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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
CARDIOLOGIE
Rétrécissement aortique
11-281
Dr Walid AMARA
Praticien Hospitalier
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11-281
Rétrécissement aortique
Objectifs :
– Diagnostiquer un rétrécissement aortique.
– Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du
patient.
ÉTIOLOGIE
D/ Plus rarement
● Atteinte athéromateuse valvulaire, dans le cadre d’une atteinte athéromateuse extensive aor-
tique et artérielle (surtout observée en cas d’hypercholestérolémie sévère).
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Rétrécisse ment aor tique 11-281
PHYSIOPATHOLOGIE
A/ Surface aortique
● La surface aortique normale est d’environ 3 cm2. On appelle sténose aortique une réduction
d’au moins 50 % de cette surface.
1. Une sténose modérée correspond à une surface comprise entre 25 et 50 % de la normale.
2. Une sténose serrée correspond à une surface aortique inférieure à 1 cm2 (0,6 cm2/m2 de
surface corporelle) (référence : Recommandations européennes de prise en charge des patholo-
gies valvulaires 2007).
B/ Rétrécissement aortique
● Il représente un obstacle systolique à l’éjection du ventricule gauche vers l’aorte ; il s’agit
d’une surcharge barométrique entraînant l’hypertrophie concentrique des parois du ventri-
cule gauche.
C/ Conséquences d’aval
1. Les conditions circulatoires sont maintenues remarquablement jusqu’à un stade avan-
cé ; le passage dans l’aorte d’un débit cardiaque suffisant et le maintien d’une pression aortique
moyenne normale, impliquent :
a) un temps d’éjection augmenté par augmentation de la durée d’éjection de chaque systole.
b) une vitesse d’éjection accrue grâce à l’augmentation de la pression systolique ventriculaire gauche.
c) un gradient systolique de pression s’établit entre le ventricule gauche et l’aorte, d’autant plus
important que la sténose est serrée.
2. En cas de RA serré, le débit cardiaque reste normal au repos pendant très longtemps, mais
augmente insuffisamment à l’effort, expliquant la symptomatologie d’effort (angor, syncope).
D/ Conséquences d’amont
● L’hypertrophie concentrique du ventricule gauche provoque une diminution de la com-
pliance avec atteinte de la fonction diastolique, troubles du remplissage et augmentation des
pressions diastoliques du VG.
● À un stade plus tardif, la fonction systolique est atteinte avec chute du débit cardiaque, dila-
tation du VG et élévation des pressions OG et capillaires pulmonaires (œdème pulmonaire).
● La participation de la systole auriculaire au remplissage ventriculaire gauche augmente beau-
coup, c’est pourquoi le passage en fibrillation auriculaire peut brutalement s’accompagner
d’une insuffisance cardiaque.
E/ Circulation coronaire
1. Plusieurs facteurs peuvent entraîner un angor d’effort
a) un débit coronaire insuffisant à l’effort.
b) des besoins en oxygène accrus : hypertrophie ventriculaire gauche, augmentation de la pres-
sion systolique et du travail ventriculaires gauches.
c) une athérosclérose coronaire associée.
d) une diminution de la perfusion des couches sous-endocardiques.
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Rétré ciss ement aor tique 11-281
A/ Circonstances de découverte
1. Longtemps bien toléré, le RA est souvent découvert fortuitement à l’occasion d’un exa-
men systématique.
2. Ailleurs, la symptomatologie évocatrice est liée à l’effort et témoigne d’une sténose serrée.
c) Syncopes d’effort parfois précédées d’une crise angineuse ; équivalents mineurs (lipothymie,
brouillard visuel) de même signification que la syncope.
B/ Examen physique
● Il est capital pour le diagnostic.
1. Palpation
● Elle retrouve parfois un frémissement systolique au foyer aortique (deuxième espace inter-
costal droit).
2. Auscultation cardiaque
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3. Signes périphériques
● Le pouls est classiquement petit, retardé.
● La pression artérielle est en règle générale pincée par abaissement de la systolique ; néan-
C/ Examens complémentaires
1. Électrocardiogramme
a) Très rarement normal en cas de RA serré.
c) Il peut objectiver des troubles conductifs : bloc de branche gauche incomplet ou complet,
bloc auriculo-ventriculaire.
d) Une fibrillation auriculaire est plus rare, sauf en cas d’atteinte mitrale associée ; elle a un
mauvais pronostic.
2. La radiologie du thorax
a) Sur les clichés de face
– La silhouette cardiaque est peu modifiée, avec aspect globuleux de l’arc inférieur gauche ;
ainsi, le rapport cardio-thoracique est souvent normal ou discrètement augmenté (hyper-
trophie concentrique).
– Une dilatation poststénotique de l’aorte initiale est fréquente.
b) L’état du parenchyme pulmonaire est toujours précisé ; les signes de poumon cardiaque sont
tardifs.
a) Signes échographiques du RA
– Signes indirects
* évaluation du degré d’épaississement et de la masse ventriculaires gauches en mode bidi-
mensionnel et TM.
– Signes directs
* en mode TM : importantes calcifications des sigmoïdes, mesure (souvent délicate) de
l’amplitude d’ouverture systolique intersigmoïdienne ; inférieure à 8 mm, témoigne
d’une sténose serrée ;
* en bidimensionnel : mesure (souvent très délicate) de la surface aortique, visualisation
des calcifications. La planimétrie en mode bifonctionnel est difficile.
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b) Doppler cardiaque
systolique du flux ;
entre les 2 flux entrant et sortant, surface bien corrélée à celle obtenue par la formule de
Gorlin en hémodynamique (QS : « Principes d’échographie utiles pour l’internat »).
C’est la méthode de référence de mesure de la surface aortique en échodoppler.
– On recherche enfin une fuite aortique associée (Doppler couleur associé à l’image échogra-
phique TM ou bidimensionnelle).
d) Autres éléments
– Recherche d’une valvulopathie associée.
– Mesure Doppler des pressions pulmonaires si il existe une IT.
– Péricarde (normal).
– Au total, le diagnostic de sténose aortique est porté cliniquement ; les examens non invasifs
– échodoppler cardiaque essentiellement – permettent de préciser le diagnostic et d’évaluer
le caractère serré et le retentissement de la sténose.
– Le bilan non invasif est le plus souvent suffisant pour porter l’indication thérapeutique.
b) Epreuve d’effort
– Ele est contre-indiquée en cas de symptômes.
Elle est, par contre, utile pour démarquer les symptômes et stratifier le pronostic chez les
patients asympomatiques.
b) La mesure de la surface aortique (formule de Gorlin) qui est inférieure à 1 cm2 dans le RA
serré ; elle doit tenir compte du gradient systolique, de l’index cardiaque (un bas débit car-
diaque diminue le gradient d’une sténose serrée) et d’une insuffisance aortique associée.
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e) L’angiographie sus-sigmoïdienne recherche une dilatation de l’aorte initiale, et une fuite aor-
tique associée.
f) La coronarographie est largement indiquée : il existe souvent des lésions coronaires signifi-
catives associées.
* l’exploration invasive hémodynamique dynamique n’est pas réalisée dans la majorité des
opératoire ;
cas, d’autant que le franchissement de la valve aortique calcifiée n’est pas sans risque.
● Il est essentiel d’apprécier le degré de sténose afin de poser au moment idéal l’indication de
remplacement valvulaire ; en effet, le traitement chirurgical permet d’améliorer le pronostic
d’une sténose aortique serrée.
● On retient, en faveur du caractère serré d’une sténose aortique, les éléments suivants.
1. Clinique
● Signes fonctionnels d’effort
● Abolition du B2 aortique
● Maximum systolique tardif du souffle
2. Électrocardiogramme
● Hypertrophie ventriculaire gauche importante.
3. Radiographie de thorax
● Présence de calcifications valvulaires massives.
4. Échographie cardiaque
● Surface en équation de continuité < 1 cm2 (<0,6 cm2/m2 de surface corporelle).
● Gradient moyen aortique > 50 mmHg.
● Fraction d’éjection VG < 50 %.
5. Cathétérisme cardiaque
● Surface aortique inférieure à 1 cm2 (Gorlin) (ou 0,6 cm2/m2 de surface corporelle).
● Gradient moyen VG-aorte supérieur à 50 mmHg, si l’index cardiaque est conservé.
6. Epreuve d’effort
● Symptôme à l’effort.
● Chute tensionnelle à l’effort.
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DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
C/ Insuffisance mitrale
● Souffle holosystolique, apexien, irradiant à l’aisselle ; une irradiation vers la base est possible
en cas de rupture de cordages (fuite de petite valve).
● Non modifié par les diastoles longues.
E/ RA sus-valvulaire de l’enfant
● En sa faveur :
– retard mental, faciès d’elfe ;
– bruits du cœur normaux, absence de click ;
– gradient de pression sus-sigmoïdien au cathétérisme.
F/ RA sous-valvulaire
● Présence d’un diaphragme fibreux sous-aortique.
● Absence de click, B2 conservé.
● Échocardiogramme et cathétérisme gauche font le diagnostic (existence d’un gradient intra-
ventriculaire).
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ÉVOLUTION SPONTANÉE
1. Le RA peut rester longtemps bien toléré, asymptomatique, compatible avec une vie
normale.
3. Le risque de mort subite est majeur en présence d’une sténose serrée, syncopale.
4. Autres complications
● Endocardite bactérienne : notamment en cas de fuite aortique associée.
● Embolies calcaires : oculaires, coronaires, artérielles périphériques.
● Bloc auriculo-ventriculaire complet syncopal, en rapport avec l’extension septale des calcifi-
cations.
● Toute syncope de repos chez un sujet atteint de RA calcifié doit faire rechercher un trouble
conductif (exploration électro-physiologique au besoin).
a) Tout patient porteur d’un RA serré avec symptomatologie d’effort doit être opéré ; rempla-
cement valvulaire sous circulation extra-corporelle par :
– prothèse mécanique (avantage : durabilité, longévité, inconvénient : traitement anticoagu-
lant strict définitif) ;
– bioprothèse (hétérogreffe porcine ou péricardique ; avantage : absence de traitement anti-
coagulant chez le sujet âgé ; inconvénient : risque de dégénérescence à plus ou moins long
terme).
Chez le sujet âgé, on préfère mettre en place une bioprothèse (on peut opérer des sujets de plus
de 90 ans en bon état général).
b) Dans les formes très évoluées avec insuffisance cardiaque, l’indication opératoire doit être
portée, car elle améliore le pronostic malgré un risque accru. Un test pharmacologique
(Dobutamine, nitroprussiate) doit être cependant réalisé pour éliminer les sténoses peu serrées
avec dysfonction VG prédominante (qui ne bénéficient pas de la chirurgie).
c) Chez les patients asymptomatiques non opérés une surveillance échographique régulière est
nécessaire.
d) Des pontages aorto-coronaires sont fréquemment réalisés dans le même temps (> 50 % des
cas après 80 ans).
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Rétré ciss ement aor tique 11-281
Figure : Pris e e n c ha rge de la s té no s e a o rtiq ue s e rre é da ns le s re c om m a nda tio ns e uro pé e nne s 2007
Symptômes
NON OUI
FEVG < 50 %
NON OUI
NON OUI
NON OUI
Epreuve d’effort
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3. Résultats postopératoires
● La mortalité opératoire, inférieure à 5 %, augmente :
– chez le sujet âgé ;
– en cas d’athérosclérose coronaire nécessitant des pontages ;
– en cas d’insuffisance cardiaque préopératoire ;
– en cas de mauvaise protection myocardique peropératoire.
● À long terme, le pronostic vital et fonctionnel est amélioré.
Fig. 1. Rétrécissement
aortique serré,
mode Doppler continu.
Le gradient maximal est
de 96 mmHg, le gradient
moyen de 70 mmHg.
Fig. 2. Rétrécissement
aortique serré.
Enregistrement simultané
des courbes de pression VG
et aortique. Mise en évidence
du gradient de pression moyen
(aire grisée).
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