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MANUEL POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA PISCICULTURE... http://www.fao.org/3/AB847F/AB847F01.

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1. PISCICULTURE GENERALE
1.1. PROSPECTION

1.1.1. CHOIX DU SITE

Le choix d'un bon site est primordial en pisciculture : il conditionne la réussite de


l'exploitation. De ce choix dépendront non seulement la réussite mais aussi les coûts
d'aménagement, la dimension de l'exploitation, les facilités d'entretien, etc …

Les meilleurs sites pour la construction des


étangs se trouvent :
- à proximité d'un cours d'eau permanent
assurant un débit d'eau suffisant pour pouvoir
remplir les étangs tout au long de l'année (5–10
l/s/ha) ;
- sur un sol imperméable qui retient bien l'eau
(sol argileux par exemple) ;
- sur un terrain légèrement en pente (2–8%), il
faut éviter les terrains dont la pente est trop
forte et les terrains dont la pente est presque
nulle. Avec des pentes trop fortes, le coût des
travaux est très élevé et les étangs sont petits.
Au contraire, sur les terrains plats, les risques
d'inondation sont très importants et la maîtrise
de l'eau très difficile ;

- à mi-pente, pour pouvoir vidanger facilement


les étangs et éviter les risques d'inondation ;
- sur des parcelles bien ensoleillées, la lumière
et la chaleur distribuées par le soleil sont les
premières sources d'énergie de la production
de l'étang ;
- proche de l'habitation du pisciculteur pour
faciliter la surveillance et l'entretien des étangs
et des poissons ;
- sur des parcelles assez importantes avec des
possibilités d'extension :
- proche d'un marché pour écouler les
productions et acheter les intrants (fumier,
engrais…)

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A Madagascar, il est souvent possible de


transformer des rizières en étangs. Pour cette
transformation, les rizières à mi-pente sont les
plus favorables car :
- elles ne sont pas trop petites comme celles
en amont;
- elles ne sont pas inondables comme celles en
aval.
Important: un étang piscicole peut être utilisé
comme rizière, mais une rizière ne peut pas
être utilisée comme étang.

1.1.2. EAU (1)

La qualité et la quantité de l'eau disponible dans une vallée sont des éléments de premiêre
importance pour sélectionner un site à vocation piscicole.

Toute l'eau douce disponible vient, au départ,


des précipitations qui varient selon
l'emplacement géographique et le climat :
- une partie de cette eau ruisselle en surface et
se rassemble en ruisseau puis en rivière, puis
en fleuve jusqu'à la mer ou l'océan ;
- une autre partie s'infiltre dans le sol et vient
grossir les nappes d'eau souterraine (nappes
phréatiques) prisonnières des couches de terre
imperméable.

Quand il pleut beaucoup et longtemps, le


niveau de la nappe d'eau souterraine
augmente; elle peut même dépasser la surface
du sol en certains endroits. Ce sont les marais
et certains lacs qui se forment ainsi.

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Sous l'action du soleil, avec la chaleur et le


vent, une partie de l'eau s'évapore du sol et
des nappes d'eau de surface.
Les plantes aussi pompent l'eau du sol: elles
absorbent et transpirent de l'eau pour la rejeter
dans l'air sous forme de vapeur d'eau : c'est
l'évapotranspiration. Les vapeurs d'eau qui
proviennent de l'évaporation de l'eau et de
l'évapotranspiration des plantes se concentrent
dans l'atmosphère en nuages et le cycle
recommence : c'est le cycle de l'eau.

1.1.2. EAU (2)

L'eau souterraine est retenue dans le sol par des couches de roches imperméables.

A certains endroits, l'eau souterraine sort de


terre : cela s'explique quand l'eau de pluie
augmente la hauteur de la nappe d'eau
souterraine. Une partie de l'eau souterraine
glisse sur les roches imperméables et sort de
terre en traversant les couches perméables du
sol : ce sont alors des sources.
Les étangs de pisciculture sont alimentés soit
par l'eau de source soit par l'eau de
ruissellement. Les étangs alimentés par la
nappe phréatique sont à éviter.

Certaines sources d'eau sont permanentes,


d'autres ne le sont pas : elles n'existent que
quand il pleut beaucoup et que la nappe d'eau
souterraine augmente. Il faut vérifier en saison
sèche si la source d'eau est permanente ou
non.
En pisciculture, il est essentiel de travailler
avec des sources permanentes ayant un débit
minimum suffisant. Il est inutile de construire
des bassins de pisciculture alimentés par une
source qui n'existe que 2 – 3 mois par an.
Sur les Hautes-Terres malgaches, le débit
minimum doit être vérifié au mois de
septembre-octobre, juste avant les premières
pluies.

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Même si la source est permanente, il faut


s'assurer que son débit est suffisant toute
l'année, particulièrement durant la période
d'étiage: il faut un débit minimum de 5 à 10
litres d'eau par seconde pour assurer,
l'alimentation en eau d'1 ha de bassin.
Il faut aussi laisser couler l'eau de source sur
quelques dizaines de mètres en cascade pour
bien l'oxygéner avant de l'envoyer dans les
bassins ; sous terre, l'eau est très pauvre en
oxygène dissous.

1.1.2. EAU (3)

En pisciculture, il est essentiel de connaître les débits d'eau disponible au cours de l'année
pour pouvoir déterminer, en fonction de la qualité du sol et de l'évaporation, la surface
d'étang qui peut être mise sous eau.

Quand on dispose d'une source permanente, il


est indispensable de connaître son débit
minimum au cours de l'année. Pour cela, il est
intéressant d'établir des mesures de débit
mensuelles ou par quinzaine.
Dans notre exemple, on peut lire que le débit
minimum est de 5 l/s au mois d'octobre.

La surface d'étang que l'on peut maintenir sous


eau dépendra principalement du débit d'eau
disponible, mais aussi de la perméabilité du sol
et de l'évaporation.
On considère qu'il faut un débit de 5 à 10 l/s
pour maintenir sous eau 1 ha d'étang construit
sur un sol propice à la construction des étangs
piscicoles (voir fiches 1.3.). Dans notre
exemple, si les étangs sont bien imperméables,
on pourra maintenir au maximum 1 ha d'étang
sous eau.

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Une méthode très simple pour mesurer de


façon très précise le débit d'un petit ruisseau
consiste à barrer le ruisseau avec un barrage
muni en son centre d'un tuyau de 50 à 70 mm
de diamètre. A l'aide de seaux, on mesure
combien de litres on peut recueillir en 60
secondes. On détermine le débit en l/s en
divisant la quantité recueillie par 60.
Exemple : si vous remplissez 8 seaux de 15 l,
le débit total en 1 minute est de 8 × 15 l = 120 l.
Le débit du ruisseau est donc de : 120 l/60 s =
2 l/s.

1.1.2. EAU (4)

Pour connaître le débit d'un cours d'eau, non seulement il faut mesurer la vitesse de l'eau
sur une partie du cours d'eau dans laquelle l'eau coule en ligne droite mais également sa
largeur moyenne et sa profondeur moyenne sur cette partie.

Il est facile de mesurer de manière assez


précise le débit en eau de petits et moyens
cours d'eau par la méthode du flotteur.
Pour commencer, on prépare le flotteur qui
consiste en une petite bouteille d'une dizaine
de cm de hauteur lestée et fermée de façon
que seul le sommet de la bouteille soit visible
quand elle est immergée. Il faut sélectionner un
endroit du cours d'eau qui soit en ligne droite
sur plus d'une dizaine de mètres et y placer
deux lignes de repère espacées de 10 mètres.
Il faut également disposer d'un chronomètre ou
d'une montre avec trotteuse.

On commence par mesurer la vitesse de l'eau


(V).
On lache le flotteur au milieu du cours d'eau un
peu avant la première ligne de repère et on
chronomètre exactement le temps (t), en
seconde, nécessaire pour que le flotteur passe
entre les deux lignes de repère.
On répète cette opération trois fois et on
calcule le temps moyen (tm) : tm = (t1 + t2 +
t3)/3. Si une des trois mesures est nettement
différent des deux autres, il faut la remplacer
par une quatrième mesure.
Exemple : t1 = 12 s ; t2 = 24 s ; t3 = 10 s, on
remplace t2 trop différent par t4 = 11 s. On aura
donc : tm = (12 + 10 + 11)/3 = 11 s.

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Pour calculer la vitesse de l'eau, il faut diviser


la distance parcourue par le flotteur par le
temps moyen obtenu : v = d/tm. Pour plus de
justesse dans la suite de nos calculs, on
multiplie la vitesse trouvée par un facteur de
correction de 0,85. Donc :
V = v × 0,85 = d/tm × 0,85.
Ici, la distance parcourue est de 10 mètres et le
temps moyen, 11 secondes. Ainsi, la vitesse de
l'eau du cours d'eau (V) est de : d/tm × 0,85 =
(10 m/11 s) × 0,85 = 0,77 m/s.

1.1.2. EAU (5)

Calcul du débit d'un cours d'eau (suite).

Il faut encore mesurer la largeur moyenne (lm)


et la profondeur moyenne en son centre (pm)
exprimées en mètre. Tous les deux mètres sur
une longueur de dix mètres, on procède à la
mesure de la largeur et de la profondeur au
milieu du cours d'eau et on obtient :
- lm = (l1+l2+l3+l4+l5+l6)/6, de même,
- pm = (p1+p2+p3+p4+p5+p6)/6

Exemple :
Les différentes largeurs (l) mesurées sont: l1 =
0,23 m;
l2 = 0,21 m; l3 = 0,28 m; l4 = 0,18 m; l5 = 0,23
m;
l6 = 0,21 m. D'où, la largeur moyenne (lm) est
de:
lm= (0,23 + 0,21 + 0,28 + 0,18 + 0,23 + 0,21)/6
= 0,22 m
Les différentes profondeurs (p) au milieu du
cours d'eau sont : p1 = 0,12 m; p2 = 0,15 m; p3
= 0,18 m;
p4 = 0,18 m; p5 = 0,14 m; p6 = 0,17 m. D'où, la
profondeur moyenne (pm) au centre est de:
pm = (0,12 + 0,15 + 0,18 + 0,18 + 0,14 +
0,17)/6 = 0,16 m

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Le débit du cours d'eau (D) se calcule en


multipliant la vitesse de l'eau (V) par la largeur
moyenne (lm) et la profondeur moyenne (pm)
du cours d'eau:
D = V × lm × pm
Dans notre exemple, le débit du cours d'eau
(D) est de lm × pm = 0,77 m/s × 0,22 m × 0,16
m = 0,027 m3/s. Le débit est donné en mètre
cube par seconde. Pour obtenir un débit en litre
par seconde, il suffit de multiplier le résultat par
1 000:
0,027 m3/s × 1 000 = 27 l/s.
Ce débit permet de maintenir sous eau de 5,4
à 2,7 ha d'étang selon l'imperméabilité du sol et
l'évaporation (voir fiches 1.3.).

1.1.2. EAU (6)

La qualité chimique de l'eau dépend des éléments dissouts qu'elle contient. L'eau de pluie
est très pauvre en éléments dissouts. C'est au contact du sol qu'elle dissout les éléments
qui s'y trouvent et qu'elle s'enrichit.

La qualité chimique d'une eau dépend de la


nature du terrain sur lequel elle a coulé ou sur
lequel elle se trouve. On peut apprécier la
qualité d'une eau par la mesure du pH qui
indique si l'eau est acide ou alcaline. La
mesure du pH qui se fait avec un pH mètre
donne une mesure comprise entre 1 et 14. Les
eaux avec un pH inférieur à 7 sont acides ;
celles qui ont un pH de 7 sont neutres et celles
qui ont un pH supérieur à 7 sont alcalines.

Les eaux qui ont un pH compris entre 5,5 et 9,5


peuvent être utilisées en pisciculture, mais
celles qui ont un pH compris entre 6,5 et 8,5
sont les plus favorables.
En général, les eaux dont le pH est inférieur à
5,5 ou supérieur à 9,5 ne conviennent pas (voir
fiche 1.4.2.(5)).
Les mesures de pH peuvent être prises sur
demande par le service de vulgarisation.

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La qualité chimique d'une eau dépend aussi


des gaz dissouts qu'elle contient, le plus
important est l'oxygène qui est indispensable à
la respiration des poissons. Certains gaz qui
proviennent de la putréfaction dans l'eau de
matière organique (par exemple des marais) et
qui donnent une mauvaise odeur, indiquent
généralement un manque d'oxygène et surtout
une eau très acide.
Ce phénomène peut se produire dans l'étang
s'il y a accumulation excessive de matière
organique.

1.1.2. EAU (7)

La qualité physique de l'eau dépend des particules en suspension qu'elle contient. C'est
également au contact du sol qu'elle emporte les particules minérales et organiques qui s'y
trouvent.

La qualité physique d'une eau est souvent


assimilée à sa transparence. La mesure de la
qualité physique d'une eau est appelée sa
turbidité. Une eau très turbide contient
beaucoup de particules minérales en
suspension. Une eau non turbide est claire.

En pisciculture, il faut éviter l'utilisation des


eaux très turbides ou fortement chargées en
particules en suspension (eau boueuse).
Souvent, la turbidité de l'eau est causée par
une vitesse trop rapide du cours d'eau sur un
terrain fortement érodable. Ce problème peut
être résolu en construisant un décanteur.
Un décanteur est. un bassin ou un bac adapté
par lequel l'eau transite lentement et où une
partie des particules en suspension ont le
temps de se déposer.

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Il faut bien veiller à ne pas confondre la


turbidité de l'eau courante ou stagnante
(couleur d'eau grisâtre ou rougeâtre) avec la
fertilisation de l'eau stagnante (couleur d'eau
verdâtre).
La fertilisation de l'eau se fait en mesurant la
couleur verte de l'eau qui est due à la présence
de microorganismes végétaux vivants (voir
fiche 1.4.4.(1)).
La turbidité de l'eau se fait en mesurant la
nontransparence de l'eau causée par des
particules minérales, par exemple par des
particules d'argile, de limon et de sable fin en
suspension.

1.1.3. SOL (1)

Le sol est un élément très important en pisciculture, c'est en effet le principal matériel
utilisé pour la construction des digues et c'est des propriétés du sol que dépendra la
capacité d'un étang à retenir l'eau.

Le sol est un mélange complexe d'organismes


vivants, de matières organiques, de minéraux,
d'eau et d'air.
En général, le sol peut se décomposer en
diverses couches ou horizons ayant des
caractéristiques propres.

Les différents horizons composant un sol sont


appelés profil pédologique.
Suivant la nature du profil, on peut déterminer
l'origine du sol ou même plus spécifiquement
de certains horizons. Ainsi, certains sols sont
appelés organiques, quand ils sont composés
de matériel organique (tourbeux), d'autres sont
appelés résiduels car le matériel d'origine s'est
décomposé sur place, ou encore sont appelés
sols sédimentaires car les éléments qui les
composent, ont été apportés par le vent ou
l'eau..

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Le sol est donc un ensemble très complexe


dont l'étude est une science appelée pédologie.
Certains phénomènes pédologiques seront
expliqués dans ce chapitre tels que les
horizons superficiels (qui contiennent
davantage de matières organiques que les
horizons plus profonds) ou les sols argileux-
sableux qui conviennent bien à la pisciculture.

1.1.3. SOL (2)

Le sol intervient de plusieurs manières en pisciculture en eau douce, principalement par


ses caractéristiques chimiques, par sa texture et sa structure.

Nous savons que la composition chimique d'un


sol influence la qualité de l'eau qui ruisselle sur
ce sol ou plus simplement que ce sol contient.
Des échanges chimiques vont se produire
entre l'eau et le sol en ce qui concerne les
éléments solubles et les gaz contenus dans le
sol.
En général, les sols ayant un pH compris entre
5,5 et 9,5 conviennent, mais le pH devrait se
situer de préférence entre 6,5 et 8,5. Le pH des
couches de sol qui formeront plus tard les
digues et le fond de vos étangs, aura une
grande influence sur leur productivité. On
distingue encore d'autres caractéristiques
chimiques.

La texture d'un sol indique l'abondance relative


dans la terre fine d'un sol (passée dans un
tamis de 2 mm), de particules de dimension
variée sable-limon-argile.
Le diamètre des particules :
- de sable : est compris entre 0,05 - 2 mm,
- de limon : est compris entre 0,002 - 0,05
mm,
- d'argile : est de moins de 0,002 mm.

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La structure du sol est le mode d'organisation


des différentes particules du sable, limon et
argile entre elles.
Ainsi, on distingue des sols à structure
granuleuse, prismatique, lamellaire et autre...

1.1.3. SOL (3)

On distingue encore d'autres propriétés de base d'un sol comme la consistance et la


perméabilité.

La consistance du sol désigne à la fois la force


qui retient ensemble les divers matériaux du
sol ou la résistance des sols à la déformation et
à la rupture.
Quand les sols sont mouillés, on parle
d'adhérence et de plasticité.
Ainsi, un sol sableux mouillé est dit meuble et
non plastique. Un sol limono-argileux mouillé
sera au contraire ferme et plastique.

La perméabilité du sol est la propriété qu'a le


sol de transmettre l'eau et l'air. C'est une des
qualités les plus importantes à prendre en
considération pour la pisciculture. Un étang
construit dans un sol imperméable perdra peu
d'eau par infiltration (cas A).
En revanche, un étang construit dans un sol
perméable perdra beaucoup d'eau par
infiltration (cas B). La perméabilité du sol est
liée à sa texture et à sa structure.

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En général, plus la texture du sol est fine, plus


la perméabilité est lente.
De même, les sols à structure prismatique sont
en général plus perméables que les sols
lamellaires.
C'est une pratique courante de modifier la
structure du sol pour réduire la perméabilité
(par exemple : la mise en boue des étangs)
(voir fiche 1.3.1.(4)).

1.1.3. SOL (4)

Si vous prévoyez de construire des étangs piscicoles en terre, les propriétés de base du sol
qui sont des éléments importants pour la construction tels que la perméabilité et la
fertilisation, doivent être contrôlées sur le terrain.

Il faut éviter pour la construction des étangs en


terre, les sites qui présentent des affleurements
rocheux, des couches de gravier ou des sols
rocheux.

On peut considérer comme propres à la


construction d'étangs en terre, les sites dont le
sol peut assurer :
- une bonne rétention de l'eau, comme les sols
argileux ou sablo-argileux ;
- une bonne fertilité comme les limons argileux
ou les limons-silto-argileux.

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Pour convenir à un étang de terre, la texture du


sol doit être à grains fins et avoir un
pourcentage de particules de limons et d'argile
représentant plus de 50% du poids sec total.
On peut trouver les proportions approximatives
de sable, de limon et d'argile contenues dans le
sol en mélangeant bien 5 cm de sol dans un
flacon rempli d'eau. Après avoir laissé reposer
une heure, les particules se seront posées en
couches (les particules les plus grosses
d'abord, les plus fines ensuite). Il suffit de
mesurer l'épaisseur des couches et de
tranformer les proportions en pourcentage.

1.1.3. SOL (5)

Ces propriétés de base du sol doivent être examinées avec attention lors des prospections
de site. De la qualité du sol dépendront la fertilité naturelle de l'étang mais aussi et d'abord
sa capacité à retenir l'eau.

Certains sols trop meubles et trop sableux ne


retiennent pas bien l'eau. Dans ces types de
sol, l'eau s'infiltre très rapidement et il faut
beaucoup d'eau pour maintenir le niveau d'eau
dans les étangs.
Un test très simple permet de donner un
premier avis sur la qualité d'un sol. On prend
une poignée de terre humide que l'on
comprime en boule et on la lance à une
trentaine de cm de hauteur. Si en la rattrapant,
la boule se désintègre, le sol contient trop de
sable. Par contre, si en la rattrapaant, elle
demeure compacte, le sol pourra peut-être
convenir.

Pour confirmer les résultats du premier test et


toujours pour voir si le sol retient bien l'eau, on
procède à un deuxième test.
On creuse un trou dont la profondeur nous
arrive jusqu'à la taille. On le remplit entièrement
d'eau le matin et on le couvre de branchage. Le
soir, une partie de l'eau contenue dans le trou
se sera infiltrée dans le sol. Cette infiltration
peut être due en partie par l'absorption d'eau
par les particules argileuses et organiques
mais également par le remplissage des
microinfractuosités du sol.

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Le soir du même jour, on le remplit une


deuxième fois jusqu'au bord et on le recouvre
de branchage, pour éviter l'évaporation.

1.1.3. SOL (6)

Estimation de la perméabilité du sol (suite).

Si, le lendemain matin, la plus grande partie de


l'eau reste encore dans le trou (cas A), on peut
conclure que le sol retient suffisamment l'eau
pour y construire un étang. Cela veut dire que
les particules agileuses et organiques, en
gonflant, ont réduit les micro-infractuosités et
que ces micro-infractuosités saturées d'eau
n'autorisent que de très faibles déplacements
d'eau. Au contraire, si le lendemain matin,
presque toute l'eau s'est infiltrée dans le sol
(cas B), cela veut dire que les micro-
infractuosités sont trop importantes et qu'elles
ne peuvent retenir les déplacements d'eau. Ce
phénomène s'observe dans des sols sableux
(peu ou pas de gonflement).

Les sols sont composés de couches


successives appelées horizons. Ces horizons
ont des caractéristiques intrinsèques. Ainsi,
certains sols peuvent être perméables en
surface et imperméables en profondeur (à
moins d'un mètre de la surface).
En général, le deuxième test donne ces
indications, souvent le niveau d'eau dans le
trou diminue très rapidement avant de se
stabiliser pour une période plus ou moins
longue; on peut conclure que, jusqu'à ce
premier palier, le sol est très perméable.

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Si le sol est imperméable à moins de 1 mètre


de profondeur, il peut convenir quand même. Il
faudra prendre certaines précautions lors de la
construction des étangs.
Il faut répéter ces tests à différents endroits du
site et à différentes profondeurs avant de
conclure.

1.1.3. SOL (7)

Suivant la nature du sol, différents traitements peuvent améliorer la capacité d'un étang à
bien retenir l'eau.

Rappelons que les sol argileux comme les sols


très organiques se gonflent quand ils sont
mouillés et se rétractent quand ils sont secs.
Un sol contenant suf- fisament de particules
argileuses se gonflera au contact de l'eau et
donc deviendra plus ou moins étanche.
Il est important de remarquer que, dans des
conditions normales, ce processus est
réversible.

Un sol qui contient beaucoup d'argile, sèche


très vite au soleil et se fendille (contraction du
sol par perte d'eau). Les fissures peuvent
s'agrandir si les digues et l'assiette de l'étang
restent à sec trop longtemps.
L'eau s'infiltre alors en grande quantité dans le
sol et l'étang n'est plus étanche.
Il faut labourer en surface le sol, casser les
mottes avant de remettre l'étang sous eau et
surtout éviter de mettre à sec trop longtemps
un étang construit sur un sol argileux.

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Rappelons qu'un étang n'est jamais totalement


étan- che.
Les étangs nouveaux absorbent beaucoup
d'eau au départ. Au fur et à mesure que le
temps passe pour les étangs bien fertilisés, des
particules organiques vont se déposer dans le
fond de l'étang et boucher, colmater les pores
ou les minuscules trous du fond de l'étang.
Ce processus de colmatage peut parfois durer
plu- sieurs années, il est donc très important de
laisser sous eau les étangs nouvellement
construits et de bien les fertiliser.

1.1.4. TYPE DE VALLEES UTILISABLES (1)

C'est du relief du terrain, c'est-à-dire de sa topographie, que dépendent principalement les


possibilités de construction des étangs, leurs types, leurs surfaces, leur formes, leurs
profondeurs et leur nombre.

Lorsque l'on se propose de construire des


étangs dans une vallée, il y a lieu de considérer
deux données topographiques essentielles:
- le profil en travers de la vallée;
- le profil en long de la vallée ou du cours
d'eau.
Ces deux données sont caractérisées par des
pentes en travers et des pentes en long
exprimées en %.
La pente est égale à: (h/L) × 100. Dans cette
formule, H est la différence de niveau prise
verticalement et L la distance horizontale entre
les deux points où sont prises les différences
de niveau, on multiplie par 100 pour obtenir un
pourcentage.
Le profil en travers est le profil ou section
topogra- phique de la vallée pris(e)
perpendiculairement au lit de la vallée. Les
points AYB représentent le profil en travers de
la vallée en Y dont le fond (Y) est occupé par le
cours d'eau.
Si la différence de niveau entre les points Y et
B distants de 200 m est de 9 m, la pente en
travers du côté droit de la vallée au point Y est
de:
(9/200) × 100 = 4,5%
Si la différence de niveau entre les points A et
Y distants de 300 m est de 6 m, la pente en
travers du côté gauche de la vallée au point Y
est de:
(6/300) × 100 = 2%

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Le profil en long d'une vallée est le profil pris en


parallèle au lit de la vallée. Les points XY
représentent le profil en long du lit de la vallée
ou plus simplement du cours d'eau qui coule au
fond de la vallée entre les points XY.
Si entre un point X du cours d'eau et un point Y
situé en aval à une distance de 400 m, la
différence de niveau est de 8 m; la pente en
long du cours d'eau est de:
(8/400) × 100 = 2%

1.1.4. TYPES DE VALLEES UTILISABLES (2)

Les vallées bien alimentées en eau ne sont pas toutes favorables à la pisciculture. II faut
examiner le profil en travers des vallées pour sélectionner les plus favorables.

Les vallées qui ont leur profil en travers en V


sont impropres à la pisciculture: le cours d'eau
est trop bas et il n'y a pas assez de place sur
les côtés pour y construire des étangs. La
pente en travers étant trop forte, si l'on y
construit des étangs, il faudra monter de très
hautes digues et, malgré cela, la surface en
eau des étangs restera très limitée.

Les vallées qui ont un profil en travers en V


tronqué sont favorables à la pisciculture: un
des versants de la vallée (B) est en pente
douce.
Il est possible de construire un barrage en tête
de vallée à partir duquel on peut creuser sur le
versant
B un canal d'alimentation en eau. Entre le
canal d'alimentation en eau et le lit de la rivière,
il y a assez de place pour creuser une série
d'étangs.

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Les vallées les plus favorables sont celles qui


ont leur profil en travers en V doublement
tronqué: les deux versants sont alors
utilisables.
Avec un canal d'alimentation en eau sur
chaque côté, il est possible de construire deux
séries d'étangs vidangeables dans le lit du
cours d'eau.

1.1.4. TYPES DE VALLEES UTILISABLES (3)

Dans une vallée sélectionnée pour la pisciculture, il faut choisir des sites où le profil en
travers est en pente douce pour y contruire des bassins.

PENTE EN TRAVERS DE PLUS DE 8%:

Sur des pentes fortes, l'érosion est intense et


beaucoup d'eau boueuse risque de rentrer
dans les étangs.
De plus, on ne peut construire que des étangs
de très petites dimensions sur des fortes
pentes: sur une pente à 30%, la hauteur de
digue à construire est déjà 1,5 m après 5 m
dans le sens de la pente. (Si l'étang fait 20 m
de long dans le sens de la pente, il faudrait
construire des digues de 6 m de haut pour y
retenir l'eau, ou creuser en amont sur 6 m de
profondeur !).

PENTE EN TRAVERS ENTRE 2 ET 8%:

Les terrains en pente douce (pente entre 2 et


8%) conviennent le mieux à la pisciculture.
Plus la pente est douce, plus grands pourraient
être les étangs. En choisissant de construire
les étangs sur les pentes douces, le volume de
la terre à déplacer est moins grand: la terre à
enlever de l'étang sert à construire les digues.
Sur ce type de pente, les étangs sont en
général de type “contour”.

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PENTE EN TRAVERS DE MOINS DE 2%:

Les terrains où la pente est presque nulle, sont


des terrains où il y a beaucoup de travail à faire
pour construire un étang: toute la terre de
l'étang doit être déplacée (soit 100% du volume
de l'étang).
En outre, l'étang sera difficilement vidangeable
et le canal d'alimentation en eau sera très long.
Sur ce type de pente, les étangs sont en
général de type “paddy”.

1.1.4. TYPES DE VALLEES UTILISABLES (4)

Le profil en long d'une vallée est le profil (ou section topographique) pris en parallèle au lit
de la vallée. Le profil en long du cours d'eau détermine la longueur du canal d'alimentation
à creuser pour alimenter les étangs en eau.

En pisciculture, on associe le profil en long


d'une vallée à la pente en long du cours d'eau.
La pente en long détermine la longeur du canal
d'alimentation à creuser pour des étangs d'une
profondeur donnée. Plus la pente est faible,
plus le canal sera long pour des étangs d'une
profondeur donnée. Pour le calcul de la pente
en long, voir fiche 1.1.4.(1).

La pente en long du cours d'eau doit aussi être


examinée lors d'une prospection : si le cours
d'eau perd 3 m de hauteur dès les premiers
100 mètres (pente =3%), il sera possible
d'installer, 50 m après le barrage, des étangs
vidangeables d'une profondeur sous eau de
1,50 m.
Le canal d'alimentation doit suivre presque
parfaitement une courbe de niveau à partir du
barrage, et, de ce fait, on considère que sa
pente est nulle car négligeable (de l'ordre de
0,1 à 0,2%).

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Si le cours d'eau perd seulement 50 cm tous


les 100 m (pente en long du cours d'eau =
0,5%), les premiers étangs vidangeables d'une
profondeur sous eau de 1,5 m ne pourront être
construits que 300 m après le barrage : le
canal d'alimentation sera alors beaucoup plus
long.

1.2. CONSTRUCTION DES ETANGS

1.2.1. TYPES D'ETANG

L'étang piscicole est une pièce d'eau peu profonde, utilisée pour l'élevage contrôlé du
poisson en eau stagnante et aménagée de telle sorte qu'elle puisse être aisément et
entièrement mise à sec.

Les étangs de barrage sont des étangs au


travers desquels passe la totalité de l'eau
provenant de la source. On ne peut pas
contrôler la quantité d'eau qui traverse le
bassin : il y a donc beaucoup de risques
d'inondation (perte de poissons, de fertilisants
et d'aliments quand le débit du cours d'eau est
important).
Dans un étang de barrage, le pisciculteur ne
contrôle pas toute l'eau qui traverse le bassin.
C'est pourquoi, nous déconseillons l'utilisation
de ce type d'étang en pisciculture.

Les étangs en dérivation sont alimentés en eau


par un canal de dérivation ou d'alimentation
(A). Ce sont donc des étangs au travers
desquels passe une partie de l'eau provenant
de la source et non la totalité ; l'entrée et la
sortie d'eau dans l'étang sont contrôlées.
Les étangs en dérivation de type contour sont
construits sur les pentes d'une vallée et sont
composés essentiellement par trois digues.
Ces étangs sont en général peu coûteux, sans
risque d'inondation et bien vidangeables.
C'est ce type d'étangs que nous conseillons.
(B = trop-plein ou déversoir du barrage)

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Les étangs en dérivation de type paddy sont


construits sur un terrain plat ou à pente
presque nulle et sont composés par quatre
digues. Ils sont en général assez coûteux,
difficilement vidangeables et ne sont pas à
l'abri des inondations en cas de fortes crues.
Il faut toujours s'assurer que les étangs sont à
l'abri des crues exceptionnelles car il suffit
d'une seule crue pour tout emporter (travail,
poissons et digues).

1.2.2. BARRAGES (1)

La construction d'un barrage est souvent nécessaire pour stabiliser la hauteur du cours
d'eau à l'entrée du canal d'alimentation.

La hauteur d'eau dans le canal d'alimentation


dépend au départ de la hauteur du niveau
d'eau dans le cours d'eau d'alimentation. Si la
hauteur du cours d'eau varie fortement (avec la
saison et les précipitations), la quantité d'eau
qui rentre dans le canal varie également.
Le canal peut même être à sec une partie de
l'année si le niveau du cours d'eau baisse en
dessous de la prise d'eau du canal
d'alimentation.

Pour contrôler efficacement la quantité d'eau


qui rentre dans un canal d'alimentation, il faut
stabiliser le niveau d'eau du cours d'eau à
l'endroit ou se situe la prise d'eau du canal
d'alimentation.
Un barrage permet de maintenir le niveau
d'eau dans le cours d'eau et dans le canal
d'alimentation (si le cours d'eau a un débit
minimum supérieur au débit normal du canal
d'alimentation).

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Dans certains sites, il est possible de relever le


niveau du cours d'eau par un barrage plus ou
moins important pour alimenter un canal situé
sur une courbe de niveau plus élevée : ainsi, la
superficie piscicole exploitable en aval peut
être augmentée sur le terrain disponible.

1.2.2. BARRAGES (2)

Les dimensions, la forme et le type de barrage à construire dépendent des caractéristiques


du cours d'eau dont on souhaite stabiliser le niveau d'eau.

Une simple retenue faite en bambou, en


pierres ou en lianes tressées suffit
généralement pour stabiliser le niveau d'eau
d'un cours d'eau de faible débit.
Ce barrage ne retient pas toute l'eau du cours
d'eau, il sert seulement à régulariser le niveau
du cours d'eau situé en amont du barrage.
Plus les branches et les pierres seront serrées
l'une contre l'autre, plus le niveau d'eau
derrière le barrage sera élevé (et plus le
barrage devra être solide et bien ancré sur les
berges et le fond du cours d'eau).

Les meilleurs sites pour construire un barrage


sont situés au sommet d'une chute d'eau
naturelle, de pré férence sur un socle rocheux
pour pouvoir installer le barrage sur un support
solide.
Un barrage en dur doit être solidement fixé
dans le lit du cours d'eau et bien ancré sur les
berges pour résister à la force de l'eau.
Un ou plusieurs déversoirs doivent assurer
l'évacuation totale des eaux de crues

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La largeur du déversoir d'un barrage doit être


supérieure ou égale à la largeur du lit
maximum du cours d'eau, pour éviter tout
risque de débordement pouvant occasionner la
rupture du barrage.
Si le déversoir central ne suffit pas pour
empêcher l'eau de déborder de son lit, il faut
aménager un déversoir complémentaire de
crue sur un des cotés du barrage. Ce déversoir
complémentaire sera situé préférentiellement
du côté opposé à celui comportant la prise
d'eau du canal d'alimentation.

1.2.3. TECHNIQUES DE NIVELLEMENT (1)

Le niveau manuel à bulle est un petit appareil de nivellement facile à transporter, très utile
pour les prospections de terrain.

Le niveau manuel à bulle est un niveau de


maçon amélioré. Plusieurs petits miroirs à
l'intérieur de l'appareil renvoient l'image de la
bulle sur une échelle verticale de l'oculaire.
Quand la bulle est centrée sur l'échelle
verticale (cas B), l'oeil de l'opérateur est situé
sur la même horizontale que ce qu'il voit dans
la partie droite de l'oculaire.
Ou plus simplement, ce que l'on voit
directement à droite de la bulle centrée (cas B)
est au même niveau que le centre de notre
niveau à bulle.

Pour utiliser efficacement cet appareil, il faut


deux personnes :
- un opérateur qui utilise l'appareil et qui
indique à l'assistant ce qu'il doit faire ;
- un assistant qui aide l'opérateur en tenant la
mire (ou un piquet vertical) et qui bouge le
doigt de haut en bas sur la mire en suivant les
indications de l'opérateur.

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Quand l'opérateur voit dans l'oculaire le doigt


de l'assistant pointé exactement sur la bulle
(parfaitement centrée sur l'échelle verticale),
l'oeil de l'opérateur ainsi que le centre du
niveau à bulle sont sur la même horizontale
que le doigt de l'assistant.
Pour cela, il faut que l'opérateur centre
parfaitement la bulle sur l'échelle verticale et
ensuite dise à son assistant de monter ou
descendre son doigt pour que celui-ci vienne
se placer exactement à la droite du trait de
l'échelle où la bulle est centrée.

1.2.3. TECHNIQUES DE NIVELLEMENT (2)

Pour utiliser correctement un niveau manuel à bulle, il faut le poser sur un support stable et
ne pas dépasser une distance de 15 – 20 mètres entre l'opérateur et l'assistant.

Pour éviter de bouger tout le temps l'appareil


(et changer d'horizontale), l'opérateur doit
apposer le niveau manuel à bulle contre un
support stable (arbuste ou piquet bien fixé dans
le sol).
Pour prendre la hauteur de la visée par rapport
au sol, l'opérateur devra prendre bien
verticalement la mesure à partir du centre de
l'appareil

La précision du niveau manuel à bulle dépend


de la distance qui sépare l'opérateur de
l'assistant :
- jusqu'à 15 – 20 mètres, la précision des
mesures est excellente ;
- entre 20 et 50 mètres, l'opérateur ne voit pas
assez bien le doigt de l'opérateur pour être
précis (sauf si le niveau à bulle est muni d'une
lentille de grossissement).

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Les opérations de nivellement les plus


communes sont celles qui servent à déterminer
la position des courbes de niveau et celles qui
mesurent les pentes ou dénivellées.
De la détermination correcte des courbes de
niveau dépend le bon fonctionnement des
canaux d'alimentation (cas A).
De la mesure correcte des dénivellées dépend
l'optimisation du dimensionnement des étangs
(cas B).

1.2.3. TECHNIQUES DE NIVELLEMENT (3)

L'usage d'un gabarit (piquet en bois de longueur unique), lors du tracé du canal
d'alimentation sur une courbe de niveau, est une pratique aisée avec le niveau manuel à
bulle.

Après avoir préparé un gabarit de 1,5 m de


long et une bonne série de piquets d'au moins
1,75 m, l'opérateur place le centre de l'appareil
à 1,50 m audessus du point à partir duquel il
veut construire un canal. Pour cela, il plante à
cet endroit un premier piquet et y grave à l'aide
du gabarit le repère à 1,50 m. A 15 m de lui,
l'assistant se déplace dans le sens de la pente
avec le gabarit de 1,50 m et le pose
verticalement sur le sol ; l'opérateur lui indique
de monter ou de descendre jusqu'à ce qu'il
trouve la position où l'extrémité du gabarit
coïncide avec la bulle centrée de l'oculaire.

Quand l'opérateur voit dans l'oculaire


l'extrémité du gabarit qui coïncide exactement
avec la bulle au centre de l'échelle verticale,
l'assistant plante à cet endroit un piquet puis se
place 15 m plus loin avec le gabarit.
L'opérateur se déplace et pose son niveau sur
le nouveau piquet (à 1,5 m du sol, là où
l'assistant a gravé une marque) et ainsi de
suite.

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Il est possible ainsi de tracer très rapidement


un canal d'alimentation sur une courbe de
niveau.
Il ne reste plus au pisciculteur qu'à creuser son
canal d'alimentation tout le long des piquets.
Cette technique permet d'utiliser au mieux tout
le terrain favorable à la pisciculture car le canal
d'alimentation suit la courbe de niveau depuis
l'entrée d'eau du futur canal d'alimentation.

1.2.3. TECHNIQUES DE NIVELLEMENT (4)

Avec un niveau manuel à bulle et un double mètre, il est possible d'effectuer toutes les
mesures de pente ou de dénivellement nécessaires au choix des sites et à leur amé
nagement.

Calculer la pente d'un terrain régulier (en %)


est facile :
- on enfonce une série de piquets espacés de
moins de 15 m en ligne droite dans le sens de
la pente;
- on trace une ligne horizontale sur les piquets
(avec le niveau manuel à bulle) puis on mesure
les différences de hauteur entre les marques
de l'horizontale sur les piquets et le sol.
Dans notre exemple, cette différence de
hauteur est de 1,60 m - 0,10 m = 1,50 m. Si
l'on substitue cette valeur dans la formule de
calcul d'une pente (voir fiche 1.1.4.(1) :
pente = h/1 × 100% = 1,50/100 × 100 = 1,5%.

On peut délimiter la dimension latérale


optimale d'un étang de profondeur déterminée
en se déplaçant dans le sens de la pente du
terrain : dès que le repère situé 0,2 m plus bas
que le fond du tracé du canal apparaît dans
l'oculaire (face à la bulle centrée), onest sur
l'emplacement optimal de la digue aval d'un
bassin.Ainsi, si on veut délimiter latéralement
un étang d'une profondeur maximale de 1,50
m, il faut placer le niveau à bulle sur un gabarit
de manière que le centre du niveau soit à 1,50
m du sol.

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La digue aval doit être construite à cet endroit


car il suffit de prendre la terre de déblai et de
l'utiliser en remblai pour la construire à bonne
hauteur : et il n'y a que 50% du volume de
l'étang qui est déplacé pour construire les
digues (cas A).
Le piquetage des digues d'un étang à bonne
hauteur se réalise aussi avec le même
matériel.
En ayant déterminé la dimension latérale
optimale d'un étang de profondeur donnée, il
est facile, connaissant la surface requise, de
déterminer la longueur des autres côtés. En
effet : S = 1 × L d'où L = S/1 (cas B).

1.2.3. TECHNIQUES DE NIVELLEMENT (5)

A défaut de niveau à bulle, il est facile de réaliser les mêmes opérations de nivellement en
utilisant un simple tuyau d'arrosage transparent et un double mètre. En revanche, cette
méthode requiert plus de temps et plus d'attention.

On peut faire les mêmes mesures de


nivellement en utilisant un morceau de tuyau
d'arrosage transparent de 10 à 15 mètres de
longueur et deux supports en bois de 2 mètres
de hauteur. Les extrémités du tuyau sont
attachées aux sommets des deux supports en
bois ainsi que sur toute la hauteur du support.

On remplit soigneusement le tuyau d'eau


jusqu'à mihauteur des deux supports en évitant
la formation de bulles d'air. Par le principe des
vases communiquants, les niveaux d'eau dans
les deux extrêmités du tuyau seront toujours
sur une horizontale parfaite.
Il est pratique de fermer les extrémités du
tuyau avec des bouchons lors du transport et
des déplacements. Pendant les mesures, il faut
toujours veiller à retirer les bouchons.

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Préalablement aux mesures, on prépare une


série de piquets qui seront placés à chaque
point de
mesure.Ainsi, si l'on veut déterminer
l'emplacement d'une courbe de niveau à partir
d'un point X, on place le premier support au
point X et on déplace latéralement le second
support jusqu'à ce que les hauteurs d'eau (h1
et h2) soient égales. Lorsque les deux hauteurs
d'eau sont rigoureusement égales, on plante un
piquet au pied du second support. On répète
l'opération autant que nécessaire à partir du
piquet qui a été planté en dernier lieu.

1.2.3. TECHNIQUES DE NIVELLEMENT (6)

Avec un simple tuyau d'arrosage transparent et un double mètre, il est possible d'effectuer
toutes les mesures de nivellement nécessaires au choix des sites et à leur aménagement.

Si l'on veut déterminer la différence de niveau


entre les points X et Y, on plante deux piquets
aux points X et Y et on place les deux supports
à la base des piquets au niveau du terrain (sol).
On veillera à ce que les supports et les piquets
soient bien verticaux durant les mesures.
Les supports du tuyau bien en place, on retire
les bouchons des extrémités du tuyau. Il faut
toujours bien vérifier que l'eau circule librement
dans le tuyau et cela sans aucune bulle d'air. A
ce moment, les niveaux d'eau dans les deux
extrémités du tuyau soutenu par les supports
représentent une ligne parfaitement horizontale

Pour mesurer la différence de niveau du terrain


entre les points X et Y, on mesure la hauteur au
point X entre le sol et le niveau de l'eau dans le
tuyau (h1). De même au point Y(h2). La
différence de niveau entre les points X et Y est
donc égale à : h1 - h2.
Il faut prendre soin de respecter les signes des
différences de niveau h1 - h2. Ainsi, lorsque
l'on descend, la différence h1 - h2 sera
négative (cas A) et lorsque l'on monte; la
différence h1 - h2 sera positive (cas B).

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En procédant sur un petit parcours, la


différence de niveau entre les points A et B est
de :
X1Y1 + X2Y2 + X3Y3 .
ou encore de:
(h1 - h2) + (h3 - h4) + (h5 - h6).
On procède de cette manière pour déterminer
la dimension latérale optimale d'un étang de
profondeur fixée.
Ainsi, si le point A correspond à un point situé
0,2 m en deça du fond du canal d'alimentation,
le point B sera trouvé lorsque la différence de
niveau entre les points A et B totalisera -1,50
m (voir fiche 1.2.3. (4)).

1.2.4. DIFFERENTES ETAPES DE CONSTRUCTION (1)

Pour construire des étangs de qualité, il faut réaliser les travaux par étapes et dans un
certain ordre. Cet ordre est brièvement décrit ici pour un étang en dérivation de type
contour.

Après avoir selectionné le site, on aménage le


canal d'alimentation qui amènera l'eau jusque
dans les étangs. Ce canal a une pente très
faible et doit pouvoir amener de l'eau tout au
long de l'année.
On détermine ensuite la position du canal de
vidange qui doit pouvoir, à tout moment,
évacuer l'eau de l'étang.
On perçoit clairement que le canal
d'alimentation et la position du canal de
vidange délimitent la parcelle où les étangs
pourront être construits.

(voir fiches : 1.2.5. et 1.2.6.)

Le piquetage de l'étang permet de délimiter les


dimensions de l'étang et les dimensions des
digues ainsi que de respecter, par la suite, ces
dimensions au cours des travaux.
Il faut débroussailler et retirer soigneusement
les obstacles qui se trouvent sur la parcelle à
aménager : grosses pierres, souche d'arbres….

(voir fiches : 1.2.7.)

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Après avoir décapé le sol sur lequel la digue


sera construite, on creuse une tranchée qui
servira à l'ancrage des digues.
On procède ensuite à l'installation du système
de vidange.

(voir fiches : 1.2.8. et 1.2.9.)

1.2.4. DIFFERENTES ETAPES DE CONSTRUCTION (2)

Différentes étapes de construction d'un étang en dérivation de type contour (suite).

La construction des digues doit être faite très


soigneusement avec de la terre imperméable.
Le compactage des couches successives de
terre constituant la digue est très important.
En effet, si les digues de l'étang sont bien
construites avec de la terre appropriée, l'étang
pourra durer plus d'une vingtaine d'années
avec peu d'entretien.

(voir fiches : 1.2.10.)

L'étang devant se vider sans qu'il y reste des


flaques d'eau, on aménage le fond ou plutôt
l'assiette de l'étang en pente douce vers le
dispositif de vidange. Pour les étangs dont la
surface est assez importante (plus de 4 ares)
l'aménagement de fossés de drainage vers le
dispositf de vidange est très utile.

(voir fiche : 1.2.11.)

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On peut à présent procéder à la mise en eau


de l'étang après avoir installé le dispositif
d'alimentation et de trop-plein.
Pour la mise en eau d'étangs nouvellement
construits, il faut éviter des remplissages trop
rapides mais plutôt remplir l'étang
progressivement sur une période d'une
quinzaine de jours.
Pour finir, on engazonne les digues de l'étang
pour les protéger de l'érosion causée par les
pluies.

(voir fiches : 1.2.12.)

1.2.5. AMENAGEMENT DU CANAL D'ALIMENTATION

Le canal d'alimentation ou de dérivation est destiné à amener l'eau à la partie supérieure


des étangs tout au long de l'année, son débit doit donc être réglable. Le canal de dérivation
doit être établi à un niveau bien plus haut que celui du fond de l'étang.

La première étape de la construction des


étangs est celle de l'aménagement du canal
d'amenée d'eau ou du canal d'alimentation qui
amènera l'eau à la partie supérieure des
étangs.
Pour cela, on choisit le tracé du canal en
piquetant une courbe de niveau partant de la
base de la prise d'eau jusqu'au site où seront
construits les étangs.
(voir fiches 1.2.3.)

Le débit d'eau dans le canal dépendra de ses


dimensions ou de sa section et de sa pente.
La pente d'un canal de dérivation est très
faible, de l'ordre de 0,1 à 0,2% (c'est-à-dire un
dénivellé de 1 à 2 mètres par kilomètre de
longueur ). Il faut éviter une pente trop élevée
sinon la vitesse du courant dans le canal
entraîne l'érosion de ses parois.
Un canal de 0,3 m de largeur et de 0,3 m de
profondeur ayant une pente de 0,1% peut
supporter un débit de plus de 5 à 10 l/s, ce qui
peut suffire à l'alimentation en eau d'un hectare
d'étang.

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Pratiquement, après avoir établi le tracé de la


courbe de niveau, on adopte un tracé définitif
en fonction du terrain. Il faut toujours éviter de
donner une pente trop forte au canal et prévoir
si nécessaire, des chutes verticales empierrées
ou bétonnées. Ensuite, on procède au
creusement et au talutage du canal.
Rappelons qu'il faut creuser le canal à sec. La
méthode consistant à creuser un canal au fur
et à mesure que l'eau y pénètre, est à éviter
car elle conduit systématiquement à donner
une pente beaucoup trop forte au fond du
canal.

1.2.6. AMENAGEMENT DU CANAL DE VIDANGE

Le canal de vidange doit permettre de vider les étangs et cela quel que soit le niveau de
l'eau dans la vallée. Le canal de vidange doit être établi à un niveau bien plus bas que celui
du fond de l'étang.

L'emplacement et le tracé du canal de vidange


sont en général plus faciles à déterminer. Les
étangs doivent pouvoir se vider tout au long de
l'année sans qu'il y reste de flaque d'eau ; pour
cela, il faut que le fond du canal de vidange soit
bien plus bas que le fond de l'étang.

On est souvent tenté de prendre le lit de la


vallée comme canal de vidange ; il faut
pourtant être prudent.
En effet, si au cours des crues, le niveau d'eau
dans la vallée est plus haut que le fond de
l'étang, on ne pourra pas utiliser le lit de la
vallée comme canal de vidange. Si au
contraire, ce niveau d'eau est en permanence
plus bas que le fond de l'étang, on pourra
utiliser le lit de la vallée comme canal de
vidange.

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A présent, comme nous avons placé notre


canal de dérivation et notre canal de vidange,
nous pouvons passer à l'étape suivante qui
consiste à fixer l'emplacement des étangs sur
la parcelle comprise entre le canal
d'alimentation et la position du canal de
vidange qui pourra être aménagé
définitivement après avoir fait le piquetage de
l'étang.

1.2.7. PIQUETAGE DE L'ETANG - DIMENSIONS DES DIGUES - (1)

Pour assurer une longue vie aux étangs, le piquetage doit se faire en respectant les règles
de dimensionnement des digues.

Sur la parcelle délimitée par les canaux


d'alimentation et de vidange, on peut
maintenant délimiter le ou les étangs. Cette
opération s'appelle le piquetage, elle devra
permettre de représenter l'emplacement des
digues ainsi que les dimensions et les hauteurs
des digues avec des piquets.
Cependant, avant de procéder au piquetage
des digues, il faut connaître quelles sont les
dimensions à donner aux digues.

Les digues sont les parties essentielles de


l'étang, d'elles dépendront la solidité de l'étang,
sa capacité à retenir l'eau, etc…
Il faut respecter quelques règles simples pour
calculer la dimension des digues.
La digue est caractérisée par :
l = sa largeur au sommet.
H = sa hauteur.
L = sa largeur à la base.
Pi = sa pente intérieure.
Pe = sa pente extérieure.
Pe = sa pente extérieure.

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Les règles à respecter sont :


- la largeur au sommet doit être au minimum
d'un mètre.
lageur au sommet : 1 >= 1m.
- la hauteur de la digue doit être égale à la
hauteur d'eau dans l'étang plus une revanche
de 0,25m.
hauteur : H = H(eau) + 0,25m.
- la largeur à la base est égale à la largeur au
sommet plus 2,5 ou 3 fois la hauteur pour des
terres argileuses.
largeur à la base : L = 1 + (2,5 ou 3 × h).

1.2.7. PIQUETAGE DE L'ETANG - DIMENSIONS DES DIGUES - (2)

Dimensionnement des digues (suite).

La pente des digues est caractérisée par le


rapport base sur hauteur : b/H.
On peut visualiser ce rapport par un triangle
rectangle. Et lorsque le rapport b/H = 1, on
obtient un triangle isocèle.
En général, les pentes des digues sont
caractérisées par une pente dont le rapport b/H
= 1 ou b/H = 1,5.

Il est conseillé de donner une pente légèrement


plus faible du côté intérieur de l'étang (b/H =
1,5) et une pente légèrement plus forte du côté
extérieur de l'étang (b/H = 1).
Les pentes varient suivant la nature de la terre
employée, elles seront plus faibles pour des
terres sableuses et pourront être plus fortes
pour des terres argileuses et limoneuses.

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Nous rappelons ici les dimensions théoriques


des digues, remarquons la différence entre une
digue extérieure (A) et une digue commune à
deux étangs (B).
N'oublions jamais que les dimensions à donner
à la digue dépendent de la hauteur d'eau
désirée dans l'étang.
Par exemple, les dimensions d'une digue
extérieure (A) pour une hauteur d'eau de 1 m
sont :
H = h(eau) + 0,25 = 1 + 0,25 = 1,25 m
L = 1 + 2,5 h = 1 + (2,5 × 1,25) = 1 + 3,15 =
4,15 m.
De même, pour une digue commune à deux
étangs (B) :
H = h(eau) + 0,25 m = 1 + 0,25 = 1,25 m
L = 1 + 3 h = 1 + (3 × 1,25) = 1 + 3,75 = 4,75
m.

1.2.7. PIQUETAGE DE L'ETANG - CONTOUR DE L'ETANG - (3)

Le piquetage de l'étang permet de visualiser à l'aide de piquets les dimensions de l'étang et


les dimensions des digues qui composent l'étang.

Les opérations de piquetage doivent permettre


de visualiser les dimensions de l'étang et les
dimensions à donner aux digues.
On commencera par faire le piquetage de la
hauteur des digues, ce qui nous permettra de
visualiser le sommet des digues. Le sommet
des digues sur le pourtour de l'étang doit être
situé sur un plan horizontal.
Pour réaliser un piquetage de qualité, il faut
disposer outre de piquets, d'un décamètre, de
corde et d'un niveau de maçon (ou un autre
instrument donnant l'horizontale).

Cette vue en coupe du piquetage nous permet


de visualiser le mouvement de terre qui devra
être fait pour la construction de l'étang.
Il est souvent préférable de garder également
une revanche de 0,2 m entre le fond du canal
d'alimentation et le sommet des digues (voir
fiche 1.2.3.(4)).

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Après le piquetage en hauteur des digues, on


procède au piquetage des dimensions à
donner aux digues.
Ce piquetage doit se faire sur la base des
calculs de dimensionnement. La largeur à la
base est soit 2,5 fois (digue extérieure) soit 3
fois (digue commune à deux étangs) la hauteur
de la digue.

1.2.8. PREPARATION DE L'ASSISE DES DIGUES

Il ne suffit pas de creuser un trou pour avoir un étang : après avoir délimité l'emplacement
de l'étang, il faut construire avec soin des digues bien étanches tout autour.

Il faut d'abord débarrasser l'assiette de l'étang


et l'emplacement des digues de tous les débris
qui pourraient s'y trouver : racines, plantes,
cailloux, etc… On enlève également la couche
superficielle du sol, (c'est-à-dire la couche de
terre cultivée), là où la digue doit être
construite, pour éviter les fuites d'eau à travers
la base de la digue quand l'étang sera sous
eau.
Attention : La plupart des pisciculteurs
débutants oublient de décaper le sol avant la
construction des digues. Ceci provoque
presque toujours d'importantes fuites d'eau et
par conséquent, un besoin accru en eau.

Si le terrain contient beaucoup de sable, il est


prudent de creuser une tranchée au centre,
tout au long de chaque digue, jusqu'à la
couche de terre imperméable, de façon à
remplacer la terre sableuse et perméable par
un noyau d'argile imperméable qui va jusqu'au
sommet de la digue. Les digues ainsi
construites sont étanches et plus solides.
Cette technique d'ancrage de la digue ne
demandant que peu de travail est conseillée
pour la construction des étangs et quel que soit
le type de terre utilisée pour la construction.

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La technique du noyau d'argile est


indispensable quand le sol superficiel sur
lequel vient reposer la digue est perméable.
Quand la terre utilisée pour construire la digue
est aussi perméable, il faudrait construire un
noyau jusqu'au sommet de la digue (cas A).
En revanche, quand la terre pour construire la
digue est imperméable, il suffit de construire un
noyau juqu'à 30 – 40 cm au-dessus de la
couche perméable (cas B).

1.2.9. DISPOSITIFS DE VIDANGE (1)

Un étang de pisciculture bien construit doit pouvoir se vider complètement grâce à un


dispositif de vidange adapté aux dimensions de l'étang.

Avant de commencer la construction des


digues proprement dites, il faut prévoir
l'installation d'un dispositif de vidange. Si l'on
n'installait pas le dispositif de vidange avant la
construction des digues, on serait obligé de
casser la digue pour l'installer, ce qui fragilise
toujours la digue et facilite les fuites.
Pour les petits étangs de 3 à 5 ares, un simple
tuyau suffit : il peut être en bambou, en PVC,
en bois, en fer ou en béton et d'un diamètre
d'au moins 100 mm.
Pour les étangs d'une superficie supérieure à 5
ares, on peut, soit placer un tuyau d'un
diamètre plus important, soit à défaut, placer
deux tuyaux de 100 mm.

En général, on place le dispositif de vidange à


l'opposé du système d'alimentation en eau de
l'étang, avant la construction des digues, et au
point le plus bas de l'étang. On le ferme avec
un bouchon (à l'intérieur ou à l'extérieur de
l'étang) qui ne s'enlève que le jour de la
vidange.
Pour éviter que l'eau ne s'infiltre le long du
tuyau de vidange (risque de fuites d'eau qui
provoquent l'effondrement des digues), il est
conseillé de construire un ou deux colliers de
serrage en béton autour du tuyau de vidange.

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Si le tuyau de vidange est en plusieurs


morceaux accollés, il faut envelopper chaque
jonction d'un collier de serrage assez large en
béton pour empêcher les morceaux de
s'écarter l'un de l'autre.
On peut aussi noyer tout le tuyau de vidange
dans un coffrage en béton pour le stabiliser
dans la digue et consolider l'ensemble.

1.2.9. DISPOSITIFS DE VIDANGE (2)

Le moine est le dispositif de vidange et de trop-plein le plus efficace utilisé en pisciculture.


De plus, le moine permet de régler le niveau d'eau dans l'étang. Son coût relativement élevé
en limite l'usage aux étangs de moyennes et grandes dimensions.

Un moine est un dispositif de vidange et de


trop plein (en bois, en briques ou en ciment)
qui permet de régler le niveau d'eau dans
l'étang et de le vider complètement quand c'est
nécessaire.
Sa hauteur est égale à celle de la digue. Sa
largeur dépend des dimensions de l'étang,
mais c'est surtout le tuyau d'évacuation des
eaux qui détermine le débit maximum d'eau qui
peut traverser le moine. Ainsi, pour les étangs
de plus de 5 ares, le tuyau devra avoir un
diamètre d'au moins 150 mm. Pour les étangs
de moins de 5 ares, un tuyau d'un diamètre de
100 mm devrait suffire.

Un moine, comme tout dispositif de vidange,


est toujours placé à l'endroit le plus profond de
l'étang à l'opposé du système d'alimentation.
La hauteur d'eau dans l'étang se règle par le
moine grâce à deux séries de planchettes en
bois entre lesquelles on tasse de l'argile. L'eau
est retenue dans l'étang par cette couche
imperméable jusqu'au niveau de la planchette
la plus haute.

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Il faut placer un grillage au sommet de la


dernière planchette pour empêcher les
poissons de sortir de l'étang par dessus la
planchette la plus haute du moine. On veillera
toujours à ce que les mailles du grillage soient
plus petites que les poissons élevés dans
l'étang.
Quand l'étang est rempli jusqu'à la dernière
planchette, toute l'eau qui entre en plus dans
l'étang, traverse la grille au-dessus de la
couche imperméable et tombe dans le fond du
moine. Là, elle traverse la digue puis sort de
l'étang en passant par le tuyau de vidange.

1.2.9. DISPOSITIFS DE VIDANGE (3)

Le moine sert à régler la hauteur du niveau d'eau dans l'étang (trop-plein) et à vidanger
complètement et facilement le bassin.

Le moine est un dipositif, non seulement de


vidange, mais également de trop-plein. Ainsi,
après avoir placé les planchettes jusqu'au
niveau d'eau désiré dans l'étang, on place un
cadre grillagé au dessus de la planchette la
plus haute. Toute l'eau qui entrerait dans
l'étang après que le niveau d'eau souhaité ait
été atteint (sommet de la planchette la plus
haute), s'écoulerait dans le moine au travers du
cadre grillagé.

Pour vidanger un étang équipé d'un moine, il


suffit d'enlever progressivement les planchettes
en bois et l'argile qui retient l'eau. Le niveau de
l'eau dans l'étang baisse alors progressivement
jusqu'à la dernière planchette : l'étang est alors
complètement vide.
Pendant la vidange, il faut toujours glisser un
cadre grillagé alternativement dans l'une puis
dans l'autre rainure, pour enlever les
planchettes sans perdre de poisson : la grille
mobile empêche les poissons de s'échapper
avec l'eau pendant la vidange.

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Les poissons peuvent être récoltés à la sortie


de la buse du moine, dans une caisse de
capture ou une pêcherie aménagée (c'est ce
qu'on appelle une pêcherie en aval). Dans ce
cas, le pisciculteur laisse passer les poissons
avec l'eau de vidange lorsqu'il enlève les
dernières planchettes (cas A).
Ils peuvent aussi être ramassés devant le
moine à l'intérieur de l'étang, avec une
épuisette ou à l'aide d'une pêcherie en amont
(cas B). Le grillage est alors toujours en place
à chaque déplacement de planchette, pour
empêcher les poissons de sortir de l'étang.

1.2.10. CONSTRUCTION DES DIGUES (1)

Le soin apporté à la construction des digues est un élément essentiel de la durée de vie des
étangs.

Après avoir placé un tuyau de vidange ou un


moine au point le plus bas de l'assiette de
l'étang, comme indiqué dans la fiche
précédente “dispositifs de vidange”, on
commence la construction des digues.
Pour construire les digues, on creuse le sol de
la partie la moins profonde de l'étang : on
enlève la terre trop sableuse. La bonne terre
argileuse est transportée et compactée
humide, au moyen d'une dame ou en roulant
un fût de 200 1 rempli d'eau sur l'emplacement
des digues.

Chaque couche de bonne terre argileuse


humide (ne contenant pas de débris végétaux
ni de grosses pierres) de 10 cm d'épaisseur est
damée vigoureusement. Si on dame une
couche de terre trop épaisse, la terre ne sera
pas bien tassée en profondeur. La terre sera
bien compactée et la digue bien étanche si les
digues sont construites selon cette technique
dite “en escalier”.
On utilise une dame, un fût, ou un rouleau pour
bien compacter chaque marche d'escalier, l'une
après l'autre.
Attention : la plupart des fuites d'eau sont
dues à un mauvais compactage, en particulier
au-dessus du dispositif de vidange.

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Chaque marche d'escalier, de largeur


décroissante du bas vers le haut, est damée et
compactée vigoureusement.
Après avoir monté la digue, marche après
marche, jusqu'à la hauteur d'eau voulue (0,6 à
1,2 m) en fonction du type d'étang (ponte,
alevinage, géniteur)1 et sans oublier la hauteur
de la revanche de 0,25 m, il suffit d'aplatir les
arêtes des marches d'escalier avec un manche
en bois.

1- voir chapitre 2 “Elevage de la carpe commune”

1.2.10. CONSTRUCTION DES DIGUES (2)

Dans les terrains très argileux, le sol est plus difficile à travailler et certains pisciculteurs
préfèrent construire les digues avec des blocs de terre qu'ils découpent dans le sol.

Rappelons que les sols argileux restent en


boule dans la main quand on les presse avec
de l'eau : ils forment alors une pâte lisse qui
retient bien l'eau.
Les sols sableux sont plus faciles à travailler et
s'effritent dans les mains : ils sont très
perméables et conviennent moins bien pour la
pisciculture.
Rappelons que les meilleurs sols pour
construire des étangs de pisciculture sont les
argiles sableuses, les limons silto-argileux et
les limons argileux (voir fiche 1.1.3.(4)).

Pour construire des digues sur des sols


argileux, on procède de la même façon,
(méthode de l'escalier) mais on déplace la terre
par motte taillée, débarrassée de la couche
supérieure végétale et des gros débris
végétaux. Avec un peu d'eau, chaque motte de
terre argileuse se colle aux mottes voisines et
forme une pâte solide et imperméable, qui
adhère fortement au sol argileux sur lequel est
construite la digue.
Attention : la plupart des pisciculteurs
débutants oublient de décaper les mottes
provoquant ainsi des fuites d'eau inutiles à
travers les digues.

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Après avoir déposé côte les mottes de terre


tout le long de la digue à construire, on arrose
et on écrase chaque marche d'escalier sur
toute sa longueur pour que chaque motte de
terre argileuse se colle à ses voisines.
En plus, on utilisera un rouleau ou un fût de
200 litres rempli d'eau ou une dame pour bien
compacter la digue sur toute sa longueur.

1.2.11. AMENAGEMENT DU FOND D'UN ETANG

Le soin apporté à l'aménagement du fond (assiette) de l'étang est essentiel pour la gestion
piscicole et particulièrement pour la survie et la qualité des poissons récoltés lors de la
vidange.

Quel que soit le type d'étang choisi pour y


pratiquer l'élevage de poisson, il est préférable
de le rendre parfaitement et totalement
vidangeable.
Pour faciliter l'évacuation d'eau et la descente
du poisson vers le point de vidange pendant la
baisse des eaux, il est pratique de creuser des
drains de collecte en arête de poisson vers le
tuyau de vidange.

Si l'on prend l'option d'une pêcherie située à


l'intérieur de l'étang, c'est-à-dire une pêcherie
amont, il faut creuser cette pêcherie au bout du
drain juste avant le tuyau de vidange.
Le fond de l'étang doit être aménagé de telle
sorte que toute l'eau du bassin puisse être
évacuée par gravité. Pour y parvenir, il faut
remplir les conditions suivantes :

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- le fond du canal d'amenée d'eau est placé


plus haut que le niveau d'eau désiré dans
l'étang ;
- le fond de l'étang est en pente régulière vers
le drain qui mène au tuyau d'évacuation ;
- le canal d'évacuation est suffisamment large
et plus bas que le fond de l'étang pour évacuer
toute l'eau du bassin pendant les vidanges .

1.2.12. AMENAGEMENT FINAL D'UN ETANG (1)

Quand les digues sont construites et l'assiette de l'étang bien aménagée en pente douce, il
faut placer le dispositif d'alimentation et protéger l'étang contre l'érosion.

Un tuyau d'entrée d'eau de 100 à 200 mm de


diamètre doit être placé entre le canal
d'alimentation et l'étang : ceci peut être un
simple morceau de bambou ou un tuyau en
PVC.
On peut aussi améliorer la prise d'eau en
reliant le canal d'alimentation au tuyau par une
petite tranchée qui permet de régler le débit
d'eau par des planchettes de hauteur variable.
Ces planchettes sont placées dans des
rainures creusées et souvent cimentées dans
les parois de la tranchée. Ce même type de
planchettes doit également être utilisé pour
stabiliser le niveau d'eau dans le canal
d'alimentation.

Il suffit maintenant de placer un grillage, une


boîte de conserve ou tout autre dispositif
efficace pour empêcher les poissons sauvages
de rentrer dans le bassin avec l'eau du canal
d'alimentation.
Pour les prises d'eau améliorées, on peut
placer un cadre finement grillagé dans les
rainures de la tranchée.
Attention : Il ne faut pas oublier de nettoyer
régulièrement les grillages, en particulier s'il y a
beaucoupde débris végétaux dans le canal
d'alimentation.

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Pour rendre les digues plus résistantes contre


l'érosion (action du vent, du soleil et de la
pluie), il faut maintenant recouvrir légèrement
les digues de terre cultivable et y planter des
herbes de couverture. Les herbes courtes,
denses et rampantes comme le Paspalum,
conviennent le mieux pour protéger les digues.

1.2.12. AMENAGEMENT FINAL D'UN ETANG (2)

Pour protéger l'étang contre les débordements il est absolument nécessaire de placer un
dispositif de trop-plein. Il faut également prendre quelques précautions pour mettre sous
eau un étang nouvellement construit.

Après avoir placé le dispositif d'alimentation en


eau de l'étang, il reste encore à placer le
dispositif de tropplein. Le trop-plein doit garantir
l'étang contre les risques de débordement par
suite de fortes pluies ou d'accident ou de
renouvellement d'eau quand l'étang est trop
fertilisé (voir fiche 1.5.3.(7)). Nous nous
souvenons que le moine combine les
dispositifs de vidange et de trop-plein.

Lorsque le dispositif de vidange est composé


d'un simple tuyau, il faut placer un tuyau de
trop-plein légèrement en pente vers l'intérieur
de l'étang. Ce tuyau doit être placé juste au
dessus du niveau d'eau souhaité mais au
moins 0,25 m en deça du sommet des digues.
On le place en général au-dessus du tuyau de
vidange. Son diamètre doit être au moins égal
ou supérieur au diamètre du tuyau du dispositif
d'alimentation en eau. L'orifice du tuyau de
trop-plein à l'intérieur du bassin doit être
protégé par un grillage pour éviter la fuite de
poisson.

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On prend garde de ne pas remplir un nouvel


étang trop rapidement. Un remplissage
progressif de 0,20 m par 24 heures permet aux
digues de s'humidifier et aux argiles contenues
dans la digue de gonfler d'une manière
régulière. Ceci permet d'éviter des cassures de
digues dues à des éfforts trop violents ou des
glissements de terrain.
Un étang est rempli d'eau quand le niveau
d'eau contenu dans l'étang atteint, sans le
dépasser, le tuyau de trop-plein.

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