Une belle échappée

« A vélo, je me libère du superu ››

Fondateur d'agences immobilières, Vincent Ledoux, 51 ans, vit à Paris et, depuis trois ans, a
trouvé un refuge au Mans. Et un vélo (souvent sans les mains I) pour aller de l'avant.

Quand et où faites- vous du vélo?

Par tous les temps, jour et nuit, été comme hiver, 7 jours sur 7! Je ne fais ni performance ni
endurance, aucun col ni sprint…et je ne participe pas au Tour de France. J’ai d’abord choisi
le vélo par commodité, pour circuler dans Paris ou au Mans (entre les deux, je le mets dans
le train). Parfois, à l’étranger, je loue un vélo ou j’en emprunte un. j’adore dévaler les rues
qui s’offrent à moi. Immédiatement, j’ai le sentiment d’appartenir à la ville… sauf, peut-être,
à San Francisco où il m’a fallu un peu plus de temps.

Qu’est-ce que cela change,

le lundi matin, d’aller à sa première réunion à vélo?
Tout: l’air froid dansles yeux, le vent dans les cheveux, la beauté du ciel au lieu de l’air
saturé du métro. Et puis, l’effort! Le bon effort sur les pédales, plutô t que l’impression de
sentir son ventre qui s’arrondit à l’arrière d’une berline. Sans oublier le sentiment grisant
de se faufiler entre les voitures, d’échapper aux embouteillages, de se croire, parfois même,
un rescapé de la traversée de la ville.

Cela change aussi le fait délicieux d’aller gravement travailler (en costume-cravate, e
précieux dossiers dans un sac à dos) non pas en taxi, non pas en «métro- boulot-dodo»,
mais dans l’esprit de votre enfance, de vos 10 ans.

Quel rôle a la vitesse? Qu’apporte le vélo par rapport à la marche?

Le vélo est le moyen de transport le plus rapide en ville. Et la vitesse a plus d’avantages que
l’ubiquité: elle libère le corps, aère l’esprit, attise la pensée, véhicule un goû t de liberté et de
risque. A vélo, je me libère du superflu. En fait, à vélo, on n’invente rien. Ce sont les bruits
de la ville, la pluie, le froid ou lle ciel bleu, les arbres en fleurs qui dessinent nos pensées.

Le vélo serait-il un antidote à la morosité?

Même quand on est déprimé, la vitesse,le vent, la liberté qu’offre le vélo réveillent
l’étincelle de vie en nous. Bien sû r, le cycliste n’échappe pas à la grisaille du ciel et du cœur,
pas du tout! Mais je crois que le vélo nous donne juste ce qu’il faut d’air dans la figure et de
rêverie dans la tête pour, malgreé tout, déceler la vibration joyeuse, poétique et amoureuse
de la nature vivante.

*ubiquité -capacité d’être présent en plusieurs lieux d’un même moment.

Qu1. Qui est Vincent Ledoux?

2. Où et quand fait-il du vélo?
3. Quelles sensations ressent-il à vélo? Donnez quelques exemples.
4. Pourquoi sime-t-il la vitesse?
5. Grâ ce au vélo, à quoi écharppe –t-il? Pourquoi?
6. Expliquez une morosité.
7. Que signifie le mot “superflu” ?

* Le vélo devrait être le seul moyen de transport utilisé dans les centres des villes. Prenez
position pour ou contre cette opinion et justifiez votre choix.