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techniques et méthodes

des laboratoires des ponts et chaussées

Méthode d’essai des lpc n°67

Réaction sulfatique interne


au béton
Essai d'expansion résiduelle
sur carotte de béton extraite de l'ouvrage
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Réaction sulfatique interne au béton

Essai d’expansion résiduelle


sur carote de béton extraite de l’ouvrage

Méthode d’essai n° 67

Mars 2009

Laboratoire Central des Ponts et Chaussées


58, boulevard Lefebvre - 75732 Paris Cedex 15
Ce document a été rédigé par :
Alexandre PAVOINE, Chef du groupe Pathologie des Bétons, Division Physico-Chimie des Matériaux
(Laboratoire Central des Ponts et Chaussées),
Loïc DIVET, Chef de la Division Physico-Chimie des Matériaux
(Laboratoire Central des Ponts et Chaussées).

La méthode d’essai décrite ci-après s’inspire de la méthode des LPC n° 66. Elle se distingue de cette dernière
par la réalisation d’un essai sur des carottes de béton prélevées sur ouvrage. Cette spécificité est à l’origine
de dispositions particulières justifiant la publication de cette nouvelle méthode d’essai.

Ce document a été relu par :


Bruno GODART
Directeur Technique du pôle Ouvrages d’Art
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
François TOUTLEMONDE
Chef de la Division Fonctionnement et Durabilité des Ouvrages d’Art
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
Jean-François SEIGNOL
Responsable de la section Surveillance et Pathologie des Ouvrages d’Art
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Clermont-Ferrand

Ce document est disponible au :


Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
DISTC-Diffusion des éditions
58, boulevard Lefebvre
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Prix : 30 Euros HT

Ce document est propriété du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées et ne peut être reproduit,

© 2009 - LCPC
même partiellement, sans l’autorisation de son Directeur général (ou de ses représentants autorisés)

ISBN 978-2-7208-2530-1
CrossRef 10.3829/me67-fr
1. OBJECTIF ET DOMAINE D’APPLICATION ........................................................................................ 5
2. RÉFÉRENCES ..................................................................................................................................... 6
3. PRINCIPE DE L’ESSAI ........................................................................................................................ 7
4. APPAREILLAGE .................................................................................................................................. 7
4.1. Appareillage pour le prélèvement et la confection des éprouvettes ............................................. 7
4.2. Appareillage pour le suivi des déformations longitudinales .......................................................... 7
4.3. Appareillage pour la réalisation d’examens microscopiques ........................................................ 8

5. EXÉCUTION DE L’ESSAI .................................................................................................................... 8


5.1. Identification des zones de prélèvement....................................................................................... 8

Sommaire
5.2. Prélèvement des corps d’épreuve ................................................................................................ 9
5.3. Confection et conditionnement des éprouvettes .......................................................................... 10
5.4. Suivi des éprouvettes immergées dans l’eau .............................................................................. 12
Échéances de mesure ................................................................................................................. 12
Suivi des déformations longitudinales.......................................................................................... 12
5.5. Caractérisation des bétons en fin d’essai .................................................................................... 12

6. EXPRESSION DES RÉSULTATS ....................................................................................................... 12

7. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ................................................................................................... 13

8. REPRODUCTIBILITÉ DE LA MESURE D’EXPANSION .................................................................... 13

9. CONCLUSION .................................................................................................................................... 15

ANNEXE I - FEUILLE D’ESSAI TYPE N° 1 ........................................................................................ 17


FEUILLE D’ESSAI TYPE N° 2 ........................................................................................ 18

ANNEXE II - EXEMPLES D’APPLICATIONS DE LA MÉTHODE D’ESSAI ......................................... 19


1. OUVRAGE 1. ÉVALUATION DU POTENTIEL DE GONFLEMENT ................................................... 19
1.1. Origine des prélèvements ............................................................................................................. 19
1.2. Suivi des déformations longitudinales........................................................................................... 19
1.3. Interprétation ................................................................................................................................. 20
2. OUVRAGE 2. ÉVALUATION DU POTENTIEL DE GONFLEMENT ................................................... 20
2.1. Origine des prélèvements ............................................................................................................. 20
2.2. Suivi des déformations longitudinales........................................................................................... 20
2.3. Interprétation ................................................................................................................................. 21
ANNEXE III - ESSAIS SUSCEPTIBLES D’ÊTRE EFFECTUÉS EN COMPLÉMENT
DES MESURES D’EXPANSION LONGITUDINALE ............................................................................ 23

1. SUIVI DE LA MASSE DES ÉPROUVETTES DE BÉTON .................................................................. 23


1.1. Principe de l’essai ......................................................................................................................... 23
1.2. Appareillage .................................................................................................................................. 23
1.3. Exécution de l’essai ...................................................................................................................... 23
1.4. Expression des résultats ............................................................................................................... 23
1.5. Interprétation des résultats ........................................................................................................... 24
2. SUIVI DU MODULE D’ÉLASTICITÉ DYNAMIQUE DU BÉTON......................................................... 24
2.1. Principe de l’essai ......................................................................................................................... 24
2.2. Appareillage .................................................................................................................................. 25
2.3. Exécution de l’essai ...................................................................................................................... 25
Préparation des éprouvettes ........................................................................................................ 25
Procédure de mesure .................................................................................................................. 25
Cas particulier de la première mesure ......................................................................................... 25
2.4. Expression des résultats ............................................................................................................... 26
2.5. Rapport d’essai et interprétation des résultats.............................................................................. 26
3. DÉTERMINATION DE LA RÉSISTANCE À LA COMPRESSION DU BÉTON ................................... 26
3.1. Principe de l’essai ......................................................................................................................... 26
3.2. Appareillage .................................................................................................................................. 27
3.3. Exécution de l’essai ...................................................................................................................... 27
Préparation des éprouvettes ........................................................................................................ 27
Procédure de mesure .................................................................................................................. 27
3.4. Expression des résultats ............................................................................................................... 27
3.5. Rapport d’essai et interprétation des résultats.............................................................................. 28
Méthode d’essai N° 67 Page 5

1. Objectif et domaine d’application


La méthode d’essai décrite ci-après s’intègre dans une démarche de pronostic vis-à-vis du
développement d’une réaction sulfatique interne (RSI) au béton dans une pièce d’ouvrage
ou un élément en béton préfabriqué telle que celle décrite dans le guide technique sur
l’aide à la gestion des ouvrages ateints de réaction de gonflement interne édité par le
LCPC en 2003. Dans le cadre d’une démarche de pronostic, la présente méthode d’essai
complète la méthode d’essai des lpc n° 44, cete dernière permetant de caractériser le
potentiel libre de gonflement résiduel associé au développement d’une alcali-réaction
dans le béton.
La réaction sulfatique interne est une réaction chimique pathogène dont le développement
peut se traduire par un gonflement et une fissuration du béton associés à une baisse
significative des propriétés mécaniques de la pièce concernée. Cete réaction est dite
endogène car elle se produit avec des constituants initialement contenus dans le béton
lorsqu’un échauffement au jeune âge (> 65 °C) a pu modifier le processus normal
d’hydratation du ciment. Le gonflement s’explique par la formation tardive d’etringite
dite « etringite secondaire » (produit normalement issu de l’hydratation d’un clinker
Portland au jeune âge et dont la fonction est de contrôler le processus d’hydratation)
dans un milieu confiné (béton durci) où sa présence peut provoquer le développement
de contraintes importantes. Le mécanisme réactionnel de la réaction sulfatique interne
fait l’objet d’études et apparaît relativement complexe. Il fait entre autres intervenir la
composition du béton (la teneur en alcalins, en sulfates et en aluminates), sa compacité,
et se produit lorsque le matériau est exposé à un échauffement au jeune âge (volume de
béton important ou pièces de béton préfabriquées). Voir la notion de « pièces critiques »
dans les recommandations nationales d’août 2007. Même si de nombreux aspects du
mécanisme de cete pathologie ont pu être caractérisés, hormis certaines formulations de
béton (voir les niveaux de prévention des recommandations nationales) pour lesquelles
le risque de gonflement est limité, il est à ce jour très difficile de déterminer a priori quel
est le risque pour une pièce de béton exposée à un échauffement de développer cete
pathologie.
C’est la raison pour laquelle un essai de performance a été développé et édité par le LCPC
sous la référence mlpc n° 66. Cete méthode d’essai permet d’évaluer un couple « béton et
échauffement » avant la mise en œuvre in situ ou la fabrication en usine. Cete méthode a
servi de fondement à l’élaboration de la méthode n°67 décrite dans ce document et dont
l’objectif est de quantifier le potentiel de gonflement libre susceptible d’être développé
ultérieurement par une pièce d’où a été extraite une ou plusieurs carote(s). Il s’agit de
pièces de béton dont l’inspection révèle la présence d’un phénomène de gonflement mais
aussi de pièces dont le risque de développement d’une RSI est supposé (pièces similaires
ayant développé une RSI, etc.) et doit être évalué.
Précisons qu’en l’état actuel des connaissances, l’absence de relation simple permetant
de relier le comportement mécanique de la pièce carotée au potentiel de gonflement
libre mesuré ne permet pas d’établir des critères décisionnels basés uniquement sur les
résultats obtenus au cours de cet essai.
Pour évaluer l’impact des phénomènes mesurés au cours de cet essai, les mesures de
gonflement obtenues peuvent être utilisées dans un code de calcul numérique permetant
de relier la courbe de gonflement libre au comportement de l’élément en béton placé dans
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l’ouvrage. L’interprétation nécessite cependant autant que possible de connaître l’histoire


thermique (en général au jeune âge) susceptible d’avoir déclenché la RSI.
Cet essai se base en priorité sur le suivi des déformations d’éprouvetes de béton. Toutefois,
une caractérisation plus complète du béton au cours de l’essai peut être envisagée. À titre
indicatif, des essais susceptibles d’être ajoutés au programme expérimental sont présentés
en annexe.

2. Références
AFGC, Grandeurs Associées à la Durabilité des Bétons, Réseau Génie Civil et Urbain, Presses
de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, 437 p., 2007.
AFNOR, Norme NF EN 12390-3, Indice de classement P 18-455, Essai pour béton durci.
Partie 3, résistance à la compression des éprouvetes.
AFNOR, Norme NF EN 12504-1, Essais pour béton dans les structures – Partie 1 : Carotes –
Prélèvement, examen et essais de compression.
AFNOR, Norme NF EN 14146, Méthodes d’essai pour pierres naturelles, Détermination du
module d’élasticité dynamique (par la mesure de la fréquence de résonance fondamentale).
AFNOR, Norme NF EN 12390-4, Essais pour béton durci – Partie 4 : Résistance en
compression – Caractéristiques des machines d’essai.
Baghdadi N., Seignol J.-F., Martin R.-P., Renaud J.-C., Toutlemonde F., Effect of early
age thermal history on the expansion due to delayed etringite formation : experimental study
and model calibration, AGS’08, 2nd Euro-Mediterranean Symposium on Advances in
Geomaterial and Structures, Hammamet (Tunisie), May 5-7, Darve F. et al. ed., vol. 4,
pp. 661-666, 2008.
Brunetaud X., Étude de l’influence de différents paramètres et de leurs interactions sur la
cinétique et l’amplitude de la réaction sulfatique interne au béton, Thèse de l’École Centrale des
Arts et Manufactures de Paris, 253 p., 8 déc. 2005.
Larive C., Apports combinés de l’expérimentation et de la modélisation à la compréhension de
l’alcali-réaction et de ses effets mécaniques, Études et Recherches des Laboratoires des Ponts
et Chaussées OA 28, déc., 395 p., déc. 1998.
LCPC, Aide à la gestion des ouvrages ateints de réaction de gonflement interne, Guide technique,
Techniques et méthodes des laboratoires des Ponts et Chaussées, 66 p., nov. 2003.
LCPC, Projet de Méthode d’essai des lpc n° 44, Alcali-réaction du béton, Essai d’expansion
résiduelle sur béton durci, Techniques et méthodes des Laboratoires des Ponts et Chaussées,
12 p., févr. 1997.
LCPC, Méthode d’essai des lpc n° 66, Réactivité des bétons vis-à-vis d’une réaction sulfatique
interne, Essai de performance, Techniques et méthodes des Laboratoires des Ponts et
Chaussées, 19 p., sept. 2007.
LCPC, Recommandations pour la prévention des désordres dus à la réaction sulfatique interne,
Guide technique, Techniques et méthodes des Laboratoires des Ponts et Chaussées, 59 p.,
août 2007.
Multon S., Évaluation expérimentale et théorique des effets mécaniques de l’alcali-réaction sur
des structures modèles, Études et recherches des LPC, OA 46, 423 p., oct. 2004.
Pavoine A., Évaluation du potentiel de réactivité des bétons vis-à-vis de la formation différée de
l’etringite, Thèse de l’université Pierre et Marie Curie – Paris VI, 229 p., 28 mai 2003.
Méthode d’essai N° 67 Page 7

3. Principe de l’essai
Il s’agit d’évaluer en laboratoire si le béton d’une pièce d’ouvrage ou d’un élément en
béton préfabriqué est susceptible de développer une réaction sulfatique interne et de
caractériser l’impact de cete réaction de gonflement sur le béton.
Après avoir défini les zones de prélèvement, un carotage est effectué de manière à ateindre
le béton susceptible d’avoir été exposé à un échauffement important au jeune âge.
Chaque carote obtenue est ensuite sciée afin d’obtenir une éprouvete de 150 mm à
200 mm de longueur en privilégiant les zones les plus à cœur. Après une immersion dans
de l’eau du réseau pendant 24 heures, les éprouvetes sont équipées de plots de mesure
extensométrique de manière à suivre leur gonflement longitudinal au cours du temps. Le
gonflement libre des éprouvetes immergées dans de l’eau à 20 ± 2 °C est ainsi caractérisé
jusqu’à ce que les variations dimensionnelles soient jugées stables.
Le suivi des éprouvetes se base sur des mesures de déformation longitudinale au cours
du temps. À la fin de l’essai, une confirmation de l’origine du gonflement par des examens
microscopiques au MEB est effectuée. Le suivi de la masse et du module d’élasticité
dynamique au cours de l’essai ainsi que la détermination de la résistance à la compression
du béton en fin d’essai peuvent avantageusement compléter le suivi des déformations
longitudinales. Ces derniers essais sont optionnels, ils sont décrits en annexe n° III.

4. Appareillage
Les essais (préparation, conservation et suivi des éprouvetes) sont réalisés dans une salle
dont la température est maintenue à 20 ± 2 °C.

4.1. Appareillage pour le prélèvement et la confection


des éprouvetes
Caroteuse équipée de carotiers (Ø intérieur 80 mm, 110 mm ou 150 mm) spécifiques à
la confection de carotes dont la longueur peut être supérieure à 1 mètre. Cete caroteuse
doit être adaptée aux conditions de prélèvements (béton immergé, difficultés d’accès,
carotage horizontal et vertical, etc.).
Scie de laboratoire permetant d’effectuer un sciage sous eau de carotes de béton dont
le diamètre peut ateindre 150 mm et dont la longueur initiale peut être supérieure à
1 mètre.

4.2. Appareillage pour le suivi des déformations longitudinales


un extensomètre amovible de résolution minimale de 1 μm avec une étendue minimale
de mesure de ± 200 μm ;
un étalon de calibrage en INVAR de 100 mm de long ;
des plots de mesure en acier inoxydable, adaptés à l’extensomètre ;
une colle résistant à l’humidité et de fluage nul à 20 ± 2 °C (par exemple, la colle X60
de marque HBM ou équivalent) ;
un conteneur ou bac permetant d’immerger les éprouvetes dans un volume d’eau
limité : de préférence avec un rapport entre le volume d’eau d’immersion et le volume
des éprouvetes de béton inférieur à 1,5.
Page 8 Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite de l’ouvrage

4.3. Appareillage pour la réalisation d’examens microscopiques


Les examens microscopiques seront réalisés au Microscope Électronique à Balayage (MEB)
sur des échantillons obtenus par fracture afin de préserver l’apparence et l’agencement des
minéraux constitutifs du matériau. Ces échantillons sont conservés dans un dessiccateur
pour limiter l’interaction du matériau avec l’air et l’humidité ambiante.
Pour cela, il convient de disposer :
d’outils permetant d’obtenir des échantillons de béton par fracture ;
d’un Microscope Électronique à Balayage associé à une microsonde pour l’analyse en
sélection d’énergie du spectre X émis.

5. Exécution de l’essai
L’essai proposé repose sur deux étapes, la confection des éprouvetes et le suivi des
éprouvetes immergées dans l’eau du réseau à 20 ± 2 °C. Son exécution nécessite deux
phases préalables importantes pour sa réussite qui sont l’identification des zones de
prélèvement et le prélèvement des corps d’épreuve.

5.1. Identification des zones de prélèvement


Les conclusions de l’essai se limitant aux zones prélevées, la définition du programme
d’échantillonnage est importante et doit faire l’objet d’une discussion entre l’expert chargé
de réaliser les essais d’expansion résiduelle et le maître d’ouvrage. Le développement
de la RSI étant relativement complexe, le programme d’échantillonnage dépendra de
nombreuses considérations propres à l’ouvrage ce qui ne permet pas d’en définir un
canevas strict. Des précisions sont toutefois apportées en fonction de la démarche adoptée
par le demandeur.
Dans le cas de pièces de béton coulées en place, la réalisation de cet essai d’expansion
résiduelle peut s’intégrer dans deux types de démarches :
Le développement d’une réaction de gonflement du béton est caractérisé et l’ouvrage
peut avoir fait l’objet d’un suivi tel que proposé dans le guide technique d’aide à la
gestion des ouvrages ateints de réactions de gonflement interne. Dans ce cas, une partie
du potentiel de gonflement est consommée sur site dans des proportions qui dépendent
des conditions d’exposition de la pièce concernée vis-à-vis de l’humidité : l’apparition de
désordres peut présenter une certaine hétérogénéité et plus particulièrement une intensité
locale très prononcée. L’hétérogénéité des désordres est associée aux températures
ateintes par le béton (géométrie, formulation et conditions de mise en œuvre de la
pièce de béton) et à l’exposition du béton aux intempéries ou à la présence d’eau (pièce
immergée, présence anormale d’eau par défaut d’étanchéité, stagnation d’eau). Ces
différentes considérations doivent être prises en compte pour définir le programme de
carotage. Il conviendra de ne pas se limiter aux zones les plus dégradées et de prélever
de préférence 2 à 3 carotes par zone de prélèvement.
Le risque de gonflement est fortement suspecté mais le béton ne présente pas
de désordre apparent. Il peut s’agir de pièces de béton dont le calcul simplifié de
l’échauffement (Annexe IV des recommandations pour la prévention des désordres dus
à la réaction sulfatique interne) indique que le béton a été exposé à des températures
élevées au jeune âge ou de pièces mises en œuvre dans des conditions voisines (formule
de béton, dimension et géométrie de la pièce) de celles ou la pathologie a été décelée.
Méthode d’essai N° 67 Page 9

Dans ce cas, le potentiel de gonflement du béton est vraisemblablement homogène et


doit plus dépendre de la température ateinte par le béton que du type d’environnement
auquel la pièce est exposée. Le programme de carotage pourra dans ce cas être allégé en
se limitant aux zones présentant a priori le risque de gonflement le plus important, c’est-
à-dire là ou l’épaisseur de béton est importante et où la pièce d’ouvrage est exposée à un
environnement humide.
Concernant les pièces de béton préfabriquées, ayant généralement été exposées à un
traitement thermique, l’essai ne pourra être appliqué qu’aux zones où l’épaisseur du
béton est supérieure ou égale à 15 cm.

5.2. Prélèvement des corps d’épreuve


Pour réaliser cet essai, il convient de prélever des carotes dont le diamètre est compris
entre 80 et 110 mm voire davantage (150 mm) pour des bétons particuliers (bétons de
barrage, voire bétons cyclopéens). Le carotage doit permetre d’ateindre le béton ayant
subi l’échauffement le plus important, ce qui pour des pièces massives peut correspondre
à des longueurs de carotes supérieures à un mètre. Cete longueur est à adapter en
fonction des conditions de prélèvement. Cete étape est particulièrement importante
puisqu’un prélèvement d’échantillons trop courts pourrait conduire à une erreur de
pronostic.
Des essais en laboratoire (GranDuBé 2008, X. Brunetaud 2005, A. Pavoine 2003) montrent
que le gonflement libre d’éprouvetes de béton identiques peut présenter une dispersion
relativement importante, le phénomène étant caractérisé par des fuseaux de gonflement
au cours du temps. Ainsi, pour fiabiliser l’interprétation des résultats d’essai, il est
recommandé d’effectuer 2 à 3 carotages par zone de prélèvement.
Le choix des zones de prélèvement, le nombre de carotes et leur orientation fixeront le
domaine d’étude et la fiabilité du pronostic. L’expansion d’un béton ateint par une réaction
sulfatique interne est un phénomène volumique qui peut présenter une anisotropie. Dans
la mesure du possible, le programme d’échantillonnage devra comporter des carotes
prélevées horizontalement et verticalement afin d’apporter en fin d’essai un maximum de
données pertinentes en vue d’évaluer l’impact du gonflement sur la structure.
Pour illustrer l’importance à accorder à la longueur de prélèvement, nous présentons ci-
après le résultat d’un calcul de l’échauffement d’un chevêtre coulé en place. La pièce de
béton étudiée est un chevêtre formulé à l’époque avec 350 kg de ciment Portland CPA
55 R. Le béton de ce chevêtre a été exposé à un échauffement important. Sur la figure 1,

Température maximale de l'échauffement (˚C) Figure 1


90
Température maximale
80
ateinte par le béton en
70
fonction du niveau de
60
profondeur.
50
40
30
20
10
0
0 0,5 1 1,5 2
Distance à partir de la surface (m)
Page 10 Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite de l’ouvrage

le gradient de température ateinte illustre l’importance de la distance à ateindre pour


évaluer le risque de gonflement par un développement d’une réaction sulfatique interne.
Une longueur minimale de 50 cm est donc nécessaire pour ateindre les zones ayant le
plus chauffé. À cela s’ajoute la longueur nécessaire pour préparer une éprouvete de
béton.
À l’issue du carotage, il est important de protéger les carotes de béton d’une éventuelle
dessiccation. Pour cela, il convient de les recouvrir d’un film étanche et non putrescible
ou de les emballer dans des sacs hermétiques scellés.
En fin d’essai, il est recommandé d’effectuer des observations microscopiques pour valider
l’origine des gonflements mesurés. Il convient alors, dans la mesure du possible, de
réserver des fragments de béton pour caractériser la microstructure initiale du matériau.

5.3. Confection et conditionnement des éprouvetes


Une éprouvete est préparée par sciage de chaque carote prélevée dans l’ouvrage. Les
points de sciage sont définis afin d’obtenir des éprouvetes dont la longueur est comprise
entre 150 et 200 mm en privilégiant les zones les plus à cœur du béton et en s’assurant de
l’absence d’armature. L’identification des points de coupe dans la carote pourra prendre
en compte la confection d’échantillons en vue de réaliser des observations microscopiques
initiales du béton à différents niveaux de profondeur par rapport au parement.
Toutes les éprouvetes ainsi confectionnées sont identifiées par des informations sur la
zone prélevée (pièce carotée, hauteur, exposition, etc.), et par la distance les séparant de
la surface de parement. Elles sont ensuite immergées dans de l’eau à 20 ± 2 °C pendant
une journée*.
Il convient d’immerger les éprouvetes d’une même zone de carotage dans le même bac
en réduisant autant que possible le rapport entre le volume de béton et le volume d’eau
pour limiter la lixiviation du matériau par la solution d’immersion au cours de l’essai. Le
niveau d’eau est ajusté pour immerger totalement les éprouvetes pendant toute la durée
de l’essai. Les bacs doivent être équipés d’un couvercle limitant l’évaporation de l’eau au
cours du temps. À l’issue de cete courte immersion, trois séries de deux plots de mesure
sont collés sur chacune des éprouvetes.
Le collage doit être réalisé à 20 ± 2 °C dans un délai raisonnable de l’ordre de 20 minutes
pour ne pas sécher le béton, et le matériel nécessaire doit être mis à température (20 ±
2 °C) depuis au moins 24 heures.
Cete étape consiste à fixer trois séries de plots sur une éprouvete dont la surface a été
légèrement séchée à l’aide d’un linge. Les plots sont distants de 10 cm suivant la hauteur
de l’éprouvete et fixés à égale distance de la mi-hauteur. La distance qui sépare les
plots doit être rapidement ajustée par comparaison avec la base en Invar avant que la
colle n’ait durci. Les trois génératrices ainsi collées sont équidistantes de 120° suivant la
circonférence des éprouvetes (Fig. 2 et 3).

* Cete étape permet de limiter les différences de comportement dimensionnel des éprouvetes au jeune âge lors de leur
immersion définitive. Elles peuvent notamment être dues à une dessiccation du béton au cours de la période séparant la
phase de carotage et la préparation des éprouvetes en laboratoire. Cete courte immersion a pour objectif de porter les
éprouvetes à une température de 20 ± 2 °C et d’homogénéiser leur état hydrique avant de les équiper de plots de mesure.
Méthode d’essai N° 67 Page 11

120˚ 120˚
120˚

Figure 2
Représentation d’une
éprouvete cylindrique équipée
de trois séries de plots collés
100 mm

Plots de mesure longitudinalement suivant


extensométrique
trois génératrices espacées de
120°.

Axe b
Axe a Axe c

Figure 3
Exemple d’une éprouvete (200 mm de long et 94 mm de diamètre) obtenue par sciage d’une
carote prélevée sur ouvrage et équipée de plots de mesure. Cete éprouvete caractérise le béton
initialement située entre 65 et 85 cm de profondeur par rapport au parement.
Page 12 Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite de l’ouvrage

5.4. Suivi des éprouvetes immergées dans l’eau


La conservation et le suivi des éprouvetes sont réalisés dans une salle dont la température
est régulée à 20 ± 2 °C. Le niveau de la solution d’immersion est contrôlé régulièrement et
ajusté si nécessaire par un faible ajout d’eau.

Echéances de mesure

Les déformations des éprouvetes de béton sont suivies à échéances fixes. À titre indicatif,
les mesures peuvent être réalisées après 7 jours d’immersion, tous les 15 jours pendant
2 mois puis une fois par mois jusqu’à ateindre un palier de gonflement avec une durée
minimale de l’essai de 1 an.
Les mesures initiales constituant le point zéro du suivi étant particulièrement importantes,
il convient d’effectuer la mesure à trois reprises sur chaque génératrice après une courte
immersion (1 heure). La mesure initiale retenue pour chaque génératrice est la moyenne
des trois mesures.

Suivi des déformations longitudinales

Chaque mesure ne doit pas excéder 2 minutes afin d’éviter un assèchement du béton. La
mesure de l’étalon doit précéder la mesure des génératrices.
À l’échéance ‘t‘, effectuer pour chaque éprouvete les mesures E(a,b,c)(t) en micromètres
de chaque base (a, b et c) ainsi que celle du barreau étalon Ee(t). Consigner les mesures en
microns à 1 micromètre près.

5.5. Caractérisation des bétons en fin d’essai


Pour conforter les conclusions de l’essai d’expansion résiduelle, il convient d’effectuer
des examens microscopiques au Microscope Électronique à Balayage (MEB). Pour cela,
nous recommandons d’effectuer des essais sur des échantillons réservés à cet effet lors
de la confection des éprouvetes ainsi que sur des échantillons prélevés dans l’éprouvete
en fin d’essai. Une étude comparative de la microstructure avant et après l’essai permet
de s’assurer de l’origine des gonflements. Le chargé d’essai pourra se référer à la charte
photographique relative aux différents faciès de l’etringite proposée par l’AFGC (AFGC-
2007).

6. Expression des résultats


Les résultats sont exprimés en (%) m/m par rapport à la première mesure réalisée le
premier jour. Deux exemples de feuille d’essais sont donnés en annexe I.
Pour chaque éprouvete, les résultats consignés dans le compte rendu d’essai doivent
comprendre pour chaque échéance (t) :
les mesures E(a,b,c)(t) et Ee(t) en micromètres (au micromètre près) de respectivement
chaque base (a, b et c) et de l’étalon à l’échéance ‘t’ ;
l’expansion Δε(a,b,c)(t) de chaque base (a, b et c) à l’échéance ‘t’ ;
l’expansion moyenne Δε(t) de chaque éprouvete de béton à l’échéance (t) ;
Méthode d’essai N° 67 Page 13

Ces données sont calculées comme suit :

Avec
D(a,b,c)(t0) et D(a,b,c)(t), respectivement la différence de longueur en micromètres
entre la barreau étalon et la base a, b ou c de l’éprouvete à l’échéance de mesure ‘t0’, et à
l’échéance ‘t’ ;
E(a,b,c)(t0) et E(a,b,c)(t), respectivement, les mesures en micromètres de chaque base
(a, b et c) à l’échéance initiale ‘t0’ et à l’échéance ‘t’ ;
Ee(t0) et Ee(t), respectivement les mesures en micromètres du barreau étalon à
l’échéance initiale ‘t0’, et à l’échéance ‘t’ ;
Δε(a,b,c,)(t) l’expansion de la génératrice a, b ou c à l’échéance ‘t’ en pourcent ;
Δε(t) l’expansion de la carote déterminée à partir de la moyenne des trois génératrices
à l’échéance ‘t’ en pourcent.

7. Présentation des résultats


Le compte rendu d’essai contient au minimum :
l’identification précise des éprouvetes soumises à l’essai et notamment la localisation
dans l’ouvrage (pièce carotée, âge du béton caroté, exposition, informations sur
l’humidité, hauteur, profondeur, etc.) ;
les données indiquées en annexe I dans les feuilles d’essais ;
un graphique dans lequel l’expansion de chaque éprouvete est tracée en fonction du
temps d’immersion,
une synthèse des observations microscopiques.

8. Reproductibilité de la mesure d’expansion


Chaque carote ayant sa propre histoire thermique (ce qui la distingue d’une série
d’éprouvetes confectionnées en laboratoire), il n’est pas possible pour ce type d’essai
d’estimer l’incertitude de mesure associée à la détermination du gonflement d’un béton
caroté sur ouvrage.
Dans le cadre d’essais réalisés en laboratoire sur des éprouvetes fabriquées avec la même
formule de béton et traitées thermiquement dans une même enceinte, le suivi de 10
éprouvetes de béton cylindriques a permis de quantifier un écart type de 0,007 % (K = 1)
pour une expansion moyenne de 0,062 % [Pavoine, 2003].
Le suivi d’une centaine d’éprouvetes susceptibles de développer une RSI et mises en
œuvre pour la réalisation de deux plans d’expériences factoriels a permis d’établir un
Page 14 Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite de l’ouvrage

écart type expérimental de 0,07 % et de 0,09 % pour une expansion moyenne de 0,23 % et
de 0,28 % [Brunetaud, 2003].
Les travaux effectués dans le cadre d’un groupe de travail de l’Association Française de
Génie Civil [AFGC, 2007] permetent d’évaluer les écarts de reproductibilité pour deux
formules de béton. Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau I.

TABLEAU I - Données de reproductibilité issues des travaux de GranDubé [AFGC - 2007]


et obtenues sur des éprouvettes fabriquées et traitées thermiquement en laboratoire
Campagne n° 1 Béton 1 SR 0,031
[80 °C/10 h] à un an Expansion moyenne 0,141
Nombre de laboratoires 4
Campagne n° 1 Béton C SR 0,006
[80 °C/10 h] à un an Expansion moyenne 0,006
Nombre de laboratoires 4
Campagne n° 2 Béton 1 SR 0,063
[80 °C/10 h] à un an Expansion moyenne 0,203
Nombre de laboratoires 4
Campagne n° 1 Béton C SR 0,0004
[80 °C/10 h] à un an Expansion moyenne 0,008
Nombre de laboratoires 4

Ces résultats issus d’études différentes sont illustrés par la figure 4 qui montre une
bonne relation entre l’amplitude du gonflement et l’écart type de la mesure ce qui, pour
des éprouvetes fabriquées en laboratoire, permet d’estimer un coefficient de variation
(conditions de reproductibilité) voisin de 30 % de la valeur moyenne.

Écart type (%)


0,10
Figure 4 Brunetaud 2005
0,09
Ecart-type de la 0,08
mesure en fonction du 0,07
Brunetaud 2005 GranDuBé 2007
gonflement moyen. GranDuBé 2007
0,06
Synthèse d’études
effectuées sur des 0,05
éprouvetes cylindriques 0,04
fabriquées et traitées 0,03
GranDuBé 2007
thermiquement en
0,02
laboratoire.
0,01 GranDuBé 2007
Pavoine 2003
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4
Expansion (%)
Méthode d’essai N° 67 Page 15

9. Conclusion
L’essai d’expansion résiduelle sur béton durci est un des outils d’aide au diagnostic et à
l’étude des ouvrages affectés de désordres par une expansion du béton due à la RSI. Son
objectif principal est d’apporter des éléments de pronostic sur l’évolution de l’ouvrage.
L’absence d’expansion résiduelle peut indiquer soit que le béton est, de par sa composition
et l’échauffement qu’il a subi, non réactif, soit qu’il est réactif mais que son potentiel de
réactivité est épuisé. Dans les deux cas, on peut penser que le comportement de l’ouvrage
sera stable quelle que soit l’évolution des conditions d’environnement.
La présence d’un certain taux d’expansion résiduelle indique que le béton peut
développer dans le futur un gonflement par RSI si les conditions d’environnement s’y
prêtent (humidité).
Les données acquises au cours de cet essai en laboratoire ne permetent pas à elles seules
de caractériser le comportement de l’ouvrage en raison du grand nombre de paramètres
qui séparent les deux situations :
Béton en place soumis à un état de contrainte, alors que le béton des éprouvetes est
libre (pièces adjacentes, ferraillage, etc.) ;
Mesure dans une direction seulement alors que le phénomène est multidirectionnel ;
Conditions d’environnement différentes pour l’ouvrage et les éprouvetes (température,
eau).
Néanmoins, les résultats issus de l’essai d’expansion résiduelle constituent une donnée
de base permetant de caler les paramètres « chimico-mécaniques » nécessaires au calcul
de l’ouvrage en vue de pronostiquer son état futur et d’évaluer les éventuelles mesures
de traitement et/ou de réparation.
D’un coût modéré, s’il est réalisé suffisamment tôt compte tenu de sa durée, cet
essai contribue à la prise de décision vis-à-vis d’un ouvrage dont la RSI est en cours
d’évolution.
Référence de la carote de béton : ..............................................................

ACQUISITION DES DONNÉES TRAITEMENT DES DONNÉES

Δε(t)
Date Base a Base b Base c
Semaines Etalon - Ee Base a Base b Base c
jj/mm/aaaa E(a) E(b) E(c)
(μm) (%) (%) (%) (%)
(μm) (μm) (μm)

0 (t0) 0 0 0 0

ANNEXE I - Feuille d’essai type n° 1


6

12

16

20

24

28

32

36

Méthode d’essai N° 67
40

44

48

52

Page 17
...
Page 18
Référence de la carote de béton : ..............................................................

ACQUISITION DES DONNÉES TRAITEMENT DES DONNÉES


Date
Δε(t) Δm(t)
Fréquence

Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite de l’ouvrage


Base a Base b Base c Base a
Semaines jj/mm/ Etalon - Ee de Masse Base b Base c E(t)
E(a) E(b) E(c) (%)
aaaa (μm) résonance (g) (%) (%) (%) (%) (Mpa)
(μm) (μm) (μm) (Hz)
0 (t0) L0 (mm) M0 (g)
Données ................ ................
initiales D0 (mm)
0 0
................ M0’ (g)
Flongi (Hz) ................

ANNEXE I (suite) - Feuille d’essai type n° 2


................
1

12

16

20

24

28

32

36

40

44

48

52

...
Méthode d’essai N° 67 Page 19

ANNEXE II - Exemples d’applications de la méthode d’essai

1. Ouvrage 1. Évaluation du potentiel de gonflement


1.1. Origine des prélèvements

Carotte 1 Carotte 3 Carotte 5


Carottage dans la pile P1 Carottage dans la pile P1 Carottage dans la pile P3
face nord face sud face nord
1A de 19 à 39 cm 3A de 11 à 21 cm, 5A de 22 à 42 cm
1B de 59 à 79 cm 3B de 65 à 85 cm, 5B de 65 à 85 cm
1C de 100 à 120 cm 3C de 95 à 115 cm, 5C de 105 à 125 cm
3D de 115 à 135 cm

1.2. Suivi des déformations longitudinales (Fig. 5)

Expansion (%) Expansion (%)


Pile 1 face nord Pile 1 face sud
0,09 0,35
0,08
0,30
0,07
0,25
Figure 5
0,06
Suivi des
0,05 0,20
éprouvetes au
0,04 0,15 cours du temps.
0,03
0,10
0,02
0,05
0,01
0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
Temps (jours) Temps (jours)

Carotte 1A de 19 à 39 cm Carotte 3A de 11 à 21 cm
Carotte 1B de 59 à 79 cm Carotte 3B de 65 à 85 cm
Carotte 1C de 100 à 120 cm Carotte 3C de 95 à 115 cm
Carotte 3D de 115 à 135 cm

Expansion (%) Expansion après 372 jours d'immersion (%)


Pile 3 face nord
0,12 0,35

0,10 0,30

0,08 Carotte 1, Pile 1 face nord


0,25
Carotte 3, Pile 1 face sud
0,06 Carotte 5, Pile 3 face nord
0,20
0,04
0,15
0,02
0,10
0
100 200 300 400 0,05
-0,02
Temps (jours)
0
Carotte 5A de 22 à 42 cm 10 30 70 105 130
Carotte 5B de 65 à 85 cm Profondeur (cm)
Carotte 5C de 105 à 125 cm
Page 20 Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite de l’ouvrage

1.3. Interprétation
Les essais d’expansion résiduelle révèlent que le béton de la pile P1 prélevé dans la face sud
(carote 3) présente un risque de gonflement non négligeable dans les zones les plus à cœur
(au-delà de 95 cm de profondeur) là où l’échauffement au jeune âge a vraisemblablement
dû être le plus important. Après 372 jours de suivi, un palier de gonflement libre de 0,33 %
a été ateint dans le béton prélevé entre 115 et 135 centimètres de profondeur. La carote
prélevée dans la face nord de la pile P1 révèle un potentiel de gonflement plus faible
(≤ 0,08 %) que celle prélevée dans la face sud quel que soit le niveau de profondeur.
En ce qui concerne la pile P3, la carote n° 5 se caractérise par un gonflement lent mais
linéaire. Contrairement aux autres bétons, le potentiel total de gonflement libre n’a pas
pu être caractérisé après un an de suivi. À ce jour, un gonflement moyen de 0,10 % est
ateint pour le béton situé au-delà de 65 centimètres de profondeur et l’allure des courbes
montre que ce phénomène n’est pas stabilisé. L’évaluation du potentiel de gonflement
nécessite dans ce cas de poursuivre l’essai jusqu’à ce que les phénomènes de gonflement
soient stabilisés.

2. Ouvrage.
2. Évaluation du potentiel
de gonflement
2.1. Origine des prélèvements
Cet ouvrage a été caroté dans deux zones distinctes :
Dans un fût de pile dont l’aspect de surface (absence de fissure) laisse à penser que le
béton est sain ;
Dans un chevêtre dont le diagnostic a permis d’identifier le développement d’une
réaction sulfatique interne. Ce chevêtre a été caroté dans une première zone peu fissurée
et une deuxième zone très fissurée. Ces deux zones se distinguant par l’humidité de
l’environnement auquel elles sont exposées.
Les essais ont été réalisés sur des échantillons prélevés à cœur (plus d’un mètre de
profondeur).

2.2. Suivi des déformations longitudinales (Fig. 6)


Expansion (%)
0,5

0,4
Figure 6
0,368 %
Suivi des éprouvetes au 0,3
cours du temps. 0,278 %

0,2
0,025 ± 0,002 %
0,1

0
0 100 200 300 400
Temps (jours)

Zone non fissurée - pile Zone peu fissurée - chevêtre


Zone non fissurée - pile Zone très fissurée - chevêtre
Zone peu fissurée - chevêtre
Méthode d’essai N° 67 Page 21

2.3. Interprétation
D’après ces résultats, nous observons que la zone très fissurée du chevêtre a ateint le
palier de gonflement sur site puisque aucun gonflement n’est mesuré en laboratoire sur
l’éprouvete prélevée dans cete zone. En revanche, les zones peu fissurées ont un potentiel
de réactivité important qui peut se développer à long terme. Ceci souligne l’impact de
l’eau dans le développement de cete réaction de gonflement puisque ces zones sont plus
ou moins exposées à l’humidité et à l’eau. En l’absence d’un système de drainage efficace,
la zone la plus fissurée est souvent recouverte d’eau tandis que la zone peu fissurée est
uniquement exposée à la pluie.
Le fût de pile et le chevêtre carotés ont la même formule de béton. Pourtant, sur site et
au cours de l’essai, le fût de pile ne développe pas de réaction de gonflement interne.
Cete expertise a permis d’identifier l’importance de la géométrie des pièces de béton
mises en œuvre. En effet, le fût de cete pile se caractérise par une section relativement
faible (structure en créneaux et pièce évidée) ce qui a fortement limité l’échauffement du
matériau au jeune âge.
Méthode d’essai N° 67 Page 23

ANNEXE III - Essais susceptibles d’être effectués


en complément des mesures d’expansion longitudinale

Le suivi de la masse et du module d’élasticité dynamique au cours de l’essai, ainsi que la


détermination de la résistance à la compression du béton apportent des informations sur
le comportement du béton au cours de l’essai. La réalisation de ces essais est fortement
recommandée. Notamment, pour des bétons dont le potentiel de gonflement mesuré par
l’essai n’est pas négligeable, l’apport de ces données peut avantageusement compléter les
données d’entrées nécessaires à l’établissement du pronostic émis sur l’évolution de la
pièce carotée.

1. Suivi de la masse des éprouvetes de béton

1.1. Principe de l’essai


L’essai consiste à suivre la masse des éprouvetes au cours de la phase d’immersion.

1.2. Appareillage
Une balance permetant de peser les éprouvetes de béton à 0,1 gramme près et placée
dans une salle d’essai où la température est maintenue à 20 ± 2 °C.

1.3. Exécution de l’essai


Le protocole à adopter pour peser les éprouvetes est le suivant :
sortir les éprouvetes du bac et éliminer l’eau ruisselante sur l’éprouvete à l’aide d’un
tissu humide ;
peser les éprouvetes et noter la masse Mt (g) pour chacune d’entre-elles.
Les pesées sont effectuées aux mêmes échéances que celles retenues pour les mesures
d’expansion.

Cas particulier de la première pesée

Pour déterminer la masse initiale des éprouvetes et prendre en compte la variation de


la masse due au collage des plots de mesure, il convient d’effectuer une première pesée
de l’éprouvete avant le collage des plots (notée M0 (g) à 0,1 gramme près) suivie par
une deuxième pesée après le collage des plots et à la suite de la courte immersion d’une
heure. Cete dernière pesée est notée M0’(g) à 0,1 gramme près.

1.4. Expression des résultats


Les résultats sont exprimés en (%) g/g par rapport à la pesée initiale (M0).
Page 24 Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite de l’ouvrage

La variation de masse Δm (t) (%) est exprimée pour l’échéance ‘t’ à partir de l’équation
suivante :

1.5. Interprétation des résultats


La variation de la masse des éprouvetes au cours de l’essai est associée à une prise de
poids atribuée à l’absorption d’eau par le béton. Cete augmentation de la masse de
l’éprouvete est observée dans la mesure où le gonflement du béton ne provoque par une
décohésion et une perte de matière.
La prise de poids des éprouvetes peut être atribuée à une reprise d’eau du béton (elle
est fonction du diamètre de la carote, des conditions hydriques de la pièce carotée, de la
microstructure du béton, des conditions de conservation du béton après le carotage, etc.).
Cete reprise d’eau s’observe au cours des premières semaines d’immersion. Lorsque le
potentiel de gonflement n’est pas négligeable, la variation de la masse des éprouvetes
est également atribuée à des modifications de la microstructure (fissuration du béton,
création d’une nouvelle porosité) et à la formation de produits hydratés (l’etringite
notamment). La contribution de ces trois phénomènes (reprise d’eau, fissuration,
formation d’etringite) dans la variation de masse mesurée ne pourra pas être distinguée.
Enfin, ce suivi permet de vérifier simplement que l’éprouvete a été immergée de façon
permanente au cours de l’essai.

2. Suivi du module d’élasticité dynamique


du béton

2.1. Principe de l’essai


La détermination du module d’élasticité dynamique d’une éprouvete de béton est
basée sur la caractérisation de la fréquence de résonance fondamentale d’une onde se
propageant longitudinalement dans l’éprouvete.
La méthode d’essai se rapproche de celle décrite dans la norme NF EN 14146
« Détermination du module d’élasticité dynamique (par la mesure de la fréquence de
résonance fondamentale) » et dont le domaine d’emploi concerne les pierres naturelles.
Il s’agit ici, d’appliquer un mode d’excitation instantanée sur une seule éprouvete et de
déterminer la fréquence de résonance fondamentale longitudinale en Hertz. Pour accéder
au module d’élasticité dynamique du béton il convient également de déterminer la masse
et les dimensions de l’éprouvete. Ces mesures viennent donc compléter un programme
de suivi comportant des mesures d’expansion (telles que décrites dans le corps principal
du texte de cete méthode) et des pesées d’éprouvetes (telles que décrites dans cete
annexe).
Méthode d’essai N° 67 Page 25

2.2. Appareillage
L’appareillage est celui décrit dans la norme d’essai NF EN 14146. Précisons qu’à l’heure
actuelle les caractéristiques du générateur de fréquence et du système de mesure de la
fréquence de résonnance peuvent être netement supérieures à celles indiquées dans la
norme. Une gamme de fréquence de 100 kHz et une précision de 0,005 % sur la fréquence
peuvent être obtenues avec les dispositifs actuels.
La mesure des dimensions initiales de l’éprouvete sera réalisée à l’aide d’un pied à
coulisse ou d’un instrument équivalent d’une précision minimale de 0,1 mm.
L’appareillage pour le suivi des déformations longitudinales des éprouvetes est celui
décrit au chapitre 4.2 Appareillage pour le suivi des déformations longitudinales (page 7). La
masse de l’éprouvete est déterminée à l’aide d’une balance précise à 0,1 gramme près et
placée dans une salle d’essai où la température est maintenue à 20 ± 2 °C.

2.3. Exécution de l’essai

Préparation des éprouvetes

La réalisation de cet essai ne modifie pas les conditions de confection des éprouvetes. Il
conviendra toutefois de s’assurer de la planéité des surfaces sciées, ces dernières devant
être perpendiculaires aux surfaces sciées par le carotier.

Procédure de mesure

La pesée de l’éprouvete est effectuée conformément au protocole décrit au chapitre 1.3


Exécution de l’essai, Annexe III (page 23).
La mesure des dimensions longitudinales de l’éprouvete est effectuée conformément au
protocole décrit au chapitre 5.4 Suivi des éprouvetes immergées dans l’eau (page 12).
Pour effectuer la mesure de la fréquence de résonance dans de bonnes conditions, il
convient d’appliquer un gel favorisant la propagation des ondes à l’interface entre
l’accéléromètre et l’éprouvete. Le support doit être parfaitement absorbant, telle une
mousse par exemple ce qui limite les interférences susceptibles de modifier les oscillations
de l’éprouvete. L’éprouvete peut également être positionnée sur un support rigide, placé
aux points de l’éprouvete où l’amplitude des oscillations est supposée nulle. Pour les
carotes de béton cylindriques, ces positions sont situées au 1/5 et au 4/5 de l’éprouvete
dans l’hypothèse d’une propagation plane des ondes.
Effectuer trois mesures de la fréquence de résonance longitudinale fondamentale et
consigner la valeur moyenne F(t) en Hertz à 1 Hertz près.

Cas particulier de la première mesure

Après la courte immersion (1 heure) qui suit l’étape de collage des plots sur l’éprouvete
il convient :
de déterminer la fréquence de résonance initiale de l’éprouvete de béton F0 (Hz) ;
de mesurer chaque éprouvete et consigner la longueur (L0 mm) et le diamètre D0
(mm).
Page 26 Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite de l’ouvrage

2.4. Expression des résultats


La fréquence de résonance longitudinale est reliée à la géométrie et aux caractéristiques
mécaniques de l’éprouvete par la relation suivante :
Edyn(t) = 4* f2longi(t)*L2(t) ρ(t)∗1.10−9
Avec à chaque échéance ‘t’ de mesure :
flongi (t) : fréquence propre de résonance longitudinale [s-1] ;
L(t) : hauteur de l’éprouvete [m] ;
Edyn (t) : module dynamique de déformation longitudinale [GPa] ;
ρ(t) : masse volumique du matériau de l’éprouvete [kg/m3].
La masse volumique « ρ(t) » est déterminée à chaque instant à partir des mesures
initiales (D0 et L0), de la masse M(t) et des mesures de gonflement sous l’hypothèse d’un
gonflement isotrope en appliquant l’équation suivante :

La longueur L(t) est obtenue à partir de la mesure initiale L0 et des mesures de gonflement
par l’équation suivante :
L(t) = L0 *(1 + ∆ε(t))
Cete relation suppose une propagation plane de l’onde, sans réflexion sur la surface
latérale. En pratique, les réflexions existent mais ne modifient pas significativement la
valeur de la première fréquence d’oscillation longitudinale.

2.5. Rapport d’essai et interprétation des résultats


La diminution du module d’élasticité dynamique d’un béton traduit un endommagement
de celui-ci. Des études antérieures (X. Brunetaud, 2005) réalisées sur des éprouvetes
coulées en laboratoire montrent qu’il n’existe pas de seuil de gonflement auquel une
chute du module peut être associée.
La variation du module apparaît à la fois fortement liée à la cinétique et à l’amplitude
du gonflement. Il apparait que des gonflements négligeables peuvent être associés à une
augmentation relativement lente du module. Lorsque l’expansion est faible voir nulle, il
est fréquent de ne pas observer d’impact sur le module d’élasticité dynamique qui reste
constant au cours de l’essai. En revanche, un gonflement rapide et important se traduit
par une chute significative du module ce qui correspond à une perte des propriétés
mécaniques du béton.

3. Détermination de la résistance
à la compression du béton

3.1. Principe de l’essai


L’objectif de ces essais est de caractériser la résistance à la compression du béton durci
au moment du prélèvement pour ensuite évaluer l’évolution de cete propriété en
déterminant la résistance à la compression des éprouvetes ayant subi l’essai d’expansion
résiduelle.
Méthode d’essai N° 67 Page 27

L’essai consiste à effectuer un essai de compression sur une carote de béton préalablement
surfacée. Cet essai est décrit par la norme NF EN 12504-1.

3.2. Appareillage
La machine d’essai utilisée pour effectuer l’essai de compression doit répondre aux
exigences de la norme EN 12390-4.

3.3. Exécution de l’essai


Préparation des éprouvetes

Deux lots d’éprouvetes doivent être confectionnés.


Un premier lot d’éprouvetes représentatives de l’état du béton de structure au moment
du carotage. Les éprouvetes confectionnées pour l’essai d’expansion étant obtenue par
sciage de la partie la plus à cœur des carotes prélevées sur site, il conviendra pour l’essai
de compression de préparer des éprouvetes d’élancement égale à 2 à partir de la fraction
de la carote jouxtant la partie réservée pour l’essai d’expansion (Fig. 7).
Le deuxième lot est constitué des éprouvetes ayant subi l’essai d’expansion résiduelle.
Ces éprouvetes pouvant avoir un élancement supérieur à 2, il conviendra d’ajuster la
longueur des éprouvetes par sciage.

Figure 7
Cœur du béton Parement
Répartition des essais
d’expansion et de
compression sur le béton
prélevé dans la structure
Essai d'expansion Essai de par carotage.
résiduelle compression

Les faces d’application de l’effort de compression devront être lisses et perpendiculaires


à l’axe longitudinal (écart d’orthogonalité inférieur à 2°). Si nécessaire, il convient de
meuler les faces de chargement pour ateindre cete spécification. Les diamètres minimal
et maximal de l’éprouvete ne devront pas présenter un écart supérieur à 2 % par rapport
au diamètre moyen.
Avant de procéder à l’essai de compression, les faces d’essais non meulées seront surfacées
conformément à la norme NF EN 12504-1 relative à l’essai de compression.

Procédure de mesure

L’essai est réalisé conformément à la norme NF EN 12504-1.

3.4 Expression des résultats


La résistance à la compression du béton est exprimée en Méga pascal à 0,5 MPa près en
appliquant l’équation donnée dans la norme de référence.
Page 28 Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite de l’ouvrage

3.5. Rapport d’essai et interprétation des résultats


Le rapport d’essai doit comprendre l’ensemble des données listées dans la norme de
référence.
Dans le cadre d’une expertise réalisée par le Laboratoire Central des Ponts et chaussées,
l’impact du développement d’une réaction sulfatique interne au cours d’un essai
d’expansion résiduelle a été caractérisé par des essais de résistance à la compression
réalisés avant et après l’essai. Ces résultats montrent qu’un gonflement compris entre
0,27 et 0,33 % se traduit par une diminution de la résistance mécanique à la compression
de 59 MPa à 41 et 42 MPa. Précisons qu’il s’agit ici de gonflements lents puisque le seuil
de gonflement est ateint après seulement 540 jours de suivi.
Pour des bétons ateints par une réaction sulfatique interne, le potentiel de gonflement
peut être relativement important et se traduire par une forte chute de la résistance à la
compression. Des essais réalisés par A. Pavoine (2003) ont révélé une chute de 75 % de
la résistance en compression d’un béton ayant ateint 1,6% de gonflement. De même, les
essais réalisés par X. Brunetaud (2005) montrent que la résistance ultime à la compression
peut approximativement chuter de 20 % pour un gonflement de 0,4 %, et de 60 % pour un
gonflement supérieur à 0,8 %.

Document publié par le LCPC sous le numéro C1502530


Conception et réalisation LCPC-DISTC, Marie-Christine Pautré
Infographie LCPC-DISTC, Philippe Caquelard
Impression Jouve N°
Dépôt légal 1er trimestre 2009
L'essai d'expansion résiduelle est un outil d'aide à la gestion d'ouvrages atteints ou susceptibles
d'être atteints par une réaction sulfatique interne au béton. Cet essai est réalisé en laboratoire sur
des carottes extraites de l'ouvrage. Les données obtenues (expansion longitudinale en gonflement
libre, variation de la masse, du module d'élasticité dynamique et de la résistance à la compression)
contribuent au pronostic de la pièce d'ouvrage. Cet essai permet d'identifier des pièces d'ouvrages
à risque. De plus, les résultats sont des données susceptibles d'être utilisées dans un calcul
numérique en vue de modéliser le comportement mécanique de l'ouvrage sous l'effet de la réaction
pathogène.

The expansion test can be proposed for the assessment of concrete structures submitted to delayed
ettringite formation (DEF) or susceptible to develop this pathology. This test is realized in laboratory
on cores taken from structures. The results (expansion, mass, dynamic modulus, compressive
strength) are used to evaluate the residual impact of DEF on structures. The obtained data can also
be used in a numerical model for the evaluation of mechanical properties variations under swelling
reaction.

ISSN 1167-489X

Réf : ME 67
Prix : 30 Euros HT

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