Vous êtes sur la page 1sur 17

Les Bassins Hydrauliques du Maroc

1.PRESENTATION

Le bassin
hydraulique du
Sahara situé à
l'extrémité sud du
pays couvre une
superficie
d'environ 326.810
Km². Il se
présente sous
forme d'une
bande qui s'étale
du Nord au Sud le
long de l'océan
Atlantique avec
une largeur
pouvant atteindre
400 km. Il est limité au nord par les provinces de Tan Tan et
d'Assa-Zag et au sud par la Mauritanie.

Du point de vue administratif le bassin est réparti entre 6


provinces dépendant de 3 régions :
• Laayoune, Boujdour et Smara récupérées en 1975;
• Oued Eddahab et Aousserd récupérées en 1979;
• La partie au Sud de l'Oued Draa et de la province
de Tan Tan.

La population du bassin s’élève à un effectif global de


l’ordre de 412.000 habitants. Elle est concentrée dans les
principaux centres de la région et villages de pêche créés le
long de la côte atlantique.

Outre une agriculture sous serres, somme toute


embryonnaire, les principales activités économiques de la
région concernent l’exploitation minière, la pêche,
l’élevage et le tourisme :

Le Bassin Hydraulique du Sahara 396


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

¾ L'activité minière est concentrée autour du gisement de


phosphate de Boucraa et de l'unité de traitement et
d'exportation des produits phosphatiers à Laayoune El
Marsa. Des investigations sont en cours dans la région de
Oued Eddahab pour la prospection de nouveaux sites
miniers. Il y a lieu de signaler aussi l'exploitation de sel
dans les sebkhas ;
¾ La pêche connaît un développement considérable vu la
richesse halieutique de la côte atlantique longue
d'environ 1200 Km. Quatre ports (Laayoune, Tarfaya,
Boujdour et Dakhla) et 8 villages de pêche ont été
créés. Cette activité, renforcée par la création de
plusieurs usines de transformation des produits
halieutiques est appelée à constituer le moteur de
développement de la région ;
¾ L'activité agricole se développe à travers plusieurs
périmètres irrigués totalisant environ 300 ha. D'autres
périmètres sont prévus dont le plus important est celui
de Jaifia (Province de Boujdour) d'une superficie de 40
ha. Le maraîchage et la luzerne constituent les
principales cultures pratiquées ;
¾ l'élevage est pratiqué à grande échelle par la population
nomade (camelins et caprins) ;
¾ Le secteur du tourisme, encore embryonnaire, serait
amené à se développer surtout dans les villes de
Laayoune et de Dakhla.

Le climat de la région est de type aride saharien tempéré


par l'humidité marine sur la frange côtière, n'excédant pas
50 km de large. Il est caractérisé par un ensoleillement
prolongé et des sécheresses sévères.

Les vents dominants sont de direction NNW et


occasionnellement des vents forts et chauds venant de l'Est
accompagnés de tempêtes de sable pouvant durer quelques
jours.

Le Bassin Hydraulique du Sahara 397


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

La température moyenne annuelle varie entre 17 °C sur la


côte et 25 °C ailleurs. Les valeurs maximales et minimales
sont respectivement de l’ordre de 40 et 10°C. La région se
caractérise par l'importance des écarts quotidiens et
annuels et par des températures uniformes le long de
l'année au niveau de certaines villes (Boujdour et Dakhla).

Les précipitations sont faibles ou inexistantes avec des


écarts importants d'une zone à l’autre. Lorsqu'elles se
produisent, elles sont concentrées dans le temps et ont un
caractère bref, violent, orageux. Le total annuel de
précipitations, qui reste inférieur à 60 mm, est atteint en
quelques jours.

Le bassin du Sahara se présente sous forme de vastes


plaines tabulaires avec de faibles altitudes. Les seules
exceptions à cette règle sont le Jbel Zini au Nord, la chaîne
Gargar à Dakhla et les massifs anciens de la limite Est du
bassin (Guletat Zemmour, Tichla, Haouza et Jdairia).

Les écoulements de surface (Oued Saquia El Hamra


notamment) ont donné naissance à des lits d'oueds profonds
pouvant atteindre 25 m de dénivelée par endroit.

Par ailleurs, ce bassin est riche en dépressions, lieux


d'accumulation d'eau, connues sous le nom de Sebkhas
actuellement exploitées pour l'extraction du sel.

Le Bassin Hydraulique du Sahara 398


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

Le Bassin Hydraulique du Sahara 399


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

2. RESSOURCES EN EAU

Les écoulements d’eau de surface sont très limités dans le


bassin. Les nappes souterraines constituent, en revanche,
l’essentiel des ressources en eau du bassin.

2-1. Les eaux de surface

A part quelques zones restreintes, il n'existe aucun cours


d'eau pérenne au Sud de l'Oued Dra. Les écoulements d'eau
sont souvent endoréiques n'atteignant pas l'Océan et les
exutoires des eaux sont généralement les sebkhas.
Le réseau hydrographique est surtout développé au Nord du
Bassin drainant les zones montagneuses.

Les oueds Sehb El Harcha, Chbeika, El Amra, Zehar et


Khoui Naam enregistrent des écoulements très faibles
limités à quelques jours dans l’année.

L’Oued Saquia El Hamra est le plus important cours d'eau


du bassin. Il prend naissance à l'Est du bassin et au Sud des
Hammada de Tindouf et collecte les eaux de la chaîne du
Zemmour. Long de 400 Km, il traverse le bassin d'Est à
l’Ouest pour se déverser dans l'Océan Atlantique au niveau
de Laayoune. Cependant à travers les dernières crues
observées on peut dire qu'il n'atteint pas la mer.

La grande partie des apports se perd par évaporation. Leur


estimation sur la base de la pluviométrie au niveau des
principaux oueds est comme suit:

Le Bassin Hydraulique du Sahara 400


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

Oued Bassin (Km2) Apports (Mm3)

Sehb El harcha 400 3


Chbeika 2700 20
El Hamra 600 4
Zehar 700 5
Koui Naam 850 6
Sakia El Hamra 81000 15
Apports des différents oueds du bassin du Sahara

2-2. Les eaux souterraines

Les eaux souterraines constituent la seule ressource en eau


de la région. La rareté des précipitations fait également
que les nappes inventoriées sont peu ou pas du tout
rechargées. Les analyses isotopiques confirment que la
majeure partie des eaux souterraines s'est infiltrée il y a
plus de 10.000 ans et que, par conséquent, il s'agit
généralement de nappes fossiles. Du point de vue
hydrogéologique on distingue entre deux grands domaines
• Le domaine du socle cristallin formé de roches
d'âge antécambrien ou primaire qui occupe les zones
Est, Sud-Est et Nord du bassin. Il est dépourvu de
nappes généralisées, et la circulation d'eau est
réduite aux zones de fractures et aux lits des cours
d'eau. L'eau est rencontrée généralement à de
faibles profondeurs avec des débits unitaires faibles
et elle est de qualité bonne à moyenne. Les faibles
quantités d'eau reconnues ont été mobilisées par
puits pour l'AEP des populations nomades et des FAR.
Les régions concernées par ce contexte se situent
dans les provinces de Smara (Jdiria, Farcya, Amgala
et Haouza), de Boujdour (Gueltat Zemmour) et
d'Aousserd (Aousserd et Tichla);

Le Bassin Hydraulique du Sahara 401


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

• Le domaine du bassin sédimentaire (Laayoune-


Dakhla) qui occupe la partie occidentale du bassin le
long de l'océan Atlantique. Ce bassin couvre une
superficie d'environ 110.000 Km² sur le continent et
se poursuit sous la mer. Il est relativement riche en
réservoirs d'eau souterraine d'extension généralisée,
mais leur état de connaissance est encore
insuffisant.

Ces réservoirs sont faiblement rechargés et sont considérés


comme des nappes fossiles. Plusieurs aquifères y sont
identifiés :

• Nappe profonde du Crétacé inférieur


C’est l'aquifère le plus important par son extension sur
tout le bassin Laayoune-Dakhla (environ 90.000 Km2) et sa
productivité (jusqu’à 70 l/s en artésianisme). Il affleure
dans la partie Nord et Est du bassin, pour s'enfoncer sous
recouvrement jusqu'à des profondeurs, pouvant atteindre
2000 m dans la région de Boujdour.

Au Nord, il est constitué de deux horizons aquifères qui


sont les grès dolomitiques du crétacé supérieur et les sables
argileux rougeâtres du crétacé inférieur. Au sud, il est
constitué essentiellement de sables fins jaunâtres, difficiles
à différencier du Paléocène.

Cette différence lithologique et donc de perméabilité est


traduite, par des variations de productivité entre le Nord et
le Sud.

La qualité de l’eau est généralement acceptable (salinité


de 2 à 3 g/l). Elle se dégrade de l’Est vers l’Ouest et du Sud
vers le Nord, pour atteindre des salinités très élevées dans
la zone Akhfenir-Dcheira-Lamsid (jusqu’à 30 g/l).

Le Bassin Hydraulique du Sahara 402


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

Le bilan de la nappe est difficile à établir dans l’état actuel


des connaissances, ce qui ne permet pas de prévoir sa
réaction à l’exploitation actuelle, on peut cependant
travailler avec les données suivantes :
• Ressources en eau renouvelables : entre 0 et 5
Mm3/an selon la pluviométrie de l’année ;
• Sorties de la nappe : environ 20 Mm3/an
actuellement, pour l’alimentation en eau potable
et l’irrigation.
Ce bilan se traduit par un déstockage continu de la nappe
profonde d’environ 15 Mm3/an.

• Nappe du Paléocène
C’est le deuxième aquifère important de cette unité.
Absent dans la partie Nord du Bassin, il ne prend de
l’intérêt qu’au voisinage et au Sud de Dakhla, où les grés et
sables le constituant reposent directement sur le Crétacé
Inférieur. La profondeur de la nappe varie de 150 à 300 m.
La productivité par ouvrage est de 5 à 10 l/s et la salinité
de 2 à 3 g/l au Nord.

Cet aquifère très mal connu auparavant, a montré de bons


indices dans la région de Oued Eddahab, suite aux travaux
de forages et de géophysique réalisés ces deux dernières
années. L’amélioration de l’état de connaissance par le
biais d’investigation géophysiques et par forages est
nécessaire.

• Nappe du Continental Terminal


Elle circule dans les formations sablo-argileuses du
continental Terminal (Mio-Pliocène) qui se sont
développées dans la région de Bir Gandouz à l'extrême Sud
du Sahara marocain. C’est le prolongement de la nappe
dite de Boulanour en Mauritanie qui s’étend sur une
superficie d’environ 3.000 Km2, dans le territoire marocain.

Ses principales caractéristiques connues sont :

Le Bassin Hydraulique du Sahara 403


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

• Profondeur de la nappe : 50 à 100 m ;


• Epaisseur du réservoir : environ 30 m ;
• Productivité : entre 1 et 10 l/s ;
• Qualité de l’eau : généralement bonne (0,5 à 2
g/l) ;
• Niveau piézomètrique : 15 à 50 m ;
• Utilisation : AEP du monde rural et des
FAR

Les travaux de prospection par forages et géophysique que


réalisent régulièrement les services du Secrétariat d’Etat
chargé de l’Eau, permettront d’améliorer l’état de
connaissance de cet important réservoir.

• Nappe saumâtre de Laâyoune


C’est une nappe localisée autour de la ville de Laâyoune de
part et d'autre de l'Oued Sakia El Hamra, dans les calcaires
et grès du Pliocène. Ses principales caractéristiques sont :
• Superficie : environ 150 Km2 ;
• Profondeur de la nappe : 40 à 60 m ;
• Epaisseur du réservoir : environ 20 m ;
• Productivité : entre 2 et 15 l/s ;
• Qualité de l’eau : mauvaise (7 à 10 g/l) ;
• Niveau piézomètrique : 30 à 45 m ;
• Utilisation : AEP et arrosage.

• Nappe de Foum El Oued


Les formations sablo-gréseuses du Pliocène à l'embouchure
de l'Oued Sakia El Hamra constituent le réservoir de cette
nappe, alimentée essentiellement par les eaux de crues.
Ses principales caractéristiques sont :

Le Bassin Hydraulique du Sahara 404


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

• Superficie: environ 90 Km2 ;


• Profondeur de la nappe: 30 à 60 m ;
• Epaisseur de la nappe : jusqu’à 50 m ;
• Productivité : entre 2 et 15 l/s ;
• Qualité de l’eau : généralement bonne (1,5 à 3
g/l) ;
• Niveau piézomètrique : 25 à 30 m ;
• Utilisation : AEP de Laâyoune et irrigation

La nappe se présente sous forme d’une cuvette remplie


d’eau douce qui flotte sur de l’eau salée. Par conséquent,
son exploitation se traduit par la remontée de la frange eau
douce – eau salée en l’absence d’alimentation périodique.
La construction du barrage Sakia El Hamra a privé cette
nappe de sa seule source d’alimentation que constituaient
les eaux des crues de l’Oued Sakia El Hamra. La réalisation
d’un dispositif de la recharge artificielle de cette nappe à
partir du barrage est nécessaire pour aider au
développement des ressources en eau de cette nappe, à
son maintien et à la sauvegarde de l’environnement
écologique en place.

D'autres nappes superficielles de moindre importance ont


été inventoriées dans le bassin. Elles sont localisées, de
faibles étendues, de faibles productivités et avec une eau
de qualité moyenne à mauvaise (nappe de Tarfaya, nappe
de Daoura, nappe d'Oum Chegag, nappe de Boujdour,
etc...). Elles sont exploitées localement par puits pour
l'AEPR.

Le Bassin Hydraulique du Sahara 405


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

3. QUALITE DES RESSOURCES EN EAU

Les ressources en eau sont généralement de qualité


moyenne à mauvaise en raison d’un niveau de salinité
élevé.

Concernant les eaux de surface, les crues peu fréquentes


entraînent un lessivage des formations salées des lits d'oued
et se traduisent par une salinité dépassant généralement
4g/l.

Pour les eaux souterraines, l’état de qualité varie d’une


zone à l’autre. A l'exception de la nappe de Foum El oued,
les autres nappes ne présentent aucun risque de pollution à
l'heure actuelle.

Zone Salinité

Zone de socle Inférieure à 2 g/l

Zone d'affleurement du 1 à 2 g/l


Crétacé et la région Dakhla (concentrations excessives en H2S)
Zone Akehfennir- Dichera -
7 à 30 g/l
Lamsid
3 à 4 g/l
Zone Nord Ouest du Bassin
(concentrations excessives en Fer)
2 à 3g/l
(risques d'invasion d'eau saumâtre
La nappe de Foum El oued
et de pollution par les rejets
d'eaux usées)
Autres nappes phréatiques 4 à 7 g/l

Qualité des eaux des principales nappes

Le Bassin Hydraulique du Sahara 406


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

4. MOBILISATION ET UTILISATION DES RESSOURCES EN


EAU

4-1. L’effort de mobilisation

ƒ Les eaux de surface

L'Oued Sakia El
Hamra,
régularisé par le
barrage du
même nom,
permet entre
autre la
protection de la
ville de
Laayoune contre
les inondations. Barrage Sakia El Hamra
Il a été construit en 1995, avec une capacité de stockage de
110 Mm3. Les volumes d'eau enregistrés au niveau de ce
barrage varient de 1 à 1,5 Mm3. Le volume maximum retenu
par ce barrage a été évalué à 5,5 Mm3 suite aux crues du
mois d’octobre 2003.

La durée des crues est de quelques heures à quelques jours.


L'écoulement de l'Oued dure généralement quelques
semaines. Exceptionnellement, des apports importants
peuvent être enregistrés, ce fût le cas en 1987 avec plus de
100 Mm3.

En outre, un autre ouvrage a été réalisé dans la province de


Smara, il s’agit du Lac Sidi Ahmed Laâroussi destiné à
l’accumulation des eaux de crues pour répondre à
différents besoins en eau de la région notamment
l’abreuvement du cheptel.

Le Bassin Hydraulique du Sahara 407


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

ƒ Les eaux souterraines

Les provinces du Sahara, depuis leur retour à la mère patrie


en 1975, ont connu
un développement
considérable dans
tous les domaines,
notamment, en
matière
d’infrastructure
hydraulique et ce
malgré plusieurs
contraintes
naturelles: absence Forage artésien de Jrafia
d’eau de surface,
faiblesse des potentialités en eau souterraine et coût élevé
de leur mobilisation.

Ainsi, depuis 1976, les efforts consentis ont permis de


mobiliser près de 20 Mm3 qui contribuent à :

• Garantir l’alimentation en eau potable en totalité


pour Smara, Dakhla et en partie pour la ville de
Laayoune ;
• Améliorer les conditions d’alimentation en eau
potable des populations rurales et des villages de
pêches ;
• Dégager un débit de 120 l/s dans la région d'Assatef
comme ressource potentielle pour alimenter
Laayoune et sa région ;
• Mobiliser des ressources en eau importante pour le
développement des périmètres irrigués, aux
alentours de Laayoune et Dakhla.

Le Bassin Hydraulique du Sahara 408


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

4-2. Utilisation de l’eau

Actuellement un volume de près de 16 Mm3 par an est


utilisé pour l’AEP dont 13 Mm3 en eau souterraine et le
reste provenant du dessalement.

Globalement, le taux d’accès à l’eau potable en milieu


rural dans cette région est estimé à 62%.

Quant à l’irrigation, elle utilise un volume annuel d’environ


11 Mm3 dont 9 Mm3 prélevés à partir des eaux souterraines
(2 Mm3 à Foum El oued et 7 Mm3 dans la nappe profonde du
Crétacé).

Périmètre
irrigué de Foum
El Oued

5. DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES EN EAU

5-1. La demande en eau

Les besoins en eau Besoins en eau (Mm3)


Usage
potable de la zone 2005 2020
passeront de 6 Mm3 AEPI 6 30
à près de 30 Mm3 en
Irrigation 5 20
2020. Ceux de
l’irrigation Total 11 50
passeront de 5 Mm actuellement à près de 20 Mm3 en
3

2020.

Le Bassin Hydraulique du Sahara 409


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

Pour satisfaire les besoins en eau potable et industrielle à


l’horizon 2020, il sera nécessaire de mobiliser un volume
supplémentaire de l’ordre de 25 Mm3 par an dont 3 Mm3
sont prévus d’être mobilisés par les projets de dessalement
en cours de réalisation.

Les ressources en eau supplémentaires à mobiliser pour


couvrir les besoins agricoles à l’horizon 2020 sont de 15
Mm3 par an. Ils seront prélevés en totalité dans la nappe
profonde du Crétacé.

5-2. Possibilités de développement des ressources


en eau

Il est difficile d'établir un programme de développement


des ressources en eau dans le bassin du Sahara compte tenu
des contraintes suivantes :
• Les eaux de surfaces sont rares, irrégulières et
difficilement quantifiables ;
• Les eaux souterraines restent insuffisamment
connues et donc difficiles à évaluer en quantité
et qualité;
• Les nappes souterraines sont peu ou pas du tout
rechargées.

Toutefois, le développement des ressources en eau dans ce


bassin, peut s’articuler autour des actions suivantes :
• La réalisation du projet d'adduction entre le
barrage Sakia el Hamra et la nappe de Foum El
Oued, pour assurer la recharge artificielle de
cette nappe à l'occasion des crues ;
• L’identification et la réalisation de petits et
moyens barrages, pour régulariser les eaux des
Oueds côtiers, entre Tan Tan et Laayoune ;

Le Bassin Hydraulique du Sahara 410


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

• Renforcement des études et travaux visant une


meilleure connaissance des eaux de surface et
souterraines du bassin ;
• Le renforcement des projets de dessalement
d’eau de mer pour toutes les villes côtières, ce
qui permettra d’économiser un volume à prélever
dans la nappe d’environ 11 Mm3, dont une partie
peut être réaffectée à l’agriculture irriguée ;
• La protection des eaux souterraines contre la
prolifération des pompages et la rationalisation
de leur gestion.

ƒ Recharge de la nappe de Foum El Oued

Les eaux de la nappe de Foum El Oued constituent une


partie des ressources en eau douce, destinées à
l’approvisionnement en eau potable de la ville de
Laayoune. Elle a pendant longtemps desservi cette ville
comme seule ressource, avant la réalisation de la station de
dessalement d’eau de mer.

L’alimentation naturelle de cette nappe se fait


essentiellement par l’infiltration des eaux des crues de
l’Oued Sakia El Hamra. Le barrage construit sur ce cours
d’eau en amont de la ville de Laayoune devrait être
accompagné d’un dispositif approprié pour relier la retenue
du barrage Sakia El Hamra à la nappe Foum El Oued et
acheminer l’eau du barrage vers la zone d’infiltration de la
nappe et alimenter cette dernière.

Le dispositif, dont les études sont achevées par les services


de Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau, est dimensionné pour
permettre de créer un plan d’eau suffisamment étendu sur
le lit de l’Oued au droit de la zone d’infiltration de la
nappe et éviter toute perte vers la mer.

Le Bassin Hydraulique du Sahara 411


Les Bassins Hydrauliques du Maroc

Ce dispositif devra donc être réalisé dans les meilleurs


délais.

ƒ Renforcement de l’évaluation des ressources en eau

La rareté ou l’inexistence presque totale des eaux de


surface, incite à redoubler d’efforts pour mieux connaître
les potentialités des eaux souterraines, fortement
stratégiques pour la région.

Les principaux aquifères du bassin sédimentaire de


Laayoune-Dakhla, doivent faire l’objet régulièrement
d’études géophysiques et de travaux de forages de
reconnaissance, à des profondeurs compatibles avec leur
structure. De même un suivi rigoureux de l’évolution des
ressources en eau doit être instauré, pour permettre une
meilleure gestion et évaluation de leurs disponibilités.

Le Bassin Hydraulique du Sahara 412

Vous aimerez peut-être aussi