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_-
E DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE, ET TECHNIQUE OU~
--_..._-
INSTITUT DE RECHERCHES SCIENTIfIQUES AU CONGO
SERVICE PEDOLOGIQUE
P. de BOISSEZON
- par
P. de BOl SSEZON
- SOMMAIRE
.
PAGES
_ INTRODUCTION 3
1. Climat 5
III. Végétation 15
IV. Topographie 19
V. Hydromorphie 22
- CONCLUSION 49
- 3 -
- 1 N T R 0 DUC T ION
Alors qu'en pays tempérés, le pédologue dispose d'une somme importante de travaux
sur la caractérisation et les propriétés des différents types de matières organiques des
sols, en région tropicale et équatoriale, les connaissances à ce sujet sont encore très
fragmentaires. En l'absence de classification, le pédologue est souvent amené à définir
les matières organiques des sols qu'il observe, par des comparaisons avec les types de
matières organiques des sols de pays tempérés. Ces analog~es sont le plus souvent limi-
tées à quelques caractéristiques particulières mais n'intéressent pas l"ensemble des pro-
priétés morphologiques, chimiques et biologiques de ces matières organiques.
Par exemple on utilise généralement le meme terme "dt humus doux" pour définir l'h~
mus de nombreuses for~ts de feuillus de pays tempérés ("mull forestier") formé sur un sol
bien pourvu en base, faiblement acide, et pour définir l'humus des sols ferrallitiques
sous foret humide sempervirente.
L'analogie est basée sur la décomposition rapide des débris végétaux qui tombent sur le
sol (mince litière de feuilles mortes) et sur la structure grumeleuse de l'horizon de sur-
face (Al) qui est dUB à un mélange intime des matières humiques Dt minérales. En fait,cet
humus provient dans un cas, d'une forOt à feuilles caduques tandis que dans l'autre cas
la ch~te des feuilles se poursuit à peu près également toute l'année. Avec le pH et le
taux d'éléments échangeables des sols ferrallitiques on aurait sOrement en pays tempéré
un humus podzolique. Enfin a-t-on le droit de comparer à l'hiver de la zone tempéréo, la
saison sèche d'ailleurs fort peu marquée, en ce qui concerne le pédoclimat, sous ce type
de végétation?
- présence ou l'absence d'humus grossier. Dans la première classe t sols évolués A "humus
grossier" et hydroxydes individualisés (podzols et sols podzoliques ••• ), l'évolution du
sol est conditionnée par la présence d'un humus brut; et les complexes humiques jouent
un rôle non seulement dans la migration du fer libre mais encore provoquent une dégrada-
tion de la partie minérale du complexe obsorbant en libérant de l'alumine et de la sili-
ce colloidale qui migrent. Dans la deuxième classe : sols riches en hydroxydes individua-
lisés et humus doux (ou tout au moins non grossier), ce sont les conditions pédoclimati-
ques (climat chaud et humide) qui paraissent induire le processus fondamental d'altéra-
tion particulièrement rapide et complète et l'individualisation des hydroxydes.
Or l'humus des sols de forêt "sèche" sur les formations sableuses Batékés ou de la Cu-
vette congolaise ne peut être considéré conme un "humus doux" (v.p. 39 ) et serait plu-
tôt, "mutatis mutandis" intermédiaire entre un "mor" et un "moder". Peut-on tout de m/3me
considérer ces sols comme ferrallitiques à cause des conditions climatiques (v.p. 6 )
et de la présence de gibbsite dans les échantillons d'argile analysés?
Il importe donc autant du point de vue scientifique que du point de vue techniquo
(agronomiquè)de définir et de caractériser les différents types de matières organiquos
,"
des sols tropicaux.
Dans cette note, nous essayerons à l'aide des études réalisées par les différents
pédologues-ORSTOM ayant travaillé au Congo (+), de rassembler les observations relativeo
aUX caractéristiques morphologiques, physiques, chimiques et biologiques des matières
organiques des sols du Congo.
-j
r (+) Le lecteur trouvera en annexe une liste des publications et rapports qui contiennent
certaines des observations ayant servi à cet essai de synthèse.
~ 5 -
l~f~~~~'_~~~_~~Rl!!~~~_~~~~~~!~
SUR LES MATIERES ORGANIqUES
••=====..=--=----------- --~
DANS LES SOLS DU CONGO
==========~=-=-=---=-=
Les condi tions natur elles qui présid ent aux proce ssus de
transf ormat ion et de génè-
sa de la matiè re organi que des sols, sont d'une part très
diver ses et d'autr e part le
plus souve nt liées entre elles . En effet , plus que le clima
t, c'est le pédoc limat qui in-
tervie nt dans ces proce ssus, et il dépend non seulem ent du
type de végét ation mais aussi
des propr iétés physiq ues des sols.
On peut donc consi dérer, qu'il existe des facteu rs prima ires
taIs que le clima t, la na-
ture pétrog raphiq ue de la roche , la topog raphie ••• mais
c'est en réalit é, le pédoc limat,
le type de végét ation, la natur e des matér iaux issus de l'alté
ratio n des roche s, le bilan
hydriq ue, et l'acti on de l'homm e, qui const ituent les facteu
rs secon daires d'aill eurs le
plus souve nt interd épend ants. qui régiss ent l'évol ution pédob
iologi que des matiè res or-
ganiqu es dans les sols.
I. CLIMAT.
--------------~------------------------~~------~-------
(+) Pour les donné es relati ves aU clima t de la Répub lique ----~---------~-------------------
du Congo, on consu ltera les ou-
vrage s cités en annexe (25, 26).
- 6 -
..
INDICES CLIMATOLOGIQUES DES PRINCIPALES STATIONS
METEOROLOGIQUES DE LA REPUBLIQUE DU CONGO -(+)
----------------------------.------------------------~_
lPluvi ométr ielTem pératu relDé fic.de satur .lIndi.----
ce -~--- -----
de Drain. -----------------------------
1Quot.hygr~. t
Statio ns lmoy. annue llelmo y.annu el.1 moy. annuel
, 1 calcu lé (mm) •1 de Meyer 1 Obser vation s
,
· P (m) U(deg rés C)! (mm de Hg)
-----:--;----y------------r-----------j---------
Bangu1
Iceef . ~ D 1 M
------y--------i-------~-----------!----------
•
--~-
1 1,526 1 26,10 1 5,66 1 1,2 1 650 1 270 1
1 2 1 840 1 !Sabl. de Carno t
1 1 ,
Boko
Brazz aville
1,263
•1
22,53
1 , 0,5
•
1
250
1
1 ,Grès
•
· Inkis i
1,408 24,76 1 4,56 2 1 740 1
Djambala
1
2,002 •
, 1
310 ~Sabl. baték és
1
1 23,20 4,61 l,a 1370 430
Dolis ie
•,1 1 1 "
A
, Fort-R ousse t
1,269
1,726
24,94
25,48
5,61
4,46
1
·
1,5
1
• 390 1
1
220 ! Schist o-Cal e •
1
950 1 390
Franc eville ·1
,. 1,842 24,41 4,53
·
,
1,5 1090 · 410 ! Frane evilli en
Gamboma
1
• 1,700 25,53 5,19 1 ,
1,9 1020 330 tSable s baték és
1
Impfondo 1,738 25,62 3,91 1,5 1 960 1 450
Inoni 1,879 23,34 1 ,1Alluv ions
2 ; 1270 iSable s baték és
• 1
Kinkala 1,388 24,31 1 0,5 ,
• 300 1 !Grès Inkis i
1 1 ,
Mayumba :1:
1
· 1,777 25,06 3,24 1
2
1
730
1 830 1
1
550
;Sable s baték és
•
Mouila ... 2,310 26,18 4,57 1 1350
1
510
!
!Schis to-Ca lc o
1
.-louyondzi 1,253 23,65 3,67 1 1,2 450 1 450 ,
Bouenzien
M'Pouya 1,499 25,43 4, BI 1 ,
1,5 120 310 ;Alluv ions
1
Ouesao 1,562 25,71 4,66 1,7 820 1
1
340 1 ·
Pointe -Noir e
5ibiti
1,274
1,563
25,15
23,17
., 3,61 2 600 1
1
350
1
iSab.s éTie cirq.
3,43 1 660 1 460
, , l Grani te
Souanké 1,638 23,89 3,53 720 460 •
_.-._-.----.-----------------------------._-.---------- ........ ----------"------------------.
• 460
1
·
1
·
------_ .. ~.~.. ~.,~....',~._.,
~) V. remar ques p. 7.
- 7-
• Remargues~~1§.~~§_au tableau nQ l :
(+) Nous aVons ajouté è titre indicatif, les valeurs correspondant è quatre stations
tains résultats, donnés à titre indicatif n'ont pas valeur de moyenne : Boko, Inoni,
Kinkala, Mouyondzi.
.....:.
f++++) Indice de Drainage calculé (Hénin - Aubert) D = :) p3
1+'&= p2
.,;,.'
',' =
0,15 T -0,13
P: pluviométrie moy. annuelle (m)
T: température moy. annuelle (degrés C.)
D: drainage calculé
coefficient de perméabilité déterminé empiriquement d'après les analyses granu-
lamé triques et les mesures de perméabilité in vitro.
M. quotient hydrométrique de Meyer 1 M "" ...E....
d
d: déficit de saturation de l'air (mm de Hg)
p: précipitation (mm)
- B -
Si l'apport de débris végétaux, .soue for!t hu~de a pu 8tre évalué par différents au-
teurs (30-34) à environ 4 ou 5 fois celui eous foret de pays tB~péré, la vitesse de dé-
composition de ces matières végétales est aussi beaucoup plus importante qu'en pays tem-
péré (34). On est donc obligé d'admettre que la vitesse d'humification doit etre égale-
ment plus importante.
Pendant la saison des pluies, les conditions climatiques ne .peuvent pas non plus
~tre consid'rées comme constantes, puisque les pluies sont d'intensité três variables
et le plus souvent inégalement réparties dans le temps.
Dans les sols légers ou tout au moins à structure non grossière, la pénétration des
racines et par la suite, leurs décompositions "in situ", s'effectue facilement et le plus
souvent assez profondément. La migration de l'humus depuis les horizons supérieurs est
également facilitée. L'exemple le plus remarquable est constitué par les sols de savane
• . •
.
EXEMPLES D'iNFLUENCE DE LA RICHESSE EN BASES SUR L' ÉVOL UTi 0N
.,
DES MATIERES ORGANiQUES DES SOLS
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Echantillon
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s. bases Ech.m~hDl )3 5) 6 'H]1 ~4 S.O -1] l _0.3 1S/ !: A,1 -1.4 0.35' b.OS Ct) 09 DG i ~.O'
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Ac. fulvique
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Roche-Mère Roches vertes Micaschiste Alluvions Calcaire SCn: Schistes Granite Sables 6alpkés remaniés
;'
TSI 51 T51 52 TSI 53 T51 54 BT 71 BT 72 MSA 21 MSA22 FL 21 FL 22 FL 23 TSI141 NBI 1 NBI 2 NBI 3 DJK 121 DJK 122
'/5 8/'S 2S/JS $0/'0 01 -CO 45 0/10 ).../30 OliO /30/4' 8G/'O 0/10 2.0/10 lo/ito O{ 10 40/50
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S.des Bases Eth
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pH ~4 7-.7 _ _-
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Ma t. Organique 12.' ,., ..
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Tableau 4
,.
INFLUENCE DE LA RICHESSE EN BASES SUR L~ EVOLUTION
DES MATiÈRES ORGANiqUES DES SOLS
ORIGINE POOL POOL KouiLOU BOUnE tluNiARi POOL BOUCLEI.NIARJ SANGHA POOL L1KOUALA-MOSSAKA
1
localisation Kintoua Bissamouna M' Filou KDutlna Rlv. M'Passa M\Boté Ebal ade Kinsoundi kounda
Echantillon n' BP71 BP,721BP73 BT 811BT 82 MFi1TMFI 2 TS181!rS182 BT 211BT 22 T51201 T51202 8542 BS 43 BP 1 BP 2 BP 3 KA StlKA 92 KA 93 KA 94
--1 -- -- 1- ----
-oj1of-so-
1
- - -t ------- -- -- - - - -- ---- ---- ------ ---- e---- - f------ --
0/10 j 50/'0 -0/10135
-
ProFondeur 0/10 _~O_j ___ a~_ ~t~~ __~o D/18 80 0/10 50/'0 0/10 50 0/10 40 80 JD 100
---+-
S.bases fch.m'q~D1 8,4- 1 2.}i 2,4 o,1~1 0, z. 4 0.24 '.2'
~o,': I~'tHl~z
!'-,S: 14}7- 13,0 ~8 9J 1 1,0 OJl O. 7- D, Z 1,0 OJ3 0,4
-- - f- --- -- ---- - --------~---- f------ - - ------ 1 - - - - - ---- -- '--.-
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pH 'J4! 5.'
~~:
b,g 6, ft. ',,, 6,0 5,1 5.2 4,' 5,1 !.J5 4J1 /t,f - 4)6 4,1- 5;2
Mat.Organiq ues %12, 1
c/N
Ac.humique 0/ 00
11,8 -F4,~
10,1
2,41
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10,5 1 9,8
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1
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1G»2
1-----+----
1
1
-- --- t - - -
1
-- --
atï:l-
--_._------~ ------- ----
ttydromor. de Surr. . Temporairl1 Temporaire d'inondation Temporaire Temporaire Temporaire Temporaire Temporaire
---- --_o- r-- _.- -------._- ---------~- ----- --._- ------_._---- - --_._---
Hydromor. de prat. Permanente Temporaire néant Temporaire Temporaire Temporaire Temporaire Temporaire Permanente
---------.-- ----------- .. --- ._-_ .. _. -" -,--- _
... -._---
-- ------- - - -- -- ---- .- - •... -.~ ---_._--_.'- -',. --
Fond de
Roche - Mère SC I sen Allu'vions Dolin e: SeI Alluvion sen: sen Amphibolites f-------- ---SCI Alluvions
Yésétal:ion
f--- - - - - -------
Forêt Galerie
-- - - - -- -- - - ----
Pennisetum
- ------- --
Galerie
- -------
rorH marecaseuse
..
.
----._ _--------
..
- 13 -
sur matér iaux sableu x à sablo -faibl emen t argile ux, dont l'hori
zon humif ère fortem ent colo-
. ré en brun noirâ tre (10 YR 2/0 à 3/1) dépas se souve nt un
mètre d'épa isseu r. Au contr aire,
certa ins sols argilo -sable ux issus du "Schi sto-ca lcaire ",
remarq uablem ent compa cts ne per-
mette nt qu'une faible pénét ration des matiè res organ iques
en profon deur. (tab. n 2 5 p.14)
L'asp ect morph ologiq ue des horizo ns humif ères dans les sols
est égalem ent lié à la
nature du matér iau origin el. Suiva nt la poros ité, la permé
abilit é et la struc ture de ce
matér iau, la pénét ration humif ère prése nte un aspec t et une
impor tance très varia ble. On
observ e de nombreux interm édiair es entre la pénét ration homog
ène, d'ense mble, qui existe
non seulem ent dans de nombreux profi ls de sols sableu x, mais
encor e sur certa ins sols ar-
gileux ~ struc ture non gross ière, et d'aut re part, la pénétr
~\~~n. préfé rentie lle qui don-
ne auX horizo ns de pénét ration humif ère un aspec t bigar ré.
Cette pénét ration préfé rantic l-
le peut se faire suivan t les fentes qui s'pare nt les unités
struc turale s des sols argile ux
ou argilo -sable ux dont l'agré gatio n est marquée. L'asp ect
bigarr é do l'hori zon de pénét ra-
tion humif ère est alors dO à la coéxi stence des facet tes
des agrég ats coloré es en brun par
la matiè re organ ique et des sectio ns d'agré gats de coule ur
gén~r aleme nt jaunâ tre avec sim-
pleme nt un corte x bruna tre. Cette pénét ration et ce dépOt
préfé rentie l suiva nt les facet-
,. tes struc turale s, ne peut ~tre confondu avec une pénét ration
dite "par taches et traîné os"
que l'on observ e en partic ulier dans les sols sableu x, et
sablo -argil eux à struc ture peu
cohér ente. Dans ce dernie r cas, certa ines zone du profi l
sont color ées d'une maniè re ho~
mogène par la matiè re organ ique et contr asten t avec les zones
faible ment ou non humif ères.
Ces taches et traîné es parais sent dues le plus souve nt à
la décom positio n in situ d'ün-
cienn es racine s ou à des galer ies d'inse ctes ou d'anim aux
fouiss eurs.
Dans un m~me
profi l il arrive fréquemment que l'on observ e différ ents modes
de pé-
nétra tion de la matiè re organ ique, par exemple homogène ou
d'ense mble dans la partie su-
périeu re du profi l, puis par tache s et traîné es ensui te.
Il est à noter qu'à ce chang e-
ment du mode de pénét ration humif ère corres pond fréquemmen
t une varia tion de la densi té
racin aire, souve nt une textur e légère ment plus argile use,
et une struct ure relati veme nt
plus marquée (horiz on B struc tural ou parfo is textu raI).
Lorsque les éléme nts minéra ux du sol sont entièr ement impré
gnés ou rev~tus par la
matiè re organ ique, colle -ci paraî t jouer un r6le primo rdial un ce qui conce rne la mi-
crostr uctur e.
~ On doit donc remar quer que la struct ure des sols et par voie
de conséq uence le mode de
pénét ration des matiè res organ iques ne dépen d pas unique ment
de la nature du matér iau
- 14 -
Tabl. n!! 5
SOLS DE SAVANE
---------------------------I------------------r-----------------.----------
: Sableux 1 Argilo -sable ux • Argileux ~
1 Misa (Plate au Batéké) 1 Boucle du Niari • Platea u. Vallée du Niari Z
---------------T--------r-----------------------
:Echa ntillo n nei
1•Profondeur
fL 61 1 PL 62: fL 63 i T51 131 ---r-- ------~T---------------------------
1
TSI 132 1 PL 21 ~ fL 22: fL 23 i
T--------T------~-r--------r--------T---~-----TM
1 0/10 -----_--1--------1--------1
1 40/50 ! 110/130 0/10 1 70 • 0/10
1 80/90 1 1 30/40
1
1
jCoule ur
r--------T-----------------r--------r---------r---------T--------;- -------
IIOYR 2/0jlOYR 3/l;10YR S/4 10YR 2/2i2,5YR 6/4.7,5YR 3/2jlOYR
lM 1 6/5jlOY R 6/6~
!----~---!--------!-----1---T-----1---!---
------r---------T--------y-----6---
! at. org. % ! 2, ! 2,2 1 D, l 3. 1 1
0, 1 1 5,3 ! 1,4 1 0, ~
-.--- ----- ----- ----- .---- ----- ----- -----
----- ----- --------~-
-- ----- ----- ----- -----
r ----- ---
.. originel, mais aussi du type meme de matière organique. Nous aurons d'ailleurs l'occasion
en décrivant les différents types de matières organiques des sols du Conge, de revenir
sur l'influence de la matière organique sur la structure des sols.
Du point de vue analytique, l'influence des matières organiques des sols sur la structu-
re et la perméabilité a été particulièrement étudiée par Hr. G. MARTIN (37) en ce qui con-
cerne les sols argileux de la vallée du Niari. Les calculs de correlfation ont montré qUI!
la stabilité structurale était liée d'une manière relativement étroite à l~ richesse des
sols en matières organiques et plus précisément auX matières organiques non humif'ées.
III. LA VEGETATION.
Du point de vue des ~bris végétaux gui tombent sur l~ sol (feuilles, branches w et
troncs) nous distinguerons 4 types de groupements végétaux :
- Dans le cas de la forêt humide sempervirente ou des for~ts galeries non inondées, l'ap-
~ort de débris végétaux Qst pratiquement constant tout le long de l'année, comme la
-- ----~ 1
. REPUBLiQUE DU CONGO
• 1
, 1
1
1
1
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11
MOUILA
•
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i
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If' .
, f POINTE·NOIRE
1 1
. 1
Capitale et frontière •
Chef· lIeu et limite de p,.~Fecture •
t C!'Ier·lleu et l, mite de Sous- Prérecture • . 1
J~~ __:
Forit equ8Loria 1e
'L !""f,.J.'-r'~< - . -
Lo~'~J .
, 1
- Dans le cas des différents types de savane, l'apport de débris végétaux sur le sol est
très variable suivant le type et la densité de végétation ; mais comme toutes les savanes
brOIent pratiquement au moins une fois par an, et qu'il n'est pas possible d'omettre l'ac-
tion du feu de brousse, la quantité de débris organiques qui tombent sur le sol pendant
la période de croissance de la savane est limitée et il n'y a pratiquement pas de litière
sur le sol. Par la suite, le feu de brousse laisse d'une part des débris partiellement
calcinés de feuilles'~e certaines tiges herbacées qui jonchent le sol, d'autre part, les
tiges les plus résistantes au feu de la strate herbacée, comme par exemple les tiges
d'Hypparrenia qui restent un certain temps érigées mais disparaissent presque entièrement
par 11 suite, grâce à l'action des termites.
- Il reste le cas des forets marécageuses. Il se forme ici une litière importante qui con-
tient aussi de nombreuses racines et il serait fallacieux de distinguer la part d'apport
de débris superficiels et celle souterraine car d'une part la limite supérieure sol/litiè-
re est fort arbitraire, et d'autre part de nombreux arbres ont des racines aériennes.
En fait cette distinction n'est pas aussi catégorique qu'on la dit bien souvent. Il
est exact que la plupart des essences forestières que l'on peut observer au Congo ont un
enracinement surtout important en surface, ce qui associé à l'apport de débris organiques
sur le sol, explique la grande richesse en matière organique des ~~miers centimètres des
sols forestiers.
- 11 -
On observe copendant un petit nombre de racines qui peuvont pénétrer très profondé-
ment dans les profils(parfois jusqu'à 10 à 15 m.), traverser los horizons de texture très
grossière (nappe de cailloux et concrétions) et arriver dans les zones d'altération. La
décomposition "in situ" do telles racines peut ~tre considérue comme négligeable du point
de vue quantitatif étant donné leur faible nombre et leurs diamètres minimes. Elles jouent
peut-~tre un rôle non négligeable du point de vue de la pGdogènèse de ces horizons (32).
Il n' est pas impossible que le carbone des cendres de feu de brousse soit en partie
la cause de cette différence de,rapport C/N, car il n'est pas absolument démontré, qu'uns
partie du carbone minéralisé des cendres, ne réagisse pas sur le mélange sulfo-ehromique
à froid (Méthode Walkley et Black). Dans le doute on ne peut donc affirmer que les matiè-
res organiques des sols do savane soient nettement moins évoluées que celles des sols de
forêts sempervirentes mais la distinction analytique entre les deux catégories de sol
reste valable.
Font cependant exception à cette règle : Los sols de forêt sèche (v. p. 39 ) qui
ont une matière organique généralemont plus grossière que celle des sols de foret sampor-
virente et dont le rapport C/N des matières organiques de l'horizon supérieur, générale-
ment compris entre 12 et 16 peut dépasser 11 dans le cas de sols de forêts anciennes non
hydromorphes (1).
humiques :::lt fulvigues, il n'existe pas de différence murquée antre les matières organi-
ques de ces catégories de sols ; que cc soit pour les sols de forets ou pour les sols de
savane, le taux d'acides fulviques est généralement plus Clevé que celui des acides :lumi-
ques (++), ct dans los horizons profonds de pénétration humifère, le taux rJ'ocides humi-
ques devient très faible par rapport cu taux d'acides fulviques.
IV. LA TOPOGRAPHIE.
humifères des sols n'est évidemment pas direct; mais de la position des sols dans le
paysage dépend la nature et l'importance des matières organiques dans le sol. Bien sou-
vent, m~me, par suite de la forte évolution et de l'homogénéité remarquable des matériaux
originels (10) la seule différenciation entre les différents sols de toposéquences est
due à la matière organique des sols.
Lorsque l'érosion devient importante non seulement les débris organiques mais enco-
re les horizons superficiels peuvent ~tre entraînés. On observe alors sur les pentes des
sols dont l'horizon humifère est peu épais et même parfois tronqué (Ex. sol rouge érodé
sur grès de l'Inkisi, plateau des cataractes), et dans les bas de pente et fond de vallée
des sols colluviaux profonds enrichis en matières organiques. Le dépet des matières or-
ganiques plus ou moins humifiées, . au lieu de se faire uniquement en surface, se pré-
sentent alors sous forme de lignes sub-horizontales dans l'ensemble du profil.
- Le deuxième processus, lié à la position topographique, est celui du lessivage oblique
des matières humiques. Il intervient d'une manière vraiment nette dans les sols à hori-
zons supérieurs perméables, et permet d'expliquer les phénomènes d'accumulation humiquo
dans la partie profonde des sols de piedmont.
----------------------------------------------------------------_ ... .. , ~.,'-_.~, .. ~.,.
(+) Cette accumulation de débris organiques peut dans le cas où le sol a une bonne per-
méabilité se faire presque à mi-pente, environ au niveau où le profil de la ponte devient
concave et correspondrait à la zone où la lame d'eau s'infiltre généralement (cf. tab" 6,
ox. 2).
- 20 -
Tabl o nI! 6
;-~~~:~~~~~:~--~;--------;-~~~-~;~-;-~~~-;;;-;---~~~-~~~----;
.l------------------------;---------ï---------ï--------------.
....
1 Profondeur 0/10 iD/ID i 0/10 i
1 1
Mat. orge % 5,2 5,3 14,5
C/N 17
.
1 18,1 25
i,---'---------------------T-------~---------T----------ï--------------ï----------~
Echantillon nI! • MAY 221 • MAY 231 i MAY 241 • MAY 261 i
,------·------------------,-----------------1----------ï--------------T--------.. . !
• Profo'ldeur • 0/10 • 0/10· 0/10· 0/10 0
1 t
Mat. orge % 0,9 1,3 1,6 2,8
- Le troisième processus est lié au bilan hydrique des sols. En effet, le pédoclimat re-
lativement plus sec des sols de pente s'oppose aU p~doclimat plus humide des sols de pla-
toau et surtout à celui des 50l~ de bas de pente et de piedmont, qui lorsque le drainage
n'est pas excellent, entraine des phénomènes d'hydromorphie au moins temporaire. Cette
différence écologique des conditions de transformations des matières organiques dans los
sols de toposéquences a pour conséquence des diffGrences non seulement qualitatives mais
aussi quantitatives.
(+) On remarquera (tab. n 2 6 p. ) que les sols de bas de pente et de piedmont possèdent
une matière organique peu évoluée, particulièrement riche en acides humiques grossiers
fortement colorés.
- 22 -
V. HYDROMORPHIE.
-----------~
Parmi les facteurs conditionnant l'évolution des matières organiques dans le sol,
l'hydromorphie constitue un facteur souvent prépondérant, c'est-à-dire qu'il pout masquer
l'influence des autres facteurs de différenciation des matières organiques dans le sol.
Les matières organiques des sols hydromorphes subissent par conséquent suivant le
niveau de la nappe au cours de l'année, une décomposition plus ou moins poussée. Le rap-
port Carbone/Azote des diff~rents types de sols hydromorphes et de leurs horizons est donc
très variable (cf. tabl. n!! 4 p. 12 et p. 42 et suivantes).
Les composés humiques qui se forment sont souvent de nature très grossière;t de cou-
leur la plupart du temps brun-noirâtre, et parfois brun rouge dans le cas de certains ho-
rizons d'accumulation humique dei pseudo-podzo~de nappe.
L'origine des matières organiques (humifiées ou non) des sols hydromorphes n'est
pas forcément uniquement autochtone, c'est-à-dire issu~ de la végétation qui se développe
sur le sol lui-mOrne. Elles peuvent avoir un origine mixte, c'est-à-dire provenir à la
fois pour une part de la végétation qui se développe sur le sol lui-mâme, et d'autre part
d'un apport:
par colluvionnement ou alluvionnement de débris végétaux ou animaux ou de matières or-
ganiques plus ou moins humifiées.
- par lessivage oblique des matières humifiées des sols de versant (v. p. 19 ).
Les variations des conditions d'hydromorphie au cours de l'année dans les différents
horizons d'un profil hydromorph~, les impr~cisions sur l'origine des matières organiques
rendant très délicate l'étude de certaines catégories de matières organiques des sols hy-
dromorphes. Dans la deuxième partie de cette étude nous décrirons seulement certains ty-
pes originaux de matières organiques de sols hydromorphes qui possèdent des caractêristi-
- 23 -
quos vraiment remarquables. Mais une étude spéciale des sols hydromorphos du Congo se
révèle nécessaire pour définir los autres types de matièros organiques des sols hydromor-
phes.
Dans l'état actuel de pseudo-équilibre climatique (4), on peut se demander quel est
le rôle des feux de brousse sur la matière organique des sols de savane. Il réduit à peu
do chose, l'apport de débris végétaux sur los 601s de savane. L'évaluation des modifica-
tions des matières organiques dos sols de savane dues au passage du feu de brousse est
toutofois délicate. La seule expérience de mis on défens d'une parcelle de savane qui
a été réalisée à la station des Eaux et for~ts de Loudima (savane arbustive à Hyparrhénia
diplandra et Anona arénaria) n'a malheureusement duré que 7 années. Si du point de vue
qualitatif, on a pu observer l'accumulation d'un paillage très épais de vieux chaumes
d'hyparrhénia cc qui avait pour effet de maintenir le sol à l'abri de la lumière et de
lui conserver une certaine humidité en saison sèche ; par contre du point de vue quanti-
tatif, les variations des caract6ristiqucs analytiques relatives à la matière organique
ne sont pes significatives, et tout ce que l'on peut dire c'est qu~il n'y a ~ eu en 7
années d'expérience ni une augmentation sensible de la teneur en matières organiques, ni
une variation du dogré d'~volution.
L'influence de l'homme sur la matière organique des sols peut également provenir du
dGfrichemunt et du la mise on culture. La diminutio~ de la teneur en matière organiques
des sols, consécutive au défrichement est un phunomène bien connu et qui a 6té particu-
lièremont étudié eu Congo par Mr. G. MARTIN dans 10 cadre de l'Gtude de l'évolution düs
sols do la vallée du Niari sous culture mécanisée (36). En ce qui concerne l'évolution
qualitative des matières organi~ues de ces sols, il semble qu'il y ait une évolution dif-
férente suivant le degré d'acidité des sols (36). Pour les sols acides, on constate
Tab!. n!! 7
....
Z
Témoin ""Tl
r
Culture continue dtarachide c
Savane
---------------··------T----------------------------------------------------------------- fTI
Z
n
·---------------------r----------------------------------------------------------------------,
U1
(..........
;Date des pré1èvsments;lS-XII-S4; ;16-XI-5S;27-XI-S6;20-XI-S7; ;19-I-S9;6-1-60;20-XII-61;
....
c
;0
fTI
t:1
0- • r c
·,--------··-----------,----------------------r---------------------.-------ï------T---------,.
fTI
, Profondeur; Prélèvements agronomiques (0-15) ; CD U1 t:1
,;)
.... ....0U1 3:
»
fTI
""Tl
; pH ; 5, 2 4, 7 ; . 4, 5 4, 3 ; 4, 5 ; 4, 7 ·1 ;
QI
c::: QI
-; ....
.... :c
n
;0
l-~t '%
t'
: 2,7 2,2
•
: 2,5 2,3
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•
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QI fTI
;0 fTI
1 l , ' "
, m- ....
1
1
fTI
U1
J:
fTI
·
: N mg/100 g.
.
: 178 155
.!
; 157 145
.!
; 144 : 143· 136 ,.• ID
0-
CD
C
X
1
1
1
0
;0
Z
-;
C 1 Gl fTI N
C/N : 15,6 14,2 15,9 15,9 14 14,8 ! 14,6 0- 1 :J> -; ::.
z
/-'-
CD 1
....
Z
UI t:1 1
! 1
Mat. orge % 4,8 ,. 3,8
!
4,3 4,0
., 3,5
----------------------------------------------------------------------------------------------
3,6 ~ 3,4
QI
11
/-'-
"0
.....
Dl
0
C
fTI
U1
fTI
r
:J>
.
182", 196
",
171" 203
!
196 196
•
- 26 -
Tabl. n 2 9
.-------------------------1--------------------------
1 --------------------~---T
~ , Temoin S/forGt humide ; Sous Caféiers ~
1 i Prélèvement agronomique i Moy. de 4 Prélève a gron·
1
r--------------------------,~-------~-------------t
, Profondeur , . 0/15 ; 0/15 ;
,------------------------r--------------------------r-------------------------,
Il • • •
. 1 4,1,
.
·;:-----------------------r-------------------------"------------------------
c % 4,1
.;,
·; N mg/lOO g. •
. 1 301
.; 283
J------------------------T---------------------------~------------------------
/ 1
.;
1
! C N 1 13, B 1 14,5 1
'------------------------1--------------------------1-------------------------
~ • • 6
: MO % 1 7,2 7,05
,------------------------T--------------------------,-------------------------,
i Ac. humique mg/IOO g ! J08 i 333 ;
,---...-.-<-------------------T--------------------------ï------------------------- f
1
· pH
.t 4, 1
. 1 4, 3
.
----""----"'"""-----------------------_._---------------- -------------~-------------
1
... 27 -
généralement une augmuntation du rapport CIN, correspondant à une perte plus importante
d'azote que de carbone. Au contraire pour les sols moins acides, ou qui ont reçu un amen-
demant calcaire au moment du défrichement (15), le rapport CIN a tendance à diminuer,ce
qui correspond globalement à une minéralisation relativement plus importante du carbone
que de l'azote des sols (v. tabla n~ 7 p. 24). En ce qui concerne les variations. de la
teneur en composés humiques, on constate généralement que la teneur en acides fulviques
varie peu, par contre celle en acides humiques diminue sensiblement(au moins de 25 % pour
les sols argileux de la vallée du Niari pour la l~ année de culture).
Un autre aspect de l'évolution des matières organiques des sols sous l'influence de
l'homme, est lié à l'enrichissement des emplacements de villaJle~ et campements par les
cendres des feux domestiques et par les résidus des r6coltes. Cette fertilisation du sol,
non réfléchie, mais très efficace est de plus accompagnée de la plentation d'espèces ar-
bustives (essentiellement fruitière) et d'un certain nombre de plantes rudérales, ce qui
contribue également à modifier les conditions de génèse des matières organiques de ces
sols (+). L'augmentation de la richesse minérale de cos sols, par rapport au sol sous vé-
g6tation naturelle, n'ost pas forcément accompagnée ni d'une augmentation sensible de te-
neur en matières organiques, ni d'une modification dans un sens déterminé, des caracté-
ristiques analytiques relatives aux matières organiques, (rapport CIN, taux d'humifica-
tian, rapport ac.hum./ac.fulviques) mais par contre, l'action de ce nouveau type de ma-
tières organiques paraît gGn8ralement bénéfique, en particulier sur la structure des ho-
rizons humifères.
L'exemple le plus remarquable est celui des bosquets anthropiques sur sols sableux ou
sabla-argileux des plateaux Batékés et de la cuvette congolaise (v.p.!40). Alors que sous
végétation naturelle (for~t semi-sèche), sous une litière grossière, l'horizon humifère
supérieur présente une structure particulaire avec de nombreux sables nus et déliés, dans
les bosquets anthropiques sous une litière discontinue peu épaisse ct non grossière, la
structure de l'horizon humifère est grumuleuse et les sables nus sont totalement ou pres-
que absents.
(+) Ces bosquets anthropiques, dénommés "Nkunku" par les populations . Becongo (Congo-Léo-
poldville) constituent des formations arbustives fermées, résistantes au feu, et qui sont
souvent à l'origine de massifs forestiers secondaires ( 24).
- 28 -
2!! partie.
Parmi le grand nombre de types de matières organiques des sols du Congo, nous n'a-
vons retenu qu'un certain nombre de types principaux qui peuvent ~tre observés dans des
zones étendues. A propDs de ces grands groupes nous avons noté les variations les plus
remarquables en fonction de l'influence de différents facteurs d'évolution des matières
organiques du sol (position topographique, influence humaine ••• )
A ces grands groupes s'ajoutent des types bien individualisés dont l'aire de répartition
est certainement plus restreinte et m8me parfois très limitée, mais que l'on doit placer
sur le même plan du point de vue classification à caUse de l'originalité des processus
d'évolution concernant leurs matières organiques.(matière organique des sols de reliefs
dolomitiques, posudo-podzols de nappe ••• }
L'ensemble de cet inventaire quelque peu hétérogène ne peut être considéré comme une
classification des matières organiques des sols du Congo, à Cause de l'hétérogénéité des
critères utilisés pour distinguer les différents types de matières organiques.
Dans la majorité des cas, c'est le type de végétation qui servira de base à la séparation
des différentes matières organiques des sols. Ce critère présente l'avantage de posséder
un caractère synthétique en ce sens que reflètant l'importance des différents facteurs
phytGsociologiques, il donne une idée d'ensemble du climat, ou plutet du pédoclimat, de
,'
la nature de la roche-mère, de l'influence de l'homme, etc. Il présente par contre le 08-
faut de n'être pas toujours le principal facteur de la génèse des matières organiques des
sols, et par cela même d'itre fort peu explicatif.
C'est pourquoi nous noterons dans chaque cas, les facteurs qui paraissent jouer un r8~e
-=-=-=-=-=-
- 29 -
T------------------j----------T---------ï---------T---------ï
Ex
.; Echantillon nJ!
. .; TSI 52 •
; TSI SI
.
TSI 53 ; TSI 54
I------------------i----------T---------ï---------;---~-----
•
S 3- MATIERES ORGANIQUES
DES SOLS ROUGES ERODES SUR GRES DE L'INKISSI
Le couvert végétal est très discontinu et de nombreuses plages de sols nus sont
occupées par des lichens (31) et des cyanophycées.
Roche mère: Grès del'Inkissi (essentiellement Plateau des cataractes).
Position topographique: Pente moyenne à fortes.
Feux de brousse : le plus souvent pluriannuel mais rapide du fait de la couverture vé-
gétale très discontinue et du faible développement de la strate herbacée.
Ces sols sablo-argileux ont une perméabilité très faible et le ruissellement (coef. de
ruissellement jusqu'à 75 %) entraîne une érosion en nappe très importante.
La matière organique de ces sols, du fait de l'érosion et des feux de brousse est
issue essentiellement de la décomposition du système racinaire de la végétation et dans
une moindre mesure des algues et lichens. De plus l'érosion en enlevant la partie supé-
rieure du sol entra!ne vers lesbas-fonds la partie supérieure de l'horizon humifère qui
de ce fait est tronqué~
Cette matière organique ne paraît pas avoir une influence marquée sur la mauvaise
structure de ces sols (polyédrique moyen, compact).
Variations :
Les sols de sommet do colline diffèrent sensiblement des sols de pentes par le
fait que les phénomènes d'érosion étant moins marqués, il existe un horizon humifère
brun noirâtre en surface avec des teneurs en matière organique de 2 à 3 %.
- en bas de pente les sols colluviaux plus sableux sont nettement plus riches en matiè-
res organiques que les sols de versant (4 % ou plus).
- 33 -
Végét ation : Savan e plus ou moins arbus tive à Loude tia simple
x et Ctenium newto ni •
. Roche mère et local isatio n :"Grès polym orphes "(Ba1) bordu
re Ouost et Sud-o uest des pla-
teaux Baték és.
Textu re : sableu se.
Riche sse minér ale : très faible , la somme des bases échan
geable s est généra lemen t infé-
rieure à 0,5 meq/lo o g.
pH : Légère ment supér ieur è S.
Par contre lorsque l'on se déplace vers l'aval (IILousséké" à Loudetia simplex),
les sols sont fréquemment marqués par une hydromorphie permanente plus OU moins profonde.
La matière organique, un peu plus abondante et de couleur noire est nettement moins évo-
luée (rapport C/N supérieur à 18 pour la couche 0/10), mais le taux d'humification reste
toujours très bas. Les acides fulviques prédominent nettement et les sols sont nettement
plus acides (pH voisin de 4,5).
Lorsque la nappe phréatique est peu profonde et que le renouvellement des eaux
soutorraines sa fait mal, on observe une accumulation importante de matière organique on
profondeur dont nous parlerons (p. 42) dans le chapitre des sols hydromorphes.
-:_=-=-::c-=-
- 37 -
Table n!! 10
--.-------------------------------------------------------------T---------------
;, .. . S
.Pos~ t~on topograph~que t
Colluvium
de Bas de pen t e
1 Fd de Vallée" Fd de vallée à;
! 1 11 b'~en d ra~nB
. , 1I hy dro. d e pro f't
t------~-------:-------rDJK-1DjK-rMAY-rMAy-rDjK-TMAy-rMAV-rMAy-y----yMAY-yMAY-t
IEchant~llon n- t 81 1781 1331 1371 1791 1131 1251 1141 1 1361 1101 t
----------------------7------------------------------------------------------
1IProfondeur "
10 /1010
1 /1010
l /1010
l /1010
1/ 1 /1010
1010 1 /1010
1 /101
1 1
tO/ 1 /ID!
1010 1
1----------------------r----r----r---------T----T----r----
.. • " 1 ." T
"----T---------T----'
1 ."
lArg~le + L1mon 1 1,11 2,0 4,0 3,2 2,0 l,5 3,0 2,0 1 4,5 3,0
1 1 1 1 1 1 1 1 1
---------------------------T----y----r----T----T----T----T----y----T---------,
~ pH : 5, 8i l S , 6i 5, 4 i i 5,Si 5, 6. 5, 6 i 4, 4 i 4,Si 1
----------------------i----r----.----ï----T----T----,----T·~---r-
---i---------,
~lC rrI
70 " "
1
1 1,11 1,11 0,8 1" 0, 9"1 0,8 1" 0, 5"1 0, 5 1 0,7 1" 1" l, 7 1 1,8:•
l----------------------y----r----r----r:---y----r----y----r::--y----y----y----:
IN total mg/lOO g 167 177 149 156 149 145 142 163 1 177 170 1
----------------------T~---r---------r----r----T----r---------r----r----r----
~C/N 115,9i14,3~16,3i16,li16,3ill,ltll,9:11,11 !22 i25,7i
---------------------------T----r----y---------r----r----y_---y----ï----ï----,
iMatière organique % : 1,8 1,9 1,3 l,si 1,4i 0,8 0,8~ l,l, i3 i3 ~
1 1 1 t
'----------------------r---------r----T----r----l---~----y_---r---- ï ---- ï ----,
:e. humique ~oO 10,05~ o
0,li ,05i D,li 0,11 0,11 D,II 0,2 1 i D,li 0~2~
~--------------------------------T---------r---------r---------T--------------
le. fulv~que
• rrI
700
1 1" 1" 1 " 1
10 ,15 0,3 0,15! 0,2 0,2:0,15 0,15 0,4
.1 !
1 0,6 0,5!
1
1 1 1 1 1 1 1
----------------------T----T---------ï----r----T----T----T---------,--------..,
~TaLJX d'humification 1 L,8 1 3,6~ 2,5i 2,8 1 3,8i 5 1 5 i 8,6: i 4,1; 3,9i
--------------------------------------------.----------------------------------
- 38 -
Cette matière organique est relativement évoluée, le rapport C/N de la couche su-
périeure de ces sols est généralement compris entre 9 et 12. Cependant on doit remarqL~L
que dans le cas do certains sols argilo-sableux sur granite, dont l'horizon supérieur a
un pH de l'ordre de 4, 10 rapport C/N peut atteindre 14.
L'horizon de p6ut§tration humifère homogène, qui débute à moins de 10 cm de la surfaco du
sol, a par contro toujours un rapport C/N inférieur à 10.
la présence d'acides humiques n'est importante que dans 10 petit horizon grumoleux
de surface. Dans l'horizon inférieur elle est tout de suite faible. Par contre les acides
fulviques abondants dans le potit horizon supérieur migrent profondément dans le profil.
La capacité d'échange de cette matière organique est de l'ordre de BO meq/100 g. de ma-
tières organiques.
Ex : v. tableau n 2 2 p. 10.
----------------~--------------------------~------------~ -----~-~------~~~------------
(+) Cc type de matières organiques existe aussi sous forêt galerie semi-eaducifoliêe :
Sur schisto-calcaire fNiari) par exemple.
- 39 -
(+) Ce type de matière organique a été également observé sous forêt semi-caducifoliéo à
8k JILaé sur Quartzites, dans le Mayombe, et sur sols issus do grès dtt.. Bouenzien.
(++) Sur les plateaux Koukouya et Djambala la teneur en matières organiques des sols fo~
restiers ost généralement plus élevée 1 à a % pour la couche (0/10) ce qui s'expliqcL ~ar
la texture plus argileuse (Ba2)
- 40 -
Dans l'horizon de pénétration humifère homogène, le rapport CIN est très légèrement in-
férieur, mais le taux d'humification et le rapport ac.humiques/ac.fulviques décroissent.
Enfin dans l'horizon do pénétration humifère "par tache", le rapport C/N devient infé-
rieur à 10, et los acides fulvi~ues dominent.
La présence de nombreuti sables nus et déliés dans la litière et dans l'horizon hu-
mifère supérieur, alors que le matériau originel est constitué par un sable ferruginisé,
conduisent à penser, que cette matière organique joue un rôle important dans le décapage
des sables et le lessivage des hydroxydes de recouvrement et de l'argile.
D'ailleurs, lorsque l'intensité des facteurs pédogénétiques est plus marquée (voir Va-
riations) on remarque la présence d'un horizon d'accumulation humo-ferrugineuse en pro-
fondeur.
VARIATIONS.
1. Dans le cas où la pluviométrie ost plus élevée (de l'ordre de 2000 mm.) et sous fo-
r~t ancienne, il existe des sols, en particulier sur le plateau Koukouya (7), dans les-
quels 10 processus pédogénétiquo peut ontra!ner la présence d'un horizon A2 lessivé qui
s'intercale entre l'horizon humifère de surface riche en sables nus et déliés, et l'hori-
zon d'accumulation (B) huma-ferrugineuse.
Ces sols ont un pH particulièrement bas (3,3 à 3,9) et leur complexe absorbant est pres-
que totalement désaturé.
La matière organique qui joue un rôle primordial dans l'évolution de ces sols est d'ail-
leurs plus grossière (C/N de l'ordre de 18) et l'on observe parfois une diminution rela-
tive des bases totales en surface, ce qui indique une dégradation de la partie minérale
de ces sols.
2. Dans la Cuvette congolaise, et dans la zone des hautes collines entourant les pla-
teaux Batékés (Grès polymorphes), sur dos matériaux très pauvres on argile (moins de 10%)
on observe également des sols forestiers préseni~nt un horizon B d'accumulation humifère
profond. L'horizon Ae nettement plus clair et plus pauore en matiFre organique que l'ho-
rizon Al et B a une structuT.'S ~3~ticul~ire, mais no para!t pas spécialement lessivé en
argile.
3. Inversement, mais toujours sur le sol sableux, los forêts anthropiques sur emplace-
mant d'ancien village constitué par des essences différentes «Hlletia Laurent!i, füns,
Ela~ià)avec un sous bois peu dense et dont les sols ont une richesse en base généralement
- 41 -
supérieure (Fertilisation par les cendres et résidus de toute sorte) ont une matière
organique moins grossière
- la litière est très peu épaisse, discontinue ~t constituée seulement de quelques
feuilles mortes.
- les sables nus dans l'horizon humifère sont très peu abondante et ne sont pas déliés,
la couleur est brun sombre et la structure grumeleuse dans la partie supérieure devient
ensuite nuciTorme.
- la limite inférieure de l'horizon de pénétration humifère est progressive (profil
fondu) (14).
Du point de vue de sa composition chimique, cette matière organique est nettement plus
évoluée : rapport C/N inférieur à 12.
- 42 -
MATIERES
. .w c..===__
=__ORGANIQUES .w_.a=-_
DES SOLS HYDROMORPHES_
H 1- MATIERE ORGANIQUE DES SOLS HYDROMORPHES A HORIZON D'ACCUMULATION
HUMIFERE PROFOND (PSEUDO-PODZOL DE NAPPE)
Roche mère : Ces pseudo-podzols de nappe n'ont été observés que dans des sols de
texture sableuse (sables plio-pleistocène région du Kouilou, sables Batékés, Grès du
Bouenzien, Alluvions issues de la série de Sembé-Ouesso).
Ce type de matière organique ne parait pas lié à un type de végétation particulier puis-
qu'on peut l'observer sous forêt marécageuse et sous prairie marécageuse. Toutefois la
morphologie de la partie supérieure du profil n'est alors pas la mArne.
Le facteur principal de génèse semble donc ~tre la présence d'une nappe d'eau permanente
en profondeur, qui est alimentée par le lessivage oblique des sols de versant.
constate que l'horizon d'accumulation humifère existe en continuité sous ces deux typos
de formations végétales, et l'analyse n'indique que de faibles différences c'est par
exemple le caS des profils DJK 80 et 81 (tableau n 2 Il p. 43, Yili).
Si nous revenons maintenant aux sols de "Lousséké" (p. 36), on s ' aperçoit qu 1 il
- 43 -
-----------------------------------------------------------------T
1 FORET GALERIE VINZfI : YIU !
l , , 1 l , 1
Echantillon nI! tMt,Y 351 Mf'Y 352iMAY 353iDJK 8D1iDJK 802iDJK 803~
t
Profondeur 0/10! 40 1 70/80 1 0/10! 25 1 130 ~
, l , 1 1 1
i
1
Couleur i7,SYR3/0i7,SfR6/0"7,SYR4/2i10YR5/1 i7,SYR 5/1 10YR5/4
1
1 Argile 1 9 1,5 3,5 1 2 1 2 1 3
1 1
pH 3,6 5,4 4,2 4,2 4,_6 1 4,9
1 C% 1,4 0,2 1,4 1,3 0,3 1 1,3
1 1 1
1 N mg/IDD g. 77 1 14 28 77 1 24 1 31
1 C/N 18,2 1 14,3 50 17 1 14,2 1 41,3
: C. humique %0 : 0,5 1 0,1 1 2,2 0,05 i t : 1,6
!_~~_!~~~~9~:_~~_! ~L~ __ __!__~L~_! __ ~L~ __!__~!~~_!_~!~_ !__~!~ __!
T-----------------7-------------------------------------------------------T
iSAVANE STEPPIQUE! Plateau de Djambala i YILI i
-. !Echanti110n nI! IDJK 211!DJK 2121DJK 2131DJK 8111DJK 8121DJK 8131DJK 8141
.. 1 1 1 1 1 1 1 1
Profondeur • 0/10 60' 100 • 0/10 45/50 100' 160 •
'. !! 1 ! ! l I t
lCou1eur t 10YR2/l! 10YR5/1! 10YR5/4110YRS/117,5YR5/1110YR7!1110YR4/lt
1Argile 1 19 ! 10,5 ! Il 1 2 1 2 1 1,5 ! 6 !
1 ! 1 1
IpH 14,81 4,9 1 !
lC
! r " o ,l6 l, 7 2,9 1,1 !
0,3 1 0,05 - - -1
1,7
IN mg/l00 g. 2SS! !U 2.l. 63 35 1 14 35
i C/ N 23,6 ! 18,4 31,9 17,9 1 8,3 ~ . 1
48
1C• humiqUE: %0 3,4 1 0,15 0,9 D,Ile 1 c 2,1
1 1
ic • fulvique %0
1
6,8 ! 1,35. 10,1 1 0,2 ! 0,2 1 0,05 1 2,6 1
---------------------------------------------------------------------------
y-----------------------------------.------------------------------------T
1 JACHERE HERBACEE . DJENO (Région de Pointe-Noire) !
1 Echantillon nI! 1 DJ 11 DJ 21 DJ 31 DJ 41 DJ 51 DJ 6 !
1 1 1 l , 1 l '
! Profondeur Oil0i2S/35!50/60i70/80i80/90!110/120i
1 Argile 2 2 2 3 1 5 ! l, 5
~ lit
pH 5,9 5,8 5,8 5,6 1 5,2! 5,2
! C % 0,9 0,8 1 0,2 0,8 1 2,4 1 0,7
1 1 !
1 N mg/lOO g. 66 46 25 1 57 1 122 54 1
&C/N 113,2 116,3 6,4 114,7 1 20 1 13
1 J r t 1 t ~
ac. humiques (Chaminade) mg/l00g (280)i(208) (48)i(296)i(344)1 (24) 1
1
---~------~---------------------------------------------~---------~-----
- 44 -
existe une relation génétique (chaine de sols) entre les sols lessivés de bas de ver-
sants et ces pseudo-podzols de nappe. Cependant l'accumulation de matières organiques
en profondeur dans les sols sableux hydromorphes de fond de vallée n'est pas générale
et nécessite non seulement la présence d'une nappe phréatique permanente susceptible
d'atteindre la surface du sol suivant les fluctuations saisonnières, ce qui favorise
le lessivage de la zone de déplacement de la nappe, mais encore un mauvais renouvelle-
ment des eaux de la nappe. Ces conditions sont réalisées dans le cas des dépressions
fermées que l'on observe (11) sur les plateaux Batékés (Ex. DJK 21, tabl.n 2 11p. 43),
mais existent également dans le cas des sols sableux de fond de vallée et s'explique
alors généralement soit par la présence d'un seuil rocheux ou par le barrage de la val-
lée par un c~ne colluvial ce qui limite le drainage de la partie profonde de la nappe,
soit par la présence d'un réseau hydrographique senile (Djouéké).
- 45 -
La végétation qui recouvre ces sols est constituée par une for~t marécageuse à
~aphiales et Aneistrophylum.
Le matériau sur lequel se forment ces sols est sableux, fortement lessivé, très pauvre
en base et soumis à une hydromorphie temporaire totale et permanente de profondeur.
Il existe entre ces deux types de matières organiques toute une gamme d'humus dont
18 degré d'évolution est lié à la profondeur de la nappe phréatique. Plus le plan d'eau
moyen ost proche do la surface du sol plus la matière organique est grossière (rapport
C/N élové). Les acides humiques ne sont bien représentés que ~ dans l'horizon supé-
rieur, par contre les acides fulviques sont toujours présents on quantité relativement
importante1 même en profondeur.
- 46 -
Ex Tïtch~ntIiion-nr--------T-PA-~T-p~-Y-PA-j-r-P~~
,1 C/N
·!, Ac.humiques mg/lOO g. ., 16,3 16,9 13,5
1
19,5
1
1
! (214) 1(366) 1(25) 1 ! (56)
· (Méth. Cham.) 1 ., ,•
1
-------------------------~--------------------------~
1
- 47 -
Ces sols que nous quali fieron s du nom "tourb ière fores tière"
n'ont été observ és
que rarem ent au Congo (+), soit dans des vallée s impor
tantes entre le bourr elet de ber-
ge et les bords de la vallé e, soit dans le cas de petite
s vallée s senile s,touj ours sur
forma tions sableu ses (Dass in du Djoué ké). L'engo rgeme nt
presqu e total de ces profi ls do
sols est quasi perma nent en raison do la régul arité dos
cours d'eau dans ces zones sab-
leuse s. La végét ation qui recou vre ces sols est celle des
forôts maréc ageuse s avec des
arbre s à échas se et à pneum atopho re.
Ces horizo n organ iques repos ent généra lemen t sur un horizo
n sableu x blanc présen -
tant parfo is des ni veaux ocre rouill e faible ment ferrug
inisés .
L'épa isseur de ces horizo ns d'accu mulat ion or0an iques est
très variab le meis peut dépas -
ser deux mètre s.
Ex • !-rëhantrIron-N~--------------T-DJK-9ëï-
r-DJ~9ë2-t
~.- Du point de vue analytique le rapport CIN élevé de l'horizon organique profond
correspond à la présence de morceauX de bois très peu décomposés aU milieu de matières
organiques plus évoluées.
Enfin notons qu'il existe des sols de forêt marécageuse présentant un horizon de
matière organique grossière enfoui. Ces sols fréquents dans la région de Kindamba pro-
viennent probablement du déplacemont du lit des marigots, entraînant l'abandon de méan-
dres et dans ces anses s'effectuent successivement d'une part le dépôt de débris orga-
niques de toutes sortes (morceaux de tronc, branches et feuilles) qui ne se décompose
que très peu, en raison de la présence d'eau en permanence, d'autre part un alluvionno-
ment (en saison des pluies) qui à la longue exhausse le niveau du " 50 1" ce qui change
los conditions de décomposition des matières organiques qui tombant sur le sol par la
suite, puisque l'hydromorphie de la partie supérieure du sol devient alors temporaire.
- 49 -
Dans ce bref inven taire, relat if aU~ princ ipales propr iétés
~'un certa in nombra du
matiè res organ iques des sols du Congo, nous avons utilis
é comme base de di fféron ciatio n
le type de végét ation qui recouv re 10 sol. La distin ction
entre les deux grands groupe s
de matiè res organ iques, de savane et de forêt q~~ paraî
t fondam ontale du point de vue
du pédoc limat, . de la natur e et du mode d'app ort des débris
végéta ux,se tradu it égalf',:,\
ment par des différ ences sensib les entre les matiè res organ
iques dos sols de Savane et
et sol de forêt . On peut cepen dant consi dérer que ces
deux princi paux types d'humu s en-
trent dans la catég orie des "humus doux" (23).
T----------------------------~------------------
------------------T
iSol à accum ulatio n humo- ferrug ineuse profon de (Cuve tte congo laise;
:--~:~:~~~~~:~-~;-----------------;-~~-~~---~~-;;-i-~~;;-i-~~-;;-;
• Profon deur • 0-10 40 60
1 175 '
Désig nation des horizo ns t t !
Al A2 1 B I C
1 Matiè re organ ique % 2,8 1,1 1 2,2 1 !
: Fer libre Fe203 % 0,16 0,18! 0,38 J 0,24 1
.-----------------------------------------
------------ ----~--------
Il est donc proba ble quo la matiè re organ ique de ces sols
joue un raIe impor tant
dans le lessiv age du fer, mais il n'est pas certa in qu'ell
e soit respon sable de la dé-
grada tion du complexe minér al de ces sols et de l'indi vidua
lisati on des hydrox ydes de
fer et d'alum ine.
Dans le cadre des matiè res organ iques des sols qui évolu
ent dans des condi tions
d'anaé robios e plus ou moins perma nente, nous n'avon s étudié
quo certai ns types partic u-
liers aux carac térist iques marqu antes. Il existe cepen dant
au Congo de nombreux types
d'hum us que l'on peut class er dans la catég orie des "Anmo
or", généra lemen t oligo troph i-
que mais parfo is mesot rophiq ues (Ex: vallée de la Louolo
sur SC II) (lB). Dans ces ty-
pes d'humus qui sc forme dans des condi tions d'hydr omorp
hie quasi- perma nente pende nt la
saison des pluie s, il existe à la différ ence des tourb es,
un mélange intim e des matiè res
organ iques et minér eles des sols. La struct ure de ces horizo
ns humif ères noirâ tres, géné-
ralem ent massiv e est essen tiellem ent due au cheve lu racin
aire. Suiva nt l'impo rtance dans
le profi l et dans le temps de l'hydr omorp hie, les taux et
le rappo rt C/N des matiè res
organ iques sont plus ou moins élevé s. (V. table n 2 4 p.
12)
METHODES d'ANALYSE
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