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Master finance islamique

La méthodologie de
l’école hanafite

Présenter par : Encadrer par :


Oumayma kachaf Dr. Mouna Ahmed
Om kalthoum Ben jelloul
Saliha Zerbane
Imane Azbida
Ayoub Tourdi
Ilyass El Harrar Amrani
Introduction

Les fondateurs des 4 écoles (madh-hab) de jurisprudence islamique, à


savoir ‘Abôu Hanîfah, Mâlik, Ach-Châfi`iyy et Ahmad Ibnou Hanbal sont tous sur la
même croyance : celle du Prophète et de ses compagnons. Ils croient tous les quatre
en l’existence de Dieu sans endroit sans comment et sans direction. Ainsi ils sont
unanimes sur le fait qu’attribuer une direction à Dieu est de la mécréance. Et ce, tout
comme l’a rapporté Ibnou Hajar Al-Haytamiyy dans son livre « al-Minhâjou l-Qawîm »
p.224 :

‫ي ومالكٍ وأحمد وأبي حنيفة رضي هللا عنهم القول بكفر القائلين بالجهة‬ ّ ‫واعلم أنّ القراف‬
ّ ‫ي وغيره حكوا عن الشّافع‬

‫والتّجسيم وهم حقيقون بذلك‬

Ce qui signifie « Sachez que Al-Qarâfiyy et d’autres ont rapporté de Ach-


Châfi`iyy, Mâlik, ‘AHmad et ‘Abôu Hanîfah, que Dieu les agrée, que ceux qui
disent [à propos de Dieu] qu’Il est dans une direction ou qu’Il est un corps ont
commis de la mécréance, et ils [ces savants] avaient raison de le dire. »

Quant aux définitions de la croyance et de la mécréance, il n’y a pas de


divergence entre eux. En effet, ces quatre Imams étaient musulmans et tous les
musulmans ont la même croyance, ils ne divergent pas en cela. C.-à-d., Des
divergences dans les pratiques mais pas de désaccord.

L’école Hanafite est chronologiquement la première des quatre écoles juridiques


de l’islam. Cette école est née à l’origine des enseignements des grands
compagnons du Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allah soient sur lui) : Ali
(qu’Allah ennoblisse son visage) et Abd Allah Ibn Mas’ud (qu’Allah soit satisfait
de lui). C’est de ces compagnons et d’autres que naîtra par la suite l’école Hanafite.
L’imam ‘AbôuHanîfah, le fondateur de l’école (madh-hab) hanafite

L’Imam moujtahid ‘Abôu Hanîfah est le fondateur de l’école de jurisprudence


(madh-hab) hanafite. I l était moujtahid absolu (mouTlaq) apte à déduire les lois à
partir du Qour’ân et de la Sounnah (Hadîth). Il a énormément insisté sur la
propagation de la croyance en l’existence de Dieu sans endroit et sans comment
auprès des gens. Il a dit entre autres : « Dieu existait et il n’y avait pas d’endroit, Il
existait avant de créer les créatures, Il existait il n’y avait pas d’endroit ni
créatures ni aucune chose et Il est le créateur de toute chose. »

 Son nom et son ascendance


Il est ‘Abôu Hanîfah An-Nou`mân fils de Thâbit. Le grand savant historien
IbnouKhillikân a dit : « ‘Abôu Hanîfah An-Nou`mân est le fils de Thâbit fils de ZôuTâ
fils de Mâh, il est le spécialiste de jurisprudence originaire de la ville de Kôufa [en
Irak].Élevé dans la religion musulmane, parlant perse et arabe, le jeune Abou Hanîfa
était destiné à suivre les traces de son père, commerçant à Koufa, d'origine Afghane
(Kaboul). C'est ainsi qu'avant sa vingtième année, il créa et fit prospérer un atelier de
tissage de la soie. Sa rencontre avec le célèbre imâm al-Cha'bî qui vit en lui des
signes d'intelligence, le poussa à étudier auprès de savants de la religion.Il s'initia
d'abord à la philosophie et au 'ilm al kalâm avant de les délaisser au profit de la
littérature, la généalogie, l'histoire de l'Arabie, et surtout à la science du fiqh et
du hadith.
Il eut l'occasion de rencontrer d'autres tabi'îne et savants2,3 tels que Dja'far al-
Sâdiq ou l'Imam Malik au cours de ses nombreux voyages qui avaient pour but de
parfaire sa connaissance.
Il est né en l’an 80 de l’Hégire et il est mort en l’an 150 de l’Hégire en prison (Al-
Mansur, le deuxième monarque abbasside, lui offrit le poste de Juge suprême de
l'État (Qadi Al-Qadat),Abou Hanifah refusa également)

 Il a rapporté les Hadîths de 6 compagnons et d’environ 200 successeurs

Il a pu rencontrer six hommes parmi les compagnons et a rapporté d’eux les Hadiths.
Ce sont :

 ‘Anas Ibnou Mâlik,

 `Abdou l-Lâh Ibnou ‘Anas,

 Wâthi lah Ibnou l-‘ASqa`,

 `Abdou l-Lâh Ibnou ‘Abî ‘Awfâ,

 `Abdou l-Lâh Ibnou JouZ’ AZ-Zabîdiyy


 et Ma`qal IbnouYasâr.
Il a appris la science de la jurisprudence auprès de HammâdIbnou ‘AbîSoulaymân. Il
a également entendu de `ATâ’ Ibnou ‘AbîRabâH, ‘Abôu Is-Hâq As-Sabî`iyy,
MouHâribIbnouDathâr et Al-HaythamIbnou Habîb AS-Sawwâf ainsi que
MouHammadIbnou l-Mounkadir et Nâfi`. Il a aussi rapporté de
‘Abôu Ja`farMouHammadIbnou `AliyyIbnou l-HouçaynIbnou `AliyyIbnou ‘AbîTâlib, de
Abou l-Haçan ZaydIbnou l-Houçayn que Allâh les agrée et de ‘Abôu Bakr AZ-
Zouhriyy.

Quant à ses chaykh parmi les tâbi`îyy (les successeurs des compagnons) qui lui ont
transmis le Hadîth, ils sont de l’ordre de 200.

 Le fondateur d’un des 4 madh-hab réputés

L’Imam moujtahid ‘Abôu Hanîfah a appris la science de la religion très jeune.


Ensuite, il s’est occupé d’enseigner et de donner des avis de jurisprudence. Il a
atteint le degré de moujtahid, il est donc devenu apte à extraire des lois à partir du
Qour’ân et du Hadîth. ‘Abôu Hanîfah est l’un des savants du Salaf (trois premiers
siècles) les plus réputés, et il est le fondateur de l’école de jurisprudence (madh-hab)
hanafite (ou hanéfite). Cette école est aujourd’hui majoritairement suivie en Turquie
et en Asie centrale (Pakistan, Afghanistan, Ouzbékistan, …). Toutefois, les Ottomans
ayant veillé à diffuser cette école, on la retrouve également en Syrie, au Liban, en
Égypte, en Palestine, en Jordanie et même en Tunisie.

 Ses élèves

‘Abôu Hanîfah a eu de nombreux élèves. Les plus réputés d’entre eux étaient :

Abu Yusuf: Ya’qub ibn Ibrahim ibn Habib al-Ansari al-Baghdadi est né à Koufa en
113/731. Il était l’étudiant d’Abou Hanifa et le premier à propager son école, un
maître de hadith, un brillant juriste et avait une connaissance étendue du tafsir. Il fut
qadi à Bagdad pour al-Mahdi, al-Hadi et Haroun ar-Rashid, qui ont fait de l’école
Hanafi le code d’état officiel pour les ’Abbasides. Il fut également le premier à écrire
les principes (usul) de fiqh (jurisprudence) Hanafi, et était un mujtahid. Il est mort à
Bagdad en 182/798. Il a écrit Kitab al-Kharaj sur les taxations et les
questionsconstitutionnelles.

Al-Hasan ibn Ziyad al-Lu’lu’i: Un des célèbres étudiants d’Abou Hanifa et un faqih
de Koufa. Il a écrit plusieurs travaux pratiques sur les lois, y compris un manuel pour
les qadis. Il est devenu qadi de Koufa en 194/8 10 et y est mort en 204/820.
Ibn ‘Abidin: Muhammad Amin ibn ‘Umar né à Damas en 1198/1784. Originellement
un Shafi’i, il a changé et est devenu l’imam Hanafi de son époque. Son œuvre la plus
célèbre est les huit volumes de HashiyyaRadd al-Muhtar, qui fait autorité dans l’école
Hanafi. Il a écrit sur divers domaines de connaissance et est mort en 1252/1836.

al-Khassaf: Abou Bakr Ahmad Ibn ’ Amr. Son kitab (livre) « Adab al-Qadi » a une
place spéciale en littérature Hanafi. Il était un avocat à la de cour de Bagdad pour le
Calife ‘Abbasside al-Muhtadi. Quand al-Muhtadi a été assassiné en 256/869, sa
maison a été saccagée. Il est mort en 261/1874.

aI-Marghinani Ali Ibn Abi Bakr, auteur du livre de fiqhHanafi, al-Hidaya. Il est mort
en 593/1196.

An-Nasafi: ‘Abdullah ibn Ahmad, Abu ‘Abdu’r-Rahman d’Idhaj, un village près


d’Isphahan. Un des grands imams Hanafi de son temps qui a écrit sur l’usul
(principes), le fiqh (la jurisprudence) et ’ la ’aqida (dogme). Il a écrit un tafsir en trois
volumes appelé Madarik at-Tanzil. Il est mort à Idhaj en 710/1310. [Il y a trois autres
savants renommés appelés également an-Nasafi]

al-Quduri: Abou’l-Husayn Ahmad Ibn Muhammad. Auteur d’un abrégé ou d’un


Mukhtasar très bien connu. Il est mort en 428/1036-7.

as-Sarakhsi: Muhammad ibn Ahmad, Abu Bakr, un grand Imam Hanafi, mujtahid,
qadi et auteur des trente volumes encyclopédiques d’al-Mabsut, dictés à ses
étudiants alors qu’il était emprisonné dans une cellule souterraine de Uzjand près de
Ferghana, pour avoir conseillé un chef local au sujet de la religion (din). Il a écrit
plusieurs livres et est mort à Ferghana en 483/1090.

ash-Shaybani Muhammad ibn Hasan, Abou ‘Abdullah est né à Wasit en 131/748. il


était un Imam mujtahid. Il a é té formé par Abou Hanifa, Abou Yousouf et Malik. Ila
grandit à Koufa où il a rencontré Abou Hanifa et rejoint son école. Puis il s’est rendu
à Bagdad, où le Calife abbasside Haroun ar-Rashid fit de lui un qadi. Il a transmis al-
Muwatta ’ de Malik. Il était un des Cheikhs d’ash-Shafi’i. Il a écrit beaucoup de livres
et est mort à Rayy en 189/804. Il a comme livre Kitab al-Asl ou al-Mabsut, al-Jami’
as-Saghir et al-Jami ’ al-Kabir.

at-Tahawi: Imam Abou Ahmad ibn Muhammad al-Misn at-Tahawi al-Hanafi. Taha est
un village en Egypte. Il a commencé comme ash-Shafi’i, étudiant avec al-Muzani, qui
était son oncle. Un jour al-Muzani lui a fait remarqué : " Par Allah, vous n’avez rien
accompli". At-Tahawi s’est fâché et s’en est allés chez Ibn Abi ’ Imran al-Hanafi puis
est devenu un Hanafi, si désireux de fonder cette école qu’il a exigé que la
transmission des rapports de l’histoire se fasse selon son école. Il a employé ce que
d’autres ont considérés comme des arguments faibles, selon al-Bayhaqi. Une de ses
œuvres la plus célèbre est le "commentaire sur les significations des traditions" et
également un Mukhtasar de fiqhHanafi. Il est né en 239/85 1 et est mort en 321/932.

 Le haut degré de ‘AbôuHanîfah

Les spécialistes de l’histoire des biographies attribuent à l’Imam ‘Abôu Hanîfah de


nombreux évènements indiquant son intelligence et sa grande perspicacité.

L’Imam moujtahid ‘Abôu Hanîfah que Allâh l’agrée, n’aurait pas eu tant de science
ni cette formidable capacité de donner des arguments s’il n’avait pas été
extrêmement perspicace et s’il n’avait pas une capacité de mémorisation
exceptionnelle. En effet, il a été confirmé à son sujet une multitude de choses
étonnantes et surprenantes aussi bien dans le QaDâ’ c’est-à-dire lorsqu’il prononçait
les sentences entre les parties adverses, que dans la jurisprudence, ce qui témoigne
de son haut degré et de son intelligence.

 Un sage conseil

Parmi cela, il a été rapporté qu’un homme était venu à lui. Il lui a dit : « Imam, j’ai
enterré de l’argent il y a longtemps mais j’ai oublié l’endroit où je l’ai enterré. »

C’est alors que l’Imam lui a dit « Va et passe toute la nuit en prières jusqu’au
matin, tu te rappelleras si Allâh le veut où tu as enterré cet argent. » L’homme a fait
ce qu’il lui avait dit et avant même que ne s’écoule le premier quart de la nuit, il s’est
souvenu de l’endroit où il avait enterré son argent. Il est alors parti voir l’Imam
‘Abôu Hanîfah et lui a raconté cela. ‘Abôu Hanîfah lui a dit : « Je savais que le
chayTân (le diable) ne te laisserait pas passer toute la nuit à faire des prières.
Maintenant, passe le restant de la nuit en prières pour remercier Allâh. »

 Un de ses prodiges

YazîdIbnou l-Koumayt a dit : « ‘Abôu Hanîfah était de ceux qui avait la crainte
de Allâh dans leur cœur. » Il raconte « Un soir, `AliyyIbnou l-Houçayn, a récité
durant la prière de al-`ichâ’ sôurat AZ-ZalZalah alors qu’Abôu Hanîfah était derrière
lui dans l’assemblée de prière. Lorsqu’il termina la prière et que les gens étaient
partis, j’ai dirigé mon regard vers ‘Abôu Hanîfah et il était encore assis, il méditait et il
soupirait. Lorsque je suis sorti, j’ai laissé la chandelle contenant un tout petit peu
d’huile. Elle était proche de l’extinction. Je suis revenu après la levée de l’aube et
‘Abôu Hanîfah était debout. Il tenait sa barbe et disait : « Ô Toi Qui rétribue pour un
grain de bien par du bien, et Toi Qui rétribue pour un grain de mal par du mal, évite à
ton esclave An-Nou`mân le feu de l’enfer et le mal qui rapproche du feu de l’enfer et
accorde lui une part dans Ta large miséricorde. » Yazîd a dit : « J’ai fait l’appel à la
prière et la chandelle était toujours allumée. » [C’est-à-dire que la veille il l’avait
laissée proche de l’extinction et le lendemain, elle brillait plus intensément.] Lorsque
je suis entré, il m’a dit : « garde pour toi ce que tu as vu ! » [En effet, ceci était un
prodige que Allâh a accordé à l’imam ‘Abôu Hanîfah et il ne voulait pas être dévoilé.]
Et il a accompli 2 rak`ah [c’est-à-dire une prière surérogatoire de 2 cycles], puis il
s’est assis jusqu’à ce que je fasse l’appel à la prière. Il s’est levé et a fait la prière
avec nous, la prière du matin avec le wouDôu’ du début de la nuit. »

 Sa maîtrise de la science de Al-Kalâm (la science du tawHîd : l’unicité de


Dieu)

La science de Al-Kalâm est la science du tawHîd à savoir la science de la


croyance de l’unicité. Cette science qui se rapporte à la connaissance de ce qui est
obligatoire parmi les Attributs au sujet de Allâh, de ce qui est impossible à Son sujet
parmi les attributs, est une science louable. L’imam ‘Abôu Hanîfah était parmi les
gens de son époque, celui qui s’en préoccupait le plus. Sa maîtrise de cette science
était son arme réputée contre les gens égarés et les sectes se réclamant de l’Islam,
et plus particulièrement les mou`taZilah. En effet, il les avait suivis pour les dénoncer
à travers le pays. Il avait montré l’infondé de leur prétention et révélé leurs
supercheries. En plus de tout cela, ses deux livres « Al-Fiqhoul-‘Akbar » et « Al-
Fiqhou l-‘AbsaT » sont une preuve claire qu’il maîtrisait la science de Al-Kalâm par le
biais des preuves selon la raison et selon les textes qu’il avait réunis sur des
questions concernant la science de Al-Kalâm (la science du tawHîd : l’unicité de
Dieu) conformément à la voie sunnite, la voie de ‘Ahlou s-Sounnahwa l-jamâ`ah.

L’Imam ‘AbôuHanîfah a composé 5 livres concernant la science du tawHîd qui


constituent encore une référence de nos jours : « al-Fiqhoul-‘Akbar », « al-Fiqhou l-
‘AbsaT », « ar-Risâlah », « al-`âlimwa l-Mouta`allim » et « al-WaSiyyah ».

Parmi les paroles précieuses que l’imam ‘AbôuHanîfah a dites au sujet de


l’exemption de Allâhta`âlâ de toutes caractéristiques des corps, il y a sa parole dans
son livre « Al-Fiqhoul-‘Akbar » :
‫ وال‬،‫ وال ن َّد له‬،ُ‫ وال ض َّد له‬،ُ‫ وال ح َّد له‬،‫ض‬
ٍ ‫جوهر وال ع ََر‬
ٍ ‫جسم وال‬
ٍ ‫الشىء إثباتُهُ بال‬
ِ ‫ ومعنى‬،‫كاألشياء‬
ِ ‫وهو شى ٌء ال‬
ُ‫ِمث َل له‬

Qu’Il n’est pas un corps, ni une caractéristique d’un corps. Il est exempt de
la limite. Il est exempt de l’opposé. Il est exempt du semblable et du
ressemblant. »

:Il a également dit‫أنى يشبه الخالق مخلوقه‬


َّ

Ce qui signifie : « Il est impossible que le Créateur ait une ressemblance avec

ce qu’Il crée.

 Le décès du grand savant ‘AbôuHanîfah

Il est décédé en l’an 150 de l’Hégire, l’année même de la naissance de l’Imam


Ach-Châfi`iyy. Il a été dit une lune est morte et une lune est née, c’est-à-dire que
‘AbôuHanîfahétait comparé à une lune dans son éclat de la science et Ach-Châfi`iyy
également. Environ 50 000 personnes ont suivi son convoi funéraire.

La méthodologie de l’école hanafite :


Abou Hanîfa est le premier à avoir « défini un ordre légal sur la base d'une interprétation des
sources qui fait appel au jugement humain (râ'y : ‫)رأْي‬, non pour se substituer à la révélation,
mais pour faire un emploi plus complet des sources révélées. Sa méthode n'est pas
seulement exégétique, mais spéculative ». En d'autres termes, dans le cadre de
la charia, l'école hanafite admet l'opinion personnelle du juge, que l'on appelle aussi le
« jugement préférentiel » (istihsân, ‫)استحسان‬, lorsque les sources fondamentales
traditionnelles (Coran, sunnah, ijma' et opinions des sahaba et qiyas) ne permettent pas
d'élucider un cas. Cette démarche, ainsi que la décision qui en résulte, doit toutefois « avoir
pour base un élargissement de la troisième source du droit, le qiyâs, ou raisonnement
analogique ».
Cette école est aussi connue pour discuter des problèmes hypothétiques de fiqh, à visée de
pouvoir résoudre un problème avant qu'il ne se pose. Les hanafites furent ainsi nommés
les AhlarRa'y.
On prête à tort à cette école un éloignement à la science du hadith du fait qu'Abu Hanifah
était incompétent dans ce domaine, or son statut dans la science du hadith est attesté par
de nombreux spécialistes
En effet, d’autres savants critiquent la méthode d'abuHanifa, à l'instar de l'Imam
Bukhari (auteur du Jâmi'ulSahih) qui critique en de nombreuses occurrences abuHanifa pour
s'éloigner des hadiths au profit de son raisonnement propre, ce qui vaudra plusieurs siècles
après le savant chaféiste spécialiste du hadith des débats savants houleux entre ibn Hajar al-
Asqalani et BadruddineAyni. Selon eux, le rite hanafite est celui qui se marginalise le plus
dans ses différentes approches ; cela associé au manque des détails des raisonnements
des ijtihadat (cas de jurisprudence) de ces derniers a conduit les hanafistes plus tardifs à
conclure qu'Abu Hanifa adoptait des principes fondamentalement différents dans l'usage
des hadiths, dont voici deux des hypothèses savantes des plus parlantes :

1. Un hukm khâs (cas particulier) ne peut pas abroger un hukm 'âmm (règle en général).
2. Un Khabarahad (hadith isolé) ne peut pas contrevenir à un hukm qiyasi (opinion
déduite à partir du Coran ou d'un hadith mutawatir soit un hadith parvenu par plus
de 10 voies de transmission orale ininterrompues et strictement distinctes de la
compilation de ce hadith jusqu'au Prophète).

Donc on dit q’AbuHanifa, qu’il délaissait le Hadith. Cette accusation est infondée, et cela a

été réfuté par Abu Hanifalui même :

« Celui qui prétend que nous privilégions le raisonnement par analogie (qiyâs) aux hadiths

est un menteur et un calomniateur ! Depuis quand le texte (clair et évident) a-t-il besoin

d’une opinion personnelle parallèle ? » [Imam Abu Hanifa]

L’explication évidente du peu de hadith ayant été rapporté par Abu Hanifa, est qu’il vivait

tout simplement dans un lieu qui n’était pas favorable à l’apport des hadiths. De plus, Abu

Hanifa avait des critères très stricts concernant le Hadith, si certains arguments venaient à

contredire le hadith, il le déclara « faible ».

« En ce qui concerne l’imam Abu Hanifa, il est vrai qu’il n’a donné que peu de traditions :

mais c’est parce qu’il était très strict sur les conditions à remplir pour qu’elles soient

authentiques. Il les déclarait « faibles », si quelque argument logique venait à les

contredire. C’est pourquoi il était très difficile sur ce point et n’a transmis qu’un petit

nombre de traditions. Mais on a pas le droit de dire qu’il s’est abstenu de propos délibéré.

Il n’aurait jamais fait cela. C’était un des plus grands docteurs en traditions et il faisait un

grand effort de réflexion personnelle, comme le prouve l’autorité dont jouit son école

juridique et la confiance que mettent en lui les traditionnistes, qui citent ses arguments, à

la fois pour et contre » [Ibn Khaldun dans sa Muqaddima]


Ainsi, l’école Hanafite est l’école de la majorité des musulmans. Il est invraisemblable et

inconcevable de croire que le fondateur, le mujtahidmutlaq Abu Hanifa ayant sacrifié sa vie

pour l’islam et la préservation de la science islamique était en réalité une simple personne

faible dans le Hadith.

La méthodologie de l’école Hanafite appelé » ra’y » (vue intellectuelle, opinion), est en

réalité une application beaucoup plus libre du Qiyas. Le principe de cette outil fondamental,

est l’appel à la raison, l’appel à l’opinion personnelle d’un savant quand il y a une absence de

textes scripturaires. Ainsi, le juge est apte à donner une opinion sage se basant sur la raison,

quand il n’y a pas de textes émanant du Quran et de la Sunna décrivant un contexte

particulier. Certaines polémiques avaient été émises par des conservateurs face à la place

importante qu’a le » ra’y« . Ainsi grâce à cette méthode, cet outil de la jurisprudence, l’école

Hanafite est l’école ayant la plus grande capacité d’adaptation contrairement aux autres

écoles juridiques comme l’explique le grand penseur et poète Pakistanais Muhammad Iqbal :

« Il s’agissait en fait ici d’une polémique entre les avocats de la méthode déductive et ceux

de la méthode inductive dans la recherche juridique. Les légistes de l’Iraq insistèrent à

l’origine sur l’aspect éternel de la « notion », tandis que ceux du Hidjaz mirent l’accent sur

son aspect temporel. Ces derniers, toutefois, ne se rendirent pas compte de la pleine

signification de leur propre position, et leur partialité instinctive en faveur de la tradition

juridique du Hidjaz les fit borner leur vision aux « précédents » qui s’étaient en fait

produits au temps du Prophète et de ses compagnons. Sans doute reconnaissent-ils la

valeur du concret, mais en même temps, ils l’éternisaient et se reportaient rarement au

Qiyâs basé sur l’étude du concret comme tel. Leur critique d’Abu Hanifa et de son école,

toutefois, libéra, pour ainsi dire, le concret et fit ressortir la nécessité d’observer le

mouvement et la diversité réelle de la vie dans l’interprétation des principes juridiques.

Ainsi, l’école d’Abu Hanifa, qui assimila pleinement les résultats de cette controverse, est
absolument libre et possède une capacité d’adaptation créatrice bien plus grande,

qu’aucune autre école de droit musulman ». [Muhammad Iqbal]

 Ainsi, grâce à la place importante de « l’Ijtihad » dans l’école hanafite, les juges

musulmans peuvent donner des avis juridiques sur des questions complexes dont la

réponse claire n’est pas présente dans les textes scripturaires.

Le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Selon quoi jugeras-tu

lorsque le besoin s’en présentera ? – Selon le Livre de Dieu, avait répondu Mu’âdh. – Et si

tu ne trouves pas (de solution explicite) dans le Livre de Dieu ? – Je jugerai alors selon les

Hadîths du Messager de Dieu, avait répondu Mu’âdh. – Et si tu ne trouves pas (de solution

explicite) dans les Hadîths du Messager de Dieu ? – Je ne manquerai alors pas de faire un

effort de réflexion (ijtihâd) pour formuler mon opinion, avait répondu Mu’âdh. » Sur quoi

le Prophète avait manifesté son approbation en ces termes : « Louange à Dieu qui a guidé

le messager du Messager de Dieu vers ce qu’agrée le Messager de Dieu » [rapporté par at-

Tirmidhî et Abû Dâoûd].

Le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) nous a expliqué la méthodologie

avec laquelle le faqih (juriste) doit répondre aux questions de fiqh, les tabi’un (successeurs

des compagnons) prendront après le Coran et la Sunna les paroles des compagnons plutôt

que leurs avis personnels. Ainsi la méthode du fiqh Hanafite se résume par les propos de

l’Imam Abu Hanifa :

« Je prends le Livre d’Allah lorsqu’il contient la réponse, sinon, je prends la Sunna du

messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui, si je ne trouve pas dans la Sunna,

jeprends l’opinion de ceux que je veux parmi ses compagnons, et je laisse celles de qui je

veux, je ne laisse leur opinion au profit de celle d’autres personnes, et lorsque l’on en vient

à l’opinion d’Ibraham, Ash-Sha`bi, Al-Huss, Ibn Sirin ou Sa`id Ibn Al-Musayyab, alors je

recours à l’Ijtihad comme ils l’ont fait ». [Imam Abu Hanifa]


Il existe ainsi 7 sources (fondements) dans le fiqh Hanafite :

1. Le Coran : c’est la source principale, aucune autre source ne peut la contredire car le
Coran est la parole d’Allah ta’ala préservée.

2. La sunna : il s’agit de la sunna Mash’oura (célèbre). Parce que la ville de Kûfa était
inondée de faux hadith attribués au Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur
lui).

3. Le Ijma’ (consensus) des compagnons : il s’agit de l’accord unanime des compagnons du


Prophète (saw), sur des questions non traitées par les sources précédentes. Il y a aussi le
consensus des savants musulmans qui ne peut être basé sur le faux, conformément
au hadith du Prophète :

L’Imam As-Suyuti (ra), nous rapporte que parmi les trois choses qu’Allah a promis à son

Prophète (saw), il y a le fait de ne jamais se mettre d’accord sur un égarement. Ce hadith

est rapporté aussi par At-Tabarani avec une chaîne de transmission remontant jusqu’à

AbdAllah Ibn ‘Umar et à L’Imam Al Haythami dans « Majma’ Az-Zawâid ». De même Ibn

Mâjah rapporte dans ses Sunan le dire du Prophète (saw) suivant : « Ma Communauté ne

se réunira pas sur une erreur ».

4. L’opinion individuelle d’un compagnon : si des compagnons divergent, on prend l’avis


qui convient le plus.

5. Le Qiyas (raisonnement par analogie) : quand il n’ y a aucune preuve claire, on a recours


au Qiyas.

6. L’Istihsân (la préférence) : Préférer une preuve à une autre car elle semble plus
conforme à la situation, même si elle est en apparence moins pertinente qu’une autre.
Par exemple, le fait de donner préférence à un hadith spécifique sur un hadith général.

7. La coutume locale (‘Ourf) : les coutumes locales, quand il n’y a pas de prescription
religieuse.
Abu Hanifa était très strict et très impliqué dans la recherche de la science de la religion

d’Allah, il faisait tout pour ne pas transgresser les limites imposées par Allah, il jugeait selon

ce qui était le plus authentique parmi les Hadith rapportés par les gens de confiance. Mais

certains, dû à sa crainte d’Allah, voyait en lui d’autres intentions et d’autres se mirent à le

critiquer de toute sorte. Comme l’explique Sufyan ath-Thawri le Grand Salaf.

Ainsi, en dehors du cadre du Coran, de la sunna et des paroles et des actes authentiques

attribués aux compagnons, Abu Hanifa ne se sentait pas tenu par aucune autre référence ou

autorité quelle qu’elle soit. Telle était sa méthode de réflexion et de déduction des faits, et il

la mettait toujours en pratique sans craindre personne.

Les statuts légaux


Pour les statuts légaux on distingue deux catégories de jugement : Al Ahkam At-

taklifia (de la responsabilité) et Al Ahkam Al Wad’iya (de l’indication).

 Al Ahkam At-taklifia (de la responsabilité)

Il y a 5 statuts légaux en Islam concernant le jugement de responsabilité :

 Fard/Wajib (obligatoire)

 Mandub (recommandé)

 Makrouh (déconseillé)

 Mubah/Jayz (Autorisé)

 Haram (Interdit)

 FARD/WAJIB (Obligatoire)

Il s’agit de l’obligatoire, ce que l’on doit faire. On reconnaît le Wajib lorsqu’il y a un

ordre et celui qui ne respecte pas le Wajib/Fard risque le châtiment d’Allah ta’ala. Les
Hanafites font une distinction entre Fard et Wajib. En effet, le Fard c’est lorsqu’il y a

un argument qui prouve son existence avec certitude (Qath’i) alors que le Wajib n’est

pas basé sur la certitude comme l’obligation de la Barbe par exemple.

Le fard nécessite la croyance et la pratique, car tout ce qui est Fard provient d’Allah il

n’y a donc pas possibilité d’erreur sur ce sujet (comme l’obligation de la prière). Nier

le fard est une apostasie en Islam. Le Wajib nécessite juste la pratique car il y a

toujours une possibilité d’erreur, et s’il y a possibilité d’erreur l’acte ne peut avoir le

même statut que le Fard car la croyance pour qu’elle en soit une, nécessite la

certitude. Nier le Wajib n’est pas une apostasie contrairement au Fard.

Un ordre devient donc obligatoire tant qu’il n’y a pas un argument prouvant le

contraire. Par exemple on sait d’après Anas que le Prophète (saw) a interdit de boire

debout (Mouslim). Or, dans d’autres hadith on apprend que le Prophète (saw) a bu

debout.

Le temps de l’obligation : Pour les Hanafites c’est le dernier temps. Ainsi, pour

l’accomplissement de la prière de Asr par exemple, il est obligatoire dès le début du

temps dans les autres écoles alors que chez les Hanafites elle devient obligatoire au

dernier temps (juste avant la prière de Maghreb). Ce qui veux dire qu’on peut très

bien prier au dernier moment dans l’école Hanafite, la prière ne sera pas affectée.

MANDUB/SUNNA (le recommandé)

Celui qui le fait avec soumission mérite une récompense, celui qui ne le fait pas ne

mérite pas de châtiment. On reconnaît le mandub lorsqu’il y a un ordre qui indique le

recommandé, on le reconnaît aussi lorsqu’il y a une récompense.

Chez les Hanafites tout ordre (‘Amar) indique l’obligation en théorie, sauf argument

contraire. Par exemple, Abu Qatâda rapporte que le Prophète (saw) a dit : « Lorsque

l’un de vous entre dans la mosquée, qu’il ne prenne pas place avant d’avoir fait deux

inclinaisons » (Al-Boukhâri et Mouslim). Dans un autre hadith un homme venu du

Najd vint voir le Prophète pour qu’Il (saw) lui donne des recommandations, parmi ces

recommandations et conseils il y a l’obligation des 5 prières obligatoires.


Donc nous voyons que le premier hadith indique l’ordre mais le deuxième montre

que cela est juste une recommandation puisque le Prophète (saw) n’a pas parlé de

la prière de salutation de la mosquée comme une obligation.

 MUBAH/JAYZ (autorisé)

Ni Halal ni Haram, l’acte est autorisé. A noter qu’un acte Mubah peut devenir

obligatoire s’il permet à certains d’éviter le Haram.

 MAKROUH (déconseillé)

Celui qui le fait n’a pas de châtiment. Les Hanafites distinguent ici aussi, deux types

de Makrouh : Makrouh tanzihan (légèrement déconseillé) et le Makrouh Tahriman

(fortement déconseillé et quasi synonyme de Haram)

 HARAM

Ce qui est interdit. Celui qui le fait mérite le châtiment d’Allah. On le reconnaît grâce

à:

 Une interdiction (« ne faite pas », « ne tuez pas » …)

 Un ordre d’éviter (« Évitez les 7 grands péchés »)

 Le châtiment (« Allah a maudit untel »)

Une chose importante à souligner, Allah dit dans le Coran : « Et ne dites pas,

conformément aux mensonges proférés par vos langues : « Ceci est licite, et

cela est illicite », pour forger le mensonge. » (Coran 12 ;40). C’est pourquoi les

savants du salâf avaient peur de prendre la responsabilité de parler au nom d’Allah,

ils ne disaient jamais Halal ou Haram. Ils disaient plutôt « je n’aime pas cela » ou des

formules de ce type. Sauf si l’acte en question est clairement Haram, avec certitude

(comme l’adultère par exemple). Il est triste de constater aujourd’hui que les

musulmans sont obsédés par le Haram, alors que même les savants du Salâf se

gardaient de prononcer ce statut à tout-va. Les simples musulmans ne sont pas

autorisés à prononcer le Halal ou le Haram en s’appuyant sur le Coran et la Sunna

car il n’en ont tout simplement pas les compétences.

 Al Ahkam Al Wad’iya (de l’indication)


Il y a deux statuts : As-Siha (la validité) et Al-Boitlan (L’invalidité). Cette indication

concerne nos Ibadat (adorations) et nos Mu’amalat (relations).

Définition : Chez les Hanafites, la validité fait tomber le rattrapage. Dans les autres

écoles, c’est tout ce qui est compatible avec l’ordre (faire ce qu’on nous demande de

faire). Par exemple, pour les Hanafites une personne qui prie sans ses ablutions voit

sa prière invalidé et il doit la rattraper.

Dans les Mu’amalat par exemple il faut voir si l’acte est valide ou pas. Par exemple :

Une personne qui vend de l’alcool mais qui n’a pas encore reçu le paiement n’est

pas tenu d’être payé car l’acte en lui même est interdit (alcool). On reconnaît le statut

d’un acte grâce à : An-Nafi (la négation) An-Nahi (l’interdiction).

Dans un acte, il y a trois éléments à prendre en compte (Exemple de la prière) :

 l’Acte en lui même (Pour la prière par exemple il s’agit de l’intention jusqu’au
salam final, c’est à dire la prière en elle même)

 Kharij al Azim : Élément extérieur ayant un rapport de dépendance avec l’acte


(Ablutions, Kibla, pureté des vêtements …)

 Al Kharij Ghair ul Azim : Élément extérieur n’ayant pas de rapport de dépendance


avec l’acte (prier avec des vêtements volés …).

Ainsi pour quelqu’un qui prie avec des vêtements volés. La prière est l’acte en lui-

même (mouvement de la prière …), les vêtements ont un rapport direct parce qu’on

se couvre avec, et le fait qu’ils soient volés n’a pas de rapport avec l’acte en lui-

même (l’adoration). L’interdiction touche donc un de ces trois éléments : si elle

touche l’acte, l’acte est interdit (vendre de l’alcool).

Chez les Hanafites un acte n’est invalide que si c’est l’acte en lui même qui est

Haram. Ainsi prier avec des vêtements volés n’invalide pas la prière, mais la

personne commet un péché. Il faut faire la différence entre le statut de la

responsabilité (haram, halal …) et le statut de l’indication (valide/invalide). Dans

l’école Hanafite l’interdit indique la validité en règle général Allah ta’ala nous laisse le

choix de faire ou de ne pas faire (c’est une épreuve, une sagesse). L’islam ne nous
interdit pas un acte s’il est déjà invalide, cela n’a pas de sens. Bien sur si l’acte en lui

même est interdit alors l’acte est invalide, mais si c’est un élément extérieur qui est

interdit alors il est valide chez les Hanafites.


Conclusion:
Hanafi is the fiqh with the largest number of followers among Sunni Muslims. It is
predominant in the countries that were once part of the historic Ottoman Empire,
Mughal Empire and Sultanates of Turkic rulers in the Indian subcontinent, northwest
China and Central Asia. In the modern era, Hanafi is prevalent in the following
regions: Turkey, the Balkans, Syria, Lebanon, Jordan, Palestine, Egypt, parts of Iraq,
the Caucasus,
partsof Russia, Turkmenistan, Kazakhstan, KyrgyzstanTajikistan, Uzbekistan, Afghan
istan, Pakistan, parts of India and China, and Bangladesh.

He sources from which the Hanafi madhhab derives Islamic law are, in order of
importance and preference:
the Quran, and the hadiths containing the words, actions and customs of the Islamic
prophet Muhammad (narrated in six hadith collections, of
which SahihBukhariand Sahih Muslim are the most relied upon); if these sources
were ambiguous on an issue, then the consensus of the Sahabah community (Ijma of
the companions of Muhammad), then individual's opinion from the
Sahabah, Qiyas (analogy), Istihsan (juristic preference), and finally local Urf (local
custom of people).

Abu Hanifa is regarded by modern scholarship as the first to formally adopt and
institute analogy (Qiyas) as a method to derive Islamic law when the Quran and
hadiths are silent or ambiguous in their guidance

The foundational texts of Hanafi madhhab, credited to AbūḤanīfa and his


students Abu Yusuf and Muhammad al-Shaybani, include Al-fiqh al-
akbar (theological book on jurisprudence), Al-fiqh al-absat (general book on
jurisprudence), Kitab al-athar (thousands of hadiths with commentary), Kitab al-
kharaj and Kitab al-siyar (doctrine of war against unbelievers, distribution of spoils of
war among Muslims, apostasy and taxation of dhimmi).

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