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La baronne de Rothschild et le savoir-vivre du XXIe siècle

Par JEAN-MICHEL NORMAND • Publié le 01 décembre 2001 à 00h00 - Mis à jour le 01 décembre 2001 à 00h00

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LES TRAITÉS de savoir-vivre exhalent toujours une sorte d'exotisme qui fait un peu froid dans le dos
mais plonge vite le lecteur dans une sorte de ravissement. Vendu depuis dix ans à plus de cent quatre-
vingt mille exemplaires, Le Bonheur de séduire, l'art de réussir (Robert La ont, 436 p., 21,20 , 139,06 F),
l'ouvrage-référence de la baronne Nadine de Rothschild est de retour. Sous-titré Le savoir-vivre du
XXIe siècle, il revient en librairie avec une nouvelle édition « entièrement revue ». Chic, alors !

La baronne considère que l'évolution des moeurs et de la technologie a créé des vides de savoir-vivre
comme il existe des vides juridiques. Et, toujours pleine de bonne humeur et d'entrain, elle entend les
combler. Au-delà du rappel de quelques préceptes fondamentaux qu'il est bon de se remémorer ( «
Évitez de servir en petit comité les pruneaux au bacon, les petites saucisses, quiches et pizzas
réservées aux cocktails », par exemple), l'ambassadrice de la courtoisie glisse quelques
recommandations inédites. Des conseils avisés pour entrer dans le nouveau siècle avec tact et
délicatesse.

Les nouveaux chapitres qui viennent compléter cette encyclopédie des bonnes manières ont, depuis
la sortie de l'ouvrage, déjà beaucoup fait parler d'eux. Il y est notamment question du « savoir-vivre
des amours secrètes ». A distance respectable (plus de deux cents pages) du « savoir-vivre avec sa
famille », Nadine de Rothschild, qui avait déjà osé la question de l'adultère dans la première édition de
son livre, évoque des situations scabreuses. Qu'on en juge : « Vous voilà, quel désastre, l'amant de la
meilleure amie de votre femme », « vous êtes l'amant de la meilleure amie de votre lle » ou encore «
vous fondez un second foyer » et, pour les dames, « vous avez plusieurs amants ». En toute
circonstance, il s'agit de rester gentleman - vous ne faites rien pour connaître l'âge de votre maîtresse,
surtout si vous êtes plus jeune qu'elle - et « d'éviter le scandale au nom des liens qui unissent les
époux légitimes : enfants, années de vie commune, racines, culture » sans oublier « les intérêts
économiques ».