En février 2010, à la suite d'une mauvaise appréciation des ressources
énergétiques, le concessionnaire principal en l'occurrence la CIE, commence à procéder à des délestages au niveau du territoire ivoirien ouvrant une seconde période de crise énergétique en Côte d'Ivoire après celle de 1984. Selon Eddy Simon, alors directeur général de l’Énergie au ministère des Mines et de l’Énergie : « Le système électrique national connaît en ce moment une diminution de sa capacité de production d’énergie électrique qui se traduit par des difficultés à satisfaire l’ensemble des besoins en électricité des populations »41. Ainsi, un programme de délestage temporaire est mis en place, prenant en compte les priorités suivantes :
– sauvegarder le tissu économique permettant ainsi de préserver les
emplois (industries, entreprises) ; – assurer l’alimentation des stations de pompage et châteaux d’eau de la SODECI; – assurer l’alimentation des centres hospitaliers.
Mais on constate que cette crise énergétique gangrène l'économie nationale en
provoquant l'arrêt des machines dans l'outil de travail industriel, obligeant les entreprises à mettre en place des programmes de chômage structurels et investir davantage dans l'achat de groupes électrogènes. Au niveau régional, cette crise retarde le projet de l'Uemoa d'interconnexion électrique ouest-africain dont le fournisseur essentiel devait être la Côte d'Ivoire grâce à ses « grandes capacités de production ». Ainsi le secteur ivoirien de l’électricité a commencé à importer de l’énergie du Ghana pour environ 25 MW et ceci, en application du contrat d’échanges d’énergie qui existe entre les deux pays. Puis, une centrale thermique de location de70 MW sera installée à Vridi pour accroître la capacité de production.
Orientations 2012
La CIE a présenté un plan en 10 points pour s'engager dans la réhabilitation et le
développement de son parc et de son réseau électrique. Parmi les projets :
le rétablissement de l'équilibre financier du secteur de l'électricité,
la création d'une troisième ligne haute-tension vers le Mali pour renforcer le rôle central de la Côte-d'Ivoire dans le paysage électrique régional, l'augmentation de la puissance des moyens de production de 1390 MW à 2400 MW d'ici 2020.