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Ed 4212
Ed 4212
Les radars
être mobiles lorsqu’ils sont embarqués sur des transpondeur pour émettre ces informa- V 40 à 70 GHz
véhicules (terrestres, aériens ou maritimes). tions). Les radars secondaires n’exploitant pas W 70 à 100 GHz
le signal réfléchi de la cible, ils nécessitent
Les deux modes d’émission utilisés sont : moins de puissance (environ 1 000 fois moins
les émissions pulsées (figure 2) : des impul- qu’un r adar primaire). risque lié à l’exposition aux rayonnements
sions très courtes sont émises et le temps ionisants (rayonnements X) présents aux
plus ou moins long entre deux impulsions est La puissance émise par les radars conçus pour abords d’un élément d’amplification du signal
exploité pour lire les éventuels échos reçus. détecter des objets lointains est souvent très appelé le klystron. Les radars à klystron sont
Les radars à impulsions permettent de mesu- importante (de quelques watts (W) à quelques des radars fixes très puissants utilisés pour
rer notamment la distance, l’altitude, la direc- dizaines de mégawatts). Lorsque l’émission la surveillance aérienne civile ou militaire.
tion et la taille de la cible ; est pulsée, toute la puissance est contenue
les émissions continues (figure 3) : le signal dans une impulsion de courte durée (de l’ordre Lors d’opérations de maintenance, d’autres
est émis de façon continue. Les radars uti d’une microseconde). Les impulsions sont ré- risques sont à prendre en compte :
lisant ce type d’émission sont destinés à me- pétées toutes les millisecondes environ. risque de chute de hauteur : les antennes
surer la vitesse en exploitant l’effet Doppler sont généralement placées au sommet de
(application courante pour le contrôle de la Les bandes d’émission radar sont codifiées mâts ou de bâtiments ;
vitesse des véhicules). en fonction de la fréquence de la porteuse risque électrique : présence de haute ten-
(tableau 1). sion ;
On considère différents types de radars : risque mécanique lié aux antennes tour-
nantes.
les radars primaires émettent des ondes et
détectent les signaux réfléchis pour obtenir Les risques pour la santé
des informations sur les cibles se trouvant des travailleurs La suite de ce document ne traite que des
dans leur zone d’émission (position, direc- risques liés aux champs électromagnétiques.
tion…) ; Compte tenu des puissances mises en œuvre
les radars secondaires (utilisés en navi- et en fonction des technologies d’amplifica- Compte tenu des fréquences utilisées par les
gation aérienne) se limitent à interroger un tion utilisées, plusieurs types de risques pour radars, l’effet principal avéré sur la santé se
aéronef en émettant un signal codé et à me- l’homme peuvent être rencontrés : manifeste par un échauffement des tissus
surer les signaux émis par le transpondeur risque lié à l’exposition au champ électro biologiques.
de l’avion. Cela permet d’obtenir la position magnétique émis par l’antenne (c’est le risque La profondeur de pénétration de l’onde est
et l’identification de l’avion sous réserve majeur) ou par une fuite le long du guide dépendante de la fréquence d’émission ; plus
que celui-ci soit coopératif (qu’il utilise son d’onde ; la fréquence est élevée, moins l’énergie est
absorbée profondément dans les tissus :
aux fréquences inférieures à 6 GHz, l’éner-
gie absorbée dans les tissus est quantifiée
par le débit d’absorption spécifique (DAS)
exprimé en W/kg ;
aux fréquences supérieures à 6 GHz, l’éner-
τ T gie est absorbée en surface et l’effet se traduit
par un échauffement superficiel de la peau
ou de l’œil. On caractérise les champs électro-
Impulsions de durée τ et de période de répétition T magnétiques aux fréquences supérieures à
6 GHz par la densité de puissance surfacique
Figure 2. Émission pulsée
exprimée en W/m2.
D’autre part, entre 3 MHz et 10 MHz, il existe En complément, l’arrêté du 14 mai 2018 pré- Dans toutes ces situations, il est nécessaire
également un risque d’apparition d’effets de cise les conditions et les modalités d’appli- d’évaluer le risque d’exposition par le calcul
stimulation du système nerveux central et cation dans les organismes du ministère des ou par des mesures sur site. Quelle que soit la
périphérique qu’il conviendra de prendre en Armées pour le personnel civil et le personnel méthode, l’évaluation est complexe à mener
compte lors de l’évaluation. militaire qui exerce des activités de même na- pour de multiples raisons : champs pulsés, an-
ture que celles confiées au personnel civil. tennes tournantes, multiplicité des antennes
sur un même site…
La réglementation
L’évaluation des risques En fonction de la méthode choisie, il est néces-
L’ensemble des aspects réglementaires est saire de collecter les informations suivantes :
détaillé dans la fiche INRS ED 4204 (La régle- En première approche, le diagramme d’émis- évaluation par le calcul : fréquence de la
mentation en milieu professionnel). sion de l’antenne qui caractérise l’intensité du porteuse, puissance fournie à l’antenne (crête
champ émis dans chaque direction peut être et moyenne), gain de l’antenne, dimensions
Les valeurs réglementaires applicables à l’ex- utilisé pour évaluer les risques. La représen- de l’antenne, largeur et fréquence de répé-
position aux radars sont fixées : tation graphique des lobes de rayonnement tition des impulsions, vitesse de rotation de
pour le public : par la recommandation permet de vérifier si certaines zones suscep- l’antenne, angles d’ouverture, hauteur par
européenne 1999/519/CE du 12 juillet 1999 tibles d’être occupées par des personnes sont rapport au sol… ;
reprise au décret n° 2002-775 du 3 mai 2002 ; soumises au rayonnement. évaluation par les mesures : fréquence de
pour les travailleurs : par le Code du travail la porteuse, largeur et fréquence de répéti-
aux articles R. 4453-3 pour les valeurs limites En règle générale, les faisceaux des stations tion des impulsions. La méthode de mesure
d’exposition (VLE) et R. 4453-4 pour les va- radars fixes sont orientés vers le ciel et le cône proposée par la recommandation ECC (02)04
leurs déclenchant l’action (VA). d’émission est très étroit. Ceci permet d’éviter peut être utilisée.
tout risque d’exposer des personnes en si-
En complément, l’arrêté du 5 décembre 2016 tuation normale de travail. Dans les cas où le En matière de mesure, les instruments dispo-
vient préciser les grandeurs physiques que faisceau pourrait être dirigé vers des zones au nibles sur le marché ne permettent pas tous
représentent les valeurs limites d’exposition sol ou des bâtiments, les radars doivent être la détection des impulsions de façon techni-
professionnelle et les valeurs déclenchant dotés de dispositifs qui interdisent l’émission quement satisfaisante. Il s’agit alors de choi-
l’action décrivant l’exposition à des champs vers ces zones. sir un instrument adapté en fonction du type
électromagnétiques en milieu de travail. d’évaluation recherchée :
Dans le cadre de l’évaluation des risques, recherche de fuite de champ sur les émet-
Le respect des valeurs déclenchant l’action il convient de s’assurer que ces dispositifs teurs et les guides d’ondes : privilégier une
(VA) précisées dans le tableau 2 permet de se existent et permettent bien d’assurer la sécu- sonde isotropique adaptée à la fréquence
protéger des effets thermiques. rité des zones potentiellement occupées par de la porteuse à mesurer. L’objectif n’est pas
des personnes. d’obtenir une mesure précise à comparer aux
En ce qui concerne les champs impulsion- valeurs déclenchant l’action, mais de détec-
nels émis par les radars, la VA est détermi- Le lobe principal d’émission est presque tou- ter une éventuelle fuite qu’il conviendra de
née à partir de la fréquence de la porteuse, le jours accompagné de lobes secondaires qui signaler en vue de sa réparation ;
respect de la VA protégeant contre les effets rayonnent une énergie non négligeable à la mesure du champ en vue de statuer sur le
thermiques. périphérie du lobe principal. Les dispositifs risque par comparaison aux valeurs déclen-
cités précédemment ne protègent pas tou- chant l’action : utiliser un analyseur de spectre
De plus, la densité de puissance de crête jours du risque d’exposition lié à ces émis- associé à une antenne de mesure adaptée à la
moyenne calculée sur la durée d’impulsion sions secondaires. fréquence de la porteuse à mesurer. Choisir
ne doit pas excéder 1 000 fois la valeur limite un appareil disposant d’une très grande ré-
d’exposition relative aux effets thermiques. Dans certains cas, il ne sera pas possible d’évi- solution ou avec une résolution telle que les
ter d’émettre dans une direction occupée par paramètres proposés par la recommandation
Entre 300 MHz et 6 GHz, le respect de la va- des personnes (travailleurs sur échafaudages ECC (02)04 soient respectés.
leur limite d’exposition de 10 mJ/kg au niveau installés sur un bâtiment voisin, travaux sur
Les moyens
Tableau 2. Valeurs d’action (VA) pour les travailleurs selon l’article R. 4453-4 du Code du travail de prévention
Gamme de VA (E) VA (B) La prévention des risques autour des instal-
fréquence (f) Champ électrique Champ magnétique lations radars passe par la mise en œuvre de
en V/m en µT mesures de protection techniques et organi-
sationnelles.
1 MHz ≤ f < 10 MHz 6,1.108/f 2.106/f
10 MHz ≤ f < 400 MHz 61 0,2 Mesures de protection techniques
400 MHz ≤ f < 2 GHz 0,003.√f 0,00001.√f
Dispositifs d’évitement interdisant à l’an-
2 GHz ≤ f < 6 GHz 140 0,45 tenne de pointer vers des zones sensibles
(voies de circulation, locaux occupés par des
6 GHz ≤ f < 300 GHz 140 0,45
personnes, zones publiques, installations
f en Hertz techniques…)
Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles
• •
65, boulevard Richard-Lenoir 75011 Paris Tél. 01 40 44 30 00 www.inrs.fr info@inrs.fr •
Champs électromagnétiques ED 4212 2e édition • novembre 2020 • 1 000 ex. • ISBN 978-2-7389-2609-8 • Mise en pages : Opixido • Schémas : Atelier Causse • Imprimé par Stipa