UNIVERSITE TECHNOLIGIQUE ET DE BURKINA FASO

MANAGEMENT UNITE PROGRES JUSTICE

ANNEE ACADEMIQUE: 2023 -2024

NOM PRENOM
PROFESEU
KONATÉ . M Abdallah
R : Mr
MOYENA NACRO Abdoul Djalilou

NITIEMA Arthur Vincent

NITIAMA Assan

OUATTARA Aboubacar

THÈME : Analyse quantitative des défaillances et analyse des modes de leurs

effets et leurs criticités
PLAN

INTRODUCTION

I) Modèles mathématiques pour l'analyse quantitative de défaillance

II) collecte et analyse des données de défaillance

III) Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité (AMDEC)
IV) Intégration de l'AMDEC dans l'analyse quantitative des défaillances

V) Études de cas pratiques

CONCLUSION

INTRODUCTION

L'analyse quantitative des défaillances (AQD) est une méthode d'évaluation des risques qui vise à
quantifier la probabilité de défaillance d'un système, d'un composant ou d'un processus, ainsi que les
conséquences de ces défaillances. Les principaux objectifs de l'AQD sont de fournir des informations
précises sur la fiabilité et la sécurité d'un système, de permettre une prise de décision éclairée en
matière de gestion des risques et de contribuer à l'amélioration continue des processus.

Les domaines d'application de l'AQD sont variés et incluent la fiabilité des systèmes techniques (comme
les avions, les centrales électriques, les réseaux de télécommunications), la sécurité industrielle (dans les
secteurs chimique, pétrolier, nucléaire, etc.), la santé et la sécurité au travail, ainsi que d'autres
domaines où la gestion des risques est cruciale.

Par rapport à d'autres méthodes d'analyse des risques telles que l'analyse qualitative des risques (AQR),
l'AQD se distingue par son approche plus précise et quantitative. Alors que l'AQR se base souvent sur
des évaluations subjectives et des classifications par niveaux de risque, l'AQD utilise des modèles
mathématiques et des données empiriques pour estimer de manière plus rigoureuse les probabilités de
défaillance et les conséquences associées.

En résumé, l'analyse quantitative des défaillances est une approche analytique et quantitative
essentielle pour évaluer les risques liés aux défaillances dans divers domaines et pour prendre des
décisions informées en matière de gestion des risques.

I) Modèles mathématiques pour l'analyse quantitative de défaillance

Effectivement, les modèles mathématiques jouent un rôle crucial dans l'analyse quantitative des
défaillances. Voici quelques exemples de modèles utilisés dans ce domaine :

1. Modèles de fiabilité et de disponibilité :

 Ces modèles sont utilisés pour évaluer la fiabilité d'un système ou d'un composant, c'est-à-dire sa
capacité à fonctionner sans défaillance sur une certaine période de temps. La disponibilité d'un système
quantifie la probabilité que le système soit opérationnel à un moment donné. Ces modèles prennent en
compte les taux de défaillance, les temps de réparation, les temps de fonctionnement, etc.

2. Modèles probabilistes :

Ces modèles sont basés sur la théorie des probabilités et permettent d'estimer de manière quantitative
les probabilités de défaillance, les temps de défaillance, les temps de réparation, etc. Ces modèles
prennent en compte des variables aléatoires pour représenter l'incertitude associée aux processus de
défaillance. Les méthodes probabilistes telles que les modèles de fiabilité prédictive, les arbres de
défaillance, les chaînes de Markov, les processus stochastiques, etc., sont largement utilisées dans
l'analyse quantitative des défaillances. En utilisant ces modèles mathématiques, les ingénieurs et les
spécialistes en gestion des risques peuvent quantifier les risques de défaillance, évaluer l'impact des
défaillances potentielles et prendre des décisions éclairées pour améliorer la fiabilité et la sécurité des
systèmes.

II) collecte et analyse des données de défaillance

La collecte et l'analyse des données de défaillance sont des étapes essentielles dans l'analyse
quantitative des défaillances. Voici quelques méthodes couramment utilisées pour collecter les données
de défaillance et les analyser statistiquement :

1. Méthodes de collecte des données de défaillance :

- Enregistrement des incidents et des défaillances : Les organisations peuvent mettre en place des
systèmes de suivi pour enregistrer les incidents et les défaillances survenant dans leurs systèmes ou
équipements. Ces données peuvent inclure des informations telles que la nature de la défaillance, le
moment de survenue, la durée de l'arrêt, etc.

- Analyse des rapports d'incident : Les rapports d'incident peuvent fournir des informations détaillées
sur les défaillances passées, les causes sous-jacentes, les actions correctives prises, etc. L'analyse de ces
rapports peut aider à identifier les tendances et les modèles de défaillance.

- Collecte de données sur le terrain : Les ingénieurs peuvent effectuer des inspections sur le terrain
pour collecter des données sur l'état des équipements, les conditions de fonctionnement, les facteurs
environnementaux, etc. Ces données peuvent être utiles pour évaluer l'état de santé des systèmes et
prévoir les défaillances potentielles.

2. Analyse statistique des données pour estimer les paramètres des modèles :
 - Méthodes d'estimation des paramètres : Une fois les données de défaillance collectées, des
techniques statistiques telles que la régression, l'analyse de survie, l'analyse de variance, etc., peuvent
être utilisées pour estimer les paramètres des modèles de fiabilité et de disponibilité.

- Modélisation des distributions de défaillance : Les données de défaillance peuvent être utilisées pour
ajuster des distributions probabilistes (comme la distribution exponentielle, Weibull, log-normale, etc.)
afin de modéliser les temps de défaillance et d'estimer les probabilités associées.

- Validation des modèles : Les données de défaillance peuvent également être utilisées pour valider les
modèles mathématiques en comparant les prédictions du modèle aux observations réelles. Cela permet
d'évaluer la précision du modèle et d'identifier d'éventuelles lacunes.

En combinant une collecte rigoureuse des données de défaillance avec une analyse statistique
appropriée, les organisations peuvent obtenir des informations précieuses sur la fiabilité et la sécurité
de leurs systèmes, ce qui peut les aider à prendre des décisions éclairées pour prévenir les défaillances
et améliorer la performance opérationnelle.

III) Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité (AMDEC)

L'Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité (AMDEC) est une méthode
systématique d'analyse des risques utilisée dans divers secteurs industriels pour identifier, évaluer et
prioriser les modes de défaillance potentiels d'un système, d'un produit ou d'un processus. L'objectif
principal de l'AMDEC est de prévenir les défaillances, d'améliorer la fiabilité et la sécurité, et de réduire
les risques associés aux opérations.

Voici les principales étapes de la méthodologie de l'AMDEC :

1. Identification des modes de défaillance :

- L'équipe de travail identifie tous les modes de défaillance possibles qui pourraient survenir dans le
système, le produit ou le processus étudié. Cela peut inclure des défaillances matérielles, des erreurs
humaines, des défaillances de processus, etc.

2. Évaluation des effets des modes de défaillance :

 - Pour chaque mode de défaillance identifié, l'équipe évalue les conséquences potentielles sur le
système, le produit ou le processus. Cela peut inclure des impacts sur la sécurité, la qualité, la
production, les coûts, etc.

3. Détermination de la criticité des modes de défaillance :

- En combinant la probabilité d'occurrence d'un mode de défaillance avec ses conséquences

potentielles, l'équipe calcule la criticité de chaque mode de défaillance. Cela permet de prioriser les
modes de défaillance en fonction de leur importance relative.

4. Proposition de mesures correctives :

- En fonction de la criticité des modes de défaillance identifiés, l'équipe propose des mesures correctives
pour prévenir ou atténuer les risques associés. Ces mesures peuvent inclure des actions préventives, des
améliorations de conception, des procédures opérationnelles, etc.

L'AMDEC est généralement réalisée en équipe multidisciplinaire pour garantir une analyse complète et
approfondie des risques. Cette méthode permet d'anticiper les défaillances potentielles, d'améliorer la
fiabilité et la sécurité des systèmes, et d'optimiser les performances opérationnelles.

IV) Intégration de l'AMDEC dans l'analyse quantitative des défaillances

L'intégration de l'AMDEC dans l'analyse quantitative des défaillances (AQD) peut apporter une valeur
ajoutée en combinant une approche qualitative et une approche quantitative pour évaluer et gérer les
risques de manière plus complète. Voici comment l'AMDEC peut être utilisée pour compléter l'AQD et
améliorer la gestion des ris

1. Identification des modes de défaillance :

L'AMDEC permet d'identifier de manière exhaustive les modes de défaillance potentiels, y compris ceux
qui pourraient ne pas être pris en compte dans l'analyse quantitative. Cela permet d'avoir une vue
d'ensemble plus complète des risques associés au système, au produit ou au processus étudié.

2. Évaluation des effets des modes de défaillance :

L'AMDEC permet d'évaluer qualitativement les conséquences des modes de défaillance, ce qui peut
aider à orienter l'analyse quantitative en mettant en lumière les aspects critiques à prendre en compte
dans la modélisation des risques

3. Priorisation des actions correctives :

En combinant les résultats de l'AMDEC avec les données quantitatives de l'AQD, il est possible de
prioriser les actions correctives en fonction de leur impact potentiel sur la réduction des risques. Cela
permet d'optimiser les ressources et de se concentrer sur les mesures les plus efficaces.
Des exemples d'application combinée de l'AMDEC et de l'AQD dans différents domaines incluent :

- Industrie automobile : L'utilisation de l'AMDEC pour identifier les modes de défaillance potentiels des
composants d'un véhicule, puis l'intégration de ces informations dans un modèle d'analyse quantitative
pour évaluer les risques liés à la sécurité et à la fiabilité.

- Secteur pharmaceutique : L'AMDEC est utilisée pour identifier les risques associés à la fabrication d'un
médicament, puis ces risques sont quantifiés à l'aide de données statistiques pour évaluer la probabilité
de défaillance et ses conséquences sur la qualité du produit.

- Secteur aérospatial : L'AMDEC est utilisée pour analyser les risques liés aux opérations de maintenance
d'aéronefs, puis ces risques sont modélisés quantitativement pour évaluer l'impact sur la disponibilité
des avions et la sécurité des vols.

En intégrant l'AMDEC dans l'analyse quantitative des défaillances, les organisations peuvent bénéficier
d'une approche plus holistique de la gestion des risques, en combinant les avantages des deux
méthodes pour prendre des décisions éclairées et efficaces.

V) Études de cas pratiques :

Étude de cas : Analyse d'un système de production automatisé en utilisant l'AQD et l'AMDEC

Contexte :Une entreprise manufacturière utilise un système de production automatisé pour fabriquer
des composants électroniques. Le système est composé de machines interconnectées et contrôlées par
un logiciel de gestion de la production. L'entreprise souhaite évaluer la fiabilité et la sécurité de ce
système pour identifier les risques potentiels et mettre en place des mesures préventives.

Étapes de l'analyse :

1. Analyse quantitative des défaillances (AQD) :

- Collecte des données sur les défaillances passées du système, telles que les temps d'arrêt, les pannes
des machines, etc.

- Modélisation des défaillances à l'aide de techniques probabilistes pour estimer la probabilité de

défaillance de chaque composant du système.

- Calcul des indices de fiabilité et de disponibilité du système pour évaluer sa performance globale en
termes de fiabilité.

2. Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité (AMDEC) :

- Identification des modes de défaillance potentiels du système, tels que les pannes des capteurs, les
erreurs de programmation, etc.
- Évaluation qualitative des conséquences de chaque mode de défaillance sur la production, la qualité
des composants, la sécurité des opérateurs, etc.

- Attribution d'une cote de criticité à chaque mode de défaillance en combinant la probabilité de

survenue et les conséquences associées.

Interprétation des résultats et recommandations :

- Les résultats de l'AQD mettent en évidence les composants du système présentant le plus grand risque
de défaillance, ce qui permet à l'entreprise de prioriser les actions de maintenance préventive.

- L'AMDEC révèle que les erreurs de programmation du logiciel de gestion de la production sont un
mode de défaillance critique en raison de leur impact sur l'ensemble du système. Des mesures
correctives telles que des tests approfondis du logiciel et une formation renforcée pour les opérateurs
sont recommandées pour réduire ce risque.

- En combinant les résultats de l'AQD et de l'AMDEC, l'entreprise peut élaborer un plan d'action global
visant à améliorer la fiabilité et la sécurité du système de production automatisé, tout en optimisant ses
performances.

Cette étude de cas illustre comment l'intégration de l'AQD et de l'AMDEC peut fournir une analyse
approfondie des risques d'un système ou d'un processus réel, permettant ainsi aux organisations
d'identifier les points critiques et de mettre en place des mesures préventives efficaces pour garantir sa
fiabilité et sa sécurité.

CONCLUSION

En conclusion, l'analyse quantitative des défaillances (AQD) et l'analyse des modes de défaillance, de
leurs effets et de leur criticité (AMDEC) sont des outils complémentaires essentiels pour évaluer la
fiabilité, la sécurité et la performance d'un système ou d'un processus. L'AQD permet d'identifier les
défaillances potentielles en se basant sur des données quantitatives et probabilistes, tandis que
l'AMDEC permet d'évaluer qualitativement l'impact de ces défaillances sur le système dans son
ensemble. En combinant ces deux approches, les organisations peuvent obtenir une vision holistique
des risques associés à leur activité et mettre en place des mesures préventives appropriées pour
minimiser ces risques. L'AQD fournit une base solide pour quantifier les risques et prioriser les actions
de maintenance préventive, tandis que l'AMDEC permet d'identifier les modes de défaillance critiques
et de définir des plans d'action spécifiques pour les atténuer. En intégrant l'AQD et l'AMDEC dans leur
processus d'analyse des risques, les entreprises peuvent améliorer leur performance opérationnelle,
réduire les temps d'arrêt non planifiés, garantir la qualité des produits et assurer la sécurité des
opérateurs. Ces outils constituent donc des éléments clés de la gestion de la qualité et de la sécurité
dans un environnement industriel complexe et en constante évolution.