Préliminaire : terminologie Géographie/géopolitique/géostratégie

I- Définitions

Le trait d’union entre les 3 termes est le préfixe géo = gê qui signifie terre en grec.

1) Géographie = graphie+géo

C’est une représentation graphique de la terre qui donne une vision de la terre.

2) Géopolitique : politique + géo

Le terme, à la mode, a remplacé la géographie pour évoquer des réalités territoriales

liées à leur dimension politique.

La géopolitique lie l’espace à l’Homme et permet de comprendre comment les

rapports de force se mettent et se recomposent sur un territoire.

3) La géostratégie = stratégie + terre.

Le terme stratégie renvoie à l’art de conduire une armée. Stratégique est tout ce qui
a une valeur fondamentale pour un acteur. Un territoire peut être stratégique pour
ses ressources, pour son rôle dans l’organisation des forces productives, pour sa
dimension symbolique (Jerusalem) ou pour l’organisation des opérations militaires
(zone guarguarat au sud marocain).

La géostratégie est un ensemble de raisonnement établi (un plan) en fonction d’un

projet et des moyens dont on dispose, mais aussi en fonction de ce que pourrait faire
l’adversaire.

De nos jours, la géopolitique est une démarche scientifique qui permet de saisir les
décisions prises par les acteurs politiques dans les rivalités territoriales.

Les acteurs politiques sont l’Etat et le peuple. Ce dernier est composé de structures
politique, socio-culturelle, économique, médiatique et militaire. C’est ce qu’on appelle
les représentations territoriales. L’enjeu réside dans l’intérêt que représente le
territoire. Exemple la zone du Haut Karabagh, qui oppose l’Arménie à l’Azerbaidjan.

Dès qu’il y a conflit, un problème géopolitique devient géostratégique.

La géopolitique est civile et politique. Elle est l’objet de débats et de polémiques, alors
que la géostratégie est militaire et marqué le secret.
 II- Pourquoi les deux notions connaissent un regain
d’intérêt ?
- Le développement récent du monde : démographique, technologique,
économique, écologique, idéologique, politique et militaire.
- La « fébrilité » de l’exploitation des ressources naturelles et particulièrement
avec l’arrivée des nouveaux pays industrialisés notamment la Chine, gros
importateur d’énergie et exportateur de produits manufacturés.
- Les nouveaux différends autour des frontières sous-marines,
- Les problèmes de sécurité et de défense lié aux systèmes d’armement
nouveaux et aux nouvelles luttes (« terrorisme », piraterie, cyberguerre).

Toutes ces raisons font que l’espace planétaire devient important (géo). Il ne se
mesure plus en distance métrique mais en temps et en vitesse d’accès. Il s’évalue en
fonction de la perception des usages et des stratégies qu’on prévoit aux objets qu’il
recèle.

Concrètement, le regain d’intérêt pour les deux notions a été ravivé avec la montée
des revendications nationalistes dans les anciens pays de l’URSS dans les années 90.
Le discours du président russe Gorbatchev (1991) sur la fin du communisme a dirigé
les regards vers les Etats-Unis comme superpuissance susceptible de diriger le
monde. Parallèlement, la guerre du golfe a concrétisé ce retour surtout après
l’invasion du Koweit par l’Irak en août 1990 : pour la première fois, les discussions sur
les raisons pour lesquelles cette guerre devait être engagée étaient évoquées entre
citoyens et responsables politiques.
Thème 1 : Les acteurs de la Géostratégie contemporaine

La géostratégie étudie les aspects militaires et leurs conséquences sur l’enjeu des
ressources naturelles.

Géostratégie = contemporaine (zones d’influence actuelles) + prospective (l’espace et

cybersécurité et les fonds marins)

L’enjeu des ressources naturelles = acteurs (détenteurs et consommateurs) +

composantes (ressources énergétiques et alimentaires)

Les détenteurs des ressources = Afrique, Eurasie, Moyen orient, antarctique

Les consommateurs = anciennes puissances industrielles + pays émergents.

L’énergie est au cœur de la géostratégie contemporaine.

Le contrôle de cette énergie et de ses voies d’accès demeure un des enjeux des
relations internationales.

La perspective de la baisse et du tarissement des ressources énergétiques place les

nations dans une ère d’insécurité énergétique.

Cette situation est exacerbée avec la montée en flèche de la consommation des pays
émergents.