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Aménagement Hydroélectrique de
MEMVE ’ELE
sur le NTEM
Analyse de la
demande
électrique
COYNE ET BELLIER
Rapport 11616 RP 03 Rev B mars 2007
REPUBLIQUE du CAMEROUN
Aménagement Hydroélectrique de
MEMVE ’ELE sur le NTEM
COYNE ET BELLIER
Rapport 11616 RP 01 Rev B mars 2007
Coyne et Bellier MEMVE’ELE Sommaire
Analyse de la demande électrique
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION 1
3.4. Synthèse 31
4.3. Hévécam 35
4.3.1. Présentation de la société 35
4.3.2. Besoins actuels en énergie 36
4.3.3. Intention d’achat d’énergie 37
4.5. WIJMA 37
4.6. ALUCAM 38
5. CONCLUSION 39
1. INTRODUCTION
L’actualisation des études de faisabilité est complétée par une étude de stabilité de réseau
(rapport 11616 RP 04 d’août 2006, Coyne et Bellier) simulant les différentes possibilités de
raccordement de Memve’ele au Réseau Interconnecté Sud (RIS). Les points de
raccordement étudiés sont au nombre de trois : Yaoundé, Edéa et Kribi. Cette étude
démontre que l’optimum technico-économique consiste à raccorder Memve’ele en 225 kV au
niveau de Kribi.
• D’entretiens avec les différents acteurs du secteur électrique (AES SONEL, AER,
MINEE, ARSEL, HEVECAM, SOCAPALM, WIJMA) conduits au Cameroun par Coyne
et Bellier et par le Comité de Suivi du Projet de Memve’ele (CSPM).
Les ressources énergétiques du Cameroun sont diverses : pétrole, gaz, bois et hydraulique
principalement.
Le pétrole est exploité depuis 1977 mais la production décline lentement (6,1 Mt en 2003
contre 9,3 Mt en 1984). Environ 80 % est exporté et le reste est utilisé pour les besoins
nationaux.
Le gaz n’est pas encore exploité commercialement mais le potentiel est important (plus de
100 Gm3) et des projets sont en cours de développement.
La ressource forestière est très abondante notamment dans le sud. Le nord, plus sec, est
par contre sujet à la détérioration de la ressource.
La forme d’énergie la plus utilisée est le bois comme dans les autres pays d’Afrique sub-
saharienne. La biomasse couvre 80 % des besoins totaux en énergie et 90 % des besoins
des secteurs secondaires et tertiaires.
Le reste de la consommation est couvert par le pétrole (16 %) et par l’électricité (4 %).
électricité
Pétrole
4%
16%
Biomasse
80%
Figure 1: Répartition de la consommation d’énergie au Cameroun en 2003 (source : Présentation des Résultats de
l’Etude du Secteur de l’Energie des Pays de l’UEMOA et du Cameroun)
2.2.1. Organisation
Le réseau électrique Camerounais est divisé en trois réseaux indépendants que sont le RIS
(Réseau Interconnecté Sud), le RIN (Réseau Interconnecté Nord) et le RIE (Réseau
Interconnecté Est). La couverture territoriale de ces trois réseaux est présentée sur la carte
page suivante. Le nombre de localités connectées au réseau est de 2 000 sur les 13 000
recensées sur l’ensemble du territoire national.
Le réseau a été privatisé le 18 juillet 2001 et est actuellement géré par un unique opérateur,
AES-SONEL, qui a la concession des centres de production, du transport et de la distribution
de l’électricité. La société AES-SONEL est détenue à 56 % par le groupe américain AES et à
44% par l’Etat camerounais
A côté de ce réseau et d’après une enquête de l’ARSEL en 2003, existent environ 5 000
producteurs indépendants qui sont des ménages (51 %) et des institutions publiques ou
privées. A 98 %, cette énergie est produite par des groupes électrogènes.
Les trois réseaux sont alimentés par des centrales hydroélectriques et par des centrales
thermiques d’appoint.
Centrales hydro- Song LouLou 384 MW 345 MW 384 MW (2005) 2 175 GWh
électriques
Edéa 263 MW 166 MW 263 MW (2005) 1 391 GWh
Centrales Limbé 85 MW 85 MW
thermiques
Oyomabang 31 MW 31 MW
Bassa 18 MW 18 MW
Logbaba 18 MW 18 MW
Bafoussam 14 MW 14 MW
RESEAU 85,7 MW 72 MW
INTERCONNECTE
NORD
Tableau 1 : Synthèse des moyens de production d’AES SONEL (source PDSE et rapport AES SONEL 2005)
Le total de la production 2005 au niveau thermique est de 179 GWh. L’évolution des
énergies produites par les trois centrales hydroélectriques lors des années 2003 à 2005 est
la suivante (source PDSE) :
En plus de ces moyens de production, AES SONEL possède une trentaine de centres isolés
(localités non raccordées au réseau local) alimentés par de petits groupes diesels
représentant une puissance installée de 14,3 MW et une puissance disponible de 8 MW, la
production 2005 étant de 52 GWh.
Les producteurs indépendants ont une capacité installée d’environ 268 MW d’après l’ARSEL.
2.2.3. Consommation
La consommation en 2005 a donc été de 3 264 GWh pour l’ensemble des clients d’AES-
SONEL.
Aux. Postes
Pertes
17,34% 0,13%
36,53%
Ventes HT
27,10%
Ventes BT
18,91%
Ventes MT
Figure 3: répartition des ventes d’électricité d’AES SONEL en 2005 et pourcentage de pertes (source rapport
d’activité AES-SONEL)
Le Pool Energétique d’Afrique Centrale a été créé en 2003 pour contribuer à l’établissement
de conditions favorables à la constitution d’un marché électrique par interconnexions des
réseaux nationaux. Les pays membres du PEAC sont le Burundi, Cameroun, l’Angola, la
République Centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République
Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, Sao Tome et Principe et le Tchad.
Une étude du « Schéma Directeur pour l’Afrique Centrale » a été faite par PA Consulting en
mai 2005 afin de synthétiser les opinions des Ministères et établissements nationaux
d’électricité des pays membres. Ce document donne notamment les potentialités et les
besoins de chaque pays.
De manière générale, le taux d’électrification de l’ensemble des pays est estimé à 13,4 %
pour une consommation annuelle par habitant de 109 kWh/an (par comparaison, la
consommation en Afrique du Nord est de 1 617 kWh/an/ha et le taux d’électrification de
90 %). La capacité de production des pays membres du PEAC était en 2002 de 4 647 MW
principalement concentrée sur la RDC (54,5 %), le Cameroun (17,4 %), l’Angola (13,6 %) et
le Gabon (8,7 %).
Un certain nombre de pays membres du PEAC sont également membres d’autres pools
énergétiques tels que WAPP (Western African Power Pool), SAPP (South African Power
Pool) ou encore le MEDELEC (Comité de Liaison des électriciens du Bassin Méditerranéen).
Le projet d’interconnexion Afrique du Sud – pays méditerranéens via le barrage d’Inga en
liaison avec le MEDELEC est intéressant pour le Cameroun car la ligne d’interconnexion
pourrait passer sur son territoire.
Capacité
Revenu / Taux
PAYS installée Demande actuelle Demande future Interconnexion dans
hab (USD) d’électrification Observations
(MW) le cadre du PEAC
Angola 607 (2002) Total : 20 % 592 MW 330 MW (2003) Augmentation de Ligne INGA – Afrique
7 à 8 % / an du Sud de 3 000 MW
Burundi Campagne : 2 % 51,5 MW 163 GWh (2003) Doublement à Pas de connexion à Le bois de chauffe
Croissance de 8 % / an l’horizon 2020 court terme représente 97 % du
Villes : 5 % + 2,2 MW bilan énergétique,
isolés l’électricité 0,47 %.
Cameroun Total : 51 % 900 MW 850 MW (pointe en Croissance de Possibilité Peut voir le transit de
2002) 6 % par an d’interconnexion avec la ligne Inga –
Guinée Equatoriale, Medelec.
Consommation de Tchad, République
3,3 TWh (2005) pour Centrafricaine et
une production de 4 Gabon.
TWh (2005)
Gabon 4 000 270 MW 1 080 GWh (2002) Croissance de Peut être un pays de Economie pétrolière
4 % par an. transit notamment (70 % du PIB)
Croissance de 3,8 % pour la production
entre 1980 et 2002. d’Inga.
Croissance de 2,1 %
entre 1980 et 2002.
Rwanda 220 6 % des 42 MW Croissance de 5 à 6 % 425 GWh en Pas de connexion Le bois de chauffe
ménages. depuis 1998. 2020. avec les pays du représente 95 % du
PEAC à court terme. bilan énergétique,
Consommation de l’électricité 0,9 %.
150 GWh en 2002.
Tableau 3 : Caractéristiques des pays du PEAC (source : PEAC, première étude du Schéma Directeur pour l’Afrique Centrale – mai 2005 – PA Consulting)
La Guinée Equatoriale est un pays riche en ressources hydrauliques et pétrolières. Elle est
le premier exportateur de pétrole de la zone franc devant le Gabon et le Congo. Elle ne
devrait donc pas avoir de problèmes de fourniture d’énergie électrique. Pourtant les
coupures de courant sont fréquentes notamment en raison de la vétusté du réseau.
Le réseau (production et distribution sont assurés par la société mixte Segesa) est divisé en
deux partie : île de Bioko et partie continentale.
Depuis, trois projections démographiques officielles ont été établies dans le cadre :
- des schémas régionaux d'aménagement du territoire (SDRADDT 2000)
- de la privatisation de la SONEL par MSC (1998)
- des prévisions mondiales de population de l'ONU (2004)
Les deux autres projections conduisent à un taux de croissance moyen annuel de 1.3 %
(projection ou scénario minimal) et 1.9 % (projection ou scénario maximal) pour la période
2006-2030 et à une population comprise entre 21 et 26 millions d’habitants en 2030 pour
l’ensemble du Cameroun.
30 000
20 000 ONU
17 500
en milliers
15 000
12 500 DSCN
10 000
7 500
5 000
2 500
0
1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030
La courbe intitulée « Population totale – DSCN 1987 » est la projection effectuée par la
DSCN (Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale) après le recensement de
1987.
prévue et de l’amélioration des conditions sanitaires. Cette croissance est supérieure à celle
enregistrée entre 1976 et 1987 et retenue par les scénarios ci-dessus.
3.1.2. Economie
La consommation MT est répartie sur l'ensemble des secteurs d'activité économique et est
bien corrélée avec la croissance économique, toutefois de nombreux rapports ont montré
que l'insuffisance de la production électrique a bridé la croissance économique du
Cameroun. Elle a représenté en 2005 environ 23 % de la consommation électrique totale.
3.1.3.1. Introduction
La bauxite est un minerai d'aluminium composé d'oxyde d'aluminium hydraté (40 à 60%),
mélangé à de la silice et à de l'oxyde de fer. La bauxite, une fois broyée, est mélangée à de
la soude à haute température et sous pression. La liqueur obtenue, l'aluminate de sodium,
est débarrassée de ses impuretés, puis diluée refroidie, ce qui provoque la précipitation
d'oxyde d’aluminium hydraté. Celui-ci est alors calciné pour obtenir l'alumine destinée à la
production d'aluminium.
A l’heure actuelle, seul le traitement de la bauxite en alumine puis en aluminium est effectué
au Cameroun. Ces deux étapes sont grandes consommatrices d’énergie puisqu’il faut en
moyenne 0,3 GWh pour produire 1000 tonnes d’alumine à partir de la bauxite et 13 GWh
pour produire 1000 tonnes d’aluminium à partir de l’alumine.
L’extraction de la bauxite n’est pour l’instant pas faite au Cameroun qui possède pourtant le
6ème potentiel mondial de gisement de bauxite. Le développement de cette filière est
envisagé par le gouvernement mais la surconsommation en électricité qui en découlerait
n’est pas communiquée.
1 Source : Rapport MSC 1998 sur la base des données SONEL. Depuis 1996/1997, la structure du PIB a peu
changé et on peut supposer qu’il en est de même pour la structure de la consommation électrique. Cela
pourrait être confirmé par une nouvelle analyse des clients MT d’AES-SONEL.
130 000
120 000
110 000
90 000
80 000
70 000 Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc
Afin de pallier cet éventuel déficit en électricité, Alucam envisage l'achat d'une production
ferme de 50 MW provenant de la future centrale thermique de Kribi avant 2011 puis de
Memve’ele.
En Phase 2, il est prévu la construction en 2015 d’une unité de production de 500 kt/an
d’aluminium à Kribi qui génèrerait un besoin additionnel en électricité de 6,5 TWh/an pour
800 MW.
Au niveau de la Phase 3, production de 500 kt d'aluminium sur le site de Kribi (ou de Limbé)
et de 2500 kt d’alumine, les besoins supplémentaires en électricité seraient de 6,5 TWh pour
une puissance de 800 MW pour l’aluminium et de 0,75 TWh/an pour une puissance de
100 MW pour l’alumine.
Site d’Edéa :
Phases de Passage de 145/185 à 450MW Sur le Site de Kribi (ou Limbe) TOTAL MW+
développement + Socatral (2MW)
de la filière Facteur Facteur
Facteur de
« aluminium » au Énergie Puissance Énergie Puissance de Énergie Puissance de
Charge
Cameroun Charge Charge
(GWh/an) (MW) (%) (GWh/an) (MW) (%) (GWh/an) (MW) (%)
2004 1 335 175 87% 1 335 175 87% -
2005 1 335 187 81% 1 335 187 81% 12
2006 1 433 187 87% 1 433 187 87% 0
2007 1 433 187 87% 1 433 187 87% 0
2008 1 750 204 98% 1 750 204 98% 17
1 2009 1 750 204 98% 1 750 204 98% 0
2010 3 975 454 100% 3 975 454 100% 248
2011 3 975 454 100% 3 975 454 100% 0
2012 3 975 454 100% 3 975 454 100% 0
2013 3 975 454 100% 3 975 454 100% 0
2014 3 975 454 100% 3 975 454 100% 0
2 2015 3 975 454 100% 6 517 800 93% 10 493 1 254 95% 800
3 2020 3 975 454 100% 13 850 1700 93% 17 825 2 154 94% 900
4 2025 3 975 454 100% 20 774 2550 93% 24 750 3 004 94% 850
2030 3 975 454 100% 20 774 2550 93% 24 750 3 004 94% 0
Tableau 7 : Prévisions de la demande en électricité pour la filière « Bauxite-Alumine-Aluminium» à 2030 (source PDSE)
Deuxième cimenterie
L’entreprise Cimencam de production de ciment produit 1100 kt de ciment et les chiffres
d'importation indiquent qu'il y a un déficit de production au Cameroun. Une 2ème cimenterie
est en phase d'implantation à Limbé avec une capacité de 500 ktonnes/an demandant une
puissance de 4 MW.
Filière bois
La ressource en bois du Cameroun est sous exploitée. La construction de nouvelles unités
industrielles pour la valorisation de la production de grumes en produits de qualité
entraînerait un surcroît de puissance d'environ 50 MW à l’horizon 2010 - 2015.
Demande en puissance
Projet industriel
(MW)
Industrie lourde
Développement d'un complexe
80 / 160
sidérurgique à Kribi (RIS)
Industrie légère
Raffinerie de pétrole (RIS) 35
Deuxième cimenterie (RIS) 4/5
Mise en valeur de la vallée de la Bénoué (RIN) 50
Filière « Coton-textile-confection » 20
Filière « bois » 50
Fabrication d'engrais, d'urée et d'ammoniac 20 / 30
Sous-total industrie légère 180 / 190
Grand Total 260 / 350
Tableau 8 : Synthèse des projets industriels autres que la filière aluminium (source PDSE)
Le Cameroun possède des frontières communes avec 6 pays que sont le Nigéria, le Tchad,
le Congo, la République Centrafricaine, le Gabon et la Guinée Equatoriale. Les 5 derniers
pays font partie avec le Cameroun, l’Angola, la République Démocratique du Congo et Sao
Tome et Principe du PEAC (Pool Energétique de l’Afrique Centrale) qui vise à
l’établissement de conditions favorables pour la constitution d’un marché électrique sous-
régional.
• Tchad : des pourparlers ont été engagés entre les autorités des deux pays concernant
l’interconnexion des réseaux du Tchad (région de N’Djamena) et du Cameroun, qui ont
conduit au dimensionnement d’une interconnexion en 1998. Toutefois, la situation
• Guinée Equatoriale : des discussions ont été menées entre les deux gouvernements
sur l’évacuation d’une partie de la production de Memve’ele vers la Guinée Equatoriale
(voir paragraphe 4.1).
Le PDSE propose différents scénarii pour l’exportation d’électricité vers ces pays, le schéma
le plus ambitieux étant le suivant :
3.1.6.1. Le PANERP
L’ensemble de ces programmes est prévu d’être financé par des banques de développement
à hauteur de 116 milliards de FCFA. Les objectifs du PANERP à atteindre dans les 10 ans à
venir sont principalement : diminuer l’usage du bois de feu, étendre le réseau d’éclairage
dans les centres secondaires et les villages, identifier et mettre en valeur des sites de mini
centrales hydroélectriques, intensifier la desserte électrique et réduire la facture électrique
des ménages. Ce plan intègre également les mesures envisagées dans la PDER.
3.1.6.2. Le PDER
Partant du constat que seules 2111 localités sur 13104 sont électrifiés (soit 10 %
d’électrification en zone rurale et 45 % en zone urbaine), le Gouvernement Camerounais a
élaboré le PDER contenant 4 programmes :
Il est prévu que l’ensemble de ces programmes soit financé par des bailleurs de fonds
internationaux.
Dans le PDSE, l’analyse générale de la demande a été faite en utilisant quatre scénarii qui
recouvrent des hypothèses différentes sur le développement démographique, économique,
des industries et des exportations. Il est en outre indiqué que l’électrification rurale n’a été
prise en compte que ‘’partiellement’’.
Le scénario Médian table sur une vigoureuse reprise économique et correspond aux
hypothèses de croissance économique du DSRP (augmentation de la croissance jusqu’en
2010 et stabilisation à 6 %). L’augmentation du PIB par habitant s’établirait à 3 à 4 % par an
entre 2005 et 2030 tandis que l’inflation serait de 2 % par an.
Le scénario des Grandes Ambitions table sur la poursuite des réformes de l’Etat et de la
réalisation de grands projets industriels. La croissance économique serait à la fois forte et
durable et pourrait s’établir entre 8 et 10 % pendant une longue période. Le taux de
croissance du PIB par habitant dépasserait les 5 %.
Le scénario des Grandes Ambitions s’appuie sur le scénario économique médian. Les
consommations unitaires sont supposées augmenter de 1 % par an entre 2005 et 2010 puis
de 1,5 % par an au-delà. La demande MT est corrélée au PIB. Ce scénario considère les
développements de la filière « beauxite-alumine-aluminium », des autres industries HT et
d’exportation d’électricité.
Le scénario minimal n’a pas été considéré comme un scénario de base dans le PDSE car il
est équivalent au scénario bas décalé de quelques années. Les résultats ne seront donc
donnés que pour les scénarii de demande bas, médian et des grandes ambitions.
Pour l’ensemble des réseaux (RIS, RIE et RIN), les trois scénarii de demande retenus
entraînent l’évolution de la production d’électricité (intégrant les pertes techniques et non
techniques du réseau) ci-dessous :
Tableau 11 : Evolution de la production électrique (en GWh) des réseaux RIS, RIN et RIE (source PDSE)
Tableau 12 : Evolution de la production électrique (en MW) des réseaux RIS, RIN et RIE (source PDSE)
Tableau 13 : Evolution de la production électrique (en GWh) du réseau RIS (source PDSE)
Tableau 14 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (source PDSE)
La comparaison, pour 2005, avec les chiffres fournis par AES-SONEL dans son rapport
d’activités montrent que pour les trois réseaux, l’énergie réellement produite a été
légèrement inférieure (4 004 GWh fournis au lieu de 4 122 GWh prévus quelque soit le
scénario), et pour le RIS également (3 720 GWh au lieu de 3857 GWh prévus quelque soit le
scénario).
Dans les prévisions suivantes, aucune indication n’apparaît sur la prise en compte ou non de
l’électrification rurale.
AES SONEL a publié en juin 2004 un programme d’investissement mettant en relief les
résultats du programme d’investissement de l’année précédente. Concernant le RIS à
l’horizon 2009, une projection de la demande a été établie dont les prévisions de charge sont
les suivantes :
Tableau 15 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (source AES-SONEL)
Si l'on admet un taux de croissance annuelle de 6% (hypothèse AES-SONEL sur les années
2004 à 2009) pour la consommation Secteur Public et un doublement de la puissance
d'Alucam entre 2009 et 2011, la charge potentielle en 2011 serait d'environ 1 036 MW. La
capacité requise au niveau de la production en 2011 serait donc d'environ 1 250 MW en
tenant compte de la demande de la Guinée Equatoriale (50 MW), des pertes réseaux, d'une
réserve tournante (50 MW) et d'une réserve pour indisponibilité (50 MW).
Une étude d'Alucam sur la situation de l'énergie électrique au Cameroun de juillet 2002
donne les prévisions suivantes:
Tableau 16 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (source ALUCAM)
Le Comité de Pilotage Energie qui a publié le Plan Directeur de Développement des Moyens
de Production et de Transport d’Energie Electrique (septembre 2005) a également établi des
prévisions de demande pour le RIS. Trois scénarii ont été pris en compte. Les prévisions du
scénario moyen (augmentation de la demande du Secteur Publique de 5,6 %) sont très
proches de celles d’AES-SONEL pour les années 2005 – 2009. L’ensemble de ces
prévisions est donné ci-dessous jusqu’en 2025 :
Tableau 17 : Evolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (source Comité de Pilotage Energie)
Tableau 18 : Evolution de la production électrique (en GWh) du réseau RIS (source Comité de Pilotage Energie)
Cette analyse est très proche de celle du PDSE pour le scénario médian de la demande.
3.4. Synthèse
L’ensemble des analyses décrites dans les paragraphes 3.2 et 3.3 est résumé dans le
tableau et la figure ci-dessous. Il présente la puissance nécessaire estimée (en MW) pour
satisfaire la demande.
Tableau 19 : Estimation de l’évolution de la production électrique (en MW) du réseau RIS (sources : PDSE, AES-
SONEL, ALUCAM et Comité de Pilotage énergie)
2500 2500
AES-SONEL
1500 1500
Puissance (MW)
ALUCAM
Comité
pilotage
1000 1000
ALUCAM
AES -SONEL
500 500
0 0
2005 2010 2015 2020 2025 2030
date
Les écarts de puissance observés en 2009 sont dûs à l’estimation de la date du doublement
de la demande d’Alucam suivant si cela est prévu avant (ALUCAM) ou après (AES-SONEL
et Comité de Pilotage Energie) 2009. Le PDSE ne donne pas d’estimation en 2009 mais
considère que le doublement d’ALUCAM sera effectif en 2010.
A ces prévisions, il convient d’ajouter 100 MW pour une réserve tournante (50 MW) et une
réserve pour indisponibilité (50 MW). Avec cet ajout, les estimations donnent toutes à
l’horizon 2011 une puissance installée nécessaire comprise entre 1 100 et 1 200 MW. Or, la
puissance installée, pour le RIS, s’élève à l’heure actuelle à 810 MW.
La demande totale non couverte par les moyens de production actuels devrait donc, en
2011, s’établir entre 350 et 450 MW.
En terme d’énergie, seuls le PDSE et le Comité Pilotage Energie donnent des prévisions.
Elles sont comparées à l’énergie effectivement produite par AES-SONEL dans la figure
suivante :
16 000
14 000
12 000
PDSE (scénario
médian)
10 000
Energie (GWh)
COMITE PILOTAGE
ENERGIE
8 000
AES SONEL
6 000 (production réelle)
4 000
2 000
0
2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035
date
Figure 7: Evolution de la demande électrique du RIS entre 2005 et 2030 et évolution réelle de la production AES-
SONEL entre 2002 et 2005
L’étude générale de la demande présentée ci-avant met en lumière le fort besoin en moyens
de production additionnels que va connaître le Cameroun au cours des prochaines années,
en particulier dans le RIS. Le projet Memve’ele, qui doit être raccordé au RIS au niveau de
Kribi en 2011, s’inscrit parfaitement dans cette perspective.
A ce jour, en dehors de la Société Nationale AES-SONEL, six clients potentiels ont déjà
exprimé des intentions d’achat de l’énergie de Memve’ele. Leurs demandes sont détaillées
ci-dessous.
Dans le cadre du projet Memve’ele, il est envisagé de construire une ligne à haute tension
vers la Guinée Equatoriale pour assurer le transport de cette énergie. Cette ligne s’intègrerait
dans le plan de développement sous-régional du secteur de l’énergie, envisagé par la
Banque Africaine de Développement (BAD). Avant toute étude détaillée de cette ligne, il
conviendra que des contacts officiels soient pris entre les deux Gouvernements.
Dans le cadre du Projet Memve’ele, l’Agence pour l’Electrification Rurale (AER) a mené une
étude sur la demande électrique rurale (Moyenne et Basse Tension) dans la Province du
Sud (Etude de Préfaisabilité d’un Programme d’Electrification Rurale dans la Province du
Sud de juillet 2006).
Cette étude montre que 452 localités (soit 227 830 ha) sont susceptibles d’être électrifiées
au moyen de 400 à 500 km de lignes 30 kV, représentant 46 000 branchements environ. Le
coût de l’opération est évalué à 19 milliards de FCFA. Les branchements seront financés par
l’Etat, chaque ménage étant ensuite libre de souscrire ou non un abonnement.
La demande totale a été chiffrée par l’AER entre 15 et 20 MW. L’AER envisage d’obtenir la
fourniture de cette énergie par la centrale de Memve’ele.
Toutefois, l’AER ne pouvant être opérateur, les réseaux seront concédés soit à AES SONEL,
soit à un autre opérateur privé qui pourra acheter l’électricité directement au concessionnaire
de Memve’ele.
4.3. Hévécam
La société Hévécam a été créée en 1975 avec le soutien de la Banque Mondiale pour
développer un pôle industriel au Sud Cameroun en produisant du caoutchouc naturel à partir
d’une plantation d’hévéas. Elle a été privatisée fin 1996 : 90 % du capital appartiennent
Le secteur du caoutchouc naturel est actuellement très porteur après une chute des cours
internationaux en 2001. L’évolution des cours a été la suivante durant la dernière décennie :
Une fois récolté, le caoutchouc (liquide ou solide selon ce à quoi il est destiné) est envoyé
dans une usine de traitement. Cette usine dispose de 3 transformateurs de 1000 kVA pour
une demande de 5 à 5,5 MW. Les 3 MW restants sont utilisés pour l’électrification des
bureaux et d’environ 30 à 40 % des villages.
Cette électricité est actuellement fournie par AES-SONEL à partir d’Edéa via Kribi à l’aide
d’une ligne 30 KV. La vétusté de cette ligne ainsi que le positionnement en bout de ligne
entraînent de fréquents délestages ainsi qu’une mauvaise qualité de la fourniture (variation
de tension jusqu’à 280 V).
Lors des pannes, l’électricité est fournie grâce à 3 groupes électrogènes de 1000 kVA
permettant d’alimenter environ 60 % des besoins en énergie de l’usine et des bureaux. Mais
le prix de revient de cette énergie (220 FCFA/kWh) est deux à trois fois plus cher que le tarif
de l’électricité fournie par AES-SONEL (92 FCFA/kWh).
A l’horizon 2012, avec le développement programmé des 2500 ha restant ainsi que la
volonté d’électrification renforcée des villages de la concession, il est prévu une
consommation de 12 à 15 MW, voire 20 MW. Toutefois la faiblesse de la fourniture
électrique par AES-SONEL freine l’expansion de la plantation.
Dans ce contexte, la société Hévécam a exprimé une intention d’achat de 15 MW, voire
20 MW, d’électricité produite par Memve’ele à partir de 2011. Le raccordement d’Hévécam
pourrait être fait au moyen d’une nouvelle ligne 90 kV entre Kribi et Nyete.
La société SOCAPALM est basée dans la région de Kribi à proximité d’HEVECAM. A ce titre,
elle est alimentée par la même ligne 30 kV d’AES-SONEL et subit les mêmes désagréments
de délestage et de variations de tension.
SOCAPALM Kienké est une des plantations de la Société Camerounaise des Palmeraies.
Elle représente 9000 hectares sur les 29.000 hectares de plantations que détient le groupe.
La société emploie 400 personnes, essentiellement du personnel d’encadrement, le reste
des fonctions étant sous traité. SOCAPALM produit principalement de l’huile de palme et de
l’huile de palmiste pour les cosmétiques. Les employés de SOCAPALM Kienké et leurs
familles sont logés dans 5 villages soit 10.000 habitants au total.
Des contacts ont été établis avec SOCAPALM Kienké mais aucun détail n’a pour l’instant été
fourni par cette société quant à ses besoins actuels et futurs et les caractéristiques
techniques de ses installations.
4.5. WIJMA
La société WIJMA est également basée dans la région de Kribi à proximité d’Hévécam. A ce
titre, elle est alimentée par la même ligne 30 kV d’AES-SONEL et subit les mêmes
désagréments de délestage et de variations de tension.
Des contacts ont été établis avec WIJMA mais aucun détail n’a pour l’instant été fourni par
cette société quant à ses besoins actuels et futurs et les caractéristiques techniques de ses
installations.
4.6. ALUCAM
Dans le cadre du projet de Nachtigal, ALUCAM compte sur 250 MW de capacité installée en
plus, ce qui ne lui permet toutefois pas de faire face à l’ensemble de ses prévisions de
consommation, notamment en période de basses eaux de la Sanaga. Par ailleurs si le projet
de centrale thermique de Kribi aboutit, cette centrale alimentera le réseau avec une
puissance de 160 MW mais dont seulement une partie sera à la disposition d’ALUCAM
(suivant négociations entre AES-Sonel et ALUCAM).
Il est donc nécessaire pour ALUCAM d’avoir une diversification de ses sources
d’approvisionnement, notamment parce que la production de Nachtigal est tributaire de
l’hydrologie. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’apport de 50 MW de Memve’ele.
Enfin il faut noter que la demande d’ALUCAM de 450 MW en 2010 doit s’intégrer dans la
demande globale au niveau du RIS. Il est prévu que celle-ci augmente de l’ordre de 500 MW
entre 2005 et 2010 (voir paragraphe 3.3).
5. CONCLUSION
Le contexte général du secteur électrique est également marqué par la volonté des Etats de
la sous-région d’interconnecter leurs réseaux électriques, notamment dans le cadre du
PEAC. Le développement des réseaux et des moyens de production doit donc désormais
être étudié dans une perspective sous-régionale.
ANNEXE 1