Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1. Introduction
Après l'élaboration du modèle d'un système (fonction de transfert), il est naturel
d'exploiter ce modèle pour analyser le comportement du système. L'analyse du
comportement passe par le développement de la réponse temporelle du système, et par la
détermination des caractéristiques de cette réponse en relation avec la forme de la
fonction de transfert du système.
Le présent chapitre traitera les points suivants:
1. Rappel des principaux résultats de la transformée de Laplace inverse.
2. Utilisation des pôles et des zéros des fonctions de transfert pour déterminer la
réponse temporelle d'un système.
3. Description quantitative de la réponse transitoire des systèmes du premier ordre.
4. Détermination de la forme générale de la réponse d'un système de second ordre étant
donné l'emplacement de ses pôles.
5. Détermination du coefficient d'amortissement et de la fréquence propre d'un système
de second ordre.
6. Détermination du temps d'établissement, du pourcentage du dépassement et du
temps de montée pour un système de second ordre sous-amorti.
7. Approximation des systèmes d'ordre supérieur à deux et des systèmes avec des zéros
par des systèmes du premier ou du second ordre.
D( s) = ( s - p1 )( s - p2 )..( s - pn ) (2.2)
Alors, si les racines sont toutes distinctes, (2.2) peut être décomposée comme:
5s 2 + 5s + 2 A1 A2 A3
X ( s) = = A0 + + +
( s + 1)( s - 1)( s + 2) ( s + 1) ( s - 1) ( s + 2)
5s 2 + 5 s + 2
A1 = lim ( s + 1) X ( s) = lim = -1
s-1 s-1 ( s - 1)( s + 2)
5s 2 + 5s + 2
A2 = lim( s - 1) X ( s) = lim =2
s1 s1 ( s + 1)( s + 2)
et
5s 2 + 5 s + 2
A3 = lim ( s + 2) X ( s) = lim =4
s-2 s-2 ( s + 1)( s - 1)
D'où
1 2 4
X ( s) = - + +
s + 1 s -1 s + 2
En utilisant la table des TL, on retrouve
5s 3 + 26 s 2 + 49s + 30
A3 = lim ( s + 2)3 X ( s) = lim =4
s-2 s-2 ( s + 1)
é 3 ù
ù = lim d ê 5s + 26 s + 49s + 30 ú
2
d é
A2 = lim ê( s + 2)3
X ( s )ú
s-2 ds ë û s-2 ds ê s +1 ú
ë û
10s 3 + 41s 2 + 52s + 19
= lim = -1
s-2 ( s + 1)2
et
é ù
d2 é ù = lim d ê10s + 41s + 52s + 19 ú
3 2
A1 = lim ê( s + 2)3
X ( s )ûú s-2 ds ê
s-2 ds 2 ë ( s + 1)2 ú
ë û
10s 3 + 30s 2 + 30s + 14
= lim =3
s-2 ( s + 1)3
D'où
3 1 4 2
X ( s) = - + +
( s + 2) ( s + 2)2 ( s + 2)3 ( s + 1)
1 d k-i
Ai = lim k-i éëê( s - s0 )k X ( s)ùûú (2.7)
(k - i )! ss0 ds
Exemple 2. Racines complexes.
Soit
X ( s) = 2s 2 + 6 s + 6
( s + 2)( s 2 + 2s + 2)
Les racines du dénominateur sont, -2, 1 + j et 1 - j . Comme ces racines sont distinctes
on peut utiliser la décomposition pour calculer les cœfficients. Mais on préfère une autre
méthode sans passer par les complexes. On peut écrire X ( s) comme:
Plusieurs techniques existent pour calculer les deux autres coefficients, parmi lesquelles,
on peut remplacer s avec une valeur donnée.
1 A3
X (0) = + = 3/2
2 2
Ce qui donne A3 = 2 .
lim sX ( s) = 1 + A2 = 2
s ¥
D’où A2 = 1 , donc
1 s+2
X ( s) = +
( s + 2) ( s 2 + 2s + 2)
Pour revenir dans le temps, remarquons que lorsque nous avons des racines complexes ça
implique que dans le temps nous avons des sinusoïdes ou des sinusoïdes amorties.
comme
s+2 s+2 s +1 1
= = +
( s 2 + 2s + 2) ( s + 1)2 + 1 ( s + 1)2 + 1 ( s + 1)2 + 1
D’où
1 s +1 1
X ( s) = + +
( s + 2) ( s + 1) + 1 ( s + 1)2 + 1
2
U (s ) Y (s )
G (s )
3 ( s + 1) 10 ( s - 2)
, ,
( s + 4 s + 2) ( s + 4)( s + 2) ( s + 4)( s2 + 4 s + 2)
2
3 ( s + 1) 10 ( s - 2) ( s + 4)
, , ,
( s + 4 s + 2) ( s + 4)(s + 2) ( s + 4)( s + 4 s + 2) s ( s + 2)
2 2
Les fonctions de transfert impropres sont physiquement non réalisables, puisqu'elles ont
un comportement impulsionnel et elles amplifient le bruit en hautes fréquences.
Comme montrer lors de la modélisation des systèmes physiques, ceci sont la plupart du
temps représentés par des fonctions de transfert propres ou strictement propres.
Définition 2. Soit la fonction de transfert G ( s ) . Le nombre réel ou complexe pi est un
pôle de G ( s ) si G ( pi ) = ¥ . De plus, tout pôle de G ( s ) est une racine de D ( s ) = 0 .
nous avons: G (1) = 0, G (-1) = -¥, G (-2) = -¥ . Donc 1 est un zéro de G ( s ) , alors que
-1 et -2 sont les pôles de G ( s ) . On peut vérifier que 1 est une solution de N ( s ) = 0 , et
que -1,-2 sont des racines de D ( s ) = 0 .
nous avons: G (-2) = -¥ , donc -2 est un pôle de G ( s ) . G (-1) = 0 /0 , donc -1 n'est pas
un pôle de G ( s ) . Ce résultat est dû au fait que G ( s ) n'est pas coprime puisque :
s +1 ( s + 1) 1
G ( s) = = = G (-1) = 1
s + 3s + 2 ( s + 1)( s + 2) ( s + 2)
2
Pour une entrée échelon unitaire et des conditions initiales nulles, la sortie peut être
calculée comme suit:
s+z z 1 æç zö 1
Y ( s) = U ( s)G ( s) = = + ç1 - ÷÷÷ (2.10)
s ( s + p) p s è ç p ÷ø s + p
z æç zö
y (t ) = + ç1 - ÷÷÷ e- pt (2.11)
p çè p ø÷
Il est clair que la réponse du système est composée de deux termes: le premier terme,
appelé réponse forcée, dépend de l'entrée externe; le deuxième terme appelé réponse
libre.
Pour résumer :
1. Un pôle du signal d’entrée génère la forme de la réponse forcée (c-à-d que le pôle à
l’origine génère une un échelon à la sortie).
2. Un pôle de la fonction de transfert génère la forme de la réponse naturelle (c-à-d le
pôle à -p génère e- pt ).
3. Les zéros et les pôles génèrent les coefficients des termes des réponses forcée et
naturelle (on peut le voir à partir du calcul de la décomposition).
Exemple 8. Considérons le système représenté par:
y (t ) = 2 - e-2t
s
La réponse à une entrée échelon est: -8 -5 - 4 -2 - 1
( s + 2)( s + 4)
Y ( s) = U ( s)G ( s) = Figure 2.2. Pôles et zéros de
s ( s + 1)( s + 5)( s + 8) l'exemple 9.
1 1 1 1
=1 - 3 + 1 -1
5s 28 s +1 20 s+5 7 s+8
Ainsi, la réponse temporelle est : syms s
1 3 1 1 G=(s+2)*(s+4)/((s+1)*(s+5)*(s+8))
y (t ) = +- e-t + e-5t - e-8t y=ilaplace(G/s)
5
28 20 7 >>
1 2
y=1/5 - 3*exp(-2*t)/28 +
La réponse du système est composée de exp(-5*t)/20 - exp(-8*t)/7
deux parties: la première (1) est la
réponse forcée générée par l’entrée échelon; la deuxième (2) est la réponse naturelle
générée par la fonction de transfert.
jw
Un pôle sur l'axe réel génère une réponse
exponentielle de la forme e-pt . Ainsi, plus s
un pôle est à gauche sur l'axe réel négatif, -p
plus la réponse exponentielle est rapide,
elle va décroître jusqu'à zéro (là encore, le
pôle à -8 génère e-8t ).
G ( s ) possède un pôle à - p .
D’où,
4
ts = = 4t (2.18)
p
y (¥) - y (0) 6 - 0
Le gain statique K = = =3
u (¥) - u (0) 2 - 0
Pulsation propre Ve (s )
1
VC (s )
Cs
avec la résistance R = 0 (circuit non amorti), nous
avons: Figure 2.6. Circuit RLC série.
1
w 2
G ( s) = LC
= n
(2.22)
s +
2 1
LC s + wn2
2
D'où:
y (t ) = 1 - cos wnt (2.24)
1
La pulsation propre d'un circuit oscillant LC est wn = (c-à-d sans résistance). Dans
LC
un tel circuit, toute l'énergie disponible s'échangerait sans perte entre L et C. Mais étant
donné la présence de la résistance R, de l'énergie se dissipe par effet Joule. R joue le rôle
d'amortisseur. Ce qui explique l'expression "pulsation propre non amortie".
Facteur d'amortissement
Le facteur d’amortissement, z , est défini comme le rapport de la fréquence de
décroissance exponentielle sd à la fréquence propre non amortie wn .
Ainsi a = 2zwn .
s 2 + 2z wn s + wn2 = 0 (2.28)
p1 = -zwn + wn z 2 - 1
(2.29)
p2 = -zwn - wn z 2 - 1
wn2 1 s -j 6
Y ( s) = = - 2 (2.32)
s ( s + wn ) s s + wn
2 2 2
a)
D’où la réponse temporelle est: 2
36 b)
G ( s) =
s 2 + 36
Figure 2.8. a) position des pôles, b)
Le système possède deux pôles imaginaires purs à réponse indicielle.
s
36
G (s) = -9 -4
s + 13s + 36
2
a)
Par comparaison avec (2.19), nous avons wn2 = 36 wn = 6 1
36
G (s) =
( s + 6)
2 0
0 0.5 1 1.5 2 2.5
p1 = -zwn + j wn 1 - z 2
(2.38)
p2 = -zwn - j wn 1 - z 2 Figure 2.11. Positions des pôles
d'un system du 2ème ordre.
La réponse indicielle est:
wn2 1 s + 2zwn 1 s + 2zwn
Y ( s) = = - 2 = - (2.39)
s ( s + 2zwn s + wn ) + zw + w ( s + zwn ) + wn2 (1 - z 2 )
2 2 2 2
s s 2 n s n s
( )
avec f = arctan ( A / B) = arccos A / A2 + B2 , permet de mettre (2.31) sous une forme
plus compacte :
wn -sd t
y (t ) = 1 - e cos (wd t - f) (2.42)
wd
jw
w z
Avec f = arctan n = arctan = arccos(z ) . j 32
wd 1-z2
s
Exemple 15. Système sous-amorti -2
Soit le système -j 32
36
G ( s) = 2
s + 4 s + 36 a)
1.5
Avec wn = 6,2zwn = 4 z = 1 / 3 . Ainsi
1
sd = zwn = 2, wd = wn 1 - z = 32 .2
0.5
Les cas possibles de réponses indicielles sont groupés dans le tableau 2.1.
Tableau 2.1. Réponses indicielles d'un 2ème ordre canonique.
Amortissement Pôles Réponse indicielle
z =0 p1 = j wn , p2 = - j wn y (t ) = K (1 - cos(wn t ))
p1 = -zwn + wn z - 1 2
1.8
tr » (2.44)
wn
wn2 -sd t
y (t ) = e sin (wd t ) (2.46)
wd
sd -sdt
ymax = y (t p ) = 1 - e cos (wd t p ) - sin (wd t p )
-sd t p
e (2.49)
wd
D = exp - ( pz
1-z 2 ) (2.52)
D% = D = 100 ´ exp - ( pz
1-z 2 ) (2.53)
100
90
80
70
2 60
50
1.5
40
1 30
20
0.5 10
0
0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps d’établissement. C'est le temps au bout duquel la sortie vaut l'entrée indicielle
à 2% prés, soit:
wn -sdt s
y (t s ) = 1 - e cos (wd t s - f) = 0.98 (2.55)
wd
Ce qui donne:
4
ts » (2.57)
z wn
Cette équation est une estimation prudente du temps d’établissement, qui correspond à
celui trouvé pour les systèmes du 1er ordre.
Exemple 16. Soit le système
80
G ( s) =
s + 4 s + 16
2
La réponse indicielle, du même système, Figure 2.15. Réponse indicielle de l'exemple 16.
pour un échelon d'amplitude 2 est tracée sur la figure 2.15. Matlab permet d'avoir
directement sur le graphe les caractéristiques de la réponse. Remarquez que les valeurs
produites par Matlab sont les valeurs exactes.
On peut calculer aussi, à partir du graphe, les grandeurs:
y¥ - y(0) 10
K= = =5
u¥ - u(0) 2
z= = =0.5055
p + (ln D) p + (ln 6.3)
2 2 2 2
2p
wn = = 3.83rad/sec
Tp 1 - z 2
Remarquez l'erreur sur la valeur de wn qui est due à la mauvaise appréciation visuelle de
la pseudo-période Tp .
La question qui se pose est sous quelle condition, on peut l’approximer par un 2e ordre:
wn2
G ( s) » (2.60)
( s2 + 2zwn s + wn2 )
Avec la réponse indicielle :
y (t ) » 1 - Be-sdt cos (wd t - f) (2.61)
On peut remarquer que si a est proche de sd , alors l'effet du terme e-a t sera bien
significatif sur le dépassement maximal et le temps de réponse. Pour que l'effet du terme
-a t
e-a t à l'instant t p du dépassement maximal, il est nécessaire que e p » 0 ; ceci peut
êtres obtenu si a ³ 5sd puisque au bout de cinq fois la constante de le terme e-a t sera
éteint.
Exemple 18. Soit le système du 2ème ordre canonique:
16
G ( s) =
s + 4 s + 16
2
1.2
sa réponse indicielle est: 1
æ pö
y (t ) = 1 - 1.155e-2t cos ççç 12t - ÷÷÷
0.8
è 3ø 0.6
0.2
16
G1 ( s ) =
( s + 1)( s + 4 s + 16)
2 0
0 1 2 3 4 5
Soit:
Soit:
-10t -2t
L'amplitude de e p = 0.00011 est faible devant e p = 0.16303 , ce qui implique le
système peut êtres approché par un 2ème ordre comme:
Ceci est dû au fait que le pôle -10 est 5 fois à gauche de -2. Ainsi, les pôles -2 j 12 sont
les pôles dominants du système. Ce résultat est confirmé par la figure 2.17.
Considérons le système du 3ème ordre comme par la figure 2.17.
145.45( s + 1.1)
G3 ( s ) =
( s + 1)( s + 10)( s 2 + 4 s + 16)
Sa réponse indicielle est:
1 1 0.12432 0.18926 0.6864 s + 4.7626
Y3 ( s ) = G3 ( s ) = - - -
s s s +1 s + 10.0 s 2 + 4 s + 16
Soit:
-10t
L'amplitude de e p est faible comme Pôles et zéros jw
déjà expliqué. l'amplitude de £ -5sd Pôles
-t dominants
0.12432e p = 0.05 est faible devant j wd
-2t
1.1953e p = 0.2 ; ceci par la présence du
s
zéro à -1.1 très proche du pôle -1 et qui -sd