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 8-039-Q-10

Leptospirose
P. Bourhy, L. Epelboin, M. Picardeau

Résumé : La leptospirose est une zoonose bactérienne où l’homme se retrouve être un hôte occasionnel
dans un cycle impliquant les animaux sauvages et domestiques. La maladie est transmise par contact
direct avec l’eau des sols, ou de la boue, contaminées par des urines d’animaux infectés. On estime à un
million le nombre de cas sévères de leptospiroses par an dans le monde mais ces chiffres sont vraisembla-
blement en deçà de la réalité. Une surveillance de la maladie de faible qualité dans la plupart des zones
endémiques, la diversité des signes cliniques de l’infection et le déficit d’outils diagnostiques simples à
réaliser expliquent en partie cette sous-estimation. Un diagnostic précoce de la leptospirose permet une
prise en charge médicale efficace, améliorant nettement le pronostic du patient. Le diagnostic biologique
repose sur la mise en évidence de leptospires dans les liquides biologiques (sang, urine ou liquide cérébros-
pinal) par amplification génique ou par une sérologie positive par enzyme-linked immunosorbent assay
(Elisa) immunoglobulines M (IgM) et/ou par le test de micro-agglutination (MAT). Près d’un siècle après
la découverte de l’agent causal de la leptospirose, cette zoonose reste un problème de santé publique
majeur dans un grand nombre de pays en voie de développement ainsi que dans certains territoires
ultramarins. En France, le potentiel épidémique de cette maladie, soumis aux variations climatiques et à
l’essor des activités de sports aquatiques, justifie une surveillance constante de la leptospirose.
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Mots-clés : Leptospira ; Leptospirose ; Spirochètes ; Zoonose ; Maladie de Weil

Plan  Leptospires, des bactéries


■ Introduction 1
atypiques
■ Leptospires, des bactéries atypiques 1 Spirochètes et leptospires
Spirochètes et leptospires 1
■ Épidémiologie 3 L’ordre des Spirochaetales comporte trois familles : les Leptospi-
Cycle de la leptospirose 3 raceae avec principalement le genre Leptospira, les Spirochaetaceae
contenant les genres Treponema et Borrelia, et les Serpulinaceae
■ Pathogenèse 5
composées des bactéries du genre Brachyspira [2] . Le regroupe-
Facteurs génétiques de l’hôte 5
ment de ces bactéries au sein d’un même phylum sur la base
Facteurs de virulence bactériens 5
de l’acide ribonucléique ribosomal (ARNr) 16S est corrélé à des
■ Manifestations cliniques chez l’homme 5 caractères morphologiques communs : les spirochètes sont des
Forme anictérique non compliquée 5 bactéries spiralées qui possèdent un organe locomoteur interne,
Anomalies biologiques fréquemment retrouvées au cours l’endoflagelle. Le genre Leptospira a été initialement divisé en deux
de la forme anictérique non grave de la leptospirose 6 groupes : Leptospira interrogans sensu lato pour désigner les souches
Complications viscérales 6 pathogènes et Leptospira biflexa sensu lato pour les souches sapro-
Pronostic 7 phytes et aquicoles. Aujourd’hui, 35 espèces de leptospires ont
Diagnostic différentiel 7 été décrites [3] . Sur la base de leur phylogénie et de leur patho-
■ Diagnostic biologique 7 génie, ces espèces sont classées en trois groupes [4] . On distingue
Tests biologiques usuels 7 11 espèces saprophytes (souches environnementales non patho-
Diagnostic bactériologique 8 gènes), 13 espèces pathogènes (souches isolées de l’homme ou

d’animaux) et 11 espèces dites « intermédiaires » qui forment un
Traitement et vaccin 10
groupe distinct des pathogènes et des saprophytes sur la base de
Traitement 10
la séquence de l’ARNr 16S et pour lesquelles le caractère virulent
n’a pas été démontré expérimentalement (Fig. 1). Par exemple, les
espèces intermédiaires Leptospira inadai et Leptospira licerasiae qui
ont été isolées de l’homme ne sont pas virulentes dans les modèles
 Introduction animaux expérimentaux de la leptospirose [5, 6] .
Les leptospires sont classés en sérovars et sérogroupes (sérovars
L’apparition dans les textes de la leptospirose remonte à 1886 antigéniquement proches) sur la base de la structure du lipopoly-
avec la première description de ses signes cliniques réalisée par le saccharide (LPS). Plus de 300 sérovars regroupés en une trentaine
médecin allemand Adolf Weil [1] . de sérogroupes ont été décrits. La procédure d’identification du

EMC - Maladies infectieuses 1


Volume 37 > n◦ 3 > août 2020
http://dx.doi.org/10.1016/S1166-8598(19)86673-5

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sérovar est très complexe et réservée à quelques laboratoires classification sérologique reste cependant largement utilisée dans
experts. L’électrophorèse en champ pulsé est une alternative molé- les études épidémiologiques car les sérovars sont généralement
culaire permettant, dans la plupart des cas, d’identifier le sérovar à associés à un réservoir animal spécifique.
partir du profil de macrorestriction de l’acide désoxyribonucléique La nomenclature officielle doit inclure l’espèce (en italique),
(ADN) génomique [7, 8] . La classification sérologique n’est pas tou- suivi du sérovar et du nom de souche (première lettre en majus-
jours corrélée à la classification génétique. Ainsi les sérovars d’un cule) ; par exemple : L. (nom de genre) interrogans (nom d’espèce)
même sérogroupe peuvent appartenir à différentes espèces. Le sérovar Icterohaemorrhagiae souche Verdun.
transfert horizontal d’une partie du locus rfb codant la synthèse du De nouvelles méthodes de séquençage à haut débit et faible
LPS pourrait expliquer la présence d’un même sérovar ou de séro- coût offrent de nouvelles perspectives de typage, en particulier
vars apparentés au sein de plusieurs espèces génomiques [9, 10] . La dans le domaine de la bactériologie médicale. Plusieurs centaines

L. weilii LT2116 Figure 1. Arbre phylogénétique des espèces


21 du genre Leptospira (L.) construit à l’aide
L. mayottensis 200901116
d’un fragment du gène rrs codant l’acide
50 L. borgpetersenii L550 ribonucléique ribosomal (ARNr) 16S. La barre
58 L. alexanderi L60 correspond à deux changements de nucléotides
56 L. santarosai LT821 pour 100 nucléotides. Cet arbre a été « raciné »
sur le genre Leptonema et Turneriella (d’après O.
L. noguchii CZ214 Espèces Schiettekatte).
92 L. kirschneri 200702274 pathogènes
47
97 L. interrogans 56601
L. ellisii ATl7-C-A5
L. kmetyi Bejo Iso9
60
L. barantonii FH4-C-A1
94 52
45 L. adleri FH2-B-C1
88 L. alstonii GWTS
L. perolatii FH1-B-B1
87 L. inadai 10
100 L. broomii 5399
94
L. fainei BUT 6
83 L. licerasiae VAR 010
100 L. venezuelensis 00035 Espèces
41 intermédiaires
L. harlskeerlii MCA 1-C-A1
37
L. haakeii ATl7-C-A2
15
L. wolffii Khorat H2
23 L. saintgironsiae FH4-C-A2
93 L. neocaledonica ES4-C-A1
L. idonii Eri 1
17 L. levettii MCA2-B-A1
100 L. brenneri JW2-C-A2

81 L. harrisiae FH2-B-A1
L. wolbachii CDC Espèces
54 saprophytes
L. meyeri Went 5
23
L. yanagawae ATCC 700523
45 L. terpstrae ATCC 700639

30 L. vanthielii ATCC 700522


46 L. biflexa Patoc 1
Turneriella parva DSM 21527
Leptonema iIIini DSM 21528

0.020

A B
Figure 2. Vue en microscope à fond noir (A) et en microscope électronique (B,
C) de leptospires.

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de génomes de leptospires sont ainsi disponibles dans les bases de On distingue ainsi les animaux porteurs asymptomatiques, prin-
données. La comparaison des séquences de certains gènes permet cipalement les rongeurs, et les animaux sensibles tels que les
par des approches de type Multi-Locus SequenceTyping (MLST) chiens ou le bétail (Fig. 3). Chez les animaux, les leptospires
d’identifier le génotype ou sequence type (ST) des souches analy- sont retrouvés dans les tubules rénaux et excrétés dans leurs
sées [11–13] . urines [18] . La leptospirose animale est responsable d’importantes
pertes économiques (avortements, baisse de la production de
Bactérie spiralée lait, etc.) [19] . Il existe une spécificité d’hôtes vis-à-vis de certains
sérovars ; ainsi, Canicola est plutôt associé au chien, Icterohae-
Le génome des leptospires est constitué de deux chromosomes,
morrhagiae au rat, Ballum à la souris, etc. [9, 19] . L’exposition aux
d’une taille totale d’environ quatre mégabases, et possède un
leptospires peut être directe, après contact avec l’urine ou les
guanine-cytosine content (GC %) qui varie de 35 à 41 %. Des plas-
tissus d’animaux infectés, ou plus fréquemment indirecte après
mides et prophages, sous forme de réplicons circulaires, ont aussi
contact avec l’environnement contaminé par l’urine d’animaux
été décrits chez plusieurs espèces [14] .
porteurs de la bactérie. Dans des conditions favorables (tempé-
Les spirochètes ont des caractéristiques morphologiques
ratures, environnement hydrique ou taux d’humidité élevé, pH
uniques dans le monde bactérien. Le corps cellulaire du spiro-
neutre ou légèrement alcalin), les leptospires peuvent survivre
chète Borrelia burgdorferi, l’agent de la maladie de Lyme, a une
pendant plusieurs semaines [20] et sous la forme d’agrégats [21] .
forme cellulaire en « vague plane », c’est-à-dire s’inscrivant dans
Les leptospires pénètrent dans l’organisme humain au niveau
un seul plan, et les endoflagelles ou flagelles périplasmiques (une
des lésions du revêtement cutané ou par les muqueuses des
dizaine par extrémité) s’enroulent autour du corps cellulaire. Les
yeux, de la bouche ou du nez après contact avec de l’eau conta-
leptospires ont une forme hélicoïdale (Fig. 2) et l’endoflagelle est
minée.
localisé dans l’axe central de la cellule entre les membranes interne
et externe. Un endoflagelle est ancré dans la membrane interne
à chaque extrémité de la cellule et se prolonge jusqu’au centre Leptospirose, maladie émergente négligée
de la cellule sans se chevaucher. La rotation de l’endoflagelle La leptospirose se rencontre dans le monde entier, en milieu
est responsable de l’apparition de crochets et/ou de spirales aux rural et urbain et dans les climats tempérés et tropicaux. Les esti-
extrémités, ce qui leur donne leur forme caractéristique en point mations les plus récentes dénombrent environ un million de cas
d’interrogation (Fig. 2) ainsi qu’une grande mobilité [4] . sévères de leptospirose et 60 000 décès par an [22] . Le nombre de
Les leptospires ont une longueur de 6 à 20 μm et un diamètre cas de leptospirose est probablement largement sous-estimé dans
d’environ 0,1 μm ; de par leur taille, le microscope à fond noir (ou de nombreuses régions du monde. Cette maladie négligée consti-
à défaut un microscope à contraste de phase) s’avère indispensable tue un risque important en santé humaine avec une incidence
à leur observation (Fig. 2). La membrane externe des leptospires reportée de 0,1 à 1 pour 100 000 habitants par an dans les cli-
contient des porines, de nombreuses lipoprotéines de surface qui mats tempérés et supérieure à 10 pour 100 000 habitants par an
sont les cibles de la réponse immunitaire de l’hôte et différents en région tropicale. En France métropolitaine, l’incidence était
transporteurs tels que des récepteurs TonB-dépendants qui sont d’environ 0,5 cas pour 100 000 habitants (soit environ 300 cas
nécessaires à l’acquisition de sources de fer [4] . On y retrouve aussi notifiés tous les ans) jusqu’en 2013. Depuis 2014, cette incidence
les LPS qui sont constitués d’un lipide A de structure différente de a doublé pour avoisiner un cas pour 100 000 habitants [23] . Cette
celle des bactéries à Gram négatif [4] . augmentation peut être en lien avec plusieurs facteurs comme
le réchauffement climatique [24] , l’essor des activités de sports
Métabolisme des leptospires aquatiques (kayaking, rafting, triathlons, etc.), mais aussi un
Les leptospires sont des aérobies stricts. Ces bactéries chimio- meilleur diagnostic avec un réseau plus important de laboratoires
organotrophes utilisent les acides gras à longue chaîne comme réalisant la polymerase chain reaction (PCR) et/ou l’enzyme-linked
seule source d’énergie et de carbone. Les hydrates de carbone ne immunosorbent assay (Elisa). Dans les départements et territoires
sont pas métabolisés et les acides aminés ne sont pas indispen- français d’outre-mer, elle est de 10 à 100 fois plus élevée qu’en
sables ; l’ion ammonium est la source d’azote, les vitamines B1 et métropole avec une majorité des cas pendant la saison des
B12 étant des facteurs de croissance nécessaires de même que le fer pluies [23] .
ferreux. Ces composants sont fournis par le milieu le plus couram-
ment utilisé, le milieu Ellinghausen-McCullough-Johnson-Harris Épidémiologie en France métropolitaine
(EMJH) [15, 16] . La croissance optimale des leptospires est obtenue
à 28–30 ◦ C, pH 7,2–7,6. Les leptospires sont capables de former
et dans les départements et territoires français
des biofilms in vitro [17] . Ces bactéries sont très sensibles à la ultramarins
dessiccation, aux pH extrêmes, aux milieux hypertoniques (envi- D’après les données du Centre national de référence des lep-
ronnements salins) et à la chaleur [2] . tospiroses (CNRL) sur la période 2012–2017, la France a, parmi
Les souches saprophytes et pathogènes peuvent se différencier les pays industrialisés, le taux d’incidence le plus élevé [23, 25] . En
phénotypiquement. Par exemple, seules les souches saprophytes France métropolitaine, le plus grand nombre de cas est concen-
sont résistantes à la 8-azaguanine, un analogue de la purine. tré pendant la période estivo-automnale (principalement d’août
Au contraire des pathogènes, les saprophytes peuvent se multi- à octobre). En métropole, le sérogroupe Icterohaemorrhagiae est
plier à de basses températures (11–13 ◦ C). Les souches pathogènes prédominant, représentant un tiers des cas, puis viennent les séro-
ont une croissance lente in vitro avec un temps de génération groupes Sejroe, Grippotyphosa, Australis et Canicola (cf. rapports
de 20 heures ; les colonies ne sont visibles sur milieu solide annuels du CNRL). Les cas d’importation représentent environ
qu’après trois à quatre semaines. Les saprophytes sont considérés 15 % des cas documentés. Les facteurs de risque identifiés pour les
comme des espèces à croissance rapide (temps de génération années 2014 et 2015 étaient la fréquentation d’un environnement
de cinq heures) qui nécessitent une semaine d’incubation pour rural et/ou la pratique de loisirs aquatiques en eaux douces. Une
l’apparition de colonies [2] . étude rétrospective en Normandie a montré une prédominance
des cas (54 %) parmi les personnes exerçant une activité profes-
sionnelle à risque au moment de la survenue de la maladie [26] .
 Épidémiologie Depuis quelques années, plusieurs cas ont été rapportés chez des
personnes possédant des nouveaux animaux de compagnie [27] .
Cycle de la leptospirose Dans les départements ultramarins, la leptospirose est for-
tement associée à la pluviosité, ainsi les pics épidémiques
La leptospirose est une zoonose de répartition mondiale où surviennent pendant la saison des pluies et/ou pendant des
l’homme se retrouve être un hôte occasionnel dans un cycle événements climatiques extrêmes [28] . Le nombre de cas de lep-
impliquant les animaux sauvages et domestiques [9] . L’infection tospirose est donc très variable d’une année à l’autre ; cette
aiguë et la colonisation chronique représentent les deux pôles variabilité est aussi associée à la sensibilisation de la commu-
d’un large spectre de signes cliniques observés chez les animaux. nauté médicale vis-à-vis de cette infection (Fig. 4). Le sérogroupe

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Réservoirs sensibles Réservoirs asymptomatiques Figure 3. Représentation schématique du cycle de la


(animaux sauvages et domestiques) (rongeurs) leptospirose.

Excrétion des leptospires


dans les urines

Eau douce (rivière, etc.),


sol souillé par l'urine
Transmission
directe
(urine, tissus infectés)

Transmission
indirecte

Contact
avec la peau lésée
et les muqueuses
(bouche, yeux, nez)

90 Figure 4. Incidence de la leptospirose dans les départements


et territoires d’outre-mer de 2012 à 2017.
80
incidence (cas/100000 habitants)

70

60

50

40

30

20

10

0
2012 2013 2014 2015 2016 2017

Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion


Mayotte Nouvelle-Calédonie Polynésie Française

Icterohaemorrhagiae est retrouvé dans la plupart des pays, notam- majoritaire du sérogroupe Mini et une absence du sérogroupe Icte-
ment parmi les formes graves [29, 30] , à l’exception de Mayotte rohaemorrhagiae. En conclusion, la leptospirose est une maladie
qui présente une épidémiologie atypique avec la circulation émergente pour laquelle les données épidémiologiques, tant chez

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l’homme que chez les animaux, sont très limitées. L’incapacité Les leptospires pathogènes sont des bactéries difficilement
à éliminer les réservoirs animaux, notamment les rats, font que transformables par les méthodes classiques (électroporation et
l’éradication de cette zoonose est peu probable. conjugaison), ce qui rend la mutagenèse très peu efficace.
Aujourd’hui, seuls quelques mutants ont montré un phéno-
type d’atténuation de la virulence dans les modèles animaux [4] .

“ Point fort Depuis le séquençage des premiers génomes, des approches trans-
criptomiques et protéomiques ont aussi permis d’identifier de
nombreux facteurs induits chez l’hôte ou dans des conditions
mimant l’infection (température, osmolarité, carence en fer et
Facteurs de risque exposition au sérum) [14] .
• En France :
◦ contact avec les animaux ;
◦ baignades et activités de sports aquatiques (kayaking,  Manifestations cliniques
rafting, etc.), tourisme dans les pays tropicaux.
• Au niveau mondial : chez l’homme
◦ précipitations élevées (saisons des pluies), inonda- La leptospirose a une présentation clinique très polymorphe,
tions et cyclones ; de la forme fébrile anictérique observée dans 90 % des cas
◦ promiscuité homme-animaux en zones rurales ; jusqu’à une défaillance multiviscérale potentiellement mortelle
◦ vie dans les bidonvilles ou habitats insalubres et pré- caractérisée par l’association d’une défaillance hépatique tra-
caires en périphérie des mégapoles. duite par un ictère, d’une insuffisance rénale et d’hémorragies
viscérales [9] . On retrouve également des formes pulmonaires
sévères, également pourvoyeuses d’une mortalité élevée [39] . La
survenue de complications viscérales est constatée dans 5 à
 Pathogenèse 15 % des cas et aucun sérogroupe spécifique ne semble associé
à une symptomatologie clinique particulière [9, 40] . Cependant,
Le développement de la leptospirose et la progression de la plusieurs études semblent montrer que le sérogroupe Ictero-
maladie sont le résultat de l’interaction entre la virulence de la haemorrhagiae serait associé à des formes plus graves [29, 30, 41] .
souche infectante, de son inoculum au cours de l’exposition envi- La proportion d’infections asymptomatiques est plus difficile à
ronnementale et des facteurs génétiques de l’hôte. Cependant, la apprécier en l’absence d’études de séroprévalence mais pourrait
biologie de ces bactéries, la pathogenèse de la leptospirose et les être importante en zones d’endémie, où sévissent généralement
facteurs responsables de la susceptibilité de l’hôte restent large- des pathologies à présentation clinique peu distincte, telles que le
ment méconnus [4] . paludisme et la dengue [42] . À l’échelle mondiale, on estime que
48 % des cas et 42 % des décès surviennent chez des adultes de
sexe masculin âgés de 20 à 49 ans [22] . Cette prédominance mascu-
Facteurs génétiques de l’hôte line semble surtout liée à une surreprésentation des hommes dans
En 1998, plus de 70 personnes ont contracté la leptospirose les activités professionnelles et de loisirs à risque [43] . Quand elle
lors de leur participation à un triathlon (comprenant une épreuve survient au cours de la grossesse, la leptospirose peut provoquer
de natation dans un lac) aux États-Unis. Parmi ces cas, il a été une mort fœtale, un avortement ou une infection néonatale [44] .
montré que la présence d’un variant du système human leukocyte L’incubation est de dix jours en moyenne (3 à 30 jours). Elle
antigen (HLA) était associée à un risque accru de développer la est parfois difficile à estimer quand une exposition précise n’est
leptospirose [31] . De même, le polymorphisme de certains gènes de pas déterminée. Selon une description classique, l’évolution de
l’immunité innée est associé à la sensibilité à la leptospirose [32, 33] . la leptospirose est biphasique avec une phase septicémique ini-
Il a aussi été montré que la reconnaissance du LPS des leptospires tiale d’environ une semaine, suivie d’une brève défervescence
par les toll-like receptors (TLR) des cellules de l’immunité innée était thermique puis d’une phase immunologique caractérisée par
différente chez l’homme [34] , hôte sensible, et la souris, porteur l’apparition des anticorps au cours de laquelle la fièvre peut réap-
asymptomatique de la leptospirose [35] . paraître transitoirement. Les complications apparaissent plutôt
pendant cette deuxième période [9] . Dans la pratique, il est sou-
vent très difficile de distinguer ces phases, les patients pouvant se
Facteurs de virulence bactériens présenter d’emblée avec des complications viscérales.
Les leptospires pathogènes sont des bactéries extracellulaires
capables d’échapper au système immunitaire de l’hôte, d’adhérer à
de nombreux types cellulaires et possédant un système de motilité
Forme anictérique non compliquée
unique leur permettant de rapidement disséminer chez l’hôte [4] . C’est la manifestation clinique la plus fréquente et les princi-
Depuis le premier génome séquencé en 2003 [36] , de nombreuses paux symptômes sont une fièvre, des céphalées et des myalgies
autres souches, pathogènes et non pathogènes, ont été séquen- intenses [43] . Dans les grandes séries de la littérature, les signes et
cées, permettant ainsi de comparer le contenu génétique de ces symptômes rapportés lors de l’admission à l’hôpital au cours de
souches [37] . La génomique comparative permet d’identifier envi- la leptospirose associent une fièvre de début brutal à plusieurs des
ron 500 gènes spécifiques aux espèces pathogènes (non retrouvés signes suivants : céphalées (70–98 %), myalgies (40–100 %), suf-
chez le saprophyte L. biflexa) mais une majorité de ces gènes est de fusion conjonctivale (28,5–99 %), manifestations digestives ictère
fonctions inconnues [37] . Les autres gènes spécifiques aux patho- (0–95 %), anorexie (46–92 %), vomissements (18–69 %), douleurs
gènes codent, par exemple, pour des hémolysines, des protéases, abdominales (26–43 %), diarrhée (11–36 %), et des manifesta-
des lipoprotéines de membrane, des régulateurs et des systèmes tions respiratoires (toux [20–57 %], hémoptysies [9–51 %]) [9, 45–47] .
à deux composants [37] . Le séquençage du génome de souches de La présence d’une hépatomégalie (15–83 %), d’adénopathies
Leptospira borgpetersenii appartenant au sérovar hardjo a montré (19–49 %) ou d’une éruption cutanée (2–7 %) est moins souvent
que leur génome contient une forte proportion de pseudogènes rapportée. La constatation dès l’admission d’un ictère ou de signes
et de séquences d’insertions (représentant 20 % de la totalité respiratoires doit faire suspecter une forme sévère avec atteinte
des gènes) en comparaison des génomes de L. interrogans et de viscérale. La majorité des signes sus-cités est non spécifique mais
L. biflexa (< 2 % des gènes). Ce génome en dégénérescence est la suffusion conjonctivale (sans écoulement purulent) et les myal-
corrélé à une vie « parasitaire » stricte de ces souches : les infec- gies, au niveau des mollets et des lombes, pourraient être les signes
tions à hardjo sont restreintes au bétail et aux moutons et ces physiques les plus caractéristiques [9] .
souches sont incapables de survivre dans l’environnement [38] . Au Comme évoqués précédemment, les deux principaux diagnos-
contraire L. interrogans et L. biflexa ont la faculté de survivre dans tics différentiels de la leptospirose sont le paludisme et la dengue.
l’environnement. Le paludisme peut s’éliminer rapidement grâce à la réalisation

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d’un frottis goutte épaisse. Une étude réalisée récemment a mon- gée après la résolution de l’infection [54] . Ainsi, une étude réalisée
tré que la présence de signes hémorragiques, notamment de au Sri Lanka a inclus 44 patients ayant réalisé une insuffisance
pétéchies, de myalgies, l’exanthème et les céphalées étaient plus rénale aiguë au cours d’une leptospirose et suivis pendant un an.
fréquemment associées à la dengue qu’à la leptospirose, tandis Parmi eux, environ 10 % ont présenté des anomalies persistantes
que la toux était plus fréquente au cours de la leptospirose [48] . de la fonction rénale [55] .
Parmi les autres anomalies biologiques, une élévation de la
lipase (ou de l’amylase dans les publications anciennes) est sou-
Anomalies biologiques fréquemment vent observée mais la survenue d’une pancréatite clinique est
retrouvées au cours de la forme anictérique rarement rapportée [9] .
non grave de la leptospirose
Manifestations pulmonaires
Les anomalies classiquement associées à l’infection par la lepto-
Les manifestations pulmonaires sont fréquentes au cours de
spirose sont une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles,
la leptospirose (20 à 70 %), en particulier en zone tropicale
une élévation de la protéine C réactive (CRP) et de la procalci-
où elles ont été largement rapportées dans les 20 dernières
tonine (PCT), associés de façon inconstante à une thrombopénie
années [9, 56] . Les patients peuvent se présenter avec des symp-
plus ou moins profonde, une élévation modérée des transami-
tômes comme une toux, une dyspnée, une hémoptysie, voire
nases et une atteinte rénale avec élévation variable de la créatinine
un syndrome aiguë de détresse respiratoire. La manifestation la
et de l’urée plasmatiques [40] . Dans les formes plus sévères, on
plus sévère est le syndrome hémorragique pulmonaire sévère asso-
peut observer selon le type de défaillance : une élévation impor-
cié à la leptospirose (severe pulmonary hemorrhage syndrome [SPHS]
tante de la créatininémie associée à une hypokaliémie ou une
ou leptospirosis-associated pulmonary hemorrhage syndrome [LPHS]),
hyperkaliémie (signe de gravité), une élévation du taux de créa-
caractérisé par une hémorragie intra-alvéolaire, des hémoptysies,
tine phosphokinase (CPK), une élévation de la bilirubine totale et
une détresse respiratoire et un taux de mortalité pouvant dépasser
conjuguée, une cytolyse hépatique sévère et/ou une acidose.
50 % [45, 57–62] .
Depuis les années 1990, ces atteintes pulmonaires sévères
Complications viscérales ont été rapportées en l’absence des défaillances hépatiques et
rénales [57, 60, 63, 64] . Les raisons de cette émergence ne sont pas
Les complications décrites dans ce chapitre peuvent être iso- encore complètement élucidées. Jusqu’à ce jour, il n’a pas été mis
lées ou le plus souvent associées dans le cadre d’une défaillance en évidence de sérovar particulier associé à l’apparition de ces
multiviscérale. manifestations et ces formes semblent s’inscrire dans un tableau
de défaillance multiviscérale avec une atteinte organique prédo-
Défaillance hépatique et rénale minante. Dans une étude réalisée à la Réunion chez 147 patients
La manifestation la plus caractéristique de la leptospirose sévère atteints de leptospirose, une atteinte pulmonaire était rappor-
est l’atteinte hépato-rénale associée à des manifestations hémorra- tée chez 85 % des cas [57] . Parmi les 38 patients ayant eu un
giques (syndrome de Weil). Ces cas sévères se présentent souvent lavage bronchoalvéolaire à l’admission, 31 (81 %) avaient une
tard dans l’évolution de la maladie, ce qui contribue à un taux de hémorragie alvéolaire. Chez ces 31 patients, 12 (39 %) avaient
mortalité élevé (5 à 15 % des cas) [9] . une radiographie pulmonaire normale. La radiographie pulmo-
Chez les patients ictériques, qui représentent 5 à 10 % des naire était anormale chez 65 % des patients et la majorité avait
patients atteints de leptospirose, les anomalies du bilan hépa- une atteinte bilatérale avec une atteinte interstitielle dans 66 %
tique sont caractérisées par une élévation parfois majeure de la des cas. Selon les auteurs, l’hémorragie pulmonaire pourrait
bilirubine conjuguée (qui peut dépasser 500 ␮mol/l), beaucoup donc être constante dans la leptospirose mais rester parfaitement
plus marquée que celle des transaminases ou des phosphatases asymptomatique dans les formes mineures [63] . Des épanchements
alcalines. Ces anomalies sont ainsi très différentes de celles obser- pleuraux ont aussi été rapportés [9] . Une étude publiée récem-
vées au cours des hépatites virales. L’ictère n’est pas associé à une ment a comparé les cas sévères pris en charge en réanimation
nécrose hépatocellulaire et les fonctions hépatiques reviennent en Guyane et au Maroc : les formes respiratoires sévères étaient
à la normale après la convalescence ; la disparition de l’ictère plus fréquentes en région amazonienne, tandis que les formes
et la normalisation de la bilirubine pouvant prendre plusieurs ictéro-hémorragiques et rénales étaient plus souvent retrouvées
semaines [9] . Une diminution du taux de prothrombine (TP) est au Maghreb [39] .
rarement constatée au cours de la leptospirose [49] . La thrombopé-
nie est observée dans plus de 50 % des cas et est souvent corrélée Manifestations cardiaques
à l’apparition de l’insuffisance rénale. Elle semble survenir en Les anomalies de l’électrocardiogramme (ECG) sont fréquentes
l’absence de coagulation intravasculaire disséminée [40] . au cours de la leptospirose mais les manifestations cliniques
L’insuffisance rénale aiguë observée au cours de la leptospirose caractéristiques d’une myocardite sont rares [9] . Dans une étude
dans 16 à 40 % des cas est le plus souvent non oligurique et asso- indienne réalisée chez 50 patients atteints de leptospirose séro-
ciée à une hypokaliémie [9, 50–52] . L’atteinte caractéristique est une logiquement confirmée et suivis sur le plan cardiologique, des
néphrite interstitielle aiguë avec atteinte initiale de la fonction anomalies ECG étaient constatées chez 70 % des patients. La fibril-
tubulaire, défaut de réabsorption du sodium et augmentation de lation auriculaire était le trouble du rythme le plus fréquent (14 %)
l’excrétion du potassium qui conduit à une hypokaliémie caracté- et la fonction ventriculaire évaluée par échocardiographie était
ristique [50] . Dans une étude réalisée au Brésil lors d’une épidémie normale [65] . Dans une étude réalisée en Guadeloupe, la surve-
urbaine, une hypokaliémie était mise en évidence dans 54 % chez nue des troubles de repolarisation était un facteur de mauvais
116 patients atteints de leptospirose [47] . Une hyperkaliémie peut pronostic associé à la mortalité [66] . Bien que des signes cliniques
être observée dans les formes sévères. Dans une étude réalisée en spécifiques de défaillance cardiaque soient rarement observés au
Thaïlande chez 121 patients atteints de leptospirose, la présence cours de la leptospirose, les études autopsiques révèlent l’existence
d’une hyperkaliémie à l’admission était statistiquement associée de myocardites interstitielles dans plus de 50 % des cas [67, 68] . Dans
au risque de décès avec un risque relatif (RR) de 5,9 [53] . Si les pertes ce contexte, il n’est pas toujours possible d’affirmer que l’atteinte
hydro-électrolytiques ne sont pas compensées, l’atteinte rénale cardiaque était l’unique cause du décès chez des patients présen-
peut évoluer vers une insuffisance rénale oligurique de mauvais tant d’autres défaillances viscérales [9] .
pronostic [40] .
Dans les cas fatals, l’anatomopathologie met en évidence une
inflammation diffuse tubulo-interstitielle associée à des zones de
Manifestations neurologiques
nécroses tubulaires. La méningite aseptique est la manifestation neurologique la
Des publications récentes ont montré que des survivants de plus classique et pourrait être observée jusque dans 40 % des
leptospirose sévère pouvaient évoluer vers l’insuffisance rénale cas mais pourrait être sous-évaluée. La réalisation systématique
chronique due à une inflammation tubulo-interstitielle prolon- d’une ponction lombaire n’est pas recommandée au cours de

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Leptospirose  8-039-Q-10

la leptospirose et l’évolution de cette méningite aseptique est 55 % selon que les patients présentaient une atteinte rénale iso-
simple [9, 69] . Les patients symptomatiques présentent un syn- lée, une atteinte pulmonaire isolée ou une combinaison des deux
drome méningé fébrile (céphalées rétro-orbitaires, vomissements, respectivement [62] .
raideur de nuque) avec à la ponction lombaire une pléiocytose À la connaissance des auteurs, une seule étude prospective a
lymphocytaire, une hyperprotéinorachie modérée et une normo- été publiée sur les facteurs pronostiques de décès au cours de la
glycorachie. Des complications neurologiques sévères sont plus leptospirose et portant sur plus de 100 patients sérologiquement
rarement rapportées : méningoencéphalite, coma, accident vas- confirmés. Dans cette étude réalisée en Thaïlande, une hypoten-
culaire cérébral, hémorragie intracérébrale [70, 71] . Les atteintes sion, une oligurie, une hyperkaliémie ou des râles pulmonaires
neurologiques périphériques sont encore plus exceptionnelle- à l’admission ont été identifiés comme des facteurs pronostiques
ment rapportées [72] . indépendants de décès [53] . Dans cette étude, 94,2 % des patients
étaient des hommes et 17 décès étaient rapportés, soit 14 % des
Manifestations oculaires 121 patients inclus. L’hémorragie pulmonaire et le syndrome de
La suffusion conjonctivale, généralement bilatérale, est un détresse respiratoire aiguë étaient les principales complications
signe physique très fréquent au cours de la leptospirose et ne associées au décès, suivies par l’insuffisance rénale compliquée et
s’associe pas à un écoulement purulent comme dans la conjoncti- la défaillance multiviscérale.
vite classique. L’association d’une suffusion conjonctivale et d’un La survenue d’une atteinte rénale (oligurie, anurie, hyper-
ictère conjonctival serait très évocatrice d’un syndrome de Weil [9] . kaliémie) ou d’une atteinte respiratoire (dyspnée, insuffisance
La complication ophtalmologique la plus classique est l’uvéite qui respiratoire, présence d’infiltrats pulmonaires radiologiques,
peut être unilatérale ou bilatérale, avec atteinte du segment anté- hémorragie pulmonaire, nécessité d’une ventilation mécanique)
rieur ou de tous les segments (panuvéite). Elle peut survenir dès sont les facteurs de risque les plus souvent associés au décès dans
la deuxième semaine d’évolution jusqu’à plusieurs mois après la les nombreuses études rétrospectives publiées. Dans ces mêmes
phase fébrile [73] . L’uvéite semble être la seule complication tar- études, d’autres facteurs ont été identifiés comme la présence d’un
dive de la leptospirose. Des cas groupés ont été rapportés après choc, les anomalies ECG, l’altération de la conscience et l’âge
une épidémie de leptospirose survenue en Inde après une période avancé [41, 47, 62, 63, 79–81] . À l’exception de deux études, la thrombo-
d’inondation et caractérisés par des panuvéites bilatérales [72, 73] . pénie, qui est souvent observée au cours de la leptospirose, n’a pas
L’uvéite est habituellement attribuée à un phénomène purement été identifiée comme un facteur prédictif indépendant de la mor-
immunologique mais la découverte d’ADN de leptospires par PCR talité [62, 81] . L’hyperleucocytose n’a été identifiée comme facteur
dans l’humeur aqueuse d’un patient ayant présenté une uvéite indépendant associé au décès que dans une étude [66] .
dans les suites immédiates d’une leptospirose peut faire aussi sus-
pecter la participation d’un phénomène infectieux [74] . D’autres Diagnostic différentiel
manifestations plus rares ont été rapportées comme la chorioréti-
nite, la papillite, la névrite optique et l’hémorragie rétinienne [72] . En l’absence de présentation clinique spécifique, la confusion
initiale avec d’autres pathologies infectieuses est possible, en
particulier en zone tropicale (comme dans les départements et
Pronostic territoires d’outre-mer) avec le paludisme ou la dengue en période
épidémique [40, 58] . Lors d’une épidémie de leptospirose, survenue
Évolution naturelle en 1996 au Brésil et concomitante d’une épidémie de dengue, un
On ne dispose pas d’étude descriptive portant sur l’évolution diagnostic initial de dengue était porté chez plus de 40 % des
spontanée des différentes formes cliniques. Cependant, les formes cas confirmés de leptospirose [47] . Dans cette situation, il existe
non ictériques sont largement sous-diagnostiquées et ne sont pas un risque de retard à la prescription d’une antibiothérapie adap-
traitées par antibiotiques. Dans les rares cas où des tests bio- tée [82] . Une étude réalisée en Nouvelle-Calédonie a montré que
logiques sont pratiqués, leur résultat n’est souvent disponible la CRP était un bon critère biologique pour différencier la dengue
qu’après la disparition des symptômes, ce qui met en lumière leur de la leptospirose devant une thrombopénie fébrile [83] . Une autre
évolution majoritairement favorable en l’absence de traitement étude réalisée en Guyane a montré que cette même CRP était
spécifique. le critère clinico-biologique le plus sensible pour différencier la
Dans la prise en charge des leptospiroses ictériques, les études leptospirose de la dengue [48] . Le diagnostic différentiel doit sur-
historiques comparant l’efficacité de la pénicilline contre placebo tout prendre en compte l’épidémiologie locale des pathologies
ont donné des résultats contradictoires concernant le béné- infectieuses pouvant se manifester par une fièvre indifférenciée,
fice du traitement antibiotique. Malgré cela, l’utilisation des comme le paludisme, les rickettsioses, la fièvre Q, les arboviroses
antibiotiques dans le traitement de la leptospirose prouvée ou et des infections virales comme la primo-infection du virus de
cliniquement suspectée est universellement recommandée, y l’immunodéficience humaine (VIH) ou la grippe. Selon la présen-
compris dans les formes modérément sévères [9, 40] . Dans une étude tation clinique, on peut aussi évoquer une infection à hantavirus
récente en Guyane, on a observé que le diagnostic n’avait été (qui peut être associée à une atteinte rénale et/ou pulmonaire) ou
évoqué lors de la prise en charge aux urgences que dans 20 % une fièvre hémorragique virale [9] .
des cas, alors que, paradoxalement, plus de 80 % des patients
avaient reçu une antiobiothérapie efficace sur Leptospira, proba-
blement à cause de la CRP élevée [75] . Chez les patients présentant  Diagnostic biologique
ces formes compliquées, les principales causes de décès rapportées
dans la littérature et attribuées à la leptospirose sont le syndrome Aujourd’hui, la détection de l’ADN bactérien par PCR sur des
de détresse respiratoire aiguë (hémorragie intra-alvéolaire mas- prélèvements biologiques précoces tend à supplanter la sérologie,
sive), la défaillance multiviscérale, le choc et l’insuffisance rénale en particulier dans les régions endémiques où la maladie est bien
compliquée [53, 57] . connue (Fig. 5). Le diagnostic bactériologique est peu pratiqué car
il nécessite un milieu de culture spécifique et le temps de géné-
ration des leptospires est particulièrement long, entraînant ainsi
Facteurs de risque de décès au cours
une réponse tardive (plusieurs semaines).
de la leptospirose
La mortalité au cours de la leptospirose varie de 5 à 20 % selon Tests biologiques usuels
les études [46, 47, 53, 66, 76–78] et selon les zones géographiques. Elle
varie surtout selon le type de défaillance viscérale. Dans une étude Les tests biologiques usuels ne sont pas spécifiques mais per-
réalisée en Thaïlande, le taux de mortalité était de 20 % chez mettent d’évoquer une infection bactérienne avec présence d’une
les patients présentant un syndrome de Weil, de 6 % chez les hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles avec forte éléva-
patients présentant une insuffisance rénale sans ictère et nul chez tion de la CRP. Une thrombopénie survient dans plus de 50 %
les patients sans insuffisance rénale [53] . Dans une autre étude des cas et ne semble pas liée à un phénomène de coagulation
réalisée au Brésil, le taux de mortalité était de 18 %, 24 % ou intravasculaire disséminée [40, 84] . Dans les formes plus sévères, on

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8-039-Q-10  Leptospirose

MAT : sérum Figure 5. Cinétique de la leptospirose au cours


de l’infection. L’infection entraîne une bactérié-
mie durant les premiers jours après exposition.
Elisa IgM : sérum
Suite à l’augmentation du titre des anticorps
agglutinants (phase immune), les leptospires
PCR/culture : urine sont éliminés de la circulation sanguine. Les
leptospires sont aussi retrouvés dans le liquide
PCR/culture : LCR cérébrospinal (LCS) et de manière transitoire
dans les urines. MAT : Microscopic Agglutina-
j3-j30 PCR/culture : sang tion Test ; Elisa : enzyme-linked immunosorbent
assay ; PCR : polymerase chain reaction.

Période d’incubation Leptospirémie Phase immune


Semaine 1 Semaine 2
Exposition Apparition
des symptômes
(j0)

peut observer selon le type de défaillance : une élévation de la pouvoir inhibiteur des cellules sanguines dans le milieu. Les urines
créatinine associée à une hypokaliémie, une hyperkaliémie (signe fraîches (les leptospires ne sont viables que quelques heures après
de gravité), une élévation du taux de CPK, une élévation de la excrétion) peuvent être ensemencées à partir du septième jour
bilirubine totale et conjuguée, une cytolyse hépatique ou une aci- d’évolution de la maladie mais, globalement, les urocultures sont
dose [49, 51, 66, 85] . Une rhabdomyolyse sévère a été rapportée mais d’une rentabilité faible car l’excrétion des bactéries est intermit-
semble rare [86] . tente et les sources de contamination au cours du prélèvement
sont nombreuses. Pour le LCS, on ensemence 0,5 ml dans 10 ml
d’EMJH [87] .
Diagnostic bactériologique Les cultures sont incubées à une température de 28 à 30 ◦ C à
Prélèvements bactériologiques l’obscurité et sont observées chaque semaine au microscope à fond
noir pendant deux mois. En cas de présence de contaminants, la
Les leptospires sont des germes de classe 2. Les prélèvements filtration de la culture est possible sur filtre 0,45 ou 0,22 ␮m dans
potentiellement infectieux doivent être expédiés selon la régle- du milieu frais. L’utilisation d’un milieu supplémenté en antibio-
mentation en vigueur en matière de risque infectieux. Tout tiques permet de contre-sélectionner certains contaminants [88] .
prélèvement doit être accompagné de renseignements cliniques Les cultures positives peuvent être adressées au CNRL pour iden-
et biologiques sans lesquels l’interprétation des résultats peut être tification. La conservation de la souche se fait en azote liquide ou
difficile. Les prélèvements destinés à la culture doivent être effec- à –80 ◦ C après ajout de 1 % de glycérol ou préférentiellement avec
tués avant toute antibiothérapie. Pour la recherche d’ADN par 2,5 % de diméthylsulfoxyde (DMSO).
la technique PCR, le prélèvement peut être encore effectué 24
à 48 heures après le début de l’antibiothérapie. La recherche du
germe dans le sang doit être pratiquée le plus précocement après Identification
l’apparition de la fièvre et jusqu’au huitième jour. Le sang vei- Le CNRL de l’institut Pasteur de Paris est le laboratoire réfé-
neux est recueilli sur tube hépariné, puis ensemencé dans les plus rent pour l’identification des leptospires. Les isolats sont identifiés
brefs délais ou, mieux, le sang frais est prélevé et ensemencé direc- par plusieurs méthodes dont la sérotypie, ainsi que différentes
tement dans le milieu de culture spécifique. Pour la recherche approches moléculaires [89] . La détermination du sérogroupe se
par PCR, le sang est recueilli sur tube d’acide éthylène-diamine fait par test de microagglutination ou Microscopic Agglutination
tétra-acétique (EDTA) (Fig. 6). Les leptospires sont présents dans le Test (MAT) avec une batterie de sérums de lapins correspon-
liquide cérébrospinal (LCS) en cas de méningite aseptique et dans dant aux principaux sérogroupes contre la souche à caractériser.
les urines dès le septième jour après le début de maladie (Fig. 5). En ce qui concerne les méthodes moléculaires, on détermine
l’espèce génomique dans un premier temps par amplification,
Examen direct séquençage et analyse phylogénétique du gène codant l’ARNr
16S [90] . Ensuite, plusieurs méthodes peuvent être mises en place
Les leptospires sont observés au microscope à fond noir et appa-
dont l’électrophorèse en champ pulsé qui est la méthode la
raissent comme des bactéries fines et longues, très mobiles et le
plus discriminante mais qui est aussi fastidieuse et nécessitant
plus souvent avec des crochets à leurs extrémités (Fig. 2).
un équipement spécifique [7, 8] . Depuis le séquençage des pre-
Il est cependant difficile d’observer les leptospires à l’examen
miers génomes de leptospires, des méthodes moléculaires comme
direct car le seuil de détection est de l’ordre de 104 bactéries
la multi locus sequence typing (MLST) [11–13] ou la multiple loci
par millilitre et le risque de faux positif induit par les débris
variable number of tandem repeats (VNTR) analysis (MLVA) [91] sont
cellulaires est important. Malgré une double membrane qui les
disponibles pour les espèces génomiques les plus couramment
apparente aux bactéries à Gram négatif, les colorants classiques ne
rencontrées en pathologie humaine, à savoir L. interrogans, L. kir-
sont pas appropriés. Dans les tissus (foie et rein principalement),
schneri et L. borgpetersenii. Grâce aux nouvelles générations de
les leptospires peuvent être visualisés par immunohistochimie
séquençage, des approches plus globales et discriminantes telles
ou après coloration argentique (Warthin-Starry). Cependant,
que le core genome MLST (cgMLST) sont envisageables et devraient
ces analyses (biopsies) sont rarement utilisées en pathologie
être disponibles très prochainement.
humaine.

Culture Détection de l’ADN bactérien par amplification


Le milieu commercial le plus utilisé pour cultiver les leptospires
génique (PCR)
est le milieu EMJH [15, 16] . En fonction de la chronologie de la mala- L’inadaptation des techniques conventionnelles en routine
die, l’ensemencement peut être réalisé à partir du sang, de l’urine (délais de culture et apparition tardive des anticorps) a conduit
ou du LCS (Fig. 5). Dans tous les cas, l’ensemencement doit se faire au développement de nombreux systèmes PCR (PCR convention-
le plus rapidement possible après le prélèvement. Pour le sang, il nelle ou PCR en temps réel) dans les laboratoires spécialisés ou
faut effectuer des dilutions dans plusieurs tubes de 10 ml d’EMJH hospitaliers. Les prélèvements sanguins (sang total EDTA, plasma
(par exemple : 20 et 40 gouttes dans deux tubes) afin de limiter le ou sérum) sont à privilégier dans la mesure où la bactériémie est

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Leptospirose  8-039-Q-10

Sang de patients avec syndrome fébrile Figure 6. Détection des leptospires à partir de prélèvements sanguins
(dans la première semaine après l’apparition des symptômes) par culture ou amplification génique (polymerase chain reaction [PCR]).
EDTA : acide éthylène-diamine tétra-acétique ; ADN : acide désoxyribo-
nucléique ; EMJH : milieu Ellinghausen-McCullough-Johnson-Harris.

Sang Sang total


hépariné EDTA

Plasma Plasma

20/40 gouttes Extraction


de plasma de l’ADN
en milieu liquide
EMJH

> 2 mois/30
m °C PCR
(observation
on hebdomadaire
(observatio
au microscope
microsco à fond noir)
microsc

présente en tout début de la maladie, mais le LCS (6e jour après n’atteignent pas de bonnes performances pour le diagnostic [96] .
le début de la maladie) ou les urines (7e jour après le début de la Il existe cependant des Elisa immunoglobulines M (IgM) (trousses
maladie) peuvent aussi être utilisés (Fig. 4). La PCR en temps réel commercialisées ou préparation « maison ») (B80 à la nomen-
est maintenant accessible dans la plupart des laboratoires. Elle clature) qui sont reconnues pour être sensibles et relativement
a l’avantage d’être rapide et d’une bonne sensibilité (de l’ordre spécifiques [97] . Il est donc recommandé que tout résultat positif ou
de 102 –103 bactéries/ml de sang). Néanmoins, il faut noter que douteux soit confirmé par le test de référence MAT (hors nomen-
la concentration des leptospires dans le sang est habituellement clature). Ce test spécifique, effectué au CNRL, a aussi un intérêt
faible et que la bactériémie n’est détectable que pendant quelques majeur pour le suivi épidémiologique des sérogroupes circulants.
jours. Parmi les nombreuses méthodes publiées, on cite les PCR
en temps réel ayant pour cible les gènes spécifiques de leptospires Réaction de référence et de confirmation
pathogènes lipL32 [92] et Lfb1 [93] . Une antibiothérapie précoce peut Le MAT consiste à évaluer au microscope à fond noir le
aussi rapidement éliminer les bactéries du sang. Il est donc décon- degré d’agglutination de cultures de leptospires vivantes par le
seillé d’utiliser des prélèvements plus de 36 heures après la prise sérum de malade [98] . Le MAT nécessite l’entretien d’une collec-
d’antibiotiques. Une PCR négative peut donc être le résultat d’une tion de souches vivantes qui vont servir d’antigènes. La batterie
bactériémie inférieure au seuil de détection ou d’un prélèvement d’antigènes est composée de souches représentatives des princi-
trop tardif ou trop précoce. Depuis 2014, la PCR est inscrite à la paux sérogroupes. Le MAT est donc une méthode spécifique de
nomenclature des actes de biologie médicale (NABM). Enfin, mal- sérogroupe (et non de sérovar). Au CNRL, 22 souches sont uti-
gré la performance de cet outil, il est capital d’essayer d’isoler les lisées (dont la souche non pathogène L. biflexa souche Patoc 1
leptospires afin de pouvoir identifier les souches circulantes. Les qui a la particularité de croiser avec de nombreux antigènes de
techniques PCR qui existent aujourd’hui permettent de détecter sérogroupes pathogènes) auxquelles peuvent s’ajouter des souches
les leptospires pathogènes mais sans caractérisation de l’espèce, locales dont le sérogroupe est spécifique de certaines régions ultra-
du sérogroupe ou du sérovar. marines par exemple. Un panel d’antigènes plus réduit (selon
la nomenclature des actes de biologie médicale, le test doit être
pratiqué avec un minimum de neuf antigènes) peut amener à pas-
Diagnostic sérologique ser à côté de sérogroupes non présents dans le panel. Un sérum
La recherche et le titrage des anticorps spécifiques de la lep- est considéré comme positif, à une dilution donnée et pour un
tospirose ne peuvent se faire que sur du sérum et cela à partir antigène testé, si au moins 50 % des leptospires sont agglutinés
du cinquième jour après l’apparition des symptômes. On peut par rapport à un témoin antigène sans sérum. Le titre seuil est
distinguer deux types de réactions. fixé au 1/100 pour la métropole et au 1/400 pour les régions
endémiques (Polynésie française, Guadeloupe, Martinique, La
Réaction de dépistage Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Futuna). Le MAT reste
En France, plusieurs tests sont utilisables pour la recherche des une technique subjective, coûteuse, complexe à mettre en œuvre,
anticorps. La macro-agglutination avec l’antigène thermorésis- nécessitant une forte expertise tant dans sa réalisation que dans
tant (TR) a été utilisée dans un premier temps en raison de sa son interprétation. Le MAT se positive entre le huitième et le
rapidité d’exécution et de son faible coût mais ce test manque dixième jour avec un titre généralement plus élevé pour l’antigène
cruellement de sensibilité et de spécificité et n’est plus utilisé [94] . L. biflexa souche Patoc avec parfois de nombreuses agglutinations
Il existe plusieurs tests de diagnostic rapide par immunochro- croisées pour plusieurs sérogroupes. L’interprétation des titres
matographie Elisa commercialisés mais leurs performances sont peut être difficile et variable d’un individu à l’autre. Seul un sérum
très variables [95] et, en régions endémiques, certains de ces tests tardif (> j20) peut permettre de préciser le sérogroupe. En absence

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8-039-Q-10  Leptospirose

Tableau 1.
Traitements antibiotiques et chimioprophylaxie au cours de la leptospirose (d’après [103] ).
Indication Antibiotique Dosage
Chimioprophylaxie Doxycycline 200 mg per os une fois par semaine
Traitement des formes Amoxicilline ou ampicilline 1 g per os deux fois par jour
non sévères Doxycycline 100 mg deux fois par jour
Traitement des formes Ceftriaxone 1 g intraveineux/24 heures
modérées et sévères Pénicilline G 1,5 million d’unités (MU) intraveineux quatre fois par jour
Amoxicilline ou ampicilline 1 g intraveineux trois fois par jour

d’isolat, la sérologie en tant qu’indicateur épidémiologique a ses L’antibiothérapie doit être idéalement prescrite le plus pré-
limites et manque de précision. En effet, il n’y a pas toujours cocement possible, de préférence dans les cinq premiers jours
d’adéquation entre le sérogroupe identifié par MAT et celui obtenu d’évolution, avant que les leptospires ne disséminent dans les tis-
par identification quand la souche est isolée [99, 100] . Les anticorps sus [9] . Les indications des différents traitements sont rappelées
décroissent sur plusieurs mois après l’infection et peuvent persis- dans le Tableau 1.
ter à des taux résiduels pendant plusieurs années. Il est donc très
important de faire une cinétique correcte de l’apparition des anti- Formes non compliquées
corps et de joindre les renseignements cliniques et chronologiques
(début de la maladie et date du prélèvement) pour une interpréta- Dans les formes non compliquées, les traitements recomman-
tion fiable. Une sérologie en MAT au 1/100 ou 1/200 peut en effet dés sont l’amoxicilline ou la doxycycline par voie orale pendant
correspondre soit à un début de leptospirose, soit à la trace d’une sept jours (Tableau 1). L’efficacité de la doxycycline a été rappor-
infection ancienne, soit à des anticorps vaccinaux. La confronta- tée en administration orale pendant sept jours pour raccourcir la
tion du MAT avec un Elisa IgM est dans ce cas importante afin durée des principaux symptômes (fièvre, céphalées, myalgies) et
de conclure. Enfin, une antibiothérapie précoce (premiers jours prévenir la leptospirurie [104] . Des traitements plus courts (trois à
après l’apparition des symptômes) peut éliminer les leptospires si cinq jours) avec la ceftriaxone ou un macrolide (azithromycine)
rapidement que le titre en anticorps déterminé ultérieurement par ont montré leur efficacité. Même si elles semblent exception-
le MAT est limité, voire négatif [101] . La confirmation d’un cas par nelles, des réactions de Jarisch-Herxheimer ont été rapportées et
le MAT nécessite deux prélèvements à deux semaines d’intervalle doivent être suspectées en cas de manifestations évocatrices chez
avec une séroconversion ou une augmentation significative des un patient traité par pénicilline [105] .
titres d’anticorps.
Formes modérées et sévères
Les bénéfices de la pénicilline G intraveineuse (6 millions
“ Point fort d’unité [MU]/j), dans le traitement de la leptospirose sévère, ont
été rapportés pour la première fois dans une étude randomi-
sée en double aveugle contre placebo réalisée dans les années
Définition des cas 1985–1986 aux Philippines [106] . Dans le groupe traité par péni-
• Cas probable : cilline, les auteurs rapportaient une disparition plus rapide de la
◦ signes cliniques compatibles avec une leptospirose ; fièvre, une amélioration plus rapide de la fonction rénale, une
disparition de la leptospirurie et un raccourcissement de la durée
◦ une sérologie par MAT avec un titre d’au moins 1/100
d’hospitalisation. Cependant, aucune réduction de la mortalité
(1/400 dans les régions endémiques) avec au moins n’a été rapportée. Bien que l’efficacité clinique de la pénicilline
un antigène pathogène ou un Elisa IgM positif. n’ait pas été confirmée dans une autre étude contre placebo réa-
• Cas confirmé : lisée à la même époque et que l’on ne dispose pas d’arguments
◦ séroconversion ou séroascension du titre entre deux définitifs sur les bénéfices du traitement, un traitement antibio-
prélèvements ; tique est actuellement recommandé par les différents experts
◦ détection de l’ADN de leptospires par PCR (sang, devant toute leptospirose symptomatique [84, 107, 108] . Comparée
urine ou LCS) ; à la pénicilline G (6 MU/j), la ceftriaxone (1 g/j) prescrite pen-
◦ isolement de leptospires (sang, urine ou LCS) ; dant sept jours semble aussi efficace pour le traitement des formes
◦ détection des leptospires par des techniques histolo- sévères. Ses avantages sont l’administration en une seule injec-
tion par jour et un spectre d’activité antibactérien plus large,
giques ou histochimiques.
ce qui permet de prendre en compte une éventuelle infection
à bacilles à Gram négatif parfois difficile à différencier en début
de prise en charge [109] . Une autre étude réalisée en Thaïlande a
comparé l’efficacité de la pénicilline G (6 MU/j), le céfotaxime
 Traitement et vaccin (4 g/j) et la doxycycline (200 mg/j) parentérale pour le traitement
des leptospiroses sévères [110] . Les auteurs n’ont pas mis en évi-
Traitement dence de différence concernant le taux de mortalité, la durée de la
Antibiothérapie fièvre ou des défaillances d’organes entre les trois traitements. En
traitement empirique, les auteurs recommandent la doxycycline
Les leptospires sont des bactéries sensibles, du moins (surtout en région à forte prévalence de rickettsioses) ou le céfo-
in vitro à une grande variété d’antibiotiques : pénicillines taxime et suggèrent l’intérêt de leur association en cas de doute
(ampicilline, amoxicilline, pénicilline G), céphalosporines (céfo- diagnostique.
taxime, ceftriaxone, céfépime), pénèmes (imipénème-cilastatine), En pratique, il est actuellement recommandé de privilégier les
fluoroquinolones (moxifloxacine, ciprofloxacine, lévofloxacine), C3G en cas de doute diagnostique avec un sepsis à bacilles à Gram
cyclines (doxycycline, tétracycline), macrolides (azithromy- négatif. Le relais oral peut ensuite se faire par l’amoxicilline. Dans
cine, clarithromycine) et résistantes aux sulfamides (trimétho- les formes sévères, la durée du traitement est de sept à dix jours.
prime/sulfaméthoxazole) [102] . Néanmoins, les antibiotiques de
référence restent l’amoxicilline, les céphalosporines de troisième
génération (C3G) et la doxycycline. À ce jour, aucune résistance
Traitement des défaillances viscérales
à ces antibiotiques n’a été rapportée chez une souche clinique ou Les patients présentant des défaillances viscérales et ceux pré-
animale [103] . sentant les facteurs de risque de mortalité sus-cités doivent être

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Leptospirose  8-039-Q-10

identifiés sans délai afin d’être pris en charge en unités de soins la multiplicité des sérovars pathogènes présents à travers le monde
intensifs et de réanimation [9] . rend la tâche difficile.
En cas de choc persistant, la prise en charge de la défaillance
circulatoire fait appel à l’utilisation d’amines vasoactives et
les complications hémorragiques nécessitent l’administration de Remerciements : Nous remercions Santé Publique France et l’institut Pasteur.
transfusion globulaire et de concentrés plaquettaires.
L’atteinte rénale qui survient au cours de la leptospirose est
le plus souvent non oligurique et associée à une hypokaliémie. Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
À ce stade, une surveillance rapprochée de l’équilibre hydro- d’intérêts en relation avec cet article.
électrolytique est nécessaire, associée à un remplissage vasculaire
et des apports potassiques adaptés. Chez les patients évoluant
vers une forme oligo-anurique, un recours à l’hémodialyse est  Références
indiqué pour passer cette phase critique, la dysfonction rénale
au cours de la leptospirose étant classiquement complètement [1] Weil A. Ueber eine eigenthümliche, mit milztumor, icterus und nephri-
réversible [51, 52, 85] . tis einhergehende acute infectionskrankheit. Deutsche Arch Klin Med
La prise en charge des défaillances respiratoires liées aux hémor- 1886;39:209.
ragies pulmonaires (severe pulmonary hemorrhage syndrome [SPHS]), [2] Picardeau M. Family Leptospiraceae. In: Rosenberg E, editor. The
caractérisées par une faible compliance pulmonaire, est similaire Prokaryotes. Heidelberg: Springer-Verlag; 2014. p. 711–29.
à celle du syndrome de détresse respiratoire aiguë qui fait appel à [3] Thibeaux R, Girault D, Bierque E, Soupé-Gilbert ME, Rettinger A,
une ventilation mécanique à bas volumes et basses pressions de Douyère A, et al. Biodiversity of environmental Leptospira: improving
plateau afin d’éviter les lésions alvéolaires induites par les hautes identification and revisiting the diagnosis. Front Microbiol 2018;9:816.
pressions de ventilation [111, 112] . [4] Picardeau M. Virulence of the zoonotic agent of leptospirosis: still terra
incognita? Nat Rev Microbiol 2017;15:297–307.
Prophylaxie médicamenteuse [5] Schmid GP, Steere AC, Kornblatt AN, Kaufmann AF, Moss CW,
Johnson RC, et al. Newly recognized Leptospira species (“Leptos-
L’effet préventif de l’administration hebdomadaire de doxycy- pira inadai” serovar lyme) isolated from human skin. J Clin Microbiol
cline (200 mg/semaine) a été rapporté dans une étude réalisée 1986;24:484–6.
chez des soldats américains participant à un exercice militaire de [6] Matthias MA, Ricaldi JN, Cespedes M, Diaz MM, Galloway RL, Saito
trois semaines au Panama et dans une autre étude réalisée chez M, et al. Human leptospirosis caused by a new, antigenically unique
les résidents d’une zone rurale des îles Andaman [113, 114] . Dans les Leptospira associated with a rattus species reservoir in the peruvian
régions tropicales où coexistent le paludisme et la leptospirose, Amazon. PLoS Negl Trop Dis 2008;2:e213.
l’administration quotidienne de doxycycline (100 mg/j) en pré- [7] Galloway RL, Levett PN. Evaluation of a modified pulsed-field gel
vention du paludisme pourrait avoir un effet préventif contre la electrophoresis approach for the identification of Leptospira serovars.
leptospirose. Cet effet a été rapporté chez des participants à un Am J Trop Med Hyg 2008;78:628–32.
raid sportif à Bornéo [113] . [8] Herrmann JL, Bellenger E, Perolat P, Baranton G, Saint Girons I.
L’utilisation d’une chimioprophylaxie post-exposition par Pulsed-field gel electrophoresis of NotI digests of leptospiral DNA:
doxycycline (200 mg, dose unique) a été étudiée au Brésil mais sur a new rapid method of serovar identification. J Clin Microbiol
un effectif trop faible pour mettre en évidence un bénéfice de cette 1992;30:1696–702.
administration chez les résidents d’une zone rurale à haut risque [9] Levett PN. Leptospirosis. Clin Microbiol Rev 2001;14:296–326.
d’exposition [115] . La doxycycline en prophylaxie post-exposition [10] Llanes A, Restrepo CM, Rajeev S. Whole genome sequencing allows
a été administrée avec succès après exposition accidentelle dans better understanding of the evolutionary history of Leptospira interro-
un laboratoire [116] . Il n’existe pas actuellement de recommanda- gans serovar hardjo. PLoS One 2016;11:e0159387.
tions de prophylaxie post-exposition après contact avec un animal [11] Boonsilp S, Thaipadungpanit J, Amornchai P, Wuthiekanun V, Bailey
MS, Holden MTG, et al. A single multilocus sequence typing (MLST)
fortement suspect de leptospirose.
scheme for seven pathogenic Leptospira species. PLoS Negl Trop Dis
2013.
Vaccin, l’exception française [12] Ahmed N, Devi SM, Valverde Mde L, Vijayachari P, Machang’u RS,
Des vaccins humains sont disponibles dans quelques pays Ellis WA, et al. Multilocus sequence typing method for identification
comme la Chine, Cuba, la Russie et la France [117] . Les souches and genotypic classification of pathogenic Leptospira species. Ann Clin
utilisées pour la fabrication des vaccins sont des souches qui Microbiol Antimicrob 2006;5:28.
correspondent à l’épidémiologie locale de ces pays. Ces vaccins, [13] Caimi K, Repetto SA, Varni V, Ruybal P. Leptospira species molecular
habituellement la souche inactivée du sérovar prédominant, ont epidemiology in the genomic era. Infect Genet Evol 2017;54:478–85.
une efficacité courte et incomplète. Près de 300 sérovars ont été [14] Picardeau M. Genomics, proteomics, and genetics of Leptospira. In:
décrits et il est probable que le vaccin ne protège que contre le Adler B, editor. Leptospira and Leptospirosis. Berlin: Springer-Verlag;
sérovar (ou des sérovars proches) entrant dans la composition vac- 2015.
cinale. En France, un vaccin a été initialement développé en 1974 [15] Ellinghausen HC, McCullough WG. Nutrition of Leptospira pomona
pour les égoutiers de la ville de Paris. Ce vaccin humain contre and growth of 13 other serotypes: fractionation of oleic albumin com-
la leptospirose constitué de L. interrogans sérovar Icterohaemorra- plex and a medium of bovine albumin and polysorbate 80. Am J Vet
Res 1965;26:45–51.
giae souche Verdun inactivée par le formaldéhyde a ensuite été
[16] Johnson RC, Rogers FC. Differentiation of pathogenic and saprophytic
commercialisé sous le nom de Spirolept® dans les années
leptospires with 8-azaguanine. J Bacteriol 1964;88:1618–23.
1980 [118, 119] . Son efficacité est considérée comme bonne puisque
[17] Ristow P, Bourhy P, Kerneis S, Schmitt C, Prevost MC, Lilenbaum
aucun cas de leptospirose n’a été décrit chez un sujet vacciné. La
W, et al. Biofilm formation by saprophytic and pathogenic leptospires.
vaccination contre la leptospirose est recommandée pour diffé- Microbiology 2008;154:1309–17.
rentes professions : égoutiers, employés de voirie, personnels de [18] Barragan V, Nieto N, Keim P, Pearson T. Meta-analysis to estimate the
traitement des eaux usées, personnels des abattoirs, garde-pêches, load of Leptospira excreted in urine: beyond rats as important sources
travailleurs agricoles, etc. Alors que la majorité des égoutiers des of transmission in low-income rural communities. BMC Res Notes
grandes villes est vaccinée, très peu d’agriculteurs ou de vétéri- 2017;10:71.
naires le sont. Le schéma vaccinal comporte deux injections à [19] Ellis WA. Animal Leptospirosis. In: Adler B, editor. Leptospira and
15 jours d’intervalle, un rappel entre trois à six mois et ensuite Leptospirosis. Berlin: Springer; 2014. p. 99–137.
tous les deux ans. Face à la fréquence très courte entre les rap- [20] Andre-Fontaine G, Aviat F, Thorin C. Water borne leptospirosis: sur-
pels, de nombreux médecins du travail sont confrontés à des vival and preservation of the virulence of pathogenic Leptospira spp.
problèmes liés à la polyvaccination comme une réaction inflam- in fresh water. Curr Microbiol 2015;71:136–42.
matoire locale au site d’injection, une légère fièvre et un refus de la [21] Trueba G, Zapata S, Madrid K, Cullen P, Haake D. Cell aggregation:
part du personnel de faire les rappels. Plusieurs groupes travaillent a mechanism of pathogenic Leptospira to survive in fresh water. Int
actuellement sur l’élaboration d’un vaccin sous-unitaire [120] , mais Microbiol 2004;7:35–40.

EMC - Maladies infectieuses 11

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Toute référence à cet article doit porter la mention : Bourhy P, Epelboin L, Picardeau M. Leptospirose. EMC - Maladies infectieuses 2020;37(3):1-14 [Article
8-039-Q-10].

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