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UE 6 – FINANCE D’ENTREPRISE

3. LA POLITIQUE DE FINANCEMENT

3.1 LES MODES DE FINANCEMENT Cours du 17/12/2020

Différencier les modes de financement selon leur coût, leur origine et le risque supporté par
les bailleurs de fonds.

Compétences attendues Savoirs associés


Distinguer les modes de financement et évaluer leur - Autofinancement  : source, intérêts et
coût respectif limites
Déterminer et valoriser le montant des engagements - Financement par emprunt avec
financiers de l’entreprise construction d’un tableau d’amortissement
Calculer et comparer les coûts des différents moyens - Financement par augmentation de capital
de financement en intégrant l’impôt sur les bénéfices - Financement par crédit-bail
Identifier une ou plusieurs solutions de financement - Financement participatif

LES MODES DE FINANCEMENT 

L’analyse des situations de gestion des entreprises conduit à mettre en évidence le fait que,
pour financer un projet d’investissement, il est nécessaire de faire appel à une ou plusieurs
sources de financement. Les choix des solutions de financement retenus s’avèreront
primordiaux pour l’entreprise. Afin d’effectuer correctement ces choix stratégiques, il est
indispensable d’identifier, au préalable les sources de financement envisageables.

1. FONDS PROPRES

1.1 Autofinancement

L’autofinancement constitue un mode de financement par fonds propres internes.


Il est très utilisé par les entreprises.
Les liquidités dégagées par l’activité courante de l’entreprise, ont créé des richesses et sont
conservées au fil des années dans les réserves.
Même si l’entreprise distribue une partie de ses richesses sous forme de dividendes à ses
actionnaires (afin de les fidéliser), elle doit arbitrer pour conserver les fonds nécessaires à
son développement.
La partie de la CAF non distribuée et restant à la disposition de l’entreprise est qualifiée
d’autofinancement : Autofinancement = CAF – Dividendes versés. L’entreprise doit
cependant conserver une mise en réserves suffisamment importante pour rembourser ses
emprunts et faire face aux dépenses d’investissement.

Avantages :
- Maintien de l’indépendance financière
- Gouvernance non modifiée
- Mobilisation aisée et rapide
- Capacité d’endettement intacte et même potentiellement renforcée car amélioration
du ratio de remboursement des dettes
- Renforcement des fonds propres : baisse du ratio d’endettement
- Absence de coût apparent

Inconvénients :
- Objectifs de rentabilité parfois négligés
- Souvent insuffisant à lui seul
- Mécontentement des actionnaires qui préfèreraient plus de dividendes

Exemple :
Une entreprise souhaite faire un investissement de 5 millions d’€.
On dispose des données suivantes :
- CAF de l’année : 950 000 €
- Distributions mises en paiement sur l’exercice : 275 000 €
Quel est le montant d’autofinancement à disposition ? Va-t-il suffire au financement ?

Autofinancement : CAF – Dividendes = 950 000 – 275 000 = 675 000 €


Celui-ci n’est pas suffisant pour financier l’investissement souhaité, il va falloir trouver des
modes de financement supplémentaires.

1.2 Cessions d’éléments d’actif immobilisé

L’entreprise peut disposer d’actifs immobilisés non indispensables à ses activités, qu’elle est
peut vendre afin de récupérer les fonds. On parle aussi d’opérations de désinvestissement.

Ces cessions d’éléments d’actifs peuvent résulter :


- Du renouvellement normal des immobilisations
- De la nécessité d’obtenir des capitaux
- De la mise en œuvre d’une stratégie de recentrage sur le cœur de métier, donc
passant par la cession d’immobilisations qui ne sont plus dans ce cœur de métier
(titres de participation, actifs productifs ou des réseaux de distribution…)
- De la Commission Européenne qui pour éviter que les OPA et OPE n’aboutissent à
des positions dominantes peut exiger des cessions d’actifs parfois importantes
- De la cession-bail immobilière (lease-back), qui consiste à vendre à une société de
crédit-bail des actifs immobilisés (terrains, immeubles, etc…) et de les louer dans le
cadre d’un contrat de crédit-bail. La jouissance du bien est laissée à l’entreprise
vendeuses, moyennant le paiement de redevances de crédit-bail.

Avantages :
- Indépendance financière
- Gouvernance non modifiée
- Pas de dégradation de la capacité d’endettement
- Recentrage sur le cœur de métier
- Cession-bail qui permet une entrée de trésorerie pour pouvoir financer d’autres
projets, tout en continuant à disposer de ses actifs

Inconvénients :
- Délais avant d’obtenir les fonds de la cession (et l’acheteur au prix souhaité)
- Conditionné aux actifs réellement disponibles pour une cession
- Risque de réduction de la taille de l’entreprise si les capitaux ne sont pas réinvestis
- Nouvel engagement de l’entreprise pendant la durée du bail pour le crédit-bail

1.3 Augmentation de capital

L’augmentation de capital constitue une modification des fonds propres d’origine externe.

Il existe plusieurs modalités :


- Apports en nature (d’actifs immobilisés)
- Apports en numéraire (augmentation du FRNG)
- Conversion de dettes (pas de modification des capitaux permanents mais
amélioration de la capacité d’endettement)
- Incorporation de réserves dans le capital (pas de modification de capitaux propres)

Modalité sur l’augmentation de capital en numéraire :


Seule cette modalité amène plus de ressources financières.
L’augmentation de capital est une technique de financement qui doit satisfaire des
contraintes juridiques et financières importantes :
- Décision en l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires,
- Respect d’une procédure lourde et coûteuse
- Conséquences administratives par la modification du montant du capital…

Des frais d’émission sont à supporter (de publicité, de rémunération d’intermédiaires…).

Les nouvelles actions émises ont la même valeur nominale que les anciennes, mais la valeur
de l’action ayant augmenté depuis la création de l’entreprise, il faut fixer le prix d’émission
(ou prix de souscription) des nouvelles actions.

Juridiquement le prix d’émission ne peut être inférieur à la valeur nominale de l’action. Mais
il doit être proche de la valeur de marché de l’action, généralement légèrement en dessous
du cours moyen des dernières cotations. Il dépend également de l’état du marché financier,
de la notoriété de l’entreprise et de la nature des actions émises.

Prime d’émission = Prix d’émission - Valeur nominale

Cette prime d’émission est généralement prévue dans le but d’égaliser les droits des
associés anciens et nouveaux. Après valorisation de la société, une prime d’émission est
fixée pour compenser l’écart entre le montant de la valeur réelle des titres et leur valeur
nominale. Il s’agit en quelque sorte d’un droit d’entrée à payer par l’apporteur à l’occasion
d’une augmentation de capital dont le montant correspond à l’évolution positive de la
valorisation des titres d’une société par rapport à leur valeur nominale. L’intérêt d’une prime
d’émission est de tenir compte de la valeur de la société au jour de l’émission de nouveaux
titres. La société est en principe mieux valorisée que lors de sa création. Il ne serait donc pas
normal qu’un nouvel associé puisse entre à cet instant au capital en apportant, pour une
certaine quantité de droits, un montant similaire à ce qui a été apporté lors de la
constitution. Cela évite la dilution de l’actionnariat en place (ou en tout cas cela la limite). En
effet la partie de l’apport qui correspond à la prime d’émission ne confère en contrepartie
aucun titre à l’apporteur.

Cette prime d’émission doit être libérée intégralement à la souscription, c’est-à-dire que le
détenteur de l’action doit verser intégralement la prime d’émission.
Un délai est donné par l’émetteur aux anciens actionnaires pour découvrir les modalités de
l’augmentation de capital et faire connaître leur décision de souscrire ou non.

En comptabilité, la prime d’émission payée par les nouveaux associés pour entrer au capital
constitue un complément d’apport, elle figure donc dans les capitaux propres de
l’entreprise. Mais elle est inscrite dans le compte 1041 - Primes d’émission, figurant bien
dans les capitaux propres.

Lorsque l’augmentation de capital n’est pas réalisée pour éponger les pertes antérieures,
elle est un signal fort de bonne santé de l’entreprise vis-à-vis du marché.

Avantages :
- Augmente les capitaux propres, améliorant le ratio capitaux propres / dettes et
diminuant le ratio d’endettement
- Améliore le FRNG et donc l’équilibre financier
- Permet l’utilisation de nouveaux fonds pour le remboursement de dettes
- Améliore la garantie vis à vis des tiers
- Augmente la protection contre les OPA pour les entreprise cotée

Inconvénients :
- Modifie la gouvernance avec l’arrivée de nouveaux actionnaires
- Provoque à court terme la dilution des bénéfices
- Repose sur une situation de marché financier
- Modifie fréquemment le cours d’action sur les marchés (pour les cotées) après
l’augmentation de capital

Exemple :
Une société a un capital social de 200 K€, soit 1 000 actions à 200 €.
Ses capitaux propres s’élèvent à 600 K€.
La valeur comptable de ses actions donnerait donc 600 € par action.
Elle prévoit une augmentation de capital de 600 K€, soit avec un prix d’émission à 600 €, soit
1 000 nouvelles actions.
La prime d’émission s’élève ainsi à 600 – 200 = 400 € par action.
La société aura donc augmenté son capital social de 200 € x 1 000 = 200 K€, et ses capitaux
propres de 600 K€, avec une prime d’émission de 400 K€.
Nouveau capital social : 400 K€
Prime d’émission : 400 K€
Autres éléments de capitaux propres : 400 K€
Total Nouveaux capital propres : 1 200 K€

1.4 Subventions

Des aides et subventions peuvent financer les investissements souvent sous certaines
conditions et sont soumises à la réglementation européenne.
Elles peuvent être octroyées par les collectivités territoriales, l’Etat ou l’Union Européenne.

Avantages :
- Les sommes obtenues appartiennent à l’entreprise
- Elles font partie des capitaux propres
- Pas d’obligation de remboursement
- Ressources externes sans frais (pas de charges d’intérêt)

Inconvénient :
- Elles sont imposables (quote-part des subventions virées au résultat) et impactent la
CAF
- Elles ne demeurent pas éternellement dans les capitaux propres car elles sont
amorties progressivement par virement au compte de résultat
- Elles sont octroyées sous conditions
- Les démarches administratives sont importantes et parfois longues
- Elles représentent un financement partiel de l’investissement (car souvent montant
limité)

2. ENDETTEMENT

2.1 Emprunts indivis

Définition
Un emprunt indivis est un emprunt non fractionnable pouvant être obtenu auprès d’un seul
prêteur, généralement une banque, parfois auprès d’une autre société (ex : maison mère) ou
auprès de personnes physiques. C’est la principale source de financement externe pour le
financement des actifs.

Le contrat doit préciser :


- Le taux nominal de l’emprunt à taux fixe, variable ou encore taux révisable
- Les modalités de remboursement avec ou sans possibilité de remboursement
anticipé ou différé
- Eventuellement les garanties apportées par l’emprunteur
- Les éventuels frais de commission, d’assurances…
Lorsque le montant est important, le crédit est octroyé par plusieurs banques, dont la
principale joue le rôle d’arrangeur de l’opération. On parlera ici d’emprunt syndiqué.

Remboursements avec amortissements constants

La part de capital remboursée est identique à chaque échéance. L’annuité (ou mensualité)
sera alors composée d’un montant fixe de capital remboursé (appelé remboursement de
capital) et d’une part variable d’intérêt.

Annuité = Amortissement constant du capital emprunté + montant des intérêts

Remboursements avec annuités constantes

Annuité : a Durée de l’emprunt : n


Taux d’intérêt annuel : i Montant de l’emprunt : E

a = E x i
1 - (1+i)-n

Remboursements in fine

Le montant sera remboursé en totalité à la fin de la durée d’emprunt. Les intérêts, calculés
sur le montant dû, restent néanmoins à payer période par période.
Les modalités de l’emprunt indivis avec remboursement in fine sont attractives dans des
contextes où les flux de ressources financières ne sont pas immédiats et où un prévisionnel
de trésorerie et le plan de financement affichent un avantage majeur à différer le
remboursement du capital emprunté. Mais le coût de l’emprunt est élevé et les assurances
peuvent être plus onéreuses car risque plus important pour la banque.

Exemple : Emprunt de 300 000 € sur 3 ans, intérêts calculés chaque année au taux de 4%
l’an, payables chaque 1er mars

- Remboursement in fine :
Calcul des intérêts : 300 000 * 4% = 12 000 €

Capital Capital
Echéances restant dû en Intérêts Amortissements Annuités restant dû en
début de fin de
période période
01/03/N+1 300 000 12 000 - 12 000 300 000
01/03/N+2 300 000 12 000 - 12 000 300 000
01/03/N+3 300 000 12 000 300 000 12 000 0
Totaux 36 000 300 000 336 000
- Remboursements par amortissements constants :

Capital Capital
Echéances restant dû en Intérêts Amortissements Annuités restant dû en
début de fin de
période période
01/03/N+1 300 000 12 000 100 000 112 000 200 000
01/03/N+2 200 000 8 000 100 000 108 000 100 000
01/03/N+3 100 000 4 000 100 000 104 000 0
Totaux 24 000 300 000 324 000

- Remboursement par annuités constantes :

Capital Capital
Echéances restant dû en Intérêts Amortissements Annuités restant dû en
début de fin de
période période
01/03/N+1 300 000 12 000 96 104,56 108 104,56 203 895,44
01/03/N+2 203 895,44 8 155,82 99 948,74 108 104,56 103 946,70
01/03/N+3 103 946,70 4 157,87 103 946,70 108 104,56 0
Totaux 24 313,69 300 000 324 313,69

Calculs : Annuités constantes : 300 000 X 0,04 / ( 1 – (1 + 0,04) – 3 ) = 108 104,56


Intérêts de la première période : 300 000 * 4% = 12 000 €
Premier remboursement de capital : 108 104,56 – 12 000 = 96 104,56
Emprunt restant à rembourser à la fin de la première période : 300 000 – 96 104,56 = 203
895,44
Intérêts de la deuxième période : 203 895,44 * 4% = 8 155,82
Deuxième remboursement de capital : 108 104,56 – 8 155,82= 99 948,74
Emprunt restant à rembourser à la fin de la seconde période : 203 895,44– 99 948,74= 103
946,70
Intérêts de la troisième période : 103 946,70 * 4% = 4 157,87
Troisième et dernier remboursement de capital : 108 104,56 – 4 157,87 = 103 946,70

2.2 Financement participatif

Définition
Le financement participatif est une modalité de collecte de fonds, en dehors des circuits
financiers institutionnels, réalisés par le biais d’un site internet, la plateforme. Il permet de
recueillir des sommes d’argents collectives afin de les utiliser sur des projets
d’investissements clairement identifiés, en faisant appel à un grand nombre de
contributeurs, répondant à cette solidarité.

Ce financement est direct et traçable du prêteur vers l’entreprise sans intermédiaire (hormis
la plateforme qui se rémunère) et sans garantie pour le prêteur.
On recherche ainsi une visibilité pour faire connaître une innovation ou tester auprès d’un
large public l’attractivité du projet.

Il comporte 3 modalités :
- crowdfunding : don reçu avec contrepartie (reward crowdfunding) : bien ou service,
don reçu sans contrepartie (crowdfunding) et pas de plafond
- crowdlending : emprunt avec ou sans charges d’intérêts (crowdlending ou peer-to-
peer lending), montants par projet et par contributeur plafonnés (encadrés par
l’AMF) : 2 000 euros par projet par prêteur sans intérêt et 5 000 euros avec intérêts,
emprunts jusqu’à 2,5 millions par projet.
- crowdequity : participation dans le capital de société non cotées. Parfois le
contributeur ne rentre pas au capital, mais est rémunéré par une redevance sur CA
(royalties). Souscriptions de titres ou minibons sans plafond.

Le choix de la plateforme internet est important, des contrôles sont faits suivant le type de
financement. Elle se rémunère avec des frais (de 4 à 7% du montant collecté).

2.3 Emprunts divis (ou emprunt obligataire)

Définition
Un emprunt divis ou obligataire est un emprunt divisé en fractions égales appelées
obligations, souscrites par un grand nombre de prêteurs appelés obligataires.

Les emprunts obligataires échappent au monopole bancaire, et est généralement réservé à


l’Etat, aux collectivités publiques et aux entreprises de grandes tailles qui font appel à
l’épargne public.

Il constitue un outil de financement de plus en plus utilisé. Son 1er avantage est de permettre
l’accès à des financements autres que ceux issus directement du système bancaire.

Les obligations sont des titres négociables, cotés ou non, qui confèrent à leur propriétaires
un simple droit de créance, sans participation aux résultats de l’exploitation ou
l’administration de la société.

Conditions de recours à un emprunt obligataire :


- Ancienneté : 2 ans d’existence et 2 bilans régulièrement approuvés
- Forme de la société : SARL et société de capitaux
- Publication : notice visée par l’AMF, et comportant te taux actuariel brut
- Capital social libéré : appelé et versé
L’emprunt obligataire n’en reste pas moins un emprunt reposant un remboursement de
capital et versements d’intérêts.

Variables à définir lors de l ‘émission :


- Nombres d’obligations N
- Valeur nominale V (base de calcul des intérêts)
- Prix de remboursement R (au pair si R=V, au-dessus du pair si R>V)
- Prix d’émission : montant payé par l’obligataire pour obtenir une obligation (au pair
si E=V, au-dessous du pair si E<V)
- Prime d’émission : V –E
- Prime de remboursement : R – V
- Date de jouissance : à partir de laquelle les intérêts commencent à courir (souvent
2/3 semaines après l’émission)
- Taux d’intérêt nominal ou facial  t : fixe (connu) ou variable (marché financier)
- Coupon d’intérêt : montant annuel des intérêts c = V x t

Montants de intérêts : I = N x V x t
Montant du capital remboursé par l’entreprise qui a émis l’emprunt : N x R
Montant versé par les obligataires à l’achat : N x E

3. FINANCEMENT PAR CREDIT-BAIL

Définition
Le crédit-bail est une opération de location portant sur un bien meuble ou immeuble (à
usage professionnel) assorti d’une option d’achat à un prix fixé à l’avance, par contrat.

En France, seuls les établissements de crédit peuvent proposer ces opérations.

Eléments principaux inclus dans le contrat de crédit-bail :


- Bailleur ou crédit-bailleur (société de crédit-bail)
- Preneur ou crédit-preneur (locataire)
- Redevance ou loyer (montant versé périodiquement jusqu’à la fin du contrat)
- Dépôt de garantie : parfois exigé en début de contrat, et remboursé à la fin, il ne doit
pas dépasser 15% du prix du bien
- Durée : voisine de l’amortissement fiscal, souvent entre 3 et 7 ans
- Périodicité : paiement de loyer, souvent d’avance
- Prix d’option d’achat : prix à verser en fin de contrat pour devenir propriétaire du
bien

A la fin du contrat, l’entreprise a 3 choix :


- Lever l’option d’achat et devenir propriétaire
- Reconduire le contrat en négociant à nouveau la durée, les montants et conditions
- Restituer le bien

La conclusion d’un contrat de crédit-bail doit être l’objet d’une mesure de publicité et être
inscrite sur un registre spécial auprès du greffe du tribunal de commerce où le preneur est
immatriculé. Il constitue aussi un engagement hors-bilan, qui doit figurer dans les
documents comptables et le rapport d’activité.

Le crédit-bail immobilier est une opération par laquelle l’entreprise donne en location des
biens immobiliers professionnels dont elle est propriétaire. Pendant la durée du bail,
l’immeuble est toujours la propriété du bailleur et n’est pas présent à son actif. A l’expiration
du bail, il pourra en devenir le propriétaire. Il ne s’applique qu’à certains biens mobiliers :
identifiable, amortissable et à usage durable, mais tout type de bien immobilier. Les loyers
sont fiscalement déductibles à l’exception de la part d’amortissement financier affecté au
terrain. La durée du contrat est généralement entre 8 et 15 ans (parfois 20 ans).

Avantages du crédit-bail :
- Financement à 100% de l’investissement
- Souplesse dans les modalités de paiement
- Assurance contre le risque technologique

Inconvénients :
- Demande de garantie (dépôt début de contrat)
- Coût plus élevé qu’un emprunt bancaire classique à moyen terme
- Risque d’être utilisé dans des opérations peu rentables

Exemple
Le 20 avril N, une entreprise souscrit un contrat de crédit-bail concernant un matériel
industriel avec les modalités suivantes :
- Dépôt de garantie lors de la signature du contrat : 2 000 €
- Paiement de 16 redevances trimestrielles de 600 € HT, la première étant payable le
20 avril N
- Prix de levée d’option à l’échéance du contrat : 1 800 € HT

Compte Intitulé Débit Crédit


20 avril N – Comptabilisation à la signature du contrat
27500 Dépôts et cautionnements versés 2 000
61200 Redevances de crédit-bail 600
44566 Etat, TVA déductible sur autres B&S 120
51200 Banque 2 620
20 avril N+4 - Levée de l’option d’achat à l’échéance
21540 Compte d’immobilisation concerné 1 800
44562 Etat, TVA déductible sur immobilisations 360
27500 Dépôts et cautionnements versés 2 000
51200 Banque 160

4. COUTS DES DIFFERENTS MOYENS DE FINANCEMENT

Taux de revient (ou coût de revient ou taux de rendement actuariel)

Définition
Le coût d’un financement est le taux de revient t pour lequel il y a équivalence entre les
fonds reçus et l’ensemble des sommes réellement décaissées en contrepartie.

Il faut se placer du point de vue de l’emprunteur, et établir une relation entre les sommes
reçues et les sommes décaissées S.

Les fonds reçus correspondent à la somme décaissée actualisées (S) sur une période p :
Fonds reçus = Sp (1+t)-p

Les sommes décaissées sont nettes des économies d’impôts.

Coût de l’emprunt indivis et obligataire


Il faut prendre en compte les économies d’impôts induites par la déductibilité des charges
d’intérêts et charges liées au dossier

Coût de revient d’un emprunt sans frais :


T : taux d’imposition (souvent 28%)
t : taux nominal de l’emprunt
ti : taux de l’emprunt net d’impôt
ti  = t x (1 – T)

Coût de revient d’un emprunt avec frais :


Il faut tenir compte des frais de dossier d’assurance et d’émission, charges déductibles, qui
viennent augmenter le coût de l’emprunt.

Coût de revient du crédit-bail

Les redevances versées constituent des charges déductibles. Seuls les loyers génèrent des
économies d’IS, perte d’économies d’IS liées à l’amortissement du bien.

Coût de revient du financement et taux de rentabilité interne TRI

L’entreprise va choisir le moyen de financement dont le coût de revient est le plus faible. Un
projet est rentable à condition que le coût moyen pondéré du capital soit inférieur au TRI du
projet d’investissement.
Quand le financement est mixte (dette et capitaux propres), la rentabilité sur fonds propres
(ou rentabilité financière) augmente si le coût de revient de la dette est inférieur au TRI. On
parle d’effet de levier positif.

Exemple :
Une entreprise veut financer partiellement un projet d’investissement par un emprunt
bancaire in fine au taux de 5% sur 5 ans :

Années N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5


Flux nets de trésorerie (5 300) 1 500 1 600 1 750 1 700 1 600
d’exploitation
Flux nets de trésorerie 1 500 (50) (50) (50) (50) (1 550)
sur emprunt bancaire
Flux nets de trésorerie (3 800) 1 450 1 550 1 700 1 650 50
après financement

Le TRI avant financement est taux t tel que :


5 300 = 1 500 + 1 600 + 1 750 + 1 700 + 1 600
(1+t) (1+t) 2 (1+t) 3 (1+t) 4 (1+t) 5

La calculatrice nous donne t = 16,03%


Le TRI après financement est taux t tel que :
3 800 = 1 450 + 1 550 + 1 700 + 1 650 + 50
(1+t) (1+t) 2 (1+t) 3 (1+t) 4 (1+t) 5

La calculatrice nous donne t = 23,77%

Le TRI après financement par emprunt est supérieur au TRI avant, ce qui signifie que
l’entreprise bénéficie d’un effet de levier positif. L’augmentation du taux de rentabilité des
capitaux propres découle du fait que le coût de revient de l’emprunt est inférieur au TRI.

5. Engagements financiers

Définition
Les engagements sont des droits et obligations pouvant modifier le montant patrimonial de
l’entreprise.

Ils figurent dans l’annexe comptable, et répertorient les positions de l’entreprise vis-à-vis des
cautions et garanties, reçues et données, des montants des dettes et créances avec des
suretés, opération de crédit-bail et montants de dettes avec garanties.

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