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REPUBLIQUE du CAMEROUN

Paix Travail Patrie

MINISTERE DE L’ENERGIE ET DE L’EAU

COMITE DE SUIVI DU PROJET HYDROELECTRIQUE DE

MEMVE’ELE SUR LE NTEM

Aménagement Hydroélectrique de
MEMVE ’ELE
sur le NTEM

Analyse de la
demande
électrique

COYNE ET BELLIER
Rapport 11616 RP 03 Rev B mars 2007
REPUBLIQUE du CAMEROUN

MINISTERE DE L’ENERGIE ET DE L’EAU

COMITE DE SUIVI DU PROJET HYDROELECTRIQUE DE

MEMVE’ELE SUR LE NTEM

Aménagement Hydroélectrique de
MEMVE ’ELE sur le NTEM

Analyse de la demande électrique

B mars 07 Edition finale E. de Bonviller B. Mayeur B. Mayeur


A septembre 06 Edition Provisoire E. de Bonviller B. Mayeur B. Mayeur
Révision Date Sujet de la révision Rédaction Contrôle Approbation

COYNE ET BELLIER
Rapport 11616 RP 01 Rev B mars 2007
Coyne et Bellier MEMVE’ELE Sommaire
Analyse de la demande électrique

SOMMAIRE

(Ce document contient 39 pages de texte et 2 pages d’annexe)

1. INTRODUCTION 1

2. PRESENTATION DU SECTEUR ENERGETIQUE 3

2.1. Secteur de l’énergie au Cameroun 3


2.1.1. Moyens énergétiques 3
2.1.2. Répartition de la consommation énergétique 3

2.2. Sous-secteur de l’électricité au Cameroun 4


2.2.1. Organisation 4
2.2.2. Moyens de production 7
2.2.3. Consommation 8

2.3. PEAC et Guinée Equatoriale 9


2.3.1. Pool Energétique d’Afrique Centrale (PEAC) 9
2.3.2. Guinée Equatoriale 13

3. ANALYSE GENERALE DE LA DEMANDE 14

3.1. Les discrimants de la demande 14


3.1.1. Etude de la démographie 14
3.1.2. Economie 16
3.1.3. Développement de la filière Bauxite / Alumine / Aluminium 17
3.1.4. Autres projets industriels 21
3.1.5. Potentialités d'exportation d'électricité 22
3.1.6. Aménagement du territoire 23

3.2. Scénarii envisagés dans le PDSE 25


3.2.1. Scénarii de croissance économique du PDSE 25
3.2.2. Scénarii de croissance de la demande électrique du PDSE 25
3.2.3. Résultats des différents scénarii de demande du PDSE 27

3.3. Prévisions d’évolution de la demande d’AES SONEL,


d’Alucam et du Comité de Pilotage Energie 29

EDB - rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


Coyne et Bellier MEMVE’ELE Sommaire
Analyse de la demande électrique

3.3.1. Prévisions de la demande selon AES-SONEL 29


3.3.2. Prévisions de la demande selon ALUCAM 29
3.3.3. Prévisions de la demande du Comité de Pilotage Energie 30

3.4. Synthèse 31

4. DEBOUCHES POTENTIELS DE MEMVE’ELE 34

4.1. Exportations vers la Guinée Equatoriale 34

4.2. Electrification rurale dans la Province du Sud 34


4.2.1. Contexte actuel 34
4.2.2. Etude des besoins 35

4.3. Hévécam 35
4.3.1. Présentation de la société 35
4.3.2. Besoins actuels en énergie 36
4.3.3. Intention d’achat d’énergie 37

4.4. SOCAPALM Kienké 37

4.5. WIJMA 37

4.6. ALUCAM 38

5. CONCLUSION 39

Annexe 1 : Comptes-rendus des intentions d’achat d’énergie électrique de la Guinée


Equatoriale (2 pages)

EDB - rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Répartition de la consommation d’énergie au Cameroun en 2003


(source : Présentation des Résultats de l’Etude du Secteur de l’Energie des
Pays de l’UEMOA et du Cameroun) ........................................................................................ 4
Figure 2: Zones d’influence des réseaux électriques interconnectés au
Cameroun ................................................................................................................................ 6
Figure 3: répartition des ventes d’électricité d’AES SONEL en 2005 et
pourcentage de pertes (source rapport d’activité AES-SONEL).............................................. 9
Figure 4: Comparaison des projections démographiques existantes – Cameroun
(source PDSE)....................................................................................................................... 15
Figure 5: Consommation mensuelle d’électricité d’Alucam en 2004 et 2005 ........................ 18
Figure 6: Evolution de la demande électrique du RIS entre 2005 et 2030 ............................ 32
Figure 7: Evolution de la demande électrique du RIS entre 2005 et 2030 et
évolution réelle de la production AES-SONEL entre 2002 et 2005 ....................................... 33

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Synthèse des moyens de production d’AES SONEL (source PDSE


et rapport AES SONEL 2005).................................................................................................. 7
Tableau 2 : Production hydro-électrique (source AES-SONEL) .............................................. 8
Tableau 3 : Caractéristiques des pays du PEAC (source : PEAC, première
étude du Schéma Directeur pour l’Afrique Centrale – mai 2005 – PA Consulting) ............... 12
Tableau 4 : Projections de population du Cameroun à l’horizon 2030 (source
PDSE).................................................................................................................................... 15
Tableau 5 : Répartition des abonnés et de la consommation MT par secteur
d’activité (1996/1997) ............................................................................................................ 17
Tableau 6 : Energie achetée à AES – SONEL par Alucam en 2004 et 2005 ........................ 18
Tableau 7 : Prévisions de la demande en électricité pour la filière « Bauxite-
Alumine-Aluminium» à 2030 (source PDSE)......................................................................... 20
Tableau 8 : Synthèse des projets industriels autres que la filière aluminium
(source PDSE)....................................................................................................................... 22
Tableau 9 : Prévisions d’exportation entre 2015 et 2030 (source PDSE) ............................. 23
Tableau 10 : Définition des scénarii de demande (source PDSE)........................................ 26
Tableau 11 : Evolution de la production électrique (en GWh) des réseaux RIS,
RIN et RIE (source PDSE).................................................................................................... 27
Tableau 12 : Evolution de la production électrique (en MW) des réseaux RIS,
RIN et RIE (source PDSE).................................................................................................... 27

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Analyse de la demande électrique

Tableau 13 : Evolution de la production électrique (en GWh) du réseau RIS


(source PDSE)....................................................................................................................... 28
Tableau 14 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS
(source PDSE)....................................................................................................................... 28
Tableau 15 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS
(source AES-SONEL) ............................................................................................................ 29
Tableau 16 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS
(source ALUCAM).................................................................................................................. 30
Tableau 17 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS
(source Comité de Pilotage Energie)..................................................................................... 30
Tableau 18 : Evolution de la production électrique (en GWh) du réseau RIS
(source Comité de Pilotage Energie)..................................................................................... 31
Tableau 19 : Estimation de l’évolution de la production électrique (en MW) du
réseau RIS (sources : PDSE, AES-SONEL, ALUCAM et Comité de Pilotage
énergie).................................................................................................................................. 31

LISTE DES ACRONYMES

AER : Agence de l’Electrification Rurale

ARSEL : Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité

CSPM : Comité de Suivi du Projet de Memve’éle

DSCN : Direction de la statistique et de la Comptabilité Nationale

DSRP : Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté

FMI : Fonds Monétaire International

MEDELEC : Comité de Liaison des Electriciens du Bassin Méditerranéen

MINEE : Ministère de l’Energie et de l’Eau

PANERP : Plan d’Action National Energie pour la Réduction de la pauvreté

PDER : Plan Directeur d’Electrification Rurale

PDSE : Plan de Développement du Secteur Electrique à l’horizon 2030

PEAC : Pool Energétique d’Afrique Centrale

PIB : Produit Intérieur Brut

RIN : Réseau Interconnecté Nord

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RIS : Réseau Interconnecté Sud

SAPP : South Africa Power Pool

SDRADDT : Schéma Directeur Régional d’Aménagement et de Développement Durable du


Territoire

SP : Service Public (Basse Tension et Moyenne Tension)

WAPP : Western African Power Pool

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1. INTRODUCTION

Le projet du barrage hydro-électrique de Memve’ele a fait l’objet d’une étude de faisabilité en


1993 par le bureau d’études japonais Nippon Koeï, actualisée par Coyne et Bellier en février
2006 (rapport 11616 RP 01). L’étude Coyne et Bellier préconise de construire un barrage au
fil de l’eau avec une usine en pied de 201 MW installés. Ce projet sera financé, pour la partie
barrage et usine, en BOT par un développeur privé.

L’actualisation des études de faisabilité est complétée par une étude de stabilité de réseau
(rapport 11616 RP 04 d’août 2006, Coyne et Bellier) simulant les différentes possibilités de
raccordement de Memve’ele au Réseau Interconnecté Sud (RIS). Les points de
raccordement étudiés sont au nombre de trois : Yaoundé, Edéa et Kribi. Cette étude
démontre que l’optimum technico-économique consiste à raccorder Memve’ele en 225 kV au
niveau de Kribi.

Enfin, le présent rapport présente une analyse de la demande en électricité du Cameroun


pour les années à venir ainsi que des débouchés potentiels de la production électrique de
Memve’ele.

Les sources utilisées pour la présente étude proviennent :

• D’entretiens avec les différents acteurs du secteur électrique (AES SONEL, AER,
MINEE, ARSEL, HEVECAM, SOCAPALM, WIJMA) conduits au Cameroun par Coyne
et Bellier et par le Comité de Suivi du Projet de Memve’ele (CSPM).

• des documents suivants :

- PDSE, rapport provisoire – février 2006 – IDC, Sogreah, EDF, BDS.


- Plan Directeur de Développement des Moyens de Production et de Transport
d’Energie Electrique – septembre 2005 - Comité de pilotage Energie.
- Rapports d’activité AES SONEL 2003, 2004 et 2005.
- Programme d’investissement – juin 2004 – AES SONEL.
- PEAC première étude du Schéma Directeur pour l’Afrique Centrale – mai 2005 – PA
Consulting.
- Situation de l’énergie électrique au Cameroun – juillet 2002 – ALUCAM.
- Etude de Préfaisabilité d’un Programme d’Electrification Rurale dans la Province du
Sud – AER / DGA – juillet 2006
- Présentation des Résultats de l’Etude du Secteur de l’Energie des Pays de l’UEMOA
et du Cameroun – J2CM gestion – février 2005

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- Annuaire de la Statistique – Institut National de la Statistique du Cameroun – édition


2004.

Cette analyse étant faite dans le cadre de la construction du barrage de Memve’ele et la


centrale de Memve'ele devant être raccordée sur le RIS du Cameroun, les prévisions de
demande concernent plus particulièrement les six régions couvertes par ce réseau ainsi que
l'interconnexion vers la Guinée équatoriale.

Le RIS couvre six régions administratives du Cameroun, à savoir,


- le Centre avec Yaoundé
- le Littoral avec Douala
- l'Ouest
- le Sud Ouest
- le Nord Ouest
- le Sud avec Kribi (région du site de Memve’ele).

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2. PRESENTATION DU SECTEUR ENERGETIQUE

2.1. Secteur de l’énergie au Cameroun

2.1.1. Moyens énergétiques

Les ressources énergétiques du Cameroun sont diverses : pétrole, gaz, bois et hydraulique
principalement.

Le pétrole est exploité depuis 1977 mais la production décline lentement (6,1 Mt en 2003
contre 9,3 Mt en 1984). Environ 80 % est exporté et le reste est utilisé pour les besoins
nationaux.

Le gaz n’est pas encore exploité commercialement mais le potentiel est important (plus de
100 Gm3) et des projets sont en cours de développement.

La ressource forestière est très abondante notamment dans le sud. Le nord, plus sec, est
par contre sujet à la détérioration de la ressource.

Le potentiel hydraulique du Cameroun est le deuxième d’Afrique centrale derrière la


République Démocratique du Congo. Son exploitation pourrait produire plus de 100 TWh/an
(elle était de 4 TWh/an environ en 2005).

2.1.2. Répartition de la consommation énergétique

La forme d’énergie la plus utilisée est le bois comme dans les autres pays d’Afrique sub-
saharienne. La biomasse couvre 80 % des besoins totaux en énergie et 90 % des besoins
des secteurs secondaires et tertiaires.

Le reste de la consommation est couvert par le pétrole (16 %) et par l’électricité (4 %).

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électricité
Pétrole
4%
16%

Biomasse
80%

Figure 1: Répartition de la consommation d’énergie au Cameroun en 2003 (source : Présentation des Résultats de
l’Etude du Secteur de l’Energie des Pays de l’UEMOA et du Cameroun)

2.2. Sous-secteur de l’électricité au Cameroun

2.2.1. Organisation

Le réseau électrique Camerounais est divisé en trois réseaux indépendants que sont le RIS
(Réseau Interconnecté Sud), le RIN (Réseau Interconnecté Nord) et le RIE (Réseau
Interconnecté Est). La couverture territoriale de ces trois réseaux est présentée sur la carte
page suivante. Le nombre de localités connectées au réseau est de 2 000 sur les 13 000
recensées sur l’ensemble du territoire national.

Le RIS est le plus important puisqu’il représente 87 % de la consommation Moyenne


Tension, 88 % de la Basse Tension et 100 % de la Haute Tension qui compte uniquement 3
clients (la société de production d’aluminium Alucam, la société de transformation de
l’aluminium Socatral et la cimenterie Cimencam).

Le réseau a été privatisé le 18 juillet 2001 et est actuellement géré par un unique opérateur,
AES-SONEL, qui a la concession des centres de production, du transport et de la distribution
de l’électricité. La société AES-SONEL est détenue à 56 % par le groupe américain AES et à
44% par l’Etat camerounais

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A côté de ce réseau et d’après une enquête de l’ARSEL en 2003, existent environ 5 000
producteurs indépendants qui sont des ménages (51 %) et des institutions publiques ou
privées. A 98 %, cette énergie est produite par des groupes électrogènes.

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Figure 2: Zones d’influence des réseaux électriques interconnectés au Cameroun

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2.2.2. Moyens de production

Les trois réseaux sont alimentés par des centrales hydroélectriques et par des centrales
thermiques d’appoint.

Nom Puissance Puissance Puissance Production


installée garantie disponible 2005 (GWh)

RESEAU 813 MW 813 MW


INTERCONNECTE
SUD

Centrales hydro- Song LouLou 384 MW 345 MW 384 MW (2005) 2 175 GWh
électriques
Edéa 263 MW 166 MW 263 MW (2005) 1 391 GWh

Centrales Limbé 85 MW 85 MW
thermiques
Oyomabang 31 MW 31 MW

Bassa 18 MW 18 MW

Logbaba 18 MW 18 MW

Bafoussam 14 MW 14 MW

RESEAU 85,7 MW 72 MW
INTERCONNECTE
NORD

Centrales hydro- Lagdo 72 MW 60 MW 207 GWh


électriques

Centrales Djamboutou 13,7 MW 12 MW


thermiques

RESEAU 6,4 MW 5,9 MW


INTERCONNECTE
EST

Centrales Bertoua 6,4 MW 5,9 MW


thermiques

Tableau 1 : Synthèse des moyens de production d’AES SONEL (source PDSE et rapport AES SONEL 2005)

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Le total de la production 2005 au niveau thermique est de 179 GWh. L’évolution des
énergies produites par les trois centrales hydroélectriques lors des années 2003 à 2005 est
la suivante (source PDSE) :

Song Loulou Edéa Lagdo

2003 1878 GWh 1454 GWh 198 GWh

2004 2099 GWh 1431 GWh 199 GWh

2005 2174 GWh 1391 GWh 207 GWh

Tableau 2 : Production hydro-électrique (source AES-SONEL)

En plus de ces moyens de production, AES SONEL possède une trentaine de centres isolés
(localités non raccordées au réseau local) alimentés par de petits groupes diesels
représentant une puissance installée de 14,3 MW et une puissance disponible de 8 MW, la
production 2005 étant de 52 GWh.

Les producteurs indépendants ont une capacité installée d’environ 268 MW d’après l’ARSEL.

2.2.3. Consommation

La consommation d’électricité est divisée entre la Basse Tension (consommation de la


population et des petites industries), la Moyenne Tension (consommation des industries
moyennes) et la Haute Tension (consommation des sociétés Alucam, Socatral et
Cimencam). La basse et la moyenne tension sont réunies dans le Secteur Public.

En 2004, environ 51 % de la population vivait dans les zones électrifiées. La courbe de


charge du secteur public est marquée par une pointe entre 18h30 et 23 h (hausse de 120 à
150 MW), le reste de la journée étant assez constant (entre 200 et 300 MW).

En 2005, la consommation d’électricité était répartie comme suit, d’après AES-SONEL :

• Basse tension : 1 072 GWh.

• Moyenne tension : 748 GWh.

• Haute tension : 1 444 GWh (dont 1385 GWh pour Alucam).

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La consommation en 2005 a donc été de 3 264 GWh pour l’ensemble des clients d’AES-
SONEL.

Aux. Postes
Pertes
17,34% 0,13%

36,53%
Ventes HT

27,10%
Ventes BT
18,91%
Ventes MT

Figure 3: répartition des ventes d’électricité d’AES SONEL en 2005 et pourcentage de pertes (source rapport
d’activité AES-SONEL)

Le prix de l’électricité varie en fonction de la catégorie (BT, MT ou HT). En 2005, il était en


moyenne de (source rapport d’activité AES SONEL 2005) :

• Basse tension : 77,5 FCFA/kWh.

• Moyenne tension : 61,0 FCFA/kWh.

• Haute tension : 6,9 FCFA/kWh

2.3. PEAC et Guinée Equatoriale

2.3.1. Pool Energétique d’Afrique Centrale (PEAC)

Le Pool Energétique d’Afrique Centrale a été créé en 2003 pour contribuer à l’établissement
de conditions favorables à la constitution d’un marché électrique par interconnexions des
réseaux nationaux. Les pays membres du PEAC sont le Burundi, Cameroun, l’Angola, la
République Centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République
Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, Sao Tome et Principe et le Tchad.

EDB - rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Une étude du « Schéma Directeur pour l’Afrique Centrale » a été faite par PA Consulting en
mai 2005 afin de synthétiser les opinions des Ministères et établissements nationaux
d’électricité des pays membres. Ce document donne notamment les potentialités et les
besoins de chaque pays.

De manière générale, le taux d’électrification de l’ensemble des pays est estimé à 13,4 %
pour une consommation annuelle par habitant de 109 kWh/an (par comparaison, la
consommation en Afrique du Nord est de 1 617 kWh/an/ha et le taux d’électrification de
90 %). La capacité de production des pays membres du PEAC était en 2002 de 4 647 MW
principalement concentrée sur la RDC (54,5 %), le Cameroun (17,4 %), l’Angola (13,6 %) et
le Gabon (8,7 %).

Un certain nombre de pays membres du PEAC sont également membres d’autres pools
énergétiques tels que WAPP (Western African Power Pool), SAPP (South African Power
Pool) ou encore le MEDELEC (Comité de Liaison des électriciens du Bassin Méditerranéen).
Le projet d’interconnexion Afrique du Sud – pays méditerranéens via le barrage d’Inga en
liaison avec le MEDELEC est intéressant pour le Cameroun car la ligne d’interconnexion
pourrait passer sur son territoire.

Ci-dessous sont donnés les principales caractéristiques des pays du PEAC.

EDB - rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Capacité
Revenu / Taux
PAYS installée Demande actuelle Demande future Interconnexion dans
hab (USD) d’électrification Observations
(MW) le cadre du PEAC

Angola 607 (2002) Total : 20 % 592 MW 330 MW (2003) Augmentation de Ligne INGA – Afrique
7 à 8 % / an du Sud de 3 000 MW

Burundi Campagne : 2 % 51,5 MW 163 GWh (2003) Doublement à Pas de connexion à Le bois de chauffe
Croissance de 8 % / an l’horizon 2020 court terme représente 97 % du
Villes : 5 % + 2,2 MW bilan énergétique,
isolés l’électricité 0,47 %.

Cameroun Total : 51 % 900 MW 850 MW (pointe en Croissance de Possibilité Peut voir le transit de
2002) 6 % par an d’interconnexion avec la ligne Inga –
Guinée Equatoriale, Medelec.
Consommation de Tchad, République
3,3 TWh (2005) pour Centrafricaine et
une production de 4 Gabon.
TWh (2005)

Congo Campagne : 5 %. 114 MW 100 MW (pointe 2004) Volonté Le bois de chauffe


estimés. d’interconnexion avec représente 80 % du
Villes : 25 % le Cameroun, le bilan énergétique.
70 % de la demande Centrafrique et la
de Brazzaville (plus de RDC. 200 à 250 MW
60 MW) est satisfaite d’autoproduction
par l’importation depuis électrique dans le
le barrage d’Inga. secteur pétrolier.

Gabon 4 000 270 MW 1 080 GWh (2002) Croissance de Peut être un pays de Economie pétrolière
4 % par an. transit notamment (70 % du PIB)
Croissance de 3,8 % pour la production
entre 1980 et 2002. d’Inga.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Guinée Consommation de Interconnexion avec Vétusté du réseau


Equatoriale 25 GWh en 2002. Gabon et Cameroun.

Croissance de 2,1 %
entre 1980 et 2002.

République 21 MW Consommation de 216 GWh en Transit de la ligne


Centrafricaine 147 GWh en 2004. 2011 Inga / Medelec.

République 2 430 MW Consommation de Exportation vers la Offre d’électricité


Démocratique 4,1TWh en 2003. Zambie, le Nigéria, excédentaire.
du Congo l’Afrique du Sud et le
Medelec.

Rwanda 220 6 % des 42 MW Croissance de 5 à 6 % 425 GWh en Pas de connexion Le bois de chauffe
ménages. depuis 1998. 2020. avec les pays du représente 95 % du
PEAC à court terme. bilan énergétique,
Consommation de l’électricité 0,9 %.
150 GWh en 2002.

Sao Tome et Interconnexion non envisagée dans un futur proche


Principe

Tchad 248 1 % de la 13,5 MW Consommation de Transit de la ligne


population. 90 GWh en 2002. Inga / medelec.

Croissance de 3,8 % Interconnexion entre


par an depuis 1980. le Nord Cameroun et
N’Djamena.

Tableau 3 : Caractéristiques des pays du PEAC (source : PEAC, première étude du Schéma Directeur pour l’Afrique Centrale – mai 2005 – PA Consulting)

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

2.3.2. Guinée Equatoriale

La Guinée Equatoriale est un pays riche en ressources hydrauliques et pétrolières. Elle est
le premier exportateur de pétrole de la zone franc devant le Gabon et le Congo. Elle ne
devrait donc pas avoir de problèmes de fourniture d’énergie électrique. Pourtant les
coupures de courant sont fréquentes notamment en raison de la vétusté du réseau.

Le réseau (production et distribution sont assurés par la société mixte Segesa) est divisé en
deux partie : île de Bioko et partie continentale.

• L’île de Bioko (sur laquelle se trouve la capitale Malabo) : le parc de production


comprend une centrale hydroélectrique (Riaba : 2 turbines de 1,5 MW dont une ne
fonctionne pas) qui fournit 55 % de la production de l’île, deux micro centrales (Musola
1 et 2) en réhabilitation et qui devaient fournir 470 kW à partir de 2005 et une centrale
thermique de 33,5 MW. La capacité générée sur Bioko dépasse théoriquement la
demande mais le mauvais été du réseau et des branchements illicites posent de
graves problèmes.

• La zone continentale : sur l’ensemble du territoire, seuls 11 petits centres disposent de


l’électricité. La production vient de la ville côtière de Bata avec la centrale hydro-
électrique de Bicomo (4 fois 3,8 MW) et la centrale thermique de Bata (3 * 8 MW). Ces
deux installations ne permettent pas de répondre à la demande appelée notamment
par les entreprises d’exploitation de bois situées dans la zone portuaire. La production
a progressé de 11 GWh en 2001 à 20,7 GWh en 2003. Parallèlement, la
consommation a augmenté de 7,8 GWh à 10 GWh au cours de la même période.

La position de la Guinée Equatoriale continentale lui permet de facilement s’interconnecter


avec le Gabon et le Cameroun. Elle pourrait ainsi devenir un pays de transit ou importer de
l’électricité de l’un de ces deux pays.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

3. ANALYSE GENERALE DE LA DEMANDE

3.1. Les discrimants de la demande

L’étude de la demande électrique dans le PDSE a élaboré des scénarii d’évolution de la


demande (voir chapitre 3.2) qui dépendent de différents facteurs :
- la démographie
- le développement économique
- les grands projets industriels
- les potentialités d'exportation d'électricité vers les pays voisins
- la stratégie d'aménagement du territoire

3.1.1. Etude de la démographie

Le dernier recensement de la population camerounaise a eu lieu en 1987. Il a établi une


population de 10,5 millions d’habitants en augmentation de 2,9 % / an par rapport au
recensement précédent de 1976 (7,66 millions d’habitants).

Depuis, trois projections démographiques officielles ont été établies dans le cadre :
- des schémas régionaux d'aménagement du territoire (SDRADDT 2000)
- de la privatisation de la SONEL par MSC (1998)
- des prévisions mondiales de population de l'ONU (2004)

La projection à 2030 du SDRADDT s’appuie sur un taux de croissance de la population


correspondant aux pays peu développés (légèrement inférieur à 4 %). Cette hypothèse ne
semble pas réaliste car même en considérant un taux élevé de 2,9 % / an comme entre 1976
et 1987, il y aurait 18 millions d’habitants en 2006, ce qui est inférieur à la prévision
SDRADDT (environ 20 millions) qui prévoit une accélération de l’augmentation. De plus,
d’après les estimations du Ministère de la Planification, la population serait de 15,3 millions
d’habitants en 2000. La projection du SDRADDT n'a donc pas été prise en compte dans la
suite de l’étude.

Les deux autres projections conduisent à un taux de croissance moyen annuel de 1.3 %
(projection ou scénario minimal) et 1.9 % (projection ou scénario maximal) pour la période
2006-2030 et à une population comprise entre 21 et 26 millions d’habitants en 2030 pour
l’ensemble du Cameroun.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Projections démographiques - Cameroun

30 000

Population totale - ONU 2004 - Sc. min SDRADDT


27 500
Population totale - SDRADDT 2000
25 000
Population totale - DSCN 1987 MSC
22 500 Population totale - MSC 1998 - Sc. max

20 000 ONU

17 500
en milliers

15 000

12 500 DSCN

10 000

7 500

5 000

2 500

0
1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030

Figure 4: Comparaison des projections démographiques existantes – Cameroun (source PDSE)

La courbe intitulée « Population totale – DSCN 1987 » est la projection effectuée par la
DSCN (Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale) après le recensement de
1987.

Scénario max 2005 2010 2020 2030


urbain 9 002 000 10 813 000 14 634 000 17 952 120
rural 7 998 000 8 190 683 8 092 864 7 965 608
Cameroun 17 000 000 19 003 683 22 726 864 25 917 728

Scénario min 2005 2010 2020 2030


urbain 8 769 000 10 059 000 12 540 000 15 050 000
rural 7 795 000 7 715 704 7 333 006 6 716 528
Cameroun 16 564 000 17 774 704 19 873 006 21 766 528

Tableau 4 : Projections de population du Cameroun à l’horizon 2030 (source PDSE)

Enfin, le Plan Directeur de Développement des Moyens de Production et de Transport


d’Energie Electrique établi par le Comité de pilotage Energie donne une estimation de la
population en 2022 de 30 millions d’habitants environ. Ce nombre s’appuie sur une
hypothèse de croissance de la population de 3,03 % d’après l’analyse de la politique sociale

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


Coyne et Bellier MEMVE’ELE Page 16-39
Analyse de la demande électrique

prévue et de l’amélioration des conditions sanitaires. Cette croissance est supérieure à celle
enregistrée entre 1976 et 1987 et retenue par les scénarios ci-dessus.

3.1.2. Economie

Au Cameroun où près de 80% de la consommation électrique sur les réseaux interconnectés


est non domestique et plus de 70% est directement liée aux activités économiques, c'est
principalement la croissance des secteurs d'activité qui déterminera la demande future.
L’évolution du PIB depuis 25 ans a été de l’ordre de 4 à 5 % par an hormis durant les années
1977 à 1985, années qui ont suivi la découverte du pétrole et pendant lesquelles la
croissance était plus forte (13 % par an). Le secteur tertiaire est prépondérant puisqu’il
représente 60 % du PIB, le primaire et le secondaire représentant chacun 20 % environ.

Les clients HT sont au nombre de 3 (Alucam / Socatral (production et transformation de


l’aluminium) et Cimencam) et représentent à eux seuls 45% de la consommation totale
actuelle (dont 42,8 % pour Alucam). L’évolution de la demande HT est directement liée à la
mise en œuvre de grands projets industriels qui sont analysés dans la suite du rapport.

La consommation MT est répartie sur l'ensemble des secteurs d'activité économique et est
bien corrélée avec la croissance économique, toutefois de nombreux rapports ont montré
que l'insuffisance de la production électrique a bridé la croissance économique du
Cameroun. Elle a représenté en 2005 environ 23 % de la consommation électrique totale.

Secteur Nombre d'abonnés Consommation


d'activité économique Nombre % MWh %
Agriculture, Forêt, Pêche 27 2,8 13 213 2,7
Industries extractives 12 1,2 5 553 1,1
Industries manufacturières 309 31,6 244 780 50,3
Electricité, Eau 81 8,3 45 686 9,4
B.T.P. 18 1,8 1 693 0,3
Commerce, Restaurants, Hôtels 124 12,7 43 427 8,9
Transports, Communication 134 13,7 50 093 10,3
Banques, Assurances 41 4,2 27 058 5,6
Services à la collectivité 167 17,1 41 133 8,5
Autres services et non classés 66 6,7 13 810 2,8
Total 979 100,0 481 325 100,0

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Tableau 5 : Répartition des abonnés et de la consommation MT par secteur d’activité (1996/1997)1

La consommation BT a représentée en 2005 environ 33 % de la consommation électrique


totale). L’analyse des dernières années montre qu’il ne peut être fait de rapport entre
l’évolution du PIB / tête et la demande BT. Dans les différents scénarii d’analyse de la
demande explicités dans le chapitre suivant, l’évolution de la demande BT est comprise
entre 1 et 2,5 %.

3.1.3. Développement de la filière Bauxite / Alumine / Aluminium

3.1.3.1. Introduction

La production d’aluminium est le résultat de 3 étapes successives : extraction de la bauxite,


transformation en alumine puis en aluminium.

La bauxite est un minerai d'aluminium composé d'oxyde d'aluminium hydraté (40 à 60%),
mélangé à de la silice et à de l'oxyde de fer. La bauxite, une fois broyée, est mélangée à de
la soude à haute température et sous pression. La liqueur obtenue, l'aluminate de sodium,
est débarrassée de ses impuretés, puis diluée refroidie, ce qui provoque la précipitation
d'oxyde d’aluminium hydraté. Celui-ci est alors calciné pour obtenir l'alumine destinée à la
production d'aluminium.

A l’heure actuelle, seul le traitement de la bauxite en alumine puis en aluminium est effectué
au Cameroun. Ces deux étapes sont grandes consommatrices d’énergie puisqu’il faut en
moyenne 0,3 GWh pour produire 1000 tonnes d’alumine à partir de la bauxite et 13 GWh
pour produire 1000 tonnes d’aluminium à partir de l’alumine.

L’extraction de la bauxite n’est pour l’instant pas faite au Cameroun qui possède pourtant le
6ème potentiel mondial de gisement de bauxite. Le développement de cette filière est
envisagé par le gouvernement mais la surconsommation en électricité qui en découlerait
n’est pas communiquée.

1 Source : Rapport MSC 1998 sur la base des données SONEL. Depuis 1996/1997, la structure du PIB a peu
changé et on peut supposer qu’il en est de même pour la structure de la consommation électrique. Cela
pourrait être confirmé par une nouvelle analyse des clients MT d’AES-SONEL.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

3.1.3.2. Extension d’Alucam

La production actuelle d'Alucam à Edea est de 90 kt/an d’aluminium primaire (auxquels


s’ajoutent 23 kt/an transformés chez Socatral) pour une consommation d'environ 1,4 TWh
(puissance de base 145 MW passant à 165/185 MW pendant la saison humide de la Sanaga
à laquelle s’ajoutent 2 MW pour Socatral). Le facteur de charge est de 85 % environ.

En énergie En valeur (MFCFA)


(GWh)

2004 1 336 GWh 8 963

2005 1 385 GWh 8 342

Tableau 6 : Energie achetée à AES – SONEL par Alucam en 2004 et 2005

Consommations mensuelles ALUCAM


MWh / mois
140 000

130 000

120 000

110 000

100 000 2005 2004

90 000

80 000

70 000 Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc

Figure 5: Consommation mensuelle d’électricité d’Alucam en 2004 et 2005

Alucam et le Gouvernement du Cameroun ont signé une lettre d’intention pour le


développement du site. L’augmentation de la capacité à environ 260 kt/an nécessiterait
450 MW en base avec une consommation d'environ 4 TWh/an à l’horizon 2010. En saison
sèche, sur ces 450 MW, 200 MW seraient fournis par la future centrale hydro-électrique de
Nachtigal, 200 MW garantis par AES-SONEL et il manquerait donc 50 MW.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Afin de pallier cet éventuel déficit en électricité, Alucam envisage l'achat d'une production
ferme de 50 MW provenant de la future centrale thermique de Kribi avant 2011 puis de
Memve’ele.

En Phase 2, il est prévu la construction en 2015 d’une unité de production de 500 kt/an
d’aluminium à Kribi qui génèrerait un besoin additionnel en électricité de 6,5 TWh/an pour
800 MW.

3.1.3.3. Développement ultérieur de la filière Bauxite Alumine Aluminium

Connaissant le potentiel en Bauxite du Cameroun, le Gouvernement veut atteindre à


l’horizon 2025 – 2030 un objectif de production de 1750 kt d’aluminium et 3500 kt d’alumine
en deux phases, dites Phase 3 et 4, s’ajoutant aux deux phases de développement
d’Alucam.

Au niveau de la Phase 3, production de 500 kt d'aluminium sur le site de Kribi (ou de Limbé)
et de 2500 kt d’alumine, les besoins supplémentaires en électricité seraient de 6,5 TWh pour
une puissance de 800 MW pour l’aluminium et de 0,75 TWh/an pour une puissance de
100 MW pour l’alumine.

Au niveau de la Phase 4, production de 500 kt d'aluminium et de 1000 kt d’alumine sur le


site de Kribi (ou Limbé), les besoins supplémentaires en électricité seraient également de
6,5 TWh pour une puissance de 800 MW pour l’aluminium et de 0,25 TWh/an pour une
puissance de 50 MW pour l’alumine.

Le résumé des phases 1 à 4 de la filière Bauxite/Alumine/Aluminium est présenté dans le


tableau page suivante. L’ensemble des développements de cette filière au niveau de la
transformation bauxite/alumine et alumine/aluminium se faisant à Edéa et/ou Kribi et/ou
Limbe, les besoins en énergie électrique seront au niveau du RIS.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Site d’Edéa :
Phases de Passage de 145/185 à 450MW Sur le Site de Kribi (ou Limbe) TOTAL MW+
développement + Socatral (2MW)
de la filière Facteur Facteur
Facteur de
« aluminium » au Énergie Puissance Énergie Puissance de Énergie Puissance de
Charge
Cameroun Charge Charge
(GWh/an) (MW) (%) (GWh/an) (MW) (%) (GWh/an) (MW) (%)
2004 1 335 175 87% 1 335 175 87% -
2005 1 335 187 81% 1 335 187 81% 12
2006 1 433 187 87% 1 433 187 87% 0
2007 1 433 187 87% 1 433 187 87% 0
2008 1 750 204 98% 1 750 204 98% 17
1 2009 1 750 204 98% 1 750 204 98% 0
2010 3 975 454 100% 3 975 454 100% 248
2011 3 975 454 100% 3 975 454 100% 0
2012 3 975 454 100% 3 975 454 100% 0
2013 3 975 454 100% 3 975 454 100% 0
2014 3 975 454 100% 3 975 454 100% 0
2 2015 3 975 454 100% 6 517 800 93% 10 493 1 254 95% 800
3 2020 3 975 454 100% 13 850 1700 93% 17 825 2 154 94% 900
4 2025 3 975 454 100% 20 774 2550 93% 24 750 3 004 94% 850
2030 3 975 454 100% 20 774 2550 93% 24 750 3 004 94% 0
Tableau 7 : Prévisions de la demande en électricité pour la filière « Bauxite-Alumine-Aluminium» à 2030 (source PDSE)

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

3.1.4. Autres projets industriels

3.1.4.1. Projets sur le RIS

Complexe sidérurgique à Kribi : 2 scenarii


- production et traitement de 1700 ktonnes/an de minerai de fer pour une puissance
installée de 80 MW et une énergie consommée estimée à 300 GWh/an.
- production et traitement de 5200 ktonnes/an de minerai de fer pour une puissance
installée de 160 MW et une énergie consommée estimée à 600 GWh/an.

Raffinerie de pétrole (SONARA)


Projet de construction d'une raffinerie (mise en service 2012), capacité de traitement
d’environ 5 millions de tonnes par an, puissance appelée de 35 MW.

Deuxième cimenterie
L’entreprise Cimencam de production de ciment produit 1100 kt de ciment et les chiffres
d'importation indiquent qu'il y a un déficit de production au Cameroun. Une 2ème cimenterie
est en phase d'implantation à Limbé avec une capacité de 500 ktonnes/an demandant une
puissance de 4 MW.

3.1.4.2. Projets sur le RIN

Mise en valeur de la vallée de la Bénoué


Réalisation d'un pôle de développement agro-industriel : besoins globaux de 50 MW

3.1.4.3. Projets inter réseaux

Filière coton textile confection


Pour la transformation locale de la moitié du coton-fibre produit au Cameroun, il faudrait
envisager une puissance de 20 MW pour les unités industrielles.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Filière bois
La ressource en bois du Cameroun est sous exploitée. La construction de nouvelles unités
industrielles pour la valorisation de la production de grumes en produits de qualité
entraînerait un surcroît de puissance d'environ 50 MW à l’horizon 2010 - 2015.

Fabrication d'engrais, urée et ammoniac


Valorisation du gaz naturel par conversion en urée-ammoniac pour la production d’engrais.
Si les études concluent à la viabilité commerciale et financière de cette option une puissance
électrique de 20 à 30 MW serait nécessaire à terme.

Demande en puissance
Projet industriel
(MW)
Industrie lourde
Développement d'un complexe
80 / 160
sidérurgique à Kribi (RIS)
Industrie légère
Raffinerie de pétrole (RIS) 35
Deuxième cimenterie (RIS) 4/5
Mise en valeur de la vallée de la Bénoué (RIN) 50
Filière « Coton-textile-confection » 20
Filière « bois » 50
Fabrication d'engrais, d'urée et d'ammoniac 20 / 30
Sous-total industrie légère 180 / 190
Grand Total 260 / 350
Tableau 8 : Synthèse des projets industriels autres que la filière aluminium (source PDSE)

3.1.5. Potentialités d'exportation d'électricité

Le Cameroun possède des frontières communes avec 6 pays que sont le Nigéria, le Tchad,
le Congo, la République Centrafricaine, le Gabon et la Guinée Equatoriale. Les 5 derniers
pays font partie avec le Cameroun, l’Angola, la République Démocratique du Congo et Sao
Tome et Principe du PEAC (Pool Energétique de l’Afrique Centrale) qui vise à
l’établissement de conditions favorables pour la constitution d’un marché électrique sous-
régional.

Des potentialités d’exportation existent vers les pays suivants :

• Tchad : des pourparlers ont été engagés entre les autorités des deux pays concernant
l’interconnexion des réseaux du Tchad (région de N’Djamena) et du Cameroun, qui ont
conduit au dimensionnement d’une interconnexion en 1998. Toutefois, la situation

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

économique a évolué récemment avec la mise en exploitation du gisement pétrolier de


Doba au Tchad.

• Nigéria : dans le cas d’un développement de l’aménagement du Grand Inga en


République Démocratique du Congo, un des axes d’évacuation de l’énergie irait vers la
Nigéria, via le Cameroun ce qui créerait donc une ligne d’interconnexion entre les deux
pays. Mais ce projet est pour l’instant qu’au stade d’étude.

• Guinée Equatoriale : des discussions ont été menées entre les deux gouvernements
sur l’évacuation d’une partie de la production de Memve’ele vers la Guinée Equatoriale
(voir paragraphe 4.1).

Le PDSE propose différents scénarii pour l’exportation d’électricité vers ces pays, le schéma
le plus ambitieux étant le suivant :

Exportation de 500 MW en 2025


Prévisions des
Énergie Puissance FC MW+
Exportations
(en GWh/an) (en MW) ( en % )
2005 0
2010 0
2015 745 100 85% 100
2020 2 234 300 85% 200
2025 3 723 500 85% 200
2030 3 723 500 85% 0
Tableau 9 : Prévisions d’exportation entre 2015 et 2030 (source PDSE)

Ce schéma volontariste est limité à environ 10 % de la puissance totale installée à long


terme (5000 MW en considérant un développement de la filière aluminium).

3.1.6. Aménagement du territoire

Deux plans ont été élaborés pour l’aménagement du territoire :

• Le PANERP : Plan d’Action National Energie pour la Réduction de la pauvreté

• Le PDER : Plan Directeur d’Electrification Rurale

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Analyse de la demande électrique

3.1.6.1. Le PANERP

Le PANERP (validé en 2005) comprend :

• Un programme d’assistance technique et de soutien aux PME du secteur de l’énergie.

• Un programme d’électrification de la frontière Cameroun – Nigéria.

• Un programme d’électrification rurale dans 4 provinces.

L’ensemble de ces programmes est prévu d’être financé par des banques de développement
à hauteur de 116 milliards de FCFA. Les objectifs du PANERP à atteindre dans les 10 ans à
venir sont principalement : diminuer l’usage du bois de feu, étendre le réseau d’éclairage
dans les centres secondaires et les villages, identifier et mettre en valeur des sites de mini
centrales hydroélectriques, intensifier la desserte électrique et réduire la facture électrique
des ménages. Ce plan intègre également les mesures envisagées dans la PDER.

3.1.6.2. Le PDER

Partant du constat que seules 2111 localités sur 13104 sont électrifiés (soit 10 %
d’électrification en zone rurale et 45 % en zone urbaine), le Gouvernement Camerounais a
élaboré le PDER contenant 4 programmes :

• Programme prioritaire n°1 (2005 – 2009) : approvis ionnement en énergie électrique de


567 localités soit 1,1 millions d’habitants.

• Programme d’électrification rurale n°2 : approvisi onnement en électricité de 32 localités


comprenant 77 000 habitants dans les provinces du Centre, du Nord, du Nord Ouest et
du Sud Ouest.

• Programme d’électrification rurale n°3 : approvisi onnement en électricité de 50 localités


le long de la frontière Nigérianne.

• Programme d’électrification rurale n°4 : approvisi onnement en électricité de régions


rurales isolées par le développement de micro / mini centrales hydroélectriques.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Il est prévu que l’ensemble de ces programmes soit financé par des bailleurs de fonds
internationaux.

3.2. Scénarii envisagés dans le PDSE

Dans le PDSE, l’analyse générale de la demande a été faite en utilisant quatre scénarii qui
recouvrent des hypothèses différentes sur le développement démographique, économique,
des industries et des exportations. Il est en outre indiqué que l’électrification rurale n’a été
prise en compte que ‘’partiellement’’.

3.2.1. Scénarii de croissance économique du PDSE

La croissance économique du Cameroun a fait l’objet de trois scénarii de projection qui


servent de base aux scénarii de la demande.

Le scénario Minimal correspond à un contexte international défavorable et à une économie


camerounaise tendue ne permettant pas de gros investissements. Les hypothèses de
croissance économique sont celles du FMI jusqu’en 2008 puis s’établiraient à 4,5 % à partir
de 2008. L’augmentation du PIB par habitant s’établirait à 2,7 % par an entre 2005 et 2030.
L’inflation resterait faible, de 1 à 2 % par an.

Le scénario Médian table sur une vigoureuse reprise économique et correspond aux
hypothèses de croissance économique du DSRP (augmentation de la croissance jusqu’en
2010 et stabilisation à 6 %). L’augmentation du PIB par habitant s’établirait à 3 à 4 % par an
entre 2005 et 2030 tandis que l’inflation serait de 2 % par an.

Le scénario des Grandes Ambitions table sur la poursuite des réformes de l’Etat et de la
réalisation de grands projets industriels. La croissance économique serait à la fois forte et
durable et pourrait s’établir entre 8 et 10 % pendant une longue période. Le taux de
croissance du PIB par habitant dépasserait les 5 %.

3.2.2. Scénarii de croissance de la demande électrique du PDSE

A partir des scénarii de la croissance économique et des différents discrimants de la


demande (détaillés dans le chapitre 3.1), il a été établi quatre scénarii de la demande
électrique.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Le scénario Minimal s’appuie sur le scénario économique minimal. Les consommations


unitaires sont supposées augmenter de 0,5 % par an entre 2005 et 2010 puis de 1 % au-
delà. La demande MT est corrélée au PIB. Ce scénario considère un statu quo pour la
production d’aluminium au Cameroun.

Le scénario Bas s’appuie sur le scénario économique médian. Les consommations


unitaires sont supposées augmenter de 1 % par an entre 2005 et 2010 puis de 1,5 % par an
au-delà. La demande MT est corrélée au PIB. Il y a un statu quo sur l’aluminium et la HT.

Le scénario Médian s’appuie sur le scénario économique médian. Les consommations


unitaires sont supposées augmenter de 1 % par an entre 2005 et 2010 puis de 1,5 % par an
au-delà. La demande MT est corrélée au PIB. Ce scénario considère un doublement de la
production d’aluminium à Edéa.

Le scénario des Grandes Ambitions s’appuie sur le scénario économique médian. Les
consommations unitaires sont supposées augmenter de 1 % par an entre 2005 et 2010 puis
de 1,5 % par an au-delà. La demande MT est corrélée au PIB. Ce scénario considère les
développements de la filière « beauxite-alumine-aluminium », des autres industries HT et
d’exportation d’électricité.

L’ensemble des scénarii de la demande s’appuie sur le scénario démographique maximal


(croissance de la population de 1,9 %) pour éviter de sous-estimer la demande.

Scenarii Service Public (BT/MT) Haute Tension

Hyp. "FMI" Hyp. "DSRP" Filière aluminium Autres Exportations


Industries Interconnections

Minimal X Statu quo Edea 90 ktonnes / an

Bas X Statu quo Edea 90 ktonnes / an

Médian X Doublement production Edea 260


ktonnes / an

Grandes X Filière Bauxite-alumine-aluminium X X


Ambitions et Hub Gaz

Tableau 10 : Définition des scénarii de demande (source PDSE)

Le scénario minimal n’a pas été considéré comme un scénario de base dans le PDSE car il
est équivalent au scénario bas décalé de quelques années. Les résultats ne seront donc
donnés que pour les scénarii de demande bas, médian et des grandes ambitions.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


Coyne et Bellier MEMVE’ELE Page 27-39
Analyse de la demande électrique

3.2.3. Résultats des différents scénarii de demande du PDSE

Pour l’ensemble des réseaux (RIS, RIE et RIN), les trois scénarii de demande retenus
entraînent l’évolution de la production d’électricité (intégrant les pertes techniques et non
techniques du réseau) ci-dessous :

Scénario ENERGIE (GWh / an)


2005 2010 2015 2020 2025 2030
Bas SP 2 787 4 014 5 341 6 787 8 648 10 964
HT 1 335 1 750 1 750 1 750 1750 1 750
TOTAL 4122 5 764 7 091 8 537 10 398 12 714
Médian SP 2 787 4 014 5 341 6 787 8 648 10 964
HT 1 335 3 975 3 975 3 975 3 975 3 975
TOTAL 4 122 7 990 9 316 10 762 12 623 14 939
Grandes ambitions SP 2 787 4 014 5 341 6 787 8 648 10 964
HT 1 335 3 975 11 833 21 250 29 664 29 664
TOTAL 4 122 7 990 17 174 28 037 38 312 40 628

Tableau 11 : Evolution de la production électrique (en GWh) des réseaux RIS, RIN et RIE (source PDSE)

Scénario PUISSANCE (MW)


2005 2010 2015 2020 2025 2030
Bas SP 516 737 973 1 226 1 549 1 948
HT 187 204 204 204 204 204
TOTAL 703 941 1 177 1 430 1 753 2 152
Médian SP 516 737 973 1 226 1 549 1 948
HT 187 454 454 454 454 454
TOTAL 703 1 191 1 427 1 680 2 003 2 402
Grandes ambitions SP 516 737 973 1 226 1 549 1 948
HT 187 454 1 434 2 614 3 664 3 664
TOTAL 703 1 191 2 406 3 839 5 213 5 612

Tableau 12 : Evolution de la production électrique (en MW) des réseaux RIS, RIN et RIE (source PDSE)

Pour le RIS, l’évolution de la production d’électricité est la suivante :

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Scénario ENERGIE (GWh / an)


2005 2010 2015 2020 2025 2030
Bas SP 2 522 3 584 4 731 5 991 7 640 9 703
HT 1 335 1 750 1 750 1 750 1 750 1 750
TOTAL 3 857 5 334 6 481 7 741 9 390 11 453
Médian SP 2 522 3 584 4 731 5 991 7 640 9 703
HT 1 335 3 975 3 975 3 975 3 975 3 975
TOTAL 3 857 7 559 8 706 9 966 11 615 13 678
Grandes ambitions SP 2 522 3 584 4 731 5 991 7 640 9 703
HT 1 335 3 975 11 833 21 250 29 664 29 664
TOTAL 3 857 7 559 16 564 27 241 37 304 39 367

Tableau 13 : Evolution de la production électrique (en GWh) du réseau RIS (source PDSE)

Scénario PUISSANCE (MW)


2005 2010 2015 2020 2025 2030
Bas SP 464 654 856 1 075 1 360 1 714
HT 187 204 204 204 204 204
TOTAL 651 858 1 060 1 279 1564 1 918
Médian SP 464 654 856 1 075 1 360 1 714
HT 187 454 454 454 454 454
TOTAL 651 1 108 1 310 1 529 1 814 2 168
Grandes ambitions SP 464 654 856 1 075 1 360 1 714
HT 187 454 1 434 2 614 3 664 3 664
TOTAL 651 1 108 2 290 3 689 5 024 5 378

Tableau 14 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (source PDSE)

La comparaison, pour 2005, avec les chiffres fournis par AES-SONEL dans son rapport
d’activités montrent que pour les trois réseaux, l’énergie réellement produite a été
légèrement inférieure (4 004 GWh fournis au lieu de 4 122 GWh prévus quelque soit le
scénario), et pour le RIS également (3 720 GWh au lieu de 3857 GWh prévus quelque soit le
scénario).

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

3.3. Prévisions d’évolution de la demande d’AES SONEL, d’Alucam et du


Comité de Pilotage Energie

Dans les prévisions suivantes, aucune indication n’apparaît sur la prise en compte ou non de
l’électrification rurale.

3.3.1. Prévisions de la demande selon AES-SONEL

AES SONEL a publié en juin 2004 un programme d’investissement mettant en relief les
résultats du programme d’investissement de l’année précédente. Concernant le RIS à
l’horizon 2009, une projection de la demande a été établie dont les prévisions de charge sont
les suivantes :

Année MW SP MW Alucam Total


2004 450 145 595
2005 477 145 622
2006 506 180 686
2007 536 180 716
2008 568 180 748
2009 602 180 782

Tableau 15 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (source AES-SONEL)

Si l'on admet un taux de croissance annuelle de 6% (hypothèse AES-SONEL sur les années
2004 à 2009) pour la consommation Secteur Public et un doublement de la puissance
d'Alucam entre 2009 et 2011, la charge potentielle en 2011 serait d'environ 1 036 MW. La
capacité requise au niveau de la production en 2011 serait donc d'environ 1 250 MW en
tenant compte de la demande de la Guinée Equatoriale (50 MW), des pertes réseaux, d'une
réserve tournante (50 MW) et d'une réserve pour indisponibilité (50 MW).

3.3.2. Prévisions de la demande selon ALUCAM

Une étude d'Alucam sur la situation de l'énergie électrique au Cameroun de juillet 2002
donne les prévisions suivantes:

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Année MW SP MW Alucam Total


2004 449 145 594
2005 476 185 661
2006 505 185 690
2007 535 185 720
2008 567 390 957
2009 601 390 991

Tableau 16 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (source ALUCAM)

A l'exception de la date du doublement de la charge d'Alucam, les prévisions sont identiques


à celles d'AES-SONEL. La charge en 2011 serait donc (avec un taux de croissance de 6 %
de la consommation du secteur publique) d'environ 1 065 MW à laquelle il faudrait rajouter
les 50 MW demandés par la Guinée Equatoriale.

3.3.3. Prévisions de la demande du Comité de Pilotage Energie

Le Comité de Pilotage Energie qui a publié le Plan Directeur de Développement des Moyens
de Production et de Transport d’Energie Electrique (septembre 2005) a également établi des
prévisions de demande pour le RIS. Trois scénarii ont été pris en compte. Les prévisions du
scénario moyen (augmentation de la demande du Secteur Publique de 5,6 %) sont très
proches de celles d’AES-SONEL pour les années 2005 – 2009. L’ensemble de ces
prévisions est donné ci-dessous jusqu’en 2025 :

Année MW SP MW Alucam Total


2005 462 145 607
2009 597 200 797
2010 631 450 1 081
2015 842 450 1 292
2020 1 084 450 1 534
2025 1 370 450 1 820

Tableau 17 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (source Comité de Pilotage Energie)

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Année GWh SP GWh Alucam Total


2005 2 542 1 416 3 958
2009 3 280 1752 5 032
2010 3 468 3 942 7 410
2015 3 468 4 585 8 527
2020 3 468 5 901 9 843
2025 3 468 7 458 11 400

Tableau 18 : Evolution de la production électrique (en GWh) du réseau RIS (source Comité de Pilotage Energie)

Cette analyse est très proche de celle du PDSE pour le scénario médian de la demande.

3.4. Synthèse

L’ensemble des analyses décrites dans les paragraphes 3.2 et 3.3 est résumé dans le
tableau et la figure ci-dessous. Il présente la puissance nécessaire estimée (en MW) pour
satisfaire la demande.

Année PDSE AES-SONEL ALUCAM COMITE


scénario (MW) (MW) PILOTAGE
médiant ENERGIE (MW)
(MW)
2005 651 622 661 607
2009 782 991 797
2010 1 108 1 081
2015 1 310 1 292
2020 1 529 1 534
2025 1 814 1 820
2030 2 168

Tableau 19 : Estimation de l’évolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (sources : PDSE, AES-
SONEL, ALUCAM et Comité de Pilotage énergie)

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

2500 2500

Besoin de puissance installée


additionnelle sur le RIS
Puissance installée actuelle

2000 PDSE (scénario médian) 2000


PDSE
médian
COMITE PILOTAGE ENERGIE

AES-SONEL
1500 1500
Puissance (MW)

ALUCAM

Comité
pilotage
1000 1000
ALUCAM

AES -SONEL

500 500

0 0
2005 2010 2015 2020 2025 2030
date

Figure 6: Evolution de la demande électrique du RIS entre 2005 et 2030

Les écarts de puissance observés en 2009 sont dûs à l’estimation de la date du doublement
de la demande d’Alucam suivant si cela est prévu avant (ALUCAM) ou après (AES-SONEL
et Comité de Pilotage Energie) 2009. Le PDSE ne donne pas d’estimation en 2009 mais
considère que le doublement d’ALUCAM sera effectif en 2010.

A ces prévisions, il convient d’ajouter 100 MW pour une réserve tournante (50 MW) et une
réserve pour indisponibilité (50 MW). Avec cet ajout, les estimations donnent toutes à
l’horizon 2011 une puissance installée nécessaire comprise entre 1 100 et 1 200 MW. Or, la
puissance installée, pour le RIS, s’élève à l’heure actuelle à 810 MW.

De plus, ces estimations ne prennent pas en compte la demande de la Guinée Equatoriale


(50 MW) et l’électrification rurale (20 MW) n’est que partiellement prise en compte.

La demande totale non couverte par les moyens de production actuels devrait donc, en
2011, s’établir entre 350 et 450 MW.

En terme d’énergie, seuls le PDSE et le Comité Pilotage Energie donnent des prévisions.
Elles sont comparées à l’énergie effectivement produite par AES-SONEL dans la figure
suivante :

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


Coyne et Bellier MEMVE’ELE Page 33-39
Analyse de la demande électrique

16 000

14 000

12 000
PDSE (scénario
médian)
10 000
Energie (GWh)

COMITE PILOTAGE
ENERGIE
8 000

AES SONEL
6 000 (production réelle)

4 000

2 000

0
2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035
date

Figure 7: Evolution de la demande électrique du RIS entre 2005 et 2030 et évolution réelle de la production AES-
SONEL entre 2002 et 2005

Hormis l’augmentation prévue entre 2005 et 2010 en raison du doublement de la demande


d’Alucam, l’évolution ultérieure de la production d’énergie suit une courbe relativement
conforme à celle des années 2002-2005. Elle ne paraît donc pas surévaluée.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

4. DEBOUCHES POTENTIELS DE MEMVE’ELE

L’étude générale de la demande présentée ci-avant met en lumière le fort besoin en moyens
de production additionnels que va connaître le Cameroun au cours des prochaines années,
en particulier dans le RIS. Le projet Memve’ele, qui doit être raccordé au RIS au niveau de
Kribi en 2011, s’inscrit parfaitement dans cette perspective.

A ce jour, en dehors de la Société Nationale AES-SONEL, six clients potentiels ont déjà
exprimé des intentions d’achat de l’énergie de Memve’ele. Leurs demandes sont détaillées
ci-dessous.

4.1. Exportations vers la Guinée Equatoriale

Lors de différentes rencontres entre des représentants de la Guinée Equatoriale et du


Cameroun, la Guinée Equatoriale a fait part de sa volonté d’importer de l’électricité du
Cameroun pour pouvoir faire face à l’augmentation de sa consommation et à la faiblesse de
sa production dans sa zone continentale (voir § 2.3.2 de ce présent rapport). Deux comptes-
rendus de réunion sont annexés à ce présent document montrant la volonté du
Gouvernement de Guinée Equatoriale de s’associer au projet de Memve’ele.

La demande d’importation exprimée par le Gouvernement de Guinée Equatoriale s’élève à


50 MW.

Dans le cadre du projet Memve’ele, il est envisagé de construire une ligne à haute tension
vers la Guinée Equatoriale pour assurer le transport de cette énergie. Cette ligne s’intègrerait
dans le plan de développement sous-régional du secteur de l’énergie, envisagé par la
Banque Africaine de Développement (BAD). Avant toute étude détaillée de cette ligne, il
conviendra que des contacts officiels soient pris entre les deux Gouvernements.

4.2. Electrification rurale dans la Province du Sud

4.2.1. Contexte actuel

La province du Sud concernée par le projet de Memve’ele est alimentée en énergie


électrique par 3 réseaux MT de 30 kV reliés au RIS : Kribi (alimentée par Edea), Ebolowa et
Sangmelima (alimentées par le poste de Mbalmayo). Ces réseaux alimentent seulement les
centres urbains et quelques villages. L’alimentation connaît un déficit d’approvisionnement

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

en raison de la croissance de la demande et de la saturation du réseau de transport 90 et


225 kV.

A ces 3 réseaux interconnectés, s’ajoute l’alimentation en énergie électrique de la ville


d’Ambam par une centrale thermique diesel d’une puissance installée de 730 kVA. Quelques
autres centres isolés sont également alimentés par des groupes électrogènes.

4.2.2. Etude des besoins

Dans le cadre du Projet Memve’ele, l’Agence pour l’Electrification Rurale (AER) a mené une
étude sur la demande électrique rurale (Moyenne et Basse Tension) dans la Province du
Sud (Etude de Préfaisabilité d’un Programme d’Electrification Rurale dans la Province du
Sud de juillet 2006).

Cette étude montre que 452 localités (soit 227 830 ha) sont susceptibles d’être électrifiées
au moyen de 400 à 500 km de lignes 30 kV, représentant 46 000 branchements environ. Le
coût de l’opération est évalué à 19 milliards de FCFA. Les branchements seront financés par
l’Etat, chaque ménage étant ensuite libre de souscrire ou non un abonnement.

A cette demande domestique s’ajoute la demande des industries du bois et de l’agro-


alimentaire qui représente environ 60 % de la demande totale.

La demande totale a été chiffrée par l’AER entre 15 et 20 MW. L’AER envisage d’obtenir la
fourniture de cette énergie par la centrale de Memve’ele.

Toutefois, l’AER ne pouvant être opérateur, les réseaux seront concédés soit à AES SONEL,
soit à un autre opérateur privé qui pourra acheter l’électricité directement au concessionnaire
de Memve’ele.

4.3. Hévécam

4.3.1. Présentation de la société

La société Hévécam a été créée en 1975 avec le soutien de la Banque Mondiale pour
développer un pôle industriel au Sud Cameroun en produisant du caoutchouc naturel à partir
d’une plantation d’hévéas. Elle a été privatisée fin 1996 : 90 % du capital appartiennent

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

désormais à GMG (consortium Sino-Singapourien) et 10 % restent à l’Etat Camerounais


(Ministère des Finances et Ministère de l’Agriculture).

La superficie totale de la concession est de 40 000 ha dont environ 20 000 ha plantés.


Sachant qu’il faut 6 à 7 ans avant d’exploiter un hévéa, 17 800 ha sont actuellement en
exploitation. Il reste aujourd’hui 2 500 ha encore exploitables et qui devraient être mis en
exploitation avant 2012. Hévécam emploie 5 600 personnes ce qui fait qu’avec les familles,
27 000 personnes vivent dans la concession.

Le secteur du caoutchouc naturel est actuellement très porteur après une chute des cours
internationaux en 2001. L’évolution des cours a été la suivante durant la dernière décennie :

• 1995-1996 : 1000 FCFA / kg


• 2000-2001 : 300 FCFA / kg
• 2006 : 1200 FCFA / kg

La production (34 000 T / an) sert essentiellement à l’industrie du pneumatique. La demande


est supérieure à l’offre en raison du marché chinois (et du marché asiatique en général) en
pleine expansion et de l’augmentation des cours du pétrole qui augmente le coût de
production du caoutchouc synthétique.

4.3.2. Besoins actuels en énergie

Les besoins en énergie d’Hévécam, de l’ordre de 8 à 8,5 MW actuellement, sont de trois


ordres : usine (24h sur 24, 28 j/mois), bureaux, habitants de la plantations.

Une fois récolté, le caoutchouc (liquide ou solide selon ce à quoi il est destiné) est envoyé
dans une usine de traitement. Cette usine dispose de 3 transformateurs de 1000 kVA pour
une demande de 5 à 5,5 MW. Les 3 MW restants sont utilisés pour l’électrification des
bureaux et d’environ 30 à 40 % des villages.

Cette électricité est actuellement fournie par AES-SONEL à partir d’Edéa via Kribi à l’aide
d’une ligne 30 KV. La vétusté de cette ligne ainsi que le positionnement en bout de ligne
entraînent de fréquents délestages ainsi qu’une mauvaise qualité de la fourniture (variation
de tension jusqu’à 280 V).

Lors des pannes, l’électricité est fournie grâce à 3 groupes électrogènes de 1000 kVA
permettant d’alimenter environ 60 % des besoins en énergie de l’usine et des bureaux. Mais
le prix de revient de cette énergie (220 FCFA/kWh) est deux à trois fois plus cher que le tarif
de l’électricité fournie par AES-SONEL (92 FCFA/kWh).

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

4.3.3. Intention d’achat d’énergie

A l’horizon 2012, avec le développement programmé des 2500 ha restant ainsi que la
volonté d’électrification renforcée des villages de la concession, il est prévu une
consommation de 12 à 15 MW, voire 20 MW. Toutefois la faiblesse de la fourniture
électrique par AES-SONEL freine l’expansion de la plantation.

Dans ce contexte, la société Hévécam a exprimé une intention d’achat de 15 MW, voire
20 MW, d’électricité produite par Memve’ele à partir de 2011. Le raccordement d’Hévécam
pourrait être fait au moyen d’une nouvelle ligne 90 kV entre Kribi et Nyete.

4.4. SOCAPALM Kienké

La société SOCAPALM est basée dans la région de Kribi à proximité d’HEVECAM. A ce titre,
elle est alimentée par la même ligne 30 kV d’AES-SONEL et subit les mêmes désagréments
de délestage et de variations de tension.

SOCAPALM Kienké est une des plantations de la Société Camerounaise des Palmeraies.
Elle représente 9000 hectares sur les 29.000 hectares de plantations que détient le groupe.
La société emploie 400 personnes, essentiellement du personnel d’encadrement, le reste
des fonctions étant sous traité. SOCAPALM produit principalement de l’huile de palme et de
l’huile de palmiste pour les cosmétiques. Les employés de SOCAPALM Kienké et leurs
familles sont logés dans 5 villages soit 10.000 habitants au total.

Des contacts ont été établis avec SOCAPALM Kienké mais aucun détail n’a pour l’instant été
fourni par cette société quant à ses besoins actuels et futurs et les caractéristiques
techniques de ses installations.

4.5. WIJMA

La société WIJMA est également basée dans la région de Kribi à proximité d’Hévécam. A ce
titre, elle est alimentée par la même ligne 30 kV d’AES-SONEL et subit les mêmes
désagréments de délestage et de variations de tension.

WIJMA est une entreprise d’exploitation forestière et de transformation de bois. Le groupe


gère une vaste étendue de forêt à la lisière du Parc National de Campo Ma’an et emploie
700 personnes, aussi bien pour la scierie que pour l’exploitation forestière proprement dite.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


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Analyse de la demande électrique

Des contacts ont été établis avec WIJMA mais aucun détail n’a pour l’instant été fourni par
cette société quant à ses besoins actuels et futurs et les caractéristiques techniques de ses
installations.

4.6. ALUCAM

Comme indiqué au paragraphe 3.3.2, la société ALUCAM a prévu d’augmenter la capacité


de l’usine d’Edéa d’ici 2010, ce qui porterait sa demande de 185 à 450 MW à cette date.
ALUCAM aura donc besoins d’un supplément de puissance garantie de 265 MW. Dans ce
contexte, ALUCAM a déjà exprimé une première intention d’achat de 50 MW d’électricité à
Memve’ele.

Dans le cadre du projet de Nachtigal, ALUCAM compte sur 250 MW de capacité installée en
plus, ce qui ne lui permet toutefois pas de faire face à l’ensemble de ses prévisions de
consommation, notamment en période de basses eaux de la Sanaga. Par ailleurs si le projet
de centrale thermique de Kribi aboutit, cette centrale alimentera le réseau avec une
puissance de 160 MW mais dont seulement une partie sera à la disposition d’ALUCAM
(suivant négociations entre AES-Sonel et ALUCAM).

Il est donc nécessaire pour ALUCAM d’avoir une diversification de ses sources
d’approvisionnement, notamment parce que la production de Nachtigal est tributaire de
l’hydrologie. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’apport de 50 MW de Memve’ele.

Enfin il faut noter que la demande d’ALUCAM de 450 MW en 2010 doit s’intégrer dans la
demande globale au niveau du RIS. Il est prévu que celle-ci augmente de l’ordre de 500 MW
entre 2005 et 2010 (voir paragraphe 3.3).

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


Coyne et Bellier MEMVE’ELE Page 39-39
Analyse de la demande électrique

5. CONCLUSION

Le secteur énergétique au Cameroun est en forte croissance, tiré notamment par la


perspective proche du développement d’Alucam et l’augmentation de la consommation
domestique (taux d’électrification actuel de seulement 51 %). Cette croissance de la
demande entraîne un besoin en moyens de production additionnels de l’ordre de 350 à
450 MW en 2011 sur le RIS qui s’ajouteront aux 813 MW déjà installés à fin 2005.

Le contexte général du secteur électrique est également marqué par la volonté des Etats de
la sous-région d’interconnecter leurs réseaux électriques, notamment dans le cadre du
PEAC. Le développement des réseaux et des moyens de production doit donc désormais
être étudié dans une perspective sous-régionale.

Le projet de Memve’ele s’inscrit parfaitement dans cette évolution de la demande puisqu’il


permettra la mise à disposition de 200 MW supplémentaires à l’horizon 2011. L’énergie
produite à 12 FCFA/kWh environ sera très concurrentielle par rapport aux tarifs actuels
appliqués par AES-SONEL ainsi que par rapport aux solutions thermique alternatives.

En dehors de la société nationale AES-SONEL, différentes sociétés camerounaises ainsi


que la Guinée Equatoriale (voir annexe 1) ont déjà exprimé des intentions d’achat de
l’énergie produite par Memve’ele. Le total s’élève entre 135 et 140 MW.

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


Coyne et Bellier MEMVE’ELE Annexe 1
Analyse de la demande électrique

ANNEXE 1

Comptes-rendus des intentions d’achat d’énergie électrique de la Guinée Equatoriale (2


pages)

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


Coyne et Bellier MEMVE’ELE Annexe 1
Analyse de la demande électrique

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007


Coyne et Bellier MEMVE’ELE Annexe 1
Analyse de la demande électrique

rapport 11616 RP03b 11.616 RP 03 rév. B mars 2007

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