GIRONDE

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du Blayais : 40 ans
d’une histoire agitée GRADIGNAN Rocade sortie 16 - 05 56 89 03 54 - Lundi au dimanche 9 h / 18 h 45
Pages 20-21 GUJAN-MESTRAS Zone de l’Actipôle - 05 57 15 02 11 - Lundi au dimanche 9 h / 18 h 45

GIRONDE DIMANCHE 13 JUIN 2021 | SUD OUEST.fr | 2,00$

.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Et une demie
RUGBY/TOP 14
pour l’UBB !
Hier, en match de barrage, l’Union Bordeaux-Bègles a dominé Clermont (25-16).
L’UBB jouera samedi sa demi-finale contre le Stade Toulousain à Lille. Pages 32 et 33
Solides, les joueurs de l’UBB ont globalement dominé les Clermontois, hier à Chaban. FABIEN COTTEREAU / SUD OUEST

SOCIÉTÉ FÉMINICIDE
Lot-et-Garonne :  il tue sa
Et si on changeait conjointe à l’arme blanche
de boulot ?
$:HIMKNC=UUWUUZ:?N@H@E@B@K

Page 9
R 20320 37410 2.00$ - 0613

De nombreux Français ont vu leur métier se transfor-

TOURISME
mer avec l’épidémie. Envie de changement ou
contrainte liée à la crise économique ? Décryptage Du rififi au bord du gouffre
THIERRY DAVID/«SUD OUEST»
Pages 2-3 de Padirac Pages 12 et 13

2021
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 2 LE FAIT DU JOUR

Quand la crise bouscule les hori

Plusieurs enquêtes auprès des actifs français,
pendant la crise, ont témoigné d’aspirations
à changer de métier. Certains ont franchi
le pas par choix, d’autres par obligation
Valérie Deymes transposer sa passion en mé-
v.deymes@sudouest.fr tier » (36 %).
Stéphane, ancien chef de

L
a crise sanitaire et les bou-
leversements qu’elle a in-
duits dans la hiérarchisa-
tion des métiers dits « essen-
tiels » et ceux qui sont apparus
l’être beaucoup moins ; le
chaos généré dans certains sec-
teurs comme celui de l’hôtelle-
rie et de la restauration, des
transports aériens, de l’aéro-
nautique ou de la culture et de
l’événementiel ; l’impasse dans
laquelle ont été précipités cer-
tains indépendants, tra-
vailleurs précaires et intéri-
maires ; les répercussions sur
les organisations de travail ain-
si que les incertitudes écono-
miques projetées sur l’avenir :
autant de phénomènes qui ont
visiblement eu un impact sur
la façon dont les actifs envi-
sagent désormais leur vie pro-
fessionnelle ou ont été obligés
de le faire.
Plusieurs enquêtes de l’insti-
tut BVA, dès la sortie du premier
confinement en juin 2020 puis
en mai 2021, témoignent d’une
certaine appétence des actifs à
vouloir changer d’horizon. Ils
étaient 48 % à déclarer avoir au
moins envisagé une reconver-
sion dès juin 2020. 17 % d’entre
eux ayant franchi le pas. Onze
mois plus tard, ce dernier pour-
centage était de 23 %. Ici, que
l’on ait moins de 35 ans ou
moins de 50 ans, l’intensité de
l’envie est la même.
La liste de leurs envies
Changer de vie professionnelle,
certes, mais dans quel but ?
Quelques objectifs visés et ex-
primés par les actifs en cours
de reconversion : « le fait de se
sentir utile et de redonner du
sens à ses actions » (51 %), « de ga-
gner en liberté ou en équilibre
vie professionnelle et vie per-
sonnelle » (49 %), ou encore « de
salle d’un restaurant charen-
tais, était soumis à la pression
du métier et aux horaires dé-
calés. Après avoir goûté en
marche forcée pendant plu-
sieurs mois une maîtrise totale
du temps, il a démissionné
pour vivre, un an, sa passion
nautique : faire le tour du
monde sur son voilier.
« Je vais mener
deux activités de front
en attendant que
l’horizon s’éclaircisse
définitivement »
D’autres ont décidé d’allier
reconversion professionnelle
avec aspiration à vivre loin des
turbulences de la vie urbaine.
On décide de passer d’un poste
d’informaticien dans une mé-
tropole à celui de petit ma-
raîcher, et de déménager d’un
trois-pièces en ville à une mai-
son avec terres à la campagne.
On aurait pu croire que la crise
avait freiné ces projets de mobi-
lité, du fait des incertitudes pe-
sant sur demain. Mais le « quoi
qu’il en coûte » du gouverne-
ment et donc les aides distri-
buées ont sécurisé les sauts Les réorganisations du travail, l’activité partielle et le télétravail ont pu générer de nouvelles
dans l’inconnu. aspirations professionnelles. THIERRY DAVID / “SUD OUEST”
Bien obligés de rebondir mités d’entreprise. « J’ai eu de produits, avec des horaires « C’est quand même ce que je
Certains actifs eux n’ont pas eu droit à des aides du fonds de so- décalés, dans des grandes sur- préfère. Néanmoins, je vais res-
le choix. Privés de travail avec lidarité mais je n’ai jamais de- faces. Avec succès, obligé au- ter prudent et garder ce que j’ai
les confinements successifs et mandé le maximum, car je vou- jourd’hui de refuser des mis- acquis dans le merchandising
la mise à l’arrêt de leur secteur lais aussi me débrouiller par sions faute de temps. Il a même et mener les deux activités de
d’activité, ils ont dû rebondir. Et moi-même… et mettre un pied pensé basculer dans ce secteur front en attendant que l’hori-
rapidement. C’est le cas de ce dans un domaine qui n’était « où ça ne manque pas de tra- zon s’éclaircisse définitive-
quinquagénaire lot-et-garon- pas le mien au cas où, après la vail ». ment. »
nais, indépendant dans l’évé- crise, je devrais faire une croix La dernière phase du décon-
nementiel, contraint de mettre sur l’événementiel. » Il a donc finement, le 9 juin, a remis à « Transitions collectives »
entre parenthèses son activité enchaîné pendant un an les son agenda des soirées et des La crise, enfin, a mis en diffi-
d’animation de soirées et de co- missions de positionnement rendez-vous d’animation. culté des secteurs et des entre-

« Pas simple de revenir à l’ordinaire quand on a goûté

La crise sanitaire a obligé les acteurs économiques à repenser en partie le travail ou plutôt son organisation.
Le point avec Laurent Gaussens, dirigeant de RH Partners basé à Mérignac en Gironde
Le cabinet girondin RH Partners
accompagne les entreprises
dans leur recrutement et leur
transformation et les cadres sa-
lariés dans leur choix d’évolu-
tion de carrière, de repositionne-
ment interne, de formation et
coaching ou encore de recon-
version.
La crise sanitaire a-t-elle modifié la ma-
nière dont dirigeants et salariés
abordent le travail ?
Elle a ouvert la voie à une nou-
velle façon de travailler. Jusqu’a-
lors très peu d’entreprises
avaient des accords sur le télétra-
vail. Le Covid a généré travail
chez soi, réunions en distanciel
et suppression des temps de
transport. Résultat, nous obser-
vons qu’il n’est pas simple de re-
venir vers l’ordinaire, quand on a
goûté à la confiance, à l’autono-
mie, à la souplesse. Et ce, tant
pour les salariés que pour les en-
treprises qui, d’ailleurs, nous de-
mandent de les accompagner
pour réfléchir à une nouvelle ré-
organisation durable. Nous
avons ainsi accompagné une so-
ciété dans le recrutement d’un
responsable de relation sociale.
Le directeur général a souhaité
d’entrée recruter quelqu’un en
télétravail. Avant la pandémie,
cette idée ne lui serait pas venue
à l’esprit.
Les cadres ont-ils une aspiration plus
forte à changer de métier et d’activité, à
donner « plus de sens » à leur vie profes-
sionnelle qu’avant la pandémie ?
Il est clair que dans le domaine
de la santé, certains cadres sous
pression pendant la crise vont
s’interroger sur leur avenir. Dans
d’autres secteurs comme l’évé-
nementiel, on voit des démis-
sions en cascade au moment de
la reprise de l’activité : les gens
ont connu autre chose que le tra-
vail le soir et le week-end. Le Co-
vid leur a permis de prendre du
recul. Il y a ceux aussi qui ont
choisi de quitter les métropoles
pour des villes moyennes où la
pression des transports est
moins grande, les prix de l’im-
mobilier moins chers. Les terri-
toires s’ouvrent et les organisa-
tions du travail rendent possible
ces mutations. Et l’employeur a
tout à gagner d’un salarié mieux
dans sa peau. Des entreprises
nous sollicitent, d’ailleurs, pour
préparer au mieux le retour au
travail et voir quelles sont les as-
pirations de leur personnel
après cette crise.
La pandémie a-t-elle freiné la création
d’entreprises et la prise de risque ou, au
contraire, stimulé ?
Il y a eu peu de défaillance d’en-
treprises et les chiffres en besoin
en recrutement sont toniques,
les cadres le savent. Et nous
avons constaté une vraie énergie
créative, avec hausse des créa-
tions d’entreprises et de mi-
croentreprises. Les propos d’Em-
manuel Macron relatifs à la
guerre, au premier confine-
ment, ont généré une envie de
vivre !
Un phénomène qui touche toutes les
générations de cadres ?
Oui, pas seulement les plus
jeunes. Nous voyons de nou-
veaux métiers qui ont du succès
auprès de cadres aguerris, tels
que manager de transition, qui
leur permet d’apporter leur ex-
pertise auprès de différentes en-
treprises via des missions, tout
comme le travail à temps par-
tagé (un poste partagé par plu-
sieurs employeurs). Des formes
de travail qui vont se développer
car elles répondent aux aspira-
tions des salariés et des entre-
prises.
Recueilli par V. D.
 Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE LE FAIT DU JOUR 3

zons professionnels
Elles ont suivi leurs
envies de changement
Marianne finit sa formation d’aide-soignante. Françoise a décidé de
se lancer dans le tourisme vert. Le Covid a été un déclic pour elles
Mi-juillet, Marianne, 45 ans, sorti-
ra diplômée de l’Institut de for-
mation des aides-soignantes
(Ifas) du CHU de Pellegrin, à Bor-
deaux. Un nouveau métier en
poche. Un nouveau domaine
professionnel à explorer. Il y a un
an et demi encore, elle n’aurait
pas imaginé se tourner vers le
secteur de la santé, elle qui avait
successivement embrassé une
carrière d’animatrice sociocul-
turelle, puis de responsable for-
mation culture avant de trouver
un emploi de chargée de déve-
loppement dans une entreprise.
« Ce dernier poste ne me conve-
nait pas. Très administratif, il
m’ennuyait. Je me suis retrouvée
au bord du burn-out. Désem-
parée. Mon médecin m’a mis en
arrêt de travail. C’était deux se-
maines avant le début du pre-
mier confinement. Cette double
pause forcée m’a permis de me
recentrer sur mes aspirations. »

prises qui n’ont pas eu d’autres
solutions que de revoir la com-
« Pourquoi ne pas
suivre notre désir
de se mettre
au vert ? »
Françoise a décidé de s’installer dans les Landes. Marianne
prises qui connaissent une À quelques dizaines de kilo- termine ses cours en distanciel à l’Ifas du CHU de Pellegrin.
forte baisse d’activité vers les mètres de là, à Izon, Françoise F. H. ET M. M.

position de leur personnel et
de licencier. Et d’autres dé-
faillances sont à craindre dans
les mois à venir quand le rem-
boursement des Prêts garantis
par l’État va devoir tomber. État
qui a donc mobilisé 500 mil-
lions d’euros sur deux ans, dans
le cadre du plan France Re-
lance, dans un nouveau dispo-
sitif Transitions collectives. Il
s’agit d’accompagner la recon-
version de salariés d’entre-
secteurs qui recrutent dans le
même bassin d’emploi. Les sa-
lariés en reconversion
conservent alors leur rémuné-
ration et leur contrat de travail,
toute la durée de la formation.
Déjà, en Nouvelle-Aquitaine,
des bassins d’emplois ont ma-
nifesté leur intérêt, notam-
ment dans le Pays basque, afin
de faire basculer du personnel
volontaire de l’aéronautique
vers l’agroalimentaire…
s’est elle aussi questionnée. Elle
avait repris, depuis deux ans,
une activité à mi-temps dans la
restauration, un domaine
qu’elle avait quitté vingt ans au-
paravant, lui préférant le com-
merce de livres et de journaux.
« Ce retour m’avait quelque peu
déçue. Je trouvais la clientèle de
plus en plus exigeante et la ty-
rannie des commentaires sur les
sites d’évaluation des établisse-
ments détestable. Puis est arrivé
le confinement, sonnant la fer-
jours meilleurs au grand air et à
un regard perdu dans la verdure.
Marianne a alors en elle ce
qu’elle appelle un « élan de
contribution ». « Je voulais aller
au charbon, j’avais besoin de re-
connaissance et je désirais être
utile aux autres. La pandémie a
mis en avant le rôle des soi-
gnants et de ces métiers de
l’ombre tel que celui d’aide-soi-
gnant. Je me suis renseignée… et
puis ça a été le déclic. J’allais me
valeurs, sortir de l’effervescence
urbaine, se mettre à l’abri, tout
en partageant des moments
avec d’autres. Nous serons en-
tourés de terres agricoles et de
parcelles de forêt. J’ai envie de
mieux manger, de mieux
consommer. De mieux vivre. »
« Le Covid a été
mon révélateur.

à l’autonomie »
meture des restaurants pour de
longs mois. À 54 ans, je me suis
retrouvée au chômage partiel,
tandis que mon compagnon
avait déjà un pied dans le statut
de retraité grâce à plusieurs
mois de compte épargne temps.
Mon patron n’était pas sûr que
son jeune établissement pour-
rait survivre et réellement rou-
vrir ses portes. Mon compagnon
et moi avons mis les choses sur
la table. »
La pandémie pour déclic
Pendant ce temps, dans les mé-
dias, on égraine quotidienne-
ment le nombre de morts et de
personnes en réanimation. Sur
les balcons, on applaudit quoti-
diennement l’engagement des
soignants dans ce combat
contre la pandémie. L’horizon
pour tous les Français se floute.
Les confinés se cognent contre
les murs d’un habitat qu’ils
jugent soudainement trop
Laurent Gaussens, dirigeant de RH Partners basé à Méri- étroit. Le citadin désolé de ne
gnac. RHP voir que des toits aspire à des
reconvertir. Et avant, me for-
mer. »
En quête d’action
À Izon, c’est le couple qui a eu le
déclic. « Nous avions vécu dans
les Landes, il y a quelques an-
nées, et nous avions toujours eu
envie d’y retourner. Alors pour-
quoi ne pas suivre notre désir de
se mettre au vert, tandis que
dans notre commune on se sen-
tait de plus en plus cernés par
l’urbanisation ? Et puis profes-
sionnellement parlant, la pan-
démie modifiait petit à petit ma
façon de me projeter vis-à-vis des
autres : je souhaitais certes pour-
suivre dans le commerce, être au
contact de clients, mais pas de
les subir. » Françoise et son com-
pagnon se mettent d’abord en
quête d’une maison près de Bar-
botan. Ils ont le coup de cœur
pour un bien avec un grand ai-
rial… « idéal pour accueillir des
camping-caristes ! Un sésame
pour une nouvelle vie qui me
ressemble : retrouver des vraies
J’étais effectivement
en recherche de sens »
La quiétude ? Pas pour Ma-
rianne qui s’ennuyait dans son
précédent poste. Elle veut de l’ac-
tion ! Son nouveau métier
d’aide-soignante va lui en don-
ner. « Le Covid a été mon révé-
lateur. J’étais effectivement en
recherche de sens. Côté salaire,
je sais que je ne serai pas ga-
gnante mais la crise a montré
l’importance, la responsabilité
de ces emplois qui ne sont plus
considérés comme des sous-mé-
tiers. On en a besoin. Je n’aurai
pas de difficulté à trouver un
poste. »
Françoise fait ses valises cet
été. Sa maison à Izon a trouvé
acheteur. Marianne finit ses der-
niers stages qui ne font que la
conforter dans sa reconversion.
Elle sera sur le marché du travail
à la rentrée. Le Covid a bel et bien
changé leur vie.
V. D.
 4 OPINIONS

PARIS-PROVINCE Le trait d'Iturria

JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD

.......................................................

L’imbécile rumeur
AstraZeneca
I
l ne se passe pas une seule Zeneca, la rumeur enfla si rapi-
demi-journée sans que l’ex- dement qu’elle détourna d’in-
pression « fake news » ne nombrables patients de son
fasse un retour envahissant utilisation. Tout le monde ou
dans l’actualité. Au demeu- presque refusa d’être vacciné
rant, il serait plus simple (et par son truchement. Ce n’est
plus élégant) d’utiliser le fran- pas tout. Plusieurs respon-
çais pour parler d’information sables politiques de premier
mensongère ou de fausse nou- plan, involontairement, souf-
velle. Oublions ce détail ! Le flèrent sur les braises et aggra-
franglais qu’abhorrait le re- vèrent les choses. En Alle-
gretté René Étiemble (1909- magne, Angela Merkel, alar-
2002) a encore de beaux jours mée, décida de suspendre la
devant lui ! diffusion de ce vaccin. Chez
En tout cas, depuis quelques nous, le président Emmanuel
années, la dénonciation des Macron emboîta le pas des Al-
« fake news » est notre lot pluri- lemands et fit de même,
quotidien. Sur le fond, c’est comme d’ailleurs une quin-
une bonne chose. On ne prend zaine d’autres pays.
jamais assez de précautions Bien sûr, en Allemagne
avec les bobards médiatiques. comme en France, rassurés
Même quand ils par les spé-
LE COURRIER DES LECTEURS
ne sont pas cialistes, on
malintention- annula très
nés. C’est le cas La grande force vite cette vienne à ces dirigeants trop oc- pendant deux semaines. Or, la
avec l’étrange
affaire du vac-
de la rumeur est
qu’elle prend l’allure
décision.
Trop tard ! Quelle panne ? cupés par leurs réélections pour
s’intéresser à l’intérêt du pays et
France n’a pas donné suite. Pour
quelle raison ? Lors du procès,
cin AstraZene- Le feu avait de sa population ? tous les responsables politiques
ca. Tous les épi- d’une révélation gagné et il La panne des numéros d’appel Le pire est que le temps de la ca- de l’époque (ministres des Af-
démiologistes était deve- d’urgence et les conséquences tastrophe venu, on recherchera faires étrangères, de la Défense,
ou les chercheurs s’accordent nu impossible d’éteindre l’in- de cette panne qui aurait des coupables pour l’exemple et de l’Intérieur…) ont fait preuve
pour affirmer que c’est un ex- cendie. Pour tenter de le faire, conduit, à ce jour, à quatre décès que ce seront les lampistes qui d’une étonnante amnésie !
cellent vaccin. C’est d’ailleurs des décideurs se firent publi- ont provoqué de nombreuses paieront. S’agissant d’électricité, Marcel Pfeiffer, Pouillon (40)
grâce à lui que les Britanniques quement vacciner avec de l’As- réactions de diverses natures. ça tombe bien !
ont stoppé, chez eux, l’aug- traZeneca. Ce fut le cas du Pre- Nos dirigeants s’offusquent Alain Desgranges,
mentation alarmante de la mier ministre Jean Castex qui,
pandémie. face à une dizaine de photo-
Certes, il avait entraîné dans graphes, reçut le 19 mars 2021 la
d’une panne limitée, ce qui est
légitime, au vu de ses consé-
quences. Mais ils œuvrent par
Le Bouscat (33)
Mot tabou
un nombre insignifiant de cas première dose du vaccin incri-
de thromboses, dix ou cent miné. Tout cela fut en vain. Le
fois plus rares que les effets de vaccin était comme frappé de
ailleurs à créer les conditions de
pannes beaucoup plus impor-
tantes et généralisées si on man-
Amnésie ? Dimanche dernier, un cycliste
quasi inconnu a remporté la se-
conde étape de haute montagne
la pilule contraceptive chez les malédiction, alors qu’il était quait d’électricité. Il est certain Deux faits divers ont défrayé la du critérium du Dauphiné,
femmes. Cette information, devenu urgent d’accélérer la qu’un black-out de vingt-quatre chronique ces derniers temps : après avoir remporté la pre-
mal interprétée et imprudem- campagne de vaccination. heures généralisé à l’ensemble L’affaire Halimi et l’affaire mière la veille.
ment diffusée, provoqua ce Bref, chacun en venait à ou- du pays aurait des consé- Bouaké, cette dernière concer- Les commentateurs de France 3
qu’il faut bien appeler une ru- blier les leçons du passé. Notre quences humaines très impor- nant le bombardement en 2004 étaient en manque de superla-
meur. Comme on le sait, ce mémoire collective garde tantes dans les circonstances ac- de la base française de Bouaké, tifs, comme le rappelle « Sud
phénomène est le plus sou- trace de plusieurs rumeurs fu- tuelles et futures. Sans parler du en Côte d’Ivoire, par deux avions Ouest ». Mais pas un mot évo-
vent irrationnel et parfois mal- nestes. Pour le Petit Robert, coût économique estimé entre pilotés par des mercenaires quant ne serait-ce qu’une suspi-
veillant. c’est un bruit qui court, une 10 et 15 milliards d’euros. ukrainiens. cion de dopage. Aurait-il fallu
En 2018, une romancière an- nouvelle qui se répand dans le Or, RTE, gestionnaire du réseau Si l’on peut légitimement s’inter- comprendre entre les mots ? Do-
glaise, Lesley Kara, avait publié public, dont l’origine et la véra- électrique, a fait savoir son in- roger, dans le premier cas, sur le page, ce mot semble tabou chez
un roman sur le sujet. Pour cité sont incertaines. Sa grande quiétude pour les prochains hi- fait qu’une consommation de les détenteurs de droits télé-
s’intégrer, son héroïne Joanna force est qu’elle prend l’allure vers et EDF a demandé le lance- drogue dispense de la responsa- visés. Pourtant, il y a une se-
ne pensait pas à mal en répé- d’une révélation. Aujourd’hui, ment en urgence de la construc- bilité pénale, le verdict de la cour maine, un membre de la même
tant ce qu’elle avait entendu elle circule plus vite que ja- tion de six réacteurs nucléaires d’assises dans la deuxième laisse équipe terminait, à la surprise
devant les grilles de l’école. Sal- mais par le biais des télé- pour satisfaire aux besoins du également dubitatif. générale, à la deuxième place du
ly McGowan, accusée dans les phones portables, d’Internet pays. Mais l’aveuglement règne Le bombardement de Bouaké Giro. L’un et l’autre ont écœuré,
années 1960 d’avoir poignardé et des réseaux sociaux. et ces alertes ne sont pas enten- avait fait dix morts dont neuf sol- assommé, balayé, humilié des
un petit garçon alors qu’elle Et comment pourrait-on ou- dues. dats français et 39 blessés. Les au- grands grimpeurs de renom-
n’avait que dix ans, serait reve- blier « La Rumeur d’Orléans », Faudra-t-il attendre un black-out torités togolaises, pays où les pi- mée mondiale. Est-ce crédible et
nue habiter dans sa ville sous le maître livre dirigé par Edgar aux effets dévastateurs avec son lotes avaient fui, avaient laissé à que fait l’UCI (Union cycliste in-
une autre identité. C’était faux, Morin et publié au Seuil en cortège de morts, de paralysie de la disposition de la France les fa- ternationale) ?
bien sûr. Son livre fut un best- 1969 ? Cinquante-deux ans l’industrie et des moyens de meux mercenaires ukrainiens Jean-Pierre Combaud,
seller vendu à 300 000 exem- après, la rumeur reste le transport, pour que la raison re- auteurs du bombardement, Nieul-Les-Saintes (17)
plaires. même piège. Il est parfois mor-
Dans le cas du vaccin Astra- tel.

« Les faits sont sacrés, les
commentaires sont libres »
Président Directeur Général, directeur de la
publication : Patrick Venries.
Directeur des opérations et de la rédaction :
Christophe Galichon.
COURRIER 23, quai des Queyries, 33094 Bordeaux Cedex Rédacteur en chef : Jean-Pierre Dorian.
COURRIEL courrierlecteurs@sudouest.fr Rédacteur en chef adjoint : Olivier Plagnol.
N° de commission paritaire : 0420 C 86477
WEB www.sudouest.fr/journal-des-lecteurs/
Dimanche 13 juin 2021. N° 3 741. Tirage du
MÉDIATEUR mediateur@sudouest.fr dimanche 6 juin 2021 : 203 289
exemplaires.
Imprimé par SAPESO 40, quai
de Brazza, 33100 Bordeaux
Diffusion totale payée 2019 :
218 648 exemplaires.
Le numéro de « Sud-Ouest Dimanche» du 13 juin 2021 comporte cinq mises sous film ou encarts. Avec «TV Mag», sur certaines des zones Dordogne :
Neology.
Avec «VERSION FEMINA», sur certaines des zones Gironde : Mairie d’Arès ; Nacarat Immo ; Mr Meuble Celio. Landes : Mr Meuble Celio.
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1968-2001 : Jean-François Lemoîne.
2001-2013 : Mme É.-J. Lemoîne,
présidente d’honneur
Origine du papier : Espagne. Taux de fibres
recyclées : 92%. Ce journal est
imprimé sur du papier certifié PEFC
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GES : 120 g CO2 eq par exemplaire
(données 2019)
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE PUBLICITÉ 5
 6 PLEIN CADRE

Dieselgate : un risque de
dédommagements en rafales
Les mises en examen de Renault, de Volkswagen et de Stellantis – la fusion de PSA et de Fiat Chrysler – dans
l’affaire du dieselgate redonnent espoir aux propriétaires des véhicules concernés
Jean-Denis Renard
jd.renard@sudouest.fr

C
’est une histoire passée
un peu inaperçue, un
combat solitaire du pot
de terre contre le pot de fer
dont le dernier épisode judi-
ciaire s’est déroulé sur fond de
pandémie, alors que le grand
public avait d’autres chats à
fouetter. Son issue est pourtant
intéressante, et pas seulement
parce que le pot de terre a ga-
gné. Le 27 avril, la cour d’appel
de Pau a donné raison à un
couple d’habitants d’Oloron-
Sainte-Marie qui réclamait au
groupe Volkswagen réparation
de son préjudice. Motif : le mo-
dèle Tiguan diesel, dont il avait
fait l’acquisition en 2010, en-
trait dans le vaste lot des véhi-
cules concernés par le « diesel-
gate », ce scandale de contour-
nement des normes antipollu-
tion révélé en 2015 aux
États-Unis.
Les juges palois ont
contraint Volkswagen à verser
une indemnité de 4 000 euros
aux Béarnais, soit 15 % environ
de la valeur de leur voiture. À ce
jour, le couple est réputé être le
seul bénéficiaire d’une déci-
sion de la justice française sur
ce dossier tentaculaire. Il pour-
rait ne pas rester isolé. Cette se-
maine, les annonces en rafale
des mises en examen pour
tromperie de Renault, de Volks-
wagen et de Stellantis (le résul- L’usine de verre high-tech de Volkswagen à Dresde, en Allemagne. Le constructeur y parachève sa mutation vers l’électrique.
tat de la fusion de Peugeot Ci- Mais l’odeur du diesel le poursuit encore. JENS SCHLUETER / AFP
troën avec Fiat Chrysler) ont ra-
vivé la perspective d’un procès En 2017, la justice française a est contestable. Les juges ont L’ACTION DE GROUPE
ouvert des informations toutefois considéré que le pro-
contre Volkswagen, PSA, Re- priétaire du véhicule ne faisait Introduite par la loi consomma- pour eux de se manifester si la
nault et Fiat Chrysler. Le couple état d’aucune déficience et que tion de mars 2014, cette procé- responsabilité dudit professionnel
Les juges palois ont béarnais, lui, a décidé de faire celui-ci lui a permis de répon- dure de poursuite collective per- est définitivement établie par la
contraint Volkswagen cavalier seul au civil. Selon son dre de manière satisfaisante à met à une association agréée de justice. Les démarches d’indemni-
avocat parisien, Me Charles l’usage pour lequel il avait été demander réparation pour l’en- sation s’effectuent a posteriori. À
à verser une indemnité Constantin-Vallet, l’affaire était acquis, ce que le Groupe VW a semble des consommateurs vic- la CLCV, on estime à 900 000 le
de 4 000 euros au juridiquement limpide. toujours rappelé. Volkswagen times du même préjudice de la nombre de Français potentielle-
couple béarnais « Mes clients achètent en Group France demeure ainsi part d’un professionnel. À charge ment lésés par Volkswagen.
2010 un véhicule qui satisfait à convaincu que les consomma-
la norme Euro 5 (la norme eu- teurs français n’ont subi aucun cause, l’épilogue judiciaire de ment sur des dizaines, voire
pénal. Et d’une éventuelle ropéenne antipollution qui préjudice. Les tribunaux fran- ce dossier risque de ne pas être des centaines de dossiers sem-
condamnation de tout ou par- s’est appliquée jusqu’en 2015, çais ont d’ailleurs réguliè- neutre. « L’arrêt de la cour d’ap- blables.
tie des constructeurs concer- NDLR). Cinq ans plus tard, ils se rement rejeté depuis cinq ans pel de Pau constitue une pre- Le puits paraît sans fond. Se-
nés – qui bénéficient à ce stade rendent compte que ce n’était les actions en justice formées mière jurisprudence sur la- lon les services de l’État (la Di-
de la présomption d’inno- pas le cas. En droit, cela s’ap- contre Volkswagen à ce sujet », quelle vont se bâtir les affaires rection générale de la concur-
cence. pelle une délivrance non nous a précisé le constructeur à venir », se réjouit Charles rence, de la consommation et
conforme. Comme si vous dans un courriel en réponse à Constantin-Vallet. Sur ce point, de la répression des fraudes, ou
D’autres constructeurs aviez commandé une voiture nos sollicitations. l’analyse de la cour d’appel a ef- DGCCRF), 1,9 million de voi-
Le scandale du dieselgate a avec toit ouvrant et qu’on vous fectivement un poids bien su- tures vendues entre sep-
éclaté en septembre 2015, livrait une voiture sans toit ou- périeur à la décision de pre- tembre 2009 et septembre
quand l’Agence américaine de vrant. On peut obtenir l’annu- mière instance – favorable au 2015 par Peugeot et Citroën
protection de l’environne- lation de la vente, c’est 1,9 million de voitures constructeur – qu’elle a ba- (PSA) peuvent faire l’objet de li-
ment (EPA) a accusé Volkswa- d’ailleurs ce qui s’est produit vendues entre 2009 layée. tiges. Les constructeurs fran-
gen de violer la réglementa- en Allemagne dans de nom- çais réfutent vivement toute
tion antipollution à l’aide d’un breux dossiers liés au diesel-
et 2015 peuvent faire Une longue série de litiges fraude et rien ne dit qu’ils de-
logiciel capable de tromper les gate. Les juges de la cour d’ap- l’objet de litiges Pour l’avocat parisien, le litige vront passer à la caisse. Mais la
contrôles sur les émissions pel de Pau ont considéré que béarnais est le premier d’une justice prend quelques précau-
d’oxydes d’azote (NOx) – des cette issue aurait été dispro- Volkswagen indique par longue série. Outre les particu- tions. Lors de sa mise en exa-
polluants atmosphériques – de portionnée mais ils ont ac- ailleurs « examiner l’opportu- liers qui attaquent des men, Citroën a été astreint au
ses véhicules diesel. Dans les cordé un dédommagement nité de former un pourvoi (en constructeurs à titre indivi- versement d’un cautionne-
jours suivants, Volkswagen a aux propriétaires du véhi- cassation) à l’encontre de cet duel, iI défend les intérêts de ment de 8 millions d’euros ain-
admis avoir équipé du logiciel cule », détaille-t-il. arrêt ». Il faudrait boucler rapi- l’association de consomma- si qu’à la fourniture d’une ga-
fraudeur 11 millions de ses véhi- dement ledit examen, le délai teurs CLCV, qui a engagé une ac- rantie bancaire à première de-
cules dans le monde. « Première jurisprudence » étant de deux mois à partir de tion de groupe contre Volkswa- mande – dont le déblocage ne
Le scandale a enflé à l’inter- Chez Volkswagen France, on ne la décision de la cour d’appel – gen. « J’ai été contacté par plus peut pas être contesté – de
national en éclaboussant partage pas ce point de vue. « Il et il n’est pas suspensif. Pour la de 5 000 personnes depuis 25 millions d’euros « pour in-
d’autres marques : BMW, Opel, s’agit d’une décision isolée et marque comme pour les 2015 », évalue-t-il. Certains de demniser les éventuels préju-
Audi, Daimler, Fiat Chrysler… unique et dont la motivation autres constructeurs mis en ses confrères travaillent égale- dices »...
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE
Canada : la nation québécoise,
un pas vers l’indépendance ?
Le Premier ministre Justin Trudeau soutient la volonté de son homologue québécois d’introduire le terme
de « nation québécoise » dans la Constitution. Le Canada anglais s’insurge
Ludovic Hirtzmann (à Montréal)
«C
'est le devoir du Pre-
mier ministre de
faire respecter la loi
fondamentale. Il devrait la dé-
fendre ou démissionner », s'est
indigné Emmett MacFarlane,
professeur en sciences poli-
tiques à l'université de Water-
loo. Les raisons de la colère ?
Une réforme de la Constitution.
Mais pas n'importe quelle ré-
forme. Tout a commencé mi-
mai lorsque Québec a fait part
de sa volonté de réformer la loi
101, qui protège l'usage du fran-
çais dans la province, de moins
en moins toutefois, avec un
nouveau projet : la loi 96.
Cette dernière propose d’ins-
crire dans la Constitution cana-
dienne que le Québec est une
nation et que la « seule langue
officielle » y est le français.
Contre toute attente, Justin Tru-
deau a alors donné son accord
au Premier ministre québécois
François Legault pour procéder
à la réforme constitutionnelle.
« Le Québec a le droit de modi-
fier une partie de la Constitu-
tion », a-t-il dit. Fureur du Cana-
da anglais où tout ce qui est
québécois ou francophone,
sauf les touristes, n’est pas vrai-
ment apprécié ! Alors quelle
mouche a piqué Justin Tru-
deau ? Son père, Pierre-Eliott
Trudeau, a toujours défendu un
Canada uni et le Canada anglais
contre le Québec.
La peur des immigrants
Le gouvernement du Premier
ministre canadien est minori-
taire. Il pourrait être renversé à
l’automne. Au Canada, aucune
élection fédérale ne peut se ga-
gner sans les voix du Québec.
D’où la campagne de séduction
de Justin Trudeau à qui seule sa
réélection importe et qui fait fi
des principes. Son prédé-
cesseur, Stephen Harper, avait
fait passer en 2006 une motion
« Le Québec, entouré de centaines de millions d’anglophones, sera toujours dans une posi-
tion vulnérable », avait déclaré François Legault, à la tête de la Coalition avenir Québec.
ARCHIVES MARTIN OUELLET-DIOTTE / AFP
parlementaire, reconnaissant
la nation québécoise. Le
Québec s’était réjoui, mais cette
motion non inscrite dans la
Constitution n’avait qu’une va-
leur symbolique. Justin Tudeau,
alors député, s’y était pourtant
opposé !
Il en va tout autrement cette
fois-ci. François Legault, à la tête
de la Coalition avenir Québec
(droite populiste), devrait y ga-
gner beaucoup de capital poli-
tique dans l’espoir d’une réélec-
tion en 2022. À la veille de son
élection en 2018, il avait déjà dé-
claré : « Il y a un risque que nos
petits-enfants ne parlent plus
français. Je ne voudrais pas
avoir à me reprocher ça. Le
Québec, entouré de centaines
de millions d’anglophones, se-
ra toujours dans une position
vulnérable », avait-il alors dé-
« Il y a un risque que
nos petits-enfants ne
parlent plus français.
Je ne voudrais pas avoir
à me reprocher ça »
claré dans une petite ville. Et
d’ajouter : « C’est la responsabi-
lité du Premier ministre québé-
cois de protéger la nation, de
protéger le français au
Québec. » Le pourcentage des
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ACTUALITÉ
immigrants économiques
connaissant le français à leur ar-
rivée au Québec n’était, en effet,
que de 42 % en 2017. Et près de
40 % des habitants du Québec
estiment qu’il y a trop d’immi-
grants et que cela « menace la
pureté du pays » , selon un son-
dage mené par l’institut Crop.
Pourtant, si les immigrants ef-
fraient les campagnes, rien de
tel à Montréal où les ghettos
ethnolinguistiques se multi-
plient.
Doubler le Parti québecois
Enrayer le déclin du français
dans la province est utopique.
Tout au plus Québec peut-il le
freiner. D’une part, les jeunes ne
7
défendent plus la langue de Mo-
lière, et d’autre part Québec ne
contrôle pas toute son immi-
gration, venue parfois du Cana-
da anglais. François Legault
marche sur les platebandes des
souverainistes du Parti québé-
cois (PQ). Le PQ, fondé en 1968,
avec pour principal objectif l’in-
dépendance de la Belle Pro-
vince, a tenté, par deux fois, en
1980 et en 1995, de mener le
Québec à la souveraineté.
Sans succès. L’électorat qué-
bécois s’est ensuite détourné
de lui. La faute à des conflits in-
ternes dans le parti, mais aussi à
l’absence d’un véritable chef
depuis une décennie et d’une
vision.
Sans oublier le travail de sape
d’Ottawa qui a régulièrement
expliqué aux Québécois que
leur projet n’était pas viable
économiquement.
Actuellement, en cas de réfé-
rendum, environ 45 % des Qué-
bécois voteraient pour l’indé-
pendance. Fin politicien, Fran-
çois Legault l’a bien compris. En
trois ans, l’ancien cofondateur
d’Air Transat a fait de sa pro-
vince, autrefois à la peine éco-
nomiquement, la plus pros-
père du Canada. En avril dernier
et malgré la pandémie, le
Québec a affiché un taux de
chômage de 6,6 %. Tout pour po-
ser les bases futures d’une sou-
veraineté.
Dans un Québec timoré, où
même les dirigeants souverai-
nistes ont souvent eu peur de
dire qu’ils souhaitaient l’indé-
pendance, François Legault
avance doucement, sans renier
ses origines. Le chef du gouver-
nement québécois est un an-
cien militant et ministre indé-
pendantiste. Dans un docu-
ment intitulé « Les finances
d’un Québec souverain », celui
qui était alors député du PQ dé-
clarait en 2005 : « La souverai-
neté du Québec est un projet
emballant. »
 8 ACTUALITÉ
Jeux et enjeux
des élections régionales
Alors que le premier tour du scrutin se tiendra le 20 juin, voici un état des lieux à une semaine de la bataille
Bruno Dive
b.dive@sudouest.fr
P
as plus que n’importe quel
scrutin, les élections régio-
nales et départementales
ne sont un jeu. Elles n’en com-
portent pas moins, surtout les
premières, de gros enjeux. Pour
certaines personnalités, qu’elles
soient candidates ou pas ; pour
les partis politiques aussi. Il
conviendra d’être prudent au
soir du premier comme du se-
cond tour sur les enseigne-
ments à tirer pour la prochaine
élection présidentielle, que cha-
cun a désormais en tête. Voici
néanmoins un état des lieux
pour les différentes parties en
présence.
Ceux qui jouent gros
Ce sont évidemment les deux
présidents de Région qui
veulent faire de ces élections un
tremplin en vue de la présiden-
tielle : Xavier Bertrand et Valérie
Pécresse. Le président de la Ré-
gion Hauts-de-France, qui veut
faire de ce scrutin une « pri-
maire », a dit qu’il renoncerait à
sa candidature à la présiden-
tielle – publiquement déclarée le
25 mars – s’il était battu dans sa
Région.
La présidente de la Région Île-
de-France n’a rien dit de tel : elle
joue un match après l’autre,
comme disent les sportifs. Mais
elle a annoncé qu’elle arrêterait
la politique si elle était battue.
Ceux qui jouent
sur du velours
Un troisième larron risque de
surgir dans la compétition in-
terne à droite en la personne de
Laurent Wauquiez. L’ex-président
de LR est largement favori pour
une réélection dans la Région
Jean-Luc Mélenchon enfariné à la Marche des libertés
Le leader de la France insoumise a reçu de la farine sur la tête à Paris au départ du rassemblement. Un homme a été placé en garde à vue
Le patron de LFI et candidat à la
présidentielle Jean-Luc Mélen-
chon a reçu un jet de farine sa-
medi au départ de la manifes-
tation parisienne contre l’ex-
trême droite. Un jeune homme
lui a lancé de la farine alors
qu’il répondait à la presse place
de Clichy. L’auteur présumé a
ensuite été repoussé par le ser-
vice d’ordre CGT.
S’époussetant, Jean-Luc Mé-
lenchon a réagi calmement : « Il
y a une grande tension. Là, je ne
sais pas quel était le motif de
me jeter de la farine dessus…
C’est vraiment un seuil qui a
été franchi ». « Si vous ne me
voyez pas plus ému que ça,
c’est parce que ça aurait pu être
pire… C’est fait pour intimider
[…] Même si c’est pénible, il ne
faut pas reculer », a-t-il poursui-
vi.
Tous deux présidents de Région, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse veulent faire de ce scru-
tin un tremplin vers la présidentielle AFP
Auvergne-Rhône-Alpes sur des
thématiques très droitières. On
devrait donc le voir revenir au
premier plan dès le 27 juin au
soir et il faudra compter avec lui.
À gauche, Anne Hidalgo n’est
pas candidate, si ce n’est par pro-
curation : elle a envoyé son ad-
jointe Audrey Pulvar défendre
les couleurs du PS en Île-de-
France. Mais depuis les propos
de l’ex-journaliste approuvant le
principe de réunions « racisées »,
les relations entre les deux
femmes se sont distendues.
Alors que la liste Pulvar stagne
dangereusement dans les son-
dages autour de la barre des 10 %,
l’entourage de la maire de Paris
explique : « Si elle perd, ce n’est
pas un problème, si elle gagne,
ce sera un plus ». Pas question de
« Si un jour j’ai un mauvais
sort, ils seront responsables »,
a-t-il ajouté. « La bonne réaction
est de faire preuve de solidarité
humaine et de sang-froid. Ils ne
me font pas peur », a encore
ajouté le leader des Insoumis.
« Je ne crois pas au débat »
Dans la soirée, l’homme soup-
çonné d’avoir enfariné Jean-
Luc Mélenchon a été arrêté
pour « violence volontaire » et
placé en garde à vue. Cet
homme, qui avait fait l’objet
d’un contrôle d’identité peu
après les faits, a été interpellé à
Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-
Seine) pour « violence volon-
taire sans ITT sur personne dé-
positaire de l’autorité publi-
que ».
Peu de temps après l’inci-
dent, l’auteur présumé s’est
remiser pour si peu les ambi-
tions présidentielles d’Anne Hi-
dalgo.
Le RN veut profiter
de ces régionales
comme d’un coup
de booster
Celui qui joue en douce
Emmanuel Macron voulait « en-
jamber » ces élections régio-
nales, qu’il sait forcément défa-
vorables à son parti si mal im-
planté localement. Mais il n’a
pas pu s’empêcher d’entrer dans
la partie. En envoyant 15 mi-
présenté devant plusieurs jour-
nalistes comme un « souverai-
niste ». « Je ne crois pas au
débat », a-t-il ajouté, se disant
« très énervé ». Il a évoqué « un
geste de contestation, comme
beaucoup de gens en font ».
Un porte-parole de l’organi-
sation de jeunesse de LFI, David
Guiraud, a affirmé que l’agres-
seur présumé était « un mili-
tant d’extrême droite », en
croyant le reconnaître sur plu-
sieurs anciennes vidéos diffu-
sées sur YouTube.
Militants politiques et syndi-
caux, activistes écolos et asso-
ciatifs ont défilé dans de nom-
breuses villes samedi. Ils
étaient 9 000 à Paris selon la
police, mais 70 000 selon les or-
ganisateurs, lesquels ont
compté 150 000 manifestants
en France.
nistres se présenter, dont cinq
pour la seule Région des Hauts-
de-France, où l’on ne sait plus si
c’est pour faire barrage au RN ou
pour piéger Xavier Bertrand en
lui imposant une alliance au se-
cond tour. Pendant ce temps-là,
le président poursuit son « tour
de France » qui a des allures de
pré-campagne présidentielle.
Avec le ferme espoir de ne pas su-
bir l’an prochain une claque
électorale.
Celle qui ne joue plus
Candidate dans les Hauts-de-
France en 2015, Marine Le Pen a
cette fois passé son tour pour se
concentrer, elle aussi, sur la pré-
sidentielle. Son espoir est que la
conquête d’une ou deux Régions
lui permette de montrer qu’elle
Jean-Luc Mélenchon a reçu de la farine, samedi, avant le
démarrage de la marche. SAMEER AL-DOUMY/AFP
a brisé ce fameux « plafond de
verre », que son parti peut gérer
de grandes Régions comme il le
fait pour de grandes villes, et
donc de profiter de ces régio-
nales comme d’un coup de
booster, quand celles de 2015
avaient au contraire marqué un
coup d’arrêt dans son ascension.
Côté partis :
Ceux qui jouent leur survie
LR, plus que jamais écartelé
entre les tenants d’une alliance
avec Macron et les partisans d’un
rapprochement avec le RN.
L’entre-deux-tours s’annonce
terrible pour un parti qui avait
emporté en 2015 six Régions
(sept avec l’UDI) sur douze en
métropole et comptait faire de
ce scrutin un tremplin vers la
présidentielle.
Ceux qui jouent
sur tous les tableaux
À gauche, c’est alliances à la carte.
Il n’y a pas deux Régions où entre
EELV, PS, PC, LFI, etc. la configura-
tion soit identique. Ici, des al-
liances à deux dans des combi-
naisons différentes, là, chacun
sous ses propres couleurs… La
gauche ne se montre unie que
dans une seule Région : les
Hauts-de-France.
Pour le PS, il s’agira de sauver
les meubles et les cinq Régions
qu’il préside. Ce n’est pas gagné.
Ceux qui jouent petit bras
En Marche n’ambitionne aucune
conquête, sauf peut-être la Bre-
tagne. Son allié du MoDem peut,
en revanche, espérer le Centre-
Val de Loire, voire la Nouvelle-
Aquitaine.
Ceux qui jouent
à se faire peur
Tous, sauf le RN. Dès le 20 juin au
soir, la question qui agitera tous
les partis sera de ne pas laisser
« tomber une Région dans l’es-
carcelle du Rassemblement na-
tional ». Et surtout de ne pas
prendre la responsabilité de ce
séisme.
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE ACTUALITÉ 9

Un féminicide en Lot-et-Garonne
Le conjoint de cette femme âgée de 55 ans a été placé en garde à vue. Originaire de Saint-Pée-sur-Nivelle,
au Pays basque, il a avoué être l’auteur de ce coup mortel porté avec une arme blanche, à Armillac (47)
Élodie Viguier, Camille Groc et devrait être rapatrié ces pro-
Pierre Sabathié chains jours en Lot-et-Garonne,
et être ensuite déféré au parquet

U
ne femme âgée de 55 ans
a été tuée par arme
blanche, à Armillac, près
de Miramont-de-Guyenne, dans
le Lot-et-Garonne. La dépouille
de la quinquagénaire a été dé-
couverte par les gendarmes,
vendredi 11 juin au soir, à son do-
micile, vers minuit. Les forces de
l’ordre miramontaises recher-
chaient son conjoint, un
homme âgé de 58 ans, résidant à
Saint-Pée-sur-Nivelle (64), sus-
pecté d’être l’auteur de ce coup
mortel, lorsqu’ils ont retrouvé le
corps.
« Le parquet de Bayonne a d’a-
bord été saisi pour la disparition
inquiétante de cet individu, ven-
dredi 11 juin au soir. Cet habitant
de Saint-Pée a été arrêté chez lui
samedi 12 juin au matin, vers
7 heures. Il a été placé en garde à
vue à la gendarmerie de Saint-
Pée-sur-Nivelle », indique Rose-
d’Agen, en vue de l’ouverture
d’une information judiciaire.
La mort de la victime remon-
terait à quatre ou cinq jours, soit
en début de semaine. L’enquête,
diligentée par les gendarmes de
La victime venait
d’installer son activité
de taxi à Armillac,
où elle était
« très appréciée »
la Section de recherche de Bor-
deaux, devrait permettre d’en
savoir plus, ces prochains jours,
sur les circonstances exactes du
drame.
À Armillac où elle venait d’ins-
taller son activité de taxi, la vic- Les gendarmes ont découvert le corps sans vie de la quinquagénaire, vendredi 11 juin.
time était « très appréciée ». Le ILLUSTRATION “SUD OUEST”

lyne Clérisse, substitut du pro- maire de la commune, Daniel

cureur au parquet de Bayonne.
Inconnu de la justice
Au cours de son audition, le mis
en cause, inconnu de la justice
et des forces de l’ordre, a avoué
avoir porté ce coup de couteau
mortel, lors d’une dispute. Au-
cune plainte pour violences
conjugales n’avait jamais été dé-
posée par la victime. Le suspect
Baury, qui n’était pas dans le dé-
partement pas au moment de la
triste découverte, se dit « cho-
qué et ému » face à ce drame « in-
dicible ». « Il n’y a pas de mots ».
Malgré la peine qui étreint la pe-
tite commune d’à peine plus de
190 habitants ce samedi soir, le
maire les a trouvés pour ceux
qui vivent cette terrible perte :
« J’ai une pensée pour toute la fa-
mille », déclare-t-il. Il « s’empres-
sera d’aller la voir » sitôt revenu
dans la commune. Le premier
édile adresse « l’expression de sa
plus profonde sympathie en
[son] nom et celui de tout le vil-
lage », aux parents de la victime
auprès desquels elle avait fait
construire une maison il y a une
douzaine d’années, de cela afin
de pouvoir s’occuper d’eux.
« Elle leur était très dévouée », té-
moigne Daniel Baury.
Dominique Idiart, maire de
Saint-Pée-sur-Nivelle, indique,
quant à lui, ne pas connaître le
mis en cause. « Je n’arrive pas à
mettre un visage sur son nom.
D’après ce que l’on m’a dit, il n’é-
tait pas non plus connu défavo-
rablement des services de la
gendarmerie. J’ai été averti de-
s faits vendredi soir, et ce samedi
matin qu’il avait été arrêté à
Saint-Pée. Peut-être que quand
je verrai sa photo, je le reconnaî-
trais. Mais là, je ne vois pas qui
c’est. »
Une autopsie du corps sera
pratiquée ces prochains jours, à
l’institut médico-légal de Bor-
deaux.

24 HEURES EN FRANCE
Une marche blanche
pour l’infirmière
disparue dans le Tarn
ALBI Quelque 80 personnes, col-
lègues, amis et famille de l’infirmière
de la clinique albigeoise Claude-
Bernard portée disparue dans le Tarn
depuis le 16 décembre ont participé
samedi après-midi à une marche
blanche en honneur de la jeune
femme. Une quarantaine de col-
lègues de Delphine Jubillar, 33 ans,
affichaient sur leur torse une photo
de l’infirmière souriante en blouse
blanche. « On a toujours un peu
l’espoir d’une bonne nouvelle tant
qu’on ne sait pas la vérité », a af-
firmé la sœur de Delphine après
diat » après la détection d’un « clus-
ter au variant Delta (dit indien) » au
sein de la Haute école des arts du
Rhin à Strasbourg. Quatre cas posi-
tifs sont « déjà identifiés » et 43 cas
contacts sont « en cours d’investiga-
tion », précise l’ARS. Les tests feront
l’objet d’un « criblage systéma-
tique » afin de déterminer la pré-
sence éventuelle de variant. La
préfecture du Bas-Rhin a prononcé
la fermeture de l’école, jusqu’au
16 juin, élaborant avec l’ARS un plan
visant à « contenir toute reprise
épidémique ».
Tribune controversée :
six généraux convoqués
te

u v re z v i
Déco
avoir reçu un bouquet de fleurs POLÉMIQUE Six généraux signa-

n ts
blanches. taires d’une tribune controversée sur
le « délitement » de la France ont

0 r e st a u ra
1 0
reçu une convocation à comparaître
devant un « conseil supérieur »
militaire, selon une information du les
et caves
« Monde » confirmée par le minis-
tère des Armées. Les convocations,
signées par la ministre des Armées

re s
Florence Parly, ont été envoyées le
25 mai à ces six généraux de

pa rte n a i
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération

deuxième section (« 2S »), retraités

ctive
mais toujours susceptibles d’être
rappelés, écrit le quotidien paru

a car te i n tera
sur l
samedi. « La procédure est enclen-

n .com
chée », a-t-on confirmé au ministère
v i
FRED SCHEIBER / AFP

des Armées, précisant que les audi-

Un cluster de variant
Delta détecté
à Strasbourg
COVID-19 L’Agence régionale de
Santé (ARS) du Grand Est a annoncé
samedi un « plan d’action immé-
-fe t e -le -
bordeaux
tions devraient avoir lieu d’ici
« quelques mois ». La tribune, pu-
bliée par « Valeurs actuelles » le
21 avril, appelait le président Emma-
nuel Macron à défendre le patrio-
tisme. Les signataires se disaient
« disposés à soutenir les politiques
qui prendront en considération la
sauvegarde de la nation ».
 10 ACTUALITÉ

En Cornouailles,
24 HEURES MONDE
Une place pour l’espace
avec Jeff Bezos vendue
28 millions de dollars
le G7 uni face à la Chine
Le groupe des sept a lancé un vaste plan mondial d’infrastructures pour les pays pauvres et
émergents afin de concurrencer les Nouvelles Routes de la soie mises en place par Pékin

MANDEL NGAN / AFP
TECHNOLOGIES Un riche et heureux
gagnant a payé samedi 28 millions de
dollars une place mise aux enchères
pour accompagner Jeff Bezos dans le
premier vol de tourisme spatial de la
société Blue Origin prévu le 20 juillet. Le
vainqueur, dont l’identité sera connue
dans les prochaines semaines, a coiffé
au poteau une vingtaine de partici-
pants à ces enchères finales en ligne
qui ont duré moins de dix minutes. Le
processus de ces enchères avait débuté
en mai avec des mises qui avaient
atteint jeudi 4,8 millions de dollars.
C’était le prix de départ samedi de ce
siège, aux côtés du fondateur d’Ama-
zon et de son frère Mark.
L’Arabie saoudite
va autoriser en partie le
pèlerinage à la Mecque
ISLAM L’Arabie saoudite va autoriser
60 000 de ses résidents vaccinés
contre le coronavirus à effectuer le
hadj, grand pèlerinage musulman qui a
lieu chaque année à La Mecque, a
annoncé samedi le ministère du Hadj,
selon l’agence officielle SPA. Lors du
dernier hadj, un des cinq piliers de
l’islam, seuls une dizaine de milliers de
fidèles résidant en Arabie saoudite
avaient pu effectuer ce rite, contre
2,5 millions de participants venus du
monde entier en 2019, en raison de la
pandémie de Covid-19.
53 villageois tués par
un gang armé au Nigeria
AFRIQUE Des voleurs de bétail armés
ont tué 53 personnes dans six villages
de l’État de Zamfara dans le Nord-
Ouest du Nigeria, ont indiqué samedi la
police et des habitants. Des dizaines
d’hommes armés arrivés sur des motos
ont envahi les villages de Kadawa,
Kwata, Maduba, Ganda Samu, Saula-
L
es dirigeants du G7 ont mis
àprofit le deuxième jour de
leur sommet en Cor-
nouailles pour s’entendre sur
une riposte à la Chine dans les in-
frastructures pour les pays défa-
vorisés, et concocter un plan
d’action pour prévenir les pro-
chaines pandémies.
Joe Biden veille à rassembler
ses alliés face aux défis que re-
présentent Pékin et Moscou lors
de cette réunion organisée jus-
qu’à dimanche à Carbis Bay, dans
le sud-ouest de l’Angleterre, avec
les chefs d’État et de gouverne-
ment d’Allemagne, de France,
d’Italie, du Royaume-Uni, du Ca-
nada et du Japon.
« L’Amérique est-elle de re-
tour ? » ont lancé des journa-
listes lors de la première ren-
contre entre présidents français
et américain, en marge du som-
met. « Demandez-lui », a ré-
pondu Joe Biden, lunettes de so-
leil à la main, avant qu’Emma-
nuel Macron ne réplique : « Assu-
rément. »
Dans la même tonalité, les di-
rigeants du G7, rejoints par leurs
homologues de Corée du Sud, Justin Trudeau, Joe Biden et Emmanuel Macron, hier, lors du G7. PHIL NOBLE/AFP
d’Afrique du Sud et d’Australie,
ont affiché leur bonne entente pouvons pas nous contenter de estime que des centaines de mil- BREXIT
malgré des échanges d’accusa- dire que la Chine s’en chargera », liards de dollars pourront être
tions entre Européens et Boris a expliqué la chancelière alle- mobilisés, notamment grâce au Boris Johnson a enchaîné au
Johnson sur le Brexit. mande Angela Merkel à la presse. secteur privé. début de la journée les tête-à-
tête avec Emmanuel Macron,
Une « feuille de route » Centrales à charbon Angela Merkel et Ursula von der
Le G7 a lancé un vaste plan mon- La Maison Blanche a par ailleurs Leyen, qui l’ont appelé à respec-
dial d’infrastructures pour les confirmé que le G7 s’engageait à ter ses engagements concernant
pays pauvres et émergents, à l’i- Les dirigeants du G7 arrêter de subventionner les les dispositions post-Brexit pour
nitiative de Joe Biden, afin de ont décidé d’aligner centrales à charbon servant à l’Irlande du Nord. En réponse, il a
concurrencer les « Nouvelles produire de l’électricité d’ici fin appelé les Européens à faire
routes de la soie » mises en place
leurs objectifs 2021, comme l’avaient promis les preuve « de pragmatisme et de
par Pékin, que ce soit en Améri- climatiques ministres de l’Environnement compromis » face aux difficultés
entraînées par les nouvelles me-
que latine, en Afrique ou Asie. Ce
projet baptisé « Reconstruire le
en mai. Et selon Washington, les
dirigeants du G7 ont pour la pre- sures douanières, avant d’avertir
monde en mieux » devrait aider « Nous avons maintenant mière fois décidé d’aligner leurs que son pays « n’hésitera pas » à
ces pays à se relever de la pandé- donné cette feuille de route. Il objectifs climatiques de court et passer outre l’accord de Brexit.
mie, en se focalisant sur le cli- s’agit d’une nouveauté pour le long terme pour respecter les ac-
mat, la santé, le numérique et la G7, une manière très pragma- cords de Paris sur le réchauffe- sidente de la commission euro-
lutte contre les inégalités. tique d’envisager conjointe- ment climatique. péenne Ursula von der Leyen
« Nous savons qu’il y a un ment qui peut apporter quoi et Sur les sujets diplomatiques, s’est félicitée sur Twitter du re-
énorme besoin d’infrastruc- où », selon elle. qui ont été l’un des gros mor- tour de la « solidarité » et la « co-
tures en Afrique (...). Nous ne L’administration américaine ceaux de la journée, la pré- opération » au sein du G7.

Il survit après avoir été « avalé » par une baleine

wa et Askawa dans le district de Zurmi
district, avant de tuer leurs habitants.
Ils ont attaqué les victimes qui tra-
vaillaient dans leurs fermes avant de se
lancer à la poursuite de ceux qui ten-
taient de s’échapper.
Les Algériens appelés
aux urnes
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES Les
Algériens choisissaient samedi leurs
députés lors d’élections législatives
anticipées, rejetées par le mouvement
contestataire du Hirak et une partie de
l’opposition. Il s’agissait des premières
législatives depuis le soulèvement
populaire inédit et pacifique, né le
22 février 2019 du rejet d’un 5e mandat
du président Abdelaziz Bouteflika,
poussé près de deux mois plus tard à la
démission après vingt ans de règne. En
parallèle, des protestations et des
échauffourées ont eu lieu samedi en
Kabylie dans le nord-est du pays, a
indiqué une ONG en faisant état de
dizaines d’interpellations.
Un pêcheur de homard du Massachusetts est resté
dans la bouche de l’animal « 30 à 40 secondes »
Un pêcheur de homard du Mas-
sachusetts a été « avalé » vendre-
di brièvement par une baleine à
bosse, avant d’être rejeté dans
l’océan. « Salut tout le monde, je
veux juste clarifier ce qui m’est
arrivé aujourd’hui », a écrit le pê-
cheur, Michael Packard, origi-
naire de Provincetown, à près de
200 km à l’est de Boston, après
que l’histoire fut remontée jus-
qu’aux oreilles du journal local,
le « Cape Cod Times».
« Tout est devenu noir »
« Je plongeais pour chercher des
homards quand une baleine à
bosse a essayé de me manger. J’é-
tais dans sa bouche fermée pen-
dant 30 à 40 secondes, avant
qu’elle remonte à la surface et
me recrache. J’ai des bleus par-
tout, mais aucun os cassé », a-t-il
écrit, après avoir été brièvement
hospitalisé.
Interrogé par la chaîne locale
CBSN Boston, Michael Packard a
précisé qu’il était à environ
13 mètres de profondeur quand
« subitement, j’ai senti cet
énorme coup et tout est devenu
noir ». Il a d’abord pensé avoir été
mordu par un requin. Mais alors
qu’il continuait à respirer, grâce
à son régulateur de plongée, il ne
sentait aucune dent, aucune
grosse douleur. « Alors j’ai réalisé,
« Oh mon Dieu, je suis dans la
bouche d’une baleine, et elle es-
saie de m’avaler »».
Michael Packard a au moins
un témoin, jugé digne de foi : Jo-
siah Mayo, qui l’accompagnait « Oh mon Dieu, je suis dans la bouche d’une baleine, et elle
dans cette pêche et le suivait. essaie de m’avaler », a témoigné l’homme. ILLUSTRATION AFP
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE ACTUALITÉ 11

Alerte à la pollution en Corse

Une nappe d’hydrocarbures
de 35 kilomètres de long a été repérée sur
la côte est de l’île. D’importants moyens
ont été déployés pour protéger le littoral

U
ne pollution en mer aux nappes sur une longueur d’envi-
hydrocarbures, vraisem- ron 19 nautiques (environ 35 kilo-
blablement due au déga- mètres) dans la mer Méditer-
zage illégal d’un navire, qui me- ranée. Elle se situait au large du
naçait samedi la côte orientale secteur Aleria-Solenzara, une
de la Corse, s’est éloignée vers le zone orientale de l’île, qui
large où des navires de la marine compte de nombreuses plages
effectuent des opérations de ré- de sable.
cupération.
« Nous sommes plus rassurés
à ce stade parce que la dérive
éloigne la pollution de la côte. « Il est recommandé
On a une pollution très morce- aux habitants
lée qui est maintenant à une di-
zaine de kilomètres au large », a
de ne pas se rendre
indiqué samedi soir la capitaine sur les plages proches
de frégate Christine Ribbe, porte- de ces zones »
parole de la préfecture maritime Cette pollution aux hydrocarbures lourds est vraisemblablement due à un dégazage illégal.
de Méditerranée. « Mais il faut « Une surveillance par héli- AFP

rester très prudent, car la situa- coptère et par avion samedi en

tion peut changer en fonction milieu de matinée a permis de proches de ces zones. Le péri- sures de protection. La situation ranéen français. « Dégazer des
de la dérive et des courants. » localiser plusieurs nappes mètre de l’arrêté sera revu en pourrait néanmoins évoluer en hydrocarbures en mer est un
éparses, dont certaines sont très fonction des informations sur la raison du déplacement rapide pur acte de délinquance écolo-
Hydrocarbures lourds proches des côtes, l’une d’entre dérive des nappes », a indiqué la de cette pollution. gique », a dénoncé la ministre de
La marine nationale a envoyé elles à quelques centaines de préfecture dans un communi- Celle-ci « résulte vraisembla- la Transition écologique Barbara
deux bâtiments de soutien et mètres », a précisé Christine qué. La pêche est aussi interdite blement d’un dégazage mais la Pompili, qui s’est rendue sur
d’assistance affrétée (BSAA), Ribbe en soulignant que les sur- sur ces mêmes secteurs. taille et la nature des produits – place avec la ministre de la Mer
« Pionnier » et « Jason », « avec des vols de reconnaissance se pour- Quelque 80 militaires de la sécu- hydrocarbures lourds – ne per- Annick Girardin.
matériels spécifiques antipollu- suivent. rité civile, pompiers et gen- mettent pas d’espérer une dilu- Le préfet de Haute-Corse ap-
tion et du personnel spécialisé darmes ont été déployés pour tion naturelle », selon la préfec- pelle les populations à « ne pas
de la cellule antipollution de la Une enquête ouverte lutter contre la pollution mari- ture maritime. Une enquête a toucher ou procéder par eux-
base navale de Toulon. Des Le préfet de Haute-Corse Fran- time. été ouverte et confiée à la gen- mêmes au ramassage des ga-
moyens stationnés en Corse ont çois Ravier a interdit l’accès aux « L’embouchure de l’étang de darmerie maritime, a indiqué lettes qu’ils peuvent être suscep-
aussi été déployés. plages des communes d’Aleria Diane, au nord d’Aleria, est quasi- Dominique Laurens, la procu- tibles de trouver sur les plages »
Cette pollution contenant des jusqu’à Ventiseri : « Il est aussi re- ment fermée par un travail d’en- reure de Marseille, compétente mais à informer de leur pré-
hydrocarbures lourds se répar- commandé aux habitants de ne sablement » et d’autres étangs pour les affaires de pollution sence la gendarmerie ou les sa-
tissait tôt samedi en deux pas se rendre sur les plages côtiers sont visés par des me- maritime sur le littoral méditer- peurs-pompiers.
Licence n° 3-1084324 - Conception : Arc en Ciel - Oeuvre originale : Hippolyte

Réservations sur
arteflamenco.landes.fr
 12 HORIZONS

Dans le Lot, le gouffre de Padirac

Rouverte depuis le 22 mai, la visite génération) de William Bea-

mish, premier associé de Martel.
Mais la vraie raison des retards
tient à la guérilla judiciaire qui
pavé d’obstacles comme la pe-
tite route menant au gouffre et
du site souterrain le plus fréquenté Depuis quinze ans, elle n’a pas
chômé. Automatisation de la
oppose depuis des années la
propriétaire aux collectivités lo-
dont on se dispute encore la pro-
priété.
de France est un enchantement. billetterie, nouvelle grille des sa- cales. « Pour faire avancer le
Mais son enrichissement, qui nécessite laires, formation des guides, mu-
sée en ligne, audioguides, visites
Dans son bureau de la mairie
de Martel (Lot), Raphaël Daubet,
moindre projet sur un site
classé, il faut une motivation
un partenariat entre privé et public, à la bougie, projets éditoriaux,
triplement du chiffre d’affaires
le nouveau président de la Com-
munauté de communes Cauval-
énorme à cause de la sclérose ad-
ministrative et je vais me voir
n’est pas un long fleuve tranquille (8 millions d’euros en 2019, l’an dor (1), soupire : « À mon arrivée, obligée de réduire la voilure »,
de référence) : le bilan est flat- je me suis retrouvé en conflit déplore Laëtitia de Ménibus-Gra-
teur et le public a suivi. Rouvert à avec Madame de Ménibus car vier. « Rien que pour replanter
Dossier réalisé « Avec 500 000 visiteurs par la visite le 22 mai après une an- mon prédécesseur, au motif que
par Christophe Lucet an, Padirac est le troisième site le née 2020 en partie perdue, Padi- les Padiracois redoutaient un af-
c.lucet@sudouest.fr plus visité d’Occitanie après le rac ne veut pas se reposer sur ses flux de visiteurs, avait fait voter la
pont du Gard et les remparts de lauriers. création d’une ZAD (zone d’amé- « Il faut une motivation
Dordogne Carcassonne. Et dans la niche du Car le site est à un tournant. « Il nagement différé). Et la délibéra- énorme à cause de la
tourisme souterrain, c’est le faut moderniser nos infrastruc- tion a été attaquée par la société
Sarlat- A20 sclérose administrative
la-Canéda
D7 Rocamadour
D8
40
Lot deuxième d’Europe après Post-
ojna en Slovénie », souligne Ar-
tures (escaliers, ascenseurs,
fond du gouffre), réaménager
d’exploitation en février 2020.
Ce conflit est regrettable car Pa- et je vais me voir
40
Padirac naud Bamvens, nouveau direc- les abords et les stationne- dirac a besoin d’être remis au obligée de réduire
ments, indignes de Padirac, et goût du jour, renaturé, embelli,
Figeac apporter de la valeur ajoutée », et pour cela, un partenariat est la voilure »
D653
souligne la PDG. « Nous voulons indispensable. »
D811
P.N.R. des Causses Pour remplir ses aussi enrichir la visite, en mon- trois arbres, il a fallu dix-
du Quercy
Cahors objectifs, la société trant des parties cachées du ré- Le tapis rouge et la herse huit mois de procédure à la stu-
Av

seau souterrain, créer des ate- L’élu de 44 ans l’affirme : « J’étu- péfaction de la paysagiste tou-
privée a prévu d’investir
ey

D911
ro

liers pédagogiques pour les sco- die la possibilité de renoncer à la lousaine qui a redessiné les
n

©Mapcreator.io/©HERE
L
e « Trou du diable » qui fai-
sait si peur aux Causse-
nards de jadis ne méritait
pas sa sinistre réputation. La
promenade et la navigation sou-
terraines au milieu des sublimes
concrétions calcaires du gouffre
de Padirac évoquent plutôt le Pa-
radis que l’Enfer de Dante. Grâce
en soit rendue à Alfred-Édouard
Martel et ses amis spéléologues
qui ont exploré les premiers le
fabuleux réseau karstique du
Causse de Gramat en 1889, et
l’ont ouvert à la visite dix ans
plus tard au prix d’incroyables
travaux (lire en page 14).
10 millions d’euros
teur d’exploitation du gouffre lo-
tois. Détail qui n’en est pas un, le
vaste réseau de la grotte proche
de Ljubljana fut exploré en 1879
par un certain Martel. « Mais sans
faire injure à nos amis slovènes,
Padirac présente un tout autre
intérêt géologique », tranche
Laëtitia de Ménibus-Gravier.
À un tournant
À la tête de la Société d’exploita-
tion spéléologique de Padirac, sa
dynamique présidente descend
en ligne directe (à la cinquième
laires, introduire le multimédia
au musée, rénover la restaura-
tion, proposer une hôtellerie no-
made aux visiteurs désireux de
rester sur le lieu. »
Une guérilla judiciaire
Pour remplir ses objectifs, attirer
plus de visiteurs étrangers (20 %
du total) et porter la fréquenta-
tion au niveau de Postojna
(800 000 entrées), la société pri-
vée a prévu d’investir 10 millions
d’euros. Or les projets patinent.
La crise du Covid, qui a coûté
cher malgré le soutien du chô-
mage partiel, est passée par là.
ZAD car il faut concilier nos ob-
jectifs et assurer l’avenir d’un
site dont la région a besoin. » Un
discours bien reçu à Padirac.
« Mais j’attends des preuves d’a-
mour », prévient la PDG qui s’a-
gace des obstacles récurrents :
« On ne demande aucun argent
public, on veut créer de l’emploi,
et au lieu de nous dérouler le ta-
pis rouge, on dresse la herse. »
Au XIXe siècle, il avait fallu à
Martel des trésors de persuasion
et l’appui du curé de la paroisse
pour acheter aux paysans les
parcelles nécessaires au projet.
Un siècle après, le chemin reste
abords. Or nous sommes les
plus attachés à protéger le site :
s’il a été classé en 2001 (2), c’est à
notre demande pour éviter la
construction d’une piste de kar-
ting au-dessus du Grand Dôme. »
L’enjeu au-delà de Padirac
Actuellement, la protection de
Padirac porte sur 72 ha : « Les hy-
drogéologues voudraient la tri-
pler pour éviter les pollutions
souterraines. Mais les ministères
s’y opposent car cela impacte-
rait trop de communes. » Et la
PDG ajoute : « Si l’État veut pro-
téger ce trésor naturel, il doit
 Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE
en quête de modernisation
éviter de prendre des décisions
dangereuses comme celle
consistant à autoriser un épan-
dage en amont du gouffre pour
lequel nous demandons un
plan raisonné. »
La résolution de ce conflit lo-
cal dépasse le seul gouffre de Pa-
dirac. « La vallée de la Dordogne
est une destination touristique
phare mais il faut mieux
construire le produit », plaide
Raphaël Daubet. La proximité de
Rocamadour, transformée grâce
à un syndicat mixte qui y investit
un million d’euros par an, doit
être mieux exploitée. Comme la
présence d’autres trésors sou-
terrains des environs : Pech
Merle, la grotte des Demoiselles
ou celle, peu connue, de
Presque, à quelques kilomètres
de Padirac.
(1) Causses et vallée de la Dordogne.
(2) Sur la liste des Monuments naturels et
des sites du département du Lot. Et pas sur
celle des grands sites de France comme on
pourrait s’y attendre.
PADIRAC PRATIQUE
Situé sur le causse de Gramat
(Lot) à quarante-cinq minutes de
Brive et une heure de Cahors, le
site est ouvert tous les jours sauf
les vendredis jusqu’au 14 no-
vembre. La visite souterraine dure
1 h 30. Les billets doivent impéra-
tivement être achetés en ligne.
Prix : 18,50 € pour un adulte, 14 €
pour les enfants. Réservations et
renseignements sur www.gouffre-
de-padirac.com
HORIZONS 13
Du fond de ses 103 mètres, le
gouffre de Padirac s’ouvre
dans le calcaire du causse de
Gramat et ses impression-
nantes concrétions qui
longent la rivière souterraine
aux couleurs changeantes.
La visite s’effectue en
barque et à pied. La pro-
priété de la route d’accès au
site est encore objet de
contestation, repoussant les
travaux de modernisation
que souhaite entreprendre
Laëtitia de Ménibus-Gravier,
la présidente de la société
d’exploitation du gouffre.
GUILLAUME BONNAUD / “SUD OUEST”
Sous le Causse, un voyage au centre de la Terre
À 103 mètres sous terre, à pied et en barque, découverte des joyaux géologiques plusieurs fois millénaires
Elle connaît déjà Padirac
mais désirait faire partager à
ses amies ce périple au
centre de la terre. Entamé
par une longue descente – à
pied et en ascenseur – dans
la bouche béante aux parois
tapissées de fougères et de
scolopendres, il se poursuit
dans la galerie sèche dite « de
la Source ».
Marchant les yeux en l’air,
Nathalie contemple les
voûtes jurassiques aux
65 millions d’années. « Une
beauté hors du temps »,
souffle la visiteuse avant
d’embarquer sur la Rivière
plane.
Propulsée par son batelier,
la barque de métal glisse jus-
qu’au Lac de la pluie, criblé
de gouttelettes et surplombé
par la Grande Pendeloque, gi-
gantesque cascade pétrifiée Ce parcours d’une heure trente mène au terminus du Lac des Gours. GUILLAUME BONNAUD / “SUD OUEST”
qui se mire dans l’eau
sombre. Au débarcadère, on que le sol du gouffre conti- suit son cours dans ce réseau au recueillement des lieux
grimpe les marches de ci- nue millimètre par millimè- dont Alfred-Édouard Martel grâce au ballet huilé des
ment vers le Lac supérieur, tre son cours immémorial. n’avait reconnu en 1889 tours de barque et au départ
où les barrages de calcite (les qu’une infime partie et dont cadencé des groupes, fluidi-
« gours ») ondulent sur des L’électricité depuis 1901 les 42 kilomètres jusqu’aux fié par la réservation sur In-
fonds bleus. Et voici la salle Installée dès 1901, une exsurgences de Saint- ternet. Et on n’est pas surpris
du Grand Dôme, vertigineuse prouesse dans ce lieu diffi- Georges et La Finou gardent de voir les 500 bouteilles
cathédrale souterraine dont cile d’accès, la lumière élec- des replis secrets malgré les d’une cuvée de vin de Cahors
le sommet n’est qu’à 11 trique a remplacé la bougie expéditions spéléologiques vieillir dans la fraîche cavité
mètres de la surface du pour ce parcours d’une ultérieures. aux 13 degrés en attendant
Causse. En voyant la stalag- heure trente sur le kilomètre La forte fréquentation (jus- ceux qui les boiront en por-
mite en forme de « pile d’as- qui mène au terminus du Lac qu’à 8 000 visiteurs par jour tant un toast à la splendeur
siettes » penchée, on devine des Gours. Mais l’eau pour- en haute saison) ne nuit pas du lieu.
 14 HORIZONS
Édouard-Alfred Martel, découvreur
de Padirac et père de la spéléologie
Premier à tenter l’exploration de Padirac, l’ancien avocat ne s’est pas contenté de révéler au monde
le gouffre lotois. Par ses expéditions tous azimuts, il a tout bonnement créé cette science moderne
Christophe Lucet
c.lucet@sudouest.fr
V
oilà un homme qui de-
vrait avoir sa place ou son
avenue partout. Et pas
qu’en France. Car Édouard-Al-
fred Martel (1859-1938) mérite la
reconnaissance des amoureux
du monde souterrain dont il a,
en pionnier, révélé les mer-
veilles. Et son pays peut être
fier que partout dans le
monde, on reconnaisse cet in-
trépide Français comme « père
de la spéléologie ».
En apparence, rien ne prédis-
pose pourtant ce fils d’une fa-
mille de juristes de région pari-
sienne (il est né à Pontoise) à se
passionner pour l’exploration
géologique. Car Martel a d’a-
bord exercé comme avocat.
Mais enfant, il a lu Jules Verne,
dont le « Voyage au centre de la
Terre », publié en 1864, racon-
tait une expédition vers les pro-
fondeurs terrestres en em-
pruntant le cratère d’un volcan
islandais.
La mule et le Trou du diable
Féru de voyages en France qu’il
sillonne avec l’appétit vernien
du géographe, le jeune homme
a un penchant marqué pour
les plateaux karstiques des
Causses creusés par les rivières.
Avec des amis, il est le premier
à explorer le gouffre de Brama-
biau (Gard) et la grotte de Dar-
gilan (Lozère). Nanti de cette
expérience spéléologique, il
s’attaque au gouffre de Padirac.
Nous sommes le 9 juillet
1889. Les légendes courent au
sujet de l’immense bouche ou-
verte sur le plateau. Comme
celle qui prétend que saint
Martin, défié par le Malin, fit
bondir sa mule au-dessus du
Trou du diable, parvenant à
sauver des âmes de la damna-
tion. Depuis le XVIe siècle, on
gratte le salpêtre sur les parois,
mais le lieu inspire la peur. Et
Un buste d’Édouard-Alfred Martel au fond du gouffre
de Padirac. GUILLAUME BONNAUD / “SUD OUEST”
Édouard-Alfred Martel démarre ses premières descentes dans le gouffre en juillet 1889.
JEAN-DANIEL SUDRES/AURIMAGES VIA AFP
lorsque Martel et son cousin
Gaupillat plongent dans l’a-
bîme au bout d’un câble avec
leurs escarpolettes et des
échelles de corde en chanvre,
les Caussenards assistent en
frémissant à l’intrigant spec-
tacle.
Le providentiel Beamish
Armés de simples bougies, les
explorateurs font chou blanc.
La seconde tentative est la
bonne. Cette fois, l’équipe a des
lampes à magnésium et des
barques. Leur progression sur
la rivière souterraine parmi les
défilés jurassiques est pé-
rilleuse, mais la découverte est
à couper le souffle. Et Martel
n’aura de cesse que de per-
mettre à d’autres que lui d’ad-
mirer cet univers de beauté pé-
trifiée. Mais avec quels
moyens ?
Sa chance s’appelle George
Beamish. Cet Irlandais de Paris
trouve un jour, oublié dans un
fiacre, le dossier où le spéléo-
logue détaille son projet à l’at-
Avec plus de
200 grottes et cavités
explorées et autant de
kilomètres parcourus,
il est une référence
tention de potentiels investis-
seurs. Beamish est fortuné, il a
des relations. Séduit, il propose
à Martel de s’associer et en 1898
naît la Société d’exploitations
spéléologiques de Padirac. L’Ir-
Le groupe des découvreurs de la Rivière souterraine, avec de gauche à droite :
Gabriel Gaupillat, Édouard-Alfred Martel, Louis Armand, Louis de Launay, Émile Foulquier.
E. RUPIN/COLLECTION RENOUARD
landais est déjà mort lorsque le
gouffre, équipé de ses premiers
escaliers métalliques et
marches en ciment, ouvre à la
visite. Mais son fils William re-
prend le flambeau.
Il publie « L’Abîme »
Entre-temps, Martel a multi-
plié les expéditions. « Pragma-
tique et observateur, il ne se
prétendait pas scientifique,
mais était un excellent dessina-
teur et cartographe », souligne
Arnaud Bamvens, le nouveau
directeur d’exploitation de Pa-
dirac.
Autre coup de chance, son
beau-frère, Louis de Launay, est
professeur de géologie, un ren-
fort de poids pour donner cré-
dit à leurs premiers articles sa-
vants. En 1894, Martel est assez
PREMIERS VISITEURS
Padirac a ouvert au public le
1er novembre 1898, après six mois
de travaux, moins de dix ans
après son exploration. Un an plus
tard, il a déjà accueilli 6 000 visi-
teurs, éclairés à l’électricité dès
1901 et qui peuvent, dès 1930,
emprunter un ascenseur. Et
lorsque Martel meurt en 1938, la
fréquentation approche déjà les
100 000 visiteurs.
aguerri pour publier « Les
Abîmes », acte de naissance de
la jeune science du monde
chtonien. Avec plus de
200 grottes et cavités explorées
et autant de kilomètres par-
courus dans les entrailles de la
terre, il est devenu une réfé-
rence.
En même temps que la So-
ciété de spéléologie, il lance la
première revue spécialisée,
« Spelunca ». Avec le forgeron
Louis Armand, il explore en
1897 en Lozère une grotte tapis-
sée d’une impressionnante fo-
rêt de stalagmites bapti-
sée l’Aven Armand. Et en 1906, il
est le premier à reconnaître les
gorges de Kakuetta dans les Py-
rénées basques.
Et élargit ses recherches à
l’international. Exploration du
gouffre de Gaping Gill dans le
Yorkshire, du lac souterrain de
Marble Arch Caves en Irlande
du Nord, expéditions en Bel-
gique, à Majorque, en Dalmatie,
au Monténégro où il suit la plus
longue rivière souterraine
connue, il ira même en 1912 re-
connaître une grotte outre-At-
lantique dans le Kentucky. Mar-
tel s’intéresse aussi aux enjeux
de protection : c’est à son in-
fluence qu’on doit, en 1902, la
loi de santé publique prohi-
bant de jeter dans les grottes
des cadavres d’animaux dont
la décomposition empoison-
nait les eaux souterraines.
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE
Hubert Védrine : « Jean Lacouture
avait une énergie phénoménale »
Jean Lacouture (1921-2015) aurait 100 ans. Proche parmi les proches, l’ancien ministre des Affaires étrangères
du gouvernement Jospin livre ses souvenirs du grand reporter, essayiste et écrivain d’origine bordelaise
Propos recueillis
par Christophe Lucet
c.lucet@sudouest.fr
L
e 5 novembre, hommage
sera rendu à Bordeaux à
Jean Lacouture (1921-2015)
par le Conseil régional de Nou-
velle-Aquitaine et le journal
« Sud Ouest », notamment à tra-
vers un colloque et une exposi-
tion retraçant la vie de ce té-
moin du siècle dans le hall de
l’hôtel de Région. Parmi les parti-
cipants, Hubert Védrine (né en
1947), ex-ministre des Affaires
étrangères (et secrétaire général
de l’Élysée sous François Mitter-
rand), évoque son amitié avec le
grand reporter, essayiste et écri-
vain né à Bordeaux.
Comment avez-vous connu Jean La-
couture ?
Par Jean Védrine, mon père. La-
couture et lui s’étaient connus
au début des années 1950 dans
le cadre des actions pour l’ave-
nir du Maroc. Mon père, vice-
président des parfums Carven,
militait en faveur d’une indé-
pendance pacifique du Maroc
(effective en 1955, NDLR) au sein
d’un petit « Centre d’études » qui
faisait un travail de pédagogie
auprès du gouvernement fran-
çais, à l’époque où un puissant
« parti colonial » tenait le haut
du pavé à l’Assemblée nationale.
Jean Védrine était par ailleurs
proche de François Mitterrand,
ayant même fait partie de son
cabinet.
Lacouture était de vingt-cinq ans votre
aîné. Que représentait-il pour vous ?
Il faisait partie du paysage fami-
lial et je rêvais moi aussi de deve-
nir grand reporter. À Sciences Po,
j’ai suivi le cours que Lacouture
donnait sur le Maghreb et me
suis rapproché de lui en prépa-
rant un mémoire sous sa direc-
tion et en faisant des stages au
« Monde ». Puis la relation est de-
venue très personnelle. Nous
Journaliste, biographe et témoin du XXe siècle
Figure du journalisme, fougueux, pétri d’humanisme, apôtre de la décolonisation, Jean Lacouture s’illustra aussi dans des biographies
La séduction et le talent : Jean
Lacouture, avec son œil plissé et
sa faconde gasconne, incarnait
un journalisme engagé et cha-
leureux. Entré en 1944 dans le
maquis puis à la 2e Division blin-
dée (DB), il avait commencé sa
carrière en Indochine au ser-
vice de presse du général Le-
clerc. C’est en rédigeant un jour-
nal pour les troupes que ce fils
de la bourgeoisie catholique
bordelaise découvre la ques-
tion coloniale.
Sa rencontre en 1946 avec les
chefs du Vietminh (Hô Chi Minh
et le général Giap) l’a marqué.
Persuadé qu’une décolonisa-
tion pacifique est possible, il est
déçu par l’échec de l’accord par
lequel la France avait reconnu
le Vietnam comme « État libre »
au sein de l’Union française. Le
Maroc, qu’il rejoint en 1947, puis
Hubert Védrine et Jean Lacouture, en Gironde, en 2009 : « J’étais mitterrandiste, lui mendé-
siste et rocardien. Et nos caractères étaient à l’opposé », dit l’ancien ministre. ARCH. L. THEILLET / “SO”
avons pris l’habitude avec Mi-
chèle, ma femme, de lui rendre
visite à Roussillon (Vaucluse).
Notre amitié a duré toute la vie.
Vous partagiez les mêmes idées ?
Pas exactement. J’étais mitter-
randiste, lui mendésiste et ro-
cardien. Et nos caractères
étaient à l’opposé. Alors que j’é-
voluais vers le réalisme et l’ana-
lyse froide, Lacouture était réac-
tif et effervescent. Il était doté
d’une énergie, d’une curiosité et
d’une empathie phénomé-
nales. Il aimait les gens ou les dé-
testait. Et on était emporté par le
flot. Son talent s’est appliqué
aux événements de l’époque
mais on ne peut pas le réduire à
l’Égypte, où il rencontre sa
femme Simonne (née Gré-
sillon) et correspond pour
« France Soir », sont autant de
terrains où Lacouture assiste à
la fin des empires coloniaux et
l’essor du Tiers-monde.
Il fut une figure du journal
« Le Monde » où il était entré en
1951 et revint en 1957 comme
grand reporter et chef du ser-
vice outremer, suivant les crises
au Maghreb et repartant en In-
dochine. Et il a laissé sa marque
dans un autre titre de gauche,
« Le Nouvel Observateur », dirigé
par son ami Jean Daniel.
Malraux, De Gaulle, Mauriac
Empathique, passionné et scru-
puleux, Jean Lacouture fut aussi
bon biographe que journaliste.
Poussé dans cette voie par Si-
monne qui voulait canaliser
ses reportages et articles sur la
décolonisation dont il est une
grande figure : il était bon sur
tous les sujets. Lacouture, c’est
d’abord un tempérament.
« Il aimait les gens
ou les détestait.
Et on était emporté
par le flot »
Vous aimiez son côté gascon ?
On voyait qu’il était profondé-
ment du Sud-Ouest, passionné
de rugby, de tauromachie. Et je
me souviens d’un voyage en sa
son énergie, il s’est confronté
avec enthousiasme à de grands
personnages du siècle : Mal-
raux, Blum, Mendès France, De
Gaulle, Mauriac, mais aussi
Champollion ou l’ordre des Jé-
suites.
Car les centres d’intérêt de ce
témoin du siècle à l’appétit dé-
vorant étaient nombreux : le
rugby, la corrida, l’opéra (il pré-
sidait l’association Les Amis de
Georges Bizet). Et le réseau de
ses amitiés et de ses relations,
en France comme à l’étranger,
était tentaculaire. Il a partagé sa
vie entre Paris, ses voyages et sa
maison du Vaucluse (où il est
mort en 2015), sans oublier de
fréquents passages dans sa ville
natale de Bordeaux où un hom-
mage lui sera rendu à l’au-
tomne.
C.L.
HORIZONS
compagnie sur les terres de
Mauriac, de Montaigne et Mon-
tesquieu. Il parlait beaucoup de
son enfance bordelaise, de sa fa-
mille. Avec lui, les discussions
étaient passionnantes.
Vous deviez beaucoup parler de Mitter-
rand…
Oui. Lacouture et son ami Jean
Daniel (le patron du « Nouvel
Observateur », NDLR), mes tu-
teurs bienveillants, étaient de la
deuxième gauche. Mais ils
étaient subjugués par François
Mitterrand. Et de par mon évolu-
tion, j’étais pour eux une passe-
relle vers lui. Mitterrand trouvait
Lacouture séduisant, de grande
valeur et agréable à fréquenter. Il
« Lacouture était, profondément, un homme
du Sud-Ouest ». ARCHIVES LAURENT THEILLET / “SO”
15
aimait aussi échanger avec Jean
Daniel, un vrai intellectuel dont
il s’était rapproché mais qui in-
carnait une mouvance qui lui
était hostile.
Lacouture faisait-il partie de ces journa-
listes capables d’influer sur la politique
étrangère ?
Pas exactement. Ce modèle de
journalisme a existé aux États-
Unis et a disparu. Certes, « Le
Monde » était influent mais La-
couture a fini par se brouiller
avec le quotidien du soir lorsque
celui-ci a privilégié l’hyperspé-
cialisation contre la polyvalence
dont le Bordelais était
l’exemple. De toute façon, La-
couture n’était pas du style à
dire sur tel sujet : « Voilà ce qu’il
faut faire. » Il avait des coups de
passion. Il ne pouvait pas in-
fluencer une politique mais un
décideur se nourrit de tout. Il
m’a toujours aidé à réfléchir, c’é-
tait un éveilleur de curiosité et je
lui dois ma vocation pour les
questions internationales.
Il lui est arrivé de se tromper : sur l’Algé-
rie, la Révolution culturelle en Chine, le
génocide cambodgien. Vous en par-
liez ?
Bien sûr. Lacouture prenait par-
ti. Il regrettait que la France ait
raté le coche en Indochine en
1946. Il s’engageait sur la décolo-
nisation, ce qui l’a amené à sou-
tenir parfois aveuglément des
leaders du Tiers-monde. C’est ar-
rivé à d’autres qui n’avaient pas
son talent et dont on se souvient
moins. Mais Lacouture a recon-
nu ses erreurs : son livre autocri-
tique sur le Cambodge (1) est un
grand acte d’honnêteté intellec-
tuelle. Et à la fin de sa vie, il a écrit
un livre courageux, « Éloge du
secret » (2005), qui postule que
la transparence est légitime,
mais pas sur tous les sujets ni
tout le temps.
(1) « Survive le peuple cambodgien »,
éd. du Seuil (1978).
 16
Gironde
BORDEAUX
Le père François Barangana,
réfugié et prêtre à la fois
Le père François Barangana fait partie des 10 % de curés africains qui officient en France.
En poste dans l’agglomération depuis 2016, il a fui le Congo où sa vie était menacée
Denis Lherm
d.lherm@sudouest.fr
I
l se souvient de chaque dé-
tail de l’engrenage ma-
cabre qui l’a conduit de
Jomba, sa ville natale dans
l’est du Congo, à quelques ki-
lomètres du Rwanda, jusqu’à
Bordeaux. Il peut raconter
comme si c’était hier ces em-
buscades dont il réchappe mi-
raculeusement, ces rafales qui
ont tué juste à côté de lui, ces
fuites dans la forêt pour se
mettre à l’abri des massacres.
Prêtre référent des paroisses
de Parempuyre et du Pian-Mé-
doc depuis 2016, François Ba-
rangana a eu cent occasions
de mourir, mais il passe son
temps à témoigner de la vie.
Personnage étonnant que ce
prêtre de 56 ans sorti de l’en-
fer congolais, qui sillonne les
terres de sa paroisse borde-
laise à vélo, qu’il pleuve ou
qu’il vente.
Un combat intérieur
Dans ses souvenirs du Congo
Kinshasa (ou RDC, République
démocratique du Congo), la
guerre est toujours en toile de
fond. Comme un quotidien
normal. Mais dès l’âge de 21
ans, quand il entre au sémi-
naire, c’est un autre conflit qui
le taraude. « Je me posais tout
le temps une question : est-ce
possible de vivre toute sa vie
tout seul ? Malgré ce combat,
on a estimé que je pouvais de-
venir prêtre », s’amuse-t-il.
Ordonné en 1996, il regagne
sa paroisse de Jomba dans le
sifflement des balles. « On
tuait les gens un peu par-
tout. » C’est la première guerre
du Congo, pour chasser Mobu-
tu avec le concours du Rwan-
da, de l’Angola et de l’Ougan-
da. « Toute ma région était em-
brasée », se souvient-il.
Création d’un nouveau quartier résidentiel
avec vue sur le Golf de Gujan-Mestras
Lancement commercial le 14 juin « Green Village »
Le père François Barangana en discussion avec les paroissiens après la messe dominicale à
l’église Saint-Martin d’Eysines. JEAN-MAURICE CHACUN / « SUD OUEST »
Sa vie de jeune prêtre est
marquée par de rares accal-
mies entre des fuites éper-
dues, des marches dans la fo-
rêt pour se cacher, ne pas se
« Il va de paroisse
en paroisse, de cache
en cache, pendant
dix ans »
faire tuer. Il va de paroisse en
paroisse, de cache en cache,
pendant dix ans.
En 2005, sa nomination
comme directeur spirituel à
Jomba tombe en plein conflit
du M23, une mutinerie contre
le gouvernement congolais.
Des militaires entrent dans sa
paroisse, se font servir le re-
pas, puis ils tirent. François Ba-
rangana n’a rien mais un prê-
tre est touché à mort.
« On l’adore ! »
Usé par des années de vio-
lence, il décide de partir. Ce se-
ra l’Italie en 2009, dans un
monastère franciscain, où il
devient moine et paysan. Mais
le contact avec les autres lui
manque. « J’étais en relation
avec un prêtre de chez nous,
arrivé à Bordeaux dans la clan-
destinité en 2008, il m’a dit
‘‘viens !‘‘ Vous savez, il y a des
prêtres africains, notamment
rwandais, dispersés partout
dans le monde. »
En 2016, l’ex-cardinal Ricard
À PARTIR DE
75 000€*
FAITS DIVERS
Un mort et trois blessés
dans un accident
SAUTERNES. Une voiture a effectué
une sortie de route avant d’effectuer
plusieurs tonneaux hier à Sauternes, au
lieu-dit Ruisseau-de-Piquant. L’un des
quatre occupants de la voiture a été
éjecté. Les trois autres passagers ont
dû être désincarcérés par les pompiers
et sont grièvement blessés. Le qua-
trième, un homme de 28 ans, n’a pas
pu être réanimé par les pompiers et est
décédé. Parmi les blessés, un homme
de 36 ans et une femme de 34 ans ont
été transportés à l’hôpital Pellegrin par
hélicoptère. La quatrième personne
blessée, une femme de 41 ans, a pu être
évacuée par la route.
Un conducteur
grièvement blessé
SAINT-ANTOINE-SUR-L’ISLE. Un
homme âgé de 23 ans a été griève-
ment blessé dans un accident de
voiture vers 3 heures du matin dans la
nuit de vendredi à samedi à Saint-
Antoine-sur-l’Isle. La voiture circulait
sur l’avenue de la Libération quand le
conducteur a perdu le contrôle du
véhicule. Celui-ci a effectué plusieurs
tonneaux avant de percuter un poteau
électrique. Le jeune homme a dû être
désincarcéré par les pompiers et a été
transporté, très grièvement blessé, au
CHU Pellegrin à Bordeaux. Le pronostic
vital était engagé lors de son transport.
Un poids lourd couché
installe ce prêtre entre les
sur l’autoroute
églises de Parempuyre, Le
Pian, Blanquefort, Eysines et PUJOLS-SUR-CIRON. La circulation
Caychac. Une fois par an, le sur l’A62 a été perturbée hier suite à un
père François doit renouveler accident de la route impliquant un
son titre de séjour. Dimanche poids lourd, vers 6 h 30, sur la com-
dernier à Eysines, le père Fran- mune de Pujols-sur-Ciron, dans le sens
çois raccompagnait les fidèles Toulouse-Bordeaux, a communiqué
après une messe et trois bap- Bison Futé. Le 38 tonnes, qui transpor-
têmes. tait des fruits et des légumes, s’est
« On l’adore ! Enfin, n’é- couché sur la chaussée. Le conducteur,
crivez pas ça, on n’adore que très légèrement blessé, a été pris en
Dieu ! Mais on l’aime, il fait charge par les secours et transporté
tellement de travail pour la vers le centre hospitalier de Langon.
paroisse. On l’a vu arriver tout L’autoroute a été fermée au niveau de
timide et réservé. C’était au Barsac. Un bouchon s’est rapidement
moment de Noël, il n’en reve- formé sur plusieurs kilomètres. En fin
nait pas de voir des chariots de matinée, la situation s’est partielle-
pleins de victuailles. Il a une ment normalisée, la circulation ralentie
histoire terrible et belle », ex- s’effectuant sur une seule file, le temps
plique Linda, une parois- que le camion accidenté puisse être
sienne. évacué.
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Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE GIRONDE 17
LANDIRAS

Le festival médiéval innove et

rencontre un grand succès
Pour sa 5e édition, le festival médiéval de Landiras a agrandi son site de deux hectares et propose de nouvelles
animations jusqu’à ce soir. Cette formule a attiré hier près de 900 visiteurs, la capacité maximale du site
Gaëlle Richard
g.richard@sudouest.fr

D ur dur d’être un preux

chevalier sous sa cotte
de mailles par 32 degrés.
Hier, les comédiens, artisans,
animateurs d’ateliers ou orga-
nisateurs du cinquième festi-
val médiéval de Landiras, en
Sud-Gironde n’ont pas ergoté
sur l’énergie pour faire vivre le
festival sous la chaleur.
Trente-cinq exposants, dont
trente artisans, déploient les
tentes, épées et boucliers jus-
qu’à ce dimanche. « C’est la
première fois que nous béné-
ficierons de deux jours de
grand beau temps, nous
comptons donc sur une belle
fréquentation » explique Ma-
non Selinski, coorganisatrice
de l’événement.

Nouvelles animations
Frédéric Morelle, coorganisa-
teur du festival, a le sourire.
« Le fait de décaler le couvre- La 5e édition du festival médiéval de Landiras et ses combats de chevaliers, ont attiré beaucoup de monde samedi. JEAN MAURICE
feu à 23 heures nous aura per- CHACUN / “SUD OUEST”

mis d’accueillir les visiteurs

de manière qu’ils puissent
profiter un maximum. Nous
avons même modifié le pro-
gramme au dernier moment
pour pouvoir nous adapter. »
Ainsi, les spectacles sont plus
courts mais il y en a davan-
tage, pour éviter les attroupe-
ments.
L’organisation a ouvert
deux hectares de forêt supplé-
mentaires pour accueillir de
nouvelles animations. Et fran-
chement, déambuler à chaud est sourcier, magnéti-
l’ombre près du ruisseau à l’a-
bri du coup de chaud est un
de langue ancienne) a recons-
titué un village historique de
la Norvège « vers 960 » et pro-
pose des démonstrations de
stratégie de combat. « Le mur
de boucliers permet de mon-
trer comment pouvaient se
dérouler les affrontements à
cette époque, explique Eddy
Nezelof. Les gens sont très ré-
ceptifs, aussi bien les enfants
que les adultes. »
Plusieurs camps sont
de travailler, après un an et
demi à l’arrêt, et d’être vus par
les gens du milieu médiéviste,
notamment les troupes qui
recherchent des costumes. »
Lâcher prise avec le réel
En pénétrant dans la forêt, on
se laisse emporter à travers le
temps. Une voyante, un stand
de sorcellerie et un sourcier
magnétiseur y attendent le vi-
siteur curieux. André Mi-
seur et guérisseur en Bigorre. Les chevaliers sont les vedettes du festival. JEAN MAURICE CHACUN /
Durant 45 minutes, il en- “SUD OUEST”

réel plaisir. reconstitués pour seigne la technique pour

Comme en vrai
Plusieurs camps sont recons-
titués pour plonger le visiteur
plus de mille ans en arrière.
Les tentes de toile blanches,
les peaux de bêtes sur les
épaules des villageois, l’épée à
la taille du chevalier et le san-
glier qui se laisse doucement
rôtir à l’heure du déjeuner
créent une véritable am-
biance parfois désarçonnant.
La troupe La Vigamadr (si-
gnifiant combattant en Viking
plonger le visiteur plus
de mille ans en arrière
Dans le village des artisans,
Christophe Garcia est venu du
Gers pour exposer son travail
du cuir. « Nous réalisons des
ceintures, des bourses mais
aussi des toques, des gants,
des chaussons et de véritables
peaux. Être présent sur ce fes-
tival est très important pour
nous car nous avons besoin
trouver les sources d’eau.
« Je montre surtout com-
ment s’écouter soi-même, dit-
il. La baguette de cuivre, c’est
comme le pendule : c’est vous
qui possédez l’intuition au
fond de vous, il suffit d’é-
couter… » Alors, abandon-
nons notre peau du XXIe siè-
cle et lâchons prise avec le
réel…
Festival médiéval Sud-Gironde : 13 juin,
de 10 à 20 heures, adultes : 10 euros, en- Les visiteurs peuvent essayer les casques. JEAN MAURICE CHACUN / “SUD
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BORDEAUX BORDEAUX
Reprise des Girondins : Pierre
Hurmic rappelle ses attentes Un millier « contre les
idées d’extrême-droite »
Le maire a adressé un courrier à Frédéric Abitbol,
l’administrateur judiciaire en charge du dossier de reprise

Dans le cadre de la « Marche des libertés », une manifestation a eu lieu hier à

Bordeaux, pour s’opposer à l’extrême-droite et aux « dérives autoritaires »
Théo Abarrategui
gironde@sudouest.fr

Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. LAURENT THEILLET/”SUD OUEST”
Ça va mieux en l’écrivant. Pierre
Hurmic a envoyé un courrier à
Frédéric Abitbol, le mandataire
qui œuvre sur le dossier de re-
prise des Girondins de Bordeaux
depuis la défection de l’action-
naire King Street et le placement
du club sous protection du tri-
bunal de commerce. Un cour-
rier dans lequel le maire de Bor-
deaux exprime « les attentes
fortes de la Ville » dans le choix
du repreneur.
« Une culture territoriale »
Pierre Hurmic et les élus borde-
lais détaillent six orientations à
prendre en compte : « des ac-
teurs locaux, attachés à leur ter-
ritoire, prêts à s’engager durable-
ment ; des investisseurs, néces-
saires à l’ambition sportive, mais
A
l’appel de plusieurs mou-
vements, syndicats et
groupes politiques, un
millier de personnes environ
ont défilé hier à Bordeaux. Un
rassemblement inscrit dans le
sillage d’une journée de mobili-
sation nationale, la « Marche des
libertés », qui se tient dans 140
éloignés d’une vision spécula- villes en France. Le but, s’unir
tive, et proches des acteurs de « pour les libertés et contre les
terrain ; d’anciens joueurs qui idées d’extrême-droite
ont incarné l’histoire des Giron- comme signalé par la banderole
dins et des supporters qui vou- de tête du cortège.
dront s’impliquer ; des relations Ce dernier, parti hier à 11 heures
de confiance avec la Ville et la Mé- de la place de la République, est
tropole, propriétaires du centre descendu sur les quais avant de
de formation et d’entraînement rejoindre la place de la Victoire
et du stade ; une culture territo- en début d’après-midi. Parmi les
riale irriguant l’ensemble des drapeaux brandis, ceux de la
passionnés de la région, mais CGT, la FSU, La France insoumise,
aussi le football féminin et le Europe écologie-Les Verts, plu-
football amateur ; une forma- sieurs groupes communistes,
tion privilégiée et plus ancrée mais aussi la Ligue des droits de
sur son territoire régional. » l’Homme ou SOS Racisme.
« Nous attendons du futur re- « Entendre les fâchés, faire
preneur un engagement fort du taire les fachos », conseille une
respect de ces principes et va- pancarte. « Voter RN, ça sert
leurs de nature à assurer un en- aryen », s’amuse une autre. Au
gagement sérieux et pérenne », milieu de la foule, Maurice
conclut Pierre Hurmic. marche pour s’opposer au « côté
Le cortège a rejoint la Victoire en passant par les quais. T. A.
»,
sécuritaire de la politique de Ma-
cron, notamment sur la loi de sé-
curité globale », et à la « contami-
nation des idées extrême-droi-
tières ».
Des actes « banalisés »
Présent dans le cortège, le dé-
puté LFI de Gironde Loïc Prud-
’homme abonde : « La course aux
idées du RN ne peut qu’amener
au pire. L’enjeu aujourd’hui est
de défendre les valeurs de la Ré-
publique contre les dérives auto-
ritaires et la banalisation de la
parole d’extrême-droite. » De la
parole, mais aussi « des petits
actes qui grossissent continuel-
lement, dans les mouvements
politiques et au-delà », ajoute Er-
wan Nzimenya, président de SOS
Racisme Gironde.
Et de se référer à la suspension
du RN, le 3 juin, d’une candidate
aux départementales à Bor-
deaux, suite à des propos antisé-
mites tenus sur les réseaux so-
ciaux. Ou encore à « l’attaque de
la mosquée de Bayonne en 2019,
perpétrée par un ancien candi-
dat du RN ».
Les organisateurs de la mani-
festation ont ainsi appelé, dans
une déclaration, à continuer de
lutter « contre les idéologies
mortifères, racistes et xéno-
phobes », et à « en finir avec les
lois et les mesures liberticides ».

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seignante à la retraite était ve-
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gne d’une activité industrielle l’intérieur du bâtiment. JEAN MAURICE CHACUN / SUD OUEST
passée. « Je trouve que ces deux
fours en forme de bouteille ont le monde soutient avec ferveur geoirs pour la société Point à la
une certaine élégance et je suis le projet lié au Loto du patri- ligne. Lui aussi veut que ce site
AIRE DE JEUX
ENFANTS
bien décidée à participer à la moine. Le directeur artistique, « continue à vivre ».
souscription qui permettra de Alain Denis, est d’ailleurs la che- C’est évidemment l’avis de
les restaurer. Je pense que c’est ville ouvrière de cette « vic- Michel Labardin, le maire, qui
important d’encourager ce toire » , l’ancienne poterie de prévoit déjà un premier inves-
genre de sauvetage » déclarait Gradignan étant le seul site re- tissement de la commune pour
cette visiteuse attentive. tenu au niveau régional par la « la sauvegarde et la protection
Mission Stéphane Bern. durable » du premier four-bou-

05 56 09 45 98 « Une victoire »
Les membres de l’association
Terre d’art et d’argile qui oc-
www.campingduvieuxmoulin.f r cupent depuis 2010 ce site ap-
vieuxmoulin@natureetresidenceloisirs.com partenant désormais à la Ville
étaient sur leur 31 et présen-
taient une exposition de pote-
ries et de céramiques. Ici, tout
On croisait également le cé-
ramiste gradignanais Jean-
François Géraud, l’un des der-
niers à travailler sur place entre
1987 et 2000. L’ancien artisan
potier a dirigé ici une petite
équipe de salariés pour fabri-
quer, notamment, des bou-
teille. Le projet de restauration
est chiffré à 1,8 million d’euros.
L’État doit y participer aussi
mais, pour l’heure, la grande in-
connue réside dans la somme
que rapportera le Loto du patri-
moine.
Christine Morice
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE GIRONDE 19

ÉDUCATION

Ils ont écrit avec des policiers

L’action pédagogique « En quête de nouvelles policières » en est à sa sixième édition. Cette année,
400 collégiens et lycéens ont participé à l’aventure. Bilan avant la remise des prix
Florence Moreau moment où le concept a été PREMIER PRIX
fl.moreau@sudouest.fr pensé.« La rencontre s’est
faite, le dialogue s’est installé Le premier prix de la nouvelle

D
es élèves, au départ de
quartiers difficiles, qui
se mettent à écrire -au-
trement qu’en langage SMS-
des nouvelles policières, dans
un souci de réalisme, avec
l’aide de policiers – dont trois
sont écrivains– et gendarmes
qui leur parlent de leurs mis-
sions au quotidien, leur
donnent du vocabulaire et les
clés du métier… C’est tout le
pari de « En quête de nou-
velles policières », qui en est à
sa sixième édition.
Cette action pédagogique
est née de la rencontre inat-
tendue, improbable mais
fructueuse entre la préfec-
ture, l’Éducation nationale,
des acteurs de terrain associa-
tifs et la police, ainsi que la
gendarmerie nationale.
« ‘‘En quête de nouvelles po-
licières’’ a pour but d’amé-
liorer les relations entre les
forces de sécurité de l’État et
les jeunes », pose Ludovic Ar-
mouët, délégué police-popu-
lation auprès de la direction
départementale de la sécurité
publique de la Gironde et an-
cien délégué du préfet, chargé
de la politique de la ville au
et les représentations sont policière est attribué aux élèves
tombées de part et d’autre », du collège Emmanuel-Dupaty à
se félicite Martin Guespéreau, Blanquefort (Gironde). Mais c’est
préfet délégué à la sécurité le collège Georges-Fayet de Floi-
dans la région, en préface du rac qui récolte le plus de lauriers
recueil des nouvelles, sorti avec un deuxième prix de la nou-
des imprimeries ce mercredi velle policière, le prix de la pre-
9 juin 2021. mière de couverture et le prix de
la meilleure présence numérique.
L’amour pour fil rouge Le 3e prix de la nouvelle policière
« À chaque session est associé va au collège Dominique Lamou-
un thème », précise Ludovic lie à Miramont-de-guyenne (Lot-
Armouët. Cette année, c’était et-Garonne), le 4e au collège La
l’amour. « Amour toxique », Garosse à Saint-André-de-Cubzac
(Gironde) et le 5e au lycée pro-
fessionnel hôtelier de Biarritz
Atlantique.
Depuis sa création synthèse et de structuration
en 2014, plus de 2000 des idées, la qualité d’écriture
sont passés au crible par un
élèves ont participé comité de lecture et un jury.
à cette action Autant d’acquis pédago-
giques pour la suite du par-
« Amour féroce », « Amor (t) »… cours de ces jeunes.
Beaucoup des nouvelles ren- Depuis sa création en 2014, Le recueil des nouvelles policières (et l’affiche tenue par
dues traitent de crimes pas- plus de 2 000 élèves, plus de Ludovic Armouët) est sorti le 9 juin des imprimeries. DR
sionnels, intégrant l’homo- 100 professeurs et documen-
sexualité dans leur intrigue talistes et tout autant de poli- visant à l’amélioration des re- l’intrigue. Seuls dix établisse-
d’actualité. ciers et de gendarmes ont par- lations police-population. ments ont pu participer à la
La cohérence du titre avec ticipé à cette action au poten- Évidemment, l’édition 2019- session 2020-2021. Contexte
le sujet traité, la correspon- tiel national, qui a été pré- 2020 a été contrariée par la sanitaire oblige, les auteurs
dance de l’histoire avec le sentée et saluée à Bruxelles en pandémie de Covid, parfois au en herbe se verront remettre
thème imposé, les efforts de 2015 comme action innovante moment de la touche finale à leur prix dans leur classe.

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 20 GIRONDE
BRAUD-ET-SAINT-LOUIS
Centrale nucléaire du Blayais,
Parmi les 32 plus vieux réacteurs en France
se trouvent les quatre de la centrale du
Blayais, qui fête ses 40 ans cette année.
Retour sur la construction et les débuts
du site girondin, en juin 1981
Cathy Lafon
c.lafon@sudouest.fr
D
ans un communiqué
publié le jeudi 25 février
2021 au matin, l’Autorité
de sûreté nucléaire (ASN) a sta-
tué sur les conditions de la
poursuite de fonctionnement
des réacteurs de 900 MW (mé-
gawatts) d’EDF. Ces conclu-
sions permettent de prolon-
ger d’au moins 10 ans l’exploi-
tation des 32 plus vieux réac-
teurs, qui ont démarré il y a 40
ans. Parmi eux figurent les
quatre du Centre nucléaire de
production d’électricité
(CNPE) du Blayais, mis en ser-
vice entre 1981 et 1983. Situé à
72 km de Bordeaux, le site de
Braud-et-Saint-Louis a démarré
dans la nuit du 12 au 13 juin 1981.
« Sud Ouest » ouvre ses ar-
chives sur l'histoire des débuts
de l'une des plus vieilles cen-
trales nucléaires françaises.
Manne économique
En mai 1974, le préfet d’Aqui-
taine et EDF annoncent la
construction d’une nouvelle
centrale nucléaire à Braud-et-
Saint-Louis, dans le marais
entre Blaye et Saint-Ciers, le
long de la rive nord de l’es-
tuaire de la Gironde.
L’annonce du projet suscite
aussitôt l’opposition des po-
pulations locales, agriculteurs,
« paysans du marais », pê-
cheurs et écologistes de toute
la région. Il y a aussi les défen-
seurs de la centrale, les com-
merçants, notamment, qui y
voient une manne économi-
que en perspective. Le « syndi-
cat de défense des agriculteurs
menacés » et les comités anti-
nucléaires collaborent et
constituent un collectif, qui
tiendra un peu plus d’un an,
mais finira par se dissoudre.
Les habitants du marais et
les agriculteurs semblent se
résigner, autant par « fatalisme
» que sous la pression des dé-
ploiements des forces de
l’ordre et des multiples inci-
dents liés à la contestation du
projet. Les opposants re-
cueilleront quand même 25
000 signatures, qu’ils remet-
tront en Préfecture le 26 no-
vembre 1974.
Quant aux réactions des par-
tis politiques, via leurs élus lo-
caux, elles sont plutôt timides,
ces derniers ne prenant pas
vraiment position. EDF peut
faire les acquisitions de terrain
qui lui sont nécessaires et le
marais se vide peu à peu de ses
paysans.
Plusieurs procès
L'enquête d’utilité publique se
tient du 22 novembre 1974 au
23 décembre 1974. En signe de
protestation, un militant éco-
logiste bordelais dérobe et
brûle le registre, au début de
l’enquête. Cette dernière se dé-
roulera cependant, mais sans
mobiliser les foules. Peu habi-
tués alors à la procédure d’en-
quête publique, les habitants
ne se déplacent pas.
Toutes les inquiétudes ne
sont pas apaisées pour autant,
et parmi les plus tenaces, « Sud
Ouest » note en 1975 celles des
pêcheurs de la rive nord de la
Gironde, à propos de l’impact
de la centrale sur le réchauffe-
ment de l’eau et de l’incidence
des pompages de l’eau sur les
poissons.
Les écologistes ne désar-
ment pas non plus, mais ils
n’auront pas gain de cause.
Certains d’entre eux feront
d’ailleurs l’objet de plusieurs
procès, de 1976 à 1979.
Premiers coups de pioche
En septembre 1975, les travaux
débutent : pour l’époque, ils La centrale en construction, en novembre 1976. Pour l’époque, ils font partie des plus gros chantiers d’
font partie des plus gros chan-
tiers d’Aquitaine. Le 14 juillet
1977, le comité interministériel
du gouvernement décide d’a-
jouter deux unités supplé-
mentaires de 900 mégawatts
chacune, aux deux unités pré-
vues de la première tranche.
La durée d’exploitation des
réacteurs est alors annoncée
pour une période de 30 ans. En
août 1978, en dépit d’une
grande grève déclenchée par
les ouvriers pour des revendi-
« Dans la nuit du 12 au
13 juin 1981, à 23 h 12, les Le dôme du deuxième générateur, le 19 avril 1979, pendant
techniciens procèdent la construction. A droite, manifestation contre la centrale, le QUE DIT LA SORCIÈRE ?
4 janvier 1980. VINCENT OLIVAR ET ARCHIVES « SUD OUEST »
au démarrage du
premier réacteur » trale de Braud-et-Saint-Louis : électronucléaire : 90 millions
la centrale est désormais cou- de litres d’eau envahissent le
cations salariales, qui paralyse plée au réseau électrique. Les site.
le chantier du 13 décembre 1977 trois autres réacteurs démar-
au 4 avril 1978, la centrale sort reront en 1982 et 1983. En 1981, la
de terre. Nombreux sont les production de Braud repré-
curieux qui viennent visiter le sente 24 milliards de kwh, soit
gigantesque chantier : on en 10 % de la consommation de la « le 27 décembre 2000,
comptera jusqu’à 20 000 en France en électricité. on a frôlé l’accident
1980. Le 27 novembre 1978, En novembre 1976, durant la
étape importante dans la Et depuis…
majeur : 90 millions de construction de la centrale du
construction des bâtiments, le La centrale remplit sa mission litres d’eau envahissent Blayais, «Sud Ouest », spéculait
toit en forme de dôme est : produire de l’électricité. Si ses le site » comme tout un chacun sur les
posé sur le bâtiment du pre- opposants n'ont pas désarmé, retombées bonnes ou mauvaises
mier réacteur. Le dôme pèse elle est bien acceptée par les Depuis les digues ont été du futur site nucléaire. Un de nos
146 tonnes. riverains, qui voient en elle un surélevées, et la sécurité ren- journalistes, Pierre Cherruau, eut
important moteur économi- forcée, mais pour les écolo- la malice d’aller consulter la
La nuit du 12 au 13 juin que local et disent se sentir en gistes, notamment l'associa- sorcière de Braud sur l’avenir de la
C’est le samedi 7 février 1981 sécurité dans son voisinage. Le tion antinucléaire Tcherno- centrale. Car le marais de Braud, à
que les techniciens com- plus grave incident connu à ce blaye , « une même tempête l’époque, avait « sa » sorcière !
mencent le chargement du jour par le parc nucléaire fran- survenant un jour de marée C’est avec curiosité qu’on lit, dans
cœur nucléaire en barres d’u- çais s’est cependant déroulé à haute ferait passer l'eau par- le journal du 16 novembre 1976,
ranium enrichi. Chaque Braud-et-Saint-Louis, en dé- dessus la digue actuelle ». les prédictions de Madame Nor-
élément fait quatre mètres de cembre 1999. Trente-trois ans après la catas- mand, 94 ans : « L’avenir n’est
haut et se compose de 264 « Lors de la « tempête du trophe nucléaire de Tcherno- pas bien beau. Ça va être bien du
crayons », comme « Sud siècle », les digues de la cen- byl, et huit ans après celle de cafard. Et le produit qu’ils font,
Ouest » le décrit dans son édi- trale ont été submergées par Fukushima, ces derniers récla- est-ce qu’il sera seulement bon ?
tion du 8 février. l'eau. Selon « Sud Ouest » du 5 ment l’arrêt de la centrale du Ça va pas être du bon travail ».
Enfin, dans la nuit du 12 au 13 janvier 2000, le 27 décembre Blayais, dénonçant par ailleurs Jusqu’à présent, l’histoire de la
juin 1981, à 23 h 12, les techni- au soir, on a frôlé l’accident le vieillissement d’installa- centrale de Braud-et-Saint- Louis
ciens procèdent au démarrage majeur et la tempête a eu rai- tions prévues au départ pour lui a fort heureusement donné
du premier réacteur de la cen- son des protections du site durer 30 ans. tort. Le 5 m
 Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST GIRONDE 21

40 ans d’une histoire agitée

Le 7 avril 2009, lors de travaux sur le générateur de vapeur. LAURENT THEILLET

Aquitaine. ANDRE MICHEL

Lors du remplacement des

trois générateurs de vapeur
de l’unitéide production
numéro 2. GUILLAUME BONNAUD

Une vue du réacteur et de la piscine d’immersion de l’uranium utilisé. CLAUDE PETIT

ars 2021. JEAN-MAURICE CHACUN Lors de la tempête du 27 au 28 décembre 1999 : la centrale prend l’eau. MARIE-LAURE GOBIN
 22 « SUD OUEST » ET VOUS
À Marseille, les Rolling Stones ou
L’exposition « Unzipped » consacrée
aux Rolling Stones vient d’ouvrir au
Stade Vélodrome de Marseille. Quelque
400 artefacts y racontent l’histoire officielle
du plus grand groupe de rock du monde
Mick Jagger et Ron Wood lors d’un concert à Nanterre en
2017. PATRICK KOVARIK / AFP
Stéphane C. Jonathan
s.jonathan@sudouest.fr
S
ix ans après leurs séances
d’« Exhibitionism », les
Stones se promènent dé-
sormais « Unzipped » : débra-
guettés. L’expo officielle consa-
crée au plus vieux (et plus
grand) groupe de rock au
monde a changé de nom, de
format, mais pas d’intention :
tout montrer. Ou presque.
Le coffre aux trésors est ou-
vert et quelque 400 artefacts
sont visibles, pour trois mois,
au Stade Orange Vélodrome de
Marseille. Arrivée des Pays-Bas,
l’exposition s’envolera ensuite
pour Toronto, prochaine étape
de son tour du monde. Elle
s’ouvre avec un spectaculaire
rappel des faits : un plani-
sphère numérique sur la-
quelle défilent des chiffres élo-
quents : fondé en 1962, le
groupe a joué dans 53 pays, de-
vant un total cumulé de
58 millions de spectateurs !
Puis un résumé en dix mi-
nutes condense soixante ans
de carrière dans une fresque
vidéo géante, éclatée sur plu-
sieurs dizaines d’écrans. « La-
dies and gentlemen : The Rol-
ling Stones » annonce une en-
seigne de néons rouges.
Les jeunes années du
groupe, uni par un amour du
blues encore iconoclaste dans
l’Angleterre d’Harold Macmil-
lan, sont les plus passion-
nantes. Dans des mini-carnets
format poche, Jagger consi-
gnait en temps réel ses com-
mentaires sur leurs concerts
dans les petits clubs londo-
niens. « On a l’idée que les
Stones étaient des rebelles qui
passaient leur temps à boire et
fumer ; et on découvre que c’é-
taient surtout des travailleurs
acharnés », commente Phi-
lippe Manœuvre, parrain de
l’expo et guide d’un jour. « On
le voit aussi plus loin, sur les
cahiers des sessions de « Some
Certaines présentations
souffrent cruellement
d’une indéniable
exigüité
Girls » : Mick notait tout, pour
pouvoir améliorer telle chan-
son, corriger tel passage d’un
refrain, inverser l’ordre de
deux morceaux… »
Saisissante, la reconstitu-
tion du petit T3 que Mick Jag-
ger, Brian Jones et Keith Ri-
chards partageaient de 1962 à
1963, sur Edith Grove à Londres,
est une des réussites de l’expo.
« J’en ai eu l’idée après avoir vu
une reproduction de la
chambre de Jean Dubuffet
dans un musée à Londres », ex-
pliquait Mick Jagger lundi ma-
tin sur France Inter, en riant de
l’exagération du désordre cras-
seux qui y régnait.
Dans l’expo, les voix de Mick
ou de Keith résonnent,
confiant des souvenirs de
cette courte colocation. « C’est
là qu’ils ont appris à jouer en-
semble, qu’ils ont créé cette
musique, associant rock et
blues », s’éraille Manœuvre.
« Ce lieu a été le ciment origi-
nel de ce groupe devenu leur
nouvelle famille. »
La suite de l’exposition dé-
roule deux grandes théma-
tiques. La musique, d’abord :
quelques guitares embléma-
tiques dorment dans de
lourdes vitrines ou, plus avan-
tageusement, dans une se-
conde reconstitution : celle du
studio d’enregistrement Olym-
pic de Londres. Instruments et
amplis vintage, micros d’ori-
gine et photos rares des ses-
sions des années 1960… Face à
ce décor, quelques clichés des
Stones au studio Pathé-Marco-
ni de Paris, où ils ont capté plu-
sieurs de leurs tubes des an-
nées 1970. Ludique, un aimable
 Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE
vrent le coffre aux souvenirs
gadget permet au visiteur de
remixer une demi-douzaine
de chansons présentées en
piste par piste.
Un sens inouï du design
La suite explore le sens de l’i-
mage et du design : la folle sen-
sualité du jeune Jagger suinte
sur le brillant des photos de
presse et l’inventivité des po-
chettes de disques est large-
ment documentée. Quant au
fameux logo, dessiné en 1970
par un jeune étudiant des
beaux-arts, il y est revisité par
Shepard Fairey (l’homme du
« Hope » d’Obama) ou déclinée
en animation.
Les Stones
annonçaient vouloir
tout montrer
mais ne tiennent
que partiellement
la promesse
On s’étonne du peu d’es-
pace donné aux cinq magni-
fiques sérigraphies originales
réalisées par Andy Warhol
pour la pochette de « Love You
Live » : leur alignement dans
un couloir interdit le recul né-
cessaire à la contemplation.
Idem, la présentation des exu-
bérants costumes de scène,
pourtant cruciale, souffre
cruellement d’une certaine
exiguïté. Le sentiment d’entas-
sement des mannequins, par
ailleurs assez moches, éteint
carrément la magie. Que ne
parvient pas à rallumer la salle
des maquettes de décors de
scène. Dommage.
Les Stones annonçaient vou-
loir tout montrer mais ne
tiennent que partiellement la
promesse : tout le soufre (la
dope, le sexe, la tragédie d’Alta-
mont, la mort de Brian
Jones…) a été soigneusement
édulcoré.
Mais curieusement, ce qui
manque le plus, ce sont les
chansons, glanées par bribes
de salle en salle. Seule la salle
ultime, habile mise en scène
du récent concert – maintes
fois télévisé – à Cuba, permet
de goûter l’immersion pro-
mise. On attendait plus de fo-
lie et d’audace de la part d’un
groupe ayant si longtemps in-
carné le scandale et la rébel-
lion.
The Rolling Stones Unzipped, jusqu’au
5 septembre à l’Orange Vélodrome de
Marseille. Tarifs : gratuit pour les moins de
5 ans, jusqu’à 25 € pour les adultes.
Tél. 04 84 45 38 00. Site : www.orange-
velodrome.com
« SUD OUEST » ET VOUS 23
De gauche à droite et de haut en bas : un gigan-
tesque fresque vidéo accueille les visiteurs. Un
des journaux intimes de Mick Jagger, datant de
1963, dans lequel il consignait ses impressions
sur la vie du groupe. Inspirée d’une publicité pour
produits capillaires parue dans le magazine
“Ebony”, les visuels pour l’album “Some Girls”.
La reconstitution de l’appartement d’Edith-
Grove, partagé à Londres par les Stones entre
1962 et 1963. S.C.J.
LES ROLLING STONES ET MARSEILLE : « UNE LONGUE HISTOIRE »
Lorsqu’il parle des Stones, Martin d’Argenlieu, direc- fait 100 000 spectateurs en trois mois, on sera
teur des grands projets au sein de l’Olympique de enchantés. » Pour répondre aux normes sanitaires,
Marseille, semble vouloir rivaliser d’enthousiasme le stade (labellisé « safe and clean ») n’accueille
avec Philippe Manœuvre. « Ah mais Marseille et les pas plus de 300 personnes à la fois dans les
Stones, c’est une longue histoire ! » s’enflamme-t-il. 2 000 m2 de l’expo. Des créneaux de réservation ont
« Depuis le concert en 1966 salle Vallier, où Mick a été calculés, quart d’heure par quart d’heure, et les
reçu une chaise lancée par un spectateur un peu visiteurs circulent en sens unique afin de ne pas se
fada, ils sont revenus souvent. Ils ont joué trois fois croiser.
au stade Vélodrome, ont passé cinq jours en ville
après celui de 2018, qui reste leur dernier concert
français à ce jour… Et puis Mick, fan de foot, y est
venu soutenir l’équipe d’Angleterre pendant les
matches de l’Euro 2016, l’attachement est réel et
sincère. »
Au stade Vélodrome, on veut y voir la vraie raison du
choix de la cité phocéenne pour l’unique escale
française de l’exposition. Même si on reconnaît
« bien connaître le management du groupe » et
avoir « un actionnaire américain qui nous a bien
aidés ».
Privés de grands concerts depuis le début de la
pandémie, ce temple du foot a souvent accueilli des
événements culturels. « Mais une expo, c’est la
première fois. Et on a presque déjà réussi notre pari :
plusieurs milliers de billets ont été prévendus. Si on
 24 « SUD OUEST » ET VOUS
« Les 2 Alfred », une comédie
sur l’absurdité au travail
Le nouveau film de Bruno Podalydès, dans lequel il interprète Arcimboldo, est un bijou de drôlerie sur le monde
du travail et l’époque. Il partage l’affiche avec son frère Denis et Sandrine Kiberlain. En salle mercredi
Sophie Avon
s.avon@sudouest.fr
C
’est un quinqua qui af-
firme se bonifier avec le
temps. A cet âge qui sans
être canonique n’est plus de la
première jeunesse, Alexandre
(Denis Podalydès) est bien
obligé d’avoir recours à des ar-
guments s’il veut trouver un
emploi. Il n’a d’ailleurs aucune
idée du poste pour lequel il est
finalement recruté dans cette
start-up qui s’appelle The Box, et
dont le jeune directeur aux yeux
bleus (Yann Frich) n’a rien d’un
Père Noël.
Tout y est pourtant conçu
pour rendre le travail agréable.
Espaces végétalisés, tables de
ping-pong et allure régressive à
tous les étages. Les sneakers ont
remplacé les Church’s et la sé-
mantique témoigne d’une bas-
cule irrémédiable : l’anglicisme
triomphe et les acronymes pro-
lifèrent. Bienvenue dans notre
époque stylisée par un génie du
détail, Bruno Podalydès.
L’auteur de « Comme un
avion » ou « Bécassine » est à la
fois derrière et devant la ca-
méra, dans le rôle d’Arcimbol-
do, « entrepreneur de lui-
même », ainsi qu’il se définit.
Tant mieux, cela lui permet de
venir en aide à Alexandre qui a
tendance à s’empêtrer dans le
quotidien, alors que lui semble
taillé pour se sortir de toutes les
situations. Souple, malicieux,
plein de ressources, placide, et
suffisamment généreux pour
partager ses bonnes idées,
même les plus farfelues.
Amis à l’écran, les deux frères
sont ainsi réunis une nouvelle
fois pour la bonne cause, celle
Denis et Bruno Podalydès, deux frères réunis une nouvelle fois pour la bonne cause. UGC
du cinéma, complices insépa-
rables comme le doudou à deux
têtes des gamins d’Alexandre –
deux petits singes qui n’en font
qu’un. Si l’on signale le doudou
en question, c’est d’abord qu’il
donne son titre au film, mais
surtout parce que les enfants
ont ici une place très particu-
lière. Ils sont sommés de ne pas
se faire remarquer et très expli-
citement interdits aux em-
ployés de la Box. Pour se faire en-
gager, Alexandre a menti, pré-
tendant qu’il n’en avait pas.
Rêves de petit garçon
Heureusement, l’enfance chas-
sée par la porte revient par la fe-
nêtre. On sait bien ce qu’il en est
des rêves d’éternel petit garçon
de ce cinéaste qui n’a jamais re-
FESTIVAL INTERNATIONAL
DE JOURNALISME
Couthures-sur-Garonne
REJOIGNEZ-NOUS CET ÉTÉ !
festivalinternationaldejournalisme.com
U N É V É N E M E N T PA R R A I N É PA R L E G R O U P E L E M O N D E
noncé à regarder la marche du pos, celle de Séverine (Sandrine
monde comme un manège ou Kiberlain), la cheffe pas com-
un théâtre ou une cour de ré- mode d’Alexandre n’en fait qu’à
création. sa guise, bagnole futuriste et
sans chauffeur dont la conduite
laisse à désirer comme celle de
sa propriétaire. Telle maîtresse,
Ce cinéaste n’a jamais telle auto. Celle-ci verrouille ses
renoncé à regarder la portes au nez de sa passagère,
ce qui ajoute à l’agacement
marche du monde chronique de cette femme qui
comme un manège ou serait sympathique si elle n’é-
un théâtre tait à ce point crispée.
Quant aux objets usuels, des Tableau désopilant
plus petits aux plus gros, il les Il est vrai que les raisons de cris-
envisage ni plus ni moins pation ne manquent pas dans
comme des jouets. Des jouets cette boîte qui grouille de
qui peuvent se révéler auto- pièges, réels et virtuels, et dont
nomes, tels ces drones lâchés Bruno Podalydès, avec son arse-
dans le ciel et s’effondrant sou- nal de trouvailles, brosse un ta-
dain entre les voitures. À pro- bleau désopilant. Par paren-
9, 10, 11 juillet 2021
thèses, ce qui pourrait passer
pour une subtile exagération
prémonitoire s’avère déjà quasi-
ment obsolète, à commencer
par la systématisation des
réunions Zoom que le Covid a
imposées et que le film, achevé
avant la pandémie, anticipe lar-
gement.
Au-delà du paysage profes-
sionnel systématiquement
déshumanisé alors même qu’il
feint de rendre les tâches plus
confortables, la mise en place
de la comédie et la façon dont
les personnages se lient, la fa-
çon dont les aventures rebon-
dissent et dont à travers les pe-
tites choses du quotidien, le
metteur en scène apprivoise
son affaire, donne matière à ré-
jouissance – de ces réjouis-
sances qui, passé le fou rire, in-
vitent à méditer gentiment sur
l’absurdité de nos systèmes col-
lectifs.
Poésie libre
Question d’échelle à vrai dire.
Bruno Podalydès n’est pas un
ennemi de la technologie et son
personnage a sans cesse re-
cours à des applis diverses et va-
riées. Mais il y a dans son obses-
sion pour l’horlogerie, fût-elle
digitale, un côté bon enfant,
une poésie libre, une ode à la
création bien éloignés de toute
voracité lucrative dont The Box
n’est qu’un triste avatar.
Ce n’est pas insignifiant si le
nom d’Arcimboldo est celui
d’un peintre dont les portraits
célèbres sont composés à partir
de légumes et fruits. La nature
et l’humour pour venir à bout
de la grande fatigue d’une so-
ciété qui a besoin d’être réen-
chantée… C’est l’une des mul-
tiples vertus de cette fantaisie
majeure en mode mineur.
« Les 2 Alfred » comédie de Bruno Podaly-
dès (France). Avec Sandrine Kiberlain, Denis
et Bruno Podalydès, Yann Frisch. Durée :
1 h 32. En salle mercredi .
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE
« Seize printemps »,
le bel âge d’aimer
Suzanne Lindon réalise son premier
film dont elle est l’héroïne face à
Arnaud Valois. Une petite merveille
Comment naît l’amour ? Ou plutôt l’état amou-
reux, délicieux et mélancolique ? Suzanne
a 16 ans et elle s’ennuie avec les gens de son âge.
Elle aspire à autre chose, éprouve ce vide qui, à
l’adolescence, se retourne parfois en colère. Pas
de rage chez elle, au contraire. Elle est tout en
douceur, beau sourire, voix légèrement éraillée,
silhouette agile entre ses parents qui l’aiment au
sein d’une famille joyeuse. Elle lit Boris Vian, va au
lycée de son quartier, revient chez elle, repart,
passant et repassant devant le théâtre de l’Atelier
où rien ne lui échappe, et sûrement pas ce joli
garçon (Arnaud Valois) qui doit bien avoir une
quinzaine d’années de plus qu’elle.
Suzanne est à cet âge où l’on observe intensé-
ment avant de baisser les yeux, surtout quand on
sent monter un désir d’union éperdu. Elle est
prête à toutes les audaces, se décide enfin à re-
joindre son bel inconnu, l’aborde. Les voilà qui
prennent un diabolo. Lui aussi est un peu perdu,
aussi timide qu’elle, acteur solitaire qui ne sait
plus ce qu’il joue et lui donne rendez-vous, mi-
racle, le lendemain pour le petit-déjeuner, sur
cette même terrasse devant le théâtre.
Duos gracieux
Avec une délicatesse de chaque plan, Suzanne
Lindon qui interprète Suzanne, esquisse en un
peu plus d’une heure le portrait d’une jeune fille
amoureuse pour la première fois. Elle saisit ce
sentiment qui fait tourner les têtes à travers une
chorégraphie brève, car c’est ainsi que com-
mence la passion : des âmes et des corps qui s’a-
justent.
Ces duos gracieux suspendent le temps sans
priver le film de sa justesse, lui offrant au
contraire le moyen de figurer cette bulle qui
berce ceux qui s’éprennent. La musique, de Vival-
di à Vincent Delerm ou Christophe, est indisso-
ciable d’une extase que Suzanne Lindon recom-
pose avec trois fois rien sinon l’essentiel : la dou-
leur et le bonheur mêlés, et jusque dans l’é-
treinte, le chagrin de ce qu’on redoute déjà de
voir disparaître.
S. A.
« Seize printemps », de Suzanne Lindon (France). Avec Suzanne
Lindon, Arnaud Valois, Frédéric Pierrot, Florence Viala. Durée : 1 h 14.
En salle mercredi.
Suzanne Lindon et Arnaud Valois : la dou-
leur et le bonheur mêlés. AVENUE B PRODUCTIONS
ILS TOURNENT, ILS JOUENT, ILS DISENT
Cotillard et Poupaud,
frère et sœur
Quatre ans après « Les Fantômes
d’Ismaël », qui avait fait l’ouverture du
Festival de Cannes en 2017, Marion
Cotillard va retrouver Arnaud Desple-
chin dans son 12e film, « Frère et
sœur ». La comédienne et Melvil
Poupaud y tiennent les rôles princi-
paux. Alice est actrice, Louis fut pro-
fesseur et poète. Ils ne se parlent plus
et s’évitent depuis plus de vingt ans,
mais ils vont être amenés à se croiser
lors du décès de leurs parents…
Louise Bourgoin part
à « La Montagne »
Après le très remarqué « Vincent n’a
pas d’écailles », Thomas Salvador
vient d’entamer le tournage de son
second long-métrage « La Monta-
gne ». Le réalisateur figure aussi au
casting avec Louise Bourgoin (photo),
Martine Chevallier et Laurent Poitre-
naux. L’histoire de Pierre, parisien de
40 ans qui décide de s’installer un
bivouac en haute montagne et décide
de ne plus en redescendre. Il assiste à
l’effondrement d’une immense paroi
Vincent Macaigne,
héros tragique
Avec Pio Marmaï et Sara Giraudeau, le comédien est le pilier d’un drame
noir sur fond social, « Médecin de nuit », signé Elie Wajeman. Remarquable.
La vie de Mikaël (Vincent Macaigne) est un invraisemblable chaos, auquel sa maîtresse
(Sara Giraudeau) participe. PARTIZAN FILMS
Sophie Avon
s.avon@sudouest.fr
O
n a rarement vu
Vincent Macaigne aussi
grave. Dans « Médecin
de nuit » d’Elie Wajeman, il est
toubib, bon samaritain de
l’ombre qui distribue des or-
donnances de Subutex à la
pelle pour aider les toxicos à la
rue dont personne ne s’oc-
cupe. « C’est politique, oui »,
dit-il à l’employée de la Sécu-
rité sociale qui le menace
d’une enquête.
Dans le milieu sordide du
trafic, son nom circule, il le sait
mais qui d’autre que lui, empli
d’une compassion quasi mor-
tifère, pourrait veiller sur de
pauvres diables à la dérive ?
Il n’y a pas que cela
d’ailleurs, car on va vite décou-
vrir que la vie de Mikaël est un
invraisemblable chaos. Marié,
père de deux fillettes, il a aussi
une maîtresse (Sara Girau-
deau) et un cousin, Dimitri
(Pio Marmaï), qui a des goûts
de luxe et des dettes. Pour lui
donner un coup de main, Mi-
kaël s’est mis dans de sales
draps.
D’une réelle épaisseur
Sans doute aussi, se sent-il
obligé de racheter une liaison
qui ne l’empêche pas d’aimer
son foyer. Mais il prend le large
comme un homme traqué qui
MAXPPP
rocheuse, et découvre parmi les dé-
combres d’étranges créatures lumi-
neuses.
« SUD OUEST » ET VOUS
s’échappe ou s’ensevelit dans
le boulot. Il fuit pour éviter de
choisir, pour ne pas regarder le
mur qui vient.
Elie Wajeman a un sens aigu
du récit, rendant compte à la
fois de la dimension sociale
d’une ville dont les plus dému-
nis sont invisibles le jour, et
celle d’un homme seul, dé-
passé, dont la vocation même
s’est diluée dans d’impro-
bables alibis.
Capable de se battre
aussi, lui si doux mais
dont les poings sont
repliés sur sa rage
devant tant de misère
Bien au-delà des codes nar-
ratifs classiques, la ligne qui se
dessine est celle que le ci-
néaste a toujours suivie à tra-
vers ses films précédents en
mêlant l’intimité et un
contexte fort. L’auteur de
« Alyah » tisse une trame d’une
réelle épaisseur sans suren-
chérir gratuitement sur la
noirceur générale, sans coller
au genre à tout prix, sans céder
à l’artifice d’un retournement
non plus, et la beauté de son
long-métrage vient de cette
complexité née du désenchan-
tement de Mikaël qui le place
hors de tout poncif.
En salle mercredi
Outre les films chroniqués dans ces
pages, seront aussi à l’affiche mercredi
« Un tour chez ma fille », comédie
d’Éric Lavaine, avec Josiane Balasko,
Mathilde Seigner ; « 5ème Set », drame
de Quentin Reynaud, avec Alex Lutz;
« Un homme en colère », thriller
américain de Guy Ritchie avec Jason
Statham ; « Sans un bruit 2 », film
fantastique de John Krasinski avec
Emily Blunt ; et « Sound of Metal »,
film musical de Darius Marder avec Riz
Ahmed.
25
Bien sûr il n’a pas choisi la fa-
cilité et sa pente naturelle est
celle du chagrin. Il faut le voir,
les yeux étincelants de fatigue,
soigner une jeune toxico ou
une musicienne qui, sentant
son besoin de consolation, lui
offre de se mettre au piano
pour lui. Il faut le voir dans sa
voiture tenir bon face au petit
malfrat qui le prend pour un
distributeur de médocs. Ca-
pable de se battre aussi, lui si
doux mais dont les poings
sont repliés sur sa rage devant
tant de misère.
Pièges sur le pavé
Le film n’est pourtant ni un
manifeste ni une balade mé-
lancolique. Il se tient sur la
crête, tendu en permanence,
la boule au ventre à l’image de
son héros, visage tendre, voix
cassée, muscles bandés.
Les ressorts de l’intrigue ont
été posés comme autant de
pièges sur le pavé. Un jour, il
faudra payer l’addition. Qu’il
ait été un homme de bonne
volonté, pétri de qualités et
d’amour n’empêchera pas
qu’il sera rattrapé. Une tragé-
die comme un organisme vi-
vant dont le sang coagule peu
à peu. Superbe.
« Médecin de nuit », d’Elie Wajeman
(France). Avec Vincent Macaigne, Sara Gi-
raudeau, Pio Marmaï. Durée : 1 h 22. En
salle mercredi.
Au « Masque et
la plume » ce soir
Jérôme Garcin reçoit ce soir, à
20 heures, sur France Inter, Sophie
Avon, Pierre Murat, Nicolas Schaller et
Michel Ciment pour évoquer « No-
madland », de Chloé Zhao, « Petite
maman », de Cécile Sciamma, « Billie
Holliday, une affaire d’État », de Lee
Daniels, « Suzanna Andler », de Be-
noît Jacquot, « Des hommes » de
Lucas Belvaux, « Le Discours », de
Laurent Tirard, « L’oubli que nous
serons », de Fernando Trueba.
 26 « SUD OUEST » ET VOUS

La belle histoire rock

de French Cowboy & The One
Les salles de musiques actuelles ont rallumé la sono. Dans l’agglo bordelaise, la Rock-School Barbey célèbre la
scène locale et le Krakatoa attend l’excellent duo de vétérans, French Cowboy & The One
Stéphane C. Jonathan
s.jonathan@sudouest.fr

A
mplis sur « On », sono acti-
vée, les micros sont enfin
sortis des flight-cases et
les guitares de leurs étuis. Les
salles de musiques actuelles
multiplient les propositions,
avant la trêve estivale et la saison
des drôles de festivals. Sélection
express.
« Three is a crowd » dit-on en
anglais, corollaire approximatif
de « à deux, c’est mieux ». French
Cowboy & The One est plus
qu’un duo : c’est un groupe de
rock, mais à deux. Et c’est très
bien comme ça. La furie du col-
lectif, le guitariste-chanteur Fe-
derico Pelligrini et le batteur Éric
Pifeteau en ont fait la magni-
fique expérience au sein des Lit-
tle Rabbits (1988-2005). Puis avec
la première mouture de French
Cowboy, un temps rebaptisée La
Secte Humaine et partie jouer
les backing bands de luxe pour
Philippe Katerine (la tournée
« Robots après tout »).

Federico Pelligrini y
déploie avec génie son
humour d’éternel
romantique, avec la
danse comme exutoire
Leur collaboration actuelle
est une œuvre d’art pop à part.
Guitares vintage et samples, bat-
terie (jouée debout) et boucles
électro… C’est un monde sonore
étoffé et malin, et qui embrasse
passé, présent et futur dans
n’importe quel ordre. Pourvu
que ça groove ou que ça cogne.
Le plus souvent, les deux à la fois.
Comme les précédents, leur
dernier album en date, « AF », a
été enregistré à Tucson (Arizona)
par Jim Waters, artificier sonore
French Cowboy & The One, c’est plus qu’un duo : un groupe de rock, mais à deux. © GREGG BRÉHIN
du Jon Spencer Blues Explosion,
et ami proche des deux Ven-
déens. Federico Pelligrini y dé-
ploie avec génie son humour
d’éternel romantique, Droopy
célébrant l’amour brûlant avec
la danse comme exutoire.
Au détour d’une chanson, il
sait aussi décrire l’inutilité des
mondanités, ou railler les cli-
chés démagos du rock. Exem-
ple : « Y’a des tas d’trucs qui se
font et que moi je ne fais pas : je
ne dis jamais « est-ce que vous
êtes là ? » /Je m’en doute bien, si-
non à qui je le demanderais ?
[…] Je fais mon truc, je ne de-
mande même pas si « ça va »
/vous ne pourriez pas tous me
répondre/On n’en finirait pas. » À
vérifier vendredi à Mérignac (33).
En soutien à la scène locale
« Support your local scene ». L’in-
titulé coule de source : la Rock-
School Barbey de Bordeaux fête
sa réouverture avec plusieurs
soirées consacrées aux artistes
girondins. Trois sont program-
mées cette semaine. L’occasion
d’associer la pop-indé Roseland,
projet solo d’Émeline Marceau
(ex-Génial au Japon), et l’univers
viscéral d’I Am Stramgram (mer-
credi 16), le hip-hop de Fhat. R et
Fello (jeudi 17), ainsi que IGee,
rappeur percutant et sombre et
la pop moderne de BabySolo33
(vendredi 18).
À Mont-de-Marsan, le Café Mu-
sic est appelé à fermer le 23 juin
pour plusieurs mois de travaux.
Mais il ne recule pas et multiplie-
ra les actions « hors les murs ».
Pour la fête de la musique, il a
convié le groupe Wallace. Com-
posé de Bertille Fraisse (violon et
voix), Erwan Naour Wallace (gui-
tare et voix) et Nicolas Grosso
(guitares), le trio prépare un
2e album pour l’an prochain, ain-
si qu’un conte musical pour en-
fants.
French Cowboy & The One (+ Daisy Mor-
tem),18 juin,19 h 30, Mérignac (Krakatoa).10
à12 €. 05 56 24 34 29
Soirée « Support your local scene », du 16 au
18 juin, 20 h, Bordeaux (Rock-School Bar-
bey). 5 €. 05 56 33 66 00.
Wallace, 21 juin, Mont-de-Marsan (espla-
nade du Midou). Gratuit.

IDÉES DE SORTIE

« Falaise » ou la belle utopie Quatuor Yako aux Nouvelles saisons Mieko Miyazaki et le koto voyageur « L’Aventura », ça décoiffe Ciné et concert pour les réfugiés

Pièce en noir et blanc pour huit
humains, un cheval et des pigeons,
« Falaise » interroge le moment
présent comme point de bascule
vers un futur à réinventer, avec
l’intense vitalité d’un rêve éveillé. La
compagnie Baro d’Evel aime se jouer
des limites, et mêle danse, théâtre et
cirque. Du jeudi 17 au samedi 19 juin,
19 h 30, au Théâtre national de
Bordeaux. 8 à 26 €. www.tnba.org
Quelques notes de douceur dans un
monde troublé. Le festival Les Nou-
velles saisons débute ce mercredi par
un concert de musique classique. Le
Quatuor Yako réunit quatre jeunes
Français énergiques et talentueux. Ils
joueront la musique de Beethoven,
Mendelssohn et Chostakovitch. Mercre-
di 16 juin, 20 h à La Pergola, à Bor-
deaux-Caudéran. 10 et 20 €. lesnouvel-
lessaisons.com.
Concertiste d’envergure internationale,
Mieko Miyazaki joue du koto, instru-
ment à cordes pincées utilisé au Japon
dans les arts traditionnels comme le
Kabuki. En trio, avec Manuel Solans au
violon et Bruno Maurice à l’accordéon,
entre racines asiatiques et inspiration
contemporaine. Dans le cadre des Nuits
atypiques, aujourd’hui, 16 h 30, chateau
de Tardes, à Saint-Macaire (33). 8 et
12 €. nuitsatypiques.org
Le rendez-vous s’inscrit dans le cadre
du festival Music@Tyrosse. « L’Aven-
tura », c’est Lou Volt du Grand Or-
chestre du Splendid qui rencontre le
chanteur-clowneur Éric Toulis, fonda-
teur des Escrocs. Quand l’homme et la
femme se frottent, ça fait des étin-
celles, et en ressort un spectacle jouissif
et surprenant. Vendredi 18 juin, 20 h 30,
cinéma Grand Écran, à Saint-Vincent-
de-Tyrosse (40), 6 €. 05 58 77 46 37.
En partenariat avec SOS Méditerranée,
association de sauvetage des migrants
en haute mer, le Rocher de Palmer
consacre une journée aux réfugiés avec
la projection du film « Numéro 387,
disparu en Méditerranée », en présence
de la réalisatrice Madeleine Leroyer,
suivie d’un débat et du concert de Miksi.
Dimanche 20 juin, Cenon (33), dès
13 h 30. Gratuit. Réservations sur
lerocherdepalmer.fr/
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE « SUD OUEST » ET VOUS 27

Grandeur et décadence
d’un chef suprême
Gallimard réédite
« L’Homme à
cheval », le plus
baroque et le plus
éclatant des romans
de Drieu la Rochelle.
Avec des pages
inédites et un
scénario de cinéma
Jean-Marie Planes

A
u commencement, il y a
Borges. Drieu la Rochelle,
invité par Victoria Ocam-
po qui fut sa maîtresse, donne,
en 1932, une série de confé-
rences en Argentine. À Buenos
Aires, puis ailleurs dans le pays.
On le présente au barde
aveugle. Une amitié sincère va
les lier. En 1942, l’auteur de
« Gilles » a envie d’écrire un « ro-
man de fantaisie ». Il se rap-
pelle les anecdotes que lui
contait Borges à propos d’un
dictateur bolivien, terrible et
grotesque, Mariano Melgarejo,
qui prit le pouvoir en 1864,
après avoir assassiné son pré-
décesseur. Sa cruauté et sa bê-
tise sont devenues, en Améri-
que du Sud, légendaires. Il hu-
milie la classe dominante et
persécute les Indiens misé-
rables. Souhaitant venir en
aide à Napoléon III, contre la
Prusse, il décide d’envoyer en
France une armée. Comme on
lui représente qu’elle devra tra-
verser l’océan Atlantique, il ré-
pond : « Nous trouverons un
raccourci ! »
À son tour, le général fac-
tieux sera exécuté, en exil et
par le frère de sa concubine, ce
qui est peu glorieux. C’est de
cette figure que Drieu va s’em-
parer, en la transfigurant tota-
lement, en l’exaltant, la sancti-
fiant presque, pour composer,
en six mois, un de ses plus
beaux romans, « L’Homme à
cheval ».
Malle et Delon intéressés
Pourquoi en parler aujour-
d’hui ? Parce que Gallimard pu-
blie une nouvelle édition qui
propose, avec le texte que l’on
connaît, plusieurs passages
auxquels le romancier avait re-
noncé, qu’il avait entièrement
Drieu va s’emparer de la figure de Mariano Melgarejo, dictateur bolivien, en la transfigurant totalement, en l’exaltant,
la sanctifiant presque. WIKIPÉDIA / CREATIVE COMMONS
réécrits. Dans une remar-
quable préface, Julien Hervier,
mettant en avant le considéra-
ble travail de l’écrivain sur son
récit, analyse ces changements
qu’il estime judicieux. Sans
doute moins ramassé, moins
concentré, moins habile du
point de vue narratif, il y avait
pourtant, dans ce premier jet,
une violence, des éclats, des ex-
cès, d’une puissante séduction.
Le lecteur découvre en
outre, à la fin du volume, le scé-
nario que l’auteur avait lui-
même préparé en vue d’une
adaptation cinématographi-
que. Sûr : il est impossible de
lire ce roman, de le dévorer en
craignant d’arriver trop vite à
son terme, sans éprouver,
continuellement, le regret
d’un film absent. Louis Malle,
après « Le Feu follet », décida de
porter à l’écran ces pages vi-
brantes, et Alain Delon convoi-
tait le rôle principal. Trop com-
pliqué, trop cher. Le cinéaste y
renonça, et tourna « Viva Ma-
ria »…
Il faut citer les premières
lignes de « L’Homme à cheval ».
À cause de leur admirable ton
stendhalien, auquel il arrive,
par la suite, de se brouiller :
« Jaime Torrijos était lieutenant
dans le régiment de cavalerie
Il y avait pourtant, dans
ce premier jet, une
violence, des éclats, des
excès, d’une puissante
séduction
d’Agreda, qui tenait alors garni-
son à Cochabamba. Il était ad-
miré et aimé des officiers et
des soldats parce qu’il y avait
dans son corps une force et
une audace extraordinaires. Il
était aimé des femmes pour la
même raison. » Le narrateur est
un ancien séminariste, féru de
théologie. Tandis qu’il nous dé-
crit les exploits du héros, il les
chante aussi sur sa guitare, en
mélodies graves et mélanco-
liques, venues des temps an-
ciens. D’abord nourri d’aven-
tures, avec des combats, des
trahisons, d’exacerbées et dou-
loureuses amours, ce livre est
aussi une mélodieuse épopée.
Dimension politique
L’ascension de Jaime va être ra-
pide et brutale. Si le modèle
dont souriait Borges était une
sorte de général Tapioca, on de-
vine que Drieu pense plutôt à
Bonaparte. Jaime tue sans état
d’âme celui qui gouverne, ac-
cède ainsi au pouvoir suprême
et, devenu « Protecteur » de la
nation, se trouve en butte à des
complots et des manigances
qui, quelles que soient sa luci-
dité et sa force dans l’action,
entravent ses volontés.
Métis, il désire secourir,
contre les grands, le peuple
que les Espagnols écrasèrent.
Or ces Indiens se soulèvent,
c’est un massacre. Il a un projet
immense : conquérir, par les
armes, le Chili et le Pérou, pour
reconstituer l’empire Inca. Il
échoue. La dimension poli-
tique du roman est essentielle.
Drieu la Rochelle aspirait à l’u-
nification de l’Europe par l’i-
déologie socialiste, puis hélas
par l’Allemagne nazie. Il mit fin
à ses jours.
Avec Felipe, le guitariste
complice, les relations de Torri-
jos sont ambiguës. D’évidence,
le musicien, laid, est amoureux
du chef charismatique. Aussi
fantasme-t-il sur les deux
femmes qui se partagent les fa-
veurs du « Protecteur » :
Conchita, la danseuse venue
des bordels, et Camilla Busta-
mente, dont la famille est
noble et influente. Tous, avec
un jésuite, sournois bien sûr, le
père Florida, et un franc-ma-
çon, le Dr Belmez, non moins
retors, trament de criminelles
intrigues. Le tyran magnifique
y échappera-t-il ? Ne rien « di-
vulgâcher » ! La fin est d’une
somptueuse beauté, désolée.
« L’Homme à cheval », de Pierre Drieu la
Rochelle, éd. Gallimard, 320 p., 20 €.

Le roman noir d’une métamorphose porcine

Franz-Olivier Giesbert, sympathisant de la cause animale, signe un thriller qui n’a rien d’un manifeste
Auteur en 2014 d’un « Mani-
feste » en faveur de « nos frères
et sœurs » les animaux, Franz-
Olivier Giesbert a nourri lors de
son enfance dans un village
normand une belle familiarité
avec eux.
Mais s’il revient sur le sujet,
c’est dans la peau du roman-
cier qui sait que bonne littéra-
ture et bons sentiments font
rarement bon ménage. « Rien
qu’une bête » risque donc de
laisser sur leur faim les mili-
tants animalistes.
Peu recommandable
Car le couple d’éleveurs végans
– un paradoxe, on en convien-
dra – qui convainc un sympa-
thisant de la cause de se mettre
dans la peau d’un cochon à
l’engraissement et filme son
calvaire pour frapper l’opinion
publique est tout sauf recom-
mandable.
Quant à la victime consen-
tante de cette transformation
porcine, ses motivations ne
sont pas d’une transparence
cristalline.
Cette variation sur le thème
de la métamorphose qu’ont
illustrée des auteurs aussi di-
vers qu’Homère, Ovide, Kafka
ou Marie Darrieussecq
(« Truismes »), est allègre et
noire à souhait. L’homme n’en
sort pas grandi. Le cochon da-
vantage : en le dotant de la pa-
role, l’auteur rappelle, sans
donner la leçon, qu’il est bien
mieux qu’un jambon sur
pattes.
Christophe Lucet
« Rien qu’une bête », de Franz-Olivier
Giesbert, éd. Albin Michel, 368 p., 19,90 €.
Franz-Olivier Giesbert.
MAXIME BRUNO/C8
 28 « SUD OUEST » ET VOUS

C’EST EN POCHE
L’art noble
Natalie Bauer-Lechner,
du pas de côté fragment d’un amour
Points publie « Chroniques Évelyne Bloch-Dano
de l’homme d’avant » de Philippe raconte la femme
Lançon, textes parus dans « Charlie » qui a sans doute
Le talent de Philippe Lançon est une chance et
une plaie pour les autres journalistes. Impos-
le mieux connu
sible d’écrire plus juste que lui, dont la langue et cerné le composi-
épouse l’intelligence et semble forer un inépui-
sable réservoir à formules. On lui doit d’impec- teur autrichien
cables critiques littéraires dans « Libération », la
récente publication d’un chef-d’œuvre – « Le
Gustav Mahler
Lambeau » (prix Femina 2018) – et des centaines
de chroniques parues dans « Charlie Hebdo », Isabelle de Montvert-Chaussy
dont ce livre compile d’étincelants échan- i.demontvert@sudouest.fr
tillons.

V
Le chroniqueur Lançon a ses maîtres en la oilà pourquoi on aime
matière – « François Mauriac, Bernard Frank, Ca- Évelyne Bloch-Dano.
vanna » – trinité qu’il salue sans singer, tentant Elle ose faire le portrait
d’ériger en préface sa propre définition du de personnages méconnus
genre : « Une feuille de température », un « art mais qui ont illuminé la vie
civique », un « bavardage millimétré », « un fil à la de grands destins. « Les per-
patte, mince et résistant, qui permet de s’envo- sonnages les plus fascinants
ler comme un ballon d’enfant ». D’ordinaire, il sont ceux dont nous ne sa-
est convenu de s’en tenir à une seule méta- vons pas tout. » Marcel
phore. Lançon est inconvenant, qui charrie tout Proust ne concevait pas plus
un arsenal d’images : « Petite voile dans la tem- grand malheur que d’être
pête et sous un ciel de plomb […], la chronique séparé de sa mère, Alexan-
est la mise en avant du pas de côté. » On ne sau- drine Zola adorait son « Lou-
rait mieux dire (Lançon est la providence des lou » – qui la cocufiait joli-
critiques paresseux ; il suffit de le recopier). ment –, Alexandre Manceau
a fait oublier à George Sand
Nouvelles, satires ses liaisons tapageuses...
De mai 2004 à l’attentat du 7 janvier 2015 qui lui Cherchez la femme ! Éve-
a volé sa mâchoire, le chroniqueur raconte ainsi lyne Bloch-Dano la trouve.
la France de Sarkozy ou de Zlatan Ibrahimovic,
convoque ses héros Rimbaud ou Tintin pour Les enjeux de l’enfance
commenter la mort de l’écrivain François Nour- La femme, l’homme, peu
rissier ou les toiles du Douanier Rousseau. Il importe, l’écrivaine traque
planque en coulisses, aperçoit Deneuve « mas- et décortique ces com-
sive et crémeuse » à la télé, narre une visite au pagnes et compagnons de
« Washington Post » ou stylise sur le Goncourt de l’ombre sans qui l’aimé –
Houellebecq. qui pourtant n’aime pas
Certains textes ressemblent à des nouvelles toujours ou parfois plus – ne
(une pianiste qui se pince les doigts dans les serait rien. Avec ceci de ré-
portes du métro), d’autres à des satires, les pi- jouissant qu’elle ne refrène
quantes miniatures d’un moraliste qui ne s’en- pas ses enthousiasmes dans
combre pas trop de morale, privilégiant l’apho- ses biographies joyeuses,
risme aux sentences. Cet excellent auteur s’é- fourmillant de détails, de
gaye du monde à bonne distance, écrit au désir réflexions, d‘interrogations.
et mord « sans aller jusqu’au sang ». On sent le métissage de l’é-
Erwan Desplanques crivaine et de l’essayiste et
que la plume de la bio-
« Chroniques de l’homme d’avant », de Philippe Lançon, graphe se fait aussi légère
éd. Points, 312 p., 7,80 €. que celle de la romancière.
Pour enquêter sur Natalie
Bauer-Lechner, petite virée à
Vienne. Celle de la fin XIXe ,
brillante, qui fait rêver l’Eu-
rope. Direction la Berggasse
où se pressent les fantômes
de Mahler, Freud et Brahms.
S’il en reste surtout de la
nostalgie, du rêve et des pe-
tits Mozart de pacotille pis-
tant le touriste dans les
rues, Évelyne Bloch-Dano,
elle, s’attarde dans le quar-
tier de la cathédrale et ima-
Philippe Lançon lors de la remise gine, dans la Kärtnerstrasse,
de son prix Femina, en 2018. AFP ce que fut la librairie fami-
Natalie Bauer-Lechner rencontre Gustav Mahler en 1876,
à Vienne. FONDATION MAHLER
liale des Lechner, leur mai-
son, cossue, sans plus, au-
jourd’hui disparue.
La place des femmes
L’enfance, c’est important.
Celle de Natalie s’est jouée
entre les livres, le charme
des soirées familiales, les
parents et leurs quatre en-
fants, autour du piano, les
petites sonates de Brahms
qu’on lui fait déchiffrer et
jouer au violon. Elle rêve de
rencontrer Sissi qui a déjà
poussé la porte de la librai-
rie paternelle, mais l’oublie
durant les longs mois d’été
à Wienerwald.
D’un coup, vous avez
Ces personnages
méconnus du grand
public ont illuminé
la vie de grands destins
quitté Évelyne, sans vous en
rendre compte, et vous
voilà avec Natalie Lechner,
(brièvement) épouse Bauer.
Une jeunesse heureuse ? Ne
pas se fier aux apparences,
et plonger dans « Frag-
ment » pour comprendre
comment l’apparence du
bonheur cache de terribles
failles. Natalie est suffisam-
ment cultivée et intelli-
gente pour s’offusquer du
sort des femmes, et surtout,
elle qui est musicienne et
musicologue, qu’elles ne
puissent pas même tenir la
place de premier violon
dans un orchestre viennois.
Regardez son œil vif, son re-
gard scrutateur, le caractère
dessiné sur le visage.
Mariée à 17 ans à un pro-
fesseur de chimie qui en a
presque 40, « un veuf mé-
lancolique qui aime la mu-
sique », Natalie cherche ra-
pidement des « échappées »,
et au cours de l’une d’elles,
elle rencontre le musicien
Gustav Mahler. Mais elle
n’en tombe pas encore
amoureuse…
La part de l’enquête vient
créer des exergues presque
chuchotés. Le lecteur est
pris à partie. Subreptice-
ment. Comme pour donner
envie. C’est fait. Il faut,
maintenant, découvrir la
très belle histoire d’amour –
douze ans – avec Mahler…
« L’Âme sœur », par Évelyne Bloch-
Dano, éd. Stock, 360 p., 22 €.

Séverin ou l’apprentissage de la différence

Matthieu Mével évoque dans ce roman autobiographique son petit frère autiste et ses mots abîmés
Séverin est le dernier d’une fa-
mille de quatre frères dont Mat-
thieu Mével est l’aîné. Écrivain et
metteur en scène qui dirige des
ateliers au Centre culturel fran-
çais à Rome, ce dernier consacre
un livre aussi touchant que poé-
tique à son cher cadet.
Enfant dans les années 1980,
la différence de Séverin n’avait
pas encore de nom. Plus tard, il a
été question d’autisme. Mat-
thieu Mével donne à entendre
la langue de celui qui passe du
rire aux larmes en un rien de
temps, ne sait pas mentir, peut
être submergé par ses émo-
tions.
Frères complices
Celui qui rencontre de grandes
difficultés pour prononcer cer-
tains mots, « notamment ceux
de plus de deux syllabes » ou
même ne pas parler du tout. « Il
faut imaginer sa parole comme
des fragments abîmés », écrit
l’auteur.
Il raconte la complicité de la
fratrie, la sienne comme celle
de ses frères Quentin et Brieux,
avec Séverin. Un garçon pas à
l’aise avec son corps dans l’es-
pace, particulièrement attentif
aux lieux de vie, qui a fréquenté
des foyers médicalisés et par-
fois aussi des hôpitaux psychia-
triques.
À la fois portrait et autopor-
trait, « Un vagabond dans la lan-
gue » est un texte singulier et
fort.
Alexandre Fillon
« Un vagabond dans la langue », de Mat-
thieu Mével, éd. Gallimard, 144 p., 15 €.
Matthieu Mével raconte aus-
si comment son frère l’a
conduit à enseigner l’art de
l’acteur. INSTITUT FRANÇAIS SAINT-LOUIS
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE « SUD OUEST » ET VOUS 29

Les maths,
pas que pour Beethoven, géant fraternel
dépeint par Erik Orsenna
les savants
Mickaël Launay livre un
fabuleux « Dictionnaire
amoureux » des maths
Les malheurs de sa vie et ses défauts n’ont pas détourné le génial compositeur allemand
de ses semblables. Il incarne jusqu’à nos jours l’idéal de fraternité, raconte l’auteur mélomane
Christophe Lucet
c.lucet@sudouest.fr

Mickaël Launay manie
les maths avec humour.
ARCHIVES XAVIER LÉOTY / “SUD OUEST”
Si vous voulez comprendre
quelque chose aux mathéma-
tiques, foncez sur les ouvrages
de Mickaël Launay. Ce mathé-
maticien de 37 ans aux allures
de grand adolescent vous en fe-
ra découvrir des aspects igno-
rés, et si les équations com-
plexes restent, le plus souvent,
complexes, il aborde avec telle-
ment de passion et de gaieté dif-
férentes disciplines et concepts
mathématiques que le profane
d’entre les profanes voit un
bout de ciel à sa fenêtre. Le théo-
rème du sandwich au jambon,
la fameuse énigme de Flaubert,
l’âge du capitaine, les carrés ma-
giques que l’on trouve dans tous
les jeux de logique, comment
l’infini doit autant à Galilée qu’à
Kafka…
L’auteur, qui ne manque pas
d’humour, évoque aussi bien
Fort Boyard, l’interjection
« Aha ! », l’omnibus de Poincaré
ou Raymond Devos que le plus
grand nombre qu’il soit pos-
sible d’écrire (en cinq pages et
demi). Les auteurs, devrait-on
dire, car Mickaël Launay a tra-
vaillé pour ce « Dictionnaire »
avec son matheux fétiche, An-
dré Deledicq, responsable, avec
son « Encyclopédie Kangou-
rou », de ses premiers émois ma-
thématiques. Il avait alors 14 ans.
Isabelle de Montvert-Chaussy
« Dictionnaire amoureux
des mathématiques », par Mickaël Launay
et André Deledicq, éd. Plon, 800 p., 28 €.
E
rik Orsenna, qui ne manque pas de
talents, envie celui des musiciens,
dont la langue, compréhensible par
tous, touche le siège de nos émotions.
Aussi ce mélomane aime-t-il le trio qu’il
forme avec le pianiste Michel Dalberto et
le violoncelliste Henri Demarquette : son
nom, Fidelio, renvoie à l’amitié qui les lie
et, bien sûr, au titre du seul opéra de l’œu-
vre immense de Ludwig van Beethoven
(1770-1827) dont le monde, pas seulement
musical, a célébré l’an dernier les 250 ans
de la naissance.
L’auteur n’a pas rédigé à proprement
parler une biographie de Beethoven – il y
en a d’excellentes – mais un parcours im-
pressionniste et brillant dont le fil rouge
consiste à montrer que la vie tumul-
tueuse de ce géant de la musique incarne
une double aspiration à la fois temporelle
(celle de son époque) et intemporelle :
celle de la liberté et celle de la fraternité.
Le « Testament d’Heiligenstadt »
L’exercice peut sembler contre-intuitif
tant les malheurs qui ont accablé Beetho-
ven ont paru l’éloigner de ses semblables.
Son tempérament volcanique, ses décep-
tions amoureuses, ses disputes avec ses
amis, sa relation de paternité contrariée
avec son cher neveu Karl, ses ennuis finan- Ludwig Van Beethoven (1770-1827) a tout sacrifié à l’expression du génie
ciers et bien sûr sa surdité précoce... Tout qui l’habitait. CREATIVE COMMONS
cela a contribué à sa réputation d’ours
mal léché, misanthrope, reclus avec ses papiers après sa mort et dont l’auteur pu- nité appelée au bonheur. Qu’un homme
partitions : un homme au génie reconnu blie un long passage, Beethoven crie sa aussi maltraité par la vie nous ait légué
précocement, mais infréquentable. douleur d’être coupé du monde et sa ten- « L’Hymne à la joie » est un magnifique
tation de mettre fin à sa vie, heureuse- paradoxe. Et l’auteur de narrer l’histoire
ment surmontée. de l’illustrissime 4e mouvement de la
9e Symphonie. Il fut enfin joué – triompha-
« Qu’un homme aussi maltraité La genèse de « L’Hymne à la joie » lement – en 1824 mais Beethoven, qui
par la vie nous ait légué Chez cet Albatros empêtré dans ses « ailes connaissait l’ode du poète Schiller depuis
de géant », l’auteur voit un Prométhée ses quinze ans, pensait à le mettre en mu-
’’L’Hymne à la joie’’ est portant la musique aux hommes, et sique depuis 1792. Point d’orgue d’une œu-
un magnifique paradoxe » même un Christ offrant ses souffrances vre colossale, la genèse de cette partition
pour l’avènement de la fraternité. La com- pour orchestre et chœurs a accompagné
Les clichés ont la vie d’autant plus dure paraison n’est pas exagérée tant Beetho- toute la vie du compositeur allemand.
qu’ils ont un fond de vérité. Mais Orsenna, ven a vécu intensément l’espoir libéra- Elle accompagne désormais tous les Euro-
après d’autres, n’a pas de mal à montrer teur porté par la Révolution française et péens dont elle est devenue l’hymne fra-
ce que l’abord irascible du compositeur tout sacrifié à l’expression du génie qui ternel.
cache de dévouement, de générosité et l’habitait, avec pour seule arme son
d’idéalisme. Dans son « Testament d’Heili- oreille intérieure. Chez lui, l’amour de l’art « La Passion de la fraternité, Beethoven », d’Erik Orsen-
genstadt » (vers 1802) retrouvé dans ses est inséparable de la foi dans une huma- na, éd. Stock/Fayard, 180 p., 19,50 €.

Il déboulonne l’idéologie racialiste La mondialisation en BD

L’essayiste québécois Mathieu Bock-Côté s’en prend avec brio aux déboulonneurs de
statues et autres adeptes de la « cancel culture », en vogue en Amérique du Nord
Ses détracteurs, tant à Mon-
tréal qu’à Paris, le décrivent en
Zemmour québécois. Une
fausse comparaison car Ma-
thieu Bock-Côté, s’il ne dédai-
gne pas la polémique, ne
souffle pas sur les braises de la
haine raciale et ne dérape pas
dans la provocation médiati-
que. Il qualifie ainsi de « gla-
çante » l’arrestation policière
qui a conduit au décès de
George Floyd.
Ce sociologue québécois, lui
aussi collaborateur régulier du
« Figaro », a certes choisi son
camp, celui du conservatisme,
mais sa culture, son style et ses
cibles préférées le rapprochent
plutôt d’Alain Finkielkraut ou
de Pascal Bruckner.
Bock-Côté, aux premières
loges pour assister à la nais-
et au-delà des fantasmes
Le dessinateur Enzo débat avec les économistes
sance du politiquement cor- Isabelle Bensidoun et Sébastien Jean
rect et de la « cancel culture »
dans les universités améri- Certains la vénèrent, porteuse
caines, puis leur atterrissage de leur prospérité ; d’autres la
en France, tape en effet sans re- désignent comme cause de
tenue, et avec talent, sur l’idéo- tous leurs maux. La mondiali-
logie racialiste qui, selon lui, sation, de fait, revêt de mul-
cherche à culpabiliser le mâle tiples aspects, bien au-delà de
hétérosexuel blanc, interdit les la libre circulation des capitaux
réunions mixtes et impose l’é- ou de la délocalisation de la
criture inclusive, déboulonne production industrielle, chif-
les statues et censure « Autant fon rouge agité par les anticapi-
en emporte le vent ». Une révo- talistes.
lution dont lui, le conserva- Chercheurs en économie in-
teur, ne veut évidemment pas ternationale, Isabelle Bensi-
et dont il décrit, citations à l’ap- doun et Sébastien Jean re-
pui, les aberrations. montent, avec le dessinateur
Benoît Lasserre Enzo, journaliste pour « Alter-
natives économiques », aux
« La Révolution racialiste », de Mathieu sources d’un processus amorcé
Bock-Côté, éd. La Cité, 238 p., 20 €. au mitan du XIXe siècle, pour en
exposer les mécanismes.
Mathieu Bock-Côté. WIKIPEDIA Leur « Folle histoire de la
mondialisation » est avant tout
un débat. Les auteurs mettent
en scène leur dialogue, posent
des questions simples pour ex-
poser la complexité du monde,
mettre en lumière les consé-
quences des choix effectués
par les décideurs politiques et/
ou économiques, bénéfices
comme effets pervers. Et s’in-
terrogent sur le futur d’une ma-
chine inarrêtable, mais dont
les rouages ont fini par se grip-
per, ses fondements ébranlés
par la crise financière de 2008
et la pandémie de Covid-19.
Philippe Belhache
« La Folle Histoire de la mondialisation »,
par Enzo, Isabelle Bensidoun et Sébastien
Jean, éd. Les Arènes, 248 p., 24,90 €.
 TOUR DU MONDE

30 « SUD OUEST » ET VOUS

1. Cameroun
Associez à chaque image les informations qui lui reviennent. Reportez leurs numéros dans les pastilles.

9. Norvège 17. Le Cap

2. Quito 10. Golfe de Guinée 18. Bergen
3. Europe du Nord 11. Afghanistan 19. Amérique du Sud
4. Nelson Mandela 12. Afrique du Sud 20. Franc CFA

MOTS CROISÉS TOUR DU MONDE

5. Indonésie 13. Iles Galapagos 21. Jakarta
n° 523 6. Espagnol 14. Kaboul 22. Afrikaans
7. Asie centrale 15. Yaoundé 23. Krone
HORIZONTALEMENT Associez à chaque image les informations
8. Java 24. Massoud qui lui reviennent. 16. Sumatra

1. Trahit un diabète. Victime des lipides. 2. Baba célèbre. Liquide Reportez leurs numéros dans les pastilles. © Fotolia

à demi. Vues en pâté. 3. Préfixe qui multiplie. Mit le buste en   1. Cameroun B

valeur. 4. Le poète des «  Calligrammes  ». 5. Matière au lycée.   2. Quito

Cœur seul. Mille-pattes. 6. Héros de Wagram. Ruban russe.   3. Europe du Nord
C   4. Nelson Mandela
7. Neuf pour les étrennes. Avec des lettres. Parfois mineur. Dans A
  5. Indonésie
la même région que Pézenas. 8. Elle s’affiche à la une. Bien-   6. Espagnol
séants. 9. Les miens. Voiture écolo. Les Anglais y font leurs   7. Asie centrale
courses. 10. D’un abord difficile. Entendu après un mauvais   8. Java
coup. 11. Souvent utilisée. 12. Racines de guerre. Est rebelle.   9. Norvège
13. Léger. Aire de grue. Un voleur de roman. 14. Recueil d’anec- 10. Golfe de Guinée
11. Afghanistan
dotes. Agencement des couches géologiques. 15. Raccourcit le 12. Afrique du Sud
discours. Sur les genoux. 13. Iles Galapagos
F D
VERTICALEMENT 14. Kaboul
1. Sinapisme. Hors du commun. 2. Gigantesque. 3. Casier à tirer. 15. Yaoundé
Volcan. Peur des planches. 4. Troisième division. Lambine. E 16. Sumatra
17. Le Cap
5. Baby veut ! Belles balles. Indique un objet. Tranquille. 6. Pa-
18. Bergen
tron des forgerons. Serre le cou. 7. Avocat. Au Kenya. Agents en 19. Amérique du Sud
civil. 8. Étourdir ou dégrader. Einstein appliqua leur théorie à la 20. Franc CFA
lumière. 9. Un trouble. Faire bien. 10. Qui a besoin de cours de 21. Jakarta CINQ SUR CINQ
rattrapage. Parlez en souriant de son maire... Titre de noblesse. 22. Afrikaans 0024
11. Il déclame. Loger dans un petit espace. Chrome. 12. Provo- 23. Krone
Vous disposez seulement de deux définitions pour faire parler cette grille muette ou presque !
24. Massoud
cant. Poids jetables. Rivalise. 13. Avec douceur. Halte. Sigle d’ul- Notez que les mots horizontaux et verticaux sont identiques.
traviolet. 14. Tête de canard. Borné. Sauvage : bernache. Dix sur
dix. 15. Une célèbre maison d’Italie. Heureuse en Dieu. En bor-
CINQ SUR CINQ 5E2B: Traîner
: Un auxiliaire.
sans but.
TÊTE
LAET QUEUE
TÊTE ET LA QUEUE
SOLUTION :

dure des Cévennes. Vous disposez seulement de deux définitions

A : 1 - 10 - 15 - 20. / B : 4 - 12 - 17 - 22. / C : 7 - 11 - 14 - 24. / D : 3 - 9 - 18 - 23. / E : 5 - 8 - 16 - 21. / F : 2 - 6 - 13 - 19.
Il manque une lettre à chaque
pour faire parler cette grille muette ou Il manque une lettre Une
mot. à chaque mot,la
fois soit celle du
grille début, soit celle
remplie, un de la fin. Une fois la g
un dernier mot apparaîtra dans la colonne centrale.
presque ! Notez que les mots horizontaux et dernier mot apparaîtra dans la
verticaux sont identiques. colonne centrale.
2B : Un auxiliaire.
5E : Traîner sans but.
     A L S E
$ C S A L T
% V A C H T
& S S A M B

' N R A N D
F E R M
( E
O U T E

SOLUTIONS DES JEUX

F : 2 - 6 - 13 - 19.
R E R R E E : 5 - 8 - 16 - 21.
GRAND - FERME - SOUTE / VOYAGES. D : 3 - 9 - 18 - 23.
E C E I N VALSE - SALTO - YACHT - SAMBA - C : 7 - 11 - 14 - 24.
R E S O R TÊTE ET QUEUE B : 4 - 12 - 17 - 22.
A : 1 - 10 - 15 - 20.
R I O V A TOUR DU MONDE
E N R A C
A : 4 - B : 1 - C : 2 - D : 3.
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SITES ARCHÉOLOGIQUES
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Le thème : les sites archéologiques. A V
1 4 5 2 6 3 9 8 7 O I R
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R O S E R

A
Egypte
A
Tout sauf : B
Tout sauf : ––––
France
B Tout sauf : ––––
Tout sauf : ––––
N
8 6 3 9 5 7 2 4 1
I
2 7 9 1 4 8 3 6 5 E C E
––––
E R R E R
1. Gizeh 1. Persépolis 3 5 2 4 7 1 8 9 6
1. Gizeh 1. Persépolis
2. Saqqarah 2. Bibracte 6 9 1 5 8 2 4 7 3
2. Saqqarah 2. Bibracte
3. Tell el-Amarna 3. La grotte Chauvet 4 8 7 3 9 6 1 5 2
3. Tell el-Amarna 3. La grotte Chauvet

Sudoku
4. Le mur d’Hadrien 4. La tombe de Vix SOLUTION DU PROBLÈME N° 523 SOLUTION DU PROBLÈME N° 523
4. Le mur d’Hadrien 4. La tombe de Vix

Grèce Irak ( MOYEN

ne grille se composeGrèce de 81 cases regroupées en 9 blocs de 9
E
ases. Le joueur
C
C doit compléter
Tout sauf : –––– la grille
Irak
D avec des
Tout sauf : –––– D chiffres
Tout sauf
Tout sauf : ––––
: –––– allant ' N
Solution :

de 1 à 9. Chaque chiffre ne peut être utilisé qu’une

1. Epidaure seule fois
1. Babylone 9 6& Faites-nous part de 1
Résultats du tirage du
samedi 12 juin 2021
vos remarques aux
1. Epidaure 1. Babylone
S
ans chaque ligne, dans2. chaque
Halicarnassecolonne et dans chaque bloc.
2. Ninive
2. Halicarnasse
Voilà bien la difficulté et tout
3. Olympie
l’intérêt
2. Ninive
de ce jeu de logique qui
3. Capharnaüm
% 2V adresses suivantes ! TIRAGE
LOTO® 2 5 9 10 29 1
3. Olympie 3. Capharnaüm
n’est en
4. Mycènes
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1 5 2 6 3
E 4086 1437 E 4285 0306 E 6723 3621 I 8916 9840 M 7925 2264
x2 1 455 465 M 9226 4228 R 8072 3427 T 2461 4276 V 8119 6924 W 0788 1240
MOYEN Résultat sur fdj.fr
7 2 8 9
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A gagner, au tirage LOTO® du lundi 14 juin 2021 :

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de 1 à 9. Chaque chiffre ne peut être utilisé qu’une seule fois x3 0 343 779
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Les résultats ci-dessus sont communiqués à titre indicatif. Seuls font foi les résultats constatés par huissier et publiés sur www.fdj.fr. Les gains sont payables jusqu'à 60 jours suivant le dernier tirage auquel votre reçu participe. Voir règlement.

cases. Le joueur doit compléter la grille avec des chiffres allant

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JOUER COMPORTE DES RISQUES : DÉPENDANCE, ISOLEMENT...
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APPELEZ LE 09 74 75 13 13 (appel non surtaxé)
ution : Une grille se compose de 81 cases regroupées en 9 blocs de 9 APPELEZ LE 09 74 75 13 13 (appel non surtaxé)

MOYEN Sudoku
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE « SUD OUEST » ET VOUS 31

MOTS FLÉCHÉS 180 RIKUDO RIKUDO

0107
FRINGANTE b POMME DE b b b POUR b SAVOUREUX
b Placez tous les numéros de 1 à 36 (60 pour les grilles
Placez tous les numéros de 1 à 36 pour former un chemin de nombres consécutifs.
COMPTINE LE MATIN difficiles) pourcertaines
former un sont
chemin
ASSEM- ADDITION- UN DES Des nombres et liens entre cases donnésde
afinnombres
d’arriver au consécutifs.
but. Deux nombres
ÉLÉMEN- UN PEU BLÈRENT NER CON- CENTAURES
TAIRE TORSE Des
consécutifs nombres
doivent et liens
être voisins. Un lienentre certaines
entre deux cases
cases indique deuxsont donnés
nombres consécutifs,
HUMIDE TRAIRES autrement dit un morceau de chemin.
a d d d d afin d’arriver au but. Deux nombres consécutifs doivent
CUISSE c être voisins. Un lien entre deux cases indique deux nombres
DE PORC
consécutifs, autrement dit un morceau de chemin.
À LA MODE
c c d c FACILE
EGO ROI DES PAGE
ANIMAUX DE TITRES
MÈCHE 31 30
REBELLE MILLILITRE BLOUSÉ
a DIVISIONS c d d
DU TEMPS
DÉCOULE
EXTRAIT
CONCENTRÉ 4 25
c d c d
SINGE-
ARAIGNÉE ADJECTIF 36 22
INDÉFINI

a
BAUDETS
NULLE c c
1 RIKUDO 8
TROUBLÉ 0107
CHOSE Placez tous les numéros de 1 à 36 pour former un chemin de nombres consécutifs.
PARI PRÉSIDENT Des nombres et liens entre certaines cases13 sont donnés10afin d’arriver au but. Deux nombres
MUTUEL PORTUGAIS consécutifs doivent être voisins. Un lien entre deux cases indique deux nombres consécutifs,
PETITE c d c d c autrement dit un16 morceau de chemin.
CHAMPION
DÉCRIT SAINTE WHISKY
ORALEMENT UNITÉ DE DE SEIGLE QUESTIONS
PRESSION DE TEST
a d ORGANE c
PRÉHENSILE
d
ENFANT
MOYEN
MAL-
PESÉES PROPRE
À VIDE
CHÂTEAU c ABRIS DE c d d
PRONOM DE DIANE CAMPEURS 23
PERSONNEL
SUJET SANS CAPITULA- 31 30 28 27
GRAINES TION
26 25
a d CHROME c TONDUE c d 33 32 29 26 24
VOIES INSTRU- RETRANCHA 14
DE CIR- MENT 34 4 5 6 25 23
PRO- c
CULATION
d
DE PAVEUR
d c d RIKUDO 33 0107
Placez tous les numéros de36 1 à 60 35 21 consécutifs.
3 un chemin de7 nombres 22
NONCER BROUIL-
LARD pour former
UN SERMON
ÉPAIS 5 36
Des nombres et liens entre certaines cases sont donnés afin d’arriver au but. Deux nombres
FAIBLEMENT
a 1 entre2deux cases
consécutifs doivent être voisins. Un lien 12 indique
9 deux
autrement dit un morceau de chemin.
20 consécutifs,
8 nombres
GRAND c c
CANARD
TRAVAIL
1
EMBOUT
FORCÉ
14
4 13 11 10 19
DE BIBERON CALIBRÉ

GAZ c d
VILLE DES c d OR DU c 15 DIFFICILE
16 17 18
INTESTINAL PAYS-BAS TIBIA OU CHIMISTE
PÉRONÉ ARTICLE
BRIGUÉS POSSESSIF ESPAGNOL
a d ESSEULÉ c d d
TYPE BIEN 15 45
CHARPENTÉ
D’INSÉMI-
NATION
18 19 21 22
d d 41 51
COUVER- c CONFORMÉ- c
ÉPARGNAIT TURE MENT 17
7 16 20 24 23
AVEC
AVARICE
DE MAISON 1
SITUÉ MASSACRÉ
11 12 15 26 25 29
7
BATAILLE NAVALE
a d d
ÉQUERRE
DE MENUI-
ANCIENNES
HABITUDES
FIN
DE VERBE
10
0 13
3 14 27 28 30
SIER 37 57
UN c c d d d 9 7 6 33 32 31 des bâtiments sont déjà en place. Les chiffres
Retrouvez les bateaux dispersés dans cette grille. Certaines parties
ALLEMAND DISPEN- indiqués correspondent au nombre de cases occupées par 60ligne et par colonne. Les bateaux sont placés horizonta
CROCHETS DIEUSE 8 4 5 34 36
lement ou verticalement, ne peuvent pas se toucher, ni même en diagonale. Enfin, le symbole A bloque l’accès aux
bateaux.
a
DOUBLES 24
c c 3 2 1 35
SORTIE DE
LA MATRICE CONVAINCU 32 1
1002
Mots en grille AG 3

Barrez dans la grille tous les mots que vous aurez repérés qui 1
MOTS EN GRILLE
correspondent à la liste proposée. Cherchez-les horizontalement (de
gauche à droite ou de droite à gauche), verticalement (de bas en haut
BATAILLE NAVALE
BATAILLE NAVALE 3
et de haut en bas), diagonalement (de gauche à droite ou de droite à
Barrez dans la grille tous les gauche). mots de la liste. Retrouvez les bateaux dispersés dans cette grille. Certaines parties des
14 13 12 46 47
Cherchez-les dansÀ tous les sens. ACROSOME MATRAQUEUR bâtiments sont déjà
grille.en place. Les deschiffres indiqués correspondent au 3
DÉCOUVRIR : un mot de 8 lettres.
À DÉCOUVRIR : un mot de 8 lettres.
Retrouvez les bateaux
nombre
indiqués correspondent
dispersés dans
de cases
au nombre
cette Certaines
de cases occupées par
occupées par ligne 15
parties
et ligne 10et par
par colonne. 11bateaux
bâtiments sont
Les 44sont placés
colonne. 45
déjà en place.
48
Les chiffres
Leshorizonta-
bateaux sont placés
ADHESION MELANCOLIElement ou verticalement,
C
ne peuvent pas se toucher, ni même en diagonale. Enfin, le symbole A bloque l’accès aux
horizontalement ou verticalement, ne peuvent pas se toucher, ni même en 3
T A C H Y M E T R E R U T A P BOURBON
ACROSOME PUDIQUE
NAITRE
bateaux.
diagonale. Enfin, le symbole 16A bloque 9 2 43aux41
l’accès bateaux.49 51
ADHESION
R U E U Q A R T A M M S A E U BRILLANT
BOURBON OBLIQUE 1
BRILLANT 17 8 1 3 42 1 40 50 52
CAHOTER
CAHOTER ŒILLERE
4D B
A E A C H A L O U P E U D B D CANARDEAU REJOUISSANCE 2
CANARDEAU 18
8 19 7 39 56 55 53
V C J E U Q I L B O L R H O I CHALOUPE PARTIE AG 3

37 1A38 A 54
CHOUANNERIE
CHALOUPE 3
A E R O R I F I F I A P E U B DOUBLURE PATURER 20 6 5 27 57
CHOUANNERIEEMAIL Les bateaux à
I V I O U E J N E S N E S R O EMPOISONNANT PIMENT
RIFIFI 0
DOUBLUREEMPOTE 21 25 26 28 36 60 sont
3 trouver 58 les
PONTIFIER
L E M R S I P D N O C R I B N EMAIL
ENJEU 7 0 5 0 4suivants
1 1: 1 0 1
EOCENE
L R P I E O S A S N O L O O D FRITE
PUBERE 22 24 30 29 3 35 59
EMPOISONNANT TACHYMETRE

3 B34B B B
IMPARTIR PUDIBOND Les bateaux à trouver sont les suivants :
E M A I L N M S L N L F N N O EMPOTE
LANTERNON
C 23 31 32 33
LAPEREAU PUDIQUE
U I R T M E N E A A I R E A U ENJEU
MANSARDE
MATRAQUEUR REJOUISSANCE
TRAVAILLE 1
GE GE GE
EOCENE
Q S T A I E N A N N E I M I B MELANCOLIE
NAITRE RIFIFI GCE GCE
I S I T C E N T U T C T P T L
FRITEOBLIQUE
TACHYMETRE
D Solution :
B 2
GCCE
IMPARTIR
ŒILLERE DA AAAAA A A A
D E R E I F I T N O P E O R U
LANTERNON
PARTIE
PATURER
USURPER
TRAVAILLE
FA
AA A AAGEA
DAAAA A A
A
A
A
A
A
3
U A E D R A N A C A H O T E R PIMENT DA CADAA A A A
LAPEREAU
PONTIFIER USURPER CA FACAA A A A 0
P U B E R E L L I E O C E N E MANSARDE PUBERE
VERMISSEAU CA AAFAB A A A
180

PUDIBOND VERMISSEAU FA AAAAA A A A

7 0 5 0 4 1 1 1 0 1
AA DAAAA A A B
SOLUTIONS DES JEUX BA FAAAA B A A
DISTANCE Les bateaux à trouver sont les suivants A
: A AAAAA A A A
B B B B
S M O G
T O
E M U

A U

O N
A M B O N

S U R
S
S

S
A

E
U N E

GE GE GE
A A A A AAA A A A 34 33 32 31 23 35 1 2 3 18 17 16 15
N
B

S
E U S
E

A A B A AAA F A B 59 35 29 30 24 22
S

S
E

E
T

36 34 5 4 8 19 10 11 13 4
14
I

GCE GCE
B A A A AAA D A A 58 60 36 28 26 25 21
T O U

E N
M A
A

S
E

E
L
MOTS FLÉCHÉS

31 32 33 6 7 9 20 8 9 12 2 1
Solution :
A A A A AAA A A F
S O
E N
O N

R
R Y

E
T

54 57 38 37 27 5 6 20
A A A B AFA A A C
D A A AAA A A A A GCCE
N U

C O U
R

30 28 27 14 3
13 0
10
A

R A

E
E

N E

22 21 7 3 35 36
T

T
J

53 55 56 39 4 7 19 8
18
F A A AGE A A A A
D
D
E C H E
T

A A A A ACA F A C
I

52 50 40 42 3 1 8 17 29 25 26 15 12 11 23 25 6 5 4 34
A A D AAA A A A A
N
R

N A
E

E
T
L
I

A A A A ADA C A D
D 51 A C
49 ADA 41 43 A A
2 A 9A 16
M

23 24 20 16 7
17
T O

24 26 29 32 33
C R

S
A N E

E
T
L

C A F ACA A A A A
A A A A AAA D A A
AD@Jmedia

48 45 44 11 10 15
C A A AFA B A A A
N
A
M P

S
S
E

E
T
I

A A A A AGE A A F 22 21 19 18 27 28 30 31
F A A
47 AAA 46 12 A A
13 A A
14
M O

E U
P R
P

S
A N E

E
T
I

GCCE A A A A AAA A A D
A A D AAA A A A B
N
P

P
A

S
E

E
E
T

I
I

BATAILLE NAVALE B A F
MOTS EN GRILLE : DISTANCE AAA A B A A RIKUDO
D
S

P
E

Solution :
L
J

GCE GCE A A A AAA A A A A

32
24
GE GE GE 1 16
60
57 37 36 5 10 13
 32 SPORTS | RUGBY
BARRAGES DE TOP 14 / BORDEAUX-BÈGLES - CLERMONT

L’UBB arrache son billet pour le

Le club girondin est entré avec succès dans
ses premières phases finales de Top 14 en
écartant Clermont (25-16). Direction Lille
pour la demi-finale face à Toulouse
Yoan Leshauriès girondine d’ailleurs et l’en-
y.leshauries@sudouest.fr semble du collectif. Menés 7-0
suite à un essai de Penaud sur

E
lle est bien au rendez-
vous ! L’Union Bordeaux-
Bègles est entrée avec suc-
cès dans les premières phases
finales de son histoire en Top 14.
En battant Clermont (25-16) en
barrage ce samedi soir à Cha-
ban-Delmas, les Girondins ont
prouvé que ce qu’ils assènent
depuis maintenant plusieurs
semaines ne sont pas des pa-
roles en l’air : « La qualification
n’est pas une fin en soi ».
Au même titre que leurs
concurrents habitués à ce
genre de grand barnum de fin
de saison, les hommes de Chris-
tophe Urios sont portés par leur
rêve de Brennus. Le Bouclier est
encore loin mais en tout cas, ils
s’en rapprochent en décro-
chant leur billet pour Lille où se
dérouleront les demi-finales le
week-end prochain. Au lende-
main du choc La Rochelle – Ra-
cing 92, ils affronteront Tou-
louse (samedi à 20 h 45). Les
voilà à la table des grands.
une action au large, les Giron-
dins ont pataugé dans les ap-
proximations, Jalibert s’est
troué sur une pénalité et Buros
a été à deux doigts d’offrir une
passe décisive à Iturria, celui-ci
commettant un en-avant dans
l’en-but (31e) sous la pression de
Lucu.
« Les Girondins ont su
mettre leurs émotions
de côté en seconde
période »
Seul Lamerat, habitué de ce
genre de rendez-vous, a été à la
hauteur de l’événement en pre-
mière période. Et pourtant, à la
pause, les Girondins menaient
13-7. Jalibert avait réglé la mire et
Maynadier avait profité d’un ca-
fouillage de l’alignement auver-
gnat sur ses 5 mètres pour apla-
tir dans l’en-but (38e).

Débuts fébriles Tameifuna dans les rucks

Pour un baptême du feu en
phases finales, il y avait de quoi
trembler. Face à une équipe
clermontoise plus qu’expéri-
mentée à ce niveau de la com-
pétition, meilleure attaque du
Top 14, on pouvait se demandait
si les Girondins allaient être à la
hauteur de l’événement. Ils ont
en effet mis beaucoup de
temps à entrer dans leur match,
les 30 premières minutes res-
semblant à un bizutage en rè-
gle.
Face à la charnière clermon-
toise des vieux briscards que
sont Parra et Lopez, la paire Lu-
cu – Jalibert a fait preuve d’une
grande fébrilité en première pé-
riode, tout comme la conquête
Dans ce stade Chaban-Delmas
où 5 000 personnes ont donné
de la voix, les attentes étaient
grandes. Le poids de l’histoire
était aussi présent dans les tri-
bunes avec la présence de cer-
tains anciens joueurs qui ont
participé à la montée de l’UBB
en Top 14 il y a dix ans (Chal-
mers, Avei), et des anciens du
CABBG, dernier club béglo-bor-
delais à avoir été sacré cham-
pion de France (1991). Mais Jeffer-
son Poirot et ses coéquipiers
ont su mettre leurs émotions
de côté en seconde période.
Portés par l’envie d’écrire leur
propre histoire.
La conquête girondine a re-
pris des couleurs et l’entrée de
L’arrière girondin Romain Buros perce la défense clermontoise sous le regard de Matthieu
Jalibert. FABIEN COTTEREAU / SUD OUEST
Tameifuna, lui aussi habitué des
phases finales, a remis l’UBB
dans le sens de la marche par
son efficacité en mêlée et au
grattage dans les rucks. Dans un
match très accroché, Jalibert ne
tremblait plus face aux perches
dans son duel face à Parra et les
Girondins conservaient un
court avantage notamment
grâce à leur solidité défensive.
Et à la 76e, l’ouvreur internatio-
nal français scellait la victoire
sur une pénalité de 47 mètres,
faisant chavirer le stade Cha-
ban-Delmas de bonheur.
Stoppée dans son élan par le
Covid-19 et l’arrêt du champion-
nat la saison dernière alors
qu’elle occupait la 1re place, l’UBB
semble bien décidée à rattraper
le temps perdu et prolonger
son aventure. Personne ne peut
dire jusqu’où cette équipe au-
rait pu aller au printemps der-
nier. Mais cette année, elle a par-
faitement rebondi et a déjà
vécu de grandes premières : des
phases finales en Challenge
Cup pour se faire les dents et se
prouver à elle-même qu’elle
peut rivaliser sur ces matchs
couperets, des phases finales en

Rémi Lamerat a joint les actes à la parole

Le centre a longtemps été le principal point d’appui d’une UBB qui a eu du mal à maîtriser sa rencontre. Indispensable
Dans l’entretien qu’il a accordé
cette semaine à « Sud Ouest »,
Rémi Lamerat a eu l’honnêteté
de reconnaître qu’il était « très
bavard » sur le terrain. Un aveu
louable. Mais superflu pour qui
a assisté à son match face aux
Auvergnats. Blabla par ci, blabla
par là… Quand le centre n’é-
changeait pas avec ses parte-
naires de la ligne de trois-quarts,
c’est qu’il était au milieu de ses
avants, au moindre arrêt de jeu,
pour les haranguer. On l’a
même surpris à claquer un petit
bisou sur le front de Ben Tamei-
funa juste avant une entrée en
mêlée (44e). Oui, oui, promis.
Mais le Foyen n’a pas fait que
discuter. Il a eu le bon goût de
joindre les actes à la parole.
Dans cette rencontre que l’UBB a
eu tant de mal à maîtriser, et
dans laquelle certains de ses lea-
ders ont été dilués, celui qui a
été champion de France avec
Clermont en 2017 a longtemps
été l’indispensable point d’ap-
pui des ambitions girondines.
Longtemps l’un des seuls au
rendez-vous de l’intensité im-
posée dans ce barrage. « Je n’ai
pas besoin de parler devant tout
le monde pour expliquer ce que
sont les phases finales », avait-il
également déclaré jeudi. Oui,
parfois, il se contente tout sim-
plement de le montrer. C’est
tout aussi éloquent.
Autorité salutaire
Que ce soit en amorçant une
charge autoritaire et rassurante
derrière une mêlée à cinq
mètres de sa propre ligne (32e).
Ou en parvenant à passer les
bras après une percussion pour
décaler son ailier Santiago Cor-
dero. Cette action n’a pas été
concrétisée. Mais elle est le
point de départ à l’essai de Clé-
ment Maynadier.
Ces quelques interventions
offensives témoignent de sa gé-
nérosité. Une qualité qui im-
pose de lui pardonner les
quelques ballons qu’il a pu
« échapper ». Mais elles ne tra-
duisent pas totalement l’abné-
gation dont il a fait preuve dans
le secteur défensif. Et cela alors
qu’il a été touché à l’avant-bras
droit dès la demi-heure de jeu. À
plusieurs reprises, les soigneurs
se sont portés à son chevet. Les
petits coups de bombe ma-
gique ont fait leur effet : Rémi La-
merat, poing fermé pour haran-
guer ses partenaires à la
moindre touche trouvée, est
resté sur le terrain.
Il a fallu attendre l’heure de
jeu, lorsque les membres du
staff médical ont commencé à
lui étirer le quadriceps pour
faire passer des crampes, pour
que Christophe Urios finisse par
le remplacer par Seuteni. Jus-
qu’au bout le manager de l’UBB
s’est efforcé de le maintenir sur
le terrain…
La sortie de l’ancien interna-
tional a été accompagnée de
« Rémi, Rémi, Rémi ». Un hom-
mage réitéré lorsqu’il a longé les
tribunes, pouces levés, lors du
tour d’honneur. Il faut juste es-
pérer que la douleur qu’il a ma-
nifestement éprouvée à l’avant-
bras ne soit plus qu’un mauvais
souvenir lorsqu’il posera le pied
à Lille. « Je pense que ce n’est
qu’un coup », a-t-il estimé à l’is-
sue du match. Une échographie
doit le confirmer.
D. K.-G. Rémi Lamerat. FABIEN COTTEREAU
 Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE SPORTS | RUGBY 33
DEMI-FINALE / LA ROCHELLE - RACING

dernier carré « Les Rochelais ont fait

RÉACTION
Matthieu Jalibert
OUVREUR DE L’UBB « On savait
que Clermont allait jouer son va-tout
sans pression. On a douté un peu au
début, mais on est revenu point
après point. Globalement, on a
maîtrisé ce match. On a réussi à
rester calme et à faire des choses
simples. C'est la quatrième fois
qu'on va jouer Toulouse. On sait à
quoi s'attendre, il faut en passer par
là pour être champion de France. On
va aller à Lille pour faire un gros
coup. »
Christophe Urios
MANAGER DE L'UBB « Ça fait
deux demi-finales contre Toulouse.
C'est une grande équipe composée
de grands joueurs. Ils créent la qua-
lité du Stade Toulousain. On a réussi
à les mettre en difficulté, mais on
n'a pas réussi à les battre en trois
matchs. Cependant, je reste convain-
cu qu'ils ne sont pas imbattables.
Mais puisqu'on n'a pas réussi à le
faire jusque là, il faut qu'on fasse les
choses différemment. Il faut qu'on
arrive à trouver la clé. »
Franck Azema
MANAGER DE CLERMONT « Il y a
de la déception. On a eu l’opportu-
nité de mettre en difficulté les Bor-
delais, mais on a manqué de vitesse,
de structures sur la fin du match
pour pouvoir l’emporter. Bordeaux
est allé se le chercher : ils sont restés
Champions Cup pour prendre consistants de bout en bout. Ils ont
encore un peu plus d’épaisseur du caractère, de l’insouciance, il faut
et, enfin, ces phases finales de qu’ils profitent de ça. Cette position
Top 14 qu’elle a débutées avec d’outsider est intéressante pour
succès pour s’offrir sa troisième eux. »
demi-finale depuis septembre. LES NOTES
Un peu plus d’un mois après
la demi-finale de Champions 7/10 LAMERAT
Cup perdue à Ernest-Wallon 6/10 PETTI, LUCU, JALIBERT,
(21-9), l’UBB tentera de prendre CORDERO
sa revanche sur les champions 5/10 POIROT, COBILAS, DOUGLAS,
d’Europe en titre. La marche CAZEAUX, PICAMOLES, UBERTI,
vers la finale au Stade de France BUROS
sera encore plus haute. 4/10 MAYNADIER, WOKI, LAM
du mal à tout le monde »
Satisfaits d’avoir dominé un paquet d’avants supposé mieux armé
que le leur, les Racingmen ont souligné la densité des Maritimes
Une intense rivalité entre voi-
sins n’interdit pas de se filer des
petits coups de main. À l’issue
de sa défaite dans le derby pari-
sien (38-21), Gonzalo Quesada
était ainsi persuadé d’avoir ren-
du service aux Franciliens :
« Grâce à notre deuxième mi-
temps, on les a aidés : elle va les
laisser en alerte. Si le match
avait continué comme il a dé-
marré, le Racing se serait peut-
être relâché pour la demi-fi-
nale. »
Sympa le manager argentin.
Mais les hommes de Laurent
Travers n’avaient probablement
pas besoin d’une telle attention.
Les trois essais encaissés en 2e
période, conjugués aux (très re-
latives) difficultés qu’ils ont Pour que les arrières franciliens ne brillent pas, il faudra les
éprouvées pour juguler la réac- priver de munitions. AFP
tion parisienne dans un match
plié dès la mi-temps, les ont cer- vers. Le manager se servira cer- « Quand on parle des équipes
tainement poussés à ramener à tainement des deux face-à-face qui ont un gros paquet d’avants,
de plus justes proportions leur de la phase régulière pour ap- ben voilà, a observé Boris Palu.
démonstration des 30 pre- puyer son propos. À Deflandre Ils ont fait du mal à tout le
mières minutes durant les- (9-6, en novembre) comme à monde ! » Maxime Machenaud
quelles ils ont inscrit quatre es- l’Arena (22-26, en février), ils ont tamponne : « Contre Toulouse, à
sais. été serrés. Rochelais et Franci- 14 contre 15, ils ont fait plus que
Résultat, les Racingmen ont liens présentent d’ailleurs des rivaliser. »
jeté à chaud un regard lucide feuilles de route similaires sur la La dimension physique sera
sur l’obstacle qui les attend ven- forme : que ce soit défensive- primordiale. Alors la fatigue gé-
dredi soir (20 h 45) à Lille. « On va ment (41 essais encaissés par les nérée par le barrage pèsera-t-
tomber sur quelque chose de premiers contre 48 aux se- elle ? Si Laurent Travers l’a sug-
très, très, très solide », a insisté le conds) ou offensivement (82 es- géré, Boris Palu ne s’inquiète
manager Laurent Travers : « On sais pour les seconds, 79 pour pas : « On est une équipe qui a
connaît La Rochelle et son gros les premiers). besoin d’engranger de la
paquet d’avants. Cette équipe confiance, de se sentir fort. C’est
est dangereuse sur toutes les Profils opposés une bonne préparation. »
lignes comme on l’a vu en finale Mais ces chiffres n’occultent pas La pertinence de l’assertion
de la Coupe d’Europe. On l’a vu les évidentes différences de pro- sera éprouvée vendredi. En at-
aussi sur l’ensemble de la sai- fils entre un Stade Rochelais tendant, Gonzalo Quesada s’est
son. » porté par ses « Big men » (Ato- dit bien incapable de formuler
Des propos révérencieux. nio, Skelton, Alldritt, Vito…) et un pronostic : « J’aurais du mal à
Mais il ne faut pas croire que les un Racing pourvu d’une ligne dire qui peut gagner. L’avantage
coéquipiers de Gaël Fickou se de trois-quarts cinq étoiles (Rus- du Racing, c’est qu’ils sont vrai-
sont blottis sous le pupitre de la sell, Fickou, Vakatawa, Beale, ment habitués à ces matchs-là.
salle de presse de la Défense Are- Thomas). Un détail qui n’a pas La Rochelle l’est un peu moins.
na à l’évocation du nom du échappé aux Franciliens. Alors Mais quand on parle de den-
Stade Rochelais. « On a le même que leur aptitude à renverser les sité… » Le seul pari auquel il s’est
nombre de victoires (17), le Parisiens en conquête avait été risqué fera l’unanimité : « Ce se-
même nombre de points (78) », interrogée, ils savent qu’ils vont ra un vrai combat. »
a d’ailleurs souligné Laurent Tra- devoir élever tous les curseurs. Denys Kappès-Grangé

Samedi 12 juin à 20h50 | Bordeaux (Stade Chaban-Delmas) | Spectateurs : 5000

Météo : chaude | Etat du terrain : bon « Leur exécution était impressionnante »
Bordeaux-Bègles 25-16 Clermont Le Rochelais Jono Gibbes, futur adversaire du Racing, tire ses conclusions du barrage,
(Score à la mi-temps : 13-7)
largement maîtrisé par les Racingmen aux dépens du Stade Français (38-21)
11 - Arbitre : Pascal Gauzère - 14
Lam 6 7 Penaud
1 3 En tant que futur adversaire, qu’avez- tante. C’est normal d’avoir de
Woki Fischer
9 Poirot Falatea 10 vous pensé, devant votre télé, de cette l’envie, mais sur un match de
(C) démonstration du Racing ? phases finales, tu joues tou-
Lucu Lopez
12 4 5 13 Ils ont évidemment bien pré- jours avec la limite de la règle et
Lamerat Douglas Jedrasiak Nanai-Williams
paré leur barrage, leur derby. tu essayes de minimiser les pé-
15 8 2 2 8 15
Leur exécution durant les 40 nalités. C’est aussi une leçon
Buros Picamoles Maynadier Fourcade Lee Matsushima
premières minutes était im- pour nous. Mais je pense qu’on
13 5 4 12
Cazeaux Yato
pressionnante : ils étaient pré- a été disciplinés toute la saison,
Uberti Moala
10 9 cis, dynamiques. On a regardé c’est un de nos points forts. Jono Gibbes, directeur spor-
Jalibert 3 1 Parra le match ensemble et ça a pro- tif de La Rochelle. XAVIER LÉOTY
7 Cobilas Ravai 6 voqué une excitation générale. Ce barrage est donc une preuve qu’un
14 Petti Iturria 11 Il y a une ambiance particu- trop-plein de tension, peut avoir des On parle beaucoup des trois-quarts du
Cordero (C) Raka
lière, une détermination, et la conséquences néfastes ? Racing, mais toute l’équipe semblait
Entraineur(s) Entraineur(s) performance du Racing a en- Oui, mais d’où l’intérêt pour en mission…
Christophe Urios Franck Azéma
core resserré le groupe. notre groupe d’avoir joué les Tout le monde pensait le pack
Remplacement(s) Remplacement(s)
phases finales de Coupe d’Eu- du Stade Français plus puissant
Maynadier par Lamothe (45), Cobilas par Tameifuna Fischer par Cancoriet (45), Iturria par Van Tonder (45),
(45), Picamoles par Higginbotham (56), Petti par Ravai par Bibi Biziwu (45), Falatea par Ojovan (48), Leur agressivité et leur efficacité ont rope. Il faut rester lucide, dans mais les huit du Racing étaient
Roumat (57), Lamerat par Seuteni (63), Uberti par Nanai-Williams par Betham (53), Lee par Iturria (63), rapidement déréglé le Stade Fran- le contrôle, dans les moments- bien présents (sourire)… On a
Dubié (67), Lucu par Lesgourgues (73), Poirot par Jedrasiak par Amatosero (63), Fourcade par
Kaulashvili (74) Beheregaray (71), Parra par Viallard (77)
çais… clés. On a souvent su l’être, conscience des qualités d’en
Point(s) Point(s)
Exactement. En plus de l’indis- comme dans les dix dernières face mais on doit se concentrer
1 essai de Maynadier (36) ; 1 transformation de Jalibert 1 essai de Penaud (7) ; 1 transformation de Parra (7) ; 3 cipline du Stade Français, un minutes à Clermont pour aller sur nous, préparer notre
(37) ; 6 pénalités de Jalibert (24,35,50,59,66,77) pénalités de Parra (44,54,63) bon exemple qui montre que la chercher un point de bonus match.
Avertissement(s) Avertissement(s) gestion de l’émotion est impor- (25-20). Recueilli par Franck Pujos
 34 SPORTS | RUGBY

MATCH D’ACCESSION AU TOP 14 : BIARRTIZ (PRO D2) - BAYONNE (TOP 14)

Les Biarrots reviennent dans la

À l’issue d’un derby pour l’histoire, conclu
aux tirs au but, les Biarrots, auteurs du
coup de pied décisif, ont arraché hier
contre Bayonne leur retour en Top 14
Pierre Mailharin l’avait pas préparé. « On dit sou-
p.mailharin@sudouest.fr vent aux joueurs de faire des
choses sur lesquelles on peut

C
’est un tic de journaliste.
Il faut toujours un qualifi-
catif, de préférence accro-
cheur, pour magnifier un évé-
nement d’ampleur. Soyons
honnête, avant ce 113e rendez-
vous entre les meilleurs enne-
mis du BAB, qui s’annonçait
déjà épique, le brainstorming
n’avait pas été fructueux. Derby
de la déchirure, à la vie à la
mort, de la décennie. Bof. Fai-
sons simple, puisque le Biarritz
Olympique et l’Aviron Bayon-
nais ont choisi de faire compli-
qué, en écrivant ce scénario din-
go : derby de légende.
Il fallait être deux pour dé-
rouler le script inimaginable
d’hier soir à Aguilera, mais l’his-
toire de la rivalité locale n’en re-
tiendra qu’un : le BO. En rem-
portant ce bras de fer intermi-
nable et suffocant de plus de
cent minutes, aux tirs au but, le
club rouge et blanc n’a pas fait
qu’ajouter une ligne au palma-
rès du prestigieux champion-
nat du Pays basque. Il s’est hissé
en Top 14, signant un come-back
tonitruant dans l’élite, après
sept saisons à se morfondre en
Pro D2. Il offre sa place à son voi-
sin bayonnais.
L’estime retrouvée
Mais qui aurait pu prédire que
ce match allait se terminer de la
sorte ? Rendons au Boucalais
Mathieu Acebes, bourreau des
Biarrots une semaine plus tôt
avec son équipe de Perpignan
en finale d’accession de Pro D2
(33-14), le mérite d’avoir tout vu
avant tout le monde. « Je le sens
se finir aux tirs aux but », avait-il
anticipé dans nos colonnes, l’es-
prit encore embué par les ef-
fluves de fête.
Le staff rouge et blanc, lui, ne
progresser au quotidien, des
passes ou autres. Mais ça, non »,
a reconnu le technicien des
avants Shaun Sowerby, y voyant
peut-être la clé psychologique
de leur sans-faute des 22 mètres
face aux perches. « Je pense que
sans le savoir, chacun indivi-
duellement a réussi à faire abs-
Il fallait être deux pour
dérouler le script
inimaginable de samedi
soir à Aguilera
traction de la pression et l’a vu
comme une partie de plaisir,
comme à la fin de l’entraîne-
ment. »
Un entraînement poussé,
alors. Deux fois quarante mi-
nutes à haute intensité phy-
sique et émotionnelle, à défaut
d’avoir toujours dilaté les pu-
pilles des quelque 8000… euh
5000 spectateurs (lire par
ailleurs) et pas un de plus. Deux
mi-temps qui n’ont donc pas
permis de départager les belli-
gérants (3-3 ; pénalités de Bosch La joie des Biarrots après le tir au but victorieux d’Armitage contrastait avec la détresse des
pour Biarritz à la 32e et de Biarrots. PHOTO BERTRAND LAPEGUE
Maxime Lafage pour Bayonne à
52e). Et deux nouvelles de dix faillir au moment décisif. Au Armitage, héros de 45 ans La raillerie n’est pas seule-
minutes, qui ont encore ren- contraire du malheureux Ay- Pas plus qu’il ne tremble des ment de circonstance. Armi-
voyé les (presque) inséparables meric Luc, qui a dévissé la 6e bras dans les rucks (encore 3 tage n’a plus d’âge, mais quand
dos à dos (6-6 ; pénalités de tentative des siens. Comme un ballons grattés hier), le troi- même dix de moins sur l’état ci-
James Hart à la 83e côté BO et de emblème, c’est le capitaine Stef- sième ligne anglais gardait le vil. C’est treize de plus que son
Gaëtan Germain à la 94e à l’Avi- fon Armitage, débarqué sur la pied ferme. Envoyé avec succès coéquipier facétieux. Cette vic-
ron). Côte basque il y a moins de un peu avant lui, le demi de toire mémorable est aussi et
Perclus de crampes, épuisés deux ans et qui a conduit les mêlée Barnabé Couilloud n’a- surtout celle d’un groupe astu-
par une saison infernale de 34 siens sur la 3e marche du po- vait pas de doute : « Honnête- cieusement composé de jeu-
matchs dont de nombreux re- dium à l’issue de la phase régu- ment, je savais qu’il allait la pas- nots et de briscards, qui ont su
portés en raison du Covid, les lière, meilleur classement du ser. Je le vois des fois s’entraîner ne faire qu’un pour se porter en-
botteurs biarrots (Hart, Bosch, club en Pro D2, qui devait se à la fin de l’entraînement. Et semble vers le même objectif.
Barry, Couilloud, Saili) ont charger de provoquer l’invasion symboliquement, que ce soit Plusieurs fois dans la rencontre,
trouvé les ressources corpo- du terrain par des milliers de notre capitaine de 45 ans qui la dominés par des Bayonnais
relles et morales pour ne pas supporters à l’estime retrouvée. passe, c’est fort. » plus puissants, ils auront été au

Le procureur saisi pour non-respect des règles sanitaires

Le préfet a fermement condamné le dépassement de la jauge, et d’autres non-respects des règles sanitaires
Les images ne laissaient place à
aucun doute : le Stade Aguiléra
était copieusement garni, pour
ne pas dire carrément plein.
Dans l’euphorie de la victoire, ce-
la a fait sourire le coach biarrot
Shaun Sowerby lorsqu’on lui a
demandé s’il y avait plus de 5000
spectateurs : « Non, j’ai compté, il
y avait à peu près 5000 per-
sonnes (sourire)... qui faisaient
beaucoup plus de bruit que
5000 ». Mais cela a beaucoup
moins fait sourire le préfet, qui a
« fermement condamné » ce dé-
passement, entre autres choses.
« Lors de la rencontre entre le
Biarritz Olympique et l’Aviron
Bayonnais, la jauge dustade
Aguiléra, fixée à 5 000 personnes
(...) a été manifestement dé-
passée. Par ailleurs, la police na-
tionale a constaté de la vente
d’alcool à emporter au sein du
stade. De plus, les contrôles du
pass sanitaire n’ont pas été systé-
matiquement réalisés par le
club à la fin des entrées dans le
stade. Enfin, la fin du match a
donné lieu à un envahissement
du terrain, qui plus est, sans au-
cun respect des gestes bar-
rières » a notamment écrit le
préfet, avant de poursuivre très
sévèrement.
« Lors des réunions prépara-
toires tenues par le Sous-préfet
de Bayonne, le club du Biarritz
Olympique s’était pleinement
engagé à respecter la jauge de
5 000 personnes et à ne pas réa-
liser de la vente d’alcool à empor-
ter. Le préfet des Pyrénées-Atlan-
tiques condamne fermement ce
manquement aux règles édic-
tées (...). Il rappelle qu’il est de la
responsabilité des organisa-
teurs d’événements, notam-
ment sportifs, de faire respecter
ces règles afin d’éviter une pro-
pagation du virus. Par consé-
quent, le préfet des Pyrénées-At-
lantiques, conformément à l’ar-
ticle 40 du code de procédure
pénale, a saisi le procureur de la
République de Bayonne et étu-
die les sanctions administra-
tives susceptibles d’être prises. »
Ces « festivités » pourraient
donc coûter cher au BO. Car si
l’on voit mal la préfecture se
mêler du volet sportif de ce
match, l’éventail des sanctions
peut aller de l’amende au huis
clos, voire à la suspension du
Stade Aguiléra pour la reprise du
Top 14. La Ligue Nationale de Rug-
by qui a récemment infligé des
amendes pour de modestes in-
fractions aux règles sanitaires,
pourrait également se pencher Le président biarrot Jean-Baptiste Aldigé au milieu des sup-
sur ces débordements. porters après le coup de sifflet final EMILIE DROUINAUD / SUD OUEST
 Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE SPORTS | RUGBY 35
AVIRON BAYONNAIS

légende Coup de poignard au

RÉACTION
Shaun Sowerby
MANAGER DE BIARRITZ
« J’ai une pensée pour l’équipe de
Bayonne. C’est cruel, mais c’est le
sport. On a dit aux joueurs avant les
tirs au but qu’ils avaient été des
lions. Qu’ils avaient montré beau-
AFP
coup de courage, avec des épaules
larges comme ça. Et que même s’ils
perdaient, ça n’aurait pas changé ça.
La montée en Top 14 était notre
objectif, avec le recrutement fait
depuis deux ans. On verra, le Top 14,
c’est à part, très difficile. Je suis
rincé, tout le monde est rincé. Il y a
eu beaucoup d’émotion. On partage
quelque chose qui est au-delà du
rugby. Encore une fois, j’ai une pen-
sée pour Bayonne. La manière est
très cruelle. »
LES NOTES
BIARRITZ
9/10 Dyer
8/10 Armitage, Stark
bord de la rupture. Comme sur 7/10 Couilloud, Peyresblanques,
cette ultime action du temps Jalagonia, O'Callaghan, Olmstead,
réglementaire. Pilonnés sur Barry, Saili
leur ligne, les copains sont en- 6/10 Bosch, Watremez, Millar,
trés en résistance. « Rugbysti- Aliouat, Gimeno, Da Ros, Tcheish-
quement, on n’a pas été bons, vili, Vergnaud
mais dans l’état d’esprit, on a 5/10 Speight, Hart
été irréprochables. On est une
bande de potes et une bande de BAYONNE
potes, ça ne lâche jamais », cla- 6/10 Boniface, Mikautadze, Luc,
quait le tonitruant talonneur Muscarditz
Lucas Peyresblanques, révéla- 5/10 Amosa, Taofifenua, Luama-
tion de ces phases finales. À côté nu, Lafage, Ravouvou, Nixon,
de lui, une bière à la main, Ulugia, Delonca, Costosseque,
Couilloud se contemplait l’é- Hingano, Mousset
paule : « L’important, c’est que 4/10 Rouet, Monribot, Galarza,
l’an prochain, on ait le logo Top Pelo, Germain, Ducat
14 sur le maillot. »
moral, le projet freiné
L’incroyable scénario de ce samedi plonge l’Aviron dans une
désillusion sportive et structurelle. Le président prône la stabilité
Laurent Zègre
l.zegre@sudouest.fr
La légende dit qu’il se passe tou-
jours quelque chose dans un
derby basque. La légende mini-
mise. Nous aussi. « Le derby de la
décennie », titrait-on samedi en
Une de l’édition basque de « Sud
Ouest ». « Du siècle » aurait été
plus à propos, et l’expression
n’est pour une fois pas galvau-
dée. De la magie à la détresse, il
n’y a parfois rien. Un tir au but
qui s’échappe. Le sixième des
Bayonnais.
Aymeric Luc restera dans l’his-
toire du 113e derby basque d’une
manière qu’il était difficile d’i-
maginer. Voir l’ailier de 23 ans,
probablement l’un des
meilleurs bayonnais cette sai- L’énorme déception de Peyo Muscarditz et des Bayonnais à
son (10 essais), rater sa tentative a la fin des tirs au but. EMILIE DROUINAUD
quelque chose de cruel. Yannick
Bru ne s’y est pas trompé en dé- rène, qui aurait scellé une troi- rude. Marqué au fer rouge du voi-
marrant sa conférence de presse sième saison de rang en Top 14. sin biarrot.
d’après match avec une poignée Les Bayonnais attendaient un Plusieurs joueurs devraient
de mots pour cet enfant du pays, geste d’Alexandre Ruiz qui avait quitter les bords de Nive, à l’ins-
formé à Boucau-Tarnos avant de rangé son sifflet des deux côtés tar de Peyo Muscarditz,
rejoindre l’Aviron dans les caté- dans une fin de match étouf- Guillaume Ducat, Aymeric Luc
gories de jeunes : « Aymeric Luc fante. « J’ai des regrets sur cette ou Sam Nixon. Tous disposent
est un joueur fantastique, un fin de match, soufflait Yannick d’une clause dans leur contrat
joueur de haut niveau, un joueur Bru. On aurait pu tenter ce drop, pour le faire. « Je ne suis pas sûr
de Top 14. Il faut d’abord le récon- annoncé, qui a tardé à arriver. On que les garçons qui ont levé leur
forter car ce raté ne reflète pas le a eu beaucoup de balles de clause aient envie de quitter l’a-
talent du joueur et l’avenir qu’il matchs : sur des ballons, sur des venture mais on respectera leur
a. » séries de pick and go proches des choix, a indiqué Philippe Tayeb. Il
lignes, on n’a pas pris les bonnes y aura 90 % du groupe la saison
Ce drop oublié… décisions. » Quelle sera la sienne prochaine, et toutes les recrues
Ce raté, surtout, n’est pas la dans les prochains jours ? Le ma- viendront, à une près. » L’interna-
cause principale de l’échec d’un nager, usé, pourrait remettre sa tional écossais Huw Jones, dont
club qui retrouvera la Pro D2 à la décision à Philippe Tayeb. le pré-contrat était signé, ne re-
rentrée, deux ans après l’avoir joindra probablement pas l’Avi-
quittée. La faiblesse d’ensemble Plusieurs départs ron, à l’inverse des autres ren-
proposée hier par les bleu et Le président a réaffirmé son sou- forts (S. Taofifenua, Marchois, Da-
blanc, en revanche… Jamais ils hait de continuer avec le même vid, Cassiem, Tedder, Jacquelain).
n’ont paru supérieurs au BO, staff à l’issue de la partie. « On va Ils verront les premières pierres
comme l’indiquait leur division pas tout révolutionner, il y a eu du nouveau centre de formation
sur le papier au coup d’envoi. Ce- assez de révolution dans ce club. se poser à la rentrée.
la s’est traduit par des mauvais On a une stabilité depuis trois Et inaugureront avec l’intégra-
choix, comme cette penal- ans, il ne faut pas la casser. » lité du public le nouveau stade
touche à la 65e minute, plutôt Néanmoins, cette descente est de Jean-Dauger, comme prévu.
que de prendre le score (3-3). Et un sacré coup d’arrêt dans le Ce sera contre Aurillac ou Bourg-
que dire de ce drop oublié à la si- projet bayonnais. Le coup est en-Bresse.

Samedi 12 juin à 17h30 | Biarritz (Stade Aguiléra) | Spectateurs : 8000 environ

Météo : chaud et ensoleillé | Etat du terrain : en bon état « Sous le choc », Yannick Bru va-t-il rester ?
Biarritz 6-6 Bayonne
(Score à la mi-temps : 3-0) Très abattu, le manager bayonnais a laissé entendre qu’il pourrait présenter sa
11 - Arbitre : Alexandre Ruiz - 14 démission à son président Philippe Tayeb
Speight 6 7 Ravouvou
1 3 « Sous le choc » furent ses pre- les prochaines heures ? « Je ne
O’Callaghan Amosa
9 Watremez Nixon 10 miers mots. Yannick Bru s’est sais pas… Là, je suis très abat-
Couilloud Lafage présenté devant la presse en- tu. Mon cas personnel n’est
12 4 5 13 core chamboulé pour la dra- pas important. Ce que je sais,
Saili Aliouat Mikautadze Muscarditz
(C)
maturgie d’une rencontre qui c’est que j’ai mis toute mon
15 8 2 2 8 15
restera à jamais gravée dans énergie dans le travail du club
Lonca Jalagonia Peyresblanques Ulugia F. Taofifenua Germain
l’histoire du rugby français. et l’Aviron Bayonnais a de
13 5 4 12
Dyer Galarza
« C’est un match nul sur le- beaux jours devant lui. »
Vergnaud Hingano
10 9 quel… C’est bizarre. On est éli- Un discours qui sonne
Perraux 3 1 Rouet miné. Le projet s’arrête là… comme un au revoir. Que ne
7 Millar Boniface 6 Sur ces tirs au but… Il n’y a souhaite pas Philippe Tayeb :
14 S. Armitage Monribot 11 même pas le temps de l’ana- « Il n’y a aucun débat sur ça.
Stark (C) Luc
lyse. Le résultat est sec, froid, Yannick, le staff, les joueurs
Entraineur(s) Entraineur(s) dur… » Et le constat implaca- qui veulent continuer avec
S.Sowerby, N.Nadau Y.Bru, J.Rey
ble : l’Aviron, 13e budget de nous resteront. » Le président
Remplacement(s) Remplacement(s)
Top 14, a échoué. Son manager n’a pourtant plus la main. Et il
Lonca (Barry 16),Speight (Couilloud 100),Perraux Germain (Costossèque 41),Ravouvou (Germain
(Bosch 16), Couilloud (Hart 61), Jalagonia (Dyer 72), 91),Lafage (Ordas 91),Rouet(Zabalza 67), F. Taofifenua aussi. n’ira sans doute pas jusqu’à
Dyer (Gimeno 57, Aliouat 75), Aliouat (Olmstead 57), (Luamanu 13, F. Taofifenua 21, Rouet 94), Amosa « C’est un échec. Le projet Yannick Bru THIBAULT SOUNY / AFP refuser le choix de son ami, ar-
Millar (Akhobadze 91), Peyresblanques (Da Ros 48, (Luamanu 47),Monribot (Amosa 59),Mikautadze (Amosa
Peyresblanques 99),Watremez (Tcheishvili 44) 67),Galarza (Ducat 47),Nixon (Mousset 56), Ulugia
repart à l’étage inférieur. rivé avec lui en 2018 à
Point(s) (Delonca 36), Boniface (Pelo 70, Boniface 91) Après tout échec, il faut tirer ce à dire que l’ancien entraî- Bayonne. Les prochaines
2 pénalités - Bosch (32), Hart (83); 5 tirs au but Point(s) des enseignements et assu- neur de l’équipe de France po- heures donneront la ten-
(Germain, Ordas, Rouet, Costossèque, Muscarditz) 2 pénalités - Lafage (53), Germain (94); 6 tirs au but mer ses responsabilités dans sera sa démission sur le bu- dance.
Avertissement(s) (Hart, Bosch, Barry, Couilloud, Saili, Armitage)
la vie, je l’ai toujours dit. » Est- reau de Philippe Tayeb dans Laurent Zègre
Avertissement(s)
 36 SPORTS | EURO 2021 DE FOOTBALL
ÉQUIPE DE FRANCE
« En 2000, il y avait une sorte
L’équipe de France va tenter de répéter un doublé Coupe du
Monde - Euro que seule l’Espagne a aussi réalisé dans ce sens. Les
similitudes existent, avec de la continuité et un groupe qui s’est
étoffé offensivement
Nicolas Le Gardien,
envoyé spécial
n.legardien@sudouest.fr
I
l s’en est fallu d’un rien. Une
déviation de la tête de Tre-
zeguet et une demi-volée
de Wiltord au bout des arrêts
de jeu. Un centre en retrait de
Pirès pour un but en or de Tre-
zeguet lors de la prolongation.
Le 2 juillet 2000, en renversant
l’Italie en finale à Rotterdam
(2-1), l’équipe de France réussis-
sait un doublé alors inédit en
football : succès à la Coupe du
Monde, victoire à l’Euro. « On
était plus attendus à l’Euro, se
souvient l’ancien latéral trico-
lore Bixente Lizarazu. Au Mon-
dial, on y croyait, ce n’était pas
le cas de tout le monde, et on
s’était mis une grosse pression
pour gagner dans notre pays,
avec la ferveur populaire. En-
suite, cette fois-là, on jouait à
l’étranger (Belgique et Pays -
« On savait qu’on avait
une très bonne équipe
et qu’il fallait appuyer
sur le bon bouton »
Bas, NDLR), on n’avait pas le
même ressenti. Mais on savait
qu’on avait une très bonne
équipe et qu’il fallait appuyer
sur le bon bouton. On était plus
forts offensivement, mais 98
reste l’équipe la plus costaude
mentalement, et plus équili-
bré. »
Deux décennies plus tard, les
Bleus de Deschamps sélection-
neur vont donc tenter de ré-
éditer la performance des
Bleus de Deschamps capitaine.
Elle ne serait pas petite : si l’Es-
pagne a répété l’exploit en l’é-
largissant depuis (triplé Euro
Les Bleus n’ont pas oublié la déception de 2016
Plus que de doublé, les Tricolores présents à l’Euro il y a cinq ans rêvent de chasser le souvenir de la finale perdue
Ils sont 14 parmi les 26 Fran-
çais retenus par Didier Des-
champs à avoir disputé la
Coupe du Monde 2018. Ils sont
9, aussi, à avoir participé à
l’Euro 2016 et plus que de dou-
blé, il a surtout été question
durant les conférences de
presse de préparation de la
blessure de la finale face au
Portugal (1-0, après prolonga-
tion) il y a cinq ans. « Ce sont
des défaites importantes qui
font mal. Tu y penses parfois,
le soir, quand tu vas te cou-
cher ou quand tu te réveilles
le matin. Cela donne encore
plus envie de faire un bel Eu-
ro, pour oublier, tourner la
page », disait Antoine Griez-
mann mercredi dernier dans
une interview à « L’Equipe ».
Vendredi, son compère
Paul Pogba a renchéri, évo-
2008 - Coupe du Monde 2010 -
Euro 2012), seule l’Allemagne
est aussi parvenue à afficher les
deux trophées simultanément
dans sa vitrine, dans l’autre
sens : Euro 1972 puis Coupe du
Monde 1974. La RFA d’alors avait
ensuite chuté deux ans plus
tard en finale de la compéti-
tion continentale face à la Tché-
coslovaquie (2-2) et le penalty
de Panenka. Championne du
Monde 1966, l’Angleterre avait,
elle, échoué en demi-finale de
l’Euro 1968. Sur le toit de la pla-
nète en 1982 puis 2006, l’Italie a
chuté dès les éliminatoires en
1984 et a été sorti en quart de fi-
nale en 2008. L’Allemagne, en-
core, a été surprise par le Dane-
mark en 1992 deux ans après
son titre de 1990, puis s’est
cassé les dents face aux Bleus
en demi-finale 2016.
« Une Coupe du Monde est
compliquée à gagner car il y a
beaucoup d’équipes, c’est long.
L’Euro est lui beaucoup plus
dense », note René Girard, ad-
joint du sélectionneur Roger
Lemerre lors du sacre en 2000.
« Mon ressenti est que, même si
on était capable d’être plus
dangereux, on a été plus mis en
difficulté à cet Euro que pen-
dant la Coupe du monde », se
souvenait l’an passé Des-
champs.
Plus de changements
Le Basque, qui pourrait devenir
le premier homme à réaliser le
doublé comme joueur et
comme entraîneur, a rappelé 14
des 23 champions du Monde
pour tenter d’enchaîner. Suc-
cesseur d’Aimé Jacquet dont il
était l’adjoint en 1998, Roger Le-
merre s’était lui appuyé sur 18
des 22 héros de la campagne
précédente. Dix-sept des 22 Es-
pagnols vainqueurs en Afrique
du Sud en 2010 étaient eux en
Ukraine en 2012. « En 2000, on
quant le souvenir comme
principal barrage à tout excès
de confiance. « On veut rame-
ner cette coupe. À l’Euro 2016,
on est passé à côté de peu. On
va faire en sorte de rendre
heureuse la France entière. »
« Ca a été dur »
Parmi les trois joueurs - avec
aussi Kingsley Coman et Lucas
Digne - présents au Stade de
France et privés du sacre de
Moscou deux ans plus tard,
Moussa Sissoko ne cache pas
qu’il a mis du temps à digérer.
« Après le coup de sifflet final,
les semaines suivantes ont
été compliquées, reconnaît le
milieu de Tottenham. Jouer
en France rendait la compéti-
tion spéciale et on voulait
vraiment soulever ce trophée
face au public. Ca a été dur
LE HAND AUSSI
Réussir un doublé titre mondial -
titre européen est une denrée
rare, pas seulement en football.
Dans les autres sports collectifs
représentant le plus de licenciés,
seul le handball masculin y est
parvenu. Les « Experts » de
Claude Onesta avaient même
réussi mieux que ça en enchaî-
nant Jeux Olympiques 2008 -
Championnat du Monde 2009 -
Euro 2010 - Mondial 2011 et Jeux
Olympiques 2012.
avait un groupe très expé-
rimenté, avec des jeunes qui
avaient déjà montré des quali-
tés deux ans auparavant et qui
étaient un peu plus aguerris, se
souvient Deschamps. On avait
la volonté de confirmer, en évo-
luant aussi au niveau du jeu,
parce qu’on avait un potentiel
offensif supérieur à 1998. »
La similitude avec la passe-
relle 2018-2021 existe malgré un
groupe « plus jeune » note René
Girard. L’ancien Girondin se
souvient lui de joueurs pas ras-
sasiés. « 1998 leur avait donné
une grande confiance, avait
soudé le groupe, le staff. Quand
« Roger avait insisté sur Didier Deschamps levant le trophée après le succès à Rotter-
la possibilité de dam le 2 juillet 2000 : il espère revivre un doublé comme
sélectionneur. AFP
marquer l’histoire, sans
bourrage de crâne » et avaient ce challenge de réus- compétition à l’autre ce n’était
sir le doublé. Durant la compé- pas pareil. Ils n’avaient pas be-
on vit un grand événement tition, il s’était tout de suite dé- soin d’être téléguidés. »
comme un titre mondial, il gagé une sorte de plénitude
faut maintenir la cadence. dans la précision, la technicité. « Un grain de folie »
Dans les mois suivants, toutes Roger connaissait le groupe, il Le changement de coach avait
les retombées peuvent créer était dans la continuité dans le aussi apporté un rafraîchisse-
un relâchement. Là, la ma- travail, l’approche. Il avait in- ment pour maintenir la perfor-
chine était repartie assez rapi- sisté sur la possibilité de mar- mance. « Roger a apporté son
dement. Nous avions des quer l’histoire sans bourrage petit grain de folie », dit René
joueurs très aguerris, qui se de crâne car c’étaient des gar- Girard. Tactiquement, le Seda-
connaissaient parfaitement, çons qui savaient où ils vou- nais avait fait passer le 4-3-2-1 de
jouaient dans des grands clubs laient aller, savaient que d’une Jacquet en un 4-2-3-1 en profi-
mais ça nous a permis de
grandir », avance de son côté
Moussa Sissoko. « Ne pas avoir
participé à la Coupe du
Monde fait que je n’ai tou-
jours pas de titre avec les
Bleus, appuie lui Kingsley Co-
man. C’est une motivation
supplémentaire pour moi. »
« Revanche est un mot fort :
on ne peut plus revenir en ar-
rière, on va débuter une toute
nouvelle compétition, des
joueurs différents qui veulent
écrire leur histoire, dit Mous-
sa Sissoko. L’équipe a plus de
maturité, d’assurance. Les
joueurs évoluent ensemble
depuis un moment. Certains L’équipe de France veut faire mieux qu’il y a cinq ans. AFP
ont changé après la défaite à
l’Euro et ceux qui sont arrivés en pleine confiance, pro- l’on est toujours au top ni-
ont apporté une fraîcheur qui gresse avec plus de stabilité. veau. » Pour se débarrasser de
s’est vue lors du Mondial. De- Maintenant, la compétition la frustration de 2016.
puis, on sent que l’équipe est est là et il faudra prouver que N. L. G.
 Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE
de plénitude »
tant de l’émergence de Wiltord,
Anelka et Micoud aux côtés des
Zidane, Henry, Trezeguet, Pires,
Dugarry. « On avait des déséqui-
libres par moments, mais avec
la solidité et toujours un men-
tal qui faisait notre force »,
avançait Didier Deschamps.
Le Bayonnais y a peut-être
pensé, au moment de rappeler
Karim Benzema et d’établir
une liste tournée vers l’avant
après un mois de mars où son
équipe de base quasi inchan-
gée a manqué d’inspiration. « À
l’image de la finale, Roger pou-
vait utiliser plusieurs options
Dernières heures à Clairefontaine
Les Tricolores passeront une dernière journée ce dimanche dans les Yvelines, avant de s’envoler De Ligt forfait pour le
vers Munich et entrer dans leur bulle sanitaire. Karim Benzema a repris normalement
C’est la particularité des
équipes des dernières poules.
Alors que l’Euro est lancé, les
Bleus restent encore en mode
préparation. C’est dans la salle
à manger de Clairefontaine
qu’ils ont assisté au match
d’ouverture entre l’Italie et la
Turquie (3-0) vendredi. C’est en
rentrant de l’entraînement
qu’ils ont pris connaissance de
la grande frayeur qui a entouré
le malaise du Danois Christian
Eriksen, ex-coéquipier d’Hugo
Lloris et Moussa Sissoko à Tot-
tenham. « On est tous très im-
patients. Clairefontaine, c’est
long mais il faut en passer par
là et être patient pour lâcher
les chevaux le jour J », com-
mentait quelques minutes
avant en (visio-) conférence de
presse le défenseur Presnel
qui pouvaient surprendre l’ad-
versaire sur les fins de matchs.
C’est bien de varier. Le système
de jeu de 2018 était un peu orga-
nisé autour d’Olivier (Giroud),
sa capacité à jouer en pivot. Ka-
rim apporte une solution diffé-
rente, en demandant le ballon
dans les pieds, en prenant la
profondeur », note René Girard.
Deux ans après Rotterdam, le
ressort s’est pourtant cassé en
Corée du Sud et au Japon avec
une ossature toujours conser-
vée hors Deschamps et un nou-
vel attaquant de luxe (Djibril
Cissé) en prime. « Il y avait déjà
Kimpembe.
Pour la dernière journée au
Centre National, ce dimanche,
les portes seront cette fois ou-
vertes à la presse pour un der-
nier passage dans l’auditorium
puis une séance sous les objec-
tifs des caméras. La délégation
française s’envolera lundi vers
Munich, lieu du premier
match contre l’Allemagne mar-
di (21 heures), et rentrera dans
une bulle sanitaire : à partir de
leur arrivée en Allemagne, tous
les rendez-vous médiatiques
hors diffuseurs se dérouleront
par écran interposé. Les entraî-
nements seront ouverts au cas
par cas selon les restrictions sa-
nitaires locales.
Ménagés les derniers jours,
Karim Benzema, Antoine Griez-
mann et Raphaël Varane ont re-
SPORTS | EURO 2021 DE FOOTBALL
eu deux cycles en 1998 et
2000. Surtout, en 1998 et en
2000, on avait joué chez nous,
sans dépaysement. Dès qu’on a
mis les pieds à Séoul pour re-
connaître les lieux, on a senti la
pollution, l’humidité. Je me
souviens que Bixente disait
qu’il faudrait peut-être des ap-
pareils pour bien oxygéner. On
était loin de tout et je pense
que ce sont des éléments qui
ont pesé », se rappelle René Gi-
rard. Bixente Lizarazu le rap-
pelle : « Là, ça va d’abord se
jouer sur la fraîcheur mentale
et physique. »
ÉCHOS
premier match
Karim Benzema, jeudi. AFP
pris l’entraînement. Seul le dé-
fenseur Kurt Zouma est resté
en soins, sans rien de grave.
N.L.G.
PAYS-BAS - UKRAINE
Depay, l’impatient chef de bande
À 27 ans, l’attaquant néerlandais dispute seulement son
deuxième tournoi majeur et entend marquer cet Euro
Il y a sept ans que les Pays-Bas
n’ont plus participé à un grand
rendez-vous du calendrier inter-
national. En 2014, les « Oranje »,
articulés autour des « vieux » Ar-
jen Robben et Robin Van Persie,
avaient atteint les demi-finales
de la Coupe du monde brési-
lienne, grâce à deux buts, ses
deux premiers en sélection,
d’un remplaçant de grand ta-
lent, Depay, seulement 20 ans. Le
prodige, passé par le PSV Eindho-
ven (2011-15), Manchester United
(2015-17) et Lyon (2017-2021), est
depuis devenu l’indiscutable
leader technique de la sélection
néerlandaise qui ouvre son Euro
ce soir à Amsterdam (21 heures)
à Amsterdam face à l’Ukraine
avant l’Autriche (17 juin) et la Ma-
cédoine du Nord (21 juin), tou-
jours à domicile.
Lors des matches de prépara-
tion la semaine dernière face à
l’Écosse (2-2) et la Géorgie (3-0),
Depay a confirmé qu’il était sur-
motivé et en grande forme avec
trois buts et deux passes déci-
sives. Alors que le sélectionneur
Frank de Boer cherche encore
son meilleur système de jeu,
une certitude s’est dégagée : il
peut associer Depay à Wout We-
ghorst à l’avant de son 5-3-2 plu-
tôt prudent.
« Je suis convaincu que notre
association peut parfaitement
fonctionner », assure Depay à
propos de son duo avec le bu-
teur de Wolfsburg (20 buts cette
saison en Bundesliga). Le duo a
effectivement tout pour être
complémentaire. Du haut de ses
presque deux mètres (1,97 m
exactement), Weghorst peut ser-
vir de point d’appui à l’ailier au
coup de rein ravageur qu’est De-
pay.
Le rap plutôt que le foot
Depay s’érige en chef de bande
au milieu d’une génération pro-
metteuse mais encore tendre,
emmenée par des surdoués
comme Frenkie de Jong (24 ans,
FC Barcelone), Matthijs de Ligt (21
ans, Juventus) ou Donny van de
Beek (24 ans, Manchester Uni-
ted). « Pour aller loin dans un
tournoi, il faut certes du talent,
PAYS-BAS Contre l’Ukraine, les
Néerlandais devront faire sans leur
défenseur central Matthijs de Ligt, qui
se remet d’une blessure à l’aine, a
confirmé le sélectionneur Frank de
Boer. « C’est un peu trop tôt, donc
nous ne voulons pas prendre de
risques avec lui et nous avons aussi
deux autres matches à disputer en
phase de groupe. Sa blessure n’est
pas si grave que ça et nous sommes
sûrs qu’il jouera un rôle dans le match
suivant. » Son absence est un coup
dur pour les Pays-Bas également
privés pour l’ensemble du tournoi de
leur capitaine et défenseur central,
Virgil van Dijk, blessé au ligament
croisé antérieur d’un genou depuis
octobre 2020. De Boer aborde égale-
ment le tournoi sans le gardien de but
Jasper Cillessen, écarté car positif au
Covid-19 ni le milieu de terrain Donny
van de Beek forfait en raison d’une
37
Pour le retour des Pays-Bas
sur la scène internationale,
Depay veut s’imposer. AFP
mais il faut aussi des garçons qui
savent montrer les crocs. C’est
cette mentalité de gagneur que
Memphis doit apporter à l’é-
quipe », indiquait récemment à
la télévision NOS Louis van Gaal,
le premier à avoir fait appel à De-
pay en sélection.
Le port altier, le regard fier et
les tatouages qui recouvrent
une bonne partie de son corps
musclé donnent à Depay un air
de mauvais garçon. Une éti-
quette qu’il a longtemps traînée
comme un boulet après une en-
fance difficile (son père ghanéen
a abandonné sa mère alors qu’il
n’avait que quatre ans) et une
formation au Sparta Rotterdam
et au PSV qui n’a pas toujours été
simple. « Il passait souvent plus
de temps à écrire du rap qu’à se
concentrer sur le football », dira
l’un de ses anciens entraîneurs,
Fred Rutten. Ce dernier le remet-
tra sur les bons rails avant de
participer à son éclosion à Eind-
hoven en Eredivisie, avant un
passage mitigé à Manchester
United et quatre saisons réus-
sies à Lyon.
L’Euro pourrait confirmer le
statut de superstar de Depay qui
se verrait bien rejoindre son
compatriote Ronald Koeman à
Barcelone, même si la Juventus
voire le PSG pourraient être
d’autres destinations possibles.
« Je parlerai de mon transfert
après l’Euro. Je ne veux pas me
laisser distraire », a-t-il balayé jeu-
di en conférence de presse, im-
patient d’en découdre.
blessure musculaire.
Contracture au mollet
pour Florenzi
ITALIE Le latéral droit pourrait man-
quer le deuxième match de la Nazio-
nale mercredi contre la Suisse, ont
indiqué plusieurs médias italiens. Le
joueur du Paris SG a été remplacé à la
mi-temps lors du match d’ouverture
contre la Turquie (3-0) vendredi soir à
Rome. Des examens menés ont révélé
une contracture à un mollet, selon
plusieurs médias, information que n’a
pas confirmée la Fédération italienne.
En cas de forfait contre la Suisse,
Florenzi devrait être remplacé par le
défenseur de Naples Giovanni Di
Lorenzo qui a fait une très bonne
entrée en seconde période contre les
Turcs. Contre la Suisse, l’Italie pourrait
en revanche retrouver Marco Verratti,
touché à un genou début mai et qui a
repris l’entraînement collectif.
 38 SPORTS | EURO 2021 DE FOOTBALL

DANEMARK - FINLANDE

Malaise et grosse frayeur

pour Christian Eriksen
Le milieu danois Christian Eriksen s’est effondré en plein match
avant d’être transporté « éveillé » vers un hôpital de Copenhague
souhaite à Christian une gué- (le massage cardiaque) et tout
Danemark ............................0 rison rapide et complète », a le monde autour de moi di-
Finlande.................................1 réagi le président de l’UEFA, le sait : je ne peux pas regarder. »
Slovène Aleksander Ceferin. Eriksen, 29 ans, a finalement
Lieu Copenhague (Parken) Specta- L’état de santé d’Eriksen est été évacué sur une civière,
teurs 16.000 environ Arbitre A. Taylor un soulagement pour l’Europe toujours escorté par ses co-
(ENG) Mi-temps 0-0 du football tant les images du équipiers, tandis que les
Buts: Pohjanpalo (60) pour Finlande. milieu offensif de l’Inter Milan quelque 16 000 spectateurs,
Avertissements: Lod (4), Sparv (51) s’écroulant subitement sur la dans leur grande majorité da-
pour Finlande. pelouse, les yeux révulsés, ont nois, dont sa compagne, ve-
DANEMARK Schmeichel - Mæhle, fait craindre le pire. nue jusqu’au bord du terrain,
Kjær (cap) (Vestergaard 63), Christen- étaient plongés dans la stu-
sen, Wass (Stryger Larsen 76) - Eriksen « Urgence médicale » peur. Sur des photographies
(Jensen 43), Højbjerg, Delaney (Corne-
Le match a été aussitôt inter- prises par l’AFP, on voit Eriksen
lius 76) - Poulsen, Wind (Skov Olsen
rompu, l’encadrement médi- sur sa civière, l’air hagard et la
63), Braithwaite
FINLANDE Hradecky - O'Shaughnessy, cal de l’équipe danoise est in- main portée au front. Christian Eriksen a été évacué du stade dans un état stabi-
Toivio, Raitala, Arajuuri, Kamara, Uronen tervenu, rapidement rejoint La rencontre a été aussitôt lisé selon l’UEFA AFP
- Sparv (cap) (Schüller 76), Lod - Pukki par les services médicaux du « suspendue en raison d’une
(Kauko 76), Pohjanpalo (Forss 84) tournoi, tandis que ses parte- urgence médicale », a an- match en signe d’unité. dais. Mais Eriksen étaient en-
naires se sont rassemblés noncé l’UEFA sur le compte L’annonce de la reprise du core dans toutes les têtes. En
pour former un cercle autour Twitter du tournoi. L’instance match est intervenue à 20h30 Italie, la Lega Serie A a apporté

A
près une longue période du milieu de terrain de 29 ans, européenne a ensuite précisé « à la demande des joueurs », a son soutien à Eriksen, sur Twit-
d’inquiétude et d’incer- certains d’entre eux en qu’il était « dans un état sta- dit l’UEFA dans un communi- ter avec le message «Forza»
titude, les nouvelles sur larmes. ble », tandis que la Fédération qué. Le Danemark a finale- (Courage), tout comme des
son état de santé ont été ras- Après de longues minutes danoise de football (DBU) s’est ment été battu 1 à 0. Pohjanpa- stars du ballon rond comme
surantes et le match Dane- alors que les services médi- montrée rassurante en indi- lo, d’une tête puissante à la ré- le Croate Luka Modric ou en-
mark - Finlande, interrompu caux pratiquaient un massage quant qu’il était « éveillé » et ception d’un centre de Uro- core son club, le Real Madrid
juste avant la pause au mo- cardiaque, l’arbitre a renvoyé qu’il subissait des examens au nen, a ouvert le score contre le .«Courage Chris, toutes nos
ment du malaise du joueur, a les deux équipes aux ves- principal hôpital de Copen- cours du jeu pour la Finlande pensées sont avec toi», a
repris à 20 h 30 après qu’« il a tiaires. « C’est un tel monu- hague. Dans les tribunes, les (60e). L’équipe danoise a ce- tweeté l’Inter.
été confirmé aux joueurs qu’E- ment national, il est comme supporters finlandais ont pendant eu la possibilité de Dans l’autre rencontre du
riksen était OK », selon la fédé- notre meilleur ami », a réagi scandé le nom du Danois et revenir à hauteur de son ad- groupe B entre la Belgique et
ration danoise. « Des événe- Rasmus Ottosen, un supporter les joueurs des deux sélec- versaire, mais le penalty tiré la Russie, Romelu Lukaku, co-
ments comme ça remettent danois âgé de 34 ans. « Je pou- tions se sont rassemblés en mollement par Hojbjerg, a été équipier d’Eriksen à l’Inter, a
les choses en perspective, je vais voir quand on lui faisait cercle avant la reprise du stoppé par le gardien finlan- dédié son but au Danois.

ANGLETERRE - CROATIE
Cro isi è r e Harry Kane, le chasseur de
fantômes de l’Angleterre
L’OR DU DOURO Pour faire oublier le passé de son pays dans les grands
rendez-vous, il pourrait lui offrir une victoire contre la Croatie
De Porto à Salamanque
RCS Paris B 438 679 664 – 150 000 euros - Atout France IM 075 100 099 – Crédit Forian Chavanon

À 27 ans, Kane est « Captain En-

gland », l’indiscutable capitaine
de l’Angleterre, le fer de lance
d’une attaque qui n’a peut-être
pas d’équivalent dans ce tour-
noi, à l’exception de la France. Le
nom de Kane est le premier
posé sur sa feuille, tant l’élégant
attaquant, meilleur buteur (23)
et meilleur passeur décisif (14)
du Championnat d’Angleterre
cette saison n’a pas d’égal. Avec
34 réalisations et 13 passes déci-
sives en 54 sélections, sa pré-
sence athlétique (1,88 m) et
technique au cœur de la ligne
d’attaque rassure et donne des
Pre n d re le la rge , c’ est e ss e n tie l . garanties.
L’Angleterre n’a toujours pas
digéré le traumatisme de l’Euro
1996 disputé à domicile : les
« Three Lions » avaient chuté en
demi-finale aux tirs au but face à
l’Allemagne. Ni celui de l’Euro
2016 où l’Angleterre avait été sur-
prise en 8e de finale par l’Islande
Eté, automne 2021 départs de Bordeaux (2-1). Au rayon des spectres, il y a
SUDO01 aussi celui des premiers
Embarquez à bord du plus beau bateau naviguant sur le Douro. matches ratés : l’Angleterre n’a
Ce véritable hôtel flottant offre une atmosphère raffinée et une cuisine savoureuse. ainsi jamais remporté son pre-
Votre conférencier présent à bord est spécialiste du monde lusophone. mier match à l’Euro en neuf ten-
tatives (5 nuls, 4 défaites) !
Voguer. Échanger. Rêver. Ce qui va obliger Harry Kane à
forcer sa nature de jeune
homme bien sous tout rapport
RIVAGES DU MONDE 63, COURS GEORGES CLÉMENCEAU - 33000 BORDEAUX s’il veut les faire oublier. « La
05 64 10 15 80 CO N TAC T- B O D @ R I VAG ESD U M O N D E . F R seule chose que je reprocherais
à Kane, c’est un gros point néga-
tif… c’est que je ne pense pas
Harry Kane, l’homme de la
situation ? AFP
que ce soit un bon leader », a ain-
si récemment estimé Roy Keane
auprès de Skybet.
Dans ce remake de la demi-fi-
nale perdue en prolongation
(2-1) au Mondial russe - encore
un fantôme à chasser -, il faudra
démontrer les progrès des trois
années écoulées depuis. La
Croatie, derrière un Luka Mo-
dric toujours indispensable en
sélection est dans une phase de
transition. Elle pourra compter
sur des joueurs expérimentés
comme Mateo Kovacic (27 ans)
ou Dejan Lovren.
Autant dire que même si le sé-
lectionneur Zlatko Dalic s’est ef-
forcé de calmer les espérances
nationales, la « Valtreni » se ver-
rait bien infliger une 10e entrée
en lice ratée aux « Three Lions ».
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE SPORTS | EURO 2021 DE FOOTBALL 39
RUSSIE - BELGIQUE EN BREF

Belgique, lancement réussi

La Suisse neutralisée
par les Dragons gallois
SUISSE - PAYS DE GALLES Une
Avec un doublé de Lukaku, les Diables Rouges ont réussi leur entrée en lice, avec une vic- tête du géant Kieffer Moore et les
sauvetages de Danny Ward ont
toire pleine de maîtrise contre la Russie (3-0) à la hauteur de ses ambitions de titre privé la Suisse d’un succès face aux
Dragons gallois de Gareth Bale (1-1)
break (34e) en profitant d’une pour ses débuts dans l’Euro hier à
Belgique ...............................3 nouvelle maladresse russe, cette Bakou. La Nati a cru faire le plus
Russie ...................................0 fois le gardien Anton Shunin difficile en ouvrant le score au
boxant le centre de Thorgan Ha- retour des vestiaires grâce un
Lieu Saint-Pétersbourg (Piter Arena) zard dans les pieds de l’ancien corner de Xhedan Shaqiri trans-
Spectateurs 26.264 Arbitre Antonio Parisien, étrangement seul. formé de la tête par Breel Embolo
Mateu Lahoz (ESP) Mi-temps 2-0 Seuls Mario Fernandes (2e) et Ar- (49e) mais les hommes de Vladi-
Buts: Lukaku (10, 88), Meunier (34) tem Dzyuba (38e), de la tête, ont mir Petkovic n’ont jamais pu faire
pour Belgique. fait naître des frissons. Après la le break et l’avant-centre gallois
BELGIQUE Courtois - Alderweireld, première journée du groupe B, Kieffer Moore (1,95 m), le crâne
Vertonghen (cap) (Vermaelen 76), tous les voyants sont donc au bandé après un choc en début de
Boyata - Castagne (Meunier 27), vert pour la Belgique, qui jouera match, a égalisé d’une tête dé-
Dendoncker, Tielemans, T. Hazard - jeudi à Copenhague, contre le croisée (74e). « On devait chercher
Mertens (E. Hazard 72), Lukaku, Ferrei-
Danemark, pour se qualifier ce deuxième but, a regretté Embo-
ra-Carrasco (Praet 77)
pour les huitièmes de finale. lo. On a profité d’un coup de pied
RUSSIE Shunin - Mario Fernandes,
Dzhikiya, Semenov - Zhirkov (Karavaev arrêté, c’est aussi comme ça qu’on
43), Zobnin (Maksim 63), Ozdoev, Hazard est entré en jeu s’est fait punir.. »
Barinov (Diveyev 46) - Kuzyaev (Che- L’une des dernières interroga-
ryshev 30, Al. Miranchuk 63), Golovin, tions concerne l’état de forme
Dzyuba (cap) du milieu star du Real Madrid Pays de Galles.......................1
Lukaku a attrapé la caméra pour dédier son premier but à Eden Hazard, remplaçant au Suisse .....................................1

S
ur les bords de la Néva, les
hommes de Roberto Marti-
nez ont été de glace dans
un contexte qui ne leur était pas
favorable. Moins de trois heures
avant la rencontre, le malaise en
plein match du Danois Christian
Eriksen, à Copenhague, a provo-
qué une immense onde de choc
dans le milieu du football, res-
sentie jusque dans le vestiaire
belge. L’attaquant Lukaku est
son coéquipier à l’Inter Milan,
alors que les défenseurs Toby Al-
derweireld et Jan Vertonghen
l’ont côtoyé à Tottenham…
Privés de leur star Kevin De
Eriksen. AFP coup d’envoi parce qu’il
manque de rythme, en raison Lieu Bakou (Stade olympique de
Bruyne, sans Eden Hazard au teur de la compétition. Il a ou- des blessures qui ont pourri sa Bakou) Temps Beau Terrain Bon
coup d’envoi, les Belges ont de vert le score (10e), à la suite d’une saison. Sa volonté de faire la diffé- Spectateurs 10.000 environ Arbitre
plus affronté un stade hostile, énorme erreur du défenseur An- rence à chacune de ses prises de C. Turpin (FRA) Mi-temps 0-0
qui les a sifflés quand ils ont mis drei Semenov, sur la première balle a rappelé tout le talent de Buts: Moore (74) pour Pays de Galles.
un genou à terre en signe de pro- occasion belge du match. L’An- l’ancien Lillois, qui a fini la ren- Embolo (49) pour Suisse.
testation contre les discrimina- versois a dédié sa réalisation à contre avec le brassard de capi- Avertissements: Moore (47) pour
tions, avant le coup d’envoi. Eriksen, avec un bruyant « I love taine, suite à la sortie de Verton- Pays de Galles. Schär (30), Mbabu
(63) pour Suisse.
Pourtant, malgré les vents you » hurlé aux caméras, en écho ghen.
PAYS DE GALLES Ward - Roberts,
contraires, sur le terrain, tout est à l’énorme mobilisation de sou- Comme son équipe, s’il a en- Rodon, Mepham, Davies - Morrell,
allé dans le sens de la Belgique, tien au Danois. En fin de match, il core besoin de temps pour re- Allen, Ramsey (Ampadu 90 3) - James
d’une solidité sans faille. ascellé le 3-0 (89e) sur sa seconde trouver son meilleur niveau, au (Brooks 75), Bale (cap) - Moore
Comme un symbole, Lukaku a tentative du match, lancé par moins a-t-il gagné le luxe de SUISSE Sommer - Elvedi, Schär, Akanji
été le héros de la soirée, avec un Thomas Meunier. « Big Rom » en continuer à travailler dans la sé- - Mbabu, Xhaka (cap), Freuler, Shaqiri
doublé qui le lance dans la est à 62 buts en 93 sélections. rénité. Avant d’aller à Saint-Pé- (Zakaria 66), R. Rodriguez - Embolo,
course pour être le meilleur bu- Entre-temps, Meunier a fait le tersbourg, ce n’était pas gagné. Seferovic (Gavranovic 84)
classement

classement

classement

classement
1. Italie 3 pts 1. Belgique 3 pts 1. — — pts 1. — — pts
GROUPE A

GROUPE D
GROUPE C
GROUPE B

2. Suisse 1 pt 2. Finlande 3 pts 2. — — pts 2. — 5 pts

2. Galles 1 pt 3. Danemark 0 pt 3. — — pts 3. — — pts
4. Turquie 0 pt 4. Russie 0 pt 4. — — pts 4. — — pts
Vendredi 11 juin -21 heures à Rome Samedi 12 juin - 18 heures à Copenhague Dimanche 13 juin - 18 heures à Bucarest Dimanche 13 juin - 15 heures à Londres
Turquie 0-3 Italie Danemak 0-1 Finlande Autriche — Macédoine Angleterre — Croatie
Samedi 12 juin - 15 heures à Bakou Samedi 12 juin - 21 heures à St-Pétersbourg Dimanche 13 juin - 21 heures à Amsterdam Lundi 14 juin - 21 heures à Glasgow
Galles 1-1 Suisse Belgique 3-0 Russie Pays-Bas — Ukraine Écosse — Rep.Tchèque
Mercredi 16 juin - 18 heures à Bakou Mercredi 16 juin - 15 heures à St-Pétersbourg Jeudi 17 juin - 15 heures à Bucarest Vendredi 18 juin - 18 heures à Glasgow
Turquie — Galles Finlande — Russie Ukraine — Macédoine Croatie — Rep.Tchèque
Mercredi 16 juin - 21 heures à Rome Jeudi 17 juin - 18 heures à Copenhague Jeudi 17 juin - 21 heures à Amsterdam Vendredi 18 juin - 21 heures à Londres
Italie — Suisse Danemark — Belgique Pays-Bas — Autriche Angleterre — Écosse
Dimanche 20 juin - 18 heures à Rome Lundi 21 juin - 21 heures à St-Pétersbourg Lundi 21 juin - 18 heures à Bucarest Mardi 22 juin - 21 heures à Londres
Italie — Galles Finlande — Belgique Ukraine — Autriche Rep.Tchèque — Angleterre
Dimanche 20 juin - 18 heures à Bakou Lundi 21 juin - 21 heures à Copenhague Lundi 21 juin - 18 heures à Amsterdam Mardi 22 juin - 21 heures à Glasgow
Suisse — Turquie Russie — Danemark Macédoine — Pays-Bas Croatie — Écosse

1/8e de finale 1/8e de finale

classement

classement

1. — — pts 1. — — pts
GROUPE E

GROUPE F

2. — — pts 2. — — pts
26 juin - 18 heures
à Amsterdam FINALE 26 juin - 21 heures
à Londres
3. — — pts 3. — — pts 2e A - 11 juillet - 1 er A
4. — — pts 4. — — pts 2e B 21 heures à Londres
- - 2e C
Lundi 14 juin - 18 heures à St-Pétersbourg Mardi 15 juin - 18 heures à Budapest 1/4 1/4
27 juin - 18 heures 27 juin - 21 heures
Pologne — Slovaquie Hongrie — Portugal 3 juillet - 18 heures 2 juillet - 21 heures
à Budapest à Séville
à Bakou à Munich
Lundi 14 juin - 21 heures à Séville Mardi 15 juin - 21 heures à Munich 1er C - - 1er B
Espagne — Suède France — Allemagne
2e A - - 3e A/D/E/F
Vendredi 18 juin - 15 heures à St-Pétersbourg Samedi 19 juin - 15 heures à Budapest
29 juin - 18 heures
1/2 1/2 28 juin - 18 heures
Suède — Slovaquie Hongrie — France 7 juillet - 21 heures 6 juillet - 21 heures
à Londres à Copenhague
Samedi 19 juin - 21 heures à Séville Samedi 19 juin - 18 heures à Munich à Londres à Londres
1er D - - 2e D
Espagne — Pologne Portugal — Allemagne
Mercredi 23 juin - 18 heures à St-Pétersbourg Mercredi 23 juin - 21 heures à Munich 2e F - - 2e E
Suède — Pologne Allemagne — Hongrie 29 juin - 21 heures 3 juillet - 21 heures 2 juillet - 18 heures 28 juin - 21 heures
Mercredi 23 juin - 18 heures à Séville Mercredi 23 juin - 21 heures à Budapest à Glasgow à Rome à St-Pétersbourg à Bucarest
Slovaquie — Espagne Portugal — France 1er E - - 1er F
3e A/B/C/D - - 3e A/B/C
 40 SPORTS | TENNIS
ROLAND-GARROS / FINALE MESSIEURS
Djokovic face à Tsitsipas
pour parachever son œuvre
Après avoir destitué le roi Nadal, Novak Djokovic peut-il laisser échapper son 19e titre du Grand Chelem, ce dimanche
(15 heures), face à Stefanos Tsitsipas qui accède pour la première fois de sa carrière à une finale d’un Majeur ?
I
l y aura d’un côté du filet,
Djokovic avec ses 18 titres du
Grand Chelem, dont un Ro-
land-Garros en 2016 ; de l’autre,
Tsitsipas, trois demi-finales ma-
jeures perdues jusque-là, la der-
nière en Australie en février.
D’un côté, 82 titres sur le circuit
dont 36 Masters 1000, de l’autre
7 titres. D’un côté la perspective
de se rapprocher à une lon-
gueur du record de 20 trophées
majeurs codétenu par Nadal et
Roger Federer, de l’autre le rêve
d’un premier sacre en Grand
Chelem, quelques semaines
après un premier titre en Mas-
ters 1000 (Monte-Carlo).
Sans compter que Djokovic
peut devenir le premier joueur
de l’ère Open (depuis 1968), le
troisième de l’histoire après
Roy Emerson et Rod Laver, à
remporter au moins deux fois
chacun des quatre tournois
majeurs.
Mais depuis le début de la sai-
son, Tsitsipas est le joueur
ayant remporté le plus de
matchs (39), y compris sur
terre battue (22). Il est égale-
ment leader de la Race, le clas-
sement sur la saison. L’an der-
nier, le Grec avait pris deux sets
à Djokovic en demi-finales à Pa-
ris, alors le n° 1 mondial s’attend
« encore à un match difficile ».
En pleurs
Mais au vu des demi-finales, on
serait quand même tenté de lui
donner un net avantage, tant
son niveau de jeu a été élevé, sa
volonté implacable. Surtout
que de son côté, le Grec (5e) a af-
fiché une telle émotion d’at-
teindre cette finale majeure
tant attendue, qu’on pourrait
craindre qu’il n’ait épuisé son
capital mental.
En pleurs sur le court, il a eu
du mal à décrire ses sentiments
après sa victoire en cinq sets
Deuxième sacre pour Mahut et Herbert
Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont dominé hier en finale la paire kazakhe
Bublik - Golubev 4-6, 7-6 (7/1), 6-4. Il s’agit de leur cinquième titre en Grand Chelem
La paire française, qui avait déjà
remporté les quatre tournois du
Grand Chelem, décroche ainsi
son cinquième titre majeur
après l’US Open 2015, Wimble-
don 2016, Roland-Garros 2018 et
l’Open d’Australie 2019. La vic-
toire a été longue à se dessiner,
mais avec l’aide du public, qui
scandait « Allez les Bleus ! »
comme en Coupe Davis, Mahut
et Herbert ont réussi le break dé-
cisif pour mener 4-3 dans la der-
nière manche, puis 5-3 après que
Mahut a confirmé sur sa mise en
jeu. Et Herbert a conclu deux
jeux plus tard sur un service ga-
gnant.
Van Assche titré
Le palmarès du duo tricolore est
époustouflant : ensemble, Ma-
hut et Herbert ont également
Novak Djokovic a joué un tennis exceptionnel face à Rafael Nadal. AFP
face à Alexander Zverev (6e).
« C’est parce que j’ai pensé au
passé, a expliqué plus tard le
joueur de 22 ans. Roland-Garros
est un tournoi historique. Je le
regarde depuis que je suis petit,
mon coach également. C’était
« C’est certainement
le meilleur match
auquel j’ai participé
à Roland-Garros »
son tournoi favori. J’étais avec
lui. C’est un tournoi que le
monde entier regarde. Et donc,
les émotions qui m’ont sub-
Nicolas Mahut et Pierre-
Hugues Herbert. AFP
remporté 7 des 9 Masters 1000. Il
ne leur manque que ceux de Ma-
drid et de Shanghai ainsi que les
Jeux olympiques et la Coupe Da-
vis. Après une brouille et une sé-
paration, les deux hommes se
sont retrouvés à l’issue d’un US
Open 2019 catastrophique (éli-
mination au 1er tour). Et ils ont
rapidement retrouvé le chemin
de la victoire en enchaînant
quelques semaines plus tard les
mergé, c’était parce que j’étais
dans cette position-là, enfin ! »
À 34 ans, Djokovic a lui relevé
ce que lui-même décrivait
jusque-là comme « le plus
grand défi » du tennis en bat-
tant Nadal à Roland-Garros, en
quatre sets. Mais il était com-
plètement lucide au moment
d’en parler. « C’est certaine-
ment le meilleur match auquel
j’ai participé à Roland-Garros,
et dans le Top 3 de tous les
matchs de ma carrière si l’on
considère la qualité du tennis
pratiqué, le fait que je jouais
contre mon plus grand rival,
sur le court où il a eu tellement
de succès et où il est le joueur
dominant depuis 15 ans ou
titres au Masters 1000 de Paris,
puis aux Masters de fin d’année
à Londres.
Plus tôt dans la journée, Luca
van Assche, 17 ans, a remporté le
titre juniors de Roland-Garros en
battant en finale son compa-
triote Arthur Fils 6-4, 6-2 pour
conclure un tournoi dont le der-
nier carré était entièrement
français. Et si c’était la relève tant
attendue chez les Bleus ?
Van Assche, Fils, mais aussi
Sean Cuenin et Giovanni Mpet-
shi-Perricard : quatre garçons en
demies que le tennis tricolore
verrait bien comme une troi-
sième génération de Mousque-
taires après les Cochet - Brugnon
- Borotra - Lacoste dans les an-
nées 1920-1930 et les Monfils -
Tsonga - Gasquet - Simon des an-
nées 2010.
RÉACTION
Rafael Nadal
13 FOIS VAINQUEUR DE RO-
LAND-GARROS « Mon match n’a
pas été du tout un désastre. Mais j’ai
joué contre un des meilleurs joueurs
de l’histoire. Je sais que les années
passent et que mes chances de ga-
gner ici ne sont pas éternelles. C’est
une défaite importante, mais de là à
dramatiser, il y a un monde. Je suis
triste, bien sûr, j’ai perdu dans le tour-
noi le plus important de la saison pour
moi, mais la vie continue. Je reviendrai
avec l’envie et le travail qu’il faut pour
me donner une nouvelle chance. »
dée de la finale. Je suis prêt à
laisser ma peau sur le court », a
prévenu le Grec au jeu flam-
boyant.
Physiquement, sa jeunesse
peut lui donner un petit avan-
tage en termes de récupéra-
tion sur son aîné qui a joué un
match d’une intensité histo-
rique pendant plus de quatre
heures. « Ce n’est pas la pre-
mière fois que je joue une de-
mi-finale épique en Grand Che-
plus, mais aussi en raison de lem et que je dois revenir
l’atmosphère très électrique », moins de 48 heures plus tard
a relevé Djokovic. pour la finale. Mes facultés de
récupération ont toujours été
« Il est temps » bonnes durant ma carrière », a
Pourtant, Tsitsipas en est arrivé cependant rappelé Djokovic.
au point où tout son travail, son « Je vais recharger mes batte-
abnégation à devenir toujours ries autant que je peux parce
meilleur physiquement, tacti- que je vais avoir besoin de
quement, techniquement, beaucoup d’énergie » di-
peuvent enfin éclater au grand manche, a-t-il toutefois recon-
jour. « Il est temps pour moi de nu, tout en lançant une pre-
montrer que je suis capable de mière flèche psychologique à
jouer contre Novak », a-t-il an- son adversaire. « C’est la pre-
noncé après sa demi-finale. « Je mière fois que Tsitsipas est en
suis très content de moi, je finale de Grand Chelem, je
pense que j’ai fait preuve d’une crois, a relevé Nole. Pour lui,
belle discipline jusque-là. Je c’est une immense réussite…
suis monté en puissance et mais je suis certain qu’il ne
maintenant, je suis excité à l’i- veut pas s’arrêter là ».
Krejcikova, une sacrée surprise
PHOTO AFP
La Tchèque Barbora Krejcikova (33e) a remporté
hier à Roland-Garros son premier titre du Grand
Chelem en battant en finale la Russe Anastasia
Pavlyuchenkova (32e) 6-1, 2-6, 6-4. Avec cette vic-
toire majeure, Krejcikova va atteindre lundi le 15e
rang WTA, le meilleur classement de sa carrière.
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE SPORTS | BASKET-BALL 41
JEEP ELITE PAU

Pau boucle sa saison La der de Rémi Lesca

en Jeep Elite

au Palais par un succès

Avec un Petr Cornelie record hier soir (25 rebonds), l’Elan Béarnais a nettement pris
DÉPART A 1’23 du buzzer, alors que
l’Elan venait de reprendre ses dis-
tances face à Cholet, Eric Bartecheky
s’est tourné vers son banc pour faire
signe à Rémi Lesca d’entrer en jeu.
le dessus sur Cholet et allonge sa série de victoires Le meneur landais de l’Elan, qui
rejoindra Tarbes-Lourdes (N1) la
saison prochaine, après 10 saisons et
Pau ......................................73 près de 300 matchs dans l’élite avec
Cholet .................................62 Pau, Châlons-Reims, Levallois et
Boulazac, a savouré ce moment.
Lieu Pau (Palais des sports) Specta- « C’est dommage de ne pas avoir pu
teurs 1 000 Arbitres MM. Hosselet, accueillir plus de public ces dernières
Bardera et Alouahabi Quart-temps
15-15, 27-9, 19-18, 12-20
Pau 30 paniers sur 66 tirs, dont 9/31 à
3 pts, 4 lancers sur 7 ; 46 rebonds
(Cornelie 25), 16 passes décisives
(Bibbins 6), 20 balles perdues
(Williams 4) ; 19 fautes personnelles.
Les marqueurs. Threatt (11), Ayayi (7),
Williams (11), Cornelie (14), Ndiaye (6)
puis Bibbins (13), Lesca (-), Leloup (2),
Kouzeloglou (5), Diawara (2), Sanford PATRICE MARTINS DE BARROS
(2).
Cholet 27 paniers sur 68 tirs, dont 5/15 semaines, mais c’est la vie, c’est
à 3 pts, 3 lancers sur 8 ; 33 rebonds comme ça, a commenté Lesca de-
(Horton 10), 16 passes décisives (Stock- vant les spectateurs du Palais des
ton 8), 17 balles perdues ; 16 fautes sports. Quand j’ai quitté l’Elan
personnelles. (NDLR, en 2014), je suis parti fâché,
Les marqueurs. Stockton (6), Kro- frustré, mais avec l’âge on apprend à
mah (5), Hrovat (12), Horton (14), pardonner, on comprend le contexte,
Jones (6) puis Dimanche (6), Makoun- les contraintes du métier. J’ai fait
dou (-), Diarra (6), Blakes (2).
tous les efforts possibles pour re-
trouver Pau, je suis revenu sans
Marc Duthu agent, par la petite porte pour m’of-
m.duthu@sudouest.fr frir ça, un denier match au Palais
devant ma famille, mon fils, j’en suis

S
ix victoires à la suite : les
Palois ne sont plus qu’à 40
minutes de tenir la pro-
messe qu’ils se sont faites, au
soir de leur succès contre Cha-
lon, le 6 mai, de finir sur un
sans-faute. Un dernier succès,
mardi à Gravelines, exaucerait
le voeu de Gérald Ayayi que l’on
se souvienne de cette équipe
comme celle qui a bouclé la
saison par une série victo-
rieuse davantage que comme
celle qui a cumulé 11 revers de
suite au coeur de l’hiver.
Série complétée ou pas, Pau
bouclera cette saison à la 11e
place, ni plus haut, ni plus bas.
Onzième, c’est son plus mau-
vais classement depuis 2014-
2015 (13e) et la première fois sur
les cinq derniers exercices
(sans compter 2019-2020, la sai-
son ayant été stoppée) qu’il ne
Tout en finesse, CJ Williams finit au cercle, sous le regard de Petr Cornelie. PATRICE MARTINS DE BARROS
prendra pas part au play-off.
Même si le maintien a été ac-
cueilli avec soulagement, au vu
de leur fin de parcours et de
leur série de six victoires en
cours, les Palois peuvent nour-
rir des regrets.
« Ils ont été sérieux »
Cette sixième lévée n’a pas été
la plus difficile de toutes à ob-
tenir. On pensait que les Chole-
tais, pas encore sauvés, se-
raient plus déterminés que les
Béarnais, mais le début du
match, avec un premier contre
de Ndiaye sur Jones, a montré
le contraire. Au coude-à-coude
au bout du premier quart-
temps, Cholet a ensuite ex-
plosé, incapable de suivre le
rythme imprimé par Justin
Bibbins (42-24 au repos).
Au retour des vestiaires, Pau
poussait son avantage à +22
(46-22, 21e) et maintenait cet
écart grâce à un Petr Cornelie
impérial sous les cercles : 25
prises pour l’intérieur, son re-
cord personnel, celui de la sai-
son aussi. « Pourtant, avec la
chaleur, j’avais l’impression de
ne pas avoir de jambes, témoi-
gna Cornelie. Je n’ai pas beau-
coup été impacté ou gêné et
j’ai eu la sensation que tous les
ballons venaient vers moi ».
Dans le quatrième quart-
temps, Cholet allait se rappro-
cher. Sa défense de zone met-
tait l’attaque paloise à la diète
et Hrovat, de loin, rapprochait
les siens à 9 points (66-57, 35e).
Après avoir bégayé son basket,
l’Elan se relançait, par Williams
de loin et Ndiaye près du
cercle, pour boucler le match
sans trembler.
Eric Bartecheky, le coach pa-
lois pouvait se montrer satis-
fait : « Les joueurs ont été sé-
rieux, ils ont juste connu une
période de flottement sur la
défense de zone, où ils se sont
un peu endormis et ont man-
qué d’agressivité, mais ils ont
réussi à mieux finir ». Pau satis-
fait, Cholet aussi puisque le
succès de Dijon à Chalon leur
offre un maintien certain.
très fier». Le Landais n’a pas écarté
l’hypothèse de revenir à l’Elan, plus
tard, côté banc : « «le rôle que j’ai
tenu auprès d’Eric (Bartecheky) ces
dernières semaines m’a donné envie
de continuer» a-t-il confié.
Monaco...............................76
Boulazac ............................69
Lieu Monaco, salle Gaston Médecin
Spectateurs 800 Quart-temps
26-14, 14-24, 20-12, 16-19
Monaco 30 tirs sur 66 (5 sur 22 à trois
points), 11 LF sur 23, 40 rebonds (Ma-
halbasic 9), 14 balles perdues, 21 passes
décisives, 8 interceptions.
Les marqueurs. Lessort 15, Fall Faye
13, Gray 11, O’Brien 10, Knight 9, N’Doye
7, Dee Bost 4, Mahalbasic 4, Frazier 3.
Boulazac 26 tirs sur 54 (5 sur 18 à
trois points), 12 LF sur 20, 32 rebonds
(Yarou 7), 18 balles perdues, 11 passes
décisives, 4 interceptions.
Les marqueurs. Sene 23, Yarou 12,

Boulazac proche de l’exploit à Monaco Nzeulie 10, Flowers 9, Harley 7, Klassen

5, Billong 3.

Boulazac s’est incliné (69-76) sur le parquet de Monaco hier. Sans démériter et avec quelques regrets
RÉSULTATS ET
Face aux champions d’Europe, plantent des tirs primés, et Bou- vic remettent le turbo lors de ce
la tache s’annonçait forcément lazac reprend même les devants troisième quart-temps et re- CLASSEMENTS
...................................................
compliquée. Et le moins que à l’approche de la dernière mi- prennent le large (50-39). En
l’on puisse dire c’est que les co- nute de ce deuxième quart- s’appuyant sur sa force athléti- Jeep Elite
équipiers de Morency ont fait temps (36-35). Petite ombre au que Monaco crée de nouveau un Gravelines - Villeurbanne .............................61 - 94
front. Pourtant, dès le début de tableau, les lancers-francs avec écart conséquent (58-44). En Chalon/Saône - Dijon ..................................81 - 90
cette rencontre, ils sont pris à la un piètre pourcentage à la face, les visiteurs n’ont plus au- Châlons-Reims - Strasbourg ........................72 - 79
gorge. Sans réussite, et sans ré- pause (3 sur 10 à 30 %). Sans cela cun shoot ouvert, mais s’ac- Le Mans - Nanterre .....................................95 - 86
ponse face au jeu de mouve- les Boulazacois auraient même crochent tant bien que mal. Le Portel - Limoges.....................................70 - 64
Levallois/Boulogne - Roanne........................75 - 69
ment monégasque. Le trou est pu rejoindre les vestiaires en Tout reste à faire avant les dix Monaco - Boulazac .....................................76 - 69
fait, avec le duo d’intérieurs tête (38-40). dernières minutes (60-50). Har- Pau - Cholet...............................................73 - 62
composé de Fall Faye et Lessort ley sort de sa boite et inscrit Classement % J G P PP PC
qui fait d’énormes dégâts dans Des erreurs payées cash ! deux and one coup sur coup, et 1
2
Dijon
Villeurbanne
78,79
78,12
33
32
26
25
7
7
2689
2896
2482
2507
la raquette (20-6). Après un pre- Une chose est sûre, cette guerre donne encore des envies d’y Mouphtaou Yarou PHOTOPQR/NICE 3 Monaco 77,42 31 24 7 2610 2325
4 Strasbourg 68,75 32 22 10 2648 2553
mier quart-temps difficile, la des égos autour de la tenue ou croire à son équipe (62-60). Ce MATIN/MAXPPP 5 Bourg 66,67 33 22 11 2837 2648
6 Levallois/Boulogne 57,58 33 19 14 2635 2544
troupe de Thomas Andrieux se non d’un Final Four, influe sur sont cinq dernières minutes pal- 7 Orléans 54,55 33 18 15 2804 2653
8 Le Mans 54,55 33 18 15 2821 2786
reprend pour revenir au score ces dernières journées de Jeep pitantes à disputer du côté de Monaco fait jouer son expé- 9 Limoges 51,52 33 17 16 2499 2576
sous la barre des dix points (26- Elite qui n’ont plus la moindre Gaston Médecin ! Et Sene trouve rience en asphyxiant Boulazac, 10
11
Nanterre
Pau
48,48
45,45
33
33
16
15
17
18
2763
2653
2728
2739
17). Dans le sillage d’un Flowers saveur, avec des joueurs qui parfaitement Klassen dans la ra- qui va perdre des ballons sous la 12 Châlons-Reims 39,39 33 13 20 2684 2815
13 Le Portel 39,39 33 13 20 2432 2678
adroit, et d’une défense retrou- veulent juste éviter tout risque quette pour repasser devant au pression adverse. Au final, le 14 Cholet 34,38 32 11 21 2617 2667
15 Roanne 33,33 33 11 22 2637 2747
vée, Boulazac sanctionne la de blessure. Il n’empêche que meilleur des moments (64-64). champion d’Europe monégas- 16 Gravelines 33,33 33 11 22 2491 2763
moindre petite erreur monégas- contrairement à Boulazac, Mo- Dans des moments cruciaux, ce que s’en sort, mais Boulazac 17
18
Chalon/Saône
Boulazac
30,3
9,38
33
32
10
3
23
29
2692
2468
2874
2791
que et revient à cinq petits naco a toujours le titre en ligne sont les petits détails qui font la peut être fier de sa performance.
points (33-28). Nzeulie et Sene de mire. Les hommes de Mitro- différence. Et à ce petit jeu-là, Adrien Santucci
 42 SPORTS | OMNISPORTS
CYCLISME/TOUR DE SUISSE
Alaphilippe impressionne
avant de se retirer
Le Français a terminé 2e du contre-la-montre derrière le Colombien Uran
samedi avant de quitter la course pour assister à la naissance de son fils
R
igoberto Uran (Ef Educa-
tion-Nippo) a remporté
ce samedi la 7e étape du
Tour de Suisse, un contre-la-
montre de 23,2 kilomètres entre
Disentis-Sedrun et Andermatt, à
l’issue duquel Richard Carapaz
(Ineos) conserve son maillot
jaune de leader. Le Colombien,
impressionnant au chrono (36
sec 02), a devancé de 40 se-
condes un Julian Alaphilippe
(Deceunick-Quick Step) tout
aussi prometteur, qui a an-
noncé quitter la course à l’issue
de cette étape pour rejoindre sa
compagne Marion Rousse et as-
sister à la naissance de leur fils.
Grâce à ce succès à Ander-
matt, son 4e en contre-la-
montre, Uran grimpe tout aussi
rapidement au classement gé-
néral et pointe désormais à la
seconde place, à 17 secondes de
Carapaz. L’Équatorien, qua-
trième à l’issue de cette sep-
tième et avant-dernière étape,
partira dimanche d’Andermatt,
maillot jaune sur le dos.
« Hâte de retrouver Marion »
De son côté, Julian Alaphilippe
grimpe d’une place au classe-
ment général pour atteindre le
troisième rang, à 39 secondes de
Carapaz. Mais le champion du
monde quitte donc le Tour de
Suisse, comme annoncé same-
di par son manager Patrick Le-
fevre au quotidien belge fla-
mand Het Nieuwsblad. « J’avais
vraiment envie de le faire à fond.
Je ne voulais pas prendre trop
de risques dans la descente, il y
avait pas mal de vent. Mais je
suis très content. Il n’y a pas de
victoire d’étape au bout de cette
course mais ça reste très sympa.
J’ai hâte de retrouver Marion
(Rousse, sa compagne, NDLR) et
rencontrer notre bébé », a-t-il
confié au micro de l’EquipeTV à
l’issue de l’étape.
Durant cette semaine suisse,
le champion du monde fran-
PLANÈTE CYCLISME
Pedrero fait coup
double
ROUTE D’OCCITANIE. Le grimpeur
espagnol Antonio Pedrero (Movistar)
s’est imposé en solitaire dans la
station du Mourtis, lors de l’étape
reine de la Route d’Occitanie et s’est
emparé de la tête du général, à
l’issue de la troisième étape. Pedrero
a devancé Jesus Herrada (Cofidis) et
Oscar Rodriguez (Astana) ainsi que
deux des favoris de cette Route
d’Occitanie, l’Italien Giulio Ciccone
(Trek Segrafredo) et le franco-
britannique Simon Carr (EF Educa-
tion), tous arrivés dans un mouchoir
de poche à près de cinquante de
secondes du vainqueur du jour.
L’Italien Andrea Vendrame (AG2R-
Citroën), leader depuis jeudi, n’a pas
pu suivre les meilleurs lors de cette
étape à travers les Pyrénées longue
de 191 km (4600 mètres de dénivelé)
et ponctuée de cinq cols dont le
Tourmalet, classé hors catégorie.
Julian Alaphilippe. EPA/MAXPPP
çais a tout de même eu le temps
de montrer qu’il montait en
puissance en vue du Tour de
France et manifestement pas
seulement pour viser les pre-
mières étapes bretonnes pour
puncheurs, mais avec des
atouts pour jouer le classement
général. Alaphilippe, 5e du Tour
de France 2019 a en effet pris la
cinquième place du premier
contre-la-montre parmi les rou-
leurs les plus puissants, puis la
deuxième place ce samedi, sur
un parcours beaucoup plus dif-
ficile. Le Français a également
montré qu’il était à la hauteur
en montagne, à 10 jours du dé-
part de Brest.
L’étape qui proposait un par-
cours bien particulier avec une
ascension de première catégo-
rie, de 9,5 km à 6,5 % puis une
descente jusqu’à Andermatt. Ri-
goberto Uran avait déjà créé la
sensation en arrivant au som-
met de l’Oberalpass avec une
large avance sur ses prédéces-
seurs. Une avance qu’il n’a ja-
mais perdue. Dimanche, la der-
nière étape emmène le peloton
sur 160 km dans la région d’An-
dermatt.
Caleb Ewan remet ça
Caleb Ewan AFP
TOUR DE BELGIQUE. Déjà vain-
queur la veille, l’Australien Caleb
Ewan (Lotto) a remporté la 4e étape
du Tour de Belgique en devançant
au sprint le Français de B&B hôtels
Bryan Coquard, 2e, et l’Italien Davide
Ballerini, 3e, samedi à Hamoir. Le
Belge Remco Evenepoel a conservé
son maillot de leader à la veille de la
dernière journée. Le jeune prodige de
la formation Deceuninck n’a jamais
été mis en difficulté et a terminé
dans le peloton de tête au terme de
cette étape vallonnée (4700 mètres
CLASSEMENTS
...................................................
La 7e étape
1. Rigoberto Uran (COL/EF1) les 23,2
km en 36:02. (moyenne: 38,7 km/h);
2. Julian Alaphilippe (FRA/DEC) à
40; 3. Gino Mäder (SUI/BAH) 54; 4.
Richard Carapaz (ECU/INE) 54; 5.
Tom Dumoulin (NED/JUM) 56; 6.
Mattia Cattaneo (ITA/DEC) 58; 7.
Domenico Pozzovivo (ITA/QHU) 1:00;
8. Rui Costa (POR/UAE) 1:00; 9.
Soren Kragh Andersen (DEN/DSM)
1:04; 10. Stefan Kung (SUI/FDJ) 1:05...
13. Maximilian Schachmann (ALL/
BOR) 1:23; 14. Pierre Latour (FRA/
TDE) 1:32
Gras à-plat vert (Gras)
1. Richard Carapaz (ECU/Ineos) 20 h
37:27; 2. Rigoberto Uran (COL/EF1) à
17; 3. Julian Alaphilippe (FRA/DEC)
39; 4. Maximilian Schachmann
(GER/BOR) 1:07; 5. Jakob Fuglsang
(DEN/AST) 1:15; 6. Michael Woods
(CAN/ISR) 3:10; 7. Domenico Pozzovi-
vo (ITA/QHU) 3:16; 8. Sam Oomen
(NED/JUM) 3:39; 9. Rui Costa (POR/
UAE) 3:43; 10. Esteban Chaves (COL/
BIK) 4:29... 12. Pierre Latour (FRA/
TDE) 4:44
de dénivelé positif) qui empruntait
notamment le redoutable Mur de
Huy. Ce Tour de Belgique s’achève
dimanche par une étape dépourvue
de difficultés entre Turnhout et
Beringen.
Un Japonais en jaune
BOUCLES PONS-GÉMOZAC. Le
Japonais Yusuke Kadota, 22 ans, qui
défendait l’an dernier les couleurs de
la formation professionnelle Hinca-
pie et qui vient de prendre la dix-
huitième place du Récent Tour du
Japon a revêtu hier après-midi le
maillot de leader des Boucles de
Pons Gémozac. A l’issue de la
deuxième étape reliant Mazerolles à
Pons et remportée par le jeune
Normand Hugo Théot, 20 ans, il a
détrôné le Niçois Tristan Nicolas pour
quelques secondes. Le dénouement
interviendra cet après-midi sur le
contre la montre de 17 km tracé
autour de St Bonnet sur Gironde
HANDBALL/LIGUE DES
CHAMPIONS
Nantes et Paris privés de finale
Le PSG battu par Aalborg et Nantes éliminé par Barcelone, se
sont arrêtés en demi-finale de la Ligue des Champions
Le capitaine danois Magnus Saugstrup Jensen devant les
Parisiens Elohim Prandi et Luka Karabatic AFP
Sale journée pour les clubs
français : après le PSG, vaincu
par l’outsider danois Aalborg,
Nantes s’est à son tour incliné
en demi-finale de la Ligue des
champions, devant le FC Barce-
lone, samedi à Cologne, en Alle-
magne. La finale de la C1 donne-
ra donc lieu dimanche (18h) à
un choc des extrêmes entre
l’ogre catalan, en quête d’un
dixième titre , et Aalborg, pré-
sent pour la première fois au Fi-
nal Four. Et non pas à un duel
100 % français, comme il y a
trois ans lorsque Montpellier
l’avait emporté en finale devant
Nantes pour s’adjuger la Coupe
pour la deuxième fois.
Dans la Lanxess Arena, le FC
Barcelone a fait respecter la hié-
rarchie (31-26), chose n’ayant
rien de systématique dans un
format de compétition jalonné
de surprises depuis sa pre-
mière édition en 2010. La per-
formance d’Aalborg devant le
Paris SG (35-33) l'a encore dé-
montré. Pour la cinquième fois
en six ans, le club parisien subit
un échec au Final Four. Le
champion de France ne peut
s’en prendre qu’à lui-même et
À LA TÉLÉ
............................................................................................................
Automobile
18 h 40 : IndyCar Series, Grand Prix de
Detroit, 2e course
Canal + Sport
Basket-ball
21 h puis 2 h : NBA, play-off (2e tour),
Milwaukee - Brooklyn puis Denver -
Phoenix
BeIN Sports 3
Cyclisme
13 h : Tour de Slovénie, 5e étape,
Ljubljana - Novo mesto (175,3 km)
Eurosport
13 h 40 : Tour de Suisse, 8e étape,
Andermatt - Andermatt (118 km)
L’Equipe
17 h 45 : Tour de Belgique, 5e étape,
Turnhout - Beringen (174 km)
Eurosport
Equitation
13 h : Coupe des nations, CSIO de La
Baule
BeIN Sports 3
Football
15 h : Euro 2021, Groupe D, Angleterre -
Croatie
BeIN Sports 1
18 h : Groupe C, Autriche - Macédoine
BeIN Sports 1
21 h : Groupe C, Pays-Bas - Ukraine
M6 et BeIN Sports 1
aux espaces laissés aux atta-
quants scandinaves, Claar bien
sûr mais aussi René Antonsen
(5 buts) ou Henrik Mollgaard (4
buts), ancien arrière gauche du
PSG.
Nantes a résisté
Après la victoire surprise du
club scandinave devant le PSG,
Nantes a livré une belle résis-
tance devant Barcelone et sa co-
lonie française (Mem, Fabregas,
Nguessan, Sorhaindo) a eu le
dernier mot. Le « H », qui avait
écarté deux grosses cylindrées,
Veszprem et Kielce, lors des
tours précédents, a cédé dans
le dernier quart d’heure. Les
Blaugrana ont notamment pu
compter sur un bon Gonzalo
Perez de Vargas dans les buts.
Moins de six mois après sa
défaite en finale de l’édition
précédente contre les Alle-
mands de Kiel, les Barcelonais
ont donc une nouvelle occa-
sion de remporter la Coupe
d’Europe pour la première fois
depuis 2015. De son côté, Aal-
borg peut devenir le premier
club danois à inscrire son nom
au palmarès de la compétition.
23 h puis 2 h : Copa America, 1er tour,
Groupe B, Brésil - Venezuela puis
Colombie - Equateur
L’Equipe
Golf
13 h 30 : Circuit européen, Masters de
Scandinavie, 4e tour
Golf+
19 h : Circuit américain, Open de
Congaree, 4e tour
Golf+ et à 20 h 40 sur Canal + Sport
Handball
21 h : Ligue des champions, finale,
Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Eurosport
Judo
10 h puis 17 h : Championnats du monde
à Budapest, 8e jour
Eurosport
Moto
7 h : 24 Heures du Mans, championnat
du monde d’endurance
L’Equipe et Eurosport 2
Tennis
14 h : Tournoi WTA de Nottingham,
finale
BeIN Sports 2
14 h 15 : Tournoi de Roland-Garros,
finale messieurs
France 2
Dimanche 13 juin 2021 SUD OUEST DIMANCHE
DANS L’OEIL DE...
STÉPHANE BEAUD
.......................................................
Les sportifs face
aux médias
Stéphane Beaud est professeur de
sociologie à Sciences Po Lille. De-
puis 2011, il travaille notamment
sur le football. Il a publié avec Phi-
lippe Guimard « Traîtres à la na-
tion, regard sur la grève des joueurs
en Afrique du Sud. »
Le sport moderne a été, dès ses
premiers développements, in-
trinsèquement lié aux médias,
en l’occurrence à la presse écrite.
L’ancêtre de L’Equipe, qui s’appe-
lait l’Auto, a été créé en 1904 pour
contribuer à sa manière aux di-
vers spectacles sportifs, notam-
ment les courses automobiles et
cyclistes. L’émergence des mé-
dias audiovisuels au XXe siècle a
considérablement influé sur le
succès (ou l’insuccès) de cer-
tains sports. Ce sont les fameux «
droits TV » qui dictent aujourd-
’hui les budgets des clubs et ont
récemment permis l’envolée
des salaires des sportifs dans les
disciplines les plus médiatisées
(football, basket, tennis, base-
ball, course automobile).
Ce processus en apparence ver-
tueux n’est toutefois pas sans
contrepartie pour les princi-
paux intéressés : les sportifs eux-
mêmes. Il leur faut désormais
remplir de strictes obligations
en la matière, notamment
quand ils appartiennent par leur
contrat de travail, à des clubs ou
quand ils jouent pour leurs sé-
lections nationales. Nécessité
d’aller au « point presse », de ré-
pondre aux questions des jour-
nalistes et, si possible, de ma-
nière argumentée et sans
prendre un air de butor. De fait le
rapport aux médias distingue
parmi eux les « bons clients » -
ceux et celles qui se prêtent aisé-
ment au jeu et y réussissent – et
les « mauvais clients » - qui
craignent ou redoutent l’exer-
cice, pouvant même se fermer
comme une huître quand ils se
Le coup de crayon de Lasserpe
sentent « traqués » par les ques-
tions des journalistes.
Rien d’inexorable
Ce rapport différencié des spor-
tifs de haut niveau aux médias
obéit à des lois sociologiques ai-
sément déchiffrables. Par
exemple, on peut opposer assez
facilement l’aisance orale des
nageurs de la grande époque de
l’équipe de France à la timidité,
voire au malaise, de la plupart
des footballeurs (même soumis
au média-training). Les socio-
logues et sociolinguistes ont de-
puis longtemps mis au jour les
ressorts sociaux de l’apprentis-
sage de la langue et de son ma-
niement. Une certaine forme
d’assurance sociale, héritée de
l’enfance (prime socialisation
langagière dans la famille) et
confortée par diverses formes de
réussite scolaire, autorise plus ai-
sément la prise de parole en pu-
blic.
Cependant ces lois sociolo-
giques ne sont pas inexorables,
les individus peuvent évoluer
dans leur rapport au langage. La
preuve vivante en est donnée
par deux grands footballeurs,
d’origine populaire et ayant
grandi en cité (La Castellane de
Marseille, Bron Terrailons) : Zine-
dine Zidane et Karim Benzema.
Deux grands « taiseux » au départ
de la carrière qui ont grande-
ment évolué en la matière ( forts
de leurs brillantes performances
sur le terrain) comme l’a mon-
tré, à sa façon, la dernière confé-
rence de presse de Benzema qui
est apparu « transformé » face
aux journalistes. Une leçon d’es-
poir pour les jeunes sportifs te-
naillés par cette épreuve de la
confrontation aux médias. On
peut progresser en la matière,
pas de fatalité à rester taiseux
toute sa vie…
SPORTS | CULTURE SPORT 43
Histoires, balade et
détour critique en Ovalie
À l’approche des phases finales, trois ouvrages nous proposent
des balades bien différentes dans le rugby d’avant, entre éclats
de rire et amertume. La nostalgie en est le fil rouge
Arnaud David
a.david@sudouest.fr
A
ncien trois-quarts aile de
Bègles mais surtout grand
reporter au journal L’É-
quipe, Francis Deltéral a connu
l’âge d’or de ce métier. Celui où il
était possible d’avoir une proxi-
mité avec les acteurs du sport,
où les relations entre journa-
listes et joueurs n’étaient pas en-
cadrées par les impératifs de la
communication. Une conversa-
tion avec Fabien Galthié sert de
point de départ à son livre.
« Avec vous, c’était toujours
mieux avant », lui dit l’entraî-
neur du XV de France. Et Francis
Deltéral de lui répondre : « Non
Fabien. Je ne dis pas que c’était
mieux avant. Je dis que je préfé-
rais avant. Avant c’était bien,
vraiment bien. »
En cinquante ans de carrière,
l’auteur a noué des amitiés par-
tout. Et l’on peut témoigner que
son nom servait de sésame au-
près du gotha du rugby interna-
tional des années 70 et 80 : Ga-
reth Edwards au Pays de Galles,
Andy Irvine et John Jeffrey en
Ecosse, Ken Kennedy en Irlande,
Morne du Plessis en Afrique du
Sud, Simon Poidevin et Nick
Farr-Jones en Australie, Sean Fitz- Benoît Dauga et Walter Spanghero face aux Springboks en
patrick et Graham Mourie en 1968 à Colombes - / SUD OUEST
Nouvelle-Zélande.
À L’Equipe, Francis Deltéral a liés par l’amitié et par le rugby étonnant de vous trouver une
côtoyé deux grands conteurs du « leur matrice commune ». Ils proximité, des connivences
rugby français : Denis Lalanne et ont été ensemble champions de avec le rugby varois. Supporter
Henri Garcia. Le livre leur est dé- Côte basque Landes en juniors. du Sporting Club Graulhétois
dié. Le second en a assuré la pré- Et puis le temps et un drame quand il était enfant, Jacques
que l’on découvrira, les ont sé- Larrue a été pendant de longues
parés. Quarante ans sont passés. années, journaliste pour le Midi
Eux qui jouaient col relevé, Olympique mais surtout pour
buste haut, ont subi la pique. Var Matin.
Cinquante instantanés, Celle que la vie vous impose. Toulon, Hyères, La Seyne, La
parfois drôles et Ils en sont là Bruno, François, Valette : il a chroniqué le quoti-
Bernard et Paul, à l’heure des bi- dien de cet écosystème très par-
truculents qui lans douloureux, quand leur ticulier, avec sa mythologie, ses
capturent un esprit parvient un message : Charles, dynasties, ses personnages
rugby, c’est-à-dire une leur ancien entraîneur, person- hauts en couleurs, un culte pour
manière d’être aux
nage charismatique et figure tu- la violence et le courage un peu
télaire, est hospitalisé mais il plus prononcé qu’ailleurs. Au fil
autres souhaite les revoir. Alors en traî- des chapitres, on retrouve donc
nant des pieds, ils vont tous faire les grands noms du rugby va-
face et l’on retrouve le même ap- le voyage, anxieux à l’idée de re- rois : les Herrero, André, Bernard
pétit pour les bonnes histoires. nouer avec leur passé mais aussi et Daniel et puis les Gallion,
Plus que ses rencontres, ce sont de se montrer à visage décou- Champ, Melville, Carbonel, Dou-
cinquante moments « du temps vert, avec leurs failles, leurs cica- cet, Diaz. Mais on y découvre aus-
où le rugby rugbyssait » que trices. Mais ils vont se retrouver. si en arrière plan le décorum sin-
Francis Deltéral a choisi de ra- Confectionné par quatre nar- gulier de la Côte, avec ces per-
conter. Cinquante souvenirs rateurs : Jacques et Jean Colom- sonnages liés au grand bandi-
d’une belle jeunesse, cinquante bier -Prix Renaudot 1990-, Jean tisme et amoureux de rugby.
instantanés, parfois drôles et Basly et Frédéric Villar - La Totale Si tout ce qui relève du rugby
truculents qui capturent un es- nous parle de rugby, d’amitié, d’avant l’ère professionnelle
prit rugby, c’est-à-dire une ma- des Landes et du Béarn, de Bor- (1995) est assez réjouissant pour
nière d’être aux autres. deaux, de la France des années qui aime ce folklore, Jacques Lar-
70, avec une nostalgie un rien rue n’a pas supporté la mue du
Rugby, amour et fantaisie : 50 histoires du sucrée, un brin de complai- jeu de son enfance. L’arrivée de
monde d’avant. Francis Deltéral. Editions sance aussi. Celle qu’on s’ac- Mourad Boudjellal à la tête du
Solar. 14,90 euros corde au bout d’une soirée arro- RCT, vécue comme le triomphe
sée, aux confins de la nuit et du du rugby business, marque le di-
La Totale jour. vorce de l’auteur avec ce sport.
On connaît l’aphorisme de Jean- Son argumentaire contre les dé-
Pierre Rives. « Le rugby, c’est l’his- La Totale. Jacques et Jean Colombier. Jean- rives de ce jeu a du sens mais le
toire d’un ballon avec des Pierre Basly, Frédéric Villar. Editions Gas- constat est un peu trop mani-
hommes autour. Et quand il n’y cogne. 15 Euros chéen et convenu. La nostalgie a
a plus de ballon, il reste l’essen- parfois des relents d’amertume.
tiel, les hommes. » La Totale Rugby Flouze
nous y renvoie. Ils étaient quatre Lorsque la rudesse du derby Rugby flouze. Des résistants aux merce-
adolescents, joueurs de Len- Graulhet-Mazamet a façonné naires. Jacques Larrue. Les presses du Midi.
drosse, leur village des Landes, votre imaginaire, il n’est pas 16 euros.
 44
L’heure des clarines a sonné
dans les arènes du Sud-Ouest
Après une année de disette, les corridas reprennent aujourd’hui à Gamarde (40), avec Daniel Luque et Ginés
Marín en mano a mano. Une quarantaine de paseos sont au menu dans la région, avec des jauges limitées
L
a temporada taurine dans
le Sud-Ouest devait dé-
buter le samedi 12 juin à
Bayonne avec le festival en hom-
mage à Rafael Cañada. En raison
du derby ovale entre L’Aviron
Bayonnais et le Biarritz Olym-
pique, il a été reporté à une date
ultérieure. C’est donc aujour-
d’hui que brilleront les premiers
habits de lumières et résonne-
ront clarines et sabots dans la
plaza landaise de Gamarde-les-
Bains, avec à 17 heures, six toros
de Zacarías Moreno pour Daniel
Luque et Ginés Marín en mano à
mano. La corrida sera précédée à
11 heures par une tienta avec
Jean-Baptiste Lucq. Les aficiona-
dos noteront ensuite sur leur
agenda les 37 paseos program-
més à ce jour tout au long de l’é-
té dans la région.
Juin
Mugron (40). Dimanche 20, à
14 heures, deux novillos (SP) d’Al-
ma Serena pour Jean-Baptiste
Luc et Andoni Verdejo. À 16 h 30,
six novillos de José Cruz pour
Francisco Montero, Tomas Rufo
et Solalito.
Juillet
Vic-Fezensac (32). Samedi 10, à
11 heures, six novillos de Raso de
Portillo pour Carlos Aranda, José
Cabrea et Isaac Fonseca. À
18 heures, corrida-concours, to-
ros de Juan Luis Fraile, Barcial,
Peñajara, Yonnet, San Martín et
Los Maños pour Perez Mota, Ser-
gio Serrano et Adrien Salenc.
Dimanche 11, à 11 heures, six to-
ros de Hoyo de la Gitana pour
Domingo Lopez-Chaves, Manuel
Escribano et Miguel-Angel Pa-
checo. À 18 heures, six toros d’Es-
colar Gil pour Octavio Chacon,
Alberto Lamelas et Gomez Del Pi-
lar.
Orthez (64). Jeudi 14, à 17 h 30, cor-
rida-concours avec les fers de
Juan Luis Fraile, El Risco,
Sánchez-Herrero, Valdefresno,
Pedrés, Julio García pour Anto-
Triomphale journée pour El Rafi sur ses terres
Pour la première journée du week-end taurin organisé à Nîmes, le triomphe est allé au jeune maestro nîmois El Rafi
Arènes de Nîmes : première
corrida du week-end
Entrée : 4 500 spectateurs
El Rafi (qui confirmait l’alter-
native) : une oreille et deux
oreilles
Juan Ortega (qui confirmait
l’alternative) : sifflets et si-
lence
Antonio Ferrera : une oreille et
silence
Ayant reçu l’alternative 6
jours auparavant à Arles,
c’est avec le désir manifeste
de signer un succès impor-
tant, dans sa ville, qu’El Rafi a
fait le paseo, avant de confir-
mer ce doctorat. Projet large-
ment abouti, avec trois
oreilles récoltées au total.
Pour cette corrida, le bé-
tail de Victoriano del Río, re-
marquablement présenté, a
montré un tempérament
Daniel Luque est pour cette saison taurine aux cartels de Gamarde, Mont-de-Marsan, Dax,
Bayonne. ARCHIVES BERTRAND LAPEGUE
nio Chacon, Alejandro marcos,
« El Adureño » et le novillero (SP)
Jean Larroquette « Juanito ».
Garlin (64). Samedi 17, à 18 heures,
six novillos de Pedraza de Yeltes
pour Tomas Rufo, Alejandro Mo-
ra et Manuel Perera.
Saint-Vincent-de-Tyrosse (40).
Dimanche 18, à 18 heures, six to-
ros de Pagès-Mailhan, face à Tho-
mas Dufau, Sergio Flores, Joa-
quin Galdos.
Mont-de-Marsan. Pour la Made-
leine, vendredi 23, à 18 heures, six to-
ros de Jandilla pour Enrique Ponce,
Daniel Luque et Thomas Dufau. Sa-
medi 24, à 11 heures, six toros d’Al-
currucen pour Diego Urdiales, Pa-
co Ureña et Emilio de Justo. À
18 heures, six toros d’Adolfo Martin
pour Antonio Ferrera en solo.
global très inégal, avec ce-
pendant une mention pour
le dernier du lot, d’une belle
caste.
Face à ses opposants, An-
tonio Ferrera, devant son
premier adversaire surtout,
a pu, au fur et à mesure du
combat, montrer toute sa
technique, réservant à la
muleta plusieurs phases
lentes et bien conduites.
Ortega inexistant
Pour Juan Ortega (qui confir-
mait également son alterna-
tive), après-midi incolore.
Faisant à cette occasion sa
présentation à Nîmes, le Sé-
villan, héritant il est vrai, de
deux toros offrant peu de
possibilités, n’a jamais
réussi à imposer son style ni
sa décision, malgré plu-
Dimanche 25, à 11 heures, novil-
lada sans picadors. À 18 heures,
six toros de Pedraza de Yeltes
pour Domingo Lopez-Chaves, Al-
berto Lamelas et Gomez Del Pi-
lar.
Bayonne (64). Samedi 30, à
18 h 30, six toros de Pedraza de
Yeltes pour Daniel Luque, Sergio
Flores et Adrien Salenc. Di-
manche 31, à 18 h 30, corrida de re-
joneo avec six toros de Jalabert
pour Andy Cartagena, Léa Vicens
et Guillermo Hermoso de Men-
doza.
Riscle (32). Dimanche 31, à
16 heures, six toros du Camino de
Santiago. Toreros à désigner.
Août
Dax (40). Pour la féria, ven-
sieurs gestes épars dessinés
avec un réel souci esthéti-
que.
Avec El Rafi, en revanche,
soleil intense tout au long de
son itinéraire. Après une pre-
mière faena déjà bien or-
chestrée et éclairée de plu-
sieurs séries de qualité, c’est
face au dernier toro du jour,
le meilleur de ce samedi,
que le nouveau maestro a si-
gné un quart d’heure vi-
brant.
Avec la cape d’abord, puis
muleta en mains, il a des
deux côtés, tracé des sé-
quences de sincérité et de
goût, porté par le public et
étalant une décision exem-
plaire. Le tout parachevé
d’une estocade libérant l’en-
thousiasme.
Roland Massabuau
dredi 13, à 18 heures, six toros de
Núñez del Cuvillo pour Morante
de la Puebla, Andrés Roca Rey et
Pablo Aguado.
Samedi 14, à 11 heures, novilla-
da sans picadors ; à 18 heures, six
toros de La Quinta pour Daniel
Luque, Emilio de Justo et Adrien
Salenc.
Dimanche 15, à 11 heures, six
novillos de Zacarías Moreno, car-
tel à désigner. À 18 heures, six to-
ros de Santiago Domecq pour
Miguel Angel Perera, Juan Leal et
Ginés Marín.
Roquefort (40). Dimanche 15, à
11 heures, novillada sans pica-
dors, bétail de La Quinta et Tur-
quay. À 17 heures, novillada pi-
quée du fer de La Quinta. Cartels
à définir.
El Rafi, ici aux Fêtes de la Madeleine en 2017, a soulevé l’en-
thousiasme à Nîmes. ARCHIVES LOÏC DEQUIER/”SUD OUEST”
Septembre
Bayonne (64). Pour la feria de
l’Atlantique, vendredi 3. À
19 heures, corrida goyesque, avec
six toros d’El Montecillo pour En-
rique Ponce, Daniel Luque et
Emilio de Justo. Samedi 4, à
11 heures, six novillos de Los
Maños pour Tomás Rufo, Adam
Samira et Yon Lamothe.
À19 heures, trois toros de José En-
rique Fraile de Valdefresno et
trois du Comte de Mayalde pour
Morenito de Aranda, Thomas
Dufau, Tomás Campos, Alejan-
dro Marcos, Jesús Enrique Co-
lombo et Diego Carretero.
Dimanche 5, à 11 heures (NSP),
errales du Camino de Santiago,
Lartet, Alma Serena, Casanueva
et La Espera. Novilleros à dé-
signer. À 17 h 30, six toros de Garci-
grande pour El Juli, Paco Ureña et
Juan Leal.
Dax (40). Dans le cadre de Toros y
Salsa, samedi 11, à 17 h 30, six toros
de Pedraza de Yeltes pour More-
nito de Aranda, Thomas Dufau et
Gomez Del Pilar. Dimanche 12, à
17 h 30, six toros de Victoriano del
Río pour Daniel Luque et Andrés
Roca Rey en mano à mano.
Aire-sur-l’Adour (40). Di-
manche 19, six toros de Valdefres-
no. Cartel à désigner.
Octobre
Parentis-en-Born (40). Samedi 2,
à 17 heures, six novillos de Los
Maños pour Manuel Diosle-
guarde, Miguel Aguilar et Chris-
tian Parejo. Dimanche 3, à
17 heures, trois novillos de Robert
Margé et trois de Fernay pour
Carlos Olsina, Adam Samira et
Solalito.
Saint-Sever (40). Dimanche 10,
novillada, ganaderias d’Alma Se-
rena et Casanueva.
Aire-sur-l’Adour (40). Di-
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TIERCÉ - QUARTÉ+ - QUINTÉ+ - MULTI - 2 SUR 4 TIRELIRE : 500.000 € LE PRONO DE LA RÉDACTION

CE DIMANCHE À PARISLONGCHAMP - RÉUNION 1 - COURSE 4 - PRIX MAJOR FRIDOLIN 9 - 15 - 2 - 1 - 3 - 6 - 7 - 16
Plat - Classe 2 - Handicap divisé - Première épreuve - 4 ans et plus - Réf. : +17 - 50 000 € - 1 400 m (N.P., 2e poteau) - 16 partants - Départ à 15 h 15
N° CHEVAUX (ŒIL.) S.A.R. PDS CDE JOCKEYS ENTRAÎNEURS C. PR. MUSIQUES GAINS PRONOSTIC DU PATRON
1 CALISTE H b. 6 60,5 2 S. Pasquier L. Gadbin 12/1 1p 4p 1p 1p 4p (20) 8p 7p 154 340
2 MILLFIELD M b. 8 59 8 C. Demuro D. Smaga 7/1 6p 4p 5p 1p 0p (20) 0p 6p 313 970 3-4-9-15-6-12-5-7
3 RIMINI M b. 6 58,5 7 T. Bachelot C. Ferland 19/1 0p 8p 2p (20) 5p 5p 0p 3p 149 194 PMU OLIVER'S CAFÉ
4 ALJUMAYLIYAH F b. 4 57,5 16 O. Peslier Ed. Monfort 12/1 3p (20) 5p 4p 4p 1p 0p 3p 45 537
5 SINILGA F gr. 4 56,5 3 A. Roussel R. Le Dren-Doleuze 25/1 6p 4p 1p 6p (20) 1p 1p 6p 33 560
Oliver et Marie-France
27, Rue Paul Massy
6 BARAKATLE (Œil) H gr. 4 56 9 A. Crastus G. Alimpinisis 11/1 3p 5p 0p 7p 2p 0p 7p (20) 81 634
MESCHERS-SUR-GIRONDE (17)
7 TOIJK H al. 5 54,5 14 M. Barzalona M. Nigge 15/1 8p 7p 4p (20) 1p 0p 1p 2p 104 871
Pour paraître gratuitement dans cette rubrique - Tél./SMS : 06 41 89 44 43
8 MA DÉCLARATION F al. 4 54,5 13 Y. Bourgois V. Sartori 20/1 1p 5p 1p 0p 1p (20) 0p 2p 48 610
9 QU'HUBO H b. 5 54,5 12 Mlle M. Velon J.-P. Gauvin 5/1 5p 3p 8p 0p (20) 6p 1p 2p 63 350
10 RODERICK H b. 5 54,5 1 A. Lemaitre Mme A.-S. Crombez 22/1 2p (20) 8p 0p 4p 5p 4p 5p 31 474 PARISLONGCHAMP - Réunion 1 - 12h53
11 THE CHAMP M b. 4 54 4 Mlle F. V. Skar C. & Y. Lerner 23/1 1p 1p 3p 3p 4p 2p (20) 2p 76 790 1) PRIX RIDGWAY (13H23) N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds.Cde. Perf.
12 ARABINO H b. 6 54 6 H. Besnier S. Smrczek 30/1 0p 1p (20) 5p 2p 7p 6p 2p 82 492 Plat - Listed - Mâles - 3 ans 1 Louve Dream Mlle A. Molins 58,5 11 0p 0p 0p
13 SNOWBALL JACKSON H b.f. 4 53,5 5 G. Benoist Mme A.-S. Crombez 26/1 0p 1p 1p 5p (20) 7p 4p 2p 21 044 55 000 € - 2 000 m (G.P.) - 6 partants 2 Nadira T. Bachelot 60 14 4p 1p 3p
COUPLÉ ORDRE - TRIO ORDRE - SUPER 4 3 Gin Gembre (Œil.) Mlle M. Velon 58 2 3p 2p 4p
14 L'ANGE DE MINUIT H b.me. 4 53 10 M. Guyon S. Wattel 33/1 (20) 2p 4p 9p 6p 0p 3p 4p 41 391 N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds.Cde. Perf. 4 Joyful Trinity A. Mosse 57 1 9p 2p 0p
15 MADEMOISELLE EMMA F b. 4 52,5 15 E. Hardouin Ed. Monfort 8/1 3p 1p (20) 5p 2p 5p 2p 22 835 1 Siyazann C. Soumillon 56 5 1p 3p 5 Contortioniste M. Nobili 59 13 0p 7p 6p
16 HIGHEST ROCKEUR H b. 7 52,5 11 S. Maillot V. Deiss 16/1 2p 4p 2p 3p 7p 1p (20) 1p 110 410 2 Darkness (Œil.) C. Demuro 56 3 5p 3p (20) 6 Reine de Vitesse M. Guyon 59 17 0p 6p 2p
3 Parchemin M. Barzalona 56 6 5p 5p (20) 7 Domagnano Mlle M. Peslier 56 16 4p 7p 6p
1-CALISTE 60,5 5-SINILGA 56,5 9-QU'HUBO 54,5 13-SNOWBALL JACKSON 53,5 4 Cash Equity (Œil.) D. Boche 56 4 1p 5p 2p
5 Lord Charming (Œil.) B. Murzabayev 56 2 2p 3p 1p
8 Elwind
9 Kenbaio
C. Soumillon 58,5 12 0p 1p 6p
S. Vermeersch 57 18 0p 0p 0p
Intense Focus - Russian Hill Tin Horse - Baileys Applause Siyouni - Pestagua No Nay Never - Emeralds Spirit 6 Easter O. Peslier 56 1 0p 4p 2p 10Seven Songs A. Madamet 57,5 9 4p 5p 3p
Lauréat d’un quinté à Lyon-Parilly, il Sérieuse mais elle affronte des adver- Remarqué lors de ses deux dernières Après deux succès, décevant ensuite, Favoris : 1 - 2 11 Hur Cat (Œil.) I. Mendizabal 57 4 1p 2p 7p
peut doubler la mise ! saires confirmés. Dur ! sorties, fin prêt, à jouer. rentrée compliquée ! Outsiders : 3 - 4 12 Two Thank Yous (Œil.) A. Lemaitre 56,5 7 0p 0p 9p
13 One More Breath S. Maillot 56 8 0p 6p 0p
2-MILLFIELD 59 6-BARAKATLE 56 10-RODERICK 54,5 14-L'ANGE DE MINUIT 53 2) PRIX VOLTERRA (13H58) 14Black Cess Mlle L. Bails 54 6 2p 0p (20)
Whipper - Victoria Collège Poet's Voice - Baraket Fayrouz Pastoral Pursuits - Reeling N' Rocking Dark Angel - Spring Wave Plat - Listed - Femelles - 3 ans 15Leeroy Gold (Œil.) B. Murzabayev 55 3 9p 9p (20)
Bien connu dans des quintés, en belle En progrès et en récente forme, une al- Surprenant deuxième d’un quinté à Pas revu depuis le fin décembre, sa 55 000 € - 1 600 m (G.P.) - 8 partants 16Stormy Air M. Barzalona 54 10 2p 4p 0p
forme, obligé d’y croire ! location reste à sa portée. Chantilly, possible. rentrée s’annonce délicate. COUPLÉS - TRIO - SUPER 4 17 Insightful (Œil.) T. Baron 54 5 0p 8p 2p
N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds.Cde. Perf. 18Ross Castle E. Hardouin 53 15 5p 0p 0p
3-RIMINI 58,5 7-TOIJK 54,5 11-THE CHAMP 54 15-MADEMOISELLE EMMA 52,5 1 Dolia C. Soumillon 56 1 1p Favoris : 3 - 8 - 1 - 11
Elusive City - Kelty in Love Siyouni - Eire Intello - Réponds Moi Kingman - Dupe 2 Complication S. Pasquier 56 5 6p 1p 2p Outsiders : 10 - 16 - 18 - 14
Lui aussi n’a plus à faire ses preuves à Il tourne autour d’une performance de Il reste sur deux succès dans des lots Remarquable lors de ses débuts dans 3 Wooturn J. Guillochon 56 7 3p 1p 1p
ce niveau, à suivre ! choix, méfiance ! inférieurs, attention ! un quinté, on y compte ! 4 Lady Day A. Lemaitre 56 8 3p 8p 1p 8) PRIX DES FORTIFICATIONS (17H45)
5 Valloria C. Demuro 56 3 2p (20) 6p Plat - Classe 3 - A réclamer
4-ALJUMAYLIYAH 57,5 8-MA DÉCLARATION 54,5 12-ARABINO 54 16-HIGHEST ROCKEUR 52,5 6 Lagertha Rhyme G. Benoist 56 2 2p (20) 1p 4 ans et plus - 23 000 €
OLYMPIC GLORY - ALDAYHA Declaration of War - Night Song Areion - Arabella Lawman - Rajastani 7 Sky Sister M. Barzalona 56 4 0p 2p 4p 1 700 m (M.P., 2e poteau) - 13 partants
8 Goldistyle M. Guyon 56 6 1p 3p COUPLÉS - TRIO - MINI MULTI - 2 SUR 4
Pour son premier quinté, il faut s’en Performante sur la PSF, un peu moins En échec lors de son premier quinté, Régulier, avec un poids favorable, une Favoris : 1 - 5 - 8 N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds.Cde. Perf.
méfier, elle a du talent. sur le gazon, à voir ! difficile d’y croire. place reste possible. Outsiders : 3 - 2 - 7 1 The Manager R. Mangione 56 9 7p 3p 5p
2 Wind Spirit S. Pasquier 57,5 1 0p 1p 5p
3) PRIX MÉLISANDE (14H33) 3 Chevalier Cathare (Œil.) T. Bachelot 57,5 3 8p 5p (20)
GÉMOZAC - Réunion Régionale - 14h30 Plat - Listed - Femelles - 3 ans 4 Spatial Merit A. Barzalona 54 10 8p 1p 0p
1) PRIX DE VINCENNES 3) PRIX DES SOCIETES DE COURSES DE LUXÉ 5) PRIX DES SOCIETES DE COURSES DE LUXÉ 7) PRIX ALBERT VIEL (18H00) 55 000 € - 2 100 m (G.P.) - 9 partants 5 Pisanello (Œil.) C. Demuro 57,5 11 4p 3p (20)
(15H00) (GR. A) (16H00) (GR. B) (17H00) Attelé - Course H - 6 à 9 ans COUPLÉS - TRIO - SUPER 4 6 Heaven Forfend (Œil.) C. Soumillon 57,5 2 1p 1p 5p
Attelé - Course F Attelé - Course F - 4 ans Attelé - Course F - 4 ans 17 000 € - 2 600 m - 14 partants N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds.Cde. Perf. 7 Nobody's (Œil.) L. Rousseau 54 4 0p 0p 4p
AP - 5 ans - 14 000 € 12 000 € - 2 600 m - 14 partants 12 000 € - 2 600 m - 14 partants COUPLÉS - TRIO 1 Jannah Flower S. Pasquier 56 2 2p 2p 8 Piet (Œil.) Mlle A. Molins 56 5 8p 8p 2p
2 625 m - 14 partants COUPLÉS - TRIO COUPLÉS - TRIO N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf. 2 Vrigny C. Soumillon 56 1 9p 4p (20) 9 Inzy C. Guitraud 53,5 7 2p
COUPLÉS - TRIO N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf. N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf. 1 Eole Emess Ch. Bouvier 13a 9a 7a 3 Crohanne M. Guyon 56 9 3p 1p (20) 10Sun At Work M. Barzalona 56 13 (20) 7p 1p
N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf. 1 Hopus Bel A. Barre inédit 1 Hermes de Gironde A. Barre (20) Da Da 2 Flower of Life N. Vimond 7a 4a 5a 4 Theodora B. Murzabayev 56 4 3p 2p (20) 11 Dorazio M. Guyon 56 12 3p 2p 3p
1 Gravity Jobyna N.R. Brossard 5a 8a (20) 2 Hip Hop de Cym A. Mignon 2Da (20) 10a 2 Harmonieuse Well V. Royer (20) 8a 6a 3 Félina de Joyère A. Hubert 3a 3a 2a 5 Well And Truly T. Bachelot 56 6 1p 1p (20) 12 Green Curry G. Benoist 56 8 0p 0p (20)
2 Graciosa de Lou P. Abrivard Da 6a 5a 3 Hello La Globule V. Tusseau 7a 4a 7a 3 Hallyday de Loriol C. Ferré 4a 5a (20) 4 Force de Narmont N.R. Brossard 7m Da 12a 6 Adhafera C. Demuro 56 5 6p 1p (20) 13 Come Say Hi (Œil.) I. Mendizabal 56 6 6p (20) 3p
3 Gégé de Fromentel Mlle M. Paillard 2a 6a 4a 4 Hangel Face S. Poilane 4a Da 7a 4 Houlenn du Pilet L. Labbé 2a Da (20) 5 Furie de Vauvert Mlle B. Bossuet 1a 1a (20) 7 Lingering Dream (Œil.) M. Barzalona 56 3 2p 5p 2p Favoris : 11 - 6 - 8
4 Gadès L. Fresneau 8a 6a 1a 5 Helton du Noyer V. Royer 2a 4a 5a 5 Harold d'Azur T. Desmarres 10a 3a 5a 6 Fils de Cossé P. Abrivard 2a 1a 1a 8 Roman Bamb (Œil.) A. Crastus 56 8 7p 3p 2p Outsiders : 5 - 1 - 3
5 Galmova G. Lemaître 3a 2a 3a 6 Hermione de Freca J. Paillé 5a Da (20) 6 Hasardeuse F.-X. Koenig 6a 2a 4a 7 Dornatis du Rib C. Guillon Dm 5m Dm 9 Loire Q. Perrette 56 7 1p 3p 3p
Favoris : 1 - 3 - 5 9) PRIX DES PETITS CHAMPS (18H20)
6 Good Luck Pan L. Lalande 4a 1a Da 7 Hello Boy Lucky D.-G. Chavatte Da 6a Da 7 Horion Nate P. Abrivard Da Da 6a 8 Eau Pinlandia S. L.-Descout Dm 3m 5a
Outsiders : 6 - 7 - 4 Plat - Classe 3 - Handicap ctg. divisé
7 Gamine Charentaise Mlle M. Brossard Da 9a 7a 8 History Queen F. Picot 6a Da Da 8 Hâte Toi I.-P. Blanchon 3a Da 1a 9 Eva Madrik J. Berthelot 7a 11a (20)
Première épreuve - 4 ans
8 Goldikova d'Evel F. Picot Dm 3a 5a 9 Hélios des Anjeaux N. Vimond 8a 2a (20) 9 Helvecia Bella S. L.-Descout 6a 5a 3a 10 Coup Chanceux D.-G. Chavatte 9a 2a 11a 5) LA COUPE (15H50) 21 000 € - 2 400 m (G.P.) - 16 partants
9 Ginko d'Occagnes D. Sabourdy 7a 4a 6a 10 Hygnus Prior N. Pacha 2a Da 4a 10 Hello Pan X. Decaudin 6a 6a (20) 11 Elara Frazéenne D. Cannillo 9a 5a 7a Plat - Groupe III - 4 ans et plus COUPLÉS - TRIO
10 Gantoise du Boulay A. Mignon 7a 11a 2a 11 Hélios d'Anclemax A. Hubert Da 1a 3a 11 Hocaoussi N. Vimond 3a Da Da 12 Docile des Champs J. Paillé 3a 1a 13a 80 000 € - 2 000 m (G.P.) - 7 partants MULTI - 2 SUR 4
11 Give Me de Houelle S. L.-Descout 8a (20) 7a 12 Hamour de Janzé G. Chavatte Da 3a Da 12 Highway Narcy N.R. Brossard 5a 7a 4a 13 Damoiseau I.-P. Blanchon Da 4a Da COUPLÉ ORDRE - TRIO ORDRE - SUPER 4 N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds.Cde. Perf.
12 Goldigo Bello N. Pacha Da 5a Da 13 Hélion d'Hervy J.-J. Delhal 12a Da 11a 13 Havana Bella Ch. Bouvier 8a 5a 3a 14 Doudou de Bouère S. Poilane 1a 10a 9a N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds.Cde. Perf. 1 Bene Bene
13 Garou Lionnais T. Desmarres (20) 1a 1a 14 Hippocrate Turgot D. Cannillo Da 7a 5a 14 Hotlips Well A.-H. Post 10a 3a 8a Favoris : 14 - 12 - 6 H. Boutin 58,5 3 9p 2p 9p
14 Guépière d'Erable N. Vimond 8a 4a Da Favoris : 4 - 6 - 9 Favoris : 12 - 13 - 11 Outsiders : 5 - 3 - 2 1 Algiers A. Madamet 57 2 8p (20) 1p 2 Lionel (Œil.) Mlle F. V. Skar 58,5 10 9p 0p 0p
Favoris : 14 - 6 - 5 Outsiders : 11 - 12 - 14 Outsiders : 6 - 4 - 10 2 Magny Cours M. Barzalona 57 6 2p 6p 3p 3 Dare Mlle L. Bails 58,5 12 1p 6p 6p
Outsiders : 2 - 1 - 9 8) PRIX DHAUVIXEN (18H30) 3 Glycon C. Demuro 57 4 6p (20) 4p 4 Ayda Mlle M. Velon 58,5 11 0p 0p 3p
4) PRIX RAOUL LATREUILLE (16H30) 6) PRIX BLUE PANIS (17H30) Steeple-chase - 5 ans et plus 4 Iresine Mlle M. Velon 57 1 1p 1p 1p 5 Raggio Bianco G. Benoist 60 6 2p 5p 0p
2) PRIX SERGE GUERRE (15H30) Steeple-chase - 5 ans et plus Steeple-chase - 5 ans 12 000 € - 3 900 m - 11 partants 5 Hurricane Dream C. Soumillon 57 3 1p 5p (20) 6 Salsa Queen N. Guilbert 60 15 7p 0p (20)
Steeple-chase - 4 ans 10 000 € - 3 900 m 12 000 € - 3 900 m COUPLÉS - TRIO 6 Pao Alto M. Guyon 57 5 2p 4p (20) 7 Keep Away (Œil.) T. Bachelot 60 1 0p 3p (20)
12 000 € - 3 900 m 9 partants 9 partants N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds. Perf. 7 Grand Glory T. Bachelot 56,5 7 6p 2p (20) 8 Sidona C. Demuro 60 4 4p 5p (20)
Favoris : 2 - 3 9 Kalani S. Maillot 59,5 7 1p 1p 9p
7 partants COUPLÉS - TRIO COUPLÉS - TRIO 1 Politikar C. Prichard 74 3s 4h (20) Outsiders : 1 - 4
COUPLÉS ORDRE N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds. Perf. N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds. Perf. 2 Dont Stop Theparty K. Ouvrier 70 5s Ts 4s 10Rock of Brockton Mlle M. Eon 58 14 2p 8p 5p
TRIO ORDRE 1 Affoburg J. Resimont 69 1h 1s 1h 1 Le Manoir H. R. Nunez 70 3s 9h 4s 3 Lascar Gris M. Crampe 68 6h Ah (20) 11 Peristera E. Hardouin 59 16 0p 0p 0p
6) PRIX DE VILLERON (16H25) 12 Boken D. Boche 59 5 8p 2p 0p
N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds. Perf. 2 Beaumont En Auge H. R. Nunez 69 3s 4h 0p 2 Gigi d'Estruval M. Romary 66 2s 6s (20) 4 Birdparker J. Resimont 67 8s (20) Th Plat - Classe 3 - 4 ans et plus
1 Prince Vert K. Ouvrier 70 1s 3h Ah 3 Curly d'Authie E. Capdet 67 4s 1s 4s 3 Wabba M. Mingant 68 (20) 5s 4h 5 Gentle Star H. R. Nunez 68 6s 4s 4s 13 Noliver (Œil.) M. Barzalona 58 9 4p 4p 2p
20 000 € - 2 100 m (G.P.) - 18 partants 14Miss Marple C. Grosbois 58 2 1p 5p (20)
2 Hellena A. B.-Boin 69 6s 4s (20) 4 Nowo W. Bertin 64 3s 3s 7s 4 Toujours Debout W. Bertin 64 (20) 2h (19) 6 Daltarock J. Foucher 66 5s 2s (20) COUPLÉS - TRIO - MULTI - 2 SUR 4 - PICK5
3 Verti Lou G. Vibert 67 7h As (20) 5 Tigrman H. C. Torres 65 As 2s (20) 5 Polyvalent J. Resimont 65 (20) 3h 4s 7 Teahupoo Vega E. Capdet 66 3h As 5s 15Hysterique I. Mendizabal 58 8 2p 3p 1p
N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds.Cde. Perf. 16Fitzcarraldo (Œil.) T. Trullier 58 13 5p 5p 2p
4 Honde Racee E. Capdet 66 3s 6h (20) 6 Nickland J. Foucher 65 7s (20) As 6 Gyrseau G. Vibert 65 3s 7h (20) 8 Potemkine M. Trublet 64 (19) 2s 2h Favoris : 15 - 8 - 5 - 3
5 Vision de Baune T. Gaullier 65 6s As 4s 7 Fubustier G. Vibert 65 8s 3s 4s 7 Hulapalu A. Renard 67 (20) Ah 1s 9 Alquezar Rocs L. Franzel 65 (20) 6c 7c 1 As des Flandres Mlle M. Velon 57,5 16 0p 3p 3p
2 King of My Heart A. Crastus 58 1 5p 0p 5p Outsiders : 9 - 12 - 13
6 Spes Energicall C. Prichard 66 6s (20) Th 8 Last Risk Aa T. Vodrazka 65 Ds 5s (20) 8 Geisha de Ferbet A. B.-Boin 64 0p (20) 7h 10 Cybel de la Brunie T. Vodrazka 64 (20) 3s 3s
7 Trapeur M. Mingant 66 As As (20) 9 Gesko A. Baudoin-Boin64 9s 3s 2s 9 Goody E. Capdet 63 5s 5s (19) 11 Espry de Famille A. B.-Boin 64 (20) 7c 0c 3 Argyron M. Guyon 58 11 0p 6p 5p
Favoris : 6 - 3 Favoris : 1 - 3 - 4 Favoris : 2 - 1 - 9 Favoris : 1 - 7 - 5 4 Daligar (Œil.) M. Barzalona 57 3 0p 8p 1p 10) PRIX DE L'ETANG DE BOULOGNE (18H50)
Outsiders : 1 - 5 Outsiders : 2 - 9 - 7 Outsiders : 6 - 3 - 7 Outsiders : 6 - 2 - 4 5 Green Spirit (Œil.) S. Maillot 57 18 0p 0p 8p Plat - Classe 3 - Handicap ctg. divisé
6 Line Judge (Œil.) C. Demuro 56,5 17 2p 2p 2p Deuxième épreuve - 4 ans
7 Ladybug I. Mendizabal 56,5 5 2p 1p (20) 19 000 € - 2 400 m (G.P.) - 15 partants
ARGENTAN - Réunion 3 - 11h05 8 Tiger Touch S. Pasquier 56 10 6p 0p (20) COUPLÉS - TRIO
1) PRIX RAYMOND AUMOITTE (11H35) 3) PRIX DES ŒILLETS (12H35) 9 Le Reveur Fou T. Bachelot 56 13 (20) 0p 1p MULTI - 2 SUR 4
15Gunner P. Belloche 0a Da Da 8 Horsy Royal B. Piton Da Da Da 10Diwan Senora G. Benoist 56 12 0p 7p 8p N° Chevaux (Œil.) Jockeys Pds.Cde. Perf.
Monté - Course F - Mâles - 4 ans Monté - Course F - Femelles - 4 ans 16Gonzalo du Bossu C. Chéradame Dm Dm 1m 9 Havana Campa A. Marie Da Da
16 000 € - 2 875 m - 16 partants 16 000 € - 2 875 m - 16 partants 11 Dalvini A. Lemaitre 56 8 6p 2p 0p 1 Viesna A. Madamet 60 10 4p 5p 4p
17 Galopin de Marthe (DA) P. Ed. Mary 6a 2a 2a 10Hall Black Dream L. Peschet 2a Da 0a 12 L'Aigle C. Soumillon 56 15 7p (20) 0p 2 Piriac C. Soumillon 60 8 7p (20) Ah
COUPLÉS - TRIO - MULTI - 2 SUR 4 COUPLÉS - TRIO 18Gaston Cabs (D4) D. Dauverné 5a 0a 0a 11 Heros Dhelpa (D4) J.-P. Maillard 6a 8a 0a
N° Chevaux (Déf.) Jockeys Perf. MULTI - 2 SUR 4 13 Saam Mlle L. Bails 54,5 7 9p 0p 0p 3 Um Elnadim (Œil.) Q. Perrette 59,5 4 6p (20) 0p
Favoris : 18 - 17 - 6 - 11 12 Holdem Poker (DP) L. Abrivard 5a 6a 5a 14Engelburg (Œil.) M. Berto 56 9 6p 3p 6p 4 Lady Mag (Œil.) E. Hardouin 59 2 1p 6p 8p
1 Hattrick Efbe Ch. Le Coz Dm Dm Dm N° Chevaux (Déf.) Jockeys Perf. Outsiders : 9 - 14 - 8 13 Hokusai Ch. Lebissonnais 9a
15Maktava O. Peslier 56 6 0p 0p 8p 5 Libre (Œil.) T. Baron 57,5 7 8p 0p (20)
2 Hortensia du Rib J.-L. Cl. Dersoir Da Da 1 Halma des Vignets J.-L. Cl. Dersoir Da Da Da Favoris : 5 - 10 - 12
16Sur Ma Vie E. Hardouin 55,5 2 0p 0p 5p 6 Bison Crossing (Œil.) M. Berto 57,5 5 3p 2p 5p
3 Highest Hope (D4) E. Croisic 7m 7m Dm 2 Heloise de Lorge F. Nivard Da Da Da 5) PRIX ALBERT VESLARD (13H40) Outsiders : 1 - 2 - 10
17 Moasa M. Nobili 55,5 14 0p 0p 1p 7 Voila Pourquoi (Œil.) A. Roussel 57 11 8p 2p 2p
4 Hippy Perrine (D4) P. Ed. Mary 4a Dm (20) 3 Hermine Gold (D4) A. Rebèche Dm Dm Da Attelé - Autostart - Course E - 3 ans 18Queenhope Mlle M. Peslier 52 4 6p 0p 9p 8 Puntarelle C. Grosbois 57 13 6p (20) 8p
5 Haka de Fromentin (PA) A. Lepage Da Dm Rm 4 Haya Gema (DP) G. Godard Dm 7m Ra 18 000 € - 2 800 m - 16 partants 7) PRIX RENÉ ET XAVIER CAVEY (14H50) Favoris : 6 - 7 - 8 - 11 9 Situmeledemandais Mlle M. Peslier 54 6 5p 4p 6p
6 Hugo Occagnes F. Gence Dm 3m (20) 5 Headline Fac (DP) L. Abrivard 4m 3m 5m COUPLÉS - TRIO Attelé - Autostart Outsiders : 14 - 10 - 1 - 2
7 Hand Dairpet (DP) A. Rebèche Dm 1m 7m Course D - 6, 7 et 8 ans 10Avec Mention M. Guyon 56 15 1p 4p 6p
6 Hedja (DP) Mlle L. PlanchenaultDm 2m 3m MULTI - 2 SUR 4
8 Hilton du Greny (PA) L. Abrivard Dm Da Dm 30 000 € - 2 150 m - 9 partants 11 Incognito (Œil.) Mlle F. V. Skar 53,5 3 9p 0p 9p
7 Harmony d'Avril (DP) A. Angot Dm Dm 4m N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf. 7) PRIX MACKENSIE GRIÈVES (17H00)
9 Hip Hop d'Eurvad Ch. Corbineau 3m Dm 2m COUPLÉS - TRIO 12 Berets Verts S. Maillot 54,5 14 0p 0p 0p
8 Havane F. Gence 0a 4a 2m 1 Ireno des Plaines F. Nivard 1a 3a Plat - Classe 3 - Handicap divisé
10Hier Encore D. Beaufils-Ernault Dm Dm Da SUPER 4 13 Grand Yaka Mlle M. Velon 53 1 3p 4p 1p
9 Halfa du Cebe (D4) M. Bacsich 2m 9m 3m 2 Iokina de Keryann A. Marie 5a 1a 5a Deuxième épreuve - 4 ans et plus - 25 000 €
11 Happy du Lion (P.DP) E. Desmigneux 5m 9a 8a N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf. 14Swapan E. Verhestraeten52 9 1p 0p 2p
10Helice de Pouline (DP) E. Desmigneux 8a Da 7a 3 Idee des Landiers P.L. Rousseau 1a 7a 3a 1 400 m (N.P., 2e poteau) - 18 partants
12 Helisio A. Desmarres Da 2m Da 15Drive Chope C. Guitraud 53,5 12 0p (20) 8p
11 Help Emge M. Tijou Da Da Da 4 Ila d'Or du Vinois D. Lepigeon 2a 6a 0a 1 Elisa Musica (DP) L. Abrivard 0m 8m 5m COUPLÉS - TRIO Favoris : 4 - 1 - 13 - 10
13 Harvest Mlle C. Levesque 1a 7a 3a 12 Heroine d'Antan (DP) P. Ed. Mary 3m 2m 1m 5 Ideal Lady Ph. Moulin 9a Da Da 2 Darling Harbour F. Nivard 2a 2a 2a MULTI - 2 SUR 4 - PICK5 Outsiders : 9 - 6 - 7
14Hadrien du Vif S.D. Jardin 1m 5a Da 13 Hawai d'Oyse (D4) P. Houel Dm 1m 0m 6 Ivana de Pretot V. Jarry 1a Da 0a 3 Falco d'Havaroche (D4) L. Baudouin 3a 2a 7a
15Hercule du Levant A. Angot 0a Da 4m 14Helleniste S.D. Jardin 7a 7a 1m 7 Icare Passion A.-J. David 4a 3a 3a 4 Echo de Larré (D4) M. Mottier 4a 0a 3a
16Heilat
Favoris : 16 - 15 - 13 - 4
(DP) M. Mottier Dm 4a (20) 15Harmony Quick
16Halfa
(D4) M. Mottier
(P.DP) Ch. Corbineau
Dm Dm 1m
Da 7m Dm
8 Ideal Madrik L. Baudouin Da Da 1a 5 Dorus Well (P.DP) F. Lecanu 7a Da Da LE QUINTÉ SAMEDI À VINCENNES
9 Indy du Perche J.-P. Maillard 9a 0a 6 Doria de Vauville (D4) F. Anne 4a 8a 8a
Outsiders : 2 - 8 - 10 Favoris : 12 - 13 - 15 - 5 10Indira Blue Ch. Lebissonnais 2a 4a 7 Emblème Orange Y.-J. Le Bezvoet Da 7a 4a QUINTÉ+ (Pour 2,00 euros) TIERCÉ (Pour 1,00 euro)
Outsiders : 16 - 6 - 9 11 Iena Mesloise P. Belloche 7a 4a 2a 8 Diane d'Houlbec (D4) M. Rettien 9a 0a 2a 7 - 6 - 2 - 11 - 3 7-6-2
2) PRIX MARCEL ET CHRISTIAN DEJEAN (12H05) 12 Indy des Bots G. Beaufils 2a 9 Emir du Pressoir (DA) J. Travers 8a 7a 2a Ordre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 219,60 Ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301,00
Attelé - Course F - Femelles - 5 ans 4) PRIX ROGER CÉRAN-MAILLARD (13H05) 13 Ines Quick M. Mottier 1a Dm Favoris : 3 - 2 - 4 Désordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 896,40 Désordre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50,20
18 000 € - 2 875 m - 14 partants Attelé - Course F - Mâles - 5 ans 14Inferno Ceke (PA) L. Abrivard Da Da Outsiders : 6 - 9 - 7 Bonus 4. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53,00 MULTI (Pour 3,00 euros)
COUPLÉS - TRIO - MULTI - 2 SUR 4 18 000 € - 2 875 m - 18 partants 15Invader Artwork (PA) A. Ménager 6a Dm Bonus 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9,20 Multi en 4. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 992,50
N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf. COUPLÉS - TRIO 16Iroisy (PA) P. Houel Da Dm Dm 8) PRIX ADRIEN ET ANDRÉ BESNOUIN QUARTÉ+ (Pour 1,30 euro) Multi en 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 598,50
1 Gellana (D4) S. Levoy 6a Da Da MULTI - 2 SUR 4 Favoris : 13 - 1 - 8 - 14 (15H32) 7 - 6 - 2 - 11 Multi en 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199,50
2 Gladys de la Haie (P4) E. Canu 8a Da 2a N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf. Outsiders : 2 - 3 - 6 Attelé - Autostart Ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 040,92 Multi en 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85,50
3 Guiness de Joyere (P.DP) L. Abrivard 8a (20) 7a 1 Gurac de Valforg J. Duclos 4a 0a Aa Course E - 6 ans Désordre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336,83 2 SUR 4 (Pour 3,00 euros)
4 Geole du Douet P. Houel Da (20) 3m 2 Geriko du Perche P. Houel 1a Da 6a 6) PRIX JEAN-RENÉ ET 20 000 € - 2 800 m - 9 partants Bonus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17,94 2 sur 4. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18,00
5 Gaiete du Dome (D4) Ph. Daugeard 8a 7a (20) 3 Graal de Bourse F. Coppyn 0a 0a 9m MICHEL GOUGEON (14H15) COUPLÉS - TRIO - SUPER 4
6 Glamour Gwen (D4) Ch. Corbineau 0a 0a 9a 4 Gigolo du Lys (D4) R. Jajolet 2a 0a 7a Attelé - Autostart - Course E - 4 ans N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf.
PRIX DU DAUPHINÉ 3 4. Fabuleuse Fligny. . . . 11 M. Abrivard 2100 1'12"50
7 Gavarnie (P.DP) F. Lecanu Da 8a Da 5 Golden du Bourg (P.DP) Ch. Corbineau Da 0a 2a 18 000 € - 2 150 m - 13 partants 1 Festa des Vals (DA) F. Lecanu 2a Da Da COUPLÉS 5. Franky Satyne . . . . . . . 3 E. Raffin 2100 1'12"55
8 Galerne Nonantaise S. Bode 8a 9a (20) 6 Gelador M. Mottier 8a 9a 8a COUPLÉS - TRIO 2 Falcon d'Espace (D4) R. Hue 1a Da 3a TIERCÉ
9 Gaya de Lorge R. Métayer 2a 5a Dm 7 Grisbi de Carvel A. Ménager Da 0a 8a MINI MULTI - 2 SUR 4 3 Filou de Chardet (DA) Ph. Daugeard 1a 7a (20) QUARTÉ+
10Good Expression (D4) A. Popot Da Da 6a 7 G. 3,30 ; P. 1,70 - 6 P. 5,10 - 2 P. 2,40
8 Gaz Oil (D4) Ph. Daugeard 7a 3a 6a N° Chevaux (Déf.) Drivers Perf. 4 Flocon Digeo (P.DP) P. Houel Da 1a 7a QUINTÉ+
11 Galilea Celo (PA) F. Anne 5a 5a Da 5 Falco des Rochers A. Lenoir 5a 4a 6a Couplé: 7-6 : G. 45,90 - P. 14,20 - 7-2 : P. 5,60
9 Gringo des Pistes (DP) F. Lecanu 1a 5a 9a 1 Helios Bonbon G. Delacour 1a Da 6a MULTI - 2 SUR 4 6-2 : P. 19,10
12 Gracieuse Agape F. Nivard 5a 4a 0a 10Granit de la Roque D. Bertrand 0a 4a 2a 2 Honey Quick (DP) F. Nivard 8a 1a 4a 6 Furious Wind F. Nivard 3a 6a 5a
Suivants à 2900 mètres 14 partants
11 Graal de Castelle (D4) N. Martineau 1a Da 6a 3 Huna Lila (D4) F. Anne 8a 7a 5a 7 Fashionable Quick (PA) M. Mottier 2a Dm Dm
13 Glamina (D4) M. Mottier Da 3a Da 8 Faxima Ph. Julien 1a Da 6a Tous partants
Suivants à 2900 mètres 4 Havana Paris (DA) D. Dauverné 8a Da Da Les rapports étant donnés à titre
14Guitare Digeo (D4) D. Travert 7a Da 4a 12 Galba Ringeat (DA) B. Piton Dm 6a Da 5 Helia de Fromentin (DP) P. Lecellier 1a 1a 2a 9 Falcao de Chenu (D4) L. Baudouin 1a 4a 7a 1. Face Time . . . . . . . . . . . . 7 D. Locqueneux 2100 1'12"23 indicatif, seules les feuilles
Favoris : 14 - 13 - 11 - 12 13 Gavroche Kily (DA) F. Nivard 3m 2a Dm 6 Hypothese Madrik A. Rebèche (20) Dm Dm Favoris : 3 - 2 - 1 2. France Madrik . . . . . . . 6 F. Lagadeuc 2100 1'12"28 officielles du PMU font foi.
Outsiders : 9 - 1 - 2 14Gard (DA) F. Delanoë Da 2a 4a 7 Horizon d'Almani (D4) N. Martineau 5a 7a Dm Outsiders : 7 - 8 - 9 3. Farinelli Paulois . . . . . 2 S. Ernault 2100 1'12"49
 48 MÉTÉO

17° 32°
06h15 18° 33°
21h49 Mer peu agitée 20° 32° 13° 30°
Houle d'ouest 0.5 m Grand retour
20 ° du brunch
08h31 le dimanche
17° 32°

10 18° 34° 18° 34°

19° 34°
Chaud dimanche Mer peu agitée 20° 34°
La journée est ensoleillée, avec tout Houle d'ouest 0.5 m
au plus quelques nuages très discrets.
Pour la nuit : Le ciel est bien étoilé. 19 ° 18° 33°
16° 34°

18° 36° 18° 33°

16° 35° LE SAINT DU JOUR
10 19° 35°
Élisée. Il est, avec son maître Élie, le
Mer peu agitée prophète le plus célèbre du royaume de
19 28 18 27 Houle d'ouest 1 m
19° 32° Juda.
23 31 14 26 17° 35°
17 25 20 31
13 21 14 24
17° 35°
19° 33° D’AUTRES 14 JUIN
10 23 18 32 18 °
13 20 11 21
1894 : Sadi Carnot, président de la
12 23 14 22 17° 35° République, est assassiné à Lyon par
l’anarchiste Caserio.
17° 35° 1907 : naissance du poète français
10 17° 35° 19° 34°
René Char (mort le 19 février 1988).
1914 : naissance de la comédienne
5 10 22 30 Mer peu agitée Gisèle Casadesus (morte le 24 sep-
25 31 25 29 Houle de nord-ouest 1 m 19 ° 18° 34° 16° 34° tembre 1917).
25 32 20 27 18° 34°
19° 30° 1919 : premier vol transatlantique sans
24 29 20 27
escale réalisé par les Britanniques John
34° Alcock et Arthur Whitten Brown.
17° 31° 17° 17° 32°
16° 32° 1928 : naissance de Che Guevara,
15° 32°
22 35 12 22
théoricien et grand artisan de la révolu-
24 29 24 34
tion cubaine victorieuse (mort le 9 oc-
tobre 1967).
26 31 21 29 15° 34°
8 24 27 31 13° 32° 1940 : Paris est occupé par les troupes
17 27 10 19 allemandes.
18 25 26 35 1982 : fin de la guerre des Malouines
16 22 18 32 (Falklands) avec la reddition des
20° 30° 21° 31° 22° 31° 20° 24° Argentins après 74 jours de conflit.
LUNDI

MARDI

MERCREDI

JEUDI

16° 33° 17° 34° 20° 36° 20° 28°

2013 : le nouvel A350 d’Airbus décolle
de l’aéroport de Toulouse-Blagnac pour
son premier vol d’essai.
13 juin il y a ... 20° 35° 19° 35° 21° 35° 20° 27° 2017 : l’incendie de la tour Grenfell à
Londres fait 72 morts.
19 27 14 17 9 20
19 32 10 20 8 22 19° 26° 18° 29° 20° 30° 18° 23°
INSOLITE
12 32 12 22 9 24 20° 36° 20° 35° 21° 34° 20° 30°
19 32 11 20 9 24
14 32 14 21 10 25 Un sauvetage
13 33 13 21 11 25
PRESSIONS 25°
qui a du chien
17 32 14 19 11 24 Des sauveteurs mexicains ont sauvé,
28° jeudi, deux chiens tombés accidentelle-
26° 29° ment dans un gouffre géant qui s’est
28°
30° 28° récemment ouvert dans une zone
31°
18 / 17 / rurale du centre du Mexique. Il s’est
15 / 17 / 30° rapidement étendu, prenant la forme
16 / 17 / 31° d’un cercle très profond d’un diamètre
18 / 18 / d’une centaine de mètres. Les chiens
Spay et Spike qui jouaient non loin du
35°
35° 26° gouffre lundi dernier ont franchi le
24° 31° 37° 28° cordon de sécurité mis en place par la
Coefficients : 71 - 69 police et l’armée pour contenir les
badauds, et sont descendus environ
20 mètres dans le gouffre où ils se sont
retrouvés piégés sans possibilité de
09:59 22:17 05:20 17:33
remonter à la surface par eux-mêmes.
10:44 22:53 06:35 18:44 Les images des animaux piégés prises
09:25 21:35 04:17 16:25
par un drone sont rapidement deve-
nues virales sur les réseaux sociaux,
08:57 21:06 03:34 15:42 entraînant une attention nationale et
08:37 20:46 03:14 15:22 des demandes de milliers de personnes
pour les sauver. Tout est bien qui finit
07:31 19:40 01:19 13:28 bien : les animaux ont été secourus par
07:23 19:33 01:05 13:14
ACHÈTE COMPTANT un sauveteur, épaulé par ses cama-
rades, qui est descendu les chercher
08:03 20:16 01:52 14:02 dans le gouffre à l’aide de cordes.
MEUBLES - TABLEAUX - OBJETS D’ART
07:45 19:58 01:48 13:57
Commodes, secrétaires, bureaux, bibliothèques, tapis, tapisseries, fauteuils, consoles, miroirs…
07:04 19:08 01:15 13:24 Argenterie, objets de vitrines et de collections.
07:24 19:28 02:35 14:44 PEINTURES ANCIENNES ET MODERNES
RCS : 895 105 930

07:17 19:32 01:10 13:18 Marines, paysages, portraits, nus, école orientaliste…
Sculptures bronzes, marbre, albâtre…
07:10 19:21 01:00 13:06
Vases, lampes, lustres, mobilier 1900 : Gallé, Daum, Lalique, Majorelle…
Bijoux, collections diverses.

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PAIEMENT COMPTANT, ENLÈVEMENT IMMÉDIAT
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4 bis, rue Conrad-Gaussen à Bordeaux