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3 Méthodologie
D
the terms which describe them. The study
ans le domaine de la pré- sont effectuées dans les conditions prévues therefore reveals an adaptation of normative
vention des accidents du tra- par le fabricant ». concepts.
vail liés à l’utilisation d’une Another part of our work focuses on the
machine (cf. Figure 1), il est Classiquement, et selon la norme difficulty for experts to integrate the values
nécessaire de dérouler un processus EN ISO 14121-1 [2], l’appréciation des of the different parameters used in risk
global d’analyse des risques pour juger risques (cf. Figure 2) consiste à déter- assessment. For instance, placing a risk
si les objectifs de réduction du risque miner les limites de la machine, puis à exposure time of 6 hours on a 4-level
ont été atteints. identifier les phénomènes dangereux et discrete scale - 2h/4h/8h/20h per week.
à estimer les risques inhérents à chacun We have applied probabilistic techniques
Plus particulièrement, dans le cadre de ces phénomènes. À partir de l’esti- for introducing the inaccuracy applicable
de la phase de conception des machi- mation des risques associés à chaque to the values allocated to assessment input
nes, la directive européenne Machine phénomène dangereux, il est alors pos- data. A software tool has been developed
98/37/CE [1] (2006/42/CE à partir du sible de procéder à une hiérarchisation for facilitating risk ranking and provides a
29 décembre 2009), par les exigences préalable des risques et donc des actions trend for the risk level. Furthermore, this
essentielles de sécurité qu’elle contient, afin de choisir les mesures à appliquer tool ensures a gradual transition between
précise par exemple que « Les machi- pour réduire les risques. Le processus each risk level.
nes doivent, par construction, être aptes proposé est itératif, dans le but de s'as-
à assurer leur fonction, à être réglées et surer que les mesures mises en œuvre 3 Machinery
entretenues sans que les personnes soient ont effectivement les effets escomptés. 3 RIsk assessment
exposées à un risque lorsque ces opérations 3 Methodology
1 la gravité du dommage,
1 la probabilité d'occurrence de ce
dommage qui est une fonction de :
• l'exposition de la ou des personnes
au phénomène dangereux,
• l'occurrence d'un événement dan-
gereux,
• les possibilités techniques et
humaines d'éviter ou de limiter le dom-
mage.
sitUation PhÉnoMÈne
Personne À partir d’une veille technique en
DangereUse DangereUX
place, de recherches bibliographiques,
d’opportunités suite à des interventions
ÉVÉneMent
en usine et d’un suivi rapproché des tra-
DangereUX vaux de normalisation, 275 documents
D’ORIGINE ont été collectés et classés. Ils font réfé-
MATÉRIELLE rence de façon plus ou moins détaillée
OU HUMAINE
à au moins une méthode ou un outil
> FACTEURS D’ÉVITEMENT OU DE RÉDUCTION DU DOMMAGE < d’appréciation de risque préconisé ou
MATÉRIELS OU HUMAINS utilisé sur des machines de production
industrielle. Certains documents expo-
sent une démarche spécifique totale
ou partielle d’appréciation de risque
DoMMage tandis que d’autres présentent plutôt des
LÉSION
conseils ou directives qui devraient être
suivies lors d’une telle démarche.
Suite à une première analyse, 108 docu-
Pour l'estimation de la gravité, la de mener, dans le cadre d'un partena- ments contenant une méthode d’estimation
norme propose de s'interroger sur : riat, une étude bibliographique sur les des risques ont été retenus pour être codés
méthodes d’estimation des risques exis- dans une base de données relationnelle
1 la nature de ce qui est à proté- tantes [4, 5]. L’objectif était de dresser les (cf. @nnexe A 1). Pour étendre le champ
ger : personnes, biens, environnement, grandes caractéristiques des méthodes des connaissances au-delà du domaine
1 la gravité des lésions ou de généralement utilisées, pour guider les particulier de la sécurité dans l'industrie
l'atteinte à la santé : légères (générale- concepteurs et utilisateurs, soit dans le manufacturière, un certain nombre de
ment réversibles), graves (généralement choix d'une méthode, soit dans l'amé- documents issus de domaines, tels que
irréversibles), décès, lioration d'une méthode existante pour le process ou l'équipement militaire, ont
1 l’importance du dommage (pour tenir compte de l'état de l'art dans le également été retenus.
chaque phénomène dangereux) : une domaine. Il est à noter que ces travaux
personne, plusieurs personnes. n'avaient pas pour objectif d'effectuer
une analyse critique, mais bien d'établir souRces BiBlioGRapHiques
Pour cet élément du risque, la norme un bilan des connaissances relatives aux
propose des voies d'estimation, mais : pratiques en termes d'estimation des Les documents recensés et entrés
risques. Cette étude a également montré dans la base de données ont des sour-
1 toutes ces voies ne sont peut- les différences entre les prescriptions ces très diversifiées (cf. Tableau I). On
être pas applicables : on peut ne s'inté- normatives et les pratiques réelles. constate cependant que près de la moi-
resser par exemple qu'à la protection des tié de ces documents sont des normes
personnes, Par ailleurs, la détermination des « sectorielles » ou des guides, qui repré-
1 les niveaux d'estimation propo- valeurs à affecter aux composantes du sentent généralement un consensus éta-
sés peuvent être mal adaptés : on peut risque pour leur estimation est sujette bli entre experts d'un domaine d'appli-
par exemple souhaiter estimer la gra- à la subjectivité de l'analyste. Un expert cation pour définir un état de l'art. Peu
vité des lésions sur un nombre plus ou peut ainsi avoir des difficultés à se posi- de documents issus d'entreprises ont
moins important de niveaux. tionner sur des paramètres tels que la été recensés. Une explication au moins
gravité du dommage. C'est le cas lors- peut être avancée : les entreprises ont
Les critères pertinents et la façon que la description des niveaux n’est pas leurs propres méthodes qu'elles ne tien-
dont il faudra les qualifier doivent donc assez précise (par exemple, amputation nent pas à divulguer. Ceci peut certai-
être choisis. Cette nécessaire appropria- d’un doigt à positionner parmi invalidité nement être aussi lié au problème d’ap-
tion a conduit de nombreux organismes grave et invalidité légère) ou lorsqu’elle propriation des normes avec un choix
à proposer des outils, basés sur les ne correspond pas à la situation analy- de critères pertinents et une façon de les
concepts théoriques définis dans les sée. En vue d'apporter une réponse à qualifier propres à l’entreprise.
normes internationales, pour aider les cette difficulté, nous avons appliqué les
concepteurs et les utilisateurs à appliquer techniques possibilistes pour modéliser
le processus d'appréciation des risques l’imperfection de la connaissance de l’ex-
associés aux machines industrielles. pert vis-à-vis des données d’entrée inter-
venant dans l’estimation des risques.
Compte tenu de cette diversité, il a 2 IRSST : Institut de recherche Robert-Sauvé en
semblé intéressant à l'INRS et à l'IRSST 2 santé et en sécurité du travail, Québec.
Revue Revue scientifique Autre (livre, etc.) Document d'entreprise Guide Norme Procédure détaillée Logiciel
Tableau II
Public visé par les méthodes
Tableau III
Représentation de la relation entre le risque et ses composantes
Tableau IV
Composantes du risque
Tableau V
Nombre de paramètres par méthodes et outils analysés
Nb de composantes utilisées 1 2 3 4 5
Le Tableau II présente la répartition Représentation de la relation phique est utilisée. Peu de méthodes ont
des méthodes et des outils selon le type entre le risque et ses composantes recours à des opérations numériques
de public visé. Le total des pourcentages qui, selon nous, donnent une fausse
est supérieur à 100 % car certaines La relation entre le risque et ses impression de quantification et de pré-
méthodes concernent plusieurs types de composantes (cf. @nnexe A 2) est le plus cision sur le niveau de risque alors que
destinataires. On constate qu'un tiers souvent traduite par une représentation le choix des niveaux dans les paramètres
de ces méthodes s'adresse aux concep- matricielle ou un graphe de risque. intervenant dans le risque est peu précis
teurs, ce qui est à relier à la provenance D’autres représentations telles qu'opéra- car le plus souvent subjectif. Ces métho-
des documents (normes et guides) et tion numérique, abaque ou encore com- des numériques permettent toutefois
qui traduit le fait que l'estimation des binaison de plusieurs de ces types ont une extension plus facile de la métho-
risques doit tout d'abord être menée à la été cependant utilisées. Le Tableau III de : on peut les modifier facilement
conception d'une machine. Par contre, donne la répartition de ces représenta- afin d’ajouter de nouveaux paramètres.
on peut légitimement s'interroger sur le tions. Un tel ajout est moins aisé dans une
fait qu'un tiers des méthodes ne vise pas matrice, puisqu'il va falloir introduire
de public spécifique. Plus de la moitié des relations est des étapes intermédiaires. De fait, la
représentée par des matrices, moyen représentation matricielle est adaptée à
éprouvé qui permet d'être exhaustif et l’utilisation de deux paramètres.
d'affecter des « valeurs » à l'ensemble
des combinaisons des composantes du La représentation sous forme de
risque. Cette exhaustivité est plus diffi- graphe ou d’abaque est visuelle. La
cile à obtenir si une représentation gra- représentation sous forme de graphe
Tableau VI
Nombre de niveaux pour exprimer les différentes composantes du risque
Gravité 107 0 4 24 46 20 8 2 0 1 2
Fréquence d'exposition 18 0 2 6 2 4 2 2 0 0 0
Durée d'exposition 4 0 1 3 0 0 0 0 0 0 0
Autres paramètres 27 0 6 12 2 2 1 3 0 0 1
Tableau VII
Répartition des méthodes et outils selon le nombre de niveaux de risque
6,5 % 29,6 % 26,8 % 19,4 % 1,8 % 2,8 % 1,8 % 2,8 % 0,0 % 0,9 % 0,9 % 6,5 %
de risque est un bon moyen de montrer analyses des risques (en particulier de tatifs) envisagés pour estimer cette com-
visuellement et rapidement l’effet d’une l'estimation) à s'approprier les concepts posante. On constate entre autres que la
mesure de prévention sur la réduction normatifs et à s'accorder sur une ter- gravité est préférentiellement estimée
du risque, ainsi que les paramètres sur minologie commune. Ceci peut résul- sur quatre niveaux, ce nombre atteignant
lesquels elle influe. ter d’un problème d’interprétation des 10 pour deux des méthodes recensées.
notions normatives avec un choix d’une
L’utilisation des matrices est simple terminologie souvent inadaptée aux pra- Les valeurs pour les autres com-
car le nombre de paramètres est limité. tiques ou aux normes ; les concepts posantes sont généralement comprises
De plus, il existe un nombre important sont parfois difficiles à expliciter et à entre 3 et 5 car en deçà de 3, le pouvoir
de matrices avec différents niveaux donc différencier. Heureusement, la seule discriminant pour exprimer l'analyse
il est possible de choisir un découpage composante du risque unanimement est faible, au-delà de 5, la précision est
fin ou grossier. introduite dans l'ensemble des métho- souvent illusoire. De plus, pour être
des d'estimation est la gravité. homogène, un grand nombre de niveaux
pour exprimer les composantes du ris-
Composantes du risque Le Tableau V donne le nombre de que doit nécessairement conduire à un
paramètres utilisés par les méthodes et grand nombre de niveaux pour estimer
Le Tableau IV représente les propor- outils codifiés. On constate qu'une majo- le risque, ce qui ne sera pas obligatoire-
tions d'utilisation des différentes com- rité utilise deux paramètres (56,5 %). ment une aide pour l'évaluateur.
posantes du risque. Compte tenu de la Les 4 éléments de description des com-
difficulté à interpréter certaines notions posantes du risque préconisés par la À noter qu’il n’a pas toujours été
normatives, les promoteurs des métho- norme EN ISO 14121-1 sont rarement possible d’identifier ce nombre de seuils
des sont souvent amenés à choisir leur utilisés. Les promoteurs des différen- pour certains documents ou lorsque le
propre terminologie, pas toujours en tes méthodes ont donc essentiellement paramètre était exprimé de façon conti-
adéquation avec les pratiques courantes. cherché à proposer des méthodes sim- nue (par exemple pour l’utiliser dans
On constate, par exemple, qu'il peut être ples, dont on suppose qu'elles retien- une opération numérique).
question de probabilité d'occurrence de nent essentiellement les concepts les
l'événement dangereux (donc de l'ori- plus aisés à s'approprier.
gine du risque), du dommage (donc Expression des niveaux de risques
de la conséquence du risque) ou que
beaucoup sont amenés à dissocier fré- Estimation des composantes du Le Tableau VII présente la réparti-
quence et durée, à distinguer fréquence risque tion des méthodes en fonction du nom-
et probabilité. bre de niveaux de risque proposés pour
Le Tableau VI donne pour chaque l’évaluation. Ces niveaux servent à don-
Ce constat met en évidence la diffi- composante du risque du Tableau IV le ner des priorités aux mesures de réduc-
culté qu'ont les personnes en charge des nombre de niveaux (qualitatifs ou quanti- tion du risque.
Figure 4
Outil logiciel de saisie des paramètres d’entrée et de calcul du niveau de risque
Figure 5
Analyse de risque collégiale
@nnexe : retrouvez l'annexe dans la version électronique (PDF) de cet article sur notre site www.hst.fr
Bibliographie
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risques et le choix des mesures de préven-
tion, DTE 127, 2002.
@nnexe
A1 : méthodologie de recensement Figure A 1
des méthodes d’estimation
Exemple de matrice de risque
Deux fichiers ont été créés pour
coder les informations (principalement A Fréquente 3 2 1 1 1
descriptives et purement factuelles) B Occasionnelle 3 2 1 1 1
caractérisant :
C Rare 3 2 2 1 1
1 les documents. Un formulaire D Improbable 3 2 2 2 1
permettait de coder :
Presque
• la désignation originale (titre, E 3 3 3 2 2
impossible
auteurs, année, éditeur, etc.),
• le type de document (norme, guide Probabilité
technique, article, procédure interne de V IV III II I
d’occurrence
compagnie, etc.),
• l'origine (compagnie, organisme Blessure Blessure
Blessure Blessure
de prévention, fabricant, etc.). irréversible irréversible
Gravité réversible réversible Décès
Légère atteinte Grave atteinte
Sans arrêt Avec arrêt
permanente permanente
1 les méthodes ou outils décrits
dans ces documents. Plusieurs formu-
laires ont été établis pour coder :
• le type d’outil de détermination
du risque (matrice, graphe de risque, systématique a mis en évidence des niveau de risque de la situation dan-
opération numérique, abaque, combi- divergences qui ont été résolues lors gereuse analysée est obtenu par pro-
naison de plusieurs types), d’échanges et de sessions de confron- jection des catégories des entrées sur
• les paramètres utilisés (gravité, tation. Le taux de divergences a ainsi le référentiel de risque (ici la matrice).
fréquence ou durée d'exposition, pro- été réduit de 36 % (avant confrontation Par exemple, pour une gravité estimée
babilité d'occurrence du dommage ou à distance) à 12 % (avant confrontation à IV (« Blessure réversible avec arrêt »)
de l'événement dangereux, possibilité finale) pour atteindre un consensus et une probabilité d’occurrence estimée
d'évitement du dommage, autres), final de tous les partenaires sur la base à C (« Rare »), l’intersection des deux
• la pondération des paramètres de données. critères donne un niveau de risque de 2
(appellation, terme exact, qualificatif, sur une échelle à 3 niveaux.
seuil de changement, description), Compte tenu de la constitution de
• les éléments de caractérisation du la base, l'exploitation de son contenu La représentation graphique
risque (nom du niveau de risque, valeur, conduit naturellement à des constats
descriptif, action à prendre), relatifs d'une part, aux documents Une autre représentation utilisée
• le type d’application (général, répertoriés et d'autre part, aux métho- est le graphe (cf. Figure A 2). Un graphe
grand public, procédé industriel continu des décrites dans ces documents. de risque a une structure d’arbre de
ou discontinu, tout type de machines, décision que l’on lit de gauche à droite.
machine particulière, équipement mili- Chaque nœud de l’arbre représente une
taire, etc.), A2 : représentation de la relation composante du risque. Chaque compo-
entre le risque et ses composantes sante a au moins deux classes, et chaque
1 l'usage de la méthode ou de classe est représentée par une ramifica-
l’outil (détermination des limites, iden- La représentation matricielle tion du nœud.
tification des phénomènes dangereux,
estimation ou évaluation ou réduction Un exemple de matrice est donné Pour chaque situation dangereuse,
des risques, détermination de priorités Figure A 1. on alloue une classe à chaque critère
d'intervention, etc.), d’entrée. Un chemin est alors tracé
Une matrice de risque est une en fonction des classes des différents
1 la phase concernée du cycle de table dont la forme la plus courante critères d’entrée. La ramification finale
vie de la machine (conception, installa- est bidimensionnelle, ce qui permet de donne un niveau de risque en accord
tion, mise en marche, opération, ajuste- combiner toutes les classes de toutes avec le chemin suivi.
ment, réparation, maintenance préven- les entrées (une entrée correspond par
tive, déblocage, etc.). exemple à la « gravité du dommage » et Les graphes de risque sont de bons
la seconde à la « probabilité d’occurrence moyens pour montrer visuellement et
Pour assurer la qualité scientifique de ce dommage »). rapidement l’effet d’une mesure de pro-
de la codification et la rigueur de l’iden-
tification des méthodes, une double L’utilisation d’une telle méthode
codification indépendante a été réalisée est simple. Pour chaque situation dan- 5 Département de Génie industriel, Université du
par l'INRS et l'UQTR 5 . A l'issue de cette gereuse identifiée, une catégorie est Québec à Trois-Rivières, CP 500, Trois-Rivières,
double codification, une confrontation affectée à chaque critère d’entrée. Le QC, Canada, G9A 5H7.
Encadré
Dans les échelles de mesure utilisées pour les composantes du risque, certaines méthodes mélangent des notions
distinctes. On peut classer les représentations des grandeurs en deux types :
9 qualitative lorsque la grandeur n’est pas mesurable. Ce type de référentiel utilise des grandeurs discrètes et repré-
sente les différents niveaux du paramètre par une catégorie symbolique (lettres, nombre, mots) ; par exemple, la gravité
du dommage décrite avec les niveaux « décès, grave atteinte permanente, légère atteinte permanente, blessure réversible
avec arrêt, blessure irréversible sans arrêt ».
9 quantitative lorsque la grandeur est mesurable. Dans ce cas, il est naturel d’utiliser un référentiel numérique
pour représenter les différentes valeurs atteignables par le paramètre, en veillant à l'échelle de mesure, qui devra être
au minimum une échelle d’intervalles (intervalles constants entre les valeurs). Nous pouvons alors avoir des référentiels
numériques discrets ou continus et effectuer des opérations mathématiques sur ces valeurs.
La théorie du mesurage [1] met en avant certaines propriétés auxquelles il faudra être attentif. Par exemple, une
échelle ordinale ne tolère pas de transformation autre qu’une comparaison entre deux valeurs. Il n’est donc pas possible
d’effectuer une opération numérique du type addition, multiplication pour obtenir le niveau de risque à partir des résul-
tats de l’estimation des composantes du risque.
Dans la plupart des cas, les paramètres sont exprimés de façon symbolique discrète. Par exemple, pour la durée
d’exposition au phénomène dangereux représentée par « 2h/semaine, 4h/semaine, 8h/semaine, 20h/semaine,
40h/semaine », c'est une représentation sous forme de catégories symboliques discrètes et donc une échelle ordi-
nale, et non une représentation numérique sous forme d’échelle d’intervalles puisque les intervalles entre les diffé-
rentes valeurs sont non constants. De même, la gravité du dommage est une grandeur qualitative évaluée sur des
échelles discrètes et le plus souvent symboliques. L’évaluateur ne pourra donc pas mesurer cette donnée et il devra
donc l’évaluer subjectivement. Afin d’éviter une confusion avec un référentiel numérique, il vaudra mieux utiliser
une représentation symbolique des niveaux du paramètre sous forme de lettre plutôt que de chiffre (par exemple,
gravité variant de A à E plutôt que de 1 à 5).
Dans le cas où le risque est décrit comme une grandeur qualitative ordonnée, il ne faut pas vouloir mesurer l’écart
entre deux situations de risque ni chercher à exprimer une situation de risque comme n fois plus forte qu’une autre. Le
niveau de risque va servir à hiérarchiser les situations mais ne devra pas être utilisé au sens d’une échelle absolue comme
lorsque l’on compare 2 sources chaudes par leurs température.
Un exemple de méthode est donné • Q = Qualification du personnel, L’utilisation de cet abaque se fait
par l’AISS [2]. Le risque résultant est • Phi = Facteurs physiques et psy- en tirant une ligne entre le niveau de
obtenu en utilisant une expression ana- chiques, probabilité représentatif de la situation
lytique du type : • O = Organisation du travail. analysée et l’exposition au danger. Cette
ligne est prolongée jusqu’à la ligne cen-
R= M x E - (M/30) x P La représentation par trale (tie line). À partir de ce point, le
avec « combinaison » niveau de risque est obtenu en traçant
• M = Gr x Ex x Pr x Ev une ligne passant par la conséquence
• E = Ea + Eb + Ec La quatrième représentation utili- estimée pour la situation de travail ana-
• P = Q + Phi + O sée est une représentation appelée com- lysée.
binaison. Ce sont des méthodes qui
Les paramètres intervenants dans combinent plusieurs approches (de cel- Les abaques permettent une repré-
ces équations sont définis par : les présentées ci-dessus). On peut ainsi sentation visuelle du processus menant
avoir, par exemple, la détermination à l’estimation du niveau de risque et
• Gr = Gravité, des composantes du risque sous forme de ce fait, peuvent être plus facilement
• Ex = Fréquence et durée d’expo- numérique puis la détermination du utilisables par certaines personnes (en
sition, niveau de risque à l’aide d’une matrice. fonction de leurs habitudes et de leur
• Pr = Probabilité d’un événement perception de l’outil).
dangereux, La représentation par abaque
• Ev = Possibilité d’éviter ou de limi- Ces abaques n’ont pas été réper-
ter le dommage, La dernière représentation ren- toriés en nombre important dans les
• Ea = Implantation du poste, contrée est celle utilisant des abaques références bibliographiques que nous
• Eb = Ambiances de travail, (Exemple Figure A 3). avons analysées.
• Ec = Contraintes diverses,
Substantial
1% Fatality VI ron X » ou « plutôt X ». On s’assurera
25 %
B qu’au moins une catégorie corresponde
1 in 1000 Occasional Severe I à la situation afin de respecter la défi-
50 % nition d’une distribution de possibilité,
75 %
Major III i.e. satisfaisant la condition de norma-
1 in 10 000 Remote 100 %
C lisation.
Continuous Minor II
S’il y a une incertitude sur la valeur
LOW
Figure A 4
Exemple de cotation classique
µR
0 Risque
Figure A 5
Exemples de distributions traduisant l’imprécision (figure de gauche) et l’incertitude (figure de droite)
µR µR
Ignorance dans le cas classique Ignorance dans le cas flou
1 1
0 0 Risque
Très faible Faible Moyen Fort Très faible Faible Moyen Fort
Figure A 6
Expression de l’ignorance dans le cas classique et avec une distribution de possibilité
µR µR
Ignorance dans le cas classique Ignorance dans le cas flou
1 1
0 0 Risque
Très faible Faible Moyen Fort Très faible Faible Moyen Fort
Bibliographie
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measurement theory, in R. DUCAN LUCE, application of risk assessment to machine-
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