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A124 JDP 2020

Discussion Dans cette étude, les non-répondeurs au dupilumab de veinules (18 %). L’infiltrat dermique était à predominance de cel-
avaient moins d’antécédents familiaux d’atopie, un SCORAD et EVA lules T CD3+ (CD4 :CD8 3:2), avec de rares cellules B/plasmocytes
prurit initiaux inférieurs. Une minorité de patients avait un SCO- (CD20+/CD79a + ) et de rares cellules activées CD30+. Des cellules
RAD75 à M4. Alcool et tabac étaient associés à une réponse plus dendritiques plasmocytoïdes BDCA2+ en amas périvasculaires ou
faible au dupilumab. Ce sont des facteurs de gravité d’autres mala- périsudoraux étaient notées dans tous les cas. L’IFD était positive
dies cutanées inflammatoires. Chez certains patients, la réponse dans 82 % des cas montrant des dépôts vasculaires d’IgM (53 %), IgA
au dupilumab est retardée, 4 mois semble trop tôt pour évaluer (29 %) et/ou C3 (29 %). Une PCR réalisée sur 3 biopsies à la recherche
l’efficacité du dupilumab. Peu d’études en vie réelle ont étudié du SARS-CoV-2 s’est révélée négative.
l’effet à long terme du dupilumab. Une amélioration du DLQI clini- Discussion Les LATE comportent des altérations vasculaires
quement pertinente est associée à une amélioration de 42 % du variées et une IFD souvent positive ; leur aspect histologique ne
SCORAD. Le SCORAD40 pourrait être un seuil utile pour évaluer permet pas de les différencier clairement des EI et EA. La présence
l’efficacité à court terme du dupilumab, car la qualité de vie repré- d’éosinophiles, même en petit nombre dans les LATE, n’est pas
sente un élément important pour l’évaluation du traitement. mentionnée dans les EI/EA. Le rôle du SARS-CoV-2 dans les LATE,
Mots clés Dermatite atopique ; Dupilumab ; SCORAD fortement suspecté sur des arguments épidémiologiques, reste à
Annexe B Matériel complémentaire définir. Les LATE pourraient être une manifestation cutanée tar-
Le matériel complémentaire accompagnant la version dive d’une COVID-19 pauci- ou asymptomatique, due à une réponse
en ligne de cet article est disponible en ligne sur : immunitaire intense (sécrétion excessive d’interféron ?)
https://doi.org/10.1016/j.annder.2020.09.095. Mots clés COVID-19 ; Dermatopathologie ; Immunofluorescence
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir directe ; Immunohistochimie ; Engelures ; SARS-CoV-2
de liens d’intérêts. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir
https://doi.org/10.1016/j.annder.2020.09.095 de liens d’intérêts.
https://doi.org/10.1016/j.annder.2020.09.096

CO 092
COVID-19 et épidémie de
CO 11 : Maladies infectieuses 1 pseudo-engelures : y a-t-il un lien ?
Jeudi, 03.12.2020, 14h15-15h45 — AMPHI HAVANE C. Lesort 1,∗ , J. Kanitakis 1,2 , M. Danset 1 , D. Jullien 1
1 Dermatologie, hôpital Edouard-Herriot, Lyon
2 Anatomopathologie, centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite,
CO 091 France
Lésions acrales à type d’engelures et ∗ Auteur correspondant.

COVID-19 : étude immunohistopathologique Introduction Parmi les manifestations cutanées décrites durant
de 17 cas l’épidémie à SARS-CoV-2, de très nombreuses observations de
J. Kanitakis 1,2,∗ , C. Lesort 1 , M. Danset 1 , D. Jullien 1 lésions à type de pseudo-engelures ont été rapportées, sans que le
1 Dermatologie, hôpital Ed. Herriot, hospices Civils de Lyon, Lyon lien avec une infection à ce virus ait été formellement démontré.
2 Laboratoire d’anatomie pathologique, CHLS, Hospices Civils de
Matériel et méthodes Nous rapportons les observations colligées
Lyon, Pierre Bénite, France dans notre service chez les patients reçus de mars à avril 2020 pour
∗ Auteur correspondant.
des lésions de à type de pseudo-engelures, avec notamment l’étude
Introduction Au cours de la pandémie COVID-19, plusieurs cas de de la réponse interféron chez ces patients.
lésions acrales à type d’engelures (LATE) ont été observées chez Résultats Quarante cinq patients (26 hommes, 19 femmes) nous
des patients jeunes avec suspicion d’infection par le SARS-CoV- ont été adressés, tous en bon état général, âgés de 30,1 ans en
2, le plus souvent non confirmée. Ces lésions n’ont été que peu moyenne. Douze de ces patients (27 %) rapportaient des signes
étudiées histologiquement. Nous avons étudié les aspects immu- infectieux non spécifiques ayant précédé les symptômes, 15 (33 %)
nohistopathologiques des LATE afin de les comparer aux engelures avaient eu un contact avec une personne atteinte de Covid-19. Tous
idiopathiques (EI) et celles associées à des maladies auto-immunes présentaient des lésions erythémato-violacées des orteils (82 %),
(EA). des doigts (5 %) ou des deux (13 %). Des symptômes fonctionnels
Matériel et méthodes En avril 2020 nous avons examiné à type de prurit précessif (51 %) et de douleurs (62 %) étaient
17 patients (11 hommes, âge moyen 32 ans) avec des LATE. Les rapportés. Des explorations complémentaires ont pu être réalisées
patients étaient pauci-symptomatiques (fièvre, toux) ou asymp- chez 17 de ces patients, comprenant une RT-PCR nasopharyn-
tomatiques. Deux biopsies cutanées obtenues par patient ont gée pour le SARS-CoV-2, toujours négative et un bilan biologique
été étudiées par histologie, immunohistochimie et immunofluores- ne mettant en évidence ni lymphopénie, ni syndrome inflam-
cence directe (IFD). La recherche de SARS-CoV-2, réalisée dans matoire, ni stigmates d’autoimmunité ou cryoglobulinémie. Les
les 17 cas par PCR nasopharyngée et examens sérologiques, s’est D-dimères n’étaient jamais élevés. Les sérologies à la recherche
révélée négative, ainsi que la recherche de stigmates d’auto- d’IgG anti SARS-Cov-2 étaient négatives. Des biopsies cutanées
immunité (ACAN notamment). ont été réalisées chez ces 17 patients et ont montré un aspect
Résultats Les altérations histologiques comportaient : para- histologique d’engelures : hyperplasie épidermique avec parakéra-
kératose horizontale profonde (71 %), nécroses kératinocytaires tose, œdème sous-épidermique, infiltrat lymphocytaire dermique
épidermiques (41,5 %), dispersées ou parfois confluentes, vacuo- périvasculaire dense avec parfois micro-thromboses capillaires.
lisation basale (18 %), spongiose (12 %), exocytose lymphocytaire L’immunofluorescence directe était positive dans 14 cas (82 %).
(12 %), oedème dermique (76,5 %) parfois intense aboutissant à Une PCR SARS-CoV-2 cutanée a été réalisée chez 11 patients, tou-
des pseudobulles, extravasation d’hématies (82,5 %), infiltrat lym- jours négative. Nous avons mis en évidence une réponse interféron
phocytaire dermique périvasculaire (100 %) et aussi péri-eccrine sanguine augmentée (3,6—19,6, N < 2,3) chez 6/15 patients, soit
(47 %), associé à quelques éosinophiles (23,5 %), œdème des cel- 40 %.
lules endothéliales (65 %), dépôts dermiques de mucine (41,5 %), Discussion Ces données ne permettent pas de confirmer un lien
microthromboses des capillaires dermiques superficiels (12 %) ou direct entre SARS-CoV-2 et pseudo-engelures, mais un tel lien ne
de veinules (6 %), dépôts de fibrine dans le derme (12 %) ou la paroi peut être formellement exclu. Plusieurs études ont mis en évi-
Communications orales A125

dence l’existence d’une réponse interféron de type 1 altérée chez CoV-2. Les caractéristiques cliniques et histologiques étaient celles
des patients avec COVID-19 très sévères. En jugulant la réplica- des engelures idiopathiques. Les RT-PCR et IFI sur peau lésionnelle
tion virale, la réponse interféron élevée de nos patients pourrait étaient négatives. Par 2 techniques sérologiques différentes et à
expliquer ces tableaux avec absence de signes infectieux sévères 2 temps différents, un seul sérum contenait des IgM (3 %), corres-
et survenue de lésions à type de pseudo-engelures, comme cela pondant au taux d’infection par le SRAS-CoV-2 dans la population
peut s’observer dans le cadre d’interféronopathies type syndrome française.
d’Aicardi-Gouttière ou SAVI. Mots clés COVID-19 ; Pseudo-engelures ; Engelure ;
Mots clés Covid-19 ; Engelures ; Interferon Immunofluorescence directe ; PCR ; Sérologie Covid
Annexe B Matériel complémentaire Annexe B Matériel complémentaire
Le matériel complémentaire accompagnant la version Le matériel complémentaire accompagnant la version
en ligne de cet article est disponible en ligne sur : en ligne de cet article est disponible en ligne sur :
https://doi.org/10.1016/j.annder.2020.09.097. https://doi.org/10.1016/j.annder.2020.09.098.
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir
de liens d’intérêts. de liens d’intérêts.
https://doi.org/10.1016/j.annder.2020.09.097 https://doi.org/10.1016/j.annder.2020.09.098

CO 093 CO 094
Engelures et infection COVID-19 : aucune La majorité des engelures observées durant
preuve histologique et sérologique de lien l’épidémie de COVID-19 ne semblent pas
de causalité chez 33 patients dues à l’infection par le SRAS-Cov-2
V. Hebert 1,∗ , A.-B. Duval-Modeste 1 , V. Lemée 2 , O. Boyer 3 , L. Le Cleach 1,∗,17 , L. Dousset 2 , H. Assier 1 , S. Fourati 3 ,
P. Joly 1 S. Barbarot 4 , C. Boulard 5 , C. Bourseau Quetier 6 , L. Cambon 7 ,
1 Dermatologie C. Cazanave 8 , A. Colin 1 , E. Kostrzewa 9 , C. Lesort 10 ,
2 Virologie A. Levy Roy 11 , F. Lombart 12 , J. Marco-Bonnet 13 , J.B. Monfort 14 ,
3 Immunologie, CHU de Rouen, Rouen, France M. Samimi 15 , M. Tardieu 16 , P. Wolkenstein 1 , E. Sbidian 1 ,
∗ Auteur correspondant. M. Beylot-Barry 2 , et Société Française de Dermatologie
1 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil
Introduction La maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), due au 2 Dermatologie, CHU Bordeaux, Bordeaux
SRAS-CoV-2, a été déclarée pandémie mondiale le 11 mars 2020. 3 Virologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil
Concomitamment, de nombreux cas d’engelures ont été signalés et 4 Dermatologie, CHU Nantes, Nantes
l’hypothèse selon laquelle ces lésions étaient liées à l’infection à 5 CH Le Havre, Le Havre
Covid-19, en tant que forme pauci-symptomatique, a rapidement 6 Cabinet de dermatologie, Blanquefort
émergé. 7 Cabinet de dermatologie, Toulouse
Matériel et méthodes Etude prospective monocentrique réalisée 8 Maladies infectieuses, CHU Bordeaux, Bordeaux
au CHU de Rouen durant la période de confinement. Tous les patients 9 Dermatologie, hôpital Robert-Boulin, Libourne
se présentant pour des engelures étaient inclus. Un bilan biologique 10 Dermatologie, hôpital Edouard-Herriot, Hospices Civils de Lyon,
standard, immunologique et une sérologie étaient réalisés chez tous
les patients à J0 et J14. Les patients présentant des lésions jugées Lyon
11 Cabinet de dermatologie, Lambesc
particulièrement sévères bénéficiaient de biopsies cutanées pour 12 Dermatologie, CHU Amiens hôpital Centre, Amiens
histologie standard, IFD, IFI utilisant un sérum de patient contenant 13 Dermatologie, Montrouge
des Ac anti-SARS-CoV-2 et RT-PCR SARS-CoV-2. 14 Dermatologie, hôpital Tenon, Paris
Résultats Trent trois patients (14 femmes, 19 hommes) d’âge 15 Dermatologie, CHU Tours, Tours
moyen 23,4 ± 8,7 ans étaient inclus. Tous présentaient des papules 16 Dermatologie, CHU Grenoble Alpes, Grenoble, France
érythémateuses et purpuriques localisées sur les orteils ± doigts ∗ Auteur correspondant.
(12 patients, 36,4 %). Le délai médian entre l’apparition des
symptômes et la première consultation était de 8 jours (IQR Introduction Les lésions acrales, principalement à type
6,5—18 jours). Les engelures étaient la seule manifestation clinique d’engelures, sont les lésions cutanées les plus fréquemment
dans 23 cas (69,7 %) ; dix patients (30,3 %) ont présenté d’autres décrites comme étant associées à la COVID-19. Elles surviennent
symptômes : asthénie (n = 4), toux (n = 3), diarrhée (n = 3), fièvre généralement chez des patients jeunes n’ayant aucun symptôme
(n = 2), myalgies (n = 2), céphalées (n = 1) et odynophagie (n = 1). infectieux ou des symptômes légers. Chez plus de 80 % des patients
Trois patients récemment testés avaient un résultat négatif en testés, la PCR SARS-CoV-2 est négative et la sérologie n’est
RT-PCR sinusale. La biologie était normale chez 26 patients. Une généralement pas effectuée.
lymphopénie légère (moyenne de 1,15 ± 0,21 G/L) était observée Matériel et méthodes Une enquête nationale a été lancée le
chez 7 patients. La CRP et la VS étaient normales chez tous. Deux 30 mars 2020 par la Société Française de Dermatologie, deman-
patients avaient des FAN positifs et trois patients avaient une cryo- dant aux médecins de signaler les manifestations cutanées chez
globulinémie de type III. La biopsie réalisée chez 5 patients montrait les patients chez qui la COVID-19 était suspectée ou confirmée, en
un infiltrat lymphocytaire dermique superficiel autour des vaisseaux utilisant un questionnaire standardisé. Nous rapportons les résul-
et des glandes eccrines dans tous les cas. L’IFD montrait des dépôts tats pour les manifestations acrales. Les lésions avec photographies
de fibrinogène et de C3 sur les cellules endothéliales dans tous les disponibles ont été classées par 3 des auteurs en « engelures
cas. L’IFI et la RT-PCR sur peau lésionnelle étaient négatives. La typiques » ; « à type d’érythème polymorphe » ; « micropapules
sérologie ALBIA-Spike S1 était négative en IgG pour les 33 sérums à purpuriques » et « érythème/œdème du dos des mains/pieds ».
J0 et J14, tandis que 1/33 était positif en IgM à J0 et J14. Aucune Les patients ont été classés sur l’absence ou la présence de signes
séroconversion n’était observée (Figure 2). Nos résultats étaient généraux et de leur type avant ou pendant les manifestations
confirmés par la sérologie Abbott® SARS-CoV-2 IgG réalisé sur les cutanées en suspect (toux et/ou anosmie et/ou dyspnée et/ou
sérums du 14e jour, sans séropositivité décelable. anosmie-agueusie) ou aspécifiques (céphalées et/ou myalgies et/ou
Discussion Les données actuelles ne permettent pas d’affirmer odynophagie et/ou asthénie).
qu’il existe un lien entre ces engelures et l’infection par le SARS-

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