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5ème Ingénieur Aéronautique

Radar - Télécom

Chapitre 02:

Théorie du RADAR

2023/2024
THEORIE DU RADAR
1 - INTRODUCTION.............................................................................................................. 1
2 - PRINCIPES FONDAMENTAUX ....................................................................................... 2
3 - LE RADAR A IMPULSIONS ............................................................................................. 3
3.1 - Principe – Forme du signal ............................................................................................ 3
3.2 - Influence de la fréquence de récurrence (PRF) sur la performance ............................... 3
3.3 - Influence de la durée de l’impulsion (t) sur la performance ............................................ 4
3.4 - A propos de la portée des radars .................................................................................. 6
4 - STRUCTURE DU RADAR................................................................................................ 7
4.1 - Schéma de structure générale....................................................................................... 7
4.2 - L'antenne ...................................................................................................................... 8
4.3 - Le duplexeur ................................................................................................................14
4.4 - L'émission des RADAR ................................................................................................15
4.5 - La réception .................................................................................................................16
4.7 - Exploitation de l’information..........................................................................................18
4.7 - Synchronisateur ...........................................................................................................18
5 - FREQUENCE RADAR ET APPLICATIONS ....................................................................19
5.1 - Bande L (1000 à 2000 MHz).........................................................................................19
5.2 - Bande S (2 à 4 GHz) ....................................................................................................19
5.3 - Bande C (4 à 8 GHz)....................................................................................................19
5.4 - Bande X (8 à 12 GHz) ..................................................................................................19
Théorie du radar

THEORIE DU RADAR

1 - INTRODUCTION

Le RADAR (RAdio Detection And Ranging) est un système électronique qui détecte et
localise des objets de différente nature généralement invisibles à l'œil nu en raison de la
distance, de l'obscurité, ou de la couverture nuageuse.
Il opère en rayonnant de l’énergie électromagnétique vers les objets à détecter (les cibles) et
analyse les échos réfléchis par eux
Les cibles peuvent être des avions, des navires, des automobiles, des véhicules spatiaux
mais aussi des astres, des oiseaux, des insectes ou même des gouttes d’eau !
Le RADAR peut aussi bien déterminer la position d'un objet, sa distance à la station
observatrice et, si l'objet se déplace, sa vitesse et la direction de ce déplacement.

Le RADAR rayonne dans le spectre hyperfréquence des ondes radio, entre 400 MHz jusqu’à
40 GHz environ. Mais il peut aussi utiliser des fréquences plus basses pour la longue portée
(Bande HF) ou des fréquences plus élevées optiques ou infrarouge (Radar laser et LIDAR).
Le système RADAR varie donc avec la fréquence utilisée, ses dimensions pouvant aller de
la taille de plusieurs terrains de football à un petit objet qui tient dans la main.
Malgré ces importantes différences, il apparaît que le principe de base du RADAR reste
toujours le même.

Enfin, le RADAR a d’abord été (et est toujours) très utilisé par les militaires, mais beaucoup
d’applications civiles l’utilisent de nos jours, comme le contrôle du trafic aérien ou maritime,
la mesure des vitesses pour l’industrie ou le respect de la loi, la surveillance ou l’observation
spatiale et de la Terre, comme détecteur d’environnement.
Il y a également beaucoup d'autres utilisations possibles du radar comme moyen de
recherche ou dispositif de poursuite et télémesure.

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2 - PRINCIPES FONDAMENTAUX

Le RADAR rayonne un faisceau


d’onde très fin et donc très directif
à partir de son antenne. Ce
faisceau balaye la région où sont
sensés se trouver des cibles
potentielles. Lorsqu’une cible est
illuminée par ce faisceau, elle
intercepte une partie de l’énergie Cible
transmise et en réfléchie une
autre vers le RADAR.
RADAR

Puisque la plupart des systèmes RADAR ne peuvent pas émettre et recevoir en même
temps, une antenne unique est utilisée sur le principe du partage dans le temps entre
l’émission et la réception.

Le récepteur extrait les signaux réfléchis utiles et (en théorie) rejette ceux qui n’ont pas
d’intérêt. Par exemple, un signal utile peut être celui réfléchi par un avion et non ceux
réfléchis par les villes ou les orages environnants.

Le RADAR mesure la position de la cible en coordonnées polaires (azimut – distance) :

 En connaissant le temps t de propagation aller/retour de l’impulsion


émise par le RADAR, on en déduit facilement la distance D cible/RADAR :

Dct
2
Où c est la vitesse de la lumière…

 Quant à l’azimut de la cible, il est simplement égal à l’azimut dans lequel


rayonne l’antenne…

Ensuite, en connaissant les différentes positions que prend la cible au cours du temps, on
peut en déduire sa route, sa vitesse et ainsi prédire sa trajectoire.
Dans beaucoup d’applications RADAR, une cible est considérée comme détectée lorsque sa
route est connue.

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3 - LE RADAR A IMPULSIONS

C’est le type de RADAR le plus répandu.

3.1 - Principe – Forme du signal


Son signal consiste en l’émission de train d’onde, des impulsions de courte durée, comme le
montre la figure suivante :

PRF
Durée de
l’impulsion
Amplitude

Temps

PRF : (Pulse Repetition Frequency) C’est la fréquence à laquelle sont envoyées les
impulsions. Par exemple, un PRF de 1000 Hz signifie que 1000 impulsions sont émises par
seconde. On peut l’appeler également fréquence de répétition ou fréquence de récurrence
(Fr) ou raisonner en terme de période (Tr).

Durée de l’impulsion (t) : C’est le temps alloué à l’émission, de l’ordre de la microseconde.

Ces deux caractéristiques ont une influence non négligeable sur les performances du
RADAR :

3.2 - Influence de la fréquence de récurrence (PRF) sur la performance


Comme nous l’avons déjà vu, le RADAR connaît la distance de la cible en mesurant le
temps aller/retour de l’impulsion.
Il faut donc que le RADAR reçoive les échos des cibles avant qu’il n’émette une autre
impulsion, sinon il sera dans l’incapacité de mesurer la distance…

En fait, et puisque PRF est une donnée fixée du RADAR, on a un temps maximum de
propagation aller/retour de l’impulsion.
Ce temps maximum implique une distance, elle aussi maximale à laquelle peut se situer une
cible : C’est la portée maximale théorique du RADAR (D max.).

c cTr
Et on a : Dmax   avec c la vitesse de la lumière.
2
PRF 2

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Exemple :
Pour une fréquence de récurrence de 1000 Hz, la portée maximale théorique du RADAR est
310 8
de : 
150000 m 150 km
2
1000

Remarque :
Cette portée est sous réserve de puissance suffisante à l’émission. Dans la pratique, le
RADAR est toujours limité en distance par la puissance, jamais par la fréquence de
répétition…

3.3 - Influence de la durée de l’impulsion (t) sur la performance

3.3.1 - La zone aveugle (dead zone)


Le RADAR ne pouvant émettre et recevoir en même temps, il faut qu’il ait fini d’émettre une
impulsion (de durée t) avant de recevoir le début d’un écho. On définit ainsi une distance
minimale Dmini à laquelle une cible doit se trouver de l’antenne RADAR pour être détectée.

c t
Et on a : Dmini 
2

Exemple :
Soit une impulsion de t = 2 s.
Cette impulsion a une « longueur » de 2 x 300 = 600 mètres dans l’air.
Une cible située à moins de 300 mètres de l’antenne ne sera pas détectée par le RADAR.
3.3.2 - Le pouvoir séparateur en distance radiale
Pour pouvoir séparer deux cibles en distance radiale, il faut que le RADAR reçoive deux
échos séparés :

Voici deux avions en poursuite s’éloignant au plus vite d’un radar :

Cibles RADAR

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Cas de l’impulsion trop « longue » ou de cibles insuffisamment espacées :

L’impulsion est émise par le RADAR…

… Elle commence à repartir de la première cible et arrive à la deuxième…

… Lorsqu’elle repart de la deuxième cible, elle se rattache au premier écho …

… Finalement, un seul écho repart des deux cibles,


le RADAR ne détectera donc qu’une cible …

Pour une « longueur » d’impulsion donnée, il faut donc que la distance radiale des deux
cibles soit plus grande que la moitié de celle-ci pour que les deux cibles apparaissent
séparées.

Et donc le pouvoir séparateur en distance radiale d’un radar se calcule de la façon suivante :

 c t
pouvoir séparateur en distance radiale 
2

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3.4 - A propos de la portée des radars


Nous avons vu au Chapitre 02 de ce cours qu’en espace libre, une onde électromagnétique
1
s’affaiblit en . Pour les radars, du fait de l’aller-retour de l’onde émise, cet affaiblissement
D2
1
devient en 4 avec D la distance radar – cible.
D
De plus, cet affaiblissement est fonction d’autres paramètres comme la taille de l’antenne, la
longueur d’onde émise, le pouvoir de réflexivité de la cible…

En bref, l’équation du radar à impulsion peut se résumer ainsi :

P 


2
t
D4 K E

PR

Avec :
 D : Distance radar – cible
 PE : Puissance à l’émission
 PR : puissance reçue
 t : durée de l’impulsion
 : Longueur d’onde
 K : une fonction d’autres paramètres comme par exemple la
surface équivalente de la cible…

Pour un récepteur donné (i.e. P R fixé), il apparaît que la portée augmente notamment si :
 On augmente la puissance d’émission ;
 On augmente la longueur d’onde (on diminue la fréquence) ;
 On augmente la durée des impulsions (volume de cible).

Exemple d’application :
Enoncé :
Un radar de portée 100 Nm a une puissance d’émission de 4 MW. Si on voulait que cette
portée double, toutes choses égales par ailleurs, quelle devrait alors être sa puissance
d’émission ?

Solution :
On a : D14 = K x P1, ou encore : (100 Nm)4 = K x 4 MW
Et, D24 = K x P2

D24 = (2 x D1)4 = 24 x D14 = 16 x D14 = 16 x K x P1

D’où : P 2 = 16 P1

La puissance d’émission de ce nouveau radar devra alors être de 64 MW.

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4 - STRUCTURE DU RADAR

4.1 - Schéma de structure générale

Antenne
tournante
Entraînement
de l’antenne en
azimut

Emetteur Récepteur

Duplexeur
Synchronisateur

Système de
balayage radial

Le balayage radial du spot se fait à vitesse constante et est synchronisé avec les impulsions
émises. Les échos reçus sont visualisés par la surbrillance du spot et il en résulte que la
distance de la cible dans l’espace sera représentée par la distance de ce point lumineux au
centre de l’écran.

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4.2 - L'ANTENNE

4.2.1 - Rôle
Son rôle est de concentrer l'énergie émise par le radar dans un angle solide déterminé.
Ainsi, elle rayonne dans l'espace et capte de l'énergie sous forme de champs
électromagnétique à hautes fréquences.
L'antenne assure donc :
 L'adaptation entre le milieu guidé et l'espace libre ; lorsque cette adaptation
est parfaite, la transition se fait sans perte, c'est-à-dire que toute l'énergie
provenant du milieu guidé est rayonnée dans l'espace.
 La répartition de l'énergie rayonnée dans l'espace (elle se caractérise par le
diagramme de rayonnement de l'antenne ).

Exemple de diagramme de rayonnement en site, dit en cosécante2

Zmax.

D
Dmax.

C Cône mort
Dmax. portée maximale
Zmax. Altitude maximale
Gabarit
Forme réelle du faisceau

La forme de l'antenne dépend des exigences du point de vue repérage horizontal et vertical.

Elle est composée de :


 une source d'éclairement
 un réflecteur
 une ligne d'alimentation
 un socle

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4.2.2 - La source
Les antennes radars sont toutes faites à partir de sources primaires ou élémentaires qui sont
soit installées au foyer d'une optique, soit associées en réseaux. Les sources élémentaires
ont presque toujours un rayonnement qui n'est pas très directif (faisceau de rayonnement
large). La directivité (finesse du faisceau) est donc obtenue soit par l'optique, soit par
l'organisation en réseaux.

Les sources élémentaires sont essentiellement les suivantes :

Dipôle demi-onde
Il est très utilisé dans les réseaux de sources. Associé à un réflecteur, il peut également
servir de source primaire pour éliminer un paraboloïde. Il est généralement à bande assez
étroite.

Les cornets
On appelle cornet un guide d'onde à section progressivement croissante se terminant par
une ouverture rayonnante. Ils fournissent des ondes polarisées linéairement.

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Hélices
Une hélice est une antenne à rayonnement longitudinal qui peut être considérée comme
l'alignement d'un nombre n d'antennes élémentaires, constituées par chacune de ses spires.
L'intérêt des hélices est d'avoir un diagramme de rayonnement de révolution autour de OZ
(cas des paraboloïdes de révolution). Leur bande passante est assez élevée. On peut
optimiser leurs diagrammes en enroulant les hélices sur des troncs de cône.

Bougies
Leur principe de fonctionnement est le même que celui des hélices. La bougie peut être
considérée comme une antenne à rayonnement longitudinal formée d'un grand nombre
d'antennes de longueur L. Les diagrammes obtenus sont assez ouverts (20 à 30°).

Guides à fentes
Les fentes rayonnent de la puissance si elles coupent des lignes de courant. En effet, elles
peuvent être considérées comme un élément d'impédance Z mis en série sur les lignes de
courant. D'où apparition d'une différence de potentiel entre les parois, d'un champ électrique,
et rayonnement vers l'extérieur. On démontre que le champ rayonné par une fente est de
même nature que celui rayonné par un dipôle de même longueur.

- - - -
i E
+ + + +

En particulier, si la longueur de la fente est proche de /2, le diagramme de rayonnement est


celui du dipôle demi-onde.
Par ailleurs, la puissance rayonnée par la fente est proportionnelle au carré du courant qui la
traverse. On pourra donc régler le couplage de la fente avec le guide en choisissant sa
position et son inclinaison.
Les fentes peuvent être placées sur le grand côté ou sur le petit côté du guide. En pratique,
95% de la puissance sous guide peut ainsi être rayonnée, ce qui est excellent.

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/2
/2

Les guides à fentes sont utilisés comme sources primaires devant des réflecteurs cylindro-
paraboliques, qui assurent la focalisation des ondes dans le plan perpendiculaire à
l'alignement.

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4.2.3 - Le réflecteur
Rappel : ouverture du lobe () en fonction de l’envergure D du réseau de sources et de la
longueur d’onde :

70 




D

Antennes à réflecteurs :

Paraboloïde de révolution :
On place une source primaire au foyer d' une antenne parabolique. Les rayons réfléchis sont
alors parallèles à l' axe de symétrie et réciproquement.

O
F

En outre, une défocalisation de la source primaire entraîne une déviation du faisceau sans
déformation importante. Cette propriété est utilisée dans les antennes à balayage conique du
faisceau où la source primaire S décrit un cercle dans le plan focal du paraboloïde de telle
manière que l'axe du faisceau décrive un cône centré sur OF.

S
O
F

Antennes peau d'orange :


La découpe du réflecteur est de forme elliptique ou pseudo-elliptique pour aboutir à une
ouverture rayonnante de hauteur H et de largeur L différentes.

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Antennes offset :
Pour éviter que la source primaire S ne présente un masque pour les ondes réfléchies par le
paraboloïde, on peut placer cette source dans une région où les ondes re rayonnées sont
faibles ou nulles. Cela est obtenu en déportant la source sur un coté du réflecteur, celle-ci
restant évidemment au foyer F du paraboloïde.

Antennes Cassegrain :
Ce sont des antennes plus compactes et plus pratiques, utilisant plusieurs réflecteurs. Pour
leur réalisation, ces antennes peuvent faire appel à des rotations de la polarisation des
ondes et des réflecteurs semi-transparents. Dans l'antenne Cassegrain inversée, l'onde
émise en polarisation verticale est d'abord réfléchie par le réflecteur B; le réflecteur plan A la
réfléchit à nouveau, mais en rendant sa polarisation horizontale; B transparent pour cette
polarisation laisse alors le rayonnement s'effectuer vers l'extérieur. Cette disposition est
utilisée pour réaliser des antennes à faible inertie, seul le réflecteur A étant alors mobile,
pour une rotation du réflecteur A, le faisceau est défléchi de 2.
Les performances de ces antennes sont similaires à celles des paraboloïdes.

A B

2

F
F F


classique plane inversée

Antennes plates
On constitue l'ouverture plane en associant un grand nombre de sources élémentaires sur
un réseau plan généralement régulier. L'espacement entre les sources doit être de 0,5 à 0,7
 (longueur d'onde). Ces sources peuvent être des cornets, des bougies... Il est alors
possible de réaliser directement le diagramme de rayonnement désiré, en dosant
convenablement l'amplitude et la phase des ondes émises pour chaque source du réseau.
Mieux contrôlées, les antennes planes sont de meilleure qualité que les antennes à
réflecteur.

Réseau de guides à fentes ou de Principe de l’alimentation


sources élémentaires = matrice des sources élémentaires

Antenne plate montée sur F-16

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Antennes à balayage électronique


Afin d'augmenter la directivité du réseau obtenu par association de sources élémentaires, on
oriente le plan d'onde en effectuant un déphasage entre les sources qui correspond au trajet
de l'onde entre la source et le plan d'onde, perpendiculaire à la direction de propagation
.On forme une antenne qui reçoit (ou émet) de façon privilégiée les signaux provenant de
la direction.
Ce dispositif permet:
 de changer quasi instantanément la direction analysée par le radar (en
changeant le déphasage de chaque antenne élémentaire)
 de changer rapidement la forme du faisceau rayonné (fin, large...) et
donc d'obtenir un radar multifonctions
 de pouvoir, s'il y a un grand nombre d'éléments sur le réseau,
introduire de légères modifications aux déphasages élémentaires afin
de réduire le rayonnement parasite dans certaines directions.

Direction de rayonnement

S0
Sn-1

(n-1)
2

3

4

0

4.3 - Le duplexeur
Pour éviter toute ambiguïté, précisons que le duplexeur n'est pas un composant de
l'antenne, mais un élément bien à part dans le radar.

C'est un aiguilleur électronique permettant, d'une part au signal émis d'être dirigé vers
l'antenne avec une perte minimale tout en isolant convenablement le récepteur (qui est fait
pour manipuler des puissances extrêmement faibles, inférieures au picowatt) et d'autre part
au signal reçu d'être totalement dirigé vers le récepteur, sans dérivation vers l'émetteur et
avec des pertes minimales.

La complexité des duplexeurs dépend du niveau de puissance du signal émis (10 kW à 10


MW), elle est liée à la limitation des fuites vers le récepteur qui ne peut supporter des
signaux supérieurs à 100 mW sans détérioration.
Il existe malgré tout des radars qui disposent de deux antennes, une pour l'émission, l'autre
pour la réception : c'est le cas de la plupart des radars dits CW (Continuous Wave) dans
lesquels l'émetteur émet en permanence.

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4.4 - L'émission des RADAR

4.4.1 - L'émetteur
L'émetteur lance à intervalles réguliers (par exemple, toutes les millisecondes) des signaux
très brefs (par exemple, 1 microseconde de durée), à une fréquence donnée. Il transforme
donc l'énergie électrique fournie par le modulateur et les sources d'alimentation en énergie
radioélectrique à très haute fréquence. Sa partie active est le tube d'émission dans lequel est
engendrée l'impulsion hyperfréquence à la fréquence et la puissance désirées.

On distinguera deux grandes parties dans un émetteur :


 Le tube de puissance, élément hyperfréquence de l'émetteur délivrant le
signal à émettre avec les qualités désirées de puissance, durée, fréquence,
stabilité, etc...
 Le modulateur, élément de commande (et de régulation) du tube de
puissance, transposant le signal de synchronisation en un signal de
commande accessible au tube hyperfréquence, et lui délivrant l'énergie
nécessaire.

Outre le tube d'émission, l'émetteur comprend des dispositifs annexes tels que le système de
refroidissement, d'alimentation, les circuits de mise en route et de contrôle.
Rendement global : 10 à 30 %
4.4.2 - Le modulateur
Le modulateur constitue la partie active de l'émetteur. Ce sont les dispositifs grâce auxquels
les tubes d'émission radar peuvent fonctionner en impulsion. A partir de la synchronisation,
ces dispositifs doivent être aptes à délivrer les tensions d'alimentation et de commande des
tubes pendant la durée des impulsions émises, et ceci avec les courants conve nables.

Dans les étages de moyenne puissance des chaînes d'amplification, le modulateur fournit
simplement un signal de commutation. Il joue uniquement le rôle d’interrupteur, l'énergie
nécessaire à l'amplification étant fournie par ailleurs.

Par contre, dans les étages très haute puissance, le rôle du modulateur est double. Il sert à
la fois de réservoir d' énergie et de commutation de puissance.

Les puissances de crête délivrées par le modulateur sont très importantes; il y correspond
des courants de plusieurs dizaines d'ampères sous des tensions de plusieurs dizaines de
milliers de volts.

La qualité des signaux délivrés par le modulateur doit être très soignée pour permettre
d'éviter des effets parasites sur le signal émis.

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4.5 - La réception

4.5.1 - Le récepteur
Elément le plus complexe du radar, il doit traiter et amplifier le signal radar :
 Sa sensibilité doit être très grande (jusqu' à 10-15 W).
 Il amplifie les signaux dans de très grandes proportions (1010 à 1014) et doit
donc le faire sans déformation du signal.
 Le récepteur doit en outre effectuer le filtrage du signal et tous les autres
traitements adaptés à l'information à obtenir (vitesse, position angulaire...).
 Sa réalisation doit être particulièrement soignée pour réduire le plus possible
les perturbations dues au bruit qui accompagne le signal radar (dont une
partie au moins prend naissance dans les circuits de réception).

Le récepteur effectue d'abord le mélange de l'onde reçue avec une onde dite locale, de
façon à ce que l'onde reçue soit ramenée à une fréquence plus basse et plus commode
(fréquence intermédiaire, ou FI). (On parle de réception superhétérodyne). Puis on procède
à la fois à un filtrage (pour ne conserver que les fréquences utiles) et à une amplification car
les signaux reçus sont de faible niveau. Ensuite, on peut effectuer les autres traitements
adaptés à l'information à obtenir (traitement Doppler, position angulaire...).

Ampli. Filtrage Détection Seuil

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Théorie du radar

4.5.2 - Le bruit
Le récepteur est normalement parasité, c'est-à-dire qu'il reçoit en fait les échos "utiles" noyés
dans ce qu'on appelle un "bruit", schématiquement constitué de signaux brefs semblables
aux échos. Le signal reçu est donc la somme de deux signaux élémentaires :
 Un signal utile, porteur d' informations ;
 Un signal parasite (le bruit) à caractère aléatoire, que l'on ne peut connaître
que par ses propriétés

Origines du bruit :
Il y a deux origines du bruit :
 Le bruit externe, produit par l'environnement terrestre (nuages, arbres...) ou
par des parasites artificiels (bruit industriel...), il est capté par l'antenne en
même temps que le signal utile ;
 Le bruit interne, qui provient des circuits constituant le récepteur lui-même
(bruit thermique produit par les éléments résistifs).

Caractéristiques du bruit :
Le bruit est une fonction aléatoire gaussienne, dont les causes sont indépendantes. Le
caractère aléatoire du bruit est invariable dans l'échelle des temps qui nous intéresse : on
peut considérer le bruit comme un processus stationnaire et la seule caractéristique du bruit
accessible à la mesure est sa puissance.

Effet du bruit :
L'effet du bruit qui accompagne l'information utile peut être, soit de laisser à penser qu'il y a
un écho lorsqu'il n'y en a pas (on parle alors de fausse alarme) ou, au contraire de cacher un
écho qui existe (non-détection). Le récepteur peut être réglé pour améliorer la probabilité de
détection Pd, mais alors la probabilité de fausse alarme Pf augmente et vice versa.

Filtrage du bruit :
La qualité de détection sera donc d'autant meilleure que Pd sera grande et Pf faible. C'est le
filtre qui doit permettre cette optimisation. On définit ainsi un filtre optimal, comme étant le
filtre maximisant le rapport signal/bruit.

Mais parfois, d'autres procédés peuvent être utilisés :


 L'émission d'une onde électromagnétique polarisée circulairement permet de
repérer et de supprimer les échos de pluie et de nuage.
 Le système MTI (Moving Target Indication) permet également de supprimer
les échos fixes par traitement Doppler. Ce type de traitement tend à être
généralisé sur les radar de surveillance aéronautique

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Théorie du radar

4.7 - Exploitation de l’information


L'exploitation de l'information doit être adaptée à ce mode d'exploration de l'espace. Le
procédé le plus direct est la visualisation du signal radar sur un scope PPI (Plane Panoramic
Indicator). Le scope PPI utilise un tube cathodique classique, dans lequel le faisceau
d'électrons est dévié du centre de l'écran vers la périphérie, de telle manière que son point
d'impact sur la couche sensible du tube soit représentatif de la zone d'espace observée.

L'image obtenue est une projection plane des échos détectés par le radar. Toute cible
ponctuelle apparaît sur le scope comme une tâche d'une certaine surface constituant le plot
radar. En plus des objets ponctuels, sont visualisés des plots de surface étendue dus aux
échos du sol, de nuage, de pluie, et à certaines réflexions parasites. La situation globale
présentée à l'opérateur dépendra donc de l'environnement du radar et des conditions
météorologiques.

écho

Distance
antenne - cible

Position de
l'antenne

Ecran PPI
Projection plane des échos
détectés par le radar

4.7. Synchronisateur
Cœur du système radar, il a la charge de délivrer les signaux de base qui définissent les
instants d'émission, et divers signaux annexes nécessaires aux opérations en temps réel.
Son élément de base est une horloge de grande stabilité à partir de laquelle sont engendrés
les signaux de synchronisation. Ces signaux sont distribués aux différents éléments à piloter.
Leur distribution doit être assurée avec une très grande reproductibilité sur chaque voie, de
manière à ne pas fausser les mesures effectuées.

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Théorie du radar

5 - FREQUENCE RADAR ET APPLICATIONS

5.1 - Bande L (1000 à 2000 MHz)


Cette gamme de fréquence est la plus appropriée pour les RADAR de surveillance aérienne
à long rayon d’action (200 Nm). Ce sont ceux utilisés pour le contrôle en route des avions : le
RADAR primaire ou RSR (en-Route Surveillance Radar).

5.2 - Bande S (2 à 4 GHz)


Cette gamme de fréquence est adaptée aux radars de portée moyenne (50 à 60 Nm),
notamment pour les TAR (Terminal Area surveillance Radar) ou les SRE (Surveillance
Radar Equipment).

5.3 - Bande C (4 à 8 GHz)


Cette gamme de fréquence est notamment utilisée par le radar météo de bord.

5.4 - Bande X (8 à 12 GHz)


De même que pour la bande C, elle est utilisée par le radar météo de bord, mais aussi par
les radars courte distance de surveillance d’aérodrome (ASDE – Airport Surface Detection
Equipment)

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