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Le petit Nicolas

Sempé Goscinny

Fiche de lecture

 Étude des personnages :

 Le petit Nicolas : Le petit Nicolas est un jeune garçon de sept ou huit


ans, qui vit avec ses deux parents dans une petite maison. Il aime beaucoup
l'école, il est en primaire, surtout pour pouvoir aller jouer en récréation
avec ses meilleurs amis. Le petit Nicolas raconte ses aventures avec
beaucoup d'humour et de phrases enfantines. Il est facilement repérable
grâce à ses cheveux noirs. Le petit Nicolas n'aime pas beaucoup le
Bouillon, qui est un des surveillant la récréation et qui se fâche tout rouge
quand il le voit se battre pour rigoler avec ses copains. Son expression
favorite est « Non mais sans blague ! ».
Ce petit garçon aime beaucoup ses parents et est très généreux : il fait ainsi
des cadeaux quand il peu à sa maman. Mais il reste un petit garçon, qui
pique des colères de temps en temps, pleure et menace ses parents de ne
plus jamais revenir.
Comme beaucoup de garçons, Nicolas souhaiterait devenir pilote pour
avoir un bel avion.

 Les parents du petit Nicolas : Les parents du petit Nicolas sont des
gens comme les autres, avec des qualités et des défauts. Aux yeux de leur
petit garçon, ils sont les meilleurs : son papa est le plus gentil de tous les
papa et sa maman est la plus belle.
Le père du petit Nicolas aime lire son journal et se dispute souvent avec
son voisin, M. Blédurt, mais il paraît que c'est juste pour rire et qu'ils
s'apprécient beaucoup. Sa femme lui trouve toujours une activité à faire
alors que lui ne rêve que de se poser après sa journée fatigante de travail,
ce qui le fait souvent râler.
La maman du petit Nicolas est une joli femme, souvent représentée en
train de cuisiner ou de nettoyer. Elle ne possède pas son permis de
conduire mais aimerait l'avoir, bien que son mari ne soit pas tout à fait
d'accord. Elle se plaint également souvent du mauvais caractère de son
mari, mais comme le dit le petit Nicolas, ce sont des petites disputes où ils
se réconcilient bien vite après.

 Marie-Edwige : C'est la fille de leurs voisins, les Courteplaque.


Nicolas l'aime beaucoup car c'est une fille chouette, qui plaît beaucoup à
ses copains. Il joue souvent avec elle. Marie-Edwige est blonde avec de
grands yeux bleues et des joues toutes roses. Elle fait souvent battre ses
paupières très vite pour obtenir ce qu'elle veut. Cette petit fille un peu
peste est très autoritaire et mauvaise joueuse. Elle ne supporte pas de
perdre aux dames contre Nicolas, qui est très fort, et qu'il ne lui obéisse
quand elle demande quelque chose. Elle possède une poupée à laquelle elle
tient beaucoup, qui s'appelle Chantal. Plus tard, elle voudrait être une
grande danseuse et danser partout dans le monde.

 Alceste : C'est l'ami gros du petit Nicolas. Il passe son temps à


manger, notamment dans la cours de l'école. C'est pour cela qu'il ne joue
pas souvent avec eux, car son sandwich ou sa tartine l'empêche d'avoir les
mains libres. Et si on lui fait tomber sa tartine, alors il se fâche beaucoup.
Tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la nourriture l'intéresse.

 Rufus : Rufus possède un sifflet, pour faire comme son papa qui est
policier. Dans les jeux, il refuse de faire le voleur parce qu'on n'a jamais vu
un policier faire le voleur. De plus, il ne veut pas prêter son sifflet. Quand
ses amis ne sont pas d'accord, il les menace d'appeler son papa qui les
mettra alors en prison.

 Clotaire : Il est le mauvais élève, le dernier de la classe, ce qui fait


qu'il est toujours puni et privé de récréation. Il n'est bon nulle part sauf en
dessin, où il se débrouille bien. Il tire toutes ses connaissances de la télé,
qu'il semble regarder souvent.
Clotaire est fou de son vélo, qui est un « vélo de courses » car il peut faire
les courses avec sa maman. Plus tard, il aimerait faire le Tour de France. Il
pense que porter des lunettes pourrait l'aider à devenir plus intelligent.

 Eudes : C'est la plus fort des amis de Nicolas et aussi le plus


courageux. Il n'a peur de rien, adore donner des coups de poing et est prêt
à se battre s'il le faut. C'est sûrement avec lui que tous se battent le plus.
Son sport favori est la boxe, c'est ainsi qu'il donne des conseils sur la
manière de donner des coups.
Eudes a un grand frère qui fait son service militaire.

 Geoffroy : Le papa de Geoffroy est très riche, il donne toujours des


tas de cadeaux à son fils, ce qui fait la jalousie de ses amis. Geoffroy aime
donc bien se vanter de toutes les choses qu'il a et cela finit par créer des
histoires, et plus personne ne le croit vraiment. Il adore se déguiser : il
possède des costumes de cow-boy, de martien, … Plus tard, il voudrait
faire comme son papa et être très riche : c'est pour cela qu'il travaillera
dans une banque.

 Joachim : Il a un petit frère Léonce, qui sera l'objet de tout une


nouvelle, car cette arrivée est une grande nouvelle. Joachim est excellent
aux billes, il ne rate jamais ses coups. Ce petit garçon est imaginatif,
gourmand et aventureux. Il aime camper, inventer des histoires à faire
semblant, etc.

 Agnan : Il est le chouchou de la maîtresse et le meilleur de la classe.


Il n'est pas très aimé, surtout qu'il rapporte toujours les bêtises des autres,
qu'il pleure tout le temps et qu'on ne peut pas le taper parce qu'il porte des
lunettes. Il a peur de se voir prendre sa place de premier, mais il sait qu'il
n'a pas beaucoup à s'en faire avec toute la bande du petit Nicolas.

 Analyse des axes de lecture :

 Une véritable success story : Les aventures du petit Nicolas débutent


tout d'abord par la parution de petites bulles de BD dans le journal belge
« Le Moustique », entre 1955 et 1958. Les deux auteurs, Sempé et
Agostini, mieux connu sous son vrai nom René Goscinny, ne se satisfont
pas de ce style de parution et arrêtent très vite pour publier quelques
années plus tard, en 1959, les petites nouvelles de leur héros sous forme
d'histoire rédigée. C'est alors Sempé qui écrit les histoires et Goscinny qui
crée les petites illustrations que nous connaissons. La première nouvelle
parue est nommée « L’œuf de Pâques » et est publiée dans Sud-Ouest
Dimanche. Bien que le journal ne commandera qu'une seule nouvelle, les
aventures de ce petit garçon rencontreront un tel succès que ce sont les
lecteurs qui réclameront la suite. Aujourd'hui, nous pouvons dénombrer
quatre-vingt-quatre nouvelles, réparties dans cinq recueils différents : « Le
petit Nicolas », « Les récrées du petit Nicolas », « Les vacances du petit
Nicolas », « Le petit Nicolas et les copains » et enfin « Joachim a des
ennuis », réédité sous le nom de « Le petit Nicolas a des ennuis ».
Ce qui fait le succès de cette histoire, c'est son imperméabilité temporelle :
aucun élément extérieur lié à l'époque n'entre en jeu, on peut donc se sentir
concerné par ses histoires, ses aventures, ces bêtises. De plus, il permet
aux petits comme aux grands de s'immerger : les bêtises ne nous sont pas
inconnues, et on s'imagine facilement l'avoir fait ou le faire. De plus, les
dialogues bon enfant, l'amour de la famille, les rigolades avec les copains,
concourent à apporter un vent de nostalgie sur le temps où les plaisirs
étaient plus simples.
Le petit Nicolas a ainsi connu un grand succès en France, qui s'est étendu à
tous les pays alentour et se voit traduit dans plusieurs langues. Il devient
alors un best-seller international, avec plus de huit millions de ventes. S'en
suivra un dessin animé en 2009 et plus récemment, une adaptation au
cinéma qui connaîtra un franc succès. En effet, le film de Laurent Tirard,
qui possède un grand casting, est vu en salle par plus de cinq millions de
spectateurs : c'est le succès surprise de l'année. A l'instar du livre, ce film
sera diffusé dans plusieurs autres pays, notamment en Italie et en
Allemagne.

 Des thèmes résolument enfantins : Les auteurs ont choisi de suivre


les aventures d'un petit garçon de primaire, avec tous ses amis, ses
problèmes et ses questions. Leur choix de conserver le côté enfantin de
leurs personnages, de ne pas les faire grandir, afin de garder une certaine
fraîcheur, de provoquer une sensation de retour en arrière permet de
conserver une certaine intemporalité pour le lecteur. Cela permet
également au lecteur d'être attiré par ce petit héros qui est attendrissant
dans sa manière de voir les choses et de les raconter. L'utilisation ici du
point de vue externe n'empêche pas d'entrer dans le livre et de s'identifier
aux différents personnages.
Les thèmes ne sont jamais des sujets d'actualité grave : on y aborde surtout
les petits malheurs de récréation, l'ennui d'aller à l'école, les disputes avec
ses copains ou entre les parents, mais il n'est jamais question de vraie
violence, de divorce ou de méchanceté gratuite. Les fins sont joyeuses, il
n'y a jamais de moments tristes, et tout est décrit avec un humour certain,
apportant une touche de tendresse envers le héros.
La candeur du livre et du ton sur lequel il est raconté plonge le lecteur dans
un monde résolument enfantin et pourtant très agréable car loin d'être trop
« bébé » et niais. Il aborde avec humour, détachement et naïveté des
thèmes de la vie de tous les jours, même si les sujets sensibles sont
occultés, permettant de s'évader vers un monde plus agréable.

 Un style accessible à tous : On aborde des thèmes récurrent et banals


comme l'éducation scolaire, avec des lieux comme la classe, la cour de
récréation, et des personnages tels que la maîtresse ou le surveillant, le
thème de la famille, en suivant le quotidien à la maison du petit Nicolas et
de ses parents ou bien encore le thème du travail avec le père du petit
Nicolas, qui ne demande jamais rien à son patron et où l'ambiance au
travail ne semble pas être très studieuse.
L'écriture est simple, les mots ne sont pas trop recherchés, sans être trop
pauvres, ce qui permet à petits et grands d'accéder à la lecture tout en y
prenant du plaisir. Les expressions sont données avec beaucoup de candeur,
retranscrites telles que pourraient avoir été prononcées des paroles par de
jeunes enfants : « Alors là, c'est drôlement pas juste, c'est vrai quoi, à la
fin ! », « Moi, je n'aime pas qu'on me commande » ou encore « Ce qu'elle
peut être chouette la maîtresse, tout de même ! ». Les tournures sont
enfantines, le vocabulaire légèrement familier et les phrases ne sont pas
toujours grammaticalement correctes, mais cela apporte un charme certain
à l'ensemble du livre et ne gêne en aucun cas la lecture.
De plus, chaque personnage à ses caractéristiques propres, mais ce sont
des caractéristiques que l'on peut avoir connu ou connaître chez nos propre
amis ou connaissances, ce qui ajoute à l'identification que l'on peut créer
face à l'histoire, permettant de rentrer encore plus facilement dans les récits
d'aventures du petit Nicolas.
Ainsi, la simplicité des mots, l'innocence, le côté enfantin accentué par les
dessins de petits personnages, permet à tout lecteur, peu importe son âge,
de lire ces histoires et de les apprécier.

 Une structure bien particulière : Le petit Nicolas a été écrit sous


formes de petites nouvelles, réparties en plusieurs recueils de livre. Chaque
petite histoire est agrémentée d’illustrations faites par Goscinny.
Chaque histoire du petit Nicolas est très courte, elle tient souvent en trois
ou quatre pages et est illustrée de petits dessins simples, aux traits épurés.
Il est rare que de si petites histoires connaissent un tel succès, les « grand
livres » sont souvent de gros romans. De plus, les livres illustrés sont
généralement destiné aux enfants et les adultes ne s'y intéressent pas ;
pourtant, le petit Nicolas connaît un grand succès même au près des plus
âgés.
Ce qui séduit dans ce livre, c'est surtout l'humour et les expressions un peu
familières et détournées qui sont employées. En effet, les auteurs ont
décidé de garder le dialogue sous forme de paroles enfantines, avec les
fautes de grammaire et de construction syntaxique qui les accompagnent
souvent. Cette structure de langage est peu courante : on banni en général
le registre familier et l'utilisation des images est minime.
De plus, bien que ce soit un point de vue externe qui est ici employé, le
héros s'adresse à son lecteur, via des interjections, des petites phrases ou
des commentaires : « Il a vraiment des bonnes idées, le photographe » ou
encore « C’est une combine épatante, ce costume de martien! ». De plus, la
ponctuation est riche, des questions nous sont adressées directement, ce
qui crée une grande dynamique au texte et une interaction : nous ne
sommes plus des lecteurs passifs mais des lecteurs actifs.
On constate donc une structure peu commune par son emploi lexical, sa
présentation et son point de vue, qui enchante par sa différence et sa
simplicité, satisfaisant aussi bien petit que grand.

 De l'humour omniprésent : Les auteurs nous présentent ici un livre


très amusant, qui a à son actif plusieurs types de comiques :
Le comique de parole est omniprésent, les personnages parlent sans cesse,
et cela représente la plus grande part des écrits. Les héros ont chacun leurs
petites expressions favorites (« C'est drôlement chouette ! », « Tu veux
mon poing sur ton nez ? »), des réactions qui leur sont propres (« Ça ne l’a
pas empêché, Agnan, de se mettre à pleurer et à hurler qu’il ne voyait plus,
que personne ne l’aimait et qu’il voulait mourir. ») etc. Des termes
enfantins tel que « chouette », « pas l'air contente » et « zut alors ! » sont
adorables et font sourire car ils révèlent une certaine innocence et que l'on
imagine parfaitement les personnages principaux les prononcer.
Il y a également le comique de situation qui tient une grande place dans
ces histoires. En effet, les bêtises des enfants, leurs réactions, sont décrites
avec humour et sont souvent cocasses : « Le seul qui est resté, c’est Rufus.
Avec son sac, il ne voyait pas ce qui se passait et il a continué à crier «Hou!
Je suis le fantôme», et c’est la maîtresse qui lui a enlevé le sac. Il a été
drôlement étonné, Rufus. » Ces blagues d'enfants sont communes mais
restent pourtant très drôles ; c'est d'ailleurs la facilité que l'on a à se les
représenter qui permet au lecteur d'apprécier pleinement la situation qui lui
est décrite.
Enfin, le comique de gestes est employé de temps en temps. Il permet via
un geste, que le lecteur peut se représenter, de singer une situation banale
ou du moins n’ayant rien d'exceptionnel. C'est le cas ici : « Eudes lui a
donné un coup de poing sur le bocal et il s’est fait très mal. On a dû se
mettre à plusieurs pour enlever le bocal de Geoffroy qui s’était coincé. »
ou encore ici « Alceste a voulu donner un coup de pied à Eudes, mais
Eudes a esquivé, il est très agile, et c’est Agnan qui a reçu le pied,
heureusement, là où il n’a pas de lunettes». C'est ainsi que des gestes
grotesques amènent parfois à des situations grotesques et à des dialogues
hilarants
Ces différents comiques sont présentés dans un savant mélange, offrant à
celui qui le lit un bon moment de détente et d'amusement.

 Le témoignage d'une époque : Les aventures du petit Nicolas se


passent dans les années cinquante. Les temps ont à présent bien changé,
nous le voyons d'ailleurs à travers ce texte.
Les écoles primaires n'étaient déjà pas pareilles : la cloche est sonnée par
la maîtresse, les enfants sont rangés en rang deux par deux et la discipline
règne. A notre époque, les choses se sont modernisées et les méthodes
éducatives ont évolué.
On constate également une absence de jeux : il y a un ballon mais pas de
marelle ou de toboggan, comme on en trouve régulièrement dans les cours
de récréations à présent. L'apparition des jeux-vidéos n'était pas encore
faite, les jeux étaient beaucoup plus simples et imaginatifs.
On nous montre par exemple le petit Nicolas en train de jouer aux cow-
boys, ou à la guerre avec ses amis dans le jardin, alors que nous possédons
aujourd'hui beaucoup plus de supports de jeux : table de jeux, consoles,
jeux de société, télé, … Notre imagination est moins sollicitée et la mise
en place de tels scénarios s'effectue de moins en moins.
On constate également une différence, grâce aux illustrations, dans la
façon de s'habiller. Le petit Nicolas porte en petit pull avec un short et des
mocassins, la maman met des robes à col Claudine et un petit tablier,
tandis que le père a un pantalon côtelé. Ce sont des styles vestimentaires
que nous n'avons plus : le jean et les tee-shirts coton les ont remplacés. Le
père fume également la pipe en lisant son journal, cliché qui se perd de
plus en plus car la cigarette est bien plus courante que la pipe ou le cigare,
et le journal est maintenant plus regardé que lu.
Autre constat sur l'époque que nous pouvons faire : la discipline à la
maison et à l'école. Les bêtises sont ici « gentilles », il n'y a pas de
violences verbales ou physiques (les bagarres étant pour rigoler dans ces
histoires), pas trop de tensions entre parents et enfants et pas de problème
d'autorité entre enfants et enseignants. Bien que cette histoire soit une
fiction et qu'elle ne reflète évidemment pas la réalité de l'époque, elle
dénote tout de même une certaine façon d'être, un comportement général
qui diverge de nos jours.
Ainsi, en plus de nous apporter de la fraîcheur et un moment de plaisir, les
auteurs nous font partager un peu de leur époque, de leur façon de vivre et
de se comporter, donnant alors une petite touche historique à ces récits
humoristiques.

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