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Définition. Une EDP d’ordre m N est une relation entre une fonction réelle
continûment dérivable inconnue u ux 1 , . . . , x n définie dans D n , ses
dérivées partielles
ku , i 1 , . . . , i n N, i 1 . . . i n k, k 0, 1, . . . , m, et
i1
x 1 . . . x inn
la variable x x 1 , . . . , x n , de la forme
x 2
y y x y z
ordre: ce sont des équations de la physique mathématique en général);
3) 4 u2 2z u 2 xyu u4 xy sin z edp du quatrième ordre).
2 3 4
x xy z
2
n o [1.2]
n o [1.2] Equations aux dérivées partielles du premier ordre. Généralités.
Une EDP du premier ordre est dite résolue par rapport à une de ses dérivées si elle
s’écrit sous forme canonique ou normale:
u f x 1 , . . , x k , . . . , x n , u, u , . . . , u , u , . . . , u (2)
x k x 1 x k1 x k1 x n
où f est une fonction donnée de 2n arguments; les variables indépendantes sont
désignées par x 1 , . . . , x n et la fonction cherchée par u u, x 1 , . . , x n .
n
u
f i x x gx, u; (4)
i
i1
Exemples.
1) u u xy u; 2 y u x u 0. (edp linéaires du premier ordre).
x y x y
xy u 2 u
2) e x xy cos u (edp semi-linéaire du premier ordre ).
2
x y
2) sin y u 2u u yz 2 u xyu (edp quasi-linéaire du premier ordre).
x y y
n o [1.3]
ch
xch
Qt ut h, ydy. (b)
n o [1.4].
n o [1.4]. Représentation graphique d’une fonction de deux variables. Rappels
Rappelons en quelques mots comment se représenter une surface dans R 3 d’équation
u fx, y, une fonction de deux variables définie dans un ensemble D 2 2 .
Considérons l’espace 3 muni du repère cartésien Oxyu. Contrairement à une fonction
d’une seule variable y fx, x I R, dont le graphe peut être tracé avec précision
grâce au tableau de variation, le graphe d’une fonction à deux variables
u fx, y, x, y D 2 , défini par
G f x, y, u 3 : x, y D, u fx, y
qui représente géométriquement une surface S 3 telle que toute droite passant
par un point quelconque Mx, y de D et parallèle à l’axe Oz (i.e. perpendiculaire au
plan Oxy) coupe la surface S en un seul point P de coordonnées x, y, z avec
z fx, y, S G f R 3 , ne peut être tracé comme pour le cas d’une seule variable. On
a alors Pr S D où Pr désigne la projection sur le plan Oxy parallèle à l’axe Ou.
Oxy Oxy
Comment obtenir la forme de S?
1) On trace des plans parallèles au plan Oxy de la forme u c cste qui coupent la
surface S en des lignes c (courbes situées sur le plan u c et sur la surface
S méthode des sécantes).
2) On projette ces courbes c sur le plan Oxy parallélement à l’axe vertical Ou; ces
projections donnent des courbes L c sur le plan Oxy, L c Pr c , appelées
Oxy
courbes ou lignes de niveau c sur lesquelles la fonction fx, y c, x, y L c .
3) Inversement, supposons que l’on a une famille de lignes de niveau L c , c R.
Dans ce cas, en déplaçant, plus précisément en translatant chaque ligne L c
parrallèlement à l’axe vertical Ou jusquà la hauteur u c, on obtient une courbe c
contenue dans la plan u c qui est parallèle au plan Oxy. Ainsi, en faisant varier
continuellement c dans R, on obtient une falimme de courbes c qui forment une
surface S dans le repère Oxyu R 3 . C’est cette méthode qui est utilisée pour tracer les
reliefs en géographie ou les pressions atmosphériques en météo.
Cette méthode sera étudiée en premier lieu pour les edp d’ordre 1 pour une fonction
à deux variables u ux, y, x, y D R 2 .
Nous aurons donc besoin de la notion de courbes dans l’espace R n que nous
rappelons brièvement (se référer au cours de géométrie).
5
n o [1.5]
n o [1.5] Courbes paramétrées. Rappels.
Définition. On appelle courbe dans R n un ensemble de points M
de R n dont les coordonnées x 1 , x 2 , . . . , x n sont des fonctions reélles
d’une variable réelle t, appelée paramètre, définies toutes sur un
même intervalle I R.
L’équation (6) peut s’écrire comme le produit scalaire des vecteurs de coordonnées
H f, g et le vecteur-gradient de u, gradu u , u :
x y
f, g u , u 0. (8)
x y
Ce qui signifie que le vecteur-gradient gradu est perpendiculaire au vecteur H formé
des coefficients de l’edp (6). D’autre part, on sait en géométrie que gradu est
perpendiculaire à la courbe de niveau L c dans D 2 R 2 , d’équation xt, yt, c’est à
dire perpendiculaire à la tangente T portée par le vecteur x t, y t au point
x, y D 2 . Ainsi le vecteur Hf, g et le vecteur tangent x t, y t sont colinéaires,
c’est à dire proportionnels:
x t tfxt, yt et y t tgxt, yt. (9)
où f et g ne s’annulent pas en même temps. Par conséquent
x t y t
(10)
fxt, yt gxt, yt
avec la condition que si f 0, alors x 0 et si g 0, alors y 0.
Le système d’équation (10) peut aussi s’écrire sous une forme symétrique
dx dy . (11)
fx, y gx, y
dans un domaine où f et g ne s’annulent pas en même temps, c’est à dire si
|fx, y| |gx, y| 0 et où doivent figurer f et g même si l’une d’elles s’annulent car c’est
une convention.
n o [1.7]
n o [1.7] Caractéristiques. D’après les conditions sur f et g, en chaque point
x, y D 2 , il passe au moins une courbe intégrale (qui peut se réduire à un point si
x xt et y yt sont en même temps constantes) du système (10) d’équations
x xt, y yt vérifiant le système (10). Ainsi le domaine D 2 est rempli par les
courbes intégrales associés à l’équation (6).
7
Remarque. L’équation (6) peut admettre plusieurs solutions qui dépendant des
valeurs de c sur les lignes de niveaux L c .
Ainsi:
1) toute solution intégrale u ux, y de l’edp (6) est constante sur chaque
caractéristique (7’), c’est à dire
u 1 t, 2 t c
où c est change pour chaque caractéristique choisie.
2) Une caractéristique (7) ayant un point de contact avec une surface intégrale est
entièrement contenu dans cette surface. Ainsi, toute surface intégrale est construite à
partir des caractérisques.
3). Si deux surfaces intégrales de l’équation (6) ont un point commun, alors elles ont
en commun toute la caractéristique passant par ce point.
4). Une fonction u ux, y est une intégrale de l’edp (6) si elle est:
i) continûment différentiable sur D 2 ;
ii) constante sur chaque caractéristique (7’).
5) De 1) et 4), on déduit que les intégrales de l’edp (6) sont les fonctions u ux, y
continûment différentiables dans leur domaine de définition qui prennent des valeurs
constantes sur chaque caractéristique
Nous allons montrer par la suite que les solutions intégrales de l’équation (6) sont les
fonctions u ux, y continûment différentiables qui prennent dans leur domaine de
défintion des valeurs constantes le long de chaque courbe caractéristique.
dx dy ;
a b
dy
ce qui donne a y a x c, c R (famille de droites).
dx b b
Dessin (Kamke, fig 4. p. 20)
n o [1.8]
n o [1.8] EDP linéaires homogènes du premier ordre à n variables.
Caractéristiques. Intégrales premières. La méthode exposée précédemment pour le
cas deux variables se généralise au cas d’edp linéaires homogènes pour les fonctions à
n variables de la forme
n
f i x ux
x i
0. , . x D n R n (13)
i1
On dit aussi que u est une intégrale ou surface intégrale de l’équation (13).
Il est clair que l’équation (13) possède une solution triviale u cste; par la suite,
nous ne nous intéresserons qu’aux solutions non triviales.
De plus, on verra que si u 1 u 1 x, . . . , u k x sont des intégrales (solutions) de
9
Remarque 2. D’après les hypothèses sur les f i , le système (14) admet une solution
unique passant par tout point de D n (problème de Cauchy).
Nous allons voir, comme pour le cas de deux variables, que toute fonction
u ux 1 , . . . , x n définie et continûment dérivable sur un domaine ouvert D n R n est
une intégrale (solution) de l’équation (13) si et seulement si elle est constante le long de
chaque caractéristique (16), c’est à dire u ux 1 t, . . . , x n t cste.
Si deux surfaces intégrales u 1 u 1 x et u 2 u 2 x ont un point commun
x, u c, alors elles ont en commun toute la caractérique passant par ce point.
Dans le théorème suivant, on établit le lien entre les courbes intégrales (16) et les
solutions de l’équation (13).
f i x ux
x i
0, x D n . (17)
i1
Ainsi soit x ux une fonction définie et continûment dérivable sur D n . Pour que
u soit une solution de l’équation (13), il faut et il suffit qu’elle soit une intégrale première
de (13) (ou du système (14)).
Par la suite, notre but sera de décrire l’ensemble de toutes les intégrales premières
11
du système (14) ou (15); pour cela il s’agit de trouver un certain ensemble d’intégrales
premières de base u 1 , . . . , u k indépendantes de telle façon que toute autre intégrale
première s’écrit comme fonction u u 1 , . . . , u k . Nous allons établir dans la suite que
l’équation (13) admet n 1 intégrales premières indépendantes et que toute autre
intégrale première s’écrit sous forme u u 1 , . . . , u n1 . Pour cela, dans le n o suivant,
nous allons rappeler la notion de dépendance et d’indépendants d’un système de
fonctions. En algèbre, il a été question surtout de dépendance et d’indépendance
linéaires. Dans ce cours, il s’agit de d’indépendance dans un sens plus large.
n o [1.9]
n o [1.9] Rappels sur les systèmes de fonctions indépendantes. Rappelons que
dans la théorie des edo, on a la notion de dépendance linéaire de fonctions. Dans celle
des edp, on utilise une notion plus large qui est celle de la dépendance fonctionnelle de
fonctions et de critère de dépendance de fonctions au sens général.
Soit un système de fonctions
u 1 u 1 x 1 , . . . , x n ,
u 2 u 2 x 1 , . . . , x n
(19)
u k u k x 1 , . . . , x n
définies et continûment dérivables sur un domaine ouvert D n R n .
Nous supposerons par la suite que la fonction est définie et continûment dérivable
sur un domaine ouvert k1 de R k1 contenant le domaine G k1 .
Si une des fonctions u i est constante, alors elle dépend des autres fonctions: il
suffit de prendre cste.
12
Exemple. Soit
u 1 x 1 x 2 . . . x n
u 2 x 21 x 22 . . . x 2n
u 3 x 1 x 2 x 1 x 3 . . . x n1 x n
On vérifie aisément que
u 2 u 21 2u 3 .
Pour notre cours, on se limitera à ces deux définitions et pour plus de détails sur la
dépendance d’un système de fonctions, voir cours d’analyse 4.
n o [1.10]
n o [1.10] Formule générale de la solution. On a déja vu que l’équation (13) peut
admettre une infinité d’intégrales premières (i.e. solutions de (13)) dépendant de la
valeur de la constante c attribuée aux courbes intégrales L c . Le théorème suivant
permet de trouver encore d’autres solutions comme il a été dit précédemment..
f i x
ux
f i x f i x u j x
x i x i u j x i
i1 i1 i1 j1
13
k n k
u j x
f i x 0 0.
u j x i u j
j1 i1 j1
Remarque. Les conditions sur les f i du système (14) nous assurent l’existence et
l’unicité des solutions localement. Ainsi, dans la suite, nous allons établir des résultats
de type local, c’est à dire dans un voisinage d’un point a.
Dans le cas de l’edp (13) à n variables, on a les théorèmes suivants que l’on
admettra.
n o [1.11]
n o [1.11] Problème de Cauchy de l’edp (1). La formule générale de la solution de
l’équation (13) ne précise pas quelle solution choisir. Pour pouvoir déterminer une
solution unique, on se donne des conditions supplémentaires, comme des conditions
aux limites (ou initiales). Le problème suivant est dit problème de Cauchy.
Etant donnée sur D n une surface de dimension n 1 sur laquelle est donnée
une fonction h. Trouver la solution u de l’équation (13) vérifiant la condition u h sur
u h.
Fig.
f i a ga
x i
0. (22)
i1
Démonstration. A admettre.
Trouvons u (ou vérifiant ces conditions. Pour cela, faisons tourner la courbe h
autour de l’axe Ou.
16
Problème de Cauchy. Pour trouver une solution unique, on se donne des conditions
aux initiales: chercher la solution u ux, y passant par la parabole d’équation
u 4x 2 , y x.
17
l’égalité
ux, y x b y a
soit vraie pour u 4x 2 , y x, c’est à dire 4x 2 u 1 où u 1 x ba .
Remarque. On suppose que a b car si a b, le problème de Cauchy est
insoluble.
Dans ces conditions , on a:
u 1 x, y x b y a . . . . 1
y x 0. . . . . . . . . . . . . . . . 2
u 4x 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2 y x
1 u 1 u 1 x, x x ba x u 1/ba
1
3 u 4u 2/ba
1
En revenant à u 1 au lieu de u 1 , on obtient la solution
2b 2a
2/ba
ux, y 4x b y a 4x ba y ab
n o [1.12]
n o [1.12] Equations quasi-linéaires aux dérivées partielles du premier ordre.
Caractéristiques. Dans ce n o , nous allons examiner une méthode de résolution d’une
edp quasi-linéaire, ensuite l’appliquer aux edp linéaires avec second membre et aux edp
semi-linéaires.
Rappelons q’une edp d’ordre un est dite quasi-linéaire si elle est linéaire par rapport
aux dérivées partielles (la linéarité par rapport à u n’est pas exigée):
n
u
f i x, u x gx, u. (5)
i
i1
implicites).
Supposons que
V 0, (25)
u
alors, on a en dérivant (24) par rapport à x i
V V u 0
x i u x i
d’où
V
u x i . (26)
x i V
u
plus précisément
V x , x , . . . , x , u
1 2 n uux 1 ,x 2 ,...,x n
u x i . (26’)
x i V x , x , . . . , x , u
1 2 n uux 1 ,x 2 ,...,x n
u
En remplaçant dans (5), on obtient une edp linéaire homogène à n 1 variables en
n
V sur D n1 de la forme V
f i x, u x gx, u V ou de manière équivalente
i u
i1
n
V
f i x, u x gx, u V 0. (27)
i u
i1
Dans l’hypothèse que la fonction u soit définie par la formule (24), la relation (27)
doit être vérifiée identiquement suivant x 1 , . . . , x n si à la place de u, on met sa valeur
définie par la formule (24). Dans l’équation (27) en V, la fonction u est considérée
comme une variable indépendante en plus des x 1 , . . . , x n . Dans ce cas, (27) est une edp
linéaire homogène d’inconnue V et de n 1 variables indépendantes x 1 , . . . , x n , u. La
résoluion de l’edp quasi-linéaire en u ux 1 , . . . , x n i.e. à n variables) se ramène à la
résolution de l’edp linéaire homogène en V Vx 1 , . . . , x n , u à n 1. variables considées
comme indépendantes.
Remarque. A priori, cette méthode où l’on a exigé que la relation (27) soit vérifiée
identiquement par rapport aux variables x 1 , . . . , x n et u, ne garantit pas que l’on a obtenu
toutes les solutions de l’équation (5).
20
solution du système:
de dx du dx du 2
u 2xu , on tire 1 2x x u C 1 v 1 u x
2
dy dy
de xy du , on tire y du y 2 u C 2 . v 2 y 2 u.
2xu 2u
2) solution générale V u x 2 , y 2 u 0
3) Solution de Cauchy. On a
v1 u x2,
v 2 y 2 u,
x 0,
u y 2 0.
4) Pour x 0, on obtient v 1 u et v 2 y 2 u.
5) Déterminons x et u. On a ainsi u v 1 et y 2 vu2 v 2 y v 2
v1 v1
6) la relation u y 0 devient donc v 1
2 v 2
0
v1
7) En revenant à v 1 et v 2 , on obtient la solution: v 1 vv 21 0
y2u
c’est à dire u x 2 0. Ainsi la solution u est donnée sous forme implicite
u x2
2
u x 2 y 2 u.
Remarque (par moi). Dans ce cas, on peut extraire la solution u en résolvant
2
l’équation algébrique u x 2 y 2 u 0.
Cas des edp linéaires avec second membre (non homogène) et des edp
semi-linéaire. Si l’EDP du premier ordre est linéaire avec second membre ( non
homogène) ou si elle est semi-linéaire, la méthode exposée précédemment est
applicable.
L’edp du premier ordre linéaire avec second membre ou semi-linéiare peut s’écrire ,
comme un cas particulier d’une l’edp quasi-linéaire
n
u
f i x x gx, u 0 (3’)
i
i1
où gx, u f 0 xu fx dans le cas linéaire non homogène. Dans ce cas, le
système caratéristique de (3) s’écrit sous forme symétrique
dx 1 dx 2 . . . dx n du . (28 7)
f1 f2 fn g
De là, on peut appliquer la méthode pour les edp quasi-linéaires exposée au n o
précédent.
1) Intégrales premières:
dy
i) dx
y x v 1 x, y x y C 1
2 2
4) Pour y 0, on obtient v 1 x 2 et v 2 u x. .
Il s’agit ensuite de trouver de trouver une relation entre v 1 et v 2 .
5) Déterminons x et u. de (4), on obtient x v 1 et u v 2 x v 2 v 1
5) la relation u x 0 devient donc v 2 v 1 v 1 0.
6) En revenant à v 1 et v 2 , on obtient la solution: v 2 2 v 1 0
c’est à dire en revenant à v 1 et v 2 : u x y 2 x 2 y 2 0.
7) De cette dernière solution, on peut extraire u qui est ux, y x y 2 x 2 y 2 .
Vérification.