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RESPONSABLE

C’es une personne


Qui a la capacité de prendre des décisions mais qui doit rendre compte à : ?
L’ALTÉRITÉ
INTRODUCTION

Les professionnels de la santé ont pour mission principale de « prendre soin » de


personnes vulnérables, affaiblies, malmenées, dans leur corps et dans leur âme.
Prendre soin comprend deux aspects complémentaires : d’un côté le technique, le
médical, le physiologique (les organes et leur fonctionnement), de l’autre le
ressenti, l’émotionnel, le bien-être. On distinguera le care apparenté au « prendre
soin » des infirmières du cure associé à l’activité thérapeutique . Le care est une
relation à l’autre qui comprend « une forme de sensibilité à autrui qui tient d’abord
compte de sa singularité et de sa vulnérabilité ».
Le soin renvoie donc à une indispensable et nécessaire relation avec l’autre dont
nous sommes dépendants en tant que soigné et dont nous sommes responsable en
tant que soignant. « Les soins sont avant tout une pratique relationnelle qui ne se
déploie que dans une relation, une relation sociale ».

SANS L’AUTRE, LE PROFESSIONNEL SOIGNANT N’EXISTE PAS


La relation de soin met en jeu l’altérité. Nous sommes dans « une relation
professionnelle singulière où il y a de l’autre en jeu … où les acteurs sont impliqués ;
où se mêlent psychique, social et économique… où se réalise une pratique de
l’altérité et de la singularité ».
La notion d’altérité est convoquée dans la relation
de soin et semble essentielle. Mais qu’est-ce que
l’altérité ?
DÉFINITION DE L’ALTÉRITÉ
Du latin alterĭtas, l’altérité est la condition d’être un autre. Le terme alter concerne «
l’autre » du point de vue du « moi ». Le concept de l’altérité est donc utilisé au sens
philosophique pour désigner la découverte de la conception du monde et des intérêts
d’un « autre ».
L’altérité doit être comprise sur la base d’une division entre « soi » et « l’autre » ou
entre «nous» et «eux». L’ « autre » a des coutumes, des traditions et les représentations
différentes à celles de « soi » : raison pour laquelle il fait partie d’ « eux » et non pas de
« nous ». L’altérité implique se mettre à la place de « l’autre », en alternance avec son
propre point de vue et celui des autres.
Cela signifie que l’altérité est une volonté de compréhension qui encourage le dialogue
et favorise les relations pacifiques. Lorsqu’un homme musulman sunite noue une liaison
avec une femme musulmane chiite, l’altérité est essentielle pour comprendre et accepter
les différences. Par contre, si l’altérité n’a pas lieu, la relation sera impossible parce que
les deux seules visions du monde entrent en collision l’une avec l’autre et il n’y aura pas
de la place pour la compréhension.
L’altérité peut aussi être comprise à un niveau plus large. La rencontre entre deux
pays ou deux peuples consiste à placer les différentes formes de vie face à face.
S’il y a une volonté de l’altérité, l’intégration peut être harmonieuse dans la mesure
où les gens respectent les croyances des uns et des autres. Ce dialogue, par ailleurs,
enrichira les deux parties. Toutefois, s’il n’y a aucune altérité, le peuple le plus fort
domine l’autre et impose ses croyances. Cela s’est produit, par exemple, lors de
l’arrivée des conquérants Européens en Amérique
L’altérité « désigne ce qui est autre, différent ou séparé de moi, c’est-à-
dire dans une première acception le monde qui m’entoure et surtout
autrui » (Briançon, 2008, p. 101). Pour reprendre le modèle conceptuel
tridimensionnel que M. Briançon (2012) propose en philosophie de
l’éducation, l’altérité dans le champ de la santé présente trois
dimensions puisqu’elle peut être « extérieure » (celle du soigné pour le
soignant mais aussi celle du soignant pour le soigné), « intérieure »
(celle du sujet pour lui-même qu’il soit soignant ou soigné, ses
altérations identitaires, ses émotions, son inconscient) ou encore
« épistémologique » (limites du savoir médical, l’incertitude liée à la
maladie et l’inconnu de la mort).
Indicateurs de l’altérité

Dimensions de Indicateurs
l’altérité
Altérité extérieure Tout ce qui est en rapport avec l’autre, le malade,
le soigné : différence(s), autrui, rencontre,
relation, caractéristiques, unicité, etc…
Altérité intérieure Tout ce qui est en rapport avec un
questionnement de l’étudiant sur son ressenti, ses
émotions, ses états psychiques, ses changements
intérieurs, ses transformations etc…
Altérité Tout ce qui est en rapport avec le non-savoir
épistémologique médical, l’inconnu de la mort et l’incertitude de
la maladie
Face à chaque soigné, le soignant a donc notamment à faire avec / affaire à
l’altérité sous ses trois formes. Activité orientée vers les besoins d’autrui, le care
demande en effet de grandes qualités humaines et relationnelles de la part du
soignant : d’écoute, d’attention, de reconnaissance pour pouvoir comprendre ce qui
importe pour la personne soignée et « non de répondre à un ensemble de besoins que
l’on pourrait lister et prendre en charge automatiquement » (Svandra, 2009, p. 13).
Certaines compétences semblent ainsi nécessaires pour pratiquer ou faire avec
l’altérité : « flair, sagacité, sensibilité, […] présence, authenticité, capacité
d’attention, […] empathie, capacité de comprendre, de se décentrer, capacité de
prendre de la distance, repérage par rapport à soi et à l’autre, savoir où chacun se
situe […] cohérence, constance, fiabilité, sollicitude, patience, générosité, respect »
(Cifali, 1999, p. 122). Ces savoirs, savoir-faire et savoir-être liés à l’altérité doivent
être remobilisés à chaque fois, sans cesse, en situation.
QUESTIONS SUR L’ALTÉRITÉ ET L’ETHNICITÉ DANS
LE CADRE DE
L’ITINÉRAIRE THÉRAPEUTIQUE
Mais questions : y a t’il des distinctions d’itinéraires et de choix
en fonction des forces de « convictions » et de « croyances » qui
nous renvoient à ces concepts d’ethnicité ou d’identité culturelle
(la vision de l’autre et de moi ?).
Peut-on imaginer des exclusions de patients dans le champ
médical parce que ils ne correspondent pas une certaine image de
conformité (pensons aux patients sous CMU et aux SDF) qui
peuvent être exclus dans certains cas et alors pour eux par où
passe l’itinéraire thérapeutique sinon par les pompiers et
les urgences ?? Mais ont ils un choix possible ?
VARIATIONS DE L'ÊTRE-AUTRE :
PROBLÉMATIQUES DE LA DIVERSITÉ ET DE LA
DIFFÉRENCE

Il se vérifie ainsi chaque fois qu'une très grande altérité, une altérité qui
déplace radicalement la ligne frontière de ce qu'on connaît et qui de ce fait
dérange, doit être à tout prix réduite, afin que puisse être préservé l'arrangement
antérieur du monde. L'autre - que ce soit une personne, un objet, une idée ou un
système de concepts - doit toujours être récupéré, il doit impérativement recevoir
une place compatible avec l'ordre précédent. Pour cela, il peut être asservi,
instrumentalisé les solutions ne manquent pas pour rétablir l'équilibre en faveur
du même, pour assurer la prééminence de l'identique qui nous est naturellement
si chère.
Ranger et déranger sont deux grands axes de l'activité humaine. Notons au
passage que ramener au même est également la démarche de la science, car la
recherche scientifique consiste à tenter de rattacher ce qu'on ignore à ce qu'on
connaît. Mais il reste toujours, dans quelque science que ce soit, un résidu, un
élément qui résiste. C'est ce que montre l'ethnologie, qui est un art particulier
de comprendre le même et l'autre - au sens premier de comprendre, prendre
ensemble. Même converti, même amené à une certaine mêmeté, l'autre,
l'indigène, peut rester malgré tout "intensément autre".
ETHNICITÉ

l’ origine du terme se fonde sur le concept d’ethnie, perçu


comme un ensemble de personnes qui partagent la même culture,
la même langue, les mêmes traditions, les mêmes coutumes, qui
se transmettent de génération en génération. Concept apparu dans
les années 1930 qui se distingue de celui de race qui note les
caractères biologiques et morphologiques liés à des ancêtres
communs et non à la culture.
Selon le sociologue Max Weber (1864-1920), l'ethnicité est le sentiment de
partager une ascendance commune, que ce soit à cause de la langue, de
coutumes, de ressemblances physiques ou de l'histoire vécue (objective ou
mythologique). Cette notion dans sa conception d’origine est le corollaire de
la notion d'identité culturelle.
IDENTITÉ ET ALTÉRITÉ

La notion d’identité ne peut être séparée de celle d’altérité dont


elle tire sa légitimité. En effet, autre signifie à la fois une
référence à une identité de genre: “je veux un autre café”; et à la
fois une référence à une différence: “je veux autre chose”. C’est
ce qui fait dire à Henry Chambron que l’essence de l’altérité est
l’identité.
Dans ce monde alentour existe un étant particulier qui pose au
plus haut point le paradoxe de l’autre: identique et différent. Cet
étant particulier c’est l’autre humain, l’autre qui me ressemble et
n’est pas moi, mon alter-ego.
Cette reconnaissance de l’altérité dans l’identique ne s’est pas
faite sans difficultés à travers l’histoire de la conscience. Conférer
la qualité d’humain aux “autres”, ceux qui ne sont pas reliés de
manière linéaire à la catégorie du même (c’est-à-dire la famille, le
clan, la nation…), a mis des siècles et encore peut-on dire que
nous y sommes parvenus?
L'HUMANITÉ

Pour Kant: principe déterminant de l'action morale en tant que fin en soi et
valeur absolue.
– La concept d'humanité s'est construit en opposite a celui d'animalité.
– Selon Descartes, par ex, il existe une différence de nature entre l'homme et
l'animal et non une
simple différence de degré. Seul l'homme est capable de pensée, c'est à dire de
conscience et de
langage.
– le respect: c'est un mode de comportement qui est tenu pour fondateur du
champ relationnel
– Le respect inspire des attitudes dans lesquelles l'autre est reconnu comme un
partenaire à égalité
avec soi-même (ALTER EGO)
– Pas de respect = pas de présence.
– « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que
dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et
jamais simplement comme un moyen »
– Le respect inspire des attitudes dans lesquelles l'autre est reconnu comme un
partenaire à égalité avec soi-même
– Pas de respect = pas de présence.
– « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que
dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et
jamais simplement comme un moyen » KANT
La différence, avons-nous dit, est première et
c'est par elle que tout existe. Il n'y aurait pas de
mélodie s'il n'y avait qu'une note, ni de
symphonie s'il n'y avait qu'un instrument.

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