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LA SITUATION ENERGETIQUE AU MALI

1. Contexte général :
Le Mali est l’un des pays enclavés de la ceinture sahélienne de l’Afrique de l’Ouest. Il couvre
une superficie de 1.241.248 km2, dont 51% constitué de terres désertiques. Sa population
est estimée à 19.66 millions d’habitants (2019). Le pays est traversé par deux larges fleuves,
le fleuve Sénégal (800 km) et le fleuve Niger (1 700 km).

La pandémie de COVID-19, associée à un coup d’État en août 2020, a fait passer


l’économie d’une forte croissance de 5,1 % du PIB réel en 2019 à une récession au cours de
laquelle le PIB réel a diminué de 2 % en 2020, ce qui correspond à une perte totale de
croissance de 7,1 points de pourcentage.

Il est membre de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui
facilite la gestion régionale des ressources en eau pour la production d’électricité, dans un
effort d’augmenter, entre autres objectifs, la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté
conformément aux politiques des pays membres.

2. Description du secteur énergétique

Au Mali, la biomasse représente la première source d’énergie avec 78% de la fourniture


d’énergie, tandis que les combustibles fossiles et l’hydroélectricité représentent
respectivement 21% et 1% de l’alimentation d’énergie. En 2010, le taux d’électrification était
d’environ 55 % en milieu urbain et 15 % en milieu rural. Des données plus récentes
concernant les zones urbaines révèlent une amélioration de ce taux, passé à 62 % en 2019.

Il dispose de ressources énergétiques importantes. Le potentiel d’hydroélectricité est estimé


à près de 1050 MW, répartis entre une vingtaine de sites pour grandes et moyennes
centrales dans le bassin des fleuves Sénégal et Niger.

Le rayonnement solaire est disponible pendant 4000h/an à raison de 6KWh/m²/jour. Ce


potentiel énorme est quasiment inexploité.

Les ressources forestières sont également très importantes. Les résidus agricoles et agro-
industriels disponibles annuellement sont également très importants. Plus de 500 000 tonnes
par an de tiges de cotonnier soit un équivalent charbon de 100 000 tonnes sont disponibles
chaque année. Les quantités de balle de riz sont également importantes. Avec une
production d’environ 800 000 tonnes/an de paddy. Certaines plantes envahissantes tel que
le typha australis peuvent également être considérées comme ressource potentielle
d’énergie.

2.1. Secteur de l’électricité

Le secteur de l’électricité est dominé par la société nationale EDM-SA. Il comprend


également les sociétés de services décentralisés et les auto-producteurs.

La société d’électricité EDM-SA, opérateur principal et historique du secteur de l’électricité,


dispose depuis 2000 d’une concession pour la production, le transport, la distribution,
l'importation, l'exportation et la commercialisation de l'énergie électrique sur l'ensemble de
son périmètre.

EDM-SA assure actuellement la fourniture d'énergie électrique à partir de trois systèmes


électriques différents qui ne sont pas interconnectés entre eux, à savoir : le réseau
interconnecté, les centres isolés et l’interconnexion avec la Cote d’ivoire.

2.2. Les potentialités du secteur de l’énergie


 Energie solaire

Le rayonnement solaire moyen, convenablement réparti sur le territoire national, est estimé à
5-7 kWh/m2 /jour23 avec une durée d’ensoleillement quotidien de 7 à 10 heures. La
technologie solaire convient particulièrement pour l’alimentation en électricité des
populations des zones reculées et isolées.

 Hydroélectricité

La capacité hydroélectrique potentielle est estimée à 1 050 MW, pour une production
d’énergie moyenne annuelle d’environ 5 000 GWh.

 Biomasse

Le potentiel de bois énergie est évalué à 33 millions d’hectares avec un volume sur pied
d’environ 520 millions de m3 et une productivité pondérée sur l’ensemble du pays d’environ
0,86 m3 /ha/an.

3. Cadre institutionnel

Le secteur énergétique au Mali est caractérisé par la présence d’une multitude


d’intervenants.

La commission de régulation de l’électricité et de l’eau (CREE), sous la tutelle de la


primature est composée d’experts nommés par le gouvernement. Elle vise à assurer la
qualité du service public, protéger les intérêts des consommateurs, promouvoir la
concurrence entre les acteurs privés et établir la structure tarifaire. La CREE régule les
activités des concessionnaires et auto-producteurs d’énergie, ainsi que des opérateurs
publics du secteur de l’eau dans les zones urbaines.
L’article 5 du DECRET N° 00-185/ P-RM DU 14 AVR. 2000 FIXANT LES MODALITES D'APPLICATION DE
L'ORDONNANCE N°00-021/P-RM DU 15 MARS 2000 PORTANT CREATION ET ORGANISATION DE LA C0MMISSION DE
stipule que la commission le Conseil prend toute
REGULATION, DE L'ELECTRICITE ET DE L'EAU,
décision en matière de régulation, de contrôle, d’arbitrage et de sanction, tel que prévu par
les lois et règlements relatifs au secteur de l’électricité et de l’eau potable.

L’agence malienne de pour le développement de l’énergie domestique et de


l’électrification rurale (AMDER), a pour mission principale la maîtrise de la consommation
d'énergie domestique et le développement de l'accès à l'électricité au milieu rural et
périurbain.
La direction nationale de l’énergie (DNE), l’article 2 de L’ORDONNANCE N°99- 0 1 3 IP-RM DU
01 AVR 1999 portant création de la direction nationale de l’énergie, stipule que la Direction
Nationale de l'Energie a pour mission l’élaboration des éléments de la politique, nationale en
matière d'énergie, la coordination et le contrôle technique des services régionaux,
subrégionaux et des services rattachés qui concourent à la mise en œuvre de ladite
politique.

Agence des énergies renouvelables du Mali, affiliée au ministère de l’énergie et de l’eau,


elle a pour mission de promouvoir l’utilisation à grande échelle des énergies renouvelables.
(Ordonnance  n°2014-012-P-RM du 1er octobre 2014 portant  création  de l'Agence des Energies
Renouvelables du  Mali. La présente ordonnance  l'Agence des Energies Renouvelables du  Mali)

4. Dispositions légales d’organisation du secteur énergétique

Le régime de l’autorisation :
Conformément à l’article 15 de l’ordonnance N° 00-019/ P-RM du 15 mars 2000 portant
organisation du secteur de l’Electricité, sont placés sous le régime de l'Autorisation
l'établissement et l'exploitation d'installations de production thermique d’une puissance
installée supérieure à 50 kW et inférieure ou égale à 250 kW, ainsi que l'établissement et
l'exploitation d'installations de distribution basse tension à partir d'un ou plusieurs points de
transformation moyenne tension / basse tension.
Les conditions sont définies par le décret fixe les modalités d’application des dispositions de
l’ordonnance.

Le régime de la concession :
Les critères d’attribution par concession sont les suivants :
 La capacité technique et financière générale du candidat concessionnaire à respecter
l’intégralité de ses obligations et à développer le service public délégué sur base
notamment de son expérience dans le domaine et de la qualité de ses dirigeants.
 La capacité à respecter la réglementation en vigueur en matière de sécurité du
personnel, de service aux usagers, d’urbanisme, de protection de l’environnement,
d’utilisation optimale des ressources naturelles, ainsi que la capacité à assumer la
responsabilité civile découlant de l’activité dont la gestion est déléguée.
 L’offre financière spécifique du candidat pouvant s’évaluer notamment :
 Sur la base des tarifs moyens proposés aux consommateurs ;
 Sur la base du niveau d’investissement promis pour assurer le développement du
service ;
Sur la base du taux de rémunération demandé par le candidat. (article 8 du décret fixant les
modalités d’application des dispositions de l’ordonnance.)

 Régime de l’autoproduction :
Toute personne physique ou morale désirant se doter d'installations d'autoproduction d’une
puissance installée supérieure à 50 kW et inférieure ou égale à 250 kW doit procéder à une
Déclaration d’autoproduction auprès du Ministère chargé de l’Energie sur la base d’un
document administratif standard.
Toute personne devant disposer d’une Autorisation d’autoproduction, adresse une demande
au Ministre chargé de l’Energie. (article 30 et 31 du décret fixant les modalités d’application
des dispositions de l’ordonnance.)

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