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NOTE DE COMMUNICATION PUBLIQUE D’OPÉRATION

RÉPUBLIQUE DU BÉNIN

Renforcement des réseaux de la Société béninoise d’énergie électrique et électrification du


département de l’Atlantique

CBJ1183

SOMMAIRE

I - Le secteur et les enjeux ...................................................................................................... 3


1.1 - Présentation du secteur....................................................................................................... 3
1.2 - Politique du Gouvernement ................................................................................................. 4
1.3 - Importance pour le pays ...................................................................................................... 4
II - Le projet ........................................................................................................................... 5
2.1 - Objectifs ................................................................................................................................ 5
2.2 - Contenu du projet.................................................................................................................. 5
2.3 - Viabilité financière du projet .................................................................................................. 6
2.4 - Intervenants et mode opératoire ........................................................................................... 7
III - Évaluation des impacts du projet ..................................................................................... 7
3.1 - Contribution du projet aux enjeux du développement durable ............................................. 7
3.2 - Suivi-évaluation et indicateurs ............................................................................................. 8
3.2.1 - Dispositif de suivi-évaluation ................................................................................................. 8
3.2.2 - Indicateurs d’impact .............................................................................................................. 8
3.3 - Contribution aux axes stratégiques de l’aide française et de l’AFD ........................................ 9
IV - Financement du projet ..................................................................................................... 9
4.1 - Coût et plan de financement .................................................................................................. 9
4.2 - Justification du produit financier AFD ................................................................................... 10

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Liste des sigles et acronymes

ABERME Agence béninoise d’électrification rurale et de maîtrise de


l’énergie
AFD Agence française de développement
AMO Assistance à maîtrise d’ouvrage
ANR Autorité nationale de régulation
APD Avant-projet détaillé
APS Avant-projet sommaire
ARREC Autorité de régulation régionale du secteur de l’électricité de la
CEDEAO
BEI Banque européenne d’investissement
CBTE Code bénino-togolais de l’électricité
CEB Communauté électrique du Bénin
CEET Compagnie d’énergie électrique du Togo
FERC Fonds d’études et de renforcement de capacités
FMI Fonds monétaire international
GeoSim Geo Social Image Mapping
GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
(Agence de coopération internationale allemande pour le
développement)
GWh Gigawatts/heure
IADM Initiative d’allègement de la dette multilatérale
IED Innovation Energy Developement
IMS Intermédiation sociale
ITF Infrastructure Trust Fund
KV Kilovolts
M€ Million d’euros
MERPMEDER Ministère de l’Énergie, des Recherches pétrolières et minières,
de l’Eau et du Développement des énergies renouvelables
MRI Mutual Reliance Initiative
MW Mégawatts
PGES Plan de gestion environnementale et sociale
PPTE Pays pauvre très endetté
SBEE Société béninoise d’énergie électrique
SE4All Sustainable Energy For All
TCN Transmission Company Nigeria
TRI Taux de rentabilité interne
UE Union européenne
VRA Volta River Authority
WAPP West African Power Pool (Système d’échanges d’énergie
électrique ouest-africain)

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I - LE SECTEUR ET LES ENJEUX

1.1 - Présentation du secteur

Environnement institutionnel

Le secteur de l’électricité au Bénin est régi par l’accord international portant code bénino-
togolais de l’électricité (CBTE) signé entre le Bénin et le Togo en 1968, revu en 2004, créant un
territoire électrique unique aux deux pays, et la loi de 2007 portant code de l’électricité au Bénin.
Ce code confère à la Communauté électrique du Bénin (CEB) le monopole de la production, du
transport et des importations/exportations de l’énergie électrique sur l’ensemble du territoire des
deux États. La fonction de distribution de cette énergie est confiée aux deux sociétés de
distribution nationales : la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE) et la Compagnie
d’énergie électrique du Togo (CEET). Ces deux sociétés possèdent toutefois depuis plusieurs
années quelques unités de production visant à pallier le manque d’approvisionnement de la CEB.
Cette situation de fait a été régularisée par une décision du Haut Conseil interétatique de la CEB
de décembre 2013, autorisant chaque État à couvrir le déficit d’approvisionnement de la CEB par
ses propres moyens de production.
Au Bénin, le secteur de l’électricité est placé sous la responsabilité du ministère de l’Énergie, des
Recherches pétrolières et minières, de l’Eau et du Développement des énergies renouvelables
(MERPMEDER). L’Agence béninoise d’électrification rurale et de maîtrise de l’énergie
(ABERME) a par ailleurs été créée en 2004 avec pour mission de soutenir la mise en œuvre de la
politique de l’État dans les domaines de la maîtrise de l’énergie et de l’électrification rurale.
L’Autorité nationale de régulation (ANR) créée par décret en mai 2009 n’est quant à elle pas
encore opérationnelle.

Caractéristiques du secteur

Une forte dépendance envers les pays frontaliers


Le secteur de l’énergie électrique de la communauté électrique du Bénin est confronté à un
déficit d’approvisionnement et de production. En effet, la CEB, fournisseur unique de la
communauté, éprouve beaucoup de difficultés à satisfaire les demandes sans cesse croissantes
induites par le développement économique des deux pays (augmentation moyenne de la
demande annuelle de 8 % au Bénin depuis 2005). L’approvisionnement en énergie électrique au
Bénin est fortement dépendant des pays limitrophes avec :
 une faible participation de la production de la SBEE à l’offre d’énergie électrique : en raison
d’un approvisionnement parfois hiératique en provenance de la CEB, la SBEE a développé
un parc de production, essentiellement thermique, fonctionnant en réseau isolé ou en back-
up de la CEB (puissance installée de 81 MW). Le gouvernement béninois a par ailleurs
ordonné la construction d’une centrale thermique mixte (fonctionnant au kérosène et au gaz)
de 80 MW à Maria-Gléta (près de Cotonou) dont l’exploitation n’a débuté que fin 2013.
L’utilisation des centrales thermiques, qui a fortement contribué à la dégradation de la
situation financière de la SBEE entre 2008 et 2010, est aujourd’hui extrêmement limitée. En
2013, la SBEE a importé de la CEB 99,6 % de d’électricité envoyée sur le réseau national ;
 une grande dépendance de la CEB vis-à-vis des pays de la sous-région avec des importations
à hauteur de 81 % en 2013 en provenance de ses deux principaux fournisseurs historiques :
VRA (Volta River Authority) au Ghana et TCN (Transmission Company Nigeria) au
Nigeria, la production propre de la CEB étant réalisée à partir de la centrale hydroélectrique
de Nangbéto (d’une puissance installée de 65 MW) située en territoire togolais, et de deux
turbines à gaz de 25 MW situées à Cotonou et Lomé. Le financement d’un nouveau barrage
hydroélectrique d’une puissance de 147 MW sur le site d’Adjarala, à la frontière entre le
Bénin et le Togo, est en cours de formalisation avec l’EximBank of China.
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En 2013, le mix de production (dont importations) de la CEB était composé d’environ 36 %
d’hydraulique, 32 % de gaz et 32 % de thermique. Les perspectives de construction de nouveaux
barrages, dont Adjarala, devraient permettre de faire évoluer la part d’hydroélectricité à 50 % à
l’horizon 2020 et de réduire la dépendance de la CEB aux pays voisins.

Un retard aigu en termes d’accès à l’électricité

Le Bénin accuse un retard aigu en termes d’accès à l’électricité, en particulier en milieu rural.
En 2013, le taux d’électrification était de 29,2 % au niveau national1, dont 56,4 % en milieu
urbain et seulement 5,5 % en milieu rural, alors même qu’environ 80 % des localités non
électrifiées au Bénin sont à moins de 10 km du réseau, ce qui rend le coût marginal de nouvelles
connexions plus faible.

Des réseaux vieillissants et en surcharge


Les réseaux de distribution moyenne tension et basse tension au Bénin sont placés sous la tutelle
de la SBEE qui en assure le développement et l’entretien. Ces réseaux sont vieillissants et
accusent globalement 15 ans de retard d’investissement. La SBEE enregistre des taux de pertes
globales (pertes techniques et commerciales) très élevés sur son réseau, de l’ordre de 22,4 %
en 2013 contre 17 % en 2008, alors même qu’elle assure uniquement la distribution de
l’électricité.

1.2 - Politique du Gouvernement

Le Gouvernement du Bénin a défini en 2003 la politique énergétique du pays avec quatre grands
objectifs :
 accroître les capacités de production, les moyens de transport et de distribution ;
 promouvoir l’électrification rurale et la maîtrise de l’énergie ;
 mettre en place une politique adéquate de tarification et de financement du secteur ;
 développer les capacités institutionnelles et réglementaires.

L’État a de nombreuses fois tenté de réformer le secteur (notamment en 2001 dans une volonté
de mise en concession de la SBEE ; en 2007 pour la scission de la SBEE en une société publique
de patrimoine et une société mixte de gestion ; via l’adoption du concept de concessions
d’électrification rurale sur la base d’appels d’offres) avec pour finalité de garantir l’équilibre
financier du secteur, d’attirer les investissements privés et de minimiser les coûts de fourniture
de l’électricité. Ces réformes n’ont néanmoins pas pu aboutir, notamment en raison de la
situation dégradée du secteur. Un plan de redressement technique, financier, commercial et
organisationnel de la SBEE a toutefois été mis en œuvre depuis quelques années, sur décision du
gouvernement, qui conduit à des résultats globalement satisfaisants aujourd’hui, la situation
financière de la société s’étant nettement améliorée depuis 2010.

Le développement de l’électrification rurale figure parmi les priorités du gouvernement qui s’est
fixé pour objectif un taux d’électrification des ménages de 33 % en 2015.

1.3 - Importance pour le pays

Le déficit en énergie électrique (50 MW en 2013) représente l’une des plus fortes contraintes à la
croissance économique et au développement du Bénin.

1. Taux d’électrification = abonnés basse tension/total ménages.


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Le projet permettra d’améliorer la quantité et la qualité de l’électricité fournie par la SBEE,
contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de vie des populations et au développement
d’activités économiques. En permettant une forte baisse des pertes techniques sur les réseaux de
la SBEE et une augmentation du nombre d’abonnés, le projet contribuera en outre au
redressement financier de la SBEE. Enfin, le projet inclut une composante d’accès à l’énergie
qui permettra à des personnes encore non connectées au réseau d’avoir accès à des services
électriques.

II - LE PROJET

Le diagnostic réalisé par la SBEE sur les déséquilibres de son réseau électrique national a mis en
évidence un besoin d’investissement important sur les réseaux de Cotonou, d’Abomey-Calavi et
ses environs au vu des surcharges et des chutes de tension anormalement hautes1 dans la zone,
des nombreuses coupures et délestages constituant par ailleurs des freins au développement
économique.

Le choix a été fait, au titre de ce projet, de se concentrer sur la commune d’Abomey-Calavi, la


cité-dortoir à l’ouest de Cotonou qui regroupait environ 650 000 habitants en 2013 et le
département de l’Atlantique (1 400 000 habitants), compte tenu d’une demande potentielle
importante, de l’apport du projet en termes de développement économique, actuellement limité
par l’insuffisance et la mauvaise qualité de l’électricité (de nombreuses entreprises privilégient
de ce fait la banlieue est de Cotonou), et des possibilités offertes par le département de
l’Atlantique pour la mise en œuvre du volet rural (taux d’électrification de seulement 37 %
en 2013, dont 16 % en milieu rural).

2.1 - Objectifs

La finalité du projet est de contribuer à la croissance économique et à la réduction des inégalités


territoriales dans le département de l’Atlantique au Bénin, à proximité de la capitale Cotonou. Il
s’agit d’un programme d’accès global visant à la fois une amélioration qualitative et quantitative
de l’accès à l’énergie des populations et activités économiques.

Les objectifs spécifiques sont :


 l’amélioration de la disponibilité et de la qualité de l’électricité pour les abonnés actuels et
futurs de la SBEE grâce à une meilleure fiabilité du réseau ;
 l’augmentation de l’accès à l’énergie électrique sur le territoire de la commune d’Abomey-
Calavi et dans le département de l’Atlantique en densifiant le réseau de distribution et
réalisant les branchements des ménages au réseau, dans l’objectif de porter le taux
d’électrification du département de l’Atlantique de 37 % en 2013 à 58 % en 2016 ;
 la contribution au redressement financier de la SBEE par la réduction des pertes techniques
et commerciales.

2.2 - Contenu du projet

Le projet comprend deux volets.

Un volet amélioration de l’accès à l’énergie en zone urbaine et périurbaine.


Il comprend :

1. Ces études ont fait apparaître des surcharges et des chutes de tension jusqu’à quatre fois supérieures aux limites
usuellement admissibles.
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 la réhabilitation et l’extension des réseaux de distribution des centres urbains et périurbains
de la commune d’Abomey-Calavi et du département de l’Atlantique, prévoyant notamment :
 la création de deux postes sources (63 KV/15 KV/20 KV) à Cococodji et Calavi ;
 leur raccordement par deux lignes 63 KV souterraines (35 km) entre Vedoko et
Cococodji, et Vedoko et Calavi, avec une liaison de bouclage souterraine 63 KV entre les
postes de Cococodji et de Calavi ;
 l’extension de lignes moyenne tension (15 KV) pour une longueur globale d’environ
40 km ;
 la création de 71 postes de transformation moyenne tension/basse tension dans la zone
d’Abomey-Calavi ;
 la densification du réseau basse tension (environ 650 km) afin de permettre
l’électrification complète de la zone de couverture et de diminuer les réseaux informels1.
 un programme de raccordement dans la ville d’Abomey-Calavi et les zones périurbaines
proches avec un objectif de branchements de 33 000 nouveaux ménages en milieu urbain,
soit 264 000 personnes2, et 12 000 branchements supplémentaires en régularisation de
branchements illicites sur les réseaux en « toile d’araignée », ce qui porterait le taux
d’électrification en milieu urbain dans le département de l’Atlantique de 59,6 % en 2013 à
79 % en 2016.

Un volet d’électrification rurale visant l’accès à l’électricité de 80 localités rurales du


département de l’Atlantique
Les investissements réalisés sur le volet urbain ont été dimensionnés pour permettre également la
densification et l’extension du réseau en milieu rural dans le département de l’Atlantique, et
suivre l’évolution de la demande sur les 20 prochaines années. Le volet rural a été conçu pour
capitaliser sur le projet Électrification rurale/facilité énergie3 mis en œuvre par l’AFD entre 2008
et 2011. La sélection des localités à électrifier a été déterminée à l’aide de l’outil de géo-
référencement GeoSim (Geo Social Image Mapping) déjà utilisé dans le cadre du projet Facilité
énergie dans un objectif d’optimisation technico et socio‐économique de l’investissement basé
sur la population desservie4. Cette démarche a permis de proposer l’électrification d’environ
80 localités peuplées de près de 160 000 habitants, tous les villages à raccorder étant situés à
moins de 5 km du réseau.
Les investissements à réaliser devraient comprendre l’extension de lignes moyenne tension pour
une longueur globale d’environ 180 km, la création d’environ 125 postes moyenne tension/basse
tension, la réalisation d’environ 400 km de lignes basse tension pour relier les abonnés, et les
branchements des abonnés. Ces estimations seront affinées lors de la réalisation des études de
détail et des tracés définitifs. L’objectif pour ce volet rural est de raccorder environ
9 800 ménages en milieu rural5, soit une population d’environ 78 000 personnes, et de faire
passer le taux d’électrification en milieu rural dans le département de l’Atlantique de 16,4 %
en 2013 à 35 % en 2016.

2.3 - Viabilité financière du projet

1. Un grand nombre d’habitants étant alimentés par des réseaux basse tension informels (en « toiles d’araignée »).
2. Objectif basé sur une hypothèse d’électrification de 70 % en zone urbaine dense, 50 % en zone urbaine et 20 % en
zone périurbaine, sur la base de huit personnes par ménage.
3. Programme d’électrification de 105 localités sur tout le territoire du Bénin, financé notamment par l’Union
européenne (UE), la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et l’AFD.
4. Selon des indicateurs de potentiel de développement des villages, tels que la santé, l’éducation et l’économie
locale. Cette approche permet de dimensionner les investissements en fonction de l’impact de l’électrification
(personnes bénéficiant indirectement des avantages de l’électrification au travers d’infrastructures communautaires
tels que centres de santé, écoles, services de pompages d’eau… dans le village central électrifié et les villages et
habitations périphériques) plutôt qu’en fonction de son résultat quantitatif (nombre d’abonnés uniquement).
5. Avec une hypothèse de taux d’électrification de 50 % des nouveaux villages et huit personnes par ménage.
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Les bénéfices attendus du projet sont, pour la SBEE :
 la réduction des pertes techniques et commerciales grâce à la réhabilitation des réseaux,
l’installation de compteurs individuels à prépaiement pour l’ensemble des branchements
urbains et ruraux et une meilleure qualité de service ;
 l’augmentation des ventes par la réduction de l’énergie mal distribuée pour cause de chutes
de tension, et la desserte de nouveaux clients par un réseau désormais non saturé.

Le taux de rentabilité économique global s’élève à 19 %, intégrant également la réduction des


pertes économiques liées à la mauvaise qualité ou à l’absence de l’électricité.

2.4 - Intervenants et mode opératoire

Schéma institutionnel de mise en œuvre et de suivi du projet


Le prêt de l’AFD et la subvention de l’Infrastructure Trust Fund (ITF) seront mis à disposition
de la République du Bénin à travers deux conventions de financement. L’État béninois
rétrocédera le prêt et la subvention à la SBEE dans des conditions identiques à celles contractées
auprès de l’AFD.
L’organisation retenue sur ce projet est la suivante :
 une maîtrise d’ouvrage au niveau de la SBEE pour l’ensemble du projet avec une
participation de l’ABERME à la cellule d’exécution du projet qui comprendra des
représentants de la SBEE et de l’ABERME. Bien que les personnels de la SBEE et
l’ABERME mis à disposition bénéficient de l’expérience accumulée sur le projet Facilité
énergie, il est envisagé un renforcement des capacités de la SBEE et de l’ABERME par le
biais de formations complémentaires ;
 un comité de pilotage chargé de l’orientation et du suivi du projet, et comprenant des
représentants du ministère de l’Énergie, du ministère des finances, de la SBEE, de
l’ABERME et des bailleurs de fonds (Délégation de l’Union européenne, AFD, BEI –
Banque européenne d’investissement) en tant qu’observateurs ;
 une maîtrise d’œuvre, recrutée sur appel d’offres international, pour assurer les fonctions
techniques de maîtrise d’œuvre et les activités d’intermédiation sociale (IMS), en vue d’une
bonne coordination entre les deux activités.

Organisation des marchés


Les études de faisabilité du projet (l’avant-projet sommaire – APS – finalisé en mars 2014 et
l’avant-projet détaillé – APD – en cours de finalisation) ont été financées sur le Fonds d’études
et de renforcement de capacités (FERC) et réalisés par le consultant IED (Innovation Energy
Developement), sélectionné suite à un appel d’offres international lancé en 2012. IED aura
également pour mission de préparer les documents d’appel d’offres pour les travaux et d’assister
la maîtrise d’ouvrage dans la sélection de l’entreprise et la négociation des contrats de travaux.

Les travaux seront exécutés en plusieurs lots par des entreprises recrutées sur appel d’offres
international ou national selon les cas (« clé en main » pour les postes 63 KV/15 KV et les lignes
63 KV, fourniture et pose pour les lignes moyenne tension/basse tension, fourniture pour les
compteurs).

III - ÉVALUATION DES IMPACTS DU PROJET

3.1 - Contribution du projet aux enjeux du développement durable

Dimension 1 : Développement économique

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La réhabilitation du réseau va permettre d’améliorer la qualité de l’électricité produite dans la
zone d’Abomey-Calavi, la banlieue ouest de Cotonou, principal centre de consommation du
Bénin (réduction du nombre de délestages et/ou de la durée des coupures électriques, des
variations de tension excessives), et ainsi favoriser le développement économique de cette zone,
de nombreuses entreprises ne s’y installant pas actuellement faute d’accès à l’énergie.

Ce projet va également permettre l’accès à l’électricité des petits commerces, artisanats et


ménages en zone rurale, contribuant ainsi au développement économique et à la création
d’emplois.

Dimension 2 : Bien-être social et réduction des déséquilibres sociaux


Ce projet a pour principal objectif de permettre à environ 342 000 personnes d’accéder à un
service électrique fiable ; il contribue ainsi à la lutte contre la pauvreté. En dehors de ces
bénéficiaires directs, le projet va également réduire les inégalités en matière d’accès des
populations aux services de base, en apportant une électricité fiable aux infrastructures sociales
dans environ 80 localités rurales. Plus largement, l’amélioration de l’activité économique, et
donc la création d’emplois permise par la sécurisation d’un approvisionnement électrique au
meilleur, coût induira à son tour un effet social positif.

Dimension 3 : Pérennité des effets du projet et cadre de gouvernance


La mise en place de cet important programme d’investissements va permettre de renforcer les
capacités internes de la SBEE et de l’ABERME, qui bénéficieront d’un programme de formation
et de renforcement de capacités adapté.

3.2 - Suivi-évaluation et indicateurs

3.2.1 - Dispositif de suivi-évaluation

Le suivi avant mise en œuvre concernera en particulier la finalisation des études détaillées
(APD), le suivi financier, le suivi du plan de gestion environnementale et sociale (PGES)
rattaché à l’étude d’impact. En phase de réalisation, il sera demandé la transmission d’un rapport
semestriel d’avancement du projet. Une attention particulière sera portée à la définition de la
mission du maître d’œuvre, notamment dans son volet supervision de l’IMS, et à son
recrutement pour garantir la qualité de la supervision et réduire le risque fiduciaire. Une
prestation d’évaluation (à mi-parcours et ex post) pourra par ailleurs être confiée à un prestataire
après appel d’offres international. Cette prestation portera sur la qualité des réalisations et les
impacts sociaux, économiques et environnementaux du projet.

3.2.2 - Indicateurs d’impact

Numéro Valeur de Unité de


Indicateur Commentaire
Indicateur l’indicateur mesure
16 Nombre de personnes 342 000 Nombre de Correspond à une hypothèse de
raccordées au réseau de personnes 42 800 nouveaux branchements à
distribution d’électricité, raison de huit personnes par
ou gagnant accès à ménage
l’électrification
17 Nombre de personnes 640 000 Nombre de Correspond à une hypothèse de
dont la qualité du service personnes 80 000 abonnés actuels SBEE
d’électricité est dans le département de
sensiblement améliorée l’Atlantique bénéficiant d’une
meilleure qualité de service
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3.3 - Contribution aux axes stratégiques de l’aide française et de l’AFD

- Enseignements retirés des activités principales de l’AFD et des autres acteurs de l’aide
française dans le secteur :

Ce projet vient en complément d’une série d’actions en faveur du développement de l’accès à


l’énergie (mise en œuvre du Projet électrification rurale/Facilité énergie dont les enseignements
ont été pris en compte dans la simplification du schéma institutionnel et à travers la
concentration géographique du projet dans un seul département) et de la structuration du secteur
au Bénin (via une étude FERC sur le cadre législatif et réglementaire incitatif aux
investissements privés et via le financement d’un modèle financier pour la SBEE et la CEB afin
de doter les opérateurs du secteur d’outils de prévision et d’aide à la décision), comme dans la
sous-région à travers les financements de l’AFD aux projets du West African Power Pool
(Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain WAPP) et de l’Autorité de régulation
régionale du secteur de l’électricité de la CEDEAO (ARREC).

- Contribution aux axes stratégiques de l’aide française et de l’AFD :

Ce projet en faveur du financement d’infrastructures énergétiques répond bien aux objectifs de


concentration de l’aide française tels que définis dans le document cadre de partenariat 2013-
2016 signé entre la France et le Bénin en novembre 2013. Il serait financé par un des tout
premiers prêts souverains de l’AFD au Bénin depuis les annulations de dettes de 1994 et les
initiatives pays pauvres très endettés/initiative d’allégement de la dette multilatérale
(PPTE/IADM) de 2003/2006, et est à ce titre primordial et déterminant pour l’activité future de
l’Agence sous forme de prêts souverains, instrument privilégié pour le financement des
infrastructures, au Bénin.

Le projet s’inscrit par ailleurs dans les deux axes suivants du cadre d’intervention sectoriel
énergie :
 sécuriser et renforcer les systèmes énergétiques ;
 réduire la fracture énergétique et développer l’accès en zones rurales et suburbaines.
Au-delà de la stratégie de l’AFD, le projet s’inscrit dans les objectifs de l’initiative SE4All de
l’Union européenne.

IV - FINANCEMENT DU PROJET

4.1 - Coût et plan de financement

Le coût global du projet comprenant les travaux, le coût des branchements, la maîtrise d’œuvre
et le renforcement des capacités de la maîtrise d’ouvrage est estimé à environ 65,4 M€.

M€ Coût estimé (APD)


Volet d’amélioration de l’accès à l’énergie en zone urbaine/périurbaine 48,9
Postes 63/15 KV et réseau 63 KV 23,8
Réseau moyenne tension/basse tension 14,2
Matériel maintenance, divers et imprévus 3,2
Raccordements en milieu urbain (45 000 ménages dont 12 000 informels) 7,7
Volet d’accès à l’énergie en zone rurale dans le département de l’Atlantique 9,7
Réseau moyenne tension/basse tension 6,9
Matériel maintenance, divers et imprévus 0,6

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Raccordements en milieu rural (9 800 ménages, environ 80 localités) 2,2
Maîtrise d’œuvre y compris intermédiation sociale 5,2
AMO (assistance à maîtrise d’ouvrage), formations, audit, suivi-évaluation du
1,6
projet
TOTAL projet 65,4

Plan de financement envisagé Montant en M€ %


AFD
- prêt souverain 20,0 30,5 %
- subvention fonds fiduciaire ITF (SE4All – 20,0 30,5 %
Sustainable Energy For All)
Co-financiers
- BEI 18,0 27,5 %
- Contribution SBEE 1,0 1,5 %
- Participation des abonnés aux frais de branchement 6,4 10 %
Reste à financer
Total 65,4 100 %

L’AFD et la BEI ont étudié le financement de ce projet et le mettront en œuvre dans le cadre de
l’initiative MRI (Mutual Reliance Initiative), l’AFD étant désignée comme lead financier.

L’AFD a par ailleurs déjà obtenu une subvention de 20 M€ auprès de l’ITF de l’UE, au titre du
programme SE4All (Sustainable Energy For All).

L’ensemble du programme d’investissements étant éligible à SE4All, il est envisagé un


cofinancement du programme global au prorata de chaque bailleur.

4.2 - Justification du produit financier AFD

Prêt souverain de 20 M€ : le cadre de viabilité de la dette du Bénin s’est amélioré et permet à


l’AFD d’y reprendre une activité de prêts souverains, avec un minimum d’élément-don de 35 %
au sens du FMI (Fonds monétaire international).

Le secteur de l’électricité est un secteur d’application pertinent pour l’octroi de prêts souverains
par sa forte contribution au développement économique et social. Le prêt sera d’une durée de
20 ans avec une période de différé de cinq ans. Il présentera un taux de sortie de 1,12 %
permettant de respecter le minimum de concessionnalité du FMI, et mobilisera 3,47 M€ de coût
État, soit un effet de levier de 5,76. Ce prêt sera rétrocédé à la SBEE aux mêmes conditions
(c’est-à-dire sans commission ni marge d’intérêt supplémentaire).

Subvention de 20 M€ : dans le cadre de l’initiative SE4ALL, la Commission européenne a


abondé le fonds fiduciaire infrastructures UE-Afrique de 329 M€. Cette enveloppe est ouverte
depuis juillet 2013 et peut être mobilisée par les bailleurs éligibles au fonds (parmi lesquels
l’AFD) pour des projets contribuant aux objectifs de l’initiative : accès à l’énergie, énergies
renouvelables et efficacité énergétique. Ce projet répond parfaitement aux objectifs et critères
d’éligibilité de l’enveloppe SE4ALL du fonds ITF. Une demande d’octroi de subvention a déjà
été approuvée par le comité exécutif ITF du 12 décembre 2013.

Compte tenu d’un volet d’électrification rurale significatif dans le périmètre du projet,
l’obtention d’une subvention était nécessaire pour assurer la rentabilité économique globale du
projet pour la SBEE (TRI – taux de rentabilité interne – économique de 19 % sur 20 ans), et lui
permettre ainsi de s’endetter sur le volet urbain du projet.

10/10

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