensis (G 26), car le rôle de l'archonte n'est
pas de consacrer les églises: l'antiminsion a par lui-même un eITet
consécratoire, en donnant à celui qui le reçoit le pouvoir de célébrer
en toute église; mais ni le rôle de cet archonte, ni l'évolution de
l'antiminsion ne sont bien connus. Enfin dans un passage critique,
à propos de l'épi kriseôn, dont l'omission antérieure a troublé
particulièrement le compilateur de M, le rédacteur de 0 opère
une retouche adroite et acceptable; combinant les définitions G 18
et G 21, c'est-à-dire de l'épi kriseôn et de l'épi sékrétou, il attribue
à l'épi sékrétou les deux juridictions; c'est lui qui « introduit les
prévenus >}. Le cumul des définitions voile adroitement un vide, car
les deux personnages ne sont pas non plus très éloignés dans la
réalité.
Lorsqu'il se sépare assez fort de G, le rédacteur sc rapproche
de N, mais en gardant ses distances; c'est surtout dans les groupes
communs 2-6 et 23-24. Le parfait équilibre entre les attributions
du grand-sacellaire et du sakelliou, secondés respectivement par
l'archonte des monastères et l'archonte des églises (voir 2-4 et
22-23), donne à penser que les deux notices, dont les auteurs ont
fait des recherches en sens diITérent, dépendent d'une source
commune et antérieure certainement à la fin du XIVe siècle. On
n'a pas dû attendre cette date pour opérer le redressement, en
sens traditionnel, d'un usage qui paraît limité à un moment
passager du XIIIe siècle. Dans la définition du chartophylax, la
notice 0 ne garde que deux termes importants : xp~TIjç, ôd;~oc
Xdp, que n'emploient ni F ni G. Le rédacteur évite la plupart
des tautologies dont se contente la notice N dans les nOS 18-21 :
ÔtoacrxocÀoç - ÉpfLYJve:ue:~v, p~T(ùp - PYJTOpe:Ue:~v; il supprime simplement
toute glose concernant les didascales et souligne le rôle prépondérant
du rhéteur, dont la définition est calquée sur celle du logothète :
voir 0 8 et 18. En fin de compte, la notice 0 devient plus sobre,
plus équilibrée et plus précise que la notice N.

La caractère propre de la notice N se reconnaît


d ans sa fima l e ou'1 e sys t'eme d e numera
Liste finale: 2741. . t'IOn,
poussé à l'extrême, déforme une conception traditionnelle dans les
notices, qui mettent en évidence la distinction fondamentale entre
offices archontiques et offices, emplois et ministères liturgiques. La
comparaison entre listes semblables fait ressortir à la fois le
caractère traditionnel de la notice 0 et son originalité.
Nous remarquons que la parenté entre 0 et G est étroite; les
différences numériques se réduisent à une omission G 36 : proto-
psalte admis par Na 32, et à l'addition du primicicr des excubitores
278 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

N (finale b.) Notice 0

32 29 29 prolopapas
33 30 deutc\r, des prêlres
30 1
35 31 31 deuLér. des diacres
30 - . . . ct
(N a, 3 ;): prlmlcler es :32 primicier des noLaires
laboulal'ioi)
31 33 ct notaires
37 (singul.) 32-33 deux dom. 34 domeslikos
38 34 35 laosynaktès
39 35 36 printic. des anagnôstai
40 3e; 37 al'cMn des konlakia
13 (pluriel) 38 épi l. eu laxias
42 (Na, 42-43 : dom. des 39 domcslikoi du sékrélon
portes)
41 40 el épiskopeianoi
41 primic. des excubilores

dont 0 41 est la première mention dans une listel. Nous avons


surtout la même mention du primicier des notaires avec les
notaires; la place est beaucoup plus proche de la hiérarchie réelle
dans G 30-31, mais du moins 0 le mentionne expressément et
encore en bonne place. On peut concevoir que les trois primiciers
o 32, 36, 41, correspondent à trois degrés hiérarchiques qui
respectent une gradation des ordres sacrés : diacres, lecteurs et
groupe d'employés du service d'ordre qui ne reçoivent pas de
consécration. Cela ne correspond peut-être pas tout à fait à la
réalité 2 ; cependant le seul primicier des excubitores mentionné
dans les Actes n'a aucun grade ecclésiastique et les gens d'escorte
étaient au moins les plus extérieurs des employés, les plus éloignés
d'un ministère sacré, même de clerc mineur 3 • La dépendance assez
directe de 0 à l'égard de G se manifeste surtout par la mention
du domestikos (0 34 = G 37) dans le groupe des chantres et des
domestikoi du sékréton (0 39 = G 42) ; bien que l'ordre change,
le groupe 0 38-40 est inspiré certainement de G 41-43. Il semble
plus normal que les préposés au service d'ordre (0 38 singulier,
G 43 pluriel) soient subordonnés aux domestikoi du sékréton, car
les épiskopeianoi dépendent du chartophylax. Les épiskopeianoi
sont attestés en groupe dans la liturgie et dans les actes et il semble

(1) Les actes connaissent Charatzas en 1352-1353 : MM, 1, 325, 16.


(2) En effet, il est possible qu'au niveau des notaires el taboularioi figurent, au
XIIIe-XIV. siecle, des clercs de tout ordre; ci-dessous, p. 384.
(3) D~jà au xe siècle certains employés de l'Église et des serviteurs du patriarche
sont peut-être de simples laiques : par exemple un pincerne (voir p. 46), des balanlades,
des slratores (voir p. 49).
NOTICE 0 279

bien qu'ils étaient en général prètres, malgré ce rang très inférieur 1 ;


la fonction était peu estimée, mais exigeait sans doute une certaine
discrétion, liée au secret sacramentel de la confession ou de la justice,
comme celle des ekdikoi. Le singulier épi eutaxias est également
attesté au XIVe siècle: en 1357, le hiéromnèmôn Lazaritzès, donc
un diacre en principe, cumule le titre épi eutaxias 2 ; cela ne signifie
pas qu'il ne pouvait y en avoir d'autres, mais que la classification
théorique a bien du mal à nous rendre compte de l'évolution réelle
des titres et en particulier du rapport capital entre l'ordre diaconal
et les noms des divers offices qui lui sont destinés.
La notice 0 n'apparaît pas avant la fin du XIVe siècle. Si sa
composition est voisine de la date du Parisinus, témoin unique,
on admettra d'une part que le rédacteur tire son fonds d'une
documentation plutôt archaïque et que, d'autre part, la compi-
lation, discrète et bien menée, ne se laisse pas beaucoup influencer
par l'actualité. Ce travail nous permet d'apprécier sous un angle
nouveau la source principale, la notice G dans sa recension la plus
originale. La notice 0 connaît, en effet, l'appendice que le
Mosquensis ajoute à sa propre recension de la notice G, mais non
cette recension elle-même dont les définitions lui restent incon-
nues 3 ; la notice G a dû exister en plusieurs états, et celui qu'a
utilisé 0 combinait la recension M onacensis- Valicanus avec un
appendice semblable à celui du Mosquensis.
Du point de vue historique, l'indice qui nous sert de critère pour
départager deux périodes, signifiées par les rapports entre F et G
d'une part, N et 0 d'autre part, se trouve dans la définition du
grand sacellaire; malheureusement les sources extérieures ne
permettent pas de situer dans le temps l'évolution dont parlent
les notices, ni par conséquent de vérifier l'exactitude de la tradition
littéraire. Les deux notices N et 0 résultent d'une élaboration
accomplie durant le XIVe siècle, mais nous ne pouvons préciser
l'évolution des charges d'après leur seul témoignage, faute d'actes
qui corroborent leurs définitions. Aucune notice ne sc libère
entièrement de la tradition antérieure pour coller à la réalité et
décrire l'aspect contemporain de la hiérarchie. Lorsqu'un auteur
finit par enregistrer une nouveauté, ou la désuétude d'une réforme
temporaire, c'est qu'elles sont déjà entrées dans la pratique depuis
une ou deux générations. A cet égard, le traitement différent du
chartophylax par N et 0 confirme l'antériorité de N, dont

(1) Voir p. 386-837.


(2) Texte inédit de Vindob. hist. gr. 47, f. 196 9 • Voir dans la notice H 27 (ci-dessus,
p. 215) le premier emploi du terme.
(3) Les définitions de 0 sont celles de G Monacensis, qui n'a pas d'appendice.
280 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

certaines copies omettent le titre mégas devant le chartophylax ;


en même temps, il fait apparaître une certaine indifférence des
rédacteurs et des copistes devant l'actualité.

16. LISTES P

Deux listes assez différentes entre elles ont en commun, au début,


l'omission du grand-économe. La disparition du grand-économe en
tête de la hiérarchie paraîtrait inconcevable si un document
officiel, l'hypotypôsis de Matthieu {er, n'en donnait la preuve l ;
très effacé durant le XIVe siècle, le grand-économe n'est pas nommé
dans cet acte, qui traite des premiers officiers et de leurs attribu-
tions ; les deux listes enregistrent manifestement cet état de choses
temporaire. Faute de la preuve historique, le témoignage des listes
serait considéré comme une erreur ou une fantaisie de copiste;
mais du fait qu'elles sont peu diffusées et indépendantes l'une de
l'autre, l'omission initiale prend davantage de relief et s'avère très
objective: les rédacteurs nous donnent un point de repère chrono-
logique précis, limité à un espace de temps assez bref, puisque le
grand-économe n'a pas disparu définitivement dans la titulature
postérieure. En même temps, nous constatons une fois de plus que
la liste ne vise pas en premier à l'objectivité, à la reproduction
de la hiérarchie réelle, mais à établir un catalogue général selon
des normes stylistiques assez libres: les cadres et le total varient
peu, tandis que les détails de composition changent plus facilement
au gré des rédacteurs.
Les deux manuscrits témoins sont aussi différents que possible
l'un de l'autre :
Vindobonensis jur. 8 est un manuscrit du manuel d'Harméno-
poulos, datable de la seconde moitié du xv e siècle; f. 124 v ,
liste Pl.
Bodleianus Barocci 35, xv e siècle, recueil d'opuscules gramma-
ticaux écrits par plusieurs mains; f. 17Ir-v, à la fin du manuscrit,
liste P2.
Les copistes n'ont pas trouvé le texte dans la même ambiance.
Malgré sa date plus tardive, le V indobonensis donne à sa liste un
caractère plus officieux grâce au voisinage du manuel juridique;
cependant il est suivi de melefai de Libanios, un auteur que le
notaire Jean Chortasménos, au début du xv e siècle, s'amuse à

(1) Voir le texte: OunoT, Acta, p. 148; ci-dessus, p. 141-147.


LISTES pl . p2 281

imiter. Le Baroccianus, issu d'un milieu scolaire, plus particulariste,


signale des traits nouveaux qui indiquent une date de composition
légèrement postérieure. Je n'ai pas besoin ici d'insister sur la
composition du fonds commun avec If'S textes antérieurs.

pl : texte du Vindobonensis.
La liste se divise en deux parties, dont la distinction est marquée
dans la copie par une croix initiale. La note finale énonce le critère
adopté par le rédacteur pour le classement en deux parties : selon
lui, il n'existe que cinq pentades et comme l'hexade antérieure est
réduite à cinq membres, le total tombe juste à vingt-cinq. Cette
hiérarchie archontale est calquée sur la liste L, car elle retrouve
les deux groupes €.7tL et &pX(1)V L 17-21 et 22-26, de même que le
groupe précédent L 12-16 ; la seule différence consiste à remplacer
l'archôn de l'évangile par celui des ecclésiarques, mais l'archonte
de l'antiminsion précède encore l'archonte phôtôn, comme dans L.
L'archonte de l'évangile est assez instable, comme nous l'avons
constaté plusieurs fois; ce n'est peut-être qu'un doublet de
l'archonte des kontakia 1, relégué ici parmi les inférieurs non
classés. L'ecclésiarque reparaît dans un contexte semblable à celui
de la liste D 25-26 ; au début du xv e , celui qui émerge comme chef
de groupe ou comme muni d'un poste individuel plus éminent,
prépare la nomination d'un grand ecclésiarque 2 , ehose faite ou
très proche dans la notice P2.
La seconde partie comprend les noms qu'il est normal de trouver
dans un supplément ou un appendice. Mais le rédacteur a aban-
donné le principe de classement de la listeL: le primicier des
notaires est presque au même échelon numérique, mais il est
déchu de sa classe d'archonte et passe, comme dans les notices N
et 0, parmi des offices liturgiques après le protopapas ; le rhéteurS
subit une déchéance semblable, avec les ostiaires, par suppression
d'une sixième pentade. D'une certaine façon, la liste reproduit,
par sa division bipartite et le placement du grand protopapas en tête
de la seconde série, une répartition analogue à celle de la notice de
Chypre K. Il est notoire qu'au début du siècle des tractations
mirent les milieux de l'Église byzantine en contact avec celle de
Chypre : le principal envoyé, Joseph Bryennios, a laissé des notes

(1) L'archonte de l'f:vangile est omis dans F et J; voir tableau, p. 256. L'archonte
des kontakia, attesté dos le xe siècle (voir p. 201, n. 1), est également omis par F
qui connaît seulement un domeslikos de l'ambon; mais un manuscrit de cette notice
réintroduit l'archonte des kontakia : voir pp. 197, 201.
(2) Voir p. 286.
(3) Le rhéteur est ajouté de seconde main; la place qu'il prend dans la colonne
régulière montre bien qu'il n'était pas prévu en cet endroit.

10
282 TIlADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

sur cette affaire dont parle aussi l'un de ses correspondants, Jean
Chorlasm(\nos 1. Onf' influr-ncf' direet~ rie cc côté est peu probable;
le rédacteur a souligné la place du protopapas en suivant une
tendanc~ très sensible dans la plupart des li~trs. Seul détonnr
peut-être le qualificatif de mégas, que l'on ne s'attend pas à voir
attribuer au protopapas de la Grande-Église; de même que nous
ignorons la raison exacte de l'attribution du titre mégas à l'archi-
diacre (dans K 15 cl, il n'y a pas de raison Ï<:i qu'il soit donné
au protopapas 2• L'ordre d'énumération des emplois inférieurs parait
conforme <1 la logique : le groupe 32-37 comprend drs employés
de police ct du service cl'ordre, sans distinction de liturgie et de
sékréton ; le groupe 39-44, des clercs qui assurent les chants des
offices; parmi ces derniers, les lecteurs sont sans doute mentionnés,
non pour l'ordre mineur qu'ils détiennent, mais parce que le
recrutement des précédents se fait dans leurs rangs. Entre les deux
groupes figure un inconnu; le nom cX.xGt't'oc~~TI)'t'oç ne semble pas
attesté ailleurs 3 , et si c'est une faute de copie, le contexte des
autres listes ne suggère aucune explication.

p2 : texte du Baroccianus.
La place du sakellarios en tête de la hiérarchie des archontes
et le cadre de cinq pentades établissent la parenté avec pl; dans
le temps, nous restons sous l'influence de la législation du patriarche
Matthieu 1er . Les différences proviennent d'un choix de rédacteur
dont le titre du texte nous indique une des raisons: il veut donner
un état de la hiérarchie qui convient à Sainte-Sophie et à n'importe
quelle métropole. La notice H, qui réduit elle aussi dans une
proportion analogue le nombre des archontes, en particulier les
didascales et les È1t~, se présentait dans sa conclusion comme
modèle yalable pour toute métropole. Le principe des cinq pentades
est loin d'être observé ici de la même manière que dans pl; la
troisième et la quatrième (Pl 11-15, 16-20 = L 12-16, 17-21) sont
condensés en une seule p2 11-15; dans la quatrième (P2) nous
retrouvons L 22-26 et non pl 21-25, c'est-à-dire que l'archonte
de l'évangile reparaît, mais en tête du groupe.
La cinquième pentade p2 est fausse numériquement; le copiste
fait encore un choix qui consiste d'abord à éliminer le groupe de

(1) Lettre 11, dans Vindobon. suppl. 75, f. 193; la. lettre, aùrcssee à Joseph
(Bryennios), parle des trois légats (7tpE:0"6e:UTOd) envoyés en Chypre.
(2) Voir p. 136-137; p. 293.
(3) Dans le contexte, après les épiskopeianoi, le prédicat pourrait s'appliquer à
un officier de police exempt de tout contrôle, une sorte de policier secret donll'autoritè
connaît seule l'identité ou reçoit les rapports.
LISTES pl _ p2 283

tète pl 26-30, à choisir ensuite quelques employés inférieurs. Il a


connu pcuL-~tf(' une source commune, qui n'avait pas toutes les
additions de P l, D'autre part il adopte une orthographe différente:
U7to(.Lv+,()XWV, si ce n'est pas une faute de copie, peut sous-entendre
une contraction de même genre que H 14 V7tO(.LV+'fLWV rapproché
de lm6fLv'1J()LC;; mais K2 U7tO(.LL(.LV+,()XWV-U7tO(.LV+,()ELC; nous indique
plutôt que U7to(.Lv+,()',(.wv est simplement fautif; de même ~L()'n!XpwL
ne doit pas exister dans la hiérarchie patriarcale l et se lira Q()';L!XPLOL
par comparaison avec les autres listes, N 28 et pl 31-32 ;
par contre 8upwp6c; coexiste sans doute avec 8EWp6c;, terme plus
relevé attesté dans Balsamon, l'Euchologe, la notice Kl 30 8EopLm,
pl 33 8EWpoL En 1383, un poste de 8upwp6c; du kellion patriarcal
est occupé par un prêtre épiskopeianos, tandis que les 8EWPOL ont
un ministère plus liturgique 2 •
Les brèves définitions proposées par le rédacteur attestent une
légère évolution de la hiérarchie, surtout au sommet. Le sakellarios,
en tête, est considéré comme le premier porte-parole 3 de l'autorité
et prend ainsi un terme de la définition du chartophylax que le
XIIe siècle, à la suite d'Alexis 1er Comnène, disait « bouche et
main l) du patriarche. Le sakelliou, réduit à la garde de la prison
ecclésiastique ()(XXÉÀÀLOV), paraît victime d'une étymologie secon-
daire ; cette attribution de police n'est pas suffisamment attestée
par les mentions historiques 4 • Le chartophylax et le prôtekdikos
équivalent ici, le premier, au grand ecclésiarque, le second, au
grand protopapas; il faut comprendre, comme le montrera la
notice R, que ces titres n'appartiennent pas de droit aux deux
archontes, mais que le rédacteur connaît un cas de cumul tempo-
raire. Dans les Actes, en 1401, le prôtekdikos (TL(.LL6>'t'OC't'OC;) et le
protopapas mégas (8EOcpLÀÉ()'t'OC'rOc;) sont deux personnages distincts
ct appartiennent par leur qualificatif à deux classes différentes li ;
l'entrée du grand ecclésiarque et du protopapas dans la hiérarchie
des archontes proprement dits n'est pas éloignée. Parmi les autres

(1) Nous sommes trop loin du xe siècle où l'on cite un protovestiaire du patriarche:
voir p. 46; ~Lo"TtOCpLOÇ sc trouve aussi dans Vind.j. 15; voir p. 569.
(2) Ils sont cités d'après l'Euch. Allatianus (en principe Barberinus 390) : GOAR,
Euchologion, 1647, p. 641 : 0 o"xe:uotpuÀoc~ fle:TOC TW'J un:' OCÔTOÜ XOCPTOUÀOCPLWV xoct ol
XOCPTOU).OCptoL fle:TOC TW'J ùn:' OCÙTW'J 8e:wpwv; il s'agit de la prépal'a lion du myron
(saint-chrême), réservée en effet au skévophylax. C'est un cas où on doit admettre
que l'Euchologe de Chypre (copié en 1576) relient des textes et des usages proprement
byzantins. Les autres formulaires édités par Goar n'ont pas tous ces détails, qui doivent
provenir d'un cuchologe de la capitale.
(3) Voir note du Genev. 23, p. 564; O"T6flOC appartient à une définilion traditionnelle
du chartophylax et jamais du sacellaire.
(4) Voir la notice, p. 322.
(5) Acte de 1401 : MM, II, p. 523.
284 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

définitions, la variante du canstrisios confond l'office de cet


archonte avec celui de l'ostiarios, porteur du flamheau dans les
processions depuis G 15; le pouvoir du hiéromnèmôn sur les
reliques des saints sera mis en relation avec le pouvoir liturgique
de consacrer les églises auquel fait allusion la notice KU 12 et qui
est un vestige de la liturgie ancienne 1.

17. NOTICE R

La notice est connue par un groupe restreint de manuscrits qui


s'élargira probablement par l'étude des notices postérieures et
modernes (en gros: à partir de 1453) qui l'ont utilisée 2 •
Les trois manuscrits que je connais ont une parenté entre eux.
Le Balopedinus 516, p. 669-670 (xv e s. d'après le catalogue), et le
Valicanus 1185 (XVIe-XVIIe?) associent la notice avec l' Eklhésis
de Nil, comme le feront en général les nomocanons postérieurs et
de manière encore plus étroite. Le témoin principal, Valicanus 856,
daté du XIVe siècle par le catalogue, contient une partie du
Xv e siècle 3 ; la notice est au f. 37Jr-v. Excepté l'Eklhésis de Nil,
le Valicanus est de contenu très proche de celui du Balopedinus;
ils dérivent d'une même source, ou le ms de l'Athos dépend de
celui du Vatican, auquel il a ajouté de nouvelles pièces. Nous
sommes devant une tradition très réduite et le Valicanus n'est pas
très éloigné de la source; si sa copie était réellement datée du
XIVe siècle, la parité approximative de date avec N et 0 provoque-
rait une difficulté insurmontable d'interprétation et de datation.
L'origine de cette notice ne pose pas de problème, puisque la
plupart des définitions viennent de la notice N, de même que le
système de numération, poussé jusqu'à sept pentades. Les défi-
nitions d'officiers supérieurs sont simplement abrégées; dans celle
du logothète, le rédacteur supprime la répétition de )..0YOYPiXrpÛV
et, à propos de l'ostiarios, il mentionne le dibamboulon, dont parle
également le Trailé des offices 4 • Dans la sixième pentade reparaît

(1) Voir la notice, p. 372.


(2) Citons comme indice le plus voyant de dépendance, dans la noUce moderne,
le réemploi de la note fmale concernant le protopapas ; je la lis dans les deux nomo-
canons modernes (mss) de notre institut ct elle doit sc trouver communément dans
les nomocanons de l\falaxos cités plus loin (p. 291-292).
(3) Vérification due à J. VERI'EAU,X, Pseudo-Kodinos, p. 344, n. 4. Je ne connais
pas exactement le contenu du 1Warcianus 608, cité par le même auteur; s'il contient
aussi la même notice, il apporle peul-êlre quelque variante curieuse ou nolable.
(4) PSEUDO-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 190 6-7, 191 10-11. La contamination
entre ostiarios ct lampadarios, que nous observons dans II 16 et K U (n. 15 a-b),
provient d'un échange de termes enlre notices ecc!esiastiques et auliques. Il est probable
NOTICE R 285
une inversion ancienne, déjà visible en D 24-25, 30 (ostiarioi,
deutéreuontes, mégas protopapas) ct très nettement dans J 25-27 :
ostiarios, deutéreuôn des diacres, protopapas; la notice N avait
corrigé cet ordre d'après Gl. Enfin apparait ici le maïstôr, qui
désigne le maître de chapelle suivant la terminologie du Traité
des offices 2, sans aucune allusion au maïstôr des rhéteurs.
La notice R serait tout à fait banale et négligeable sans l'inscrip-
tion du grand ecclésiarque parmi les exôkatakoiloi et la note
finale, contemporaine d'un nouvel acte de promotion concernant
le protopapas et l'archidiacre, deux personnages que nous
rencontrons depuis le début du XIIIe siècle aux frontières inférieures
de la hiérarchie des archontes 3. Ces promotions, de date et de
valeur difTérentes, n'ont pas laissé de trace dans les actes impériaux
et patriarcaux de l'empire finissant, si bien que la notice R devient
témoin unique. Le sens de ce témoignage est mis en pleine lumière
par le contraste entre les listes et notices de type ancien jusqu'à
la notice 0 (où l'hexade initiale, constituée en 1192, est unani-
mement respectée) et les deux listes pa et pl, qui reviennent
temporairement à une pentade amputée du grand économe, chef
de file traditionnel de tous les archontes.
L'ekklèsiarchès est entré chez les archontes par la petite porte.
La liste D 28 assimile l'archonte phôtôn à ce ministre; à cette
date, d'après le témoignage de Jean de Kitros qui réserve à un
prêtre l'emploi de l'archonte «( des lumières) chargé de la prépa-
ration au baptême 4 , les deux étaient normalement des prêtres et
la fonction comportait en principe une juridiction presbytérale. Il

que, dans le langage courant, lampadarios (~tait plus usité qu'ostiarios j ce dernier mot
n'évoquait pas l'instrument (lampas) de l'olllce. Ces osLiaires, porteurs de /lambeaux,
ofJJciaient à l'extérieur, car à l'intérieur de l'église, les dépotaloi-céroféraires partici-
paient aux processions rituelles; le narthex dont ils étaient munis (voir p. 270, n. 6)
n'était peut-être pas uniquement une baguette, insigne de service d'ordre, mais devait
pouvoir servir de support à des flambeaux ou des cierges; ce n'est qu'une hypothèse
tirée de la formule traditionnelle d'ordination qui assimile dépotatos ct X7)po!popoç.
(1) Cet arrangement consiste à placer le deutc,reuôn après le protopapas, selon
la logique de la préséance: voir tableaux, pp. 268 et 272. Mais le rapport entre li' et G
l'este assez lointain et indirect.
(2) Psrq;Do-KoDlNOS, éd. Yerpeaux, p. 190, 7, etc. ; dans une liste aulique, il est
désigné IJ-c(Co"rwp "roi) Y-Àl}POU : p. 339, 151-152. Il existait probablement un maïstor
du Palais, qui n'etait pas clerc et qui pouvait diriger des divertissements profanes.
(3) Le m('gas protopapas figure pour la première fois en D 30; l'archidiacre en
G 34, puis H 17; le grand-archidiacre en K (1-2) 15 c el 1;:; b. Cette litulature est
d'origin'~ obscure: voir p. 135-136.
(4) Le rapport avec l'ancien archonte phôtôn, qui tenaill'ocv-rpocv (voir p. 47, n. 2;
49, n. 2), est indéterminé. Le sens traditionnel de "roc <pw"rot, fêles des Lumières avec
allusion au baptême, suggère que cet archonte n'avait pas à l'origine une simple
responsabilité du luminaire; les définitions F 27 et G 25 sont d'accord sur cc point.
286 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

n'en était plus ainsi à la fin du XIVe siècle; nous rencontrons encore
des prêtres ecclésiarques de la Grande-Église!, mais un archonte
phôtôn diacre 2 , qui sollicite sa promotion à l'archontat des églises.
La parité de l'emploi disparaît peut-être avec l'inégalité nouvelle
de l'ordre sacré; cependant la notice 0, tout en maintenant la
juridiction de l'archonte « des lumières ) sur les nouveaux baptisés,
lui adjuge la distribution de cierges pour les processions: ou bien
la distinction entre les ordres s'est perdue, ou bien le rédacteur
propose de lui-même une interprétation matérielle du symbole des
lumières baptismales; de toute manière, l'ecclésiarque fait partie
du groupe inférieur parmi lequel figurent toujours des prêtres.
Le rôle de sacristain, qui était celui de l'ecclésiarque monastique,
est attesté encore dans pl : cette liste, en mentionnant l'archonte
des ecclésiarques (nO 25), considère ceux-ci comme inférieurs,
munis d'un chef analogue à un primicier. Lorsque p2 cite pour
la première fois le mégas ekklèsiarchès avec le chartophylax, nous
en conclurons que le rédacteur a connu une situation, au début
du xv e siècle, qui s'explique parfaitement par les signatures des
quatre archontes à la fin du tome de 1368 contre Prochoros
Kydonès: entre autres cas de cumul d'un titre archontal d'Église
avec un titre palatin, nous rencontrons celui du prêtre chartophylax
Jean doté en plus des titres de mégas ekklèsiarchès et dikaiophylax 3 •
A cette date, le titre coïncide encore avec la dignité sacerdotale,
mais il est strictement palatin, car aucune notice d'Église ne
considère cc personnage comme faisant partie de sa hiérarchie
administrative; d'autre part, les cumuls, dépendant de l'arbitraire
impérial, étaient trop capricieux pour être inscrits dans la notice
ecclésiastique comme institution normale.
La première mention connue d'un diacre et fLtYOC<; ÈxxÀ'Y)CHiXpX'Y)<;
est celle de Michel Balsamon, dans son colophon de copiste, daté
de 14294 • Le personnage prend place dans une généalogie où il
figure la troisième génération, après un grand-sacellaire Michel et
un grand-chartophylax Michel, son père ou son oncle li . Le grand

(1) En 1363, l'un d'eux est témoin d'un contraL de mariage: Studi biz. e neoel.,
4 (1935), p. 263 ; en 1383, cumul des titres épiskopcianos, pOI'Lier du kcllion patriarcal,
prêtre et ecclésiarque : MM, II, 51 (en bas de la pagej-E)2. Une noLe de Makarios
Chrysoképhalos (p. 12 de l'art. cité ci-dessus: p. 250, n. 2) parle de l'ordination d'un
ecclésiarque, en 1346, sans autre précision.
(2) MM, Il, 321.
(3) PG, 151, 716; voir ci-dessus, p. 137-138.
(4) Scorialensis X, Il, l·i, ou 374 : G. DE ANDRÉS, Catalogo, II, p. 'l~5.
(5) Voir p. 139-140. Je cite la datc principale des trois Michel Balsamon : le premier,
grand Skévophylax eL prêtre en 1380 : MM, II, 16, 23-24; le second, diacre ct grand
chartophylax en juin 1400 : MM, Il,409, 19-20; le troisième est le granù ecclésiarque
de 1429. Entre Michel 1 ct Il, prend place un autre Balsamon, le grand sacellaire
NOTICE R 287

ecclésiarque Michel Balsamon ne peut être que le grand charto-


phylax témoin du concile de Florence, en 1439, date il laquelle
il est remplacé comme grand ecclésiarque par un autre diacre,
Sylbestros Syropoulos, l'historien grec du concile, qui était encore
didascale de l'Évangile en 1424; l'ordre des signatures des
archontes, compLe tenu de l'absence du sakelliou au concile, est
celui de la notice R : chartophylax, mégas ekklèsiarchès cl dikaio-
phylax, prôLd:dikos l •
Il n'est pas inutile de rappeler ici que le cumul antérieur des
titres palatins de nomophylax r.t dikaiophylax n'est pas de même
nature que celui de mégas ekklèsiarchès. Lorsque Syropoulos se
pare des deux titres au concile de Florence, le premier indique un
nouvel office ecclésiastique institué nous ne savons par qui dans
le premier quart du xv e siècle; le second, celui de dikaiophylax,
reste palatin, bien qu'il soit accordé fréquemment, et peut-être
exclusivement, à partir de Michel VIII, à des diacres exôkatakoiloi 2.
Deux manuscrits du XVIe siècle, contaminés pn finale par la liste 0,
présentent au début une variante curieuse :
Berolin. 98, f. 5v Sinail. 976, 213 r
sakelliou mégas ekklèsiarchès
prôtekdikos sakelliou
ekklèsiarchès 'rOU o:u8év'roç prôtekdikos
dikaiophylax dikaiophylax
nomophylax nomophylax

Ces deux copies enregistrent deux conceptions différentes et


deux étapes distinctes de la hiérarchie supérieure; tout d'abord,
les trois titres sont cités par référence à l'empereur (a;ù8~v't""Yjç) ct
dassés dans l'échelon équivalent de la hiérarchie patriarcale
conformément au décret de Michel VIII; ensuite le grand-
ecclésiarque passe de droit à l'intérieur du groupe, entre charto-
phylax et sakelliou, et les deux autres titres restent à la disposition
des archontes supérieurs; l'un ou l'autre d'entre r.ux, tel Syropoulos
mégas ekklèsiarchès, peut les recevoir en cumul.
La note finale de la notice R nous oblige vraisemblablement il
placer peu avant la prise de Constantinople 3 la promotion du

DômèLrios; entre ~lichel II et III, nous trO\lvons un MUl1lwl Jogothi·t(· ,\oir p. 139).
C'était une famille archontale modèle.
(1) Vérifié sur phoLographie de l'original.
(2) Voir p. 137.
(3) Je suppose que le rèdnctcur de R, dont Je lexle inspire les auteurs sui\"ants
(voir note du Baloped. 7;)4 que j'ajoute au texte de la notice, p. 575) parle d'une chose
vue ct que ces promotions du Palais à l'Église ne peuvent se comprendn' apri'" la
chute de l'empire.
288 THADITION ET CO:'<TENU DES LISTES D'OFFICES

protopapas ct de l'ar(;hidiacre, à laquelle l'auteur, ou le copiste


lui-même a assisté. Le Valicanus 856, dont certaines marques de
papier vont de 1451 à 1487, est favorable à cette hypothèse ct se
présente comme document très proche oes faits : le copiste ne
modifie en rien le texte déjà établi et se contente de signaler en
note le changement qui se produit de son temps; il évite même,
avec un sens averti de la précision des termes, d'appliquer à ce
protopapas et à cet archidiacre, le qualificatif de !J.iycxc; réservé
aux dignitaires palatins et aux archontes d'Église qui l'ont obtenu
par décret formel de l'empereur. La notice R est donc le dernier
témoin encore autorisé des offices de l'Église byzantine.

Notice en vers de dix pentades.


Le Palmiacus 366 a conservé une notice en vers éditée par
Manuel Gédéon 1. Elle se ra ttache à la notice R en un point capital,
qui fournit le repère chronologique le plus tardif : le grand-
ecclésiarque est cinquième, entre le chartophylax ct le sakel1iou,
d'où l'emploi pour la première fois du terme bt'"t'<ic; en vue de désigner
le groupe supérieur. Certaines pièces du manuscrit sont écrites
vers 1360-1370; il ne peut en être de même pour cette notice, qui
se trouve dans une partie adventice ajoutée parmi les cahiers
anciens. En principe l'auteur suit la notice N ; il finit la neuvième
pentade par l'épi podéas 2 • Mais on ne peut se fier à un versificateur,
car il a besoin au bon moment du terme qui entre dans le vers;
ainsi l'archidiacre entre vaille que vaille dans la sixième pentade
entre le rhéteur et le deutéreuôn suivi des deux ostiaires ; dans la
quatrième l'orphanotrophe voisine avec les archontes È7tL L'auteur
suit vaguement l'ordre commun mais se préoccupe de réunir le
plus de noms possible; ainsi les catéchètes, les ekdikoi, le domes-
tikos de l'ambon sont empruntés aux notices du XIIIe siècle.
Citons quelques termes curieux (par référence au vers) :
V. 34-5 : distinction entre cXPXwv ÀUXv~xoü et l'archonte CPfu'"t'WV ;
pris pour deux archontes différents, ils donnent six noms pour la
cinquième pentade 3 • L'auteur fait allusion soit à une double

(1) M. Gùn;o:-:, 'ApXELOV ÈxxÀ7)crtIXcrnx'ijç tcr-wplIXç (Istanbul), 19II, p. I09-lIO;


elle comprend 71 vers octosyllabiques, extrait de Patmiacus 366, f. 70-72. L'œuvre
complète comprend ensuite les offices pula Lins cl les métropoles, toujours en Vers.
Je cite seulement la composition du clergé de l'empereur (p. Ill) : prôtopsallcs,
larnpadarios, deux maïstoros, prôlaposlolarios (17" pentude !) ; suil le domeslikos de
l'augousta; cf. lisle en vers, dans PSEtJoo-KoDINOS, éd. Verpeaux, p. 338, 143-152.
(2) Le lilre est déformé rn 1tIXtcrlrro8é:IXç (vers 65) ; on lira hL 1to8é:a:ç. De même,
au Vl'rs II, cre:tpei doit ètre euplX É;WXIX'rIXXOLÀWV; le texte est sans doute mal écrit
ou mal recopié.
(3) r.ps irrégularités de compte sonl fréquentes.
NOTICE R 289
charge de l'archonte phôtôn (luminaire et baptêmes: notice 0 25),
soit à un dédoublement réel, qui réserve les baptêm<'s à l'archonte
photôn conformément à la définition la plus commune.
V. 55-57 : la huitième est composée de quatre laosynaktai et de
l'archonte des konLakia ; on ne peut se fier à l'exactitude de ce
nombre l avaneé pour le besoin du vers eL de la pentade (4+1).
V. 59 : protapostolarios, distinct de l'archonte didaseal<, de
l'Apôtre (v. 21) ; en même temps, le prôtapostolarios est cité dans
les vers sur les offices palatins: finale concernant le clergé de
l'empereur 2 • Peut-être le titre est-il devenu courant aussi dans la
hiérarchie patriarcale pour désigner un emploi semblable de
lecteur officiel; en fait, il n'est pas attesté hors du Palais.
V. 60 : <P~f1.'Y]ç o:pXwv, seule mention; office d'un chantre (proto-
psaltès, maïstor) chargé d'entonner l'acclamation au patriarche en
fin de cérémonie.
V. 61-64, trois primiciers : des anagnôstai, des tabcllitai
(= taboularioi) et des notaires; ce ne peut être une hiérarchie
réelle de la Grande Église, comme nous l'avons constaté à propos
de la variante finale L 31, signe d'hésitations qui durent toute la
seconde moitié du XIVe siècle.
V. 67-68 : il semble que l'auteur veut distinguer un primicier
tout court et un premier bastagarios, suivi lui-même de son deuté-
reuôn. En janvier 1402, un Theodoros Bardalès signe tout court:
primikèrios de la Grande Église 3 ; mais nous ne savons pas cc
qu'il représente ni si une détermination est omise. Dans la notice
de Chypre interpolée au XVe-XVle siècle, apparaît aussi le basta-
garios, au singulier; ils sont plusieurs certainement; le nom de
ces portefaix liturgiques figure dans un rituel du xv e siècle qui
cite une formule d'ordination 4 •
V. 70 : 6 TWV xouoouxÀdwv. Le titre de kouboukleisios n'est plus
attesté après le XIe siècle; le ms Dionysiou mentionne encore le
terme dans un appendice eonfus 5 ; sous la forme xou6oùXÀ'Y]c; et
XOUOOÙlI.'Y]c; il reparaît dans la notice de Chypre interpolée 6 • Que
signifient les lI.OUOOUXÀLiX pour le versificateur? Certainement pas,

(1) Dans les autres notices, on trouve le pluriel (D 31 : lnosynacles des de/IX chœurs:,
le singulier (F 32, G 38), ou deux laosynflctes (II 24).
('2) Voir note l, ci-dessus p. 288.
(3) Vindob. hisl. 48, f. 221 : texte inédit de janvier ind. 10 (1402). Dans le /"::/èloro-
logion (éd. Bury, 160, 11-12; 163,20,31), ils sont deux, ou quatre et qualifiés mégas.
(4) Voir p. 230, à propos du basLagarios cité par la notice K, mais dans Sil recen-
sion moderne, interpolée après le xv e siècle.
(5) Texte à la fin dl' la notice F, p. 548.
(6\ Voir p. 231.

10-1
290 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

à cette place, le tabernacle eucharistique, comme l'a proposé


Goar 1.
La notice en vers a son intérêt comme document linguistique;
elle ne nous apprendra rien sur l'état de la hiérarchie à l'époque
tardive où elle fut composée; c'est un catalogue d'érudit peu
réaliste.

18. REMARQUES SUR LA NOTICE MODERNE

Parmi les manuscrits que je n'ai pas encore vus, plusieurs sont
entrés dans un classement grâce à des caractères extérieurs; par
exemple Dionysiou 367, Iberon 286, Ilierosoi. Metoch. 46. Leur
contenu nous indique que la liste citée doit être la liste L, incluse
très souvent dans l'appendice du manuel de Blastarès 2 • Quant aux
manuscrits moins caractéristiques, ils peuvent réserver quelque
surprise: ainsi le lIierosol. S. Sabae 121, que j'avais inscrit ici
parmi les témoins de notices supposées originales, contenait en
effet un texte propre 3 • Je cite quelques manuscrits qui mériteraient
un examen.
Berolinensis 304 (qu. 5), f. 41 v -43; notice copiée après 1507.
Iberon 659, xv e siècle (Alhon. 4779 : LAMPROS, II, 193);
mélanges théologiques et homilétiques; f. 68-(71 v?), notice dont
le titre rappelle celui du résumé de Jean de Kitros par Blastarès.
Pantocrator 74 (Alhon. 1108 : LAMPROS, l, 100); nomocanon
du XVIIe siècle; notice censée moderne.
Balopediou 645 (Calai. p. 130), xv e siècle : mélanges, avec des
textes canoniques; f. 99-104, notice assez longue, si le compte des
folios est juste et si le catalogue a bien distingué le texte de celui
des notices diverses (offices palatins, notitiae episcopatuum) qui
peuvent voisiner.
Balopediou 1086 (Calai., p. 191), xv e siècle : recueil liturgique
de typica ; f. 72-73, notice. Il est très rare que les officia soient
inscrits dans un livre liturgique 4 ; cette notice peut être d'un type
particulier ou comprendre quelques notes originales.
Mutinensis 122 (III D 3) ; contrairement à ce qui a été dit
(OZ, 1, 295), ce manuscrit ne reproduit pas la notice des offices.

(1) C~uchologion, 1647, p. 291-292.


(2) J'admets que le catalogue des mss de cette liste est encore provisoire; voir
p. '242, note 1. Mais ce n'cst pas dans ce groupc dc manuscrits que l'on a le plus de
chancl's de rencontrer des textes nouveaux.
(3) Le Hierosol. Meloch. 640 est rangé parmi Jes témoins de L (voir p. 245) ; d'après
JI' cataJogu(', il contient plus que cela.
(4) Autre exemple: Iberon 5'20, cité comme témoiu de F; voir p. 197.
REMARQUES SUR LA NOTICE MODERNE 291

La notice moderne est insérée normalement dans le nomocanon,


où elle prend place vers la fin dans un contexte presque invariable
et souvent sous le titre: 'reX 'rW'V cX.PXLe:pÉ;WV O<p<pLXLlX. Mais les catalogues
ne distinguent pas toujours qu'elle se compose de deux parties,
la première, liste nue, la seconde, une notice avec les définitions
et des notes variables. La description sommaire de quelques-uns
de ces manuscrits par H. Gelzer, dans son étude sur la notitia
des métropoles de l'époque turque 1 , montre que la notice des
offices a été encadrée dans l'Ekthésis de Nil avec laquelle se forme
un nouvel ensemble assez stable, composé comme suit:
a) taxis de préséance des métropoles;
b) les métropolites dotés de suffragants (à l'époque turque) ;
c) les métropolites exarques et hypertimes (= Elrlhésis de Nil,
ch. 2) ;
d) les offices: 'rOC 'rWV cX.pXLe:péwv Orp<pLXLlX (= lis te nue proche de L) ;
e) 1cs 0 ffilces : lXL• e:Ve:pye:LlXL
) / -)"1 - ) ,
'rWV e:XXI\'Y)C"LlXC"'rLXWV O<p<pLXLWV ;
f) les lettres des métropolites (= Eklhésis de Nil, ch. 3-6) ;
g) formulaire d'actes.
Un tel schéma n'est que provisoire, car la masse des manuscrits
de droit canonique inexplorés qui attendent une description 2 nous
interdit de penser que le schéma soit resté uniforme, que la notice
n'ait pas varié ct que le temps n'y ait apporté de nouveaux éléments
ou suscité des codifications moins archaïques. Toutefois la première
tendance, après la prise de Constantinople, en 1453, jusqu'à la
composition du nomocanon de Malaxos, ne diffère pas de celle qui
inspirait la rédaction des listes au XIIIe siècle: on cherche avant
tout à conserver l'ordre légué par la tradition. Ainsi dans les listes
courantes que j'ai vues, c'est l'hexade qui est enregistrée, non
l'heptade de la notice R, dont on reproduit cependant la note
finale sur la promotion du protopapas et toujours sans l'inscrire
au rang qu'il avait obtenu, après le protonotaire 3 • La différence

(1) H. GEI.ZER, /'ngedruckle... Texle der noliliae episcopalullm, p. 618-627.


(2) D. S. GlU),; ts, Ke:lflE:VOC ~u~ocV"t'LVoÜ xoct flE:'rocÔU~OCV'rLVOÜ 8LXOC(OU Etç ;(E:LPOY-
poccpouç èv 'EÀÀoc8L XW8LXOCÇ, Athènes, 1963, 47 p. Plusieurs centaines de mss seulement
en Grèce; même s'ils contiennent deux ou trois types d'ouvrages stéréotypés, il est
impossible qu'ils soient identiques et que l'un ou l'autre ne reproduise pas un texte
archaïque, antérieur à 1453.
(3) Voir la note de R, p. 635, no 37. Dans les deux nomocanons modernes de notre
Institut (non co Lés. non folioLés), je lis la remarque: • '0 7tpw'ro7toc7tCiç hL!.I:1}8'l) voc ~X1l
't'èv 'r67tGV xoct -ri)v 7tpw'roxoc8E:8plOCV e:tç 7tCiO'ocv èXXÀ'l)O'LOCO''t'LXl)V u1t7lpe:cr(ocv fle:'rOC 't'èv
7tpw'rOVO'r&:PLOV.• II n'y a de commun entre les deux notes (R et moderne) que le
classement après le protonotaire; mais les modernes conçoivent de manière différente
le rôle d'un protopapas, qu'ils ne voient plus sous l'angle des offices de la Grande
f:glise, mais de l'organisation administrative des divers diocèses.
292 TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES

avec le XIIIe siècle me paraît être que les Grecs, après la chute de
Constantinople sous les Turcs, ne pouvaient plus considérer toute
cette hiérarchie comme réelle et accessible; beaucoup de titres se
vident et les charges effectives prennent d'autres noms.
Gelzer cite les manuscrits suivants : Alhenienses 1373, f. 443 v ;
1388, f. 259; 1411, ch. 508; 1466, f. 236 v . IIaLki Theol. Sch. 70,
f. 186 v ; 80, f. 276 v ; le dernier serait du xv e siècle: Panormilanus
l, f. 25.
Quelques autres sont repérables dans les catalogues: Alheniensis
Theo/. Spoud. 33 (Richard, Réperloire, n. 164); il serait du
xv e siècle. Alhos: Gregoriou 80, Koulloumousiou 227, Laura A 34,
12 38, 12 109. Mosquensis 276 (Vladimir 333). Sinailicus 1880.
Lorsque nous sortons de cette littérature canonique très stéréo-
typée, la notice des offices risque d'être plus originale, soit qu'eIIe
contienne des aIIusions à l'actualité de l'époque de copie, soit
qu'eIIe reproduise des documents anciens qui ne nous sont pas
connus par des manuscrits antérieurs. On peut citer comme
exemple la notice composée dans le Balopedinus 754, recueil de
chroniques dont j'ignore la valeur et le degré d'originalité, mais
dont le coIIectionneur se révèle très curieux et cultivé. La liste
est confuse, entremêlée de notes empruntées au texte de Jean de
Kitros au sujet du prâtekdikos, du deutéreuân, du domestikos,
des kamisatoi, de l'archidiacre, du hiéromnèmân, du chartophylax.
Mais deux notes, à la fin du deuxième groupe!, nous replacent
dans l'ambiance de la notice R. Le rédacteur n'a pas eu tort
d'employer 't"ocç~ç au lieu de 7t~v't"ocç, car aucun de ses groupes n'a
le nombre régulier; citons les deux premiers, les plus instructifs:
taxis a: grand économe, épi tès mégalès sakelIès, grand skévo-
phylax, grand chartophylax, grand ecclésiarque, épi tès mikras
sakellès ou sakelliou, prôtekdikos. - La distinction entre !L~'YocÀ'Y)
crCl..xÉ:ÀÀCI.. et !L~xpli crCl..xÉ:M.CI.. vient tout droit encore de Jean de Kitros 2 ;
mais la mention du grand-eccIésiarque à cette place vient de la
notice R.
taxis b: nomophylax, dikaiophylax, protonotaire (6v?CI..), mégas
protopapas, logothète, mikros protopapas, deutéreuân des prêtres,
canstrisios, référendaire, hypomnèmatographe. - Le groupe se
compose de la pentade traditionnelle du protonotaire, dont la
définition (1 porte des exôkatakoiloi » ne jure qu'en apparence avec
sa place. En effet les deux titres, nomophylax et dikaiophylax,
n'occupent pas réeIIement le rang: ils sont pris en cumul par un

(1) Je les reproduis el! appendice, p. 57;').


(2) Voir le résumé de sa réponse, p. 538.
REMARQUES SUR LA NOTICE MODERNE 293
archonte supérieur. Nous les avons déjà rencontrés à cette place
dans drux copies tardives, interpolées au même endroiV. Le
protopapas est mis au rang que lui attribue la note finale de la
noLice R ; cependant, ni l'ordre du groupe, ni le sens de la note
ajoutée à cet endroit ne correspondent exactement à la notice
antérieure. Le nouveau rédacteur considère en effet les titres
supplémentaires comme palatins; cela signifie peut-être que la
note est extraite d'un contexte différent et rédigé avant que le
grand ecclésiarque ne soit inscrit parmi les premiers archontes.
D'autre part, la notice H parle seulement du protopapas et de
l'archidiacre (de la Grande-Église) ; ici nous devons comprendre que
le mégas protopapas est celui du Palais et le mikros, eelui de
l'Église 2, et tous deux sont nommés dans la liste. ;\-lalgré ces
difficultés d'interprétation, les renseignements peuvent être valables
et provenir d'une source de la première moitié du xv e siècle. Les
remarques sur le port de la croix (comme ornement de la coiffure)
et sur la préséance des trois dignitaires monastiques sont difficile-
ment contrôlables par d'autres sources historiques; ces coutumes
semblent remonter au XIVe siècle.
La suite des rangs donnée par cette notice est plus anachronique
ou affaire de compilateur; au cinquième rang, nous trouvons le
périodeuLès, les trois ostiaires et les trois archontes des églises,
réminiscence de Jean de Kitros. A propos du lampadarios et du
maïstor, nouvelle note signifiant que ce sont des titres palatins 3 ;
la liste se termine sur les quatre noms : protapostolarios, oL
€ù'tocl;~oc()€~, €CP'YJ[JlpLOL, chartoularioi.

Parmi toutes ces notices modernes, il faudra donc distinguer


diverses catégories, des textes stéréotypés sans intérêt, d'autres
moins conventionnels et qui malgré la date récente de copie et de
compilation conservent des vestiges de l'usage antérieur. Mais pour
que leur étude soit fructueuse il reste à accomplir un énorme travail
préparatoire portant sur le texte et sur le contexte des listes,
davantage encore sur le milieu historique tout différent ou entre
l'Église orthodoxe. Que reste-t-il des anciennes institutions sous
les titres qui se maintiennent'?

(1) Voir p. 287.


(2) Ou bien le megas est celui de Sainte-Sophie et le mikros celui d'une autre église
patriarcale; sur ce point, on ne peut rien affirmer à partir du seul texte de la notice.
(3) Voir p. 288, n. 1 : un état du clergé palatin d'après une liste aulique.
(4) Le sujet est traité par Th. H. PAPADOPOULLOS (cité, p. 273, n. 2). Mais il
faudrait étudier de plus près la période critique de transition après 1453. La thèse
récente de Ch. G. PATRINELIS ('0 0e:68wpoç 'AycxÀÀLcxvàç 't'cxu't'LÇ6fLe:vOÇ 7tpàç 't'àv
0e:otp&.vl)" Ml)8dcxç, AtMnes, 1966) prouve que des tr.xtes in6dits contiennent encore
bien des renseignements importants sur l'organisation intérieure du patriarcat.
TROISIÈME PARTIE

LES GRANDS OFFICES ET LA CHANCELLERIE

1. LES GRANDS OFFICIERS

II. LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

III. LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES


Une notice proYinciale qualifie de chartoularios chacun des
grands oillciers l : dans la pensée du rédacteur le terme signifie
que ces archonLes supérieurs exercent leur juridiction en émettant
des actes, qu'ils rédigent et signent en vertu de la charge qui leur
est conférée par le patriarche ou l'évêque. Ces actes, s'ils existaient,
seraient la source première de l'histoire des institutions 2. Faute
d'actes, historiens et juristes recourent aux autres moyens d'infor-
mation : définitions des notices, mentions des chroniques et des
traités, comparaison avec les offices du Palais et des patriarcats
du dehors. La stabilité relative des échelons supérieurs, du xe au
xv e siècle, la permanence des mêmes noms à la même place
donnent l'impression que rien ne change, que les chefs d'adminis-
traLion conservent pendant tout ce temps mêmes attributions et
que les bureaux fonctionnent toujours de la même manière. Une
telle illusion, favorisée par la perte des actes, entretenue par le
caractère abstrait des définitions éparses dans les notices, abolit
tout sens de la perspective : les meilleurs auteurs d'études
d'ensemble ct de monographies ne tiennent pas compte pratique-
ment de la relativité des notices ct procèdent à un amalgame
d'éléments dont la date et la valeur n'ont pas été contrôlées. Après
avoir constaté, dans l'exposé historique, que la hiérarchie des
archontes est régie par le droit coutumier et soumise à l'arbitraire
du pouvoir impérial et patriarcal, plutôt qu'elle n'est fixée par
des lois strictes et de longue durée, nous avons vu aussi que les
listes et les notices ne couvrent qu'une période très limitée de
l'histoire byzantine. Dans le cadre restreint de cette étude, il n'est
pas question de dresser un tableau général des institutions, ni
même l'inventaire des listes analysées dans leurs grandes lignes,
mais de définir en premier lieu les offices auxquels s'intéresse la
diplomatique: la chancellerie patriarcale, son chef, ses subordonnés,

(1) Le terme n'est employé en ce sens que par la notice KI: voir p. 232; elle ajoute
le verbe i'pli<pE~V el J'expression ~LoÀouC; Itxwv. Plus classique, la notice 1 mentionne
à diverses reprises les actions par écrit, éyypciepwC; : voir p. 221.
(2) Les archontes de province, ditTérant sur ce point comme en d'autres de ceux
de la capitale, sont attestés plutôt par les ades conservés que par des listes de manuel:
voir p. 117-122.
298 LES CRANDS OFFICES ET LA CHANCELLERIE

son personnel et leur activité. Cependant, ('n yue ùe situer le


chartophylax dans sa classe et de vérifier la portée des notices, je
commencerai par examiner et critiquer la définition des archontes
supérieurs.
En l'absence des actes propres à leur ressort que les chefs des
sékréta sont censés émettre, les actes synodaux constituent la
source principale de notre information. Or nous nous heurtons ici
à plusieurs obstacles, dont le plus gênant n'est pas la dispersion
des documents, en partie inédits, dans les manuscrits. De même
que nous ignorons la composition exacte des bureaux et la répar-
tition des juridictions, nous n'avons que très peu de renseignements
sur la manière dont fonctionne le synode autour du patriarche,
depuis la fondation du patriarcat jusqu'au xu e siècle. La parution
du premier volume des Regestes du patriarcat a attiré l'attention
sur les actes synodaux et provoqué quelques recherches en ce
domaine l, mais nous sommes encore loin de la pleine lumière. Le
problème qui peut se poser, à partir de l'époque d'Alexis 1er
Comnène, serait justement de savoir dans quelle mesure une
activité plus intense et plus régulière du synode se concilie avec
celle des services administratifs tenus par les archontes du
patriarche. L'abondance relative des actes synodaux durant cette
période, où la tradition continue à laisser dans l'ombre les actes
des bureaux indépendants du synode, laisse entendre que l'admi-
nistration serait en grande partie à la discrétion de cette assemblée.
Il n'est probablement pas ainsi, mais la littérature ecclésiastique
ne possède rien de comparable à la Nolilia dignilalum du Bas-
Empire, ni au Livre des Cérémonies, ni au Klèlorologion, ni même
au Trailé des offices du Pseudo-Kodinos. Les dignités et fonctions
auliques peuvent être distribuées hiérarchiquement, selon des liens
de subordination de plus en plus précis 2 ; les listes ecclésiastiques
sont linéaires, et les notices esquissent à peine quelques articulations
de la hiérarchie, insuffisantes pour apercevoir les liens reliant
officiers secondaires et collèges de fonctionnaires à leur chef direct
et à l'autorité suprême.

(1) Parmi les diverses études de E. HERMAN sur les institutions ecclésiastiques.
citons ici: «Appunli sul diritto metropolilano neUa Chiesa orientale., Or. Chr. Per.,
13 (1947), 528-533, où est esquissée l'évolution historique du synode. Le sujet est
repris par J. HAJJAR, Le Synode permanent dans l'Égtise byzantine des origines au
X le siècle (Or. Chr. An., 164), Rome, 1962. Notre connaissance de l'institution syno-
dale dépend uniquement des actes conservés.
(2) Ce genre de répai'lilion n'apparaît guère au-delà du Klèlorologion, el les traités
(Livre des Cérémonies, Pseudo-Kodinos) insistent sur les cérémonies. Dans les lisles
auliques du XIVe siècle, on ne renconlre plus que des énumérations analogues à celles
des listes ecclésiastiques.
LES GRANDS OFFICES ET LA CHANCELLERIE 299

D'autre part, on connait, dans ses grandes lignes, l'évolution


des rapports entre les dignités et les charges civiles. Du côté de
l'Église, où la dignité est définie par le degré d'ordination et la
charge par des titres d'archonte, l'historien est désavantagé par
la difflculté d'atteindre les sources liturgiques et de les interpréter.
Il est certain qu'une fonction liturgique, signifiant la place
hiérarchique du ministre, peut dévoiler aussi la place de l'archonte
dans l'administration (c'est le cas surtout pour le chartophylax),
à condition de connaître en détail l'évolution des rites liturgiques
eux-mêmes. En supposant même que le dépouillement de ces
textes nous apportera quelques lumières, il reste que le problème
du rapport entre ordres sacrés et charges administratives embar-
rassa fort les canonistes byzantins et les rédacteurs de notices 1 •
Cela tient au fait qu'en plus des difTérences que créent les degrés
d'ordination, la charge conférée aux archontes est postérieure à
l'ordination et indépendante du degré d'ordre : c'est une e:ÇUl
8tiXxOVLiX. Ce terme expressif, que nous rencontrons seulement au
début du xv e siècle, chez Syméon de Thessalonique, constituerait
un bon point de départ pour le classement, si le rapport entre
service extérieur et dignité hiérarchique avait été constant. En
fait ces charges extérieures, qui se nomment ainsi par opposition
au ministère propre à chaque degré hiérarchique (de l'évêque aux
ordres mineurs), ne sont pas réparties entre les clercs conformément
à leur dignité: il n'y a pas toujours proportion juste entre le degré
d'ordre et l'importance de la charge. Les archiprêtres (protopapas)
et les archidiacres, par exemple, ne jouissent pas d'une autorité
correspondant avec leur haut rang liturgique, en tête des prêtres
et des diacres; il faudrait exclure aussi qu'un économe, adminis-
trateur temporel, soit pris parmi les prêtres, à plus forte raison
qu'un diacre prenne la direction d'un collège presbytéral
(chartophylax-épiskopeianoi, prôtekdikos-ekdikoi). La logique
aurait exigé qu'une e:ÇUl 8~iXXOVLiX, conférée par ordination ~ÇUl 't'oü
~~fl.iX't'OÇ, revienne aux ordres mineurs conférés par ce même rite 2 •
Mais le pouvoir acquis par les titulaires des ocPX,OV't'LXtiX, diacres
en général, et qui fait d'eux des émules de l'épiscopat, selon
le témoignage concordant de Balsamon et de Syméon de

(1) Pour les canonistes, Balsamon en tête, le problème est d'accorder les degrés
archontaux avec les degrés d'ordre acquis par le sacrement d'ordination: voir p. 9U.
Quant aux rédacteurs de notices, perdant de vue les listes synodales et la hiérarchie
spécifique des archontes, ils tendent à annexer des fonctions liturgiques communes
à la liste des offices. La composition de ces listes élargies prend son point de départ
chez Jean de Kitros i voir le schéma de sa hiérarchie, p. 175 (texte grec, p. 538-539).
(2) Voir, p. 156-157, le sens de ces termes empruntés à Syméon de Thessalonique:
PG, 155, 362 D, 461 C, 465 A.
300 LES GHANDS OFFICES ET LA CHANCELLERIE

Thessalonique1, n'est pas détenu au titre de l'ordination, mais par


délégation de l'évêque. Depuis la Conelation du patriarcat se
dessine donc une évolution comparable à celle de l'administration
impériale: les serviteurs les plus familiers du patriarche, syncelle
et membres de son kouboukleion, ses ministres liturgiques habituels,
les diacres, peuvent entrer en concurrence avec les évêques,
détenteurs du pouvoir apostolique au même titre que le patriarche.
C'est pourquoi aussi les sources liturgiques ont leur importance
pour l'histoire des institutions ecclésiastiques.
A vouloir établir des comparaisons trop étroites avec l'Empire,
et même avec les autres Églises, en particulier celle d'Occident,
on risque fort de perdre de vue l'originalité des institutions du
patriarcat byzantin. C'est surtout l'existence du synode qui
change les rapports de juridiction, imposant à toute la hiérarchie
une configuration particulière, sans équivalent nulle part ailleurs,
comme l'affirmait Balsamon 2. Si les lois canoniques mettent la
hiérarchie proprement dite à l'abri de mutations profondes en ce
qui concerne les pouvoirs d'ordre, il n'en est pas de même pour
la hiérarchie des archontes, qui évolue au gré des circonstances,
des fluctuations de la société, du pouvoir arbitraire des empereurs
et des patriarches. D'ailleurs les rédacteurs de notices considèrent
ces archontes davantage comme des employês diocésains, ou de
leur évêque, que des ministres d'un État et de son gouvernement.
Obnubilés eux aussi par le double aspect, sacré et profane, liturgique
et administratif, de la hiérarchie des archontes, ils tendent à
confondre deux domaines distincts pour l'histoire et pour le droit:
ainsi les listes et les notices ne représentent pas les états de cette
hiérarchie de la même manière que le font les actes synodaux et
les rituels liturgiques.
En règle générale, les notices se partagent en trois groupes
fondés sur le rapport des définitions. Deux se sont formés par
utilisation d'un texte antérieur conservé : à partir de F, nous
observons une parenté FM N R; à partir de G (compte tenu que
cette notice comprend deux recensions caractéristiques) nous
avons le groupe GO; la notice l, intermédiaire entre F et G, ne
sera guère citée qu'en note 3 • Entre eux, ces témoins d'une tradition

(1) Balsamon : Èmoxorrdov... 'ro ;(exP'roqlUÀexXEi:OV : PG, 137, 920 B. Syméon de


Thessalonique: d<; tmox6rrwv 'r&~t\l 'rt6é:exot : PG, 155, 369 D.
(2) Malgré le caractére artificiel de l'argumenta lion, fondée sur la Drmafia Canstan-
Uni, il reste un fond de vérité dans la thèse <lu canoniste; voir p. 92-93.
(3) La division <lu texte en paragraphes numérotés, correspondant chaque fois à
un archonte nouveau, dispense de renvoyer chaque fois à la page de ma transcription;
mais comme la numération varie avec chaque liste, l'archonte doit être signalé par le
sigle el le numéro.
LES GHANOS OFFICES ET LA CHANCELLERIE 301

commune manifestent leur indépendance par des variantes, des


nuances marquées parfois par l'adoption d'un nouveau terme
technique. Les autres notices (E, H, K 1_3), plus particularistes à
tous points de vue, soit par leur origine provinciale, soit par leur
terminologie, doivent être toujours examinées il part. Leur
originalité tient, au fond, à leur isolement et au fait que leurs
sources ne nous sont pas parvenues.
1. LES GRANDS OFFICIERS

Au nombre de cinq sous Alexis 1er Comnène, qui les appelle


pour la première fois exôkatakoiloi et leur attribue la direction
des sékréta ou logothésia, ils sont six à la fin du XIIe siècle. Je ne
suis pas exactement l'ordre hiérarchique, car je renvoie au chapitre
suivant, concernant la chancellerie proprement dite, la notice sur
le chartophylax.

1. L'Économe.
Les canons et la loi civile ont contribué à faire de lui le premier
collaborateur de l'évêque comme administrateur du temporel l ;
malgré toutes les implications séculières de la charge, dans les
débuts, l'emploi était réservé généralement à un prêtre et ce fait
ne doit pas être étranger, avec l'ancienneté de l'institution, au
rang supérieur occupé par l'économe. Je ne reviens pas sur les
Yicissitudes de l'économat durant la période qui précède immédiate-
ment la réforme des Comnène; excepté que le titulaire était
nommé par l'empereur et pouvait être un laïque 2 , il n'y avait
sans doute pas grand-chose de changé fondamentalement dans
l'administration habituelle des biens d'Église. En tout cas, la
première description de la charge 3 , que nous estimons de la seconde
moitié du XIe siècle, au plus tôt, et de la première moitié du XIIe,
au plus tard, évoque une juridiction ordinaire qui ne diffère pas
beaucoup de la législation de Justinien. Par une coïncidence
rcmarquablr, on constate que les sceaux de grand-économe ne

(1) Text.es principaux cités dans Nomocanon 10, 1.


('2) Voir l'exposé historique, p. 17, 36-37, 52.
(3) l\otice B ; texte, p. 540-512; commenlaire, p. 183. En fait, cette notice évoque
surlout la destination des revenus du patrimoine et le rôle d~ l'économe dans leur
rôpartilion; voir aussi 1 1. Sur ce point on peul consulter le double exposé de
E. HERMAN; Btiné(ices, dans Dic!. de droit can., II, 706-735 (bénéfices étant pris dans
un scns très général: • moyens qui assuraient la subsislance du clergé .). Du même
• Die kirchlichen Einkünrte der byzantinischen Klerus" Or. Chr. Per., 8 (1942),
378-442. On s'aperçoit, d'aprôs ces études générales, que l'économe ne parall pas
souvent en action.
304 LES GRANDS OFFICIERS

dépassent guère cette période ct s'arrêtent pratiquement au


XIIe siècle, comme pour nous indiquer une déchéancr progrrssivp
de la charge: déchéance qui fut réelle, quoique diflicile à mesurer
par étapes et par dates.
La description de la notice B accumule drs tcrmcs techniques
et des précisions que nous ne retrouverons plus concentrées en
un seul texte, ni même tout à fait dans l'ensemble des autres
définitions : les remarques sur l'escorte de l'économe et sur son
insigne disparaitront. La juridiction de l'économe, très indépen-
dante et très personnelle, semble-t-il, puisqu'il n'est question
d'aucun contrôle par un tiers, s'étend à tous les revenus, en nature
ou en numéraire, des domaines de l'Église; il assure leur rentrée
et leur répartition entre des bénéficiaires; il est en son pouyoir
de nommer les administrateurs locaux, économes-régisseurs, qui
lui soumettent leurs comptes. La sigillographie de l'époque connaît
plusieurs subordonnés de l'économe : le chartulaire, employé le
plus commun!, le primicier de l'économe 2 ; d'autres, comme les
,
xoupoc't'OpE:e:;, • \ 'Hù'J
E:m ~ ' a, 7tOCpocoo't''Y)e:;
X'"''Y)!J.OC'tCÙ'J ~, ~,
'tCù'J '.1,
E:7tLcrxE:'I'E:Cù'J ~
'nJe:; ''\
!J.E:YOCI\"tJç
,ExxÀ'Y)crtoce:;', sont plutôt des civils que leur fonction mettait en
rapport avec l'administration ecclésiastique; la plupart sont
antérieurs au XIIe siècle et datent sans doute de l'époque où
l'économe, nommé par l'empereur, semble traiter plus directement
avec les fonctionnaires civils. Certains termes de la notice B sont
d'ailleurs archaïques, par rapport aux notices du XIIIe siècle:
ocvvo'J(n, È7ttcrxe:~Lç5. La difficulté, pour nous, vient de ce que nous
ignorons tout le détail de l'organisation que supposent une

(1) LAURRNT, Corpus, 67; d'autres, qui ne m('nlionnent pas leur rattachement
au bureau de l'économe, sont indéterminés. Le chartulaire de l'économat, au singulier,
pouvait jouir d'une situation privilégiée, à la haute époque, si l'on en juge par le titre
ùu patriarche Jean VI : voir p, 20, n. 2.
(2) LAURENT, Corpus, 60; je me pose cependant la fJuestion si le primicier pouvait
se dire 't'a\) olxo\l6(.Lou, étant donné que le Litre se d('J1nit par rapport au groupe: ainsi
le primicier des notaires ne se dit ,jamais du charlophylax. ~1ais on rencontre excep-
tionnellement un nolaire patriarcal, avec titre rare de domestikos de l'(oconome :
M:\l, VI, 15, signature de lO73.
(3) LAL"RE:'OT, Corpus, G2-6(), 1621. Les lois du XIIe sil'cle sévissent cont!'e le cumul
de ces charges par des clercs; voir p. 81.
(4) LAURENT, Corpus, 63. La notice 1 (2 et 18-19) emploie 7t:xplXa(8w!L~ qui évoque
l'acte de paradosis, plutôt que la fOIlclion d'un puradotès; l'acte est commun à
plusieurs fonclionnaires, établissant un procès-verbal pour la remise ù'une donation;
cC. p. 321, n. 2 : paradosis pm' le sakclIiou.
(5) Annona est plus archaique qu'épiskepsis, qui survit encore au XIIIe siècle:
~1!\1, IV, 31, épiskepsis de Pétra en 1284; cf. II. AlIRWEILEH, L'histoire el la géographie
de la région de Smyrne, p. 63; voir aussi, p. 185 (index), les menlions des domaines rie
Sainte-Sophie dans la même région, sous Hagiosophitica. Au IX' siècle, men lion d'lin
diacre ÈmcrXE:7t1{t7)Ç relevée par Dt:CAI\GE, Glossarium, append. 72.
ÉCONOME 305

perception de revenus, la collecte ct la distribution de denrées, les


opérations du bureau. D'après le Code, les &pxapLoL recevaient les
dépôts d'argent revenant à l'économaV; à toute époque, les
scrvices financiers de l'Église sont en étroite dépendance du fisc
impérial et de ses agents. La fonction d'un noumodotès 2 , prêtre,
trésorier et distributeur d'aumônes et d'honoraires, devait être
assez modeste.
Les notices suivanLes ne parient guère des subordonnés de
l'économe. La notice H fait éLaL d'une répartition particulière des
responsabilités entre l'économe, son premier assistant (7tCXpoLxov6(.l.o::;)
et un délégué (Èm'rYJp'Y)'t'~::;)3. La charge comporte les mêmes
attributions, exprimées en termes un peu différents; mais on y
ajoute le soin des constructions nouvelles et la division des
domaines de l'Église en deux secteurs, par rapport à la Ville
certainement; l'épitèrètès servait d'intermédiaire entre le bureau
central et les possessions du dehors ou éloignées de la capitale.
Enfin la notice parle des rapports que l'économe adresse au
patriarche.
Après ces définitions assez détaillées nous tombons dans la
banalité. Le groupe F 1\1 N R4 adopte la définition générale de
Balsamon : l'économe a l'administration des domaines possédés
par l'Église. Au lieu de :v.:r-Yj(.l.lX.'t'CX, GO ne parlent que de 7tpcXy(.l.lX.'t'lX.,
un terme bien vague sous lequel on peut tout comprendre. L'activité
est indiquée également par des termes généraux : XpiX't'E~, ÈmXplX.'t'E~,
XCX't'ÉXEL xcxl. OWLxEt, OcpdÀEL ÈVEpydv, exceptionnellement ~cpopoç (J).
Les notices de Chypre K 2 K3 mentionnent encore une activité
bureaucratique, la comptabilité (~C:OOOt, dcrooot) et une vaglle
juridiction contentieuse: I{2 XpLcrLf!CXTCX.
La loi normale de l'avancement poussait au sommet de la
hiérarchie administrative un personnage d'expérience et assez âgé;
ce fut le cas certainement des deux économes que nous connaissons
au XIIe siècle: Alexis Aristènos et Jean Pantechnès, deux fonction-
naires de carrière dont la vie paraît s'être achevée au poste de

(1) lYomO('llnfm 10,1 : PG, 10·1,817 B. Mais que sonl devenues en pratique d.ms
la suile ces prescriptions anciennes '1 :\ ous savons surtout que toutes les operations
relevanL du fisc el du cadaslre sont aux mains d'ofllciers impériaux.
(2) En dehors de la définition G 16 (cf. 0 28, moins lechnique), on ne sail rien de
précis sur cel archonle que Jr,an de Kitros silue parmi les prêlres. Le dindotès, cité
à Alexandrie ;voir p. Il, n. 1), n'esl pas allcslô hors d'Ég)ple.
(3) Le ITIXPOLXOVO!J.Oç doit êlre un nom monastique : DlTCANG~:, Glossarium, 1033.
Lt's /loms ùe lieu semblenl évoluer aulanl que les noms d'agent. La notice II parle
encore de 1tpocXcrnLov; dans les Acles du XIV· siècle nous rencontrons XOtcr-rÉÀÀLIX :
l\1:'>I, 1,95 (ci-dessous, p. 309, n. 1-3).
(4) La notice I, à part certains délails, garde le sens de la nolice B.
306 LES GRANDS OFFICIERS

l'économat!. C'est peut-être une des raisons pour lesquelles, à


partir de cette date, nous ne voyons aucun économe monter sur
le siège patriarcal, alors que, dans la période antérieure, les cas
sont fréquents: on ne répugnait pas à choisir comme patriarche
un homme âgé, mais ceux qui acceptaient ou briguaient l'économat,
par goût de l'administration matérielle ct des affaires, avaient
une réputation bien établie et oes habitudes peu compatibles avec
le haut ministère. Nous ne connaissons qu'un seul économe mêlé,
et encore d'assez loin, à un procès dogmatique: en 1084, l'économe
Nicétas participe à celui d'ltalos avec un maïstor des rhéteurs et
un secrétaire du patriarche; ce doit être un ancien chartophylax 2 •
Par contre, Aristènos ct Pantechnès sont plutôt des administrateurs
et des juristes de métier.
L'étendue de la juridiction de l'économe n'est pas universelle.
D'une part, certains officiers avaient une responsabilité propre
dans leur ressort sur les immeubles monastiques, sur les églises,
leur mobilier et toutes leurs dépendances; d'autre part, les
fondations pieuses jouissaient de leur autonomie, confirmée par
l'existence d'un économe ,"WIJ ,:ÙC1.ywIJ o'{xCùIJ, fonctionnaire toujours
impériaP; en outre, l'orphanotrophe ne semble plus sous la
dépendance de l'économe. Conformément au droit général, nous
concevrons l'économe comme le régisseur d'une fondation parti-
culière, l'église Sainte-Sophie; l'empereur Léon VI, en fondant la
Néa, lui assigne un clergé avec une hiérarchie administrative
comparable à celles de Sainte-Sophie et du Palais"'. De la sorte,
l'économe de Sainte-Sophie n'avait personnellement aucun droit
de regard sur les biens des autres fondations; il n'avait pas à
superviser les économes des métropoles, ni les économes des
monastères stavropégiaques ct des églises paroissiales. La juri-
diction de l'économe s'étendait en dehors de la résidence du
patriarche, uniquement parce que les domaines ofTerts à la Grande
Église étaient dispersés sur tout le territoire de l'empire; cette

(1) Voir les remarques sur Il'ur carrièrr, p. 105-106. La dCl'llii'rt' mention l.h~
Pantechnès comme grand économe donne occasion à Eustalhe dl' Thessalonique
d'insister sur des déLails curieux: PG, 136, 1280, et 8corialensis r Il, JO, f. 1!J6' ILilre
dans le catalogue de Miller). Le grand économe fail saisir des vêtements précieux
qu'un moine Néophyte avait soi-disant hérités du patriarche défunt; le narrateur
Lire un effet comique de ce que la saisie eut lieu pendant que le moine élait au bain. A
la vacance du sil'ge, l'économe devait prendre, l'n efI!'!, l'l'nLière respons~ibilitc des
biens de l' Église.
(2) Voir Hegesles, 907, etllegesten 1078; le grand ecollorrw fait partie d'une commis-
sion d'enquêtr nommée par l'empereur ; Izt'~stij(l rus!;. arth. Insl. u Konsl. '.! (1897),
p, 41, 16.
(3) DOLGER, Finan:weru'allllny, p. 41-42.
(4) Le clergé de la N éa siège à part dans les invila tions : voi l' p. 32-33.
ÉCONOME 307
universalité toute relative n'a rien de comparable à celle du
ministère des finances et de l'économie d'un état centralisé.
A toute époque, la règle canonique de la nomination d'un
économe subit des accrocs ct l'équilibre entre le pouvoir absolu
de l'évèque et la gestion des biens d'Église par l'économe reste
précaire: dans un simple diocèse, évêché, archevêché et métropole,
un conflit d'intérêts peut opposer les biens personnels de l'évêque
à ceux de la communauté 1 ; au patriarcat, les conflits risquent de
s'étendre par l'intervention du synode qui a l'œil sur les biens eL
les personnes. La ruine du patrimoine de Sainte-Sophie, en 1:!01,
ne semble pas avoir été compensée entièrement par la restauration
de Michel VIII; son chrysobulle prévoit une répartition des
revenus en vue de subvenir au traitement des archontes, à l'entre-
tien de l'église qu'ils desservent et aux besoins de la maison
patriarcale 2. Nous n'avons aucun moyen de comparaison avec la
période antérieure, ni la possibilité de préciser les rapports enLre
kellion patriarcal et économat, mais nous apercevons au moins
que c'est à parLir de cette resLauration que le rôle de l'économe
devient plus efTacé. On accuse le patriarche Jean XII Kosmas de
ne pas avoir nommé d'économe 3 • Le patriarche Niphon exerce
personnellement des fonctions temporelles (È7tlTflO7t1) XlXt ~hob<"1)(Jlç)
comme un employé du fisc"'. Après, le registre synodal, sans
jamais mentionner l'économe ni ses services, contient divers actes
touchant aux biens de la Grande Église. L'un entérine tacitement,
en faveur de Jean XII Glykys, l'usurpation du revenu des quatre
métropoles que l'on avait reprochée à son prédécesseurs; le second
étend la contribution à toutes les métropolcs 6 • Le testament des
patriarches Èsidôros et NiF, le refus du synode sous Philothpc

(1) Nomocanon, t. 10, ch. 2-6.


(2) Voir p. 109, n. 2.
(3) PACIIY:lÙ'RE, Andr. Pa!., 4, II : Bonn, II, 300 = l'G, 144, 331 A. DUCANGE,
par dislmction, attribue ce fait fi Grégoire de Chyprl' : Glossarium, 1033.
(4) GRÉGORAS, /iis/or. 7,9,2: Bonn, 1,260 = PG, 14R, 412. AI.ASTARÈS, Synlagma,
K 32 : RHAI.LÈS-POTLb:S, 6, 344 = PG, 144, 1388 C.
(5) MM, l, 3-6. L'accusation contre :"iphon passe sous silence l'acte synodal, qui
rendait peut-être l'usurpation moins arbilraire que ne le dit l'orateur ;"iicéphore
Choumnos dans son "EÀEYXOÇ : éd. llOISSO~ADf:, Arlerdola graec:a e codicibus regiis,
Paris, 1833, V, 280 22 - 2H 1 13.
(6) MM, l, 126-12\:l; ces deux aetes (no' 3 el 60) fUfl'nl l'mis el signés pal' les
métropolites seuls, étant donné que le pa lriarche est considl\rl\ comme bCnéficiaire.
(7) M~I, l, 287; Il, 61 (nOS 130 et 36-1). Ces deux :Jcles sonl assez dim~rents el
ne concernent en principe que la fortune privée du patri<lrchl'. Xii déclare qu'il rLmd
à l'église, après l'a,-oir renconstitué à ses propres frais, le domaine ou localité
d'Oikonomeion; le patriarche tirait ses ressources ccrt:Jillement du ( kellion ., aUllue!
sont remises les redevances, mais ni ces testamrnls ni d'autres actes ne nous disenl
ce que fait l'économe de la Grande Église.
308 LES GRANDS OFFICIEHS

de céder à bail les domaines de Pas para eL Oikonomeion apparte-


nant à la Grande Église l signifient que l'administration du
patrimoine a changé de mains ou que l'économe est un exécutant
sans initiaLi\'e propre. Le domaine est sans doute géré sur place
par un économe local 2 ; on ne sait pas ce que fait le grand économe.
Conséquence normale de cette pratique, préfigurée déjà par la
négligence de Jean XII et l'absolutisme de Niphon : Matthieu 1er ,
suivi sans doute par les notices pl p2, ne nomme pas le grand
rconome parmi les exôkatakoiloi 3.
L'effacement ou les éclipses du premier des archontes, de celui
que les canons placent obligatoirement auprès de tout évêque,
sont l'indice d'une évolution assez profonde qui me parait liée à
l'importance du rôle des exarques à partir du XIIIe siècle. Le
propre de sa juridiction, quel que soit le titulaire et l'objet de son
mandat, est d'être déléguée personnellement par le patriarche 4 •
Les notices H et KI ne retiennent qu'un aspect de cette institution
rt ne sont pas d'accord sur la charge concrète du titulaire; en
gros, c'est un fonctionnaire itinérant et presque uniquement
auxiliaire de justice 6 • Un mandat-type, probablement du
XIIIe siècle, développe les instructions adressées à un exarque des
monastères 6 • Mais nous avons parmi les actes du XIVe siècle un
certain nombre de mandats réels, destinés il divers exarques, où
l'on ajoute une mission fiscale aux obligations générales du
délégué. Prenons les cas suivants
Jean XIII (MM) 46.
Èsidôros 110, 112.

'l) Acte de novembre 1367: :\U\f, 252, 1,507'-508; un autre décret incomplet (no 261,
p. 513, en rapport peut-être avec le décret de juin 1370, no 263, p. 515) cite cependant
l~s textes du Nomocanon, y compris Cod. lust. l, :-1, 41 (cf. PG, 104,817 C) sur la reddi-
tion annuelle des comptes par l'économe. Mais le décret concerne les métropoles et
ne fait aucune allusion à l'économe de la Grande Église.
(2) Èsidôros cite celui de Paspara, village de l'Église (Sainte-Sophie) : }IM, l, Z93,
Zr)-'25.
;3) Comparer l'hypotypôsis de !\fatlhieu (OVDOT, Acta, p. 148, début de l'énumé-
ration) ct noUces P (lexte : pp. 572,573). L'un des grands économes cités au XIV· siècle
est Bekkos (ci-dessus, p. 115, n. f» dont on ne sait s'il faut l'identifier il Georges Bekkos,
correspondant de Planoudès ;avant 1310) : 1\1. TREU, l'.1aximi monachi Planudis
epislolae, Vralisla\'a, 1890, lettre 46, p. 64-66 et 230; Planoudès fait allusion aux
relations entre son correspondant et le chartophylax et à la culLure scientifique de
Georges. Ce doit être le même Georges que Grégoras considère comme son maître et
qui devint sans doute grand économe avant Alexis Kappadokès ; voir p. 131, n. 5.
(4) J'examine ces actes à un autre point de vue, p. 162.
(5) Définitions des notices Il 19 et Ki 18.
(6) PG, 119, 1145-1153 ; cf. Pl. DE MEESTER, De monachico statu, p. 185-186.
ÉCONOME 309

Philothée: (1 er patr.) 144; (Ile) 201, 217, 224, 242,247,264,27"2,


297, 299, 309, 3] 7.
Nil : 371, 391.
Antoine : 422, 424, 456.
Certains de ces mandats sont délivrés en vue seulement de la
visite traditionnelle des monastères patriarcaux (144, 201) et avec
insistance sur le ministère spirituel (309). Dans la plupart cepen-
dant, qui sont adressés aussi en majorité à des métropolites (46,
110, 112, 144, 217, etc.), il ne s'agit pas à proprement parler de
monastères à visiter, mais de droits patriarcaux à sauvegarder,
redevances fiscales comprises; d'où l'injonction faite à l'exarque
de percevoir tout revenu afférent et de l'envoyer au kellion
patriarcal: voir surtout actes 242, 247 1 , 254, 299 ; mais Antoine IV
dit que ces redevances traditionnelles vont à la Grande Église :
acte 422. Il est vraisemblable que tous ces droits n'étaient pas
destinés en propre au patriarche, qu'ils provenaient de diverses
possessions de la Grande Église: une liste de kastellia 2 est inscrite
dans le registre entre les patriarcats de Jean XIII et d'Isaïe
et des mandats d'exarque parlent de l'administration d'un
xwpto'J (112)3, d'un groupe de kastellia du diocèse de Barna (244,
272), de Jalitta, en Crimée (317, 371). La qualité juridique de
l'entalma exarchial souligne un pouvoir personnel du patriarche
excluant une participation du synode et même l'entremise du
sékréton administratif. Plusieurs bureaux, celui de l'économe en
tête, puis le sacellaire, le sakelliou et les archontes des monastères
et des églises devaient en principe participer à cette administration.
En ce qui concerne l'économe, le silence général sur ses activités
concrètes, le défaut de mentions et la sécheresse même des plus
récentes définitions de son office dans les notices sont le signe d'une
évolution réelle de l'administration temporelle. Au XIVe siècle
surtout, quand il y en a un, son rôle est très effacé, non seulement
parce que nous ignorons ses actes, mais parce que l'activité qu'il
aurait pu et dû déployer est exercée en fait par d'autres; les
domaines sont toujours administrés par des responsables locaux,
contrôlés par divers intermédiaires; on ne voit pas la place que
tient, entre eux et le patriarche, un économe de la Grande Église.

(1) Je cite le passage non édile: i8667j .. , içlXPx~xwç -:IX e\l TÎi LlXfto6pocy.?J mx.\I'!1X
o
't"IX 1t1X't"ptIXPXtXIX 8lxlXtlX, <pe(),o\l't"t <pÉpet\l 't"o 't"Otou't"(ù\l dcr601JftlX dç 't"o 1t1X't"ptIXPxtxà\l
xÉ:ÀÀtO\l: Vindob. hist. 47, 1. 260 v (acte 217, doubleL de n. 232, sauf cette nole ajoutée
dans la seconde copie). Dans l'acte 299 est exigé le versement du la moitie.
(?) MM, I, 95 : 1t1X't"ptIXPXtXoc de Lemnos et 1t1X't"p. XlXcr't"ÉÀÀtlX de Varna.
(3) Droits patriarcaux sur les XWpLIX K6ftlXolX. ~6y.etlX\I (métropole de Sebasteia);
XlX\lO\ltXO\l XIX' et 'Tt aÀÀo cru\l7j6eç à verser il. la partie inLéressée, la Grande Église:
acte d'août 1347, M:\I, I,' 257-258.
LES GllAI\DS OFFICIEHS

2. Le Sacellai,.e.
L'étymologie indique une fonetion primitive du sacellairel, celle
qui apparLint originairement au fonctionnaire impérial qui porLe
ce nom; le sacellairc ecclésiastique doit venir sensiblement plus
tard et sa place auprès de l'économe indique peut-être qu'il est
un de ses premiers subordonnés 2 • La première fois où il apparaît,
sous Nicolas III Grammaticos, dans l'exercice de sa juridiction 3 ,
il exerce une fonction qui n'a plus grand-chose à voir avec l'étymo-
logie ; l'administration des monastères n'est pas purement affaire
de trésorier. Antérieurement au XIe siècle, la fonction ecclésiastique
a peut-être évolué dans un sens parallèle à celle de la fonction
civile: le sacellaire impérial passe d'une charge de trésorier à celle
d'un contrôleur général"'. Dans l'Église, la création du poste de
sakelliou serait duc à la division des responsabilités du sacellaire
en deux secteurs 6 : en ce cas, la définition la plus commune des
canonistes et des notices ne vaut réellement qu'à partir du
XIe siècle, jusqu'à la fin de l'empire, car la fonction est décrite
en termes équivalents par Balsamon, Matthieu 1er , Syméon de
Thessalonique et les notices E K NOR.
D'après un groupe de témoins (F G 1 J HM), qui se forme à
propos de la définition du sacellaire et contrairement au reste
de la tradition canonique, durant une période assez courte, dont
les limites ne débordent pas le XIIIe siècle, la juridiction du
sacellaire aurait été réduite aux monastères de femmes. Aucun
acte, ni aucune mention extérieure aux notices ne permettent de
vérifier si la restriction fut effective ni de dire combien de temps
elle dura 6 • On est donc tenté de ramener cette variante à un
accident philologique plutôt qu'historique. L'interprétation du
nom dépend en grande partie du sens que l'opinion attribuait au
terme crrJ..xtMrJ.. (crrJ..xoùÀ~ov, mxxéÀwv). Le grand Balsamon ignorait
l'étymologie latine, ou bien la déforme tendancieusement, afin de
retrouver dans crrJ..Xe:MocptoC; une idée de juridiction et de pouvoir
administratif qui lui permette d'établir un parallèle plus favorable

(1) Voir les étymologies recueillies par Dl:cAè'lGE, Glossarium, 1319 (crOI:X~ÀÀIX),
1320 (crlXxû..MpLOÇ). FAllnoT, note à Cédrénus : PG, 112, 1393.
(2) Dans l'hypothèse que le sakcllarios d'Église serait un trésorier. Au xe siècle,
le Klèlorologion cite des balanlades, dont on ne sait pHS le sens exact; voir ci-dessus,
p. 49, n. 3. Ce sont des employés inférieurs.
(3) J. DARRouz~':s, ~ Dossier sllr le charisticariat~. Polychronion, Fesls. F. Dolger,
Heidelberg, 1966, 150-165; je reviendrai plus loin sur le contenu de ce dossier.
(4) F. DOLGER, Finanzverwallung, p. 14-19.
(5) Exposé historique, p. 62-64.
(6) Voir p. 208; p. '270. Dans les notices le saccllaire est toujours nO 2.
SACELLAIHE 311

au chartophylax : il voit dans un radical cra.xfÀÀov le sens d'admi-


nislrf'r et ôe garôpr, (:ommun Ù sacdlaire et, sakelliou : d'où un~
réhabilitation de cpuÀcxç qui entre dans le titre du chartophylax 1.
Celte interprétation survit sans doule dans la distinction de Jean
de Kitros : [LEy<i),,') et [L~xpà: crcxxÉÀÀcx 2 ; mais l'auteur ne précise pas
le sens, comme le font deux notices indépendantes F et G, en
identifiant monastères de femmes et sacelles. Le jeu étymologique
est iei tout différent; ce n'est qu'une métaphore: on retient le
sens de « lieu gardé » pour l'appliquer aux monastères de femmes,
dont l'eneeinte est réseryée aux moniales et interdite en principe
aux hommes. On conçoit difficilement que les rédacteurs fondent
leur définition sur une simple métaphore et n'aient pas connu et
voulu exprimrr un état de choses constatable au moins lorsque le
premier rédacteur a noté ce changement effectif. Le maintien de
cette définition dans une notice plus tardive comme 1\1 est signe
de compilation, de connaissance livresque de l'office, encore que
nous ignorions les dates exactes; mais, au point de départ de la
tradition divergente, doit intervenir une modification temporaire
de la juridiction. D'ailleurs, on aperçoit aussi dans les actes
impériaux une certaine anomalie concernant le grand sacellaire.
Alors que celui de l'Église semble prendre possession exclusive du
titre et que' le grand sacellaire impérial cède la place au logariastès
vers 1090-1100, un grand sacellaire impérial reparaît dans un
acte de 1186 3 ; c'est une confusion passagère, car le Pseudo-
Kodinos ne mentionne pas de sacellaire parmi les offices auliques.
Un dossier de la fin du XIe siècle atteste déjà la fonction du
grand sacellaire dans le même sens que Balsamon et donne des
détails très concrets sur le fonctionnement de son bureau. Nous
constatons que celui-ci est bien organisé et que le sacellaire porte
déjà le titre de mégas avant le prostagma de 1094 : en 1090, le
grand sacellaire délivre une copie de prostaxis déposée à son
bureau et le certificat est contresigné par ses chartulaires; un
rapport du sacellaire à l'empereur est à l'origine de la lysis impériale
de 1096, qui détermine l'exercice du pouvoir spirituel du patriarche
par l'intermédiaire de ses archontes sur tous les monastères 4 • Le

(1) PG, 138, 1040 C 15; dans des citations dc ce textc on trouve parfois O'IXX€À,
au lieu de O'lXxtÀÀWV; il s'agit certainement d'une abrcviation mal résolue du terme
O'o:xe:ÀÀO\l ou crIXxtÀÀWV dont l'orlhographe cst très variable.
(2) J'ai rclevé dans cette édiUon la faute crIXXE:ÀÀO:plO<; pour O'IXXE:ÀÀ(OU: p. 175, n. 2.
(3) 1\1.\1, \'1, 120 : sékréton impérial du grand sacellaire et son titulaire Jean
Klaudiopolilès; cf. F. DOLGEII, Finamverwallung, p. 19.
(4) Dossier cité, n. 3, p. 310 ci-dessus; voir aussi sur l'enregistrement, p. 458-462. La
signature du sacellairc dans ces deux actes du dossier a un tout autre sens que celle
que nous rencontrons au vcrso d'un acle postérieur: H. HUNGER, Q Zwei byzantinische
312 LES GRANDS OFFICIERS

bureau contrôle tous les actes de donaLion, par hypomnèma du


patriarche, et l'administration temporelle des couvents gérés par
les charisticaires 1 •
Les définitions des notices restent dans les généralités ct
mentionnent à peine, comme collaborateur du sacellaire, l'archonte
des monastères, au singulier; de légères inexactitudes se glissent
dans quelques notices (F 17, H 20), et des rédacteurs, parmi ceux
qui limitent aux monastères de femmes la juridiction du sacellaire,
affectent l'archonte des monastères à la direction des couvents
d'hommes: voir surtout G 22, où la recension Mosquensis emploie
les termes XtXTÉX.E~ XtXl Èq>op~. Il semble donc que, dans la pratique,
la définition du sacellaire par F et G ne veut pas signifier un
changement radical de l'administration, mais une simple répartition
des responsabilités à l'intérieur du bureau, dont l'autorité s'étend
toujours à l'ensemble des monastères 2 • La notice H, en précisant
l'activité du sacellaire à l'égard des couvents de femmes, insinue
que l'on prenait les plus hautes garanties pour leur direction :
les procès et les jugements avaient lieu en présence du patriarche,
du sacellaire et de l'archonte, auxquels se joignaient à l'occasiùn
des membres du Sénat, c'est-à-dire des officiers palatins qualifiés
ou de grands personnages. Le fait que les grands monastères
étaient dirigés par des personnes de haut rang, et souvent de la
famille impériale, n'est pas étranger certainement à une telle
pratique; le rédacteur a pu connaître un de ces jugements excep-
tionnels.
L'archonte des monastères 3 est presque aussi ancien que le
sacellaire 4 et peut-être plus important que lui, il l'origine, dans ce

Urkunden der spaten Palaiologenzeit », DZ, 48 (1955), p. 306; vente d'une moniale
à un moine, confirmée au recto par la signature du métropolile de l'iicomédie Makarios.
La signature au verso peut passer pour un enregistrement dans le bureau responsable
des monaslères; mais nous savons aussi qu'à cette époque (date de l'acle : 1394)
les archontes avaient tendance à émettre des actes quasiment en privé: voir ci-dessus,
p. 145, n. 1. La signature n'a aucune signific:ltion administrative précise, non plus
que celle du métropolite; de nombreux exemples seraient nécessaires pour reconnaître
une loi génél'ale ou une coutume. D'autre part, le type d'écriture est très proche de
Kull. 38 et 40 (planches XIX el XX) : le copiste parait être l'un des notaires de la
Grande Église, ce qui nous indiquerait que le grand sacellaire ne dispose plus d'un
personnel spécial, mais recourt au besoin aux notaires communs du patriarcat.
(1) Sur l'institution (et sur le sens du texte que j'ai édité) voir P. LEMERLE, (, Un
aspect du rôle des monastères à Byzance: Les monastères donnés à des laïcs, les charis-
ticaires )', A cad. des fnscr. et Belles-Lettres, Comptes rendus, janv.-mars 1967, p. 9-28.
(2) La notice 1 2 insiste sur la paradosis des monastères dans un sens qui évoque
les actes d~ !'icolas Ill; elle fait allusion, comme II, à des actions administratives et
judiciaires.
(3) Son numéro varie quelque peu: voir F 17, G 22, Ii 20 (erroné), 1 18, N 22, 022.
(4) Deux patriarches anciens sacellaires élaient diacres: Jean IV (582-595) et
SACELLAIRE 313

secteur administratif: son nom du moins indique une juridiction


plus spécialisée, plus proche dps monastères que celle du sacellaire.
En 1096, ils sont plusieurs l et une liste de 1191 cite deux archontes
des monastères, plus celui des monastères « pératiques ». Le sens
du terme nous est donné par Balsamon; pour lui, le sacellaire
gouverne les monastères de la Ville et de Péra, la 13 e région 2.
Prise à la lettre, cette définition réduit de beaucoup le territoire
sur lequel paraît s'étendre, à la fin du XIe siècle, le pouvoir du
sacellaire ; mais le canoniste n'emploie pas ces termes géographiques
à la légère et nous devons en conclure que la juridiction ordinaire
du sacellaire ne dépasse pas le territoire de la capitale, celui du
siège épiscopal du patriarche. Au delà de ce territoire, les
archontes devaient être munis d'un mandat particulier, analogue
à celui qui prescrit, en 1095-1096 3 , au sacellaire et aux archontes,
de procéder à un recensement général et à la visite des monastères
en donation, sans aucune distinction de lieu. La précision de
Balsamon empêche aussi d'établir une parité avec la juridiction
de l'économe qui embrasse les domaines g(j'CiJ XIXL €çCiJ( ; en eITet, à
côté du bureau du sacellaire, existe une autre institution dont
l'origine et les développements sont peu connus et qui limite
certainement l'extension des pouvoirs ordinaires du sacellaire. En
province et dans les diocèses, apparaissent à partir du IXe siècle
des exarques de monastères nommés par le patriarche; ils se
multiplient à partir du XIIIe siècles. Si leur intervention diminue,
à cette époque même, l'activité de l'économe, en tout temps leur
présence sur place rendait inutile et inopportune l'intervention

Thomas l 607-610); au contraire Pyrrhus (638-641) était prêlre el archonle des


monastrres (listes des palriarches). A cette date l'ordre presbytéral signifie généralement
IJne réelle supériorité dans l'ordre administratif, mais nous ignorons la juridiclion exacle
du sacellaire et si la fonction comporte plusieurs tilulaires (comme le skévophylax :
I10velle d'Héraclius). Plus tard, le patriarche NicHas 1 (766-780) a pour curriculum:
protopapas des Saints-Apôtres, skévophylax de Chalkoprateia, ekdikos de la G. É.,
et archonte des monastères; bien que nous ignorions la succession des titres ou ceux
qui furent cumulés, la fonction d'ekdikos étail presbytérale.
(1) Cilés comme co-auteurs d'hypomnèsis à l'empereur: 't'wv &.PX6vt"wv 't'éiiv
llovœO"'t'1)p(wv: Dossier (cité p. 310, note 3), p. 160, 7.
(2) PG, 138, 1040 A (ci-dessous, p. 564); liste de ]]91, ci-dessous, p. 530, nO 21.
(3) Dossier (cité p. 310, note 3), p. 160, 12 : 1t'&:v't'œ1t'~pt~Àedv xœL È\I cbtoypœcp1i rrocv't'œ
m:ptÀœôe:'i:v.
(4) H 1; ci-dessus, p. 305-306.
(5) Voir p. 308 : incidences de J'institution des exarques sur le fonctionnement
de l'économat. En fait l'institution est beaucoup plus ancienne que le IX· siècle, mais
ce qui parait changer, c'est que les anciens exarques (ou archimandriles), chefs de
confédérations monastiques, deviennent des représentants du patriarche. 11 doit exister
un rapport entre l'extension du pouvoir patriarcal, la stavropégie et le pouvoir des
exarques.

11
314 LES GRANDS OFFICIERS

d'un fonctionnaire central, à moins d'un recours à l'autorité


supérieure de la part des moinrs ou d'une partie lésée. Vn rapport
entre ces exarques et le bureau du sacellaire n'a pas été précisé
dans des actes.
Le bureau du sacellaire comprenait donc comme chefs de section
des archontes en nombre variable, trois au maximum, et les
employés ordinaires de tous les bureaux, les chartulaires 1 • Les
deux officiers qui instrumentent aux côtés du sacellaire, en 1096,
l'hypomnèmatographe et le nomophylax 2 , ne sont pas des subor-
donnés directs : ils assistent simplement le sacellaire dans une
mission particulière et par mandat spécial. L'hypomnèmatographe
est tout indiqué en cette circonstance parce qu'il appartient il. la
chancellerie où il contrôle les hypomnèmata ; le nomophylax occupe
dès cette époque un poste intermédiaire entre l'Église et l'État:
le titre et la fonction sont civils, mais ils sont conférés souvent à
des ecclésiastiques, parce que la fonction n'est pas absolument
incompatible avec l'état clérical 3 • On n'accordera pas grande
importance à la mention d'un second sacellaire par la notice M ;
le nom désigne certainement le collaborateur, le premier assistant
du chef de bureau, son Ù7toupy6ç4, qui n'est aut.re que l'archonte
des monastères.

3. Le Skéuophylax.
Aucun changement notable ne semble avoir affecté la charge
du skévophylax du début à la fin de l'empire; les sceaux de la
période critique des Xe-XIe siècles, durant laquelle ce fonctionnaire
était nommé par l'empereur, ne montrent pas que des laïques
auraient été nommés à ce poste comme à l'économats. Toutes les

(1) Ils sont déjà cités peut-être par le typikon Dresdensis comme chartulaires de
la sacelle; voir p. 47, n. 5; p. 62, n. 4.
(2) Dossier (cité p. 310, note 3), p. 160,6-7; les charluJaires conlresignent des extraits
(ibid., p. 159, 13-14), comme les notaires du chartoph)'lax, ceux qui sont émis pur
son bureau.
(3) Le cumul est attesté au XIIe el régulier au XIV~; voir pp. 82, 137-138.
(4) Terme employé par N 2; voir les définitions de l'archonte des monastères
1 18, N 22, 0 22. La sigillographie connall un économe des monastères: LAURENT,
Corpus, 76. On ne sait trop à quel bureau le rattacher; le seul connu est clerc impérial,
mais ce titre n'empêche pas un archonte de travailler dans un bureau dépendant du
patriarche, puisque le chartophylax Oreste prend le même litre sur son sceau.
(5) LAURENT, Corpus, 77-82, 1108-1109; lrois seulement menLionnentl'aITectalion
à la Grande Église: 77, 79, 81. Le seul skévophylax qui prenne le titre de fLéyot::; est
a1Tecté aux Rlachernes : Corpus, 1202; c'est un officip.r civil dont la carrière est connue
par d'autres tilres, mais il serail. attesté après la réforme d'Isaac l, dans le dernier
quart du XIe siècle. Tout le problème est de savoir si réellement un laic occupait cette
charge à cette date et si les fonctions de 1tpw't'o.; 't"ij::; 1tpEaôE(ot::; étaient accessibles
SKÉVOPHYLAX 315

notices le définissent de manière uniforme l , souvent par simple


analys~ du mot. Au lieu de O'x'dnJ, Balsamon emploie cependant
X.~lfL~Àl<X, un terme plus relevé ; le x'~lfL'Y)Àlrt.p;(llÇ, qui se rencontre
surtout dans Ifs textes anciens et dans les typika monastiques,
ne difTère pas d'un skévophylax 2. La notice G, recension
.NIosquensis, détaille un peu les objets commis à sa garde : O'x.~tl"lJ,
&7tl7tÀ<x, ~lOÀL<X, c'est-à-dire tout le mobilier sacré, y compris les
vêtements et les livres liturgiques, souvent de grand prix. Seuls,
le patriarche Matthieu 1er et Syméon de Thessalonique, celui-ci
beaucoup moins clairement, parlent de l'activité liturgique du
skévophylax : selon eux, il ne s'occupe pas seulement du mobilier,
il veille à la préparation et à l'exécution des cérémonies et du
chant, à l'ordre in térieur de l'église; il a sous son au tori té des
ecclésiarques, des canonarques, le prosmonarios et des excubi-
tores 3 • Dans ces conditions, il devait aussi exercer une certaine
autorité sur les archontes plus élevés, afTectés plus spécialement
aux offices du culte: canstrisios, épi katastaseôs, etc. Nous n'avons
pas connaissance de rapports hiérarchiques précis dans ce
domaine. La notice H, dans sa définition plus développée qui
contraste avec la brièveté de toutes les autres, apporte un renseigne-
ment nouveau très significatif: le skévophylax, au cours de la
cérémonie de promotion dite fLlXpli mpp<XYLç, assiste le candidat à
gauche, tandis que le chartophylax se tient à droite". Ce droit de
présentation des candidats aux ordres mineurs ou aux fonctions
archontales implique une juridiction spéciale, qui est en rapport
certainement avec l'activité habituelle du skévophylax dans le
secteur liturgique; il en est le principal responsable.

à un non-consacré; un autre titre proche, Ttpw't'oC; T7jç 8LIXxovlIXç (du lousma des
Blacherncs) esl probablement ecclésiastique; DMITRICVSKIJ, Eùx:oMytlX, p. 50-51 ;
p. 1042 : 1tpCll't'E:!1.01X't'OCTIjC; désigne sans doute le même Ttpw't'oç, ofncianl à l'église..\1ais
d'autres exemples de sceaux (Corpus, 1200-1 '201) démonlrenl que le TtpW'I'ocr 't'. TtpEcrodlXÇ,
patrice, esl bien un laie. NOLIS avons donc au moins une fois aussi un laie cumulant
la charge de grand skévophylax; cela confirme l'origine impériale du titre m~gas
qui n'cst pas attest~c par un acte officiel; voir p. 60-6l.
(1) II figure toujours au 11. 3, sauf dans la notice P où il monte au second rang par
dispariUon ùe l'économe. Cependanl le taktikon Bencscvil: (lisle A) le place avant
le sacellai re.
('2) DUCANGF:, Glossarium, 628. LAURENT, Corpus, 1017, sceau du VIe siècle. Plusieurs
skévophylax onl le Lilre de kouboukleisios : ibid., 77-78, 81, 82; mais ce cumul est
plutôt tardif el ne signifie pas une ressemblance réelle entre deux fonctions.
(3) OunoT, .'lcla, p. 148, § 17. L'cdileur traduil sakcllarios par chapelain; le terme
conviendrait iJeaucoup mieux au skévophylax, si l'on veut à tout prix trouver un
terme frunr'ais l:ulTcspondanL
(4) Le contexte dil bien que celle parlicipation est limitée à la promotion des
archontes; le ské\'ophylax ne parait pas ùans la cérémonie de la !1.txpiX crcppoty!ç des
métropoliles : I. HAllEllT, Archieralicon, p. 27.
316 LES GRANDS OFFICIERS

L'Euchologe de Chypre a conservé la description d'un rite


important où le skévophylax intervient avec deux groupes de
subaltermes : les chartoularioi et les théoroi 1. Ce sont des noms
bien attestés à Byzance même 2 • Dans les éloges de Georges II
Xiphilinos 3 , le lieu commun qui sert aux orateurs pour exalter
le rôle de l'ex-skévophylax est le myrôn, ou saint-chrême, consacré
le Jeudi Saint 4 . Le skévophylax en était le préparateur attitré, le
conservateur et le distributeur; mais les opérations artisanales de
décoction des multiples ingrédients requéraient une main-d'œuvre
particulière, connue par l'Euchologe, et sans doute aussi un four.
On sait peu de chose du four sacré ("AYLOC; $oGpvoc;) installé au
skévophylakeion de Sainte-Sophie; il servait probablement à ces
préparations liturgiques. Lorsque l'empereur fuit une pieuse visite
au skévophylakeion, ce sont les chartulaires qui ouvrent les
armoires 5 ; les théoroi étaient des gardiens inférieurs. Sur ce point,
l'étude critique des rituels fournira peut-être les repères chronolo-
giques d'une évolution; je fais remarquer seulement que le rituel
plus ancien ne cite pas le skévophylax à l'occasion du Jeudi Saint,
mais d'abord un prêtre, puis le protoprêtre 6 , qui présentent le
myrôn à consacrer.
Pour nous, le rôle liturgique du skévophylax et la localisation
du bâtiment qui abritait le trésor limitent sa juridiction de manière

(1) Ces derniers ne sont allestés dans les notices que rarement: KI 30, pl 33.
(2) Les théoroi dans Jean de Kitlos : PG, 119, 972 A; ils ont la garde des vases
sacrés et ornements précieux; c'est pourquoi sans doute KI 30 leur altribue la faction
prés des. saintes porles ».
(3) Je cite l'expression utilisée par Georges Tornikès : de; crxe:ulXcrnl''' cre: TOÜ à.yLOU
(.LUpOU xIXTécr'"lcre: (discours de 1192 : Scoria/. r II 10, f. 75'); par Conslantin Slilhès :
'ro "r'jj 8tlX)WVL~ èfLn:pbtov (.LuPO\l TO 1tOÀuTtfLOV (Baroe. 25, f. 296).
(4) Dans l'Euchologe il faut distinguer deux rites: la préparation et la consécration,
et trois états de la tradition du texte, pour ne citer que l'édition de GOAR, Euch%r;ion,
1647; p. 630-631 (présentation par un prêlre, d'après Barberinus 336, VIlIe-IX e s.) :
p. 628-630 (présentation par un prôloprêlre, d'après Cryp/ensis BessaT'ionis,
xe s.); p. 632-633 (présentation par le sl<évophylax, d'après Allalianm = Barber.
390, de IG76 1). Seul l'Allatianus décrit la préparation par le skévophylax avec les
chartulaires, les théoroi el divers employés: p. 640-642; mais ces rites sonl cerlaine-
ment antérieurs à la date du ms. (voir ci-dessus, p. 283, n. 2).
(5) Voir ci-dessus, p. 47, les mentions du typikon Dresdensis; un aulre extrait
(Trudy, art. cil., p. 539) cite: èv n';) Àe:YOfLévc:> n:IXÀIX(C:> crXEUOCPUÀIXXElc:> (inconnu par
ailleurs; voir ci-dessous, p. 354, n. 2). Quant au Sainl-Four, "Aytoc; <!>oüpvoc;, on ne
connaît qu'une autre mention curieuse; d'après Dèmètrios Kydonès, Philolhée se
serail réfugie dans ce four au moment de sa fuite en 1354 : G. MC:RCA TI, No/izie di
Procoro e Deme/rio Cidone ... (Sludi e Tesli, 56), p. 295-296; note sur le four el ses
cilations.
(6) Voir note 4. Une aulre fonction liturgique du skévophylax, atleslée aussi par
Ir8 lypika, n'est mentionnée que par la notice 1 3 el H 3 ; voir p. 220, (exposiLion de la
l'elique de la Croix pour le 14 sepl.).
SKÉVOPHYLAX 317
très stricte. Ce haut fonctionnaire était rattaché étroitement au
service de Sainte-Sophie, beaucoup plus par exemple que ses deux
collègues, l'économe et le sacellaire; chaque grand sanctuaire
avait son skévophylax et celui de Sainte-Sophie n'avait rien à voir
avec les gardiens des autres trésors. Lorsqu'il prenait possession
de sa charge, on faisait un inventaire! qui lui servait de garantie
ct dégageait, ou engageait, selon les cas, sa responsabilité. Cepen-
dant la notice H signale que cet inventaire était déposé au
chartophylakion. Il n'y a là rien de contradictoire. Le seul
inventaire conservé se trouve dans le registre de Matthieu 1er ;
il est même double, car c'est l'inventaire de 13U7 (oct. ind. 6),
révisé et signé en 1401 (sept. ind. 10) 2. On ne sait si l'inventaire
a lieu à cause d'un changement de titulaire au skévophylakeion;
il coïncide seulement avec le début du patriarcat de Matthieu,
une époque où les plus hauts fonctionnaires ne disposaient pas
d'une grande liberté d'action.
L'activité bureaucratique d'un skévophylax paraît très réduite,
à l'image de l'office. Sous le patriarcat de Michel II, en 1145,
nous apprenons que les postes de chartulaire auprès du skévophylax
étaient fort recherchés: on se dispute les places vacantes en
trafiquant même sur les postes de surnuméraires (m:pLO'(j(x:t"<X) afin
d'obtenir le poste rémunéré de titulaire (~[LMe[L<X't"<x)3. L'acte fut
évidemment enregistré au skévophylakeion, premier intéressé. Un
peu plus tard, Grégoire Antiochos reproche à l'ex-skévophylax
devenu économe (Alexis Aristènos) d'avoir émis un sèmeiôma
dépréciant l'état d'une chapelle et la disant impropre au culte,
afin de la garder à son propre usage comme vulgaire grenier 4 •
Au XIVe siècle, un skévophylax de province fait un versement à
celui de Sainte-Sophie 5 ; la mention semble insignifiante et

(1) Allestation d'un skévophylax au concile de Nicée (787) : MANSI, 13, 184 D :
Ihe: 7t'poe:oÀ~e7)v, &1jJ'rlMqrrl0"lx de; 't'O [3ptOwv xcd e:ùpov Àd7t"ov't'lX 8110 [3toÀllX &pyupwf.LévlX
(cf. col. 68 cl 105). Ce texte et l'usage attesté par le Dresdensis de la visite solennelle
de l'empereur au skévophylakeion commandent à mon sens l'interprétation d'un dépôt
de typikon monastique à ce trésor. Irène Doukas, à la suite d'Alexis 1er , confia
au skévophylakeion deux exemplaires des deux livres de fondation (typikon el brebion) :
du moins Irène déclare qu'elle a fail déposer ceux de la Kécharitoménè de la même
manière el au même endroil que ceux du Philanlhrôpos (fondation de son époux).
Le skévophylakeion n'est pas un dépôt lÉ'gnl de documents officiels, mais un trésor
préservant des pièces précieuses de lout genre: vases, ustensiles, ornements, reliques
et livres d'appnrat.
(2) MM, II, 566-570, nO 686.
(3) Regestes, 1019. L'expédition de l'acte au skévophylakeion signifie tout autre
chose que le dépôt par Irène de son typikon, qui va au trésor, non au bureau; c'est
le dépôt au bureau du sacellaire qui aurait un sens juridique.
(4) J. DARRouzf:s, «Notice sur Grégoit'e AnLiochos (1160 a 1196)', lie/). des ~t.
Byz., 20 (1962), p. 85 et 87.
(5) MM, II,210,3-5 : en 1392.
318 LES GRANDS OFFICIERS

n'indique pas s'il s'agit d'un rapporl de subordonné il. supcfleur.


Les rdations du sl<évophylax avec l'extérieur ne pouvaient avoir
l'étendue que leur prête L. Bréhierl, sur le témoignage unique du
Pseudo-Kodinos (en fait la notice N) : la fourniture des denrées
nécessaires au clergé et au culte entre normalement dans les
attributions de l'économe, ainsi que l'affirme la notice B. Les
usages ont varié sans doute, mais l'administration du skévophylax
est l'une des moins connues. Comme les autres officiers supérieurs,
il avait pouvoir d'émettre des actes dans son bureau (notice K2) ;
ce gouvernement ne devait pas produire grand-chose de plus que
les pièces de comptabilité courante : dcroôotçoôov (H), et des
inventaires. On ne fera pas de jugement téméraire en supposant
que les places, dans ce bureau, constituaient pour les employés
une bonne sinécure, avec peu de responsabilités et un certain
décorum attaché au luxe de la liturgie officielle.

4. Le sake/liou.
La définition du sakelliou n'est pas très conséquente dans le'i
notices et chez les auteurs qui en parlent. L'étymologie a joué un
rôle important et plutôt néfaste, soit à cause de la parenté et des
confusions avec l'autre nom dérivé de sacelIe 2 , soit à cause d'une
ignorance que voilent des définitions purement verbales comme
celles de F J : elles ne nous apprennent absolument rien si nous
ne savons pas ce qu'est la sacelle 3 • Il est clair que certains rédacteurs
jouent uniquement sur des mots et sur des notions abstraites, en
particulier la notice K ; elle attribue au sakelliou une juridiction
tout à fait invraisemblable sur les monastères de femmes, en
opérant une harmonisation arbitraire sur des notices du XIIIe siècle,
à partir de la définition du grand sacellaire dont nous avons
parlé'. C'est un jeu étymologique et stylistique; l'équation
sacelle = monastère (et monastère de femmes : notice G) fait
considérer l'bd "t~c; O'cxxtÀÀ"Y)c; comme le responsable des monastères
de femmes. Nous verrons plus loin qu'un autre sens de O'CX%tÀÀ'Tj
(prison) provoque une nouvelle interprétation peu véridique.
Tout au long de la tradition, des confusions se produisent entre
O'cxxe:ÀÀcXpwc; et O'cxxe:ÀÀtou. J'ai mentionné celle qui dépare l'édition
de Jean de Kitros 5 : celui-ci distingue une petite et une grande

(1) L. BR(.:HIER, Le Monde Byzantin, '2, p. flOl.


(2) Voir p. 310, n. l.
(3) Sauf nccident (voir P 4), le snlcel1iou porte dans les notices le na 5.
(4) Une autre erreur secondaire, dans 1-1 20, fait passer l'archonte des églises SOU!
la juridicl-ion du grand sacel1aire.
(5) Voir p. 175, n. 2.
SAKELLIOU 319

sacelle et son texte original connait sakcIIarios et sakelliou.


L'erreur d'édition se reproduit aussi dans les actcs du XIVe siècle! ;
elle cst facile à commettre et très difficile à dépister, si le texte
ne comporte pas le qualificatif de mégas, qui convient au seul
sacellaire, non au sakelliou. Dans le Liure des Cérémonies on la
rencontre au moins une fois et elle paraît imputable au copiste
ancicn z. Ces difficultés sont superficielles; mais les Byzantins n'ont
pas toujours cu une notion claire du sens de ces termes, ou des
divers sens que prend crCl.y.f>:ÀCI. et que ne suivent pas ses dérivés.
Bury et, depuis, F. Dëilger ont décrit l'évolution des offices du
sacellaire et du sakelliou dans l'administration impériale. A
l'origine, le sacellaire est un trésorier; lorsquc son rôle devient
celui d'un contrôleur général des finances, la charge de trésorier
passe au sakelliou : bd 'tlie; crCl.y.€ÀÀ1je;, XCl.p'tOIJÀOCpLOC; 'toi:) crCl.Y.EÀÀLOU,
ou simplement 0 crCl.Y.EÀÀ(OIJ 3 • Durant cette période qui va jusqu'au
IXe siècle, puis jusqu'aux Comnène, le sacellaire patriarcal est
également attesté sans fonction bien définie, mais on ne parle
pas encore d'un sakelliou de l'Église: nous avons admis que celui-ci
prend le titre impérial qui disparaît des charges auliques".
La première définition concrète du sakelliou est celle de
Balsamon 5 ; celle des notices EH NOR, en termes équivalents,
attribue essentiellement au sakelliou la juridiction administrative
sur les églises paroissiales. Matthieu 1er et Syméon de
Thessalonique 6 insistent plutôt sur le ministère pastoral, sur la
surveillance de la conduite des prêtres, que sur une gestion
temporelle. Contrairement à la tradition de sa famille, notice G,
la recension Mosquensis retrouve la définition commune et vraie,
avec une formule excellente qui atteste le pouvoir du sakelliou
sur les lieux de culte et sur leurs desservants 7 • La formule de la

(1) Dans les signatures du lomos de 1351, Michel Kabasilas doit être considéré
comme sakelliou et non sacelhlire; les signatures seront corrigées dans PG, 151, 763,
d'après MM, l, 1'23 (no 141, lignes 6-7). Jean Syropoulos, cité deux fois sakelliou
(MM, II, 354 et 358 : n0 8 5:>3 et 555) ne peut être sacellaire dans les acles 549-550 :
MM, II,348. Il faut retenir que, dans ces actes, l'absence du qualificatif mégas permet
d'éviter la confusion de sakelliou avec mégas sakellarios.
(2) De Cer., Bonn, 172, 16 ; 185,20; 771, l. Reiske signale dans ses notes la confu-
sion qui a dû se produire.
(3) J. B. BURY, The imperial administrative syslem in lhe ninth cenlury, London,
1911, p. 84-86, 93-94. F. IJÔLGER, Finanzverwallung, p. 24-28.
(4) Voir p. 62-63.
(5) neproduile dans la note du Geneu. 23; lcxte, p. 564.
(6) ÜUDOT, Acla, p. 156, § 28. PG, 155, 464 A.
(7) Mosquensis 53, f. 298 : {; O"lXxeÀÀLou tcpop~ 't'OCI; xlXeoÀtxctl; txXÀ'Y]O"!1X1; GÙv IX!I;
xlXl 't'eX EùxTIjF'1X xlXl 't'oùl; tv IXÙTO~I; tEpE~I;. Les mots qui restenl de la définition 1 5
laissent supposer que sa définition esl proche j on corrigera H 20 d'après ce témoignage.
La distinction entre églises calholiques el ara/aires (EùxTTlP!œ) insinue que eeux-ci se
320 LES GRANDS OFFICIERS

notice H est plus concrète et assez maladroite : le sakclliou veille


sur les droits des églises (o~y.oc~W(.LOC1'oc), sur leurs livres et leur
mobilier sacré; le rédacteur veut dire par là que le sakelliou est
un conseiller juridique et qu'il contrôle les acLes de propriété et
la régularité des inventaires. On ne retiendra pas la plupart des
détails ajoutés par la notice M : outre qu'elle confond la charge
du sacellaire, en partie, avec celle du sakelliou (monastères et
églises), elle parle de « biens superHus ) que le sakelliou aurait en
dépôt pour les distribuer aux pauvres et aux prisonniers, puis
d'une activité policière de gardien de prison; tout cela paraît
inspiré d'une recherche sur les divers sens de crocxtJJ..oc. A la rigueur,
la définition de la notice p2 est encore vraie, dans la mesure où
le devoir du sakelliou était de réprimer par tous les moyens légaux
les fautes des prêtres l ; il n'était pas par définition ni en premier
lieu chef de prison.
Deux actes authentiques con firment la justesse de la définition
de Balsamon, en particulier sur un point qu'il est le seul à mention-
ner, l'administration des emphytéoses. Le premier acte, tiré du
cartulaire de Hiéra, n'est pas tout à fait intact; il a perdu surtout
les signatures 2 • Émis le 22 mars ind. 15, an. 6675 (1167), par le
sakelliou Constantin Kanitès et ses chartoularioi, qui l'avaient
signé, l'acte est destiné à confirmer la reprise d'un bail par le
monastère de Xérochoraphion en la personne de son représentant
à Constantinople, qui agit au nom du métochion sis dans la
capitale. Que les biens emphytéotiques faisant l'objet du contrat
appartiennent ou non à la Grande Église, l'intervention du

dressent en propriété privée, mais non que les desservants seraient souslraits à l'autorité
ecclésiastique. Balsamon déclare que l'antiminsion avait pour but, à l'origine, d'assurer
à des oratoires privés une consécration épiscopale, une permission de célébrer en ce
lieu la liturgie: In Trullo 31 ; PG, 137, 613 D - 616 A. Mais le même canoniste place
sous le contrôle du chartophylax la construction d'un oratoire nouveau ci l'intérieur
de la Ville: PG, 137, 976 A-C (canon 7 de Nicée II); il n'envisage dans ce cas que
l'érection matérielle, au sujet de laquelle le fondateur doit déposer un engagement
écrit d'assumer les frais, aux termes du canon 1 du concile Premier-Second.
(1) J'ai signalé une définition postérieure du sacellaire qui lui attribue aussi une
juridiction spéciale sur les prêtres: voir PG, 153, 1131 (note); ce texte n'est pas
ancien, mais de Gerlach, ciLé par Crusius : voir p. 262, n. 2.
(2) Folios de garde de l'AmbrosiaTlus P 121 sup. (Martini, 6-10). Voir N. WILSON
et J. DARRollzÈs, ~ Restes du cartulaire de Hiéra-Xérochoruphion &, dans !lep. des
Él. flyz., 26 (1968), p. 21-27 (acte 7). Le litre exact du sakelliou dans l'acte
est bd -rijç crlXxéÀÀ7Jç; l'absence de la conclusion et des signatures est regrettable,
mais ce qui reste de l'acte est suffisant pour confirmer l'activité propre et indé-
pendante du bureau dans son secteur adminislraLif ; noter surtout que l'action
se passe dans la capitale et que le patriarche n'intervient pas. Du moins, la signature
des chartulaires donne tout son sens institutionnel à l'acte. un sens qui fait défaut à
l'acte signe par un grand sacellaire que je ci te p. 341, n. 10.
SAKELLIQU 321

sakclliou se justifie par la nature des biens; les possessions d'une


église sont inaliénahles mais peuvent être louées, et le contrat
emphytéotique, tout en délivrant le possesseur de bien des soucis,
exigeait néanmoins un contrôle juridique, portant à la fois sur
l'intégrité des biens et sur la régularité des quittances de loyer.
La conclusion de l'acte mentionne les frais de bureau et les taxes
diverses : X.<XpTOUÀ<XpLxoà O'U'J~eELaL, o[aO~1tOTE ÈmTa.YfLaTa.
Le second acte, de 1334, est difTérent et confirme la juridiction
du sakelliou sur les églises!. Il s'agit d'une paradosis 2 : l'autorité
ecclésiastique concède à un particulier le droit d'administrer une
église à son propre compte, de veiller à la préservation de l'édifice,
à la célébration des offices et de la fête annuelle du patron. Ce droit
comporte le privilège pour l'administrateur de choisir le prêtre
desservant, avec l'accord de la Grande Église, et l'obligation de
verser une part des revenus à la précédente bénéficiaire. Cette
concession atteste l'existence d'une catégorie d'églises qui ne sont
ni privées, c'est-à-dire appartenant à quelqu'un par droit de
fondation, ni tout à fait publiques, puisque l'Église en remet le
soin à une personne privée. Le sakelliou assure un contrôle, afin
que l'église ne soit pas aliénée et que le culte soit assuré régulière-
ment. Les églises « catholiques~) ou paroissiales (notices H N 0)
n'ont pas un statut bien déterminé en droit byzantin. Parfois
celles-ci font partie d'un domaine privé et l'on ignore dans ce cas
jusqu'où allait exactement le contrôle épiscopal: on sauvegardait
avant tout, comme dans l'acte présent, la juridiction spirituelle,
exactement comme sur les monastères impériaux ou indépendants 3 •
Du point de vue temporel et juridique, bien que le mot ne soit pas
prononcé, la concession de cette église à Pépagomènos ressemble
fort à une emphytéose; seulement elle ne comporte pas toutes
les clauses de ce contrat spécial.
En dehors de ces fonctions purement administratives, on voit
parfois le sakelliou s'occuper aussi de la conduite des prêtres. La
notice M attribue cette charge à un second sakellarios, mais on
ne peut ajouter grande foi au texte: ce devoir incombe au sakelliou,

(1) L'acte est enregistré en 1371 pour unc raison inconnue; MM, 1,568-569, n. 311.
Le sakelliou Kalos Trikanas est un correspondant de Michel Gabras : lettres 349,
377, 415, d'après la dcscription du Marcianus 446 par Zanetli; il cumule en 1334 le
même titre impérial que Georges Perdikès (ci-dessus, p. 137, n. 4) en 1368.
(2) La notice G 23 emploie 7t"lXpIX8~8ouç à propos de l'archonte des églises, le subor-
donné du sakelliou; cc. 1 19 : €x8l8wv ... Èyyplicpwç 't'o~c; lEPEÜO'L; cC. note 7, p. 319,
la définition du sakelliou par (G) Mosquensis. Juridiquement,l'actt! de 1334 se distingue
de celui de 1167, du fait que le sakclliou procède )((;(6' opLO'(L6v du patriarche (incipit
de l'acte).
(3) Voir P. LEMERLE, Un aspect (arl. cit., p. 312, n. 1), p. 26; E. HERMAN, Die
kirchlichen Einkün{le (art. cil., p. 303, n. 3), p. 402-408.

11-1
322 LES GRANDS OFFICIERS

comme le dit expressément G (Mosquensis) en corrigeant une


erreur de tradition 1. Le sakelliou Michel Kabasilas sévit contre un
prêtre veuf dont la conduite devient scandaleuse 2; le sakelliou
Jean Toxotènos est chargé d'enquêter sur la conduite du hiéro-
moine de Pharos 3 . Le second cas est intéressant, parce que nous
constatons que l'archonte, malgré sa juridiction ou en raison
même de la limite territoriale de sa juridiction, est muni d'un
mandat exarchial qui lui donne pouvoir d'enquêter hors de la
Ville'. Le champ normal de son activité doit être le même que
celui du sacellaire.
Ce qui distingue par conséquent le sakelliou de tout autre
archonte c'est la juridiction spéciale sur les églises et leurs desser-
vants. Les notices qui se contentent d'une référence à fjIXXé:.MIX ou
fjIXXé:.ÀÀLOV, sans préciser le sens de ce terme, seront donc interprétées
dans le même sens : ainsi F J. La définition de N commet une
tautologie en parlant de l'autorité sur les églises et sur la sacelle :
XIX;' 't"o fjIXX.é:.ÀÀLV 6, une finale que supprime la notice 0, parce qu'elle
n'ajoute rien au sens. La notice G déforme le sens d'une autre
manière en glosant fjIXXé:.MYjV, ~youv 't'lJv cpUÀIXX~V 't"WV 1tpOfjepûyÜlv: ce
que la recension M osquensis a corrigé. Certes, la sacelle que dirige
le sakelliou n'a rien à voir avec un trésor public, ni avec une
prison: c'est un bureau administratif exactement comme celui du
sacellaire, avec un archonte ou plusieurs archontes des églises 8 ,
comme chefs de section, et des chartulaires 7 , comme employés
ordinaires.

(1) Voir note 7, p. 319 ci-dessus.


(2) MM, 141 : 1, 323. Le sakelliou continue donc à exercer sa juridiction, malgré
l'institution nouvelle des exarques du clergé, qui sont exempts de toute sujôLion à
un bureau; voir p. 128, ci-dessus.
(3) MM, 329 : l, 592-593.
(4) Relevons les termes de la définition par Syméon de Thessalonique: PG, 155,
369 D : ô oÉ, 'tel 'tw'J le:pw'J OhWlV CPpO\J't[~e:LV ~v T'ii II6Àe:L 07t'Cùç e:Ù1'etx'tCùç ~XCùo"L, XCIi
ILcXÀLO"'tcx 'tel 'toü ~+'fLCX'tOÇ (cf. ibia. 46-1 A).
(5) Le sakellion n'est autre que le bureau où officie le sakelliou, non un lieu distinct
et une prison; celle-ci a existé mais on ne voit pas qu'elle dépende du sakelliou : voir
p. 62 ; p. 428.
(6) La liste synodale de 1191 en connaît trois. Sa définition dans les notices est
sujette à erreur: F 17, H 20; plusiellrs fois elle corrobore celle du sakelliou : G 23,
1 19, N 23, 0 23.
(7) Il est probahle que ceux qui sont attestés er:, 1167 (voir p. 320, n. 2) dilTèrent
des chartulaires de la sacelle du typikon DresdeTlsis (p. 47). Si le sakelliou avait
une juridiction réelle sur les prisons, on trouverait une fois ou l'autre une allusion
à des subordonnés de police commandés par lui, à l'occasion de quelque alTaire. Le
primicier des excubitores Karatzas figure dans le même acte que le sakelliou
Michel Kabasilas, sans qu'apparaisse un lien enlre les deux: M:'vl, l, 323-325 (copie
inachevée).
PRÔTEKDIKOS 323

5. Le prôlekdikos.
Les defensores eccicsiae, dont le nom est transposé par Justinien
en &x,û,y)cnlxoLxoL, apparaissent d'abord dans la partie occidentale
de l'Empire 1 ; l'institution se propagea rapidement ct nous
rencontrons la première mention, je crois, au concile de
Constantinople, en 448 : le prêtre ekdikos Jean assisté d'un diacre
André porte une convocation de la part du synode à Eutychès 2 •
Durant la période ancienne, les ekdikoi sont toujours prêtres :
cinq ou six sont mentionnés au concile de 536 3 ; deux patriarches
appartinrent au collège, Jean V comme prôtekdikos, Nicétas 1
comme simple ekdikos 4 • L'image et la légende des sceaux attestent
leur qualité de prêtres, leur caractère collégial, leur rattachement à
Sainte-Sophie et le rôle de fondateur attribué à Justinien 5 . La
législation de cet empereur suppose l'existence d'un groupe assez
nombreux d'elddèsiekdikoi 6 , dont Héraclius arrêta le nombre à
dix.
A l'origine, il y avait peu de difTérence entre les defensores
ecclésiastiques d'Orient et d'Occident? D'après Martroye, qui cite
les lettres fréquentes de Grégoire le Grand, le defensor ecclesiae
n'est plus un juriste laïc, représentant légal de l'Église devant la
juridiction séculière; il n'a plus pour mission d'agir en justice
comme le prévoyait la loi d'Honorius (15 nov. 407) et comme
l'admettent les canons de Carthage B• Les novelles de Justinien et
le canon 23 de Chalcédoine décrivent une institution semblable à
celle de l'Église de Rome: en tant que clerc, l'ekklèsiekdikos ne
participe pas aux actions judiciaires; il réprime certaines fautes
du clergé contre la discipline (Nov. 56, Chaic. c. 23) et il certifie des

(1) F. ~1ARTROYE, «Les Dé[ensores ecclesiae aux v· el VI· siècles t, Rev. Hisl. du
droit fr. el élr., 1923, p. 597-626.
(2) MANSI, 6, 698 C. D'aulres citations furent portées par le skévophylax et par
des prêtres dont aucun n'est appelé ekdikos. Il est probahle que le prêtre Asphalios,
représentant du diocése d'Antioche à CP, en 431, exerçait d~jà la foncLion : €){3~){d
TeX n-pciY(-llXTct T'Ïjç A\lTWxda.<; : MANSI, 4, 1321 A.
(3) /legesles, 233-235; on emploie indilTéremrnent ~){3t){oç et €){){À"lmé){3~){oç.
(4) FISCHER, De ca/alogis, p. 289, II ; 290, 14.
(5) LAI;RENT, Corpus, 112-115; le caract('l'e collégial et presbytéral est confirmé
indirectement par le fail qu'on ne rencontre pas de sceaux d'lIn autre groupe clérical,
par exemple de diacres notaires (du chartophylakion), de skévophylaqucs (qui étaient six
sous Héraclius), elc. Le rapport aVeC Sainte-Sophie est confirmé au xe siècle par
l'existence d'une (, colonne des ekdikoi. : voir p..127 (et nolre page de couverture).
(6) Ils sont cités comme groupe au moins une fois: Novelle 56 (Zachar. 74, p. 439)
(7) L'instilution civile l'st nettement antérieure: B. FISCHER, de[ensor ci/!ilalis
dans Real Lex. [. Anl. und Chrisl., t. 3, 649-656 (656-657: defensor ecclesiae). L. BRÉIIIER,
Le Monde Bywnlin, 2, 203-205.
(8) F. MARTROYE (arl. cil., n. 1), p. 620.
324 LES GHANDS OFFICIEHS

contrats de mariage (Nol!. 71:,4; 117,4)1. Le rapport entre ces


activités t't, lrs définitions très postérieurrs est loin d'être clair 2 ,
et la controverse qui prend naissance au XIIe siècle montre sans
doute qu'il y avait un(' lacune dans la réforme d'AI.. . xis 1er : on
n'avait pas délimité nettement la juridiction de l'ekdikeion, ou
bien on avait exagéré l'étendue des pouvoirs du chartophylakion.

teneur et l'origine du 1tpwn:xS~xLxàv


La
La controverse
~~OÀLOV,
cité par le seul Balsamon, ne sont pas
du XIIe siècle.
connues et ne peuvent être fixées 3 . Ce livret
devait être de même proportion que l'entalma, lettre de pouvoir,
qui était remis au noU\'eau titulaire d'une charge; des formules
sont conservées pour ceux des métropolites, des exarques, des
higoumènes, des pères spirituels 4 • Seulement l'appellation de
~LOÀLOV a quelque chose de plus solennel et d'archaïque.
En comparant deux rédactions de Balsamon, dans le commentaire
du canon 75 de Carthage 5 , on constate que le canoniste s'est
rétracté. Dans la première rédaction il émet l'opinion (OrO!J.iX~) que
la Novelle 15 de Justinien (noter qu'elle parle uniquement des
defensores civilalis) justifierait la juridiction du tribunal de
l'ekdikeion dans les causes civiles et criminelles peu importantes,
de même que son rôle de défenseur des faibles et du droit d'asile;
enfin l'auteur constate que la plupart de ces prérogatives du
prôtekdikos énoncées dans son biblion sont négligées de son
tem ps 6. Dans la seconde rédaction, qu'il faut rapprocher évidem-
ment de la MEMT'Y) et de la période de controverse?, le canoniste
ne parle plus de son propre chef, mais il attribue les remarques à

(1) Ces novelles portent dans l'édition Zachariae (Teubner 1881) les numéros
suivants; 56 = 74 (t. l, p. 439); 74 = 94 (t. l, p. 523); 1I7 = 141 (t. 2, p. 213);
à la fin de cette dernière novelle (p. 226), il est prévu que l'ekdikos sévit (l,gaiement
conlre des personnes de sexe féminin que l'un de leurs proches parents traduit devant
lui, lorsqu'ils les soupçonne de mauvaises fréquentations dans le lieu sacré. Ce délail
souligne d'une certaine façon l'immunité de l'enceinte consacrée.
(2) F. Martroye, arl. cil., p. 603, cite le Pseudo-Codinus (= noLice !\I) à propos
des novelles de Justinien; malgré la permanence de l'institution, on doit maintenir
les distances entre les sources.
(3\ Voir exposé historique, p. 96-98.
(4) PG, 1I9, 1I36 s.
(5) PG, 138, 285 (où le canon porte le nO 78); RHALLf:S-P'ITLf:S, Sun/agma, 4,495
(où le canon est doté rie deux numéros 75 et 83\.
(6) Rhallès (p. 495) souligne l'opposition entre OtOfLCll et ÀéyouaL "t'llle:Ç. 11 faut
remarquer aussi que, dans la seconde interpréLation, tombe la conclusion de la première
rédaction: le canonisLe regrette que la prérogative du prôtekdikos, esquissée d'après
la novelle 15 (Zachariae, n. 35), soit tombée en désuétude. Balsamon n'avait pas, au
début, de prévention contre la juridiction théorique du prôtekdikos.
(7) Passage principal des citations juridiqul'S : PG, 138, 1033 C-1036 B.
PRÔTEKDIKOS 325
des adversaires (MYOUO"L -rLve:ç) dont il ne partage pas l'opinion.
Cette rétractation tend à repousser une interprétation abusive du
biblion du prôtekdikos, appuyée sur le canon 23 de Chalcédoine,
et qui aboutirait, selon Balsamon, à faire du prôtekdikos le juge
suprême et sans appel au for ecclésiastique; en réalité, toujours
selon Balsamon, le texte allégué concerne les plaintes au sujet des
esclaves fugitifs et donne au pr6tekdikos le droit de convoquer à
son tribunal les clercs impliqués dans une afTaire de ce genre,
libération d'esclaves ou réduction de personnes à l'esclavage 1.
Beveridge, dans sa note a u canon 23 de Chalcédoine, adopte
l'opinion de Balsamon 2 : les defensores du canon 75 de Carthage,
de la novelle 15 de Justinien et du canon 23 de Chalcédoine seraient
des laïques. Mais le canoniste byzantin entretenait volontairement,
je crois, une confusion et se gardait de citer d'autres textes qui
prouvent la qualité cléricale de l'ekklèsiekdikos, en particulier les
nove lies qui parlent ex professo de leur activité propre et non de
celle des dcfensores en général 3 • De son côté, Beveridge met le
doigt sur un autre point critique du commentaire de Balsamon,
en renvoyant, dans sa note, au canon 2 de Chalcédoine, où il est
précisément question de XELPO-rOV((X et 7tp60)."y)O"Lç. Nous avons vu
que le second terme ne peut s'entendre exclusivement de la
promotion d'un laïque à un service d'Église: l'économe, l'ekdikos,
le paramonarios, dont parle le canon, étaient des membres du
clergé promus à une fonction ecclésiastique par l'évêque 4 • D'un
côté comme de l'autre, mais pour des raisons difTérentes 6 , le
commentaire de Balsamon est inexact et tendancieux.
Quelles que soient les causes diverses qui provoquèrent un
confiit de juridiction fntre prôtekdikos ct chartophylax, les
prétentions du prôtekdikos à un rang plus élevé pouvaient

(1) Conclusion; PG, 138, 1037 n. DUCAI'GE, sans faire le rapprochemenl avec
Balsamon, rile la défini lion du prôlekdikos d'arl'ès un Parisinus qui doil êlre l'acluel
Parisin. 2762; Glossarium, 3fil (cat:llogus alius Heg.l. Celte nole apparaît sans doute
rour la première fois dans Genev. 23 ivoir texle, p. 56·t) ; elle esl passée de Iii dans des
recensions secondail'es (voir p. 250, n. 1).
('2) PG, 1:~7, -167 (n. 31).
(3) Ci-dessus, p. :124, n. 1.
(4) MARTIlOYE, arl. cil. (p. 323), p. 617, admet plus ohjectivement que Chalc. 23
parle d'un clerc pl'omu à un ollice. La principnle difTiculté portail sur le nom de
paranwnarios. "oil' D('C,\I-;GE, GlossariuTIl, 1111 Î7tiXpiXflov,xpLOÇ), 1'253 (7tpoO'flovcipLOÇ) ;
HEl' F.LE-LECl.I·:nCy, fi isloire des Conciles, 1l '2, p. 7ï3, n. '2: il la page suivante, une
nole sur lc pr'osmonaz'ios s'inspire des doules émis par les auteurs anlérieurs. Peut-être
les gardiens ne sanctuaires n'étaient-ils pas toujours prêtres; beaucoup certainement
etaient des clercs excITant un minbtl're.
;5) Dans le commentaire du canon r:h'llc. 23, U:llSaOlOn vise à assurer aux archontes
lln mode de promolion équivalent ù une ordinalion proprement dile j voir exposé
historique, p. !JO-!ll.
326 LES GRANDS OFFICIERS

s'appuyer sur le fait qu'il présidait un collège actif, dont les


membres étaient aussi nombreux que les chartulaircs afTectés aux
autres bureaux et que les notaires ct épiskopeianoi rattachés au
chartophylax. Aucun autre archonte de la classe moyenne, où se
rangeait le prôLrkdikos, n'était à la tête de subordonnés aussi
nombreux et d'une juridiction aussi élevée! : ou bien ils occupaient
seuls un poste personnel, ou bien le nombre des titulaires (deux
ostiaires, trois archontes des monastères, etc.) était réduit, ou
bien le chef de groupe (1tpL!J.LX~pLOÇ, E;e<PX,OÇ) dirigeait des employés
inférieurs et communs. La persistance du sceau collégial, qui
prend forme nouvelle vers la fin du XIIe siècle, atteste la vitalité
de ce tribuna1 2 • Selon Balsamon, la province ne connaissait de son
temps que le prôtckdikos : titre fallacieux, puisque le premier
n'avait pas en principe de subordonnés, sauf peut-être dans les
grandes métropoles comme Thessalonique. Une notice provinciale E
cite le nombre de sept; la notice H, souvent particulariste, donne
le nombre de quatre 3 ; la notice de Chypre (K2 et K3, nO 23) connaît
douze ekdikoi, ou ekdikètai, un nombre qu'elle a dû trouver dans
un document byzantin.
L'état du clergé au XIVe siècle peut nous fournir une explication
de ces variantes du nombre des ekdikoi dans les listes et même de
l'omission des chiffres. Parmi les prêtres qui signent les décrets
de 1357, nous relevons d'abord, parmi les exarques eux-mêmes,
six ekdikoi qui cumulent plusieurs fonctions, et ensuite huit autres
parmi les prêtres de quartier: Manuel Klèronomos, Jean Pougkès,
Manuel Zyganos, Basile Kaloudès, Nicolas Sophos, Spartènos,
Thomas Paradeisos, Jean Sophos ol • A cette époque, l'ekdikeion

(1) La parité entre ekdikoi et épiskopeianoi, fondée sur l'égalité de leur ordre
presbytéral et sur une similitude de fonctions (auxiliaires de justice et de police épis-
copale) donne une raison possible du conflit entre deux bureaux. En elTet Balsamon
insiste sur des fonclions pénitentielles du chartophylax et insinue que le prôLekdikos
voudrait s'emparer de la direction des épiskopeianoi : PG, 138, 1036 D, 1049 n.
(2) LAUREl';T, Corpus, 115: lype D, qualifié de nouveau par la légende; il n'y a
plus de mention du liLre presbytéral. Malgré ce type de sceau, purement négatif, il
est peu probable que des non-prêtres furent admis communément dans le collège.
La nouveauté consista surtout, il parlir du XIIe siècle, conformément il la nolion
générale d'office archontal, il admettre que le président soil un diacre: Corpus 108, III
(109-110 sans titre d'ordre). Le titulaire du sceau 108 pourrait être (après Michel,
en 1156) Michel d'Anchialos lui-même: voir ci-dessus, p. 104, n. 2.
(3) Dans les notices, les ekdikoi s'clTacent devant leur chef avec qui on les cite:
E 6, H 6; mais KI les nomme avec le prôtekdikos (n. Il) et à part (n. 23). La plupart
les omettent. Les notices citées pourraient donc contredire le témoignage de Balsa mon :
PG, 138, 2R[) B ; il n'y a pas de mention cependant d'un tribunal provincial de même
genre que l'ekdikeion de la Grande Église.
(4) MM, 1,369-375; seule la liste des exarques (p. 369) est assez claire; j'ai vérifié
les autres noms sur le ms. Les autres fonclions cumulées par ces prêtres sont celles
PRôTEKD1KOS 327

est composé uniquement de prêtres, qui exerçaient un autre


ministère et pouvaient sans douLe assurer une permanence par
roulemenV.
Le siège même du tribunal indique le caractère ecclésiastique et
quasi sacramentel de sa juridiction. Incidemment, à propos des
combats autour de Sainte-Sophie (mai 1182), Nicétas Choniatès
situe le prôtekdikeion dans le vestibule de l'église: -ro 7tpOO'X~VlOV
-rot) ve:w 2 • Un témoignage bien antérieur nous apprend que les
processions, à leur retour à Sainte-Sophie, se dispersaient au siège
des ekdikoi, È:v -r~ xcxEl~ôp~ 'rWV È:X3LXWV ; la dernière prière se faisait
devant la colonne où était ce siège : ê:!-L7tpoo-Ele:v 'rot) x~ovoç 'rwv
h3LXWV 3 • Depuis le xe siècle, le lieu exact des réunions a pu
changer; si l'on admet que les processions, à leur retour, ne
s'engageaient pas à l'intérieur de l'église, la colonne peut se trouver
dans un édicule extérieur; mais le proskènion de Choniatès qui
désigne, je suppose, l'esonarthex ou le petit vestibule de l'entrée,
n'a pas de colonnes. De toute façon les séances du tribunal étaient
publiques et se tenaient dans le fond" ou près de l'église.

La promotion du prôtekdikos au rang d'officier


Les définitions
canoniques. supérieur (è:çwXCX'rcXXOlÀOÇ) ne modifie pas la
composition de son bureau, ni le droit coutumier.
Nous pouvons comparer tout d'abord les témoignages extérieurs
de Georges Tornikès 6 et de Balsamon 6, au XIIe siècle, et ceux de

de taboularios et catéchète, l'une plutôt séculiêre ou publique, l'autre pastorale.


On remarque que l'un des exarques se dit tx8~xoç "t"wv xp(ae:<.>v, titre dont se sert
Jo' 24 pour définir le protopapas.
(1) Ce système pourrait expliquer les hésitations des noUc!'s sur le nombre des
ekdikoi, car les séances, comme nouS verrons, ne semblent pas régulières et se tiennent
sur convocation. Le nombre de 12 est d'ailleurs très plausible, par comparaison avec
le nombre des ekdikoi connus en 1357 (acte cité, p. 326), ou avec celui des juges qui
composent un tribunal impérial: actes (fin du XIIe siilcle) décrits par P. LE~1ERLE
dans Rev. des ÉI. Byz., 19 (1961), 261-262.
(Z) J-lisloria : Bonn, 310 2-4 = PG, 139, 589 B.
(3) Typikon Dresdensis, d'après la descripLion de Dmitrievskij (cité plus haut,
p. 47-48). De plus, au jour de Pâques, pendant que le patriarche lit l'Évangile au
synthronon, les ekdikoi se tiennent rangés en face de lui le long de l'autel (Trudy,
art. cil., p. 537).
(4) Hypothèse la plus probable; cette colonne ne devait pas être éloi~nélJ des portes
de l'esonarthex. Le même t~'pikon en nomme une qui est dite 'riic; 7tpoxe:v't7Jae:<.>ç
(Trudy, arl. cil., p. 534). Dmilrievskij renvoie à D. Th. BJELJAEV, Byzanlina,
S. Peterburg, 1893, 2, 152, note 1 ; d'après cet auteur, qui parle des entrées de l'empe-
reur, celle de Pâques se faisait par les ~ portes royales., comme le dit De Cer. l, l,
§ 14. Le patriarche attendait donc ('arrivée de l'empereur non loin de la porte princi-
pale, pour faire son eutrée avec lui; 7tpoxé:v't"l')a~ç doit désigner la même chose que
7tp6xe:llaoll, beaucoup plus fr(~quent : DCCANCE, Glossarium, 1242.
(5) Texte en appendice, p. 53·1-536.
(6) PG, 138, 1037 B. .
328 LES GRANDS OFFICIERS

Matthieu 1erl et de Syméon de Thessalonique 2, au début du


xv e siècle. En ordre décroissant, ces auteurs mentionnent les
activités suivantes :
a) défense des accusés. Les quatre auteurs en parlent. Tornikès
spécifie qu'il s'agit des personnes sujettes à une accusation de
meurtre. Matthieu et Syméon insistent sur le fait que le prôtekdikos
inflige à des coupables les peines spirituelles, mais Syméon considère
comme juges, sans distinction bien nette, tous les archontes
supérieurs;
b) causes de libération d'esclaves. Tornikès et Balsamon ;
c) droit d'asilc 3 • Balsamon et Matthieu. Tornikès n'en parle pas
expressément; mais nous savons que seuls les meurtriers réfugiés
à l'Église pouvaient prétendre au jugement par l'ekdikeion;
l'orateur, alléguant Hésiode, fait l'éloge de cette justice nouvelle;
d) instruction des convertis, soit qu'ils proviennent de l'étranger
(Matthieu), soit qu'ils retournent à leur foi reniée (Syméon). Le
témoignage tardif s'accorde avec le fait que plusieurs ekdikoi du
patriarcat de Calliste sont également catéchètes de la Grande
Église", une fonction que Jean de Kitros réserve aussi à des prêtres.
A part le quatrième cas, les notices attestent
Les définitions
des notices. la même juridiction, mais en termes parfois
très brefs 5 •
a) défense des accusés. Ce rôle est compris comme une protection
accordée aux victimes d'une injustice : notice E ; ou bien à des
captifs, OCL:x.!LcXÀW't"OL : notices F M N R. La juridiction est moins
claire, si l'on dit que le prôtekdikos s'intéresse à des accusés :
EyxÀ"tj!J.OC't"LXO[, notice J, juge des causes criminelles : XpL't"~C; E"(XÀ"tj!J.OC-
't"Lx(7)V U7t08ÉO'EWV, notices NOR. Le flottement du vocabulaire
signifie que l'opinion n'est pas très ferme; la notice de Chypre,
recension K 1 et K26, qui connaît le nombre de douze ekdikoi,
accorde au tribunal une compétence pour des causes mineures;
or Balsamon, dans son premier commentaire de Carthage 75,
pense que la novelle 15 de Justinien permet au prôtekdikos de

(1) Ou DOT, Acta, p. 158, § 29.


(2) PG, 155, 369 D, 464 (ch. 244).
(3) Sur la législation du droit d'asile, voir l'article de E. HERMA.:'i, dans Dicl. de
droit can., 1084-1089.
(4) Ci-dessus, p. 326, note 4.
(5) Le prôtekdiko5 est n. 6, sauf dans K, où il prend le n. Il, vestige d'un ordre
antérieur à 1192; mais la valeur de la notice K est incertaine, voir p. 236-237.
(6) La recension K' attribue au prôlekdikos la charge d'examiner les prêtres
venant d'un autre diocèse et de vérifier leurs lettres testimoniales; ce rôle appartient
clairement, dans la capitale, au chartophylax.
PRÔTEKDIKOS 329

Juger des causes civiles et criminell~s mineures l . En pratique, il


ne le faisait pas, car sa juridiction était surtout de for interne;
mais peu d'auteurs le soulignent comme la notice H qui parle de
juger les fautes de l'âme : Xp(VE:LV TOC YUXLXOC a9ciÀ~cx't"cx; elle est
suivie de loin par M qui cite les sanctions spirituelles : 1T1)!J.e:î:cx
1tVe:u~cx't"LXci 2 ;

b) libération d'esclaves. Seules les notices HM emploient le


terme propre : ÈÀE:UeE:p(~, qui se trouve dans Balsamon. Les notices
qui parlent seulement d'accusés et de prisonniers ne peuvent
sous-entendre par là les actions en justice contre ceux qui attentent
à la liberté des personnes. Cette juridiction ancienne, dont parlent
Tornikès et Balsamon, tombe en désuétude aux XIIIe-XIVe siècles;
la nécessité de libérer les captifs semble plus pressante à l'époque
que le besoin de protéger des esclaves;
c) droit d'asile. Nous avons vu à propos du sakelliou que certains
veulent lui attribuer une juridiction relative à des réfugiés. Cela
n'est pas vraisemblable: la notice G, isolée 3 , est de peu de poids
devant l'accord avec Balsamon et le patriarche Matthieu des
notices qui parlent des réfugiés et du droit d'asile: deux témoins
indépendants E et G (surtout Mosquensis), puis les dérivés de G :
o et R. Balsamon faisait remarquer cependant que le droit d'asile,
de son temps, n'était pas sans limites et que des réfugiés étaient
déférés au pouvoir civil contrairement aux lois 4 • Au XIVe siècle,
pour ne citer qu'un exemple notable, Grégoire Palamas fut
contraint de quitter l'asile de Sainte-Sophie et enfermé à la prison
du Palais; un prostagma impérial contemporain justifie cette
sanction par le fait que les réfugiés, sortant de l'enceinte réservée,
troublaient les offices sacrés 5 •

(1) PG, 138, 285 A: ~XÀ'IJ(.J.CI'tl){'ijÇ tl7to6éO"E:(,)ç ÈÀCIlPPOTépCIÇ. KI 11 : (.J.LXpcXÇ


tl7to6éO"E:LÇ; c'est un cas où à la no lice de Chypre paraît se Conder sur l'expérience
de sources byzantines antérieures, comme le suggère le rang donné au pl'Otekdikos j
voir p. 236-'237.
(2) Le texte de la notice l, mulilée, mentionnait certainement des actes écrits émis
por l'ekdikeion ; voir p. 221.
(3) Elle est d'autant plus isolée que la recension Mosquensis supprime dans la
définition G 5 (du sakelliou) les mots: TIjv lPuÀcxx~v 'twv rrpoO"lPvy(,)v TIjç ÈXXÀllO"[cxÇ.
L'autre notice qui parle de prison à propos du sakelliou (P' 4) ne mentionne pas les
réfugiés, mais les pl'êtres, qui sont elTectivemenl sous la juril!iclion du sakelliou.
(4) PG, 138, 285 C : oùx &vcxyxCX0"6~0"E:TCIL (ô rrp(,)'téx&LXOÇ) CXÙTOÙÇ dc; rroÀl'tlxàv

8LXCIo"'t"~pLOV rré(.J.rrE:LV, yLVETCIl a7J(.J.EpOV.
(5) MM, l, 232-233, nO 104 •• Il est difficile de dire si cette décision était destinée
à protéger Palamas el ses amis, ou si elle servit de prétexte à leur expulsion.
J. MEYl::NDORFF, introduction à l'élude de Grégoire Palamus, Paris 1959, p. 104.
330 LES GRANDS OFFICIERS

Elle est connue par un acte du tribunal,


La procédure.
conservé dans le registre synodal, et par un rituel
descriplif. .
Le seul acte en forme presque complète émané de l'ekdikeion
est un sigillion de novembre 1338 1. Un nommé Georges Tzerentzès,
accusé de magie et condamné en synode, fut saisi ensuite par le
bras séculier et emprisonné pour délit de fuite. Renvoyé de nouveau
devant le synode par décret impérial qui le libère de prison, il
comparaît aussi devant le tribunal du prôtekdikos qui fixe les
épitimies et les conditions de la pénilence. Le sigillion est enregistré
en même temps que la lettre patriarcale enjoignant au coupable,
sous peine d'excommunication synodale, de respecter la senlence.
D'après la teneur du sigillion, le tribunal se cantonnait dans un
ministère pénitentiel: il recevait l'aveu du coupable et lui appliquait
le remède des sanctions prévues.
Le rituel édité par A. Pavlov d'après un manuscrit du xv e siècle 2
concerne le jugement d'un meurtrier qui s'est confié à l'Église et
au patriarche; celui-ci le livre au prôlekdikos; sur son ordre,
l'ecclèsiarchès place le coupable à l'extérieur des Belles Portes, où
il sollicitera publiquement le pardon pendant quinze jours. Les
juges, convoqués par le prôtekdikos, siègent sous sa présidence à
l'ekdikeion, qui ne peut être éloigné du lieu d'asile et qui est
accessible à tout passant. Le pénitent fait son aveu, reçoit une
monition et la sentence verbale 3 , qui est ensuite mise par écrit.
La formule écrite est qualifiée seulement de gramma et porte
uniquement la signature du prôtekdikos. Une clause spécifie que
le pénitent est à l'abri de toute poursuite, soit des tribunaux
civils, soit d'un tiers, parent ou non de la victime du meurtre.
Une note annexe ajoule que tout métropolite '(&pX~EpEUÇ) a même
pouvoir de sanctionner un meurtrier et qu'il n'est pas requis de
le renvoyer devant la Grande Église 4 ; c'est une manière de
souligner le caractère exceptionnel de ce tribunal qui n'existe
donc qu'auprès de Sainte-Sophie : dans les métropoles, c'est
l'évêque qui siège en personne et non un délégué.
La date du rituel est indéterminée. Certains traits sont bien

( 1) 1\1 M,l, 180-181 , nO 79.


(2) Viz. l'r., 4 (1897), 158-159, d'après lI10squensis 477 (Vladimir 331), r. 483-484,
daté de 14'29. Le catalogue ne signalait pas ce texte proche d'une note connue sur les
quatre. stations Il p~nilentielles, allribuée souvent à S. Basile; d'après le contexte
du ms, le rituel semble postérieur à Harménopoulos ; il est inscrit parmi ses supplé-
ments et n'a pas étë signalé ailleurs.
(3) Le conlenu de la sentence est signifié par l'expression : xex\lo\l(~e;~\1 "rO\l tpO\l€ex ;
elle consistait à appliquer dans chaque cas un tarir pénitentiel prévu dans les xex\lo\lcip~ex.
(4) Loc. cil., p. 157.
PRÔTEKDIKOS 331

attestés par de bons documents du XIe siècle. Une note de la Peira


parle d'un meurtrier exempt de toute poursuite devant le tribunal
du fait qu'il s'est réfugié à l'Église l ; cependant il est soumis à
des amendes prises sur la part de son avoir personnel. Dans une
de ses réponses canoniques, le chartophylax Nicéphore déclare que
les stations pénitentielles attribuées à S. Basile n'ont guère plus
cours de son temps; on n'applique cette procédure qu'à l'égard
des meurtriers qui se réfugient dans la Grande Église pour avouer
leur forfaiV. Ces deux textes ne parlent pas de l'ekdikeion, mais
la procédure doit être sensiblement la même que celle du rituel;
le tribunal du prôtekdikos, étant donnée sa localisation dès le
xe siècle, était l'organe officiel et habituel de la pénitencerie
publique. L'ordonnance de Matthieu 1er accorde apparemment
plus d'indépendance au prôtekdikos qu'aux autres officiers, qui
sont priés constamment d'en référer au patriarches. Dans la
pratique, il se réserve une fois de prononcer la sentence et ne laisse
au prôtekdikos que le soin de la mettre par écrit; en même temps
il affirme encore que la charge du prôtekdikos est de juger et de
fixer le canon de l'épitimie 4 •
La comparaison des diverses sources nous fait connaître une
juridiction précise et permanente du tribunal du prôtekdikos.
Cette activité n'a plus de rapport avec celle de l'institution de
Justinien : ses ekklèsiekdikoi sont plutôt des juristes et des
auxiliaires de justice, tandis que plus tard ils se consacrent surtout
à un ministère pénitentiel. Il leur restait peut-être de leur rôle
archaïque une férule, aY.u"t"OCÀ"t)5, dont ils usaient parfois encore au

(1) Peira, ch. 66, § 24.


(2) Texte des réponses de l"icéphore, cd. BENESF.VIC, Vix. l'r., 12 (1905), 520-521
(qucst. 3) ; le même chartophylax et le p:..triarche Nicolas III donnent leur avis sur
la valeur du kanonarion de Jean Nesteutès : ibid., p. 523.
(3) Voir p. 14;'.
(4) MM, II,534 (dern. ligne) : 0 'fel 'fOLCXÜ"t'Ct 1tCXp' cxù'tijç ('tijç ~. lJ.E'fp.) tYXELpLa6dç
XphlELII 'fE XCXL XCXIIOII[~ELII, dit le patriarche au sujet du prôtekdikos; noter l'emploi
de xallo\lL~ELII qui n'a plus le même sens que dans les textes anciens oil le mot signif1e
plutôt; édicter de sa propre autorité; DCCAI\GE, Glossarium, 57!), 581 ; le texte cité
d:ms appendia:, tl2, est la question posée au patriarche Nicolas III (Ref/estes, 982, nO 15).
Parmi les acles de Matthieu l, nous avons aussi une lettre du patriarche à un homicide
(MM, Il, 314, n. 531 i jU!!,é sous le patriarchc !Ii il j il :wait reçu l'épitimie, puis unl~
absolution, tandis que ses complices, qu'il avait lrahis, furent exécutés. Le patriarche
insiste sur l'oLligation de réparer par aumônes et pénilenc!'s.
(5) Canon 9 de CP : PG, 137, 1052 A-R ; DCCA:'lGE, Glossarium, <1XU'focÀ"l, 140·1.
Le canoniste relate la condamnation d'un pl'êlre (ekdikos cerLainemellt) qui avait
faiL usage de celte férule dans un mouvement de colère. D'aprcs le De Cer., les ekdikoi
officiaient avec l'insigne de leur fonction, lJ.E'fŒ (3cxx't'7)p[:xç: PG, 112, 196. Balsamon,
de son côlé, tire en faveur du charlophylax le symbole du bâton pastoral, .,n disant:
iltEX8LXe:i: <1UII (3IXX"t"1JP[~ XIXL aupLYYL : PG, 138, 1041 n; dans le contexle, le canoniste
revendique l'exercice de la médecine spirituelle, du ministcre pénilentiel, avec les
épiskopeianoi.
332 LES GRANDS OFFICIERS

XIIe siècle pour infliger des punitions à la manière des pédagogues.


La loi civile reconnaissait le privilège de cette justice ct les décisions
qu'elle prenait au for interne; une disposition si humanitaire
contraste fortement avec les châtiments corporels que l'on conti-
nuait à infliger aux coupables. On conviendra néanmoins que ces
jugements de meurtriers ne devaient pas être assez fréquents
pour occuper un tribunal permanent ct que les cas ont dû se raréfier
à mesure, dans le temps, avec toute pénitence publique, comme le
constatait le chartophylax Nicéphore à la fin du XIe siècle l . D'où,
peut-être, ce besoin de nouvelles occupations qui se manifeste, à
la fin du XIIe siècle, dans le conflit entre le chartophylax et le
prôtekdikos et, au XIVe siècle, par le cumul de la part des prêtres
ekdikoi de divers emplois dans le ministère pastoral et paroissial.
Je ne crois pas que l'on puisse jamais assimiler cet office à un
véritable tribunal: il n'exerce pas de poursuites contre des
délinquants et ne peut convoquer les coupables qu'indirectement,
surtout dans les causes de libération d'esclaves dont nous ignorons
la procédure 2. Ce que nous ignorons surtout, non seulement au
sujet du prôtekdikos, mais aussi du chartophylax, c'est le rapport
entre leur juridiction et l'exercice de l'autorité synodale. D'après
les actes synodaux existants, nous pouvons au moins constater
que le synode n'a pas eu à connaître de causes réservées habituelle-
ment à l'ekdikeion ni à prononcer des sentences équivalentes
fondées sur le Kanonarion.

(1) Texte cité à la p. 331, n. 2.


(2) PG, 138, 1036 B (le texte du f livre du prôtekdikos "), 1037 B (interprétation
motivée de Balsamon); la procédure comportait les trois sommations prévues pour
citer le suspect devant le tribunal. D'après une formule d'alTranchissement d'esclave
éditée par A. DAIN (Reu. des El. byz., 22, 1964,238-240), le propriétaire de l'esclave
remettait l'acte au bénéficiaire qui le faisait confirmer ou enregistrer par le prôtekdikos.
Ce texte est copié au XVIe siècle, mais doit représenter un usage bien antérieur, valable
probablement jusqu'au XIIe siècle.
II. LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

Comme tous ses collègues des sékréta patriarcaux, de même que


les officiers correspondants des bureaux impériaux, le chartophylax
a pouvoir d'émettre des actes. Mais le chartophylakion du
patriarcat est un organisme complexe qui englobe une officialité
diocésaine, un vicariat patriarcal, un secrétariat synodal, dont les
opérations de chancellerie ne sont pas l'unique activité, ni la
principale : le terme chancellerie est impropre et insuffisant pour
désigner ce chartophylakion. Les lacunes de notre information
concernant les autres sékréta s'étendent aussi à celui du charto-
phylax, en ce sens que les notices restent dans les généralités et ne
précisent pas les rapports de subordination entre le chef, ses
officiers et les subalternes. Cependant le chartophylax, cumulant
des pouvoirs variés et étendus, participe aux actes officiels,
patriarcaux et synodaux, qui lui donnent l'occasion de se manifester;
grâce à ces documents, nous pouvons donc contrôler les notions
statiques des listes par le recours aux actes, à partir du XIe siècle,
date qui délimite la portée de nos sources et le champ de notre
recherche.

Dans la première partie, nous étudierons tout le personnel du


chartophylakion d'après les diverses définitions des listes et des
canonistes, mais en insistant, davantage que pour l'élude des
grands officiers, sur l'évolution des charges et sur les autres données
historiques. Dans la seconde partie, nous aborderons l'étude des
actes en vue de relever les interventions de la chancellerie, à tous
les stades: genèse, tradition, validation et conservation des actes.
Néanmoins, l'exposé ne sera pas aussi logique que l'annonce une
telle division, car il ne faut jamais perdre de vue la complexité
de l'office: le chartophylakion n'est pas une chancellerie, mais un
bureau qui exerce diverses responsabilités, y compris des fonctions
notariales.
334 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

1. Le cltariophylax.
Il existe de bonnes monographies sur le chartophylax, qui se
complètent mutuellemcntI; je n'ai pas l'intention d'en faire la
synthèse, ni la critique, mais d'examiner les sources mêmes de ces
études. Les actes des conciles nous ont montré la progression
constante du chartophylax, sans jamais définir sa position exacte
dans la hiérarchie des archontes, ni l'étendue de son autorité sur
un personnel subalterne 2; sa situation éminente au IX e siècle
apparaît dans une note d'Anastase le Bibliothécaire. A partir du
taktikon de Benesevic jusqu'à la fin de l'empire, les lois, les traités
et les notices s'accordent à en faire le principal auxiliaire du
ministère patriarcal et le chef de la chancellerie responsable des
actes 3 ; durant cette période encore assez étendue, les nuances et
les variantes parfois contradictoires, in trod ui tes par la routine, le
respect du passé, l'ignorance du présent et la partialité, ou inspirées
par l'évolution réelle de la charge, ne manquent pas dans les
notices.
L'ombre qui couvre toute la période ancienne de l'histoire du
synode s'étend par contrecoup sur l'histoire de la chancellerie et
du chartophylax : tous les vocables qui désignent des choses et
des institutions durant une dizaine de siècles couvrent des réalités
en perpétuel mouvement. Ainsi, en traduisant cruvoooç È:vO'Y)fLoucroc,
expression très elliptique, par synode permanent, on donne
l'illusion que, dès le début, ce synode jouissait de la même perma-
nence qu'à partir des Xe-XIe siècles, où il était devenu une assemblée
stable qui tenait session toute l'année ou à intervalles très
rapprochés, tandis que, du v e au IXe siècle, les mentions que nous
connaissons, à peine quelques-unes par siècle, suffisent sans doute
à éclairer sa composition et son rôle, mais non pour décrire son
règlement, sa périodicité et surtout les rapports essentiels entre
président, membres de droit et chancellerie. La plus ancienne
mention de compte rendu « des séances journalières » est de 1071 4 •
A cette date, le synode est efIectivement permanent, bien que les
membres qui le composent soient toujours les È:VO'Y)[J.OUVTe:Ç, des
métropolites de passage qui prolongeaient volontiers leur séjour
dans la capitale 5• Nous connaissons un effet positif de cette

(1) L'cssentiel, avec bibliographie, dnns l'<lrlicle Chartophylax de E. HERMAN,


Diet. de droit can., 3, G21-62G ; H. G. BEeK, Kirche und theologische Literatur (ch. Die
Bischofsamter, p. 98-1'20), p. 109-1Il.
('2) Exposé historiqne, p. J 9-'l8.
(3) Voir surLout p. 64-66.
(4) Voir ci-dcssous, p. 4(;5, n. '2
(5) Ils y étaient contraints par la pression turque en Asie Mineure, mais l'attrait
de la capitale sur les métropolites est un fail permanent.
CHARTOPHYLAX 335

fréquence des synodes : elle stimule l'activité de la chancellerie,


liée à celle des débats synodaux, et favorise une progression du
chartophylax. Nous ne savons pas dans quelle mesure la présence
auprès du patriarche de cette assemblée souveraine favorise ou
contrarie l'exercice de l'autorité, développe ou réduit la compétence
des divers bureaux, car toute affaire dogmatique, disciplinaire ou
administrative peut être portée devant le synode. C'est une des
raisons certainement de la rareté des actes des bureaux patriarcaux,
en comparaison de ceux qui nous restent des bureaux impériaux:
l'administration impériale n'a pas la même physionomie que
l'administration ecclésiastique, parce que l'Église a gardé en fait
un sénaV.
Il faut souligner à propos du chartophylax, comme pour tous
les clercs archontes, qu'il est avant tout un officier diocésain, un
archonte du patriarche et de son église, Sainte-Sophie. Cette
qualité justifie en apparence la méthode qui consiste à citer dans
une définition d'archonte les mentions de toute provenance,
province ou capitale, à partir du principe qu'une fonction ecclésias-
tique serait la même, à peu de chose près, dans tous les diocèses.
Or il existe précisément entre la province et la capitale cette
différence fondamentale que Constantinople est le siège du synode,
tandis que les métropoles de province n'ont pas de (c synode
permanent .>. De ce fait, toute l'administration de la métropole est
pratiquement aux mains des archontes (prêtres, diacres, ordres
mineurs) 2; leurs actes sont sensiblement plus nombreux que ceux
des métropolites eux-mêmes ct beaucoup plus que des actes
synodaux, à moins que l'on ne veuille qualifier de synodal un acte
commun du métropolite et de ses archontes, où paraît de temps
en temps quelque évêque 3 • A Constantinople, au contraire, la
proportion est presque exactement inversée : les actes synodaux
et patriarcaux sont à peu près à égalité à partir du XIe siècle,
tandis que les actes propres des archontes et des bureaux sont
comparativement nuls. Une telle différence ne peut tenir unique-
ment au hasard de la conservation des actes; elle signifie aussi
d'une certaine façon que les archontes du patriarcat, malgré leur
titre ct leur situation au centre de l'empire, ne disposent pas
d'une initiative et d'un champ d'action comparables à ceux des

(1) Pour Balsamon, le sénat de n::glise est représenlé par les archontes plutôt
que par les métropolites; par-delà ceLLe terminologie lendancleuse (voir p. 92-93),
on admellra que l'assemhlée autour du patriarche signifie autre chose que le sénal
impérial, surtout à partir du moment où les acles synodaux deviennent plus accessibles.
(2) Voir les remarques sur les archontes de province, p. 117-122.
(3) Le registre de Matthieu 1 prend l'aspect d'un recueil plus diocésain que synodal,
maigre IJ terminologie: voir pp. 350-351 el 498.
336 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

archontes provinciaux: il semble que leur participation au pouvoir


patriarcal et aux activités du synode, aussi honorifique qu'elle
soit, ne comporte pas les mêmes degrés de responsabilité qu'en
province. Si les définitions ne varient pas beaucoup peut-être,
l'exercice du pouvoir administratif est tout différent; c'est un
point sur lequel les monographies n'insistent pas assez ou qu'elles
négligent complètement l .

Le diacre romain, assimilant le chartophylax


le B::':::::aIre. au bibliothécaire de Rome, insiste sur la fonction
d'archiviste, conforme à l'étymologie, et sur
l'ordre diaconal: le chartophylax introduit auprès du patriarche
les prélats et les clercs, de mème qu'il les présente aux séances
conciliaires; il reçoit toute lettre envoyée au patriarche, à l'excep-
tion des lettres envoyées par les autres patriarches; il établit les
lettres testimoniales pour les candidats aux ordres de tout rang
et pour les higoumènes 2 •
Ces fonctions dénotent un rang très élevé dans la hiérarchie,
en proportion des rapports avec le patriarche et tout le clergé.
Mais cela ne signifie pas encore que le chartophylax est à la tête
du sékréton tel que le définit Balsamon, à la suite des décrets
d'Alexis Comnène. La restriction au sujet des lettres envoyées
par les autres patriarches insinue qu'elles sont remises en mains
propres par un envoyé spécial dûment mandaté; quant aux
lettres ordinaires, le chartophylax ne doit pas se contenter de les
recevoir, il en prend aussi connaissance en vertu de sa fonction.
Mais Anastase, dans son énumération concrète, ne fait pas allusion
à l'opération la plus importante de la chancellerie : rédaction,
validation, expédition des lettres et des actes. Or, au concile de 879,
le protonotaire est en position très forte vis-à-vis du chartophylax
et les rapports hiérarchiques entre les deux restent inconnus 3 ;
c'est seulement sous Michel Cérulaire qu'une lettre de Pierre
d'Antioche déclare expressément la responsabilité du chartophylax

(1) Celte distinction entre province et capitale fait surtout dCfaul dnns l'éludt'
de Zhishman et dans les monographies de K. M. Rhallcs.
(2) MANSI, 16, 38 D; note originale d'Allflstast' concernant la charge accordée il
Paul, ex-archevêque de Césaréc, donl l'ordination fut jugée nulle. Tcxte souvent cité,
en particulier par Fr. DVORNIK. Les Légendes de Cons/an/in el de Mé/hode vues de
Byzance, Prague, 1933, p. 52; dans les pagcs suivantcs, l'auteur esquisse pour la
première fois l'évolution du litre de chartophylax; l'cxposé eût paru plus objectif,
si l'lluteur ne voulait pas prouver à lout prix que Constantin était destiné à la charge
de char/ophylax, non de bibliophylax, comme dit le texte de la Vie.
(3) Voir p. 27. En 933, le protonotaire Oreslès devient sans doute chartophylax
après son ambassade à Rome: p. 34, n. 5.
CHARTOPHYLAX 337
dans la rédaction des lettres patriarcales 1 • Dans une autre circons-
tance, le patriarche rejette sur le chartophylax l'irrégularité d'une
promo Lion de kouboukleisios dont se plaint Pierre d'Antioche.
Sur ce point, Anastase nous apprend que le chartophylax exerce
au moins une juridiction pour l'examen des ordinands. Dans la
mesure où les ordinations supposent d'autres actes spécifiques, le
chartophylax en avait aussi le contrôle; en effet, au concile de 869,
des évêques en appellent il leur profession de foi qu'ils ont déposée
au chartophylakion 2. Étant donné l'importance numérique du
clergé séculier et régulier de la capitale et des métropoles à
pourvoir, le chartophylax est donc à la tête d'un bureau important
avec personnel approprié; il exerce vis-à-vis de l'épiscopat un
rôle qui lui vaudra une préséance spéciale. Le typikon Dresdensis,
au xe siècle, lui attribue, conformément à la description d'Anastase,
l'introduction des métropolites qui viennent se prosterner devant
le patriarche; au cours d'une cérémonie d'audience solennelle et
générale, nous voyons le chartophylax, entouré de l'hypomnèma-
tographe et du hiéromnèmôn, introduire successivement douze
diacres et douze sékrétikoi, puis le reste du personnel de sékréton,
puis les métropolites, les archevêques et douze prêtres. L'ostiarios
du chartophylax lui avance le pupitre où il va lire le discours sur
la Résurrection; à la fin le chartophylax va recevoir un nomisma
de la main du patriarche 3 •
Rien ne met mieux en évidence la place réelle du chartophylax
dès cette époque que sa fonction d'intermédiaire officiel entre le
patriarche et le clergé, attestée par ces cérémonies et par celle de
l'ordination où il présente le X&p"t"Y)C;4. C'est probablement dans les
séances d'élection, auxquelles le patriarche n'assistait pas, que le
chartophylax a commencé de prendre sur les évêques eux-mêmes
un pouvoir indirect sans doute, mais assez fort pour qu'ils en
prennent ombrage. Si les métropolites, au cours du XIe siècle,
suscitent contre lui une querelle de préséance, c'est qu'il leur fait
sentir le poids de l'autorité personnelle du patriarche et celui de
ses représentants 5 •

(1) PG, 120, 797 A-B; cf. Regesles, 866: lettre de Cérulaire dont Pierre d'Antioche
incrimine un passage; 861 : le patriarche attribue au chartophylax l'émission d'un
acte (sur ce sigillion, voir ci-dessous, p. 402, n" 13).
(2) Voir les citations, p. 448, n. 4.
(3) Source citée p. 47; dans un aulre passage (Trudl), p. 567), paraissent oL TOi)
XOCPTOqlU),OCXO<;, qui s'occupent du livre el d'une lecture à faire.
(4) Voir p. 149 j l'apparition du charlophylax dans cette cérémonie liturgique se
situe entre le IX" elle XI", après la date du plus aneien Euehologe (Barber. 336), avant
celle du Coislin. 213 (daté 1027).
(5) Exposé historique, p. 53-5,1.
338 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

Quoi qu'en dise Dèmètriou, dans son étude


BalsamOD.
sur le chartophylaxl, la description d'Anastase
n'est pas identique à la doctrine de Balsamon. Celui-ci, bien
informé des attributions de sa propre charge, est loin d'être
impartial: dans son témoignage, les faits et les notions techniques
sont enveloppés dans une interprétation juridique où s'exprime
une tendance propre à l'auteur. Sa méthode consiste à présenter
comme résultant d'un acte personnel les activités que le charto-
phylax exerce en vertu d'une délégation, et souvent comme
simple exécutant. Les deux textes importants sont le commentaire
au canon 9 de Nicée II (787) et la Me:À€-r'Yj sur les offices du
chartophylax et du prôtekdikos 2•
Le canon 9 de Nicée II ordonne de déposer à l'épiskopeion de
Constantinople les livres des iconomaques, en vue de les soustraire
à la circulation. Comme il était évident pour tout le monde que
la garde des archives, et donc de ces livres, était confiée au
chartophylax, Balsamon affirme l'équivalence des deux vocables:
épiskopeion-chartophylakion 3. Quelques termes, qui définissent la
qualité juridique du pouvoir délégué, sont empruntés à Alexis 1er
Comnène'; concrètement le chartophylax exerce un pouvoir
judiciaire et un contrôle administratif sur les ordinations et
les mariages 5 • Les actes administratifs sont ceux d'un bureau
diocésain : le chartophylax établit les dossiers qui permettent la
célébration des mariages et les ordinations. Le pouvoir judiciaire

(l) Chr. DÈMÈTRIOU, Mû.ÉTIj TtEphoü XIXP'rOCPUÀocxoç TIjç bol KIl fLtyciÀ7Jç 'ExxÀ7JO"(ocç,
Athènes, 1924, p. 11.
(2) J'ai déjù cilé ces textes au sujel du prôtekdikos, p. 96, p. 324.
(3) PG, 137, 917 D-9'20 A.
(4) Je cite les termes communs: xoc're:ufluve:w -r1X TtIX'rPLIXPXtXIX 8txlX(<p TIjç &PXte:pCl)-
aUv7Jç &vTJxonoc (proslagma de 1094 : JGR, ZEPOS, J, 649); Éve:pyd 8LXIX(<p 'rO\)
Ttoc'rpLlipxou -r1X É1tLO"XOTtLXet 8LXIXLOC, d: 'rou'r<p &vf,XOV'r1X wç É7tLO"x6Tt<p (Balsamon : PG,
137, 920 A) ; XIXTe:UOUVe:LV 'r1X 'ri;:J TtIX'rpLIXPX71 8LXOC(<p TIjç à.PXLe:PCl)mJV7Jç &v+,xonoc (Mélé/è,
PG, 138, 1040 B). On voil que Balsamon corrige l'expression quelque peu incorrecte
('ret ~OCTPLIXPXL){Ii ... ) du proslagma.
(5) La juridiction sur les mariages est signifiée par l'expression: Tet TWV !e:po-re:-
Àe:aTL&V 7tLTTIXXLIX ÉXTLflÉVIXL : PG, 137, 9'20 A. DÈMÈTRIOU (op. ci/., nole 1), p. 33,
§ 16, voil là un « programme des fêtes à célébrer ., une sorLe d'ordo ou de calendrier.
Le mol ferait dimeullé si Balsamon lui-même n'entendail pas par le:poTe:Àe:O"T(1X la
solennité du mariage: PG, 104, 1172 A; cr. le:po).oyLIX dans PAClIYMÈnE, ft.lich. Pal.
3, 24 : Bonn, J, 225 = PG, 143, 669. Ces pittakia sont donc l'équivalent de la boulla
du XIVe siècle: MM, Il, 297, le:poÀoY{IXL dans le tilre et ~ÀIXÔe:V ~OUÀÀIXV à chaque
para~raphe. L'obligation de celle lellre est peut-êlre consécutive à l'alTaire du
J.tOLXO~e:UX-r+,ç Joseph: neges/es, 3G8 (et 625 : Dffaire du prêlre Thomas qui Mnil le
mat'iage de Léon VI, sans l'assentiment du synode). Le modèle de boulla édilé par
Rhallès (Syn/agma, 5, p. fl88) est probablement moderne, mais doit être assez proche
des formules anciennes.
CHARTOPHYLAX 339
est fort exagéré l car une sentence d'aphorismos ne peut être
prononcée que par l'évêque et la correction des fautes spirituelles
n'appartient pas en propre au chartophylax : s'il s'agit du sacrement
de pénitence, la juridiction appartient à l'évêque, aux pères
spirituels et au tribunal de l'ekdikeion; s'il s'agit de mesures
disciplinaires générales, la compétence du chartophylax est très
indéterminée et limitée d'un côté par l'activité synodale et, dans
des secteurs du diocèse bien définis, par l'autorité du sacellaire
sur les monastères et du sakelliou sur les églises, dont il n'est dit
nulle part que le chartophylax supervise les actes.
Dans sa dissertation, le canoniste se mue en apologiste et défend
les privilèges réels du chartophylax, mais de manière peu objective 2.
Laissant de côté la polémique, qui inOue cependant sur la tendance
de tout l'exposé, je distingue une définition générale de l'office,
la description de l'activité de chancellerie et celle de l'activité
judiciaire.
a. Définiiion générale. Les bureaux du patriarche, conformément
au décret d'Alexis 1er Comnène, se divisent en deux catégories;
d'un côté, quatre sékréta gèrent les droits de l'Église, de l'autre,
le sékréton du chartophylax exerce exclusivement les droits
appartenant au patriarche en tant qu'évêque 3 • Une démonstration
étymologique assez confuse«, qui n'ajoute rien à la définition
officielle, prouve au moins que l'on contestait, entre confrères, la
prétention du chartophylax à vouloir tout diriger au nom de
l'évêque et que les autres archontes lui rappelaient les origines
un peu mesquines de son office : la garde des archives. Selon la
terminologie de l'Église latine 5 , le chartophylax de Balsamon est
le vicaire général de l'évêque, mais il ne faut pas chercher un
parallélisme exact, car le chartophylax est un officier diacre. Nous
ignorons aussi, par exemple, si le mandat du chartophylax cessait
par la mort de celui qui l'avait nommé, comme c'était le cas pour
les didascales, qui exercent leur propre fonction oLxod<p "t'oG

(1) PG, 137, 920 A : à:!pap(~eL, ôLop8aü-rocL ljiuxtxèt O"!pci),.f!(l'toc.


(2) Sur la conlroverse, voir ci-dessus, p. 96-98. J'analyse le lexte d'après l'édition
PG, 1040 B -1049 : dèfinition générale (1037 D - 1040 D); chancellerie (1040 D 13-
1041 D); pouvoir judiciaire (1041 D II -1044 A); suit, en digression, le premier
proslagma d'Alexis Comnène (ci-dessus, p. 48); retour à l'exposé sur le pouvoir
judiciaire ct la composition du sékrélon (1049 A 3-B 10).
(3) Ces expressions sonl tirècs du second prostagma (sur la dislinction, voir p. 55.
n. 1), non du premier qui est cilé dans ln Mélélè, un peu plus loin: PG, 138, 1044 D.
(4) Voir p. 311.
(5) • En vertu de son office appartient au vicaire général lout cc qui, en verlu de
son pouvoir ordinaire, appartienl à l'évêque .• R. NAZ, Did. de droit can., 7, 1501 ;
on dirait une transposition des lermes d'Alexis Comnène (ci-dessus, p. 338, n. 4).
340 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

Le chartophylax n'est donc pas le représentant


1tCX'rpLcXPXOU1.
l~xclusif du patriarche, même dans les fonctions spirituelles. Il est
sans aucun doute l'ot1icier qui exerce les pouvoirs les plus étendus
et les plus élevés, mais Balsamon ne dit rien de la position du
chartophylax par rapport au synode, et il réduit trop facilement
les autres archontes au rôle d'administrateurs, d'hommes d'affaires.
L'assemblée synodale partageait tous les pouvoirs épiscopaux avec
le patriarche de plein droit, non par délégation; au sein de cette
assemblée, la « bouche et la main » du patriarche 2, le chartophylax,
est un auxiliaire de justice, tandis que les membres du synode
constituent le tribunal et l'assemblée législative. Or, si les activités
vicariales et synodales du chartophylax sont mises en lumière
grâce aux registres dont il est responsable, son action extra-
5ynodale n'est pas mieux connue que celle des autres chefs de
sékréton; nous n'avons aucun acte important qui témoigne de
l'exercice habituel d'un pouvoir dogmatique, judiciaire et
administratif, tel que le conçoit Balsamon.
b. Opérations de chancellerie. Balsamon amorce l'énumération
des pouvoirs concrets du chartophylax par une allusion à son
ordination, qui fait de lui un second Aaron auprès du patriarche,
comparé à Moïse 3 • Il est possible que la cérémonie comporte une
collation d'insigne, le boullôtèrion patriarcal porté en sautoir par
le titulaire 4. Ce détail n'est pas confirmé par un rituel, mais la
comparaison avec l'anneau d'or d'Aaron ne semble pas purement
littéraire et symbolique. Cet insigne signifie la fonction primordiale
du chartophylax et la manière dont il remplit son office 5 : grâce
au boullôtèrion, il donne forme authentique aux actes du patriarche,

(1) Canon 19 ln Trullo: PG, 137,580 A. Voir à ce sujet l'usage que fait Jean Chilas
de cette citation contre les Arsénites (tin XIIIe siècle); J. DARROliZÈS, Documents
inédits d'ecclésiulogie byzantine, Paris, 1966, p. 388, § 15. 11 est évident que la pres-
cription n'aurait aucun sens, si les didascales formaient exclusivement une hiérarchie
d'enseignement public. Le terme 8LXCr.L<jl est considcré comme synonyme de èx ~po­
cr6>~OU, que la glose juridique interprète t37)XiXPLOC; : DliCANGE, Glossarium, 1258.
(2) Dans le prostagma de 1094, nous lisons cr-r6fLCl xcr::l Xe:ThoC; xrIt Xdp : JGR,
ZEPOS, l, 649.
(3) La comparaison est aussi dans le prostagma de 1094, loc. cil. Le parallèle
Moyse-Aaron est un lieu commun de la rhétorique du temps; nous le trouvons dans
l'éloge de Nicolas III par le rhCteur Mouzalôn : .scorialensis Y II 10, f. 288 v • Le méLro-
polite d'Antioche de Pisidie, frappé de paralysie, prit comme auxiliaire le diacre
Nicolas, comme Moïse, Aaron. La chancellerie impériale était aux écoutes.
(4) Voir p. 59, sur les insignes des exôkatakoiloi. Selon Anastase le Bibliothécaire,
le chartophylax 0 indu lus infulis ecclesiastïcorum minislrorum., c'est-à-dire des
diacres, ne semble pas possMer d'insigne propre: "fANSI, 16, 38 D.
(5) Noter la répétition o~·ou (1040 il 4), 8LOC "OU"O\) (B 12, B 15); c'est par ce moyen
que le chartophylax prononce l'aphorismos dont il est question au canon 9 de Nicée II:
PG, 137, 920 A (ci-dessus, p. 33~, n. 1).
CHARTOPHYLAX 341

actes pastoraux (monitions, absolutions, exhortations) ou adminis-


tratifs (ordinations et pouvoirs de confession).
Les deux derniers cas ont dû provoquer un nombre d'actes
considérable dont nous ne possédons aucun exemplaire original.
Les lettres testimoniales 1 , les permis de célébrer, de confesser, se
donnaient par formule stéréotypée, comme les mandats d'exarque.
Faute de modèles, nous ne savons pas si le papier délivré au
pétitcur, ou au candidat, portait la signature patriarcale, ou si le
chartophylax était qualifié pour l'émettre directemenl2. A partir
du modèle des mandats de confesseur, nous pouvons déduire que
tous ces actes sont bien des lettres du patriarche, émises en son
nom par la chancellerie, mais signées personnellement par )(.
patriarche 3 •
Dans le même paragraphe, Balsamon cite deux actes spécifiques:
les stavropégies et les convocations de métropolites. Malgré lé
rapprochement, ces deux actes n'ont aucune parenté du point de
vue diplomatique. La stavropégie est établie par hypomnèma et
sigillion, où la chancellerie ne joue que son rôle auxiliaire de
rédaction et d'expédition : en principe, le chartophylax apposait
donc simplement le sceau du patriarche, puisqu'il n'avait pas
l'administration des monastères 4 • La formule pompeuse et empha-
tique pour désigner les convocations des métropolites vise sans
doute uniquement les convocations aux séances solennelles, aux-
quelles étaient conviés aussi les métropolites éloignés de la ville'> :

(1) Syméon Mélaphraste intervient auprès du métropolite de Patras pour qu'il


délivre une lettre à un de ses diocésains, dont le chartophylax empêche l'ordination
à CP : J. DARROllZÈS, Épistoliers byzantins du Xc siècle, Paris, 1960, p. 102-103.
lettre 6. Sur le permis de célébrer voir surtoutUegestes, 1118 (= PG, 138, 212C-217).
(2) Sur les actes d'ordination et lettres de pouvoir, ci-dessous, p. 472-480.
(3) On peut citer quelques exemples réels: acte de Michel Autoreianos édité par
N. Oikonomidès : Reu. des Ét. byz. 25 (1967), p. 114-115, 129-130 (commentaire) :
mandat de Calliste: MM 135 (3); acte de Philothée : MM 298.
(4) Je reviendrai plus loin sur l'hypomnèma et l'enregistrement, p. 496-501.
Ailleurs, Balsamon parle de stauropèg-ion délivré par le chartophylax en vue de la
fondation de nouveaux oratoires privés à l'intérieur de la Ville: PG, 137, 976 A-C :
on ne sait cc que devient dans ce cas la juridiction du sakelliou sur les églises: voir
p. 319, n. 7. Je m'interroge d'ailleurs sur le sens de XCXTCXYP<X/fle:TClL (xcxt 8(Ô(ùcn crTCXUPO-
7t~YLO: : 1041 H) : allusion à la pierre qui servait sllr place de témoin de l'Hcte, ou il
l'inscription de l'acte dans un rôle administralif '? Balsamon doit parler uniquement
de la délivrance de l'acte par les services de la chancellerie; une note de la notice G
attribue la rédaction des stavropègia au corps des notaires; texte, p. 54!>, nO' 33-3·1
(appendix Valicana).
(5) D'où la formule: il transf(>re des Il chefs $ ecclésiastiques de nombreuses villes
au palais de la premiere tête (le patriarche) : 7t'6ÀÀ(ù'll 7t6Àe:(ù'll ÈXXÀ'YJO'LCXO'TLXcl: fLe:TCXTW1jcr(
xiXp'Yl'llcx dç -ri)ç 7tpwTIjç xe:/flcxÀ~ç Tà OC'llcX.XTOpOV (1041 B). Tout cela est bien solennel
pOlir lin billel de convocalion, car il ne peut s'agir de fL&ni8e:cr(ç proprement dite.
Plus sobre, Léon de Synada donne le conlenu schématique d'une convocation impé-
LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

pour les élections, on convoquait simplement les présents, dont


[e nombre était la plupart du temps suffisant!.
Pour indiquer ensuite la part que le chartophylax prend aux
travaux du synode en tant que secrétaire du patriarche, Balsamon
revient au symbolisme biblique de Moïse et Aaron 2; tandis que
Moïse parle, Aaron prend des notes ((jx.zÔLcX.~OV't"it) ou retient à
mesure (&:7tO(j't"O(.LlX.'t"(~OV'Tit)3 ce qui lui permettra de rédiger de
nouvelles tables de loi. Celte rhétorique nous cache la collaboration
des notaires et d'autres officiers, comme si le chartophylax était
le seul en cause. Aucun autre auteur n'attribue au seul chartophylax
la fonction suivante: prononcer au nom de l'évêque les discours
catéchétiques; les notices hésitent plus tard entre logothète ct
rhéteur, et Balsamon lui-même dit que les didascales enseignent
au nom du patriarche. Le mot important dans ce passage, XitTI)-
X:1J't"LXWC;, doit désigner un genre de discours particulier, catéchèse
baptismale, ou discours du début du Carême, dont il nous reste
précisément comme exemple, à cette époque, celui de Georges II
Xiphilinos 4• Au début du patriarcat de Michel d'Anchialos, Samuel
Mauropous, son propre frère titré chartophylax, prononce le
discours de carême, qui comprend un éloge du patriarche suivi de
l'exhortation au jeûne 6 • Ce document confirme le témoignage de
Balsamon, mais on ne saurait dire que la coutume fût très répandue
ni que le chartophylax ait été le seul à parler dans ces occasions
au nom de l'évêque.
Enfin Balsamon cite les opérations de chancellerie par excellence:
calligraphie, signature et scellement des décisions patriarcales.

dale : BlXcnÀeÙr; (; (léYlXr; Toir; iXpx~eps:üa~ . daéÀ6lX-re; lettre 53. éd. J. DARRou7.J~~S,
Épistoliers byzantins du .y" siècle, p. 207, 68-69; voir aussi les lettres 31-34 dl.'
Théodore de Nicée, convocations à un synode (ibid., p. 299-301\ par un métropolile
qui Cut probablemenl chal·tophylax vers 945-950.
(1) Con voca Lions XlX-r' èm -rp07t'lJV -rOl) Oeo<pLÀea-roc-rou XlXp-rO<pUÀlXXOr; XlX-rtX TO ~eor;;
sèmei6ma de 1186 : lIegeslen, 157Z; JGR, ZEPOS, l, p. 432, lignes 42-43 (el 7).
(2) Voir nole 3, p. 340 ci-dessus.
(3) J'hésite sur le sens exacl ici de iXlroa-rO(llX-r[~e~v. Durant les séances synodales,
le charlophylax n'esl pas chargé de répéler 111 leçon, ni de prononcer ce que le patriarche
a conçu, mais de retenir ce qu'il dit, s'il ne prend pas de notes immédiatement. Ou bien
Balsamon pense à deux phrases: après rédaction d'un procès verbal, le chartophylax
en Cerait la lecture publique et dans ce cas, ce n'est plus un exercice de memoire.
Malgré xpou\ll)86v, je ne pense pas que l'on puisse traduire. silani in morem., bien
qu'il y ait allusion au not du débit, plutôt qu'à la réception du not des paroles.
(4) Cité dans Reyes/es, 1181.
(5) I1érércnce, ci-dessus, p. 104, n. 3. On pourrait citer des discours de Nicétas
Choniatès au nom de l'empereur sur le même sujet. Dans une réception de l'empereur
au palais patriarcal, le Klèloroloflion cite le protonotaire comme lecLeur du di:>cours
(patristique) du Carême: éd. Bury, 165, 22-25; Bonn (De Cer.), 760. Le typikon
Dresdensis cite la lecture du discours de Pâques par le chartophylax : ci-dessus, p. 47,
n. 8. Les usages varient.
CHARTOPHYLAX 343

D'après le contexte, puisque l'auteur a parlé auparavant des


séances synodalrs dont le contenu passe dans les procès verbaux
et les registres, il doit s'agir des expéditions d'actes, plus précisé-
ment des copies authentifiées par le chartophylax. Nous verrons,
en efTet, qu'il n'y a pas d'exemple d'un original d'acte patriarcal
muni d'une contresignature du chartophylax : il se contente
d'expédier des extraits du registre ou de faire exécuter des copies
d'originaux dont il atteste l'authenticité avec ses notaires 1 •
c. Pouvoir judiciaire. Le pouvoir judiciaire propre au charto-
phylax est défini en ces termes : « Il est président d'un grand
dicastère et rend la justice, soit à l'égard de quiconque, en matière
ecclésiastique et pour le redressement des fautes spirituelles, soit
à l'égard des moines en toute cause civile et criminelle.» Cette
activité est mise en relation avec la présidence du collège des
douze notaires qui ont même autorité 2 que les douze juges du
Velum et ceux de l'Hippodrome. Après une digression sur la
préséance du chartophylax, Balsamon distingue une juridiction au
for externe, avec les notaires, et une juridiction au for interne 3 ,
avec les épiskopeianoi.
L'interprétation de la pensée de Balsamon bute ici sur les plus
grandes difficultés. Il manque à cet exposé, pour faire contrepoids
et rétablir un équilibre, une définition des autres bureaux par le
même auteur'. Dans le conflit qui oppose le chartophylax au
prôtekdikos, Balsamon veut réserver exclusivement au charto-
phylax la juridiction qu'il exerce avec les épiskopeianoi et il limite
en conséquence la juridiction du tribunal de l'ekdikeion. Mais
tandis que l'activité du prôtekdikos et de son collège est attestéeS,
celle des épiskopeianoi n'est pas du tout connue dans le sens où
l'atteste Balsamon 6 ; puisqu'ils sont prêtres ils ont pu avoir des
attributions proches de celles des ekdikoi : ils ne paraissent jamais
comme des juges, mais comme des auxiliaires d'échelon plus bas.
En quoi consiste maintenant la justice exercée par le charto-
phylax avec les notaires? Il est possible que le chartophylax ait

(1) Voir p. 517. En ce point les évêques prennent l'avantage sur les archon tes,
puisque leur seule signature parait suffire pour une authentification.
(2) Je relève le terme CXù't"o1wn[cx (1044 A 6).
(3) La division est signifiée par distinction entre maladies du corps et de l'âme:
1049 A. Dans le même endroit, l'au leur déprécie quelque pcu les subordonnés des
autres bureaux Icre:xpe:'t"Lxoi:e; 8ouÀe:u't"cx'Le;) en comparaison de ceux du charlophylakion
('t"<XYfLcxcrt 8L't"'t"O'Le; 8LCXXOV'l)'t"wv).
(4) Il avait, semble-t-i1, l'intention d'en parler ailleurs: PG, 138, 1040 B : oùx
fcr't"L Àéye:LV xcxLp6e;.
(5) Voir p. 330-331.
(6) Voir p. 385-387.
344 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

eu le pouvoir de prendre des sanctions disciplinaires. Le seul cas


apporté en exemple, la suspense d'un prêtre par le chartophylax
Jean Bekkos, est loin d'être convaincant, parce que, d'après
les canons et des cas survenus au XIVe siècle, toute sanction de ce
genre est prononcée par le synode 1 • Par contre, le chartophylax
jouit d'une certaine initiative pour donner des réponses canoniques;
les seules qui nous sont parvenues appartiennent à l'époque des
Comnène 2• Je ne crois pas, par conséquent, que la comparaison
avec les juges du Velum et de l'Hippodrome soit objective et
suffise à nous apprendre l'existence d'un tribunal de l'Église
équivalent, et doté par rapport au patriarche de la même autonomie
que des tribunaux civils par rapport à l'empereur. La raison en
est que, d'après le Code, le juge, bien que nommé par l'empereur,
doit se prononcer en toute indépendance, tandis que, dans l'Église,
la plénitude du pouvoir judiciaire est aux mains de l'évêque : le
tribunal suprême n'est autre que le synode présidé par le patriarche,
qui prononce la sentence avec ses collègues. Mais les comptes
rendus synodaux que nous possédons ne publient que la quintes-
sence des débats et supposent un travail préliminaire (rapports,
enquêtes, interrogatoires), puis un travail de rédaction, accomplis
par un ministère auxiliaire; en ce sens, Balsamon peut dire encore
que le chartophylax préside (7tpOX&e'YJT~~ (.LEY&ÀOU OLX~(J"T'YJPtoU), rend
la justice (OLXlX.L08oTEL), et que sa juridiction est aussi étendue que
celle du patriarche. En réalité, nous ne connaissons aucun jugement
émis par un tribunal distinct, qui siégerait sous la présidence du
chartophylax. Une fois, on fait appel à la juridiction supérieure
contre la solution d'un cas de mariage, proposée par le charto-
phylax, en réponse à la consultation d'un provincial; il ne s'agit
pas d'une décision judiciaire, et dans la seconde réponse le
chartophylax cite la décision impériale et celle du patriarche 3 •

En somme, le canoniste ne présente pas le chartophylax


sous son vrai jour; à travers les fonctions de chancellerie et la
notion de pouvoir délégué, il annexe au titre des pouvoirs beaucoup
plus étendus qu'ils ne l'étaient en réalité, même durant la période
où l'office est à l'apogée. Ni la doctrine, ni la personnalité exception-
nelle de Balsamon (ou de Dèmètrios Chomatènos, à Achrida) ne
serviront de modèle unique pour former une image moyenne du
chartophylax.

(1) Rien n'empêche de considérer celte senLence comme synodale cL transmise


simplement par le chartophylax selon la procédure normale: voir p. 147, n. 1.
('2) Je signale les auteurs p. 510.
(3) I/egesles, 903.
CHAHTOPHYLAX 345

La liberté relative dans l'emploi des termes


Les notices.
techniques prouve que les rédacteurs ne suivent
pas un modèle unique, ni une définition imposée par un manuel
officiel. Malgré des rapports plus éLroits entre certaines rédactions,
F J, NOn' par exemple, la fluctuation du vocabulaire et les
particularités de détail indiquent une réelle diversité d'opinion;
toutes les variantes ne signifient pas évolution réelle de la charge,
ni même un changement temporaire, car les rédacteurs n'ont pas
tous une connaissance égale du passé et du préscnV.
Notice E. Elle énumère trois fonctions, dont deux relatives aux
ordinations; le rite qui consiste à incliner la tête du candidat aux
ordres n'est pas mentionné dans les rituels anciens 2. Les fonctions
administratives sont condensées dans la formule : 8éXEcre(X.~ "t'eX.c;
Ù7tOe€crs:~c; qui évoque bien le rôle d'un secrétaire général 3. On
remarque qu'en dehors du référendaire, d'autres officiers comme
le protonotaire et l'hypomnèmatographe ne sont pas définis. Mais
le protopapas, qui ne figure pas dans la liste nue, est considéré
comme l'antiprosôpos de l'évêque quand celui-ci s'absente"; ce
pouvoir vicarial, accordé précisément à un prêtre, réduit certaine-
ment dans les diocèses de province le rôle du chartophylax.
Notice F. Le chartophylax est mesazôn et préposé à la rédaction
des comptes rendus. L'emploi du terme mesazôn se justifie à
l'époque où il prend un sens plus technique et institutionnel,
c'est-à-dire à partir du XIIIe siècle et dans l'empire de Nicée 5.
Même si le rédacteur n'a pas voulu donner au terme tous les sens
qu'il peut avoir dans l'empire, il souligne du moins que le
chartophylax exerçait un pouvoir plus large qu'un simple secrétaire
de chancellerie.

(1) On trouve le chartophylax dans les listes el noUces au n. 4. Pour la notice 1


se reporter à l'analyse du texte, p. 220.
(2) Je note seulement la dilTérence entre une ordination proprement dite et la
promotion, d'après Syméon de Thessalonique. A son ordination le diacre incline la
tête: Û7tOXÀ('IIE:L T'1)\I XE:q>O:À~\I, 8E:~x\luç 't"T)\I 8ouÀe:LO:\I : PG, 155, 373 D. A une promotion
d'archonte, le candidat incline la tête par le chartophylax : tl7tOXÀ('IIO:\lTOÇ TOÙ XE:LpOTO-
\louf.l.é\loU 8tcX TOG XO:PTOq>UÀo:xoç 't"T)\I XE:q>O:À~\I, &axe:mj TO:U't'"I)\I ~XO\lTOÇ : ibid., 465 A.
Ajouter il cela le l'ite concemant les métropolites: ÀlXf.l.6cX'IIEt 't"T)'II O:ÙTOG (Toi) U7tO~T1q>(OU)
XEq>O:À1)\I (0 XO:pTO<pUÀO:Ç) TÎÎ l8(~ 8EÇt,* xo:l. TlXU't'"I)\I U7toxÀ('IIo:ç ,xaxErr'ij oùao:'II, ~xq>w'IIE:r .
xEÀEuaO:TE: 1. HAUERT, Archieralicon, 1643, p. 27 C. Ces deux derniers lextes donnent
le rituel d'unf, investiture selon la dia taxis de Gémislos : voir p. 150.
(3) Même sens peut-être, mais plus précis, que recevoir le courrier, d'après Anastase
le Bibliothécaire: lIullius epistola palriarchae missa rccipitur... nisi iste hanc approbet :
MANSI, 16, 38 D.
(4) La glose F 24 : protopapas ~x8ty.oç TW\I Xp(crEW\I pourrait avoir même sens,
s'il s'agissait du prolopapas de province.
(5) Le terme f.l.E:ao:aT(xLOv devient ofTiciel dans le Traité des offices: PSEUDO KODINOS,
éd. Verpeaux, p. 174,6 (en note les lrois arlicles sur le mesazôn).

12
346 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

Notice G. Les deux recensions présentent une divergence notable.


La première attribue au chartophylax une juridiction générale,
le soin de traiter toute affaire, mettant en relief la fonction d(~
secrétaire et vicaire général. La s~conde s'inspire de l'étymologie
et précise de quelle manière il connaît les affaires : il est le gardien
des dossiers synodaux l, Il ne s'agit pas d'une variante accidentelle
et de peu d'importance, mais d'une nouvelle rédaction qui supprime
toute activité extérieure à la chancellerie. Balsamon protestait
contre l'usage de l'étymologie sur laquelle certains de ses adversaires
paraissent avoir insisté à plaisir 2 • Il y avait bien longtemps que
la fonction de conservateur des archives n'était plus l'unique
occupation du chartophylax; le retour à l'étymologie peut donc
prolonger cette opposition à la doctrine de Balsamon. D'ailleurs
le texte commun aux deux rédactions contient une autre divergence
par rapport à Balsamon, car la notice G attribue au logothète le
soin de prononcer des discours catéchétiques : ce que Balsamon
veut réserver au chartophylax. Ces variantes dénotent chez les
rédacteurs un souci d'objectivité et un certain esprit critique dans
le maniement de leurs sources.
Notice H. Après celle de Balsamon, c'est la définition la plus
longue et la plus détaillée de toutes a. Nous rencontrons ici des
termes inspirés du prostagma d'Alexis 1er : chartophylax Èx
7tpocrûmou du patriarche, mandaté pour exercer tous ses droits.
L'accent est mis sur la juridiction du chartophylax (dans les
ordinations, la discipline du clergé, les mariages), mais aussi sur
la manière dont il exerce son pouvoir judiciaire, exclusivement
dans les séances du tribunal patriarcal, où il tient la plume et
rédige les comptes rendus. L'énumération n'est pas très métho-
dique : le rédacteur saute d'une idée à l'autre et confond un peu
tous les plans. A la fin, il attribue au chartophylax le pouvoir de
sanctionner les métropolites eux-mêmes (&pX~e:pElc;), une action
que l'on ne peut séparer de la juridiction du tribunal qui est cité
auparavant, le tribunal patriarcal. Le problème qui peut se poser
ici est de savoir si la notice admet une distinction entre tribunal
patriarcal et synodal, ou sinon, de quel autre tribunal elle veut
distinguer le tribunal patriarcal. Dans le cas des métropolites, il

(1) Mosquensis 53, f. 398 : 0 X. ipuÀo:ne:L "IX aI.lV08Lx.IX XO:PT(O:, oao: cruv08tx.wç €7tt
TLaw ll7tofléaEaLv auVETéfl'Yjcro:v.
(2) PG, 138, 1040 B-C : ... TLVe:Ç 7tO:PCùVUfltCEcr6O:L TOV X. fléÀoucrLV ... oùx. ËcrTLv,
wç 1WEÇ Àéyoua~v. ipuÀo:ç TO\) ae:x.pÉTou x.o:t flupCùp6ç; c'était, au dire dc Balsamon,
une charge des osliarioi. D'après celte remarque, l'osLial'ios du chal'tophylax, cité all
xe siècle (voir p. 47) n'existait plus. Anastase donnait l'étymologie chartarum euslos,
puis la comparaison avec le bibliolhecarius de l'Église romaine: MANSI, 16, 38 D.
(2) Voir cependant 1 4 qui présente une analogie avec li ; cf. p. 220.
CHARTOPHYLAX 347
('st inconcevable, selon les lois générales, qu'ils soient jugés par
d'autres que par leurs pairs: le chartophylax et la chancellerie
ne sont alors qu'un organe auxiliaire du tribunal synodal. Mais, à
propos du sacellaire, la même notice déclare que cet archonte se
tient il droite du patriarche, lorsque des moniales comparaissent;
à ces jugements d'un type particulier assistent aussi l'archonte des
monastères et des représentants du sénat, des magistrats ou des
archontes civils. ]';ous avons là un tribunal purement patriarcal \
c'est-à-dire que le patriarche exerce seul la justice à l'égard de
ses propres diocésains, comme ordinaire du lieu; il pourrait faire
comparaître ainsi devant lui, et non devant le synode, les moines
et moniales des couvents patriarcaux, les prêtres et les fidèles de
la Ville et de la banlieue rattachée à son territoire, comme tout
évêque, dans la mesure où le procès ne requiert pas la présence de
suffragants. Les témoignages sur l'existence et la fréquence de
cette justice épiscopale sont assez rares et plutôt tardifs, au moins
pour la capitale 2 ; la notice H suggère en tout cas que les sékréta
n'exerçaient pas une justice indépendamment du patriarche, ni
peut-être sans l'assistance du chartophylax, appelé à connaître de
toutes les causes.
Plus clairement que les autres, la notice H nous fait entrevoir
un partage des responsabilités à l'intérieur de la chancellerie: le
protonotaire passe pour secrétaire du patriarche, chargé de la
rédaction et de l'envoi des lettres, et le hiéromnèmôn tient un
registre des ordinations. Une telle division ne diminue pas l'autorité
du chartophylax ; au contraire, elle met en relief la diversité des
secteurs qu'il peut contrôler : ainsi, même l'inventaire des biens,
dont le skévophylax a la garde, est déposé au chartophylakion.
Notice J: simple abréviation de la notice F, avec suppression
du terme mesazôn.
No/ice K. Les trois textes que je présente prouvent d'abord
que les recensions publiées par Goar ne sont pas strictement
byzantines; si les textes plus anciens jouissent encore d'un préjugé
favorable, les recensions postérieures seront estimées à la valeur
d'une compilation du XVIe siècle. Les notices K2 et K3 dépendent
plus ou moins de la notice H ; la première lui emprunte le terme
Èx 1tpOcrÙl7tOU, la seconde une conception générale de l'office. Je
suppose que 1(2 fait allusion à un usage local, à une simple fonction
notariale, en disant que le chartophylax s'intéresse aux afTaires

\1) Sauf le cas où les magistrats civils, auv8tXaÇovTe:ç ou (1UVe:8PLlXÇOVTe:Ç, siègent


par ordre impérial; il est probable que la notice H, en parlant des membres du sénat,
évoque quelque procès particulier de la fin du XIIIe siècle.
('2) Voir exposé historique, p. 142, n. 1 ; 145, n. 4.
348 LE PEHSONNEL DE LA CHANCELLERIE

d'héritage; l'expression employée est insolite et elliptique!, mais


fait penser aux actes établis par les nomikoi et les taboularioi.
La notice K3 emploie un terme très fort ct que l'on ne doit pas
prendre au sens propre: cruyx&Oe:8por; signifie une égalité collégiale,
mais peut correspondre, dans un sens élargi, à Èx 7tpocrW7tOU et
indiquer, comme dans la notice H, la participation du chartophylax
aux sessions du tribunal patriarcaI2. L'insistance sur les activités
de secrétariat, en particulier pour les actes synodaux, nous invite
à adopter cette interprétation. La parenté de K3 avec H tient
donc plutôt à une similitude de conception; pour K3 tous les
archontes supérieurs sont chartoularioi, c'est-à-dire qu'ils dirigent
tous un bureau administratif; à titre de cruyxciOs:opoc;, le charto-
phylax, comme dans la notice H, reste secrétaire général.
Notice M. Le texte présente plusieurs difficultés à cause de son
mauvais état et de diverses contaminations. La terminologie est
intéressante mais assez éclectique : il y a des réminiscences de
Balsamon (7tpOX&01]Tcx.L), de la notice F ((J-S:cr&~<ùv), de la notice H
probablement (crtppcx.yLC;). Un terme nouveau exprime avec bonheur
le rôle de conseiller juridique que tient le chartophylax dans tous
les procès et surtout dans les affaires de mariage, les plus fréquentes
et les plus compliquées. Il est certainement plus juste de dire que
le chartophylax est premier conseiller, 7tp<ùTOCl'1JfLOouÀoC;, que de lui
attribuer la présidence d'un tribunal: avec le collège des notaires,
il fait tout au plus fonction de promoteur des causes, de ministère
public. La notice M précise aussi la fonction de mesazôn, en disant
qu'il signe à ce titre le sèmeiôma ; on ne peut interpréter ce passage
dans le sens que suggérerait la signature du mesazôn impérial
au XIIIe siècle, car nous n'avons pas d'exemple semblable dans la
chancellerie patriarcale; les signatures de chartophylax que nous
connaissons accompagnent seulement des extraits du registre, non
un acte propre du patriarche contresigné avec 8LOC 't'oG. Le passage
concernant la juridiction sur le clergé est un peu obscur; mais le
terme &7tocrx.E7tci~E~, par comparaison avec XÀLVELV 't'oùç XELpO't'O-
VOUfL€VOUC; de la notice E, nous indique qu'il s'agit ici, non des
ordinations proprement dites, mais de la fLLXPOC crCPPOCYLC;, ou collation
des offices, qui s'applique même aux métropolites. Comme il est
spécifié, au sujet des diacres, que le rite concerne l'office, le terme

(1) K2 4 ; 'rcXç xÀljPOVOfL(CXÇ TWII OhtljfLChwII; peuL-être faul-il interpréter dans le


sen!' de K' 1 (etç 'rcX xptcr(fLcx'rcx) comme d'une juridiction contentieuse.
(2) Le lerme dilT(~re de 7tpOXcX87jTCXt, employé par Balsamon ; PG, 138, 1041 D;
mais il a aussi un sens un peu fort; DUCANGE, Glossarium, 1470; plutôl qu'un collègue
el assesseur, le chartophylax est auxiliaire, 7tlXpcxxIX8~fLE:VOÇ. suivanl l'expression
devenue couranle à la fin du XIV· siècle; voir p. 146.
CHARTOPHYLAX 349
mppcx.ytc; répété trois fois signifie partout la même chose; la notice H
ne parlait que de la place du chartophylax à droite' du candidat
pendant la cérémonie.
Notices NOR. Dans la définition du chartophylax, 0 R abrègent
tous deux la définition de N ; je note seulement que 0 choisit
le terme Xp~T~C;, tandis que R garde è:x8~xoc;t, les deux étant utilisés
par N dans un sens équivalent. Ce terme technique est la nouveauté
la plus marquante et doit être caractéristique d'une époque; à
ma connaissance, malgré les expressions très fortes de Balsamon
(7tpOXOCS"tjTcx.L, 8LXcx.LOOO'Û), il ne me semble pas que le droit appli-
quait couramment aux archontes de Sainte-Sophie l'appellation de
XpL't'~C; et je ne crois pas qu'elle s'applique jamais au sens strict,
comme pour les juges civils, les juges généraux et les évêques en
général. La notice N a retrouvé l'expression du XIIe siècle : 8zé;~œ
Xdp; en adoptant le terme XpL't""f)C;, elle se rapproche peut-être
davantage de la conception de Balsamon ; mais à cette date nous
disposons aussi du registre qui nous permet de contrôler en partie
l'activité du chartophylax dans la chancellerie et au synode, et
nous interdit, d'autre part, de tirer de la définition des conclusions
logiques, mais qui ne seraient pas vérifiées par les faits.

D'après l'ensemble des notices, la position du chartophylax est


privilégiée du fait qu'il détient le contrôle de la plupart des
instruments écrits du droit ecclésiastique, en tant que premier
secrétaire (plutôt que vicaire général) du patriarche et du synode;
auprès du patriarche, son influence principale provient du contrôle
des ordinations, auprès du synode, des opérations de secrétariat
et de chancellerie. Dans la pratique, il ne semble pas que l'on
concevait le rôle du chartophylax comme celui d'un vicaire général
ou d'un premier ministre. L'énumération linéaire des offices fait
ressortir continuellement la dépendance directe de chacun par
rapport à l'autorité souveraine, comme si tous se rattachaient
directement à la tête et non par l'intermédiaire de celui qui
précède. Sans doute Balsamon compare les supérieurs aux cinq
sens; la métaphore ne définit pas les attributions de chacun, et
d'autres archontes que le chartophylax, même inférieurs, sont
qualifiés OLXZ~OÇ, Èx 7tpocrC:mou, OLXcx.[<p et même cr"t"6f1.cx. 2. Le charto-
phylax n'est pas l'unique représentant du patriarche, ni
l'intermédiaire obligatoire et constant de toute délégation de
pouvoir.

(1) Ltilisé aUptlHlVanL dans la définiLion d'un prol.opapas : F 24.


(2) Ces t<,rmC's ne pro\'iennent pas de la même source; dans N 0, ils seraient dus à
une notice inlC'rmédiaire perrtue; crT6!Lcx, dans P', s'applique au saccllaire.
350 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

L'ordonnance de ce patriarche n'est pas de


Matthieu J.
nature à nous donner une haute idée de la
fonction du chartophylax, non plus d'ailleurs que des autres
officiers 1. Il semble, d'après ce textc, que les archontes n'avaient
le choix qu'entre deux possibilités : ou bien se présenter au local
du synode pour assister aux réunions et y accomplir leur ministère,
ou bien exercer leur charge chez eux 2. Le patriarche interdit en
effet au chartophylax et aux autres de juger à domicile, ou ailleurs,
sans sa permission 3 : tout doit se passer cruvoa~x&ç. Le contexte
nous indique que ces jugements extérieurs au synode consistaient
à rccevoir les fidèles en particulier, à donner des consultations
juridiques, à susciter des arrangements entre parties et à rédiger
des contrats; les archontes tenaient cabinet d'avocat ou de notaire
et la pratique attirait sans doute des préscnts et des profits
substantiels.
Nous sommes bien loin du chartophylax de Balsamon qui
préside un grand dicastère. Le vicaire du patriarche ne semble
avoir ni local pour son bureau officiel, ni aucune initiative dans
l'exercice de sa fonction. Ses occupations, énumérées en détail,
n'ont pas varié 4 : § 18, examen des candidats aux ordres et scrutin
des élections épiscopales; § 19-24, les mariages; § 26-27, discipline
du clergé. A la fin seulement est mentionné le contrôle des actes
synodiques, que le chartophylax fait écrire par l'hypomnèmato-
graphe, et la direction des épiskopeianoi. La longueur du passage
concernant les mariages dénote une préoccupation exceptionnelle.
Les futurs mariés doivent être présentés au patriarche; après
interrogatoire, celui-ci donne au chartophylax la permission de
délivrer la bulle qui autorise un prêtre à célébrer le mariage (§ 25).
Les candidats au mariage sont soumis pratiquement à la même
procédure que les candidats aux ordres et, dans les deux circons-
tances, le patriarche insiste sur la gratuité des actes. Les deux
sacrements méritent une égale considération, mais le pouvoir
effectif du ehartophylax ne dépasse guère celui d'un vicaire de
paroisse urbaine de nos jours. Au début du patriarcat de Matthieu,
en 1399-1400, on enregistre la délivrance des bulles de mariage
dans le kôdikion synodal';' qui change tout à fait de physionomie;

(1) Exposé historique, p. 141-147.


(2) Voir p. 145, n. 1.
(3) Interdiction au chartophylax ; fLTj're r:v-rn obdq; CXÙTOÜ xpLveLv, (.L~Te à)),cxxoü :
GUDOT, Acla, p. 154,23-24; 156,8; aux autres archontes: Tb tv YWVLq; CXÙTOUÇ Xp[VELV
>ccxl TO:Ç {l7t08~O'eLç otxOUPOÜVT<XÇ 8LeuÀuToüV : p. 160, 8.
(4) Analyse de la longue description de sa charge: Gu DOT, Acta, p. 150-156,
§§ 18-27.
(5) MM, II, 297-299, no 522 (mariages du mois d'août 1399 au mois de janvier
CHARTOPHYLAX 351

cela tient aux interventions consLantes eL minutieuses du patriarche


(lans tous les secteurs.
De Balsamon à Matthieu 1er , en passant par les notices, ce n'esL
pas à proprement parler la conception de l'office et sa définition
théorique qui changent, mais les conditions d'exercice de la
fonction, qui dépendent elles-mêmes de la situation de l'Église et
du système de gouvernement des patriarches. La conception très
étriquée des fondions du chartophylax, dans l'ordonnanec dt~
Matthieu, esL un signe du temps : vers la fin du XIVe siècle, le
champ d'action du patriarcat et du chartophylakion se rétrécit à
la dimension du territoire de l'empire. A part quelques relations
exceptionnelles avec les pays slaves, la vic quotidienne du
patriarcat est celle d'un diocèse de province. Au synode, les
exôkatakoiloi présentent, chacun à leur tour, les affaires de leur
ressort; les métropoles, au moins durant les deux années d'activité
consignées dans le registre, restent à l'écart; tous les archontes,
y compris les corps subalternes des notaires et des épiskopeianoi,
subordonnés directs du chartophylax, dépendent directement du
patriarche. Le registre de cette époque accentue encore l'impression
qui se dégage de l'ordonnance: le chartophylax ne dirige rien et
se voit confier avec les autres de petites enquêtes, comme un
officier de justice OU un expert auprès des tribunaux l • Lcs véritables
praxeis synodiques sont rares 2 ; ce sont les actes d'élection des
métropolites, auxquels participe toujours le chartophylax, ni plus
ni moins qu'auparavant. Sans prendre comme fonds commun la
doctrine et la pratique de Matthieu l, on doit cependant déduire
de là que les archontes supérieurs étaient plus égaux devant le
patriarche que ne le dit Balsamon et que la juridiction du charto-
phylax se distinguait plus par son objet et son domaine particulier
que par la qualité et la supériorité des pouvoirs juridiques.

1400) ; p. 303-304, nO 5'1-7 (mariages: février-avril 1400) ; dans Il' ms Vindob. "isl. 48,
tles folios ont disparu à cet ('ndroit (six ?). Duns un ade de Nil (:\'nl, :361 : II, f:>:l,
1-3) il est question d'un taboularios qui a délivré une bul1(' de mariage: l'Hcle est
considéré comme normal, car on ne parle pas de contrôle supérieur ni d'enregistrement;
mais il n'est pas exdu que la pratiqur existftt sous une forme que' nous ne connaissons
pas.
(1) Voir les actes de Matthieu 1 dans lesquels inlervient le chartophylax )lichel
Balsamon : MM, II, p. 396 (avec le sakellarios) ; 409 (avec l'hypomnèmalogoraphc) ;
438 (seul) ; 453 (avec sakcl1arios el prôtekdikos); 485 ,avec skévophylax et pl·ôtek.
dikos); 498 (avec sakellarios) ; 507 (avec sakellarios rt prôtekdikos, comme p. 453,
mais l'éditeur a sauté le nom de !\lichel Balsamon el le litre de prôtekdikos); 512
(avec le prôlekdikos) ; 557 (avec le sakellarios eL le prôlekdikos) ; 566 (avec le prôtek-
dikos). Ajouter les <.leux acteS Înôdits analysés par H. HUNGER dans Rev. des fë. Byz.,
24 (1966), p. 60 eL 66 : le charlophylax une fois seul (acte '2), une fois avec le sacel1aiI'e
(acte 7).
(2) Voir p. 141, n. 5.
LE PERSONNEL DE LA CHA:"CELLERIE

Tandis que le patriarche ~fatthjeu décrit


Syméon
de Thessalonique.
l'activité des archontes eomme celle d'auxiliaires
de justice, sans accorder au chartophylax une
juridiction nettement supérieure, Syméon déclare encore que le
chartophylax est la main droite du hiérarque!. Il parait distinguer
deux juridictions : les examens de candidats aux ordres et les
mariages relèvent du pouvoir ordinaire du chartophylax ; en ce qui
concerne les évêques (élecLions) et les procès, le chartophylax
agit fJ-E't"OC yvwfJ-1Jç ,ou ~€pocPx.ou, c'est-à-dire qu'il ne prend pas de
décision et ne rend pas la sentence. Mais Syméon rejoint la
conception égalitaire de l'ordonnance de Matthieu par un autre
biais: à son avis tous les archontes supérieurs ont rang d'évêque
et sont qualifiés de juges, parce qu'ils reçoivent, comme les évêques,
l'imposition de l'Évangile et qu'ils portent la croix comme insigne
de leur fonction supérieure 2. Dans le domaine juridique la place
du chartophylax est plus importante, parce qu'il met les actes
par écrit et les conserve sous sa responsabilité 3 •
La différence qui sépare Balsamon de Syméon tient au fait que
le premier est chartophylax et le second métropolite. Le temps et
le lieu n'influent pas autant sur leur jugement que leur propre
qualité 4 • En effet, Syméon concède aux diacres ce rang quasi
épiscopal que leur confère une délégation de pouvoirs; s'il ne le
réserve pas au seul chartophylax, comme Balsamon, c'est qu'il voit
les choses de plus haut et qu'il considère tous ces diacres comme
auxiliaires de l'évêque au même titre, par collation d'office. On
pourrait dire que le rang d'évêque attribué à ces diacres les met
vis-à-vis du patriarche dans le même rapport que les évêques
suffragants vis-à-vis du métropolite; chaque évêque est indépen-
dant de son égal et ne conserve un lien de subordination qu'à
l'égard du métropolite qui l'a consacré. Cette interprétation de la
hiérarchie des offices s'harmonise davantage avec la conception
générale des notices et corrige la doctrine unilatérale de Balsamon.

Les témoignages sur la charge de charto-


Conclusion.
phylax nous apprennent qu'il a toujours gardé
la haute main sur les archives. Cet emploi, qui est à l'origine de

(1) PG, 155, 465 A ; le métropolite connaissait sans doute une définition proche de
crll\' de la noUce ~.
(2) PG, 155, 369 D ct 464 B; voir ci-dessus, p. 158-160.
(~) Drux expressionR Lypiqups : XlXp"t"ocpuÀIXx:d "t"tX m:7<pIXYf.LÉ:VIX, loc. cil., :169 0;
cpu),anE:L"t"oc Ù7<Of.LV~f.LIXTIX, ibid., 464 A.
(4) On pourrait relever drs divergences enlre Matthieu 1 el Syméon ; elles ne sont
pas bien sensibles dans la définition des archontes, parce que Thessalonique, qui
avail aussi ses slavrophorl's ::\-1.\1, l, 258, nO 113), rivalisait avec la capitale.
OFFICIERS PRINCIPAUX 353

son nom, ne passe presque jamais pour son unique eL prin(;ipale


fonction à partir du moment où il atteint aux échelons supérieurs
de la hiérarchie archontale ; il n'est pas non plus uniquement le
chef de la chancellerie proprement dite, si on la définit Gomme
bureau de rédaction et d'expédition. A partir du IX e siècle on tend
au contraire à définir le chartophylax par une activité qui le fait
participer de plus haut à l'administration diocésaine du paLriarcat
et aux travaux du synode. Dès lors on ne sait pas au juste dans
quelle mesure la chancellerie constituait un organisme séparé,
puisqu'on ignore également le rapport exact entre chef et subal-
ternes, dont certains ont exercé pendant la période conciliaire,
avant le chartophylax, une fonction équivalente à celle de
chancelier. Du dehors, l'évolution de l'office se fait en sens inverse
à Byzance et à Home. Tandis que la chancellerie papale se constitue
en office séparé à partir du XIe siècle, la chancellerie patriarcale
ne se dégage pas des services du chartophylakion, lorsque le
chartophylax passe du rang d'archiviste t\ celui de secrétaire, puis
de premier assistant du patriarche pour l'administration de
l'Église.

2. Les officiers de chancellerie.


A toute époque, la répartition des servic('s de chancellerie est
indistincte, parce que les attributions de son chef et des subor-
donnés ne sont pas définies officiellement ni attestées par des
actes significatifs. Durant toute la période ancienne, le nom même
du chef de service reste incertain; il n'appartint sans doute jamais
au corps des xocyxEMcipwL, commun à l'État et à l'Église et
comprenant un groupe de fonctionnaires avec un premier et un
second chancelier, comme à Rome; ils disparaissent peu à peu de
l'Église byzantine à partir du VIle siècle!. Au VIe siècle, le cumul
archidiacre-primicier des notaires représente un équilibre parfait
entre la plus haute dignité diaconale et la charge de doyen des
notaires, entre le rang hiérarchique et le service extérieur 2 • A cette
date, le chartophylax n'occupe qu'un secteur secondaire de la
chancellerie, dont la croissance est liée à celle des documents
d'archives, à leur utilisation de plus en plus fréquente dans les

(1) Au nombre de 12 dans la novdle d'Héraclius, ks chanceliers sonl en aclivile


au concile de 680; au concile de 787, il n'yen a pas: voir p. 26, n. 1. On date un
sceau de chancelier du XIe siècle: LAUlENT, Corpus, 1614 j comme sa qualité d'ecclé-
siaslique n'esl pus mentionnée, il est plus probable 4t1'il appadient il un bureau civil
(de juge ou de sékrélikos): Klèlorologion, éd. Bury, 139-141, Bonn 715-719: subordonnés
de l'éparque, du quesleur, du charlulaire, du sal(elliou.
(2) Exposé historique, p. 20-22 s.
12-1
354 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

conciles et dans toute l'administration ecclésiastique. Dès la fin


du VIlle siècle, dans les séances conciliaires, le chartophylax
apparaît comme promoteur des causes, à la place du primicier
Antérieur et à pr.u près au même niveau que le protonotaire, un
autre fonctionnaire susceptible de diriger les services notariaux.
La concentration de plusieurs services sous l'autorité du charto-
phylax est chose faite sous Alexis 1er Comnène, et Balsamon voit
Ir. meilleur indice de son pouvoir dans le fait qu'il dispose de deux
corps de collaborateurs, les sékrétikoi ou notaires patriarcaux, et
les épiskopeianoi. Ainsi, même à cette date, une source officielle
ne déclare pas subordonnés à un premier ministre divers officiers
moyens, qui semblent partager ses tâches et ses responsabilités et
dont IfS attributions paraissent exiger une coordination par lfl
chartophylax.
La connaissance des lieux nous aiderait beaucoup à comprendre
les institutions, aussi bien la distinction des services que les
rapporLs entre divers officiers : bureaux de rédaction, dépôts
d'archives centrales et spécialisées, bureaux du patriarche, du
synode, des autres sékréta. Parmi tous les bâtiments qui évoqr.ent
un grand oflicier, seul subsiste le skévophylakion 2. Les sources
relatives au palais patriarcal et au synode mentionnent les sékréta,
la sakella et la bibliothèque 3 . Si le rapport entre sakella et les deux
fonctionnaires sakellarios et sakelliou est assez lâche, les sékréta
du palais patriarcal ne sont guère signalés qu'à propos des synodes;
on identifie souvent, ou bien l'on ne sépare pas, sékréton du
patriarche, patriarcat et chartophylakion 4. Dans les mentions les
plus anciennes, le nom et l'action du chartophylax sont cités avec
la bihliothèque du patriarcat, de telle manière que trois choses
distinctes sont toujours intimement! iées : le siège du patriarcat, le
dépôt des livres et documents, et le chartophylakion, qui s'identifie
lui-même avec la chancellerie au IX e siècle.

(1) PG, 138, 1044 A. Dans ce passage, Balsamon désigne les deux corps du chal'to-
phylakion d'un terme militaire, T!XYf.LiXTOC; les cre:xpe:TL}wl signifient plulôt pour lui
les employ(>s des autres sékréla. Les notices sont tres laconiques à ce sujet: voir
G, 33-34, 1 II (UTr1Jpe:TWV T~ XiXp't'OcpUÀiXXL), M Il (OC1t'O 't'OÙ XiXp't'OrpUÀiXXOC; 1t'pOTpiX1t'dC;).
('2) F. DIRIMTEKIJ';, "Le skévophylakion de Sainte-Sophie *, Rev. des Él. byz., Ig
'( 961), 3g0-tOO; ajouter la mention du "vieux skévophylakeiol1 '), au XC siècle, dans
le typikon TJresdensis (voir p. 316). Le lundi de Pâques, avant la réception impériale,
:I\'aiL lieu une procession au Forum; le patriarche l'attendait kv 't'~ Àe:yO(.LÉllcp 1t'~ÀCt.L~
crx<;l)0cpI)ÀiXxd(~ ~ TrlJdy, art. cil., p. 539). Les notices succinctes sur les loeuu x ùu patriarcat
srruicnt à vérifier : R. JANIN, Constantinople byzantine, Paris, 1964, p. 180-181;
l\'conomat cilé en ccl. endroit n'est pas celui dc la Grande Église, mais de la ],;éa
'ibid., p. l Hl, 2'21).
(3) Sur la bibliothèque, voir plus loin, p. 4'2g·437; j'examine en même temps les
n1(~ntions uC' la sacelle comme Xotp't'o8écrLCt..
(4) Yoir surtout les citations des conciles de 680 cl. 787 énumérées p. 430.
OFFICIERS PRINCIPAUX 355
A défaut d'une notitia dignitatum explicitant les rapports
hiérarchiques, les notices connues nous offrent au moins des
notions générales concernant chaque officier; des documents
liturgiques nous aideront à préciser des liens de subordination
entre plusieurs d'entre eux et le chartophylax.

Le protonotaire garde dans toutes les listes la


Le protonotaire. .
place que lUI attribue le taktikon Benesevic au
début du xe siècle 1. Avant de décrire ses fonctions, il faut déter-
miner le sens de cette place hiérarchique et le sens du mot lui-même,
7tp<.ù-rO\/O-rIXpWC; n'étant qu'un décalque de 7tpL!LLX~pWC; \/O-rOCpL<.ù\l. En
effet, dans les premiers conciles 7tp<.ù70\lO-rOCpwc; ne semble pas
courant; la fonction de chef ou doyen des notaires est signifiée
par 7tpL!LLX~pLOC;, d'origine romaine et impériale, confirmée par la
mention d'un (jEXOU\/ÔLX~PLOC; au synode de 536. Dans la suite, non
seulement le terme 7tpL!LLX"flPwC; s'estompe, mais le prôtonotarios
occupe la fonction correspondante. Il s'agit de savoir si les deux
termes sont toujours synonymes et interchangeables.
Dans les conciles, les deux fonctions ne sont jamais mentionnées
ensemble. Les deux termes paraissent se concurrencer depuis le
début et leur emploi pourrait indiquer seulement une différence
d'usages locaux 2 • A la même date, au concile de Chalcédoine,
Aétios archidiacre est dit 7tpL!LLX~pLOC; de Constantinople et le
prêtre Jean 1tp(;)-roc; des notaires à Alexandrie 3 ; mais auparavant, à
Éphèse, Pierre prêtre d'Alexandrie est nommé lui aussi primicier
des notaires. A Constantinople un changement se produit vraisem-
blablement après le concile de 680, durant lequel se succèdent
deux primiciers des notaires; en 713, Agathon s'intitule proto-
notaire et en même temps second chancelier, ce qui ne facilite
guère les distinctions 4.. Dans aucun cas, primicier et protonotaire
ne sont cités simultanément de sorte que l'on puisse imaginer
deux degrés hiérarchiques et deux fonctions. Mais tandis que
XOC"(XEÀÀOCpLOC; disparaît complètement de l'Église, à Byzance, et ne
figurera sur aucune liste d'offices à partir du xe siècle, le
7tpL!LLX~flLOC; survit et même s'étend à d'autres catégories que les
notaires jusqu'à la fin de l'empire.
Près de cinq siècles séparent l'époque où le primicier, générale-
ment archidiacre, peut passer pour chef des notaires et de la

(1) Lisle A, n. 4 (lexte, p. 582); après 1094, iJ devient na 6; après J 192, na 7.


(2) Exposé hislorique p. 20-22.
(3) Celle différence est très superficielle, car le premier des notaires Jean esl désigné
primicerius dans les versions latines: SCHWARTZ, Ac/a II, 3, Cone. Chal. J, p. 57-58
(~ 79, ~ 81, l'le.) ; voir ci-dessus, p. 25, n. 3.
(4) Ci-dl'ssus, p. 24-25.
356 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

chancellerie (fin VlI e siècle) et celle où il reparaît dans le corps des


notaires; drux actes du d~but du XIIe siècle portent la signature
du diacre primicier des notaires a près celle du chartophylax ct en
tête du groupe des notaires 1. Or à ces dates non plus nous ne
connaissons pas de protonotaire; on pourrait donc soupçonner
sous ce titre de primicier le protonotaire de l'époque qui aurait
repris le titre archaïque. Mais l'assimilation n'est guère possible,
car le protonotaire est resté longtemps dans son titre en compé-
tition avec le chartophylax lui-même, jusqu'en 879 au moins 2• Le
protonotaire Orestès, ambassadeur auprès du pape en D33, devient
peu après chartophylax 3 ; vers 1145, Basile Achridènos ('st salué
comme protonotaire patriarcaJ4, et dans les listes synodales, le
titre figure au même rang que dans les notices 5 • Puis, à partir de
Jean de Kitros, qui cite un titre de primicierréservé aux anagnôstai,
nous avons toujours dans les notices divers primiciers, dont celui
des notaires, confondu plus ou moins avec celui des taboularioi et
celui des anagnôstai 6 ; les notices les plus récentes connaissent un
primicier des excubitores et un autre des épiskopeianoi. Dans le
corps des notaires patriarcaux, il est donc certain qu'à une date
indéterminée et sans doute antérieure au xe siècle le titre de
protonotaire et de primicier des notaires furent dissociés. Assez
tardivement, le primicier atteint dans les listes synodales, où il
n'avait jamais paru aussi haut, un rang intermédiaire qui n'est
pas celui du protonotaire, mais qui le détache sensiblement du
commun des notaires: le nom du patriarche Jean Bekkos et de
ce primicier de 1277, Georges Bekkos, suffit à expliquer l'anomalie
apparente du rang?; il est probable même, étant donné qu'il n'y
a pas de protonotaire présent, que le patriarche, ancien charto-
phylax, pouvait sc passer de ce fonctionnaire ct réservait peut-être
la charge à son parent.
Les notices, malgré les variantes qui affectent 7tPLfL~X~pLOC; '(WV
\/o"t"<Xp(wv, affirment positivement le maintien de deux offices
distincts. Ainsi G ct 0, qui définissent protonotaire par tautologie:
7tpw"t"o:; "t"wv von:p(wv, citent aussi le primicier en fin de liste avec

(1) Les deux listes accompagnent le même acte dans deux mss différents: Re,'lesles,
1001, acte de 1116; auparavant le primieier figure dans la liste de présence d'un
(sèmeiôma) impérial et synodal: Regesles, 967; cf. ci-dessus, p. 90, n, 7.
(2) Voir p. 27 : durant tout le IX· siécle, le protonotaire est en vedeLLe sous divers
patriarches.
(3) Regeslen, 625; LAURENT, Corpus, 85.
(4) TZETZ~~S, ep. 21, éd. Pressel, p. 23-24; leHre pUl"elllcnL litLenlire.
(5) Tableau, p. 100.
(6) Tableau, p. 256-257.
(7) Voir p. 115, n. 5; cf. liste de 1277, p. 532, nO 10.
OFFICIERS PRINCIPAUX 357
le corps ues notaires; une note de G précise même que les notaires
aecompliss(~nt leur Lcso~ne avec le primicier et qu'ils reçoivent les
textes il écrire OLOC -rou 1tPW'OVO-riXp[OU 1 . Alors un autre problème se
pose. Quels sont les rapports entre les trois échc:lons : chartophylax,
protonotaire, primicier ? Au XIVe siècle, certains actes sont munis
d'un prooimion dont l'auteur est indiqué en marge dans le registre;
un bon nombre appartient à des protonotaires (Pepagomènos,
Chlôros, Balsamon) 2, mais il y en a aussi qui sont dus à un simple
notaire, au prôtekdikos, au logothète, à un È1tr. -rwv &viXfLv~crzwV3.
Ces actrs d'une plus grande solennité, auxquels participait surtout
le protonoLaire, sont des actes de métathésis (transfert d'évêques)
ou d'épidosis, destinés à des métropolites. Or, dans la cérémonie
d'obédience décrite par l'Euchologe patriarcal, tandis que le
chartophylax, assisté de l'hypomnèmatographe et du hiéromnèmôn,
se charge de présenter l'ordinand, le protonotaire et le logothète
se tiennent à droite et à gauche du patriarche assis au trône 4 •
Cette disposition des places au cours d'une cérémonie très signifi-
cative suggère des rapports hiérarchiques correspondants; le
protonotaire dépend davantage du patriarche que du chartophylax
et il doit en être de même du logothète. Ainsi pouvons-nous
interpréter certaines données des notices qui paraissaient contra-
dictoires .
. D'après les renseignements fournis surtout par les notices G, H,
M, N, le protonotaire ferait double emploi avec le chartophylax,
soit par rapport au patriarche, soit par rapport aux notaires, si
on ne lui reconnaît pas un secteur déterminé de la chancellerie
et des opérations propres de secrétariat. La différence entre
protonotaire et primicier consiste dans le degré de responsabilité :
le second n'est qu'un exécutant, le plus qualifié des notaires, et
le premier, plus proche du patriarche, se voit confier directement
certains actes. La notice H le dit olxELoc; du patriarche : il écrit
les réponses qu'on lui commande de faire. La notice N dit qu'il
est préposé aux pittakia li • Dans le registre du XIVe siècle, ce terme

(1) Voir G (Mosquensis), 33-34, p. 550.


(2) D'après les numéros des actes (~fM, 1, Il) : Pépagoménos, 198, 206, 208, 209,
212. Chlôros, 223. Balsamon (Michel, le futur chartophylax de 1400), 509, 512.
(3) (Démétrios) Gémistos notaire, 238. (Jean) Holobôlos notaire, 255, 256, 330.
Pétriotés, épi t. anamnèseôn, 199, 204, 214. Eugénikos, logothètc, 511. Syropoulos,
prôtekdikos, 508. Certaines mentions, absentes dans l'édition (par. ex. 511), sont
vérifiées d'après le manuscrit.
(4) 1. HADERT, Archieralicon, 1643, p. 26-27; sur la cérémonie, voir ci-dessus,
p. 151-152.
(5) C'est aussi le sens général de la notice 1 7, antérieure. Une lettre d'Ignace de
Nicée (citée p. 27) associe, au IX· siècle, le protonotaire à une responsabilité de ce
genre.
358 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

a pris un sens techniqu~ pour désigner les lettres de personne à


personne caractérisées par leur forme : adresse protocolaire et
extérieure, envoi en forme de pli, diversement signé et scellé
suivant la qualité du destinataire 1. La notice M va plus loin dans
la précision, mais il est assez difficile de vérifier l'exactitude du
renseignement et même de comprendre toute la portée du texte.
Le terme o7tLG8e:v combiné avec È7tLypocepe:~ peut faire penser soit
à une adresse qui est réellement sur un verso, une adresse exté-
rieure 2 , soit à l'épigraphè qui est une intulation placée au-dessus
du texte et qui est probablement aussi apposée après, dans le
temps (07tLG6e:V) : le protonotaire fait une opération après les
notaires et met lui-même l'adresse ou la titulature; a~oc TYjç
olxe:LiXc; È7tLYPiXepYjÇ ne peut s'entendre, je crois, d'une note dorsale
de chancellerie, parce qu'elle n'est attestée dans aucun acte
patriarcal, et seuls des originaux pourraient nous renseigner plus
sûremenV. Cette opération est insinuée par la notice G : Èmo).€7t(,t}v 4
't'oc YPOC[L[LiX't'iX ; par la notice K2 : voc ypoc~Tl a~cX :x.e:~pbÇ iXÙ't'OU 't'ou VO't'iX-
pLOU, XiXl. ocviX8e:wp(';'lV XiX 1. 't'oùç VO!.l.Lxouç. La notice K3 se place dans
l'hypothèse que l'évêque ne sait pas écrire: dans ce cas, le proto-
notaire signe en son nom les actes composés par le chartophylax ;
ce fait est attesté par des signatures conciliaires anciennes, où
un clerc trace la signature après la croix en spécifiant au nom de
quel évêque illettré il écrit; seul un rédacteur de province pouvait
songer aux XIIIe-XIVe siècles à une telle éventualité. Malgré les
différences, tous ces témoignages affirment un contrôle des lettres
par le protonotaire avant expédition et probablement avant
l'apposition du sceau par le chartophylax. Une note de la notice G
(app. Vaiicana) concerne une opération semblable : le primicier
et les notaires écrivent les entalmata des métropolites et des
higoumènes, les stavropègia et les lettres patriarcales et ils les
reçoivent, par l'intermédiaire du protonotaire, signées du patriarche.
Cela veut dire sans doute que le protonotaire présente le texte
écrit à la signature, puis le rend aux notaires pour les dernières
formalités 5 • On remarquera que ces actes sont typiques : ils

(1) Voir mon édition de l'Eklhësis: Reu. des Él. Byz., 27 (1969), 1-127.
(Z) Cf. p. 437, n. 2. Autre sens, comme Tt'poypoccp-f] : p. 397, n. 2; p. 443, n. 2.
(3) Citons cependanl ~hIX 'toü Tt'pûl'tOIlO'tOCpLOU : MM, II, 361, nO 557. A la date de
cet acte, le protonotaire étuit Georges Eugénikos : MM 524, 535, 570, 572. On
pourrait penser à la {onction définie par G (Mosquensis), 33-34, disanl que les nolaires
reçoivent les actes 8lIX 'toG Tt'pûl'tOVO'tOCpLOU ; il est plus probable que le registre (d'après
les exemples cit~s : noles 2·3, p. 357) fail allusion ft une l'Maction solennelle du
prooimion.
(4) Cf. notice 1 6.
(5) Je ne suis pas lrès sûr du sens de ce passage G 33-34 : 8lIX 'tOÜ Tt'pûl'tOVO'tOCptou
Tt'OCplX 'tOÜ Tt'OC'tpl&.PX,OU ÀOC[.Lo&.vDvnr; ocù'teX: è:IIUTt'6ypoccpoc. Quelle succession exacte des
opérations veut indiquer le rédacleur ?
OFFICIERS PRINCIPAUX 359

émanent du patriarche en personne et sont destinés à une personne;


les stavropègia entrent peut-être dans cette catégorie, parce qu'ils
comportent, ou peuvent comporter, un prooimion, dont le proto-
notaire est un des principaux rédacteurs. Ce texte est lui aussi
en quelque sorte une épigraphè et constitue une partie propre,
rédigée spécialement pour coiffer la formule stéréotypée ou le
dispositif juridique.
Ce rôle n'est pas incompatible avec une division du travail
dans une chancellerie méticuleuse, dont les fonctions seraient
réglées comme une cérémonie où chacun place son geste rituel;
le plus difficile est de préciser l'espace de temps que couvrent ces
témoignages. Dans la chancellerie impériale, à l'époque voisine de
ces notices, nous trouvons une distinction entre logothète mégas,
chargé des lettres aux règés, sultans et toparques 1 , puis un
mésazôn-chancelier et peut-être un logothète du sceau. Les notices,
sans contredire formellement la haute idée que Balsamon donne
du chartophylax 2 , suggèrent qu'il en partageait les charges avec
d'autres et que le patriarche avait également la faculté de confier
au protonotaire des tâches particulières, qui n'étaient pas néces-
sairement supervisées par le chartophylax. Détaché du corps des
notaires, avec lesquels il collabore et parmi lesquels il trouve ses
copistes, le protonotaire se distingue du primicier par le fait qu'il
n'est plus directement sous les ordres du chartophylax; selon
toute apparence il n'a jamais été à proprement parler un subordonné
du chartophylax, mais un secrétaire du patriarche, plus intime et
moins voué à l'administration, depuis le IX e siècle environ.

Dans l'Église, le logothète est beaucoup plus


Le logothète. effacé que dans l'État; nous savons tout juste
qu'il existait à une époque très ancienne 3 et il figure parmi les
archontes du patriarche dans le taktikon Beneseviè 4 • La préséance

(1) PSELDO-KoDINOS, t'do Verpeaux, p. 174. L'exislence d'un logothète du sceau


serait alleslée (opinion du R. P. Laurent) par les monogrammes gl'avés sur les bulles
des XIIIe-XIV. siècles; types dans Schalzic., 118-119, p. 3'25-328.
('2) Les termes o"XEOLa.~El\I, XCt.ÀÀLYPCt.q>e:L\I (PG, ]38, lO4l C-D) ne doivenl pas signifier
une opération manuelle du chartophylax semblable à ; otXe:(Ct.LÇ U7toYPCt.CjlCt.i:ç xclri
O"CjlPCt.yi:O"L XCt."t"Ef.L7tEOOi: (ibid., 1041 DIO-Il).
(3) Un pr~tre Cyrille, logothète à Apamée en 518 ; MANS l, 8, 1126 = SCHWARTZ
Ac/a, III, 105 12. A Alexandrie, le logothHe est mentionné en compagnie de l'économe
au sujet d'une tractation financière; H. GELZER, Leonlios' von Neapolis Leben des
hl. Johannes des Barmherzigen, Erzbischo{s von Alexandrien, Freiburg-Leipzig, l8~3,
p. 21, Il; le renvoi par l'autt'ur au Pseudo-Codinus (= notice N), p. 12'2, ne signifie
pas grand-chose. Le logothèle s'occupe plutôt, à l'origine, de comptes, que de faire
des discours. Les notices n'ont jamais amorcé une comparaison avec le logolhèle civil.
(4) Liste A 8, p. 539.
360 LE PEHSONNEL DE LA CHANCELLERIE

lui donnr. rang parmi les archontes de seconde classr., aussi bien
dans les listes synodales que dans les notices; après une période
d'hésitation jusqu'à .J ean de Kitros et la liste D, on le situe ensuite
toujours après le protonotaire l • Cette place rappelle celle qu'il tient
ayec le protonotaire dans les cérémonies de la fLlXpiX (j(?PCt.'y[ç des
métropolites 2.
D'après une série de notices, l'occupation principale du logothète
consistait à prononcer des discours de fête; il parlait alors au nom
du patriarche: définition F 8 G 8, qui passe dans ,\1 l\" 0 R. C'est
une fonction à la fois ministérielle ou pastorale (MYOL XCA:TY1X"1J'mWL
G 1 0) et d'apparal3 È:op"d.ç F, ~"1Jf.loo(jlocxiXç XOCL OCPXO'J"t'lXOCÇ
Ù7tOElÉ(jElÇ :'J R ; dans le dernier cas il s'agit toujours de discours,
composés donc à l'occasion d'une fête populaire ou rn l'honneur
d'un grand personnage. Les notices H et Kl_K3 ne sont pas d'accord
avec cette tradition ni entre elles; la première présente le logothète
comme un assesseur du prôtekdikos et comme introducteur des
apocrisiaires auprès du patriarche; les trois autres, en termes
différents, mais aussi catégoriques, disent que le logothète détient
le sceau de l'évêque et l'appose sur les lettres.
Une telle diversité de fonctions, qui ne sont pas dans la même
ligne, ne peuL convenir au même fonctionnaire, du XIIe au xv e siècle,
à savoir durant la période que peuvent connaître les rédacteurs;
essayons de voir ce qu'ils veulent dire et si ce qu'ils disent est
vérifiable, en commençant par les plus excentriques. On peut
éliminer la définition des notices K l_K3, en ce sens que le logothète
de la Grande Église n'est jamais attesté comme garde-sceau. Le
texte est tellement affirmatif qu'il faut admettre un usage local
ou temporaire, dans l'île de Chypre, dont nous n'avons pas
connaissance; ou bien, peut-être, le rédacteur a trouvé une source
byzantine de la fin du XIIIe qui concernait la chancellerie impériale,
Gont un logothète paraît avoir eu le contrôle du sceau impél'ial 4 •
La notice H associe deux fonctions disparates. Vers la fin du
XIVe siècle, le logothète du patriarcat se trouve associé une fois
avec le prôtekdikoso : il s'agit d'une mission particulière, accomplie
par ordre du patriarche et non en vertu de la charge 6 , comme le
prouvent les autres cas où le logothète collabore avec le protonotaire

(1) Tableau, p. 191.


(2) Voir p. 357, n. 4.
(3) Pour la notice 1 8, la fonclion d'apparat (('t"ocç ~a.(nÀl)(OCc; àPlD"'t"da.ç !yypci.cpwç
Ttou';)v) met le logothète en concurrence avec le rhéteur, qui prononce des discours
officiels. Une telle activité ne convient pas au 1ogothèle de l'Église, &inon par accident.
(4) Voir p. 359, n. 1.
(5) M~I) II, 385, nO 570; cf. nO 521 : II, 455.
(6) La lettre 70 de Maxime Planoudès est adressée à Phapès, logothète el exarque;
OFFICIERS PIUNCIPAUX 361

et avec un plus granIt nombre de collègues 1 l'association avec


:

le prôtekdikos est occasionnelle et signifie, d'une part, que le


rédacteur a pu êLre témoin d'un acte semblable, d'autre part que
le logothôte était normalcmf'nt disponible pour diverses missions
collégiales. La réception des apocrisiaires, au dire d'Anastase le
Bibliothécaire, serait plutôt de la compétence du chartophylax qui
sc tient toujours dans l'antichambre du paLriarche 2 ; cependant, on
remarque que les apocrisiaircs précisément ne doivent pas remettre
les leUres qu'ils portent au charLophylax, mais au patriarche
lui-même. Déjà donc ù cette époque il y avait certainement un
archonte plus apte à recevoir ces envoyés que le chartophylax,
ministre de l'intérieur. A la fin du XIIe siècle, l'orateur qui prononce
l'épitaphios de Oèmètrios Tornikès, logothète impérial, mentionne
ses rapports avec l'étranger et la présence des délégués nationaux
en deuil autour de la dépouille lunèbre 3 • Au XIIIe siècle, à la fin
du patriarcat de Germain II, en mai 1241, le logothète Jean
accompagne le métropolite de Mélitène pour porter une réponse
patriarcale au catholicos arménien de Cilicie 4 ; ce n'est encore
qu'un fait isolé, qui montre cependant la place élevée du logothète.
Cne mission de ce genre convient à un fonctionnaire qui serait
chargé des relations avec l'extérieur et à celui qui, selon la notice N,
prononce les harangues dans des cérémonies officielles qui ne sont
pas exclusivement liturgiques 5 .
La foncLion la plus commune du logothète, les discours de fête,
n'est pas mieux attestée que les autres par les sources extérieures.
La notice F, la plus ancienne probablement de celles qui définissent
les offices, sc distingue par sa platitude; elle recourt à l'étymologie
très fréquemment ct l'association Àoyo8€"t'"1)ç - ÀoyoypocepEf:v voile sans
doute une ignorance des fonctions concrètes du logothète. D'après
le Klèlorologion, un discours d'apparat, tiré de la littérature

on lui demande une lettre O'UO'TctTL)(~ en faveur d'un moine appartenant à son sedeur :
TYi u!J.E:~€P~ €yypct(j'o!J.E:\lOC; è~ctpX[~' Le logothète fournira donc cetle lettre en vertu
du mandat d'exarque qu'il a reçu, non en vertu de son titre d'archonte.
(1) MM, 352, 524, 570 : Il, 37, 300, 385 (bas de la page). A cette époque (fin du
XIVe siècle), plusieurs archontes écrivent des prooimia ; ci-dessus p. 357, n. 2-3; ce sont
en majorité des employés de chancellerie, protonotaire et notaires, une fois le
prôt~kdiko~.
(2) MA:-ISI, 16, 38 D.
(3) Discours d'Euthyme Tornikès, rMdité pJr J. DARROUZ~S, dé,ns Heu. des Ét.
Hyz., 26 (1968), pp. 11210-11,11423-30.
(.1) Dossier du Vatican. 1455, décrit par R. DEVIlEESSE, ~ Négociations arméno-
byzantines ~, Studi biz. e Ileoel., ::> (1939), p. 150- 151 ; dans une nouvelle mission, le
logolhète Jean est remplacé par le métropolite Phôkas de Philadelphie.
(5) En ce sens, la définition 1 8 (p. 360, n. 3) pourrait convenir à des logothètes
du XIIIe siècle.
362 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLEHIE

patristique, est prononcé par le protonotaire au Gours de la réception


de l'empereur dans le grand sékréton patriarcal, le mardi de la
Tyrophagie 1 ; d'après le typikon patriarcal, le chartophylax et ses
suhordonnés font le même office en d'autres circ.onstances 2 • Ces
usages des IXe-X e siècles ont dû évoluer de façon à permettre la
composition de nouveaux discours et la collaboration d'autres
archontes: ainsi le discours du rhéteur à l'Épiphanie et le samedi
de Lazare est certainement postérieur 3 • Le logothète, par ses
rapports liturgiques attp.stés plus tard avec le protonotaire et
le chartophylax, est en bonne place pour leur succéder dans une
de leurs fonctions anciennes. Balsamon affirme encore que seul le
chartophylax prononce les discours catéchétiques au nom de
l'évêque, mais nous savons que cc privilège est assez limité : à
côté du chartophylax, habilité peut-être pour le discours du
Carême, il y a les didascales qui prêchent habituellement; et il
faut tenir compte de l'expression juridique de la notice G 8 : le
logothète s'adresse au peuple 80(IXL<P 'TOU &px.~Epé(ùç. Dans Lout
enseignement officiel en matière de foi, la juridiction personnelle
de l'évêque entre en jeu; le chartophylax n'était pas le seul à
recevoir délégation en ce domaine et rien ne nous empêche de
considérer le logothète comme l'un des porte-parole du patriarche,
mais en des circonstances plus solennelles que les didascales et
moins limitées que pour le chartophylax. Le logothète de l'Église
semble donc plutôt un officier d'apparat, représentatif, sans
grandes responsabilités administratives.

Il apparaît pour la première fois clairement


L'Hypomnèma-
tographe. dans les carrières ecclésiastiques au début du
xe siècle, toujours grâce au taktikon Beneseviè.
A partir de ce siècle, le vocable, peu usité d'ailleurs dans les offices
palatins, est réservé à un office d'Église 4• Le titre d'hypomnèma-
tographe émerge à ce moment pour des raisons historiques que
nous ne connaissons pas, mais que le sens du mot lui-même et du
composant hypomnèma indique confusément: l'office est en rapport
avec l'organisation de la chancellerie sous la direction du charto-
phylax, et avec le fonctionnement du synode.
La terminologie ancienne désigne comme hypomnèma le compte

(1) Klètorologion, éd. Bury, p. 165 = Bonn (De Cer.), 760.


(2) Voir p. 48.
(3) Voir p. 69, n. 4.
(4) Nicéphore Calliste parle d'un secrétaire qui rédige les hypomnèmata de l'empe-
reur : l1ist. eccl., 14, 7 : PG, 146, 1076 C. L'hypomnèmatographe est attesté comme
gretner de prison: Basiliques, 60, 35, 20-21, éd. Heimbach, p. 703-704.
OFFICIERS PRINCIPAUX 363
rendu d'une assemblée ou d'un tribunaP ; le mot évoque les actes
officiels, res [Jestae, commenlarii principis, les actes des conciles, les
procès-verbaux des tribunaux civils, rédigés en forme authentique
par des greffiers ou une chancellerie 2 • La chancellerie patriarcale
adopta le terme pour désigner les actes patriarcaux sigillés qui
s'opposent à des actes ménologés 3 . Je n'affirmerai pas que cette
distinction est absolue et consciente dès l'origine : la forme
diplomatique de l'acte est toujours solennelle du fait qu'il comporte
généralement intitulation, sceau et signature par le nom, mais au
début la forme juridique est encore hésitante. Aux XIe-XIIe siècles,
l'hypomnèma est le diplôme ou privilège patriarcal solennel, qui
subsiste au XIIIe et au XIVe siècle; à la fin la dénomination change
en faveur du terme sigillion qui supplante hypomnèma. Un tel
acte, destiné à confirmer le statut d'un évêché ou d'un monastère,
dépend la plupart du temps du patriarche en tant que chef
hiérarchique de son diocèse et non en tant que président du synode,
qui n'est pas cité dans l'exposé ni dans le dispositif 40 • Mais dans le
langage courant, hypomnèma conserve son sens général de compte
rendu, de procès-verbal, et ne se distingue plus nettement des
dérivés de O"1jI-l.E~OÜV qui indiquent l'action notariale : o"1Jl-l.dwl-l.cx,
O"1jl-l.dWO"LÇ. C'est en ce sens que Jean Apokaukos, citant un jugement
synodique de Jean Kamatèros, déclare avoir été lui-même à cette
date le scribe du procès-verbal : TYi~ ~I-l.wv EÙTEÀdcxç XELPOYPlX<POl)O"1jÇ
CXÙTLXCX TOC (jUV08LXOC Ô7t0I-l.V~I-l.CXTCX5.
L'emploi du terme hypomnèma nous suggère une alternative
concernant la fonction de l'hypomnèmatographe : ou bien il
rédigeait les actes solennels, les privilèges accordés personnellement
par le patriarche, ou bien il participait à l'activité du synode en
composant les comptes rendus des séances; en toute hypothèse il
partage des responsabilités avec le chartophylax. On peut imaginer
la répartition des tâches de plusieurs manières; mais comme les
actes ne fournissent directement aucune attestation sur ce point
par des notes de chancellerie, nous devons recourir d'abord aux
notices et aux autres sources indirectes.
La tradition des notices présente le même schéma que pour le

(1) Praxis du tribunal d'Apamée (518) : ~IANSI. 8,1119; hypomnèmata de l'éparque:


J. DARRouzÈs, Épistoliers byzantins du Xe siècle, p. 304, 7.
(2) Voir les premières citations du mot dans Regestes, 10, 16,20, 106. H. GELZER,
t Die byzantinische Registerwesen 1), Archiu far Urkundenf., 13 (1933), p. 30-32.
(3) F. DÔI.GER, Schalzk., p. 213.
(4) Voir l'étude de l'hypomnèma-sigillion, p. 399-426.
(5) Dans la référence de Regesles, 1201. Jean Apokaukos fait partie des notaires
qui contresignent, en 1193, une authentification de l'acte Regesles, 1125, connu par
Sinaitic. 1117, r. 346-347.
364 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

protonotaire et le logothète : défini Lion générale avec peu Je


variantes cians F (i pt N 0 p2 H au n. Il ; définition plus originale
dans H K 1\1. La varianLe principale dans le premier groupe porte
précisémenL sur le nom des actes que l'hypomnèmatographe est
appelé à écrire. F (dont dépendent ici 1 N 0 H) parle d'hypomnè-
mata et G de crYj[J.S~W[J.IXTa. cruvo8~x&; la daLe ct le caractère de la
notice p2 (où l'oilieier devient n. 10, par suppression du n. 1,
l'économe) donnent peu de poids à l'addition: xaL ,:,0:<:; ÈVOU~~crELÇ
"roI) 7ta.7PLiXpxou. Les rédacteurs entendent la même chose par les
deux tprmes, sans vouloir expliciter la distinction possible entre
actes solennels et procès-verbaux des séances ordinaires; d'ailleurs,
la notice F ne va pas plus loin que l'étymologie et suppose que les
lrdeurs savent le sens d'hypomnèma. La précision de G est d'autant
plus appréciable que la recension du Mosquensis ajoute ceci :
XlXt Ù7tO TOV XIXP'rO<pU/,a.Xa. 'EÀEP. La notice M emploie une expression
plus technique: l'hypomnèmatographe écrit par ordre (7tpOTplX7tdc;)
du chartophylax. De plus elle associe deux termes qui désignent
des actC's très difTérents pour la diplomatique : crYj[J.d<.ù~a., simple
compte rendu, ou note qui n'est pas toujours livrée à un destina-
taire; 7tpiiE;LC;, acte proprcment dit, délivré en forme solennelle et
souvent destiné à un évêque. Par ce mot la notice M fait allusion
à une activité que les notices de Chypre Kt K2 décrivent plus
concrètement en parlant des votes d'élection épiscopale et de
1'hypopsèphios.
Examinons en premier lieu en quoi consistait l'action d'écrire
pour l'écrivain des hypomnèmata. Il est évident que deux ter-
mes xa.ÀÀ~YPIXC?E~V et XELpoypa.<pErV, employés respectivement par
Balsamon et Apokaukos 2 , désigncnt deux opérations distinctes, la
calligraphie étant réservée au chartophylax. Cependant il n'y a
pas lieu d'attribuer à ce dernier l'exécution d'une tâche matérielle
même ennoblie du nom de calligraphie: le choix du mot veut dire
que le chef de bureau endosse l'honneur du texte exact et beau qui
sort de son sékréton; ce sont les notaires qui « écrivent de leur
main », y compris peut-être l'hypomnèmatographe. Mais au sujet
d'Apokaukos, nous savons seulement qu'il était notaire en 1193 ;
son allusion ne nous indique pas à quel titre il écrivait sous Jean
Kamatèros. Au XIVe siècle le notaire Jean Holobôlos copie le
Laura K 112 : grâce à cet exemplaire signé et daté de 1369, il a
été possible de retrouver son écriture dans Vindob. hisi. 47, f. 280-
284 (acte MM, 292) ; le même notaire a dû écrire le sigillion de

(1) La notice 1 Il dit équivalemment : Û1t"l)P~T(;)V T<j) XIXPTOq>ÛÀlXlI:t.


(2) Voir p. 359, n. 2; p. 363, n. 5.
OFFICIERS PHINCIPAUX 365

Philothée pour Laura en 1367 1 . Un autre notaire, dont l'activité de


copiste est notoire, Jean Chortasménos 2 , a écrit un certain nombre
d'actes dans Vindob. hisl. 48, fT. 130r , 130v-132 v, 136 r-v, HH v-193,
eLc. L'identificaLion de tout autre copiste s'avère impossible,
tant qu'on ne dispose pas d'une copie signée du nom de l'auteur.
Par contre la vérification des écritures, par comparaison des
originaux au registre, peut donner quelques résultats, malgré notre
ignorance du nom et du titre du scribe; en eertains cas, cela nous
permet de dater des actes et de juger de l'authenticité d'lIn Lexte
douteux ou mutilé. Je cite des cas intéressants.
- gramma d'Isaïe, sepL. 1330 : Schalzlc. 101 ; écriture proche
de Vindob. hisl. 47, f. 49 v (MM, 53). Je pense que le même copiste
a pu écrire Schafzk. 94, bien que le ms. ne reproduise pas les
formes de WcrTE et TWV (94, 7, 10, 11).
- sigillion de Kallistos, en 1350 (?) : Kull. 22 = Schalzk 82 ;
écriture du Vindob. hisl. 47, f. 137 (MM, 128-129). Ces actes sont
les derniers du patriarcat d'Èsidôros (déc. ind. 2) et sont suiYis,
au bas de la page, de la note d'intronisation du successeur: indice
qui confirme la date adoptée par l'éditeur.
- lettre (pittakion) de Kallistos, sans daLe : inédit du dossier
de Lavra. J'ai comparé la photographie avec l'écriture du décrrL
sur les exarques: Vindob. hisl. gr. 47, f. 168 L 167 (MM, 167) ; les
écritures sont identiques.

(1) Nous connaissons tl'OIS étapes de la carrière d'Ilolooùlos : notail'e dans Lalu'a
K 112 (photographie à l']nstiLut des Textes), canslrisios d'après sa signature de 13ï1
dans Chilandar 155, charlophylax déjà sous le palriarcat de Nil selon ulle rnrntioll
dans un acte inédit analysé par H. 1IUNGER : Rel!. des ÉI. Ruz., 24 (1966j, JI. 61. Peu t-être
le même personnage occupa aussi le poste d'hypomnr·matographc, si le Neap()lilaflus
31, décrit dans le catalogue récent de Pierleoni, est dl' sa main; la copie daterait du
xv" siècle: il faut donc comparer les écritures. Quant à l'acte de Lavra (éd. Schalz/,·. H3),
on ne peut vérifier sur le fac-similé de celle édition l'alYirmaLion de Joachim 11li~ritès
que 42 lignes sur 44 commencent par un kappa : une photographie mf'i1leure aux
Hautes :f:Ludes permet de constater la vérité du faiL. Il faudrait toujours elTectuel' les
comparaisons sur les originaux on, à défaut, SUl' des reproductions en gl'andeul' naturelle,
cal' le format joue un rôle important: suivant l'espace dont il dispose, un copiste varie
le duclus de son écriture et la proportion des letLres ornées et de grand ftlrrnat. I.e
copiste le plus régulier en apparence recourt aussi. parfois dans la même ligne ct le
même mot, à des formes différentes de le.ttre; la proportion varie d'un momf'nt ;'\
l'autre: ce qui rend dilncile l'idenLification fondé(~ SLlr des stalistiques.
(2) L'aclivité de Chortasménos, en littérature gl~nérale, est beaucoup plus él.endue
llue dans le notarial de la Grande Église où il n'a pas dù vél!eter longtemps. Sur le
personnage, comme copiste classique, voir surtout A. 'l'CRY:", The Byzanline manllscripl
lradition of lhe lragedies of Euripides, Ul'bana, 19Gï. appelldix, p. 389-397; dUlIIènw.
Codices graeci Valicani ... nolis instrucli, Vatican, 1964, pp. H6-87, lï8. Sur le manuscrit
de ses lettres: H. HU[,;GER, ~ Johannes Chortasmenos, ein byzantinischer Inlellektueller
der spiilen Palaiologenzeit., ll-Tiener Sludien, 70 (l95ï), 153-163.
366 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

praxis de Nil, inédite : Patmos Èxx/... 29. Écrite par un des


principaux copistes du patriarcat de Nil: Vindob. hisl. 48, f. 3 v ,
22'", 39 v , etc. (MM, 334, 364, 397).
- Kuil. 38 : ,"oir principalement Vindob. hisl. 48, f. 2 v à 36 v ,
une dizaine d'actes de cette main qui se manifeste peut-être dans
un acte de 1394 (cité ci-dessus, p. 311-312, n. 4).
Les renseignements lirés du registre, outre qu'ils se rapportent
il une période très brève, ne nous fourniront sans doute jamais le
moyen de répartir des tâches entre notaires et chefs de service.
On aperçoit que les écritures de qualité sont assez rares dans le
registre puisque des notaires quali fiés, comme Holobôlos et
Chortasménos, interviennent très peu souvent. L'anonymat des
copies nous empêche aussi de vérifier si la nature de l'acte confirme
la distinction proposée par de bonnes notices : protonotaire affecté
aux lettres (pittakia), hypomnèmatographe affecté à la praxis l
synodale et à l'hypomnèma; l'enregistrement par des copistes
très variés (en particulier sous Philothée, Antoine IV et Matthieu 1),
ou inversement par un copiste unique (sous Jean XIII, deux sous
Isaïe), laisse entendre que cette division ne joue pas dans le registre.
Un acte curieux de la fin du XIVe siècle mentionne l'intervention
de l'hypomnèmatographe Perdikès pour le compte rendu des aveux
de Paul Tagaris, le faux patriarche 2. Dans ce cas particulier, comme
pour les prooimia, la mrntion du nom de l'archonte signifie une
action d'auteur, non de copiste : pour l'archonte, écrire les
hypomnèmata revient à prendre des notes, à rédiger un texte et
à participer aux fonctions de secrétariat dans des affaires qui
regardent aussi le chartophylax. La notice K mentionne cette
participation de l,hypomnèmatographe aux procès 3 et Jean de
Kitros déclare qu'il appartient au seul chartophylax de dresser
lrs actes 4 : en cas d'absence ou de maladie, il est remplacé par

1) Ali XIVe siècle praxis signifie par excellence l'acte délivre il un métropolite
i
011 il ln métropole: ci-dessous, p. 477, n. 4. Ainsi dans le registre L1ne telle praxis
prend comOll' litre, pal' exemple ~DI, 518 : 7t"POC';LÇ TOÙ Kopt\l6ou.
(2) MM, <1ï6 (II, 224), litre: ,où IIe:p8lx1) U1tOf/-\l1)f/-IXTOYP.xlPou; l'archonte rer;oit
les a\'cux, qu'il rédi!!e en discours direct. La fin de l'acte manque: nous ne connaissons
pas Iii forme complète de l'original, dans laquelle il fut présenté au procès. Le choix
de, l'hypomni'matographe est dictr pal' la nature du délit (usurpation du titre cpiscopal)
ct pnr la fonction ordinaire de l'urchonte aux élections épiscopales; voir p. 473-474.
(3) La recension KilO ne J'client que la fonction l'elative aux élections, tandis
que K' 10 insiste SUI' les aclions judiciaires.
(4) PG, llg, 973 B-C : Tij) ûr.of/-\l1jf/-oc't'0YPcXlP<:J Œ\lE~TIXL ~ ~X6EcrLC; XCXL ~ clvciyvwcrLC;
-;W\I TOÙ XIXP,OCjlU),OCXLiWÙ cre:Xpé:TOU U1tO!J.\l7jf/-OCTtcrf/-WV ; au début de la réponse, Jean de
Kitros dit que <nJf/-e:wücr6IXt est le propre du chartophylax, lerme que la traduction
latine J'('nd par sigillandi potestas. Il s'agit uniquement de la rédaction de notes et de
proci's-Yl'rballx, de l'ofiiee de secrétariat et de notariat, dont l'activité se manifeste
OFFICIERS PRINCIPAUX 367

l'hypomnèmatographe, qui dirige le bureau, prend connaissance


des dossiers et rédige les actes. C'est l'affirmation la plus claire des
rapports entre le chartophylax et son subordonné le plus proche;
.J ean de Kitros ne se contente pas de dire, comme G (iVI osquensis)1,
que ce fonctionnaire est sous l'autorité du charLophylax : il est
le premier après le chartophylax dans le bureau.
La position de l'hypomnèmatographe comme second du charto-
phylax remonte probablement au delà du xe siècle 2 • Dans une des
premières afTaires où la chancellerie participe en corps, nous
trouvons un ex-chartophylax, le chartophylax, l'hypomnèmato-
graphe, le primicier dcs notaires et les notaires; c'était en 1092-
1095, pour la liquidation du cas de Léon de Chalcédoine 3 • En 1121,
la signature de l'hypomnèmatographe Constantin figure après celle
du chartophylax Michel Choumnos, à la suite d'un acte de 1116 4 •
La signification n'est pas très claire dans ce document: il s'agit
sans doute de certifier un extrait ou une copie conforme, mais le
primicier signe habituellement ces certificats avec le chartophylax
et les notaires. Vers 1153, Georges Tornikès, durant son bref
passage à cet office, répond à une consultation du métropolite
d'Athènes 5 : bien que ce soit une lettre privée, la nature des
réponses, semblables à celles que donnait le chartophylax, montre
que l'hypomnèmatographe engage d'une façon sa responsabilité
officielle. Il est dommage que le témoignage des livres liturgiques ne
puisse être daté avec la même précision que ces faits. Nous avons
vu que la cérémonie de f.l.tXPOC aq>plXyLç, telle que la décrit le rituel
de Dèmètrios Gémistos, n'est pas de date très ancienne 6 ; néan-
moins, étant donné que le chartophylax s'occupe des ordinations

dans les acles synodaux (({mo(.L\l7)(.LOC'l"IX, 01)(.LEtW(.LOC'l"CX oU\l08txcX des notices) el non par
des actes émanés d'un bureau autonome. La position de l'hypomnematographe est
définie dans If' même sens par un discours anonyme in~dit datanl de 1354 ; le patriarche
Calliste, séparé du synode avant août 1353, convoque l'hypomnèmatographe : OCÙ'l"Oç
8& (le patriarche) (.LE'l"lX (.Lloc\l ~(.Lépx\l èxd\l1)ç T'ijç oU\l68ou "t'à\l U1tO(.L\l1)(.Loc"t'0YPcXcpov T'ijç
~'IEYcXÀ1)Ç 'Exû1)o[lXç 1tPOOXOCÀEOcXfl.E\lOÇ XlXt (.L1X6w\I 1totp' èxe:l\lou 1tcX\I"t'1X "t'lX ÀocÀlJ6é:\I'l"OC xoct
1tpcxX6É:\1"t·oc 'l"'ii Clu\l6ô~ XOC'l"eX fl-Époç - 1X1hoç yeXP ~\I 0 x:xt TI)\I 1tlXpoco1)(.Ldwot\l xcxt 'l"0 OU\lO-
8txov YFcX~OCÇ ypcX.(.L(.LOC - ... (exlrait de j'vlosquen~is Synod. 349 1 Vlad. 431 J, r. 196).
(1) Voir a ussi la notice III.
(2) Témoignagr le plus ancien: lypikon Dresdensis, cilé p. 47.
(3) Regestes, 967 ; synode mixle, convoqué et prrsidé par l'empereur j le choix
des archontes paraîl aruilraire et dicté par les circollslances j en plus des employés
de chancellerie, on n'admet que le référcndnire et un didascale; voir p. 97, n. [);
p. 490, n. 3.
(4) Urges/es, 1001 ; premier groupe de signatures du Sinail. 1117; voir ci-dessous,
p. 51 !).
(5) Cité p. 90, n. 4.
(6) Voir p. 151-153. La notice 1 Il emploie le terme technique de l'époque: ypcicpwv
TO 1t'l"E:pO\l, c'\'st-à-dire le Xcip"t'lJç lu par le célébrant: voir p. 149, n. 4-5.
368 LE PEHSONNEL DE LA CHANCELLERIE

depuis le IX e siècle, la place de l'hypomnèmatographe à ses côtés


durant la cérémonie liturgique signifie que celui-ci participe aux
divers actes administratifs qui concernent les ordinands: examens,
élections, leUres de pouvoir ct dimissoriales. ~1ais dans ce scr.trur,
comme nous allons le yoir tout de suite, un autre archonte, le
hiéromnèmon, possôde une juridiction plus ancienne rt plus précisp
qui contrebalance celle de son confrère.

Ce trrme n'apparaît pas, il ma connaissanel',


Le hléromnèmÔn. avan t 1e t a kt'k
1 on B ene::ieVlc.
• '. 1 :::,ans
-,
amIrmer que
le vocable est introduit il cette date exacte dans l'Église, on
admettrait volontiers que sa résonance antique s'accorde ayec le
règne de Léon VI, féru d'érudition. Du moins, c'est vers cette
époque que le nouveau titre a pris le relai d'un vocable antérieur,
peu attesté mais significatif. Une glose de l'Euchologe, datable
du xe siècle, déclare le hiéromnèmôn synonyme de È7t~ 'rWV
XE:lpO'rOVlWV ; dans la recension plus ancienne, nous avons en effet
à cette place un archonte appelé ainsi 2 • La date du Barberinus 336
(ou Barber. Sancli M arci de Goar), qui est du VIlle siècle, peut être
largement dépassée, car le patriarche Constantin l (676-677)
porta le même titre 3 • La glose du xe siècle nous donne donc la
date approximative du changement et le sens premier de la fonction
du hiéromnèmôn. Cet office devait être à l'origine de caractère
liturgique, car Constantin, le seul que nous connaissons, est dit
également diacre; cela n'empêche pas l'archonte de prendre part
aux diverses formalités administratives de l'ordination. Le point
obscur en la matière est le passage sous contrôle général du
chartophylax de cette administration; il n'y a pas d(~ doute que
le privilège d'ordonner tous les métropolites de son ressort, accordé
au patriarche de la nouvelle Rome par le canon 28 de Chalcédoine,
soit la cause première du développement de ce service. J'étudierai
plus loin les actes d'ordination et tout le travail de bureau qu'ils
supposent; rappelons seulement ici que le dépôt des professions de
foi épiscopales au chartophylakion du patriarcat est attesté par

(1) LisLe A, nO 10, p. 530.


(2) GOAR, Euchologiun, 832 (1 re éd.), 655 (2" éd.) : 0 hd "wv xe:~po't"ov~wv, ~'YOU\l
6 !<:POfLV~fLWV; comparer le texte du Harberil1Us :l6Ej (en noLe, 1re éd., p. 844), où
l'on voiL aussi que fLO'.p!J.O'.pLoUÇ est remplacé plus Lard par ÀL6o~6ouç. Dans la Lraduction
ln Line de la liste synodale de 1274 (ci ·dessous, p. 5311, on prendra garde que l'expression
qui in sacra ordinalione ne désigne pas un préposé aux ordinations, mais l'bd Tijç
!e:péiç xO'.":"O'.O't1Xcre:WÇ.
(3) Ce Litre esl omis dans le calaloguo de Nicéphore Calliste: PG, ).17, ·157 B
(= PG, 119, 916) ; voir l'édition de U. FISCHER, De catalogis, p. 289, 1;)·16. Le titre
esL donc en usage bien avanL l'Euchologe le plus ancien, Barberinus 336.
OFFICIERS PRINCIPAUX 369
la même source qui contient la description du chartophylax due
il Anastase le Bibliothécaire l .
Dans la liturgie, le chartophylax s'est substitué vraisemblable-
ment au rrsponsablr rles ordinations ((È7tt 'rWV XElpO'rOV~wv =
tEpoflv~f.lwv) pour la présentation du billet que doit lire l'évêque
consécrateur. Le rituel archaïque ne mentionne pas le nom du
présentateur, tandis que le rituel moyen (Cryplensis Bessarionis et
Coislin. 213, xe siècle) ciLe le chartophylax 2 • On peul admettre
sans hésitation que le préposé aux ordinations accomplissait ce
rite à l'époque où le pouvoir du chartophylax n'est pas affirmé
si hautement. En effet, la cérémonie à propos de laquelle
l'Euchologe substitue hiéromnèmôn au Lerme primitif est celle de
la consécration d'une église nouvelle; c'est à cette occasion que
l'on consacrait également les antiminsia. Ceux-ci comportaient une
inscription 3 et par conséquent une opération élémentaire de
chancellerie, analogue à celle des inscriptions stavropégiaques et
aussi à cene du x,ocP'r'YJç des ordinations. Le terme qui désigne ce
billet paraît changer en même temps que le nom de l'archonte
lui-même : selon toute probabilité le xmx'rwp~o\l, cité une fois par
Coislin. 213, est devenu le x,ocP'r'YJç, puis, au XIVe siècle, le 7t'rEp6\1 4.
La cérémonie du lavement de l'autel au Jeudi Saint paraît fournir
un indice d'évolution semblable: tandis que le typikon Dresdensis
associe les trois archontes dans une cérémonie de réception 5 ,
l'euchologe Crypiensis. Bessarionis relate la présence, autour du
chartophylax, de l'hypomnèmatographe et du hiéromnèmôn 6 •
L'ensemble des rapports entre ces trois archontes s'exprime
finalement dans la cérémonie de la fl~xpoc trcpptxy[ç des métropolites,
un rite de promotion qui veut affirmer l'autorité du patriarche

! 1) Actes du concile de 869 : ~IA:'ISI, 16, 45 D (texte latin), 324 B (texte grec).
Le latin charfophylacio venerabilis patriarchae sous-enlend la formule grecfllle tradi-
tionnelle : EV T0 XotpTOq>UÀotY.t~ TOÙ e:,jotyoùç TtotTplotPXdou (non mnpLocpxoU); voir
MANS!, 11, 557 E :et souvent ailll'urslo
(2) Voir r~férences principales, p. 15'2-153.
(3) Voir la finale du riluel de la consécration des églises (cHé p. 368, n. 2); je
relève [e terme èmypcicpoVTotl, signifiant ['action d'inscrire, ou de graver le lexte SUI'
l'antiminsion.
(4) Voir p. 149, n. 4-5.
(5) Voir p. 47.
(6) Texte COnnu sl'ulemenl par le Cryplensis r b l, f. 31 v : GOI\R, Euchologion,
p. 623 (cd. 1647),497 (éd. 17.10). D'autres témoins sonl signalés par D~IlTRIEVSKIJ,
l~uch()l()gia, p. 319, 631, IH7 ; [es deux premiéres mentions sont tirées de deux manuscrits
où sr trouve aussi Ir. riluPi de Demi'trios Gémistos : llierosol. S. Sab. 607 (302), Laura
n 31. Il esl probabh', d'après le De Cer. et le typikon Dresdensis, qu'il exisle un rapporl
('ntre Je cérémonial impérial el celui de l'l;:glise sur ce point; sans doute la cérémonie
de n:)(TtÀ\)VO'lÇ semble propre ill'ElIchologe patriarcal, mais l'élude du rit.e doit I·ecourir
aux donnérs de la liturgie comparée.
370 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLEHIE

sur ses sufTragants et qui atteste en même temps le pouvoir


administratif des deux archontes assistants du ehartophylax.
La fonction liturgique justifie donc le haut rang du hiéromnèmôn,
qui conserve partout une place relativement élevée, ùu xe au
xv e siècle: aux XIIIe-XIVe siècles il est toujours douzième dans les
notices, ce qui le met en tête de la classe des È'J't'q.J.6"t'IX't'OL 1 . A la
fin du XIIe siècle, l'office était considéré comme très honorable,
mais il était peu convoité, parce que moins profitable quc d'autres 2 ;
cela signifie indirectement que le pouvoir administratif de l'officier
était assez faible : il avait peu d'occasions de toucher des taxes
de bureau ou des pourboires, parce qu'il était confiné plus que
d'autres dans la liturgie, et pour des cérémonies exceptionnelles.
Les réponses de Jean de Kitros attestent que la province accordait
parfois une considération supérieure au hiéromnèmôn : on nommait
à ce poste un prêtre, sans tenir compte du caractère diaconal de
la fonction, et on lui confiait le soin des scrutins d'ordination et
sans doute aussi une juridiction sur les mariages 3 , au détriment du
chartophylax.
Les notices représentent tous ces aspects de la tradition, y
compris les incertitudes. Elles se partagent encore en deux groupes,
celui d'une tradition commune F G, suivie par M NOR, et celui
d'une tradition plus étofTée H K, à laquelle se joignent ici E et 1
par quelque particularité.
La tradition commune distingue un office liturgique, qui consiste
à tenir le rouleau devant le célébrant pour lui indiquer les prières,
et la responsabilité du codex des ordinations, ou, selon l'expression
G 1 0 12 : la charge de recevoir les lyypIXcpIXL Je n'insiste pas sur
le kontakion liturgique 4 , ni sur les variantes qui afTectent le
codex des ordinations, appelé tantôt XW8L~, tantôt xovMx~o'J par
contamination avec le précédent. Essayons de voir ce qu'est cc
codex et quel est le sens de l'expression 8tX.EcrOcx.~ 't"cXç lyypoccpocc;.
Jean de Kitros reproche aux évêques de confier au hiéromnèmôn
de leur diocèse le soin de recevoir les dépositions des témoins en
faveur des candidats aux ordres 5 , pratique séeulaire, et réservée au

(1) Voir p. 122.


(2) PG, 138, 141 C.
(3) PG, 119,973 A-B. Ici encore la traduction va~lIc du latin (te:po),oyLo:ç : sacras
precationes) demande à être précisôe ; dans cc contexte te:poÀoylo: signille les bénédic-
tions nuptiales; voir p. 338, n. 5. La nomination d'un prêtre il ce poste par les métro-
polites s'explique par le ministcre des consécrations rituelles qu'un diacre ne pouvait
accomplir.
(4) On excluera la traduction de XPO:TW\I Tà xOVTcbuo\l par • chanter le kontakion
des ordinations, : H. GULLA:'iD, Recherches sur les inslitutiuns byzantines, Amsterdam,
1967, II,234 (d'après noUce !\ 12, ou Pseudo-Codinus).
(5) PG, 119, 973 A : TelC; EYYPO:qlelC; TW\I !J.o:p-ruPW\I, TiXe; y~\l0!J.É\lo:ç mpl TWV
OFFICIERS PRINCIPAUX 371

chartophylax depuis au moins le IXe siècle. Même cl Constantinople,


nous avons un cas, au XIVe siècle, où le hiéromnèmon Lazaritzès
recueille des témoignages en faveur d'un lecteur candidat au
diaconaV; il ne serait pas impossible qu'il collabore avec Ir.
chartophylax à ce sujet. Mais il est très douteux qu'un codex des
ordinations ne contienne que ces pièces de peu d'intérêt. Le terme
È:.YYPC7.<P~ désigne tout écrit avec signature autographe qui engage
la responsabilité du signataire; et l'engraphè des évêques dont
parle la notice G n'est pas autre chose que leur profession dr foi
à l'ordination, comme le prouvent des textes où il en est souvrnt
question 2. Bien que le registre synodal ait reçu celles des patriarches
Antoine IV et Kallistos 1P, il ne conserve aucune trace de celles
des métropolites, car clles n'entraient pas non plus dans le cadre
de la juridiction du synode et de ses séances ordinaires: élections
et ordinations étaient commandées par les circonstances, dépen-
daient du chef de l'Église personnellement et devaient être
consignées par conséquent dans quelque registre ou confiées à un
bureau spécial, qui établissait des actes garantissant la siLuation
canonique de l'évêque ordonné.
On ne peut se hasarder à décrire un registre dont on ne connaît
aucun exemplaire. L'expression assez courante mais très abstraite
LEPC7.TLxàç XC7.'t'!XÀoyoç4 fait allusion à des états administratifs du
clergé; durant l'époque que nous connaissons le mieux et même
depuis les débuLs du patriarcat, l'appartenance au clergé esL
attestée et garantie principalement par lettres testimoniales remises
à l'intéressé. Quant aux notices, elles précisent de diverses manières
la nature de ce codex et l'autorité du hiéromnèmân. D'après la
notice N, le hiéromnèmân est maître de l'intronisation: le contexte
permet de penser à l'intronisation épiscopalr, très ancienne, mais
dont le rituel byzantin ne donne que des df>scriptions tardives,
où le hiéromnèmôn ne figure pas 5 • D'après un autre sens des mots
È:.\lOpOV~!X~Etv, È:.vOpO\l~C7.(j!-LÔC;, relevé par Ducange 6 , la notice pourrait

le:poc0"6OCt 6e:À6v"t"wv. Dans G 12, "t"IXe; ËyyplXcpiXc; TWV &pXte:péwv est ambigu; dans 1 12,
le futur TWV Xe:tpOTov'I)6'1]o"o!J.évwv èc.pXte:péwv signifie clairemf'nt des formules écl'ites,
déposées par les candidats à l'épiseopat avant leur ordination.
(1) Omis dans M:\\ ; voir Vindob. hisl. 47, f. 196 v , incipit: !-L'1]VL !J.ocpTl<:J tvS. ty',
~ÀIXOe:V TIjv TOLOCÛTIlV tyyp:x.<pov !J.OCp-rupLOCV 0 Te: tV"t"t!J.6TOCTOC; le:POfLV1)!-LWV XlXt bd Tijc;
e:Û'OI#OCÇ 0 Aoc~ar:pl't"~1ic;; date 1360. Celle déposition est \'me!{istrée comme pièce d'Ilu
procès dont nous ignorons le resle.
(2) Acle étudié plus loin, p. 443-449.
(3) MM, II, 11Z cl 293, n 08 400 et 519; la seconde est pr\'c('~dé\' des !J.ocp-rup[ar:~ des
pères spirituels (p. Zn) en faveur du candidat.
(4) Dans la notice K' 12, xpar:'t"wv "t"à.. x6S'1]"ar: TWV [e:pÉwv évoque un rôle des prêtres.
(5) DMITRIEVSKIJ, EuxoÀ6y~OI'., index, p. lZ, ligne 3.
(6) Glossarium, (sub v. 6p6voc;), 499-500.
372 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLEHIE

viser la participation de l'archonte à la cérémonie de la dédicace


rt de la consécration Ôf'S rgli~H's, à laqurlle l'È7tt 'twv XEtP0'tovtwv
prenait part même sans le chartophylax : de là vient peut-être le
renseignement donné par Kl-3 12, selon qui le hiéromnèmân
aurait pouvoir de faire seul celte cérémonie, quand l'évêque est
empêché; on remarque que cette tradition transfère à l'hypomnè-
matographc le soin de transmettre à l'hypopsèphios le résultat de
son élection (1{2 9). D'autres détails fournis par II M sont tout à
fait dans ligne traditionnelle de la fonction du préposé aux
ordinations. La notice M dit que le hiéromnèmân garde le codex
des ordinations « où les métropolites ont écrit en tant qu'hypo-
psèphios » ; c'est bien le propre des professions de foi d'être écrites
après élection et avant ordination, durant cet intervalle de durée
indéterminée pendant lequel le futur évêque déjà élu signe avec
le titre hypopsèphios. La notice H établit une relation entre le
codex, les séances d'élection, un acte spécial appelé sans doute
y.~'ta't6pwvl et la charge du hiéromnèmân. Ce témoignage s'oppose
quelque peu à celui de Jean de Kitros qui dénie au hiéromnèmân
toute participation à un scrutin; la couleur archaïque du mot
cilalorium, qui désigne sans nul doute un acte relatif à l'élection,
accentue l'originalité et la valeur de la notice H. Elle donne
peut-être au terme un sens plus précis, car l'allusion au dimanche
fait penser à une proclamation officielle de l'élection et à une
convocation à la cérémonie, à laquelle prend part le hiéromnèmân ;
d'après l'Euchologe patriarcal, celui-ci accompagne en effet
l'évêque élu (hypopsèphios) durant l'ordination proprement dite 2•
Tous ces témoignages confirment en gros l'existence au patriarcat
d'un service spécial qui s'occupe des ordinations; il est confié à

(1) Le copiste a rstropié les mols; xcd 't0: 'tOptlX doit s'cxpliquer par: ÉTtL(j7JfllXLVe:L
XlXt 'tOC <Xt'tlX >'tOpLlX XIX'tOC -ri)v OdlXV X\)PLlXX~V. Ainsi on pourrait aussi comprendre
l'allusion de 1\1 12 'donlle texte est peu sùr) aux fêtes ct aux dimanches qui provoquent
des rassemblements du peuple; c'cst une occasion où la proclamution de l'élection
ct j'ordination rlle-même s'accomplissent.
(2) .Je laisse à un litllrgistc le soin de démêler toutes ces interférpnces. Disons
seulement qu'il n'y a pas contradiction entre le fail que l'hypomnèmatographe écrit
il' Tt7e:pOV Id'après ] Il, voir p. 367, n. 6) et le fait que le hiéromnèmon peut aussi
<"crirc un Xl'tO'.'tOptov, ou X&Prr,C;. En c/TeL, les deux archontes assistent à la flLXpèt
a<PPlXj'LC;, le hiéromnèmon est seul à l'ordination proprem('nt dite; je ne cite que la
dia/axis de Gémislos, c'est-à-dir!' : 1. HARERT, Archieraticon, 1643, p. Z7 ct 66; dans
le premier passage, c'est la cérémonie de promo Lion ou investiture; dans le second,
le hiéromnèmon, avec le deuterellôn, conduit l'ordinand au prélat qui va le consacrer.
Ces deux l'il es donnenl la distinction la plus claire fonlrp. l'office plus administratif
de l'hypomnëmaLolrraphe et le ministère plus liturgique du hiéromnèmôn ; les varianLes
drs nolict's correspondE'nL à unI' di/Térence de rilr, à une évolution des formes du
• charlés J'.
OFFICIEHS SECONDAIHES ET EMPLOYÉS

un archonte « préposé aux ordinations », dont le degré cl 'indépen-


dance et de subordination par rapport au chartophylax varie
suivant les époques au gré des patriarches et du chartophylax,
mais dans des limites assez étroites, puisque le hiéromnèmôn
conserve toujours sa préséance et une charge réelle.

3. Officiers secondaires el employés.

Les difficultés générales que nous rencontrons pour définir des


officiers que leur nom et leurs attributions rapprochent de la
chancellerie nous font hésiter à classer de façon péremptoire
d'autres archontes de titre parfois aussi significatif, mais dont la
fonction est moins connue. La composition des notices nous
prouve d'ailleurs que les rédacteurs ne sont pas toujours bien
informés et qu'ils font appel à l'érudition plutôt qu'à l'expérience
directe et à un catalogue de leur époque 1 ; les Byzantins ignorent
eux-mêmes la répartition exacte des divers emplois, la succession
chronologique de divers titres et leur correspondance d'une période
à l'autre. C'est pourquoi aussi nous devons éviter de généraliser
en étendant inconsidérément la valeur des définitions à toutes les
époques.
Le référendaire est l'unique survivant d'un
Le référendaire.
collège de fonctionnaires de douze membres, cité
par la novelle d'Héraclius 2 • Toutes les notices sont d'accord sur
un sens général : le référendaire sert de trait d'union entre
pa triarche et empereur et transmet les fJ:fJVU(.LlXTlX. La notice M parle
de leur forme synodique, mais l'acte n'a pas nécessairement forme
écrite, si bien qu'une citation vague laisse place à une incertitude
sur sa valeur diplomatique 3 . Le Livre des Cérémonies parle d'un
(.L&.VOlXTOV porté par le référendaire du patriarche avant les cérémonies

(1) Cette remarque revient souvent dans l'analyse des notices; clle est justifiée
surtout par les différences numériques des listes. En fin de tradition, une notice pl
revient au nombre clos de 25, plus ou moins admis par G, mais non par les listes
in Lermédiaires.
(2) En nov. 612: JGR, ZEPOS, l, p. 29; ce nombre suppose une hiérarchie, comme
celle des notaires et des chanceliers, avec "p<iJ't"oc; ou "P~fJ.~){~P~oC;, qui ne sont pas attestés.
On ne connaît qu'un sceau de diacre référendaire: LAURENT, Corpus, 130. SUI' le réfé-
rendaire impérial, voir n. GUILLA~D, Recherches sur les ins/ilu/ions byzantines,
Amsterdam, 1967, II, 89-98 = lieu. des ÉI. byz., 5 (1947), 90-100.
(3) Les exemples sont assez fréquents dans les actes impériaux et palriarcaux ;
par exemple le patriarche Isaïe ; fJ.e:f.L~\lu){e: (CANTACUZÈNE, His/. l,50: Bonn 1,247-251).
L'historien cite peul-être le texte authentique; la troisième sommation, en cette
circonstance, fut portée par le chartophylax Georges Koutalès, le premier bénéficiaire
du titre mégas chartophylax.
LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

protocolaires, en vue de renseigner le Palais sur l'ordre des offices 1 •


Le fonctionnaire avait été surnommp 7t'~À~'7LVI)Ç à la fin rlu
XIIe siècle à cause de ses rapports avec le Palais impéria12. Cepen-
dant, en 1328, c'est le chartophylax Grégoire Koutalès, assisté de
l'archonte des monastères Kyberriotès, qui porte un mènyma à
l'empereur 3 : ou bien l'office de référendaire est vacant, ou bien
on n'attache plus d'importance à sa fonction. En certaines circons-
tances, cependant, on continue à confier au référendaire la
sommation destinée à une personne de la famille impériale; la
gradation des offices est indiquée par le fait que la seconde est
portée par le chartophylax en personne 4. Au XIVe siècle, il survit
donc vaille que vaille; l'un d'entre eux 5 , comme Holobôlos le
canstrisios, en 1374, cumule un emploi de taboularios; sous le
patriarche Matthieu, il accomplit les corvées du tribunal patriarcalG
comme la plupart de ses confrères.

Les notices ne sont pas tout à fait d'accord


L'Hypomimnèskôn.
entre elles ni avec les témoignages extérieurs.
Le mot indique une charge de conseiller : ~VeU(.L(~€L fLu(J'!LXWÇ,
F 15, N 17; mais certains l'entendent d'une fonction liturgique
de souffieur : G 13, 0 17. En ce cas, il entre en compétition avec le
hiéromnèmôn, chargé lui aussi de tenir le- kontakion devant le

(1) De Cer., l, l, 4 : Bonn, 9, 4 = PG, HZ, 120; cf. VOGT, Commentaire, t. l,


p. 40-41.
(2) CHONIATES, His!., Bonn 31Z = PG, 139, 591 B : un servileur du palriarche,
oe; tx '!où 1!a:pa:MÀÀe:w de; '!o: IipXdcx xa:l 8~a:7roplllLe:ue:~v '!o~e; ~a:(nÀe:ü(n "IX ~ouÀlJ'!éa: Xa:L
~o:e; 1i7rOxp(cre:te; a:ollte; Éxe:We:v ILe:'!a:epé:pe:~v mXÀa:'!~voe; 6.lv6ILa:cr'!cx~. Le terme ŒPXda: est
sans doute technique pour désigner les bureaux impériaux: novclle de 1166, JGR,
ZIêPOS, l, p. 410, 8; mais r::honiatès y voit aussi un synonyme de 1!a:ÀIi'!~ov. Euslathe
de Thessalonique donne l'exemple de semblables détours. A propos de Michel
d'Anchialos, il décrit sa carrière anlérieure de prôtekdikos (èx8(x'icr~e;, ~'ijILcx T'iie;
èx8~x7ïcre:(i)e;) et de référendaire (lldcx liyye:Àtcxepopla:, lle:~wv liyye:À~wv u7roqrf)'!e:ulLa:) :
Scorialensis r II 10, f. 159 v • Voir un aulre exemple pour d'aulres fonctions: p. 75,
n. 17. Le choix d'ciyye:À(a: est diclé sans doule par la glose juridique : IiYYe:À~~v, re{erre.
(3) l'\ote 3, p. 373; le référendaire a pu porter l'une des trois sommations.
(4) MM, l, 315. Le référendaire Manuel Sylbestros porle la première. Le copisle
a pris par distraction le porleur de la seconde, chartophylax et hypatos des philosophes
(c'est-à-dire Amparés), pour deux ( fils lrès chcrs ,) du patriarche : u[wv Iiya:m'J"wv
(1. 14), à moins qu'il ne songe aux deux porteurs différenls.
(5) ~ichel Panaretos signe dans la liste de 1357 (MM, 1,374). Le fait d'être soumis
à l'inquisition des exarques signifie qu'il exerce son emploi de taboularios dans un
quartier, comme profession publique.
(6) Voir les actes où intervient le titulaire, Manuel Chrysokoukès: MM, 570, 572,
674 (p. 5,14), 677 (p. 553). Parmi les définitions des notices (en général n. 10), voir
surtout 1 qui parie de la présentation des nouveaux métropolites el higoumènes il
l'empereur par le référendairc. On trouve assez souvent pe:lpe:V8<iploe; qui n'est pcul-être
pas une faute de copie, mais une forme abrégée usuelle.
OFFICIEHS SECONDAIHES ET EMPLOYÉS 375
célébrantI ; l'Euchologe ne mentionne pas à ce propos l'hypomim-
nèskôn, même dans la liturgie patriarcale où il aurait le plus de
chances de figurer. La définition des notices H K fait de
l'hypomimnèskôn un équivalent de l'épi t. déèseôn, que ni l'une
ni l'autre n'inscrit fi son tableau. Il est possible que H ait même
modifié le mot pour créer le rapprochement U7t'o(.Lv1j(.Lwv-U7t'o(.LV1jO'Etç 2:
cet archonte reçoit les requêtes, en fait rapport au patriarche et
transmet une réponse. L'office réel doit être un peu éloigné de
cette définition: une lettre de Georges Tornikès, en 1156, adressée
au grammaticos et hypomimnèskôn du patriarche, nommé
Boukinatôr, lui demande de veiller aux lettres anonymes qui
circulent et de mettre en garde le patriarche 3 • Le fonctionnaire
ne semble pas avoir dépassé ce rôle de conseiller et secrétaire
privé 4 ; il fait partie de la maison du patriarche plus que de
l'administration extérieure.
Cet officier, omis dans les notices E H K, dont
L'épi
tôn sékrétôn.
deux sont provinciales, cst défini en termes
équivalents par F N et GO: il veille à la bonne
tenue de l'assistance durant les procès au tribunal patriarcal;
selon 0, il introduit aussi les prévenus, mais ce détail paraît
introduit par contamination". Depuis Jean de Kitros, les rédacteurs

(1) Yoirnotice F 12: Ele; 'Là ~Àé7tEtV 'L,xe; EÙXOCe;; cf. G 13. La notice 112 et 15 établit
une bonne diITrrence; voir ci-dessus, p. 222-223.
(2) Terme plus technique que ŒIIOC!Lv'I]ene; de 1 15 (texte peu sûr). En diplomatique
impériale et patriarcale, on trouve souvent le couple 6rr6WoI7jene; -Mene; dont le type
original est donné par un acte de Chariton : Sella/zle., 80. Un acte patriarcal cite un
pittakion du patriarche portant ~~WllEII un prostagma impérial: Regesles, 1055. On
doit envisager la même forme pour la plupart des actes intitul(>s tm6ILI/7j(JLe;; mais
alors l'hypomimnèskôn entre en concurrence avec l'épi déèseôn dont la notice G
(Mosquensis) dit qu'il porte: 'Là,,; 8L' urrO!Lv71(J'LLXWV 8E~(JELe;. L'étymologie a rapproché
indûment Lm6fL\I'll(JtÇ de urro!Lt!Lv1l(JxwI/, jusqu'à déformer le nom de l'archonte: voir
KI 14, K' 14, inOuencés probablement par H 14.
(3) Lettre inédite: Vîndob. phil. 321, f. 11 v. Le destinataire est le futur archevèque
de Bulgarie; voir ci-dessus, p. 104, n. 4. Vers la même époque, leUre 41 de Tzelzès
à l'hypomimnèskôn du patriarche, éd. Pressel, p. 36; sans intérêt pour nous.
(4) En 1400, une grande dame prend pour (>pitropes l'hypomimnèskôn Théodore
Tychoménos etl'hyponmèmatographe Akindynos Perdikès pour défendre ses intérêts
devant le tribunal patriarcal: MM, II, 425. Le patriarche Matthieu imposait1e silence
aux archontes devanL le tribunal, mais ne les empêchait pas de s'intéresser à une cause
déterminée; OUDOT, Ac/a, p. 144, § 12 : OCV,"LÀocfLô.xvE(JllocL urrollÉ(JEWe; 'Î)v èlléÀlJ.)(JL XiXL
de; 'Là !LÉ(Jov èÀBEi:v XOCL 'Li;) xoc'LC1rrOvouILÉvCP !J.ÉpEL (Juv'1)YOp'ij(JClL. On ne peut dire jusqu'où
remonte cette pratique, mais il est évident que tout ne passait pas par le chartophylax
et que les archontes qualifiés avaient leurs clients, surtout s'ils pouvaient cumuler
une profession de tabellion (p. 374, n. 5).
(5) Voir F Hl = N 15; G 21 = 0 14. L'élément nouveau dans 014 : dmxywv
'LOUe; y.pLvo!Lévoue; vient tres probablemcnt d'une contamination aveC G 18 : e!(Jciywv
'LOUe; xpLll'l](J0!Lévouç, appliqué à l'épi kriseôn ; cf. 1 16, texte incomplet, mais inspiré
sans doute par la notice G.
376 LE PEHSONNEL DE LA CHANCELLEHIE

adoptenL toujours le pluriel Cl"e:xpé-r-wv, sans doute à cause du


vOlsmag-e des autres archontes avec bd et génitif plurir.l (OE:~Cl"e:wv,
xptO"e:wv) ; les sceaux et des mentions anciennes donnent le singulier
l7t1. TO\) o"e;xp~,;ou qui change notablement le sens 1. La notice Il
paraît lui substituer l'archonte l7tt _1jç kpiXç e:ùT<x~b:ç, doté d'un
emploi mixte : d'une part il remplit au tribunal le même rôle
que l'épi sékrétôn, d'autre part, surtout avec ce qualificatif de
te:piXç, il paraît se substituer à l'épi ,,;,1jç te:piXç xoc,,;,ocO"TaO"e: wç 2. Or une
fonction liturgique de l'épi eutaxias est atlestée dans le rituel du
XIVe siècle 3,
Trois actes, où intervient un épi sékrétôn, attestent une fonction
judiciaire; cependant il n'instrumente que par ordre écrit du
patriarche. Constantin épi sékrétou mentionne cet ordre, en 1049,
lorsqu'il se rend au mont Latros pour arbitrer un difTérend entre
deux monastères 4 • Un autre titulaire, Galènos, est chargé avec
Georges Pachymérès d'aller interroger le patriarche Arsène déchuS.
En décembre 1348, Georges Perdikès est mandaté pour une
enquête au sujet du métropolite de Byzia 6 • Ces actes ont quelque
chose d'exceptionnel et qui contredit l'idée contenue dans la
désignation: l'archonte n'est pas destiné uniquement à maintenir
l'ordre intérieur au tribunal.
La recension Mosquensis de la notice G donne un sens très
concret au pluriel o"EXpÉTWV : le préposé surveille les sékréta des
exôkatakoiloi et fait des rapports au patriarche 7 • Ce texte évoque
une autre juridiction. Alors que l'épi sékrétôn, veillant à la police
intérieure du tribunal, peut passer pour un subordonné du charto-
phylax, il ne relève, d'après le Mosquensis, que du patriarche: le
bureau du chartophylax lui-même n'échapperait pas à son contrôle.
Pour expliquer cette divergence de conception entre les notices,

(1) LAURENT, Corpus, 132-135; le nO 133 omet 7tCt'LptCtpXLXOÜ, déterminatif de


crEXPé'LoU; il est probable que le titre de kouboukleisios exclut, dans le nO 135, la date
glohale : XIIe siècle. Ce titre peut encore exister chez des titulaires tardifs, au debut
du siècle, mais non pendant toute sa durée.
(2) Voir H 27, et ci-dessus, p. 215.
(3) I. HADERT, Archieralicon, p. 19 et 75; en 1357, le hiéromnèmôn Lazaritzès
cumule cet emploi inférieur; voir p. 371, n. 1.
(4) MM, IV, 315-317 : cet archonte n'aurait sans doute rien fait, si le procès s'était
déroule dans la capitale; un certificat de copie de l'original par le chartophylax Michel
Choumnos (autour de 1120) prouve que le document avait été déposé au chartophy-
lakion (cité, p. 518).
(5) PACHYMERE, Mich. Pal., IV, 16 ; Bonn, l, 286 = PG, 143, 733 B. En 1277,
Galènos est devenu cansLrisios, et l'auteur de l'Histoire, didasca1e de l'Apôtre. On
lit crExphwv, au pluriel.
(6) MM, l, 285, nO 128; on liL cre:xphou.
(7) Ces rapports sont confirmés par 1 20.
OFFICIERS SECONDAIRES ET EMPLOYÉS 377
il faudrait connaître la manière dont chaque patriarche a exercé
son gouvernement, ou quels sont ccux qui ont exercé une certaine
influence sur l'évolution des cadres administratifs. Le rôle de l'épi
sékrétôn dépend plus que d'autres de ces changements qu'un
patriarche peut introduire dans la pratique sans provoquer de
grands remous. On s'aperçoit en efTet qu'un archonte voisin subit
le contrecoup d'une mesure temporaire indéterminée; l'épi kriseôn,
qui a une fonction analogue, disparaît dans certaines notices, ce
qui entraîne quelques troubles dans la tradition 1.

Il n'est défini que dans la notice G et avec


L'épi
tôn k.rlseôn. une variante notable dans la recension
Mosquensis. La divergence entre les deux textes
tient précisément au fait que les deux ne conçoivent pas de la
même façon la charge de l'épi sékrétôn.
G (Monac. Valic.) 1) épi kriseôn : su pervise les ca uses et intro-
duit les prévenus.
2) épi sékrélôn: veille a u bon ordre dans le
sékréton.
G (Mosqu.) 1) épi kriseôn : introduit les procès et veille
au bon ordre.
2) épi sékrélôn: surveille les sékréta des
exôkatakoiloi 2.

Le Mosquensis donne un pouvoir plus étendu à l'épi sékrétôn


que les autres témoins: ceux-ci conçoivent son activité comme
extérieure et purement policière et attribuent à l'épi kriseôn une
vague participation à l'action judiciaire. Les deux expressions
t7tloÀt7t'W\I TtX:Ç tl7t'OSécrELÇ (Monac. Valic.) et dcrcXye:L\I TtX:Ç Xp(crELÇ
(Mosqu.) pourraient contenir une nuance; en réalité cela revient
au même, car les deux premiers témoins gardent le verbe dcr&YELV
qui indique une action extérieure: la surveillance exercée par l'épi

(1) Il faudrait savoir aussi ce que sont exactement les domestikoi du sékréton ou
des sékréta, dils aussi des porles : F 41, G 42, J 32, N (a-b) 42-43 et 39 (d'après le
tableau p. 272-273). Le lypikon Dresdensis cite déjà un domestikos des sous-
diacres (voir p. 47), qui doit être distinct des domeslilwÎ de la Grande Ég-lise, alTeclés
au chant par le Klèlorolo[Jion et les notices; on les nomme alors domestikoi des deux
chœurs ou de semaine; même tableau, p. 272 : Ji' 31, G 37, H 23, J 32 (?), N (n-b) 33
où ils voisinent avec prôlopsall(>s. Le sékréton de l'économe avait son domestikos en
1073 : M~I, VI, 15, signat.ure.
(2) Mosquensis 53, f. 398 : 0 'toc créxpe:'toc èTn'"lpw\I 'tW\I è;wxoc'tlXltolÀw\I XlXt 1te:pl
a.ù'tW\I ocva.cpépw\I 'tiil 1t1X'tpLiXpxn. Il semble que la notice 1 20 suit cette définition, de
même que pOlir l'épi kriseân (1 16), qui inlroduilles prévenus et empêche le désordre
au tribunal.

13
378 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

kriseôn ne consiste pas à étudier les affaires, à préparer des dossiers


ni à faire des rapports. L'hésitaLion de cette noLice est d'autant
plus significative qu'elle coïncide avec une omission contemporaine
de la notice F, dont nous ayons constaté l'influence sur l'état des
autres notices l ; ensuite la liste L réintègre le nom 2 et le transmet
à la liste Pl.
Les listes synodales, qui ne sont jamais exhaustives, signalent
tantôt l'un (épi sékrétôn, 1170), tantôt l'autre (115H, 1191)3. Jean
de Kitros cite les deux et, en 1274-1277, ils coexistent sur une
même liste de présence 4 ; au XIVe siècle, l'épi kriseôn est mentionné
plusieurs fois. En 1365, un anonyme communique un avertissement
à un prêtre taboularios 5 ; en 1368, il enquête sur les agissements de
l'épi déèseôn Maroulès 6 ; en 1383, le prêtre épi kriseôn Machétarès
est déposé 7 • Dans les trois cas, l'archonte est mêlé à des affaires
de mariage, ce qui le met sous l'autorité directe du chartophylax,
comme le montre bien le dernier acte, mais cette dépendance reste
fort imprécise; dans les deux autres actes, sous le patriarche
Philothée, l'épi kriseôn est un simple exécutant de mandats
synodaux. Or, parmi les 150 actes environ que le registre a
conservés de ce patriarcat, aucun ne mentionne une action du
chartophylax, et son nom ne paraît même pas; l'entrée en fonction
de Georges Triklinès, dont une signature nous apprend qu'il
s'appelait Kokkinos comme le patriarche 8 , n'a pas dû modifier
beaucoup la méthode de gouvernement.

Le groupement des notices que nous observons


L'épi
tôn déèseôn.
à propos de l'épi sékrétôn se retrouve à propos
de l'È7tt 'rWV ~E;~crE;Cùv, avec une divergence plus
profonde encore dans la conception de l'office. L'archonte, comme
l'indique son titre, s'occupe de suppliques; mais les notices F N
les font transmettre à l'empereur, et GO, au patriarche 9. Sur ce
point, les deux recensions de G ne diffèrent que par le choix des
termes, le Mosquensis sc montrant toujours plus précis lo . La

(1) En résumé voir le tableau, p. 2513; ajouter que la notice l rétablit l'épi kriseôn
comme G, bien qu'à une place difTérentc.
(2) L 19 et pl 17.
(3) Voir p. 529-530 ; tableau, p. 101.
(4) Voir p, 531 ; tablaau, p. 115 (A).
(5) MM, l, 4513, nO 202.
(6) MM, l, 496, nO 237,
(7) MM, Il, 48-50, nO 360.
(8) Note reproduite dans MM, l, 531 ; le surnom Kokkinos: acte Chilandar 155.
(9) Voir F 16 et N 14, G 19 et 0 13.
(10) Les mots essentiels sont cités p. 375, n. 2, où l'on voit que tm6flVl)CJLÇ, dans
le sens de supplique, communique son sens (et son orthographe) à Ù7rOfllflVnCJxCùv.
OFFICIERS SECONDAIRES ET EMPLOYÉS 379

notice 0 combine logiquement les deux traditions : l'épi déèseôn


présente les suppliques des nécessiteux au patriarche et se rend
auprès de l'empereur avec le référendaire. Cette dernière définition
est séduisante, dans la mesure où les deux précédentes ne signale-
raient qu'un aspect des fonctions du même archonte; en fait rien
ne nous indique que les relations entre le patriarcat et le palais
impérial exigeaient ces deux inLermédiaires, l'un pour les affaires
officielles et judiciaires, l'autre pour les cas de bienfaisance l .
L'hésitation des rédacteurs provient plutôt de ce que l'État et
l'Église avaient un fonctionnaire de même nom. D'après le Pseudo-
Kodinos, il recueillait les pétitions même dans la rue, quand
l'empereur passait à cheval 2 ; il Y a tout lieu de croire que les
déplacements du patriarche provoquaient la remise de demandes
semblables, de la part des fidèles que la bureaucratie et les gardes
écartaient de leur évêque. D'un côté comme de l'autre, cette
manière d'accueillir les suppliques donnait aux sujets la possibilité
d'un recours direct, sans passer par la filière; l'archonte préposé
aux suppliques devait en référer directement à l'autorité ou
intervenir en son nom auprès des chefs de bureau responsables.
Mais nous ne savons guère comment cette institution a fonctionné,
car les correspondances byzantines nous apprennent que les
particuliers recouraient à toutes sortes d'intermédiaires, officiels ou
non, pour faire parvenir requêtes et doléances au patriarche 3 •

De tout temps une chancellerie emploie des


Les notaires.
notaires, aussi bien dans l'empire que dans les
évêchés d'Orient et d'Occident: c'est une fonction nécessaire et
stable, bien que la chancellerie évolue continuellement. De même

(1) La notice 1 17 est dans la même ligne que GO; il semblerait donc que l'épi
déèseôn, en verLu de ses fonctions, devai L parfois inLervenir auprès des pouvoirs
publics, lorsque la solution définitive ne pouvaiL êLre fournie par le tribunal paLriarcal,
limité souvent aux sanctions spirituelles.
(2) Traité des nllices, cd. Verpeallx, p. 183, 21-27. La date de la noUce F rend la
confusion vraisemblable dans le courant du XIII" siècle; mais on ne comprend pas
pourquoi N n'a pas rectitlé ou précisé la définition (dans le même sens que 0), comme
elle l'a fait ponr le sacel1aire. ConLrairement à la référence de ZHISHMAN (Die Synoden,
p. 164, n. 6), l'épi déèseôn cité d'après un acte de :'Ilichel Cérulaire (Regesles, 869)
n'est pas lin officier paLriarcal : habHuellemenl, le contexLe permet de vérifier
l'appartenance.
(3) Dans une leUre d'lIyrLak&nos, perpéLuel quémandeur, comme son contemporain
Philès, on voit le supplianL se heurLer au mJÀwpo( du patriarcat, qui lui inLerdisent
les ~ premières porles • (voisines de SainLe-Sophie : T'iiç hXÀ"lJO'l(Xç 't"cXC; 1tpW'rIXÇ 1tUÀIXÇ 'f)
cL l'envoient à la porLe de vois (rllt 1tIXpà 'r~\I ~uÀ~\I"IJ\I) qui est aussi close: éd. La Porte
du Theil, Nol. el exlr., 5 (1798), p. 725-726. Les leUres de Michel Gavrus (Marcian .
.146), pour le tiers nu moins, sonL autant de pétitions adressées ail plus haut intermé-
diaire possible, ct souvenL, afin d'atLeindre l'empereur (Andronie II), à des moines.
380 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

que la chancellerie impériale change plusieurs fois de tilulaire


(primicirr drs notaires, asrr.rctis, logothètr.) ct comprrnrl plusieurs
sections diversement articulées dans le système administratifl, celle
de l'Église byzantine, duranL la période conciliaire, ne reste pas
entre les mains du même chef. Unr fois que le chartophylax a pris
définitivement la tête de ce service, nous ne savons pas encore
quel est le partage exact des attributions avec d'autres collabo-
rateurs des services annexes, dont le nom et l'activité supposent
une organisation hiérarchisée. Ainsi le chartophylax est le chef
direct des notaires et à côté de lui nous voyons toujours un proto-
notaire et un primicier des notaires, dont les titres maintiennent
au moins une contradiction verbale de l'autorité du chartophylax.
La division des bureaux du chartophylax, dont Balsamon a donné
un aperçu, ne remonte pas au delà de l'époque des Comnène 2 •
Les notaires patriarcaux, au nombre de douze 3 , forment un
corps spécialisé; ils se distinguent des chartulaires uniquement
parce qu'ils sont les subordonnés du chartophylax 4• Malgré la
parenté étymologique entre xœpTouMp~oç et XœpToqluÀœç, l'usage a
séparé les deux termes, sous l'influence sans doute de la titulature
impériale dont les bureaux administratifs employaient aussi des
chartulaires, y compris les grands chartulaires des finances.
Cependant, à une date où la distinction entre 'notaires et chartulaires
parait définitive et bien établie, conformément à la division des
bureaux de la fin du XIe siècle, un cas de cumul insolite se
produit: parmi les huit notaires qui authentifient une pièce avec
le chartophylax, six se déclarent en plus chartulaires du
skévophylakeion 5 • Il serait donc possible que les deux charges ne
soient pas juridiquement incompatibles, si le fait était attesté
ailleurs. La date des signatures qui révèlent ce cumul ne doit pas
être très éloignée de celle d'un acte de Michel II, en 1145, où il
est question des permutations de charges qui s'opéraient au
bureau du skévophylakeion 6 • Il est arrivé que des notaires de

(1) L. DR~:HIER, Le Monde Byzanlin, 2, 167-16S.


(2) Je veux dire, évidemment, que nous ne savons pas cc qu'elle était avant.
(3) Nombre attesté indirectement par Balsamon, qui donne en modèle la o<ùoe:xcXC;
des juges du Velum: PG, 138, 1044 A.
(1) Une exception cependant: un notaire patriarcal, domestikos de l'économe en
1073, donc après la réforme amorcée par Isaac 1 Comnène: M:VI, VI, 15. Cc notaire
Adam est l'auteur d'Un praktikon important: :'\. SVORONOS, « Recherches sur le cadastre
byzantin... "~, Bull. de Cor. IIell. sa (J 90!)}; Liré-à-part, p. 61-62.
(5) He'leslcs, 1001 ; texte du Sinailic. 1117, dans le caLalogue de Bcnesevi~, p. 271.
Sur cet acte voir aussi ci-dessous, p. 519.
(6) lIegesles, 1019. Dans la critique du n. 1001, l'auteur esLime que la présence
de Nicélas Mountanès (futur palriarche : 1186-1189) rapproche la dale de cette liste
de la date du patriarcat. Selon les éloges inédits de ce patriarche, il entra très jeune
OFFICIERS SECONDAIHES ET EMPLOYÉS 381

l'époque profitaient de cette liberté pour assurer, en jouant sur


deux tableaux, soit leur avancement plus rapide soit des profits
supérieurs; cette pratique susceptible d'entraîner un trafic plus
étendu n'a pas duré.
Le titre de la charge est resté toujours vO'r&:pwç, au patriarcat.
Mais les notices subissent la conséquence d'une hésitation très
forte concernant les notaires : leur primicier est confondu avec
celui des taboularioi et des anagnôsLai, comme nous l'avons vu
surtout à propos de la liste L ; sans revenir sur ces divergences
des notices!, précisons ici ce qui distingue, par rapport à la
hiérarchie archontale, notarios et taboularios.
La corporation des taboularioi est connue par le Livre de
L'Éparque de Léon VI ; elle est organisée sous la direction d'un
primicier et soumise au contrôle préfectoral de l'éparque qui
accorde la cr~pa'Y[C; au candidat éprouvé 2• Ces tabellions exercent
la profession publique d'hommes de loi qui établissent les actes
privés conformément au droit; ils se distinguent des chartulaires
et notaires affectés aux bureaux de l'administration. Dans l'Église,
une distinction semblable existe. La profession de tabellion ne
tombe pas nécessairement sous l'interdiction des lois qui défendent
aux clercs l'accès aux charges séculières, dans la mesure où des
actes soumis à cette juridiction concernent des biens d'Église, le
sacrement de mariage ou des fondations pieuses. Cependant, en
province surtout, les tabellions ecclésiastiques instrumentent
souvent comme les laïques, sans distinction de personne ni de
matière 3 • D'après les actes d'Italie méridionale et de la métropole
de Smyrne qui ont fait l'objet des études les plus techniques, les
notaires de village sont des clercs de tout grade et s'intitulent
VOfLLX6c; et 'raoouMpLOC;'. Le terme VO'rOCpLOC; peut avoir un sens

au service du Sanctuaire, comme Samuel le prophète auquel on le compare; il ne


lut pas grand sacellaire (son dernier poste) avant 1170. Or, dans la même liste, figure
Jean Rhoïdès qui doil êlre idenlifié probablement avec le 1tpc::."f)v Ktl1tpoU 'Pot8"f)ç cilé
à l'occasion de la mort du palriarche Néophyte (1153-1154) par Georges Tornikès
(leUre inédite du Vindob. phil. 321). Le contenu de l'acle 1019 et la forme des signa-
tures de la liste annexée à l'acte 1001 postulent el admettent des dates assez rappro-
chées : le cumul devient peu vraisemblable après 1145 (date de Reg. 1019); voir
p. 85.
(1) Voir tableau, p. 257.
(2) 'EmxPXL,û,V BLÔÀLov, JGH, éd. ZEPOS, 2, 371-374. A. STOCKLE, Spalromische
und byzanlinische Zünfle, Leipzig, 1911, p. 17-20. L. BRf:IlIER, Le Monde Byzantin,
II, 229-230; le chilTre de 24 posle!'>, donné par ce dernier, doit être une erreur de
transcription pour 104 que donne le texte.
(3) Exemple: Scllalzlï., p. 300, 21-34, contral de vente établi par le prêtre, grand
économe el taboularios de Tiberioupolis (Slroumnitza) Jean Nènous, en 1286.
(4) G. FERRARI, 1 documenli greci medioevali di dirillo privalo dell' Italia meridionale
(Byz. Arch. 4), Leipzig, 1910, p. 78-83. J'ai cilé l'élude de Mme IL AHRWEILE.R, p. 119,
382 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

équivalent à toute époque, mais dans ces actes, en particulier


ceux dr Smyrnp, on le rrncontre peu ou pas du tout en province l :
il est possible que la perte et l'ignorance des actes de l'évêché et
de la métropole nous cachent une partie de la tradition.
J'ai relevé l'usage du terme taboularios dans la capitale, au
XIVe siècle 2 • Les signatures du décret de Calliste, recueillies en 1357
par les exarques qu'il avait institués, comportent le nom de
trente-deux taboularioi, tous prêtres, ce qui déjà les distingue des
notaires patriarcaux; certains cumulent une autre fonction
presbytérale d'ekdikos et de catéchète ; aucun ne se dit taboularios
de la Grande Église, titre qui les rattacherait à l'administration
centrale: ce sont des membres du clergé paroissial répandus dans
tous les quartiers. On eût peut-être évité les ambiguïtés de termi-
nologie, si l'usage avait conservé deux termes purement grecs :
aUfLooÀcxwypcfepoc; et O"'rJfLe:LOYpcfrpoc; 3, pour distinguer celui qui rédige
les contrats de celui qui écrit par O"'rJfLe:t:cx, la fonction de tabellion
et celle de notaire. Les diacres de la Grande Église sont des scribes,
dans les bureaux et au synode, non des tabellions de profession.
Lorsque des actes du XIVe siècle parlent de "t'cxoouÀcxp~x1), "t'cxoouÀcxpLxèv
Àe:L"t'oop'YllfLcx, il s'agit évidemment de la profession, non de l'office
diaconal. Deux actes de 1365 et 1368 distinguent la peine infligée
pour faute professionnelle, portant sur la rédaction d'un acte de
mariage et entraînant suppression de l'exercice, et la peine infligée
pour faute canonique, entrainant la suspense de prêtrise 4 • En tant
que diacres, les notaires de la Grande Église se distinguaient de
ces prêtres tabellions, courants au XIVe siècle. En province, on
en trouve de tout grade, du lecteur au prêtre; mais on constate
aussi, à Smyrne, que les archontes de la métropole continuent à
joindre le titre de taboularios à leur titre archontal 5 . Le fait
semble beaucoup plus rare dans la capitale et ne se remarque pas

où j'analyse les conclusions concernant la hiérarchie des archontes de province.


L'équivalence des nomikoi el des taboularioi, qui n'est pas évidente a priori, parall
bien élnblie par Ferrari: il discute l'opinion de Lingenthal que les taboularioi repré-
senteraient une catégorie d'hommes de loi inférieurs aux nomikoi. Le caractère plus
officiel des taboularioi est confirmé par le simple fait que le primicier de corporation
ne s'intitule pas e des nomikoi l). Dans les notices figure accessoirement une définition
du nomikos, écrivain des contrats de maria~e et de vente: N 38, p. 5G9 (apparat).
(1) Inconnu à Smyrne, d'après l'index de l'ouvrage cité de H. AHRWEILER.
G. FERRARI (op. cit., p. 10,80,123) fait rem::.rquer que notaire signifie plutôt f scribe et
chancelier., que. tabellion-homme de lai., et qu'on le destine à d'autres fonctions.
(2) Dans le décret de Calliste, MM, 1,368-375, n· 167; liste vérifiée sur manuscrit.
(3) Le terme semeiografus est attesté auprès du tribunal d'Apamée, en 518; un
diacre Jean dépose devant le juge civil à ce titr~ : MANSI, 8, 1115; SCIlWARTZ, Acta,
III, 100, 3.
(4) MM, l, 456 et 496,
(5) Voir p. 120-1'!1.
n·· 202 et 237.
OFFICIERS SECONDAIRES ET EMPLOYÉS 383

avant le XIVe siècle. Ainsi l'épi déèseôn Maroulès, condamné en 1368,


était aussi taboularios l . Un peu après, Jean Holobôlos, qui fait
partie des notaires patriarcaux en 1368, signe un acte: canstrisios,
diacre et taboularios 2. On peut se demander si le patriarche
Matthieu, en interdisant aux archontes de donner des consultations
juridiques à domicile, ne visait pas ce genre de cumul, afin de
maintenir l'indépendance et l'impartialité de l'administration
patriarcale.
Une autre raison des variantes qui affectent, dans les listes, le
titre de primicier des notaires provient du fait que tous les corps
du clergé se rangent dans un ordre de préséance fondé en principe
sur l'ancienneté dans l'ordre sacré 3 • Sans parler de l'archidiacre,
dont la préséance ne dépend pas des offices extérieurs, les sous-
diacres, les lecteurs, les chantres ont leur primicier 4 • Or, tandis que
le prôtekdikos garde la tête de son collège, le protonotaire perd cet
avantage au profit du primicier des notaires, qui exerçait à l'origine
le pouvoir réel signifié par son nom ct dont nous ne connaissons
plus ensuite les attributions. Nous ne savons pas non plus si le
chartophylax avait sur le primicier et les not,aires une autorité
comparable à celle de l'éparque sur la corporation des tabellions,
en particulier pour la formation des stagiaires, le recrutement et
la nomination des titulaires. Pachymère, qui appartint à ce milieu,

(1) MM, 237 : l, 496 ; il est suspens de le:pwO"uVl), qui signifie aussi bien le diaconat
que la prêtrise.
(2) Chilandar, 155, M. Peut, p. 326. Il est question des archontes patriarcaux
faisant office de tahoularios dans une hypotypôsis de Manuel II éditée tout récem-
ment: E. SCHlr BACH, "Die Hypotyposis der Katholikoi Kritai ton Rhomaion~,
BZ, 61 (1968), p. 53, 10-27; l'auteur, dnns son commentaire, ne distingue pas clairement
les diverses catégories, et le nombre des tabellions de Constantinople qu'il cite (p. 68,
n. 76) est bien supérieur à douze. L'hypolypôsis présente les tabellions impériaux
comme soumis au contrôle de8 juges généraux et non plus, comme autrefois, à leur
primicier ou à leur exarque; ils sont nommfs par prostagma impérial, tandis que les
archontes patriarcaux admis à exercer la profession ne dépendent pas de l'empereur
pour leur nomination, mais du patriarche; néanmoins les actes publics de tous Jes
tabellions sont soumis au même contrôle des juges qui en réfèrent au besoin à l'empereur.
Ainsi cette ordonnance impériale lémoigne à la fois de la compénétra tion des ressorls
administratifs et d'une origine distincte des juridictions. On remarque que les sanctions
prises par le patriarche concernent les actes du ressort ecclésiastique; cela n'empêche
pas un contrôle civil portant sur les autres actes (contrats de venle, héritage, etc.)
que des tabellions ecclésiastiques pouvaient rédiger.
(3) On rencontre dans les débuts un cipXtCJ.\lCJ.yvwO"TI)<; : DUCANGE, Glossarium, 66 ;
ces désignations n'ont pas survécu.
(4) Dans la noveHe d'Héraclius, en 612, le primicier est défini par un rang
d'ancienneté : -rwv t\l ÉXclO"T(}l TOCY(.LClTL Àe:Y0(.LÉ\lW\I 7tpt(.L(.LLX7JptWV, TW\I (J.e:Tà: TI]\I TETCJ.Y-
(.LÉ\I"I)\I Tpte:-rtClV TOÙ (.Ld~o\loC; (id est ; ~CJ.6(.LOù) cié;to1J(.LÉ\lWV ; après un stage réglementaire
de lrois ans, les primiciers sont promus à un emploi supérieur. On ne sait ce que
devient par la suite cette règle.
384 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

déclare que le notaire inférieur au primicier se nommait, d'après


la coutume, !J.EO"~TI)Çl, un titre dont se prévaut déjà à cette place
le second notaire dans les signatures de 1116 2 • En plus de ces
vestiges de hiérarchie interne, nous avons sans doute un indice
concernant les rangs inférieurs dans les signatures de 1277 : après
trois notaires qui sc disent diacre et notaire patriarcal, dix signa-
tures mentionnent seulement l'appartenance au corps des notaires 3.
L'uniformité de ce groupe de signatures attire l'attention :
peut-être s'agit-il de la catégorie des apprentis, qui attendent à
la fois l'ordination diaconale et le plcin titre de notaire. Comme
dans les autres bureaux, il devait exister au chartophylacat une
distinction entre ~!J.0cxe(.Loç et 1tEptO"O"éç, celui qui a le titre avec tous
les avantages et les obligations, et celui qui est inscrit pour
l'obtenir 4 • Les authentifications d'actes se font toujours par le
chartophylax et les notaires diacres 5 , mais la sigillographie connaît
des notaires qui sont sous-diacres ou clercs impériaux.
La dernière image que les actes officiels nous présentent est assez
différente de celle du grand dicastère que Balsamon met sous la
présidence du chartophylax& : les notaires se tiendront continuelle-
ment, durant les sessions du tribunal synodal, auprès du siège du
patriarche, et c'est tout? Ils accomplissent leur tâche de manière
tout à fait anonyme, comme leurs propres supérieurs, si bien que
le registre ne cite jamais cette activité normale d'exécutant 8 • On
constate d'autre part que, parmi les rares notaires qui ont copié
des manuscrits datés 9 , un seul est notaire patriarcal; leur emploi

(1) PACIIYMÜ1F., Mich. Pal., IV, 3 : Bonn, 1,257 = PG, 143, 702 B : TWV TL<; TOi)
XÀiJpou, ~v VOTCXp[OL<; TOi) TtCXTpt.xpXOu TEÀWV (.Le:TIl: TOV crcpWV TtpL(.LLY.~pLOV, ÔV xcxl !J.EcrL"t7Jv
dw6cxcrLV ol 7toÀÀol crE(.LvUvovn<; ÀÉYELV.
(2) Regesles, 1001; texte: lzuêslija, 5 (1900), p. 29, 5.
(3) Formule 0 tv 7tCXTPLCXPXLXOL'<; VOTCXp[0 L<;, p. 532. Le nombre de ces titulaires
paratt signifier qu'ils ne sont pas diacres. Les notaires inscrivent d'habitude leur
grade sur leurs sceaux: LAUREI';T, Corpus, 121-128. Dans ces pièces, de date plus
ancienne, nous avons des diacres, des sous-diacres, des clercs impériaux; la dernière
catégorie pourrait englolJer des ordres mineurs, mais cela ne nous apprend rien de
précis sur la composition hiérarchique du corps notarial.
(4) Voir p. 73; p. 75, n. 3; Regesles, 1019.
(5) Voir ci-dessous, la liste des cas: pp. 48fJ-486, 499-503.
(6) PG, 138, 1041 0-1044 A.
(7) OUDOT, Acta, p. 148, 1.
(8) A part les notaires auteurs de prooimia (voir p. 357, n.3), un seul notaire je
crois, figure dans les deux volumes des Acles : :\[~1, 11,566. Ajouter, à la fin du na 685
(d'après Vind. hist. 48. f. 218'), la signature: +0 VOT.xPLOÇ 6 KCXTCXXCXÀWV, scribe
probablement de l'acte.
(9) Dans l'index de Kirsopp Lake (manuscrits datés) j'en compte huit, dont
plu~ieurs d'Italie méridionale; cela ne double même pas le nombre de ceux que signale
Vogel-Gardthausen (Die Schreiber J.
OFFICIERS SECONDAIRES ET EMPLOYÉS 385

de chancellerie était probablement de brève durée et ne leur


laissait pas le loisir de se livrer à d'autres occupations. L'anonymat
qui couvre leurs écritures nous empêche donc de distinguer dans
le registre ce qui leur appartient et ce qui pouvait revenir à des
officiers supérieurs. Nous avons d'ailleurs constaté, à propos de
l'hypomnèmatographe, qu'il ne faut pas espérer un résultat
miraculeux de la confrontation des originaux avec les écritures
du registre, en l'absence de signatures notariales.

Il est fort probable que, si Balsamon n'avait


Les épiskopelanol.
pas a ffitrmé aUSSI. nettement 1a su b ordmatlOn
. .
de
ce corps de fonctionnaires au chartophylax, nous en serions réduits
à des conjectures sur ce point, comme par exemple au sujet des
excubitores, des dépotatoi et autres groupes plus ou moins nom-
breux qui gravitent autour du patriarcat depuis ses origines. Le
témoignage de Balsamon ne lève pas d'ailleurs toutes les difficultés
et en premier lieu celle de leur originel. Tzetzès, vers le milieu
du XIIe siècle, paraît considérer épiskopeianos comme un terme
nouveau, ou un surnom, pour désigner ce subordonné du charto-
phylax : il est chargé de faire une sommation à un moine, le
mettant en demeure de quitter une cellule de reclus de l'église
des Saints-Apôtres 2• La description de leur fonction par Balsamon
tend à les faire passer pour l'équivalent des ekdikoi, qui forment
un tribunal pénitentiel : comme eux, les épiskopeianoi applique-
raient avec le chartophylax les remèdes spirituels 3 • Cette définition
est trop proche de la controverse pour être absolument vraie,
car à la même date, dans la novelie d'Isaac II Ange de 1107 sur
les élections épiscopales, nous voyons un épiskopeianos porter une

(1) La plus ancienne mention doit être celle du [Je Cerem.; voir p. 49, n. 4.
D'après leur nom, qui évoque des termes anciens comme fLa:ytO"Tpta:v6ç, agent du
magister on;ciorum, il faul les prendre pour des agenls de l'épiscopat, peut-être du
synode, avant qu'ils ne deviennent un corps dépendant du charlophylax.
(2) Epis!. 14, éd. Pressel, p. 15 (cf. DCCANr.E, Glossarium, appendix, 73). Le
patriarche, après avoir concédé ce kellion, l'a retiré, el le chartophylax envoie des
sommations fLETOC TtVOÇ TWV Xa:ÀOUfLÉV<LlV ÈmO"x07tEta:VWV, sans succès d'ailleurs i d'où
la pétition de Tzetzès. Un protosébaste protège le moine. Ce cas me para1t éclairer
un passage de la Vie de Constantin le Philosophe dans un sens tout dilTérent de celui
qu'a envislIgé Fr. DVORNIK, Les Légendes de Constantin et de Méthode lJues de Byzance,
Prague, 1933, p. 81; le lexte, traduit p. 371, donne: • il vivait paisiblement et, se
tenant dans l'Église des Saints-Apôlres, il priait Dieu., mais p. 81 : • il était assis •.
Avant de penser à une chaire de didascale, tout porte à croire que nous devons penser
à ene retraite monastique (7JO"uX(a:) et à une cellule désignée par xiX6tofLCX. Sera-ce
la fin d'une • légende. ?
(3) PG, 138, 1049, B.

13-1
386 LE PERSONNEL DE LA CHANCELLERIE

convocation à un métropolite sur ordre du chartophylax I • Au


XIVe siècle deux (prêtres) épiskopp.ianoi sont en même temps
portiers dupa triarche 2; en groupe, ils se trouvent réunis chez le
chartophylax, comme à sa disposition 3. Mais le patriarche Matthieu,
insistant sur leur rôle de policiers, leur assigne une place spéciale
en synode, aux pieds des évêques 4 •
C'est peut-être ce rapport fréquent de leur fonction avec les
évêques qui est à l'origine du nom. Leur qualité de prêtrene s'oppose
pas à une certaine bassesse de (;ondition, car d'autres catégories
ne sont guère mieux partagées, l'ecclésiarque par exempla. Les
notices G 41 et 0 40 les placent très bas, à côté des domestiques
du sékréton; la notice P 36 leur assigne un primicier, dont la
mention confirme l'importance que le patriarche Matthieu donne
encore à ce corps. Parmi les fonctionnaires disparus, le groupe le
plus homogène auquel celui des épiskopeianoi semble succéder est
représenté par les chanceliers, attestés dans toutes les églises
d'Orient, surtout à Jérusalem et Alexandrie. A l'origine, le
XOC"(X€MOCPLOc; appartient à un service d'ordre et non à un service
notarialo; mais une trop longue période, du VIlle au XIe siècle,
sépare les mentions de chanceliers de celles des épiskopeianoi,
dans l'Église de Constantinople, pour que nous puissions établir
une relation directe entre les deux institutions. L'analogie la plus
claire qui les rapproche est leur formation en collège, tandis que
les kouboukleisioi qui apparaissent durant la période intermédiaire
ne semblent posséder aucune cohésion semblable, ni aucun rapport
avec la juridiction du chartophylax.
D'autres noms de fonctionnaires susceptibles de travailler sous
les ordres du chartophylax et d'entrer dans le personnel de son
bureau pourraient être étudiés encore : ostiaires 6 , domestikoi,

(1) JGH, ZCPOS, l, p. 432; .'cpiskopeianos mandaté par le chartophylax (d8~aE~


'tOü 't~fL~CLl't&'tOU xocp'to~uÀOCy.o<;) porLe la convocation; il est accompagné d'un notaire
qui dresse procès-verbal (a"IJfLdCLla~<;).
(2) Gcor'gcs Sigèl'os, épiskopeianos et 6UpCLlp6ç du kellion pa tl'iarcal : MM, l, 223
(en l3~1), mnis sn qunlité de prêtre n'est pns indiquée. En 1:3R3, le prêt.re Georges
Panormcnos, avec même litulature, plus la charge d'eccJésinrque : MM, II, 51 (dernière
ligne) ; l'épiskopeianos porte une accllsnLion contl'e le prol.opapas Kahasilas et fait
valoir l'obligation, en vertu de sa charge. de rnpporler les iJruits qui courent sur les
IEpCùfLÉ"O~ (p. 52, 1-6). La fonction justifie donc la qualité de prêtre, mnlgré l'aspect
policier de la charge; la délation est fail.e en synode.
(3) MM, II, 49, Z; le chnr'tophylax • siège & à son domicile entouré de la plupart
des épiskopeianoi cL d'autres prflres ; 100, 3 : k chartophylax convoque un prêtre et
l'interroge devanL les épiskopeianoi.
(4) Voir ci-dessus, p. 144, n. J.
(5) AGATHIAS, Hist. l, 19, 4, éd. Keydell, p. 35.
(6) Au xe sirc\e, le chartophylax avait le sien; voir p. 4ï ; Regestes, 733 = PG,
119, 825 n 13.
OFFICIEHS SECONDAIRES ET EMPLOYÉS 387

excubitores ; nous ne connaissons pas suffisamment leurs liens de


subordination, rt les notices ne sont pas d'une grande utilité sur
ce point. Pour pénétrer plus avant dans la connaissance de la
chancellerie, il ne rt'ste que les actes qu'elle a émis: il faut vérifier
s'ils corroborent les maigres renseignements des notices et si leur
forme et leur contenu nous apprennent quelque chose sur le
fonctionnement de l'institution et sur les attributions respectives
de ses membres.
III. LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

La définition des officiers supérieurs autres que le chartophylax


dépend des sources narratives, des traités juridiques et des notices;
la rareté et même l'inexistence des actes de leurs bureaux consti-
tuent des obstacles insurmontables. Faute d'actes et de registres
nous ignorons en grande partie leur champ d'action, le fonctionne-
ment de leur bureau, la répartition du personnel et toute l'évolution
historique de l'administration. Nous sommes beaucoup moins
démunis en ce qui concerne la chancellerie proprement dite, mais
la diplomatique patriarcale en est encore à ses débuts; nous la
connaissons du dehors et par les grands sommets, en partie grâce
aux Regestes. La raison de ce retard est bien simple: le premier
original connu est de 1087 et il n'en existe que quatre pour toute
la période embrassée par le premier volume des Regestes, de 381
à 1206. La diplomatique ne dispose donc pas de son matériau
indispensable; les pièces authentiques commencent avec le règne
d'Alexis 1 Comnène, et nous rejoignons ainsi la conclusion que
nous impose l'aspect historique des institutions aussi bien que
l'analyse des notices sur les offices ecclésiastiques. A partir de cette
date où des originaux apparaissent, se multiplient également des
copies groupées et isolées qui peuvent équivaloir à des originaux.
Il faut attendre le XIVe siècle pour trouver une relique du registre
des délibérations synodales, en deux volumes, qui ne sont pas
encore étudiés du point de vue diplomatique; à la fin du même
siècle, apparaît un modeste formulaire de quelques pages énonçant
les règles relatives aux adresses des pittakia 1.
Deux faits principaux contribuent à donner à la chancellerie
du patriarcat byzantin son caractère propre, qui l'oppose non
seulement aux chancelleries des autres Églises, mais à la chancellerie
impériale elle-même. D'une part le chartophylakion n'est jamais
un service absolument autonome dans l'organisme administratif:

(1) Les LIeux édilions les plus accessibles élaienl celles de RHALLÈs-Ponf:s,
Syn/ayma, 5,497-512; PC, 107,404--117(= GOAR); il en exisle deux aulres dues à
Haber! ct à PrDnel ; \-oir mon (\ditioll criUque avec commeulaire : Rev. des Ét. Byz.,
'27 (1%9), 1-I'!7.
390 LA CHANCELLERIE n'APRÈS LES ACTES

le chartophylax, chef de chancellerie, tient aussi le rôle de vicaire


du patriarchf. D'autre part. dans Ir système de gouvrrnrmrnt qui
caractérise l'Église de Constantinople, le patriarche est il la fois
chef de son diocèse el prési(knl du synode, dont l'autorité s'étend
à tous les diocèses : d'où un nouvel aspect de l'activité de la
chancellerie, bureau du patriarche et secrétariat du synode. II
s'ensuit que le chartophylakion n'a pas d'équivalent exact dans
l'État byzantin: les fonctionnaires civils portent en général des
titres différents et la plupart des termes techniques de la nùmen-
c1ature des actes tendent aussi à se différencier. Mais sans entrer
dans des comparaisons qui risquent de nous égarer!, c'est dans les
actes conservés que nous devons chercher les vestiges des opérations
de la chancellerie.
L'ordre à suivre dans cette nouvelle enquête nous est dicté par
l'état des sources, actes patriarcaux et synodaux, témoins de
l'activité du chartophylakion. Nous prenons comme point de
départ les originaux qui subsistent, parmi lesquels les actes les
mieux représentés sont les actes personnels du patriarche, les
diplômes nommés {m6!J.v"f)!J.oc puis cnY[ÀÀLov. Pour étudier l'évolution
du genre, il faut étendre la liste à tous les exemplaires connus par
copies, extraits et mentions : à propos de ces actes se posent
concrètement tous les problèmes concernant le rôle de la chancellerie
dans leur émission et leur conservation. L'absence d'annotations
notariales relatives à l'intervention de la chancellerie et la définition
première du chartophylax, comme gardien des actes, nous amène-
ront à examiner successivement les modalités de conservation
évoquées par ces actes : dépôts légaux, archives, registres. Par
l'intermédiaire des registres, nous atteignons l'autre secteur de
l'activité du chartophylakion, auprès du synode; mais laissant de
côté ici l'analyse du registre original du XIVe siècle, qui doit faire
l'objet d'une étude complémentaire plus technique, nous cherche-
rons les traces de l'intervention de la chancellerie dans l'acte le
plus courant, le CJ'11!J.dw!J.cx, procès-verbal des séances synodales
destiné en principe à être conservé dans un xw3b<.Lov.
L'examen de ces deux catégories d'actes, les plus communs et
les plus significatifs du pouvoir patriarcal et de l'administration
ecclésiastique, doit nous permettre de contrôler la véracité des
définitions par les notices et de déterminer quelles sont IfS
opérations réservées exactement au chartophylax et à son bureau.

(1) Une diplomatique comparée u'l::sL vnlÏmenllJossible qUI:: si on connail ù'oborù


en eux-même les termes à comparer; elle s'imposera surtout pour l'étude des origines,
lorsque les institutions des diverses Églises sont moins difTérenciées et quc la situation
historique favorise des échanges.
ORIGINAUX 391

1. LES ORIGINAUX.

Que ne donnerait-on pas pour avoir sous les yeux, comme les
Pères du concile de 680, la leUrc synodique encore scellée que les
archives conservaient prête à l'expédition et qui fut ouvc'rte devant
l'assemblée pour être collationnée avec le registrc 1 ? Les authen-
tiques dont nous disposons proviennent au contraire des archives
d'un destinataire, qui a ouvert l'acte, s'en est servi et l'a classé.
Nous n'avons donc aucun acte dans l'état où il est sorti de l'atelier;
de nombreux indices relatifs à la forme du document (en rouleau
ou en pli, position du sceau) nous échappent définitivement: la
synodique étant close, nous ne voyons pas le rapport avec les
sceaux pendants et les marques de pliage que nous observons dans
les originaux.
Partant d'un certain parallélisme entre des actes impériaux et
des actes patriarcaux, F. Dolger a dressé une première liste des
originaux connus; le critère principal est la modalité de la signature
par le nom de l'auteur ou par le ménologe autographe 2 • Je complète
cette liste et je considère les originaux sous un autre angle en vue
. de découvrir la part de l'auteur, le rapport avec l'autorité du
synode et la part de la chancellerie. Je note très brièvement le
signalement de l'acte (date, numéro des Regestes patriarcaux -
à défaut, l'édition - , lieu de provenance), la désignation officielle
dans la conclusion, et la teneur générale.
1. 1087, Reg. 944, arch. de Patmos. Hypomnèma de Nicolas III
(mutilé du début et de la fin), émis après diagnôsis synodale qui
avait forme de sèmeiôma et notifiant la confirmation de cette
sentence par le patriarche.
2. 1133, Reg. 1005, arch. de Patmos. Hypomnèma de Jean IX,
garantissant, après chrysobulle impérial, l'immunité du monastère.
3. 1158, Reg. 1049, arch. de Patmos. Hypomnèma de Luc
Chrysobergès, comme le précédent, mais à l'occasion d'un conflit
local avec un évêque.
4. 1178-79, Reg. 1151, arch. du Prôtaton (Schalzk. 80). Lysis de
Chariton, écrite au verso de l'hypomnèsis d'un moine.
5. 1258, MM, VI, 193, arch. de Patmos. Hypomnèma d'Arsène
confirmant un droit de propriété monastique; le style de la
clausule (traditio-validatio) change 3 •

(1) Reges/es, 307; MANSI, Il, 676 A-C.


(2) Scha/zk., p. 215. Sur le fragment d'original de 1079 (?) voir ci-dessous, p. 398,
n. 5.
(3) Dans le lableau de F. Dolger (Scha/,k., p. 215), cel hypomnèma esl menlionné
sans sceau; il n'exisle pIus peut-êLre sur l'original, mais la conclusion ('annonce;
392 LA CHANCELLERIE D'APHÈS LES ACTES

6. 1277 avril, arch. du VaLÏcan. Lettre (ypIXCfr~) de Jean XI


Bekkos, soumettant au pape la profession de foi; note dorsale
8~iX 't'oi.) Xo:p't'oC;l\JÀo:xoç KwvO"'t"lXntvou 1.
7. 1277 juillet, arch. du Vatican. Lettre en latin, signature en
grec.
8. 1283-89, arch. de Laura. Gramma de Grégoire II ; signature
par le ménologe annoncé ainsi : ypoc(.L(.LIX... 't"n lOt~ U1toyplXq>n ...
ÈVO"YJ(.LlXve~v.
9. 1289 (?), MM, VI, 240, arch. de Patmos. Sigilliôdes gramma
d'Athanase 1 ; même objet que l'hypomnèma d'Arsène (1258) qui
est désigné également sigilliôdes gramma 2.
10. 1289-1293, Xiropot. 11, arch. de Xiropotamou. Sentence
(8l€YVW)) d'Athanase 1 en synode, délivrée par le chartophylax en
extrait du registre des procès-verbaux.
Il. 1295, Schaizk. 100, arch. d'Iviron. Sentence synodale
(8l€YVW(.LEV) de Jean XII, délivrée comme la précédente.
12. 1311, Schaizk. 37, arch. d'Iviron. Copie de chrysobulle
authentifiée par Niphon 1 ; note dorsale (ménologe autographe ?)
certifiant l'authenticité de la couture des trois pièces du par-
chemin.
13. 1312, arch. du Prôtaton (mutilé; éd. d'après copie: rp"Yly6pwç
o IlIXÀO:(.LÎiç, 3, 1919, 102-106). Sigilliôdes gramma (sigillion) de
Niphon l, confirmant les mêmes privilèges que le chrysobulle
d'Andronic II : Dblger, Regesien, 2342.
14. 1325, Schaizk. 93, arch. d'Iviron. Gramma d'Isaïe, signée par
ménologe.
15. 1330 sept., Schalzk. 101, arch. de Laura. Gramma d'Isaïe,
idem.
16. 1330 déc., Schalzk. 94, arch. de Laura. Gramma d'Isaïe,
avec intitulation et signature par ménologe.
17. (vers 1330). Sigilliôdes gramma confirmant une donation du
connétable à un monastère: Parisin. suppl. gr. 1369. Ch. Astruc,
(1 Un acte patriarcal inédit de l'époque des Paléologues »), dans
Annuaire de l' Insl. de Phil. el d'hisl. orient. el sl. (Mélanges

T7]V cruvTj01j (ioÀtôô[v1jv ~OUÀÀClV xoc't'wOe:v oc7f1jGlp1jcre:v : MM, YI, 195. Cette formule
fail parUe du slyle nouveau. Au XIV· siècle, l'annoncc du sceau n'csl plus régulièrc
cl la présence du sceau se déduira de l'emploi de crty[ÀÀwv, crtytÀÀLGlÔ1jC;.
(1) La description de A. MereaU (Or. Chr. Per., 21 (1955), p. 258, n. 3) nous apprend
que ceLLe nole se trouve sur le collage des pièces, et non au bas du reclo, comme on
pourrait le supposer d'après l'édition A. Theincr el F. Miklosich. Dans le même article,
A. Mereati étudie et édite la lettre suivanle.
(2) Sur la date, voir ci-dessous, p. 407, n. 2. L'acte se rapprocherait de 1292.
ORIGINAUX 393

H. Grégoire IV), 12 (1952), 21-22. La partie inférieure est coupée


au ras de la dernière ligne, de sorte que l'on ignore s'il y a place
pour le sceau ou pour un certificat de copie; le plus inquiétant,
à mon sens, est que le texte finit au milieu d'une ligne et qu'il n'y
a aucun vestige de la date qui devrait faire partie du texte, ni
du ménologe dont quelque jambage supérieur apparaîtrait, ni du
certificat de copie qui continuerait sur la même ligne. Cependant
l'écriture est très proche de celle du Vind. hisl. 47, f. 48, ce qui
confirme la date et la provenance de la charte de manière assez
plausible et satisfaisante; mais la finale et, peut-être, l'absence
d'intitulation semblent prouver que la charte est une minute ou
simplement à l'état de pièce inachevée.
18. 1350, Kull. 22 (= Schalzk. 82), arch. de Kutlumus. Sigilliôdes
gramma de Calliste l, confirmant les privilèges impériaux; voir
ci-dessus, p. 365.
19. 1351, fragment à la Bibl. Univ. de Bâle du tome impérial,
patriarcal et synodal; étude et fac-similé: F. DOLGER, Byz. Dipl.,
245-261, pl. 24-25 = Hist. Jahrbuch, 72 (1953) 205-221. A propos
des signatures dorsales de trois archevêques, que l'on n'a pu
expliquer par la diplomatique, il faut ajouter qu'elles sont plus
tardives 1 et qu'elles n'ont pas de rapport avec l'établissement de
la pièce originale.
20. vers 1357, gram ma (?) de Calliste dans le dossier inédit de
Laura; j'ai seulement noté la ressemblance de l'écriture avec celle
du décret sur les exarques: MM, 167 ; ci-dessus, p. 365.
21. 1367, Schalzk. 83, arch. de Laura. Sigilliôdes gramma de
Philothée.
22. 1370, arch. de Vatopédi r 34. Sigillion d'après le titre du
catalogue.
23. 1372, Zographou 46, tiré des archives. Sigilliôdes gramma
de Philothée.
24. (1380), Kutl. 37, original fragmentaire aux archives, complété
par une copie authentifiée. Gramma de Nil.
25. 1383, Paris in. suppl. gr. 1281, éd. Ntoç 'EÀÀ't)'J., 6 (1909), 176-
178. Sigilliôdes gramma de Nil confirmant la stavropégic patriarcale.
26. 1384, arch. de Patmos txxÀ. 29, inédit. Praxis synodique de
Nil attestant l'ordination du moine Matthieu comme métropolite
de Myra. Le bas de l'acte, détérioré, devait avoir la place pour
recevoir le scea u 2 •

(1) Elles doivent dater du début du second patriarcat de Philothée, vers 1365.
(2) Description d'après une photographie communiquée par le professeur F. Dôlger
au R. P. Laurent.
394 LA CHANCELLEHIE n'APRÈs LES ACTES

27. 1386 mai, Panloer. 7, tiré dC's archiyC's. Sigilliôdes gramma


de Nil, confirmant les titres de propriété.
28. 1386 oct., Kuil. 38, tiré des archives, où existe une copie
conforme contemporaine. Sigilliôdes gramma de Nil.
29. 1380, Dionysiou 7 (archives, nO 37), éd. Acles de l'Athos, IV.
Sigillir5des gramma d'Antoine IV, conférant le statut de couvent
patriarcal.
30. 1393, Kull. 40 (= Schaizk. 84), tiré des archives. Sigilliôdes
gramma d'Antoine IV.
31. 1394, Pantocr. 9, original aux archives; copie du registre:
MM 469. Sigilliôdes gramma d'Antoine IV, consécutif au chrysobulle
Panlocr. 8 et destiné à renouveler les titres de propriété détruits
par incendie 1.
32. 1395, Kuil. 41 (= Schalzk. 95), tiré des archives. Gramma
d'Antoine IV.
33. 1396 févr., Panlocr. Il, original aux archives. Sigilliôdes
gramma d'Antoine IV (de même objet que Panlocr. 9). Au verso:
'~'a ,-. , ,~~,
EOEU'Yj XIX"t'1X (.L'YjYIX LIXVVOUIXPLOV LVO 0
+ 0' 1tp<.ù"t'E){O~){OC; ' l<.ùIXVV'YjC;
,~ ' ,~, ..
0 "Up01tOUI\Oç.

34. 1396 avril, Panlocr. 12 (Schalzk. 96). Gramma d'Antoine IV.


35. 1403, arch. Hag. Paulou, Schalzk. 97. Gramma de Matthieu I.
36. 1426, arch. de Konstamonitou (éd. sous presse). Sigilliôdes
gramma de Joseph IP.
37. 1428, Kull. 44 (= Schalzk. 85). Sigilliôdes gramma de
Joseph II.
38. 1433, K ut!. 46, des archives. Gramma de Joseph II.

Cette liste n'est pas définitive, car les archives monastiques,


d'où proviennent les actes, sont loin d'avoir été explorées à fond
et les éditions diplomatiques ne font que commencer. En dehors
de ces archives, il y a peu d'espoir de trouver des exemplaires
intacts comparables à celui du Parisin. suppl. gr. 1281 (no 25) ;
on rencontrera par hasard des fragments tels que celui du tome
de 1351 (nO 19), ou les folios de garde (no 17). Ces originaux furent
donc conservés en raison de leur valeur pour le destinataire, une
communauté monastique; deux actes seulement sont adressés à
un individu, les nOS 15-16, destinés à Ignatios Kalothétos et passés
sans doute à Lavra par voie d'héritage. La raison de la présence
à Patmos du nO 26, qui n'a aucun rapport avec les droits du

(1) Je n'ai pu voir la photographie de l'original dont on sait au moins qu'il existe;
c'est d'autant plus ennuyeux qu'il s'agit d'un cas ulliquc d'original connu aussi
par la copie du registre.
(2) Photographie communiquée par N. Oikonomidès (éditeur).
ORIGINAUX 395

monastère, est inconnue; il fait partie du nombre infime des


actes sans rapport avec des intérêts monastiques: 6-7, lettres au
pape; 19, fragment de tome synodal; 26 : praxis d'ordination.
Par rapport à l'auteur qui en prend la responsabilité, les originaux
se divisent en deux groupes très inégaux. Il n'y a que quatre actes
synodaux: 10-11, diagnôsis ; 19, tomos ; 26, praxis. Tous les autres
sont des actes émis par le patriarche de sa propre autorité. Citons
en exemple la lettre de Jean XI au pape Jean XXI (6); bien
que le patriarche associe le synode à la salutation initiale, la lettre
est écrite en son nom propre, car elle annonce l'envoi séparé du
tome synodal qui sera présenté au pape 1. Le nO 1 présente un cas très
difTérent du point de vue de la forme de l'acte et de son destinataire;
du point de vue juridique il y a encore une analogie avec la lettre
au pape: le patriarche prononce, en son propre nom, la confirmation
d'une sentence qu'il a émise avec le synode et qui a fait l'objet
d'un procès-verbal (<n)[.Ldw[.Lo.:) 2. Celui-ci pouvait être délivré à
l'intéressé par le moyen d'un extrait du registre, de même forme
que les nOS 10-1l. Mais il n'existe, je pense, qu'un seul cas où ces
deux actes corrélatifs subsistent; il s'agit des actes MM 58 et 59,
où l'on peut constater que les deux ont été délivrés et qu'ils
supposent des opérations de chancellerie bien distinctes 3 ; nous
voyons quelle part le chartophylax prend à la livraison du
sèmeiôma, nous ne savons rien de ce qu'il fait à propos de l'hypo-
mnèma.
Dans les actes propres du patriarche, ce qui saute aux yeux à
première vue, c'est que les originaux ne portent aucune marque
de conscriplio : signature du notaire, d'un archonte ou du charto-
phylax. Une seule exception : dans la lettre de Bekkos (no 6)
apparait une note dorsale apposée par le chartophylax Constantin
(Meliténiotès) et destinée uniquement à authentifier le collage des

(1) A. TIIEINER-F. MIKLOSICH, Monumenla speclan/ia ad unionem Ecclesiarum... ,


Vindobonae, 1872,21-28; p. 21 : (..I.e:TOC 7tlXcrlJC; -riic; 7tE:pt è[LÈ !e:p&C; XlXt OCy[lXC; cruv68ou;
cm
p. 22 : OC7tO "l'oi.i è[.LlplXVLO"01)O"O[.Ltvou lXÙT'ii (T'ii iXYL6"l'"1J"l'L) O"lV08L-':OÜ (sic) "l'6(..1.ou.
(2) Je cite la formule: O"1)!J.dW(..I.lX bt T7i "l'OLIXÙ"l'7l ÔLIXYVWO"e:L O"UVOÔLXn : MM, VI,
p. 3], I. ]3. Après celle diagnôsis synodique délivrée en forme de sèmeiôma (il n'y a
qu'un acte désigné par son contenu el par sa forme), Chrislodoul05 reçoil du patriarche
l'hypomnèma (1. 6). Dans Reyes/es, 913, il faut supprimer la mention 8~lXYVWo"LC;
cruvOÔLX-y), car le patriarche Nicolas III ne connaît qu'un hypomnèma de Cosmas
(Reges/es, 913 = MM, VI, 31, 1. 16) et un sl'meiôma d'Euslrate (Reges/es, 936 = ibid.,
31, I. 17). C'est-à-dire qu'Eustrate n'a rien donné en plus de l'acte synodal, el Cosmas
a délivr~ un hypomnèma sans acte synodal connu.
(3) Voir le titre de registre M~1 59 (l, 115) : U7t6[LV1)!J.lX ...t7tt T7i8e:.-r, O"UVOÔLJ<n 7tpci1;e:~ ;
la distinction est claire mais dilTérenLe de O"1)[.LdW[.LlX è7tt 8LlXyvWo"e:~ (note 2) ; dans
le premier cas nous n'avons qu'une distinction aclio-conscriplio, dans le second,
distinction réelle entre acle synodal (praxis) et acle du patriarche seul (hypomnèma)
396 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

plCces du parchemin 1. Le ménologe dorsal apposé sur une copie


authentifiée par le patriarche Niphon (nO 12) doit avoir même
signification, mais il faudrait vérifier - chose bien difficile - si
ce ménologe est autographe et si le patriarche a laissé ce soin à
un fonctionnaire 2. Ces deux exemples attestent au moins que la
chancellerie patriarcale suivait un usage commun de la chancellerie
impériale 3 , Pouvons-nous en conclure qu'elle utilisait également
deux autres formes de la note 3tOC TOÜ, celles qui indiquent l'inter-
vention d'un fonctionnaire responsable ou bien l'enregistrement
par un bureau? Le fait est que les originaux ne nous ont encore
rien appris sur ce point; il serait donc bien dangereux d'étendre
aux actes patriarcaux les règles d'une autre chancellerie, qui ne
sont pas d'ailleurs strictement codifiées. Il s'ensuit peut-être que
les règles sont difTérentes et que le silence des originaux sur ce
point signifie positivement un usage contraire, qui est à définir.
Les originaux ne suffisent donc pas à résoudre le problème de
l'intervention de la chancellerie dans ces deux opérations capitales
de l'émission des actes et de leur conservation par enregistrement:
il faut étendre l'enquête aux copies d'actes et à leurs mentions
qui élargissent notablement les bases d'une statistique: c'est ce
que nous ferons pour l'hypomnèma et le sèmeiôma.
Il y a au moins un aspect positif sur lequel les originaux parais-
sent unanimes: les actes propres du patriarche, hypomnèma,
sigilliôdes gramma et gramma, pour ne citer que les termes les
plus fréquents, ne comportent qu'une intervention autographe de
l'auteur, sa signature par le nom ou par le ménologe. C'est la
division la plus générale des actes d'après leur forme diplomatique,
proposée par F. Dolger 4 • Mais le rapport entre la forme de la
signature et les autres caractères internes ou externes de l'acte
sont loin d'obéir à une loi régulière et absolue, de sorte que l'on

(1) La note dorsale du na 33 a la même valeur, mais je ne sais si le parchemin est


en deux piè.ces, comme l'indique èôéO"l). A cette dat.e, on remarque que divers archontes
sont sollicités pour la rédaction des actes, et le prôtekdikos Jean Syropoulos lui-même
en janv. 1397 : MM, 508. D'autres écrivent des prooimia ; voir p. 3[)7, n. 3.
(2) F. Dôlger n'envisage pas ce point précis dans ses remarques au sujet de la
copie authentifiée par ['; iphon: Schalzk., p. 23 ct 105-106; comme c'estl'unique ménologe
de Niphon, nous n'avons pas de terme dl~ comparaison.
(3) F. DOLGFR, Facsimiles byzanlinischen Kaiserurkunden, Munich, 1931, p. 6-7;
cf. Schalzk., p. 20, 23, etc. ; Byzan/inisclle Diplomalik, p. 154, n. 9. Des noLes ÔLOC 't'Oü
se trouvent au recto (Faesim., 42) ou au verso (Facsim., 63-64) suivant qu'eHes
indiquent une intervention dans l'acLe ou une action d'enregistrement, les notes dorsales
(type de notre nO 12 = Schalzlc. 37) authentifiant la réunion de deux pièces ont diverses
fonnes (Facsim., 60-62), rarement ÔLOC 't'Oü comme dans notre no 6; une fois 't'oü
Mou~&.À(Ù\loç (Faesim., 60), qui équivauL à la signaLure de Syropoulos dans notre na 33.
(4) Seha/zle., p. 121 ; les deux actes copiés par MèLrophanès sont un sigillion sans
intilulalion et un hypomnèma avec intitulation (1tpoypcxcp~).
ORIGINAUX 397
puisse conclure de l'un à l'autre ct reconstituer le tout à partir
d'un élément r.onnu. Le sceau par exemple se rencontre gônérale-
ment avec la signature par le nom, mais aussi dans un gramma
ménologé (n. 14, 32) ; de plus, nous ignorons sur ce point l'usage
et la répartition du sceau de cire, qui n'a pas résisté au temps
comme la bulle de plomb et dont l'existence est sous-estimée.
Les irrégularités sont beaucoup plus sensibles dans l'usage de
l'intitulation, une partie qui semblerait réservée a priori à l'acte
solennel, hypomnèma ou sigillion. Or, non seulement il existe des
sigillia sans intitulation (18,21) ,mais le gramma, dépourvu fréquem-
ment d'intitulation (8, 14, 15, 24, 35, 38), présente cependant
trois cas contraires (16, 32, 34). Il Y a donc au point de départ
un certain arbitraire, qui provient de la chancellerie plutôt que
de l'auteur, et nous avons quelques raisons de croire que l'usage
en la matière est assez ancien. Mètrophanès de Mélénikon, décrivant
l'acte d'Èsidôros dont il authentifie la copie, annonce l'intitulation
par la formule e:!Xe: 7tpoypoccp~'J. Le terme diffère dans un certain
nombre d'actes où l'auteur signe au début et à la fini: d'où les
couples 7tpo"t'ocyIJ-tmo't'ocyIJ, 7tpoÉ't'oc!;oc-tntÉ"t'oc!;oc, surtout dans les profes-
sions de foi. Dans l'acte patriarcal, il n'est pas question que l'auteur
écrive la 7tpoypoccpYj, ou pour citer un autre terme plus courant,
l'Èmypoccp~ ; elle n'est jamais autographe. Dans une de ses lettres,
Théodore de Nicée, qui a occupé un poste élevé dans la chancellerie,
parle certainement de cette opération concernant des lettres, ou
des actes en général, délivrés aux higoumènes: à cette époque, la
chancellerie apposait la prographè sur le document déjà muni de
son sceau et le fonctionnaire en tirait bénéfice variable suivant
l'état de fortune des couvents 2• La prographè ne paraît pas
indispensable à la validité de l'acte patriarcal: le bureau retenait
l'acte muni du sceau, de manière à contraindre le destinataire qui
voulait le retirer à une nouvelle démarche et à une nouvelle taxe.
L'explication vaut ce qu'elle vaut; mais, dans une lettre de même
époque, nous apprenons que Léon de Synada, muni d'une lettre
patriarcale pour le pape, inscrit lui-même à Rome le nom du
patriarche en tête de la lettre qu'il avait apportée 3 • Ainsi certains
documents solennels pouvaient être dépourvus d'intitulation au

(1) Voir ci-dessous, il propos des actes d'ordination, p. 443. Pour un acte privé,
exemple dans MM, IV, p. 312, 6 ; dans ce cas l'auteur a dû meUre la date initiale et
finale; il dit cependant que son UTCO't"CXyi) est éCl-ite par le tabellion.
(2) J. DARRC){;zi::S, Épistoliers byzanlins du xe siècle, p. 264, 47-48; l'auteur de
la lettre admet que la pratique est courante, mais pas tout il fait régulière; c'était
un moyen cfTicace pour contraindre les bénéficiaires au versement d'une taxe.
(3) Même édi Lion, p. 173, 33 : ol)(d~ XEtpL 't"a 't"Lflt6v crau <lVOfLCX TCpOtypcx~cx. Léon
écrit de sa main parce que le secrétaire de l'ambassade était décédé (1. 19).
398 LA CHANCELLERIE n'APRÈS LES ACTES

sortir de la chancellerie et d'autres pouvaient en recevoir une au


gré de la chancellerie, contre paiement d'une taxe. Cette raison
matérielle a joué certainement, puisque les patriarches ont rappelé
à diverses reprises que le chartophylacat devait délivrer les actes
gratis l •
Étant données les manipulations qu'ils ont subies depuis leur
sortie de l'atelier jusqu'à nos jours, la forme originale des docu-
ments n'est pas accessible dans la plupart des cas. J'ai cité la
difficulté concernant la forme close des expéditions. La plupart
des originaux qui ont fait l'objet d'un examen et d'une description
diplomatiques présentent actuellement divers plis, tantôt unique-
ment horizontaux (forme la plus rare: 25, 26), tantôt horizontaux
et verticaux. D'après le manuel de chancellerie, le pliage semblait
réservé au pittakion, un terme qui évoque pour Eustathe de
Thessalonique l'action de plier2, tandis qu'une glose anc.Ïenne
oppose le tetradion au chartès qui se présentait naturellement à plat
ou en rouleau. D'où la question: les plis actuels sont-ils originaux
et signifient-ils quelque chose? La chancellerie patriarcale n'a pas
laissé de ces rouleaux luxueux pourpre et or dont le pliage aurait
compromis la beauté et l'écriture, mais il y a lieu de croire que
certains documents n'étaient pas pliés comme ils le sont maintenant.
Ainsi la lysis de Chariton (no 4) est écrite au verso de la requête
(tJ1t6fL\I'Y)cnç)4 présentée au patriarche; elle a dix plis horizontaux et
deux verticaux qui donnent une forme de pli clos en se rabattant
vers le centre. Il est peu probable que la supplique ait été présentée
en cette forme, car le scribe n'aurait pu écrire correctement au
verso 6 le texte de la réponse sans bavure ni gâchis. Le seul acte

(1) Uegesles, 733 (sous Nicolas 1) : répression de la pratique du pourboire exigé


par l'osti:nios du chartophylakion. Regesles, 1118: retour à un ancien tarif du canonicon
(taxe <l'ordination) versé au chartophylax. Il faut donc comprendre, lorsque les décrets
parlent de la gratuité des actes (&[ltcrBr., titre de Reg. 733), que les fonctionnaires ne
doivent rien exiger au-dessus d'un tarif Irgal, non que les actes sont absolument
gratuits: Ôplex [lY) um:poexr.vS:LV, incipit de Reyesles 1118.
(2) DUCANGE, Glnssarium, 1175; la note d'Eustathe se trouve presque mot pour
mot dans le lexicoll de Philémon; 1ttT't'lXXWV est confondu parlois avec -rpL't'lXXtOIl :
ibid., 1613.
(3) lbid., 1734. Cf. N. SVORONOS, ~ Recherches sur le cadastre byzantill... Jl (Bull.
de Corr. !lell., i-l3, 1959) ; tiré-à-purt, p. 20, n. 4.
(4) Voir ci-dessus, p. 375, n. '2 ;
(5) Une fois que les deux faces sont écrites, le sens de 07ttcrOEV est tout relatif;
celui qui cite l'acte ne considère pas toujours quel est le premier et le second. Il existe
un autre original antérieur à l'acte de Chariton (nO 4) et même au premier original
que nous avons inscri t en lèle. Il est cité dans MM, VI, p. 19, note au no 4 ; Reges/es,
912. C'est probablcm\~nt la lysis de Cosmas, qui Sera dalée d'avril 1079; on a pu lire
quelques mots de la réponse patriarcale, où se lrouve im6[lv1)crLC; : ERA 1.. BRANOUSÈS,
Tà: cXy~oÀoy~xiX xd[le:vot 't"Oü ocr(ou XpLcr't"oBouÀou, Athénes, 1966, p. 90-91, notes 2-4.
HYPOMNÈMA·SIGILLJON 399

que j'ai pu examiner à loisir, Paris. Suppl. gr. 1281 (nO 25), a dix
plis horizontaux dont la largeur diminue du bas vers le haut;
on a commencé il plier le document par le bas et les plis augmentent
par conséquent d'épaisseur, d'autant plus que la Lulle en plomb
forme une bosse au centre . .Mais cette forme des plis peut provenir
tout simplement du fait que l'acte, enroulé sur lui-même, a été
ensuite aplati. On comprend moins bien que les destinataires, au
lieu de conserver leurs documents de la même manière, en rouleau
ou en rouleau aplati, aient préféré les plier; ils prenaient sans doute
ainsi moins de place, mais la forme ne rendait pas le classement
plus facile ni la consultation plus aisée. Les éditions diplomatiques
se contentent de mentionner ces plis, mais ne leur accordent pas
d'attention particulière. On voit cependant que de ce détail dépend
la connaissance d'autres opérations concernant l'authentique, sur-
tout la forme de l'expédition et la place du sceau; peut-être une
recherche plus minutieuse fera-t-elle apparaître une difTérence entre
le mode de conservation des documents dans les archives de l'Athos
et de Patmos!, d'où se dégagerait quelque conclusion sur la forme
originale.
Les originaux de cette liste sont loin de représenter toute la
gamme des actes de la chancellerie. La forme qui prédomine est
l'hypomnèma qui cède ensuite la place au sigilliôdes gramma ; les
formules de validation, qui contiennent cette dénomination
officielle, évoluent également. A l'opposé de cet acte de juridiction
personnelle, le sèmeiôma et la praxis ne sont représentés que par
trois exemplaires et pourtant, d'après les Regesles, ces derniers
sont beaucoup plus nombreux que ne le ferait supposer la dispro-
portion des originaux. D'autre part, au XIVe siècle, nous constatons
qu'un seul sigillion, figurant dans la liste, est contenu également
dans le registre: nO 31; par contre, le registre contient d'autres actes
personnels du patriarche (hypomnèma, sigillion, entalma, etc.),
alors qu'il s'intitule codex des procès-verbaux synodaux. C'est
donc autour de deux actes principaux que se posent les questions
concernant les activités de la chancellerie, depuis la genèse de
l'acte jusqu'à sa diffusion et son dépôt en archives.

2. HYPOMNÈMA-SIGILLION.

L'emploi de ce terme dès la haute époque semble prédestiner


l'hypomnèmatographe à l'un des postes les plus élevés de la
chancellerie; mais cet officier n'est pas attesté au patriarcat
avant le xe siècle, ct, dans l'empire, on ne le connaît que dans les

(1) Voir ci-dessous les remarques sur J'oc1to8e:crfl6ç, pp. 404, n. 2, 450, n. 3.
400 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

services auxiliaires de la justice l • Les actes des conciles sont


considérés comme hypomnèmata, comptes rendus officiels des
séances 2 ; à partir du xe siècle le terme s'emploie couramment dans
la chancellerie patriarcale pour désigner des actes solennels, mais
de teneur assez différente; la clause de validation de l'original
nO 1 commence à employer le terme dans un sens nouveau qui
s'applique à un acte personnel du patriarche. Dans les actes de
même teneur, avec un retard de près de deux siècles, un autre
terme se substitue peu à peu à l'hypomnèma et le supplante
définitivement dans le seconde moitié du XIVe siècle 3 • Pour se
rendre compte de cette évolution de l'hypomnèma au sigilliôdes
gramma ou sigillion 4, il faut relever, en plus des copies d'actes
complets, les mentions d'actes, conservés ou non, qui témoignent
de l'emploi des termes : celui-ci varie suivant qu'il provient de
la chancellerie ou de l'extérieur. Dans la liste des hypomnèmata
et sigillia, je noterai donc surtout ces variantes de nomenclature
et leur origine.

Xe-X J Je siècles 6 •
1. 923, R. 684. Acte de Nicolas l nommé hypomnèma par
Nicolas III, en 1084 : R. 938 ; confirme un jugement de synode
mixte (avec participation de juges impériaux) qui a fait l'objet
d'un sèmeiôma : R. 683.
2. (964-966 ?), R. 791. Acte portant trace d'interpolations dans
le texte, une date inexacte et une clause de validation de style
aberrant. En plus des difficultés internes, la référence des copies
à un codex est très lâche, à cause du rapport de date entre l'original
hypothétique et l'apparition des copies; du point de vue diplo-
matique l'acte est falsifié 6.

(1) Voir p. 362-363.


(2) Type de l'emploi: tl< T(;)V 7tpIXXBlvTCùV U7tO(.J.V1)(.J.chCùv, titre de copie: negestes,
10 ; PG, 138, 449 C.
(3) Le danger ~e la liste que je prp::ente serait de faire croire que l'hypomnèma
est un genre fixe d'acte de chancellede et que le sigil1ion lui succède entièrement.
La question n'est pas aussi simple, car il faut tenir compte aussi de la teneur de l'acte
et de l'imprécision du vocabulaire; la nomenclature est beaucoup plus complexe que
ne peut le montrer une liste parlieIle.
(4) Pratiquement, il n'y a guère de différence entre O"LYLÀÀL(;)8E':; YP&:(.J.(.J.IX et O"Ly(ÀÀLOV ;
le second devient plus usuel à partir de la fin du XIIIe siècle.
(5) Après le numéro d'ordre qui servira de référence, j'indique la date de l'acte,
le numéro des Regestes (avec lettre R.) ; les termes grecs cités se trouvent en général
dans le résumé de cet ouvrage, sinon, dans l'édition principale mentionnée.
(6) Je crois inutile de citer lcs termes dc CyriIle 1 Loukaris qui authentifia cet
acte. Ce sigilliôdes gramma est extrait d'un ancien codex en parchemin de la Grande
Église: SATHAS, MEO'. BLc).., 3, préface, p. 9. Le lout serail de savoir si, au début du
HYPOMNÈMA-SIGILLION 401

3. ~66-Ç)70, R. 797. Hypomnèma de Polyeucte mentionné par


Alexis, en 1025-1043 : R. 850 1 •
4. 987, R. 801. Acte de Nicolas II avec clause: Èv {mofLv1jfLocmv
ÈçE'TéOl); cité comme hypomnèma en 1049 : ~lM, IV, 316, l. 3.
On remarque que l'acte R. 802, décret d'épidosis, ne comporte
pas cette clause, bien que la signature soit équivalente.
5. 997, R. 804. Tome de Sisinnius, désigné ainsi par la tradition
juridique; dans la clause de validation apparaît : <::1:; û7t0fLvl)mv •••
È7tpu,:,ocvEu6l).
6. 997, R. 806. Décret; 'TU7tOÜV'TEÇ StoPL~ofLE6oc du dispositif
entraîne 'iumxov du titre de copie et de la citation par le patriarche
Eustathe : R. 827 ; mais celui-ci emploie également pour la première
fois: 7tOC'TpLOCPXLXàv mYLÀÀLOv (éd. citée, l. 64-65).
7. 1024, R. 827. Hypomnèma d'Eustathe confirmant le décret
précédent de Sisinnius; Û7tO fLV"YJ fLOC, en titre, correspond à TO 7tOCpOV
tl7to(.Lvl)(.Loc ÈmSéSO'iOCL du dispositif. La teneur et la forme de validation
(sceau, date complète) sont conséquentes; du fait que la chancellerie
qualifie l'acte précédent de sigillion et celui-ci d'hypomnèma, nous
. avons pour la première fois une équivalence des deux termes
affirmée par un acte officiel.
8. 1027, R. 833. Décret synodal d'Alexis; titre de copie: '{(j'ov
• ,
U7to(.Lvl)fLOC'iOÇ ,
EVOC7tO'iE 6EL(.LEVOU
1
... 't"<p
-
Xocp't"OrpUAOCXLcp
...' 2•

9. 1028, R. 835. Décret synodal d'Alexis; titre de copie :


hypomnèma ; validation : Èv U7to(.Lv1jfLOCOW Èv'TE6é\l'ioc.
10. 1028/1043, R. 837, acte douteux; privilège accordé à Jean
Xénos, entaché d'anachronismes, dont la dénomination î'pciIJ.IJ.oc
(j'L'YLMLW8EÇ3.
11. 1030, R. 839. Décret synodal d'Alexis, cité comme tomos

XVIIe siècle, on disposait encore d'un registre de Polyeucle ; il s'agit certainement d'un
manuscrit quelconque.
(1) Je ne cite pas ici R. 798, acte inédit d'Antoine III, auquel le ms du XIe siècle
donne pour titre hypomnèma. Le style de la corroboration est propre; elle annonce
le ménologe mais non le sceau. Dans l'esprit du patriarche, c'est cependant un d(~cret
assez solennel, destiné au seul clergé de Sainte-Sophie.
(2) Une copie vérifiée après la parution des Reges/es reproduit l'inlitulation de
cet acte: Parisin. 123·1, f. 270; cette partie paraît n6eessaire aux actes de l'époque
cités comme hypomnèma. Le même manuscrit témoigne que l'acte Reg. 834 est un
acLe du tribunal civil, comme l'atteste la ciLation de Peira, 49, 34. L'allusion finale
au métropolite d'Athènes signifie que celui-ci soumit le cas au tribunal, puis, après
avoir reçu la senLence, 6crivit d' Athènes au patriarche. Après Ù1t'É:YPIX\jIe:'J, le Parisinull
ajoute 0 'ABl'l'J6W !ll'lTp01t'OÀLn;ç; c'esL la signature de la lettre de (Michel) d'Athènes
au patriarche, qui dut par conséquent s'associer au jugement et le communiquer
au consultant.
(3) Le manuscrit de la Vie éditée est de 1843 J
402 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

en 1032 (R. 840) en raison de la composition du tribunal; elause


J t , ) ~,

EV U7t0!Lv'r)!Loc<nV OC\l OCTOC<.,OC(Lê.VWV.


12. 1039, R. 846. Décret synodal d'Alexis, titré dans la copie
u7t6!L'J'r)!Loc <J"u'Jo3~x6\1 ; la clause de validation distingue les formalités
suivantes: rédaction (Èypcfrp'r)), lecture publique (&vocYVW<J"eÉ\lTOC, suivi
de la liste des présents), dépôt du texte (Èv U7to!Lv~!Loc<J"~v È~ETÉe'r)),
validation selon la coutume (J"1)\I~eWç È7t'L<J"TWe"t)), à savoir signatures
du patriarche et des métropolites comme R. 839, ou du patriarche
seul, plus le sceau du patriarche; enfin, expédition aux intéressés:
È7tEMe'r).
13. 1052-56, R. 860. Nicon de la Montagne Noire (fin XIe siècle)
parle de la collation d'une dignité de kouboukleisios par sigillion ;
ce terme n'a aucun sens diplomatique dans le contexte 1 . Michel
Cérulaire prétendit que le chartophylax avait conféré ce titre à
son insu. Cela peut se produire de deux façons: ou bien le charto-
phylax avait pouvoir délégué, ce qui est fort douteux et improbable,
ou bien il avait soumis à la signature patriarcale un lot de pièces
dont le signataire n'avait pas pris connaissance en détail. L'auteur
fait aussi allusion à la xÉÀe:u<nç de Michel déchirée par le patriarche
d'Antioche et à la <J"rppocytç; comme ces deux actions ne pouvaient
échapper absolument au contrôle du patriarche, il s'ensuit que
l'acte est un faux commis par le chartophylax, ou bien que le
patriarche dissimule la vérité par « économie) : le chartophylax
po~vait apposer le sceau, non la signature.
14. 1058, R. 878 : mention par Psellos d'hypomnèmata confir-
mant un chrysobulle relatif au couvent de Néa Monè.
15. ?, R. 881 : mention par Nicolas III, en 1084 (R. 938) d'un
hypomnèma qui s'aligne sur l'acte précité de Nicolas l, R. 684
(notre nO 1). En règle générale, le statut des évêchés est fixé par
décret impérial, confirmé par le patriarche avec ou sans le synode.
16. 1078, R. 913. Hypomnèma de Cosmas l, cité par Nicolas III
en 1087 (R. 944)2.
17. 1078, R. 914, idem; mentionné en 1085 dans un praktikon
du juge et notaire Grégoras Xéritès.
18. 1087, R. 944 (= orig. nO 1). Hypomnèma de Nicolas III;
dans le texte: 8L' U7t0!LV~!LlXTOÇ ~!LETÉpOU ; la corroboration est perdue,

(1) Je veux dire que plusieurs sortes d'actes pouvaient avoir un sceau; le titre
très répandu de kouboukleisios n'exigeait pas un hypomnèma, mais peut-être une
forme assez relevée, source de taxes et de profits pour Je bureau.
(2) Voir ci-dessus p. 395, n. 2. Il faut supprimer dans R. 913 la mention d'une
diagnôsis synodique. Cosmas n'a émis que l'hypomnèma cité par Nicolas III et une
lysis : p. 398, n. 5 (original délabré).
HYPOMNÈMA-SIGILLION 403
mais on voit que la date est complète, ce qui exclut la signature
par ménologe. L'objet de l'acte est de confirmer un hypomnèma
de Cosmas et un sèmeiôma émis sous Eustrate (R. 913 et 936) ;
mais de plus, Christodoulos s'était présenté au synode qui avait
prononcé une sentence et émis un sèmeiôma. D'après cette
citation, on ne peut dire si l'acte de Cosmas confirme également
un sèmeiôma, mais Eustrate se contenta de laisser l'affaire au
synode.
19. 1089... , R. 957 ; hypomnèma de donation de monastère, cité
vers 1130 dans le typikon d'Irène impératrice!.
20. 1133, R. 1005 (= orig. nO 2). Hypomnèma de Jean IX;
validation : Ta 1tiXpaV tl1t6[J.V'l)[J.iX. La citation d'Arsène Autoreianos
(MM, VI, 203, l. 4 : 1tiXÀiXLye:v'7j O'LYLÀÀLiX) vaut pour l'acte présent
et le suivant (hypomnèma de Luc, nO 24).
21. 1146, R. 1025. Hypomnèma de Cosmas II accordé à un
charisticaire, cité dans le typikon contemporain de Saint-Marnas.
22. 1147-1151, R. 1030. Hypomnèma de Nicolas IV confirmant
l'indépendance du monastère accordé précédemment en charis-
ticariat. L'auteur des Regesles n'a pas distingué cet hypomnèma
d'une lysis antérieure, qui répondait à une hypomnèsis du
requérant 2 et dut avoir une forme semblable à celle de l'orig.
n. 4 (Schalzk. 80). La procédure fut la suivante : tl1t6[J.V'l)O'LÇ de
Georges Kappadokès, MO'Lç du patriarche, puis tl1tO[J.V'l)[J.iX du même,
enfin chysobulle de Manuel Comnène : È1tt TOUTOLÇ à XpuO'60ouÀÀoç.
Elle est commandée par le fait que l'établissement était un bien
du sékréton de la grande sacelle 3 , dirigée par le grand sacellaire
de l'Église.
23. 1154-1157, R. 1044. Hypomnèma de Constantin IV déclarant
indépendant le couvent d'Élégmoi, soumis auparavant à la Grande
Église: cité par le typikon. Procédure analogue à celle de l'acte
précédent : l'hypomnèma est suivi d'un prostagma impérial;

(1) Ce serait l'acte le plus proche de la réforme ou du recensement ordonné par


Nicolas Il 1 (voir p. 459) ; dans ce dossier, l'hypomnèma est le document qui fixe le
statut d'un monastère.
(2) Voir le lt'xte du Typikon : 'EÀÀ'l')VLX<X, 1 (1928), p. 258, 30-33; le patriarche
délivra un hypomnèma : tYYPcX<pwç ,J7tEfLV'l')fLcX'ncrE; mais cela couvre une suite :
ll7t6fLV'l')O"L<; (du requérant), t7t' au'tÏi Àucrt<; "rOü 7tcx"rptcXpXOU, xat oro t7t' auorarç 7taorpLap-
Xtxàv Ù7tOfLV"tjfLCl. Même sens que hypomnèma sur praxis: voir p. 395, n. 3.
(3) La men lion du sékréton signifie sans doute que le bureau a la personnalité juri-
dique ùe propl'iêlaire et que les revenus rentrent dans sa caisse propre. Il est possible
que le sakelliou, chef de la _ petite sacelle », agisse de même dans le seul acte qui soit
connu: voir p. 320; mais on ne sait pas au juste s'il agit comme mandataire de la
Grande (.:glise ou s'il dispose d'une propriété de son sékrélon.
404 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

mais auparavant, l'empereur avait signé l'hypomnèma au verso


(~w{kv) qui portait également le cachet de cire impériaP.
24. 1158, R. 1049. Hypomnèma de Luc 2 , original nO 3, cité
comme sigillion et comme hypomnèma par Arsène en 1259 :
MM, VI, 203, 1. 4 et 25.
25. 1178/79, R. 1151 (orig. nO 4). L'édition d'après copie montre
que cette lysis est intitulée sigillion en raison du sceau, qui est le
premier sceau pendant du patriarche trouvé in situ 3; d'après sa
teneur et sa forme, cet acte n'cst pas l'hypomnèma qui devient
o;;igilliôdes gramma.
26. 1183, R. 1158 : hypomnèma cité par Nicétas Choniatès ; la
forme solennelle est plausible du fait que l'acte concerne l'impé-
ratrice, mais on peut douter du sens technique du terme chez un
historien qui évite justement les termes techniques 4 •
27. 1191, R. 1179. Acte émis en forme d'extrait et qui se définit
dans la teneur par u7t6fLv"t)fLlX. (jUV03D<i;)Ç èX"reeljvoc~, termes répétés
dans la citation en synode du 8 janv. 1192 (R. 1180), où de plus
la rédaction a admis l'équivalence de cet hypomnèma avec un
sèmeiôma : (juvo3~x.àv tl7t6fLv"tJfLCX (éd. Oudot, p. 56, 2-3), 7tpoye:yovo-n
cr"tJ(.LW~fLOC"t'L (ibid., 1. 25). Enfin, tandis que Chomatènos cite l'acte
1180 comme krisis synodiké, le patriarche Germain II cite les
deux actes 1179-1180 comme hypomnèmata synodika. Ces citations
nous interdisent de distinguer comme ailleurs (nos 1 et 18) l'acte
synodal et l'acte patriarcal. La chancellerie ne retient de l'hypo-
mnèma que le fonds canonique, qui concerne la juridiction territoriale
des évêques, et elle n'emploie pas le terme au sens strictement
diplomatique, comme dans les actes monastiques.
28. ?, R. 1188: hypomnèma, d'après le titre du recueil juridique

(1) Ce témoignage me spmble unique et les actes sont omis dans Regeslen: voir
Casc. 2, p. 70-71.
(2) Au XIIIe siècle, Ics archives de Palmos connaissaient deux hypomnèmala de
Luc; l'autre doit être antérieur, car si l'affaire réglée en 1158 avait connu des rebon-
dissements, on n'aurait pas copié et recopié l'hypomnèma de celte date comme définitif:
ERA L. BRANOUSÈS «' A\léx80"t'oç xlX"t'a.Àoyoç èyypa.cp(ù\l "t"ijç è\l IIa."t'fL<P fLo\l'f,Ç (lB'-Ir'
1Xl.)., dans ~ufLfLe:LX"t'IX, 1 (1!J66), p. 152-154; l'apodesmos (faisceau d'actes relatifs
au conflit avec l'évêque d'lkaria) comprend: deux hypomnèmata de Luc (dont un,
peut-être, antérieur ou d'un autre patriarche), un acte de l'évêque (8L&ÀUCHÇ), une
hypomnèsis de l'évêque avec Iysis du patriarche, un pitlakion du patriarche, un
sèmeiôma du chartophylax relatif à la dialysis. Seul, ce dernier acte, en supposant
qu'il émane du charlophylax de CP, pourrait être synodal; il raudrait le comparer
sans doule, du point de vue diplomalique et juridique, avec l'acte de 987 (MM, IV,
308-312) qui précède l'hypomnèma de Nicolas II (no 4).
(3) LAURENT, Corpus, 25. Dans la citation des Regesles, 1151, il Y a un erratum
typ0I;I'aphique ; "t'cii crLY~ÀÀ(<P est tombé.
(4) Voir p. 327, n. 2; 374, n. Z.
HYPOMNÈMA·SIGILLION 405
qUI a conservé un extrait; la teneur (prooimion, juridiction
territoriale d'un évêqu~) laisse entendre que le titre est juste,
mais aussi que l'afTaire fut traitée en synode, comme la question
de principe (dans le nO 27).

X]]]e siècle 1.
29. 1222 : MM, IV, 295-298. Hypomnéma de :Manuel l, titre
du cartulaire et validation. Concession du titre et de la juridiction
d'archimandrite 2.
30. (1222-40) : MM, IV, 298, l. 25 : citation d'un hypomnèma
en faveur d'un couvent.
31. (1222-40) : MM, IV, 298-300. Hypomnèma de Germain II,
d'après le titre ùe copie et la lettre-verso de Manuel II (oct. 1246 :
ibid., 390-391) ; dans la teneur de l'acte et la validation: O'LyLMLOV.
L'absence de date avant la signature est anormale, peut-être par
faute de copiste 3 ; cela est d'autant plus regrettable que le terme
sigillion prend place pour la première fois dans l'acte lui-même.
32. 1232 : PG, 119, 804-805. Horismos de Germain II, avec
ménologe et bulle; titre de copie : mYLÀÀLO\l, terme non utilisé
dans l'aete 4 • Le titrc de l'acte suivant: he:pov ..oÜ (Xù"oü (ibid.
805 B) sous-entend peut-être O'LYLÀÀLOV, mais le texte ne l'a pas
et la formule de corroboration est omise.
33. 1235 : MM, IV, 301-302. Sigillion de Germain II ; titre de
copie mYLMLO\l Ù7t6[LVlJ[L(X5; sigillion, dans le texte et la conclusion;
cité O'LYLML6>8ouç Èvu7toypciepou ypci[L[L(X"oç par Manuel II : ibid., 302,
l. 9. Acte de même forme que les nOS 46 et 48, ci-dessous: c'est un
texte stéréotypé, tiré d'un formulaire.
34. 1236 : MM, IV, 303-305. Gramma de Germain II, d'après
la conclusion; dans le titre de copie, sigillion 6 ; la lettre comportait
sans doute la bulle après le ménologe (voir 32).

(1) Après la date de l'acte, je renvoie à l'édiLion la plus courante, qui est raremenL
une édition critique.
(2) Comparer :lVee les numéros 38, 72, 80-81 : collation de dignité par sigillion à
un moine. L'exemple na 13, antérieur, est moins sûr.
(3) Je ne connais pas les dates du bénéficiaire, l'higoumène Paul; la leUre-verso
de Manuel II montre que l'on demanda au successeur de Germain II de contlrmer
son acte.
(4) Cet exemple montre que les auteurs du dehors, extérieurs à la chancellerie,
qualifient les actes sans discernement de la forme et de la nomenclature otncidle;
c'est cc qui dut sc produire pour le <c sig"illion ~ nO 13.
(5) Forme incorrecte pour cnYLÀÀLw8e:.; Ù7t.; la citation de Manuel II atteste que
l'acte éLait. signé - ils le sont toujours - , ct probablement par le nom.
(6) En fait, ce gramma est exactement de même type que l'acle précédent de l'édition,
MM, IV, p. 302-303 : 'rLfLLIX YPIXCP-f) dans le tiLre, gram ma en conclusion; le ménologe
406 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

35. 1256 : MM, IV, 353-357. Hypomnèma d'Arsène; le terme est


cians le tiLre, le corps de l'acte et la conclusion; il en est de même
pour tous les actes provenant du chartulaire de l\1akrinitsa.
36. 1258 (orig. 5) : MM, VI, 193-195. Hypomnèma d'Arsène,
d'après le texte et la conclusion; il est dans la ligne des hypom-
nèmata de Jean IX et Luc pour Patmos l •
37. 1258-+? : MM, VI, 203-204. I:LYLÀÀLW~kç U7tOfl.v"1Jf.LOC d'Arsène;
le terme est dans le texte et la partie de la conclusion reproduite;
c'est le premier emploi de l'expression qui combine les deux termes.
Dans le texte, les deux hypomnèmata antérieurs (20, 24) sont
cités comme cnYLMLoc (1. 4), puis celui de Luc (24) de nouveau
comme U1tof.LV~f.Loc't'oc; x.ocllvu7toypch.pou YPOCf.Lf.Loc't'oc; (1. 25) qui désignent
un seul acte, par hendyadys.
38. (1255-59) : MM, IV, 286, 1. 1 : mention du sigillion qui
nomme Cyrille higoumène de Lembos 2 •
39. (1255-59) : MM, IV, 287-289. Sigillion ou sigilliôdes gramma
d'Arsène, le premier terme dans le texte, le second dans la
conclusion, qui n'a pas été, semble-t-il, copiée en entier 3 ; le titre
du cartulaire ne retient que gramma.
40. 1270 : MM, IV, 377-379. Sigillion (conclusion), gramma
sigilliôdes (texte) de Joseph 1; numéroté 6 dans le cartulaire ;
copie incomplète 4.
41. 1272 juillet: MM, IV, 357-361. Hypomnèma de Joseph 1
(comme nO 35); porte le nO 1 et confirme le chrysobulle 1 (id.
p. 330).

n'est pas indiqué, ni le sceau. Il faut donc recevoir avec circonspection les titres de
cartulaire qui ne concordent pas avec la nomenclature intérieure du document; voir
n° 32 (ci-dessous) sur les variantes d'appréciation.
(1) Malgré la nouveauté du style dans la conclusion, nous retrouvons les mêmes
opérations essentielles que dans l'hypomnèma de Luc (n. 24) : signature autographe,
sceau, date; on omet la tradilio (én:e866l) rcmplacé par yéyo\le xoc't'oc) et l'ordre des
éléments varie. On peut évaluer dans les numéros 41-45 les variantes admises par
le même chartophylax.
(2) Ce genre est peu attesté, malgré le nombre élevé des actes réels qu'il faut
imaginer. De même que l'original nO 26, praxis d'ordination, ces actes personnels
n'intéressent pas les archivistes d'un couvent. Ainsi ont disparu les. codicilles. des
dignitaires impériaux; voir p. 160, n. 1.
(3) Parmi les éléments omis, la date est indispensable; le copiste du cartulaire
avait peut-être sous les yeux un exemplaire ablmé ou une copie de seconde main.
(4) L'auteur du carlulaire énonce à propos de cet acte un principe de comparaison
avec le chrysobulle et le prostagma : MM, IV, p. 376-377 ; cr. Schalzk., p. 213. Je ne
crois pas que la terminologie du carlulaire apporte grand-chose à la diplomatique en
dehors de la distinction entre signature par ménologe el signature par le nom i en
elTet le ménologe ne correspond pas nécessairement avec ltyyplXcpo~ lnlf.l-d<.ù(nc;, ni la
signa ture par le nom avec ùn:6f.1-\llJf.l-1X (nY'ÀÀL&Be:c;. Des actes de nom et de teneur très
différenls comme hypomnèma et praxis ont les mêmes caractères: inlitulation, prooi-
mion, date complète, signature par le nom et sceau.
HYPOMNÈMA-SIGILLION 407
42. 1272 juillet : MM, IV, 363-366. Hypomnèma comme le
précédent; porte le nO 2.
43. 1272 déc. : MM, IV, 366-369; comme le précédent; porte
le nO 3.
44. 1273: MM, IV, 369-371 (numéroté 4). SigiIliôdes hypomnèma
(texte) ; hypomnèma (titre).
45. 1274 : M:\f, IV, 371-376 ; comme les n. 42-43 ; porte le nO 5
et confirme le chrysobulle nO 2 (ibid., p. 333).
46. (1274) déc. : MM, IV, 362-363. Sigillion (titre et conclusion)
de Joseph I. La date est en corrélation avec celle du chrysobulle 3
(ibid., p. 336), d'après la note du cartulaire qui le place après
le dernier des chrysobulles; il est attribué au même auteur
(Joseph 1)1; forme identique au nO 33 ci-dessus, mais copie
incomplète.
47. 1289 (= orig. 9) : MM, VI, 240-241. SigilIiôdes gramma
(texte et conclusion) d'Athanase 1; il cite comme sigilliôdes
gramma l'hypomnèma antérieur d'Arsène (no 36). Un chrysobulle
d'Andronic IP confirme cet acte appelé simplement gramma
(ibid., 237, l. 9) ; les monastères dont s'occupe en premier lieu le
patriarche étaient d'anciennes stavropégies patriarcales (ibid., 240,
1. 20) et la procédure suit le même ordre que dans les nOS 22-23
ci-dessus.
48. 1297? : ÜUDOT, Acta, 98-100. Sigillion stéréotypé (cf. 33,
46) ; je ne sais sur quoi se fondent la datation et l'attribution à
Jean XII par l'éditeur.

X IVe siècle:!.
49. 1312 (= orig. 13). Sigillion (et sigilliôdes gramma) de
Niphon confirmant le statut de l'Athos; il est probable que
l'initiative revient dans ce cas à l'empereur; le texte de la copie

(1) Joseph 1 n'a pas dépassé mai 1275 et l'acte est émis après la profession religieuse
du ktètôr et de son épouse. Le cartulaire de Makrinilsa ne cite pas une seule fois le
nom du chartophylax, puis patriarche, Jean Bekkos. La signature du chartophylax,
à la fin du sèmeiôma de 1272 (MM, IV, p. 382), a pu être découpée intentionnellement.
La signature du cartulaire, postérieure à 1286 (ibid., p. 430), n'est pas celle de Jean XI
Bekkos.
(2) Date mutilée sur l'original, où il ne reste que les deux premiers chiffres 67 .. ,
sans indiction. Le rapport du texte avec le chrysobulle d'Andronic II suggère une
date proche de 1292 : ERA L. BRANOUSÈS, Tcà: O:YLOÀOYLXIX xdfLEVIX "rai) 6aLou XpLO'''rO-
8ouÀou, Athènes, 1966, p. 177, n. 4.
(3) Renvoi, le plus souvent, au numéro de MM, I-II; sinon à l'édition la plus
récente pour les actes monastiques, désignés par le nom du monastère et le numéro
d'édition.
408 LA CHANCELLERIE n'APRÈs LES ACTES

omet certainement une partie de la validation, car la date manque 1 .


50. 1315 : MM 1 (+MM, IY, p. VII-IX) 2. Hypomnèma de
Jean XIII, d'après le titre et le texte; dans la conclusion :
Ù7to[l:,rl) cnç 3; celle-ci ne parait pas en entier dans la copie, car elle
ne signale que l'achèvement de l'action (È:çE"t"t61j t)7t°fLV1j(W;), non
les signes de validation (signature, sceau, date). L'acte confirme
une stavropégie fondée sur des titres (o~XOC~W(.Loc"t"oc) antérieurs, des
hypomnèmata et sigillia.
51. 1315 : MM 4 = Esphigm. 5. Acte synodal de Jean XIII;
diagnôsis synodique qualifiée U7t0f-Lv'Y)(.Loc"t"woe:ç ypocfLfLoc dans la conclu-
sion, cnYlÀÀLOv ~"t'OL o~xoc[wfLoc xoct XPLO'LfLoypoc<pov dans une copie.
Dans la formule de validation apparaît le ménologe qui ne peut
être autographe, puisque la signature par le nom est mentionnée;
la forme de la date vient sans doute du fait que l'acte est aussi
synodal, mais les copies du registre n'ont pas exactement valeur
d'original.
52. 1318 : MM 47. Acte synodal et patriarcal ordonnant de
respecter les titres (chrysobulles et hypomnèma ta) d'une métro-
pole; conclusion: U7tO(.Lv"tJfLoc"t"wo"tJÇ ai'JfLe:twfLoc ; la clausule d'expédition
(oc7tEÀu61j, È:7te:0661j) 4 manque, ou est abrégée. Cet acte combine en
un seul les deux qui sont distingués dans le nO suivant; cf. nOS 1
et 18.
53. 1324 : MM 59. Hypomnèmatôdes sigillion (conclusion)
confirmant la praxis synodale antérieure (MM 58); dans le
dispositif: hypomnèmatôdes gramma ; titre: hypomnèma.
54. 1324 : Prodrome de Ménoikcion, éd. Guillou, nO 14. Sigillion
d'Isaïe garantissant l'immunité et le typikon du monastère; on
note la présence de l'intitulation, de la signature par ménologe et
du sceau, sous-entendu par sigillion dans la conclusion.

(1) Elle manque aussi dans l'original, d'aprcs la photographie du bureau des
Hautes-Études (Professeur P. Lemerle). Dès lors, ou bien eet original est une copie
de chancellerie inachevée, ou bien le patriarche l'iii s'esl dispensé de recourir aux
formes régulières: ce qui n'aurait rien de surprenant, d'après d'autres indices de sa
méthode de gouvernement; voir ci-dessus, p. 307, n. 4. Le patriarche signe lui-même
un ison : voir orig. 12 (p. 392).
(2) Partie conservée dans Urbinal. BD, copie du registre anlérieure à la mutilation
de Vindobon. hisl. 47.
(3) Quelle que soit la liberté des variantes, tm6fL\ll)cnc; est peu acceptable pour rem-
placer tm6fL\I'tjfLoc. Peut-être u1!6fL\ll)cnc; fut-il employé dans le sens de monition, note,
envoyées par l'empereur: J. DARRouzÈs, Documen/s inédits d'ecclési%gie by.zanline,
p. 336, 25-26 ; mais c'est encore une acception incompatible avec celle de ['hypomnèma
pa triarcal tradilionneI.
(4) Sur [es deux termes, voir F. DÔLGER, Byzan/inische Diploma/ik, p. 341-343.
Au XIV· siecle, [a chancellerie patriarcale emploie indilTéremmentlcs deux sans aucune
discrimination juridique entre /radilio char/ae, ou per char/am.
HYPOMNÈMA-SIGILLION 409
55. (1324-1330): orig. 17. Sigilliôdes gramma (d'Isaïe ?): voir ci-
dessus, p. 392.
56. 1347 : cf. Schalzk. 43/4, II. Sigilliôdes gramma (texte et
conclusion) d'Èsidôros, cité gram ma dans le suivant; signature
par ménologe.
57. 1350 : cf. Schalzk. 43/4, IV. Hypomnèma d'Èsidôros confir-
mant un chrysobulle; la qualification de l'acte, énoncée dans le
dispositif, n'est pas reprise dans la conclusion qui sous-entend le
mot devant le participe &7toÀuflÉv. Cet acte et le précédent sont
corrélatifs, comme le prouve l'ordre de copie en rouleau par
Mètrophanès de Mélénikon : l, prostagma de l'empereur confirmé
par sigilliôdes gramma (II) dupa triarche ; 1II, chrysobulle confirmé
par hypomnèma (IV). Cet exemple prouve clairement l'existence
d'un sigillion moins solennel, avec signature par ménologe (voir
nO 54) ; mais c'est aussi le dernier emploi connu du terme hypo-
mnèma pour désigner la plus haute forme du privilège.
58. 1350: Kutl. 22 (orig. 18). CallisteI: sigilliôdes hypomnèma
(dispositif), sigilliôdes gramma (conclusion).
59. 1354 : MM 143. Philothée : sigilliôdes gramma (dispositif et
conclusion) ; signature par ménologe (cf. 54, 56).
60. 1358-1360: MM 168: l, 379, 1. 16 ; yqovô"t"oç crtytÀÀ(ou, dans la
note du registre, signifie que le texte enregistré est celui d'une
minute.
61. 1360 : éd. Gédéon, 'ApXdov, 266-267. Calliste 1; sigilliôdes
gramma avec signature-ménologe (cf. 54, 56, 59).
62. 1365 : MM 214. Philothée : sigilliôdès gramma (dispositif et
conclusion) avec signature-ménologe (cf. 54, 56, 59, 61); titre
« sigillion au sujet de la stavropégie )), et attribution du prooimion
à Petriôtès, èrd. "t"WV &vocfLv~cre;wv.
63. 1366 : MM 223. Philothée : sigillion d'après le titre et la
conclusion; prooimion attribué à Chlôros, protonotaire.
64. 1367 : orig. 21 = Schalzk. 83. Philothée : acte de paradosis
par gramma sigilliôdes (dispositif et conclusion) ; avec date complète
et signature du nom, sans intitulation.
65. 1369 : MM 313. Philothée : sigillion (titre et dispositif) ;
sigilliôdes gramma (conclusion) ; d'après l'original précédent, on
admettra que l'intitulation omise par le registre, qui cite la
signature par le nom, ne se trouvait pas non plus dans l'original.
Cela confirmerait l'impression que cette partie est laissée à
l'arbitraire de la chancellerie: voir ci-dessus, p. 397.
66. 1370 : orig. 22, texte non connu, signalé comme sigillion.
67. 1370: MM 261. Philothée : la fin est omise; dans le dispositif

14
410 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

où la liste synodale est insérée, l'acte est désigné sigilliôdes gramma ;


cette teneur ne laisse pas prévoir la forme de corrohoration, mais
la procédure ressemble à celle du nO 52.
68. 1370 : MM 270. Philothée ; sigilliôdes gramma (dispositif et
conclusion). Une note du registre (MM, I, 527) nous apprend que
la minute, enregistrée comme sur l'original prêt à être signé, fut
ensuite annulée.
69. 1371 : MM 300. Philothée : sigilliôdes gramma synodique,
d'après le dispositif et la conclusion; titre : praxis. C'est le seul
exemple connu où (juvo8~x.6v s'ajoute à l'expression 1 ; juridique-
ment, la question de l'union avec l'Église serbe requérait une
décision impériale, mais comme l'empereur est à Rome, le patriarche
tranche avec le synode qui intervient habituellement dans les cas
constitutionnels et relatifs aux évêchés (cf. nOS 52, 67) ; d'où aussi
le titre praxis.
70. 1371 : MM 312. Philothée : sigilliôdes gramma (dispositif et
conclusion); titre : sigillion de stavropégie; date complète,
signature du nom (sans intitulation?) : cf. 65.
71. 1372: orig. 23. Philothée : sigil1iôdes gramma (conclusion)
de stavropégie, avec intitulation, signature du nom et date
complète.
72. 1381 : MM 341. Nil: sigilliôdes gramma (dispositif et conclu-
sion) conférant le titre de protosyncel1e monastique. Cette partie
du registre reproduit habituellement les intitulations, mais ce
sigillion n'en a pas.
73. 1383 : MM 375. Nil : gramma sigilliôdes (dispositif et
conclusion) concernant le partage d'un monastère mixte institué
par le patriarche Athanase 1 ; le dispositif mentionne un décret
synodal qui j usti fie la formule &7toÀtÀu,a~ O1JVOa~x.<7lç.
74. 1383 : orig. 25. Nil : gramma sigilliôdes (conclusion) de
stavropégie ; validation solennelle avec intitulation, date complète,
signature du nom et bulle de plomb.
75. 1386 : MM 370. Nil: praxis synodique (titre et conclusion)
destinée à mettre fin à un conflit entre les métropoles de Gotthia
et de Cherson qui dure depuis l'émission d'un sigillion du patriarche
Philothée à ce sujet (cité MM, II, 72, 1. 23). Dans le dispositif on
parle d'un gramma sigilliôdes délivré synodiquement (ibid. 74, 7) ;
du point de vue diplomatique, il y a ici une confusion de vocabulaire
qui provient du fait que la praxis synodale destinée aux évêques
(type courant: orig. nO 26, bien que l'exemplaire soit unique)

(1) Voir cependant la mention d'un acte perdu de Philothée (MM, II, p. 72, 23)
cité sous le nO 75.
HYPOMNÈMA-SIGILLION 411

comportait comme le sigillion des formes solennelles: intitulation


(absente ici), date complète, signature du nom et sceau. Cc dernier
n'est presque jamais mentionné à propos de la praxis; c'est
pourquoi le qualificatif (J'LYLMLWÔe:Ç (texte: 74, 1. 7) fait allusion
au sceau de la praxis, non à la forme spécifique du sigillion 1•
76. 1386 : orig. 27 = Panlocr. 7. Nil : sigilliôdes gramma
(dispositif et conclusion) ; aucune allusion à un acte antérieur de
l'empereur, bien que le monastère soit impérial et patriarcal. Les
éditeurs ne mentionnent pas les traces du sceau, parce qu'ils
travaillent sur copies.
77. 1386 : orig. 28 = K ull. 38. Nil : sigilliôdes gramma de
même type que nO 74, sauf qu'il ne s'agit pas de stavropégie. On
remarque que le synode n'est jamais intervenu dans cette afTaire
qui oppose le métropolite de Zichna au monastère; c'est un des
exemples les plus typiques de l'anonymat des bureaux qui ont
participé nécessairement à diverses opérations.
78. 1389 : orig. 29 = Dionysiou 37. Antoine IV : sigilliôdes
gramma (conclusion) conférant le statut de monastère patriarcal
(non stavropégiaque)2.
79. 1391: éd. Darrouzès,Deux sigillia, (dans Hellenika, 16, 1959)
140-141. Antoine IV : sigiUiôdes gramma (conclusion) confirmant
l'élection du prôtos de l'Athos.
80. 1391 : MM 426. Antoine IV : sigilliôdes gramma (dispositif
et conclusion) ; acte de même forme et de même teneur que le
n. 78 ci-dessus; le registre reproduit l'intitulation.
81. 1392 : éd. Darrouzès, Deux sigillia, 143-145. Antoine IV :
(J'UVOÔLX~ (J'LYLM~WÔ'lJÇ ypocq>~ (conclusion) confirmant l'élection du
prôtos de l'Athos. Le synode n'est pas cité dans l'acte mais il a dû
être consulté en raison des problèmes de juridiction territoriale
posés par les évêques de Hiérissos depuis l'occupation serbe. Les
copies n'ont pas reproduit l'intitulation que présente le nO 79.
82. 1393 : Inscription des Météores 3 • Antoine IV : sigilliôdes
gramma confirmant les possessions de l'évêché de Stagoi; sans
intitulation.

(1) Au même type se rattache un acte de Macaire (premier patriarcat) dont les
mentions divergent encore plus (renvoi aux pages de MM II): p. 43, 5 YPOCfJ-f.LlXTOC;
TtIXTPLIXPXtXO\); p. 43, 10 cru\lolhxO\l ~LXlX(WfJ-IX; p. 72, 4-5, yplffJ-f.L1X crtYLÀÀL6'>8e:c;.
(2) Je donne le numéro d'archives du catalogue récent : P. NIKOLOPOULOS-
K OIKONO:\IlDÈS, 'rEpli: fJ-O\l~ ~LO\IUcrlou. KlXTO:ÀOY0C; Ta\) ,ApXdou, Athènes, 1966,
p. 271 (texte en tiré-à-part de LU fJ-f.LEtx't'lX , 1 (1966), avec même pagination).
(3) Sur les éditions de cet acte, voir Ch. ASTRUC, • Un document inédit de 1163
sur l'évêché thessalien de Stagi~, Bull. de Corr. Hell., 83 (1959), p. 218, n. 3; '222, n. 1.
412 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

83. 1393 : éd. Oudot, Acla 120-124. Antoine IV : sigilliôdes


gramma confirmant les possessions du monastère de Megalai Pylai ;
signature non reproduite, sceau non signalé par les copies, mais
avec intitulation.
84. 1393: orig. nO 30 = K ull. 40. Antoine IV : sigilliôdes gramma
(conclusion) de même type (forme et teneur) que l'acte pour
Dionysiou (nO 78) ; il a l'avantage d'avoir conservé le sceau.
85. 1394 : MM 469 = Panlocr. 9 (qui atteste la présence de
l'original, notre nO 31, aux archives; ce serait le seul cas où nous
pourrions comparer l'original avec son enregistrement). Antoine IV:
sigilliôdes gramma confirmant le chrysobulle et la restauration des
titres perdus par incendie. Note importante du registre : après
finition de l'original, avant signature, on s'aperçut d'une omission;
elle est réparée en post-scriptum placé après la date de la conclusion
(MM, II, 220).
86. 1396 : Panlocr. 11. Antoine IV : sigilliôdes gramma 1 (dispo-
sitif et conclusion) confirmant le chrysobulle antérieur (Panlocr. 10).
Par comparaison, Paniocr. 12, qui a l'intitulation ornée (Schaizk.
96), n'est qu'un gramma ; et celui-ci, qui est de même type que
Kull. 41, du même patriarche et de même objet, à une année
d'intervalle, n'a pas de sceau tandis que Kull. 41 en a un ; ces
deux écrits se distinguent donc du sigillion, non par la présence
ou l'absence du sceau, mais par la signature ménologée; le fac-
similé publié de Panlocr. 12 montre en effet que les éditeurs ont
substitué au ménologe la signature par le nom. Il est évident que
l'on ne peut tirer aucune conclusion sans avoir vu l'original,
quand il existe.
87. 1396/7: MM 518. Antoine IV : sigilliôdes gramma (conclu-
sion), praxis synodique (dispositif et titre de registre) concernant
la métropole de Corinthe. Acte de même type que le nO 75, mais il
contient en plus la liste de présence (comme un sèmeiôma), la
signature des membres du synode, par ordre du patriarche, et -
cas unique -la signature 07tLO'e€\I du skévophylax, du chartophylax
et du prôtekdikos.
88. 1400 : MM 574. Matthieu 1 : gramma sigilliôdes (dispositif
et conclusion) concédant une métropole en épidosis ; on remarque
la présence de l'intitulation et de la signature ménologée; cf.
Kull. 41, mais ce gramma, identique pour la forme, n'est pas
qualifié de sigilliôdes.
89. 1400 : MM 573. Matthieu 1 : sigilliôdes gramma (dispositif
et conclusion) de paradosis d'un monastère; même forme diplo-
matique que le précédent.

(1) Sur l'original figure une note dorsale: voir p. 394, n° 33.
HYPOMNÈMA-SIGILLION 413

ÇJO. 1400 : .MM 586. Matthieu l : sigilliôdes gramma (dispositif


et conclusion) confirmant le statut patriarcal d'un monastère.
L'éditeur détache sans raison la date de la formule de validation,
car Cl' n'esL nullement une signature: le copiste a omis de signaler
(dXE "t'6) si ceLte signature était par le nom ou par le ménologe;
dans ce cas, comme en bien d'autres, l'irrégularité et l'arbitraire des
variantes nous interdisent toute hypothèse sur l'état de l'original et
toute conclusion qui dépasserait le règne de quelques patriarches.
A partir du XIIIe siècle, j'ai négligé la plupart
Lignes et étapes
des mentions d'actes dont le texte ne nous est
de l'évolution
du genre. pas parvenu et qui n'ajouteraient rien au
témoignage explicite des documents complets;
étant donné que ceux-ci présentent déjà des combinaisons variées
de termes et de formes pour des actes de fonds semblable, les
mentions extérieures au texte sont sujettes à caution. Si les copies
du registre lui-même sous-entendent certains éléments de l'acte,
en particulier le sceau, à plus forte raison un petit extrait ou une
citation rapide ne se préoccupent pas des caractères formels de
l'original. Ce sera la tâche de la critique diplomatique de relever
les règles de style et d'observer la corrélation de certains éléments
(intitulation, date, signature, sceau) avec la teneur du document
et sa qualité juridique.
Ce relevé, qui multiplie par quatre le nombre des actes soumis
à l'analyse, fait apparaître une évolution de l'hypomnèma vers le
sigilliôdes gramma, ou, par abrégé, le sigillion. L'acte le plus
solennel du patriarche subit donc une mutation qui influe sur la
terminologie et sur le style de la chancellerie; mais, à aucun
moment, nous ne trouvons trace de l'action des inlervenienies ou
des auteurs de la conscripiio dans l'acte lui-même : signatures
notariales, contreseing, etc., comme le laissait prévoir l'état des
originaux. La plupart des traits nouveaux nous sont apportés par
des notes extérieures, conclusions exceptionnelles, annotations de
chancellerie, conservées par le registre et des copies. Notons
d'abord les dates principales qui jalonnent l'évolution du genre.
En 1024, un acte patriarcal de 987, qui n'a pas de dénomination
précise dans sa conclusion, est qualifié de typikon, puis de sigillion
patriarcal. Tous les autres emplois de sigillion (nos 3, 10, 13, 25)
sont également extérieurs à l'acte, avec décalage notable de date.
En regard des hypomnèmata, nous n'avons aucun acte portant
dans sa teneur, et surtout dans sa conclusion, le terme CJ'LYLMLO\I
ou cnYLÀÀLW~EÇ ypoc!J.!J.oc : la chancellerie ne l'emploie pas officielle-
ment, bien que le mot soit connu et désigne couramment la pièce
munie d'un sceau l •

(1) Il Y aurait lieu d'étudier l'origine et l'extension du terme O'LyLÀÀLO\I qui n'est
n!1Q. n.,.t\nY"~ I)l' "n""!IIh1l1!::li.,.~ ~,...,...l{)d!jc:.finll~ • nnrAI\Jt":17 r;lIH~cnr;"m l ":l~,t
414 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

Sous le patriarcat de Germain II, dans un acte proche de la fin


du patriarcat (nO 31) nous constatons la première insertion du
terme (J'LY[M~OV dans la conclusion, et de nouveau le terme est
mis en relation avec hypomnèma par le titre de copie et par le
patriarche Manuel. Cet acte est probablement antérieur à 1235,
date du nO 33, où le terme apparaît au même endroit. A partir de
cette date se produisent diverses combinaisons avec O'~Y~ÀÀ~waYiç et
UTtO/LV'Y)!-LOC'! waYiç, soit d'un acte à l'autre, soit dans le même acte:
ainsi nous avons mY~M~(;)ôo;Ç u7t6!-Lv'Y)!-Loc (37), U7t0/Lv'Y)!-Loc'!Wôo;ç ypoc/L/LOC
(51), i'poc!-L!-Loc mY~ÀÀLwÔo;Ç (39-40) qui deviendra l'expression la plus
commune au XIVe siècle. En même temps, l'hypomnèma poursuit
la fin de sa course: en 1270-1274, c'est-à-dire sous le chartophylax
Jean Bekkos, nous avons cinq hypomnèmata (41-45) et deux
sigillia (40-46) ; la chancellerie a trouvé un certain équilibre entre
deux formes concurrentes. S'il faut prendre à la lettre la note du
cartulaire de Makrinitsa qui précède justement le sigillion de 1270
(no 40), elle signifie que les hypomnèmata, copiés auparavant et
que l'on dit équivaloir au chrysobulle, doivent comporter la
signature solennelle par le nom, et les actes qui suivent, la signature
par ménologe. Malgré sa réelle compétence et son zèle, le collection-
neur n'a pas évité un faux-pas : un sigillion est classé parmi les
hypomnèmata, ou du moins avant cette riote!, et l'autre après.
Il insinuerait donc que l'un avait le ménologe, l'autre non. Cela
est possible, car dans un classement d'actes en rouleau, nous
retrouvons au XIVe siècle un vestige probable de cette distinction
(56-57). Néanmoins la mutilation des deux actes en question
(40,46), l'exemple antérieur du sigillion nO 33 avec signature par le
nom rendent l'hypothèse très fragile: la note ne doit pas concerner
la distinction entre sigillion et hypomnèma, mais une distinction
entre ces deux actes très proches de forme et une ou plusieurs
catégories d'autres actes 2 • Après cela, nous avons encore quelque
hypomnèma isolé (50), puis l'hypomnèmatôdes sigillion (53), enfin,
en 1350, le dernier hypomnèma à l'état pur (57).
Il ressort de cette évolution de nomenclature que le terme sigillion
et ses dérivés n'ont pris un sens officiel qu'assez tard dans la
chancellerie; ce changement coïncide avec le bouleversement des
usages que l'on peut rattacher à la prise de Constantinople de
1204 3 • Sinon il faudrait supposer que tous les actes corroborés

(1) Voir nO 46; l'auteur du carlulaire ne suit pas l'ordre chronologique mais lin
ordre hiérarchique : actes impériaux, patriarcaux, synodaux, privés.
(2) Voir p. 406, n. 4. Il faut tenir compte aussi de ce que le cartulaire de Makrinitsa,
tel qu'il est décrit par Pasini, se trouvait mutilé et en désordre; maintenant que le
codex de Turin est brûlé, il n'y a plus de recours possible.
(3) Signe évident de la perturbation des usages: une lettre ùe Manuel 1 avec sceau
HYPOMNÈMA-SIGILLION 415

comme sigillia dans la période antérieure furent soumis à une


sélection par le hasard qui les aurait fait disparaître. Une analyse
plus poussée du sens de ces actes nous prouve au contraire que
la substitution dps termes est bien réelle.

On doit accorder une attention particulière


d~~~m:~~:ai. aux formules de corroboration des premiers
hypomnèmata des Xe-XIe siècles (en gros, avant
les Comnène), parce qu'elles font allusion il des activités spéciales
de la chancellerie. Plus tard, la formule se fige et change de sens,
parce que l'acte lui-même n'a plus la même valeur juridique. Il
faut avoir sous les yeux le groupe de ces premières formules; je
renvoie au numéro de la liste en notant la date de l'acte.
n. 4 (987) "
: E:YpClep"Y) 't:'l L6 "Y) xoc~\••• E'7tE:oO
XClL\"EV U7tOfLv"Y)fLocOW E:~E:'t"~ , ~'6 "f).
n. 5 (997) : wPLO'fLé:voc Èçe:'t"é:e"f) XCl(, 0'9PCly~0'6é:V't"oc, 't"Q xocp't"O?uÀocx(ep
••• , U7tOfLV"Y)O'LV
, ,
e:~c;
, 'e (var. EVOC7tE't"E
E7tPU't"ClVe:U"Y) , 'e"Y) )•
n. 8 (1027) : titre 'lO'ov U7tOfLV~fLCl't"OC; ÈVCl7to't"E6E~fLl.vou 't"ij) ... XClp-roepu-
ÀClX[ep; corroboration 't"ClÜ't"Cl ocvClyvwcr6é:v't"oc ••• Èoe:oocLw6"Y) XClL È7tEô66"f).
n. 9 (1028) : 't"ClÜ't'Cl èv Ù7t0fLV~fLClO'LV È:v't'E6éV't"Cl... MEOClLW6"f), rne:ô66"f).
n. Il (1030) : XClf. Èv {mofLv-1j!J-ClO'~V OC\lCl't'ClÇClfLl.vW\I •.• ~éOClWV Èm't"é:6E~xE ...
ÔL"y)O'epOCÀ[O'oc't'o dc; fLv~fL"y)v,
n. 12 (1039) : èypaep"Y) 't"OCÜ't"Cl, ocvocyvwcr8éV't"Cl Èv U7to!J-\I~fLOCO'~V ÈçE't'é:6"y)...
,
E:7t~O''t"w '6"f), 'E7tEOO
~'6"f).

En regard de ces formules très caractéristiques, les mentions


des nOS 1 et 3 sont de peu de poids, parce que ce sont des citations
postérieures. Comparons aussi le nO 7, de 1024 (R. 827), qui introduit
Ù7tOfLv"f)fLCl dans le dispositif, avec un acte qui a une formule équiva-
lente de corroboration : R. 802, année 989 ; celui-ci est désignée
\jJ1jepoc;, mais du point de vue juridique il est bien de même nature
que R. 827. Ces actes, relatifs à des institutions monastiques qui
relèvent de la juridiction personnelle du patriarche, annoncent les
hypomnèmata postérieurs représentés par les originaux 1-3
(= Reyesles, 944, 1005, 1049), où hypomnèma au singulier est une
désignation de l'acte. Ici au contraire, È:.v {l7tOfLv~!J-ocO'~v, utilisé
surtout par la chancellerie d'Alexis Studitet, évoque une modalité

de cire et sceau de ploml.l; I"ancicn notaire Jean dc Xaupacte (Apokaukos) ironise


sur celle innovaUon, contraire à la diplomati'lue patriarcale : V. VASll.EP,KIJ,
"Epirotica saeculi XIII., Viz. l'rem., 3 (1896), p. 269, 271 ; la forme du titre est
également incriminGc.
(1) On remarque que l'acte Reges/es, 798, qui n'est pas un hypomnèma d'après
sa corroboration, prend cependant ce titre dans le manuscrit principal des actes
d'Alexis, le Scorialensis R 1 15.
416 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

de l'acte en rapport avec sa teneur canonique. En efTet, à part


le nO '1 dont l'objet est limité à un procès monastique l, les cinq
autres sont des décrets de portée générale composés après délibé-
rabon synodale. Le décret n'est pas un simple procès-verbal de
séance (sèmeiôma avec protocole) : il comporte une rédaction
spéciale, une lecture solennelle, une signature collective 2 ; le texte
est soumis également à une formalité de dépôt explicitée par les
verbes È;v'd6Yj(J.~, èvoc7to't'(6"1)(J.~, (boc"ocçocO'eoc~. Si Èx't'W"l)(J.~ peut signi fier
simplement l'action de rédiger:J, dans Lout ce contexte le verbe
prend le même sens que les autres : la corroboration spécifie
qu'on dépose (c dans les hypomnèmata)} le texte rédigé, en vue
d'assurer le souvenir durable de la loi, dç Ù7tÔ(J.VYjO'W, ... (J.v~[J."f)v. Ce
texte officiel est l'acte signé en synode; le chartophylakion, qui
a participé à la préparation de la copie, est surtout mentionné
comme office de conservation des actes solennels. Il existait donc,
à cette époque au moins, un chartier, ou 6~O'tc;, pour employer
le terme technique byzantin, distinct d'un registre : pÉr~O''t'pov,
XWÔ~Ç, xwô[xwv. Sans insister pour le moment sur les dépôts
d'archives et les registres, nous constatons que les actes placés
~v U7t0fLV~fLOCO'~v étaient de nature à exiger le dépôt d'un prototype
dont la forme peut varier théoriquement : original-minute,
originaux multiples, etc., mais les cas où le dépôt d'un texte hors
registre t'st signalée deviennent de plus en plus rares après le
XIe siècle.
L'hypothèse est à envisager tout d'abord pour les actes émanant
d'un synode mixte, auxquels la participation du pouvoir impérial
donnait une valeur particulière. C'est un synode de ce genre qui
prononce la sentence contre les Jacobites en 1030 : nO 11 (R. 839),
désignée comme un tomos. La forme tend à s'identifier avec des
actes de conciles : 7tpocx't'~xoc, U7to(J.v~(J.oc't'oc, qui sont à la fois un compte
rendu et une promulgation de lois et de définitions dogmatiques:
Éx6e;mc;, opoc;. Ainsi l'Ekthésis de 1166, dont la composition est

(1) La notion d'hypomnèma comme acte non synodal sc dessine dans les actes =

lfc(lesles, 798, 802, décrets signés solennellement :Ie second muni aussi du sceau) et
deslinés le premier au clergé de Sainte-Sophie, le second à lin monastère.
(2) Ces caractères sout communs aux actes /legesles, 80,., 833, 835, 839, 846. Le
titre du nO 8 (H. 833) peut signifier deux choses: on lire l'ison ou bien d'un original
déposr, ou hien d'un registre. Mais nous verrons, à propos du sèmeiàma, qu'on peut
exclure la seconde hypothèse, parce que l'ison (011 7tor:pe)(ôÀ1I6~\I) est accompagné
généralement de la signaturc~ du chartophylax, lorsqu'il provient de la chancellerie.
Il faut donc distinguer deux problèmes = celui du dépôt et celui de la difTusion de l'aele.
(3) Le sens osciIle toujours entre composer et promulguer; je ne crois pas que le
terme ait toujours un sens biendéfini. Ainsi le nO 50 (MM, l, p. 1, dernière ligne) emploie
~;e't'~6Yj, lù où on pourrait dire aussi bien qu'ailleurs: &.7teM6Yj, ~m:86611, ou mp.me
yéyove.
HYPOMNÈMA·SIGILLION 417

assez complexe, puis les actes des synodes mixtes de Il U9-12ÛÛ


sur l'Eucharistie dont les actes nr sont pas bien connus, ont fait
l'objet de promulgations spéciales; au XIVe siècle les tomoi de la
querelle hésychaste sont dans le même cas. Ces documents ont une
origine commune (synode mixte), mais nous ignorons à peu près
tout de la forme originale. Balsamon connaissait une praxis
synodale du temps de Polyeucte déposée au chartophylakion 1. Le
caractère de l'acte fait penser à un compte rendu qui peut être
inscrit dans un registre; mais les circonstances exceptionnelles et
le fait que l'empereur est visé ont pu également provoquer un
acte spécial plus solennel et conservé en original.
Une modalité de dépôt doit être envisagée également pour des
textes dogmatiques élaborés en synode et promulgués après lecture
officielle. Au sujet des ana thématismes du Synodikon, nous savons
surtout qu'à partir du XIe siècle le pouvoir impérial s'y intéresse,
comme à la rédaction d'un tomos; nous ignorons comment se
présentait le prototype, qui devait servir de témoin avant que
l'insertion dans un livre liturgique constitue une garantie morale
suffisante. Ainsi le tomos et l'anathématismos, vulgarisés par les
copies dans les collections juridiques ou liturgiques et qui, en
certains cas, sont dits déposés Èv {mo!J.v~!J.ocow, dç !J.v~!J."Yjv, posent
de manière concrète le problème de l'archivage et de la conser-
vation par la chancellerie; il faudra l'étudier dans un contextCl
historique plus large en faisant appel à d'autres sources que les
quelques actes cités.
La différence entre ces actes et ceux qui prennent la dénomination
d'hypomnèma 2 puis de sigillion tient à la forme et au contenu.
Le style de la conclusion n'est pas tout à fait stéréotypé, puisque
le nom même de l'acte varie; en général la formule signale l'achève-
ment de l'action par écrit, annonce les signes de validation
(signature et sceau, ou tantôt l'un, tantôt l'autre) et la remise à
un destinataire en garantie de son droit; telle est la signification
des clauses finales dès le nO 7. Pour le fond, l'hypomnèma devient
synonyme de charte solennelle, de privilège concédé personnelle-
ment par le patriarche. Mais la juridiction du chef de l'Église ne
s'exerce pas de la même manière selon que l'acte est destiné il
une métropole ou à une communauté monastique, qui en sont les
béné flciaires à peu près exclusifs. Puisque la conclusion ne dit

(1) Regesles, 791 : PG, 137, 1156 C : cruvoS~y.7i 7tpcX~e:t, ..-r.


tv T</> XCZPTOepUÀCZXtC(l
ci7toxe:~(.Ltvll. Ce trmoignugr a llOf' autre valeur que cclIIi de r.yrille 1 l.oukaris concl'l'Jlallt
le nO 3; voir p. 400, n. 6. Mais Ealsamon cite pcut-êLre un tilre <1e copir, non l'original
déposr.
(2) C'est l'acte destiné aux monastères; le plus ancien cxempll' est de 10'24 (nO 7),
et le premier original, d.c 1133 (nO '20).
418 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

pratiquement rien du rôle concret de la chancellerie, nous devons


insister sur la teneur de l'acte pour découvrir ce qui revient au
patriarche, au synode et au bureau dans les privilèges des
métropoles et des monastères.
La différence primordiale entre hypomnèma
Hypomnèma concernant une métropole, ou un évêché en
et privilèges
des métropoles. général, et celui qui est délivré à un monastère
consiste en ce que le premier est toujours
consécutif à un acte impérial ou à une action synodale, tandis que
le second dépend de l'initiative du patriarche. Les cas à étudier
sont les suivants (d'après les numéros de la liste) : 1, 15, 27, 28,
52, 53, 67, 69, 75, 87.
La mention des nOS 1 ct 15 par Nicolas III, en 1084, est assez
précise; mais les termes techniques nous indiquent essentiellement
une procédure traditionnelle : statut des métropoles fixé par
l'empereur, qui participe à l'action synodale, et confirmé person-
nellement par le patriarche. En certaines circonstances, où le
statut territorial n'est pas en cause, le patriarche et le synode
légifèrent en vertu de leur pouvoir canonique; mais l'affaire de 1084
fait apparaître très clairement le pouvoir de l'empereur et les
rapports intérieurs entre les corps constitués de l'Église. Dans
l'exposé historique, Nicolas III spécifie que son prédécesseur
Eustrate a commis le chartophylax pour défendre les droits de
la Grande Église sur les métropoles de Madyta et Basileion 1, soit
devant le synode, soit devant les tribunaux impériaux saisis de
l'affaire. Les droits de la Grande Église en ce cas sont aussi bien
spirituels (droit d'ordonner un suffragant) que matériels (redevances
canoniques à l'ordinant et aux bureaux); le chartophylacat
défend donc en fait les droits du patriarche et de son propre
bureau.
Les nOS 27-28 sont des actes purement synodaux qui édictent
une loi concernant l'ensemble des métropoles et définissant le
droit de stavropégie; ils n'ont pas la forme diplomatique, avec
conclusion propre, de l'hypomnèma. Ils sont considérés comme
tels par le législateur, en raison de leur teneur, puis par le patriarche
Germain II qui les cite comme hypomnèmata synodaux, en vertu
desquels il délivre lui-même un horismos, de forme moins solennelle
qu'un hypomnèma-sigillion : n. 32 ; sa copie l'assimile à un sigillion,
bien que le terme ne soit pas contenu dans l'acte. Dans cet acte,
le patriarche Germain ordonne d'appliquer à un cas précis la loi

(1) J'ni corrigë (en accord avec l'auteur) la mention de Regestes, 934 qui parle d'un
décret de renlJOi : J. DARROuZÈS, Documents inédits d'ecclésiologie byzantine, p. 43, n. 1.
HYPOMNÈMA.SIGILLION 419

générale, malS le patriarche Georges Xiphilinos n'avait pas à


délivrer en celte circonstance un privilège personnel; il le fit
cependant dans un cas particulier (nO 28 : R. 1188), où il confirme
le juridiction territoriale d'un évêque en lui délivrant un hypo-
mnèma conforme au décret antérieur.
Au XIVe siècle, deux actes retiennent encore dans la terminologie
la valeur d'hypomnèma : 52-53, dont je signale sommairement les
particularités dans leur description. Tandis que l'acte de Jean XIII
(MM 47) consécutif à un chrysobulle ne se distingue pas de l'acte
synodal, le patriarche Isaïe (MM 59) souligne le fait qu'il veut
confirmer par un acte personnel la sentence du synode: le métro-
polite reçoit l'extrait de la sentence délivré par le chartophylax
(MM 58) et un hypomnèmatôdes sigillion ou hypomnèmatôdes
gramma (MM 59) l, dont la corroboration et la signature laissent
dans l'ombre la collaboration du bureau.
Sous le patriarcat de Philothée trois actes sont qualifiés
sigilliôdes, qui prend le relai d'hypomnèmatôdes : 67, 68, 69.
Bien qu'ils touchent à des sujets où la juridiction impériale entre
en jeu d'après les lois constitutionnelles, il n'y a pas d'intervention
explicite de l'empereur. Le premier, datable de 1370, paraît avoir
quelque rapport avec un acte particulier concernant les biens de
la métropole de Méthymne 2 : le patriarche, après délibération
synodale, rappelle les lois et les canons qui interdisent l'aliénation
des biens ecclésiastiques. Il se peut même que l'acte soit dirigé
contre le gouvernement impérial, car une note synodale de
nov. 1367 (MM 252) oppose à une demande de l'empereur un refus
formel de céder même temporairement les localités d'Oikonomeion
et Paspara. Le second (nO 68) est de la même année; par son sujet
et par sa place dans le registre il se rattache aux actes contem-
porains concernant la Russie 3 . Dans ce gramma sigilliôdes, qui ne
fut pas expédié, le patriarche n'invoque aucune délibération
synodale; il s'appuie seulement sur un chrysobulle antérieur,
confirmé par Calliste 1 et par lui-même4, pour affirmer une nouvelle
fois la juridiction de Kiev sur les Lithuaniens. Philothée semble
profiter de l'absence de l'empereur pour exercer pleinement son
pouvoir; en effet, l'érection de la métropole de Hongrovalachie

: 1) En dMinitive, ce serait donc le seul hypomnèma délivre personnellement -r<7>


fL€PE:( d'une métropole par un patriarche (le no 28 de Georges Xiphilinos étant incom-
plel). :"ous savons par ailleurs que les litres quasi séculiers accordés aux métropolites
(syncellc, hypcrtime) sont d'origine impériale: il est peu probable que le patriarche
dût les confirmer.
(2) Comparer M~, 261 et '263.
(3) Sujet des actes MM, 264, 265, 266, 156 (à remettre dans cet ordre), '268, '269.
(4) Texte de l'Hcte 270 : MM, l, p. 527, '2·4.
420 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

par acte synodal se passe également d'un ordre ou d'un avis


impériaP. Le troisième (MM 300), de mai 1371, est délivré ù l'Église
serbe, toujours en l'absence de l'empereur; le début du dispositif
évoque la délibération synodale et qualifie la lettre de synodale.
La logique semblait exiger que la signature des membres présents
accompagnât celle du patriarche, comme dans le tomos de 1368
contre Prochoros Kydonès; il n'en est pas question dans la
validation.
Après Philothée, nous ne retenons qu'un acte de Nil et le dernier
du patriarcat d'Antoine IV. Le nO 75 (MM 370) est caractéristique
d'une confusion des genres que j'ai signalée dans la description;
la praxis synodale est contaminée par le sigillion. Cette confusion
préfigure l'usage abusif que fera Matthieu 1 des termes (J\J'JOaOc;
et O'uvoaLx6c;2, car déjà le patriarche Nil, dans un acte qui suppose
un jugement synodal (MM 388), ne cite ni la liste de présence,
ni l'avis exprimé par les membres. Dans l'acte d'Antoine IV
(nO 87 = MM 518), la confusion porte sur le nom même de l'acte:
c'est une praxis synodale, avec la liste de présence et un compte
rendu des discussions concernant la juridiction de la métropole
de Corinthe, mais la conclusion parle de gramma sigilliôdes. Cet
exemple a sans doute l'avantage des signatures d'archontes,
apposées au verso, dans un acte synodal et -patriarcal auquel ils
collaborent comme assistants du tribunal (mxpLO''t'oclJ-EVOL) ou comme
auxiliaires de la justice; il est trop isolé pour que nous en tirions
une règle générale.
Il est évident, d'après le nombre infime des actes conservés, que
la juridiction du patriarche ne s'exerçait pas habituellement à
l'égard des métropolites par le moyen de l'hypomnèma et du
sigillion, comme nous le verrons micux en étudiant les actes
d'ordination. Les hypomnèmata relatifs au droit métropolitain ne
sont même pas des privilèges au sens strict, car il ne dépend pas
uniquement du patriarche de légiférer en la matière. Une fois
seulement (no 53) l'acte patriarcal se distingue matériellement de
l'acte synodal, qui est efficace par lui-même. A plus forte raison,
la chancellerie et le chartophylax lui-même n'exercent aucune
juridiction en ce domaine, ou sinon très indirectement et comme
exécutants.
Par comparaison avec le groupe précédent,
Hypomnèma les hypomnèmata et sigillia destinés aux monas-
et privilèges
des monastères.tères obtiennent très largement la majorité.
Cela ne tient pas seulement à leur meilleure
conservation dans les archives monastiques : ces actes sont les

(1) Il n'en est pas question dans les actes ~n1, 278, 279, 281.
(2) Exposé historique, p. 141-142.
HYPOMNÈMA-SIGILLION 421

plus nombreux, parce qu'ils Louchent au domaine propre de


la juridiction patriarcale. Si l'on veut préciser des limites de
juridiction, la statistique doit les comparer à l'ensemble des actes
synodaux; on s'aperçoit alors que le synode n'exerce aucune
autoriLé directe sur les monasLères et qu'il se prononce seulement
dans les procès qui lui sont soumis.
A toute époque, on relève cependant quelques interventions du
synode, depuis le sèmeiôma émis sous Eustrate en faveur de
Christodoulos de Patmos (Regesles, Ç)36) 1. Le patriarche Nicolas 1II,
en 1087 (no 18 : R. 944), con firme par hypomnèma des décisions
synodales, communiquées probablement à l'intéressé par le charto-
phylax qui délivrait copie du sèmeiôma, procès-verbal des
jugements du synode. Au XIIIe siècle, le cartulaire de lVIakrinitsa
enregistre un sèmeiôma exemplaire de praxis synodalt, encadrée
par deux hypomnèmata (les nOS 42 et 43) : le synode reçoit la
plainte d'un moine, résout le cas, et le chartophylax délivre
l'extrait du procès-verbaI 2• Deux monastères pouvaient soumettre
leur différend au synode : c'est pourquoi l'hypomnèmatôdes
gramma de Jean XIII (no 51 : MM, 4) fait état de la liste des
présenLs et de leur jugement. En ce cas, le sèmeiôma délivré par
le chartophylax pouvait constituer le seul instrument juridique :
voir les originaux 10 (X iropol. Il) et Il (Schalzk. 100). Mais le
patriarche avait pouvoir de trancher un litige, même entre évêque
local et monastère, de sa propre autorité : Luc Chrysobergès en
agit ainsi dans le différend qui met aux prises Patmos et l'évêque
d' Ikaria (no 24 : R. 1049). Dans un acte de Kutlumus 3 , les moines
menacent une fois de recourir au patriarche et au synode à une
date où Arsène Autôreianos se trouvait à Thessalonique: menace
purement symbolique, car il est bien douteux que le patriarche
se soit déplacé avec le synode.
Ces quelques interventions du synode ont peu de poids à côté
de tous les autres actes dont le patriarche prend seul la responsabi-
lité, en particulier lorsqu'il s'agit de fixer le statut canonique d'un
monastère: stavropégie, indépendance, charisticariat, sans compter
les nominations d'higoumènes, la collation de titres. La chancellerie
et d'autres bureaux assuraient toute l'administration générale en
ce domaine réservé.

(1) Le fail que Cosmas résout le cas de Christodule de Patmos par Iysis et
hypomnèma (Reyesles, 912-913). tandis qu'Eustrate laisse le soin au synode de porter
une sentence, indique une différence de gouvernement; on sail en effet qu'Eustrate
se désintéressait des aITaires.
(2) MM, IV, 379-382.
(3) Le synode est mentionné dans l'acte 2, 20. Dans Kullumus 38 est citée toute
une série d'actes entrecroisés concernant le différcnd entre l'évêché de Zichna et le
monastère; il n'y a, semble-t-i1, aucune intervention synodale.
422 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

Avant la répartition des bureaux qui apparaît à la fin du


XIe siècle, nous rencontrons des actes judiciaires ct administratifs
auxquels participe le chartophylax : l'un, en 987, est suivi d'une
7tpo't"po'7d) de Nicolas II qui est dite classée lv tmof.Lv~f.Locow (liste :
nO 4) ; l'autre, de 1049, est un nouvel examen de la même affaire.
Ces deux documents intéressent l'histoire et la diplomatique en
raison de leur date, de leur forme et des renseignements qu'ils
contiennent sur l'activité de la chancellerie l • En avril 986 (éd.
p. 310, 3-4), les deux monastères de Lamponios ct du Latros se
mettent d'accord pour terminer une contestation territoriale ct
décident de soumettre leur accord à la confirmation du patriarche
et de son sékréton. L'acte de février 987 (éd. p. 312) porte en
effet la signature du chartophylax et de ses notaires, par ordre
patriarcal; mais il semble que le chartophylax, en plus de cette
signature, dont le rapport avec le contrat n'est pas très clair,
a émis un acte propre 2 , distinct de l'accord rédigé par le tabellion
local, distinct aussi de la protropè de Nicolas II qui confirme la
solution adoptée. L'acte solennel serait donc précédé d'un x,ocp't"ocpu-
J.OCXLXOV cTt)f.Ldw f.Loc, terme que nous trouvons dans un catalogue
d'actes de Patmos ll , à propos d'une affaire semblable. Cet acte du
chartophylax est le procès-verbal d'une action qui se déroule à
son bureau et non au synode; il ne peut consister uniquement
dans une signature apposée sur l'acte privé entre parties. En 1049,
le monastère de Lamponios, uni entre deux à Kellibara, réveille
la querelle: sur appel du monastère de Latros, le patriarche donne
mandat (qypoccpoc; 7tpôcr't"oc1;Lc;) à son l7tL 't"oü crE:XP€'t"ou Constantin
d'enquêter sur place. Constantin signale l'acte antérieur de
Nicolas II, qu'il appelle {m6f.Lv"tJf.Loc (316, 1. 3), et il dit que le patriarche
a jugé O'UVO~LX{;iC; (316, 1. 4) ; d'après cela nous devons comprendre

(1) Les actes sont groupés dans l'édition: MM, IV, p. 30S-312, accord des deux
monastères sanctionné par le chartophylax Étienne; p. 312-315, acte de Nicolas II
(Regestes, SOI); p. 315-317, praktikon de l'épi sékrétou Constantin (ison du charto-
phylax Michel Choumnos).
(2) Le patriarche Nicolas désigne l'acte du chartophylax et de son sékréton :
~((PCl'FOc; npo't'porij KCll cruYKCl't'ci6e:GtC; (MM, IV, p. 314, 24-25), son acte propre :
npo't'po7t"1) (ibid., l. 27). L'accord des deux monastères cile l'acte du chartophylax :
~((PlX'FOC; cruVCl(Ve:GtC; (ibid., p. 310, 16, 26; 31l, 30). La signature du chartophylax,
après celle de l'higoumène Uartholomaios, ressemble à celle des actes de la métropole
de Smyrne et des actes provinciaux, où les al'chontes signent comme témoins officiels;
mais le bureau a émis un acte à part.
(3) Cité p. 404, n. 2 : ce sèmeiôma est ou bien un acte du sékréton, ou bien un
acte synodal, comme celui qui précède l'hypomnèma de ~icolas III, en 10S7; voir
p. 395, n. 2-3. Le copisle du catalogue de Palmos aurait appelé ce sèmeiôma XlXpT0'FU-
ÀClKtK6v, parce que le procès-verbal synodal est délivré habituellement avec l'authenti-
fication du chartophylax. Mais le patriarche Luc a pu tenir le synode à l'écart de cette
affaire et laisser au chartophylax le soin de la régler.
HYPOMNÈMA-SIGILLION 423

que la convocation devant le synode adressée aux parties (316,


1. 25) s'entend d'une convocation au bureau qui a traité l'affaire
précédemment, c'est-à-dire le sékréton patriarcal, le chartophy-
lakion.
Par leur rareté, ces deux actes posent quelques problèmes. Nous
ne savons pas quel lien relie l'épi sékrétou au chartophylax. Si
on identifie sékréton patriarcal et chartophylakion, comme le
fait le premier acte 1 , il faut admettre que le préposé au sékréton,
Constantin, qui n'cst pas chartophylax, est l'un des subordonnés;
il n'agit cependant que sur ordre écrit du patriarche 2 et il ne
mentionne pas l'intervention du chartophylax dans cet ordre de
mission. Par contre, nous apprenons indirectement que le prototype
du rapport de Constantin fut déposé au chartophylacat; plus de
70 ans après s, le chartophylax Michel Choumnos et deux notaires
tirent un ison de l'acte original, par ordre patriarcal. A la date
où le chartophylax délivre cet ison, vers 1120, le conflit continuait
encore et le monastère de Latros a dû demander cette copie pour
certifier son droit 4 • Mais nous savons aussi pertinemment qu'à cette
époque la juridiction sur les monastères était entre les mains du
grand sacellaire. Un dossier canonique nous apprend que tous les
actes sont émis de plein droit par le patriarche, que le bureau
du chartophylax rédige les actes de donation à un charisticaire,
que cct acte s'appelle un hypomnèma et qu'il doit être enregistré
au bureau du sacellaire; celui-ci devait même procéder à un
nouvel enregistrement - ou probablement, au premier - des
hypomnèmata antérieurs, en vue d'une révision générale des états
des monastères 5 • Je me contente pour le moment de faire remarquer
que ni les originaux, ni les autres actes conservés ne portent aucune
note concernant ces formalités. Les formules de corroboration
évoluent, mais jamais au point de révéler l'intervention des
bureaux dans les actes propres du patriarche.

(1) MM, IV, p. 310, 16-17 : "t'Oü 't'LtHCù't'cX"t'ou 7rCl"t'PlClPXL;WÜ cre:)(pé"t'ou, ÀéyCù 8'1] "t'OÙ
XClP"t'O~UÀCl)((OU.
La varianLe singulier-pluriel du titre de l'archonte (sékrélou cl sékrétôn)
para!L avoir un sens, mais mal défini: ci-dessus, p. 375-377.
(2) MM, IV, p. 315, 17 : è~ ÈYYPeXIflou 1tpocrt"eXçe:CùC; (acte omis dans Regesles).
(3) La date du chartophylax n'est pas 1049 (avancée par F. Dôlger, Schalzk.,
p. 218, n. 7).
(4) On admettra que Constantin, en 1049, délivra un acte aux monastères et déposa
un double au sékrélon. Les moines demandenl un ison au chartophylax Michel
Choumnos, soil parce qu'ils ont perdu leur exemplaire, soil parce qu'ils ont besoin
de produire l'acte dans les bureaux de la capilale, où la signature du charlophylax
avait SOIl poids, soit tout simplement pour faire confirmer l'acte déjà ancien.
(5) Ci-dessous, p. 459.
424 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

Au XIVe siècle, l'enregistrement irrégulier de


~~~esd~e ~~r.;i~e quelques sigillia fournit au scribe du registre
l'occasion d'annoter la copie et de signaler des
anomalies dans le déroulement des opérations de chan~cllerie.
Disons tout de suite que la première anomalie, dont personne ne
s'est soucié, consiste il enregistrer des sigillia dans un codex destiné
à recevoir les procès-verbaux des séances du synode; cette pratique,
qui ne semble obéir à aucune règle, n'est pas la seule qui nous
fasse douter d'une bonne organisation de la chancellerie à cette
époque. C'est une des conséquences du fait que le chartophylax
est partagé entre des fonctions contradictoires, entre le secrétariat
du patriarche et le secrétariat du synode, comme le laissent entendre
les diverses définitions de son office. Parmi les actes munis d'une
annotation notariale, l'un mentionne l'action synodale : 69
(MM 168) ; les deux autres n'y font aucune allusion: 68 (MM 270),
85 (MM 469).
L'acte MM 168 semble avoir été rédigé trop hâtivement, pour
confirmer une convention établie par le prôtos Théodosios et
destinée à assurer la cohabitation pacifique des Géorgiens et des
Grecs au monastère d'Iviron. Le texte est enregistré d'après une
minute (1t(XpCX(1x.Éô~O\l), un premier projet; mais le sigillion expédié
réellement contenait d'autres instructions et ce texte ne fut pas
enregistré. D'après la situation politique et l'état très confus
des institutions de l'Athos à cette date, on peut imaginer plusieurs
raisons qui seraient à l'origine de ces modifications du texte :
intervention des Serbes, chute du prôtos 1 , et tout ce qui s'ensuit.
Mais pourquoi le scribe, qui connaît, au moment où il écrit, le
texte définitif (ye:yo\l6't"~ (1~Y~ÀÀ~c.p : p. 379, 1. 16), n'est-il pas en
mesure de le reproduire?
L'acte MM 270 est copié parmi un groupe de lettres destinées
à la Russie, en 1370; elles contrastent fortement avec celles qui
furent envoyées l'année suivante. En 1370, le patriarche est
disposé à maintenir la juridiction de Kiev sur les Lithuaniens,
c'est-à-dire celle du métropolite Alexis résidant à Moscou : le
texte du sigillion s'appuie sur les actes officiels antérieurs. Mais ce
projet ne fut pas expédié 2 • Une note d'annulation précise que

(1) La liste des prôLes est troublée par une succession très rapide de Grecs el de
Serbes durant Loute la période allant de 1345 à 1380 : J. DARROUZÈS, c Liste des
prOtes de l'Athos ", dans Le Millénaire du Monh1thos, Chevetogne, 1953, t. l, p. 426-432.
Sur le prôtos Théodosios : P. LEMERLE, A etes de Kullumus, Paris, 1946, p. 16-17.
Il semble que Théodosios a occupé la charge une troisième fois entre 1357 et 1363.
Un acte inédit du patriarche Calliste semble tout proche de ce sigillion : voir p. 395
et 439 (orig. no 'la).
(2) Le revirement de Philothée est dû à l'arrivee d'un envoyé lithuanien avec une
HYPOMNÈMA-SIGILLION 425
l'original fut Gomposô (typ&cp'Y)) et enregistré (x<X't'E:cr't'pwe'Y)) avant
d'être signé par le patriarche. La différence avec le sigillion
précédent consiste donc à enregistrer le texte définitif et non une
minute 1 . Il me semble que cette pratique était la plus courante.
Si les mêmes fonctionnaires procédaient à l'expédiLion et à
l'enregistrement, ils avaient une possibilité d'accomplir la seconde
opération avant que l'authentique ne soit parti, à condition que
le travail flit coordonné: ce n'était pas le cas, comme le montre
le chevauchement des dates durant la même année dans le registre.
Un troisième document, sigillion d'Antoine IV pour Pantocrator
(:\IM 469), est témoin d'une opération diITérente, qui se situe avant
la signature ou sigillion par le patriarche; le document est prêt
pour la signature, mais au moment d'achever cette formalité on
s'aperçoit d'une omission qui est corrigée immédiatement par un
post-scriptum ajouté après la formule de corroboration. La question
serait de savoir comment l'omission fut décelée. Ou bien le scribe
qui a exécuté la copie de la charte au net a passé une ligne ou deux
par saut du même au même 2 ; s'il a collationné son texte, je suppose
qu'après avoir découvert l'erreur il n'aurait pas présenté à la
.signature sa copie défectueuse. Ou bien, comme il est plus probable,
l'omission ne fut aperçue qu'au dernier moment, quand il n'était
plus temps de refaire une charte. Les plus qualifiés en cette
circons tance pour découvrir l'omission étaient certainement les
bénéficiaires, les moines de Pantocrator, qui avaient tout intérêt
à ce que le document destiné à remplacer leurs titres perdus ne
contînt aucune erreur 3 • De même que les documents dogmatiques
et législatifs n'étaient approuvés et signés qu'après lecture solen-
nelle 4 , de même on conçoit que les bénéficiaires d'un sigillion
important fussent mis au courant du texte qui leur était destiné;
une correction faite avant signature paraît signifier que l'original

lettre d'Olgerd. Celle-ci l'épand à une lettre du patriarche: ~1:\1, 320, 1. 2 (l, p. 580);
elle dut parvenir à CP. vers l'automne 1370, car en août 1371 le patriarche dit qu'il
a ordonné un métropolite pour Galitza (ibid., p. 583). Les lettres envoyées en Russie
durant l'annee 1371, de mai à septembre (M:\i, n. 318-323) se ressentent donc des
rapports parvenus de Lithuanie au patriarche et qui ont provoqué l'annulation du
sigillion favorable à Alexis de Kiev-Moscou.
(1) Nous verrons à propos de l'enregistrement que, sous Isaïe, le copiste reçoit
pour l'inscrire l'acte préparé comme extrait du registre: ci-dessous, p. 504·505.
(2) L'erreur est fort possible. Comparer Pantocr. 8, l. 54-57, et Panlocr. 9,1. 150-152 ;
le copiste a saute d'Eleutheropolis à Christoupolis.
(3) En aHil 1370, Philothée ajoute un post-scriptum, après la corroboration, pour
signifier qu'en raison de son long séjour à l'Athos, il connaît bien les situations des
monastères et des personnes.
(4) Voir ci-dessus, p. 415-417. Au XIVe siccle, le tomos de 1351 fut lu solennellement
à Sainte-Sophie.
426 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

était présenté en lecture officielle devant le patriarche. Il faudrait


disposer de bien plus d'exemples pour décrire en détail et avec
certitude toutes ces opérations; l'étalement des témoignages sur
plusieurs siècles qui ont connu des formes du gouvernement et des
vicissitudes politiques très diverses ne favorise guère non plus les
généralisations.
L'étude de l'hypomnèma nous fait constater surtout combien
l'activité de la chancellerie s'efface devant l'autorité suprême; les
exécutants restent dans l'ombre de l'anonymat et les actes
solennels du patriarche sont loin d'exalter la charge du charto-
phylax dans le sens où l'entend Balsamon. Nous ne voyons pas
du tout, dans les sigillia de stavropégie et autres, ce qui justifie
la prétention du canoniste : le chartophylax xoc't'ocyp<xcpe:"t'oc~ xocl
3Œw(j~ (j't'OC\)po'l't1)y~ocl; il est vrai que, dans ce passage, l'instrument
de l'autorité du chartophylax n'est autre que le boullôtèrion;
mais c'est encore le sceau du patriarche, et non le sien, que le
chartophylax appose. En fin de compte, il parait que le char-
tophylax ne tient pas, dans l'ensemble des hypomnèmata que
nous avons passés en revue, la place que nous imaginerions devoir
tenir l'archonte le plus représentatif de la juridiction du patriarche.
A défaut de notes explicites sur la genèse des actes et la part
respective du patriarche et de son bureau, les hypomnèmata nous
donnent quelques renseignements sur les modalités de dépôt et de
conservation des textes. Avant de passer à l'autre catégorie d'actes,
nous essaierons de préciser l'organisation de ce service et les
moyens dont disposait le chartophylakion pour tenir ses archives
à jour.

3. DÉPÔTS DE LIVRES ET D'ARCHIVES.

Les grands actes législatifs qui prennent forme d'hypomnèma et


qui émanent de synodes mixtes posent le problème de la conser-
vation des actes sous plusieurs formes, en original ou en registre.
L'histoire, à défaut de l'archéologie 2 , a conservé le nom de plusieurs
locaux destinés à servir de dépôt pour des livres ou des chartes.
Le concile de 680 ne distingue pas nettement patriarcat, charto-
phylacat et bibliothèque; à cette date, la bibliothèque pouvait se
trouver déjà dans les chambres inférieures du Thomaïtès. Cedrenus
parle de l'incendie qui détruisit ce palais patriarcal en 790 avec
les chambres où étaient conservés les commentaires de Chrysostome

(1) PG, 138, 1041 B; ci-dessus, p. 341, n. 4.


(2) Voir la descripLion du palais pa Lriarcul ; TI. JANIN, Constantinople byzantine
(2" éd.), Paris, 1964, p. 177-181.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 427
sur l'Écriture sainte 1 ; il fut restauré assez rapidement, pUIsque
l'empereur Théophile, discutant avec les frères Théophane et
Théodore, envoie chercher un livre à la bibliothèque patriarcale
du Thomaïtès dont il connaît bien la disposition 2. Cette bibliothèque
de littérature ecclésiastique était donc située dans le bâtiment où
se tinrent nombre de réunions synodales de 1089 à 1177 3 •
Le patriarcat lui-même, séparé du Thomaïtès par l'Augustéon,
comprend deux sékréta principaux qui servaient également aux
réunions synodales. Un acte de mai 1094 mentionne comme lieu
de dépôt de chartes l'gcrw ~E:cr't'LOCpLOV, situé certainement dans le
palais patriarcal : le pittakion déposé en cet endroit doit être
enregistré aussi b 't"oi:ç 't"WV xoc6' ~f.Làç crE:XpÉ't"wv XOCp't"LOLÇ 4. Le dossier
où se trouve ce texte distingue donc plusieurs lieux: 1. le vesliarion
intérieur qui peut se trouver sous le contrôle du chartophylax,
mais dont on ne sait s'il est identique au chartophylakion ; 2. les
sékréla, bureaux particuliers des arch on tes chefs de services
administratifs; seul est mentionné dans ce dossier celui du grand
sacellaire 5 • Ces bureaux sont distincts évidemment du petit et du
grand sékréton, où se tiennent les réunions synodales ct des
réceptions 6 • Mais, chaque fois que l'on trouve une mention du
sékréton patriarcal, avant et après cette date, ou bien du patriarcat
en général et du chartophylakion en particulier, il est impossible
de savoir la plupart du temps s'il y a allusion à une disposition
topographique; les trois termes désignent sans doute le même
palais patriarcal, comme centre administratif et résidentiel, qui
comprend un bureau propre du patriarche et celui où travaille
le chartophylax. Ils devaient être très rapprochés à certaines
époques, puisque le chartophylax sc tient comme à l'antichambre
du patriarche et que les métropolites lui contestent une préséance
en cet endroiV. L'interprétation du terme ÈçwXOC't"OCXOlÀOÇ qui veut

(1) CEDRENUS, lIist. : Bonn, II, 25 = PG, 121, 905 D ; cd u1toKch·w X~fJ.OCpcu.
(2) Idem, Bonn, II, 115 : PG, 121, 997 B-C : T7)v {)LoÀov TIJv K:X'l'à: TIJv mnptap-
XtK~v È:v 'l'iji 0wfJ.at"ll, Xa'l'Œ Tijv8E: T7)v Sémv KE:tfJ.ÉVlJV, {)tOto8-fJKlJV.
(3) Regesles, index grec, p. 232 ; dans Reg., 1134, la séance se lient èv 'l'oit; fJ.E:'l'E:WPOtt;
XE:ÀÀ(Olt;, étage supérieur aux chambres inférieures de la bibliothèque.
(4) J. DARRouzÈs, ~ Dossier sur le charislicariat t, Potychronion, Feslschri{l
F. Dolger, Heidelberg, 1966, pp. 157, 5; 158,9.
(5) Ibid., p. 160, 12 : 'l'WV ÈvOC1toKE:tfJ.évwv 'l'iji cre:Kpé'l'cp Sécre:wv.
(6) Voir Regestes, index grec, p. 234 : créKpe:'l'OV (fJ.tKp6v, fJ.éya). Ces sékréta sont
mentionnés dans le typikon Dresdensis (cité p. 47) comme lieu de réception: lac. cil.,
Trudy, p. 531-532, réception pascale du clergé.
(7) Le rapport est sugg-éré par la description ùe l'ornee du chartophylax au IX e siècle
(Anastase le Bibl.) et par certains termes des actes de 1094; voir Regestes, 970. La
querelle de préséance dépasse certainement une alTaire de «salon d'attenLe»; voir
ci-dessus, p. 58, n. l, et p. 65.
428 LA CHAl.\'CELLEHIE D'APHÈS LES ACTES

établir une opposition avec O"UYXE:ÀÀoç n'est pas très bien fondée,
car si nous voyons parfois les archontes du XIVe siècle travailler
« à domicile », nous ne connaissons pas l'emplacement de leur
bureau principal, siège du sékréton.
Un incendie détruisit, en 912, un autre local qui est aussi par
définition un dépôt: il s'agit des kèroularia de la Grande Église
d de la sacclle patriarcale l . Ces locaux se trouvaient entre Sainte-
Sophic et le palais patriarcal, qui ne semblent pas avoir souffert
du sinistre. A cette date, la sacclle pouvait avoir même destination
que la sacelle impérial(', à la fois caisse d'État et dépôt d'archives:
on parle en effet de ,07tOeE:O"~OCL et de x,ocp-;oet<1LOC. Elle se distinguait
du skévophylakion, encore que nous trouvions à la même époque
et peu après cet incendie une mention du vieux skévophylakion,
opposé à celui qui était en service et qui subsiste toujours 2. Peu de
temps après, en 944-945, Alexandre de Nicée, saisi par des serviteurs
du patriarche dès son entrée au patriarcat, fut retenu dans la
sacelle 3 . Le local était donc déjà restauré et cette nouvelle mention
nous la fait imaginer assez vaste pour contenir des salles à destina-
tion variée : dépôts de Sainte-Sophie, archives du patriarcat,
cellules de détention. La diversité des sens que prend le terme
<1OCX~MOC (ou <1OCXÉÀÀLO\l) doit s'expliquer par les usages multiples que
sous-entendent les variantes du texte : les dépôts de chartes de
la sacelle patriarcale, tous les dépôts de chartes et la sacelle 4 •
Nous avons mentionné plusieurs fois les hésitations des notices
concernant le sacellaire et le sakelliou ; il est possible que le même
bâtiment abrite la grande et la petite sacelle dont parle Jean de
Kitros 6 , comme le palais avait un grand et un petit sékréton;
mais le sakelliou n'est pas attesté avant le XIe siècle, et nous
ignorons surtout la nature des « chartes » déposées en cet endroit,
si c'étaient des documents classés en vue d'un usage et de la

(1) Les termes exacts sont <lssez importants ici: TIIEOPII. CO:-lT, Donn, 377 = PG,
109, 393 C : ... "t'eX x7)POUMPLct -rijc; fLe:YcXÀ7)c; tXl<À7)crLctc;, xiXévTCùV xctl "t'wv T07to{le:mwv xctl
XctP"t'O{le:crLCùV -rijc; 7tct"t'pLctPXLX~c; C1ctxéÀÀ7)t;. GEOllGES Co NT. (Islrin II, 37), Bonn, 715 =
PG, 109, 777 A : "t'eX X7)pouÀcXptct, "t'eX XiXp"t'o{lécnct 7tcXV"t'1X xctl i) C1ctxéÀÀ7). Littéralement on
distingue deux locaux : kèroularia et sacelle; celle-ci se subdivise en divers dépôts,
dont les chartothésia semblent former le plus important ou le plus spécialisé.
(2) Ci-dessus, p. 316, n. ;); 354, n. 2.
(3) Voir p. 63, n. 3.
(4) Yoir textes: note 1 ci-dessus.
(5) Je ne connais pas de mention grande sacelle avant le milieu du XIIe siècle:
voir p. 463 (et note 3) le signalement de racle. Il me parait fort probable que l'expres-
sion est abslraite et dérivée du litre mégas sakellarios ; en elTet, le sakelliou, ou è7tl
rijc; C1ctxé}J.7)c;, ne prend jamais le titre de prépOSé à la petite sacelle. S'il y a toujollrs
une sace Ile, les termes petite et grande ne veulent pas désigner cet édifice, mais le
bureau administratif.
DÉPÔTS ET AHCHIVES 429

consultation, ou bien des pièces mises plus ou moins au rebut,


ou enfin tout simplement les réserves de (~ papier ,) où puisaient les
différents bureaux, comme les desservants de Sainte-Sophie
venaient s'approvisionner aux kèroularia, ouverts aussi à la
clientèle dévote.
Un autre local, contigu au palais patriarcal, possédait des
XOC"';'"t);(OUl-L'fJ'J e:toc, comme Sainte-Sophie; l'oratoirr Saint-Alexis servit
fréquemment aux réunions synodales durant le XIIe siècle 1. Nous
connaissons un exemple de bibliothèque monastique située dam;
les katèchouméneia ; les manuscrits de Lavra, à l'Athos, portent
souvent la mention de cet endroit 1 : ceux de Saint-Alexis ont pu
contenir à leur tour des livres ou des documents en rapporL avec
la destination des locaux.
Aucune mention, ni l'ensemble des témoignages ne permettent
vraiment de dresser un plan détaillé, ni de localiser des fonds
généraux et particuliers, dont le nom ct l'emplacement nous
indiqueraient les rapports entre patriarcat cl bureaux adminis-
tratifs. Un inventaire du contenu des fonds de bibliothèque et
d'archives n'est pas possible d'après les sources; les actes nous
apprennent cependant de quels fonds le chartophylax avait la
responsabilité.
En principe le chartophylax est un archivist("
La bibliothèque
du patriarcat.
non un bibliothécaire. Durant la ha uLe époqu~,
le service de conservation paraît nettement
séparé de la chancellerie proprement dite: la répartition des
responsabilités entre divers archontes, parmi lesquels émergent le
primicier des notaires ct le protonotaire, subit des changements
notables. Mais dans le domaine où s'exerce l'activité propre du
chartophylax la distinction entre livres ct chartes est toute relative;
elle n'a jamais le caractère exclusif et rigoureux des classements
modernes. Au concile de 680, le chartophylax présente indifférem-
ment, comme venant des fonds dont il a la garde, ùes actes de
conciles, des œuvres patristiques, des registres de chancellerie, des
lib~lles et des chartes: c'est l'inventaire le plus détaillé que nous

(1) Regesles, index grec, p. 232 : mentions de 1143 (nO lOI") à 1192 (no 1180'.
D'aulres men lions de kalèchouméneia sonl indclcl'minl'es, par exemple en lOI\)
(Ileg. 8'26).
,2) Pal' cXl:mple Ùl'S mss Cuit;lill. Le lypikon dl' ,Jé'rusalem, dulé de Ill:!., ciLl'
aussi des )(CXTIJXOUfLe:\lCX : A. PAPADOPOULOS-KERA:'on:LJS, 'A\lcXÀe:XTCX 'Ie:poaoÀufLLTLxljÇ
I;,,;,cxxuo).oyliXC;;, 2, p. 12, 26; 179, 7; cc n'esL qu'un lieu liturgique, de même que le
skévophylakion (de l'Anaslasis : p. 12,99, 102) ; lt' sékrrlon esl un hureau indcLcl'miné
(p. 99, 9; 189,21) et on ne cHe pas de chartophylakion; on ne peut Lout allclIdrc
d'un typikon liturgique.
430 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

ayons des ressources documentaires du patriarcat!; il nous aide


à comprendre, ou plutôt à imaginer, cc qu'étaient les archives.
Les termes techniques sont à relevcr 2 •
216 A-B : Èv -rn ~Lt)ÀL06~xll -roi) Eùocyoi)e; 7toc-rpLocpx,dou••. -roc ~LOÀLOC -rWV
,
OLXOUfLEVLXWV -
cruvoowv. ,~

326 D-E : ocù6Evnxoc ~LOÀlOC (de citations patristiqucs)~v 'rc{) 7tOC't'plOCp-


X,e:l~.
509 E : ~v 't'c{) 7toc't'pLocpx,dcp, 7tOV~fLoc't'oc MOCXOCPlOU xoct ~EPyLOU.
512 A-B : OUO ~LOÀlOC xoct Êv x,ocp't'é;)ov 't'E't'pcX.OLOV.•.•Wv <DlÀL7t7tOU 3 •
544 D-E : pÉYLcr't'poc, OOYfLOC'rLXOC crUYYPcX.fLfLoc':"oc, cX.7toy-dfLEVOC ~v 't'c{) X,OCp'rO-
(j)UÀOCy.lcp·
545 D-E : XWOlXlOC, ~TOl pÉytcr't'poc... péytcr't'pov Otoc(j)6pwv È:7ttcrTOÀWV
~EPyLOU.
548 B : ocù6Evnx~e; l7ttcrTOÀ~e; 'OVWplOU.
557 E : bttcrTOÀ~ Kupou.
560 B-D : cruVTcX.YfLocTOC (ol6x,ELpOC.•. pÉYlcr,,;pOV oloc(j)6pwv È:mcrToÀWV TI ocuÀou
lx TOi) X,OCPTO(j)UÀOCXlOU... 7tpocr(j)wv'YJnxoue; "pde;, TIÉTpOU 7tOCTpLcX.PX,OU
"
PEYlcrTpOV ~""l.-
OLOC(j)OpWV E7ttcr'rOl\wv.
576 A : XCùab-cLO\;, ~TOL peytG'rpov, 'rà Ëxov "C'et tO'o't'U7tOC '!W\J ye:vo(.LÉvwv
crUVOOLXWV 0WfLli, IwcX.vvou Y-oct KWVcrTocv"LVOU.
J

576 A-C : OCÙ6EV't'LXOC cruvOOlxOC ~EOOUMWfLÉvoc 0wfLoc... OCÙ6EVTlXOV crUVOOLXOV


~EOOUMWfLÉvov, lmXEtfLÉv'YJe; ~ouÀÀ'YJç cX.(j)OCLpE6e:la7je;... om:p cruVOOLXOV
, t'EOI\'
OCV' ~""6 ' TO, ,PEYlcrTpOV.
YJ 'YJ 7tpOe; '
577 E : ÀLoÉMOUe;, xocToc6écrw;, ÉTÉpoue; x,OCpTOCe;... tv Tc{) X,OCpTO(j)UÀOCXl~,
~LOÀOV €v O'WfLOCO'lV F;x.ouO'ocv tO'oc Otoc(j)6pwv È:mO'ToÀwv OOYfLOCTlXWV.
580 A : pCùfLOCLX~V È:mcrToÀ~v 'Ovwp(ou fLETOC É:pfL'YJvdoce;.
588 A : ÀLOEÀÀOl, oOYfLocnxcX: X,OCpTc{)OC crUv-rocYfLoc't'oc, ~(OÀOL OtOC(j)0POL.
588 B-C : È:x TOU 7tOCTptOCPX,e:LOU OUO È:v O'WfLOCO'L ~LOÀlOC T~e; OCYLOCe; 7tÉ:fL7tTI)e;
O'uv6oou, dans lesquels on trouve insérés: TpELe; TETpcX.OEe; cX.VE7tlYPOC(j)Ol,
OUO ÀLOEMOL rpcX.ÀcrOL.
588 D : X,OCpTc{)O\l OCÙ6EV't'tXOV dÀLTOCpLOV T~e; E' cruvooou; 588 E : TOC
Mo TEUX,'YJ (= 588 B), Ta TOfLcX.pLOV (= dÀL'TcX.pLOV).
589 A- D : ÉTÉ:pOCV x,ocp'Tc{)ocv ~[OÀov T~e; E' O'uvooou... È:v 'rc{) ~LOÀl~ 't'O\)
7tOC'TpLocpx,dou... hEpOC X,OCpTc{)OC cX.PX,OCLOC ~L6ÀlOC.

il) Le recours aux actes de ce concile est la partie la plus neuve de l'article de
E. 13 Et:RLlER, «Le chartophylax <le la Grande Église de COllstantinople ", Compte
rendu du Il le Congr. in/ern. cath., I3ruxelles, 1895, p. 252-266.
(2) D'après MAI'ôSI, t. 1 J.
(3) ÉLant donné qu'il existaiL en ville une maison de Philippicus (début VIle s.)
on est tenté de l'identifier avec TeX <1>LÀbt7tOU, que le concile donne pour obdoc. f?;cr;(nÀlX~ ;
la correction ne vaudrait pas cependant pour la première mention de TeX <1> LÀt7t7tOU ,
::lU concile de Chalcédoine: SCHWARTZ, Acta Il, Chalc. 1,2, p. 115,5 (= MANsr, 7,
61 D); cf. R. JANI;\', Constantinople byzantine, Paris, 1964, p. 410.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 431

Je ne cite que les passages où le chartophylax intervient comme


pourvoyeur des textes demandés. Beurlier a relevé toutes les
mentions d'ouvrages de la bibliothèque patriarcale 2 (dix-neuf en
tout, dont Ic livre EV (jw!J.oc(j~ du concile d'Éphèse : 428 E), qui
servent à collationner les extraits réunis dans un codex authentique
conservé au skévophylakeion (392 E). Cependant le partage qu'il
veut introduire entre bibliothèque et archives (terme qui traduit
XOCp't'OtpUIdXXtoV) reste purement théorique: il répond à un classement
idéal des livres et des documcnts officiels, qui sont des registres
et des chartes. En réalité, lorsque le chartophylax se déplace, il
trouve au patriarcal, des ouvrages patristiques (326 Dl, des actes
de conciles (589 C) ; à La bibliothèque, encore la collection des actes
des conciles (216 A-B) ; au charlophylakion, œuvres de Serge et
Macaire (509 E), registres et lettres (544 D, 560 B-D), libelles,
dépositions, papiers divers (577 E). Il Y a une vague allusion à
la diversité des dépôts, et le chartophylakion retient surtout les
documents officiels et les œuvres (Macaire et Serge) d'une doctrine
douteuse soumises à l'examen du concile; rien n'indique que ces
pièces tiennent en des fonds séparés 2 , comme l'ouvrage trouvé à
la résidence de Philippicus (512 A-B). L'unité administrative du
fonds général repose en la personne d'un unique responsable.
Lorsque le moine Étienne apparaît au concile de Nicée (787)
comme bibliophylax du patriarcat, les ouvrages qu'il présente à
la lecture viennent d'un peu partout: un de Rome, un du monastère
d'Hormisdas, un du monastère de Maximianos, un autre du
monastère de Hyakinthos ll ; quand il offre encore quinze ouvrages,
le patriarche Taraise se déclare rassasié de littérature'. Ce biblio-
thécaire donne l'impression d'être cantonné dans sa spécialité et
n'est pas un archonte habituel du patriarcat. F. Dvornik a étudié
spécialement le rapport entre bibliophylax et chartophylax à
propos de cette mention, en vue de déterminer si Constantin le
Philosophe fut destiné à la charge de bibliophylax ou de charto-
phylax. Il serait vraiment exceptionnel qu'un jeune diacre de
vingt-trois ans, comme Constantin à la date indiquée, soit promu

(1) Art. cil. (ci-dessus, p. 430, n. 1), p. '256.


(2) A l'époque conciliaire, on ne fait pas de distinction bien nette entre sékréton
ct patriarcat, témoin la titulature des archontes au concile de 787 : l\1A.~SI, 13, 98 A
référendaire ,oû e:OIXyoüç cre:xphou ; 68 D : notaire ,oû e:OlXyoüç 7t1X'p~IXPX~XOÜ cre:xphou ;
69 A : ,oû e:ûlXyoüç 7t1X'p~IXPXdou. En 987, on renconlre encore une équivalence enlre
sékréton patriarcal et charlophylakion ; voir p. 423, n. 1. Au fond, le local du charto-
phylakion est aussi indéterminé que celui du synode, faute de vestiges archéologiques
et de descriptions détaillées.
(3) MA~SI, 13, col. 53, 50 (ct 192), 189, elc.
(4) Ibid., 196.
432 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

d'emblée charLophylax ; c'était peut-être le poste auquel il aurait


pu parvenir selon l'intention du logothète Théoctiste, mais rien
n'empêche de prendre le terme « bibliothécaire auprès du patriarche,
à Sainte-Sophie ) dans son sens premier 1 . CeLte charge plus humhll'
et dépendant sans doute à l'époque des services du chartophylakion
convient parfaitement à un jeune clerc et à un bon lettré; ce
n'est pas la première fois qu'une charge est connue par une mention
unique, ni la seule fois où nous ignorons les degrés de subordination.
Une distinction entre bibliothèque patriareale et archiv('s
restera toujours très confuse, du fait que l'Église exerce un
magistère dogmatique conjointement avec le pouvoir législatif ct
judiciaire; dogmes et lois exigent la possession de livres en forme
authentique, contrôlables par l'autorité et garantissant la sécurité
de la foi dans tous les domaines : théologie, droit canon, liturgie.
La collation de textes faite au concile de 680 n'est pas un fait
isolé. La même opération est sous-entendue par la présentation
des florilèges dogmatiques souvent annexés aux actes conciliaires
et, plus tard, aux actes synodaux, par exemple, sous Manuel
Comnène dans les actions contre Sotèrichos Panteugènos 2, qui se
poursuivent dans l'afTaire du Paler major me esl ct provoquent la
publication d'une Eklhésis. Durant la querelle hésychaste, la
discussion porte aussi principalement sur l'exégèse des textes
patristiques; mais à cette époque le débat est porté devant toute
l'opinion publique: le synode et la chancellerie sont complètement
débordés et cèdent le pas devant les théologiens patentés ou non.
Plus on s'éloigne de la période conciliaire, où déjà la collation
des textes recourait aux livres en circulation 3 , et moins on dispose
d'exemplaires officiels et déclarés authentiques. D'ailleurs les

(1) F. DVOR:-llK, Les Légende8 de Constantin ei de Aléthode l'lieS de llyzance, Prague,


1933, p. 353, texte traduit de la Vie; p. 50-51, commentaire. Pour ma part, je ne suis
pas convaincu par ceUe démonstration que Constantin, dans la pensée de son protec-
teur ThéoctisLe, était destiné il la charge de chartophylax; l'au teur veut tl'OP prouver:
voir ci-dessus, p. 385, n. 2. Le seul point qui me paraît acquis est que Constantin
fut ordonné diacre (op. cil., p. 63-61) ; il n'était pas nt'cessaire, pOUl' le prouver, ue
faire intervenir une pl'omotioll à la charge de chartophylax. Quant à la charge de
bibliophylax, peu attestée, le témoignage n<"gatif du Pseudo-Kodinos ;!Jp. cil., p. [l'!)
n'est pas de tres grand poids, car la taxis ecclésiastique qu'on lui aLtribue ignore bicll
des choses de l'état ancien des o/Tices ; à toute époqne nOliS trom'ons lks hapax parmi
les noms de fonctionnaires.
(2) PG, 140, 137-148. Un peu plus tard, vers 1170, Andronic Kamat('ros compose
un recueil, plus ou moins olliciel, pour soutenir les elTorts dogmatiques de ~lallllei
Comnène contre Latins et Arméniens; mais il est éviùent que l'œuvre ne sorl pas d'ulle
chancellerie, hien que l'auteur fûl grand drongaire (fonction judiciaire).
(3) Au concile de 680, he:plX ... ~~ÔÀ(lX désignent des ouvrages venus ùe dépùts
extérieurs; Mansi, Il, 589. En 787 (p. 431 n. 3), on se demande de fjllf'lS fonds
Étienne a la garde; il cite des ouvrages venus de toules les bibliolhéfjues de la ville.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 433

problèmes dr critique littéraire ct historique n'intéressaient pas


directement le patriarche et le synode, qui laissaient ce soin aux
membres du clergé voués aux études et à l'enseignement!. Une
fois seulement nous voyons un patriarche sévir au sujet d'une
7tOCPOCX.&pOC~LÇ opérée sur un texte de Grégoire de Nysse; le volume
appartenait au grand économe Xiphilinos et l'auteur du grattage
était son parent par alliance le référendaire Eskammatisménos,
futur chartophylax 2 • Il s'agissait dans ce cas d'un passage relatif
au Saint-Esprit et aux controverses avec les Latins. Le contrôle
des ( éditions )} classiques (Bible et Pères) n'était donc pas remis
aux soins d'un office quelconque ct la diffusion des livres apparte-
nait à l'initiative privée.
La chancellerie s'intéressait davantage à cc qui touchait la
jurisprudence et le droit canon. L'histoire du Nomocanon et de
ses diverses recensions montre que le patriarche veillait à la
composition du recueil; en dernier lieu, c'est le chartophylax et
nomophylax Balsamon qui met le Nomocanon en harmonie avec
la législation coutumière, sur ordre de l'empereur et du patriarche 3 •
Le chartophylax du XIIe siècle disposait peut-être d'un fonds
très riche, mais l'étude des commentaires prouverait certainement
qu'il devait se fier autant aux collections juridiques et canoniques
courantes (Basiliques, collections des canons et des lettres cano-
niques) qu'à des exemplaires déposés. Il semble que Jean Bekkos
disposait encore de la version grecque offieielle des actes du concile
de Sainte-Sophie (879-880) 4; on n'avait guère l'occasion en
synode, après la période conciliaire, de consulter ces volumes qui
ont dû disparaître l'un après l'autre pour diverses causes, après
leur transcription de l'onciale en cursiveS. Même au XIIe siècle,
qui se prêtait à une bonne organisation de la chancellerie, nous

; 1) Une remarque très curieuse du didascale de l'Apôtre, :":icéphore Basilakès,


nous apprend cependant que le patriarche, agacé par sa rhétorique, lui imposait la
lecture du manuel approuvé: texte édité par E. :\hLLER, dans Annuaire de l'Ass.
pOlir L'enc. dp.s El. grecques, 7 (1873), p. 153, 9·1·1 : (jLOÀ(OV 8ouc; brl-w(J-ov ... (J-Lxpèv
éYXltLpŒtov.
(2) Acte synodal de l'~HO : PG, I.H, 281-289. Mais d'après W. Jaeger, Ce passage
de Grégoire <le :" yssc serait déjà interpolé vrrs les IXc-X e sil'cles (ouvrage non vu).
~3) Voir la prêface de ['auteur: PG, 104,976-977; les préfaces antérieures mention-
nent le travail de Théodore Bestl's qui agit slIr ordre de Michel, TOUÇ rrpOltaTWTo;ç
.wv altl<phwv ÀOY06ltTittV dÀ7)epwç; c'est la date olt est attesté un logothète des sékl'éta :
F. DÔLGER, FinanZl.'erwallUllfl, p. IR, n. I. Le nom de Pholius émerge à propos de
CI' recueil officiel.
(4) Ilypothrsl' très plausible de V. LAl:RENT (Echos d'Or., 29 (1930), p. 407-4r>;
38 (19:39), p. 100-106), combattue par F. DVOR:-IIK, Le Schisme de Photius (Unam
Sanctam, 19), Paris 1950, p. 547 (et p. 278).
(::» Les Hcles authentiques sont consultés ëvidemment, en 680: :\[A!'iSI, 11,216 A-B,
3'~6 D-E (voir p. 430).
434 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

remarquons des anomalies curieuses concernant le dépôt d'actes


courants. En 680 et en 787, on fait allusion à des livres précieux
déposés au skévophylakion 1 . Des ouvrages contenus dans ce trésor
n'étaient pas indifTérents au chartophylax, car certains a <.:h's
proviennent de là. Eustathe Chantrènos, en octobre 1193, tire un
extrait d'un codex prototype du skévophylakion 2 ; or cette praxis
synodale, vieille à peine de vingt ans, fait partie d'un dossier
dispersé, dont plusieurs pièces sont inédites, concernant le mariage.
Auparavant Michel Choumnos paraît avoir agi de même, si la
mention de l'acte signi fie que le chartophylax en a délivré un
extraitS; en tout cas, le volume se trouvait au skévophylakeion.
Les mentions plus tardives de livres de la Grande Église ne
signifient plus grand-chose pour la diplomatique. Au xv e siècle,
un copiste transcrit encore les actes du concile d'Éphèse d'après
un livre de Sainte-Sophie 4 , Le patriarche Cyrille Loukaris cite avec
une certaine emphase un codex de la Grande Église qu'il a vu 5 ;
mais il est fort douteux qu'il s'agisse du registre du patriarcat
de Polyeucte, car l'acte est certainement remanié, ou faux.
Les manuscrits provenant de Sainte-Sophie et du patriarcat
sont extrêmement rares, par comparaison avec ceux que l'on sait
avoir appartenu à d'autres fonds. Quelques-uns à peine de Sainte-
Sophie 6 et deux seulement du patriarcat, signalés par la marque
de possession 7t~'rpL~PXlX6\1. L'un d'eux est le Parisin. 1381, du

(1) MANSI, Il, 3gs E, 421 D : cxù8e:v-nxev TOÜ oxe:UO<pUÀIXX(OU, qui sert à vél"Ïfil'r
les citations j 13, 184 D : perte de livres précieux signalt"e par le skévophylax à l'inven-
taire (voir ci-dessus, p. 317, n. 2).
(2) J'ai signalé l'erreur qui provient de la confusion l'ntre la date de l'acle eL celle
de l'authentification (ci-dessus p. 75, n. 3). Voir Regestes, 1125, et Sinaitic. 1117,
f. 346' : rrlXpe:1;dlÀTj8Yj cirre -roü èVlXrroxe:tfLévou 'Tt;'> XIXe' 1)fLliC; Oe:XpéTCP TOÜ Le:poü oxe:uo-
cpuÀlXxdou rrpW'TOTU7tOU y.wStxoç -rd: Ù7tO'Te:TIXYf.LivlX. Suit l'acte (Regestes, 1125) avec la
signature d'Eustathe Chantrènos et de ses noLaires (f. 247), liste reproduite par le
catalogue de Benesevië, p. 289-2!l0. Au début du XIIe siècle, le skévoph~ lakeion reçoit
bien en dépôt certains livres, mais pour leur valeur ou leur richesse, plutôt qu'ell
vue d'un dépôt légal: voir p. 417, n. 1 (typikon d'Alexis 1er et d'Irl\ne).
(3) Benesevié a signalé et transcrit deux fois ce titre: dans le caL:Jlogue du Sinaï
(Opi.çanie, t. 3, p. 93) et ùans la description de quelques manuscrits juridiques du
Vatican: Sludi Biz., 2 (19Z7), p. 184. Le Vatican. 827 est du XlIl e siècle et ce tilre
est reproduit aussi par H. DEVREESSE, Codices Vaticani Graeci, 3, p. 368. On ne
eonnalt pas le rapport entre ce texte et l'activité de Michel Choumnos en tant que
chartophylax j voir ci-dessous, p. 509, n. 4.
(4) Vatican. 840 : &'rre ~,oÀlou rrIXÀIX,oTOCTOU ~lXfLouxlvou TIjç ~toÀw61jx'l'jç ~C; 'AytlXç
LO<p(IXC;; cf. SCHWARTZ, Acta, l, l, l, p. 1.
(5) SATIIAS, Me:o. BtoÀ., 3, p. 9 (préface) : èxoÀYj6èv rrocpoc -roi) rrlXÀoctoû x~t &:pXlXlou
xw8,xoc; ~C; TOi) XpLOTOÜ fLe:yOC)..'l'jç èXXÀYjO'llXC; opIX8ivTOÇ ; voü' ci-dessus, p. 400, Il. 6:
le texte édité par Ic patriarche n'est pas dans sa forme authentique.
(6) R. JANIN, Églises et Monastères, Paris, 1953, p. 485; même si ce rrllJvé est
incomplet, le total sera toujours très bas.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 435
XIe siècle, épitomè des novelles d'Athanase d'f~mèsel; il a quitté
la capitale vers le xv e siècle, date à laquelle il a séjourné en Chypre.
L'autre, Pantocrator 21, est un ms de Chrysostome 2 • Mais quelle
différence fait-on entre ces marques de possession? S'agit-il de
fonds différents, l'un propriété de l'Église et inaliénable, l'autre
propriété d'un patriarche 3 qui peut le léguer ou le donner? La
question se pose rarement pour la criLique d'un acte. Le
Kosinilsa 1, copiant un acte synodal, renvoie pour des parties
annexes au « livre bombycin de la bibliothèque patriarcale 1) ; c'est
probablement un registre, mais cela peut être aussi n'importe quel
livre de droit 4 • Tous ces fonds, qu'il faut supposer assez riches,
sinon bien organisés, au XIIe siècle, ont dû bien pâtir du désastre
de 1204. Dans la suite, on ne s'est plus soucié, ou on n'avait plus
les moyens de r(;constituer et d'entretenir un fonds officiel. Citons
seulement un acte de 1342 : pour connaître la liste des métropoles
suivant les modifications apportées par les lois d'Andronic II, on
va consulter le travail de kyr Ménas enregistré dans un manuscrit
du Pantepoptès 5 . Cependant le titre de la première Nolilia, celle
de Nicolas 1 ct Léon VI, précise qu'elle était déposée au charto-
phylakion 6 .
A propos des hypomnèmata dont certains paraissent avoir été
déposés en original, lorsqu'ils s'adressaient à toute l'Église, j'ai
fait allusion au cas particulier des textes liturgiqur.s. Dans ce
domaine on constate la même liberté, les mêmes initiatives privées
que dans le domaine doctrinal et juridique; le typikon de l'Église
de Constantinople n'est guère antérieur au xe siècle et il ne provient
pas d'une codification officielle, mais surtout de l'expérience
liturgique des monastères. La rédaction d'un euchologe patriarcal
comme le Coislin. 213, exécutée en 1027 par Stratègios prêtre des
oratoires patriarcaux, suppose une vague intervention de l'autorité
et de divers archontes, sans plus. Il en est de même pour le
règlement rédigé par le protonotaire DèmèLrios Gémistos? à la
fin du XIVe. On ne sait jamais dans quelle mesure un patriarche

(1) La marque est au r. 2 v • On n'a pas signalé, à ma connaissance, cetle marque de


possession intéress:-mte, dans les citations juridiques de cr rnanllscril unique; voir
P. NOAILLES, Les colleclions de nouelles de l'empereur Juslinien, Paris, 1912, t. l, p. 183-
187.
(2) Note vue SUI' plaee ; je ne connais pas le folio exact.
(3) On connait diverses signatures de patriarches, surtout à pal·tir du XVIe siccle.
(4) Reyes/es, 1055; OlJnOT, Ac/a, p. 32, 3 : ~v ~~oÀ[<p .-ïjç 7rnpLOCPX1X'ijc; ~~ôÀLO(HJl(1)~
~lXfLÔlx[v<P ; la bibliothèque, dans ce contexte, se distingue probaldement d'un sékrëtol1
(du patriarche ou du chartophylax).
(5) MM, l, p. 230, 7-8.
(6) Regesles, 598.
(7) Voir la préface de Strategios dans MO::-lTFAGCO::-l, Bibl. Coisl., Paris, l7lJ,
436 LA CHANCELLEIUE D'APRÈS LES ACTES

cautionne ces recueils semi-officiels; dans les réponses à des


questions sur la liturgie, les prescriptions édictées se contentent
d'utiliser les textes reçus, sans faire appel à une autorité nominale,
eornrue par exemple, pour le kanonarion de Jean le Jeûneur. Il
est cependant des textes mi-liturgiques, mi-dogmatiques qui font
l'objet d'une rédaction officielle, après jugement synodal: ce sont
les ana thématismes du Synodikon institué par le patriarche
.Méthode. Le livret devient une sorte de contrôle de l'orthodoxie
par addition périodique de nouveaux anathèmes. Ces textes sont
rédigés à la manière de tous ceux qui proviennent de l'assemblée
synodale. Si le chartophylax, une fois, joue un rôle assez important,
les ana thématismes émanent, en règle générale, depuis Alexis l
Comnène, d'un synode mixte, qui portait les décrets de valeur
générale. Les formules, élaborées par cette assemblée, qui en
discutait la rédaction et l'approuvait en lecture officielle 1 , devaient
porter une garantie de leur authenticité: nous ignorons tout des
prototypes et de leur classement parmi les pièces ofTicielles. Très
rapidement l'original était perdu de vue, étant donné que chaque
évêque pouvait assumer la responsabilité de la diffusion, de sa
propre autorité, sans recourir nécessairement à la chancellerie. Le
livre liturgique de la métropole faisait foi 2 • Le Sinailicus 1117 nous
en fournit un exemple curieux, dont le catalogue de Benesevic ne
rend pas compte exactement. Le f. 30S, qui contient un acte de
Michel l II, se termine par la note suivante: « Fut extrait (le texte)
ci-dessous du livre des Catéchèses de la Grande Église, proclamées
à l'occasion d'un baptême. 3 » Or, le texte écrit au début de 30S v

p. 272; DMITRIëVSKIJ, EùxoMyto:, p. 9Q3 ; l'auteur, écrivant le livre pour son propre
usag(', omet It~s parties qu'il possède en rouleaux (xovTchuot) ou en livret (~toÀtlhcipwv) ;
il cite également un recueil de textes sur la Trinité: ÈXÀoyY)v IhO:ip6pCùv {rt)-:i1Jv m:pt
T'Tiç &.y(o:ç Tptci8oç. On peut dire que la plupart des exemplaires de livres liturgiques
(c'est-à-dire des manuscrits conservés actuellement) sont le résultat d'une initiative
privée, plus ou moins approuvèe par une autorité, selon la destination de la copie.
D'autre part, même lorsqu'un patriarche se voit aLtribuer une dia taxis liturgique
(exl'mple : Philothée, sur les dialconilw), il n'existe pas de preuve que ce soit un acte
offlcil'1. La scull' fois où le synode s'occupe, tlU début du XIe sii'cle, d'une question
lil1II'i!'iqul', Ù propos du culte rendu par Syméon le ;'\ouveau Théologien à son père
slJÎrillIel, les pièces officielles du procès font défaut; nous n'avons que le témoignage,
d'lin parlisan, !"icéLas Stéthatos : Vie de Syméon le Nouveau Théoloqien (Orient.
Christ., XII, 1925), p. 96 s. L'autorité n'incrimine pas la composiLion d'un olTice,
mais une tendance doctrinale et dl's excès manifestes.
(1) J. GOI]ILI.ARll, «Le Synodikoll', Travaux et mémoires Z ; 1967) ; voir surtout
le ch. 3, concernant l'époque des Comni~lIes.
!?) l.a liste épiscopale qui faiL partie <111 SYllodikon garantit l'IluthenticiLé du livret;
les livres liturgiques sont reproduits simplement par des copistes d'après les exem·
plaires en lisage et le contrôle se faisait par la pratique.
(3) no:pE:1;E:oÀ~8l) Ta: U1t'OTe:TIXYi-LÉVIX li1t'à TOÜ ~tÔÀ(OU 't'WV XO:TIJXr,crE:CùV T'Ti.; i-LE:yciÀl)';
txxÀl)crlo:ç, "wv tY.<pCùVOU(.L€vCùv che: ylVE:TlXt ipWTtcri-LO:; note venant après copie de
racle Regestes, 1134, mais concemant le texte qui suit.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 437

n'est autre qu'un bref catalogue des erreurs des Latins, résumé
d'une liste composée par Michel Cérulaire. L'insertion de ce texte
dans un rituel de ln Grande f~glise, qui recueille officiellement les
diverses formules d'abjuration, confère à la liste une valeur
permanente. Mais, là encore, il faudrait connaître la raison qui
a poussé le compilateur à introduire ce texte; comme il n'existe
aucun acte de l'autorité vers cette époque concernant l'abjuration
des Latins l , le sens de l'insertion n'apparaît pas. Ou plutôt, elle
nous permet de conclure qu'il n'existait pas à Byzance un système
de contrôle central sur les écrits liturgiques 2 ; chaque métropole
et chaque communauté religieuse assurait simplement la conserva-
tion des siens en essayant de se conformer à la tradition commune.
Les livres de la capitale ont exercé leur influence progressivement
à cause du prestige de Sainte-Sophie, mais non par des décrets
ou par l'action des bureaux du patriarche.

Le pouvoir impérial assurait la conservation


Fonds d'archives.
du texte authentique de ses lois et des pragma-
tiques, qui prennent parfois rang de loi généra!e. En plus des
divers bureaux, qui recevaient en dépôt ou enregistraient les lois
constitutionnelles dont l'exécution leur était confiée, le questeur,
du temps de Justinien, avait la garde d'un Liber legum 3 • Le
chartophylax, dès l'origine, remplit auprès du patriarche l'une des

(1) Le semeiôma de 1089 (Regesles, 953) déclare qu'il n'exisLait pas à l'époque d'acl(~
officiel prononçant l'exclusion du pupe, ct cela malgré la proximité relative du putriarcuL
dc Michel Cérulaire.
(2) Il existe cependant un cas de correction officielle du livre des eatôchèses lie la
Grande Église, à la fin du règne de Manuel Comnène, au mois de mai 1180 : date
précisée par V. GHU:'.IEL, Regestes, 1153 (qui corrige celle qui est avancée par F. DOUiIŒ,
Regesten, 1529-1530). Le récit de l'affaire est dû à ~ICÉTAS CIIONIATÈS, Historia (de
Manuele) VII, 6 : Bonn, 284 = PG, 139, 568 D - 569 A; le même auteur relate le fait
un peu plus longuement dans le Trésor de l'Orlhodoxie, passage inédit; inédit également
et encore inconnu le tomos synodal composé en cette circonstance: Sinailieus 1117,
f. 334 T _ V • Passant sous silence les difficultés rapportées par l'historien, le lomos fait
état seulement de la lettre impériale, qui demande la correction d'un passage de
l'anathème exigé des musulmans converti:>, avant le baptême; ce passage est cité
el correspond lilLéralement au texte connu: PG, 140, 133, 2-3 (KlXt èrd rracrL ... IXO"t"cj) "t"LC;).
Le synode rédigea un nouvel anathème, inséré dans le tomos et celui-ci, signé par les
synodaux, portait &;w6e:1I, la formule de confirma lion impériale et la signature à l'encre
rouge, avec la date: avril ind. 13, 6688. Il est probable que la correction resta leUre
morle, car le texte de l'anathémalisme conservé par :'Iicélas (loc. cil. : PG, 140) n'en
tienl pas compte, non plus que des euchologes postérieurs: DMITRIEVSKIJ, EùxoÀ6YLIX,
p. 293, cilalion du ms. Hatopedinus 133 (744) ; il faudrait vérifier si quelque euchologe
port.e trace d'une correction inspirée par ce tomos.
(3) P. NOAILLES, Les collections de nove/les de l'empereur Juslinien, Paris, 1912,
ch. 1 el 2, sur le questeur ct. la conservation des constitutions.
438 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

fonctions du questeur; mais 30n office est inférieur et plus spécia-


lisé : il ne participe pas, à notrr. connaissance, aux opérations de
rédaction et d'émission, et il n'est pas le chef attitré de la
chancellerie. En 526, le chartophylax Cosmas, diacre notaire,
fournit à ses confréres les documents destinés à être lus en synode
et qui sont insérés ensuite dans les actes. Le signalement de ces
pièces nous donne une première idée de ce fonds d'archives confié
à la garde du chartophylax 1.
- libelle du clergé d'Antioche (cf. 1038), anaphora de la cr:JVOOOç
èVO"YJfLoucroc (cf. 1042) ; ceIIe des moines de la capitale (ef. 1050) doit
appartenir au même dossier. Ces actes paraissent conservés dans
leur forme originale.
- lettres Iirco XOOLXOÇ : lettres du patriarche Jean II (Reyestes
208) à Jean de Jérusalem, (Regestes 209) à Épiphane de Tyr;
lettre de Jean de Jérusalem à Jean II de CP. Nous avons au
moins deux copies de registre; la forme de la troisième (original
ou copie) est indéterminée.
--- anaphora d'Épiphane de Tyr, probablement en original.
- anaphora des évêques de Syrie seconde à Jean II de CP,
probablement en original. Elle accompagnait, ou reproduisait, les
deux actes du tribunal civil d'Apamée qui sont lus à la suite de
l'anaphora ; les évêques envoyaient les pièces ou une copie authen-
tique.
Par conséquent, dès cette époque, nous constatons que les
archives patriarcales sont composées en parties à peu près égales,
au moins en ce cas, de documents reçus par le patriarcat et d'actes
émis par le patriarche. Il en est ainsi durant toute la période
conciliaire, comme il apparaît encore en 680 : le chartophylax
présente les registres et les authentiques des patriarches, mais aussi
des pièces venues de l'extérieur : OOYfLOC"t'~xQ: cruYYPeX!J.!J.oc"t'oc, OCùe~V"t'LX'1j
èmcr1"oÀ-fj, bncr"t'oÀ-fj, crUV1"eXy!J.oc"t'oc to~ox~~poc, À(tkÀÀOL 3 • Il est évident
que la diversité des pièces requiert un mode de dépôt et de classe-
ment distinct.
Lorsque le chartophylax accède à la direction de l'office et
devient en même temps vicaire du patriarche, tout en continuant
à assurer la garde des documents venus du dehors, il se rapproche
bien davantage de la fonction du questeur, car il participe désormais
à la rédaction des textes. Cependant nous ne trouvons dans ces

(1) MANSI, 8, 1035 D : xocp'rwv (7tPOXOfLtcr6tv'rwv B~à. KoafL<X, suit l'énumération


des pièces que je cite), eX'rtVOC aUfL7tOCv'rOC xoct tv'rt-rocx'roct (les pièces sont insérées,
1038, cie., dans l'ordre).
(2) Voir le ,'elevé, p. 430.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 439
actes patriarcaux et synodaux, qui prennent figure de lois générales,
aucune des annotations dont la diplomatique tire ses renseigne-
ments 1 : mode d'émission par l'autorité, de réception par les
bureaux et de publication par divers intermédiaires. Le seul
moment où nous constatons l'existence de formules de corroboration
significatives dure à peine un siècle. Des actes solennels sont dits
déposés au chartophylakion; parfois même le nom du bureau
n'est pas mentionné et il est dit seulement que l'acte prend place
b U1tO(.Lv1j(.Locow 2 • C'est la nature de l'acte surtout qui nous suggère
une conservation de l'original: le texte muni des garanties de la
signature ct du sceau n'est pas destiné à un individu, ni à une
communauté réduite, mais à toute l'Église. Quel que soit le sens
de x,ocp"t'o6€cnoc appliqué à la sacelle 3 , nous avons au moins un cas
où un pittakion du patriarche, destiné à divers bureaux, est placé
dans une 6Émç centrale : le chartophylax reçoit ordre de le
communiquer aux bureaux chargés de l'application du décret et
éventuellement aux particuliers. Dans le même dossier, nous
avons un autre pittakion tiré cette fois de la 6Écnç du bureau
du sacellaire ; mais dans ce cas le patriarche a ordonné qu'il soit
enregistré: xoc"t'ocaTpw6:ryvOCL 4 • On peut donc supposer qae l'original,
une fois enregistré et marqué peut-être au verso de la note
d'exécution, revenait à la 6ÉaLç centrale. Ces actes illustrent de
manière très concrète le sens général des termes Èv-rW"t)(.LL,
ÈvOC1to"t'te"t)(.LL, ~voc1toxd(.L<:voç que nous trouvons dans la corroboration
des hypomnèmata d'intérêt plus général. Ce Liber legum du
patriarcat contenait autre chose que des lois générales, ou bien il
existait un équivalent du Liber mandalorum ancien, déposé égale-
ment chez le questeur qui le délivrait à chaque fonctionnaire avec
son codicilles.
Il ne faut pas trop insister sur cette comparaison, mais il existe
tout de même des cas où l'explication est valable et même néces-
saire. Prenons par exemple des règlements intérieurs concernant
les archontes ou le clergé desservant Sainte-Sophie: Reges/es 733,
règlement concernant le portier du chartophylacat ; Reges/es 798,
ordonnance concernant les aI)V~6ELOCL du clergé desservant, acte
intitulé hypomnèma et dont la conclusion insiste sur sa valeur
perpétuelle. Une fois porté à la connaissance des intéressés par

(1) P. NOAILLES, op. cil., p. 61 ; MOMMSEN-MEYER, Theodosiani libri XVI, prole-


gomena, Ber'lin Hl05, p. CLlII-CLIX.
(2) Ci-dess\ls, p. 415-416.
(3) Ci-dessus, p. 428, n. 1.
(4) J. DARROUZÈS, «Dossier sur le charisticarial., Polychronion, Fes!schrift
F. DOlger, Heidelberg, 1966, pp. 157, 5; 159, 9-12.
(5) P. NOAILLES, op. cit., p. 43-44.
440 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

affichage, lecture publique ou tout autre moyen, l'acte original


devait être gardé en dépôt comme témoin, ou enregistré; il n'y a
pas d'autre moyen d'en conserver le souvenir par écrit. Balsamon
cite le 1tpWnXOLK~xoV ~l.oÀ[ov qu'il dit déposé (:ht"oXEL(.Le:vov) au
sékréton du titulaire 1 . Malgré l'analogie des titres, ce « livre » n'a
pas de rapport avec celui de l'éparque, car la partie reproduite le
rapproche des formules stéréotypées d'entalmata, destinés à divers
personnages, métropolites, exarques, higoumènes, pères spirituels.
Nous n'avons aucune précision sur l'origine de ces documents; la
parenté avec le mandafum des fonctionnaires nous fait supposer
un mode de conservation semblable, au moins à l'origine, à une
date proche de la composition d'une formule déterminée qui est
remise aux bureaux. Ensuite elle peut entrer dans un formulaire
analogue à 1'&1tocpXLxàv ~LOÀ(OV du règne de Manuel Comnène l, d'où
le juge Basile Pekoulès tire la formule du serment spécial des
Juifs; d'après cet extrait officiel, le « livre 1) doit être assimilé à
un manuel contenant probablement un ensemble de formules,
plutôt qu'à un dépôt de chartes en forme authentique.
La définition des dépôts et la description de leur contenu dans
la chancellerie patriarcale se heurte donc aux mêmes difficultés
que dans la chancellerie impériale, difficultés aggravées cependant
ici par la plus grande pénurie d'actes et de mentions significatives.
On a relevé, dans le domaine fiscal, l'ambiguïté de certaines
mentions concernant les termes 8tcnç, xocP't"oc(, XWO(XLOC ; la difficulté
porte exactement sur un partage entre actes conservés en feuilles
séparées (xocp"doc) et actes réunis en volume, relié ou non, mais
comprenant un groupe de chartes (xwo(XLav)3. Des définitions
valables pour ce genre de documents ne s'étendent pas à tous les
actes de chancellerie pour plusieurs raisons: la principale est que
le bureau central des finances recueillait des documents fournis
par les agents du fisc, tandis que la chancellerie du chartophylakion
a pour première mission de garder les actes émis par l'autorité.
Cependant, en certains cas, les {Mcre:~ç cre:Xpe:''t"LXOC( des bureaux
impériaux désignent explicitement des actes officiels auxquels se
réfèrent les fonctionnaires du bureau : ce sont précisément des
modèles de comptes établis par le pouvoir impérial et révisés
périodiquement 4• Le sens du terme survit encore au XIVe siècle pour
désigner le dépôt d'un acte officiel. Après discussion entre le

(1) PG, 138, 1033 C 8.


(2) JGR, éd. ZÉpos, l, p. 375.
(3) N. SVORONOS, ~ Recherches sur le cadaslre byzantin... &, Bull. de Corr. Hell.,
89 (1959) (liré-à-parl), p. 20, n. 4; 63, n. l.
(4) Idem, loc. cil., p. 108, n. 2.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 441

patriarche et l'empereur au sujet d'un acte que sa datation rendait


suspect, on rédige une note qui est inscrite, d'une part, Èv -rii
~OCO'L)ÜK?i eé:O'EL, d'autre part, Èv "t'é;) LEpé;) "t'~ç €xKI;t)O'LOCÇ KWOLKL 1 •
Le dépôt se fait de la même manière dans les deux chancelleries,
malgré la variante de terminologie; restent imprécises les opérations
préliminaires (composition de la minute, d'un original, ou d'un
procès-verbal) et le sort de cette pièce après le double enregistre-
ment.
En ce qui concerne le dépôt des actes originaux du patriarche
nous en sommes réduits à des hypothèses. Par contre, les rensei-
gnements sont plus fréquents et plus explicites au sujet de divers
documents, en provenance de l'extérieur, dont le dépôt est confié
au chartophylax. Examinons le sort des libelles hérétiques et des
professions de foi, auxquels s'intéresse particulièrement l'autorité
ecclésiastique.
Je ne reviens pas sur les exemples qu'on
a. Écrits hérétiques.
peut relever durant la période concilüüre 2• Les
Regesles présentent le cas typique du billet d'excommunication
lancé par les légats romains, en 1054; le compte rendu synodal
nous apprend qu'après deux séances, consacrées à la discussion
et à la formulation d'un anathème, on décida de ne pas brûler le
billet mais de le déposer au bureau du chartophylax 3 • Cette
pratique s'inspire du canon 9 de Nicée (787) : bien que la loi
condamne au feu les écrits héritiques, l'Église prévoit un dépôt
en lieu sûr, au palais épiscopal de CP, des écrits suspects. On admet
la pratique comme traditionnelle 4 ; il faut ajouter qu'elle est
rationnelle, car la production des écrits, au cours des procès
dogmatiques, n'a de valeur probatoire que s'ils sont autographes 5 .
Lorsque les écrits ne sont pas condamnés au feu, comme ceux
d'Eustrate de Nicée, le chartophylax reçoit ces libelles comme
pièces à conviction 6 •
Durant le procès de Jean Halos, qui se déroule par va-et-vient
entre le tribunal impérial et le synode, l'empereur fait remettre
en synode au chartophylax son pittakion, la profession de foi

(1) MM, II, 215, nO 468; noter que le nO 467, premiere rédaction du décret, fut
cancellé dans le registre Vindob. hist. 48, f. 86; la seconde rédaction est au 1. 90.
(2) Voir p. 429-431.
(3) PG, 120, 745 C : "t'à rrp<ù"t'6"t'Urrov où XiX"t'E:XiXU6IJ, .xÀÀ' iv Ti;l EÙOCYEr TOÜ XiXp"t'OepU-
ÀiXXOÇ ÈrrE"t't6'l') crEXpÉ:"t'<j>". Regestes, 869.
(4) PG, 137,917-920; occasion pour Balsamon de donner une définilion du charto-
phylax (ci-dessus, p. 338-339) que Zonaras n'a pas esquissée.
(5) MANSI J Il, 360 B : cruV"t'!XYfLiX"t'iX t8~6XEtpiX.
(6) Regestes, 1003; comme le pouvoir impérial prend part à la condamnation, il
a dû exiger l'application de la loi civile.

15
442 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

d'Halos et un écrit de Kaspakès. Voyant que cc dernier n'est pas


signé par l'auteur, I~ chartophylax exige que le porteur y appose
la sienne pour en authentifier la provenance l . Nous ignorons le
sort réservé à ces écrits par la suite. Il est fort probable que le
chartophylakion ne conservait pas indéfiniment les pièces condam-
nées, dont le dépôt, au dire de Balsamon, équivalait à leur perte
définitive pour le public 2• Des divers suspects condamnés sous
Alexis I Comnène, certains ne sont connus par aucun écrit,
Théodore BIakernitès par exemple. Nil le Calabrais n'a laissé
qu'un livret de rétractation 3 • Au XIIe siècle les nombreux libelles
suscités par les querelles christologiques se perdent. En 1143, le
tribunal mixte qui instruit l'affaire des Bogomiles dispose de
libelles soumis par Léonce et Clément; le secrétariat dresse une
liste-type des erreurs, qui est recopiée, signée par les suspects,
contresignée au verso par le chartophylax et expédiée en province 4 •
C'est la seule mention d'une suscription du chartophylax au verso
qui ne serait pas relative au collage des pièces de parchemin, mais
témoin de son intervention officielle: il certifie par là que la liste
expédiée est conforme d'une part au contenu des libelles ct d'autre
part au résumé qu'en fit la chancellerie devant le tribunal 6 • En
somme on substitue aux libelles voués à la condamnation un
résumé synodal signé par les suspects et destiné à rallier leurs
partisans.
Au XIVe siècle, le patriarche Jean XIV, dans son décret sur les
écrits de Barlaam, prévoit deux traitements différents selon que
les écrits sont remis au siège épiscopal de province ou au patriarcat;
la destruction par le feu est ordonnée seulement en province 8 •

(1) Regesles, 92ô.


(2) PG, 137, 917 D : 't"cxu't"6v ~cr"n 't"o xcx\)6'ijv~~ .•• ;ccxL "0 cbron6'ijvcx~ èv -r<t> bncr-
xom:lCfl • Ou"e: j'eXp xcx~6(.Le:vcx dç cXvliyvCùcrw l:À60Ll;V, oU't"e:, &V "OLOU"Cfl 't"6l't'Cfl cicrUÀCfl etl't'O-
't"~6t(.Le:vcx, 6e:cx't"eX j'EVfJcre:'t"cxt nv~.
(3) IntiLulé ÀLÔe:ÀÀOÇ 1J.e:'t"CXVOLCXC;; M. J. GOUILLARD (ci-dessus, p. 43ô, n. 1),
p. 301-303.
(4) l?egesles, 1014 (conclusion des acles, 1011-1013); des juges civils siègent avec
Je patriarche (cr\)ve:3p(cx~ov't"e:ç, cruv3~y.ci~ov't"e:ç); notons la suite des opérations annon-
cées par la conclusion: 't"o 't"wv xe:cpcxÀcxlCùv xcx't"etcrnxov (minute) wplcrOl) 1J.e:'t"cxj'pcxcpèv
(copie de chancellerie) {)7t'oYPCl:~'ijvcxc (signature des rétractanls), èmypcxcp'ijvcxc l:çCùf)e:v
(suscription-adresse par le chartophylax), cil't'ocr,cxÀ'ijvcx~ de; -ri)v xwpcxv.
(5) L'épigraphè dont il s'agit est à l'extérieur du document qui doit être expédié;
cependant, si l'acte mentionne qu'clle cst faiLe par le chartophylax, cela doit signifier
que l'épigraphie n'est pas de forme courante; elle était peut-être plus développée,
avec le nom du chartophylax, comme dans certains litres d'actes du XIe siècle: voir
Regesles, 8-1ô, 903. Nous savons en effet que l'épigraphè peut comporter le nom du
destinataire et celui de l'expéditeur; exemple dans A. PAPADOPOULOS-KERAMEUS,
Noe/es Pelropoli!anac, S. PeLersburg, 1913, p. 234 ct 250 : deux adresses (ol't'tcr6e:v
~ bt'Lypcxcp~) repl'oduites avec nom du destinataire ct de l'expéditeur (XIIIe s.).
(ô) MM, l, 202-203, no 95; décret postérieur à la condamnation de juin 1341.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 443
Cependant on ne yoit pas ces pièces à conviction, déposées au
patriarcat, refaire surface à l'occasion des procès suivants. Le
registre réserve d'ailleurs maintes surprises sur ce point. Sous le
patriarche Calliste (second patriarcat) on a pris la peine de recopier
une lettre attribué à Cyrille de Sidè, dont le copiste imite la
signature 0 ~[8î']ç : cette lettre provoque deux actes de Calliste
(MM 176, II et IV) et la condamnation de Cyrille. Ensuite Philothée
réhabilite Cyrille (MM 176, I) et ordonne la diagraphè de sa lettre
reconnue fausse (MM 175, II)l. Dans les considérants, on ne fait
jamais allusion à l'examen de l'autographe supposé de Cyrille;
il avait déjà disparu, ou bien, chose plus grave, on l'aurait jugé
la première fois au vu d'une copie dont l'authenticité était peut-être
douteuse.
Ce dernier cas est certainement exceptionnel; un tribunal ne
peut se dessaisir de l'authentique et se contenter de son enregistre-
ment, car du point de vue juridique il est peu correct ct, du point
de vue pratique, c'est une perte de temps et de papier. L'exemple
montre cependant que la critique doit envisager toutes les possibi-
lités de conservation, lorsqu'on ne dispose que de titres de copies
ou de mentions postérieures qui citent des cX.1toxd[.LE:va. au charto-
phylakion.
La nature de cet acte, remis par son auteur
b. Professions de fol.
à un récipiendaire qualifié, exige qu'il soit
conservé en forme originale, car toute sa valeur repose sur la
1tpo-rrxyf) et l'ù1to"t"a.rfj autographes 2• La forme diplomatique de la
profession de foi, parfaitement stable et bien définie, l'assimile
aux contrats privés, dont le début et la fin doivent porter une
marque de l'auteur (7tpO&"t"a.~rx, Ù7t&"t"rx~a.) ; d'une personne à l'autre,
elle ne difTère que par des particularités de la titulature personnelle
et par la teneur des engagements. Après la formule du symbole
de foi, plus ou moins développée, celle de l'engagement personnel
varie selon la condition sociale de l'auteur: empereur, patriarche,
métropolite, évêque. Du point de vue canonique, aux yeux de
l'Église, cette profession de foi est l'équivalent du serment que la
loi civile admet et que des canons interdisent aux clercs 3 • L'histoire

(1) Pour fixer cel ordre, je m'appuie sur le fait que les textes MM, 175 2, et 176 1,
sont d'une écriture difTérenle de celle du contexte; ce n'est pas Calliste qui ordonne
la diagraphè (canceliaLion) de sa propre lettre, mais Philolhée, vers 1365; l'afTaire
est peu connue. La signature de Cyrille de Sidé a été biffée, comme sa leUre, considérée
comme un faux; l'éditeur (p. 403) a lu '!CùetvvlJC;, qui n'a aucun sens, au lieu de /; 1:ŒlJC; ;
voir ci-dessous, p. 524, n. 1.
(2) Voir p. 397; Description par Syméon de Thessalonique: PG, 155, 449 D-
452 A; 0fLOÀOY[iX ... fLe'TcX rijc; olxewxetpou bnYPiXq)"ïjC; XCXL Ôn:OYpiXcp'ljC;.
(3) Voir p. 165. Balsamon admet que l'écrit déposé est conçu comme un succédané
444 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

et la liturgie n'ont pas encore étudié suffisamment ces formules,


surtout par rapport aux diverses catégories de personnes astreintes
à la signature de cet engagement.
La profession de foi de l'empereur est décrite en détail par le
Pseudo-Kodinos 1 , mais elle remonte bien plus haut, car on la
considérait comme un usage bien établi au IX e siècle. L'empereur
remettait son écrit au patriarche en témoignage de sa foi ortho-
doxe 2 •
La profession de foi du patriarche est attestée surtout dans les
premiers temps par la lettre d'intronisation dite cruvoà~x~ (Èmcr'ToÀ~),
cruVOàLXOC (ypoc(.L(.Lex:rcx.), puis par la formule remise au moment de
l'ordination : ~yypcx.qlOÇ 0floÀoy[cx.. Le qualificatif «( synodique 1) est
ambigu, car on pourrait comprendre que la lettre est soumise à
une approbation du synode; en réalité, cela signifie que la lettre
a pour objet de garantir l'adhésion personnelle à la foi définie par
les conciles (o-Uvo8oç), et, en premier lieu, au symbole de foi de
Nicée et Constantinople. Une enquête serait nécessaire pour
déterminer le rapport entre ces synodiques et la profession de foi
antérieure à l'ordination épiscopale. Le plus ancien texte conservé
est l'exemplar li belli de Mènas dans la Colleclio Avellana 3 : ce n'est
pas la lettre d'intronisation mais une formule signée par l'élu avec
son titre (prêtre et xénodoque), avant l'ordination; la formule de
l'hypotagè énonce l'acceptation des quatre conciles, mais la teneur
est particulière. Le libelle d'Eutychius, au contraire, est postérieur
à l'ordination et signé du titre d'archevêque 4 • Au sujet de celle de
Nicéphore l, on dit que sa profession fut rédigée et récitée avant

du serment ~ corporel ~ : Nomoc. 9, 27; PG, 104, 1120 D. Mais tous les ecclésiastiques
ne suivent pas la même règle: du diacre à l'évêque (at Taü ~~[J.IXTae;), ils s'engagent
par écrit (8~' EyyplXep7je; è[J.'.Jue~v) ; les inférieurs, clercs et moines (a! ~;(a) 't'oü ~~fLlX't'ae;)
prononcent le serment comme les laïcs (XIXTèt ÀO(üwùe; ~7t'a[J.6crOlI't'lXt) : PG, 137, 777 B.
Cette théorie concerne les procès judiciaires; elle sert de fondement aux difficultés
que soulèvent à diverses époques des mesures impériales concernant le serment de
lidélité, politique ou dynastique: N. SVORONOS, ~ Le Sèrment de fidéliLé à l'empereur
byzanlin et sa signification constitutionnelle., Rev. des Ét. Byz., 9 (1951), p. 109-142.
(1) 7'railé des offices, éd. Verpeaux, p. 252, 15-254,25: protagè, formule, hypotagè.
La description du couronnement de Manuel II (ibid., p. 358) montre que la remise
de la profession de foi peut être dissociée, dans le temps, de la cérémonie du sacre.
(2) L. BRÉHIER, Le Monde Byzantin, 2, p. 9-10; la référence à Kattenhusch est
peu utile, car son exposé est très géneral. Sickel (Byz. Zeil., 8, 1898, p. 524 et 547,
n. 79) ne donne pas plus de réf(~rences que DUCANGE, Glossarium, 342 (~YYPlXepOIi.
sous lequel est comprise l'OfLOÀOY(O( €YYPlXepae; du basileus). Le texte concernant Léon
l'Arménien, dans Vila Nicephori, parle de lu prestation de l'écrit; cependant il n'est
pas spécifié que cette obligation concernait déjà auparavant les empereurs eux-mêmes;
il se peut que nous soyons à cette date très près de l'institution d'une formule nouvelle.
(3) Regesles, 232; voir, sous le no 76, la synodique de Proclus.
(4) Regesles, 245.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 445
l'imposition des mains 1 • La profession écrite de Photius, en 858,
donne lieu à un incident synodal 2 : on lui impose d'ajouter des
paragraphes avec des engagements particuliers concernant son
prédécesseur, mais nous ignorons la forme de cet acte et le rapport
avec la profession de foi proprement dite, qui parait distincte.
En fin de compte, il faut attendre 1389 pour trouver, en original
enregistré, la formule complète d'une profession de foi patriarcale;
le texte est d'une écriture très soignée de chancellerie et la signature
autographe de l'hypopsèphios figure au début ct à la fin 3.
Des problèmes de tradition sont communs à la profession du
patriarche et à celle des évêques. Il est évident que la formule
s'est amplifiée au cours des siècles, ne serait-cc que par l'augmen-
tation des conciles de trois à sepl4; puis des additions sont
imposées par des actes particuliers : adhésion à la condamnation
d'Eustrate de Nicée, à l'interprétation du dogme par Manuel
Comnène, à la condamnation de Barlaam et Acindyne, adhésion
à la novelle d'Andronic II Paléologue 5 . Pour deux d'entre elles
nous avons les témoignages officiels, en 1166 et en 1347 : ces
témoignages montrent que l'addition est votée par l'Église, mais
aussi que le vote est une conséquence directe de l'intervention
impériale en matière dogmatique et législative 6 • Ainsi la profession

(1) Regesles, 374; Vila Nicephori, M. Teubner, p. 157, 29-31 : 't"cv TIjç 1t(<JTECùÇ
{m' cxu't"Oü 1tpo't"a.yé:v't"cx xa.t ~WfLOÀoYl'l6é:v't"cx d't"a. 1tPO<J(jlCùvllf:JbrrlX 6ELOV 't"6fLO\l ('nmov
Migne).
(2) Regesles, 456. Les mentions de cet ncte par les contemporains sont inspirées
par des vues partiales; il esl évident que, si ces clauses avaient été ajoutées à la
profession de foi proprement dite, l'innovH lion prennit un caractère anlicanonique
et justifiait en un sens le (1 parjure ~ de Photius.
(3) MM, II, 112-114, no 400 = Vindob. hisl. 48, f. 42-45. Ensuite nous avons celle
de Calliste II, nO 519. Antoine IV commet une erreur dans sa protagè en mettant
~M<p 8o:oü devanl LO:POfL6va.xoç; il se reprend en finale.
(4) Regesles, index, p. 227 (adhésion aux conciles).
(5) Ordre suivi dans la profession de foi d'Antoine IV; MM, 400.
(6) Hegesles, 1061-1062 : formule de 1166. M~I, l, p. 291, 9-10 : T~V 1tpocre~X1)v,
'1jTL<; 1tpOcrETé:61) -Di LEp<Ù't"<X"t'7I 't"wv &.PXL~pé:Cùv ofLoÀoylq;. :Ë.sidôros déclare que ce n'est
pas une addition, mais une explication et un éclaircissement (&V<X1tT1J;LÇ xcxl ~Lcxcrci(jl1)crLç)
de la formule générale de la profession. Les Byzantins n'ont jamais accepté la même
interprétation de la 1tpocr6~xll des Latins au symbole. En plus de celle adhésion au
dogmt', sous-entendue par la condamnation de Uarlaam et Akindynos (1341 et 1347),
il semble que l'on exigea aussi, après 1351, une adhésion spéciale au nouveau tome.
C'est ce qui expliquerail la présence, au verSo de l'original (ci-dessus, p. 393, nO 19),
de signatures posterieures. En 1358, Grégoire Palamas dit que plus de cinquanle
archevêques (comprendre: métropoliles et archevêques, membres du synode) avaient
signé, c'est-à-dire donné leur adhésion : J. MJ::YEl'ODORjo"F, Inlroduction à l'élude de
Grégoire Palamas, Paris, 1959, p. 151. Cela ne nous apprend pas commenl ils la
donnaient: par signature sur exemplaire du tomos déposé, ou par dépôt d'une formule
personnelle '!
446 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

de foi du patriarche et de ses sufIragants donne tout son sens à


celle de l'empereur. Point n'était hesoin d'un serment dr, fidélité
proprement dit pour lier les deux parties 1 : elles s'engageaient
mutuellement vis-à-vis d'un tiers, la loi divine exprimél~ par
l'Évangile et la Tradition. Dans la pratique, et conformément à
sa profession, l'empereur agit comme premier gardien de la foi
religieuse et relègue le patriarche au second rang; une conséquence
de ce rapport constitutionnel veut que les dignités impériales aient
toujours la préséance sur celles de l'Église.
Les professions des évêques, d'après le concile de 86U, étaient
déposées au chartophylakion 2; il s'agit des professions émises par
les suffragants du patriarcat. On admet que l'adhésion au symbole
est très ancienne, mais les formes de l'adhésion et leur évolution
ne sont guère accessibles dans les sources byzantines 3 . Les diverses
recensions de l'Euchologe, que j'ai signalées à propos de la fW<pci
O'Cjlpocy[c; ou promotion des métropolites, sont assez décevantes: les
deux rituels les plus anciens édités par Goar ne contiennent aucune
allusion à la profession de foi 4 ; le troisième, qui est celui de Chypre,
n'a aucune autorité (ou elle reste à prouver) pour la période
antérieure au XIIIe siècle, parce que le Palalinus 367 est, à ma
connaissance, le premier témoin de l'usage moderne des trois
professions 5• Il existe, dans les manuscrits, des modèles qui
témoignent de l'évolution des formules du XIe au xv e sièclr ; je cite
quelques exemples.
Vindobon. hisl. 7, f. 231 ; type ancien de la profession de foi,
suivie d'une formule du symbole attribuée à Photius 8 •

(1) En général, l'Église byzantine se montra hostile au serment de fidélité, surtout


quand il était assorti de clauses spéciales interdisant la révolte; voir l'article de
N. SVORONOS (cité p. 443-4, n. 3). Pour répondre à la question posée sur la place consti-
tutionnelle de l'Église dans l'État byzantin, je pense qu'il faudrait élargir la perspective.
La conception des « deux mondes ., sensible déjà dans la séparation des listes d'officia
(Palais et Église), est sous-jacente dans le développement de la pensée théologique;
la notion d'indépendance du pouvoir spirituel agit aussi dans l'Église byzantine et
contrebalance celle du pouvoir divin de l'empereur; ces idées sont plus ou moins
explicites selon les époques et les milieux sociaux.
(2) Voir p. 359, n. 1.
(3) Les articles courants sur ordre et ordinations (Did. Théol., nict. de dr. can.) ne
font pas appel à des sources, ni à des études de ce genre.
(4) Voir p. 149-150. Textes de GOAR, Euchologion (1 re éd.) 302-305, ('2 e éd.) '24\)-~G·2.
(5) Voir p. 151-152. Texte, GOAn, Euchologion, 305-311, ou 252-'255.
(5) Le texte édité par Leunclavius (reproduit par Habert) est celui de per, 1Hl,
1157-1150. Ordonnance (perdue) de Photius: Regestes, 537. Dans le Vatican. 1455,
f. 222, celle formule ancienne parle signature d'un :\Iakarios, hiéromoine, hypopsèphios.
Celle qualilé de hiéromoine que prennenl communément les candidats du XIVe siècle
signifie qu'ils viennent des rangs monastiques, ou bien qu'ils font une profession
monastique avant l'ordinalion. La chose n'est pas très claire et la solulion ne pourrait
apparaître que par statistiques.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 447
Vindobon. hisl. 9, f. 215 v -216 : profession ùe foi d'un hypo-
psèphios Constantin de métropole inconnue, datable du XIIIe siècle;
après l'addition de la clause concernant le dogme de :Manuel
Comnène vient un long paragraphe sur le respect des droits
patriarcaux violés par le précédent métropolite de Larissa et sur
l'obéissance à l'exarque patriarcal. Constantin doit donc être
contemporain des troubles qui provoquèrent l'envoi en Thessalie
de l'exarque Christophoros d'Ancyre 1 .
Vatican. 840, f. 239 v -40 : profession de foi de Jacques d'Imbros,
en février 1321. Après les additions du XIIe siècle, formule :
&.(j1tci~OfLcx.t xcx.l TIjv ye:yovui:cx.v &.XpLOE~cx.V "t"~c; vEcx.pcic; 7tcx.ptX "t"OÙ Xpcx."t"cx.LDU
xcx.t OCYLOU ~flwV ~cx.cnÀé:wc;. La date de la profession sous le règne
d'Andronic II Paléologue nous donne la clé pour interpréter ce
passage, qui entre dans les professions patriarcales de 1389 et
1397 2 ; il s'agit certainement de la novelle dite d'Athanase 1.
Sinailic. 1006, f. 42 v -47 : profession de foi constantinopolitaine
intitulée 7tp6Àoyoc; {mo~YJqiLoU et adoptée sans changement dans un
rituel de Jérusalem 3. Peut-être les quatre dernières lignes sur les
privilèges du patriarcat sont-elles inspirées de la formule imposée
par un patriarche de Nicée à un métropolite de The~salie (Vindob.
hisi. 9).
Un point reste à préciser pour l'histoire de ce texte, et pour
nous c'est le point capital. On comprend que la formule primitive
consiste à répéter le symbole et à promettre fidélité à la tradition,
mais nous n'avons que des formules attribuées à des patriarches.
La forme la plus ancienne de la profession des métropolites contient
en plus une promesse de fidélité au patriarche et eHe nomme
Nicolas 4 • Est-cc le nom du patriarche qui aurait imposé une
addition, ou bien une citation fortuite? Nicétas d'Amasée, à la
fin du xe siècle, connaît déjà cet engagement personnel à l'égard
du patriarches. Or il semble bien qu'un anonyme du temps d(~

il) Voir Jes textes Mités par E. KURTZ : Byz. Zeil., 16 (J907), p. J31-42.
(2) Texles cilés p. 415, n. 34. D'après un modèle postérieur. du xv- siècll', dans
Parisinlls 2509, 1. 242-243, la mention de la novelle d'Andronic II rt Alhn)];ISI' (-laiL
omise à l'époque.
(3) Texte, DMITRIEVSKIJ, EûxoÀ6YLIX, p. 62J-62:1.
(4) PG, 11\), 1160.
(5) J. DARROUZÈS, DOCl1merlts inédits d'ecclésÎoluqÎe byzantine, Paris, 1966, p. 16'!,
4-6 : ~'J 't~ Xe:tp0'tO'Je:i:crOClL !LE: È:'JE:ypCl!}cl!LYJ'J "XClTet r.OC'JTIX É:7r6!LE:'Joç XClt crufLepCù'Jw'J 't(J)
ciYtCù'tch~ r.iXTPLclPX-n", wç XE:epIXÀ1j. Nicétas d'Ancyre (fin XIe) fait allusion il l't'nga-
gement écrit dc fidélité aux canons: ibid., 178, 1'2-1·1; l!),l, 1;); 200,26; 20'~, :3; :!I·t,
23-29. Puis !'\icélas d'HéracléCl (début XIIe) : ibid., 280, 20-21; 288, 20-'21. L.a d,}lc
de Nicélas d'Amasée nous inlerdit de pClnser à :"<icolas III comme auteur de la for'mule
d'obédience.
448 LA CHANCELLERIE D'APHÈS LES ACTES

Polyeucte n'aurait pas pu énoncer sa théorie sur l'autocéphalie des


métropolites, s'il avait souscrit une pareille formule au jour de
son ordination par le patriarche. Il est vrai que nous n'avons pas
les réponses il son discours, mais la formule pourrait fort bien
remonter à quelque querelle entre patriarche et métropolites
suffragants l . En tenant compte du fait que cet anonyme est isolé
et très partial, la formule pourrait être tenue pour antérieure, à
condition qu'elle soit attestée 2 • Il y a certainement un rapport
entre cette profession des métropolites et le rite de promotion.
Nous n'avons guère que le témoignage du rituel de Dèmètrios
Gémistos sur la place exacte de cette profession dans les rites de
l'ordinaLion. Le silence des rituels antérieurs signifie qu'elle se
situe dans une cérémonie paraliturgique, où le métropolite, en plus
de la lecture de sa profession, accomplit des gestes qui traduisent
sa soumission au patriarches. L'engagement écrit correspond
ainsi parfaitement au rite de la [.L~XpcX crCflPcx.Y[Ç, et les deux représen-
tent un moment important de l'histoire ecclésiastique byzantine
qui reste à préciser : il faudrait savoir, en effet, à quelle date
remontent ces usages, à quelles circonstances sont dus leur
admission et leur maintien.
Le dépôt des professions de foi au ehartophylakion, dès 869,
laisse entendre qu'elles signifiaient déjà non seulement une
adhésion au symbole mais aussi une promesse de fidélité au
primat 4 • Les termes qui indiquent la formalité de dépôt: jacel,
cbt6Ke:L't'cx.~, s'emploient indifféremment pour un original et pour
l'inscription en registre. A propos de l'empereur, le Pseudo-
Kodinos dit : ÈYYPcXcpwç 7tcx.pcx.8L8ôvcx.L 5 , sans préciser le sort réservé
à l'acte. Les professions de foi d'Antoine IV et de Calliste JI sont
enregistrées, mais le fait reste exceptionnel; nous ne savons pas
au juste il quel moment le patriarche élu remettait sa profession,
parce que le rite de sa promotion ne suit pas le même ordre que

\1) Idem, p. 22-27; texte, p. 140 et passim.


(2) Cne chose est certaine: la formule est antérieure aux additions qui commencent
à partir du XIIe sièele. Le nom de Nicolas, qu'il soit ou non ['auteur de la formule
de base, doit êLre emprunté à une profession réelle, prise pour modeIe par le copiste,
lion à un formulaire olTIciel promulgué par décrel.
(3) Voir p. 152-153. La profession de foi entre par là en relation Hvec le serment
des fonctionnaires et dignitaires de l'empirl~ : ~. SVOROi'/O,>, art. cit. (p. 443, n. 3),
p. 106-109.
(4) MAi'lSI, 16, 45 D ; "quod suscripsimus fidei symbolum, quod jacet in charto-
phylacio venerabilis paLriarchae, tempore ordinalionis nostrae.• Tex Le grec (non
authentique, résumé) : 321 D.
(5) Traité des offices, éd. Verpeaux, p. 25'2,15-17; le passage ne signifie littéralement
que la mise en écrit autographe de la profession, non la remise du document au
pa triarche.
DÉPÔTS ET ARCHIVES 449
celle des métropolites l . Le registre synodal du XIVe siècle contient
des engagements de métropolites avec signature autographe; ce
ne sont pas des professions de foi, mais des promesses d'observer
la résidence dans le dioeèse 2 • Bien qu'une saine logique exige que
l'on garde ces pièces en forme originale et que leur inscription
dans un registre semble fastidieuse, il est possible qu'à certaines
époques une signature sur registre atteste la prestation de
promesse 3 • La foncLion du hiéromnèmôn qui tient un xw8b~lOV ct
qui reçoit les Èyypa<pcxL des élus 4 suggère l'existence d'un registre
des ordinations et la possibilité d'une procédure analogue à celle
qui est observée pour Antoine IV et Calliste II.
L'identification de la forme originale d'après les mentions de
xcxpTLa et de XW8lXe:Ç restera donc toujours difficile, tant qu'on
ne dispose pas, à défaut des originaux, d'une description précise
de l'état des archives ou des actes en dépôt. A l'époque ancienne,
on emploie volontiers le terme xapTal qui désigne des feuilles
libres, plutôt enroulées que pliécs 5 ; il ne s'ensuit pas qu'une
formule postérieure xaTe:crTpWe'Y) Èv .oIç XapTLOlÇ évoque le même
mode de conservation: cela peut signifier que le bureau a rangé
dans un dossier le XapT(OIi qu'il a reçu, ou bien qu'il a couché
par écrit, parmi d'autres actes, le texte communiqué, dont il
renvoie l'original à l'émetteur 6 • Plus tard, on trouve plus couram-
ment les termes è:yypaq>ov au neutre, ou bien ~yypexepoç qualifient
t ou t es sor t es d ,ac t es .
. 'exvexepopcx,
" ' excrepCXI\e:lex,
"1 "
U7tOcrXe:crlC;, '"1
\-,0 UI\r,crlC;
P.

(testament), 7texpexL'njcrlç, cruyxwP'Y)crtC;, etc. Sans doute ces actes


semblent devoir se présenter en forme de pièce libre, mais le
qualificatif s'applique aussi bien à des procès-verbaux dont la
forme authentique prend place dans un registre : les titres des
sections du registre parlent d'è:yypcxÇlOC cr"lj[-LW~[-LCXTex. Le conLexte dc's
mentions ou des copies nous éclaire souvent sur la forme originale
de l'èyypcxep~, ou è:yypexepov; comme il existe également dans le
registre des promesses avec le crLyvov ou la signature d'auteur,

(1) Je reviendrai SUI' ce point à propos de la prOC('l1llJ'l' des ordinations, p. -tG!).


(2) Exposé historirl'Ie, p. 166-167.
:3) K. SVORO:'\OS, art. cil. Ip. 443, n. 3), pp. 108, 14'2 : mentions des registres
(sous Constantin Porphyrogéni'te), du ~lOÀ(OIi TOt) opxou (sous Andronic 1 Cornni'nc;,
du rôle allrihué au logothète du drome, à propos d('s serments de dignitnil'cs auliqtlr~.
Le ~~OÀ(OII TOÜ Clpxou doil êlH' assimilé à un liber manda/omm, ou au ~~6À(oll 7tpw're:x-
o~x~x611 (ci-dessus, p. 440, n. 1) plutôt qU'à un registre, Ainsi Grégoras parle d'un
~~OÀ(OII •.. crulle~Y.ctC; 7te:p~ÉX0v" à propos des accords entre le pa triarclll~ J ('an X l V
Kalékas et Andronic III ; Risi, 12, 2, ;) ; Bonn, 579, 4-10.
(4) Voir la notice, p. 368-373.
(5) Voir p. 440, n. 3.
(6) Voir ci-dessus, p. 559. Autre éventualité: quI' devient un original, pur rxemple
une lettre de patriarche oriental, apr&s enregistrement? Voir p. rJI6-517.

15-1
450 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

il est difficile de tirer une conclusion générale et valable pour toutes


les époques, Pour l'historien peu importe souvent cette distinction,
du moment que le fond du texte est valable; pour le chartiste et
le juriste, qui ne disposent ni des chartes ni du registre, c'est une
source de complications inextricables.

4. LES REGISTRES.

La composition d'un registre n'est pas définissable a priori, car


elle dépend de coutumes variables selon les époques. L'existence
de hauts fonctionnaires distincts dans la chancellerie, malgré une
évolution des rapports de subordination entre divers chefs de
service, fait penser à une organisation de la chancellerie du
patriarcat modelée sur celle de la chancellerie impériale ancienne.
Divers scrinia (memoriae, epislularum, libeLlorumj seraient encore
représentés par les chefs de service dénommés hypomnèmatographe
(co mm cilla rien sis j, protonotaire (epislulaej, épi déèséôn (libeLli:
suppliques); leur définition contient encore au XIVe siècle une
référence à ces actes spécifiques. A partir de cette terminologie,
qui n'est pas attestée d'ailleurs depuis les débuts dans la chancellerie
pa triarcale, on risque de commettre bien des anachronismes et de
concevoir comme constants et uniformes des usages qui s'étendent
sur plus de dix siècles, Quel rapport, par exemple, entre
J'&v&yv<ùcnç des lois, où l'on a reconnu, d'après la tradition du texte
des Novelles, une allusion à des collections de pièces séparées en
dépôt!, et la formule Èmyvwcr8~Tw TêJi 0'IO:XpÉ"t'<p2 utilisée par Germain II
en 1232, pour ne rien dire des lectures officielles en synode?
Il est vrai que certains termes techniques semblent revivre avec
un sens très évocateur d'un usage antique, lié pour ainsi dire à
la nature des choses. Ainsi, à Patmos, au XIIe siècle, des actes
mis en dépôt dans les archives étaient réunis en &7t6~kcrfLoÇ : certains
groupes sont composés simplement de ;:(lXp"t'ftX, d'autres comprennent
jusqu'à 24 XlXp"t'LtX et sont désignés &it68EcrfLoç3. Or les insignes du
questeur, dépositaire du liber legum officiel, représentent un
édicule et un petit coffre (armariumj, avec des rouleaux de

(1) p, NOAILLES, Le,~ Collections de N'welles de l'empereur Juslinien, Paris, 1()1'~,


p. 51 -52.
('2) PG, 1 1~, 805 B. Aux XIe-XIIe siècles, nous avons des mentions de lectures
synodales; la pluparL du Lemps il s'agit de lecLure d'un procès-verbal avanL signaLure
ou (h~ questions écrites posées au tribunal: Regesles, 840, 816, 9'2;), 926, 927, 118-1.
Une fois, on liL un nO\'clle de Manuel Comnène: l1egesles, 1072.
(3) ERA L. DRANousiiS, 'Avéx8oTOÇ xc.mxÀoyoç èyypcicpwv Tliç ~ IHTfLCf) (-tov'ijç
~OfLfLe:txT!X, 1 (1966), p. 138-140. Sur le terme voir DVCA,'JGE,
(IB'Ir' c.d.), dans
Glossarium, 691 (avec xOfL6wv, è:1!tx6fL6wv).
LES REGISTHES 451

constitutions, les uns isolés, les autres en faisceaux; on veut


évoquer par là une conservation drs documents sous diverses
formes très significatives pour la tradition 1. Mais à toute époque
aussi, les divers termes qui peuvent signifier le dépôt d'un acte
dans sa forme authentique (Èv"d6'Y)fLL, cX.7tOXE:L'Tcx.L, etc.) n'indiquent
pas nécessairement le procédé concret de conservation ct n'excluent
pas l'inscription dans un registre. Cela est si vrai que l'expression
Èv 'Toic:; Xcx.p"do"c;, ou simplement le mot Xcx.p'dcx. ne sont plus réservés,
au XIe siècle et plus tard, à la désignation des documents déposés
tels quels, mais aussi à des copies d'enregistrement, et sans doute
dans un codex 2 • Les deux modes de conservation peuvent coexister
pour les mêmes actes: ainsi le carLulaire de Makrinitsa, composé
avant 1286, recueille en un volume tous les actes dont le propriétaire
du monastère avait en mains les originaux, actes impériaux,
patriarcaux et privés, qui couvrent une vingtaine d'années. De
même, au patriarcat, dès la première mention de lettres cX.7tO
x63LXOC;, en 536, nous constatons qu'une lettre du patriarche doit
voisiner dans le même codex avec une lettre qu'il a reçue et dont
la chancellerie possédait l'original. Cette pratique est attestée dès
le début du registre que nous possédons; la lettre synodique de
Grégoire d'Alexandrie, reçue par Jean XII 1 Glykys, est enregistrée
avant la réponse, en 1315 3 • Mais, dans ce dernier cas, nous tombons
sur cette anomalie que la lettre reçue est pratiquement la seule
de son genre à prendre place dans le codex. De même qu'il est
anormal que soient enregistrées seulement deux professions de foi
patriarcales et non les autres, quelques sigillia isolés et non tous
les autres, et ainsi de suite, il est encore plus surprenant de
constater que le registre, dit des actes synodaux, recueille des
pièces qui n'ont rien de synodal.
L'état actuel des deux volumes originaux du registre pose
par lui-même beaucoup de problèmes, plus qu'il n'aide à résoudre
ceux que soulèvent les mentions antérieures. Si, une fois ou l'autre,
figurent dans ce codex des actes qui devraient normalement être
déposés ailleurs, cela signifie surtout que le système de classement
et d'enregistrement n'obéit pas à des règles stables. Si, d'autre
part, nous constatons que les actes synodaux eux-mêmes, réservés
par définition à ce codex, sont largement déficients, cela signifie

(1) P. !\OAIJ.J.ES, op. cil., pp. 39, 52-53.


(2) Toul dépend du contexte historique et juridique, ou liLléraire. Ainsi le plus
ancit'n ison d'acte non synodal parait tiré sur un prototype déposé: MM, IV, p. 317,
4-13 : 'rwv 7t'PCù'rO't"I),tWV, 't'Ott; évGtrroxe:t!LÉvOtt;. A une dale indéterminée, le métropolite
de Milet délivre un ison du praktikon d'Adam (de 1073) : MM, VI, p. 15 : il était
évidemment déposé l'II original au chartophylakion de la métropole.
(3) MM, Il et 12.
452 LA CHAI\"CELLERIE D'APnÈS LES ACTES

de plus que les institutions dépendent de l'arbitraire. Le système


varie d'un patriarch(~ à l'autre ('n de telles proportions qu'il sera
bien difficile d'en dégager des traits permanents de l'organisation
des bureaux. Laissant de côté pour le moment l('s actes synodaux,
à propos desquels on mentionne le plus souvent les registres,
essayons de préciser comment se présentent ceux qui seraient
susceptibles de recevoir des actes personnels du patriarche, soit
qu'il dispose d'un secrétariat particulier, soit qu'il remette au
chartophylax le contrôle général de la correspondance et des
actes. Cette alternative, qui apparaît vaguement dans les défini-
tions des notices, doit être prise en considération en vue de
comprendre certaines anomalies de la tradition des lettres ('t des
actes de patriarches.
La distinction entre acte patriarcal el acte
a. Actes personnels synodal n'est J·amais absolument tranchée par
et registres. .
la seule nomenclature; des sigilha, comme nous
l'avons vu, sont dits synodaux, et des actes synodaux proprement
dits peuvent être délivrés comme gramma du patriarche. Ainsi
l'attribution nominale à un patriarche par un titre de copie ne
laisse rien préjuger de la nature exacte de l'acte et de l'autorité
qui cautionne l'acte. Mais nous pouvons considérer, en général,
comme actes personnels du patriarche les documents où le synode
n'est pas cité dans la corroboration et dont la teneur ne dépend
pas d'un vote synodal: c'est le cas des lettres appelées au XIVe siècle
pittakia 1 et de la plupart des actes appelés hypomnèma-sigillion.
Dès les débuts du patriarcat existent des registres de lettres
distincts évidemment des actes conciliaires. Après la mention d'un
codex mal défini, en 536, le concile de 680 présente plusieurs cas
typiques : d'une part un péYL(jTPOV contenant diverses lettres,
celui de Serge, celui de Paul et celui de Pierre; d'autre part un
xw8buov-péYLcrTpov contenant les [cr6TU7tOC des lettres synodiques des
trois patriarches Thomas, Jean et Constantin 2. Il Y a là deux
sortes de registres; l'un recueille diverses lettres d'un même
patriarche, l'autres des lettres de même nature émises par divers
patriarches. Le premier est un registre du règne, le second un
recueil méthodique, dont le contenu assure l'orthodoxie perma-
nente du siège épiscopal. Du point de vue diplomatique, ce dernier
est particulièrement intéressant, parce qu'il atteste l'activité d'un
office spécialisé et probablement distinct de l'office qui s'occupr
des lettres ordinaires 3 : c'est une ébauche de ce que l'on pourrait

(1) Dans ['Ekthésis dite de :'IiI. Sur les éditions, voir p. 389, n. J.
(2) Voir les termes techniques relevés, p. 430.
(3) Menlions anciennes d'un bd "WV X<:tPO"OVLWV, p. 368-369.
LES HEGISTlŒS 453

appeler un regisLre des ordinations, étant donné que la synodique


annonr.r l'i'lévation du patriarche et soumet à ses confrères la
profession de foi; il a valeur d'authentique, car on compare avec
cette copie l'original non expédié resté en souffrance au charto-
phylakion 1. Ce recueil devient aussi, pour le bureau qui le conserve,
un embryon de formulaire: le plan de ces lettres est uniforme et,
si le rédacteur s'ingénie à varier les formules, il doit aussi veiller
à ne pas inLroduire de terme ou d'expression hétérodoxes dans un
tel document. Hélas, c'est aussi la seule mention de cc registre.
Au XIIIe siècle, nous avons trois lettres oflicielles au pape, l'une
au nom de Manuel Comnène, l'autre expédiée par Michel
d'Anchialos, la dernière au nom d'Isaac II Ange: des emprunts
textuels de la seconde à la première prouvent que la chancellerie
patriarcale avait un double, copie conforme, enregistrement ou
minute, on ne sait; la troisième, rédigée par Dèmètrios Tornikès,
ne contient que des emprunts plus lointains, mais encore évidents
et elle provient d'un fonctionnaire impérial qui écrit au nom du
patriarche 2 •
Balsamon avait à sa disposition les kôdikia du règne de
Nicolas III : c'est le registre des délibérations synodales 3 • D'après
une Diè,r;èsis sur les troubles de l'Athos, qui cite en désordre des
actes authentiques mêlés au récit, ce patriarche fait apporter,
vers la fin de sa vic, -ràv XOOLX.x .xù-roü; il s'agit de prouver à
l'empereur lui-même qu'une èVTOÀ~ dont on fait grief au patriarche
n'est pas authentique 4 • Ce codex de lettres personnelles me parait
distinct du registre synodal; tout le passage montre qu'il ne
s'agissait pas uniquement de cet acte particulier concernant l'Athos
mais d'un ensemble de mesures, sanctions et aliénations de biens,
au détriment des monastères et des métropoles, c'est-à-dire des
actes relevant de la juridiction propre du patriarche et qui ne
requéraient pas nécessairement un débat synodal. Ce codex de
Nicolas III n'était pas tout à fait du domaine public, sans quoi
l'empereur et le synode auraient fait la lumière sur ces affaires à
l'aide du registre synodal : il devait contenir la copie des lettres
et mandats expédiés de personne à personne et par un secrétariat
privé soustrait au contrôle synodal.
Il y a peu de chose à tirer, comme nous l'avons vu, des définitions
d'archontes qui seraient des collaborateurs directs possibles du

(1) Voir p. 391, n. 1.


(2) Je cite ces emprunts dans Rev. des El. Byz., 23 (1965), p. 78-79, 82-83.
(3) Nomoc. 13, 2; PG, 104, 1177 A; cf. Reges/es, 961-963.
(4) Reges/es, 997; texte: Ph. MEYER, Haup/ur/wnden für die Geschichle des Alhos-
klos/ers, Leipzig, 1894, p. 178, 27.
454 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

patriarche par exemple, l'épi sékrétou, le logothète, le proto-


notaire. En plus des archontes officiels, on rencontre à toute époque
autour des patriarches des intimes de tout rang, surtout des moines
et des clercs qui le servaient à titre privé. La sigillographie connaît
un ocv8p<Ù7toç du patriarche Alexis l • En 1084, le patriarche Eustrate
avait à son service comme grammatikos le patrice Michel 2 ;
en 1156, cet emploi est attribué de manière beaucoup plus normale
à l'hypomimnèskôn (Constantin) Boukinatôr 3. Au XIVe siècle,
apparaissent le dikaiô et le kalogeros, qui n'ont pas de statut
officiel et dont tout le pouvoir dépend de la volonté du patriarche.
Sans doute les archontes eux-mêmes étaient choisis par le patriarche
et en raison de leur compétence pour une tâche déterminée, mais
il dépendait aussi du patriarche d'étendre ou de limiter les attri-
butions de chacun, surtout dans un domaine où il était le seul
maître.
Sans remonter jusqu'à l'époque patristique,
b. Les grandes nous avons quatre collections principales de
collections de lettres
patriarcales.
lettres: Photius, Nicolas l, Grégoire de Chypre,
Athanase 1. Les lettres sont désignées yp&!k!kIXTIX
ou ÈmcrToÀIXL; dans les documents officiels le terme littéraire
ÈmcrToÀ~ est plutôt rare, et yp&!k!-LIX est la désignation la plus
commune de toute espèce de lettre, officielle ou non, et même
d'actes qui sont simplement un « écrit ), non une lettre en forme.
Celle-ci prend le nom de mn&x.Lov dans le manuel de la fin du
XIVe siècle parce que la lettre était envoyée en pli; ses caractéris-
tiques principales, du point de vue diplomatique, sont l'adresse
initiale (intitulation ou salut), le salut final, l'adresse extérieure
sur le pli 4 • Les deux originaux qui correspondent à cette définition
sont la lettre de Jean XI au pape (no 7), lettre de Calliste aux
moines de Kutlumus (nO 20), à ce détail près que l'adresse extérieure
n'existe pas, si elle devait figurer au verso du document plié.
La question de terminologie paraît secondaire, moins importante
en tout cas que celle de forme, car la lettre écrite dans un style
personnel ou expédiée indépendamment de certaines règles perd

(l) LAURF.NT, Corpus, 202 : moine et kouboukleisios.


(2) Le procès d'Halos, éd. Uspenskij, dans Izveslija ruslc. arch. Insf. u Konsf., 'l,
1897, p. 42, 2. Mais on ne voit pas bien ce que fail un patrice aux côtés du patriarche
(à moins que ce ne fûl un membre de sa famille '1) ; ln confusion 7tIXTp~idou - 7tpe:crOUTÉpOU
me semble plausible, bien qu'un secrétaire du grade de prôlre soit peu courant.
(3) Adresse d'une lettre de Georges d'Éphcse (Tornikès), citée ci-dessus, p. 375,
n. 3.
(4) L'intitulaLion est désignée par 7tpoyplXcp~ ou ~7t~YPlXcp~ (voir p. 397); l'adresse
extérieure est souvent précisée par 07t~aee:\I, fnce non écrile de la lettre, dont l'écriture
se situe au reclo : voir p. 442, n. 5.
LES REGISTRES 455

son caractère officiel. Pour s'en tenir à des définitions rigoureuses


posées par des chartistes modernes, il faudrait éliminer par exemple
des actes de Photim le billet adressé au patriarche d'Antioche
(Reg. 472) rédigé comme une lettre privée sans aucun style
protocolaire. Mais qui sait ce que peut contenir en sous-entendu
une lettre anodine pour nous?
Jusqu'ici, seule la correspondance de Grégoire de Chypre a fait
l'objet d'une étude sérieuse de la tradition manuscrite 1 ; c'est un
cas privilégié pour l'épistolographie, parce qu'il ressort de cet
examen que l'exemplaire préparé pour l'édition est dû au soin de
l'auteur lui-même déchu du patriarcat. Bien qu'il n'ait pas eu le
temps de mettre la dernière touche à la publication, il poussa assez
loin le travail sur le manuscrit, archétype des copies postérieures:
l'ex-patriarche a classé ses lettres en deux groupes selon l'ordre
chronologique, avant et après la promotion au patriarcat. Ainsi
l'édition partielle d'Eustratiadès, qui néglige l'étude de la tradition
du texte, pose de faux problèmes du fait que certaines lettres
d'avant le patriarcat passent dans la catégorie postérieure; dans
la lettre 194 de cette édition (no 89 de la collection authentique),
l'auteur s'adresse à un personnage civil en le qualifiant Stcr1tOT&
[LOU xcd &.Se:Àcpé : du moment que la lettre n'est pas du patriarche,
il n'y a aucun problème de titulature. Mais imaginons que la
collection soit irrémédiablement en désordre et que les copies
omettent des traits caractéristiques de l'adresse et des salutations,
la critique est désarmée, ou bien contrainte à des acrobaties
d'exégèse.
Les correspondances de Photius, Nicolas l et Athanase l
présentent toutes les trois une autre difficulté. Ces trois patriarches
ont accédé au trône deux fois et connu l'exil. En l'absence d'étude
de la tradition et, a fortiori, d'une édition critique, l'identification
et le partage des lettres officielles et privées se compliquent : le
critère externe de la place dans la collection ne joue plus et le
critère du style n'est pas toujours applicable à des lettres d'un
même auteur qui ne s'astreint pas, sur le siège patriarcal, à toutes
les règles de chancellerie.
Les collections les plus proches de nous ne sont pas émanées de
la chancellerie et ne peuvent être considérées comme collection
officielle qui reproduirait un registre régulier. L'auteur de la
collection, après sa déposition, n'a plus qualité pour lui conférer
cette valeur; il tire les documents de son propre fonds et non d'un
dépôt public; enfin il y joint des pièces étrangères au règne

(J) W. LAMEERr:, La tradition manuscrite de la correspondance de Grégoire de Chypre,


Bruxelles-nome, 1937.
456 LA CHAl';CELLERIE D'APRÈS LES ACTES

patriarcal. Il se peut que Grégoire de Chypre ait omis précisément


df's lettr(~s dl' lui, moins personnelles, (~xôcutérs sans doute par la
chancellerie et dont le contenu n'intéressait plus l'homme l .
D'autre part, un rhéLeur de tempérament n'allait pas rrproduire,
même si l'exemplaire expédié en était muni, toutes les formules
monotones du protocole qui n'ont aucune valeur d'exemple
littéraire. En prenanL place dans un corpus littéraire, les leLtres
tendent à perdre des parties qui existaienL dans l'original: adresse,
date, instruments de validation, auLant d'éléments qui servent à
définir le caractère diplomatique du texte. Ce n'est pas à
Athanase l que l'on reprochera des scrupules de rhéteur; mais la
collection de sa correspondance mêle tous les genres aux leLtres
proprement dites: encycliques, homélies, traités, dont le caractère
diplomatique est aussi indéterminé que celui des lettres sans date,
sans adresse protocolaire ni aucun signe de validation par une
chancellerie.
Les collections de PhoLius et de Nicolas l ne sont pas tout à
fait de même genre. Peu s'en faut cependant pour les lettres de
Photius. L'état de la collection primitive est assez bien défini
par deux manuscrits valables dont l'un ne contient en principe
que des lettres 2 ; l'auLre commence par un groupe d'homélies et
insère parmi les lettres un traité de 49 folios contre les Arméniens;
il ajoute aussi un certain nombre de lettres à la collection précé-
dente 3 • Les deux insèrent également une vingtaine des réponses
à Amphilochios. C'est donc une collection littéraire où la critique
diplomatique doit faire un tri . .Mais en dehors de cette collection,
où plusieurs genres sont représentés, il existe un petit groupe de
lcttres qui ont pris place dans les livres canoniques et que l'édition
de Montacutius met à part 4 • Sont-elles d'origine différente et
peut-on imaginer que ces lettres viennent d'un registre synodal,
tandis que les autres sont tirées des dossiers personnels de l'auteur?
Qui pourra le dire? S'il faut en croire la Vila l gnalii, Photius

(1) Le Palalillus 367, ms chypriole, a conservé une lettre du patriarche à Henry


de Lusignan (f. 167).
(2) Les éditions de Migne el Valeltas ont adopté un ordre syslém,)tique, tandis
que le premier édileur s'en est Lerm au modèle, Baroccian. 217, éd. R. MO~TACUT[CS,
Photii. _. Epistolae, Londres, 1651.
(3) Atheniensis 2756. J'ai idenlilié ce manuscril sans description dans le fonds de
la Bibl. Nat. d'Athènes; après l'avoir invenlorié et avoir prlHé mes notes au conser-
vateur, j'ai appris par la suile que le manuscrit etail devenu réserve. Je n'ai pu ni le
revoir (en 1956-1957) ni en obtenir la photographie, ce qui me gêne pour utiliser une
première copie.
(4) MONTACUTlUS, op. cil., p. 385-393 (auctarium V epistolarum) ; on les rencontre
dans les suppléments de bons mss canoniques (Sinailic. 1117, Lauren!. 5-2 el 5-40,
par exemple). Le fournisseur de l'éditeur, Chr. Ravius, les avait rapportées d'Orient.
LES REGISTRES 457
auraiL composé de sa propre autorité sept actions synodales qui
furent trouvées en des sacs remplis oc dossiers que le patriarehe
t'mportait en exiP. Quoi qu'il en soit de la vérité de ce témoignagc,
il est plus que probablp, qur, la personnalité de l'auteurnes'accommo-
dait guère d'un contrôle de la chancellerie et qu'il laissait rarement
à un autre le soin de rédiger ses propres lettres: ancien asècrètis
lui-même, comme son oncle Taraise, dans la chancellerie impériale,
il connaissait et pratiquait certainement les usages diplomatiques,
mais ce n'est pas la collection de ses lettres en tant que telle qui
nous l'apprend.
En comparaison, la correspondance de ~icolas 1 est beaucoup
plus cohérente. A part le groupe des lettres au tsar de Bulgarie
(même ordre dans l'édition et dans le manuscrit) réunies ensemble
et dans l'ordre chronologique, le reste est assez désordonné, comme
si l'on avait recueilli les lettres au hasard. C'est encore une collection
privée, car il y a au moins une lettre de la période où Nicolas était
déposé 2• Les quelques autres lettres du même patriarche qui se
trouvent hors du manuscrit principal ont souffert davantage de
la transmission; celles du Palmiacus 706, à une date très proche de
l'auteur, deviennent anonymes en perdant le nom de l'auteur et
du desLinataire 3 . La collection principale reproduit parfois l'adresse
avec soin, une fois seulement la date-ménologe 4 ; des lettres ont
cependant perdu déjà leur adresse. Par ignorance ou partialité, le
collectionneur omet des documents relatifs à la crise du premier
patriarcat; une tendance irénique et moralisante dirige le choix,
tandis que les signes de classement, chronologique ou autre,
disparaissent, exception faite du groupe des lettres à Syméon, qui
peuvent provenir d'une copie antérieure en registre officiel ou en
édition privée.
Ces collections anciennes sont proches de la date où Anastase
le Bibliothécaire présente le chartophylax comme secrétaire du

(1) UCfJes/es, 798. Ces praxeis contenaient aussi des dessins injurieux composés
par Grégoil'e Ashestas, ce qui rend un peu plus dou Leux le caractère synodal de ces
actes. Mais que savons-nous exactement des rapports entre patriarche et synode
!'\ous ce patriareut'l Un autre document d'époque relate la facilité avec laquelle les
évêques foulaient aux pieds leur ~yypocqJoç ci:OqJOCÀe:LOC et devenaient s/al.'ropa/es : :\lA:'lsl,
15, 441-444.
:2) Le choix de l'au Leur des Reges/es ne laisse de côté que 23 lettres de cette collec-
tion j certaines sont cependant caractéristiques de l'action patriarcale, telle la leUre 63
au moine Épiphane (PG, Ill, 261-264) qui cite une lettre composée sur rapport du
chartophylax.
(3) Elles sonL confonùues avec des lettres ùe Syméon ~[éLaphraste : J. DARROU:t.t:S,
Épi8loliers byzantins du xe siècle, Paris, 1960, p. 35-36.
(4) Lettre 102, cf. Re!]esles, 659. Le Palmiacus 178, f. 203 v , donne: l.I.'llvt LOUV(Cjl
['.10. e:'; le mot lu 00'lly<j) est l'abréviation a O(~i:VIX).
458 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

patriarche. Rien n'empêchait évidemment celui-ci de choisir pour


ce poste un de ses hommes de confiance. Mais à cette date aussi,
nous sommes très peu renseignés sur le fonctionnement des grandes
institutions, à commencer par le synode. D'autres patriarch('s,
Alexis Studite par exemple, n'ont laissé que des actes où les
opérations de chancellerie sont restées beaucoup plus visibles l ;
nous n'en conclurons pas que les patriarches antérieurs, même les
plus personnels, négligèrent certains usages et les formes régulières
des lettres; cela prouve sans doute que toute l'activité du
patriarche n'était pas soumise à un contrôle bureaucratique ou
qu'il contrôlait lui-même de plus près certains domaines. La
rareté des collections de lettres atteste que la grande majorité
des patriarches s'est plutôt cantonnée dans un rôle moins actif:
la plupart laissaient aux bureaux et au synode les tâches bureau-
cratiques et administratives, soit par tempérament, soit par défaut
de culture littéraire et canonique.
A la différence de ces lettres de collection, les
c. Hypomnèma • actes solennels, nommés hypomnèma et sigillion
sigilllon
et enregistrement.selon les époques, conservent régulièrement des
éléments diplomatiques importants; leur carac-
tère officiel ne laisse aucun doute, mais les originaux et les
exemplaires équivalents ne fournissent aucune indication sur des
opérations d'enregistrement. Nous avons vu que certains hypo-
mnèmata de portée générale sont déposés en pièce originale;
dans la plupart des autres, nous n'apercevons aucune règle précise
et constante. Un hypomnèma pour une métropole, délivré à titre
personnel par le patriarche, échappe en principe à une formalité
d'enregistrement devant le synode, puisque celui-ci se prononce
par sèmeiôma inscrit dans un codex. A plus forte raison l'hypo-
mnèma et le sigillion destinés à un monastère sont exempts du
contrôle synodal; c'est par la stavropégie que s'implante sur tout
le territoire de l'empire une juridiction personnelle du patriarche
et. nous sommes loin de connaître l'origine de l'institution.
L'extension de cette juridiction et la variété des actes et des
formalités administratives qu'elle suppose exigent un contrôle
central élémentaire, analogue à celui qu'exercent des bureaux
impériaux spécialisés. Les formalités d'enregistrement des privilèges
monastiques ne sont attestées cependant que par un dossier de
portée très limitée dans le temps: fin XIe siècle; en contrepartie,

(1) Le témoin principal est Scorialensis R 1 15. Est-ce un extrait de registre ou


une collection de juriste? La nature assez variée des documents et la reproduction
de plusieurs listes de signatures font penser I,]utôt à un recueil composé par quelque
~vêque qui disposait des copies authentiques.
LES REGISTRES 459
les formules de corroboration se taisent et les documents sont
dépourvus des annotations de chancellerie qui apparaissent
plusieurs fois dans les documents impériaux analogues; bien plus,
au XIVe siècle, des sigillia (ainsi d'ailleurs que des pittakia, lettres
personnelles du patriarche) entrent dans le registre synodal.
Quelle est la valeur concrète de ces témoignages pour la définition
de la pratique?
Vers 1084-1096, la genèse et la circulation de l'acte se résument
dans le schéma suivantI :
1. Le patriarche dirige personnellement l'activité administrative
à toutes les phases par ordre direct (pittakion, prostaxis) adressé
soit au chartophylax, soit au sacellaire, soit au bénéficiaire :
textes l, 2, 5.
II. Le chartophylax rédige l'hypomnèma et le remet au bénéfi-
ciaire : texte 2.
III. Le bénéficiaire, hypomnèma en main, le fait enreg-istrer au
bureau du sacellaire responsable des monastères, en présentant il
l'appui le 7tpiXX"HX.àv 7tiXpiXOÔ crE(ùÇ, inventaire fiscal dE' tradition du
bien : textes 1 et 2.
IV. Par une mesure de réforme inspirée des circonstances, le
patriarche soumet il un nouvel enregistrement au bureau du
sacellaire les hypomnèmata de ses prédécesseurs; il n'est efTeetué
que sur présentation de la prostaxis délivrée au bénéficiaire par
le patriarche: texte 4.
V. Le pittakion qui fixe la procédure il suivre est déposé à
l'€(j(ù ~c:crTtOCptOv et communiqué aux bureaux intéressés : titre et
conclusion du texte 1.
A des dates assez proches, nous trouvons mention de l'une ou
l'autre des opérations indiquées ici; du fait qu'elles ne concernent
pas exactement ce genre d'acte, on en déduit que la pratique est
en vigueur dans toute l'administration. Ainsi une ordonnance
de 1039 qui prend forme d'hypomnèma synodique, d'après le titre
de copie, est rédigée aussi par le chartophylax de l'époque, Jean
Ionopoulos 2• Plus tard, en 1145, nous voyons qu'un sèmeiôma
interdisant les permutations de charges au skévophylakion portait

(1) Je renvoie au Dossier sur le charis/icarial qu e j'ai édité dans Polychronion.


Feslschri{1 F. Diilger, Heidelberg, 1966, p. 150-165.
(2) Actes d'Alexis Studite : Reges/es, 846, ùrt6i-LII"t]!Loc ye:yoIIOC; 7tOCp~ Toti )(OCPTOepU-
ÀIXXOÇ. Mais il a aussi un acte synodal (844), ~XaO(JLÇ .•• TOl) )(IXPTOepUÀocxoC;, un décret-
pittakion (84 7), ~xTe:6èv .•• 7tlXp~ )(. Dans ces cas, ~xT(Ehli-LL et dérivés doivent signifier
la composition, comme dans la conclusion du prakLikon exécuté pm' le notaire Adam,
en 1073 : 1\1:\1, VI, p. 15; voir un autre sens possible, ci-dessus, p. 416, n. 3.
460 LA CHANCELLEIUE D'APRÈS LES ACTES

au verso la note d'enregistrement dans cc bureau : note unique,


je crois, dans la chancellerie patriarcale l . Elle est d'auLant plus
intéressante que nous pouvons déduire aussi de la nature du
sèmeiôma et de son mode habituel d'émission, que le documenL
fut envoyé à ce bureau par le chartophylax. De plus, nous cons-
tatons que l'acte émis le 19 novembre 1145 est enregisLré le
13 fé\.-rier 1116, c'est-à-dire quatre jours avant que le délai de
trois mois n'expire; on ne sait si la règle édictée au sujet des
hypomnèmata de monastères, en 1094 2, s'applique à tout genre
d'enregistrement dans les bureaux patriarcaux: je relève simple-
ment la correspondance.
J'ai supposé, dans le schéma des opérations, que le bénéficiaire
se charge lui-même de présenter son hypomnèma au bureau du
sacellaire. Il est possible que la procédure soit plus complexe.
En effet, en cas d'enregistrement d'un acte antérieur, le bénéficiaire
doit être muni d'une prostaxis enjoignant au bureau de recevoir
cet hypomnèma dans ses registres. Dans la chancellerie impériale,
nous constatons que le chrysobulle conférant des privilèges à un
monastère ne porte pas régulièrement les notes dorsales d'enregis-
trement : le chrysobulle de 1082 pour Lavra en a, ceux de Patmos
n'en ont pas; mais celui d'avril 1088 est accompagné d'une
xéÀsucnç, dite 'itL't"":"ocxwv, qui ordonne à quatre bureaux de procéder
à son enregistrement 3 • Nous constatons d'autre part que la clause
d'enregistrement ne figure pas dans la conclusion de ces chryso-
bulles, Landis que d'autres actes comportent cette clause 4 • Il
se pourrait donc que l'absence de notes dorsales sur l'original

rI) Dans un aele patriarcal, bien entendu: l/e[Jesles, 1019.


(2) En 1094, le patriarche fixe le délai de ctepôt à trois mois: Dossier, nO 1, p. ] 57-
laS. En 1086, le délai était de six mois: ibid., nO 2, p. ]58-159. La différence entre
les deux signifie sans doute qu'après unc période d'essai, destinée à introduire ]a
coutume, le patriarche impose une règle définitive plus stricte; j'ignore sur ce point
la loi civile.
(3) MM, VI, p. 44 (chrysolJulJe), p. 46 (pittakion); DOLGP:R, Regesten, 1147-1148
(cf. 1150-1 ] fil , même couple). La forme de ce pittakion est éclairée par l'article récent
de ERA L. BRANOUSES, Ke:xup6.lj.J.év"l <ruÀÀoy/J ~rrtcrÎJfL6.lV ~'YYPoc'll6.lV -rijç èv TIoc't'j.J.cp j.J.ov~ç
dç d),:7)'t'àv ",oG lA' cdwvoç, dans ~Uj.J.j.J.e:lX't'OC, 1 (Hl66), p. 95-119; parmi les actes
copiés clans cc rouleau se trouve le pittakion en qualre exemplaires, chacun muni des
signatures du uureau qui l'a émis. La pratique est atteslée certainement dès 1073 :
on retrouve l'injonction 7tOL~aOCl taov 't'ai) Ttocp6v't'oç 1'tl't''t'ocx[ou : MM, VI, p. 4, 18
(ùu no 2). Le bureau récepteur délivre un ison du pittakion; celui-ci devient pour le
bénéficiaire un certificat de }'enregislr'ement ct le chrysobulIc lui-même ne porte pas
la note dorsale.
(4) Par' exemple le pittakion-prostaxis de 1IOV. 1093 (Regeslen, 1171), porte en
conclusion qu'il soit enregistré kv 't'oi:ç x~8t!;t 't'oG xocP't'ocpuÀocx(ou. Sans doute le
chartophy1ax devait-il dans cc cas renvoyer l'exemplaire, à lui communiqué, avec la
mention qu'il l'avait enregistré. Ces ordres sont plus fréquents sous Manuel Comnène.
LES REGISTRES 461

(chrysobulle impérial ou hypomnèma patriarcal) coïncide avec


l'émission d'une kéleusis de l'empereur, d'une prostaxis du
patriarche, sur laquelle le bureau signe la note d'enregistrement,
comme cela s'est produit pour le chrysobulle de 1088. La paral-
lélisme entre chrysobulle et hypomnèma qui s'impose jusqu'au
XIVe siècle 1 autorise certainement une comparaison habituelle des
deux genres, malgré la différence constitutionnelle qui les sépare
dans le domaine juridique. Le chrysobulle sufTit à fixer la situation
des propriétés vis-à-vis du fisc et des ressorts impériaux; sur ee
point, l'hypomnèma patriarcal, lorsqu'il consiste à confirmer des
droits de propriété, s'aligne sur l'acte impérial et constitue une sorte
d'enregistrement par l'l~glise du changement territorial,comme pour
l'érection d'une métropole enregistrée par l'Église 2 • L'acte ecclésias-
tique n'est pas superfiu pour autant, car le passage d'une portion
de territoire assez étendue à un monastère entraîne une modificaLion
du statut des locaux du culte et des personnes, qui deviennent
exempts par exemple de la juridiction de l'ordinaire du lieu et
parfois du patriarche lui-même : d'où changement des diptyques
(mémoire liturgique), des pouvoirs du confesseur, de l'higoumône,
de l'exarque. La con firmation du prostagma et du chrysohulle par
le patriarche est donc une garantie nécessaire 'vis-à-vis des autorités
religieuses locales. Lorsque le patriarche prenait l'initiative de
chang~r le statut d'un monastère qui lui appartenait, le bénéficiaire
de la donation recherchait alors une garantie du pouvoir impérial,
qui consacrait la situation nouvelle de l'établissement par rapport
au fisc 3 •
Il semble, d'après ce dossier, et encore plus d'après lrs actes
conservés, que la participation du sacellaire au contrôle de
l'administration temporelle des couvents fut réduite au minimum.
Il n'avait pas à intervenir dans les transactions matérielles, et on
insiste d'une façon générale sur l'exercice d'une juridiction plus

(1) Voir p. 409, J11lmrrO 57, daté de 13~O.


('2) Comme jl' l'ai dit (voir p. 118-4201, les actes rel a Lifs il ux métropoles son t Cil
général synodaux. D'où l'enrrgistremcnt de ccrtnins chrysoùlllles, au XIV· siiJcle, dans
le codex synodal: :'1 Dr, I, i:m, n° 48, suivi de l'acte synodal qui le confirme. Ou bien
le chrysobulle est insëré ùans le s('meiÙllla : :\Df, f, 146-1-11', na 67, slatuL de l'<\vêché
de Nicopolis; voir aussi n° 1'20, procédure lin peu diff(~rente. Parfois il ne l'este que
l'acte synodal: :\1:\1, f, 93-95, na [li; le prostagmn impcrial n'a pas été enregistre dans
le codex. Un acte dilT&rent du point de vue juridique', l'affair(' du mariage de Bardas
Xéros (Reges/es, 961 ; Reyeslen, 1168) donne, en 1092, un exemple d'acte synodal
enregistl'ant un prostagma.
(3) Voir les deux cas cités, p. 403, numéros ~2-23 : hypomnèma du patriarche
précédant le chrysoblllle ou le prostagma, parce que le monastère appartenait à la
Grande Église.
462 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

spirituelle, sur la correction des fautes morales l • De quoi se


composaient exactement ses registres ct possédait-il même en
permanence un état des monastères, de leurs immeubles et de
leur personnel? Rien de certain et le contraire ne serait pas
étonnant. Le Klèlorologion de Philothée fait allusion, semble-t-il,
à un codex ou du moins à une modalité d'inscription à la chancellerie
impériale des monastères de son obédience 2• On invite avee le
patriarche, à l'une des réceptions officielles de la Nativité, « douze
higoumènes couehés dans le tome qui nous concerne », et « les
abbés inscrits de différents monastères, c'est-à-dire cpux qui
reçoivent de notre part leur consécration, au nombre de 216 ).
Plusieurs termes, dans le contexte, ont un sens technique très
net : Èv '!<ï> '!6fL<P Xe:LfL€VWV, &VIXYPIX<j?O!L€VOUÇ désignent les moines des
monastères sur lesquels les empereurs exercent les droits de
fondateur et de propriétaire. Au patriarcat, nous n'avons jamais
une allusion aussi précise à un catalogue officiel, bien que l'archonte
des monastères soit signalé depuis longtemps : cette charge fut
oceupée par les patriarches Pyrrhus (638-641), Théodore 1 (677-679),
Nicétas 1 (766-780)3. A aucune époque, d'ailleurs, les actes ne
reproduisent d'aussi longues listes de signatures que dans les
conciles du VIe au vIlle siècle. Il est vrai que la période post-
conciliaire n'a jamais provoqué de réunions aussi importantes';
l'absence d'inventaires signifie sans doute qu'on ne se préoccupait
guère en haut lieu de statistiques ct de registres.
Après le patriarcat de Nicolas III, nous cherchons en vain
trace de procédure méthodique pour l'enregistrement de ces
privilèges. La moitié à peu près des sigillia connus appartiennent
au XIVe siècle, et certains sont enregistrés au petit bonheur5 ;
quant au sékréton du sacellaire, à cette époque, c'est comme s'il

(1) La Iysis d'Alexis Comnène ~Jlegeslen, 1076) qui répond à l'hypomncsis des
archontes patriarcaux de 1096 (J. DARROI;zf:s, Dossier, lac. cit., p. 155) définit le
pouvoir du patriarche ct de ses envoyés. On voit par là que la marge d'iniLiaLive
laissée au bureau est vraiment très faible; c'est un organe purement exécutif.
(Z) I;;dition Bury, p. 159, 34-35 = Bonn (De Cer.), 747-748: )(ocl LO' ~YOUfL&VWV
't'wv f.v ~ (lege.iiJ 7) 7f<:pl ~fLa.Ç 't'6fLC(> )(<:LfL&VWV ; p. 160, 5-6 ; 't'ouç h 8toc!p6pwv fLovoc-
crTIJplwv ocvOCypoc!p0fL&VOUÇ oc0ci8ocç, ~youv 't'ouç 't'oc cr!ppOCylSLOC 7fOCP' ~tLWV dÀ'l'J!p6't'ocç 't'ov
OCpLefLrW C!'Lç'.
(3) FISCHFR, De Cala/agis, p. 288, 19; Z8~, Hl; 290, 15. Théodore était préposé
allx monaslères d'hommes; mais à cette date, nous ne savons pas si le sacellaire
avait déjà la même juridiction SUI' les monastères qu'à la fin du XIe siècle.
(4) La seille liste importante se trouve dans l'acte synodal mixte: llegesles, 967.
:5) Voir la liste des sigillia, p. 407 s.; parmi les numéros 47-90, une quarantaine
sont destinés aux monastères. Dans le registre nous trouvons les actes suivants de
même nnture : MM, nOS .t, 47, 143, 168,214,223,312,341, 426, 46~, donc un quart
il peu près de ceux qui sont connus.
LES REGISTRES 463
n'existait pas. Plusieurs faits attestent que la chancellerie, après
avoir délivré l'exemplaire unique qui constituait le titre personnel
du destinataire, n'avait aucun moyen de renouveler l'exemplaire
détruit, surtout s'il provenait d'un patriarche défunt. Dans ce cas,
si les bureaux avaient conservé un original en double, ils auraient
pu délivrer un ison ; au contraire, le bénéficiaire est contraint de
solliciter de nouveaux dikaiômata \ chrysobulle et hypomnèma
ou sigillion. C'est ainsi que les moines de Pantocrator obtiennent
le renouvrllement de leurs titres 2 • La même année, la chancellerie
est incapable de déterminer lequel doit l'emporter, d'un chrysobulle
ou d'un prostagma, parce que celui-ci porte uniquement l'indiction
et ne peut être daté par rapport à l'autre 3 ; bien qu'il s'agisse là
d'un document impérial, la discussion entre patriarche et empereur
montre bien que des deux côtés la pratique des bureaux était
semblable : non seulement on ne pouvait renouveler un original,
faute d'un double, mais les bureaux n'avaient pas les moyens de
contrôle élémentaire par registre. C'est pourquoi certains actes
importants sont représentés dans les archives des monastères par
des copies authentifiées 4 : elles permettaient de garder à l'abri la
pièce originale et de produire, en cas de procès ou de démarche
auprès des autorités, son équivalent. Puisqu'un registre est
considéré aussi comme authentique dans certains secteurs ad minis-
tratifs 5 , ces pratiques montrent clairement qu'il n'en existait pas
de comparable pour les chartes et les privilèges des monastères.
Le silence des actes des patriarches à l'endroit le plus significatif,
dans les conclusions et au verso, devra donc être interprété d'une

(1) Le sens de dikaiômata esl explicité dans lin ade : MM, 1, p. 85,20: S~l'OC~~!Loc"t'oc,
-:ocü"t'oc a' dcrl. xpucr66ouno~ À6YOL l'ocr. 1toc"t'p~ocPX~)(OC U1to!L'JY;fLOC';OC; au dcbut du siècle,
hypomnèma garde son sens de privilège monastique.
("2) Voir l'fln/ocr. 8 el n; ce dernier enregisLré, ~I:\I, nO 469; cf. ReyeS/en, 3242.
(3) MM, II, 215, nO 468. On ignore pourquoi la première rédaction (n 467) fut Q

canccllée; elle ne commet pas la même omission que la seconde, qui, contrairement
à la teneur du décret, ouhlie le qU::lntieme du mois (TIJ'J "t'où !L'lJYOç 1j!L~poc'J). Dans la
suiLe, on trouve parfois la clause &:1t~Àue1J avec la date d'émission: p. 223 (nO 471),
p. 233 (nO 478), p. 27,1 (nO 510), p. 276 (nO 512). L'applicaUon est loin d'être rcgulière.
(4) La liste des mHropoliles qui authentifient l'ison de Ku//. 38 montre qu'il est
de date lrès proche de l'original; Ces quatre signataires voisinent souvenl de 1386
à 1387.
(5) L'ne glose des Basiliques 22, 1,31 (cf. DCCANGE, GLossarium, 1503, crX~acipto'J),
relative aux documents authentiques du fisc, déclare que le l'&at~ ("ij"t'OL -rijç etcr~wc;
TOU cr~;.(pt"ou) est le prototype; son extrait (1t::tp~)(oÀ1JOt\l) a valeur égale, mais non
l'tcro'J ou crX~acip~o'J que chaque bureau possède pour son usage. L'ne note ajoule
{lue, sur ordre d'Alexis Comnène, la perte de l'authentique et l'absence de témoin
&'J eécr~L sera compensée par deux tcr6T1J1tOC ou crXe:Scip~oc, à condilion qu'ils soient
pal'failement concordanLs. L'aulhentique vaut donc par lui-même, tandis que l'ison
;l une valeur moins absolue el fondée sur celle de l'exemplaire immédiat qu'il représente.
464 LA CHANCELLEIUE D'APRÈS LES ACTES

manière générale comme une absence de contrôle par registres et


par dépôt. S'il en a existé à certaines époques, ils ne durent jamais
être ni très méthodiques ni très développés.

5. LES ACTES SYl\;ODAUX.

Après avoir exploré en tous sens les actes personnels les plus
importants du patriarche, dans leurs rapports avec les opérations
de chancellerie, nous abordons un autre champ de l'activité de
l'office; mais avant d'analyser l'acte type des séances synodales,
il faut préciser quelques notions concernant les actes synodaux.
Le synode est une assemblée souveraine d'un type particulier,
car elle ne jouit pas d'une pleine autonomie. Les deux actes d'Alexis
Comnène qui consacrent le statut des bureaux patriarcaux ct du
chartophylax l nous montrent clairement que l'empereur arbitre
un conflit entre le représentant du patriarche ct les membres du
synode; à notre connaissancc, l'assemblée n'établit pas son propre
règlement et n'élit pas son secrétaire, ni un bureau particulier.
De même que le patriarche est président de tIroit, les archontes
qu'il choisit comme collaborateurs, sans vote synodal, deviennent
aussi ses auxiliaires en synode; le chartophylax et la chancellerie
sont donc partagés entrc deux activités, scIon que le patri~rche
agit seul ou avec le synode. Ce dualisme affecte principalement
les archontes qui sont appelés par leur fonction à jouer un rôle
dans les séances: préparation des dossiers, rédaction des comptes
rendus, diffusion et conservation des décrets. En effet, les actes
synodaux, consignés en registre, nous renseignent à peu près
exclusivement sur la participation du chartophylax; nous ne
chercherons pas ici dans quelle mesure le développement du
synode a pu modifier, depuis l'origine, le cours de l'administration
patriarcale.
Dans le cadre de la présente recherche, je n'ai pas à m'étendre
sur les principes généraux, connus des historiens, qui régissent les
rapports entre pouvoir civil et ecclésiastique. Le synode, comme
toute l'Église byzantine, a deux têtes : au sommet, l'empereur,
au second rang, le patriarche; mais celui-ci, par son ordination,
détient une autorité spirituelle, si bien que les Byzantins se sont
interrogés sur la suprématie de l'un et de l'autre et donnent
l'avantage tantôt à J'un, tantôt à l'autrc 2. Sur ce point je me

(1) Exposé historique, pp. 53-56 et 65.


(2) A la fin du XIIe sii'cle se produit une eontrovers(' sur' le dl'oit d'appel: BALSA:I10;-;,
PG, 137,453 A; 138,93 C. Sinailic. 1117, f. 246 et 307; cf. J. DARROlJzi-:~, j)'Jcumenls
inédits d'ecclésiologie byzantine, Paris, 1966, p. 73-85.
LES ACTES SYNODAUX 465

contenterai de relever dans le style des actes synodaux quelques


indices de ces rapports de force, dont les professions de foi ont
donné un aperçu plus doctrinaP. J'insisterai beaucoup plus sur
une catégorie d'actes du synode, les élections, pour deux raisons:
tout d'abord ce sont les plus significatifs des rapports entre les
divers corps de l'Église, patriarche, métropolites du synode et
archontes; ensuite ils sonL méconnus, sinon inconnus, parce qu'ils
ne figurent pas dans les registres communs du synode, malgré le
earactère synodal des élections.

Le fonctionnement du synode ne commence à


a. Séances ordinaires. . bl '' . d . 1 C'
et extraordinaires. etre vlsi e qu a partIr u XIe slèc e. est
seulement à cette époque que nous pouvons
établir une distinction entre séances ordinaires de l'assemblée et
séances extraordinaires : on les appellera aussi mixtes, parce
qu'elles sont convoquées par l'empereur, ou parce que le pouvoir
impérial s'associe aux délibérations et aux décisions. C'est une
disLinction capitale pour le droit, du fait qu'elle exprime des
rapports essentiels de juridiction entre l'empereur et le patriarche.
Les comptes rendus des séances ordinaires emploient couramment
la formule : ~!J.sp~mlX~ cruvOO~X.lXt 7tlXpX<nJ!J.W~crs~ç. L'épithète ~fLsP~cr~oç
sc trouve, je crois, pour la première fois dans un certificat d'extrait
de l'année 1071 2• Matthieu I, dans son ordonnance de 1397,
distingue encore des jours «( synodiques "~, où la présence des
archontes au synode est absolument indispensable, et d'autres
jours, où ils ne sont pas obligés de sc présenter au palais 3 • Est-ce
que ces jours synodiques sont également sous-entendus dans la
mention ancienne, de sorte que ~fLsp~moc; ne signifie pas tous les
jours de la semaine, ou n'importe quel jour de la semaine, mais des
jours déterminés d'ouverture du synode? La réponse se trouve
dans un discours de Nicétas d'Ancyre, datable des environs de 1087 ;
l'auteur, traitant ex professa des attributions du synode, souhaite
qu'il ait à s'occuper des grandes questions qui doivent préoccuper
des évêques et il déplore que les membres du synode, en se réunis-
sant trois fois la semaine: lundi, mercredi ct vendredi, consacrent

(l) Voir p. 446, n. 1.


(2) Regesles, 900. Le résumé de l'acte parle de décisions déposées aux archives j
cela est vrai, mais la formule comprend des termes plus précis, qui désignent non
pas l'opération de dépôt, mais celle d'expédiLion ; "ocü"oc 7tOCpEltoÀr,8Év"oc ci7to -ri:lv
~(LEpr,O[WV cruV08LXi:lv 7tOCpCXOr,lLELWcrEWV... , éd. K ougéas (cHée dans R eges/es), p. 574.
Le dépôt est sous-entendu et se déduit de l'extraction d'un registre.
(3) Du DOT, Ac/a, p. 144, 2 : OUV08Llt7je; oüor,e; ~(LÉ:poce;; p. 146, 19-20: où (L6vov Èv
"cx'LC; OUV08LXocie; ~fltpOCLÇ, ocÀÀoc xcx6' ÉxocoT7Jv. Tous les jours de la semaine ne sont pas
(1 synodiques ».
466 LA CHANCELLERIE D'APHÈS LES ACTES

tout leur temps à des procès, aux affaires courantes, avec toutes
les complications et les soucis séculiers que cela comporte l . A
partir de ce témoignage bien concret, nous partageons en deux
catégories les actes synodaux qui ont gardé traee du jour de la
semaine dans le protocole: d'un côté les jours en principe normaux,
de l'autre les jours censés par conséquent exeeptionnC'ls2.
r.
Jours normaux.
lundi: 844,897, 925, ~)27, 96,1, 965, (974)3, 1019,1038,1043, 1056,
1065, 1068, 1072, 1078, 1085, 1152.
mercredi: 896, 966, 1067, 1077, 1086, 1110, 1119, 1120, 1126,
1170, 1171, 1179, 1180.
vendredi: (942)4, 952, 1000, 1003 (27, non 26 avril), 1011, 1012,
1013, 1073, 1109, 1111, 1125, 1134.
II. Jours exceptionnels.
mardi: 926, 999 (extr.lÏt), (1001), 1016.
jeudi: 1070.
samedi: 963, 1014, 1112.
dimanche: 1041, 1048, 1059, 1063, 1118.
En supposant que les dates sont exactes et qu'une édition
critique ne changera pas la proportion d'ensemble, voyons en quoi
consiste le caractère exceptionnel des réunions en dehors des jours
normaux.
mardi. R. 926, 21 mars 1082 : suite du procès d'Halos engagé
la veille, lundi, où le piUakion impérial est lu et le synode convoqué
pour le jour suivant. R. 1001, 19 décembre 1144: lecture synodique
d'un décret à promulguer; on nc voit pas de raison particulière,
d'autant plus que les décisions datent du 8 décembre précédent;
la tradition de l'acte n'est pas claireS. R. 1015, le 22 février 1144 :
le tribunal est mixte et reçoit des archontes impériaux ((jUvE8p~oc­
~6VTWV).

(1) J. DARRouzi::s, Documents (cité p. '164, n. 2), p. 216,1 cl 19: 't"pL:; TIjc; Hl8ofLci8oc;;
ibid., 1. 5 : cruYEPX6fLEOOC 8Elr.-é:plXv xocL TETpa.IlOC xocL 7tOCPOCcrXEU1)V. Léon ùe Synadn
(début XIe s.), dans une lettre l'ditée pal' W. I10RAND~ER (flyz. Fursch. 2,1967, p. 23'Z),
parle d'une réunion synodale contl'ail'c il la coutume, parce que lenul' un marùi.
(2) Je cite le numéro des Regestes depuis l'année 1038 (n. 844) jusqu'à 1191 (n. 117\)).
(3) Regestes, 974, daté du 14 mars, ind. 3; soit 1095 ou 1110. En 1095, 1c 14 mars
est un mardi; en 1110, un lundi. C'est un cas où le critère du jour de semaine peut
intervenir pOUl' déterminer le choix de l'ann~c.
(4) Regeste~, 942; 15 novembre, ind. 10: soit 1086 0\1 lia!. Le 15 est un dimanche
en 1086, un vendredi en 1101, En principe la seconùe dale est préferable, bien que
nous ayons d'autres actes pulriarcuux le dimanche.
(5) L'état du texte ne montre pas le rapport exact entre les signa turcs filiales et
le corps du procès-verbal; voir p. 519.
LES ACTES SYNODAUX 467

jeudi. R. 1070, 14 avril 1166: réponse synorialc à l'empereur


dans un procès en cours.
samedi. R. 963, 15 mai lŒ)2 : procès où siègent sept archontes
impériaux, comme juges adjoints. R. 1014, 30 octobre 1143:
archontes impériaux associés (O'uva~xoc~6v"t'wv)1. R. 1112: 21 février
1170, signature solennelle de l'acte des 30 janv. et 21 févr. 1170.
dimanche. Les cas sont plus nombreux. Le 12 mai 1157 (R. 1041),
la séance est présidée par l'empereur, de même que le 6 mars 116û
(R. 1059) ; le 20 mars 1166 (R. 1063), l'acte est en rapport avec le
procès en cours. Restent les actes du 8 décembre 1157 (R. 1048)
et de novembre 1070 (R. 1118, quantième du mois inconnu, mais
avec mention du dimanche) ; ces actes sont purement patriarcaux,
comme l'acte déjà cité (R. 942), qui peut tomber un vendredi ou
un dimanche. L'objet de ces séances concerne spécialement les
droits d'ordination et le statut du clergé.
La raison la plus commune qui commande ces exceptions tient
à une intervention du pouvoir impérial: les sessions deviennent
extraordinaires du fait que l'empereur ou des juges impériaux
président ou assistent. Aucune de ces dates ne semble déplacée
parce que le jour normal de séance tomberait un jour férié 2 ;
d'ailleurs la raison ne joue pas, puisque l'empereur et le patriarche
convoquent parfois le synode un dimanche. Il n'est pas exclu
évidemment qu'un jour de séance ordinaire serve à l'une de ces
séances qui deviennent mixtes par la participation de l'empereur
ou de ses archontes et juges. Tel est le cas pour quelques actes du
lundi (R. 897, 964, 1043), du mercredi (1110, 1126), du vendredi
(1013, 1109). Dans ces circonstances, l'ordre impérial 3 change la
composition du tribunal qui n'est plus formé uniquement des
membres ordinaires du synode. Il est clair que du 2 mars 1166,
début des débats sur la question du Paler major me esl, jusqu'au
6 mai 1166 (R. 1059-1073) toute la série des actes, quel que soit
le jour de séance, est commandée par la volonté impériale. Il y a
cependant peu de dérogations à l'ordre des jours « ordinaires ) que

(1) La comparaison enlre les ades 1014 el 1015 nous prouve qu'on emploie
OUvtOp~IXÇ6vTWV dans le même St'ns que OUVOLx:lÇ6vTCùV, HII sujet des archontes impé-
riaux. L'inslitu Lion dll O'JVO~XIXO"ri;s, uu témoignage dt' lIalsamon, est duc à Alexis
Comnène: PG, 104, 10!16 B; mais on n'a pas attendu celte orùonnance sp6ciale pOUl'
consLiLucr un tribunal mixte.
(2) Liste des jours d'après le ùécret de )lanuel Comnène: .JGH, ZEPOS, J, 4lJO-·!O:!
= ZACIlARIAE, JII, 473-475. Il semble que la séance tombant un jour ff\ri/\ i~tait
supprimée purement et simplement, non reportée au lel1d(~main, ce qui aurait eu
pour efTet de provoquer deux réunions en deux jours consécutifs (sauf en cas de reporL
le samedi). Cet intervalle donnait le lemps au secrélariat ùe prépa.·er les comptes
rendus, dont certains sont lus cependant à plus de dis Lance ; voir Regestes, 1000-1001.
(3) Il est parfois exprimé: Regestes, 1126 : OUV3~IX~TWVTCùV x1X6' op~crf.LOV ~lXo~Àtx6v.
468 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

l'on a consacrés à la question: la séance du jeudi 14 avril a pu


être provoquée par le pittakion impérial exigeant une réponse
immédiate (R. 1070).
Ainsi donc une question de date rt de jours de semaine prend
une importance sans proportion avec sa valeur apparente. La
connaissance de la date ne suffit pas d'ailleurs à établir la nature
de l'acte synodal; elle nous aide du moins à distinguer une
juridiction ordinaire du synode, un peu routinière, appliquée à
l'rxpédition d'afTaires courantes, et une juridiction extraordinaire,
inséparable d'une tutelle impériale l . Les Byzantins, comme en
témoigne le discours de l'icétas d'Ancyre, la considéraient comme
normale en matière législative même ecclésiastique, du moment
que l'empereur confirmait les lois et en assurait en grande partie
l'application par son concours, conformément à sa profession de
foi. Il serait nécessaire de préciser ici la position de la chancellerie
dans les cas extrêmes, où le synode, soit seul, soit présidé par
l'empereur, se prononce contre le patriarche ct le dépose. Étant
donné le lien quasi sacramentel qui unit les archontes au patriarche
qui les a nommés, comment se résolvait le problème de droit et
de conscience qui se posait en particulier pour le chartophylax ?
Il pouvait, comme le chartophylax de Jean Bekkos, suivre le
sort de son maître; mais d'autres, comme le chartophylax de
.Jean Kalékas, Jean Amparès, ont suivi le courant dominant2.
Par conclusion normale du principe que le chartophylax et
d'autres tiennent un pouvoir délégué personnellement, ce pouvoir
cessait avec celui du patriarche défunt ou déposé 3 ; mais, dans la
pratique, nous n'avons pas de témoignage explicite sur la manière
dont ce principe était appliqué, ni même sur la réalité de l'applica-
tion aux archontes et à la juridiction administrative.

(1) Tel est le srns général d('s discours de :'>licéLas d'Ancyre que j'ai édités (op. cil.,
note 2, p. 461). Il demande qu'on revienne à la règle primitive du synode annuel
ou bi-annuel pour traiter des problèmes générallx; on lirait en synode les canons
et les lois, et l'empereur y déléguerait ses représentants qualifiés p. 202, 22-204, 6 :
~Oe7jVlXl ~è: (.LEO' ~fLWV xlXt TWV (.LEYIXÀOEltlcplXvEcrTOCT<ilV OCPX,6VT<ilV TOÙ<; '" 7tpoéXOVTIX<;.
Dans sa nove Ile de 1107, Alexis Comnène répond exactement à ce vœu: Regeslen,
1236; JGR, ZEPOS, l, 357-358 (~ 4).
:'2) 11 fut nommé peut·être sous Jean Kal"kas et il dure jusqu'au retour de Calliste
<Ill d('IJIIl de 1355; dernière mention, MM, l, p. 355, 7 (no 160). De même Georges
Triklini's et Jean Holobôlos servent sous trois ct quatre patl'ial'ches, dont un est déposé
!'lOUS Icur exercice respectif.
(31 Halsamon ne cite lc principe qu'au sujct des didascales : PG, 137,577 B, 580 A.
Il faudrait un têmoignage positif pour l'étendre à tous les archontcs, ou à d'autres
catégories. Le cas des pères spirituels est ditTérent, parce qU(~ le mandat qui leur est
donné, comme cclui des exarques, spécifie cette limitation dc pouvoir ou la sous-
entend. Ln des etTets de l'assimilation des offices à l'ordre sacré assure précisément
que la charge est inamissible, sauf par promotion à une charge supérieure ou par
condamnation justifiée; voir l'exposé historique, p. 94-95.
LES ACTES SYNODAUX 469

L'une des principales prérogatives du synode


b. Séances et actes
d'élection.
t
es 1'é 1ectlOn
. d u patnarc. h e et d e ses propres
membres, métropolites et archevêques, désignés
par le terme générique OCPX~EpEIç. Ces élections dépendent d'une
vacance occasionnelle du siège et relèvent par conséquent d'un
acte de juridiction particulier qui échappe à l'ordre du jour
des séances ordinaires du synode : tandis que nous avons de très
nombreux témoignages sur les sessions journalières, nous ignorons
à peu près tout des séances réservées aux élections. Une ordination
par le patriarche et l'ordination du patriarche lui-même compren-
nent un certain nombre d'actes que l'on ne distingue pas souvent;
le vocabulaire courant signifie par un terme générique variable
le résultat obtenu : ÈXELpOTOV~8'Y), 1tpod)À~8"t), ÈY"t)<ptcr8"f)1. Pour saisir
les diverses phases d'une action complexe, il faut avoir sous les
yeux un schéma théorique des actes administratifs et liturgiques
que suppose une ordination; en faisant abstraction des variantes
dues à l'évolution de la procédure et des rites, nous obtenons la
série suivante :
1- élection (~':;'<poç) : phase synodale,
1. Déclaration de vacance et convocation (1tp60"xÀ"t)cnç) des
électeurs par le président.
2. Ouverture de séance par le président ou son représentant.
3. Examen des candidats (l-I-lXpTUpLlXt, OOXLl-I-lXO"[lX) par les électeurs,
dont le patriarche ne fait pas partie.
4. Notification au président des trois noms retenus par les
électeurs : ocvlX<popa.
II - élection : phase présidentielle.
5. Choix par le patriarche (ou l'empereur, en cas d'élection
patriarcale) du candidat agréé parmi les trois, le refus des trois
proposés pouvant entraîner une nouvelle séance d'élection.
6. Notification du résultat à l'élu : fL~VUl-I-lX.
7. Acte d'acceptation de l'élu (avec OCO"1tlXO"fL6ç ?).
III - ordination (Xe:tPOTOVLlX et cr<pplXyL:;) : phase liturgique.
8. Promotion : I-I-Lxpà cr<pplXY[Ç ou 1tp60À"f)crLÇ avec lecture de
l ,.0l-l-ol\oytlX.
.. '

(1) Le registre ne veut pas indiquer une chose dilTérenle, dans les litres, en disant
pour Èsidôros : 7tPOEO);1j671 (MM, I, 256) et pour Antoine IV : &xELpOTOV~071 (MM, II,
312). Zonaras a signalé que XELpOTOVtOC et Iji'ij<;loç sont interchangeables: PG, 137,
1328 C; de ce fait XELPOTOVLOC est un terme imprécis: ci-dessus, pp. 90, 151.
470 LA CHANCELLEHIE D'APRÈS LES ACTES

~}.
Ordination sacramentelle: Xe:lpû,ovi<x, È7tWe:O'~ç "wv Xe:lpWv.
la. Prière pour l'pmpcr('ur (e:ùx-f)) composée' par le nouyel
ordonné.
Il. Intronisation réelle ou symLolique 1 .
IV - phase adminislralive.
12. Remise des lettres d'ordination : O'UO'''iX7l)('~, 7tpaçlC;.
13. Remise d'une leUre de pouvoir : ~V7iXÀl.I.iX.
14. Éventuellement, remise d'un titre: -;-07tOV È7t~X(ùv, È7tŒoO"Lc;,
éÇiXpXOc;.

J'ai employé à dessein les termes «( président) et « phase presI-


dentielle» pour englober dans le même schéma l'ordination du
patriarche et celle des métropolites, qui ne suivent pas cependant
la même procédure. Si la convocation des électeurs pour l'élection
d'un patriarche est réservée à l'empereur, nous ne savons pas à
qui revenait dans cette circonstance la présidence ou la direction
des opérations:!. La place de certains rites secondaires varie selon
les époques, par exemple celle de l'&O'7tIXO'I.I.0c; qui se situe aussi après
la promotion; à une date assez récente on distingue aussi l.I.~xpàv
et I.I.ÉyiX I.I.-f)VU[J.iX. On peut négliger comme peu importante la voix
des assemblées locales, qui n'a plus de valeur décisive dans l'Église
byzantine. Quelques métropolites sont encore élus au XIVe siècle
sur témoignages présentés par les archontes et le clergé local; la
coutume était à peu près régulière pour la métropole de Kiev,
puis celle de Hongrovalachie ; sporadiquement quelques candidats
font l'objet d'une pétition de la part des compatriotes 3 •
Le point capital, à notre point de vue, c'est que ces séances
d'élection n'entrent pas dans les deux catégories des séances,
ordinaires ou extraordinaires, par lesquelles le synode exerce son
pouvoir législatif et judiciaire. Il n'est pas étonnant que ce secteur
de l'activité ~ynodale, tout à fait isolé, ne laisse pratiquement
aucune trace dans les registres synodaux courants, d'où proviennent
les actes connus. Du point de vue historique et juridique, il faut

(1) Elle est symbolique pour les métropolites, au moment de leur ordination dans
la capitale; elle consistait à prendre place dans le rang hiérarchique du siège parmi
les ~vl3'lJ(LoüV't"tç (pI'ésents à CP). Sur le lieu, la prise de possession du siège pouvait
se faire pal' procuration, avant l'arrivée du nouveau iitulaire,
(2) Et j'omets dans le schéma l'éventualiLé d'une con Lestalion canonique provoquée
par dénonciation en jusLice d'un empêchement; elle entrainait une suspense, des délais
d'insLruction, la constitution d'un dossiel'.
(3) Au sujet de la nomination d'Athanase de Césarée, une ~npOClpoç ocvoccpopci des
habiLants : MM, 263 (nov. 1370). Voir la réponse de Matthieu 1 aux habitants
d'Anchialos ; MM, 548 : II, p, 346.
LES ACTES SYNODAUX 471

insister sur le fait que cc sont les mêmes électeurs qui élisent le
patriarche et les métropolites, mais que la convocation du corps
électoral et la confirmation (ou promotion) de l'élu diffèrent. Bien
ne montre mieux la situation respective du patriarche et du
synode par rapport à l'empereur que la convocation du synode
par l'empereur en cas de vacance du patriarcat: celui qui convoque
les électeurs et confirme l'élection exerce une juridiction sur l'élu;
c'est pourquoi l'empereur juge également en dernier ressort et
peut casser des jugements patriarcaux 1 • Depuis Constantin
Porphyrogénète, qui ne prévoit pas une seconde séance d'élection 2,
en cas de non-agrément par l'empereur de l'un des trois noms
proposés, jusqu'au Pseudo-Kodinos 3 et Syméon de Thessalonique,
il ne se produit aucune évolution sensible de la procédure pour
l'élection du patriarche; tout au plus, à la fin de l'empire, comme
à d'autres époques, se manifestent des courants d'opinion en sens
opposés concernant le pouvoir de l'empereur sur l'Église ou du
patriarche sur les métropolites 4 • La corrélation entre l'acte de
convor.ation et le rapport des électeurs à l'autorité paraît constante

(1) Argument énoncé contre les partisans d'une plus grande autonomie du patriarche
par un partisan du pouvoir sans appel de l'empereUl' : Etç Tav ùm:p&XOVTOC, ,av xoct
1tpoXe:~pt~6[.Le:vov, ~ ~cpe:CJtç ~PXe:TOCt : Anonyme, éd. J. DARROUZÈS, Documenls, p. 338, 17,
pt tout le contexte.
(2) De Cer. Il, 14 : Bonn, 564 = PG, 112, 10·10 A, 1041 A : ~'lJÀor ~7)cpt~EaeOC~
(l'empereur), à.vT~~'lJÀoÜat (électeurs du paLriarche), ~~~oi)atv È"fypcicpwç (rapport).
(3) Traite des offices, éd. Verpeaux, 277-278; il n'est pas question expressément
de la convocation, mais on admet que le vote est repris, en cas de refus des trois noms
proposés il l'empereur. Ce rituel cite le nombre minimum de douze électeurs; il provient
peut-être de la pratique judiciaire imposée par le canon de Carthage qui fixe ce nombre
pour le tribunal épiscopal appelé à juger un évêque: PG, 138, 57, Une formule de
convocation des métropolites par l'empereur est conservée: SATIlAS, Diblioilleca graeca
medii aevi, VI, 653; elle ne doit pas être bien antérieure à la date du manuscrit
Parisinus 2511, du XIV· siècle.
(4) L. BRÉlUER, Le Monde Byzanlin, 2, p. 480; il cite son article sur le sujet et
émet, à propos de l'investiture, un point de vue ditTérent dont on a contesté la portée:
V. LAURENT, • Le rituel de l'invesliture du patriarche byzantin au début du xv· siècle ~,
Bull. de la Sect. Hist. (Acad. Roumaine), 28 (1947), 218-232. Il n'y a pas de changement
fondamental de l'institution, mais l'œuvre de Syméon de Thessalonique et un factum
de Macaire d'AncYl'e se ressentent du trouble de la situation intérieure. Macaire
d'Ancyre surtout écrit dans une ambiance de polémique et par hostilité personnelle
contre le patriarche Matthieu; il oppose le rite de promotion du patriarche de CP
il. celui des patriarches extérieurs exempts d'une promotion imperiale, mais il signale
la convocation du corps électoral par op~afL6ç de l'empereur aux éparchiôtes (suffra-
ganls de province) ; LAUHE!'!T, arl. cil., p. 232, 8-9. Syméon de Thessalonique parle
aussi de la convocation par prostagma impérial et du rapport de vote présenté à
l'empereur par le charlophylax et deux synodaux: PG, 15a, 437 C, 440 A. Le caractère
tendancieux de l'écrit de ~Iacaire apparaît dans la flnale de l'extrait édité: p. 232
(dernier paragraphe), emploi de 1tpoxdp~atç, confondue avec XEtPOTOVLOC, comme si
l'investiture et le vote antérieur constituaient les rites principaux de l'ordination.
472 LA CHANCELLEHIE D'APRÈS LES ACTES

depuis Constantin Porphyrogénète. Des variantes mineures de


toute sorte peuvent se produire suivant les circonstances et Ir
tempérament de chaque empereur: ainsi, au sujet de la déposition
de Dosithée, en 1191, lrs archontes sont consultés en synode l ;
le patriarche Théodore Irénikos est élu par les prélats et les
archontes convoqués par l'empereur, et celui-ci, absent, procède à
la promotion par prostagma 2.
En règle générale, les archontes ne font pas cependant partie
du corps électoral; les officier3 de chancellerie, à commencer par
le chartophylax, assurent seulement les fonctions bureaucratiques
du secrétariat, au cours des séances; les notices attribuent au
hiéromnèmôn (qui succède à l'bd TWV :x.E~pOTOVLWV) la tenue d'un
kôdikion des ordinations 3 • A propos des ordinations les plus
importantes célébrées par le patriarche, nous pouvons décrire la
série des actes qui requièrent une intervention bureaucratique,
depuis la convocation des électeurs jusqu'au départ du métropolite
dans son diocèse.

L'exposé suivra l'ordre général indiqué par


Actes d'élection le schéma. Dans le plus ancien rituel de la
des métropoUtes.
procédure suivie pour les élections existe une
lacune qui semble confirmer l'ancienneté relative du texte. Attribué
par la tradition manuscrite à Euthyme de Sardes, qui pourrait
s'identifier avec celui du début du IXe siècle, ce rituel ne fait
aucune allusion à la présence du chartophylax 4 • Anastase le
Bibliothécaire parle déjà d'une intervention du chartophylax dans
la collecte des témoignages et il est évident qu'au XIe siècle
le représentant du patriarche a acquis définitivement une sorte de
préséance sur les métropolites : elle doit jouer dans les réunions
de J'assemblée auxquelles ne participe pas le patriarche, comme
c'est le cas dans les séances d'élection. Le droit et le fait de la
convocation ne font aucune difficulté 5 : quel que soit l'intermédiaire
et l'exécutant, elle émane du président qui est le patriarche. Mais
comme celui-ci ne doit pas prendre part à l'examen des trois

(1) C'est la liste de présence de 1191, reproduite p. 530.


(2) Témoignage de la liste des patriarches: PG, 119,924 B; wpLcrel)O'IXV ot lipxov't"e:ç
't"oi) TtIX't"p~OCPXou XIX\ ol «PXte:pe:'Lç yvw!J.080T'r,0'IXL, XlXt Ttpoe:oÀf,el) 8LOt: TtP0O''t"OCY!J.IX't"OÇ.
F. Dôlger a retenu l'horismos, atteslé par une aulre source: Regesten, 1698, d'après
un acte de la métropole d'Éphèse (Viz. Vrem., lZ (1905), p. 103-105); le prostagma
de promotion est passé inaperçu. En aucun cas, il n'esl prouvé que la consultation
des arch on les el l'avis qu'ils émettent constitue l'opération éleclorale régulière réservée
au corps synodal.
(3) Voir la nolice, p. 368-373.
(4) Rituel édilé dans Documents (cil. p. 464, n. 2), p. 108-114.
(5) Euthyme de Sardes dit seulement qu'il faut convoquer les électeurs.
LES ACTES SYNODAUX 473

candidats prévus par la loi, à quel moment le diacre archonte


a-t-il pénétré dans cette assemblée comme secrétaire du synode
et comme représentant du patriarche? C'est un point obscur dans
les sources.
Le rapport d'élection, prévu par le canon Chalcéd. 28 et adressé
au consécrateur 1 , émane des votants et suppose sans doute de
tout temps le concours de notaires assermentés. Si l'assemblée a
jamais revêtu par elle-même un caracLère souverain, on imagine
que le président naturel de ces sessions serait le 1tpûYr60po\loc;,
l'archevêque de Césarée, ou bien le consécrateur du patriarche, le
métropolite d'Héraclée, ou un membre élu pour sa compétence et
qui ensuite serait le porteur attitré du rapport de vote. Après
Euthyme de Sardes, ni l'Anonyme du xe siècle, ni Nicétas d'Amasée
n'accordent aucune attention au chartophylax, malgré le poids que
l'argument de sa présence peut a pporter à des thèses opposées
concernant le pouvoir du patriarche sur les métropolites 2 • Il est
donc très possible que la présidence administrative des séances
d'élection par le chartophylax ne soit pas de beaucoup antérieure
au règne d'Alexis 1 Comnène: dans cette hypothèse, le conflit de
préséance que soulèvent les métropolites contre le chartophylax
prend une signification beaucoup plus profonde qu'une simple
querelle de tabouret et d'antichambre. Dans les séances synodales
concernant les métropoles de Basileion et Madyta, on voit le
clergé de Sainte-Sophie, c'est-à-dire les archontes, troubler la
réunion, et dans une séance antérieure, c'est le chartophylax qui
défend les droits de la Grande Église sur l'ordination de ces
métropolites de création récente, que leurs primats prétendaient
récupérer comme sufiragants 3 • Mais les témoignages concrets sur
l'action du chartophylax dans ces séances ne sont pas tellement
anciens. Le sèmeiôma d'Isaac II Comnène, qui légifère sur la
procédure des votes, ne parle expressément que de la convocation
des électeurs 4 • Dans les deux passages où Balsamon traite des
attributions du chartophylax, il fait allusion à des convocations
sans entrer plus avant à l'intérieur du synodes. Jean de Kitros
n'est pas plus explicite, car il ne parle que de la réception des
témoignages, et uniquement peut-être à l'occasion des ordinations

(1) Clwlcéd. 8, finale: YYJ<PtO"fLchwv &VOC<Pe:pofLévwv. Eulhymc de Sardes (Documents,


p. 110, 12) : B~iX rijc; o"\)V~eO\)C; ypoc<p1jc; 1tpOC; OC\)TOV (au palriarche, qui n'assistc pas à
la séancc) cXvoc<pépe:tv.
(2) Discours de l'Anonyme et dc Nicélas d'Amasée, édités aussi dans Documents
:cit. p. 464, n. 2), p. 116-1;)9, 160-175; aucune mention du charlophylax.
(3) Voir exposé historiquc, pp. 54 et 65-66.
(4) Seplembre 1186 : negesten, 1572.
(5) Voir p. 341, n. 5.
474 LA CHANCELLERIE D'APnÈS LES ACTES

inférieures 1 ; de leur côté, des notices re!è"rnt comme trait saillant


de la juridiction la part prisp par le chartophylnx an rite de la
f.mtpà cr<ppocylç, très significa tif, mais extérieur encore à la séance
d'élection 2. En fin de compte, il ne reste que le témoignage de
Syméon de Thessalonique en faveur du chartophylax 3 ; et encore,
un rituel du milieu du Xye sièele, témoin d'usages un peu antérieurs,
dit que les votes accomplis par ordre impérial sont rapportés
à l'empereur par l'hypomnèmatographe 4 • Celui-ci, d'après les
notices H et l, participe aux ~-Yiq>o~ des métropolites, c'est-à-dire
aux votes d'élection; ce ne pouvait être sans la participation de
son propre chef5. Ces mentions plus concrètes laissent entendre
que la fonction du chartophylax n'a pas dû beaucoup varier
depuis la fin du XIe siècle; mais il serait préférable que tous les
détails soient attestés clairement par des textes et des documents
datés de l'époque voulue.
Après le rapport de yote, viennent une décision du patriarche,
une notification à l'élu et son acceptation; autant d'actes suscep-
tibles d'être consignés par écrit et certains dans un codex, toujours
par l'intermédiaire de la chancellerie. Ces formalités importent peu
par comparaison avec la profession de foi et les lettres remises
au nouvel évêque.
La profession de foi est prononcée durant la cérémonie de la
fLLXpà crrppocylç, qui est la promotion des métropolites combinée
avec un acte d'obédien<.;c 6 . Ce document est soumis à une formalité

(1) PG, 119, 973 A-B.


(2) Voir les notices E et ~I, p. 345 et :l48; notice l, p. 220.
(3) PG, 155, 404 B : IX! lj/1jqlOL 't'ij) &pXLe:mcrx6mp 8LO: 't'Oü XIXP'l"OqlUÀŒXOÇ cX7t"oO''l"tÀ-
ÀOV'l"IXL, au sujet des élections des métropolites el évêques; 440 A : 't'cXC; Ij/~~ouc; 'l"IXU't'IXC; b
XlXp't'OqlUÀIX~ fLe:'t'cX 860 ciPXLe:ptCùV 7t"POXOfLl~e:~ 't'ij) ~IXO'LÀe:i:, au sujet de l'élection du
patriarche. Mais Syméon refuse de voir dans ces rites une preuve que l'empereur
crée le patriarche: ch. 247 (même colonnel. Malgré ces opinions, la question de l'inves-
titure par l'empereur n'a jamais provoqué les conflits que connaît l'Occident. Dans
une formule d'aeLe impérial (SATlIAS, Bibliolheca graeca medii aevi, VI, 650-651),
on voit un métropolite transféré par le synode solliciter un prostagma de confirmation
pour sécurité.
(4) Laura n 31 (ou 1841), daté de 1457, décrit par D~ITRIEVSKIJ, EÛxoJ..6YLIX,
p. 626-638; texte de l'investiture patriarcale, p. 629-630. Le trait le plus remarquable
dans cc passage est l'accord avec les plus anciens manuscrits, qui témoignent de
l'association entre chartophylax, hypomnèmatographe et hiéromnèmôn : voir ci-dessus,
p. 368, n. 2. Ce rituel de l'investiture du patriarche fait partie d'un ensemble de notices
concernant la promotion des métropolites: ci-dessus, p. 168, n. I.
(5) Voir la conclusion de la notice sur l'hypomnematographe, p. 367-368; cel
archonte est toujours le plus proche du charlophylax. Des notices (1" 22, G 15, etç.)
mentionnent l'ostiarios comme gardien des portes pour les élections : ~lj~oç et
Xe:LP°'t"OV(IX.
(6) Le patriarche, au dire de Syméon de Thessalonique, prononçait la sienne juste
avanl l'ordination; il donne sa profession de foi à l'Église (non à l'empereur) ; PG,
155, 449 (ch. 234). Sur les diverses formes de l'obédience (ciO'7t"IXO'fL6Ç), voir du même
auteur les chapitres 211 (ibid., 424), 222 (ibid., 436).
LES ACTES SYNODAUX 475

ùe dépôt en forme autographe . .J e ne rcviens pas sur les témoignages


cités précédemment à CP sujPt, ni sur l'apparition plutôt tardive
du ritc séparé de promotion 1. Il faut insister ici sur la disjonction
entre la O"<;lplXylç, dans le sens de promotion, et la :x.E:~pO't"O\l[IX,
imposition des mains sacramentelle, à cause de ses incidences sur
la pratique ct sur la doctrine. On remarque en effet qu'après la
profession de foi, signée du titre d'ù7to~-fJqnoc;, le patriarche aussi
bien que les mélropolites émettent déjà certains actes avec le
même titre, avant d'être consacrés. L'exemple le plus probant,
puisqu'il s'agit d'une leLtre conservée, est la lettre que Théophane
de Nicée, créé par le patriarche Philothée, envoie à ses fidèles
avant sa consécration 2. Des formules stéréotypées présentent des
exemples équivalents : pittakion du patriarche à «( l'homme du
métropolite ,) qui va prendre possession du siège; pittakion de
l'hypopsèphios après le vote, l'ocO"7tIXO"f.Laç et la f.L~x.p.x O"rpPIXY[Ç, où
l'on aperçoit la distance qui peut séparer la promotion de l'ordi-
nation; enfin pittakion de l'hypopsèphios remis à son mandataires.
Une telle multiplication d'actes au nom de l'hypopsêphios donne
quelque peu raison à Macaire d' Ancyre de considérer cet élu
comme déjà évêque par le seul efTet du vote, sans consécration 4.
Une controverse sur ce point signi fie que des formalités juridiques
et administratives font passer a u second plan le caractère sacra-
mentel; c'est aussi un efTet de la confusion terminologique des
actes et des traités qui ne distinguent plus, ou qui n'ont jamais
clairement distingué les difTércntes phases de l'action globale, dite
tantôt ~1jepoc;, tantôt O"epplXy[ç et :x.E:~pO't"O\l[IX. On en vient ainsi à
considérer une formule de promotion comme formule sacramentelle,
ou inversement, selon la théorie de Balsamon, à assimiler les degrés
des offices archontaux à des degrés sacramentels.
Un autre acte, pratiquement ignoré encore des Regestes, est la
prière pour l'empereur, dont je ne cherche pas ici l'origine, ni le
rapport avec des cérémonies officielles et avec d'autres formules
de prières enregistrées dans l'Euchologe. Celle des métropolites est

(1) Voir pp. 152-155, 448-449.


(2) PG, 150, 298 B : 1t"pO~Xe1)v 8Là. fL1)\I\JfLOC"t"OÇ dç {l1t"O~~ql~O\l, dit Théophane à
ses diocésains, avant d'être sacré. Son intitulalion est complète dans la lettre suivante.
Auparavant, le futur patriarche Èsidôros reste deux ans hypopsèphios de Monembasie
et se voit reprocher, au pror.ès de nov. 1344, des promotions d'archontes prématurees.
11 semble, d'après le protocole de l'acte :\IM, 403 (II, p. 115-116), que le patriarche
Antoine IV participe à une réunion synodale, étant encore hypopsèphios ; c'est pourquoi
peut-être le compte rendu avance, dans la conclusion, que la diagnôsis est portée par
les archiereis.
(3) Textes ùans I. llARERT, Archieralicofl, p. 558-560; d'après PaT'isinus 2671?
(4) V. LALRENT, G La forme de la consécration épiscopale selon le lllétropolitp
Macaire d'Ancyre », Or. Cflr. Per., 13 (1947), ;)51-561.
476 LA CHANCELLERIE D'APHÈS LES ACTES

signalée par le Pseudo-Kodinos, qui la situe quelques jours après


l'ordination, en décIaranL que chacun la compose lui-même 1. Un
Euehologe du XIVe siècle assure que le patriarche récite la même
prière 2. Le sens de ce rite apparaît dans le registre du XIVe siècle.
La première du genre a disparu du Vindob. hisl. gr. 47 mutilé au
début: elle est conservé dans Urbino 80 qui a copié cette partie
authentique avant mutilation 3 ; l'auteur en est Jean XIII Glykys,
car on la retrouve, avec un embryon de collection de ses œuvres
personnelles, dans le Paris in. 2562, f. 38 v -41. Une autre est
mentionnée dans une note du registre, en 1347 : elle est passée
inaperçue parce que les éditeurs ont pris pour &p:x.~, qui n'a aucun
sens, le mot e:Ù:x.~4; en cette occasion, le patriarche de CP se
substitue au patriarche de Jérusalem, nouvellement promu, pour
prononcer sa prière. Évidemment, des compositions de ce genre,
de même que la profession de foi, ne se renouvelaient pas indéfini-
ment et tendaient à se fixer dans un formulaire. Celle de Jean
Glykys faisait sans doute honneur à sa profession et à sa réputation
de lettré. Celle de Lazare prend un sens politique tout particulier,
car ce patriarche venait de couronner Cantacuzène l'année
précédente; à son entrée dans la capitale, l'empereur victorieux
consolide son propre titre en faisant promouvoir Lazare officiel-
lement, alors qu'il était déjà consacré 5 • Le Registre est donc aussi
inconséquent pour l'enregistrement de cette prière que pour celui
des professions de foi : il témoigne, en cette époque troublée, d'un
laborieux amalgame entre religion, patriotisme et lutte pour la
conquête du pouvoir. Lorsque l'auteur ne possédait ni capacité,
ni ambition de composer sa profession et sa prière, la chancellerie
avait les moyens d'y suppléer en recourant à des formulaires 6 et
en ajoutant des clichés de circonstance, comme elle le faisait
pour les prooimia.

(1) Traité des offices, M. Verpeaux, p. 282, 20-23.


(2) Euchologe Cairensis 149 (104) du XIV· siècle: DmTRIEVSKIJ, EôxoMYLIX, p. 352.
Ce manuscrit doit être assez intéressant, car à côté de quelques formules propres à
Alexandrie, il en a d'autres importées et d'allure ancienne, par exemple l'ordination
des diaconesses.
(3) Texte inédit.
(4) MM, 1,256; lranscrit tel quel pal' P. Wirth, dans Byz. Zeit., 54 (1961), p. 319 ;
le manuscrit donne certainement e:ÙX~ : Vindob. hist. 47, r. 125. Pour la diplomatique
palriarcale, ce texte sera donc considéré comme acte officiel, puisqu'il est composé
en Corme définie pal' un usage el si~njfie la juridiction du nouveau patriarche.
(5) J. MEYENDORFF, Introduction à l'étude de Grégoire PaLamas, Paris, 1959, p. 118,
130; l'auteur n'a pas vu la portée de la note du registre. P. Wirlh (Loc. cil., nole
précédente) étudie le problème de la succession enlre concurrents, Gérasime et Lazare
de Jérusalem.
(6) D'où certaines formules typiques: PG, 119, 1160, après celle de la profession
de foi.
LES ACTES SYNODAUX 477

Élu, promu et ordonné, le métropolite recevait ses actes propres;


il Y en a deux au minimum : praxis synodale d'ordination et
entalma général du métropolite. La praxis est assez répandue: en
plus de quelques numéros enregistrés, nous avons même un
originaP. L'entalma n'est connu que par la formule générale
anonyme 2, dont nous avons signalé la parenté avec le ~~oÀtov
7tp<Ù"rëx8LKLX6v ct, en plus lointain, avec un liber mandalorum. Cette
formule assez longue était probablement déposée à la chancellerie,
ou à un bureau des ordinations, chargé d'initier le métropolite il
la pratique de ses obligations 3 • Il est probable qu'on ne distinguait
pas toujours ces deux actes, car la praxis synodale, telle que nous
la connaissons, comprend généralement un constat de l'ordination
et un exposé des pouvoirs du métropolite, avec des prescriptions
particulières adoptées à la situation du diocèse.
Un fragment de rituel et de formulaire, qui accompagne dans
quelques manuscrits l'Ekthésis de Nil, contient quelques prescrip-
tions sur la procédure des transferts ([LE:Toc6E:rnç). Si le transféré
n'a pas été ordonné par le patriarche, il y a une cérémonie de
promotion qui comprend [LLKpOC O'rppocytç, OCO'7t'ocO'[L6ç et O!J.OÀOyLOC ; un
transféré est simplement intronisé et reçoit à la fin, comme le
précédent, « la praxis synodale et les autres lettres de transfert 1)4.
La remise se fait donc de la main à la main, comme sans doute
celle de la profession de foi du métropolite au patriarche, et l'on
prévoit plusieurs actes: la praxis, qui est toujours synodale, et les
ypoc[L!J.oc"t"oc, nom générique des mandats délivrés en même temps.
Ce sont des privilèges ou des titres de circonstance que peut
recevoir aussi un nouvel élu : "r67tov €7téX<Ùv conférant le rang
honorifique appartenant à un siège vacant, È7tt8oO'~ç (combinée
souvent avec la fonction d'exarque) qui donne un droit sur
l'administration et les revenus d'un siège vacant, exception faite

(1) Voir p. 393, nO 26 = arch. de Palmos.


(2) PG, 119, 1136-1145.
(3) Théodore de l\ïcéc, au xe siècle, fait allusion au rôle pastoral du bureau qui
livre leur enlalma aux higoumènes: "t'IX e:tl<6't1X \/Ouee:'te:i:crelX~ l<ocl ILe:'tOc ,,&\/ "t"o~ou'tW\/
tq:lOô[W\/ (acte et conseils) TtP07tt(.LTte:creoc~; lettre 2, éd. J. DARROUZÈS, Épistoliers
byzantins du Xe siècle, p. 266, 4g-50.
(4) Athon. Laura n 31 (cité p. 474, n. 4), D~IITRmVSKrJ, EùxoMy~lX, p. 629,
1-2 : ÀocILÔiX\/e:~ 7tIXPOc 'toü mX"t"p~cXpxou "t"1)\/ crU\lOÔ~X-1]\/ Ttpëi~~\/ l<lXt "t"Oc Àomo: TIjç fLr::"t"OCet-
cre:wç YPcXfLfLlX"lX. Le terme praxis prend son vrai sens dans le titre du ch. 243 de Syméon
de Thessalonique: 7te:pl njç Àe:yOfLt\/'YJÇ 7tpcX~e:wç, ~'to~ ypiXILfLoc"t"oÇ "t"0: 7te:p!. njç Xe:~pO"t"O\l[IXÇ
Ôl)ÀOÜ\/"t"Oc; (PG, ] 55, 437). La description nous indique que l'acte esl considéré aussi
comme hypomnèma et qu'il conlient les délails suivants concemant le candidat :
1X\/lXywr7l. le:pwcrull'YJ, ~[oç. l.\J'ij(jlo~, ÛTtO ,\,[\/W\/ e:1.jJ~(jlLcr"t"lX~ ct enfin l'ordination épiscopale.
Le nouvel élu, en envoyant sa lettre crucr"IX"t"~X~, y introduit en exorde la pluparl de
ces renseignements; voir le modèle: PG, 119, 1156 C.
478 LA CHANCELLERIE D'APHÈS LES ACTES

du droit de siège l . Par comparaison aycc le rituel des transferts,


le moment de la remisf'. des lettres à un élu orc1inairp restr indé-
terminé. La logique demande qu'il reçoivl: ses lC'Ltres a près
l'achèvement de l'ordination, mais un doute subsiste sur le sens
exact de Xe:Xe:LPO-rOV'Y)ve:, EXe:LPO-rOV'Y)l'Je:v, utilisés dans la praxis :
juridiquement, l'avis du synode invoqué dans cet acte porte sur
l'élection, non sur la consécration effective par le patriarche et
nous voyons des évêques élus accomplir certains actes de juri-
diction 2. Il est peu probable que l'hypopsèphios fût déjà en
possession de la praxis s ; sur ce point nous n'avons pas cependant
de témoignage précis.
L'usage des lettres dP'Y)VLxoct, l'J\)l'J-rocnxoct et cX.1tOÀ\)-rLXOCt est très
ancien 4. La praxis synodale d'ordination répond au même besoin
d'attester la régularité des rapports entre le consécratcur et le
consacré, qui devient son suffragant : c'est une carte d'identité
ecclésiastique, absolument nécessaire à l'intérieur du patriarcat,
encore plus au dehors, et qui tire sa valeur de la forme authentique;
pour la personne du métropolite, l'acte équivaut au titre de
propriété constitué par l'hypomnèma-sigillion, comme on peut le
déduire d'ailleurs du fait que le prôtos de l'Athos reçoit un sigillion
en confirmation de son élection. La forme de la praxis, définissable
avec exactitude au XIVe siècle, adopte en conséquence les mêmes
caractéristiques que le sigillion, admettant aussi une forme
solennelle et une forme simple à partir de la signature: la signature
par le nom entraîne principalement le mode de datation par le
mois, l'indiction et l'année; la signature par ménologe autographe

:1; Clause normale: ètveu 't"ijç "t"OÜ !epoü cruv8p6vou èYl<1X8l8pucre:Cùç: M~I, l, p. 20,
2-3. Les actes conférant le "t"67toç sont beaucoup plus rares parce que réservés, semble-t-i1,
au pouvoir impérial; c'est le cas, du moins, la première fois où l'acte parait dans le
regislre : MM 48, prostagma impérial, puis 49, acte synodal confirmant le prosLag'ma.
La collation du titre suit donc la même procédure que l'élévation réelle d'un évêque
nu ranll: cie métropolite, atteslée dans la note juridique concernant Nicolas Hagio-
lh{'odorilè's : RHALLÈS-POT/.Ès, Synlagma, 5, 274, 10-12 : "t"'ii l<plX"t"oucr71 o"uvl)8e;(~ X&:plV
"t"oü y(ve:cr8IXl "t"oùç è7tLcrl<67touç !J.l)"t"P07tO).,["t"IXÇ 8LIX ~lXcrL).,Ll<OÜ 7tpocr"t"&:Y!J.oc"t"oç ; cf. Regestes,
1127. CeLLe expression concrète signifie, d'après le contexte, que le siège épiscopal
est élevé au rang de métropole; le privilège, concédé au premier bénéficiaire en consi-
deration peut-être de sa personne, reste attaché au siège lui-même. L'origine du titre
,:,67tov è7t~Cùv, qui coïncide avec l'lin des sens de 7tp6e:8poç, n'l'sl pas cclaircie; il
préfigure l'évêque « titulaire» lalin (SOIIS réser\'c d'une étude comparé!', qui fail encore
d(~faut) .
(2) Voir ci-dessus, p. 475, n. 2.
(3) Syméon de Thessalonique précise pour sa part que Ja remise de l'acte esl poslé-
rieure à J'ordination sacramentelle (voir p. 477, n. 3) et Macaire d'Ancyre aurait
cerlainement tiré argument du fait, si l'on avail remis les lettres avant le rite définitif.
(4) Voir les notes de Zonarus el Balsamon : PG, 137, 425-426; ils utilisent une
scolie antérieure.
LES ACTES SYNODAUX 479

rend la corroboration moins solennelle et nous laisse souvent dans


l'incertitude Sllr la nrr-essité n'autres éléments (intitulation, forme
du sceau), dont les règles d'emploi ne sont pas bien définies.
Au XI\,e siècle, la plupart des actes dénommés praxis synodikè
dans leur conclusion s'adressent à un métropolite ou à la métropole;
ce sont, en effet, des actes d'épidosis ou de métathésis, qui admet-
tent les deux formes, simple ou solennelle, d'après la signature
type' avec signature nu nom l : MM, 10, 124, 151, 17], ctc.
type avec ménologe 2 : 1\1:\-1, 44, 49, 97, 101, etc.
Quant à la praxis nestinée à attester l'ordination, qui peut être
intitulée dans le registre 7tp.i~~ç 'roG (+le nom du siège: MM, 346),
on constate qu'elle est enregistrée seulement à partir du patriarcat
de Nil. Tous les exemples sont de forme solennelle:
-- Nil : M~I, 337, 345, 3!:m; ajouter l'original nO 26 (ci-dessus,
p. 423).
Antoine 1Y : MM, 461, GOO, 511.
- Matthieu: MM, 529 (1-3), 645, 672.
En regard, mettons l'acte de Philothée, MM 281, présenté comme
praxis, mais dépourvu de liste synodale et signé par ménologe. A
cette date (nov. 1370) et dans les circonstances on ne peut rien
préjuger; remarquons que l'acte ne fait qu'entériner le choix des
autorités locales de' la ( partie d'Hongrovalachie » et que le
bénéficiaire dut recevoir en plus la praxis d'ordination. Ce n'est
pas le seul cas où il faut prendre à la lettre le pluriel i'pocfLfLlX'roc
du rituel. Un acte d'Antoine IV (janvier 1397 : MM, 508) ressemble
à celui de Philothée (praxis synodale ménologée) avec l'intitulation
en plus; mais la teneur fait allusion à l'acte impérial qui élève
Imbros au rang d'archevêché et aux o"u\loa~xo~c; ypocfLfLlXo"~ dont
l'élu est muni, et qui s'ajoutent donc à l'acte seul conservé. On
peut épiloguer sur ce cas unique de praxis joignant l'intitulation
au ménologe; il est vrai que, dans un autre genre d'acte, la même
association se reproduit sous le même patriarche (Kutl. 41 =
orig. nO 32) : cela signifie que certains éléments varient au gré

! 1) Total approxima tif : 46. Deux (MM, 3 ct 60) ne portent crue la signa Lllre drs
mHropolit.es, qui accordent an patriarche des redevances sur les revenus drs me-Lro-
poles : ces séances doivent ressembler à celles des élections auxquelles le patriarche
n'assiste pas, alin de ne pas influencer Je vote. Le nO 121 serait aberrant, s'il fallait
considérer le ménologe comme antographe; en réalité c'est une date qui faiL parL ie
de la conclusion; l'anomalie virllt surtout de ce que le ùél.mt de J'acte est inconnu.
(2) Total: 38. La proportion varie suivant les patriarches; nous n'avons que
deux exemples sous Nil et Antoine IV : MM, 396 et 508. Dans cette catégorie se trouve
J'unique description de sceau patriarcal contenue dans le registre: MM, !l7: J, 1'21.
480 LA CHAI'lCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

de la chancellerie, non que la véritable praxis d'ordination peut


arlopter cette forme bâtarde l .
La constatation qui s'impose ici en premirr lieu, c'est que l'acte
n'est pas enregistré dans le eodex synodal avant le patriarcat de
Nil. Auparavant, ou bien on ne l'enregistrait pas, ou bien on
l'enregistrait ailleurs. Mais, chose plus déconcertante, le nombre
des ordinations enregistrées de 1380 à 1402 est loin de correspondre
au nombre réel des ordinations; d'ailleurs le seul original connu
n'est pas enregistré. Pourquoi alors a-t-on enregistré dans V indob.
hisl. 48 celles que nous y trouvons? Même en sachant qu'un
conflit avec l'empereur, portant sur la nomination des métropolites,
se produisit sous le patriarcat de Ni1 2 , nous ne découvrons aucune
raison valable de discrimination.
En quoi pouvait donc consister un registre des ordinations, ou
si l'on veut, des élections? Un document extérieur, originaire de
la métropole de Kiev, nous en donne une idée, car cette lumière
venue du nord est sans doute un reflet des usages byzantins
exportés par des métropolites grecs. Il a été édité par Regel a

(l) Le notaire qui enregistre l'acLe peut inscrire machinalement, après dXE ..6,
le ménologe au lieu de la signature complète; on ne Se fondera pas ici sur l'hypothèse
de l'erreur possible.
(':!) V. LAvRENT, «Les droits de l'empcreur en matièrc ecclésiastique. L'accord
de 1380/8'2., Rev. des Ét. byz., 13 (1955), 5-19. Cet accord réalisé en période de crise
au début du patriarcat de Nil, date relativement tardive, ne sera pas considéré comme
une définition exacte de privilèges anciens et permanents du pouvoir impérial. Ainsi
le premier article réserve à l'empereur un droit de veto sur les élections des métropolites i
cela n'est ni traditionnel ni régulier. Une formule d'acte impérial (SATHAS, Bibl.
graeca medii aevi, VI, 653) nO\lS montre qu'en cas de transfert (métathésis), le nouveau
métropolite sollicitait un proslagma pour assurer sa position; en principe, la volonté
impcriale n'intervient pas dans l'acte constitutif. L'article trois dit que les nominations
aux premicrs offices (sans doute les six premiers) ne peuvent se faire contre le gré
de l'empereur: c'est donc un droiL de veto particulier inspiré par les circonstances,
car, depuis la fin du XIe siècle, nous n'avons aucun témoignage que ces nominations
aient été soumises à un agrément impérial. Les quelques lignes consacrées à ce sujet
par A. MICHEL (Der Kaisermacht in der OsLkirche, Oslkirl. Slud., '2 [1953J, p. 34-35)
sont loin d'cn apporter la preuve appuyée S\lr des textes explicites ct des faits notoires.
(3) W. HEGEL, Analecta byzanlino-russica, P~tropoli, 1891, p. 5'2-56 i notice dans
la préface, p. XXXll-XXXVI. Je ne sais si, depuis l'article de Vasilevskij cité par l'auteur,
une nouvelle étude a modifié les conclusions. La thèse de Regel a un point de départ
faux parce qu'il s'appuie sur la date supposée du xv' siècle. Or G. MereaU (Opere
A1inori, II, p. 437; Scrilli d'Isidoro, cardinale ruleno, p. 66) date le ms du XlII" siècle i
Devrecsse (dans le catalogue, citant Franchi de Cavallieri) le date plutôt du XIV" siécle.
Cette question de date est capitale pour l'estimation de la qualité des deux folios;
s'ils sont contemporains de la date des notes (1328-1345), rien n'empêche de les consi-
dérer comme des originaux, ou comme copie très proche d'un original. On pense qu'ils
furent copiés en Russie; il Y aurait lieu de vérifier de plus près les filigranes et s'ils
indiquent une origine significative du papier. L'argument tiré par Hegel du désordre
chronologique se retourne plutôt contre l'hypothèse d'une copie, car un certain
LES ACTES SYNODAUX 481

d'après le Falican. 840, f. Uv-lO, feuilles détachées d'un original


ou d'une copip registre'. En pfIet la rédaction adopte une forme
diplomatique d'annotations notariales : protocole (date et liste
d'électeurs), résultat du vote sur trois candidats, choix de l'élu
par le primat, mention de l'ordination pour tel siège. Ces notes
ont figuré certainement dans un registre quelconque, où étaient
rele'vées succinctement les élections synodales; le droit privé, au
XIVe siècle, fournit également quelques vestiges de registre~
notariaux que Ferrari compare aux imbrevialurae 1 . Les notes
d'ordination de Kiev donnent la même impression: la régularité
de la rédaction paraît exclure une abréviation postérieure d'actes
plus développés dans un registre original, car les éléments recueillis
suffisent à attester le caractère authentique de l'ordination. Ce
registre est de l'époque de Théognoste qui tint une grande place
au milieu du XIVe siècle dans l'histoire de l'Église russe et de ses
relations avec Byzance. Rien n'empêche que ce modèle venu de
la métropole la plus éloignée de la capitale ne représente, en forme
plus simple et plus modeste, l'état réel du codex des ordinations
du patriarcat; d'ailleurs nous n'avons pas le choix d'imaginer
"autre chose, puisque c'est le seul document connu de ce genre.
Il y aurait lieu par conséquent d'étudier aussi de plus près le
rituel des ordinations de l'Église slave, car l'exemplaire de 1423
reflète clairement les usages contemporains de Byzance, avec des
variantes que je ne puis préciser 2 •
En résumé, les actes de chancellerie concernant les ordinations
en général ne sont pas attestés avec la même clarté suivant les
époques. Toute mention d'ordination par le patriarche inclut
nécessairement soit un acte synodal soit la délivrance d'un
document probatoire à l'ordonné, bien que les termes n'évoquent
souvent qu'une opération globale : par exemple Èxe:Lpo-r6"1'Y)0'e:,
È7to[YjO'e:. Nous avons cité ici plus particulièrement les ordinations
de métropolites, mais il faut étendre sans doute la conclusion

désordre n'est pas incompatible avec l'élat d'un original; le re~istre synodal donne
l'exemple. Si, au contraire, ces feuillels faisaient partie d'un dossier destiné à soulenir
quelque proces à CP, il est probable qu'on aurait mis ces noles en ordre plus strict.
(1) G. FERRARI DELLE SPADJ';, • Registro vaLicano di atti bizanlini di dlritto
privalo " S/ud. biz. e Ileoei., 4 (1935), 252-267.
(2) Le lexte esl cité par Regel d'après l'édilion de A. PAVLOV, l'arn;a/niki ...
kanoniéesk pra/!o ~Husk. lst. Bibl., 5), Sankpclerburg, 1880, n. 52, p. 4:n-·15i. Je relève
les termes si!!,nificatifs de celle dia/axis Oll ordo (éin) qui donne des détails sur l'élection
',izbranie : tjrijifloç), la nolificaLiun ÙU résulLal iLlagovêslic : fL~VUfl.IX), fa proll1oLion-
investiture (maljern znarncnij : fLtl<plX aiflPIXYLç), le sacre (poslavlenic : Xe:tPOTOVLOC
ou fLe:Y<XÀlJ aiflpocylç); à la p. 447, n. 9, Pavlov cite une note postérieure de l'année
7005, qui adople le style des prolocoles édités par negel.
482 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

aux ordinations d'archontes signifiées par exemple par è'~I.J.~{h/,


car leur office est assimilé à un ordre; et même les clercs mineurs
étaient munis de la lettre crucr1"oc-nx~. A plus forte raison, l'acte
est attesté lorsque la mention porte Sllr l'une des phases de
l'ordination où interviennent des auxiliaires du patriarche et du
synode; d'après le contexte, des termes comme y'Yjepoc;, oox~l.J.occrloc,
èx"Aoy~, 1.J.~'JUl.J.oc, &yypocepoc; 01.J.0"AOytêl, èyypêlep~, tJ7to~'~r,noc;, l.J.~xpQ: crC(pêlylc;,
è\lepOv~êlcrI.J.6c;2
ct XE~po,o\llêl suffisent à attester la réalité de l'action
complète, lorsqu'il n'est pas spécifié qu'elle fut empêchée de
parvenir au terme normal. Le mode de dépôt des actes ct de leur
conservation par la chancellerie a varié certainement; si la
profession de foi mérite d'être déposée en original et fut conservée
telle quelle à certaines dates, nous ignorons de quelle manière
l'autorité assure en permanence dans ses bureaux le contrôle des
autres actes. Les témoignages explicites concernant un codex des
ordinations ne remontent pas avant le XIIIe siècle, mais nous savons
que l'archonte préposé ù cet office, le hiéromnèmôn, succède préci-
sément à un bd 1"WV XE~p01"OV~(7l\l ; dans ce domaine, la diplomatique
doit tenir compte des sources liturgiques et sans doute aussi de la
discipline générale des diverses Églises, orientales et romaine.
Au XIVe siècle, les pratiques de la chancellerie byzantine et de
la liturgie ne peuvent correspondre exactement aux usages
antérieurs; les variantes que nous avons relevées au sujet des
rites de promotion et des formules de profession de foi 3 nous
imposent certaines précautions dans le maniement des sources, en
particulier pour l'interprétation des listes ct des notices. En un
point où sc manifestent la conception du pouvoir patriarcal ct les
rapports hiérarchiques entre les divers corps de l'Église, l'histoire
n'a pas encore enregistré tous les résultats que l'on peut attendre
de l'étude diplomatique des actes officiels ct des documents
parallèles. L'examen du sèmeiôma, l'acte le plus typique de
l'assemblée synodale, nous en fournira la preuve.

6. LE SÈMEIÔMA.

Les termes qui servent à la nomenclature des actes expriment


tantôt le contenu et le sens juridique de l'action, tantôt la forme
diplomatique de la rédaction. Le cr"l)l.J.dwl.J.lX (ou O"'I)lJ.dwcr~c;, 'TtêlPêl-

(1) Le terme se lrou,'e dans les no Les du regislre concernant ulle promotion de
churtophylax: MM, l, p. 96 el 531. Mais nous n'avons pas d'actes réels ou suffisammenl
expliciles; voir p. 160-163.
(2) Ou È\l6pO\HCf!L6C;; à ce terme se raUachent des acles de procuration en vue de
la prise de possession du siège, cités p. 475, n. 3.
(3) Ci-dessus, pp. 151-154, 445-44S.
LE SÈMEIÔMA 483
cr'Y)fLdwO"Lc;) désigne uniquement une forme, ct le vocable ne permet
de préjuger en rien de la nature rie l'acte, qui est signifiée souvent
par des termes inclus dans le dispositif ou la conclusion : ~1j<poç,
8~&:yvWO"Lç, xptcrLC;, xa8c'!.lps:crLç, etc. Une dénomination antique du
notaire ct l'usage du mot dans tous les secteurs d'actes notariés
excluent certainement le premier sens que Ducange attribue à
cr'Y)fLdwfLa : sigiLLi apposilio 1 ; le texte même de Jean de Kitros
qu'il cite signifie précisément que l'ofTice du chartophylax est de
faire un compte rendu, de mettre en écrit et en dossier les affaires
qui sc prôsentcnt. Lorsqu'il s'agit d'un débat en synode, ces notes
rapides (cr"1jfLda, crxE8cipLa) aboutissent au cr"Y)fLdwfLa, procès-verbal
de l'action qui va faire foi par sa propre forme; l'exposé de l'action,
narratif et dispositif, est toujours précédé d'un protocole et se
lermine par une valida tion 2.
Dans les actes synodaux, il faul accorder une attention parti-
culière au protocole, à sa place et à sa forme, parce que cc sont
des signes qui distinguent le sèmeiôma de plusieurs autres actes
synodaux, tels la 7tpiÇLÇ, le ypocfLfLa. Le protocole du sèmeiôma
commence toujours par le ménologe et donne ensuite la liste de
présence : le patriarche (7tpoxa8~fLE:voÇ), les personnalités qui ont
rang de juges assesseurs (cruvd~pLOC~OVTEC;), les archontes auxiliaires
(7tapLcr't"ocfLEVOL). Les décisions synodales signifiées par lettre du
patriarche n'ont pas de protocole, mais une liste de présence
insérée auprès du dispositif ou une simple mention de la délibération
(1.jJ1j<poç, cruv8LaO"",{E:~OC!LEVOL). Sous le patriarcat d'Alexis, à la suite
du tome de Sisinnius qui donne le ton, on trouve plusieurs actes
avec une liste de présence en finale, près de la corroboration;
ce ne sont pas des cr'Y)fLELwfLa't"O~ mais des décrets dits déposés ~v
U7t0fLv~fLaO"Lv3. La différence apparait par comparaison de deux actes

(1) DUCANGE, Glossarium, 1362; citaLion de Jean de Kitros (PG, 119,973 B 11)
<H)lUwücrO<XL 't"lX 1t<XPEIL1tl1t't"o\l't"<X, traduit sigillare quae usuveniunl, tout à fait impropre
dans le contexte: ci-dessus, p. 398, n. 14. On peut comparer <rl'lILEWÜ<r6<XL avec X<Xp't"o-
<puÀ<xxdv de Syméon de Thessalonique: voir p. 352, n. 3. Le notaire antique prend
une fois le nom de semeiograrus : voir p. 382, n. 3.
(2) Dans le sèmeiôma du XIIe siècle, la validation est variable parce que nous ne
connaissons pas les originaux et que les textes nous sont parvenus par des voies
dilTérentes, soit comme extraits du registre avec une validation par le chartophylax,
soit en copies isolées qui ont perdu souvent ces signes de validation. Le tout serait
de savoir en quel état se trouvait le sèrneiôma dans l'original que doit être le registre.
Le sens de <rXdliXpwv peut varier; parfois il signifie, comme l'ison, un exemplaire
tiré du prototype selon la scolie des Basiliques citée par DUCANGE, Glussarium, 1503.
Mais nous avons aussi le sens de brouillon, écrit préparatoire, minuLe provisoire :
O'u\lollLxw:; <rXe:1lLiX~o\l't"<X (PG, 138, 1041 C 12) indique une opération distincte de
Y.IXÀÀLyp<xcpe:tV (ibid., 1041 DIO), car celle-ci est proche de la signature par le churto-
phylax. On emploie 7t<xp<X<rXé1ho\l dans le sens de minute preparatoire: :\1.\1, l, p. 379,
15; voir ci-dessus, p. 424.
(3) Voir p. 415-416.
484 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

du même patriarche: un sèmeiâma parfaitement régulier (Rrg. 844)


avec un hypomnèma (Reg. 8:)0) doté de l'intitulation et de la
signature du patriarche l : à partir des débats, dont un procès-
verbal fut peut-être rédigé mais ne nous est pas parvenu, un acLe
solennel prend forme, et il est promulgué, non comme extrait
d'un registre, mais comme décret autonome émanant de l'assemblée
législative.
Les procès-verbaux établis par des métropolites dans leurs
diocèses et par [es simples notaires, du patriarcat et d'ailleurs,
adoptent en gros la même forme 2 ; ce sont des minutes d'actes
de procédure déposées dans un greffe, ou copiées et expédiées à
l'intention des parties. Pour l'étude du sèmeiâma synodal nous
devons partir de la mention la plus ancienne, qui est incluse dans
le certificat d'extrait du chartophylax cX.7t"à ,W'J ~f.LEP'1JcrLW'J crU'J08LXW'J
7t"OCPOCCJYjf.LE:LWcrEW'J 3• Elle nous indique, en effet, que le procès-verbal
a sa place dans un registre et n'est pas nécessairement destiné à
être divulgué et délivré à une partie. Le registre du XIVe siècle
nous en fournira la preuve; cependant, il faut reconnaître que
dans la majorité des cas et en raison même de l'objet de ces actes,
destinés à résoudre des affaires très concrètes et des situations
personnelles, les sèmeiâmata que nous connaissons sont adressés
à une personne. Toute la procédure est résumee dans la conclusion
d'un acte de Germain II, en 1226 : WpLcre'1J ,IX OIJf.LELCùe~noc 7tOCpEX-
oÀ'1Je~'JOCL xocl 80e~'JoXL; l'auteur décide, la chancellerie exécute la
copie en registre, et la copie en extrait qui est livrée à l'intéressé 4 •
En soi, le terme OIJf.LEWÜert}OCL, ni peut-être 1tlXpe:X6&.JJ...EL'J, ne
signifient pas nécessairement l'inscription de l'acte dans un

(1) Certains actes, dont ln copie ne retient pas tous les éléments originaux, seront
classes d'après les vestiges les plus significatifs. Ainsi l'acte d'Alexis, Regesles, 8aO,
garde une trace de validation comme hypomnèma, aucune du protocole initial de
sèmeiôma.
(2) Sèmeiôma d'Un métropolite: MM, VI, 153 (Milet) ; IV, 187 (Smyrne). Sèmeiôma
d'un notaire patriarcal: JGR, Zachariae, III, 510-511 = Zepos, l, 432; d'un protoa-
secretis, CïtJiJ.e;~Q~l)C; ypocep~ : Schalzk., 59/60; cf. 57, 30, citation d'un Ttocpoc86cre;wc;
O"1JiJ.dwiJ.oc. Le si~meiôrna impérial, d'Alexis l Comnène à Isaac II Ange (types negeslen,
1078, 1572-1573), sera à comparer avee l'acte palriarcal.
(3) Hegesles, 900, daté de 1071 ; voir ci-dessus, p. 465, n. 2.
(4) Texte dans OUDOT, Acta, p. 68,15-16. L'expression est remarquable de precision;
wpEmll) porte sur l'expédition, laissant supposer que des procès-verbaux restent couchés
simplement dans le registre; (nliJ.e~w6t,l't'oc, rédaction normale du procès-verbal;
Ttocpe;xoÀ'TjO'ijvocL, copie de l'expédition sur minule; ~o07jvoc~, remise à l'intéressé. :"lorma-
lemenl TtocpexoO:ÀÀe;Lv évoque l'extruit d'un codex, mais le sens de XOCpT(OC &TtoxdiJ.ev:x
n'esl pas constant; ci-dessus p. 410. L'une des parUes les plus inaccessibles du sômeiôma
restera toujours 1'~E;w6e;'J èTt~ypocep~, l'adresse, dont nous n'avons qu'une mention pour
ce genre d'acte; Regesles, 1014; voir ci-dessus, p. 442, n. 5; il semble qu'elle devait
figurer sur toules les actes non remis de la main à la main par le bureau.
LE SÈMEIÔMA 485
registre; mais dès l'instant où les sessions du synode sont attestées
comme journalières dans le sens que nous ayons indiqué, il est
évident que le mode de conservation des procès-verbaux synodaux
le plus commode et naLurel est un kôdikion. Les extraits (TIelpEX-
6À"Ij Oé'J 't'el) ne sont pas tirés d'un dossier, où les pièces sont isolées
et détachées, mais d'un livre, où elles sont copiées à la suite ou
par séries.
Pour l'étude du sèmeiôma je relèverai les exemples des XIe-
XIIe siècles, puis ceux du XIVe qui peuvent être cités sans grand
renfort de références!.

A. X ]e-X lIe siècles.


Malgré la perte des registres, l'activité synodale est assez bien
connue et, en grande partie, grâce au commentaire canonique de
Balsamon. Nous nous intéressons surtout ici à l'état dans lequel
l'acte nous est parvenu et à la manière dont nous le connaissons, plus
qu'à l'acte lui-même et à sa teneur. Certains, en effet, se présentent
dans leur forme originale avec tous les éléments, l'essentiel étant
le protocole pour la dé fini tion; un bon nombre conservent le
certificat '7telpEx6À"I)6iv qui atteste la délivrance par le chartophylax.
D'autres sont simplement mentionnés comme tels ou cités partiel-
lement de sorte que la forme originale n'est connue qu'indirectement
et reste hypothétique. Enfin il faut mettre à part quelques comptes
rendus de sessions synodales extraordinaires, dont la forme est
encore un sèmeiôma avec une tradition particulière; tei est l'ordre
dans lequel je les citerai.
a : les actes conservés. Nous pouvons les diviser en trois groupes
d'après trois critères fournis par la tradition manuscrite :
- sèmeiôma qualifié uniquement par le protocole : 826, 844,
925-927, 963, 965, 1000, 1055, 1065, 1067, 1078, 1085, 1086, 1110,
1111, 1120, 1125, 1126.
- acte avec protocole, émis ou mentionné comme sèmeiôma,
c' es t-à-dire avec emploi du terme 07J(.Ldwf.Lel (07J(.Ldwcnc;) dans le
texte, dans une mention extérieure ou dans un titre: 869,896,897,
900, 942, 964, 966, 1007, 1011-1015, 1017, 1063, 1073, 1109, 1118,
1119.
- sèmeiôma muni du certificat 7telpExoÀ"I)8év : 900, 942, 952,
1001, 1019, 1038, 1068, 1072 2 , 1077, 1134, 1179, 1180, 1185.

(1) De très veaux exemples ('xistenl au XlII" siècle, en particulier deux originnux
Xiropolamou Il et Schalzlc. 100, datés de 1289 et 1295 : ce seront à peu pres les seuls
que je citerai.
(2) Le certificat du cllurtophylax, qui va avec J~egesles. 1072, n'est autre que
486 LA CHANCELLERIE D'APltÈS LES ACTES

Ces distinctions ne sont pas inutiles, parce qu'elles font apparaître


divers états du texte; lorsqu'on possède l'ad~ en entier, une
mention extérieure n'a pas grande importance pour la diplomatique,
sauf, comme nous verrons, lorsqu'il y a contradiction entre la
forme et la mention comme sèmeiôma.
Il est possible qu'un registre ajoute quelques titres marginaux
pour séparer les actes, comme le font les cartulaires, mais il est
fort improbable que ceux que nous rencontrons en tête d'actes
synodaux proviennent du registre ou de l'extrait authentique. La
plupart des actes munis du certi ficat n'ont pas de titre, parce
qu'ils sont censés reproduire la copie délivrée; sur les quatorze
numéros, trois seulement : 900, 1019, 1068. Les nutres portent
parfois en tête un signalement qui provient soit d'un registre,
soit d'une collection juridique, et qui donne au maximum trois
indications: auteur, forme ct objet de l'acte synodal: 869, 896,
897, 1011, 1012, 1013, JOU)l. Cela fait en tout une dizaine de titres.
Le nO 1019, que j'ai cité souvent, mérite encore ici une mention
spéciale, non seulement parce qu'il a titre et certificat, mais parce
que la copie mentionne une note dorsale d'enregistrement au
bureau du skévophylakion, la seule connue. Le copiste qui a
recueilli cet acte dans le Sinail. 1117 disposait donc d'un document
de première main: il le reproduit exactement en ajoutant un titre
comme à toutes pièces de sa collection. L'auteur de ce recueil
est certainement très proche de la chancellerie, car on se demande
si la signature du chartophylax, qui figure avec le certificat
d'extrait au bas d'un sèmeiôma de Michel Autorianos, du mercredi
17 juin 1209, n'est pas autographe 2• Néanmoins ces titres déve-
loppés n'appartiennent pas à l'original délivré, ni, en règle générale,
au registre. Je n'ai tenu compte, en effet, dans le relevé, que des
titres où paraissent les termes techniques CïfJfLdwfLcx, Oï)tJ.dWa'LÇ;
à côté de ceux-là nous en trouvons d'autres qui ne désignent pas
l'acte par sa forme, ni par un seul terme. Ainsi le plus ancien

Regesles, 1108; les deux parties sont joinles dans Sinait. 1117, r. 356, et le ms de
Moscou, qui a servi à la description, a des folios déplacés. Depuis, le texte a été édité
par A. J. Kajdan, Viz. Vrem. 24 (1964), p. 87-88.
(1) Par exemple le nO 896 est dit sèmeiôma dans le titre de copie, et lTtJ!J.dWCHt;
Èx cruv08tx7jç 8to:o"xÉ~ewç dans la novclle d'Alexis Comnène. Très peu d'actcs utilisent
le tcrme comme désignation inLéricure ; exemple le 11 0 1007, T~V Tto:poücra:v O"l)!LdWcrLV,
dnns RHALLÈS-POTI,Ès, Syntagma, 5, p, 81, 13; mais la conclusion originale, ou un
crrtificat du chartophylax, sont omis.
('L) Édition (avec planche photographique) : K. ClIATZÈPSAT.TI':S, f 'H ÈXX"l'jcr(a:
KllTtpOU XCll Ta bJ Ntxo:lrf olxou!L~txàv Tto:'t'pt<XPXe:tov, ciPX0[LÉvou 't'OÜ ~y' [Le't'oc X. 0:1(;)-
VOt;., KuTtp. ~Tt., 28 (1966), 141-168. Si cette signalurc n'est pas autographe, c'est
une copie figurée très aisée, beaucoup plus que celle d'une aulre signature de
Jean Hagiophlôrilès dans le même ms, f. 299 v ; cf. Regestes 1077.
LE SÈMEIÔMA 487
sèmelOma connu, nO 826, du 12 sept. 101 çp, qui est un horismos
(dispositif: WpLO'e"t)) fst intitulé cru!J.7tcHkL~. Le suivant, nO 844, du
17 avril 1038, un des actes les plus diffusés dans les collections
canoniques, porte des désignations différentes selon les copies et
les mentions; le dis posi tif di t : wpLcr6"t), les manuscrits : 8LOCYVWcrLC;,
Èpw'nJfL~' X.p(crLC;, 7tpii~LC;, 6écr7tLO'fL~' obw'Jo(.L(~. Chacun choisit donc
un terme qui exprime, à son sens, le contenu ou un aspect juridique
du document, ct aucun ne songe à O"YJfLdw(.L~, qui est sa forme
diplomatique banale : on ne prêtait guère attention à la forme.
On peut sc demander aussi à quoi tient l'irrégularité du certificat
d'extraction. Est-ce que les copistes l'ont omis ou bien les actes
qui en sont dépourvus proviennent-ils d'une tradition différente?
Il n'y a pas de réponse valable pour tous les cas. Nous voyons,
par exemple, que toute la série des procès-verbaux concernant la
question dogmatique du Pater major me est est entrée dans un
recueil officiel intitulé "Ex.6emc;, auquel un scribe aurait ajouté
celui de O'O'J080C;2 ; l'état des signatures montre que ce recueil fut
promulgué, soumis à la signature des synodaux et que chaque
métropolite demanda également à ses suffragants d'y souscrire 3 •
Il en fut de même probablement pour les actes synodaux de
février 1170, où, de nouveau, la liste de présence et la liste des
signatures divergent. Des groupes d'actes comme 896-897,925-927,
1011-1015, relatifs à une même affaire, auraient donc pu être
divulgués et passer dans les collections, sans avoir pris la forme
d'extrait par le chartophylax i • Il était toujours loisible à un
métropolite de faire établir à son usage, ou pour son diocèse, des
copirs d'actes qu'il avait pouvoir d'authentifier sans recourir au
chartophylax Ei • Par contre, nous ne trouvons aucun acte du

(1) La date correspond à un samedi. Dans la liste des actes da lés (p. 466), je n'ai
relevé que les plus proches de la date de NicHas d'Ancyre, qui fut ordonné sous
Alexis Stoudite.
(2) Hypothèse de V. Grumel, dans Regestes, 1075, p. 127. La tradition du texte
est à etudier; la forme de l'original, en rouleau ou livret, nOliS échappe. Le Vatican.
1176 doit être un bibtion original de l'Eldhesis.
(3) Le métropolite d'Éphèse recueillit l'adhésion de ses suffragants; texte édité
par L. PETIT, dans Viz. Vr., 11 (1904), p. 477-478. Un tomos de Michel Autôrcianos,
véritable serment de fidélité à l'empereur, prescrit la signature pal' les membres du
synode absents, pal' les archontes de l'Église et par tous les évêques : éd.
1'\. OIKONOMIDÈS, dans Rev. des Éi. hyz., 25 (1967), p. 122-1~1; lire la conclusion.
On imagine toules les opérations de copie qu'exigeait la dilTusion de pareils ;Jdes.
(4) Exemple lire encore du Sinaiticus 11l7, f. 351 r _ v (Regestes, 1195) : acte d'un
synode mixte; le chartophylax conclut: optcr6dC; tyw 1tCXpO: 't'OÙ... ~o:crtÀÉwC;... -ri)v
1tCXpoüa-cxv É~e:eÉfLllV X<XL Ù1t<XvÉy'Jwv <n'jfLdwO'tv, fLlJ'JL. Sans note d 'enregisl.remrll t ni
d'extrait, le sèmeiôma est dans l'état d'une minute libre.
(5) Néanmoins, parmi les divers actes authentifiés en copie pal' des évêques
(chr)'sobulle, hypomnèma el autres), nous ne trouvons pas d'acle synodal en forme
488 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

bureau du charLophylax qualifié de sèmeiâma, en dehors d'une


mention X.ClP"t'o9uÀClX~x'àv O"Y)fldwflCl dans un catalogue' dE' Patmos l .
Je ne pense pas qu'il faille songer au procès-verbal d'un acte
accompli par le chartophylax av('(', St'S notaires; ce doit être
plutât un sèmeiôma synodal, dit XClp.OqJUÀClXLX,6v parce qu'il se
termine par la signature et le sceau de l'officier qui l'a authentifié.
L'unique O""f)fldwO"Lç d'un notaire patriarcal de cette époque est
d'un genre beaucoup plus modeste 2 : elle est insérée dans un
sèmciâma d'Isaac II Ange; la chancellerie' rn avait donc fait
une expédition au tribunal impérial, comme pièce du procès en
cours sur des élections irrégulières. A part cela, nous constatons
que l'activité du chartophylax se réduit à l'authentification des
extraits du registre; toute la juridiction que lui prête Balsamon
en tant que président d'un grand dicastère reste pour nous très
hypothétique, puisque le canoniste lui-même ne cite que le
sèmeiâma synodal et jamais un procès-verbal de jugement porté
par ce dicastère du chartophylax.
b. exlrails el menlions de sèmeiôma. Étant donné qu'un sèmeiôma,
caractérisé par son protocole, reçoit des titres divers qui font
abstraction de la forme diplomatique et ne définissent pas toujours
strictement le contenu 3 , à plus forte raison des extraits de longueur
variée ou les simples mentions peuvent être trompeuses. Les
citations officielles ont leur poids4, mais elles ne suffisent pas
toujours à nous assurer que la forme réelle de l'acte était un
sèmeiâma tel que nous le connaissons à la date de citation. Ainsi
un acte de Nicolas 1 est cité par Nicolas III en des termes assez

de sèmeiôma. Un évêque demanda au patriarche :\'icoJas 1 de confirmer par sèmeiôsis


une de ses sentences; le pa triarche répond que l'évêque doi l prrndre lui-même la respon-
sabilité de cet acte, en invoquant, au besoin, l'ordre du patriarche: Epis/. 97 ; Reyes/es,
727. Je citerai comme exceptionnel l'acle Regesten 1351 : ci-dessous, p. 49'2, n. 1.
(1) "oir ci-dessus, p. 404, n. 2; p. 422, n. 3.
(Z) l/eyeslen, 1572; JGB, Zepos, J, 43Z : TI]II 7tcxpoüacxlI a'I'Jf.l.dwcrtv tçE6éf.l.E6cx, ~v
1tcxpEy.ocxMvTEe; XCXL auv~6wç mcrTwcrocf.l.EVOL tmôEôwxcxf.l.EV. Avant dt> l'expédier au
tribunal impérial, Je notaire avait certainement consigné son procas-verbal dans le
registre synodal. Par contre un procès-verbal exécutè en province (TWV 7tpcxX6lvTWV
~yypcxcpO\l, conclusion) par l'épi sékrétou Constantin dut être émis en deux exemplaires,
dont l'un est déposé au chartophylakion : MM, IV, 314-317. La chancellerie elle-même
rxrcutait des expéditions en double exemplaire destiné à chacune des parties: 1\1:'01,
l, p. 278, 35 : tv ôuatv &;VTLypCXcpCXi:ç tacxLe; ÊXCXT&P~ T<ji f.l.épe:L tm&olllv (YP&:f.l.f.l.cx de 1348).
(3) J'ai cité (p. 487) le cas typique de Regesles, 844. Voir aussi Reyes/es, llZO,
acle auquel la tradition attache le titre de lomos; c'est l'un des trois tomes concer-
nant le serment de fidélité à l'empereur, mais, pour la diplomatique, c'est un sèmeiôma.
Le tome d'Aulôreianos (ci-dessus, p. 487, n. 3) n'est pas entré dans les collections.
(4) Par exemple Regestes, 101l, cité dans l'acte suivant, 101Z. Voir de même les
numéros 1064, 1066, 1070, où la chancellerie qualifie ses propres actes par leur forme
diplomatique.
LE SF:MEIÔMA 489

nels qui laissent supposer que l'on anlit encore le texte; de même
\lir.hcl fI citant un s(~meiôma de Nicolas Il P. \lais lorsqu'unf'
plus grande distance et drs copies intermédiaires brouillent la
tradition, on remarque un certain /lottement même chez les
canonistes. un acte de Michel Cérulaire (R. 882) a deux titres de
copie : ~~qJo~ et È1wj''t"oÀ~, tandis que Jean Apokaukos le qualifie
de crt)[.Ldw!J.CA:. Les deux termes relatifs à la forme (lettre et sèmeiôma)
sont inr.onciliabIrs : il est exclu qu'un sèmeiôma sr, présente sous
forme de lettre et qu'une lettre, où n'est mentionnée aucune
participation du synode, soit un procès-verbal; l'acte de Michel
Cérulaire est une réponse personnelle du patriarche, ou de son
chartophylax, sur requête d'un magistrat civil. De même, l'acte
de Constantin Lichoudès qualifié de sèmeiôma synodal par un titre
(R. 887)2 exclut ce titre el par sa forme et par son contenu; il
est muni de l'intitulation et de la signature solennelle réservées
à cette époque à l'hypomnèma; la peine prononcée contre un
pénitent qui avoue sa faute relève de la juridiction personnelle
du patriarche. Il est possible que, dans cc cas, où il est question
d'un meurtrier réfugié à la Grande Église et réduit en servitude,
le tribunal de l'ekdikcion soit intervenu 3; il n'est pas question
du synode.
La plupart des mentions et des extraits de ceLLe époque viennent
de Balsamon 4 • Lorsque des auteurs postérieurs citent le même
acte que lui, par exemple Chomatènos ou Harmènopoulos, nous
remarquons que Balsamon cite principalement la forme de l'acte;
par exemple les actes 1037 et 1152 sont pour lui O""fj!J.dw!J.CA: o"uvo3~x6v,
tandis que les juristes postérieurs parlent de 3LOCYVWcrLC; et d'&7t6qJCA:O"Lc;.
Cela tient peut-être à ce que le texte n'est pas cité en entier et
qu'il a perdu surtout le protocole. En tout cas, la critique doit
s'exercer sur la qualité de ces mentions, qui peuvent modifier la
portée du document: il n'est pas indifférent qu'une sentence
vienne du patriarche scul, ou du patriarche et du synode, et le
terme crt)!J.dw!J.CA:, même sans crUV03LX6v, suffit à attester la participa-
tion nécessaire du synode.
c. sèmeiôma de synode mixte. Le dualisme dont j'ai parlé à
propos de l'acte synodalS sc vérifie concrètement dans un certain
nombre d'actes qui signalent dans le protocole la présidence de

(1) Ce sont les actes: Regesles, 6H3 (cité dans 938), 993 (cité dans 1019).
(2) néédit~ p:Jr Th. WmGA~D-11. SCIIRADER, Priene, Berlin, 1904, p. 476.
(3\ Voir ci-dessus, p. 3'lB, la juridict.ion ordinaire du prôtckdikos.
(4) Voir les références de Regesles, 960-962 (qui font corps avec 963·961), 974,
979, 1037, 1048, 1082, 1083, 1091, 1137, 1142, 1143, 1152, 1159.
(5) Voir p. 464.
490 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

l'empereur ou l'adjonction de juges impériaux. Le plus ancien,


dont la forme est attesté par la citation précisf' dt> :'olieolas lIT,
date du second patriarcat de ~icolas l : Regesles 683; on cite
à la fois la teneur juridique (xp[mç), la forme diplomatique (--:0
'rwv 8~xrt(jcf.v'rwv 07)fLdwfLrt) et la composition du tribunal mixte, qui
s'est réuni par ordre impérial sous la présidence du patriarche.
Les actes qui en résultent sont donc à la fois patriarcaux et
impériaux, mais ils donnent lieu à divers mod~s de promulgaLion
qui dépendent des circonstances et des rapports entre l'empereur
et le patriarche. Le type de ce sèmeiôma, dont le protocole évoque
celui des actes des conciles, est attesté surtout du temps des
Comnènes; ce sont en général des actes mixtes, mais parfois
purement impériaux, malgré la participation du synode. Du point
de vue juridique, leur valeur d'acte ecclésiastique dépend de la
teneur et de l'usage postérieur de l'Église. Du point de vue
diplomatique, dans la mesure où l'original est connu, ils ont
toujours quelque particularité de rédaction : place et forme du
protocole, corroboration, ct parfois signature. Citons quelques
exemples:
Regesles, n. 953 (sept. 1089). Conclusion de l'acte: 'rOtu't"Cx, CXTt'O
'rwv ~fLEp7)(j(WV 7trtpExoÀ7)6tv'roc eJXe:OOtp[wvl, 'f'W ~ouÀÀw'(7)p(<p TIjç ~rtmÀdOtç
fLOU t)7te;(j~poc'YLcr67) xoct È7tE866'Y] (mois, ind. année) ; la signature est
inconnue. L'empereur expédie au pape Urbain II le procès-verbal
d'une délibération synodale; au début du protocole, le ménologe
est omis. Il est possible que le sceau impérial fut accompagné
d'une signature du nom, mais il est aussi probable que l'extrait
faisait partie d'un envoi comprenant une lettre impériale analogue
à celle du patriarche Nicolas III (Reg. nO 954) : l'extrait synodal,
envoyé comme pièce à conviction 2, se distingue par sa forme du
pittakion, lettre avec adresse, signature et souhait final. La séance
synodale qui tranche l'affaire de Léon de Chalcédoine est de même
type, mais l'acte qui nous est parvenu est dépourvu de conclusion 3 ;
du moment que le ménologe est omis au début du protocole, il
faut supposer que la datation se trouvait à la fin, avec les signes
de validation.

(1) Texte publié après parution des Regesten. L'emploi de axdl<xplW\I, ail lieu de
'n'IXPIXerr)fLe:twae:w\I, est notable; e'est la minute du registre, désignée par un Lermc de'
sens voisin (note 2, p. 483) et qui ne correspond pas exactement au concept d'imbre-
viatura notariale, au moins dans la généralité des actes synodaux; voir F. DOLGER,
Schatzk, p. 96.
(2) L'original nO 6 (voir p. 392), lettre de Jean XI Bekkos, annonce l'envoi d'lm
procès-verbal synodal; mais dans ce cas, c'est l'acte synodal qui a disparu.
(3) Regestes, 967, compte rendu impersonnel, dill'auteur j il suffit que le protocole
mentionne la présidence par l'empereur pour conclure que l'acte est aussi impérial.
LE SÈMEIÔMA 491

Regesics, 1008, 1126, le premier, vers 1142, non conservé, le


srl;ono ou mc-lrcrcoi 1] juillet 1173. Le synode reçoit. par ordre
impérial, commr juges associés : dans le premier cas le seul
nomophylax, qui était sans doutf' encorf> le diacre Aristènos;
dans le second cas, les patriarches d'Antioche et de Jérusalem
et huit magistrats civils, parmi lesquels figure ~icolas métropolite
d'Athènes avec son titre d'hypertime. Le sèmeiôma nO 1126,
parfaitement régulier, montre que l'empereur pouvait agir en
synode par droit souverain, comme il le fait à l'occasion de procès
importants: par exemple, le jugement d'Eustrate de Nicée,
prononcé en synode et publié en sèmeiôma impérial : voir
Regesien, 1273; Regesles, 1003.
Le dossier bien fourni de l'affaire dogmatique de 1166, publié
en 1167 par le patriarcat sous forme d'Ekthésis, reproduit in
exlenso deux sèmeiômata, dont le protocole est typique 1.
séance d'ouverture séance de signature
mercredi 2 mars 1166 lundi 6 mars 1166
1 7tpoxc&ljf.l.&'Jou empereur même composition,
2 7tO(p~a't"O(f.I.&'Jw'J : dignitaires palatins mais dans un autre
ordre:
3 aU'JE:~p~0(~6'J't"w'J : les patriarches 1, 3, 2, 4, G: les
4 7tO(pLa't"Clf.l.t'Jw'J : métropolites (synodaux) aU'JE~p~&~O'J't"EÇ pren-
5 aU/.I-7tlXpLaTClf.l.t'Jw'J : archontes ecclés. nent le pas sur les
archontes palatins.
Cette Ekthésis n'a pas reproduit rigoureusement les originaux:
la signature de l'empereur, annoncée dans le compte rendu du
lundi, est omise dans la copie. Peut-être, dans cette circonstance,
faut-il distinguer un procès-verbal original, pièce signée par
l'empereur, et un enregistrement. L'acte du lundi 6 mars 1166
(Regesies 1059) proviendrait immédiatement d'un registre synodal,
source de l'Ekthésis (Regesles 1075); ce registre se contente de
l'annonce de la signature impériale et ne reproduit que les signatures
ecclésiastiques. La complexité de la procédure trouble visiblement
la rédaction des regestes : F. Dolger, dans Regeslen, ne retient
que 1''C~Lx't"o'J2; V. Grumel, dans Regesles, ne retient que les
sèmeiômata où le patriarche occupe le siège de président, bien
qu'en d'autres cas il accueille des procès-verbaux de séances
présidées par l'empercur 3 • Il s'ensuit que le sèmeiôma du

(1) PG, 140, 236-237, 252-256. Voir un schéma plus ancien, p. 34, ci-dessus.
(2) Regeslen, 1469.
(3) Regesles, 967, 1041, 1043, 1109, 1195: actes patriarcaux ou synodaux sous
présidence de l'empereur. En général, F. Dôlger ne considère pas lu présidence du
492 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

2 mars 1166, point de départ de toute l'affaire, n'esl rek\"(~


expressément ni d'un côté. ni de l'autrr; logiqurmrnL ("rst un
acte impérial ct patriarcal.
En plus dr ces actes synodaux mixtes, appartenant aux deux
juridictions, il existe des exemples de sèmeiôma synodal de droiL
purement impérial, malgré la participation du synode. Tcl est le
cas des actes de déposition d'un patriarche, de ceux au moins
qui ont suivi la procédure synodale du mercredi 26 février 1147 1 •
Tous les termes significatifs du sèmeiôma relatif à la déposition
de Cosmas AtLicos attribuent à l'empereur la présidence du
tribunal, la direction des débats, et une responsabilité dans la
sentence : (j1J',IO~iX'Y',I<Ù(.LOÜV't"~. Mais Manuel Comnène, fin politicien,
laisse aux métropolites le soin de prononcerla sentence (&m:<p'Yj',lOC(.L<:6iX)
de signer et d'authentifier l'expédition de l'acte, où, pour une
fois, le chartophylax ne figure pas. Nous en avons un autre
exemple un peu différent en 1191 : protocole impérial, convocation
des ecclésiastiques (métropolites et archontes) qui donnent leur
avis, sentence prononcée par le seul empereur 2• La pratique varie
selon les époques, le tempérament de l'empereur et la mentalité
des membres du synode; la déposition d'un patriarche devient
effective par la volonté de celui qui l'a promu, mais elle suppose
toujours un jugement synodal plus ou moins arbitraire.
Du point de vue juridique, les variantes du protocole et du
texte, dans le procès-verbal de ces séances mixtes, offrent donc un
intérêt tout particulier. Je n'ai signalé que les eas les plus signifi-
catifs et des traits essentiels qui font ressortir le rapport entre
les deux pouvoirs; pour compléter l'exposé il faudrait étudier
également la manière dont les documents impériaux venaient à
la connaissance du synode et de la chancellerie patriarcale où ils
étaient déposés. Sur ce point surtout une étude de diplomatique
comparée s'impose, dans un domaine où la compénétration des
juridictions est la plus évidente et la forme des actes la plus
commune et la plus proche.

!'ynode par l'empereur comme une preuve de la qualité imp{~riale de l'acle; il cile
une fois la proslaxis qui fait parUe d'un de ces procès-verbaux (Reges/en, 1412, compris
dans Reges/es, 1043) et cela me parait une preuve que Manuel Comnène, présidant
les débats, donne une valeur plus générale aux sentences émises pal' ces synodes extra-
ordinaires, qu'il signe personnellement une fois (Reges/es, 1059).
(1) Reges/en, 1351 ; RHALLi-;S-POT/j,s, Srlnlagma, 5, 207-211, SOIIS le titre cr'l')fLe:[wfLlX
t1tL xlX6lXLpécrEt.
(2) A. PAPAD OPOU LOS- KÉRAM ECS, ' A"tXÀEX'T1X 'IEpocrOÀUfLL'TLx7jt; ~'TIXXUOÀOytIXÇ, 2,
36'2-368; p. 367, Il : wptcr8'1') 1tlXp&: 'TOl) ~lXcrLÀéw<; ; on ignore la validation et la signature.
LE SÈMEIÔMA 493

R. Sèmciûma du XIVe siècle d'après le registre.

Le témoi~nage des registrrs du XIVe siècle a été invoqué plusieurs


fois au cours de l'élud(~ de divers actes, l'hypomnèma, la praxis
synodale, la profession de foi. Toutes ces références reposent sur
la présomption que les deux manuscrits V indobon. hisl. gr. 47
et 48 sont deux registres originaux. Il n'y a pas place ici pour
une démonstration complète; les titres correspondant à l'intro-
nisation de nouveaux patriarches et il la nomination de deux
chartophylax peuvent suffire pour définir la destination assignée au
Xu>O[XlOV.

V indob. hist. 47 :
f. 47 v -84 v : patriarcat d'Isaïe; f. 48 (~IM l, 96) : titre à partir
de la promotion du charlophylax Grégoire Koutalès : xu>obuov
TWV O'UVOOlXWV 1tOCflOCO"r)fJ.ElÛlO'EU>V ...
f. 125 (M~ 1,256) : promotion du patriarche Èsidôros et annonce
du début des enregistrements : ~fl!;CXVTO XCXTOCO'TflU>'lVUE0'6ocL Èv T~ 1tcxflovn
~, •
XU>OLXL<p OCL O'UVOolXOCL
~ \ 't:
1tflOC~ElC;
"
XOCL
- , -,. -. o.'
TOC TU>V EXXI\1jencxa':"LXU>V U1tOvEaEU>V
"
E"{"(flOC({JOC
,
O"r)!J.EtU>!J.OCTOC.
f. 137 (MM l, 295) : promotion de Calliste, premier patriarcat;
note rédigée exactement comme la précédente. Nous sayons que
le chartophylax n'a pas changé.
f. 159 v (MM 160: l, 254-255) : retour de Calliste, fin 1354;
constatation des dommages causés au registre par le chartophylax
.
A mpares; fima 1e : 'Y)fl~OCV70
,'t: Cl , - 1 -~ ,
XOC7ocaTpU>VVUEaVOCL EV T<pOE Tep XU>OlXlep TOC
~,

O'UVOOlXIX €î'î'flOC({JOC O''Y)!J.ELÛl!J.OCTOC.


f. 231 v (MM l, 448) : retour de Philothée, le 8 octobre 1364 ;
annonce du début des enregistrements comme au f. 125.
f. 273 v (M~ 1,531), à l'occasion de la promotion du chartophylax
Georges Triklinès : &:flX~ TWV aUVOOLXWV 1tOCfloca'Y)!J.wilaE<Ùv, 7WV &.fl!;CX!J.ÉV<Ùv
,
EV Tep
- 6
1tOCfl VTL XCXTOCO'TPU>VVUEO'VOCL
/ Cl ~,
X<ùOLXL<p.

V indob. hisl. 48 :
f. 42 (MM Il, 112) : XELpOTOV[OC l d'Antoine en janvier 1389 et
annonce des enregistrements comme au f. 125 du précédent, sauf
que ÈVTocu6oc remplace T~ 1tOCflOvn X<ùOLX[<p ; suit la profession de foi
de l'hypopsèphios encore hiéromoine.
f. 54 v (MM Il, 142) : retour de Macaire; formule avec ÈVTocu6cx
comme au f. 42.
f. 117 (MM II, 192) : ordination de Calliste II en mai 1397;
même formule qu'au f. 42 ; le quantième du Illois cl de la semaine

(Il Avec le sens précise p. 469, n. 1.


494 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

sont laissés en blanc. La note est précédée (f. 116 v : fLiXp.uplcxL)


des témoignages fournis par des pères spirituels en faveur du
candidat à l'ordination, et suivie de la profession de foi.
Les deux manuscrits servaient donc à inscrire les actes synodaux
et les procès-verbaux; O'"t)fLElwfLiX et 1t':XPiXO"r,fLdw(nç continuent il être
employés dans le même sens qu'autrefois, mais nous nous trouvons
devant leur recueil authentique. Cne réfiexion contenue dans un
acte de la fin du siècle nous montre que la chancellerie mettait
une certaine différence entre le registre de son temps et celui,
plus ancien, que l'on consultait; le chartophylax apporte ce
co d ex EV <p XiXTiX TO ":'O":'E e;1t'~XpiXTOUV EUOÇ
'''7 ,\ " "0.
- ce' ~,
:XL XiX "rjfLEp~ViX~ O'UVOo~XiXL
7tp&~ELÇ È:0'"t)fLEWÜVT0 , D'après le contexte, il doit s'agir d'un registre
1

de l'époque de Michel VIII Paléologue 2, après la restauration de


la capitale: le terme XCXe"t)fLEp~ViXl fait allusion au titre du volume
dans le même sens que le certificat d'extraction (~fLEp"t)O'[WV
7t:XPiX(j"t)fLw~(jEWV) qui est encore en usage à la fin du xm e siècle.
La chancellerie considère sans doute cet usage des comptes rendus
journaliers comme révolu ct difTérrnt de celui qu'elle pratique :
ses titres nous indiquent qu'elle enregistre des actes synodaux,
mais sans aucune référence à la périodicité des jours de séance.
Selon le patriarche Matthieu il y a encore des jours « synodiques )},
en 1397-1398, et peut-être fait-il lui-même enregistrer les actes
jour après jour 3 , mais il serait bien le seul et il n'a produit d'aillrurs
aucun sèmeiâma du modèle courant à l'époque antérieure,
A priori, le registre des débats synodaux, journaliers ou non,
devrait se présenter comme une série régulière de procès-verbaux
relatant le déroulement des séances ordinaires. Laissant de côté

(1) MM 518 : II, p. 288, 24-25 ; noler l'emploi du verbe 7tpOUX6!J.tO"E qui se trouve
dans la plus ancienne citation d'un chal'tophylax il CP : 7tpox0!J.t0"6ÉV't"w\I 'TW\I Xa:pTWV
8tΠKO(J!J.~ : MAI'iSI, 8, 1035 D.
(2) Ce texte est invoqué dans les articles concernant les affaires très embrouillé~s
de la métropole de Monembasie, en del'nier lieu par V. LAl'REI'iT, dans Rev. des E:t.
BYl., 21 (1963), 142-158 : II Les faux de la diplomatique paLriarcale. Un prétendu
acte synodal en faveur de la méLropole de Monemvasie. , On admet, entre 1261 et
130 l, lrois étapes : prosLagma de Michel VIl 1 et praxis synodale; pl'ostagma
d'Andronic JI en 1285 et nouvelle praxis synodale; prostagma et chrysoblllle
d'Andronic II en 1301 avec pl'axis hypolhétiquc, La forme douteuse de l'acLe édité
par V. Laurent est prouvée par l'incompatibilité de la liste synodale avec la date
supposée de 1300. Mais la forme du faux (confirmation de prostagma par insertion
dans l'acte synodal) utilise un procédé authentique; un acle pour ~onembasie a pu
avoir cette l'orme attestée en 1329 : MM, 1, 146-148, nO 67; autre exemple moins
probant, le nO 120, qui n'a pas forme de sèmeiôma.
(3) Binon traduisait ainsi xa:(7)flEpt\la:( dans l'acte de la métropole de Corinthe
qlle je viens de citer: voir Échos d'Or, 37 (1937), p. 276, n. 3; il faut mettre ce x~07)­
Ile:pt\la:t en pal'allèle avec lJ!J.e:p1j(JlO~ el cru\lo8tx~ ~!J.Épa: de Matthieu I.
LE SÈMEIÔMA 495
le problème du mélange incohérent d'actes hétérogènes dans ce
registre!, j'examine le sort du sp,meiôma à partir de trois faits:
état des actes datés d'un protocole avec date-ménologe et liste
de présence; usage des clauses d'enregistrement; usage paradoxal
dans un registre du certificat 7tCX~Ey.o).:1j6iv.
a. ac/es à proioeoie. Un procès-verbal classique commence par
le ménologe et indique la liste de présence; en principe le ménologe
devrait contenir aussi le quantième du mois et le jour de la semaine,
mais les variantes n'ont pas d'importance pour ce relevé. Je suis
l'ordre chronologique des patriarchrs (rem'oi au numéro ùe
l'édition M~) .
.Jean XIII:
22 : commence par le ménologe; liste insérée dans le dispositif;
suit un autre compte rendu daté: lundi du même mois!
26, 1-2 : même rédaction que le précédent, sauf que le jour n'est
pas indiqué au nO 2. L'acte 14 est une note sans aucune datation.
Isaïe :
sèmeiôma avec le protocole classique dans les numéros suivants:
5;) (1-2), 57 (1-6), 58, G3 (1-6), 64, 65, 66, 67, 69 ; mais tous ces
actes sont aussi munis de la formule d'expédition, comme 7tapEX-
oÀ'1)6&\I j voir p. 503-505, ci-dessous.
Calliste (après 13;)4) :
185 : praxis synodique, avec ménologe initial j il n'y a pas de
liste, mais les signatures des membres du synode 2 ; le registre
ajoute un titre très développé.
190 : ménologe, deux présents, sentence de déposition en quatre
lignes. Pratiquement il n'y a donc aucun sèmeiôma sous ce
patriarche, et par conséquent depuis la fin du patriarcat d'Isaïe.
La praxis se distingue du sèmeiôma, parce qu'elle est rédigée en
vue du destinataire et non comme procès-verbal de l'action. Le
nO 190 est tout au plus une note, que le registre appelle parfois
7tcxpa<n')[J.du>cnc;; c'est cc qui correspond le mieux, je pense, à
l'imbreviaiura notariale 3 .
Philothée
La forme est en général régulière dans les nOS suivants : 202,

(1) Cas signalés pp. 451 et 462 (sigillia ct professions de foi). Même problème pOlir
les pittakia, actes personnels, el les leUres venues de l'exLêrieur, qui détonnent.
(2) Les signalures sont en dêsordrc dans l'édiLion, paree qu'on a lu les colonnes
l'une après l'aulre de haut en bas, au lieu de les lire comme des vers: premier dans la
colonne dl~ gauche, second dans la colonne de droite, et ainsi de suite.
(3) Voir ci-dessus, p. 481, n. 1; p. 490, n. 1.
496 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

205, 218, 22~P, 231, 236, 237, 252, 27G, 277, 287, 2~H, 2~)2, 301,
302, 329, 3~H, Lr nO 205, écrit par une main inhabiLurllr, ne met
pas le ménologe ~n tête avec la liste, mais à la fin de l'acte (ÈyÉv~,o
f.I."f)VL. .. ). CerLains comportent une l't-pétition d0 la date il la fin :
2:36, 287; elle esL parfois exigée par la durée d'un procès: au
nO 228, le ménologe final indique la date de la dernière phas<.'.
:Mais pour un autre procès très long, qui sc termine en mai 1370
(nO 292), on ne fait aucune mention des dates antérieures; un seul
procès-verbal, à la fin des débats, résume toute l'affaire depuis le
début. L'acte 301 esL du même modèle que la praxis de Calliste
(no 185), moins la signature des synodiques; l'intitulation, la
corroboration et la signature du patriarche changenL la nature de
l'acte. Un seul acLe prend dans sa conclusion l'appellation d<'
<n'Jf.l.d<.ùf.l.tX : nO 329 ; ce terme n'a jamais été très fréquent à l'intérieur
de l'acte, ni dans la teneur, ni dans la conclusion 2.
A partir du nO 228 commencent à apparaître irrégulièrement des
clauses d'enregistrement (ÈvE"(ptiCP"f), XtXTEO'Tpw6't)) que j'examine à
part. On trouve aussi, sous le patriarcat de Philothéc, quelques
notes brèves, de rédaction peu régulière, avec date à la fin : nO 271
(MM I, 528) ; l'éditeur a résumé plusieurs notes d'expédition 3 , les
exemples que nous trouvons sous I\;il et Antoine sont suffisants
pour l'étude du genre.
Nil:
Sèmeiôma à protocole régulier: 352, 353, 358, 360 (1-5), 3tH,
380,381,386, 387 (2),390 (1-2),393, 395. On distingue tout d'abord
les notes brèves datées du ménologe: 380, 381,386,387 (2),390 (2).
Au lieu d'enregistrer un acte d'épidosis ou un mandat d'exarque
patriarcal, qui sont le plus souvent stéréotypés, on sc contente de
noter la délivrance de la lettre. Inutile d'ajouter que le mandat
exarchial, comme bien d'autres actes du registre, n'a pas grand-
chose à voir avec les actes synodaux.
Les autres numéros sont de véritables procès-verbaux. Dans le
nO 352, la liste de présence ne comprend que des archontes patriar-
caux qui assistent à la remise d'une dénonciation, 7tpoxcx.6't)fLÉvOU
.oi) 7tnpttipx,0u ; ce type dénote une pratique de la fin du XIVe siècle
(ci-dessus, p. 145-147). Le nO 353, désigné comme parasèmeiôsis
dans la conclusion, reproduit la signature du patriarche et des
métropolitrs : le registre prend pour modèle l'acte expédié, qui

(1) LI.' rnénolog-e qui se lit au début de ~nf, 227, et lJU'i1 faut lire fL'f)'Jl tO\)Ài~ é:x"n
(seilkel ~fLÉp~), t'Jô. e:', comme Ùll.ns t'acte pl'éeédenl, à caus!; même du voisinage
et de sa place exceptionnelle, peul passer pour erreur de copie,
(2) Un cas au XII" siècle: ci-dessus, p. 486, n. 1; cf. .\nl, l, p. 593 (nO 329) : Ta
ltlxpa'J Èye:y6'Je;~ O''f)ILdwILIX.
(3) Elles concernent l'épidosis ; .\1.\1, 217, 244, 294; la mélalhésis : 24f3, 2·19;
l'cntalma : 295, 325, 2; une déposition: 271 j le ..6lto'J È7tÉxwv ; 302, 303.
LE SÈMEIÔMA 497

est une excommunication de métropoliLc, mais on se demande


pourquoi l'original est appelé parasèmeiôsis, d'un terme résf'rvp
il des annotations notariales. Le même terme employé au nO 393,
(:itation il ('omparaître adr<'ssée à Poimèn de Kiev, est beaucoup
plus juste parce que les signatures sont autographes dans le
registre; c'est donc une note synodale à l'état original. Le nO 361
est un procès à tiroirs, dont les cinq procès-verbaux sont dispersés
sur plusieurs folios et séparés par d'autres actes 1 ; seul le premier
proeès-verbal est muni du ménologe. On a donc suivi une autre
méthode que pour le procès de Chlôros, sous Philothée (no 292),
où tous les débats sont résumés dans le procès-verbal décisif.
Antoine IV (1) :
Deux notes brèves pour enregistrer une lettre d'épidosis :
415, 1-2. Le nO 401 est de même genre: une note tient lieu de la
profession de foi et de la promesse signée que l'on exige habituelle-
ment d'un converti. Il reste deux procès-verbaux de condamnation:
402, 411, avec clause d'enregistrement.
~acaire (II) :
418 : sèmeiôma régulier avec clause d'enregistrement.
Antoine IV (II) :
Le nombre des notes brèves augmente, pour mentionner surtout
l'épidosis et parfois une conversion: 427 (1-3), 429, 442, 443
(1-2), 458, 462, 465, 470, 473, 475, 479, 480, 482, 487 (1-2),
489, 492, 501 (2), 505. Le nO 465, qui mentionne deux actes, mandat
d'exarque et épidosis, reproduit la liste de présence des membres
du synode qui devait figurer dans l'acte d'épidosis remis au
bénéficiaire.
Quelques sèmeiomâta en forme complète : 433, 457, 467-468 2,
493, 496. Le nO 457 est accompagné des signatures autographes
des synodaux et des archontes qui signent seulement de leur
titre; ces signatures équivalent à celle des témoins sur un acte
privé et font de la parasèmeiôsis l'unique témoin de l'action
(cf. nO 393 de Nil). Au nO 493, à la suite du procès-verbal, on
enregistre les lettres dont il parle; les numéros 3-5 sont des modèles
rares de [J.~\lu[J.(X O'U\IOOLX6\1, convocation judiciaire 3 ,

(1) L'édileur regroupe ces actes sous un même numéro: 361, 1-5; il mentionne
leur oblitération (p. 60, en note), mais non leur place dans le registre.
(2) Je les ai cités plusieurs fois; ils sont bien connus (Schalzlc., p. 216, n. 1) et
traitent de la data Lion ùes actes aussi Lien paLriarcaux qu'impériaux: Reyesten, 3216.
(3) Dans la procédure judiciaire le mènyma est une convocation par écrit; sauf
indication expresse dans le contexte, il faut donc le considérer comme acte de chan-
cellerie, surlout 10l'squ'il s'agit d'une citation à comparaltre.
498 LA CHANCELLE lUE n'APRÈs LES ACTES

On rencontrr. aussi au na 441 un acte délivré (;omme parasè-


meiôsis ; le terme est impropre, hir.n plus que dans l'adc 353 d('
l\il, qui comporte du moins lin protocole. Il suffit de comparer 441
avec l'acte 440 qui précô(}r. pour apercpvoir la nrgligence dl'
rédaction : les deux, dépourvus de protocole, sont des sentences
synodales; mais 440 est enregistré seulement (ècr'Y)fJoEtw6"f)) comme
diagnôsis, tandis que 441 est délivré (&1tOMÀU"t'iXt et signature-
ménologe) comme parasèmeiôsis. Le terme tend done à signi fif'r
la sentence elle-même et à dépasser le sens formel.
Matthieu:
Les actes avec ménologe sont pour la plupart des noLes brèves
524,525,535,543 (1-3), 572,581,607,619,620,682,685. L'objet
de la note ne dépasse pas souvent la compétence d'un simple
officier public; par exemple, 524 : un reçu signé du logothète ;
685 : copie de quittance certifiée par la signature autographe de
deux archontes et d'un notaire. De plus nous trouvons, aux nOS 522
et 527, le relevé des bulles de mariage accordées pendant quelques
mois; le registre devient presque paroissial. Il n'y a que trois
procès-verbaux de jugement: 603, 643, 683; le na 603 est suivi
de la signature autographe du condamné, parce que la sentence
n'émane pas du tribunal régulier (six évêques) mais du patriarche
et des archontes l • Le dernier sèmeiôma du registre, nO 686, comporte
deux dates: au début, protocole d'octobre (1397), date de l'inven-
taire du trésor de Sainte-Sophie; à la fin, date de la révision
faite pn septembre (ind. 10) 1401.
De ce premier aperçu il ressort que les Yéritables procès-verbaux
sont très rares dans un registre qui passe pour recueillir les
crr,fJ.e:tWfJ.t:t:7iX et les 1tiXfliXcr'Y)fJ.EtWcre:tÇ du synode. Ou bien la plupart des
actes n'ont pas été enregistrés, ou bien le synode avait une activité
bien réduite. De toute façon, le registre ne peut être considéré
à aucun moment comme un témoin de délibérations journalières
du synode; si l'on compte bien il n'y a pas un sèmeiôma par an
pour toute la période. Le terme cr'Y)fJ.d(ùfJ.iX lui-même se perd, bien
qu'il n'ait jamais été très employé à l'intérieur de l'acte; on emploie
plus volontiers 1tiXflOCcr'Y) fJ.e:L(ùcr tç. Nous trouvons encore de bons
exemples jusque vers 1330; ensuite, surtout à partir du patriarcat
de Philothée, à côté de procès-verbaux assez étriqués, apparaissent
des annotations notariales de valeur toute diITérente, du point de
vue diplomatique.

(1) Pour comprendre la sentence, il faut d'ailleurs coniger Ull mot capital: :\1M,
II, p.433, 12; un mariage a Clé béni xwpiç [1oùÀÀ'1)ç (non ~ouÀ~cre:wç, fallte d'cdi-
tian).
LE SÈMEIÔMA 499
b. ICi:> c!au:;('s d'enrrgii:>lrcmenl. :\Ialgré son titre habituel, le
registre reçoit autre chose que des cr1Jf.l.E~<ÛfLCXTOC et drs 7tCXpoc<Jt)fJ.w~(jC;~c;;
or les actes extérieurs reçus en dépôt et la grande majorité des
actes expédiés (avec conclusion cX7tOÀÉÀU7CX'., &7tEô6e"l) n'ont pas reçu
dans leur conclusion une clause d'enregistrement. Celle-ci concerne
donc principalement des actions qui ont fait l'objet d'un procès-
verbal, ou d'une note, dont l'inscription au registre atteste le
caractère authentique. La chancellerie emploie plus fréquemment
le terme 7tCXPOCo-Y)f.l.dWcrLÇ;, qui est traditionnel dans le certificat
d'extrait par le chartophylax. Le sens technique du mot est en
rapport avec la fonction notariale du chartophylax et des officiers
de justice. Ainsi, le rôle de Georges Perdikès, envoyé en Russie,
est défini par les termes suivants : il fera l'enquète (Èç€TocO'~ç;),
recevra les témoignages écrits (eTIPoc,?oc; XcxTI)O'cpocÀmf.l.Év'Y) f.l.OCP":up[cx) et
notera tout ce qui se dit au cours de l'enquête : 7tOCflcxcr1Jf.l.dwcrLÇ;
,
7tOCV7WV TWV -., ., e"fJO'Of.l.EVWV
I\OCI\"fJ
' XOC "~ e ' ,
.. ESETOCO' "IjO'Of.l.€VWV XOCP"V -
TW'J
,
TOWUTWV
Les divers termes qui entrent dans la conclusion de
octnocf.I.&TWV1.
ces procès-verbaux nous renseignent donc sur la valeur du document
et sur la destination du codex qui les reçoit.
I. Formule ÈO'"t)f.l.E~Ùle"fJ Ôt' &O',?&ÀEtOCv, dç; ô~ÀwO'~v; - €VTcxu6oc, xcxl.
Ènocuecx ; - È:v 74> 7tocp6V"t Xwôt)d<p.
On la rencontre dans un bon nombre d'actes déjà signalés
comme munis du protocole; ce sont les numéros suivants, du
patriarche Nil au patriarche Matthieu : 360 (3-4), 361 (3), 380,
381,386,387 (2),390 (1), 395, 402, 411, 415, 442, 443 (1-2),458,
462(1),465,487(1-2),489,492, 506(2),525,535,603,619,620,643.
Ces actes sont donc en général des o-Y)f.l.E~WeÉVTOC à l'état brut 2, en
forme originale, des minutes notariales dont on pouvait livrer un
extrait aux parties, la copie délivrée substituant à cette conclusion
le certificat du 7tOCpExoÀ"fJ6Év. Les pièces qui sont dites TeX: TWV
xp(O'ZWV 0'' Ijf.l.Et<Ûf.l.CXTCX 3, si elles proviennent du synode, devaient
normalement ge présenter ('n forme d'extrait; sinon elles prennent
une autre dénomination : praxis, diagnôsis, gramma. Il arrive
cependant que les notaires s'embrouillent eux-mêmes dans la
terminologie et admettent une conclusion cX7tOÀtÀUTOCt ... o-Y)f.l.dWcrLÇ;
peu correct, ou illogique: par exemple, MM 211.
D'autrRs actes, pru nomhrrux, ajoutent à la clause t<Jt)f.l.w~e"fJ
la date ménologe, au lieu dt: l'inscrire en tête. Dans cc cas le

(1) En juilll'L 13fil : :'II M, r, p. 4'29, 28-31.


(2) D'où parfois les formules: O'7)!Le:twO'e:CùC; X&pt\l (MM, r, p. 495), l!:ye:y6ve:t O'Yj!LdCù!L1X
(ibid.) p. 593).
(3) Citation en 1315 des pièces p,'oduiles : !lDI, l, p. 8, 3.
500 LA CHANCELLEHIE n'APHÈS LES ACTES

caractère de la note est plus clair; le rejet en finale de la daLe


évite toute confusion entre sèmpiôma proprement dit pt annotation
notariale, qui sc produit souvent à partir du patriarcat de Nil.
Ces annotations prennent cependant l'aspect d'un "Véritable
sèmeiôma, d'un acte synodal qui n'aurait pas été expédié : par
exemple 440. Plus souvent elles indiquent qu'un acte a été
accompli: condamnation: 437 ; donation: 421 (omet la signature
du donateur); promesse d'un converti : 545 (avec signature
autographe) ; expédition de leUres : 410, 413.
II. Formule 7tcx.pEO'"t)!J.E~We'Y), èyÉv~TO 7tcx.fHy.O'"t)!J.e:lCùmc;.

Le terme 7tC(pcx.O''Y)!J.dCùO'lC; garde parfois son sens primitif de noLe


marginale, d'addition. L'acte 168, copie de la minute (7tC(pC(O'x.~owv)
d'un sigillion de Calliste 1, est dit inscrit wc; È;v 7tC(pt1.O"Y)!J.~~WO'e:l,
parce qu'il diffère en quelque chose de l'acte qui fut expédié.
Dans le post-scriptum notarial d'un autre enregistrement, on
déclare que le texte a été couché parmi les autres 7tIXpC(O"Y)!J.~~W!J.IXO'll
synodaux : il y a encore allusion à la différence entre un texte
conservé dans le registre et un acte expédié; mais comme le
sigillion en question (MM 270) est annulé avant expédition, la note
souligne le caractère marginal et documentaire de ceUe copie, qui
n'est plus que le témoin d'un projet.
On trouve trois fois 7tc(pEO"Y)!J.ElW6'Y) È;V't'C(ü6IX en corroboration d'un
sèmeiôma : 473, 475 (+ EV Té;i [~pé;i XWOlXl), 543, 581. Mais la forme
la plus courante devient : y€'YOVEV, È;y€'VETO ~ 7tC(PC(O"Y)!J.e:lCùO'lC;. Dans
la plupart des cas, il s'agit de la clause d'enregistrement d'un
sèmeiôma ménologé plus ou moins long : voir Philothée, 277;
Nil, 353, 358, 360 (1) ; Antoine IV, 457, 467, 468, 470, 479, 482.
J'ai déjà signalé les particularités de 393 et 457 (avec protocole et
signatures autographes) et de 441 (sans protocole et avec liste
au dispositif). Les deux premiers ont pour conclusion èytvETO
7tIXPC(O"Y)fldCùO'~ç, l'autre : &7tOÀtÀUTcx.l O'UVOOlX.WC; ~ 7tIXpC(crt)!J.dwmc;. La
lettre expédiée (441) ne peut être une parasèmeiôsis au sens propre;
il semble qu'au lieu de faire une expédition d'après la note enregis-
trée en forme 2 , on s'est contenté de reproduire le texte expédié,
dont la dénomination jure avec la forme (cX7tOÀ€ÀUTt1.l +ménologe
autographe).
Comme dans le groupe précédent, il y a quelques cas où la r1aLe
s'inscrit à la fin : 224, 271, 294 ; ce sont des mentions d'épidosis
ou de condamnation, comme les mêmes cas en formule I.

(1) L'éditeur a lu 7rCXPCXtnJ/LEtWcrEOt (MM, r, 527) qui est, cn etTet, plus courant.
('2) C'est !'aclion signifiée par Tcl. tnJ/Le:tW6ÉVTCX 7rCXpExôÀ7167jvcx~; ci-dessus, p. 484,
n.4.
LE SÈMEIÔMA 501
"
III . F ormu le E:YpOCepî'), , , ,
e:ve:ypocepî') E:V
.. ~ l
,,~ XWoLXL~,
,
E:'J
-
T~
, 1
7tOCpOV7L X .
CeLLe formule est moins répandue; on la rencontre entre les
années 1365-] 383. Aetes de Philothée (sèmeiôma régulier) : 205,
228, 236, 252, 331 ; un sans protocole, avec date à la fin (gytVE:TO ...
tJ.î')vL) : 225.
Actes de Nil (sèmeiôma régulier) : 361 (1 ct 3). La partie finale
de 332, premier acte du patriarcat de l'il (MM II, 6-8) est le
premier exemple d'un sèmeiôma original, avec signatures auto-
graphes du patriarche et des membres du synode; dans les deux
autres cas postérieurs (3Ç)3 ct 457) le patriarche ne signe pas.
I\'. Formule XOC7E:0'7pdleî'), rne:crTpdl8î') (é'J't'IXU8oc, Év T<{> XWOLX(~, etc.).
Tandis que les formules précédentes ne remontent pas plus
haut que le patriarcat de Philothée, celle-ci connaît une plus large
diffusion; non seulement on la rencontre dès le début du registre
(patriarcat de Jean XIII), mais elle s'applique aussi à d'autres
formes que le sèmeiôma.
En contexte semblable, la formule donne leur vrai sens aux
précédentes; elle conclut plusieurs actes avec protocole régulier:
Philothée, 218, 277, 287, 291 ; Nil 360 (2) ; Antoine IV, 418, 496.
Deux autres prennent le ménologe final, date de l'action : 366
(promesse privée sans signature) et 403 (annotation synodale).
Dans les autres cas, la clause d'enregistrement a plusieurs
valeurs parce qu'elle concerne des actes de teneur variable.
Jean XIII, nO 14. Le protocole manque; conclusion : ÈÀIXÀ~eî')
(+date) XIX~ XIXTe:crTpdl8Yj OL' E:ŒYjO'Lv. II s'agit donc d'une action
inachevée, dont la note, destinée au seul registre, restera témoin.
Isaïe. Après le nO 59, quatre actes antérieurs sont enregistrés;
le premier est transcrit du codex d'Arsène Autôreianos 2 détérioré
par l'usure (MM l, 121) ; les deux autres sont reproduits à partir
d'un ison (ibid. p. 125) ; le quatrième, acte privé, à partir également
d'un ison (ibid. p. 126). Ces pièces, produites à l'occasion du
procès de la métropole de Mitylène, sont donc transcrites dans
le registre pour conservation, l'ison devant revenir au propriétaire 3 •
Mais on ne sait quelle mesure pouvait garantir la préservation
des anciens registres à partir du moment où l'on constatait leur
déla bremen t.

(1) On lit une lois È'IÉYPIX7tTlXl (sic, codex) au nO 236 : ~nf, l, 49r>.
(2) L'identif1cation du codllx n'est pas certaine; voir p. 50.1, Il. 3.
(3) Au cours d'un procès, en 1348, on cite les dikaiomaLa, actes d'un apographeus,
dont le métropolite de CY7.ique (Athanase) a authentifie des copies et qui sont retournés
(o<pelÀônW'l .. ' Iiv'nC1TplX<p7j'llXl) a u possesseur : MM, l, p. 278, 23-27.
502 LA CHA;,\CELLERIE D'APRÈS LES ACTES

Calliste 1, nO W2. Sentence synodale de déposition; clause


cl' expédi tion pt d' enregistremenL : :i7tOMÀ1JT~~ ." z'X'!~cr'pwO<:~cr-7.. La
reproduction du ménologe (dX<: -:-ô : 'nI l, 363) signifie que cette
sentence fut expédiée, soit au métropoliLe déposé, soit à la métro-
pole. Les formules des actes 167 (l, p. 369) et 183 (l, p. 430) ont
exactement même sens: l'auteur de l'acte avertit par là le desti-
nataire que le registre reste témoin de l'acte délivré.
Antoine IV, nO 406 : comme les trois actes de Calliste 1. D'après
ces quatre modèles, clairs et réguliers, nous considérons comme
défectueuses les conclusions dont j'ai déjà parlé: 211 &7toÀÉÀu":"~~
~ (H)(.LdwcrLt; ; 441 &7toÀÉÀu,oc~ r, 7t~pocO'"1)(.LdwO"Lç. On n'y distingue plus
les deux phases de l'opération de chancellerie : procès-verbal
enregistré servant de modèle pour l'expédition.
C'est aussi à propos de ces emplois de la clause xocT<:cr":"pcilO"Yj que
se pose dans son ensemble le problème de l'enregistrement. Il est
remarquable que la clause d'enregistrement tient lieu de corrobo-
ration pour le sèmeiôma et la parasèmeiôsis, c'est-à-dire pour des
procès-verbaux réguliers et pour des annotations notariales; le
registre otliciel prend valeur de prototype, comme les registres
du fisc d'après la scolie des Basiliques l . Aussi, à partir du
patriarche Nil, des actions importantes qui sont consignées dans
un sèmeiôma, vraisemblablement non délivré, reçoivent une
validation par signature autographe sur le registre même : 332,
393, 457. Cette pratique pourrait venir d'assez loin, puisqu'on a
mentionné un kôdikion de Nicolas III où figurait sa signature 2.
Les actes expédiés dotés d'une clause d'enregistrement sont
extrêmement rares. Je ne crois pas que l'on trouve un exemple
de cette formule en place avant le XIVe siècle. Sans doute Nicolas III
prescrivait l'enregistrement de l'hypomnèma relatif aux donations
de monastères, mais la clause ne semble pas avoir été inscrite
dans la conclusion de l'acte lui-même: l'opération s'accomplissait
en vertu d'une loi générale ou de décrets particuliers extérieurs
à la chartes. Par contre, la formule de corroboration de l'hypo-
mnèma de type ancien, spécifiant que le document est déposé
È'J U7tO (.L'J1j (.LlXO'L, inclut certainement une formalité de dépôt, mais
plutôt en forme originale qu'en copie de registre 4 • Celui-ci peut être
considéré également, au sens large, comme une eÉcr~ç; l'emploi
du verbe TLeYjf.LL et de ses composés devient cependant très rare
et ne signifie plus la mise en dépôt d'un acte isolé. Par exem-

Il) Cill'l: p. ·~63, n. ;).


(2) Voir p. 490, Il. 4.
(3) Voir p. 460.
(4) Voir p. 415-418.
LE SÈMEIÔMA 503

pie, &'":€O"l) Èv 'rOtC; XOOLXLOLC; TOU lEpOU xocp'0C;>UÀOCXLOU n' cs t employé


qu'une fois (Philothéc, nO 308, en 137]), dans la conclusion d'un
pittakion, pour signifier au destinataire la précaution prise par
l'auteur. Mais pourquoi, un st'ul a-t-il cette clausl' parmi la centainr
de pittakia contenus dans le registre?
Le problème est analogue pour les actf'S extérieurs insérés;
seuls les quatre que j'ai signalés (acta antiquiora : MM, l, 118-126)
portent dans le regisLre le certificat XOCTEl1TPWO"l) qui valide la copie.
Tous les autres sont enregistrés sans aucune note : pittakion de
Michel VIII Paléologue suivi sans doute d'une note du registre
ancien (NUI, 140 1-2); chrysobulle d'Andronic IIP; sigillion de
l'ekdikeion daté de 1334 et enregistré on ne sait pourquoi en 1371
(M.\l, 311). Il en <'st de même pour les lettres reçues par le patriarche:
par exemple MIvI, 11, 122, 175, 207, 27~), 306, 318, 320, 366, 481,
491. Pourquoi les enregistrer, puisqu'on possédait l'original? Ou
bien pourquoi celles-là et pas d'autres? On n'invoquera pas en
faveur de la chancellerie les dommages subis par les manuscrits :
aussi mutilé que soit un bon registre, l'ordonnance de l'ensemble
se reconnaît dans les fragments, comme celle d'un bel édi fice
dans les restes en ruine. Le registre synodal est loin d'être en
ruine, mais les deux volumes conservés ne témoignent pas d'une
organisation rationnelle et constante de la chancellerie.
c. la clause 7trxpEXOÀ"IJOÉVTOC sous le patriarche Isaïe. Le charto-
phylax de l'époque est Grégoire Koutalès qui conserva son poste
durant tout le patriarcat; il succédait probablement à l'un de ses
parents Manuel Koutalès, correspondant de Michel Gabras et
responsable par conséquenL de la partie antérieure du codex.
Le registre du patriarcat d'Isaïe, sans être absolument intact, n'a
perdu que quelques folios: V indob. hisl. 47, f. 48-87 ; il y a 4 folios
coupés après 51 v, 1 après 56 v , 1 après 73 v , 2 après 87 v qui est
blanc; comme une grande partie des folios 51 v et 73 v est restée
en blanc, de même que le folio 57 r , nous ne savons même pas si
l'on a voulu enlever un acte ou simplement une feuille blanche.
En supposant qu'il peut manquer une dizaine d'actes, avec les
trente-neuf qui restent, cela fait au maximum une cinquantaine
d'actes pour tout le patriarcat : nov. 1323-mai 1332. Les indic-
tions 9-12 (acte 64 : sept. 1325-acte 67 : avril 1329) sont représentées
chacune par un seul acte; c'est la période de crise politique aiguë

(4) Begestell, 2775; corrigcr la référcnce à Vindob. hisl. 47; il s'a~it de l'ind. his/.
·18, f. 61 '·62 ; le c1IJ'ysobullc est enrl'gistrl'" Oll ne sait pourquoi, en 139'2, exactement
entre les numéros 4'.!8 el 429 dc l'édition ~lM ; la raison se trouve sans doute ùans un
l'apport entrc la condamnation du pl'ôtekdikos ùe Méthymnc (MM, 429) cl un mélochion
de Lemnos cité dans l'acte de condamnation et le chrysobulle.
504 LA CHANCELLERIE 0' APRÈS LES ACTES

qui semble paralyser l'activité du patriarche, du synode et de la


chancellerir. La première année, indiction 7, comprend Il actrs
(avec les lacunes, peut-être 16 à 18) ; tous les mois sont représentés
sauf janvier-février, saison peu favorable; cela fait il peine deux
actes par mois. La procédure des séances ordinaires (tenues le
lundi, le mercredi ct le vendredi) semble rigoureusrment observée,
compte tenu des erreurs du scribe portant sur cinq dates : 57
(3, 4, 5), 63 (1-2) ; comme les actes se suivent, le scribe brouille
quantième du mois ct jour de la semaine 1 . Pour compléter ces
renseignements préliminaires, disons que le registre ne contient pas
tous les actes d'Isaïe; ses trois originaux connus n'y sont pas et
le registre en mentionne d'autres qui sont inconnus.
Le sèmeiôma prend une forme tout à fait traditionnelle :
protocole avec ménologe et liste de présence, exposé commençant
presque toujours par 7tCXpÉcrTYj2; cc sont les numéros 55 (1-2),
57 (1-6), 58, 63 (1-6), 64, 65, 66, 67, 69, 70 (1-3), 73 (en tout 24).
Le chartophylax, qui avait sous la main des registres antérieurs
du XIIIe siècle, y trouvait la forme classique : il fait enregistrer
en effet un sèmeiôma datant du patriarcat d'Arsène, qu'il dit
avoir trouvé Èv TO~Ç 7tcxÀcx~o~c; x(ùo~x.to~ç du chartophylakion; or
le prototype que copie le scribe possède le certificat d'extraction
avec (dx.€: T6) la signature du chartophylax 3 • Qu'est-ce que cela
signifie? En fait, cet ancien codex n'est pas un registre original,
mais un recueil quelconque où sont entrées des copies d'actes
déjà délivrées par le chartophylax ; la copie du registre est donc
la quatrième génération, la première étant l'original-minute du
registre, la seconde, le « prototype» extrait du registre par le

(1) La ponctuation de l'cdileur (dès le n. 55) peul induire en erreur; il faut toujours
joindre l)(.Ltpoc avec le jour de la semaine (dans le cas : 7tOCpoccrxe:u~), le chilTre qui suit
le mois étant toujours son quantième et celui qui suit Y) (.Ltpqc, le jour de la semaine.
Le scribe se lrompe plus facilement, je crois, sur le quantième du mois que sur le
jour de la semaine j en elTet le premier est parfois omis, quand le second subsiste:
voir par exemple acte 22 (l, p. 42, 18), puis actes 65, 66, 67 (lire: l)(.Ltpqc W, lundi),
69, 70 (1-3), 73. Ce n'est pas le hasard qui place ces actes le lundi, le mercredi ou le
vendredi; on ne comprendrait pas, au contraire, que les actes soient limités du 2 ail 6
du mois. Une seule erreur est plus complexe dans 63, 3 : jeudi 30; 7tt(.L7tTTl est attire
par -re't"pcî8~ de l'acLe précédent et le scribe n'a pas senti l'absurdiLé mercredi 28, ;eudi 30
(du même mois).
(2) Incipit traditionnel: Regesles, 844, un des acLes les plus répandus en copie.
(3) MYI, J, p. 121 : eLXe: 't"o 7tpw't"O't"IJ7tOV 't"o' 0 XapTotpuÀCl.é; ... 0 8~qnÀi:voc;. Pal' l'apport
au copiste, le protot!Jpe esll'exemplairc qu'il a sous les yeux, mais pas nèccssairement
un prototypl' réel (minute enregistrée, expédition avec signature autog-raphe du
ehartophylax). Inversement l'ison peut désigner un véritable original, par exemple
dans la noIe dc registre qui accompagne l'acte 159 : MM, l, p. 334 ; TO 7te:(.L~aè:v -rijç
&voc~op&<; LcrOV doil signifier un original double (ou multiple), ct la copie du reg-islre
est en réalité l'ison de l'original expédiè avec les signatures qu'elle mentionnc.
LE SÈMEIÔMA 505
chartophylax Théodore Xiphilin, la troisième, cette copie dont se
sert le chartophylax d'Isaïe pour récupérer l'acte. Cette hypothèse
paraît la plus logique, mais on ne peut exclure tout il fait celle
que suggère l'état des sèmeiâmata enregistrés sous Isaïe: ils
portent tous le certificat du chartophylax, qui figure sur un extrait,
et non une clause d'enregistremrnt de type €o-t)[Lslw8"f), 7t~pE:0""Y)[Le:lw8"f),
XI)'.'t'E:O""pwO"f). Cette pratique peut remonter à un registre antérieur,
mais elle paraît tellement irrationnelle qu'il ne faut pas l'admettre
sans preuve formelle.
Comment une anomalie de ce genre est-elle possible? Imaginer
que ces actes sont extraits d'un autre registre ne ferait que reculer
la difficulté, car le certificat ajouté dans la nouvelle copie est un
certificat d'expédition, et d'ailleurs le registre que nous avons est
destiné à recevoir les procès-verbaux synodaux. L'hypothèse la
plus plausible est que le scribe prenait pour modèle le sèmeiâma
préparé pour l'expédition: on rédigeait l'extrait avant son enregis-
tremenV. Nous remarquons, en efTet, que durant ce patriarcat il
n'existe aucune annotation notariale semblable à la parasèmeiâsis
qui apparaît sous Philothée. Durant le patriarcat de Jean XIII
nous ne trouvons aucun sèmeiâma muni du certificat du charto-
phylax ; il Y a seulement un sèmeiâma presque régulier et une
note au nO 26, puis une longue note sur un procès avec clause
d'enregistrement xaTe:o"TpwO"f) 2 : nO 14. Le phénomène est donc
limité au patriarcat d'Isaïe. Je ne vois qu'une explication valable
de la procédure: la minute du procès-verbal était composée avec
le certificat; avant de la donner au chartophylax qui apposait
son sceau et sa signature, un notaire la recopiait telle quelle dans
le registre puis la remettait au service d'expédition; s'il avait eu
en main le sèmeiâma validé, il n'aurait pas manqué d'ajouter
avec e:!Xe: T6 la signature elle-même, comme il le fait pour les lettres
du patriarche, dont il annonce par e:!xe: TC la signature ménologée.
Il faut reconnaître que la procédure d'enregistrement n'était pas
très méthodique ni très régulière.
d. registre de Jean XIII Glykys et d'Isaïe. Nous ignorons si les
registres antérieurs étaient mieux ordonnés; nous constatons du
moins que ceux du début du XIVe siècle sont assez incohérents.
Si le registre de Jean XIII portait le même titre que celui d'Isaïe,
il était encore plus trompeur, puisque le compte des actes d'après
leur nomenclature et leur contenu donne le résultat suivant :

(1) Dans celte hypothi'sl', des act es expédiés avec certificat de 7tctpex6b,6éll devien-
nent un non-sens, si on ne les a pas enregistré~ réellement. Étant donné le peLit nombre
de ceux qui restent dans le registre, qui sail si le fait ne s'est pas produit 'l
(2) Le nO 22 (cité ci-dl'ssus, p. 490) est probablement incomplet ou de rédaction
irrégulière; la note terminale (lundi du même mois!) indique un momen t de lnisser-aller.
506 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

A. Actes synodaux.
1. gramma synodikon
avec liste de présence : 16 (2-3), 24, 25, 27, 29, 30 (2),
36 (1 et 3), 39, 41, 42, 45, 50.
sans liste : 21, 38.
avec signature des synodiques 1 : 5.
2. praxis synodikè :
avec liste : 10, 44, 49.
sans liste (ni aucune mention de l'action synodale) : 51.
acte ct signature des seuls synodiques (sans le patriarche)
3 (cf. Isaïe 60).
3. gramma "Ôjc; ~[Lwv [Le:'t'pL6"OJ't'oc;
avec liste de présence: 6, 30 (3-4), 34, 35 (1-2), 37, 43.
avec mention d'avis synodal: 16 (1), 36 (2).
4. diagnôsis synodikè, avec liste: 30 (1).
5. (sèmeiôma-parasèmeiôsis) : 14, 22, 26 (1-2).
B. Actes personnels 2 •
1. hypomnèma: l, 4, 47.
2. pittakion : 2, 7, 8, 9, 12, 13, 19, 23, 31.
3. (gramma-entalma) : 32, 46.
C. Actes extérieurs enregistrés.
synodique d'Alexandrie: 11 ; promesse privée autographe 3 :
15 ; prostagma impérial: 48.
S'il est vrai que le point de départ de tout acte synodal est
un procès-verbal et que le registre devrait garder au moins le
souvenir de toutes les séances du synode, celui que nous avons
sous les yeux est loin de répondre à ce but durant le patriarcat
de Jean XIII. Tous les actes synodaux, à part la dernière catégorie
qui n'a que trois numéros, sont des documents enregistrés d'après
la copie expédiée; ils sont munis des signes de validation, reproduits
plus ou moins complètement: le registre ne recueille pas le procès-
verbal brut de la séance, mais l'acte rédigé pour l'expédition.

(1) On ignore la raison de l'absence du patriarche. Dans les deux autres cas où les
synodiques signent seuls (3 ct 60) il s'agit d'une donation au patriarche. Il s'abstient,
comme dans les cas plus rares où il est mis en cause; cela se produit au moins une
fois: acte de condamnation de Niphon, le dikaiô de Callistel: MM, l, p. 299-300
(signatures de l'acte 133) ; cl. nO 195 (l, p. 450-453).
(2) Il faut y ajouter l'e;ù;ClI de l'Urbin., 80, 1. 210·; voir ci-dessus, p. 476.
(3) Vindob. hisl. 47, f. 10; le bas de la pièce a été coupé; négligée par l'éditeur.
LE SÈMEIÔMA 507
De plus, on ne fait pas de distinction entre les actes synodaux et
ceux qui relèvent de la juridiction personnelle du patriarche.
Certains actes dont nous connaissons l'existence et qui sont omis
en totalité, ceux qui concernent les élections et les ordinations de
métropolites, les autres ordinations inférieures et les nominations
d'archontes, devaient nécessairement être recueillis ailleurs. Quel-
ques actes venus de l'extérieur prennent place parmi ceux que
la chancellerie a émis.
Le registre du patriarcat d'Isaïe n'a pas tout à fait le même
aspect. Sur les 38 actes conservés, plus de la moitié sont de
véritables procès-verbaux, mais encore ce n'est pas le sèmeiôma
brut de la séance qui est enregistré; on inverse par conséquent la
procédure, qui semblerait la plus normale, en rédigeant l'expédition
avant la minute notariale. Le sèmeiôma, tel qu'il est enregistré,
ne peut correspondre à l'ordre que suggère l'expression antérieure:
't'oc ai')[J.ELwf)Év't'a 1tOCpExoÀ"1]61jvaL xal oof)1j\laL l • A part cela, pendant
presque un an, le registre donne toutefois l'impression que l'usage
des réunions à jour fixe de la semaine subsiste. Les autres actes
se répartissent de la manière suivante :
A. Actes synodaux.
1. praxis synodikè : 60 (cf. Jean XIII, 3).
2. gramma cruvooLxàv 't'1jc; ~[Lwv [LE't'PLO"t"lJ't'OC; : 54 (cf. praxIs de
Jean XIII, 51).
B. Actes personnels.
1. hypomnèma : 59.
2. pittakion : 56, 61, 71, 72.
C. Actes reçus de l'extérieur.
1. prostagma: 53, 68 (plus un autre inséré en acte synodal: 67).
2. chrysobulle : 62.
3. actes antérieurs présentés à un procès : 1-4 (après 59).
4. liste de kastellia de la Grande Église: 52 (avant le titre
de 1324, et peut-être antérieure au patriarcat).

Le contenu est donc semblable à celui du précédent exercice.


Le registre ne change pas de nature; le style de rédaction, la
proportion des catégories d'actes varient, toutes choses qui
peuvent dépendre de celui qui dirige la chancellerie et de diverses
circonstances. Un tel registre ne répond ni à son titre XWOLXLO\l
,wv crU\lOOLXWV r.apacr'l'j[L~lwcr~wv, ni au besoin qu'il est censé satisfaire.

(1) Voir p. 48t, n. 4.


508 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

La variété des pièces qu'il contient dénote l'intention de rendre


le registre témoin de tous 1('8 actes de mêml' genrr ; le pdit nombre
des actes qui s'y trouvent montre que l'enregistrement était
capricieux, sporadique, inapte de toute façon à assurer un contrôle
général efficace. Ce défaut ne tient plus au style de tel ou tel
chartophylax, aux méthodes de gouvernement d'un patriarche; il
se manifeste durant tout le XIVe siècle.

7. OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX ET DE SON BUREAU.

Pour résumer enfin concrètement l'activiLé du chartophylax


sous les divers aspects envisagés au cours de cette recherche, je
relèverai les principaux termes techniques qui la définissent du
point de vue diplomatique. Ces termes expriment essentiellement
des opérations relatives aux actes patriarcaux et synodaux et non
l'activité d'un dicastère indépendant qui émettrait des actes de
sa propre autorité, en vertu d'une juridiction déléguée. Nous
avons vu quel acte peut suggérer la mention unique d'un
crt)(-tdw(-toc XOCpTOcpUÀOCKLY.6v1; le chartophylax avait certainement le
pouvoir de rédiger certains procès-verbaux il titre de chef de
bureau, puisqu'un simple notaire dans une circonstance bien
déterminée produit une sèmeiôsis. ::\Iais nous constatons aussi que la
responsabilité du chartophylax concernant l'étude des dossiers
judiciaires et des affaires courantes ne se manifeste à nous qu'à
travers les actes synodaux, ou dans des domaines qui requièrent
une décision supérieure: du point de vue juridique, l'auteur est
le patriarche, ou le synode patriarcal, non le bureau du charto-
phylax. L'effacement des auxiliaires devant l'autorité tient à la
conception et à l'exercice du pouvoir patriarcal et synodal; en
eomparaison, les bureaux impériaux et les tribunaux civils jouissent
d'un statut différent et d'une plus grande autonomie. Je n'ai pas
à revenir sur la fonction plutôt passive du chartophylax en tant
que conservateur et dépositaire des actes officiels, ni sur les actes
communs d'un bureau diocésain concernant les ordinations et les
mariages. A toute époque, au moins depuis le IXe siècle, cette
juridiction du chartophylax est attestée, mais de peu d'intérêt
pour l'histoire générale du patriarcat et de la chancellerie. C'est
pourquoi j'insisterai sur les termes qui révèlent la participation
du chartophylax et de ses subordonnés à la rédaction et à l'expé-
dition des documents les plus importants.

(1) Voir p. 404, n. 2; p. 422, n. 3.


OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX 509

Sans être synonymes, les deux termes signifient souvent un


pouvoir équivalent. Quelques actes des Xe-XIe siècles conservent
dans le titre de copie une attestation concernant le chartophylax :
par exemple une lettre de Théophylacle O'uvnOeLO'Q'. 'IwcX.vvll XCXpTO-
epUÀOCy-~l; même sous un patriarche plus soucieux des affaires
ecclésiastiques, le chartophylax d'Alexis Stoudite cst aussi
mentionné plusieurs fois : par exemple eY-OQO'Lt; du chartophylax
(R. 844) ou ÈY-TEOÈ:\1 1tocpli 't'ou X. (R. 847). Le sens du verbe apparaît
dans des emplois divers : XCXVOVEt; ÈY.nOtVTEC; des conciles de 861
et 880 2 ; O'uvoo~XWC; Èxn(kLO'cx (ÈxTeEltv), ÈyypcX.)lwç ixOt[.LevQ~ des
actes synodaux 3 • Il y a toujours une idée de rédaction officielle,
de texte rédigé en vue d'une promulgation; l'€!xOc;cnç de 1166-1167
est un recueil par la chancellerie d'une série d'actes concernant la
même question dogmatique, promulgués à part. Les exemples
relativement anciens portent sur des actes variés et significatifs
lettre patriarcale à Pierre de Bulgarie au sujet des Pauliciens :
Regesles 789.
décision synodale sur un cas de mariage : 844.
pittakion à un métropolite sur un cas de mariage: 847 (idem:
903).
hypomnèma (décret solennel) : 846, Yë.yovàç 1tCXpX TOi) XCXPTOepUÀOCXOç4.
Il est bien évident que le chartophylax ne reçoit pas l'attribution
de ces divers documents dans le même sens; ainsi d'après la
teneur de R. 903, nous savons que le chartophylax parle de sa
personne et par ailleurs que le sujet entre dans la juridiction du
chartophylax; dans les deux cas (R. 847, 903)6 il s'agit de répondre

(1) Hegesles, 789. L'examen du manuscrit nous permet de supprimer la lacune


supposée dans le lemme.
(2) Hegesles, 468, 520.
(3) Dans une corroboration d'hypomnèma, èXTW'lll.t fait allusion aussi à une forma·
lilé de dépôt; voir p. 449, n. 47. Le sens plus général de composer et promulguer
apparaît souvent dans les titres et les conclusions: Regesles, 804-806, 835, 839, 958.
(4) La même formllie se trouve dans le titre d'un pitlakion synodal (f ye:voll.évou
1t<XPeX TOV XCXPTOCPÛÀcxxoC; ~ (Michel Choumnos) édité par Benesevic, à propos d'une descrip-
tion de "'alicanus 827 : 5/udi Biz., 2 (1927), p. 184-185; mais le texte se trouve dans
Monacensis 380, f. 567 Y ; à la fin figure la signature: 0 XCXpTOcpÛÀCX~, sans plus.
Le texte n'a pas été relevé dans les Regesles, mais il devrait sans doute être inscrit;
il faudrait déterminer si Michel Choumnos, devenu métropolite, a réédité le même texte
sur le jeûne ou publié de nouvelles réponses.
(5) Le titre de l'acte R. 903 est libellé; Y'lcptcrfLcxToC; tcrov... èxn:a~v; gramma-
ticalement, l'accord du participe attribue au chartophylax la composition de l'ison,
non du décret lui-même ; les fautes d'accord du participe, très courantes, et le contenu
de l'acte nous autorisent à comprendre: ison du décrel composé par le chartophylax.
510 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

à un appel venu de province. Lorsque des questions semblables


se posent en synode, la compétence du chartophylax est mise
nécessairement à contribution, pour rédiger la réponse et le décret
conformément aux lois et aux canons: R. 844, 847; son texte
cependant ne doit être en ce cas que le résumé des débats synodaux,
lu et approuvé en séance synodale. Au contraire, lorsqu'il écrit au
nom du seul patriarche l, le chartophylax exerce pleinement son
pouvoir délégué, puisqu'il peut envoyer la réponse sous son propre
nom; un appel au synode ou même à l'empereur est toujours
possible de la part d'un destinataire mécontent ou procédurier,
néanmoins le chartophylax exerçait par là un pouvoir réel.
Un certain nombre d'actes patriarcaux prennent forme de
réponse à des questions. Quelques-unes, isolées actuellement,
pourraient provenir d'un groupe perdu : Méthode, R. 442;
Antoine II, R. 799; Nicolas III, R. 983 ; Luc, R. 1058. Plusieurs
sont encore bien connus: 982, questions de l'Athos et réponses de
Nicolas III ; 1087, questions d'Euphèmianos et réponses de Luc;
1184, questions de Marc d'Alexandrie et réponses de Théodore
d'Antioche (Balsamon) sous l'autorité de Georges II Xiphilin;
enfin réponses de Jean XI Bekkos à l'évêque de Saraj2. Il
appartient en premier lieu à l'évêque d'enseigner et d'interpréter
le dogme et les canons. Le chartophylax de Constantinople émet
lui aussi des réponses de même genre; les principaux textes connus
portent le nom des titulaires Nicéphore, Pierre, Michel
Choumnos, Nicétas de Maroneia 3, c'est-à-dire d'une période très
limitée allant de 1080 à 1130, ou, si l'on veut tenir compte du
caractère officiel de l'œuvre de Balsamon, jusqu'à la fin de Manuel
Comnène. Il arrive que le chartophylax, dans ces réponses, émette
un avis personnel. Nicéphore, par exemple, donne son appréciation
sur l'autorité du kanonarion de Jean le Jeûneur, au sujet duquel

(1) Comme les auxiliaires de rédacLion restent dans l'ombre, on ne connait pas
l'élendue de leur inlervention. On remarque que Pierre d'Anlioche, ancien archonle
lui-même du palriarcal, tail relomber sur le chartophylax - peul-être avec une
certaine alTectation - une erreur historique de la leUre de Michel Cérulaire qu'il a
reçue (Reges/es, 866) : PG, 120, 797 A-B. Mais à son tour, Michel Cérulaire se décharge
sur le chartophylax d'une promolion irrégulière, soi-di!'ant faile à son insu : voir
ci-dessus, p. 402, nO 13.
(2) Dernière édilion : OUDOT, Acta, p. 90-97; s('meiôma complet, avec protocole
régulier ct certificat d'extrait; il ne manque que la signature du chartophylax.
(3) Yoir la préface de E. HERJ\l-'N, Tex/us selecti ex operibus commenlatorum byzan-
tin omm (Fonli, Il, 5 - S::lCra Congr. per la Chiesa OrienL.), Home, 1939. Je pense
que dans cette notice on doit éliminer, p. 13, un chartophylax de CP, Nil Doxapatrès.
Nicétas de Maronée est un 0 't'Ol) Mcxpwvdcxc; et n'est pas encore daté avec cert.itude
comme chartophylax; il succéda peut-l!lre à Michel Choumnos.
OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX 511

se prononce aussi Nicolas III, vers le même moment l ; mais, outre


que Nicéphore a publié ses réponses après avoir quitté la charge,
il avertit une fois son correspondant qu'il ne lui appartient pas
de «( lier et délier l) comme les évêques qui en ont le pouvoir exclusif.
Une réponse isolée de Jean Pantechnès, avant ou pendant le
patriarcat de Cos mas II (1146-1147), attire une réponse contra-
dictoire de ce patriarche:!. L'apokrisis paraît être la plus haute
expression de l'autorité du chartophylax dans son sékréton.
Encore faul-il connaître la forme authentique du texte, avec le
préambule et la corroboration, pour admettre son droit d'auteur:
même en parlant à la première personne (comme dans Reg. 903),
il peut agir avec mandat exprès du patriarche; et si l'acte est
incomplet, nous ne savons plus si le chartophylax invoquait
l'ordre supérieur (optcr6dç, xoc8' optcr[J.6v, 7tp6crTOC~tÇ), comme le fait
Balsamon dans la préface au commentaire du nomocanon, qui lui
est commandé 3 • D'ailleurs, il existe aussi des réponses attribuées
à des patriarches qui n'ont pas de caractère officiel : ainsi un
opuscule au moins de Photius prend cette forme littéraire, par
questions et réponses, assez courante dans la littérature patristique;
le caractère privé, lorsque l'œuvre doit être admise comme
authentique, apparaît surtout du fait que les questions ne viennent
pas de l'extérieur, mais sont posées plus ou moins méthodiquement
par l'auteur". La tradition des réponses dues à un chartophylax
devrait nous permettre de distinguer plusieurs aspects possibles :
œuvre purement privée, malgré le titre de l'auteur; œuvre du
chartophylax comme tel; œuvre publiée par ordre ou avec l'avis
du patriarche, qui change notablement la forme et la nature de
la réponse.

B. &vacpopli.
Le chartophylax faisait des rapports au patriarche dont il
recevait le courrier. La nécessité de recourir au patriarche pour

(l) Acte de Nicolas 1II : Reyestes, 982, nO 15. Texte de Nicéphore: éd. Bene~evi~,
Vix. Vr., 12 (1905), p. 520-521; cr. p. 523. L'ensemble des réponses de ce chartophylax
est réédité, avec introduction critique, par P. GAUTIER, Rev. des Ét. byz., 26 (1968),
pp. 159-195.
(2) Regesles, 1024. Si la date cl l'allribulion sont exactes (tradition manuscrite
assez faible), il faul exclure l'hypothèse de l'auteur des Reyestes qu'un charlophylax
Conslantin (Reyestes, 1034) viendrait s'insérer entre deux exercices de Jean Pantechnés
enlre 1146 et 1156; on ne peut admeltre une interruption, qui n'est jamais attestée
explicitemenl, sans preuve formelle.
(3) Reyestes, 1136.
(4) Le charlophylax de Michel Cérulaire, Nicélas, esl également l'au leur de petits
opuscules de controverse sur l'origine du schisme et les Azymes, sans caractère officiel
appar·enl.
512 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

toute décision à prendre réduit considérablement l'autonomie du


fonctionnaire. Nicolas 1 parle d'une lettre que le chartophylax
a reçue personnellement; il en réfère au pa triarche qui résout le
cas par lettre l . Au xu e siècle, on ne trouve qu'une mention à peu
près équivalente 2 ; le patriarche évoque le rapport oral ou écrit
que lui a fait le chartophylax au sujet des permis de célébrer,
sur un sujet par conséquent qui intéressait de très près le bureau
du chartophylax, non seulement du point de vue canonique, mais
aussi du point de vue matériel, parce que le versement d'une
Cl'UV1)8e:Lcx. entre en jeu, et cela depuis très longtemps certainemcnt3.
Par rapport au synode, on ne sait trop comment s'organisait tout
le travail préliminaire qui revient au rapporteur et au promoteur
des causes. Dans les conciles, comme nous l'avons vu, l'activité
du chartophylax, qui prend le relai du primicier des notaires et
du protonotaire, est déjà remarquable; il vient à égalité avec un
très haut fonctionnaire impérial; du côté ecclésiastique il représente
vraiment le patriarche. Plus tard, dans les séances ordinaires du
synode, il est bien difficile de décrire en détail la manière dont le
chartophylax dirigeait l'instruction des affaires. Citons quelques
cas concrets du XIVe siècle.
Le chartophylax (Amparès) sc déplace pour porter une seconde
sommation synodale : MM 136 (l, 315, 13). Le chartophylax
Georges Triklinès (ou Triklinios) porte une troisième sommation
((.L1)vu[J.cx.) : MM 437 (II, 16, 25). Entre 1383 et 1396, plusieurs
mentions concernent sans doute le chartophylax Jean Holobôlos,
dont le début d'exercice indéterminé remonte au patriarcat de
Nil 4 :

(1) PG, Ill, 264 D (episL. 63, à l;;piphane moine, omise dans Regesles) : 0 8i:
Xo:P'tocpuÀIXI;, ~j( 'toi) 7t'pOç o:ù'tov &7t'EIj'tO:Àf.I.~vou yplif.l.f.l.o:'toç ÀO:ôwv, &V~YYELÀEV.
(2) Regesles, 1118; cf. PG, 138, 213 A : aV"1JyyéÀ6"1J -rii iJ. f.l.E'tp. 7t':Xpa 'toü X.
(3) cr. Regesles, 733; ci-dessus, p. 83, notes 1-5.
(4) Tel parait être le sens de l'acte résumé par H. HU~GP.R, «Zu den restlichen
Inedile... Cod. \ïndob. Hist. Gr. 48 », Reu. des Él. Byz., 24 (1966), p. 64; le texte
est muLilé, mais parait aUribuer au patriarche Nil l'ordre de mission (&7t'OIj'toÀ~)
donné ail grand sacellaire Dèmètrios Balsamon et au chartophy1ax d'alors Jean
HolobOlos. Un acte de 1396-1397 porte la signature de Démèt.rios Balsamon comme
grand skévophylax ; il est très douteux que le patriarche Antoine IV ait eu le temps
de le nommer grand sacellaire, comme pourrait le signifier un autre acte semblable
à celui que présente H. Hunger. En elTet, dans les deux cas (MM 616, II, p. 377,
et Hunger, nO 5), Balsamon est nommé machinalement grand sakellarios, par son
dernier titre avanl sa mort ou au moment où il est cité, tandis que pour Holobôlos
il est spécifié que c'est le chartophylax d'alors: 't6'tE 6>v; dans le second acte, ce passage
est peu lisible sur photo. La datation a ici une certaine importance pour l'idenUfication
des écritures du registre enLre 1369 et 1393, daLe de qllelques sigillia qui olTrent des
ressemblances avec l'écriture connue du copiste notaire Holobôlos ; voir p. 365-366.
La fin du charlophylax Georges Triklinés n'cst pas pl·écisée.
OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX 513
MM 360 (II, 48, ~)) : 7tOCP~YOCYf;'J, rapport oral en synode du
chartophylax.
361 (II, 53, 35) : 7tocponoç "t'ou X. audition d'un témoignage
par le patriarche.
395 (II, 99, 8) : &V~'JEYXE'J, rapport oral adressé au patriarche
en synode.
406 (II, 132, 25) : &'J~'JEYx.oc'J, rapport à l'empereur par deux
métropolites et le chartophylax.
505 (II, 270, 3) : t~~YOCYE'J, le chartophylax produit une
lettre à lui adressée.
507 (II, 271-272) : tl7tEYPcXCflO(-LE'J, le grand skévophylax et le
ch. signent un procès-verbal (interrogatoire de deux
métropolites).
518 (II, 288, 24) ; 7tpO\)X6(-L~(jE, le ch. apporte un ancien
codex-registre.
Durant tout le siècle, malgré la possession d'un registre, nous
sommes donc assez peu renseignés sur la fréquence et la na ture
des rapports. Lorsque le compte rendu parle d'une comparution
de plaideur ou de suspect (7tocpé(j't"'t)), d'une question orale (ÈÀocÀ~e'rJ,
ÈÀocÀ~e'f)(jocv OCL"t'tiX(-LOC"t'OC), il ne précise pas le rôle du rapporteur, ou
plutôt, il faudrait mentionner ici les rapports faits par les métro-
polites eux-mêmes et divers personnages, dont il n'est pas dit
qu'ils passent par le chartophylax et son bureau. Il semble que,
s'il avait été l'intermédiaire obligatoire, le procès-verbal rédigé
par la chancellerie mettrait plus souvent en valeur le rôle de son
chef. Ou bien le chartophylax n'intervenait que rarement dans les
débats synodaux, ou bien le procès-verbal néglige l'intervention
comme allant de soi; il est rare en effet que les interventions des
métropolites eux-mêmes soient signalées dans les séances ordinaires
où ils exprimaient pourtant chacun leur avis. Cependant, même
dans les séances plus mouvementées ou dont le compte rendu
s'allonge, le silence est de rigueur au sujet des auxiliaires de
justice; nous sommes bien obligés dans ces conditions de laisser
à Balsamon et aux divers auteurs de notices la responsabilité de
leurs définitions.
C. 7tOCpExoÀ'f)6é'J.
La corrélation de ce terme avec le O"f)(-LdCù(-Loc recueilli dans un
registre me parait suffisamment établie par l'analyse des actes
qui comportent le certificat du chartophylax l • Le nombre élevé
de ces actes et des mentions de registres nous apprennent que les

(1) Ci-dessus, pp. 4B4-485, 499-505; et p. 519, les remarques sur Reges/es, 1125.

17-1
514 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

opérations relatives à la rédaction des procès-verbaux, à leur


enregistrement et à leur expédition formaient l'occupation prin-
cipale de la chancellerie. La signature et le sceau du chartophylax,
apposés sur ces expéditions, signifient clairement sa responsabilité
à partir de la première action : CT1J[.Le;~oücraoct, rédiger un procès-verbal,
et de la seconde : XOCTOCcrTP(,)VVÛe:tv, enregistrer.

D. ocvciyv (,)crtç.
Un décret synodal important, surtout quand il est rédigé après
plusieurs séances de délibérations, exige aussi un certain délai
pour la mise au net et la présentation d'un texte définitif. D'autre
part, un texte dogmatique ou législatif, qui doit être signé par
les membres du synode, est porté auparavant à la connaissance
de tous par lecture solennelle, comme on le faisait pour les défini-
tions conciliaires, 6poç. Cette lecture officielle est mentionnée
parfois dans la corroboration, par exemple, en 1039 : Regesles 846.
Nous connaissons aussi le délai pris en certaines circonstances par
la composition et la lecture : une décision du 8 décembre 1116
est lue dans la séance du 19 décembre: R. 1000-1001 ; un sèmeiôma
du 6 février 1226 traîne jusqu'au dimanche 29 mars, où l'on décide
aussi de l'expédition de la minute composée dès la première
séance l • La procédure de la promulgation par lecture était certaine-
ment beaucoup plus répandue que ne l'expriment les actes 2 ; ce
devait être une de ces formalités routinières qui est signalée
seulement lorsqu'il y a dérogation aux habitudes. C'est ainsi que
l'intervention du chartophylax peut passer inaperçue, si une
circonstance particulière n'oblige pas le rédacteur à la mentionner.
Or ces circonstances sont vraiment très rares: ainsi le chartophylax
Michel Autôreianos déclare avoir composé et lu sa sèmeiôsis, à la
date marquée, par ordre de l'empereur 3 • L'intervention impériale,

(1) OUDOT, Acla, p. 68.


(2) La leclure entraîne parfois l'enregistrement par inserlion : MM, Il, 250, lettre
du despote du Péloponnèse, communiquée par l'empereur, lue, reproduite. Un acte,
plus qu'à. moiUé inédit, de Manuel Comnène (Reges/en, 1333 a, ne connait que l'extrait
de Balsamon), qui fut émis en septembre 1173 a~&: 'toi) Àoy06hou 'toi) ap6!L0u, enregistré
le 21 sept. par le grand logariastès (Andronic Kappadokès), le 17 nov. par le sékréton
t. oikeiakôn, porte cn conclusion l'ordre donné au grand drongaire Andronic Kamatèros:
lfipov"dcra.~ 'toi) !Ln&: -r1l" crulloa~x1jv 'tou'tou &:vciyvwcrw x:X'ta.cr'tpwG'ijllcn 'toü'to x:xt Tt"licr~v
i:7t~a067iva.~ : Sinaitic. 1117, f. 236 v ; cf. BENE5EVlë, Cala/ogus, p.274 (pour l'enre-
gistrement de Kappadokè'> lire: uendredi (non lundi) 21 septembre 1173; la correction
de Wen ç' s'impose).
(3) Reyes/es, 1195; les termes importants : ôp~crEldç ty~ Tt"a.pà: 'toi)... [3a.cr~MCI)ç,
't'1)11 7ta.poücra.1I t~E:6é!Lr,1I xa.t lma.viyvwv cr7JfJ.dwcr~lI. Sinai/ie. 1117, r. 351'. Il faut
rapprocher de celle mention le témoignage de Jean de Kitros (archonte patriarcal
probablement à la fin du XIlC siècle) conCernant l'hypomnèmalographe, chargé de
1'l!xElE:cr~ç el de l'IivciyvwO'\ç à défaut du chartophylax ; voir ci-dessus, p. 366, n. 4.
OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX 515
la position ambiguë du patriarche sur le fond du problème, une
opposition dogmatique persistante du clprgé cie Sainte-Sophie à la
doctrine de Manuel Comnène l expliquent peut-être cette mention
exceptionnelle du chartophylax.
L'écart entre les séances de composition et de signature ne se
produit pratiquement que dans les procès longs et compliqués;
il en résulte le plus souvent une différence sensible entre liste de
présence et liste de signatures qui ne provient pas de la négligence
de la chancellerie, ni de la tradition défectueuse du texte, mais de
la tenue des séances synodales. Voici les cas les plus typiques :
Regesles 1043 et 1045 : le sèmeiôma du 13 mai 1157 est promulgué
comme tomos au début du patriarcat de Luc; à plusieurs mois de
distance les listes ne peuvent que différer. Dans leur signature,
Léon de Nicée et Constantin de Patras ajoutent d'ailleurs : id
xocl !.L~ 7tOCp~!.L'YJv2.
1059 et 1075. Ce cas est beaucoup plus complexe, tout d'abord
parce que les Regesles omettent la séance du 2 mars et ensuite
parce que la date des signatures n'est pas précisée; je signale
seulement que nous avons trois états des signatures : Valicanus
1176, Balopedi. 280, Thesaurus de Nicétas Choniatès.
1109 : sèmeiôma du 30 janvier 1170, comportant une liste de
présence, une liste de YV(;}!.LOCL, la liste des signataires. Non seulement
des signataires étaient absents à la séance, mais des présents du
30 janvier ne sont pas venus à la signature et des sièges ont changé
de titulaire 3 •
Ce critère doit jouer pour la critique des tomes très compliqués
du XIVe siècle, comme je l'ai déjà indiqué à propos du fragment
de 1351 01 • A cette date surtout, depuis le premier tomos de 1341,
la chancellerie (pour ne pas dire, l'empereur et le patriarche) est
complètement débordée. Non seulement la rédaction du texte est

(1) J. GOCILt..HUJ, • Le Synodikon de l'Orthodoxie ", Travaux et Memoires, 2 (1967),


p.223-225.
(2) Le texte est connu par trois sources: manuscrits du Thesaurus de Choniatès,
Palmiacus 366, Sinailic. 1117. Léon d'Andrinople, qui est mis à son rang hiérarchique
ailleurs, est en queue dans le Sinaiticus, f. 351 v; il dit, en note, qu'il était absent lorsque
ses confrères ont signé et que la place où il signe ne devra pas porter préjudice au rang
de son siège. Celte réflexion est certainement inspirée par les notes aigres-douces
échangées, en tête, entre Jean de Chypre et Jean de Bulgarie (Adrien Comnène).
(3) Quatre présents du 30 janvier ne signent pas : Éphéso, Alaneia, Apameia,
Kios. Deux sièges ont changé de titulaire: Néocésarée ct Nazianze (peul-être par,
6imple erreur de copie). Neuf signataires sont nouveaux : Amaseia, Philippopoli,
Andrinople, Hiérapolis, Néopatras, Maroneia, Mesinè, Karputhos, Proikonèso5.
(4) Voir p. 393, orig. nO 19.
516 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

due en grande partie, pour le tomos de 1341, à Grégoire Palamas!,


l'une ùes parties en cause, mais les signatures sont recueillies à
grand peine, six ou sept en tout sur l'original supposé, et par le
clan des partisans 2• Dans les séances plus normales de la fin du
siècle, on rencontre encore des exemples assez intéressants :
MM 332 en deux actes distincts; dans le premier, Andrinople, cité
OLOC Y'IIW!J.l)ç3 par la liste de présence, est il sa place en signature;
Varna est il sa place hiérarchique dans la liste de présence,
en queue parmi les signataires. On peut faire de semblables
remarques à propos des actes 404 et 518. Malheureusement les
actes qui possèdent à la fois les deux listes sont bien rares.

E. imyvwcre~'t'w.

Une telle clause ne se rencontre, à ma connaissance, qu'une


seule fois dans les actes patriarcaux 4 • Le patriarche Germain II
ordonne au chartophylakion de prendre connaissance de son
horismos, puis d'en faire une copie (OC'll't'Lcr't'pOClp~'t'(ù) à l'intention de
la partie demanderesse qui se l'est procuré 5 • Faut-il interpréter ce
passage dans le même sens que la conclusion d'une nove lIe de
Manuel Comnène, qui doit être déposée au chartophylakion de la
Grande Église et portée à la connaissance d~ tous les bureaux du
fisc' ? Ce serait le sens obvie. Il s'ensuivrait aussi que l'horismos
provient du patriarche lui-même, ou de son secrétariat personnel,
distinct de la chancellerie 7. Si la chancellerie avait composé
l'horismos elle-même, elle n'avait pas besoin de l'ordre exprimé
ni surtout de faire une copie à expédier; après réception du

(1) J. MEYENDORFF, Inlrodl1ction à l'élude de Grégoire Palamas, p. 89, n. 104;


la note précédente, sur l'original détruit ou exclu des archives, puis remplacé par
une copie (et surtout pour une raison purement politique), est à revoir entièrement
si l'auteur entend par archives et original le Vindob. hisl. gr. 47, c'est-à-dire le registre;
ci-dessous, p. 523, n. 4.
(2) Joseph KalotMtos (cilé plusieurs fois par J. MeyendortT, op. cil.), dans
Pantocrator. 251, r. 26 v -27, déclare ingénument que la plante de ses pieds sail ce qu'il
en coù le de recueillir des signatures synodales.
(3) Absenl, le métropolite a envoyé son avis par écrit ou mandaté un de Ses
confreres pour voLer en son nom.
(4) PG, 119, 805 B.
(5) La traduction donOl:l exhibuil pour 7t'Op~O'<:t!J.tV'll ; le destinataire n'a pu exhiber
ce document qu'il n'a pas encore reçu i il l'a simplement demandé el oblenu.
(6) JGR, ZEPOS, l, 410 (= ZACHARIE, 3, 485 i Regeslen, 1466) : oepeThov 'tct> 'te
Xa:p'toepuÀ<:t)(['ll." Èv<:t7t'o'tee'ijv<:t~ )(<:tt 'to'Le; 87J!J.oO'~<:t)(o'Le; cipxeLo~e; È7t'LYVWO'e~V<:t~. Voir
la note 2, p. 514. Le dépôt au chartophylakion suppose sans doute la lecture
synodale.
(7) On peul envisager aussi, puisqu'il s'agit d'une aITaire de slavropégie, une inter-
vention possible du sékrélon du grand sacellaire, responsable des monastères. Mais
le document n'y fail aucune allusion.
OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX 517

document, qui est un original, elle l'aurait retourné (&v'ncr't'pC((?~TW)1


non au bureau du patriarche, mais au dr-stinataire. Le titre de
copie précise la nature de l'opération de chancellerie par
xoc.-occr't'pWOd ç 2; ce qui correspond encore avec la conclusion de
l'acte impérial. On ne peut éliminer absolument l'hypothèse que
le patriarche écrive sans le concours de la chancellerie, ni que
cerLains documents soient restés ignorés de ce service, lorsque le
patriarche ne donnait pas l'ordre d'enregistrer. Il existe une
collection importante d'œuvres diverses de Germain II, où des
actes officiels se mêlent à des homélies 3 ; elle a pu se constituer
comme les collections de lettres de patriarches auxquelles la
chancellerie n'a pas collaboré officiellement 4 • De ce côté apparaît
donc une limite possible, et peut-être fréquente, du contrôle
exercé par le chartophylax sur le courrier même officiel du
patriarche.
F. tcrov.
L'ison difTère de l'extrait de plusieurs façons. L'extrait (nocpEx-
oÀ"Yje~v)
fait allusion à une modalité du dépôt de l'acte, en principe
dans un registre; c'est pourquoi le certificat du chartophylax
conclut l'expédition du sèmeiôma. Au contraire, n'importe quel
acte peut être l'objet d'une copie authentifiée, et la délivrance d'un
ison n'est pas réservée au chartophylax. Citons seulement des
exemples notoires : un ison délivré par le patriarche Niphon en
personne; un rouleau comprenant quatre actes (deux impériaux,
deux patriarcaux) et authentifié par Mètrophanès de Mélénikon 5 •
Sur cc point, le droit des métropolites découle du principe énoncé
par le canon 8 d'Éphèse, à propos des affaires de Chypre: chaque
évêque a la faculté de prendre une copie des actes, pour la sécurité
de son diocèse. Sans doute, il n'est pas spécifié qu'il confirme

(1) Il est fort possible qu'il y ait erreur de copie (IXV'tlO''tpOCep1rrCJ) pour tiV'tlYPOCep~'tCJ)).
car on n'imagine pas une suiLtl vraisemblabltl dtls opérations avec etV'tlO''tpOCep~'tCJ),
dans l'hypothèse où l'acte est déjà prêt pour l'expédition et n'est soumis à. la chancel-
lerie que pour enregistrement. On peut à la rigutlur trouver un sens avec liVTlO''tPOCepTj'tCJ) :
de même que la copie de registre est lin ison, non l'original, de même le patriarche
peut ordonner d'enregistrer untl minute préparée ct de faire en plus la copie d'expé-
dition. Dans ce cas, la clause inscrite dans l'acte sert d'avertissement au destinataire
quc son acte est ('nregistre à tous usages prévus par le droit.
(2) PC, 119, 80·1 A. La chanccl1el'ie pouvait enregistrer Itls actes de l'empereur
de diverstls manières (ison libre, copie cn registre, inscrtion dans un acte synodal) ; clle
n'a pas gardé rcrtainemcnt un original (double scellé et signé) de l'horismos de
Germain II. IDais une copie en registre.
(3) Coislin. 278 (cité p. 173, n. 1).
(4) Voir p. 454-4;>8.
(5) Exemples donnes par Schalz/;., 37 ct 43/4.
518 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

lui-même ceLte copie, mais il esL reconnu que la signature épiscopale


fait foi, non seulement qlland l('s éYêques signent en corpsl, mais
aussi quand un évêque seul confirme un acte par sa signature 2.
Au contraire, l'ison délivré par le charLophylax comporte toujours,
avec la sienne, la signature de ses notaires; c'est ce qui distingue
cette copie de chancellerie à la fois de l'extrait signé par le seul
charLophylax et de l'ison signé par un seul métropolite. Les
exemples que nous connaissons ont une forme bien définie et
stable depuis le XIe siècle; mais les signatures des notaires sont
exposées aux accidents de transmission par copie isolée.
Regesles 942 : sèmeiâma de nov. 1101, délivré en extrait (7tocpex-
oÀ"I)6é:\I) par le chartophylax Pierre, lequel extrait est ensuite délivré
en ison par un chartophylax Nicétas 3 • Le résumé des Regesles est
un peu imprécis en cet endroit. L'acte n'est pas signé pour la
même raison par les deux titulaires : Nicétas se contente de
certifier que la présente copie, au vU et à la collation du prototype,
est reconnue conforme. Le prototype n'est pas la minute du registre,
comme pour l'extrait de Pierre, mais l'extrait lui-même dont
quelqu'un a présenté l'exemplaire au chartophylax et lui a
demandé de tirer un double. La copie de juriste, que représentf~
l'édition, omet les signatures des notaires que nous rencontrons
dans tous les autres cas.
MM, IV, 317 : acte de l'épi sékrétou daté de 1049, délivré en
ison, d'après le prototype déposé au chartophylakion, par le
chartophylax Michel Choumnos (vers 1120); signature de deux
diacres 4 • Comparées aux signatures de l'acte précédent (p. 312),
qui sont des signatures de témoins officiels du contrat, celles de
l'ison spécifient la nature de la formalité accomplie : chmoocÀw\I;
mais des deux côtés on mentionne aussi la prostaxis du patriarche
(oe:(J'7to'nx~) qui laisse entendre que la pièce est délivrée au cours de
quelque procès.

(1) Texle de Jean Bekkos, cilé p. 165, n. 2.


('~) Athanase de Cyzique (el d'autres évêques de l'époque) certifie une copie du
lomos de 1341 : PG, 151,692; c'est lui aussi qui fait en 1348 une copie de 8LXCXLc.)f1.CXTCX
&n-OYPCX<pLX& : MM, l, 278, 23-27. Mais qualre métropolites certifient une copie de
Kutl. 38.
(3) Après Nicétas le Nicéen, chartophylax de Michel Cérulaire, nous avons un
charlophylax Nicétas, auleur des képhalaia contre Halos (Regesles, 907, critique, 5).
Tous deux sonl antérieurs à Pierre; mais le second signataire peut agir à n'importe
quelle date après l'émission de l'acle par Pierre.
(4) Le chartophylax signe en dernier; cela parait anormal. En d'autres bureaux,
nous n'avons qu'un exemple d'ison établi par le sacellaire avec deux de ses charlulaires :
J. DARRov7.Ès, _ Dossier sur lc charisticariat il, Polychronion, Feslschri{l. F. Do/ger,
Heidelberg, 1966, p. 159; il esl sp~cifié que les chartulaires n'~laient que deux. Le
nombre des cosignataires doit avoir quelque sens juridique ou diplomatique qui nOlis
échappe.
OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX 519

Regestes 1001. Le cas est très complexe parce que nous ignorons
des dates de signature, alors que trois groupes se joignent au
document. Le premier groupe de signaLaires semble faire corps
avec l'acte, selon l'expression de V. Grumpl ; étant donné qu'il n'y
a aucune formule de corroboration explicitant le sens des signatures,
elles ne signifient pas l'authentification d'une copie. On ne peut
admettre non plus que la signature des officiers de chancellerie
confirme l'acte lui-même, à la manière des signatures synodales
(patriarche et métropolites). La formalité dont le chartophylax et
ses notaires se portent garants doit avoir trait au caractère
exceptionnel de l'acte composé le 8 décembre, et lu le 19; c'est
un cas unique 1 • Les deux autres groupes ont un rapport différent
avec le sèmeiôma original, mais entre eux ils sont dans le même
rapport que lC's signatures de deux titulaires dans Reg. 942 :
le chartophylax Michel Xiphilinos fait un ison 2 ayant pour
prototype le sèmeiôma extrait par Michel Choumnos en juillet 1121.
En réalité, bien qu'il emploie le terme 7tOCpe:xoJ.:1j6tv't'oc, ce dernier
n'expédie pas l'acte au moment de sa composition (en 1116),
mais il en tire une copie postérieure; il avait sous les yeux la
minute enregistrée. Or il ne fait aucune mention du premier
groupe des signatures « qui semblent faire corps avec l'acte» :
d'où nouveau problème de tradition manuscrite. La signature de
Choumnos est accompagnée exceptionnellement par celle de
l'hypomnèmatographe, amorce peut-être d'une suite non reproduite
par l'ison postérieur.
Regesles 1125 : sèmeiôma du 5 mai 1172, extrait (1tOCpe:~dlÀ~e"Y))
le 20 octobre 1193 par le chartophylax Eustathe Chantrènos et
dix notaires. La différence entre cet extrait, qui est une simple
copie conforme, et le 1tOCpe:xoÀ'Yj6iv proprement dit apparaît claire-
ment dans la corroboration de Reg. 1179-1180 par le même
chartophylax. Le véritable extrait est une expédition de l'acte à
l'instant même de la composition et par le seul chartophylax, du
moins avec sa seule signature; l'ison, au contraire, même lorsque
l'acte est tiré d'un codex 3 , est certifié également par les notaires.

(1) A moins que le copiste du manuscrit (Achrida 100, du XIIIe siëcle, selon Uspenskij)
n'ail omis le certificat d'extraction et d'authentification; mais nous retombons alors
dans une autre dimculté, car les notaires ne signent jamais ce certificat avec le charto-
phylax; du moins il n'y a pas d'exemple.
(2) Nous avons de bonnes raisons de dater cettc si~nature des environs de 1l45,
date de l'acte Reyestes, 1019 : ci-dessus, p. 380, n. 6. La prosopographie est parfois
trompeuse; ainsi l'Euthyme Malakès, qui figure aux côtés du chartophylax Michel
Aulèpatas en 1116, ne sera pa::; identifié avec le métropolite de Néopatras décédé en
1204. Il Y a des noms communs à plusieurs personnages ecclésiastiques de même
famille, en général oncle ct neveu, au XIIe siècle.
(3) Ce codex exceplionnel était gardé au skévophylakion : voir p. 436, n. 3.
520 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

Étant donné que l'acte enregistré au XIVe siècle n'est pas le


modèle de l'expédition, mais une copie de la minute expédiée,
le texte du registre n'est pas le plus souvent un prototype, mais
un ison : la plupart des actes auraient dû recevoir le certificat
qui figure après MM 459-460, sinon un titre d'ison 1 ; on peut d'ail-
leurs l'imaginer, du fait que les signatures copiées d'un prototype
sont précédées de dX,E 't'o. A plus forte raison les actes venus de
l'extérieur ne sont que des copies conformes. Les actes du registre
ne deviennent authentiques et originaux qu'en certains cas très
rares pour des actes officiels! ; pour les actes privés, il arrive que
la signature manque, mais souvent diverses promesses et professions
de foi sont signées par leur auteur.
L'estimation de la valeur des termes tcrov et 7tOCpzxo)':1)6ev revêt
une certaine importance pour la critique diplomatique, parce qu'ils
permettent d'évaluer l'état du prototype, son mode de conservation
et des degrés divers de responsabilité. Mais pour établir une
comparaison avec les autres bureaux du patriarcat nous disposons
en tout et pour tout de deux exemples : un certificat d'extrait
par le grand sacellaire assisté de deux chartulaires, daté de
janvier 1090 3 ; un acte du sakelliou muni de sa signature et de
celle de ses chartulaires, mais dont nous ignorons la corroboration 4.
Le certificat du sacellaire concerne un extrait au sens large,
comparable à ceux qu'émet le chartophylax lorsqu'il reproduit
un acte antérieur: le pittakion, tiré des dossiers où il est enregistré,
est daté de janvier 1086 et il n'est pas certain que le sacellaire
participe à l'émission de l'acte comme le chartophylax, lorsqu'il
expédie sous son nom seul un sèmeiôma synodal. Pour préciser la
différence, des actes civils fournissent un terme de comparaison.
Un sèmeiôma, composé sur ordre du patriarche en 1196 par un
juge de l'Hippodrome, comporte dans sa corroboration les termes
suivants : È:~E6É{LEelX ••• , 7tOCpEXOOCÀ6V't'EC:; XOCL (j1)v~6(ùc:; mcrT(ùcrocf.loEva~
Èm~Ea~XCX{LEV&. C'est une juridiction équivalente, toute proportion
gardée, à celle du chartophylax, lorsqu'il expédie le sèmeiôma

(I) Emploi assez rare: MM, 222, titre. Par inversion d'image, on désigne parfois,
comme ison, l'original lui-même dont le registre a gardé la copie: voir la n(,te à la
fin de MM, 159. On emploie alors le mot dans le sens général d'exemplaire; dans une
Diègèsis de l'Athos, il est question d'une lettre expédiée et de la lecture de cet ison :
Ph. MEYER, Die Hauplurkunden rür die Geschichle der Alhoslclos[er, Leipzig, IS94,
p. 169, 24-27.
(2) Premier exemple en 13S0 : signatures de l'acle M:\I, 332.
(3) Cité p. SIS, n. 4.
(4) Cilé p. 320, n. 2.
(5) MM, IV, p. 307. La même formule se trouve dans le sèmeiôma du notaire
patriarcal Étienne Narsilès qui a dCJ fournir une copie au tribunal impérial: JGn,
ZEPOS, l, 432.
OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX 521

synodal: il a la main sur le registre et il confirme l'extrait par sa


seule signature. L'acte du sakelliou n'est pas une copie l et les
signatures sont équivalentes à celles du chartophylax Étienne et
de ses notaires qui garantissent un acte privé en 987 2 • En somme,
la signature collégiale serait la caractéristique d'un acte du
bureau, y compris l'ison sous toutes ses formes qui n'exige qu'un
travail de copie et de collation ([J.E't'CXYp&cp:;:w, &V't'LypOCCP:;:LV, ocv't't-
oOCÀÀe:L'J) et dont l'émission n'est pas réservée au chartophylax. La
signature personnelle, réservée à l'extrait proprement dit, parait
signifier une juridiction plus haute; c'est peut-être ce que veut
dire Balsamon lorsqu'il attribue au chartophylax la calligraphie
des décisions patriarcales, qu'il sanctionne de sa propre signa ture
et de son sceau 3. En tout cas, cette description ne se vérifie
pleinement que dans les expéditions du sèmeiôma.
' ,
G • CXV't'Lypcxcp"'l.
Le mot a un double sens suivant la direction du préfixe; ou bien
c'est une réponse à la lettre reçue 4, ou bien c'est un second exem-
plaire du document destiné à deux parties. Le document délivré
en double exemplaire diffère donc de l'ison, car celui-ci reproduit
la corroboration du prototype pris pour modèle 6 ; l'original double,
au contraire, reçoit de l'auteur lui-même les signes de validation
et les particularités qui adaptent le texte commun à la personne
du destinataire. Les véritables originaux doubles ne sont pas très
courants.
MM 126 : lettre synodale du patriarche expédiée bJ oucr~v
&v't'Lypcx<[)ociç Éxcx't'ép~ [kéPEL.
MM 375 : lettre sigilliôdès du pa tria l'che ev oucrtv eXV't'LypOCcpotç
destinée aux deux monastères autrefois unis et séparés par cet
acte.
MM 490 : une note de chancellerie déclare que ce pittakion
OC7tCXpcxypOC7t't'l.ùç ypoccpév fut envoyé aussi à la partie adverse; apparem-
ment, au lieu de composer une nouvelle lettre personnelle, on

(1) Acte de son bureau, dont le cartulaire du couvent de Hiéra reproduit le texte
(voir p. 320); il manque la conclusion et les signatures; si bien que je n'affirmerai
pas que les parties intéressées au contrat emphytéotiquc l'avaient signé également.
(2) MM, IV, p. 312; signature des deux parties, du charlophylax cl de ses notaires
et d'un évêque témoin. C'cst le type des signatures d'archontes provinciaux dans
beaucoup d'actes de l'Athos et d'Asie Mineure, avec [3e:OIXLWV, fLIXP't1Jpwv.
(3) PG, 138, 1041 D.
(4) Voir par exemple : Regestes, 14, 105, 285; «v'dypoclpov eL &v'dyplX<poc dans le
sens de &v·ttYPlXfLfLex,
(5) L'ison annonce toujours la partie autographe de l'original avec e:!Xe:'to.
522 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

communique à la personne qui a obtenu satisfaction la lettre


adressée de Vatopédi; il est plus probable que l'expression vise
seulement le fond du texte et de la sentence, car on ne comprendrait
pas que la partie gagnante doive produire pour prouver son droit
le pittakion adressé à l'autre partie.
Il semble que, lorsqu'un métropolite était en cause, on lui laissait
généralement le soin de retourner à l'autre partie la lettre qui lui
était envoyée. Cette mesure est indiquée par la clause: cXv-rtcr-rpcx-
cp~-rCJ.)l.
MM 9 : mandat envoyé au métropolite de Philippes, qui doit
avertir celui de Drama de la mission commune qui leur est confiée.
MM 100 : lettre au métropolite de Philadelphie lui enjoignant
de réparer son injustice à l'égard d'un Génois; ordre de lui
communiquer la lettre présente.
MM 454 : lettre au métropolite de Thessalonique qui sert d'arbitre
entre les Acapniôtes et le métropolite de Chalcédoine; ordre de
leur communiquer cette lettre et les précédentes, sauf une.
MM 483 : lettre au métropolite de Nicée lui ordonnant de ne
plus molester les moines de Romaniôtissa.
Mais, dans une autre circonstance, la lettre expédiée à l'évêque
de Novgorod pour lui recommander la soumission à son nouveau
métropolite porte en conclusion : cXVTtcr-rpcxcpÉv-roç ~t' cXcrCj)cxÀdcxç 2.
On ménage donc ainsi l'autorité du métropolite qui reçoit commu-
nication de la lettre adressée au suffragant. Il est possible d'ailleurs,
surtout lorsque le métropolite est en défaut (MM 100 et 483), que
la partie lésée ait reçu l'assurance au moins verbale que ses droits
étaient pris en considération: en effet les victimes se sont présentées
au patriarche pour déposer plainte.
Le problème de l'original double ou multiple se pose surtout,
après l'époque conciliaire, au sujet des actes solennels (comme
l'Ekthésis de 1166-1167, les tomoi de la querelle hésychaste) et,
en général, de tous les actes issus d'un synode mixte. Certains se
sont multipliés par copie authentifiée des métropolites, mais nous
ne connaissons pas exactement l'état des originaux, multiples ou
non; il s'en faut même de beaucoup.
H. ~LCXYpCXcp~ (3LCXYP&cpELV, cX7t'cxÀdcpe:tv).

Le procédé de cancellation est parfaitement visible sur le


Vindob. hisl. gr. 47. Certains actes sont barrés sans explication;

(1) Le terme, employé normalement dans cc cas, est moins clair dans l'acte cité
plus haut, p. 517, Il. l. Autre exemple dans les actes de Patmos : MM, VI, p. 206,
conclusion.
(2) ~m, l, p. 349, 23.
OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX 523

en plusieurs cas une note justifie l'annulation de la pièce désavouée.


Ainsi un acte du f. 152 est littéralement caviardé; il prend date
entre mars et juin 1354 1 et contenait probablement une action
contre Calliste ou l'un de ses partisans. Toute la série des procès-
verbaux contre le protopapas Constantin Kabasilas, enregistrés
dans Vindob. hist. gr. 48, subit un traitement moins radical,
mais encore non justifié 2 • De ces exemples, on déduira que la
suppression radicale qui consiste à couper les folios n'est pas
imputable en général à la chancellerie. Il est vrai que Calliste,
de retour au patriarcat, constate un attentat de ce genre contre
le registre, imputable selon lui à la malveillance de quelques
individus et du chartophylax Amparès 3 • Je n'ai pas encore compris
en quoi consiste la déchirure ou la destruction du tomos de 1341,
à laquelle on fait allusion: tandis que le tomos de 1347 porte des
traces de grattage, celui de 1341 est intact; il est vrai qu'à la
suite quatre folios sont coupés, mais cette mutilation ne porte
aucune atteinte au texte qui finit au sommet d'un recto et dont
le verso est blanc 4. Si le tome fut enlevé, il a été remis en place.
En effet, à un autre endroit, acte 73 du patriarcat d'Isaïe, un folio
a été remplacé par une autre main (f. 83 r _v actuel). Il semble
qu'on a voulu supprimer l'acte dont une note déclare la fausseté 6 ,
peut-être parce que l'affaire fit l'objet d'un nouvel examen; mais
le texte n'est pas rayé.
Quelques actes conservent la note plus ou moins explicite
d'annulation; celle-ci se matérialise par des rayures sur les lignes
ou en quadrillage sur tout le texte.
MM 175, 1 ; 176, 2 et 4. Ces trois textes sont cancellés en vertu
de la note 175, 2 et de l'acte 176, 1 ; ceux-ci appartiennent à
Philothée et prennent place dans un espace qui était resté libre
entre 175, 1 et 176, 2, c'est-à-dire dans le folio 212 r _v • Cyrille de
Sidè est réhabilité après sa mort; ordre est donné de rayer

(1) EnLre les deux numél'OS MM, 150 el 151.


(2) Sous les nOB 361 1-5, l'éditeur rcunit des actes que le manuscrit ne groupe pas
ainsi.
(3) MM, l, p. 354-355, no 160 : premier acte de Calliste à son retour; on ne peut
lui donner le sens envisagé par J. MeyendorlT, cité ci-dessus, p. 516, n. 1.
(4) Le tomos de 1341 est compris dans les folios 102'-107. Du fait que le texte
commence sur un verso el que l'acle précédent (MM, 95) occupe une partie cie 101'
el 102 r , il n'y a aucune discontinuité. Les trois quarts de 102 r étant restés blancs,
on y copia un acte postérieur (MM, 108, de l'an 1345); II est d'une autre main et
souligne ainsi la parenté de l'écriture du tomos avec celle de son contexte d'origine,
La seule manière de concilier l'affirmation de Callisle (:\1:\1, nO 160) avec l'élat du
registre est d'admettre que, si le texte a été enlevé, on a remis en place, ou à peu près,
le cahier original, non une copie refaile après destruction.
(5) MM, l, p. 164, texte en exergue; le folio remplacé se distingue par l'écrilure.
524 LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES

(3LiXY?tX(ln:LV) sa prétendue lettre (175, 1); en même temps furent


rayées (OLEY?tXtpYjO'iXV) les deux lettres pa triarcalcs (de Calliste :
176, 2 et 4) qui le mettaient en cause et le condamnaientl.
MM 204 (f. 236 r _v ). Praxis synodale non éditée, rayée probable-
ment après l'acte 238 qui prononce l'union des deux métropoles
de Pyrgion et d'Éphèse; on se demande d'ailleurs pourquoi
(en 204) Pyrgion est qualifié évêché d'Éphèse, alors que son
élévation au rang de métropole est confirmée par le synode en 1343
(MM 106). Entre deux siégea Matthieu d'Éphèse, l'un des
opposants au tome de 1347 ; contre lui on n'ose pas recourir aux
peines radicales et son siège reste vacant. L'afTaire rebondit dans
un autre sens, en 1387, avec la querelle entre Smyrne et Éphèse
(MM 397).
MM 205 (f. 236 v -237 v ). Une note marginale, négligée par l'éditeur,
explique la cancellation de l'acte : IJoETcX TCXÜTCX crUVE:x.ûl?~6Yj OOTOC;.
La note, d'une écriture aussi négligée que celle du texte, paraît
de la même main.
MM 270 (f. 271 LV). J'ai mentionné plusieurs fois cette note sur
la 3LCXWiXtpdcrcx 7t?ii~LÇ2, qui est un sigillion enregistré d'après la
minute et dont l'expédition fut décommandée.
MM 313 (f. 295 v -296) : diagraphè sur le sigilliôdes gramma,
absolution de Moïse Phakrasès : &7tE)"drpSYj WC; ~Eu3~ç ••• Date et
auteur inconnus. Philothée lui-même aurait pu se rendre compte
durant son patriarcat de l'erreur commise; mais l'afTaire est bien
oLscure. On sait qu'un autre Phakrasès, Matthieu de Serrès
(est-cc le même que Moïse ?), eut maille à partir avec le patriarche
Macaire; celui-ci pourrait donc à son tour sévir contre Moïse, en
faisant annuler l'absolution de Philothée.
Malgré le caractère assez disparate du eontenu du registre, ces
actes d'annulation témoignent de l'autorité qu'il représentait; il a
valeur de recueil authentique. Ni le chartophylax, ni un subalterne
ne pouvaient y ajouter ni retrancher quoi que ce soit de leur propre
mouvement. L'ordre d'enregistrer est le plus souvent sous-entendu;
celui d'annulation est plus rare, plus nécessaire aussi, mais assez
mal exprimé.

(1) Voir ci-dessus, p. 443, n. 2. Le critère de l'écrilure est moins nel, mais encore
valable. Les textes insérés (MM, 175, 2 ct 176, 1) ressemblent par leur écriture à celle
de l'acte de Philothée MM, 204, el s'écartent de celle du contexte.
(2) Voir p. 424-425.
OPÉRATIONS DU CHARTOPHYLAX 525

Conclusion.

Toutes ces opérations notariales, liées de près ou de loin à


la fonction du chartophylax, ne nous apprennent pas en fin de
compte ce que le chartophylax pouvait accomplir hors du synode
de sa propre initiat.ive. Il y a loin, semble-t-il, de la réalité à la
description emphatique de Balsamon et même à celle plus concise
et plus abstraite des notices. A leur suite, les auteurs modernes
insistent sur le pouvoir vicarial du chartophylax et sur l'importance
de sa juridiction, prenant sans doute trop à la lettre les compa-
raisons introduites par Alexis 1 Comnène: Aaron, bouche, main
droite. En tout cas, la vie concrète de la chancellerie ne nous montre
pas le chartophylax dans une fonction effective de juge, sur un
siège de président de dicastère, comme on pourrait l'imaginer
d'après Balsamon. L'image opposée que nous oITre le patriarche
Matthieu n'est pas plus vraie, si on voulait y voir un portrait
valable pour toutes les époques sans aucune retouche. Objective-
ment, l'institution qui réduit la place du chartophylax et tempère
son pouvoir, tout en étendant le champ de son activité, n'est autre
que le synode. Vis-à-vis des métropolites qui le forment et qui
sont en grande majorité issus du clergé de Sainte-Sophie et des
rangs archontaux, le chartophylax avait peu de chances de
s'imposer comme un premier ministre tout-puissant, ou simplement
très efficace, dans une Église où le patriarche lui-même devait
composer plus que tout autre avec ses suITragants. Une connaissance
plus exacte et plus profonde de la diplomatique ne peut que nous
aider à préciser bien des rapports entre corps constitués, qui
transparaissent dans les parties les plus significatives des actes.
ApPENDICE

TEXTES GRECS

1. Listes synodales du XIIe siècle.


2. Listes synodales du XIIIe siècle.
3. Georges Tomikès. Sur la promotion du prôlekdikos.
4. Jean de Kitros. Sur les offices (résumé).
5. Listes et Notices A-R.
1. LISTES SYNODALES DU XIIe SIÈCLE

A. En 1156 B. En 1166
è\/'t'LfLOTépcc '7tÀ'Yj6ùc; ";6lV O'U!J.'7tCCflLO'TCC!J.évwv xocl 6EoqnÀEO''t'&.T<.ùV
e "). , "
EoqnI\EO'TCC";WV ccpx,ov't'wv ÔEO'7tO't'~xwv &px,6v't'wv .

/) !J.éyccç &px,L8L~XOVOt;,
/) fLéycct; olxov6fLoC;,
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U'7tEp";~!J.0U XCC~
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O~XOVO(.LOU

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2 /) x,ccp't'ocpuÀcc~, -
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1

3 /) O'CCXEÀÀcXPLOÇ [lege : O'ccxe:ÀÀ(ou] ,,;OÙ !J.EY, O'CCXEÀÀCCPLOU ~Te:cpcXVOU,


4
& ·
/) '7tp<.ùTOVO,,;cXPLOt;,
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o XCCVcrTPLcrLOÇ,
TOÙ X,CCP";OCPUÀCCXOC;; 'IwcXvvou,
,,;oi) XCCVO''t'p LO'LOU ~CC!J.0U~À,
6 o pCCLcpe:pe:VOcXp LOC;, 't'où pCCLcpEpe:VÔCCpLOU MLx,cc~À,
7 o• U'7t0fLV'Yj!J.CC't'oypcccpoC;,
• 1
't'où U1tO!J.V'Yj!J.CC";oYpcXcpou K<.ùVO'TCCVT(VOU,
8 /) '7tp6l't'OC; OO''t'LOCp LOC;; , 't'Où lEpo!J.v~!J.OVOC;; rEWPYLOU,
o8L8OCCl'XccÀoc;; 't'. EOccyye:ÀLWV, ' KWVO'TCCV't'LVOU,
·.
- t ,
9 't'ou E7t~ T. YOVCC't'WV 1

10 ,
o U'7tOfLL!J.VllCl'X<.ùv, 't'où ÔLÔCCCl'XOCÀOU 't'WV &.yLWV EÙCCYYEÀ(WV
NLXOÀcXOU,
11 't'oÙ U1tO!J.L!J.V~Cl'XOV't'OC;; KWVO''t'CCV't'LVOU,
12 ";OÙ '7tpw't'OU ~Px'OV't'OC; 't'WV hXÀ'YjO'tWV
8e:08wpou,
~
13 o1: OEU";EpOC;
, "
OO'TLCCpLOÇ, 't'Ol) IJ.CCLO''t'OpOC; 'TWV p'Yj'T6pwv BCCO'LÀdou,
14
• "). 1 1
OL I\OYL<.ù't'CC't'O L VO't'CCp LOL, -
't'ou ~ l
OEUTEPOU , 1
OO''t'LCCptOU M'up<.ùVOC;;.
15 /) ôEunpe:uwv 't'WV ô~ccx6v<.ùv
"
XCCL\ E't'EpOL.

A Édition: PG, 140, 152; cf. Regestes, 1038, Celle liste el les trois suivantes, du
XIIe siècle. sonl commentées dans l'exposé historique, p. 98-107.
B ÉdiLion : PG, HO, 256 B ; lisle des YVWfLOCl, ibid., 248 A-249 B.
530 APPENDICE

c. 1170 D. 1191
O'U[J.1tOtp~cr't'Ot!Jlvwv 6totp. XOtL 8tcrn. d7tEV
à:pX6v't'wv, 't'oG••• (yvw[J.Ot ~)
1 t-te:YOCÀOU 0[xov6(.LoU 'Iw&vvou, à {LéyOtC; o[xovo(.Loç,
2 (.Le:Y&ÀOU mWJotpuÀOtXOC; Iwocvvou, b XOtp't'otpuÀot~,
3 XOtp't'OtpUÀOtXOC; ~Ot(.LOU~À, /) t-téyOtC; O"OtXEÀÀ&pLOC;,
4 crOtXtÀÀLOU rtWPYLOU, b (.LéyotC; O'XEUOtpUÀOt~,
[} 7tpW't'OVO't'Otp(OU ICJ.leXvvou, à O"OtXEÀÀ(OU,
6 XOtVcr't'PLO"(OU KwvO"'t'Otv't'(VOU, b 7t'PCJ.l't'tx8LXOC;,
7 1tpCJ.l't'Ex8(xou 'IweXvvou, o 7t'pw't'OVO't'eXpLOC;, (p. 370)
('IweXvvou 't'. KOt[J.Ot't"1Jpoü)
8 o XOtvO"'t'p[O"~oc;,
('IwcX.vvou 't'. XpuO"cX.v60u)
9 o ÀOj'o8t't"1)c;,
10 .!.-\
e:7tL -
't'wv ,
yovrt.'T:WV N'" ,
LXO/\(XOU,
.. ('ICJ.leXvvou 't'. XWfLOt't"1JvoG)
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o U7t'O(.LV'1)(.LOt't'0YPOtqlOC;,
(KwVO"'t'OtV't'LVOU 't'. ~7t'Ot60tpLOU)
11 é lEpO[J.v~fLwv,
(~'t'Etp&VOU 't'. ~XOU't'OtplW't'OU)
12 pEqlEpEvoOtpLOU
• '!', K wVo"'t'Otv't'~VOU,
' f t ~,

o pElpEpEVOotpLOC;,
('IweXvvou 't'. BOtooUO'XwfLL't'OU)
c , ,- ,
13 7tpw't'OU ocr't'~Otp(OU Aéov't'oc;, o E7t'l 't'wv yovOt't'WV,
t 1. \ ( ,
14 1tpW't'OU OCpXOV't'OC; 't'. èxXÀ'1)crLWV ~'t'E'P&VOU, o ~7t'l 't'. lEp. XOt't'Otcr't'OtcrEWC;,
15 Ù7tO[J.V'1)(.Lot't'oyp&tpOU 0t08wpou, à Ot' ocPXwv 't'. ÈxxÀ'1)O"twv,
8EU't'épou OCPX. 't'. €XXÀ'1)cr~wv 0t08wpou,
( J \ {
16 o E7t~ 't'. XpLcrEWV,
17 1. \ . ,
~7tL 't'. ~Ep. x(X't'otcr't'OtO"EWÇ
N""
~xo/\OtOu, o €7tL 't'. 8E~crEWV,
18
19
p~'t'OpOC; KwVcr't'OtV't'LVOU,
l , , ~ '
e:1t~ 't'. O"EXpt't'CJ.lV .l.l't'ElpOtvOU
.
b 8L8&O'XOtÀOC; 't'oü 'A7t'ocr't'oÀou,
, "-
o Ot expxwv 't'. fLOVOtO"'t"1)PLWV,
,
20 8EU't'épou 60"'t'LOtPLOU BOtcrLÀdou, b y' ocPxwv't'. €xxÀ'YlO"twv,
21 8t1)'t' (EpEUOV )'t'(OC;) 0t08wpou o
OCPXCJ.lV 't'c71v 7tEpOt't'~xwv (.LovOtcr-
't"1JPLWV,
22 b W ocPXwv 't'WV fLOVOtcrTIJPLWV.

C :t:dition : L. PETIT, • Documents inédits sur le concile de 1166 et ses derniers


adversaires., Viz. Vr., 55 (1904), p. 480. Texle revu sur le ms. Balopedinus 280, f. 175"-
176, où je lis qlClp'rOqlUÀCl~ (comme dans Marcianus 183 ; voir ci-dessous, p. 568); je
corrige: 4 O'ClxeÀÀlw\I.21 8eu'r&pou, formes de l'édition non atLestées par le manuscrit.
D :t:dition : A. PAPADOPOULOS-KERAMEUS, ' A\lClÀ&X'rCl 'IepoO'oÀu[LL'rLx7jc; (J'rClXUO-
)"orlClc;, 2, p. 365-367 : avis prononcés par les archonles présents à la réunion du mardi
10 septembre 1191 ; p. 370 : prolocole avec lis le des archontes présents le vendredi
13 septembre suivant (noms au génitif entre parenlhèses).
2. LISTES SYNODALES DU XIIIe SIÈCLE

A. Février 1274 (présents, après les évêques)


1 archidiaconus imperialis cleri
2 magnus lconomus
3 magnus saeellarius
4 proteedicus
5 logotheta
fi canstrisi us (autre recension)
7 referendarius
8 is qui in krises qui super judieia
9 is qui in sacra ordina tione qui super s. constitutionem
lOis qui in seeretis qui super secreta
Il didasealus Apostoli qui doctor Apostoli
12 primicerius patriareh. notario-
rum
13 princeps ecclesiarum
14 is qui in petitionibus qui super petitiones
15 ipominiseus qui rememorans
16 hostiarii
17 patriarchales notarii omnes
18 deeanus (eum toto sacerdotio) prothopapas ... presbyterio
19 arehidiaeonus (cum ... commu-
nibus diaeonis)
20 domestici
21-22 cum omnibus eantoribus et ... psalmistis
lectoribus
(23-24) (signature :) chartophylax et
skevophylax.

A D'après l'édition A. T!UTU, Acta Urbani IV, Clemenlis IV, Gregorii X (Codif.
canon. orient. Fonti III, V, 1), Rome, 1953, p. 124-127; cf. M"'NSI, 24, 74. Je retiens
quelques variantes d'une autre recension (Osnabrück, Rastgymn. C 1) d'après
B. ROB[- HG, Die Union zwischen der griechischen und der laleinischen Kirche au{ dem
Il. Komil von Lyo1l (1274) (Banner hist. Forsch., band 24), Bonn, 1964, tableau V-VI,
après la p. 256.
532 APPENDICE

B. (1277 : U1tÉyp~~~)

1 0 !-LÉycxç otxov6~oç Michel Gémistos


2 0• '-. r:
X~PTO?UI\~e, X~L" ~ 1
cxpx~ow:.y.OVoe; Constantin Mélitèniôtès
(~CX(jLÀLX.OÜ xÀ-Y)pou)
3 o 3LX.CX~OepUÀ~~ xd (j~XEÀ),(OU Théodore Skoutariôtès
4 o1tpCùTÉx3LXOÇ Stéphanos Panarétos
5 o Xcxv(j't"p(moç Nicéphore Galènos
6 0 p~L9rv3cXpLOC; Michel Eskammatisménos
• «
7 0 U1t0!-LV"t)!-LCXTOypCXepOç
1
Michel Bardalès
8 0 [EP0!J.V-Y)!-LCùV Constantin Balsamôn
9 0 3~3cX.(jxcxÀoe; TOt:) A1tO(jT6Àou Georges Pachymérès
10 0 1tpL!J.!J.LX-Y)pLOÇ TWV 1tCXTp. VOTClp(CùV Georges Bekkos
11 0 cXpXCùv T&V bO(À"t)(jL<7lv Manuel Xiphilinos
12 0 U7tO(..Lt~v~(jx(ùv Jean Phapès
13 ;, 3~M(jxcxI,oc; TOt) 'YCXÀ't'~pOç Manuel Disypatos
14 0 È7tL TWV XptOE(J)V Jean Chalkoutzès
15 ;, E1tl TWV YOVcXTCùV Manuel Akropolitès
16 0 E1tl 't"wv 3E~(jECùV Georgios
17 ;, cXpXCùv 't'wv !J.0vcx(j't""t)p(Cùv Constantin Aarôn
( » , .-
18 0 e;1t~
Il -
TIle; LEpClÇ XCl't'CX(j't'Cl(jECùÇ
1
Nicolas Skoutariôtès
( .... » 1
l9 0 1tPCùTO e; 0 (j't'L~p LOC; Constantin Gémistos
c: ~ , )'
20 0 oEUTEpOÇ O(jTL~pLOC; Georges Kleidas
21 0 EÙTEÀ~C; 3LtXXOVOC; Théophylaktos
22 3LcXXOVOÇ xCll 1tClTPLClPXLXOÇ VOTtXpLOÇ Basile Pharônas
,
23 3LcXXOVOC; xCll 1tCl't"PLClPXLXOÇ VO't"ClpLOÇ Manuel Gémistos
24 0 tv 3tcxx6vOLC; ÈÀOClLO"'t'OÇ Michel Iasitès
25-34 0 Èv 1t~Tp~CXPXLXOLÇ VOTClp(OLC; Jean Kallistos, Stéphanos
H ypa tios, Nicéphore
Zacharias, Georges Pala-
tinos, Alexis Agallianos,
Théodore Hypa tios,
Georges Bardachlas,
André Holobôlos, Manuel
Bourdès, Jean Glykys.
35 ;, &pXCùV TOi) EÙClYYEÀ(OU Jean Kydonès
36 0 &pXCùv TWV epWTCùV Georges Cheilas
37 0 &pXCùv 't'ot) OCVTL!J.~V(j(OU Manuel Mouzalôn
38 0 30!J.€(j't'LXOC; TiiC; ••• M. 'EXXÀ"t)(j(ClÇ Grégoire Glykys
t ........ (' \ ~ ,
39 0 7tpCù't'01tCX7tCXC; 't'CÙV LEpECùV X~L OEUTEPEUCùV Jean Théologos
40 o• OEUTEpe:UCùV
~ , -
TCùV ~ 1
o~ClXOVCùV Jean Peristériôtès.

B Liste inédite de signatures contenues dans Vatic. Chisianus 54 (R VI a) :


P. FRANCHI DE' CAVALLIERI, Codices graeci Chisiani et Borgiani, Rome, 1927, p. 107;
le catalogue place ce texte au t. 139 r_v; la copie du R. P. Laurent, que j'utilise, au
t. 152 r • v •
LISTES SYNODALES 533
C. 1285 (= en 1277)
E!XE XlXt l)7tOYPW:;>eXç 'TWV È:XXÀ'fj<1LIXO"";LXWV 'r1X1.hIXÇ
1 0 XC<pTOq:>UÀc<~ (UdyplX~lX) Georges Moschampar
2 0 7tpwTÉx3LXOÇ Stéphanos Panarétos 4
3 0 È7t1. TWV <1EXpÉ"t"WV 3LcX.XO\lOÇ Stéphanos Kokkinos
4 o i.EpOf.l.\I~f.l.W\I Georges Pachymérès 9
5 o PlXL?<:V3&PLOÇ (sic) Michel Eskammatisménos 6
6 o7tpWTOÇ O<1TLcX.pLOÇ Constantin Gémistos 19
7 o È\I 3LC<XO\lOLÇ
e , ....,
Jean Pentekklésiôtès
8 o cv 7tIXTpW~PXLXOLÇ \lOTlXpLOLÇ Basile (22 : Pharonâs ?)
9
ID
.
( ~, \ ,1
O••• OllXXO\lOÇ XlXL IXPXW\I TW\I q:>WTW\I
o XIX\I<1Tp L<1LOc;
,
_ 1
Georges Cheilas 36
Nicéphore Pazènos (5 : Galèno~?)
Il o Ù7tof.l.\I~<1XW\I (sic?) Jean (12 : Phapès ?)
12 o... È7tL TW\I YO\lchw\I Manuel Akropolitès 15
13 o È7tL T~Ç LEpOCÇ XIXTlX<1TcX.<1EWc; 3LcX.-
XO\lOç Nicolas Skoutariôtès 18
14 o È7tl T(;)\I Xpt<1EW\I
f , ,
3LcX.XO\lOÇ
~ 1
Chalkoutzès 14
15 o E\I 7tlXTp. \lOTlXpLOLÇ OLlXXO\lOÇ Palatinos (28 : Georges ?)
16 o &pXW\I TW\I eXvTlf.l.t\I<1(W\I 3LcX.XO\lOÇ Manuel Agallôn (37: Mouzalôn ?)
17 oÈ\I 7tC<TPLlXpXLXOrÇ \lOTC<pLOLÇ Andréas (32 : Holobôlos?)
18 o7tpWTOÇ ( ?) O<1TLcX.pLOÇ Grégoire Képhalas
19 o('\l0f.l.Oq:>ÜÀlX~
~, , \
Michel Diasitès
20 o E\I OLIXY-O\lOlÇ••• XlXL 7tIXTPLlXPXLXOÇ
\1 OTOCpLOÇ. Théodore Hypatios 30
dXE XlXL TlXUTC<Ç TeXÇ l)7tOYPIXq:>OCÇ .
21 o 7tpWT07tlX7tOCÇ TOU EÙC<YOUÇ ~C<<1L­
ÀLXOÜ XÀ~pou Michel Koutzoumpérès
22 o eXpXL3lcX.XOVOÇ TOU EÙIXYOUÇ ~lX<1L­
ÀLXOÜ XÀ~pou Georges Kyriditès
23 o eX7tO TOU EùlXYOUÇ ~C<<1LÀLXOU
x)\~pou, i.EPEUÇ Jean Petriôtès
24 o eX7tO TOU e:ùc<youç ~IX<1LÀLXOU
XÀ~pou, Le:pEUÇ Michel Chalépès
• 1
25 LEpEUÇ Aarôn
• 1
26 LEpEUÇ Michel
27 o eX7tO TOU e:ùc<youç ~lX(1LÀLXOÜ
Y.À~pou, 3LcX.XO\lOÇ Boïlas
28 o eX7tO TOU EùlXYOUÇ ~lX<1LÀLXOU
XÀ~pou, te:PEUÇ Barypatès
29 o eX7tO TOU EùlXYOUÇ ~1X(1LÀLXOÜ
Y-À~pou, 3LcX.XOVOÇ Chrysaphès
30 3lcX.XO\lOÇ Constantin Achyratès.

C Édition : Y. LAuRE~T, "Les signalail'es du second synode des Blakhernes»,


Échos d'Orienl, '26 (1927), P" 148-149. Les copies malluscriles sonl peu recommandables;
d'où s(Jns doulc quelques divergences (Je noms inlroduiles par les copisles. Sur cette
~ ~ ~ . . ..
~ .
534 APPENDICE

GEORGES TORNIKÈS

SUR LA PROMOTION DU PRÔTEKDIKOS

f. 349v "'O\l't'We; GE:OÜ Xdp xlX't'œ 't'O YE:yplX[L[L€\I0\l lXù't'6e;, UCfl' ~e; 't'OC 't'dX"1) -rije; \I€IXe;
't'IXU't'"1)C; ·IE:poucrIXÀ~[1. È~WypOCCfl"1)'t'IXL, 3IXx't'uÀw\I [1.è\l 3LOLXOU[L€V"t) 7tE:\I't'oc3L
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Extrait du Scorialensis y II 10, f. 349 v -350 ; f. 343·, litre du discours: 'TOÜ aocpc.>-
't'cX'TOU lllXta'TOpoc; 'TWV plJ'T6pc.>v xupoü rEc.>py(OU 'TOÜ Topvbc1J MyoC; tXvlX)"Ic.>o6dc; auvTj-
6c.>C; I:v 'Tii'> 7t1X'TpLIXPXdCJ> de; 't'ov ~Yl6>'TIX'TOV XlXt O!KOU!Lt'VLXOV 7t1X't'pLlipXlJv xüp rE6>pYLOV.
Sur l'auteur, voir J. DARROUZÈS, • Notes sur Euthyme Tornikès, Euthyme Malakès
et Georges Tornikès., Rev. des El. Byz., 23 (1965), p. 163-167.
TRADUCTION

Vraiment tu es toi-même la main de Dieu, selon l'Écriture, par


laquelle (: sur laquelle) sont représentés les murs de cette nouvelle
Jérusalem (Is. 49, 16), une main qui était encore dotée de cinq
doigts jusqu'à ce moment. Quels doigts faut-il entendre par
ceux-là, sinon exactement les membres de notre chœur dirigeant
et les premiers du cercle qui t'entoure, par qui sont administrées
les affaires de l'Église? Et dans ce cas, toi-même, la droite mue
par Dieu, heureusement pourvue sans doute d'une énergie très
variée et très puissante, tu n'étais pas en mesure de surpasser en
quoi que ce soit nos mains humaines: tu n'étais toi aussi qu'une
main de ce genre à grand pouvoir, organisée par Dieu pour ses
œuvres avec cinq doigts, tout comme elles. Mais, à présent, ce
que la nature produit rarement malgré la propension de la matière
au superflu, cela, en toi, la grâce efficace de l'Esprit l'a réalisé
pour la première fois par excès de bonté, ou par effusion surabon-
dante, de sorte que l'activité en soit augmentée, que le bien en
progrès s'édifie et parvienne à la perfection et que de ce fait la
grâce, démontrant sa propre libéralité, soit en état de l'emporter
sur la nature, en ce domaine comme en tous les autres.
Tel est donc ce doigt que tu viens de faire naître en plus, toi
qui es aussi la droite toute-puissante de Dieu. Ce doigt, pourrait-on
dire, est divin, parce qu'il appartient à un main mue par Dieu -
ce que les magiciens d'Égypte disaient justement de Moyse, selon
l'Écriture (Exod. 8, 15) - , destiné ici, comme celui-là, au rôle de
défenseur : il châtie et punit certains de manière nouvelle plus
humaine et comme le veut la loi de l'Église, à savoir ceux qui,
pour avoir trempé leurs mains dans le sang d'un homme, risquaient
de tomber sous l'inculpation de meurtre; il en est d'autres qu'il
soustrait à une injuste servitude et rétablit dans la liberté, bien
commun et premier de nature, ceux qu'une cupidité humaine et
un pouvoir contraire à la raison ont fait déchoir de l'égalité et,
disons-le, de la fraternité en les réduisant à la misérable condition
536 APPENDICE

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45 (j''t'OU(.LEVIX.

30 rtP0Q"W'JU!L(IXV vel, alia manu, ~7twvu!Llctv S


EXTRAIT DE GEORGES TORNIKÈS 537
d'esclave. Telles sont aussi les hautes attributions dont sc prévaut
l'office de prôtckdikos, qui ne le cède réellement en grandeur il.
aucune des dignités eeelésiasLiques.
PeuL-être encore, d'une autre manière, convenaiL-il, très saint
patriarche, en qui se vérifie l'appellation de séraphin à cause de
la ferveur brûlante de ton zèle pour le bien, que tu disposes à ton
tour pour agir de six ailes en tout (Is. 6, 2), selon un rapport de
proportion et de ressemblance, des ailes où je puis voir la figure
de l'élite et des membres éminents de notre dasse sacrée, grâce
auxquels ton activité, s'étendant à tous les domaines, est en
mesure d'atteindre son but. Il n'était pas admissible pour toi,
laborieuse abeille de l'Esprit, de parcourir en tous sens notre
belle prairie, image de l'antique Éden, ni de survoler le jardin du
Cantique, tout en étant privé de l'un des pieds : fort bien pourvu
pour le vol, mais mutilé à la base, tu n'aurais que cinq pieds pour
recueillir tout le meilleur des fleurs. Eh bien! comme les abeilles
sans défaut, appuyé toi aussi sur six pieds, tu voles en l'air dans
les hauteurs grâce à la sublimité des vertus ct en même temps tu
cultives pour nous un fruit qui éclaire les pupilles de l'âme autant
qu'il flatte notre palais; mais au lieu de bâtir à leur manière des
rayons aux alvéoles hexagonales et en sens opposé, tu emmagasines
les ressources dans tes dépôts spirituels.
APPENDICE

JEAN DE KITROS

SUR LES OFFICES (résumé)

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24 /) ocpxw'J 't'W'J epw't'w'J,
25 o 'Jou[.L[.LoM'O]ç,

Texle d'après PG, 119, 968 C-972 A (= Leunclavius, JGR, 1596); RHALLBS-
POTÜS, Synlagma, 5, p. 409-411. Sur la tradition du Lexte, voir ci-dessus, p. 172-175.
Jn corrige crlXl<EÀÀetptoC;, au nO 5; c'est L1ne erreur d'édilion. A la fin, réponse inédite
d'après Basileensis A III 6, r. 262.
LISTE A 539

26 0 7tEPLOOe:u-r1jÇ.
'AvCl.YVW:ITWV ocp((buCl..
2i •0 oo[LÉ<1"nxoc:; 't'ou Oe:~LOU X,OpoiJ,
'21'\ 0 OO(-LÉcr't'LXOC:; 't'ou &p~cr't'E:pOU,
':\!l 0 ÀcxocrUVOCXTYjC:;,
:W 0 OO(-LÉcr't'lXOC:; 't'wv ~CXÀ"t'WV, 0 7tCXpOC "t'~VWV Àe:y6[Le:voc:; 7tpW't'O\.jJOCÀ"t'"t)c:;,
31 0 7tp~[L[LLX~p~OC:; 't'wv &vcxyvwcr't'WV,
32 0 èl.PX,WV 't'wv XOV't'CXXLWV,
33 0 7tpW"t'OXCXVOVOCPX,OC;,
34 OL X,CXp"t'OUÀOCp~OL TIjc; (-Le:y&.À"~C:; <1CXXÉÀÀljC:; xcxl "t'ou crxe:uocpuÀCl.Xe:Lou.
3;) 0e:wpol of: xcxl OE7tO"t'CX"t'OL xCl.l XCI.(-LL<1&.'t'OL oùx dmv OcpcpLXLOC, à:ÀÀcX
OLCXXOV LCl.L.
36 Ol Àe:y6[LEVOL 7tOC't'pLCXPX,LX01. OO[Lécr't'LXOL, OcpcpLXLOV 't'wv à:VOCYVW<1't'WV.

•EpW"t'''t)<1LC:;. 'Eocv OL O<1't'LOCpLOL, 0 't'e: 7tpW"t'OC; Y.CXf. 0 8dJ't'EpOC;, ~'t'L OÈ XCXf.


o, pIXLcpe:pe:VoCXp~OC;
• ~ I~' oUVCXV"t'CXL e:l
VCXL' -
a.VCl.YVWcr't'CXL ;
'A7tOXpLmc:;. OÙX EŒo[LE:V, oùoè: È[Loc60(-Le:v dVa.L O<1't'LCXp[OUC; ~ PCXL((Epe:VOCl.-
pLouc:; &vcxyvwcr't'cxc:;, OLCXXOVOUC:; oè: 't'ou"t'ouc:; 't'UYX,&.VE:LV 't'à &pX,Cl.LOV e:6oc:; TIjc;
'E XXI\"t)<1LCXC;
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1 E' ~I 't'LC:; CXPX,~E:pE:UC:;
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<1't'LX~'J, ~ Ê:XWV, ~ U7tO "t'~c:; &YVOLa.C; 't'UPCl.'J'JOU(-LE:VOC;,

OFFICES LISTES ET NOTICES

LISTE A (TAKTIKON BENESEVIC)

CO OLXOVO[LOC;,
2 0 <1xe:UOcpuÀcx~,
3 0 <1CXXe:ÀÀcXpLOC:;,
4 0 X,Cl.p't'OcpOÀCXç,
5 0 7tp Cù 't'OVO"t'cXp wc:; ,
6 0 XCl.v<1"t'pL<1wc:;,
7 0 PCX~((e:pe:VOcipLOC:;,
8 0 Àoyo6É:'t"'fJC;,
!l 1; U7tO(-LV"t)[LCX,,"0YPOC90C;,
10 0 LE:pO[LV~f.LCùV,
11 xouôouxÀdmoL Lzpw[LévOL,
12 xouôouxÀe:LmOL à:vLe:pOL, Ù7toxcX"t'w "t'WV &px,onwv 't'WV Le:PW(-Ltvwv.

Liste A : éd. VI. BE:-iESF.\·I(;, • Die byzantinischen Ranglisten : Hierosol. Patriarch.


24., Byz. Neugr. Jahrb., 5 (1926-27), abt. 1, p. 130. Sur cc textc, annexé à un taktikon
impérial, voir ci-dcssus, surtout pp. 30-39, 62.
540 APPENDICE

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'l'à: TIj; MEYOC';Yie; 'EXXÀYjcrllX; à<p,?[x~oc dcr~ T(W'OC.

Tà: ,~ç l\1e:yocJ.:t;ç 'Exxkr,O'lOCe; 6,?,?[x~:x XOCTà: [J.è:v 'rOV OCp~e[J.OV oÙ3É7tO'E
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~eouç. DpN70V 7N\I aÀÀwv ocpcp~x(wv TO [J.Éyoc otxovo[J.dov Y\lWp[~E'rCXt xoct
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3Œo,OCt (reliqua desunt).

A6yoe; de; ,DV 7tOC'P~OCpX"l)v xup M~XOC~À...

30 'AJ..)..' & xcxt 't'oi) 't'pocX~Àou ... T P<XX"f)Àov 3è: o'tOCV e:'C7tW,
7tEpt crè: xuxÀov 't'D'J
ÀÉyw, TIjv Àoyoc3cx TI]v è:xxp~'t'ov . ocü't""f) yocp 7tpw't'ov &V&XE~ crE TIjv Xpua-Yjv

:'\()lic~ B : AIllon. La/Ira E 153, r. 271" ; ci-d~sSIlS, p. 183-187.

~ 8~ : Bd codex 13 8' d;(ov ocv, e:t carr. : 8~e:ixov e:t 1) (?) codex 14 anLe
7te:~pticr0!Le:v alifJuid decsL 29 1\6'(01.; : Baroccianus 131, f. 224 r • v •
NOTICE B 541

Voici les om ces de la Grande Église.


Les offices de la Grande Église, pour ce qui regarde le nombre,
ne sont jamais sujets à diminution ni augmentation: au contraire,
ils rE'~Lent dans l'état où ils furent créés à l'origine; cependant ils
n'ont pas toujours la même ordonnance des rangs, car il eslloisible
au patriarche du jour d'élever l'un - bien plus, cela est en son
pouvoir - , d'abaisser l'autre de la dignité accordée à chacun, en
considération de la différence des personnes qui les détiennent,
comme le veut encore maintenant la coutume ecclésiastique. On
reconnaît au grand économat la première place sur les autres
offices, à celui du grand sacellaire la seconde, à celui du grand
skévophylax la troisième, le charLophylax se tenant à la quatrième .
.YIais, aujourd'hui, telle n'est pas la situation: le chartophylakion
est ct esL dit premier, et ensuite les autres, dans l'ordre; mais
aussi cela est exceptionnel, et il n'en va pas toujours de même.
Donc, puisque cela contrevient à la norme ecclésiastique, je
renonce à parler et écrire sur ce point: comment seraient les choses,
si elles étaient restées en l'état antérieur, c'est ce que nous essaye-
rons (de montrer) à ta grande sainteté proche de Dieu.
Au premier rang est le grand économe. Celui-ci possède comme
marque de son pouvoir particulier d'être précédé par des gens
qu'on appelle aujourd'hui exkoubitores ; il a aussi ses katakoilia
non pas rentrés à l'intérieur, sur sa poitrine, mais pendant à
l'extérieur : ce qui appartient aussi à d'autres archonLes, qui
seront indiqués plus bas, mais non à n'importe lequel des archonlrs
ou des simples ecclésiastiques. Dr ce sékréton dépendent les produiLs
(drs propriétés) de l'Église et les rentrées en numéraire; c'est
pourquoi les rogai (salaires) et les annones (pension en nature)
sont fournies par lui à tout le clergé. Ce sékrét.on procure toujours
aussi cl la Grande Église l'huile, la eire et l'encens; par son rntre-
mise, je yeux dire celle du grand économat. s'cfTectuE'nt toules les
promotions concernant tout domaine ecclésiastique: C'E'st pourquoi
aussi leurs comptes (lui) sont soumis.
Le deuxième est le grand sacellaire; ccl omec est toujours
donné à des ... respectables...

• •
Extrait du discours < Michel llalilws> au patriarche Michel O:uilès.
Admirons aussi le cou [du patriarche, dont le corps esL décrit
symboliquement, comme celui de l'épouse du ChrisL} ... Quand j'ai
542 APPENDICE

X~?IXÀi)'J, &crm:p OLlX TL'JW'J cr1tO'JOUÀW'J ~U'Jo~o~(.Le'J"tl. KIX~ 1tpOOeOÀ"tlTIXL (.LÈ'J


Ta Tr,::; crr,; ?wvr,; OPYIX'JO'J, w::;
&ÀÀY'j ":'L; &pn;p(IX ":'pIXXzt'IX, 6 ~zpw7o::ro;
XIXp";"OepUÀIX~, &1t' IXÙTOÜ crau TOU 1t\I~U(.LIXTOc.; &cr1t~p 1t\I~U(.L0'Joc.; È(.L1t\IE6(.LEVO::; .
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oE "OU'OU crU(.L1tECPUXE
1'0 Tr,c.; TPO?r,c.; 1tpiJTov 0PYIX'JOV, EV (.LÈ:v ~4>OLc.; 0 XIXÀOU(.LEVOc.; oicrocpa.yoc.;, €v
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0 XIXI\Oc.; OLXOVO(.LOc.;, oL
~,.,. ~
ou crLTOoELTIXL -
TIX
" 1
U1tOXEL(.L~VIX
1
(.L0PLIX.
NOTICE B 543
parlé de cou, je yeux dire le cercle de ceux qui entourent le
patriarche, l'élite de premier choix : c'est elle qui te soutient en
premier lieu, toi, la tête d'or qui lui es reliée par les vertèbres.
Pareil à une trachée-artère dans son genre, émerge l'organe de La
yoix, le très sacré chartophylax, qui reçoit de toi, comme d'un
poumon, le souffle qui l'inspire, d'où il tient en effet la faculté
de parler. A la suite, la nature a placé le premier organe de la
nutrition. qui sc nomme chez les animaux l'œsophage et dans
l'Église le' cher économe, qui répartit les aliments aux mrmbres
inférieurs.
544 APPENDICE

LISTE r.

,
<rx > ' 0fLe:yrxÇ
' "
otxovofLoC;
<W> o
fL€yrxÇ O'rxxEÀÀlfpwc;
3 <y'> Ô fL€yrxÇ O'XEUO?UÀrxç
<0' > o XC(p't"ocpuÀe<;
<ç;' > o O'rxXe:ÀÀLOU
( G) Ô 1tp<tl't"éxOtxoc; (supra lineam)
6(7) <ç' > Ô 1tp<tl't"ovoTlfptoç (~' secunda manu)
ï (8) <~' > o xrxv O''t"p1jO'tOç
8( 9) <r/> o pO:~9€PEVO&pLOÇ
() ( 1 0) <8', > o Àoyo6€TY)ç
10(11) q >
, o u~o~v~~C('t"OypŒ~OÇ
11(12) trx Ô tEpO(.l \I~[.lCù\l
1~ te' o 1tp<tl't"É:XOtXOç (delctur)
13 <ty' > o
f:
OLXOU(.lEV txà~ OLO<xcrXCtÀoç
".... ,
14 tO' o E:7tL 't"<tlV yov rx't"<tlV
1 [)
,
tE Ô hl. 't"WV OE1jO'e:<tlV
,
16 <tç > oL OUO OO''t"tlfpLOL

LISTE D

'0 fLÉ:yrxC; o~xov6fL0C;, !'l Ô xrx'lO''t"(1)O'tOC;,


'2 (; fLé:yrxC; O'rxxe:ÀÀlfp LOC;, 9 Ô Àoyo6é:TY)ç,
c
o' fLe:yrxC;
, '"\ t' f: ~,
3 O'XEUOrpUl\rxe." 10 o prxt?EPEvorxpWC;,
4 6 XrxPTO?UÀrxÇ, 11 b Ù7tOfLv"IJfLrx't"oyplfrpoç,
;) 6 O'rxXEÀÀLOU, 1Z 6II: tEPOfLV1)
,\ _
fL<tlV ,
1

6 6 7tP<tl't"é:xOtXOç, 13 o E1tt TCùV yovrx't"<tlV,


ï 6 1tp<tl,o'loTlfptoC; 14 b È7tl. 't"WV XPLO'ECù'l,

Lisle C ; Pal'isinus 396, p. 708 j ci-dessus, p. 187. Les parLies entre < >, peu
lisibles 011 illisibles, sont restituées avec certitude, du fait que le nn w;' n'est pas corrigé;
le réviseur, l'n mt'ttant le prôtekdil\Os au sixième rang, ne touche pas à la llumél'aLion
primitive. Ici et dans les textes suivants, les chilTres en grec sont toujours ceux des
Illanuscrils; les chilTres arabes sont ajoutés pour la commodité drs références.
Lisll' D : Valicanus 1167, r. 13 v ; ci-dessus, p. 191.
LISTE-NOTICE E 545

6 €~L T~~ tzpàç X~T~cr~~crzw~ 26 6 \lOUfLOOOT"tjÇ, 6 Tli voufL(~


ÈVTàç TOU ~~fL~TOÇ, oŒwv,
16 6 Ô~OfLLfLviJcrxwv, 27 o èlpxwv TOU &.VTLfLLVcr(OU,
17 6 È~L TWV lk1jcrzwv,
.. , ,.... J
28 o èlpxwv T<.ùV ?<.:>TWV, ~TOL 6
18 o TWV crZXpe:TWV,
e:~L hXÀ"f)cr L~PX"t)~,
19 o èlpxwv ~WV hXÀ"IjcrLwv, 29 o ~PLfLfLLX~pLOÇ TW'I VOT~p(WV,
20 o èlpxw'I ":WV fLov~crT"t)p(W'I, 30 à ~p<.ùTo~~~à~ 0 fLÉycxÇ,
'21 oL ~hMcry.~ÀOL TOU EÙ~Y"(EÀfou, 31 6 OOfLEcrTLXOÇ TWV U~OOL~XOVWV,
\ ~ , , ....
TWV 'EmcrToÀc7lV, 3'l X~L 0 ~PLfLfLLX"t)pLOÇ ~UTWV,

23 x~l TOU 'Y~Ànjpoç, 33 oL OOfL€crTLXOL TWV &.V~yvWcrTwv,


24 ot àcrTL~pLOL, 34 oL ÀMcruv~XT~L TWV OUO xopwv,
25 ot oEunpd)o'lTEÇ, 35 (X~L 6 > ~PLfLfLLX~pLOÇ ~ÙTWV.

LISTE ET NOTICE E

f.2

<TIi> fLEV (~pWT)~ .


' 0fLe:Y~Ç
' , 0fLoÇ,
OLXOV
.,
o
'
fLe:Y~Ç cr~xEI\I\~p LOÇ,
....
3 6 fLÉY~Ç crXEUO?UÀ~~,
4 6 X~PTO?UÀ~~,
6 cr~Xe:M(OU,
6 X~L 0 ~pWTEXOLXOÇ.
(~ >e:UTe:p~ OE T~U'T~
7 '0 ~pWTOVOT~pLOÇ, '
( « ~,
8 o P~L?Epe:VO~pwc;,
9 Ô xcxvO''t'p ((j'LOC;
10
1l
6,
o
.
àPCPCXVOTpOCPO~,
u~ofLv"f)fL~TOyp~?OÇ,
,
12
13
6
,
o
.
Àoyo8ET"I/C;,
U~OfLLfLvncrx<.ùV,
,
14 à È~L TWV Oe:~crEwv,
15 à È'TCt T(;)V yovoc'"t'(J)'J,
16 à bd 't"'Yiç LEpiiç x~T~crT~cre:<.ùÇ,
17 6 LEpafLv~fLwv,
III
18 a( "
e:~L
--
T<.ùV ,
~V~X~fL't'EWV
1

\ c: l , ,
19 X~L aL ~e:VTE ocrTL~pLaL.
c ,
~\ , l ,\
( A >L oe: TOUT<.ùV E\lEpye:L~L E:LcrLV

Lisle E : Leydensis (Bibl. lJniv.) BPG 93, f 2'_v ; ci-dessus, p. 194. Omission fréquente
des initiales, laissées au rubricaLcur.

18-1
546 APPENDICE

<'0> [.LéyIXc; otx.ov6 [.LOC; , ':"IX TIje; l.J."t]':"()u7t6ÀEWe; 7t&vt"!X • o~iY. ':"OU,O ylip xCf.l
[.LéYIXe; ob<.Ov6[.Loe; X€XÀ"f)TIXl.
2 '0 [.LÉYIXe; o"IXXEM&p WC; , Tli O"E[.LvdlX 1teX.VTIX.
3 ('0 '
> [.LE:YIXC; '. ~ TIX\ ':""f)C;
O"XEU09UI\IXc" - 'E XXI\-fjO"LIXC;
. . , , 'IX7tIXV'r1X O"XWl).
,
4 ('0 > XIXpTOÇlÙÀIX~, dc; Ta O€XECl'6IXL [.LIXPTUp[W; tEpoaLIXX6vwv, XÀhELV ,E
X€LPOTOVOU[.LÉvouc; XIXl O€XECl'6IX~ ':"lie; ti1t06éCl'E:le;.
5 <'0> O"IXY-EÀÀ[OU, di,; ":'IXC; €x.XÀ'YjCl'LIXe; &1t&O"Cf.e;.
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20 ( '0 > 1tpWTOit"IX1ta.e; E:VL,
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IX1t VT0C; TOU IXPXLEpEWe;, IXVTL1tp Cl'W1tOe; EXELVOU.
#001

'21 (. 0 > OE aEU"'SpEUWV, ocy-oÀou6oe; "'0 7tpWT01tCl(1t~.

NOTICE F

f. 232

1 '0 [.L€ya.c; otxovo[.Loe; XpIXTEî: Tli XTI)[.La..IX Tric; 'ExxÀ"f)Cl'LIXe;.


2 '0 , .... '
[.LEya.e; Cl'IXXEI\I\OCP LOe;, TIX YUVlXlXE LIX [.LOva.Cl'TY)p LIX.
\ - ,
3 '0 , ' ... !:' \, \,
[.LE:YIXe; O"XEUOCPUI\IXc" TIX LEplX 1tIXVTOC TY)e;
-
XXI\l)Cl'LIXe; XIXL TOC Cl'XEU'tJ.
'E ... ' \ \ ,
4 '0 xocp't'ocpuÀCI(~, de; Ta [.LECl'eX.~ELV XIX!. de; Tlie; o-fJ[.LELWCl'ELe;.
5 '0 O"IXXEMLOU xpIXTd TIjv Cl'OCXÉM'YJV.
6 '0 1tpwTéxaLXOe;, de; 't'à ocv't'LÀIX[.LMvECl'6IXL T(~V IXtX[.La.ÀWTWV.
7 '0 7tp WTovo'7cip LOe;, 6upa. TWV ~~WXIXTIXXOLÀciTwv.
8 '0 ... Q' ,\
1\0YOVETY)e;, ELe; TO 1\0yoypIXcpnv TOCC; EOpTIXC;.
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11 '0 U1t0fLV'YJ [.La.-row eX.cpoc;, de; 'Ta yp&9ELV ':"Ii U7tO [.Lv'!) [.LIXTIX.

NoUce F : Coislin. 27t!, f. :l32 '-v; ci-dessus, p. 198. f~dilion de Goal' dans les no! cs
ail ne ofTicialibus, d'après ParisilJUs 1343 : PG, 157, 128-129 = Bonn, 116.
TiLre. CXi'iTCXl : CXÙTWV CXÙTa:[ .\ïropolam. 191 (f. 104).
NOTICE F 547
12
'0 (L~POfLV"tjfLWV,
1 , \ ~,\J \ J' - \, 1 \ \
EL; TO 1""1\e:T.<:~V '7iXC; El;X,OCÇ' XpOCTEL XiXL '70 XOV"':'iXXLOv XiX~ 1'OV
XWÙLXiX 'LWV Xe:~p01'OVLWV.
13
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'7ûlV yovoc,wv xPEfLiX "':0
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18 '0 ~1tt T(;)V crE%P~TûlV, de; TO T."iX\JE~V TCV ),iXCV È;'I Té;) Xp[VELV.
19 '0 ~1tt T(;)V Xpl.crEûlV.
20
'0 e:1tL
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- (LEpiXe;
- XiXTiXcrTiXO'EWC;,
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. ."
1tOLELV E'JTiX,",~iXV.
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21 '0 p~TWp, de; 1'0 P'l'JTOpEUELV.


22 '0 àcr't"LIfpLOÇ XpOC't"E~ de; Tliç xe:LpoTaVl.iXç T&Ç BUpiXÇ.
23 Oi. 3LMcrXiXÀOL .ou 'FiXÀTIjpOC; 01. Mo.
24 '0 1tpWT01tiX1téiC;, ÉX3LXOe; 'rwv Xpl.crEûlV.
2G '0 3EUUPEUûlV dcro3E:UEL 'LOÙç LEPE!:C;, Èliv 0ÙX Év~ 0 1tPC')T01tiX1téiç, xiXt &pXEL
TWV LE:pÉWV, &1tonoç TOU 1tpûlT01tiX1tii.
26 Oi. Mo XiXTY)X'l'JTiXt, dc; TC XiXTY)Xt~e:LV TOÙe; ~iX1tTL~OfLÉ:VOUÇ.
27 '0 l~
(,\,PXwv - ,
TWV "
epûlTWV ELcrOCYEL ,
TOUe; /
VEOepûl't"LO''t"OUÇ.
28 '0 &pXWV TOU &'1'LfLLVcrI.OU dcrcX.YE~ '701JÇ dcrEPXOfL€VOUÇ dç T~V &:yl.iXV fLET&.-
À'l'J..J;~v.
20 '0 VOfL036TY)c;.
30 '0 1tPLfLfLLX~pLOÇ T(;)V 1tiXTPLiXPXLXWV VOTiXPl.ûlV.
31 Oi. Mo 30fL€O'TLXOL TIjc; 1tPWT"I)C; XiXt T~Ç 3EUTÉpOCC;.
32 '0 ÀiXOO'UVcX.XT'1JC;.
33 ·0 1tPLfLfLLX~pLOe; TWV &ViXyvWcrTWV.
34 '0 ~ 1
OOfLE:O'TLXOC; -
TOU " e
iXfLuwvoe;.

Note du V indobon. hisl. 70, f. 21

'IO'T€OV (hL 1tpw'Y)v 0 fLÉ:YiXÇ OLxovofL0C; XiXL 0 fL€YiXC; O'XEUOepUÀiX~ 1tiXp&


.0G ~iXO'LÀÉ;ûlC; 1tpoe:OOCÀÀOVTO • ~iXO'LÀe:60'ocç 3è: 'IO'iXcX.xLaç 0 KOfLv'Y)vàç XiXL
x.ocpL~éfLe:vOÇ T4l 1tiXTpLcX.PX1l MLXiX~À Tcj) K'Y)POUÀiXPr.cp - olhûl ep'l'JcrLV 0
&fLepw 't"iXUTiX
ZûlvocpiiC; - , &1t€VELfLE XiXL TIjv T(;)V ~XÀ'l'JcrLiXcrTLXWV 1tPiXYfLlhûlV
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OLxovofLLiXV U1tO T1JV TOU
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1tiXTpLiXPXOU e:VETO E:<,aucrLiXV.
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XiXL TOUTO
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C;, '0 XIXL, 'A PyuP01tOUI\Oç
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Xe:XI\'l'JfLE:VOC;, fLE:YiXÇ
l
OLXOV0IJo0ç
, 1

TIjç MEYM'l'JÇ 'EXXÀ'Y)O'[iXC; è:XP'Y)fLcX"nO'E:V, wç 0 iXÙTéç CP"f)O'L ZûlViXpéiC;.


~'l'J!JodWcriXL . 0 XlXpTaepuÀiX~ oùx ëO'TLV ... (= Balsamon, PG, 138, 1140
C 3-7) ••• O'TpiX't"01tÉ30u ~iXcrLÀLXOU.

J 2 posl fjÀÉ7te:L'I 't'iXe; e:uX:±ç : omO'Se:'1 rcct<' adù. celeri ornisil C 19 am. cctcl'i
(cf. p. 195) 33 posl n. 33 : à a.PXl.Ù'J 't'i'ù'l xO'J't'O(X[CiIV add. Badl. Roe 18.
548 APPENDICE

Scholion d'I-Iarménopoulos(PG, 150, 03 D)


'1 Cl"UOV
' O";L
" fLOVCP , TCP- Xcxp-;otpu'),cxxt 1""1J:;
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t-'O'.Cl"LI\EWe; XupWU '.
XCXL, TCùV
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cxpXtEpe:CùV ,
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E:SW itp0Y-CX8-lJCl"8CXL Cl"UVOOOtç.
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Appendice Dionysiou 120.


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(3C.-37) '0 e:1tt ":"WV XOV7CX <XLWV >, 0 e:XXl\lJCl"LCXPXr,C;, 0 cxpxwv 7W'J 7CXUOUIICXpLWV,
, , , p.' , "1: ,~, - 8 -
(38- 41) 0 VOfLLXOe;, 0 Y.ùUOOUXI\LCl"LOe;, 0 E:SCXpXOç, OL OOfLe:Cl"':"LXOL ";WV upwv,
,
(42- 4S) 0 1tPOCl"fLovtipLOe;, OL xcxmxMp LOt, OL ëXOtXOL, 6 oLxovOfLoe; (en marge
,
( 4 6) 0 1tpCùTO.,ptiÀTIJÇ)•

NOTICE G

ITe:pt ,,;wv €xxÀlJCl"tCXCl""rtY-wv OtptptXlwV


'E;cXç 1tPWrf).
1 cx'. '0 fLEycxe; otxovOfLoe;, 1tiiCl"CXV .-Yjv OLXOVOfLlCXV TWV €XXÀY) Cl" LCXCl"TtXWV

2
1tpCXYfLtiTCùv Ëxwv.
"II ' 0fLe:ycxe;
t-'. ' Cl"CXXEI\I\CXP
"1. '
LOÇ, E1ttrf)pWV
, -
TCXÇ
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LEpCXÇ Cl"CXX~I\I\CXç, o'I)l\ovo-n
" ,
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yuvcxtXûcx fLOVCXCl"-rf)ptCX.
3 y ' • '0 fLEYCXÇ
' Cl"XEUOepUIICXs,
'"1 t :'t'C'X Cl"XEUY)
, • '
epUI\OCTTWV N
Tt)ç 'E XXIIY)Cl"tOCC;.
• '
4 0'. '0 XOCPTOepUÀCXÇ, 1tiiCl"OCV {mo8ECl"tV OtE;tiyWV.
5 E'. '0 Cl"CXXEÀÀlOU, 'rijv Cl"cxxeÀÀcxv XCXTixwv, Tf)v C(UÀcxx~v TWV 7tpOCl"tpuywv
T=(je; 'EY-Y-ÀlJCl"Lcx:;.
6 e;'. '0 1tpCùTixOty-oç 'roue; 1tpOCl"epuycxC; OCVCXOEXOfLEVOC;. OU't'Ot èÇCùXCXTOCXUÀÀOL.
<' H '
1tpwrf) , >
1tE:v't'oce;.
7 oc'. '0 1tPCù't'OVO't'tipLOC;, 1tpW't'oç 't'wv 1tOC't'PLOCPXtXWv VO't'OCplWV, rntOI.€1twv "t'eX
yptifLfL cxTCX •
8 W.
,
'0 Àoy08eT'f)ç, 1tOLWV Myoue; XOCT'f)X1)TLXOUÇ 1tpOç ':"ov Àcxov OLXOClCP TOl;
1
CXPXtEpe:WÇ.
9 y'. '0 XOCVCl"TPlCl"LOÇ, XpCXTWV èv 't'CXLÇ ÀEt't'OUPYLCXtÇ "t'o XOCVCl"'t'pLOV TWV 8UfLtcx-
fLti't'wv.
10 0'. '0 poctepEvMpLOC;, OCVOCepOPEÙÇ 't'Wv 7t'pOç ~OCCl"tI.€OC fLlJvUfLlhCùv.
Il E'. '0 U1t0fLVlJfLOC't'OYPOCepoç, YPOCtpCùV 't'eX Cl"U\lOOLXeX Cl""'fJfLEtWfLCX't'OC.
'H oe:UTepcx 1te:VTOCÇ.
12 cx.
, '0 f 1 -) - '\ 1 \ , \ ~
Le:pofLvlJfLwv, xpCX't'wv E\I ':'CXL:; I\e:LTOUpytCXtç TO XOV't'ocxtov XCXt oe:XOfLEVOe;
,

\, \ - ,
TOCÇ e:yypocepcxç TWV cxpxte:pe:wv.
,

i\olice G ; Monacensis 442, f. 7; ci-dessus, p. 202. Le titre de la quatril~me pentade,


peu lisible sur photographie, est transcrit d'après l'alicanus 1455, qui omet ~ha: dans
le liLre de la lroisième. A la fin j'ajoute sepul'émelllles appendices diITcrenls des trois
témoins, avee numérotation des noms nouveaux entre parenthèses. Lu graphie
FlXtq>e:\l8ciptot; est originelle; sauf erreur de lecture, je reproduis l'orthographe des
noms Bans changement.
NOTICE G 549
13 w. '0 (mOfLLfL'JilO'XW'J T0 7tCtTPLOCPX''(), È.'J ';"Ct~e; ÀELTOUPYLCtLe; &.O'XOÀOUfLÉ'J(~,
,,;0::; e:ÙXO::; XCte' ÉXCtO'T'1;'J l~mOOe:L",'JUW'J.
14 y ,• '0 p'1JTWp,
" ,
1'PCtÇlW'J " r: "rou- ,E'JLCtU'tOU- r.It-'CtO'LI\LXO'J
Ct7tCt", ., \"6 ' CI" 0fLOI\01'LCt'J
1\ 1'o'J Ct'JV
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,;"(;)'J XCte' ~XCtO',;"o'J ~TOc; XCtTop6WfLtX-;W'J ocù':Otl.


o~, • '0"oO'TtCtpWe;, - TIJ'J
XPCtTW'J \ 7tCt't'pLCtPXLX"YJ'J
\.,'~" - \fI'1JepOLe;
I\OCfL7tCtoCt XCtL E'J 't'Ctte; "
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';"Cte; vUpCte;.
16 E'. '0 'JOUfLo86TY)e;, 70: €~ &'Époe; XCtt xépooue; 'JOUfL[Ct &'7tOStOOÙe; TO~e; XÀ'1Jpt-
N \ _ /

XOLe; Y.CtL TOte; 7te:'J"fjO't'J.


'H Tpk'1J 7tE\lTo:e; <OLO: > T(;)'J È.7tL
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19 y'. '0 È.7tt T(;)'J OE~O'EWV, 't'o:e; de; TO'J &.PXLEpÉCt oE~O'ELe; 7tpoO'ocyw'J.
20 S'. '0 È.7tt T1jc; LEpoce; XCtTCtO'TOCO'E<ùe;, XCt6LO''t'(;Jv TOÙe; XÀ"fjpLXOÙe; Èv T0 ~~fLCtTt,
Àé1'w'J • O'T(;JfLE'J XCtÀ(;Je;.
'21 E'. '0 È.7tt T(;JV O'Expé't'wv, XCt6LO'T(;J'J Ta 7tCtTPLCtPXLxav O'ÉXPETOV oc6ôpuoo'J
, , ,
XCtL CtTCtpCtXOV.
<'H TETOCPTIJ 7tE\lTo:e; TWV Œ[we; &.PXO\ITLXWV. >
22 Ct'. '0 :XPXW'J TW'J (.LOVCtO'TY)p(W'J, ÈmoÀÉ7tWV TO: &.'JSpé;)oc fL0'JCtO''t''1)PLCt.
23 W. '0 tipxwv TWV €XXÀ"fjO'LWV, €7tLoÀÉ7tWV XCtt 7tCtPCtSLOOÙe; TO::; hxÀ"fjO'[Cte;
TO~e; 7tpEO'OuTtpmc;.
Y, • '0 l! -'.,' 'l: ' ~ ~, ? r.I l ,-
'2 ·1 ~PXW'J TOU El)Ctyye:l\toU, e:~OUO'tCt'J OLoOVCtt <pTL'Jt I-'0UÀe:TCtL EmEt'J
't'à €ùCtyyéÀtov, ÀELTOUPYOÜ'JTOe; TOi) 7tlXTptOCpXOU, xoct €V TocLe; ÀLTavdCtLe;
XPCtTWV ocùTa €7t1. TOU 0'''r~60ue; xoct 7tPO€PxÔfLEVOe;.
~,
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'0"CtpXWV 't'W'J
- 9CùTWV,
, '8., , "'" (:l. , ,,...
€7tLuI\E7tW'J 'TOUe; ELe; TO OCYLOV I-'Ct7tTLO'(.LCt EUTPE7tL..,O-
,
(.Le:VOUc;.
26 E'. '0 rJ.PXW'J TOÜ OCVTtfLLVO'[OU, St' ou S[OOV't"CtL Tel OC'JTLfL[VO'LCt XCtt XCteLEpOÜ\ITCtL
, 1
Ot VCtOL.
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00 "fjO'Ct'J UO'T€POV XCtt\ TCt,~~ ., \
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7tCtpOC .,'
TOU I-'CtO'tIlEWe;
Xüp 'AÀE;(OU TOi) KO(.L'J"1jvoU, ôe; xcd Tel Tp[Ct È;WXCtTCtXUI-OCTCt, ~CtO'tÀLXO:
O'JTCt TO 1tponpOV XCt1. XOO'fL[we; ~XO\ITOC StO: 'TOUTO xoct TO (.LtyCt, Ta fLEYCtÀOOLXO-
VOfLOCTOV, Ta (.LE1'OCÀOO'CtXEÀÀCtpOCTOV, Ta (.Le:YCtÀOO'XEUOepUÀOCXOC't'o'J, OéOWXE
1tOtûv de; ';"CtÜTOC EX 't'WV kpwfLévwv &.vop(;)'J.

Appendix Vaticana.
'E866"fj0'0:'J ... ocvSpwv. ELO'L Tel StSCtO'XCtÀLXO: Tp~Ct TCttlTCt XCt't"O: 7toÀÙ
(27) de; Ctt);"fj'J OVTO: È1tt TWV ~fLe:P(;Jv he:LVOU • 0 SL8&O'XCtÀOe; TO\) EÙCtY1'EÀ[OU,
( 28) ,
EPfL"fj'JEI)WV
l 'E' ,.,
TO 'UCtY1'EIILOV, °
,~ ~, .,
otoCtO'XCtI\Oç
- 'A1tOO'TOIIOU,
TOU
'-" , ,
Ep(.L"fjVEUW'J
( 29) TO: 'A1tOO'T6Àou, b SL8&O'XCtÀOe; TOl) ljJCtÀT'Yjpoe;, é:PfL"fjVEUW'J TO ~CtÀ't"1)pto'J .
(30-31) €7tt "rOUTOLe; (; 7tPWT07tP€O'OUTe:pOC; xa!. 6 S€UnpEUWv TWV Le:péwv, (.LET'
( 32) CtÙTav xal. b SEunpEUW'J 'TWV StCtXOv<ùv.
(33- 34) 'IS(we; dO'1. XCtI. oL 1tCtTPLCtPXLXOI. VOTtXPLOL O'ÛV Té;) 7tPLfLfLLX"fjpî.cp CtÙT(;JV,
ypOCepOVTEÇ Tel È\lTtXÀfLCtTCt T(;JV ocpXtEpéwv XCtt T(;)'J XCt6"fjYOU(.LÉ'JWV XCtI.
, , \ \ \ /
TCt O'TCtUP07t'f}YLCt XCtt 'TOC 7tCt't'ptocpXtxoc YPOC(.LfLCtTCt XCtL OLOC 'TOU 1tpW"ro'Jo-
, ~, -
TCtp[OU 7tOCpO: ":'OÜ 1tCtTPLOCPXOU TCtÜTOC ÀCtfLOOCVO\ITEe; ÈVU1toypCtepCt.
550 APPENDICE

Appendix Mosqucnsis.
('27) ELO't 1t(Xp~ ,~U":'~ X~L ":'(): ,p[~ o~o~O'x~À~x~ Ocp«LX~~ . 6 O~OtXO'x~Ào:;
(28-29) ,oü EÙ~YYEÀ[OU, 6 OtOtXO'x~Àoç TOÜ ' A1toO',oÀou x~t 6 OtOtXO'xû,oç TOÜ
.-ri
'If ~ÀTYîpoç, &n V~ 1tpoO'E,É(lYJO'~v 'EXXÀ'YJO'Lq: &.1tO vz~piiç TOU ~MLÀÉ<.ùÇ
- 'A'I\Ee,~OU'
xup l:' '"
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e:xouO'r. oe: , 61tOUç Latou:;,
'~I ~\
~I\I\ e:1tEW"rl
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,

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TOUTotÇ " \, , \ "- ,,-'
EYXPLVET~L x~t XP"rl ~1t0 T<.ùV 1tpO~1tOTET~YflEV<.ùV O~cp~XL~l\t<.ùV

dc; "':'~ÜT~ 7t~p~À~flÔ&VEO'e~~, 0 &.v~oEX6flEVO~ TOWU,OV o~o~O'x~ÀLxà'J


OcpcpLXLOV wç 1tpO(J'e~X"rlV TOU Ocp?~XLOU fl€VEL EV T<ï> tOLcp ,01tCp.
( 3 0- 31) + "EO'n x~t Ô 1tPLflflLX~pLOÇ T(;)V VOT~pL<.ùV x~t of. vOTtXpLO~,
(32-33) o TE: 1tp<.ùTo1t~1tiiç x~l. 0 oEunpEuwv T(;)V f.EpÉ<.ùV,
, 't'1. ,., ~, , • ~ 1 - ~ ,
(34-35) 1tpOO'ETt 01;; X~t 0 ~PXtot~XOVoç X~L 0 OSUTEPEU<.ùV '<.ùV ow:xovwv.
( 36) + 6 1tp<.ùTO~tXÀTY)Ç,
(37) o OOf.L€O''t'LKOc;,
( 38) (; Ào:oo"u'J&:xTY)ç,
( 39) o 1tPLflfl~X~pLOÇ T(;)V cX.V~yvWO'T(;)V,
( 40) x~t 0 éX.pX<.ùv ,(;)v XOV'r~XL<.ùV.
( 41) + Ot tmO'X01tEr.~VO(,
( 42) OL• OOflE(jTLXOL
" , - 1
TOU O'e:XPE:TOU,
(43) of. E1tl. TIjç EÔT~;(O(Ç.

NOTICE H

f. 381

~'. ·0 flÉY~Ç OLXovoflOÇ OcpE:LÀEr. €VEPYEtv EV TotÇ ~O'<.ù x~l. Ë;<.ù 1tpooccrTdo~ç,
, , " , 1 t:I ,,1.
~ ~,. , \ , .,,-
XWPLOtÇ ,;"E x~t otx~t<.ùfl~O'~, OLaOO'v~L 01;; X~~ Poy~ X~t TU7t<.ùfl~T~, OtXOoOflELV
TE T~ xp-n~oV'r~ x~t &.v~cpÉpe:tV T<ï> 1t~TpttXPX71 flE'r' do~O'e:wç 'OU TET~Yfl€VOU
, \ " - "l: ~ \ -, -
1t~PQtXOVOflOU XOCt E:1tL T<.ùV E:e,W OL~ TOU E:7tLTY)P'YJTOU.

'2 W.·O fl€Y~Ç O'~xe:ÀÀtXp~oç It.XE:~ O'€XPETOV 1.0tXOv T(;)V YUVo(LXe:LWV flov~(j-
, " \ ' " 'l: ~ -.,', , .l':l':l' '"
TYlpL<.ùV, EXEtV TY)v EtO'OOOEe,OOOV "L<.ùV U1t O(UTOV flov~O','YjP~<.ùv, r.MV\o(j(jELV oe:
",:,ouç tZpEtç, È:~v X~T' €VOPLO(Ç 7tO(p& TLV<.ùV Û1t6XELV'r~L, 7tÉfl1te:tv oÈ: Tàç
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È:x 8E~L(;)V 't'OU 1t~TpLtXpXOU x~t nfl<.ùp[~LÇ X~VOVLXÛÇ xO(t Èm'HflLoLÇ X~eU1tO-
I? ' " \ 1 , -.., \ • 1 JI.
I.J~AI\e:~V T~Ç 1tT~LOUO'~Ç, 1t~pouO'~q: TOU U1t O(UTOV E:X1tpOO'<.ù1tEUOVTOÇ ~PXOVTOÇ

T(;)V flOVO(O'TY)P[WV XClt 7t~pouO'(q: Tr.v(;)V à..ÇLO'A6y<.ùV O'UYXÀ"rlT~X(;)V, X~t Td:Ç


f.381vflÉÀÀouO'~ç flOVtXO'o(L ev e:tO~O'E:L TOUTOU x~t OPt(jfl<ï> X~e((J'T~O'eClL. 1

NoUee H : recension de Coislin. 364, r. 381·383; ci-dessus, p. 210. ~':dilion HtlALL~;S­


POT LÈS, Synlagma, 5, p. 534-539. Dans l'apparat qui suit, le chilTre entre parenthèses
renvoie à la ligne, quand le numéro en comporte plusieurs.

Titrr Ôq>LXLW\I C 1 (2) lege o!XO\lO!Le:L\I 'l 2 (2) OCOTO" C (8) xOCSta'rOC\lTIXL C.
NOTICE H 551

3 Y ,• '0 '
(.Le:ylX::; (JXEUOepU'À lXS
t:'
~oc
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"
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3Éçoc0'6lXL -r'~V (.LLXPOCV O'eppocyi:ooc ~V -rorÇ &p LO'~e:(JOi:ç, XlX"t"lX. oÈ: ...Y)v i5~<ÙO'LV
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"t"orç OLXlX(J'T1j(JLOLC; XlXL (.L6VOLÇ 't'O!:ç 7tlX"t"PLlX(JX,lXO!:::;, XOCL èmepÉ(JELV "t"O XlXÀX(.LcX(JLV,
ÈmlTY)(.LELWO'lXL "t"O 3LX~0''t'~(JLO'I, ÈVEPYEi:V &1tO "t"OU 1tlX't'pLcXPX,OU &1tlXV'rlX "t"OC
"t"01JTOU 3(XlXLlX, 7t(J OO'XO (.L(O'lXL 'rav (.LÉ:ÀÀOV't"lX 3É:ÇlXO'elXL rf)V (..I.LX(JOCV O'ep(JlXyï:OlX
Èv "t"oi:ç OE~LOi:::;, U7tE~OUO'LcX~EL'J 3È: OÀOUç 't'oùe; ~O'w6e:v xlXl ËÇ<ù6EV LE(JEi:e; "t"E
XlXL OLOCXOVOUe;, &ÀÀOC XlXt "t"OÙ;; ll1tEU6UVOue; &(JXLe:pe:ï:e; XlXVOVLX(;)Ç 't'L(..I.W(JEi:v
\ \ .", , À -
XlXL "t"lXe; O'U-,UYLlXÇ OCVOC7t "Y)(JOUV.
5 E'. '0 O'lXXÉÀÀ"Y)Ç È7tLTIJpe:!:V "t"OC 3LXlXLW(..I.lX't'lX 't'WV xlX60ÀLXWV èxXÀ"Y)O'LWV,
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APPENDICE

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27 '0 t7tt : '0 Ù7tO C 27 xcr;Pxcr;ç&:vcr;v vide p. 213, n. 3. 28 't"oiç omo C Il
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T'oUce 1 : Ilierosolymi/anus ~. Sabae 121, f. 219"·220 v ; ci-dessus, p. 217-218.


Toutes les parties enlre < > sont des restitutions, les plus importantes étant justifiées
dans le commentoire.
4 Xe1,E:UE:LII lege XÀ(VE:LV (cf. p. 221).
554 APPENDICE

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28 o &pXWV 't'WV cpW't'WV.

Notice J : Mosquensis Bibl. Syn. 475 (Vladimir 329), f. 396 v ; ci-dessus, p. 223.
Orthographe très défectueuse; je donne en note la forme incorrecte.

Titre èqle:!l(L(X 1 ~qlOpWç, XTL!lOCTWV '2 a(Xxe:ÀocpLOÇ, ~<popw~, YUVCXLX[(l)V 3 aXEU(l)-


<pûÀcx~ 4 cru!lL6lae:LC; 5 acxxe:Àe:LOU 6 ITp(l)Téy8e:LXOC; 7 ITpwTOVWTcipLoc;
(après Il) T'iic; 8EUT(e:)p (cx) ITe:VTOCÇ 18 )(p~ae:(l)v 19 8dae:ov 20 ae:xpa:(TWV.
556 APPENDICE

t l! - , 1
29 y'. o CA.pXWV 'rou CXV7LfLLVO"LOU.
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31 <:: • Ô 7tp~(.L(..L~)(~PLO~ TCùV vOTa.ptCù'J.
3'2 o t ~OfLÉo""';LXOL fL<:7a 't'WV Èçwxcx'nxxotÀwv
33 ot ÀIXOO"UVOCX,",CX L.
, ,1 _ 1
34 o cxpXWV 't'wv XOV"rCXXLWV.
35
( ,-) ....
o 7tPLfLfLLX't)pLOe; 't'wv CXVCXYVWO""rWV.
,
36 o 8ofLÉ:.0"'t'LXOe; 't'ou &fLowvoe; XCXL ot Éç~ç cXVCXyvWO",",CXL.

NOTICE KI
Il:: -, ,
f. 162 T CXe.,E LC; 't'wv ocpcp LX LWV

<il pWTIJ 7tEV't'OCC;. >


1 '0 fLÉ:.ycxe; olxovôfLoe; XpCX't'Ef: 't'WV OÀWV xTIJfLoc,",wV 't'~e; O:ytcxc; ÈxxÀ'fJO"tcxC;.
2 '0 fLÉ:.ycxe; O"CXXXEÀJ.cXpWe; &pXE~ 't'WV cXv8pdwv fLoVCXO"TIJptwv.
3 '0 fLÉ:.ycxe; o"XEUOrpVÀCX~ &pXEL 't'ou O"XEUOCPUÀCXxtou XCXL 't'WV tEPWV,
4 '0 XCXP,",OCPUÀCXç bmpOo"W7tEUE~ 't'w cXPX~EpE'i:.
5 '0 O"CXXXEÀÀtOU OCPXEL 't'wv YUVCXLXe;(WV fLOVCXO"TIJptc,W xcxt, O't'IXV 0pYLO"e=n
o cXPXLEpEUe; 't'LVL, Eto"EOOC~EL ocù't'ov de; "t'"f)v O"CXXX&ÀÀcxv, ~youv de; "t'"f)v cpuÀcxx1)v.
~EU't'É:.pCX 7tEV't'OCe;.
6 '0 7tpW't'OVO't'IXpLOe;, XpCX't'WV 't'O XCXÀCXfLIXPLV, 7tCXpto"'t'CX't'CX~ 't'é;) cXPX,L<:pE'i:.
7 '0 xcxvO"'t'ptO"tOC;, 07to't'cxv ÀEL't'OUYn 0 cXPX~EpEUC;, XpCX't'WV 't'O xcxvO"'t'ptv fLE't'~
Eù08ouc; eUfLLIXfLcx,",oe;.
8 '0 pEcpEVOCXpLOe;
' ~ , , L.....
CX7tOO"'t't;,v\E't'CXL 7tCXpCX' 't'<p
-,CXPXLEPEL,- E7tEpWV
, , XCXL\cpEpWV
' , •\
e:mo"'t'oJ\cxe;
'l't'OL fL'YJvufLoc't'cx.
.IJ. '

9 '0 ÀoyoBéTIJe; ~OUMWV 't'lie; ypcxcp~c; &c; 7tP0O"'t'IXO"O"EL 0 cXPXLEpEUe;.


10 • 0 U7tOfLV'fJfLCX'!oyPIXcpOc;, 07tO't'cxv yév'fJ ~~cpoç 1 ÈmO"Xô7tOU, xcxBé~E't'CXL xcxt
(f,162 v ) cxù't'oe; fLE't'li 't'wv cXPXLEpéwv XIXL 't'OU XCXp't'oCPVÀcxxoç.
T pt't"fJ 7tEV't'OCe;.
Il '0 7tpw't'éx8LXOe; XCXeé~E't'CXL fLE't'li "roùe; 8w8EXCX Èx8Lxoue;, XptVWV "rac; U7tO-
{lÉ:.O"ELC;.
12 '0 'LEPOfLv't)fLWV
, ,
e:j'XCXLV ('"...EL XCXL\cxu"roe;
, \ VIXOUe;. 1

13 '0 U7tO 't'wv yo'Vchwv CPOpEf: 't'ov &pXLe:pÉ:.CXV "r0 U7t0YO\lŒ't'tV, o't"av ÀE;LTOUpy-n.
'0 U7tOfLLfLVllO"XWV
• , '10 , \. eL , -,
14 OELXVEL "rcxe; U7tO Eo"ELe; "rOU cxpxLEpe:WC;.
15 '0 OLOCXO"XCXlI.oe;
~ ~, • •EpfL'YJVEUE~ , 't'o\ E' '.
"UCXyye:II.LOV.

30 VOflOu86Tr]C; 31 vW1'cxplwv 32 è:çoxcx- 33 ÀocoauvocxTE: 36 ~çe:LC;, cXvocy-


VWa1'OCL (prima manu : civcxj'V6:lat1'ocL ?)

Notice KI : Vatican. Palatin us 367, f. 162',v : ci-dessus, p. 228, 233-23;). Corrections


orthographiques.

1 civ8plwv 5 dad)a.~"I'l ? O~' 51'cxV ÀE:L1'OUPYd', xocva1'p1)v 8 l)1'OL : d'n Il


~pW1" ~l(8Ll(OC; 13 u~oyovcX-n:v. ÀE:L1'oupyd 14 U~ofl"l'lflve;(ay.wv,
NOTICE K2 557
"E't"zpoc.
1 fi '0"Ocr7~OCplOÇ Y.p:('72~- 7'fj"
, )' ~
,OCfL7tOCOOC "
&fLT.pocr eEV 70U-,OCpX.~EpE:WÇ. 1

17 '0 fLÉyocÇ cXPX.~~LlXXWV &PX,EL 'rwv ô~ocx'6vwv 't"oti Eùocyyû,(OU.


18 '0 7tpW1"07tOC7t~ç npW"rEUEL, O"t'OCV ÀE:L"rOl)Py~ 0 &pXLEpEUÇ, ,,~v &px7jV "rwv
OÀwv.

LISTE-NOTICE [\:2

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1
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o fLe:yocÇ OLXovofL0C;,
,
17 o ÔEl)'t"EPEUWV,
'2
, 1 ) ,
o fLe:yocC; crocxXE .OCpLOÇ, 18 o ~C:ocpX0C;,
3 6 fLÉyoce; crXEUOepUÀOCç, 19 o &pxwv 7WV Èx'XÀ"/)cr~wv,
4 o xocP't"oepuÀocç, 20 0 XOCTY)X"fJ't'1)e;,
o crocXXEÀ(OU, 21 0 7t'EpLOÔEU"r~C;,
~ ÔEU't"€POC 7t'E:V't"lXC; 2 '2 0 ~ou't"Lcrede;,
6 6 7t'pW't"OVO't"lXpLOC;, '23 ot ~Wôe:xoc È!x(ihxOL,
, 1
7 o x'OCvcr't"pe:LcrwC;, 24 oL Mo ~ofLÉcr"rtXOL,
(', ~,

OL Mo ÀOCOcruvlXX7OC~,
8 o EpOC~cpEpEVOOCp~e;, '2 [)
o ÀoyoeéTY)C;, 26 ol Mo 7t'PO~fL"fJx'uP~o~,
10 o U7t'OfLv"fJfLoc"t'oyplXepOV. 27 0 7t'pW"rO~&À'1"Y)ç,
~ "rp(TY) 7t'EV"rlXC; . 28 0 7t'poC:"fJfLOÇ,
11 o 7t'pW"rÉx.~LXOC;, '2\} 0 Ô"fJ7t'o"roc't"oe;,
OL'e E:OpLOt,
'
, , 1
12 o Le:POfLV"fJfLOV, 30
13 olmo "rWV YOVlX't"WV, 31 o E:7t'
( - "
, L, 't""fJe; EU7OCr.,tOCe;,
,
, , ,
14 o U7t'OfLLfLV"fJcrxwv, 3'2 o ~Ex'ocv6ç,
15 o ô~McrxocÀoe;. 33 o xoc70yuptIXpte;,
"r€ÀOC; 't"WV ~e:XIX7t'EV't"E, oc;)"r"/) Ècr't"tv ~ 7lXC:te; 't""fJç
'Ex,xÀ"f)crLOCe;.
2. '0 yocp fLÉyoce; &pX~~t&x'wvoe; XOCL 0 8e:U"rEPEUWV "rWV ôtocx6vwv où 't"IXcrcrOV't"oct
fLE't"O: 't"WV &pxov"rtx'e:LWV, &ÀÀ' oepep(Xe:tlX dcrtv.
f. 211 v 1 rLVWO'XE oÈ: X,OCL 't"OÜ"rO . Er ne; ~' tXv XOCf. ÉXe:t eX,7t'O 't"o:e; 't"pE~Ç creppocy~ôoce;,
Ù7t'OpE~ ',10: ÈfL7t'jj de; 010',1 àfLepLx'ELOV XOCL XÀ"fJpLX,lX't"OV eÉÀEt . 0fLOLWÇ 0 &pXLÔLlXXOV
XOCf. 0 ~EU't"Epe:ûwv 't"WV OLOCXOVWV.
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Notice K1: Parisinus 1391, f. '211-213; ci-dessus, p. '2'2fl s. Je consl'rvel'orthographe


ùu ms pour les tel'mes techniques; je garde quelques autres particularités dans le
tl~xte. Suuf indication contraire, renvoi au numéro de liste.

§ '2 (lin. 6) d'rj : dOL,


;:'58 APPENDICE

&YLOV ZÙlXyyÉ:ÀLOV ",:=;je; ~IXLQ{r6pou, Ta X,IXTa ' !WcXVVYjV, ),ÉYZl '70\)1"0 6 (7tPWTO)-
VO't"a.pLOe;, 't"=;je; (.LEya.À"tje; Ôe:U't"ÉplXe; XIXL ,",=;jç (.LzycXÀ"tje; ,",pL"t""f)e; XIXL -;=tje; (.LEya.À"tjÇ
ô', ÀÉYEL lXù't"cl (; kpo(.Lv~(.LWV, TIje; (.Le:yM"Y)e; E' b y.lXvO''t"pd(noe;, 't"=;je; ô~ (.LEya.À"tje;
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7tIXPIXO'XEU"Y)e;, EL (.Le:v EO',",L O'IXXElV\lXpWe;, (J\C;YEL 't"OU,",O >, ELoO\JV 0 Oe:U't"Epe:UOV
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XupLlXx=;je;, d [lÉV È0'7L O'lXXe:JJ..a.pWe;, MYZl '70U1"0, LÔOUV oIoe; 7tpw't"Éo"Y) "rWV
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f-LOVlXO''t'"f)PLlX va dVlXL dç 't'"1JV ~ÀÉ7t"Y)O'LV 't"ou.
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de; 't"a .Wv &y[wv O'XEUWV ....=tie; ËxXÀ"Y)O'LlXe;, 1fjyouv

4 '0 XlXpT09uÀlX~ h 7tp0O'W7tOU 't"OÙ &pXLEpÉWÇ, wO'lXtrrWC; XIX). de; xÀ'IJ-


pOVO[lLIXe; 't"WV o LXYJ[la.TWV.
5 '0 O'ocxEMLOU TWV YUVlXLXdwv fl.OVIXO'T"Y)pLWV XlX!. de; Tae; cpUÀlXXae; -;=;jç
, EXXÀ"Y)O'LlXe;.

fIe:v-rocç ~e:U't"ÉplX.
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ÔWÔEXOC ÈXÔLXWV fl.LXpOCe; {l1t08SO'ELe;.
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fl.EM (WV) Èyx.lXLVLO'IXL ÈxXÀYJ O'(lXV xe:\I0U PYLlXV.
13 '0 È7t1. 't"W\I yova.'t'W\I de; Tà OCMa.O'O'EL\I "t"àv &pXLEpélXV cpopd 't"(~ &pXLEpe:i:
TO U7t0yw\leXT"Y)v IXÙT013.

1 è~eTcX~e:L restilui (ex cd. noliliae Goar II) ; hÉpL 8e codex Il oacxu't"wç (cl infra
pluries) 8 !L~VU!Lcxv 0 ÈITLaX07tOç dccsl aliquid JOeL 't"L : ~'t"L Il &:yyci},e:fLCXV : &:yx!XÀe:!-Lcxv
J 3 ciUciO'aeLv, -rijl : cXU!XalJv, -ra.
NOTICE K2 559
14 '0 lmofLLfLv~O'XOV 8EX6fLEVOÇ ,iXç Ù7tOfJ.V-fJO'ELÇ -:wv Ù7tOfJ.LfLV'Y)~6vTWV xcxl
OCVo:tpÉpWV TCI:'.hcxç T<!> OCPXtEpEl:.
15 '0 ôLMQ"'~cxÀoe; €PfL'Y)VEUEL ,0 ocywv EôcxyyiÀLOV, TOV ' A7tOO'TOÀOV, d
8UVCXTOV XCXL 'YO:À'~pLOV.
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( 15 b) Ot ÀCXfL7tcxMpLOL vii ~CXO'TÔ:~OUO'LV TiXe; ÀcxfL7tÔ:Ôcxe; ËfL7tpOO'OEV ,oti ~mO'x67tou.
( 15 c-d) '0 ylip fLÉycxe; &pXLaLÔ;XWVOe; xcxt 0 8EU'EPEUWV TWV 8LCXXOVWV TCXUTCX
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5. 'QO'cxu,we; &pXETCXL ô xopoe; 0 EÙWVUfJ.0e; ",:oti 7tpWT07tCX7tOC.
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19 '0 &pXOV TWV ÈxxÀ'Y)O'Lc7>v ',10: yp&rp'Y) "t'O: &VTLfL-fJO'LCX xcxt ,ix O''t'CXUp07t~YLCX.
20 '0 xcx't"Y)X'Y)TIje; vii XCX't"Y)X~O'll TOUe; ELO'EPXofLivoue; &7t0 é:"rEp6ôoçov de; TIjv
xcx6cxpiXv 7tLO'TLV TWV XPLO'TLCXVWV XIXL ~CX7tT(~EL cxù't'oue;.
21 '0 7te:pL08e:uTIje; bae:u6fLEVOC; XlXt 7tpoO'cpÉ:.pwv tX7tCXV'CXe; TOÛe; fLÉ;MOV't'CXe;
ÈÀOEl:V de; TIjv 7tLO''t'LV 't'WV XpLO''t'LCXVWV.
'a ~ou"t'L0'6e:l:e;, Ihcxv ~1X7tTL~EL 0 È7t[O'X07tOe;, vcX ~ou,(O'm 't'o 7tcxL8LV XCXL
~">.) - , ">.' '"
[J.I\ ,oc; 7tCX7tIXC; VCX "'EYEL TCXe; EUXCXC;.

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16 dO'rip~E:L : YlO''t"txYl 19 O''t"IXupo7tlYE:tlX 20 XCX't"1JX~O'Ot 22 ~ou't"L0'6erç legc


f'OU't"LO'~Ç 23 l;x8lxOL 24 80!LÉO''t"lxOL 25 ÀcxoO'uv~x't"E: !I80fLE:0''t"lxOL cx\hol : IXU'rij Il
26 (U7tO supra lin) 8Lcxx6vouç 28 O''Ij!Ll)VOUO'LV.
560 APPENDICE

29 '0 ÔmO"t'IXTOç, O":'IX'J r.ZplT:lX"tÛ 6 È7tLcrx07tOÇ, va xlX(hpL~e:L ,,;,'~v G,",pli71X'J


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€X0f.Le:v Èv "t'o~e; OCÙTOU ÔLOLX~fLlXcrLV.

31 dO'nptOuv : ~O'T[)(OUV Il I!tPOVT (ec;) vel dtpxovT (IXÇ)


(9) 'YlO'(TOL? (ut er
TL supra 1).

N'otice K', d'après Parisinus 1140 A, f. 81-82 (= l'), .!llhon, Dionysiou 489, r. IRB-
189 (= D). Le début, jusqu'à la ligne 3 du no 2 (déhut du Pariûnlls mulilé), n'esl
connu que par D. Ensuite je reproduis le texle ùe P, metlanl entre ( ) les passa~es
modifiés par comparaison avec D; entre < > des leçons plus divergentes de D.
Une lranscription aussi exacle que possible du nO 3, d'après D, montrera la difficulté
d'une collation complète; «Ecrrl)v YIXP )«(lL Toihw Tp[TWV bqlrpb~LWV . ti'l7ttp XIXL)(ÀOLTlXt
!LéylXC; crxeuorpuÀtX; . crxIXH1'Yl7tcXVTIX TtX TaLC; É)()(ÀOLcrLIXC;; /tcrT'1jV ev E:7tmTOLpl)O"L lXuT6v fxvv
(8e) XIXL lXuT6C; tO'o86vIX!LoV LO'XUV TOI) yplXcpUV, )(on tXUV eV~81)crL TIX ev TOL\; 80ltLÇ vlXorÇ .
Ta', )«(l8wÀm)(~ e)(xÀo!O'tlX XIXL cr.UTWÇ XIX?TOUÀ&pLWÇ XtXlxÀoLTIXL ». POlir une édition sin-
cère il faudrait mettre les deux textes face à face,
NOTICE K3 561

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562 APPENDICE

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crU\l03LX<D\I OCÙ-rOU ÈY.OOfLOCTW'J J) > gXe:t OCOe:LOC\l Èpe:u\li\l "rO.JTOUÇ 7t0i) XOC~ 7tWC;
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Àoc(.L7tocoo: gfL7tpocr6e:\I ocÙTOti 07tOU 7tOpe:Ue:L.
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3 y'. 0 fLtyocc; crXEUOrpUÀOC~,
4 8'. 0 XlXp"t"OrpUÀlX~,
li;' . 0 crlXXE:ÀÀlou,
6 ç'. 0 1tpw"t"tx8txoc;.
2. Toc~~c; (1tE\I"t"OCC;) ~' •
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1tpW,O\lO"t"lXp~OC;,

8 1)' • 0 Àoy08t"O)ç,
9 8'. 0 XlX\lcr"t"plcrwc;,
10 L'. 0 plXtrpEpE:v8ci.plOC;,
11 tlX'. b U1tOf-L\I"I)f-LlX"t"0YPci.<;>oc;.
3. TOC~LC; (1tE:\I't'occ;) y' .
12 LO'. 0 tEpO~V~f.L{t)v,
, f t '
13 ~y. 0 U1t 0(.Ltf-LV 7) crXW'I ,
14 ~3J. 0 oLocfcrxrxÀoc; 't'OU EÙOCYYEÀ(OU,
15 tE'. 0 8L8ci.crXlXÀO::; "t"OU 'A1tocr,6Àou,
16 LC;'. 0 OLOOCGXCXÀOC; 't'OU 'YCXÀTIjpoç.

Lisle L : recension commune d'après les éditions: PG, 119,924-926 (= JGR de


Leunclavius, 1596). BEVERIGIUS, Synodiron, IP, p. 272. Avec appendice: PG, 157,
125-126 (note 1 de Gretser) = Bonn, 113. Commentaire, ci-dessus, p. 242.
564 APPE!\"DICE

4. Toc~t~ (m:vTocç) 8' .


17 ~~' 4 0 È1tt TC)') YO\JOC'!(ù'J,
18 ~"IJ" 0 È1tt TWV Xp[O'EWV,
1U ~6/. a È7'd. -:&'J O~~(j~<.ùV,
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20 X. 0 E1tL T'Y)<:; LEplX<; XIXTOCO'TIXO'EW;,
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21 XIX. 0 E1t~ TWV O'e:xpe:'t'wv.
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29 X.e' . 0 oe:u"t'e:poc; ocr'"t'tocptOC;,
30 À'. 0 vou[J.[J.o86"O)ç (vel vou!J.Lo36"':1Jç, vou[J.oMn;c;, vOfLo86n;ç),
31 ÀIX'. 0 r.p~[J.[J.~x~ptoC; TWV 1tIXT(:HIXPX~XW'J VOTlXp[WV (vel 't'WV TIXOOUÀlXp[WV,
"t"WV cX.vocyvwO'''':'wv).

Appendices

Parisinus 1310 al vO't'cip~o~, 0 7tPW't"07tCt:7tŒC;, Ô Oe:U't'EPEUW'J.


Parisinus 396 o 1tpw"t"01tOC1t~ç, 0 3e:U"t"EPEUWV, {; 8EUTEPEU(,)\I.
Parisinus 1386 ... "t"IXOOUÀlXp[W\I' {; 1tp~[J.[J.LX~pLOÇ T(;)\I cX.\lIXY\lW0'7WV,
Ot 30fJ.&O'TLXC.~, Ot ÀIXOO'UVOC7t"':'IXL (sic), {; &pXW\I TW\I XO\ITIXXLW\I, 0 Èr.t -riiç
, t:'
EUTIXr.,LIXÇ.
Alheniens. Boules 33 : ... "t"IXOOUÀlXp[WV . oc' 0 3o[J.ÉO',~xoç, W 0 ÀOCOO'U-
, , t /
VIXX"O)C;, y 0 1tP~fJ.[J.~X1Jptoç.

Genevensis 23, f. 144.


AÜT"IJ ~ TOCÇtÇ ÈO'Ttv ~ V&IX XlXt \lU\I Èmxpoc":'~O'ocO'IX 1toÀtTdle:0'6IXL XlXt È\I ",:,?j
MeyOCÀYl 'ExxÀ1JO'[~ T?j KW\lO'TIX\lTLVOU1t6Àe:t' Et 8' Ë\I TLO't 't'WV ~LOÀtW\I
"ii ,/ t,~" 1 i" \ (' (' 1
IXJVl.WÇ EUP'Y)TlXt 'Y) 't'1Xr.,LC; IXU't"YJ XIX"'EO''t'pW[J.e:\I"IJ, 1tIXI\IXLO't'e:plX e:O'n\l 1J U1tOTU1tWO'tÇ
Èxd\l1J, ~ \lÜ\I oùx ÈVe:PYEï:'t'IX~. '0 [J.ÉylXC; OLxo\l6fLOÇ ~XEL TW\I ÈxxÀ'Y)mIXO'TLXW\I
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XTY)[J.IX't'W\I , 1tpOVOLIX\I.
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[J.E:yocç ...... '
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TW\I 7tEplX't'LXW\I [J.O\lIXO'''O)ptW\I "t'l)\I fJ.&PLfL\lIX\I. '0 fJ.ÉYlXç O'XEUOq:JUÀIXÇ, TWV LEPW\I
xe:t[J."lJÀtW'J 't'~\1 È1tL[J.ÉÀELIXV. '0 O'IXXEÀÀLOU, TW\I XIX{lOÀLXW\I ZxxÀYjO'tW\I XlXt ":'W\I

Genevensis 23. Les définitions viennenl de BalsamoIl : PG, 138, 1040 A-C ~g'rand­
économl' à charlophylax, celui-ci sans lJ.lycxç dans le lexte d'originl') ; 1037 R (prôtek-
dikos). Ces définitions sc retrouvent en mème état dans le ParisiIHls ~76'!, r. 81 v, où
Ducange a dû copier Il> passage concernant le prôtekdikos : Glossarium, 361. D'au tre
part, le Vindob. !lisl. 24 les introduit en nol(' dans la liste en vers de Blastarès : P::;F.l:DO-
KODINOS, Traité des offices, éd. Verpeaux, p. 319, 34 (apparat).
NOTICE M 565
ÈfL?U-;zUCr<:CùV ";"'"1'1 3wb<YjaLV' alXxè:À yocp nlXpX 'PCùfLlXtOLC; ':'0 3LOLXc:tv ÈaTL
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OCPcp LX(CùV, XlXL '!ouç OCVlXYVWcr'!lXC;, 1S't:xv 7OC'!'!0V't'lXL de; xÀ~pov, XlXL '!oue;
~youf!évoue;, OTlXV acpp:XY(~WV't'lXL ~YOUfLEVOL • XlXt npw'!oauf!t)ouÀoe; Èv '!lXte;
YlXf!LxlX'i:C; u1to8éaE:al XlXL Èv '!o'i::; ÀOl1totc; Èx.xÀ1jaLlXa'!lxo'i:ç cr'1JfLEL6>fLlXalv.
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Èf.LOOCÀÀEL XlXt OC1tOXÀdEL lXÙ'!OÙÇ de; ~v alXxEÀ),(lXV, .~ de; cpUÀlXX~V.

:\"olice YI. Texle incerlain à parlir du nO 13 : voir ci-dessus, p. 261 s. Jusqu'ail


nO 12, nous disposons de deux manuscrits: ,Ueieor. S. Siephani 79 (f. ?); Sinaiticus
1609, r. 525 v -528. A partir du nO 13, je schématise la liste des deux lémoins suivanl
l'ordre de M(eleorensis), S(inaiUcus) élant inlerpolé et désol'donné. Il semLle qu'à
partir de là le compila leur emprunle srs drf1nitions allX notices F el G, mais le copisle
dl' S a pu connaître aussi la notice )Ii. Après ce laLlculI, je relève les détlnitions les
plus difTérenlcs, d'après S.

Tilre TWV &V~py~tWv CXVTWV : cL F el J (ti l.) ;1 post [3~oÀlo: : xpO:'t"WV TeX
cr,~qJCXVCX,~x.wv xoct 'ri)v 'riic; xo:aoÀ~)('r,c; ~ùMyou (?) xcxt atd;,ciywv 7ta.crcxv {m6a~crtv
add. S iquae ad charlophylacem respicillnt) 4 (1. 3) !-L~ÀÀ~t verbum impersonale
(5-6) xoct 7tPWTOcrU!-LOouÀoC; - crl)!-L~LWfLo:crtV in marg.)1 in lexlu S 5 ante hanc def1-
nitionem notitiam G 5 soripsit S (1. 5) Œ.1toxÀd~t : Œ.7to)(M~t MS.
566 APPENDICE

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IXU"t"OU ":"Oue; IX~X(.LIXI\W"t"OU<;,
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,- - \, ~ , 'Y , 1[ ,
XIXL TOLC; IflOVEU<1~ me:UfLIXT~XIX XIXL 'lt1X~oEUE~ (.Le:~~OVIX 'ltOLr,<1IX<1LV IXfLOCPTLIXV
~
'ltp0<10plX(.LELV TYJ - -'Exx)"1J(n~
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Xe:LÀOt.
7 'ltpw't'ovOTcfpLOC; btLypcf9e:~ om<16e:v TOCe; YPOClflocC; lic; ypcfIflOU<1~V GL VO"t"OCpLOL
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XIXL<1"tjfLE~O~ IXlY,OCC; O~OC T~e; olxdocc; è7tLYPIX9~C;·
8a 'a
Àoyo6~"t'"tje; t XplX"t'e:~, O"t'IXV ocÀÀOC<1<1e:~ 6 OCPXLe:PEUC;, TO XIXV<1"t'p(LV) TO
f.xov Èv"t'oc; 6UfL~cffLIXTIX, OCÀÀOC<1<1EL XIXL TOV OCPXLEp~1X t X()'.L dc; TO ÀoyoYPIX9e:~v
TOCC; ~OpTOCe; XIXL dc; TOCe; 8"t)fL0<1LIXXOCC; XlXt OCPXOVTLXOCC; l.l7to6t<1EtC;.
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I\oyouc; XOCn;x"t)"t"LXOUe;
\

'ltpOC; TOV ÀIXOV O~XIXL~ TOU OCPXLEp~WÇ.


9 '0 XIXV<1TpL<1~oe; dc; "t'o XIXV<1TpE~V XOCL de; "t'o OCÀÀOC<1<1ELV TOV OCPXLe:ptlX,
XplXTWV Èv TIX~e; ÀELToupyLIXLe; TO XIX<1TpLov .Wv 6U(.L~IX(.LOCTWV.
1O '0'pIXLIflEpe:VOlXpLOe;
'1" • ''\'\ ' \
lX'ltO<1TEI\I\ETOCL e:Le; TOV r-1X<1LI\EIX oLIX <1UVOo ~XIX fL"t)vufLocTIX
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XOCL oLIX U'ltOVe:<1ELe; TWV IXPX~e:pE(j}V, EL<1IXYEL oe: XIXL 'roue; VEOXE~pO't'OV"tjTOUe;
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1l 'a U'ltOfLVYjfLIXTOYPOC90C; YPOCIflEL TOC <1UVOOLXOC <1"tjfLELW(.LIXTIX xlX6we; OC'ltO 't'OU


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XIXPTOIflUI\IXXOe; 'ltp o TplX'ltE Le;, O(.LOLWe; XOC~ TIXe; 'ltplXr.,E~C;.
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14 a 'ltpwTo8L8tfO'XIXÀOC; "t'O\) , A'lt. +--
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20 oÈ'ltL "t"Yje; EIJ"t'IXÇLIXC; 6 È1tt TWV <1ExptTwv
21 oOEU"t'EpOC; OL8tfO'XIXÀOC; +--

6 (lin. 3-4) xoct TtocL8eueL - ~';Ofl.oÀoyoufl.evoL omo S cl posl brevc exeer'plum Joannis
Cilrensis (de protecdieo a Georgio Xiphilino promolo) addil : 'I<17tov OTL al 7~Ç
TtpwTI)ç TtevTci8o<; ôcpqnxd:ÀLoL ÀtYOVTOCL tÇWXOCTcXXljÀOL . ~ÇW)(OCTcXxoLÀr)~ HYOVTCXL al oè
TtÀt (wv) TWV &ÀÀwv T<{i ocpXLepd TtÀ'1J<1LcX~OVTe:Ç 7 OCÙTIXç-€mypoctp'ijç : 8LIX 'rijç otxelcxç
~TtLypCXcpr,Ç ~TtLOÀ~TtWV ocù,cXç' fl.e-W: TOUÇ ÉÇCùXCXTCXXe:[ÀOUC; Ttpw,6ç €<1TLV b 7tPWTOVOTOCPLOC; S
8 a xpcxTe'L - OCpXLep&OC interpol. ex nO 9 8 b cf. notices 10' 8, G R (et infra, ;'Il 8,
a 8) \) cr. F 9, G 9 XOCV<1TptV (ut 1 9) : xocveTp(dv) ~1S Il 10 prima pars Ilsquc
àPXLe:péwv : cr. F 10, G 10 veoxeLpoTov~TOUC; : cf. no t. 1 10 II
Il <1lj!LeLw!LCXTcx M
+ dTe ÛTtOfLV~fl.OCTOC S ] 2 TO XCXTIX - <1Uvti6pOL<1LC; inlerpo)alur ?
NOTICE N 567

MS
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14 7tpW't'oo~O<xetX<XAOe; ,OU 7tOet't'OAOU ZP(.L"fJVE:UEL -;0 X<X'i"<X xup~OCX"fJV
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15 '0 ~L3OCetx<xÀoc; 't'OU 'J1'<XÀ't'~p0C;' ;; 1tp&'t'Oc; ~~~ocetX<XÀoe; ~"1](J."fJyopd "0
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20 '0 È1tL "6jc; LEp,iÇ x<X't'<X(j'!OCGEWÇ 1toLd EÙ'i"<X~L<XV de; 't'o ~~(J.<X de; 't'oùC;
ÀEL't'OUPYOÜV'i"<xç x<X'i"OC 'TOC~LV.
22 '0 8Eunpoc; ~~3OCetx<xÀoc; 't'Ou EÙ<XYYEÀ(OU ~O"1]eEL "OV 7tpW't'ov ~h8OCcrx<xÀov
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O't'ocv OU oUV<X't'<X~ EXE:LVOÇ oLo<xetXELV
~~I ,
<Xu-;o.
1

l\'OTICE N

Toc ÈXXÀ"1]etL<Xet't'lXOC OcpcpLXl<X è:XOUetLv O\)'t'We;

1. 'H 1tpw't'"Y) 1tE:V'TOCe;.


'0 (J.éy<xe; oLxov6(J.oç, xp<X't'wv 1tocV't'<x 't'oc xTYj(J.<X't'<X -rijc; 'EXxÀ"fJetL<XC; X<X!.
7téiv 't'o det08L<x~6(J.Evov i~ <Xù't'wv, o~xovo(J.e:r 't'éjl OCPXLEpE:~ X<X!. -r?i 'EXXÀ"1]etL~.
2 '0 (J.Éy<xe; et<XXEÀÀOCpLOe;, Xp<X't'WV 'roc &:v~péjl<x x<x!. YUV<XLXE:L<X (J.OV<Xet~pLOC,
~XWV t'moupyov de; 't'QU,a 't'OV ocPxov't'<X 't'WV l..I.0V <xet't'"fJP (WV.
3 '0 (.Léy<xe; etXEUOcpUÀ<X~, xp<X't'wv .OC O'XEU"fJ 't'~c; , ExxÀ"fJ etL <xe;.

17 ~7t1. 't'à - XfHVO!..dvCùv inLrrpolaliu ,v ide supra, p. 377) .,Iin. 4-5) &:crxoÀou(.Lévcp -
:J7t08eLXVûeLv : cf. nol. 0 17.

:\"oLice j\ ; texte J'après Marciallus 183, f. 244"-Y; peu diIl'érenl du Lexte reçu:
PG, 157,25-29 = Bonn, 3-6. Qllelqlll'S varianLes de la recension bri'v!' :Voir pp. 264-266,
27H~72) d'après Vindob. jur. 15 (= J) ct Otlobon. 180 (= 0).
568 APPENDICE

4 '0 x~p':"OÇP)À~~, Y.p~':"W\I ':"OC ~XY.À"fj()L~<1':"LY.OC Z~p':"WOC 8~y.~tWfL~':"~, xp~"':"~';


"':"W\I oÀwv U1tOOÉ<1EWV ':W'I lxxÀY)<1~occr':~Y.W'" ézw\I "':"OC.:; Y~fL~Y.OC::; U7':Oa~l1E~C;
xoct Xp[\IE~\1 xoct tx.O~XÛV 'tOC::; 1t~PEfL1tt7t'''':"OU<1OC::; tl7tOe~l1E~::;, ocÀJ...OC xa:t È\I 'toc~e;
ÀOt1tocï:::; 'tW\I XÀ·'.ptXWV ':moatcrEl1LV tx8txo::;, WC; Sd;~oc 'tOU OCPY..tEpÉ(o)::; zdp.
'0 l1~XEM[OU, XPOC,W\I TOCC; XoceOÀ~XOCC; ÈxxÀ"fjl1b.::; x~t TO l1~XÉMtV.
6 '0 1tpW':"~XO~Xoç, d::; 'ta oc\lnÀocfLOtX\lEl1a~t 'toù::; ocLZfLocÀC:)'toue; xoct xp~"':"·~::;
- . '\ -, e'
't"wv EYXI\"t]fLOCTLXW\I U7tO E:l1ZWV. o..,.~' 'a
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' XOCt" - l1U\lOO~
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2. 'H 8EUT~p~ 1tE\I't"OC::;.
7 '0 1tpw':"O\lo":"ocpto::;, Oupx 'LWV È~wxoc'"t"ocxo[ÀW\I xoct dc; 'tOC 1ttT,OCX~OC,
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11 '0 Ù1t 0 fL\ll/fLOC'toy pOCÇl OC; , dc; ";'0 l'pOCÇle:~\1 ,OC Ù1tOfL\I~fLOC"OC.
3. 'H -rpl-r"t] m:\I't"occ;.
12 '0 tEPOfL\I~fLW\I, de; 70 ~Àt1tEt\l 'tOC::; EÙX,OC::; 01tt<1aEV 'toi) ocpx,tEp~We;, XPOC't6)\1
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'tO\l E\I PO\lt~<1fLO\l
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Xoct ,0 XO\l'tOCXtO\l TtjC; X,EtpO'tO\ltl>'.e;.
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15 '0 È1tt 'tW\I <1EXPÉ't"WV, dc; 't0 itOCUE:t\l 'tO\l ÀOCOV È7tt 'té;> XpLVE:tV.
16 '0 E1tt
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~ . . XOC'tOCl1'tOCl1E:WC;,
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Et::; ''-l'~'' \ 'tOU- IJ"t]fLOC":"OÇ.
EU't'OCr."tocV EV't"Oe; fJ. 1

4. 'H 'tE'OCp't""fj 1tEV't"cXC;.


17 'e) U1t0fLtfLv1ll1XW\I,
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ELe; a ' ' t....' E~\1 \~PZtEpEOC
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18 '0 8t8oc<1xocÀoç 'tOU EÙOCYYÙLOU, ÉpfL"t]\IEUWV ocù'L6.
19 '0 8tM<1xocÀoe; 'tou •A7t0l1"t"6J.ou, ÉpfL"I)VEUWV ocù't"o.
20 te) 8(.ociO'xocÀoç -rot) 'P'ocÀ~poç, ErC; 'Ta Ép[.LY)'JE:ÛE~V CXÙ1'o.
21 '0 p~'twp, de; 'to ÉPfLl/\IEUEt\l 'tocc; ypocÇlcXc;.
5. 'H 1tÉfL1t'tl] 7tE\I"t"cXC;.
22 '0 ocPX,W\I 'tW\I fLO\lOCl1't"t]ptW\I, Ëx,wv fLE'toc 'tOU fLEyocÀoU l1OCXe:ÀÀOCPLOU ~\1
..... " r
,WV fLO'JOC<1'tl]P~WV EV0x'l]\I.
23 '0 OCPX,W\I
,/ 't"W\I
, i ....
EXXI\l]l1tW\I,
,/ \"
EXW\I ':lJ\I e;\Iox,l]\1 't'W\I
'i..... ,
EXXI\"t]l1tWIJ fLZ't1X ";'OU
<1OCXEMLOU.
24 '0 &PX,WV ni) EÙOCYYEÀLOU, dc; 'to XpOC't'Eï:v 't0i)'t0 dc; "':"oce; ÀtTOC::;.
25 '0 OCPX,W\I 'tW\I Cj)w'tW\I, ËX,WV TIJV ÈVOx.~v 't"WV \1 EOCP W'tL<1'tW\I.
26 '0 ocpx,wv 'tW\I ocv':"tfL~\I<1LWV, dl1cXYwv TOUe; d<1zPx,ofLÉvou::; de; 't~\1 &l'LOCV
fLE'tOCÀl]~~\I.

4 (1) XIXP'()9'Ji,(X~ : qllXpTOql'JÀIX~ (cf. p. ;)30 :îPP·) :\1 !LÉycx::; X. JO ,:3) x~L.
U7tOaÉCfE:~C; om. :\1 8 XIX! ..• ),oyoypcxqle:LV om. J l'l -:wv tXXÀl)Cf~WV om. :\1 Z·!
~Xwv -ri]v tV()X~V dc; "cX !LOVIXCf-rljPLCX !J.E:TcX .•• JO 23 -:~v tvox~v !J.E:-:cX TO\) CfO(Xe:ÀÀLOU
dc; ",cXC; Y.(Xao),~){<ic; i. JO
NOTICE N 569

6. 'H ËX'n) 7te:v-roce;.


27 '0 7tpw-roe; ocr-rLOCpLOe;, XplX't'WV -roce; 6upocc; de; 't'oce; Xe:~pO't"OVLOCe;.
28 '0 3e:u't"e:poe; ocrnocpLOe;, XpOC't'wv 't'O 1J.0voM(J.oouÀov.
2~ '0 7tpw't"07toc7tiie;, ~x8~xoe; xcltt npw't'oc; 't'O\) ~1jIJ.OC't"Oe; xoct cp~pwV 't'oc Ô~U't"e:pe:i:oc
't"OU OCpx~e:pÉWe;.
30 '0 OEU't"Epe:UWV
~ , 't"wv
-"~e:pEWV, ELcrOOEUWV
,~ l
't"OUe;
" - ~
~e:pE~e; XIXL CPEpWV 't'el OEU't'Epe:LOC
" , -

't"OÜ 7tpw't"o7toc7t'ii.
31 '0 3EU't"EpEUWV 't"wv 3Locx6vwv, 7tpW't"oe; -rwv xo~vwv 3Locx6vwv XOC!. dcr03Euwv
-roue; 3LelX6voue;.
(finale a) (finale b)
7. 'H eo36(J.Yj ne:v't'oce;. 7. 'H ëo86(.LYj 7tEV't'OCe;.
32 '0 7t'pw't'o~cD,'O)e;, 32 l
( OL Mo 30fLÉcr't"tXOL,
33 ot Mo 8o(.L~crnxo~ 't"OU oc' XOCL W 33 \
xopOÜ,
34 0 ÀococruvOCX'n)e;, 34 b Àococruvocx'n)e;,
35 0 7t'P~IJ.(.L~x1jpwe; 't"wv 't"ocOOUÀOCPLWV, 35 0 7t'pL(J.(J.LX1jp~Oe; 't'wv OCVelYvwcr-
't'wv,
36 o êipxw'J 't'w'J XO'J't'CXXt<.rlV. 36 o ocpX-W'J ~wv XOV't'CXXL(ôV.
8. 'H oy36Yj ne:V't"oce;. 8. 'H ày86Yj nEv't'OCe;.
37 '0 npL(.L(.LLx1jpwe; 't"WV ocvocyvwcr't"wv, 3i '0'EXXAYjmocpXYje;,
-, ,
, , , ,
38 o V0(.LLXOe;, 38 o VOfLLXOe;,
39 ô 7tpw't'oxcxvovocpxoç, 39 o 30IJ.Écr't"LXOe; 't'WV 6upwv,
40 o ~~elpXOc;, 40 6 é~elpxoe;,
41 o Èx.XÀYjcrLocpXYjc;. 41 6 3L1to't"oc't"0e;.
9. •H Èvoc't"Yj 7te:v't"oce;.
42 1 OL 30IJ.Écr't"LXOL 't'Wv eUpWv,
43\,
44 0 XlXp't'ouMpwc;,
45 6 3L7tO":'OC't"Oc;
46 XOCL 0 È7t'1. 't"~c; 7t03itocc;.

Notes: Ollobonianus 180, f. 47 v .


'H XELpO't"OVLOC 't"OÜ 3mo't'oc't"ou YLVe:"-OCL o\hwc; . El.lÀoyEi: 't"oü-rOV 0 OCPXLEpEl,le;
XelL, e:Yï.ELpL",e:~
, ''l'"
OCVIXP e'l)XLV XOCL\ -,Aç.J,.,.rEL OCU'
,t"C:> " 't"0' t
- . « "E cro e:7tL ~ ,
E VelL oL1tO't"el't'oe;. ))
Tou 3€ Ènt 't"'Yi:; 7t03Éocç ~ Xe:LpO't"OVLOC YLVE't'OC~ O\J't'WC; . e:ùÀoyE'i: 't'o\hov XlXl
't'o xocfLucrLov elù't'OU xoc't'EXOfLEVOc; 7telpOC 't'LVOe; 't'WV hELcrE EÛpLcrxOIJ.Évwv
~
OLOCX 6vwv xoc~' ~vOLOucrXE't"OC~
1. ~ ~I - , -,1.
't"oU't"O ,-" ,\ l!
xoc~ A~YE~ ocu't"<p 0 ocpXte:pe:uç 't"0 « ~cro E1t
'1
''Yie; 7t03Éoce; )J. Toc 3È oCPCfl[x~OC 7tocv':"oc YLVOV't"OC~ XOCL 7tpO rtjç ÀEL"-OUPYtoce; xoct
"-,-,'~'
IJ.E't"OC\ 'O)v
'-, \, - -,-,' ,- -,
Ae:~TOUpy~OCV, OCAI\OC oYj XOC~ EV 't"c:> XEI\fI.LC:> OCU't"OU . ":'OU yocp Xocp't"oCPU-
1

AOCXOÇ XOC~"
i l!
IJ.OVOV ' , \ \ l , , - ,
~XOV't"oe; 't"0 7tpOVolJ.~OV 1tpOC; 't"0 7tpO(j({lEpELV XOC~ OC7tOcrXE1telV 't"OUe;

IJ.ÉÀÀOV't'ele; ytvEcr6elL XÀ"tJP~xouC; XOCL OCPÇHXLOCÀLOUe; 't"<fl OCpXLEpe:r, IJ.-r, OV't'oe; 3è 't'OÜ
't'owlhou Xelp't"ocpuÀelXOe;, ~Xe:L -riJv 7telpoücrelV oc3wxv 0 1tpW't"EUWV 't"n 't'OC~EL.

(finale) cf. pp. 264-267, 271-27'. 28 8~u-re:poç ocr-n,xpLOC; : [3Lcr't"dpwC; J 29 xext


ep':pwv •.• cXPXL~pÉWÇ omo JO 30 x.exl. ..• 7tp<Jl"t"o7tcmli omo JO 31 7tpw"t"OC; ... x:exl
on!. J 34 0 Àexocr'JV,xX:TIlC + dcr,xywv "t"cv Àcxov dc: T1lV èxxÀ71crLexv J 38 b vOu.Lx6c +
570 APPENDICE

..
T ocu"t'oc ~,
oZ "t'oc" OtpqnxLoc
, " ELCnV EV
, "t'cp,. . "\ '
1tOCAOC7~cp

'ApX~ O~ 1tOCÀW "';wv C1UYXÀ'Y)"t'~XW7É:pWV


TIj:; C1Efl.VO"t'eX.TI)e; Me:YeXÀ"Y)e; 'EXXÀ"Y)C1tOCe;
tp~À0C10tpWV ()1tOC"t'O:;, P"Y)"t'OPWV 1tpW"t'Oe;,
O~XOCLQtpUÀOC~, C1U" OCU"t'é;'> V0fl.0tpUÀOC~.

NOTICE a
f. 161
'a !J'tyoc:; OLXOV0fl.0e;, xpoc"t'wv 1tOCC1OCV T1)v OLXOV0fl.tocv "t'WV ÈxXÀ"Y)crLoccr"t'~xwv
1tpocYIJ.(hwv.
2 '0 fl.Eyoce;
1 "1"1 '
C1OCXEAI\OCpWe;, "
EVEX0fl.EVOç ,\
ELe; , ~ -
"t'oc ocvopcpoc \ -
Xoc~ YUVOCLXE~OC fLOVOCC1-

"t'~p~oc.
3 '0 fL~yoce; C1Xe:UOtpUÀoc~, tpUÀeX.C1C1WV "t'oc C1XEU1j "t'.:;je; 'EXXÀ1jC1[OCe;.
4 'a fl.éyocc; XOCp"t'otpUÀOC~, XpLT1)e; "t'ÛlV oÀWV Û1tOaÉ:C1EWV xoct OEÇ~OC xdp "t'o\3
1tOC"t'fHeX.pXOU.
5 'a "1 "1/
C1OCXEI\I\LOU, \,
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EVOX"Y)V EXWV 't"WV- CI "1 -
XOCuOI\LXWV , "1 -
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6 '0 'ltPW"t'EXOLXOe;
1 ~ \ / ,~/ \
"t'0'Je; 1tP0C19uyocÇ OCVOCOExofLEVOC; xoct XpLVWV "t'OCC; / \'"1
E"(XI\l']fLOC-
\ 'e'
7~XOCe; U1tO EC1E~C;. 0" U"t'o~ OL , Er."WXOC"t'OCXl']I\OL.
'1:' '"1

1. npWTI) 1tEV"t'oce;.
7 'a 1tpw"t'OVO"t'eX.pLOe;, aupoc "t'WV È~wxoc"t'ocx~Àwv xoct 1tpw"t'oe; "t'WV 1toc"t'p~ocp-
-
XtXWV VO't'OCpLWV. /

8 '0 Àoyoa~'n)e;, 1tO~WV Myouç xoc'n)x:'l"t'LXOUe; 1tpOe; "t'OV ÀocOV OLXOCL<p "t'oü
1toc"t'p ~eX.pxou.
9 '0 XOCVC1"t'pLC1LQÇ, xpoc"t'wv 't'o XOCVC1"t'pLOV "t'WV aUfL~OCfLeX."t'wv Èv "t'octc; adOCLe;
Àe:L"t'OUPY[OCLC;.
10 '0 pocL9e:Pe:VOeX.pLOÇ, OCVOCCjlOPEUC; "t'wv 1tpOe; ~OCC1~Àtoc IJ."f)VUfl.eX."t'wv.
Il '0 U1t01-LV"y)fLoc"t'0Ypoctpoe;,
t " ,
ypocCjlwv fi 1
"t'oc 1tOC"t'pLOCpX~XOC\ U1t0fl.Vl']fLOC"t'lX.
2. ~e:u"t'tpoc 1tEV"t'eX.C;.
12 '0 I f'
tEP0IJ.V"y)lJ.wv, -"
xpoc"t'wv "t'o XOV"t'lXXLOV "t'O\ 1tOC"t'p~lXPX~XOV \ ,EV "t'OCLC;
- iI\EL't'OUP-
, ~, , ,t ,-, l
YLOC~Ç, OEX0fl.EVoç XOC~ "t'1Xe; e:yyplXtplXe; "t'WV IXPX~EpEWV.

13 'a È1tt "t'wv OE~C1EWV, ocvoctp€PWV "t'<;i 1t1X"t'pLOCpXYl 't'ocç "t'wv OE0fl.€VWV ocvoctpO-
peX.:;, 7tEfl.1tOfLEVOe; 1tpOC; 't'OV ~OCC1LMoc fLE't'OC "t'oi) pOCLtpEpEVOOCpLOU.
14 '0 È1tt "t'wv C1EXP€"t'WV, xoca~cr"t'wv "t'à 1tOC"t'PLOCPXLXOV C1~XpE"t'OV &66puôov
\ , , , , , , ,
xoct oc"t'ocpocXOV xoct EtcrOCYWV "t'oue; XPLV0fl.EVOUe;.
15 '0 È1tt TIjç tEpocÇ XOC"t'OCC1"t'eX.C1EWÇ, À~Ywv, ÀEL"t'OUpYOU\I"t'Oe; "t'0\3 1toc"t'pteXPx'0u,
Èv"t'OC; "t'0\3 OCYLOU ~~fLoc"t'oe; . C1't'Wfl.EV xocÀwç.

Les vers sont empruntés à une notice impériale : PSEUDO-KoDINOS, Trailé des
Offices, éd. Verpeaux, p. 338.
Notice 0 : Parisinus 1409, f. 161<-·; éd. Goar : PG, 157, 127-128 = Bonn, 114-
115. Deux iotacismes à corriger seulement; 25 ÀL-rOCV(CXLÇ; 41 &7tLcrX07tLocvo[,
NOTICE 0 571

16 '0 bd TWV yovehwv cpo('~vwv T0 1tOCT('~OCPXYl TD ~1tL'Yovch~ov.


3. T('['nJ m;v-r:occ;.
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(.LETOC 7tpOT('omje; TOG crocXEMLOU.
24 •0 &pXW'J "t"oG EÙOCYYEÀLOU, XPOC"t"W\I b "t"oci:e; À~Toc'Jdoc~e; Ta EÙOCYY~ÀLO\l.
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27 or OcrT~OC('~O~ xpoc"t"oü'J TI)\I Àoc(.L1toc8oc "t"ou 1t1X"t"f>LOCPXOU xoct È;\I "t"oc!:e; ~~cpo~c;
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1 - ..... - \ - 1
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29 '0 7tpw't'07tOC1tOCC;,
30 '0 8EU't'EpEUW'J "t"w'J Le('Éwv XOCL
31 b 8EU"t"E('EUW'J TW\I 8~ocx6'Jw\I.
32 '0 1t('L(.L(.L~X~p~Oc; "t"w'J \lOTOCpLW\I XOCL
• 1
33 o ~ 'JO"t"OCp~OL,
34 o 80 fJ.~cr'T:LXO e;,
35 o ÀO:OcrU'JrXK'"n')C;,
36 o 7tpL(.L(.LLX~pLOC; "t"i:J'J oc'JocY'JwO''t'w'J,
37 o &pxw'J 'r&v xO'J~ocx(ôv,
38 ( , \ - , r'
o e;1t~ '")e; EU"t"OC'o~OCe;,
39 OL 80(.LÉcr'T:LXO~ TOt) O'Ex('hou xocl
, , 1
40 OL E;7tLcrx07tE~OC'JOL,
41 o, 1tp~fJ.r.HX1')p~Oe;
1 -'~ e 1
't'W'J e;."xouO~TI)('W\I.
572 APPENDICE

LISTE pl
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1 t '0 (J-tyocç O'OCX€ÀÀOCPLOÇ,
2 o (J-É-yoce; O'x<:UOCPUÀoc;,
3 o (J-É-yocç xocp"t'OepUÀoc;,
4 o O'Cl)(E;ÀÀtOU,
5 o 'Ttp<Ù"t'€XÔ~Xoe;.
6
. .6.:::U"t'€POC •
,
o 'Ttp<ù"t'OVO"t'OCplOÇ,
7 /) Àoy06tTI)ç,
8 o xocvcr'Tp~(J'~Oc;,
9 /; pCXLcpEV80cp ~OC;,
10 /) U'TtO(J-V"I) (J-oc"t'Oyp.xepOç.
TpLTI) •
, , ,
11 o l€P0(J-V"I) (J-<Ùv ,
12 o U1tOtLttLvfJcrxwv,
13 o 8L8cX.(J')(ocÀoç 'TOU Eù cxTIE:À(OU ,
14 /) Ô~ôOCO'XOCÀOe; TOi) 'A'TtoO'''t'oÀOU,
15 /) Ô~ôOC(jXOCÀOç "t'oi) 'f" OCÀ-njPOç.
T:::"t'ocpTI) •
( "..... 1
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16 o E:7tl "t'<ùV YOVOC"t'WV, 21 o OCpXWV "t'WV fl.0VOCO'''t'"I)p~WV,
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17
18
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/) ~'Ttt "t'WV ~:::~O':::WV,
22
23 .
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- , ,
"t'WV OCV"t'lfl.~VO'~WV,
19 o ~1tt -njç tEpac; XCX'TCXCT'TOCcrEWC;, 24 /) &px. wv 'rWV epWTWV,
20 Ô È:7tL 'TWV O"EXpÉ:t'WV. 25 o OCPXWV "t'WV ~XXÀ"I)O'~OCpXWV,

26 t '0 fl.É.yocç 'TtpW"t'O'TtOC7tOCç,


27 /) Ô<:U"t':::p:::UWV "t'WV L:::pÉ.CJ.lV, 36 /) 'Ttp~(J-(J-lX~pLOe; "t'wv è'TtlO'X07t<:~ocvwv,
28 ,o o:::u"t':::p<:uwv
'" , "t'wv o~ocxovwv, 3 7O~' E'Tt~O'XO'Tt:::lOCVO~
- "" , " XOCl
f , _ , t'''''
29 o 'TtP~fl.fl.lX"I)ptOÇ "t'wv vO"t'ocp~CJ.lV, 38 0 ocxoc"t'oc~'Y)TI)"t'oç,
30 o p~"t'Wp, 39 /) ÔOfl.ÉO'''t'~XOç,
31 ot VO~cX.p LOL, 40 0 ÀCXOO'uvet7t-r'f}C;,
32 OL oO'neXp~o~ 41 /) OCPXWV "t'wv xov"t'ocxtwv,
33 OL 6:::LOpO( 42 (; 'TtPW"t'oxocvoveXpxoç,
34 , " - , ~,
O~ :::'Ttl n)e; E:U"t'ocs~oce;
4• 3 '"
0 xocvovocpxoç xoc~
• ,~ I?' ., -
35 O~ Esxouovrop:::ç, 44 O~ ocvocyvwO'''t'oc~.

TociheX dO'l "t'eX -nje; 'ExxÀ"I)O'L<xe; ocpepLx~oc' "t'eX ôepcpLx~eX dm 'Tt<:v"t'oc~<:::;


'TtÉ-v"t'<:, ,IX ôt z"t'<:poc où 'Tt<:v"t'eXô~ 'Ttp60'X<:~V"t'OCL

Notice pl : Vindobonensis jur. gr. 8, r. 12·1 v. Copie et photographie communiquées


par le professeur H. Hunger.
LISTES P 573

LISTE p2

TOCÇLÇ "rwv XÀ'YjpLKWV "Ôjç 'AYLOCÇ LOepLOCÇ XOCL 7toccrYjç (.L'Yj"rp07tOÀE:Wç

'H 1tpw"r'Yj 1tE:v"rocç .


'0 (.L~yocç O'OCXE:ÀOCPLOÇ, ~youv "ro O'''rO(.Loc "roi) 1tOC"rpLOCpXOU •
o (.L~yocç O'XEUOepUÀOCç, ~youv 0 "rOC O'XEU'Yj "Ôjç tx.xÀ'YjO'~ocç ~LOCXpOC"rwv XOCL
epuÀocnwv.
3 o (.Ltyocç xocp.oepuÀocç, ~youv 0 (.Léyocç Èx.XÀ'YjO'LOCPX'YjÇ
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Le:pELÇ XOCL EXXI\'YjO'LOCO'-
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1tpw"r01tOC1tOCç. -

'H ~E:u"répoc 1tEV"rOCÇ .


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8 (; xocVO'''rp~O'LOÇ, ~youv 0 xpoc"rwv -rl)v Àoc(.L1tOC~OC ~(.L1tpo0'6E:v "rOü 1tOC"rpLOCp:f.OU
9 b ÈpEepE:vMpLOÇ, (; Àtywv "rocç cX1tOXPLO'ELÇ "roi) 1tOC"rpLOCPXOU, ~youv 0
cX1tEO'''rOCÀ(.L~vOç .
( 4: ' " t, f ' , ,\, 6
10 o U1tO(.LV'Yj (.LOC"roYP ocepoç, 'Yjyouv 0 "roc U1tO(.LYYj[LOC"rOC ypocepWV XOCL "rOCç EV U-
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12 o È1tL "rWV ~e:1)O'e:WV, ~youv 0 e1tL "rOCç ~E~O'ELÇ ètpXW'J .
13 o ~LMO'XocÀoç 'OÜ EUOCyye:ÀLOU, ~youv 0 eç'YjYOU(.LEVOÇ XOCL ~LMO'Xwv "rO
EÙOCyytÀLOV .
14 ot
Ù1tO[LV~O'XWV "rOC XPU1t"rOC
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15 o E1tL TIJç LEpOCÇ <XOC"rOCO'''rOCO'E:Wç >.
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1ï '0 ètpxwv "rOÜ E:ÙOCYYE:ÀLOU,
18 o OCpXWV "rWV [LOVOCO'TIJpl.WV,
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20 b ètpxwv "rWV cXV"rL(.LLV0' lw'J,
«: 'f - ,
21 o OCpXWV "rWV epW"rWV.
1 H 1tt(.L1tTIJ 1tE:'J"rOCç .

22 BLO'nOCpLOL BUo, ~youv OL Ù1t'Yjpé"rOCL "Ôjç b<.XÀ'YjO'~OCç,


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24 OL E1tL 'f'Yjç E:U"rOCSLOCÇ oUO,
'25 O[ ÈçE:XOUO~"rOpE:ç, ~youv OL ~ocO'''roc~ov''rE:ç "rocç pocoBouç XOCL "rov Àocov
Èm"rOC"r"rOV"rE:ç,
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ÀocoO'UVOC1t''Yjç,
1
27 o 1tPW"rOXOCVOUVocpXoç,
28 o 6upopaç, xcx.t ~7e:p01..

NoUce P' : Baroccianus 35, f. 171'-Y. Copie communiquée par M. Nigel Wilson.

22 B~G'rtcXOWt ut BlG'r~cXotoc = B' OG'r~cXOtoc (cf. N 28. o. 569)


574 APPENDICE

NOTICE R

TI tV't'OCC;' 7tpW't"'t).
1

1 '0 (.Léyocc; obwv6(.Loç, xpoc't'WV 7tCxv't'oc 't'OC xTIj(.Loc't'oc TYjç 'EXXÀ'Y)O'LOCC;,


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OtKOVO(.Le:L 't'OV ocpx~tpeoc.
,
'0 (.LÉyocç O'OCXe:)J..OCp~Oç, XpOC't'WV 7tOCV't'OC 't'OC &.V~p<j)OC xocl YUVOCLXe:LOC (.LOVOCO'-
, " t'" Il - _
't"'t)P~OC, E:Xe:t U7tOUPYOV XOCL 't'OV OCpXOV't'OC 't'WV (.L0VWV.

3 '0 (.Léyocc; O'KE:uoq:n'û\OCÇ, xPOC't'wv 't'OC O'XE:u'Y) TYjc; 'EXx).'Y)O'LOCÇ.


4 '0 fLéyocc; xocp't'ocpuÀocç, &X~LXOC; WV 't'WV OÀWV l.l7t06ÉO'E:wv, wc; ~e:ç~oc Xdp
't'oü &.PX~e:péwc;, Ëxwv 't'occ; 7tpo't'p07tOCc; XOCL 't'OC YOC(.L~XOC O'UVOCÀÀOCy(.LOC't'OC.
5 '0 (.LlyOCC; È;x.XÀ'Y)O'~OCpX'Y)C;·
6 '0 O'OCXe:/V\~OU,"1"1'
XpOC't'WV -, 1"1"1
't'O O'OCXt;/V\WV XOCL" '"
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xocl 't'ov ~PX0V't'oc 't'WV È;x.XÀ'Y)O'LWV.
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EXotKOUC;.
QU't'OL ~~ XOC6'Y)V't'OCL èv -r1j 6d~ xocl te:p~ O'Uv6~<:l (.Le:'t'OC 't'oi) &'pXLe:péwc;.
TI e:V't'OCC; ~e:u't'ép oc.
8-12 7tpW't'OVO't'OCpLOÇ - U7tOfLV'Y)(.LOC't'OYPOCCPOt; = N 8-11.
(9) '0 Àoy06é't"'t)c;, dt; 't'o Àoyoypoccpe:i:v 't'OCC; ~'Y)fLOO'LOCXOCC; XOCL &.PXOV't'LXOCC;
U7t06ÉO'e:LC;.
' 't'pL't"'t).
TI e:V't'ocç 1

13-17 te:pofLv~(.LwV - è7tl TYjc; te:péic; xoc't'ocO''t'ocO'twc; = N 12-16.


(13) '0 te:pofLv~(.Lwv, XPCt't'wv 't'o xov't'ocxwv 't'oi) ocpx~e:péwe;, ~Xwv xocl 't'ov
èv6poVLOCO'(.LOV 't'WV hXÀ'Y)O'LWV.
18-22 TIe:v't'ocç 't'E:'t'ocp't"'t) = N 17-21.
23-27 TIe:v't'ocç 7té(.L7t't"'t) = N 22-26.
TIe:v't'OCC; h't"'t).
28 '0 OO''t'LOCpLOC;, 7tpw't'OC; 't'WV 6upwv, ~e:U't'E:pOC; 't'oi) ~~oocvoouÀou.
29 '0 8e:u't'E:pe:uwv 't'WV ~Locx6vwv, dO'08e:uwv 't'OÙC; ~Locx6vout;.
30 '0 7tpw't'o7toc7téie;, 7tpw't'oç 't'OÜ ~~fLoc't'OÇ.
31 '0 oEU't'e:pe:UWV
~ 1 -,
't'wv l
Le:pEWV, ,~ 1 -,-
e:~O'OOEUWV 't'oue; Le:pe:LÇ.

32 '0 80fLéO''t'Lxoc; 't'oi) 7tpw't'ou X6pou XCtl ~'t'EpOC; 't'oi) ~e:u't'épou.


TIEV't'OCC; É:o~6(.L'Y).
33 ot 7tPL(.LfLLX~p~OL ~UO 't'WV &'vocyvwO''t'wv.
34 '0 fLOCLO''t'wP'
35 '0 ÀococruvOC7t't"'t)C;.
36 '0 vo't'ocpwç.
37 '0 ocpxwv 't'WV XOV't'OCXLWV.

Notice R : Valicanus 856, f. 371'-9; voir ci-dessus, p. 284.


NOTICE R 575
- '0 OÈ: 1tpW't"01tOC1tOC~, d 't"0 1tpW't"OV 't"WV tmooe:e:O''t"ÉpWV tmljpxe:v, OCÀÀOC
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- 12' \
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ocPXLOLa.XOVOÇ.

Note: Balopedinus 754, f. 2û2v •


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0 OCPXLfLOCVOPL't'"Y)Ç, 0 fLLXPOÇ 1tpw't"oO'uyye:lV\oç.
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Sur la notice du Balopedinus 754, voir ci-dessus, p. 292-293.


TABLES

1. INDEX BIBLIOGRAPmQUE

Helevé des sources et instruments de travail utilisés dans l'ouvrage. A - Acla:


citations principales des actes édités par Miklosich et Müller. B - Regestes: citations
ùes actes officiels (Regeslen de Dolger et Regesles de Grume)). C - Manuscrits cités ou
utilisés pour la critique et l'édition des listes. D - Auteurs modernes, avec indication
<le l'ouvrage principal en abrégé.
Renvoi à la page, éventuellement aux noLes par chiffre en italique.

A. ACTA PATRIAHCHATUS CP
(éd. MIKLOSICH-MüLLEH)

(Tome 1) 95 4426,523 4.
96 (tomos) 516, 5234.
l-r>1 (Jean XIII) 505-508. 97 161 6, 479.
1 40~, 416 3. 100 522.
3 1321, 307 6, 479 1,506 1. 101 479.
4 408,421,4625. 104 329·5.
6 132 2. 105 132 1.
9 522. 110 162, 308-309.
10 1322,479. 112 162, 308-309.
Il 503. 113 3524.
14 501,505. 114 132 1.
2'2 495, 505 2. 120 461 2,494 2.
26 495, 505. 122 503.
44 132 2, 479. 124 ·179.
46 162, 308. 126 521.
47 408,419,4625. 127 162 3.
48,49 461 2,4781,479. 128 1-10, 214 4, 365, :n6 6.
53-73 (Isnie) 503-508. 129 :365.
53 365. 130 307 7.
55 124 1, 132 3,495,504. 133 131 1, 506 1.
58,5!) 395,408, 419,504. 135 (1-2) 127 2, 166 4.
60 307 6, 470 1, 506 1. 1::35 (3) 128 1, 167 3,341 3.
63 504 1. 138 127 2.
67 461 2, 4!)1 2, 50-1. 141 133 S, 137,319 1,322 2.
73 523. 142 132 1.
74 162 4. 143 409, 462 5.
75 165 3. 144 16'2, 309.
79 330 1. 150 162 4.
81,83,84 165 6. 151 479.

19-1
578 INDEX

156 131 2, 140,419 3. 263 ::l08 1, 419 2, 470 3.


159 5043, 5201. 264-69 419 3.
160 493, 523 4. 270 410,419 4,424,500,524.
162 502. 271 496 3,500.
165 162 5. 272 162, 309.
167 1272, 135 4, 166 4, 326 4, 276 132 3, 496.
365, 382 2, 393, 502. 277 496, 500, 501.
168 409, 424, 462 6, 500. 278 4201.
171 1321,479. 279 420 1, 503.
172 140 1. 281 420 1, 479.
173 123 6, 130 4, 137, 140. 282 166 1.
175-176 443, 503, 523-524. 287 132 3, 496, 501.
183 137,502. 289 162 5.
184 165 4. 291 496, 501.
185 132 3, 495, 496. 292 132 3, 496, 497.
190 1323,495. 294 496 3, 500.
194 165 4. 295 496 3.
195 506 1. 297 131 2, 162, 309.
198 357 2. 298 162,341 3.
199 1322,3573. 299 162,309.
201 162, 309. 300 410, 420.
202 132 3, 378 5, 382 4, 495. 301-302 496.
203 132 1. 303 496 3.
204 357 3, 524. 306 503.
205 132 3,496, 501, 524. 308 503.
206 3572. 309 137, 162, 309.
207 503. 311 321 1,503.
208,209 357 2. 312 410, 462 5.
211 499, 502. 313 409, 524.
212 357 2. 317 162, 309.
214 357 3, 409, 462 S. 318-323 4242,503.
217 162, 309, 496 3. 325 496 3.
218 1323,496,501. 329 132 3, 214 3, 322 3, 496.
222 516 1. 330 357 3.
223 357 2, 409, 462 .5. 331 132 3, 496, 501.
224 162, 309, 500.
225 501.
227 4961. (Tome D)
228, 231 132 3, 496, 501.
232 309 1. 332 132 3, 501, 502, 516, 5'20 1.
236 132 3, 496, 501 1. 334 366.
237 132 3, 378 6, 382 4, 383 1, 335 132 1.
496. 337 479.
238 3573. 341 410, 462 5.
240 162. 345 479.
242 162, 309. 349 166.
244 496 3. 352 123 6, 134 1, 361 1, 496.
247 309. 353 496, 498, 500.
248 496 3. 356 1663.
249 496 3. 358 496, 500.
252 308 1, 419, 496, 501. 360 (1-5) 124 l, 132 3, 147 1, 378 7,
254 162, 309. 496, 499, 500, 501, 513.
255-56 3573. 361 (1-5) 350 S, 496, 497, 499, 501,
261 3081,409,4192. 513, 523 2.
I. BIBLIOGRAPHIQUE 579
363 135 4. 467,468 441 l, 463 3,497, 500.
364 131 4, 307 7, 366. 469 394, 412, 424, 462 5, 463 2.
365 (2) 131 2,162. 470 497, 500.
366 501. 471 463 3.
370 410,420. 473, 475 497, 500.
371 162, 309. 476 366 2.
375 410, 521. 478 4633.
380-381 496, 499. 479 497, 500.
386 496, 499, 503. 480 131 3, 497.
387 496, 499. 481 503.
388 420. 482 497, 500.
390 496,499. 483 522.
391 162, 309. 487 497, 499.
392 166 2. 488 (1) 162.
393 132 3, 496, 497, 500, 501, 489 497, 499.
502. 490 521.
395 1241, 1341,1471,496,499, 491 503.
513. 492 497, 499.
396 479 2. 493 132 3, 497.
397 366, 524. 495 162.
399 479. 496 132 3, 501.
400 371 3, 445 3. 505 132 3, 497, 513.
401 123 6, 134 1. 506 499,500.
402 132 3, 497, 499. 507 1341,513.
403 132 3, 501. 508 3573,3961,479.
404 132 1, 516. 509 357 2, 479.
406 502, 513. 510 463 3.
407 166. 511 357 3, 479.
410 500. 512 357 2, 463 3.
411 132 3, 497, 499. 514 162.
413 500. 518 133 2, 134 l, 366 1,
415 497, 499. 412, 420, 494 1, 513, 516.
417 124 1, 134 1, 147 1. 519 371 3, 445 3.
418 132 3, 497, 501. 522 1236,3505,498.
421 500. 524 358 3,361 1,498.
422, 424 162, 309. 525 498, 499.
426 411, 462 5. 527 350 5,498.
427,429 497. 528 139, 141 5.
433 124 l, 132 3, 134 l, 147 1, 529 (1-3) 141 1,479.
497. 530 141 5.
437 500. 531 331 4.
440 498, 500. 532 166.
441 498, 500, 502. 534 139.
442, 443 497, 499. 535 358 3, 498, 499.
449 131 3. 536 139.
450 162 3. 537 141 5.
454 522. 543 498, 500.
456 162, 309. 545 500.
457 132 3, 134 1, 497, 500, 501, 548 470 3.
502. 549 123 6.
458 497, 499. 550 139, 141 5,319 1.
459,460 520. 553 139, 141 5,319 1.
461 150 2, 479. 555 139,319 1.
462,465 497, 499. 557 141 5, 143 8, 358 3.
580 INDEX

559 123 6, 139 2. 617 123 6.


562 141 5. 619, 620 498, 499.
565 123 a, 139 2. 6'l1 124 1, 360 5.
569 139. 62'2 139 2.
570 358 .1, 360 5, 361 1, 374 6. 638 123 6.
571 141 5. 6,13 124 1, 144 4, 1-16, 49~, 199.
572 139, 358 3, 374 6, 498. 645 141 1,365,479.
573, 574 412. 648-656 141 6.
575 139. 652 139.
579 123 6, 139. 654, 656 123 6.
581 498, 500. 662 16'2.
584, 585 141 5. 667 131 3, 141 5.
586 413. 669 331 J.
591 141 5. 670 141 5.
597 138 3, 139, 141 5. 672 141, 479.
599 139, 141 5. 674 374 6.
603 123 6, 146, 498, 499. 677 123 6, 12·! 1, 37·1 6.
607 498. 681 164 1.
608 1'23 6. 682, 683 498.
608-614 141 6. 685 384 8, 498.
616 (1) 162. 686 317 2, 498.

B. REGESTES IMPÉRIAUX ET PATRIARCAUX

REGESTE~ (Dôlger) 1529-1530 437 2.


1572 473 4, 484 2, 488 i!.
351 27 2. 1573 102 5.
625 34 5, 42 2, 356 3. 1698 472 2.
938, 939 51 2. 1956 109 2.
944 824. 1972,1973 109 3, 163 4.
961 184 4. 1974 114 1.
964 572. 2342 392.
1076 129 3, 462 1. 2863 165 4.
1078 53 1, 306 2, 484 2. 2775 503 1.
1079 147 3. 3246 497 2.
1085 53 1. omissions ou corrections 99 1, 4, 110 4,
1127 82 4. III 3,404 1,47'22,491.
1140 53 1, 54 3.
1147, 1148 460 3. HEGEsn:s (GI'umel)
1165 85 2.
1168 461 1. 14, 105 521 4.
1171 460 4. 232 444 3.
1172 73 1, 83 6. 245 444 4.
1175 53 1, 55 1. 285 5'21 4.
1236 72 3, 84 1. 307 391 1.
1273 491. 316 26 2.
1278 53 1, 55 1. 322 24 S.
1333 a 5142. 374 445 1.
1351 487 5, 492 1. 442 510.
1412 491 3. 456 445 2.
1466 516 6. 468 509 2.
1469 491 2. 472 455.
I. BIBLIOGRAPHIQUE 581

520 ;>09 2. 907 54 5, 306 2, 518 3.


537 446 6. 912 421 1.
596 33 3. 913 395 2, 402, 421 1.
598 435 6. 919 545.
659 457 4. 914 402.
669 34 2. 923-927 53 1.
675 43 1. 925 99, 450 2, 466, 485, 487.
679 38 3. 926 98, 1232, 4421,4502,466,
683 34 2, 489 1, 490. 485.
684 400, 402. 927 53 1, 450 2, 466, 485, 487.
691 43 3. 931 53 1.
727 487 5. 933 34 3, 39 1, 54 5, 60 3.
732 83 1. 934 53 1, 53 2. 5, 54 5, 418 1.
733 831,3981,439,5123. 936 395 2,421.
789 509. 938 53 1, 54 2, 400,402, 489 1.
791 400. 942 82 4, 98, 466, 467, 485, 518,
794 417 1. 519.
797 401. 944 391, 402, 415, 421.
798 34 5, 83 2, 85 3, 121 2, 952 98, 466, 485.
401 1, 415 1, 416 1, 439, 953-954 99, 437 1, 490.
457 1. 957 403.
799 510. 958 509.
801 401,4221. 960-962 489 4.
802 415, 416 1. 961 453 2, 461 2, 489 4.
804 401,4162,5093. 963 98, 466, 467, 485, 489 4.
806 401, 509 3. 964 99, 466,467, 485, 489 4.
808 824. 965 98, 123 2, 466, 485.
826 99, 485, 487. 966 99, 123, 466, 485.
827 401,415. 967 53 l, 54 4. 5, 56 2, 71 2, 99,
833 123 4, 401, 416 2. 356 1, 367 3, 462 4, 490 3,
834 401 2. 491 3.
835 401, 416 2, 509 3. 970 53 1, 55 1, 65 4.
837 401. 971 53 1.
839 123 4,401, 416 2, 509. 974 466, 489 4.
840 402, 450 2. 979 489 4.
844 98, 466, 485, 487, 488, 982 331 4, 510, 511 1.
5042,509,510. 983 510.
846 402, 416 2, 450 2, 509, 514. 993 85 1, 489 1.
847 509, 510. 997 453 4.
850 401. 999 81 5, 466.
851 82 4. 1000 98,466,4672,485,514.
858 66 2. 1001 98, 356 1, 367 4, 380 5,
860 43 5,402. 384 2, 466, 467 2, 485, 514,
866 510 1. 519.
869 38 6, 52 3, 98, 379 2,441 3, 1003 441 6, 466, 491.
485,486. 1005 391, 403, 415.
878 402. 1007 485, 486 1.
880 82 4. 1008 491.
881 402. 1011 98,466,485,486,487,4884.
882, 887 489. 1012 98, 466, 485, 486, 488 4.
896 99,466,485,486,487. 1013 98,466,467,485,486.
897 466, 467, 485, 486. 1014 98, 442 4, 466, 467, 485.
900 99, 465 2, 484 3, 485, 486. 1015 98, 466, 467 l, 485, 486.
903 344 3, 509, 511. 1017 485.
582 INDEX

1019 85 2, 95 2, 98, 126 7, 317 3, 1091 489 4.


3806,3844, 460 1,466, 485, 1108 4852.
486, 489 1, 519 2. 1099-1100 81 7.
1024 105, 511 2. 1109 99,105,466,467,485,4913,
1025 63 l, 403. 515, 530 ; lis Le C.
1030 403. 1110 98,466, 467, 485.
1034 511 2. 1111 99, 466, 485.
1037 489 4. 1112 466, 467.
1038 99,105, 1232,232,466,485 1118 82 4, 98, 466, 467, 485,
529 : lis Le A. 512 2.
1041 98, 466, 467, 491 3. 1119 81 8, 466, 485.
1043 466, 467, 491 3, 515. 1120 466, 485, 488 3.
1044 403, 467. 1125 75 3, 99, 363 5, 434 2, 466,
1045 515. 485, 513 l, 519.
1048 804,81 6, 466, 467, 489 4. 1126 98, 466, 467, 485, 491.
1049 391, 404, 415, 421. 1127 80 3.
1055 98,258 5, 375 2, 435 4, 466, 1134 98, 466, 485.
4~5. 1136 511 3.
1058 510. 1137 489 4.
1059 99,466,467,491,515,529 : 1142-43 489 4.
lisLe B. 1151 391, 404.
1061-1062 445 6. 1152 466, 489 4.
1063 98, 105, 466, 467, 485. 1153 4372.
1064 488 4. 1158 404.
98, 466, 485. 1159 489 4.
1065
1066 488 4. 1168 77 1.
1067 466, 485. 1170-71 466.
1068 98, 102 2, 466, 485, 486. 1179-80 96 4, 98, 404, 466, 485, 519.
1070 466, 467, 468, 488 4. 1181 96 4, 342 4.
1072 98, 450 2, 466, 485. 1184 450 2, 510.
1073 98, 466, 467, 485. 1185 98, 485.
1075 487 2, 491, 515. 1188 404.
1077 98, 466, 485, 486 2. 1190 96 3.
1078 98, 466, 485. 1195 2363,487 4,491 3,5143.
1082-83 489 4. 1201 363 5.
1085-86 98, 466, 485. additions ou corrections 54 2, 423 2,
1087 259 2, 510. 491,5094,5121.

C. MANUSCRITS GRECS

ACHRIDA ATHP.NES
100 519 1. Bibl. Nat.
96 76 4.
ALLATIANUS
483 243, 251, 252, 265.
Euchologium voir Barberin. 390.
1372 (de Rhallés) 109 3,209-210.
x 230, 235.
1373 292.
AMDROSIANU<; 1379 18 4,243, 252.
F 121 sup. (364) 196,243. 1385 243.
D 123 sup. (598) 243. 1386 243, 249.
P 121 sup. (640) 320 2. 1388, 1411 et 1486 292.
Q 87 sup. (687) 243. 2756 456 2.
A 63 inf. (868) 225-226,235. Boulé 33 251, 257, 564.
ANDROS Theo!. Spoud. 33 292.
Haghias 88 252.
Korlhion 12 252.
I. BIBLIOGRAPHIQUE 583
ATHOS 278 173, 1821,195,198,
v. Balopediou, Dionysiou, Dochiariou, 199,218,5173,546 :
Esphigmenou, Gregoriou, Koutloumou- notice F.
siou, Iberon, Laura, Panteleemon, Panto- 364 209-210, 550 : notice
crator, Xeropotamou. H.
CRYPTENSIS
BARBERINUS (Vatican) r.~. 1 (Bessarionis : Goar) 149, 153 1,
336 (S. Marci : Goar) 149, 1531,3164, 369.
3374, 368. CYZIQUE
390 (Allatianus : Goar) 226, 227, 230, registre (perdu) 109 3, 210 2.
283 2, 316 4.
BAROCCI (Bodleian.) DIONYSIOU (Athos)
25 68 4, 77 3, 316 4. 120 196, 274, 548.
35 280, 282, 573; liste 167 266.
P'. 367 244, 290.
131 185, 540. 374 252.
149 249. 489 228, 231-235, 237 1,
217 456 2. 560 : notice Ka.
BASILEENSIS DOCIIIARIOU (Athos)
A III 6 172 2, 173 2, 196, 538 287 244.
BATOPEDIOU (Alhos) DRESDENSIS
280 515, 530. A 104 47, ctc., cité comme
479 243,252. Typikon (JND ANAL.).
481 252.
516 284. ESCORIAL V. SCORIALENSIS
645 290. ESPHIGMÉNoU (Athos)
744 417 2. 131 266, 271, 276.
754 137 1, 204 3, 215 4,
287 3, 292-293. GENEVENSIS
1086 290. 23 244, 249 1, 254 1,
BEROLINENSIS 255, 256, 283 3, 564.
98 (Phill. 1502) 197,271,275,287. GREGORIOU (Athos)
304 (qu.5) 290. 80 292.
BODLEIAN (Oxford)
v. BAROCCI. HALKI
Aucl. T.3.5 (Mise. 242) 245. Panagia 157 265, 267.
Casaub. adv. 32 251, 264. Theo!. Sch. 70 el 80 292.
Gr. class.d. 140 251, 264. HAUNIENSIS
Roe 18 197, 269, 271, 547. Fabricius 49-4° 197.
BORGIANUS (Vatican) HIEROSOLYMITANUS
13 249. Melochion 46 245, 290.
501 253.
CAIRENSIS (Bibl. patr.) 640 245, 290 3.
67 253. Palr. 24 30 1, 44 2.
71 (219) 265 1. S. Crucis 27 253.
149 (104) 476 2. S. Sab. 121 217, 290, 553 no-
tice 1.
CHISIANUS (Vatican)
S. Sab. 607 (302) 155,365.
54 (H. VI. a) 112 3, 532.
COISLIN (Paris, B.N.) JBERON (Athos)
39 226, 235. 31 155.
213 49 3, 149, 153 1, 155, 92 226, 235, 252.
337 4,,369, 435. 286 244, 290.
584 INDEX

290 el 303 244. 380 50a 4.


5'.W 197. 442 202-'W3, 205-'208,
();)~! 290. :!6:t 2, 548 : notice G.
KOl:TLO{;~lousrou (Alhos) MOSQUEXSIS (Bibl. Syn.)
220 189, 191 1, ~41. 53 (Vlad. 149) 202, 204-208, 550 i
227 292. recension M osquensis
347 252. de la notice G : 86 2,
177 2, etc.
LA"GRA (Athos) 149 (327) 173 3, 245, 251.
E 153 183, 540 no Lice fi . 150 (328) 2·15.
o 81 259 2. 276 (333) 292.
o 219 ct 220 252. 349 (431) 3664.
K 112 214. 426 (439) 245.
K 194 209-210. 458 (437) 253.
A 34 292. 475 (329) 223, 555 : notice J.
n 31 369 2, 474 4, 177 4. 477 (331) 245, 330 2.
n 38 et 109 292.
MUTlNEI':SIS
LAUIIE:-;TIANUS (Florence) Estens. 11 I. B. 10 248.
5-2 172 2, 196, 456 4.
5-40 456 4. NEAPOl.lTANUS
LE~rNGRAD (ex-Pctropol.) Farnes. Il. A. 12 248.
226 149 1. Ir. C. 2 245.
716 lB 4. 31 365 1.

LEYDENSIS OTTonONI (VaLicun)


B P G 93 194, 545 : notice E. 180 155 3, 160 2, 197 1,
LONDlNENsrs (Brit. Mus.) 221 1, 266, 270-271,
AdJ. 17474 253. 273, 567-570 : no-
- 34060 253. tice N.
01d. H. 16 C. XVIII 251. 440 449.
OXFORO
MADRlTENSIS
V. BAROCCI, BODLEIAN.
B.N. 4567 251, 264.
Pal. 3193 264. PALATINUS (Vatican)
MARCIANUS (Venise) 256 248.
182 248. 367 151 5,228,229,231,
183 249, 259, 265, 267, 233,235,237 1,456 1,
530, 567 : notice N. 556 : Notice KI.
446 131 5, 136 2, 137 4, 369 248.
321 1, 379 3. 414 250,251,264.
60B 284 3. PANORMITAN1;S
III 4 (Nan. 228) 254. 290.
MEDIOLANENSIS PANTELEE MON (Athos)
v. AMBROSIANUS. 152 249,250,265.
Brera AB.XI.47 227, 235. PANTOCRATOR (Athos)
METEOREI':SIS 21 425.
Hag. Steph. 79 259-260, 565 : notice 74 290.
M. 251 516 2.
MlTYLENENSIS pARISINUS
Gymn. 7 245. Bibl. l'< at.
MONACENSIS 396 187-189, 251, 252,
62 172. 254-'257, 544, 564 :
156 et 247 252, 264. liste C.
I. BIBLIOGHAPHIQUE 585
;>60 pour %0 : 188 2. ROI:: V. BODLEIA:'I.
950 188. HEGINA (Vatican)
1140 :\ 2'28, 'l31, 235, 560 !lI' 251, 264.
notice K 3.

401 2. SCORIAI.ENSIS
123·1
1259 245. IL 1.8 253.
1310 249, 251, 257, 265, H. 1.15 415 1, 458 1.
564. 1, 11.10 70 4,77 1,8'2 2,84 2,
1321 226 p'lontchallianus: 96 4, 104 2, 316 3,
notice Goar II) 230, 340 3, 534 : l'X trait
241. d'Italikos.
1337 246. X, 11.14 136 3, 386 4.
1339 253, X. 11.18 247, 253,
1341, 134'2 246. X. JIU 247.
1343 166 .i, 197, 546. X.IV.3 251.
1351 253. SINAITICUS
1355 '246. 956,959 149.
1360 250,258. 976 266, 275, 287.
1361 246, 1006 447.
1362 150, 249. 1117 75 3, 86 4, 964, 3674,
1363, 1363 A 246, 380 5, 434 2, 436,
1368 166 5. 437 2, 464 2, 486,
1373,1374, 1375 247. 487 5, 514 2, 515 2.
1377 247. 1609 253, 259-260, 565 :
1381 434. 1I0tice M.
1386 249,251, 564, 1789, 1796 253.
1388 247. 1889 292.
.1391 212 1, 229-232, 235,
236 1, 557-560 TAURINENSIS (Bibl. Nat.)
notice K'. B. 11.19 (120) 251, 264.
H09 274-276, 570 : no- TIIÉmZONDE
tice O. Phrontist. 2 247,
1766 251, 265. TUBINGENSIS
1788 189-190, 192 1. M. b, 13 203.
2509 447 2.
2562 476, URBINAS (Vatican)
2671 475 3. 80 408 2, 476, 506 2.
2762 247, 254 1, 255, 292,
VATICANUS
564.
Bibl. Apost.
2991 A 252,
162 242, 248 1, 252.
voir COISLIN.
358 71 2.
Suppl. gr.
827 434 3.
304 247.
840 444 4, 447, 481.
12Bl 393-394, 399,
841 247, 248 1.
1369. 392.
848, 849 247, 248.
PATMOS B50 250,
49 150 2, 159 2. B56 284, 574-575 : no-
178 457 4. tice R.
266 220 2. 1167 191, 544 : liste D.
366 288, 515 2. 1176 487, 516.
447 198. 1185 284.
706 457. 1455 202-203, 205-208,
PIAN A DEGLI ALIJANi!SI 381 4, 446 6, 548-
4 247. 549 : noUce G.
586 INDEX

1891 174 2. 493-494, 503 4, 512


2374 248, 251, 264. 4: registre synodal
Archiyo C. 144 '248, 254. (1380-1404).
voir aussi : BARBERlNUS, BORGIANUS, 55 141 2.
CHISIANUS, OTTOBONI, PALATI:-ICS, HEGl- 58 248, 254.
NA, URBINAS. 70 198,271,547.
jur. 6 252, 254.
VENISE, V. MARCIANl:S 8 280, 281, 572 Iisle
Pl.
VINDOBONE:-ISIS
12 249.
hisl. 7, 9 446,447. 15 266-267, 565 : nolice
24 254, 255, 265, 564. N.
47 124 3, 130 5, 279 2, phil. 17B 266.
309 1, 365, 371 1, - 321 III 2, 375 3.
408 2, 476, 493, 503, suppl. 75 282.
506 5, 516 1 : regislre lheol. 40, 302 13 3.
synodal (1315-1376).
- 48 139 5, 289 3, 365, XEROPOTAMOU (Athos)
366, 441 1, 445 3, 131 197,252,546.

D. AUTEURS ET ÉDITEURS
Les auteurs byzantins (Bulsamon, etc.) el les sources principales (Conciles,
Euchologe, elc.) figurent daus l'index analytique.

AIIRWEILER Hélène (La reglOn de CANART P. 187 1, 191,248 1.


Smyrne) 61 4, lIB 4,119-122,304 5, CHATZi-;PSALTÈS K. J. 226 5, 236 4,
381 4. 4862.
ALEXANDER P. J. 292. CRUSIUS M. 203 2, 320 1.
ANDRÉS G. de 136 3. 286 4. CHRYSANTHOS (Notllras) de Jérusalem
ASTRuc Ch. 1B7 1, 392, 411 2. (Syntagmalion) 2, 8, 59 1, 88 2,
ATIIÉNAGORAS de Paramythia 18 1, 163 3,227 3.
19 3, 59 1. Corpus de Sigillographie: voir lnd. Anal.
à Sigillographie.
BECK H. G. (Kirche) 7, 22 5, III 2,
217 2, 334 1. DAIN A. 332 2.
BENdEVlè VI. 15 4, lB 4,30,93 1, 183 3, DARROUZÈS J. (Épistoliers) 36 l, 38 5,
210 1, 262 3, 331 2, 434 3; voir (lnd. 42 3,46 1, 63 3, 83 2, 123 1, 341 1,3631,
anal.) Taktikon Bcne~evié. 397 2. (Documents) 16 2, 53 2, 71 4,
BEURLiER E. 430 1,431 1. 79 3, 127 1, 184 6,340 1, 40B 3, 41B 1,
BEVERIDGE (Synodicon) 172 1, 245 1, 447 5, 464 2, 471 1 (dossier charislica-
247 1, 563. riat) 61 2,310 3,320 Z, 361 3,3891,
BJELJAEV D. Th. 152 2,3274. 408 4, 427 4, 439 4, 459 1. (articles)
BOMPAIRE J. 79 3, lIB 2. 1652,3174,3891,4241.
BRANOUSÈS Era (Archives de Palmos) DÈMÈTRIOU Chr. 59 1, 338 1.
398 5, 404 2, 407 2, 450 3, 460 3. DEVREESSE R. 191 1, 193 3, 361 4,
BRÉHIER L. (Le Monde byzantin) 7, 434 3,480 3.
14 1, lB 2, 36 3, 51, 67 4, 6B 3, 69 3, DIRIMTEKIN F. 354 2.
71 1, 1224, 124 4, 318 1,323 7, 3BO 1, DMITRIVSKIJ A. Euchologia 7 (voir
381 2, 444 2,471 1. lnd. Anal.) ; Typikon Dresdensis 7, 47-
BROWNING R. (The High School) 38 4, 4B (voir lnd. Anal.) ; Typilra 220 2.
46 2, 70-79, 106 2. DÔLGER F. (Regl',slen) 7, 160 1 (voir
BURY J. B. (Klèlorologion, voir aussi ind. B). Schalzk. 7, lIB 2,1742,3591,
Ind. AnaL) 7, 29 1, 30, 36 3, 62 2, 363 3, 365, 3BI 3, 391-394,3962, 406 4,
319 3. 409, 423 3, 497 2, 517 5.
1. BIBLIOGRAPHIQUE 587

Dyz. Dipl. 133 1, 160 1, 393, 396 3, JUGIE M. 236 3.


40B 4. JUNIUS (Codinus) 264 1.
FirzanzverU'altung 7, 62 1, 63 2,
KAJDAN A. 204 1, 485 2.
3063,3104,311 3,3193,433.
KARAYANNOPULOS J. (avec DOLGER,
DVORNIK Fr. (Les Légendes) 141,204,
Byz. Dipl.).
25 2, 68 2, 336 2, 3B5 2, 432 1, 433 4.
KOTSONÈS H. 88 1.
DUCANGE Glossarium voir Ind. Anal.
KOUKOULÈS Ph. 49 3.
KRESTEN O. 266 4.
EUSTRATIADÈS S. 1494,151 5,2274.
KRIARAS E. 237 1.
KRUMBACHER 22 5, 23 2.
FERRARI delle Spade G. 381 4, 4B1 1. KURTZ-DREXL (Psellos) 52 4.
FISCHER B (De calalogis) 8, 13 3, 20 2, KYPRIANOS archimandriLe 225 1.
63 4, 323 4, 368 3, 462 3.
FOLl.IERI Enrica 187 1. LAMEERE W 455 1.
FouNDouLÈs J. 148 2. LAURE!'iT M. H. 112 2.
LAURENT V. (articles) 591,1024,1131,
FUCtIS F. 78 3.
142 2, 1562, 165 6, 1903,202 1,2035,
250 1, 433 4,471 4, 475 4, 4BO 2, 494 2,
GARZYA A. B2 1, 106 1.
533. Corpus de Sigillographie B (voir
GAUTIER P. 511 1.
Ind. Anal.: Sigillographie).
GÉDEÔ!'i M. 27 3, 114 3, 288 1.
LEGRAND D. 227 2.
GELZER H. (Nolitiae) 188 2, 245 2,
LEMERLE P. (juges el tribunal) 53 1,
2552,2911,292,3632. (Leonlios) Il 1,
69 2,83 4, 137 3, 142 l, 145 4, 15B 2,
359 3.
159 1, 165 5,3123,327 1.
GERLACH 203 2, 262 2, 320 1.
LEUNCLAVIUS 244,466 6.
GOAR (Euchologion) 118 2, 225-230,
235,240 2, 283 2, 290 1 (et Ind. Anal.). MANOUSSAKAS M. 250 2.
(Codinus) 1721,1952,2131,2741. MARTINI E. 227 4.
GOUILLARD J. (Le Synodikon) 26 4,373, MARTROYE F. 323 1, 324 2, 325 4.
53 1, 54 5, 122 4, 436 1, 442 3. MATEOS J. (Typikon) 464,47 1,2201.
GRETSERUS (Codinus) 227 5, 250 3, MEDO!'i(IUS) B. 226 1, 235.
264 1. MEESTER PI. de (de mon. statu) 20 3,
GRUMEL V. (Regesles 8; voir ind. B) 39 3,881, 127 1, 131 1, 136 1; (Studi)
18 1,54 1, BO 3, 184 4. 150 3, 152 2.
GUILLAND fi. (Recherches) 29 1, 116 5, MERCATI A. 392 1.
122 4, 137 2, 157 3, 370 4, 373 2. MERCATI G. 165 4,226 4,316 5, 480 3.
MEYENDORFFJ. (Palamas) 2653,3295,
HABERT 1. (Archieralicon voir aussi Ind. 445 6, 476 5, 516 1, 523 3.
MEYER Ph. 453 4, 520 1.
Anal.) 59 1, 144 1, 14 9-154, 315 4,
3452,3574,372 2, 3763,4466,4753. MEYiER A. de 194 1.
HAJJA.R J. 298 1. MICHEL A. 480 2.
HEISENBERG A. 25 1. MILACH N. 15 3, 99 1.
MIKLOSICH-MOLLER voir index A.
HERMAN E. (art. canoniques) 83 3,
147 1,241 2,2981,3033,321 3, 32B 3, MILLER E. 132 5, 433 1.
334 1, 510 3. MONTACUTIUS (éd. Photius) 51 4,454 3.
MONTFAUCON B. de 435 7.
HONINGMANN E. 133 1.
MORIN(US) J. 149 4, 154 1, 226, 235,
HORANDNER W. 466 5.
HUNGER H. 139 4,266 4,311 4,351 l, 241-242.
MYSTAKIDÈS M. B. 203 1.
365 1, 512 4, 572.
NICOLE J. 55 1,244 4.
JACOB A. 149 1. NIKOPOULOS P. 411 2.
JAEGER W. 433 2. N OAI LLES P. (Les collections) 435 1,
JANIN J. (Géographie) 131,704,76 1, 437 3, 439 1, 450 1, 451 1.
354 2, 426 2, 430 3, 431 6. NOTARAS V. CHRYSANTIIOS.
588 INDEX

OIKON()~I1fl~:S :\. 32 2, 31 l' 3, 411 2, SCllll.UACli E. 383 2.


487 3. SCIlWARTZ E. Acla 21 1, cleo (indices
O~IOl"T JI. lB!:!, t65, t76 :!. romplc'lautles rêférencc~ il 2'l-IANSI).
OSTROGORSKY G. 522. A.
STOCKI.I' 381 2.
OI.:DOT J. (.'lcla) S, ·13;) -1, 1-1.1-147 ct STmHNoN 1.. 104 4.
passim. STRITTMATT!':R A. 149 1.
SVORONOS 1\'. (Cadaslre) 380 4, 39B 3.
PAPADOPOULOS-KÉRA~ŒUSA. 17 1,44 2,
440 3, 443 3, 446 1, 448 3, 449 2, 474,
47 6,99 1, 119 2, 217 1,245 2, ·129 2,
442 5, 492 2, 530. T!UTU A. L. 112 2, 531.
PAPADOPOI.:I.I.os Th. 273 2,293 4. THEll'iER A. 165 2, 395 1, 392 1.
PAPAïoAN:';OU Ch. 227 4. TRE:.IPf.:I.AS P. l'i. (Euchologe) 148 3,
PAPAS Th. 46 1. 150 3, 155 1, 227 3.
PARGOIRE J. 13 1. TREU ~1. 308 3.
PATRINI:;I.I~S Ch. 293 4. TURYN A. 203 4, 228 3, 229 2, 36:'> 2.
PAVLOV A. 173 3,330 2, 481 :J.
USE"'ER H. 69 1.
PERTUSI A. 23 4. USPE:'oISKIJ Th. 30 1, 454 2.
PETIT L. 487 3, 530.
PONTA:"IUS J. 2032, 2G'l 2. VASII.IEVSKIJ V. 415 1,480 3.
PREGER Th. 189 3. VERPEAUX J. (Pseudo-Kodinos, voir
Ind. Anal.) 2,8, 1261,1334, 171 1,
REGEL W. 480 3.
251 1,252 2, 254 1, 2:'>5 3, 264 1,265 1,
REISKE (De Cer.) 49 3.
266 1,284 3,288 1, 564, 570.
Rhallès K. M. 336 1.
VOGEL-GARDTHAUSEN (Die Scheiber)
nHALLÈS et POT LÈS (Synlagma) 8,
24 5, 200 3, 225 1, 274 2.
109 3, 163 3, 209, 226 6, 240 2, 389 1,
VOGT A. (De Cer.) B8 1, 161 l, 374 1.
546, 550 (et passim).
ROI.IERG B. 112 2, 531. WILSON N. 320 2, 573.
nOCCHI A. 149 2, 153 1. WIRTH P. 79 1, 87 3, 215 2, 476 4.
SATHAS K. (Bibliolheca) 70 3, 129 1, ZEPOS J. ct P. Jus Graecoromanum 8,
160 2, 167 4,2293,400 6, 4345, 471 3, passim.
474 3, 524. ZHISHMAN J. (Die Synoden) 8, 142 3,
Schalzk. voir DOLGER. 236 1, 379 2.
ll. INDEX ANALYTIQUE

Relevé des noms propres, des noms de fonctions (omkia) et des termes relatifs aux
institutions. Les personnes, excrptés les empereurs, les patriarches et I.ls évêques,
sont classés d'apres le nom de famille. Les offices sont indiqués dans la forme greccl'w
exacte qui est souvent abrégée dans la transcription (omission des articles).
Renvoi à la page et à la note (celle-ci italique). Lesrenvois aux listes et notices de l'ap-
pendice se/ont par lesigle (A B C... ) suivi du numéro d'ordre marginal. Lorsque le sigle de
la liste importe peu, on renvoie à la page avec le même numéro d'ordre entre parenthèses.
Les mots grecs sont insrrés dans l'ordre alphabétique de transcription, avec quelques
exceptions pour des noms trrs répandus (Constantin, Étienne... ). De ce fail l'ordrr
alphabétique n'est pas toujours suivi rigoureusement dans les séries grecques j les
variations les plus gênantes concernent les mots à esprit l'udf' (l, 0, U = hl.

A oc AOATIIÔ:-; lecteur, diacre, archidiacre,


chnrtophylax, protonotaire et deuxième
AARON (et Moïse) figure du chartophylax chancelirr 2·1-'~ël, 355.
(et du patriarche) 340, 342, 525. AGATIION inexis!.ant au xv· s. 24 ·5.
AARON prêtre 533 (25). œYYcXÀe:fliXV 229 3, 558 (10).
AARÔN Constantin archonte des monas- cX'(ye:À~IX'Pl)ptOC (du l'éférendaire) 104 2,
tères 532 (17). 374 2.
&:x.e:~pO,6V7JTOÇ (u7t7Jpe:crtOC : charge sans Cb'OCTOC~~T7jTOÇ (ô - , archon te, ou glose
ordination) 15 2, 89. d'épisl<opeianos 7) 2R2, 572 (38).
ACHRmblOs 13asile (de Thessalonique) AKROPO),ITI~:S Georges 110.
protonotaire 356. AKROPOLITÈS :\1anuel, épi gona !.[m ël3-!
ACIIYRATI:;S Constantin diacre 533 (30). (15), 533 (12).
actes : synodaux 2g8, 390-391, 464- ALEXANDRE IV pape : bulle de Chypre
469 ; - patriarcaux et synodaux 336, 236; I3loÀoç 'AÀE:;cXv8pou 22R, 229,
342-343, 508 (voir gramma, praxis, 560 K 3.
sëmeioma); - mixtes (avec l'empe- ALEXAl';OR}o~ do :\"ic('e (lettres) 3M, 6:1 3.
reur) 3·1, 467; - du patriarche seul, Alexandrie 11,21-22, lIS, 359 3,4762,
voir entalma, hypomni'ma, piLtakion, ALEXIS 1 Comnène 53-66,72-75,77,82,
sigillion; - d'élection et ordination 83,92,106,128-129,157,185,205,207,
46\)-181 ; - de chancellerie en géné- 224, 244, 255, 283, 298, 324, 339 2,
raI 508-525. 389, ·136, ·162 J, 464, 467 J, 479, 490.
ADA~I notaire patriarcal, domestikos de 525, 5·19-550.
l'économe 304 2, 3S0 4. ALEXIS III de CP (Sluditc) 401-402,
aér : t~ citpoç VOIJflLOC 208, 53!) (16). 415-416,454,458,484 1.
AETICS archid. primici('r des notaires AU~XIS le Philosophe, dictascale 71,7-2.
21, 355. cX).ÀOC~~fLOC":'OC 238 ; de :XÀ/,a.crcre:tv ;J-16 F
alTranchissl'ment d\lsclavcs (pnr le pro- 9, 558 K 6-7.
tekdikos) 328-329, 332 2; tÀe:uEle:ptlX &flOWV 552 Il 15; domestikos de l' --
551 Il 6, 553 1 4. 200-'W1, 223, '281 1,547 F 31, 556 J :i6.
AGALLIANOS Alexis notaire 532 (25). AMPARÈS Jean hypaLos des philosophes el
AGALLÔN (pour Mouzalon 7) Manuel charlophylax 133, 374 4, 468, 512,
533 (16). 523.
590 INDEX

civcxyv~cr'TlJC;
(lecteur : ordrc lt~(,) 't'oi) cXv-rL1t'p60til7toç (prolopapas) 546 D 20 ;
~iJf.l.lX't'OC;)
32, 87-90, 116, 151 3, 179, cf. he 7tpoO"e::l7tou,
258, 272-273 j ~'t'OL À~'t'OC; 7t'cmëic; 33 1, œv't'to"TpCXcp~'t'til 517 1.
157 3 ; domestikos des - 257, 545 ANTDll'OE II de CP 510.
D 33 (pluriel) : ,"oir primikerios; ofll- ANTOINE III de CP 34 5, B5 3, 401 1.
kia des - 175, 539, J 36, pl 44.
ANTOINEIVde CP 134,309,394,411-
IivcXYVtilcr~ç opération de chancellerie 412,420,425,445 3, 448,469 1,475 2,
514-516; voir lecture. 479,493,497-498,500-502,5124.
1iV(h<:cxf.l.~tç 194 2 ; 0 è7d 't'wv civCXXcXfl~EtilV &v't'pcx de l'archonte phôtôn 49 2, 285 4.
E 18, 545.
AOINARÈS Michel gr. skévoph)'lax, gr.
civcXflv7)O"tC; (comme ll7t6f.1.v7)crLC;) 375 2,
sacellaire 139; non Asinarès 139 4.
554 (15).
aphorismos 339, 340 5.
Iivcxcpop& opération du charLophylax
cX7t08EO"fl6ç 399 1, 404 2, 450 ; cr. xIXP't'(ex.
511-513; aux élections 469,470 3,
ApOKAUKOS Jean (de Naupacte) lIB,
473; - de tous les archontes 145 1;
121 3,363,364,414 3,489.
- de l'cxarque 552 H 19; œVlXcpopEUC;
(le référendaire) 548 G 10. cX7toxdfl-€Voç (tvCX7t-) 434 2, 439, 440,
448,451 ; v. dépôt.
œVcXpp7)cr~ç proclamation de l'élu 150-
eX7t6XPLcrtC; opération du charlophylax
151 ; voir XcXp'TlJC;.
509-511.
œvcxp6+,xtv (= vcxp6iJ~) 270 6,569 Oltob.
ANASTASE d'Héraclée économe 38. cX7toxp,cr~ciptoç légat 238, 361, 551 H 10.
ANASTASE le Bibliothécaire 24, 48, 65, cX7to).tÀu't'a;~ (complelio-Iraditio) 499-
336-337, 346 2, 351,457, 4i2. 502.
ANASTASE protospathaire asècrèlis 34. œ7t6cpcxO"lÇ, ltX80crlC; XIXL- 561 (K 3 4.6.9);
analhématisme (contre Mahomet) 437 V. 8tcXyvtilcr~C; (x(Xl cX7t6cpexcrLC;).

:!; voir aphorismos, S)'nodikon. eX7tocrXE7tcX~E~V (eX7tocrxE7t'iiv) aclion du


ANATOLE de CP 21. chartophylax 155 3, 271, 345 2
Anchialos: Étienne archevêque, ses deux (eXcrXE7t'ij), 348, 569 (Dl/ob.): cr. XÀlVe:LV;
neveux Michel et Samuel 104. - du sacellaire 565 M 2.
anciennelé, règle incertaine d'avance- œ7tocr't'ofl-CX't'L~e:tV (du charlophylax) 342
ment 94-95, 115, 178, 182, 383. 3; cf. Aaron, cr't'6flCX.
ANDIlÉ de Crète saint 25. archevêque ct skévophylax (cumul rare
ANDRÉ archidiacre 21. ou douteux) 51 4.
ANDnOl'OlC 11 Paléologue 170, 182, 190, eXPXLcxvexyv~cr'TlJC; 383 3.
407, 435, 445, 447. archidiacre 20-21, 64, 114, 121, 178,
ANDRONIC III Paleologue 60, Ill, 193,208,212,230,232-234,272 1, 285,
170 3, 503. 353, 355, 563 34; rang cl définitions
ANDROSYLlTÈS ;'I;icolas syncelle économe 101,211,529 1,531 1, G (M) 34, H 17,
36. KI 17, K~-K3 15 c; mégas (du Palais
cXVLEpOÇ 16, 41-12, 43, 45, 82 1; voir ou de Sainte-Sophie?) 100, 101-102,
~ljf.l.cx (~~til 't'où-) , LEptilf.l.tVOC;. 113-114, 134 2, 135; cumul archidiacre-
cXvv6vcxt 304, 540 22,. ct. crt't'olkL't'lXL primicier, archidiacre-chartophylax 20-
54237; voir péycx. 21, 113, 353, 355.
annotaLion (notariale, de chancellerie) &pXtEpe:UC; comme métropolite-archevê-
413, voir imbrevialura, 7tCXPIXO"7JflE:t(')O"LÇ. que (membre du synode) l,58 1,157,
Al'OTHOPOVLOS Théodore épi gonaLôn 195, '270, 346, 469, 539 (36), 552 (28).
124. 't'à. 't'wv-- 0cpcpLXtCX (charges données par
civ6p(,)7t'oC; (homme de - , otxei:oC;) 42. - ) 291.
cXV't'~ôciÀÀEL\I 518, 521. Archiéralikon (éd. Habert) 59 1, 144 1,
œV7LypcietlEL\I (protonotaire) 551 H 7. 149-154, 315 4, 345 2, 357 4, 372 2,
cXv't'typexCPi: (réponse el copie) 521-522 ; 376 3; voir GÉMISTOS Dèmètrios.
œV't'typcxC(cx[ tO"CXL 488 2. archives 20, 339, 346, 431-432, 437-
antiminsion, v. archôn. 441 ; v. bibliothèque, dépôt.
II. ANALYTIQUE 591
archivisle (étymologie de chartophylax) &'PXOVT(KtOV charge diaconale d'archonte
336,346,429,565 (Genev. = Balsamon. l, B8, 94 2, 178, 179 2, 299 ; - i')ToL ocp-
ARCIIÔN Manuel ùidascale de l'Évangile rplK~iX 574 H; TiX~tç TWV &:PXOVT~K(tllV
124. 557 K2; - 7tOPLO"fLWV œrpopfL~ 83 5.
&PXtllV archonte en général, tilulaire ARGYROS Romain (ful. emp.) grand
d'offikion, voir aux dilTérenls termes: économe 39, 52, 61, 547.
avancement, classes, listes, ordinations, ARISTÈNOS Alexis 80, 82, 86, 94, 305,
~iXafL6<;, O"rppiXytc;, etc.; archonte supé- 317,491,529 (I3 1) j carrière 103, 105.
rieur, voir €~tllKiXTcXKO~ÀO<;. œp'T1JpliX TpiXX€LiX (ehartophylax: trachée
&pXtllV en particulier (avec le mot dans son artère) 542 33,. V. O"T6f.LiX.
titre) 117,166,192,199,221,269,275, ARsf:NE 1 de CP 113, 147 1, 376, 391,
281 ; type de 7t'€VTŒÇ 549 (G 22-26). 392,406,421,501,504.
~PXtllV Toi) &:VT~f.LLVa(ou 193, 200, 206, asècrèLis (impérial) 23.
239,261,277, 281 ; rang cl définilions 'Ao"LVcl:P'1l<; erreur pour'AOLVcXP7)<; 139 4.
116, 256, 268, D 27, F 28, G 26, J 29, &:0"7tiXaf.L6<; (obedience: rite d'ordination)
L 25, M 25, N 26, 0 26, pl 23, P 2 20, ]51, 469-470, 474 6, 475.
H 27. ciarpcXÀe:LIl (~YYPiXCPO<; : promesse-serment,
profession de foi) 113 2, 161, 163,
I!tpXtllV TWV hKÀl)O"~iXPXWV 281, 286,
164-167, 223, 457 1; cf. €yypcxrp~,
P 1 25.
lmOax€(nc;.
&pXtllV TWV tKKÀ''lcrtWV (1 à 3) 199, 219,
ASPHALEIOS (ekdikos?) 323 2.
221,262,3184,322; rang cl définitions
ATHANASr~ 1 de CP 392, 407, 447, 455-
101, 115, 119, 175, 176, 211, 256, 268,
456.
529,530,531 (13 princeps ecclesiarum),
538, F 17, D 1 K2 pl ID, H20, pl 22,
ATIIA:-;ASE de Césarée 470 3.
ATlIA:-IASE de Cyzique 501 3, 518 2.
G J L M N 0 23, R 24.
iXUÀ-f) (cour de justice) 2293, 559 (l8).
~PXtllV TO\) EUiXYY€/.(ou 193, 219, 223,
AULÈPATAS Michel charlophylax 5192,
281,282; rang et définitions 116,256,
iXUae:VT~K6ç 430, 438.
268, G 24, 1 22, L M N 0 24, P' 17,
aulographe (profession, ou signature)
R 25.
l8L6X€LPOÇ, OlK€t6X€~po<; 441 5, 443 2,
~PXtllV TWV KOVTiXK(tllV 48, 198, '2,01 1,223, 445, 449, 479, 486 2.
2Bl; rang 175, 278, 539 (32), G (40), AUTÔRJ::IANOS (Michel IV de CP) charto-
J 34, N 36, 0 37, pl 41, R 37; 0 €7t'l TWV phylax 514.
- 548 (1". Dionys.); v. XOIITIXKLOV. avancement des archontes (règles impré-
&pxwv ÀUXV~KOÜ 288. cises) 93-96, 115-116, 138-141, 182 j
~PXtllV TWV fLOlliXO"'T1Jp(WV (1 à 3) 199-200, au gré des évêques (province) 94,
312-313, 462; ~€{m:poç aiXK€).).ŒptoÇ 109,143, 181-182, 352; v. ancienneté,
262, 565 (M 2); t>mpoO"tll7t€utllV du saeel- ci~ltllf.LiX oflice (fonction et dignité) l, 14,
laire 550 H 2 ; rang et définitions 101, 43 3, 179 2; eX~L@fLcxTa; 8LiX:.tOVLKŒ =
115, 119,256,268,530 D, F 17, pa 118, OCPcP(X~iX eXpxovTbucx 88, 94 2 ; cf. ~cx6­
D 20, pl 21, G J L J M N 0 22, R 23. fL6c;, brp'f/(KtOv, TcX~LÇ.
&pXtllV TWV TCXOOUÀ(À)cxp(tllV 548 F (37).
&pXtllV CP~f.L7)<; 289.
&pXWVTWVrp@TtllV 47,49,166,193,200,
206, 261, 281, 285-286, 288; -- ~Xwv BABOUSKOMITÈS Jean réCérendaire 530
&VTpiXV 49 2 ; - i')TO~ tKKÀ7)crtiXpX7)ç 179, (D).
192,545 (D 28); rang el définiLions [3iXx'T1Jpla; d'ekdikos 331 5 j cr. (1KUTcXÀ7).
115, 116, 175, 256, 268, 538 (24), D J balanlades 49, 27B 3.
28, 1" 27, L :\1 H 26, G N 0 25, pl 24, BALSAMON Constantin hiéromnémôn
P 2 2!. 532 (B 8).
archontes premiére liste 44-45; pri- DALSAMON Démèlrios gr. sacellaire 139,
vilège des archontes patriarcaux 61, 286 5, 512 4.
92-93 ; présence au synode 98-99, 141· BALSAMON Manuel, logothète, prolo-
147 ; voir toute la Deuxiéme Partie. notaire 124, 139, 286 5.
592 INDEX

I3AI.SA:>IO:-O :\Iichel 1 prêtre gr. skévophylax aussi : cansLrisios, hypomimnèskôn.


286 5. 2-- siège ct tribunal patriarcal 58 1,
I3ALSAMON ~liclJeI II diacre, prôlekdikos, 550 Il 2, 551 II 10; ~·r,fl.rz nj:; È)(Ôl-
gr. charlophylax 139, 150 2, 286 5, )(~O'e:wç (ekdikeion) 374 2.
351 1, 357 2. ~e:py~'J (chypriolp) 2'29 .3, 239, ;>;J\l
I3ALSA~O:-; Michel III rnégas ekklésinr- (Hi a).
chès et gr. chartophylax 136, 286 5. BESTÈs Théodore 433 3.
BALSA~O:-O Théodore (d'Antioche) cano- ~e:O'''t'llXplO'J, 't'o ~O'eù- du patriarcat 427,
niste 14 2, 16, 55, 60, 63 1, 64 1, 65, 459.
73 4, 81 1,841,86-98,103,1051, 10\J 4, ~lOÀ(O'J v. Liber, Livre; -7tPW"t"e:)(Ôl)(litO'J
125, 130, 143, 146 1, 164, 171, 17~ 3, v. prôlekdikos; - "t'oi) 5p)(ou 449 3;
179 1, 184-185, 195, 205 2, 239, 241, - "t'w'J )(cxTYjX7)O'e:eù'J 436, 437 2.
299 1, 300 l, 310, 319, 5-7, 324-329, ~tOÀoç ,AÀe:çoc'Jôpou v. ALEXA="OIlE 1V.
335 1, 338-344, 461 2, 467 1, 468 3, bibliophylax (bibliothécaire) 2-1, 27,
478 4,489,510,511,564 (app. Geneu.). 431.
BARDACIlLAS Georges notaire 532 25. biblio lhcque du pa Lriarca t 3~0, '127,
BARDALÈS Michel hypomnl!malographe 429-437.
532 (7). ~lO'''t'lOCplO';. ~lO''t'lOCplOl pour (ôe:u"t"e:po.;)
BARDALÈs Théodore primicirr de la Gr. bO''tlOCplO~. (Mo) OO'·'t'r.lXPlOl 283, 570
Église 289. (28),573 (22).
BARYPATÈS pl'êlre 533 (28). Blachernes palais 48; clergé impcrial
BASILAKÈS i\licéphore didascale de l'A- 110; prolopapas 129, 135; 7tPeù-re:fL-
pôtre 821, 1061, ·433 1. OIX"t'lX'tl)'; du bain 49 3, 314 5.
BASILE le Grand (canons) 15 2, 89-90. BLACHER;;ITÈS Théodore 442.
BASILE 1 emp. 30, 35, 36. ULASTARÈS MaLthieu résumé de .Jeun
BASILEIOS maïstor des rhéteurs 529 de Kilros 173-175, 197,226-227,246,
(B 13). 260;n olice en vers 171 1, 243, 251-
BASILEIOS ostiarios b 530 (C 20). 254; syntagma 81 3, 145 4, 243-2'15,
~IXcnÀ~)(6.; (prêtre, diacre, clerc imperial) 260, 307 4.
31,34 5,41-42,88,3144; -À6yo:; 549 BLEMMYDÈS l'iiccphore 263.
G 14 ; ,oc~~.; ~Cl.O'lÀl)(~ 40 2, BOILAS diacre 533 27.
ùastagarios 230; premier et second I30UKINATÔR Constantin hypomimnès-
289 ; - el kèrophoros 231 4. kôn 104 4, 375, 454.
~IXe!L6ç terme ambigu l, 14, 88; degré ~ouÀÀO: sce::lU 391 3 j -h~)(E"l!Lé'Jl) 430;
d'ordination sacramentelle 731; degré - 'tO\) ÈmO')(67tou 558, '.J (ct. O'cppiXyîôoç
de rang archonlal 73, 74; à trailement O'l)fl.e:Lwfl.cx 561, 9) ; ùuIle de mariag-e (v.
plein (: ~IXe!L0ç 'téÀE:lOÇ) 77 1, 8,1; v. !e:pOÀOyLiX) 130, 2'21, 338 5, 350-351,
~!L6iXefl.O';, 7te:plO'0'6.; cl )(Àl)pl)(6ç. 498 1.
BEASKOS Dèmètrios gr. économe de ~oUÀÀW't~plO'J pall'iarcal, insigne du
Thessalonique 174 2. charlophylax 60, 340 ; impérial 490.
BEKKOS Jean ehartophylax 110, 112, BOURDÈS Manuel notaire ;>32 (25).
1I4, 165, 344,407 1, 414, 468, 51f:\ 1 ; ~OU"t'lO'TfJÇ (terme chypriote) 118, 237,
patriarche 392, 454, 490 2, 510. IP 22, K s 22.
I3EKKOS Georges primiciPr des noLaires, ~pEoLo'J (invenlaire du skc'\'ophylakion)
gr. économe Il 5, 131 5, 308 3, 356, 317 1; cr. )(CX"t'OCO''t"lxo'J.
532 (10). UHYE;'ol;'olIOS Joseph 281.
~'ijfl.IX1 - enceinLe de l'autel: oL "t'oü- Bulgarie (archevêque de) 31, 32 J.
89, 443 3; ~'J'pocpo.; 't'oü- 102 6; ~1jfl.rz bulle v. ~OIJ).ÀCl..
el7toÀl"t'drz 82 1; 7tpw'toc; "t'oü- (proto- bureau v. O'~)(PE'tO'J.
papas) 569 (29); ordinations ~;w "t'O\)-
(ne donnant pas la l:::pwO'u'Jl)) 81, 89, C X Ich)
154-156, 163, 299, 443 3, 5G2 11 28
(dépotatos); ~'J'tàç 'tO\)- 545 D 15, CALLISTE v. I<ALLISTOS.
549 G 20 (épi hiéras katasLaseos) ; voir cancellation v. ÔlCXYPCXcp~.
II. ANALYTIQUE 593
\.nnsLrisios \". XOC\l~'tp~(noç. ;', - litulaires mentionnes: Aga lhôn,
CANTACUZÈNE (Jean VI) (/lis/oria) Amparès, Aulèpal.as, Aulôreianos, Bal-
802, III 3, 1334,2542,373 3, 476. samon (~lichelll, ~[ichel III, Théodore)
capitale et province 75, 92-93, 117, Bekkos, Chanlrènos, Choumnos, Cons-
160,177,179,336; v. juridiction. Lanlin (3), Cosmas, Choiroboskos (?),
caléchèle v. XOC't'lJXl)TIjC;. Doxapatres (?), Eskammatisménos,
\'HAT.KEOPOI;1.0S Manuel archonLe phô- ÉLienne (2 011 3), Georges, Georges de
Wn 200 3. Nicomédie, Ha~iophlûritès, Holobôlos,
CHAI.KOUTSl~S J('an épi kI-iseôn 53'2 lonopoulos, Jean (2), KouLalès (2),
(14), 533 (14). MakremboIitès (?), ~lalzoukaLos, }léli-
CH.UÜi:;S ~1jchel prêlre 533 (24). Lèniotès, Moschampar, NicHas (3),
chancellerie (v. X~p't0cpl)).ifxlo\l) 333, NiCéphore (2), Orestes, PanLcchnès,
340-343; opërations de chancellerie Paul. Pholeinos, Pierre, Pisidès ('n, Tri-
508-525. klinès, Xiphilinos (~"ichel et Théodore).
chancelier iX:lYXÛ.Àa:plOC;) 12, 20, 25- XlXp'tOcpUÀocXe:L\I 35'2 3, 483 1.
'26, 27, 186 2, 353, 355, :386; cumul: xocP't0CPI)ÀOCXIXO\l (~ÉxpE:'tO\l) 366 4; (~l)-
Agathon charlophyiax, pl'otonoLaire ct fle;(Wfl~) 404 2, 422 3, 488, 508.
deuxième chancelier 24-25. xocp't'0CPI)ÀOCXIO\l chancellerie-senelarbt 4,
chantre v. maistôr, psalmisla, psaltcs. 317,333,337,343 3, 347, 353, 369 1,
ClIA:"lTRh.os EustnLhr prôtekdikos, char- 389-390,401,417 1, 430-431, 446, 516,
tophylax 43, 102, 434. 540 10; ~~x.pE:'tO\l 366 4, 483 1;
)(OCPxocç&:\lOC instrument, insigne, de ('épi È1t(~X07tE:i:O\l (Balsamon) 300 1, 338,
elllaxias 213,552 rI 27. 442 2; xoc't'ci~nxo; 't'oi) 7tOC'tPLOCPXIXOi)-
charges division enlre les degrés d'ordre 551 Il 3.
selon Jean de Kitros 175-178; distinc- XlXp't'OI)Àocpr.x~ ~1)vf)6E:IlX 321.
tion ôcpcpbuoc-8LIXXO\l[CC 539 35; secu- XlXp'toI)ÀciplOC; (chartulaire de la Gr.
lieres 80; v. &:;lwflOC, cumul, 8lOCXo\lloc, Église ou des sékréta) 38, 87, 89 3,
ÔCPCP[XLOV, 67n)pE:~[lX. 175,211,215,2832,539 (34), 552 (H 26),
CHARlTON de CP 391. 569 (N 44) ; qualifie les cinq premiers
XOCplÇ dans les formules d'ordination (et (econome-sakcIliou) dans Ka 232,234,
~cppocylC;) 1) 6dlX X., 1) X· 't'oi) II\lE:Ufloc't'OI; 348, 561-562; - de l'économe (écono-
77 1, 156. mat) 20 2, 38 8, 304; - du sacellaire
XciP't'lJ1; billet d'ordination (comme )(1'tlX- 314 ; - du sakelliou 320, 322; - du
't'WPlO\I et 7t'tÉpO\l) 149, 161, 337,369, skévophylax (skévophylakeion el sakel-
372 2; feuille, document 220, 398, Ir) 47, 62, 85, 17;'" 316; - de la
438 2, 440, 449. Grande Église 41-42, 272-273; - de
)(lXPTlcc rnJII08lXci 346 1; 't'(;)\1 ~E:XP€'t'W\I la Néll 46; confusion xocP-:Ol)).lipLOC;-
427 ; rapporl avec xw8lxlo\l 440, 450, )(OCp't'OcpU).lXÇ 20 2; cumul rare )(OCPTOUÀOC-
4844; Xocp't'06tmcc de la sacelle 428, 439. pLOC;-\lO'tOCÇllOC; 380; emplois )(CCp't'OUÀlX-
chartophylax pci'toc 179 1.
1 - notice 334-353. CIIEILAS Georges archonte phôtôn 532
2 - histoire 4,5, 16, 19-28,31, 41- (36), 533 (9).
42,46,47,53-59,64-66,96-98, II l, 145, Xe:LP 8e:;llX (du chartophylax) 270 3,
1471,322-326; étymologie 311, 336, 277, 283, 3't9, 525; cf. 8iXx'rUÀoC; (le
33!), 565 (texle de Balsamon). prôtekdikos sixième doigt) 534 3.H.
:l - mentions d'aclivité 385 2, Xe:LPOYPCCCPe:L\I (notaire) 363-364; cf.
386 1, 402, 431-432, ·138, H2, 459, 472, XI1ÀÀLyp:xcpe:i:\I.
488; operations 508-525; ordinations XE:lpO't'OyllX-Xe:lp06E:~loc 15, 87, 151,
149, 153, 155, 569-;)70 (OlIob.); voir 154; XE:Lpo6E:~llX i)'t01 XE:LpO ,O\l[OC 88 1,
&:7tO~XE:7tiY.\I, x.).[\lE:l\l, XiXp't"I'JC;. 89; )(E:Lpo6E:1Û\I 77 1; XE:lpO'tO\le:i:v (une
4 - rang et ddlnilions 100, 102, moniale higoumène) 553 (1 2); )(E:L-
119, 175, 184, 292, 345-349, 5'29, 530 D, po'tO\ltcc du dépolalos 270-271, 569-
f,38; nO ·1 dans A (B) C D E F G H 1 J f>70 (al/ob.); ..... ~oc6fl6c;, ~cppocy[c;, inves-
Kl.K' L ~ ';' 0 n, nO 3 dans pl P". tilure, promotion.
594 INDEX

XE~pa't'OV(ex imposition des mains sacra- classement des archontes par les notices
mentelle 87-88,151 1,469,471 4,475, 30-34, 177-181, 255, 271-273, 275-278,
478, 481, 482 (v. ordinations); amui- 281 ; groupement des hd et otpxwv lIB,
guité XELPO-rOV(ex- mppexy(ç 147-158, 192, 199, 224, 269, 281; notice de
161, 270 .5, 469-470 (v. 7rp66)'lJcnç, Chypre 234-237; voir pentas, hexas,
(flppexy(ç, élections, promotion). hep tas, listes de présence.
XELpO'rOVLWV,O &7rt 't'wv-, ~youv 6 lEpO[LV~­ collections de lettres patriarcales 454-
[Lwv 46; \". hiéromnèmôn. 458.
CH LOROS Démètrios protonotaire 150, collèges d'archontes 95, 126, 258, 299,
357 2. 323, 326; variantes anormales sinH'u-
CHOIROnOSKOs Georges pseudo-charto- lier-pluriel 273; voir primikèrios et
phylax 22-23; didascale œcumé- les termes en archi- et pr6/o-.
nique 67-68, 72. compte rendu: sèmeiôma.
CHÔMATÈNOS Dèmèlrios (d'Achrida) Conciles (citations principales)
Il8, 121 3,170-174,344,489. Carthage 34, 93-94, 97, 323-324, 328.
CHÔMATËNOS Jean logothète 173 4 - Chalcédoine 152,16-17, 'lI, 26, 57,
(= Jean de Kitros 'n, 530 D. 82, 87, 90, 97, 323, 325. - Constanti-
nople III (680) 24-26, 353 1,429-431,
CHONIATÈS NicHas 102 6, 327 2, 374 2.
433 5, 434, 435. - Constantinople IV
X6poç domestikoi des chœurs droit et
(869) 27, 336,446. - Constant. Sainte-
gauche 539 27-28, 574 32; laosynaktai
Sophie (879) 27-28,433. - Éphèse 26.
des deux chœurs 545 34; chœur droit
- Laodicée 14. - Nicée 1 (325) 14,
et gauche de la notice K (non byzan-
573,91,338-339. - Nicée II (787) 15,
tins) 230, 235-237, 557 (cf. &~ ((fou:
17,26-27,353 1,431,4323,434,441.-
563 34) ; x6paç XOpU'1lCXLOç (1(:5 exôkata-
Troullos (canon~ ln Trullo) 14, 16,57,
koilai) 534 4.
66, 67, 82, 89, 91, 92, 157, 165 1,
CIIORTASMÉNOS Jean notaire 280, 282,
CONSTANTIN 1 emp. (),iXpvcx~) 48 1.
365-366.
CONSTANTIN Porphyrogénèle v. Livre
CHOUMNOS Michel (de Thessalonique) des Cérémonies (= De Cer.J.
chartophylax 43 2, 423 4, 434, 509 4, CONSTANTIN 1 de CP 17, 26 1, 4fJ2.
510, 518, 519.
CONSTANTIN III de CP (Lichoudès) 489.
CHOUMNOS Nicéphore 307 5.
CONSTANTIN IV de CP (Chliarénos) 403.
CHRISTODOULOS de Patmos 390 2, 403,
CONSTANTIN hypopsèphios 447.
421.
CONSTANTINS difficiles à identifier en 1166·
CHRISTOPlIORE d'Ancyre exarque 447.
1170 103, 104 4, 529-530 (A.B.C.).
CHRYSA~nIOS Jean canstrisios 530. CONSTANTIN canstrisios 103, 530 (C 6) ;
CHRYSAPHÈS diacre 533 (29). dilTérenl de BOUKINATÔR ? 104 4.
CHRYSOllERGÈS Étienne (de Corinthe) CONSTANTIN chartophylax (VUe S.) 26.
102 4, 103-104, 529 (B 2). Voir Luc CONSTANTIN chartophylas (Ville S.) 27.
de CP. CONSTANTIN charlophylax (Xile S.) 511 2.
chrysobulle 406 4, 460-461, 463 1, èl CONSTANTIN (le Philosophe) non chnrto-
passim. phylax 20 2, 336 2, 385 2, 431-432.
CHRYSOKÉPHALOS juge général 138. CONSTANTIN épi gonatôn 103,529 (H 9).
Voir MACAIRE de Philadelphie. CONSTANTIN épi sékrétou (diacre, koubou-
CHRYSOKOUKÈS Manuel référendaire 124, kleisios, archiatre) 81, 376, 422,
374 ci. 423 4, 488 2.
Chypre notices K2·KI 225-242. CONSTANTIN hypomnèmatographe 103,
cire (x7JP(av) fournie par le grand l'conome 307,529 (B 7).
540 U; cf. p. 318. CONSTANTIN hypomimnèskôn 103, 529
classes d'archontes 100-106, 113-115, (B Il).
122-127, 180-181, 199, 206, 208, 218, CONSTANTI:-; logothète 103, 530 (C 8).
278, 282, 283; voir les qualificatifs CONSTANTIN primicier des notaire'> 23,
~TLIl6-rcxToç, 6E:OlpLÀÉ(fTCXTOÇ, TL[LL6l'rCX- 27.
TOÇ, &~wxcx'riX)(otÀoc;. CONSTANTIN référendaire 530 (C 12).
II. ANALYTIQUE 595
CONSTANTIN rhèLôr 530 (C 18). 529 (15), (530,21 ?), 532 (40), 53 8{lB) ;
CONSTANTINOPLE effet de la prise de la D 25, G (32,35), H 17, J 26, K'-K' 15 d,
capitale (1204,1453) sur les lisles 108, N 31, 031, pl 28, R 29; office lilurgique,
171, 291; voir surtout: palriarcat, non archonlal 177-178 (Jean de Ki-
Sainte-Sophie. lros), 212, 240, 559, K" (§ 4), 562 KI
eopie 342-343, 364-366; v. ison, 7!tXpe:x- 15 c-d.
ôÀ1)ll~lJ. 81)7t6't'IX't'oç (8e:7t6't'oc't'o~, 8~Tt6~oc't'oç ct
Coryphées, église des --, 76; voir sing. ou plur.) 215-216, 272-273;
Sainls Pierre et Paul. - x1)po<p6poç 231 4, 284 4; ordination
COSMAS 1 395 2, 398 5, 402 (no 16). e.;w 't'oü ~~fLOC't'oÇ f>52 H 28, 569 (Cor-
COSMAS Il de CP Atlikos 78, 403, 492, mule O/lob.) ; rang 116 5, 175, 211, 539
511. (35), G II 28, K 2 29, K3 30, N 45.
COSMAS chartophylax (cone. de 680) 22, 8toc 't'oü (note de chancellerie) 348, 357,
438. 3583.6,392 nO 6,395-396; cC. 549 G :34);
cumul 41-44, 79-86, 133, 134-138, 283, 8~oc À6you, 8LOC O'\)yypoc<p'ijç 160 2.
286, 288, 382-383 ; 7tpo()ll~x1) 550 (app. diacre (trcs employé : je nole quelques
M 29); dikaiophylax 11 0; archi- endroits où apparaît le rapport entre
diacre-charlophylax 20-21, 113; pro· offlce archon/al et. ordre diaconal) 14,
lopapas-deutcreuôn 116-117, 135 4; 16,33,106,122,178,179 2,193,199,
chartophylax-second chancelier 25, 219-220, 258, 278-279, 282; les douze
355 ; charlulaire-nolaire 380 j dans le (J. de Kilros) 175-176, 178; ';~wee:\I
curriculum des pa lriarches 26; en 8~lixo\loç (~you\l IjJ«À't'1)ç) 215, 552 H
sigillographie (kouboukleisioi) 41-44. 23. 25; l~wee:\I .W\I 8e:xeX7tE:\lu (limite
cura/or v. xoupx't'wp. de classe diaconale) 235-236, 559 K'
CYRIAQUE de CP 17. (§ 4), 562 (15 a); diacres kouboukleisioi
CYRILLE 1 Loukaris 400 6, 434. 42-43.
CYRILLE de Sidè 443, 523. 8tocxo\l[oc service (non office diaconal, ou
CYRILI.E logolhèle d'Apamée 359 2. ordre de diacre) 175, 179 2, 539 (35)
(emplois inférieurs); l;wlle:\I 8~lXxo\l[oc
D 8 156, 299 (emploi extérieur à la lilurgie :
cr. l;w TOl) ~~fLl:noÇ) ; 8. 't"ijc; 8~8oc(»)(IX­
decanus: prothopapas 116 5, 531 18. À[IXÇ 74.
defensor 97, 323; v. ekdikos. Diakonissa école 70.
définitions (dans les notices) 201-202, 8~1X86't'1)ç officier alexandrin Il, 49 3,
208-209, 212-216, 267, 276-277, 283- 305 2.
284. 8~&.yvw()~Ç senLencr (synodale) 141,
8e:xocv6C; 211, 557 (32), 563 (33); 391 nO l, 392 (n"' 10-11), 395, 483, 489;
dékanoi de Sainte Sophie 478. joint régulièremenl à à.7t6<p1X()~ç 141.
D~MÈTRIOS de Cyzique grand économe 8~ocYiloc<P~ cancellaLion (sur registre) 443,
38. 622-524.
DÈMÈTRIOS d'Achrida v. Chômntènos. 8teXpte\l 83 1, 208; cf. p6yoc, i.L1)lJlXtO\l.
dépôt légal (livres liturgiques, écrits DIASITÈS nomophylax (diacre) 533 19.
hérétiques, professions de foi) 416- 8tO<XfLôou).olJ (porté par ostiarios) 269 1,
418,426-429,440,448,4652. 284, 574 R 28; cf. ÀcxfL7t~Ç, ÀlXfLTtocs«-
8e:()Tto'nx6ç (archonte du patriarche) pteç, fLo\loôcXfLôouÀo\l.
99, 529 B. 8t81X()x(tÀ~xà:. o<p<p[x~cx 94,550 (29) ; 8t81X-
8e:uupe:uwv .WIJ !e:pÉwv 101, 116, 119, ()xcxÀtxbç À6yoç (Alexis Comnime) 73-
192, 211, 251, 268, 272, 278, 563 (34) ; 74 ; 8~oc)(ovlcx 't"ijç 8t8ocaxocÀ[cxc; 74.
D 25, E 21, F 25, G (31, 33), K'·K3 17, didascales 66-79, 86, 99, 128-129, 177,
L (app.j, N 30, a 30, pl 27, R 31 ; 200, 207, 214, 222, 260, 261, 262-263,
cumul prolopapas-deutéreuôn 116-117 277 ; cumul (didascale-nolaire) 75, 76,
135 4, 532 (39). (plUS général) 550 (29) ; préséance 73 .J,
8euupe:uwv 't'wv 8tIXlt6vwv 10 l, 116, 178; rang de didascale 189, 211,
l i 9, 124, 175, 176,211, 268,272,278 1 (14), K'·KI 15; 8e:u.e:poC; 566 (21).
596 INDEX

8~8<XcrxaÀoc; ,oi) A7tocr,oÀou ~nlng ou défi- motion par pillakion 90 1; rang et


nition) 101, 115, 124,207,224,256, définition 116 (A), 175,211 23.24,232,
2G3, 268,530 (D 18),532 (9), D 22, G 28, 'ln, 531 (tO), ;')39 (t7-'28), F 31, G (37),
J 14, L 15, M 14, N 19,0 20,P' 14, n 20; H 23, K' 24, K' 26, N 33, R 32;
7tpw,08~8cicry.ocÀoC; 't"oi)- 566 (14). 80iL€cr'nxoc; 116, 119, 0 3·1, pl 39 ; im-
8~8<XcrxlX).oC;'t"oi) Eùocyyûlou 10 l, 121,207, périal 134 2; ÀOC!J.7tp6C;, 7ttpL<p«\I~cr't"IX't"OC;
214,224,256,263,268,529 (A 9, il 10) (Df. Cer.) 3'l 3.
D'lI, F 14, G 27, H 15, J 13, L 14, M 13, 80fL€crnxoc; "roi) afLow\loc;, v. &!J.OW\I.
~ 18,0 19, pl_p' 13,1\ 19; r.PW't"08L- 8o!J.écr't"lxoC; 't"W\I tX\lOCyvwcrTW\I 47, 'l5 7,
8licrxlXÀoC; 'roi)- 566 (13). D 33.
8l8<XcrXOCÀOC; 't"oi) l.jJocÀ-rr.POC; 115, 200, 8ofLécr't"~xoC; iLi::'t"cX TW\I ÈçwxIXTa.xol),w\I 224,
224, 256, 268, D 23, F 23, G 29, J 15, 556 (J 32).
L 16, Ml;'), N 20, 0 21, I" 15, H 21 ; 80fL€cr-rlXOC; T1jc; MtyliÀ'1jC; 'EXXÀl)crLIXC;
deux (par erreur?) 207, 547 ;F 23). 377 1, 532 (38).
8~McrxIXÀoc; olxouiLt\lLX6c; 68·72; listes 8oILécr't"lXOC; 'l'W\I 6upw\I 272-273, 377 1,
176, 1 n, 544 (C 13). F (11), N 42-43; cr. ocrnxpIOC;.
dignités (titres impériaux il des clercs) ôOfLÉcr't"~XOL 7l:IXTplOCPXlxol omce d'ana-
134-138 ; voir cumul, hypertimos, kou- gnôstès au service d 'ordrc 175, 530
bouklcisios, mégas, syncelle. (36).
8~xlXcr"rf;pLO\I patriarcal 552 27; du 8ofLtcr't"~XOC; 't"oi) cr&xphou 272, 273,
chartophylax 344; de l'el<dikeion 551 278, 0 39; TW\I atxphw\I 550 (G 42).
10 (voir xp~-rTjc;, tribunal); Èmcrl)iL&~W­ ÔOfLÉcr't"IXOC; 't"W\I ll7tOÔ~I1X6vw\I 47, 258,
crlXL "'rij 8lXOCcrn,PLO\I 561 (H 4). 545 (D 31).
8~XIXL086't"l)C; 81, III 1. 80fL€crnxoc; '!W\I l.jJIXÀTW\I (; À&y6fL&\lOC;
8~XIXIO<pUÀIX~ (impérial, cumulé par les 7tpw't"ol.jJetÀ't"l)C; 539 (30).
archontes supérieurs) 109-110, III 1, 80fL€crT~XOC; 't"oi) otxo\l6iLoU (ADAM) 380
134 2, 137, 140,286,287,2\)2. 4.
8~Xl1lWiLl1't"OC litres de propriélé des églises Donalio Cons!anlini 52 2, 92-93, 109,
320, 551 li; chrysobulles et hypomnè- 125.
mala 463 1; à.7toYPI1<pLxli 518 2. DOSITHÉE de CP 472.
8lXIX[~ 131, 338 4, 340 1, 349, 362, DOSITJ1~:OS de Jérusalem 47 2, 49 2.
454, 548 (G 8). douze: 8tUT€POC 't"oc~tC; de Jean de Kitros
~DIKIÔ:>:OS ?) Manuel arch. de rf:vangile 175-176, 538.
130 5. DOXAPATR1':S Nil chartophylax (douteux
8tOLXl)-rljC; Il 1. à CP) 510 3.
diplome : hypomnèma-sigillion 36:l. droit d'asile 324, 328-329.
dipotalos v. 8l)7t6't"oc'l'oC;. DUCANGE G/ossarium (lcrmes techniques)
discours de Carême par le protonotaire 18 1, 39 3, 59 1,602,76 2,881, 136 4,
47 8 (De Cer.); XIX't"'I'JXl)'l'lXÔC; par le 144 1, 1494,1541,231 2,2622,304 5,
charlophylax 342 (Balsamon); ~lXcrl­ 3053,307 3, 310 1, 315 2, 325 1, 327 4,
).lx6c; par le rhéteur 549 (G 14); 331 4, 340 1, 348 2, 371 (j, 383 3, 385 2,
XOC't"'l)Xr,'l'txol (el d'apparat) par le logo- 39K 2, 413 1, 444 2, 450 3,4635,483 1.
lhètc 360, 548 G 8.
DISYI'ATOS Manuel didascale du PsauUer
:)3'2 13. E &
DOKEJANOS G('orges archonte des anli-
minsia 200 3. économe (otxo\l6fLOC;, fL€YI1C; olxo\l6fLoC;)
8oxlfLl1crb: enquête d'ordination 469, 1 - notice 303-309.
<182; v. iLocp't"upla. 2 - hisloire el mcnlions 14,16-17,20,
80iLtcrnxlo\l ordre supérieur à celui de 31,35-39,41,46,48,49,51,59,61,64,
laosy naktès 552 ;24). 87,109,131,133-134,139,143,184-186,
8ofLÉcr"t'lXOI des deux chœurs (ou semaincs) 220,280,285,563 (34), 564 (Genev.);
119,127,214,272-273,3771; office économe dc la Grande f:glise 31;
d'anagnôsles 175, 539 ~27-28); pro- et prolospathaire 34 (v. POTHOS).
II. ANALYTIQUE f>97

3 - rang et dé!lnilion des IisLes : 100, "Ex6e:crLÇ vélX dile de 1\il 120 2, 122, '241,
113, 119, 122, 175, 292, 529, 5.'30, 531, 26f>, 291,358 1, 389 1 el passim.
53l::l; na 1 dans Loule Iisle AUe, eLc., élection (È:l<Àoy7j : 4~'2 j È7t~Àoy7j : 74 1)
sauf omission dans pl P' : voir p. 280. d'archonles (peu attestée) 69, 74 1, l::l5,
économe des monastères 314 4. 95; des métropolites 489-482 (actes el
È:8t6l) (nole dorsale) 394 (no 33), 396 1. procédure).
È:ypa.epl) (Ève:ypa.epl), no Le d' enrrgistre- ~f.L61X6f.L0ç ti tulaire (opposé à 7te:pLcrcr6ç)
ment) tl96, 501. 73, 84-85, 95 ; È:f.LMOf.LIX't'lX ÔepepLl<tlX 317.
È:yyplXep7j engagement des clercs par cmpereur 28, 36-37, 52, 82, 134, 138,
par écrit 223, 370, 449, 482; des can- 446 1,465-467,471,478,481 1; princi-
didals à l'épiscopat, recue par hiérom- pal cité AU':XIS 1.
nèmôn 370-371, G 1 0 12 j v. profes- emphytéose (sous contrôle du sakelliou :
sion de toi (: Ôf.L0Àoy(IX). Balsamon) 320-321, 565 (Lexle); cf.
~yYPlXepOÇ (de tout acte écrit) 449 ; cXVal<IXI.L9~Ç 194 2.
v. surtout cXcrepa.Àe:~ct, profession de toi. È:vIXÀÀlXy7j permuta lion 85 2.
È:yxlX6ŒpucrLÇ 't'où cruv6p6vou 478 1. ~v8l)f.LOùcrct(synode), È:v8l)f.L0ùvnç (mélro-
dO'a.ye:tv (du chartophylnx) 24, 336- poliles-nrchiéreis) 13,159,334,4701.
337; (divers) 47 8, 375 5, 376-377. €Ve:pydIXL 't'wv ôepeptl«Cùv, litre de noUces
dcroôot~o8oç 318, 550 (H 2-3); 291, 545 E, 546 F, 564 M.
VOf.LLcrf.LlX't'LXIXL e:lcro8ot 540 (21) ; d0'6- engagement : cXcrepetÀe:LIX, Èyyp~ep1j, u7t6-
8·1)f.L1X 550 1; e:!crOÔOL XctL ~~080L 558 crXe:crtç.
(1), 560 (1). enregistrement de sigillia el :Jcles monas-
dXe: 't'6 117, 480 1, 504, 505. liques 458-464, 489-492 j clauses
È:l< 7tpoO'6>7tOU 14-15, 75, 232, 346, 347, d' - 495, 499-505.
349; È:l<7tp0O'Cùm:ue:w 232 3, 550 (2), È:voptct à CP (= È:;IXP;(ll):, ye:L'tovllX)
556 (4) ; cf. 8Ll<IXL~. 1272,128,1291; en province (= X6>PIX)
è:l<8Ll<e:i:OV 324, 327-332, 339, 343, 489 ; 120 4 .
. v. prôtekdikos. ~V"IXÀf.Lct acle patriarcal : mandat, com-
è:l<8b<l)cr~ç (~ijf.L1X TIjç -) 374 2. mission de pouvoirs 160-162, 358,
~l<8~xoç (et È:xxÀl)0'~tl<8Ll<OÇ : defensor 470, 549 (34) ; idem Èv't'lXÀ't'1jPLOV ypetf.Lf.Lct
ecclesiae) 12, 16, 41, 87, 97, 131; 161 ; d'exarque 308-309, d 'higou-
rang et nombre 175, 211, 538 (23), mcne, 477 3, de mëlropoliLe 477-478
F (44), K'-KI 23 j ~X8Ll<OÇ 't'wv l<PLcre:CùV (v. épidosis), de père spirituel 1'28, 159,
349 (charLophylax), 326 4 (exarquü), 167, 341, 468 3.
202, 345 4, 547 F 24 (protopapas) j v. ÈV't'lXü61X (clause du registre) 493.
èxÔLXe:LOV et prôlekdikos. È:v6uf.L(se:~v f.LUC1't'Ll<WÇ (hypomimnesk.)n)
~l<8o(nç (è:x86f.LIX't'lX, propre à K 3) 221 374, 547 F 15.
561 (4.6.9). ~V't'W1)f.LL (et au lres composés ~igni !lan t
È:)(l<),l)cr~iXpXl)ç 60, 272-273, 285, 315, le dépoli 415-416, 439, 451, 502-503 ;
3862,548 (36) j &pXCùv 't'wv ep6>'t'Cùv ~'t'Ot­ v. 6tcrtç.
179, 192, D 28; &PXl»V 't'wv- 281, ÈV't'~f.L6't'ct't'oç
quali fica lif de la 3 e classe
pl 25. (la dernicre) 109-110,122-127,370.
È:l<l<Àl)cr~etPXl)ç f.LtYlXÇ 133,135-136,283, èv6pov~etse:~v, &V6pov~lXcrf.L6<; 371, 470, 48'2.
285-288, '292 ; ô f.LéYlXç XlXp't'O<pUÀIX~ Èv't'oÀe:uç 143 8 j cf. cruvi}yopo<;.
~youv 0 f.L. €. 573 (3) : v. BALSAMON È:vu7t6ypctepoç acle signé 549 (34).
Michel III. È7tIXPXLl<OV ~L6Àtov <le Léon V 1 v.
è:l<xÀ"tjcr~él<8LXOÇ (comme ~xlhxoç) 41, Liure de l'éparque; de ~lanucl Comnl'ne
323. 440.
~x6e:(j~ç opéra lion de chancellerie 416, ~epopoç (Ëepopiiv) Z2t1, 305, 312, 319 "
509-511; ~l<'t'L6l)f.LL 415-416, 459 2, G55 (1-2).
487 4, 488 2, 5'.w; titre d'acte de 1166 ~7tt 't'wv civlXxrif.L~e:wv (hapax) 194, 545
432, 487 i ~xôomç, même sens dans K 3 E 18).
(4.6.9), p. 561. È:7tt 't'wv «VIXf.LV1jcre:Cùv v. PI~TRIOTÈS.
598 INDEX

brL 1"W\I 8e:~cre:w\I 378-379, 450 ; rang el 111),538 (16), a 14, N 15, R 16, D F 18,
définitions 101,115, 119, 256, 261, 1 J pl 20, G L'lI.
268, 5Z\) (A 12), 53U (D 17),535 (14: in È:7t't 1"W\I CPUÀCLXW\I (prêtre et économe,
petitionibus, super peliliones), p' 12, Paul Il de CP) 63-64.
a 13, DEN 14, C n 15, F 16, 1 17, M È:ifL ...-W\I Xe:lp01"O\llW\I, ~you\I b te:pO(.L\I~(.LW\I
pl 18, G J L 19. 368 2.
è7t'l -O;C:; e:u'CLçlCLC:; 211, 213, 215, 261, épidosis 162,470,477.
278-279, G (43), KI 31, KI 32, M 20, è7t'LY\lwcre~'t"w ordre au sékréton 516-517.
a 38; -xCLL te:pO(.L\I~(.LW\I LAZAIUTZÈS è7t'LYplXcp~ adresse extérieure 358, 454 4;
3711; Uif6 1"1jc:;- 211,552 (27 appalal) ; €mypoccpe:l\I (67t'lcrOe:\I, ~!;wee:\I) 437 2,
È:7rt -rr,c:; le:PŒC:;- (contamination avec 442 4, 484 4; comme 7t'pOYPCLcp~ 397.
l.e:pŒ~ XIX1"lXcr't"ticre:WC:;) 215, 376, H 27, è7t'lcrX07t'e:llX\l6c:; 26 1, 45 3, 49, 124,129,
KI 32; ot è7t'l nj::; - (Mo) p2 24; ot 214, 278-279, 343, 350, 354, 385-386,
e:\J't"lXçlci8e:::; 215, 293; porte le XIXPXCL- 550 (G 41), 0 40, pl 37.
~OC\IC.I: 552 (H 27). €7t'lcrX07t'e:LO\l (le chartophylakion : Balsa-
€7t'L .W\I YO\lIX1"W\I 45-46 ; u7t'6 't"W\I- 237, mon) 300 1, 338, 442 2; cf. èmcr)(67t'w\I
!>56 (13), 562 (13); rang et défini- 't'&:!;~C:; (des archontes) 157 2, 300 1.
lions 100, 115, 175, 176, 211, 224, è7t'(crxe:~~e:; (domaine de S. Sophie) 304,
256, 268, 529 (B 19), 530 (C 10), 540 26.
538 (13), D F H 1 KI-KI N 13, C n 14. è7t'L1"CLY(.L1X : 6cpcp~X(OlC:; ~ 't'ore:; Àe:YO[.Lt\lOLC:;
E 15, J M a pl 16, G L 17. èm1"ocy(.LCLcr~ 12:?; hhcr;y(.L1X laxe 3'21.
è7t'L TIjc:; le:PŒC:; )(1X1"CLcr1"&:cre:WC:; 215, 315, èmn;p7JTIjc:; de l'économe 3051,550 H 1.
368 2, 376; rang et définitions lOI, ÈSIOOROS ('Hcr(8wpoç) de CP 307, 308,
115, 175, 176, 256, 261,268, 530 (D 17), 409, 469 1, 475 i, 493.
531 (9: qui in sacra ordinalione... super s. ESKAMMATISMt:NOS Michel référendaire,
conslilulionem), 532 (18), 538 (14), chartophylax 433, 532 (6), 533 (5).
DO P' 15, E lX 16, n 17, M pl 19, F G ÉTIE:'INE où STÉPHANOS.
L 20, 1 J 21. ÉTIENNE 1 de CP 19 3.
è7t't 1"W\I XIX't'TlX~cre:W\I prêtre (v. )(1X't'TlX7)TIj::;) ÉTIENNE l'Alexandrin, didascale œcumé-
538 (21). nique 67-68, 69.
è7t'l 1"W\I XO\l1"IXXLW\I (pour .xPXW\I 't".) 548 ÉTIENNE bibliophy1ax (787) 431,4323.
(Dionys.) ÉTIENNE syncelle et chartophy1ax (VIle S.)
è7t'L 't"W\I XPLcre:W\I 377-378; rang ct défi- 18, 22.
nilions 101,115,124,175,176,198, ÉTIENNE charlophyJax (aulre? Vile S.)
218-219,225,256,261,268,276-277,530 18, 22.
(D 16),531 (8: is qui in 1crises, qui super ÉTIENNE chartophylax (987) 521.
judicia), 532 (14), 533 (14), 538 (17), ÉTIENNE moine, grand économe 85, 52.
D 14, 1 16, M pl 17, G J L 18, F (19 e:UX~ acte officiel 470, 475-476, 506 2;
interpolé) . lu ocPX~ 476 4.
è7t'l 't'W\I X't'Tl(.L&:'t'W\I (civil ?) 38, 41, 304. Euchologion (éd. Dmitrievskij) 7, 149-
è7t'L -0;::; Me:Y&.À7JC:; 'EXXÀ7JcrLIX::; 38; ct. 158, 161 1, 164 1,220 1, 231 4, 315 1,
7t'lXpIXMn;c:; 1"W\I x't"7)(.Lti't'W\I 304. 327 3,3696,371 5,435 7,4372,447 1,
è7t'L nj::; (.Le:ya,À7JC:; crlX)(tÀÀ7JC:;, ~you\l b (.LtylXC:; 474 4, 476 2, 477 4; - (éd. Goar) 2,
crIXXe:ÀÀOCPlOC:; 538 (2) ; -(.LlXpŒc:; crCLXtÀ- 393,1182,149-158,1611,172 l, 174 1,
À7JC:;, ~you\l 0 crlX)(e:ÀÀ(OU 538 (5). 1952,231 4,2705,3164,3682,369 6,
è7t't njc:; 7t'o8tlXC:; 270, '272, 288, 569 (N 446 4, 546. Voir aussi Index bibl. D.
-16); Xe:lpO't'O\lLIX 569 (Ol/ob.). EUGENIKOS logothèle 357 3 (= le sui-
è7t'L -O;C:; crIXXtÀÀ7JC:; (préposé à la sacelle) vant).
impérial 62; ecclésiastique 104 (YlI- EUGENIKOS Georges, anagnostès primicier
CH EL 1II) ; v. crCLXe:ÀÀ(OU. des notaires 258; protonotaire, prô-
€7t'L 't'W\I cre:)(phw\I 41,261,277,375-378, tekdikos 139.
454; au sing. 't'O\) cre:xphou v. CONSTAN- e:U)(TI;pLOC 319 7.
TIN ; rang et définitions 115, 175, 176, EUPHÉMIOS diacre primicier des nutaires
256,268,531 (10: in secretis, super secre- (536) 22.
II. ANALYTIQUE 599
~ÙTCl!;Lr:i8~ç voir bd T7jÇ EÙTClÇLClÇ. F
EUSTATIIE de CP 34, 60, 40l.
El"STATIIE de Thessalonique 82 2, fonda Lion (droit de) 36 3, 70, 306.
1042,174,215,3061,3742,398. four du skévophylakeion "AYLOÇ <1>oüP'JoÇ
EUSTATIIE diacre didascale 71. 47, 316.
EUSTRATE de CP 34,542,184,421,403,
454. Gy
EUSTRATE de Nicée (didascale œcumé-
nique) 71, 72, 441, 445. GAIl RAS Michel épistolier 131 5, 136 2,
EUTHYME de CP 19 3. 1374,321 1,379 3.
EUTlIYMI> de Sardes 472, 473. GALI;Nos Nicéphore canstrisios 532 (5),
EVTYCHWS de CP 444. 533 (10 '1) ; épi sékrétôn 376 .J.
Évangile imposé à l'ordina tion 158- YEL't'O'J(Cl (= eçO'.px(Cl) 129 1.
159 ; voir &pXCù'J 't'oG-. GÜlISTOS Constantin osliarios 532 (19),
évêque archontes supérieurs (diacres) 533 (6).
assimilés à - 157 2, 300 1; év. kou- GÉMISTOS Démétrios notaire, protono-
boukleisios 43. taire, grand sacellaire 148, 150, 155,
kçO'.PXLCl 127 2, 128, 360 6; comme 345 2, 357 3 372 2, 435, 448.
e'JopllX et YELTO'JLCl 129 1. GÉMISTOS Manuel diacre notaire 532
~ÇClPXOÇ délégué (patriarcal) mandaLé par (23).
entalma 41,162-163,166,214,272-273, GÉMISTOS Michel grand économe 532
308-309,313; - du patr. Kallistos, eX<l.r- (1) .
quesùes prêtres 127-131,214,3223. GEORGES II de CP Xiphilinos 96, 119,
eçLC1Qü'J 220 ; èçl~Cù~LÇ 82 2. 1703,171,172,188,236,342,419;
èÇ)(OUOLTCùP 186, 316, 387; ol èç)(ouo[- grand skévophylax 102.
TOpEÇ pl 35; èÇE)(OUO~TOp~Ç p2 25; GEORGES chartophylax (680) 23-24.
TW'J XClÀOUfl€'JCù'J èÇ)(OUOLT€PCù'J (escorLe GEORGES (de Nicomédie) charlophylax
des archontes supérieurs) 540 (17); 23 4,27 3.
primikèrios des - 277, 278, 322 7, 0 GEORGES grand économe (BI>KKOS'I) 228.
41; portent une verge (prfo8oç) 573 (25). GEORGES hiéromnèmôn 103, 529 B 8.
~çCù, ~çCùO~'J 1 - par rapport à la hié- GEORGES sakelliou 103, 530 C 4.
rarchie archontale : ~ÇCùOE'J 't'w'J 8~XlX­ GEORGES Kyprios anagnôstès et pro ta-
7t'E'J't"E 559 § 4 (cf. ~T€pCl 0'P'PLXLCX 538) ; postolarios 263 2 (GRÉGOIRE Il de
prêtrl?s et diacres du dehors (y compris CP).
hors de la capitale) 215, 232, 236, GERMAIN II de CP 198, 361, 405, 418,
552 (19.23). 2 - rapport de juridiction: 484,516.
~~Cù xcxt ~çCù (économe) 313,550 (H 1) GERMAIN III de CP 110-111, '200,207.
~~CùOE'J XClt ~ÇCùOE'J (chartophylax) GERMAIN d'Amathous et Leukara 236.
551 (H 4) ; ~çCù crU'Jo8oç (chartophylax) IIlpo)(6flOÇ prêtre 23, 37.
58 1, 548 (llarm.). 3 - nole dor- GLYKYS Grégoire domesLikos de la G. E.
sale par rapport au recto écrit (cf. 532 (38).
è7t'LYPIXlpEL'J, 07t'LO'OE'J) 375 2, 404, GLYKYS Jean notaire 532 (25).
442 4,484 4. YVWflClL (liste d'opinants) 99,515,530 D.
kÇCùXIXTIXXOLÀOÇ cinq, puis six, premiers ypcXflflcx difTérenl de 7t'L't"t"cX)(LO'J 454;
archontes 56, 59-60, 98, 101-105, 110, lypes originaux 392-394, du registre
143,144 1, 175, 186-187,269,273,285, 506; - k"'TClÀ-ri;PLO'J (comme t:'JTG:ÀflIX)
287, 327, 351, 376, 427-428; ortho- 161 ; - ~LY~ÀÀ~w8~ç (comme O'LylÀÀLO'J)
graphe variable 60 (ex. èÇCùXClTcXX1JÀOÇ 392-394 ; - O'LYLÀÀLw8~ç O'U"'08LX6'J (peu
565 (1), 536 (6); eçCù)(CXTCl><uÀÀOL 548 (6); correct) 410; - O'u'Jo8~x6'J 132, 141,
étymologie par )(O'.TClXO[ÀLCl ~çCù 'l'a\) 506.
~T~OOUÇ 540 16-17; qualifié TLflLW'l'IXTOÇ YPClCP~ èll 't'cil XIXP'1l (nomination d'un di-
123, 134, 146; ~TClUpocp6poç 136; dascale par YPIXflflG:) 77 1; 'l'ClLç rpIX-
ont un 8ofll:~TLXOÇ ('I~ 224, 556 (J 32) ; <pClLÇ ll1t'1JP~nL\I (office de didasca1e)
voir è7t't TW'J O'~xpl:TCù"'. 77 1, 84 2.
extrait du registre v .. 7t'ClPEXÔÀ1J0l:II. ypcicpCù v. clause èpyiXcp1J.
600 I:-<DEX

Grande l~gliscv. Sainte-Sophil' ~clerg~). higoumèlw -II, -16, 48, 462 ; nommé par
GR~;GOIRE X pape 112. enlalma 162; sphragis des higoumènes
GR1::GOIRE 11 ùe CP (Gt:OllGES Kypl'ios) moniales C,65 (~J 2); pI'ésenlalion à
228, 392 (nO 8), 455-457. l'empereur par le rdèrendaire 374 S,
GR~(;ORAS l\;icéphore /lis/oria 80 1, 554 (1 10).
1155,2702,307 4. HOLonÔLos Anùré notaire 532 (25),
533 (17).
II l 0 Û lloLonôLos Jean (de Gotlhia) chartophy-
lax 139, 141, 246, 374, 383, 512;
11 AGIO PUÔRITI::S Jean archidiacre charlo- curriculum 3551; notaire copiste 1656,
phylax 102, 103, 486 2, 529 (E 4) j 357 3, 364-366.
grand skévophylax 103, :)30 (C 2). HOLonôLos Manuel l'Iléteur des rhéteurs
HAGIOTHEOnôRITÊ;s Nicolas Id'Athènes) llO-Ill; recteur (?) d'Académie 111 2,
cumule 82. 207 4.
HARMÊ;NOPOULOS 1\1anuale 57 1, 165, homme de (&v6pCù7toç) 42.
243-250 (passim), 254, 489, 548. homologia (O!J.oÀoyLa, cf. è:yypaq>~) pro-
hebdomadiers (de S.-Sophie) 853,121 2, fession de foi épiscopale 443 2, 46H,
273; domestikoi de semaine 273, 482; l\!yypaq>o.; 444 2.
7tpWn;ç l<Ott 8eu'ttpOtç 547 (F 31), 'tw'J 0Pl<Oc; : v. [3t~).(o'J, serment.
8uo é:ô80!J.oc8Cù'J 552 (H 16.23). huile (~ÀOCLO'J) fournie par l'économe
Tj!J.ep~cHoç 465, 484, 494 3; v. 7tOtpIZO'7j- 54024; et. p. 318.
!J.dCùCHÇ. HYI'ATIOS 5téphanos notaire 532 (25).
hcplade (7tpw't7) é:7t'toc.;) 288; v. hexade. }-IYPATIOS Théodore notaire 532 (25) j
HERACLiUS 12, 14, 18, 24, 39, 45, 53, diacre notaire 533 (20) ; cf. p. 384.
64 4,73 2,215,323,353 1, 373, 383 4. Ü7tIX'tO'; 'rW\I q>tÀocr6q>Cù'J 69 4, 133 4, 134.
hérétiques (écrils en dépôt) 441-443. û7t7Jpecrla 4, 561 (5-6); IiXe:LP0'r6'J7)'toç
hexade (7tpwn') è:!;ocç) 205, 208, 225, 265, 83; ûrre:pé-raL 'rO\) cipXLepÉCùC; (prcmil'rs
266,267,271,275,281,285,291,548 G; diacres archontes) 561 (5); appellu-
è:!;Ot8LXOti:Ç 7t'répU!;L'J (les six premiers) tion inconvenante pour le prêtre 240;
205 2, 536 31. û7t7Jpe'rwv 'tCÏ> Xap,oq>uÀaxt 554 (1 Il);
lepoÀoyLOt célébration du mariage 221, cf. û7toupy6.;.
338 5, 370 3, 553 (1 4); = yOt!J.Ll<OtL ll7tÉp'rt!J.oç 80, 82, 109 3, Ill.
û7t06Éc1E:L'; 565 (M 4), 568 (N 4);
ûrroyplZq>~ (conlme Û7to'rIZY~) 4-13 2;
YOC!J.LXcX cru'JaÀÀocY!J.a'roc 574 (H 4); =
urroypoclp~ oll<et6xetpo.; 165 2.
cru~uYLa 551 (H -1); cf. [3ouÀÀa.
hypomnèma (\l7t6!J.'J7)!J.Ot) 1 - liste el
lepCù!J.évo.; possesseur de hiérôsyné (diacre
étude 399-426. 2 - enregistrement
à évêque) 16,33,42,45,81,88 (!epa-
458-464.3 - mentions principales 276
nx6ç), 8!l-~1, 164, 179 1,386 2; kou-
312, 341 4, 352 3, 36'2 4, 363-365, 390,
boukleisios 31,41,539 (A 11-12); cf.
391-397 (passim), 400 2, 478; €'J ll7tO-
ci'JLepoç.
!J.'J~!J.lXCJt'J (t!;e:'té67)) 415-416, 439.
!epCùcru'J7) 31, 45, 73 3, 157, 383 1.
!epw'roc'to.; 38 2; méLropolite 123 4. hypomnèmatographe 1 - notice 362-
hiéromnèmôn (le:po!J.'J~!J.Cù'J) 368.2 - mentions 47,65,99,152,222-
1 - noLicc 368-373. 223, 314,350, 474.3 - rang et dPfini-
2 - hisloire el mentions 31, 47, 65, tions 100,101,105,119,122,175,176,
843,152,177,178,179,222,223,2381, 292, 529 (A-B 7), 530 (C 15, DIO),
374, 449, 472, 482; 0 É7tt 'rw'J XeLp0'ro- 532 (7), 538 (8), A 9, C Kl-l{3 pl p. JO,
'Jtw'J ~yoU'J 0 - 358 2. D E F G II 1 J L M N 0 Il, R 12.
3 - rang ct défini lions 100, 104, 106, U7to!J.'J~!J.Cù'J (formé sur u7t6!J.'J7)mç) 233
107,115,122,175,176,177,180,188, 375, 378 10, 561 (H 14).
211, 224, 256, 268, 284, 529 (11 8), 530 .)7t6!J.'J7)crtç (et À6crtC;) 375 1; allitéra-
(D 11),532 (8), 533 (4), 538 (11), A 10, C lion Û7to!J. 'J~!J.Cù'J-Û7to!J. 'J-fj cra L-û7t6!J.'J7)crL';
pl P' Il, D F G H 1 J KI_K' L MN 0 561 (Il H).
12, R 13, E 17. Û7to!J.'J~crl<Cù'J (fauLif) 283, 573 (14).
II. ANALYTIQUE 601
hypomimnùskôn (U7tOfLtI.LvfJal(wv el va- [TAI.IKOS Michel, extrait 185, 5·10-542.
riantes ci-dessus) 1044,22'2-223,2384, !TALOS Jean 441-442.
374-375; rang el définilions lOI, 115,
119,122,175,176,233,261,529 (A 10, J
il Il), 531 (10 ipominiscus, qui reme-
morans), 532 (12), 538 (15), pl 12, Jo: G .JACQUES d'Imbros 447.
L 13, H KI-K' P" 1·1, F 1 15, 016, J M Jt:A:\II de CP 438.
NO 17, H 18. JEAN IV de CP le Jeûneul' 18, 312 4,
hypopsl~phios (.j1roY·~qnoç, évêque-l'lu) 436,510.
:37'2, ,145, 4466, ·117, 475, .178,482. .J EAN V cie CP c7\-prùlekdikos 3'23.
u1rôaXE:c!'Lç (promesse-sermenl) 16[, 164. JEAN VI de CP 20, '26.
U7tOTctyr, (U1ré:TIX~IX) 397, 443. JEA:-l IX de CP Agupètos 81, 391.
lmoTlmwO'tç hypotyposis de Matthieu 1 JI::AN XI de CP v. BEKKOS.
141 etc., 142 4; de Manuel II 383 2. JEAl\ XII de CP Cosmus 203, 307, 392.
l>7tOupYÔç archonte des églises n 6; ar- JEA'I XIII de CP Glykys 307,308,408,
chonte des monaslères 314, 1 18, i' .~. 419, 451, 476, 495, 501, 505-507, 510.
022 j Ù7touPYwv ,cr."Lç ljJ'~q>Otç (hypomne- Jt;A'I XIV de CP Kalékas 80,146,442,
malographe) 554 (11) j cf. umJpE:()(cr.. 4682.
HynTAKENoS épislo[ier 379 3. JEAN de l':auJlacte Y. ApOKAUKOS.
JF.A~ de Kilros 63 1, 96, 98, lOI, 109,
1 l H) Il 9, 124, 170 3,299 1, 305 2, 316 2,328,
IASITÉS ~[jchel diacre 532 (2·1). 428, 473, 483, 514 3. Réponses cano-
iconomus: olxovôl.l.0ç 531 (2). niques sur les offikia 172-183,189,192,
L8tw'l)ç moine non ordonne 157 3. 194, 198, 237, 292; résumé 538-539.
IGNACE de Nicée épistolier 27, 357 5. Peu t-être identique à Jean Chôma tènos
IG"'ATIOS didascale œcuménique 68. 173 4, 530 (D 9 : logothète).
imbreviatura 481,490 1; = 7tIXpcr.a'IJl.l.d- JEA:'oI de Kitros Sèkoundènos 174.
watç 495. JEAN chartophylax (BEKKOS?) 228.
Imbros archevêché 479. JEAN chartophylax (Xie S.) 501.
insigne d'archontes 59-60, 126, 186, JEAN chartophylax 529 B 4 (= Hagio-
340, 352; cr. l(IXTcr.l(O(Àtcr., ()TIXUPOq>Ôpoç phlôrités = grand skévophylax) 530
et les instrumenls ~cr.l(Tl)p(lX, pocô8oç, C 2.
()XU,ocÀ1j, Xcr.pXcr.~1ivIX. JEA:'I diacre semeiografus 382 3.
intitula lion : 7tpoypa:q>~ 397. .JEAN grand économe 530 (C 1) = PAN-
intronisa lion des méll'opoliles 470; cf. TECHNÈS.
ÈYl(IX6t8pu()tç, Èv6povttH';E:tv. JEAN logolhèle (XIIIe S.) 361.
invenlaire du skévophylakeion 3[ 7 ; JEAN patricc, économe et mystikos 38.
cr. ~pE:6(ov, XlXTOC()TtXOV. .J EAN prêtre, ekdikos 323.
invesliture v. 7tpôôÀ1j()tç, aq>plXy(ç. JEAN prêtre, prôtos des notaires 25 3,
loNoPolJJ.Os Jean charlophylax 459,509. 355.
ipominiscus: U7tOfLtfLvfJ()XWV 531. JJ;:AN prôtekdikos 103, 530 (C 7).
ISAAC 1 Comnène 34 3, 35, 51-53, 56, 61, JEA:'/ protonotaire 103, 530 (C 5).
138,207 1, 3804,547. JEA:'/ grand skévophylax 530 (B 2)
ISAAC II Ange 96, 188, 255, 385, 453, PANTECIINÈS.
473,488. JOSEPH 1 de CP 406-407, nO' 40-46.
ISAiE de CP 309, 365, 392, 408, 425 1, JOSEPH Il de CP 394.
193, 4~5, 503-507, 5'23. jours de séance synodale 334, 465-468 ;
ISIDORE de CP v. Èsidoros ('H()(8wpoç). cf. ~1J-E:p1jO'Laç, 1rlXpcr.O'1JIJ-e:(waLç, O'1Jl.l.dw-
ï()ov copie authentifiée 451 2, 460 3, IJ-oc.
463 4, 509 5, 517-521 (opération de juge v. l(ptT1jÇ, Lrilmna1.
chancellcrie); L()OV (laô,u1rov) = O'XE:- juges généraux: xOC60ÀtXOL xpt,cd 137 3,
Mptov 463 5. 138,1421,166-167,3832.
laô,u7tov : xw8(l(wV ëxov TO: L()6TUmX 130. juges du Velum: noLaires assimilés aux-
Italie méridionale 338-382. 343-344.
20
602 INDEX
juridiction des arch on les 306, 313, 317, xiZvcrTplov 546 (9) ; XlXvcrTp[\I 553 (9)
321-322, 324, 328-330, 335, 313-344, 566 (8 a) ; XIXTt1"plov 551 (1-1 8).
350-351, 468 3, 489; POllVOir judiciairu xlXmitÀa.pwt ::i48 (/)iulI.'Is.).
indélerminé au XIV· s. 158-160. KAI'PADOKÈS Andronic llll;gas logariastès
JUSTINIEN 1 12,53, 215, 303, ~'2:l-:~'24, 514 2.
328, 331. KAPPADOKÈS Alexios grand sacellaire,
grand cconome 131 5, 30~ 3.
KAHA'l'ZAS primicier des IlXcubilorcs 3·~?
K x 1.
J{ASPAKI~:S écrit conLre Halos 41-z.
KABASILAS Constantin (de Dyrrachium) KASTAMO:-;IT~:S Jean didascalc ('1) 78.
174. xlXcr-réÀÀtlX TtIX-rptIXPXtXa. 305 3,309, 507.
KABASILAS Constantin prolopapas 523. xoc6tcr!L1X 385 2.
KAllASILAS Michel archidiacre et sakelliou xIX6oÀtx6ç XlX6oÀtx~ xIX6é8pIX ~ présé-
133, 319 1, 322. ance) 30; xIX60ÀtxIXt &xxÀ1)crllXt (jurid.
xlXYXtÀÀa.ptoç v. chancelier. du sakelliou) 213, 319 7, 321, 551 (H
xC'tÀIX!La.ptv du charLophylax 551 (II 4) ; 5), (archonle des églises 549 (G 23),
du protonolaire 556 (Kl 6),561 (Ka 6). 554 (1 19),568 (N 23); v. juges.
XIXÀÀtyplX<pttv 359 2, 361 ; cf. crxt8t::i~ttv, xlXTlXytpllX\I (polir XIXTOyupta.P1)ç) 563 (34).
XlXpTO<pUÀIXXe:tv, cr1)!Lttaücr6IXt. XC'tTCXXO[ÀtlX insigne '1 (hapax) 60, 1865,
KALLISTOS (ou CALLISTE) 1 de CP 127- 540 17; TOC xotÀIX (?) 144 1.
131, 146, 165 4, 167,365,382,393,409, KATAKALON notaire 384 8.
419, 424 1, 443, 454, 468 2, 493, 495, XIXTctÀOYOÇ rôle ecclésiastique 45 2, 73,
502, 523-524. 163,371 ; cf. x6a1)xlX -rwv ltpéCl)\I 371 4,
KALLISTOS II de CP 445 3, 448, 493. 558 (12).
KALLISTOS Jean notaire 532 (25). xlXToccr-rlXmç 19; ordinalio, constitulio
xC'tÀ6ytPOç du patriarche 131,454,575. 531 (9); voir ~Tt~ TIjç-.
KALOTHÉTOS Ignatios moine 394. XIXT&.crnxov :l U charlophylakion 551
KALOTHlhos Jean moine 516 2. (H 3).
KALOUOÈS Jean prêtre ekdikos 326. XIXTlXcr1"PCl)VVUttv enregistrer 493, 514;
xC't!Ltcrchot employés inférieurs 175, clause xcxncr-rpÛl67J (è7ttcrTpÛl61)) 501-
539; XIX!L(crtOv 569 (Ottob.). 503.
KAMATÈROS Andronic grand drongaire XIXT'r)yopta.p7Jç (pour xlX't'oyuptcip1)ç) 237,
432 2, 514 2. 563 (34).
KAMATÈROS Jean (futur JEAN X) prolo- xC'tT'r)X7JT1)ç 131,175,200,211 j un: H 21
notaire 530 (D 7). K2_K' 20; deux: F 26 ; cl t1tL TWV XIXT'r)-
KANADOUTZÈS Basileios proLopapas el :x~cre:CJ)v (Jean de KiLl'os) 538 (21);
deutéreuôn des Blachernes 124, 1354. cumul caléchèle-ekdikos 326 4, 32tl.
KANITÈS ConslanUn sakelliou (1167) xlX-ri]X7)mç [:.lôÀoç -rwv- (il S.-Sophie)
103,320. 436, 437 2; discours catéchétique 342,
xC't\lo\lciptov, xC't\lO\l(~ttv 330 3, 331 4, 360,548 (G 8),553 (1 8).
332. xC'tT'r)XOU!LtVttlX (S.-Sophie, S.-Alexis) 47,
xC't\lO\lOCpXOç 315, pl 43. 429.
xC'tvo\ltx6v droit d'ordination 82-83. xlX't'oyuptOCp7)ç officier chypriote 118,
XC'tVT~tÀttp'r)'; ; ÀoyoWT'r)ç 7\youv !LéYlXç- 211, 231, 237 ; remplace le périodeutès
(XVIe-XVIIe s.) 191 2. 560 (Ka 33).
XC'tvcr-rp~crtoç (xlXvcrTplcrtoç) 28 3, 31, xéÀÀtov patriarcal 109, 131, 162, 307,
46 (impérial ou patriarcal), 47-49, 309, 3862.
238, 284, 315, 374; rang et défini- xtt(.L7)ÀtOCPX7)ç monaslique 315; ltpà.
tions 100,115,119, 175,176,191,292, xtt!L~ÀtlX (sakelliou) ;'51 (H 5).
529 (B C 5), 530 (C 6), 531 (6 canstri- xtÀtUcrC'tT& 152, 220-221.
sius), 532 (5), 533 (10), 538 (JO), A 6, x1)po<p6poç (et depotalos et baslagares)
C KI_Ka 7, D H pl P 2 8, E F G 1 J L M 231 4.
N 0 9, R 10. x7JpouMptC't (S.-Sophie) 428 1.
II. ANALYTIQUE 603

lü:PUALAS Grrgoire osliurios ;)33 (Hn. )(OUOouxÀELaLoç 2i, 30 :!, ::lU-44 , 45,
Kiev mélropolc 480 3, 4HI. 46, 48, 5'l 4, 80, 244, 386, 40;2· 1 i gar-
Kios, sak{'J1iou de 166. dien du LalJm'n.lc1l', Je rclillues (d(,fi·
KI:"A~IUS (y codex) :"iicolas deulél'cuon niLions très douLellsc5) 39 3, 118 2 i
des diacres 124. grnphil' XOUoOUl<À[aLOC; fd8 (39), xou-
x~.ct"t'OpLOV (- .wp~ov: citatorium) billet ooux7)C;, itOUÔOUl<À'7)C; 289; distinction
d'ordinnl.ion 149, 213, 369, 3ï2; cf cnlrc te:PWfLOVOl el &.vte:pOL 31, 41, :>39 A
Xcip"nJ<;, 7t'ré:pov ~ plus modernes). (lak!. Ben.).
KLI::IOAS Georges archi (?) dÙ.lcre juge xoupoc"t'wp 41,304 i XOUFct"t'OPe:tct inLerdite
général 137, 166. aux clercs 81 6.
KLJ::WAS Grorges (le mêmc?) osliarios KOUT.\J.~~S (GIU!(;OlRE de Thessalonique),
532 120). premier mégns charLophyl:tx ',13'2R)
l<À'7)pLl<OC; 16, 42 1, 88 ; - ~(la~),LxoC; :11, 1 II, '254, 3i4, 493, 503.
345,41-42,3144, G33; -T'ijc; fL"lJ'TP07tO- KOL:TALi:s ~Ianllcl sakelliuu, charlophy-
Àewc; 42 2, 121, 125 4; voir ŒV!e:pOC;, lax 137 4, 503.
ie:pwfLé:voC;, f'(l6fL6C;, f'1i!J.ct. KOUTZOliMP~:Hr,:s :\Iichcl prolopapas du
XÀ'7)pLXWV pOUl" l<ct6oÀ~l<wV 213, flUO-5:') 1 clergé impél'ial 533 ('lI).
rH 2.20). xptaLç aele synodal 483, 490 ; 7tpol<ci6r,-
KLÈRO:'/OMOS Man uel exarq lie prêlre ,ct~ dc; "t'oc:; xp[ae:~c; (le chnrl.ophylax)
ekdikos 326. 565 (:vi 4), cf. xp[ve~v 553 (1 4); l<p\aL-
Klètorologion (éd. Dury) 28-44, 47 8, fLct"t'ct de l'économe 558 (Ka 1) i ~l<llL­
61 4, 6!) 4, '1l4 5, 355 1, 377 1; ou bien Xo:; TWV- ;)74 ~H ... : charlophylax)
cité avec Livre des Cerémonies. 547 (F 21 ; protopapas), 326 4 (un
. XÀ(ve:LV opération du chartophylnx 152, exarque) i voir t7tt "t'wv y.pLae:wv, ~Ll<ct­
220-221, 348; Ù7tOl<À(Ve:LV 345 2 (cf. a"t'~plov.
cX7tocrxe:miv) ; confusion avec l<e:Àe:Ue:LV xp~TIjc; les nrchonLes supérieurs 158-
553 (1 4). 160; charLophylax 277,568 (N 4),570
XW~(XLOV (xw~!x~ct, xw~~ç) 1- registre (0 4) j pràtckdikos 328, 329; cr.
général (synodal) 340,416,430,4345, t!X8l)WC; juridiclion, tribunal.
441 (!e:p6C;), 493 (Vindob. Il. 47-48) KRITIII"lOS Théodore économe de S.
2- dans un sti/cl'éton: "t'oi) XctP"t'oq:JuÀct- Sophir 37.
xlou 460 4; ~'TO~ 6é:cre:wc; "t'oi) ae:xpÉ:"t'ou KRITOPOUl.OS Daniel dikaiophylax Ide
463 5 ; XW~IXLOV'Xctp"t'lct 440, 449 3. Hongrovalachie) 138.
3 - registre d'ordination '222, "t'wv KVBERRIOTI':S nl'chonte des monaslères
Xe:~pO"t'OVLWV 547 (F 12), "t'wv !e:pé:wv 374.
371 4, 558 (K" 12) j cf. ~é:Xe:cr6ctL "t'OCC; KVDONl~S Jerln al'chonll' dl' l'Évangile
i:yypctq:JciC; 548 (G 12) ; XW~!XLOV : diffé- 532 (26).
rent, mais pas toujours distingué de KYRIDITÈS Georges archidiacre du clergé
XOV"t'cil<LOV 370; v. registre. impérial 533 (22).
)(W~LÇ comme )(W~!)(LOV, registre 210 2,
441 i simple manuscrit (?) 4006,4345; L À
mais dit plutôl dans CIl cas f'~ôÀ[ov
434 4, 435 4. lampadarios (litre impérial) 1342,212,
XOL"t'WV, distinct de )(ouôouxÀ~ov 40. 230; se confond avec ostiarios 211,
KOKKINOS Stephanos épi sékrélôn 533 3. 239, H 16, K'-K' 15 b, K" 25.
KOKKINOS : PHILOTIIÉE de CP el TRIKLI- ÀlXfL7tcic; du pa triarche portée par l'ostiarios
Ni::S charlophylax. 546 (E 19), 549 (G 15); cf. ~lMfLôouÀov,
XOV"t'cil<LOV rouleau liturgique 41;, 'lOI, fLovoôcl fLOOUÀov.
222-223,370 4, 374, 435 7,548 (G 12) i ÀctoaUvŒx"t''7)t; 214, 273, 289; promu par
du paLriarche 551 (II H); cf. dtpxwv piLLakion (Dalsamon) 90; rang (ou
"t'wv-. plur. ou sing.) 175,232,272,278,2891,
KOTF.RTZÈS didascale 76 3. 538 (29), D 34, F 32, G (38), H 24, J 33, K'
XOUÔOUY.Àe:LOV pa Lriarca1 39-40, 45, 47, 25, K 328, L (append.) , . 34, 0 35, pl 40.
49, 131 i épiscopal 34 ], ~)?; 0 "rwv Àctocruvci7t"t"7)C; (graphie du précedenl)
)(OUÔOU)(Àe:LWV 289. 231 2, 572 (40).
604 INDEX

LAZARE de Jérusalem 476. Àoy~<t>'t'oc.'t'OC; (nolaires, didascnlcs) ~-1:J,


LAZARITZÈS hiéromnèmôn et épi euLaxins 125.
124,279,371 1. Àoyo6éo-toc. (o-éxpe:-roc.) 5U, 158.
lecteur v. &.voc.yvÛ)()"TrJC;. Àoyo6éTrJC; 1 - notice 359-382. 2 -
lecture (publique des acLes) 42G-126, men lions 124, 1~1-1~2, 211, 222,
436, 450 2. 238, 342, 346, 45·1. 3 - rang et défini-
légat 14, 33 ; V. (btO~ptcrLOCpW~. tions ::lI, 100, 103, II!), 175, 176,
Àe:L1:0UPyLoc. l, <1; Àe:L1:ouPYllfloc. 1:oc.oou- 292, 530 (C 8, D H), 531 (5), 538 (9),
Àoc.pL~6v 382; d'l'OseignemcnL 71 1; P' pz 7, A F G 1 J LM N 08, C D K'-
cf. 8Loc.~OVLoc., u7t'lJpe:crloc.. K3R9,HI0.
Lembiotissa, cartulaire de la 118-119. logothèle du Sceau (impérial) 238, 35~
lettrc v. colleclion, YPOC(L[Loc., 1n1:1:cX)(LOV. 1, 360 j con lamine la définition des
LÉON le Grand pape 21. notices K 556 (9 : ~ouÀÀwv), 558 (9
LÉON V 1 le Sagoe 30, 31, 35, 170, 435 ; ~ouÀÀoc.v, voc ~ouÀÀ<t>vll), 561 (9
tombeau de kyr Léon 48 1,. v. Liure crtppoc.ylÇwv, o-<ppoc.yt8oC; 01) [Le: (w !-Loc.) .
de l'éparque. Luc de CP Chrysoberges 81, 137,259,
LÉo:"! de Synada 397, 466 1. 391, 404, 406, 422 3, 510.
LÉON osliarios 530 (C 13).
Leuké, protopapas de 121, 177 2. M fl
ÀLÔe:ÀÀOC; : profession de foi, ou Iines
hérétiques. MACAIRE de CP 411 1, 493, 497.
:VIACAIRE d'Ancyre 471 4,475.
Liber Legum 437-438, 439, 450.
MACAIRE hypopsèphios 446 6.
Liber manda/orum 439-440, 449 3, 477.
MACAIRE de Philadelphie did. œcumé-
listes 1 -- d'omkia v. 'le partie eL
nique 130 5,249,250 2,286 1.
appendice. '2 - synodales (v. protocole,
MACAIRE de Vicina (Bytzinè) 165 6.
signature) 72,98-107 (XIIe s.), 112-117
magîslros titre impérial 33.
(XIIIe s.), 132-13·1 (XIVe S.), 530-533
maistôr (des rhéteurs) 69 4, 70, 78-79,
(lypes).3-3uliques 1111,1266,133
80, 101 B, 306, 529 (B 13) ; v. rhèlôr.
4, 134 2, 135 .5, 211 2, 212, 288 1, 298,
maistôr (des chanlres) 134 2, 574 (H
319 et citations de Pseudo-Kodillos (ci-
34); pour l'Église, le plus souvent
dessous).
7tpW 't'otjiocÀTrJC;.
ÀLTl) du paLriarche 40 2. MAKARIOS ou MACAIRE.
À~TOC; 7toc.7trLC; : IXvoc.YVÛ)()"1:llC; i\1:0~- 33 l, MAKREMBOLITÈS EumaLhios pseudo-char-
157 3. tophylax 23.
livres 1 - liturgiques 435-437. 2 Makrinilsa, cartulaire de 406-407,414,
hérétiques 441-443. 421.
Liure des ca/écheses (à Sainte-Sophie) MALAKÈS Eulhyme notaire 519 2.
436, 437 2. MALAxas canoniste 169,291 (el passim).
Livre des Cérémonies 18-19, 28, 47-49, mandat v. ~v't'oc.À(La..
62 4, 69 4, 153, 155 6, 161 2, 212 2, floc.v8OC't'ov 373.
327 4, 331 5, 342 5, 369 6, 374 1, 385 1, MANUEL 1 Comnène 93, 137,403,4372,
462 2, 471 2; voir aussi Klèlorologion. 440, 445, 453, 460 4, 467 2, 491-492,
Liure de L'éparque 19 2, 70, 81 7, 244, 514 2, 515.
255, 381 j aulre ('1) sous Manuel Com- MANUEL II Paléologue 276,383 2,444 1.
nène 440. MANUEL 1 de CP 414 3.
Liure du prô/ekdikos (7tpW-re:)(8~~L~OV MANUEL II de CP 405.
~LÔÀ[OV Balsamon) 97, 167, 324, 440, MARCIEN saint, prêtre économe 17.
449 3, 477. :\-IARCIE~ emp. 37 2.
Myoc.8e:C; (les premiers archontes) 55, mariage (juridiction du chartophylax)
124; ÀOYOCC; ~XXpL1:0C; 5-10 31; cf. 338-339, 350-351 ; cf. ~o6ÀÀoc., LtpoÀoyloc..
7tp6XPLTOC;, 't'Lfl~<t>1:oc.'t'oC;. fla.pTUp(1X (aux élections) 17 1, 70 1,
Àoyoc.ptOCo-TrJC; Nicolas Hagiothéodori lès (lyYpoc.tpoc;) 371 1, 469; floc.pTUp(oc.<;
821. 8éXe:crelX~ 345, 546 (E 4).
II. ANALYTIQUE 605

MATTIlIEU 1 de CP 108, 130, 133,141- MÉTROI'IIA:"II':S de Mélénikon 396 4,


147 (hypotypôsis), 156 1, 159, 280, 2!:l2, 397, 409, 517.
308 3,310,317, 319, 328-331 (pl'ùl(:k- métropolites 19, 30-32, 35, 38, 47, 48,
dikos), 335 3, 350-351 (charlophylax), 53-58 (conflit avec le chartophylax),
375 4, 386, 394, 412-413, 465, 470 3, 80, 92, 144, 147 4,. élection el ordina-
493, 525. tion 469-482; pouvoirs sur les ar-
~IATTHIEU d'Éphèse 524. chontes 94, 109, 143, 179, 181-182,
MATTHIl':C de ~lyra 393. 309, 334, 337, 341, 352, 448 ; prorn(:sse
MATTHIEU de Serrés (Phakrasès) 524. cie r('sidence 165.
MATZOUKAl'OS Jean prêlre, !lrand er,ch~- métropoles 187-188, 418-420, 458, 461
siarque el chartophylax 137. 2
MAUROPOUS Samuel canslrisios ~29 :'\hCHEL (VI ou VII) emp. 57 1, 184,
(C 5), chartophylax 530 (C 3) ; neveu 548 (l/arm.).
d'Étienne d'Anchialos cl fri'l'c de MICIIEL VIII Paléologue 109-110,114,
Michel III de CP 103-104; discour's 123,135,137,138,140,1703,190,287,
caléchéliqne 104 3, 342. 307, 503.
MtYcXÀ7) 'EXXÀ7)C'(lXo, &pxov"tC; TIjc;- 189, )JICHEf. 1 de CP Cérulaire 43,51,66,80,
540 B, 573 P' ; omission du détermina- 336, 379 2,402,437,489,510 1.
tif 38 4-S; v. Sainle-Sophie. :'\IIClIEL II de CP Oxeilès 185,317,380,
fLtylXoC; titre impérial 60-62,80,134-135, 489, 541.
292; - archidiacre 101-102, 114, MICHr-:I. III de CP (voir :\fAUROPOUS) 81
1342,135;-charlophylax 111,197, 436, 453 ; carrière : hypatos des philo-
243-254 (passim), 267, 271 ; - deuté- sophes, prôtekdikos, référendaire (529,
reuOn (diacre) 563 (34); - didascale B 6), épi sakellès 104.
(sens lilléraire) 71-72; - ekklé- )JICIIEL IV de CP AuLoreianos 341 1,
siarchès 135, 285-286; logolhèle (tardif) 486, 487 3, 488 3; ex-charlophylax 514 ;
191; - protopapas 134 2, 135, 192, ex-grand sacellaire 270.
282, 283, 292-293; - saeellaire 311, MICHEL d'Athènes 401 2.
314 S, 319 2. :'\1ICIlEL hiéromn('môn 103, 105, 530
fLtYlXoÀOOtl<OVOfLoc'tov 549 (26). (C 9).
MÉLITi,;NIÔTÈS Conslantin charlophylax :\IICHEL hypomimneskôn 530 (C 11).
et archidiacre 114, 392 (no 6), 395, MICHEL 10gothèle des sékréLa (imp.) 433
532 (2). 3.
(l.7)VlXotOV mensualité 83 1, 241, 560 (6). MICHEL référendaire 104, 529 (B 6) =
MÈNAs de CP (synode, 536) 22, 446. MICHEL III de CP.
MÈNAs kyr 182 2, 435. MICUEL palrice (ou prêLre ?) grammati-
(l.~WfLlXo (d'ordination) 469, 470, 475 2, kos du palriarche 454 2.
481 2. minis tres 1 - liturgiques 178-180;
(l.~WfLlXo (judiciaire) 497 3; È;'!ncJ'toÀà.c; v. classement des archonles. 2 - em-
i1'to~ (l.7)VûfLlXo'tœ 373, 556 (8: référen- ployéS 175-176, 272-273 (et 8 LlXoXOV(lXo ,
daire) j (l.~wcrov (au charlophylax-por- ù1t7Jptcr(œ) .
tier) 24 2. minute d'enregistrement 505 ; v. 1tlXopœ-
fLtcrci.~wv (le chartophylax) 201-202,345- (!xt8~ov.
348 (F 4, M 4). mixte (acte el synode) 487 4, 489-492.
(l.tcrt't7)C; des notaires 384 1. moine O:Vttpoç, 18~Ûl't7)Ç 421,67; )(OU-
fLt"cX.etcr~C; gramma ou praxis de trans- ôou)(ÀdcrtoC; 43.
fert 477 4. monastères (voir otnccs du sacellaire et
MÉTHODE 1 de CP 26 4,510. de l'archôn des m.) privilèges: hy-
fLte6p~ov limile de classe (comme eUplXo) pomnèma-sigillion 418-420; enregis-
126. tremenl 458-464; (!É:xpt,OV "WV YUVlXo~­
Methymne, prôlekdikos de 503. xdwv fLOVlXo(!'t7)ptWV 550 (H 2).
MÉTOCHlTÈS Georges archidiacre 112 2, fLoVOOOCfLOOUÀoV porté par l'ostiarios 269
114, 115 1. 1, 569 (~ 28) j V. hfL1tcX.C;.
606 INDEX

MOSCHAMPAR Georges chnrtophylax 117, :\"ICOLAS did. de l'I~\"nng'ilr 103, :'>'29


533 (1). (13 10).
MOUNTAN.Èo;S \\jieêlas notaire (fuI.. pa- ~lCOLAS épi I!0nalôll 1O:~, 530 ;C 10).
triarche) 380 6. NICOLAS "pi bl.asl.aseÔs :'>30;C 17).
I\locZALôl'i Manuel urchonl.tJ ùe l'anli- ~IL dl' CP 270, 307, 309, 366, 393-394,
rninsion 53'2 (37), 533 (16 : Agallon). 410-411, tl'l0, 47!1 2,480, 496-4!J7, 500,
MOCZALÔN :\icolas \ful.\If ~ICOLAS IV) 70. r)\J2, 512; v. Eklhésis néa.
l\1yriophyton, prol.opapas de 1'29. :'o:IL I(~ CaJabr'ais 44~.
!J.upov saint-chrême 316. :"IPIIO:'>1 1 de CP. 1454,270,307 -'i, 392,
!J.up086T7JC;; employé chypriolr 230-'2:1) . 407.
MYRON osliurios rl'29 (B l~). :';IPHON moinr, dikaiô de CallisLe 1 131,
506 1.
vO!J.~y.6c;; 119-120, 258-259, 272-273,
!'i v
381-382, 548 (38, Dionys.) ; ypticpW\/ 'rd.
:"ARSI1ÈS f:lirnJlP nolairr patriarcal 1tPOL)(ocrU!J.CPWVIX XlXt "lie; 1tpti(!e:~e; 560
520 ·5. ~apparat).
vlip6Yj~ instrument du dépotatos 270 6, \/Of.L086T7Je; pOUl' vou!J.086T7Je; 242 1, 249..
284 4, 569 (Ol/ob: à.vlXp6~)(~v). 251, 252.
Néa, clergé de la 31-33. :Vomocanon 37 1, 305 1, 307 1; ct
1\"ÈNOtJS Jean prêlre, grand économe ('1. passim, d'après BALSAMO:".
taboularios de Tibèrioupoli~ 3R1 3. nomophylax, offine impérial cumulé par
NÉOPHYTE 11 de CP 380 6. des clercs 79,82, 134 2,287,292,314.
\\jicée, patriarcal de 171, 177, 'l36, 263, nolaire 1 - notice 379-385. '2 - men·
345, 447. fions 12, 17, 20,24,99, 125,258, 343.
;'IiICÉTAS 1 de CP ex-ckdikos 3':?3. 3 - litu/a/ures rares: notaire-skévo-
~ICÉTAS d'Amasée 447,473. phylax 'l6; nolaire-didascnle 75 ;
:\ICÉTAS d'Ancyre 53-56, 465-466, 468 notail'e-chartulaire 85; ô tv VOTlXp(O~e;
1, 487 1. (non diacl'l' 'n 384, 532 (2~-34). 4 -
NICÉTAS d'Héraclée 72, 75; ex-didas- rang 101,106,107,115,278,529 (14:
cale œcuménique, ex-skévophylax 71 logiôl.aloi), 531 (17 : palrial'cha/es no/a-
\\jIC~;TAS (de MarônC'ia) chartophylax ,.ii omnes), 532 (22-34), 533 ;8 etc.), L
510, 518. (append.), 0 33, P' 31, P' 23, R 36 (0
\\jICÉTAS le l"icéen, charlophyJax 661, VOTcXpWe;) ; v. prolonotaire, 1tP~!J.~x~p~oç.
184,402,5101,5113,5183. nole dorsale v. 8~cX. 'roü, ~~w6e:v, om-
\\jI(:ÉTAS charlophylax, grand économp CJ6ev.
54, 661, 306, 518 3. notice: lisle avec défini lions 169 2;
NICÉTAS diacre rt didascale 71. numérotées de A à R (renvoi au sigle
NICÉPHORE 1 de CP. 26, 441-14f); avec numéro de liste).
opuscula 13 3, 20 2, 67 5. nolilia diqni/a/um 3, Il.
NiCÉPHORE chartophylax (787) 26. nolilia episcopatullm 187-188 et passim;
NICÉPHORE chartophylax et apo-charlo- v. :\1É:"AS, ANDRONIC II (GELZER, Ind.
phylax 54, 55 4, 184, 331, 332, 510. bibl.).
NiCÉPHORE Callistn (catalogue des pa· vou!J.w86TlJC;;, vou!J.oMTlJ~ 49 3, 179,
triarches) 13 3, 63 4, 362 4, 368 3 cl 206, 208, 276, 305; vOUfLt086T7J~ (peu
passim. fréquent) 242 2, 244; vOfLoMTlJe; (très
NICOLAS 1 de CP 36 1, 37-38, 43, 82, fréquent 242 2, 249, 250.
170,186,3981,400,402,435,455-457,
487 5, 488, 490.
NICOLAS Il de CP 401, 422-423.
o (-0)

NICOI.AS Il 1 de CP 53-54, 65, 70, 82, olJédience des mé lropoli tes v. &CJ1tIXCJfL6e;.
331 4,391,402,418,4'21,422 3,447 5, ollikia ÔCPCP()(LI1 l, 4, 12, 169 2, 179 2,
453, 462, 488, 489, 490, 502, 510, 511. 273 1, 291.
NICOLAS d'Athènes 491; v. HA(;IO- 1 - terminologit> : àcp. &)(e:p8tc;; 84 3;
THÉOOORITÈS. 1tOP~CJfLWV&CPOpfL~ 83 5; &:VI1YV(J)(;TWV àrp.
II. ANALYTIQUE 607
53~J ; oep. ocpxov-rbm,( = a.~tÙlfLlX.,;"lX. 8tlX.- 232,238-239, 28,1 ; varia Lion de nombre
XOVtXcX 88, 94 2; oepep[Xtov opposé il 538 (trois: Jean de Kitros), 545 ~cin<1 :
8tlX.y.ovtlX. 539 (35) ; oep. tÇwxiX'!cXxmÀov E 19); rang et ddlnitions 101,115,
59; oep. rtpÛl'!lX., 8e:UTe:plX. 545 E; oep. 1'27, 17!), 211, 256, '268, ;>29 (A H, 13),
XlX.Àoye:ptXcX 570 (Ba/op.). ;jaO (C 13, 20), 531 (16 hos/iarii), 532
2 - Litres de listps : olp. T'iic; Me:YcXÀYjc; (Hl, 20), 533 (6, 18), C 16, D 2'~, E 19,
'EXXÀYjO'[iXC; 540 H, 546 F, 563 L, 565 K'-K" 15 a, L l\l 28-29, 1\ 27-28, 027,
M, 570 0; È:xxÀYjO'tlX.O''!txoc olp. 544 D, pl 32, pl 22, n 28 ; rang diaconal 539
547 E, 548 G, 567 :'01, 572 pl; &'PXov'![- (réponsp, Jean de Kitros).
XtlX. 't.'!Ot o<p. 571 H; d;tC; ";wv olp. oO'TtaptoC; singulier 200, F 2'2, G l:i,
550 H, 560 K' ; TOCÇtC; oep. KI ; TOC '!WV 1 24, J 25, Kl 16.
&.pXte:péwv Olp. 291 (Malaxos). OO'TtOCplOC; du chartophy1ux 47, 82,
3 - rapport des ordres sacrés avec I('s 3866,3981; du Saint-PuiLs .19,21'22.
offices: 13-16, 86-90, 177-180; cumul
des titres 41-4'Z. P rt Ip (ph)
olxe:toc; 357, 551 (II 7).
œcuménique 22 5, 68, 71 1 j du didas- PACHYMÉRÈS Georges His/aria 114 1-2,
cale 67-72, 77 3 (0 olxOUfLe:vtx6c;), 147 1, '2632,307 3,3385,3765,3841;
544 (C 13). carrière (did. de l'Apôtre, hiéromnè-
olxoy6fLOC; v. économ('. mon, prôlekdikos et dikaiophylax)
Oikonomeion (domaine de l'Église) 130 110, 114 5, 137, 186, 202, 376, 53'2
2, 307 7, 308. (B 9), 533 (4).
OIl'iEÔTi·:s juge général 138. Palais, clergé du, (ou ~lX.crtÀtx6C;) 31-33,
olO'olpcXY0C;, TpOIpr,:; 0PYlX.VOV (l't'conome) 40; rtocÀlX.'!tlX.VOC olplp(xtlX. 287, 2\.13, 570
540 36. (Ollob.), 575 (Ba/op.); voir PSF:.VDO-
0fLoÀoy[lX. v. homologia. KOOINOS,
orttcr6e:v (note dorsale, avec È:rttYPOCIpe:tv, PALAMAS Grégoire de Thess<.Jlonique
È:myplX.Ip~) 358, 398 5, 412 (no 87), 329, 445 6,
442 5, 454 ~; le protonotaire È:rtLYPOC- rtlX.ÀocTïvoC; surnom du référendaire 374.
epe:t omcr6e:v 566 ~M 7) v. 8tcà: TOG, ~t;w­ PAJ.ATI~OS Georges notaire 032 (25),
6e:v. diacre no ta ire 533 (15).
ordination 1 - distinction et rapports PANARÉTOS Michel référendaire tabou-
entre ordre sacré et offikion 13-16, 79, 1arios 374 ,5.
87-89, 178-179. '2 - distinction entre PANARf;TOS Stéphanos prô tekdikos 532
ordination et promotion 147-158, (4), 533 (2).
160 ; v. O'lpplX.ytc; fLtXPcX, O'uYYplX.Ip~. 3 - PANORMÉ~OS Georges prêtre-épiskopeia-
ordina tion épiscopale 149-152 (rites), nos - portier du kellion - ekklésiarchès
337, 368-369, 470-472 (schéma). 4 -- 386 2.
formule ~ 6e:llX. XlX.p[ç 151-152, 156. PANTEClIXÈS Jean chartophylax ri grand
[> - effet l&gnl d'l'mancipation étendu économe (carricre 105) 102, 103,305,
aux archontes de Sainte-Sophie 92-93. 511,529 (B 2), 530 (C 1).
6 - bureau d'enregistrement et aeLes papas (papades) 32; cre:xpe:'!lxol 331,
371-373, 480-482; cf. ~iX6fL6c;, ~~fLCl, 39 li; ),~ '!àç rtocrtfiC; ~'!OL OCVlX.yvÙlcr'!YjC;
Xe:tpo'!OY[lX., O'lpplX.ylC;, 0fLoÀoyllX.. 33 1, 157 J; rtlX.rtiX8ûÀwv 42.
ORESTÈS diacre proLonotaire 34, 42 2; P ARAOEISAS archonte des monasLcrrs
clerc impérial ct chartophylax 34 .5. 124.
originaux d'actes patriarcaux 389, 391- P ARADEISAS Théodore prêLI'L~ rkdikos
399,451 2,455. 326.
opxoc; : v. ~t~À[ov, serrnpnt. rtlX.pOC8ocrlC; 220-221, 304 4, 312 2, 321,
orphanotrophe 36 3, 37, 70, 124, 194, 459; È:yypoclpwc; rtlX.pct8t8ouc; ;-.,r>3 (12),
306, 545 (E 10). rtctpéxwv, tx8(8wv 554 il 18.1~));
ocr'!tcXpLOt premier et second 175, 194, rtctplX.86TYjç TWV xTYjfLcX'!wV 304,
206, 212, 269, 273, 281, 283, 474 5; xlX.pctxlX.6~fLe:voC; 124 2, 143, 146, 3,18 2 j
confusion avec lampadarios (impérial) v, rtlX.P~O'''OCfLe:voC;, cruYe:8ptcX~wv.
60S INDEX

7tClPOlXOt[l<!:lj.Le:voc; 18. PERDIKtS Akindynos hypomnèmatogra-


m:tpcx[lovcXptoç 87, 3'2"i. phe 124, 140, 366 2, 375 4.
mxpCla'7)[ldûlcrtç 1 - comme cr1)[ldûl[lOl PERDIKÈS Georges 12-1, 133, 137, 376,
cl crl][ldûlatC; 366 4, 484, 493-494. 499; carri~re typique de cumul au
2 - comme imbrevialura, annotation XIV· s. 140.
notariale 490 1, 495, 498-505, 501 7. PERDIKES Théodore épi déèseôn 140.
3 - 7tocpecr'1J[let<!:l6'7) 500-501. peres spirituels (confesseurs) 128, 159,
7tocpOlaxé8LOV minute préparatoire 4831, 324, 468 3; mandaté par entalma 128 1,
500 ; v. schedarion. 167.
7tClpotxov6[l0ç 305, 550 (H 1). 7te:ptetcre:px6!Levoç (et 7teptcpep6!Levoç) glose
7tCXpe:xôÀ1j6év (-rOlÜTOl 7tCXpe:xô),:1j6év-rcx, 7tCl- de 7te:pto8eu't'f)ç 230-231, 237, 239 2.
pe:xÔ(iÀÀe:tv) extrait certifié par le char- périodeutès 175, 211, 239 Z, 539 (26),
tophylax 463 3, 484-485, 499, 503- 559 (K2 21), 562 (KI 21).
505,513-514,517,519,520. PÉRISTÈRIÔTF.S Jean deutéreuôn diacre
7tClp tcr-rcX [le:voC; (archontes au protocole) 532 (40).
99, 124 2, 132 3, 146, 483, 491 (ar- Pl:TRIOTi,s Jean prêtre impér. 533 (23).
chonles palatins et méLropolilcs); cf.
PI:~TnlÔTÈS épi anamnèséôn 357 3.
7tcxpiZxcx6'1)j.Le:voç.
7tep~acr6c; surnuméraire (opposé : ~[lôoc6-
7tClpÛlV (comme le précédent) 9~, 146.
[l0C;) 73, 77, 81-85; 7te:ptcrcrcX-ra. (6cpcp(-
Paspara domaine de l'Église 308,419.
XtCl) 317.
Palmos archives 391, 392, 404 2, 450.
PHAKRASÈS :\1oise 524; V. MATTHIEU
paLriarche 31, 32, 37 (etc. passim);
de Serrès.
7tpoxcx6'1) [le:voç 483; élection 469-472;
PHAPf;:S Jean hypomimneskôn 532 (12),
promotion 161 2; déposition 492; actes
533 (Il).
personnels 395-396, 452-454 (cf. hypo-
PHAPÈS (le même?) logoLhèle, exarque
mnèma, pitlakion); collections de
360 6.
lettres 454-458; 7tOCTptClpxLX6v noie
de possession 434-435 (joint souvenL PHARÔ:"lAS Basile diacre notaire 532
il créxpe-rov, VOTcXp~OC;, c!ipXûlv, etc.); Tà.
(22), 533 (8).
7tCXTptCXPXtXcX : juridiction 338 4, pos- <pCXPTOCPU).CX~ (i) pOLIr XCXPTOrpU).CXÇ 530,
sessions et droits afférents 309 ,. 568 (apparat).
paLriarcat (palais) 427-428, 430-431. PHILOTHÉE de CP 165, 308, 393, 409-
patrice 17; confusion 7tCXTptX[oU-7tpecr- 410,419,424 2, 425 3,435 7,443,479,
ôUTépou (?) 454 2. 493, 495-496, 500, 501, 505, 523-524.
PAU 1. Il de CP 17; è7tl -rÛlV CjlUÀCXXÛlV PHILOTHÉOS, KUtorologion 30-35.
63 4. cpoPOÀOY(Cl tepa: (de l'économe) 52 4.
PAUL asecrèLis imp. 23. PHÔl'E1NOS diacre chartophylax 28.
PAUL (ex-archevêque) chartophylax 27, PHOTIUS de CP 26-27, 433 3, 445, 446,
37, 336 2. 455-457.
PAZÈro;OS (pour Galènos ?) 533 (10). cpuÀcxx~ -rwv 7tpocrcpUYûlv 329 3,548 (G 5);
PEDIADIT~:S Basile 73 2, 77 1, 84 2, 90. crClxe).t~, ~YO\)V iv <pUÀClX1j 5i3 (P2 4) ;
Peira 331 1,401 2. voir è7tt TWV CPUÀCXXÛlV.
PÉXOULÈS Basile juge imp. 440. PHYLAX Jean prôtekdikos 137.
PENTEKKLÈSIOTÈS Jean diacre 533 (7). PIERRE apôtre, relique d'empreinte
7te:VTcXC; système de classement des ar- (txvoC;) 48 1.
chontes 126-127, 180, 192, 196-198, PIERRE de CP 17.
204-205, 211, 217,224,226, 242,243- PIERRE charlophylax 510, 513.
250 (passim), 275, 277, 281,282,288, PIERRE diacre protonotaire 28.
293, 548 G il 572 R ; cf. hexade, hep- PIERRE prêtre primicier des notaires
tade, classement. 25 3, 355.
PÉPAGOMÉNOS protonotaire 357 2. PIERRE protospathaire éparque 34.
PÉPAGO~lÉKOS prolopapas 136. pincerne du patriarche 46, 50, 278 3.
Péra : ,xPXûlV TÛlV 7tepCXT~XÛlV [loVCXaTrJP~ûlv PISIDÈS Georges pseudo-chartophylax
313,530 (0 24), 564 (Genev. = Balsa- 23.
mon). mncixtov (genre diplomatique de lettre)
II. ANALYTIQUE 609
90, 160 2, 181 3, ~21, 338 5, 3~7, 366, procès-verba 1 v. G'7JfleLwflIX.
389,398,454,459,4951,553 (7), 568 (7). rrpoxe;~p(~tCJ6IXt, rrpoxdptGtç 52 5, 161,
pliage des originaux 398-39\). 471 4; CJlPplXyi:8L 19; XIX"r' i:mÀoy~v
rrvtufla'nx6ç (mxTf)p) pi'rr spirituel. 74 1 (comme rrpooocÀ),tG6IXt).
POLYEUCTE de CP. 401,417. 7tp6t8poç (par épidosis) <178 1.
POTHOS protospathaire grand économl' 7tpoyplXlP~ (in/itulatio) 396 4, 397, 454
34, 39, 60. "'; cf. i:myplXlP~.
POUGKi·;s Jean prêtre ekdikos 326. profession de foi épiscopale (= cX.GlP::iÀt LrL,
rrpiç~ç acle synodal 351, 364, 366 1,
395; spécifiqul'ment : acte d'ordinaLion
tyypIXlP~, ° '.LOÀoylrL) 164, 371, 443-
450,47-1-475; de l'empereur 444; rite
du métropolite Itl 4, 393 (no 26), <1e la triple profession 151 5,229.
470, 477-480. rrpoxIX6~flt\lo~ au protocole (empereur ou
préséance 14, 27-35, 39, 43-45, 56-57, patriarche) 483, 491; du charto-
91-93,178. phylax (synodes t~w) 58 1, ~·lS (Ha-
prêtres 13-14, 18, 33, 41, 87-92, 122, men.); 7tpo)(oc67)"rlXt 8txlXCJT7)plou (le
179, 199-200, 285, 319, 321-322, 323, chartophylax, d'après Balsamon) 344
326, 327; olPlPlx~IX convenar, taux 348 2, 565 (M 4).
prê tres 175-177, 538 (htpa 0lP.).
7tpoxofll~ttv (du chartophylax) 438 1,
7tpq.L~)(~P~O~ (ou rrp~flfl~)(~PLOÇ) primi- 474 3, 494 1.
cier 35~, 373 2, 383 4; sans détermina-
7tp6)(PL"rot 124 (comme Àoya.8tç).
tif dans K2 : 211, 232, 559 (26 =
promesse v. OCCJlPocÀtLa, 07t6crxtCJLÇ.
primiciers des sous-diacres '1).
promotion-investiture des archonles 93-
rrp~fl~)(~PLO~ 'rwv cX.VIXYVWG'rW\I 269, 289,
96, 98, 147-148; par écrit (mHocxLov,
356, 381 ; rang 175, 249-250, 257, 272
cruYYPIXCP~) 90, 160 2, 161-167, 181-
278, 539 (31), 0 33, F 33, G (39), J 35,
183 j par rite de CJrpplXyl~ (voir CJlPPIXy!ç
L (31), N 35-37, 0 36, R 33 (deux).
rrp~fl~xijp~o~ 'TWV bttG)(OrrtLavwv pl 36. flt)(P<t)·
rrp~fl~x~pLOÇ 'TWV i:~)(oUÔL'T6pwv '277, proolmlon discours inaugural 78 1;
278, 0 41. exorde d ':,lcte solennel 357.
primicier de l'économe (ou économat?) rrpoCJflova.PtO~ (rrrLprL-) 36,315,548 (42).
304. rrp6CJ"rIXYIlIX impérial d'investiture 181 3,
472 2, 478 1.
rrp~fl~x1jP~oç T'iiç MEj'IiÀ7)ç 'Ex)(À7)GtlXç 289.
rrp0't'lXy1) (rrpohlX~a) 397, 443.
rrp~flL)(1)pLoÇ 'rwv ÀaoGuvlX)('TWV 545 (0
35). 7tpw"rCt7tOG"roÀ<XptOç impérial 134 2, 263,
7tPLflL)(~PWÇ 'TWV VO'TlXp(WV 20-28 pas- 288 1, 289, 292.
sim, 64, 99, 115-116, 199, 206, 243, 7tpw"réx8~xoç
258, 260, 264-266, 269, 272-273, 289, 1 - notice 323-332.
353, 355-357, 383, 384 1; rang 243- 2 - histoire et mentions 16, 96-98,
248, 256, 2~7, 272, 278, 532 (10), 029, 170-171,221,238,2732,283,360-361,
F 30, G (34.30), J LM 31, 032, pl 29. 383, 534-536 (ex lrai t de Tornikès);
7tPLflLXijp~OÇ 'Tc':iv "rrLÔOUÀlXp(WV 258, 269, 8!xljç rrIXpwvufloÇ 104 3, 374 2.
272-273,289,383; rang 119,120, 3 - ~tôÀ(O\l rrpw'rtx8tXLX6v 97, 167,
248-249, 257, 272, L (31), N 35. 324, 440, 449 3, 477.
7tPLfl~)(1)PtOç "rwv urro8tIXx6vwv (v. 80fléG- 4 - rang el définitions 843,100,104,
"rtxoç) 257,545 (D 32), 559 (K2 26). 110, II3, 119, 122, 175, 176, 188-190,
privilège hypomnèma-si~iIlion 363. 236, 287, 292, 530 (C 7-D 6), 531 (4),
rrpoIXYwy~ promotion 82 7, 155 6. 532 (4),533 (2), 534, 538 (6), C (6 el 12),
7tporiG'rttov, l!GW XrLt t~w (de l'économe) D E F G H 1 J L M :'1 0 6, pl_p' 5, R 7,
313,550 (H 1); cI. i:mGxéljJt~ç 540 26. KI_K3 Il.
rrp0OeXÀÀtG6IXt, 7tpoôoÀ~, 7tp6ÔÀ7)GLÇ : 1'1'0- rrpwTtflôIX"r<tT1JÇ 49 3, 314 5.
motion et investiture 152, 171,87- protocole (dans le sèmeiôma) 132 3, 141,
90,161,469,4722,547 (Vindob.); 7tpO- 483, 484-492, 495-502.
ôOÀ~ 77 1, rrp6ôÀ'7Jmç 161, 325, 469, 7tpw"ro8tM(!)(IXÀoç 263, 566 (13-14).
540 25; v. 7tpoXttpt~tCJ6IXt, CJlPpayl~ttv, 7tPW"rOXIXVOVOCpxoç 175, 272, 53\) (33),
promotion. 569 (39), 572 (42).
610 INDEX

r:p(S)"t"OVO"t"cXPLOC; protonotail'e r:'T~pOV (Xt"t"IX'TWPLOV, X&.p'T'l'lC;) 149 5,


1 - notice 355·359. 161,369, 372 2.
2 - histoire 20-28, 42, 46, ·17 8, 69, r:\)À~ Ç\)I.~)(~ (du pull'iarc:ll) 379 3.
11::> 1,124,139,221-222, 231,238,336, PynnlIUS de CP 3124, 46'1,.
3425,354,358,362,383,049(34) ;6UPŒ
'TWV t~wY.or:'Tor:xo[).(s)v 100, 105, 197,538
Q
([Lt"t"à: ... ouC; t~(s).), 546 (F 7).
3 - ranI! et défini Lions 31, 115, 119, qucsleur 437-4:39, 450.
122,175,176,179,191,292,529 (04),
530 (C 5. 07), A 5, C (6-7), DE F G H 1
J L 1\1 N 0 7, K' K 3, pl p2 6, H 8. Il P
pl'oLopapas 41,46, 121, 193,202,214, rrtérendaire : PIXLcpe:ptvMpLOC; ou pe:cptv8&.-
23::', 234, 235-236, 285, 291 3; spéciale- pLOC; (374 6, 548 8, 561 8) 1 - notice
ment fLÉYor:C; 134 2, 135, 192,282,283, 373-37-1. 2 - histoire eL men lions 23,
292-203; l'ang l't définitions 116, 118, 28 3, 31, 46, 48, 49, 99, 102 6, 179, 222,
119, 211, 251,268,272,278,531 (18 : 379; office diaconal 539; r:OCÀIXTi:VOC;
decanus, prothopapas) , 532 (39), 533 surnom du titulaire 374. 3 - rang et
(21), D 30, E 20, F 24, G (30-32),11 16, définition 100,101,105,119,175,176,
J 22, K' 18, K2·Ka 16, L (append.), 191,292,529 (A 6, B 6), 530 (C 12, D 12)
o 29, pl 26, E 30, 574 (noIr). ;'31 (7),532 (6), 533 (5), 538 (12), A 7,
r:PW'Tol)JcXÀTr)C; 41,119,134 2, 175,211, C K'_K3 8, H pl p2 9, 0 F G 1 J L ~I
215, 232, 272, 277, 288 1; 80fLéo'TLXOC; NO 10, H II ; tptcp- KI (8), p' (9).
"t"wv IjJIXÀ"t"WV, 0 Àty6fLtvOC; r:p. 539 (30) ; péYLO'TPOV, )l.w8LxLOV ~'TOL- 430.
H 22, K' 27, Ka 24, N 32. registre xc!l8buov, XW8L~ 5, 132, 145-
r:p c71'TOC; 95, 3732; de l'A thos 163, 411 ; 146, ]61, 165, 340, 350-351, 390, 399,
"t"'ijc; 8tOCXOV!IXC;, 'T7jc; r:pta6dlXC; 314 5; 449; registre. général 450-454; enre-
"t"wv vO'Tocpl(s)v 25 3, 355 3, 548 (G 7) ; gistrement des sigillia de monas tcres
"t"oï> ~~fLŒ'TOC; (protopapas) 569 (29). 45~-464, 470, 476, 484; clauses d'enre-

protospathaire 17; protospathaire et gistrement au XIVe s. 493-508; voi['


économe 31, 34, 35, 41 1; rang de dépôt, XIXp'TllX, 6éaLc;.
métropolite 3 l, 35, 38 ; rang de prêtre rekt6r 17, 29 4, 35, 161 2.
rememorans (hypomimneskôn) 531.
ct kouboukleisios 43 1.
réponse tlr:6xpLcnc; 344, 509-511.
protosyncellc 54, 79 3.
rhètôr 478,783,101 C, 1334,200,207,
protovesliaire du patriarche 46, 50.
281, 3602; r:pc71't'oC; TWV- (impérial)
province, archontes de 61 4, 109, 117-
1342; fLlXtcr't'WP 694, 70,78-79,80, 101
122,125,159-160,179-180,195,258-259,
B, 306, 529 (B 13) ; rang et définitions
326,336,345,352,358,381-382,521 2.
256, 268,530 (C 18), G 14, 0 18, F l"
pl'ôximos 211, 215, 232, Il 25, K2 28, R 21, L M 27, pl 30.
K3 29.
rhéleur des rhéteurs Ill.
flsalmista: cantor 531 (22). HHOloÈS Jean (de Chypre) notaire 380 6.
IjJâ:À-rr,C; chantr!' 32, 33 1, 116; leur roga du clergé 47, 83 5; par l'économe
roga 552 (H 23). 304, 540 (22 : p6yor:L XIX! clw6vlXL), 550
PSALTOPO(;LOS Constanlin didascale 76. (H 1 p6yIX xIXi -nmc!lfLIXTIX); du depotatos
PSELLOS Michel épisLolier 52 4, 186. 241 4, 552 (li 2~) ; des psaILe.s (de la parL
y'fj CPOC;, ljJ'1ltpLÇtoOoct (surtout des élections) ùes domesl ikoi) ;>52 (11 23); cf.
17 1, 469, 475, 481 2, 482, 549 (G 15), fL'l'lvlXtov.
551 (H 11-12),553 (1 7).
P!;EL'oo-KoDIJ'iO!', Traité de,<,' on;ces 29 s cr
3,61 4,111 1, 1262,1334,1342,1521,
156 2, 212 2, 215 5, 23] 4, 238 3, 243 1, Saints-Apôtres clergé impérial 110;
244 1, 245 3,249 1,250 3,263 2, 285 2, protopapas 129, 135; cf. Coryphées.
324 2, 345 5, 35U 1, 379 2, 444 1, 448 5, Saint-Georges, proto papas de 129.
471 3. Saint-Paul école Ill.
II. A:.\ALYTIQUE 611

Saint-Pierre école 70. séancl's du synode .165-·168, 470.


Sainle-Sophil~ . 'Ayb: ~ot:p[oc, Me:yocÀ1) 'Ex- SEKO(;:'IDÈ~OS v. J~:AN (Il) de Kilros.
XÀ1)aloc) 3t-33, 34 5, 54, 7'j, 8;), 93, crtxouv8~Xi)plOC; 35;).
329, 330, :382, 434-435; domaine 109, créxpt'tov palriarcal 32, :n 1, 47, 58-59,
304-307; archonles pa lriarcaux 125, 122, 354, 427, 519 ( G 21); pelit et
dils -rijc; Me:yocÀ1)C; 'ExxÀ7)atocc; r)·10 JJ, grand 47, 427; crtXp. 7tIXTPLOI:PXLX6v =
546 F (elc., voir àtptp[x~oc), xÀ1)p~xot rijc; xocp'toqlUÀIi)(LOV 423 1, 431 2; crtxp. 'toi)
'A. ~. 573 P ; colonne, siège des XOCPTOtpUÀocxoC; 441 3; crÉxpt'toc 'twv
ekdikoi 327. t~CllXOCTOC)(O(ÀCllV 377 2 (v. t7tt 'twv O"t-
a,zxe:Àur'ï1Jpwv 76 2. )(pé'tCllV); variante crtXpéTou-O"tXpé'tCllV
crocxéÀÀoc (crocY-éÀÀ1), crocxÉÀÀwv) 1- 376 ; créXptTOV 'twv YUVOClXe:tCllV (L0VOI:-
local, bureau 63 1,292,310,403,428. crT1lP(CllV 550 (H 2).
'2 - sacclle-prison 63, 76 2, 283, 322, crtXpt-rLXO( patriarcaux 33, 36 3, 48,
573 (4 : crocxe:À[4l, ~youv tpuÀocx'ii). 3 - 49, 337; alTectés aux bur('aux autres
crocXéÀÀOCL-(LovlXaT""Î)plOl: YUVOCLXe:i:OC 208, que celui du charl.ophylax 343 3, 354
'213,548 (G 2). 4 - inOuence de l'éty- 1 (cf. xocp-rOUÀcXpLOC;).
mologie sUr des défini lions de nolicrs 0"l)(LtLOücr8oc~ rMiger un procès-verbal
310-311, 319, 320. 4 - charl.ulnires de 363, 366 4, 484 4, 514 (non sigillare:
la saceUe 47,624. 483 1); -roc 0"l)(LtLCll6év-roc 499, 500 1,
crocxe:ÀÀcXpwC; le grand sacellairc ~07 ; clause tcr1)(Lt~w6l) (1tOCptl'T1J(LtLw6l))
1 - notice 310-314, 459-46'2. 4 !J9-500 ; cf. t7tLCJ1)!Lt~WcrOCL 'to 8LXa:cr"rij-
2 - histoire et mentions 20, 31, 42, pLOV 551 (H 4).
59, 61, 62(impérial), 213, 220, 238, 269 al)(Le:lCll(Loc, l'T1J(Le:tCllO"~C; procès-verbal liste
-270,279, 283, 549 (26), 564 (Genev.). el élude 482-508 j mentions 132, 364,
3 - rang el dl>finilions 100,113, 119, 366 4, 390, 395, 4874, 488, 546 (F 4),
292, 529 (B 3), 530 (D 3), 531 (3), 538 553, (1 4), Ka (lx8ocrtLC; xoct à:7tOcplicrtLÇ
(2: hrt -rijc; (LtyocÀl)C; cr.), 539 (34 : XOI:p- ypoccpttv : 4 el 6), etc.
'touÀ&.plm -rijc; (LtyiXÀ7)C; cr.), P lot l, B C semeiografus 382 3, 483 1.
DE F G H 1 J K L M NOR 2, A 3. ae:!Lve:i:ov monastère 546 (D 2).
4 - 8tu'ttpoc; 262, 565 (M 2), v. sentence v. diagnôsis (xoct à:7t6tpoccr~C;).
otPXCllV 'twv (LovOCcrT1lPtCllV; confusion serment (ôpxoC;) interdit aux prêtres 164-
crocxtÀÀocpLoc;-aocxtÀÀlou 133 5, 175 2, 165; profession de foi équivalente
311 2,319 1,529 (A 3), 538 (apparat). 443 3 j cf. à:OtpcX.ÀtLOC, homologia, èyypoc-
crocxtÀÀ(ou (ô bd -rijc; aocxéÀÀ1)C; 104, 0 cp~.
crOl:xéÀÀ1)C; 551 Il 5, 0 O"OCXéÀÀlOC; 563 SrmGE l de CP. 39, 68 2.
34, 0 crOCXtÀÀtCllv 565 M 5). SERGIOS didascale du Ps. et notaire 764.
1 - notice 318-322. SIG ~:ROS Georges épiskopeianos el portier
2 - histoire ct mentions 47 5, 59, 62· du kcllion 386 2.
64, 183-184, 188, 221, 238, 310, 329, O"LylÀÀLOV, crLY~ÀÀ~w8tC; ypa.(L(LOC 390,
341. 391-394 ; liste et étude (avec l'hypom.
3 -- rang et définitions 100,119,287, nèma) 39~26.
292, 529 (A 3), 530 (C 4-D 5), 538 (5 : Sigillographie (Corpus, éd. V. Laurent)
t7tt -rijc; (LLXptiC;; cr.), P 4, C D E F G H 1 J 8,163, 183, 202, 223, 233, 252, 29,
K L M N" 0 5, R 6. 4, 34 3.5, 38 6, 41-44, 54 1, 60 3, 794,
salaire des archontes 82-83, 126; v. 10'25, 258 2, 304, 314 5, 315 2, 323 ii,
p6yoc, cruv~etLoc, (L1)voci:OV. 326 2, 3~3 1, 356 2, 373 2, 376 1, 384 3,
SAMUEL kanstrisios (529 13 5) v. 404 3, 454 1.
MAUROPOUS. aLyvov sur registre 449.
sceau 161 6,360,397, 39!l, 404, 414 3, signature 43 2, 133, 141 1, 165 2,340-
483; v. [3ouÀÀoc, logothéte, crtpplXylC; et 341, 343, 359 2, 396; synodale 99,
Sigillographie. 495 2, 529, 530 (lisles lype).
schedarion (crxdhiXÇtw) 359 2, 463 5, SILBESTROS Manuel référendaire 125,
483 2, 490 ; '{crov 483 2; cf. 7tOl:poccrxé- 374 4.
8l0V, 7tOCpoccr1)(LdCllmc;. SISINNIOS de CP 401.
612 INDEX

crl<EUOepUÀOt~ le grand skévophylax 1 482, 551 (3-4), 565 (2-1 : crepPOtY!C; TWV
notice 314-318. 2 - histoire l't men- 6epeptl«wv) .
tions 12, 14, 20, 23, 28 3, 31, 41-42, cr7tOUPTOU),Ot remise 11 LI référenrla ire 5(; 1
49, 51, 59, 62 4, 283 2, 549 (26 : fLEj'cxÀo- (K 8).
Cfl<EUOepUÀOtl<clTOV), 563 (34),564 (Genev.) crTOtUptl<OC; TUTWC; signe de croix d'ordina-
cumul archevêque-skévophylax (?) 51 tionet bénédition 771,151,2011;
4; charlophylax-skévophylax (Bck- v. creppcxyic;.
kos) 112,113,114,531 (23-24) j imp<~­ crTOtUpo~ytoV comme acte de chancelle-
rial 133,1374,140. 3-rangcldéfi- ric 239, 341,358,540 (34), 559 (19).
nitions 100,105,119,175,220,529 (Il crTOtup6c; insigne d'archonLes 575 (Ba-
2 : Jean Pantechnès), 530 (C 2 : Jean top.); crTctupo<p6poc; 1265, 136, 1572,
Hagiothéodôritès, D 4 Georges Xiphi- 352 4, 382 2.
linos). 538 (3), A P 2, (B) C D F G H 1 J STÉPHANOS v. Étienne.
K L M NOR 3. STÉPHANOS skévophylax (529, B 3) =-
crl<EuoepuÀOtl<dov de Sainte-Sophie (local CHRYSOBERGÈS.
el bureau) 47, 62 4, 85, 316, 354, STÉPIIANOS 1 cr archonte des églises 530
431, 434, 519 3 ; 7tOtÀOtt6v (au xe s.) (C 14).
316 6, 354 2; chartulaires 175, 539 ST~;PHANOS épi sékrétôn 530 (C 19).
(34).
STÉTHATOS NicHas 66 2, 67 2, 71 1.
SKOUTARIÔTt,;S prêtre laboularios cxarque
STILDÈS Constantin (de Cyzique) did. de
127 2, 128, 130 3.
l'Apôtre 68 4, 76 5, 77, 316 3.
SKOUTARIÔTÈS Sléphanos hiéromnèmôn
crT6fLOt du patriarche (chartophylax ou
530 (D 11).
sacellaire) 283, 340 2, 349, 573 (1) ;
SKOUTARIÔTÈS Nicolas épi kataslaseôs
532 (18), 533 (13). epwv7jc; 0PYOtvoV (chartophylax) 542
33; voir: Aaron, trachée-artère.
SKOUTARIOTÈS Théodore (de Cyzique)
STRATi,GIOS prêtre (copisle-possesseur)
sakelliou et dikaiophylax 109, 114,
149, 435.
532 (3).
Cfl<UTcl.À"l d'ekdikos 331. stralôres du palriarche 49, 50, 186 2,
Smyrne archontes 118-121; charto- 278 3.
phylax 114 3, 119 2. surnuméraire v. 7tEptcrcr6C;.
SOPHIANOS, lettre de 249, 250. cruyypOt<p~, promotion 8~iX- 90, 160 Z.
SOPHOS Jean prêtre ekdikos 326. syncelle (crUYl<EÀÀOC;) 12,17-19,283,31,
SOPHOS Nicolas prêtre ekdikos 326. 35, 36, 39, 43, 46, 54, 59-60, 64-65, 80,
sous-diacre ({mo8ttXl<ovoc;) 32, 41, 87, 131, 161 2, 428 j syncelle de Rome
88 3, 94; v. 8ofL~crTtl<OC;, 7tP~fLtl<~PtoC; 31-32.
TWV {mo8tOtl<6vwv. crUYl<tX6E8poc; (le chartophylax) 348,
SPARTÈNOS prêlre ekdikos 326. 561 (KI 4).
SPATHARIOS Constantin hypomnèmalo- SYMÉON de Thessalonique (sur les ordi-
graphe 530 (D 10). nations) 108, 148, 152-158, 159, 162,
mppClY!C; sceau Cfl)fLdwfLOt TIjc; Cfeppcxyi:lloc; 227,299 1, 310, 319, 322 4, 328, 345 2,
569 (K 9); voir ~ouÀÀOt, logothète, sceau. 352,4432,471,474,483 1.
crepPOty!C; premier rite d 'ordina tion (crTcxU- crufL7tOtptcrTocfLEVOC; (au protocole) 491,
ptl<OC; -ru7tOC; 77 1 j d'où creppOtY(~EW 529, 530 ; cf. 7tOtptcrTtXfLEVOC;.
201 1). 1 - creppOty!C; et XEtPOTOVLOt 19, (1\)'J8tOtcrlCl>ljIocfLl>voC; (au dispositif) 483.
77, 81, 87, 89-91, 168, 230, 240, 402, cruv8tl<cX~wV juge impérial adjoint au
475,557 (§ 2) ; crTClUpOEt8~c; 151; TOÙ synode 347 1, 467.
ITVcUfLOtTOC; 77 4, 156 2; 2 - des ar- cruvE8pttX~wv siégeant conjoinLement (avec
chontes 87-91, 161, 163 j civils 381, empereur ou palriarche) 34, 58 1,
462 2 j 3 - fLtl<Pct creppOty!C; cérémo- 99, 142 1, 146-147, 347 1, 442 4, 466-
nie de promotion-investiture (~~w TOÙ 467, 483, 491.
~~fLOtTOC;, de métropolites et d'archontes) cruv7jyopoC; 81 7, 143, 375 4.
91, 147, 149 6, 152,262,315,348, 360, crUV7j6Wl 83, 439 j XCXpTOUÀOtptl<~ 321.
367,369,372 Z, 446, 448, 469, '174, 481 2, cruv6povov 478 1.
II. AXAL YTIQUE 613
synode (assemblée des archiéreis, !epcî, TIl~OLOGOS Jean protopapas et deute-
Év8l)fL0i)crCX) 13, 53-58, 98, 132-L34, rcuôn des prêLres L17 2, 532 (39); ct.
1·1) 4, 298, 332, 334, 3:>0, 464 ; sranccs KANADOUTZES.
ordinaires et exlraordinaires (ou mixtes) THÉOI'IlANI, de :'iicée 47;>.
436, 465-468, 470; actes: voir surtouL TIJÉOPIIILE emp. 37, 4~7.
crl)fLe:L<LlfLCX, 8LlXYV<LlO'tÇ, rrpoc~Lç les Tlil:;OPHILE diacre protonotaire 27.
jours de séance 334, 465-468; voir : TIIÉOPHYLACTE de CP 38, 39, 83, 509.
tribunal. 6eocptÀécrTocToÇ métropoliLe 34, 1232;
crU\108Ll(1) opo6ecr[cx 58. archontes en corps L24 l, 529; qua-
crU\108Ll<~, cruvo8Ll<a. leUre 446, 4:>1. liflcaLit de la seconde classe 76 3, 99,
Synodikon de l'orLhodoxie 48,417,436. 122-127, 135 4, 146, 283.
crucrl<l)\lOç (synkellos) 18. 6écrtç (dépôt) 416, 439, 440, 463 5,
crucrTcxTLl<~, crucrTcx'Ll<a. lettre 163, 470. 502 (Év,(6l)fLL, Éve:TÉ6l)); 6écrtç TOi)
SYROPOULOS Jean sakelliou, grand-skévo- cre:xphou 463; 6écreLç cre:xpe:,txcx[
phylax, juge g~n~ral 138, 139,319 2. (XCXpTLCX) 440; 6écrLÇ ~occrtÀtX~ 441.
SYROPOIJLOS Sylvestre didascale, grand 6e<Llp6ç 8tcxl<ovloc intérieure 175, 211,
ekklèsiarchès 13&, 276, 287. 316, 539 (35), 563 (Ka 31); 6eoplot
560 (K2 30), 6etopo( 572 (Pl 33);
6e<Llp6ç-6up<Llp6ç 283.
T T 6 (lh) Thessalonique 117-118, 125, 138, 352.
TUETTALOS did. œcuménique, ek-prosô-
taboularios (TCXOOUÀa.ptOç, -ÀÀa.ptOC;) 19 pou du patriarche 75.
2, 41, 70, 81 7, L19-120, 131, 243, Thomaitlls (palais du pa triarcat) 12,
258-259, 272, 374, 381-383; cité dans 426-427.
les listes sous rrptfLtx~Ptoç TWV TCXÔ. THOMAS 1 de CP 13, 312 4, 452.
Taklika (surtout la'di'con Bene~evit) 28- TIIO~fAS II de CP 26.
48, 62, 93, 184, 315 l, 359, 362; d'où 6upoc, le protonotaire porle dcs exokata-
liste A, p. 539. koiloi 100, 105, 197, '.lOI, 292, 546
T ARASIOS de CP 26, 431. (F 7).
TlX~tÇ l, 169, 242, 292; cruyxÀl),tl<~- 6up<Llp6ç 198,283,386 2, (6upop6ç) 573
[epcx,tx~ 29 1; urrepéxoucrcx-8eu,épcx (PZ 28).
181, 538 ; iXPXO\lTtl<~ 187, 544 C; TWV 'LfLt6.lTCXTOÇ qualifie les archontes de pre-
&'PXOVTtXL<Ll\l 557 K2; ,W\I XÀl)pLl<WV mière cLasse 110, 122-127 (XIVe s.),
T'Îjç 'AYLCXÇ ~OcpLCXÇ 573 P' (voir aussi 134,138 1,146,283,3861.
avec 0cpcpLXtCX). Comparer 'lXYfLcx 12 2, tiLres nobiliaires 31-44; voir: cumul.
14, 354 l, 383 4; Érr(,.cxYfLcx 12 2. litres du registre 493-494; du sèmeiô-
testimoniales (v. [!OCPTUp[CX, crucr'CXTLl<~) ma 485-487.
328 6, 341. ,6fLoÇ (acte synodal de valeur impériale)
THÉODORE 1 de CP, ex-archonte des 113 2, 165, 395, 401 (no. 5-11), 437 2,
monastères 462. 4883; en 1157 515; en 1341 516,
THÉODORE II de CP (Irénikos) ·112. 523; en 1351 132, 134 2, 393, 425 4,
THÉODORE de Nicée 83, 397 2. 515; en 1368 132, 133 7, 286, 420.
THÉODORE, 1 er archonte des égl. 529 -:-6rrov btéX<Llv (titre d'épidosis) 470,
(B 12). 477; ,6rroç t8tOç opposé au rang ajou-
THÉODORE, 'le archonte des égl. 530 té par cumul (didascale) 550 (app. ~L
(C 16). 29).
THÉODORE deutéreuôn :des diacres) 530 TORNIKÈS Démèlrios logothèle (imp.)
(C 21). 361, 453.
THÉODORE diacre, archidiacre, primieier TORNIKÈS Georges (d'Éphèse) leltres
des notaires (680) 24. 90 2, 102 3, 105-106; ex-hypomnèma-
THÉODOSE archidiacre économe (519) tographe 367; ex-didascale 77-78.
17. TOIlNIKÈS Georges maîlre des rhéteurs
TUÉODOSE prôtos de l'Athos 424. 96,97-98, 102 7; exlrail édité 534-536.
THÉOG\,;OSTE de Kiev 481. TOXOTÉNos Jean sakelliou 214 4, 322.
614 INDEX

lrachéc-arll\rc, cp<ùvljç opycxvov (le charlo- u


phylax) 185,5'1233; voir: Aaron.
lradition (dans les lisles) 175-176,181-
{'lIivrrsité pnl.riarcnJI' :?:
68-69 J'l'C-
leur d'- 69 4, 112 2, 207 4.
182,216.
TraUé des offices v. PSEuno-KoDINOS. V
trailement des archontes 241-242; cf.
vi'nalité des charges 79-86.
l!J.6cx6!J.oç, fL7jVCXrOIl, p6ya., auV~6e:LCX.
Yicairc général 33!)-340, 349.
tribunal (8LXClcr-rljPLOV) patriarcal et syno-
dal 141-147,158-160,343-344,346-347,
350-351, 375-378, 384, 385; èxlhxerov
x ~

324; voir: juges, juridiction, 8txcxcr-ri)- XIPHILINOS voir GEORr.ES 11 de CP.


pLOV. XIPIIILl='lOS Théodore eharlophylax 504 ;
TRIKANAS Kalos sakelliou 137 4, 321 1. grand économe 433.
TRIKLlNÈS (-nios) Georges chartophylax XIPHll.INOS Michel charLophylax (vers
4.93, 512. 1145 'l) 519.
TlJpikon de la G. E. 46, 435.
TlJpikon Dresdensis 39 6, 47 1, 47-49,
Z ç
62,65,201 1,209 l, 314 l, 316 5, 322 7, ZACHARIAS Nicéphore noLaire 53'2 (25).
337 3, 354 2, 367 2, 377 1,427 6. ZONARAS canonisle 14 2, 86-96 passim,
Typikon du Pantocrator 317 1-3. 183, 487 4, 547.
TZETZÈS Jean épistolier 75-76. ZYGANOS J eao prêtre ekdikos 3'l6.
TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTlOl". . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
SIGLES... ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Première Parlie

APERÇU HISTORIQUE SUR L'ÉVOLUTION DES


OFFICES... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 11-168

1. Du v e AU xe SIÈCLE....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il
1. Juslinien et Héraclius.. .. . . .. .. .. .. . . . . .. . .. .. .. 12
2. Ordres el offices. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3. Économe et synceLLe..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
4. Chartophylax................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
;). Klèlorologion el Taklika.......................... 28
a) Conception des ofnces ecclésiastiques, p. 30 ; b) Situation de l'économe
et du syncelle, p. 35; c) les kouboukleisioi, p. 39.
6. Élal au xe siècle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
II. LOIS, DOCTRINE ET PRATIQUE DES XIe-XIIe SIÈCLES. . . 51
1. Les lois d'Alexis 1 Comnène...................... 53
2. Réparlifion officielle des sékréla........ . . . . . . . . . . . . 58
a) Èç(J.l)(lX,ci)(o~Àoç, p. 59; b) fLtYIXÇ, p. 60; c) 6 o!X)(e:ÀÀ(ou, p. 62;
c) Chartophylax, p. 64.
3. L'entrée des didascales dans une hiérarchie.. . . . . . . . 66
a) Titre o!)(OUI.I.tvL)(Oc; 8t~M;o)(lXÀOc;, p. 58; b) la nov pile de 1107, p. 72;
c) les didascalcs du XIIe siecle, p. 75.
4. Cumul el favoritisme... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
5. Doctrine de Balsamon....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
a) Terminologie, p. 87; b) Préséance, p. 91; c) Promotion-avance-
ment, p. 93; d) Connil du charlophylax el du prôlekdikos, p. 96.
6. Lisles de présence synodales du XIIe siècle........ 98

III. LES DERNIERS SIÈCLES.... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 108


1. Législation des XI IIe-X IVe siècles...... . . . . . . . . .. 108
2. Lisles de présence synodales du XIIIe siècle....... 112
616 TABLE DES MATIÈI1ES

3. Lisies provinciales.... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 117


4. Tilulalure el classes d'archonles ail .'-"IV e siècll'.. . .. 122
a) Hépartition des classes, p. 123; 1.» Sens des qualificatifs, p. 125;
c) Les exal'ques, p. 127.
5. Présence au synode.... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 132
a) Cumul, p. 134; b) Avancement, p. 138.
B. L'ordonnance de Mallhieu J,..................... 141
7. Promolion : fLtXPcX CT9pctyLc;. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 147
a) évolution des rites, p. 148; b) La doctrine de Syméon de Thessa-
lonique, p. 154; c) la définition des archontes supérieurs, p, 158; d) Acle
de promotion et ~IIT(XÀfLlX, p. 160 ; e) Engagement personnel el tXo~iXÀe:~lX,
p. 164.

Deuxième Partie

TRADITION ET CONTENU DES LISTES D'OFFICES. 1Bg-293


1. LES RÉPONSES CANONIQUES DE JEAN DE KITROS... 172
Analyse, p. 175. - Principe de classement, p. 177. - Formes de
promotion, p. 181.
2. NOTICE B , . . . . . . . . . . .. 183
3. LISTE C , 187
4. LISTE D , 191
5. NOTICE E , 194
B. NOTICE F " , " . . .. 195
Tradition manuscriLe, p. 195. - Ordre et nombre des Offices, p. 199. -
Définitions, p. '.lOI.
7. NOTICE G , 202
Tradition manuscrite, p. 202. - Analyse et critique, p. 204.
8.NOTICE H........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 209
Manuscrils et tradition, p. 209. - Ordre cl nombre des offices, p. 211.
- DéfiniLions, p. 212.
9.NOTICE J....................................... 216
Manuscril, p. 217. - Ordre eL nombre, p. 218. - Définitions, p. 219.
10. LISTE J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 223
11. NOTICES K.............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 225
Manuscrits et éditions, p. 225. - Rapports des recensions, p. 229. -
Ordre et nombre, p. 234. - Définitions, p. 237. - l\otes de K2, p. 239.
12. LISTE L . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 242
T1'adiLion manuscriLe (A. \lOTlXp(CùIl, p. 243. - B. TlXOOUÀlXp(WII, p. 248.
- C. tXIIlXYVCùOTWII, p. 249. - D. appendices, p. 250. - E. Vers de
Blastarils, p. 251). - Datation, p. 254. - Ol'dre eL nomure, p. 255.
13. NOTICE M.............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 259
Tradition manuscrite, p. 259. - Analyse el critique, p. 260.
TABLE DES MATIÈRES 617
14. NOTICE N , 264
Tradilion manuscrite, p. 264. - nappol't des recensions, date, p. 267.
- Analyse ct critique, p. 268. - Les deux finales, p. 271.
15. NOTICE O ,..... 274
16. LU,TES Pl-2 , . . . . . .. 280
17. NOTICE R (et liste versifiée).. . . . .. . . . . . . . . . . . . .. 284
18. REMARQUES SUR LA NOTICE MODERNE............. 290

Troisième Parlir

LES GRANDS OFFICIERS ET LA CHANCELLERIE. 296-525


I. LES GRANDS OFFICIERS...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 303
1. Économe, p, 303. - 2. Sacellaire, p. 310. - 3. Skévophylax,
p. 311. - 4. Sakelliou, p. 318. - 5. PrOtekdikos, p. 323.

II. LE PERSONNEL DE CHANCELLERIE.................. 333


1. Le charlophylax. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 334
Anastase le Bibliothécaire, p. 336. - Balsamon, p. 338. --- Les notices,
p. 345. - Matthieu l, p. 350. - Symèon de Thessalonique, p. 35'2.
2. Les officiers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 353
Protonotaire, p. 355. - Logothète, p. 359. - Hypomnèmatographe,
p. 362. - Hiéromnèmôn, p. 368.
3. Officiers secondaires eL employés. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 373
néférendaire, p. 373. - Hypomimnèskôn, p. 374. - Épi stlkréLôn,
p. 375. - Épi kriseôn, p. 377. - Épi dMseôn, p. 378. - Notaires,
p. 379. - Épiskopeianoi, p. 385.

III. LA CHANCELLERIE D'APRÈS LES ACTES.............. 389


1. Les originaux (liste et analyse) " 391
2. Hypomnèma-sigillion........... . . . . . . . . . . . . . . . . .. 399
LisLe du XI" au xv" s., p. 400. - Ligne et étapes de l'évolution du genre,
p. 413. - Hypomnèma : décret synodal, p. 415. - Hypomnèma et
privilèges des métropoles, p. 418. - Hypomnèma et privilèges des
monastères, p. 420. - Notes du registre SUI' des sigillia, p. 424.
3. Dépôls de livres el archives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 426
Bibliothèque du patriarcat, p. 429. - Fonds d'archives, p. 437.
4. Les RegisLT'es. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 450
Actes personnels, p. 452. - Les grandes collections de leUres patriar-
cales, p. 454. - Hypomnèma-Sigillion et enreg'istrement, p. 458.
5. Les actes synodaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 464
Séances ordinaires et extraordinaires, p. 46G. - Les actl's d'élecUon,
p.469.
618 TABLE DES MATIÈRES

6. Le sèmeiÔma , 482
A. XIe-XIIe siècles; u) actes conserv(>s, p. 485; - fi) extraiLs rt ml'llUons,
p. 488; - c) sèmeiôma de synode mixte, p. 489.
B. XIVe siècll', d'après 1<' re~istr(', p. 4B3: a) acLes à protocole, p. 495; -
b) clauses d'enregistrement, p. 499 j - c) clallse mxpe:xoÀ1j6Év salis le
patriarche Isaïe, p. 503 ; - d) H('~istre de Jean XIII et d'Isaïe, p. 50n.
7. Opéralions du charlvphylax el de son bureau. .. . .. . . .. 508
A. ~xae:mç, &r.6XplcrlÇ, p. 509. - B. &VlXqlOp&., p. 511. - C. r.lXpe:xôÀ1)6tv,
p. 513. - D. &:VrXyvwcrlÇ, p. 514. - E. €rtLyvwcrOl)"t'w, p. 516. - F. tcrov,
p. 517. - G. &:v'nyplX<p~, p. 5':!1. - li. 8lIXYPlXql~, p. 52':!.

Appendice

TEXTES GRECS 527-57;'>


1. LISTES SY~ODALES DU XIIe SIÈCLE ' 529
2. LISTES SYNODALES DU XIIIe SIÈCLE , 531
3. GEORGES TORI':IKÈS (extrait) , f)34
4. JEAN DE KITROS (résumé: ' 538
5. LISTES ET NOTICES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 539
Liste A, p. 539. - NoUee B, p. 540. - Liste C, p. 544. - Liste D,
p. 544. - Liste-noUce E, p. 545. - Notice F, p. 546. - NoUee G, p. 548.
Notice H, p. 550. - Notice l, p. 553. - :'-ioLice J, p. 555. - Notices K',
p. 556. - ~otice K', p. 557. - Notice K', p. 560. - Liste L, p. 563.-
Notice M, p. 565. - j'o;otice N, p. 567. - Notice 0, p. n70. - Liste l",
p. 572. - Lisle P', p. 573. - ~oLice H, p. 074-575.

TABLES

INDEX 1 : BIBLIOGRAPHIQCE............................ 577


INDEX II : ANALyTIQUE , 589
IMPRIMERIE A. BONTEMPS

LIMOGES (FRANCE)

Dépôt légal : 2e trimestre 1970


OUVRAGES DU MEME AUTEUR

SYMÉON LE NOUVEAU THÉOLOGIEN. Chapitres (Sources Chrétiennes,


nO 51). Paris, 1957.
NICÉTAS STÉTHATOS. Opuscules (S.C. n° 81), Paris, 1960.
SYMÉON LE NOUVEAU THÉOLOGIEN. Traités théologiques et éthiques
(S.C. no' 122 et 129). Paris, 1966-1967.
Epistoliers byzantins du Xe siècle (Archives de l'Orient Chrétien,
n° 6). Paris, 1960.
Documents inédits d'ecclésiologie byzantine (Archives de l'Orient
Chrétien, n° 10). Paris, 1966.
Ekthésis néa, manuel des pittakia du XIVe siècle. Publié en tiré à
part de la REB. Paris, 1969, 127 p.
Le Registre du patriarcat byzantin au XIVe siècle. (Archives de
l'Orient chrétien, n° 13). Étude paléographique et diplomatique
(sous presse).

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