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Sylvie Fontaine, Lorraine Savoie-Zajc et Alain Cadieux. 2013.

Évaluer les
apprentissages Démarche et outils d’évaluation pour le primaire et le secondaire. Les
éditions CEC

Chapitre 7 : Le jugement professionnel (p.104 à 116)

Qu’est-ce que le jugement professionnel?


Quelles sont les démarches constitutives du jugement professionnel?
Quels biais peuvent affecter l’exercice du jugement professionnel?
Quelles pratiques faut-il développer pour optimiser l’exercice du jugement
professionnel?

L’enseignante exerce continuellement son jugement professionnel.

Définition du jugement professionnel (p.104) :


Un « processus qui mène à une prise de décision, laquelle prend en compte différentes
considérations issues de son expertise (expérience et formation) professionnelle. Ce
processus exige rigueur, cohérence et transparence. »

Le jugement professionnel doit toujours se fonder sur la rigueur, la cohérence et la


transparence (comme on le mentionne dans la Politique d’évaluation des apprentissages
sur les valeurs instrumentales en évaluation).

Dans l’évolution des perspectives sur le jugement professionnel, on retrouve trois


périodes marquantes : les années 1960, 1980 et 2000. Le béhaviorisme a émergé dans les
années 1960 où le jugement professionnel portait sur une compilation de notes à partir de
tests et de moyenne. Le niveau d’apprentissage était déterminé en fonction des notes.
Dans les années 1980, une nouvelle perspective est apparue avec l’émergence du
cognitivisme. Dans ce mouvement, on a commencé à prendre en considération le
raisonnement de l’élève dans l’évaluation. Alors, le jugement professionnel s’est élargi.
Dans les années 2000, avec la réforme scolaire et la prédominance du
socioconstructivisme, le jugement professionnel s’est encore plus élargie parce qu’on
prend maintenant en considération des résultats d’évaluation provenant de sources
variées, non seulement avec les tests, mais aussi avec le portfolio, l’observation de
l’élève, l’autoévaluation et d’autres documents.

Il y a trois démarches constitutives du jugement professionnel : la mise en relation de


plusieurs sources d’information; l’interprétation de l’information en lien avec les
référentiels; l’anticipation et l’appréciation des conséquences probables des actions
envisagées.

Il y a différents types de règles sur le jugement professionnel : les règles d’ordre


curriculaire, d’ordre éthique et provenant des conventions de travail.

Le jugement professionnel ne peut échapper non plus à la culture professionnelle et


institutionnelle.

Pour justifier un jugement professionnel, il faut qu’il soit basé sur des faits, des preuves,
des observations, des discussions et de l’information sur des indicateurs de progression.

Ce qui peut nuire avant tout à la validité d’un jugement professionnel est les biais (les
croyances et les valeurs personnelles de l’enseignant.) Sept biais qui nuisent à la validité
du jugement professionnel :
1) L’effet de l’ordre, ou la place de la production de l’élève dans la pile;
2) L’effet de halo;
3) Les attentes et les critères émergents;
4) L’effet de contamination;
5) La personnalité du correcteur; sa posture;
6) L’effet de contraste;
7) La fatigue du correcteur.

Il y a deux types de classifications des biais, la classification circonstancielle et la


classification antérieure à l’appréciation comme telle.

Il y a trois pratiques qui permettent d’instrumenter le jugement professionnel et


d’accroitre sa validité : la pratique de la corroboration (des prises de données, des
méthodes, des personnes et des théories), de la concertation et de l’explicitation.

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