Circulaire n° 821.

SGP du 26-08-1953
Rabat, le 26/08/1953
RESIDENCE GENERALE
DE LA REPUBLIQUE
FRANCAISE
AU MAROC
SECRETARIAT GENERAL DU
PROTECTORAT
Circulaire n° 821.SGP

LE SECRETAIRE GENERAL DU PROTECTORAT

MESSIEURS LES DIRECTEURS, CHEFS D'ADMINISTRATION
MESSIEURS LES CHEFS DE LA COUR D'APPEL DE RABAT
MONSIEUR LE TRESORIER GENERAL DU PROTECTORAT
MESSIEURS LES CHEFS DE REGION
S/C DE MONSIEUR LE DIRECTEUR DE L’INTERIEUR
MONSIEUR LE CHEF DU CABINET CIVIL
- POUR INFORMATION -

Objet : Révision du prix des travaux.

Référence : Circulaire n° 479.SGP du 7 Mars 1947.

Mon attention a été attirée sur les difficultés et les complications qui sont
occasionnées par l'application des instructions en vigueur sur la révision des prix
des marchés de travaux.

Ces inconvénients proviennent des faits suivants :

- il arrive souvent qu'un même marché renferme plusieurs formules différentes;

- les formules utilisées diffèrent le plus souvent d'un marché à l'autre sans que ce
soit utile ;

- les index choisis sont trop nombreux et souvent mal définis.

Ces complications sont cause de retards dans les paiements, et indirectement, de

délais supplémentaires dans l'exécution des travaux ; en définitive, elles
occasionnent des pertes importantes tant aux entreprises qu'à l'Administration.

A un autre point de vue, il est fréquent que, lors des appels à la concurrence,
l'Administration laisse le soin aux soumissionnaires de proposer certains termes
des formules de variation. Il est alors difficile de comparer les avantages des
offres faites par les divers concurrents. Dans le cas d'une adjudication, le principe
qui veut qu'automatiquement on choisisse le moins disant ne peut plus être
respecté. Enfin, les index qui figurent dans les formules de révision ne sont pas
toujours définis d’ une façon indiscutable.

Pour ces motifs, j'ai décidé d'abroger la circulaire n° 479.SGP du 7 Mars 1947 et
de la remplacer par les dispositions ci-après. Les marchés en cours actuellement
ne seront toutefois modifiés, sur ces questions de révision de prix, que pour
autant que les Chefs d'Administration l'estimeront utile, et après accord avec
l'entreprise bénéficiaire du marché.

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I - Sauf convention expresse entre les parties pour renoncer à toute variation de
prix, il y a lieu d'insérer désormais dans tous les marchés de travaux les clauses
ci-après (sauf si le marché se réfère au fascicule des clauses usuelles applicables
aux travaux de l'Administration des Travaux Publics où figurent aux articles 3 et 4
les clauses en question qui sont applicables ipso facto).

"Article N : Par dérogation à l'article 28 du cahier des clauses et conditions

générales, si pendant le délai contractuel de l'entreprise des variations sont
constatées dans les cours de la main-d'œuvre, des fournitures ou des prestations,
les prix du marché seront modifiés par application de la (ou des) formule (s) de
révision qui figure (nt) au présent marché.

Cette modification des prix sera, sans que l'entreprise ait besoin de présenter une
demande spéciale, appliquée aux travaux qui restaient à exécuter à partir de la
date de variation des index constatée par les décisions prises à cet effet par le
Directeur des Travaux Publics.

Les nouveaux prix résultant de la (ou des) formule (s) seront appliqués dans les
décomptes, sans que la passation d'un avenant au marché primitif soit
nécessaire.

Toutefois, lorsque l'application des formules de révision des prix aura pour
résultat de majorer ou de réduire le montant des travaux restant à exécuter,
d'une fraction supérieure au tiers de sa valeur initiale, l'une des deux parties aura
la faculté d'obtenir sur sa demande la résiliation du marché, sans que l'article 29
du cahier des clauses et conditions générales soit applicable et sous réserve de
l'indemnité qui est allouée à l'entrepreneur en compensation de ses dépenses non
entièrement amorties afférentes :

1° - aux ouvrages provisoires dont les dispositions ont été agréées par les
ingénieurs ;

2° - à l'acquisition de matériels construits spécialement pour l'exécution des

travaux de l'entreprise et non susceptibles d'être réemployés d' une manière
courante sur les chantiers de travaux publics.

Pour le calcul de l'indemnité, les dépenses non entièrement amorties seront

évaluées au prorata de l'avancement des travaux en vue desquels l'entrepreneur
aura exécuté les ouvrages provisoires et acquis le matériel.

Les ouvrages provisoires et le matériel entrant en ligne de compte pour la fixation

de l'indemnité deviendront la propriété de l'Administration.

Il sera tenu compte, dans le calcul des nouveaux prix, des baisses qui se
produiraient après expiration du délai contractuel. Par contre, en cas de hausse,
seules pourront être retenues les augmentations de cours constatées le dernier
jour du délai.

"Article N + 1 - Lorsqu'il y aura lieu à application de l'article N ci-dessus, les

décomptes seront accompagnés d'une note de calculs justifiant l'application des
formules de révision ; cette note de calcul sera dressée par l'ingénieur et soumise
à l'acceptation de l'entrepreneur.

L'entrepreneur, s'il rejette les nouveaux prix, ou s'il ne les accepte qu’avec
réserves, devra formuler ses réserves dans les conditions générales. En aucun
cas, ceci ne mettra obstacle au règlement provisoire des travaux sur la base des
nouveaux prix calculés par l'ingénieur.

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Les réserves formulées sur les nouveaux prix seront examinées dans les
conditions prévues au cahier des clauses et conditions générales pour le
règlement des contestations et litiges sur le décompte définitif".

II - Suivant l'importance du marché, il sera prévu une ou plusieurs formules de

variation. Elles seront définies dans un article N + 2 du marché. Elles seront de la
forme :

P = Po ( K + aX/Xo + b Y/Yo + c Z/Zo +..............)

dans laquelle ; P et Po sont les prix de la nature d'ouvrage considéré,

respectivement au jour de la soumission et au jour de la révision ;

K a b c......... sont les coefficients invariables,

tels que K + a + b + c................... = 1 ;

Xo, Yo, Zo............... d'une part, X, Y, Z.......

d'autre part, sont les valeurs prises respectivement au jour de la soumission et

au jour de la révision, par les index X, Y et Z...........

La valeur de chacun des coefficients K, a, b, c... et la nature des index X, Y, Z,

etc... seront arrêtées par les ingénieurs dans les devis particuliers lorsque les
travaux seront mis en adjudication ou appel d'offres, ou traités par entente
directe. La détermination de ces éléments pourra au contraire être laissée à la
charge des entrepreneurs et constituer un des éléments d'appréciation des offres
lorsque la dévolution des travaux sera effectuée par voie de concours.

Il est recommandé de ne multiplier inutilement ni les formules, ni les index. Pour

la plupart des marchés de faible ou moyenne importance, le nombre des index
peut être réduit à 4 ou 5, au maximum ; et une formule unique affectée de
coefficients variables avec les grandes natures d'ouvrages peut souvent suffire.

III - Comme l'a remarqué la Cour des Comptes, il y a lieu de prendre des
dispositions telles que, des objets ayant été approvisionnés à un certain prix, le
coût final ne soit pas majoré au détriment de l'Administration si la valeur de ces
objets venait à être modifiée par le jeu des formules de variation, entre le
moment ou l'entrepreneur les a approvisionnés et celui où ils auront été
incorporés aux ouvrages. Aussi, lorsque les travaux prévus comporteront pour
l'entreprise la nécessité d'approvisionner certaines marchandises du commerce
telles que : aciers, produits en ciment moulé, appareils sanitaires, tuyaux
métalliques, etc.., et que la dépense correspondant à l'approvisionnement de tels
matériaux sera relativement importante, il devra être prévu au bordereau des
prix dans le chapitre B correspondant aux travaux terminés, deux prix pour ces
matériaux, correspondant :

- l'un au règlement de la fourniture de ces matériaux sur chantier (sous la seule

déduction de la retenue de garantie s'il en est prévu) ;

- l'autre, au règlement des travaux de façonnage et mise en œuvre des dits

matériaux.

Chacun de ces deux prix pourra comporter une formule de variation spéciale.

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Les prescriptions du présent paragraphe ne s'appliquent pas aux matériaux
fabriqués sur le chantier tels que gravillons et pierrailles diverses ; ni aux
marchandises telles que ciments et liants de diverses natures qui subissent des
transformations empêchant leur identification dans les ouvrages terminés.

IV - Le Directeur des Travaux Publics arrêtera la liste des index devant intervenir
dans les formules ; il constatera périodiquement les valeurs à prendre en compte
et fera des recommandations sur les coefficients à prévoir dans les formules
suivant la nature du travail et l'importance du marché.

V - Afin de tenir compte des hausses de prix éventuelles, les marchés comportant
une formule de variation de prix seront engagés auprès du contrôleur des
engagements de dépenses pour leur montant majoré d'une somme à valoir.

Celle-ci est laissée à l'appréciation des ingénieurs mais ne devra pas être
inférieure à 1/20° du montant du marché.

VI - Le rôle dévolu aux ingénieurs dans tout ce qui est indiqué ci-dessus, sera
rempli par les architectes pour les travaux qui leur sont confiés.

Cependant, pour les travaux confiés à un architecte, les formules de variation de

prix, ainsi que les notes de calculs accompagnant les décomptes, devront
obligatoirement porter le visa de l'ingénieur chargé de collaborer avec l'architecte
pour les travaux en cause.

VII - Le fait qu' un marché est susceptible d'être révisé n'autorise en aucune
façon son titulaire à arrêter le chantier ; si ce titulaire suspend ses travaux, il doit
être mis en demeure de les poursuivre par application au besoin des dispositions
de l'article 30 du cahier des clauses et conditions générales.

A cet égard, les garanties de l'entrepreneur résultent des dispositions du cahier

des clauses et conditions générales, ainsi que du dahir formant code des
obligations et contrat.

Signé : Georges HUTIN.

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