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© Librairie Hachette. Paris. 1973

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Jean-Claude et Catherine vivaient heureux à la
ferme de leurs parents. Ils aimaient beaucoup les
animaux. Jean-Claude aurait bien voulu posséder un
petit veau, un gentil agneau ou quelque autre mignonne
bête. Catherine aussi souhaitait avoir un animal bien à
elle. Mais leur papa ne voulait pas ! «Vous êtes encore
jeunes, leur disait-il. Attendez d'être plus grands ! »

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Jean-Claude devait se contenter d'aider Paul, le
garçon de ferme, à donner à manger aux poules. Un
jour, Paul prit la charrette. Il allait chercher du foin aux
champs. Pourquoi Jean-Claude et Catherine n'en
feraient-ils pas autant ? «Prenons ma charrette attelée à
mon cheval de bois ! dit Jean-Claude. Nous la
remplirons de foin ! »

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« C'est ça ! répondit Catherine. Nous ramènerons le
foin ici et je t'aiderai à le mettre dans la grange. Ce sera
très amusant ! »
Les deux enfants allèrent donc aux champs avec
Paul. Ils remplirent de foin la petite charrette. Puis Jean-
Claude tira le cheval de bois par sa ficelle tandis que
Catherine poussait derrière.

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La grosse charrette et la petite charrette reprirent le
chemin de la ferme. Hélas ! L'une des roulettes du
cheval de bois heurta soudain une pierre.

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Sous le choc, la roulette se détacha. L'attelage ne
pouvait plus avancer. Jean-Claude se mit à plat ventre
pour essayer de réparer le dommage.
Mais il fut incapable de remettre la roue en place.
Catherine commença à pleurer.
« Pauvre petit cheval ! s'écria Jean-Claude.
Attends!
Je vais te dételer et te montrer à Paul ! »
Puis il se tourna vers sa sœur pour la consoler :
« Ne pleure plus ! lui dit-il. Ce n'est pas grave.»

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Jean-Claude espérait bien que Paul réparerait
la roue. Il détela vivement le cheval de bois et
courut jusqu'à la ferme où Paul était déjà arrivé avec la
grosse charrette et son chargement de foin.
« Paul ! s'écria-t-il. Regarde mon cheval ! Il est
cassé ! Peux-tu me le réparer ?
— Bien sûr, répondit Paul, mais ni ce soir ni
pendant la fenaison. J'ai trop de travail ! »
Les enfants durent se contenter de cette réponse.

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Jean-Claude et Catherine laissèrent donc le cheval
de bois et la roulette au brave Paul.
Puis ils allèrent chercher la petite charrette de foin.
Ils la traînèrent jusqu'à la grange et la poussèrent
dans un coin. Ensuite, comme c'était l'heure du dîner, ils
coururent se laver les mains avant de se mettre à table...
Le lendemain matin, une grosse cane blanche
pénétra dans la grange en se dandinant...

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Elle cherchait un coin pour y pondre ses œufs.
Soudain, elle aperçut la charrette de Jean-Claude
pleine de foin et s'écria tout heureuse :
« Oh ! La jolie petite charrette ! Juste à ma taille !
Et quel beau foin odorant ! Comme je vais être bien
dans ce nid ! Montons vite ! »
Elle grimpa aussitôt dans la petite charrette et s'y
installa confortablement. Après avoir pondu un gros œuf
gris-vert, elle retourna à la mare.

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La cane revint le lendemain et les jours suivants. A
chaque fois, elle pondait un nouvel œuf. Bientôt, il y eut
douze œufs dans le foin de la charrette. Alors, la cane se
mit à les couver. Paul, cependant, n'avait pas oublié sa
promesse. Dès qu'il eut un peu moins de travail, il
répara le cheval de bois. Jean-Claude et Catherine, tout
joyeux, partirent à la recherche de leur charrette pour y
atteler le cheval.
Ils arrivaient à la grange quand ils aperçurent leur
père qui partait aux champs sur son tracteur. Le fermier
fit un signe aux enfants.

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« Mes petits ! L'une des canes est allée pondre
dehors ces jours-ci. Tâchez de trouver ses œufs ! » Un
instant plus tard, Jean-Claude découvrait sa petite
charrette transformée en nid !

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« Oh ! Les beaux œufs ! s'écria Catherine. Allons
vite les porter à maman. Elle sera bien contente. » Jean-
Claude attela le cheval de bois à la charrette et traversa
la cour en le tirant par sa ficelle.

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En voyant les œufs de la cane, la fermière sourit et
dit gentiment aux enfants : « Puisque vous les avez
trouvés, vous pouvez les garder. Ils sont à vous ! Allez
donc remettre cette charrette là où elle était. La cane
reviendra couver ses œufs. Quand ils écloront, vous
aurez douze canetons jaunes bien à vous ! » Fous de
joie, Jean-Claude et Catherine se dépêchèrent d'aller
replacer la petite charrette dans la grange, exactement là
où ils l'avaient prise.

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Un beau matin, douze petits canards sortirent des œufs !
Quel bonheur ! Enfin, les enfants avaient des animaux à eux ! Ils
se mirent à les soigner avec amour. Les canetons grandirent. Ils
suivaient leurs maîtres comme de petits chiens. Le rêve de Jean-
Claude et de Catherine était enfin réalisé. Et ils le devaient à la
petite charrette !

Imprimé en France par Chaufour, 94400 Vitry


Dépôt légal N° 6422 - 2e trimestre 1973
20.37.4313.01
20/4313/1
73-V

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