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Forages

G u i d e p r a t i q u e

pai-

Albert M A B I L L O T *
Ingénieur des Arts et Métiers - ICF

« CREPINES JOHNSON-FRANCE S.A.


86 - NAINTRE

« TECHNIQUE & DOCUMENTATION


e
11, rue Lavoisier - 75 - PARIS (8 )
AVANT-PROPOS
Cherchons l'eau où elle se trouve...
Hydrologie - Hydrogéologie - Hydraulique
Les hydrologues étudient les déplacements de l'eau par rapport à
la surface terrestre : évaporation - précipitation - ruissellement - infil-
tration.
Les hydrogéologues établissent les relations entre la géologie et les
eaux souterraines, essaient de situer « l'habitat » de l'eau dans les
diverses formations géologiques et préconisent les méthodes de recher-
che et de prospection.
Les hydrauliciens cherchent à analyser et expliquer les mouvements
de l'eau par les éléments de la science exacte : recherche mathématique,
mécanique des fluides, physique, chimie, e t c . .

Bilan hydrologique
Puisque « rien ne se perd, ni ne se crée », le volume de l'eau
« accrochée » au globe terrestre est et sera toujours constant.
En additionnant le volume de l'eau apparente en surface : mers,
lacs, rivières, celui de l'eau emmagasinée en vapeur ou en grêle dans
l'atmosphère, celui de l'eau solide des glaces flottantes ou terrestres
et, enfin, celui des eaux souterraines, on devrait trouver, à I' « Actif
du Bilan hydrologique terrestre », une valeur constante.

Les besoins en eau


L'eau joue un rôle essentiel et indispensable dans la subsistance de
tous les organismes vivants, animaux ou végétaux, de la biosphère.
Chacun sait que les besoins en eau douce des populations du globe
vont croissant avec le progrès industriel et agricole, le confort et
l'hygiène des habitants dont les effectifs ne cessent, eux-mêmes, de
s'accroître.

Consommation ou utilisation ?
Pourtant, on ne se rend pas toujours bien compte du fait que
l'homme, les animaux ou les plantes ne consomment pratiquement pas
d'eau, ils l'utilisent, ils s'en servent, mais la restituent intégralement
tôt ou tard.
Tout se passe comme si l'eau jouait un rôle de catalyseur dont
la présence est indispensable pour entretenir toute vie sur terre, mais
qui retourne dans le cycle hydrologique après avoir accompli sa mission

Eau salée, eau douce, exploitation hydraulique


e
On pense que l'eau douce ne représente qu'environ 1 / 1 5 du volume
de l'eau salée. Rien d'étonnant, donc, qu'on cherche à « adoucir » l'eau
salée pour pallier, en certains pays, les difficultés de pompage, de
captage ou d'extraction de l'eau douce. Jusqu'à ce jour, les procédés
de dessalement en grande masse de l'eau de mer ne semblent pas
avoir atteint un stade économique.
Les approvisionnements en eau douce ne peuvent donc se faire
qu'en utilisant les ressources superficielles : captage, barrages, lacs colli-
naires, rivières, sources, ou en extrayant des profondeurs du sol l'eau qui
s'y trouve, amenée par infiltration et emmagasinée au-dessus des cou-
ches imperméables, par la pesanteur, dans les roches perméables,
karstiques ou sableuses.
Pour satisfaire ses besoins, l'homme — qui sait parfaitement écono-
miser sa propre énergie — utilise d'abord l'eau qu'il trouve, en surface,
à sa portée.
Il la puise dans les rivières, dans les lacs ou capte les sources.
Il constitue des « stocks » en emmagasinant, auprès de lui, celle
qui, sans cela, s'écoulerait vers d'autres utilisateurs à des niveaux
inférieurs ou s'infiltrerait dans le sol.
Ces réserves, le plus souvent à ciel ouvert, sont soumises à une
évaporation intense qui expédie dans l'atmosphère une bonne part de
l'eau ainsi captée.
Le ravitaillement des populations plus éloignées de ces ressources
naturelles superficielles s'effectue par des conduites et canaux dont
le réseau, complexe, est bien souvent précaire. Presque toujours, ces
ouvrages, réalisés hâtivement ou insuffisamment entretenus, manquent
d'étanchéité et laissent partir dans le sol d'importantes masses d'eau
qu'ils auraient dû contenir.
11 est clair, devant l'évidence de ces faits, que la meilleure solution
consiste à puiser dans le sol, l'eau qui s'y trouve tout naturellement en
y
abondance.
Par puits ou par forages, on peut réaliser des ouvrages dont le débit
correspond aux besoins, à un moment donné, des populations rassemblées
en un lieu donné.
Si ces besoins augmentent, on peut en installer de nouveaux.
Il est facile de « planter », à peu de frais, une crépine à pointe,
munie d'une pompe à balancier pour alimenter une maison ou une
ferme isolée.
On peut aussi bien, si la nappe le permet, construire de grands
forages équipés de pompes puissantes, capables de fournir l'eau néces-
saire à tous les besoins d'une importante agglomération ou d'une indus-
trie.
Dans tous les cas, on peut régler le débit et le temps de pompage,
selon les variations des besoins. Pas de gaspillage, pas de perte par
évaporation ou par infiltration ; dépense d'énergie adaptée à l'étendue
des besoins.
A part quelques exceptions — qui ne font que confirmer la règle —
on sait qu'il est possible, en un point proche de l'utilisation, de trouver
dans le sol, une où plusieurs nappes aquifères exploitables.
Il est parfois nécessaire de forer profondément — certains ouvrages
sahariens d'extraction d'eau dépassent 2.000 mètres — mais, souvent,
la nappe captive ainsi percée devient artésienne et j a i l l i t en surface ou
remonte à un niveau économiquement pompable.
On sait d'ailleurs qu'on peut maintenant pomper et remonter au
jour l'eau des nappes, captives ou non, rencontrées à de grandes
profondeurs.
On sait aussi que le prix de revient du mètre cube d'eau livré au
sol dans ces conditions est, bien souvent, inférieur à celui du mètre cube
transporté horizontalement par n'importe quel moyen.
Pour satisfaire les besoins en eau des habitations isolées, des collec-
t i v i t é s urbaines ou des ensembles industriels ; on v o i t ainsi que les
forages constituent une solution rationnelle et économique.
En réalisant

Les Forages d'Eau


Guide p r a t i q u e
nous avons voulu présenter les renseignements relatifs à la prospection,
à l'exécution et à l'exploitation de ces ouvrages.
Les foreurs y trouveront des informations pratiques qui les guideront
dans l'exercice de leur métier.
Les exploitants hydrauliciens, publics ou privés, pourront s'en servir
pour leurs essais de pompage et le réglage de leurs stations.
Pour tous, nous avons cherché tirer des applications pratiques
des meilleurs traités théoriques relatifs aux eaux souterraines.
Pour faciliter la consultation de cet ouvrage, on trouvera au début,
tout de suite après cette note,
la table des matières suivie d'un index alphabétique.
Enfin, dans le même but, nous avons monté sur supports pliants
certains clichés qui se rapportent à des textes de plusieurs pages afin
qu'on puisse les avoir toujours sous les yeux pendant la lecture (figures
hors t e x t e ) .
Nous remercions vivement les entreprises ou firmes suivantes :
Crépines JOHNSON-FRANCE S.A. — Usine Métallurgique de DOMINE —
Sondages, Injections, Forages S.A. (Entreprise P. BACHY) — Société
Africaine de Sondages, Injections, Forages — SOLETANCHE — CRAELIUS
— SAMID — CHRISTENSEN (Longyear) — SMIT — BREGUET K.S.B. —
ALTA — SIM... etc.
e t tous ceux qui nous ont si largement aidés à réaliser cette brochure.
A. MABILLOT - 1971.

3a
TABLE DES MATIÈRES

1 — HYDROGEOLOGIE
L'EAU DANS LE S O L 1

Cônes de dépression, de rabattement, d'influence 2


Figure hors texte Cône de rabattement 4-5
Rabattements - Piézomètres 2
Gradient hydraulique 2
Capacité spécifique 3

LA NATURE DES TERRAINS AQUIFERES

Coefficient d'emmagasinement 3
Porosité - Perméabilité 4
Gradient géothermique 5
Transmissivité 7
Uniformité 7
Granulométrie 8
Figure hors texte Courbes granulométriques 8-9

2 — PROSPECTION
IMPLANTATION DE L'OUVRAGE

Hydrogéologie 11
Géophysique -' y 13
Sismique 13
Résistivité 15
Gravimétrie 16

3 — RECONNAISSANCE • Sondage Foré


A - FONÇAGE PAR PERCUSSION 17

Crépines à pointe 17
Tubes 18
Essais de débit (sommaires) 20
Développement (sommaire) 21
Exploitation d'un point d'eau par crépine à pointe 21
Groupes de crépines à pointe 22

B - FONÇAGE PAR INJECTION 23

1 T

4
C - RECONNAISSANCE AU ROTARY

Le principe - La machine - L'outil - Le mode opératoire 24

D - PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS - DIVERSES MESURES

Cuttings 26
Préparation des échantillons 27
Carottage mécanique (définition) 28
Carottage électrique 28
Mesure de la perméabilité - Méthode de LUGEON 31
Mesure de la perméabilité - Méthode de LEFRANC-MANDEL 32
Mesure de la perméabilité - Méthode BRILLANT-SOLETANCHE 32
Figure hors texte Appareil BRILLANT-SOLETANCHE 32-33
Calcul de la perméabilité d'après la transmissivité 35

E - ESSAIS DES C O U C H E S AOUIFERES

Mode opératoire 36

4 — EXECUTION

CHOIX DE L'EQUIPEMENT TUBULAIRE (Tubes et Crépines)

Plan de tubage 38
Estimation du débit 38
Formules de DUPUIT -'y 39
Le choix des tubages 40
Diamètres 40
Résistances mécaniques (Traction - Ecrasement -
Flambage) 40
Dimensions et poids des casings - Tableau 42
Pertes de charge - Formule de PRONY 43
Figure hors texte Pertes de charge (Abaque) 40-41
Longueurs des colonnes de soutènement 44
Equipement de la zone de captage - Crépines - Gravier
La crépine - Longueur et position 44
- Ouverture 47
Gravier additionnel (sauf mise en place) 49
Mode de construction des crépines - Résistance 52
Diamètres et poids des crépines JOHNSON - Choix
du métal 56
Relation : débits, diamètres, coefficients d'ouverture
des crépines 57

2T
FORAGE DE L'OUVRAGE D'EXPLOITATION

Les méthodes - les appareils - les outils

Dispositions communes 60
Percussion (battage) Pensylvanien - Canadien 61
Havage 63
Rotary . 63
Figure hors texte Disposition schématique d'un atelier de forage rotary 64-65
Turboforage - Forage électrique 65
Les outils de forage rotary 66
Les méthodes mixtes - Marteaux perforateurs 74
Rotary à circulation inverse 76

La ligne de sonde
Les masses-tiges (drill-collars) 67
Les tiges 68
La tige carrée (kelly) 70

Le paramètre de forage

Poids - Vitesse de rotation - Débit de boue 71

La pompe à boue 72
Les accessoires
Spider - Coins - Elévateurs - Clés - Raccords (Subs) 75

Relation entre diamètres de forage et diamètres des tubages 77

LES FLUIDES DE CIRCULATION

La boue à la bentonite

Rôle - Fonction 78
Composition 79
Contamination - Remède 80
Caractéristiques - Densité - Viscosité - Thixotropie 80
Filtrat - Cake - Teneur en sable - pH 81
Laboratoires de chantier 81
Préparation - Mixer - Mitrailleuse 82

3T

4
Conditionnement de la boue (Tableau) 83
Epuration (Tamis vibrants - Dessableurs) 84
Les variations du volume de la boue
Augmentation de volume (remède) abaque 84
Diminution de volume (remède) abaque 85
Pertes de circulation 86
Boues à l'huile émulsionnée 87
Elimination du cake 87

La boue au « Revert » 88
Avantages - Dosages 89
Boue à l'eau salée 90
Préparation 91
Retard de la rupture de viscosité (soude caustique) 91
Avance de la rupture de viscosité (Fast Break) 92
Influence de la température, du fer dissous et du pH 92
Densité 94

LE CAROTTAGE MECANIQUE

Buts - Mode opératoire 95


Performances - Pourcentage de récupération 96
Carottier « emporte-pièce » - Tarière - Carottier à la grenaille 96
Carottier à simple tube "y. 96
Carottier à double tube 97
Figure hors texte Carottier à simple tube et à double tube 96-97
Carottier à câble 98
Carottage latéral 99
Outils de coupe - Fraises - Couronnes à prismes 99
Couronnes diamantees - Outils à diamants sertis 101
- Outils à concrétion 102
Normes et calibres des couronnes et tubes 103
NX - BX - AX - EX 103
Figure hors texte Normes standards de carottage (vraie grandeur) 104-105
Les machines - Mode opératoire 104
Paramètres - Vitesse de rotation 105
- Poids sur l'outil 107
- Débit de circulation 108

4T
MISE EN PLACE DE L'EQUIPEMENT (Tubes - Crépine - Gravier)

Figure hors texte Coupe type d'un forage 108-109

Elargissement du forage - Outils élargisseurs 109

Contrôle du trou élargi - Rectitude - Verticalité 110

Divers inclinomètres 110

Préparation d'une colonne de tubes de soutènement 113

Réduction de poids (Principe d'Archimede) 114

Formules pratiques - Section et volume d'un trou foré 114

Manœuvre de descente d'une colonne 115

Cimentation 116

Figure hors texte Cimentation 116-117

Préparation du laitier de ciment - Abaque 117

Ombrelle de cimentation 120

Pose des crépines 121

Cône de suspension 123

Introduction du gravier additionnel 125

Figure hors texte Introduction du gravier (1) 124-125

Figure hors texte Introduction du gravier (2) 128-129

LE DEVELOPPEMENT
Loi de DARCY V 131

L'autodéveloppement 132

Les « points de sable » 134

La zone sensible (La crépine et le terrain adjacent) 134

Surpompage 136

Pompage alterné 137

Pistonnage 137

Faut-il « pistonner » dans la crépine ? 139

Développement pneumatique - air lift 139

Figure hors texte Développement à l'air lift 136-137

Développement par lavage au jet 141

Comment contrôler la fin du développement 143


5 — LES ESSAIS DE POMPAGE

Nécessité - Buts des essais 144


Métrologie - Mesure des temps - Mesure des profondeurs
(Nivoscope) 145
Figure hors texte Mesure des débits à plein tube » - figure n° 1 144-145
Figure hors texte Mesure des débits « déversoir » - figure n° 2 144-145
Figure hors texte Mesure des débits « tube diaphragmé » - figure n" 3 144-145
Mesure des volumes - Mesure des débits (diverses
méthodes) 147
Lieux des mesures - Piézomètres 149
Durée des essais - Régime de pompage 150
Les méthodes - Interprétation 150
Fonction Rabattements-Temps 151
Fonction Rabattements-Distances 153
Rendement du forage 156
Planning de pompage 156
Capacité spécifique - Transmissivité - Perméabilité 157
Coefficient d'emmagasinement 158
Figure hors texte Diagramme des essais 160-161

LE POMPAGE

Les données du problème , 159


Hauteur d'aspiration - Pertes diverses 160
NPSH (Net Positive Suction Head) Charge nette absolue à
l'aspiration 161
Hauteur manométrique 161
Pertes de charge dues aux accessoires de tuyauterie 163
Rendement des pompes - Puissances absorbées - Formules 163
Classification des machines élévatoires hydrauliques 164
Pompes volumétriques - Description - Utilisation 165
Pompes centrifuges - Description - Utilisation 168
Figure hors texte Pompes à axe vertical (moteur en surface) 172-173 n° 1
Figure hors texte Groupe électropompe à moteur immergé 172-173 n°2
Ejecteurs - Description - Utilisation 176
Emulseurs - Air lift - Description - Utilisation 177
Figure hors texte Abaque projet d'émulseur 176-177
Les bâtiments des stations de pompage 179

6T
7 — REPECHAGE INSTRUMENTATION
Circuler... et alerter 181
Evaluer et décider - Les qualités du « repêcheur » 183
Les causes des avaries 184
Instrumentation

A - Opérations préliminaires 185


Extraction par traction et battage 186
Dévissage 186
Sectionnement - Surforage 187

B - Le repêchage
Prise d'empreinte 188
Coulisse 188
Taraud 189
Cloche - Overshot 190

Figure hors texte Divers instruments de repêchage 192-193

Fraises - Tube à friction 191


Tringle de dégagement - Crochet - Mouton 192
Harpons de repêchage de câbles - Coupe-câbles
- Araignées 192
Aimants - Paniers à sédiments 193

Instrumentation sur les colonnes et les crépines 194


Coupe-tubes - Joint de sable - Poires 196
Tarauds - Cloches - Overshot - Vérins - Coulisses (pour
tubes) , 197
' y

8 — LE DEPERISSEMENT DES FORAGES D'EAU

Les symptômes

Réduction de la capacité spécifique (obstruction -


Colmatage) 198
Venue de sable (corrosion) 199

Obstruction - Colmatage - Incrustations (Causes)


— Remèdes - Solutions préventives
- Traitement chimique - acide chlorhydrique
- acide sulfamique
- chlore
Os
- polyphosphates >r

1X

4
Corrosion 210
Différentes formes 211
Corrosion chimique 211
Corrosion électro-chimique 212
Série galvanique 214
Corrosion bactérienne 215
Vitesse optimum de passage à travers la crépine 215
Protection contre la corrosion 216
Isolation 216
Revêtements (Peintures- - Plastiques -
Galvanisation) 217
Protection cathodique 217
Choix de la matière de la crépine 218
Alliages cuivreux 220
Aciers inoxydables - « 304 » - « 3 1 6 » . 220

9 — L'EAU - SERVICE PUBLIC


ETUDE QUANTITATIVE

Communes rurales 222


Diamètres des conduites - Formule de BRESSE 223
Agglomérations urbaines 223
Prises d'eau dans les nappes souterraines - Forages 225
'V.
EXIGENCES QUALITATIVES - CHIMIE DES EAUX

L'eau potable - Définition - Caractéristiques 227

Analyses
Examen physique 230
Analyse chimique 230
Interprétation des résultats 230
Concentrations : ppm - m g / l - m e / l 230
Résistance - Résistivité - Conductance - Conductivité 231
pH - Titres alcalimétriques - TA - TAC 231
Dureté 232
Contamination de l'eau 233
Dosage des substances chimiques dans l'eau - Tableau 233
Traitement de l'eau - Filtration - Stérilisation - Corrections 237

8T
INDEX ALPHABÉTIQUE

Abaque - débits, diamètres, ouvertures des Bactéries 202-215


crépines 58 Balance à boue (BAROID) 81
— - des pertes de charge 41 Baryte 84

— - diamètres, nombre de tours pour • Bâtiments des stations de pompage 179


carottage 106 Battage 17-61
— - fils enveloppes, ouvertures pour BENOTO 63
crépines JOHNSON 57 78
Bentonite
— - pour alourdissement et allége- BERNOUILLI (formule de) 148
ment de boue 84-86
Boues de forage 25-63-78
— - pour préparation du laitier de ci- 88
— à l'amidon
ment 117
— à l'huile émulsionnée 87
— - pour l'emploi du REVERT 89 88
— au REVERT
Accessoires de forage 75 — spéciales pour marnes gonflantes 87
Acide chlorhydrique (muriatique) 204 BRESSE (formule de) 223
Acide sulfamique 206 BRILLANT-SOLETANCHE (Appareil de) 32
Aciers inoxydables 220
Agglomérations urbaines (alimentation en Câble (battage au) 61
eau) 223 81-82-87
Cake
Aimants (instrumentation) 193 Calibres (couronnes - tubes - carottes ) 103
A i r comprimé (forage à 1') 25-64 Calibre caractéristique (granulometrie) 9
Air-lift (émulseur) 139-177 Canadien (procédé de battage) 61

Alcalimétrique (titre) - TA - TAC 231 Capacité spécifique 3-157


Alimentation (eaux d') 222 Caractéristiques de la boue de forage 80

Alliages cuivreux 220 Caracole (instrumentation) 192

Amidon (boue à 1') 88 Carbonate de chaux 201

Analyses 211-230 Carbonique gaz 201

Anode 212 Carottage mécanique 28-95

Appareil BRILLANT-SOLETANCHE 32 Carottage électrique 28

Araignées (instrumentation) 192 Casings 38-40-42-113

Arceaux de centrage 124 Cathode 212

Archimede (allégement des colonnes) 114 Cathodique (protection) 217

Aspiration (hauteur d') 160 Centreurs à lames 124


Assemblage des colonnes 115 Charge hydraulique 2
Atelier de forage rotary 25-60-61-63 Chimie des eaux 227

Autodéveloppement 132 Chlore 207-237

1X
Chlorhydrique (acide) 204 Courbes rabattements - distances 2
Chlorures 235 Couronnes de carottage (diverses) 99
Cimentation . 116 — diamantees 100
— (tête de) 118 Crépines à pointe 17-22
— (ombrelle de) 114 — (choix de la matière) 218
Classification des machines élévatoires — (diamètres - débits - ouvertures) 57

hydrauliques 164 — (mode de construction) 52

— des sables et graviers 9 (longueur et position) 44

Clés (accessoires de forage) 75 — (ouvertures) 47


— (pose des) 121
Cloche (instrumentation) 190-196
— JOHNSON 17-23-52-56
Coagulation de la boue 80
Crochet (instrumentation) 192
Coefficient d'emmagasinement 3-158
6 1
Cuillère
— de perméabilité 4-5-6
Cuttings 26
— d'ouverture des crépines 53
Cycle logarithmique 152
— d'uniformité 10
Coins 75
Débit (formules de DUPUIT) 39
Colmatage des crépines 199
— de circulation de carottage 108
Colonnes de tubage 38
— de pompe à boue 73
— (préparation - descente) 113
— (mesure du) 147
Communes rurales (alimentation en eau) 222
— (relation débits - diamètres des tu-
Compresseur (forage à l'air) 64
bages) 43
Compresseur (air-lift) 179
— (relation débits - diamètres - ouver-
Concentrations (analyses) 230-236
ture des crépines) 57
Concrétion (couronnes diamants) 102
Déferrisation de l'eau 237
Conditionnement de la boue (tableau) 83
Descente d'une colonne 113
Conductance - Conductivité de l'eau 231 Dessableurs 74-84
Conduites (débits - diamètres) 223 Développement 10-21-131
Cône de dépression, de rabattement, d'in- —-' (lavage au jet) 141
fluence 2 — (pneumatique) 139
Cône de suspension des crépines 123 — (contrôle du) 143
Contamination de la boue 80 Déversoir en V 147
Contamination de l'eau 233 Dévissage (instrumentation) 186
Contrôle du développement 143 Diagramme (diamètres forage x tubage) 77
— du poids sur l'outil 71 — (couronnes - carottes - tubes) 102
— de la vitesse de rotation 72 — sismique 14
— du trou (rectitude - verticalité) 110 Diamètres des tubes 40-42-43-223
Corrections chimiques de l'eau 237 — des couronnes, des carottes et
Corrosion 210 des tubes 102
Coulisse 61-188-197 Drill collars 67
Coupe-câbles (instrumentation) 192 Drill pipes 68
Coupe-tubes (instrumentation) 196 DUPUIT (formules de) 39
Courbes (voir abaques) Dureté de l'eau 232
Courbes granulométriques 8 Dynamomètre 67

2X
Eau de rétention - eau gravifique 3 Formule de la capacité spécifique 3
Echantillons de terrains 26 — gradient hydraulique 3
Echelle galvanique 214 — perméabilité 4-5
Eclatement (résistance des tubes à I') 42 — transmissivité 7
Ecrasement (résistance des tubes à I ) 41 — sismique réfraction 15
Ejecteurs 176 — résistivité des terrains 15
Elargissage des forages 60 — gravimétrie 16
Elévateurs -75 —• résistance à l'éclatement des
Emmagasinement (coefficient d') 3-158 tubes 42
Emulseurs (air-lift) 139-177 — relation débits - diamètres -
Entponnoir de MARSH 81 ouverture des crépines 57
Ejecteurs 176 — paramètre de forage 71
Equipement tubulaire (tubes-crépines) 38 —- pompe à boue 73-74
Equivalence (milliéquivalence) 230 — réduction de poids due au prin-
Essais des couches aquifères 36 cipe d'Archimède 114
Essais de pompage 144 — section d'un trou foré 114
Etude granulométrique 8 — volume d'un trou foré 114
Etude hydrogéologique 11 — volume du laitier de ciment 118
Exploitation d'un point d'eau par crépine — coefficient d'emmaqasinement 158
à pointe 21 — puissances absorbées par les
Extraction d'une colonne de tubages 116 pompes 163-164
Fraises de carottage 99
Fraises pour réfection des tubes 191

Fast break 92
Filetages (soins aux) 115-194
F i l t r a t 8 1 - 8 2
Galvanique J effet) 212
Filtration (traitement de l'eau par) 237 Galvanique (série) (échelle) 214
Floculation de la boue 80 Galvanisation (protection par) 217
Fluides de circulation 78-87-88 G a z c a r bonique 201
Fonçage par percussion 17-61 Gaz dissous 235
Fonçage par injection 23 Gel de la boue 79-80
Forage à battage 17-61 Géophysique 13
Forage au rotary (classique) 24-38 Gradient hydraulique 2
Forage au rotary à circulation inverse 76 Gradient géothermique 5
Forage électrique 65 Granulométrie 8
Formule de BERNOUILLI 148 Graviers (classification) 9
— BRESSE 223 Gravier additionnel (spécification) 49
— BRILLANT 34 Gravier additionnel (pose) 125
— DUPUIT 39 Gravifique (eau) 3
— JACOB 157 Gravimétrie 16
— LEFRANC 32 Groupes de crépines à pointe 22
— PRONY 43 Groupes électropompes immergés 174

3X

4
Harpons (instrumentation) 192 Marteau perforateur 74
Hauteurs d'aspiration (pompage) 160 MARTIN-DECKER 67
— géométriques (pompage) 161 MARSH (Entonnoir de) 81
— manométriques (pompage) 161 Masses-tiges 67-68
Havage 63 Matière des crépines 218
Hydrogène sulfuré 235 Matières dissoutes (total) 234
Hydrogéologie 11 Me/I 230
Hydrotimétrie 232 Mesure des débits 147
Hypochlorite de chaux, de soude 207 — de la perméabilité 31
— des profondeurs 145
— de la transmissivité 35
— des temps 145
Inclinomètres 111 — des volumes 147
Incrustations 199 Mg/I 230
Injection (Fonçage par) 23 Mho (Micromho) 231
Injection (lavage au jet) 141-208 Minéralisation (chimie des eaux) 228-234
Inoxydables (Aciers) 220 Mise en place du gravier additionnel 125
Introduction du gravier aditionnel 125 — des colonnes de tubage 113
Instrumentation (Repêchage) 181 — des crépines 121
Instrumentation sur les colonnes et les cré- Mitrailleuse à boue 82
pines 194 Mixer à boue, à ciment 82-117
Isolation des éléments de tubage 216 Moule à empreinte (Instrumentation) 188
Mouton (Instrumentation) 192

JACOB (Formule de) 157


Jet (Lavage au) 141-208
Joint de sable (Instrumentation) 196 Nappe arté/Sienne 1

JOHNSON (voir Crépines) Nappe libre 1


NEYRFOR (Turboforage) 65
Nitrates 235
Niveau statique 1
Kelly 70 Niveaux (Mesure des) 145
Nivoscope 146
Normes (couronnes - carottes - tubes) 102
N;PSH (net positive suction head) 161
Laboratoires de chantiers 81
Nuances d'aciers (tubages) 40
Lavage au jet 141-208
LEFRANC-MANDEL (formule de) 32
Ligne de sonde 67
Log électrique 28
Longueur des colonnes 44 Obstruction des crépines 199
Longueur des crépines 44 Ombrelle de cimentation 112
LUGEON (Méthode de) 31 Outils de carottage 99

4X
Outils de forage 26-61-66 Pompage (essais de) 144
— de repêchage 182 — (étude du) 159
— élargisseurs 109 — (planning de) 156
— expansibles 122 — (régime de) 150-203
Ouvertures des crépines 47 — (bâtiments des stations de) 179

Overshots (Instrumentation) 190-196 Pompes à boue 72


235 — (classification) 164
Oxygène dissous
237 — volumétriques 165
Ozone (Traitement de l'eau)
— alternatives à piston 165
— à balancier 165
• — à cylindre horizontal 166
— semi-rotatives 166
— alternatives pour tubes de forage 166
Packers 37
— rotatives 167
Panier à sédiments 193
— à engrenages 167
Paramètre de carottage 105
— à palettes 167
Paramètre de forage 71-72
— à aubes flexibles 167
Parasites dans l'eau 233
— à vis 168
Pensylvanien (Procédé de battage) 61
— à tuyau flexible 168
Percussion (Fonçage par) 17-61
— centrifuges 168
Perméabilité - Définition 4
à hélice 174
— (Formules de la) 4-157
— (groupes électropompes immer-
— (Mesure de la) 31 gés) 174
Pertes à l'aspiration des pompes 160 Ponts de sable 134
Pertes de boue 86 Porosité 4
Pertes de charge 43-161 Pose des colonnes de tubage 113
Pertes de charge dues aux accessoires de Pose des crépines 121
tuyauteries 163 Pose du gravier additionnel 125
Pesanteur (gravimétrie) 16 Position des Crépines dans le forage 44
pH de l'eau 231 Potable (eau) 227
pH de la boue 82 PPM (parts per million) 230
Piézomètres 2-149 Prélèvement des échantillons de terrain 26-62
Pile (effet) 212 Préparation d'une colonne de tubage 113
Pile géologique 213 Préparation de la boue 82
Pistonnage (Développement) 137 Prise (temps de) du ciment 119
Planning de pompage 156 PRONY (formule de) 43
Plastique (Revêtement) 217 11
Prospection
Poids des crépines JOHNSON 56 Prospection contre la corrosion 216
Poids des tubages (Tableau) 42 Puissances absorbées par les pompes 163
Poids sur l'outil de carottage 107
Poids sur l'outil de forage 67
Poires (pour reformer les tubes) 196
Polarisation 212
Polyphosphates 208 Qualité des eaux 227

5X

4
Rabattements 2 Soudure d'une colonne de tubage 115
Raccords 75 Soupape (Cuillère) 61
Reconnaissance (forages de) 17 Spider 75
Rectitude (contrôle de la) 110 Spudder 75
Réflexion (sismique) 14 Station de pompage (bâtiments) 179
Réfraction (sismique) 14 Stérilisation (traitement de l'eau) 237
Régime de pompage 150-203 Substitutes (Subs) 75
Régime permanent 154 Sulfamique (acide) 206
Régime transitoire 154 Sulfates 235
Relation débits x diamètres des crépines 57 Surforage (instrumentation) 187
— débits x diamètre des tubages 43-223 Surpompage (développement) 136
— diamètres de forage et de tubage 77 Suspension (cône de) 115-123
Rendement des forages 156 Suspension (rondelle de) 115
Rendement des pompes 163
Repêchage 181
Résistance des crépines au colmatage 54
Tamis vibrant 64-84
Résistance des crépines à la corrosion 54
Taraud (instrumentation) 189-197
Résistance et résistivité électrique de l'eau 231
Télescopiques (colonnes) 38
Résistance mécanique des crépines 55
Testers 37
Résistance mécanique des tubages 40
Tête de cimentation 118
Résistivité des terrains 15-29
THEIS (hypothèse de) 150
Rétention (eau de) 3
Thixotropie de la boue 80
REVERT (boue au) 88
Tige carrée 70
Revêtements pour protection des crépines 217
Tiges de forage 68
Rondelle de suspension 115-123 Traction (résistance à la) 40
Rotary (classique) 24-63 Traitement chimique du colmatage 204
Rotary (à circulation inverse) 76 Traitement de l'eau 237
Transmi^'sivité 7-35-157
Trépan (outil) 61
Treuil 60
Sables (classification) 9 Tringle de dégagement (instrumentation) 192
Sable (teneur de la boue en) 82
Tubages 38-40-113
Section d'un trou foré (formule) 114
Tubages (tableau dimensions - poids) 42
Sectionnement d'un tube (instrumentation) 187
Tubages (diagramme diam - forages tuba-
Sédiments (panier à) 193 ges) 77
Série galvanique 214 Tube à friction (instrumentation) 191
Service après vente 201 Tube horizontal diaphragmé (mesure des
Sismique (méthode) 13
débits) 148
Slips 75
Turboforage 65
Slots des crépines 47
SOLETANCHE (méthode BRILLANT-SOLE-
TANCHE) 32
Sondeuse rotary 25 Uniformité (granulometrie)

6X
Venue de sable 199 Volume d'un trou fore (formule)
Vérins (instrumentation) 197 Volumes (mesure des)
Verticalité (contrôle de la) 110
Viscosité de la boue 80-81
Vitesse de l'eau à l'entrée de la crépine 57-215 Wash over - Surforage (instrumentation)
Vitesse de rotation de carottage 105
Vitesse de rotation de forage 71
Volume de laitier de ciment (formule) 118 Yield value (boue de forage)
1 - HYDROGÉOLOGIE
L'eau dans le sol
v ———————

— Cônes de dépression - de rabattement - d'influence


— Niveau statique - Nappe libre - Nappe artésienne
— Rabattements - Charge - Piézom êtres
— Gradient hydraulique - Débit
— Capacité spécifique

Toute l'eau tirée d'un forage y pénètre par fa Si, au contraire, il s'agit d'une nappe artésien-
crépine, premier élément et organe essentiel ne, le niveau statique se trouve au-dessus du
de l'équipement mécanique de l'ouvrage. toit de la couche « magasin ».

L'eau est extraite du terrain aquifère, recoupé Si, dans ce cas, le niveau statique se situe
par le forage, sous l'effet de la chute de pression plus haut que le niveau du sol, la nappe arté-
engendrée par une pompe ; à moins qu'elle ne sienne est jaillissante.
jaillisse directement au niveau du sol (forage
artésien).
Quand on commence à pomper, l'eau qui se
trouve déjà dans le forage, à l'intérieur de la
Avant son extraction, l'eau est souvent immo-
colonne de captage est mise en dépression par
bile dans le sol (sauf pendant les mouvements
rapport à celle de l'aquifère.
saisonniers — pluies ou sécheresse — ou les
variations dues à l'influence d'autres ouvrages
proches). Au fur et à mesure de son extraction, un
courant s'établit et persiste tant que se trouve
Son niveau peut alors être considéré comme maintenu le régime de pompage. L'eau est mise
statique. en mouvement de tous les points influencés par
l'ouvrage et se dirige vers la crépine.
S'il s'agit d'une nappe libre, le niveau statique
se situe au maximum au toit de la couche aqui- Dans toute la zone où s'opère ce mouvement
fère. le niveau est rabattu.

4
(Déplier la figure HORS-TEXTE 4-5.) C'est la charge ou rabattement.

L'abaissement de niveau en pompage —


Rabattement — est toujours plus important à Pour effectuer les mesures de niveau, nous-
l'intérieur du forage qu'en n'importe quel autre avons mis en place des piézomètres.
point.

Ce sont des tubes crépines, foncés dans l e


On imagine que le lieu géométrique des diffé- terrain, ou simplement des tubes non crépines,
rents niveaux prend la forme d'une surface cour- ouverts à la base, d'un diamètre suffisant — gé-
be de révolution qu'on nomme : néralement 2 pouces.

— Cône de dépression,
Les piézomètres situés tout près du forage
— Cône de rabattement, doivent, comme lui, traverser toute la nappe
aquifère ; cela est moins nécessaire pour les
— où Cône d'influence. piézomètres éloignés.

L'axe de ce cône est le forage, et le rayon


du cercle de sa base est la distance, à partir du Pour un régime de pompage donné (débit et
t e m p s ) , tous les points «n» seraient situés sur
forage, où cesse l'influence de celui-ci.
la courbe ayant, pour abscisses, les distances
« d » par rapport au forage, et pour ordonnées,
Au delà de ce cercle, on estime que l'eau de- les rabattements « h ».
meure en place dans le terrain aquifère.

Cette courbe est précisément celle de l'inter-


On considère que le terrain situé à l'intérieur section de la surface du cône de rabattement
du cône est asséché par le pompage, alors que avec le plan vertical passant par l'axe du forage.
celui qui l'entoure est saturé d'eau.

Nous la dénommons : Courbe rabattement x


Coupons ce cône par un plan vertical passant distances et nous en reparlerons au chapitre
par l'axe du forage. des essais de pompage (page 153).

Parce que, pendant le pompage, le niveau est


Le gradient hydraulique en un point donné
plus bas dans le forage qu'en tout autre point de
d'un terrain aquifère c'est la charge par unité de
la formation qui l'entoure, l'eau se déplace, sur-
longueur.
tout horizontalement, dans toute la zone affectée
par l'opération et se dirige vers le forage pour
remplacer celle qui est aspirée par la pompe. Pour le point « n » de la figure HORS TEXTE
4-5, la valeur « i » du gradient hydraulique est
égale à :
La force qui, en un point donné, « n », situé
à une distance « d » du forage, engendre ce dé-
h
placement est égale à la différence de cote
«h» entre le niveau de l'eau au repos (niveau
statique) et le niveau rabattu en pompage en ce d
point. C'est un coefficient, nombre sans unité.

2
L'examen de la courbe montre que le rabatte- A ce débit «Q» correspond, dans le forage,
ment «h» croît lorsque la distance «d», par le rabattement «H».
rapport au forage, décroît ; le gradient augmente
•quand on se rapproche de l'ouvrage. Si on fait le quotient :
Q
Il convient de noter que ces valeurs du rabat-
H
tement et du gradient s'appliquent à un régime
on obtient la capacité spécifique ou débit par
de pompage défini par le débit « Q », volume
mètre de rabattement.
extrait par la pompe (ou sorti d'un forage arté-
sien) en un temps donné. C'est une caractéristique importante de l'ou-
vrage, mais nous verrons que cette valeur varie
Le débit s'exprime généralement en mètres- avec le débit et le temps de pompage.
•cubes/heure ou en litres/seconde. (Page 157.)

La nature des terrains aquifères

— Coefficient d'emmagasinement - Porosité


— Perméabilité - Gradient géothermique
— Transmissivité - Uniformité - Granulometrie

On ne peut extraite toute l'eau contenue dans


Terrain
- edu dç réte*t/'on\
une formation.

Une certaine partie, dite eau de rétention, res-


te « collée » aux grains de la formation par les
tau de rétention forces de tension superficielles, celles d'adhé-
sion moléculaire et d'adsorption ; elle n'est
donc pas disponible pour le forage et ne par-
ticipe pas à la circulation de l'eau souterraine.

Pau gmviftque
Seule l'eau gravifique, celle qui obéit aux lois
pour- nantie tient
de -I mètre » de la gravité, peut être extraite du terrain qui la
contient.

Coefficient d'emmagasinement Le rapport entre le volume de l'eau gravifique


et le volume global de la formation constitue le
Figure n° 2. coefficient d'emmagasinement.
C'est un nombre sans unité. Pour l'exemple — sous une pression (ou dépression) donnée,
illustré par la figure n° 2, page 3, ce coefficient — traverse une section donnée de ce terrain.
est 0,10 ou 10 % ; il représente le volume de
Or, le volume d'eau qui s'écoule dans un
l'eau extraite d'un cube de 1 mètre de côté de
temps donné, c'est le débit.
la formation, lorsque le niveau est rabattu de 1
mètre, c'est-à-dire lorsque la formation a produit La pression (ou dépression) qui provoque le
toute l'eau gravifique qu'elle contenait. mouvement de l'eau, c'est la charge (page 2)
ou, mieux, le gradient hydraulique (page 2).
En moyenne, le coefficient d'emmagasinement
Ainsi, l'on peut écrire que, pour une température
est de l'ordre de 10 à 20 % pour les alluvions
donnée, la perméabilité est définie par la for-
sableuses, il atteint rarement 30 % dans les
mule :
formations très grossières exemptes d'argile.
K = Q / S i (1)
A notre avis, cette appellation peut prêter à
confusion, car le coefficient n'est pas le pour- K = perméabilité (ou coefficient de perméa-
centage de l'eau « emmagasinée », mais celui bilité).
de l'eau « disponible ».
Q = débit.
Il aurait sans doute été préférable de dire :
S = section traversée.
« coefficient de disponibilité » ou « de restitu-
tion ». i = gradient hydraulique,
mais, attention aux UNITÉS !...
**

La Porosité est une caractéristique statique En cette matière, citer un chiffre sans le faire
des terrains, elle est indépendante du mouve- suivre de la notation de l'unité employée ne si-
ment de l'eau qui peut s'y trouver. gnifie absolument rien.

Pour un échantillon donné d'une formation, En effet, selon les auteurs, la perméabilité (ou
aquifère ou non, la porosité s'exprime par le coefficient de perméabilité) s'exprime :
rapport entre le volume des vides et le volume
total de l'échantillon. 1°) soit par le débit,

C'est un nombre sans unité, généralement — % n centimètres-cubes par seconde et par


exprimé en %. centimètre-carré,
— en mètres-cubes par seconde et par mètre-
carré,
— ou en mètres-cubes par jour et par mètre-
La perméabilité, au contraire, implique la pré- carré.
sence de l'eau et son mouvement, c'est une no-
tion dynamique.
2°) soit, en observant que le débit est égal au
C'est la propriété d'un terrain aquifère à lais- produit de la section S par la vitesse V, sous la
ser passer, à travers lui, l'eau mise en mouve- forme d'une vitesse,
ment par la pression ou la dépression. — en centimètres par seconde,
C'est ce qu'on peut aussi appeler la conduc- — en mètres par seconde,
tivité à l'eau des roches ou des terains. — ou en mètres par jour.

Pour nous, un terrain est d'autant plus per- Cette deuxième notation est motivée par la
méable qu'il laisse passer davantage d'eau qui, formule :
— dans un temps donné, Q = S V (2)

4
4
En remplaçant, dans la formule (1), Q par position géographique du lieu, etc., on admet
sa valeur donnée dans la formule (2), on trou- que la variation est égale à
ve :
K = V/i (3) 1° C pour 33 mètres.

Pour l'application des formules (1) et (3),


Cette valeur, considérée comme constante,
selon l'unité choisie pour K, il importe d'accor-
est appelée le gradient géothermique.
der les notations de Q, S et V. Pour i, gradient
hydraulique, pas de question, c'est un coeffi-
Ainsi, en un lieu où la température en sur-
cient, nombre sans unité.
face est de 20°, on trouvera, à 660 mètres, une
température de 40° C.
Les géologues « pétroliers » ont l'habitude
d'employer, comme unité de perméabilité, le Nous avons vu, page 2, que, dans un terrain
darcy qui fait intervenir la viscosité en centi- aquifère, mis en dépression par pompage, le
poises. mouvement de l'eau vers le forage s'effectuait
surtout horizontalement.
3
1 darcy = 1 0 centimètres cubes par secon-
de et par centimètre carré de Nous pourrons donc admettre que la me-
section transversale sure de la perméabilité s'effectuera à travers
(si on l'exprime en débit) une section verticale de la couche aquifère.
3
ou 10- centimètres par seconde
Le sens prioritaire horizontal du mouvement
(si on l'exprime en v i t e s s e ) .
de l'eau dans le sol pendant le pompage fait
dire que les terrains aquifères sont anisotropes.
La température influe beaucoup sur la per-
méabilité. Les formules précédentes sont vala-
Ces considérations nous permettent d'énon-
bles pour une température de 20° C prise au
cer la définition suivante de la perméabilité (ou
sein de la couche aquifère.
du coefficient de perméabilité), c ' e s t :
e
Pour des températures comprises entre 10
et 40°, la correction à apporter à ces formules 1° - le volume d'eau qui,
est la suivante : — dans l'unité de temps,
4 0
!<20 — sous un gradient hydraulique unité,
K T T + 20 — sous une température de 20 °C,
traverse une section verticale unité de la for-
dans laquelle K, et K sont respectivement
0 T
mation.
les valeurs de la perméabilité à 20° et à T°.

Pour une température de couche de 40°, ce Ou bien encore, c'est :


qui se rencontre souvent dans des forages pro-
fonds, la perméabilité est de 5 0 % plus élevée 2° - la vitesse avec laquelle l'eau traverse
qu'à 20°. une section verticale unité d'une formation

— sous un gradient hydraulique unité


On sait, en effet, que la température croît,
dans le sol, avec la profondeur. — sous une température de 20 "C.

Bien que l'accroissement de température Tout ceci, en respectant scrupuleusement les


soit différent selon la nature des roches, la unités (voir page 4 ) .
Le tableau ci-dessous donne, d'après G. t é ) , exprimées sous forme de vitesses en
CASTANY, des valeurs approximatives de la centimètres par seconde, de divers terrains.
perméabilité (ou du coefficient de perméabili-

4 5 6
PERMEABILITE 1 10 2
10 10 1
10* 10 3 10" 1 0 10- 10- 7
10 8 8
10"
(en c m / s e c ) \

Galets Sables purs Sables très fins Argiles


Graviers Sables et graviers Silts et mélanges homogènes
TERRAINS Gravillons dépourvus de sable
dépourvus d'éléments fins et d'argile
d'éléments fins

QUALIFICATION} Très perméables Perméables Peu perméables Imperméables


1

On voit que l'on peut situer aux environs perméable, est susceptible de donner une capa-
7
de 10" centimètres/seconde la « frontière » cité spécifique double.
entre terrains perméables et terrains imper-
méables. A titre d'exemple, une couche aquifère de
3
sable fin, ayant une perméabilité de 10' expri-
Les bentonites, employées pour confectionner mée en mètres par seconde, peut, en principe,
les boues de circulation en forage rotary, ont laisser passer, sous un gradient hydraulique
11
un coefficient de 1 0 c m / s e c . de 0,05, un débit par mètre carré de section
3
verticale égal à 1 0 x 0,05 mètres cubes d'eau
par seconde, soit 0,00005 x 3 600 = 0,18 mètres
Ce tableau de classement n'a qu'une valeur
cubes/heure.
purement indicative. D'autres auteurs en ont
'V.
établi d'assez différents.
L'utilité, pour les foreurs, de la connaissance
D'ailleurs, nous allons le voir, les appellations de la perméabilité, est importante. Elle permet,
« graviers », « sables fins », etc., sont insuffisam- entre autres nombreuses applications,
ment précises.
— d'après les renseignements donnés par
un forage de reconnaissance, de définir
A notre sens, la connaissance des coefficients
les caractéristiques — diamètres, lon-
de perméabilité fournit surtout des renseigne-
gueurs ,etc. — de l'équipement du forage
ments relatifs.
définitif d'exploitation ;

On dit que telle couche aquifère est plus — connaissant la perméabilité globale de
perméable que telle autre et, sachant qu'un l'ouvrage à sa mise en exploitation,
forage, effectué dans une nappe ayant* t e l d'apprécier, périodiquement, par la suite,
coefficient de perméabilité, donne telle capa- au moyen de nouvelles mesures de per-
cité spécifique (voir page 3 ) , on peut en dé- méabilité, son degré de colmatage et de
duire que tel autre ouvrage traversant une décider d'exécuter les travaux de netto-
nappe d'égale épaisseur, mais deux fois plus yage qui s'imposent.

6
* sons de l'eau jusqu'au bord et mesurons le
** volume de cette eau.
Si la couche aquifère considérée a une épais-
seur « E », on obtient la valeur de la transmis- Vidons le récipient et recommençons l'opé-
sivité « T » en multipliant le nombre qui exprime ration en remplaçant les boulets par des billes,
la perméabilité par celui qui exprime l'épaisseur, toutes semblables, de 2 m m de diamètre.
indiqué en unité correspondante

T = KE Nous trouverons qu'il faut ajouter le même


volume d'eau dans les deux cas pour remplir
K, en mètres cubes par jour et par mètre le seau.
carré, par exemple
Ainsi l'on voit que la porosité des 2 massifs
E, en mètres
d'éléments sphériques est identique et indépen-
T, en mètres cubes par jour, donne donc le dante de leur diamètre, pourvu que, dans cha-
volume d'eau qui traverse une tranche verticale que cas, tous les éléments aient la même
de 1 mètre de largeur et d'une hauteur E, égale grosseur.
à l'épaisseur de la couche aquifère, sous un
gradient hydraulique unité et à une température L'identité de diamètre des éléments, dont
de 20°C. la double expérience donne une idée rigoureu-
sement exacte, constitue ce qu'on appelle l'uni-
* i formité.
**
Théoriquement, un mètre cube de gravier
Les terrains dits grossiers sont générale-
aquifère uniforme ne renferme pas davantage
ment les plus productifs.
d'eau qu'un mètre cube de sable fin aquifère,
également uniforme. •
Les formations composées de galets, de gra-
vier et de sable constituent, avec les roches
karstiques (caverneuses ou très fissurées), les Pourtant, il en restituera davantage au pom-
meilleurs « magasins » aquifères. page parce que sa perméabilité est plus grande,
que la dimension de ses espaces vides est plus
Si le terrain n'est constitué que de gros élé- importante et que son coefficient d'emmagasi-
ments, les pores ou vides laissés entre eux nement (page 3) est plus grand.
sont de grande section et offrent peu de résis-
tance au passage de l'eau ; en sorte que, à L'uniformité n'existe pratiquement pas dans
vitesse égale, il passera beaucoup plus d'eau les terrains, mais l'énoncé de cette notion nous
pendant le même temps dans une section verti- montre l'importance considérable de l'étude
cale donnée d'un tel terrain que s'il s'agissait granulométrique d'une formation aquifère.
d'une formation plus fine.
Nous verrons (page 26) comment il importe
La perméabilité sera plus grande dans la pre- de prélever les échantillons des terrains à ana-
mière hypothèse que dans la seconde, cepen- lyser pendant l'exécution d'un forage.
dant la porosité peut être la même dans les
deux cas. Le mode opératoire de ce prélèvement pré-
sente une très grande importance car il peut
Remplissons un récipient quelconque, un fausser complètement les résultats de l'examen
seau par exemple, avec des boulets sphériques en laboratoire, si l'opération n'a pas été faite
ayant tous le même diamètre : 40 m m , puis ver- correctement.
Ouverture as.t.m. pourcentage Cumulé retenu
»n «#••"
3,3*
. »ÎJ 2.3« Figure n° 4
«6f 1 , 68
o+« .1 .19.. .17%
ejï . 2a v.
Figure n° 3 013 -0, ?? ,>7.ÎÎ-
.._ otf. . -0.41 . -70%_
.„•.*]* .0..Î.9?- _-3+n_
&i%


ÜM . O.Z10-.
- 3.-1+9-
L'étude granule-métrique d'un échantillon
s'opère en faisant passer environ 500 grammes
du matériau, préalablement séché et pesé, à On additionne les poids ainsi relevés de
travers une série de tamis superposes. telle sorte qu'on obtienne pour chaque tamis
la quantité totale des éléments qu'il aurait rete-
Les tamis (figure N° 3) sont équipés de toiles
nu s'il avait été seul. On établit ensuite le
métalliques à mailles carrées et assemblés de
pourcentage de chaque résultat par rapport au
telle sorte que le tamis à la plus grande maille
poids total de l'échantillon. (Voir tableau figu-
se trouve en haut de la pile.
re 4 ) .
En dessous sont classés, de haut en bas, Nous précisons bien qu'il s'agit des refus
les autres tamis avec des mailles de plus en des divers tamis et non des tamisats.
plus fines, chacun ayant des ouvertures dont la
Sur un -g/aphique comportant en abscisses
dimension est égale à celle du tamis situé
les dimensions des mailles et en ordonnées les
immédiatement au-dessus divisée par V j j
pourcentages cumulés retenus, on porte les
Telle est, du moins, la raison de la progres- résultats ainsi obtenus et on trace la courbe
sion géométrique utilisée par l'ASTM (Ameri- dont la figure ci-dessus donne un exemple.
can Society for Testing M a t e r i a l s ) . On en trou-
La plupart des laboratoires d'analyse de ma-
vera les dimensions à la figure N° 4. Une eu"
tériaux établissent des courbes des tamisats
vette, placée à la base de la colonne, recueille
cumulés. On les reconnaît aisément, car au lieu
les plus fins éléments qui sont passés à
de s'infléchir du haut à gauche vers le bas à
travers le tamis aux plus fines mailles .
• droite, elles remontent du bas à gauche vers
L'échantillon est placé au sommet de la le haut à droite. On passe facilement de l'une
pile et l'ensemble est secoué par un agitateur à l'autre en traçant la figure symétrique par
mécanique jusqu'à ce que toutes les parties rapport à l'horizontale passant par l'ordonnée
aient été tamisées. — 50 % .

La colonne est alors démontée et la portion Certaines courbes sont tracées sur papier à
de l'échantillon restée dans chacun des tamis échelle logarithmique pour les abscisses et à
est rigoureusement pesée. échelle arithmétique pour les ordonnées.

4-
iooo àt pout- — - _
miîlimèrre.- W5 oS- - Pjfc___Ui--UÏ-~tJ^---^-—toX - V * JjJi-JJ-

ili
Sable fin uniforme, ârtc quelques cjùnenfs
_^ grossiers , pas plus aqwfère que celui de fa
X^-Clasie <4 , Un traitement eu gravier òrti Mei
r :
7. OU un àuto •développement' pevvetir ^ ^ \ fjj

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.7? ?,H- - M -
Figure hors-texte 8-9
fi Cette méthode présente l'inconvénient de Nous pensons que la classification du MIT
|raccourcir la portion de la courbe relative aux définit mieux les limites des calibres des sables
Igros éléments et d'allonger celle correspondant et graviers qui constituent la majeure partie
|aux éléments fins. des formations aquifères.
i
(Déplier la figure HORS-TEXTE N° 8-9.)
% Aucun terme simple, aucun mot précis ne
| peut être employé pour donner une description
Examinons les quatre courbes de la figure,
^complète d'un échantillon de terrain constitué
nous pouvons, en appliquant les normes du
ij par un arrangement d'éléments de différentes ,
MIT, donner les appellations suivantes aux
fgrosseurs.
tr.. quatre matériaux qu'elles représentent :

\. Entre les limites de la plus petite et de la plus


Classe A = Sable fin
^grosse particule, les éléments intermédiaires
peuvent être répartis d'une infinité de manières, Classe B = Sable fin et gros sable
ce qui donne lieu à des courbes différentes.
Classe C = Gros sable
L'examen d'une courbe granulométrique per-
Classe D = Sable et gravier fin.
met de définir trois éléments essentiels : la
finesse, la pente et l'allure générale de la
courbe. Les laboratoires des constructeurs de crépi-
nes, spécialement ceux de JOHNSON aux USA
Pour tenter de décrire la finesse, on pense et notamment en FRANCE (Crépines JOHNSON"
à employer les mots de sable fin, sable gros- FRANCE S.A., 86-Naintré) ont l'habitude d'inter-
sier, gravier fin, etc. Malheureusement, nous préter une courbe granulométrique et de définir :
n'avons pas en mémoire les limites de grosseur
de chacun de ces éléments. De sorte qu'une — les caractéristiques des crépines
personne peut fort bien qualifier de sable gros- dimensions des fentes (ou de l'ouverture
sier ce qu'une autre dénommera gravier fin. unique - JOHNSON)

— le calibre du gravier additionnel


Aux USA, plusieurs organismes technologi-
qu'on peut avoir intérêt à placer entre
ques ont tenté de codifier la classification des
la crépfne et la formation.
matériaux.

Le tableau ci-dessous donne deux exemples Nous indiquerons plus loin les méthodes
des normes résultant de ce travail, l'un est employées pour obtenir ces deux résultats
fourni par le MIT (Massachusetts Institute of (page 4 7 ) .
Technology), l'autre par le BUREAU des SOLS.
Allen HAZEN, dans ses études des sables
filtrants, a défini comme suit le calibre caracté-
ristique d'un échantillon :
Dimensions limites des grains
Classification
M.I.T. Bureau des Sols C'est la grosseur d'un élément tel que 10 %
est plus f i n , et 90 % est plus gros que lui, par
Gravier fin . . . . 2 - 9,5 mm 1 - 2 mm
Gros sable . . . . 0,6 - 2 mm 0,5 - 1 mm rapport au poids total de l'échantillon.
Sable moyen .. 0,25 - 0,6 mm 0,25 - 0,6 mm
Sable fin 0,075 - 0,25 mm 0,1 - 0,25 mm
moins de moins de Sur les courbes, c'est l'abscisse à 90 % . En
Vases et argiles 0,075 mm 0,05 mm classe A, le calibre caractéristique est 0,075 m m .
En classe C, il est 0,25 m m .

4
On peut aussi retenir comme indice de S'il s'agit d'un terrain aquifère, l'eau, mise
finesse le calibre à 50 % qui, pour la courbe en mouvement par pompage, trouvera une résis-
de la classe- B, est approximativement de tance plus grande dans son mouvement si le
0,20 mm. terrain est surtout composé d'éléments fins
qu'il n'en trouverait s'il s'agissait d'éléments
plus gros (page 7 ) .
La deuxième observation à faire sur les cour-
bes granulométriques est la pente. HAZEN s'en
A nouveau, nous pouvons dire que la per-
sert pour définir le coefficient d'uniformité ex-
méabilité d'un matériau est d'autant plus grande
primé par le quotient de la valeur de l'abscisse
qu'il est constitué d'éléments plus gros et plus
à 40 % par celle de l'abscisse à 90 % .
uniformes (tableau page 6 ) .

Le coefficient d'uniformité de l'échantillon


S'il s'agit d'éléments mixtes (non unifor-
de la classe B est 2, celui de l'échantillon de m e s ) , la résistance au passage de l'eau dans
la classe C est 3. la formation est plus importante que pour les
matériaux uniformes, car le volume des espaces
C'est la pente moyenne de la courbe entre entre les grains est plus faible.
les points correspondant à 90 % et à 40 %. Plus
cette valeur est faible — courbe tombant « à Ainsi, l'on peut dire que la perméabilité des
pic » — plus l'échantillon est uniforme entre matériaux mixtes est plus faible que celle de
ces deux limites. l'un quelconque de leurs composants, pris iso-
lément.
Pratiquement, on dit qu'un matériau est uni-
forme, si son coefficient d'uniformité est infé- Une première conséquence de ces observa-
rieur à 2. tions est que la productivité d'un forage est
d'autant plus grande que la formation qui l'ali-
(Remarquons, en passant, que cette défini- mente est composée d'éléments plus gros et
tion est assez étrange, car le coefficient va plus uniformes.
croissant lorsque le matériau est moins unifor-
me. Il aurait été plus logique d'employer l'ex- Déjà l'on voit qu'on améliorera la producti-
pression « coefficient de diversité ».) vité d'il», forage en réduisant le coefficient d'uni-
formité, en éliminant le plus possible les élé-
Nous avons examiné, page 7, la perméabi- ments fins de la formation qui occupent les
lité des matériaux uniformes et nous avons vu espaces entre les grains plus grossiers.
que si celle-ci était fonction de leur grosseur,
Cette opération est, précisément, le DÉVE-
leur porosité était toujours la même.
LOPPEMENT, elle présente, pour les forages
d'eau, une importance considérable et nous y
S'il n'en est pas ainsi, mélange d'éléments
consacrerons une part substantielle dans cet
fins et de gros éléments, les sables fins rem-
.ouvrage (page 131).
plissent plus ou moins complètement les espa-
ces entre les gros éléments, il en résulte un
assemblage plus compact des éléments, une
plus forte densité et une porosité plus faible.

On peut donc dire que la porosité des maté-


riaux mixtes est plus faible que celle de l'un
quelconque de leurs composants, pris isolé-
ment.

10
2 - PROSPECTION
Implantation de l'ouvrage

— Hydrogéologie • Géophysique - Sismique

— Résistivité • Gravimétrie

A défaut de ressources locales, apparentes Nous nous abstiendrons de formuler une


en surface, l'approvisionnement en eau, par opinion sur l'efficacité de certaines de ces mé-
forage, des populations ou des industries, est thodes. En examinant les résultats obtenus en
incontestablement la solution la plus avanta- de nombreux points, on trouverait sans doute
geuse. beaucoup d'échecs mais de nombreuses réus-
sites.
C'est, tout naturellement, le plus près possi-
ble, et, de préférence, au-dessus du lieu d'uti- Certaines personnes possèdent, plus que
lisation ou de stockage qu'on recherchera le d'autres, l'intuition de l'eau, le sens de l'eau.
point le plus favorable pour l'implantation de Leurs avis méritent souvent d'être entendus
l'ouvrage. et examinés. Ils peuvent fournir d'intéressants
éléments dans l'étude entreprise.
La recherche s'effectuera, généralement,
de la façon suivante :
HYDROGÉOLOGIE
— visite des lieux
L'efficacité des études hydrogéologiques
- position et caractéristiques des sources
pour la prospection hydraulique s'accroît consi-
ou résurgences, des puits ou des fora-
dérablement avec le développement des cartes
ges du voisinage
géologiques et la précision de leurs indications.
- examen de la végétation naturelle (prai-
ries - arbres, etc.)
Nous avons résumé comme suit quelques
— étude hydrogéologique données géologiques fondamentales.
- consultation des services techniques
officiels compétents pour obtenir tous Dans le sol, l'eau se trouve, soit dans des
renseignements sur la structure des roches compactes et fissurées, soit dans des
terrains de la région formations non cimentées.

— étude expérimentale superficielle Toutes les roches peuvent être aquifères,


- prospection géophysique : si leur porosité et leur perméabilité sont suffi-
Sismique - Résistivité santes.
Gravimétrie
- radiesthésie.

4-
Les roches sédimentaires ne représentent Par contre, les cendres volcaniques consti-
que 5 % du volume de l'écorce terrestre, mais tuent, si leur situation est favorable, d'impor-
elles renferment 95 % de l'eau souterraine. tants « réservoirs » hydrauliques.

Elles proviennent de l'érosion ou de la frag- Les roches éruptives profondes, s'étant re-
mentation de roches compactes primitives. froidies moins vite, sont à grains plus grossiers.
Les granits se classent dans cette catégorie.
Les calcaires (carbonates de chaux ou de Ils ne sont aquifères que si leur altération est
magnésie — dolomies) constituent un élément importante.
important de ce type de roches.
*

S'ils sont fissurés, l'eau s'y introduit et, par


dissolution lente, en agrandit les interstices.
Sous l'influence de fortes pressions et de
hautes températures, les roches sédimentaires
Ils constituent alors d'importants « maga-
et les roches éruptives ont pu se transformer
sins » d'eau.
profondément et donner naissance aux roches
métamorphiques ou cristailophylliennes.
Une autre catégorie provient des argiles et
des sables, depuis longtemps mis en place par
Ainsi, les grès sédimentaires sont devenus
l'érosion.
des quartzites, les schistes ont formé des ar-
doises qui, à leur tour, sont devenues des mica-
Sous le poids des couches supérieures, les
schistes.
formations argileuses inférieures sont devenues
des schistes et les sables se sont transformés
Les granits se sont transformés en gneiss.
en grès.
Leur potentiel hydraulique est rarement
Les schistes et les grès ne sont aquifères
important.
que s'ils sont fissurés ou incomplètement « ci-
mentés ». Dans cette catégorie, les marbres, métamor-
phoses des calcaires, peuvent être de bons
Les grès sont généralement marins et con- aquifèresy.selon leur degré de fragmentation.
tiennent du quartz.
*
Les formations de sable, de gravier, ou des **
deux à la fois, constituent la majeure partie
de l'aquifère souterrain. Les processus des grandes transformations
géologiques ont pu modifier sensiblement
Leur importante capacité d'emmagasinement 1'« hydraulicité » des roches.
hydraulique et leur grande perméabilité en font
des matériaux de choix pour les forages d'eau. L'âge géologique est un facteur de grande
fmportance.
*
** On sait que, une couche donnée est anté-
rieure à celle qui lui est superposée et posté-
Les laves volcaniques sont des roches à rieure à celle qui lui est subordonnée.
fine structure due à leur refroidissement rapide.
Lorsque les couches sont fossilisées, la
Les basaltes ne sont aquifères que s'ils sont paléontologie permet de les « dater » avec pré-
fracturés. cision.

12
En règle générale, les couches les plus Les dépôts sédimentaires alluvionnaires,
récentes (superficielles) sont de meilleurs aqui- amenés sur place par les courants glaciaires ou
fères que les couches profondes qui sont cimen- fluviaux, ont un pouvoir aquifère unanimement
tées et comprimées sous le poids des terrains reconnu.
susjacents.
On les trouve en forme d'éventails à la base
Les terrains aquifères se présentent sous des massifs montagneux.
de nombreuses formes et structures.
La vitesse décroissante des courants por-
Certains dépôts de grès marins sont très teurs les a mécaniquement classés.
étendus, de texture uniforme, mais de faible
épaisseur. Les éléments les plus grossiers se trouvent
à la base des montagnes, et les plus fins, loin
D'autres sont discontinus, lenticulaires et vers les vallées.
leurs interconnexions hydrauliques sont peu
importantes. Dans cet ordre on trouvera donc successi-
vement les graviers, les sables, les argiles et
Les calcaires marins sont d'autant plus les limons.
aquifères qu'ils sont moins profonds, parce
que leur fissuration est plus importante.

GÉOPHYSIQUE

"V
En partant des renseignements d'observation En effet, la probabilité d'exactitude d'inter-
recueillis sur place et de ceux fournis par les prétation des mesures dépend beaucoup de
géologues, une première sélection a été faite l'expérience des opérateurs et du nombre d'opé-
sur la position et l'étendue de la zone la plus rations analogues déjà exécutées dans la région.
propice à l'implantation du forage projeté.
Le principe de l'opération est le suivant : on
Dans cette zone, les méthodes géophysi- frappe le sol en un point donné avec un « mou-
ques vont permettre de resserrer les mailles du ton » ou une lourde barre et on enregistre en
quadrillage de prospection. un autre point, distant du premier d'une lon-
gueur fixée : 3 mètres, par exemple, l'arrivée
Pour les faibles profondeurs, la méthode sis- de l'onde de choc ainsi provoquée.
mique ne nécessite aucun travail de préparation
du terrain. Du temps mis par l'onde à se propager en-
tre les deux points, on déduit la vitesse de pro-
Elle est à la portée de tous les utilisateurs pagation de l'onde de choc.
et ne met en œuvre qu'un matériel peu coûteux,
il est cependant bien préférable de confier l'opé- On recommence l'opération en doublant la
ration à une entreprise spécialisée. distance entre émetteur et récepteur, et ainsi
Figure N° 7
Figure N ° 6

de suite, en augmentant chaque fois la distance L'onde sismique, produite à chaque point,
de 3 mètres. se propage dans les terrains par plusieurs voies
susceptibles de fournir plusieurs impulsions à
l'arrivée. Seule, grâce à ce montage simple, la
Toute variation de vitesse est interprétée première impulsion est ainsi prise en considé-
comme l'indice d'un changement de structure ration.
géologique à une profondeur qui est en relation
avec la distance correspondante à cette varia- Ainsi, on mesure la vitesse de l'onde qui a
tion. pris le chemin le plus rapide.

L'équipement comporte, pour les faibles pro- Pour le premier point, distant de 3 m du
fondeurs, une masse frappante constituée de récepteur, l'impulsion à l'arrivée correspond au
telle façon qu'au moment précis où s'opère le circuit empruntant les couches superficielles,
choc, un interrupteur électrique ferme immédia- mais, au fur et à mesure que la distance
tement le circuit constitué par un câble reliant s'accroît, l'onde peut cheminer verticalement
l'émetteur au récepteur (figure N° 6 ) . jusqu'au niveau d'un terrain plus dense, socle
rocheux, suivre cette couche et remonter à la
surface. -'¿
Le poste récepteur se compose d'un géopho-
ne, organe acoustique qui reçoit le début de Souvent l'onde parvient ainsi plus tôt au
l'onde de choc et qui, au même moment, coupe géophone et c'est elle qui arrête le compteur
le courant sur un compteur électronique qui électronique.
avait été déclanché électriquement par l'émet-
teur. La méthode ainsi décrite est connue sous
le nom de sismique réfraction.

Le temps, mesuré par le compteur avec une . Dans la recherche pétrolière on emploie
précision de l'ordre du millième de seconde, est généralement un autre procédé dénommé sis-
enregistré par un graphique déroulé par le mique réflexion, simplement cité i c i , dans lequel
compteur. les ondes contrôlées sont celles qui sont direc-
tement réfléchies en retour à la surface depuis
Les différents temps sont notés sur un dia- le socle rocheux.
gramme (figure N° 7) qui comporte, en abscis-
ses les distances (multiples de 3 m) et en or- Le diagramme, représenté par la figure N° 7,
données les temps. obtenu en reliant entre eux les points donnés

14
par le graphique du compteur, permet de définir La méthode de la résistivité tend à déceler
les épaisseurs des diverses couches. iu structure des couches souterraines et leur
« puissance » au moyen de mesures électriques
La pente de chaque segment de droite donne faites en surface.
la vitesse de propagation des ondes.
Le procédé est basé sur le principe selon
Les coordonnées des points de rencontre de lequel les couches de terrains offrent des résis-
ces segments ou plus exactement les valeurs tances diverses au passage d'un courant élec-
de leurs abscisses R interviennent, avec les trique.
vitesses V, dans la formule suivante qui donne
la profondeur probable D, à laquelle se situe
le changement de terrain. Source cíe courant
I#|I|I|
Electrode de potentiel ^Electrode
"liée d'intensité

D = v v
r © v
— v / ' - ' i—-a—ü- «* a
V, + V,

D = Profondeur en mètres du « mur » de la


couche.

V = Vitesse de l'onde de choc dans la cou-


che supérieure (quotient de R par le
temps exprimé en secondes). Figure N° 8

V-' = Vitesse de l'onde dans la couche située


au-dessous. En pratique, les mesures se font entre qua-
tre électrodes equidistantes, espacées d'une
R = Distance horizontale en mètres, mesu- distance, a, et disposées selon la figure N° 8
rée sur le diagramme entre le récep- ci-dessus.
teur et la verticale du point où s'est
produit le changement de vitesse (point Un courant continu est envoyé dans le sol
de rencontre de deux segments de par les électrodes extrêmes dites électrodes
droite). d'intensité, celle-ci étant contrôlée par un milli-
ampèremètre.
Une formule analogue, mais un peu plus
compliquée, permet de définir la cote des autres La chute de potentiel, causée par la résis-
changements de terrain. tance des terrains au flux de courant, est mesu-
rée par un voltmètre installé entre les deux
Pour étudier le terrain à de plus grandes électrodes centrales : électrodes de potentiel.
profondeurs, la méthode sismique nécessite le
forage de trous de petit diamètre (3 à 4 " ) , tubes On estime que la profondeur ainsi explorée
sommairement, à des profondeurs de quelques est égale à la distance a qui sépare deux élec-
dizaines de mètres.
trodes voisines.

Le choc est produit par une charge de dyna-


La résistivité de la couche explorée est
mite descendue au fond des trous.
donnée par la formule :

Les mesures et leur interprétation s'effec-


V
tuent d'une manière sensiblement analogue à 2- a
celle que nous venons d'indiquer.

15
P = résistivité apparente en o h m / m è t r e , On sait que, à la latitude 45° et au niveau
de la mer, la valeur normale de l'accélération
a = écartement des électrodes, en mètres. de la pesanteur est :
V = potentiel en millivolts.
g . = 9,80665
c

I = intensité en milliampères.
Des tables donnent la valeur de g° à diver-
L'interprétation des résultats consiste à ses latitudes au niveau de la mer.
attribuer à chaque valeur de P, un type corres- La correction à faire selon l'altitude est don-
pondant de terrain. née par la formule :
2
g _
0 (R + h )
Comme déjà indiqué, cette méthode ne peut
1

être valablement employée que par des entre- ~g ~ R


prises spécialisées compte tenu des résultats
R = rayon de la terre
déjà obtenus par le même procédé dans la mê-
me région, résultats vérifiés par des forages h = altitude
antérieurement réalisés. g = accélération au niveau de la mer à la
0

latitude considérée
Si l'on change de région, de nouveaux rap- g = accélération à l'altitude h.
ports de concordance doivent être établis.
Au moyen d'un pendule de très grande pré-
cision, on mesure la valeur de g que l'on com-
pare avec celle donnée par la formule.
La gravimétrie est basée sur le fait que l'ac-
célération de la pesanteur varie pour un même Par comparaison avec d'autres mesures, éta-
lieu du globe (latitude et a l t i t u d e ) , selon la lonnées par des forages, on peut formuler cer-
nature et la profondeur des couches géologi- tains pronostics sur la profondeur des nappes
ques. et leur « hydraulicité ».

4
3 - RECONNAISSANCE
Sondage foré

— Fonçage par percussion - crépines à pointe - applications


— Fonçage par injection
— Reconnaissance par forage au rotary - Prélèvement des échantillons
Carottage électrique - Mesure de la perméabilité (LUGEON -
LEFRANC • BRILLANT) • Essais hydrauliques des couches
Pour vérifier et préciser les informations
fournies par une ou plusieurs des méthodes A. - FONÇAGE
précédemment décrites, il convient d'explorer
le terrain en profondeur au moyen d'un sondage
PAR PERCUSSION
foré en petit diamètre.
L'opération commence généralement par un
On se propose de rechercher la nature, la avant-trou exécuté avec une tarière à main,
position et l'épaisseur d'une ou plusieurs cou- aussi profondément que possible, c'est-à-dire
ches aquifères et, si possible, d'en apprécier tant que la dureté du terrain n'est pas trop
le débit. importante ou que des éboulements ne se pro-
duisent.
L'observation des conditions et des vitesses
Le matériel tubulaire se compose de :
de pénétration de l'outil dans le terrain, et, sur-
tout, le prélèvement systématique des échantil- — une crépine à pointe,
lons, fourniront, grâce à une interprétation expé- — des éléments de tubes filetés, générale-
rimentée, les renseignements recherchés. ment série gaz 3 3 x 4 2 (1 1/4") ou 5 0 x 6 0
( 2 " ) , pesant respectivement environ 4 kg
Trois méthodes s'offrent à nous : et 6,4 kg au mètre, et de longueur uni-
taire r é d u i t e : 1,50 m à 2 m,
PERCUSSION
— des raccords de jonction (double femel-
INJECTION
le),
ROTARY. — des chapeaux de battage à filetage mâle
et à filetage femelle.

CREPINES A POINTE

Il existe un grand nombre de types de cré-


pines à pointe.

17
Certaines sont constituées par un tube per- (slot 10) ; 0,50 mm (slot 20) ou 1 mm ( s l o t 4 0 ) ,
foré ou lanterné, souvent recouvert par un mais on peut, sur demande, obtenir n'importe
tamis en toile métallique, elle-même protégée quelle dimension d'ouverture entre 0,15 et
par une chemise en bronze, également perfo- 3,2 m m .
rée ou lanternée. Le métal qui les constitue est de l'acier
On reproche à ce mode de construction son fortement galvanisé ou de l'acier inoxydable.
faible coefficient d'ouverture et des risques Il existe des rallonges construites selon le
importants de colmatage. même principe qui permettent, pour des cou-
ches épaisses, de doubler la longueur crépinée.
Les meilleures crépines
sont du type à fente conti-
nue, obtenues par enroule- TUBES
ment en hélice, autour d'une
armature de génératrices ver-
ticales, d'un fil à profil spé- On utilise généralement des tubes de la
cial (procédé JOHNSON). série gaz de 3 3 x 4 2 (1 1/4") pesant environ
4 kg au mètre ou de 5 0 x 6 0 ( 2 " ) , 6,4 kg au
Chaque point de contact
mètre.
entre les génératrices et le
Pour faciliter le transport, la manutention
fil extérieur est soudé élec-
et le fonçage, la longueur de chaque élément
triquement.
est de 1,50 m ou 2 m.
Pour une même longueur, Un filetage gaz, mâle, existe à chaque extré-
la section de passage de mité et les raccords de jonction sont double
l'eau à travers les crépines femelle.
JOHNSON est nettement plus Les joints de tubes doivent être particuliè-
grande que celle de toute rement soignés pour résister aux chocs.
autre crépine. Ils doivent être étanches à l'air.
Très robustes, elles peu- Tous les joints sont énergiquement bloqués
vent être retirées et réem- après nettoyage et graissage soignés des file-
tages.
ployées plusieurs fois ; en
outre, elles résistent parfai- On pourra avantageusement placer dans le
tement au colmatage, à cau- joint une rondelle plastique pour éviter les ren-
trées d'air.
se du profil spécial du fil en-
veloppe. Pendant le transport, les filetages seront
munis de protège-filets.
Nous reviendrons (p. 52) Il en sera de même pour le stockage sur
sur ce mode de construction. parc entre deux utilisations.
Pour être sûr que les joints déjà introduits
Les crépines à pointe JOHNSON de série
dans le terrain restent bien serrés, il est bon
ont une longueur totale d'environ un mètre, la
de donner au tube supérieur une fraction de
partie crépinée ayant, elle-même, 0,700 m. Leur
tour, avec une clef à griffes, après chaque coup
diamètre extérieur est de 60 mm.
de masse ou de mouton.
Elles sont terminées, en haut, par un file- L'étanchéité d'une colonne de tubes est une
tage mâle de 2 " gaz. condition importante de la réussite des opéra-
L'ouverture — intervalle entre deux spires tions d'essais de nappes et de mesure des dé-
consécutives — est généralement de 0,25 mm bits, comme nous le verrons plus loin.

18
FONÇAGE (Mode opératoire) Il y a lieu, à chaque adjonction de tube, de
contrôler la verticalité du tubage au moyen d'un
fil à plomb, tenu à bout de bras, en opérant
dans deux directions perpendiculaires.

Le fonçage mécanique se généralise de


plus en plus.

Il est très facile, avec un marteau pneuma-


tique ou hydraulique, monté sur une glissière
verticale, ou avec un mouton léger employé
pour le battage de palplanches, de descendre
rapidement une colonne de tubages munie d'une
crépine à pointe.

On peut aussi employer un mouton annulaire,


suspendu à une chèvre et coulissant sur une
tige de battage, montée au sommet de la colon-
ne, et manœuvrée par une corde et un cabes-
tan de treuil.

Ces procédés mécaniques permettent d'ob-


tenir des avancements importants et des frap-
pes bien dirigées.

Dans les formations tendres, l'enfoncement


ctep/ive est de l'ordre de 5 à 7 cm par coup.
1
' • l
Dans leày.sables ou l'argile compacte, l'avan-
cement est souvent amélioré en introduisant
de l'eau dans le tube ou autour de lui.
On présente dans I avant-trou, foré à la tariè-
re, ia crépine à pointe munie au sommet d'un
chapeau, ou tête de battage, qui protège le S'il s'agit d'argile très « serrée », la péné-
filetage. tration est faible et souvent réduite à 4 ou
5 cm après une dizaine de coups.
L'enfoncement s'obtient, soit à la main, en
frappant au maillet ou à la masse sur la tête Il est très important d'observer minutieu-
de battage (Il est recommandé de « frapper sement le comportement de la colonne pendant
droit >• — une certaine expérience est néces- le battage. L'interprétation de certains détails,
saire pour cela — car les coups obliques ne tels que l'avancement à chaque coup, la frappe
manquent pas d'endommager la crépine ou, plus franche ou le rebondissement de la masse ou
tard, les autres éléments tubulaires), soit par du mouton, le son du coup et la résistance du
un mouton ou un engin mécanique. tube à la rotation, permet au sondeur expéri-
menté de déterminer, souvent avec une grande
Les éléments de tubes sont ajoutés au fur précision, la nature du terrain traversé par la
et à mesure de l'enfoncement. pointe.

19

6
Nature Difficultés Avancements Sons Rebondissements Résistance
des terrains des coups à la rotation

Argile tendre ' Forage facile Rapides Lourds Nuls Faible, mais
et humide continue
Argile dure Forage difficile Lents Nuls Fréquents Considérable
et résistante mais réguliers
Sable fin Forage difficile Variables Nuls Fréquents Insignifiante
Sable grossier Forage facile Irréguliers Lourds Nuls Rotation facile
s'il est saturé accompagnée
d'eau d'un crissement
de sable
Gravier Forage facile Irréguliers Lourds Nuls Rotation
irrégulière
accompagnée
d'un crissement
de sable
Galets et blocs Forage souvent Faibles ou nuls Sonores Souvent, Varie selon
impossible la masse •la nature de
et le tube la formation
rebondissent située au-dessus
ensemble

Le tableau ci-dessus donne une idée des on peut avoir une idée de la productivité ins-
interprétations qui peuvent être ainsi faites. tantanée de la couche et apprécier son débit.
La pénétration de la pointe dans une forma- On peut aussi essayer l'ouvrage en y ver-
tion aquifère est généralement indiquée par un sant de l'eau.
accroissement brusque de l'avancement qui
passe souvent à 15 cm par coup. Si la pointe se trouve dans des sables secs,
toute l'eau introduite partira dans le terrain.
Cependant, si la formation aquifère est cons-
tituée par des sables fins, l'accroissement de Si elle se trouve dans des sables aquifères,
l'avancement peut rester faible ou parfois nul. l'eau ajoutée s'infiltrera aussi dans le terrain,
mais seulement jusqu'au niveau statique.
NIVEAU STATIQUE
Dans ce dernier cas, ouvrage productif, la
Lorsqu'on suppose que la pointe se trouve quantité d'eau qui peut être ajoutée en régime
dans la formation aquifère, on arrête le battage continu et en un temps donné sans que le ni-
et l'on descend une sonde lestée dans le tuba- veau soit modifié, donne une idée du débit
ge pour mesurer la cote du niveau statique de qu'on pourra obtenir par pompage, car il est
l'eau. admis que les sables saturés absorbent l'eau
Si ce niveau se trouve au-dessus du sommet avec un débit analogue à celui qu'ils peuvent
de la crépine et à moins de 6 mètres de la sur- fournir par pompage.
face, on peut procéder aux essais de la nappe.
Quelquefois, la remontée ou la descente de
la colonne, sur une hauteur de 30 cm ou plus,
ESSAIS DE DÉBIT
expose une plus grande longueur de crépine à
En montant directement l'aspiration d'une la couche acquifère et permet d'améliorer quel-
pompe sur le sommet de la colonne de tubage que peu le débit.

20

4
DÉVELOPPEMENT Manœuvrer à la main, rapidement, de haut
en bas et inversement cette colonne en pla-
Même si l'emplacement du forage est opti- çant le pouce sur l'extrémité supérieure lors-
mum et si la formation est exactement exploitée qu'on la soulève, et en le retirant lorsqu'on
en profondeur par une position correcte de la l'abaisse.
crépine par rapport à la couche, l'ouvrage peut,
parfois, ne rien produire ou produire très peu Un jet de boue se produira à chaque mou-
au premier essai, car les sables situés autour vement de descente et les sédiments seront
de la crépine en obstruent plus ou moins l'ou- ainsi évacués.
verture, alors que d'autres éléments plus fins
ont pu aussi pénétrer à l'intérieur. 4° - Brancher sur la même colonne 3 / 4 "
le refoulement d'une pompe et l'injection d'eau
Il y a lieu de nettoyer la crépine et de dé- sous pression expulsera les sédiments par l'in-
placer les fines particules en procédant à une tercolonne.
opération de développement.

Plus tard, nous reviendrons beaucoup plus Lorsqu'on aura convenablement nettoyé la
longuement sur cette opération très importante crépine et stabilisé la formation adjacente, on
sur un forage d'exploitation, mais nous croyons pourra tester à nouveau l'ouvrage en procédant
utile de traiter ici des procédés quelque peu à d'autres essais de débit.
artisanaux propres à ce type d'ouvrage.

1° - Introduire dans la colonne de tubage EXPLOITATION D'UN POINT D'EAU


un piston qu'on manœuvrera d'un mouvement
alterné.
SUR CREPINE A POINTE

Le piston sera ensuite remplacé par une


cuillère à clapet pour retirer ce qui se trouve
dans la colonne tubes-crépine.

2° - Descendre dans le tubage une colonne


de 3 / 4 " ( 2 1 x 2 7 ) , par exemple, dont l'extré-
mité inférieure ouverte reposera sur les sédi-
ments à l'intérieur de la colonne.

Envoyer, au moyen d'une petite pompe pla-


cée en surface, de l'eau sous pression dans
l'intercolonne.

Les sédiments dilués et dissociés par l'eau


remonteront dans le tube central et seront ex-
pulsés.

Le tube central sera, bien entendu, descendu Af LE SABLE LE PLUS FIN


i-Jf • E S T PASSÉ A T R A V E R S L A CRÉPINE
au fur et à mesure jusqu'à ce que l'eau sorte
claire, exempte des sédiments indésirables.
Nous ne terminerons pas ce chapitre de
reconnaissance de nappe par percussion sans
3° - Descendre dans le tubage la même co- mentionner l'utilisation directe de l'équipement
lonne de 3 / 4 " et remplir d'eau l'ouvrage. en question pour obtenir, avec une simple petite

21
pompe, à main ou mécanique, un débit pouvant On cite aux USA, dans l'OKLAHOMA, deux
atteindre — selon les nappes — 6 à 12 mètres groupes comprenant chacun vingt colonnes à
cubes-heure pour une seule pointe. pointe et produisant au total 260 mètres cubes-
heure.
On oublie parfois qu'on peut, avec ce simple
outillage, tirer autant d'eau d'une formation
Les colonnes sont reliées entre elles au
qu'on en obtiendrait avec un puits maçonné de
sommet par un collecteur d'aspiration compor-
grand diamètre dont le coût est hors de propor-
tant, pour chaque colonne, un robinet de sec-
tion avec celui d'une telle installation.
tionnement, parfaitement étanche. On doit évi-
ter absolument toute rentrée d'air sur l'instal-
Chacun connaît les exemples de nombreux
lation, tous les raccords et les joints doivent
puits maçonnés descendus parfois à de gran-
être rigoureusement étanches pour éviter tout
des profondeurs et restés stériles.
désamorçage intempestif de la pompe.

La dépense correspondante est une perte


sèche, absolument irrécupérable, et une impor- La position de chaque crépine dans la couche
tante perte de temps, alors que rien n'est aquifère doit être telle qu'en pompage le niveau
perdu si l'ouvrage obtenu avec une crépine à ne soit jamais rabattu au-dessous du sommet
pointe ne donne pas un résultat satisfaisant. de la partie crépinée, ceci, toujours pour éviter
une rentrée d'air au rabattement maximum.
Un simple petit point d'eau sur crépine à
pointe permet d'alimenter une petite maison
L'implantation des diverses colonnes doit
isolée, un jardin, une petite ferme, à condition,
être telle qu'elles n'interfèrent pas l'une sur
bien entendu, que l'importance et la position
l'autre. Pratiquement, des espacements de 8 à
de la nappe en profondeur le permettent. 15 mètres donneront de bons résultats.

Nous donnerons plus loin quelques rensei-


gnements sur les pompes à employer et nous De plus faibles espacements pourront être
verrons qu'il est même possible de pomper dans adoptés pour les formations de sable fin et lors-
un tube de 2", pratiquement, à toute profondeur. qu'il s'agit d'une couche aquifère mince, ou
bien, encore, si le rabattement maximum ne
dépasse pas 1,50 m.

GROUPES DE CREPINES A POINTE B) POUR L'ÉLIMINATION DE L'EAU

A) POUR L'UTILISATION DE L'EAU On utilise les groupes de colonnes à pointe


pour assécher les terrains, soit pour le drainage
L'emploi de groupes de colonnes munies de agricole ou industriel, soit pour permettre l'exé-
crépines à pointe permet de constituer des ins- •cution d'ouvrages de construction — fondations,
tallations d'arrosage ou d'irrigation des cultures canalisations, lignes électriques ou téléphoni-
dans des conditions particulièrement économi- ques souterraines, etc.
ques et très rapidement réalisées.
Contrairement à ce qui vient d'être indiqué
Les mêmes équipements peuvent, bien en- pour les groupes d'utilisation de l'eau, il con-
tendu, servir à tout autre usage, domestique, vient ici de rapprocher suffisamment les colon-
agricole, industriel, sanitaire, alimentation en nes pour que leurs cônes de dépression (pa-
eau douce ou en eau de mer des piscines, etc. ge 2) se recoupent largement.

22
Ainsi les ouvrages permettront de descen-
dre le niveau de l'eau sur toute l'étendue de la
zone à assécher.
B. - FONÇAGE PAR INJECTION

La mise en place des crépines à pointe est


Pour faire pénétrer dans le terrain une co-
analogue à celle indiquée plus haut, mais il
lonne de tubes (de 2 " par e x e m p l e ) , on peut
est souvent plus rapide et plus pratique d'em-
ployer une crépine spéciale, dont nous parle- injecter, à sa base, de l'eau sous forte pression.
rons au chapitre suivant, pour faire l'avant- Ce jet désagrège les matériaux, lave et ex-
trou. pulse les fines particules rencontrées, créant
un vide dans lequel descend la colonne.
La colonne et sa crépine à pointe seront On réalise ainsi un véritable « forage à la
introduites dans le trou ainsi préparé. lance ».
L'opération se complique s i , à la base de la
Les mêmes précautions d'étanchéité s'im- colonne, se trouve une crépine à pointe comme
posent, pour cette utilisation spéciale, comme celle précédemment décrite, élément indispen-
pour le cas précédent d'exploitation de l'eau. sable pour tester la couche aquifère.
En effet, l'action érosive à la pointe n'existe
Pour éviter des arrêts de pompage par suite
plus, puisque l'eau s'échappe uniquement par
de rentrées d'air — qui, dans certains cas de
la surface latérale de la crépine.
chantiers industriels, pourraient être extrême-
ment graves — on emploiera des groupes de Pour pallier cet inconvénient, JOHNSON a
pompes centrifuges auto-amorçantes dont nous créé une crépine spéciale qui comporte, com-
donnerons les caractéristiques au chapitre spé- me le montre le schéma, un tiroir mobile, une
cial consacré au pompage. bille clapet et un tube central comportant à la
base quatre lumières oblongues.
Sans nous étendre plus longuement sur
cette application des batteries de crépines à
pointe, nous signalerons que, si le rabattement
maximum de l'eau dans le terrain ne dépasse
pas 6 m à 6,50 m, il est possible d'installer des
étages superposés qui permettent d'obtenir des
rabattements d'une dizaine de mètres avec deux
batteries de crépines.

*
**

1 ItfKCmmt pAr rn/ed*»* A Aspiration

23
Pour l'injection, l'eau sous pression fait des- Dans une certaine mesure, le fonçage
cendre le tiroir qui obstrue les lumières du tube par percussion se prêterait un peu mieux
central et passe uniquement par le sabot cré- à la reconnaissance de cette dernière
nelé, créant l'effet de lance recherché. catégorie de terrains.

A l'aspiration, ie tiroir remonte ainsi que la — La méthode par percussion ne provoque


bille clapet qui vient obturer la base de l'appa- aucune remontée au sol des éléments tra-
reil ; toute l'eau de la formation passe alors à versés par la pointe.
travers la crépine et s'élève par le tube central
à l'intérieur de la colonne jusqu'à la pompe. Le procédé de reconnaissance par
injection est plus efficace à cet égard.

En pratique, la colonne de tubes, munie de — Aucune des deux méthodes ne permet


la crépine, est suspendue à un engin de levage de mesurer la perméabilité des couches
et son extrémité supérieure est reliée, par un aquifères.
tuyau flexible, au refoulement d'une pompe à
2
forte pression (10 à 14 k g / c m au m i n i m u m ) . Pour ces diverses raisons, le meilleur pro-
cédé pour effectuer la reconnaissance en pro-
Si le terrain s'y prête, la colonne descend fondeur d'un terrain présumé aquifère est le
au fur et à mesure de l'érosion à la base du foraqe au rotary.
trou et, avec un peu d'expérience, on peut, en
quelques minutes, mettre en place une colonne
de 6 mètres.

Pour les travaux d'assèchement du sol et


d'élimination de l'eau comportant une batterie C. - RECONNAISSANCE
de crépines, il existe un appareillage spécial
de raccords rapides permettant de passer rapi-
AU ROTARY
dement d'une colonne à l'autre. La description
de cet équipement sortirait du cadre de cet
ouvrage. Au chapitre EXÉCUTION (p. 3 8 ) , nous exa-
minerons en détail les diverses techniques de
f o r a g e : battage (percussion), rotary (méthode
courante et circulation inversée), mixte (per-
**
cussion et r o t a t i o n ) .

Pour l'instant, et pour nous en tenir au seul


REMARQUES sujet de la RECONNAISSANCE, il est bien établi
que la méthode ROTARY classique est plus
Les deux méthodes précédemment décrites :
rapide, plus efficace et plus économique que
percussion et injection, bien que très rapides,
•toute autre, nous la décrirons brièvement pour
simples et économiques, présentent les incon-
mieux expliquer les processus de l'échantillon-
vénients suivants :
nage des terrains et les mesures hydrauliques
— Profondeur réduite d'investigation (une et de perméabilité qui constituent les buts es-
dizaine de m è t r e s ) . sentiels de l'opération de reconnaissance des
nappes aquifères. Leur interprétation permettra
— Le fonçage par injection n'est pas réali- de décider si l'ouvrage doit être poursuivi en
sable dans des roches dures ou compor- vue de son exploitation et de définir ses dimen-
tant de gros galets ou des blocs. sions définitives et son équipement.

24
LE PRINCIPE redoubler d'attention pour ne pas risquer de
bloquer la ligne de sonde dans le trou en cours
Un outil, monté au bout d'une ligne de sonde d'exécution.
(tiges et masses-tiges creuses), est animé d'un
Bien d'autres observations peuvent aussi
mouvement de rotation de vitesse variable et
être faites sur le comportement de la boue et
d'un mouvement de translation verticale accom-
nous verrons aussi qu'elle peut, si l'on n'y
pagné d'une pression verticale (poids ou pres-
prend garde, fausser les résultats d'un forage
sion d'un vérin hydraulique ou pneumatique).
d'eau.

Une boue, dont la composition et la consis- Dans certaines applications, la boue est
tance sont fonction du terrain rencontré, cir- remplacée par de l'air comprimé qui, cepen-
cule à l'intérieur des tiges et de l'outil, lui-même dant, ne permet pas, bien entendu, de consoli-
muni d'évents, et provoque la remontée au sol der les parois.
des déblais (cuttings) détachés du fond par
cet outil. LA MACHINE

En même temps, cette boue tapisse les


parois du trou qu'elles consolident en atten-
dant la mise en place du tubage de soutène-
ment.

Arrivée au sol, la boue est décantée dans


des canaux et arrive dans un ou plusieurs bacs
ou fosses étanches où se produit l'aspiration
d'une pompe à boue qui ferme le circuit en
refoulant, dans la ligne de sonde, une boue qui
a été débarrassée de ses cuttings. Ces derniers,
déposés dans les canaux, sont soigneusement
recueillis et examinés, ils constituent les échan-
tillons du terrain en cours de forage.

Nous donnerons plus loin (p. 78) les rensei-


gnements nécessaires et indispensables sur la
nature et le rôle de la boue de circulation en
rotary, mais nous dirons tout de suite que l'exa-
men de la fluidité, de la densité et du volume Tous les organes — sauf, parfois, le tamis
de la boue donne de précieuses indications sur vibrant — figurant sur un chantier de grand
la nature et l'état physique des terrains. rotary se retrouvent, groupés, sur les sondeuses
de reconnaissance.
Ainsi, une augmentation de niveau dans la
D'ailleurs, les mêmes machines sont utili-
fosse à boue, qui s'accompagne toujours d'une
sées aussi pour les forages d'exploitation en
diminution de la densité, est l'indice de la péné-
plus gros diamètres et à des profondeurs varia-
tration de l'outil dans une nappe aquifère.
bles avec la puissance des appareils.

Par contre, une perte de boue, ou perte de Ainsi on trouve, montés sur un châssis,
circulation, indique que l'outil se trouve dans constitué par un skid ou un camion, les orga-
une zone très perméable, parfois karstique, sou- nes suivants :
vent aquifère, mais elle, oblige le sondeur à — derrick ou mât,

25
— treuil, généralement à plusieurs tambours gation du terrain au fond et accélère l'avance-
et cabestans, ment de l'outil, en même temps qu'il refroidit
— table ou mandrin de rotation, et lubrifie les parties actives et les roulements.
— pompe à boue ou compresseur d'air,
— un moteur thermique ou électrique (c'est
LE MODE OPÉRATOIRE
parfois le moteur du camion qui actionne
tous les mouvements),
Pour le forage, proprement dit, nous ren-
— tête de circulation (ou d'injection), voyons le lecteur au chapitre « EXECUTION »
— tige carrée ou kelly cannelée pour l'en- (voir p. 3 8 ) .
traînement de la ligne de sonde,
— ligne de sonde - tiges et masses-tiges Nous attirons cependant son attention sur
(drill collars), les points suivants :

— les organes de transmission, de comman- — bien observer la circulation de la boue,


de, de mesure et de contrôle.
— poursuivre le forage de reconnaissance
en profondeur pour détecter et situer éventuel-
Certaines sondeuses légères sont munies de
lement les diverses couches aquifères strati-
caissons qu'on peut remplir d'eau pour aug-
fiées qui peuvent se trouver séparées par des
menter la poussée verticale sur les premiers
éléments du train de sonde transmise par les lits stériles et dont certaines, bien que plus
vérins (béliers) hydrauliques ou pneumatiques. profondes, peuvent se révéler plus productives
que celles déjà rencontrées plus près de la
surface.
L'OUTIL

Selon la nature des terrains et l'objet de


l'opération, on utilise (voir p. 66)
— les outils à lames - fishtails (queues de
poisson) - pilot bits (outils étages), etc.,
qui agissent en rabotant le fond du trou,
— les outils à molettes (rock bits) à trois
ou quatre molettes, de denture adaptée 'V.
au terrain, qui broient, éclatent ou écra-
sent les roches et produisent les cuttings
(déblais, sédiments) remontés par la
boue dans l'espace annulaire, entre tiges
D. - PRELEVEMENT
et terrain, jusqu'au jour, DES ECHANTILLONS
DIVERSES MESURES
— les carottiers, munis de couronnes dia-
mantees ou à carbures métalliques, qui
agissent par abrasion et permettent de
1° - CUTTINGS
forer les formations les plus dures —
galets, silex — et d'en extraire des Le forage à la boue permet, nous l'avons vu,
échantillons cylindriques - carottes. de fournir à la surface, dans les canaux de
décantation, des échantillons, broyés ou non, du
Tous les outils sont munis d'un ou plusieurs terrain rencontré par l'outil au fond du trou.
évents ou autres orifices de sortie de boue
dont l'action de circulation s'accompagne d'un S'il s'agit de forage rotary, ces échantillons
effet d'érosion (jet) qui contribue à la désagré- contiennent une forte proportion de la boue de

26
•circulation. Il faudra en tenir compte au mo- indispensable de mentionner la composition de
ment de l'analyse. la boue au moment du prélèvement.

Il n'en est pas de même pour le forage au Si l'on travaille au rotary, les matériaux re-
battage qui procure un échantillonnage nette- montés du fond sont hydrauliquement séparés
ment plus représentatif de la formation. Cepen- par le fluide de forage. Les sables fins sont pla-
dant, le prélèvement des échantillons en forage cés souvent au-dessus des éléments grossiers.
au battage nécessite des interruptions de l'avan- Il faudra donc remélanger le tout au moment
cement, la sortie du trépan et l'extraction « à la du fractionnement de l'échantillon comme nous
cuillère » des roches situées au fond, tandis le verrons plus loin.
qu'au rotary, ces interruptions ne sont pas né-
cessaires. Pour avoir une meilleure représentativité de
l'échantillon, il est recommandé de procéder
QUAND DOIT-ON PRENDRE
ainsi :
LES ECHANTILLONS?
Il est toujours préférable de prendre trop — Interrompre l'avancement, l'outil restant
d'échantillons que de regretter d'avoir manqué au fond, et laisser la rotation et la circulation
de prélever les plus intéressants. jusqu'à ce que la boue sorte claire et ne con-
tienne plus de cuttings.
Voici le programme minimum :
1 - Prendre un échantillon dès que l'on ren- — Reprendre alors l'avancement et recueil-
contre une formation aquifère. lir tous les cuttings produits par la zone forée
pendant cette opération.
2 - Prendre un échantillon chaque fois qu'ap-
paraît, en forage, un changement de ter- — Bien noter les deux cotes du début et
rain ou bien, si l'on n'observe pas de de la fin de l'opération, par exemple : de 21 m
changement, prendre un échantillon tous à 22,50 m. Ces deux cotes seront mentionnées
les 2 mètres environ. sur l'étiquette identifiant l'échantillon.

PREPARATION DES ECHANTILLONS — Lorsque la cote finale aura été atteinte,


Nous avons vu, page 8 et suivantes, que interrompre à nouveau l'avancement et laisser
ces échantillons servent, au laboratoire, à l'éta- la rotatiorr^et la circulation, puis rester ainsi,
blissement des courbes de granulométrie qui jusqu'à ce qu'il ne sorte plus de cuttings.
permettront de définir les caractéristiques des
crépines et, éventuellement, du gravier addi- L'ensemble des matériaux correspondant à
un prélèvement sera placé sur une tôle et bien
tionnel.
mélangé à la pelle en un tas qui sera étalé en
Pour effectuer ces analyses, le volume de une couche uniforme de deux à trois centimè-
l'échantillon doit être d'environ trois décilitres tres d'épaisseur.
(cinq cents grammes). L'on ne pourrait rien
t i r e r d'un échantillon plus petit. Ceci ne s'appli- Recommencer deux à trois fois l'opération.
que, bien entendu, qu'aux prélèvements effec-
tués en terrain présumé aquifère. Bien étaler une dernière fois sur deux à
trois centimètres d'épaisseur la totalité de
Comme on désire, souvent, garder un « dou- l'échantillon.
ble » de cet échantillon, il sera bon de retenir
un volume double ou triple de cuttings. Tracer à la surface un damier avec des
cases de six à quinze centimètres de côté.
Si l'on fore à la boue, ne pas laver l'échan-
t i l l o n , le laboratoire s'en chargera, mais, sur Prendre, dans chaque case, avec une petite
l'étiquette qui accompagnera l'envoi, il sera pelle, une certaine quantité de matériaux, en

27

4
raclant bien jusqu'à la tôle, pour être certain 2° - CAROTTAGE
de ne pas avoir laissé les éléments les plus fins.
2a - CAROTTAGE MECANIQUE
Rassembler les prises en un tas.
Il s'agit de découper, dans la formation, un
cylindre appelé carotte, de le détacher de la
Si le volume de ce tas correspond aux pré-
masse et de le remonter à la surface avec gran-
visions (3 décilitres environ), l'opération est
de précaution, en évitant de le modifier ou de
terminée. l'altérer au contact des parois.

Si le volume est supérieur, l'étaler à nou- Nous avons réservé tout un chapitre à cette
veau et faire un autre quadrillage et un autre très importante question (voir p. 95).
prélèvement, etc.
L'examen des carottes, surtout en terrains
très fissurés, caverneux ou karstiques, permet
S'il est inférieur, il faut le remettre avec le
d'apprécier l'hydraulicité de telles couches, de
reste, remélanger le tout et recommencer qua-
définir l'étage géologique de la formation et de
drillage et prélèvement en augmentant la quan-
comparer l'échantillon avec d'autres provenant
tité prise dans chaque case.
d'ouvrages exploités afin d'en tirer toutes con-
clusions utiles pour l'équipement du forage en
L'échantillon final sera essoré et séché puis
cours de reconnaissance.
placé dans un sac qui sera muni d'une étiquette
comportant les mentions indiquées plus loin. Nous traiterons donc plus loin du carottage
mécanique.
Le reste du prélèvement sera conservé et
placé dans un autre sac étiqueté afin de pou-
voir produire un deuxième échantillon si le 2b - CAROTTAGE ELECTRIQUE
laboratoire le demandait. Par contre, cette opération se situe parfai-
tement dans le cadre de la reconnaissance et
Pour être efficace, l'étiquette doit mention- nous en donnons ici même les buts, la descrip-
ner, au moins, les indications suivantes : tion et l'utilisation pratique.
— nom de l'expéditeur et son adresse com-
Contrairement à son appellation, cette mé-
plète et précise (numéro de téléphone
thode n'a pas pour but l'extraction d'échantil-
éventuellement),
lons carottés.
— nom du forage et sa position géographi-
Sa définition paraît être la suivante : le
que,
procédé permet d'explorer, d'ausculter un fora-
— les deux cotes des niveaux supérieur et ge, non encore tubé, sur toute sa hauteur.
inférieur (par exemple : de 21 à 22,50 m ) ,
Le principe de l'opération est de mesurer
— l'épaisseur de la formation ainsi testée deux grandeurs : le potentiel et la résistivité
(par exemple : de 20 à 35 m ) , électriques des terrains mis à jour par le forage
— la date du prélèvement. de reconnaissance.

Deux courbes correspondant à ces deux


Muni de cet échantillon, le laboratoire du
grandeurs sont tracées de part et d'autre d'une
constructeur de crépines établira la courbe
échelle verticale de profondeur.
granule-métrique qui lui permettra de définir l'ou-
verture à donner à la crépine et, s'il y a lieu, On a coutume de désigner le diagramme,
les dimensions du gravier additionnel (voir p. 9 directement tracé par l'appareil, sous le nom
et 4 7 ) . de « log électrique ».

28
On sait que le potentiel varie selon la na- L'appareil représenté ici est du type à deux
ture des terrains. En fait, on mesure la diffé- courbes, il trace simultanément, avec un seul
rence de potentiel entre une électrode mobile élément mobile, la courbe de potentiel et celle
descendue lentement dans la colonne de boue de résistivité, et cela en une seule passe, du
qui remplit le forage et une autre électrode haut en bas de l'ouvrage.
fixe reliée à la surface. D'autres appareils, dits à trois courbes, tra-
Un courant électrique est appliqué à ces cent la courbe de potentiel et deux courbes de
deux électrodes et l'on mesure, au sol, les résistivité, l'une verticale et l'autre horizontale,
variations de tension provoquées par les chan- ils sont surtout employés pour les études
gements de terrain aux niveaux successivement géopfïyfeiques à l'usage des prospecteurs pétro-
explorés par l'électrode mobile. liers.
Le premier appareil, à deux courbes, plus
La conductibilité électrique et son inverse,
utilisé en forages d'eau, ne comporte qu'un seul
la résistivité, pour une formation donnée, varient
élément de détection pourvu de deux électrodes
avec la nature, la quantité et la distribution du
et fixé au bout d'un câble électriquement isolé
fluide liquide, eau ou huile, dont elle est im-
et manœuvré par un petit treuil.
prégnée.
Le câble passe sur une poulie de diamètre
Ainsi, théoriquement, l'examen de la courbe calibré qui entraîne une feuille de papier ou
de potentiel devrait nous permettre de situer un film photographique qui se déplace ainsi en
le « toit » et le >< mur » des couches aquifères synchronisme avec le mouvement de l'élément
ou oléifères, donc, leur position dans le ter- mobile dans le forage rempli de boue.
rain ; tandis que l'examen de la courbe de résis-
Les aiguilles enregistreuses des deux appa-
tivité devrait nous renseigner sur la qualité et
reils de mesure tracent donc les deux courbes
l'importance du fluide liquide que contiennent
situées, l'une à gauche, l'autre à droite de
ces couches, donc, pour nous, leur hydraulicité.
l'échelle centrale représentant, avec un coeffi-
En fait, l'interprétation de ces deux courbes cient de réduction constant, la coupe verticale
n'est pas aussi simple. de l'ouvrage.

29

fc
Le double diagramme ainsi obtenu est abso- — Les couches aquifères salées présentent
lument inutilisable pour un opérateur non expé- une faible résistivité et un potentiel négatif
rimenté, il faut le déchiffrer et l'interpréter. important.

Pour cela, de nombreux essais d'étalonnage Les terrains à forte densité ont une très
sont nécessaires dans diverses couches géolo- grande résistivité, généralement plus élevée
giques plus ou moins imprégnées d'eau, salée que celle des formations aquifères douces,
ou non. mais ils présentent à peu près le même poten-
— Les sables aquifères salés ou saumâ- tiel que celui des argiles.
tres sont généralement plus « négatifs » que
les schistes ou les argiles. C'est alors que l'examen des échantillons
•— Les sables saturés d'eau douce peuvent est utile pour lever le doute, bien que la diffé-
être, soit plus « négatifs », soit plus « positifs » rence de résistivité soit déjà un indice précieux
que les formations voisines, etc. pour l'identification des roches denses, compac-
tes et, par conséquent, peu aquifères, par rap-
La courbe de potentiel donnera une idée port à celle des argiles.
de la nature géologique des couches et fixera,
grâce à l'échelle verticale, leur position dans Les formations aquifères saumâtres offrent,
le forage. en général, un potentiel et une résistivité de
valeurs moyennes.
La courbe de résistivité nous renseignera
sur la teneur en eau de ces couches. Il n'est pas possible d'obtenir un diagramme
correct dans un forage sec, surtout pour ce
qui est de la courbe de potentiel.
L'interprétation du « log » est bien la con-
naissance la plus difficile à acquérir dans cette
opération de carottage électrique. Il convient, au préalable, de remplir lo trou
d'eau ou de boue. Pourtant, si cela n'est pas
Elle n'est, non plus, ni très précise, ni possible — terrains trop perméables — il existe
très exacte, elle peut aussi varier quelque peu des électrodes spéciales qui peuvent être mi-
avec les opérateurs, mais, malgré ces réserves, ses directement en contact avec les parois.
non négligeables, certes, le procédé permet de 'V.
lever une grande partie du doute qui caractérise Tout cela peut paraître un peu compliqué
le métier de sondeur. et l'on doit conclure qu'il vaut bien mieux con-
fier l'exécution et l'interprétation d'un carot-
Grâce à lui, nous pouvons nous faire une tage électrique à une entreprise spécialiste de
idée de la position et de la puissance des cou- prospection géophysique.
ches traversées par le forage de reconnais-
sance. Cette méthode, on le voit, est néanmoins
de première importance, elle est de plus en
Voici, à titre d'exemples, quelques conclu- plus employée par les Services officiels char-
sions générales : gés de la recherche et de la création des ouvra-
— Les formations argileuses ont une faible ges de production hydraulique. Elle conditionne
résistivité. la fixation des caractéristiques et des dimen-
— Les formations, aquifères douces, sables, sions en diamètres et en profondeurs des élé-
grès, graviers, ou calcaires ont une résistivité ments de l'équipement tubulaire des ouvrages,
élevée et un faible potentiel qui peut être, soit tubes de soutènement, cimentation, tubes de
positif, soit négatif, par rapport à celui des captage, crépines, massifs auxiliaires de gra-
schistes. vier, etc.

30
3. - MESURE DE LA PERMEABILITE Si le morceau, découpé sur la carotte, est
fissuré ou karstique, l'essai peut indiquer une
Nous avons, aux pages 4, 5 et 6, donné les perméabilité importante, alors que, autour de
définitions et renseignements théoriques con- lui, la roche en place peut fort bien être beau-
cernant la perméabilité. coup moins fissurée et moins perméable.
Parce que les méthodes de mesure s'effec- La condition inverse est tout aussi valable.
tuent, généralement, sur les sondages de recon- Ainsi, le morceau prélevé est rarement re-
naissance, nous croyons utile de traiter, ici mê- présentatif du milieu qu'on veut « tester ».
me, des procédés employés, d'autant que- le
résultat de ces mesures constitue l'un des 2. Détermination, par le calcul,
meilleurs éléments à prendre en considération
pour établir le programme d'équipement et
d'après la courbe granulométri-
d'exploitation de l'ouvrage en cause. que, de la perméabilité d'un
La meilleure méthode sera traitée à la fin
échantillon de terrain
de ce chapitre, mais, pour mieux l'expliquer et Il existe plusieurs formules (Hazen, Slichter)
le comprendre, nous parlerons d'abord des au- qui aboutissent au calcul du coefficient de per-
tres méthodes. méabilité.
Il faut bien dire que les résultats varient
1. Mesures, en laboratoire, de la considérablement selon les formules employées,
à tel point qu'il paraît sage de ne pas trop
perméabilité des échantillons compter sur l'efficacité de cette méthode.
carottés
Les échantillons à essayer sont obtenus par
3 Méthode de LUGEON
carottage mécanique sur des roches plus ou Le but de cette méthode est, surtout, de
moins dures ou compactes. vérifier et déterminer l'étanchéité d'une certaine
La carotte est ramenée aux dimensions re- tranche d'un trou foré.
quises pour l'appareil de mesure — perméamè- On injecte de l'eau sous pression dans la
tre — dans lequel elle est placée sous les con- tranche à essayer, au moyen d'un tube débou-
ditions fixées de pression (charge hydraulique) chant sous .un obturateur ou bien entre deux
et de température. obturateurs qui limitent cette tranche, en haut
On mesure, dans un temps donné, !e volu- et en bas.
me d'eau qui traverse l'échantillon. Le mode de construction et l'efficacité des
On en déduit la valeur du coefficient de obturateurs conditionnent la valeur des résul-
perméabilité. tats.
Nous ne décrirons pas les appareils, ni les On envoie de l'eau sous une pression cons-
méthodes, mais nous observerons que, si le tante de 10 bars et on mesure le volume d'eau
résultat est incontestablement précis et exact introduite en une minute.
pour l'échantillon lui-même, il n'y a que peu Une unité LUGEON correspond à l'absorp-
de raisons pour que ce résultat s'applique à tion de 1 litre par mètre de forage sous ces
la masse de la roche en place dans laquelle il conditions, elle équivaut à une perméabilité de
a été prélevé. 7
1 0 mètres/seconde, environ.
En effet, l'échantillon, détaché de son mi- Cette méthode est peu employée en forages
lieu, ne se trouve plus dans les conditions de d'eau, elle est d'une réalisation assez délicate
pression, de forces adjacentes et de tempéra- et peut provoquer des risques d'éboulements
ture qui étaient primitivement les siennes et importants, de plus, elle ne peut concerner
qui sont, pratiquement, impossibles à évaluer. qu'une faible tranche de l'ouvrage.

31
de ces valeurs entre elles permet de situer en
4. Méthode de LEFRANG-MANDEL
profondeur la position de l'aquifère et de choisir
Le procédé donne la valeur du coefficient de la couche, ou les meilleures couches à exploiter,
perméabilité au fond d'un forage de reconnais- ce qui constitue bien l'objectif essentiel d'un
sance en cours d'exécution. forage de reconnaissance.
Il consiste, connaissant le niveau statique de D'autre part, la connaissance, même appro-
l'eau dans l'ouvrage, à surélever ce niveau par fondie, du coefficient de perméabilité de la zone
une surcharge faible et rigoureusement cons- choisie donne une indication sur la productivité
tante constituée par un apport d'eau. escomptée de l'ouvrage en cours d'exécution,
Connaissant la valeur H de cette surcharge ce qui permet d'apprécier s'il convient, ou non,
(différence de niveau au-dessus du niveau sta- de poursuivre les travaux, ou bien s'il y a lieu
t i q u e ) , il suffit de mesurer le débit Q de l'eau d'en modifier les caractéristiques de section et
injectée pour obtenir le coefficient de perméa- de profondeur.
bilité correspondant au fond du trou, soit K.
La formule est la suivante : — PRÉPARATION DE LA ZONE A ESSAYER
K = Q/CH Puisqu'il s'agit de mesurer la perméabilité
K - en mètres/seconde, d'une petite tranche, au fond du forage, il est
Q - en mètres cubes/seconde, nécessaire de ne pas modifier la structure natu-
relle du terrain en cet endroit.
H - en mètres
C - est un coefficient qui tient compte de Le meilleur mode opératoire est le suivant :
la forme de la poche ou cavité au fond Pour un forage de reconnaissance exécuté
du trou. au rotary, il faudra forer à l'eau claire un à
S'il s'agit d'un forage tubé jusqu'au fond, deux mètres avant d'atteindre la zone à tester
le fond étant plat, on a : et, si le terrain ne se tient pas suffisamment, il
C = 2 D. faudra poser un tubage provisoire, de diamètre
intérieur D, jusqu'au fond.
D - diamètre du forage en mètres.
D'autres formules doivent être employées On introduit alors dans le tube une quan-
selon que le fond a la forme d'une sphère, d'une tité de gravier suffisante pour remplir, sans tas-
demi-sphère, ou d'un ellipsoïde de révolution. sement, toute la tranche à essayer et même
la dépasser de 10 à 20 centimètres au-dessus.
Il importe que le terrain à essayer soit dé-
barrassé de toute trace de boue. Le tube est ensuite remonté d'une hauteur
égale à celle de la zone à essayer, soit sur la
hauteur L. Le gravier est donc directement en
contact dans cette zone avec le terrain à es-
5. Appareil de M. BRILLANT
sayer.
(Brevet SOLETANCHE)
La granulométrie du gravier à employer pour
La méthode s'applique tout spécialement maintenir les parois doit être aussi « uniforme »
aux forages de reconnaissance pour l'eau. que possible, au voisinage de 4 à 5 fois le cali-
Elle permet de « tester », point par point, les bre du terrain correspondant à l'ordonnée 70 %
de la courbe obtenue selon les indications don-
différentes couches d'un terrain en cours de
nées en page 8.
forage, au fur et à mesure de l'approfondisse-
ment de celui-ci. La section du forage dans la zone à tester
Même si les valeurs absolues de la perméa- n'est pas imposée puisque, nous le verrons, les
bilité indiquées pour les différentes couches ne mesures se font au-dessus, dans le tubage, à
sont pas rigoureusement exactes, la relativité la cote du niveau de l'eau.

32
t P , M

Niveau M&tique

Altveau rabattu

7ûba£e
de section S
de sectionS

Cloche immergée et éou'tlibnse 7>>7 ofe /a remontre


par la t a r e P âu niveau Jtâtiçue
Tïàbatbeinent instantané
provoqué par h chute du contrepoids XL

âv&nt immersion

APPARSIL ne J.QRiLLAtlT POUR LA MES une


Niveau
stàfique
&e LA PenfiéABturé JMftscc TaRQátn en PLACG

Ì
\¥ Cloche '•• Mode opératoire
immergée

i. , îir Brevet ^OLBTAri^HE

Figure hors-texte 32-33


Le tubage à employer sera, au minimum, du Il s'agit de mesurer le temps de la remontée
type 4 1/2" API pour laisser passer le plus petit au niveau statique initial de l'eau, à la suite
modèle de l'appareillage d'essai. d'un rabattement provoqué.

Comme l'opération comporte des tubages et L'ingéniosité du procédé réside surtout dans
des détubagès à chaque zone à essayer, on le fait que l'appareil qui contrôle la remontée
recommande l'emploi de tubes filetés à mi-épais- est le même que celui qui a provoqué le rabat-
seur, sans manchons, afin que l'extraction des tement et qu'il se trouve déjà dans le tubage
colonnes soit plus facile et que, à l'intérieur, d'essai, dès le début de cette remontée, pour
rien ne gêne les mouvements de matériel. enregistrer et transmettre au sol les toutes pre-
mières phases du mouvement.
Lorsqu'une mesure aura été faite, la colonne
retirée, il sera facile de reforer le gravier intro- Une cloche-flotteur est descendue dans le
tubage, suspendue au câble de manœuvre par
duit et de poursuivre le forage.
une bille qui ferme, de l'intérieur, l'orifice su-
périeur.
— DESCRIPTION ET PRINCIPE DE L'APPAREIL
Dès que la cloche touche l'eau, le câble
mollit, la bille descend, laissant sortir l'air,
ce qui permet d'immerger complètement l'en-
semble.

A ce moment, la cloche est pleine d'eau et


la bille ferme à nouveau l'orifice.

Le câble de suspension passe sur une pou-


lie, traverse un contrepoids M dans lequel il
coulisse librement, pour le moment, et se ter-
mine par un deuxième contrepoids P, réglable.

On règle ce poids P pour qu'il équilibre


celui de la cloche pleine d'eau suspendue à l'au-
tre brin du câble.

L'équilibre étant établi, le câble est alors


bloqué dans le contrepoids M qui, à cet instant,
se trouve solidaire, par un ergot, du bâti de
l'appareil.

C'est alors qu'on libère le contrepoids M,


en agissant sur l'ergot de retenue.

La cloche se trouve soulevée avec toute


l'eau qu'elle contient.

Cette opération, considérée comme instanta-


Voici l'appareil installé sur la colonne de née, se traduit par un prélèvement sur la nappe
tubage provisoire que l'on voit sous la cloche, d'une quantité d'eau dont le poids est précisé-
à gauche de la gravure. ment égal à celui du contrepoids M et l'équili-
bre est à nouveau rétabli.
On en suivra la description et le principe
en dépliant la gravure hors texte qui s'y rap- On vient, ainsi, d'opérer un rabattement de
porte (pages 32-33). nappe.

33
Si S est la section du tubage de diamètre la remontée, et le chemin parcouru, E', pendant
intérieur D, la valeur de ce rabattement est le même laps de temps d'une deuxième période
égale à M / S . commençant T secondes après le début de la
La remontée du niveau succède immédiate- première.
ment à la phase de rabattement, sous l'influence La méthode est basée sur celle de LEFRANC-
de la pression de la nappe et en fonction, pré- MANDEL, brièvement exposée à la page 32.
cisément, de la perméabilité du terrain dans la La formule de base de cette méthode est :
zone d'essai qui, seule, à travers le gros gra-
K = Q/CH.
vier, alimente le tubage.
Nous avons donné les significations des let-
C'est l'examen de ce mouvement de remon-
tres de cette formule et nous savons que C est
tée du niveau et de la cloche qui l'accompagne
un coefficient variable selon la forme de la
qui permet, précisément, de mesurer la perméa-
poche dans laquelle on mesure la perméabilité.
bilité de cette zone.
Les étalonnages exécutés sur de nombreux
Il suffit, pour cela, d'enregistrer le mouve-
ouvrages ont permis de considérer la zone à
ment de remontée de la cloche ou, ce qui re-
essayer, préparée comme indiquée plus haut,
vient au même, de descente du contrepoids M.
comme un ellipsoïde de révolution dont le grand
A cet effet, un papier est enroulé sur un axe est égal à la hauteur de cette zone, soit L,
tambour solidaire de la poulie. Un stylet, com- et le petit axe est égal au diamètre intérieur
mandé électriquement par un mécanisme d'hor- du tubage d'essai, D.
logerie, trace des « tops » à des intervalles de
Mandel a donné, dans le cas de l'ellipsoïde
temps égaux entre eux, sur ce papier.
de révolution, la formule à employer pour obte-
La distance entre deux tops consécutifs va-
nir la valeur du coefficient C.
rie selon la vitesse de remontée du niveau.
Pour simplifier, nous ne citerons pas cette
Au début du mouvement, la remontée est formule, mais le calcul aboutit à celle qui suit :
rapide, les intervalles sont grands, la vitesse
se réduit progressivement avec le temps, les
K = log —
intervalles sont de plus en plus faibles et, quand
le niveau statique initial est atteint, les tops se CT E'
superposent. K = coefficient de perméabilité (vitesse en
mètres/seconde),
L'interprétation se fait, directement, sur la
feuille de papier retirée du tambour et qui est S = section du tubage en mètres carrés,
reproduite ci-dessous. C = coefficient de « poche » en mètres,
On mesure, sur ce diagramme, le chemin E et E' = en millimètres.
parcouru, E, pendant la première période d'un T = en secondes, intervalle entre le début
certain nombre de secondes, vers le début de des périodes E et E'.

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 t 1 1 1 1 1 t 11 "M 11 ! 1 M 1 1 I 11 1 lllllIIIIUIIIlilî

E
(millimètres) (mi/ltmètnesj

Méthode de J.BR/LLAÏ1T - Interprétation

34
Comme on utilise pour les essais les mêmes Beaucoup plus que la valeur absolue du
tubages, on peut facilement tracer pour les coefficient de perméabilité indiqué par le pro-
tubes de diamètre,D, les valeurs du coefficient cédé sur telle portion d'un forage, c'est la com-
C en fonction de diverses longueurs L de la paraison du résultat avec ceux obtenus en d'au-
zone à essayer sur une courbe obtenue par tres points du même ouvrage, ou bien en d'au-
application de la formule de Mandel. tres terrains, par le même équipement et le
même opérateur, qui constitue la valeur et le
Ainsi, le calcul de K se fait très rapidement. remarquable intérêt de la méthode.

L'appareil conçu par M. BRILLANT, Ingénieur On peut dire que l'appareil BRILLANT per-
à la Société SOLETANCHE, constitue, on le met, avec une efficacité au moins égale à celle
v o i t , un moyen simple pour mesurer sur place, obtenue avec le carottage électrique, de «< tes-
in situ, le coefficient de perméabilité d'une ter » les différentes couches d'un terrain aqui-
zone donnée d'un terrain en cours de forage fère en cours de forage de reconnaissance et
de reconnaissance. d'en tirer les enseignements prévisionnels sur
les caractéristiques de l'ouvrage — choix des
On remarquera que la même méthode peut
zones à capter — et même sur sa productivité,
fournir sur un forage d'exploitation, complète-
par comparaison avec les résultats réellement
ment équipé et terminé, la valeur du coefficient
obtenus sur d'autres ouvrages testés par cette
de perméabilité du terrain ou des terrains mis
méthode et mis en exploitation.
en production par cet ouvrage, et fournissant
une capacité spécifique (page 3) donnée.

A i n s i , par ce moyen, on peut :


— contrôler l'efficacité du développement, 6. Calcul de la perméabilité
— contrôler les variations de productivité d'après la transmissivîté
de l'ouvrage dans le temps.
Nous reviendrons (page 157) sur cette mé-
Nous reviendrons ultérieurement sur ces
thode dérivée des essais de pompage et qui
applications dont l'importance apparaît déjà
permet d'obtenir la valeur de la transmissivité
comme fort intéressante.
de toute une couche aquifère mise en produc-
Le diagramme, schématisé page 34, peut tion sur un ouvrage.
être conservé ou transmis comme une pièce à
Nous avons donné, page 7, la définition de
conviction rigoureusement objective.
cette grandeur et la formule simple qui relie
Il reste que le « facteur humain >• peut diffi- la perméabilité et la transmissivité :
cilement être éliminé des phases préparatoires T = KE.
pour exécuter le forage ou préparer la « poche ».
Ce facteur introduit un coefficient parfois aussi T = transmissivité en mètres cubes/jour,
important que ceux inclus dans les formules, de
K = coefficient de perméabilité en mètres
sorte que les travaux et les calculs doivent être
cubes/jour par mètre carré,
conduits sur place par le même opérateur qui,
d'ailleurs, ne devra pas hésiter à les recom- E = épaisseur de la couche productive en
mencer, immédiatement, si les résultats font mètres.
apparaître des anomalies.
Ce moyen du calcul de la perméabilité n'est
Il en est d'ailleurs ainsi, chacun le sait, pour donné, i c i , que pour mémoire, puisqu'il n'a pas
la plupart des mesures ou des essais, surtout de rapport avec l'opération de reconnaissance
en travaux souterrains. des nappes aquifères.

35
de la perte de l'ouvrage si la cuillère se trouve
E. - ESSAIS DES COUCHES emprisonnée sous l'éboulement.

AQUIFERES Dans ces conditions, le procédé le plus s i m -


ple consiste à « élargir », par une ou plusieurs
passes d'outil aléseur, le forage de reconnais-
sance jusqu'au « toit » de la couche supérieure,
Par un ou plusieurs des moyens ci-dessus
ou même un peu plus bas. Au-dessous, par
décrits, nous avons approximativement situé les
une passe d'outil plus petit, on aura nettoyé
zones susceptibles d'être exploitées.
le trou jusqu'au fond en faisant circulation pour
extraire les cuttings produits par l'élargissage.
Nous avons besoin d'avoir une idée approxi-
A ce moment, le forage comporte ce que les
mative du DÉBIT qu'elles peuvent donner, sépa-
foreurs appellent une « console », un épaule-
rément ou collectivement, afin d'établir le plan ment séparant les deux tronçons de diamètres
de l'ouvrage définitif d'exploitation. différents.

Selon l'hydraulicité des couches ainsi recon- En laissant le trou plein de boue, on pourra
nues en position et en puissance, nous pourrons alors descendre une colonne de tubes ainsi
décider d'exploiter une ou plusieurs couches, constituée, du haut vers le bas :
d'en éliminer certaines, ou même, avant d'en-
— tubes pleins du sol jusqu'à la console,
gager des frais importants sans résultat appré-
— une large collerette soudée à la base de
ciable, d'arrêter complètement les travaux sur
ce premier tronçon et munie, sur sa face
cet ouvrage.
inférieure, d'un épais joint annulaire,
packer, constitué par des matériaux plas-
Si le forage de reconnaissance n'a rencontré
tiques. Le diamètre extérieur de ce pa-
que des formations compactes, se tenant bien,
cker doit être un peu plus faible que le
on peut, sans risque sérieux, alléger la boue
diamètre de la partie élargie.
en injectant de l'eau dans l'ouvrage au bout
Le packer prendra appui sur la con-
du train de tiges descendu au fond du trou.
sole (ou épaulement),
— tubes perforés, ou crépine hélicoïdale,
Avec une « cuillère », élément de tube muni
depuis celle-ci jusqu'au fond de l'ouvrage.
d'un clapet de pied, solidement accrochée au
bout d'un câble, nous pouvons puiser l'eau qui
Il est alors possible d'extraire de l'intérieur
s'y trouve et observer d'abord si le niveau ainsi
de la colonne d'essai la boue qui s'y trouve
rabattu a tendance à remonter sous l'influence
et de procéder comme précédemment.
de l'eau fournie par la, ou les formations.

Notons que l'espace annulaire reste rempli


Cette opération, assortie de la mesure de de boue plus dense que l'eau afin d'assurer
la vitesse de remontée du niveau, permet d'es- l'appui et l'étanchéité du packer par différence
t i m e r le débit de l'ouvrage sur toute sa profon- de densité.
deur, comme nous allons le voir plus loin.
Par cette méthode, nous aurons testé toutes
Si, comme cela est généralement le cas, les couches ensemble.
l'outil a rencontré, sur la totalité de la profon-
deur ou seulement sur une partie de celle-ci, En recommençant l'opération, on pourra élar-
une ou plusieurs formations tendres et friables, gir jusqu'au t o i t de la deuxième couche et faire
l'opération ne saurait être tentée sans risque l'essai. Par différence entre les deux résultats,
d'éboulement des parois et, sans doute aussi. on aura le débit de la couche supérieure seule,

36
et ainsi de suite, pour essayer successivement Plus simple, ce procédé impose le reforage
toutes les couches. complet si les essais aboutissent à la décision
d'exploiter l'ouvrage.
Pour connaître le débit, nous avons besoin
d'apprécier les niveaux. Enfin, il existe toute une série d'appareils
commandés hydrauliquement ou mécanique-
ment et dénommés testers ou packers qui per-
Il existe plusieurs moyens simples et pra-
mettent d'opérer directement, sans tubage, sur
tiques que nous décrirons au chapitre des essais
de pompage sur le forage d'exploitation' (pa- les parois du forage. Leur principe est de pro-
ge 145). voquer sur une garniture élastique une aug-
mentation de diamètre pendant le temps néces-
saire aux mesures. On dispose un ou deux
Nous pouvons faire baisser le niveau dans obturateurs de ce type et, dans l'intervalle entre
le tube d'essai, soit par pompage, soit par cuil- deux packers, ou entre un packer et le fond,
lérage et mesurer le temps nécessaire à la on effectue, au moyen du tube central, les I
remontée du niveau à sa position initiale : essais hydrauliques d'une ou plusieurs cou-
niveau statique. On calcule le volume de l'eau ches.
remontée à l'intérieur du tube, ce qui permet
d'obtenir la capacité spécifique de l'ouvrage et
Ces appareils sont couramment utilisés en
d'apprécier si les couches, ou seulement partie
forages pétroliers. Leur construction varie sen-
d'entre elles, méritent d'être exploitées.
siblement selon les marques et nous ne pou-
vons nous étendre sur leur fonctionnement.
Une remarque : à la fin de chaque essai, pour .
retirer la colonne, il est recommandé de rem- **
placer l'eau de la formation située à l'intérieur
du tubage par une boue analogue à celle restée
dans l'espace annulaire et introduite par le fond
CONCLUSION
au bout des tiges. L'extraction de la colonne
pourra se faire facilement sans inconvénient
Telles sont, bien que sommairement expo-
pour la tenue des parois du forage.
sées, les opérations d'exécution et d'interpré-
tation des forages de reconnaissance.
Nous devons noter que les résultats obtenus
par cette méthode ne donnent qu'une approxi- Les renseignements qu'ils permettent de
mation des performances de l'ouvrage. recueillir vont nous servir à établir notre pro- |
gramme d'exécution, d'équipement et d'essai de
Ils sont, de toute manière, inférieurs à cel- l'ouvrage d'exploitation. j
les-ci, car le débit final ne pourra qu'être amé-
lioré par I elargissage et surtout par le dévelop-
pement qui restent à effectuer pour mettre le
forage en exploitation.

Signalons que la méthode décrite a permis


de tester les couches du haut vers le bas. Nous
mentionnons, pour mémoire, une autre méthode
qui consiste, après avoir testé le trou, d'élimi-
ner les couches en partant du bas et en rem-
blayant l'ouvrage jusqu'au t o i t de la couche
qu'on désire neutraliser.

37
4 - EXECUTION
Choix de l'équipement tubulaire :
tubes et crépines

— Plan de tubage - Estimation du débit - Diamètres des colonnes


Résistance aux efforts mécaniques - Pertes de charge
— Equipement de la zone de captage - Longueur et position des
crépines - Ouvertures - Gravier additionnel - Modes de construction
Résistance - Relation : débits, diamètres, coefficients d'ouverture

Bien sûr, si le sondage de reconnaissance


a montré que la nappe était artésienne et jail-
PLAN DE TUBAGE lissante (page 1), le plan de tubage sera sim-
plifié puisqu'il n'y a pas, dans ce cas, de pro-
blème de pompage, mais il s'agit là d'une cir-
constance assez rare.
Le programme de travail est conditionné par
le plan de tubage.
L'idéal serait de pouvoir réaliser un trou de
diamètre constant dans lequel on placerait un
tube ayant la même section d'un bout à l'autre.
^ESTIMATION DU DEBIT
Cependant, nous devons tenir compte, dès
le départ, des dimensions de l'ouvrage terminé
et de celles de son tubage définitif constitué, Dans la pratique, on se trouve en présence
généralement, par plusieurs colonnes télesco- de l'une ou l'autre des deux situations suivan-
piques. tes :
Ceci nous conduit à forer, en surface, un — forage non artésien,
trou suffisamment « large » pour que les chan-
— forage artésien, non jaillissant.
gements successifs de diamètres, à chaque
nouveau tubage, aboutissent finalement au dia-
Dans chacun de ces cas, les formules de
mètre requis pour la colonne dans la zone où
DUPUIT peuvent nous permettre de compléter
sera installée la pompe.
les estimations sommaires du débit, faites sur
Celle-ci devra être descendue, avec un jeu le forage de reconnaissance, à condition que,
suffisant, au-dessus de la crépine et ses dimen- au moyen de piézomètres, nous ayons pu défi-
sions d'encombrement, surtout en diamètre, nir le rayon du cône de dépression (page 2 ) ,
sont fonction du débit escompté. provoqué par un premier pompage d'essai.

38
Zr Cote du
R Gttedu
gtatitfue

dépression

Courbe H. JUxjrb-Sde
ribàHptTierrt Rabattement ntlukttenttnt

flivtèU en
Hivttu en

H I I \C*Uch& intb0Mnà*blf
£paiucvr det Sables
sttunfs ///// '////* ////////////////sX-jf/////////F////s/t/ss//*
Avant- pomp-éÇt

BpSÎSSCur dti
sait/es *<juifere>s

' (huche impwrnô»blc -\ E3l • ;

Cliché ff265 Fondée non artésien C/iehé iy°66 Fbrààc artésien


non Js'tiftSiant

Débit en forage non artésien : m = épaisseur en mètres de toute la cou-


2
îtP (H - h ) 2 che aquifère (cas du forage artésien
Q = non j a i l l i s s a n t ) .
R
2,3 log — Ces deux formules ne doivent pas être pri-
r ses au pied de la lettre, car elles reposent sur
des hypothèses assez exigeantes :
Débit en forage artésien non jaillissant
— le niveau rabattu en pompage doit être
2 rcmP ( H - h )
constamment fixe, ce qui suppose que
Q =

R l'aquifère se trouve réalimenté avec un


2,3 log .-débit équivalent à celui du pompage,
soit Q ;
Dans ces formules, les lettres signifient : — la formation aquifère doit être homogène
Q = débit constant escompté en l i t r e s / m n , dans toutes les directions, horizontale et
P = coefficient de perméabilité du terrain verticale ;
aquifère en l i t r e s / m i n u t e par mètre car- — l'épaisseur de la couche aquifère doit
ré, être constante, dans toute son étendue ;

H = épaisseur, en mètres, de la partie satu- — le forage doit capter toute l'épaisseur de


rée de la couche aquifère (entre le ni- la couche, jusqu'au mur de la formation
veau statique et le mur de la couche), aquifère.

Il est bien rare, on le voit, qu'on se trouve


h = hauteur, en mètres, de la colonne d'eau
en présence de toutes ces conditions, simulta-
dans le forage, pendant le pompage,
ment ; aussi les deux formules ne doivent être
R = rayon, en mètres, du cercle de base du employées qu'avec une extrême prudence.
cône de dépression,
La valeur du débit Q qu'elles permettent
r = demi-diamètre intérieur du tubage, ex- d'obtenir servira, cependant, à définir les carac-
primé en mètres, téristiques des tubes et des crépines:

39
LE CHOIX DES TUBAGES Résistance à la traction
Les tubes les plus usités sont classés selon
les normes API (American Petroleum Institute)
Diamètres
et sont fournis par les aciéries, en longueurs
Le choix des diamètres d'une colonne est variant entre 4 et 10 mètres.
souvent conditionné par l'encombrement de la
pompe, et celui-ci est fonction du débit. Ils sont en acier étiré, sans soudure, sans
renflement, filetés extérieurement et raccordés
Il est recommandé de laisser un pouce de entre eux par manchons filetés extérieurs.
jeu entre pompe et tubage.
Pour protéger les filetages, ils sont munis
Le diamètre intérieur sera donc, environ, de bagues de protection. Il sera nécessaire de
5 centimètres plus grand que le diamètre exté- n'enlever ces bagues qu'au moment de la mise
rieur de la pompe. en place des tubages dans le forage.

Le diamètre extérieur sera fonction des con- Le soin des filetages, nettoyage et graissage
traintes mécaniques, comme nous allons le méticuleux, est de première importance, beau-
voir. coup d'avaries peuvent ainsi être évitées pen-
dant la manœuvre des colonnes.
Compte tenu des dimensions des groupes
électropompes à moteur immergé, couramment Dans chaque diamètre, il existe plusieurs
utilisés en forages d'eau, nous avons dressé le qualités d'acier, dénommées nuances ou grades,
tableau suivant qui permet de choisir les dia- qui se traduisent par des charges de rupture
mètres intérieurs d'après les débits prévus. à la traction variant entre 28 et 70 kg par milli-
mètre carré de section.

Dans chaque diamètre et chaque nuance, il


Diamètres intérieurs Débits maxima
minima des tubages prévus exjste plusieurs épaisseurs, mais le diamètre
(pouces) (mètres cubes/heure) extérieur demeure le même, seul change le dia-
mètre intérieur.
4" 3
6" 50 Dans le tableau indiqué plus loin, nous
8" 140 n'avons mentionné que trois épaisseurs, on
10" 250 trouvera les autres dans les catalogues des
fournisseurs.

Diamètres, nuances et épaisseurs donnent


Résistance mécanique des tubes les valeurs de la résistance des colonnes à la
Une colonne peut être exposée : traction.

1° - aux efforts de traction,


Il faut savoir que chaque élément de tube,
2° - aux efforts d'écrasement (pression ex-
introduit dans l'ouvrage subit le poids de toute
térieure centripète),
la colonne située au-dessous de lui.
3° - aux efforts d'éclatement (pression inté-
rieure centrifuge), Celui qui fatigue le plus est le dernier
4° - aux efforts de flambage et de flexion. monté.

40
Voici pour les quatre nuances d'acier les va- Avec un clapet de pied ou un bouchon, la
leurs de la limite élastique et de la charge de colonne serait allégée de 12 kg au mètre et
rupture en kilogs par millimètre carré de sec- pourrait être descendue à
tion.
17,25
2 600 X - = 8 500 m.
17,25-12
Nuances (ou grades) Mais si le clapet ou le bouchon ne sont plus
F. 25 H. 40 J. 55 N. 80 étanches, le risque de rupture est considérable.

Limite élastique 17,5 28 38,5 56 Résistance aux efforts


Charge de rupture 28 42 52,5 70
d'écrasement
(pression extérieure centripète)
Pour tenir compte des pertes de section aux Ces efforts se manifestent lorsque l'on vide
filetages, il est prudent de ne tabler que sur une colonne pleine de boue pour la mettre en
la moitié des valeurs ci-dessus. production, ou si la colonne est descendue vide
avec un bouchon ou un clapet de pied.
Par contre, il est bon de se rappeler que le
principe d'Archimede a pour effet de « soula- La résistance à l'écrasement est, pour un
ger » la colonne d'une quantité non négligea- métal donné, fonction inverse du rapport D / t
ble, surtout si elle est descendue dans la boue. entre le diamètre extérieur et l'épaisseur.

Les valeurs limites de D / t pour les tubes


Dans une boue de densité 1,3, pour un acier figurant au tableau indiqué plus loin sont, d'une
de densité 7,9, l'allégement de poids est de part, celle du tube de 4 1/2" épais, et, d'autre
1,3/7,9, soit environ 1/6 du poids de la colonne, part, celle du tube de 13 3/8 mince.
si la descente s'effectue sans bouchon ni clapet
de pied. En forages d'eau, on aura donc des valeurs
de D / t comprises entre :
Cette proportion est bien plus grande si
l'on fait « flotter » la colonne en l'obturant à la 3,35 ' 8,38
base.
Voici, e n ' f o n c t i o n de D/t, les pressions
d'écrasement en kilogs par centimètre carré.
Ainsi, une colonne de 4 1/2" en nuance
H 40, d'une épaisseur de 6,35 m m , ayant une
s
2
section de métal de 2 170 m m , pesant 17,25 kg D Pressions d'écrasement
au mètre, ne peut être utilisée, dans un trou sec, —
t
(kilogs/centimètre carré)
que sur une longueur maximum de
15 1 000
42
2 170 X 20 500
2 25 280
= 2 600 mètres.
17,25 30 150
35 100
Dans un trou plein de boue de densité 1,3, 40 70
on pourrait aller jusqu'à 45 50

6
2 600 X — = 3 100 mètres La pression hydrostatique centripète d'une
5 colonne annulaire de boue de densité 1,3 est
si la colonne est ouverte à la base. de 1,3 kg sur 10 mètres par centimètre carré.

41
Il n'y a donc aucune limite de profondeur Il n'en sera pas de même pour les crépines,
pour une colonne de 4 1/2", alors qu'une colon- comme nous le verrons plus loin.
ne de 13 3/8", d'épaisseur 8,38, risquerait d'être
écrasée à une profondeur de La flexion serait à craindre si l'on descen-
dait une colonne dans un forage présentant une
70 X 10 C A n_ très forte déviation à un endroit donné, mais
= 540 mètres.
dans ce cas, la descente du tubage ne serait
1,3
pas possible.
Résistance aux efforts
d'éclatement On peut donc dire que les deux risques de
(pression intérieure centrifuge) flambage et de flexion ne sont pas à redouter
pour les colonnes de tubage en forages d'eau.
La formule est la suivante :
2
P = , en k g / c m
D
P = pression critique intérieure centrifuge. Dimensions et poids
e = épaisseur du tube en centimètres.
des tubes (casings) API
R = résistance du métal en kilogs par cen-
timètre carré (environ 60 % de la limite
élastique).
Epais- Diamètres Poids
D = diamètre intérieur en centimètres. Diamètres extérieurs
seurs intérieurs moyen au
(Pouces) (milli- (milli- (milli- mètre avec
Dans la pratique, les tubes sont essayés mètres) mètres) mètres) manchons
en usine aux pressions internes limites sui- (kilog.)
vantes :
4 1/2 114,30 5,20 103,90 14,10
2
Nuance H. 40 - de 45 k g / c m pour les tubes 6,35 101,60 17,25
» 7,35 99,60
de 20" à 126 kg pour les tu- 20,10
bes de 4 1/2". 6 5/8 168,30 6,22 155,86 25,30
2
Nuance J . 5 5 - de 128 k g / c m pour les tubes » 7,32 153,66 29,75
de 16" à 204 kg pour les tu- m 8,94 150,42 35,70
•'y
bes de 4 1/2". 7 177,80 6,91 163,98 29,75
» » 8,05
2
Nuance N. 80 - de 196 k g / c m pour les tubes 161,70 34,20
» 9,19 159,42
de 13 3/8" à 211 kg pour les 38,70
tubes de 9 5/8" et plus pe- g 5/8 244,50 7,14 230,22 43,60
» 8,94
tits. 226,62 53,50
» B 10,03 224,44 59,50
Sauf cas accidentel imprévisible, ces pres- 3
13 /8 339,70 8,38 322,94 71,40 -
sions ne sont jamais atteintes en forages d'eau. » » 9,65 320,40 81,10
10,92 317,86 90,75
Résistance au flambage
et à la flexion
Le flambage pourrait se produire si une co- Ce tableau ne comporte que les cinq séries
lonne « posait » sur le fond ou sur un obstacle les plus couramment utilisées en forages d'eau
quelconque en cours de descente, mais comme et, dans chaque série, trois épaisseurs seule-
le tubage se trouve toujours dans un trou d'un ment. Il existe bien d'autres dimensions en dia-
diamètre à peine plus grand, le risque est peu mètres et en épaisseurs, on les trouvera dans
fréquent et peu important. les catalogues des aciéries.

42
Les pertes de charge Ces coefficients s'appliquent aussi bien à la
peuvent causer des problèmes pour les forages capacité spécifique (page 3) qu'au débit global
profonds. de l'ouvrage.

On trouvera hors textes, aux pages 40-41, Par exemple, si un forage tubé en 300 mm
un diagramme donnant les pertes de charge, a une capacité spécifique de 14 mètres c u b e s /
pour les diamètres de 50, 100, 150, 200, 250, 300, h e u r e / m è t r e , le même forage, s'il était tubé en
400 et 500 millimètres, en millimètres par mètre 600 m m , n'aurait qu'une capacité spécifique de
de longueur de tubes, en fonction des débits 14X1,12, soit environ 15,7 mètres cubes/heure
jusqu'à 1 000 mètres cubes/heure et les cour- par mètre, en augmentation de 12 % seulement,
bes des vitesses de 0,50, 1, 1,50, 2 et 2,50 alors que le poids de ce tube, pour une même
mètres/seconde de l'eau dans ces tubages. épaisseur, serait environ double de celui de la
colonne de 300 m m .

Les courbes ont été établies d'après la for- Cela ne veut pas dire qu'il n'est jamais inté-
mule de de PRONY : ressant de forer et tuber plus gros.

1/4 Dj = 0,00001733 V+0,0003483 V 2


Il peut s'avérer opportun d'augmenter cer-
tains diamètres, dans des cas de mauvaise
D = diamètre intérieur du tuyau en mètres. tenue des parois, par exemple ; la décision doit
souvent être prise au cours du forage d'exploi-
j = perte de charge en mètres, par mètre tation. On sait qu'il n'en résulte pas une amé-
de longueur. lioration importante de la capacité spécifique
de l'ouvrage.
V = vitesse de circulation de l'eau en mè-
tres/seconde. Par contre, pour les forages profonds, mais
dont le niveau statique et le niveau rabattu en
En dehors de c e s deux points : encombre- pompage sont relativement élevés, on peut f o r t
ment des pompes et pertes de charge, les per- bien utiliser un tubage de plus petit diamètre,
formances de débit d'un forage ne sont pas tel- pour la portion située au-dessous de la pompe,
lement améliorées par un accroissement du sans qu'if\en résulte une réduction de la capa-
diamètre des tubages. cité spécifique.

Le tableau ci-dessous, obtenu par une série Seul intervient, dans ce cas, en dehors du
d'essais aux USA, donne les rapports entre les débit, l'incidence des pertes de charge dans la
débits qu'on peut obtenir, toutes autres choses crépine et le tube d'extension qui la surmonte.
égales, sur les mêmes ouvrages, en passant
d'un diamètre à l'autre. Sur ce chapitre de l'équipement tubulaire, il
nous reste à définir la longueur et la position
des tubages et des crépines des colonnes de
captage en fonction de la nature, la position et
l'épaisseur des couches aquifères.

Diamètres
des
colonnes D 2D 3 D 4D 6D 8D
*
Débits Q 1.12Q 1.19Q 1.25Q 1.35Q 1.43Q **

43

4
Longueur des colonnes PROFONDEUR TOTALE DU FORAGE
de soutènement
On a intérêt à pousser le forage jusqu'au
A moins qu'on ne descende une seule co- mur de la couche aquifère la plus basse décou-
lonne, du sol au bas de la zone de captage, verte par le forage de reconnaissance, pour les
comportant en haut un tubage plein et, en bas, deux raisons suivantes qui, toutes deux, influent
la crépine, l'opération consiste à tuber du sol sur le débit :
jusqu'au toit de la couche aquifère supérieure. — on mettra ainsi toute la couche en pro-
duction,
Cette colonne sera généralement cimentée
et comportera souvent une rondelle de suspen- — on pourra, au pompage, rabattre au maxi-
sion pour recevoir le tube et la crépine (p. 123). mum le niveau de l'eau.

*
** LONGUEUR ET POSITION
DES CREPINES

EQUIPEMENT Le débit est, généralement, fonction de la


longueur crépinée, tant que celle-ci se trouve
DE LA ZONE DE CAPTAGE en regard d'une formation aquifère saturée.

Cependant cette longueur variera selon la


pression de l'eau dans la nappe et selon la
LA CREPINE nature et la granulométrie du terrain.

C'est l'élément principal de l'équipement


Quatre cas peuvent se présenter :
d'un forage d'eau.

— Si sa construction n'est pas adaptée au


a) Nappe artésienne
terrain, elle ne permettra pas d'extraire toute en terrain homogène
l'eau, exempte de sable, que peut donner la (non stratifié)
formation.
Le rabattement sera limité à la différence
— Si la matière dont elle est faite se dété- entre les cotes du niveau statique et du t o i t
riore sous l'action souvent agressive des eaux, de la nappe (ceci dans le cas, bien sûr, où on
c'en sera fini, à bref délai, du forage. a prévu un pompage — nappe artésienne jail-
lissante à trop faible débit ou nappe artésienne
— Si les fentes sont trop ouvertes ou irré- non j a i l l i s s a n t e ) .
gulièrement exécutées (chalumeau), le sable
fin pénétrera toujours et de plus en plus dans L'examen du jeu de courbes du cliché n° 70
l'ouvrage. de la page suivante, établi pour un forage arté-
sien en terrain homogène de 150 mm (couche
Une crépine est une pièce de précision et unique), montre que la plus forte capacité spé-
son usinage doit permettre d'obtenir des ouver- cifique réalisable est différente selon les épais-
tures calibrées au dixième de millimètre. seurs des couches aquifères.

44
——rrr Hiveêu statique ......

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Cliché rf fO„ frbtietl entre capacité spéci/itjt/a et pounrentàQe de
crtpinaÇe de I'aquifère
G3S d'un forjty? artésien de <4 ISO "X, en terrain homo^ne.

Ces courbes indiquent que si i'aquifère a


-.•<6om
moins de 7,50 m d'épaisseur, le crépinage sur
9
70 % de l'épaisseur de I'aquifère est intéres- Cliché 11 71 Forn^e en terrain
Homogène, artésien. Crépine en
sant.
plusieurs tronfons séparés per-
des éléments de tubes pleins
(La crépine sera toujours placée à la base
de la formation.) b) Nappe artésienne
en terrain hétérogène
Si l'épaisseur de I'aquifère est comprise en-
tre 7,50 et 15 mètres, il vaut mieux crépiner (plusieurs couches)
On crépinera à 70 à 80 % la couche la plus
perméable.
Si cette épaisseur dépasse 15 mètres, les
Oh peut la détecter par un ou plusieurs des
meilleurs résultats proviendront d'un crépinage
procédés suivants :
à 80 % .
1° - Soumettre à l'analyse les échantillons
Si l'on se trouve en présence d'une couche de ces diverses couches.
très épaisse, il est recommandé, par raison 2° - Etablir la courbe granulométrique de
d'économie et de résistance mécanique, de chaque échantillon (voir pages 9 et 10) ; la
fractionner la crépine en tronçons d'égales lon- perméabilité est fonction du carré du calibre
gueurs, séparés par des morceaux de tube plein caractéristique.
de même diamètre et de même longueur (cliché Si cette valeur est sensiblement la même
N° 7 1 ) . pour les diverses couches, celle qui présente

45
la courbe la plus « à pic » sera la plus perméa-
ble ; en effet, cet échantillon est le plus « uni- 1
forme », et nous savons (page 7) qu'il est donc <
V
le plus apte à l'emmagasinement et à la circu-
lation de l'eau. y
3° - Un simple examen visuel, avec un peu t À/
d'expérience, montrera l'échantillon qui com-
porte la plus forte proportion d'éléments gros- i f
siers.
Si la couche la plus perméable s'avérait trop
h
4i
4
V
mince pour être exploitée seule, il conviendrait
de mettre en production plusieurs couches en-
semble, comme nous allons le voir au paragra-
//
Rabattements en % du maximum
phe d, plus loin. 0
Qtchéf1 72. Influence cfo œhac-
- b&nent sur /e débit
c) Nappe libre (non artésienne) Cas d'un forage non -artésien en.
teri&in homogène
en terrain homogène
(rion stratifié)
L'expérience nous amène à recommander la
Dans un tel cas, l'on peut hésiter entre deux
règle suivante :
solutions :
1° - Poser une longue crépine pour réduire Crépiner seulement le tiers inférieur (ou,
la vitesse de l'eau à l'entrée dans cette crépine au plus, la moitié) de l'épaisseur de l'aquifère.
et travailler sur la majeure partie de l'aquifère. En outre, il est rappelé qu'il est préférable
2° - Poser une crépine courte, vers le bas de ne pas rabattre le niveau au pompage au-
de l'aquifère, pour augmenter le rabattement, dessous du sommet de la partie crépinée.
donc, le débit. Les essais montrent que l'exploitation du

-.-.-.-.-.-.-.-pq
\y_Ar^it*tjÇ^ .-_J-'Ar^ÏÏey _= 3 Ar£i/es-~ ~ 0 2-; Argile ^C.

ifoàèle A'.

Sable fin';

:\Sabte fin "'•'".5*6*'A-'.

v'-'-v-.i:.«-''
C?V'.'''.''!;V-.J::-'

IV* '*'', 1".'.'.'•''•'»;."ï'** -


ji'i-i. •••.•"•'Ci-
\'gronler {[•Sable fin'4

stable r.'i,
<<, •.'.-.•'•t'.-.ft*. •:, r^.
'.>y/.'.'.'.'..t<

Quatre exemples de crépina^e en terrain hétérogène fcouchei etfu/féres ntvlt/fhiesj. ftappe libre.

46
tiers inférieur donne une eau moins chère au OUVERTURE (slot) DES CREPINES
mètre cube pompé.
L'examen de la courbe du cliché N° 72 mon- L'eau souterraine est, le plus souvent, con-
tre qu'on n'a pas intérêt à rabattre sur plus des ' tenue dans les formations sableuses et, parfois,
2/3 de la hauteur de l'aquifère. Le rabattement dans les calcaires fissurés ou karstiques.
à 65 % donne 88 % du débit maximum. Si l'on
rabattait à 95 % (soit 46 % de plus que précé- Les sables régularisent le flux hydraulique
demment) , on obtiendrait 99 % du débit maxi- et le débarrassent de ses impuretés solides.
mum, soit un gain de 12 % seulement du pre-
mier résultat.
Les terrains sableux ou à granulométrie plus
grossière sont presque tous aquifères.

d) Nappe libre (non artésienne) On conçoit que la productivité d'un ouvrage


en terrain hétérogène varie selon la perméabilité du terrain qui l'en-
(couches multiples) toure immédiatement.

On aura intérêt à mettre surtout en produc- La zone la plus importante est celle qui est
tion la couche la plus perméable, comme nous directement en contact avec la crépine. C'est
l'avons vu (page 4 5 ) , en b, pour les nappes celle où la vitesse d'écoulement de l'eau dans
artésiennes. le terrain est la plus grande.
S'il advenait que cette couche soit relative-
ment mince, il faudrait aussi crépiner les autres Nous verrons (p. 131) que l'opération, dite
couches, mais avec des ouvertures différentes de développement, a précisément pour but
comme indiqué ci-contre (cliché N° 73). d'augmenter la perméabilité du terrain en con-
tact avec la crépine. Pour cela, on cherche à
1° - Schéma « a» - Sable fin surmontant une retirer de cette zone les éléments trop fins qui
épaisse couche de gros sable ou de gravier. s'y trouvent, soit en les faisant tomber dans
Crépiner seulement 70 à 80 % du sable grossier. l'ouvrage d'où ils seront extraits par cuillérage,
soit en les,refoulant plus loin dans la formation.
2° - Schéma « b » - Forte couche de sable 'V.
fin surmontant une mince couche de gros sable
ou de gravier. Pour que cette double action soit possible,
il faut que les fentes (ou la fente unique) de la
Crépiner toute la couche grossière et environ crépine aient une ouverture dimensionnée de
la moitié de la couche de sable fin, naturelle- telle sorte qu'elles ne laissent passer que les
ment avec des ouvertures différentes. grains trop fins indésirables.

3° - Schéma « C » - Sable grossier surmon-


Le choix des grains à éliminer ne peut se
tant une couche d'égale épaisseur de sable fin.
faire que par l'analyse granulométrique (voir pa-
Crépiner tout le sable fin et la moitié au ges 8 à 10).
moins de la couche supérieure, avec des ouver-
tures différentes. La dimension des fentes sera donc définie
par l'étude des courbes granulométriques éta-
4° - Schéma « d » - Sable fin, en sandwich
blies d'après les échantillons recueillis pendant
entre deux couches de matériaux grossiers.
le forage de reconnaissance (pages 26 à 2 8 ) .
Crépiner toutes les deux couches inférieu-
res et le tiers ou la moitié de la couche supé- Pour comprendre l'exposé de la méthode à
rieure, avec des ouvertures appropriées. employer, on se reportera à la figure hors texte

47
N° 5, entre les pages 8 et 9, et à la courbe
reproduite ci-dessous.

1QO%
'S^ble fin
PO
\ s. .

ï 7o \ Cttibrezar»ctvrisriiwé:.SI
'•S -t
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1
<
\ i
1 V.V..-Ç-:
Avant pompage. Après
::;•./<•

pompage
y, - i / ; :

\ Cliché fj ° JS . Crépine mixte - Mauvais montage


10

o \
/<? 20 30 ttO SO 60 70 80 &OJÇQ.
tooo règle précédente, appliquée à chacune des cou-
Ouvertures en millièmes J* pouce
Cliché n°7U- ches.

Cependant, l'on observera les deux règles


Y • Dans une formation homogène (couche suivantes :
unique) composée de sable fin uniforme, com-
me celle de la classe A (première courbe de Première règle. — Si les matériaux fins sont
la gravure hors t e x t e ) , ou comme celle ci-des- situés au-dessus des gros (cas de la figure
sus (cliché N° 7 4 ) , l'ouverture doit être telle N° 75 ci-dessus), ce qui est fréquent en fora-
que la crépine retienne, pendant le développe- ges d'eau, il convient de prolonger d'au moins
ment, 40 à 50 % des sables. 0,60 m vers le bas (dans la portion d'éléments
grossiers) la section de crépine dont l'ouverture
On prendra 40 % si l'eau n'est pas très cor-
est adaptée aux matériaux fins.
rosive, sinon, on peut aller jusqu'à 50 % , car
la corrosion pourrait, à la longue, augmenter Deuxième règle. — Dans ce cas (matériaux
fins au-dessus des g r o s ) , l'ouverture à choisir
quelque peu la largeur de la fente.
pour les éléments grossiers (couche inférieure)
Si l'on n'est pas très sûr de la représenta-
ne doit pas ëtfe supérieure au double de celle
t i v i t é de l'échantillon, il est préférable de tabler
adaptée aux matériaux fins.
sur un coefficient de rétention de 5 0 % .
L'observation de ces règles réduira les ris-
La dimension (largeur) de l'ouverture est
ques de venues de sable au pompage et palliera
donnée par la valeur de l'abscisse correspon-
l'incertitude dans laquelle on peut se trouver
dant à l'ordonnée choisie (40 ou 5 0 % ) .
de situer avec précision la cote où se produit
Sur la courbe ci-dessus, cliché N° 74, cette
le changement de terrain.
dimension serait de 6, ou 8 millièmes de pouce,
En effet, pendant le développement, un vide
soit environ 0,15 à 0,20 m i l l i m è t r e s .
partiel se produira dans chaque couche à cause
Pour la courbe de la classe A, on trouverait
du volume des éléments fins qui pénétreront
une valeur sensiblement équivalente, si l'on ne
dans la crépine et qu'on retirera ensuite. Le
met pas de gravier additionnel. Nous en repar-
vide formé autour de la crépine, au niveau du
lerons plus loin (page 4 9 ) .
t o i t des gros éléments, sera aussitôt comblé par
2° - Dans une formation hétérogène strati- un volume égal de matériaux fins descendus de
fiée (plusieurs couches), que l'on rencontre la couche supérieure, d'où la nécessité d'appli-
•souvent, l'ouverture variera afin d'être en rap- quer la première règle énoncée.
port avec le terrain qui lui fait face selon la Les deux clichés de la figure 75 ci-dessus

48
montrent bien qu'en plaçant le changement Ce tronçon sera placé entre les cotes 32,20
d'ouverture de la crépine au niveau du change- et 35,10.
ment de terrain, on court le risque de pomper
En application de la deuxième règle de la
perpétuellement du sable.
page précédente, nous ne pourrons pas donner
Un exemple : au tronçon inférieur une ouverture de slot 80,
Prenons le cas d'un forage de reconnais- supérieur au double de celle du tronçon infé-
sance ayant situé comme suit la coupe physi- rieur.
que du terrain : Dans ce cas, il serait bon d'intercaler entre
- de 0 à 30 m : couche argileuse improduc- les deux morceaux un tronçon intermédiaire de
tive, slot 60 sur environ 30 centimètres.
- de 30 à 34,50 m : sable fin aquifère, Ainsi, la crépine serait exécutée comme
- de 34,50 à 37,50 m : gravier aquifère. suit :
2,90 m slot 30 entre 32,20 et 35,10,
0,30 m slot 60 entre 35,10 et 35,40,
9o
2,10 m slot 80 entre 35,40 et 37,50.
s 80 k
»-•3:
\ 7o 5,30 m de crépine mixte entre 32,20 et 37,50.
Malgré cette apparente complication, l'on ne
| 50
doit pas hésiter à placer dans un tel terrain
une crépine mixte, la dépense à prévoir n'étant
5 r.5o
pas tellement plus élevée, car, en le faisant,
—d
* 2o on augmentera les chances d'obtenir de l'ou-
vrage la plus grande capacité spécifique et on
réduira les risques de pomper du sable.
•10 20 30 UO 50 to 70 go 90 100
1000 Pour prendre d'autres exemples, en dépliant
Ouvertures «« millittmts ete peut* le cliché hors texte N° 5 (pages 8 à 9 ) , on v o i t
Cliché n°76 que, pour la courbe de la classe A, l'ouverture
Le cliché N° 76 ci-dessus donne les courbes à 50 % devrait être slot 6 = 0,006" ou 0,15 m m ,
granulométriques des deux couches aquifères. ou bien slot 7%f= 0,007" = 0,18 m m .
En application des données de la page 47 Pour la courbe classe B, on prendrait à peu
(2° - schéma b - forte couche de sable fin sur- près la même ouverture.
montant une mince couche de g r a v i e r ) , on choi-
Le terrain de la classe C nécessiterait une
sira de crépiner toute la couche grossière et
ouverture à 40 % , soit slot 30 = 0,030" =
environ la moitié de la couche supérieure de
0,76 m m .
sable fin, soit entre les cotes 32,20 et 37,50.
Et celui de la classe D serait contrôlé par
Pour que la crépine retienne 40 % , il fau-
une crépine de slot 50 = 0,050" = 1,27 m m .
drait que l'ouverture de la partie supérieure,
correspondant au terrain le plus fin, soit fixée à
30 millièmes de pouce (slot 30) et que celle de
GRAVIER ADDITIONNEL
la partie inférieure soit de 80 millièmes de pou- 1° - Terrain constitué par du sable très fin
ce (slot 80). et uniforme.

Suivant la première règle de la page précé- Dans ce cas, l'introduction d'un massif annu-
dente, le tronçon en slot 30 devrait descendre laire de gravier additionnel permettra de choisir
au moins 0,60 m au-dessous du niveau de sépa- une ouverture plus grande pour la crépine.
ration des deux couches qui se situe à la cote Par exemple, si l'on aboutissait à une ouver-
34.50. ture de slot 6 = 0,006" = 0,15 mm (classe A ) ,

49
on pourrait passer, avec le gravier additionnel, Nous prenons 6 pour notre exemple et nous
au slot 30 ou 40, ce qui améliorerait largement obtenons le point A, premier point de la courbe
le débit, réduirait la vitesse de circulation de du gravier additionnel.
l'eau à l'entrée de la crépine et diminuerait les Le coefficient d'uniformité d'un bon gravier
risques d'érosion. additionnel doit être de 2 à 2,5. Nous prenons
Voici comment on peut définir les caracté- 2,5, Valeur limite supérieure. Nous savons (pa-
ristiques du gravier additionnel et l'ouverture ge 10) que ce coefficient est représenté par le
à donner, dans ce c a s , à la crépine : quotient de l'abscisse à 40 % par l'abscisse à
Pour une formation définie par la courbe de 90 % .
gauche du cliché ci-dessous, le processus serait Nous fixons le point D de telle sorte que
le suivant :
On multiplie la valeur de l'abscisse à 70 %
par un nombre compris entre 4 et 6 ; 4, si le 2,5 — 1 1,5
matériau est très uniforme ; 6, dans le cas con- La droite DA constitue la portion caracté-
traire. ristique du gravier additionnel.

•y-fôoo 20 30 lù fû 60 10 80 90 -fOO M no i}o/ ï io 0

m/m Oft O $ 0,?6 i,Oi i2J i,?2 iff


t 2,0? 2,23 2fr 2,79 11°

50
Nous retenons les valeurs des abscisses à L'épaisseur du massif de gravier
90 % et à 40 % , soit BE = 0,65 m m environ et additionnel
CF = 1,65 mm environ.
Il résulte de plusieurs expériences que, pour
Notre gravier sera donc défini comme suit : être efficace, cette épaisseur, dimension prise
selon le rayon, ne doit pas être inférieure à
10 % d'éléments plus fins (en poids) que
3 " = 75 m m .
0,65 mm et 40 % d'éléments plus gros que
1,65 mm, avec une tolérance de ± 8 % . Par contre, il serait absolument inutile de
Nous avons dit, page 49, que la mise en prévoir une épaisseur supérieur à 8 " = 200 m m .
place du gravier additionnel dans une formation
de sable très fin et uniforme permet de choisir
une plus grande ouverture pour la crépine, La hauteur du massif de gravier
voyons comment on peut fixer la dimension de additionnel
l'ouverture dans ce cas.
Pour être certain d'avoir une épaisseur
Puisque le gravier additionnel est très uni- régulière sur toute sa hauteur, il sera néces-
forme, il suffit que la crépine laisse passer les saire de centrer la colonne et la crépine dans
éléments les plus fins qui représentent 1 0 % le trou foré, au moyen d'arceaux de centrage.
du poids du gravier.
Le massif doit être placé de telle manière
On prendra donc comme ouverture la valeur que son niveau supérieur soit nettement au-des-
de l'abscisse à 90 % de la courbe du gravier. sus du t o i t de la couche aquifère la plus haute
Pour l'exemple choisi, cette valeur est don- (plusieurs mètres, si possible).
née par BE, soit environ 26/1 000" = 0,026"
= 0,66 m m .

Si nous n'avions pas mis de gravier, l'ou- Qualités requises pour un bon massif
verture (abscisse à 40 % de la courbe du de gravier additionnel
terrain) eût été de 12/1 000" = 0,012" = 0,30 Le matériau doit être propre, bien lavé. Il
mm. doit être rond ou à angles arrondis. Le gravier
concassé ne' Convient absolument pas.
On voit qu'il sera possible de réduire de
moitié la vitesse d'entrée à la crépine, ou, pour Enfin, il doit être siliceux, ou en tout cas
la même vitesse et si la formation le permet, non calcaire. En effet, s'il était calcaire, il au-
de doubler le débit. rait tendance à se cimenter au passage de
l'eau, ce qui réduirait sa perméabilité.
2° - Nappe aquifère épaisse et artésienne.
D'autre part, si une « acidification » s'avé-
Le massif en gravier permettra de réduire
rait nécessaire en fin d'exécution de l'ouvrage,
le diamètre de la crépine, d'augmenter sa lon-
le gravier calcaire se trouverait en partie dé-
gueur, en maintenant les parois et en mettant
truit avec tous les risques qui en résulteraient
en production, selon les règles précédentes, le
pour la tenue des parois du forage.
maximum de hauteur de la couche.

3" - Terrain constitué par des grès mal « ci-


mentés ». Mise en place du gravier additionnel
Le massif de gravier servira à tenir le ter- Cette question sera traitée au chapitre rela-
rain et à éviter sa désagrégation pendant le t i f à la phase opérationnelle du forage (page
développement et la production. 125).

51

6
Le gravier additionnel est toujours utile, Certains constructeurs provoquent des ou-
il est souvent indispensable vertures « à persiennes », obtenues par poin-
çonnement et soulèvement d'un des bords de
Que son rôle soit celui d'un stabilisateur chaque fente, dans une tôle ensuite roulée et
de la formation, ou qu'il soit un élément com- soudée.
plémentaire d'une formation trop fine, on peut
conclure qu'il y a lieu, en règle générale, de
La précision et la régularité des fentes lais-
mettre en place ce massif auxiliaire.
sent beaucoup à désirer.

D'autres, toujours par poinçonnement et sou-


lèvement du métal, réalisent des crépines à
nervures repoussées qui présentent les mêmes
A inconvénients.

L'un et d'autre de ces types de crépines


présentent aussi une surface extérieure forte-
ment en relief qui s'oppose à l'extraction des
éléments si cette opération est rendue néces-
MODES DE CONSTRUCTION saire pour une raison quelconque.

DES CREPINES La mise en œuvre des matières plastiques


a donné naissance à des crépines en éléments
Leur résistance aux efforts
et aux attaques diverses moulés assemblés par des tirants métalliques
auxquels elles sont exposées verticaux qui résistent aux efforts de traction.

Un autre dispositif comporte, autour d'un


Pendant longtemps on a pensé que le rôle tube métallique perforé et souvent enrobé de
d'une crépine consistait seulement à contenir
matière pJastique, un empilage d'anneaux éga-
les sables et à s'opposer à leur pénétration dans
lement en matière plastique. L'intervalle entre
le forage.
deux anneaux est réglé par plusieurs petits
points faisant saillie sur l'une des faces de
On sait maintenant que, bien conçue, elle
chaque anneau. Un inconvénient : la fragilité
facilite l'opération de développement.
de ces anneaux qui résistent mal aux frotte-
Cette première conception conduisait à em- ments sur le terrain pendant la manœuvre de
ployer un tube filtrant, percé de trous, ou muni descente.
de fentes, aussi fines que possible ou garni
d'un t i s s u , métallique ou autre, à fines mailles, • Bien d'autres dispositifs sont offerts sur
ou bien encore entouré d'un manchon de gravier le marché, mais nous devons accorder une men-
collé. tion spéciale aux crépines JOHNSON, dont la
conception et l'efficacité sont très nettement
On s'est même souvent contenté de prati-
supérieures à toutes autres.
quer sur un tube des fentes grossièrement exé-
cutées au chalumeau, ou, plus finement à la
scie circulaire, et disposées en quinconce. Ce Le principe de construction est exposé par
sont les crépines lanternées. les gravures et explication qui suivent.

52
Assemblage des éléments
Les différents tronçons de crépines
sont, comme les tubes, assemblés entre
eux, soit par soudure électrique exécutée
sur chantier à la mise en place dans le fo-
rage, soit par manchons vissés, eux-mê-
mes soudés avec les éléments.

Coefficient d'ouverture
Puisque la largeur des ouvertures est
impérativement conditionnée par la granu-
lometrie du terrain (p. 47 à 4 9 ) , ou par
celle du gravier additionnel (p. 51), la cré-
pine la plus « généreuse » sera celle qui,
au mètre linéaire, fournira, pour une
finesse de fente donnée, la plus grande
J section de passage de l'eau.
Le rapport entre cette section de passage
et la surface latérale totale de la crépine cons-
Fil enveloppe
titue le coefficient d'ouverture.
Or, il est clair que, de très loin, le système
JOHNSON donne le meilleur coefficient d'ou-
Soudure verture, ce qui signifie que chaque mètre de
électrique crépine de ce type laissera passer, toutes au-
tres choses égales, beaucoup plus d'eau que
tout autre dispositif.
Gêné ratrice
Pour ]es crépines JOHNSON, le coefficient
d'ouvertûrfe est égal à

Sur une armature de « génératrices » verti-


e 4- h
cales est bobiné, en hélice, le fil enveloppe
e étant la dimension de la fente unique
profilé.
hélicoïdale (intervalle entre deux s p i r e s ) ,
Ce fil a une section voisine du triangle avec
h étant la largeur du fil d'enveloppe (base
angles arrondis. Il est soudé par un sommet
du triangle de la s e c t i o n ) .
avec chacune des génératrices, de telle sorte
Par exemple, pour une ouverture de 1 mm
que la base du triangle se trouve à la surface
et un fil de 1,14 mm, le coefficient d'ouverture
extérieure.
d'une crépine JOHNSON est de
A i n s i , chaque point de contact entre le fil
1
et les génératrices est électriquement soudé 100 X = 46 % (ou 0,46)
sur la machine qui effectue le bobinage. Cette 1 + 1,14
machine, particulièrement ingénieuse, opère jus-
(voir le graphique page 57).
qu'à 1 800 soudures à la minute.
Une crépine à persiennes ne donnerait pour
Les explications qui suivent montrent les
la même ouverture que 4 à 6 % et une crépine
importants avantages que présente ce mode de
à nervures repoussées ne donnerait que 16 %
construction.
de coefficient d'ouverture.
53
REGULARITE ET PRECISION Il ne peut en être de même avec la méthode
JOHNSON q u i , à cause du profil triangulaire du
DE L'OUVERTURE fil enveloppe, ménage entre deux spires un vide
Ces deux conditions sont nécessairement dont la section va croissant dans le sens de
remplies par les crépines du type JOHNSON la pénétration de l'eau. En effet, chaque grain
puisqu'il suffit, sur la machine qui les exécute, ayant pu franchir les lèvres de cet intervalle,
de faire varier le pas de l'hélice du fil enve- ne peut y demeurer et est automatiquement
loppe pour obtenir la dimension requise de l'in- entraîné vers l'intérieur de la crépine.
tervalle entre deux spires.
On peut donc construire à la demande, « sut
Résistance à la corrosion
mesure », la crépine correspondant à la granu-
lométrie du terrain. Sur ce point, il suffit de choisir une matière
Bien que cela soit plus difficile à réaliser inoxydable : acier ou matière plastique. Nous
avec d'autres types de crépines, on peut trou- reviendrons sur cette importante question au
ver le même résultat avec celles qui compor- chapitre traitant de la corrosion (page 210). La
tent un manchon de gravier collé sur tube per- matière qui constitue la crépine doit, pour du-
foré, car la granulométrie du gravier enveloppe rer, résister à la fois à la corrosion chimique
est, elle aussi, fonction de celle du terrain, et à la corrosion électrolytique.
mais cette conception entraîne d'autres incon-
vénients, les risques de colmatage et l'extrême Certains constructeurs enrobent le tube per-
foré d'une couche de caoutchouc ou autre pro-
fragilité, notamment.
duit plastique, mais on doit redouter que cet
enrobage ne résiste pas longtemps à l'action
Résistance au colmatage érosive de l'eau sableuse qui pénétrera dans les
ouvertures, notamment au moment du déve-
loppement.

Résistance aux chocs


pendant te transport et les manipulations
Toutes précautions doivent être prises au
cours de ces opérations pour ne pas endomma-
ger les crépines.

Comme nous l'avons dit en les décrivant, les


crépines comportant des anneaux extérieurs en
matière plastique sont assez fragiles et l'on
n'est jamais certain qu'elles parviendront intac-
tes dans la zone où elles doivent être placées
à cause des frottements qu'elles peuvent subir
pendant la descente dans le forage.
La coupe supérieure de ce dessin montre
que dans une fente à section constante obtenue Il en est de même avec celles qui compor-
par perçage, poinçonnage ou à la scie circu- tent une enveloppe en gravier collé avec un
laire dans un tube ou une tôle, les grains ont vernis spécial sur tube lanterné. Les chocs sur-
tendance à s'agglutiner et à se bloquer défini- venant pendant le transport peuvent provoquer
tivement. des décollements partiels du manchon filtrant.

54
Résistance mécanique Les charges critiques de ce tableau doivent
C'est une question de choix des sections être multipliées par le rapport
des matières mises en œuvre. S —s
Nous avons v u , pages 40 à 42, que les co- S .
lonnes de tubage doivent être étudiées pour S étant la surface latérale extérieure totale
résister aux différentes fatigues auxquelles de la crépine,
elles sont exposées.
s étant la section totale des ouvertures ou
Il en est de même pour les crépines, mais
de la fente unique (pour les crépines hé-
les deux risques les plus importants qui lès
licoïdales).
menacent sont le flambage et l'écrasement.
Pour ces dernières, crépines JOHNSON, ce
— Flambage. rapport est égal à
Si, pour une cause fortuite, accident ou faus- h
se manœuvre, une crépine « pose » sur le fond e + h
du forage, elle supporte tout le poids du train
h étant la largeur du fil enveloppe (base du
de tiges ou de la colonne de tubage qui la sur-
triangle),
monte. Elle est plus mal placée que les tuba-
e étant la dimension de l'intervalle entre
ges de soutènement puisque, généralement,
leur diamètre extérieur est beaucoup plus petit deux spires (slot).
que celui du trou, en sorte qu'elles ne s'appuient
pratiquement pas sur les parois.
Résistance aux agents chimiques
La crépine travaille donc au flambage. — (Nettoyage au jet - Développement)
Il est prudent de connaître à l'avance le Nous consacrerons un article entier au
poids qu'elles auraient à supporter dans cette développement des forages d'eau, opération
hypothèse et de s'assurer que leur construction de première importance pour obtenir le rende-
leur permet de supporter sans risque cette char- ment optimum d'un ouvrage (page 131).
ge verticale. Dès maintenant, on doit observer que cer-
Le constructeur doit donner à ce sujet les taines crépines, notamment celles qui compor-
renseignements correspondants. tent un manchon extérieur de gravier collé sur
tube perforé^, s'opposent particulièrement au
— Ecrasement par pression extérieure centri-
lavage au jet sous pression ainsi qu'au déve-
pète.
loppement par pistonnage ou tout autre procédé
Ce risque peut exister au moment de la qui risqueraient de provoquer le décollement du
mise en production du forage (page 4 1 ) , lors- manchon.
que l'on vide une colonne de captage aupara-
Les matières constitutives des crépines doi-
vant pleine de boue.
vent résister à l'attaque des solutions chimi-
Les renseignements déjà fournis pour les
ques acides ou basiques qui peuvent être em-
tubes sont valables pour les crépines, d'autant
ployées dans certains ouvrages.
plus, qu'occupant le point le plus bas de l'équi-
Pour ce qui est du lavage au jet, on remar-
pement tubulaire, elles se trouvent de ce fait
quera que la forme même des vides entre les
exposées aux plus fortes pressions.
spires des crépines JOHNSON augmente l'ac-
Les constructeurs sont à même de donner
tion des jets sur la formation en renforçant la
aux utilisateurs les renseignements correspon-
pression de ces jets à la sortie.
dants.
Nous donnons aux pages suivantes deux
A titre indicatif, le tableau donné pour les
tableaux des crépines JOHNSON :
tubages à la page 4 1 , qui indique les limites
des pressions admissibles, doit être corrigé de — Diamètres et poids des séries courantes
la façon suivante. — Courbes des coefficients d'ouverture.

55
Diamètres et poids des crépines JOHNSON • Séries courantes

Diamètre Diamètre extérieur Diamètre intérieur Poids approximatif


nominal (hors tout) (de passage) (pour slot 20 = 0,5 mm)

Pouces Pouces Millimètres Pouces Millimètres Livres par pied Kilogs par mètre

3 V2 3 1/4 82,5 2 1/2 63,5 4,7 7

4 3 3/* 95,2 3 76,2 5,4 8

5 4 3/4 120,6 4 101,1 6,7 10

6 5V8 142,8 47/8 123,8 8,1 12

8 71/2 190,5 6 5/8 168,3 10,8 16

10 91/2 241,3 8 5/8 219,1 13,8 20,5

12 11 1/4 285,7 10 3/8 263,5 16,5 24,5

14 12V2 317,5 11 3/8 288,9 22,5 33,5

15 13 i/4 336,6 12 304,8 23,2 34,5

16 14 1/4 361,9 13 330,3 26,2 39

18 16V4 412,5 15 381 30,2 45

Pour réaliser ces séries, JOHNSON emploie, Puisque le principe de la construction des
généralement, comme fil enveloppe, les profils crépines JOHNSON est la soudure électrique,
triangulaires ayant les dimensions suivantes : le métal doit permettre d'effectuer cette sou-
— Base du triangle : 1,14 ; 1,52 ; 2,28 ; 3,43 dure.
millimètres. Selon la nature des eaux et la longévité de
— Hauteur du triangle : 3,14 ; 2,54 ; 3,55 ; l'ouvrage, on emploie l'un des métaux suivants
5,33. utilisés pour l'ossature de génératrices et le fil
enveloppe, un métal unique pour une même cré-
Les génératrices peuvent avoir, selon le cas,
pine :
une section circulaire ou une section triangu-
— Acier inoxydable « 304 » ou « 316 »
laire.
— Bronze siliceux « EVERDUR »
Leur nombre varie selon les efforts méca-
— Acier fortement galvanisé.
niques qu'elles peuvent avoir à supporter dans
Les caractéristiques de ces métaux sont don-
les ouvrages.
nées, précisément, au chapitre CORROSION
(page 210).
Nous reviendrons plus longuement sur ce Nous verrons, page suivante, le graphique
point au chapitre relatif à la CORROSION (pa- donnant, pour les quatre profils précités, les
ge 210). coefficients d'ouverture correspondants.

56
JOHNSON _OUVERTURES_FILS_
COEFFICIENTS D'OUVERTURE .
0,50

E
E

cu
0,40 Q.
ex
o
cu
>
c
CD

a, 0,30]
3 3

CD
>
3 3
CD
o O)
"^0,20

c
a>

g 0,10,
u

millimètres .0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1
millièmes „ 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 ( s l o t s )
de pouce

Dimensions de l'ouverture ( e s p a c e m e n t des s p i r e s )


"V.

RELATION : les risques de corrosions ou d'érosion, qui lui


sont directement proportionnels, se trouvent,
Débits - Diamètres - Coefficients pour cette vitesse de 3 centimètres/seconde,
d'ouverture des crépines de forage réduits au minimum.
Ce qui conditionne la relation entre ces
La formule qui lie les trois grandeurs : dé-
trois grandeurs, c'est la vitesse de l'eau à son
bits, diamètres, coefficients d'ouverture, est la
entrée dans la crépine.
suivante :
Il résulte de nombreuses observations que
Qi = tz DC X 0,03 X 3 600
la meilleure valeur de cette vitesse est :
Q, = 340 DC
3 centimètres par seconde.
Pour cette vitesse, la perte de charge au O, = Débit en mètres cubes/heure pour un
passage de l'eau dans les ouvertures, ou, pour mètre de crépine,
JOHNSON, dans la fente unique hélicoïdale, est D = Diamètre extérieur en mètres de la
négligeable. crépine,
Les risques d'incrustations, inversement pro- C = Coefficient d'ouverture (nombre déci-
portionnels à la vitesse de circulation, comme mal (exemple 0,20).

57
DÉBITS _ D I A M È T R E S _ COEFFICIENTS D'OUVERTURE
90
CD
0,50
C
a 80
VCD

CD
•a 7 0 0,40

.CD
E 60
a. CO CD
a
?> 5 0 0,30 =
CD
CD >
3
O
40
o CD
ro x>
3
O
A
// 0 , 20
"O

en
30
CD CD

'CD

E 20
c / / / 0,10
CD
O
CD O
11,5 / >

n
.CD -— "l
Q
O 190,5 i

mi limëtres 100 200 300 400 500


Dia m è t r e s extérieurs

Il faut bien préciser que la formule précé- Pour ces diverses raisons, on peut suggérer
dente, basée sur une vitesse d'entrée de l'eau de prendre comme coefficient de réduction :
dans la crépine de 3 cm/seconde, donne le 0,50 à 0,75, pour le débit O,.
débit théorique que pourrait fournir chaque mè-
Bien que la formule de la page précédente
tre de crépine si celle-ci était plongée dans de
soit facile à employer, nous avons tracé l'aba-
l'eau pure.
que ci-dessus, toujours basé sur une vitesse de
Cette condition n'existe pratiquement pas 3 cm/seconde, qui permettra d'obtenir, connais-
dans les forages d'eau, et chacun devra, selon sant les deux autres, l'une des valeurs suivan-
son expérience et la nature du terrain aquifère, tes :
multiplier Q par un coefficient inférieur à l'uni-
x

té pour tenir compte du f a i t que chacune des Débit - Diamètre - Coefficient d'ouverture.
fentes de la crépine, même s'il s'agit d'une cré- Pour en montrer l'utilisation, nous avons pris
pine JOHNSON, se trouvera garnie de grains l'exemple suivant :
plus ou moins gros. Un forage de reconnaissance a fourni les
On doit penser aussi que, après un certain renseignements suivants :
temps d'utilisation, le forage peut se trouver — ouverture après analyse granulométri-
plus ou moins colmaté par des incrustations. que : 0,50 m m ,

58
— débit prévisible : 60 mètres cubes/heure, L'interprétation de ce résultat eût été la mê-
— épaisseur de I'aquifère : environ 25 m. me que précédemment.

On désire connaître les caractéristiques de Nous terminons ici le chapitre relatif au


la crépine JOHNSON qui sera installée dans le Choix de l'équipement, tubulaire d'un forage
forage. d'eau.

Le tableau de la page 40 montre que le fora- Connaissant les dimensions de cet équipe-
ge devra être tubé en 8 " . ment, nous avons pu approvisionner sur le
La crépine pourra être exécutée en f i l ' de chantier les différentes parties de cette four-
2,28, le plus couramment employé. niture :

Pour une ouverture de 0,50 mm (slot 20), — tubages


le graphique de la page 57 donne un coefficient — crépine
d'ouverture de 0,18. — gravier.
Nous marquons cette valeur sur l'échelle Nous pouvons commencer à réaliser le tra-
correspondante, à droite de l'abaque de la pa- vail principal :
ge 58, et nous joignons ce point au point O, Forage de l'ouvrage d'exploitation.
origine de l'abaque.
Si nous prenons une crépine d'un diamètre
nominal de 8 " , correspondant au tubage choisi,
le tableau de la page 56 nous donne le diamètre
extérieur de cette crépine, s o i t : 190,5 m m , va-
leur que nous portons sur l'axe des abscisses.
L'ordonnée passant par ce point coupe la
ligne 0 — 0,18, précédemment tracée, en un
point qui nous donne la valeur de cette ordon-
née, soit 11,5.
Nous voyons que la crépine nous donnerait,
en eau claire, 11,5 mètres cubes/heure par mè-
tre.
3
Pour assurer le débit prévu, soit 60 m / h , il
suffirait, toujours en eau pure, d'une longueur
de 60/11,5 = 5,20 mètres.
En affectant ce résultat du coefficient 0,75,
une crépine de 5,20/0,75 = environ 6,10 mètres,
conviendrait.
Nous savons que la longueur maximum des
tronçons de crépines JOHNSON est de 6 mè-
t r e s , nous choisirons cette dimension.
Comme I'aquifère est épais de 25 mètres,
nous placerons la crépine à la base de la cou-
che, ce qui permettra de rabattre au maximum
en installant la pompe au-dessus du sommet de
la crépine, soit à 7 mètres du fond de l'ouvrage.
La formule de la page 57 aurait donné pour
Q, = 340 X 0,1905 X 0,18
= 11,56 mètres cubes/heure par mètre.
FORAGE DE L'OUVRAGE
D'EXPLOITATION
— Les méthodes et les appareils - Percussion - (Battage) - Havage
Rotary - Turboforage - Forage électrique - Les méthodes mixtes
Rotary à circulation inverse
— Les outils de forage
— La ligne de sonde - Masses-tiges, Tiges, Tige carrée (kelly)
— Le paramètre de forage
— La pompe à boue
— Les accessoires - Spider - Coins - Elévateurs - Raccords (Subs)
— Relation entre diamètres de forage et diamètres des tubages

Leur importance et leur hauteur varient avec


OBJET les performances des machines.

Généralement, le forage d'exploitation est Ces superstructures sont, le plus souvent,


réalisé par alésage (élargissage) du forage de dressées mécaniquement par des palans à
reconnaissance. câbles ou des vérins hydrauliques, afin de
réduire les temps morts d'installation et de
Cependant, il est souvent préférable d'équi-
démontage.
per en piézomètre ce forage de reconnaissance,
en y introduisant un tube de 2 pouces, puis
d'exécuter à quelques mètres (3 à 5 m) un Egalement, tous les appareils comportent au
nouvel ouvrage pour l'exploitation. moins un treuil muni d'un ou deux tambours,
d'un embrayage à friction ou hydraulique, et
Ce piézomètre nous sera f o r t utile pour les
d'un ou deux cabestans ou poupées.
essais de pompage (page 149).

Selon l'importance des appareils, les divers


organes sont transportés séparément ou, plus
LES METHODES souvent, ils sont groupés à demeure sur des
LES APPAREILS châssis communs, installés sur des skids (traî-
LES OUTILS neaux), des remorques ou des camions.

Nous ne donnerons pas, dans le détail, la


Dispositions communes description des appareils de forage, chaque
Tous les appareils sont d'abord des engins constructeur a réalisé des dispositifs ingénieux,
de levage, ils comportent donc, tous, un mât, toujours en amélioration par rapport aux machi-
un trépied, un derrick ou un chevalement, munis nes plus anciennes, et fournira les catalogues
de poulies, de câbles, de haubans. et renseignements nécessaires.

60
Percussion - Battage ment ce levier, l'outil redescend en chute libre
au fond du t r o u .
C'est la méthode la plus ancienne. On assu-
C'est l'installation la plus simple et la plus
re que les Chinois la pratiquaient déjà il y a
employée pour de petits ouvrages
plus de 4 000 ans, et avec des ateliers rudimen-
artisanaux.
taires, ils atteignaient des profondeurs de l'or-
dre de mille mètres. Sur les machines plus impor-
tantes, le mouvement alternatif est
produit par un balancier actionné
par une bielle et une manivelle.
Un matelas de ressorts amor-
tisseurs est monté sous la poulie
de tête de mât. Les mouvements
saccadés du câble provoquent une
rotation du trépan dont la partie
coupante agit ainsi sur toute la
section du trou.

Après un certain avancement,


il faut remonter le trépan et des-
cendre une curette ou « cuillère »,
ou « soupape », pour extraire les
sédiments broyés.

Cette manœuvre est plus lon-


gue et plus délicate dans le pro-
cédé canadien car il y a lieu de
Par percussion, entre 1850 et 1890, un ingé- démonter et remonter chaque fois le train de
nieur français, M. JUS, a exécuté en ALGÉRIE tiges et de masses-tiges pour mettre le trépan
près de 300 forages d'une profondeur totale de au jour.
25 000 mètres qui, presque tous, ont été pro-
ductifs et souvent jaillissants, réalisant ainsi
l'irrigation des palmeraies de l'Oued R'IRH.
Le procédé consiste à soulever un outil lourd
et à le laisser retomber sur la roche à perforer.
La hauteur de chute et la fréquence des
coups varient avec la dureté de la roche.
Si le trépan est accroché directement au
câble, ou sous une masse-tige, c'est le procédé
pensylvanien ; s'il se trouve fixé sous un train
de tiges, c'est le procédé canadien.
Il est recommandé de monter une «coulisse»
au-dessus de l'outil.
Dans le battage au câble (pensylvanien),
le mouvement alternatif peut être tout simple-
ment opéré par le treuil sans aucun autre ac-
cessoire. En actionnant le levier de l'embrayage,
le trépan est soulevé, puis, en lâchant brusque-

61
Pour obtenir un meilleur rendement, on tra- ne peut souvent rien faire d'autre que de les
vaille toujours en milieu humide en maintenant user par abrasion, ce qui est toujours difficile
de l'eau au fond du t r o u . et long.

A u battage, les chocs, les frottements et Cependant, même au battage, on a bien du


les vibrations du trépan sur les parois du forage mal à forer droit dans les galets et cela risque
nécessitent la mise en place d'un tubage qui de gêner la pose des colonnes de tubage.
doit suivre l'avancement.
Le battage au câble nécessite beaucoup-
On emploie de préférence des colonnes de moins d'eau que le rotary — 40 à 50 litres d'eau
travail spéciales, lisses, épaisses et courtes, à l'heure suffisent en moyenne.
sans manchons et assemblées par filetages à
mi-épaisseur afin de faciliter le glissement du N'importe quelle eau, même salée, peut
tubage dans le t e r r a i n . être employée. Cela est important, et, lors-
qu'on a à exécuter une série de forages dans
Les colonnes définitives d'exploitation sont une région où les points d'eau sont éloignés,
du même type que celles employées pour le on a tout intérêt à forer au battage le premier
rotary. trou et à le mettre en production pour alimen-
ter les suivants qu'on réalisera au rotary.
Un important avantage du « battage » est
que l'outil peut être rechargé, reforgé, cémenté La détection des nappes aquifères est beau-
et affûté. Il peut ainsi servir indéfiniment. coup plus facile et plus sûre au battage qu'au
rotary.
En battage, tous les terrains peuvent être
aisément forés, bien que beaucoup plus lente- Les venues d'eau à basse pression se mani-
ment qu'au rotary, spécialement dans les for- festent directement dans le forage à leur niveau
mations sédimentaîres tendres ou non conso- statique sans être aveuglées par la boue.
lidées.
Par contre, on n'a pas autant de facilité
pour équilibrer une venue d'eau artésienne jail-
Le procédé est tout indiqué dans les forma-
lissante.
tions dures : calcaires, dolomies, anhydrites,
grès durs, schistes, silex, etc. ; il s'impose si
Nous avons dit, page 27, que le prélèvement
ces formations se présentent en surface car il
des échantillons pour analyse des terrains était
est difficile, en rotary, de mettre suffisamment
beaucoup plus facile au battage qu'au rotary
de poids sur l'outil dans ces conditions.
et que la représentativité de ces échantillons
était nettement meilleure dans les forages effec-
Lorsque l'on rencontre des terrains fissurés,
tués au battage au câble.
karstiques, et, en général, des formations très
perméables, l'appareil au battage est incontes-
tablement préférable, car l'on n'a pas à crain-
dre les pertes de circulation.

Si l'on tombe sur des galets alluvionnaires,


on aura sans doute autant de mal à les traver-
ser avec l'une ou l'autre des deux méthodes,
bien que, souvent, le massif trépan du battage
réussisse à pousser latéralement, dans le ter-
rain, les blocs gênants, tandis que l'outil rotatif

62
Havage L'outil reçoit donc, de la ligne de sonde, le
mouvement de rotation et une partie de son
Pour des trous peu profonds et de grands poids.
diamètres, ce procédé est très employé surtout
pour les applications des forages au bâtiment Le réglage de ces deux éléments : vitesse
et aux travaux publics. de rotation et poids sur l'outil est de première
importance. Ensemble, ils constituent le para-
On place sur le terrain un élément de tuba- mètre de forage et nous y reviendrons un peu
ge et on descend à l'intérieur une benne pre- plus loin.
neuse à coquilles qui effectue le forage pro-
prement dit. Le mouvement de rotation est transmis à la
ligne de sonde par l'un des moyens suivants :
Le tube descend par son poids ou par un
mouvement louvoyant provoqué mécaniquement. — table de rotation et tige carrée,

— mandrin avec clavettes coulissantes pour


C'est le procédé BENOTO. Il assure de bons
kelly cylindrique à cannelures,
avancements en terrains tendres ou moyens,
mais ses applications en forages d'eau sont — manchon agissant directement sur les
assez restreintes et nous n'en parlerons pas tiges qui coulissent à l'intérieur et qui
ici plus longuement. peuvent en être rendues solidaires par
des vis de blocage.

La tige carrée et la kelly sont creuses et


laissent passer la boue de forage.

Elles sont suspendues au crochet du palan


Rotary par la tête d'injection, organe délicat, compor-
tant une solide butée, à billes ou à rouleaux,
Nous savons que la pénétration de l'outil qui supporte tout le poids de la ligne de sonde
s'effectue par abrasion et broyage du terrain, et qui, par un col de cygne, relie hydraulique-
sans chocs, uniquement par rotation. ment l'intérieur de cette ligne de sonde avec
le flexible de circulation et la pompe à boue.
L'outil est fixé à la base de la ligne de
sonde, composée, de bas en haut, des éléments Sous la double action : rotation et pression
suivants : (poids) que lui imprime la ligne de sonde, l'ou-
t i l détache du terrain, au fond du t r o u , les sédi-
— outil
ments — cuttings — qui sont remontés au jour,
— masses-tiges (drill collars) en circuit continu, par l'action l'un liquide vis-
queux, la boue de forage, injectée à l'intérieur
— train de tiges des tiges par la pompe, traversant l'outil de
forage et remontant à la surface par l'espace
— tige carrée (ou kelly) annulaire entre la ligne de sonde et le terrain
ou la colonne de tubages déjà en place.
— tête d'injection.

Pour mieux suivre les explications ci-après,


veuillez bien déplier le dessin hors texte situé
aux pages suivantes et qui représente la
disposition schématique d'un atelier.

63
Dans son mouvement ascensionnel, la boue
tapisse les parois du trou non encore tubé et
les maintient, momentanément, en attendant la
pose des colonnes de soutènement ou la mise
en place de la colonne de captage, crépine et
gravier additionnel.

On mesure déjà l'importance du rôle de cette


boue de circulation et nous lui consacrerons un
chapitre spécial (page 7 8 ) .

Dans certains cas, le forage s'effectue à


l'air comprimé, qui remplace alors la boue. Dans
cette solution, un compresseur remplace la
pompe à boue. Il convient alors de placer à la
sortie des cuttings, au niveau du sol, un déflec-
teur annulaire.

Remarquons que, dans ces conditions, non


seulement les parois ne sont pas consolidées,
mais que, précisément, l'action érosive du jet
d'air comprimé et des cuttings a tendance à les parvient à équilibrer provisoirement un artésia-
détériorer. nisme jaillissant, brusquement découvert par
l'outil.
En contrepartie, la perméabilité de la forma-
tion aquifère autour du forage n'est pas modi- La composition chimique du fluide de circu-
fiée, comme cela est souvent le cas avec la lation, sa viscosité, ses propriétés colloïdales
boue. doivent aussi être adaptées au terrain afin que
ce dernier, en se mélangeant avec la boue, ne
Dans le cas usuel : forage à la boue, celle- vienne en altérer les qualités et engendrer la
ci, avec les cuttings qu'elle a véhiculés, arri- floculation, la coagulation et la désagrégation
vent au sol à la gueule du puits et sont con- de cette boue dont les conséquences peuvent
duits — sur les gros appareils — à un tamis être graves pour l'ouvrage lui-même.
vibrant qui retient, précisément, les cuttings et
laisse passer la boue vers un ou plusieurs bacs En rotary, le trou doit être maintenu cons-
à boue, où elle se décante, pour être reprise tamment plein de boue et la circulation ne doit
à nouveau par la pompe. jamais être interrompue.

Le contrôle du volume de boue, par l'examen


Dans les appareils plus légers, le tamis vi-
du niveau dans les bacs ou fosses, fournit de
brant n'existe pas et les bacs sont souvent
précieux enseignements sur la nature physique
remplacés par une fosse, pratiquée à même le
du terrain.
sol, dont les parois sont cimentées. La boue,
depuis la gueule du puits, circule dans une Un accroissement du volume de boue est
série de canaux également cimentés et dans l'indice d'une venue de fluide souterrain dans
lesquels elle se débarrasse des cuttings avant le forage : eau ou huile sous pression, ou gaz.
de se rendre dans la fosse à boue où elle se
décante pour être remise en circuit par la Une perte de volume indique une zone fis-
pompe à travers toute la ligne de sonde. surée ou dépressionnaire rencontrée par l'outil
et il est indispensable, dès qu'on a trouvé la
La densité de la boue doit varier selon la cause par des essais appropriés, d'y remédier
pression des nappes et c'est par ce moyen qu'on au plus tôt.

64
Disposition schématique d'un
ATELIER de FORAGE ROTARY

Figure hors-texte 64-65


En effet, le forage en perte de circulation tieusement traitée pour être remise dans le
peut être dangereux pour la ligne de sonde et circuit.
même pour l'ouvrage.
Par ce procédé, la ligne de sonde ne tourné
Les fournisseurs d'accessoires et de pro- pas et se trouve dégagée des fatigues de tor-
duits pour les forages livrent des matières spé- sion. Elle sert seulement de canalisation hydrau-
ciales à employer dans ce cas, nous y revien- lique et de suspension de la turbine et de
drons, page 85, mais nous recommandons que l'outil.
ces produits soient disponibles en permanence
sur les chantiers. Si l'outil est particulièrement étudié et bien
adapté au terrain, on peut forer très profon-
Nous devons, aussi, dire dès maintenant dément sans avoir à exécuter de fréquentes
que le dépôt de boue (cake) qui recouvre les manœuvres de ligne de sonde pour le contrô-
parois d'une formation aquifère de faible pres- ler ou le remplacer lorsque les avancements
sion peut gêner la détection de cette formation ne sont plus satisfaisants.
en aveuglant plus ou moins la venue d'eau cor-
respondante. Cette remarque est importante et On enregistre par cette solution des avan-
nous en reparlerons en indiquant les moyens cements moyens doubles de ceux obtenus par
à employer pour pallier cet inconvénient. le rotary traditionnel.

Le forage électrique
Toutes les machines à rotary à circulation Remplaçons la turbine hydraulique par un
normale comportent les organes précédemment moteur électrique de faible diamètre, compara-
énoncés. Les détails de construction changent ble à ceux qui équipent les groupes électro-
quelque peu selon les constructeurs et nous pompes à moteur immergé, et arrangeons-nous
n'en parlerons pas ici. pour que le train de tiges puisse servir aussi
à loger les conducteurs électriques nécessaires,
Toutefois, deux dispositifs spéciaux nous tout en conservant son rôle de canalisation
semblent mériter une mention spéciale : hydraulique verticale pour la boue ; nous au-
rons réalisé le dispositif qui est couramment
employé en forages profonds en U.R.S.S.

Le turboforage
Mises à part les difficultés de réalisation
Nous pouvons imaginer les fatigues méca- du train de tiges et, spécialement, les joints
niques du train de tiges : traction, compression, de celui-ci, on aboutit au même résultat qu'avec
flambage, torsion, etc. la turboforeuse, puisque les tiges ne tournent
pas.
NEYRFOR construit une turbine hydraulique,
multiétagée, de petit diamètre, suspendue à la En outre, par rapport à cette dernière, le
base de la ligne de sonde. forage électrique supprime la sujétion du trai-
tement spécial de la boue qui, en turboforage,
Cette turbine est mue par la boue, parfai- est une opération très importante et particuliè-
tement dosée et filtrée, qui lui parvient par la rement délicate.
ligne de sonde, et sur son axe est monté, direc-
tement, l'outil de forage.

A la sortie, la boue sort par les évents de


l'outil et remonte à la surface où elle est minu-

65
LES OUTILS DE FORAGE 2. Outils à molettes (Rockbits)

1. Outils à lames

Trois types :

— Queue de poisson (fishtail) - deux lames,


(à d r o i t e ) .
Tricones ou Quadricones
— Trois ailes (three w i n g s ) ,
Trois ou quatre molettes à axe horizontal ou
[au c e n t r e ) .
légèrement incliné, montées sur de solides rou-
— Pilote - plusieurs étages de diamètres lements à billes ou à galets.
différents (à gauche). Ces outils sont munis — comme les outils
à lames — d'une partie filetée sur cône qui
Ces outils travaillent, en rotation, comme
assure un montage très rapide et, après bloca-
une fraise dans un métal; ils font des «copeaux»
ge à la clef, un joint rigoureusement étanche.
dans le terrain.
La denture des molettes varie selon la nature
Ils sont employés dans les formations sédi- du terrairfy
mentaires compactes, à structure fine et de Les dents sont longues et écartées pour les
dureté peu élevée. terrains tendres, elles sont courtes, fines et
Malgré les avancements intéressants qu'ils rapprochées pour les terrains durs.
procurent, leur coût peu élevé, la possibilité Ces outils procèdent par écrasement et écla-
de reforger et affûter les tranchants qu'ils sont tement de la roche.
les seuls à offrir, bien des foreurs n'aiment pas Des évents calibrés (duses) ajoutent à l'effi-
les employer. cacité des molettes en désagrégeant le terrain
sous de puissants jets.
Sans doute est-ce parce que ces outils ne
Les outils à molettes sont rapidement mis
conviennent pas dans tous les terrains, tandis
hors d'usage, rares sont les entrepreneurs qui
que les outils à molettes sont universels, et
rechargent les dents usées et, le plus souvent,
qu'il vaut mieux en avoir, au bout de sa ligne
ces outils périssent par leurs roulements. Dès
de sonde, au moment, précisément, où se pré-
qu'ils ont pris un peu de jeu, il serait dangereux
sente un changement de terrain.
de les redescendre dans le trou, car ils ne tar-
Une autre raison est qu'ils provoquent des deraient pas à laisser au fond leurs molettes
vibrations importantes qui se répercutent jus- et leurs roulements qu'on aurait bien du mal à
qu'à la machine. « repêcher ».

66
LA LIGNE DE SONDE Ce point est connu suos le nom de point
neutre.

Les masses-tiges En passant, disons qu'en cet endroit, la ligne


(drill coilars) de sonde est vulnérable et qu'on peut redouter
un dévissage, d'où l'intérêt de connaître en per-
Elles sont placées juste au-dessus de l'outil. manence la position de ce point.
Ï. C e sont des tubes à parois très épaisses. Leur
fcrôle consiste à faire du poids sur l'outil. :<' Le rôle des masses-tiges consiste à dégager 1

les tiges de l'effort de compression, car elles


Si nous nous représentons une ligne de sont calculées seulement pour travailler à la
sonde descendue dans un forage de telle sorte traction et à la torsion.
que l'outil ne repose pas sur le fond.
On mettra donc suffisamment de masses-
Chaque tronçon de cette ligne supporte le
tiges pour que le point neutre soit situé dans
poids de ceux qui se trouvent au-dessous de
cette ligne de masses-tiges et non dans celle
lui. Tous travaillent à la traction, exclusivement
des tiges qui la surmonte, quel que soit le poids
(si la ligne ne tourne pas) — pas de torsion —
laissé sur l'outil.
pas de flambage — pas de compression. Les'
éléments inférieurs fatiguent peu et celui qui
En règle générale, l'outil ne doit pas être
est le plus exposé est celui placé sous la tige
chargé d'un poids supérieur à 50 à 75 % du
carrée. En outre, nous savons (page 41) que,
poids de toutes les masses-tiges.
grâce au principe d'Archimède, toute la ligne
de sonde se trouve allégée d'environ 1/6° de
Pour être informé de cette circonstance, le
son poids, si elle est plongée dans une boue
foreur dispose de l'équipement suivant : (voir
de densité 1,3.
le dessin hors texte vers les pages 64-65).
On pourrait, en poussant le raisonnement,
On sait que toute la ligne de sonde est sus-
trouver que les éléments inférieurs reçoivent
pendue au crochet du mouflage installé dans le
une poussée d'Archimède supérieure à la ten-
derrick. Le Bâble de ce mouflage est actionné
sion qu'ils subissent du fait du poids de ceux
par l'un des tambours du t r e u i l .
qui se trouvent au-dessous, on en déduirait —
ce qui est exact — que les tronçons du bas
La tension du câble, mesurée et indiquée en
" subissent en fait une compression, mais celle-
permanence par le dynamomètre (plus connu
ci étant bien faible, nous ne la citerons que
en forage sous le nom d'appareil MARTIN-
pour mémoire.
D E C K E R ) , monté sur le brin mort du mouflage,
permet d'apprécier le poids apparent de toute
Mais voyons ce qui va se passer dès que
la ligne de sonde.
l'outil va toucher le fond.

Une compression résulte de cette circons- La différence entre le poids réel que le
tance, elle dépendra de la retenue du treuil, foreur doit connaitre, avec précision, en perma-
elle sera plus grande pour les éléments infé- nence, et ce poids apparent, donne la valeur
rieurs. du poids supporté par l'outil.

Pour une certaine valeur de cette retenue, Ce renseignement est de première impor-
' - il existe un point sur toute la ligne de sonde tance en rotary : trop appuyé, l'outil se dété-
où traction (ou tension) et compression s'équi- riorera rapidement, mais si la charge est trop
librent. faible, l'avancement sera très réduit ou nul.

67
Les masses-tiges existent en longueurs uni- Les tiges
taires de 6 mètres ou de 9 mètres, les éléments
sont raccordés entre eux par filetages sur cônes (drill-pipes)
selon les normes API (American Petroleum Ins-
titue) . Le train de tiges, qui, dans la ligne de sonde,
Ils sont généralement cylindriques sur toute est situé au-dessus des masses-tiges, constitue
leur longueur, mais comportent souvent un l'arbre de transmission du mouvement de rota-
rétreint à la partie supérieure pour recevoir le tion de l'outil, ainsi que la canalisation qui amè-
collier de l'élévateur et faciliter les manœuvres. ne la boue au fond du trou.

On utilise un acier très résistant — charge Nous venons de voir à la page précédente
2
de rupture supérieure à 80 k g / m m — pour la que le train de tiges doit être maintenu en ten-
fabrication des masses-tiges. sion sur toute la longueur, le point neutre, dans
Les dimensions (diamètres) et poids des des conditions normales de travail, devant tou-
masses-tiges, ainsi que leurs filetages, sont jours se trouver en dessous, dans les masses-
normalisés. tiges.
Le tableau suivant donne les éléments de
cette normalisation. La première colonne : ap- L'une des préoccupations du foreur est donc
pellation normalisée, correspond au type de file- de surveiller constamment le Martin-Decker et,
tage, en pouces et caractéristiques. connaissant, exactement, la composition de tou-
te la ligne de sonde, de déterminer, par diffé-
I.F. = Internai flush, qui signifie que le dia-
rence, la charge sur l'outil et la position du
mètre intérieur est constant sur toute la pièce,
point neutre.
sans rétrécissement au droit des filetages.
R = Regular = diamètre intérieur réduit au Si cette précaution n'était pas prise, le train
droit des filetages. de tiges « flamberait » et, n'étant plus rectili-
gne, viendrait battre les parois du trou, provo-
quant des éboulements et créant un important
Appellation Diamètre Diamètre Poids risque d'usure et de rupture.
normalisée extérieur intérieur approxi-
(Pouces) (Pouces) matif
(kg par m.) De toute manière, pour réduire ce risque,
on choisft pour les tiges une relation entre leur
2 3/8 |F 33/8 1 1/4 33 diamètre et celui du trou, c'est-à-dire celui de
l'outil.
2 3/8 R 31/8 1 »
La règle pratique est la suivante : la section
3V2 IF 43/4 2 3/8 64 de l'espace annulaire entre tiges et terrain doit
être de 3 à 5 fois celle de l'intérieur des tiges.
41/2 |F 6 1/8 3 V4 97
Nous donnons plus loin un tableau pratique,
144
9
5 /'« IF - 7 3/8-, : 3 3/4... basé sur cette règle, qui permet de choisir les
tiges en fonction des outils. " "
6 V8 R 73/4 3 1/2 180
Les tiges sont des tubes d'acier étiré sans
8 V8 R 101/« 4 1/4 320 soudure filetés mâles sur cônes aux deux extré-
mités.

Il existe d'autres séries, telles que « full Elles ont, comme les masses-tiges, des lon-
hole », « external flush », elles sont peu usitées gueurs unitaires de 6 mètres ou de 9 mètres
en forages d'eau. environ.

68
Les tronçons sont raccordés entre eux par Résistances des tiges
des manchons filetés coniques, mâle et femelle,
et dénommés tool joints (raccords d ' o u t i l ) . Torsion.
Dans les appareils importants, pour accé-
lérer les manœuvres, on les assemble en double Si l'outil se bloque dans le terrain, le foreur
ou en t r i p l e . peut ne pas en être averti immédiatement, le
train de tiges subit une torsion excessive qui
peut se traduire par l'une des conséquences
Les tiges sont exécutées en acier dont les
suivantes :
caractéristiques sont représentées par cinq gra-
des : A, B, C , D, E, qui correspondent aux va- — Si la limite élastique est dépassée, les
leurs suivantes des limites élastiques, en kilogs tiges sont et restent tordues en hélice et sont
par millimètre carré : inutilisables. Souvent, elles se déchirent, éga-
2
lement en hélice.
20, 28, 32, 39 et 53 kg/mm .
— Si la limite élastique n'est pas atteinte,
Les tool joints ont, en général, un diamètre dès qu'on va libérer les tiges, elles se déten-
supérieur au diamètre extérieur des tiges, c'est dront en tournant brusquement en sens inverse,
le cas des tiges « Regular », « Full hole » et ce qui peut avoir pour effet un dévissage en
« Internai Flush ». un joint quelconque, moins bloqué que les au-
tres. II faudra tenter de « repêcher » celles qui
Le diamètre intérieur des tool joints « Regu- seront laissées dans le trou ; l'opération sera
lar » est inférieur au diamètre intérieur des d'autant plus délicate que l'outil sera toujours
tiges. « coincé » au fond (ou a i l l e u r s ) .

Les tool-joints « Full hole » et « Internai Traction.


Flush » présentent un diamètre intérieur iden- Il peut y avoir des efforts excessifs de trac-
tique à celui des tiges, ce qui, d'une part, tion, surtout si l'on tente de remonter une ligne
réduit les pertes de charge du circuit de boue de sonde bloquée dans le terrain.
et permet, surtout, d'autre part, de descendre,
à l'intérieur des tiges, des instruments spé- Les tiges supérieures sont celles qui fati-
ciaux, tels que carottiers à câble, inclinomètres, guent Ie-Tjlus, il y aura intérêt, dans la consti-
coupe-tiges, etc., qui ne risquent pas de se tution du train de tiges, de les changer de
trouver arrêtés par des changements de dia- place, pour uniformiser leur degré de déforma-
mètre à chaque tool-joint. tion permanente.

DIAMETRES - SECTIONS - POIDS ET EMPLOIS DES TIGES

Diamètre Diamètre Diamètre Section Poids Diamètre


nominal extérieur intérieur d'acier au mètre
extérieur d'outil
(pouces) (millimètres) (•millimètres) (millim. carrés) (kilogs) à employer

2 3/8 60,3 46,1 1 170 9,3 jusqu'à 4"

2 7/8 73,2 57,2 1 630 12,9 4 à 6"

3 1/2 88,9 70,2 2 320 18,3 6 à 8V2"

4 1/2 114,3 97,2 2 850 22,5 8 1/2 à 12 1/3"

6 5/8 168,3 146,3 5400 42,5 plus de 12 1/3 "

69
Nous avons dit qu'il convenait de mettre en Stockage et manutention des tiges.
service suffisamment de masses-tiges pour que
Si les tiges sont stockées horizontalement
tout le train de tiges travaille uniquement à la
sur parc, il faut veiller à ce qu'elles ne repo-
traction.
sent pas seulement sur les deux extrémités,
Si un blocage se produit, la réaction du fo- mais placer un ou deux supports intermédiaires.
reur de service est généralement la suivante :
Bien placer les protège-filets sur parc et sur
tirer au treuil pour tenter de remonter la ligne
chantier.
de sonde.
Brosser et graisser (avec une graisse spé-
Cette action est un réflexe naturel contre
ciale) tous les filetages, mâles et femelles, des
lequel il faut s'élever avec force, car il est
tool-joints. La présence de terre ou de gravier
presque toujours suivi d'une rupture de tige.
dans les filets est une des causes les plus
Il ne faut jamais tirer à une valeur supé- fréquentes de détérioration rapide.
rieure à la limite élastique.

En pratique, il est bon de travailler seule- Contrôles périodiques.


ment à 60 ou 70 % de cette valeur. Les ruptures de tiges sont tellement fré-
Par exemple, si on travaille avec des tiges quentes en forage que nous avons cru indiquer
7 / 8
de 2 , en grade C, la limite élastique est dans les lignes précédentes quelques recom-
32 kg au millimètre carré, la section d'acier mandations destinées à les éviter.
donnée par le tableau de la page précédente Les « instrumentations », tentatives de « re-
2
est de 1 630 m m . pêchage », sont toujours aléatoires et très coû-
teuses.
Il ne faudra jamais tirer au-delà de
32 X 1 630 = 52 tonnes
Certains organismes spécialisés se chargent
et l'on devra travailler de telle façon que l'élé-
des vérifications périodiques sur les trains de
ment supérieur n'ait à supporter que
tiges et de masses-tiges.
52 x 0,60 = 31 tonnes.
Ces vérifications s'effectuent au magna-
Entailles superficielles. fluxage avec de la limaille qui se groupe aux
endrôKs fissurés, même si les fissures sont
Si l'on ne prend pas suffisamment de pré- très fines et invisibles à l'œil nu.
cautions, les mâchoires des clés de serrage ou
des coins de retenue pénètrent dans le métal
et y laissent des empreintes, plus ou moins La tige carrée - Kelly
profondes, qui peuvent constituer des amorces
de rupture. C'est une pièce unique dans la ligne de
sonde. Elle est exécutée avec précision en usine
Fuites aux joints. et doit être traitée avec le plus grand soin
Des joints insuffisamment serrés, des file- pendant les manœuvres.
tages de tool-joints fatigués peuvent provoquer
Il est conseillé de vérifier fréquemment le
des fuites parfois importantes qui, par érosion
filetage du raccord inférieur de la tige carrée
ou « sifflage », risquent de rendre une ou deux
ou de la kelly. En effet, s'il est avarié, il ne
tiges inutilisables.
manquera pas d'abîmer successivement toutes
L'attention du foreur doit se porter sur le les tiges qui viendront s'y raccorder. Il est bon
manomètre de pression de boue dont une chute d'ajouter un raccord supplémentaire dit « rac-
brusque permet de se rendre compte du début cord d'usure » qui pourra être changé fréquem-
de fuite. ment.

70
LE PARAMETRE DE FORAGE Pour connaître le poids sur l'outil, on pro-
cède de la manière suivante :
Le foreur peut intervenir sur les trois élé-
ments suivants qui conditionnent l'avancement — Laisser toute la ligne de sonde en ten-
de l'outil dans le terrain : sion, l'outil ne reposant pas sur le fond.

— Poids sur l'outil,


Le dynamomètre et la formule donnent la
— Vitesse de rotation,
valeur de L, poids de tout ce qui se trouve sous
— Débit - Pression - Composition de la
le crochet, moins la poussée d'Archimède, si
boue.
le trou est plein de boue.
Ces éléments sont étroitement liés.
— Descendre la ligne de sonde jusqu'à ce
Un outil qui tourne lentement mord mieux que l'outil « pose » sur le fond.
dans la roche qu'un outil tournant plus v i t e , — Le dynamomètre et la formule indiquent,
et ceci d'autant plus que la roche sera plus à ce moment, le poids marqué précédemment
résistante. moins le poids sur l'outil. La différence entre
les deux indications donne donc le poids sur
L'avancement s'accroîtra en fonction du
l'outil.
poids sur l'outil, mais on est limité dans cette
voie par l'usure rapide des lames ou des dents Si, par exemple, on trouve que le poids total
et surtout par une détérioration rapide des rou-
de tout l'équipage suspendu dans le trou est
lements des outils à molettes.
de 20 tonnes, et si l'on veut appuyer à 3 tonnes
sur l'outil, on devra lâcher le treuil jusqu'à ce
que l'indicateur (et la formule) donnent un
Le contrôle du poids sur l'outil
poids de 20 — 3 = 17 tonnes.
Le contrôle du poids sur l'outil s'opère, nous
l'avons vu, par le dynamomètre (Martin-DeckerJ. L'emploi de cette formule peut paraître quel-
que peu fastidieux, mais, si on observe que les
Cet appareil mesure la tension du brin mort
valeurs de C, M, n et s sont constantes pen-
du câble, il donne le poids de tout ce qui est
dant tout le fo/age, la formule devient, en f a i t .-
suspendu au crochet, y compris celui du moufle
inférieur.
L = TA — B
Si l'indicateur est gradué en kilogs, on ob-
tient le poids de l'équipement mobile par appli- L = Poids cherché (tout ce qui est suspen-
cation de la formule suivante : du au c r o c h e t ) .
L + C + M = nTs
T = Tension du câble (dynamomètre).
L = Poids de toute la ligne de sonde (kg)
(tête d'injection, tige carrée, train de A = ns (formule précédente).
tiges, masses-tiges et o u t i l ) .
B = C + M (formule précédente).
C = Poids du crochet, ( k g ) .
M = Poids du moufle inférieur ( k g ) . Pour les gros appareils, le cadran du MAR-
n = Nombre de brins du palan (générale- TIN-DECKER peut être étalonné de telle sorte
ment 6, 8 ou 10). qu'on lise directement L.
T = Tension du brin mort indiquée par le
2
dynamomètre ( k g / m m ) . En outre, le poids L est enregistré sur un
2
s = Section du câble ( m m ) . disque qui fait un tour en 24 heures.

71
Le contrôle de la vitesse Une autre remarque importante : au début
du forage, il est difficile de mettre une grande
de rotation longueur de masses-tiges, et, si on ne dispose
La plupart des appareils sont munis d'un pas d'un « bélier » hydraulique, capable d'ap-
indicateur donnant la vitesse de rotation de la puyer sur l'outil jusqu'à concurrence du poids
table. En général, le cadran de l'indicateur de de la machine, on mettra en place les plus
vitesse se trouve placé sur un tableau avec les grosses masses-tiges.
autres appareils donnant le poids sur l'outil et
la pression de boue. Ensuite, au fur et à mesure de l'avancement,
elles seront remplacées par des tronçons moins
gros et en longueur suffisante afin de garder à
Paramètre « poids/vitesse » l'espace annulaire la valeur requise (page 6 8 ) .

A titre purement indicatif, nous donnons,


pour ces deux grandeurs, des valeurs usuelles
qui doivent, en général, procurer des avance- LA POMPE A BOUE
ments intéressants.

Toutefois, l'expérience de chaque foreur,


En rotary, le problème de la boue est fonda-
connaissant parfaitement sa machine, est beau-
mental. Sur la composition et les additifs de
coup plus conséquente et plus précise que cette
la boue de forage, nous donnons (page 78) un
règle trop empirique.
chapitre spécial en rapport avec l'importance
de ce facteur essentiel.
Terrains tendres :
Pour le moment, nous traiterons seulement
— Poids sur l'outil : 700 à 900 kg par pouce
de la pompe à boue.
de diamètre de l'outil.

— Vitesse de rotation : 85 à 150 tours/mn.

Terrains durs :

— Poids sur l'outil : 1 400 à 1 800 kg par


pouce de diamètre de l'outil.
— Vitesse de rotation : 40 à 50 tours/mn.

Nota : Ces indications ne s'appliquent pas


au carottage, question qui sera traitée
séparément (page 9 5 ) .

En règle générale, les foreurs chargent insuf-


fisamment leurs outils, sans doute par prudence,
mais le rendement, l'avancement en forage s'en
ressentent. La pompe représentée ci-dessus est celle
d'un petit atelier rotary.
Nous rappelons que l'outil ne doit être char-
gé que par les masses-tiges et à 50 ou 75 % Certains ateliers ont des pompes qui, sous
2
de leur poids (page 67) afin que le train de une pression de 200 k g / c m , nécessitent une
tiges reste tout entier en tension. puissance pouvant aller jusqu'à 500 CV.

72
Description sommaire d'une pompe à boue Q = débit en l i t r e s / m i n u t e .
D = diamètre des pistons, en décimètres,
Toutes sont â deux cylindres horizontaux,
d = diamètre des tiges de pistons, en déci-
pistons à double effet.
mètres.
Les cylindres comportent des chemises aisé- L = course des pistons, en décimètres.
ment démontables car leur usure est rapide. 0,90 = rendement volumétrique moyen des >
pompes à boue en bon état.
A chaque extrémité de chaque cylindre se
trouvent les boîtes à clapets (aspiration et
Nous rappelons que cette formule s'applique
refoulement). Les clapets, verticaux, tenus fer-
uniquement aux pompes à deux cylindres et
més par des ressorts, sont, eux aussi, ainsi que
double effet, ce qui est, pratiquement, le cas
leurs sièges, facilement démontables, car leur
général en ateliers de forage.
remplacement s'impose très vite.

Les tiges de piston, qui traversent, par un


presse-étoupe, les fonds de cylindres, sont éga- Pour une approximation plus grossière, mais
lement vouées à une usure rapide à cause de parfaitement valable, on peut aussi employer
l'érosion produite par la boue généralement la formule suivante, plus pratique que l'autre
chargée de sable. parce que les dimensions, courses et alésages
y figurent en pouces, expression plus courante
Tous les organes qui, dans une pompe, sont en forage.
en contact actif (mouvement) avec la boue,
sont très vulnérables. Le choix des aciers, leur Q = n X 0,04 X DL
trempe, le degré de polissage font l'objet de Q = débit en l i t r e s / m i n u t e
laborieuses recherches de la part des construc- n = nombre de coups/minute
teurs. D = diamètre des pistons en pouces

Les chemises des pompes ont des alésages L = course des pistons en pouces.
variant entre 3 " et 8".

La course des pistons, dans les plus gros- En forage, on estime que la vitesse ascen-
ses pompes, est de l'ordre de 20". sionnelle de la boue, dans l'espace annulaire
(entre trou et t i g e s ) , doit être de
Un élément important de la marche d'une 50 à 65 mètres/minute.
pompe est le nombre de coups à la minute,
c'est-à-dire le nombre de courses effectuées,
par les tiges de pistons, à la minute, ou bien, En terrain tendre, il faudra un débit plus
ce qui revient au même, le nombre de tours/ grand qu'en terrain dur, parce que, l'avancement
minute de l'arbre vilebrequin. étant plus grand, la quantité de cuttings à re-
monter sera plus importante et leur dimension
Le nombre de coups/minute est générale- sera aussi plus grande.
ment compris entre 40 et 65.
On peut tabler sur la règle pratique sui-
Le débit de boue produit par une pompe,
vante : !
à la sortie de l'orifice de refoulement, est don-
né par la formule suivante : — Terrains tendres : débit nécessaire : 200 !
litres/minute par pouce de diamètre de
l'outil.
2
Q = n " (D —) L. 0,90 i
2 — Terrains durs : débit : 100 litres/minute.

73
La pression de refoulement est variable se-
lon le débit, la nature des cuttings, la vitesse
de remontée de la boue, elle peut atteindre
2
200 k g / c m .

La puissance mécanique nécessaire, sur l'ar-


bre d'une pompe à boue, peut se calculer appro-
ximativement par la formule suivante :

» = 1 2 .
400

P = puissance en chevaux
2
p = pression de refoulement en k g / c m

O = débit en l i t r e s / m i n u t e .

Cette formule tient compte d'un rendement


mécanique d'environ 0,90.

Dessableurs.

Nous avons vu que, dans les pompes à boue,


les chemises, les pistons, les clapets et les
tioes de piston subissent une usure rapide cau-
sée par la présence du sable dans la boue de
forage.

Il est facile de réduire la teneur en sable


en installant, à l'orifice d'asDiration de la pom-
pe, un ou plusieurs dessableurs, constitués Comme pour le rotary, les cuttings, réduits
simplement par des cyclones qui provoquent la à l'état dé* poussière, sont sortis du trou par
séparation du sable et de la boue et rejettent le fluide de circulation, l'air comprimé, amené
le sable à l'extérieur. au fond par l'intérieur des tiges, et remonté au
jour par l'espace annulaire.

L'outil est un taillant, généralement en croix,


rechargé au carbure de tungstène.
LES METHODES MIXTES
Pour améliorer la performance de profon-
Une mention particulière doit être faite,
deur, certains constructeurs ont descendu le
nous semble-t-il, pour les marteaux perforateurs,
marteau pneumatique au fond du trou en le
pneumatiques ou mécaniques.
fixant à l'extrémité des tiges qui lui apportent
Ce sont, à la fois, des engins au battage et l'air comprimé nécessaire à la frappe, à la rota-
au rotary, puisque l'outil frappe et tourne. tion et à l'éjection des cuttings.

Dans ces appareils, le choc s e produit au Parfois — figure ci-dessus — la frappe seule
sommet des tiges, de sorte que la profondeur s'opère au fond du trou, la rotation étant trans-
est très limitée. mise en haut du train de tiges.

74
Ce procédé permet de forer droit dès le qui se placent dans le crochet de manoeuvre.
départ et son emploi est tout indiqué pour exé- Ils facilitent et accélèrent les manœuvres des
cuter un avant-trou dans les roches dures, l'ou- tiges et tubes. Egalement, il faut un élévateur
vrage pouvant être poursuivi avec une sondeuse par dimension d'élément tubulaire.
rotary classique, dès qu'on aura pu monter un
élément de masse-tige et charger l'outil. Clés. — On utilise des clés à chaîne classi-
ques et des clés à griffes spéciales pour le
D'autres constructeurs livrent des sondeu- serrage des éléments tabulaires.
s e s rotary, munies d'un équipement auxiliaire
de battage (spudder) qui rend de grands ser- Pour les gros diamètres, ces clés à griffes
vices, soit, au début du trou, dans les terrains sont suspendues dans le derrick par un câble
durs, soit, en cours de forage, dans les terrains passant sur une poulie et muni d'un contrepoids.
difficiles à passer en rotary.
Colliers. — Accessoires classiques pour les
manœuvres de tiges et tubes.

Raccords (Subs = Substitutes). — Comme


LES ACCESSOIRES
on est appelé à employer des colonnes ou l i -
gnes de sonde mixtes, de différents diamètres
et de filetages différents : cylindriques, coni-
Il serait trop long, et sans doute sans grand ques, regular, full hole, Internal flush, etc., ¡1
intérêt, de citer tous les accessoires et les est nécessaire de disposer de toute une gamme
outils spéciaux utilisés en forage. de raccords — mâle x mâle — mâle x femelle —
femelle x femelle — destinés à faire la jonction
Nous donnerons une énumération sommaire entre deux systèmes différents.
des principaux, d'autant que ces éléments sont
toujours fournis avec les appareils au moment On mesure l'importance de la gamme de
d'une première livraison. raccords qu'il est nécessaire de posséder pour
réaliser toutes ces combinaisons.
Spider. — Plaque d'assise percée d'un grand 'V
orifice conique dans lequel passe la ligne de
sonde et, plus tard, les colonnes de tubage.
Cette plaque transmet au sol le poids de ces
éléments au moment de leur suspension dans
le forage.

Coins (slips). — En 2 ou 3 éléments, coni- Nous traiterons séparément les outils d'ins-
ques extérieurement, cylindriques intérieure- trumentation (repêchage) (page 181) et ceux
ment avec des griffes acérées dans l'alésage. de carottage mécanique (page 95).
Ils se placent soit dans la table de rotation,
soit dans le spider et servent à retenir ligne
de sonde et colonnes de tubage. Il faut autant
de jeux de coins qu'il y a de diamètres dans
ces deux éléments tubulaires.

Elévateurs. — Ce sont des colliers à ferme-


ture et ouverture rapide, munis de deux bras

75
Rotary à circulation inverse Puisque la pompe aspire dans la ligne de
sonde, il est nécessaire de n'employer que de
courts éléments de tiges : 3 mètres.

Dans le rotary classique, nous avons vu que Les éléments de tiges sont raccordés par
la boue était introduite à l'intérieur des tiges des brides.
et qu'elle remontait au jour par l'espace annu-
laire. Le diamètre des tiges est souvent de 6 pou-
ces et celui des brides de 11 pouces, de sorte
que le plus petit diamètre du trou réalisable
Dans le système à circulation inverse, la est de 18 pouces au moins.
pompe refoule dans l'espace annulaire et aspire
à l'intérieur de la ligne de sonde. On peut forer des trous pouvant atteindre
60 pouces de diamètre (1,50 m è t r e ) .
En réalité, la pompe refoule dans le bac à
boue et celle-ci s'écoule par gravité dans l'es- Etant donné la faible vitesse de descente
pace annulaire. de la boue dans le forage, on peut fort bien
garder un large espace annulaire. Une vitesse
Au fond du trou, elle se charge des cuttings de descente de 0,30 mètre/seconde et même
produits par la rotation de l'outil et, passant par moins est souvent observée.
de larges évents pratiqués sur cet outil, la boue
et les sédiments sont aspirés par la ligne de La vitesse de rotation varie entre 10 et 40
sonde mise en dépression par la pompe. tours/minute.

La boue employée est beaucoup plus légère Le procédé est économique pour les terrains
qu'en rotary classique et ressemble davantage tendres et non consolidés.
à une eau boueuse qu'à la boue habituelle.
Il n'est valable que si le niveau statique de
l'eau ..dans le terrain se trouve à plus de
3 mètres du sol.
Les vitesses de circulation sont beaucoup
plus faibles qu'en rotary courant, de sorte que Il n'est pas recommandé dans les galets ou
l'érosion des parois est insignifiante, d'où la les gros blocs qui nécessitent parfois la sortie
fluidité relative de la boue. du train de tiges et l'extraction par benne pre-
neuse des blocs gênants.

On emploie, dans cette méthode, soit une


pompe centrifuge à grands passages d'eau et • On emploie soit des outils à lames, soit des
capable de véhiculer les cuttings, soit un éjec- outils à molettes excentrés par rapport à la ligne
teur à air comprimé. de sonde et qui travaillent un peu comme les
meules des anciens moulins.

Les pertes de circulation, à cause du circuit


à très basse pression, peuvent engendrer des
éboulements des parois.

! 76
Outil22". D, 1560mm

Jïext.-SOS

Tube 1ÒW
J).ext.3trO

Tube 3%"

^TuU7lio6^a'

C/iché tV°92 . Z>/a$r*rnrrue forage mi bub*$c.

Par exemple, il e s t bien rare qu'on emploie


RELATION
au début du forage un tube de 2 0 " API. Généra-
ENTRE DIAMETRES DE FORAGE lement, le tube guide est constitué par un élé-
ET DIAMETRES DES TUBAGES ment en tôle roulée et soudée.

On remarquera qu'un forage tubé en 4 1 / 2 "


Nous avons donné, page 42, le tableau des
API peut encore laisser passer, s'il y a lieu,
dimensions des tubages (casings) API les plus
un outil de 3 7 / 8 " .
couramment usités en forages d'eau.
La pose de ce tube guide e s t indispensable
Pour la mise en place des colonnes, il y a
pour tenir le terrain en surface.
lieu de laisser entre tube e t terrain un jeu suf-
fisant pour faciliter le glissement et pour exé-
Il sera cimenté sur toute sa hauteur, celle-
cuter les opérations de cimentation ou de pose
ci ne devant pas être inférieure à un mètre.
de gravier dans l'espace annulaire.

Le trou dans lequel ce tube sera posé pourra


Nous avons réalisé le diagramme ci-dessus
facilement être exécuté à la main.
qui donne la liste des outils e t des tubages
de grande série q u i , dans la pratique, doit don-
ner satisfaction.

Ce tableau n'est pas impératif et chacun lui


apportera les corrections que son expérience
a pu, ou pourra, lui suggérer.

77
L E S F L U I D E S DE C I R C U L A T I O N

— La boue à la bentonite - Rôle - Composition - Contamination - Densité


Viscosité - Thixotropie - Filtrat - Cake - Teneur en sable - pH
Laboratoires de chantier - Préparation - Conditionnement - Epuration
Variations de volume (signification - correction) - Boue à l'huile
Elimination du cake - Conseils aux foreurs
— La boue au REVERT - Avantages • Préparation - Réglage du moment
de rupture de viscosité - FAST BREAK - Influence de la température,
du fer, du pH - Densité

Rôles de la boue
LA BOUE A LA BENTONITE
Le circuit parcouru par la boue en forage
rotary est le suivant :

— refoulement de la pompe à boue, par


En forage rotary, la boue de circulation peut
tuyauterie rigide et par flexibles, jusqu'à la tête
être la meilleure ou la pire des choses.
d'injection située au sommet de la ligne de
sonde, voir la figure hors texte, pages 64-65) ;
La meilleure parce que son indispensable
utilité n'est, désormais, contestée par personne.
— circulation de haut en bas à l'intérieur
de toute la ligne de sonde jusqu'à l'outil ;
La pire, car, si l'on n'est pas suffisamment
instruit sur son rôle, sa composition, son com- — circulation de bas en haut dans l'espace
portement et son utilisation, elle peut provo-
annulaire entre tiges et terrain ;
quer de graves avaries : coincements, blocage
de la ligne de sonde, entraînant parfois la perte
— circulation dans les goulottes et les
totale de l'ouvrage et, pour le moins, constituant rigoles (canaux de décantation) jusqu'aux bacs
une considérable perte de temps. ou aux fosses à boue, avec, s'il y a lieu, pas-
sage au tamis vibrant pour en retirer les « cut-
En outre, si le « cake » — dépôt consolidant tings » ;
les parois du trou — est trop épais et trop
adhérant, les venues d'eau des couches produc- — aspiration dans les bacs ou les fosses
trices peuvent se trouver sensiblement dimi- par la pompe à boue qui la refoule sur la ligne
nuées ou difficiles à détecter. de sonde, etc.

Nous avons vu, page 64, sommairement, Nous avons pu, page 76, que la méthode
quelques renseignements sur le circuit de boue rotary à circulation inverse comporte une inver-
en rotary, les indications qu'elle fournit au son- sion du sens de circulation de la boue.
deur, nous reprendrons, en les détaillant, cer-
tains points de cet exposé. Dans les deux cas, la fonction reste la même.

78
Les fonctions de la boue sont les suivantes : s'hydrate au passage de l'eau ou en présence
— consolider les parois du forage, par le d'un certain volume d'eau en formant des pro-
dépôt du « cake » sur la formation ; duits visqueux ou des masses gélatineuses, con-
nues sous le nom de gels.
— remonter au jour les sédiments broyés
(« cuttings ») au fond du trou par l'outil ; Les changements de volume résultant de
— maintenir les cuttings en suspension, s'il cette hydratation sont considérables.
se produit un arrêt de circulation ; Le volume devient 12 à 15 fois, parfois 25 à
— lubrifier et refroidir les outils de forage 30 fois, plus grand.
ou de carottage ; Un seul gramme de bentonite dispersé dans
— augmenter, par le jet à la sortie des l'eau offre une surface de contact de l'ordre
évents de l'outil, l'action abrasive de ce- de 4 à 5 mètres carrés.
lui-ci sur le terrain en cours de forage ;

— faciliter et contrôler les opérations de


mise en place du gravier additionnel et A ce mélange bentonite-eau, on ajoute un
de cimentation ; ou plusieurs additifs pour le rendre compatible
avec le terrain ou la pression de la nappe, ou
— renseigner, par l'observation des varia- bien pour conserver ou redonner à la boue ses
tions de niveau dans les bacs ou fos- propriétés initiales, nous les définirons plus
ses à boue, ou bien par celles de la loin.
pression au refoulement de la pompe, sur
la nature du terrain découvert par l'outil
et sur son potentiel aquifère (voir page
64) ; Dans le mélange bentonite-eau, on trouve :

— équilibrer les pressions hydrostatiques — de l'eau absorbée, située à l'intérieur des


des couches aquifères rencontrées afin particules de bentonite, dont la texture
de juguler les jaillissements intempestifs interne se modifie pour former le gel ;
des forages artésiens ; — de l'eau adsorbée, fixée autour de cha-
— enfin, en turboforage, entraîner la tur- cune.-cje ces particules et se déplaçant
bine au fond du trou. avec elles ;

— de l'eau libre, circulant librement indé-


Composition de la boue pendamment du déplacement des parti-
cules de bentonite.
C'est un mélange colloïdal, et non pas une
solution — cette simple constatation donne une Cette constatation est importante car elle
idée de l'instabilité de cette boue. explique pourquoi par essorage, ou par filtration,
c'est surtout l'eau libre qui est évacuée, la ma-
Le produit de base est une variété d'argile, jeure partie du mélange se déposant seule ou
la bentonite, qui doit son nom à Fort Benton, s'accumulant à la surface pour former le cake.
localité des USA où elle fut découverte.
A i n s i , la quantité de bentonite qui pénètre
C'est une roche argileuse, de densité 2,6, dans la formation, bien que trop souvent gê-
dont la consistance est voisine de celle du nante, se trouve-t-elle, de ce fait, sensiblement
kaolin. réduite.

Très fine — la dimension des particules qui Il reste que sa présence peut occasionner
la composent est inférieure au micron — elle quelques inconvénients dont nous reparlerons.

79
Contamination de la boue Les spécialistes
Nous croyons utile de signaler qu'il existe
Au départ,,on prépare une boue dosée selon
des entreprises de services spécialisées dans
les besoins, puis on constate, au cours du fora-
l'étude et la préparation des boues de forage.
ge, que la boue se charge de plus en plus des
argiles du terrain et autres éléments détachés Pour les ouvrages profonds ou présentant
par l'outil au fond du trou. des difficultés particulières, il est prudent de
faire appel à ces entreprises qui préconiseront
Si l'on n'y prenait garde, la boue, ainsi con- la composition à donner à la boue au début du
taminée, serait rapidement inutilisable. Non seu- forage et les modifications à y apporter au fur
lement, elle perdrait la plupart de ses proprié- et à mesure de l'approfondissement, du chan-
tés, mais, si on la laissait en circuit, elle accu- gement de terrain et de la pression hydrostati-
mulerait au fond du trou une masse compacte que des nappes.
de matériaux qui finiraient par bloquer complè-
tement l'outil, d'où : coincements, instrumenta-
Caractéristiques physiques
tion et risque de perdre l'ouvrage.
et chimiques de la boue
Les sédiments fins (inférieurs à 70 microns) à la bentonite
peuvent provoquer la coagulation de la boue et — Densité. C'est une donnée essentielle.
augmenter dangereusement sa viscosité. Une boue dense favorise l'ascension dans l'es-
pace annulaire des sédiments détachés par l'ou-
En outre, certains sels des terrains (gypse til au fond du trou, elle permet ainsi d'équili-
par exemple) provoquent la floculation de la brer la pression d'une eau artésienne rencontrée
boue à la bentonite et l'on aura intérêt, dans dans une nappe productive et de poursuivre le
ces terrains, à employer une boue à l'huile forage sans être gêné par le jaillissement en
émulsionnée (page 8 7 ) . surface.

Toutes les réactions qui gouvernent les sus- Nous trouverons dans les tableaux et les
pensions colloïdales sont des réactions d'équi- abaques qui suivent toutes les recettes pour
libre, elles comportent des limites en dehors faire varier la densité en plus ou en moins.
desquelles le mélange change complètement
d'aspect.
Caractéristiques rhéologiques
— Viscosité. Une boue trop visqueuse de-
vient difficile à pomper, une boue trop fluide
Les remèdes risque de se dissocier et perd ses propriétés
de consolidation des parois.
On trouvera quelques pages plus loin des
tableaux qui indiquent, dans la plupart des cas, — Thixotropie. C'est la faculté, pour un
les moyens et la nature des additifs à employer mélange à base de produits en suspension, de
pour redonner à la boue des caractéristiques passer d'une consistance rigide, sorte de gel,
convenant à la composition du terrain en cours à un aspect fluide, lorsqu'on le brasse énergi-
de forage. quement, puis de reprendre son état initial si
on cesse l'agitation, d'où la nécessité de main-
Nous nous sommes volontairement limités tenir constamment la circulation dans un forage,
aux produits les plus courants utilisés en fora- même si, pour une raison quelconque, la ligne
ges d'eau de profondeur moyenne. de sonde ne tourne pas.

80
— « Yield value ». C'est la tension limite Laboratoires de chantier
de « cisaillement » d'un fluide plastique au-des-
sous de laquelle le fluide ne s'écoule plus et Nous devons conseiller de doter chaque
se comporte comme un solide. chantier rotary d'un petit laboratoire de chan-
tier qui tient tout entier dans une armoire métal-
— Filtrat. C'est ce qui passe à travers d'un lique ayant approximativement les dimensions
filtre ; en majeure partie, il s'agit de l'eau libre. suivantes :
Si le filtrat est trop grand, des éboulements Hauteur 0,80 m
des parois sont à redouter ; s'il est trop faible, Largeur 0,60 m
la boue risque de colmater exagérément de fai- Profondeur .... 0,40 m
bles venues d'eau.
Cette armoire doit se trouver obligatoire-
— Cake. C'est ce qui est retenu par le filtre ment à proximité du foreur, si possible sur la
(ou ici par le t e r r a i n ) . Il joue en sens inverse plate-forme de l'appareil.
du filtrat : trop faible, il ne tient pas suffisam-
ment les parois ; trop épais, il risque de col- Elle contient notamment les instruments sui-
mater les formations aquifères. vants, tous simples et robustes :
— Balance BAROID (densité)
— Teneur en sable. La boue a tendance à
se charger exagérément de sable provenant du
terrain. Le sable est dangereux pour les « œu-
vres vives » des pompes à boue qu'il érode
rapidement.

— pH. Le contrôle de l'acidité et de l'alca-


On pèse un échantillon de boue d'un volume
linité de la boue est important, il révèle la
constant, celui de la coupelle cylindrique située
contamination par le ciment ou par l'eau de
à gauche de la figure ci-dessus.
la couche aquifère si sa valeur est supérieure
à 10 ou 11. On équilibre en déplaçant le curseur et on
lit, directement, la valeur de la densité sur le
Par contre, s'il est inférieur à 7, boue acide, fléau qui est gradué en conséquence.
les risques de floculation sont à redouter. — Entonnoir de MARSH (viscosité)
Un entfjnnoir, contenant environ 1,5 litre
Pour chacun de c e s critères, le tableau de boue, est terminé par un
« Conditionnement de la boue à la bentonite » ajutage rigoureusement ca-
donne : libré.

— les valeurs moyennes à maintenir, L'appareil ayant été rem-


pli, on note le temps, en se-
— les moyens et appareils à employer pour condes, nécessaire pour rem-
les mesurer, plir un récipient de capacité
— les indications procurées par ces mesu- donnée : 1/4 de gallon US,
res, soit, environ, 0,95 litre.
Il faut 26 secondes pour
— les remèdes à employer.
l'eau claire.

Nous pensons que les renseignements four- En moyenne, il faut 35 à


nis par ce tableau seront utiles aux foreurs et 45 secondes pour une bonne
leur permettront d'éviter des incidents dans la boue.
poursuite des ouvrages, incidents causés par Le nombre de secondes
la boue dans la plupart des cas. exprime la viscosité MARSH.

81
— Presse BAROID (Filtrat et cake)

On fait pénétrer, sous une pression donnée,


fournie par une bouteille d'azote ou d'air com-
primé, munie d'un détendeur régulateur de pres-
sion, un volume donné de boue à travers un
filtre d'une finesse donnée.

L'essai dure environ 30 minutes. On mesure


le volume du liquide passé à travers le filtre
( f i l t r a t ) , et l'épaisseur de la croûte solide (ca-
ke) resté en amont du filtre.

Un « cake <> supérieur à 6 / 3 2 " = 5 mm envi-


ron, serait trop épais et risquerait de réduire
exagérément le diamètre du trou en cours de
forage.
MIXER A BOUE (ou ô ciment)
— Teneur en sable (appareil BAROID)
Le mélange s'opère dans les bacs ou la fosse
On mesure, par tamisage, la quantité de
à boue et la bentonite y est introduite par un
sable qui ne passe pas au tamis de 200 (mail-
mixer dont la figure ci-dessus donne une expli-
les de 74 microns) d'un certain volume de boue.
cation suffisante.
En général, il faut moins de 5 % de sable,
La boue est reprise ensuite par une pompe
en volume, par rapport au volume global de
(la pompe à boue du chantier, par exemple) ;
l'échantillon de boue.
elle est refoulée dans le bac à travers une
— pH (colorimétrie) lance — « mitrailleuse » — dont le j e t puissant
brasse énergiquement le mélange et disperse
On utilise de petites feuilles de papier im- les grumeaux.
prégnées de solutions chimiques qu'on trempe
dans la boue à tester.

On lit sur la feuille, dont la couleur s'est


trouvée modifiée, la valeur du pH de l'échantil-
lon de boue.

Au début du forage on se tient aux premiè-


res valeurs alcalines (de 7 à 9,5).

Une boue de pH supérieur à 11 est déjà


contaminée par le ciment ou l'eau de la for-
mation.

Au-dessous de 7 (acidité), la floculation est


à redouter.

Préparation de la boue
Le dosage varie entre 3 et 8 % de bentonite, MITRAILLEUSE A BOUE
soit 30 à 80 kg de produit, par mètre cube d'eau.

La densité initiale moyenne est de l'ordre On recommande de préparer la boue une


de 1,10. douzaine d'heures avant l'emploi.

82
CONDITIONNEMENT DE LA BOUE A LA BENTONITE

Objet Appareils Interprétation des résultats Remèdes et corrections


des mesures à employer à employer
(Valeurs (S.N. MAREP -
normales) 12, rue J.-Nicot, Conséquences
75 - Paris VII ) e
Additifs

Densité Balance trop forte : Dilution par l'eau en contrôlant


moyenne BAROID — risque de perte de boue les autres caractéristiques. Bras-
1,20 (à fléau) — cake trop épais ser énergiquement à la mitrail-
leuse. (Voir abaque Allégement
par l'eau, p. 8 6 ) .

trop faible : cake trop mince, Ajouter bentonite (densité 2,6)


risque de dégradation des ou baryte (densité 4,3). Brasser.
parois, éboulements, éruptions (Voir abaque Alourdissement
si artérianisme d'une boue) (p. 8 5 ) .

Viscosité Viscosimètre trop forte : difficulté de pom- Emploi de pyrophosphate (4 kg


moyenne MARSH page, risques de coincements pour 100 I d'eau), de tanins (que-
40 à 45 (entonnoir - pendant les arrêts de circula- bracho), de lignites, ligno-sulfa-
secondes chantier) tion tes. Attention au pH.
MARSH Viscosimètre
STORMER trop faible : risque de perte
(laboratoire) de boue et de coincements par Ajouter de la bentonite, de l'ami-
donne aussi séparation des éléments cons- don ou de la fécule
le gel à 10 t i t u t i f s de la boue
minutes

Filtrat Filtre-presse filtrat trop grand = -*y Ajouter Amidon, fécule ou, mieux,
3
5 à 10 c m BAROID cake trop mince, C M C (Blanose - Carboxyméthyl-
risques d'éboulement et de cellulose - Cellulose colloïdale)
Cake pertes de boue 3
3 à 10 kg par m de boue. - Mixer,
6 / 3 2 " = 5 mm brasser.
(maximum)
filtrat trop faible =
cake trop épais, Dilution par l'eau. Contrôler les
risques d'aveuglement des autres caractéristiques. Brasser
venues d'eau à la mitrailleuse.

Sable Tamis BAROID risques d'usure, par érosion, Employer les dessableurs à cy-
des pompes à boue clones.

PH Papiers pH > 11 = contamination par Employer les polyphosphates


7 à 9,5 colorimétriques le ciment ou par l'eau de la acides si pH > 11
formation ou neutres si pH < 7.
pH < 7 = excès d'acidité,
risque de floculation

83

%
Epuration mécanique des boues Les variations du volume
A u fur et à mesure de son emploi, la boue de la boue
se charge de particules provenant du terrain Nous savons déjà — page 64 — que le
et dont la grosseur dépend à la fois de la nature contrôle du niveau dans les bacs ou fosses à
de la formation et du type d'outil de forage boue est une des principales consignes à don-
utilisé. ner aux foreurs. Deux cas peuvent se présen-
ter : augmentation ou diminution de volume ;
Une couronne diamantee fournira des élé- voyons quelles en sont les causes et ce qu'il
ments plus fins qu'un outil à molettes. y a lieu de faire pour chacun d'eux.
Dans les chantiers importants on fait pas-
ser la boue, à sa sortie du forage, sur un tamis 1° - Augmentation du volume.
vibrant. Cette circonstance est provoquée par la
rencontre d'une couche productive liquide —
eau ou huile — ou gazeuse, avec une pression
supérieure à la charge de la colonne de boue.

On sait que la charge, en kilogs par centi-


mètre carré, au fond d'un trou de profondeur
H mètres, provoquée par une colonne de boue
de densité d, est égale à
Hd
10

Si, par exemple à 120 mètres de profondeur,


Tamis vibrant l'outil rencontre une nappe aquifère artésienne
dont la pression résiduelle au sol est de 5 kg,
C'est un crible incliné, vibré par un arbre
la pression totale de la nappe au fond est de :
avec balourd, entraîné en rotation par un moteur
120
de 2 à 3 CV à 2 000 t / m n .
+ 5 = 17 kg.
S'il n'y a qu'un seul tamis, on peut lui don-
ner des ouvertures rectangulaires de 20 x 8
Pour équilibrer cette pression, la boue doit
mesh — 20 et 8 mailles par pouce — soit
avoir, au moins, une densité de :
0,67 x 2,47 m m .

Un tel tamis retient des particules de l'or-


dre du millimètre. 120

Si l'appareil, comme celui représenté ci- Il est donc nécessaire, pour prévenir ou
dessus, comporte deux étages, le tamis supé- arrêter l'éruption, d'alourdir la boue pour lui
rieur aura le même calibre que celui déjà cité donner une densité au moins égale à 1.42.
et le tamis inférieur pourra être du type 8 0 x 8 0
mesh, ou même plus fin. On y parvient en ajoutant de la baryte, pou-
dre lourde, de densité 4,3.
Avec ce double tamis, on peut retenir des
Nous avons tracé à la page suivante les
éléments de l'ordre de 200 microns.
deux abaques qui permettent, l'un, de connaî-
Les dessableurs cyclones éliminent des par- tre le poids de baryte à employer ; l'autre, de
ticules de 20 à 50 microns, ils sont placés à déterminer le volume global de la boue en fin
l'entrée de la pompe à boue. d'opération.

84
Introduire la baryte au mixer (page 82) et
brasser le mélange à la « mitrailleuse ».

Bien surveiller le p H , augmenter la visco-


sité ; il arrive souvent, en effet, qu'une brus-
que arrivée d'eau provoque la contamination de
la boue.

L'alourdissement d'une boue avec la baryte


doit être réalisé de toute urgence, faute de
quoi, la v i e de l'ouvrage risque d'être compro-
mise, entraînant parfois de graves dommages
à l'appareil de forage.

L'on ne saurait trop recommander de munir


le chantier d'un stock de baryte, si l'on prévoit
l'existence d'une nappe artésienne.

Dans certains terrains où la pression des


nappes est particulièrement forte, il est prudent
de forer à travers un obturateur, type SHAFFER
ou autre, sorte de presse-étoupe.

Cet appareil, indispensable en forages pé-


ALOURDISSEMENT D'UNE BOUE PAR L A B A R Y T E t r o l i e r s , permet, dès que se manifeste une
(Determinofion du poids d e b a r y t e 0 a j o u t e r pour 1 0 m 3 d e boue initiale )
Exemple = Pour porter d 1 , 8 0 lo densité de 10 m 3 de boue ô 1 , 2 0 , il fout ajouter
forte pression, de fermer instantanément et
10,5 Tonnes de b a r y t e
hermétiquement le forage autour du train de
tiges, tout en permettant d'effectuer les ma-
nœuvres des tiges e t des masses-tiges.
•-
Nous n'entrerons pas dans le détail de ces
-—
— —— appareils dénommés blow out preventers, les
-
— fournisseurs de matériel de forage remettront
— —
aux intéressés la documentation correspon-
— -----
„.12, 5 dante.

— ! ~ - i —
• 2° - Diminution du volume de boue.
_I2

—y — Pertes de circulation
_ /

C'est l'indice d'une zone fissurée, karsti-
! 1
- ..... que ou dépressionnaire rencontrée par l'outil.
— - + ••

- - Il est indispensable, dès qu'on en a trouvé


i; la cause, d'y remédier au plus tôt.
— —- — -- -—-
— î En effet, au rotary, le forage en perte de cir-
5
----- - ..... _ . _
i
,_I0
culation peut être dangereux pour le train de
— tiges ou pour l'ouvrage tout entier.
-- —
_ _ -— i
-r—r- T
> j — »3 Selon l'importance des pertes, nous avons
li 1 1

indiqué les symptômes observés, les causes


ALOURDISSEMENT D'UNE BOUE PAR L A BARYTE
(Détermination du volume tinoi de boue} probables des pertes et les remèdes à em-
Eiempte* En oioutonf 10,5 tonnes de baryte ô 10 m 3 de boue, on obtient
! 2 , 5 m de boue alourdie 3
ployer.

85
Pertes faibles et constantes tonite. - Attendre 3 à 6 heures
Causes = Boue trop fluide avant de reprendre le forage.
Filtrat trop important On peut aussi, à défaut de
(Cake insuffisant). cimentation, tenter prudemment
Remèdes = Augmenter la viscosité de forer à l'eau claire, en circu-
Réduire le filtrat lation perdue, et au carottier de
(Augmenter l'épaisseur du ca- préférence, pour réduire le volume
ke). et la grosseur des cuttings.

(Voir tableau page 83.)

Pertes faibles et intermittentes Allégement, par l'eau,


Causes = Terrain fissuré irrégulièrement. d'une boue trop épaisse
Remèdes = Réduire la densité. Employer Si, au cours du forage, la boue devient
des colmatants à faible dose trop visqueuse et difficilement pompable ou si
(5 à 20 grammes par litre) sa densité est trop grande, nous avons vu, par
- colmatants lamellaires : le tableau de la page 83, qu'il y avait lieu d'al-
cellophone, mica léger la boue et nous avons tracé l'abaque ci-
- colmatants fibreux : dessous qui donne le volume d'eau à ajouter
fibre de bois, coco, cuir, cellu- pour passer d'une densité à une autre.
lose
- colmatants granuleux :
graines diverses, sciure de
bois, coquilles, noyaux, etc.
Ces produits seront introduits par les ^ 3 0 , / ! , 2 5 _

tiges nues, outil démonté.

Pertes importantes (quelques mètres cubes/


heure).
Causes = Terrain larnement fissuré ou
karstique faible.
Remèdes = Mêmes procédés que précédem-
ment, mais à dose plus forte
de colmatants (20 à 100 gram-
mes par l i t r e ) .
Si les pertes subsistent, forer prudem-
ment à l'eau claire, en circulation perdue.

Pertes TOTALES
Causes = Terrain fortement karstique
Vastes cavernes.
ALLÉGEMENT, PAR L ' E A U , D'UNE BOUE DE FORAGE
Remèdes = Si l'on désira poursuivre le fora- (Délermirwrion du volume d'eau à ajourer à" 10 m 3 de boue initiale )
e
Exemple Pour romener à 1,20 la deniitè de 10 m ^ d e ocue de denstfé 1,30,
ge, cimenter avec un ciment à il foul.ojouier 30 rn3 d'eou

prise rapide introduit au fond,


rapidement, par les tiges nues. Certains terrains sont difficiles à forer avec
Mélanger au mixer 100 kq de la boue à la bentonite.
ciment à prise rapide et 85 l i - Nous allons voir comment on peut les tra-
tres d'eau. Ajouter 8 kg de ben- verser.

86
Boues spéciales Influence de la boue
pour forage des marnes sur la productivité d'un forage
gonflantes Le forage au rotary n'a, par lui-même, que
Ces terrains ont ia propriété, en s'hydratant, très peu d'influence s u r . l e potentiel aquifère
d'augmenter considérablement de volume, à tel d'un terrain. On pourrait même dire qu'en
point que l'outil risque de se bloquer au fond découpant la roche, au lieu de la pilonner, elle
du t r o u , occasionnant de grosses pertes de permet de déceler les faibles nappes plus faci-
temps pour tenter de le dégager par des « ins- lement qu'en forant au battage.
trumentations » délicates et souvent probléma-
tiques. Cependant, le fluide de circulation est sus-
ceptible de réduire sensiblement la productivité
On observe que l'hydratation des marnes d'une couche qui peut, de ce fait, être envahie
est plus importante si la boue est alcaline. Il sur une certaine épaisseur par les éléments
est donc tout indiqué de ramener le pH à de la boue de forage (filtrat) ou colmatée su-
7 , 5 - 8 par addition de pyrophosphate acide. perficiellement par le dépôt solide accumulé
sur les parois ( c a k e ) . L'importance de l'inva-
On conseille aussi d'ajouter à la boue du sion, l'épaisseur de la partie contaminée par
silicate de sodium, de la chaux, de l'amidon, le filtrat varient selon la perméabilité du ter-
ces matières réduisant également l'hydratation. rain, naturellement, aussi, selon la composition
de la boue et, enfin, selon la pression de l'eau
On recommande d'augmenter la densité de dans la couche.
la boue et le débit des pompes, de même qu'il
est indiqué de forer rapidement et de tuber
au plus tôt les zones dangereuses. Elimination du « cake »
Avant la mise en place de la crépine, il
L'emploi de la boue à l'huile est également
sera utile de racler, •> scarifier » les parois du
tout indiqué.
forage à l'aide d'outils aléseurs ou de « héris-
sons » travaillant au-dessous des colonnes de
soutènement.
Boue à l'huile émulsionnée
On l'obtient en ajoutant à la boue classi- Cette opération doit être faite rapidement
que (eau et bentonite) 5 à 25 % de gas oil et et juste avant la mise en place de la crépine
un émulsifiant organique. et du gravier, car elle risque de provoquer
l'éboulement du forage.
Cette boue lubrifie et protège toutes les
parties métalliques, elle provoque une sensi- On peut aussi traiter le cake, au moyen
ble amélioration de l'avancement, et un allon- d'acides appropriés (acide fluorhydrique, acide
gement de la vie des outils de forage. chlorhydrique dosé à 1 5 % ) , de phosphates de
soude (hexamétaphosphates, pyrophosphates,
Les filtrats sont plus faibles et moins péné- etc.).
trants dans les couches aquifères, ce qui est
important pour ia détection et l'exploitation des Ce traitement chimique est encore plus effi-
nappes à faible pression. cace si l'on a pris soin d'ajouter à la boue, pen-
dant le forage, une assez forte proportion de
Le forage des terrains gypseux ou salés, calcaire ; en effet, en dissolvant le calcaire
de l'anhydrite, des argiles gonflantes s'effectue contenu dans le cake, celui-ci se désagrège et
mieux avec les boues à l'huile. devient plus facile à éliminer.

87
Un autre procédé consiste à remplacer la
boue, au moment du raclage, donc avant la
LE « REVERT »
mise en place de la crépine, par une boue spé-
ciale à l'amidon.

Par le raclage, le cake est retiré et rem-


Le REVERT est utilisé en forages d'eau,
placé par un dépôt amidonné, qui tient les
depuis 1965, comme fluide de circulation.
parois et qu'on pourra ensuite éliminer, après
la pose de la crépine et du massif de gravier,
Il doit son nom à sa caractéristique essen-
par l'un des moyens suivants :
tielle qui est son pouvoir de « reversion » à
— action de bactéries, si le pH et la tem- terme de la viscosité.
pérature de la boue favorisent leur formation
et leur développement ; Au bout d'un certain temps, réglable à vo-
— par hydrolise, notamment avec un acide lonté, mais qui est, généralement, de trois à
approprié. quatre jours, la viscosité initiale et le gel tom-
bent brusquement et la boue devient aussi flui-
Notons que ces traitements chimiques pré- de et limpide que de l'eau pure.
sentent encore l'avantage de dissoudre une
partie des matériaux argileux de la formation La rupture de viscosité s'accompagne d'un
elle-même, ce qui aura pour effet de contribuer changement de couleur de la boue qui perd sa
au développement. teinte bleu foncé pour dévenir incolore.

Le foreur est, par ce signal, informé du


Conseils aux foreurs commencement du phénomène de « reversion »,
il peut donc prendre les dispositions nécessai-
S'il est nécessaire, en fin de forage et avant
res.
la pose de la crépine, de détruire autant que
possible le cake, il est important d'éviter, pen-
dant le forage, que ce dépôt ne soit détruit, A partir de ce moment, la formation aquifère
même partiellement, puisque sa fonction essen- se trouve complètement débarrassée de la boue
tielle consiste, précisément, à contenir les pa- visqueuse*, tandis que, nous l'avons vu, si l'on
rois de l'ouvrage. fore à la boue à la bentonite, la formation de-
meure souvent largement colmatée.
Pour cela, on doit éviter :
— les manoeuvres trop rapides de la ligne Les opérations de lavage et de développe-
de sonde,
ment des forages d'eau se trouvent, de ce fait,
— les reprises brutales de pompage et les grandement facilitées, beaucoup plus vite réali-
variations brusques du régime de pom- sées et rendues nettement plus efficaces.
page,

— les reforages systématiques avant toute Du même coup, la productivité de l'ouvrage


adjonction de tige ; trop souvent les fo- s'en trouve largement améliorée.
reurs ont coutume de remonter le train
de tiges de la longueur de la tige carrée On peut dire qu'avec le REVERT, toute for-
et «ramonent» en faisant circulation et en mation aquifère, mise à jour par le forage au
maintenant la rotation. Ce procédé abou- rotary, conserve intégralement son potentiel
t i t souvent à la destruction du cake et hydraulique, ce qui n'est pas toujours le cas
provoque des pertes de circulation. avec la boue à la bentonite.

88
Figure
140
130 1
120 f
«,110 1
^ REVERT
1100
/
$90

fi 8 0
/
I 70
B<»ntoni e —
£60
<>
/
§50
>
40
30
20 ~8 ZQ 40 60 80 100
Dosage de REVERT ( kilogs par mètre cube d'eau )
Comparaison de la viscosité obtenue I heure après la préparation
avec ie REVERT et avec la bentonite

On voit sur la figure ci-dessus que 1 kg de Une boue au REVERT, à l'inverse de la boue
REVERT donne, en moyenne, la même viscosité à la bentonite, constitue un lubrifiant de pre-
que 9 kg de bentonite. hiier ordre qui réduit les pertes de charge
dans les tuyauteries, les trains de tiges et les
Le prix du REVERT est environ 40 fois celui p o m p e s procurant ainsi une appréciable écono-
v

de la bentonite. Le prix de revient d'un mètre mie d'érfergie et une sérieuse diminution de
cube de boue au REVERT serait donc, 4,5 fois l'usure des pièces vives : chemises, pistons,
plus cher que celui d'une boue classique. clapets, tiges de pistons.

Cependant, la comparaison ne peut se limi- 2,3 kg de REVERT pour un mètre cube d'eau
ter à ce seul critère, et les raisons déjà citées, permettent de réduire de 66 % les pertes de
charge par frottement.
comme celles exposées plus loin, bien que dif-
ficiles à chiffrer puisqu'elles varient selon les
L'économie d'énergie qui en résulte peut
cas, donnent très largement l'avantage au
se traduire, soit par une augmentation des per-
REVERT et expliquent que son emploi se géné- formances de l'appareil, s o i t par une améliora-
ralise de plus en plus en forages d'eau, notam- tion sensible des avancements.
ment aux U.S.A.
Les échantillons de terrains prélevés au
Les frais de transport, de stockage et de rotary avec une boue au REVERT ne sont pas
mixage sont proportionnels au poids du produit souillés par ce produit qui devient liquide et
de base, ils sont donc 9 fois plus faibles pour fluide au bout de quelques jours, ce qui n'est
le REVERT que pour la bentonite. pas le cas avec une boue à la bentonite.

89
O 1 2 3 4 5 6 7 8 9 IO II
Temps en jours après la préparation de la boue
COURBES de VISCOSITE (Boue au REVERTâ l'eau douce eî â l'eau s, i)
Dosage 8 kilogs par mètre cube - Température 21 ° Centigrades

L'efficacité du REVERT est analogue à celle Quant aux bactéries du sol, on U s retrouve
de la bentonite pour dans tous les fluides de circulation
— consolider les parois du trou,
— remonter les cuttings,
L'emplpi du REVERT n'apporte d e * c aucun
— lubrifier et refroidir l'outil.
risque supplémentaire, ni sur la q u ^ î t £ de l'eau

Une analyse effectuée sur un prélèvement extraite, ni sur la bonne tenue des l é t a u x des
de boue au REVERT peut révéler la présence crépines, des colonnes de captage e t 'íes pom-
de bactéries. pes.

Celles-ci, absolument inoffensives, ne sont


que des ferments lactiques, analogues à ceux
qu'on trouve dans certains produits alimentai- On peut, parfaitement, employtv ie l'eau
res, tels que la farine et le lait. salée pour la préparation d'une b o u t au RE-
VERT, ce qui ne peut se faire avec fa bentonite.
Le REVERT étant un produit organique à base
de graines légumineuses, il est tout-à-fait natu- La courbe en pointillé de la figure, ci-dessus
rel qu'il renferme de telles bactéries. donne les valeurs de la viscosité en fonction
du temps d'une boue à l'eau salée, on peut la
Chacun sait, par contre, que les boues à la
bentonite contiennent bien d'autres micro-orga- comparer avec celle d'une boue a \iAJ douce
nismes dont la nocivité est parfois à redouter. (en trait p l e i n ) .

90
« A Hqure 3
V)

S Pro ong«îmer it. d<Ì la për ode vis quei s e

4>

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Bou e à 8 kçjs de; R EV E R T P ar m


15
â 21 C

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o
g, 30 GO 90 120 150 180 210 240 270 300 3 5 0 3S0 590 420 450 480 5 » 540

~ Durée en heures du maintien de la viscosité

Emploi de la SOUDE CAUSTIQUE pour retarder la rupture de la


viscosité d'une boue au REVERT

Préparation d'une boue au REVERT cosité, il suffit d'ajouter à la boue de la soude


caustique (NaOH).
Le pK?ressus est sensiblement le même
que poui Une boue à la bentonite (voir page 8 2 ) . Le dosage à employer, en fonction du délai
Il est cependant recommandé de ne pas jeter recherché, est indiqué par la courbe de la figure
massivement le produit dans le bac à boue et, ci-dessus.
comme pour la bentonite, l'emploi du mixer et
Cette courbe a été tracée pour une boue
de la « rn i-railleuse s'impose pour éviter la
obtenue avec 8* kg de REVERT par mètre cube
formation ce gros grumeaux qu'il serait difficile
d'eau avec une température de 21 degrés cen-
de désagréger ultérieurement.
tigrades.

Comrrerit retarder le moment Si, par exemple, nous désirons que la rup-
de la rupture de la viscosité ? ture de viscosité ne se produise qu'après 10
jours (240 heures), la courbe indique qu'il
La r u p t V e automatique de la viscosité se
convient d'ajouter 2,25 kg de soude pour 100 kg
produit cje léralement 3 jours après la prépara- 3
de REVERT sec, soit environ 12,5 m de boue.
tion de 14 Soue.
La quantité de soude, étendue de 100 à
11 peut" irriver que ce délai ne soit pas suffi-
200 litres d'eau, est introduite lentement dans
sant p o u / achever une opération en cours ou
la boue en agitant le tout pour opérer un bon
parce q u e certains incidents ont imposé le
mélange. Il ne faut absolument pas introduire
maintien du trou ouvert pendant un temps
la soude sèche dans le bac, car il en résulte-
plus lonçj
rait une augmentation du pH, suivie d'une chute
Dans ' V i n de ces cas, il est très facile de de la viscosité, phénomène inverse de celui
retarder l e moment de la reversion de la vis- qu'on voulait obtenir.

91
Figure 4

140
Temps en heures
La viscosité d'une boue au REVERT peut être , à volonté,prolongée
par des additions de SOUOE, ou brusquement rompue par des
additions de FAST BREAK (Boue à 8kgs de REVERT par m3)
:
Température 21° C

Comment avancer le moment se trouver fortement retardée (4 à 1Ç jours au


lieu de 3 ) .
de la rupture de la viscosité ?
Il est possible, dans ce cas, de provoquer
Influence de la température, une rupture instantanée en ajoutant u n produit
chimique connu aux USA suos le non de FAST
du fer dissous et du pH
BREAK (Rupture rapide) et commercialisé en
FRANCE sous le même nom.
Si la température de l'eau dans le terrain
est de l'ordre de 40° centigrades, la rupture se C'est un produit granuleux, non organique,
produira plus tôt, à 2 jours environ, au lieu de qui déclenche aussitôt la chute de la v i s c o s i t é
3, par exemple. de la boue au REVERT qui devient immédiate-
: Il y a lieu d'augmenter quelque peu la quan- ment aussi fluide que l'eau.
t i t é de soude caustique indiquée par la courbe Le FAST BREAK est livré en deux paquets
de la page précédente, établie pour une tempé- séparés. Les deux éléments doivent ê t r e intro-
rature de 21°. duits simultanément dans la s o l u t i o n de RE-
Si, au contraire, la température de l'eau sou- VERT. L'un est de couleur vert clair, l o u t r e est
terraine est inférieure à 21 °C, la rupture peut blanc. Ils sont présentés dans des emballages

92
200
Figure 5
,'e'c I
180
7 *c / • 3 0°C

160

^ H 0

fio
o

^100

I 80

60

S
20

2 :J U 5 13 7 1î 9 10 11 1
Kilogs de REVERT par mètre cube d'eau
Influence de la TEMPÉRATURE de l'eau sur la viscosité de la boue
hermétiques contenant le volume requis pour Si, dans cette dernière phase, on introduit
un sac de 25 livres (11,3 kg) de REVERT. le FAST BREAK 5 jours (120 heures) après la
préparation/initiale, la viscosité descend instan-
Le FAST BREAK peut être ajouté à une boue
tanément, ainsi que le montre la courbe D.
préalablement traitée à la soude caustique, mais
il convieht alors d'en doubler la dose.
Ainsi, le sondeur peut, selon les besoins,
Repov-tbns-nous à la figure 4 de la page pré- retarder ou avancer le moment de la rupture de
cédente. la viscosité.

La c&uvbe A est celle de la viscosité d'une Il en résulte les deux avantages s u i v a n t s :


boue c i v i q u e au REVERT dosée à 8 kg par gain de temps pour le développement et aug-
mètre cube et à une température de l'eau de mentation sensible de la productivité du forage
21 °C. à cause de l'élimination complète de fa boue
dans la couche aquifère autour de l'ouvrage.
La courbe B montre la chute verticale de
viscosité provoquée par l'introduction de FAST
La viscosité initiale d'une boue au REVERT
BREAK 2.% heures après la préparation de la
varie sensiblement selon la température du
boue.
mélange. La figure 5 ci-dessus donne 3 courbes
La cbuifbe C correspond à la viscosité qui de viscosité pour les températures de 7°, 18*
résulte oie l'addition de 2 % de soude 48 heu- et 30° centigrades en fonction du poids de RE-
res après 'a préparation de la boue. VERT utilisé.

93
1,20
Densité
Réglage de la densité d'une boue au REVERT au moyen de sel

Ces courbes permettent de doser en consé- Par contre, si, après une opération de cimen-
quence ce produit. tation, une certaine quantité de ciment se trouve
Un autre facteur peut retarder la rupture dans la boue, le pH peut se trouver relevé à
de viscosité d'une boue au REVERT, c'est la plus de 11. Cette circonstance p e u t nuire à la
présence de fer dissous dans l'eau de la forma- montée, en viscosité de la boue au PJïVERT. On
tion ou dans celle de préparation. y remédie en ajoutant une p e t i t e quantité
Si le REVERT est préparé avec une eau con- d'acide chlorhydrique.
tenant plus de 3 parties pour un million (3 ppm)
de fer dissous, il se forme un complexe ferreux
Densité d'une boue au REVERT
3
La densité du mélange à 8 kg a u m est à
qui peut provoquer un allongement important
peine plus élevée que celle de l'eau
de la période visqueuse pouvant même dépasser
16 jours. On peut l'augmenter en ajoutant un sel quel-
conque : chlorure de sodium ou chlorure de
Dansi ce cas, l'emploi du FAST BREAK, à chaux, ce qui ne peut nuire à l'extrême solu-
la dose de un double paquet par sac de 25 livres bilité du REVERT.
de REVERT, permettra de retrouver les caracté-
ristiques habituelles. Le sel peut être ajouté, soit avant, soit après
la préparation de la boue.
10 à 20 minutes après cette addition, la
•b
rupture de viscosité se produira, accompagnée
En ajoutant 100 kg de sel par m d'eau, la
d'un changement de couleur. De bleu foncé, le
densité passe de 1 à 1,10.
mélange devient nettement vert.
La figure 6, ci-dessus, donne les quantités
La viscosité varie aussi avec le pH, mais fai- de sel à employer pour obtenir t § densité
blement si la boue est « propre ». requise.

94
LE C A R O T T A G E MÉCANIQUE

— uts - Performances - Pourcentage de récupération


— outillages : Carottier emporte-pièce - Tarière - Carottier à la grenaille > Carot-
tier à simple tube - Carottier à double tube - Carottier à câble - Carottage
latéral.
— >utils de coupe : Fraises - Couronnes à prismes -
Couronnes diamantees : à diamants sertis - à concrétion.
Normes - Calibres.
— es machines.
— aramètres : Vitesse de rotation - Poids sur l'outil - Débits de boue.

Nous a^ons vu que l'on savait déjà forer au — extraire de l'eau, des huiles ou des gaz
battage, J y a plus de 4.000 ans. d'un terrain présumé productif. En remontant au
jour des échantillons prélevés dans la « roche
Pourtir^t, ce n'est que vers le milieu du 19* magasin », on pourra décider d'exploiter — ou
siècle qu'on a songé à tirer parti des échantil- non — telle ou telle couche après examen et
lons des terrains traversés par les forages. analyse des éléments extraits.

Il s e n f j l e , en effet, que les premières appli- — plus généralement, fournir aux géologues
cations industrielles mondiales n'aient eu lieu les renseignements de nature à compléter la
que vers 4370, au moment de la construction du carte géologique d'une région ou d'un pays.
tunnel du VIONT-CENIS. 'V.

Mode opératoire
Buts Il s'agit de découper dans le terrain un cylin-
dre appelé CAROTTE, de le détacher de la
L'échantillonnage des terrains intervient masse, et de le remonter à la surface, en évi-
pour : tant de le modifier, de le remanier ou de l'altérer
au contact des parois du forage ou des tubages
— exécuter des fondations en choisissant, de soutènement.
en profondeur, les couches capables de suppor-
ter les e f i o ' t s (poids, poussées, vibrations, etc.)
qui s e r o n t transmis au terrain par la construc-
tion projet se.

— exir-aire des matériaux ou des minéraux


é c h a n t i l l o n , en vue de définir la nature, la po-
sition, l'épaisseur et l'étendue des couches
qu'on défîre exploiter.

95
remonté avec — généralement — I échantillon
ïrformances
de terrain tendre qu'il a pu détacher ce la masse
Dans de nombreuses applications, notam- à explorer.
ent dans la prospection minière de couches
inces, on exige un pourcentage de récupéra- Il s'agit surtout de prélèvements superficiels.
on voisin de 100 % .

C'est le rapport entre la longueur de la ca-


j t t e extraite et la mesure de l'avancement de Carottier à la grenaille
outil dans le terrain.
Un simple tube, lisse à la base, ou en dents
Cette performance nécessite un outillage de de scie, entraîné en rotation par une sondeuse,
irécision et une mise au point minutieuse de la pénètre dans le terrain grâce à de Iq grenaille
:onduite des opérations. d'acier introduite au fond, sous l'outil

La pénétration dépend, essentiellement, de


la nature des terrains et la récupération est sou-
vent aléatoire.

OUTILLAGES

Carottier à simple tube


Carottier « emporte-pièce »
(Déplier la figure hors texte des pag ;s 96-97)
Un tube est enfoncé dans le sol, par percus-
sion ou par pression hydraulique ( v é r i n s ) , avec Le dessin montre que l'appareil s£ compose
ou sans rotation. — d'un outil de coupe (couronne om fraise) ;

— d'un manchon aléseur, destiné à calibrer le


L'outil ne peut convenir que pour des prélè-
trou ;
vements en terrains tendres.
Il existe de nombreux appareils permettant — d'un porte-extracteur et d'un e x t r t c t e u r ;
d'extraire et remonter des échantillons rigou-
— d'un tube carottier unique ;
reusement intacts, notamment en isolant
l'échantillon, par une gaine métallique ou une — d'un raccord, ou tête de carottier recevant
enveloppe en matière plastique, des parois du la ligne de sonde, masses-tiges e t tiges de
forage, afin de le protéger pendant la remontée forage.
au jour.
Pendant la descente du carottier autour de
Notre propos n'est pas de donner ici une l'échantillon, la boue de circulation reste en
description détaillée de ces appareils qui sont contact avec la carotte et tend à la souiller et à
surtout utilisés pour la reconnaissance des sois. la détériorer.

Pour cette raison, l'appareil ne peut guère


Tarière convenir qu'à des roches dures et homogènes.

Un tube à trousse coupante est descendu en Le pourcentage de récupération e s t faible


rotation, à la main ou mécaniquement, et est dans les terrains tendres.

96
Le fonctionnement est simple : lorsqu'on a - éventuellement, un ou plusieurs anneaux
e
fait descendre l'appareil d'une hauteur sensible- de retenue, munis de doigts articulés ou de
ment égale à la capacité intérieure du tube (ou ressorts, laissant librement entrer la ca-
bien de la hauteur requise), on augmente la vi- rotte de bas en haut, mais s'opposant au
tesse de • >tation, on charge l'outil et on réduit ' mouvement en sens inverse.
le débit d circulation de boue.

— le pivot, avec sa butée à billes ou à rouleaux


La car tte est ainsi •< BRULEE » à sa base.
et qui comporte une soupape à bille laissant

En am' çant la remontée, l'extracteur, grâce sortir l'air ou la boue poussés par la pénétra-
à sa porté ; conique et à la fente qu'il comporte tion de la carotte dans le tube intérieur.
sur une g nératrice, vient serrer la carotte qui
se détach de la masse et demeure prisonnière
Avec cet appareil, la carotte n'est pas souil-
à l'intérieur du tube avec lequel elle peut être
lée par la boue de circulation qui passe seule-
remontée * la surface.
ment entre les deux tubes et parvient à l'outil
de coupe (couronne ou fraise) qu'elle irrigue,
lubrifie et débarrasse des cuttings détachés de
la roche en cours d'échantillonnage.
Carottif r à double tube
On obtient, avec ce carottier, des pourcen-
(Déplier h figure hors-texte aux pages 96-97) tages de récupération élevés.

Nous <. i décrirons ici que le carottier à dou-


ble tube et à pivot qui est le plus employé. 11 Si le terrain est tendre, il est bon que le tube
comporte intérieur dépasse quelque peu le tube extérieur.

— un tuhe extérieur, entraîné en rotation par la


ligne d ' sonde, Certains** appareils sont munis, à la base,
(mass< s-tiges et tiges) d'un bouchon en métal léger fixé sur l'anneau de
sur lequel sont vissés : retenue par une ou plusieurs petites goupilles
de cisaillement.
- l ' o u t l de coupe (couronne ou fraise) ;

- le manchon aléseur ;
Ce bouchon empêche la pénétration, à l'inté-

- la tf te de carottier recevant la ligne de rieur du tube central, de la boue et des cuttings

sonde et le pivot. Elle comporte un canal se trouvant dans le forage, au moment où s'ef-

oblique dirigeant la boue entre les deux fectue la manoeuvre de descente.

tube:.

Dès que l'outil pose au fond, le bouchon est


— un tube intérieur, non rotatif, comportant, à
libéré par le cisaillement des goupilles et rentre
sa basT :
dans le tube central, suivi par la carotte, au fur
- le perte-extracteur et l'extracteur ; et à mesure de sa production.

97

4
Dans certains modèles, le tube intérieur est Carottier à câble
suspendu au pivot par un ressort, ce qui a pour
effet de faire varier automatiquement l'impor- Bien qu'il ne soit guère employé en forages
tance de la saillie du tube intérieur à la base du d'eau, cet ingénieux appareil permet d'extraire
carottier, en fonction, précisément, de la dureté les carottes sans remonter la ligne de sonde.
du terrain.

Lorsqu'on travaille à grandes profondeurs


En outre, cette suspension élastique permet — 1500 à 2.000 m et plus — les manœuvres de
au tube intérieur, au moment où l'on exerce une remontée et de descente du carotti r devien-
traction pour couper la carotte à sa base, de nent prohibitives.
venir s'appuyer sur un rétreint du tube extérieur
lorsque l'effort est suffisant (1 à 2 t o n n e s ) .
Elles sont supprimées par ce dispositif.

Ainsi, le gros effort de coupe se trouve sup- L'équipement comporte une pièce tubulaire
porté par le tube extérieur, plus robuste que de base, terminée par une couronne, qui peut
l'autre. recevoir un carottier de petit diamètre, introduit
à l'intérieur du train de tiges et masses-tiges
(d'où l'intérêt des tiges Full hole o u Internai
Dimensions flush décrites pages 68 et 6 9 ) .

Longueur. — Lorsqu'on a à exécuter un gros


programme de carottage, on a intérêt, pour ré- Ce carottier descend par gravité, ou sous
duire le nombre des manœuvres de remontée pression de boue, jusqu'au pied de I;. ligne de
et de descente du carottier et de toute la ligne sonde. Il pénètre dans la pièce de b;.se et s'y
de sonde, à augmenter la longueur de l'appareil. fixe par un système d'ergots qui l'empêchent de
remonter sous la pression de la ligne de sonde
Certains carottiers permettent d'obtenir, d'un et qui l'entraînent, avec elle, en rotatu n.
seul coup, des carottes de 50 pieds (environ 15
mètres) et même de 90 pieds (27 m è t r e s ) . Ils
Dès qu'on a obtenu l'avancement c )rrespon-
se composent de plusieurs tronçons tubulaires
dant à la longueur utile du carottier, on descend,
démontables pour faciliter l'extraction des ca-
dans les tiges, au bout d'un cable, ut. appareil
rottes et aussi pour régler à volonté la longueur
de repêchage, comparable à un overehot (voir
de l'appareil selon le programme de carottage.
page 190), qui vient saisir la tête du carottier
en même temps qu'il libère les ergots de
Diamètre. — Nous donnons plus loin, en hors- clavetage.
texte, le tableau des principaux diamètres des
carottes et des outils de coupe qui sont main-
tenant normalisés). On peut alors, rapidement, remonter au câ-
ble, à la surface, le carottier plein ; et, dès qu'il
(Gravure hors-texte pages 104-105) y parvient, sans même attendre qu'on ait pu le
vider, on peut le remplacer par un a u r e , vide,
aussitôt lancé dans la ligne de sonde.
Extraction des carottes
I Après démontage dè l'outil de coupe, la ca- Egalement projeté sous pression de boue
rotte est éjectée sous pression hydraulique ; jusqu'à la pièce de base, l'appareil s y trouve
c'est une opération délicate qui s'opère hori- verrouillé par les ergots et le carottage est pour-
zontalement. suivi sans perte de temps.

98
Carottage latéral Les couronnes 99
Il est toujours possible, en un point quelcon- • COURONNES A PRISMES
que d'un trou déjà foré, mais non tubé, de préle- OU BATONNETS METALLIQUES
ver, dan? la paroi, de petits échantillons de
terrain.

Nous citerons, pour mémoire, les trois dispo-


sitifs suivants •.
— caiottier emporte-pièces, à percussion
hoiizontale ou oblique ;
— ca: i t t i e r à balles, par charges explo-
s i v >.s ;

— ca; i t t i e r à rotation, sur déviation préa-


lab e.

Ces e-. .pareils, assez délicats, ne procurent


que des échantillons de faible longueur et de Dans une matrice annulaire se trouvent en-
petit diar être : 1 " à 1 1/4". châssés des bâtonnets de carbure de tungstène,
extrêmement résistants à l'usure (20 fois plus
que l'acier).

L ;S OUTILS DE COUPE Les bâtonnets, prismatiques ou cylindriques,


ont un diamètre de 4 à 8 mm et une longueur
de 20 à 30 m m .
Les frcises
• FRAISF A LAMES Ils sont sertis dans la couronne par brasure
ou par « frittage ».
Elle fonctionne comme
un outil à lames Une forte découpe est ménagée derrière
(page 66) chaque bâtonnet pour le dégagement des cut-
par rabottage du terrain tings.
à carotter.
Bien que très résistants à l'usure, ces pris-
Les dents sont gar- mes de carbure de tungstène perdent très vite
nies d'acier « stellité » leur taillant.
et peuvent être rechar-
gées et affûtées. Les réaffutages s'imposent rapidement et
fréquemment, ce qui nécessite à chaque fois de
FRAIS! A MOLETTES grosses pertes de temps, puisqu'il faut remon-
ter et descendre toute la ligne de sonde à
chaque réaffutage.
Travaille exactement
comme un outil à molet- Pour cette raison, l'emploi des couronnes
tes classique, diamantees est devenu général en carottage.

(page 66)
Nous donnons sur cet outillage, les rensei-
par écrasement et écla- gnements pratiques concernant leur description
tement de la roche. et leur emploi, ainsi que les dimensions stan-
dardisées.

99
• COURONNES DIAMANTEES Les premières pierres utilisées D forage
étaient des carbones noirs (black carb ms), ser-
En terrains durs : grès abrasifs, quartzites,
tis à la main dans des alvéoles pratk ués dans
conglomérats granitiques, silex, le diamant s'im-
les couronnes supports métalliques.
pose.

Ces pierres proviennent d'Afrique Occiden-


Sa dureté incomparable a raison de toutes
tale et du Brésil.
les roches.

Le sertissage exige un doigté parti ulier, car


Son prix élevé et sa réputation de matériau
de luxe, que lui ont faite les joailliers, ont quel- le matage du métal risque de briser le * pierres.
que peu contrarié l'extension de son emploi
dans les petites et moyennes entreprises. Il n'est possible que pour de gros (.amants :
1 à 3 carats).
Chacun sait, maintenant, que l'utilisation du
diamant en carottage et — surtout depuis l'appa- (Un carat = 0,2 gramme).
rition de la turboforeuse (page 65) — désor-
mais en forage, est toujours payante, même si Les méthodes modernes de fabric ition des
son coût d'achat peut paraître élevé. outils diamantés permettent d'utiliser des pier-
res de toutes dimensions et même dee poussiè-
Cependant, la fabrication des outils diaman-
tes est délicate. res de diamant.

L'Afrique du Sud et le Congo f o u m , ;sent les


Le choix des pierres et leurs méthodes de
sertissage exigent une technique, une expérien- boarts (ou bortz, ou encore borts) qui équipent
ce et une habileté professionnelle que possè- la plupart des outils de coupe.
dent, seuls, quelques spécialistes mondialement
réputés. Ces diamants sont plus durs que les car-
bones noirs.
En outre, la mise en œuvre des couronnes et
des outils de forage diamantes nécessite cer- En 196QfJa production mondiale de diamants
taines connaissances que nous essaierons de était de l'ordre de 32 millions de carat: = 6.400
préciser plus loin.
kilogs.

Choix des diamants


Forme des outils de coupe
Les caractéristiques essentielles des dia-
mants industriels sont : — Couronnes :
Outils annulaires pour le carottage
— bonne conductibilité de la chaleur ;
— -Trépans :
— faible coefficient de dilatation ;
Outils pleins pour le forage à plein rou, spé-
— haute résistance aux produits chimiques ;
cialement indiqués pour les roches extrême-
— faible conductibilité électrique ;
ment dures, mais, maintenant, couramment em-
— haute résistance à l'usure et à la com- ployés avec la turbine, en turboforage, à cause
pression ; de leur durée d'efficacité entre deux manœuvres
— haute résistance aux chocs. de tiges.

100

4
Modes de construction on ne peut placer que des pierres de 1 à 3
et spécialisation des outils de coupe carats.
diamantes
Spécialisation : Les couronnes à grosses
— Outils à diamants sertis en alvéoles. pierres serties en alvéoles conviennent mieux
pour les roches très dures, mais non fissurées.
Les pierres sont placées dans des trous pra-
tiqués dans le corps même de la couronne (spé- Les pierres des manchons aléseurs des ca-
cification DIABOR de CRAEUUS). rottiers sont souvent montées par ce système
de sertissage.
Le procédé nécessite des pierres d'au moins
1/8 de carat — Outils comportant une matrice rapportée
dans laquelle sont fixés les diamants.
L'orientation des diamants sur la surface de
la couronne est importante. Les pierres sont fixées dans une pièce annu-
laire en alliage spécial, rapportée sur le corps
de l'outil (spécification DIAMY de CRAELIUS).
Une pierre mal orientée peut se casser dès
le début de la mise en service, ce qui entraîne
Les diamants sont d'abord placés dans le
rapidement la détérioration ou l'usure préma-
fond d'un moule ; ils y sont provisoirement
turée des autres pierres.
maintenus par un adhésif.
Les diamants sont triés et répartis sur la
surface de travail d'après leur forme, leurs di-
mensions et leur dureté.

Généralement, ils sont disposés en spirale


afin que les « cuttings » soient entraînés à la
périphérie.

Des canaux, ou passages d'eau, sont ména-


gés pour assurer l'évacuation des matériaux dé-
tachés du terrain par l'outil. La forme, In. nombre
et la section de ces canaux varient selon l'expé-
rience des constructeurs et les renseignements
qu'ils reçoivent des utilisateurs.

Les outils à diamants, sertis directement


dans le corps de la couronne, ne permettent Le métal de la matrice est ensuite coulé
pratiquement pas la récupération des pierres si dans le moule, emprisonnant les pierres.
elles sont serties à la main par matage.
Le point de fusion du métal doit, bien sûr,
Aussi, on emploie surtout, pour la fixation de être inférieur à la température de transforma-
tion du diamant.
chaque pierre dans son alvéole, une pâte fondue
au four et coulée autour du diamant. On choisit des alliages spéciaux : baryum-
cuivre ; bronze-manganèse, e t c . .
Par ce moyen on peut monter des pierres
de 1/8 à 1 carat, alors qu'avec le sertissage à la Souvent, la matrice est constituée par des
main, directement, dans le métal de la couronne, poudres métalliques introduites dans le moule,

101
autour et au-dessus des pierres. Ces poudres Spécialisation. — Les couronnes de ce
sont ensuite agglomérées par frittage sous forte type conviennent pour les formations dures et
pression et haute température. très dures, mais non fissurées.

Le procédé permet d'employer des pierres — Outils à concrétion ou imprégnation


de 1 /100 à 1 /10 de carat. (spécification DIABORIT de CRAËLIUS)

Il permet de récupérer les diamants au des- On mélange 40 % environ de tout petits


sertissage. Celui-ci s'opère en plongeant les diamants : 1/250 à 1/30 de carat, ou poudre
couronnes dans des bains chimiques ou électro- de diamant, avec la poudre métallique cons-
lytiques qui dissolvent la matrice. titutive de la matrice.

Les diamants tombent au fond du bain et le L'ensemble est solidifié par frittage, comme
corps de la couronne peut être également ré- dans la solution précédente.
cupéré.
La couronne ainsi obtenue travaille comme
une meule.
Quand faut-il dessertir ?
La composition de l'alliage de la matrice
On estime qu'on peut se servir d'une telle varie selon la nature des terrains à forer.
couronne jusqu'à ce que, en l'examinant à la
loupe, environ 1/3 des pierres manquent sur
la surface de travail.

Choix du métal des matrices


Dans cette solution, les diamants ne peu-
Nous avons donné les noms de quelques
vent être récupérés et on peut user la matrice
alliages servant à la confection des matrices.
jusqu'au bout.

Cette pièce rapportée doit remplir les con-


S'il y a lieu, on pourra redonner, de temps
ditions suivantes :
en temps, du « mordant » à une couronne, au
— assurer une excellente fixation des dia- moyen d'un sablage sous forte pression ou bien,
mants et faire corps avec eux, mais cela n'est pas à recommander, en la trem-
pant quelques secondes dans un acide.
— avoir une bonne -conductibilité de la
chaleur, On peut aussi suggérer la méthode suivante
qui nécessite cependant une certaine habitude :
— être solidement fixée au corps de la
couronne,
Dès que l'avancement du carottage tombe
* • — résister à l'usure. - ^.••^BP^-nT f«--,'; au-dessous de la normale, ce qui indique .un

102
polissage de la matrice et une usure des dia- Normes - Calibres
mants de surface, on augmente la vitesse de
rotation et le poids sur l'outil, pendant qu'on
L'intérêt de la standardisation des diamè-
arrête la circulation durant une très courte
tres de carottage n'échappe à personne.
période (10 secondes à une m i n u t e ) .

Elle permettrait à quiconque, en tout point


La couronne travaillant à sec, la matrice
du globe, d'approvisionner facilement les carot-
sera décapée en conséquence, mettant à nu tiers, les couronnes, les tubages (casings) et
de nouveaux « mini-diamants ». même les tiges dont il a besoin.

L'expérience a permis de définir la valeur


des intervalles annulaires, des « jeux » à laisser
entre les éléments suivants :

(déplier la figure hors-texte, pages 104-105)

— diamètre du trou et diamètres extérieurs


des casings, de leurs manchons (ou de leurs
couronnes de pénétration pour les séries NX,
BX, AX, EX) ;

— diamètre intérieur des casings et diamè-


On remet alors la circulation et on reprend tre extérieur des couronnes ou des manchons
aléseurs ;
les paramètres habituels de travail.

— diamètre extérieur et diamètre intérieur


En général on retrouve, après cette opéra- des couronnes (diamètres des c a r o t t e s ) , autre-
tion, une sensible amélioration de l'avance- ment dit, épaisseur des couronnes.
ment, ce qui permet de tirer un meilleur parti
de la couronne.
Par ^raison d'économie, on voudrait réduire
les valeurs de ces trois données, mais les ris-
Spécialisation. — Les couronnes à concré- ques d'éboulement et de coincement imposent
tion conviennent pour toutes les formations, des dimensions raisonnables, consacrées par
spécialement les roches fissurées ou karsti- de nombreuses applications contrôlées.
ques, et pour les terrains à grains très fins.
Cependant, chaque constructeur d'appareils
Elles ne sont pas tellement indiquées pour ou d'outils pense avoir des raisons valables
les formations molles qui collent aux diamants. pour lancer des séries quelque peu différentes
des normes usuelles.

Elles sont, aujourd'hui, les plus utilisées,


Les utilisateurs sont ainsi, souvent, obligés
surtout pour de petits programmes de carot-
d'approvisionner des raccords de réduction (ou
tage, à cause de l'universalité de leurs appli-
d'extension) leur permettant d'employer les
cations à tous les terrains, ce qui réduit l'im-
séries spéciales qui leur sont offertes.
portance des stocks d'outils en magasin et qui
évite d'être obligé de changer de couronne au
prix d'une manœuvre de ligne de sonde à cha- La désignation technique américaine de tels
que changement de terrain. raccords est « substitutes », en abrégé « subs ».

103
Nous relevons sur les catalogues de plu- Conduite des opérations
sieurs constructeurs les diamètres extérieurs
de leurs plus grosses couronnes standardisées : LES MACHINES
CHRISTENSEN (Longyear) .. 200,4 mm
DIAMANT BOARD (Samid) . . 200 mm N'importe quelle soudeuse rotary peut être
utilisée pour le carottage.
J.K. SM1T : 7 3/4" 197 mm
CRAELIUS » 197 mm Il suffit qu'elle soit bien entretenue, bien
stable, sans vibrations et que l'outillage de
contrôle du poids, de la vitesse de rotation,
Les couronnes sont construites avec des
de l'avancement et de débit d'eau et de boue
épaisseurs de parois différentes selon l'usage
soit en parfait état.
auquel elles sont destinées.
Chaque constructeur recommande cepen-
dant les machines qu'il a réalisées spéciale-
C'est ainsi, par exemple, que les couronnes
ment pour le carottage et qui comprennent,
CRAELIUS, ayant un diamètre extérieur de
généralement :
131 m m , existent en quatre diamètres intérieurs
— des sondeuses sensitives à avancement
d i f f é r e n t s : 117, 105, 101 et 93 m m . à la main par crémaillère,
— des sondeuses à avancement mécanique
La figure hors-texte des pages 104-105 repré- par vis et écrou,
sente, en vraie grandeur, le tableau des Normes — des machines à avancement hydraulique.
Standard DCDMA (Diamond Core Drill Manu-
facturers Association).

Ce tableau donne les diamètres des tuba- Mode opératoire.


ges, couronnes et carottes adoptés par les cons-
Il est indispensable, d'abord, de nettoyer
tructeurs américains.
parfaitement le trou, en utilisant, au besoin, un
« panier à-'^édiments » (voir page 193) sur les
Bien qu'il ne soit pas suivi par tous les 40 ou 50 derniers mètres forés.
constructeurs, nous pensons qu'il peut servir
de base pour le choix des couronnes et des On descend le carottier au fond et on le
soulève de quelques centimètres.
tubages de soutènement à approvisionner.
On opère une circulation à très faible débit,
',: - On - remarquera - que >-ce tableaux comporte, puis on pose légèrement .en tournant lente-
en particulier, les diamètres des tubes de la ment.

série « X » : NX - BX - AX - EX, ce qui est impor-


' On accélère et on appuie ensuite, à la
tant, car ces dimensions sont universellement demande.
appliquées.
Lorsque le carottier a pénétré dans le ter-
rain de la longueur voulue (au maximum celle
Cet équipement est surtout utilisé dans les
de sa capacité), on arrête la circulation pen-
forages de reconnaissance des sois qui néces-
dant quelques instants et on augmente la
sitent la mise en place de tubes provisoires vitesse de rotation pour « brûler >• et section
de soutènement. ner la carotte à sa base.

104
239

NORMES STANDARD DCDMA


(Diamond Core Drill Manufacturers Association)
Couronnes et tubages de carottage

Figure hors-texte 104-105


Pour remonter le carottier, ¡1 y a lieu de d'outillage où ils doivent faire l'objet de visites
procéder d'abord très lentement, afin de ne pas périodiques.
détériorer les parois du trou.
On vérifiera que chaque mouvement s'effec-
La manœuvre 'des tiges doit s'opérer sans tue librement et que le pivot des carottiers
à-coups (emploi des clés à chaîne de préféren- à double tube n'est pas bloqué et tourne par-
ce) pour ne pas risquer de perdre tout ou faitement.
partie de la carotte.
Contrôler la bonne tenue des joints et ne
Pour sortir la carotte du carottier, employer pas hésiter à les remplacer s'ils sont douteux.
un maillet en bois, l'air comprimé, ou une Vérifier l'état de l'extracteur et, éventuelle-
pompe, à l'exclusion d'un marteau ou d'une ment, des bagues ou ressorts de retenue.
masse métallique.
Tenir les carottiers longs, en stock, en
Ne jamais perdre de vue que les carottiers position horizontale, sur de nombreuses cales
sont des outils de haute précision, les tubes en bois afin qu'ils ne fléchissent pas.
sont minces et les filetages sont fins et fragiles.

Le diamant, en outre, est à la fois très dur, PARAMETRES


très friable et sensible aux chocs. Il s'agit de régler les 3 facteurs suivants :
. La matrice, elle-même, est moins résistante — Vitesse de rotation
que les outils en acier, donc, pas de chocs, pas — Poids sur l'outil
d a-coups.
— Débit de circulation.
Bien contrôler le diamètre des couronnes
Vitesse de rotation
avant et après l'opération.
La vitesse optimum est, bien entendu, celle
Lorsqu'on descend une couronne neuve dans
qui procure le plus faible prix de revient par
un trou ayant déjà été carotté, il faut employer
mètre carotté.
une couronne plus petite de 1/8 à 1/4 de
pouce que la première. Elle dépend surtout du degré d'usure de la
couronne.
Si quelques diamants se cassent ou se
dessertissent, les pierres situées sur la même En terrains homogènes et isotropes, non
circonférence disparaissent rapidement à leur fissurés et de dureté constante, on remarque
tour. Les passages d'eau sont alors obstrués que l'usure ô*u la consommation des diamants
par les cuttings qui s'y accumulent. La pression est proportionnelle au volume du matériau en-
de circulation montera en conséquence, ce qui, levé pour une même longueur carottée, elle est
précisément, constituera une précieuse indica- donc proportionnelle au diamètre du trou. Elle
tion du fait que l'avarie subie par la couronne est, pratiquement, indépendante du nombre de
est devenue importante. tours.

L'extraction des diamants restés au fond En terrains fissurés ou à couches alternées


est une opération délicate et rarement satis- de différentes duretés, l'usure est surtout pro-
faisante. duite par les chocs sur les fissures.

On utilise une « araignée » dont on trouvera En règle générale, l'avancement est sensi-
la définition, page 192. blement proportionnel à la vitesse de rotation,
mais une trop grande vitesse polit les diamants
Nous croyons utile de signaler la nécessité
et diminue leur efficacité.
absolue de soigner méticuleusement, d'entre-
tenir et de graisser toutes les pièces, tous les On est donc conduit à observer, pour cha-
filetages et les portées des carottiers, aussi que type de couronne, une vitesse tangentielle
bien au moment de l'emploi qu'au magasin périphérique constante.

105
Cette donnée, indiquée par les construc- — Christensen : couronnes s e r t i e s : 50 à 160>
teurs, permettra, en fonction des diamètres mètres ; concrétion : 100 à 200 m è t r e s / m i n u t e .
extérieurs, de définir le nombre de tours par
— J.K. Smit : Pour couronnes à concrétion :
minute.
150 m / m i n en terrains tendres,
La vitesse tangentielle est nettement plus 60 m / m i n en terrains durs et « polissants ».
grande pour les couronnes à concrétion que Il est recommandé de tourner lentement si
pour celles à diamants sertis. on ne peut mettre beaucoup de poids sur
l'outil.
Nous donnons, après les avoir traduites,
les indications recueillies auprès des construc- — Craelius : couronnes serties : 60 à 100 mè-
teurs et la courbe ci-dessous, établie pour une tres ; concrétion : 140 m è t r e s / m i n u t e .
vitesse tangentielle périphérique de 100 m è t r e s / Exemple : Couronne J.K. SMIT à concrétion,
minute servira à obtenir, pour divers diamètres en terrains tendres, diamètre 3 ", vitesse 7 / 8

extérieurs de couronnes, les nombres de t o u r s / tangentielle 150 m / m i n u t e .


minute correspondants :
La courbe donne 325 tours pour 100 m è t r e s /
— Diamant board : couronnes serties : 30 à minute. 325X150
120 mètres par minute ; concrétion : jusqu'à Il faudra tourner à = 490 t / m i n .
240 m è t r e s / m i n u t e . 100

1000

— -
900 \,
\
800 \ —
j
— —
\
— - t - - -

-- - 4—
700
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i
1 i
r
—- —•

50 I0() 150 200 25


Diamètres
extérieurs E X AX B ,X N X 5Vz" 7W pouces

Nombre de tours/m inule des couronnes diamanfées


pour une vitesse tangentielle périphérique de lOOm/mmute,

106
La vitesse de rotation obtenue par les don- CHRISTENSEN donne les indications suivan-
nées des constructeurs et la courbe de la tes basées sur des couronnes neuves équipées
page précédente est une valeur moyenne. avec des pierres d'un poids moyen unitaire de
1/20 de carat :
En pratique, nous avons vu, page 104, qu'il
convenait de tourner lentement au début du La surface de contact de ces pierres est
•carottage, puis d'accélérer ensuite progressi- d'environ 0,14 m m .2

vement.
La charge de rupture d'une pierre est d'en-
2
En fonction du nombre de tours/minute viron 120 kg par m m .
moyen, que nous appellerons N, défini comme
indiqué par l'exemple précité, nous avons En appliquant à cette valeur un large coeffi-
dressé le tableau suivant qui donne, dans cient de sécurité, CHRISTENSEN recommande
divers terrains, pour les deux types de cou- pour chaque pierre les charges suivantes, se-
ronnes, le nombre de tours à observer au début lon les terrains :
du carottage, puis le nombre de tours à ne pas
dépasser. granits : 1 à 5 kg
basaltes : 2 à 9 kg
Terrains durs et non fissurés. grès : 1 à 5 kg
schistes : 1 à 2 kg
— Couronnes à diamants sertis :
calcaires : 0,1 à 6 kg
- Au d é b u t : N/2 tours/minute
- Maximum : N
Cette règle peut sembler assez difficile à
appliquer puisqu'elle nécessite la connaissance
Terrains durs et fissurés.
du nombre de pierres actives à la surface de
— Couronnes à concrétion : la couronne, elle contient aussi une assez gran-
- Au d é b u t : N t o u r s / m i n u t e de imprécision, la surface moyenne des pierres
- Maximum : 2 N et le coefficient de sécurité employé.

Terrains tendres. DIAMANT BOARD estime que l'on peut ap-


pliquer la.'rpême charge aux couronnes à dia-
— Couronnes à diamants sertis :
mants sertis, comme aux couronnes à concré-
- Au d é b u t : N/2 t o u r s / m i n u t e
tion.
- Maximum : 1,5 N

— Couronnes à concrétion : Il suggère d'appliquer, au démarrage, une


2
charge de 30 kg par c m de surface de couron-
- A u début : N t o u r s / m i n u t e
ne, puis d'augmenter progressivement jusqu'à
- Maximum : 2 N » 2 2
100 k g / c m maximum, ou jusqu'à 150 k g / c m
si les pierres sont particulièrement bien ser-
POIDS SUR L'OUTIL
ties et s'il s'agit de formations très dures et
Plus la roche est dure, plus la pression sur sans fissures.
la couronne doit être élevée.
2
J.K. SMIT donne 50 k g / c m de surface ac-
Pour être logique, la détermination du poids tive de couronne pour les terrains tendres et
à appliquer à une couronne diamantee devrait 2
100 k g / c m (quelquefois un peu plus) pour les
tenir compte exclusivement du nombre et de terrains durs.
la surface de contact des pierres ; ce qui revient
à définir le poids limite par unité de surface 2
CRAELIUS indique 50 à 75 k g / c m de surface
qui peut être appliqué au diamant. active en formations de dureté moyenne.

107
Conclusion : Reiuai eue.

De ce qui précède, et compte tenu des di- Nous avons tenté de dégager des rensei-
mensions moyennes des couronnes, nouï sug- g n e n t , ts simples et pratiques, résultant de
gérons l'application de la règle simple suivante : très nombreuses et assez diverses indications
recueillies auprès de plusieurs constructeurs
Le poids à appliquer à une couronne diaman-
de couronnesxde carottage.
tee, sertie ou à concrétion, peut se tenir entre :
10 kg pour les terrains tendres Ces renseignements n'ont cependant aucun
et 30 kg pour les terrains durs, caractère absolu. N.
par millimètre de diamètre extérieur de la cou-
Chacun doit, à chaque^o^éraïion, dans cha-
ronne.
que terrain, avec l'outillage dont ¡1 dispose,
opérer lui-même les trois réglages :
- rotation
DEBIT DE CIRCULATION
- poids
Le réglage du débit de boue ou d'eau claire,
- débit
en carottage, doit permettre d'assurer une
pour obtenir, en fin de compte :
bonne évacuation des cuttings, sans cependant
— l'avancement maximum,
provoquer l'érosion des passages d'eau des
— le plus grand pourcentage de récupéra-
couronnes.
tion,

DIAMANT BOARD dit que la vitesse du — le plus faible prix de revient au mètre

fluide de circulation dans l'espace annulaire carotté.

entre les tiges de forage et les parois du trou


doit se tenir aux environs de 0,40 mètres/se-
conde.

J.K. SMIT précise qu'un fort débit est né-


cessaire dans un terrain abrasif pour éviter une
usure prématurée de la couronne, mais qu'un
faible débit facilite son affûtage en terrain par-
ticulièrement dur et polissant.
Conclusion :

On peut énoncer la règle suivante :

— Couronnes à diamants sertis :


régler le débit à 4 à 6 l i t r e s / m i n u t e par
millimètre de diamètre extérieur.

— Couronnes à concrétion :
régler le débit à 3 l i t r e s / m i n u t e par mil-
limètre de diamètre extérieur afin de
réduire l'érosion des matrices.

108
0.00

ftglm perméable

..•9A.c .. ...

¿&%,Tube 13 3 / 8 '
CTI.•:•-•( v i . o / V ' . i v :

Foré 17 3 / 8 t # e \ ^

^Aquifère^O|:v

• ;«'\^v?W.raJ:o. :.a. ;<

•^-,>^o,o.-.o. ,o; .:o;g:


,.<o'.-'.6'/<2. 0 0 ;

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^Crépine 6

3 ¿S3:." .o^-'OSl-.

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•°'-".<>:-eS .0- f.:r\--.P-.\3,-.C)^<

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'û- r ..' : r \ - V . O.v N J . v • Ç

Figure hors-texte 108-109


Mise en place de l'équipement
Tubes - Crépine - Gravier

— Elargissement du forage : Outils élargisseurs - Contrôle du trou - Rectitude -


Verticalité - Inclinomètres.
— Préparation d'une colonne de tubes • Calculs de poids.
— Manœuvre de descente - Assemblage des tronçons - Soudure.
— Cimentation - Calculs • Préparation du laitier • Injection.
— Pose des crépines - Accessoires - Cône de suspension.
— Introduction du gravier additionnel.
Risques - Méthode de sécurité.

ELARGISSEMENT DU FORAGE Outils élargisseurs rotary


Pour « élargir » le trou, de 12 1/8" à 17 3 / 8 " .
(Déplier la figure hors-texte, pages 108-109.) on emploie des outils ainsi constitués :

'V.
Un fût cylindrique creux, muni de filetages
Pour que l'on puisse mieux suivre le dérou-
API, sur cônes, est monté à la place de l'outil
lement des opérations, nous avons pris un
de forage, sous les masses-tiges.
exemple, celui qui fait l'objet du dessin sché-
matique représenté sur cette figure.
II est muni, vers le milieu de sa hauteur,
de trois molettes à dents dont la denture varie
Les dimensions en diamètres de forage et selon la dureté de la roche et qui travaillent
de tubage sont conformes au diagramme de comme les outils de forage à molettes, décrits
la page 77. à la page 66.

Après la mise en place d'un tube-guide de Il reçoit, à la base, l'outil de 12 1/8" qui a
2 0 " (500 mm environ) sur environ 2 mètres et servi à forer précédemment.
cimenté solidement sur toute sa hauteur, on
'peut supposer que l'ouvrage a été foré en
12 1/8", jusqu'au mur de la couche aquifère, Le diamètre extérieur d'encombrement est,
soit 75 mètres. pour notre exemple, de 17 3 / 8 " .

109
On peut, dans certains terrains, remplacer Ensuite, si le trou est rectiligne, mais trop
, / s
l'outil de pied (ici, 1 2 " ) par une pièce cylin- incliné, le fonctionnement de la pompe qui y
drique de même diamètre qui sert simplement sera installée risque d'être compromis.
de guide dans 'le trou déjà foré.

Il est difficile de forer droit dans un terrain


Par ce moyen, on évite toute déviation pen- hétérogène, comportant souvent de gros blocs,
dant l'élargissage. On a constaté, en effet, que susceptibles de faire dévier l'outil.
l'outil de pied avait tendance à amorcer un
autre trou dans la paroi de celui existant.
Si, comme déjà indiqué, on a placé, juste
au-dessus de l'outil, un train de grosses mas-
Il existe des élargisseurs de divers diamè- ses-tiges, le risque de déviation se trouve for-
tres, allant jusqu'à 2 2 " , avec une seule rangée tement réduit.
de molettes, mais si l'on place plusieurs éta-
ges superposés de molettes, avec des diamè-
tres extérieurs croissants, de bas en haut, à On estime qu'une déviation de
chaque étage, on peut élargir des forages à 0,25 % (25 cm pour 100 m)
des dimensions considérables. est insignifiante et sans aucune conséquence
pour l'équipement de l'ouvrage.

On a ainsi exécuté des trous de 12 pieds =


3,60 m de diamètre. Entre 0 , 2 5 % et 0 , 5 0 % , la déviation est
déjà plus sérieuse, mais pas encore très grave,
si, cependant, la rectitude est correcte.
Bien entendu, cette opération exige d'énor-
mes machines et de puissantes batteries de
pompes à boue, mais le procédé reste le même. Au-delà de 0,50 %, le fonctionnement de
certaines pompes peut s'en trouver affecté.

Pour notre exemple, le trou, foré en 12 1/8",


a donc été élargi en 17 3 / 8 " jusqu'à la cote Comment contrôler la rectitude
50 m.
et la verticalité ?

Les appareils ne manquent pas, mais, pour


les forages d'exploitation hydraulique où la posi-
tion du pied du sondage n'a pas une très grande
importance dans le plan vertical, il n'est pas
Contrôle du trou élargi
nécessaire de mettre en œuvre des moyens de
Rectitude - Verticalité haute précision comme ceux qu'utilise l'indus-
trie du pétrole.
On sait que l'ouvrage doit répondre à cette
double condition dont l'image nous est donnée
par le fil à plomb. Nous relevons les plus simples :

Pour contrôler la rectitude, il suffit de des-


Il convient de se rapprocher de cette ligne cendre un long tube métallique (6 à 8 m) muni
idéale, d'abord parce que la mise en place aux deux extrémités et au milieu de cercles
d'une colonne rigide de tubes ne serait pas ayant un diamètre un peu inférieur (10 à 20 mm)
possible dans un trou « coudé ». à celui du trou.

110
L'appareil doit descendre librement dans le Inclinomètres mécaniques
forage. Egalement fixé sur notre long tube, on place
un autre tube contenant un pendule terminé
Pour contrôler la verticalité, et mesurer l'in- par une pointe fine.
clinaison éventuelle, on trouve :
Un dispositif magnétique commando depuis
la surface ou par un mouvement d'horlogerie
lnclinomètres chimiques permet de présenter sous la pointe du pendule
un disque de papier qui se trouve ainsi perforé.
On fixe à l'intérieur du tube précédent, et La trace est au centre du papier si le trou
bien centré sur lui, un tube de verre de grosse est vertical. Elle en est d'autant plus éloignée
section et contenant sur environ la moitié de que la déviation est plus importante.
sa longueur une solution d'acide fluorhydrique
dont on a calculé la concentration en fonction
Inclinomètres optiques
du temps d'observation nécessaire. Le tube de
verre est hermétiquement fermé pour éviter Même montage que ci-dessus.
toute rentrée d'eau ou de boue.
Dans le tube se trouve du mercure sur une
certaine hauteur.
On descend l'appareil à une certaine pro-
fondeur (10 mètres par exemple) et on le laisse En haut du tube, un disque de papier sensi-
à cette place pendant le temps nécessaire à ble photographique (sensibilité dessous) percé
l'attaque du verre par l'acide. d'un petit trou au centre.

Par dessus le disque, une ampoule électri-


On remonte rapidement et on observe la
que dont l'allumage s'obtient depuis le sol ou
trace laissée par l'acide sur le tube. On peut
par un mécanisme d'horlogerie.
ainsi mesurer l'angle du plan d'attaque avec
le plan horizontal. C'est l'angle de l'inclinaison Le rayon lumineux qui passe par le trou cen-
à 10 m. Il faut, évidemment, changer de tube tral se réfléchit sur la surface libre du mercure
à chaque observation. et impressionne le disque en un point dont la
distance au., centre permet, après développe-
ment, de calculer l'inclinaison.
lnclinomètres thermiques
Pour mémoire, nous citerons les inclinomè-
tres à orientation qui permettent de mesurer à
Toujours fixé sur le tube métallique de 6 à
la fois l'inclinaison et l'azimut du forage en un
8 m, déjà décrit, se trouve un tube de verre
point donné.
contenant de la cire sur la moitié de la hauteur.
Dans la cire, une résistance électrique reliée Le plus simple est celui décrit précédem-
au sol par deux fils conducteurs attachés sur ment, sous le titre « inclinomètres thermiques »,
le câble de descente. et dans lequel on introduit un disque de ma-
tière plastique ou de verre portant, en un dia-
On descend l'appareil à la cote voulue, on mètre, une aiguille aimantée.
fait passer le courant pendant le temps néces-
Pendant que la cire est liquide, l'aiguille
saire à la liquéfaction totale de la cire et on
s'oriente vers le nord ; elle s'y fixe au moment
coupe le courant pendant une deuxième période
de la solidification.
nécessaire à la solidification.
II est facile, après remontée du dispositif,
On remonte le tout et on fait la même obser- de faire les deux mesures d'inclinaison et
vation que précédemment. d'azimut.

111
Tous les dispositifs déjà décrits ne donnent de diamètre auquel il est accroch Ce câble
qu'une valeur ponctuelle et nécessitent une métallique peut être remplacé pa un fil de
manœuvre a chaque mesure. nylon de résistance suffisante (fil t pêche).

Le procédé que nous allons indiquer pré- Le câble, enroulé sur un tamboi de t r e u i l ,
sente une série d'avantages non négligeables : passe sur une poulie montée dan.' le derrick
de la sondeuse ou sur un trépied, d. relie sorte
— il donne une mesure continue sur tout
qu'il soit rigoureusement au centn lu tubage
le forage en une seule manœuvre ;
à son sommet.
— avec un peu d'expérience, il permet de
La hauteur de l'axe de la poulie ar rapport
contrôler l'ouvrage dans les deux sens : recti-
au sommet du tubage, est netten. u définie.
tude et verticalité et même, bien qu'imparfaite-
Disons 3 mètres (cas de la figure)
ment, il donne une idée de l'orientation des
déviations ( a z i m u t s ) .
On laisse descendre le plomb ; 3 m au-
dessous du sommet du tube et on : ;te la nou-
On peut l'employer soit dans un trou non
velle position du câble par rapport : Jeux axes
tubé, soit dans un trou provisoirement tubé.
diamétraux perpendiculaires marqué à la pein-
ture par quatre points sur le bord d tube. Ces
quatre points pourraient, par exen le, consti-
tuer les quatre points cardinaux, i finis avec
une boussole.

Puis, on descend à nouveau de m et on


note la position correspondante du t bfe et ain-
Treuil si de suite sur toute la hauteur de mvrage.

ft/àstic/ue
Pa.re.nte.

C//cAe/V°-/O/r _ Contrôle- de la rectitude


et de la verticalité d'un Yora^e tubé Tente.

La figure ci-dessus est suffisamment expli-


cite. Le mobile appelé plomb est un petit cylin-
dre d'un diamètre extérieur inférieur de 5 à C/Jché /y°-/05- Dispositif de
6 mm au diamètre intérieur du tube (ou du dei <dér/<ac/or?$ .
trou).

Il comporte un œil de suspension placé Pour mesurer aisément les v; iations de


rigoureusement dans son axe et son poids doit position du câble par rapport au cer ; e du tuba-
être suffisant pour tendre le câble de 2 à 3 mm ge, le dispositif ci-dessus est reco mandé.

112
I! sera très facilement réalisé avec une PREPARATION ET DESCENTE
feuille de matière plastique transparente assez
D'UNE COLONNE DE TUBES
épaisse. Le plus grand cercle correspond au
diamètre du tubage supérieur du forage sur
lequel elle est placée. La colonne, approvisionnée sur chantier,
est composée de tronçons de différentes lon-
Les cercles concentriques qui y sont tracés gueurs.
sont équidistants — tous les 20 mm par exem-
ple.
Il importe de marquer en gros chiffres, à la
peinture, sur chaque tronçon, sa longueur exacte
A chaque position du « plomb », tous les
au centimètre près.
3 m, la feuille transparente doit être tournée
de telle sorte que la fente soit orientée dans
la direction que le câble tend à prendre sous
S'il s'agit de tubes filetés et manchonnés,
l'influence d'une déviation du trou.
la longueur est mesurée de bout en bout du
tube, comme s'il n'y avait pas de manchon.
Ainsi, avec un peu d'expérience, et en me-
surant l'angle que fait la fente avec les 4 points
marqués sur le bord du tube, on peut définir, Le chef sondeur prendra note, au fur et à
tous les 3 mètres, non seulement l'importance mesure de la descente, de la constitution de
de la déviation, mais aussi le changement d'azi- la colonne afin qu'il puisse connaître, à chaque
mut correspondant. instant, la position exacte du pied de la colon-
ne, de son sabot.
Le principe des triangles semblables per-
met de calculer la déviation en question.
Si l'on envisage de descendre la colonne
en la faisant flotter, elle devra être munie, à
On voit qu'à 3 mètres de profondeur, Ta
sa base, d'un sabot étanche reforable.
déviation en ce point, où se trouve le plomb,
sera le double du déplacement latéral du câble
au sommet de la colonne (ou à la gueule du Souvent, on coule à l'intérieur du tube infé-
puits). rieur un bouchon de ciment.

Il faudra multiplier par 3 la valeur du dépla-


cement observé pour connaître la déviation à Il existe des sabots constitués par un cla-
6 mètres de profondeur. pet sphérique ; le clapet et son siège, étant en
matière plastique, seront facilement reforés en
En règle générale, il faudra multiplier par fin d'opération.
(n + 1) la valeur du déplacement du câble à la
surface, pour obtenir l'importance de la dévia-
Ils sont vissés sur le tube de telle sorte
tion' à (3 n) mètres de profondeur.
que le clapet soit fermé de l'extérieur vers l'in-
térieur du tube et qu'il puisse s'ouvrir en sens
La règle précédente est basée sur le fait
inverse, par exemple, nous le verrons, pour une
que l'axe de la poulie se trouve à 3 m au-des-
cimentation.
sus du sommet du tubage, il faudrait la corri-
ger si cette distance était différente.
S'il s'agit d'une longue colonne, le risque
Cette méthode est simple ; bien que peu d'écrasement n'est pas négligeable, également
précise, H le est fort utile en forages d'eau. celui d'allongement à la traction (voir page 4 0 ) .

113
Réduction de poids Voyons, par l'exemple de notre forage (dé-
due au principe d'Archimede plier la figure hors-texte, pages 108-109), ce
Risque d'écrasement que devient notre colonne de tubes 13 3/8",
que nous supposons à faible épaisseur ( v o i r
Nous savons, page 41, qu'une colonne, des- page 42) et qui pèse, selon le tableau, 71,4 kg
cendue ouverte à sa base, dans un trou plein au mètre.
de boue de densité 1,3, se trouve allégée d'en-
viron 1/6 de son poids. Son poids — longueur 50 mètres — est :
71,4 X 50 = 3 570 kg.
Si, munie d'un clapet de pied étanche, nous
la faisons flotter, la valeur de la poussée verti- Si on la descend, ouverte à la base, dans
cale qui l'allège peut se calculer par la formule le forage plein de boue de densité 1,3, elle ne
suivante, qui, bien qu'approchée, donne une pèsera que
valeur suffisamment précise.
3 570X5 ,
= 2 975 kg.
Hd 2
6
P = X B
Si on la munit d'un clapet de pied, la pous-
P = poussée d'Archimède en kg sée d'Archimède qu'elle reçoit sera de :
3 / 8

H = longueur de la partie immergée, en mè- (13 = environ 13,4).

tres 5
° X 1 3
'
X 1,3 = 5 850 kg,4 2
'' "
d = diamètre nominal du tube (diamètre 2
extérieur) en pouces de très loin supérieure à son poids

B = densité de la boue.
Pour la descendre, il faudra l'alourdir en
versant, à l'intérieur, de la boue ou de l'eau,
En passant, notons que cette formule dérive
ce qui, en outre, réduira le risque d'écrasement.
des deux suivantes fort employées sur les
chantiers. Ce risque est peu important, d'ailleurs, pour
notre exemple, car un tubage de 13 3 / 8 " , épais-
Section d'un trou foré : seur 8,38, ayant un facteur

2
-VD/t de 339,7/8,38 = env. 40,
d
S - risquerait d'être écrasé par une pression exté-
20 2
rieure de 70 k g / c m (page 4 1 ) , de sorte que,
S = section en décimètres carrés si la colonne était vide, elle ne risquerait l'écra-
d = diamètre en pouces. sement, dans une boue à 1,3, qu'à partir de
Exemple : trou de 10 pouces. 70X10
= env. 540 mètres.
100 . . . . . .
1.3
S = = 5 décimètres carres.
20
2
(Le calcul aurait donné 5,05 dm .) Préparation du pied de la colonne
Nous verrons un peu plus loin que l'on peut
Volume d'un trou foré :
cimenter une colonne sur une portion supé-
rieure seulement de sa longueur.
2
Pour cela, il faudra utiliser une ombrelle de
V = Volume en litres cimentation.
H = Profondeur en mètres Si cette opération est envisagée, il convient
d = Diamètre du trou en pouces. de préparer la colonne en conséquence, en per-

114
forant plusieurs trous dans le tronçon où se MANŒUVRE DE DESCENTE
situera la base de la cimentation, de poser, au-
dessous de ces trous, un bouchon de ciment, ASSEMBLAGE - SOUDURE
et de fixer extérieurement sur le tube l'arma-
S'il s'agit d'une colonne de tubes casings
ture métallique et la toile de l'ombrelle qui
filetés et manchonnés, la manœuvre s'opère
seront tenues fermées, pendant la descente,
avec de simples colliers prenant appui sous les
par le collier de corde ou fil d'acier habituel.
manchons.

Penser à placer, s'il y a lieu, des arceaux S'il s'agit d'une colonne à souder, on doit
•de. centrage fixés par colliers sur le tubage. craindre que les colliers glissent et l'on doit
envisager de souder un peu au-dessous du
sommet de chaque tronçon deux ou trois petites
Enfin, si nous choisissons de suspendre la plaquettes qui supprimeront ce risque.
colonne de captage, à la base ou en tout autre
point de la colonne de soutènement — cas de Présenter, bien alignés, le nouveau tronçon
notre exemple — , il y a lieu de placer (voir figu- et la colonne déjà introduite, afin, s'il s'agit
re hors-texte, pages 108-109) au pied de cette de colonnes à manchons, que les premiers filets
dernière, ou au point choisi, une rondelle de se vissent normalement.
suspension, constituée par un anneau de fer
Continuer à visser lentement à la main, puis
rond, soudé par points à l'intérieur du tubage.
à la clé à chaîne, puis à la corde enroulée autour
du tubage, et enfin bien bloquer à la clé en fin
Toutes ces opérations — éventuellement de serrage.
d'autres du même genre — doivent être exé-
cutées avant le commencement de la manœu- Si les manchons s'échauffent anormalement,
vre de descente de la colonne, car celle-ci ne c'est l'indice d'une défectuosité de filetage, il
doit pas être interrompue par de tels travaux. vaut mieux dévisser, nettoyer, vérifier, grais-
ser et recommencer.

En outre, s'il s'agit de tubes casings filetés S'il s'agit de colonnes à souder, l'aligne-
e t manchonnés, il faut, très soigneusement, ment impeccable des tronçons avant la soudure
vérifier tous les filetages, les nettoyer à la est une nécessité absolue, si l'on veut obtenir
brosse* et les graisser, puis remettre en place une colonne bien droite, dont la descente sera
les bagues protectrices des filetages, qui doi- facilitée.
vent rester sur chaque tronçon, jusqu'au mo-
ment où il va être vissé sur les éléments qui On pourra placer deux ou trois règles spé-
le précèdent dans le forage. ciales comportant quatre bossages (deux par
tronçon) qui seront fixées, par des chaînes et
des étriers à v i s , sur chaque élément à souder,
Nous avons cru devoir rappeler ces diver- selon des génératrices. Les bossages ont pour
ses consignes, car, en les respectant, on sup- but de laisser un vide entre les règles et les
primera bien des causes d'incidents souvent tubes afin de pouvoir souder sans les déplacer.
f o r t graves.
Les tubes peuvent être préalablement chan-
freinés aux deux bouts, ou seulement sur un
bout.

Un intervalle de 2 à 3 mm doit être laissé


entre les deux pièces à souder, mais il faut

115
veiller à ne pas créer de trop gros bourrelets CIMENTATION
de soudure à l'intérieur.
But
Lorsque toute la colonne aura été introduite
dans le forage, elle sera suspendue par un fort
collier (quelquefois deux colliers superposés Cette opération consiste à remplir, par un
pour parer à un dévissage des boulons de l'un mélange à base de ciment, tout ou partie de
d'entre eux) reposant sur la partie bétonnée la hauteur de l'espace annulaire entre un tubage
et le tube-guide de la gueule du puits, et pre- et les parois du trou foré.
nant appui sous un manchon, ou sous les pla-
quettes soudées, comme déjà indiqué.
Le but à atteindre est de rendre étanche
Comme on le voit, la descente d'une colonne cet espace annulaire et d'empêcher la pollution,
est une importante affaire, elle demande « du par les eaux de surface, des nappes aquifères
métier », beaucoup de soin, pas d'énervement mises en production. -,
et de grandes précautions.

I! est, aussi, d'ancrer solidement dans le


Une équipe entraînée peut mettre en place
100 mètres à l'heure de tubes de dimensions terrain une colonne de soutènement et de la
moyennes (9 5/8" par exemple). protéger, du même coup, contre les attaques
corrosives de certaines eaux.

Extraction d'une colonne


Si l'on emploie seulement du ciment et de
Si, malgré toutes les précautions, la colonne l'eau, le dosage est d'environ 40 à 50 litres
s'arrête en cours de descente, soit parce que, d'eau pour 100 kg de ciment, ce qui donne en-
le trou n'étant pas rectiligne, elle est venue
viron 75 litres de « l a i t i e r » de ciment à 1,9 de
s'appuyer sur le coude du forage, soit parce
densité.
qu'un bloc, détaché de la p a r o i / e s t venu l'im-
mobiliser en un point quelconque, il faut tenter
au plus t ô t de la remonter. Pour faciliter le calcul des quantités d'eau
et de ciment à employer pour obtenir un cer-
L'opération est souvent difficile à réaliser
tain volume de laitier, on peut utiliser l'abaque
au t r e u i l , surtout s i , comme on est tenté de le
de la page suivante. L'exemple qui y figure
faire trop souvent, on a essayé d'enfoncer la
colonne en effectuant plusieurs petits mouve- indique la marche à suivre.
ments alternés de montée et de descente.
Etant donné qu'il faut souvent agir très vite
Il s'agit alors d'une « instrumentation », d'un pour les opérations de cimentation, l'usage de
repêchage, et les méthodes à employer seront
ce graphique fera gagner beaucoup de temps
décrites au chapitre spécial (page 181).
sur les chantiers.

Si, pour réduire le risque de filtration de


l'eau hors du ciment au moment du pompage,
on ajoute de la bentonite, le dosage à employer
est le suivant : 70 à 75 litres d'eau, 3 à 5 kg
de bentonite pour 100 kg de ciment.

116
Vitine fermée
Vanne ouverte

lete de Lait Je ciment


ci mentation

Tube §uì
2.C

£àit de ciment

Psion ou
JSouchon
de séparation

• ; : : \ ; r ' a ^ ' . ' ;


• • » T T I • • •, *

introduction du lait Je ciment


Attente de la prise du ciment
Cliché N° Ì09 _ C/me n Ut ion d'une
colonne de tubage
Figure hors-texte 116-117

6
Ce mélange retarde quelque peu le temps Tìbie d'ilìmenlilion
de prise et n'occasionne qu'un faible retrait
à la prise.

s
Cliché N l"OS _ Mixer de cimentàtion

représentés sur la figure ci-dessus : une table


de service pour recevoir et ouvrir les sacs de
ciment et un deuxième j e t pour compléter le
brassage du mélange.

On a prévu également un registre, à la sor-


tie de la trémie, pour régler le débit de ciment.

Si l'on a choisi d'ajouter de la bentonite au


mélange, il sera plus facile de diluer d'abord
la bentonite dans l'eau et de « gâcher » le ci-
PREPARATION DU LAITIER DE CIMENT ment ensuite.
( Détermination du poids do ciment et du volume d'eau
-
h employer pour obtenir un volume donne de laitier 9 1,9 )
Exemple « Pour préparer 6 0 0 litre» de laitier, H faut environ
8 0 0 kgs de ciment et 3 S 0 litres d ' e a u .
Le mélange peut être « recyclé », si cela
est nécessaire, afin d'obtenir un « laitier » par-
Il ne faut employer qu'une eau très pure. faitement homogène.

Lè temps pendant lequel on peut manipu-


ler à la pompe le lait de ciment ainsi constitué
Mode opératoire
varie avec le type de ciment employé.
(Déplier la figure hors-texte, pages 116-117.)
Le ciment PORTLAND lent convient pour
les ouvrages profonds, sa durée de pompabilité
est de l'ordre^de--4^a 5 heures. Avant toute chose, il faut calculer avec pré-
cision le volume de ciment à injecter, puis, le
• Le ci nent courant, employé en construc- volume de la boue qui devra chasser le laitier
tion, peut être pompé pendant près de 2 heures de ciment et le mettre en place. Pour la boue,
seulement. le calcul devra tenir compte du volume des
canalisations de refoulement de la pompe et
Le ciment rapide n'est pratiquement pas
du volume intérieur de la colonne à cimenter.
employé, on ne peut plus le pomper après
40 minutes.
Ces évaluations sont très importantes, elles
La préparation du mélange s'effectue avec conditionnent souvent le succès de l'opération ;
un mixer dont nous avons déjà parlé (page 82), elles seront facilitées par l'emploi des formules
mais il est bon d'y adjoindre les accessoires simplifiées de la page 114.

117
Pour faciliter l'adhérence du ciment sur la
V = — (17,4 — 1 3 , 4 ) = 3 075 litres envi-
2 2

paroi extérieure de la colonne, il est bon de 2 ron de laitier de ciment.


nettoyer l'espace annulaire en faisant circuler,
pendant environ une heure, une boue neuve,
Le volume de boue nécessaire est égal au
non contaminée, puis, juste avant l'opération,
volume intérieur de la colonne :
d'envoyer un à deux mètres cubes d'eau der-
rière cette boue. 50
2
V = — - 12,7 = 4 000 litres environ
2
Tout ayant été rassemblé, on vérifiera une
dernière fois les calculs et l'appareillage et on (12,7 est le diamètre intérieur, exprimé en
pouces, du tube 13 3 / 8 ) ,
pourra procéder au mixage du lait de ciment
auquel il faut ajouter le volume^des canalisa-
en ne perdant pas de vue que toute l'opération tions de refoulement de la pompe. \
devra être achevée avant la fin du délai de
pompabilité du mélange.
Pour obtenir 3 075 litres de laitier, l'abaque
de la page précédente indique qu'il faut em-
Il existe de nombreuses méthodes de cimen- ployer environ : \
tation. Certaines, pour de grandes profondeurs,
4 000 kg de ciment
nécessitent un matériel important et un per-
et 1 750 litres d'eau.
sonnel hautement qualifié. On les confie géné-
ralement à des entreprises spécialisées.
La,colonne 13 3/8 est suspendue librement
dans le forage par un ou deux colliers prenant
Celle que nous décrivons ici est très sim- appui sur le tube-guide, bétonné, à ia surface.
ple, elle est réalisable avec l'outillage courant
d'un chantier de forage. Elle n'est pas plus dif- Elle est munie d'une ou deux rangées, d'ar-
ficile à exécuter qu'un remplacement de boue ceayx de centrage pour qu'elle se tienne bien
de circulation par exemple. Il suffit de bien dansai'axe du forage.
savoir à l'avance ce qu'il faut faire et de l'en-
treprendre calmement, mais résolument. Le sommet de la colonne est coiffé par une
pièce dénommée tête de cimentation qui com-
(Déplier la figure hors-texte, parges 116-117.) porte une large ouverture, dénommée « porte »,
pouvant être hermétiquement fermée par un
Le dessin représenté sur cette figure cor- bouchon vissé ou boulonné.
respond à la cimentation de la colonne de sou-
tènement de 0 à 50 m que montre la figure Cette tête porte une dérivation latérale mu-
hors-texte précédente (pages 108-109). nie d'une vanne qui la relie à la pompe à boue.

Le volume de l'espace annulaire entre le ter-


La tête de cimentation est vissée sur le
rain foré en 17 3 / 8 " — environ 17,4 — et le tube et elle doit résister à la pression relative-
tubage de 13 3 / 8 " — environ 13,4 — est donné ment élevée à laquelle l'injection peut être
par les formules de la page 114. opérée, notamment pour des ouvrages profonds.

118
" La colonne et l'espace annulaire se trouvent ter que le lait de ciment n'ait tendance à refluer
donc pleins de boue neuve ou d'eau claire. dans le tubage, et cela pendant le temps néces-
saire à la prise.

On introduit par la « porte » de la tête de


Le temps de prise est de : 24 heures pour
cimentation un piston, représenté sur la figure
les colonnes superficielles et de 48 heures pour
hors-texte (pages 116-117), exécuté en maté-
les autres.
riaux pouvant être reforés : bois, caoutchouc
ou matière plastique, et dont le diamètre lui
Une remarque : l'opération est plus facile
permet de coulisser à l'intérieur du tubage.
si les viscosités du laitier et de la boue sont
Deux ou trois rondelles minces de caoutchouc,
très proches l'une de l'autre.
un peu plus grandes que l'alésage de la colon-
ne, assurent une suffisante étanchéité à ce
piston. La viscosité de la boue se trouve réduite
précisément par l'opération de remplacement
conseillée au début.
La porte est refermée après qu'on ait véri-
fié que le piston se trouve bien engagé dans Celle du lait de ciment peut être accrue par
le tube juste au-dessous de la tubulure latérale. l'adjonction de bentonite aux proportions indi-
quées page 116.

On envoie alors le lait de ciment sous la


Comme on le voit, la cimentation est une
pression de la pompe à boue (ou d'une pompe
opération simple.
spéciale).

La rapidité en est la condition essentielle.


Lorsque tout le volume a été introduit, on
refoule après le ciment, le volume de boue préa- Une cimentation « ratée » entraîne le plus
lablement calculé pour que le ciment ait com- souvent la perte de l'ouvrage.
plètement évacué le tube, qu'il soit remonté
dans l'espace annulaire en l'occupant entière- Pour les forages profonds, il est utile de
ment. On doit alors le voir apparaître au niveau contrôler là/position du ciment derrière le
du sol.
tubage.

A ce mloment, si les calculs de volumes On y parvient par la thermométrie ; on sait


sont corrects, le piston doit se trouver au- que la prise du ciment provoque une élévation
s du pied de la colonne et l'on doit avoir de température qu'on peut détecter par l'inté-
dans la partie basse de celle-ci un bouchon rieur de la colonne.
constitué par un mélange de ciment et de
boue. Il nous reste à dire un mot de la cimentation
d'une portion de tubage.

Ce bouchon et le piston seront très faciles


Dans ce cas, on décide de cimenter seule-
à rgforer lorsqu'on aura l'assurance que le
ment la partie supérieure de la colonne sur une
ciment a terminé sa prise. longueur donnée.

Il y a lieu, maintenant que les mouvements A cette cote, on aura déjà pratiqué dans le
de lait de ciment et de boue sont effectués, de tronçon correspondant du tubage plusieurs trous
maintenir la pression sur tout le circuit pour évi- par où passera le laitier de c i m e n t et, un peu

119
au-dessous de ces trous, on aura coulé un bou- Dans ce chapitre de cimentation, il faut
chon de ciment sur un ou deux mètres (pages dire qu'on peut fort bien cimenter un espace
114 et 115). annulaire entre un tube d'extension de crépine
et une colonne de soutènement. Le ciment est
injecté généralement par les tiges.
Au moment de la descente de la colonne,
on aura fixé autour du tubage une ombrelle de
cimentation, ainsi constituée : On peut poser un bouchon de ciment, à
n'importe quelle cote, par-dessus une colonne
— un collier inférieur destiné à être forte- de boue qui sert de coffrage.
ment serré sur le tube et sur lequel sont fixées
de longues lames minces et flexibles d'acier ;
On peut même, après perforation d'une
— à l'intérieur de ce dispositif, un fourreau colonne de soutènement déjà en place au moyen
de forte toile en forme de cône, solidement de balles tirées par un appareil spécial, faire
serré à sa base autour du tube. une cimentation d'une portion quelconque de
cette colonne.

L'ensemble se présente comme une om- Il y aurait encore bien d'autres applications
brelle, ou mieux comme un parapluie retourné à citer, mais, en général, on peut dire que peu-
par le vent. vent être aisément résolus tous les problèmes
de

l e s baleines qui, à ce moment, se trouvent — scellement de colonnes,


à l'extérieur du cône, sont représentées ici par
les lames d'acier et la toile se trouve donc à — consolidation de terrains,
l'intérieur de ces lames, comme celle du para-
pluie. — isolation de nappes,

très simplement par les méthodes de cimen-


Au moment de la descente, l'appareil ayant
tation.
été placé de telle sorte que les trous se situent
à peu près au milieu de sa hauteur, les lames 'V.
d'acier sont provisoirement maintenues, par une Pour terminer, nous rappellerons qu'il existe
cordelette ou un mince fil d'acier, en position des entreprises spécialisées et hautement qua-
repliée. lifiées dans l'application de ces procédés.

La colonne étant descendue à sa position Pour des opérations importantes ou délica-


définitive, on peut procéder à la cimentation de tes, il est raisonnable de leur confier ce travail
toute la portion comprise entre la cote de l'om- qu'elles exécuteront, sans doute mieux, et pro-
brelle et le sol. bablement pas plus cher, que ne pourrait le
faire un entrepreneur moyen de forage d'eau.

Le volume de ciment ayant été calculé en


conséquence, sous la pression de refoulement
du laitier, la cordelette est rompue, l'ombrelle
s'ouvre constituant ainsi un coffrage efficace et
le ciment reflue au sol, en fin d'opération com-
me précédemment.

120

4
POSE DES CRÉPINES fileta^ à t , r û i l
(
Ir tube.-<iuidt de, cuiller I
On trouvera, aux pages 44 à 59, tous les ren-
seignements sur la construction, le choix et
la position, dans une formation donnée, des
crépines de forages d'eau.

P'afee qu'elles font partie de l'équipement


de l'ouvrage, nous devons donner maintenant
quelques indications sur leur installation dans
une colonne de soutènement dont nous venons
d'achever la pose et la cimentation.

Mise en place dans une formation


aquifère non forée
— Cuillérage —

Le sabot en forme de trousse coupante est


généralement exécuté en fonte.

Un raccord spécial, fileté droite et gauche,


permet d'opérer, en fin d'opération, le dévis-
sage de la colonne de manœuvre et de cuillé-
rage.

On voit que ce raccord comporte deux file-


tages femelles, l'un, extérieur, reçoit la crépi-
ne ; l'autre, intérieur, reçoit un tube, montant
jusqu'au sol, qui a servi à descendre le tout
au fond et à'yJ'intérieur duquel sera introduite,
au bout de son câble, la cuillère avec laquelle
le sable sera retiré de la formation pour faire
place à la crépine.

Une série de trous percés dans le raccord


droite-gauche facilite la manœuvre de la cuil-
£. T-A. fitse mfiticepdr tt#nèr*$erf<Wertyin* JOHttlOft lère et réduit la rentrée de sable dans la cré-
darrj 4Jfi* format'on ^vifirrt Mb/*vi? "on -forée
pine pendant sa mise en place.
Cette opération suppose que la formation
aquifère est constituée exclusivement par des L'appareillage repose donc, au début de
sables moyens ou fins. l'opération, sur le t o i t de la formation, au niveau
du sabot du tubage.
On suppose que le trou a été tubé et cimen-
té jusqu'au t o i t de la couche aquifère. Pour faciliter la descente, on peut injecter
de l'eau dans le tube de guidage de la cuillère.
La mise en place peut s'effectuer directe-
ment avec l'équipement représenté sur les deux Au fur et à mesure de l'extraction de sable
figures ci-contre et ci-dessus. par la cuillère, la crépine descend et l'opération

121
est arrêtée lorsqu'elle a atteint la position pré- par le jet sous pression, sont remontés au j o u r
vue. par l'espace annulaire, ou, s'ils sont très fins,,
retombent dans la crépine d'où il faudra lea
A ce moment, en tournant à droite, la colon- extraire, ensuite, par cuillérage. 1
.
ne de guidage de la cuillère, celle-ci se dévisse
au raccord spécial qui peut être ainsi récupéré Comme précédemment, à cause du raccord
et qui est remonté avec elle. droite-gauche, la ligne de sonde pourra être
dévissée et remontée en fin d'opération.
Ce dispositif nécessite, il faut bien le dire,
un terrain exceptionnel ; cependant, si le sabot Cette méthode, comme la précédente, e s t
rencontrait un obstacle rocheux qui l'arrête dans rarement utilisable, d'abord parce qu'un terrain
sa descente, on pourrait — si le diamètre du permettant de les employer ne se présente pas
tube de guidage le permet — descendre un outil fréquemment, ensuite parce que — si là forma-
de forage rotatif ou à percussion pour broyer tion l'exigeait — on ne pourrait pas placer de
les éléments durs rencontrés. gravier autour de la crépine.

La colonne de guidage étant remontée, l'ob-


turation du sabot est opérée par un bouchon Mise en place dans une formation
reforable ou une injection de ciment. aquifère ouverte par un forage préalable
— Recommandations —

En reprenant l'exemple de la figure hors-


— Affouillement —
texte (pages 108-109), on voit qu'après tubage
et cimentation jusqu'au t o i t de la couche aqui-
fère, il y aura lieu de retirer du trou, foré en
rïletà$e pour
12 1/8 jusqu'au mur de cette couche, tous les
cuttings qui s'y seront accumulés.
paur train de tic

Un nettoyage copieux s'impose

Si cela était nécessaire, on pourrait même


élargir le trou à un diamètre supérieur au dia-
mètre frttérieur de la colonne de soutènement.

AU- Sabot i c/àfiet A cet effet, il existe des outils expansibles,


constitués par deux lames mobiles qui peuvent
On fixe au bas de la crépine un sabot cons- s'écarter de l'outil après avoir traversé le tube
titué comme indiqué ci-dessus. et qui permettent d'enlever un à deux pouces
de terrain sur les parois du trou.
La partie centrale est conique et filetée à
gauche pour recevoir un raccord droite-gauche A la remontée, les lames, au contact du
vissé au bout du train de tiges qui servira à .tube, reprennent leur place initiale et l'outil
descendre la crépine et par lequel on injectera peut être ramené au Jour.
l'eau sous pression.
Par ce moyen, on éliminera la majeure par-
Trois ailettes soudées sur le sabot facilite- tie du cake et nous avons vu, page 87, que
ront le dévissage en fin d'opération. cette opération était nécessaire.

La crépine est donc descendue au toit de Elle présente cependant un risque d'éboule-
la couche aquifère et les éléments, désagrégés ment important.

122
JBU -Cône de ^uspen^/on et j e j «3<rce*JJO/rv»j

• Le raclage du cake peut s'opérer avec Un Cône de suspension


« hérisson » lesté au bout d'un câble ou fixé
sous le train de tiges. Le risque d'éboulement Cette pièce permet de réaliser la meilleure
est moins important, mois l'efficacité s'en res- solution de pose d'une crépine.
sent. Elle présente les avantages suivants :
\ On peut aussi employer une solution de — Suspension de la crépine par le haut (pas
sels de soude (pyrophosphate - hexamétaphos- de risque de flambage).
phate- etc.) qui, avec un très faible dosage,
— Facilité de mise en place du gravier (nous
désagrège et dissout les argiles bentonitiques
y reviendrons un peu plus l o i n ) .
de la boue.
— Etanchéité de l'espace annulaire (pas de ris-
Nous avons vu aussi, pages 88 à 94, qu'il
que de soulèvement du massif de g r a v i e r ) .
existait un produit de circulation, le REVERT,
— Possibilité de rajouter du gravier, si néces-
dont l'emploi, précisément aux derniers instants
saire.
qui précèdent la mise en place de la crépine,
est tout particulièrement indiqué. — Facilité de mise en place et, ultérieurement,
d'extraction de la crépine.
L'ouvrage étant bien préparé, nettoyé et ca-
libré au diamètre voulu, la pose de la crépine — Facilité de développement du forage.
sera plus facile et son fonctionnement plus — Facilité de nettoyage de l'intérieur de la cré-
efficace. pine.

123

4
L'équipement représenté sur le schéma de Joint supérieur
la page précédente se compose des éléments
suivants. Le dispositif précédemment décrit : Cône de
suspension, ne pose à ce sujet aucun problème.
— Cône de suspension exécuté en tôle,
comportant un dispositif d'attache à baïonnette Si, au contraire, la crépine et son tube d'ex-
pour la mise en place et éventuellement l'ex- tension ne sont pas suspendus au tube de sou-
traction de la crépine, quatre fenêtres pour la tènement, mais restent libres à l'intérieur de
mise en place du gravier dans l'espace annu- celui-ci, il y a lieu d'obturer l'espace annulaire
laire et un cercle extérieur qui viendra se poser entre ces deux tubes.
sur la rondelle de suspension insérée dans le
Plusieurs dispositifs sont prévus.
tubage (page 115).
— Si le jeu entre les tubes est peu impor-
— Obturateur, également en tôle et muni
tant (moins de un pouce sur le rayon), on peut
aussi d'un dispositif à baïonnette. Cette pièce,
placer en tête, soit un joint en plomb qui sera
descendue danis le cône de suspension à la
évasé et serti par un tampon conique',-descendu
fin du développement, isole l'intérieur de la cré-
au bout des tiges, soit un joint souple én ma-
pine du massif en gravier.
tière plastique ou en caoutchouc qu'on pourra
— Tube d'extension, placé entre le cône de descendre après coup dans l'espace annulaire
suspension et la crépine, est au même diamè- en le poussant par un tube dans l'intercolonne.
tre et en même métal — de préférence — que
— Si le jeu est important, la seule solution
la crépine.
est de poser un anneau de ciment prenant appui
— Crépine (voir pages 44 à 5 9 ) . sur le massif en gravier. On peut utiliser une
couronne percée de trous et descendue autour
— Sabot. La crépine peut recevoir un sabot du tube d'extension au bout de tiges. On injec-
à clapet dont nous avons déjà parlé, page 122. te le volume de laitier prévu et on remonte le
tout pour un important lavage.
Cette pièce avec le raccord droite-gauche
peut servir à descendre la crépine et éventuel-
lement son tube d'extension, si l'on n'utilise Arceaux de centrage
pas le dispositif à baïonnette déjà décrit.
Il est recommandé de placer en un ou plu-
Cette méthode de mise en place est toute sieurs points de la colonne de captage : crépine
indiquée pour de courtes crépines qui peuvent et tube d'extension, des arceaux de centrage,
ne pas être suspendues, mais qu'on laisse repo- ou centreurs à lames, constitués par deux ba-
ser sur le fond du forage. gues fixées sur la crépine (ou le tube)..et réu-
nies par trois ou quatre lames. L'écartemerit des
Elle permet, si la crépine se trouve arrêtée bagues règle le diamètre extérieur.
dans sa descente, d'injecter, par les tiges qui
la supportent, de l'eau sous pression ou de la
boue pour faciliter cette descente.

Enfin, on peut descendre la crépine dans un


massif de gravier préalablement posé dans le
forage. A cet effet, l'injection d'eau provoque
l'affouillement du gravier et permet à la crépine
de descendre sous le poids du train de tiges.

124
Artes fermées Chargement

fBra^t
S boue
1 -Circulation _ A et B remplis de Clavier 3 _ E3 débite le gravier sur le forage
Sont isolés, A esc en remplissage

Chargement

fàrage.

2 _ A débite
Ml m
le gravier ji/r le ibràge •4 _ A débite ji/r le forage
B est isole B est en remp/issa^e

Figure hors-texte 124-125


INTRODUCTION DU GRAVIER Dans ce cas, le gravier jouera le rôle de
stabilisateur de formation et préviendra les
ADDITIONNEL éboulements ou les déformations de la colonne
de captage.
Cette opération est délicate, elle peut occa-
ionner de graves incidents si certaines pré-
La granulométrie du gravier sera alors juste
autions ne sont pas prises.
un peu plus forte que la moyenne de celle du
terrain et l'ouverture de la crépine restera celle
Nous avons exposé — pages 49 à 52 — la qui a été définie par l'analyse de la formation
écessité ou l'intérêt d'interposer un massif aquifère.
n gravier entre la crépine et la formation. Nous
appellerons d'abord les conclusions de cet ex- Nature du gravier
osé :
Le gravier à employer doit être siliceux (non
calcaire), à grains « r o u l é s » .
) Le massif de gravier est indispensable Les graviers concassés ne peuvent absolu-
ment pas convenir.
—"-si. le terrain aquifère est constitué par
es sables fins, Le matériau doit être soigneusement criblé
et lavé.
— si le terrain est « uniforme » (pente à pic
e la courbe granulométrique). Mise en place du gravier
Dans ces deux hypothèses, la composition — Introduction par gravité.
lu gravier sera définie d'après la courbe de
Lorsqu'il s'agit de forages peu profonds et
analyse granulométrique, afin que sa perméa-
de gros diamètres, la méthode la plus simple
l l i t é soit de l'ordre de. 4 à 6 fois plus grande consiste à placer entre les deux colonnes (sou-
lue celle du terrain (page 5 0 ) . tènement et captage) un tube, aussi gros que
possible, descendant presque au fond, et muni
Ainsi l'on pourra placer une crépine plus
d'une trémie entonnoir à sa partie supérieure.
ouverte » que celle qu'on aurait employée 'V.
i elle avait été en contact direct avec la for- Ce procédé permet de contrôler l'opération
nation. et de situer exactement le niveau du gravier. Le
tube constitue, en effet, une sonde efficace et
Il en résultera une augmentation de la capa-
permanente.
ité spécifique (débit pour un mètre de rabat-
ement). II ne se produit pratiquement pas de sépa-
ration du gravier si l'alimentation de la trémie
L'analyse granulométrique et son interpré- est régulière et continue.
ation'pour les caractéristiques du gravier sont
— Phénomène de « séparation » du gravier et
iénéralement exécutées par le constructeur des
répines d'après les échantillons prélevés dans s e s conséquences.
e terrain (page 2 6 ) . Ce fait présente une importance considéra-
ble et croissante avec la hauteur de chute du
gravier, donc avec la profondeur de l'ouvrage.
.) Le massif de gravier est facultatif, mais,
Les gros éléments ont tendance à se ras-
> cependant, toujours profitable
sembler et à se séparer des fines particules
• — si le terrain est « grossier », ou s'il s'agit qui se groupent, elles-mêmes, en des zones
le formations compactes. différentes et superposées.

125
Il est démontré qu'un gravier d'un diamètre «séparation », de recourir au procédé suivant
donné descendra quatre fois plus vite qu'un dont nous recommandons l'application.
gravier de même nature ayant un diamètre deux
— introduction en circuit continu sous pression-
fois plus petit.
Nota : Pour bien suivre les explications c i -
Un gravier composite aura donc tendance dessous, veuillez déplier à gauche la figure
à se dissocier de telle sorte que les gros élé- hors-texte située entre les pages 124 et 125 et
ments se rassembleront en bas, et les fins s'ins- à droite celle placée entre les pages f28 et
talleront par-dessus. 129.

Les conséquences de cette « séparation »,


Pour les forages profonds, généralement de
de ce « classement », sont multiples. plus faibles diamètres, il n'est pas possible
d'utiliser le tube à entonnoir et le moyen le
Il peut d'abord en résulter des détériora-
plus couramment employé consiste à introduire
tions de la crépine. Elle nuit à la fonction de
le gravier dans une boue légère ou dans de
filtre complémentaire de la formation qui est
l'eau, en circulation inversée, en utilisant la
son principal rôle.
pompe à boue du chantier.

Dans les zones où sont rassemblés les L'équipement de surface à réaliser est r e -
gros grains, des entrées de sable fin de la for- présenté par le schéma (figure de gauche).
mation peuvent se produire dans la crépine,
tandis que, dans les endroits où n'existent que Il se compose de deux réservoirs cylindri-
les éléments fins, une obstruction partielle des ques verticaux à fond conique et à couvercle
ouvertures peut réduire le débit. ouvrant, mais étanche dans sa position f e r m é e .

8 vannes à fermeture et ouverture rapides


Le phénomène ne se produirait évidemment
sont nécessaires.
pas, si le gravier était « uniforme », mais un
"*y.
tel matériau, difficile à obtenir, est d'un prix
Tout le dispositif est monté « en série » —
f o r t élevé.
comme l'indique la première figure — entre la
pompe et l'espace annulaire du forage.
Cependant, lorsqu'il s'agit d'un massif sta-
bilisateur de formation, le supplément de dé- La figure hors-texte de droite montre qu'à
pense n'est pas une charge considérable, com- l'entrée du forage se trouve un manomètre, et
paré au prix de revient des autres opérations nous verrons tout à l'heure qu'il est préférable
de l'ouvrage e t l'on aura souvent intérêt à re- qu'il soit enregistreur.
chercher un tel matériau.
En surface, l'espace annulaire entre le tu-
Si, par contre, on se trouve en présence bage de soutènement du forage et le tube
d'une formation fine et « u n i f o r m e » , le gravier distributeur de gravier doit être hermétique-
à employer, nous l'avons vu, ne doit pas être ment fermé par un presse-étoupe ou, mieux,
« uniforme » et il aura une granulométrie mixte. par un obturateur SHAFFER (Blow out preven-
Dans ce cas, il est préférable, pour éviter la ter).

126
Dans ce dispositif, le gravier « suspendu » Chaque réservoir est muni à la base d'une
dans,la boue légère ou l'eau de circulation, vanne de vidange crépinée qui peut laisser pas-
refoulé par la pompe, s'installe de bas en haut ser l'eau contenue dans le gravier pendant le
autour de la crépine. remplissage sans que le gravier lui-même ne
puisse sortir.
Une décantation se produit, le gravier dé-
pose et la boue traverse seule la crépine et Entre les schémas 1 et 2, on a rempli les
sort du forage par le tube distributeur qui repose deux réservoirs de gravier.
par sa portée conique sur le cône de suspen-
sion, au-dessous des fenêtres. (Voir descrip- L'opération peut se faire à la pelle ou,
t i o n du cône de suspension, page 123). mieux, avec des sacs, d'autant qu'un gravier
de qualité est souvent livré en sacs.

La boue sortant du tube distributeur est re-


prise par la pompe et remise en circulation. A la phase 2, c'est le réservoir de gauche,
A, qui envoie son gravier dans le forage, toutes
les vannes du réservoir B étant fermées.
L'opération s'effectue en circuit continu,
elle se déroule de la façon suivante :
La phase 3 montre que, pendant que B dé-
bite sur l'ouvrage, on en profite pour remplir le
Les vannes du schéma de gauche sont re-
réservoir A.
présentées par des cercles noirs pleins si elles
sont complètement fermées, un cercle blanc
La phase 4 indique, à l'inverse, que B est
indique une vanne complètement ouverte. L'une
en remplissage pendant que A se vide.
des vannes est réglable, elle est représentée
par un cercle à demi-noirci.
Dans le forage, le niveau du gravier s'élève
de manière^ continue dans l'espace annulaire.
Sur chacun des deux réservoirs, le couver- 'V.

c l e fermé est représenté par un rectangle noir, Pendant ce temps, remarque très importan-
le rectangle blanc indique que le couvercle est te : la section libre de passage de la boue à
ouvert pour permettre le chargement en gravier. travers la crépine diminue progressivement et
la pression de refoulement (manomètre) aug-
La première partie (phase 1) représente mente régulièrement.
l'opération de contrôle de la circulation. Les
deux réservoirs, à ce moment, sont isolés du La pression atteint son maximum au moment
circuit par la fermeture de toutes leurs vannes. où le gravier atteint le niveau AB qui est la
cote du sommet de la crépine.
L'examen des autres phases du schéma per-
met de comprendre facilement la succession A partir de cet instant, si la pompe continue
des opérations, un réservoir étant en remplis- à refouler, l'écoulement de la boue ne peut plus
sage pendant que l'autre se vide sous la pres- s'opérer qu'à travers le massif de gravier pour
sion de la pompe. pénétrer à l'intérieur de la crépine.

127
L'écoulement se trouve donc brusquement Au-dessus de la crépine principale se trouve
et considérablement freiné et la colonne de cap- un tronçon de tube plein de même diamètre
tage, en particulier la crépine qui, placée plus et d'environ 3 m de longueur.
bas, est plus vulnérable et plus fragile, se
Au-dessus de ce tronçon, un deuxième tron-
trouve exposée à une importante surpression
çon de crépine de 1,50 m environ de même dia-
dont les conséquences peuvent être graves.
mètre et même ouverture que la crépine prin-
Les exemples ne manquent pas de destruc- cipale.
tions d'ouvrages provoquées par cette circons- Enfin, encore au-dessus, le tube plein d'ex-
tance. tension.
Pour éviter ce danger, on a imaginé le dis- Le tout est supporté par le cône de suspen-
positif représenté par le schéma ci-dessus. sion ou même placé simplement dans le forage.

128
Tresse - etoupe.
ou B.Q.R "X

"Refiou/ement
« de le pompe a bouc

7ï<Ses du forage

Aaionnettc de /obcui-atew
Bàionnette_
Casing

ñnde//e de suspension
distributeur
Cone de suspension
Fìrnctr de gravier
Ohtunàteur-

0
* "s
*)
M

il
ff/je en placo du^nav/èn
Sous pns~ss/on
en forcer profoj-ict

SI
Jrcen/x de 7 _ Montage
e
dass/ejue
centrée

Figure hors-texte 128-129


tion pour arrêter l'opération, la pression recom-
mence à s'élever puisque la section de passage
du fluide liquide (boue ou eau) à travers ce
tronçon de crépine diminue progressivement.

La courbe reprend donc son ascension, et


tend vers son maximum de sécurité au moment
où le gravier atteint la cote d'extrême limite EF.

Les changements d'allure de la courbe —


automatiquement tracée si l'on dispose d'un
manomètre enregistreur — nous renseignent
donc clairement sur la position du niveau supé-
Temps rieur du gravier dans l'espace annulaire.

Un premier « signal avertisseur » est donné


. Pour comprendre le fonctionnement du sys- par l'apparition du palier ; on sait qu'à ce mo-
tème, reportons-nous au graphique ci-dessus ment, le gravier recouvre entièrement la cré-
(non dimensionnel). pine inférieure et l'on doit alors arrêter la
pompe.

En abscisses figurent les temps et, en or-


données, les pressions relevées par le mano- Cependant, si l'on désire ajouter encore un
mètre (si possible enregistreur) placé à l'en- peu de gravier — ce qui est recommandé — ,
trée du mélange boue (ou eau) et gravier, dans on peut le faire, prudemment, à débit réduit,
l'espace annulaire. et l'on dispose, pour cela, de tout le temps cor-
respondant au palier de la courbe.

Pendant le temps de l'ascension du gravier


le long de la crépine principale, la pression s'ac- Enfin, l'opération doit obligatoirement être
croît, selon la première partie de la courbe, arrêtée, dès l'appariiton du début de la remon-
jusqu'à ce que le niveau atteigne la ligne AB tée de la courbe.
(figure de la page précédente), cote du sommet
de la partie principale de la crépine.
Le niveau du gravier a, alors, atteint sa cote
critique.
Aucun risque de surpression n'est alors à
redouter, car le fluide trouve un exutoire par
On v o i t l'intérêt de ce dispositif qui, bien
le petit morceau de crépine supérieure.
conduit, doit permettre d'éviter les risques de
déformation ou de rupture des crépines et,
Le niveau s'élève ensuite le long du tron- souvent, celui de ne plus pouvoir tirer parti
çon intermédiaire de tube plein, la pression de l'ouvrage au moment où il était presque
reste sensiblement constante pendant cette achevé.
deuxième phase et la courbe présente un palier.

On observera que plus le débit de la pompe


Dès que le gravier dépasse le niveau CD, à boue sera réduit, plus longues seront les
si l'on n'a pas profité de cette première indica- phases successives de la courbe des pressions.

129
On peut donc se donner tout le temps qu'on On pourra aussitôt procéder au lavage au;
veut pour faire les observations en question, jet, puis au développement de la formation.
il suffit de réduire le débit de la pompe.

Nous traiterons ces deux questions au cha-


D'ailleurs, il est recommandé de procéder pitre spécial, page 131, car leur importance-
aussi lentement que possible pour injecter le n'est plus à démontrer.
gravier dans un forage ; il paraît prudent de ne
pas chercher à introduire plus de 2 000 kg de La phase de mise en place de l'équipement
gravier à l'heure. de l'ouvrage est achevée.

Il importe, pour cela, comme pour la cimen-


tation, de connaître au préalable le volume
total de gravier à mettre en place. L'emploi
des formules de la page 114 facilite le calcul.

Connaissant la contenance de chacun des


deux réservoirs, on en déduit le nombre d'opé-
rations à effectuer, ce qui permet déjà de si-
tuer, approximativement, la position du niveau
du gravier dans l'espace annulaire en comp-
tant le nombre de réservoirs déjà vidés de
leur contenu.

Cette position se trouve ensuite précisée


par la courbe.

Bien veiller à ce que l'injection soit conti-


nue et s'efforcer de réduire les temps morts
de manœuvre des vannes entre deux vidanges
des réservoirs, d'où l'intérêt d'utiliser des van-
nes à ouverture et fermeture rapides.

L'opération de mise en place du gravier


étant achevée, le tube distributeur sera remon-
té et l'obturateur sera installé dans le cône de
suspension, comme le montre là figure de la
page 128.

130
Le développement

— Loi de Darcy.
— L'autodéveloppement.
— Les « ponts de sable ».
— La zone sensible (La crépine et le terrain adjacent).
— Surpompage.
— Pompage alterné.
— Pistonnage.
— Faut-il pistonner dans la crépine ?
— Développement pneumatique air-lift.
— Développement par lavage au jet.
— Comment contrôler la fin du développement.

La dernière phase de l'équipement d'un le plus possfble les éléments fins de la forma-
forage est la mise en place de la crépine et, tion qui occupent les espaces entre les grains
éventuellement, celle du gravier additionnel. plus grossiers.

.L'ouvrage pourrait être mis en service à ce


Faire cela, c'est, précisément, opérer un
moment, mais :
« développement ».

1° - nous n'en tirerions pas toute l'eau que


pourrait fournir la formation aquifère ; LOI DE DARCY
2° - nous risquerions fort de pomper beau- « Le gradient hydraulique varie directement
coup de sable, d'endommager gravement le ma- comme la vitesse du flux et, inversement, com-
tériel de pompage et, souvent, de provoquer me la perméabilité. »
des affaissements du sol autour du forage.
En relisant la définition du gradient hydrau-
A ces deux maux, un seul remède : le déve-
lique (page 2) (figure hors-texte des pages 4
loppement.
et 5 ) , on observera que si l'on accroît la per-
Mous avons vu, page 10, que l'on peut amé- méabilité, on réduira le gradient et, par voie
liorer la productivité d'un forage en éliminant de conséquence, le rabattement correspondant

131
pour un débit donné, et, cela, d'autant plus
qu'on est plus près du forage.

C'est donc, surtout, dans la zone qui en-


toure immédiatement le forage que le dévelop-
pement doit agir.

L'AUTODEVELOPPEMENT

Une formation aquifère non-uniforme, mise Relation Vilesjej -Distances


en production par un forage, s e DÉVELOPPE
automatiquement en pompage.
Nous supposons qu'il s'agit d'une formation
non-uniforme, homogène et isotrope, de hauteur
Pour un débit donné, le rabattement est
constante H.
maximum dans le forage et décroît au fur et
à mesure qu'on s'en éloigne. Le cylindre intérieur a pour rayon R et le
cylindre extérieur 2 R .

Dans une zone très éloignée, le rabattement Le débit de pompage étant Q, la vitesse
est nul et l'eau qui s'y trouve n'est pas « appe- d'écoulement en chaque point du cylindre de
lée » vers le forage, sa vitesse est nulle, elle rayon R étant V, pour une surface S, on a la
relation :
reste dans le terrain à l'état statique.
v = °
S
La position de cette zone varie selon les
Le volume d'eau, Q, qui, en un temps donné,
terrains, le rechargement de la nappe, les obs-
franchit la surface du petit cylindre, est égal à
tacles naturels étanches, etc., mais, toutes cho-
celui gui, au même moment, et pendant le mê-
ses égales, elle est fonction du temps et du me temps, franchit la surface du grand cylin-
débit de pompage. dre. ' -,

Les surfaces des deux cylindres sont, res-


Parce que, pendant le pompage, le niveau pectivement :
est plus bas dans le forage qu'en tout autre
S = 2 Ti RH pour le petit cylindre,
point de la formation qui l'entoure, l'eau se dé-
S ' = 2 n . 2 R . H = 47iRH
place dans toute la zone dépressionnaire et se pour le grand cylindre, d'où
dirige vers le forage, pour remplacer celle qui S' = 2 S.
est retirée par la pompe.
Pour le débit Q, la vitesse au petit cylindre
Q
étant V = — , la vitesse au grand cylindre sera
Représentons-nous, schématiquement, deux S
zones cylindriques co-axiales, leur axe commun Q Q
V = — = — , d'où
étant, précisément, le forage mis en production S' 2S
par pompage, comme le montre la figure ci-
v = -ï
contre.

132
Ce raisonnement pourrait être étendu à d'au- — le calibre, l'uniformité et la perméabilité
tres zones coaxiales de rayon 3 R, 4 R, etc. ; sont décroissantes, en sens inverse du courant.
il aboutirait à la conclusion suivante :

Si, au contraire, on se place dans le sens


La vitesse de l'eau mise en mouvement par du courant souterrain qui alimente le forage,
pompage décroît au fur et à mesure qu'on s'éloi- on remarque que :
gne du forage.

— chaque zone tend à présenter une granu-


Cela est conforme au simple raisonnement lometrie conditionnée par celle de la zone qui
logique et à la loi de DARCY. la suit dans le sens du courant et constitue un
« stabilisateur » pour celle qui ia précède.

On sait qu'un corps solide, soumis à un cou-


rant d'eau, est d'autant plus entraîné que ce On pourrait donc penser qu'un terrain aqui-
courant est plus rapide et que, d'autre part, sa
fère alimentant un forage se développerait tout
propre masse et ses dimensions de surface
seul, tout au long de sa mise en production,
sont plus réduites (compte non tenu de son
é t a t de surface). mais...

Ainsi, puisque la vitesse du courant souter- 1" - L'opération est très lente.
rain décroît en partant du forage, le classement
des matériaux s'établira, tout naturellement, On ne peut prévoir quel temps serait néces-
dans le sol, sous l'influence du courant engen- saire à une formation aquifère pour qu'elle se
dré par le pompage. stabilise toute seule.

Les plus gros éléments se placeront contre


2° - L'opération est destructrice.
la crépine, et les plus fins se situeront à la
limite de la zone d'influence de l'ouvrage où Le matériel de pompage ainsi que les ins-
la vitesse est nulle.
tallations desservies par la pompe seraient sou-
mis à une forte érosion et une détérioration im-
Les éléments fins qui se trouvaient dans la
portante et ruineuse.
zone adjacente à la crépine, et dont la granulo-
métrie était inférieure à la dimension de l'ou-
verture de cette crépine, ont pénétré dans le
3° - L'opération est sans effet sur les « ponts
forage, aspirés avec l'eau par là pompe, de
sorte que, dans cette zone adjacente, il ne res- de sable ».
tera "plus, pratiquement, que les matériaux plus
En effet, à cause de ce phénomène dont nous
gros.
allons parler, certains éléments qui auraient dû,
à cause de leur finesse individuelle, être entraî-
Le raisonnement est valable pour les zones
nés vers la crépine seront arrêtés en cours de
coaxiales plus éloignées ; ainsi, le terrain,
route et pourraient, ultérieurement, se déta-
sous l'influence de la dépression due au pom-
page, a tendance à se classer de telle sorte cher et causer les mêmes inconvénients à un
que : moment quelconque.

133
LES « PONTS DE SABLE » Seul, un développement provoqué, bien con-
duit, et un flux alterné peuvent disloquer les
ponts de sable, modifier les arrangements des
particules et ouvrir la formation au libre pas-
sage du courant aquifère.

LA ZONE SENSIBLE
Un courant unidirectionnel La crépine et le terrain adjacent
provoque et consolide
íes"pont¿. de sa.ble" TOUTE l'eau qui sort d'un forage PASSE PAR
LA CRÉPINE.

C'est à travers sa paroi que s'écoule l'eau


qui provient de très loin et de toutes les direc-
tions de la formation aquifère.

Pour cette raison, le choix de cet organe


essentiel est de première importance. Nous
disloque et détruit avons traité cette question aux pages 44 à 59.
'e* "ponts de» ¿ a ¿ / < ? "

Puisque TOUTE l'eau de la formation con-


verge vers la crépine, le conditionnement du
L'auto-développement, ou, ce qui revient au terrain — naturel ou artificiel — qui la'touche
même, le f a i t de ne pas faire de développe- et qui la lui livre est une opération vitale pour
ment, n'aboutissent qu'à créer un courant d'eau le forage.
unidirectionnel provoqué par la dépression pro-
V.
duite par la pompe.
Ainsi la zone située tout autour de la cré-
pine et sur toute sa hauteur est vraiment la
Certains matériaux, même très fins, s'arc- zone sensible — et, souvent, même, la zone
bouteront les uns contre les autres et forme- critique de l'ouvrage. C'est cette zone qu'il
ront des voûtes, renforcées par ce courant uni- convient d'améliorer par le développement.
forme et d'autant plus solides qu'elles seront
consolidées par d'autres matériaux plus gros-
siers qui viendront s'y ajouter. On croit parfois que le rôle d'une crépine
consiste, exclusivement, à contenir les sables
et à s'opposer à leur pénétration dans le forage.
Ces « ponts » aboutiraient vite au colmatage
de la formation et se traduiraient, soit par une
augmentation de vitesse dans les voies restées Cette conception conduit à employer une
libres avec les risqués d'érosion consécutifs, crépine filtrante à fentes très fines ou garnie
suit par un « freinage » important du flux et une d'un tissu (métallique ou autre) à fines mailles,
réduction massive de la capacité spécifique de ou bien, encore, entourée d'un manchon de gra-
l'ouvrage. vier collé.

134
Par ces procédés, on réussit à éviter — ou, de la crépine et les caractéristiques du gravier
pour le moins, réduire — les venues de sable, additionnel à placer dans l'espace annulaire en-
m a i s , o n aboutit,, du même coup, à réduire la tre la crépine et la formation.
capacité spécifique, en étranglant le courant
d'eau à son entrée dans le forage.
On sait que, dans ce cas, la crépine doit
laisser passer — pendant le développement —
On sait maintenant qu'il vaut mieux em- 1 0 % seulement du gravier additionnel.
ployer une crépine un peu plus ouverte, per-
mettant, avec un développement approprié, de
retirer, de la formation adjacente, les sables Ainsi, l'on voit que :
fins qui s'y trouvent en les forçant à pénétrer
— le développement est une opération im-
dans la crépine d'où ils seront extraits aisé-
portante et profitable.
ment à la fin de l'opération et avant l'installa-
tion de la pompe.
Il a pour but d'augmenter la perméabilité
du terrain adjacent à la crépine, ce qui permet :
Lorsque le terrain situé dans la zone sen-
sible autour de la crépine aura été débarrassé
— d'améliorer la capacité spécifique,
de ses éléments fins indésirables, il se trou-
vera stabilisé et c'est lui qui jouera en profon- — d'éliminer de la zone critique les élé-
deur le rôle d'un filtre progressif efficace. ments fins indésirables et de stabiliser la for-
mation.

En.effet, nous avons vu que la vitesse dé-


croissait en sens inverse du courant d'eau, de Certains terrains, cependant, n'ont pas be-
sorte que toute particule du terrain qui pouvait soin d'être développés et, d'ailleurs, ils ne pour-
raient l'être.
être entraînée par le courant, à proximité de
la crépine, restera en place à une distance telle
de cette crépine que la vitesse réduite du cou- Ce sont les formations de calcaires fissurés
rant ne pourra plus la déplacer. ou karstiques.

A i n s i , l'on voit que le développement sta- Il en est de même pour les terrains allu-
vionnaires uniformes composés, exclusivement,
bilise la formation.
d'éléments grossiers sans sables fins ni argile.

En outre, non seulement la crépine n'est Ces terrains sont cependant assez rares
plus un obstacle au passage de l'eau, mais et l'on peut conclure que, si le développement
elle permet de constituer, grâce au développe- n'est pas toujours nécessaire, il constitue tou-
ment du terrain qui l'entoure, une zone plus jours une opération utile et profitable.
perméable, procurant une capacité spécifique
accrue, sans entraînement de sable.
Conditions à remplir
Nous avons vu, pages 49 à 52, comment,
Le développement ne peut s'effectuer
d'après l'analyse granulométrique du terrain, qu'après la mise en place de la crépine et à
on calcule la dimension optimum de l'ouverture travers elle.

135
Il en résulte que celle-ci doit être conçue Nous avons aussi montré l'intérêt d'utiliser
pour permettre cette opération. un produit spécial, le REVERT, pour remplacer
la boue à la bentonite dans les dernières pas-
ses du forage (page 8 8 ) .
Elle ne doit pas faire obstacle au flux de
développement.
Procédés et outillages à employer
Les crépines munies d'un fourreau de gra- pour « développer » un forage
vier collé s'opposent formellement au dévelop-
5 moyens
pement, lequel d'ailleurs tendrait à provoquer
4^*eeo.|i« , *J? co11emelit J > ^ e s t r u c t i o n de ce fourreau. s'offrent>K.à^nous^^.oir»pourra^empioyer ^uj^le4a|
t

même forage, l'une quelconque de ces métho-


Les crépines lanternées ne s'opposent pas des, ou, successivement, plusieurs d'entre
à l'opération, mais elles en réduisent l'efficacité elles :
puisque le flux ne peut agir sur la formation
qu'aux seuls points où se trouvent les fentes. — Surpompage

— Pompage alterné
Les crépines à nervures repoussées freinent
également le flux de développement puisque le — Pistonnage
pont de métal qui se trouve à chaque ouverture
— Développement pneumatique
brise le jet sous pression venant de l'intérieur
de la crépine. — Lavage sous pression.

Il est clair que les crépines à fente hélicoï- DEVELOPPEMENT PAR SURPOMPAGE

tre puisque la section de contact avec le terrain C'est la méthode la plus simple, elle est
ou le gravier additionnel est nettement plus couramment utilisée, mais ce n'est pas la plus
grande que dans n'importe quel autre système. efficace.

y
Pour agir à travers la crépine, il importe 'Le procédé consiste à mettre, provisoire-
que le terrain à traiter soit directement en ment, le forage en production par un pompage
contact avec elle ou bien, si l'on a placé un à un régime supérieur à celui fixé pour l'ex-
massif de gravier entre crépine et terrain, il ploitation.
faut que l'épaisseur de ce massif soit faible
(page 5 1 ) .
Son avantage réside surtout dans le fait
qu'il permet d'obtenir une production régulière,
Enfin, il y a lieu d'éliminer le « cake » déposé plutôt que dans celui d'un développement ab-
par la boue à la bentonite sur les parois du solu, même si ce surpompage a, apparemment,
forage. débarrassé la zone critique de la formation du
sable fin qu'elle contenait.

Cette opération doit être faite de préférence


avant la mise eh place du gravier additionnel Un forage qui aura été surpbmpé à un débit
et nous avons donné, page 87, les renseigne- de 100 mètres cubes/heure ne produira généra-
ments nécessaires pour effectuer le nettoyage lement pas de sable si on se borne à ne l'ex-
de la formation. ploiter qu'à raison de 80 mètres cubes/heure.

136

t
. Air Robinet de /\bbinec v 3 voies
Jfejse - étoupe •décharge
>5 Air

-Fou

Casing

lube dia ir-

Tube cleàu

. Crépine

ihsition de
p->omp&jif<z

Jbsition de

• ève l o p p e m e n t Développement
à "forage ouvert à " forage f e r m é "

Figure hors-texte 136-137


Cela ne saurait signifier que l'ouvrage a été Deuxième procédé. — Même processus que
convenablement développé, car, d'abord, rien précédemment, mais dès qu'on a obtenu le ra-
ne prouve qu'il n'aurait pas débité plus de battement maximum et arrêté la pompe, au
100 mètres cubes/heure s'il avait été traité lieu d'attendre que le niveau remonte à sa
par l'un des autres procédés ; d'autre part, si cote de départ, on recommence le pompage
pour une raison quelconque, le débit était, mê- presque aussitôt.
me pour un temps très court, porté à 120 mè-
tres cubes/heure, le forage produirait du sable. Cela a pour effet d'agiter fortement l'eau
au fond de la crépine.
En fait, le surpompage constitue un moyen
de nettoyer le forage en provoquant un début Il faut cependant prendre garde de ne pas
de développement. remettre la pompe en marche avant son arrêt
complet pour ne pas risquer une rupture de
Il est sans effet sur les « ponts de sable » l'arbre.
qui ne peuvent être rompus que par un flux
alterné (page 134). Troisième procédé. — Sans chercher à obte-
nir le rabattement maximum, on pompe jusqu'à
Enfin, le procédé entraîne une détérioration ce que l'eau se déverse à la surface ; on arrête
rapide de la pompe utilisée. la pompe, ce qui libère toute la colonne d'eau,
et on recommence.

DEVELOPPEMENT Il s'en suit de brefs et puissants chocs de


pression sur la couche productrice, à une fré-
PAR POMPAGE ALTERNÉ
quence beaucoup plus grande que dans les au-
tres procédés.
Comme dans le cas précédent, on met le
forage en production par pompage et on pro-
voque, à plusieurs reprises, des arrêts brusques DEVELOPPEMENT
de la pompe. PAR PISTONNAGE
On crée ainsi des variations brutales de Principe. — L'outil est un piston actionné
pression, qui ont pour effet de développer la verticalement/dans les deux sens à l'intérieur
formation. d'un forage tubé et crépine.

On emploie de préférence une pompe cen- Dans son mouvement de remontée, le pis-
trifuge classique à axe vertical, sans clapet de ton crée une dépression, au-dessous de lui,
pied, mais l'on doit prévoir une assez grande qui attire l'eau et le sable fin de la formation
fatigue du matériel utilisé. vers la crépine.

Premier procédé. — On utilise la pompe à Ce sable traverse la crépine et s'accumule


sa capacité maximum jusqu'à obtenir le plus à l'intérieur. On l'extrait ensuite par cuillérage.
grand rabattement possible du niveau de l'eau. On peut prévoir, sous la crépine, un tronçon de
tube plein de même diamètre, précisément
On arrête alors la pompe et toute l'eau de pour recevoir le sable introduit par la course
la colonne d'aspiration retombe dans le forage ascendante du piston.
pendant que le niveau remonte à sa cote de
départ. Dans son mouvement de descente, le pis-
ton comprime la nappe, refoule, loin dans le
On recommence l'opération autant de fois terrain, les fines particules qui n'ont pas été
que nécessaire. entraînées par l'opération précédente.

137
Ils restent en ces points éloignés car la On peut mieux réaliser le piston que repré-
vitesse de l'eau ne sera pas suffisante pour sente le schéma précédent.
les en chasser.
L'un ou l'autre sera monté au bout d'une
Le classement des matériaux de la forma- ou plusieurs tiges ou masses tiges fixées à
tion, tout autour et au voisinage immédiat de l'extrémité d'un câble du treuil de levage o u
la crépine, s'opère progressivement dans cette de curage de la sondeuse.
zone sensible.
t
Certains pistons sont munis d'un clapet q u i
Les plus gros touchent la crépine et les s'ouvre dans la course descendante, ils trou-
plus fins en demeurent les plus éloignés, mais vent leur application dans les forages peu
chacun finit par rester à s a place et les ponts productifs, mais leur action est, évidemment,
de sable ne peuvent se produire à cause de nettement plus faible, il n'y a pas de compres-
l'alternance du flux. sion de nappe et les ponts de sables ne sont
pas détruits.

Outillage.
Processus.
— Descendre le piston dans le forage j u s -
qu'à ce qu'il touche l'eau.
— Commencer à pistonner doucement, puis
augmenter la cadence et la course, mais sans
laisser le câble mollir.

Si l'on utilise une sondeuse à battage, ré-


gler le battage à sa plus longue course.

Si l'on travaille au rotary, la course pourra


être de 1 m à 1,20 m et la manœuvre sera opé-
rée soit au tambour du treuil, soit au cabestan.
— Continuer ainsi pendant quelques minu-
tes : le foreur sentira à la tension du câble e t
au bruit •cle l'outil que le sable a pénétré dans
la crépine.
— Sortir alors le piston et descendre une
cuiller à clapet ou une pompe à sable.

Noter la cote du niveau du sable et l'ex-


traire.
— Recommencer à pistonner, p u i s ' à - c u r e r
et comparer les niveaux et les volumes de' sa-
ble extraits aux divers cycles d'égale durée..

Continuer ainsi jusqu'à ce qu'aucune venue


de sable ne se produise.
Piston d e développement

On peut facilement construire un tel piston L'opération peut durer de quelques heures
en enroulant un sac, une corde ou un morceau à plusieurs semaines.
de toile quelconque autour d'un élément de tige, — Augmenter la durée du pistonnage de
de masse-tige ou de cuillère, celle-ci ayant été chaque cycle si la venue du sable décroît d'un
alourdie avec du gravier. cycle à l'autre.

138
FAUT-IL PISTONNER DEVELOPPEMENT PNEUMATIQUE
DANS LA CRÉPINE ? Cette méthode est certainement la plus effi-
Sur ce point, les avis sont différents. cace si elle est bien adaptée et bien conduite.
Elle présente l'avantage de n'entraîner aucune
On peut penser qu'il n'est pas possible, détérioration du matériel employé. Elle permet
expérimentalement, de savoir s'il est utile de de combiner l'action de flux et de reflux provo-
pistonner dans une crépine, c'est-à-dire si le quée par de grands volumes d'air introduits
développement est plus efficace en le faisant. dans l'ouvrage avec celle de mise en production
par «air lift» (éjecteur ou émulseur).
En effet, l'expérience ne peut être faite sur
le même ouvrage et l'on ne peut la pratiquer Le fonctionnement et le réglage de cet ap-
non plus sur deux ouvrages différents, mais très pareil feront l'objet d'un chapitre spécial, pa-
proches l'un de l'autre, car on sait qu'il est ge 177, qu'il convient d'examiner.
bien rare qu'ils soient rigoureusement sembla- Nous indiquons ci-dessous les deux métho-
bles.
des de son utilisation pour le développement.
(Déplier la figure hors-texte, pages 136-137).
On en est donc réduit au raisonnement et
nos conclusions sont les suivantes : — Méthode à forage ouvert (figure de gau-
che) .
Il ne semble pas utile de descendre l'outil
dans la crépine, et ceci pour deux raisons : La figure montre le montage à réaliser.

— l'incompressibilité de l'eau permet au L'opération consiste à alterner les phases


piston d'être aussi efficace dans la portion su- de pompage à l'air-lift et de soufflage brusque.
périeure de la colonne d'eau que plus profon-
Cette dernière phase est réalisée en descen-
dément ;
dant le tube d'air à l'intérieur de la crépine.
—r d'autre part, l'effet hydraulique est sûre-
ment plus important si le piston reste dans la Pour faciliter la manoeuvre, le robinet d'air
colonne pleine formant cylindre hydraulique que doit être du type « à boisseau », à ouverture et
s'il travaille dans le tube percé ou ajouré que fermeture rapides « au quart de tour ».
constitue la crépine. On procédé ainsi :

En outre, et d'après l'expérience, il faut si- 1° - Descendre le pied du tube d'eau à


gnaler que faire travailler un piston dans une 0,60 m environ du sabot de la crépine.
crépine peut présenter quelques risques, sur-
t o u t "s'il s'agit d'une crépine à persiennes ou 2° - Descendre ensuite lé tube d'air de façon
grossièrement faite au chalumeau. que sa base soit à environ 0,30 m au-dessUs de
celle du tube d'eau.
La déchirure des garnitures ou le coince-
3° - Ouvrir l'air et laisser s'écouler l'eau
ment du piston dans la crépine peuvent entraî-
puisée par l'air-lift, jusqu'à ce qu'elle ne con-
ner une instrumentation de repêchage délicate
tienne plus de sable.
e t toujours problématique.
4° - Fermer l'air et laisser la pression mon-
Si, donc, il est difficile de porter un juge-
ter au maximum au compresseur.
ment sur l'opportunité de pistonner à l'intérieur
d'une crépine, aucune contestation n'existe sur 5° - Pendant ce temps, descendre le sabot
la nécessité de procéder au développement du tube d'air à environ 0,30 m au-dessous du
"d'un forage d'eau pour en améliorer les perfor- sabot du tube d'eau, soit 0,60 m plus bas que
mances et éviter les venues de sable au pom- précédemment, et à 0,30 m du fond de la cré-
page. pine.

139
6° - Ouvrir brusquement le robinet d'air. 2° - Laisser couler, comme dans la méthode
à forage ouvert (point 3 ) , jusqu'à ce que l'eau
L'eau sera violemment projetée au-dehors
éjectée sorte claire.
par le tube d'eau et par le casing, mais pen-
dant un temps très court. 3° - Laisser l'eau remonter à son niveau
7° - Remonter ensuite le tube d'air à sa pre- statique dans le forage, ce qu'on peut vérifier
mière position, ce qui provoque un violent ren- en écoutant l'air sortir par le robinet de dé-
versement de flux dans le tube d'eau et une charge.
grande turbulence dans la formation autour de 4° - Fermer le robinet de décharge et ma-
la crépine. nœuvrer le robinet 3 voies pour envoyer l'air,
L'eau éjectée par air-lift s'écoule, très trou- par le tube supportant le robinet de décharge,
ble, par le tube d'eau. à l'intérieur du forage, sous le couvercle du
casing.
8° - Quand elle est redevenue claire, re-
monter le tube d'eau de 0,60 m à 1 m et recom- L'eau sera refoulée, hors du tube d'eau, au
mencer les opérations précédentes pour traiter niveau du sol, ainsi que, à travers la crépine,
la formation au nouveau niveau du sabot du dans la formation adjacente, en brisant les
tube d'eau, et ainsi de suite, sur toute la hau- ponts de sable ou de gravier.
teur de la crépine.
5° - Lorsque le niveau de l'eau dans le fora-
9° - Il sera alors nécessaire de redescendre ge aura été rabattu jusqu'au sabot du tube
le tube d'eau à sa première position afin de sor- d'eau, l'air sortira, par ce tube, à la surface.
tir, par air-lift, le sable qui s'est déposé tout
A ce moment, ouvrir le robinet de décharge
au fond de la crépine.
et laisser l'eau remonter à son niveau statique,
10° - Lorsque l'eau, extraite à ce dernier le robinet d'air étant fermé.
stade, sort claire, sans sable, on peut considé-
6° - Manœuvrer le robinet 3 voies et pro-
rer que l'opération est terminée.
voquer à nouveau, par air-lift, le pompage du
— Méthode à forage fermé (figure de droite -
forage.
figure hors-texte, pages 136-137).
7° - Répéter ces opérations jusqu'à ce que
La figure montre le montage à réaliser.
le fofage ne produise plus de sable.
Le casing est hermétiquement fermé par un
joint plein que traverse le tube d'eau et qui 8° - Il est alors rarement nécessaire de net-
comporte une ouverture raccordée à un robinet toyer le forage, car la grande vitesse de l'eau
de décharge. provoque généralement l'expulsion des sables
fins.
Un robinet 3 voies à boisseau permet d'opé-
rer les manœuvres indiquées ci-dessous. Il n'en serait pas de même s'il s'agissait de
sables grossiers ou graviers qui auraient pu
Le procédé nécessite quelques précautions,
pénétrer à travers une crépine trop ouverte ou
car il peut entraîner un ébranlement des tuba-
de construction peu soignée, dans ce cas, il
ges en place, une détérioration de la cimenta-
faudrait extraire à la soupape les matériaux
tion et des éboulements dans la zone de pro-
duction. qui s'y trouveraient.

Les opérations à réaliser sont les suivantes : On remarque que, dans ce procédé, le tube
1° - Manœuvrer le robinet 3 voies pour en- d'eau et le tube d'air restent fixes, ce qui n'était
pas le cas dans la méthode à forage ouvert.
voyer l'air dans la crépine, le robinet de dé-
charge étant ouvert.

140
Développement par lavage au jet (tfotità$e)

Le lavage au j e t sous pression est une des crépine, au-dessus et au-dessous du point où
plus récentes e t des meilleures méthodes de l'on opère.
développement. C'est aussi la plus simple et
Ces éléments peuvent être retirés, soit par
la moins coûteuse.
pompage (pompe ou é m u l s e u r ) , soit par cuil-
Un outil à jets, très facile à construire, une lère.
pompe à haute pression, la tuyauterie, rigide
ou souple, la robinetterie e t la cuverie corres- L'eau chargée (ou la solution) pourra être
récupérée e t , après décantation, sera remise
pondantes constituent tout l'équipement.
dans le circuit.
Les puissants jets d'eau ou de solution chi-
L'outil à jets comprend deux ou quatre bu-
mique sont projetés, à travers la crépine, dans
ses horizontales de 6 à 12 m m d'ouverture ; il
la formation, ou dans le massif de gravier addi-
est monté à la base d'une colonne rigide de
tionnel qui l'entoure.
tubes de 2 " , de la ligne de sonde, ou, même,
Par une lente rotation de cet outil, combinée d'un flexible de refoulement.
avec un mouvement vertical de va-et-vient, la
Pour que l'énergie du j e t soit utilisée au
surface entière de la crépine est soumise à
maximum sur la formation et ne soit pas perdue
l'action vigoureuse des jets.
à l'intérieur de la crépine, i l est bon que l'ex-
La turbulence ainsi créée déplace le sable trémité de chaque buse ne s o i t pas distante
fin, le limon ou l'argile, qui. pénètrent dans la de plus de 20 m m de la crépine.

141

4
Les opérations de développement ou de reconditionnement d'un forage pour augmenter sa production, dépendent des résultats obtenus
par nettoyage de la crépine à l'aide de jets puissants dirigés vers les ouvertures. Le croquis de gauche montre l'inefficacité des jets
contre les parties pleines d'une crépine à fentes discontinues. Dans ces conditions, les parties de terrain situées en regard des parties
pleines de la crépine échappent à l'action du développement. La crépine « à persiennes », au centre, présente des ouvertures dont la
forme neutralise l'action des jets. Par contre, le croquis de droite met en évidence l'action produite par les jets entre les fils d'enve-
loppe, en forme de « V », d'une Crépine JOHNSON. Le profil de cette ouverture continue permet de nettoyer tout le terrain de
l'aquifère autour de la crépine

L'efficacité du procédé dépend beaucoup de à l'action du j e t et neutralisent la pression de


la pression du j e t . Les meilleurs résultats ont la veine liquide sur la formation à traiter.
été obtenus avec des pressions de 50 à 70 k g /
2
c m , cependant, on peut déjà commencer à opé- Les crépines constituées par l'enrpulement
rer avec des pressions de 7 à 8 kg, surtout si en hélice d'un fil à section profilée sont celles
on a pu éliminer le cake de la formation avant qui se prêtent le mieux à l'opération.
la pose de la crépine.
Non seulement elles ne font pas obstacle
aux jets, mais elles en augmentent encore l'ef-
On comprend bien, aussi, que la forme
ficacité par leur effet de tuyère convergente qui
des fentes de la crépine et son mode de cons-
concentre et projette le courant liquide sur l e
truction jouent un rôle considérable dans l'opé-
terrain adjacent.
ration de lavage au jet.
Une remarque doit encore être faite sur c e
En effet, la crépine s e trouve placée entre sujet, elle concerne le massif de gravier addi-
le jet et le terrain à développer. tionnel qu'on a placé entre crépine et t e r r a i n .
Une trop grande épaisseur de ce manchon rédui-
Selon son mode de construction, elle peut rait l'efficacité du procédé. Il en serait de mê-
constituer un obstacle ou, au contraire, amélio- me s i la granulométrie de ce gravier n'était
rer l'action du j e t . C'est ce que montre la figure pas adaptée à celle du terrain. Nous avons
ci-dessus. traité de cette double condition, pages 49 e t
suivantes.
Les crépines à persiennes, celles à nervures
repoussées et, encore bien davantage, celles Enfin, signalons que, pour améliorer l'effica-
comportant un manchon de gravier collé autour cité du lavage au jet, on a intérêt à employer
d'une armature métallique lanternée s'opposent des solutions chimiques analogues à celles dont

142
nous avons parlé, page 87, au sujet de l'élimi- Mais nous donnons une méthode simple sus-
nation du cake. ceptible de fournir le renseignement cherché.
O Niveau de remplissage maximum
Cependant, l'action physique du j e t étant
beaucoup plus efficace que l'action chimique,
même avec des solutions concentrées, il suffit
d'employer des dosages faibles : 1 % , ou même
moins.

COMMENT CONTROLER
LA FIN DU DEVELOPPEMENT?

L'un des deux buts du développement est


d'empêcher les venues de sable ; on peut pen-
ser que l'opération sera achevée lorsque l'eau
extraite de l'ouvrage ne contiendra plus d'élé-
ments fins indésirables e t sortira claire.

Pourtant, cet indice n'est pas toujours suf-


fisant pour juger de la terminaison du dévelop-
pement.
Temps après remplissage (minutes)
En effet, une formation peut f o r t bien avoir
été débarrassée de son sable, sans que, pour C o n t r ô l e du développement
autant, l'arrangement de ses éléments consti- par e s s a i s d'absorption
tutifs restés en place, leur classement, soit
Il s'agit de tracer les courbes ci-dessus don-
optimum.
nant le temps mis par la descente du niveau
de l'eau depuis une cote de référence, bord du
Le rappel du deuxième but du développe- tubage, par exemple, jusqu'au niveau statique.
m e n t permet de bien situer le problème ; il
Les courbes sont tracées après plusieurs
s'agit par cette opération d'améliorer la capa-
périodes de développement, elles doivent des-
cité spécifique de l'ouvrage en augmentant la
cendre de plus en plus s i le développement
perméabilité de la zone sensible du forage, celle
s'effectue normalement.
•qui entoure la crépine.
Lorsque les courbes se superposent, le dé-
veloppement est terminé, la perméabilité ayant
Par conséquent, les mesures de la perméa-
atteint son maximum.
b i l i t é effectuées sur le forage lui-même permet-
t r o n t de juger du degré d'efficacité du dévelop- Remarque. — Nous ne saurions trop re-
pement e t renseigneront sur le moment où ce- commander, ainsi que nous l'avons dit page 138,
lui-ci sera achevé. de commencer à pistonner très lentement —
si c'est ce procédé qui a été choisi.

Nous avons donné plusieurs moyens de me- En effet, une trop forte aspiration sur la for-
surer la perméabilité, page 3 1 , e t notamment, mation peut créer un couloir permanent de sa-
l'appareil de M. BRILLANT est particulièrement ble fin qui engendrerait une venue massive de
indiqué. sable qu'on aurait bien du mal à enrayer.

143
5 - L E S E S S A I S DE P O M P A G E S

— Métrologie :
Mesure des temps - Mesure des profondeurs - Mesure des débits (dé-
versoir - diaphragme) - Lieux des mesures - Piézomètres.

— Durée des essais - Régime de pompage.

— Méthodes d'essais - Leur interprétation.


Diagramme semi-logarithmique.
Fonction Rabattements - Temps.
Fonction Rabattements - Distances.
Régime permanent - Régime transitoire.
Rendement d'un forage.
Planning de pompage.
— Calcul de la capacité spécifique, de la transmissivité, du coefficient d'em-
magasinement.

y
Nécessité des essais Buts
Les essais de pompage sur un forage d'ex- Par des essais simplifiés, mais rationnels,
on se propose de définir :
ploitation hydraulique sont toujours utiles, ils
sont parfois obligatoires. — les réglages optima d'exploitation d'un fo-
i Dans certaines régions, l'autorisation, don- rage :
née par les Préfets, d'exécuter un forage d'eau - débits et temps de pompage,
n'est accordée qu'à la condition que soit effec- position optimum de la pompe ;
tuée, lorsque l'ouvrage sera terminé, un essai
de débit. les caractéristiques hydrologiques de la nap-
pe aquifère au voisinage du forage et dans
Cette mesure se justifie si l'on veut éviter la région où il a été r é a l i s é :
les interférences de deux forages voisins. - perméabilité,
- transmissivité,
Elle permet de planifier les débits et les
horaires de pompage pour toute une région, - étendue,
afin d'empêcher l'assèchement ou l'appauvris- - coefficient d'emmagasinement,
sement des nappes. - etc.

144
.L^Và-luation grossière des débits par /a puissance
du jet "J plein tube "

Figure hors-texte 144-145 (N° 1)

4
•jm. minimuirj
am. minimum

M e s u r e d e s D E B I T S

Déversoir e n V

5 -too
^ SO
^ .
^ 60

Ù0 ._.

20

6<? «S0 -too -120 -/HO -160 iéO 200 220 2U0 260 230 300mm
Valeurs de M en millimètres

-10 2û 3 û AO 5 0 éO 70 Sô 9 0 JÔO mm . Valeurs de H

Figure hors-texte 144-145 (N° 2)

6
MESURE DES DEBITS

TUBE HORIZONTAL DIAPHRAGME

Tube
transparent /
Réglette

20 UO <oO go tOO -I20 \UrO iéO t&o

Figure hors-texte 144-t45 (N° 3)


Mesure des niveaux en forages non jaillissants
METROLOGIE (nappe libre ou nappe artésienne non jaillis-
sante) .
Faire des e s s a i s , c'est effectuer des mesu-
res. La détection du niveau de l'eau est souvent
délicate.
Nous aurons à mesurer les grandeurs sui-
vantes : Sans entrer dans le détail, on peut citer les
procédés suivants :
— Temps.
1° - Une réglette enduite de craie sur une
— Profondeurs. Niveaux. Rabattements. Re- longueur d'environ un mètre et suspendue à
montées. l'extrémité d'un petit câble d'acier est descen-
due dans le forage.
— Volumes, ou, directement, débits.
La partie immergée de la réglette est dé-
barrassée de la craie et l'on n'a plus qu'à mesu-
rer la distance entre le point zéro et la ligne
Mesure des temps de démarcation sur la réglette.

Rien de particulier à signaler, si ce n'est Pour faciliter la recherche du niveau, on


qu'une liaison optique ou phonique est néces- peut disposer, à la place de la réglette, un tube
saire si l'on doit observer, en même temps, ouvert à sa base et terminé par un sifflet à
les effets d'un même phénomène (rabattements la partie supérieure.
ou remontées) sur plusieurs forages ou piézo-
mètres. On sait qu'au début, les rabattements Dès que le tube touche l'eau, l'air compri-
t*; ou les remontées s'effectuent toujours avec mé dans le tube provoque le fonctionnement du
une grande vitesse. Il est donc important que sifflet, ce qui indique l'immersion partielle du
le temps « zéro » soit le même pour tous les tube, préalablement enduit de craie. La mesure
points afin que les observations soient synchro- est prise, comme précédemment.
nisées. Un chronomètre à seconde est néces-
2° - Une petite masse suspendue à un fil
saire pour chaque observateur, de même que
d'acier « inyar », enroulé sur un petit t r e u i l , est
l'emploi des petits appareils radiotéléphoniques
descendue fians le forage.
émetteurs-récepteurs — talkie-walkie — est
tout spécialement indiqué. Le fil passe sur une poulie calibrée reliée
à un compte-tours gradué en mètres qui indi-
que directement la longueur du fil déroulé. La
descente est freinée par un régulateur.
Mesure des profondeurs
Dès que la masse touche l'eau, la réduction
Il convient, d'abord, de définir le niveau
de tension du câble due au principe d'Archimè-
« zéro », cote de référence.
de provoque le blocage instantané du t r e u i l .

Une simple lecture du compte-tours donne


C'est généralement le niveau du sol ou le
bord du tubage (tube-guide ou tube de soutè- la distance entre l'appareil et le niveau de l'eau.
nement) Il suffit d'y apporter la correction nécessaire
pour tenir compte de la position de l'appareil
par rapport à la cote zéro.
Cette cote sera reportée, par un nivelle-
ment topographique, aux autres points où s'ef- Cet appareil, de construction allemande, est
fectuent les observations (piézomètres). précis et d'encombrement très réduit.

145
3° - L'équipement le plus simple et le plus Cet appareil, connu sous le nom de « nivo-
pratique est constitué par une électrode uni- scope », ne fait l'objet d'aucun brevet et peut
que, protégée par une « jupe » perforée en ma- être facilement construit.
tière isolante, et suspendue à un câble électri-
que isolé à un seul conducteur. Son emploi est beaucoup plus sûr et précis
que les sondes électriques à deux conducteurs
Le câble, gradué en mètres par de petits et électrode double et sa construction est moins
coûteuse.
colliers en matière plastique, est enroulé sur
un petit treuil isolé du sol.
S'il s'agit de grandes profondeurs, on,peut
avoir à apporter des corrections aux mesures
effectuées.

On sait qu'un fil d'acier, descendu librement


dans un forage, s'allonge, sous son propre poids,
d'environ 40 centimètres à une profondeur de
1 000 mètres.

L'allongement est double pour un fil de cui-


vre, de sorte que, pour une profondeur de
100 mètres, la ligne de sonde du nivoscope s'al-
longe de 8 centimètres, environ.

Il est prudent de tenir compte de cette cir-


constance si l'on se trouve en présence de va-
riations de niveau de faible amplitude.

4° - Bien d'autres appareils pourraient être


cités tels que les limnimètres à mercure ou
pneumatiques. Il paraît superflu de décrire ici
de tels éqgipements que chacun peut trouver
couramment* dans le commerce avec tous Tes
L'extrémité du câble est à la masse du détails concernant leur utilisation.
t r e u i l . Celle-ci est reliée au tubage du forage
par l'intermédiaire d'une pile sèche et d'une Remarque.
ampoule électrique ou d'un galvanomètre sen- Si les mesures doivent être faites dans le
sible (milliampèremètre). forage lui-même, en cours de pompage, il est
préférable de descendre la sonde dans un petit
Le circuit est bouclé dès que l'électrode tou- tube placé entre la pompe et le tubage et ou-
che l'eau, ce qui provoque l'allumage de la vert à sa base. On évitera ainsi d'être gêné par
lampe ou la déviation de l'aiguille du milliam- les remous provoqués par la pompe.
pèremètre.
— Mesure des niveaux en forages jaillissants.
On peut mesurer directement sur le fil la L'emploi d'un manomètre rigoureusement
cote entre le point zéro et le niveau de l'eau. étalonné s'impose.
Pour une plus grande précision, il est préféra-
ble de faire la mesure au moment où, par une Un manomètre à mercure donne les indica-
légère remontée, se produit l'extinction de la tions les plus précises, mais son emploi n'est
lampe ou le retour à zéro de l'aiguille. pas commode.

146
Mesure des volumes Longueur de la tige, en dehors du bout du
tube : environ 1 mètre.
L'emploi d'un compteur volumétrique à ca-
dran vient tout de suite à l'esprit. Sur cette tringle coulisse une réglette, per-
cée d'un trou, d'une longueur de 30 centimètres.
Ces appareils sont pourtant assez peu pré-
cis. Leur contrôle et leur étalonnage s'imposent. On amène la réglette au contact de la veiné
liquide, et on mesure sa distance « L » à l'extré-
Si l'eau contient du sable, leur crépine de
mité du tube.
protection s'obstrue rapidement et l'essai est
compromis.
Sur l'un des deux abaques, en regard des
lignes obliques correspondant au diamètre des
tubes employés, on lit directement le débit en
Le procédé classique consiste à utiliser des
mètres cubes/heure.
cuves étalonnées.

Une précaution doit cependant être prise. Par exemple, pour un tube de 10" et une
Le flexible de refoulement de la pompe doit distance « L » de 30 centimètres, le débit serait
3
rester constamment au même niveau pendant d'environ 220 m / h .
toute la durée de la mesure afin d'éviter de
trop importants écarts dans la hauteur mano- L'abaque inférieur doit être employé pour
3

métrique. les débits inférieurs à 25 m / h avec un tube


de 2 " .
il est préférable d'employer au moins deux
cuves identiques placées au même niveau, le
flexible étant transféré horizontalement de
l'une à l'autre en fin de remplissage. — Méthode du déversoir en V, à lame mince.
(Déplier la figure hors-texte, pages 144-145,
Avec ce disposiitf, ce n'est plus alors un n° 2.)
volume que l'on mesure, mais le temps mis à
le remplir, et l'on en vient à la notion de débit. L'eau;* refoulée par la pompe, arrive dans
une gouttière de 2 à 3 m de long, à section
rectangulaire, exécutée en tôle sur cadres en
cornière.
Mesure des débits
— Evaluation grossière d'après la puissance Cette gouttière, disposée horizontalement
du jet « à plein tube ». — niveau à vérifier rigoureusement — est ou-
verte à la partie supérieure.
(Déplier la figure hors-texte, pages 144-145,
n° 1.) L'extrémité aval comporte un déversoir en
V à 90*. comme l'indique le croquis.
Le montage représenté sur cette figure est
très-facile à réaliser. Il ne peut servir qu'à esti- A une distance d'au moins un mètre en
mer grossièrement le débit fourni par la pompe amont du déversoir, on mesure la hauteur « H »
ou même par un forage artésien jaillissant. du plan de l'eau au-dessus de l'horizontale pas-
sant par la pointe du V.
Sur un tube horizontal raccordé au refoule-
ment de la pompe (ou à la sortie du forage arté- Cette mesure peut se faire à partir du fond
sien j a i l l i s s a n t ) , on fixe une tringle sur la en déduisant la hauteur de la pointe du V par
génératrice supérieure. rapport au fond.
On peut également faire la mesure au On sait que la présence du diaphragme à
moyen d'un tube de niveau piqué sur l'un des la sortie du tube horizontal crée une perte
côtés de la gouttière. de charge qui se traduit par l'ascension de
l'eau dans le tube de lecture.

Les deux courbes donnent directement la L'équipement est basé sur la formule de
valeur du débit en fonction de la hauteur H. BERNOUILLI :

Q = KS V i ^ h "
On utilisera la courbe inférieure pour les
3 Q = débit
débits inférieurs à 12 m / h .
K = coefficient déterminé expérimentale-
ment et principalement basé sur le
— Méthode du tube horizontal diaphragmé. rapport entre le diamètre intérieur du
tube et celui du diaphragme
(Déplier la figure hors-texte, pages 144-145,
S = section libre du diaphragme
n° 3.)
g = accélération de la pesanteur : 9,81 m /
Un tube horizontal, bien de niveau, d'une seconde
longueur minimum de 2 m, est raccordé direc-
h = hauteur de l'eau dans le tube trans-
tement au refoulement de la pompe ou à la
parent, mesurée par la réglette.
sortie du forage s'il est artésien jaillissant.

Il existe des tableaux donnant les valeurs


A son extrémité libre, un diaphragme, ron- de K et de Q en fonction des autres données,
delle calibrée à bord intérieur mince : 1,6 m m , mais nous avons pensé à simplifier la méthode
est disposé de telle sorte que le bord mince pour la rendre plus pratique.
se trouve du côté du tube, la partie chanfreinée
à 45° se trouvant à l'extérieur.
Nous avons tenu compte du fait qu'en fora-
ges d'eau, les tubes les plus employés sont
A 60 centimètres environ en amont du des casings API.
diaphragme, un piquage pratiqué à l'extrémité
d'un diamètre horizontal permet de raccorder,
Nous en avons sélectionné trois dont les
avec un coude approprié, un tube vertical en
caractéristiques sont indiquées plus loin et qui
matière plastique transparente de 8 à 10 mm
permettent avec quatre diaphragmes de tracer
de diamètre et d'environ 2 m de hauteur.
les courbes « hauteurs-débits » représentées
sur la figure hors-texte pages 144-145, n° 3,
Contre ce tube transparent, on fixe une donnant les débits en une seule lecture, sans
réglette, graduée en millimètres de 0 à 200, aucun calcul.
et placée de telle sorte que le point 0 se trou-
ve exactement au niveau de l'axe du piquage. Nous avons aussi observé que l'efficacité
des mesures exigeait que le tube soit plein
d'eau, ce qui nous a amené à préciser, pour
Le montage, on le voit, est très simple. On chacun des 4 montages, la limite inférieure
peut le perfectionner en branchant en parallèle d'utilisation.
avec le petit tube transparent un deuxième tube
plus gros qui amortira les oscillations du ni- Nous avons aussi indiqué la limite supérieu-
veau dans le petit tube. re, basée sur l'expérience.

148
Voici donc les caractéristiques des monta- — On reporte cette valeur sur l'une des
ges à réaliser : quatre courbes de la figure hors-texte et on
lit directement le débit cherché en mètres
— Tube de 4 1/2", épaisseur 6,35 m m , cubes/heure.
diamètre intérieur 101,6 mm
diaphragme de 2 1/2" = 63,5 m m .
3
Convient pour débits de 10 à 40 m / h . — On peut penser que la précision de la
mesure est de plus ou moins 5 %.

— Tube de 6 5/8, épaisseur 7,32 mm,


diamètre intérieur 153,6 mm
diaphragme de 4 " = 101,6 mm.
s 3
^ Convient pour débits "de 30 à 120 m / h .
— Lieux des mesures. Piézomètres.

— Tube de 9 5/8", épaisseur 8,94 mm, Les mesures de débits se feront tout natu-
diamètre intérieur 226,6 mm rellement sur le forage lui-même, muni de la
diaphragme de 6" = 152,4 mm. pompe d'essai, de l'hydro-éjecteur, ou bien, si
3
Convient pour débits de 80 à 250 m / h . c'est le cas, sur le jaillissement artésien.

— Tube de 9 5/8", épaisseur 8,94 mm,


Les mesures verticales : profondeurs, rabat-
diamètre intérieur 226,6 mm
diaphragme de 7" = 177,4 m m . tements, remontées peuvent être faites sur le
Convient pour débits de 120 à 350 m / h . 3
forage lui-même, mais nous avons vu, page 146,
que des précautions doivent être prises pour
soustraire aux remous provoqués par la pompe,
Comme on le voit, ces quatre combinaisons
permettent de résoudre tous les problèmes, la ligne de sonde ou l'électrode.
sauf pour les très faibles débits inférieurs à
3
10 m / h . y
H est 'préférable de mesurer les rabatte-
ments ou les remontées dans un ou plusieurs
Pour eux, la méthode du déversoir s'impose.
autres forages de petit diamètre équipés en
piézomètres, d'une part, parce que l'eau n'y
Le mode opératoire pour définir les débits est pas agitée et parce que, d'autre part, les
par la méthode du tube horizontal diaphragmé renseignements fournis par les essais sont
est donc extrêmement simple :
beaucoup plus complets, comme nous allons le
voir.
— On sait dans quelle tranche de débit on
se trouve, ce qui permet de choisir l'une des
quatre solutions ci-dessus. Bien sûr, on hésitera souvent à engager
la dépense complémentaire — pourtant bien
réduite — que constitue l'exécution d'un piézo-
— On laisse couler jusqu'à ce que le ni-
veau dan:; le tube transparent soit stable et on mètre, mais cela est indispensable si l'on veut
lit, sur la réglette, la hauteur de la colonne tirer, d'un ouvrage donné, des renseignements
d'eau. sur l'hydrologie régionale.

149
Pour l'exécution des piézomètres, nous avons moteur électrique alimenté par un secteur ayant
déjà donné, page 2, quelques indications, nous d'importantes variations de tension, il sera pru-
les complétons comme suit : dent de brancher un voltmètre enregisteur qui
permettra de rectifier ultérieurement les résul-
— La distance entre le forage d'exploitation tats.
et le piézomètre le plus proche sera d'environ
3 mètres.

— Il est i n u t i l e ^ — si l'on c r é e / p l u s i e u r s LES METHODES - INTERPRETATION r


piézomètres — d'en installer à plus de 250 mè-
tres du forage principal. Les théories de DARCY, THEIS, DUPUIT,
JACOB ont permis de dégager des méthodes
— Plus le diamètre des piézomètres sera expérimentales que nous allons présenter dans
grand, meilleures seront les observations. ce chapitre.

En général, on les tube en 2 " , avec ou sans


Pour faciliter la compréhension de ces mé-
gravier dans l'espace annulaire, sans crépine,
thodes, nous avons pris un exemple de forage,
sabot inférieur ouvert.
celui qui est représenté par la figure hors-texte
des pages 108-109, qu'on pourra déplier sur la
— Il est préférable, pour ne pas risquer
gauche.
d'altérer la formation, de ne pas forer à la boue
à la bentonite.
Les méthodes exposées ici sembleront sans
doute insuffisamment précises aux hydrogéolo-
Il vaut mieux forer à l'eau claire, à l'air, gues, nous les prions de nous en excuser, mais,
ou au REVERT (page 8 8 ) . les hypothèses, formulées par THEIS lui-même,
sont si exceptionnelles qu'il n'y a probablement
Si le terrain s'y prête, on peut aussi enfon- aucun exemple où elles pourraient toutes co-
cer par percussion une colonne de 2 " terminée exister.
par une crépine à pointe (page 17), mais il est
bien rare de pouvoir pratiquer cette méthode En effet, pour que les formules de THEIS
à grande profondeur. soient -rj^oureusement applicables, il faudrait
que les conditions suivantes soient intégrale-
— Les piézomètres situés très près du fora- ment remplies simultanément :
ge doivent, comme lui, traverser toute la nappe
aquifère, cela est moins nécessaire pour les — la formation doit être homogène et iso-
piézomètres éloignés. trope dans toute son étendue,

— la formation doit avoir partout la même


DURÉE DES ESSAIS épaisseur,

Régime de pompage — la formation doit s'étendre indéfiniment


dans tous les sens,
Les essais de pompage sur un forage néces-
— la nappe n'est pas réalimentée,
sitent plusieurs jours et parfois plusieurs semai-
nes d'observations et de mesures. — toute l'épaisseur de la couche est utili-
sée,
Pour un régime de pompage donné, les va-
riations de débit doivent être aussi faibles que — l'eau quitte instantanément le terrain
possible et les écarts ne devraient pas excéder aquifère dès que s'opère le rabattement
5 % . Si, donc, la pompe est actionnée par un de la nappe.

150
On voit bien que ces circonstances sont On peut remarquer que la courbe de droite
vraiment exceptionnelles et ne se trouvent pra- est pratiquement l'image inversée de celle de
tiquement jamais simultanément sur un même gauche.
ouvrage.
Connaissant la courbe remontée-temps, plus
facile à construire parce que la mesure des
Cela nous autorise à formuler les méthodes niveaux à la remontée est facilitée par l'arrêt
pratiques d'essais développées plus loin, d'au- de la pompe, on peut tracer la courbe rabatte-
tant que les constatations faites sur plusieurs ments-temps avec plus de précision que précé-
ouvrages ont montré que les prévisions four- demment.
nies par les calculs et les tracés graphiques
qui s'y rapportent s'approchent suffisamment On note aussi que le niveau de remontée,
de la réalité pour que ces méthodes puissent 10 heures après l'arrêt de la pompe, celle-ci
être généralisées. ayant fonctionné, au préalable, également 10
heures, n'est pas le même que le niveau sta-
tique.
Fonction rabattements-temps
Il existe un décalage entre les deux niveaux
Le forage étant mis en pompage à un débit dénommé rabattement résiduel.
donné et constant, sur un graphique à coordon-
nées arithmétiques, profondeurs en ordonnées, On peut, d'après la valeur de ce décalage,
temps en abscisses, l'observation des niveaux tirer, dès maintenant, des conclusions sur les
permet de tracer la courbe rabattements-temps, caractéristiques du terrain aquifère, mais il est
partie gauche de la figure ci-dessous. plus facile, surtout si l'on dispose d'au moins
un piézomètre, de tracer la courbe rabatte-
ments-temps, directement, grâce aux travaux
Si, au bout d'un certain temps, la pompe est de THEIS qui, en 1935, a montré que les rabat-
arrêtée, le niveau remonte selon la courbe tements variaient en fonction des logarithmes
remontée-temps, partie droite de la figure. des temps, sauf au début du pompage.

Niveau statique p •y z
Temps en heures 4$ 2Ç> H

Courbes Rabattements-Temps et Remontées-Temps


£Coordonnées ^HthmétitjuesJ
151

fc
Il suffit, alors, d'utiliser un graphique semi- En joignant AB, nous construisons la « cour-
logarithmique, comportant des ordonnées arith- be » — devenue une droite — des rabattements
métiques pour les rabattements et des abscis- en fonction des temps.
s e s logarithmiques pour les temps.
Son prolongement sur la droite du diagram-
me permet de prédire les rabattements dans
Dans ces conditions, la courbe rabatte-
le piézomètre au-delà des dix premières heures
ments-temps devient une droite.
de pompage au débit constant et ininterrompu
de 50 mètres cubes/heure.
On voudra bien, maintenant, déplier la figure
hors-texte située aux pages 160-161 ; elle per- De même qu'on peut, tout aussi bien, déter-
met d'avoir, à droite, sous les yeux, le diagram- miner la valeur du rabattement, au même débit,
me semi-logarithmique d'essais de pompage pour tout temps compris entre deux heures et
dont il va être question. dix heures après le « top ».

Pour le tracé de ce diagramme, les obser- La droite AB est définie par un de ses
vations ont été faites dans un piézomètre situé points et par sa pente.
à 3 mètres du forage.
Pour définir cette pente, on fait appel à la
notion de « cycle logarithmique ».
La pompe est réglée à 50 mètres cubes/
heure et son aspiration est placée le plus bas Pour notre exemple, le cycle logarithmique
possible, c'est-à-dire au niveau du cône de sus- est indiqué par la différence des rabattements
pension de la colonne soutenant la crépine. mesurés à deux valeurs du temps dont le quo-
tient est 10.

Pendant un certain temps, la pompe fonc- Par exemple, on mesure le rabattement


tionne en circuit fermé et refoule dans le forage 2 heures après le •< top », puis 20 heures, éga-
lui-même, jusqu'au « top » de départ des obser- lement après le « top ». La différence entre
vations, temps « zéro ». les deux rabattements correspond au « cycle
logarithmique ».

A ce moment, la nappe est mise en dépres- Amjfi, l'abaissement de niveau pendant un


sion et la pompe refoule aussi loin que possi- cycle logarithmique permet de tracer notre
ble du forage pour éviter une auto-réalimenta- droite si nous connaissons seulement l'un de
tion de cette nappe. ses points.

Puisque nous l'avons déjà tracée par deux


Deux heures après le « top », le niveau dans observations de niveau faites l'une à 2 heures
le piézomètre se trouvait rabattu à 20,50 mè- et l'autre à 10 heures après le « top », nous
tres, soit 0,50 mètre au-dessous du niveau sta- pouvons évaluer l'abaissement de niveau entre
tique situé à 20 mètres, comme on le voit sur 2 heures et 20 heures, c'est la droite DN du
la figure hors-texte 108-109 située à gauche. diagramme.

Cette observation permet de fixer le point La mesure de DN, soit, ici, 2,85 m, est fon-
A sur le diagramme. damentale, c'est ce que l'on désigne sous le
signe :
A S
Dix heures après le « top », le niveau était
abaissé à 2,50 mètres au-dessous du niveau sta- Nous reviendrons plus loin sur cette impor-
tique, ce qui situe le point B. tante grandeur.

152
Si nous prolongeons la droite AB vers la Quand on met en production, par pompage,
gauche jusqu'à sa rencontre avec l'abscisse un forage d'eau, les niveaux observés à des
d'ordonnée « zéro », nous obtenons le point C distances différentes de l'ouvrage sont d'autant
qui est une constante de la nappe aquifère. plus près de la surface que la distance est
plus grande.
A S est un rabattement. Les rabattements
sont fonction des débits de pompage. Le lieu géométrique de ces différents ni-
veaux est précisément le cône de dépression
(ou d'influence).
Pour un débit double, A S sera double, soit
2,85 X 2 = 5,70 m.
Une coupe verticale de ce cône par un plan
passant par l'axe du forage définit la courbe des
On peut donc tracer sur le diagramme tou-
rabattements en fonction des distances, pour le
tes les courbes (droites) rabattements-temps
débit en question, et, naturellement, pour l'aqui-
pour tous les débits : toutes passent par le
fère considéré.
point C, qui est fixe pour l'aquifère en ques-
tion.
(La figure hors-texte des pages 4-5 illustre
particulièrement cette définition.)
Ainsi donc, avec seulement deux observa-
tions de niveau faites à des temps différents,
pour un même débit, on peut prédire tous les La forme du cône et sa profondeur varient
rabattements, après un temps quelconque de avec le débit et la nature de l'aquifère.
pompage à des débits différents.
Si l'aquifère est très perméable, la hauteur
Cette remarque présente déjà, à elle seule, du cône — qui est, précisément, le rabattement
un important intérêt, mais il s'agit d'observa- dans le forage — est relativement faible et sa
tions faites dans le piézéomètre. surface de base est importante, à cause du
grand rayon d'influence.

Comment pouvons-nous les transposer sur


le forage principal, situé à 3 m, afin d'en dédui- Dans le, cas contraire, terrain peu perméa-
re, précisément, la position de la pompe et la ble, le cône est profond.
capacité spécifique de l'ouvrage ?
L'angle au sommet est d'autant plus aigu
Cela est facile, nous allons le voir. que la perméabilité est plus faible.

Il faut rabattre davantage, pour un même


débit, dans un terrain peu perméable que dans
Fonction rabattements-distances une nappe généreuse et très perméable.

— Cône de dépression. Cône d'influence. — Régime permanent. Régime transitoire.

Le volume du cône de dépression peut va-


Nous avons défini, page 2, et sur la figure
rier, dans le temps, en fonction de la variation
hors-texte des pages 4-5, ce que signifiaient ces
des débits de pompage et, aussi, de la réali-
expressions.
mentation ou recharge de la nappe par des cir-
constances extérieures (pluies, lacs, rivières,
On pourra déplier à nouveau cette figure. etc.).

153
Si les deux phénomènes, pompage et réali- Dans ces conditions, comme on le voit sur
mentation, s'équilibrent, le cône est stable et le diagramme des pages 160-161, la courbe de-
l'on se trouve en régime d'équilibre ou régime vient une droite. Elle sera définie si nous con-
permanent. naissons un seul de ses points et sa pente, en
observant cependant qu'elle est inclinée en
Il en est rarernent ainsi et l'on voit le ni- sens inverse de la courbe rabattements-temps.
veau continuer à s'abaisser pour un débit de
pompage donné, on est alors en régime transi-
Nous connaissons les rabattements dans le
toire, c'est le cas général, c'est celui que nous piézomètre situé à 3 mètres du forage, nous
traiterons ici. pouvons donc choisir une valeur du rabatte-
ment pour un débit donné et, après un temps
de pompage donné, cela donnera le point cher-
— Tracé de la courbe :
ché.
Rabattements - Distances.
Reste la pente, ou la valeur de
Si nous voulions tracer cette courbe, il nous
faudrait forer plusieurs piézomètres et porter AS'
en abscisses leurs distances au forage princi-
pal, puis porter en ordonnées arithmétiques les relèvement de niveau pour un cycle logarithmi-
rabattements observés dans chacun d'eux. que des distances.

Or, il est démontré que, toutes choses éga-


J)/jtànces en mètres les,

A S' = 2 A S

Pour notre exemple, on sait, page 152, que

A S = 2,85 m, donc :

A S' = 2,85 X 2 = 5,70 m.

En joignant le point 5,70 pris sur l'ordonnée


correspondant à une distance de 1 m, au point
10 m (cycle logarithmique :10) pris sur l'abs-
cisse d'ordonnée 0 , on obtient une droite dont
la pente correspond à A S ' , soit 5,70 m, et qui
est celle de toutes les courbes Rabattements-
10 .
Distances, après divers temps de pompage au
3
débit de 50 m / h .

L'examen des deux formules de débit don- • Si, par exemple, nous voulons tracer la cour-
nées page 39 montre que les rabattements va- be Rabattements-Distances après 10 heures de
3

rient selon les logarithmes des distances. pompage à 50 m / h . nous partons du point B,
sur l'ordonnée 10, et nous menons par ce point
Nous sommes donc conduits, comme pour la parallèle à l'axe des abscisses, elle coupe
la courbe rabattements-temps, à prendre un dia- l'ordonnée du point 3 (3 m = distance du pié-
gramme semi-logarithmique : ordonnées arith- zomètre au forage) au point E. Par E, on mène
métiques pour les rabattements, abscisses lo- la parallèle à la droite de pente type, déjà obte-
garithmiques pour les distances. nue, ce qui donne F G , courbe cherchée.

154
Nous précisons bien que FG est la courbe Ainsi, l'on peut, avec les observations fai-
Rabattements-Distances après 10 heures de tes sur un seul piézomètre, prédire la zone
d'influence d'un forage — distances par rapport
3
pompage au débit de 50 m / h , les rabattements
étant mesurés dans le piézomètre situé à 3 m au forage = rayon du cercle de base du cône
du forage principal. d'influence — à n'importe quel débit et après
n'importe quel temps de pompage.

Ainsi, dans toutes ces hypothèses, le point


On peut donc prédire l'étendue de la zone
G, où le rabattement est nul, est la limite de
influencée par le pompage dans un forage..
la zone d'influence du forage.

Sa distance à celui-ci est OG = 8,10 m.


Rabattement dans le forage principal
Sur notre diagramme semi-logarithmique,
C'est le rayon du cône d'influence pour les
nous pouvons changer l'échelle des abscisses.
conditions énoncées.
Les chiffres qui y figurent exprimeront des
Ce rayon varie avec le temps de pompage, décimètres, alors qu'ils exprimaient des mètres.
mais il est le même pour tous les débits.
Notre forage est tubé en 13 3/8", soit
320 mm environ de diamètre intérieur, soit r =
Le point G est une constante de la forma-
1,6 décimètre.
tion aquifère pour tous les débits, mais seule-
ment après 10 heures de pompage.
Nous pouvons, à notre nouvelle échelle, tra-
cer la paroi de notre tube (partie hachurée du
Nous savons que A S est une constante diagramme).
3
pour un débit de 50 m / h .
Le point F représente le niveau rabattu à
1 mètre du forage (sur notre ancienne échelle).
A S', qui est le double de A S, est aussi
Par ce point, menons une parallèle aux abscis-
une constante pour le même débit.
ses, elle coupe l'ordonnée 10 (maintenant 10
décimètres) aü'ypoint H.
Donc, pour un même débit, toutes les cour-
bes rabattements-distances, correspondant à Les échelles verticales n'étant pas chan-
des temps de pompage différents, seront paral- gées, les valeurs de A S et A S' restent les
lèles à FG qui correspond à la situation après mêmes, la pente des droites est également la
10 heures de pompage à 50 m / h . 3
même.

Par le point H, nous menons la parallèle à


D'autre part, pour un temps de pompage
FG, c'est la nouvelle courbe rabattements-dis-
donné, toutes les courbes correspondant à des
tances, l'échelle des distances étant exprimée
j é b i t s différents passent par un même point si-
en décimètres.
tué sur l'abscisse de cordonnée zéro. Pour notre
îxemple, et pour 10 heures de pompage, ce
j o i n t est le point G. Les pentes de c e s droites Cette droite coupe notre tubage au point J
sont données par la valeur de A S ' , rabatte- dont l'ordonnée mesure 9,80 m.
nent pour un cycle logarithmique, lequel est
jgal à 2 A S et l'on sait que A S est propor- C'est la valeur théorique du rabattement
lonnel au débit. Si le débit double, A S dou- 3
dans le forage, pour un débit de 50 m / h et
»le également, il en est de même pour A S ' . après 10 heures de pompage.

155
Rendement du forage Au rabattement théorique de 26 m dans le
forage, correspond un rabattement réel dans
Si, avec une sonde, nous avons pu mesurer, le piézomètre de :
dans le forage, le rabattement réel dans les
26 — 7,30 = 18,70 m.
conditions ci-dessus = après 10 heures de
3
pompage à 50 m / h ; s i , par exemple, ce rabat-
tement est de 11 m, on dit que le rendement En examinant la courbe Rabattements-Temps,
du forage est égal au quotient du rabattement on voit que la ligne AB, prolongée jusqu'à l'or-
théorique par le rabattement réel, soit, pour donnée 100, coupe cette dernière en un point
notre exemple : dont l'ordonnée est égale à 5,40 m environ.
9,80/11 = 0,89 = 89 %
Ce qui signifie qu'au bout de 100 heures de
pompage à 50 mètres cubes/heure, le rabatte-
Cette valeur est constante pour chaque ou- ment dans le piézomètre n'est que de 5,40 m.
vrage, elle est indépendante du débit et du
temps de pompage. Elle est améliorée par le L'extrapolation du diagramme montrerait
développement. qu'on peut pomper pendant plus d'un mois à
3
50 m / h , sans rabattre le niveau à la cote limi-
Planning de pompage te : 49 m.
Choix de la pompe
En reconstruisant les courbes pour d'autres
3 3

Nous savons (page 46) qu'il vaut mieux valeurs du débit horaire : 100 m / h , 200 m / h ,
ne pas rabattre au-dessous du sommet de la etc., on obtiendrait aisément le temps maxi-
crépine. mum de pompage à chacun de ces débits pour
atteindre la cote limite.

Pour notre exemple, figure hors-texte 108-


Comme on l'a vu page 153, la construction
109, nous limiterons le rabattement au niveau
de ces courbes est extrêmement facile, elle
du cône de suspension situé à environ 49 m.
ne nécessite aucune mesure complémentaire.
Il suffit de se rappeler que la pente des droites
Le niveau statique étant 20 m, le rabatte- est donnée pjar A S et que celui-ci varie com-
ment maximum, ou rabattement « disponible », me les débits.
est donc :
49 — 20 -- 29 m. Ainsi cette construction graphique permet
de fixer le planning de pompage — temps de
Le rendement étant de 0,89, le rabattement fonctionnement de la pompe — et de choisir
théorique maximum est : le débit de la pompe qui équipera définitivement
le forage.
29 X 0,89 = environ 26 m.

Remarquons qu'il a suffi d'une pompe d'es-


Nous avons vu que lorsque le rabattement 3
sai de 50 m / h pour conduire ces essais. L'ou-
dans le piézomètre situé à 3 m était de 2,50 m, tillage de l'entrepreneur est ainsi très écono-
le rabattement théorique dans le forage était mique.
de 9,80 m.
Nous allons voir que notre diagramme semi-
La différence : 9,80 - 2,50 = 7,30 m, est logarithmique nous permet de tirer bien d'au-
3
constante pour le même débit (50 m / h ) quel tres renseignements sur les caractéristiques
que soit le temps de pompage. physiques de la formation aquifère.

156
CAPACITÉ SPÉCIFIQUE T = 0,183 Q / A S

Après 10 heures .de pompage, le rabatte- T = transmissivité en mètres cubes par


lent réel dans le forage, avec un débit de seconde et par mètre de largeur
3
) m / h , est de 11 mètres, la capacité spéci-
^ue, ou débit horaire pour un mètre de rabat- O = débit de pompage en mètres cubes par
!tnent, est égale à seconde

3 A S = abaissement de niveau pour un cycle


50/11 = 4,5 m / h environ.
logarithmique du temps (p. 152-153)
Si nous tracions sur le diagramme la courbe 0,183 est une constante.
abattements-Distances après un temps diffé-
Pour notre exemple, A S = 2,85 m (page
snt, nous constaterions que la capacité spéci-
152).
que change avec le temps de pompage.
Q = 50 mètres cubes/heure, soit :
Cette notion, bien connue des hydrogéolo- 0,014 mètres cubes/seconde
ues, se trouve vérifiée par la construction
raphique. T = 0,183 X 0,014 X 2,85 = 0,0009 mètres
c u b e s / s e c o n d e / m è t r e , soit :
0,0009 x 3 600 x 24 = 72 mètres cu-
TRANSMISSIVITÉ bes/jour/mètre.

Nous avons défini, page 7, ce que signifiait


ette appellation. On estime généralement qu'un aquifère est
très intéressant à exploiter si sa transmissivité
C'est le débit qu'une couche aquifère peut est au moins égale à 150 mètres cubes j o u r /
w r n i r , sur toute son épaisseur et sur un mè- mètre.
•e de largeur.
L'exploitation est encore valable pour des
C'est donc le produit de la perméabilité de valeurs comprises entre 15 et 150, mais, au-
i couche par son épaisseur. dessous de 15 mètres c u b e s / j o u r / m è t r e de
transmissivité, Le forage ne peut guère servir
La formule est
qu'à alimenter une toute petite ferme ou pour
T = KE un usage domestique.

Notre aquifère a une « puissance » de :


T = transmissibilité en mètres cubes par
75 — 20 = 55 mètres, hauteur mouillée du ter-
jour et par mètre de largeur de l'aqui-
rain productif à l'état statique.
fère
E = 55 m.
K = perméabilité moyenne des éléments de
l'aquifère en mètres cubes par jour et La transmissivité T = 3
72 m / j o u r / m è t r e .
par mètre carré sous un gradient unité
ou 100 % et une température de 20° C La perméabilité moyenne de l'aquifère est
donc :
E = épaisseur en mètres de la couche aqui-
K = 72/55 = 1,31 mètres cubes/jour par
fère utile (au-dessous du niveau stati- 5
mètre carré, soit 1,5 X 10- mètres cu-
que! .
bes/seconde par mètre carré, soit en-
' Pour calculer la transmissivité, JACOB dontnt core :
ie la formule suivante qui permet de tirer cette 1,5 X 10- centimètres/seconde, si on
3

'aleur de notre diagramme : l'exprime en vitesse.

157

4
En consultant le tableau de la page 6, nous Le coefficient d'emmagasinement est donné
voyons que notre aquifère se situe dans la par la formule suivante :
catégorie des terrains « perméables ».
2
C = 2,25 T . t . m
e D

La méthode graphique permet donc d'obte- C = coefficient d'ammagasinement


c

nir la valeur de la perméabilité moyenne du


terrain aquifère alimentant le forage. 2,25 est une constante pour tous forages et
tous débits
D'autres méthodes, notamment celles indi- T = transmissivité en mètres cubes/secon-
quées aux pages 1 à 5, sont employées pour de par mètre de largeur
évaluer, dans un ouvrage en cours d'exécution,
la perméabilité « in situ » des diverses couches t u = temps en secondes mesuré sur le dia-
mises à jour par le forage. gramme

m = distance en mètres entre le forage


COEFFICIENT D'EMMAGASINEMENT d'exploitation et le piézomètre d'obser-
vation.
La définition de ce coefficient a été donnée
pages 3 et 4. Pour notre exemple :
2
C = c 2,25 X 0,0009 X 1,35 X 3 600 X 3 =
C'est le rapport entre le volume de l'eau environ 0,01, soit 1 % ,
qui peut être extraite d'un cube, de 1 mètre ce qui signifie que de 1 mètre cube de la for-
de côté, de la formation aquifère, lorsque le mation aquifère on ne peut extraire que 10 li-
niveau est rabattu de 1 mètre, et le volume tres d'eau.
global de ce cube.

Toute l'eau que renferme la formation ne


peut être extraite au pompage, seule, l'eau dite
gravifique peut en sortir, il reste, dans les po-
res du terrain, une certaine quantité d'eau, dite
eau de rétention. V-

Notre graphique va nous permettre de cal-


culer ce coefficient.

Prolongeons la droite AB jusqu'à sa rencon-


tre, vers la gauche, avec l'axe des abscisses,
c'est le point C, déjà cité à la page 153.

Ce point, on l'a vu, est fixe pour tous les


débits de pompage de l'aquifère considéré.

Nous mesurons le. temps, sur l'échelle loga-


rithmique, dont l'abscisse se termine par C,
nous trouvons 1,35 heure.

Nous appellerons ce temps t„.

158
6 - LE POMPAGE
— Hauteur d'aspiration - Pertes - N.P.S.H.
— Hauteur manométrique.
— Rendement - Puissances absorbées.
— Classification : Pompes volumétriques - Pompes centrifuges Ejecteurs - Emul-
seurs.

— Les bâtiments des stations de pompage.

Les données du problème


Les essais réalisés selon les méthodes expo-
sées au chapitre précédent ont permis de déter-
miner :

— le débit et le planning de pompage ;

— la position du niveau rabattu pendant le


pompage à ce débit.

Nous connaissons, bien entendu, le diamètre


intérieur de la colonne dans laquelle sera des-
cendue la pompe (ou autre appareil d'exhaure).

Enfin, nous savons à quel niveau de refoule-


ment il faudra élever l'eau (niveau du sol - .
sommet du réservoir, etc.).

La hauteur géométrique à racheter est égale


à la différence de cote entre le niveau de refou-
lement et le niveau rabattu.

Enfin, il convient d'indiquer :

— le mode d'entraînement de la machine


(à main, moteur thermique, moteur élec-
trique) ;

— la nature de l'eau à pomper (analyse) ;

— la température de l'eau (donnée impor-


tante pour les forages artésiens profonds
et non jaillissants ;

— l'altitude du lieu.

Ces renseignements sont suffisants, mais ils


sont indispensables pour rechercher et choisir
a machine élévatoire (pompe, éjecteur, émul-
seur) la mieux adaptée au problème à résoudre.
HAUTEUR D'ASPIRATION C. Pertes dues à la température de l'eau
Aucune pompe, installée au niveau de la mer, Le graphique ci-dessous donne la valeur de
ne peut aspirer de l'eau ayant une température ces pertes.
de zéro degré centigrade à une profondeur supé- A i n s i , si l'eau a une température de 60°C
rieure à 10,33 mètres. — ce qui est assez fréquent pour des forages
Cette valeur, idéale, n'est, d'ailleurs, jamais artésiens profonds — la perte est d'environ
atteinte à cause des facteurs suivants qui la 2 mètres.
réduisent sensiblement. Or, on sait, page 5, que la température à
A . Pertes dans la tuyauterie d'aspiration 2 000 mètres de profondeur est de :
(Voir pertes de charge, figure hors texte 2 000/33 = 60,6 °C.
40-41.)
Pour de l'eau bouillante, la perte serait de
B. Pertes dues à l'altitude 10,33 mètres et la pompe ne pouvant plus aspirer
La pression atmosphérique qui, au niveau de devrait être complètement immergée.
la mer et à 0°, est égale au poids d'une colonne
d'eau d'une hauteur de 10,33 mètres est réduite Bien sûr, ce sont là des cas limites, ils mon-
de 1,16 mm par mètre d'altitude. trent cependant que des corrections sont parfois
(A titre indicatif et, pour établir la correction nécessaires dans le calcul des performances
nécessaire aux observations barométriques, des pompes.
cette réduction équivaut à 0,086 mm de mercure
par mètre d'altitude.)
m

7
//
10,3 3 - H
A 1 000 mètres, la perte est
10
de 1,16 mètre.

La pression atmosphérique
n'est plus que 10,33 — 1,16
= 9,17 mètres de colonne d'eau,
si la température est de 0°C.

A cette altitude, le baromètre


étalonné à 760 mm de mercure f
ou 1 000 millibars au niveau de la •6
3 j
c
mer, n'indique plus que : c
o
c
o 85
760 — 86 = 674 mm de mer-
cure ou 1 000 — 116 = 884 milli- e
T3
bars.
w4
Ainsi l'on voit qu'une bonne «
«3
pompe qui, à une altitude sensi-
blement égale au niveau de la Q.
mer, aspirait à 8 mètres, ne
pourrait plus aspirer, à une alti-
tude de 1 000 mètres, qu'à : .©1
E
8 — 1,16 = 6,84 mètres.
Ce détail peut avoir, dans
certains cas, une assez grande 10 20 30 40 50 60 70 80 100°C
importance. Température de l'eau

PERTE DE PRESSION DUE A LA TEMPÉRATURE DE L EAU


160
Diagramme des ESSAIS DE P O M P A G E exécutés
sur un FORAGE D'EAU

Figure hors-texte 160-161


D. Pertes dues à la construction de la trifuge, et qui peut engendrer en ces points de
pompe - NPSH graves altérations des surfaces métalliques.

Cette donnée ne s'applique, pratiquement,


qu'aux pompes centrifuges. Il est donc prudent de n'aspirer qu'à moins
de 90 % de la valeur donnée par la formule
précédente.
La notation NPSH = Net positive Suction
Head, ou Charge nette absolue à l'aspiration,
-introduite dans les calculs par les techniciens 2° Si la pompe centrifuge est installée
américains, représente, exprimée en mètres de au-dessous du niveau rabattu en pompage au
hauteur de colonne d'eau, la perte de pression débit choisi, ce qui est le cas le plus fréquent
-correspondant au fonctionnement interne d'une pour les pompes immergées où les électro-
jompe centrifuge. pompes immergées, la tuyauterie d'aspiration
est pratiquement supprimée et le fonctionne-
ment sera assuré, sans risque de désamorçage
- Elle varie avec le débit, donc avec le dia-
ni de cavitation, si son orifice d'aspiration se
mètre, et la vitesse de rotation.
trouve placé sous le niveau rabattu à une dis-
tance verticale au moins égale à P/0,9.
La plupart des constructeurs français l'onto__
doptée et certains l'indiquent par une courbe P étant la valeur du NPSH pour le débit
supplémentaire ajoutée aux courbes c a r a c t é r i s t i q - choisi.
u e s de leurs pompes, généralement avec le ^'<jle
igle original américain : NPSH.

HAUTEUR MANOMETRIQUE
Conclusion C'est la somme des deux valeurs suivantes :

— 1° Pour une pompe donnée, installée au- Hauteur géométrique : Différence de cote
Î S S U S du niveau rabattu en pompage, la hauteur entre le niveau maximum de refoulement et
maximum d'aspiration est égale à : le niveau raJDattu en pompage au débit cor-
y

10,33 m - (A + B + C + D ) . respondant. '

(Les lettres A, B, C et D correspondent aux per- Pertes de charge : Calculées selon les indi-
les de pression définies ci-dessus.) cations qui suivent pour toute la tuyauterie
d'aspiration et de refoulement, verticale ou
— Au-dessus de cette valeur, la pompe horizontale, y compris les accessoires qu'elle
l'aspirera pas, ou bien, si elle a pu être amorcée comporte : coudes, tés, vannes, etc.

us l'influence du niveau statique, elle se dés^Mn-
w c e r a dès le début du rabattement.
L'expérience montre que, si un liquide
_ — A cette valeur limite, la pompe s'amorcera s'écoule dans un tuyau cylindrique, le débit
ut-être, mais avec difficulté. — toutes autres choses égales — va en dimi-
nuant à mesure que la longueur du tuyau aug-
— Entre cette valeur et 90 % de cette valeur, U.

mente.
pompe centrifuge risque de caviter.

La cavitation est un phénomène, encore mal Cette observation met en évidence l'exis-
ixpliqué, qui se produit au voisinage de l'axe i.uw tence d'une force résistante, longitudinale, paral-
ine turbine, d'une hélice ou d'une pompe cen- lèle et de sens contraire à la direction du

161
mouvement du liquide, et analogue au frottement 29,2 mm par mètre -pour un tuyau de 50 mm
qui freine le déplacement.
15 mm 100 mm
La résistance au mouvement de l'eau cons- 9,8 mm » » 150 m m
titue la perte de charge.
7,3 mm » 200 m m
On a établi que les pertes de charge dans
6 mm » » 250 m m
une conduite cylindrique sont :
— Proportionnelles à la longueur ; 5 mm » 300 m m

— Indépendantes de la pression intérieure ; 3,6 mm » » 400 m m


— Fonction de la nature et de l'état des 3 mm » » 500 m m
parois ;
Si, donc, on avait à réaliser une installation
— Fonction de la vitesse d'écoulement (ap-
de pompage dans un forage débitant 150 mètres
proximativement proportionnelles au carré
cubes/heure avec un niveau rabattu à 200 mètres
de cette vitesse) ;
au-dessous du niveau du sol, et refoulant à
— Inversement proportionnelles au diamètre 100 mètres au-dessus du niveau du sol, la hau-
de la conduite. teur géométrique serait de 200 + 100 = 300 m.

Plusieurs formules ont été proposées pour le Si l'on voulait s'en tenir à une vitesse non
calcul des pertes de charge, leurs résultats dif- supérieure à 1 mètre/seconde dans la conduite,
férent considérablement — parfois du simple au l'abaque indique qu'il faudrait prendre un tuyau
double — selon la nature et l'état des conduites, de 250 m m , engendrant une perte de charge,
leur rugosité, leur degré d'incrustation ou de 3
pour le débit de 150 m / h , de l'ordre de 4 mm par
corrosion, leur vétusté, toutes choses bien diffi- mètre, soit, pour l'ensemble 4 x 300 = 1 200 m m
ciles à apprécier et à chiffrer. = 1,20 m.
La hauteur manométrique serait :
Nous avons donné, à la figure hors texte des
300 + 1,20 = 301,20 m.
pages 41-42, un abaque qui permet d'obtenir rapi-
dement et sans calcul les pertes de charge en L'abaque montre que, pour un tel débit,
3

fonction des débits allant de 2 à 1 000 mètres 150 m /bt, l'on ne pourrait utiliser un tuyau de
100 m m . Il indique aussi qu'un tuyau de 150 m m
cubes/heure pour des tuyaux de 50 à 500 mm
nécessiterait une vitesse de l'ordre de 2,40
de diamètre.
m / s e c , engendrant une perte de charge d'envi-
ron 50 mm par mètre, soit 0,050 X 300 = 15 m
Les courbes ont été tracées d'après la for-
pour toute la tuyauterie. La hauteur manométri-
mule de PRONY, citée page 43.
que passerait à 300 + 15 = 315 mètres.
Sur le même graphique, nous avons porté les
courbes des vitesses suivantes : Comme nous le verrons, les puissances
absorbées par une pompe sont proportionnelles
0,50 — 1 — 1,50 — 2 aux hauteurs manométriques, la consommation
d'énergie serait environ 5 % plus forte avec un
et 2,50 mètres/seconde.
tuyau de 150 mm qu'avec un tuyau de 250 m m .

On voit, par exemple, que, pour une vitesse Nous pensons que l'abaque permettra de
de 1 mètre/seconde, courante pour les conduites résoudre la plupart des problèmes rencontrés en
de refoulement, les pertes de charge sont les forages d'eau, sinon, la formule de PRONY don-
suivantes : nerait la solution.

162
'ertes de charge dues aux'accessoires 0,80 et 0,98.
fe tuyauterie.
La principale cause de perte est due au retard
Les pertes de charge dues aux coudes, rac- à la fermeture des soupapes.
cords, tés, vannes, clapets, ne peuvent être éva- — Rendement dynamique.
uées qu'expérimentalement.
C'est le rapport du travail hydraulique pro-
Pour simplifier, on peut les assimiler à des duit au travail absorbé par la pompe pendant un
longueurs de tuyaux selon le tableau suivant qui temps donné.
donne des valeurs basées sur une vitesse de
circulation de 2 à 3 mètres/seconde. On table sur :

0,30-0,50 pour les petites pompes à main ;


L'emploi de ce tableau doit, à notre avis, pro-
curer une marge appréciable de sécurité, il indi- 0,70-0,90 pour les pompes industrielles.
que, pour chaque accessoire, la longueur en
C'est sur ces rendements qu'on peut baser
mètres de tuyauterie qui donnerait la même
les calculs de puissance des moteurs d'entraî-
perte de charge.
nement.

Exemple : Un coude de petit rayon sur un


tuyau de 200, donnerait la même perte de charge
que 35,80 mètres de ce tuyau.
B. - Pompes centrifuges
Le rendement, rapport entre le travail hydrau-
Equivalences en mètres de tuyauterie
lique produit et le travail absorbé par la pompe,
est extrêmement variable selon les types de
pompes, et, pour chacune d'elles, selon sa
Diamètre Coude Coude Vanne
du à grand à petit (ouverte) vitesse de rotation et le réglage de ses vannes.
tuyau rayon rayon Té
(mm) R > 3d R < 3 d
Les meilleures pompes ont des rendements
de 0,80 à 0,85.
50 3,40 7 14 2,60
100 7,80 15 31 5
150 12,70 25,80 51 9 Puissances absorbées
200 17,70 35,80 77 13
Si on élève 1 kilogramme d'eau à 1 mètre, le
250 23 46,80 93 17
300 28,80 58,60 116 21 travail produit est égal à 1 kilogrammètre.

Si l'opération s'effectue en 1 seconde, la


RENDEMENT DES POMPES puissance utile est de 1 kilogrammètre/seconde.

A. - Pompes alternatives A cause des frottements mécaniques et


hydrauliques internes, il faut fournir à la machine
— Rendement volumétrique
une puissance supérieure à la puissance utile.
C'est le rapport, à chaque coup de pompe,
Le rapport entre la puissance motrice nécessaire
du volume d'eau réellement sorti au volume
et la puissance utile est, précisément, le rende-
engendré par le piston. ment.
Ce rendement dépend de la perfection des La formule est la suivante :
joints et du bon fonctionnement des soupapes.
QH
S'il n'y avait aucune fuite, il serait égal à
P =
l'unité ; pratiquement, il varie entre P

163
dans laquelle : CLASSIFICATION DES MACHINES
P = Puissance motrice nécessaire en kilo-
grammètre/seconde.
ELEVATOIRES HYDRAULIQUES
Q = Débit en litres/seconde. Pour faciliter la description et les applica-
H = Hauteur manométrique en mètres. tions des différents équipements d'exhaure des
? = Rendement. forages d'eau, nous avons établi le tableau sui-
En employant les unités usuelles, la formule vant pour les quatre grands groupes, de ma-
devient : chines :

QH x 1 000 1000 Pompes volumétriques.


P =
2000 Pompes centrifuges.
3 600 X 75 X ?
3000 Ejecteurs.
P = Puissance motrice en chevaux.
Q = Débit en mètres cubes/heure. 4000 Emulseurs.
H = Hauteur manométrique en mètres.

Avec un rendement p = 0,7, on obtient la 1000 I Pompes volumétriques


formule suivante qui, grossièrement, mais avec
1100. Pompes alternatives à piston.
une approximation suffisante, permet de se
faire une idée de la puissance du moteur à ins- • 1110. Corps de pompe en surface.
taller sur l'arbre de la pompe : 1111. Pompe à balancier à simple
effet.
QH
1112. Pompe à cylindre horizontal
à double effet.
200
1113. Pompe semi-rotative.
P = Puissance du moteur en chevaux.
Q = Débit en mètres cubes/heure. • 1120. Corps de pompe dans le forage.
H — Hauteur manométrique en mètres. 1200. Pompes rotatives.
Si on exprime la puissance en kilowatts, la
formule devient : -*/• 1210. Pompes à engrenages.

QH QH QH • 1220. Pompes à palettes.


P' = = environ • 1230. Pompes à aubes flexibles.
200 X 0,736 159 150
• 1240. Pompes à vis.
S'il s'agit d'un groupe électropompe, l'inten-
• 1250. Pompes à tuyau flexible.
sité du courant électrique triphasé qui l'alimente
est :
1 000 P'
2000 Pompes centrifuges
I =

2100. Pompes centrifuges à axe horizontal.


E V 3 cos cp
Installées en surface.
I = Intensité en ampères. • 2110. Pompes centrifuges classiques.
P' = Puissance en kilowatts.
Corps en volute.
E = Tension en watts entre phases,
cos. 9 = Facteur de puissance, * 2120. Pompes centrifuges à turbines et
en moyenne 0,8. diffuseurs.

164
• 2130. Pompes centrifuges auto-amor- Deux clapets, un pour l'aspiration, un pour le
çantes. refoulement.
2131.. A clapet de pied et réservoir Le piston est manœuvré par une tige animée
d'eau au refoulement. d'un mouvement alternatif produit par un vile-
2132. A anneau liquide. brequin, une manivelle ou un excentrique, action-
nés à la main ou mécaniquement.
• 2140. Pompes centrifuges à flux mixte.
Il existe des pompes à simple effet — une
2200. Pompes centrifuges à axe vertical. Ins-
aspiration et un refoulement par course — et
tallées dans le forage.
des pompes à double effet — une aspiration et
un refoulement pendant la course aller ; une
• 2210. Moteur en surface.
aspiration et un refoulement pendant la course
2211. Pompes à turbines.
retour du piston.
2212. Pompes à hélice.
• 1110. Corps de pompe en surface.
• 2220. Groupes électropompes immer- Nous ne parlerons que des petites pompes
gés (ou submergés). à main qui se classent ainsi :
1111. Pompes à balancier à simple
effet.
3000 l Ejecteurs Ces pompes aspirent jusqu'à 8 mètres et
même davantage.

4000 Emulseurs Ce sont les moins chères des petites pom-


pes.

Leur prix, en 1970, est de l'ordre de 100 F


pour les modèles ayant un piston de 80 mm et
DESCRIPTION - UTILISATION 3
capables d'un débit de 1,5 m / h .

1000 Pompes volumétriques

Cette appellation indi-


que que ces machines don-
nent un volume constant à
n'importe quelle hauteur de
refoulement. '

— 1100. Pompes alternati-


ves à piston.

Un corps de pompe cy-


lindrique dans lequel se
meut un piston qui produit
l'aspiration ou le refoule-
ment selon qu'il agrandit
ou qu'il diminue la capacité Pompe alternat!
du corps de pompe. â piston
POMPE A BALANCIER (un)
( IIOO )

165

4
La partie inférieure est filetée pour recevoir • 1120. Corps de pompe dans le forage.
un tube 33 x 42.
Si le niveau rabattu se trouve à plus de 6 à
C'est l'équipement idéal pour un point d'eau 7 mètres de la surface, la partie hydraulique de
établi avec une crépine à pointe (voir page 17 et la pompe doit être descendue,dans le forage.
suivantes).
Le corps de pompe est suspendu au bout de
Pour l'alimentation en eau d'une maison iso- la colonne de refoulement.
lée, d'une petite ferme ou d'un petit chantier,
c'est la solution la plus économique et la plus Le piston est actionné par une tringle de
vite exécutée. manœuvre entraînée depuis la surface par un
balancier ou un volant avec manivelle ou excen-
1112. Pompes à cylindre horizontal trique.
à double effet.
Aux U.S.A. on trouve couramment de t o u t
Plus connues sous le nom de « RED JACKET » petits cylindres pouvant être installés dans un
elles aspirent à 8 mètres et possèdent une tube de 2 " et d'une longueur de 400 à 500 m m .
grande puissance de refoulement.
Il n'y a pratiquement
Elles se démontent facilement et les élé- pas de limite de profon-
ments peuvent être aisément nettoyés et rem- deur pour l'utilisation de
Covnq_
placés. ces pompes et, ainsi que
Colonn* rte r»roul»i
cela se pratique pour
Leur débit varie en- certains forages de pé-
3
tre 2 m / h pour un pis- trole, le poids de la tige
3
ton de 80 mm et 9 m / h est compensé, en sur-
pour un p i s t o n de face, par un contrepoids, Ctaptl <St r*Foi
130 m m . de telle sorte que l'éner-
gie à dépenser se limite
à l'action hydraulique du
(1112) piston. »

1113. Pompes semi-rotatives à dou-


Ces pompes, à sim-
ble effet. C r i p m » JOHH5QN
ple effet, ne comportent <J« protection
Plus connues sous le nom de pompe « JAPY », qu'un clapet d'aspiration
elles aspirent jusqu'à 7 mètres et refoulent jus- à la base du cylindre et
qu'à 25 mètres. Selon leurs dimensions, elles un clapet de refoule-
3
peuvent fournir un débit de 1 à 10 m / h . ment monté dans le pis-
Leur prix est du même ton lui-même.
ordre que celui des pom-
pes 1111 pour les mêmes • La construction est extrêmement simple et le
débits. fonctionnement est d'une grande régularité.

Elles sont un peu diffi- Les débits, cependant, sont très faibles.
ciles à amorcer, mais on y
parvient aisément si les Pour les toutes petites pompes, les organes
clapets et leurs sièges sont étant usinés avec grande précision, il est indis-
bien entretenus et très pro- pensable de munir la base de la colonne d'une
pres. crépine fine de protection.

166
— 1200. Pompes rotatives. Le volume engendré par ces palettes est
Intermédiaires, dans leur exécution entre les croissant du côté de l'aspiration et décroissant
pompes alternatives et les pompes centrifuges, du côté du refoulement.
leur principe de fonctionnement les classe ce-
pendant parmi les pompes volumétriques, en ce Le flux est régulier et continu.
sens.que leur débit est indépendant de la pres-
sion de' refoulement. Les palettes sont poussées radialement par
des ressorts et par la force centrifuge.
Elles ne peuvent être descendues dans les
forages et sont obligatoirement installées en sur- A cause des frottements, de l'usure rapide
face. des organes, des fuites qui se produisent aux
surfaces de joints, ces appareils ne sont guère
• 1210. Pompes à engrenages.
employés que pour des usages intermittents.
Deux rotors, tournant
en sens inverse dans le
corps de pompe, don-
nent un flux continu et * 1230. Pompes à aubes flexibles.
régulier, sans pulsa-
tions.

Elles peuvent fonc-


tionner sans clapet de
pied, mais elles s'amor-
cent plus facilement ((210)
avec cet accessoire.

Elles sont vulnérables au sable et exigent un


ouvrage bien équipé avec une crépine parfaite-
ment adaptée au terrain et convenablement
développé (p. 47, 131 à 143).

• 1220. Pompes à palettes.


( 1230 )

Le rotor, excentré par rapport au corps de


pompe, comporte des lamelles flexibles, généra-
lement en caoutchouc.

Le principal avantage de ce mode de cons-


truction est qu'il est parfaitement silencieux.

Comme les précédentes, ces pompes assu-


rent un flux régulier, sans à-coups.
(l220)
Leur débit est faible et l'usure des lamelles
Un tambour rotatif, excentré par rapport au nécessite le remplacement fréquent de la pièce
corps de pompe cylindrique à axe horizontal, complète, de sorte que l'on ne les trouve guère
porte des palettes mobiles qui s'appuient sur dans les installations importantes exigeant des
le contour intérieur du boîtier. périodes de longue durée.

167
* 1240. Pompes à vis.
Le rotor, en acier inoxydable, se présente
2000 Pompes centrifuges
sous la forme d'une vis à simple filet.
Ces pompes donnent des débits qui varient
Le stator (corps de pompe), en caoutchouc,
en raison inverse des hauteurs de refoulement.
comporte un double f i l e t femelle.
Cette caractéristique les distingue donc net-
L'intervalle entre les deux pièces est occupé
tement des pompes dites volumétriques que
par l'eau qui les « lubrifie » et qui est entraînée
nous venons d'étudier.
dans un flux régulier et uniforme, parallèlement
à l'axe du rotor. Ce sont, actuellement, les plus employées,
surtout en forages d'eau.
Il existe deux types de pompes à vis ; les
e
unes, à axe horizontal, ne peuvent être installées Elles étaient déjà connues au XVII siècle,
qu'en surface. cependant leur fonctionnement, qui nécessite
des vitesses de rotation élevées, ne s'est amé-
Les autres, à axe vertical, ont des dimensions
lioré qu'avec l'apparition des moteurs mécani-
très réduites qui facilitent leur installation dans
ques et, surtout, celle des moteurs électriques.
les forages, à l'intérieur des tubages.

* 1250. Pompes à tuyau flexible. Refoulement

( I 250)

Très originale et d'une extrême simplicité,


Principe.
cette pompe peut équiper un petit forage en
nappe superficielle. L'eau, introduite par l'orifice d'aspiration,
arrive au centre du corps de pompe. Elle est
Un tuyau flexible est « squeezé » par deux entraînée en rotation par les aubes de la roue
ou quatre molettes. L'eau se trouve entraînée tournant à grande vitesse.
dans le même sens que le rotor portant les
molettes. L'amorçage est très rapide. La force centrifuge projette l'eau à la péri-
phérie du corps de pompe d'où elle s'échappe
On remarquera que cette pompe ne comporte
par l'orifice de refoulement, sa vitesse étant
aucun joint et qu'elle n'a aucune partie métal-
transformée en pression.
lique en contact avec le liquide à pomper. Cette
particularité la rend précieuse pour manipuler Le vide partiel, ainsi créé à l'aspiration,
des solutions corrosives employées pour dés- assure l'arrivée continue de l'eau sous la pous-
incruster les forages. sée de la pression atmosphérique.

168
La hauteur de refoulement est fonction de la Si les pompes sont couplées en parallèle,
vitesse de l'eau à la sortie de la pompe. c'est l'inverse :
— le débit du groupe est égal à la somme
Cette vitesse' est sensiblement égale à la
des débits des divers éléments ;
vitesse circonférencielle de l'extrémité des au-
bes du rotor, laquelle est fonction du diamètre — la hauteur manométrique est égale à la
et du nombre de tours par minute de ce rotor. moyenne des hauteurs manométriques des di-
vers éléments.
En général, on peut dire que :

1° Pour une même vitesse de rotation, 4° Amorçage.

— le débit est fonction du diamètre du rotor ; Une pompe centrifuge ne peut fonctionner
que si le corps de pompe est plein de liquide.
— la hauteur manométrique produite varie
comme le carré du diamètre du rotor ; Il est donc indispensable de remplir, au
préalable, la pompe et son tuyau d'aspiration.
— la puissance absorbée varie comme le
cube du diamètre du rotor. On y parvient par une ou plusieurs des opé-
rations suivantes :
2° Si l'on fait varier la vitesse de rotation,
—• Montage d'un clapet de pied à la base du
— le débit est proportionnel au rapport des tuyau d'aspiration.
vitesses ; — Présence, sur le refoulement, d'un petit
— la hauteur manométrique produite est pro- réservoir d'une capacité au moins égale à celle
portionnelle au carré du rapport des vi- de la pompe et du tuyau d'aspiration qui main-
tesses ; tient plein d'eau le corps de pompe, même à
l'arrêt.
— la puissance absorbée est proportionnelle
— Montage sur l'arbre de la pompe d'un élé-
au cube du rapport des vitesses.
ment rotatif auto-amorçant.
— Immersion (ou submersion) complète de
3° Couplage de plusieurs pompes.
la pompe. ' *
On peut monter plusieurs pompes en série,
ou assembler, sur le même arbre, plusieurs
5° Réglage.
roues ou turbines, de telle sorte que le refoule-
ment de l'une se fait dans l'aspiration de celle Nous avons vu que l'une des principales
qui la suit. caractéristiques des pompes centrifuges est que
leur débit varie en raison inverse des pressions
Dans ce cas, le débit du groupe est égal à de refoulement (ou hauteurs manométriques).
celui du premier élément.
Il suffit, donc, de placer une vanne sur le
La hauteur manométrique, produite par le refoulement pour faire varier à volonté le débit.
groupe, est égale à la somme des hauteurs
manométriques des divers éléments. Si l'on ferme complètement cette vanne sans
arrêter la pompe, le débit est nul et le rotor
Nous verrons que cette règle est constante brasse l'eau dans le corps de pompe L'énergie
pour les pompes centrifuges multicellulaires à ainsi dépensée se transforme en chaleur, ce qui,
axe vertical qui sont les plus usitées en forages au bout de peu de temps, nécessite l'arrêt de la
d'eau. pompe.

169
6° Courbes caractéristiques des pompes centri- sommet de la courbe (tangente horizontale) soit
fuges. 82,5 % .

Cette particularité des pompes centrifuges


Ce rendement optimum s'obtient avec un
permet d'effectuer facilement leur réglage et de 3
débit de 230 m / h .
tracer les courbes de leur fonctionnement afin
de définir le régime optimum de débit, de hau-
teur manométrique et de rendement ainsi que La puissance absorbée dans ces conditions
est de 27%chevaux.
d'économie d'énergie motrice absorbée.

Il s'agit, bien entendu, de la puissance sur


Pour une pompe donnée et une vitesse de l'arbre du moteur d'entraînement de la pompe.
rotation constante, on trace :
La hauteur manométrique obtenue pour ce
1° Une courbe des hauteurs manométriques
réglage est de 27 mètres environ.
en fonction des débits ;

2° Une courbe des puissances absorbées en Si nous fermions la vanne de refoulement


fonction des débits ; pour avoir une hauteur manométrique de 30 mè-
3
tres, le débit tomberait à 50 m / h , le rendement
3° Une courbe des rendements globaux (pom- ne serait plus que de 36 % et la puissance
pe et moteur) en fonction des débits. absorbée serait de 16 chevaux.

Sur le diagramme ci-dessus, nous pouvons Ces trois courbes, rappelons-le, correspon-
lire que, pour le groupe électropompe auquel il dent à la vitesse pour laquelle la pompe a été
se rapporte, le meilleur rendement correspond au construite qui est, ici, 1 760 t o u r s / m i n u t e .

170
— 2100. Pompes centrifuges à axe horizontal. Leur rendement est élevé et le régime de
l'eau au refoulement est régulier et stable.
— Leur encombrement horizontal est tel qu'elles 1*.
Elles sont employées de préférence pour les
3 peuvent être installées qu'en surface. On ne
gros débits et de faibles hauteurs de refoule-
peut donc les utiliser que sur des forages dont
ment.
^° niveau rabattu en pompage est, au maximum, dit
3 7 à 8 mètres. L'amorçage nécessite le remplissage préala-
ble du corps de pompe ; un clapet de pied est
donc indispensable.
* 2110. Pompes centrifuges classiques,
corps en volute. La mise en route est facilitée par la ferme-
ture de la vanne de refoulement, cette manœu-
La partie tournante est constituée par une rouo vre réduit la puissance absorbée au démarrage.
m e à aubes installée directement dans le corps La vanne sera ensuite ouverte, progressivement,
de pompe. Celui-ci, en forme de volute, s p i r a l e ^ suivant le débit ou la hauteur de refoulement
""ï conchoïde, est construit de telle sorte que désirés.
ispiration se produise dans l'axe de la turbine.

s- La section de l'espace annulaire entre le r o t o r d f 2120. Pompes centrifuges à turbines et


la périphérie s'accroît dans le sens de la diffuseurs.
rotation jusqu'à l'orifice de refoulement. A i n s i , i
vitesse de l'eau, qui était maximum à son e^Kú-
t trée dans l'orifice d'aspiration, décroît dans le
même sens et se transforme partiellement en
pression disponible à la sortie.

Refoulement

2I20 )

Au lieu d'être en volute, comme les pompes


_ Ces pompes, à cause de l'important espace 2110 précédentes, le corps de pompe est à sec-
( tre la roue et le corps de pompe, permettent tion circulaire. Un organe supplémentaire, le
c~ véhiculer des eaux légèrement chargées. diffuseur, est introduit entre le rotor et le boî-
tier. Cet élément fixe comporte, lui aussi, des
"~ Elles peuvent assurer un fonctionnement de ailettes déterminant une série d'évents de sec-
I igue durée en service permanent. tion croissante du centre vers l'extérieur.
\
171
C'est à l'intérieur de chacun de ces évents * 2130. Pompes centrifuges auto-amor-
que s'opère la réduction de vitesse et l'accrois- çantes.
sement correspondant de la pression de l'eau.
Les pompes volumétriques — 1 000 — peu-
Ces pompes, plus ajustées que les précéden- vent aspirer et refouler tous les fluides, y com-
tes, exigent une eau très claire. pris l'air.

Ce mode de construction se retrouve dans les Les pompes centrifuges déjà décrites ne peu-
pompes à axe vertical. vent s'amorcer qu'après remplissage du corps
de pompe ; et s i , fortuitement, une rentrée d'air
La pompe représentée sur notre schéma de
se produit sur l'aspiration, à un joint défectueux,
la page précédente est à flux radial, exclusive-
ou, en forages, par un rabattement poussé au-
ment. Le mouvement de l'eau s'effectue dans un
dessous du sommet de la crépine, la pompe s e
unique plan perpendiculaire à l'axe.
désamorce.
Les formes des aubages des roues (turbines) Nous avons indiqué, page 23, qu'en procédant
et des diffuseurs font l'objet d'études et d'expé- à l'assèchement de terrain par rabattement
rimentation très poussées chez tous les cons- local d'une nappe aquifère au moyen de crépines
tructeurs pour améliorer les performances des à pointe, on provoquait fréquemment des ren-
pompes. trées d'air au moment où le niveau, dans une ou
plusieurs crépines, tombait au-dessous du haut
de la partie crépinée.

II est absolument nécessaire, dans ce cas et


dans beaucoup d'autres, d'employer des pompes
capables de se réamorcer automatiquement, ou
bien, construites pour pomper indifféremment
l'eau ou l'air.

2131. Pompes à clapet de pied et


réservoir d'eau au refoule-
Roue semi-fermée ment. •

Roue fermée Il suffit de placer sur le refoulement une


chambre dont le volume est supérieur à celui de
( 2IE0)
la pompe et du tuyau d'aspiration, et de la rem-
plir d'eau au premier démarrage.
Les aubes peuvent être fondues sur un seul
disque (roue semi-fermée) ou entre deux dis- Ainsi les réamorçages se feront ensuite
ques (roue f e r m é e ) . ' automatiquement.

Ces deux modes de construction permettent


Dans cette solution, un clapet de retenue, au
d'affiner les aubes et d'accroître le rendement.
La poussée axiale est encaissée par une butée. pied de la colonne d'aspiration, est indispensa-
Elle est importante si l'eau est admise sur un ble.
seul côté de la pompe, elle est réduite, ou nulle,
si la roue est double avec admission de l'eau De nombreux petits groupes motopompes
sur les deux faces de la pompe. sont ainsi équipés.

172
2132. Pompes auto-amorçantes à Nous avons indiqué, page 169, que pour les
anneau liquide. pompes multicellulaires en série, le débit, pour
une vitesse de rotation donnée était fonction
~~ Les pompes SIHI construisent des machines du diamètre des roues, et que la nauteur de
centrifuges à anneau liquide qui peuvent aspirer refoulement correspondait à la somme des hau-
et refouler, soit de l'eau, soit de l'air, soit un teurs de refoulement des divers étages.
—mélange des deux éléments.
Pour supprimer tous les aléas dus à l'amor-
Ces pompes tiennent à la fois des pompes çage, le corps de pompe baigne dans l'eau et
^ r o t a t i v e s et des pompes centrifuges. se trouve à 0,50 mètre, au moins, au-dessous du
niveau rabattu.
Elles donnent des pressions beaucoup plus
fortes au refoulement et leur efficacité est telle
Ainsi immergée, la pompe est toujours
" q u ' o n peut fort bien supprimer le clapet de pied
amorcée.
si la colonne d'aspiration est courte.
* 2210. Pompes centrifuges à axe verti-
— Si ces pompes permettent de « turbiner » des
cal avec moteur en surface.
saux troubles, la précision de leur construction
2211. Pompes à turbines.
ne peut admettre des eaux chargées. Il est
—recommandé de les protéger par une crépine à On se reportera à la figure de gauche du
:
ine ouverture. document hors texte à déplier aux pages 172-
173, n° 1.
Certaines pompes de ce type sont consti-
t u é e s par un ou plusieurs éléments auto-amor-
Le corps de pompe est suspendu au bas de
pants montés à l'aspiration et refoulant dans des
la colonne de refoulement, il est généralement
éléments centrifuges classiques installés sur le
muni d'un clapet de pied.
~ n ê m e arbre.

La tête, installée au niveau du sol, supporte


• 2140. Pompes centrifuges à flux mixte.
tout le poids de la colonne et de la pompe plei-
~~ Certaines roues sont conçues pour ajouter nes d'eaur'sElle peut, selon le cas, recevoir un
au flux radial, spécifiquement centrifuge, un flux moteur électrique à axe vertical, une poulie à axe
axial qui permet d'améliorer les caractéristiques vertical ou un renvoi d'angle sur un arbre hori-
~~ie performance de la machine. zontal muni d'une poulie ou entraîné par un
moteur à axe horizontal, électrique ou thermique.
Cette conception est plus spécialement
-appliquée dans les pompes à axe vertical qui La colonne — tuyauterie de refoulement —
équipent la plupart des forages d'eau. renferme l'arbre de transmission tournant dans
des paliers avec coussinets semi-élastiques,
2200. Pompes centrifuges à axe vertical. généralement lubrifiés par l'eau.

Cette famille de pompes est la plus employée


Le réglage vertical, très important et minu-
dans les forages d'eau.
tieux, s'effectue par la tête en faisant coulisser
Leur principe est analogue à celui des pom- l'arbre de transmission à l'intérieur du palier
pes centrifuges à axe horizontal type 2120 et supérieur.
_2140 précédemment décrites.
Un dispositif se sécurité empêche l'arbre
Elles ont toutes un ou plusieurs étages com- vertical de tourner à l'envers au moment de
prenant chacun une roue à flux radial, axial, ou l'arrêt de la pompe, ce qui provoquerait des
~;emi-axial, tournant dans un diffuseur ou bol. désordres mécaniques dans les raccords vissés.
— Le clapet de non-retour, éventuellement — Sécurité de marche. L'immersion du mo-
monté sur le refoulement de la pompe. teur et la présence de l'eau autour des bobina-
ges permettent d'encaisser, sans échauffement
— Le tube de refoulement, le câble électri-
excessif, des surcharges temporaires de plus de
que à trois conducteurs alimentant le moteur.
30 % .

Séries. Renseignement important.


Nous croyons utile de signaler un point de
On trouve des groupes électropompes assez
détail, souvent ignoré des utilisateurs, mais qui
petits pour être descendus dans un tubage de
présente, cependant une grande importance.
4 1/2" — environ 100 mm de diamètre intérieur
3
— et capables d'un débit de 6 à 7 m / h , refoulés Dans tous les autres systèmes de pompes,
à 50 m, et de 300 à 400 l/h, à 250 m. on peut contrôler en surface le sens de rotation
des turbines.
KSB a réalisé des groupes immergés donnant
3
1 200 m /h à 100 m, munis de moteurs de 600 C V , Toute la mécanique, moteur et pompe, des
tournant à 3 000 t / m , et même un groupe im- groupes immergés, se trouvant au fond du
mergé de 400 CV alimenté directement en cou- forage, on ne voit plus, au sol, le sens de rota-
rant triphasé de 6 000 volts. tion.

Or, ces groupes sont construits pour tourner


En augmentant le nombre d'étages, on peut dans un certain sens qui doit être respecté pour
construire des groupes électropompes immergés obtenir les meilleures performances.
refoulant jusqu'à 300 m.
Par le moyen suivant, il est possible de
s'assurer que le groupe tourne bien dans le bon
Avantages.
sens.
— Installation extrêmement simple. V.
On laisse fonctionner la pompe pendant quel-
— Suppression de l'arbre l'arbre vertical et ques minutes en observant, au refoulement, la
ses paliers sur toute la hauteur du forage. pression indiquée par un manomètre installé au
— Fonctionnement très silencieux. sol. On arrête la pompe dès que l'aiguille du
manomètre s'est stabilisée à sa course maxi-
— Entretien pratiquement nul pendant des mum. On note la pression correspondante.
années, On inverse ensuite le sens de marche en
— Encombrement nul au sol permettant de intervertissant les connexions de deux des trois
supprimer le bâtiment qui, pour les autres types fils amenant le courant en surface.
de pompes, est toujours nécessaire. On laisse à nouveau tourner la pompe comme
— Fonctionnement assuré, même dans un précédemment en notant à nouveau la pression
forage dévié. Certains constructeurs garantis- stabilisée au maximum.
sent la bonne marche du groupe avec une obli- Le sens correct est celui qui a fourni la plus
quité de 45°. forte pression.
— Amorçage automatique, la pompe étant
Utilisations spéciales
toujours immergée.
des groupes électropompes immergés.
— Suppression du graissage.
1° Epuisement total d'un réservoir.
— Rendement global élevé par suite de la La construction classique, moteur en des-
suppression de la transmission. sous, laisserait, au fond, une couche d'eau dont
l'épaisseur est au moins égale à la hauteur du Ce montage permet donc de doubler ou tri-
moteur. pler la hauteur totale de refoulement d'une ins-
tallation et de résoudre facilement des problè-
Certains modèles sont construits avec moteur
mes d'exploitation de nappes très profondes.
au-dessus de la pompe, ce qui permet de placer
la crépine en bas du groupe et d'aspirer jus- Un tel problème ne peut être résolu par
qu'au fond. Cependant, cette construction oblige aucun autre type de pompes centrifuges.
à placer le refoulement par le côté et augmente
l'encombrement du groupe.
3000 Ejecteurs - Pompes à jet
On peut aussi, très simplement, chemiser un
groupe classique selon le schéma ci-dessous, en
fixant, par un collier et une garniture étanche, Vanne de contrôle
un tube ménageant autour du moteur un espace • - Sortie
annulaire de section au moins égale à celle de la
crépine. Ce dispositif transforme le groupe en
pompe d'épuisement.

Joint
ll!
I
jùd

Joint,
=I'- IL
EJECTEUR
(3000)

Montage d'épuisement C'est une combinaison d'une pompe centri-


fuge à axe horizontal (2120) multi-étagée à forte
preë'srfon, installée en surface, avec un éjecteur
à Venturi descendu dans le forage, au-dessous
Montage en série de
deux groupes immergés du niveau rabattu en pompage.

2° Montage en série. L'équipement permet d'élever dè -l'eau sur


d'assez grandes hauteurs sans organe tournant
Nous avons vu que la hauteur de refoulement au fond.
des groupes électropompes immergés se limitait
Le réglage se limite à la manœuvre de la
pratiquement à 300 mètres.
vanne de contrôle placée sur le refoulement de
La simplicité de conception de ces groupes
la pompe centrifuge.
permet d'en monter plusieurs en série en utili-
sant le dispositif de chemisage précédemment L'amorçage est indispensable, un clapet de
décrit, comme le montre le schéma ci-dessus. pied est nécessaire.

Il convient, évidemment, de renforcer la fixa- Ces appareils n'ont pas un bon rendement,
tion de la chemise sur la pompe supérieure mais ils sont utiles pour les forages tubes en
et de prévoir la section de câble électrique très petits diamètres. Certains constructeurs
d'alimentation pour qu'il puisse desservir toutes fournissent des ejecteurs entrant dans des tubes
les pompes. de 2 " , et même moins.

176
Sous l'influence de la pression atmosphéri-
1 4000 Emulseurs - Air lift que agissant sur l'eau située autour du tube, le
niveau de l'eau émulsionnée qui se trouve à
Nous avons cité ces appareils, page 139, au l'intérieur s'élève et, si les conditions requises
sujet du développement pneumatique des fora- se trouvent remplies, l'élévation peut être portée
ges. jusqu'à la sortie de l'appareil, au point qu'on
s'est fixé.
Leur emploi est tellement répandu qu'il nous
a paru utile d'en donner le principe et d'y
ajouter quelques renseignements pratiques — Conditions requises.
dont certains sont inédits — sur leur utilisation.
Pour que l'eau atteigne le niveau qu'on s'est
fixé, soit A du schéma ci-contre (niveau du sol,
Principe.
par e x e m p l e ) , la longueur B C , de la partie
En injectant de l'air, amené par un tube, à la immergée du tube d'air, doit être en rapport avec
base d'une colonne descendue dans l'eau d'un la hauteur totale d'élévation AB, ou, plus exacte-
forage; l'émulsion ainsi créée diminue la densité ment, avec la longueur totale du tube d'air A C .
de l'eau contenue dans cette colonne.
On a constaté qu'il fallait que BC soit égal à
Manomètre Air 60 % de A C :
Robinet
BC = A C X 0,60.
Sortie Ce qu'on peut aussi exprimer :
BC = AB X 1,5,
ou encore :
A C = AB X 2,5.

La longueur totale du tube d'air doit être au


moins égale à 2,5 fois la hauteur totale d'éléva-
4 tion (r-ajpattement c o m p r i s ) .
Niveau statique

Ces conditions limitent l'emploi des emul-


Niveau rabattu seurs à l'exploitation des seuls ouvrages dont la
profondeur permet de recevoir une telle lon-
gueur de tuyau au-dessous du niveau rabattu.

Le niveau statique n'est pas en cause, car


il n'intervient qu'au démarrage.

Les coefficients des trois formules ci-dessus,


0,60, 1,5 et 2,5, peuvent être quelque peu réduits
pour les forages profonds.

Les mesures effectuées sur un grand nombre


d'ouvrages présentant des hauteurs d'éléyation
de 7 à 200 mètres nous ont donné l'idée de cons-
truire l'abaque qui permet d'établir un projet de
Emulseur (Air-lift) pompage par émulseur (déplier la figure hors
(4000) texte des pages 176-177).

in
Le fonctionnement de l'abaque est expliqué En prolongeant encore la droite ABCi, on
par l'exemple suivant : trouve le point C , intersection de cette droite
2

avec la courbe « submergence maximum ».

Données :
La longueur A C , mesurée sur l'échelle des
2

Un ouvrage, foré jusqu'à 300 mètres, a profondeurs, est égale à 192 m. C'est la lon-
3
donné, aux essais, un débit de 50 m / h pour un gueur maximum du tube d'air.
niveau rabattu à 90 mètres au-dessous du niveau
Au-delà de cette valeur, on n'obtient pas
du sol.
d'amélioration sensible du fonctionnement

Question : La droite A B C 1 C 2 , prolongée encore jusqu'à


sa rencontre avec la ligne en traits interrompus,
Quelles doivent être les caractéristiques donne la longueur qu'il aurait fallu donner au
d'installation d'un émulseur capable du même tube d'air si l'on avait observé la règle générale-,
3
débit (50 m / h ) livré au niveau du sol ? ment admise fixant la submergence à 60 %, soit,
(Les pertes de charge sont considérées pour notre exemple : 225 mètres.
comme négligeables.)
L'application de cette règle de 60 % aurait
nécessité 33 m de plus de tube d'air que pour
Solution : la submergence maximum et 81 m de plus que
pour la submergence m i n i m u m .
1° Longueur totale du tube d'air.
En plus de cette économie de tube d'air (et
Sur l'échelle verticale des profondeurs, à de tube d'eau), on voit que l'émulseur aurait pu
droite du graphique, on marque le point 90 m aussi bien fonctionner dans un forage limité à
3
(niveau rabattu pour le débit de 50 m / h ) . 150 m environ, alors qu'avec la règle de 60 % il
aurait fallu au moins 225 m de profondeur forée.
Par ce point, on trace une horizontale qui
coupe la ligne à 45°, portant l'inscription : Pour notre exemple, on aura donc le choix
« niveau rabattu », au point B. entre 144 et 192 m comme longueur totale du
tube d'air. On pourra prendre aussi bien n'im-
On trace la verticale passant par B.
porte quelle valeur entre ces deux limites.
Le segment AB, dont la valeur est 90 m,
Nous verrons plus loin les performances cor-
correspond à la hauteur totale d'élévation.
respondant à ces deux valeurs limites.
Le point d , intersection de AB prolongée
On donnera au tube d'eau quelques mètres
avec la courbe « submergence minimum », déter-
de plus qu'au tube d'air.
mine la position limite supérieure du pied du
tube d'air.

La longueur A C i , mesurée sur l'échelle des 2° Pression d'air au démarrage.


profondeurs est égale à 144 mètres.
Cette pression correspond au poids d'une
C'est la longueur totale minimum du tube
colonne d'eau ayant pour hauteur la submergence
d'air.
du tube d'air :
Dans ce cas, la submergence est de BCi =
— Au minimum : BCi = 54 m ou 5,4 bars.
144 — 90 = 54 m, soit environ 37,5 % de la
longueur totale du tube d'air. — Au maximum : BC = 102 m ou 10,2 bars.
2

178
3° Volume d'air nécessaire (détendu à la pres- Pour le cas proposé : 50 m ' / h , le tube d'eau
sion atmosphérique). devrait avoir 150 mm de diamètre, environ, on
5 / 8
pourrait prendre un casing de 6 ".
On prolonge, vers la gauche, l'horizontale
passant par Ci ; elle coupe la courbe : « Rapport Le tube d'air serait constitué par un tube de
pour submergence minimum » au point Di qui 2" (50 X 6 0 ) .
correspond à un rapport, volume d'air/volume
d'eau, de 12,5, lu sur l'échelle horizontale située Ce tube pèse 6,4 kg au mètre. Pour 200 m
à la base de l'abaque.
environ, son poids serait d'environ 1 300 kg. Si le
3
Pour le débit indiqué : 50 m / h d'eau, il fau- tube lui-même, qui présente une section de
2
drait : métal de 900 mm , résisterait largement à cette
3
charge, les assemblages devraient être particu-
50 X 12,5 = 625 m / h d'air
lièrement soignés, surtout pour les manchons
(à la pression atmosphérique).
supérieurs.
Il faudrait donc, dans ce cas, disposer d'un
3
compresseur aspirant au moins 625 m / h ou
10 400 l / m d'air et refoulant à 5,4 bars (au mini- LES BATIMENTS
mum) .
DES STATIONS DE POMPAGE
En prolongeant plus loin encore sur la gauche
Pour les installations importantes comportant
l'horizontale passant par C , on trouve le point D
2 2

un ou plusieurs groupes de pompage (type 2210


sur la courbe « Rapport pour submergence maxi-
mum ». de notre classification), on construit générale-
ment un bâtiment spacieux, clair, d'une architec-
Le rapport volume d'air/volume d'eau est ture agréable, abritant la ou les machines en
ramené à 6,4.
question.

Pour obtenir 50 m'/h d'eau, le compresseur


' •*• Aussi étonnant que cela puisse paraître, on
devrait aspirer :
3
oublie souvent qu'un jour plus ou moins proche,
50 X 6,4 = 320 m / h d'air,
il faudra démonter le groupe motopompe ou
mais il devrait le refouler à 10,2 bars, comme électropompe et, parfois, ramaner une sondeuse
nous l'avons indiqué plus haut. sur le forage pour le nettoyer, l'approfondir ou le
réparer.
4° Diamètres du tube d'eau et du tube d'air.
Chacun connaît quelques exemples de ce fait

Débits de pompage Diamètres Diamètre et l'on a, parfois, été obligé de démolir le bâti-
(m'/h) du tube d'eau du tube d'air
ment pour installer l'appareil de forage dont

(mm) l'encombrement, surtout en hauteur, est impor-


(mm)
6 à 12 60 20 tant.
12 à 20 90 30
20 à 30 100 40
Avec un groupe électropompe immergé —
30 à 50 125 40
50 à 90 150 50 type 2220 de notre classification — la station de
90 à 170 200 65 pompage ne comporte pas de bâtiment (déplier
170 à 220 . . , . . . 250 65
la figure hors texte des pages 172-173, n° 2).
Un simple cuvelage maçonné, enterré dans
le sol et muni d'un couvercle étanche à la pluie,
mais laissant pénétrer l'air, en tient lieu.

On y trouve la tuyauterie de refoulement du


groupe électropompe (celle-ci peut-être conti-
nuée en tranchée jusqu'au réservoir), le câble
souterrain d'alimentation du moteur immergé en
courant triphasé alternatif, les relais, le contac-
teur-disjoncteur et le câblage correspondant pour
assurer la commande à distance, l'arrêt et la
mise en marche automatique du groupe en fonc-
tion des niveaux, bas et haut, de l'eau dans le
forage.

Pour cette raison, aussi, la solution du groupe


électropompe immergé est, très nettement, la
meilleure pour l'exploitation des forages d'eau.

180
7 - REPÊCHAGE
INSTRUMENTATION

— Définition - Circuler, alerter - Les qualités du « repêcheur ».


— Les causes des avaries.
— Instrumentation - Opérations préliminaires - Traction et battage - Dévissage -
Sectionnement - Surforage.
— Repêchage - Prise d'empreinte - Coulisse - Taraud - Cloche - Overshot • Fraises
- Divers outils de repêchage - Harpons - Coupe-câbles - Araignées - Aimants
- Paniers à sédiments.
— Instrumentation sur colonnes et crépines - Joints de sable - Coulisse.

C'est que, fréquemment, après de laborieu-


Définitions
ses et lancinantes opérations, où les déceptions
L'instrumentation est l'ensemble des opéra- alternent avec les espoirs, il faut bien renoncer,
tions destinées à extraire d'un forage un outil- en fin de compte, à sauver le « poisson » qui
lage ou un élément quelconque, fortuitement restera enterré au fond du trou et qui condamne,
immobilisé ou tombé dans cet ouvrage à un du même coup, l'ouvrage tout entier, à moins
stade quelconque de son exécution et qui, le qu'on puisse tenter une « déviation », ce qui
plus souvent, empêche de continuer ou de termi- n'est pas, non plus, une moindre affaire.
ner les travaux.

Une opération d'instrumentation est couram- Encore faut-il s'estimer heureux si, en plus du
ment appelée « repêchage », et, t o u t naturelle- « poisson » initial, la « faune » souterraine, ainsi
ment, les sondeurs ont désigné, sous le nom de engloutie, ne s'augmente pas de tout ou partie
« poisson », le matériel qu'on se propose de de l'outillage, souvent hétéroclite, qu'on a em-
récupérer ou d'extraire soit pour ne pas en per- ployé pour tenter de « repêcher » le « corps du
dre la valeur, soit, plus généralement pour pour- délit » et qui repose, lui aussi, pour toujours,
suivre l'exécution de l'ouvrage en cours. dans les profondeurs...

Circuler... et alerter Avec les progrès réalisés dans la technique


du forage, les incidents de chantier sont, heureu-
Une instrumentation est une opération tou-
sement, de plus en plus rares. Ils constituent
jours très délicate, dont l'issue, jusqu'à la der-
toujours une très mauvaise note pour ceux qui
nière minute, demeure incertaine.
en sont tenus pour responsables.
Il importe de bien réfléchir, et de réfléchir
vite, avant de décider de l'entreprendre... et l'on A cause de cela, celui qui, le premier, sur un
est, parfois, bien inspiré d'y renoncer. chantier, constate l'avarie, et qui, par négligence
'in

•if*
ou incapacité, en est souvent l'auteur, cher- afin que, n'importe qui puisse connaître, à tout,
che-t-il — et c'est humain — à y remédier pour moment et immédiatement, à un centimètre près,
tenter d'effacer sa faute. la position exacte de la tête du poisson.

Neuf fois sur dix, il ne fait qu'aggraver la En général, les sondeurs ne se représentent
situation et accroître sa responsabilité, alors pas très bien, physiquement, la coupe, et, sur-
qu'il aurait mieux fait de signaler, tout de suite, tout, la longueur de leur.ligne de sonde dans le
à s e s chefs, l'incident qui vient de s e produire. terrain.

Cette consigne d'alerte immédiate devrait


être affichée, en gros caractères, sur tous les
Or, si les incidents de forage sont rares à
faible profondeur, leur gravité s'accroît précisé-
ill
chantiers de forages, assortie de celle-ci, qui est ment, avec celle-ci.
primordiale :

Un bon exercice nous paraît devoir être


— En cas de ruptures ou dévissages de tiges
recommandé : dérouler horizontalement, sur le
ou de tubages, de chutes ou de coincements
terrain, une longueur de câble, égale à la pro-
d'outils, il y a lieu de maintenir ou de rétablir
fondeur prévue pour chaque ouvrage, afin que,
la circulation de boue.
tout le personnel du chantier en ait conscience
et se représente mieux — puisqu'il ne peut
jamais la voir réellement — la position verticale
Neuf fois sur dix, aussi, l'incident se produit
de l'outil, du sabot de crépine ou de tubage et,
au moment où le chef de chantier n'est pas à la
justement, le point où se situe la tête du pois-
sonde.
son.

On voit l'importance des consignes précises


et sévères qu'il convient de donner au personnel Que de manœuvres hâtives et souvent témé-
d'exécution : chefs de poste, sondeurs, etc. raires pourraient, ainsi, être évitées !

On mesure aussi l'intérêt d'établir une liaison


phonique permanente entre la Direction de l'en- Outillage de premier secours
treprise et le chantier. De nos jours, les liaisons
La condition essentielle du succès d'une ins-
privées téléphoniques ou radios, simplifient
trumentation, c'est qu'elle intervienne le plus
considérablement le problème.
tôt possible, mais il importe également qu'elle
ne soit entreprise qu'à bon escient, en exécution
Autre consigne, non moins importante : la des ordres reçus et avec l'outillage approprié,
tenue à jour du carnet de bord du forage sur par un personnel compétent et entraîné.
lequel doit être portée la composition du train de
tiges ou de la colonne de tubage.
Chaque chantier doit donc pouvoir disposer'
sur place, du matériel classique de repêchage
Chaque adjonction et chaque retrait d'un ou dont nous parlerons plus loin : tarauds, cloches,
plusieurs de ces éléments tubulaires doivent overshots, grappins, etc., aux dimensions corres-
être aussitôt portés sur le carnet qui doit rester pondant à l'outillage employé pour l'exécution de
à la sonde — et non au bureau de chantier — l'ouvrage.

182
Ces outils doivent toujours être en parfait Si la décision est négative — et c'est souvent
état, bien entretenus, nettoyés, graissés, testés, fort sage — l'ouvrage sera abandonné avec tout
et placés à portée de main de telle sorte qu'oi. ce qui s'y trouve et l'on entreprendra aussitôt
puisse les mettre en œuvre immédiatement. un nouveau forage à proximité. Il sera exécuté
beaucoup plus rapidement et plus sûrement que
Tout le personnel doit en connaître le fonc- le premier.
tionnement, il doit les avoir essayés « à froid »
aussi.souvent que possible.
Les qualités du « repêcheur »
En somme, ce matériel joue un rôle compara- En plus de la connaissance parfaite des outils
ble à celui d'un extincteur en cas d'incendie. et de leur fonctionnement, l'opérateur doit être
doué d'un exemplaire bon sens, notamment pour
Comme lui, il ne serait d'aucune utilité si faire choix de l'instrument et de la méthode les
personne, au chantier, ne savait s'en servir. mieux adaptés à l'instrumentation.

Il lui faut garder tout son sang-froid, être


Evaluer et décider patient, afin d'œuvrer calmement et de concen-
trer son esprit sur le délicat travail qu'il a à
Le chef sondeur doit pouvoir, à tout moment, exécuter.
apprécier :

Enfin, il doit faire preuve d'imagination : sou-


1° La valeur de la partie de l'ouvrage déjà vent, en effet, les procédés les plus simples,
réalisée, le coût du tubage placé à titre définitif mettant en œuvre un outillage de fortune, confec-
au jour du sinistre. tionné sur place, à la demande, donnent les meil-
leurs résultats.

2° Le coût de l'outillage et du matériel tubu- Citons aussi le doigté, l'habileté manœu-


laire bloqué ou tombé dans le trou. vrière.

'Vt
3° Le prix d'une journée complète de chan- Ces qualités, il faut bien le dire, ne peuvent
tier : salaires et charges proportionnelles de être acquises qu'avec l'expérience, et c'est pour-
tous ordres, amortissement des machines, four- quoi, chaque entreprise possède « son » spécia-
nitures diverses (carburants, graissage, produits liste du repêchage ; c'est aussi la raison pour
à boue, e t c . ) . laquelle des entreprises se sont spécialisées
dans ce genre de travaux. Elles seules peuvent
Connaissant l'importance des deux premiers faire les frais des outils ingénieux, mais com-
éléments, le chef sondeur pourra évaluer le nom- pliqués, délicats et f o r t coûteux à employer.
bre limite de journées qu'il proposera à sa Direc-
tion de consacrer au repêchage. Leur personnel est bien plus exercé et plus
expert à cause de la fréquence des instrumenta-
Passé ce délai, il serait ruineux de continuer
tions qui lui sont confiées.
l'instrumentation.

De toute manière, cette évaluation, ce bilan Chacun connaît les spectaculaires interven-
rapide, permettent aux responsables de décide) tions des très rares « pompiers >• des puits de
s'il convient, ou non, de tenter l'opération. pétrole. -
Sans aller jusque-là, mais si la gravité de prochaine désagrégation souvent génératrice de
l'incident le justifie, les entreprises auraient coincements et qui laisse au fond des pièces
sans doute intérêt à faire appel à ces spécialis- d'acier plus ou moins grosses qu'on devra
tes du repêchage, plutôt qu'à se lancer, trop sou- extraire.
vent, hélas, dans une véritable aventure.
L'outil doit être adapté au terrain et l'on doit
Quand on assiste à une instrumentation chercher à concilier ces deux facteurs intime-
effectuée par un excellent praticien, on est émer- ment liés : nombre de tours et charge sur l'outil.
veillé du calme et de la précision avec lesquels
il opère. Nous avons donné, page 72, les indications
nécessaires pour la fixation du paramètre de
La main sur sa ligne de repêchage, l'oreille forage. Elles doivent constituer l'un des meil-
aux aguets, exigeant le plus grand silence autour leurs facteurs de prévention des incidents.
de lui, il sent l'objet au'il doit extraire et qui se
trouve parfois à un millier de mètres sous terre. En montrant les causes les plus courantes
susceptibles d'entraîner de tels incidents, les
Sa sensibilité est développée comme celle de recommandations de nature à les éviter appa-
l'aveugle ; l'un et l'autre ne peuvent voir leur raissent du même coup.
objectif.

Sa plus grande satisfaction et sa meilleure


Les causes des avaries
récompense sont, précisément, de pouvoir voir
enfin, sorti au iour, le fameux « poisson » qui lui 1° En rotary, c'est, le plus souvent, le blocage,
a causé tant d'émotions. ou coincement de l'outil au fond du trou qui,
généralement, occasionne la rupture, ou le dévis-
sage du train de tiges.
MIEUX VAUT PREVENIR..
Ce blocage peut, lui-même, provenir d'une
Tout ce qui peut éviter une instrumentation mauvaise composition de la boue génératrice
est bien moins coûteux, plus simule, et, en f i n de d'un « cake » trop épais ou trop consistant.
compte, plus rationnel et olus facile, que d'exé-
cuter un repêchage dont l'issue reste probléma- Il p é u t / é s u l t e r aussi de la chute par-dessus
tique. l'outil d'une certaine quantité de sédiments ou
blocs détachés de la paroi par suite de l'emoloi
Beaucouo d'incidents de foraae sont dus a d'une boue insuffisamment dosée, polluée ou
l'emDloi d'un outil non aonroDrié au terrain dans floculée.
leouel il travaille ou bien dont la vitesse ou le
poids oui lui est appliqué ne conviennent pas à Enfin, certains terrains comme les marnes
ce terrain. foisonnantes, ont tendance à gonfler en milieu
humide et peuvent exercer une telle pression
Le réaime de circulation, la composition du sur la liane de sonde qu'on ne peut ni la remonter
fluide de forage sont souvent la cause des ni la descendre.
avaries.
Nous avons consacré à cette importante
II oeut Daraître superflu de recommander de question des fluides de circulation les pages 78
visiter snîaneusement l'asnect et l'état d'un à 94 de cet ouvrage.
outil de forage qu'on v i e n t de remonter au jour.
L'observation des indications qui y figurent
Un outil troD usé. non seulement n'avance doit permettre de réduire — sinon supprimer
plus suffisamment, mais encore, est voué à une bien des causes de coincement.

184
La rupture du train de tiges peut résulter de 3° La rupture d'un câble de levage, de curage
certaines circonstances sur lesquelles il paraît ou de battage provoque la chute libre au fond
utile d'écrire quelques mots. du trou de tout ce qui s'y trouve suspendu :
tubage, crépine, cuillère, etc.

Si l'on fore en rotary, avec un outil à lames


— page 66 — qui est susceptible, davantage que Des visites périodiques et fréquentes des
les outils à molettes, de se bloquer au fond du câbles permettent de déceler les « épingles » ou
trou, les tiges sont soumises à un effort excessif ruptures de fils élémentaires qui diminuent
de torsion qui peut les déformer ou les déchirer d'autant la résistance globale du câble.
en hélice.
Mieux vaut remplacer trop t ô t un câble de
Une amorce de rupture peut exister à l'en- levage douteux — qui pourra toujours servir à
droit où sont placés les coins de retenue ou les un autre usage — que de risquer l'avarie.
griffes des clés de serrage et qui, à force, lais-
sent des empreintes dans le métal.
4° La chute fortuite, dans le t r o u , d'un outil
ou d'un objet quelconque : clefs, pinces, mar-
Une mauvaise présentation des « tool-joints » teaux, tournevis, etc., de même que la présence,
au moment du raccordement de deux tiges entre au fond, de morceaux d'outils de forage : molet-
elles, peut amener une détérioration des file- tes, billes, qui empêchent la poursuite des tra-
tages et provoquer, à la longue, une rupture, par vaux.
suite du passage érosif de la boue dans la fine
fissure qui en résulte.
Il faut les retirer : c'est un repêchage.

Comme nous l'avons indiqué aux pages 69


et 70, il convient, à t i t r e préventif, de contrôler
périodiquement les trains de tiges ou de les faire INSTRUMENTATION
vérifier par les organismes spécialisés.
A. - Opérations préliminaires
On doit aussi veiller à ce que les tiges soient 'V.
toujours bien droites et soigner leur manuten- En rotary, un coincement engendre souvent la
tion et leur stockage sur parc. rupture du train de tiges, parce qu'on n'a pas le
temps d'arrêter instantanément la rotation.
Partout, elles doivent être munies de leurs
protecteurs de filetages. Si, cependant, par une intervention rapide, la
rupture a pu être évitée, mais s i , après un essai
prudent de levage, il n'a pas été possible de
Le nettoyage à fond et le graissage, avec une
remonter l'outil au jour, c'est l'avarie.
graisse spéciale, des filetages des tool-joints
sont à soigner particulièrement, surtout pendant
les manœuvres à la sonde. Première précaution : continuer à faire circu-
lation et alerter immédiatement (p. 181).

2° Les fausses manœuvres peuvent aussi


engendrer des catastrophes : vissages défec- Signalons aussi qu'en pareil cas, le train de
~i.tueUx*.dés. tool-joints, mauvalse^fermeture. des tiges se trouve souvent mis;en torsion élastiaue,
« élévateurs », crochets de levage non munis et que, s f ' o h n'y p f è n d ^ r ' d e ? lorsqu'on arrête
d'un linguet de sécurité, etc. la rotation, toute la ligne de sonde se met à tour-
ner en sens inverse, immédiatement, sous l'in- Deux ou quatre vérins, montés sur traverses
fluence de l'énergie accumulée par cet effort de et sous palonniers, permettent, généralement, de
torsion. décoincer l'outil et d'amorcer la remontée.

Ce fait peut provoquer le dévissage de la Dévissage


ligne de sonde au tool-joint voisin du point neu- Si l'extraction de la ligne de sonde toute
tre, ce qui aggrave encore l'avarie. entière n'a pu réussir, on va tenter de provoquer
le dévissage en un point choisi du train de tiges.
Il convient donc de freiner le retour à son
état normal de la ligne de sonde, afin que l'opé- Si l'on y parvient, on retombera dans le cas
ration s'effectue lentement et sans à-coups. général d'extraction, par instrumentation, au
moyen des outils décrits plus loin, du « pois-
son » resté dans le t r o u .
Devant cette situation de coincement, on
pourra essayer d'injecter de l'huile dans le
Comment peut-on dévisser un train de tiges ?
forage ou, si le blocage s'est produit en terrain
calcaire, on peut envoyer au fond de l'acide
Les entreprises les mieux outillées et les
{chlorhydrique ou sulfamique) (voir p. 204). Ces
plus prévoyantes, montent, à la base de la ligne
traitements sont souvent efficaces, encore qu'il
de sonde, pour les forages profonds, un joint de
faille tenir compte de la différence des densités
sécurité, outil de grande précision, en deux par-
et injecter ces liquides au moyen d'un petit tube
ties, réglé pour transmettre à l'outil de forage un
descendu au fond.
couple donné de rotation, mais dont toute la par-
tie supérieure peut être dévissée et remontée
avec la totalité du train de tiges si l'on rencontre
Extraction par traction et battage une résistance excessive, ou bien en cas de
nécessité pour toute autre raison.
Tout naturellement, on va essayer de tirer
sur le train de tiges, d'abord au treuil en se limi-
tant à 60 % de la limite élastique. Pratiquement, Appareil précieux, mais qui ne doit pas être
on ne dépasse pas 20 à 25 kg par millimètre mis entre des mains inexpérimentées, sous
carré de section nette du métal. peine'*d'aggraver la situation.

On trouvera, page 69, tous les renseigne- Dans le cas — général — où l'on n'a pas de
ments utiles pour calculer l'effort limite de trac- joint de sécurité, le dévissage peut être tenté
tion à appliquer. comme suit :

Si ce premier essai n'aboutit pas, on peut Nous savons qu'une ligne de sonde, en rotary,
employer le rétrobattage, au moyen d'une cou- comporte, de bas en haut, l'outil de forage, une
lisse, dont nous parlerons plus loin ; au début, certaine longueur de masses-tiges (drill-collars)
on donnera de tout petits coups après avoir mis donnant le poids sur l'outil et assurant un forage
les tiges en tension afin de ne pas perdre de rectiligne, et, enfin, les tiqes assemblées entre
course, puis on augmentera progressivement elles par des manchons filetés à droite (tool-
l'intensité des chocs. joints).

On peut, enfin, employer les vérins hydrauli- Les tiqes travaillent à la torsion et à la trac-
ques (avec manomètres pour contrôler l'effort tion dans la partie supérieure ; à la torsion et au
transmis aux t i g e s ) . flambage pour celles situées en bas.

186
En opérant, sur la ligne de sonde coincée, C'est une opération très délicate où l'on ris-
une traction contrôlée par le dynamomètre, on que à tout moment de « coincer » à nouveau,
peut déterminer à volonté un point neutre au- mais, si l'on peut la poursuivre jusqu'au fond et
dessous duquel la ligne sera comprimée et même autour de l'outil, on peut arriver à libérer
au-dessus duquel elle sera tendue. celui-ci des éléments qui l'avaient bloqué, et
tout est sauyé.
En ce point, les filetages des tool-joints
seront rendus libres, de sorte que, sans relâcher
l'effort de traction, on peut, généralement, dévis- Le plus souvent, on peut tout juste libérer
ser, en cet endroit, la ligne de sonde et récu- une certaine longueur de tiges (au maximum
pérer la plus grande longueur possible de tiges 150 mètres) que l'on dévisse ou que l'on coupe,
sinistrées. et on recommence.

Sectionnement
B. - Le repêchage
Les manoeuvres précédentes ne sont pas tou- Les opérations précédentes ont eu pour but
jours suivies de succès et, si on n'a pu remonter de dégager « la tête du poisson » et, si possible,
le « poisson » entier, ni dévisser, on peut sec- de débarrasser l'espace annulaire de tout ce qui
tionner les tiges, soit par l'extérieur, soit — si pouvait s'y trouver.
ce sont de grosses tiges — par l'intérieur, au
moyen d'outils à couteaux ou à molettes.
Voyons maintenant les méthodes et l'outil-
Pour couper extérieurement, il faut pouvoir lage qui peuvent être employés pour tenter de
descendre l'outil spécial, au bout d'une colonne saisir et remonter le « poisson » au jour, ou pour
de tubes, autour de la ligne de sonde, le plus bas extraire les menus objets tombés ou restés au
possible. fond du trou.

Si l'accumulation de déblais dans l'espace


annulaire s'oppose au passage du coupe-tubes, 1° éonnaissance exacte de la position et de
il faut procéder au surforage pour les éliminer. l'aspect de la « tête du poisson ».

Condition primordiale, facilitée par l'examen


du « carnet de bord » ou « journal » de la sonde
Surforage (wash over)
et par les mesures rigoureuses de ce qui a pu,
On choisit un tube de diamètre intérieur net- éventuellement, être extrait.
tement plus grand que le diamètre extérieur des
tool-joints des tiges ou de celui des masses-
Un contrôle de la cote, ainsi calculée, pourra
tiges.
être fait en descendant un objet quelconaue
(cuillère) solidement fixé au bout d'un câble
On pratique, à la base de ce tube, des dents
solide.
de scie, garnies, de préférence, de plaquettes
d'acier extra-dur.
Nous avons cru devoir mentionner ces deux
On descend cette colonne autour de la ligne recommandations parce que, dans l'énervement
de sonde et on la met, lentement, en rotation provoqué par de telles avaries, les opérateurs
(30 à 40 t o u r s / m i n u t e ) en faisant circulation. ont tendance à les négliger quelque peu. A
Le repêchage est d'autant plus sûr qu'on sur elle, de façon qu'elle la dépasse de 70 à
connaît mieux la forme de la tête du « poisson » 80 m m .
et sa position par rapport aux parois du trou.
Quelques clous ont été, au préalable, plantés
Le « poisson » peut s'appuyer contre la paroi dans le bois pour maintenir en place la matière
ou même être engagé dans une caverne de telle destinée à prendre l'empreinte : cire, paraffine,
sorte qu'une « cloche » ne peut le « coiffer ». savon, plomb ou bois très tendre.

La tête du « poisson » peut être recouverte La pièce est fixée par un boulon, sur le clapet
de déblais ou déformée par la rupture. d'une cuillère.

Pour toutes ces raisons, il est bon de prendre Il est recommandé de descendre d'abord la
une empreinte. cuillère, sans le moule, jusqu'à ce qu'elle touche
le « poisson » et de placer un repère sur le câble,
On peut facilement confectionner l'outil sui-
puis d'ajouter au-dessous de ce repère la lon-
vant :
gueur du moule à empreinte afin de fixer, par un
repère définitif sur le câble, le signal correspon-
dant au point où la surface du moule viendra
coïncider avec la « tête du poisson ».

Le moule sera descendu fermement, mais pas


trop fort, en un seul mouvement, sur la « tête du
poisson », puis remonté au jour pour J'examen
de l'empreinte.

On doit conseiller de travailler avec délica-


tesse et précision afin d'obtenir une empreinte
aussi nette que possible.

2° Faire circulation.

Les opérations de préhension du « poisson »


avec les instruments qui vont être définis plus
loin doivent — autant que possible — être effec-
tuées en faisant circulation ou, tout au moins,
dans un trou rempli d'eau.

Par ce moyen, on réduira les risques d'ébou-


lements et s i , insuffisamment saisi, le « pois-

Moule à. empreintes
son » se décroche au moment de la remontée,
sa chute sera amortie.

Une pièce de bois, ronde, de un mètre de 3° Coulisse.


long environ, et d'un diamètre inférieur de 6 à
10 mm à celui du trou ou du tubage, une bande Il est recommandé de placer cet appareil
de tôle mince de 200 mm de largeur environ est juste au-dessus de l'outil de repêchage. Il se
enroulée à la base de la pièce de bois et clouée compose de deux parties coulissant verticale-

188
ment l'un dans l'autre, mais solidaires entre
elles en rotation.
La coulisse est couramment utilisée en fo-
rage à battpge, mais son emploi est particulière-
ment intéressant en instrumentation, quel que
soit le mode de forage (rotary ou battage).
A la descente, l'outil de repêchage « pose »
doucement sur le « poisson » avec son propre
poids, augmenté seulement de la partie infé-
rieure de la coulisse.
Lorsqu'on a pu accrocher le « poisson », on
peut, avec la faible course de l'instrument, effec-
tuer un « rétrobattage », de bas en haut, par de
petits chocs qui ébranlent la partie « coincée »
et q u i , souvent, suffisent à la dégager sans dom-
mage.
La remontée peut s'opérer ensuite, normale-
ment.
Une remarque cependant : la plupart des cou-
lisses ne permettent pas de maintenir la circula-
tion dans la partie sinistrée.
Il existe, toutefois, des appareils perfection-
nés qui'laissent passer la circulation.
Parfois, lorsqu'on redoute des coincements,
on peut forer avec une coulisse montée dans la
ligne de sonde juste au-dessus de l'outil. Elle
est déjà » à pied d'œuvre » en cas de coince-
ment et son efficacité s'en trouve accrue.
pour les overshots et qui facilite le centrage du
4° Taraud. taraucf^eur le « poisson ».
Outil en acier dur, trempé, en forme de cône Une fois engagé, l'outil est tourné à la main,
mâle allongé et fileté extérieurement. 11 s'em- puis à la clef, par rotation du train de tiges.
ploie avec un train de tiges, et, éventuellement, Il se produit un véritable taraudage mécani-
sous une coulisse. que, les copeaux produits venant se placer dans
Comme les tiges de forage, en rotary, sont les rainures prévues à cet effet. Ces rainures,
toujours montées, mâle en bas, femelle en haut, par contre, nuisent à une bonne circulation à
c'est le premier outil de repêchage à employer, l'intérieur du « poisson ».
s'il s'agit d'un dévissage f o r t u i t ou provoqué. Dès qu'on sent le « poisson » accroché, on le
Il est cependant assez difficile d'amener l'ex- soulève avec ou sans la coulisse, de trois à qua-
trémité du taraud à s'engager dans le trou du tre mètres, puis on le laisse redescendre sur un
tool-joint qui constitue la tête du « poisson ». à deux mètres en l'arrêtant par un brusque coup
Certains constructeurs complètent l'outil par une de frein, ceci, afin de s'assurer que la prise est
« jupe » de guidage, parfois dentelée à la base bonne et qu'on peut remonter le « poisson » au
pour effectuer un léger surforage autour de la jour.
pièce. Cette jupe peut aussi être usinée en forme Si, au contraire, au cours de cette manœuvre,
de rampe hélicoïdale, comme nous le verrons tout retombe au fond, la chute ne se produit que
sur une courte distance, avec le minimum de
dégâts, surtout s i , comme déjà dit, le trou est
plein d'eau, ou si l'on fait circulation.

5° Cloche.
Même outil que le taraud, mais femelle et
fileté intérieurement.
Son emploi est tout indiqué s'il s'agit d'une
rupture de tiges.
Il agit comme une filière mécanique et
« taille » son filet à l'extérieur du « poisson »
sur lequel il se visse.
Mêmes dispositions que pour le taraud pour
les essais de préhension et la remontée au
jour.

6° Overshot ou cloche à coins.


Les deux outils précédemment décrits sont
assez difficiles à retirer par dévissage si la
remontée du « poisson » n'a pas été possible.
Pour cette raison et aussi parce que l'effica-
cité de l'appareil est beaucoup plus grande,
l'overshot est l'instrument le plus employé en
repêchage.
Il est constitué d'un corps cylindrique monté
au bout des tiges. Sa base est usinée en forme
de rampe hélicoïdale pour faciliter la pénétration
autour du « poisson ».
Après son introduction, la tête du « poisson »
rencontre la base d'un jeu de deux, trois ou qua-
tre coins ou mâchoires, en acier dur, trempé.
Ces coins sont coniques extérieurement et l'alé-
sage comporte un gros f i l e t à gauche ; ils ne
peuvent tourner par rapport au boîtier, mais ils
peuvent coulisser, verticalement, dans le corps
de l'appareil. A i n s i , en s'élevant, les coins s'ou-
vrent, ce qui facilite leur entrée autour du
« poisson ».
Dès qu'on opère une traction sur l'overshot, Overshot
les coins, poussés vers le bas par un fort ressort,
et à cause du boîtier conique, mordent sur le L'extraction peut alors être tentée avec les
« poisson » et y adhèrent fortement. mêmes précautions que celles indiquées p o u r l e
En même temps, une bague en caoutchouc taraud.
se trouve comprimée autour du train de tiges Si elle échoue, il faut pouvoir décrocher le
sinistré, ce qui permet de refaire circulation et « poisson » afin de ne pas ajouter au matériel
d'améliorer la position de la ligne de sonde à déjà englouti celui qu'on vient de mettre en
repêcher. œuvre pour essayer de le récupérer.

190
Pour cela, en tournant le train de tiges de indiqué page 188. Après nettoyage, graissage,
repêchage à droite, les coins se dévissent au- mise en place des coins, l'overshot pourra être
tour du « poisson », car leurs mâchoires, comme redescendu pour extraire le « poisson ».
nous l'avons dit, sont filetées à gauche intérieu-
rement. L'overshot, au complet, pourra donc être Chaque chantier doit posséder les overshots
remonté avec toute la ligne de repêchage. ec les jeux de coins assortis aux tiges en ser-
vice, le tout compatible avec le calibre du forage
en cours.
Bien d'autres dispositifs e x i s t e n t ; certains
sont à deux étages de coins et de bagues d'étan- Il existe aussi des outils à coins extérieurs
chéité, d'autres comportent un verrou de contrôle pour repêcher, par l'intérieur, des grosses tiges
de « relaxation » avec ou sans pression hydrau- ou des colonnes de tubage. Leur emploi est peu
lique. courant en forages d'eau, mais leur principe est
identique à celui qui vient d'être décrit.
Tous ces outils sont efficaces ; il faut cepen-
dant signaler, d'une part, que la course radiale
des coins est assez faible et que, d'autre part, il 7° Fraises.
est indispensable de nettoyer, contrôler, graisser
En cas de rupture de tiges, la tête du « pois-
fréquemment chaque pièce de l'instrument,
son » est généralement déformée.
même — et surtout — s'il est resté quelque
temps sans servir. L'empreinte, pratiquée comme indiqué à la
page 188, aura permis de se rendre compte de
Comme pour les autres outils de repêchage, cette déformation.
il est intéressant de monter une coulisse au-des-
sus d'un overshot, afin de pouvoir, après accro- Bien que cela soit une opération très longue,
chage du « poisson », battre de petits coups pour on peut essayer de fraiser l'extrémité de la tige
le décoincer, mais cette coulisse devra permet- cassée avec un outil cannelé, analogue à ceux
tre de faire circulation s i , comme il vaut mieux employés sur les machines-outils, et que l'on
le faire, o n .décide de la rétablir. visse au bout des tiges de repêchage.

Nota. — Pour suivre les descriptions et ren-


D'autre part, il est prudent, avant l'opération
seignements d'utilisation des instruments qui
de repêchage proprement dite, de faire une pre-
mière descente « à blanc » de l'appareil, sans suivent, déplier la figure hors texte des pages
ses coins, afin de « sentir » la tête du « pois- 192-193.
son » et vérifier qu'elle pénètre bien dans
l'overshot.

8° Tube à friction.
Un moyen simple de s'en assurer consiste à
placer, à l'entrée de l'overshot, une membrane C'est un tube aux parois minces et ondulées.
ou une petite tige posée selon un diamètre. A la Si le « poisson » n'est pas trop « coincé », on
remontée, on examinera si ces « témoins » ont peut tenter de faire pénétrer cet outil autour de
été oblitérés ou déformés par l'objet à repêcher. la pièce à repêcher, au besoin avec une coulisse.

Si on y parvient, la pièce peut rester prison-


On peut aussi considérer l'overshot comme nière, par friction, dans le tube ondulé.
un moule à empreinte et l'utiliser comme indiqué
plus haut, en profitant de cette descente préala- Il s'agit d'un instrument d'une efficacité
ble pour placer un repère sur le câble comme douteuse.

- 191
9° Tringle de dégagement. par battage à petits coups et le câble sinistré,
(Figure hors-texte, p. 192-193.) toujours tendu, permettra de contrôler la
remontée.
Pour tenter de dégager un « poisson » bloqué
contre la paroi d'un forage, on peut employer 12° Harpons de repêchage de câbles.
cet outil au bout des tiges ou au bout d'un câble (Figure hors-texte, p. 192-193.)
et l'enfoncer par battage entre la paroi et le
poisson. Tout engin muni de crochets peut être utilisé
pour tenter d'extraire un morceau de câble
La difficulté consiste à placer l'extrémité de laissé dans un forage.
cette tringle au bon endroit, c'est-à-dire du côté
L'un des plus sûrs nous semble être celui
où le « poisson » touche la paroi. On y parvient
représenté sur la figure.
en faisant tourner le câble d'un angle très faible
en laissant descendre doucement et en repérant H comporte, en plus de nombreux crocs dis-
chaque fois l'enfoncement sur le câble. posés sur la face interne des deux brarîches
d'une fourche, un verrou inférieur, qui se soulève
On peut, ainsi, espérer remettre le « pois-
pour laisser passer une ou plusieurs boucles
son » dans l'axe afin de le saisir par l'un des
du câble à repêcher et qui se referme au mo-
instruments déjà décrits.
ment de la remontée.
10° Crochet ou « caracole ».
On opère plusieurs mouvements de montée
(Figure hors-texte, p. 192-193.)
et de descente jusqu'à ce que la résistance ren-
Même usage que le précédent, mais de forme contrée indique que le câble est emprisonné
différente. dans le harpon.

Si l'appareil est monté sur une coulisse On peut alors essayer de tirer avec les mê-
(p. 188) et si l'on a pu passer le crochet sous un mes précautions que celles indiquées page 189,
pour le taraud, afin de s'assurer que la prise est
épaulement du « poisson », on peut, en rétro-
solide et que le « poisson » peut être remonté
battage, à faible course, tenter de le dégager et
au jour.
le remonter.

11° Mouton. î'3e Coupe-câbles

(Figure hors-texte, p. 192-193.) Nous mentionnerons simplement l'existence


de tels appareils, descendus sous une coulisse,
Cet outil est employé en forage à battage
qui permettent de sectionner un câble tendu, à
au câble si l'outil est resté coincé sans que le
l'endroit de sa fixation sur un outil quelconque.
câble se soit rompu.
Cette opération peut avoir pour but, soit de
On peut aussi l'utiliser, en rotary comme au
récupérer le câble en cas d'abandon du repê-
battage, si une cuillère est restée bloquée dans
chage, soit pour ne pas être gêné-par lui pour
l'ouvrage.
une instrumentation au moyen de l'un des outils
Le câble, fixé au « poisson », est tendu fer- déjà cités.
mement.
14° Araignées.
Le mouton, accroché au câble de repêchage, (Figure hors-texte, p. 192-193.)
est passé autour du câble sinistré après démon-
Pour retirer une petite pièce tombée dans un
tage de deux goupilles.
forage : outil à main, pince, marteau, clef, écrou,
On peut, alors laisser descendre prudem- ou des morceaux d'outils de forage laissés au
ment l'engin et tenter de dégager le « poisson » fond : molettes ou billeé d'outils rotary, plaquet-

192
At'mant

Figure hors-texte 192-193


m

tes ou diamants de carottiers, etc., le moyen le


plus simple et souvent aussi le plus efficace est
d'utiliser un morceau de tube mince découpé en
longues lanières.

L'engin est descendu prudemment et posé


en tournant à la main au fond du t r o u .

Après avoir un peu appuyé, l'araignée est


soulevée et redescendue à plusieurs reprises. Si
les doigts de métal se sont refermés sur le
terrain, il arrive qu'on trouve dans la motte de
débris, sortie au jour, les pièces qu'on désire
repêcher pour continuer l'ouvrage.

15° Aimants.
(Figure hors-texte, p. 192-193.)

Dans le même but, on trouve chez les four-


nisseurs d'outils de forage des aimants perma-
nents et même des électro-aimants (alimentés
en courant depuis la surface).

La force portante des aimants permanents,


Outil de
plus faciles à employer, peut dépasser 1 000 kg ihrage
pour un diamètre de 10 pouces.

T^riier à sédiments
Ils sont garnis extérieurement d'une chemise
non magnétique concentrant toute la force attrac-
tive à l'extrémité et permettant de descendre
l'instrument même dans un forage déjà tubé.

de circulation, qui peuvent contenir les éléments


Rien de particulier à signaler sur ces engins
souvent fort utiles pour dégager, du fond d'un indésirables et qui retombent dans la cloche
ouvrage, les petits éléments en acier qui s'y annulaire.
trouvent fortuitement et qui empêchent de pour-
suivre normalement les travaux. Les morceaux de métal, plus lourds, s'y dépo-
sent les premiers.

16° Paniers à sédiments. Il serait beaucoup trop long d'énumérer tous


les engins de repêchage en usage en forages
Toujours pour récupérer de petits objets,
d'eau, d'autant que, nous l'avons déjà indiqué,
métalliques ou non, on peut placer au-dessus chaque sondeur s'ingénie à fabriquer tel outil de
d'un outil de forage rotary un tube destiné à sa conception qu'il estime plus efficace et mieux
recueillir les sédiments entraînés par le fluide adapté à l'opération qu'il désire entreprendre.

193
INSTRUMENTATION SUR LES COLONNES
DE TUBAGE ET LES CREPINES

Les phénomènes Recommandations


Tout va bien au début de la descente d'une — Rectitude du forage.
colonne, et nous avons donné, page 113 et sui-
vantes, la marche à suivre pour cette opération, — Jeu radial.
mais, si l'on n'y prend garde, les ennuis ne tar-
Le premier point a été traité dans cet ouvrage
dent pas à se manifester.
aux pages 110 et suivantes.
Ils s'accroissent avec la profondeur — ainsi,
d'ailleurs, que pour toutes les phases d'exécu- Le diagramme de la page 77 donne, pour cha-
tion d'un forage. que outil de forage, le diamètre maximum des
tubes qui peuvent être placés dans le trou ainsi
On peut redouter les incidents suivants :
foré.
— La colonne « pose » avant d'avoir atteint
la cote prévue, soit parce que le trou n'est pas Il s'agit bien de diamètre maximum et cer-
« droit », soit parce que l'élargissement (alé- tains foreurs préconisent un jeu radial de l'ordre
sage) est insuffisant. de 20 % du diamètre du trou, ce qui, pour 12 1/8'
(308 mm) aboutirait à un jeu radial de 60 mm.
— La colonne se « déboite » par suite d'un
filetage défectueux, ou mal vissé, à l'un des 308 — 244
manchons d'assemblage. alors que le diagramme indique
— Dans les forages profonds, la colonne 2
peut travailler à l'écrasement sous une trop
= 32 m m .
forte pression hydrostatique extérieure ; elle
peut alors s'ovaliser, s'aplatir dangereusement
en un ou plusieurs points. Il est bien rare, en Si l a ^ r e m i è r e valeur est, sans doute, un peu
forages d'eau qu'une colonne « éclate >• par sur- trop forte et aboutirait à un trop grand volume
pression intérieure centrifuge. de ciment pour le scellement de la colonne, la
seconde, celle du diagramme constitue vraiment
— L'incident le plus fréquent est la chute
la limite inférieure au-dessous de laquelle on ris
fortuite de la colonne en cours de manœuvre
querait de provoquer un blocage par la chute du
parce que les coins de retenue ou les colliers
moindre élément de paroi dans l'espace annu-
étaient en mauvais état, mal placés ou non adap-
laire.
tés au diamètre de la colonne.
Il est bien rare que le matériel arrive au fond De toute manière, il est recommandé de faire
sans dommage, mais, de toute manière, il est, une longue circulation avant d'entreprendre la
presque toujours, nécessaire de le remonter.
descente d'une colonne.
En dehors du repêchage, on peut être amené
à extraire tout ou partie d'une colonne de tubage — Les filetages.
ou d'une crépine.
On trouvera, aux pages 40 et suivantes, tous
Le matériel à employer dans ces diverses renseignements concernant la résistance méca-
opérations est décrit plus loin. nique des colonnes de tubage, puis, pages 113

194
et suivantes, les précautions à prendre pour la Sans entrer dans le détail, il paraît superflu
préparation et la descente des tubages. d'insister sur l'extrême gravité de l'événement
que représente la chute fortuite d'une colonne.
On observe que, dans un joint vissé, le poids
tend à restreindre le filetage mâle et à dilater Le meilleur moyen de l'éviter est, d'abord, de
le filetage femelle, de sorte que l'indication de contrôler minutieusement les coins de retenue,
la page 4 1 , selon laquelle il est prudent de ne l'étal de leurs mâchoires, la propreté de leurs
tabler que sur la moitié de la charge limite de portées coniques et de celles de la table ou du
traction n'est pas excessive. Certains foreurs « spider » qui les supporte.
estiment qu'on devrait encore augmenter le
coefficient de sécurité à cause du risque de dé- Le même soin de contrôle et de nettoyage
boîtage aux manchons. est à apporter aux colliers et aux élévateurs.

L'on ne saurait trop recommander de contrô- Il est recommandé de placer sur une colonne
ler soigneusement tous les filetages, de les en manœuvre un deuxième coiiier de retenue
nettoyer, les graisser et les protéger en laissant qui peut recevoir le choc en cas de défaillance
les bagues en place jusqu'à la manœuvre de des- des coins ou du premier collier.
cente dans le forage.
La descente d'une colonne non filetée, assem-
blée par soudure, est toujours plus risquée, sur-
tout si les joints ne comportent pas de manchons
— Chute fortuite d'une colonne. extérieurs soudés.
Lorsqu'une colonne se déboîte, se dévisse
Nous avons indiqué, page 115, les précautions
ou glisse, soit par une fausse manœuvre, soit
à prendre pour ce cas particulier.
par toute autre cause, on peut difficilement pré-
voir dans quel état elle arrivera au fond du t r o u ,
quel sera le comportement des éléments infé-
rieurs, de la crépine en particulier, si elle est
fixée au bout de la ligne de tubes en question. — Recommandation générale.

En effet, bien des circonstances qui accompa- Il ne faut jamais laisser immobile une
gnent la chute demeurent incontrôlables : frotte- colonne en cours de descente. Il est bon de la
ment sur les parois, nature de la boue, éboule- monter ou de la descendre, de la faire tourner
ments, nature du terrain au fond, etc. quelque peu et, si possible, de faire circulation.
La colonne travaille au flambage, dès qu'elle
Nous avons cru bon de rappeler quelques
« pose » au fond.
conseils de prudence, déjà indiqués aux chapi-
La formule à appliquer tient compte de la tres antérieurs, afin d'éviter, dans la mesure du
longueur, du rayon de giration et de la section possible, la chute d'une colonne de tubage. Si,
nette du métal. malgré cela l'incident n'a pu être évité, ou bien
Pour les crépines, nous avons indiqué, si, pour une toute autre raison, on décidait
page 55, qu'il était prudent de connaître, selon d'extraire d'un ouvrage une colonne ou une cré-
le mode de construction, la charge limite que pine, nous allons indiquer quelques méthodes
peut .supporter l'élément inférieur — le plus et quelques appareils qui peuvent être employés.
exposé; Ce renseignement peut être fourni par
le constructeur. Ce sont, souvent, des solutions simples,
réalisables sur n'importe quel chantier de forage.
Cependant, nul ne peut prévoir l'influence de
la force vive dans la fatigue d'une colonne tom- Comme pour les instrumentations à effectuer
bant en chute libre (ou à peine freinée) dans un en forage, elles nécessitent beaucoup de calme
trou profond. et d'esprit d'initiative de la part des opérateurs.
force à pénétrer sous les chocs assénés par la — Coulisse de battage.
coulisse, à l'intérieur de la partie déformée.

Là encore, il faut agir prudemment et s'assu-


rer, à" chaque nouvel avancement, que l'outil
peut être remonté et que la colonne en place
ne souffre pas des chocs du battage.

— Tarauds, Cloches, Overshots.

Mêmes dispositifs que ceux décrits, sous les


mêmes noms, au sujet du repêchage des tiges,
pages 189 à 191, mais leurs dimensions sont,
évidemment, beaucoup plus importantes.

Il existe, chez plusieurs constructeurs d'ou-


tils de forage, de très nombreux systèmes
d'arrache-tubes à commande mécanique ou
hydraulique, analogues, dans le principe, aux
overshots décrits au sujet du repêchage des
tiges. Il n'est pas nécessaire d'en donner ici une
description détaillée.

La figure ci-dessus donne une explication


suffisante de ce montage.
— Vérins.
La course du collier de battage est d'environ
Il est souvent impossible d'extraire, par sim- un mètre, elle est très suffisante pour « décol-
ple traction, avec les câbles des appareils de ler » la colonne.
levage de la sonde, le matériel de tubage à
Qja peut poursuivre le battage sur toute la
remonter.
hauteur du derrick sans avoir à démonter et
remonter le dispositif.
Il y a lieu, alors d'employer deux ou quatre
vérins, de préférence hydrauliques, montés sur A i n s i , avec des chocs qu'on peut doser à
une solide plateforme de répartition des charges volonté, on parvient t r è s souvent à « décoincer »
au sol et prenant appui sous un palonnier com- des colonnes restées rebelles à tous autres
portant une boîte à coins. outils ou procédés.

Le collier de battage est, i c i , serré sur une


Pour éviter le glissement des coins, on peut
cuillère manceuvrée par un câble ou un cordage
souder sur le tube quelques plaquettes servant
au moyen du cabestan du t r e u i l .
de butée.

Généralement, il suffit de « décoller » la


colonne pour que sa remontée puisse s'effectuer
avec les moyens de levage de la machine, sinon,
il faut reprendre l'opération avec une nouvelle
course des vérins.
8 - LE DÉPÉRISSEMENT
DES FORAGES D'EAU

Les symptômes : Réduction de la capacité spécifique - Venue de sable.

Obstruction - Colmatage - Incrustations : Causes - Prévention • Traitement chimi-


que : acide chlorhydrique, acide sulfamique, chlore, polyphosphates.
Corrosion : Différentes formes - Causes.
Corrosion chimique - Corrosion électrochimique.
Série galvanique - Corrosion bactérienne.
Vitesse de passage de l'eau à travers la crépine.

Protection contre la corrosion :


Isolation - Revêtements (peinture, plastique, galvanisation).
Protection cathodique.
Choix de la matière - Alliages cuivreux - Aciers inoxydables 304 eu 316.

LES SYMPTOMES Il se produit, en somme, au cours de cette


brève période, un parachèvement naturel du
A. - Réduction de la développement.
capacité spécifique
Si, comme nous l'avons indiqué à la page 143,
Bien rares sont les forages qui, après une
on traçait alors une nouvelle courbe des absorp-
certaine période d'utilisation, et, aussi, souvent,
tions en fonction du temps, elle se situerait au-
après une interruption prolongée d'exploitation,
dessous de celles qui ont été tracées au cours
produisent le même débit, pour le même rabatte-
de l'opération de développement.
ment que celui qui a été obtenu aux essais.

La capacité spécifique se réduit de plus en De même, si on effectuait une mesure de


plus avec le temps. perméabilité par la méthode BRILLANT — page
31 — , on verrait que le terrain est devenu plus
Cependant, il arrive que, pendant les pre- perméable pendant cette courte période'd'auto-
miers jours de fonctionnement, on enregistre développement.
d'abord une légère amélioration des performan-
ces de l'ouvrage. Ensuite, après cette amélioration passagère,
le débit se stabilise pour un rabattement iden-
Elle s'explique par le « nettoyage » des cana-
licules amenant l'eau vers le forage à travers la tique, puis il commence à décroître et s'ame-
formation aquifère. nuise de plus en plus

198
Les deux méthodes rappelées ci-dessus : Nous en analyserons les causes et indique-
courbes d'absorption et mesures de perméabilité rons les moyens qui permettent — à la cons-
permettent de suivre l'extension de l'appauvris- truction — d'éviter, ou, tout au moins, d'atténuer
sement de l'ouvrage. le phénomène.

Comme chaque règle, celle-ci se trouve Cependant, le mal étant fait, les remèdes
confirmée par ses rares exceptions. Les forages sont d'ordre « chirurgical ».
bien construits, convenablement équipés, peu-
vent être exploités normalement pendant long- Il faudra modifier ou remplacer l'équipement
temps. tubulaire de l'ouvrage.

Pourtant, on observe que certains ouvrages


deviennent complètement stériles ; d'autres sont OBSTRUCTION
si gravement atteints que leur exploitation n'est
COLMATAGE
plus possible.
INCRUSTATIONS
Il s'agit d'une obstruction, d'un colmatage de
La cause la plus commune de la perte de
la crépine et de la formation aquifère.
débit est le colmatage des voies d'eau de la cré-
pine et de la formation aquifère adjacente.
Nous verrons qu'il est possible, généralement
de remédier à cette situation. On désigne sous le nom d'incrustations l'en-
semble des matières ou corps étrangers qui se
déposent, s'accrochent et s'accumulent sur les
pores du terrain et dans la paroi filtrante de la
B. - Venue de sable crépine.
Après une période, souvent assez longue, de
fonctionnement tout à fait normal, on constate Bien de commun avec la corrosion qui se tra-
une brusqLie, mais très brève augmentation de duit^par un enlèvement de matière, les incrus-
débit, accompagnée, ou immédiatement suivie tations constituent un apport d'éléments indé-
d'une venue de sable. sirables.

Le sable afflue alors de plus en plus au pom- Cependant, s i , pour cette raison, les deux
page, pendant que le débit décroît progressive- phénomènes ne peuvent être confondus, il arrive
ment. qu'ils coexistent sur le même forage.

L'introduction d'une sonde dans l'ouvrage A i n s i , les produits de la corrosion de l'acier


(rouille) peuvent se fixer sur la crépine et cons-
montrerait que la crépine est remplie de maté-
tituer des incrustations qui l'obstruent finale-
riaux, souvent grossiers.
ment, car le volume de la rouille est beaucoup
plus important que celui de l'acier dissous par
Il s'agit, dans ce cas, d'une destruction, en la corrosion.
un ou plusieurs points, du métal de la crépine
ou des tubes de captage.
Souvent, l'incrustation est un dépôt dur,
friable, semblable au tartre stratifié qui se
C'est la corrosion. dépose dans les tuyaux d'eau.
Parfois, elle présente l'aspect d'une boue la venue d'eau plus chaude ou plus froide, éva-
molle, pâteuse ou gélatineuse. poration partielle, etc., une partie des matériaux
se précipite et se dépose sur le support métal-
Classées dans l'ordre du nombre des consta- lique (crépine ou tubage) ou sur le support
tations effectuées, on trouve — les plus fréquen- minéral (grains de la formation naturelle ou du
tes en tête : gravier auxiliaire), fissures ou cavernes des
terrains karstiques.

a) Incrustations causées par les carbonates ou


les sulfates de chaux ou de magnésie ; Le tartre qui se dépose sur les parois d'une
bouilloire au moment de l'ébullition (change-
ment de température) donne une idée de la for-
b) Précipités formés par les composés ferreux mation des incrustations.
ou manganeux;

Les incrustations peuvent se développer très


rapidement ; c'est ainsi que, par exemple, une
c) Obstructions par la boue engendrée par les
précipitation de un milligramme par litre et par
bactéries ou autres micro-organismes vi-
jour, de matériaux solides, constatée dans un
vants ;
forage tubé en 12", pompé à 120 m ' / h , provo-
quera un dépôt de 3 kg en 24 heures. A ce taux,

d) Colmatage constitué par les matériaux fins tous les vides entre les grains de sable dans un
et solides du terrain, argiles, limons, qui rayon de 15 centimètres autour de la crépine
s'agglutinent dans les voies d'eau de la cré- seront complètement bouchés en 7 à 8 mois.
pine et de la formation.

Peu de gens se rendent compte de l'impor-


La composition de l'eau est la cause princi-
tance, et de la gravité de ce phénomène parce
pale des incrustations.
que, sans doute, il se produit hors de leur vue.
La nature et le dosage des minéraux et des La réduction du débit de pompage, toutes autres
gaz dissous dans l'eau conditionnent leur ten- choses égales, est la seule manifestation appa-
dance à provoquer :
rente de la présence des inscrustations.
— Soit la corrosion ;

— Soit la formation de dépôts incrustants. Il est alors, souvent, bien tard pour intervenir
efficacement.
Les substances dissoutes dans l'eau souter-
raine s'équilibrent de manière instable, extrê-
mement sensible et précaire. Elles y demeurent Il serait souhaitable que, de temps en temps,
tant que les conditions de température et de
le propriétaire d'un forage songe à tout ce qui se
pression restent inchangées.
trouve sous le sol, hors de s a vue, tubage, cré-
Si ces conditions viennent à être modifiées pine, pompe, qui lui ont coûté souvent très cher
par un phénomène extérieur : baisse de pression et qui sont exposés à tant d'actions agressives
due au pompage, changement de température par de la part du milieu souterrain ambiant.

200
L'examen périodique et systématique des nor- trouver mêlées à ces dépôts qui agglomèrent et
mes de pompage — capacité spécifique, consom- cimentent les grains de sable au voisinage de
mation d'énergie — ainsi que des analyses phy- la crépine.
siques et chimiques de l'eau pompée, consti-
tuent le .meilleur moyen d'information sur et l'état
Les incrustations remplissent les vides ; la
de santé » du matériel souterrain et, éventuelle-
perméabilité de la formation est fortement
ment, sur la nature et l'étendue du mal qui le
réduite et le flux d'eau se trouve progressive-
guette. ment diminué.

Toute entreprise de forage, soucieuse des


On peut tenter d'expliquer ainsi la formation
intérêts de ses clients, ne doit pas hésiter à
créer un « service après-vente » muni d'un outil- des premiers précipités :
lage, d'ailleurs fort peu coûteux, approprié, et
doté d'un personnel qualifié, bien que très réduit. Les carbonates de chaux sont solubles dans
l'eau en fonction du gaz carbonique qu'elle
2
contient ( C O ) .
Chaque forage devrait avoir sa fiche, méticu-
w ,leusement tenue à jour. +
^ < • ^ . • .
: -
Or, la quantité limite de gaz carbonique pou-
vant être dissous dans un volume d'eau donné,
Ainsi informé, chacun pourra agir plus rapide-
varie avec la pression et croît avec celle-ci.
ment et plus efficacement, tant il est vrai qu'un
mal est d'autant plus facile à guérir qu'il a été
décelé plus près de ses origines. Pendant le pompage, le niveau de l'eau dans
le terrain est rabattu. Il se produit une dépres-
sion d'autant plus grande qu'on se trouve plus
Il importe surtout de ne pas cesser ces exa-
près du forage d'exploitation (cône de rabatte-
mens s'ils se révèlent semblables aux précé-
ment ou de dépression, p. 2 ) .
dents quant aux résultats, pendant une assez
longue période.
Cette chute de pression libère du gaz carbo-
nique et, par voie de conséquence, précipite une
En effet, la composition de l'eau souterraine
p a r f i t des carbonates de chaux contenus dans
peut changer avec le temps par suite du chemi-
l'eau et qui vont se fixer dans les pores de la
nement de cette eau dans des formations sou-
formation, en proportion d'autant plus forte qu'ils
vent f o r t éloignées du forage
sont plus proches de la crépine.

Ce changement ne peut être détecté qu'à la


faveur des examens périodiques qui déclenche- On peut penser qu'il en est de même pour les
ront les mesures appropriées destinées à assu- dépôts des composés chimiques de fer et de
rer la pérennité de l'ouvrage. manganèse.

L'oxyde ferreux hydraté est une boue noire,


Nous avons vu que l'origine principale des insoluble, alors que l'oxyde de fer est brun
incrustations est la formation de carbonates de rouge, comme la rouille courante.
chaux et de magnésie.

L'oxyde de manganèse, insoluble, se présente


D'autres substances, telles que les silicates également sous forme d'une substance noire ou
d'alumine et les composés ferreux peuvent se brun foncé.
Dans les parties asséchées d'une formation Les remèdes
aquifère en cours de pompage, à l'intérieur du
cône de rabattement (figure hors-texte, p. 4-5), Il n'existe pas, à notre connaissance, de
l'air pénètre dans les pores du terrain et oxyde moyen rationnel préventif permettant de pré-
le fer contenu dans la pellicule d'eau de réten- venir la formation des incrustations.
tion (p. 3) qui enveloppe encore chaque grain
On peut, cependant, en atténuer considérable-
de sable ou de gravier.
ment les effets en observant quelques règles
élémentaires dans l'équipement de l'ouvrage,
Il en résulte une réduction du volume de puis dans son mode d'exploitation.
stockage de l'eau gravifique (ou disponible),
ainsi que de la perméabilité du terrain, d'où une L'équipement.
diminution de la capacité spécifique de l'ou- Le choix de la crépine.
vrage.
Nous avons traité en détail, pages 44 et sui-
vantes, de cette importante question.
Les bactéries « fer » prolifèrent dans l'eau
contenant une certaine quantité de fer dissous. Le colmatage physique dépend de la surface
On suppose qu'elles se nourrissent de composés active des crépines et de la forme de leurs
carbonés, tels que les bicarbonates et le bioxyde orifices. A i n s i , le colmatage se produit d'autant
de carbone. plus vite que la surface active est plus réduite,
à cause de la plus grande concentration de maté-
riaux fins devant les ouvertures.
La production de boue gélatineuse est le
résultat du cycle biologique de ces micro-orga-
L'obstruction se produit plus vite devant les
nismes qui transforment ainsi le fer en oxydes
orifices dont les bords sont tranchants.
ferreux insolubles.
Les orifices sciés ou poinçonnés, ceux obte-
nus par perçage ou par assemblage d'éléments
La boue bactérielle peut aussi capter et englo-
ber d'autres particules insolubles qui augmen- à angles vifs favorisent le colmatage.
tent encore le volume des matières obstruant
Dans*yje sens de l'épaisseur, si les orifices
les voies d'eau de la formation et de la crépine.
s'évasent vers l'extérieur, les particules ont ten-
dance à se bloquer les unes contre les autres
Le colmatage est rarement le fait des argiles (expérience du blocage du sable versé dans un
et des vases véhiculées par l'eau, sauf si les entonnoir). Si, au contraire, les orifices ont une
ouvertures de la crépine sont trop minces, si le section croissante dans le sens du courant, le
forage a été insuffisamment développé, ou bien, colmatage dans l'épaisseur de la paroi est prati-
encore, si la formation contient une anormale quement impossible.
proportion de ces fines particules.
Cette constatation a été énoncée à la page 54,
La théorie que nous venons d'exposer semble elle aboutit à la conclusion que la meilleure
vérifiée par de nombreuses observations ; elle solution pour la construction des crépines de
n'est certainement pas la seule valable, mais forages d'eau est le procédé JOHNSON.
elle explique pourquoi les incrustations n'affec-
tent pratiquement que la crépine, le fourreau de Le calcul de la largeur de la fente (ou des
gravier auxiliaire et la formation adjacente, tan- f e n t e s ) , celui de la section de passage libre au
dis que les voies d'eau plus éloignées du terrain mètre linéaire ont fait l'objet du chapitre déjà
peuvent en être complètement dépourvues. cité (p. 44 et suivantes).

202
Ils sont basés sur l'examen des courbes gra- Le rabattement étant plus faible, le risque de
nulométriques du terrain aquifère et sur la colmatage, qu'on suppose fonction de la dépres-
vitesse optimum de circulation de l'eau dans les sion due au pompage, sera diminué.
ouvertures. On sait que celle-ci doit être de D'ailleurs, chacun sait que les périodes
3 centimètres par seconde, valeur choisie par d'arrêt sont propices à la prolifération des incrus-
l'expérience et pour laquelle les incrustations et tations. Un régime de pompage continu à débit
— nous le verrons — la corrosion, sont les plus réduit, pratiquement sans périodes d'arrêt est
réduites. donc nettement préférable à un régime à grand
Enfin, notons sur cette question de crépine débit suivi de longues périodes d'arrêt.
que la matière dont elle est faite doit permettre
l'emploi de produits chimiques, souvent sous Visites périodiques de contrôle et d'entre-
forte pression, que la destruction des incrusta- tien.
tions nécessitera.
Nous croyons utile de rappeler les remarques
Ainsi, une crépine en acier galvanisé ne sup- déjà faites au début de ce chapitre, pages 200
porterait pas l'injection d'acides, une crépine en et 201.
acier avec fourreau de gravier collé serait
« Mieux vaut prévenir que guérir. »
détrujte au lavage aux jets sous forte pression.
Les visites régulières, même si, pendant quel-
Le gravier auxiliaire. aue temps, aucun indice d'obstruction n'a été
On trouvera, pages 49 à 52, les renseigne- décelé, permettent au spécialiste d'intervenir
ments concernant la granulométrie optimum, la dès qu'un début de colmatage est observé, et de
nature, l'épaisseur et la forme de ce matériau. prendre immédiatement les mesures néces-
D'autre part, nous avons indiqué, aux pages saires.
125 à 131, les meilleures méthodes pour l'intro- Cependant, il faut bien le dire, on néqliae
duction du gravier additionnel dans l'espace d'effectuer ces opérations systématiques de
annulaire entre crépine et terrain aquifère. contrôle.
Cette dernière question est très importante On n'intervient le olus souvent au'au moment
pour éviter (ou, pour le moins, réduire) le phé- où on constate une réduction massive de la cana-
nomène de colmatage, celui-ci étant facilité par çité soécifiaue, ou bien, lorsnue le cône de
la ségrégation du gravier si la mise en place déoression s'est tellement creusé que la pompe
avait lieu sans précaution. se désamorce.
A ce stade, un éneraiaue traitement chimi-
Le développement.
nue. ind'soensable. mais troD tardif, ne oarvien-
Tout un chapitre de cet ouvrage traite de
Hra oas toujours à entamer et dissoudre la masse
cette opération dont le rôle est essentiel pour
des incrustations
réduire le colmatage et les venues de sable
(p. 131 à 143). La solution chimioue. d'ailleurs. pénétrera
d'abord et surtout dans les zones les moins col-
Avec une formation bien développée, net-
matées parce aue ce sont les olus perméables.
toyée et débarrassée, dans la zone entourant le
forage, des éléments fins, indésirables, qui s'y Il faudra avoir recours à plusieurs opérations
trouvent, les risques d'incrustations sont prati- successives sans être absolument certain de
quement inexistants. nouvoir retrouver la capacité soécifinue initiale,
alors aue, pris à temos, le mal aurait pu être
Le régime de pompage. aisément combattu.
Il est préférable, quand on le peut, de réduire On peut d'ailleurs ajouter que, bien souvent,
le débit et d'augmenter la durée du pompage. un lessivage exécuté en temps utile, dès le
début de la formation des incrustations, permet Les oxydes de fer ou de manganèse sont
d'obtenir des conditions d'exploitation meilleures quelque peu solubles dans l'acide chlorhydrique,
que celles obtenues aux essais. mais si le pH est supérieur à 3, la réaction peut
engendrer un précipité difficile à éliminer, de
Si, malgré les recommandations qui viennent sorte qu'il est préférable d'employer une autre
d'être rappelées, le colmatage n'a pu être évité, méthode si les incrustations contiennent, en
le traitement chimique s'impose. majorité, des oxydes métalliques.

Il comporte : L'acide chlorhydrique, dénommé aussi acide


muriatique, est livré dans le commerce sous di-
— Le traitement aux acides ;
verses concentrations.
— L'introduction de chlore ;
La plus employée est 20° Baume qui donne,
— Le traitement aux polyphosphates ; à 15 °C, 31,69 % en poids d'acide chlorhydrique,
et, par conséquent, se trouve livrée avec 68,31 %
— Les traitements mixtes. d'eau.

En prélevant des échantillons des dépôts for- La solution a une densité supérieure à celle
més sur les pompes, les tuyaux d'aspiration, les de l'eau, ce qui facilite son utilisation au fond
crépines, et en les analysant, on peut établir la des forages.
nature, la composition de ces dépôts et en
déduire le mode de traitement à appliquer. La livraison s'effectue sous forme de bonbon-
nes en verre ou en matière plastique contenant
Par exemple, un acide approprié diminuerait généralement 70 kg de solution, ou en wagons ou
l'importance des dépôts de carbonates, mais camions-citernes garnis d'ébonite.
serait sans effet sur la silice ou le silicate d'alu-
mine. La vidange au lieu d'utilisation s'effectue par
gravité, par siphonnage ou sous pression faible :
La présence d'oxyde ferreux et de matières 0,5 bar.
organiques, indice certain de l'action des bac-
téries, justifierait l'emploi du chlore et des poly- L'inhibiteur peut être constitué par de la géla-
phosphates, tandis que le traitement au chlore tine qu'on fait fondre dans de l'eau très chaude.
serait sans effet sur les carbonates de chaux. Le dosage est de 2 à 3 kg de gélatine pour
400 litres d'acide.

Acide chlorhydrique Mode opératoire.

(ou muriatique) Avant la mise en place de l'acide dans le


forage, il est bon de faire un essai sur du carbo-
Cet acide dissout rapidement les carbonates nate de chaux et sur un échantillon du métal
de chaux. dont est faite la crépine.

On y ajoute un inhibiteur destiné à ralentir


1° Acidification à basse pression.
l'attaque, par l'acide, des tubages et des crépi-
nes en acier ordinaire, mais ce produit est sans Un tube en acier ordinaire ou en matière
effet sur le zinc qui serait rapidement détruit plastique, de 25 à 35 mm de diamètre, plongeant
par l'acide chlorhydrique, de sorte qu'on ne peut jusqu'au fond de l'ouvrage et supporté par une
employer cet acide sur une crépine en acier gal- bride posée sur le sommet du tubage, est muni
vanisé. d'un raccord en T.

204
L'acide est employé tel qu'il est livré. Le Un manomètre, et, au besoin, une soupape
volume a prévoir est de 1,5 à 2 fois le volume de sûreté, seront placés sur le circuit de refoule-
intérieur de la crépine. ment.

Si la. longueur de celle-ci est supérieure à La pression doit être surveillée attentivement
2 mètres, il est préférable d'injecter en premier pendant toute l'opération.
lieu la moitié de la solution, puis de remonter On observera d'abord une forte augmentation
le tube au sommet de la crépine et d'introduire de pression suivie d'une chute qui indique le
l'acide restant. début de l'action dissolvante de l'acide.
Les gaz produits ont pour effet de chasser Il est indiqué de ne pas prolonger l'opération
une Certaine quantité d'eau qui peut contenir d'injection au-delà de 45 minutes, d'abord parce
encore de l'acide. que, passé ce délai, l'acide n'a plus guère d'ac-
On pourra la renvoyer dans le forage pour tion sur les incrustations, ensuite, parce que
parfaire l'attaque des incrustations. l'effet de l'inhibiteur diminue très vite avec le
temps, en même temps que l'acide retrouve son
Il est nécessaire d agiter l'acide dans l'ou- pouvoir agressif sur l'acier.
vrage au moyen d'un piston ou d'une cuillère.
L'emploi de celle-ci permet d'extraire, du même Après avoir « cassé la pression », on intro-
coup, les sédiments et les boues résultant du duit la cuillère pour agiter vigoureusement la
traitement. solution et extraire les produits de l'opération.

L'agitation doit être poursuivie pendant une Une acidification est une manœuvre quelque
ou deux heures, après quoi, l'on pourra extraire peu délicate, il existe des entreprises spécia-
les dépôts jusqu'à ce que l'eau redevienne lisées, munies d'un équipement « ad hoc » et
claire. qui sont de précieux auxiliaires des entreprises
de forage.
En manœuvrant la cuillère, l'on apprécie tout
de suite si le traitement a permis d'améliorer le
3° Précautions.
débit.
L'acide chlorhydrique concentré du com-
On pourra, s'il y a lieu, recommencer l'opéra-
merce peut occasionner des brûlures profondes
tion, une ou plusieurs fois, avec les mêmes quan-
de..l'épiderme. Les vapeurs sont toxiques et peu-
tités d'acide, en prolongeant, au besoin, la durée
vent déterminer des maux de tête et des nau-
de l'agitation.
sées.
2° Acidification sous pression.
Il est recommandé de porter des gants de
En raccordant le tube d'injection à une pompe caoutchouc et des lunettes.
spéciale, l'acide peut être envoyé, sous pression,
dans la crépine. Si l'opération s'effectue dans un bâtiment
(station de pompage), il convient de ventiler
La pompe aura tous ses organes en contact largement et même de porter un masque respi-
avec l'acide, construits en acier inoxydable : ratoire.
tiges, pistons, chemises, etc. Elle aura été
éprouvée à trois ou quatre fois la pression d'in- On peut neutraliser avec du carbonate de
jection qUi est de l'ordre de 150 bars pour un soude une projection d'acide sur la peau ou sur
débit de 400 l i t r e s / m i n u t e . les vêtements.

Le tube d'injection sera en acier et monté sur Il importe, au préalable, de s'assurer que
le couvercle du tubage par des raccords filetés dans un rayon de 50 à 100 mètres, il n'existe
éprouvés. aucun puits, forage ou source en exploitation.
Après le traitement, il convient de pomper Sous cette forme, il n'est pas toxique et
à grand débit pendant deux heures au moins et n'attaque pas la peau ni les voies respiratoires.
jusqu'à élimination complète de toute trace
d'acide, ce qu'on peut vérifier avec du papier La solution n'est préparée qu'au chantier,, au
imprégné de teinture de tournesol. moment de l'emploi.

Acide suifamique Pas de transport, en retour, de bonbonnes


vides ou pleines, ni de containers, comme c'est
Bien que nettement moins connu que l'acide
le cas pour l'acide chlorhydrique.
chlorhydrique, ce produit présente de nombreux
et importants avantages pour son application en
Une fois dissous, l'acide suifamique est très
forages d'eau.
peu corrosif envers les métaux, en particulier les
métaux cuivreux et les aciers inoxydables qui ne
L'acide suifamique, ou aminosulfonique,
3
sont pratiquement pas attaqués.
NH"S0 H, connu depuis le XIX' siècle, n'est réa-
lisé industriellement que depuis les années 1950.
Sur les aciers courants, son action est plus
Il est distribué en FRANCE par KUHLMANN lente que celle de l'acide chlorhydrique.
et est surtout employé pour le détartrage du
matériel alimentaire et industriel. On peut ajouter un inhibiteur, la THIOUREE,
fourni également par KUHLMANN, qui permet de
C'est un solide cristallisé, incolore et non réduire encore cette très légère agressivité.
hygroscopique.
Par contre, comme l'acide chlorhydrique, il
Sa solubilité dans l'eau varie avec la tempé- est absolument contre-indiqué d'employer l'acide
rature : ainsi, 100 grammes d'eau dissolvent : suifamique sur du zinc ou de l'acier galvanisé.
— à 0 °C environ 15 grammes d'acide suifa-
mique cristallisé ; Sur chantier, on peut préparer la solution
— à 15 °C, environ 20 grammes ; dans un bac et l'introduire dans le forage, sous
pression ou non, de la même manière que l'acide
— à 30 °C, environ 26 grammes ;
chlorhyriyque.
— à 80 °C, environ 47 grammes.

Ne pas oublier qu'une fois dissous, l'acide


Son action sur les matières incrustantes des
suifamique se comporte exactement comme
forages d'eau est beaucoup plus forte que celle
l'acide chlorhydrique, d'où : mêmes précau-
de l'acide chlorhydrique.
tions : gants, lunettes, masques, ventilation, etc.
Les sels ainsi formés — sulfamates de cal-
cium ou de magnésium, notamment — sont net- On peut aussi verser directement dans le
tement plus solubles dans l'eau que les sels cor- forage la quantité requise d'acide suifamique
respondants provoqués par les autres acides. cristallisé. La dissolution s'opérera dans l'eau
contenue dans l'ouvrage, elle sera accélérée par
L'acide suifamique cristallisé est livré en l'agitation à la cuillère, mais, selon les dosages
sacs papier, doublés intérieurement de polyéthy- déjà indiqués, en fonction de la température de
lène contenant 50 kg de produit sec. l'eau dans le forage.

On peut le stocker, le transporter et le mani- L'addition d'un produit « mouillant » peut,


puler sans précaution particulière tant qu'il reste enfin, améliorer encore l'action de l'acide suifa-
à l'état cristallisé. mique sur les incrustations. Le fournisseur choi-

206
sira un produit stable dans l'acide et peu mous- On peut utiliser l'hypochlorite de chaux ou
sant. de soude qui sera introduit, directement ou en
solution dans le forage.
Le prix d'une tonne d'acide sulfamique cris-
tallisé, logé en sacs perdus de 50 kg, départ Le chlore gazeux est plus efficace, mais son
usine, équivaut à peu près à celui de 10 tonnes emploi nécessite un équipement spécial que ne
d'acide chlorhydrique à 20° Baume, nu, départ possèdent guère que les entreprises importan-
usine. tes ; d'ailleurs, sous cette forme, il est très cor-
rosif, toxique et dangereux à respirer.

Si l'on s'en tenait à cette seule comparaison, On peut l'introduire dans le forage, en solu-
on pourrait penser que l'emploi de l'acide sulfa- tion dans l'eau, par un petit tube en matière plas-
mique n'est pas possible. tique, à raison de 15 à 20 kg de chlore, mis en
place lentement pendant une période de 10 à
Or, il faut bien constater que 10 tonnes de 12 heures, s'il s'agit d'un ouvrage important.
solution d'HCL à 20° Baume contiennent près de
7 tonnes d'eau qu'il faut transporter et manipuler Il n'est pas nécessaire pour cela de sortir
avec seulement 3 tonnes d'acide ; que, d'autre la pompe d'exploitation, mais l'extrémité du tube
part, le logement en bonbonnes consignées, le en matière plastique doit être placée de telle
transport aller et retour de ces emballages, la sorte que le jet de solution chlorée ne vienne
difficulté de stocker ces bonbonnes pleines, et directement en contact avec la pompe, le tubage
bien d'autres inconvénients, difficiles à chiffrer, ou la crépine, mais débouche dans l'eau conte-
mais non négligeables, constituent un sérieux nue dans le forage.
handicap pour l'emploi, sur les chantiers de
forage d'eau, de l'acide chlorhydrique. Dès que la solution de chlore aura été intro-
duite, il faudra injecter un important volume
d'eau pour faire pénétrer le gaz dans la forma-
On doit penser que l'acide sulfamique lui sera
tion. Il faut prévoir un volume d'eau 50 ou
de plus en plus préféré. 100 fois plus grand que celui de l'eau normale-
ment présente dans l'ouvrage.
"V
Traitement au chlore L'hypochlorite de chaux contient environ
70 % de chlore libre. Si on utilise ce produit
Le traitement à l'acide n'a guère d'action sur
comme source de chlore, il faut donc diviser par
les cultures de bactéries et leurs dépôts gélati-
0,7 les quantités ci-dessus indiquées pour le trai-
neux qui obstruent plus ou moins les voies d'eau.
tement au chlore gazeux pour connaître le poids
d'hypochlorite de chaux à employer.
Si l'acide tue radicalement les bactéries, il
n'a que peu d'action sur leurs dépôts. Si l'on a démonté la pompe d'exploitation, il
y aura lieu, après avoir distribué la quantité de
chlore nécessaire, d'introduire une cuillère et
Le chlore, qui tue également les bactéries,
d'agiter l'eau chlorée contenue dans le forage,
oxyde et brûle les boues organiques.
en procédant comme pour le traitement à l'acide.

Il est cependant nécessaire d'employer de Dans le cas contraire, on pourra utiliser la


fortes concentrations (100 à 200 parties de pompe en circuit fermé, en renvoyant l'eau dans
chlore' libre pour un million de parties de solu- le forage afin de brasser tout le liquide qui s'y
tion). trouve.
Traitement aux polyphosphates La solution est ensuite injectée sous forte
pression en évitant la production de mousse.
Très répandu en forages d'eau, ce procédé
permet de dissocier les oxydes de fer et de man- L'action sur les incrustations est à la fois
ganèse, et d'éliminer les dépôts d'argile ou de chimique, analogue à celle d'un détergent, et
limon. mécanique sous l'effet de jets à très forte pres-
sion et de l'énergique agitation produite à l'in-
Il est absolument non toxique et très facile térieur de la crépine.
à pratiquer.
Les matières, dissoutes, désagrégées, décro-
Le dosage peut être le suivant : 2 à 4 kg de chées de leur support sont, ensuite, facilement
produit pour 100 litres de l'eau contenue dans le extraites par pompage, air-lift, ou cuillérage.
forage.
Si la pompe d'exploitation n'a pas été démon-
On aura intérêt à ajouter à cette quantité tée, la solution, une fois introduite dans le
120 à 150 grammes d'hypochlorite de chaux afin forage, est brassée par la pompe elle-même, dont
de détruire, du même coup, les bactéries et leurs le refoulement est renvoyé dans la crépine.
boues.

Cette méthode n'est cependant pas à recom-


Il sera bon de demander conseil au fournis-
mander et, si on le peut, il vaut mieux sortir la
seur du produit, en lui indiquant, si possible, les
pompe et agiter la solution dans l'ouvrage par
résultats de l'analyse opérée sur des échantil-
l'un des procédés décrits au chapitre « DEVE-
lons recueillis comme indiqué page 204, sur la
LOPPEMENT ».
pompe ou sur les tubes.

— Pistonnage, pages 137 à 139.


A titre indicatif, on trouve :
— A i r comprimé, pages 139 et 140.
— Chez KUHLMANN :
Hexamétaphosphate de sodium ; — Jets sous pression, pages 141 à 143.
Tripoiyphosphate de sodium ,
Pyrophosphate tétrasodique ; C*«tte dernière méthode est la plus efficace.
etc.
La solution est envoyée directement dans la
— Chez PROGIL : crépine par le refoulement d'une pompe à forte
Orthophosphate de sodium (mono, di. ou pression à travers les duses de l'outil à jets,
tri sodique) ; déplacé verticalement sur toute la hauteur de la
partie crépinée.
Polyphosphate de sodium (pyro, tripoly,
tétra, méta) ;
L'opération pourra être prolongée pendant au
etc. moins 24 heures et recommencée plusieurs fois.
Les résultats sont encore meilleurs s i , dë temps
La méthode est la même pour tous les poly- en temps, on peut faire baisser le niveau dans le
phosphates. forage, par pompage ou air-lift, puis réinjecter la
solution ainsi extraite. Par ce moyen, il se pro-
Le produit, placé dans un panier métallique duit, dans la formation aquifère adjacente, un
ou un sac en toile, est suspendu dans l'eau d'un mouvement alterné qui facilite le décrochage
bac. La dissolution, par ce moyen, est plus rapide des incrustations et leur entraînement à l'inté-
qu'en jetant directement le produit dans le bac. rieur de la crépine d'où elles seront extraites.

208
M N N ES 0 TA MICHIGAN
SITUATION (
DES FORAGES ^
Gibbon Bemidgi Bemidgi Bemidgi Frazee (2) Fremont Hesperia

Année du forage 1950 1950 194P 1949 1948 1931 1944


Année du traitement 1952 1955 195^ 1955 1955 1952 1952

Capacité spécifique (1) :


— Aux essais 7,4 10 13,6 26 7,4 ? ?
—. Avant le traitement . . 1 5 6,2 3 3,7 3,7 2,2
— Après le traitement . . . 12 10,5 15,3 24 12,6 5,5 7,4

(1) En métros cubes/heure par mètre de rabattement.


(2) Forage traité deux fois, avant 1955, par d'autres méthodes

L'action mécanique des jets est au moins Après développement, l'ouvrage a donné, aux
aussi efficace que l'action chimique de la solu- essais, une capacité spécifique de 15 m / h par 3

tion, mais, il faut bien le dire, le mode de cons- mètre de rabattement et un débit de 65 m / h . 3

truction de la crépine influe beaucoup sur l'effi- En 1962, le forage ne débitait plus que
cacité du procédé. 3
15 m / h .

Selon la forme de la fente ou des perfora- Une acidification fut tentée avec un échec
tions de cette crépine, la force des jets peut se total, le débit était même tombé à 10 m / h . 3

trouver, soit augmentée, soit considérablement


réduite ou même complètement anéantie (cré- En 1963, la capacité spécifique était encore
pines munies d'un fourreau de gravier collé à 3
de 6,3 m / h / m .
chaud sur monture « lanternée •>).
On procéda alors à une injection de poly-
Le tableau ci-dessus donne 7 exemples de phosphate avec un outil à jets multiples sous
forages desincrustes aux jets, aux U.S.A., en une pression de 14 bars, la capacité spécifique
1952 e t 1955. 3
fut encore réduite à 6 m / h / m , mais on avait
pu extraire une importante quantité d'argile.
On voit que, en général, l'opération a permis
de retrouver une capacité spécifique voisine de ifne deuxième injection du même produit,
celle des essais, et, souvent même, de l'amé- sous une pression de 32 bars, fut exécutée avec
liorer. 6 passes complètes de haut en bas et de bas
en haut, sur toute la hauteur de la partie
On peut dire que des résultats analogues crépinée.
peuvent être obtenus dans 80 % des cas, si les
forages ont été convenablement crépines. La capacité spécifique fut, enfin, améliorée
3
et portée à 9 m / h / m .
Enfin, nous citerons l'exemple suivant qui
donne les détails de l'opération effectuée sur A la suite de ce résultat, on décida de faire
un autre ouvrage aux U.S.A. une nouvelle opération de lavage aux jets sous
une pression de 42 bars ; elle permit d'obtenir
En mai 1957, un forage de 8,70 mètres muni 3
14 m / h / m de capacité spécifique et cela, seule-
d'une crépine JOHNSON de 12 pouces sur ment, après 15 minutes de pompage, alors qu'en
2,40 mètres, en acier inoxydable, fut exécutée 1957, la capacité de 15 n f / h / m n'avait été
par la ville de LUVERNE (Minnesota). obtenue qu'après 7 heures de pompage.
Traitements mixtes CORROSION
Si l'analyse préalable, page 204, a révélé Nous avons vu que les symptômes de la cor-
la présence simultanée de carbonates, de bac- rosion apparaissent, le plus souvent, sous forme
téries et d'oxydes, l'on peut, efficacement, alter- d'une brusque, mais brève, augmentation de
ner traitements aux acides ou aux polyphos- débit, accompagnée ou immédiatement suivie
phates et traitements au chlore, en commençant d'une venue de sable.
d'abord par l'acide ou les polyphosphates et, s'il
y a lieu, recommencer plusieurs fois ces opé-
C'est l'indice certain que la crépine a été
rations.
partiellement détruite et que des ouvertures ont
été pratiquées, en un ou plusieurs points, par la
dissolution du métal, provoquée par l'agressi-
Conclusion sur les traitements vité des eaux.
contre les incrustations
Il est bien rare qu'on ne puisse, avec un ou
Palliatifs
plusieurs procédés, éliminer les incrustations On peut, parfois, tenter de prolonger quelque
installées dans une crépine ou dans le massif peu la vie de l'ouvrage en le curant et en intro-
de gravier additionnel ou encore dans la forma- duisant à l'intérieur une seconde crépine, mieux
tion aquifère adjacente. adaptée.

On doit pouvoir retrouver — souvent même


améliorer — la capacité spécifique obtenue aux Il est rare cependant que cette solution
premiers essais. résiste bien longtemps.

Pour augmenter les chances de succès de ces


L'extraction de la crépine avariée et son rem-
opérations, mieux vaut équiper le forage, au
placement par une autre, constituée d'un métal
moment de son exécution, d'une crépine à fente
résistant mieux à la corrosion est préférable,
hélicoïdale profilée et continue et, de préfé-
mais cette opération n'est pas toujours possible.
rence, en acier inoxydable, afin de pouvoir, éven-
tuellement, traiter l'ouvrage avec des solutions
chimiques appropriées et sous forte pression EiJe est pratiquement irréalisable s'il s'agit
sans risquer de détériorer les « œuvres vives » pour la crépine corrodée, d'un élément présen-
du forage. tant extérieurement un relief important (crépine
à persiennes, à nervures repoussées, ou garnie
Il paraît intéressant de dire que les méthodes
d'un manchon de gravier c o l l é ) , car l'ancrage
décrites dans ce chapitre seraient également dans le gravier additionnel ou dans le terrain
très propices à une extraction de crépine, s i , s'oppose formellement à l'extraction.
pour une raison quelconque, cette opération était
nécessaire.
Il est donc toujours préférable d'employer
La pratique de visites de contrôle périodiques des crépines lisses, lanternées ou constituées
et régulières est un excellent moyen qui permet par l'enroulement en hélice d'un f i l continu.
de dresser le « graphique de température >• de
l'ouvrage et de déceler, dès le début, toute ten-
Parfois la crépine est tellement avariée,
dance à une baisse de régime.
déchirée en plusieurs ouvertures béantes qu'elle
L'intervention sera d'autant moins coûteuse ne résiste pas à l'effort de traction nécessaire
et plus efficace qu'elle aura pu être entreprise à son extraction. Il faut la retirer par morceaux
plus tôt. et l'opération est difficile.

210
Analyses cuvettes apparaissant surtout sur les crépines
Il est évident qu'avant d'introduire une cré- en tôle roulée ou en tubes étirés, perforés ou
pine dans un forage, une analyse de l'eau et, si non.
possible, du terrain aquifère, s'impose. Corrosion fissurante. — Fissures linéaires
Bien souvent, une deuxième analyse, effec- plus ou moins ramifiées.
tuée au moment où apparaît la corrosion, don- Dans les métaux alliés, les éléments de base
nera des résultats assez différents de ceux qu'on seront différemment attaqués selon leur degré
a pu obtenir à l'origine de l'exploitation de de résistance à la corrosion, de sorte que l'on
l'ouvrage. observera soit l'une, soit l'autre des quatre for-
Elle révélera sans doute une augmentation mes précédentes, soit encore plusieurs d'entre
de l'agressivité des éléments liquides ou solides elles simultanément
de la nappe. Par exemple, dans un alliage contenant
Cela s'explique par le fait qu'en mettant notamment du cuivre et du zinc, ce dernier métal
celle-ci en dépression par le pompage, on intro- sera attaqué le premier et l'ensemble sera
duit dans la zone entourant la crépine une eau d abord poreux, puis fissuré et enfin largement
pouvant provenir de régions éloignées renfer- détérioré.
mant des couches minérales propices à la cor-
rosion. Circonstances
Ainsi se trouvent transportés vers le forage provoquant la corrosion
des sels ou des gaz corrosifs dissous. Quelles peuvent être les causes de ce redou-
table fléau, d'autant plus grave qu'il agit
Leur action sur le métal est allée croissant
>• insidieusement », hors de notre contrôle, sou-
jusqu'à la disparition progressive de la crépine.
vent à de grandes profondeurs et à longue
Il faut dire aussi qu'un échantillon d'eau,
échéance ?
remonté à la surface pour y être analysé, ne se
Sans entrer dans le domaine complexe de la
trouve, plus, au moment des mesures en labo-
théorie scientifique, essayons de dégager quel-
ratoire, dans les mêmes conditions de tempéra-
ques idées pratiques sur l'origine de cette
ture et de pression qui étaient les siennes au
« lèpre » qui ronge les crépines et parfois, aussi,
sein du terrain aquifère. A i n s i , les résultats de
maisV.moins gravement, d'autres éléments de
l'analyse, auxquels il est pratiquement impossi-
l'équipement tubulaire des forages d'eau.
ble d'apporter un facteur correctif quelconque,
La corrosion est due à des phénomènes pure-
peuvent ne pas donner une idée exacte de
ment chimiques, ou à une action électrochimi-
l'agressivité du milieu en place au fond de l'ou-
que, prenant naissance dans un milieu souterrain,
vrage.
liquide ou solide, présentant certaines caracté-
ristiques que nous allons essayer de définir.
Différentes formes de corrosion
L'examen des éléments corrodés extraits
d'un forage permet de distinguer les aspects Corrosion chimique
suivants : — Eaux acides, — pH faible, < 7.
Corrosion uniforme. — Simple dissolution du — Oxygène dissous, même en très petites
métal sur d'assez larges surfaces. quantités, ce qui est fréquent, surtout à faible
• - Corrosion par piqûres. — Attaques localisées profondeur. . .
8
" w*bes points^lêtrbifs (quelques millimètres — HyIrbgène-%ulfuréVH S.
carrés). — Gaz carbonique.
Piqûres profondes, parfois sur toute l'épais- — Chlorures.
seur (métal percé). — Argiles riches en sulfate de calcium
Corrosion intergranulaire. — Attaques en (gypse) extrêmement corrosives.

91 1
La corrosion chimique, due à la présence des L'action de ce courant se traduira par une
éléments ci-dessus et plusieurs autres, peut se altération de la surface de la plaque d'acier qui
produire, même si tout l'équipement tubulaire sera rongée et qui va perdre de sa substance.
n'est constitué que d'un seul métal.
Elle se couvrira de rouille produite par l'oxy-
Si, par exemple, un tube d'acier au carbone gène libéré par la dissociation de l'eau.
se trouve placé dans un terrain salé, les ions
Le même phénomène libère des atomes d'hy-
fer s'associent avec les ions chlore et donnent
drogène extraits de l'eau.
du chlorure de fer, les électrons provoquent un
dégagement d'hydrogène. Ces atomes vont se diriger, partie vers la
cathode, sur laquelle ils vont former une mince
Ainsi, des particules superficielles du métal couche protectrice, et partie à la surface de
seront détachées et passeront dans le milieu l'électrolyte d'où ils se dégageront sous forme
corrosif. de bulles gazeuses.

Si, sur le conducteur isolé qui, extérieure-


L'action aura lieu, alors même qu'il n'y a
ment, réunit les deux plaques, on interpose un
qu'un seul métal en présence.
galvanomètre, on vérifiera que le courant élec-
trique produit qui va de la cathode à l'anode
Elle sera d'autant plus intense que le degré
(c'est-à-dire en sens inverse de celui provoqué
de concentration du milieu corrosif sera plus
au sein de l'électrolyte) sera d'autant plus
élevé et selon que le métal sera placé plus haut
intense que l'électrolyte sera plus concentré et
dans l'échelle galvanique, dont nous parlerons
d'une nature plus agressive.
plus loin.
L'eau salée, ainsi, est plus corrosive que l'eau
douce.
Corrosion électro-chimique Les sels minéraux contenus dans les ter-
(ou galvanique) rains aquifères sont plus ou moins corrosifs et
l'eau qui y circule vers le forage sera chargée
Si deux métaux de composition différente
de ces sels et deviendra un électrolyte d'autant
sont plongés dans un milieu conducteur de cou-
plus puissant que la nature et le degré de
rant — électrolyte — (eau salée, par exemple)
concentration des sels seront plus favorables à
et s'ils sont reliés entre eux, extérieurement
la production et à la circulation du courant élec-
(ou intérieurement) par un conducteur électri-
trique produit.
que isolé, on obtient une pile génératrice de cou-
rant électrique. Nous avons dit que des ions hydrogène, pro-
duits par dissociation de l'eau de l'électrolyte,
Une colonne de tubage constituée de deux et positivement chargés, se dirigeront de l'anode
métaux différents : acier doux et acier inoxyda- vers la cathode au sein de cet électrolyte.
ble par exemple, ou bien acier doux et alliage
Si les conditions locales — nature de la
cuivreux, sera rapidement endommagée par cathode et de l'électrolyte — sont favorables,
effet galvanique, corrodant l'acier doux. l'hydrogène va se fixer sur la cathode et, pro-
gressivement, l'intensité du courant va diminuer
Dans l'exemple de la pile, si l'un des métaux
car la mince pellicule d'hydrogène constitue u t r
est constitué par une plaque d'acier doux et l'au-
isolant.
tre par un alliage cuivreux ; au sein de l'électro-
lyte, le courant électrique produit ira de l'acier Pour la même raison, la corrosion de l'anode
pôle négatif, qui sera l'anode, vers le cuivre qui se trouvera ralentie. On dit que la cathode est
sera la cathode, pôle positif. polarisée.

212
Si, dans notre exemple de pile, on coupe le port au tronçon situé dans les calcaires, qui est
fil électrique qui réunissait nos deux plaques, le la cathode.
phénomène de corrosion s'arrête.
Remarquons tout de suite que si, comme
Il n'y à plus de formation de courant électri- c'est souvent le cas, le casing est cimenté sur
que, les deux plaques sont isolées électrique- toute sa hauteur, le fourreau de ciment, maté-
ment. riau unique, ralentit ou supprime l'effet de corro-
sion que nous venons de définir.
i l t y ^ s • a v o n s ^ - ^ i s é ; ,eri- p ^ p c i p e ^ q u e Keffet|^
électrochimique (ou galvanique) était provoqué A i n s i , la cimerîtatioh "est à conseiller, dans
par la présence, au sein d'un électrolyte, de deux tous les cas, sur toute la hauteur de la colonne
métaux de composition différente, reliés électri- de soutènement.
quement entre eux.
Nous avons, dans notre premier exemple de
Nous verrons que l'effet est d'autant plus pile, indiqué que la plaque d'acier, oxydée par
intense que les métaux sont plus différents, que les atomes de l'électrolyte, allait se recouvrir
leur différence de potentiel électrique est plus de rouille, oxyde de fer.
importante, mais on constate que le phénomène
peut également prendre naissance sur un seul Si la couche de rouille est continue, dure et
métal. recouvre entièrement la surface de la plaque,
cette couche protège et isole les couches inté-
Si, par exemple, l'équipement tubulaire d'un rieures du métal.
forage, casing, crépine et tube d'extension, est
constitué d'un même métal : acier au carbone La corrosion s'arrêtera parce que le courant
par exemple, la corrosion électrochimique peut est rompu entre les deux plaques.
cependant se manifester si ce métal est hété-
rogène, s'il comporte, en certains points, des Au bout d'un certain temps, un tube unifor-
mément rouillé est protégé de la corrosion ;
impuretés, des zones de structures différentes.
mais si, par exemple, on décidait de remplacer
une partie de ce tube par un tronçon neuf, on
Tout se passe, en fait, comme s'il s'aaissait
constaterait que ce tube neuf se corroderait plus
de deux métaux distincts, bien que l'action cor-
vite que son voisin déjà recouvert de rouille.
rosive soit, dans ce cas, moins intense.

Pour la même raison, la partie filetée d'un


Des couples galvaniques, phénomènes élec-
tube sera plus vulnérable à la corrosion que le
trochimiques peuvent encore se produire sur un
reste du tube, car l'usinage a détruit la peinture
seul métal, même très homogène, lorsque, par
d'origine ou la « peau » (légère oxydation) exis-
exemple, un élément tubulaire traverse des
tantes avant l'exécution du filetage.
couches de terrain de nature très différente.

On se trouve en présence de ce qu'on appelle Dans cette circonstance, la partie usinée qui

une « pile géologique ». est l'anode est de petites dimensions par rap-
port au reste du tube, cathode, ce qui accélère
Ainsi, un casinq traversant d'abord une cou- encore la vitesse de destruction du métal dans
che calcaire superficielle bien aérée, puis un la zone filetée.
banc d'argile, peut donner naissance à une pile
galvanique, provoquant la corrosion de la partie Lorsqu'on enrobe de zinc une pièce métalli-
contiguë à l'argile qui constitue l'anode, par rap- que en acier, par exemple, cette pièce placée
dans un electrolyte se trouvera protégée de la L'acier a tendance à se corroder plus vite et
corrosion de la manière suivante : davantage que le cuivre, et le zinc davantage que
l'acier.

Tant que la couche de zinc est continue, au-


cun contact direct n'existe entre l'acier et
l'électrolyte. Il n'y a donc aucun courant et pas
de corrosion. Corrosion maximum (Anode)

Si une autre pièce en acier, non galvanisée,


Magnésium
se trouve plongée dans le même électrolyte. ie Alliages de magnésium
courant se produit entre l'enrobage de zinc, Zinc
anode, et la pièce en acier non revêtue, cathode. Aluminium 25
Cadmium
Aluminium 17 S.T.
La couche de zinc va se trouver corrodée et Acier, Fer, fonte
son support ne sera plus protégé. c Acier chromé (actif) ^
.2 Nickel o
o Acier inox 18-8 (actif) »
A ce moment, si l'acier du support est d'un | Plomb - Etain (soudure) s
potentiel plus bas que celui du deuxième métal, o Nickel - Inconel (actif) §
c'est le support qui sera corrodé à partir du Cuivre - Alliages cuivreux
Bronze Monel
moment où l'enveloooe de zinc aura été ronaée
Soudure d'argent
par effet électrochimique. Nickel • Inconel (passif)
Acier chromé (passif)
Acier inox 18-8 (passif) •
Bien que le phénomène soit très différent,
Argent
on peut rapprocher de l'effet électrochimique ia Or - Platine +
corrosion par « courants vaoabonds » qui sont
induits dans une conduite métallique souterraine Protection maximum (Cathode)
située à proximité d'une ligne électrique à cou-
rant continu. Série galvanique

Ce cas est peu commun pour les colonnes


de tubage d'abord parce qu'elles sont verticales,
On peut dresser une liste des métaux dans
ce qui réduit l'induction, ensuite parce que, en l'ordre de leur tendance à la corrosion (ou de
général, les points d'eau sont assez éloignés des leur aptitude à la protection contre la corro-
lignes à courant continu. sion) .

Série (ou échelle) galvanique La liste ci-dessus est dite série galvanique.

Nous avons dit dans notre exemple de la pile Le premier métal de cette liste est celui qui
que, au sein de l'électrolyte, le courant passait est le plus vulnérable, on dit qu'il est le plus
du fer vers le cuivre, ou du zinc vers l'acier, et actif.
non pas en sens inverse.
Le dernier est le moins susceptible d'être
On peut se demander quelle est la raison de attaqué par la corrosion, c'est celui qui résiste
ce « sens unique ». le mieux, on dit qu'il est passif.

214
Le premier est anode par rapport à tous les Elles produisent, en rongeant les surfaces
autres, qui sont cathodes par rapport à l u i . métalliques, une sorte de boue visqueuse dans
laquelle elles prolifèrent.
De même, un métal quelconque de cette liste Cette boue renferme les particules metalli
est anode par rapport à tous ceux qui le suivent, ques désagrégées et l'action continue en pro
et cathode par rapport à tous ceux qui le précè- fondeur.
dent.
Des excroissances se forment dans les
Mais il y a plus : la corrosion sera d'autant ouvertures des crépines qui se trouvent plus ou
plus intense que les deux métaux sont placés moins obstruées, alors que, sous ces dépôts, le
plus loin l'un de l'autre dans la série galvanique. métal est corrodé.
Ainsi, le zinc se corrodera plus vite s'il est
couplé avec le cuivre que s'il était associé à Le phénomène s'apparente provisoirement à
l'acier. des incrustations, mais, si on enlève ces dépôts,
soit par lavage au jet, soit sous l'influence d'un
La série galvanique est également applicable accroissement de vitesse du flux hydraulique de
à la corrosion chimique pure, c'est-à-dire dans le pompage, le métal, mis à nu, présente une sec-
cas où un métal unique se trouve placé dans un tion réduite par la corrosion due à l'action des
milieu agressif. micro-organismes (bactéries).

L'acier est plus « actif » et se corrodera plus


La destruction des crépines en ces endroits
vite que le cuivre.
en est la conséquence plus ou moins rapide.
On voit bien l'intérêt de cette « série galva-
nrque » pour le choix du métal à employer pour
la construction d'une crépine de forage qui est
Vitesse de passage de l'eau
si exposée à la corrosion.
à travers la crépine
Nous reviendrons plus loin sur les conditions
du choix du métal, mais, ainsi que nous l'avons Il ne s'agit pas d'une cause de la corrosion,
déjà indiqué pour l'oxydation de notre plaaue de mais il existe une relation entre la vitesse de
fer dans la pile, il faut signaler que l'oxygène circulation à travers les ouvertures de la crépine
peut avoir un effet de retard dans le phénomène e t - ^ c c é l é r a t i o n de la corrosion provoquée par
de corrosion car il peut s'accrocher sous forme l'une des causes déjà énoncées.
d'une fine pellicule à la surface de certains
Si la vitesse est faible, la corrosion tend à
métaux, comme l'acier inoxydable.
s'uniformiser, les attaques par piqûres qui au-
raient pu apparaître dans une eau stagnante
Ce f i l m d'oxygène protège l'acier contre les
(pompe arrêtée) se transforment en une corro-
attaques chimiques directes ou contre la corro-
sion de plus larges surfaces, moins dangereuse.
sion électrochimique car, par isolement électri-
que, il ralentit le passage du courant entre les Par contre, si la vitesse est trop grande, le
deux pôles de la pile. film protecteur qui aurait pu apparaître sur la
surface métallique et dont nous avons précé-
Pour cette raison, l'acier inoxydable est de
demment parlé sera détruit par le courant hy-
venu passif.
draulique trop rapide, il en résultera une accélé-
ration de la corrosion.
Corrosion bactérienne
La présence de bactéries dans l'eau peut On peut également penser que, par une
engendrer des attaques des métaux, spéciale- grande vitesse de circulation du fluide corrosif,
ment du fer et du manganèse. les agents chimiques ou électrochimiques se
trouvent plus rapidement renouvelés d'où une PROTECTION
intensification de la corrosion.
CONTRE LA CORROSION
Bien sûr, ce ne sont là que des hypothèses,
mais il e s t prouvé, par de très nombreuses Plusieurs solutions préventives :
observations effectuées principalement aux
— Isolation ;
U.S.A., qu'une faible vitesse d'entrée de l'eau
dans les ouvertures d'une crépine tend à réduire — Protection passive par revêtements ;
l'attaque corrosive sur cette crépine.
— Protection cathodique ;
C'est pourquoi, comme nous l'avons indiqué — Réduction de la vitesse de passage de
page 57, la vitesse optimum à adopter pour le l'eau dans la crépine ;
calcul d'une crépine de forage d'eau semble
— Choix de la matière employée pour la
devoir être : 3 centimètres par seconde.
construction de la crépine.

Conclusion
On voit que les causes des corrosions sont
Isolation
nombreuses et variées.

Il n'est pas possible de dire qu'un sol, tra- Dans l'équipement tubulaire d'un ouvrage, on
versé par un forage, n'est pas, si peu que ce trouve toujours, au moins deux métaux diffé-
soit, corrosif, et, encore bien moins, qu'il ne le rents. Le casing sera toujours en acier, la crépine
deviendra pas dans le temps. et son tube d'extension seront, soit en acier dif-
férent, soit en un alliage cuivreux.
Même dans les terrains qui, au moment de
l'exécution de l'ouvrage, ne semblaient pas dan- On peut être certain que le milieu — eau ou
gereusement corrosifs, de nombreuses circons- terrain — sera, si peu que ce soit, corrosif.
tances extérieures plus ou moins éloiqnées
On a vu que la corrosion électrochimique est
dans l'escace et dans le temps, superficielles ou
d'autant plus intense que les deux métaux diffé-
souterraines, minérales ou liquides, déclenchées
rents sont placés plus près l'un de l'autre. L'effet
par la mise en production du foraqe, peuvent
est maximum s'ils sont directement en contact,
modifier sensiblement, ou complètement, la
voire même soudés.
nature physique ou chimique de certaines cou-
ches et rendre agressif le milieu entourant la Par contre, si on peut augmenter la résis-
crépine. tance chimique entre les deux métaux, on
D'autre part, on sait bien que deux forages, réduira d'autant l'importance de la corrosion.
même très proches l'un de l'autre, peuvent se
Il vient à l'esprit l'idée d'interposer entre eux
comporter de manière très différente, tant dans
des joints neutres en caoutchouc ou en matière
les caractéristiaues physiques (capacité spéci-
plastique.
fique, granulométrie, e t c . ) , que dans la composi-
tion chimique de l'eau qu'ils produisent. En réalité, cette protection, très difficile à
réaliser à cause des raccords filetés, est illu-
L'un Deut être, plus que l'autre, menacé par
soire parce que le courant galvanique passe
la corrosion.
quand même, bien que sensiblement atténué,
Devant ces araves considérations, comment entre les deux métaux.
peut-on. sinon emnêcher la corrosion, du moins
en atténuer les effets, pour prolonger la vie de On ne peut donc attendre une amélioration
l'ouvrage ? importante de l'application de ce procédé.

216
Il en est de même pour celles comportant un
Protection passive par
manchon de gravier collé à chaud sur un support
revêtements également lanterné et enrobé de matière plasti-
que.
Puisque la corrosion des métaux, quelle qu'en
soit la cause, affecte toujours en premier lieu Dans les deux cas, l'intérieur du tube est
leur surface, on songe aussitôt à recouvrir cette exposé aux frottements des outils de dévelop-
s u r f a G e . d e matières éminemment résistantes à pement : cuillères, pistons, j e t s , etc.
la corrosion, c'est-à-dire : appliquer sur toute
l'étendue vulnérable — et non plus seulement La protection est enlevée, même sur de fai-
aux points de contact — un enduit isolant élec- bles surfaces et la corrosion est inévitable.
triquement et chimiquement.
Plus sérieuse apparaît la protection par gal-
Quand il s'agit de pièces métalliques plon- vanisation (enrobage de z i n c ) .
gées dans un milieu liquide agressif, mais non
S'il ne s'agissait que de corrosion chimique,
exposés à des frottements et pouvant être visi-
le procédé serait excellent, car la dureté de ce
tées et, à nouveau, traitées, l'emploi de peintures
revêtement et l'adhérence parfaite qu'on peut
bitumineuses très étudiées constitue une solu-
lui donner sur le métal support le classent nette-
tion valable.
ment au-dessus de la méthode précédente.
Ce n'est absolument pas le cas pour les cré-
pines de forage. Cependant, en cas de corrosion électrochimi-
que, le zinc amorce un important effet « pile »
Certains constructeurs appliquent sur le mé- et sera vite détruit puisqu'il vient presque en
tal de leurs crépines un revêtement plastique — tête de la série galvanique (p. 214).
en polyéthylène, par exemple.
La suite est facile à prévoir.
Quel que soit le soin avec lequel cet enrobage
est appliqué, quelle que soit l'épaisseur de la On ne peut donc pratiquement retenir l'appli-
couché, on doit craindre que les frottements aux- cation de revêtements comme solution valable
quels la crépine est exposée pendant son trans- pour prolonger la vie d'une crépine de forage
port, son assemblage, sa mise en place, et, en installée dans un milieu plus ou moins agressif.
définitive, l'érosion qu'elle subit au moment du
développement et de l'exploitation, aboutissent
à d e s éraflures ou des destructions ponctuelles Protection cathodique
plus ou moins importantes.
Nous avons vu que la corrosion se produi-
En ces points, le métal est mis à nu. sait aux points « anodiques » d'où partent les
ions du métal attaqué.
C'est le début de la corrosion, laquelle est
d'autant plus profonde que la surface dénudée Si on pouvait inverser la polarité du métal
e s t plus petite. en cause, et faire de toute sa surface une « ca-
thode », on aurait, du même coup, empêché sa
Le mal est d'autant plus insidieux et dange-
corrosion.
reux qu'il ne se manifeste que beaucoup plus
tard, quand on ne peut déjà plus y porter remède.
Pour donner au procédé — très efficace lors-
Ce raisonnement est également valable pour qu'il s'agit de corrosion électrochimique — le
les crépines constituées par des anneaux en maximum de chances de succès, il faut assurer
matières plastiques empilés autour d'un tube une parfaite liaison électrique de tous les élé-
central lanterné et « plastifié ». ments à protéger (à l'origine anodes).
Dans notre cas, forages, tous les éléments de On voit bien, cependant, qu'elle n'est intéres-
la colonne de captage : crépine et tube d'exten- sante que si la crépine est en acier au carbone,
sion, doivent être, non seulement vissés, mais bien souvent anode.
encore, éclissés par de petites plaquettes sou-
En effet, la colonne de captage et, plus spé-
dées.
cialement la crépine, constitue la partie la plus
Par contre, cet ensemble électriquement exposée à la corrosion parce que, pour une
homogène, devra être électriquement isolé du même longueur, sa surface de contact avec le
casing par des joints isolants. milieu agressif est plus importante que celle
du tubage de soutènement (casing).
Ces précautions étant prises, on raccordera
La corrosion du casing est rarement critique
par un f i l électrique isolé, la crépine à protéger
à des métaux plus « négatifs » que celui dont et celle du tube d'extension n'existe pratique-
elle est faite, c'est-à-dire placés avant lui dans ment pas si la crépine elle-même n'est pas atta-
la « série galvanique » (p. 214). quée.

Pour que l'action soit plus intense, on choi- Or, si la crépine est construite en métaux
sira comme anode les premiers éléments de alliés (alliages cuivreux, aciers spéciaux), elle
ne sera pas l'anode dans le couple galvanique,
cette série.
mais la cathode et c'est le casing qui... sera
S'il s'agit d'une crépine en acier, le métal l'anode.
« piège » pourra être le zinc, ou, mieux encore,
le magnésium. En sorte que la protection cathodique n'est
pas nécessaire pour de telles crépines.
A ce moment, la crépine qui était anode,
devient cathode et c'est le métal annexe (zinc Le même raisonnement nous amène à con-
ou magnésium) qui sera rongé à sa place. clure que, dans la pluoart des cas, c'est surtout
contre la corrosion chimique qu'il faut se proté-
Tant .que cette anode artificielle subsistera, ger en matière de forages d'eau.
la protection sera assurée.
La matière à employer pour construire une
Il faut donc qu'elle ait une masse suffisante crépine doit donc être capable de résister aux
pour durer plus longtemps. divers agents déjà cités dans le chapitre relatif
aux causes, ainsi qu'à l'action des solutions
Les spécialistes de ce système savent cal- desincrustantes s i , au bout d'un temps plus ou
culer les dimensions des anodes, leur nombre, moins long, on s'aperçoit que la capacité spéci-
leur position dans le terrain ou à l'intérieur de fique diminue.
la crépine à protéger.
Enfin, la matière mise en œuvre doit donner
Laissons-leur le soin de définir les caracté- à la crépine une résistance mécanique aussi
ristiques des éléments de protection, notre pro- grande que possible, non seulement à cause des
pos était seulement d'indiquer ici l'existence et efforts horizontaux ou obliques qui lui sont appli-
le principe de l'opération. qués, mais aussi pour que sa mise en place
puisse s'opérer dans de bonnes conditions et
pour que le travail de développement ou de
lavage au jet ne l'endommage pas.
Choix de la matière
Pour résister aux agents chimiques nombreux
La protection cathodique, bien étudiée, bien et agressifs déjà cités, il vient à l'esprit l'idée
appliquée, régulièrement visitée et contrôlée, d'employer des matières plastiques dont certai-
a démontré son efficacité dans plusieurs cas nes sont inattaquables par aucun des facteurs
typiques de corrosion électrochimique. de corrosion.

218
Malheureusement, leur « fiabilité », leur de cet idéal, sans jamais avoir la prétention de
durée de conservation, n'est pas illimitée, elles l'atteindre un jour.
deviennent fragiles dans certains milieux sou-
Il faut considérer deux facteurs économi-
terrains et susceptibles de se briser au bout d'un
ques :
certain temps de séjour dans ce terrain.
— Le montant du devis global de l'ouvrage
D'autre part, leur résistance mécanique est terminé, livré « robinet en main » ;
faible et il est nécessaire de leur adjoindre un
— Le prix de revient du mètre cube d'eau
support métallique intérieur (tube lanterné) et le
livré par la pompe à un niveau donné.
problème est tout simplement déplacé, car c'est
ce tube qui sera exposé aux méfaits de la corro-
Il est hors de doute que l'investissement
sion.
initial sera plus faible si l'on emploie une cré-
Ainsi, l'on est amené à conclure que la cré- pine quelconque, en acier ordinaire non revêtu
pine doit être entièrement métallique et que tou- que si l'on équipe le forage avec une crépine
tes s e s parties doivent être faites d'un même robuste, hautement résistante à la corrosion et
et unique métal. d'une conception rationnelle.

Elle sera calculée de manière à résister On peut estimer que la dépense relative à la
mécaniquement aux efforts, aux poussées et aux crépine passe du simple au double d'un cas à
frottements auxquels elle sera exposée. l'autre.

Pour l'usinage de la crépine, il faut que le Or, chacun sait bien que le cofit de la créoine
métal puisse être soudé à lui-même, de préfé- seule n'intervient aue pour une faible part dans
rence, électriquement. le nrix alobal de l'ouvraae terminé, de sorte oue
l'économie sur le Drix de la crépine est, relati-
L'idéal serait que la nature même de la ma- vement, peu importante.
tière employée, le choix de ses composants et
leur dosage lui permettent de résister aux atta- Mais cette considération de dénense initiale
ques extramécaniques de toutes sortes, chimi- d'investissement est encore amoindrie si l'on
ques, électrochimiques, bactérielles, etc., dont fait le calcul du prix de revient du mètre cube
elle sera l'objet de la part du milieu qui l'entoure d'eau pompée.
au début et tout au long de l'exploitation de
En^éffet, ce facteur tient compte non seule-
l'ouvrage.'
ment de la dépense initiale de construction et
Comme, à la longue, l'eau drainée par le d'équipement de l'ouvrage, mais aussi, et sur-
forage, peut provenir de zones fort éloignées et tout, de sa longévité, ainsi, bien entendu, que
fondamentalement différentes de celles où il a de la consommation d'énergie de pompage,
été implanté, étant donné, d'autre part, que les laquelle est fonction inverse de la capacité
analyses ne peuvent fournir qu'une idée impar- spécifique (débit par mètre de rabattement).
faite de la nature et du degré de corrosivité du
En fin de compte, c'est la longévité de l'ou-
milieu aquifère, parce que les prélèvements
vrage qui constitue la clef de l'économie dans
modifient les conditions « in situ » de pression,
l'exploitation d'un forage d'eau.
température, etc., on voit que le métal 100 %
inoxydable et « incorrodible » est une vue de Pour équiper un forage d'essai, un piézomètre
l'esprit. provisoire ou un ouvrage dont l'utilisation doit
être de courte durée, telle que l'alimentation
En cela, comme en toutes choses, il est seu- en eau d'un chantier, il serait déplacé d'employer
lement possible de se rapprocher de plus en plus une crépine en acier de haute qualité.
Si, au contraire, la pérennité de l'ouvrage est contiennent souvent de l'oxygène et, dans de tels
un élément important de ses conditions d'exploi- cas, il est préférable d'employer les aciers spé-
tation, si on veut éviter les frais considérables ciaux inoxydables qui occupent d'ailleurs dans
qu'entraînerait, à brève échéance, le remplace- la série galvanique une meilleure place que les
ment d'une crépine de basse qualité, avec tous alliages cuivreux.
les risques que présente une telle opération, il
est sage de ne pas hésiter à mettre en place un
équipement étudié et conçu pour résister au Aciers inoxydables « 304 » - « 316 »
maximum aux attaques corrosives du milieu ainsi
qu'aux efforts mécaniques qui lui sont appliqués. Les méthodes modernes d'élaboration des
alliages inoxydables ont permis d'abaisser très
sensiblement les teneurs en carbone et, par des
L'examen de la table de classement (série additifs appropriés, d'en faire un métal de choix
galvanique, p. 214) montre que la solution se pour la construction des crépines de forages.
trouve dans l'emploi de métaux alliés dont les
éléments de base sont, eux-mêmes, éminem-
De plus, les moyens de tréfilage des profils
ment résistants à la corrosion
ont été très nettement améliorés de telle sorte
que l e s prix des aciers inoxydables sont devenus
Nous verrons que l'adjonction d'une très
abordables.
petite quantité d'un composant — métallique ou
non — peut modifier complètement les caracté-
ristiques d'un alliage. L'oxygène dissous ne produit aucune attaque
sur les deux aciers 304 et 316, mais il y a plus,
l'oxygène, en combinaison avec le métal, forme,
Seuls de nombreux essais et une longue à la surface de la crépine, un mince f i l m protec-
expérience peuvent permettre de faire le meil- teur qui rend le métal passif et le classe encore
leur choix des éléments constitutifs et, surtout, plus loin dans la série galvanique.
de leur dosage en métallurgie.

Les essais de perte de poids dans les milieux


Alliages cuivreux corrosifs les plus courants ont donné, entre
autres, leSy résultats suivants :
Les forages étant tubes en acier (casing),
l'emploi d'un métal à base de cuivre pour cons- — Dans l'acide chlorhydrique à 1 % , l'acier
truire la crépine dégage celle-ci de la corrosion 316 perd moins de 0,1 gramme par mètre carré et
électrochimique, le cuivre constituant la cathode. par heure ; l'acier 304 perd plus de 0,1 gramme,
mais moins de 1 gramme par mètre carré et par
Cependant, si l'eau ou le terrain aquifère heure ;
exposent la crépine à la corrosion chimique,
— Dans une solution de chlorure de sodium
l'emploi des alliages cuivreux peut donner lieu,
à 20 % , l e s deux aciers 304 et 316 ainsi, d'ail-
à la longue, à certains déboires.
leurs, que les alliages cuivreux, perdent moins
de 0,1 gramme par mètre carré et par heure.
Si les eaux contiennent notamment de
l'oxygène dissous, ces alliages risquent d'être Les deux types d'aciers inoxydables 304 et
attaqués. 316 sont de la série austénitique et présentent
des tensions de rupture élevées — environ
2
Dans les forages peu profonds, dans les pla- 200 kg par m m — ce qui donne une robustesse
ges ou en mer, pour les prélèvements super- exceptionnelle aux crépines construites avec ces
ficiels, les eaux, étant en contact avec l'air, aciers spéciaux.

220
Leur très faible teneur de carbone les rend — 1 % de silicium ;
tous les deux très faciles à souder. — Approximativement 18 à 20 % de chrome ;
— Approximativement 8 à 12 % de nickel.
Le 316, grâce à l'inclusion du molybdène, est,
en outre, particulièrement résistant à la corro-
316
sion par piqûres.
— Mêmes dosages de carbone, manganèse,
Voici la composition de ces deux aciers phosphore, soufre et silicium que 304 ;
inoxydables : — Approximativement 16 à 18 % de chrome ;
— Approximativement 10 à 14 % de nickel ;
304 — 2 à 3 % de molybdène.

— Au maximum : 0,08 % de carbone ;


— 2 % de manganèse ;
— 0,045 % de phosphore ;
0,030 % de soufre ;
9 - L'EAU: SERVICE PUBLIC
— Etude quantitative
— Exigences qualitatives
Etude quantitative
Communes rurales. — Alimentation humaine et besoins domestiques - Alimentation du bétail
- Besoins des végétaux et divers.

Agglomérations urbaines. — Besoins privés - Besoins professionnels - Besoins publics.

Prises d'eau dans les nappes souterraines - Forages.

Exigences qualitatives - Chimie des eaux


L'eau potable. — Définition - Caractéristiques.

Analyses. — Examen physique - Analyse chimique.


Interprétation des résultats - Concentration (ppm - m g / l - me/1).
Résistivité et Conductivité électrique.
pH - Titres alcalimétriqes (T.A. - T.A.C.).
Dureté - Degré hydrotimétrique - Contamination de l'eau - Dosage des substances
chimiques dans l'eau ( l i m i t e s ) .

Traitement de l'eau. — Filtration - Stérilisation - Corrections chimiques.

Etude quantitative 'y

Alimentation en eau Evaluation des besoins en eau


des communes rurales 1° Alimentation humaine et besoins domes-
(Circulaire interministérielle n° 1700 A.D. du tiques.
12 décembre 1946. — Extraits.) Ces besoins comprennent la boisson, la cuis-
son des aliments, les soins ménagers : lavage,
Tout réseau rural de distribution d'eau a nettoyage, les soins d'hygiène et de propreté.
pour objet la satisfaction des besoins des hom-
mes, des animaux et des végétaux. L'Agency for Industrial Development (A.I.D.)
à WASHINGTON estime que l'homme « con-
Les besoins des animaux et des végétaux somme », en moyenne, 2 200 grammes d'eau par
seront souvent supérieurs à ceux des êtres jour, soit environ 3,1 % de son propre poids.
humains, mais ces derniers ne doivent être satis-
En réalité, l'homme ne « consomme » pas
faits qu'avec de l'eau potable
cette eau, il I' « utilise ».

Certains besoins agricoles saisonniers seront Cette quantité ne constitue qu'une partie des
l'objet de soins particuliers. besoins que nous avons énumérés.

222
~ï.a circulaire ministérielle estime que la s a t i s ^ ^ f r Marge de sécurité.
fa :ion de l'ensemble de ces besoins correspond Aux chiffres qui précèdent, on ajoute 30 %
à 60 litres par habitant rural et par jour. comme marge de sécurité pour tenir compte
des erreurs et des pertes.
2° Alimentation du bétail.
Variable selon les races, le climat, etc., on Moyenne globale approximative.
estime qu'il faut : En première approximation, les besoins en
— Par cheval : 50 I par jour ; eau potable d'une agglomération rurale peuvent
— Par bovidé : 50 I par jour ; être évalués à raison de 125 litres par jour et par
Par porc : 20 I par jour ; habitant.
— Par mouton : 5 I par jour. Ce chiffre tient compte de tous les besoins
indiqués aux postes 1°, 2°, 3° et 4°, y compris la
-A" Besoins des végétaux. marge de sécurité.
Jne étude spéciale est à faire pour les zones
Le diamètre de la conduite de refoulement
de culture maraîchère intensive.
sera calculé par la formule économique de
"•our les zones de jardins familiaux, on prend Bresse :
co me base une consommation moyenne de D = 1,5 v Q 7

6 litres par jour et par mètre carré de surface, D est exprimé en mètres,
rcu- ce chiffre est à majorer de 50 % pour les ufi*, q exprimé en mètres cubes par seconde.
e s t

ré< 3ns sèches et à diminuer de 50 % pour les A titre indicatif, cette formule correspond à
régions à climat pluvieux.
une vitesse de circulation de 0,60 m / s .
y Pour le calcul, la consommation globale sera
V Besoins divers. répartie sur une durée de huit heures.
a) Besoins publics :
~ - Pour les écoles : 100 I par élève et par Aucune conduite appartenant aux canalisa-
jour ; tions publiques ne devra avoir un diamètre infé-
— Pour les installations sanitaires et d'hy- rieur à 60 m m .
~ giène, chiffre à étudier selon le type et
Les diamètres normalisés sont les suivants :
l'importance ;
60, 80, 100, 125-,'J50, 200, 250 et 300 m m .
— Pour les abattoirs : 500 I par tête de
— bétail ; La profondeur minimum des canalisations
- Pour les services incendie, les besoins sera de 0,90 m, mesurée au-dessus de la géné-
sont fixés par les inspecteurs départe- ratrice supérieure.
_ mentaux.

Alimentation en eau
b) Besoins divers des exploitations agri-
ole^ :
des agglomérations urbaines
(Circulaire n° C.G. 1191 du 30 juillet 1948 du
Des normes sont indiquées pour chaque
Ministre de la Reconstruction et de l'Urba-
type d'exploitation ; à titre d'exemple, on
nisme. Extraits.)
— prévoit pour le sulfatage des vignes :
1 500 I par hectare et par opération, etc. Les besoins ne sont ni uniformes d'une agglo-
mération à une autre, ni constants pour une
agglomération donnée.
Besoins des industries dérivées de l'agri-
j l t ft odLbUAï- On devra escompter la progression, souvent
— Sont à évaluer après enquête dans chaque assez régulière, des besoins au cours des an-
— cas particulier. nées.
L'expérience a souvent montré qu'il était moyen, une consommation journalière de 6 I
finalement coûteux de prévoir trop juste. par mètre carré et on prévoit une forte majora-
Les chiffres qui suivent ne doivent être pris tion pour les périodes chaudes où les besoins
que comme de simples éléments indicatifs. sont les plus pressants alors que les ressources
Il est d'usage de caractériser les besoins en eau risquent d'être les plus faibles.
par une consommation unitaire par habitant et 2" Besoins professionnels.
vingt-quatre heures.
A déterminer après enquête pour chaque
On pourra admettre, en première approxima- industrie, en tenant compte des prévisions d'ex-
tion, que cette consommation unitaire se tiendra, tension et des possibilités d'alimentation auto-
pour une agglomération urbaine, entre 225 et nome.
350 litres par jour et par habitant. A titre indicatif, on peut citer :
Par catégories d'usages, les besoins peuvent — Une brasserie consomme 500 l d'eau par
se chiffrer ainsi : hectolitre de bière fabriquée ;
1° Usages privés, usages domestiques divers — Une laiterie 5 I d'eau par litre de lait ;
et arrosage des jardins familiaux : 120 I. — La culture maraîchère, en période d'arro-
2° Usages professionnels (industriels, arti- sage 25 I par mètre carré et par jour ;
sanaux et agricoles) : de 25 à 50 I. — Un garage, moyenne journalière de 15 I
3° Usages publics : par véhicule.
- Consommation communale : de 5 à 30 I ; 3° Besoins publics par jour :
- Consommation d'autres services pu- — Ecoles : 100 I par élève.
blics : de 0 à 25 I. — Nettoiement et assainissement :
Au total : de 150 à 225 I. • Nettoyage des rues : 1 I par m de 2

Il y a lieu, enfin, de majorer ces chiffres de chaussée, plus 25 I par mètre de


50 % pour tenir compte des pertes, de l'eau caniveau ;
utilisée pour le nettoyage des f i l t r e s , et des • Nettoyage des marchés : 5 I par m ; 2

erreurs de comptage. • Egouts (à estimer cas par cas) ;


On arrive ainsi aux indications initiales de • Abattoirs : 500 I par tête de bétail ;
225 à 350 litres. • Urinoirs : 400 I par place ;
L'évaluation distincte pour les trois caté- • Piscines (circulaire du 16 mai 1947 du
y

gories précitées est toujours utile pour permet- ' ministère de la Santé publique) : re-
tre de serrer de plus près l'estimation des nouvellement de l'eau dans la propor-
besoins ; elle devient indispensable si l'on est tion d'au moins 1/10 chaque jour et
amené à envisager un double réseau de canali- vidange au moins une fois par mois.
sations (eau potable et eau b r u t e ) . Affluence des baigneurs à régler de
3
façon qu'il n'y ait jamais moins de 2 m
Quant au nombre d'habitants à desservir, on
d'eau à la disposition de chaque bai-
devra tenir compte, pour son estimation, de la
gneur.
population saisonnière, parfois importante.
— Protection contre l'incendie (fera l'objet
1° Besoins privés. d'une évaluation particulière).
Variables selon la situation locale et l'évolu- — Autres services publics — cas d'espèces.
tion des habitudes. A titre indicatif, une chasse A titre indicatif, on estime qu'un hôpital
d'eau nécessite 10 à 12 I par poste, un bain 200 I nécessite 400 I d'eau par lit et par jour.
et une douche 25 I. Marge de sécurité.
Pour les jardins familiaux et d'agrément au- Majorer le chiffre global de 30 à 50 % pour
tres que les exploitations maraîchères ou pro- tenir compte des pertes et des erreurs d'esti-
fessionnelles diverses, on admet, sous un climat mation.

224
L'attention est attirée sur la nécessité de pro-
Etude des ressources en eau
céder avec précaution aux puisages dans les
Ayant établi l'importance des besoins à satis- nappes souterraines, et d'établir les ouvrages en
faire, il conviendra de faire un inventaire systé- conséquence.
matique des ressources en eau de la région.
Pour obtenir un débit sensiblement perma-
Après avoir recueilli les avis des géologues nent, il faut éviter les puisages (rabattements)
et des autres services locaux qualifiés, il y aura exagérés, ainsi que les régimes pouvant modifier
lieu, faute de puits déjà exploités, d'établir des la structure du sol et réduire sa perméabilité.
forages d'essai.
Il faut, en outre, dans le cas des captages
Dans tous les cas, on devra procéder à des multiples, penser aux influences réciproques des
mesures de débits répétées et poursuivies pen- différents ouvrages, qui peuvent conduire à une
dant une durée minimum d'une année, en ayant diminution des débits (voir p. 1 à 9 ) .
soin d'effectuer plusieurs mesures rigoureuses
En tout état de cause, on devra limiter la
en période d'étiage. Celle-ci, pour les nappes
vitesse de l'eau à un chiffre très inférieur à la
alluvionnaires, ne correspond pas nécessaire-
vitesse critique d'entraînement constatée au
ment à l'étiage du cours d'eau voisin, mais peut
cours des essais. On définit celle-ci comme
se trouver décalée par suite des infiltrations pou-
étant susceptible d'assurer le débit maximum,
vant provenir de très loin en amont.
les eaux restant claires (voir chapitre » Dévelop-
L'étude tiendra compte des considérations pement », p. 131 à 143).
économiques et techniques, de l'enquête géolo-
A tous ces points de vue, il est recommandé
gique, des analyses chimiques et bactériologi-
au technicien d'étayer son projet sur des résul-
ques qui devront être menées en liaison avec le
tats d'essais aussi nombreux et prolongés que
directeur départemental de la Santé.
possible, et de prendre l'avis du géologue.

Dans le cas de prises d'eaux souterraines à Des précautions supplémentaires peuvent


plus de 80 mètres de profondeur et dans les être à prendre pour les eaux de la première
départements cités dans le décret-loi du 8 août nappe. Si cette nappe est assez voisine du sol,
1935, le Service des Mines doit intervenir. ses eaux seront presque toujours plus ou moins
contaminées et devront faire l'objet d'un traite-
ment. A<jssi, sera-t-on très souvent amené à
Prises d'eau dans les nappes abandonner cette première nappe, et à lui pré-
férer des nappes sous-jacentes.
souterraines - Forages
Si les eaux sont prises à une profondeur A . Faibles profondeurs
n'excédant pas 80 à 100 m, on obtient générale-
ment des eaux fraîches. ... Dans le cas de « puits », il est recom-
mandé d'utiliser des crépines de type spécial
Au-delà, leur température augmente, et il est ou des enrobages spéciaux filtrants (chapitre
difficile d'y remédier sinon, parfois, par mélange « exécution », p. 38 à 57).
avec des eaux plus fraîches d'autre origine.
... Dans les nappes peu profondes, et si le
En outre, l'eau des nappes profondes peut prélèvement n'est pas très important, on pourra
présenter des caractéristiques chimiques inac- utiliser, parfois, le procédé commode d'une bat-
ceptables : dureté excessive, agressivité, trop terie de tubes de petit diamètre qui, générale-
grande minéralisation. Une correction est alors ment, puisent l'eau à une profondeur ne dépas-
nécessaire. sant pas la hauteur d'aspiration correspondant

225
à la pression atmosphérique (soit 6 à 7 m, de fer...) peuvent également se produire au pas-
compte tenu des pertes de charge) [ v o i r « Cré- sage dans la crépine.
pines à pointe », p. 17, 18, 2 2 ] ,

On interdira toute communication entre la


B. Captages profonds nappe à capter et les venues d'eau indésirables
... Pour les grandes profondeurs, on utilise d'un niveau supérieur...
fréquemment des forages qui sont presque tou-
On peut être amené à procéder à des injec-
jours tubes pour l'exploitation.
tions systématiques (argile, ciment, etc.) ; il y a
Si les captages (puits profonds ou forages) notamment lieu de s'opposer systématiquement
se font en terrain sableux, on s'attachera à aux possibilités d'écoulement des eaux supé-
éviter en exploitation l'entraînement de sables rieures jusqu'à la nappe captée, le long des
qui crée des vides autour des captages et risque parois extérieures des ouvrages.
de provoquer des désordres dans le terrain et
les installations, de remplir le puits ou le forage
et de détériorer rapidement les pompes. Note de l'auteur

On peut parfois, par des pompages intensifs Tous les points traités dans les circu-
momentanés, entraîner les matériaux fins voi- laires dont les principaux extraits viennent
sins du captage. Il reste, alors, un massif naturel, d'être cités, ont fait l'objet de développe-
formé des éléments les plus gros et suscepti- ments spéciaux exposés dans le présent
bles de retenir les matériaux mis en mouvement. ouvrage. On pourra s'y reporter, en particu-
lier aux pages suivantes :
Mais il est rare, surtout dans le cas de
forage, que l'on puisse s'en tenir là quand le Pages
débit permanent doit avoir une certaine impor- Cônes de dépression, d'influence. 2
tance ; il faut, alors, prévoir des dispositifs spé- Crépines 44 et s.
ciaux (massifs artificiels, crépines spéciales...) Gravier additionnel 49
assurant la stabilité du sol en place sur la péri- Cimentation 116
phérie, sans empêcher le passage de l'eau et des Dével-ojppement 131 et s.
particules colloïdales de nature généralement Colmatage - Incrustations 199
argileuse, dont l'afflux entraînerait des risques Corrosions 210
de colmatage. Aciers inoxydables 220
Crépines à pointe 17 et s.
La crainte d'action corrosive, de la part des
eaux ou des terrains rencontrés, et notamment
sur les crépines, peut imposer l'emploi d'alliages
ou matières inoxydables.

La corrosion est parfois accélérée par l'action


des gaz ( C 0 ) qui se dégagent à la faveur de la
2

chute de pression au passage de la paroi fil-


trante, et dont on ne trouve pas toujours trace en
surface.

Ces dégagements vont, dans certains cas,


jusqu'à gêner le fonctionnement des pompes.
Des dépôts solides de corps dissous (oxydes

226
Exigences qualitatives
On pourrait souhaiter que tous les textes
LA CHIMIE DES EAUX
législatifs soient périodiquement rassemblés et
La documentation de cet article provient de : mis à jour en un seul ouvrage bien classé et de
— L'Eau et la Santé de l'Homme (Agency for consultation facile. Ce serait un utile travail qui
Industrial Development), Washington. permettrait à toute personne, désireuse de faire
— Science, Progrès, Découverte, avril 1970. œuvre efficace dans la lutte contre la pollution
des eaux, de trouver aisément les renseigne-
— Génie rural, septembre 1968.
ments indispensables sur la composition et la
— La Législation Française de l'Eau, par
chimie des eaux, sur leur provenance, leur
J.-F. THERY.
extraction, leur traitement et leur distribution.
— Ground Water and Wells, 1966, Edward
F. JOHNSON, Inc.
— Moniteur du Bâtiment et des Travaux Nous avons cherché, dans la documentation
Publics. citée au début de cet article, les éléments essen-
tiels sur cette question en nous limitant aux
trois premiers points : composition, chimie, pro-
venance des eaux.

La Législation Française des Eaux


Nous les avons groupés pour en faciliter la
consultation, laissant à toute personne désireuse
J.-F. THERY donne la liste des textes officiels
d'obtenir d'autres précisions le soin de trouver
relatifs à l.a production, le traitement, la distri-
bution de l'eau. dans les documents originaux cités, les complé-
ments d'information nécessaires.
Pour la seule période comprise entre novem-
bre 1960 et août 1967, on trouve 78 textes légis-
''•*.
latifs : lois, décrets, arrêtés, circulaires, déci-
sions, etc., relatifs à l'organisation administra-
L'eau potable
tive dans le domaine de l'eau.
CT
Le décret 61-859 du 1 août 1961 donne la
Si l'abondance de ces documents montre définition suivante :
l'importance de cette question pour les collecti-
vités locales, elle constitue un recueil difficile « Toute eau livrée à la consommation hu-

à consulter à cause des nombreuses références maine doit être « POTABLE ».

à des textes plus anciens. » Elle remplit cette condition lorsqu'elle n'est
pas susceptible de porter atteinte à la santé de
Ainsi, si <• nul n'est censé ignorer la loi », il
ceux qui la consomment. »
faut bien dire que — à part les spécialistes des
administrations correspondantes — bien peu
d'usagers sont suffisamment documentés sur Ce décret précise que le contrôle sanitaire
cette question, alors que le problème de la pollu- est exercé par les Services de la Direction
tion présente un incontestable caractère de gra- Départementale de la Santé, les analyses étant
vité. faites car les laboratoires officiels.
L'arrêté du 10 août 1961, modifié par ceux des L'arrêté du 7 septembre 1967 stipule en
28 février 1962 et 7 septembre 1967 du Code outre :
de la Santé publique contient les précisions sui-
vantes : 7° L'eau ne doit pas présenter une radioacti-
vité supérieure à celle qui est définie par la
Une eau, pour être considérée comme pota- réglementation en vigueur.
ble, doit satisfaire aux conditions suivantes :

1° Ne pas contenir d'organismes parasites ou La ciculaire aux préfets et aux directeurs


pathogènes. départementaux de la Santé, en date du 15 mars
1962, modifiée par une autre circulaire, en date
2° Ne pas contenir, dans le cas d'une eau non du 8 septembre 1967, donne les caractéristiques
traitée, d'escherichia coli (dans 100 ml d'eau), chimiques des eaux d'alimentation :
ni de streptocoques (dans 50 ml d'eau), ni de
clostridium sulfito-réducteurs (dans 20 ml Une eau potable « doit » contenir, sans excès,
d'eau). un certain nombre d'éléments minéraux, dont la
présence lui confère une saveur agréable, à
l'exclusion de ceux qui seraient l'indice d'une
contamination, ainsi que de toute substance toxi-
que.
3° Ne pas présenter de coloration dépassant
20 unités (échelle colorimétrique au platino-
c o b a l t ) , ni une turbidité supérieure à 15 gouttes Elle doit être pauvre en matières organiques
de solution alcoolique de gomme mastic à et en nitrates.
1/1 000, en période normale d'exploitation. Toute-
fois, dans des circonstances exceptionnelles et Elle ne doit pas être agressive, ni contenir
pour une durée limitée, il peut être toléré qu'elle des sulfates en quantités telles qu'elle serait
atteigne 30 gouttes de mastic (dans 50 ml d'eau capable d'attaquer les maçonneries, le ciment,
optiquement v i d e ) . les métaux et toute autre matière dont sont
constitués les ouvrages des réseaux de distri-
bution.
4° Ne pas avoir un pouvoir colmatant, dû aux
' /
éléments en suspension, supérieur à 0,1 et ne
pas contenir d'algues ou d'autres éléments En ce qui concerne les éléments chimiques
figurés. pouvant être l'indice d'une contamination, l'atten-
tion se portera sur les taux de matières organi-
5° Ne pas présenter d'indices chimiques ni ques, de nitrates, nitrites, d'ammoniaque et de
de concentration en substances toxiques ou indé- chlorures dont l'augmentation est généralement
sirables supérieures à celles fixées dans le la conséquence de l'introduction dans le milieu
tableau contenu dans le présent arrêté. aquifère de pollution d'origine fécale.

(Nous avons reporté ce tableau un peu plus Néanmoins, on peut rencontrer des eaux bac-
loin dans le texte, en le complétant par des tériologiquement pures, mais contenant des
renseignements puisés à d'autres sources doses apparemment élevées des éléments chi-
[ p . 236].) miques sus-énoncés.

6° La minéralisation totale ne doit pas excé- H conviendra, dans ce cas, de procéder à plu-
der 2 grammes par litre. En outre, l'eau ne doit sieurs analyses complètes, chimiques et bacté-
présenter ni odeur, ni saveur désagréable. riologiques, de l'eau suspectée, de rapprocher

228
les résultats obtenus à ceux fournis par les ana- Les eaux souterraines ont, généralement, une
lyses des eaux issues du même gisement aqui- composition stable, une individualité bien mar-
fère et considérées comme potables, de consul- quée.
ter le géologue officiel, afin de vérifier si la
nature des terrains traversés par les eaux per- Elles sont naturellement pures lorsque la
met d'expliquer la composition de celles-ci au nappe ou le gisement est bien protégé contre
moment de leur prélèvement. l'introduction plus ou moins directe des eaux de
surface.
Eaux souterraines
(Les circulaires de 1962 et 1967 précitées Etude des eaux d'alimentation
indiquent 0 souterraines avant leur captage
Seuls les sources et les gisements aquifères
souterrains sont susceptibles, sous certaines
conditions, de fournir des eaux naturellement
pures. L'étude sera d'ordre hydrogéologique, physi-
que, chimique et bactériologique.
Les eaux souterraines sont, en général, d'au-
tant mieux protégées et, par conséquent, d'au-
Elle portera en premier lieu sur les ressour-
tant plus pures qu'elles proviennent de gise-
ces offertes par les gisements souterrains.
ments moins proches de la surface.

Ceci est vrai, principalement, lorsqu'une ou Elle comportera la connaissance du périmètre


plusieurs assises imperméables assurent la pro- d'alimentation des points d'eau qu'il apparaît
tection de leur gisement contre l'introduction possible d'aménager
directe des eaux polluées de surface.

Cependant, la température des eaux captées Cette délimitation sera facilitée par l'étude
à grande profondeur peut devenir un obstacle géologique préalable de la région, l'établisse-
à leur utilisation (voir gradient géothermique, ment des courbes de niveau isopiézométriques,
p. 5 ) . les expériences susceptibles de renseigner sur
la vitesse et le sens de la circulation souter-
En-tout état de cause, les pollutions acquises raine, etc.
lors du ruissellement de surface, seront d'autant V.
mieux éliminées que les eaux, avant leur arrivée
dans le gisement, cheminent plus longtemps
dans des terrains possédant un bon pouvoir fil-
trant, comme les assises sableuses, par exem-
ple.
Il pourra être nécessaire d'exécuter des fora-
Il peut être intéressant d'effectuer des cap- ges de reconnaissance. Ceux-ci aideront à con-
tages dans les nappes alluvionnaires dont les naître la nature des formations perméables à
eaux ont, en général, leur individualité propre. l'intérieur desquelles a circulé et circule l'eau,
Lorsque l'alluvion est composée d'éléments fins, ainsi que la nature et l'importance des couches
la circulation est lente et la filtration efficace. imperméables qui les limitent.
Si, de plus, l'alluvion sableuse est recouverte
d'alluvions argileuses, la protection des eaux est Les forages de reconnaissance présentent
excellente et on peut, dans ces conditions, obte- toujours un intérêt majeur. L'examen des eaux
nir, à faible profondeur, des eaux de qualité bac- fournies par ces ouvralges est de première im-
tériologiquement parfaite. portance.

229
L'analyse Interprétation des résultats
(Les renseignements qui suivent proviennent
(La circulaire ministérielle comporte les ins-
à la fois des circulaires françaises déjà citées,
tructions suivantes :)
des ouvrages américains « GROUND WATER
Examen d'une eau inconnu3 destinés à distri- AND WELLS » et « L'EAU ET LA SANTE DE
bution nouvelle. L'HOMME » publié par l'A.I.D. à Washington.)

— Examen physique :
— Température de l'eau (mesurée sur le
Concentrations
terrain) ;
— Turbidité (mesurée en gouttes de mastic Les résultats sont exprimés soit :
pour les eaux relativement claires, en — en ppm (parts per million) en poids,
degré silice pour les eaux dont la turbidité — en mg/l (milligrammes par litre d'eau),
mastic dépasse 50 gouttes) ; 1 ppm = 1 m g / l ,
— Résistivité électrique (en o h m s / c m à — en milliéquivalents par litre - me/l.
20°) ;
— pH; Cette notion permet d'exprimer la concentra-
— Couleur (mesurée en degrés standards) , tion des ions.
— Odeur ;
— Saveur.
Le « poids équivalent » de l'ion considéré est
le rapport de son poids atomique à sa valence.
— Analyse chimique : Il correspond au poids qui se combine (ou qui
Eléments dosés : remplace) un ion d'hydrogène.
— Oxygène cédé par K M n 0 à chaud 10 mn
4

(en milieu alcalin) ; La relation entre mg/l et me/l est la sui-


— Dureté totale (degrés français) ; vante :
— Titre alcalimétrique complet (T.A.C.) ;
— Silice en m g / l de S i 0 ; 2
1 milligramme/litre
— Anhydride carbonique libre, en m g / l de 1 milliéquivalent/litre =
C 0 (sur le terrain) ;
2
poids équivalent
— Hydrogène sulfuré, H S, en m g / l (sur le
2
La concentration d'un ion en ppm (ou en
terrain) ;
m g / l , divisée par le poids équivalent est égal au
— Oxygène dissous, 0 , en m g / l (sur le ter-
2
nombre de milliéquivalents par litre de l'ion
rain).
considéré.
— Chlore libre, C l , en m g / l (sur le terrain) ;
2

— Résidu sec à 105°-110° et 500° ;


Pour un échantillon d'eau déterminé, la
— Essai au marbre (recherche de l'agressi-
somme des milliéquivalents par litre de cations
vité) .
doit être égal à la somme de milliéquivalents
par litre des anions.
L'eau naturelle n'existe pas, elle contient
toujours des substances en solution et des impu- Les principaux cations sont le calcium, le
retés. magnésium, le sodium et le potassium.

L'eau est un solvant universel. Les principaux anions sont les carbonates,
les bicarbonates, les sulfates, les chlorures et
les nitrates.

230
L'eau et le courant électrique On considère comme de minéralisation très
faible, l'eau dont la résistivité est supérieure à
— Résistance - Résistivité. 10 000 o h m s / c m .

— Conductance - Conductivité. C'est le cas de certaines sources des ter-


rains granitiques.
L'unité de résistance électrique est l'ohm.
L'unité de résistivité est l'ohm/cm. On considère comme faible la minéralisation
d'une eau dont la résistivité est comprise entre
L'unité de conductance est le mho.
10 000 et 5 000 o h m s / c m ; comme peu accen-
L'unité de conductivité est le mho/cm.
tuée si la résistivité se tient entre 5 000 et
La conductance est l'inverse de la résistance, 3 000 o h m s / c m et comme moyenne une eau de
c'est la propriété, pour un liquide, de laisser pas- résistivité entre 3 000 et 1 500 o h m s / c m .
ser le courant électrique.
Cette dernière gamme est celle des eaux
issues des terrains calcaires.
La conductance des eaux s'exprime en mi-
cromhos. De 1 500 à 1 000 o h m s / c m , il s'agit d'une
minéralisation importante.
I micromho = 1 millionième de mho.
— = 6
i r r mho. Au-dessous de 1 000 o h m s / c m , la minéralisa-
tion est excessive.
II existe une relation (formule approchée)
entre la salinité de l'eau, exprimée en ppm (ou
en m g / l ) , et la conductivité exprimée en micro- pH
mhos/cm :
La mesure du pH s'effectue, comme déjà
1 ppm = 1,56 m i c r o m h o s / c m . indiqué, pour les caractéristiques des boues de
forage, page 82, au moyen d'indicateurs colori-
métriques étalonnés.
Il s'agit d'une valeur moyenne approchée.
Un pH < 7 correspond à des eaux acides,
En effet, on trouve que, une solution présen- donc agressives, corrosives.
tant une concentration de sels de 100 ppm, pré-
Les eaux alcalines ont un pH > 7, elles ont
sente une conductance de 187 micromhos s'il
tendance à provoquer des incrustations.
s'agit d'une solution de chlorure de sodium à
une température de 25 °C et de 125 micromhos Les eaux alcalines contiennent des carbo-
s'il s'agit d'une solution de bicarbonate de chaux nates, des bicarbonates ou des hydroxydes.
à la même température.

Pratiquement, la mesure de la résistance (ou Alcalinité


de la conductance) présente un grand intérêt,
Titre alcalimétrique : T.A.
car elle permet de suivre avec rapidité et préci-
Titre alcalimétrique complet : T.A.C.
sion les moindres perturbations atteignant les
nappes souterraines. Le titre alcalimétrique : T.A. représente la
quantité de carbonate de chaux ( C 0 C a ) aui,
3

Elle est en outre extrêmement facile à exécu- dissous dans le même volume d'eau distillée,
ter. donnerait la même alcalinité que celle de l'eau
à analyser.
Elle reflète assez fidèlement la minéralisa-
tion d'une eau. La mesure s'effectue de la façon suivante :

231
On prend 50 centimètres cubles (1/20 de I) sous forme de bicarbonates, de sulfates et de
de l'échantillon d'eau, on y ajoute quelques gout- chlorures.
tes de phénolphtaléine ; l'eau devient rouge.
Ces substances réagissent sur le savon pour
On verse ensuite, goutte à goutte, un cer- former des combinaisons insolubles et aucune
tain volume, V, d'une solution dosée d'acide sul- émulsion ne se produit tant que la totalité de
furique, jusqu'à ce que l'eau redevienne incolore. ces sels n'est pas entièrement combinée avec la
liqueur de savon. La mousse ne se forme
En multipliant par 20 cette quantité, on qu'après l'introduction d'un certain volume de
obtient le titre alcalimétrique : T.A. cette liqueur et c'est ce volume qui donne la
valeur de la dureté.

T.A. = 20 V (en milligrammes par litre, m g / l Si, par exemple, on prend 50 ce (1/20 de I)
ou en p p m ) . d'eau à analyser, si la mousse ne se produit
(après agitation) qu'après avoir ajouté un vo-
C'est le poids de carbonate qui donnerait à lume de 7,2 ce de liqueur de savon, la dureté de
un échantillon de 1 000 cl d'eau distillée une l'eau est égale à :
alcalinité équivalente. (7,2 — 0,3) X 20 = 138 ppm.

La valeur 0,3 ce représente le volume de


Si, ensuite, on ajoute 4 gouttes d'indicateur
liqueur de savon nécessaire pour former la
méthyl-orange, l'eau tourne au jaune.
mousse stable avec 50 ce d'eau distillée.

On verse alors une nouvelle quantité : V de Une eau dure est génératrice d'incrustations
solution d'acide sulfurique jusqu'à ce que l'eau (voir p. 201).
vire du jaune à l'orange.
L'eau est dite douce si sa dureté est infé-
rieure à 50 ppm.
En multipliant par 20, la quantité totale de
solution d'acide employée pour les deux opéra- Une dureté de 50 à 150 ppm est fréquente,
tions, on obtient le titre alcalimétrique complet : mais l'eau en question est peu intéressante
T.A.C. pour [es blanchisseries ou autres industries
employant du savon.
T.A.C. = 20 (V + V ) (en milligrammes par
Une eau de 100 à 150 ppm est entartrante.
litre, ou en p p m ) .

C'est le poids de tous les sels, carbonates, A 200 ou 300 ppm ou plus, l'eau est pratique-
bicarbonates, etc., qui, ajoutés à un volume de ment inutilisable sans être adoucie.
un litre d'eau distillée, lui donnerait la même
L'eau des services publics a généralement
alcalinité que l'échantillon d'eau à analyser.
une dureté de 85 ppm environ.

En France, la dureté est généralement expri-


Dureté
mée en degrés hydrotimétriques.
La dureté d'une eau est exprimée par la
quantité de liqueur titrée de savon nécessaire On estime désirable que la dureté soit infé-
pour former une mousse stable avec un volume rieure à 30 degrés hydrotimétriques, la dureté
donné de cette eau. optimum paraissant s'établir aux environs de
12 à 15° T.H.
La dureté est due, principalement, à la pré-
sence de composés de chaux et de magnésium, L'eau de Paris doit avoir environ 20° T.H.

232
Contamination de l'eau Les substances chimiques
Pour pouvoir être utilisée par l'homme, l'eau dans l'eau
ne doit pas contenir des matières contaminantes
Arsenic - As
qui soient préjudiciables à sa santé, cependant,
Est toxique si la concentration dépasse :
elle ne doit pas être exempte de certains élé-
0,5 ppm.
ments qui entrent dans sa constitution physique.
La tolérance limite est 0,01 ppm.
On peut classer les éléments contaminants
en deux groupes :
Baryum - Ba
Est un stimulant musculaire général, mais
1° Les parasites :
nocif si la concentration dépasse 1 ppm.
— Qui utilisent l'eau comme habitat ;
— Qui ont besoin d'elle pour former leur
Cadmium - Cd
cycle vital ou comme véhicule pour s'in-
troduire chez l'homme. Au-delà de 0,01 ppm, l'eau n'est plus potable.

2° Les produits polluants, inertes ou chimi- Chrome - Cr6


ques, dissous ou en suspension :
La dose limite est 0,05 ppm.

a) L'arsenic, le cadmium, le chrome, le


plomb, le sélénium, les nitrates peuvent
Cyanure - Cn
causer à certaines doses des altérations l a dose limite est 0,01 ppm.
graves dans l'organisme ; en tout cas, ils
n'ont aucun rôle bénéfique ;
Fluorure - F

b) Le cuivre, le fer et le zinc peuvent être Une eau contenant environ 1 ppm de fluo-
métabolisés avec avantage et peuvent rure a pour effet de réduire le taux des caries
favoriser les besoins nutritionnels nor- dentaires, mais elle devient dangereuse si la
maux ; dose dépasse 1,5 ppm.

c) Les fluorures en excès causeront une fluo- Plomb - Pb


rose dentaire, mais s'ils sont présents en Dose limite : 0,05 ppm.
quantité optimum, ils réduisent les caries;

Sélénium - Se
d) L'insuffisance en iode est une cause du
goitre endémique, mais un régime équili- Dose limite : 0,01 ppm.
bre avec la quantité d'iode nécessaire est
essentiel à une bonne santé ; Argent - Ag
Dose limite : 0,05 ppm.
e) La teneur en sodium est à surveiller pour
prévenir certaines maladies du cœur, des
reins ou du foie ; Cuivre - Cu
Une eau contenant plus de 5 ppm de cuivre
f) L'influence des isotopes radio-actifs est a un goût désagréable ; la dose convenable est
aussi à surveiller de près. 1 ppm.

233
Fer - Fe Les eaux souterraines contiennent de 20 à
100 ppm de silice.
La dose limite est de 0,3 ppm ; au-delà, l'eau
peut être incrustante. La silice ne contribue pas à la dureté de l'eau,
mais elle intervient largement dans la formation
Certaines industries ne tolèrent pas plus de des incrustations sous forme de silicates de cal-
0,1 ppm. Dans le sol, les eaux souterraines ont cium ou de magnésium qui sont insolubles dans
souvent de 1 à 5 ppm de fer, mais dès qu'elles les acides ou autres produits chimiques utilisés
arrivent en surface, la concentration tombe sou- pour le traitement des forages.
vent à 0,1 ppm.
Sodium - Na
Il existe deux catégories de sels de fer :
Le plus abondant dans l'eau de mer, au moins
— Sels ferreux ayant une charge de 2 élec-
10 000 ppm.
trons ;
— Sels ferriques ayant une charge de 3 élec- Ne contribue pas à la dureté de l'eau.
trons.
Les carbonates et bicarbonates de soude don-
En présence de l'air, les Ions ferreux s'oxy- nent un pH de 9 et plus.
dent et deviennent ferriques.
Minéralisation totale
Une eau contenant 50 ppm de sels ferreux est
Matières dissoutes (total)
claire et incolore, laissée au repos, en contact
avec l'oxygène de l'air, elle devient trouble et il C'est le résidu sec laissé par l'évaporation
se f o r m e . a u fond du récipient-un dépôt de ma- totale d'un échantillon d'eau.
tière analogue à la rouille.
On y trouve surtout des chlorures et des sul-
Les eaux contenant du fer dissous favorisent fates.
la croissance des bactéries.
Des essais ont été faits sur un groupe de
La plus commune de ces bactéries est le cre- personnes, ils ont montré que le chlorure de
nothrix. Les dépôts et sécrétions de ces micro- sodium était perçu au goût à partir de 160-ppm.
organismes obstruent les voies d'eau des cré-
D'autres essais du même ordre ont révélé
pines de forage.
que le gcut du sel était perceptible à partir des
Remède : polyphosphates (Hexamétaphos- concentrations suivantes :
phate de s o u d e ) . — Chlorure de calcium : 347 ppm.
Manganèse - Mn — Chlorure de potassium : 650 ppm.
Donne à l'eau un goût désagréable si la — Sulfate de magnésium : 500 ppm.
concentration atteint 1,8 ppm.
L'eau contenant moins de 500 ppm de ma-
La dose convenable est 0,05 ppm. Moins fré- tières dissoutes au total, soit environ 250 ppm
quent que le fer dans les eaux souterraines, il de chlorure et 250 ppm de sulfates est consi-
dérée comme étant de bonne qualité pour les
forme un dépôt plus adhérent que celui du fer.
usages domestiques et industriels.
Le traitement est le même que pour celui-ci.
Une eau ayant plus de 1 000 ppm de minéra-
Zinc - Zn lisation totale a mauvais goût et peut être cor-
Dose limite : 5 ppm. rosive car elle a une conductance importante.
2
Silice - SiO Si la teneur en matières dissoutes dépasse
Résultat de l'oxygénation du s i l i c i u m . 4 000 ppm, l'eau peut avoir un effet laxatif, sur-
Le quartz est de la silice pure cristallisée. tout si les sulfates prédominent.

234
Chlorures Sulfates

Ions chargés négativement (anions). Proviennent de la dissolution du gypse ou de


l'anhydrite.
L'eau de mer contient plus de 19 000 ppm de
chlorures.
Donnent un goût amer à l'eau et présentent
un effet laxatif pour les premières consomma-
L'eau de pluie en contient moins de 1 ppm.
tions. L'organisme les tolère avec l'habitude.

Ils sont peu abondants dans les roches vol-


caniques.
Gaz dissous
On trouve, sous cette forme, l'oxygène, l'hy-
Une eau contenant moins de 150 ppm de drogène sulfuré, le bioxyde de carbone, l'azote,
chlorures est bonne pour tous usages. l'anhydride sulfureux et l'ammoniaque.

Si la concentration est inférieure à 250 ppm, Les trois premiers sont les plus importants.
l'eau est encore considérée comme potable par
les Services hydrauliques municipaux. Leur solubilité varie en raison inverse des
températures et croît avec les pressions.
Si l'eau contient plus de 350 ppm de chloru-
res, elfe n'est utilisable que pour l'irrigation et Oxygène dissous. — Concerne surtout les
les besoins industriels
formations superficielles, en contact avec l'air
atmosphérique, mais on en trouve encore à des
Au-delà de 500 ppm, l'eau a très mauvais
profondeurs de 30 mètres et plus.
goût.

Il accélère la corrosion du fer, de l'acier, du


Les animaux peuvent encore boire une eau
zinc et même du cuivre (surtout le cuivre jaune).
beaucoup plus chargée en chlorures et l'on cite
Les eaux contenant de l'oxygène dissous sont,
des concentrations de 3 000 à 4 000 ppm relevées
évidemment, d'autant plus corrosives que le pH
dans certaines eaux utilisées pour l'alimentation
es^-plus bas, mais elles le sont encore, même
du bétail.
avec un pH de 8 ou plus, si la conductance est
élevée.

Nitrates Hydrogène sulfuré. — Odeur caractéristique


Ions chargés négativement (anions). d'œufs pourris perceptible même avec une con-
centration de 0,5 ppm. Avec l'hydrogène sulfuré
Se trouvent surtout dans les couches super-
H S, l'eau est agressive et corrosive même pour
2

ficielles par infiltration des eaux de surface.


les alliages cuivreux si la concentration dépasse
1 ppm.
Ils sont nuisibles si la concentration dépasse
45 ppm, ce qui correspond à 10 ppm, d'azote, et Les bactéries transforment les sulfates en
sont dangereux si la concentration atteint 90 ppm H S, l'eau attaque alors l'acier et forme du sul-
2

(20 ppm d'azote), surtout pour les enfants. fure de fer insoluble qui produit les incrusta-
tions. Ainsi H S donne à la fois corrosion et
2

On ne peut les éliminer par l'ébullition. incrustations.

235
Bioxyde de carbone. — C'est l'indice de la Caractéristiques limites maxima
présence du calcium et du bicarbonate dans l'eau des eaux destinées à la satisfaction
souterraine. des besoins domestiques ou ménagers
Le tableau suivant tient compte des pres-
La solution est stable si la pression est suffi-
criptions de l'arrêté du 10 août 1961, déjà cité
sante.
page 228, sur la Qualité des Eaux d'Alimentation
ainsi que des exigences requises pour l'Eau
Au pompage, la dépression laisse échapper
Potable par le Public Health Service américain
le bioxyde de carbone sous forme de bulles
et par l'Organisation Mondiale de la Santé
gazeuses, pendant que le carbonate de chaux
(O.M.S.).
précipite et amorce des incrustations.

On a donc intérêt à réduire le rabattement au


Concentra- Concentra-
pompage et la vitesse d'entrée de l'eau dans la tions limites tions limites
crépine (d'où grand coefficient d'ouverture et SUBSTANCES acceptables extrêmes
longueur crépinée suffisante). 'ppm ou mg/l) (ppm ou mg/l)

Le pH influe aussi sur la teneur en bioxyde Argent Ag 0,05 0,05


Arsenic As 0,01 0,05
de carbone.
Baryum Ba — 1
Cadmium Cd — 0,01
Ainsi une eau contenant 100 ppm de carbo- Chlore Cl 250 400
nate de chaux renferme 22 ppm de bioxyde de Chrome Cr — 0,05
Cuivre Cu 1 1
carbone, si le pH est de 7 (eau n e u t r e ) , elle n'en Cyanure Cn 0,01 0,01
contient plus que 6 ppm, si le pH est de 7,5 et Fer Fe 0,3 0,3
seulement 2 ppm, si le pH est de 8. Fluorure F 1 1,5
Hydrogène
sulfuré H,S 0,5 1
Manganèse Mn 0,1 0,1
Tolérances de composition de l'eau Nitrates N0 3 45 90
selon son usage Plomb Pb 0,05 0,1
Sédénium Se 0,01 0,05
Usage agricole Sulfates S0 4 350 400
Zinc Zn 5 5
Une terre argileuse contenant une forte pro- Matières solides
portion de calcium ou de magnésie se travaille dissoutes totales 500 1 000
bien et comporte une bonne perméabilité.

Il nous reste, sur ce sujet, à dire quelques


La même terre devient dure, lisse et peu per- mots sur le traitement des eaux, ce sera l'objet
méable si elle reçoit du sodium. du dernier chapitre de cette importante étude
consacrée aux eaux d'alimentatjon.
Une eau contenant une forte proportion de
sels de sodium est peu propice à la végétation.

Ainsi la connaissance du rapport entre les


ions de sodium et le total des ions de sodium,
calcium et magnésium est de première impor-
tance. Ce rapport est connu sous le nom de
« pourcentage de sodium ».

236
La filtration lente nécessite une surface de
Traitement de l'eau 3 3
l'ordre de 200 m par 1 000 m d'eau, par 24 heu-
(Circulaire n° C.G.1191 du 30 juillet 1948 du res.
ministère de la Reconstruction et de l'Urba-
nisme. Extraits.) Le débit des filtres rapides est de 100 à
3
250 m par mètre carré et par 24 heures.
Faute de trouver en quantité suffisante des
eaux « naturellement pures », ou pouvant être Stérilisation
rendues pures par des moyens naturels durables,
on peut être amené à recourir à des eaux que a) Par le chlore :
les enquêtes ont révélé contaminables ; un trai- Sous forme d'hypochlorite de soude (javelli-
tement est alors nécessaire avant distribution. sation) ou sous forme de chlore pur comprimé
(chloration).
Dans ce cas, sauf si les eaux sont limpides
de façon permanente, il faudra procéder à une Le dosage comprend d'abord la « demande
clarification au moyen d'un ou plusieurs traite- de chlore » qui se porte immédiatement sur la
ments appropriés : décantation avec ou sans matière organique dissoute dans l'eau et ne
emploi de coagulant, dégrossissage, préfiltra- joue aucun rôle dans la stérilisation.
tion, filtration.
Cette quantité varie de 0,1 mg de chlore par
En outre, un dispositif de stérilisation sera litre à 1 mg et davantage.
installé dans tous les cas.
C'est au-delà de cette « demande de chlore »
Enfin, il pourra être nécessaire d'ajouter (à fixer par les laboratoires) qu'apparaît le rôle
à ces divers modes de traitement des correc- destructeur du chlore à l'égard des microbes.
tions chimiques (adoucissement, neutralisation,
déferrisation, reminéralisation, e t c . ) . Cette deuxième dose varie de 0,1 à 0,2 mg
(ou plus) par litre.

Filtration b) Par l'ozone :


La circulaire insiste sur les modalités de -•EJimine les mauvais goûts, les odeurs, les
nettoyage des filtres qui doivent être particu- colorations et détruit rapidement tous les ger-
lièrement soignées et contrôlées fréquemment. mes pathogènes.

La filtration est généralement caractérisée


par la vitesse à laquelle l'eau à filtrer traverse
Corrections chimiques
le dispositif filtrant. — Désacidification : Par filtration sur des
morceaux de calcaire, marbre, etc., ou par
Cette vitesse s'exprime en mètres linéaires
addition de lait de chaux, carbonate ou
par 24 heures ; on distingue : silicate de soude, etc.
1° Filtration lente : 5 à 10 m. — Adoucissement : Par échange de base
2° Filtration rapide : de 100 à 250 m. sur des résines zéolithiques ou par préci-
pitation chimique (chaux et carbonate de
Nous ne traiterons pas dans le détail ces pro- soude).
cédés dont l'objet sort quelque peu du pro-
gramme de cet ouvrage. — Déferrisation : Le fer se précipite quand
ses sels sont oxydés par l'oxygène de
Nous .citerons seulement les chiffres sui- l'air. On fait circuler l'eau en chutes ou
vants : dans des appareils à air comprimé.

237

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