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MECANIQUE DES STRUCTURES

Chapitre 12: flambage des poutres droites

préparé par

John BOTSIS, Professeur LMAF/STI/EPFL

1
flambage des poutres droites - définitions

Dans les chapitres précédents, les déformations provoquées


par les forces extérieures étaient très petites.

Sauf pour les systèmes hyperstatiques, elles avaient une


influence nulle ou négligeable sur les efforts intérieurs.

Il s’agissait de systèmes élastiquement stables pour lesquels


les grandes déformations ne se produisent qu’après le dépassement
de la limite élastique du matériau, dans l’ensemble ou dans
certaines parties du système.

2
flambage des poutres droites - définitions
Il arrive cependant qu’un système subisse, tout en restant stable,
de grandes déformations sans que les contraintes n’atteignent
nulle part la limite élastique

Le système est stable car la déformation


a pour conséquence une diminution
du moment de flexion.
Dans l’exemple de la figure,
le moment de flexion au point A passe
ainsi de
M A = PA

à M A = P(A − δ H )∠M A

Pour un tel cas, il est évident que l’influence des déformations sur les
efforts intérieurs ne doit plus être négligée.
3
flambage des poutres droites - définitions
D’autres systèmes sont par contre élastiquement instables.
A partir d’un certain niveau des forces extérieures et sans pour
autant que les contraintes n’aient encore atteint la limite élastique,
ils subissent de grandes déformations entraînant une augmentation
des efforts intérieurs et généralement la ruine du système.

A partir d’une certaine valeur des


forces N, appelée charge critique,
la flèche augmente brusquement,
ce qui provoque une augmentation
du moment de flexion en B qui passe
de MB = N δ0 à M= N δ > MB.
Ce phénomène d’instabilité élastique,
entraînant la destruction du système,
est appelé flambage ou flambement.une poutre élancée ayant une
flèche initiale δ0 au point B
et soumise à deux forces opposées N.
4
flambage des poutres droites - définitions
notions de stabilité et d’instabilité élastiques

Pour un petit déplacement horizontal δ , le ressort fournit une


force de rappel R = k δ et la barre tourne d’un petit angle ϕ.
5
flambage des poutres droites - définitions
Pour un petit déplacement horizontal δ , le ressort fournit une force
de rappel R = k δ et la barre tourne d’un petit angle ϕ.

M C = hR − δN = δ (kh − N)

Etudions la stabilité du système en calculant le moment des forces


R et N au point C
6
flambage des poutres droites - définitions

Stabilité du système
M C = hR − δN = δ (kh − N)

Trois possibilités se présentent:

N < k h (MC > 0); le système revient à sa position initiale;


N > k h (MC < 0); le système s’effondre;
N = k h (MC = 0); le système est instable,

il s’effondre quand même car la plus petite imperfection


géométrique suffit pour le faire quitter sa position initiale
(la force N = k h est la charge critique du système). 7
flambage des poutres droites - définitions
Le résultat précédent, basé sur l’équilibre des moments au point C,
peut être retrouvé par comparaison du travail V fourni par la force
extérieure à l’énergie U emmagasinée par le système

V = tN = h (1 − cos ϕ ) N
1 2
= hϕ N
2
1 1
U = Rδ = kδ 2
2 2
1 1
= k (h sin ϕ ) 2 = kh 2ϕ 2
2 2

Le système est alors stable, s’effondre ou est instable selon


que l’énergie U est supérieure, inférieure ou égale au travail V
(théorème de Lejeune-Dirichlet). 8
flambage des poutres droites
Problème d’Euler

Iz ≤ I y

Considérons une poutre soumise à une charge de compression excentrée N,


comme le montre la figure. Nous supposerons que la longueur l est grande
en comparaison des dimensions linéaires de la section.
9
flambage des poutres droites
Problème d’Euler : cas fondamental

Iz ≤ I y

Considérons une poutre soumise à une charge de compression excentrée N,


comme le montre la figure. Nous supposerons que la longueur l est grande
en comparaison des dimensions linéaires de la section. 10
flambage des poutres droites
Problème d’Euler : cas fondamental

Iz ≤ I y

Le cas de charge considéré est un cas particulier de la flexion composée


examinée au chapitre 8, mais, la poutre étant élancée, il n’est plus possible
de négliger la déformation dans l’expression du moment de flexion. 11
flambage des poutres droites
Problème d’Euler : cas fondamental
Moment de flexion
M = − N (δ + e − y)

'' M
y =− (CH 7)
EI

N
y '' = (δ + e − y)
EI

N
k2 =
EI

y = C1 sin kx + C 2 cos kx + (δ + e) y '' + k 2 y = k 2 (δ + e)


12
flambage des poutres droites
Problème d’Euler : cas fondamental
y = C1 sin kx + C 2 cos kx + (δ + e)

y ' ( x = 0) = C1
y( x = 0) = C2 + (δ + e)

y = (δ + e)(1 − cos kA)

y(x = A) = (δ + e)(1 − cos kA) = δ

e e
y= (1 − cos kx ) δ= (1 − cos kA)
cos kA cos kA
13
flambage des poutres droites
Formule d ’Euler : cas fondamental
e
δ= (1 − cos kA)
cos kA
on remarque que la
flèche δ n’est plus une
fonction linéaire de la
charge N et qu’elle tend
même vers l’infini quand
le dénominateur du
membre droit de l’égalité
s’annule, c’est-à-dire
pour
cos k A = 0
14
flambage des poutres droites
Formule d ’Euler π 2 EI Charge critique
NC = (1 + 2n ) 2
4A 2
N
k =
2

EI
π
k= (1 + 2n ), (n = 0,1,2,..)
2A

cos kA = 0

15
flambage des poutres droites
Formule d ’Euler π 2 EI
NC = (1 + 2n ) 2
4A 2

e
y= (1 − cos kx )
cos kA
(la déformée est une sinusoïde
avec la demi-longueur d’onde)
A0 = π / k

π
k= (1 + 2n )
2A

π 2 EI π 2
NC = A0 = = A
A 20 k 1 + 2n 16
flambage des poutres droites
Formule d ’Euler
charge critique
π 2
A0 = = A
k 1 + 2n

π 2 EI
NC =
4A 2

n = 0; A0 = 2A , Nc0 = π2EI / 4A2


n = 1; A0 = 2A/3, Nc1 = 9 Nc0
n = 2; A0 = 2A/5,Nc2 = 25 Nc0

17
flambage des poutres droites
π 2 EI
Formule d ’Euler NC = (1 + 2n ) 2
4A 2
Remarques

- Seule la première charge critique Nc0 a une signification physique.


Dès qu’elle est atteinte, la poutre subit une très grande déformation
et se rompt ou se déforme de façon irréversible car les contraintes
dépassent la limite élastique du matériau.

- Les autres charges critiques sont donc inaccessibles.

- Une théorie plus fine du problème permettrait de montrer que seule


la première charge critique entre en ligne de compte.

18
flambage des poutres droites
Amplitude de la déformation

Quand la charge N est inférieure à la charge critique,


la déformation prend la valeur donnée par la relation

e
y= (1 − cos kx ) proportionnelle à l’excentricité, e
cos kA

π 2 EI
NC = la charge critique n’est pas fonction de e
4A 2

Il est dès lors intéressant de rechercher la charge critique


sans faire intervenir l’excentricité.
19
flambage des poutres droites
Amplitude de la déformation
Choisissons, comme poutre, un autre cas,
comme celui d’une poutre soumise à deux charges opposées

M = yN y '' + k 2 y = 0
'' M y = C1 sin kx + C 2 cos kx
y =−
EI y ( x = 0) = 0 = C 2
N y ( x = A) = 0 = C1 sin kA
k2 =
EI 20
flambage des poutres droites
Amplitude de la déformation

y = C1 sin kx + C 2 cos kx

y ( x = 0) = 0 = C 2 y ( x = A) = 0 = C1 sin kA

Si la constante C1 s’annule, C1 ≠ 0
la déformation est nulle partout kA = nπ (n = 1,2,3,.... )
et la poutre garde sa position initiale

Si le produit kA est égal à nπ, (


k 2 = N / EI ) n 2π 2
=
NC
la charge est critique et satisfait la relation A2 EI
21
flambage des poutres droites
La figure illustre trois allures théoriques de la déformée :

n = 1; A0 = A, Nc adopte la valeur fondamentale Nc1 = π2EI / A2;


n = 2; A0 = A/2, la charge critique vaut Nc2 = 4 Nc1;
n = 3; A0 = A/3 et la charge critique prend la valeur Nc3 = 9 Nc1.

π 2 EI 2 π 2 EI π 2 EI
NC = 2
n = 2
=
A (A / n ) A 20

Comme précédemment – et pour les mêmes raisons –


22
seule la première charge critique Nc1 est à considérer
flambage des poutres droites
π 2 EI
charge critique N C = déformation y ( x ) = C1 sin kx
A 20

kA = nπ (n = 1,2,3,.... )
Problèmes
- Le coefficient C1 est indéterminé
- Si la charge critique dépasse légèrement NC on a
C1 sin kA = 0
kA ≠ π C1 = 0 Pas de déformation ???
sin kA ≠ 0 23
flambage des poutres droites
π 2 EI
charge critique N C = déformation y ( x ) = C1 sin kx
A 20

le problème vient du fait que l’on considère des petites déformations


y '' = − M / EI
on peut eviter ce problème en considérant l’équation
1 y ''
=
ρ (1 + y )
'2 3 / 2
24
flambage des poutres droites
charge & contrainte
après le flambage

remarques
au point A, la charge atteint la valeur critique et l’instabilité démarre;
sur la partie AB, la charge augmente très lentement, mais l’amplitude
de la déformation s’accroît très rapidement;
au point B, la contrainte de flexion dépasse la limite élastique
σe du matériau;
au point C, la poutre atteint sa résistance maximale σB;
sur le tronçon CD, la charge diminue et la poutre s’effondre.
25
flambage des poutres droites

π 2 EI
NC =
A 20
π 2
A0 = = A
k 1 + 2n

π 2 EI
NC =
A 20
A
A0 =
n

26
cas dérivés du flambage
cas dérivés du flambage d’une poutre

2 A0 est la distance entre


charge critique NC = π EI / A 20
deux points d’inflexion
de la déformée. 27
flambage d’une poutre hyperstatique
Poutre encastrée à une extrémité et guidée à l’autre

M = Ny − Q( A − x) y = C1 sin kx + C2 cos kx +
Q
(A − x)
(k 2 = N / EI)
N

conditions aux limites


y ' ( x = 0) = 0 = kC1 − Q / N
Q(A − x)
y '' + k 2 y = y( x = 0) = 0 = C 2 + QA / N
EI
y ( x = A) = 0 = C1 sin kA + C 2 coskA
28
flambage d’une poutre hyperstatique
Poutre encastrée à une extrémité et guidée à l’autre

conditions aux limites


Q
y ' ( x = 0) = 0 = kC1 − Q Q
N y= (sin kx − kA cos kx ) + ( A − x )
QA kN N
y( x = 0) = 0 = C2 +
N
y( x = A) = 0 = C1 sin kA + C2 coskA
Q
0= (sin kA − kA cos kl)
kN 29
flambage d’une poutre hyperstatique
Poutre encastrée à une extrémité et guidée à l’autre

Q
0= (sin kA − kA cos kA)
kN

Cette égalité peut être satisfaite de deux manières


- l’hyperstatique Q est nulle, entraînant les conditions C1 = C2 = 0;
la déformation s’annule alors partout et la poutre reste droite;
- le facteur (sin kA - kA cos kA) est nul, la charge prenant dans ce cas
une valeur critique déterminée par l’équation tg kA = kA.
30
flambage d’une poutre hyperstatique
Poutre encastrée à une extrémité et guidée à l’autre

Intéressons-nous au plus petit produit kA satisfaisant


tg kA = kA.
Ce produit, valable pour la première charge critique
(qui est la seule significative), vaut kA = 4,4934

( 4,4934) 2 EI π 2 EI π 2 EI π 2 EI
NC = 2
= 2
≈ 2
= 2
A (0,6992A) (0,7A) A0 31
flambage d’une poutre hyperstatique
Poutre encastrée à une extrémité et guidée à l’autre

déformée de la poutre
Q 1 + ( kA ) 2 Q
y= sin k ( x − x 0 ) + (A − x )
kN N
Elle consiste en la somme d’une droite, passant par le point A,
(le point d’inflexion situé en x0)
et d’une sinusoïde dont la demi-longueur d’onde est donnée par
la condition kA = 4,4934 π
kA 0 = π A0 = A ≈ 0,7A
4,4934 32
(qui est la même qu’avant)
flambage en dehors du domaine élastique
π 2 EI
Limite de validité de la formule d’Euler N C =
A 20
Remarques

- Le phénomène d’instabilité élastique correspond à la rupture


d’équilibre d’un système.
- Il ne dépend que du module d’élasticité du matériau et
des dimensions géométriques.
- La valeur des contraintes ne joue aucun rôle.
- Cette affirmation n’est toutefois vraie qu’en-dessous
de la limite élastique du matériau.

- Il se peut que les contraintes de compression aient déjà dépassé


cette limite au moment de l’instabilité. Dans ce cas, la charge
critique ne peut plus être calculée par la formule d’Euler
ou les formules dérivées, valables seulement pour un matériau
qui suit la loi de Hooke. 33
flambage en dehors du domaine élastique
π 2 EI
NC =
A 20
NC π 2 EI π 2 Ei 2 π 2E π 2E
σC = σC = = = 2
= 2
F A 0F A0 (A 0 / i ) λ
A
λ= 0
i
Hyperbole d’Euler

Droite de Tetmayer

Courbe d’Engesser-Karmann

λp = π E / σ p
limite de
proportionnalité

34
flambage en dehors du domaine élastique
λ
Formule de Tetmayer σ C = σ BC − (σ BC − σ p )
λp
Hyperbole d’Euler

Droite de Tetmayer

Courbe d’Engesser-Karmann

Matériau [MPa]
S 235 (Ac37-2) σc =400 – 2,0λ
E 295 K (Ac50-2K) σc =720 – 4,7λ
EN AW-Al Cu4Mg1 T6 σc =630 – 6,6λ35
flambage des poutres droites - exemple
Calculer l’écart de température Δθ qui provoque le flambage
d’un tube de longueur A en acier S 235, articulé à ses extrémités A, B.

Déterminer les charge et contrainte critiques correspondantes


et évaluer ces mêmes valeurs pour un tube encastré à ses extrémités.

Données numériques
- Longueur du tube A = 2,5 m
- Diamètre extérieur du tube D1 = 5 cm
- Diamètre intérieur du tube D2 = 4 cm
- Module d’élasticité de l’acier E = 2,1·1011 Pa
- Coefficient de dilatation thermique α = 12·10–6 / ˚C 36
flambage des poutres droites - exemple
Calculons l’écart de température Δθ
π λ = 156
F = (D12 − D 22 ) i = I/F Le flambage
4
est
π A0 A λ p = 104 élastique
I= (D14 − D 42 ) λ= = (A 0 = A)
64 i i

Au moment où le flambage démarre Δθ = 34 0 C


σC σ C = π 2 E / λ2 π 2 EI
AαΔθ = A N C = 2 = 60kN
E A0
allongement N
Raccourcissement σ C = = 85MPa
thermique
dû à la compression F 37
flambage des poutres droites - exemple
Déterminer les charge et contrainte critiques correspondantes
et évaluer ces mêmes valeurs pour un tube encastré à ses extrémités.

Si la poutre est encastrée à ses deux extrémités, la longueur


de flambage est réduite de moitié (A0 = A/2) et l’élancement devient
Formule de Tetmayer
λp = 156 λ
A A σ C = σ BC − (σ BC − σ p )
λ = 0 = = 78 λp
i 2i
σ C = 244MPa σ C = 400 − 2λ
N C = σ C F = 173kN (pour S235)
38
flambage des poutres droites - stabilité
Nous avons montré au début de ce chapitre que l’on peut étudier
la stabilité d’une structure en comparant, pour un déplacement virtuel
compatible avec les liaisons, le travail des forces extérieures
V à l’énergie U accumulée par le système.

V = tN = h (1 − cos ϕ ) N
1
= hϕ 2 N
2
1 1
U = Rδ = kδ 2
2 2
1 1
= k (h sin ϕ ) 2 = kh 2ϕ 2
2 2

Le système est stable, s’effondre ou est instable selon


que l’énergie U est supérieure, inférieure ou égale au travail V
39
flambage des poutres droites
Méthode de Timoshenko
Dans le cas particulier d’une poutre droite comprimée
par une charge N, la méthode de Timoshenko consiste à :

- choisir une déformée convenable,


satisfaisant aux conditions aux limites du problème;
- calculer le déplacement t de la force extérieure N,
correspondant à cette déformée;
- déterminer l’énergie de déformation U du système,
correspondant également à la déformée choisie.
Le système est alors instable si le travail V = t N de la force
extérieure est égal à l’énergie de déformation U,
U
la charge critique correspondante ayant pour valeur N C =
40
t
flambage des poutres droites - Timoshenko

La méthode présente l’avantage principal d’éviter


l’intégration de l’équation différentielle du système.

Par contre, la déformée choisie étant arbitraire, la charge critique


trouvée n’est qu’approximative. Elle est toujours supérieure
à la valeur exacte car la déformée réelle prend spontanément
la forme qui rend minimale la charge critique.

Par conséquent, si l’on choisit successivement plusieurs


déformées, il faudra retenir celle qui donne la plus
faible charge critique.

41
flambage des poutres droites - Timoshenko
déformée

on néglige le raccourcissement
dû à la compression

[ ]
dt = ds − dx = (dx 2 + dy 2 )1 / 2 − dx = dx (1 + y '2 )1 / 2 − 1
42
flambage des poutres droites - Timoshenko
déformée

[ ]
dt = ds − dx = (dx 2 + dy 2 )1 / 2 − dx = dx (1 + y '2 )1 / 2 − 1
1 '2
(1 + y )
' 2 1/ 2
≈ 1+
2
y ⎡ 1 '2 ⎤ 1 '2
dt ≈ dx ⎢(1 + y ) − 1⎥ = y dx 43
⎣ 2 ⎦ 2
flambage des poutres droites - Timoshenko
énergie 1 '2
dt = y dx
2

1 A '2
t = ∫ y dx
20
En négligeant
l’influence de la
compression et
de l’effort tranchant

formule de Timoshenko
A 1 A M2
''2
∫ dx
y U= ∫ dx
U EI A ''2 2 0 EI
N C = = EI 0A U = ∫ y dx
t 20
∫ dx
y '2 y '' = −M / EI
44
0
flambage des poutres droites - Timoshenko
Commentaires
- La formule conduit à la charge critique exacte lorsque la fonction y
coïncide avec la solution analytique du problème de flambage donné.
- Dès lors que la déformée retenue dans la méthode de Timoshenko
est généralement une fonction d’un ou plusieurs paramètres
y(x) = y(x, α1, α2, ..., αi, ..., αp) où les αi (i = 1, 2, ..., p)
la charge critique résultante est également fonction de ces paramètres
Nc = Nc(α1, α2, ..., αi, ..., αp)
- Comme la meilleure valeur de la charge critique est la plus basse,
il est possible d’améliorer la technique de Timoshenko en minimisant Nc
par rapport aux différents paramètres
∂N C ∂N C ∂N C
=0, = 0 , ...., =0
∂a1 ∂a 2 ∂a p
et en retenant des p extrema de charges critiques tirés de ces conditions
celui qui correspond au plus petit minimum.

45
flambage des poutres droites - Timoshenko
application
Choisissons d’abord comme
déformée la courbe exacte
πx
y = δ (1 − cos )
2A

' πδ πx '' π 2δ πx
y = sin y = cos
2A 2A 4A 2 2A

1 A '2 EI A ''2
t = ∫ y dx U = ∫ y dx
20 20
U π 2 EI π 2δ 2 A 2 πx π 2δ 2
NC = = t= ∫ sin dx =
t 4A 2 8A 2
0 2A 16A
EIπ 4δ 2 A
2 πx EIπ 4δ 2
U= ∫ cos dx =
valeur exacte 32A 4
0 2A 64A463
flambage des poutres droites - Timoshenko
application
Supposons maintenant que la fonction y(x)
soit inconnue et prenons comme déformée
celle que produit une force horizontale Q
appliquée à l’extrémité supérieure de la poutre

Q
y= (3Ax 2 − x 3 )
6EI

47
flambage des poutres droites - Timoshenko
application
Q
y= (3Ax 2 − x 3 )
6EI

Q Q
y' = (2Ax − x 2 ) y '' = (A − x )
2EI EI

Q2 A
2 Q 2A5
t= ∫ (2Ax − x )dx =
2 2
8E I 0 15E 2 I 2
Q2 A 2 Q 2A3
U= ∫ (A − x ) dx =
2EI 0 6EI
erreur relative
N 'C − N C 5 / 2 −π 2 / 2 U 5EI
ε C' = = = +1,3% N 'C = = 2
2 t 2A
NC π /2 48
flambage des poutres droites - Timoshenko
remarques
Il est connu qu’une dérivation – et à plus forte raison une double
dérivation – augmente la différence entre une fonction approchée et une
fonction exacte.

On peut dès lors s’attendre à un résultat meilleur en utilisant directement


la fonction approchée plutôt que sa dérivée seconde.

Pour cela, il suffit de calculer l’énergie de déformation en recourant à la


relation
A M2
U=∫ dx incluant explicitement le moment de flexion
0 2EI

EI A ''2
plutôt qu’à l’expression U = ∫ y dx
20
49
flambage des poutres droites - Timoshenko
application ⎡ Q ⎤
M = − N(δ − y) = − N ⎢δ − (3Ax 2 − x 3 )⎥
⎣ 6EI ⎦
δ = QA 3 / 3EI

1 A M2 17AN 2δ 2 Q 2A5 3δ 2
U= ∫ dx = t= 2 2
=
2 0 EI 70EI 15E I 5A

U 42EI
N 'C' = =
t 17A 2
erreur relative

N 'C' − N C
ε C'' = = +0,13% L’approximation est plus fine
NC mais les calculs sont plus longs.
50
flambage des poutres droites - Timoshenko
application
Déterminons par la méthode de Timoshenko la charge critique
de flambage d’une poutre dû au poids propre q [Ν/m]
Supposons une déformée comme
⎛ πx ⎞
y = C⎜1 − cos ⎟
⎝ 2A ⎠
q Energie de déformation
tx
4
x EI A ''2 1 2 ⎛π ⎞
U = ∫ y dx = EIC A⎜ ⎟
20 4 ⎝ 2A ⎠

Déplacement vertical du point x


y 2
1 x '2 1 ⎛π ⎞ ⎛ A πx ⎞
t x = ∫ y dx = C 2 ⎜ ⎟ ⎜ x − sin ⎟
20 4 ⎝ 2A ⎠ ⎝ π A ⎠
EI = constant
51
flambage des poutres droites - Timoshenko
application
la charge critique de flambage d’une poutre dû au poids
propre q [Ν/m] Travail de la charge q
2
A 1 2⎛ π ⎞ ⎛ A 2 2A 2 ⎞
qt
∫ x dx = qC ⎜ ⎟ ⎜ − ⎟
4 ⎝ 2A ⎠ ⎜ 2 π2 ⎟
0 ⎝ ⎠
q
tx
En égalant l’énergie et le travail
on obtient
x
EI π4 8,29EI
q cr = ≈
2A 3 π 2 − 4 A3
y valeur théorique
7,83EI
EI = constant q cr =
A3
52

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