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G u i d e p r a t i q u e
pai-
Albert M A B I L L O T *
Ingénieur des Arts et Métiers - ICF
Bilan hydrologique
Puisque « rien ne se perd, ni ne se crée », le volume de l'eau
« accrochée » au globe terrestre est et sera toujours constant.
En additionnant le volume de l'eau apparente en surface : mers,
lacs, rivières, celui de l'eau emmagasinée en vapeur ou en grêle dans
l'atmosphère, celui de l'eau solide des glaces flottantes ou terrestres
et, enfin, celui des eaux souterraines, on devrait trouver, à I' « Actif
du Bilan hydrologique terrestre », une valeur constante.
Consommation ou utilisation ?
Pourtant, on ne se rend pas toujours bien compte du fait que
l'homme, les animaux ou les plantes ne consomment pratiquement pas
d'eau, ils l'utilisent, ils s'en servent, mais la restituent intégralement
tôt ou tard.
Tout se passe comme si l'eau jouait un rôle de catalyseur dont
la présence est indispensable pour entretenir toute vie sur terre, mais
qui retourne dans le cycle hydrologique après avoir accompli sa mission
3a
TABLE DES MATIÈRES
1 — HYDROGEOLOGIE
L'EAU DANS LE S O L 1
Coefficient d'emmagasinement 3
Porosité - Perméabilité 4
Gradient géothermique 5
Transmissivité 7
Uniformité 7
Granulométrie 8
Figure hors texte Courbes granulométriques 8-9
2 — PROSPECTION
IMPLANTATION DE L'OUVRAGE
Hydrogéologie 11
Géophysique -' y 13
Sismique 13
Résistivité 15
Gravimétrie 16
Crépines à pointe 17
Tubes 18
Essais de débit (sommaires) 20
Développement (sommaire) 21
Exploitation d'un point d'eau par crépine à pointe 21
Groupes de crépines à pointe 22
1 T
4
C - RECONNAISSANCE AU ROTARY
Cuttings 26
Préparation des échantillons 27
Carottage mécanique (définition) 28
Carottage électrique 28
Mesure de la perméabilité - Méthode de LUGEON 31
Mesure de la perméabilité - Méthode de LEFRANC-MANDEL 32
Mesure de la perméabilité - Méthode BRILLANT-SOLETANCHE 32
Figure hors texte Appareil BRILLANT-SOLETANCHE 32-33
Calcul de la perméabilité d'après la transmissivité 35
Mode opératoire 36
4 — EXECUTION
Plan de tubage 38
Estimation du débit 38
Formules de DUPUIT -'y 39
Le choix des tubages 40
Diamètres 40
Résistances mécaniques (Traction - Ecrasement -
Flambage) 40
Dimensions et poids des casings - Tableau 42
Pertes de charge - Formule de PRONY 43
Figure hors texte Pertes de charge (Abaque) 40-41
Longueurs des colonnes de soutènement 44
Equipement de la zone de captage - Crépines - Gravier
La crépine - Longueur et position 44
- Ouverture 47
Gravier additionnel (sauf mise en place) 49
Mode de construction des crépines - Résistance 52
Diamètres et poids des crépines JOHNSON - Choix
du métal 56
Relation : débits, diamètres, coefficients d'ouverture
des crépines 57
2T
FORAGE DE L'OUVRAGE D'EXPLOITATION
Dispositions communes 60
Percussion (battage) Pensylvanien - Canadien 61
Havage 63
Rotary . 63
Figure hors texte Disposition schématique d'un atelier de forage rotary 64-65
Turboforage - Forage électrique 65
Les outils de forage rotary 66
Les méthodes mixtes - Marteaux perforateurs 74
Rotary à circulation inverse 76
La ligne de sonde
Les masses-tiges (drill-collars) 67
Les tiges 68
La tige carrée (kelly) 70
Le paramètre de forage
La pompe à boue 72
Les accessoires
Spider - Coins - Elévateurs - Clés - Raccords (Subs) 75
La boue à la bentonite
Rôle - Fonction 78
Composition 79
Contamination - Remède 80
Caractéristiques - Densité - Viscosité - Thixotropie 80
Filtrat - Cake - Teneur en sable - pH 81
Laboratoires de chantier 81
Préparation - Mixer - Mitrailleuse 82
3T
4
Conditionnement de la boue (Tableau) 83
Epuration (Tamis vibrants - Dessableurs) 84
Les variations du volume de la boue
Augmentation de volume (remède) abaque 84
Diminution de volume (remède) abaque 85
Pertes de circulation 86
Boues à l'huile émulsionnée 87
Elimination du cake 87
La boue au « Revert » 88
Avantages - Dosages 89
Boue à l'eau salée 90
Préparation 91
Retard de la rupture de viscosité (soude caustique) 91
Avance de la rupture de viscosité (Fast Break) 92
Influence de la température, du fer dissous et du pH 92
Densité 94
LE CAROTTAGE MECANIQUE
4T
MISE EN PLACE DE L'EQUIPEMENT (Tubes - Crépine - Gravier)
Cimentation 116
LE DEVELOPPEMENT
Loi de DARCY V 131
L'autodéveloppement 132
Surpompage 136
Pistonnage 137
LE POMPAGE
6T
7 — REPECHAGE INSTRUMENTATION
Circuler... et alerter 181
Evaluer et décider - Les qualités du « repêcheur » 183
Les causes des avaries 184
Instrumentation
B - Le repêchage
Prise d'empreinte 188
Coulisse 188
Taraud 189
Cloche - Overshot 190
Les symptômes
1X
4
Corrosion 210
Différentes formes 211
Corrosion chimique 211
Corrosion électro-chimique 212
Série galvanique 214
Corrosion bactérienne 215
Vitesse optimum de passage à travers la crépine 215
Protection contre la corrosion 216
Isolation 216
Revêtements (Peintures- - Plastiques -
Galvanisation) 217
Protection cathodique 217
Choix de la matière de la crépine 218
Alliages cuivreux 220
Aciers inoxydables - « 304 » - « 3 1 6 » . 220
Analyses
Examen physique 230
Analyse chimique 230
Interprétation des résultats 230
Concentrations : ppm - m g / l - m e / l 230
Résistance - Résistivité - Conductance - Conductivité 231
pH - Titres alcalimétriques - TA - TAC 231
Dureté 232
Contamination de l'eau 233
Dosage des substances chimiques dans l'eau - Tableau 233
Traitement de l'eau - Filtration - Stérilisation - Corrections 237
8T
INDEX ALPHABÉTIQUE
1X
Chlorhydrique (acide) 204 Courbes rabattements - distances 2
Chlorures 235 Couronnes de carottage (diverses) 99
Cimentation . 116 — diamantees 100
— (tête de) 118 Crépines à pointe 17-22
— (ombrelle de) 114 — (choix de la matière) 218
Classification des machines élévatoires — (diamètres - débits - ouvertures) 57
2X
Eau de rétention - eau gravifique 3 Formule de la capacité spécifique 3
Echantillons de terrains 26 — gradient hydraulique 3
Echelle galvanique 214 — perméabilité 4-5
Eclatement (résistance des tubes à I') 42 — transmissivité 7
Ecrasement (résistance des tubes à I ) 41 — sismique réfraction 15
Ejecteurs 176 — résistivité des terrains 15
Elargissage des forages 60 — gravimétrie 16
Elévateurs -75 —• résistance à l'éclatement des
Emmagasinement (coefficient d') 3-158 tubes 42
Emulseurs (air-lift) 139-177 — relation débits - diamètres -
Entponnoir de MARSH 81 ouverture des crépines 57
Ejecteurs 176 — paramètre de forage 71
Equipement tubulaire (tubes-crépines) 38 —- pompe à boue 73-74
Equivalence (milliéquivalence) 230 — réduction de poids due au prin-
Essais des couches aquifères 36 cipe d'Archimède 114
Essais de pompage 144 — section d'un trou foré 114
Etude granulométrique 8 — volume d'un trou foré 114
Etude hydrogéologique 11 — volume du laitier de ciment 118
Exploitation d'un point d'eau par crépine — coefficient d'emmaqasinement 158
à pointe 21 — puissances absorbées par les
Extraction d'une colonne de tubages 116 pompes 163-164
Fraises de carottage 99
Fraises pour réfection des tubes 191
Fast break 92
Filetages (soins aux) 115-194
F i l t r a t 8 1 - 8 2
Galvanique J effet) 212
Filtration (traitement de l'eau par) 237 Galvanique (série) (échelle) 214
Floculation de la boue 80 Galvanisation (protection par) 217
Fluides de circulation 78-87-88 G a z c a r bonique 201
Fonçage par percussion 17-61 Gaz dissous 235
Fonçage par injection 23 Gel de la boue 79-80
Forage à battage 17-61 Géophysique 13
Forage au rotary (classique) 24-38 Gradient hydraulique 2
Forage au rotary à circulation inverse 76 Gradient géothermique 5
Forage électrique 65 Granulométrie 8
Formule de BERNOUILLI 148 Graviers (classification) 9
— BRESSE 223 Gravier additionnel (spécification) 49
— BRILLANT 34 Gravier additionnel (pose) 125
— DUPUIT 39 Gravifique (eau) 3
— JACOB 157 Gravimétrie 16
— LEFRANC 32 Groupes de crépines à pointe 22
— PRONY 43 Groupes électropompes immergés 174
3X
4
Harpons (instrumentation) 192 Marteau perforateur 74
Hauteurs d'aspiration (pompage) 160 MARTIN-DECKER 67
— géométriques (pompage) 161 MARSH (Entonnoir de) 81
— manométriques (pompage) 161 Masses-tiges 67-68
Havage 63 Matière des crépines 218
Hydrogène sulfuré 235 Matières dissoutes (total) 234
Hydrogéologie 11 Me/I 230
Hydrotimétrie 232 Mesure des débits 147
Hypochlorite de chaux, de soude 207 — de la perméabilité 31
— des profondeurs 145
— de la transmissivité 35
— des temps 145
Inclinomètres 111 — des volumes 147
Incrustations 199 Mg/I 230
Injection (Fonçage par) 23 Mho (Micromho) 231
Injection (lavage au jet) 141-208 Minéralisation (chimie des eaux) 228-234
Inoxydables (Aciers) 220 Mise en place du gravier additionnel 125
Introduction du gravier aditionnel 125 — des colonnes de tubage 113
Instrumentation (Repêchage) 181 — des crépines 121
Instrumentation sur les colonnes et les cré- Mitrailleuse à boue 82
pines 194 Mixer à boue, à ciment 82-117
Isolation des éléments de tubage 216 Moule à empreinte (Instrumentation) 188
Mouton (Instrumentation) 192
4X
Outils de forage 26-61-66 Pompage (essais de) 144
— de repêchage 182 — (étude du) 159
— élargisseurs 109 — (planning de) 156
— expansibles 122 — (régime de) 150-203
Ouvertures des crépines 47 — (bâtiments des stations de) 179
5X
4
Rabattements 2 Soudure d'une colonne de tubage 115
Raccords 75 Soupape (Cuillère) 61
Reconnaissance (forages de) 17 Spider 75
Rectitude (contrôle de la) 110 Spudder 75
Réflexion (sismique) 14 Station de pompage (bâtiments) 179
Réfraction (sismique) 14 Stérilisation (traitement de l'eau) 237
Régime de pompage 150-203 Substitutes (Subs) 75
Régime permanent 154 Sulfamique (acide) 206
Régime transitoire 154 Sulfates 235
Relation débits x diamètres des crépines 57 Surforage (instrumentation) 187
— débits x diamètre des tubages 43-223 Surpompage (développement) 136
— diamètres de forage et de tubage 77 Suspension (cône de) 115-123
Rendement des forages 156 Suspension (rondelle de) 115
Rendement des pompes 163
Repêchage 181
Résistance des crépines au colmatage 54
Tamis vibrant 64-84
Résistance des crépines à la corrosion 54
Taraud (instrumentation) 189-197
Résistance et résistivité électrique de l'eau 231
Télescopiques (colonnes) 38
Résistance mécanique des crépines 55
Testers 37
Résistance mécanique des tubages 40
Tête de cimentation 118
Résistivité des terrains 15-29
THEIS (hypothèse de) 150
Rétention (eau de) 3
Thixotropie de la boue 80
REVERT (boue au) 88
Tige carrée 70
Revêtements pour protection des crépines 217
Tiges de forage 68
Rondelle de suspension 115-123 Traction (résistance à la) 40
Rotary (classique) 24-63 Traitement chimique du colmatage 204
Rotary (à circulation inverse) 76 Traitement de l'eau 237
Transmi^'sivité 7-35-157
Trépan (outil) 61
Treuil 60
Sables (classification) 9 Tringle de dégagement (instrumentation) 192
Sable (teneur de la boue en) 82
Tubages 38-40-113
Section d'un trou foré (formule) 114
Tubages (tableau dimensions - poids) 42
Sectionnement d'un tube (instrumentation) 187
Tubages (diagramme diam - forages tuba-
Sédiments (panier à) 193 ges) 77
Série galvanique 214 Tube à friction (instrumentation) 191
Service après vente 201 Tube horizontal diaphragmé (mesure des
Sismique (méthode) 13
débits) 148
Slips 75
Turboforage 65
Slots des crépines 47
SOLETANCHE (méthode BRILLANT-SOLE-
TANCHE) 32
Sondeuse rotary 25 Uniformité (granulometrie)
6X
Venue de sable 199 Volume d'un trou fore (formule)
Vérins (instrumentation) 197 Volumes (mesure des)
Verticalité (contrôle de la) 110
Viscosité de la boue 80-81
Vitesse de l'eau à l'entrée de la crépine 57-215 Wash over - Surforage (instrumentation)
Vitesse de rotation de carottage 105
Vitesse de rotation de forage 71
Volume de laitier de ciment (formule) 118 Yield value (boue de forage)
1 - HYDROGÉOLOGIE
L'eau dans le sol
v ———————
Toute l'eau tirée d'un forage y pénètre par fa Si, au contraire, il s'agit d'une nappe artésien-
crépine, premier élément et organe essentiel ne, le niveau statique se trouve au-dessus du
de l'équipement mécanique de l'ouvrage. toit de la couche « magasin ».
L'eau est extraite du terrain aquifère, recoupé Si, dans ce cas, le niveau statique se situe
par le forage, sous l'effet de la chute de pression plus haut que le niveau du sol, la nappe arté-
engendrée par une pompe ; à moins qu'elle ne sienne est jaillissante.
jaillisse directement au niveau du sol (forage
artésien).
Quand on commence à pomper, l'eau qui se
trouve déjà dans le forage, à l'intérieur de la
Avant son extraction, l'eau est souvent immo-
colonne de captage est mise en dépression par
bile dans le sol (sauf pendant les mouvements
rapport à celle de l'aquifère.
saisonniers — pluies ou sécheresse — ou les
variations dues à l'influence d'autres ouvrages
proches). Au fur et à mesure de son extraction, un
courant s'établit et persiste tant que se trouve
Son niveau peut alors être considéré comme maintenu le régime de pompage. L'eau est mise
statique. en mouvement de tous les points influencés par
l'ouvrage et se dirige vers la crépine.
S'il s'agit d'une nappe libre, le niveau statique
se situe au maximum au toit de la couche aqui- Dans toute la zone où s'opère ce mouvement
fère. le niveau est rabattu.
4
(Déplier la figure HORS-TEXTE 4-5.) C'est la charge ou rabattement.
— Cône de dépression,
Les piézomètres situés tout près du forage
— Cône de rabattement, doivent, comme lui, traverser toute la nappe
aquifère ; cela est moins nécessaire pour les
— où Cône d'influence. piézomètres éloignés.
2
L'examen de la courbe montre que le rabatte- A ce débit «Q» correspond, dans le forage,
ment «h» croît lorsque la distance «d», par le rabattement «H».
rapport au forage, décroît ; le gradient augmente
•quand on se rapproche de l'ouvrage. Si on fait le quotient :
Q
Il convient de noter que ces valeurs du rabat-
H
tement et du gradient s'appliquent à un régime
on obtient la capacité spécifique ou débit par
de pompage défini par le débit « Q », volume
mètre de rabattement.
extrait par la pompe (ou sorti d'un forage arté-
sien) en un temps donné. C'est une caractéristique importante de l'ou-
vrage, mais nous verrons que cette valeur varie
Le débit s'exprime généralement en mètres- avec le débit et le temps de pompage.
•cubes/heure ou en litres/seconde. (Page 157.)
Pau gmviftque
Seule l'eau gravifique, celle qui obéit aux lois
pour- nantie tient
de -I mètre » de la gravité, peut être extraite du terrain qui la
contient.
La Porosité est une caractéristique statique En cette matière, citer un chiffre sans le faire
des terrains, elle est indépendante du mouve- suivre de la notation de l'unité employée ne si-
ment de l'eau qui peut s'y trouver. gnifie absolument rien.
Pour un échantillon donné d'une formation, En effet, selon les auteurs, la perméabilité (ou
aquifère ou non, la porosité s'exprime par le coefficient de perméabilité) s'exprime :
rapport entre le volume des vides et le volume
total de l'échantillon. 1°) soit par le débit,
Pour nous, un terrain est d'autant plus per- Cette deuxième notation est motivée par la
méable qu'il laisse passer davantage d'eau qui, formule :
— dans un temps donné, Q = S V (2)
4
4
En remplaçant, dans la formule (1), Q par position géographique du lieu, etc., on admet
sa valeur donnée dans la formule (2), on trou- que la variation est égale à
ve :
K = V/i (3) 1° C pour 33 mètres.
4 5 6
PERMEABILITE 1 10 2
10 10 1
10* 10 3 10" 1 0 10- 10- 7
10 8 8
10"
(en c m / s e c ) \
On voit que l'on peut situer aux environs perméable, est susceptible de donner une capa-
7
de 10" centimètres/seconde la « frontière » cité spécifique double.
entre terrains perméables et terrains imper-
méables. A titre d'exemple, une couche aquifère de
3
sable fin, ayant une perméabilité de 10' expri-
Les bentonites, employées pour confectionner mée en mètres par seconde, peut, en principe,
les boues de circulation en forage rotary, ont laisser passer, sous un gradient hydraulique
11
un coefficient de 1 0 c m / s e c . de 0,05, un débit par mètre carré de section
3
verticale égal à 1 0 x 0,05 mètres cubes d'eau
par seconde, soit 0,00005 x 3 600 = 0,18 mètres
Ce tableau de classement n'a qu'une valeur
cubes/heure.
purement indicative. D'autres auteurs en ont
'V.
établi d'assez différents.
L'utilité, pour les foreurs, de la connaissance
D'ailleurs, nous allons le voir, les appellations de la perméabilité, est importante. Elle permet,
« graviers », « sables fins », etc., sont insuffisam- entre autres nombreuses applications,
ment précises.
— d'après les renseignements donnés par
un forage de reconnaissance, de définir
A notre sens, la connaissance des coefficients
les caractéristiques — diamètres, lon-
de perméabilité fournit surtout des renseigne-
gueurs ,etc. — de l'équipement du forage
ments relatifs.
définitif d'exploitation ;
On dit que telle couche aquifère est plus — connaissant la perméabilité globale de
perméable que telle autre et, sachant qu'un l'ouvrage à sa mise en exploitation,
forage, effectué dans une nappe ayant* t e l d'apprécier, périodiquement, par la suite,
coefficient de perméabilité, donne telle capa- au moyen de nouvelles mesures de per-
cité spécifique (voir page 3 ) , on peut en dé- méabilité, son degré de colmatage et de
duire que tel autre ouvrage traversant une décider d'exécuter les travaux de netto-
nappe d'égale épaisseur, mais deux fois plus yage qui s'imposent.
6
* sons de l'eau jusqu'au bord et mesurons le
** volume de cette eau.
Si la couche aquifère considérée a une épais-
seur « E », on obtient la valeur de la transmis- Vidons le récipient et recommençons l'opé-
sivité « T » en multipliant le nombre qui exprime ration en remplaçant les boulets par des billes,
la perméabilité par celui qui exprime l'épaisseur, toutes semblables, de 2 m m de diamètre.
indiqué en unité correspondante
—
ÜM . O.Z10-.
- 3.-1+9-
L'étude granule-métrique d'un échantillon
s'opère en faisant passer environ 500 grammes
du matériau, préalablement séché et pesé, à On additionne les poids ainsi relevés de
travers une série de tamis superposes. telle sorte qu'on obtienne pour chaque tamis
la quantité totale des éléments qu'il aurait rete-
Les tamis (figure N° 3) sont équipés de toiles
nu s'il avait été seul. On établit ensuite le
métalliques à mailles carrées et assemblés de
pourcentage de chaque résultat par rapport au
telle sorte que le tamis à la plus grande maille
poids total de l'échantillon. (Voir tableau figu-
se trouve en haut de la pile.
re 4 ) .
En dessous sont classés, de haut en bas, Nous précisons bien qu'il s'agit des refus
les autres tamis avec des mailles de plus en des divers tamis et non des tamisats.
plus fines, chacun ayant des ouvertures dont la
Sur un -g/aphique comportant en abscisses
dimension est égale à celle du tamis situé
les dimensions des mailles et en ordonnées les
immédiatement au-dessus divisée par V j j
pourcentages cumulés retenus, on porte les
Telle est, du moins, la raison de la progres- résultats ainsi obtenus et on trace la courbe
sion géométrique utilisée par l'ASTM (Ameri- dont la figure ci-dessus donne un exemple.
can Society for Testing M a t e r i a l s ) . On en trou-
La plupart des laboratoires d'analyse de ma-
vera les dimensions à la figure N° 4. Une eu"
tériaux établissent des courbes des tamisats
vette, placée à la base de la colonne, recueille
cumulés. On les reconnaît aisément, car au lieu
les plus fins éléments qui sont passés à
de s'infléchir du haut à gauche vers le bas à
travers le tamis aux plus fines mailles .
• droite, elles remontent du bas à gauche vers
L'échantillon est placé au sommet de la le haut à droite. On passe facilement de l'une
pile et l'ensemble est secoué par un agitateur à l'autre en traçant la figure symétrique par
mécanique jusqu'à ce que toutes les parties rapport à l'horizontale passant par l'ordonnée
aient été tamisées. — 50 % .
La colonne est alors démontée et la portion Certaines courbes sont tracées sur papier à
de l'échantillon restée dans chacun des tamis échelle logarithmique pour les abscisses et à
est rigoureusement pesée. échelle arithmétique pour les ordonnées.
4-
iooo àt pout- — - _
miîlimèrre.- W5 oS- - Pjfc___Ui--UÏ-~tJ^---^-—toX - V * JjJi-JJ-
ili
Sable fin uniforme, ârtc quelques cjùnenfs
_^ grossiers , pas plus aqwfère que celui de fa
X^-Clasie <4 , Un traitement eu gravier òrti Mei
r :
7. OU un àuto •développement' pevvetir ^ ^ \ fjj
Le tableau ci-dessous donne deux exemples Nous indiquerons plus loin les méthodes
des normes résultant de ce travail, l'un est employées pour obtenir ces deux résultats
fourni par le MIT (Massachusetts Institute of (page 4 7 ) .
Technology), l'autre par le BUREAU des SOLS.
Allen HAZEN, dans ses études des sables
filtrants, a défini comme suit le calibre caracté-
ristique d'un échantillon :
Dimensions limites des grains
Classification
M.I.T. Bureau des Sols C'est la grosseur d'un élément tel que 10 %
est plus f i n , et 90 % est plus gros que lui, par
Gravier fin . . . . 2 - 9,5 mm 1 - 2 mm
Gros sable . . . . 0,6 - 2 mm 0,5 - 1 mm rapport au poids total de l'échantillon.
Sable moyen .. 0,25 - 0,6 mm 0,25 - 0,6 mm
Sable fin 0,075 - 0,25 mm 0,1 - 0,25 mm
moins de moins de Sur les courbes, c'est l'abscisse à 90 % . En
Vases et argiles 0,075 mm 0,05 mm classe A, le calibre caractéristique est 0,075 m m .
En classe C, il est 0,25 m m .
4
On peut aussi retenir comme indice de S'il s'agit d'un terrain aquifère, l'eau, mise
finesse le calibre à 50 % qui, pour la courbe en mouvement par pompage, trouvera une résis-
de la classe- B, est approximativement de tance plus grande dans son mouvement si le
0,20 mm. terrain est surtout composé d'éléments fins
qu'il n'en trouverait s'il s'agissait d'éléments
plus gros (page 7 ) .
La deuxième observation à faire sur les cour-
bes granulométriques est la pente. HAZEN s'en
A nouveau, nous pouvons dire que la per-
sert pour définir le coefficient d'uniformité ex-
méabilité d'un matériau est d'autant plus grande
primé par le quotient de la valeur de l'abscisse
qu'il est constitué d'éléments plus gros et plus
à 40 % par celle de l'abscisse à 90 % .
uniformes (tableau page 6 ) .
10
2 - PROSPECTION
Implantation de l'ouvrage
— Résistivité • Gravimétrie
4-
Les roches sédimentaires ne représentent Par contre, les cendres volcaniques consti-
que 5 % du volume de l'écorce terrestre, mais tuent, si leur situation est favorable, d'impor-
elles renferment 95 % de l'eau souterraine. tants « réservoirs » hydrauliques.
Elles proviennent de l'érosion ou de la frag- Les roches éruptives profondes, s'étant re-
mentation de roches compactes primitives. froidies moins vite, sont à grains plus grossiers.
Les granits se classent dans cette catégorie.
Les calcaires (carbonates de chaux ou de Ils ne sont aquifères que si leur altération est
magnésie — dolomies) constituent un élément importante.
important de ce type de roches.
*
12
En règle générale, les couches les plus Les dépôts sédimentaires alluvionnaires,
récentes (superficielles) sont de meilleurs aqui- amenés sur place par les courants glaciaires ou
fères que les couches profondes qui sont cimen- fluviaux, ont un pouvoir aquifère unanimement
tées et comprimées sous le poids des terrains reconnu.
susjacents.
On les trouve en forme d'éventails à la base
Les terrains aquifères se présentent sous des massifs montagneux.
de nombreuses formes et structures.
La vitesse décroissante des courants por-
Certains dépôts de grès marins sont très teurs les a mécaniquement classés.
étendus, de texture uniforme, mais de faible
épaisseur. Les éléments les plus grossiers se trouvent
à la base des montagnes, et les plus fins, loin
D'autres sont discontinus, lenticulaires et vers les vallées.
leurs interconnexions hydrauliques sont peu
importantes. Dans cet ordre on trouvera donc successi-
vement les graviers, les sables, les argiles et
Les calcaires marins sont d'autant plus les limons.
aquifères qu'ils sont moins profonds, parce
que leur fissuration est plus importante.
GÉOPHYSIQUE
"V
En partant des renseignements d'observation En effet, la probabilité d'exactitude d'inter-
recueillis sur place et de ceux fournis par les prétation des mesures dépend beaucoup de
géologues, une première sélection a été faite l'expérience des opérateurs et du nombre d'opé-
sur la position et l'étendue de la zone la plus rations analogues déjà exécutées dans la région.
propice à l'implantation du forage projeté.
Le principe de l'opération est le suivant : on
Dans cette zone, les méthodes géophysi- frappe le sol en un point donné avec un « mou-
ques vont permettre de resserrer les mailles du ton » ou une lourde barre et on enregistre en
quadrillage de prospection. un autre point, distant du premier d'une lon-
gueur fixée : 3 mètres, par exemple, l'arrivée
Pour les faibles profondeurs, la méthode sis- de l'onde de choc ainsi provoquée.
mique ne nécessite aucun travail de préparation
du terrain. Du temps mis par l'onde à se propager en-
tre les deux points, on déduit la vitesse de pro-
Elle est à la portée de tous les utilisateurs pagation de l'onde de choc.
et ne met en œuvre qu'un matériel peu coûteux,
il est cependant bien préférable de confier l'opé- On recommence l'opération en doublant la
ration à une entreprise spécialisée. distance entre émetteur et récepteur, et ainsi
Figure N° 7
Figure N ° 6
de suite, en augmentant chaque fois la distance L'onde sismique, produite à chaque point,
de 3 mètres. se propage dans les terrains par plusieurs voies
susceptibles de fournir plusieurs impulsions à
l'arrivée. Seule, grâce à ce montage simple, la
Toute variation de vitesse est interprétée première impulsion est ainsi prise en considé-
comme l'indice d'un changement de structure ration.
géologique à une profondeur qui est en relation
avec la distance correspondante à cette varia- Ainsi, on mesure la vitesse de l'onde qui a
tion. pris le chemin le plus rapide.
L'équipement comporte, pour les faibles pro- Pour le premier point, distant de 3 m du
fondeurs, une masse frappante constituée de récepteur, l'impulsion à l'arrivée correspond au
telle façon qu'au moment précis où s'opère le circuit empruntant les couches superficielles,
choc, un interrupteur électrique ferme immédia- mais, au fur et à mesure que la distance
tement le circuit constitué par un câble reliant s'accroît, l'onde peut cheminer verticalement
l'émetteur au récepteur (figure N° 6 ) . jusqu'au niveau d'un terrain plus dense, socle
rocheux, suivre cette couche et remonter à la
surface. -'¿
Le poste récepteur se compose d'un géopho-
ne, organe acoustique qui reçoit le début de Souvent l'onde parvient ainsi plus tôt au
l'onde de choc et qui, au même moment, coupe géophone et c'est elle qui arrête le compteur
le courant sur un compteur électronique qui électronique.
avait été déclanché électriquement par l'émet-
teur. La méthode ainsi décrite est connue sous
le nom de sismique réfraction.
Le temps, mesuré par le compteur avec une . Dans la recherche pétrolière on emploie
précision de l'ordre du millième de seconde, est généralement un autre procédé dénommé sis-
enregistré par un graphique déroulé par le mique réflexion, simplement cité i c i , dans lequel
compteur. les ondes contrôlées sont celles qui sont direc-
tement réfléchies en retour à la surface depuis
Les différents temps sont notés sur un dia- le socle rocheux.
gramme (figure N° 7) qui comporte, en abscis-
ses les distances (multiples de 3 m) et en or- Le diagramme, représenté par la figure N° 7,
données les temps. obtenu en reliant entre eux les points donnés
14
par le graphique du compteur, permet de définir La méthode de la résistivité tend à déceler
les épaisseurs des diverses couches. iu structure des couches souterraines et leur
« puissance » au moyen de mesures électriques
La pente de chaque segment de droite donne faites en surface.
la vitesse de propagation des ondes.
Le procédé est basé sur le principe selon
Les coordonnées des points de rencontre de lequel les couches de terrains offrent des résis-
ces segments ou plus exactement les valeurs tances diverses au passage d'un courant élec-
de leurs abscisses R interviennent, avec les trique.
vitesses V, dans la formule suivante qui donne
la profondeur probable D, à laquelle se situe
le changement de terrain. Source cíe courant
I#|I|I|
Electrode de potentiel ^Electrode
"liée d'intensité
D = v v
r © v
— v / ' - ' i—-a—ü- «* a
V, + V,
15
P = résistivité apparente en o h m / m è t r e , On sait que, à la latitude 45° et au niveau
de la mer, la valeur normale de l'accélération
a = écartement des électrodes, en mètres. de la pesanteur est :
V = potentiel en millivolts.
g . = 9,80665
c
I = intensité en milliampères.
Des tables donnent la valeur de g° à diver-
L'interprétation des résultats consiste à ses latitudes au niveau de la mer.
attribuer à chaque valeur de P, un type corres- La correction à faire selon l'altitude est don-
pondant de terrain. née par la formule :
2
g _
0 (R + h )
Comme déjà indiqué, cette méthode ne peut
1
latitude considérée
Si l'on change de région, de nouveaux rap- g = accélération à l'altitude h.
ports de concordance doivent être établis.
Au moyen d'un pendule de très grande pré-
cision, on mesure la valeur de g que l'on com-
pare avec celle donnée par la formule.
La gravimétrie est basée sur le fait que l'ac-
célération de la pesanteur varie pour un même Par comparaison avec d'autres mesures, éta-
lieu du globe (latitude et a l t i t u d e ) , selon la lonnées par des forages, on peut formuler cer-
nature et la profondeur des couches géologi- tains pronostics sur la profondeur des nappes
ques. et leur « hydraulicité ».
4
3 - RECONNAISSANCE
Sondage foré
CREPINES A POINTE
17
Certaines sont constituées par un tube per- (slot 10) ; 0,50 mm (slot 20) ou 1 mm ( s l o t 4 0 ) ,
foré ou lanterné, souvent recouvert par un mais on peut, sur demande, obtenir n'importe
tamis en toile métallique, elle-même protégée quelle dimension d'ouverture entre 0,15 et
par une chemise en bronze, également perfo- 3,2 m m .
rée ou lanternée. Le métal qui les constitue est de l'acier
On reproche à ce mode de construction son fortement galvanisé ou de l'acier inoxydable.
faible coefficient d'ouverture et des risques Il existe des rallonges construites selon le
importants de colmatage. même principe qui permettent, pour des cou-
ches épaisses, de doubler la longueur crépinée.
Les meilleures crépines
sont du type à fente conti-
nue, obtenues par enroule- TUBES
ment en hélice, autour d'une
armature de génératrices ver-
ticales, d'un fil à profil spé- On utilise généralement des tubes de la
cial (procédé JOHNSON). série gaz de 3 3 x 4 2 (1 1/4") pesant environ
4 kg au mètre ou de 5 0 x 6 0 ( 2 " ) , 6,4 kg au
Chaque point de contact
mètre.
entre les génératrices et le
Pour faciliter le transport, la manutention
fil extérieur est soudé élec-
et le fonçage, la longueur de chaque élément
triquement.
est de 1,50 m ou 2 m.
Pour une même longueur, Un filetage gaz, mâle, existe à chaque extré-
la section de passage de mité et les raccords de jonction sont double
l'eau à travers les crépines femelle.
JOHNSON est nettement plus Les joints de tubes doivent être particuliè-
grande que celle de toute rement soignés pour résister aux chocs.
autre crépine. Ils doivent être étanches à l'air.
Très robustes, elles peu- Tous les joints sont énergiquement bloqués
vent être retirées et réem- après nettoyage et graissage soignés des file-
tages.
ployées plusieurs fois ; en
outre, elles résistent parfai- On pourra avantageusement placer dans le
tement au colmatage, à cau- joint une rondelle plastique pour éviter les ren-
trées d'air.
se du profil spécial du fil en-
veloppe. Pendant le transport, les filetages seront
munis de protège-filets.
Nous reviendrons (p. 52) Il en sera de même pour le stockage sur
sur ce mode de construction. parc entre deux utilisations.
Pour être sûr que les joints déjà introduits
Les crépines à pointe JOHNSON de série
dans le terrain restent bien serrés, il est bon
ont une longueur totale d'environ un mètre, la
de donner au tube supérieur une fraction de
partie crépinée ayant, elle-même, 0,700 m. Leur
tour, avec une clef à griffes, après chaque coup
diamètre extérieur est de 60 mm.
de masse ou de mouton.
Elles sont terminées, en haut, par un file- L'étanchéité d'une colonne de tubes est une
tage mâle de 2 " gaz. condition importante de la réussite des opéra-
L'ouverture — intervalle entre deux spires tions d'essais de nappes et de mesure des dé-
consécutives — est généralement de 0,25 mm bits, comme nous le verrons plus loin.
18
FONÇAGE (Mode opératoire) Il y a lieu, à chaque adjonction de tube, de
contrôler la verticalité du tubage au moyen d'un
fil à plomb, tenu à bout de bras, en opérant
dans deux directions perpendiculaires.
19
6
Nature Difficultés Avancements Sons Rebondissements Résistance
des terrains des coups à la rotation
Argile tendre ' Forage facile Rapides Lourds Nuls Faible, mais
et humide continue
Argile dure Forage difficile Lents Nuls Fréquents Considérable
et résistante mais réguliers
Sable fin Forage difficile Variables Nuls Fréquents Insignifiante
Sable grossier Forage facile Irréguliers Lourds Nuls Rotation facile
s'il est saturé accompagnée
d'eau d'un crissement
de sable
Gravier Forage facile Irréguliers Lourds Nuls Rotation
irrégulière
accompagnée
d'un crissement
de sable
Galets et blocs Forage souvent Faibles ou nuls Sonores Souvent, Varie selon
impossible la masse •la nature de
et le tube la formation
rebondissent située au-dessus
ensemble
Le tableau ci-dessus donne une idée des on peut avoir une idée de la productivité ins-
interprétations qui peuvent être ainsi faites. tantanée de la couche et apprécier son débit.
La pénétration de la pointe dans une forma- On peut aussi essayer l'ouvrage en y ver-
tion aquifère est généralement indiquée par un sant de l'eau.
accroissement brusque de l'avancement qui
passe souvent à 15 cm par coup. Si la pointe se trouve dans des sables secs,
toute l'eau introduite partira dans le terrain.
Cependant, si la formation aquifère est cons-
tituée par des sables fins, l'accroissement de Si elle se trouve dans des sables aquifères,
l'avancement peut rester faible ou parfois nul. l'eau ajoutée s'infiltrera aussi dans le terrain,
mais seulement jusqu'au niveau statique.
NIVEAU STATIQUE
Dans ce dernier cas, ouvrage productif, la
Lorsqu'on suppose que la pointe se trouve quantité d'eau qui peut être ajoutée en régime
dans la formation aquifère, on arrête le battage continu et en un temps donné sans que le ni-
et l'on descend une sonde lestée dans le tuba- veau soit modifié, donne une idée du débit
ge pour mesurer la cote du niveau statique de qu'on pourra obtenir par pompage, car il est
l'eau. admis que les sables saturés absorbent l'eau
Si ce niveau se trouve au-dessus du sommet avec un débit analogue à celui qu'ils peuvent
de la crépine et à moins de 6 mètres de la sur- fournir par pompage.
face, on peut procéder aux essais de la nappe.
Quelquefois, la remontée ou la descente de
la colonne, sur une hauteur de 30 cm ou plus,
ESSAIS DE DÉBIT
expose une plus grande longueur de crépine à
En montant directement l'aspiration d'une la couche acquifère et permet d'améliorer quel-
pompe sur le sommet de la colonne de tubage que peu le débit.
20
4
DÉVELOPPEMENT Manœuvrer à la main, rapidement, de haut
en bas et inversement cette colonne en pla-
Même si l'emplacement du forage est opti- çant le pouce sur l'extrémité supérieure lors-
mum et si la formation est exactement exploitée qu'on la soulève, et en le retirant lorsqu'on
en profondeur par une position correcte de la l'abaisse.
crépine par rapport à la couche, l'ouvrage peut,
parfois, ne rien produire ou produire très peu Un jet de boue se produira à chaque mou-
au premier essai, car les sables situés autour vement de descente et les sédiments seront
de la crépine en obstruent plus ou moins l'ou- ainsi évacués.
verture, alors que d'autres éléments plus fins
ont pu aussi pénétrer à l'intérieur. 4° - Brancher sur la même colonne 3 / 4 "
le refoulement d'une pompe et l'injection d'eau
Il y a lieu de nettoyer la crépine et de dé- sous pression expulsera les sédiments par l'in-
placer les fines particules en procédant à une tercolonne.
opération de développement.
Plus tard, nous reviendrons beaucoup plus Lorsqu'on aura convenablement nettoyé la
longuement sur cette opération très importante crépine et stabilisé la formation adjacente, on
sur un forage d'exploitation, mais nous croyons pourra tester à nouveau l'ouvrage en procédant
utile de traiter ici des procédés quelque peu à d'autres essais de débit.
artisanaux propres à ce type d'ouvrage.
21
pompe, à main ou mécanique, un débit pouvant On cite aux USA, dans l'OKLAHOMA, deux
atteindre — selon les nappes — 6 à 12 mètres groupes comprenant chacun vingt colonnes à
cubes-heure pour une seule pointe. pointe et produisant au total 260 mètres cubes-
heure.
On oublie parfois qu'on peut, avec ce simple
outillage, tirer autant d'eau d'une formation
Les colonnes sont reliées entre elles au
qu'on en obtiendrait avec un puits maçonné de
sommet par un collecteur d'aspiration compor-
grand diamètre dont le coût est hors de propor-
tant, pour chaque colonne, un robinet de sec-
tion avec celui d'une telle installation.
tionnement, parfaitement étanche. On doit évi-
ter absolument toute rentrée d'air sur l'instal-
Chacun connaît les exemples de nombreux
lation, tous les raccords et les joints doivent
puits maçonnés descendus parfois à de gran-
être rigoureusement étanches pour éviter tout
des profondeurs et restés stériles.
désamorçage intempestif de la pompe.
22
Ainsi les ouvrages permettront de descen-
dre le niveau de l'eau sur toute l'étendue de la
zone à assécher.
B. - FONÇAGE PAR INJECTION
*
**
23
Pour l'injection, l'eau sous pression fait des- Dans une certaine mesure, le fonçage
cendre le tiroir qui obstrue les lumières du tube par percussion se prêterait un peu mieux
central et passe uniquement par le sabot cré- à la reconnaissance de cette dernière
nelé, créant l'effet de lance recherché. catégorie de terrains.
24
LE PRINCIPE redoubler d'attention pour ne pas risquer de
bloquer la ligne de sonde dans le trou en cours
Un outil, monté au bout d'une ligne de sonde d'exécution.
(tiges et masses-tiges creuses), est animé d'un
Bien d'autres observations peuvent aussi
mouvement de rotation de vitesse variable et
être faites sur le comportement de la boue et
d'un mouvement de translation verticale accom-
nous verrons aussi qu'elle peut, si l'on n'y
pagné d'une pression verticale (poids ou pres-
prend garde, fausser les résultats d'un forage
sion d'un vérin hydraulique ou pneumatique).
d'eau.
Une boue, dont la composition et la consis- Dans certaines applications, la boue est
tance sont fonction du terrain rencontré, cir- remplacée par de l'air comprimé qui, cepen-
cule à l'intérieur des tiges et de l'outil, lui-même dant, ne permet pas, bien entendu, de consoli-
muni d'évents, et provoque la remontée au sol der les parois.
des déblais (cuttings) détachés du fond par
cet outil. LA MACHINE
Par contre, une perte de boue, ou perte de Ainsi on trouve, montés sur un châssis,
circulation, indique que l'outil se trouve dans constitué par un skid ou un camion, les orga-
une zone très perméable, parfois karstique, sou- nes suivants :
vent aquifère, mais elle, oblige le sondeur à — derrick ou mât,
25
— treuil, généralement à plusieurs tambours gation du terrain au fond et accélère l'avance-
et cabestans, ment de l'outil, en même temps qu'il refroidit
— table ou mandrin de rotation, et lubrifie les parties actives et les roulements.
— pompe à boue ou compresseur d'air,
— un moteur thermique ou électrique (c'est
LE MODE OPÉRATOIRE
parfois le moteur du camion qui actionne
tous les mouvements),
Pour le forage, proprement dit, nous ren-
— tête de circulation (ou d'injection), voyons le lecteur au chapitre « EXECUTION »
— tige carrée ou kelly cannelée pour l'en- (voir p. 3 8 ) .
traînement de la ligne de sonde,
— ligne de sonde - tiges et masses-tiges Nous attirons cependant son attention sur
(drill collars), les points suivants :
26
•circulation. Il faudra en tenir compte au mo- indispensable de mentionner la composition de
ment de l'analyse. la boue au moment du prélèvement.
Il n'en est pas de même pour le forage au Si l'on travaille au rotary, les matériaux re-
battage qui procure un échantillonnage nette- montés du fond sont hydrauliquement séparés
ment plus représentatif de la formation. Cepen- par le fluide de forage. Les sables fins sont pla-
dant, le prélèvement des échantillons en forage cés souvent au-dessus des éléments grossiers.
au battage nécessite des interruptions de l'avan- Il faudra donc remélanger le tout au moment
cement, la sortie du trépan et l'extraction « à la du fractionnement de l'échantillon comme nous
cuillère » des roches situées au fond, tandis le verrons plus loin.
qu'au rotary, ces interruptions ne sont pas né-
cessaires. Pour avoir une meilleure représentativité de
l'échantillon, il est recommandé de procéder
QUAND DOIT-ON PRENDRE
ainsi :
LES ECHANTILLONS?
Il est toujours préférable de prendre trop — Interrompre l'avancement, l'outil restant
d'échantillons que de regretter d'avoir manqué au fond, et laisser la rotation et la circulation
de prélever les plus intéressants. jusqu'à ce que la boue sorte claire et ne con-
tienne plus de cuttings.
Voici le programme minimum :
1 - Prendre un échantillon dès que l'on ren- — Reprendre alors l'avancement et recueil-
contre une formation aquifère. lir tous les cuttings produits par la zone forée
pendant cette opération.
2 - Prendre un échantillon chaque fois qu'ap-
paraît, en forage, un changement de ter- — Bien noter les deux cotes du début et
rain ou bien, si l'on n'observe pas de de la fin de l'opération, par exemple : de 21 m
changement, prendre un échantillon tous à 22,50 m. Ces deux cotes seront mentionnées
les 2 mètres environ. sur l'étiquette identifiant l'échantillon.
27
4
raclant bien jusqu'à la tôle, pour être certain 2° - CAROTTAGE
de ne pas avoir laissé les éléments les plus fins.
2a - CAROTTAGE MECANIQUE
Rassembler les prises en un tas.
Il s'agit de découper, dans la formation, un
cylindre appelé carotte, de le détacher de la
Si le volume de ce tas correspond aux pré-
masse et de le remonter à la surface avec gran-
visions (3 décilitres environ), l'opération est
de précaution, en évitant de le modifier ou de
terminée. l'altérer au contact des parois.
Si le volume est supérieur, l'étaler à nou- Nous avons réservé tout un chapitre à cette
veau et faire un autre quadrillage et un autre très importante question (voir p. 95).
prélèvement, etc.
L'examen des carottes, surtout en terrains
très fissurés, caverneux ou karstiques, permet
S'il est inférieur, il faut le remettre avec le
d'apprécier l'hydraulicité de telles couches, de
reste, remélanger le tout et recommencer qua-
définir l'étage géologique de la formation et de
drillage et prélèvement en augmentant la quan-
comparer l'échantillon avec d'autres provenant
tité prise dans chaque case.
d'ouvrages exploités afin d'en tirer toutes con-
clusions utiles pour l'équipement du forage en
L'échantillon final sera essoré et séché puis
cours de reconnaissance.
placé dans un sac qui sera muni d'une étiquette
comportant les mentions indiquées plus loin. Nous traiterons donc plus loin du carottage
mécanique.
Le reste du prélèvement sera conservé et
placé dans un autre sac étiqueté afin de pou-
voir produire un deuxième échantillon si le 2b - CAROTTAGE ELECTRIQUE
laboratoire le demandait. Par contre, cette opération se situe parfai-
tement dans le cadre de la reconnaissance et
Pour être efficace, l'étiquette doit mention- nous en donnons ici même les buts, la descrip-
ner, au moins, les indications suivantes : tion et l'utilisation pratique.
— nom de l'expéditeur et son adresse com-
Contrairement à son appellation, cette mé-
plète et précise (numéro de téléphone
thode n'a pas pour but l'extraction d'échantil-
éventuellement),
lons carottés.
— nom du forage et sa position géographi-
Sa définition paraît être la suivante : le
que,
procédé permet d'explorer, d'ausculter un fora-
— les deux cotes des niveaux supérieur et ge, non encore tubé, sur toute sa hauteur.
inférieur (par exemple : de 21 à 22,50 m ) ,
Le principe de l'opération est de mesurer
— l'épaisseur de la formation ainsi testée deux grandeurs : le potentiel et la résistivité
(par exemple : de 20 à 35 m ) , électriques des terrains mis à jour par le forage
— la date du prélèvement. de reconnaissance.
28
On sait que le potentiel varie selon la na- L'appareil représenté ici est du type à deux
ture des terrains. En fait, on mesure la diffé- courbes, il trace simultanément, avec un seul
rence de potentiel entre une électrode mobile élément mobile, la courbe de potentiel et celle
descendue lentement dans la colonne de boue de résistivité, et cela en une seule passe, du
qui remplit le forage et une autre électrode haut en bas de l'ouvrage.
fixe reliée à la surface. D'autres appareils, dits à trois courbes, tra-
Un courant électrique est appliqué à ces cent la courbe de potentiel et deux courbes de
deux électrodes et l'on mesure, au sol, les résistivité, l'une verticale et l'autre horizontale,
variations de tension provoquées par les chan- ils sont surtout employés pour les études
gements de terrain aux niveaux successivement géopfïyfeiques à l'usage des prospecteurs pétro-
explorés par l'électrode mobile. liers.
Le premier appareil, à deux courbes, plus
La conductibilité électrique et son inverse,
utilisé en forages d'eau, ne comporte qu'un seul
la résistivité, pour une formation donnée, varient
élément de détection pourvu de deux électrodes
avec la nature, la quantité et la distribution du
et fixé au bout d'un câble électriquement isolé
fluide liquide, eau ou huile, dont elle est im-
et manœuvré par un petit treuil.
prégnée.
Le câble passe sur une poulie de diamètre
Ainsi, théoriquement, l'examen de la courbe calibré qui entraîne une feuille de papier ou
de potentiel devrait nous permettre de situer un film photographique qui se déplace ainsi en
le « toit » et le >< mur » des couches aquifères synchronisme avec le mouvement de l'élément
ou oléifères, donc, leur position dans le ter- mobile dans le forage rempli de boue.
rain ; tandis que l'examen de la courbe de résis-
Les aiguilles enregistreuses des deux appa-
tivité devrait nous renseigner sur la qualité et
reils de mesure tracent donc les deux courbes
l'importance du fluide liquide que contiennent
situées, l'une à gauche, l'autre à droite de
ces couches, donc, pour nous, leur hydraulicité.
l'échelle centrale représentant, avec un coeffi-
En fait, l'interprétation de ces deux courbes cient de réduction constant, la coupe verticale
n'est pas aussi simple. de l'ouvrage.
29
fc
Le double diagramme ainsi obtenu est abso- — Les couches aquifères salées présentent
lument inutilisable pour un opérateur non expé- une faible résistivité et un potentiel négatif
rimenté, il faut le déchiffrer et l'interpréter. important.
Pour cela, de nombreux essais d'étalonnage Les terrains à forte densité ont une très
sont nécessaires dans diverses couches géolo- grande résistivité, généralement plus élevée
giques plus ou moins imprégnées d'eau, salée que celle des formations aquifères douces,
ou non. mais ils présentent à peu près le même poten-
— Les sables aquifères salés ou saumâ- tiel que celui des argiles.
tres sont généralement plus « négatifs » que
les schistes ou les argiles. C'est alors que l'examen des échantillons
•— Les sables saturés d'eau douce peuvent est utile pour lever le doute, bien que la diffé-
être, soit plus « négatifs », soit plus « positifs » rence de résistivité soit déjà un indice précieux
que les formations voisines, etc. pour l'identification des roches denses, compac-
tes et, par conséquent, peu aquifères, par rap-
La courbe de potentiel donnera une idée port à celle des argiles.
de la nature géologique des couches et fixera,
grâce à l'échelle verticale, leur position dans Les formations aquifères saumâtres offrent,
le forage. en général, un potentiel et une résistivité de
valeurs moyennes.
La courbe de résistivité nous renseignera
sur la teneur en eau de ces couches. Il n'est pas possible d'obtenir un diagramme
correct dans un forage sec, surtout pour ce
qui est de la courbe de potentiel.
L'interprétation du « log » est bien la con-
naissance la plus difficile à acquérir dans cette
opération de carottage électrique. Il convient, au préalable, de remplir lo trou
d'eau ou de boue. Pourtant, si cela n'est pas
Elle n'est, non plus, ni très précise, ni possible — terrains trop perméables — il existe
très exacte, elle peut aussi varier quelque peu des électrodes spéciales qui peuvent être mi-
avec les opérateurs, mais, malgré ces réserves, ses directement en contact avec les parois.
non négligeables, certes, le procédé permet de 'V.
lever une grande partie du doute qui caractérise Tout cela peut paraître un peu compliqué
le métier de sondeur. et l'on doit conclure qu'il vaut bien mieux con-
fier l'exécution et l'interprétation d'un carot-
Grâce à lui, nous pouvons nous faire une tage électrique à une entreprise spécialiste de
idée de la position et de la puissance des cou- prospection géophysique.
ches traversées par le forage de reconnais-
sance. Cette méthode, on le voit, est néanmoins
de première importance, elle est de plus en
Voici, à titre d'exemples, quelques conclu- plus employée par les Services officiels char-
sions générales : gés de la recherche et de la création des ouvra-
— Les formations argileuses ont une faible ges de production hydraulique. Elle conditionne
résistivité. la fixation des caractéristiques et des dimen-
— Les formations, aquifères douces, sables, sions en diamètres et en profondeurs des élé-
grès, graviers, ou calcaires ont une résistivité ments de l'équipement tubulaire des ouvrages,
élevée et un faible potentiel qui peut être, soit tubes de soutènement, cimentation, tubes de
positif, soit négatif, par rapport à celui des captage, crépines, massifs auxiliaires de gra-
schistes. vier, etc.
30
3. - MESURE DE LA PERMEABILITE Si le morceau, découpé sur la carotte, est
fissuré ou karstique, l'essai peut indiquer une
Nous avons, aux pages 4, 5 et 6, donné les perméabilité importante, alors que, autour de
définitions et renseignements théoriques con- lui, la roche en place peut fort bien être beau-
cernant la perméabilité. coup moins fissurée et moins perméable.
Parce que les méthodes de mesure s'effec- La condition inverse est tout aussi valable.
tuent, généralement, sur les sondages de recon- Ainsi, le morceau prélevé est rarement re-
naissance, nous croyons utile de traiter, ici mê- présentatif du milieu qu'on veut « tester ».
me, des procédés employés, d'autant que- le
résultat de ces mesures constitue l'un des 2. Détermination, par le calcul,
meilleurs éléments à prendre en considération
pour établir le programme d'équipement et
d'après la courbe granulométri-
d'exploitation de l'ouvrage en cause. que, de la perméabilité d'un
La meilleure méthode sera traitée à la fin
échantillon de terrain
de ce chapitre, mais, pour mieux l'expliquer et Il existe plusieurs formules (Hazen, Slichter)
le comprendre, nous parlerons d'abord des au- qui aboutissent au calcul du coefficient de per-
tres méthodes. méabilité.
Il faut bien dire que les résultats varient
1. Mesures, en laboratoire, de la considérablement selon les formules employées,
à tel point qu'il paraît sage de ne pas trop
perméabilité des échantillons compter sur l'efficacité de cette méthode.
carottés
Les échantillons à essayer sont obtenus par
3 Méthode de LUGEON
carottage mécanique sur des roches plus ou Le but de cette méthode est, surtout, de
moins dures ou compactes. vérifier et déterminer l'étanchéité d'une certaine
La carotte est ramenée aux dimensions re- tranche d'un trou foré.
quises pour l'appareil de mesure — perméamè- On injecte de l'eau sous pression dans la
tre — dans lequel elle est placée sous les con- tranche à essayer, au moyen d'un tube débou-
ditions fixées de pression (charge hydraulique) chant sous .un obturateur ou bien entre deux
et de température. obturateurs qui limitent cette tranche, en haut
On mesure, dans un temps donné, !e volu- et en bas.
me d'eau qui traverse l'échantillon. Le mode de construction et l'efficacité des
On en déduit la valeur du coefficient de obturateurs conditionnent la valeur des résul-
perméabilité. tats.
Nous ne décrirons pas les appareils, ni les On envoie de l'eau sous une pression cons-
méthodes, mais nous observerons que, si le tante de 10 bars et on mesure le volume d'eau
résultat est incontestablement précis et exact introduite en une minute.
pour l'échantillon lui-même, il n'y a que peu Une unité LUGEON correspond à l'absorp-
de raisons pour que ce résultat s'applique à tion de 1 litre par mètre de forage sous ces
la masse de la roche en place dans laquelle il conditions, elle équivaut à une perméabilité de
a été prélevé. 7
1 0 mètres/seconde, environ.
En effet, l'échantillon, détaché de son mi- Cette méthode est peu employée en forages
lieu, ne se trouve plus dans les conditions de d'eau, elle est d'une réalisation assez délicate
pression, de forces adjacentes et de tempéra- et peut provoquer des risques d'éboulements
ture qui étaient primitivement les siennes et importants, de plus, elle ne peut concerner
qui sont, pratiquement, impossibles à évaluer. qu'une faible tranche de l'ouvrage.
31
de ces valeurs entre elles permet de situer en
4. Méthode de LEFRANG-MANDEL
profondeur la position de l'aquifère et de choisir
Le procédé donne la valeur du coefficient de la couche, ou les meilleures couches à exploiter,
perméabilité au fond d'un forage de reconnais- ce qui constitue bien l'objectif essentiel d'un
sance en cours d'exécution. forage de reconnaissance.
Il consiste, connaissant le niveau statique de D'autre part, la connaissance, même appro-
l'eau dans l'ouvrage, à surélever ce niveau par fondie, du coefficient de perméabilité de la zone
une surcharge faible et rigoureusement cons- choisie donne une indication sur la productivité
tante constituée par un apport d'eau. escomptée de l'ouvrage en cours d'exécution,
Connaissant la valeur H de cette surcharge ce qui permet d'apprécier s'il convient, ou non,
(différence de niveau au-dessus du niveau sta- de poursuivre les travaux, ou bien s'il y a lieu
t i q u e ) , il suffit de mesurer le débit Q de l'eau d'en modifier les caractéristiques de section et
injectée pour obtenir le coefficient de perméa- de profondeur.
bilité correspondant au fond du trou, soit K.
La formule est la suivante : — PRÉPARATION DE LA ZONE A ESSAYER
K = Q/CH Puisqu'il s'agit de mesurer la perméabilité
K - en mètres/seconde, d'une petite tranche, au fond du forage, il est
Q - en mètres cubes/seconde, nécessaire de ne pas modifier la structure natu-
relle du terrain en cet endroit.
H - en mètres
C - est un coefficient qui tient compte de Le meilleur mode opératoire est le suivant :
la forme de la poche ou cavité au fond Pour un forage de reconnaissance exécuté
du trou. au rotary, il faudra forer à l'eau claire un à
S'il s'agit d'un forage tubé jusqu'au fond, deux mètres avant d'atteindre la zone à tester
le fond étant plat, on a : et, si le terrain ne se tient pas suffisamment, il
C = 2 D. faudra poser un tubage provisoire, de diamètre
intérieur D, jusqu'au fond.
D - diamètre du forage en mètres.
D'autres formules doivent être employées On introduit alors dans le tube une quan-
selon que le fond a la forme d'une sphère, d'une tité de gravier suffisante pour remplir, sans tas-
demi-sphère, ou d'un ellipsoïde de révolution. sement, toute la tranche à essayer et même
la dépasser de 10 à 20 centimètres au-dessus.
Il importe que le terrain à essayer soit dé-
barrassé de toute trace de boue. Le tube est ensuite remonté d'une hauteur
égale à celle de la zone à essayer, soit sur la
hauteur L. Le gravier est donc directement en
contact dans cette zone avec le terrain à es-
5. Appareil de M. BRILLANT
sayer.
(Brevet SOLETANCHE)
La granulométrie du gravier à employer pour
La méthode s'applique tout spécialement maintenir les parois doit être aussi « uniforme »
aux forages de reconnaissance pour l'eau. que possible, au voisinage de 4 à 5 fois le cali-
Elle permet de « tester », point par point, les bre du terrain correspondant à l'ordonnée 70 %
de la courbe obtenue selon les indications don-
différentes couches d'un terrain en cours de
nées en page 8.
forage, au fur et à mesure de l'approfondisse-
ment de celui-ci. La section du forage dans la zone à tester
Même si les valeurs absolues de la perméa- n'est pas imposée puisque, nous le verrons, les
bilité indiquées pour les différentes couches ne mesures se font au-dessus, dans le tubage, à
sont pas rigoureusement exactes, la relativité la cote du niveau de l'eau.
32
t P , M
Niveau M&tique
Altveau rabattu
7ûba£e
de section S
de sectionS
âv&nt immersion
Ì
\¥ Cloche '•• Mode opératoire
immergée
Comme l'opération comporte des tubages et L'ingéniosité du procédé réside surtout dans
des détubagès à chaque zone à essayer, on le fait que l'appareil qui contrôle la remontée
recommande l'emploi de tubes filetés à mi-épais- est le même que celui qui a provoqué le rabat-
seur, sans manchons, afin que l'extraction des tement et qu'il se trouve déjà dans le tubage
colonnes soit plus facile et que, à l'intérieur, d'essai, dès le début de cette remontée, pour
rien ne gêne les mouvements de matériel. enregistrer et transmettre au sol les toutes pre-
mières phases du mouvement.
Lorsqu'une mesure aura été faite, la colonne
retirée, il sera facile de reforer le gravier intro- Une cloche-flotteur est descendue dans le
tubage, suspendue au câble de manœuvre par
duit et de poursuivre le forage.
une bille qui ferme, de l'intérieur, l'orifice su-
périeur.
— DESCRIPTION ET PRINCIPE DE L'APPAREIL
Dès que la cloche touche l'eau, le câble
mollit, la bille descend, laissant sortir l'air,
ce qui permet d'immerger complètement l'en-
semble.
33
Si S est la section du tubage de diamètre la remontée, et le chemin parcouru, E', pendant
intérieur D, la valeur de ce rabattement est le même laps de temps d'une deuxième période
égale à M / S . commençant T secondes après le début de la
La remontée du niveau succède immédiate- première.
ment à la phase de rabattement, sous l'influence La méthode est basée sur celle de LEFRANC-
de la pression de la nappe et en fonction, pré- MANDEL, brièvement exposée à la page 32.
cisément, de la perméabilité du terrain dans la La formule de base de cette méthode est :
zone d'essai qui, seule, à travers le gros gra-
K = Q/CH.
vier, alimente le tubage.
Nous avons donné les significations des let-
C'est l'examen de ce mouvement de remon-
tres de cette formule et nous savons que C est
tée du niveau et de la cloche qui l'accompagne
un coefficient variable selon la forme de la
qui permet, précisément, de mesurer la perméa-
poche dans laquelle on mesure la perméabilité.
bilité de cette zone.
Les étalonnages exécutés sur de nombreux
Il suffit, pour cela, d'enregistrer le mouve-
ouvrages ont permis de considérer la zone à
ment de remontée de la cloche ou, ce qui re-
essayer, préparée comme indiquée plus haut,
vient au même, de descente du contrepoids M.
comme un ellipsoïde de révolution dont le grand
A cet effet, un papier est enroulé sur un axe est égal à la hauteur de cette zone, soit L,
tambour solidaire de la poulie. Un stylet, com- et le petit axe est égal au diamètre intérieur
mandé électriquement par un mécanisme d'hor- du tubage d'essai, D.
logerie, trace des « tops » à des intervalles de
Mandel a donné, dans le cas de l'ellipsoïde
temps égaux entre eux, sur ce papier.
de révolution, la formule à employer pour obte-
La distance entre deux tops consécutifs va-
nir la valeur du coefficient C.
rie selon la vitesse de remontée du niveau.
Pour simplifier, nous ne citerons pas cette
Au début du mouvement, la remontée est formule, mais le calcul aboutit à celle qui suit :
rapide, les intervalles sont grands, la vitesse
se réduit progressivement avec le temps, les
K = log —
intervalles sont de plus en plus faibles et, quand
le niveau statique initial est atteint, les tops se CT E'
superposent. K = coefficient de perméabilité (vitesse en
mètres/seconde),
L'interprétation se fait, directement, sur la
feuille de papier retirée du tambour et qui est S = section du tubage en mètres carrés,
reproduite ci-dessous. C = coefficient de « poche » en mètres,
On mesure, sur ce diagramme, le chemin E et E' = en millimètres.
parcouru, E, pendant la première période d'un T = en secondes, intervalle entre le début
certain nombre de secondes, vers le début de des périodes E et E'.
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 t 1 1 1 1 1 t 11 "M 11 ! 1 M 1 1 I 11 1 lllllIIIIUIIIlilî
E
(millimètres) (mi/ltmètnesj
34
Comme on utilise pour les essais les mêmes Beaucoup plus que la valeur absolue du
tubages, on peut facilement tracer pour les coefficient de perméabilité indiqué par le pro-
tubes de diamètre,D, les valeurs du coefficient cédé sur telle portion d'un forage, c'est la com-
C en fonction de diverses longueurs L de la paraison du résultat avec ceux obtenus en d'au-
zone à essayer sur une courbe obtenue par tres points du même ouvrage, ou bien en d'au-
application de la formule de Mandel. tres terrains, par le même équipement et le
même opérateur, qui constitue la valeur et le
Ainsi, le calcul de K se fait très rapidement. remarquable intérêt de la méthode.
L'appareil conçu par M. BRILLANT, Ingénieur On peut dire que l'appareil BRILLANT per-
à la Société SOLETANCHE, constitue, on le met, avec une efficacité au moins égale à celle
v o i t , un moyen simple pour mesurer sur place, obtenue avec le carottage électrique, de «< tes-
in situ, le coefficient de perméabilité d'une ter » les différentes couches d'un terrain aqui-
zone donnée d'un terrain en cours de forage fère en cours de forage de reconnaissance et
de reconnaissance. d'en tirer les enseignements prévisionnels sur
les caractéristiques de l'ouvrage — choix des
On remarquera que la même méthode peut
zones à capter — et même sur sa productivité,
fournir sur un forage d'exploitation, complète-
par comparaison avec les résultats réellement
ment équipé et terminé, la valeur du coefficient
obtenus sur d'autres ouvrages testés par cette
de perméabilité du terrain ou des terrains mis
méthode et mis en exploitation.
en production par cet ouvrage, et fournissant
une capacité spécifique (page 3) donnée.
35
de la perte de l'ouvrage si la cuillère se trouve
E. - ESSAIS DES COUCHES emprisonnée sous l'éboulement.
Selon l'hydraulicité des couches ainsi recon- En laissant le trou plein de boue, on pourra
nues en position et en puissance, nous pourrons alors descendre une colonne de tubes ainsi
décider d'exploiter une ou plusieurs couches, constituée, du haut vers le bas :
d'en éliminer certaines, ou même, avant d'en-
— tubes pleins du sol jusqu'à la console,
gager des frais importants sans résultat appré-
— une large collerette soudée à la base de
ciable, d'arrêter complètement les travaux sur
ce premier tronçon et munie, sur sa face
cet ouvrage.
inférieure, d'un épais joint annulaire,
packer, constitué par des matériaux plas-
Si le forage de reconnaissance n'a rencontré
tiques. Le diamètre extérieur de ce pa-
que des formations compactes, se tenant bien,
cker doit être un peu plus faible que le
on peut, sans risque sérieux, alléger la boue
diamètre de la partie élargie.
en injectant de l'eau dans l'ouvrage au bout
Le packer prendra appui sur la con-
du train de tiges descendu au fond du trou.
sole (ou épaulement),
— tubes perforés, ou crépine hélicoïdale,
Avec une « cuillère », élément de tube muni
depuis celle-ci jusqu'au fond de l'ouvrage.
d'un clapet de pied, solidement accrochée au
bout d'un câble, nous pouvons puiser l'eau qui
Il est alors possible d'extraire de l'intérieur
s'y trouve et observer d'abord si le niveau ainsi
de la colonne d'essai la boue qui s'y trouve
rabattu a tendance à remonter sous l'influence
et de procéder comme précédemment.
de l'eau fournie par la, ou les formations.
36
et ainsi de suite, pour essayer successivement Plus simple, ce procédé impose le reforage
toutes les couches. complet si les essais aboutissent à la décision
d'exploiter l'ouvrage.
Pour connaître le débit, nous avons besoin
d'apprécier les niveaux. Enfin, il existe toute une série d'appareils
commandés hydrauliquement ou mécanique-
ment et dénommés testers ou packers qui per-
Il existe plusieurs moyens simples et pra-
mettent d'opérer directement, sans tubage, sur
tiques que nous décrirons au chapitre des essais
de pompage sur le forage d'exploitation' (pa- les parois du forage. Leur principe est de pro-
ge 145). voquer sur une garniture élastique une aug-
mentation de diamètre pendant le temps néces-
saire aux mesures. On dispose un ou deux
Nous pouvons faire baisser le niveau dans obturateurs de ce type et, dans l'intervalle entre
le tube d'essai, soit par pompage, soit par cuil- deux packers, ou entre un packer et le fond,
lérage et mesurer le temps nécessaire à la on effectue, au moyen du tube central, les I
remontée du niveau à sa position initiale : essais hydrauliques d'une ou plusieurs cou-
niveau statique. On calcule le volume de l'eau ches.
remontée à l'intérieur du tube, ce qui permet
d'obtenir la capacité spécifique de l'ouvrage et
Ces appareils sont couramment utilisés en
d'apprécier si les couches, ou seulement partie
forages pétroliers. Leur construction varie sen-
d'entre elles, méritent d'être exploitées.
siblement selon les marques et nous ne pou-
vons nous étendre sur leur fonctionnement.
Une remarque : à la fin de chaque essai, pour .
retirer la colonne, il est recommandé de rem- **
placer l'eau de la formation située à l'intérieur
du tubage par une boue analogue à celle restée
dans l'espace annulaire et introduite par le fond
CONCLUSION
au bout des tiges. L'extraction de la colonne
pourra se faire facilement sans inconvénient
Telles sont, bien que sommairement expo-
pour la tenue des parois du forage.
sées, les opérations d'exécution et d'interpré-
tation des forages de reconnaissance.
Nous devons noter que les résultats obtenus
par cette méthode ne donnent qu'une approxi- Les renseignements qu'ils permettent de
mation des performances de l'ouvrage. recueillir vont nous servir à établir notre pro- |
gramme d'exécution, d'équipement et d'essai de
Ils sont, de toute manière, inférieurs à cel- l'ouvrage d'exploitation. j
les-ci, car le débit final ne pourra qu'être amé-
lioré par I elargissage et surtout par le dévelop-
pement qui restent à effectuer pour mettre le
forage en exploitation.
37
4 - EXECUTION
Choix de l'équipement tubulaire :
tubes et crépines
38
Zr Cote du
R Gttedu
gtatitfue
dépression
Courbe H. JUxjrb-Sde
ribàHptTierrt Rabattement ntlukttenttnt
flivtèU en
Hivttu en
H I I \C*Uch& intb0Mnà*blf
£paiucvr det Sables
sttunfs ///// '////* ////////////////sX-jf/////////F////s/t/ss//*
Avant- pomp-éÇt
BpSÎSSCur dti
sait/es *<juifere>s
39
LE CHOIX DES TUBAGES Résistance à la traction
Les tubes les plus usités sont classés selon
les normes API (American Petroleum Institute)
Diamètres
et sont fournis par les aciéries, en longueurs
Le choix des diamètres d'une colonne est variant entre 4 et 10 mètres.
souvent conditionné par l'encombrement de la
pompe, et celui-ci est fonction du débit. Ils sont en acier étiré, sans soudure, sans
renflement, filetés extérieurement et raccordés
Il est recommandé de laisser un pouce de entre eux par manchons filetés extérieurs.
jeu entre pompe et tubage.
Pour protéger les filetages, ils sont munis
Le diamètre intérieur sera donc, environ, de bagues de protection. Il sera nécessaire de
5 centimètres plus grand que le diamètre exté- n'enlever ces bagues qu'au moment de la mise
rieur de la pompe. en place des tubages dans le forage.
Le diamètre extérieur sera fonction des con- Le soin des filetages, nettoyage et graissage
traintes mécaniques, comme nous allons le méticuleux, est de première importance, beau-
voir. coup d'avaries peuvent ainsi être évitées pen-
dant la manœuvre des colonnes.
Compte tenu des dimensions des groupes
électropompes à moteur immergé, couramment Dans chaque diamètre, il existe plusieurs
utilisés en forages d'eau, nous avons dressé le qualités d'acier, dénommées nuances ou grades,
tableau suivant qui permet de choisir les dia- qui se traduisent par des charges de rupture
mètres intérieurs d'après les débits prévus. à la traction variant entre 28 et 70 kg par milli-
mètre carré de section.
40
Voici pour les quatre nuances d'acier les va- Avec un clapet de pied ou un bouchon, la
leurs de la limite élastique et de la charge de colonne serait allégée de 12 kg au mètre et
rupture en kilogs par millimètre carré de sec- pourrait être descendue à
tion.
17,25
2 600 X - = 8 500 m.
17,25-12
Nuances (ou grades) Mais si le clapet ou le bouchon ne sont plus
F. 25 H. 40 J. 55 N. 80 étanches, le risque de rupture est considérable.
6
2 600 X — = 3 100 mètres La pression hydrostatique centripète d'une
5 colonne annulaire de boue de densité 1,3 est
si la colonne est ouverte à la base. de 1,3 kg sur 10 mètres par centimètre carré.
41
Il n'y a donc aucune limite de profondeur Il n'en sera pas de même pour les crépines,
pour une colonne de 4 1/2", alors qu'une colon- comme nous le verrons plus loin.
ne de 13 3/8", d'épaisseur 8,38, risquerait d'être
écrasée à une profondeur de La flexion serait à craindre si l'on descen-
dait une colonne dans un forage présentant une
70 X 10 C A n_ très forte déviation à un endroit donné, mais
= 540 mètres.
dans ce cas, la descente du tubage ne serait
1,3
pas possible.
Résistance aux efforts
d'éclatement On peut donc dire que les deux risques de
(pression intérieure centrifuge) flambage et de flexion ne sont pas à redouter
pour les colonnes de tubage en forages d'eau.
La formule est la suivante :
2
P = , en k g / c m
D
P = pression critique intérieure centrifuge. Dimensions et poids
e = épaisseur du tube en centimètres.
des tubes (casings) API
R = résistance du métal en kilogs par cen-
timètre carré (environ 60 % de la limite
élastique).
Epais- Diamètres Poids
D = diamètre intérieur en centimètres. Diamètres extérieurs
seurs intérieurs moyen au
(Pouces) (milli- (milli- (milli- mètre avec
Dans la pratique, les tubes sont essayés mètres) mètres) mètres) manchons
en usine aux pressions internes limites sui- (kilog.)
vantes :
4 1/2 114,30 5,20 103,90 14,10
2
Nuance H. 40 - de 45 k g / c m pour les tubes 6,35 101,60 17,25
» 7,35 99,60
de 20" à 126 kg pour les tu- 20,10
bes de 4 1/2". 6 5/8 168,30 6,22 155,86 25,30
2
Nuance J . 5 5 - de 128 k g / c m pour les tubes » 7,32 153,66 29,75
de 16" à 204 kg pour les tu- m 8,94 150,42 35,70
•'y
bes de 4 1/2". 7 177,80 6,91 163,98 29,75
» » 8,05
2
Nuance N. 80 - de 196 k g / c m pour les tubes 161,70 34,20
» 9,19 159,42
de 13 3/8" à 211 kg pour les 38,70
tubes de 9 5/8" et plus pe- g 5/8 244,50 7,14 230,22 43,60
» 8,94
tits. 226,62 53,50
» B 10,03 224,44 59,50
Sauf cas accidentel imprévisible, ces pres- 3
13 /8 339,70 8,38 322,94 71,40 -
sions ne sont jamais atteintes en forages d'eau. » » 9,65 320,40 81,10
10,92 317,86 90,75
Résistance au flambage
et à la flexion
Le flambage pourrait se produire si une co- Ce tableau ne comporte que les cinq séries
lonne « posait » sur le fond ou sur un obstacle les plus couramment utilisées en forages d'eau
quelconque en cours de descente, mais comme et, dans chaque série, trois épaisseurs seule-
le tubage se trouve toujours dans un trou d'un ment. Il existe bien d'autres dimensions en dia-
diamètre à peine plus grand, le risque est peu mètres et en épaisseurs, on les trouvera dans
fréquent et peu important. les catalogues des aciéries.
42
Les pertes de charge Ces coefficients s'appliquent aussi bien à la
peuvent causer des problèmes pour les forages capacité spécifique (page 3) qu'au débit global
profonds. de l'ouvrage.
On trouvera hors textes, aux pages 40-41, Par exemple, si un forage tubé en 300 mm
un diagramme donnant les pertes de charge, a une capacité spécifique de 14 mètres c u b e s /
pour les diamètres de 50, 100, 150, 200, 250, 300, h e u r e / m è t r e , le même forage, s'il était tubé en
400 et 500 millimètres, en millimètres par mètre 600 m m , n'aurait qu'une capacité spécifique de
de longueur de tubes, en fonction des débits 14X1,12, soit environ 15,7 mètres cubes/heure
jusqu'à 1 000 mètres cubes/heure et les cour- par mètre, en augmentation de 12 % seulement,
bes des vitesses de 0,50, 1, 1,50, 2 et 2,50 alors que le poids de ce tube, pour une même
mètres/seconde de l'eau dans ces tubages. épaisseur, serait environ double de celui de la
colonne de 300 m m .
Les courbes ont été établies d'après la for- Cela ne veut pas dire qu'il n'est jamais inté-
mule de de PRONY : ressant de forer et tuber plus gros.
Le tableau ci-dessous, obtenu par une série Seul intervient, dans ce cas, en dehors du
d'essais aux USA, donne les rapports entre les débit, l'incidence des pertes de charge dans la
débits qu'on peut obtenir, toutes autres choses crépine et le tube d'extension qui la surmonte.
égales, sur les mêmes ouvrages, en passant
d'un diamètre à l'autre. Sur ce chapitre de l'équipement tubulaire, il
nous reste à définir la longueur et la position
des tubages et des crépines des colonnes de
captage en fonction de la nature, la position et
l'épaisseur des couches aquifères.
Diamètres
des
colonnes D 2D 3 D 4D 6D 8D
*
Débits Q 1.12Q 1.19Q 1.25Q 1.35Q 1.43Q **
43
4
Longueur des colonnes PROFONDEUR TOTALE DU FORAGE
de soutènement
On a intérêt à pousser le forage jusqu'au
A moins qu'on ne descende une seule co- mur de la couche aquifère la plus basse décou-
lonne, du sol au bas de la zone de captage, verte par le forage de reconnaissance, pour les
comportant en haut un tubage plein et, en bas, deux raisons suivantes qui, toutes deux, influent
la crépine, l'opération consiste à tuber du sol sur le débit :
jusqu'au toit de la couche aquifère supérieure. — on mettra ainsi toute la couche en pro-
duction,
Cette colonne sera généralement cimentée
et comportera souvent une rondelle de suspen- — on pourra, au pompage, rabattre au maxi-
sion pour recevoir le tube et la crépine (p. 123). mum le niveau de l'eau.
*
** LONGUEUR ET POSITION
DES CREPINES
44
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crtpinaÇe de I'aquifère
G3S d'un forjty? artésien de <4 ISO "X, en terrain homo^ne.
45
la courbe la plus « à pic » sera la plus perméa-
ble ; en effet, cet échantillon est le plus « uni- 1
forme », et nous savons (page 7) qu'il est donc <
V
le plus apte à l'emmagasinement et à la circu-
lation de l'eau. y
3° - Un simple examen visuel, avec un peu t À/
d'expérience, montrera l'échantillon qui com-
porte la plus forte proportion d'éléments gros- i f
siers.
Si la couche la plus perméable s'avérait trop
h
4i
4
V
mince pour être exploitée seule, il conviendrait
de mettre en production plusieurs couches en-
semble, comme nous allons le voir au paragra-
//
Rabattements en % du maximum
phe d, plus loin. 0
Qtchéf1 72. Influence cfo œhac-
- b&nent sur /e débit
c) Nappe libre (non artésienne) Cas d'un forage non -artésien en.
teri&in homogène
en terrain homogène
(rion stratifié)
L'expérience nous amène à recommander la
Dans un tel cas, l'on peut hésiter entre deux
règle suivante :
solutions :
1° - Poser une longue crépine pour réduire Crépiner seulement le tiers inférieur (ou,
la vitesse de l'eau à l'entrée dans cette crépine au plus, la moitié) de l'épaisseur de l'aquifère.
et travailler sur la majeure partie de l'aquifère. En outre, il est rappelé qu'il est préférable
2° - Poser une crépine courte, vers le bas de ne pas rabattre le niveau au pompage au-
de l'aquifère, pour augmenter le rabattement, dessous du sommet de la partie crépinée.
donc, le débit. Les essais montrent que l'exploitation du
-.-.-.-.-.-.-.-pq
\y_Ar^it*tjÇ^ .-_J-'Ar^ÏÏey _= 3 Ar£i/es-~ ~ 0 2-; Argile ^C.
ifoàèle A'.
Sable fin';
v'-'-v-.i:.«-''
C?V'.'''.''!;V-.J::-'
stable r.'i,
<<, •.'.-.•'•t'.-.ft*. •:, r^.
'.>y/.'.'.'.'..t<
Quatre exemples de crépina^e en terrain hétérogène fcouchei etfu/féres ntvlt/fhiesj. ftappe libre.
46
tiers inférieur donne une eau moins chère au OUVERTURE (slot) DES CREPINES
mètre cube pompé.
L'examen de la courbe du cliché N° 72 mon- L'eau souterraine est, le plus souvent, con-
tre qu'on n'a pas intérêt à rabattre sur plus des ' tenue dans les formations sableuses et, parfois,
2/3 de la hauteur de l'aquifère. Le rabattement dans les calcaires fissurés ou karstiques.
à 65 % donne 88 % du débit maximum. Si l'on
rabattait à 95 % (soit 46 % de plus que précé- Les sables régularisent le flux hydraulique
demment) , on obtiendrait 99 % du débit maxi- et le débarrassent de ses impuretés solides.
mum, soit un gain de 12 % seulement du pre-
mier résultat.
Les terrains sableux ou à granulométrie plus
grossière sont presque tous aquifères.
On aura intérêt à mettre surtout en produc- La zone la plus importante est celle qui est
tion la couche la plus perméable, comme nous directement en contact avec la crépine. C'est
l'avons vu (page 4 5 ) , en b, pour les nappes celle où la vitesse d'écoulement de l'eau dans
artésiennes. le terrain est la plus grande.
S'il advenait que cette couche soit relative-
ment mince, il faudrait aussi crépiner les autres Nous verrons (p. 131) que l'opération, dite
couches, mais avec des ouvertures différentes de développement, a précisément pour but
comme indiqué ci-contre (cliché N° 73). d'augmenter la perméabilité du terrain en con-
tact avec la crépine. Pour cela, on cherche à
1° - Schéma « a» - Sable fin surmontant une retirer de cette zone les éléments trop fins qui
épaisse couche de gros sable ou de gravier. s'y trouvent, soit en les faisant tomber dans
Crépiner seulement 70 à 80 % du sable grossier. l'ouvrage d'où ils seront extraits par cuillérage,
soit en les,refoulant plus loin dans la formation.
2° - Schéma « b » - Forte couche de sable 'V.
fin surmontant une mince couche de gros sable
ou de gravier. Pour que cette double action soit possible,
il faut que les fentes (ou la fente unique) de la
Crépiner toute la couche grossière et environ crépine aient une ouverture dimensionnée de
la moitié de la couche de sable fin, naturelle- telle sorte qu'elles ne laissent passer que les
ment avec des ouvertures différentes. grains trop fins indésirables.
47
N° 5, entre les pages 8 et 9, et à la courbe
reproduite ci-dessous.
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Avant pompage. Après
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pompage
y, - i / ; :
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/<? 20 30 ttO SO 60 70 80 &OJÇQ.
tooo règle précédente, appliquée à chacune des cou-
Ouvertures en millièmes J* pouce
Cliché n°7U- ches.
48
montrent bien qu'en plaçant le changement Ce tronçon sera placé entre les cotes 32,20
d'ouverture de la crépine au niveau du change- et 35,10.
ment de terrain, on court le risque de pomper
En application de la deuxième règle de la
perpétuellement du sable.
page précédente, nous ne pourrons pas donner
Un exemple : au tronçon inférieur une ouverture de slot 80,
Prenons le cas d'un forage de reconnais- supérieur au double de celle du tronçon infé-
sance ayant situé comme suit la coupe physi- rieur.
que du terrain : Dans ce cas, il serait bon d'intercaler entre
- de 0 à 30 m : couche argileuse improduc- les deux morceaux un tronçon intermédiaire de
tive, slot 60 sur environ 30 centimètres.
- de 30 à 34,50 m : sable fin aquifère, Ainsi, la crépine serait exécutée comme
- de 34,50 à 37,50 m : gravier aquifère. suit :
2,90 m slot 30 entre 32,20 et 35,10,
0,30 m slot 60 entre 35,10 et 35,40,
9o
2,10 m slot 80 entre 35,40 et 37,50.
s 80 k
»-•3:
\ 7o 5,30 m de crépine mixte entre 32,20 et 37,50.
Malgré cette apparente complication, l'on ne
| 50
doit pas hésiter à placer dans un tel terrain
une crépine mixte, la dépense à prévoir n'étant
5 r.5o
pas tellement plus élevée, car, en le faisant,
—d
* 2o on augmentera les chances d'obtenir de l'ou-
vrage la plus grande capacité spécifique et on
réduira les risques de pomper du sable.
•10 20 30 UO 50 to 70 go 90 100
1000 Pour prendre d'autres exemples, en dépliant
Ouvertures «« millittmts ete peut* le cliché hors texte N° 5 (pages 8 à 9 ) , on v o i t
Cliché n°76 que, pour la courbe de la classe A, l'ouverture
Le cliché N° 76 ci-dessus donne les courbes à 50 % devrait être slot 6 = 0,006" ou 0,15 m m ,
granulométriques des deux couches aquifères. ou bien slot 7%f= 0,007" = 0,18 m m .
En application des données de la page 47 Pour la courbe classe B, on prendrait à peu
(2° - schéma b - forte couche de sable fin sur- près la même ouverture.
montant une mince couche de g r a v i e r ) , on choi-
Le terrain de la classe C nécessiterait une
sira de crépiner toute la couche grossière et
ouverture à 40 % , soit slot 30 = 0,030" =
environ la moitié de la couche supérieure de
0,76 m m .
sable fin, soit entre les cotes 32,20 et 37,50.
Et celui de la classe D serait contrôlé par
Pour que la crépine retienne 40 % , il fau-
une crépine de slot 50 = 0,050" = 1,27 m m .
drait que l'ouverture de la partie supérieure,
correspondant au terrain le plus fin, soit fixée à
30 millièmes de pouce (slot 30) et que celle de
GRAVIER ADDITIONNEL
la partie inférieure soit de 80 millièmes de pou- 1° - Terrain constitué par du sable très fin
ce (slot 80). et uniforme.
Suivant la première règle de la page précé- Dans ce cas, l'introduction d'un massif annu-
dente, le tronçon en slot 30 devrait descendre laire de gravier additionnel permettra de choisir
au moins 0,60 m au-dessous du niveau de sépa- une ouverture plus grande pour la crépine.
ration des deux couches qui se situe à la cote Par exemple, si l'on aboutissait à une ouver-
34.50. ture de slot 6 = 0,006" = 0,15 mm (classe A ) ,
49
on pourrait passer, avec le gravier additionnel, Nous prenons 6 pour notre exemple et nous
au slot 30 ou 40, ce qui améliorerait largement obtenons le point A, premier point de la courbe
le débit, réduirait la vitesse de circulation de du gravier additionnel.
l'eau à l'entrée de la crépine et diminuerait les Le coefficient d'uniformité d'un bon gravier
risques d'érosion. additionnel doit être de 2 à 2,5. Nous prenons
Voici comment on peut définir les caracté- 2,5, Valeur limite supérieure. Nous savons (pa-
ristiques du gravier additionnel et l'ouverture ge 10) que ce coefficient est représenté par le
à donner, dans ce c a s , à la crépine : quotient de l'abscisse à 40 % par l'abscisse à
Pour une formation définie par la courbe de 90 % .
gauche du cliché ci-dessous, le processus serait Nous fixons le point D de telle sorte que
le suivant :
On multiplie la valeur de l'abscisse à 70 %
par un nombre compris entre 4 et 6 ; 4, si le 2,5 — 1 1,5
matériau est très uniforme ; 6, dans le cas con- La droite DA constitue la portion caracté-
traire. ristique du gravier additionnel.
50
Nous retenons les valeurs des abscisses à L'épaisseur du massif de gravier
90 % et à 40 % , soit BE = 0,65 m m environ et additionnel
CF = 1,65 mm environ.
Il résulte de plusieurs expériences que, pour
Notre gravier sera donc défini comme suit : être efficace, cette épaisseur, dimension prise
selon le rayon, ne doit pas être inférieure à
10 % d'éléments plus fins (en poids) que
3 " = 75 m m .
0,65 mm et 40 % d'éléments plus gros que
1,65 mm, avec une tolérance de ± 8 % . Par contre, il serait absolument inutile de
Nous avons dit, page 49, que la mise en prévoir une épaisseur supérieur à 8 " = 200 m m .
place du gravier additionnel dans une formation
de sable très fin et uniforme permet de choisir
une plus grande ouverture pour la crépine, La hauteur du massif de gravier
voyons comment on peut fixer la dimension de additionnel
l'ouverture dans ce cas.
Pour être certain d'avoir une épaisseur
Puisque le gravier additionnel est très uni- régulière sur toute sa hauteur, il sera néces-
forme, il suffit que la crépine laisse passer les saire de centrer la colonne et la crépine dans
éléments les plus fins qui représentent 1 0 % le trou foré, au moyen d'arceaux de centrage.
du poids du gravier.
Le massif doit être placé de telle manière
On prendra donc comme ouverture la valeur que son niveau supérieur soit nettement au-des-
de l'abscisse à 90 % de la courbe du gravier. sus du t o i t de la couche aquifère la plus haute
Pour l'exemple choisi, cette valeur est don- (plusieurs mètres, si possible).
née par BE, soit environ 26/1 000" = 0,026"
= 0,66 m m .
Si nous n'avions pas mis de gravier, l'ou- Qualités requises pour un bon massif
verture (abscisse à 40 % de la courbe du de gravier additionnel
terrain) eût été de 12/1 000" = 0,012" = 0,30 Le matériau doit être propre, bien lavé. Il
mm. doit être rond ou à angles arrondis. Le gravier
concassé ne' Convient absolument pas.
On voit qu'il sera possible de réduire de
moitié la vitesse d'entrée à la crépine, ou, pour Enfin, il doit être siliceux, ou en tout cas
la même vitesse et si la formation le permet, non calcaire. En effet, s'il était calcaire, il au-
de doubler le débit. rait tendance à se cimenter au passage de
l'eau, ce qui réduirait sa perméabilité.
2° - Nappe aquifère épaisse et artésienne.
D'autre part, si une « acidification » s'avé-
Le massif en gravier permettra de réduire
rait nécessaire en fin d'exécution de l'ouvrage,
le diamètre de la crépine, d'augmenter sa lon-
le gravier calcaire se trouverait en partie dé-
gueur, en maintenant les parois et en mettant
truit avec tous les risques qui en résulteraient
en production, selon les règles précédentes, le
pour la tenue des parois du forage.
maximum de hauteur de la couche.
51
6
Le gravier additionnel est toujours utile, Certains constructeurs provoquent des ou-
il est souvent indispensable vertures « à persiennes », obtenues par poin-
çonnement et soulèvement d'un des bords de
Que son rôle soit celui d'un stabilisateur chaque fente, dans une tôle ensuite roulée et
de la formation, ou qu'il soit un élément com- soudée.
plémentaire d'une formation trop fine, on peut
conclure qu'il y a lieu, en règle générale, de
La précision et la régularité des fentes lais-
mettre en place ce massif auxiliaire.
sent beaucoup à désirer.
52
Assemblage des éléments
Les différents tronçons de crépines
sont, comme les tubes, assemblés entre
eux, soit par soudure électrique exécutée
sur chantier à la mise en place dans le fo-
rage, soit par manchons vissés, eux-mê-
mes soudés avec les éléments.
Coefficient d'ouverture
Puisque la largeur des ouvertures est
impérativement conditionnée par la granu-
lometrie du terrain (p. 47 à 4 9 ) , ou par
celle du gravier additionnel (p. 51), la cré-
pine la plus « généreuse » sera celle qui,
au mètre linéaire, fournira, pour une
finesse de fente donnée, la plus grande
J section de passage de l'eau.
Le rapport entre cette section de passage
et la surface latérale totale de la crépine cons-
Fil enveloppe
titue le coefficient d'ouverture.
Or, il est clair que, de très loin, le système
JOHNSON donne le meilleur coefficient d'ou-
Soudure verture, ce qui signifie que chaque mètre de
électrique crépine de ce type laissera passer, toutes au-
tres choses égales, beaucoup plus d'eau que
tout autre dispositif.
Gêné ratrice
Pour ]es crépines JOHNSON, le coefficient
d'ouvertûrfe est égal à
54
Résistance mécanique Les charges critiques de ce tableau doivent
C'est une question de choix des sections être multipliées par le rapport
des matières mises en œuvre. S —s
Nous avons v u , pages 40 à 42, que les co- S .
lonnes de tubage doivent être étudiées pour S étant la surface latérale extérieure totale
résister aux différentes fatigues auxquelles de la crépine,
elles sont exposées.
s étant la section totale des ouvertures ou
Il en est de même pour les crépines, mais
de la fente unique (pour les crépines hé-
les deux risques les plus importants qui lès
licoïdales).
menacent sont le flambage et l'écrasement.
Pour ces dernières, crépines JOHNSON, ce
— Flambage. rapport est égal à
Si, pour une cause fortuite, accident ou faus- h
se manœuvre, une crépine « pose » sur le fond e + h
du forage, elle supporte tout le poids du train
h étant la largeur du fil enveloppe (base du
de tiges ou de la colonne de tubage qui la sur-
triangle),
monte. Elle est plus mal placée que les tuba-
e étant la dimension de l'intervalle entre
ges de soutènement puisque, généralement,
leur diamètre extérieur est beaucoup plus petit deux spires (slot).
que celui du trou, en sorte qu'elles ne s'appuient
pratiquement pas sur les parois.
Résistance aux agents chimiques
La crépine travaille donc au flambage. — (Nettoyage au jet - Développement)
Il est prudent de connaître à l'avance le Nous consacrerons un article entier au
poids qu'elles auraient à supporter dans cette développement des forages d'eau, opération
hypothèse et de s'assurer que leur construction de première importance pour obtenir le rende-
leur permet de supporter sans risque cette char- ment optimum d'un ouvrage (page 131).
ge verticale. Dès maintenant, on doit observer que cer-
Le constructeur doit donner à ce sujet les taines crépines, notamment celles qui compor-
renseignements correspondants. tent un manchon extérieur de gravier collé sur
tube perforé^, s'opposent particulièrement au
— Ecrasement par pression extérieure centri-
lavage au jet sous pression ainsi qu'au déve-
pète.
loppement par pistonnage ou tout autre procédé
Ce risque peut exister au moment de la qui risqueraient de provoquer le décollement du
mise en production du forage (page 4 1 ) , lors- manchon.
que l'on vide une colonne de captage aupara-
Les matières constitutives des crépines doi-
vant pleine de boue.
vent résister à l'attaque des solutions chimi-
Les renseignements déjà fournis pour les
ques acides ou basiques qui peuvent être em-
tubes sont valables pour les crépines, d'autant
ployées dans certains ouvrages.
plus, qu'occupant le point le plus bas de l'équi-
Pour ce qui est du lavage au jet, on remar-
pement tubulaire, elles se trouvent de ce fait
quera que la forme même des vides entre les
exposées aux plus fortes pressions.
spires des crépines JOHNSON augmente l'ac-
Les constructeurs sont à même de donner
tion des jets sur la formation en renforçant la
aux utilisateurs les renseignements correspon-
pression de ces jets à la sortie.
dants.
Nous donnons aux pages suivantes deux
A titre indicatif, le tableau donné pour les
tableaux des crépines JOHNSON :
tubages à la page 4 1 , qui indique les limites
des pressions admissibles, doit être corrigé de — Diamètres et poids des séries courantes
la façon suivante. — Courbes des coefficients d'ouverture.
55
Diamètres et poids des crépines JOHNSON • Séries courantes
Pouces Pouces Millimètres Pouces Millimètres Livres par pied Kilogs par mètre
Pour réaliser ces séries, JOHNSON emploie, Puisque le principe de la construction des
généralement, comme fil enveloppe, les profils crépines JOHNSON est la soudure électrique,
triangulaires ayant les dimensions suivantes : le métal doit permettre d'effectuer cette sou-
— Base du triangle : 1,14 ; 1,52 ; 2,28 ; 3,43 dure.
millimètres. Selon la nature des eaux et la longévité de
— Hauteur du triangle : 3,14 ; 2,54 ; 3,55 ; l'ouvrage, on emploie l'un des métaux suivants
5,33. utilisés pour l'ossature de génératrices et le fil
enveloppe, un métal unique pour une même cré-
Les génératrices peuvent avoir, selon le cas,
pine :
une section circulaire ou une section triangu-
— Acier inoxydable « 304 » ou « 316 »
laire.
— Bronze siliceux « EVERDUR »
Leur nombre varie selon les efforts méca-
— Acier fortement galvanisé.
niques qu'elles peuvent avoir à supporter dans
Les caractéristiques de ces métaux sont don-
les ouvrages.
nées, précisément, au chapitre CORROSION
(page 210).
Nous reviendrons plus longuement sur ce Nous verrons, page suivante, le graphique
point au chapitre relatif à la CORROSION (pa- donnant, pour les quatre profils précités, les
ge 210). coefficients d'ouverture correspondants.
56
JOHNSON _OUVERTURES_FILS_
COEFFICIENTS D'OUVERTURE .
0,50
E
E
cu
0,40 Q.
ex
o
cu
>
c
CD
a, 0,30]
3 3
CD
>
3 3
CD
o O)
"^0,20
c
a>
g 0,10,
u
millimètres .0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1
millièmes „ 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 ( s l o t s )
de pouce
57
DÉBITS _ D I A M È T R E S _ COEFFICIENTS D'OUVERTURE
90
CD
0,50
C
a 80
VCD
CD
•a 7 0 0,40
.CD
E 60
a. CO CD
a
?> 5 0 0,30 =
CD
CD >
3
O
40
o CD
ro x>
3
O
A
// 0 , 20
"O
en
30
CD CD
'CD
E 20
c / / / 0,10
CD
O
CD O
11,5 / >
n
.CD -— "l
Q
O 190,5 i
Il faut bien préciser que la formule précé- Pour ces diverses raisons, on peut suggérer
dente, basée sur une vitesse d'entrée de l'eau de prendre comme coefficient de réduction :
dans la crépine de 3 cm/seconde, donne le 0,50 à 0,75, pour le débit O,.
débit théorique que pourrait fournir chaque mè-
Bien que la formule de la page précédente
tre de crépine si celle-ci était plongée dans de
soit facile à employer, nous avons tracé l'aba-
l'eau pure.
que ci-dessus, toujours basé sur une vitesse de
Cette condition n'existe pratiquement pas 3 cm/seconde, qui permettra d'obtenir, connais-
dans les forages d'eau, et chacun devra, selon sant les deux autres, l'une des valeurs suivan-
son expérience et la nature du terrain aquifère, tes :
multiplier Q par un coefficient inférieur à l'uni-
x
té pour tenir compte du f a i t que chacune des Débit - Diamètre - Coefficient d'ouverture.
fentes de la crépine, même s'il s'agit d'une cré- Pour en montrer l'utilisation, nous avons pris
pine JOHNSON, se trouvera garnie de grains l'exemple suivant :
plus ou moins gros. Un forage de reconnaissance a fourni les
On doit penser aussi que, après un certain renseignements suivants :
temps d'utilisation, le forage peut se trouver — ouverture après analyse granulométri-
plus ou moins colmaté par des incrustations. que : 0,50 m m ,
58
— débit prévisible : 60 mètres cubes/heure, L'interprétation de ce résultat eût été la mê-
— épaisseur de I'aquifère : environ 25 m. me que précédemment.
Le tableau de la page 40 montre que le fora- Connaissant les dimensions de cet équipe-
ge devra être tubé en 8 " . ment, nous avons pu approvisionner sur le
La crépine pourra être exécutée en f i l ' de chantier les différentes parties de cette four-
2,28, le plus couramment employé. niture :
60
Percussion - Battage ment ce levier, l'outil redescend en chute libre
au fond du t r o u .
C'est la méthode la plus ancienne. On assu-
C'est l'installation la plus simple et la plus
re que les Chinois la pratiquaient déjà il y a
employée pour de petits ouvrages
plus de 4 000 ans, et avec des ateliers rudimen-
artisanaux.
taires, ils atteignaient des profondeurs de l'or-
dre de mille mètres. Sur les machines plus impor-
tantes, le mouvement alternatif est
produit par un balancier actionné
par une bielle et une manivelle.
Un matelas de ressorts amor-
tisseurs est monté sous la poulie
de tête de mât. Les mouvements
saccadés du câble provoquent une
rotation du trépan dont la partie
coupante agit ainsi sur toute la
section du trou.
61
Pour obtenir un meilleur rendement, on tra- ne peut souvent rien faire d'autre que de les
vaille toujours en milieu humide en maintenant user par abrasion, ce qui est toujours difficile
de l'eau au fond du t r o u . et long.
62
Havage L'outil reçoit donc, de la ligne de sonde, le
mouvement de rotation et une partie de son
Pour des trous peu profonds et de grands poids.
diamètres, ce procédé est très employé surtout
pour les applications des forages au bâtiment Le réglage de ces deux éléments : vitesse
et aux travaux publics. de rotation et poids sur l'outil est de première
importance. Ensemble, ils constituent le para-
On place sur le terrain un élément de tuba- mètre de forage et nous y reviendrons un peu
ge et on descend à l'intérieur une benne pre- plus loin.
neuse à coquilles qui effectue le forage pro-
prement dit. Le mouvement de rotation est transmis à la
ligne de sonde par l'un des moyens suivants :
Le tube descend par son poids ou par un
mouvement louvoyant provoqué mécaniquement. — table de rotation et tige carrée,
63
Dans son mouvement ascensionnel, la boue
tapisse les parois du trou non encore tubé et
les maintient, momentanément, en attendant la
pose des colonnes de soutènement ou la mise
en place de la colonne de captage, crépine et
gravier additionnel.
64
Disposition schématique d'un
ATELIER de FORAGE ROTARY
Le forage électrique
Toutes les machines à rotary à circulation Remplaçons la turbine hydraulique par un
normale comportent les organes précédemment moteur électrique de faible diamètre, compara-
énoncés. Les détails de construction changent ble à ceux qui équipent les groupes électro-
quelque peu selon les constructeurs et nous pompes à moteur immergé, et arrangeons-nous
n'en parlerons pas ici. pour que le train de tiges puisse servir aussi
à loger les conducteurs électriques nécessaires,
Toutefois, deux dispositifs spéciaux nous tout en conservant son rôle de canalisation
semblent mériter une mention spéciale : hydraulique verticale pour la boue ; nous au-
rons réalisé le dispositif qui est couramment
employé en forages profonds en U.R.S.S.
Le turboforage
Mises à part les difficultés de réalisation
Nous pouvons imaginer les fatigues méca- du train de tiges et, spécialement, les joints
niques du train de tiges : traction, compression, de celui-ci, on aboutit au même résultat qu'avec
flambage, torsion, etc. la turboforeuse, puisque les tiges ne tournent
pas.
NEYRFOR construit une turbine hydraulique,
multiétagée, de petit diamètre, suspendue à la En outre, par rapport à cette dernière, le
base de la ligne de sonde. forage électrique supprime la sujétion du trai-
tement spécial de la boue qui, en turboforage,
Cette turbine est mue par la boue, parfai- est une opération très importante et particuliè-
tement dosée et filtrée, qui lui parvient par la rement délicate.
ligne de sonde, et sur son axe est monté, direc-
tement, l'outil de forage.
65
LES OUTILS DE FORAGE 2. Outils à molettes (Rockbits)
1. Outils à lames
Trois types :
66
LA LIGNE DE SONDE Ce point est connu suos le nom de point
neutre.
Une compression résulte de cette circons- La différence entre le poids réel que le
tance, elle dépendra de la retenue du treuil, foreur doit connaitre, avec précision, en perma-
elle sera plus grande pour les éléments infé- nence, et ce poids apparent, donne la valeur
rieurs. du poids supporté par l'outil.
Pour une certaine valeur de cette retenue, Ce renseignement est de première impor-
' - il existe un point sur toute la ligne de sonde tance en rotary : trop appuyé, l'outil se dété-
où traction (ou tension) et compression s'équi- riorera rapidement, mais si la charge est trop
librent. faible, l'avancement sera très réduit ou nul.
67
Les masses-tiges existent en longueurs uni- Les tiges
taires de 6 mètres ou de 9 mètres, les éléments
sont raccordés entre eux par filetages sur cônes (drill-pipes)
selon les normes API (American Petroleum Ins-
titue) . Le train de tiges, qui, dans la ligne de sonde,
Ils sont généralement cylindriques sur toute est situé au-dessus des masses-tiges, constitue
leur longueur, mais comportent souvent un l'arbre de transmission du mouvement de rota-
rétreint à la partie supérieure pour recevoir le tion de l'outil, ainsi que la canalisation qui amè-
collier de l'élévateur et faciliter les manœuvres. ne la boue au fond du trou.
On utilise un acier très résistant — charge Nous venons de voir à la page précédente
2
de rupture supérieure à 80 k g / m m — pour la que le train de tiges doit être maintenu en ten-
fabrication des masses-tiges. sion sur toute la longueur, le point neutre, dans
Les dimensions (diamètres) et poids des des conditions normales de travail, devant tou-
masses-tiges, ainsi que leurs filetages, sont jours se trouver en dessous, dans les masses-
normalisés. tiges.
Le tableau suivant donne les éléments de
cette normalisation. La première colonne : ap- L'une des préoccupations du foreur est donc
pellation normalisée, correspond au type de file- de surveiller constamment le Martin-Decker et,
tage, en pouces et caractéristiques. connaissant, exactement, la composition de tou-
te la ligne de sonde, de déterminer, par diffé-
I.F. = Internai flush, qui signifie que le dia-
rence, la charge sur l'outil et la position du
mètre intérieur est constant sur toute la pièce,
point neutre.
sans rétrécissement au droit des filetages.
R = Regular = diamètre intérieur réduit au Si cette précaution n'était pas prise, le train
droit des filetages. de tiges « flamberait » et, n'étant plus rectili-
gne, viendrait battre les parois du trou, provo-
quant des éboulements et créant un important
Appellation Diamètre Diamètre Poids risque d'usure et de rupture.
normalisée extérieur intérieur approxi-
(Pouces) (Pouces) matif
(kg par m.) De toute manière, pour réduire ce risque,
on choisft pour les tiges une relation entre leur
2 3/8 |F 33/8 1 1/4 33 diamètre et celui du trou, c'est-à-dire celui de
l'outil.
2 3/8 R 31/8 1 »
La règle pratique est la suivante : la section
3V2 IF 43/4 2 3/8 64 de l'espace annulaire entre tiges et terrain doit
être de 3 à 5 fois celle de l'intérieur des tiges.
41/2 |F 6 1/8 3 V4 97
Nous donnons plus loin un tableau pratique,
144
9
5 /'« IF - 7 3/8-, : 3 3/4... basé sur cette règle, qui permet de choisir les
tiges en fonction des outils. " "
6 V8 R 73/4 3 1/2 180
Les tiges sont des tubes d'acier étiré sans
8 V8 R 101/« 4 1/4 320 soudure filetés mâles sur cônes aux deux extré-
mités.
Il existe d'autres séries, telles que « full Elles ont, comme les masses-tiges, des lon-
hole », « external flush », elles sont peu usitées gueurs unitaires de 6 mètres ou de 9 mètres
en forages d'eau. environ.
68
Les tronçons sont raccordés entre eux par Résistances des tiges
des manchons filetés coniques, mâle et femelle,
et dénommés tool joints (raccords d ' o u t i l ) . Torsion.
Dans les appareils importants, pour accé-
lérer les manœuvres, on les assemble en double Si l'outil se bloque dans le terrain, le foreur
ou en t r i p l e . peut ne pas en être averti immédiatement, le
train de tiges subit une torsion excessive qui
peut se traduire par l'une des conséquences
Les tiges sont exécutées en acier dont les
suivantes :
caractéristiques sont représentées par cinq gra-
des : A, B, C , D, E, qui correspondent aux va- — Si la limite élastique est dépassée, les
leurs suivantes des limites élastiques, en kilogs tiges sont et restent tordues en hélice et sont
par millimètre carré : inutilisables. Souvent, elles se déchirent, éga-
2
lement en hélice.
20, 28, 32, 39 et 53 kg/mm .
— Si la limite élastique n'est pas atteinte,
Les tool joints ont, en général, un diamètre dès qu'on va libérer les tiges, elles se déten-
supérieur au diamètre extérieur des tiges, c'est dront en tournant brusquement en sens inverse,
le cas des tiges « Regular », « Full hole » et ce qui peut avoir pour effet un dévissage en
« Internai Flush ». un joint quelconque, moins bloqué que les au-
tres. II faudra tenter de « repêcher » celles qui
Le diamètre intérieur des tool joints « Regu- seront laissées dans le trou ; l'opération sera
lar » est inférieur au diamètre intérieur des d'autant plus délicate que l'outil sera toujours
tiges. « coincé » au fond (ou a i l l e u r s ) .
69
Nous avons dit qu'il convenait de mettre en Stockage et manutention des tiges.
service suffisamment de masses-tiges pour que
Si les tiges sont stockées horizontalement
tout le train de tiges travaille uniquement à la
sur parc, il faut veiller à ce qu'elles ne repo-
traction.
sent pas seulement sur les deux extrémités,
Si un blocage se produit, la réaction du fo- mais placer un ou deux supports intermédiaires.
reur de service est généralement la suivante :
Bien placer les protège-filets sur parc et sur
tirer au treuil pour tenter de remonter la ligne
chantier.
de sonde.
Brosser et graisser (avec une graisse spé-
Cette action est un réflexe naturel contre
ciale) tous les filetages, mâles et femelles, des
lequel il faut s'élever avec force, car il est
tool-joints. La présence de terre ou de gravier
presque toujours suivi d'une rupture de tige.
dans les filets est une des causes les plus
Il ne faut jamais tirer à une valeur supé- fréquentes de détérioration rapide.
rieure à la limite élastique.
70
LE PARAMETRE DE FORAGE Pour connaître le poids sur l'outil, on pro-
cède de la manière suivante :
Le foreur peut intervenir sur les trois élé-
ments suivants qui conditionnent l'avancement — Laisser toute la ligne de sonde en ten-
de l'outil dans le terrain : sion, l'outil ne reposant pas sur le fond.
71
Le contrôle de la vitesse Une autre remarque importante : au début
du forage, il est difficile de mettre une grande
de rotation longueur de masses-tiges, et, si on ne dispose
La plupart des appareils sont munis d'un pas d'un « bélier » hydraulique, capable d'ap-
indicateur donnant la vitesse de rotation de la puyer sur l'outil jusqu'à concurrence du poids
table. En général, le cadran de l'indicateur de de la machine, on mettra en place les plus
vitesse se trouve placé sur un tableau avec les grosses masses-tiges.
autres appareils donnant le poids sur l'outil et
la pression de boue. Ensuite, au fur et à mesure de l'avancement,
elles seront remplacées par des tronçons moins
gros et en longueur suffisante afin de garder à
Paramètre « poids/vitesse » l'espace annulaire la valeur requise (page 6 8 ) .
Terrains durs :
72
Description sommaire d'une pompe à boue Q = débit en l i t r e s / m i n u t e .
D = diamètre des pistons, en décimètres,
Toutes sont â deux cylindres horizontaux,
d = diamètre des tiges de pistons, en déci-
pistons à double effet.
mètres.
Les cylindres comportent des chemises aisé- L = course des pistons, en décimètres.
ment démontables car leur usure est rapide. 0,90 = rendement volumétrique moyen des >
pompes à boue en bon état.
A chaque extrémité de chaque cylindre se
trouvent les boîtes à clapets (aspiration et
Nous rappelons que cette formule s'applique
refoulement). Les clapets, verticaux, tenus fer-
uniquement aux pompes à deux cylindres et
més par des ressorts, sont, eux aussi, ainsi que
double effet, ce qui est, pratiquement, le cas
leurs sièges, facilement démontables, car leur
général en ateliers de forage.
remplacement s'impose très vite.
Les chemises des pompes ont des alésages L = course des pistons en pouces.
variant entre 3 " et 8".
La course des pistons, dans les plus gros- En forage, on estime que la vitesse ascen-
ses pompes, est de l'ordre de 20". sionnelle de la boue, dans l'espace annulaire
(entre trou et t i g e s ) , doit être de
Un élément important de la marche d'une 50 à 65 mètres/minute.
pompe est le nombre de coups à la minute,
c'est-à-dire le nombre de courses effectuées,
par les tiges de pistons, à la minute, ou bien, En terrain tendre, il faudra un débit plus
ce qui revient au même, le nombre de tours/ grand qu'en terrain dur, parce que, l'avancement
minute de l'arbre vilebrequin. étant plus grand, la quantité de cuttings à re-
monter sera plus importante et leur dimension
Le nombre de coups/minute est générale- sera aussi plus grande.
ment compris entre 40 et 65.
On peut tabler sur la règle pratique sui-
Le débit de boue produit par une pompe,
vante : !
à la sortie de l'orifice de refoulement, est don-
né par la formule suivante : — Terrains tendres : débit nécessaire : 200 !
litres/minute par pouce de diamètre de
l'outil.
2
Q = n " (D —) L. 0,90 i
2 — Terrains durs : débit : 100 litres/minute.
73
La pression de refoulement est variable se-
lon le débit, la nature des cuttings, la vitesse
de remontée de la boue, elle peut atteindre
2
200 k g / c m .
» = 1 2 .
400
P = puissance en chevaux
2
p = pression de refoulement en k g / c m
O = débit en l i t r e s / m i n u t e .
Dessableurs.
Dans ces appareils, le choc s e produit au Parfois — figure ci-dessus — la frappe seule
sommet des tiges, de sorte que la profondeur s'opère au fond du trou, la rotation étant trans-
est très limitée. mise en haut du train de tiges.
74
Ce procédé permet de forer droit dès le qui se placent dans le crochet de manoeuvre.
départ et son emploi est tout indiqué pour exé- Ils facilitent et accélèrent les manœuvres des
cuter un avant-trou dans les roches dures, l'ou- tiges et tubes. Egalement, il faut un élévateur
vrage pouvant être poursuivi avec une sondeuse par dimension d'élément tubulaire.
rotary classique, dès qu'on aura pu monter un
élément de masse-tige et charger l'outil. Clés. — On utilise des clés à chaîne classi-
ques et des clés à griffes spéciales pour le
D'autres constructeurs livrent des sondeu- serrage des éléments tabulaires.
s e s rotary, munies d'un équipement auxiliaire
de battage (spudder) qui rend de grands ser- Pour les gros diamètres, ces clés à griffes
vices, soit, au début du trou, dans les terrains sont suspendues dans le derrick par un câble
durs, soit, en cours de forage, dans les terrains passant sur une poulie et muni d'un contrepoids.
difficiles à passer en rotary.
Colliers. — Accessoires classiques pour les
manœuvres de tiges et tubes.
Coins (slips). — En 2 ou 3 éléments, coni- Nous traiterons séparément les outils d'ins-
ques extérieurement, cylindriques intérieure- trumentation (repêchage) (page 181) et ceux
ment avec des griffes acérées dans l'alésage. de carottage mécanique (page 95).
Ils se placent soit dans la table de rotation,
soit dans le spider et servent à retenir ligne
de sonde et colonnes de tubage. Il faut autant
de jeux de coins qu'il y a de diamètres dans
ces deux éléments tubulaires.
75
Rotary à circulation inverse Puisque la pompe aspire dans la ligne de
sonde, il est nécessaire de n'employer que de
courts éléments de tiges : 3 mètres.
Dans le rotary classique, nous avons vu que Les éléments de tiges sont raccordés par
la boue était introduite à l'intérieur des tiges des brides.
et qu'elle remontait au jour par l'espace annu-
laire. Le diamètre des tiges est souvent de 6 pou-
ces et celui des brides de 11 pouces, de sorte
que le plus petit diamètre du trou réalisable
Dans le système à circulation inverse, la est de 18 pouces au moins.
pompe refoule dans l'espace annulaire et aspire
à l'intérieur de la ligne de sonde. On peut forer des trous pouvant atteindre
60 pouces de diamètre (1,50 m è t r e ) .
En réalité, la pompe refoule dans le bac à
boue et celle-ci s'écoule par gravité dans l'es- Etant donné la faible vitesse de descente
pace annulaire. de la boue dans le forage, on peut fort bien
garder un large espace annulaire. Une vitesse
Au fond du trou, elle se charge des cuttings de descente de 0,30 mètre/seconde et même
produits par la rotation de l'outil et, passant par moins est souvent observée.
de larges évents pratiqués sur cet outil, la boue
et les sédiments sont aspirés par la ligne de La vitesse de rotation varie entre 10 et 40
sonde mise en dépression par la pompe. tours/minute.
La boue employée est beaucoup plus légère Le procédé est économique pour les terrains
qu'en rotary classique et ressemble davantage tendres et non consolidés.
à une eau boueuse qu'à la boue habituelle.
Il n'est valable que si le niveau statique de
l'eau ..dans le terrain se trouve à plus de
3 mètres du sol.
Les vitesses de circulation sont beaucoup
plus faibles qu'en rotary courant, de sorte que Il n'est pas recommandé dans les galets ou
l'érosion des parois est insignifiante, d'où la les gros blocs qui nécessitent parfois la sortie
fluidité relative de la boue. du train de tiges et l'extraction par benne pre-
neuse des blocs gênants.
! 76
Outil22". D, 1560mm
Jïext.-SOS
Tube 1ÒW
J).ext.3trO
Tube 3%"
^TuU7lio6^a'
77
L E S F L U I D E S DE C I R C U L A T I O N
Rôles de la boue
LA BOUE A LA BENTONITE
Le circuit parcouru par la boue en forage
rotary est le suivant :
Nous avons vu, page 64, sommairement, Nous avons pu, page 76, que la méthode
quelques renseignements sur le circuit de boue rotary à circulation inverse comporte une inver-
en rotary, les indications qu'elle fournit au son- sion du sens de circulation de la boue.
deur, nous reprendrons, en les détaillant, cer-
tains points de cet exposé. Dans les deux cas, la fonction reste la même.
78
Les fonctions de la boue sont les suivantes : s'hydrate au passage de l'eau ou en présence
— consolider les parois du forage, par le d'un certain volume d'eau en formant des pro-
dépôt du « cake » sur la formation ; duits visqueux ou des masses gélatineuses, con-
nues sous le nom de gels.
— remonter au jour les sédiments broyés
(« cuttings ») au fond du trou par l'outil ; Les changements de volume résultant de
— maintenir les cuttings en suspension, s'il cette hydratation sont considérables.
se produit un arrêt de circulation ; Le volume devient 12 à 15 fois, parfois 25 à
— lubrifier et refroidir les outils de forage 30 fois, plus grand.
ou de carottage ; Un seul gramme de bentonite dispersé dans
— augmenter, par le jet à la sortie des l'eau offre une surface de contact de l'ordre
évents de l'outil, l'action abrasive de ce- de 4 à 5 mètres carrés.
lui-ci sur le terrain en cours de forage ;
Très fine — la dimension des particules qui Il reste que sa présence peut occasionner
la composent est inférieure au micron — elle quelques inconvénients dont nous reparlerons.
79
Contamination de la boue Les spécialistes
Nous croyons utile de signaler qu'il existe
Au départ,,on prépare une boue dosée selon
des entreprises de services spécialisées dans
les besoins, puis on constate, au cours du fora-
l'étude et la préparation des boues de forage.
ge, que la boue se charge de plus en plus des
argiles du terrain et autres éléments détachés Pour les ouvrages profonds ou présentant
par l'outil au fond du trou. des difficultés particulières, il est prudent de
faire appel à ces entreprises qui préconiseront
Si l'on n'y prenait garde, la boue, ainsi con- la composition à donner à la boue au début du
taminée, serait rapidement inutilisable. Non seu- forage et les modifications à y apporter au fur
lement, elle perdrait la plupart de ses proprié- et à mesure de l'approfondissement, du chan-
tés, mais, si on la laissait en circuit, elle accu- gement de terrain et de la pression hydrostati-
mulerait au fond du trou une masse compacte que des nappes.
de matériaux qui finiraient par bloquer complè-
tement l'outil, d'où : coincements, instrumenta-
Caractéristiques physiques
tion et risque de perdre l'ouvrage.
et chimiques de la boue
Les sédiments fins (inférieurs à 70 microns) à la bentonite
peuvent provoquer la coagulation de la boue et — Densité. C'est une donnée essentielle.
augmenter dangereusement sa viscosité. Une boue dense favorise l'ascension dans l'es-
pace annulaire des sédiments détachés par l'ou-
En outre, certains sels des terrains (gypse til au fond du trou, elle permet ainsi d'équili-
par exemple) provoquent la floculation de la brer la pression d'une eau artésienne rencontrée
boue à la bentonite et l'on aura intérêt, dans dans une nappe productive et de poursuivre le
ces terrains, à employer une boue à l'huile forage sans être gêné par le jaillissement en
émulsionnée (page 8 7 ) . surface.
Toutes les réactions qui gouvernent les sus- Nous trouverons dans les tableaux et les
pensions colloïdales sont des réactions d'équi- abaques qui suivent toutes les recettes pour
libre, elles comportent des limites en dehors faire varier la densité en plus ou en moins.
desquelles le mélange change complètement
d'aspect.
Caractéristiques rhéologiques
— Viscosité. Une boue trop visqueuse de-
vient difficile à pomper, une boue trop fluide
Les remèdes risque de se dissocier et perd ses propriétés
de consolidation des parois.
On trouvera quelques pages plus loin des
tableaux qui indiquent, dans la plupart des cas, — Thixotropie. C'est la faculté, pour un
les moyens et la nature des additifs à employer mélange à base de produits en suspension, de
pour redonner à la boue des caractéristiques passer d'une consistance rigide, sorte de gel,
convenant à la composition du terrain en cours à un aspect fluide, lorsqu'on le brasse énergi-
de forage. quement, puis de reprendre son état initial si
on cesse l'agitation, d'où la nécessité de main-
Nous nous sommes volontairement limités tenir constamment la circulation dans un forage,
aux produits les plus courants utilisés en fora- même si, pour une raison quelconque, la ligne
ges d'eau de profondeur moyenne. de sonde ne tourne pas.
80
— « Yield value ». C'est la tension limite Laboratoires de chantier
de « cisaillement » d'un fluide plastique au-des-
sous de laquelle le fluide ne s'écoule plus et Nous devons conseiller de doter chaque
se comporte comme un solide. chantier rotary d'un petit laboratoire de chan-
tier qui tient tout entier dans une armoire métal-
— Filtrat. C'est ce qui passe à travers d'un lique ayant approximativement les dimensions
filtre ; en majeure partie, il s'agit de l'eau libre. suivantes :
Si le filtrat est trop grand, des éboulements Hauteur 0,80 m
des parois sont à redouter ; s'il est trop faible, Largeur 0,60 m
la boue risque de colmater exagérément de fai- Profondeur .... 0,40 m
bles venues d'eau.
Cette armoire doit se trouver obligatoire-
— Cake. C'est ce qui est retenu par le filtre ment à proximité du foreur, si possible sur la
(ou ici par le t e r r a i n ) . Il joue en sens inverse plate-forme de l'appareil.
du filtrat : trop faible, il ne tient pas suffisam-
ment les parois ; trop épais, il risque de col- Elle contient notamment les instruments sui-
mater les formations aquifères. vants, tous simples et robustes :
— Balance BAROID (densité)
— Teneur en sable. La boue a tendance à
se charger exagérément de sable provenant du
terrain. Le sable est dangereux pour les « œu-
vres vives » des pompes à boue qu'il érode
rapidement.
81
— Presse BAROID (Filtrat et cake)
Préparation de la boue
Le dosage varie entre 3 et 8 % de bentonite, MITRAILLEUSE A BOUE
soit 30 à 80 kg de produit, par mètre cube d'eau.
82
CONDITIONNEMENT DE LA BOUE A LA BENTONITE
Filtrat Filtre-presse filtrat trop grand = -*y Ajouter Amidon, fécule ou, mieux,
3
5 à 10 c m BAROID cake trop mince, C M C (Blanose - Carboxyméthyl-
risques d'éboulement et de cellulose - Cellulose colloïdale)
Cake pertes de boue 3
3 à 10 kg par m de boue. - Mixer,
6 / 3 2 " = 5 mm brasser.
(maximum)
filtrat trop faible =
cake trop épais, Dilution par l'eau. Contrôler les
risques d'aveuglement des autres caractéristiques. Brasser
venues d'eau à la mitrailleuse.
Sable Tamis BAROID risques d'usure, par érosion, Employer les dessableurs à cy-
des pompes à boue clones.
83
%
Epuration mécanique des boues Les variations du volume
A u fur et à mesure de son emploi, la boue de la boue
se charge de particules provenant du terrain Nous savons déjà — page 64 — que le
et dont la grosseur dépend à la fois de la nature contrôle du niveau dans les bacs ou fosses à
de la formation et du type d'outil de forage boue est une des principales consignes à don-
utilisé. ner aux foreurs. Deux cas peuvent se présen-
ter : augmentation ou diminution de volume ;
Une couronne diamantee fournira des élé- voyons quelles en sont les causes et ce qu'il
ments plus fins qu'un outil à molettes. y a lieu de faire pour chacun d'eux.
Dans les chantiers importants on fait pas-
ser la boue, à sa sortie du forage, sur un tamis 1° - Augmentation du volume.
vibrant. Cette circonstance est provoquée par la
rencontre d'une couche productive liquide —
eau ou huile — ou gazeuse, avec une pression
supérieure à la charge de la colonne de boue.
Si l'appareil, comme celui représenté ci- Il est donc nécessaire, pour prévenir ou
dessus, comporte deux étages, le tamis supé- arrêter l'éruption, d'alourdir la boue pour lui
rieur aura le même calibre que celui déjà cité donner une densité au moins égale à 1.42.
et le tamis inférieur pourra être du type 8 0 x 8 0
mesh, ou même plus fin. On y parvient en ajoutant de la baryte, pou-
dre lourde, de densité 4,3.
Avec ce double tamis, on peut retenir des
Nous avons tracé à la page suivante les
éléments de l'ordre de 200 microns.
deux abaques qui permettent, l'un, de connaî-
Les dessableurs cyclones éliminent des par- tre le poids de baryte à employer ; l'autre, de
ticules de 20 à 50 microns, ils sont placés à déterminer le volume global de la boue en fin
l'entrée de la pompe à boue. d'opération.
84
Introduire la baryte au mixer (page 82) et
brasser le mélange à la « mitrailleuse ».
— ! ~ - i —
• 2° - Diminution du volume de boue.
_I2
—y — Pertes de circulation
_ /
•
C'est l'indice d'une zone fissurée, karsti-
! 1
- ..... que ou dépressionnaire rencontrée par l'outil.
— - + ••
85
Pertes faibles et constantes tonite. - Attendre 3 à 6 heures
Causes = Boue trop fluide avant de reprendre le forage.
Filtrat trop important On peut aussi, à défaut de
(Cake insuffisant). cimentation, tenter prudemment
Remèdes = Augmenter la viscosité de forer à l'eau claire, en circu-
Réduire le filtrat lation perdue, et au carottier de
(Augmenter l'épaisseur du ca- préférence, pour réduire le volume
ke). et la grosseur des cuttings.
Pertes TOTALES
Causes = Terrain fortement karstique
Vastes cavernes.
ALLÉGEMENT, PAR L ' E A U , D'UNE BOUE DE FORAGE
Remèdes = Si l'on désira poursuivre le fora- (Délermirwrion du volume d'eau à ajourer à" 10 m 3 de boue initiale )
e
Exemple Pour romener à 1,20 la deniitè de 10 m ^ d e ocue de denstfé 1,30,
ge, cimenter avec un ciment à il foul.ojouier 30 rn3 d'eou
86
Boues spéciales Influence de la boue
pour forage des marnes sur la productivité d'un forage
gonflantes Le forage au rotary n'a, par lui-même, que
Ces terrains ont ia propriété, en s'hydratant, très peu d'influence s u r . l e potentiel aquifère
d'augmenter considérablement de volume, à tel d'un terrain. On pourrait même dire qu'en
point que l'outil risque de se bloquer au fond découpant la roche, au lieu de la pilonner, elle
du t r o u , occasionnant de grosses pertes de permet de déceler les faibles nappes plus faci-
temps pour tenter de le dégager par des « ins- lement qu'en forant au battage.
trumentations » délicates et souvent probléma-
tiques. Cependant, le fluide de circulation est sus-
ceptible de réduire sensiblement la productivité
On observe que l'hydratation des marnes d'une couche qui peut, de ce fait, être envahie
est plus importante si la boue est alcaline. Il sur une certaine épaisseur par les éléments
est donc tout indiqué de ramener le pH à de la boue de forage (filtrat) ou colmatée su-
7 , 5 - 8 par addition de pyrophosphate acide. perficiellement par le dépôt solide accumulé
sur les parois ( c a k e ) . L'importance de l'inva-
On conseille aussi d'ajouter à la boue du sion, l'épaisseur de la partie contaminée par
silicate de sodium, de la chaux, de l'amidon, le filtrat varient selon la perméabilité du ter-
ces matières réduisant également l'hydratation. rain, naturellement, aussi, selon la composition
de la boue et, enfin, selon la pression de l'eau
On recommande d'augmenter la densité de dans la couche.
la boue et le débit des pompes, de même qu'il
est indiqué de forer rapidement et de tuber
au plus tôt les zones dangereuses. Elimination du « cake »
Avant la mise en place de la crépine, il
L'emploi de la boue à l'huile est également
sera utile de racler, •> scarifier » les parois du
tout indiqué.
forage à l'aide d'outils aléseurs ou de « héris-
sons » travaillant au-dessous des colonnes de
soutènement.
Boue à l'huile émulsionnée
On l'obtient en ajoutant à la boue classi- Cette opération doit être faite rapidement
que (eau et bentonite) 5 à 25 % de gas oil et et juste avant la mise en place de la crépine
un émulsifiant organique. et du gravier, car elle risque de provoquer
l'éboulement du forage.
Cette boue lubrifie et protège toutes les
parties métalliques, elle provoque une sensi- On peut aussi traiter le cake, au moyen
ble amélioration de l'avancement, et un allon- d'acides appropriés (acide fluorhydrique, acide
gement de la vie des outils de forage. chlorhydrique dosé à 1 5 % ) , de phosphates de
soude (hexamétaphosphates, pyrophosphates,
Les filtrats sont plus faibles et moins péné- etc.).
trants dans les couches aquifères, ce qui est
important pour ia détection et l'exploitation des Ce traitement chimique est encore plus effi-
nappes à faible pression. cace si l'on a pris soin d'ajouter à la boue, pen-
dant le forage, une assez forte proportion de
Le forage des terrains gypseux ou salés, calcaire ; en effet, en dissolvant le calcaire
de l'anhydrite, des argiles gonflantes s'effectue contenu dans le cake, celui-ci se désagrège et
mieux avec les boues à l'huile. devient plus facile à éliminer.
87
Un autre procédé consiste à remplacer la
boue, au moment du raclage, donc avant la
LE « REVERT »
mise en place de la crépine, par une boue spé-
ciale à l'amidon.
88
Figure
140
130 1
120 f
«,110 1
^ REVERT
1100
/
$90
fi 8 0
/
I 70
B<»ntoni e —
£60
<>
/
§50
>
40
30
20 ~8 ZQ 40 60 80 100
Dosage de REVERT ( kilogs par mètre cube d'eau )
Comparaison de la viscosité obtenue I heure après la préparation
avec ie REVERT et avec la bentonite
On voit sur la figure ci-dessus que 1 kg de Une boue au REVERT, à l'inverse de la boue
REVERT donne, en moyenne, la même viscosité à la bentonite, constitue un lubrifiant de pre-
que 9 kg de bentonite. hiier ordre qui réduit les pertes de charge
dans les tuyauteries, les trains de tiges et les
Le prix du REVERT est environ 40 fois celui p o m p e s procurant ainsi une appréciable écono-
v
de la bentonite. Le prix de revient d'un mètre mie d'érfergie et une sérieuse diminution de
cube de boue au REVERT serait donc, 4,5 fois l'usure des pièces vives : chemises, pistons,
plus cher que celui d'une boue classique. clapets, tiges de pistons.
Cependant, la comparaison ne peut se limi- 2,3 kg de REVERT pour un mètre cube d'eau
ter à ce seul critère, et les raisons déjà citées, permettent de réduire de 66 % les pertes de
charge par frottement.
comme celles exposées plus loin, bien que dif-
ficiles à chiffrer puisqu'elles varient selon les
L'économie d'énergie qui en résulte peut
cas, donnent très largement l'avantage au
se traduire, soit par une augmentation des per-
REVERT et expliquent que son emploi se géné- formances de l'appareil, s o i t par une améliora-
ralise de plus en plus en forages d'eau, notam- tion sensible des avancements.
ment aux U.S.A.
Les échantillons de terrains prélevés au
Les frais de transport, de stockage et de rotary avec une boue au REVERT ne sont pas
mixage sont proportionnels au poids du produit souillés par ce produit qui devient liquide et
de base, ils sont donc 9 fois plus faibles pour fluide au bout de quelques jours, ce qui n'est
le REVERT que pour la bentonite. pas le cas avec une boue à la bentonite.
89
O 1 2 3 4 5 6 7 8 9 IO II
Temps en jours après la préparation de la boue
COURBES de VISCOSITE (Boue au REVERTâ l'eau douce eî â l'eau s, i)
Dosage 8 kilogs par mètre cube - Température 21 ° Centigrades
L'efficacité du REVERT est analogue à celle Quant aux bactéries du sol, on U s retrouve
de la bentonite pour dans tous les fluides de circulation
— consolider les parois du trou,
— remonter les cuttings,
L'emplpi du REVERT n'apporte d e * c aucun
— lubrifier et refroidir l'outil.
risque supplémentaire, ni sur la q u ^ î t £ de l'eau
Une analyse effectuée sur un prélèvement extraite, ni sur la bonne tenue des l é t a u x des
de boue au REVERT peut révéler la présence crépines, des colonnes de captage e t 'íes pom-
de bactéries. pes.
90
« A Hqure 3
V)
4>
O 4
o
X3
Si
0>
•o
o
g, 30 GO 90 120 150 180 210 240 270 300 3 5 0 3S0 590 420 450 480 5 » 540
Comrrerit retarder le moment Si, par exemple, nous désirons que la rup-
de la rupture de la viscosité ? ture de viscosité ne se produise qu'après 10
jours (240 heures), la courbe indique qu'il
La r u p t V e automatique de la viscosité se
convient d'ajouter 2,25 kg de soude pour 100 kg
produit cje léralement 3 jours après la prépara- 3
de REVERT sec, soit environ 12,5 m de boue.
tion de 14 Soue.
La quantité de soude, étendue de 100 à
11 peut" irriver que ce délai ne soit pas suffi-
200 litres d'eau, est introduite lentement dans
sant p o u / achever une opération en cours ou
la boue en agitant le tout pour opérer un bon
parce q u e certains incidents ont imposé le
mélange. Il ne faut absolument pas introduire
maintien du trou ouvert pendant un temps
la soude sèche dans le bac, car il en résulte-
plus lonçj
rait une augmentation du pH, suivie d'une chute
Dans ' V i n de ces cas, il est très facile de de la viscosité, phénomène inverse de celui
retarder l e moment de la reversion de la vis- qu'on voulait obtenir.
91
Figure 4
140
Temps en heures
La viscosité d'une boue au REVERT peut être , à volonté,prolongée
par des additions de SOUOE, ou brusquement rompue par des
additions de FAST BREAK (Boue à 8kgs de REVERT par m3)
:
Température 21° C
92
200
Figure 5
,'e'c I
180
7 *c / • 3 0°C
160
^ H 0
fio
o
^100
I 80
60
S
20
2 :J U 5 13 7 1î 9 10 11 1
Kilogs de REVERT par mètre cube d'eau
Influence de la TEMPÉRATURE de l'eau sur la viscosité de la boue
hermétiques contenant le volume requis pour Si, dans cette dernière phase, on introduit
un sac de 25 livres (11,3 kg) de REVERT. le FAST BREAK 5 jours (120 heures) après la
préparation/initiale, la viscosité descend instan-
Le FAST BREAK peut être ajouté à une boue
tanément, ainsi que le montre la courbe D.
préalablement traitée à la soude caustique, mais
il convieht alors d'en doubler la dose.
Ainsi, le sondeur peut, selon les besoins,
Repov-tbns-nous à la figure 4 de la page pré- retarder ou avancer le moment de la rupture de
cédente. la viscosité.
93
1,20
Densité
Réglage de la densité d'une boue au REVERT au moyen de sel
Ces courbes permettent de doser en consé- Par contre, si, après une opération de cimen-
quence ce produit. tation, une certaine quantité de ciment se trouve
Un autre facteur peut retarder la rupture dans la boue, le pH peut se trouver relevé à
de viscosité d'une boue au REVERT, c'est la plus de 11. Cette circonstance p e u t nuire à la
présence de fer dissous dans l'eau de la forma- montée, en viscosité de la boue au PJïVERT. On
tion ou dans celle de préparation. y remédie en ajoutant une p e t i t e quantité
Si le REVERT est préparé avec une eau con- d'acide chlorhydrique.
tenant plus de 3 parties pour un million (3 ppm)
de fer dissous, il se forme un complexe ferreux
Densité d'une boue au REVERT
3
La densité du mélange à 8 kg a u m est à
qui peut provoquer un allongement important
peine plus élevée que celle de l'eau
de la période visqueuse pouvant même dépasser
16 jours. On peut l'augmenter en ajoutant un sel quel-
conque : chlorure de sodium ou chlorure de
Dansi ce cas, l'emploi du FAST BREAK, à chaux, ce qui ne peut nuire à l'extrême solu-
la dose de un double paquet par sac de 25 livres bilité du REVERT.
de REVERT, permettra de retrouver les caracté-
ristiques habituelles. Le sel peut être ajouté, soit avant, soit après
la préparation de la boue.
10 à 20 minutes après cette addition, la
•b
rupture de viscosité se produira, accompagnée
En ajoutant 100 kg de sel par m d'eau, la
d'un changement de couleur. De bleu foncé, le
densité passe de 1 à 1,10.
mélange devient nettement vert.
La figure 6, ci-dessus, donne les quantités
La viscosité varie aussi avec le pH, mais fai- de sel à employer pour obtenir t § densité
blement si la boue est « propre ». requise.
94
LE C A R O T T A G E MÉCANIQUE
Nous a^ons vu que l'on savait déjà forer au — extraire de l'eau, des huiles ou des gaz
battage, J y a plus de 4.000 ans. d'un terrain présumé productif. En remontant au
jour des échantillons prélevés dans la « roche
Pourtir^t, ce n'est que vers le milieu du 19* magasin », on pourra décider d'exploiter — ou
siècle qu'on a songé à tirer parti des échantil- non — telle ou telle couche après examen et
lons des terrains traversés par les forages. analyse des éléments extraits.
Il s e n f j l e , en effet, que les premières appli- — plus généralement, fournir aux géologues
cations industrielles mondiales n'aient eu lieu les renseignements de nature à compléter la
que vers 4370, au moment de la construction du carte géologique d'une région ou d'un pays.
tunnel du VIONT-CENIS. 'V.
Mode opératoire
Buts Il s'agit de découper dans le terrain un cylin-
dre appelé CAROTTE, de le détacher de la
L'échantillonnage des terrains intervient masse, et de le remonter à la surface, en évi-
pour : tant de le modifier, de le remanier ou de l'altérer
au contact des parois du forage ou des tubages
— exécuter des fondations en choisissant, de soutènement.
en profondeur, les couches capables de suppor-
ter les e f i o ' t s (poids, poussées, vibrations, etc.)
qui s e r o n t transmis au terrain par la construc-
tion projet se.
95
remonté avec — généralement — I échantillon
ïrformances
de terrain tendre qu'il a pu détacher ce la masse
Dans de nombreuses applications, notam- à explorer.
ent dans la prospection minière de couches
inces, on exige un pourcentage de récupéra- Il s'agit surtout de prélèvements superficiels.
on voisin de 100 % .
OUTILLAGES
96
Le fonctionnement est simple : lorsqu'on a - éventuellement, un ou plusieurs anneaux
e
fait descendre l'appareil d'une hauteur sensible- de retenue, munis de doigts articulés ou de
ment égale à la capacité intérieure du tube (ou ressorts, laissant librement entrer la ca-
bien de la hauteur requise), on augmente la vi- rotte de bas en haut, mais s'opposant au
tesse de • >tation, on charge l'outil et on réduit ' mouvement en sens inverse.
le débit d circulation de boue.
En am' çant la remontée, l'extracteur, grâce sortir l'air ou la boue poussés par la pénétra-
à sa porté ; conique et à la fente qu'il comporte tion de la carotte dans le tube intérieur.
sur une g nératrice, vient serrer la carotte qui
se détach de la masse et demeure prisonnière
Avec cet appareil, la carotte n'est pas souil-
à l'intérieur du tube avec lequel elle peut être
lée par la boue de circulation qui passe seule-
remontée * la surface.
ment entre les deux tubes et parvient à l'outil
de coupe (couronne ou fraise) qu'elle irrigue,
lubrifie et débarrasse des cuttings détachés de
la roche en cours d'échantillonnage.
Carottif r à double tube
On obtient, avec ce carottier, des pourcen-
(Déplier h figure hors-texte aux pages 96-97) tages de récupération élevés.
- le manchon aléseur ;
Ce bouchon empêche la pénétration, à l'inté-
sonde et le pivot. Elle comporte un canal se trouvant dans le forage, au moment où s'ef-
tube:.
97
4
Dans certains modèles, le tube intérieur est Carottier à câble
suspendu au pivot par un ressort, ce qui a pour
effet de faire varier automatiquement l'impor- Bien qu'il ne soit guère employé en forages
tance de la saillie du tube intérieur à la base du d'eau, cet ingénieux appareil permet d'extraire
carottier, en fonction, précisément, de la dureté les carottes sans remonter la ligne de sonde.
du terrain.
Ainsi, le gros effort de coupe se trouve sup- L'équipement comporte une pièce tubulaire
porté par le tube extérieur, plus robuste que de base, terminée par une couronne, qui peut
l'autre. recevoir un carottier de petit diamètre, introduit
à l'intérieur du train de tiges et masses-tiges
(d'où l'intérêt des tiges Full hole o u Internai
Dimensions flush décrites pages 68 et 6 9 ) .
98
Carottage latéral Les couronnes 99
Il est toujours possible, en un point quelcon- • COURONNES A PRISMES
que d'un trou déjà foré, mais non tubé, de préle- OU BATONNETS METALLIQUES
ver, dan? la paroi, de petits échantillons de
terrain.
(page 66)
Nous donnons sur cet outillage, les rensei-
par écrasement et écla- gnements pratiques concernant leur description
tement de la roche. et leur emploi, ainsi que les dimensions stan-
dardisées.
99
• COURONNES DIAMANTEES Les premières pierres utilisées D forage
étaient des carbones noirs (black carb ms), ser-
En terrains durs : grès abrasifs, quartzites,
tis à la main dans des alvéoles pratk ués dans
conglomérats granitiques, silex, le diamant s'im-
les couronnes supports métalliques.
pose.
100
4
Modes de construction on ne peut placer que des pierres de 1 à 3
et spécialisation des outils de coupe carats.
diamantes
Spécialisation : Les couronnes à grosses
— Outils à diamants sertis en alvéoles. pierres serties en alvéoles conviennent mieux
pour les roches très dures, mais non fissurées.
Les pierres sont placées dans des trous pra-
tiqués dans le corps même de la couronne (spé- Les pierres des manchons aléseurs des ca-
cification DIABOR de CRAEUUS). rottiers sont souvent montées par ce système
de sertissage.
Le procédé nécessite des pierres d'au moins
1/8 de carat — Outils comportant une matrice rapportée
dans laquelle sont fixés les diamants.
L'orientation des diamants sur la surface de
la couronne est importante. Les pierres sont fixées dans une pièce annu-
laire en alliage spécial, rapportée sur le corps
de l'outil (spécification DIAMY de CRAELIUS).
Une pierre mal orientée peut se casser dès
le début de la mise en service, ce qui entraîne
Les diamants sont d'abord placés dans le
rapidement la détérioration ou l'usure préma-
fond d'un moule ; ils y sont provisoirement
turée des autres pierres.
maintenus par un adhésif.
Les diamants sont triés et répartis sur la
surface de travail d'après leur forme, leurs di-
mensions et leur dureté.
101
autour et au-dessus des pierres. Ces poudres Spécialisation. — Les couronnes de ce
sont ensuite agglomérées par frittage sous forte type conviennent pour les formations dures et
pression et haute température. très dures, mais non fissurées.
Les diamants tombent au fond du bain et le L'ensemble est solidifié par frittage, comme
corps de la couronne peut être également ré- dans la solution précédente.
cupéré.
La couronne ainsi obtenue travaille comme
une meule.
Quand faut-il dessertir ?
La composition de l'alliage de la matrice
On estime qu'on peut se servir d'une telle varie selon la nature des terrains à forer.
couronne jusqu'à ce que, en l'examinant à la
loupe, environ 1/3 des pierres manquent sur
la surface de travail.
102
polissage de la matrice et une usure des dia- Normes - Calibres
mants de surface, on augmente la vitesse de
rotation et le poids sur l'outil, pendant qu'on
L'intérêt de la standardisation des diamè-
arrête la circulation durant une très courte
tres de carottage n'échappe à personne.
période (10 secondes à une m i n u t e ) .
103
Nous relevons sur les catalogues de plu- Conduite des opérations
sieurs constructeurs les diamètres extérieurs
de leurs plus grosses couronnes standardisées : LES MACHINES
CHRISTENSEN (Longyear) .. 200,4 mm
DIAMANT BOARD (Samid) . . 200 mm N'importe quelle soudeuse rotary peut être
utilisée pour le carottage.
J.K. SM1T : 7 3/4" 197 mm
CRAELIUS » 197 mm Il suffit qu'elle soit bien entretenue, bien
stable, sans vibrations et que l'outillage de
contrôle du poids, de la vitesse de rotation,
Les couronnes sont construites avec des
de l'avancement et de débit d'eau et de boue
épaisseurs de parois différentes selon l'usage
soit en parfait état.
auquel elles sont destinées.
Chaque constructeur recommande cepen-
dant les machines qu'il a réalisées spéciale-
C'est ainsi, par exemple, que les couronnes
ment pour le carottage et qui comprennent,
CRAELIUS, ayant un diamètre extérieur de
généralement :
131 m m , existent en quatre diamètres intérieurs
— des sondeuses sensitives à avancement
d i f f é r e n t s : 117, 105, 101 et 93 m m . à la main par crémaillère,
— des sondeuses à avancement mécanique
La figure hors-texte des pages 104-105 repré- par vis et écrou,
sente, en vraie grandeur, le tableau des Normes — des machines à avancement hydraulique.
Standard DCDMA (Diamond Core Drill Manu-
facturers Association).
104
239
On utilise une « araignée » dont on trouvera En règle générale, l'avancement est sensi-
la définition, page 192. blement proportionnel à la vitesse de rotation,
mais une trop grande vitesse polit les diamants
Nous croyons utile de signaler la nécessité
et diminue leur efficacité.
absolue de soigner méticuleusement, d'entre-
tenir et de graisser toutes les pièces, tous les On est donc conduit à observer, pour cha-
filetages et les portées des carottiers, aussi que type de couronne, une vitesse tangentielle
bien au moment de l'emploi qu'au magasin périphérique constante.
105
Cette donnée, indiquée par les construc- — Christensen : couronnes s e r t i e s : 50 à 160>
teurs, permettra, en fonction des diamètres mètres ; concrétion : 100 à 200 m è t r e s / m i n u t e .
extérieurs, de définir le nombre de tours par
— J.K. Smit : Pour couronnes à concrétion :
minute.
150 m / m i n en terrains tendres,
La vitesse tangentielle est nettement plus 60 m / m i n en terrains durs et « polissants ».
grande pour les couronnes à concrétion que Il est recommandé de tourner lentement si
pour celles à diamants sertis. on ne peut mettre beaucoup de poids sur
l'outil.
Nous donnons, après les avoir traduites,
les indications recueillies auprès des construc- — Craelius : couronnes serties : 60 à 100 mè-
teurs et la courbe ci-dessous, établie pour une tres ; concrétion : 140 m è t r e s / m i n u t e .
vitesse tangentielle périphérique de 100 m è t r e s / Exemple : Couronne J.K. SMIT à concrétion,
minute servira à obtenir, pour divers diamètres en terrains tendres, diamètre 3 ", vitesse 7 / 8
1000
— -
900 \,
\
800 \ —
j
— —
\
— - t - - -
-- - 4—
700
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—- —•
106
La vitesse de rotation obtenue par les don- CHRISTENSEN donne les indications suivan-
nées des constructeurs et la courbe de la tes basées sur des couronnes neuves équipées
page précédente est une valeur moyenne. avec des pierres d'un poids moyen unitaire de
1/20 de carat :
En pratique, nous avons vu, page 104, qu'il
convenait de tourner lentement au début du La surface de contact de ces pierres est
•carottage, puis d'accélérer ensuite progressi- d'environ 0,14 m m .2
vement.
La charge de rupture d'une pierre est d'en-
2
En fonction du nombre de tours/minute viron 120 kg par m m .
moyen, que nous appellerons N, défini comme
indiqué par l'exemple précité, nous avons En appliquant à cette valeur un large coeffi-
dressé le tableau suivant qui donne, dans cient de sécurité, CHRISTENSEN recommande
divers terrains, pour les deux types de cou- pour chaque pierre les charges suivantes, se-
ronnes, le nombre de tours à observer au début lon les terrains :
du carottage, puis le nombre de tours à ne pas
dépasser. granits : 1 à 5 kg
basaltes : 2 à 9 kg
Terrains durs et non fissurés. grès : 1 à 5 kg
schistes : 1 à 2 kg
— Couronnes à diamants sertis :
calcaires : 0,1 à 6 kg
- Au d é b u t : N/2 tours/minute
- Maximum : N
Cette règle peut sembler assez difficile à
appliquer puisqu'elle nécessite la connaissance
Terrains durs et fissurés.
du nombre de pierres actives à la surface de
— Couronnes à concrétion : la couronne, elle contient aussi une assez gran-
- Au d é b u t : N t o u r s / m i n u t e de imprécision, la surface moyenne des pierres
- Maximum : 2 N et le coefficient de sécurité employé.
107
Conclusion : Reiuai eue.
De ce qui précède, et compte tenu des di- Nous avons tenté de dégager des rensei-
mensions moyennes des couronnes, nouï sug- g n e n t , ts simples et pratiques, résultant de
gérons l'application de la règle simple suivante : très nombreuses et assez diverses indications
recueillies auprès de plusieurs constructeurs
Le poids à appliquer à une couronne diaman-
de couronnesxde carottage.
tee, sertie ou à concrétion, peut se tenir entre :
10 kg pour les terrains tendres Ces renseignements n'ont cependant aucun
et 30 kg pour les terrains durs, caractère absolu. N.
par millimètre de diamètre extérieur de la cou-
Chacun doit, à chaque^o^éraïion, dans cha-
ronne.
que terrain, avec l'outillage dont ¡1 dispose,
opérer lui-même les trois réglages :
- rotation
DEBIT DE CIRCULATION
- poids
Le réglage du débit de boue ou d'eau claire,
- débit
en carottage, doit permettre d'assurer une
pour obtenir, en fin de compte :
bonne évacuation des cuttings, sans cependant
— l'avancement maximum,
provoquer l'érosion des passages d'eau des
— le plus grand pourcentage de récupéra-
couronnes.
tion,
DIAMANT BOARD dit que la vitesse du — le plus faible prix de revient au mètre
— Couronnes à concrétion :
régler le débit à 3 l i t r e s / m i n u t e par mil-
limètre de diamètre extérieur afin de
réduire l'érosion des matrices.
108
0.00
ftglm perméable
..•9A.c .. ...
¿&%,Tube 13 3 / 8 '
CTI.•:•-•( v i . o / V ' . i v :
Foré 17 3 / 8 t # e \ ^
^Aquifère^O|:v
suspension <-<^a.v;-iîÇ
U."
jb^é 12 1/8:
^Crépine 6
3 ¿S3:." .o^-'OSl-.
ravier •.•or
•°'-".<>:-eS .0- f.:r\--.P-.\3,-.C)^<
c >
'û- r ..' : r \ - V . O.v N J . v • Ç
'V.
Un fût cylindrique creux, muni de filetages
Pour que l'on puisse mieux suivre le dérou-
API, sur cônes, est monté à la place de l'outil
lement des opérations, nous avons pris un
de forage, sous les masses-tiges.
exemple, celui qui fait l'objet du dessin sché-
matique représenté sur cette figure.
II est muni, vers le milieu de sa hauteur,
de trois molettes à dents dont la denture varie
Les dimensions en diamètres de forage et selon la dureté de la roche et qui travaillent
de tubage sont conformes au diagramme de comme les outils de forage à molettes, décrits
la page 77. à la page 66.
Après la mise en place d'un tube-guide de Il reçoit, à la base, l'outil de 12 1/8" qui a
2 0 " (500 mm environ) sur environ 2 mètres et servi à forer précédemment.
cimenté solidement sur toute sa hauteur, on
'peut supposer que l'ouvrage a été foré en
12 1/8", jusqu'au mur de la couche aquifère, Le diamètre extérieur d'encombrement est,
soit 75 mètres. pour notre exemple, de 17 3 / 8 " .
109
On peut, dans certains terrains, remplacer Ensuite, si le trou est rectiligne, mais trop
, / s
l'outil de pied (ici, 1 2 " ) par une pièce cylin- incliné, le fonctionnement de la pompe qui y
drique de même diamètre qui sert simplement sera installée risque d'être compromis.
de guide dans 'le trou déjà foré.
110
L'appareil doit descendre librement dans le Inclinomètres mécaniques
forage. Egalement fixé sur notre long tube, on place
un autre tube contenant un pendule terminé
Pour contrôler la verticalité, et mesurer l'in- par une pointe fine.
clinaison éventuelle, on trouve :
Un dispositif magnétique commando depuis
la surface ou par un mouvement d'horlogerie
lnclinomètres chimiques permet de présenter sous la pointe du pendule
un disque de papier qui se trouve ainsi perforé.
On fixe à l'intérieur du tube précédent, et La trace est au centre du papier si le trou
bien centré sur lui, un tube de verre de grosse est vertical. Elle en est d'autant plus éloignée
section et contenant sur environ la moitié de que la déviation est plus importante.
sa longueur une solution d'acide fluorhydrique
dont on a calculé la concentration en fonction
Inclinomètres optiques
du temps d'observation nécessaire. Le tube de
verre est hermétiquement fermé pour éviter Même montage que ci-dessus.
toute rentrée d'eau ou de boue.
Dans le tube se trouve du mercure sur une
certaine hauteur.
On descend l'appareil à une certaine pro-
fondeur (10 mètres par exemple) et on le laisse En haut du tube, un disque de papier sensi-
à cette place pendant le temps nécessaire à ble photographique (sensibilité dessous) percé
l'attaque du verre par l'acide. d'un petit trou au centre.
111
Tous les dispositifs déjà décrits ne donnent de diamètre auquel il est accroch Ce câble
qu'une valeur ponctuelle et nécessitent une métallique peut être remplacé pa un fil de
manœuvre a chaque mesure. nylon de résistance suffisante (fil t pêche).
Le procédé que nous allons indiquer pré- Le câble, enroulé sur un tamboi de t r e u i l ,
sente une série d'avantages non négligeables : passe sur une poulie montée dan.' le derrick
de la sondeuse ou sur un trépied, d. relie sorte
— il donne une mesure continue sur tout
qu'il soit rigoureusement au centn lu tubage
le forage en une seule manœuvre ;
à son sommet.
— avec un peu d'expérience, il permet de
La hauteur de l'axe de la poulie ar rapport
contrôler l'ouvrage dans les deux sens : recti-
au sommet du tubage, est netten. u définie.
tude et verticalité et même, bien qu'imparfaite-
Disons 3 mètres (cas de la figure)
ment, il donne une idée de l'orientation des
déviations ( a z i m u t s ) .
On laisse descendre le plomb ; 3 m au-
dessous du sommet du tube et on : ;te la nou-
On peut l'employer soit dans un trou non
velle position du câble par rapport : Jeux axes
tubé, soit dans un trou provisoirement tubé.
diamétraux perpendiculaires marqué à la pein-
ture par quatre points sur le bord d tube. Ces
quatre points pourraient, par exen le, consti-
tuer les quatre points cardinaux, i finis avec
une boussole.
ft/àstic/ue
Pa.re.nte.
112
I! sera très facilement réalisé avec une PREPARATION ET DESCENTE
feuille de matière plastique transparente assez
D'UNE COLONNE DE TUBES
épaisse. Le plus grand cercle correspond au
diamètre du tubage supérieur du forage sur
lequel elle est placée. La colonne, approvisionnée sur chantier,
est composée de tronçons de différentes lon-
Les cercles concentriques qui y sont tracés gueurs.
sont équidistants — tous les 20 mm par exem-
ple.
Il importe de marquer en gros chiffres, à la
peinture, sur chaque tronçon, sa longueur exacte
A chaque position du « plomb », tous les
au centimètre près.
3 m, la feuille transparente doit être tournée
de telle sorte que la fente soit orientée dans
la direction que le câble tend à prendre sous
S'il s'agit de tubes filetés et manchonnés,
l'influence d'une déviation du trou.
la longueur est mesurée de bout en bout du
tube, comme s'il n'y avait pas de manchon.
Ainsi, avec un peu d'expérience, et en me-
surant l'angle que fait la fente avec les 4 points
marqués sur le bord du tube, on peut définir, Le chef sondeur prendra note, au fur et à
tous les 3 mètres, non seulement l'importance mesure de la descente, de la constitution de
de la déviation, mais aussi le changement d'azi- la colonne afin qu'il puisse connaître, à chaque
mut correspondant. instant, la position exacte du pied de la colon-
ne, de son sabot.
Le principe des triangles semblables per-
met de calculer la déviation en question.
Si l'on envisage de descendre la colonne
en la faisant flotter, elle devra être munie, à
On voit qu'à 3 mètres de profondeur, Ta
sa base, d'un sabot étanche reforable.
déviation en ce point, où se trouve le plomb,
sera le double du déplacement latéral du câble
au sommet de la colonne (ou à la gueule du Souvent, on coule à l'intérieur du tube infé-
puits). rieur un bouchon de ciment.
113
Réduction de poids Voyons, par l'exemple de notre forage (dé-
due au principe d'Archimede plier la figure hors-texte, pages 108-109), ce
Risque d'écrasement que devient notre colonne de tubes 13 3/8",
que nous supposons à faible épaisseur ( v o i r
Nous savons, page 41, qu'une colonne, des- page 42) et qui pèse, selon le tableau, 71,4 kg
cendue ouverte à sa base, dans un trou plein au mètre.
de boue de densité 1,3, se trouve allégée d'en-
viron 1/6 de son poids. Son poids — longueur 50 mètres — est :
71,4 X 50 = 3 570 kg.
Si, munie d'un clapet de pied étanche, nous
la faisons flotter, la valeur de la poussée verti- Si on la descend, ouverte à la base, dans
cale qui l'allège peut se calculer par la formule le forage plein de boue de densité 1,3, elle ne
suivante, qui, bien qu'approchée, donne une pèsera que
valeur suffisamment précise.
3 570X5 ,
= 2 975 kg.
Hd 2
6
P = X B
Si on la munit d'un clapet de pied, la pous-
P = poussée d'Archimède en kg sée d'Archimède qu'elle reçoit sera de :
3 / 8
tres 5
° X 1 3
'
X 1,3 = 5 850 kg,4 2
'' "
d = diamètre nominal du tube (diamètre 2
extérieur) en pouces de très loin supérieure à son poids
B = densité de la boue.
Pour la descendre, il faudra l'alourdir en
versant, à l'intérieur, de la boue ou de l'eau,
En passant, notons que cette formule dérive
ce qui, en outre, réduira le risque d'écrasement.
des deux suivantes fort employées sur les
chantiers. Ce risque est peu important, d'ailleurs, pour
notre exemple, car un tubage de 13 3 / 8 " , épais-
Section d'un trou foré : seur 8,38, ayant un facteur
2
-VD/t de 339,7/8,38 = env. 40,
d
S - risquerait d'être écrasé par une pression exté-
20 2
rieure de 70 k g / c m (page 4 1 ) , de sorte que,
S = section en décimètres carrés si la colonne était vide, elle ne risquerait l'écra-
d = diamètre en pouces. sement, dans une boue à 1,3, qu'à partir de
Exemple : trou de 10 pouces. 70X10
= env. 540 mètres.
100 . . . . . .
1.3
S = = 5 décimètres carres.
20
2
(Le calcul aurait donné 5,05 dm .) Préparation du pied de la colonne
Nous verrons un peu plus loin que l'on peut
Volume d'un trou foré :
cimenter une colonne sur une portion supé-
rieure seulement de sa longueur.
2
Pour cela, il faudra utiliser une ombrelle de
V = Volume en litres cimentation.
H = Profondeur en mètres Si cette opération est envisagée, il convient
d = Diamètre du trou en pouces. de préparer la colonne en conséquence, en per-
114
forant plusieurs trous dans le tronçon où se MANŒUVRE DE DESCENTE
situera la base de la cimentation, de poser, au-
dessous de ces trous, un bouchon de ciment, ASSEMBLAGE - SOUDURE
et de fixer extérieurement sur le tube l'arma-
S'il s'agit d'une colonne de tubes casings
ture métallique et la toile de l'ombrelle qui
filetés et manchonnés, la manœuvre s'opère
seront tenues fermées, pendant la descente,
avec de simples colliers prenant appui sous les
par le collier de corde ou fil d'acier habituel.
manchons.
Penser à placer, s'il y a lieu, des arceaux S'il s'agit d'une colonne à souder, on doit
•de. centrage fixés par colliers sur le tubage. craindre que les colliers glissent et l'on doit
envisager de souder un peu au-dessous du
sommet de chaque tronçon deux ou trois petites
Enfin, si nous choisissons de suspendre la plaquettes qui supprimeront ce risque.
colonne de captage, à la base ou en tout autre
point de la colonne de soutènement — cas de Présenter, bien alignés, le nouveau tronçon
notre exemple — , il y a lieu de placer (voir figu- et la colonne déjà introduite, afin, s'il s'agit
re hors-texte, pages 108-109) au pied de cette de colonnes à manchons, que les premiers filets
dernière, ou au point choisi, une rondelle de se vissent normalement.
suspension, constituée par un anneau de fer
Continuer à visser lentement à la main, puis
rond, soudé par points à l'intérieur du tubage.
à la clé à chaîne, puis à la corde enroulée autour
du tubage, et enfin bien bloquer à la clé en fin
Toutes ces opérations — éventuellement de serrage.
d'autres du même genre — doivent être exé-
cutées avant le commencement de la manœu- Si les manchons s'échauffent anormalement,
vre de descente de la colonne, car celle-ci ne c'est l'indice d'une défectuosité de filetage, il
doit pas être interrompue par de tels travaux. vaut mieux dévisser, nettoyer, vérifier, grais-
ser et recommencer.
En outre, s'il s'agit de tubes casings filetés S'il s'agit de colonnes à souder, l'aligne-
e t manchonnés, il faut, très soigneusement, ment impeccable des tronçons avant la soudure
vérifier tous les filetages, les nettoyer à la est une nécessité absolue, si l'on veut obtenir
brosse* et les graisser, puis remettre en place une colonne bien droite, dont la descente sera
les bagues protectrices des filetages, qui doi- facilitée.
vent rester sur chaque tronçon, jusqu'au mo-
ment où il va être vissé sur les éléments qui On pourra placer deux ou trois règles spé-
le précèdent dans le forage. ciales comportant quatre bossages (deux par
tronçon) qui seront fixées, par des chaînes et
des étriers à v i s , sur chaque élément à souder,
Nous avons cru devoir rappeler ces diver- selon des génératrices. Les bossages ont pour
ses consignes, car, en les respectant, on sup- but de laisser un vide entre les règles et les
primera bien des causes d'incidents souvent tubes afin de pouvoir souder sans les déplacer.
f o r t graves.
Les tubes peuvent être préalablement chan-
freinés aux deux bouts, ou seulement sur un
bout.
115
veiller à ne pas créer de trop gros bourrelets CIMENTATION
de soudure à l'intérieur.
But
Lorsque toute la colonne aura été introduite
dans le forage, elle sera suspendue par un fort
collier (quelquefois deux colliers superposés Cette opération consiste à remplir, par un
pour parer à un dévissage des boulons de l'un mélange à base de ciment, tout ou partie de
d'entre eux) reposant sur la partie bétonnée la hauteur de l'espace annulaire entre un tubage
et le tube-guide de la gueule du puits, et pre- et les parois du trou foré.
nant appui sous un manchon, ou sous les pla-
quettes soudées, comme déjà indiqué.
Le but à atteindre est de rendre étanche
Comme on le voit, la descente d'une colonne cet espace annulaire et d'empêcher la pollution,
est une importante affaire, elle demande « du par les eaux de surface, des nappes aquifères
métier », beaucoup de soin, pas d'énervement mises en production. -,
et de grandes précautions.
116
Vitine fermée
Vanne ouverte
Tube §uì
2.C
£àit de ciment
Psion ou
JSouchon
de séparation
6
Ce mélange retarde quelque peu le temps Tìbie d'ilìmenlilion
de prise et n'occasionne qu'un faible retrait
à la prise.
s
Cliché N l"OS _ Mixer de cimentàtion
117
Pour faciliter l'adhérence du ciment sur la
V = — (17,4 — 1 3 , 4 ) = 3 075 litres envi-
2 2
118
" La colonne et l'espace annulaire se trouvent ter que le lait de ciment n'ait tendance à refluer
donc pleins de boue neuve ou d'eau claire. dans le tubage, et cela pendant le temps néces-
saire à la prise.
Il y a lieu, maintenant que les mouvements A cette cote, on aura déjà pratiqué dans le
de lait de ciment et de boue sont effectués, de tronçon correspondant du tubage plusieurs trous
maintenir la pression sur tout le circuit pour évi- par où passera le laitier de c i m e n t et, un peu
119
au-dessous de ces trous, on aura coulé un bou- Dans ce chapitre de cimentation, il faut
chon de ciment sur un ou deux mètres (pages dire qu'on peut fort bien cimenter un espace
114 et 115). annulaire entre un tube d'extension de crépine
et une colonne de soutènement. Le ciment est
injecté généralement par les tiges.
Au moment de la descente de la colonne,
on aura fixé autour du tubage une ombrelle de
cimentation, ainsi constituée : On peut poser un bouchon de ciment, à
n'importe quelle cote, par-dessus une colonne
— un collier inférieur destiné à être forte- de boue qui sert de coffrage.
ment serré sur le tube et sur lequel sont fixées
de longues lames minces et flexibles d'acier ;
On peut même, après perforation d'une
— à l'intérieur de ce dispositif, un fourreau colonne de soutènement déjà en place au moyen
de forte toile en forme de cône, solidement de balles tirées par un appareil spécial, faire
serré à sa base autour du tube. une cimentation d'une portion quelconque de
cette colonne.
L'ensemble se présente comme une om- Il y aurait encore bien d'autres applications
brelle, ou mieux comme un parapluie retourné à citer, mais, en général, on peut dire que peu-
par le vent. vent être aisément résolus tous les problèmes
de
120
4
POSE DES CRÉPINES fileta^ à t , r û i l
(
Ir tube.-<iuidt de, cuiller I
On trouvera, aux pages 44 à 59, tous les ren-
seignements sur la construction, le choix et
la position, dans une formation donnée, des
crépines de forages d'eau.
121
est arrêtée lorsqu'elle a atteint la position pré- par le jet sous pression, sont remontés au j o u r
vue. par l'espace annulaire, ou, s'ils sont très fins,,
retombent dans la crépine d'où il faudra lea
A ce moment, en tournant à droite, la colon- extraire, ensuite, par cuillérage. 1
.
ne de guidage de la cuillère, celle-ci se dévisse
au raccord spécial qui peut être ainsi récupéré Comme précédemment, à cause du raccord
et qui est remonté avec elle. droite-gauche, la ligne de sonde pourra être
dévissée et remontée en fin d'opération.
Ce dispositif nécessite, il faut bien le dire,
un terrain exceptionnel ; cependant, si le sabot Cette méthode, comme la précédente, e s t
rencontrait un obstacle rocheux qui l'arrête dans rarement utilisable, d'abord parce qu'un terrain
sa descente, on pourrait — si le diamètre du permettant de les employer ne se présente pas
tube de guidage le permet — descendre un outil fréquemment, ensuite parce que — si là forma-
de forage rotatif ou à percussion pour broyer tion l'exigeait — on ne pourrait pas placer de
les éléments durs rencontrés. gravier autour de la crépine.
La crépine est donc descendue au toit de Elle présente cependant un risque d'éboule-
la couche aquifère et les éléments, désagrégés ment important.
122
JBU -Cône de ^uspen^/on et j e j «3<rce*JJO/rv»j
123
4
L'équipement représenté sur le schéma de Joint supérieur
la page précédente se compose des éléments
suivants. Le dispositif précédemment décrit : Cône de
suspension, ne pose à ce sujet aucun problème.
— Cône de suspension exécuté en tôle,
comportant un dispositif d'attache à baïonnette Si, au contraire, la crépine et son tube d'ex-
pour la mise en place et éventuellement l'ex- tension ne sont pas suspendus au tube de sou-
traction de la crépine, quatre fenêtres pour la tènement, mais restent libres à l'intérieur de
mise en place du gravier dans l'espace annu- celui-ci, il y a lieu d'obturer l'espace annulaire
laire et un cercle extérieur qui viendra se poser entre ces deux tubes.
sur la rondelle de suspension insérée dans le
Plusieurs dispositifs sont prévus.
tubage (page 115).
— Si le jeu entre les tubes est peu impor-
— Obturateur, également en tôle et muni
tant (moins de un pouce sur le rayon), on peut
aussi d'un dispositif à baïonnette. Cette pièce,
placer en tête, soit un joint en plomb qui sera
descendue danis le cône de suspension à la
évasé et serti par un tampon conique',-descendu
fin du développement, isole l'intérieur de la cré-
au bout des tiges, soit un joint souple én ma-
pine du massif en gravier.
tière plastique ou en caoutchouc qu'on pourra
— Tube d'extension, placé entre le cône de descendre après coup dans l'espace annulaire
suspension et la crépine, est au même diamè- en le poussant par un tube dans l'intercolonne.
tre et en même métal — de préférence — que
— Si le jeu est important, la seule solution
la crépine.
est de poser un anneau de ciment prenant appui
— Crépine (voir pages 44 à 5 9 ) . sur le massif en gravier. On peut utiliser une
couronne percée de trous et descendue autour
— Sabot. La crépine peut recevoir un sabot du tube d'extension au bout de tiges. On injec-
à clapet dont nous avons déjà parlé, page 122. te le volume de laitier prévu et on remonte le
tout pour un important lavage.
Cette pièce avec le raccord droite-gauche
peut servir à descendre la crépine et éventuel-
lement son tube d'extension, si l'on n'utilise Arceaux de centrage
pas le dispositif à baïonnette déjà décrit.
Il est recommandé de placer en un ou plu-
Cette méthode de mise en place est toute sieurs points de la colonne de captage : crépine
indiquée pour de courtes crépines qui peuvent et tube d'extension, des arceaux de centrage,
ne pas être suspendues, mais qu'on laisse repo- ou centreurs à lames, constitués par deux ba-
ser sur le fond du forage. gues fixées sur la crépine (ou le tube)..et réu-
nies par trois ou quatre lames. L'écartemerit des
Elle permet, si la crépine se trouve arrêtée bagues règle le diamètre extérieur.
dans sa descente, d'injecter, par les tiges qui
la supportent, de l'eau sous pression ou de la
boue pour faciliter cette descente.
124
Artes fermées Chargement
fBra^t
S boue
1 -Circulation _ A et B remplis de Clavier 3 _ E3 débite le gravier sur le forage
Sont isolés, A esc en remplissage
Chargement
fàrage.
2 _ A débite
Ml m
le gravier ji/r le ibràge •4 _ A débite ji/r le forage
B est isole B est en remp/issa^e
125
Il est démontré qu'un gravier d'un diamètre «séparation », de recourir au procédé suivant
donné descendra quatre fois plus vite qu'un dont nous recommandons l'application.
gravier de même nature ayant un diamètre deux
— introduction en circuit continu sous pression-
fois plus petit.
Nota : Pour bien suivre les explications c i -
Un gravier composite aura donc tendance dessous, veuillez déplier à gauche la figure
à se dissocier de telle sorte que les gros élé- hors-texte située entre les pages 124 et 125 et
ments se rassembleront en bas, et les fins s'ins- à droite celle placée entre les pages f28 et
talleront par-dessus. 129.
Dans les zones où sont rassemblés les L'équipement de surface à réaliser est r e -
gros grains, des entrées de sable fin de la for- présenté par le schéma (figure de gauche).
mation peuvent se produire dans la crépine,
tandis que, dans les endroits où n'existent que Il se compose de deux réservoirs cylindri-
les éléments fins, une obstruction partielle des ques verticaux à fond conique et à couvercle
ouvertures peut réduire le débit. ouvrant, mais étanche dans sa position f e r m é e .
126
Dans ce dispositif, le gravier « suspendu » Chaque réservoir est muni à la base d'une
dans,la boue légère ou l'eau de circulation, vanne de vidange crépinée qui peut laisser pas-
refoulé par la pompe, s'installe de bas en haut ser l'eau contenue dans le gravier pendant le
autour de la crépine. remplissage sans que le gravier lui-même ne
puisse sortir.
Une décantation se produit, le gravier dé-
pose et la boue traverse seule la crépine et Entre les schémas 1 et 2, on a rempli les
sort du forage par le tube distributeur qui repose deux réservoirs de gravier.
par sa portée conique sur le cône de suspen-
sion, au-dessous des fenêtres. (Voir descrip- L'opération peut se faire à la pelle ou,
t i o n du cône de suspension, page 123). mieux, avec des sacs, d'autant qu'un gravier
de qualité est souvent livré en sacs.
c l e fermé est représenté par un rectangle noir, Pendant ce temps, remarque très importan-
le rectangle blanc indique que le couvercle est te : la section libre de passage de la boue à
ouvert pour permettre le chargement en gravier. travers la crépine diminue progressivement et
la pression de refoulement (manomètre) aug-
La première partie (phase 1) représente mente régulièrement.
l'opération de contrôle de la circulation. Les
deux réservoirs, à ce moment, sont isolés du La pression atteint son maximum au moment
circuit par la fermeture de toutes leurs vannes. où le gravier atteint le niveau AB qui est la
cote du sommet de la crépine.
L'examen des autres phases du schéma per-
met de comprendre facilement la succession A partir de cet instant, si la pompe continue
des opérations, un réservoir étant en remplis- à refouler, l'écoulement de la boue ne peut plus
sage pendant que l'autre se vide sous la pres- s'opérer qu'à travers le massif de gravier pour
sion de la pompe. pénétrer à l'intérieur de la crépine.
127
L'écoulement se trouve donc brusquement Au-dessus de la crépine principale se trouve
et considérablement freiné et la colonne de cap- un tronçon de tube plein de même diamètre
tage, en particulier la crépine qui, placée plus et d'environ 3 m de longueur.
bas, est plus vulnérable et plus fragile, se
Au-dessus de ce tronçon, un deuxième tron-
trouve exposée à une importante surpression
çon de crépine de 1,50 m environ de même dia-
dont les conséquences peuvent être graves.
mètre et même ouverture que la crépine prin-
Les exemples ne manquent pas de destruc- cipale.
tions d'ouvrages provoquées par cette circons- Enfin, encore au-dessus, le tube plein d'ex-
tance. tension.
Pour éviter ce danger, on a imaginé le dis- Le tout est supporté par le cône de suspen-
positif représenté par le schéma ci-dessus. sion ou même placé simplement dans le forage.
128
Tresse - etoupe.
ou B.Q.R "X
"Refiou/ement
« de le pompe a bouc
7ï<Ses du forage
Aaionnettc de /obcui-atew
Bàionnette_
Casing
ñnde//e de suspension
distributeur
Cone de suspension
Fìrnctr de gravier
Ohtunàteur-
0
* "s
*)
M
il
ff/je en placo du^nav/èn
Sous pns~ss/on
en forcer profoj-ict
SI
Jrcen/x de 7 _ Montage
e
dass/ejue
centrée
129
On peut donc se donner tout le temps qu'on On pourra aussitôt procéder au lavage au;
veut pour faire les observations en question, jet, puis au développement de la formation.
il suffit de réduire le débit de la pompe.
130
Le développement
— Loi de Darcy.
— L'autodéveloppement.
— Les « ponts de sable ».
— La zone sensible (La crépine et le terrain adjacent).
— Surpompage.
— Pompage alterné.
— Pistonnage.
— Faut-il pistonner dans la crépine ?
— Développement pneumatique air-lift.
— Développement par lavage au jet.
— Comment contrôler la fin du développement.
La dernière phase de l'équipement d'un le plus possfble les éléments fins de la forma-
forage est la mise en place de la crépine et, tion qui occupent les espaces entre les grains
éventuellement, celle du gravier additionnel. plus grossiers.
131
pour un débit donné, et, cela, d'autant plus
qu'on est plus près du forage.
L'AUTODEVELOPPEMENT
Dans une zone très éloignée, le rabattement Le débit de pompage étant Q, la vitesse
est nul et l'eau qui s'y trouve n'est pas « appe- d'écoulement en chaque point du cylindre de
lée » vers le forage, sa vitesse est nulle, elle rayon R étant V, pour une surface S, on a la
relation :
reste dans le terrain à l'état statique.
v = °
S
La position de cette zone varie selon les
Le volume d'eau, Q, qui, en un temps donné,
terrains, le rechargement de la nappe, les obs-
franchit la surface du petit cylindre, est égal à
tacles naturels étanches, etc., mais, toutes cho-
celui gui, au même moment, et pendant le mê-
ses égales, elle est fonction du temps et du me temps, franchit la surface du grand cylin-
débit de pompage. dre. ' -,
132
Ce raisonnement pourrait être étendu à d'au- — le calibre, l'uniformité et la perméabilité
tres zones coaxiales de rayon 3 R, 4 R, etc. ; sont décroissantes, en sens inverse du courant.
il aboutirait à la conclusion suivante :
Ainsi, puisque la vitesse du courant souter- 1" - L'opération est très lente.
rain décroît en partant du forage, le classement
des matériaux s'établira, tout naturellement, On ne peut prévoir quel temps serait néces-
dans le sol, sous l'influence du courant engen- saire à une formation aquifère pour qu'elle se
dré par le pompage. stabilise toute seule.
133
LES « PONTS DE SABLE » Seul, un développement provoqué, bien con-
duit, et un flux alterné peuvent disloquer les
ponts de sable, modifier les arrangements des
particules et ouvrir la formation au libre pas-
sage du courant aquifère.
LA ZONE SENSIBLE
Un courant unidirectionnel La crépine et le terrain adjacent
provoque et consolide
íes"pont¿. de sa.ble" TOUTE l'eau qui sort d'un forage PASSE PAR
LA CRÉPINE.
134
Par ces procédés, on réussit à éviter — ou, de la crépine et les caractéristiques du gravier
pour le moins, réduire — les venues de sable, additionnel à placer dans l'espace annulaire en-
m a i s , o n aboutit,, du même coup, à réduire la tre la crépine et la formation.
capacité spécifique, en étranglant le courant
d'eau à son entrée dans le forage.
On sait que, dans ce cas, la crépine doit
laisser passer — pendant le développement —
On sait maintenant qu'il vaut mieux em- 1 0 % seulement du gravier additionnel.
ployer une crépine un peu plus ouverte, per-
mettant, avec un développement approprié, de
retirer, de la formation adjacente, les sables Ainsi, l'on voit que :
fins qui s'y trouvent en les forçant à pénétrer
— le développement est une opération im-
dans la crépine d'où ils seront extraits aisé-
portante et profitable.
ment à la fin de l'opération et avant l'installa-
tion de la pompe.
Il a pour but d'augmenter la perméabilité
du terrain adjacent à la crépine, ce qui permet :
Lorsque le terrain situé dans la zone sen-
sible autour de la crépine aura été débarrassé
— d'améliorer la capacité spécifique,
de ses éléments fins indésirables, il se trou-
vera stabilisé et c'est lui qui jouera en profon- — d'éliminer de la zone critique les élé-
deur le rôle d'un filtre progressif efficace. ments fins indésirables et de stabiliser la for-
mation.
A i n s i , l'on voit que le développement sta- Il en est de même pour les terrains allu-
vionnaires uniformes composés, exclusivement,
bilise la formation.
d'éléments grossiers sans sables fins ni argile.
En outre, non seulement la crépine n'est Ces terrains sont cependant assez rares
plus un obstacle au passage de l'eau, mais et l'on peut conclure que, si le développement
elle permet de constituer, grâce au développe- n'est pas toujours nécessaire, il constitue tou-
ment du terrain qui l'entoure, une zone plus jours une opération utile et profitable.
perméable, procurant une capacité spécifique
accrue, sans entraînement de sable.
Conditions à remplir
Nous avons vu, pages 49 à 52, comment,
Le développement ne peut s'effectuer
d'après l'analyse granulométrique du terrain, qu'après la mise en place de la crépine et à
on calcule la dimension optimum de l'ouverture travers elle.
135
Il en résulte que celle-ci doit être conçue Nous avons aussi montré l'intérêt d'utiliser
pour permettre cette opération. un produit spécial, le REVERT, pour remplacer
la boue à la bentonite dans les dernières pas-
ses du forage (page 8 8 ) .
Elle ne doit pas faire obstacle au flux de
développement.
Procédés et outillages à employer
Les crépines munies d'un fourreau de gra- pour « développer » un forage
vier collé s'opposent formellement au dévelop-
5 moyens
pement, lequel d'ailleurs tendrait à provoquer
4^*eeo.|i« , *J? co11emelit J > ^ e s t r u c t i o n de ce fourreau. s'offrent>K.à^nous^^.oir»pourra^empioyer ^uj^le4a|
t
— Pompage alterné
Les crépines à nervures repoussées freinent
également le flux de développement puisque le — Pistonnage
pont de métal qui se trouve à chaque ouverture
— Développement pneumatique
brise le jet sous pression venant de l'intérieur
de la crépine. — Lavage sous pression.
Il est clair que les crépines à fente hélicoï- DEVELOPPEMENT PAR SURPOMPAGE
tre puisque la section de contact avec le terrain C'est la méthode la plus simple, elle est
ou le gravier additionnel est nettement plus couramment utilisée, mais ce n'est pas la plus
grande que dans n'importe quel autre système. efficace.
y
Pour agir à travers la crépine, il importe 'Le procédé consiste à mettre, provisoire-
que le terrain à traiter soit directement en ment, le forage en production par un pompage
contact avec elle ou bien, si l'on a placé un à un régime supérieur à celui fixé pour l'ex-
massif de gravier entre crépine et terrain, il ploitation.
faut que l'épaisseur de ce massif soit faible
(page 5 1 ) .
Son avantage réside surtout dans le fait
qu'il permet d'obtenir une production régulière,
Enfin, il y a lieu d'éliminer le « cake » déposé plutôt que dans celui d'un développement ab-
par la boue à la bentonite sur les parois du solu, même si ce surpompage a, apparemment,
forage. débarrassé la zone critique de la formation du
sable fin qu'elle contenait.
136
t
. Air Robinet de /\bbinec v 3 voies
Jfejse - étoupe •décharge
>5 Air
-Fou
Casing
Tube cleàu
. Crépine
ihsition de
p->omp&jif<z
Jbsition de
• ève l o p p e m e n t Développement
à "forage ouvert à " forage f e r m é "
On emploie de préférence une pompe cen- Dans son mouvement de remontée, le pis-
trifuge classique à axe vertical, sans clapet de ton crée une dépression, au-dessous de lui,
pied, mais l'on doit prévoir une assez grande qui attire l'eau et le sable fin de la formation
fatigue du matériel utilisé. vers la crépine.
137
Ils restent en ces points éloignés car la On peut mieux réaliser le piston que repré-
vitesse de l'eau ne sera pas suffisante pour sente le schéma précédent.
les en chasser.
L'un ou l'autre sera monté au bout d'une
Le classement des matériaux de la forma- ou plusieurs tiges ou masses tiges fixées à
tion, tout autour et au voisinage immédiat de l'extrémité d'un câble du treuil de levage o u
la crépine, s'opère progressivement dans cette de curage de la sondeuse.
zone sensible.
t
Certains pistons sont munis d'un clapet q u i
Les plus gros touchent la crépine et les s'ouvre dans la course descendante, ils trou-
plus fins en demeurent les plus éloignés, mais vent leur application dans les forages peu
chacun finit par rester à s a place et les ponts productifs, mais leur action est, évidemment,
de sable ne peuvent se produire à cause de nettement plus faible, il n'y a pas de compres-
l'alternance du flux. sion de nappe et les ponts de sables ne sont
pas détruits.
Outillage.
Processus.
— Descendre le piston dans le forage j u s -
qu'à ce qu'il touche l'eau.
— Commencer à pistonner doucement, puis
augmenter la cadence et la course, mais sans
laisser le câble mollir.
On peut facilement construire un tel piston L'opération peut durer de quelques heures
en enroulant un sac, une corde ou un morceau à plusieurs semaines.
de toile quelconque autour d'un élément de tige, — Augmenter la durée du pistonnage de
de masse-tige ou de cuillère, celle-ci ayant été chaque cycle si la venue du sable décroît d'un
alourdie avec du gravier. cycle à l'autre.
138
FAUT-IL PISTONNER DEVELOPPEMENT PNEUMATIQUE
DANS LA CRÉPINE ? Cette méthode est certainement la plus effi-
Sur ce point, les avis sont différents. cace si elle est bien adaptée et bien conduite.
Elle présente l'avantage de n'entraîner aucune
On peut penser qu'il n'est pas possible, détérioration du matériel employé. Elle permet
expérimentalement, de savoir s'il est utile de de combiner l'action de flux et de reflux provo-
pistonner dans une crépine, c'est-à-dire si le quée par de grands volumes d'air introduits
développement est plus efficace en le faisant. dans l'ouvrage avec celle de mise en production
par «air lift» (éjecteur ou émulseur).
En effet, l'expérience ne peut être faite sur
le même ouvrage et l'on ne peut la pratiquer Le fonctionnement et le réglage de cet ap-
non plus sur deux ouvrages différents, mais très pareil feront l'objet d'un chapitre spécial, pa-
proches l'un de l'autre, car on sait qu'il est ge 177, qu'il convient d'examiner.
bien rare qu'ils soient rigoureusement sembla- Nous indiquons ci-dessous les deux métho-
bles.
des de son utilisation pour le développement.
(Déplier la figure hors-texte, pages 136-137).
On en est donc réduit au raisonnement et
nos conclusions sont les suivantes : — Méthode à forage ouvert (figure de gau-
che) .
Il ne semble pas utile de descendre l'outil
dans la crépine, et ceci pour deux raisons : La figure montre le montage à réaliser.
139
6° - Ouvrir brusquement le robinet d'air. 2° - Laisser couler, comme dans la méthode
à forage ouvert (point 3 ) , jusqu'à ce que l'eau
L'eau sera violemment projetée au-dehors
éjectée sorte claire.
par le tube d'eau et par le casing, mais pen-
dant un temps très court. 3° - Laisser l'eau remonter à son niveau
7° - Remonter ensuite le tube d'air à sa pre- statique dans le forage, ce qu'on peut vérifier
mière position, ce qui provoque un violent ren- en écoutant l'air sortir par le robinet de dé-
versement de flux dans le tube d'eau et une charge.
grande turbulence dans la formation autour de 4° - Fermer le robinet de décharge et ma-
la crépine. nœuvrer le robinet 3 voies pour envoyer l'air,
L'eau éjectée par air-lift s'écoule, très trou- par le tube supportant le robinet de décharge,
ble, par le tube d'eau. à l'intérieur du forage, sous le couvercle du
casing.
8° - Quand elle est redevenue claire, re-
monter le tube d'eau de 0,60 m à 1 m et recom- L'eau sera refoulée, hors du tube d'eau, au
mencer les opérations précédentes pour traiter niveau du sol, ainsi que, à travers la crépine,
la formation au nouveau niveau du sabot du dans la formation adjacente, en brisant les
tube d'eau, et ainsi de suite, sur toute la hau- ponts de sable ou de gravier.
teur de la crépine.
5° - Lorsque le niveau de l'eau dans le fora-
9° - Il sera alors nécessaire de redescendre ge aura été rabattu jusqu'au sabot du tube
le tube d'eau à sa première position afin de sor- d'eau, l'air sortira, par ce tube, à la surface.
tir, par air-lift, le sable qui s'est déposé tout
A ce moment, ouvrir le robinet de décharge
au fond de la crépine.
et laisser l'eau remonter à son niveau statique,
10° - Lorsque l'eau, extraite à ce dernier le robinet d'air étant fermé.
stade, sort claire, sans sable, on peut considé-
6° - Manœuvrer le robinet 3 voies et pro-
rer que l'opération est terminée.
voquer à nouveau, par air-lift, le pompage du
— Méthode à forage fermé (figure de droite -
forage.
figure hors-texte, pages 136-137).
7° - Répéter ces opérations jusqu'à ce que
La figure montre le montage à réaliser.
le fofage ne produise plus de sable.
Le casing est hermétiquement fermé par un
joint plein que traverse le tube d'eau et qui 8° - Il est alors rarement nécessaire de net-
comporte une ouverture raccordée à un robinet toyer le forage, car la grande vitesse de l'eau
de décharge. provoque généralement l'expulsion des sables
fins.
Un robinet 3 voies à boisseau permet d'opé-
rer les manœuvres indiquées ci-dessous. Il n'en serait pas de même s'il s'agissait de
sables grossiers ou graviers qui auraient pu
Le procédé nécessite quelques précautions,
pénétrer à travers une crépine trop ouverte ou
car il peut entraîner un ébranlement des tuba-
de construction peu soignée, dans ce cas, il
ges en place, une détérioration de la cimenta-
faudrait extraire à la soupape les matériaux
tion et des éboulements dans la zone de pro-
duction. qui s'y trouveraient.
Les opérations à réaliser sont les suivantes : On remarque que, dans ce procédé, le tube
1° - Manœuvrer le robinet 3 voies pour en- d'eau et le tube d'air restent fixes, ce qui n'était
pas le cas dans la méthode à forage ouvert.
voyer l'air dans la crépine, le robinet de dé-
charge étant ouvert.
140
Développement par lavage au jet (tfotità$e)
Le lavage au j e t sous pression est une des crépine, au-dessus et au-dessous du point où
plus récentes e t des meilleures méthodes de l'on opère.
développement. C'est aussi la plus simple et
Ces éléments peuvent être retirés, soit par
la moins coûteuse.
pompage (pompe ou é m u l s e u r ) , soit par cuil-
Un outil à jets, très facile à construire, une lère.
pompe à haute pression, la tuyauterie, rigide
ou souple, la robinetterie e t la cuverie corres- L'eau chargée (ou la solution) pourra être
récupérée e t , après décantation, sera remise
pondantes constituent tout l'équipement.
dans le circuit.
Les puissants jets d'eau ou de solution chi-
L'outil à jets comprend deux ou quatre bu-
mique sont projetés, à travers la crépine, dans
ses horizontales de 6 à 12 m m d'ouverture ; il
la formation, ou dans le massif de gravier addi-
est monté à la base d'une colonne rigide de
tionnel qui l'entoure.
tubes de 2 " , de la ligne de sonde, ou, même,
Par une lente rotation de cet outil, combinée d'un flexible de refoulement.
avec un mouvement vertical de va-et-vient, la
Pour que l'énergie du j e t soit utilisée au
surface entière de la crépine est soumise à
maximum sur la formation et ne soit pas perdue
l'action vigoureuse des jets.
à l'intérieur de la crépine, i l est bon que l'ex-
La turbulence ainsi créée déplace le sable trémité de chaque buse ne s o i t pas distante
fin, le limon ou l'argile, qui. pénètrent dans la de plus de 20 m m de la crépine.
141
4
Les opérations de développement ou de reconditionnement d'un forage pour augmenter sa production, dépendent des résultats obtenus
par nettoyage de la crépine à l'aide de jets puissants dirigés vers les ouvertures. Le croquis de gauche montre l'inefficacité des jets
contre les parties pleines d'une crépine à fentes discontinues. Dans ces conditions, les parties de terrain situées en regard des parties
pleines de la crépine échappent à l'action du développement. La crépine « à persiennes », au centre, présente des ouvertures dont la
forme neutralise l'action des jets. Par contre, le croquis de droite met en évidence l'action produite par les jets entre les fils d'enve-
loppe, en forme de « V », d'une Crépine JOHNSON. Le profil de cette ouverture continue permet de nettoyer tout le terrain de
l'aquifère autour de la crépine
142
nous avons parlé, page 87, au sujet de l'élimi- Mais nous donnons une méthode simple sus-
nation du cake. ceptible de fournir le renseignement cherché.
O Niveau de remplissage maximum
Cependant, l'action physique du j e t étant
beaucoup plus efficace que l'action chimique,
même avec des solutions concentrées, il suffit
d'employer des dosages faibles : 1 % , ou même
moins.
COMMENT CONTROLER
LA FIN DU DEVELOPPEMENT?
Nous avons donné plusieurs moyens de me- En effet, une trop forte aspiration sur la for-
surer la perméabilité, page 3 1 , e t notamment, mation peut créer un couloir permanent de sa-
l'appareil de M. BRILLANT est particulièrement ble fin qui engendrerait une venue massive de
indiqué. sable qu'on aurait bien du mal à enrayer.
143
5 - L E S E S S A I S DE P O M P A G E S
— Métrologie :
Mesure des temps - Mesure des profondeurs - Mesure des débits (dé-
versoir - diaphragme) - Lieux des mesures - Piézomètres.
y
Nécessité des essais Buts
Les essais de pompage sur un forage d'ex- Par des essais simplifiés, mais rationnels,
on se propose de définir :
ploitation hydraulique sont toujours utiles, ils
sont parfois obligatoires. — les réglages optima d'exploitation d'un fo-
i Dans certaines régions, l'autorisation, don- rage :
née par les Préfets, d'exécuter un forage d'eau - débits et temps de pompage,
n'est accordée qu'à la condition que soit effec- position optimum de la pompe ;
tuée, lorsque l'ouvrage sera terminé, un essai
de débit. les caractéristiques hydrologiques de la nap-
pe aquifère au voisinage du forage et dans
Cette mesure se justifie si l'on veut éviter la région où il a été r é a l i s é :
les interférences de deux forages voisins. - perméabilité,
- transmissivité,
Elle permet de planifier les débits et les
horaires de pompage pour toute une région, - étendue,
afin d'empêcher l'assèchement ou l'appauvris- - coefficient d'emmagasinement,
sement des nappes. - etc.
144
.L^Và-luation grossière des débits par /a puissance
du jet "J plein tube "
4
•jm. minimuirj
am. minimum
M e s u r e d e s D E B I T S
Déversoir e n V
5 -too
^ SO
^ .
^ 60
Ù0 ._.
20
6<? «S0 -too -120 -/HO -160 iéO 200 220 2U0 260 230 300mm
Valeurs de M en millimètres
6
MESURE DES DEBITS
Tube
transparent /
Réglette
145
3° - L'équipement le plus simple et le plus Cet appareil, connu sous le nom de « nivo-
pratique est constitué par une électrode uni- scope », ne fait l'objet d'aucun brevet et peut
que, protégée par une « jupe » perforée en ma- être facilement construit.
tière isolante, et suspendue à un câble électri-
que isolé à un seul conducteur. Son emploi est beaucoup plus sûr et précis
que les sondes électriques à deux conducteurs
Le câble, gradué en mètres par de petits et électrode double et sa construction est moins
coûteuse.
colliers en matière plastique, est enroulé sur
un petit treuil isolé du sol.
S'il s'agit de grandes profondeurs, on,peut
avoir à apporter des corrections aux mesures
effectuées.
146
Mesure des volumes Longueur de la tige, en dehors du bout du
tube : environ 1 mètre.
L'emploi d'un compteur volumétrique à ca-
dran vient tout de suite à l'esprit. Sur cette tringle coulisse une réglette, per-
cée d'un trou, d'une longueur de 30 centimètres.
Ces appareils sont pourtant assez peu pré-
cis. Leur contrôle et leur étalonnage s'imposent. On amène la réglette au contact de la veiné
liquide, et on mesure sa distance « L » à l'extré-
Si l'eau contient du sable, leur crépine de
mité du tube.
protection s'obstrue rapidement et l'essai est
compromis.
Sur l'un des deux abaques, en regard des
lignes obliques correspondant au diamètre des
tubes employés, on lit directement le débit en
Le procédé classique consiste à utiliser des
mètres cubes/heure.
cuves étalonnées.
Une précaution doit cependant être prise. Par exemple, pour un tube de 10" et une
Le flexible de refoulement de la pompe doit distance « L » de 30 centimètres, le débit serait
3
rester constamment au même niveau pendant d'environ 220 m / h .
toute la durée de la mesure afin d'éviter de
trop importants écarts dans la hauteur mano- L'abaque inférieur doit être employé pour
3
Les deux courbes donnent directement la L'équipement est basé sur la formule de
valeur du débit en fonction de la hauteur H. BERNOUILLI :
Q = KS V i ^ h "
On utilisera la courbe inférieure pour les
3 Q = débit
débits inférieurs à 12 m / h .
K = coefficient déterminé expérimentale-
ment et principalement basé sur le
— Méthode du tube horizontal diaphragmé. rapport entre le diamètre intérieur du
tube et celui du diaphragme
(Déplier la figure hors-texte, pages 144-145,
S = section libre du diaphragme
n° 3.)
g = accélération de la pesanteur : 9,81 m /
Un tube horizontal, bien de niveau, d'une seconde
longueur minimum de 2 m, est raccordé direc-
h = hauteur de l'eau dans le tube trans-
tement au refoulement de la pompe ou à la
parent, mesurée par la réglette.
sortie du forage s'il est artésien jaillissant.
148
Voici donc les caractéristiques des monta- — On reporte cette valeur sur l'une des
ges à réaliser : quatre courbes de la figure hors-texte et on
lit directement le débit cherché en mètres
— Tube de 4 1/2", épaisseur 6,35 m m , cubes/heure.
diamètre intérieur 101,6 mm
diaphragme de 2 1/2" = 63,5 m m .
3
Convient pour débits de 10 à 40 m / h . — On peut penser que la précision de la
mesure est de plus ou moins 5 %.
— Tube de 9 5/8", épaisseur 8,94 mm, Les mesures de débits se feront tout natu-
diamètre intérieur 226,6 mm rellement sur le forage lui-même, muni de la
diaphragme de 6" = 152,4 mm. pompe d'essai, de l'hydro-éjecteur, ou bien, si
3
Convient pour débits de 80 à 250 m / h . c'est le cas, sur le jaillissement artésien.
149
Pour l'exécution des piézomètres, nous avons moteur électrique alimenté par un secteur ayant
déjà donné, page 2, quelques indications, nous d'importantes variations de tension, il sera pru-
les complétons comme suit : dent de brancher un voltmètre enregisteur qui
permettra de rectifier ultérieurement les résul-
— La distance entre le forage d'exploitation tats.
et le piézomètre le plus proche sera d'environ
3 mètres.
150
On voit bien que ces circonstances sont On peut remarquer que la courbe de droite
vraiment exceptionnelles et ne se trouvent pra- est pratiquement l'image inversée de celle de
tiquement jamais simultanément sur un même gauche.
ouvrage.
Connaissant la courbe remontée-temps, plus
facile à construire parce que la mesure des
Cela nous autorise à formuler les méthodes niveaux à la remontée est facilitée par l'arrêt
pratiques d'essais développées plus loin, d'au- de la pompe, on peut tracer la courbe rabatte-
tant que les constatations faites sur plusieurs ments-temps avec plus de précision que précé-
ouvrages ont montré que les prévisions four- demment.
nies par les calculs et les tracés graphiques
qui s'y rapportent s'approchent suffisamment On note aussi que le niveau de remontée,
de la réalité pour que ces méthodes puissent 10 heures après l'arrêt de la pompe, celle-ci
être généralisées. ayant fonctionné, au préalable, également 10
heures, n'est pas le même que le niveau sta-
tique.
Fonction rabattements-temps
Il existe un décalage entre les deux niveaux
Le forage étant mis en pompage à un débit dénommé rabattement résiduel.
donné et constant, sur un graphique à coordon-
nées arithmétiques, profondeurs en ordonnées, On peut, d'après la valeur de ce décalage,
temps en abscisses, l'observation des niveaux tirer, dès maintenant, des conclusions sur les
permet de tracer la courbe rabattements-temps, caractéristiques du terrain aquifère, mais il est
partie gauche de la figure ci-dessous. plus facile, surtout si l'on dispose d'au moins
un piézomètre, de tracer la courbe rabatte-
ments-temps, directement, grâce aux travaux
Si, au bout d'un certain temps, la pompe est de THEIS qui, en 1935, a montré que les rabat-
arrêtée, le niveau remonte selon la courbe tements variaient en fonction des logarithmes
remontée-temps, partie droite de la figure. des temps, sauf au début du pompage.
Niveau statique p •y z
Temps en heures 4$ 2Ç> H
fc
Il suffit, alors, d'utiliser un graphique semi- En joignant AB, nous construisons la « cour-
logarithmique, comportant des ordonnées arith- be » — devenue une droite — des rabattements
métiques pour les rabattements et des abscis- en fonction des temps.
s e s logarithmiques pour les temps.
Son prolongement sur la droite du diagram-
me permet de prédire les rabattements dans
Dans ces conditions, la courbe rabatte-
le piézomètre au-delà des dix premières heures
ments-temps devient une droite.
de pompage au débit constant et ininterrompu
de 50 mètres cubes/heure.
On voudra bien, maintenant, déplier la figure
hors-texte située aux pages 160-161 ; elle per- De même qu'on peut, tout aussi bien, déter-
met d'avoir, à droite, sous les yeux, le diagram- miner la valeur du rabattement, au même débit,
me semi-logarithmique d'essais de pompage pour tout temps compris entre deux heures et
dont il va être question. dix heures après le « top ».
Pour le tracé de ce diagramme, les obser- La droite AB est définie par un de ses
vations ont été faites dans un piézomètre situé points et par sa pente.
à 3 mètres du forage.
Pour définir cette pente, on fait appel à la
notion de « cycle logarithmique ».
La pompe est réglée à 50 mètres cubes/
heure et son aspiration est placée le plus bas Pour notre exemple, le cycle logarithmique
possible, c'est-à-dire au niveau du cône de sus- est indiqué par la différence des rabattements
pension de la colonne soutenant la crépine. mesurés à deux valeurs du temps dont le quo-
tient est 10.
Cette observation permet de fixer le point La mesure de DN, soit, ici, 2,85 m, est fon-
A sur le diagramme. damentale, c'est ce que l'on désigne sous le
signe :
A S
Dix heures après le « top », le niveau était
abaissé à 2,50 mètres au-dessous du niveau sta- Nous reviendrons plus loin sur cette impor-
tique, ce qui situe le point B. tante grandeur.
152
Si nous prolongeons la droite AB vers la Quand on met en production, par pompage,
gauche jusqu'à sa rencontre avec l'abscisse un forage d'eau, les niveaux observés à des
d'ordonnée « zéro », nous obtenons le point C distances différentes de l'ouvrage sont d'autant
qui est une constante de la nappe aquifère. plus près de la surface que la distance est
plus grande.
A S est un rabattement. Les rabattements
sont fonction des débits de pompage. Le lieu géométrique de ces différents ni-
veaux est précisément le cône de dépression
(ou d'influence).
Pour un débit double, A S sera double, soit
2,85 X 2 = 5,70 m.
Une coupe verticale de ce cône par un plan
passant par l'axe du forage définit la courbe des
On peut donc tracer sur le diagramme tou-
rabattements en fonction des distances, pour le
tes les courbes (droites) rabattements-temps
débit en question, et, naturellement, pour l'aqui-
pour tous les débits : toutes passent par le
fère considéré.
point C, qui est fixe pour l'aquifère en ques-
tion.
(La figure hors-texte des pages 4-5 illustre
particulièrement cette définition.)
Ainsi donc, avec seulement deux observa-
tions de niveau faites à des temps différents,
pour un même débit, on peut prédire tous les La forme du cône et sa profondeur varient
rabattements, après un temps quelconque de avec le débit et la nature de l'aquifère.
pompage à des débits différents.
Si l'aquifère est très perméable, la hauteur
Cette remarque présente déjà, à elle seule, du cône — qui est, précisément, le rabattement
un important intérêt, mais il s'agit d'observa- dans le forage — est relativement faible et sa
tions faites dans le piézéomètre. surface de base est importante, à cause du
grand rayon d'influence.
153
Si les deux phénomènes, pompage et réali- Dans ces conditions, comme on le voit sur
mentation, s'équilibrent, le cône est stable et le diagramme des pages 160-161, la courbe de-
l'on se trouve en régime d'équilibre ou régime vient une droite. Elle sera définie si nous con-
permanent. naissons un seul de ses points et sa pente, en
observant cependant qu'elle est inclinée en
Il en est rarernent ainsi et l'on voit le ni- sens inverse de la courbe rabattements-temps.
veau continuer à s'abaisser pour un débit de
pompage donné, on est alors en régime transi-
Nous connaissons les rabattements dans le
toire, c'est le cas général, c'est celui que nous piézomètre situé à 3 mètres du forage, nous
traiterons ici. pouvons donc choisir une valeur du rabatte-
ment pour un débit donné et, après un temps
de pompage donné, cela donnera le point cher-
— Tracé de la courbe :
ché.
Rabattements - Distances.
Reste la pente, ou la valeur de
Si nous voulions tracer cette courbe, il nous
faudrait forer plusieurs piézomètres et porter AS'
en abscisses leurs distances au forage princi-
pal, puis porter en ordonnées arithmétiques les relèvement de niveau pour un cycle logarithmi-
rabattements observés dans chacun d'eux. que des distances.
A S' = 2 A S
A S = 2,85 m, donc :
L'examen des deux formules de débit don- • Si, par exemple, nous voulons tracer la cour-
nées page 39 montre que les rabattements va- be Rabattements-Distances après 10 heures de
3
rient selon les logarithmes des distances. pompage à 50 m / h . nous partons du point B,
sur l'ordonnée 10, et nous menons par ce point
Nous sommes donc conduits, comme pour la parallèle à l'axe des abscisses, elle coupe
la courbe rabattements-temps, à prendre un dia- l'ordonnée du point 3 (3 m = distance du pié-
gramme semi-logarithmique : ordonnées arith- zomètre au forage) au point E. Par E, on mène
métiques pour les rabattements, abscisses lo- la parallèle à la droite de pente type, déjà obte-
garithmiques pour les distances. nue, ce qui donne F G , courbe cherchée.
154
Nous précisons bien que FG est la courbe Ainsi, l'on peut, avec les observations fai-
Rabattements-Distances après 10 heures de tes sur un seul piézomètre, prédire la zone
d'influence d'un forage — distances par rapport
3
pompage au débit de 50 m / h , les rabattements
étant mesurés dans le piézomètre situé à 3 m au forage = rayon du cercle de base du cône
du forage principal. d'influence — à n'importe quel débit et après
n'importe quel temps de pompage.
155
Rendement du forage Au rabattement théorique de 26 m dans le
forage, correspond un rabattement réel dans
Si, avec une sonde, nous avons pu mesurer, le piézomètre de :
dans le forage, le rabattement réel dans les
26 — 7,30 = 18,70 m.
conditions ci-dessus = après 10 heures de
3
pompage à 50 m / h ; s i , par exemple, ce rabat-
tement est de 11 m, on dit que le rendement En examinant la courbe Rabattements-Temps,
du forage est égal au quotient du rabattement on voit que la ligne AB, prolongée jusqu'à l'or-
théorique par le rabattement réel, soit, pour donnée 100, coupe cette dernière en un point
notre exemple : dont l'ordonnée est égale à 5,40 m environ.
9,80/11 = 0,89 = 89 %
Ce qui signifie qu'au bout de 100 heures de
pompage à 50 mètres cubes/heure, le rabatte-
Cette valeur est constante pour chaque ou- ment dans le piézomètre n'est que de 5,40 m.
vrage, elle est indépendante du débit et du
temps de pompage. Elle est améliorée par le L'extrapolation du diagramme montrerait
développement. qu'on peut pomper pendant plus d'un mois à
3
50 m / h , sans rabattre le niveau à la cote limi-
Planning de pompage te : 49 m.
Choix de la pompe
En reconstruisant les courbes pour d'autres
3 3
Nous savons (page 46) qu'il vaut mieux valeurs du débit horaire : 100 m / h , 200 m / h ,
ne pas rabattre au-dessous du sommet de la etc., on obtiendrait aisément le temps maxi-
crépine. mum de pompage à chacun de ces débits pour
atteindre la cote limite.
156
CAPACITÉ SPÉCIFIQUE T = 0,183 Q / A S
157
4
En consultant le tableau de la page 6, nous Le coefficient d'emmagasinement est donné
voyons que notre aquifère se situe dans la par la formule suivante :
catégorie des terrains « perméables ».
2
C = 2,25 T . t . m
e D
158
6 - LE POMPAGE
— Hauteur d'aspiration - Pertes - N.P.S.H.
— Hauteur manométrique.
— Rendement - Puissances absorbées.
— Classification : Pompes volumétriques - Pompes centrifuges Ejecteurs - Emul-
seurs.
— l'altitude du lieu.
7
//
10,3 3 - H
A 1 000 mètres, la perte est
10
de 1,16 mètre.
La pression atmosphérique
n'est plus que 10,33 — 1,16
= 9,17 mètres de colonne d'eau,
si la température est de 0°C.
HAUTEUR MANOMETRIQUE
Conclusion C'est la somme des deux valeurs suivantes :
— 1° Pour une pompe donnée, installée au- Hauteur géométrique : Différence de cote
Î S S U S du niveau rabattu en pompage, la hauteur entre le niveau maximum de refoulement et
maximum d'aspiration est égale à : le niveau raJDattu en pompage au débit cor-
y
(Les lettres A, B, C et D correspondent aux per- Pertes de charge : Calculées selon les indi-
les de pression définies ci-dessus.) cations qui suivent pour toute la tuyauterie
d'aspiration et de refoulement, verticale ou
— Au-dessus de cette valeur, la pompe horizontale, y compris les accessoires qu'elle
l'aspirera pas, ou bien, si elle a pu être amorcée comporte : coudes, tés, vannes, etc.
—
us l'influence du niveau statique, elle se dés^Mn-
w c e r a dès le début du rabattement.
L'expérience montre que, si un liquide
_ — A cette valeur limite, la pompe s'amorcera s'écoule dans un tuyau cylindrique, le débit
ut-être, mais avec difficulté. — toutes autres choses égales — va en dimi-
nuant à mesure que la longueur du tuyau aug-
— Entre cette valeur et 90 % de cette valeur, U.
—
mente.
pompe centrifuge risque de caviter.
La cavitation est un phénomène, encore mal Cette observation met en évidence l'exis-
ixpliqué, qui se produit au voisinage de l'axe i.uw tence d'une force résistante, longitudinale, paral-
ine turbine, d'une hélice ou d'une pompe cen- lèle et de sens contraire à la direction du
161
mouvement du liquide, et analogue au frottement 29,2 mm par mètre -pour un tuyau de 50 mm
qui freine le déplacement.
15 mm 100 mm
La résistance au mouvement de l'eau cons- 9,8 mm » » 150 m m
titue la perte de charge.
7,3 mm » 200 m m
On a établi que les pertes de charge dans
6 mm » » 250 m m
une conduite cylindrique sont :
— Proportionnelles à la longueur ; 5 mm » 300 m m
Plusieurs formules ont été proposées pour le Si l'on voulait s'en tenir à une vitesse non
calcul des pertes de charge, leurs résultats dif- supérieure à 1 mètre/seconde dans la conduite,
férent considérablement — parfois du simple au l'abaque indique qu'il faudrait prendre un tuyau
double — selon la nature et l'état des conduites, de 250 m m , engendrant une perte de charge,
leur rugosité, leur degré d'incrustation ou de 3
pour le débit de 150 m / h , de l'ordre de 4 mm par
corrosion, leur vétusté, toutes choses bien diffi- mètre, soit, pour l'ensemble 4 x 300 = 1 200 m m
ciles à apprécier et à chiffrer. = 1,20 m.
La hauteur manométrique serait :
Nous avons donné, à la figure hors texte des
300 + 1,20 = 301,20 m.
pages 41-42, un abaque qui permet d'obtenir rapi-
dement et sans calcul les pertes de charge en L'abaque montre que, pour un tel débit,
3
fonction des débits allant de 2 à 1 000 mètres 150 m /bt, l'on ne pourrait utiliser un tuyau de
100 m m . Il indique aussi qu'un tuyau de 150 m m
cubes/heure pour des tuyaux de 50 à 500 mm
nécessiterait une vitesse de l'ordre de 2,40
de diamètre.
m / s e c , engendrant une perte de charge d'envi-
ron 50 mm par mètre, soit 0,050 X 300 = 15 m
Les courbes ont été tracées d'après la for-
pour toute la tuyauterie. La hauteur manométri-
mule de PRONY, citée page 43.
que passerait à 300 + 15 = 315 mètres.
Sur le même graphique, nous avons porté les
courbes des vitesses suivantes : Comme nous le verrons, les puissances
absorbées par une pompe sont proportionnelles
0,50 — 1 — 1,50 — 2 aux hauteurs manométriques, la consommation
d'énergie serait environ 5 % plus forte avec un
et 2,50 mètres/seconde.
tuyau de 150 mm qu'avec un tuyau de 250 m m .
On voit, par exemple, que, pour une vitesse Nous pensons que l'abaque permettra de
de 1 mètre/seconde, courante pour les conduites résoudre la plupart des problèmes rencontrés en
de refoulement, les pertes de charge sont les forages d'eau, sinon, la formule de PRONY don-
suivantes : nerait la solution.
162
'ertes de charge dues aux'accessoires 0,80 et 0,98.
fe tuyauterie.
La principale cause de perte est due au retard
Les pertes de charge dues aux coudes, rac- à la fermeture des soupapes.
cords, tés, vannes, clapets, ne peuvent être éva- — Rendement dynamique.
uées qu'expérimentalement.
C'est le rapport du travail hydraulique pro-
Pour simplifier, on peut les assimiler à des duit au travail absorbé par la pompe pendant un
longueurs de tuyaux selon le tableau suivant qui temps donné.
donne des valeurs basées sur une vitesse de
circulation de 2 à 3 mètres/seconde. On table sur :
163
dans laquelle : CLASSIFICATION DES MACHINES
P = Puissance motrice nécessaire en kilo-
grammètre/seconde.
ELEVATOIRES HYDRAULIQUES
Q = Débit en litres/seconde. Pour faciliter la description et les applica-
H = Hauteur manométrique en mètres. tions des différents équipements d'exhaure des
? = Rendement. forages d'eau, nous avons établi le tableau sui-
En employant les unités usuelles, la formule vant pour les quatre grands groupes, de ma-
devient : chines :
164
• 2130. Pompes centrifuges auto-amor- Deux clapets, un pour l'aspiration, un pour le
çantes. refoulement.
2131.. A clapet de pied et réservoir Le piston est manœuvré par une tige animée
d'eau au refoulement. d'un mouvement alternatif produit par un vile-
2132. A anneau liquide. brequin, une manivelle ou un excentrique, action-
nés à la main ou mécaniquement.
• 2140. Pompes centrifuges à flux mixte.
Il existe des pompes à simple effet — une
2200. Pompes centrifuges à axe vertical. Ins-
aspiration et un refoulement par course — et
tallées dans le forage.
des pompes à double effet — une aspiration et
un refoulement pendant la course aller ; une
• 2210. Moteur en surface.
aspiration et un refoulement pendant la course
2211. Pompes à turbines.
retour du piston.
2212. Pompes à hélice.
• 1110. Corps de pompe en surface.
• 2220. Groupes électropompes immer- Nous ne parlerons que des petites pompes
gés (ou submergés). à main qui se classent ainsi :
1111. Pompes à balancier à simple
effet.
3000 l Ejecteurs Ces pompes aspirent jusqu'à 8 mètres et
même davantage.
165
4
La partie inférieure est filetée pour recevoir • 1120. Corps de pompe dans le forage.
un tube 33 x 42.
Si le niveau rabattu se trouve à plus de 6 à
C'est l'équipement idéal pour un point d'eau 7 mètres de la surface, la partie hydraulique de
établi avec une crépine à pointe (voir page 17 et la pompe doit être descendue,dans le forage.
suivantes).
Le corps de pompe est suspendu au bout de
Pour l'alimentation en eau d'une maison iso- la colonne de refoulement.
lée, d'une petite ferme ou d'un petit chantier,
c'est la solution la plus économique et la plus Le piston est actionné par une tringle de
vite exécutée. manœuvre entraînée depuis la surface par un
balancier ou un volant avec manivelle ou excen-
1112. Pompes à cylindre horizontal trique.
à double effet.
Aux U.S.A. on trouve couramment de t o u t
Plus connues sous le nom de « RED JACKET » petits cylindres pouvant être installés dans un
elles aspirent à 8 mètres et possèdent une tube de 2 " et d'une longueur de 400 à 500 m m .
grande puissance de refoulement.
Il n'y a pratiquement
Elles se démontent facilement et les élé- pas de limite de profon-
ments peuvent être aisément nettoyés et rem- deur pour l'utilisation de
Covnq_
placés. ces pompes et, ainsi que
Colonn* rte r»roul»i
cela se pratique pour
Leur débit varie en- certains forages de pé-
3
tre 2 m / h pour un pis- trole, le poids de la tige
3
ton de 80 mm et 9 m / h est compensé, en sur-
pour un p i s t o n de face, par un contrepoids, Ctaptl <St r*Foi
130 m m . de telle sorte que l'éner-
gie à dépenser se limite
à l'action hydraulique du
(1112) piston. »
Elles sont un peu diffi- Les débits, cependant, sont très faibles.
ciles à amorcer, mais on y
parvient aisément si les Pour les toutes petites pompes, les organes
clapets et leurs sièges sont étant usinés avec grande précision, il est indis-
bien entretenus et très pro- pensable de munir la base de la colonne d'une
pres. crépine fine de protection.
166
— 1200. Pompes rotatives. Le volume engendré par ces palettes est
Intermédiaires, dans leur exécution entre les croissant du côté de l'aspiration et décroissant
pompes alternatives et les pompes centrifuges, du côté du refoulement.
leur principe de fonctionnement les classe ce-
pendant parmi les pompes volumétriques, en ce Le flux est régulier et continu.
sens.que leur débit est indépendant de la pres-
sion de' refoulement. Les palettes sont poussées radialement par
des ressorts et par la force centrifuge.
Elles ne peuvent être descendues dans les
forages et sont obligatoirement installées en sur- A cause des frottements, de l'usure rapide
face. des organes, des fuites qui se produisent aux
surfaces de joints, ces appareils ne sont guère
• 1210. Pompes à engrenages.
employés que pour des usages intermittents.
Deux rotors, tournant
en sens inverse dans le
corps de pompe, don-
nent un flux continu et * 1230. Pompes à aubes flexibles.
régulier, sans pulsa-
tions.
167
* 1240. Pompes à vis.
Le rotor, en acier inoxydable, se présente
2000 Pompes centrifuges
sous la forme d'une vis à simple filet.
Ces pompes donnent des débits qui varient
Le stator (corps de pompe), en caoutchouc,
en raison inverse des hauteurs de refoulement.
comporte un double f i l e t femelle.
Cette caractéristique les distingue donc net-
L'intervalle entre les deux pièces est occupé
tement des pompes dites volumétriques que
par l'eau qui les « lubrifie » et qui est entraînée
nous venons d'étudier.
dans un flux régulier et uniforme, parallèlement
à l'axe du rotor. Ce sont, actuellement, les plus employées,
surtout en forages d'eau.
Il existe deux types de pompes à vis ; les
e
unes, à axe horizontal, ne peuvent être installées Elles étaient déjà connues au XVII siècle,
qu'en surface. cependant leur fonctionnement, qui nécessite
des vitesses de rotation élevées, ne s'est amé-
Les autres, à axe vertical, ont des dimensions
lioré qu'avec l'apparition des moteurs mécani-
très réduites qui facilitent leur installation dans
ques et, surtout, celle des moteurs électriques.
les forages, à l'intérieur des tubages.
( I 250)
168
La hauteur de refoulement est fonction de la Si les pompes sont couplées en parallèle,
vitesse de l'eau à la sortie de la pompe. c'est l'inverse :
— le débit du groupe est égal à la somme
Cette vitesse' est sensiblement égale à la
des débits des divers éléments ;
vitesse circonférencielle de l'extrémité des au-
bes du rotor, laquelle est fonction du diamètre — la hauteur manométrique est égale à la
et du nombre de tours par minute de ce rotor. moyenne des hauteurs manométriques des di-
vers éléments.
En général, on peut dire que :
— le débit est fonction du diamètre du rotor ; Une pompe centrifuge ne peut fonctionner
que si le corps de pompe est plein de liquide.
— la hauteur manométrique produite varie
comme le carré du diamètre du rotor ; Il est donc indispensable de remplir, au
préalable, la pompe et son tuyau d'aspiration.
— la puissance absorbée varie comme le
cube du diamètre du rotor. On y parvient par une ou plusieurs des opé-
rations suivantes :
2° Si l'on fait varier la vitesse de rotation,
—• Montage d'un clapet de pied à la base du
— le débit est proportionnel au rapport des tuyau d'aspiration.
vitesses ; — Présence, sur le refoulement, d'un petit
— la hauteur manométrique produite est pro- réservoir d'une capacité au moins égale à celle
portionnelle au carré du rapport des vi- de la pompe et du tuyau d'aspiration qui main-
tesses ; tient plein d'eau le corps de pompe, même à
l'arrêt.
— la puissance absorbée est proportionnelle
— Montage sur l'arbre de la pompe d'un élé-
au cube du rapport des vitesses.
ment rotatif auto-amorçant.
— Immersion (ou submersion) complète de
3° Couplage de plusieurs pompes.
la pompe. ' *
On peut monter plusieurs pompes en série,
ou assembler, sur le même arbre, plusieurs
5° Réglage.
roues ou turbines, de telle sorte que le refoule-
ment de l'une se fait dans l'aspiration de celle Nous avons vu que l'une des principales
qui la suit. caractéristiques des pompes centrifuges est que
leur débit varie en raison inverse des pressions
Dans ce cas, le débit du groupe est égal à de refoulement (ou hauteurs manométriques).
celui du premier élément.
Il suffit, donc, de placer une vanne sur le
La hauteur manométrique, produite par le refoulement pour faire varier à volonté le débit.
groupe, est égale à la somme des hauteurs
manométriques des divers éléments. Si l'on ferme complètement cette vanne sans
arrêter la pompe, le débit est nul et le rotor
Nous verrons que cette règle est constante brasse l'eau dans le corps de pompe L'énergie
pour les pompes centrifuges multicellulaires à ainsi dépensée se transforme en chaleur, ce qui,
axe vertical qui sont les plus usitées en forages au bout de peu de temps, nécessite l'arrêt de la
d'eau. pompe.
169
6° Courbes caractéristiques des pompes centri- sommet de la courbe (tangente horizontale) soit
fuges. 82,5 % .
Sur le diagramme ci-dessus, nous pouvons Ces trois courbes, rappelons-le, correspon-
lire que, pour le groupe électropompe auquel il dent à la vitesse pour laquelle la pompe a été
se rapporte, le meilleur rendement correspond au construite qui est, ici, 1 760 t o u r s / m i n u t e .
170
— 2100. Pompes centrifuges à axe horizontal. Leur rendement est élevé et le régime de
l'eau au refoulement est régulier et stable.
— Leur encombrement horizontal est tel qu'elles 1*.
Elles sont employées de préférence pour les
3 peuvent être installées qu'en surface. On ne
gros débits et de faibles hauteurs de refoule-
peut donc les utiliser que sur des forages dont
ment.
^° niveau rabattu en pompage est, au maximum, dit
3 7 à 8 mètres. L'amorçage nécessite le remplissage préala-
ble du corps de pompe ; un clapet de pied est
donc indispensable.
* 2110. Pompes centrifuges classiques,
corps en volute. La mise en route est facilitée par la ferme-
ture de la vanne de refoulement, cette manœu-
La partie tournante est constituée par une rouo vre réduit la puissance absorbée au démarrage.
m e à aubes installée directement dans le corps La vanne sera ensuite ouverte, progressivement,
de pompe. Celui-ci, en forme de volute, s p i r a l e ^ suivant le débit ou la hauteur de refoulement
""ï conchoïde, est construit de telle sorte que désirés.
ispiration se produise dans l'axe de la turbine.
Refoulement
2I20 )
Ce mode de construction se retrouve dans les Les pompes centrifuges déjà décrites ne peu-
pompes à axe vertical. vent s'amorcer qu'après remplissage du corps
de pompe ; et s i , fortuitement, une rentrée d'air
La pompe représentée sur notre schéma de
se produit sur l'aspiration, à un joint défectueux,
la page précédente est à flux radial, exclusive-
ou, en forages, par un rabattement poussé au-
ment. Le mouvement de l'eau s'effectue dans un
dessous du sommet de la crépine, la pompe s e
unique plan perpendiculaire à l'axe.
désamorce.
Les formes des aubages des roues (turbines) Nous avons indiqué, page 23, qu'en procédant
et des diffuseurs font l'objet d'études et d'expé- à l'assèchement de terrain par rabattement
rimentation très poussées chez tous les cons- local d'une nappe aquifère au moyen de crépines
tructeurs pour améliorer les performances des à pointe, on provoquait fréquemment des ren-
pompes. trées d'air au moment où le niveau, dans une ou
plusieurs crépines, tombait au-dessous du haut
de la partie crépinée.
172
2132. Pompes auto-amorçantes à Nous avons indiqué, page 169, que pour les
anneau liquide. pompes multicellulaires en série, le débit, pour
une vitesse de rotation donnée était fonction
~~ Les pompes SIHI construisent des machines du diamètre des roues, et que la nauteur de
centrifuges à anneau liquide qui peuvent aspirer refoulement correspondait à la somme des hau-
et refouler, soit de l'eau, soit de l'air, soit un teurs de refoulement des divers étages.
—mélange des deux éléments.
Pour supprimer tous les aléas dus à l'amor-
Ces pompes tiennent à la fois des pompes çage, le corps de pompe baigne dans l'eau et
^ r o t a t i v e s et des pompes centrifuges. se trouve à 0,50 mètre, au moins, au-dessous du
niveau rabattu.
Elles donnent des pressions beaucoup plus
fortes au refoulement et leur efficacité est telle
Ainsi immergée, la pompe est toujours
" q u ' o n peut fort bien supprimer le clapet de pied
amorcée.
si la colonne d'aspiration est courte.
* 2210. Pompes centrifuges à axe verti-
— Si ces pompes permettent de « turbiner » des
cal avec moteur en surface.
saux troubles, la précision de leur construction
2211. Pompes à turbines.
ne peut admettre des eaux chargées. Il est
—recommandé de les protéger par une crépine à On se reportera à la figure de gauche du
:
ine ouverture. document hors texte à déplier aux pages 172-
173, n° 1.
Certaines pompes de ce type sont consti-
t u é e s par un ou plusieurs éléments auto-amor-
Le corps de pompe est suspendu au bas de
pants montés à l'aspiration et refoulant dans des
la colonne de refoulement, il est généralement
éléments centrifuges classiques installés sur le
muni d'un clapet de pied.
~ n ê m e arbre.
Joint
ll!
I
jùd
Joint,
=I'- IL
EJECTEUR
(3000)
Il convient, évidemment, de renforcer la fixa- Ces appareils n'ont pas un bon rendement,
tion de la chemise sur la pompe supérieure mais ils sont utiles pour les forages tubes en
et de prévoir la section de câble électrique très petits diamètres. Certains constructeurs
d'alimentation pour qu'il puisse desservir toutes fournissent des ejecteurs entrant dans des tubes
les pompes. de 2 " , et même moins.
176
Sous l'influence de la pression atmosphéri-
1 4000 Emulseurs - Air lift que agissant sur l'eau située autour du tube, le
niveau de l'eau émulsionnée qui se trouve à
Nous avons cité ces appareils, page 139, au l'intérieur s'élève et, si les conditions requises
sujet du développement pneumatique des fora- se trouvent remplies, l'élévation peut être portée
ges. jusqu'à la sortie de l'appareil, au point qu'on
s'est fixé.
Leur emploi est tellement répandu qu'il nous
a paru utile d'en donner le principe et d'y
ajouter quelques renseignements pratiques — Conditions requises.
dont certains sont inédits — sur leur utilisation.
Pour que l'eau atteigne le niveau qu'on s'est
fixé, soit A du schéma ci-contre (niveau du sol,
Principe.
par e x e m p l e ) , la longueur B C , de la partie
En injectant de l'air, amené par un tube, à la immergée du tube d'air, doit être en rapport avec
base d'une colonne descendue dans l'eau d'un la hauteur totale d'élévation AB, ou, plus exacte-
forage; l'émulsion ainsi créée diminue la densité ment, avec la longueur totale du tube d'air A C .
de l'eau contenue dans cette colonne.
On a constaté qu'il fallait que BC soit égal à
Manomètre Air 60 % de A C :
Robinet
BC = A C X 0,60.
Sortie Ce qu'on peut aussi exprimer :
BC = AB X 1,5,
ou encore :
A C = AB X 2,5.
in
Le fonctionnement de l'abaque est expliqué En prolongeant encore la droite ABCi, on
par l'exemple suivant : trouve le point C , intersection de cette droite
2
Données :
La longueur A C , mesurée sur l'échelle des
2
Un ouvrage, foré jusqu'à 300 mètres, a profondeurs, est égale à 192 m. C'est la lon-
3
donné, aux essais, un débit de 50 m / h pour un gueur maximum du tube d'air.
niveau rabattu à 90 mètres au-dessous du niveau
Au-delà de cette valeur, on n'obtient pas
du sol.
d'amélioration sensible du fonctionnement
178
3° Volume d'air nécessaire (détendu à la pres- Pour le cas proposé : 50 m ' / h , le tube d'eau
sion atmosphérique). devrait avoir 150 mm de diamètre, environ, on
5 / 8
pourrait prendre un casing de 6 ".
On prolonge, vers la gauche, l'horizontale
passant par Ci ; elle coupe la courbe : « Rapport Le tube d'air serait constitué par un tube de
pour submergence minimum » au point Di qui 2" (50 X 6 0 ) .
correspond à un rapport, volume d'air/volume
d'eau, de 12,5, lu sur l'échelle horizontale située Ce tube pèse 6,4 kg au mètre. Pour 200 m
à la base de l'abaque.
environ, son poids serait d'environ 1 300 kg. Si le
3
Pour le débit indiqué : 50 m / h d'eau, il fau- tube lui-même, qui présente une section de
2
drait : métal de 900 mm , résisterait largement à cette
3
charge, les assemblages devraient être particu-
50 X 12,5 = 625 m / h d'air
lièrement soignés, surtout pour les manchons
(à la pression atmosphérique).
supérieurs.
Il faudrait donc, dans ce cas, disposer d'un
3
compresseur aspirant au moins 625 m / h ou
10 400 l / m d'air et refoulant à 5,4 bars (au mini- LES BATIMENTS
mum) .
DES STATIONS DE POMPAGE
En prolongeant plus loin encore sur la gauche
Pour les installations importantes comportant
l'horizontale passant par C , on trouve le point D
2 2
Débits de pompage Diamètres Diamètre et l'on a, parfois, été obligé de démolir le bâti-
(m'/h) du tube d'eau du tube d'air
ment pour installer l'appareil de forage dont
180
7 - REPÊCHAGE
INSTRUMENTATION
Une opération d'instrumentation est couram- Encore faut-il s'estimer heureux si, en plus du
ment appelée « repêchage », et, t o u t naturelle- « poisson » initial, la « faune » souterraine, ainsi
ment, les sondeurs ont désigné, sous le nom de engloutie, ne s'augmente pas de tout ou partie
« poisson », le matériel qu'on se propose de de l'outillage, souvent hétéroclite, qu'on a em-
récupérer ou d'extraire soit pour ne pas en per- ployé pour tenter de « repêcher » le « corps du
dre la valeur, soit, plus généralement pour pour- délit » et qui repose, lui aussi, pour toujours,
suivre l'exécution de l'ouvrage en cours. dans les profondeurs...
•if*
ou incapacité, en est souvent l'auteur, cher- afin que, n'importe qui puisse connaître, à tout,
che-t-il — et c'est humain — à y remédier pour moment et immédiatement, à un centimètre près,
tenter d'effacer sa faute. la position exacte de la tête du poisson.
Neuf fois sur dix, il ne fait qu'aggraver la En général, les sondeurs ne se représentent
situation et accroître sa responsabilité, alors pas très bien, physiquement, la coupe, et, sur-
qu'il aurait mieux fait de signaler, tout de suite, tout, la longueur de leur.ligne de sonde dans le
à s e s chefs, l'incident qui vient de s e produire. terrain.
182
Ces outils doivent toujours être en parfait Si la décision est négative — et c'est souvent
état, bien entretenus, nettoyés, graissés, testés, fort sage — l'ouvrage sera abandonné avec tout
et placés à portée de main de telle sorte qu'oi. ce qui s'y trouve et l'on entreprendra aussitôt
puisse les mettre en œuvre immédiatement. un nouveau forage à proximité. Il sera exécuté
beaucoup plus rapidement et plus sûrement que
Tout le personnel doit en connaître le fonc- le premier.
tionnement, il doit les avoir essayés « à froid »
aussi.souvent que possible.
Les qualités du « repêcheur »
En somme, ce matériel joue un rôle compara- En plus de la connaissance parfaite des outils
ble à celui d'un extincteur en cas d'incendie. et de leur fonctionnement, l'opérateur doit être
doué d'un exemplaire bon sens, notamment pour
Comme lui, il ne serait d'aucune utilité si faire choix de l'instrument et de la méthode les
personne, au chantier, ne savait s'en servir. mieux adaptés à l'instrumentation.
'Vt
3° Le prix d'une journée complète de chan- Ces qualités, il faut bien le dire, ne peuvent
tier : salaires et charges proportionnelles de être acquises qu'avec l'expérience, et c'est pour-
tous ordres, amortissement des machines, four- quoi, chaque entreprise possède « son » spécia-
nitures diverses (carburants, graissage, produits liste du repêchage ; c'est aussi la raison pour
à boue, e t c . ) . laquelle des entreprises se sont spécialisées
dans ce genre de travaux. Elles seules peuvent
Connaissant l'importance des deux premiers faire les frais des outils ingénieux, mais com-
éléments, le chef sondeur pourra évaluer le nom- pliqués, délicats et f o r t coûteux à employer.
bre limite de journées qu'il proposera à sa Direc-
tion de consacrer au repêchage. Leur personnel est bien plus exercé et plus
expert à cause de la fréquence des instrumenta-
Passé ce délai, il serait ruineux de continuer
tions qui lui sont confiées.
l'instrumentation.
De toute manière, cette évaluation, ce bilan Chacun connaît les spectaculaires interven-
rapide, permettent aux responsables de décide) tions des très rares « pompiers >• des puits de
s'il convient, ou non, de tenter l'opération. pétrole. -
Sans aller jusque-là, mais si la gravité de prochaine désagrégation souvent génératrice de
l'incident le justifie, les entreprises auraient coincements et qui laisse au fond des pièces
sans doute intérêt à faire appel à ces spécialis- d'acier plus ou moins grosses qu'on devra
tes du repêchage, plutôt qu'à se lancer, trop sou- extraire.
vent, hélas, dans une véritable aventure.
L'outil doit être adapté au terrain et l'on doit
Quand on assiste à une instrumentation chercher à concilier ces deux facteurs intime-
effectuée par un excellent praticien, on est émer- ment liés : nombre de tours et charge sur l'outil.
veillé du calme et de la précision avec lesquels
il opère. Nous avons donné, page 72, les indications
nécessaires pour la fixation du paramètre de
La main sur sa ligne de repêchage, l'oreille forage. Elles doivent constituer l'un des meil-
aux aguets, exigeant le plus grand silence autour leurs facteurs de prévention des incidents.
de lui, il sent l'objet au'il doit extraire et qui se
trouve parfois à un millier de mètres sous terre. En montrant les causes les plus courantes
susceptibles d'entraîner de tels incidents, les
Sa sensibilité est développée comme celle de recommandations de nature à les éviter appa-
l'aveugle ; l'un et l'autre ne peuvent voir leur raissent du même coup.
objectif.
184
La rupture du train de tiges peut résulter de 3° La rupture d'un câble de levage, de curage
certaines circonstances sur lesquelles il paraît ou de battage provoque la chute libre au fond
utile d'écrire quelques mots. du trou de tout ce qui s'y trouve suspendu :
tubage, crépine, cuillère, etc.
On trouvera, page 69, tous les renseigne- Dans le cas — général — où l'on n'a pas de
ments utiles pour calculer l'effort limite de trac- joint de sécurité, le dévissage peut être tenté
tion à appliquer. comme suit :
Si ce premier essai n'aboutit pas, on peut Nous savons qu'une ligne de sonde, en rotary,
employer le rétrobattage, au moyen d'une cou- comporte, de bas en haut, l'outil de forage, une
lisse, dont nous parlerons plus loin ; au début, certaine longueur de masses-tiges (drill-collars)
on donnera de tout petits coups après avoir mis donnant le poids sur l'outil et assurant un forage
les tiges en tension afin de ne pas perdre de rectiligne, et, enfin, les tiqes assemblées entre
course, puis on augmentera progressivement elles par des manchons filetés à droite (tool-
l'intensité des chocs. joints).
On peut, enfin, employer les vérins hydrauli- Les tiqes travaillent à la torsion et à la trac-
ques (avec manomètres pour contrôler l'effort tion dans la partie supérieure ; à la torsion et au
transmis aux t i g e s ) . flambage pour celles situées en bas.
186
En opérant, sur la ligne de sonde coincée, C'est une opération très délicate où l'on ris-
une traction contrôlée par le dynamomètre, on que à tout moment de « coincer » à nouveau,
peut déterminer à volonté un point neutre au- mais, si l'on peut la poursuivre jusqu'au fond et
dessous duquel la ligne sera comprimée et même autour de l'outil, on peut arriver à libérer
au-dessus duquel elle sera tendue. celui-ci des éléments qui l'avaient bloqué, et
tout est sauyé.
En ce point, les filetages des tool-joints
seront rendus libres, de sorte que, sans relâcher
l'effort de traction, on peut, généralement, dévis- Le plus souvent, on peut tout juste libérer
ser, en cet endroit, la ligne de sonde et récu- une certaine longueur de tiges (au maximum
pérer la plus grande longueur possible de tiges 150 mètres) que l'on dévisse ou que l'on coupe,
sinistrées. et on recommence.
Sectionnement
B. - Le repêchage
Les manoeuvres précédentes ne sont pas tou- Les opérations précédentes ont eu pour but
jours suivies de succès et, si on n'a pu remonter de dégager « la tête du poisson » et, si possible,
le « poisson » entier, ni dévisser, on peut sec- de débarrasser l'espace annulaire de tout ce qui
tionner les tiges, soit par l'extérieur, soit — si pouvait s'y trouver.
ce sont de grosses tiges — par l'intérieur, au
moyen d'outils à couteaux ou à molettes.
Voyons maintenant les méthodes et l'outil-
Pour couper extérieurement, il faut pouvoir lage qui peuvent être employés pour tenter de
descendre l'outil spécial, au bout d'une colonne saisir et remonter le « poisson » au jour, ou pour
de tubes, autour de la ligne de sonde, le plus bas extraire les menus objets tombés ou restés au
possible. fond du trou.
La tête du « poisson » peut être recouverte La pièce est fixée par un boulon, sur le clapet
de déblais ou déformée par la rupture. d'une cuillère.
Pour toutes ces raisons, il est bon de prendre Il est recommandé de descendre d'abord la
une empreinte. cuillère, sans le moule, jusqu'à ce qu'elle touche
le « poisson » et de placer un repère sur le câble,
On peut facilement confectionner l'outil sui-
puis d'ajouter au-dessous de ce repère la lon-
vant :
gueur du moule à empreinte afin de fixer, par un
repère définitif sur le câble, le signal correspon-
dant au point où la surface du moule viendra
coïncider avec la « tête du poisson ».
2° Faire circulation.
Moule à. empreintes
son » se décroche au moment de la remontée,
sa chute sera amortie.
188
ment l'un dans l'autre, mais solidaires entre
elles en rotation.
La coulisse est couramment utilisée en fo-
rage à battpge, mais son emploi est particulière-
ment intéressant en instrumentation, quel que
soit le mode de forage (rotary ou battage).
A la descente, l'outil de repêchage « pose »
doucement sur le « poisson » avec son propre
poids, augmenté seulement de la partie infé-
rieure de la coulisse.
Lorsqu'on a pu accrocher le « poisson », on
peut, avec la faible course de l'instrument, effec-
tuer un « rétrobattage », de bas en haut, par de
petits chocs qui ébranlent la partie « coincée »
et q u i , souvent, suffisent à la dégager sans dom-
mage.
La remontée peut s'opérer ensuite, normale-
ment.
Une remarque cependant : la plupart des cou-
lisses ne permettent pas de maintenir la circula-
tion dans la partie sinistrée.
Il existe, toutefois, des appareils perfection-
nés qui'laissent passer la circulation.
Parfois, lorsqu'on redoute des coincements,
on peut forer avec une coulisse montée dans la
ligne de sonde juste au-dessus de l'outil. Elle
est déjà » à pied d'œuvre » en cas de coince-
ment et son efficacité s'en trouve accrue.
pour les overshots et qui facilite le centrage du
4° Taraud. taraucf^eur le « poisson ».
Outil en acier dur, trempé, en forme de cône Une fois engagé, l'outil est tourné à la main,
mâle allongé et fileté extérieurement. 11 s'em- puis à la clef, par rotation du train de tiges.
ploie avec un train de tiges, et, éventuellement, Il se produit un véritable taraudage mécani-
sous une coulisse. que, les copeaux produits venant se placer dans
Comme les tiges de forage, en rotary, sont les rainures prévues à cet effet. Ces rainures,
toujours montées, mâle en bas, femelle en haut, par contre, nuisent à une bonne circulation à
c'est le premier outil de repêchage à employer, l'intérieur du « poisson ».
s'il s'agit d'un dévissage f o r t u i t ou provoqué. Dès qu'on sent le « poisson » accroché, on le
Il est cependant assez difficile d'amener l'ex- soulève avec ou sans la coulisse, de trois à qua-
trémité du taraud à s'engager dans le trou du tre mètres, puis on le laisse redescendre sur un
tool-joint qui constitue la tête du « poisson ». à deux mètres en l'arrêtant par un brusque coup
Certains constructeurs complètent l'outil par une de frein, ceci, afin de s'assurer que la prise est
« jupe » de guidage, parfois dentelée à la base bonne et qu'on peut remonter le « poisson » au
pour effectuer un léger surforage autour de la jour.
pièce. Cette jupe peut aussi être usinée en forme Si, au contraire, au cours de cette manœuvre,
de rampe hélicoïdale, comme nous le verrons tout retombe au fond, la chute ne se produit que
sur une courte distance, avec le minimum de
dégâts, surtout s i , comme déjà dit, le trou est
plein d'eau, ou si l'on fait circulation.
5° Cloche.
Même outil que le taraud, mais femelle et
fileté intérieurement.
Son emploi est tout indiqué s'il s'agit d'une
rupture de tiges.
Il agit comme une filière mécanique et
« taille » son filet à l'extérieur du « poisson »
sur lequel il se visse.
Mêmes dispositions que pour le taraud pour
les essais de préhension et la remontée au
jour.
190
Pour cela, en tournant le train de tiges de indiqué page 188. Après nettoyage, graissage,
repêchage à droite, les coins se dévissent au- mise en place des coins, l'overshot pourra être
tour du « poisson », car leurs mâchoires, comme redescendu pour extraire le « poisson ».
nous l'avons dit, sont filetées à gauche intérieu-
rement. L'overshot, au complet, pourra donc être Chaque chantier doit posséder les overshots
remonté avec toute la ligne de repêchage. ec les jeux de coins assortis aux tiges en ser-
vice, le tout compatible avec le calibre du forage
en cours.
Bien d'autres dispositifs e x i s t e n t ; certains
sont à deux étages de coins et de bagues d'étan- Il existe aussi des outils à coins extérieurs
chéité, d'autres comportent un verrou de contrôle pour repêcher, par l'intérieur, des grosses tiges
de « relaxation » avec ou sans pression hydrau- ou des colonnes de tubage. Leur emploi est peu
lique. courant en forages d'eau, mais leur principe est
identique à celui qui vient d'être décrit.
Tous ces outils sont efficaces ; il faut cepen-
dant signaler, d'une part, que la course radiale
des coins est assez faible et que, d'autre part, il 7° Fraises.
est indispensable de nettoyer, contrôler, graisser
En cas de rupture de tiges, la tête du « pois-
fréquemment chaque pièce de l'instrument,
son » est généralement déformée.
même — et surtout — s'il est resté quelque
temps sans servir. L'empreinte, pratiquée comme indiqué à la
page 188, aura permis de se rendre compte de
Comme pour les autres outils de repêchage, cette déformation.
il est intéressant de monter une coulisse au-des-
sus d'un overshot, afin de pouvoir, après accro- Bien que cela soit une opération très longue,
chage du « poisson », battre de petits coups pour on peut essayer de fraiser l'extrémité de la tige
le décoincer, mais cette coulisse devra permet- cassée avec un outil cannelé, analogue à ceux
tre de faire circulation s i , comme il vaut mieux employés sur les machines-outils, et que l'on
le faire, o n .décide de la rétablir. visse au bout des tiges de repêchage.
8° Tube à friction.
Un moyen simple de s'en assurer consiste à
placer, à l'entrée de l'overshot, une membrane C'est un tube aux parois minces et ondulées.
ou une petite tige posée selon un diamètre. A la Si le « poisson » n'est pas trop « coincé », on
remontée, on examinera si ces « témoins » ont peut tenter de faire pénétrer cet outil autour de
été oblitérés ou déformés par l'objet à repêcher. la pièce à repêcher, au besoin avec une coulisse.
- 191
9° Tringle de dégagement. par battage à petits coups et le câble sinistré,
(Figure hors-texte, p. 192-193.) toujours tendu, permettra de contrôler la
remontée.
Pour tenter de dégager un « poisson » bloqué
contre la paroi d'un forage, on peut employer 12° Harpons de repêchage de câbles.
cet outil au bout des tiges ou au bout d'un câble (Figure hors-texte, p. 192-193.)
et l'enfoncer par battage entre la paroi et le
poisson. Tout engin muni de crochets peut être utilisé
pour tenter d'extraire un morceau de câble
La difficulté consiste à placer l'extrémité de laissé dans un forage.
cette tringle au bon endroit, c'est-à-dire du côté
L'un des plus sûrs nous semble être celui
où le « poisson » touche la paroi. On y parvient
représenté sur la figure.
en faisant tourner le câble d'un angle très faible
en laissant descendre doucement et en repérant H comporte, en plus de nombreux crocs dis-
chaque fois l'enfoncement sur le câble. posés sur la face interne des deux brarîches
d'une fourche, un verrou inférieur, qui se soulève
On peut, ainsi, espérer remettre le « pois-
pour laisser passer une ou plusieurs boucles
son » dans l'axe afin de le saisir par l'un des
du câble à repêcher et qui se referme au mo-
instruments déjà décrits.
ment de la remontée.
10° Crochet ou « caracole ».
On opère plusieurs mouvements de montée
(Figure hors-texte, p. 192-193.)
et de descente jusqu'à ce que la résistance ren-
Même usage que le précédent, mais de forme contrée indique que le câble est emprisonné
différente. dans le harpon.
Si l'appareil est monté sur une coulisse On peut alors essayer de tirer avec les mê-
(p. 188) et si l'on a pu passer le crochet sous un mes précautions que celles indiquées page 189,
pour le taraud, afin de s'assurer que la prise est
épaulement du « poisson », on peut, en rétro-
solide et que le « poisson » peut être remonté
battage, à faible course, tenter de le dégager et
au jour.
le remonter.
192
At'mant
15° Aimants.
(Figure hors-texte, p. 192-193.)
T^riier à sédiments
Ils sont garnis extérieurement d'une chemise
non magnétique concentrant toute la force attrac-
tive à l'extrémité et permettant de descendre
l'instrument même dans un forage déjà tubé.
193
INSTRUMENTATION SUR LES COLONNES
DE TUBAGE ET LES CREPINES
194
et suivantes, les précautions à prendre pour la Sans entrer dans le détail, il paraît superflu
préparation et la descente des tubages. d'insister sur l'extrême gravité de l'événement
que représente la chute fortuite d'une colonne.
On observe que, dans un joint vissé, le poids
tend à restreindre le filetage mâle et à dilater Le meilleur moyen de l'éviter est, d'abord, de
le filetage femelle, de sorte que l'indication de contrôler minutieusement les coins de retenue,
la page 4 1 , selon laquelle il est prudent de ne l'étal de leurs mâchoires, la propreté de leurs
tabler que sur la moitié de la charge limite de portées coniques et de celles de la table ou du
traction n'est pas excessive. Certains foreurs « spider » qui les supporte.
estiment qu'on devrait encore augmenter le
coefficient de sécurité à cause du risque de dé- Le même soin de contrôle et de nettoyage
boîtage aux manchons. est à apporter aux colliers et aux élévateurs.
L'on ne saurait trop recommander de contrô- Il est recommandé de placer sur une colonne
ler soigneusement tous les filetages, de les en manœuvre un deuxième coiiier de retenue
nettoyer, les graisser et les protéger en laissant qui peut recevoir le choc en cas de défaillance
les bagues en place jusqu'à la manœuvre de des- des coins ou du premier collier.
cente dans le forage.
La descente d'une colonne non filetée, assem-
blée par soudure, est toujours plus risquée, sur-
tout si les joints ne comportent pas de manchons
— Chute fortuite d'une colonne. extérieurs soudés.
Lorsqu'une colonne se déboîte, se dévisse
Nous avons indiqué, page 115, les précautions
ou glisse, soit par une fausse manœuvre, soit
à prendre pour ce cas particulier.
par toute autre cause, on peut difficilement pré-
voir dans quel état elle arrivera au fond du t r o u ,
quel sera le comportement des éléments infé-
rieurs, de la crépine en particulier, si elle est
fixée au bout de la ligne de tubes en question. — Recommandation générale.
En effet, bien des circonstances qui accompa- Il ne faut jamais laisser immobile une
gnent la chute demeurent incontrôlables : frotte- colonne en cours de descente. Il est bon de la
ment sur les parois, nature de la boue, éboule- monter ou de la descendre, de la faire tourner
ments, nature du terrain au fond, etc. quelque peu et, si possible, de faire circulation.
La colonne travaille au flambage, dès qu'elle
Nous avons cru bon de rappeler quelques
« pose » au fond.
conseils de prudence, déjà indiqués aux chapi-
La formule à appliquer tient compte de la tres antérieurs, afin d'éviter, dans la mesure du
longueur, du rayon de giration et de la section possible, la chute d'une colonne de tubage. Si,
nette du métal. malgré cela l'incident n'a pu être évité, ou bien
Pour les crépines, nous avons indiqué, si, pour une toute autre raison, on décidait
page 55, qu'il était prudent de connaître, selon d'extraire d'un ouvrage une colonne ou une cré-
le mode de construction, la charge limite que pine, nous allons indiquer quelques méthodes
peut .supporter l'élément inférieur — le plus et quelques appareils qui peuvent être employés.
exposé; Ce renseignement peut être fourni par
le constructeur. Ce sont, souvent, des solutions simples,
réalisables sur n'importe quel chantier de forage.
Cependant, nul ne peut prévoir l'influence de
la force vive dans la fatigue d'une colonne tom- Comme pour les instrumentations à effectuer
bant en chute libre (ou à peine freinée) dans un en forage, elles nécessitent beaucoup de calme
trou profond. et d'esprit d'initiative de la part des opérateurs.
force à pénétrer sous les chocs assénés par la — Coulisse de battage.
coulisse, à l'intérieur de la partie déformée.
198
Les deux méthodes rappelées ci-dessus : Nous en analyserons les causes et indique-
courbes d'absorption et mesures de perméabilité rons les moyens qui permettent — à la cons-
permettent de suivre l'extension de l'appauvris- truction — d'éviter, ou, tout au moins, d'atténuer
sement de l'ouvrage. le phénomène.
Comme chaque règle, celle-ci se trouve Cependant, le mal étant fait, les remèdes
confirmée par ses rares exceptions. Les forages sont d'ordre « chirurgical ».
bien construits, convenablement équipés, peu-
vent être exploités normalement pendant long- Il faudra modifier ou remplacer l'équipement
temps. tubulaire de l'ouvrage.
Le sable afflue alors de plus en plus au pom- Cependant, s i , pour cette raison, les deux
page, pendant que le débit décroît progressive- phénomènes ne peuvent être confondus, il arrive
ment. qu'ils coexistent sur le même forage.
d) Colmatage constitué par les matériaux fins tous les vides entre les grains de sable dans un
et solides du terrain, argiles, limons, qui rayon de 15 centimètres autour de la crépine
s'agglutinent dans les voies d'eau de la cré- seront complètement bouchés en 7 à 8 mois.
pine et de la formation.
— Soit la formation de dépôts incrustants. Il est alors, souvent, bien tard pour intervenir
efficacement.
Les substances dissoutes dans l'eau souter-
raine s'équilibrent de manière instable, extrê-
mement sensible et précaire. Elles y demeurent Il serait souhaitable que, de temps en temps,
tant que les conditions de température et de
le propriétaire d'un forage songe à tout ce qui se
pression restent inchangées.
trouve sous le sol, hors de s a vue, tubage, cré-
Si ces conditions viennent à être modifiées pine, pompe, qui lui ont coûté souvent très cher
par un phénomène extérieur : baisse de pression et qui sont exposés à tant d'actions agressives
due au pompage, changement de température par de la part du milieu souterrain ambiant.
200
L'examen périodique et systématique des nor- trouver mêlées à ces dépôts qui agglomèrent et
mes de pompage — capacité spécifique, consom- cimentent les grains de sable au voisinage de
mation d'énergie — ainsi que des analyses phy- la crépine.
siques et chimiques de l'eau pompée, consti-
tuent le .meilleur moyen d'information sur et l'état
Les incrustations remplissent les vides ; la
de santé » du matériel souterrain et, éventuelle-
perméabilité de la formation est fortement
ment, sur la nature et l'étendue du mal qui le
réduite et le flux d'eau se trouve progressive-
guette. ment diminué.
202
Ils sont basés sur l'examen des courbes gra- Le rabattement étant plus faible, le risque de
nulométriques du terrain aquifère et sur la colmatage, qu'on suppose fonction de la dépres-
vitesse optimum de circulation de l'eau dans les sion due au pompage, sera diminué.
ouvertures. On sait que celle-ci doit être de D'ailleurs, chacun sait que les périodes
3 centimètres par seconde, valeur choisie par d'arrêt sont propices à la prolifération des incrus-
l'expérience et pour laquelle les incrustations et tations. Un régime de pompage continu à débit
— nous le verrons — la corrosion, sont les plus réduit, pratiquement sans périodes d'arrêt est
réduites. donc nettement préférable à un régime à grand
Enfin, notons sur cette question de crépine débit suivi de longues périodes d'arrêt.
que la matière dont elle est faite doit permettre
l'emploi de produits chimiques, souvent sous Visites périodiques de contrôle et d'entre-
forte pression, que la destruction des incrusta- tien.
tions nécessitera.
Nous croyons utile de rappeler les remarques
Ainsi, une crépine en acier galvanisé ne sup- déjà faites au début de ce chapitre, pages 200
porterait pas l'injection d'acides, une crépine en et 201.
acier avec fourreau de gravier collé serait
« Mieux vaut prévenir que guérir. »
détrujte au lavage aux jets sous forte pression.
Les visites régulières, même si, pendant quel-
Le gravier auxiliaire. aue temps, aucun indice d'obstruction n'a été
On trouvera, pages 49 à 52, les renseigne- décelé, permettent au spécialiste d'intervenir
ments concernant la granulométrie optimum, la dès qu'un début de colmatage est observé, et de
nature, l'épaisseur et la forme de ce matériau. prendre immédiatement les mesures néces-
D'autre part, nous avons indiqué, aux pages saires.
125 à 131, les meilleures méthodes pour l'intro- Cependant, il faut bien le dire, on néqliae
duction du gravier additionnel dans l'espace d'effectuer ces opérations systématiques de
annulaire entre crépine et terrain aquifère. contrôle.
Cette dernière question est très importante On n'intervient le olus souvent au'au moment
pour éviter (ou, pour le moins, réduire) le phé- où on constate une réduction massive de la cana-
nomène de colmatage, celui-ci étant facilité par çité soécifiaue, ou bien, lorsnue le cône de
la ségrégation du gravier si la mise en place déoression s'est tellement creusé que la pompe
avait lieu sans précaution. se désamorce.
A ce stade, un éneraiaue traitement chimi-
Le développement.
nue. ind'soensable. mais troD tardif, ne oarvien-
Tout un chapitre de cet ouvrage traite de
Hra oas toujours à entamer et dissoudre la masse
cette opération dont le rôle est essentiel pour
des incrustations
réduire le colmatage et les venues de sable
(p. 131 à 143). La solution chimioue. d'ailleurs. pénétrera
d'abord et surtout dans les zones les moins col-
Avec une formation bien développée, net-
matées parce aue ce sont les olus perméables.
toyée et débarrassée, dans la zone entourant le
forage, des éléments fins, indésirables, qui s'y Il faudra avoir recours à plusieurs opérations
trouvent, les risques d'incrustations sont prati- successives sans être absolument certain de
quement inexistants. nouvoir retrouver la capacité soécifinue initiale,
alors aue, pris à temos, le mal aurait pu être
Le régime de pompage. aisément combattu.
Il est préférable, quand on le peut, de réduire On peut d'ailleurs ajouter que, bien souvent,
le débit et d'augmenter la durée du pompage. un lessivage exécuté en temps utile, dès le
début de la formation des incrustations, permet Les oxydes de fer ou de manganèse sont
d'obtenir des conditions d'exploitation meilleures quelque peu solubles dans l'acide chlorhydrique,
que celles obtenues aux essais. mais si le pH est supérieur à 3, la réaction peut
engendrer un précipité difficile à éliminer, de
Si, malgré les recommandations qui viennent sorte qu'il est préférable d'employer une autre
d'être rappelées, le colmatage n'a pu être évité, méthode si les incrustations contiennent, en
le traitement chimique s'impose. majorité, des oxydes métalliques.
En prélevant des échantillons des dépôts for- La solution a une densité supérieure à celle
més sur les pompes, les tuyaux d'aspiration, les de l'eau, ce qui facilite son utilisation au fond
crépines, et en les analysant, on peut établir la des forages.
nature, la composition de ces dépôts et en
déduire le mode de traitement à appliquer. La livraison s'effectue sous forme de bonbon-
nes en verre ou en matière plastique contenant
Par exemple, un acide approprié diminuerait généralement 70 kg de solution, ou en wagons ou
l'importance des dépôts de carbonates, mais camions-citernes garnis d'ébonite.
serait sans effet sur la silice ou le silicate d'alu-
mine. La vidange au lieu d'utilisation s'effectue par
gravité, par siphonnage ou sous pression faible :
La présence d'oxyde ferreux et de matières 0,5 bar.
organiques, indice certain de l'action des bac-
téries, justifierait l'emploi du chlore et des poly- L'inhibiteur peut être constitué par de la géla-
phosphates, tandis que le traitement au chlore tine qu'on fait fondre dans de l'eau très chaude.
serait sans effet sur les carbonates de chaux. Le dosage est de 2 à 3 kg de gélatine pour
400 litres d'acide.
204
L'acide est employé tel qu'il est livré. Le Un manomètre, et, au besoin, une soupape
volume a prévoir est de 1,5 à 2 fois le volume de sûreté, seront placés sur le circuit de refoule-
intérieur de la crépine. ment.
Si la. longueur de celle-ci est supérieure à La pression doit être surveillée attentivement
2 mètres, il est préférable d'injecter en premier pendant toute l'opération.
lieu la moitié de la solution, puis de remonter On observera d'abord une forte augmentation
le tube au sommet de la crépine et d'introduire de pression suivie d'une chute qui indique le
l'acide restant. début de l'action dissolvante de l'acide.
Les gaz produits ont pour effet de chasser Il est indiqué de ne pas prolonger l'opération
une Certaine quantité d'eau qui peut contenir d'injection au-delà de 45 minutes, d'abord parce
encore de l'acide. que, passé ce délai, l'acide n'a plus guère d'ac-
On pourra la renvoyer dans le forage pour tion sur les incrustations, ensuite, parce que
parfaire l'attaque des incrustations. l'effet de l'inhibiteur diminue très vite avec le
temps, en même temps que l'acide retrouve son
Il est nécessaire d agiter l'acide dans l'ou- pouvoir agressif sur l'acier.
vrage au moyen d'un piston ou d'une cuillère.
L'emploi de celle-ci permet d'extraire, du même Après avoir « cassé la pression », on intro-
coup, les sédiments et les boues résultant du duit la cuillère pour agiter vigoureusement la
traitement. solution et extraire les produits de l'opération.
L'agitation doit être poursuivie pendant une Une acidification est une manœuvre quelque
ou deux heures, après quoi, l'on pourra extraire peu délicate, il existe des entreprises spécia-
les dépôts jusqu'à ce que l'eau redevienne lisées, munies d'un équipement « ad hoc » et
claire. qui sont de précieux auxiliaires des entreprises
de forage.
En manœuvrant la cuillère, l'on apprécie tout
de suite si le traitement a permis d'améliorer le
3° Précautions.
débit.
L'acide chlorhydrique concentré du com-
On pourra, s'il y a lieu, recommencer l'opéra-
merce peut occasionner des brûlures profondes
tion, une ou plusieurs fois, avec les mêmes quan-
de..l'épiderme. Les vapeurs sont toxiques et peu-
tités d'acide, en prolongeant, au besoin, la durée
vent déterminer des maux de tête et des nau-
de l'agitation.
sées.
2° Acidification sous pression.
Il est recommandé de porter des gants de
En raccordant le tube d'injection à une pompe caoutchouc et des lunettes.
spéciale, l'acide peut être envoyé, sous pression,
dans la crépine. Si l'opération s'effectue dans un bâtiment
(station de pompage), il convient de ventiler
La pompe aura tous ses organes en contact largement et même de porter un masque respi-
avec l'acide, construits en acier inoxydable : ratoire.
tiges, pistons, chemises, etc. Elle aura été
éprouvée à trois ou quatre fois la pression d'in- On peut neutraliser avec du carbonate de
jection qUi est de l'ordre de 150 bars pour un soude une projection d'acide sur la peau ou sur
débit de 400 l i t r e s / m i n u t e . les vêtements.
Le tube d'injection sera en acier et monté sur Il importe, au préalable, de s'assurer que
le couvercle du tubage par des raccords filetés dans un rayon de 50 à 100 mètres, il n'existe
éprouvés. aucun puits, forage ou source en exploitation.
Après le traitement, il convient de pomper Sous cette forme, il n'est pas toxique et
à grand débit pendant deux heures au moins et n'attaque pas la peau ni les voies respiratoires.
jusqu'à élimination complète de toute trace
d'acide, ce qu'on peut vérifier avec du papier La solution n'est préparée qu'au chantier,, au
imprégné de teinture de tournesol. moment de l'emploi.
206
sira un produit stable dans l'acide et peu mous- On peut utiliser l'hypochlorite de chaux ou
sant. de soude qui sera introduit, directement ou en
solution dans le forage.
Le prix d'une tonne d'acide sulfamique cris-
tallisé, logé en sacs perdus de 50 kg, départ Le chlore gazeux est plus efficace, mais son
usine, équivaut à peu près à celui de 10 tonnes emploi nécessite un équipement spécial que ne
d'acide chlorhydrique à 20° Baume, nu, départ possèdent guère que les entreprises importan-
usine. tes ; d'ailleurs, sous cette forme, il est très cor-
rosif, toxique et dangereux à respirer.
Si l'on s'en tenait à cette seule comparaison, On peut l'introduire dans le forage, en solu-
on pourrait penser que l'emploi de l'acide sulfa- tion dans l'eau, par un petit tube en matière plas-
mique n'est pas possible. tique, à raison de 15 à 20 kg de chlore, mis en
place lentement pendant une période de 10 à
Or, il faut bien constater que 10 tonnes de 12 heures, s'il s'agit d'un ouvrage important.
solution d'HCL à 20° Baume contiennent près de
7 tonnes d'eau qu'il faut transporter et manipuler Il n'est pas nécessaire pour cela de sortir
avec seulement 3 tonnes d'acide ; que, d'autre la pompe d'exploitation, mais l'extrémité du tube
part, le logement en bonbonnes consignées, le en matière plastique doit être placée de telle
transport aller et retour de ces emballages, la sorte que le jet de solution chlorée ne vienne
difficulté de stocker ces bonbonnes pleines, et directement en contact avec la pompe, le tubage
bien d'autres inconvénients, difficiles à chiffrer, ou la crépine, mais débouche dans l'eau conte-
mais non négligeables, constituent un sérieux nue dans le forage.
handicap pour l'emploi, sur les chantiers de
forage d'eau, de l'acide chlorhydrique. Dès que la solution de chlore aura été intro-
duite, il faudra injecter un important volume
d'eau pour faire pénétrer le gaz dans la forma-
On doit penser que l'acide sulfamique lui sera
tion. Il faut prévoir un volume d'eau 50 ou
de plus en plus préféré. 100 fois plus grand que celui de l'eau normale-
ment présente dans l'ouvrage.
"V
Traitement au chlore L'hypochlorite de chaux contient environ
70 % de chlore libre. Si on utilise ce produit
Le traitement à l'acide n'a guère d'action sur
comme source de chlore, il faut donc diviser par
les cultures de bactéries et leurs dépôts gélati-
0,7 les quantités ci-dessus indiquées pour le trai-
neux qui obstruent plus ou moins les voies d'eau.
tement au chlore gazeux pour connaître le poids
d'hypochlorite de chaux à employer.
Si l'acide tue radicalement les bactéries, il
n'a que peu d'action sur leurs dépôts. Si l'on a démonté la pompe d'exploitation, il
y aura lieu, après avoir distribué la quantité de
chlore nécessaire, d'introduire une cuillère et
Le chlore, qui tue également les bactéries,
d'agiter l'eau chlorée contenue dans le forage,
oxyde et brûle les boues organiques.
en procédant comme pour le traitement à l'acide.
208
M N N ES 0 TA MICHIGAN
SITUATION (
DES FORAGES ^
Gibbon Bemidgi Bemidgi Bemidgi Frazee (2) Fremont Hesperia
L'action mécanique des jets est au moins Après développement, l'ouvrage a donné, aux
aussi efficace que l'action chimique de la solu- essais, une capacité spécifique de 15 m / h par 3
tion, mais, il faut bien le dire, le mode de cons- mètre de rabattement et un débit de 65 m / h . 3
truction de la crépine influe beaucoup sur l'effi- En 1962, le forage ne débitait plus que
cacité du procédé. 3
15 m / h .
Selon la forme de la fente ou des perfora- Une acidification fut tentée avec un échec
tions de cette crépine, la force des jets peut se total, le débit était même tombé à 10 m / h . 3
210
Analyses cuvettes apparaissant surtout sur les crépines
Il est évident qu'avant d'introduire une cré- en tôle roulée ou en tubes étirés, perforés ou
pine dans un forage, une analyse de l'eau et, si non.
possible, du terrain aquifère, s'impose. Corrosion fissurante. — Fissures linéaires
Bien souvent, une deuxième analyse, effec- plus ou moins ramifiées.
tuée au moment où apparaît la corrosion, don- Dans les métaux alliés, les éléments de base
nera des résultats assez différents de ceux qu'on seront différemment attaqués selon leur degré
a pu obtenir à l'origine de l'exploitation de de résistance à la corrosion, de sorte que l'on
l'ouvrage. observera soit l'une, soit l'autre des quatre for-
Elle révélera sans doute une augmentation mes précédentes, soit encore plusieurs d'entre
de l'agressivité des éléments liquides ou solides elles simultanément
de la nappe. Par exemple, dans un alliage contenant
Cela s'explique par le fait qu'en mettant notamment du cuivre et du zinc, ce dernier métal
celle-ci en dépression par le pompage, on intro- sera attaqué le premier et l'ensemble sera
duit dans la zone entourant la crépine une eau d abord poreux, puis fissuré et enfin largement
pouvant provenir de régions éloignées renfer- détérioré.
mant des couches minérales propices à la cor-
rosion. Circonstances
Ainsi se trouvent transportés vers le forage provoquant la corrosion
des sels ou des gaz corrosifs dissous. Quelles peuvent être les causes de ce redou-
table fléau, d'autant plus grave qu'il agit
Leur action sur le métal est allée croissant
>• insidieusement », hors de notre contrôle, sou-
jusqu'à la disparition progressive de la crépine.
vent à de grandes profondeurs et à longue
Il faut dire aussi qu'un échantillon d'eau,
échéance ?
remonté à la surface pour y être analysé, ne se
Sans entrer dans le domaine complexe de la
trouve, plus, au moment des mesures en labo-
théorie scientifique, essayons de dégager quel-
ratoire, dans les mêmes conditions de tempéra-
ques idées pratiques sur l'origine de cette
ture et de pression qui étaient les siennes au
« lèpre » qui ronge les crépines et parfois, aussi,
sein du terrain aquifère. A i n s i , les résultats de
maisV.moins gravement, d'autres éléments de
l'analyse, auxquels il est pratiquement impossi-
l'équipement tubulaire des forages d'eau.
ble d'apporter un facteur correctif quelconque,
La corrosion est due à des phénomènes pure-
peuvent ne pas donner une idée exacte de
ment chimiques, ou à une action électrochimi-
l'agressivité du milieu en place au fond de l'ou-
que, prenant naissance dans un milieu souterrain,
vrage.
liquide ou solide, présentant certaines caracté-
ristiques que nous allons essayer de définir.
Différentes formes de corrosion
L'examen des éléments corrodés extraits
d'un forage permet de distinguer les aspects Corrosion chimique
suivants : — Eaux acides, — pH faible, < 7.
Corrosion uniforme. — Simple dissolution du — Oxygène dissous, même en très petites
métal sur d'assez larges surfaces. quantités, ce qui est fréquent, surtout à faible
• - Corrosion par piqûres. — Attaques localisées profondeur. . .
8
" w*bes points^lêtrbifs (quelques millimètres — HyIrbgène-%ulfuréVH S.
carrés). — Gaz carbonique.
Piqûres profondes, parfois sur toute l'épais- — Chlorures.
seur (métal percé). — Argiles riches en sulfate de calcium
Corrosion intergranulaire. — Attaques en (gypse) extrêmement corrosives.
91 1
La corrosion chimique, due à la présence des L'action de ce courant se traduira par une
éléments ci-dessus et plusieurs autres, peut se altération de la surface de la plaque d'acier qui
produire, même si tout l'équipement tubulaire sera rongée et qui va perdre de sa substance.
n'est constitué que d'un seul métal.
Elle se couvrira de rouille produite par l'oxy-
Si, par exemple, un tube d'acier au carbone gène libéré par la dissociation de l'eau.
se trouve placé dans un terrain salé, les ions
Le même phénomène libère des atomes d'hy-
fer s'associent avec les ions chlore et donnent
drogène extraits de l'eau.
du chlorure de fer, les électrons provoquent un
dégagement d'hydrogène. Ces atomes vont se diriger, partie vers la
cathode, sur laquelle ils vont former une mince
Ainsi, des particules superficielles du métal couche protectrice, et partie à la surface de
seront détachées et passeront dans le milieu l'électrolyte d'où ils se dégageront sous forme
corrosif. de bulles gazeuses.
212
Si, dans notre exemple de pile, on coupe le port au tronçon situé dans les calcaires, qui est
fil électrique qui réunissait nos deux plaques, le la cathode.
phénomène de corrosion s'arrête.
Remarquons tout de suite que si, comme
Il n'y à plus de formation de courant électri- c'est souvent le cas, le casing est cimenté sur
que, les deux plaques sont isolées électrique- toute sa hauteur, le fourreau de ciment, maté-
ment. riau unique, ralentit ou supprime l'effet de corro-
sion que nous venons de définir.
i l t y ^ s • a v o n s ^ - ^ i s é ; ,eri- p ^ p c i p e ^ q u e Keffet|^
électrochimique (ou galvanique) était provoqué A i n s i , la cimerîtatioh "est à conseiller, dans
par la présence, au sein d'un électrolyte, de deux tous les cas, sur toute la hauteur de la colonne
métaux de composition différente, reliés électri- de soutènement.
quement entre eux.
Nous avons, dans notre premier exemple de
Nous verrons que l'effet est d'autant plus pile, indiqué que la plaque d'acier, oxydée par
intense que les métaux sont plus différents, que les atomes de l'électrolyte, allait se recouvrir
leur différence de potentiel électrique est plus de rouille, oxyde de fer.
importante, mais on constate que le phénomène
peut également prendre naissance sur un seul Si la couche de rouille est continue, dure et
métal. recouvre entièrement la surface de la plaque,
cette couche protège et isole les couches inté-
Si, par exemple, l'équipement tubulaire d'un rieures du métal.
forage, casing, crépine et tube d'extension, est
constitué d'un même métal : acier au carbone La corrosion s'arrêtera parce que le courant
par exemple, la corrosion électrochimique peut est rompu entre les deux plaques.
cependant se manifester si ce métal est hété-
rogène, s'il comporte, en certains points, des Au bout d'un certain temps, un tube unifor-
mément rouillé est protégé de la corrosion ;
impuretés, des zones de structures différentes.
mais si, par exemple, on décidait de remplacer
une partie de ce tube par un tronçon neuf, on
Tout se passe, en fait, comme s'il s'aaissait
constaterait que ce tube neuf se corroderait plus
de deux métaux distincts, bien que l'action cor-
vite que son voisin déjà recouvert de rouille.
rosive soit, dans ce cas, moins intense.
On se trouve en présence de ce qu'on appelle Dans cette circonstance, la partie usinée qui
une « pile géologique ». est l'anode est de petites dimensions par rap-
port au reste du tube, cathode, ce qui accélère
Ainsi, un casinq traversant d'abord une cou- encore la vitesse de destruction du métal dans
che calcaire superficielle bien aérée, puis un la zone filetée.
banc d'argile, peut donner naissance à une pile
galvanique, provoquant la corrosion de la partie Lorsqu'on enrobe de zinc une pièce métalli-
contiguë à l'argile qui constitue l'anode, par rap- que en acier, par exemple, cette pièce placée
dans un electrolyte se trouvera protégée de la L'acier a tendance à se corroder plus vite et
corrosion de la manière suivante : davantage que le cuivre, et le zinc davantage que
l'acier.
Série (ou échelle) galvanique La liste ci-dessus est dite série galvanique.
Nous avons dit dans notre exemple de la pile Le premier métal de cette liste est celui qui
que, au sein de l'électrolyte, le courant passait est le plus vulnérable, on dit qu'il est le plus
du fer vers le cuivre, ou du zinc vers l'acier, et actif.
non pas en sens inverse.
Le dernier est le moins susceptible d'être
On peut se demander quelle est la raison de attaqué par la corrosion, c'est celui qui résiste
ce « sens unique ». le mieux, on dit qu'il est passif.
214
Le premier est anode par rapport à tous les Elles produisent, en rongeant les surfaces
autres, qui sont cathodes par rapport à l u i . métalliques, une sorte de boue visqueuse dans
laquelle elles prolifèrent.
De même, un métal quelconque de cette liste Cette boue renferme les particules metalli
est anode par rapport à tous ceux qui le suivent, ques désagrégées et l'action continue en pro
et cathode par rapport à tous ceux qui le précè- fondeur.
dent.
Des excroissances se forment dans les
Mais il y a plus : la corrosion sera d'autant ouvertures des crépines qui se trouvent plus ou
plus intense que les deux métaux sont placés moins obstruées, alors que, sous ces dépôts, le
plus loin l'un de l'autre dans la série galvanique. métal est corrodé.
Ainsi, le zinc se corrodera plus vite s'il est
couplé avec le cuivre que s'il était associé à Le phénomène s'apparente provisoirement à
l'acier. des incrustations, mais, si on enlève ces dépôts,
soit par lavage au jet, soit sous l'influence d'un
La série galvanique est également applicable accroissement de vitesse du flux hydraulique de
à la corrosion chimique pure, c'est-à-dire dans le pompage, le métal, mis à nu, présente une sec-
cas où un métal unique se trouve placé dans un tion réduite par la corrosion due à l'action des
milieu agressif. micro-organismes (bactéries).
Conclusion
On voit que les causes des corrosions sont
Isolation
nombreuses et variées.
Il n'est pas possible de dire qu'un sol, tra- Dans l'équipement tubulaire d'un ouvrage, on
versé par un forage, n'est pas, si peu que ce trouve toujours, au moins deux métaux diffé-
soit, corrosif, et, encore bien moins, qu'il ne le rents. Le casing sera toujours en acier, la crépine
deviendra pas dans le temps. et son tube d'extension seront, soit en acier dif-
férent, soit en un alliage cuivreux.
Même dans les terrains qui, au moment de
l'exécution de l'ouvrage, ne semblaient pas dan- On peut être certain que le milieu — eau ou
gereusement corrosifs, de nombreuses circons- terrain — sera, si peu que ce soit, corrosif.
tances extérieures plus ou moins éloiqnées
On a vu que la corrosion électrochimique est
dans l'escace et dans le temps, superficielles ou
d'autant plus intense que les deux métaux diffé-
souterraines, minérales ou liquides, déclenchées
rents sont placés plus près l'un de l'autre. L'effet
par la mise en production du foraqe, peuvent
est maximum s'ils sont directement en contact,
modifier sensiblement, ou complètement, la
voire même soudés.
nature physique ou chimique de certaines cou-
ches et rendre agressif le milieu entourant la Par contre, si on peut augmenter la résis-
crépine. tance chimique entre les deux métaux, on
D'autre part, on sait bien que deux forages, réduira d'autant l'importance de la corrosion.
même très proches l'un de l'autre, peuvent se
Il vient à l'esprit l'idée d'interposer entre eux
comporter de manière très différente, tant dans
des joints neutres en caoutchouc ou en matière
les caractéristiaues physiques (capacité spéci-
plastique.
fique, granulométrie, e t c . ) , que dans la composi-
tion chimique de l'eau qu'ils produisent. En réalité, cette protection, très difficile à
réaliser à cause des raccords filetés, est illu-
L'un Deut être, plus que l'autre, menacé par
soire parce que le courant galvanique passe
la corrosion.
quand même, bien que sensiblement atténué,
Devant ces araves considérations, comment entre les deux métaux.
peut-on. sinon emnêcher la corrosion, du moins
en atténuer les effets, pour prolonger la vie de On ne peut donc attendre une amélioration
l'ouvrage ? importante de l'application de ce procédé.
216
Il en est de même pour celles comportant un
Protection passive par
manchon de gravier collé à chaud sur un support
revêtements également lanterné et enrobé de matière plasti-
que.
Puisque la corrosion des métaux, quelle qu'en
soit la cause, affecte toujours en premier lieu Dans les deux cas, l'intérieur du tube est
leur surface, on songe aussitôt à recouvrir cette exposé aux frottements des outils de dévelop-
s u r f a G e . d e matières éminemment résistantes à pement : cuillères, pistons, j e t s , etc.
la corrosion, c'est-à-dire : appliquer sur toute
l'étendue vulnérable — et non plus seulement La protection est enlevée, même sur de fai-
aux points de contact — un enduit isolant élec- bles surfaces et la corrosion est inévitable.
triquement et chimiquement.
Plus sérieuse apparaît la protection par gal-
Quand il s'agit de pièces métalliques plon- vanisation (enrobage de z i n c ) .
gées dans un milieu liquide agressif, mais non
S'il ne s'agissait que de corrosion chimique,
exposés à des frottements et pouvant être visi-
le procédé serait excellent, car la dureté de ce
tées et, à nouveau, traitées, l'emploi de peintures
revêtement et l'adhérence parfaite qu'on peut
bitumineuses très étudiées constitue une solu-
lui donner sur le métal support le classent nette-
tion valable.
ment au-dessus de la méthode précédente.
Ce n'est absolument pas le cas pour les cré-
pines de forage. Cependant, en cas de corrosion électrochimi-
que, le zinc amorce un important effet « pile »
Certains constructeurs appliquent sur le mé- et sera vite détruit puisqu'il vient presque en
tal de leurs crépines un revêtement plastique — tête de la série galvanique (p. 214).
en polyéthylène, par exemple.
La suite est facile à prévoir.
Quel que soit le soin avec lequel cet enrobage
est appliqué, quelle que soit l'épaisseur de la On ne peut donc pratiquement retenir l'appli-
couché, on doit craindre que les frottements aux- cation de revêtements comme solution valable
quels la crépine est exposée pendant son trans- pour prolonger la vie d'une crépine de forage
port, son assemblage, sa mise en place, et, en installée dans un milieu plus ou moins agressif.
définitive, l'érosion qu'elle subit au moment du
développement et de l'exploitation, aboutissent
à d e s éraflures ou des destructions ponctuelles Protection cathodique
plus ou moins importantes.
Nous avons vu que la corrosion se produi-
En ces points, le métal est mis à nu. sait aux points « anodiques » d'où partent les
ions du métal attaqué.
C'est le début de la corrosion, laquelle est
d'autant plus profonde que la surface dénudée Si on pouvait inverser la polarité du métal
e s t plus petite. en cause, et faire de toute sa surface une « ca-
thode », on aurait, du même coup, empêché sa
Le mal est d'autant plus insidieux et dange-
corrosion.
reux qu'il ne se manifeste que beaucoup plus
tard, quand on ne peut déjà plus y porter remède.
Pour donner au procédé — très efficace lors-
Ce raisonnement est également valable pour qu'il s'agit de corrosion électrochimique — le
les crépines constituées par des anneaux en maximum de chances de succès, il faut assurer
matières plastiques empilés autour d'un tube une parfaite liaison électrique de tous les élé-
central lanterné et « plastifié ». ments à protéger (à l'origine anodes).
Dans notre cas, forages, tous les éléments de On voit bien, cependant, qu'elle n'est intéres-
la colonne de captage : crépine et tube d'exten- sante que si la crépine est en acier au carbone,
sion, doivent être, non seulement vissés, mais bien souvent anode.
encore, éclissés par de petites plaquettes sou-
En effet, la colonne de captage et, plus spé-
dées.
cialement la crépine, constitue la partie la plus
Par contre, cet ensemble électriquement exposée à la corrosion parce que, pour une
homogène, devra être électriquement isolé du même longueur, sa surface de contact avec le
casing par des joints isolants. milieu agressif est plus importante que celle
du tubage de soutènement (casing).
Ces précautions étant prises, on raccordera
La corrosion du casing est rarement critique
par un f i l électrique isolé, la crépine à protéger
à des métaux plus « négatifs » que celui dont et celle du tube d'extension n'existe pratique-
elle est faite, c'est-à-dire placés avant lui dans ment pas si la crépine elle-même n'est pas atta-
la « série galvanique » (p. 214). quée.
Pour que l'action soit plus intense, on choi- Or, si la crépine est construite en métaux
sira comme anode les premiers éléments de alliés (alliages cuivreux, aciers spéciaux), elle
ne sera pas l'anode dans le couple galvanique,
cette série.
mais la cathode et c'est le casing qui... sera
S'il s'agit d'une crépine en acier, le métal l'anode.
« piège » pourra être le zinc, ou, mieux encore,
le magnésium. En sorte que la protection cathodique n'est
pas nécessaire pour de telles crépines.
A ce moment, la crépine qui était anode,
devient cathode et c'est le métal annexe (zinc Le même raisonnement nous amène à con-
ou magnésium) qui sera rongé à sa place. clure que, dans la pluoart des cas, c'est surtout
contre la corrosion chimique qu'il faut se proté-
Tant .que cette anode artificielle subsistera, ger en matière de forages d'eau.
la protection sera assurée.
La matière à employer pour construire une
Il faut donc qu'elle ait une masse suffisante crépine doit donc être capable de résister aux
pour durer plus longtemps. divers agents déjà cités dans le chapitre relatif
aux causes, ainsi qu'à l'action des solutions
Les spécialistes de ce système savent cal- desincrustantes s i , au bout d'un temps plus ou
culer les dimensions des anodes, leur nombre, moins long, on s'aperçoit que la capacité spéci-
leur position dans le terrain ou à l'intérieur de fique diminue.
la crépine à protéger.
Enfin, la matière mise en œuvre doit donner
Laissons-leur le soin de définir les caracté- à la crépine une résistance mécanique aussi
ristiques des éléments de protection, notre pro- grande que possible, non seulement à cause des
pos était seulement d'indiquer ici l'existence et efforts horizontaux ou obliques qui lui sont appli-
le principe de l'opération. qués, mais aussi pour que sa mise en place
puisse s'opérer dans de bonnes conditions et
pour que le travail de développement ou de
lavage au jet ne l'endommage pas.
Choix de la matière
Pour résister aux agents chimiques nombreux
La protection cathodique, bien étudiée, bien et agressifs déjà cités, il vient à l'esprit l'idée
appliquée, régulièrement visitée et contrôlée, d'employer des matières plastiques dont certai-
a démontré son efficacité dans plusieurs cas nes sont inattaquables par aucun des facteurs
typiques de corrosion électrochimique. de corrosion.
218
Malheureusement, leur « fiabilité », leur de cet idéal, sans jamais avoir la prétention de
durée de conservation, n'est pas illimitée, elles l'atteindre un jour.
deviennent fragiles dans certains milieux sou-
Il faut considérer deux facteurs économi-
terrains et susceptibles de se briser au bout d'un
ques :
certain temps de séjour dans ce terrain.
— Le montant du devis global de l'ouvrage
D'autre part, leur résistance mécanique est terminé, livré « robinet en main » ;
faible et il est nécessaire de leur adjoindre un
— Le prix de revient du mètre cube d'eau
support métallique intérieur (tube lanterné) et le
livré par la pompe à un niveau donné.
problème est tout simplement déplacé, car c'est
ce tube qui sera exposé aux méfaits de la corro-
Il est hors de doute que l'investissement
sion.
initial sera plus faible si l'on emploie une cré-
Ainsi, l'on est amené à conclure que la cré- pine quelconque, en acier ordinaire non revêtu
pine doit être entièrement métallique et que tou- que si l'on équipe le forage avec une crépine
tes s e s parties doivent être faites d'un même robuste, hautement résistante à la corrosion et
et unique métal. d'une conception rationnelle.
Elle sera calculée de manière à résister On peut estimer que la dépense relative à la
mécaniquement aux efforts, aux poussées et aux crépine passe du simple au double d'un cas à
frottements auxquels elle sera exposée. l'autre.
Pour l'usinage de la crépine, il faut que le Or, chacun sait bien que le cofit de la créoine
métal puisse être soudé à lui-même, de préfé- seule n'intervient aue pour une faible part dans
rence, électriquement. le nrix alobal de l'ouvraae terminé, de sorte oue
l'économie sur le Drix de la crépine est, relati-
L'idéal serait que la nature même de la ma- vement, peu importante.
tière employée, le choix de ses composants et
leur dosage lui permettent de résister aux atta- Mais cette considération de dénense initiale
ques extramécaniques de toutes sortes, chimi- d'investissement est encore amoindrie si l'on
ques, électrochimiques, bactérielles, etc., dont fait le calcul du prix de revient du mètre cube
elle sera l'objet de la part du milieu qui l'entoure d'eau pompée.
au début et tout au long de l'exploitation de
En^éffet, ce facteur tient compte non seule-
l'ouvrage.'
ment de la dépense initiale de construction et
Comme, à la longue, l'eau drainée par le d'équipement de l'ouvrage, mais aussi, et sur-
forage, peut provenir de zones fort éloignées et tout, de sa longévité, ainsi, bien entendu, que
fondamentalement différentes de celles où il a de la consommation d'énergie de pompage,
été implanté, étant donné, d'autre part, que les laquelle est fonction inverse de la capacité
analyses ne peuvent fournir qu'une idée impar- spécifique (débit par mètre de rabattement).
faite de la nature et du degré de corrosivité du
En fin de compte, c'est la longévité de l'ou-
milieu aquifère, parce que les prélèvements
vrage qui constitue la clef de l'économie dans
modifient les conditions « in situ » de pression,
l'exploitation d'un forage d'eau.
température, etc., on voit que le métal 100 %
inoxydable et « incorrodible » est une vue de Pour équiper un forage d'essai, un piézomètre
l'esprit. provisoire ou un ouvrage dont l'utilisation doit
être de courte durée, telle que l'alimentation
En cela, comme en toutes choses, il est seu- en eau d'un chantier, il serait déplacé d'employer
lement possible de se rapprocher de plus en plus une crépine en acier de haute qualité.
Si, au contraire, la pérennité de l'ouvrage est contiennent souvent de l'oxygène et, dans de tels
un élément important de ses conditions d'exploi- cas, il est préférable d'employer les aciers spé-
tation, si on veut éviter les frais considérables ciaux inoxydables qui occupent d'ailleurs dans
qu'entraînerait, à brève échéance, le remplace- la série galvanique une meilleure place que les
ment d'une crépine de basse qualité, avec tous alliages cuivreux.
les risques que présente une telle opération, il
est sage de ne pas hésiter à mettre en place un
équipement étudié et conçu pour résister au Aciers inoxydables « 304 » - « 316 »
maximum aux attaques corrosives du milieu ainsi
qu'aux efforts mécaniques qui lui sont appliqués. Les méthodes modernes d'élaboration des
alliages inoxydables ont permis d'abaisser très
sensiblement les teneurs en carbone et, par des
L'examen de la table de classement (série additifs appropriés, d'en faire un métal de choix
galvanique, p. 214) montre que la solution se pour la construction des crépines de forages.
trouve dans l'emploi de métaux alliés dont les
éléments de base sont, eux-mêmes, éminem-
De plus, les moyens de tréfilage des profils
ment résistants à la corrosion
ont été très nettement améliorés de telle sorte
que l e s prix des aciers inoxydables sont devenus
Nous verrons que l'adjonction d'une très
abordables.
petite quantité d'un composant — métallique ou
non — peut modifier complètement les caracté-
ristiques d'un alliage. L'oxygène dissous ne produit aucune attaque
sur les deux aciers 304 et 316, mais il y a plus,
l'oxygène, en combinaison avec le métal, forme,
Seuls de nombreux essais et une longue à la surface de la crépine, un mince f i l m protec-
expérience peuvent permettre de faire le meil- teur qui rend le métal passif et le classe encore
leur choix des éléments constitutifs et, surtout, plus loin dans la série galvanique.
de leur dosage en métallurgie.
220
Leur très faible teneur de carbone les rend — 1 % de silicium ;
tous les deux très faciles à souder. — Approximativement 18 à 20 % de chrome ;
— Approximativement 8 à 12 % de nickel.
Le 316, grâce à l'inclusion du molybdène, est,
en outre, particulièrement résistant à la corro-
316
sion par piqûres.
— Mêmes dosages de carbone, manganèse,
Voici la composition de ces deux aciers phosphore, soufre et silicium que 304 ;
inoxydables : — Approximativement 16 à 18 % de chrome ;
— Approximativement 10 à 14 % de nickel ;
304 — 2 à 3 % de molybdène.
Certains besoins agricoles saisonniers seront Cette quantité ne constitue qu'une partie des
l'objet de soins particuliers. besoins que nous avons énumérés.
222
~ï.a circulaire ministérielle estime que la s a t i s ^ ^ f r Marge de sécurité.
fa :ion de l'ensemble de ces besoins correspond Aux chiffres qui précèdent, on ajoute 30 %
à 60 litres par habitant rural et par jour. comme marge de sécurité pour tenir compte
des erreurs et des pertes.
2° Alimentation du bétail.
Variable selon les races, le climat, etc., on Moyenne globale approximative.
estime qu'il faut : En première approximation, les besoins en
— Par cheval : 50 I par jour ; eau potable d'une agglomération rurale peuvent
— Par bovidé : 50 I par jour ; être évalués à raison de 125 litres par jour et par
Par porc : 20 I par jour ; habitant.
— Par mouton : 5 I par jour. Ce chiffre tient compte de tous les besoins
indiqués aux postes 1°, 2°, 3° et 4°, y compris la
-A" Besoins des végétaux. marge de sécurité.
Jne étude spéciale est à faire pour les zones
Le diamètre de la conduite de refoulement
de culture maraîchère intensive.
sera calculé par la formule économique de
"•our les zones de jardins familiaux, on prend Bresse :
co me base une consommation moyenne de D = 1,5 v Q 7
6 litres par jour et par mètre carré de surface, D est exprimé en mètres,
rcu- ce chiffre est à majorer de 50 % pour les ufi*, q exprimé en mètres cubes par seconde.
e s t
ré< 3ns sèches et à diminuer de 50 % pour les A titre indicatif, cette formule correspond à
régions à climat pluvieux.
une vitesse de circulation de 0,60 m / s .
y Pour le calcul, la consommation globale sera
V Besoins divers. répartie sur une durée de huit heures.
a) Besoins publics :
~ - Pour les écoles : 100 I par élève et par Aucune conduite appartenant aux canalisa-
jour ; tions publiques ne devra avoir un diamètre infé-
— Pour les installations sanitaires et d'hy- rieur à 60 m m .
~ giène, chiffre à étudier selon le type et
Les diamètres normalisés sont les suivants :
l'importance ;
60, 80, 100, 125-,'J50, 200, 250 et 300 m m .
— Pour les abattoirs : 500 I par tête de
— bétail ; La profondeur minimum des canalisations
- Pour les services incendie, les besoins sera de 0,90 m, mesurée au-dessus de la géné-
sont fixés par les inspecteurs départe- ratrice supérieure.
_ mentaux.
Alimentation en eau
b) Besoins divers des exploitations agri-
ole^ :
des agglomérations urbaines
(Circulaire n° C.G. 1191 du 30 juillet 1948 du
Des normes sont indiquées pour chaque
Ministre de la Reconstruction et de l'Urba-
type d'exploitation ; à titre d'exemple, on
nisme. Extraits.)
— prévoit pour le sulfatage des vignes :
1 500 I par hectare et par opération, etc. Les besoins ne sont ni uniformes d'une agglo-
mération à une autre, ni constants pour une
agglomération donnée.
Besoins des industries dérivées de l'agri-
j l t ft odLbUAï- On devra escompter la progression, souvent
— Sont à évaluer après enquête dans chaque assez régulière, des besoins au cours des an-
— cas particulier. nées.
L'expérience a souvent montré qu'il était moyen, une consommation journalière de 6 I
finalement coûteux de prévoir trop juste. par mètre carré et on prévoit une forte majora-
Les chiffres qui suivent ne doivent être pris tion pour les périodes chaudes où les besoins
que comme de simples éléments indicatifs. sont les plus pressants alors que les ressources
Il est d'usage de caractériser les besoins en eau risquent d'être les plus faibles.
par une consommation unitaire par habitant et 2" Besoins professionnels.
vingt-quatre heures.
A déterminer après enquête pour chaque
On pourra admettre, en première approxima- industrie, en tenant compte des prévisions d'ex-
tion, que cette consommation unitaire se tiendra, tension et des possibilités d'alimentation auto-
pour une agglomération urbaine, entre 225 et nome.
350 litres par jour et par habitant. A titre indicatif, on peut citer :
Par catégories d'usages, les besoins peuvent — Une brasserie consomme 500 l d'eau par
se chiffrer ainsi : hectolitre de bière fabriquée ;
1° Usages privés, usages domestiques divers — Une laiterie 5 I d'eau par litre de lait ;
et arrosage des jardins familiaux : 120 I. — La culture maraîchère, en période d'arro-
2° Usages professionnels (industriels, arti- sage 25 I par mètre carré et par jour ;
sanaux et agricoles) : de 25 à 50 I. — Un garage, moyenne journalière de 15 I
3° Usages publics : par véhicule.
- Consommation communale : de 5 à 30 I ; 3° Besoins publics par jour :
- Consommation d'autres services pu- — Ecoles : 100 I par élève.
blics : de 0 à 25 I. — Nettoiement et assainissement :
Au total : de 150 à 225 I. • Nettoyage des rues : 1 I par m de 2
gories précitées est toujours utile pour permet- ' ministère de la Santé publique) : re-
tre de serrer de plus près l'estimation des nouvellement de l'eau dans la propor-
besoins ; elle devient indispensable si l'on est tion d'au moins 1/10 chaque jour et
amené à envisager un double réseau de canali- vidange au moins une fois par mois.
sations (eau potable et eau b r u t e ) . Affluence des baigneurs à régler de
3
façon qu'il n'y ait jamais moins de 2 m
Quant au nombre d'habitants à desservir, on
d'eau à la disposition de chaque bai-
devra tenir compte, pour son estimation, de la
gneur.
population saisonnière, parfois importante.
— Protection contre l'incendie (fera l'objet
1° Besoins privés. d'une évaluation particulière).
Variables selon la situation locale et l'évolu- — Autres services publics — cas d'espèces.
tion des habitudes. A titre indicatif, une chasse A titre indicatif, on estime qu'un hôpital
d'eau nécessite 10 à 12 I par poste, un bain 200 I nécessite 400 I d'eau par lit et par jour.
et une douche 25 I. Marge de sécurité.
Pour les jardins familiaux et d'agrément au- Majorer le chiffre global de 30 à 50 % pour
tres que les exploitations maraîchères ou pro- tenir compte des pertes et des erreurs d'esti-
fessionnelles diverses, on admet, sous un climat mation.
224
L'attention est attirée sur la nécessité de pro-
Etude des ressources en eau
céder avec précaution aux puisages dans les
Ayant établi l'importance des besoins à satis- nappes souterraines, et d'établir les ouvrages en
faire, il conviendra de faire un inventaire systé- conséquence.
matique des ressources en eau de la région.
Pour obtenir un débit sensiblement perma-
Après avoir recueilli les avis des géologues nent, il faut éviter les puisages (rabattements)
et des autres services locaux qualifiés, il y aura exagérés, ainsi que les régimes pouvant modifier
lieu, faute de puits déjà exploités, d'établir des la structure du sol et réduire sa perméabilité.
forages d'essai.
Il faut, en outre, dans le cas des captages
Dans tous les cas, on devra procéder à des multiples, penser aux influences réciproques des
mesures de débits répétées et poursuivies pen- différents ouvrages, qui peuvent conduire à une
dant une durée minimum d'une année, en ayant diminution des débits (voir p. 1 à 9 ) .
soin d'effectuer plusieurs mesures rigoureuses
En tout état de cause, on devra limiter la
en période d'étiage. Celle-ci, pour les nappes
vitesse de l'eau à un chiffre très inférieur à la
alluvionnaires, ne correspond pas nécessaire-
vitesse critique d'entraînement constatée au
ment à l'étiage du cours d'eau voisin, mais peut
cours des essais. On définit celle-ci comme
se trouver décalée par suite des infiltrations pou-
étant susceptible d'assurer le débit maximum,
vant provenir de très loin en amont.
les eaux restant claires (voir chapitre » Dévelop-
L'étude tiendra compte des considérations pement », p. 131 à 143).
économiques et techniques, de l'enquête géolo-
A tous ces points de vue, il est recommandé
gique, des analyses chimiques et bactériologi-
au technicien d'étayer son projet sur des résul-
ques qui devront être menées en liaison avec le
tats d'essais aussi nombreux et prolongés que
directeur départemental de la Santé.
possible, et de prendre l'avis du géologue.
225
à la pression atmosphérique (soit 6 à 7 m, de fer...) peuvent également se produire au pas-
compte tenu des pertes de charge) [ v o i r « Cré- sage dans la crépine.
pines à pointe », p. 17, 18, 2 2 ] ,
On peut parfois, par des pompages intensifs Tous les points traités dans les circu-
momentanés, entraîner les matériaux fins voi- laires dont les principaux extraits viennent
sins du captage. Il reste, alors, un massif naturel, d'être cités, ont fait l'objet de développe-
formé des éléments les plus gros et suscepti- ments spéciaux exposés dans le présent
bles de retenir les matériaux mis en mouvement. ouvrage. On pourra s'y reporter, en particu-
lier aux pages suivantes :
Mais il est rare, surtout dans le cas de
forage, que l'on puisse s'en tenir là quand le Pages
débit permanent doit avoir une certaine impor- Cônes de dépression, d'influence. 2
tance ; il faut, alors, prévoir des dispositifs spé- Crépines 44 et s.
ciaux (massifs artificiels, crépines spéciales...) Gravier additionnel 49
assurant la stabilité du sol en place sur la péri- Cimentation 116
phérie, sans empêcher le passage de l'eau et des Dével-ojppement 131 et s.
particules colloïdales de nature généralement Colmatage - Incrustations 199
argileuse, dont l'afflux entraînerait des risques Corrosions 210
de colmatage. Aciers inoxydables 220
Crépines à pointe 17 et s.
La crainte d'action corrosive, de la part des
eaux ou des terrains rencontrés, et notamment
sur les crépines, peut imposer l'emploi d'alliages
ou matières inoxydables.
226
Exigences qualitatives
On pourrait souhaiter que tous les textes
LA CHIMIE DES EAUX
législatifs soient périodiquement rassemblés et
La documentation de cet article provient de : mis à jour en un seul ouvrage bien classé et de
— L'Eau et la Santé de l'Homme (Agency for consultation facile. Ce serait un utile travail qui
Industrial Development), Washington. permettrait à toute personne, désireuse de faire
— Science, Progrès, Découverte, avril 1970. œuvre efficace dans la lutte contre la pollution
des eaux, de trouver aisément les renseigne-
— Génie rural, septembre 1968.
ments indispensables sur la composition et la
— La Législation Française de l'Eau, par
chimie des eaux, sur leur provenance, leur
J.-F. THERY.
extraction, leur traitement et leur distribution.
— Ground Water and Wells, 1966, Edward
F. JOHNSON, Inc.
— Moniteur du Bâtiment et des Travaux Nous avons cherché, dans la documentation
Publics. citée au début de cet article, les éléments essen-
tiels sur cette question en nous limitant aux
trois premiers points : composition, chimie, pro-
venance des eaux.
à des textes plus anciens. » Elle remplit cette condition lorsqu'elle n'est
pas susceptible de porter atteinte à la santé de
Ainsi, si <• nul n'est censé ignorer la loi », il
ceux qui la consomment. »
faut bien dire que — à part les spécialistes des
administrations correspondantes — bien peu
d'usagers sont suffisamment documentés sur Ce décret précise que le contrôle sanitaire
cette question, alors que le problème de la pollu- est exercé par les Services de la Direction
tion présente un incontestable caractère de gra- Départementale de la Santé, les analyses étant
vité. faites car les laboratoires officiels.
L'arrêté du 10 août 1961, modifié par ceux des L'arrêté du 7 septembre 1967 stipule en
28 février 1962 et 7 septembre 1967 du Code outre :
de la Santé publique contient les précisions sui-
vantes : 7° L'eau ne doit pas présenter une radioacti-
vité supérieure à celle qui est définie par la
Une eau, pour être considérée comme pota- réglementation en vigueur.
ble, doit satisfaire aux conditions suivantes :
(Nous avons reporté ce tableau un peu plus Néanmoins, on peut rencontrer des eaux bac-
loin dans le texte, en le complétant par des tériologiquement pures, mais contenant des
renseignements puisés à d'autres sources doses apparemment élevées des éléments chi-
[ p . 236].) miques sus-énoncés.
6° La minéralisation totale ne doit pas excé- H conviendra, dans ce cas, de procéder à plu-
der 2 grammes par litre. En outre, l'eau ne doit sieurs analyses complètes, chimiques et bacté-
présenter ni odeur, ni saveur désagréable. riologiques, de l'eau suspectée, de rapprocher
228
les résultats obtenus à ceux fournis par les ana- Les eaux souterraines ont, généralement, une
lyses des eaux issues du même gisement aqui- composition stable, une individualité bien mar-
fère et considérées comme potables, de consul- quée.
ter le géologue officiel, afin de vérifier si la
nature des terrains traversés par les eaux per- Elles sont naturellement pures lorsque la
met d'expliquer la composition de celles-ci au nappe ou le gisement est bien protégé contre
moment de leur prélèvement. l'introduction plus ou moins directe des eaux de
surface.
Eaux souterraines
(Les circulaires de 1962 et 1967 précitées Etude des eaux d'alimentation
indiquent 0 souterraines avant leur captage
Seuls les sources et les gisements aquifères
souterrains sont susceptibles, sous certaines
conditions, de fournir des eaux naturellement
pures. L'étude sera d'ordre hydrogéologique, physi-
que, chimique et bactériologique.
Les eaux souterraines sont, en général, d'au-
tant mieux protégées et, par conséquent, d'au-
Elle portera en premier lieu sur les ressour-
tant plus pures qu'elles proviennent de gise-
ces offertes par les gisements souterrains.
ments moins proches de la surface.
Cependant, la température des eaux captées Cette délimitation sera facilitée par l'étude
à grande profondeur peut devenir un obstacle géologique préalable de la région, l'établisse-
à leur utilisation (voir gradient géothermique, ment des courbes de niveau isopiézométriques,
p. 5 ) . les expériences susceptibles de renseigner sur
la vitesse et le sens de la circulation souter-
En-tout état de cause, les pollutions acquises raine, etc.
lors du ruissellement de surface, seront d'autant V.
mieux éliminées que les eaux, avant leur arrivée
dans le gisement, cheminent plus longtemps
dans des terrains possédant un bon pouvoir fil-
trant, comme les assises sableuses, par exem-
ple.
Il pourra être nécessaire d'exécuter des fora-
Il peut être intéressant d'effectuer des cap- ges de reconnaissance. Ceux-ci aideront à con-
tages dans les nappes alluvionnaires dont les naître la nature des formations perméables à
eaux ont, en général, leur individualité propre. l'intérieur desquelles a circulé et circule l'eau,
Lorsque l'alluvion est composée d'éléments fins, ainsi que la nature et l'importance des couches
la circulation est lente et la filtration efficace. imperméables qui les limitent.
Si, de plus, l'alluvion sableuse est recouverte
d'alluvions argileuses, la protection des eaux est Les forages de reconnaissance présentent
excellente et on peut, dans ces conditions, obte- toujours un intérêt majeur. L'examen des eaux
nir, à faible profondeur, des eaux de qualité bac- fournies par ces ouvralges est de première im-
tériologiquement parfaite. portance.
229
L'analyse Interprétation des résultats
(Les renseignements qui suivent proviennent
(La circulaire ministérielle comporte les ins-
à la fois des circulaires françaises déjà citées,
tructions suivantes :)
des ouvrages américains « GROUND WATER
Examen d'une eau inconnu3 destinés à distri- AND WELLS » et « L'EAU ET LA SANTE DE
bution nouvelle. L'HOMME » publié par l'A.I.D. à Washington.)
— Examen physique :
— Température de l'eau (mesurée sur le
Concentrations
terrain) ;
— Turbidité (mesurée en gouttes de mastic Les résultats sont exprimés soit :
pour les eaux relativement claires, en — en ppm (parts per million) en poids,
degré silice pour les eaux dont la turbidité — en mg/l (milligrammes par litre d'eau),
mastic dépasse 50 gouttes) ; 1 ppm = 1 m g / l ,
— Résistivité électrique (en o h m s / c m à — en milliéquivalents par litre - me/l.
20°) ;
— pH; Cette notion permet d'exprimer la concentra-
— Couleur (mesurée en degrés standards) , tion des ions.
— Odeur ;
— Saveur.
Le « poids équivalent » de l'ion considéré est
le rapport de son poids atomique à sa valence.
— Analyse chimique : Il correspond au poids qui se combine (ou qui
Eléments dosés : remplace) un ion d'hydrogène.
— Oxygène cédé par K M n 0 à chaud 10 mn
4
L'eau est un solvant universel. Les principaux anions sont les carbonates,
les bicarbonates, les sulfates, les chlorures et
les nitrates.
230
L'eau et le courant électrique On considère comme de minéralisation très
faible, l'eau dont la résistivité est supérieure à
— Résistance - Résistivité. 10 000 o h m s / c m .
Elle est en outre extrêmement facile à exécu- dissous dans le même volume d'eau distillée,
ter. donnerait la même alcalinité que celle de l'eau
à analyser.
Elle reflète assez fidèlement la minéralisa-
tion d'une eau. La mesure s'effectue de la façon suivante :
231
On prend 50 centimètres cubles (1/20 de I) sous forme de bicarbonates, de sulfates et de
de l'échantillon d'eau, on y ajoute quelques gout- chlorures.
tes de phénolphtaléine ; l'eau devient rouge.
Ces substances réagissent sur le savon pour
On verse ensuite, goutte à goutte, un cer- former des combinaisons insolubles et aucune
tain volume, V, d'une solution dosée d'acide sul- émulsion ne se produit tant que la totalité de
furique, jusqu'à ce que l'eau redevienne incolore. ces sels n'est pas entièrement combinée avec la
liqueur de savon. La mousse ne se forme
En multipliant par 20 cette quantité, on qu'après l'introduction d'un certain volume de
obtient le titre alcalimétrique : T.A. cette liqueur et c'est ce volume qui donne la
valeur de la dureté.
T.A. = 20 V (en milligrammes par litre, m g / l Si, par exemple, on prend 50 ce (1/20 de I)
ou en p p m ) . d'eau à analyser, si la mousse ne se produit
(après agitation) qu'après avoir ajouté un vo-
C'est le poids de carbonate qui donnerait à lume de 7,2 ce de liqueur de savon, la dureté de
un échantillon de 1 000 cl d'eau distillée une l'eau est égale à :
alcalinité équivalente. (7,2 — 0,3) X 20 = 138 ppm.
On verse alors une nouvelle quantité : V de Une eau dure est génératrice d'incrustations
solution d'acide sulfurique jusqu'à ce que l'eau (voir p. 201).
vire du jaune à l'orange.
L'eau est dite douce si sa dureté est infé-
rieure à 50 ppm.
En multipliant par 20, la quantité totale de
solution d'acide employée pour les deux opéra- Une dureté de 50 à 150 ppm est fréquente,
tions, on obtient le titre alcalimétrique complet : mais l'eau en question est peu intéressante
T.A.C. pour [es blanchisseries ou autres industries
employant du savon.
T.A.C. = 20 (V + V ) (en milligrammes par
Une eau de 100 à 150 ppm est entartrante.
litre, ou en p p m ) .
C'est le poids de tous les sels, carbonates, A 200 ou 300 ppm ou plus, l'eau est pratique-
bicarbonates, etc., qui, ajoutés à un volume de ment inutilisable sans être adoucie.
un litre d'eau distillée, lui donnerait la même
L'eau des services publics a généralement
alcalinité que l'échantillon d'eau à analyser.
une dureté de 85 ppm environ.
232
Contamination de l'eau Les substances chimiques
Pour pouvoir être utilisée par l'homme, l'eau dans l'eau
ne doit pas contenir des matières contaminantes
Arsenic - As
qui soient préjudiciables à sa santé, cependant,
Est toxique si la concentration dépasse :
elle ne doit pas être exempte de certains élé-
0,5 ppm.
ments qui entrent dans sa constitution physique.
La tolérance limite est 0,01 ppm.
On peut classer les éléments contaminants
en deux groupes :
Baryum - Ba
Est un stimulant musculaire général, mais
1° Les parasites :
nocif si la concentration dépasse 1 ppm.
— Qui utilisent l'eau comme habitat ;
— Qui ont besoin d'elle pour former leur
Cadmium - Cd
cycle vital ou comme véhicule pour s'in-
troduire chez l'homme. Au-delà de 0,01 ppm, l'eau n'est plus potable.
b) Le cuivre, le fer et le zinc peuvent être Une eau contenant environ 1 ppm de fluo-
métabolisés avec avantage et peuvent rure a pour effet de réduire le taux des caries
favoriser les besoins nutritionnels nor- dentaires, mais elle devient dangereuse si la
maux ; dose dépasse 1,5 ppm.
Sélénium - Se
d) L'insuffisance en iode est une cause du
goitre endémique, mais un régime équili- Dose limite : 0,01 ppm.
bre avec la quantité d'iode nécessaire est
essentiel à une bonne santé ; Argent - Ag
Dose limite : 0,05 ppm.
e) La teneur en sodium est à surveiller pour
prévenir certaines maladies du cœur, des
reins ou du foie ; Cuivre - Cu
Une eau contenant plus de 5 ppm de cuivre
f) L'influence des isotopes radio-actifs est a un goût désagréable ; la dose convenable est
aussi à surveiller de près. 1 ppm.
233
Fer - Fe Les eaux souterraines contiennent de 20 à
100 ppm de silice.
La dose limite est de 0,3 ppm ; au-delà, l'eau
peut être incrustante. La silice ne contribue pas à la dureté de l'eau,
mais elle intervient largement dans la formation
Certaines industries ne tolèrent pas plus de des incrustations sous forme de silicates de cal-
0,1 ppm. Dans le sol, les eaux souterraines ont cium ou de magnésium qui sont insolubles dans
souvent de 1 à 5 ppm de fer, mais dès qu'elles les acides ou autres produits chimiques utilisés
arrivent en surface, la concentration tombe sou- pour le traitement des forages.
vent à 0,1 ppm.
Sodium - Na
Il existe deux catégories de sels de fer :
Le plus abondant dans l'eau de mer, au moins
— Sels ferreux ayant une charge de 2 élec-
10 000 ppm.
trons ;
— Sels ferriques ayant une charge de 3 élec- Ne contribue pas à la dureté de l'eau.
trons.
Les carbonates et bicarbonates de soude don-
En présence de l'air, les Ions ferreux s'oxy- nent un pH de 9 et plus.
dent et deviennent ferriques.
Minéralisation totale
Une eau contenant 50 ppm de sels ferreux est
Matières dissoutes (total)
claire et incolore, laissée au repos, en contact
avec l'oxygène de l'air, elle devient trouble et il C'est le résidu sec laissé par l'évaporation
se f o r m e . a u fond du récipient-un dépôt de ma- totale d'un échantillon d'eau.
tière analogue à la rouille.
On y trouve surtout des chlorures et des sul-
Les eaux contenant du fer dissous favorisent fates.
la croissance des bactéries.
Des essais ont été faits sur un groupe de
La plus commune de ces bactéries est le cre- personnes, ils ont montré que le chlorure de
nothrix. Les dépôts et sécrétions de ces micro- sodium était perçu au goût à partir de 160-ppm.
organismes obstruent les voies d'eau des cré-
D'autres essais du même ordre ont révélé
pines de forage.
que le gcut du sel était perceptible à partir des
Remède : polyphosphates (Hexamétaphos- concentrations suivantes :
phate de s o u d e ) . — Chlorure de calcium : 347 ppm.
Manganèse - Mn — Chlorure de potassium : 650 ppm.
Donne à l'eau un goût désagréable si la — Sulfate de magnésium : 500 ppm.
concentration atteint 1,8 ppm.
L'eau contenant moins de 500 ppm de ma-
La dose convenable est 0,05 ppm. Moins fré- tières dissoutes au total, soit environ 250 ppm
quent que le fer dans les eaux souterraines, il de chlorure et 250 ppm de sulfates est consi-
dérée comme étant de bonne qualité pour les
forme un dépôt plus adhérent que celui du fer.
usages domestiques et industriels.
Le traitement est le même que pour celui-ci.
Une eau ayant plus de 1 000 ppm de minéra-
Zinc - Zn lisation totale a mauvais goût et peut être cor-
Dose limite : 5 ppm. rosive car elle a une conductance importante.
2
Silice - SiO Si la teneur en matières dissoutes dépasse
Résultat de l'oxygénation du s i l i c i u m . 4 000 ppm, l'eau peut avoir un effet laxatif, sur-
Le quartz est de la silice pure cristallisée. tout si les sulfates prédominent.
234
Chlorures Sulfates
Si la concentration est inférieure à 250 ppm, Les trois premiers sont les plus importants.
l'eau est encore considérée comme potable par
les Services hydrauliques municipaux. Leur solubilité varie en raison inverse des
températures et croît avec les pressions.
Si l'eau contient plus de 350 ppm de chloru-
res, elfe n'est utilisable que pour l'irrigation et Oxygène dissous. — Concerne surtout les
les besoins industriels
formations superficielles, en contact avec l'air
atmosphérique, mais on en trouve encore à des
Au-delà de 500 ppm, l'eau a très mauvais
profondeurs de 30 mètres et plus.
goût.
(20 ppm d'azote), surtout pour les enfants. fure de fer insoluble qui produit les incrusta-
tions. Ainsi H S donne à la fois corrosion et
2
235
Bioxyde de carbone. — C'est l'indice de la Caractéristiques limites maxima
présence du calcium et du bicarbonate dans l'eau des eaux destinées à la satisfaction
souterraine. des besoins domestiques ou ménagers
Le tableau suivant tient compte des pres-
La solution est stable si la pression est suffi-
criptions de l'arrêté du 10 août 1961, déjà cité
sante.
page 228, sur la Qualité des Eaux d'Alimentation
ainsi que des exigences requises pour l'Eau
Au pompage, la dépression laisse échapper
Potable par le Public Health Service américain
le bioxyde de carbone sous forme de bulles
et par l'Organisation Mondiale de la Santé
gazeuses, pendant que le carbonate de chaux
(O.M.S.).
précipite et amorce des incrustations.
236
La filtration lente nécessite une surface de
Traitement de l'eau 3 3
l'ordre de 200 m par 1 000 m d'eau, par 24 heu-
(Circulaire n° C.G.1191 du 30 juillet 1948 du res.
ministère de la Reconstruction et de l'Urba-
nisme. Extraits.) Le débit des filtres rapides est de 100 à
3
250 m par mètre carré et par 24 heures.
Faute de trouver en quantité suffisante des
eaux « naturellement pures », ou pouvant être Stérilisation
rendues pures par des moyens naturels durables,
on peut être amené à recourir à des eaux que a) Par le chlore :
les enquêtes ont révélé contaminables ; un trai- Sous forme d'hypochlorite de soude (javelli-
tement est alors nécessaire avant distribution. sation) ou sous forme de chlore pur comprimé
(chloration).
Dans ce cas, sauf si les eaux sont limpides
de façon permanente, il faudra procéder à une Le dosage comprend d'abord la « demande
clarification au moyen d'un ou plusieurs traite- de chlore » qui se porte immédiatement sur la
ments appropriés : décantation avec ou sans matière organique dissoute dans l'eau et ne
emploi de coagulant, dégrossissage, préfiltra- joue aucun rôle dans la stérilisation.
tion, filtration.
Cette quantité varie de 0,1 mg de chlore par
En outre, un dispositif de stérilisation sera litre à 1 mg et davantage.
installé dans tous les cas.
C'est au-delà de cette « demande de chlore »
Enfin, il pourra être nécessaire d'ajouter (à fixer par les laboratoires) qu'apparaît le rôle
à ces divers modes de traitement des correc- destructeur du chlore à l'égard des microbes.
tions chimiques (adoucissement, neutralisation,
déferrisation, reminéralisation, e t c . ) . Cette deuxième dose varie de 0,1 à 0,2 mg
(ou plus) par litre.
237