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Pr Awatif AISSAOUI 1

Cours de
Fiscalité de l’entreprise
.
Terminologie de base

Awatif AISSAOUI Enseignante Chercheuse


Département des Sciences Economiques et de Gestion
Faculté Polydisciplinaire Beni Mellal
Université Sultan Moulay Slimane
Année universitaire 2020/2021 2

Tous les systèmes fiscaux obéissent à la philosophie


sociale de leur temps
J. LASARTE
Les raisons de faire une
formation dans le domaine
de la fiscalité.

• permet de maîtriser les concepts de base


de la fiscalité des entreprises,
• d’identifier les différents risques fiscaux,
• d’être au courant des dernières lois de
finances,
• de respecter les règles fiscales dans les
décisions de gestion
Objectifs généraux du cours

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1- Distinction entre droit fiscal et fiscalité

2- Définition juridique de l’impôt

3- Objectif de l’impôt Financier


Économique et social
4- Distinction entre Impôt, taxe, prélèvements parafiscaux
et redevance. 5- Classification des impôts
A- Impôt réel B- Impôt personnel
1- Impôt directs 2- Impôt indirects
6- Définition du taux d’imposition

7- Distinction entreA- Impôt progressif B- Impôt proportionnel


1- Impôt de quotité 2- Impôt de répartition
8- Les modes d’évaluation de la matière imposable
Évaluation par l’administration
9-Élaboration juridique de la loiÉvaluation
fiscale par les particuliers

10- Les sources de droit fiscal


Distinction entre droit fiscal et fiscalité

• La fiscalité est un ensemble plus vaste


comprenant plusieurs variables : dont droit fiscal,
sociologie, éco-financière, politique…

• Le droit fiscal se limite à un ensemble de


règles techniques ayant pour objet la conception,
l’assiette, la liquidation et le contentieux des
impôts et taxes.
Définition juridique de l’impôt

• L’impôt est défini habituellement comme


un prélèvement pécuniaire obligatoire
effectué par voie d’autorité, à titre
définitif,sans contrepartie déterminée en
vue d’assurer le financement des charges
publiques de l’Etat, des collectivités
territoriales et des établissements publics.
Définition de l’impôt : 7 éléments
• Prélèvement pécuniaire obligatoire
• A titre définitif,
L’impôt est défini • Non affecté,
habituellement comme un
prélèvement pécuniaire • Opéré par l’Etat ou les Collectivités
obligatoire effectué par voie
d’autorité, à titre définitif, Locales,
sans contrepartie
déterminée en vue d’assurer • Sans contrepartie directe
le financement des charges
publiques de l’Etat, des • Pour financer les dépenses publiques
collectivités territoriales
et des établissements • et réaliser des objectifs économiques
publics.
et sociaux.
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Caractéristiques de l’impôt?
Prélèvement pécuniaire

• Se matérialise par:
• La détermination de l’impôt dû en monnaie nationale
• La liquidation du montant exigible exprimé en centimes et
en dirhams;
• Les modalités de paiement: somme d’argent payée en
espèces ou par chèque et/ou par virement bancaire et
télépaiement …

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Caractéristiques de l’impôt?
Le caractère obligatoire

❑ C’est-à-dire que l’impôt est imposé aux


contribuables en vertu de la loi.

❑ De ce fait, on n’a pas besoin du consentement du


contribuable ou bien du redevable (la personne PM qui
est chargée de payer l’impôt à l’Etat) pour en prélever le
montant de l’impôt.

❑ Il en résulte que l’impôt est établi unilatéralement et


levé en utilisant la puissance publique. 11
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Caractéristiques de l’impôt?
La permanence de l’impôt 

un prélèvement qui fait l’objet


C’est-à-dire l’impôt est
d’une législation en amélioration permanente car il
est nécessaire que l’Etat dispose de ressources
permanentes pour faire face à des dépenses
permanentes. etc…

Le caractère définitif de l’impôt  


C’est-à-dire l’impôt n’est pas remboursé aux
contribuables.
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Caractéristiques de l’impôt?
L’absence de contrepartie 

❑ C’est-à-dire l’impôt est prélevé sans contrepartie immédiate.


L’impôt n’a pas de contrepartie directe,

❑ cependant il existe une contrepartie indirecte concrétisée par


l’enseignement gratuit, l’infrastructure de base, la sûreté nationale, la
sécurité nationale, la santé, la défense nationale, etc

❑ L’impôt collecté est destiné à financer le budget public sans affectation


préalable.

❑ Principe de l’unité de caisse.


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Objectifs de l’impôt

Deux objectif principaux:


➢ Objectif financier: le financement des dépenses
publiques;
➢ Objectif économique et sociale: le développement
économique et sociale ainsi que la redistribution des
revenus.
Distinction entre impôt et autres prélèvements
fiscaux

• Impôt et taxe;

• Impôt et prélèvements parafiscaux;

• Impôt et redevance
3- Distinction entre l’impôt et les autres prélèvements :
La Taxe vs impôt :

❑ La taxe est un prélèvement obligatoire payé en contrepartie d’un service public


direct rendu à la collectivité,
❑ par contre l’impôt est sans contrepartie directe. Il n’y a pas de corrélation entre
l’impôt payé et les services rendus par l’Etat.
❑ L’éligibilité de la taxe est subordonnée à l’existence d’une prestation offerte à
l’usager, sans que celui-ci soit obligé de l’utiliser.
❑ Le montant de la taxe n’est pas proportionnel au service rendu. Même si un
contribuable ne bénéficie pas du service, il doit s’acquitter de cette taxe fiscale.

Exemple de taxe : La TSC, tout le monde doit la payer, même s’ils ne


bénéficient pas du service. De plus, le montant de cette taxe sera toujours
le même, peu importe l’importance des déchets…
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3-Distinction entre l’impôt et les autres prélèvements (suite):
.

La Parafiscalité vs impôt:
• La parafiscalité s’apparente à l’impôt car c’est un prélèvement
obligatoire et sans contrepartie directe. Mais elle est affectée à des
organismes autres que l’Etat et les collectivités locales.
• Les taxes parafiscales sont affectés à UN BUT ET À UN ORGANISME. La
parafiscalité est un prélèvement effectué dans un intérêt économique et
social au profit des organismes sociaux.

Par exemple, la formation professionnelle, la solidarité, l’environnement,


l’assistance…

Exemples :
Les cotisations à la CNSS et les cotisations à la CIMR.

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3-Distinction entre l’impôt et les autres prélèvements (suite):

La Redevance vs taxe:

❑ Comme la taxe, la redevance est perçue à l’occasion d’un service rendu.


❑ Le montant de la taxe n’est pas nécessairement équivalent à la valeur de
la prestation offerte par l’Etat,
❑ Par contre, la redevance se caractérise par l’existence d’une
ÉQUIVALENCE ABSOLUE ENTRE SON MONTANT ET LA
VALEUR DU SERVICE RENDU. La redevance s’impose en tenant
compte du coût du service rendu aux usagers.

Exemples :
❑ La redevance de l’eau et de l’électricité et la redevance audiovisuelle.
❑ Redevance informatique due par les opérateurs lors du dédouanement des marchandises….
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Classification des impôts

• La classification des impôts est difficile à cerner.


Cependant, nous allons retenir la classification
traditionnelle:
• Impôt réel et impôt personnel;

• Impôts directs et impôts indirects


Impôt réel ou impôt personnel

• Impôt réel peut être défini comme celui qui


frappe la matière imposable indifféremment de
la situation de la personne imposable;

• Au contraire l’impôt personnel prend en


considération les éléments qui individualisent la
situation du contribuable, il adapte la charge
fiscale à la situation personnelle.
Impôts directs et impôts indirects

• Les impôts directs tient compte des biens ou des


revenus;
• Par contre, les impôts indirects s’appliquent
indirectement au contribuable à l’occasion de
l’emploi qu’il fait de ses ressources ou de ses
dépenses.
• Ces derniers sont assis sur les opérations de
production, d’échange ou de consommation
Règles d’assiette

• Le prélèvement fiscal s’applique à une matière


qu’on appelle assiette.
• Cette assiette soulève la difficulté de savoir sur
quelle base doit être établie l’impôt.

• Ainsi, l’impôt sera t-il assis sur le revenu, le capital


ou la consommation.
L’évaluation de l’assiette

• Le mode d’évaluation de l’assiette constitue le gage et la


garantie d’un système fiscal efficace et équitable.

• Il existe différentes modes d’évaluation de la matière


imposable. Ces derniers peuvent être classés en deux
grands catégories :

·         L’évaluation par l’administration ;


·         L’évaluation par les particuliers .
1- L’évaluation par l’administration

• Classiquement, trois modes d’évaluation


peuvent être distingués :

1- évaluation indirecte par les signes


extérieures ;
2- évaluation forfaitaire ;
3- évaluation directe.
L’évaluation Forfaitaire

• dans ce système, l’administration détermine la


matière imposable sur la base des éléments
définis à l’avance par la législation et la
réglementation fiscales ou avancés par le
contribuable.
• Cette méthode permet une évaluation
approximative plus précise que l’évaluation
indiciaire et s’appuie sur des données attachées
à la matière imposable et non pas sur des signes
extérieurs.
L’évaluation Indiciaire

• L’évaluation indirecte par les signes


extérieures ou évaluation indiciaire :
•  ce système d’évaluation se base sur des
signes extérieures pour apprécier la matière
imposable. Cette technique utilise des
indices extérieurs de richesse qui sont
susceptibles de révéler l’importance de
l’activité et du revenu.
L’évaluation directe

• Elle peut revêtir deux modalités


    1- Evaluation libre. Dans ce cas, l’administration
peut user de n’importe quelle technique pour
apprécier la matière imposable;

    2- Evaluation selon des procédures pré-établies.


L’administration se trouve obligé de recourir à
des procédures fixées par le législateur pour
déterminer la valeur de la matière imposable.
2- l’évaluation par les particuliers

L’évaluation par les particuliers est ,elle même,


susceptible de deux formes : 
1−la déclaration fiscale souscrite par le
contribuable
2−la déclaration fiscale des Tiers
 
a)- la déclaration fiscale souscrite par le
contribuable

•  cette méthode présente des avantages considérables.


Le contribuable est mieux placé pour déclarer et
évaluer le montant de la matière imposable qu’il
détient.
 
• Afin de remédier au risque de fraude que comporte
cette méthode, le législateur instaure un dispositif de
contrôle de la sincérité des déclarations fiscales
souscrites et de renforcement des sanctions
financières et pénales .
b)- la déclaration fiscale des
Tiers
• dans ce système, l’évaluation de la matière
imposable est opérée par une tierce personne qui a
des liens évidents avec des personnes imposables et
qui connaît la valeur de leur matière imposable.
C’est le cas à titre d’exemple de l’employeur qui
dépose la déclaration sur les rémunérations versées
à ses employés.
Le taux d’imposition

• Le taux d’imposition peut être défini comme le


pourcentage du prélèvement opéré sur les
éléments de la matière imposable. En effet, sa
détermination est en en fonction de la distinction
des impôts entre d’une part, l’impôt proportionnel
et d’autre part, l’impôt progressif ;
Différents types d’impôts:

On distingue deux types d’impôts:

• Impôt proportionnel

• et impôt progressif
 
Impôt Impôt
proportionnel progressif

Le taux en Tandis que l’impôt


matière de progressif est un
l’impôt impôt dont le taux
proportionnel varie et s’accroît
demeure avec la quantité de
constant. la matière imposable
Élaboration juridique de la loi fiscale

Quelles sont les étapes d’élaboration d’une loi de


finance?
• Impôt et loi de finances;
• Préparation de la loi de finances;
• Contrôle de la constitutionnalité de la loi fiscale;
• Adoption des textes législatifs
Elaboration de la loi fiscale

• L’impôt constitue une ressource fondamentale


ayant pour objet le financement du budget
général de l’Etat. sa perception est
conditionnée par l’autorisation législative.

• Assez souvent, à l’occasion de chaque loi de


finances, on constate la conception, la
suppression ou la modification des textes fiscaux.
Impôt et loi de finances

• la loi de finances est un dispositif législatif


votée par les représentants du peuple. En
effet, il est important de distinguer entre la
loi de finances initiale de celle rectificative.
La loi de finances initiale/La loi
de finances rectificative

• la loi de finances initiale prévoit et autorise pour


chaque année civile l’ensemble des ressources et des
charges de l’Etat.
• La loi de finances rectificative intervient en cours
d’année pour apporter des modifications au niveau
de la détermination des emplois et des ressources
établies initialement par la loi de finance annuelle.
Préparation de la loi fiscale
la loi fiscale relève de la compétence du parlement
• Toutefois, la particularité et la technicité qui
caractérisent la loi fiscale exigent un travail préparatoire
autant des équipes gouvernementales que des
assemblées concernées au niveau du parlement.
• Le ministère chargé des finances dispose d’un
personnel spécialisé, affecté à plein temps à ces
missions. Qui est sensé élaborer des projets de lois qui
seront par la suite arrêtés en conseil des ministres
-Contrôle de la constitutionnalité de la
loi fiscale

• le contrôle de la constitutionnalité des lois


intervient nécessairement sur les dispositions
fiscales contenus dans toute loi de finances pour
s’assurer de leur conformité aux principes de la
constitution.
-Adoption des textes fiscaux législatifs
 
• comme toute loi, les projets de lois sus-visés doivent
être votés, car il ne suffit pas qu’une loi décrite des
textes fiscaux pour que ceux-ci puissent être perçus.
Ils doivent être autorisés par les représentants du
peuple dans les deux chambres.
Les sources de droit fiscal

• La constitution;
• Les traités bilatéraux et multilatéraux;
• La loi;
• Le règlement;
• Les instructions administratives;
• La jurisprudence
La constitution

• Elle est considérée comme le corps de règles


supérieur à tous les autres règles de droit fiscal
Les traités bilatéraux et multilatéraux;

• l’internationalisation de l’économie a entraîné une


importante délocalisation de la matière imposable.
Ainsi, les opérations faites par des personnes
(physiques ou morales) résidentes dans un pays sur
le territoire d’un autre pays ou avec une personne
d’un autre Etat posent des problèmes de fiscalité
internationale tels que (la double imposition ou
l’évasion et la fraude fiscales…) . afin de pallier ces
difficultés, les Etats se consentent volontairement à
déterminer les modalités d’imposition à travers les
conventions fiscales bilatérales et multilatérales
La loi

• Les dispositions législatives autorisées par


les représentants du peuple constituent la
principale source du droit fiscal aussi bien
national qu’international. 
• Cette autorisation législative de l’impôt ne
laisse à l’administration aucun pouvoir
discrétionnaire, sa compétence est de
percevoir l’impôt tel qu’il a été établi.
Le règlement

• Le règlement puise sa légalité de l’existence des


textes législatifs qui ne sont pas suffisamment
complètes et directement applicables. D’où la
nécessité de prévoir les conditions de leur
application par des décrets dans le strict respect de
la primauté législative.
• Les décrets renvoient parfois à des arrêtés
ministériels le pouvoir de préciser certaines
dispositions relatives aux modalités d’application.
Les instructions administratives

• Assez souvent, en l’absence des règlements


d’application, c’est par la note circulaire ou
l’instruction que l’administration développe la
manière dont elle interprète la loi fiscale pour
combler ce vide réglementaire et faire connaître
les modalités d’application de certaines
dispositions législatives et réglementaires à
l’intention de ses collaborateurs et des
contribuables conformément à la régularité
juridique.
La jurisprudence

• Le respect de la législation et de la réglementation fiscales est


assuré par les tribunaux administratif.
• En effet, les affaires contentieuses portées devant les
tribunaux ont force de vérité légale et l’administration doit
s’y conformer lorsqu’une décision de justice est définitive et
insusceptible de recours ou l’administration n’a pas fait usage
dans les délais légaux. De ce fait, ce qui est jugé
définitivement ne peut plus être remis en cause et il acquiert
l’autorité de la chose jugée.
• Pratiquement, le juge apprécie l’interprétation de la loi faite
par l’administration et ne crée pas de règle de droit.
Hiérarchie des règles régissant le droit
fiscal

• La conformité aux normes juridiques est


primordiale dans toutes les souverainetés fiscales.
• La hiérarchie des règles consiste à ce que les
règles de niveau inférieur devant respecter celles
qui leur sont supérieures en force juridique.
• Cette hiérerchie est la suivante: la constitution,
les traités, la loi, le règlement et les notes et
instructions administratives.
La technique fiscale

Quatre notions sont à saisir dans


l’application de tout impôt:
Le champ d’application de l’impôt
L’assiette de l’impôt
La liquidation de l’impôt
Le recouvrement de l’impôt
Le recouvrement de l’impôt
TGR, la DGI et l'ADII

Les trois principales directions chargées


du recouvrement au sein du Ministère de
l’Economie et des Finances sont :
• La Douane
• Trésorerie Générale du Royaume
• Direction Générale des Impôts

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