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CAA de VERSAILLES, 4ème chambre, 29/03/2021,

19VE02652, Inédit au recueil Lebon


CAA de VERSAILLES - 4ème chambre

 N° 19VE02652
 Inédit au recueil Lebon

Lecture du lundi 29 mars 2021


Président
M. BROTONS
Rapporteur
Mme Hélène LEPETIT-COLLIN
Rapporteur public
Mme GROSSHOLZ
Avocat(s)
GOURDON
Texte intégral

RÉPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

Vu la procédure suivante :

Procédure contentieuse antérieure :

La société l'Anneau a demandé au tribunal administratif de Montreuil d'annuler les


décisions du 28 décembre 2017 et du 9 octobre 2018 par lesquelles l'inspecteur du
travail et le ministre du travail respectivement ont refusé d'autoriser le licenciement
de Mme A... B....

Par jugements n° 1808169 et 1812544 en date du 21 mai 2019, le tribunal


administratif de Montreuil a rejeté ces demandes.

Procédure devant la Cour :

Par une requête enregistrée le 22 juillet 2019, la société l'Anneau, représentée par
Me Gourdon, avocat, demande à la Cour :

1° d'annuler le jugement du tribunal administratif de Montreuil du 21 mai 2019, les


décisions du 28 décembre 2017 et du 9 octobre 2018 par lesquelles l'inspectrice du
travail et la ministre du travail ont refusé d'autoriser le licenciement de Mme B... ;

2° d'enjoindre à l'administration d'organiser, dans les quinze jours de la décision à


intervenir, une nouvelle enquête contradictoire et de se prononcer à nouveau sur la
demande d'autorisation de licenciement de l'intéressée dans le même délai et sous
astreinte de 150 euros par jour de retard ;

3° de mettre à la charge de l'inspection du travail la somme de 5 000 euros en


application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

Elle soutient que :


- le principe du contradictoire a été méconnu car elle a demandé, à plusieurs reprises
et en vain, la communication des éléments transmis par Mme B... lors de l'enquête ;
- le changement d'affectation de l'intéressée en mai 2016 résulte de la perte du
contrat " Vigipirate " sur la tour Horizons et est dépourvu de tout lien avec les
activités syndicales de l'intéressée ;
- la décision du 9 octobre 2018 est entachée d'erreur de fait en ce qui concerne les
temps de trajet, car les temps de trajet pour se rendre depuis son domicile sur les
différents sites d'affectation sont équivalents, celui pour se rendre sur le site de la
tour Horizons étant de 1h20 contre 1h34 pour se rendre sur celui de Villepinte et
1h36 pour se rendre sur le site " SFS " ;
- les modifications en cause n'impliquent aucun bouleversement substantiel de la vie
de la salariée dès lors qu'elles portent sur un changement d'affectation géographique
au sein d'une même zone géographique impliquant des temps de trajet équivalents
et un décalage de l'horaire de travail d'une heure, passant de 7 h à 19 h à 8 h à 20 h
;
- elle a proposé à la salariée le seul poste disponible sur lequel celle-ci pouvait être
affectée.
...............................................................................................................

Vu les autres pièces du dossier.

Vu :
- le code du travail ;
- le code de justice administrative.
Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;

Après avoir entendu au cours de l'audience publique :


- le rapport de Mme C...,
- et les conclusions de Mme Grossholz, rapporteur public.

Considérant ce qui suit :

1. Mme B... était employée, depuis le 11 août 2014, comme agent de sécurité par la
société l'Anneau. Elle était également membre titulaire du comité d'entreprise,
déléguée du personnel suppléant et déléguée syndicale pour l'organisation syndicale
" CGT ". La société l'Anneau ayant perdu le marché portant sur les prestations de
services de sécurité du site Viparis situé à Villepinte (Seine-Saint-Denis) sur lequel
l'intéressée était affectée, elle a proposé à cette dernière une nouvelle affectation sur
le site " SFS " situé rue du pavé à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Mme B...
l'ayant refusée, la société a sollicité l'autorisation de procéder à son licenciement
pour faute. Celle-ci lui a été refusée par décision de l'inspecteur du travail du 28
décembre 2017. Sur recours hiérarchique de la société, le ministre du travail a, par
décision du 9 octobre 2018, annulé la décision de l'inspecteur du travail et refusé
l'autorisation de licencier Mme B.... Par jugement n°1808169 et n°1812544 en date
du 21 mai 2019, dont la société relève appel, le tribunal administratif de Montreuil a
rejeté la demande de la société dirigée contre ces deux décisions.

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