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EDP linaires homogènes du premier ordre


version 2020-2021
pour cours à distance

Chapitre I. Equations aux dérivées partielles du premier ordre. Généralités


Pour répondre à la question "à quoi servent les équations aux dérivées partielles et
plus particulièrement les équations de la physique mathématiques, se référer au
chapitre introductif.
Dans ce §, nous allons étudier les edp du premier ordre à l’aide de la méthode des
caractéristiques. Ces edp se rencontrent dans la pratique comme par exemple l’équation
du transport que l’on verra plus bas. Dans les prochains n o , nous exposerons les
différents outils mathématiques nécessaires pour résoudre ces edp.
n o [1.1]

n o [1.1 ] Notion d’équation différentielle aux dérivées partielles.


Soit D n un domaine ouvert de R n , n  2, x  x 1 , . . . , x n   D.

Définition. Une EDP d’ordre m  N  est une relation entre une fonction réelle
continûment dérivable inconnue u  ux 1 , . . . , x n  définie dans D n , ses
dérivées partielles
ku , i 1 , . . . , i n  N, i 1 . . . i n  k, k  0, 1, . . . , m, et
i1
x 1 . . . x inn
la variable x  x 1 , . . . , x n , de la forme

F x, u, . . . , ku ,...  0. (*)


x i11 . . . x inn

Une fonction réelle u  ux 1 , . . . , x n  continûment dérivable dans le domaine


D vérifiant l’EDP (*) est dite solution régulière.
Si la fonction u  ux dépend d’une seule variable, on a alors affaire à une équation
ifférentielle ordinaire (EDO) , c’est à dire une équation différentielle de la forme
k
F x, u, du , . . , d uk , . . .  0.
dx dx

Exemples d’équations difféfentielles aux dérivées partielles (edp):


1 u  u  0; y u  x u  0 (edp du premier ordre);
x y x y
2)  2
u 2  2
u
 x  y 2  4 u  0; yz  u2   u2  sin x  u2  u. (edp du deuxième
2 2 2

x 2
y y x y z
ordre: ce sont des équations de la physique mathématique en général);
3) 4  u2  2z  u 2  xyu  u4  xy sin z edp du quatrième ordre).
2 3 4

x xy z
2

n o [1.2]
n o [1.2] Equations aux dérivées partielles du premier ordre. Généralités.

Définition 1. Une équation différentielle générale aux dérivées


partielles d’ordre un à une fonction inconnue u  ux 1 , x 2 , . . . , x n 
de n variables indépendantes est de la forme
F x 1 , . . . , x n , u, u , . . . , u  0. (1)
x 1 x n
où F est une fonction donnée de 2n  1 arguments.

Définition 2. Une fonction u  ux 1 , x 2 , . . . , x n  continûment dérivable dans un


domaine D n  R n vérifiant l’équation (1) sur D n est appelée
solution (régulière) ou intégrale ou surface intégrale.

Une EDP du premier ordre est dite résolue par rapport à une de ses dérivées si elle
s’écrit sous forme canonique ou normale:
u  f x 1 , . . , x k , . . . , x n , u, u , . . . , u , u , . . . , u (2)
x k x 1 x k1 x k1 x n
où f est une fonction donnée de 2n arguments; les variables indépendantes sont
désignées par x 1 , . . . , x n et la fonction cherchée par u  u, x 1 , . . , x n .

Définition 3. L’edp (1) est dite:


1) linéaire si elle est linéaire par rapport à l’inconnue u et à ses dérivées
partielles, c’est à dire de la forme:
n
u
 f i x x  f 0 xu  fx (3)
i
i1

est où f i et f sont des fonctions de x  x 1 , . . . , x n ;


si f  0, l’équation
n
u
 f i x x  f 0 xu  0 (3’)
i
i1

est dite linéaire sans second membre


et si f 0  f  0, l’équation
n
u
 f i x x 0 (3”)
i
i1

est dite linéaire homogène;


2) semi-linéaire si elle est de la forme
3

n
u
 f i x x  gx, u; (4)
i
i1

où les coefficients f i ne dépendent pas de u et où g n’est pas


linéaire par rapport à u;
3) quasi-linéaire si elle est linéaire par rapport aux dérivées partielles
(la linéarité par rapport à u n’est pas exigée):
n
u
 f i x, u x  gx, u. (5)
i
i1

Exemples.
1) u  u  xy  u; 2 y u  x u  0. (edp linéaires du premier ordre).
x y x y
xy u 2 u
2) e x  xy cos u (edp semi-linéaire du premier ordre ).
2
x y
2) sin y u  2u u  yz 2 u  xyu (edp quasi-linéaire du premier ordre).
x y y

n o [1.3]

n o [1.3] Exemple physique d’une EDP du premier ordre: Les équations du


transport. (Extrait de " cours EDP-Roumanie-2014.pdf" p.27)
Dans un tube horizontal, l’eau coule à une vitesse constante c (en m/s. Un polluant
(du pétrole par exemple) est en suspension sur l’eau dont la concentration (en gr/m à
l’instant t et à l’abscisse x est ut, x. Etablissons l’équation de ce phénomène.
A l’instant t, la quantité de polluant entre les abscisses 0 et x est
 0 ut, ydy.
x
Qt  (a)

D’autre part, entre les instants t et t  h, le polluant s’est déplacé de ch et la


quantité de polluant entre les abscisses ch et x  ch est égale à la quantité de polluant
entre 0 et x, c’est à dire

 ch
xch
Qt  ut  h, ydy. (b)

En effectuant le changement de variable z  y  ch dans l’intégrale (b), on obtient


 0 ut  h, z  chdz
x
Qt  (c)

et de (a) et (c), on tire


ut, x  ut  h, x  ch. (d)
En dérivant (d) par rapport à h, on obtient l’équation
ut, x ut, x
0 c (e)
t x
qui est une équation aux dérivées partielles du premier ordre linéaire homogène.

Remarque (par moi). L’équation (e) est obtenue d’après la formule:


4

ut, x ut, x t  h ut, x x  ch


ut  h, x  ch   .
h t h x h

Pour la suite du cours, rappelons quelque notions et résultats sur la représentation


géométrique d’une fonction à deux variables, le plan tangent et sur les courbes
paramétrées..

n o [1.4].
n o [1.4]. Représentation graphique d’une fonction de deux variables. Rappels
Rappelons en quelques mots comment se représenter une surface dans R 3 d’équation
u  fx, y, une fonction de deux variables définie dans un ensemble D 2   2 .
Considérons l’espace  3 muni du repère cartésien Oxyu. Contrairement à une fonction
d’une seule variable y  fx, x  I  R, dont le graphe peut être tracé avec précision
grâce au tableau de variation, le graphe d’une fonction à deux variables
u  fx, y, x, y  D   2 , défini par
G f  x, y, u   3 : x, y  D, u  fx, y
qui représente géométriquement une surface S   3 telle que toute droite passant
par un point quelconque Mx, y de D et parallèle à l’axe Oz (i.e. perpendiculaire au
plan Oxy) coupe la surface S en un seul point P de coordonnées x, y, z avec
z  fx, y, S  G f  R 3 , ne peut être tracé comme pour le cas d’une seule variable. On
a alors Pr S  D où Pr désigne la projection sur le plan Oxy parallèle à l’axe Ou.
Oxy Oxy
Comment obtenir la forme de S?
1) On trace des plans parallèles au plan Oxy de la forme u  c cste qui coupent la
surface S en des lignes  c (courbes situées sur le plan u  c et sur la surface
S méthode des sécantes).
2) On projette ces courbes  c sur le plan Oxy parallélement à l’axe vertical Ou; ces
projections donnent des courbes L c sur le plan Oxy, L c  Pr  c , appelées
Oxy
courbes ou lignes de niveau c sur lesquelles la fonction fx, y  c, x, y  L c .
3) Inversement, supposons que l’on a une famille de lignes de niveau L c , c  R.
Dans ce cas, en déplaçant, plus précisément en translatant chaque ligne L c
parrallèlement à l’axe vertical Ou jusquà la hauteur u  c, on obtient une courbe  c
contenue dans la plan u  c qui est parallèle au plan Oxy. Ainsi, en faisant varier
continuellement c dans R, on obtient une falimme de courbes  c qui forment une
surface S dans le repère Oxyu  R 3 . C’est cette méthode qui est utilisée pour tracer les
reliefs en géographie ou les pressions atmosphériques en météo.

Cette méthode sera étudiée en premier lieu pour les edp d’ordre 1 pour une fonction
à deux variables u  ux, y, x, y  D  R 2 .
Nous aurons donc besoin de la notion de courbes dans l’espace R n que nous
rappelons brièvement (se référer au cours de géométrie).
5

n o [1.5]
n o [1.5] Courbes paramétrées. Rappels.
Définition. On appelle courbe dans R n un ensemble  de points M
de R n dont les coordonnées x 1 , x 2 , . . . , x n sont des fonctions reélles
d’une variable réelle t, appelée paramètre, définies toutes sur un
même intervalle I  R.

Ainsi, si ces fonctions sont désignées par x 1   1 t, . . . , x n   n t, t  I, alors


  Mt   1 t, . . . ,  n t  R n , t  I. (g)
Le système d’équations
x 1   1 t,
x 2   2 t,
(h)

x n   n t, t  I,
est dit système d’équations paramétriques et  est appelée alors courbe paramétrée.
Généralement, on garde les notations x 1  x 1 t, . . . , x n  x n t.
La courbe est dite continue si les  i sont toutes continues sur
I,  i  CI, i  1, 2, . . . , n. Si I  a, b, la courbe est dite fermée si Ma  Mb.
Dans le cas de R 2 et R 3 , on utilise généralement les notations ux, y, ux, y, z pour
les fonctions et t  xt, yt et t  xt, yt, zt pour les courbes.

n o [1.6] Etude d’une EDP linéaire homogène de la forme


fx, y u  gx, y u  0.
x y
Nous allons voir comment appliquer la méthode des sécantes à l’edp linéaire
homogène, méthode des caractéristiques à l’équation linéaire homogène
fx, y u  gx, y u  0 (6)
x y
où u  ux, y est une fonction inconnue continûment dérivable dans un domaine
ouvert D 2  R 2 et où f et g sont des fonctions définies et continues dans D 2 .
La solution de cette équation, lorsqu’elle existe, u  ux, y est donc un surface S de
l’espace R 3 admettant un plan tangent unique  passant par tout point x 0 , y 0 , u 0  où
x 0 , y 0   D 2 et u 0  ux 0 , y 0  dont l’équation est:
u  u 0  x  x 0  u x 0 , y 0   y  y 0  u x 0 , y 0 . (i)
x y
qui s’écrit aussi sous forme du produit scalaire:
NN 0 , n  u ax  x 0   u ay  y 0   1u  u 0   0, (ii)
x y
f f
où NN 0 x  x 0 , y  y 0 , z  z 0    et n  a, a, 1 . Ce qui signifie que le
x y
vecteur n est perpendiculaire au plan tangent d’équation (i) car NN 0 , n  0.
6

Définition (Normale). On appelle normale à la surface S au point


N 0 x 0 , y 0 , u 0   S où u 0  fx 0 , y 0  la droite passant par N 0
f f
parallèle au vecteur-normal n a, a,  1 .
x y

Nous allons montrer que pour tracer approximativement la surface S d’équation


u  ux, y, x, y  D 2 , u  C 1 D 2  il suffit de trouver les lignes de niveau L c associées
à l’edp (6) et appliquer la méthode 3) exposée plus haut au n o [1.4].

L’équation (6) peut s’écrire comme le produit scalaire des vecteurs de coordonnées
H  f, g et le vecteur-gradient de u, gradu  u , u :
x y

f, g  u , u  0. (8)
x y
Ce qui signifie que le vecteur-gradient gradu est perpendiculaire au vecteur H formé
des coefficients de l’edp (6). D’autre part, on sait en géométrie que gradu est
perpendiculaire à la courbe de niveau L c dans D 2  R 2 , d’équation xt, yt, c’est à
dire perpendiculaire à la tangente T portée par le vecteur x  t, y  t au point
x, y  D 2 . Ainsi le vecteur Hf, g et le vecteur tangent x  t, y  t sont colinéaires,
c’est à dire proportionnels:
x  t  tfxt, yt et y  t  tgxt, yt. (9)
où f et g ne s’annulent pas en même temps. Par conséquent
x  t y  t
 (10)
fxt, yt gxt, yt
avec la condition que si f  0, alors x   0 et si g  0, alors y   0.
Le système d’équation (10) peut aussi s’écrire sous une forme symétrique
dx  dy . (11)
fx, y gx, y
dans un domaine où f et g ne s’annulent pas en même temps, c’est à dire si
|fx, y|  |gx, y|  0 et où doivent figurer f et g même si l’une d’elles s’annulent car c’est
une convention.

n o [1.7]
n o [1.7] Caractéristiques. D’après les conditions sur f et g, en chaque point
x, y  D 2 , il passe au moins une courbe intégrale (qui peut se réduire à un point si
x  xt et y  yt sont en même temps constantes) du système (10) d’équations
x  xt, y  yt vérifiant le système (10). Ainsi le domaine D 2 est rempli par les
courbes intégrales associés à l’équation (6).
7

Définition Le système différentiel (10) ou (11) est appelé


système d’équations caractéristiques ou
système caractéristique associé à l’edp (6).
Les solutions x  xt, y  yt du système (10) sont des courbes
intégrales du domaine D 2 appelées caractérisques de l’edp (6).

Remarque. L’équation (6) peut admettre plusieurs solutions qui dépendant des
valeurs de c sur les lignes de niveaux L c .

Ainsi:
1) toute solution intégrale u  ux, y de l’edp (6) est constante sur chaque
caractéristique (7’), c’est à dire
u 1 t,  2 t  c
où c est change pour chaque caractéristique choisie.
2) Une caractéristique (7) ayant un point de contact avec une surface intégrale est
entièrement contenu dans cette surface. Ainsi, toute surface intégrale est construite à
partir des caractérisques.
3). Si deux surfaces intégrales de l’équation (6) ont un point commun, alors elles ont
en commun toute la caractéristique passant par ce point.
4). Une fonction u  ux, y est une intégrale de l’edp (6) si elle est:
i) continûment différentiable sur D 2 ;
ii) constante sur chaque caractéristique (7’).
5) De 1) et 4), on déduit que les intégrales de l’edp (6) sont les fonctions u  ux, y
continûment différentiables dans leur domaine de définition qui prennent des valeurs
constantes sur chaque caractéristique

Nous allons montrer par la suite que les solutions intégrales de l’équation (6) sont les
fonctions u  ux, y continûment différentiables qui prennent dans leur domaine de
défintion des valeurs constantes le long de chaque courbe caractéristique.

Exemple. Soit l’équation (de transport)


a u  b u  0. (12)
x y
Les équations caractéristiques
x  t  a, y  t  b
donnent comme solutions xt  at  A, yt  bt  B A, B  R qui représentent
une famille de droites parallèles (courbes caractéristiques) le long desquelles les
solutions intégrales de l’équation (12) sont constantes. Ainsi les surfaces intégrales de
cette équation sont formées de tous les cylindres continûment différentiables possibles
dont les génératrices sont les droites précédentes.
De même la forme symétrique s’écrit
8

dx  dy ;
a b
dy
ce qui donne  a  y  a x  c, c  R (famille de droites).
dx b b
Dessin (Kamke, fig 4. p. 20)

n o [1.8]
n o [1.8] EDP linéaires homogènes du premier ordre à n variables.
Caractéristiques. Intégrales premières. La méthode exposée précédemment pour le
cas deux variables se généralise au cas d’edp linéaires homogènes pour les fonctions à
n variables de la forme
n

 f i x ux
x i
 0. , . x  D n  R n (13)
i1

où les f i dont des fonctions continues sur un domaine ouvert D n  R n .


Dans la suite du cours, on supposera que les fonctions f i sont définies et
continûment dérivables sur D n et en chaque point x  x 1 , . . . . , x n   D n , elles ne
s’annulent pas en même temps, c’est à dire
n n

 f 2i x  0, ou bien  |f i x|  00x  D n .


i1 i1

Posons f  f 1 , . . . , f n  comme vecteur.

Définition 1. (Solution régulière) Soit x  ux une fonction continûment


dérivable sur
un domaine ouvert D n  R n . On dit que la fonction u est une solution
(régulière) de l’équation (13) si u  ux vérifie (13) en chaque point x
de D n .

On dit aussi que u est une intégrale ou surface intégrale de l’équation (13).

Il est clair que l’équation (13) possède une solution triviale u  cste; par la suite,
nous ne nous intéresserons qu’aux solutions non triviales.
De plus, on verra que si u 1  u 1 x, . . . , u k x sont des intégrales (solutions) de
9

l’équation (13), alors pour toute fonction   u 1 , . . . , u k  définie et continûment


dérivable dans le domaine des valeurs des u i , la fonction
ux  u 1 x, . . . , u k x
est aussi une solution de (13).
Comme pour le cas de deux variables, on associe à l’équation (13) le système
d’équations différentielles ordinaires
x 1 t  f 1 x 1 t, . . . . , x n t,
x 2 t  f 2 x 1 t, . . . . , x n t
(14)

x n t  f n x 1 t, . . . . , x n t,
où t est un paramètre réel, qu’on appelle équations caractéristiques (ou système
caractéristique) de l’équation (13) qui peut s’écrire sous la forme symétrique
dx 1 . . .  dx n . (15)
f1 fn
Remarque 1. Comme pour le cas de deux variables, cette écriture est conservée
même si l’une des f i s’annule.

Définition 2 (Caractéristiques) Les graphes des solutions (ou courbes intégrales)


du
système (14) ou (15) sont appelées les caractéristiques de l’équation
(13).

Remarque 2. D’après les hypothèses sur les f i , le système (14) admet une solution
unique passant par tout point de D n (problème de Cauchy).

Une courbe intégrale (solution du système caractéristique) d’équation


x 1   1 t, . . . , x n   n t (16)
du système (14) ou (15) ou la courbe correspondante
x 1   1 t, . . . , x n   n t, u  c
(c est une constante arbitraire) est donc une caractéristique de l’équation (13).

Ainsi le domaine D n se "décompose" entièrement en des caractéristiques qui sont


les graphes des solutions de (14).
Dessin
10

Définition 3. (Intégrale première). Soit x  ux une fonction définie et


continûment
dérivable sur D. La foncion u est appelée intégrale première de
l’équation
(13) si elle est constante sur chaque solution (caractéristique) de (14).

Nous allons voir, comme pour le cas de deux variables, que toute fonction
u  ux 1 , . . . , x n  définie et continûment dérivable sur un domaine ouvert D n  R n est
une intégrale (solution) de l’équation (13) si et seulement si elle est constante le long de
chaque caractéristique (16), c’est à dire u  ux 1 t, . . . , x n t  cste.
Si deux surfaces intégrales u 1  u 1 x et u 2  u 2 x ont un point commun
x, u  c, alors elles ont en commun toute la caractérique passant par ce point.

Dans le théorème suivant, on établit le lien entre les courbes intégrales (16) et les
solutions de l’équation (13).

Théorème. Soit x  ux une fonction continûment dérivable sur D n . Alors la


fonction u  ux est une intégrale première de (13) si et seulement si
n

 f i x ux
x i
 0, x  D n . (17)
i1

Démonstration. Tout d’abord, on a, d’après (14)


n n n
ux dx i ux  ux
  x i t 
duxt
f i x. (18)
dt x i dt x i x i
i1 i1 i1
duxt
Ainsi, u est constante sur chaque solution de (14)  0 sur chaque
n
dt
ux
solution de (14) f i x  0 sur chaque solution de (14), d’après (18)
x i
i1
n
ux
 f i x  0 en tout point de D n car en tout point de D n , il passe une
x i
i1
solution).

Ainsi soit x  ux une fonction définie et continûment dérivable sur D n . Pour que
u soit une solution de l’équation (13), il faut et il suffit qu’elle soit une intégrale première
de (13) (ou du système (14)).

Par la suite, notre but sera de décrire l’ensemble de toutes les intégrales premières
11

du système (14) ou (15); pour cela il s’agit de trouver un certain ensemble d’intégrales
premières de base u 1 , . . . , u k indépendantes de telle façon que toute autre intégrale
première s’écrit comme fonction u  u 1 , . . . , u k . Nous allons établir dans la suite que
l’équation (13) admet n  1 intégrales premières indépendantes et que toute autre
intégrale première s’écrit sous forme u  u 1 , . . . , u n1 . Pour cela, dans le n o suivant,
nous allons rappeler la notion de dépendance et d’indépendants d’un système de
fonctions. En algèbre, il a été question surtout de dépendance et d’indépendance
linéaires. Dans ce cours, il s’agit de d’indépendance dans un sens plus large.

n o [1.9]
n o [1.9] Rappels sur les systèmes de fonctions indépendantes. Rappelons que
dans la théorie des edo, on a la notion de dépendance linéaire de fonctions. Dans celle
des edp, on utilise une notion plus large qui est celle de la dépendance fonctionnelle de
fonctions et de critère de dépendance de fonctions au sens général.
Soit un système de fonctions
u 1  u 1 x 1 , . . . , x n ,
u 2  u 2 x 1 , . . . , x n 
(19)

u k  u k x 1 , . . . , x n 
définies et continûment dérivables sur un domaine ouvert D n  R n .

Définition 1. On dit qu’une fonction u j du système (19) dépend


des autres fonctions s’il existe une fonction  : G k1  R k1  R où
G k1
est le domaine des valeurs de u 1 , . . . , u j1 , u j1 , . . . , u k vérifiant
u j  u 1 , . . . , u j1 , u j1 , . . . , u k  (20)
c’est à dire que x  x 1 , . . . , x n   D n ,
u j x  u 1 x. . . , u j1 x, u j1 x, . . , u k x. (21)

Remarque 1. Il est essentiel à ce que dans (20),  ne contienne pas x comme


argument immédiat.
Remarque 2. Il ne s’agit pas de dépendance linéaire. Cette dernière est un cas
particulier avec  linéaire.

Nous supposerons par la suite que la fonction  est définie et continûment dérivable
sur un domaine ouvert  k1 de R k1 contenant le domaine G k1 .
Si une des fonctions u i est constante, alors elle dépend des autres fonctions: il
suffit de prendre   cste.
12

Définition 2. (Système dépendant) Les fonctions u 1 , u 2 , . . . , u k sont


dites dépendantes
si l’une d’entre elles dépend des autres dans le domaine D n . Sinon,
elles
sont dites indépendantes, c’est à dire qu’aucune fonction du système
(19)
ne dépend des autres sur D n ; . en d’autres termes ni sur D n ni sur une
de ses parties, la relation (20) n’est vérifiée pour aucun j  1, . . . , k.

Exemple. Soit
u 1  x 1  x 2 . . . x n
u 2  x 21  x 22 . . . x 2n
u 3  x 1 x 2  x 1 x 3 . . . x n1 x n
On vérifie aisément que
u 2  u 21  2u 3 .

Pour notre cours, on se limitera à ces deux définitions et pour plus de détails sur la
dépendance d’un système de fonctions, voir cours d’analyse 4.

n o [1.10]
n o [1.10] Formule générale de la solution. On a déja vu que l’équation (13) peut
admettre une infinité d’intégrales premières (i.e. solutions de (13)) dépendant de la
valeur de la constante c attribuée aux courbes intégrales L c . Le théorème suivant
permet de trouver encore d’autres solutions comme il a été dit précédemment..

Théorème 1. Soient u 1 x, . . . , u k x des intégrales premières de (13). Alors


u  u 1 , . . . , u k , ..où  est une fonction arbitraire définie et
continûment dérivable sur le domaine des valeurs de u 1 , . . . , u k ,
est aussi une intégrale première.

Démonstration. Pour chaque j  1, . . . , k, , on a, d’après le théorème du n o [1.8]


n
 f i x uxj x
i
 0, alors pour u  u 1 , . . . , u k   u 1 x 1 , . . . , x n , . . . , u k x 1 , . . . , x n ,
i1
on a
n n n k

 f i x
ux
 f i x   f i x   u j x 
x i x i u j x i
i1 i1 i1 j1
13

k n k
 u j x
  f i x    0  0.
u j x i u j
j1 i1 j1

Cela signifie que si les fonctions u 1 , . . . , u k sont constantes le long des


caractéristiques (14) ou (15) .(i.e intégrales premières), alors toute fonction
 continûment dérivable de u 1 , . . . , u k est aussi constante le long de ces
caractéristiques.

Remarque. Les conditions sur les f i du système (14) nous assurent l’existence et
l’unicité des solutions localement. Ainsi, dans la suite, nous allons établir des résultats
de type local, c’est à dire dans un voisinage d’un point a.

Dans le cas de l’edp (13) à n variables, on a les théorèmes suivants que l’on
admettra.

Théorème 2. Pour chaque point a  D n , il existe n  1 intégrales premières


indépendantes de (13) en a et il n’existe pas de nombre plus grand
d’intégrales premières indépendantes.

Théorème 3. Soient u 1 x, . . . , u n1 x les n  1 intégrales premières .


indépendantes au point a Soit u  ux une certaine intégrale
première définie dans un voisinage du point a. Alors il existe une
fonction   u 1 , . . . , u n1  continûment dérivable telle que dans
un voisinage du point a, on a
ux  u 1 x, . . . , u n1 x (21)
appelée formule générale de la solution de l’équation (13).

Ainsi, toute solution u  ux 1 , . . . , x n  de l’edp (13) s’écrit comme


ux  u 1 x, . . . , u n1 x, x  V a ,
où V a est un voisinage du point a dans D n .

Résumons ce qui a été dit en deux théorèmes:


Théorème a). Soit x  ux une fonction définie et continûment dérivable dans D.
Alors u est solution de l’edp (13) si et seulement si u est une intégrale
première du système (14).

Théorème b). Soient u 1 , . . . , u n1 les n  1 intégrales premières indépendantes de


(14) au point a  a 1 , . . . , a n . Alors ux  u 1 x, . . . , u n1 x...
où  est une fonction continûment dérivable est la formule générale
14

de la solution de l’edp (13) dans un voisinage du point a.

n o [1.11]
n o [1.11] Problème de Cauchy de l’edp (1). La formule générale de la solution de
l’équation (13) ne précise pas quelle solution choisir. Pour pouvoir déterminer une
solution unique, on se donne des conditions supplémentaires, comme des conditions
aux limites (ou initiales). Le problème suivant est dit problème de Cauchy.
Etant donnée sur D n une surface  de dimension n  1 sur laquelle est donnée
une fonction h. Trouver la solution u de l’équation (13) vérifiant la condition u  h sur
 u    h.

Fig.

Remarque 1. Dans le cas de D 2  R 2 ,  est une courbe dans D 2 et dans le cas de


D 3  R 3 ,  est une surface dans D 3

Explication de la méthode de construction de la solution (sans rigueur).


Traçons les caractérisriques qui coupent  En un point a   considérons la
caractéristique passant par ce point (voir figure précédente).
Explications préliminaires sans rigueur.
Traçons les caractéristiques qui coupent  En un point a   considérons la
caractéristique passant par ce point (voir figure précédente).
Comme une fonction u est solution de (13) si et seulement si elle est constante sur
chaque caractéristique, alors prenons les valeurs de u sur la surface , u    h, et
translatons-les comme constante le long des caractéristiques; on obtient ainsi une
certaine fonction u. Nous verrons plus loin les difficultés, pour l’instant on considère la
chose comme telle.

Théorème 1. (Existence et unicité du problème de Cauchy)


Etant donné dans D n un ensemble  d’équation gx  0.
Soit a  . Soit réalisée la condition
15

 f i a ga
x i
 0. (22)
i1

Soit h  hx une fonction continûment dérivable donnée dans un


un voisinage de a. Alors dans un certain voisinage de a, il existe
une solution unique u  ux de l’edp (13) satisfaisant à la condition
ux  hx, x   (23)

Démonstration. A admettre.

Remarque 2. Le théorème donne une solution locale dans un voisinage de a.

Exemple 1 Soit y u  x u  0, x, y  0, 0, D 2  R 2  0, 0. On a


x y
dx  dy  xdx  ydy  0  x 2  y 2  ccste.
y x
Soit u 1 x, y  x 2  y 2 l’intégrale première qui est un système indépendant (car
n  2, n  1  1 et donc il y a une seule fonction indépendante). Rang 2x, 2y  1
La solution générale est donc ux, y  x 2  y 2  où  est continûment dérivable
Dans R 3 , le graphe de u est une surface de révolution (rotation)
Fig. 5

Problème de Cauchy. Soient les conditions ux, y  hx pour y  0, x  0.


Vérifions (22): on a gx, y  y et donc y  0  x  1  x  0  n’est donc pas une
caractéristique)..
Fig 6 Sens géométrique.

Trouvons u (ou  vérifiant ces conditions. Pour cela, faisons tourner la courbe h
autour de l’axe Ou.
16

Solution du problème de Cauchy. Il s’agit donc de résoudre le sytème suivant


u 1 x, y  x 2  y 2 . . . . 1
y  0. . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
u  hx. . . . . . . . . . . . . . . 3
2  y  0
1  u 1  u 1 x, 0  x 2  x 2  u 1
3  u  hx  h u 1 .
En revenant à u 1 à la place de u 1 , on obtient la solution
ux, y  u 1 x, y  h x 2  y 2 .
qu’il est facile de vérifier.
Ainsi les surfaces intégrales de l’éqation donnée peuvent être construites en
déplaçant ces cercles parallèlement à l’axe Ou (voir dessin) qui sont donc des surfaces
de rotation autour de l’axe Ou et ne possédant en aucun point de plan tangent qui soit
vertical. (car dans ce cas, la solution peut prendre des valeurs différentes sur une même
courbe caractéristique).
Exercice. Tracer les figures pour les cas: 1) hx  x, 2 hx  x 2 .

Exemple 2 Soit l’équation


ay u  bx u  0, ab  0,
x y
avec fx, y  ay et gx, y  bx qui sont de classes C 1 D 2  où
D 2  x, y  R 2 : |ay|  |bx|  0  R 2  0, 0. Les équations caractéristiques
x  t  ay, y  t  bx
donnent bx 2  ay 2  cste qui représentent les courbes caractéristiques le long
desquelles les intégrales (solutions) de l’équation sont constantes. Ainsi la fonction
u 1 x, y  bx 2  ay 2 qui est continûment dérivable est une solution (surface intégrale
intégrale). En utilisant la forme symétrique
dx  dy ,
ay bx
on
bxdx  aydy  b x 2  a y 2  C   bx 2  ay 2  2C   C  u 1 x, y  bx 2  ay 2
2 2
est une intégrale première (indépendante).
La solution générale est donc donnée par la formule
ux, y  bx 2  ay 2 
où u 1  u 1  est une fonction continûment dérivable sur un ouvert  de R
contenant les valeurs de u 1 .

Problème de Cauchy. Pour trouver une solution unique, on se donne des conditions
aux initiales: chercher la solution u  ux, y passant par la parabole d’équation
u  4x 2 , y  x.
17

Il s’agit de trouver la solution (surface intégrale) passant par la parabole d’équation


u  4x 2 , y  x, c’est à dire trouver une fonction continûment dérivable u 1  u 1 
telle que l’égalité
ux, y  u 1   bx 2  ay 2 
soit vraie pour y  x, u  hx  4x 2 .
g g
Vérifions (22). On a gx, y  x  y et donc ay  bx  ay  1  ay  bx  0 
x x
n’est donc pas une caractéristique)..
Il s’agit donc de trouver la fonction  telle que u soit solution unique du problème de
Cauchy posé. Ainsi, on doit avoir
u 1 x, y  bx 2  ay 2 . . . . 1
y  x  0. . . . . . . . . . . . . . . . 2
u  4x 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Dans ces conditions , on a:
2  y  x
1  u 1  u 1 x, x  bx 2  ax 2  b  ax 2  x 2  u 1
ba
3  u  4 u 1
ba
En revenant à u 1 à la place de u 1 , on obtient la solution
ux, y  4 bx 2  ay 2 .
ba
qu’il est facile de vérifier.

Remarque 3. La forme de l’intégrale première u 1 x, y  bx 2  ay 2 est une surface


qui dépend des signes de a et b. Par exemple si a et b sont de même signe ab  0,
alors on obtient une surface de la forme d’une "selle de cheval" et si a et b sont de
signes contraires ab  0, alors on obtient une surface de la forme d’une paraboloïde
elliptique. Exemples u 1  x 2  y 2 et u 1  x 2  y 2 .

Exemple 3. Soit l’équation


ax u  by u  0
x y
passant par la même parabole d’équation u  4x 2 , y  x.
Système caractéristique symétrique:
dx  dy  b log|x|  a log|y|  c  log|x| b  log|y| a  c  log|x| b |y| a   c
ax by
De cette façon, la fonction u 1 x, y  log|x| b |y| a  est constante le long de chaque
courbe caractéristique. De plus elle est continûment dérivable et donc c’est une surface
inégrale de l’équation donnée..D’après ce qui a été dit précédemment, on peut simplifier
la solution en considérant la fonction u 1  u 1   e u 1 qui est continûment dérivable,
alors la fonction ux, y  |x| b |y| a est aussi une surface intégrale.
Dans le premier quadrant x  0, y  0, la fonction u 1 x, y  x b y a est une solution.
Il s’agit maintenant de trouver une fonction continûment dérivable u 1  u 1  telle que
18

l’égalité
ux, y  x b y a 
soit vraie pour u  4x 2 , y  x, c’est à dire 4x 2  u 1  où u 1  x ba .
Remarque. On suppose que a  b car si a  b, le problème de Cauchy est
insoluble.
Dans ces conditions , on a:
u 1 x, y  x b y a . . . . 1
y  x  0. . . . . . . . . . . . . . . . 2
u  4x 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2  y  x
1  u 1  u 1 x, x  x ba  x  u 1/ba
1
3  u  4u 2/ba
1
En revenant à u 1 au lieu de u 1 , on obtient la solution
2b 2a
2/ba
ux, y  4x b y a   4x ba y ab

qu’il est facile de vérifier.

§2 Equations quasi-linéaires. Equations linéaires non homogènes

n o [1.12]
n o [1.12] Equations quasi-linéaires aux dérivées partielles du premier ordre.
Caractéristiques. Dans ce n o , nous allons examiner une méthode de résolution d’une
edp quasi-linéaire, ensuite l’appliquer aux edp linéaires avec second membre et aux edp
semi-linéaires.
Rappelons q’une edp d’ordre un est dite quasi-linéaire si elle est linéaire par rapport
aux dérivées partielles (la linéarité par rapport à u n’est pas exigée):
n
u
 f i x, u x  gx, u. (5)
i
i1

sur un domaine D n1  R n1


sur lequel les fonctions f i et g dépendant des variables
x 1 , . . . , x n et u sont continues.
Dans la suite du cours, on considèrera que les fonctions f 1 , . . . , f n et g sont
continûment dérivables sur un domaine D n1  R n1 .
La méthode de résolution de l’edp (5) qui n’est pas linéaire homogène consiste à
chercher les solutions de (5) sous forme implicites d’une edp linaire homogène associée
à (5). Pour cela, on cherche la solution u  ux 1 , x 2 , . . . , x n  sous forme implicite
Vx 1 , x 2 , . . . , x n , u  0 (24)
de telle façon que la fonction inconnue sera V.
Rappelons que la fonction u est définie implicitement par l’équation (24) et peut être
explicitée éventuellement sous certaines conditions (voir théorème des fonctions
19

implicites).
Supposons que
V  0, (25)
u
alors, on a en dérivant (24) par rapport à x i
V  V u  0
x i u x i
d’où
V
u   x i . (26)
x i V
u
plus précisément
V x , x , . . . , x , u 
1 2 n uux 1 ,x 2 ,...,x n 
u   x i . (26’)
x i V x , x , . . . , x , u 
1 2 n uux 1 ,x 2 ,...,x n 
u
En remplaçant dans (5), on obtient une edp linéaire homogène à n  1 variables en
n
V sur D n1 de la forme V
 f i x, u x  gx, u V ou de manière équivalente
i u
i1
n
V
 f i x, u x  gx, u V  0. (27)
i u
i1

Dans l’hypothèse que la fonction u soit définie par la formule (24), la relation (27)
doit être vérifiée identiquement suivant x 1 , . . . , x n si à la place de u, on met sa valeur
définie par la formule (24). Dans l’équation (27) en V, la fonction u est considérée
comme une variable indépendante en plus des x 1 , . . . , x n . Dans ce cas, (27) est une edp
linéaire homogène d’inconnue V et de n  1 variables indépendantes x 1 , . . . , x n , u. La
résoluion de l’edp quasi-linéaire en u  ux 1 , . . . , x n  i.e. à n variables) se ramène à la
résolution de l’edp linéaire homogène en V  Vx 1 , . . . , x n , u à n  1. variables considées
comme indépendantes.

Pour expliciter la solution u de l’équation (5), on a le théorème suivant qu’on


admettra.

Théorème 1. Soit V  Vx, u une solution de l’équation (27). Si l’équation


Vx, u  0 définit une certaine fonction u  x différentiable dans
un domaine D n  R n et si V  0 dans D n pour u  x, alors
u
la fonction u  x est une solution de l’équation (5).

Remarque. A priori, cette méthode où l’on a exigé que la relation (27) soit vérifiée
identiquement par rapport aux variables x 1 , . . . , x n et u, ne garantit pas que l’on a obtenu
toutes les solutions de l’équation (5).
20

Nous pouvons maintenant appliquer la méthode des caractéristiques vue au § 1 à


l’équation linéaire homogène (27).en V.
Ecrivons donc le système associé d’équations différentielles
x 1 t  f 1 x 1 t, . . . . , x n t,
x 2 t  f 2 x 1 t, . . . . , x n t

x n t  f n x 1 t, . . . . , x n t,
u  t  g
ou sous forme symétrique
dx 1  dx 2 . . .  dx n  du . (28)
f1 f2 fn g

Ce système de n équations possède, d’après ce qui a été vu au §1, n intégrales


premières indépendantes
v i x 1 , . . . , x n , u  C i , i  1, . . . , n (29)
La solution générale ou intégrale générale de l’équation (27) est donc donnée par la
formule
Vx, u  v 1 x, u, . . . , v n x, u (30)
où  est une fonction arbitraire différentiable dans un domaine de R contenant les n

valeurs des v i , i  1, . . . , n. . D’après ce qui a été dit auparavant, si les conditions du


théorème des fonctions implicites sont satisfaites, l’équation
v 1 x, u, . . . , v n x, u  0 (31)
définit alors une fonction u  ux 1 , . . . , x n  qui est une solution de l’équation (5).

Théorème 2. Soient v i x 1 , . . . , x n , u, i  1, . . . , n les intégrales premières


indépendantes du système (28) correspondant à l’edp (5), alors la
fonction trouvée V définie dans (30) où  est une fonction arbitraire
continûment dérivable par rapport à ses arguments parmi lesquelles
fonction constante et peut s’écrire   C.

La fonction  sera la solution générale ou intégrale générale de l’edp quasi-linéaire


(5).
Généralement, il suffit de prendre (31).

Exemple 1 u u  xy u  2xu pour x  0, u  y 2 . (edp quasi- linéaire)


x y
dy
1) Système caractéristique: dx du
u  xy  2xu
21

solution du système:
de dx du dx du 2 
u  2xu , on tire 1  2x  x  u  C 1  v 1  u  x
2

dy dy
de xy  du , on tire y  du  y 2 u  C 2 .  v 2  y 2 u.
2xu 2u
2) solution générale V  u  x 2 , y 2 u  0
3) Solution de Cauchy. On a
v1  u  x2,
v 2  y 2 u,
x  0,
u  y 2  0.
4) Pour x  0, on obtient v 1  u et v 2  y 2 u.
5) Déterminons x et u. On a ainsi u  v 1 et y 2  vu2  v 2  y   v 2
v1 v1
6) la relation u  y  0 devient donc v 1 
2 v 2
0
v1
7) En revenant à v 1 et v 2 , on obtient la solution: v 1  vv 21  0
y2u
c’est à dire u  x 2   0. Ainsi la solution u est donnée sous forme implicite
u  x2
2
u  x 2   y 2 u.
Remarque (par moi). Dans ce cas, on peut extraire la solution u en résolvant
2
l’équation algébrique u  x 2   y 2 u  0.

Cas des edp linéaires avec second membre (non homogène) et des edp
semi-linéaire. Si l’EDP du premier ordre est linéaire avec second membre ( non
homogène) ou si elle est semi-linéaire, la méthode exposée précédemment est
applicable.
L’edp du premier ordre linéaire avec second membre ou semi-linéiare peut s’écrire ,
comme un cas particulier d’une l’edp quasi-linéaire
n
u
 f i x x  gx, u  0 (3’)
i
i1

où gx, u  f 0 xu  fx dans le cas linéaire non homogène. Dans ce cas, le
système caratéristique de (3) s’écrit sous forme symétrique
dx 1  dx 2 . . .  dx n  du . (28 7)
f1 f2 fn g
De là, on peut appliquer la méthode pour les edp quasi-linéaires exposée au n o
précédent.

Exemple 2. Edp linéaire non homogène


y u  x u  x  y pour y  0, u  x.
x y
dx  dy  du
y x xy
22

1) Intégrales premières:
dy
i) dx
y  x  v 1 x, y  x  y  C 1
2 2

pour la deuxième on fait, d’après la relation a  c  a  c .


b d bd
dy  dx du
ii) x  y  x  y  du  dy  dx  u  C 2  y  x  v 2  u  x  y  C 2 .
2) Solution générale: x 2  y 2 , u  x  y  0
3) Solution de Cauchy. On a
v1  x2  y2,
v 2  u  x  y,
y  0,
u  x.

4) Pour y  0, on obtient v 1  x 2 et v 2  u  x. .
Il s’agit ensuite de trouver de trouver une relation entre v 1 et v 2 .
5) Déterminons x et u. de (4), on obtient x   v 1 et u  v 2  x  v 2  v 1
5) la relation u  x  0 devient donc v 2  v 1  v 1  0.
6) En revenant à v 1 et v 2 , on obtient la solution: v 2 2 v 1  0
c’est à dire en revenant à v 1 et v 2 : u  x  y  2 x 2  y 2  0.
7) De cette dernière solution, on peut extraire u qui est ux, y  x  y  2 x 2  y 2 .
Vérification.

En conclusion voici l’algorithme.de résolution d’un edp du premier ordre par la


méthode des caractéristiques. Soit une edp linéaire ou quasi linéaire.
1) Définir le domaine d’étude tel que les coefficients de l’équation ne s’annulent pas
simultanément.
2) Ecrire le système caractéristique correspondant à l’edp.
3) Résoudre ce système et trouver les intégrales premières indépendantes.
4) Ecrire la solution générale.
5) Résoudre le problème de Cauchy s’il est posé.

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