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Le sens du goût

Développe l’amour en tout

ISBN : 978-2-923880-61-7

Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 3e trimestre 2011.
Bibliothèque et Archives Canada, 3e trimestre 2011.
France : septembre 2011.

© Copyright Olivier Manitara 2011.


Tous droits réservés pour le monde
(textes, dessins, schémas, logos, mise en page, concept).

Éditions Essénia
345, chemin Brochu
Cookshire-Eaton (Québec), J0B 1M0 Canada

Éditions Essenia france


1, plan des écureuils
34160 Sussargues

www.Ordre-des-Esseniens.org
www.OlivierManitara.org
www.Boutique-Essenienne.ca
www.Boutique-Essenienne.com
Sommaire

Note de l’éditeur 5

Introduction
Conduire les sens vers des mondes subtils 7

P r e m i è r e partie
L’éducation de l’homme 11
Le chemin de l’éveil 16
Les cinq règnes 20
La voie de l’immortalité : l’androgynie 29
Les esprits, les génies et les égrégores 37

D e u x i è m e partie
Le sens de l’amour 45
Les arcanas du goût 53
Vivre avec l’amour 74
Le sens de la mémoire et de la Tradition 81
Le pouvoir créateur de la parole 86
Les chants sacrés esséniens 94
Les paroles des Archanges 97
Méditation du sens du goût 100

Conclusion
Faire apparaître le royaume des Anges 114

Pour en savoir plus… 117

À la Boutique Essénienne... 129

Les dernières parutions des Éditions Essénia 131


Note de l’éditeur

C
e livre est issu d’une série d’enseigne-
ments transmis par Olivier Manitara
dans le cadre de la Ronde des Archanges1.
Ces enseignements ont été transmis lors
de conférences mais aussi à travers des rituels, des
prières, des méditations, un vécu, des ambiances, une
communion d’âme.
Olivier Manitara est un pédagogue qui se sert entre
autres de la magie et de la télépathie pour enseigner.
Il ne parle pas qu’avec sa voix mais aussi avec son âme
et il n’est pas facile de faire passer par l’écrit ce qui est
une évidence en sa présence ou ce qui demande une
attention au subtil.
Néanmoins, le travail a été accompli par l’Ordre
des Hiérogrammates, et ce avec amour et dans l’esprit

1 - Pour des renseignements sur la Ronde des Archanges, pour


connaître les dates des prochaines célébrations, consulter le site www.
Ordre-des-Esseniens.org, sous l’onglet « Ronde des Archanges ».

5 Retour au sommaire
Le sens du goût

de service impersonnel. Le savoir n’a pas de prix et


c’est pour les chercheurs, pour les amoureux de la
connaissance que cette sagesse vivante a été mise par
écrit et transmise.
On peut avoir accès à des rituels, des initiations,
un savoir plus pratique et approfondi concernant cet
enseignement dans les Loges Esséniennes1.
De nombreux termes employés dans les livres essé-
niens sont expliqués dans un glossaire que tu peux
consulter sur le site des Éditions Essénia : www.edi-
tionsessenia.com, sous l’onglet « Glossaire ».

1 - Pour des renseignements sur les Loges Esséniennes, voir le chapitre


« Pour en savoir plus… », ou visiter le site www.Ordre-des-Esseniens.org,
sous l’onglet « Loges Esséniennes ».

6
Introduction
Conduire les sens vers des mondes subtils

C
e livre fait partie d’une série de cinq ou-
vrages sur les cinq sens, qui s’inscrivent
dans la collection « Formations Essé-
niennes ». La majorité des textes de ces
livres sont issus d’un enseignement oral transmis par
Olivier Manitara en juillet et août 2010 au Québec
dans le cadre de l’Université d’été et de la Formation
des Quatre Corps et des Cinq Sens. Des Esséniens
venant de divers horizons - de Grèce, de Belgique, de
Suisse, de France, des Pays-Bas, des États-Unis et du
Québec - ont participé à ce grand rassemblement dans
le Village Essénien de Cookshire.
Les participants à la Formation des Cinq Sens
ont vécu dans la nature pendant cinq semaines en se
concentrant sur leurs sens afin de les éveiller dans des
perceptions plus fines par un travail intensif d’éveil.
Dans ce cadre, Olivier Manitara venait au moins
une fois par jour transmettre des orientations et des
enseignements.

7 Retour au sommaire
Le sens du goût

Les sens sont des outils qui permettent la percep-


tion et qui conduisent à l’action. La culture passe
par l’éducation des cinq sens en l’homme. On ne
peut pas réellement parler de culture et d’éducation
de l’homme si on ne conduit pas les sens vers des
mondes de plus en plus subtils et délicats dans une
qualité d’éveil. Le corps de l’homme ne se nourrit pas
uniquement de nourriture grossière, mais également
de toutes les perceptions et impressions qu’il reçoit
sans arrêt de son environnement physique, psychique,
animiste, intellectuel…
Dans la Tradition essénienne, la Formation des
Cinq Sens est fondamentale. Un Essénien doit ap-
prendre à nettoyer chacun de ses sens, à en prendre
soin et à les orienter vers différents mondes subtils
afin d’ouvrir sa conscience, son intelligence et sa sen-
sibilité à des réalités supérieures qui éclairent l’exis-
tence et donnent un sens noble et grand à la vie.
Cette culture essénienne des cinq sens est une clé
qui peut aider tous les hommes de toutes les cultures
à devenir meilleurs dans ce qu’ils font et vivent au
quotidien. C’est un trésor de l’humanité. C’est pour-
quoi, dans un esprit de partage, et aussi pour sauve-
garder cette tradition sacrée, l’Ordre des Hiérogram-
mates esséniens a pris l’initiative de transmettre les

8
Le sens du goût

enseignements théoriques et les exercices1 sur les cinq


sens transmis par Olivier Manitara à l’été 2010.

1 - Ces exercices font partie de l’Ieupaneurythmie et ils sont prati-


qués individuellement ou dans les Loges Esséniennes par celles et ceux qui
veulent s’éveiller et suivre le chemin de la reconstruction du corps de sa-
gesse. L’Ieupaneurythmie (prononcer : l’Eupaneurythmie) est l’art du mou-
vement méditatif essénien. IEU représente le monde du feu et de l’Archange
Michaël. PAN représente le monde de l’air et de l’Archange Raphaël. EU
représente le monde de l’eau et de l’Archange Gabriel. RYTHMIE repré-
sente le monde de la terre et de l’Archange Ouriel. Ces quatre mondes et
ces quatre Archanges représentent la grande révélation de l’Enseignement
apporté par Énoch à l’humanité. Les Esséniens ont porté cette révélation à
travers les âges comme la Tradition de la Lumière et de la sagesse.

9
Première partie

Les chapitres de la première partie sont des en-


seignements qu’Olivier Manitara a fournis par écrit
en complément de l’enseignement oral donné à ses
élèves lors des Formations Esséniennes de 2010. Ils
servent de base à tous ceux qui aspirent à éveiller leur
sens subtil du goût.
L’éducation de l’homme

L’
une des vocations essentielles de la Nation
Essénienne est d’engendrer une prise de
conscience au niveau individuel mais aus-
si au niveau collectif. La conscience étant
éveillée, il est possible d’élever le niveau vibratoire
d’un individu comme d’une collectivité. Élever ce
niveau vibratoire afin d’acquérir une qualité de vie
supérieure se fait par l’éducation et l’étude.
La Nation Essénienne a pour vocation de répandre
l’éducation et l’étude qui permettent à l’homme
d’atteindre la sagesse. La sagesse est un état d’être
et de maîtrise de la vie qui est supérieur à l’homme.
L’homme peut atteindre cet état et s’y maintenir
jusqu’à devenir un sage. Alors, il peut maîtriser sa vie
et apporter le bonheur tout autour de lui.
La sagesse n’est pas l’apanage d’un individu ou
d’un groupe ni celui d’un peuple, d’une tradition,
d’une religion, d’une race ou d’une philosophie en
particulier, elle est un lieu commun de l’humanité.

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Le sens du goût

Chaque homme, chaque femme qui devient un sage


enrichit l’humanité, les cultures de tous les peuples et
la terre.
L’Enseignement essénien a pour vocation de
conduire les humains dont la conscience s’éveille vers
cette sagesse grande, belle, universelle. Pour cela, un
chemin est ouvert et une formation est proposée :
c’est l’éducation et l’étude. Il y a de nombreux orga-
nismes dont la tâche est de répandre l’éducation et la
Nation Essénienne est en harmonie avec eux.
La vocation des Esséniens n’est pas de préparer
des hommes à vivre dans un seul monde ou dans une
seule conception du monde, mais de conduire les
éveillés vers la sagesse. Depuis l’aube de l’histoire hu-
maine, les Esséniens sont connus, sous divers noms,
pour cette vocation.
Existe-t-il un chemin qui mène vers la sagesse ?
Oui. La vie est un chemin et pour chaque destination,
il y a un chemin, avec les règles qui lui sont propres.
Le programme éducatif essénien se fait de diffé-
rentes façons et notamment à travers les Formations.
Toute personne, peu importe sa race, ses croyances, sa
religion, peut suivre le programme éducatif de la Na-
tion Essénienne et se former, car la sagesse est univer-
selle et elle est bonne et utile dans tous les domaines
d’existence.
Quoi que l’on fasse dans la vie, si on le fait avec
la sagesse, on est sur le bon chemin. C’est l’absence

12
Le sens du goût

de sagesse qui est le grand danger et la porte ouverte


à tout ce qui conduit malheureusement l’humanité
dans la laideur.
La Nation Essénienne est déterminée à éviter l’ab-
sence de sagesse afin de prévenir les souffrances qui
en découlent. Bien souvent, la souffrance conduit à
la sagesse, mais il est mieux de suivre la sagesse et de
se former en elle plutôt que d’être sous le joug de la
bêtise, du manque d’amour et de respect, et de tom-
ber dans la vibration de la souffrance.
La vocation de la Nation Essénienne est de préve-
nir la souffrance en maintenant un niveau vibratoire
élevé par l’éducation et l’étude, la prise de conscience
et le travail sur soi.
Lorsqu’un certain nombre d’individus pratiquent
ce chemin, ils engendrent des vibrations élevées qui
peuvent élever le taux vibratoire général s’ils sont suf-
fisamment nombreux. C’est pourquoi, en plus du
travail d’éducation et de formation, la Nation Essé-
nienne organise de grands rassemblements à travers
des célébrations pour répandre des ondes positives et
maintenir un niveau vibratoire élevé dans l’humanité.

Les F ormations Esséniennes


L’enseignement sur les cinq sens émane des Forma-
tions Esséniennes. Un Essénien a comme obligations
de s’éduquer, de se cultiver, d’étudier, de s’intéresser

13
Le sens du goût

à lui-même, à l’autre et à son environnement. L’étude


mène naturellement à l’apprentissage, à la formation.
Les Formations Esséniennes se déroulent en plu-
sieurs étapes :
1  La pratique fondamentale de la Ronde des
Archanges.
2  La Formation des Quatre Corps de terre,
d’eau, d’air et de feu et la renaissance à la Mère, l’in-
telligence de la terre.
3  La Formation des Cinq Sens : l’éveil des cinq
sens en l’homme et l’Initiation à la Sagesse.
4  La Formation des Six Lunes, qui conduit
à l’ouverture à une intelligence supérieure et à sa
perception.
À partir de ce moment, l’Essénien est considéré
comme un adulte car il a éveillé en lui une intelligence
universelle qui comprend la vie et qui est capable de
la conduire dans le Bien commun. Lorsqu’un Essé-
nien a reçu cette formation, il est parfaitement édu-
qué et se trouve prêt à affronter toutes les difficultés
de la vie. Il a en lui un corps de sagesse qu’il devra
faire grandir par la pratique et les œuvres.
Les étapes suivantes sont un perfectionnement et
une maîtrise de la vie.
C’est la vocation de la Nation Essénienne d’édu-
quer des individus qui vont devenir des chefs d’en-
treprise puissants, des artistes et des artisans respon-
sables, des dirigeants éclairés, des créateurs et des

14
Le sens du goût

ouvriers qui œuvrent dans l’amour, des pères et des


mères, des grands-pères et des grands-mères vivant
dans la sagesse pour le Bien commun et une société
harmonieuse d’êtres éveillés, libres et responsables.
C’est dans le cadre de ces Formations que fut
transmis ce savoir sur les cinq sens.

15
Le chemin de l’éveil

L
e chemin de l’éveil et du travail sur soi en-
gendre une transformation. Cheminer, c’est
se transformer. Cheminer, c’est aussi ren-
contrer l’autre et se découvrir soi-même, de
plus en plus.
S’approcher de soi, se construire soi-même sans
jugement, se laisser construire, c’est marcher dans le
juste, le noble, le bon, le bien, le sage. On ne marche
pas seul, on pose ses pas dans les traces de ceux qui
nous ont précédés et on laisse une empreinte pour les
générations futures. C’est la Tradition.
La Tradition est le chemin. Les Maîtres sont l’âme
de la Tradition et l’intelligence du chemin.
Se former, c’est atteindre un but, un modèle, un
pas après l’autre. Une fois le modèle atteint, il faut
gravir une autre étape, jusqu’à l’ultime, là où aucun
pas ne peut être posé. Un pas après l’autre, il faut
avancer. Tel est le chemin du travail sur soi.

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Le sens du goût

Si chaque pas est conscient, le progrès apparaît et


de plus en plus les oppositions s’atténuent ; la com-
préhension, l’endurance, la maîtrise se manifestent.
Maintenir la conscience en éveil est un art de vivre
salutaire.
Chaque sens doit être éveillé et rendu conscient
de façon à pouvoir résister au mauvais et à accueillir
le bon.
Les sens doivent être pénétrants afin de traverser
les illusions et de s’épanouir dans les mondes de vé-
rité au-delà des brouillards des apparences. Si les sens
sont dans les illusions, l’être en entier est conduit
dans l’erreur. De l’erreur, naît le perfide.
C’est une belle éducation de l’homme que de
conduire les sens dans la pureté jusqu’au Soleil de
l’Intelligence supérieure qui éclaire tout. Il est bien
élevé celui qui sait écouter, voir, sentir, goûter, analy-
ser pour faire triompher ce qui est juste, noble, vrai.
Il sait mettre chaque chose à sa place pour faire triom-
pher la beauté en toutes choses.

La morale,
la discipline et la sagesse

Les sens doivent être inspirés et guidés par une es-


thétique subtile. De l’esthétique, naît l’éthique, c’est-
à-dire la morale vivante, innée. De la morale innée,
apparaissent la discipline, la pratique, l’activité. De la

17
Le sens du goût

discipline, naissent la sagesse et la Gnose, ce savoir


qui ne s’apprend pas mais qui rayonne et illumine de
son évidence, de sa beauté, de sa suprématie, de son
universalité. Tel est le chemin de l’éveil des sens.
La morale innée est la terre dans laquelle le sens
s’enracine.
La discipline est la tige qui s’élève droite vers la
source originelle de la morale.
La sagesse est la fleur qui s’ouvre au Soleil d’un
monde supérieur d’éternité.
Alors, à travers les sens purifiés et formés, peuvent
se manifester un monde subtil et une intelligence su-
périeure inconnus de ceux qui ont des oreilles mais
n’entendent pas, qui ont des yeux mais ne voient
pas, qui ont un souffle mais ne vivent pas, qui ont
un cœur mais ne goûtent pas, qui ont un corps mais
ne réalisent pas l’œuvre qui fait naître la Lumière du
Bien sur la terre.
Ce chemin de l’éveil des cinq sens est pour tous. Il
est un Bien commun, une éducation saine qui place
chaque individu dans une conscience élargie de lui-
même, de l’autre, de son environnement et dans une
plus grande maîtrise de sa vie. Par une telle éduca-
tion, le niveau et la qualité de vie de l’humanité et de
la terre peuvent être élevés.
Prendre soin de soi-même et de l’autre et être en
harmonie avec l’univers sont des principes de vie essé-
niens. Cela fait partie de la morale universelle qui est

18
Le sens du goût

un Bien commun. Cependant, l’individu doit d’abord


mettre de l’ordre dans sa propre maison avant de s’oc-
cuper de l’autre et de son environnement. Le travail
sur soi et l’éducation sont une priorité, car c’est de
cette discipline qu’apparaît le Bien commun.

19
L es cinq règnes

D
ans la nature vivante, il existe cinq
règnes :
 le minéral,
 le végétal,
 l’animal,
 l’humain,
 le spirituel ou magique.
L’homme doit traverser ces règnes et en recevoir la
sagesse et les corps afin de continuer sa route vers les
mondes supérieurs et d’accéder aux sphères divines et
à l’immortalité.
Ces cinq règnes correspondent à des mondes dans
lesquels l’homme doit acquérir des corps et apprendre
à vivre :
 le minéral correspond au corps physique et à
l’univers matériel ;
 le végétal correspond au corps éthérique et à
l’univers des énergies vitales et des forces formatrices ;

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Le sens du goût

 l’animal correspond au corps de sentiment et à


l’univers des influences astrales ;
 l’homme correspond au corps mental et à l’uni-
vers des formes-pensées ;
 le spirituel ou magique correspond à la
conscience éveillée et stabilisée, à la clairvoyance sa-
crée, c’est-à-dire au discernement juste et à la capacité
de séparer le bon grain de l’ivraie. Grâce à cette ca-
pacité, l’homme peut traverser la grande illusion du
monde spirituel et atteindre l’étape supérieure, qui est
le monde divin, immuable, éternel. Ce monde divin
est représenté dans la Sagesse essénienne comme le
royaume des Anges, les purs messagers du Père.
Chaque règne est lié à un sens :
 le minéral est lié au sens du toucher ;
 le végétal, au sens du goût ;
 l’animal, au sens de l’odorat ;
 l’homme, au sens de la vue ;
 le monde spirituel ou magique, au sens de l’ouïe.

S’éduquer
à travers les cinq règnes

Dans de nombreuses traditions, on dit que c’est


par les oreilles qu’entrent la vie et la structure de Lu-
mière. Les Égyptiens du temps de Pharaon appelaient
les oreilles « les vivantes ». Saint Jean, le grand Essé-
nien, dit : « Au commencement, est le Verbe. Tout

21
Le sens du goût

est fait par lui. » (Jean 1:1,3) Le Maître Jésus, lui, en-
seigne : « Que celui qui a des oreilles entende. » (Mat-
thieu 13:9) Les élèves de Mani étaient appelés « les
auditeurs » ; c’était le premier degré de ses disciples.
Bien sûr, toutes ces correspondances peuvent trou-
ver d’autres applications dans d’autres points de vue.
L’idée n’est pas de créer des dogmes, mais bien de
jouer et de montrer un aspect de la grande Vérité,
d’en fournir une clé.
Cela montre que l’homme doit être bien édu-
qué, formé, préparé dans tous les règnes pour pou-
voir affronter la grande illusion qui se cache dans les
mondes spirituels. Là se tient un magicien, un gar-
dien qui laisse passer uniquement celles et ceux qui
connaissent la magie, qui savent séparer le bon grain
de l’ivraie. Les autres sont capturés par le flot de l’illu-
sion, de l’hallucination, par le néant du mensonge.
À travers le règne minéral, les écritures que
l’homme posent sur la terre doivent être sacrées,
saintes.
À travers le règne végétal, le culte doit être di-
vin. Les pensées, les paroles et les actes de l’homme
doivent être une célébration de la beauté.
À travers le règne animal, ses relations doivent
être justes, vraies, bénéfiques dans tous les mondes.
À travers le règne humain, il doit se tenir dans le
rayon de l’étude de la sagesse pour se former un corps

22
Le sens du goût

de Lumière qui éclaire tous les autres corps en lui et


autour de lui.
Dans la Tradition essénienne, ces quatre premiers
règnes se travaillent par l’étude, la dévotion, le rite
et l’œuvre. Alors, l’homme est prêt pour affronter
l’épreuve des mondes spirituels et de leur magie. Il
peut se présenter devant le monde divin.

23
Le sens du goût

L’âme et l’esprit derrière les sens


Pour l’instant, l’humanité n’est pas encore par-
venue à une évolution saine et harmonieuse. Les
hommes n’ont pas encore écrit ce qui est juste, ils
n’ont pas célébré le culte de la beauté, ils n’ont pas
établi la grande famille universelle et proclamé son
ordre céleste, ils n’ont pas développé le discernement
qui permet la séparation des mondes, de ce qui est
mortel d’avec ce qui est immortel.
Actuellement, les cinq sens de l’homme ne fonc-
tionnent que dans les mondes mortels et ne sont mis
qu’au service de ce qui est humain. Les mondes supé-
rieurs ne sont pas pris en compte et ne sont pas éle-
vés jusqu’à la sphère de l’intelligence et de la maîtrise.
C’est une intelligence inconnue qui dirige l’humanité,
et bien souvent, l’écriture posée sur le règne minéral
est le sceau de la bêtise.
C’est pourquoi il est fondamental qu’une autre
partie de l’humanité s’éveille dans la nécessité abso-
lue de fonder de nouvelles bases pour une véritable
éducation de l’homme. C’est par l’éducation et la for-
mation que l’homme peut retrouver la place qui est
la sienne et rétablir l’ordre, l’harmonie, la sagesse et
l’amour dans tous les règnes.
Bien sûr, c’est une grande œuvre qui nécessiterait
une grande mobilisation d’énergie et de moyens, mais
chacun peut commencer à son niveau en s’efforçant

24
Le sens du goût

d’améliorer sa qualité de vie par la concentration sur


ses sens et sur sa conscience.
Derrière les sens, se tient l’âme.
Derrière l’âme, se tient l’esprit, qui donne la note
fondamentale et indique le sens profond de la vie.
Toute création possède un sens parce qu’elle est
animée par une âme et un esprit. Mais il y a l’âme
détournée et le mauvais esprit.
À l’origine, les sens permettent à l’homme de
prendre conscience du monde qui l’entoure, de s’en
faire une représentation afin d’agir d’une façon juste.
Si les sens sont pervertis, c’est tout le jugement qui est
faussé.
Les sens doivent être porteurs d’intelligence et
d’âme afin d’utiliser le corps comme un instrument.
Ce n’est pas le corps qui doit utiliser les sens comme
instruments pour éteindre l’âme et l’intelligence
rayonnante.
Les sens physiques sont nés de la relation entre
le soleil et la terre. La tâche de l’homme est d’éveiller
le Soleil spirituel et divin à travers les sens afin de
conduire le corps dans l’intelligence sage et non dans
l’intelligence du mal qui enferme les mondes dans
une seule dimension : le matériel, la forme.
À travers l’éveil de la pensée consciente (le sens de
la vue), les sens doivent être dirigés vers la conscience
des mondes spirituels (le sens de l’ouïe) afin de culti-
ver le discernement entre ce qui est bon et ce qui est

25
Le sens du goût

mauvais. Le mauvais doit être mis à sa juste place.


Alors, tout est en ordre ; l’homme est bien éduqué,
il peut accomplir ce que la vie et tous les règnes at-
tendent de lui.

Libérer tous les êtres


Dans le développement spirituel de l’homme, c’est
presque toujours l’ouïe qui éveille la vie en premier.
Ensuite, il y a l’odorat, la vue, le goût et le toucher.
Dans la pratique, l’ordre est différent d’un individu à
l’autre.
Le toucher amène l’expérience vécue, la réalisa-
tion concrète. L’homme s’individualise, il s’approprie
ce qu’il a reçu, entendu, il se forme un corps. Si ce
corps est dans la sagesse, il peut lui servir à se présen-
ter à une formation divine. Là, il devra travailler ses
sens dans l’ordre de l’évolution :
 le toucher (la terre),
 le goût (l’eau),
 l’odorat (l’air),
 la vue (le feu),
 l’ouïe (l’éther, le spirituel).
Suivant la qualité de l’éther engendré par le candi-
dat, un Ange acceptera de s’approcher de lui ou non.
L’Ange est la porte de l’immortalité car il vit dans le
monde de l’éternité, qui est aussi appelé « la volonté
du Père ».

26
Le sens du goût

L’homme devient alors un serviteur de la Lumière


et il doit être un porteur de la volonté du Père. Sa
tâche est de libérer les êtres qui sont restés en arrière
pour lui permettre, à lui, d’aller de l’avant.
Ainsi, les pierres sont restées dans le sens du
toucher.
Les plantes ont développé le sens du goût.
Les animaux ont acquis le sens de l’odorat.
Les hommes devraient posséder le sens de la vue
mais, malheureusement, bien souvent, ils en sont res-
tés au sens de l’odorat, c’est-à-dire qu’ils sont dans la
sphère des instincts.
La différence entre l’homme et l’animal, c’est
que les animaux sont restés purs dans leurs instincts,
contrairement à l’homme. Ce n’est pas parce que
l’homme, comme l’animal, a des yeux qu’il voit. L’ani-
mal sent plus qu’il ne voit, il est guidé par une sphère
instinctive qui lui parle, l’oriente à travers les sens.
Il en est de même pour l’homme, mais par la vue,
il aurait dû se libérer de cette sphère animale pour
atteindre une sphère supérieure, celle où ce ne sont
plus les instincts qui orientent la vie, mais l’intelli-
gence divine, la sagesse universelle.

L a sphère des disciples


Les disciples forment une sphère qui s’élève au-
dessus de l’humanité pour développer le sens de l’ouïe

27
Le sens du goût

à travers les paroles de l’Enseignement des Maîtres,


des Envoyés du Père, de la Tradition éternelle. Ceux-
là peuvent entendre et, grâce à l’oreille, se former un
corps qui les reconnecte avec la totalité de la Création.
À travers ses sens, le disciple peut faire descendre
la Lumière jusque dans les pierres. Il n’est plus un
homme séparé des autres, il est un être universel.
Des dons s’éveillent alors en lui, qu’il doit mettre
au service du Bien commun. Il devient un être utile,
un créateur menant à la perfection toutes les œuvres
qu’il pose sur la terre.
Par le toucher, il guérit.
Par le goût, il donne une âme d’idéal.
Par l’odorat, il entre dans le savoir originel et dans
l’intuition sacrée.
Par la vue, il acquiert le discernement et la capa-
cité d’agir et de réaliser des œuvres dans la perfection.
Par l’ouïe, il entre dans la conversation avec l’Ange
et la compréhension de ses messages. L’Ange est la pa-
role du Père.

28
La voie de l’immortalité :
l ’ androgynie

L’
homme naît avec un corps qui, aussi mer-
veilleux soit-il, le conduit irréductiblement à
la mort. La science sacrée, à travers tous les
peuples et toutes les cultures, dit qu’il existe
en tout homme un potentiel d’immortalité. Éveiller
ce potentiel s’appelle « le chemin ». Jésus disait : « Je
suis le chemin, la résurrection et la vie. » (Jean 14:6)
Le chemin, c’est ce qui éveille le potentiel.
L’immortalité est le but car elle est le pôle divin
de l’être humain et de la vie. Le sens du physique et
de la vie matérielle, c’est d’éveiller l’immortalité. C’est
une voie d’éveil et aussi une discipline, un savoir-
faire, une technologie sage, une pratique guidée de la
méditation.
La méditation est l’art d’éveiller l’esprit et d’ap-
prendre à s’observer soi-même. C’est d’abord la
conscience qui doit être éveillée et, ensuite, la percep-
tion claire.

29 Retour au sommaire
Le sens du goût

Les sens sont des outils de perception, ils sont


des corps subtils dans le corps physique. En portant
son attention sur ces sens, le méditant les éveille. En
observant la nature de l’activité des sens, il prend
conscience que des mondes entrent et sortent de lui
et cherchent à l’influencer, à l’orienter, à le mener.
Les sens sont des corps subtils dans l’homme. Ils
vivent aussi bien dans le monde physique que dans
des mondes plus fluides, comme les rêves, l’imagi-
nation, la pensée. Ils sont réellement des organes de
communication et de perception. Comme tout outil,
ils peuvent être faussés, endommagés, mal utilisés ou
parfaitement réglés, ajustés, perfectionnés.
Une vie dépourvue de sens signifie que l’instru-
ment de l’homme est déréglé. Les perceptions sont
faussées, l’information n’arrive plus et l’homme est
déraciné, il ne vit qu’en attendant la mort, ayant per-
du l’enracinement et l’orientation.
Ce sont les sens qui amènent le sens, mais pour
cela, ils doivent être éveillés, purifiés, nettoyés, ajustés
afin d’ouvrir le chemin plus subtil qui conduit à la
dignité, puis à l’immortalité.

30
Le sens du goût

Maîtriser les sens par la méditation


Au départ, l’homme n’est pas coupé du monde di-
vin, de la sagesse, de l’amour, de son être vrai, grand,
éternel, mais s’il éteint ses sens, s’il devient aveugle,
sourd, insensible, inconscient, alors, oui, il en sera
séparé.
Ce sera une illusion, un mensonge, mais ses sens
se tourneront contre lui et lui feront croire que ce
mensonge est vrai. Voir, entendre, toucher, c’est être
avec la vie universelle, mais pour cela, les sens doivent
être parfaitement ajustés. S’ils ne le sont pas, les per-
ceptions se brouillent et c’est la bêtise, la folie, le fana-
tisme qui apparaissent, et l’homme s’enferme dans un
monde.
Les sens sont des outils qui doivent être maîtrisés
par la discipline méditative. Ils sont des fenêtres par
lesquelles la Lumière de la conscience et de la vie peut
entrer. Alors, tout peut être connu : soi, l’autre, l’uni-
vers, les mondes magiques et les Dieux.
Être en paix avec soi-même, en harmonie avec
l’univers et entrer dans le monde des Dieux immor-
tels, tel est le sens véritable de la vie.
La clé est cachée dans la nutrition. « On devient ce
que l’on mange. » Une nourriture d’homme engendre
des mortels, une nourriture des Dieux engendre des
immortels. Je ne parle pas que des aliments physiques,

31
Le sens du goût

mais également des pensées, des sensations, des per-


ceptions, des impressions.
Pour mourir, il suffit de vivre dans un seul monde.
C’est le chemin grossier, celui de la brute. Cette der-
nière peut être cultivée, civilisée, elle n’en demeure
pas moins une brute.
Le chemin de la culture passe par l’éveil de la
conscience et le raffinement des sens.

S’éveiller
par l ’ observation consciente

La vérité doit être recherchée à travers l’observation


attentive de soi, mais également par un contact avec
la nature. La nature est vraie, vivante et elle possède le
pouvoir de purifier les sens et d’élever les perceptions
dans des mondes supérieurs. Le commencement de la
culture vient de l’éveil de la conscience et du travail
sur les sens subtils comme un moyen pour s’unir avec
des mondes et des intelligences supérieures.
Par la pratique de la méditation et l’étude de l’En-
seignement, l’homme prend conscience qu’il y a en
lui une nature mortelle et un potentiel d’immortalité.
Ce sont les deux pôles de son être global. Ces deux
natures doivent recevoir une nourriture adéquate. Il
y a des pensées, des sentiments, des perceptions qui
sont une force, une énergie pour la mort. Les pensées,

32
Le sens du goût

les sensations, les perceptions des Dieux doivent être


cultivées.
L’une des méthodes royales est d’éveiller la
conscience à travers les cinq sens afin de nourrir le
corps par des perceptions plus hautes. En ouvrant l’es-
pace de la méditation, la conscience apparaît et elle
éclaire la vie intérieure, les pensées, les motivations.
La conscience devient un plus de la vie, à laquelle elle
participe.
Par l’observation consciente, il est facile de décou-
vrir certains mécanismes qui dirigent la vie. D’où
viennent les sentiments, les émotions, les désirs, les
croyances ? Quelle nourriture apportent-ils ? Dans
quel sens orientent-ils la vie ?
Par l’étude de l’Enseignement, il est possible de
faire entrer en soi certains éléments « sacrés » qui
éveillent d’autres centres de perception, d’autres éner-
gies et apportent naturellement une autre orientation.
L’immortalité s’éveille dans l’homme et commence
à vivre avec lui. L’homme fait alors cette expérience
d’être enceint : il porte en lui-même la naissance de
son propre avenir, il se met lui-même au monde en
conscience et se crée son futur corps.
Dans l’ancienne Tradition, ce chemin était appelé
« l’androgynie ». L’homme porte en son propre corps le
corps de son futur, celui qui peut vaincre la mort par
la renaissance. Pour que ce corps apparaisse, il faut lui
créer un espace : c’est la méditation et l’observation.

33
Le sens du goût

Ensuite, il faut qu’une semence d’immortalité soit


captée : c’est le contact avec la Tradition et l’Enseigne-
ment sacrés. Qui dit « tradition », dit « transmission »,
mais ici, le professeur conduit ses élèves vers la fécon-
dation de leur propre essence d’immortalité.
Par la suite, il faut que la semence reçoive la nour-
riture pour se développer. C’est à partir de ce mo-
ment précis que la discipline sur les cinq sens inter-
vient. Elle n’est pas la seule étape, mais elle est tout
de même fondamentale.

La deuxième naissance
C’est par les sens que la nourriture peut être ache-
minée vers le noyau de l’être pour le renforcer et lui
donner un corps parfait. Plus le corps immortel se dé-
veloppe, plus la conscience s’éveille et plus l’homme
sait de quelle nourriture il a besoin pour chacun de
ses corps.
L’homme contemporain est bien loin d’avoir ex-
ploré toutes les capacités du corps et de la vie. Les
anciens disaient que l’homme ne devait pas être sté-
rile. Le secret est qu’il y a deux façons d’enfanter : en
s’unissant avec le sexe opposé pour donner naissance
à « l’autre », et par la voie de l’androgynie, en s’enfan-
tant soi-même par l’union avec les Dieux, par l’union
du Père et de la Mère, du ciel et de la terre. Cette deu-
xième naissance est la voie de l’immortalité.

34
Le sens du goût

Sur cette voie, le corps n’est pas le but en soi, mais


il est un instrument qui doit être maîtrisé, ajusté pour
faire naître un autre corps, celui de l’immortalité.
Le corps physique est la quintessence de la terre.
L’esprit est la quintessence du ciel.
De leur union harmonieuse naissent le devenir, la
mémoire divine, ce qui vit au-delà de la mort.
La grande difficulté que rencontre le pratiquant
est la puissante culture du monde moderne qui enva-
hit les cinq sens de l’homme, les modèle et les for-
mate. Ainsi, la vie intérieure de l’homme est éteinte.
Celui qui s’éveille et s’observe, cherchant sa vie
intérieure, constatera qu’il n’y a plus rien en lui qui
vienne d’un autre monde. Tout ce qui vit en lui n’est
qu’un écho du monde extérieur omniprésent. Ce
monde extérieur se déverse sans cesse à l’intérieur de
l’homme et envahit l’espace de telle sorte que rien
d’autre ne peut s’y enraciner et fleurir.
C’est pourquoi, dans un haut niveau de pratique
des arts méditatifs, il est indispensable d’apprendre
à « jeûner des cinq sens » afin de les éveiller, de les
guérir, de les nettoyer. Ces cinq sens doivent être des
veilleurs, des gardiens, des douaniers qui ne laissent
pas entrer l’indésirable, celui qui veut salir, détruire,
profaner. Il est nécessaire de mettre des filtres et d’ap-
prendre à protéger l’espace sacré à l’intérieur de soi.
C’est le lieu des noces et de l’enfantement.

35
Le sens du goût

Il est évident que lorsque l’enfant est né, il ne


doit être nourri que des meilleurs aliments. Certaines
sensations et perceptions apportent l’inconscience et
conduisent sur un mauvais chemin. La sagesse po-
pulaire emploie l’expression « être mené par le bout
du nez ». Ce bout du nez, ce sont justement les cinq
sens. Si l’homme en est inconscient, qu’il ne les a pas
travaillés, rendus vivants, vigilants, aptes au discerne-
ment sage, il est évident qu’il ne pourra pas mettre au
monde un monde supérieur.
Être conscient, faire des choix intelligents, savoir
ce que l’on veut, apprendre à trier, mettre de l’ordre,
tout cela nous parle d’une qualité de vie et d’une di-
gnité de l’homme qui vit en harmonie avec l’univers.
Les sens sont souvent délaissés, alors qu’ils sont
une merveille, des outils précis, subtils qui permettent
réellement de ne pas se laisser envahir par ce qui est
mauvais, mais de capter ce qui est bon, grand et noble
et de s’unir avec lui.

36
Les esprits, les génies
et les égrégores

D
ans la vision essénienne du monde, il y
a deux mondes : le visible et l’invisible.
Ils sont aussi réels l’un que l’autre, ils
sont étroitement liés, ils respirent l’un
dans l’autre et s’influencent mutuellement. Finale-
ment, ils ne forment qu’un seul monde. La Sagesse
essénienne étudie ces deux mondes et cherche à com-
prendre les lois qui les régissent.
Dans tout ce que l’on peut voir, il y a un aspect
qui est invisible. L’invisible est à la fois à l’intérieur
mais aussi tout autour. C’est le monde des influences
subtiles, de l’âme et de l’esprit.
Le monde visible, lui, est créé à partir de l’assem-
blage des quatre éléments : le feu, l’air, l’eau et la
terre. Le cinquième élément, celui qui apporte la co-
hérence, est justement le monde invisible. C’est par le
visible que l’invisible se révèle. En cela, le visible a un
aspect mystérieux car il manifeste un monde d’intelli-
gence beaucoup plus grand que lui.

37 Retour au sommaire
Le sens du goût

Chaque manifestation visible est un assemblage


particulier des quatre éléments et traduit la présence
et l’influence d’un monde beaucoup plus vaste. Un
homme, un animal, un geste, une prière, une pa-
role, un acte est la manifestation d’un monde invi-
sible. Rien ne peut se manifester, apparaître d’une
façon tangible s’il n’y a pas une contrepartie dans des
mondes plus subtils.
Ainsi, derrière chaque élément se trouve un esprit
qui représente la conscience, l’énergie formatrice, la
force d’âme de l’élément. Derrière chaque manifesta-
tion de la vie, il y a un esprit.
Derrière l’esprit, ou autour de lui, il y a un génie.
Le génie est la respiration universelle de l’esprit. Il
représente l’aura, l’atmosphère particulière dans la-
quelle l’esprit évolue. Bien souvent, un génie se mani-
feste à travers des images oniriques. Tout ce que l’on
voit est empli d’images oniriques.
Derrière le génie, se tient l’égrégore, qui est
comme un dieu, une intelligence supérieure qui uni-
fie tout ce qui est épars. Par exemple, à chaque fois
qu’un homme éprouve le sentiment de la colère, il est
envahi par l’esprit colérique, empli d’images oniriques
qui viennent des génies, et il appartient à l’égrégore
de la colère, il est un sujet de cet égrégore qui, lui,
unifie en un seul être tous les hommes colériques.
Pour toutes choses, il y a des égrégores.

38
Le sens du goût

Au-dessus des égrégores se tiennent les mondes


sacrés, angéliques. Il y a des Anges de la Lumière et
des anges déchus. Les Anges de la Lumière sont re-
liés aux égrégores purs et vrais, aux génies bénéfiques
et aux bons esprits. Les anges déchus gouvernent les
égrégores qui ne sont plus en accord avec les mondes
de l’éternité et, par voie de conséquence, les mauvais
génies et esprits.
Ainsi, il y a un monde invisible bon et un autre
mauvais. C’est pourquoi on dit d’une personne
qu’elle est habitée par un bon ou un mauvais esprit.
L’éducation essénienne cherche à conduire
l’homme dans la manifestation du Bien commun.
Pour cela, il ne faut pas se contenter d’étudier un seul
monde, mais il faut réellement entrer dans une étude
approfondie et méticuleuse des deux mondes et de
leurs relations.
Derrière chaque action, il y a un esprit, un génie,
un égrégore et un ange. Ce n’est pas le corps qui
bouge par lui-même, ce sont des esprits à l’intérieur
et à l’extérieur du corps qui font bouger le corps, qui
l’anime. Si un homme allume une bougie pour créer
une atmosphère romantique, il n’appelle pas le même
esprit, le même génie, le même égrégore que si c’est
pour honorer un monde sacré et faire naître un es-
pace de recueillement, de méditation et de prière.
Cet exemple peut s’appliquer à la vie entière car
derrière chaque activité, il y a un esprit, un génie,

39
Le sens du goût

un égrégore. Qu’il le veuille ou non, qu’il en soit


conscient ou pas, chaque homme est relié à un monde
invisible qui à son tour a une influence sur la terre et
l’humanité.
La terre et l’homme ont été créés par le monde in-
visible, mais l’homme a cela de particulier qu’il est lui
aussi un créateur dans ces mondes subtils, qu’il a une
influence sur ces mondes qui sont en lui et autour de
lui. Il peut appeler le bon ou le mauvais esprit et cela
n’agira pas de la même façon sur sa destinée, celles
des générations à venir, de la terre et de l’humanité.
Pour la Sagesse essénienne, le but de l’homme est,
dans un premier temps, d’étudier ces mondes afin
d’en comprendre les lois. Dans un deuxième temps,
il doit se clarifier et travailler sur lui pour appeler les
bons esprits, les bons génies et être relié aux égrégores
de la Lumière sage. Enfin, il doit relier l’égrégore au
monde angélique, qui représente le royaume divin.
Si les égrégores qui dirigent les hommes sont re-
liés aux Anges, alors rien de mauvais ne peut venir
dans la vie des hommes car la sagesse est vraiment la
sagesse, l’amour est l’amour, la bonté est la bonté…
Aucun mauvais esprit ou génie ne peut venir se faufi-
ler pour amener la pollution et détourner les forces à
l’œuvre.
Malheureusement, aujourd’hui, les hommes ont
perdu ce savoir-vivre, ce bonheur et ils se sont livrés
pieds et mains liés aux égrégores malades qui sèment

40
Le sens du goût

la confusion. Tout est confus. Les hommes ne savent


plus ce qu’est la sagesse, l’amour, la bonté, la pureté…
Derrière, il n’y a plus les esprits, les génies et les égré-
gores authentiques qui permettaient la communica-
tion consciente et vivante avec les Anges. Les hommes
ne vivent plus que dans un seul monde : le visible.
Il faut comprendre que pour la Sagesse essénienne,
le monde invisible est aussi réel que le monde visible.
Dans sa formation, un Essénien apprend à vivre dans
le monde visible, mais aussi dans le monde invisible.
Pour entrer dans le monde invisible, il prend en
considération les esprits, les génies et les égrégores.
C’est un savoir-faire et une qualité de vie. C’est l’art
de vivre avec son âme et avec la grandeur.
Le but d’un Essénien est de vivre avec un Ange,
d’être inspiré par un Ange afin que sa vie soit
conforme dans ses pensées, ses paroles et ses actes
avec le royaume du Père. Pour obtenir cette commu-
nication avec un Ange, il faut que l’esprit, le génie et
l’égrégore autour de lui soient clairs et purs.
Le monde subtil qui habite et entoure l’homme
est souvent comparé à de l’eau. Cette eau doit être
pure.
Un grand nombre des enseignements de la Sagesse
essénienne ne sont compréhensibles que si l’on pos-
sède cette clé universelle, et en particulier les enseigne-
ments oraux d’un Maître. À l’image de la littérature
qui demeure hermétique pour celui qui ne maîtrise

41
Le sens du goût

42
Le sens du goût

pas la lecture, un grand nombre de compréhensions


des phénomènes de la vie demeureront totalement
inaccessibles pour celui qui ne possède pas cette clé
de la Sagesse essénienne.
Par exemple, pour chacun des cinq sens de
l’homme, il y a un esprit, un génie, un égrégore et
un ange. L’homme peut très bien avoir un mauvais
esprit dans son œil, dans son oreille sans jamais en
prendre conscience. Toute sa vie, c’est cet esprit qui
regardera et écoutera, orientant l’homme dans son
monde. L’homme est possédé et donc dépossédé de
son être, de sa destinée, de son libre arbitre. Cette
science précise est valable pour la parole, pour les
actes… L’homme agit dans un but bien précis mais il
n’a jamais le résultat espéré parce que les énergies à
l’œuvre sont détournées par un monde invisible non
maîtrisé et inconscient.
Les Esséniens se servent de cette clé pour redeve-
nir conscients et prendre leur vie en mains afin de
devenir des créateurs bénéfiques au service des Anges
de la Lumière. C’est la science du Bien suprême que
cherchent les hommes depuis des milliers d’années.

43
Deuxième partie

Les chapitres de la seconde partie sont des ensei-


gnements oraux recueillis par les hiérogrammates lors
de conférences données par Olivier Manitara. Ces
enseignements vivants furent transmis à des élèves qui
cherchaient des orientations pour reconstruire leur
sens du goût et qui étaient dans une discipline d’éveil.
Tout être qui veut travailler sur lui, éveiller ses sens
dans les mondes subtils peut se servir de ce savoir et
de cet art sacré des mouvements méditatifs pour s’ou-
vrir à des réalités supérieures.
Tu peux éveiller les intelligences des esprits, des
génies et de l’égrégore du sens du goût en pratiquant
les mouvements sacrés, appelés aussi « arcanas », qui
te sont proposés dans ce livre. Ils sont reliés à des se-
crets dans le corps de l’homme, révélés par une intel-
ligence supérieure.
Le sens de l’amour

A
près avoir travaillé le sens du toucher
avec les Esséniens en formation, Olivier
Manitara consacra une conférence au
sens du goût.
« La vie a un goût, qui peut être amer ou sucré. Tu
dois connaître ces goûts ainsi que les influences qui
sont autour. Tu dois savoir t’orienter dans la vie. Tu
dois devenir un être capable de vivre avec un monde
divin en étant un créateur, relié avec un monde supé-
rieur, en incarnant l’intelligence d’un Ange et en réa-
lisant ses œuvres sur la terre.
Alors, c’est un autre peuple, une autre hérédité,
une autre vague que tu vas créer. C’est cette vague que
tu retrouveras quand tu mourras : tu te seras fait un
corps car tu auras réellement fait une œuvre. L’œuvre,
c’est ta vie. Tu dois devenir les yeux du Père, ses
oreilles, son souffle, sa parole, son toucher. Et quand
tu goûtes la parole du Père, c’est toi que tu touches,
c’est ta destinée. L’œuvre finale que tu dois réaliser,

45 Retour au sommaire
Le sens du goût

c’est toi. C’est toi qui dois devenir une œuvre pour
glorifier la Lumière.
Tu ne pourras goûter réellement la parole du
Père qu’au moment où tu auras réalisé une œuvre
conforme à cette parole. Jésus a dit : « Ce n’est pas de
pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui
sort de la bouche de Dieu. » (Matthieu 4:4)
Les anciens avaient vu que le tronc de l’arbre qui
monte vers le haut, c’est la prière qui monte. C’est
le sens du goût qui fait pousser les végétaux : l’arbre
va vers le haut parce qu’il veut goûter un monde
supérieur. Il veut goûter son être, goûter qui il est.
L’homme est comme l’arbre : il va vers le Père.
Le goût est ce qui cherche quelque chose d’autre,
sans arrêt. C’est pour cette raison que tu manges :
toujours pour goûter. En réalité, tu vas vers la perfec-
tion du sens du goût, qui est la soif d’un monde supé-
rieur : vouloir goûter et expérimenter une conscience
supérieure. La perfection du sens du goût est la soif
du savoir qui éclaire et du feu qui agit, la soif à la fois
de voir et de faire apparaître. Tu veux voir un monde
supérieur, non pas avec tes yeux, mais en le goûtant,
et tu veux le réaliser.

Le sens de la mémoire
Le goût est un sens fondamental pour ceux qui
doivent se souvenir. Le sens du goût a comme mis-

46
Le sens du goût

sion de faire revenir le Bien autour de toi, c’est-à-dire


les bons êtres, ceux qui auront un rôle à jouer dans
ta vie. Celui qui a acquis le sens du goût est entouré
de personnes qui l’aideront dans son cheminement
initial.
Le goût est reconnu par tous les êtres car lorsqu’il
y a un goût, il y a une texture, une conclusion, une
évidence. Le goût est lié à l’évidence ou à la non-évi-
dence. Les êtres qui s’approchent de toi trouvent que
tu as un goût qui est bon ou mauvais. À partir de ce
moment-là, il y a ou non une unification, un lien, un
échange qui n’est pas forcément exprimable mais qui
vient du cœur, de l’organe qui révèle ce qui est divin.
Le goût a la vertu d’anticiper, de prévoir, de nous
prévenir des choses qui vont arriver pour que nous
ne soyons pas pris au dépourvu. Il a la vertu de la
lecture des signes. Au sein de la Mère, le goût est
quelque chose que l’on retrouve en chacun. On peut
le retrouver en l’homme comme on peut le retrouver
dans l’eau, dans la fleur… Il y a une intelligence qui
relie tout.
Les échanges, bons ou mauvais, sont ce qui va faire
faner la vie ou la faire grandir. Celui qui manque de
goût est celui qui ne se voit pas, qui se laisse prendre
par les illusions, qui ne voit pas qu’il dit n’importe
quoi, qu’il fait n’importe quoi et qu’il pense n’importe
comment. C’est celui qui vit dans l’illusion, pensant
que lui-même a un goût alors qu’il n’en a pas.

47
Le sens du goût

Celui qui porte le goût est celui qui n’est ni trop


fort, ni trop faible, ni trop intelligent, ni pas assez :
c’est l’équilibre. Celui qui porte le goût est lié aux
vertus de la paix, de la sagesse, de l’intelligence qui
éclaire et qui pose. La Mère apporte et développe la
semence du goût pour celui qui sait être posé, calme,
celui qui sait ne pas s’affoler, ne pas avoir peur de ce
qui pourrait lui arriver ou de ce qui pourrait ne pas
lui arriver.
C’est comme une sérénité, parce que le goût sait
reconnaître l’ami ou l’ennemi, donc il n’est pas dans
la peur de quoi que ce soit. Il est observateur, et il fait
le choix qu’il y ait un échange ou pas. Le goût unit
les êtres de bon goût, qui œuvrent pour accomplir un
plat parfait, car c’est l’union des goûts qui forment
une chose.

Le sens du cœur
Le goût est le sens de l’amour et du cœur. La pa-
role doit venir du cœur, pas de la tête, ni de la volon-
té, ni de la peur, ni de quoi que ce soit d’autre. Elle
doit venir du cœur pur. Quand on a dit que celui qui
a le cœur pur voit Dieu (Matthieu 5:8), c’est la parole.
Tu vois avec un œil qui est dans ta parole.
Les paroles ont un goût. Tu dois goûter ta parole
car celle-ci sort du cœur à travers la bouche, dans la

48
Le sens du goût

salive, et ensuite elle est donnée comme un fruit, qui


a bon goût ou qui n’a pas bon goût. Tu dois voir que
dans ta parole il y a une saveur. La parole qui a bon
goût est la parole qui vient du cœur pur, qui est avec
l’âme ; si ton cœur est avec ton âme, ta parole aura
une âme.
Ce qui a du goût, c’est l’âme. Il y a la pensée, le
souffle et le goût : c’est le sens de l’autre car tu vas
connaître l’autre, et c’est aussi le sens de toi car si tu
connais l’autre, tu te connais toi.
Le goût est très surprenant, c’est quelque chose
qui te nourrit de l’intérieur, mais qui en même temps
te pousse à connaître l’autre, son goût. Si son goût est
bon pour toi, il te fait vivre. Ce qui est bon fait vivre
le bon en toi, ce qui est mauvais apporte le mauvais.
Avoir bon goût, c’est tout un monde qui apparaît.
Par exemple, si nous sommes ensemble, nous devons
tous avoir bon goût, sinon la cuisine que nous allons
faire, le plat que nous allons cuisiner ne sera pas bon.
C’est l’art culinaire, l’art de vivre ensemble. Le sens
du goût est un art du beau, du vrai, du juste, du sage ;
un seul élément mauvais et tout le plat est raté. C’est
donc un sens de l’harmonie, et un sens de l’autre et
du supérieur.
Le sens du goût est le sens des associations, de la
fusion : tu fusionnes avec Dieu parce que tu te donnes
à un monde supérieur. Quand tu manges une poire,

49
Le sens du goût

le poirier est ton ami et tu vis avec lui. Quand tu bois


du lait, la vache est ton amie et tu prends soin d’elle.
Quand tu manges une orange, tu es l’orange, tu es
avec l’être de l’orange, l’être qui te nourrit. Vous êtes
un, c’est la fusion, c’est l’amour.
Tu dois préserver cette fusion, et toi-même, tu dois
nourrir les Dieux. Tu dois avoir bon goût pour les
Dieux. Tu dois être délicieux pour être sur le menu
du Très-Haut. Tu dois être une offrande pour les
Dieux, et ceux-ci prendront soin de toi parce que tu
as bon goût. Si on nous a donné le goût des aliments,
c’est pour nous enseigner cette sagesse. Si tu manges
quelque chose de bon, cela t’éveille dans des mondes
et des mondes…
Tu dois prendre soin de cet enseignement, car il est
bon, vrai et juste. Mets-le en valeur pour que les êtres
puissent goûter notre repas. La Nation Essénienne est
un plat que nous voulons offrir au monde. C’est un
restaurant que nous voulons ouvrir : ils viendront et
goûteront nos pensées, notre philosophie, notre façon
de voir le monde. S’ils trouvent cela bon, ils revien-
dront, sinon, ils s’en iront. La Nation Essénienne
doit être un restaurant où tout est bon, vrai, pur, un
restaurant où l’on travaille sur soi pour devenir des
maîtres cuisiniers et assembler tous les éléments de la
vie pour en faire quelque chose qui plaise aux Dieux :
le restaurant des Dieux.

50
Le sens du goût

Le restaurant des D ieux


Nous ne sommes pas tous égaux dans le goût. Il y
a des gens qui doivent fouiller dans les poubelles pour
manger et il y en a d’autres qui ne vont manger que
dans les plus grands restaurants. Ce n’est pas le même
concept, pas la même idée, pas le même monde.
Il y a des hommes qui disent : « Moi, je veux
manger dans ce grand restaurant. Et je veux que mes
enfants mangent dans ce grand restaurant. » Ces
hommes vont avoir la force, la détermination et l’héri-
tage pour que cela soit ainsi. Ils vont savoir comment
faire, ils vont connaître les lois.
Cependant, même si tu manges au sommet dans
le monde des hommes, tu mourras. Alors que si tu
manges la nourriture des Dieux, tu auras la vie éter-
nelle. Si tu goûtes la nourriture des Dieux, tu te nour-
ris dans des restaurants supérieurs.
Les grands Maîtres sont de grands cuisiniers. On a
appelé « maître » un cuisinier mais on peut très bien
appeler un Maître spirituel un « cuisinier ». C’est la
même chose, la même cuisine, mais ce n’est pas le
même restaurant. Le cuisinier dans le monde des
hommes nourrira des hommes mortels. Le cuisinier
dans le monde des Dieux nourrira des immortels.
C’est le sens du goût.
Quand tu as goûté la liberté, tu ne veux plus ja-
mais la perdre, car quand tu as goûté quelque chose

51
Le sens du goût

que tu aimes, tu veux pouvoir y revenir. C’est pour-


quoi tu dois goûter le monde divin, les choses grandes
et belles. Tu dois vivre dans la noblesse, dans la gran-
deur, dans ce qui est le plus haut. Tu dois organiser ta
vie et ne pas te faire attraper par les êtres qui veulent
toujours tout conduire vers la mort.
Lorsque viendra le moment d’offrir ta vie, que ce
soient les Anges qui viennent se nourrir de toi et non
ces êtres malfaisants qui se nourrissent de détritus. Ne
laisse pas le sournois, le mauvais entrer en toi : il dé-
truira tout, il ne respectera rien et il te jettera quand
il aura tout pris.
Sois un être digne, éveillé et conscient. Étudie,
marche dans les pas de ceux qui t’ont précédé et
ouvre un chemin pour ceux qui marcheront dans tes
pas. Ceux-ci goûteront la vie que tu leur auras prépa-
rée dans tes pensées et dans ton âme. Sache que tu ne
vis pas dans un seul corps, mais dans une multitude
de corps et, de génération en génération, dans tes
enfants, tes petits-enfants et tous ceux qui viendront
derrière toi.
La vérité est un monde qui grandit de toutes les
expériences que tu fais et de tous les pas que tu fais
vers elle. Alors, cultive le vrai, même dans le goût.

52
Les arcanas du goût

S
uite à cette introduction qui donna le goût à
ses élèves de développer leur discernement,
leur sens du bon et du mauvais, du faux et
du vrai, Olivier Manitara présenta les arca-
nas des esprits, des génies et de l’égrégore du goût,
tels qu’ils les avaient reçus des mondes invisibles.

A rcana des esprits du goût


Pour travailler avec les esprits du goût, réalise l’ar-
cana suivant tout en prononçant les paroles magiques
(en italique) :

53 Retour au sommaire
Le sens du goût

Lève le bras droit à l’horizontale devant toi, paume


vers le haut.

Dans un mouvement continu, approche la main


de ton front, puis descends-la jusqu’à la bouche.

« Je nage dans l’eau claire. »

54
Le sens du goût

En avançant le pied droit, tourne la paume de la


main droite vers l’extérieur et tends le bras.
Ta main se place au niveau du cœur de l’autre.

« Et je me nourris... »

(1) (2)

Ramène ta main sur ton cœur, tandis que tu re-


cules le pied.

« ... (1) de ce qui est pur. (2) Aucun trouble. »

55
Le sens du goût

Ramène les bras le long du corps pour conclure le


mouvement.

Refais le même mouvement dans les trois autres


directions, en tournant dans le sens des aiguilles
d’une montre et en prononçant la parole magique
dans chaque direction.

Après avoir enseigné l’arcana des esprits du goût,


Olivier Manitara fournit une courte explication à son
sujet :
« Dans ce geste où tu ouvres la main devant toi
pour la poser sur le cœur de l’autre, c’est le souffle
qui se transmet. C’est un langage qui n’est pas dans
les formes mais qui est une écriture secrète. Quand tu
parles à un petit enfant, il ne comprend pas nécessai-
rement tes paroles, mais la façon dont celles-ci sortent
de toi exprime tout un monde. Ce monde, tu ne peux

56
Le sens du goût

le transmettre que dans les vertus du cœur, là où il


n’y a pas de formes extérieures.
Après avoir posé ta main sur le cœur de l’autre, tu
touches ton propre cœur parce que tu ramènes à toi
ce que l’autre porte en mémoire. Tu as simplement
reconnu quelque chose, mais tu ne l’as pas défini, et
une fois que tu as pu toucher une partie de la mé-
moire de l’autre, qui se trouve dans le cœur, tu la ra-
mènes à toi, et cela est formulé.
Ce n’est jamais de toi-même que les choses sont
formulées, car les hommes ne sont pas capables de
distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux. L’homme,
bien souvent, agit en fonction d’intuitions, de pres-
sentiments, d’affinités, de goûts, mais il n’est pas
capable de formuler ce qu’il vit. L’autre, par contre,
est comme un miroir qui te renvoie et te formule ta
mémoire. »

A rcana des génies du goût


Il y a trois mouvements de protection, qui ap-
pellent les génies du sens du goût. Ces trois niveaux
de protection se font par des cercles : le premier au
sol, à l’horizontale, le deuxième à la verticale, et le
troisième à l’horizontale, au niveau du cœur. Il s’agit
d’une protection de la terre, d’une protection de
l’homme et d’une protection supérieure.

57
Le sens du goût

P remier cercle de protection  : la Terre -M ère

Forme un cercle au niveau du sol avec le pied


droit.

« Le Bien, c’est ce qui est bon, juste et vrai. »

Forme un second cercle avec le pied gauche.

« Seule l’Intelligence supérieure du Bien, du Père


pourra me faire changer de chemin. »

58
Le sens du goût

Tu délimites ainsi un cercle de protection de la


Terre, un espace dans lequel tu vas inviter les génies
du goût à se manifester et à agir. Dans cet espace, tu
deviens créateur de ton avenir et tu invites les génies
du goût à t’inspirer. Tu dois aller vers le bon goût,
vers un avenir bon. Tu dois faire venir le bon, le vrai,
le juste dans ton avenir, c’est ce que disent les génies.
Ce premier cercle est le chemin que tu vas prendre,
c’est ton avenir.

D euxième cercle de protection  :


la Tradition

Tu te tiens dans la position finale de l’arcana des


esprits, les jambes légèrement écartées.
Place tes mains sur tes cuisses, que tu presses
fermement.

59
Le sens du goût

(1) (2) (3)

Fléchis tes mains, puis lève-les, paumes vers l’exté-


rieur, amenant tes bras à l’horizontale sur les côtés.

«  (1) Je marche dans les traces et la mémoire


(2) des Maîtres (3) qui ont cheminé avant moi. »

(4)

Dans un mouvement continu, forme un cercle


jusqu’à ce que les bouts de tes doigts se touchent au-
dessus de ta tête.

60
Le sens du goût

«  (4) En moi marchent celles et ceux qui de tout temps


ont marché pour honorer et porter
le Bon, le bien, le vrai dans la vie.
J’honore les Maîtres sages et aimants
qui ont ouvert le chemin.
J’honore la Tradition et la transmission de son âme.
Moi aussi, je veux recevoir cette âme, la rendre belle
et l’offrir pour les générations futures.
Ainsi sera honoré l’Immortel qui marche
en tous les marcheurs, qui vit en tous les vivants,
qui parle en tous les pensants
pour faire triompher le mystère de celui
qui nous unit tous en un seul être : le Père. »

Tu formes ainsi le cercle dans le monde de la Tra-


dition de Lumière, cercle dans lequel les génies vont
se manifester pour donner force à l’acte. Ce deuxième
cercle est la conscience du présent et la puissance
créatrice : ce que tu sèmes aujourd’hui fera apparaître
le monde de demain.

Troisième cercle de protection  :


le monde supérieur

Pour ce troisième cercle, il s’agit de guérir ce qui


est du passé en faisant circuler l’énergie de l’amour
devant et derrière soi. Ce cercle de protection est for-
mé autour de la terre du cœur.

61
Le sens du goût

Abaisse les bras à l’horizontale, paumes vers le bas.

(5)

Pose la main droite sur ton cœur, et la main


gauche dans ton dos.

62
Le sens du goût

La main droite passe ensuite derrière et la gauche


va devant et ainsi de suite en un mouvement fluide
qui doit être fait jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de ten-
sion dans la main derrière.

«  (5) Je ne prononcerai pas les paroles


qui donnent la force à la faiblesse. »

Ramène les bras le long du corps pour conclure le


mouvement.

« Ce troisième cercle concerne l’aspect de la guéri-


son : lorsqu’on fait ce mouvement, on envoie l’amour
partout, y compris derrière, dans le passé, pour le
guérir.
Cette protection se fait à horizontale, autour de
nous, parce que les génies veulent protéger le cœur,

63
Le sens du goût

ils veulent protéger le cœur de la terre, c’est-à-dire


les forces visibles et invisibles autour de l’homme.
L’homme tout entier est dans la protection, mais les
génies veulent surtout protéger le cœur car il est le
centre du goût.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le
goût, au niveau subtil, n’est pas dans la bouche, il est
réellement dans le cœur : tu goûtes les choses dans
ton cœur. Le cœur, c’est là où le mal est inexistant, là
où le mal ne peut pas entrer. Jamais le cœur ne peut
être mauvais, ce n’est pas sa nature, un cœur peut être
blessé mais jamais mauvais.
On peut dire de quelqu’un qu’il a « bon cœur »
mais pas qu’il a « mauvais cœur », cela n’existe pas ;
on devrait plutôt dire qu’il est un « sans-cœur », c’est-
à-dire qu’il n’a plus de cœur, plus d’âme.
Les génies du goût veulent protéger ton cœur, car
ton cœur appartient uniquement à la Lumière, à ce
qui est bon, vrai, pur, juste, noble, à ce qui est bien-
veillant, sage, honnête. Ils veulent protéger ce qui vit
dans le cœur, ce qui peut toucher ton cœur, l’éveiller
et le renforcer.
Ainsi, tout part d’abord de ton cœur, de ton
souffle, de ta parole, et tu t’approches de l’autre : c’est
le sens de l’amour, le sens de l’autre, le sens des al-
liances, des bonnes combinaisons. Ce qui est bon me
nourrit ; je me nourrirai du bon, du noble, du pur, du

64
Le sens du goût

sacré. Je ne me nourrirai pas du mauvais, je ne laisse-


rai pas le mauvais entrer en moi, je ferai les bonnes
associations : c’est un sens de l’évidence. Quand tu
as le goût, ce qui est mauvais est connu, alors tu n’as
plus peur.
Le goût est le sens de la Tradition : tu dois trans-
mettre le bon goût, c’est l’éducation de l’homme.
C’est le Bien, le bon et le vrai qui doivent nous diri-
ger. Le goût éveille la mémoire, le profond, le grand :
s’il y a une bonne tradition culinaire, une bonne agri-
culture, tu peux te rappeler que tu as une âme parce
qu’on ne se nourrit pas que de fruits et de légumes,
mais de toute parole sortie de la bouche de Dieu.
Dans le premier cercle, ton avenir est devant toi :
c’est toi le créateur de ton avenir.
Dans le deuxième cercle, c’est la puissance du pré-
sent : tu es créateur d’un monde.
Dans le troisième cercle, ce sont les associés sur
ton chemin, les rencontres, les alliances conscientes,
les collaborateurs. »

A rcana de l’égrégore du goût


Pour travailler avec l’égrégore du goût, réalise l’ar-
cana suivant en prononçant les paroles magiques.

65
Le sens du goût

Tu te tiens droit, les bras le long du corps.

« Que l’essence de vie s’inscrive dans tous les mondes. »

(1) (2)

66
Le sens du goût

Agenouille-toi en posant le genou gauche à terre.


Lève le bras droit à l’horizontale devant toi et prends
symboliquement une plume que tu portes à ta bouche.

«  (1) La salive, le cœur, la parole magique imprègnent


(2) mon acte conscient. »

Abaisse le bras jusqu’à ce que ta main soit près du


sol, paume vers la gauche.

« Mon cœur, mon âme, ma parole


appartiennent à la belle Lumière. »

Fais le geste de tracer le symbole du pentagramme


sur le sol.

« Aucune influence négative


dans mon âme, mon cœur et ma parole. »

67
Le sens du goût

Relève-toi, le bras droit


tendu à l’horizontale devant
toi, paume vers la gauche.

« Dans tous les mondes


de la magie, je me positionne
comme un Enfant de la Lumière,
un(e) Essénien(e).
Que ceci soit écrit et accompli. »
Fais le geste de tracer un pentagramme dans l’air
devant toi dans les quatre directions en tournant dans
le sens des aiguilles d’une montre.

(1) (2)

Lève les bras vers le haut en formant un grand


cercle. Les index se rejoignent et sont pointés vers le
ciel.
«  (1) J’offre le rayon de mon cœur au monde divin.
(2) Ô intelligence du Père, écris pour moi ce qui est juste et bien.
Je suis le fils / la fille de la Lumière. »

68
Le sens du goût

Redescends les bras, paumes vers le bas, jusqu’à ce


qu’ils reviennent le long du corps.

« Je suis fidèle. »

« Le goût est une écriture, un pentagramme que


l’homme pose d’abord sur le sol, ensuite autour de
lui. Puis, il élève sa plume vers le haut pour qu’un
monde supérieur écrive.
L’homme fait ces gestes parce que le goût est lié
au cœur et à ses vertus, et que le cœur est faible. Le
cœur aime ou il est blessé, mais il ne fait pas le mal,
cela n’existe pas dans son monde. Mais justement,
un monde veut entrer dans les vertus du cœur, dans
l’amour de la mère pour son enfant, dans le bien que
tu veux apporter aux autres, dans la bénédiction que
tu veux donner à la nature, dans la dévotion que tu
peux avoir envers le monde divin ; un monde veut
entrer et voler cela.

69
Le sens du goût

C’est pour cette raison que tu traces un penta-


gramme sur le sol, sur la Mère, en disant que tu as
choisi ton monde, celui de l’Intelligence supérieure,
et que les vertus que tu portes en toi, les vertus du
cœur et de la mémoire, ne sont liées qu’à un seul
monde.
Ensuite, tu le dessines dans les éthers, au niveau
du cœur, pour poser une écriture et la confirmer. Tu
montres ainsi que ce monde qui veut entrer dans les
vertus du cœur ne doit pas passer car ton cœur n’est
pas à prendre ; il est déjà pris par un monde supérieur.
Finalement, tu élèves ta plume et tu écris vers le
haut. Tu as affirmé le monde que tu as choisi, et là,
tu conduis cette affirmation vers le haut et tu te pré-
sentes toi-même comme la plume.
Au départ, tu prenais une plume extérieure et tu
écrivais, mais là, tu deviens la plume et on se sert de
toi pour écrire. Et on écrit pour toi dans le monde
immortel quel est le père que tu as choisi. Tu offres ta
plume au monde divin et tu le laisses écrire au-dessus
de toi ce qui est vrai, juste et bien, car tu ne peux pas
savoir ce qui est vrai, juste et bien ; seul le monde
divin le sait. Seul le monde divin sait ce qui doit être
écrit sur la terre de ton cœur.
Ce sont réellement des rites magiques. Ce premier
pentagramme que tu traces sur le sol est le penta-
gramme du sens du toucher, le symbole de la magie.
La plume des hiérogrammates, c’est toi, ton être tout

70
Le sens du goût

entier. Tu es une écriture : c’est avec ton être que tu


écris ta vie. En prenant la plume, tu prends donc ta
vie en mains.
Tu mets la plume à ta bouche pour l’encrer avec
la salive. L’encre, la salive, c’est le cœur et l’âme. Jésus
prenait sa salive pour guérir, et c’est dans la salive que
se trouve le goût. La salive vient du cœur et le cœur
vient de l’âme. C’est ainsi que tu écris : « Mon cœur
n’est pas à prendre. Inutile de s’approcher. »
Par le second pentagramme, celui que tu traces
devant toi, tu fermes les portes, tu fermes ton cœur et
tu ne l’ouvres que vers les mondes supérieurs.
Tu ne peux pas écrire en haut, dans le monde
divin, parce qu’il est supérieur à tout. Alors tu dis :
« Toi, écris le signe de ma vie. Toi seul peux écrire sur
la terre de mon cœur. » Ton cœur appartient unique-
ment à Dieu, il est l’organe divin. Tu peux donner les
fruits de ton cœur, tu peux partager le goût de la vie,
mais le cœur appartient uniquement à Dieu. Et c’est
parce que ton cœur appartient à Dieu que tu pourras
être dans la générosité et la richesse.
Le sens du goût, ce sont des cercles de protection.
Ceux-ci protègent, mais ils sont accomplis sans peur
car le goût connaît les choses. Lorsque tu connais les
choses, les êtres, tu n’en as plus peur parce que tu les
maîtrises. S’ils sont mauvais, tu ne les laisses pas s’ap-
procher. Tu fermes et tu dis : « Toi, tu n’entres pas. »

71
Le sens du goût

Le goût est la protection, la porte de ton cœur.


Tu dois te nourrir pour nourrir ton cœur et ton âme.
Et tu ne dois te nourrir que de ce qui est bon, vrai et
pur. Ce qui n’est pas bon, tu n’en manges pas. C’est
là l’essence du sens du goût. »

Voici les directions des esprits, des génies et de


l’égrégore du sens du goût à l’intention de l’homme.

Les intentions des esprits


Légèreté, Fluidité, Subtilité, éveil.

Les images oniriques des génies


Pratique ce qui est beau, pur et vrai.
La délimitation, maintenir le bon,
éloigner l’offense, le mauvais.
Préserver le bon goût, la qualité de vie,
la noblesse, la beauté.
L’offrande pour un monde supérieur.
Les bons échanges.
La souplesse mais aussi percevoir le voile du mensonge,
ce qui est mauvais et le tenir loin.
La souplesse, c’est l’évidence,
c’est de ne pas avoir peur de ce qui est faux,
du côté sombre parce que tu le connais
et que tu sais le tenir à distance.

72
Le sens du goût

On n’a plus peur de ce que l’on connaît


et que l’on maîtrise.

L’intelligence de l’égrégore
Ne pas tolérer la méchanceté,
ne pas accepter l’inacceptable, ne pas abdiquer
mais donner sa vie pour un monde supérieur,
c’est avoir bon goût.
Se donner à un monde supérieur, c’est la fusion.
Tu n’es plus séparé d’un monde divin,
tu es un avec lui. Tu vis avec lui comme le poirier,
les légumes vivent avec toi.

Ainsi s’acheva la conférence du Maître essénien


sur le sens du goût. Pour compléter cet enseigne-
ment, l’Ordre des Hiérogrammates se mit alors à la
recherche, dans les archives de la Nation Essénienne,
d’anciennes conférences au sujet du goût, du cœur et
de l’amour.

73
V ivre avec l’amour

L
es hiérogrammates dénichèrent deux confé-
rences dans lesquelles Olivier Manitara
parle de l’amour, la vertu du sens du goût.
En voici un condensé :
« L’amour ne connaît pas la limite, il est infini.
On ne peut l’approcher qu’en essayant de le goû-
ter. L’amour est l’essence même de Dieu. « Dieu est
amour », a dit le Maître saint Jean (1 Jean 4:16), mais
un amour que les hommes ne connaissent pas, un
amour qui emplit tout, un amour qui construit, qui
ouvre des portes, qui permet à un monde d’exister.
L’amour doit être élevé au-dessus de tout, telle est
la loi. Nous devons avoir l’amour de l’amour. Nous
devons aimer Dieu. Lorsque nous aimons Dieu, nous
aimons tous les dons de l’amour. Tout ce qui nous est
offert de l’amour, nous devons le prendre et le faire
fructifier, car nous avons l’amour.
Toutefois, nous avons aussi la haine. Nous ne
pouvons pas vivre sans la haine, car nous avons

74 Retour au sommaire
Le sens du goût

la conscience d’être et d’exister et pour avoir la


conscience, pour avoir la liberté et le choix, nous de-
vons connaître les deux, l’amour et la haine.
Personne ne peut vivre sans amour car l’amour est
la cohésion du monde. C’est l’harmonie dans notre
corps, nos cellules, nos organes, dans tout ce qui nous
constitue. Vivre avec amour, c’est un engagement,
une discipline, un respect. L’amour n’est pas un enfer-
mement, c’est une expansion. Ce qui est un enferme-
ment, c’est la haine. La joie ne fait jamais de mal, la
tristesse fait du mal.
L’amour, c’est d’être avec son âme, de vivre avec
la grandeur dans son cœur, d’avoir des pensées lumi-
neuses, grandes, belles, en accord avec la terre, avec
les fleurs, de dialoguer avec tous les mondes, d’être
dans la pureté. Quand tu es avec ton âme, quand tu
respires avec elle et que tu rencontres quelqu’un, que
tu fais quelque chose avec lui, tu goûtes l’amour avec
ton âme.
L’amour est un chemin de splendeur, c’est un
autre monde, supérieur à celui des hommes. Vivre
avec l’amour, c’est une perfection, un grand idéal.
Vivre avec l’amour est quelque chose de difficile mais
de vrai, de pur, qui touche l’âme.

75
Le sens du goût

L’art de goûter la vie


Vivre avec l’amour, c’est reconnaître et faire entrer
dans sa vie ce qui a bon goût et rejeter ce qui a mau-
vais goût. C’est se nourrir des meilleurs plats et ne
pas goûter ce qui est avarié, car dans la vie, il y a des
choses que nous pouvons faire et des choses que nous
ne pouvons pas faire.
Dans la nature, il y a des fleurs qui poussent, mais
en-dessous, il y a des cadavres. Il y a les vers de terre
qui travaillent et toutes les forces de décomposition
qui sont à l’œuvre pour que ces fleurs poussent et
aillent vers l’infini, vers les couleurs, vers la beauté. Il
y a dans tout cela une sagesse, une science.
Tu ne dois pas entrer dans ce monde de la décom-
position, sinon il t’attrapera. La pomme, tant qu’elle
est dans l’arbre, est dans le monde de la vie, mais
dès qu’elle touche le sol, elle entre dans le monde de
la mort et de la décomposition, et elle commence à
pourrir.
Ce monde l’attrape car ce qui la maintenait en
haut, c’était l’arbre, toute une structure qui était
posée. Mais dès que la pomme est tombée, elle est
retournée d’où elle venait. D’où vient un arbre ? Que
nous dit-il ? Que nous dit tout ce monde autour de
nous, toute cette nature qui est dans une perfection
absolue ?

76
Le sens du goût

L’arbre est enraciné dans un monde en décompo-


sition et il dit : « Vie ! Je suis la vie. Il y a eu une
grande guerre et j’ai triomphé : la Lumière a gagné !
La Lumière a été la plus forte, elle a dit : ‘‘Vie’’, et la
vie a grandi. Elle s’est enracinée dans les ténèbres et
les ténèbres ont été au service de la Lumière. » C’est
ce que te disent l’arbre et la nature tout entière.
Le goût est lié à l’amour et à l’Archange Ouriel,
le Père de la terre. La Terre promise, c’est la terre des
Maîtres, car un Maître est la terre, comme il est la
Mère. La première chose que fait un Maître est de
prendre soin de la terre. Les Esséniens ont été les pre-
miers écologistes ; ils prenaient soin de la Mère car
sans la Mère, nous n’avons rien.
La Mère est la première victoire de la Lumière,
elle est le Verbe de Dieu. Dieu est le dialogue, Dieu
est l’amour. Il est la liberté, la fraternité. Quand nous
tenons la corde de la Ronde des Archanges1, nous te-

1 - Quatre fois par an, lors des grandes rencontres internationales de


la Nation Essénienne, les Esséniens, ceux et celles qui portent un Ange,
s’assemblent en cercle au cours de la grande cérémonie de la Ronde des
Archanges. Tous tiennent alors dans leurs mains la corde de la Ronde des
Archanges qui relie entre eux tous les porteurs d’Ange de cette ronde. Cette
corde est la représentation visible de la grande chaîne magique formée par
tous les êtres qui œuvrent pour l’avènement de la Lumière dans tous les
mondes. C’est avec cette chaîne de Lumière que l’Archange Michaël ter-
rasse le dragon de la bêtise et rétablit l’équilibre des mondes.

77
Le sens du goût

nons en réalité les forces de l’amour, nous nous enga-


geons. C’est une Tradition de Maîtres.
L’amour va dans tous les mondes. La terre est sans
frontières, l’espace est sans limites. Tout est un che-
min vers l’ennoblissement, tout peut être conduit vers
la perfection. Il n’y a aucune limite à la perfection et
à la perfectibilité des choses et des êtres car tout est
ouvert. Il nous faut simplement prendre le temps de
goûter toutes les saveurs de l’amour…

A ller vers l’illimité


Ce sens du goût nous enseigne aussi que l’amour
est la chose la plus essentielle et la plus importante
dans la vie, ce dont nous avons absolument besoin.
C’est tellement beau de penser à l’amour, de se
concentrer sur lui, de le chercher, mais plus encore,
de le trouver là où il est.
C’est beau de trouver l’amour, mais tu ne peux
pas trouver l’amour si tu n’es pas conscient et si tu
n’entres pas dans l’éveil. Entrer dans l’éveil de l’amour
signifie chercher celui, celle qui nous aime, mais à tra-
vers tous nos amours, chercher le grand amour.
On parle du grand amour, mais celui-ci est tou-
jours limité. Le limité n’est pas un obstacle à la mani-
festation de l’illimité car, quelque part, nous sommes
des êtres limités. Nous avons donc besoin du limité :
nous avons besoin d’objets, de tout un tas de choses

78
Le sens du goût

pour vivre. Ces choses matérielles dont nous avons


besoin nous parlent de quelque chose qui est beau-
coup plus grand. Par le limité, nous pouvons avoir
accès à l’illimité.
Le Maître Jésus dit : « Je suis la porte ouvrant sur
le Mystère1. » Le Mystère, c’est l’amour. Il n’y a pas
d’autre Mystère que l’amour. On ne peut approcher
quelque chose sans amour. Approcher quelque chose
sans amour, cela s’appelle la mort. Approcher quelque
chose avec amour s’appelle le savoir, le Mystère, la vie.
Nous ne pouvons pas approcher une chose limi-
tée si nous n’allons pas vers l’illimité. Il faut aller vers
l’illimité, le sans-limites, le grand amour pour que le
petit amour prenne une grande dimension dans la
vie et prenne sa place en vérité. Mais cela est un mys-
tère, car nous ne pouvons pas saisir le grand amour, la
grande pensée.
Tu prends un livre, mais tu ne peux pas savoir ce
qu’il y a dedans si tu ne le lis pas. Et pour le lire, il
faut t’en approcher, entrer dans le limité. Assemblées,
les lettres forment des mots ; les mots, des phrases ;
les phrases, des pages ; les pages, des chapitres, et le
tout forme un livre. Et quand tu as lu toutes ces pe-

1 - Olivier Manitara rapporte cette parole du Christ dans l’un des


nombreux récits composant le livre Jésus, La vie quotidienne d’un Maître, paru
aux éditions Ultima.

79
Le sens du goût

tites lettres, tous ces mots et toutes ces phrases, tu as


finalement une idée globale du livre.
C’est ainsi que tu dois lire le Livre de la vie, que
tu dois lire les saisons, les êtres, la nature, les rires, les
pleurs… C’est ainsi que tu dois goûter l’amour qui se
cache dans le petit, derrière toutes les petites manifes-
tations de la vie, pour former le grand Tout, l’amour
universel qui englobe tout. Car l’amour est la perfec-
tion de Dieu. L’amour est Dieu. »

80
Le sens de la mémoire
et de la T radition

L
e goût est le sens de l’amour, mais aussi celui
de la mémoire et de la Tradition. En juillet
2008, Olivier Manitara avait entretenu ses
élèves sur la Tradition sacrée, la Tradition
des Fils du Soleil, des Fils de la Lumière, qui est la
base de la Nation Essénienne.
« Pour les Esséniens, la Tradition est un chemin
qui a été fait par des êtres qui ont passé avant nous et
qui ont donné leur vie pour faire vivre Dieu.
« Il y eut un homme envoyé de Dieu ; son nom
était Jean. Il vint pour témoigner, pour rendre témoi-
gnage à la Lumière, afin que tous crussent par lui.
Celui-là n’était pas la Lumière, mais il avait à rendre
témoignage à la Lumière. » (Jean 1:6-8)
Si saint Jean le Baptiste, cet homme extraordinaire
qui parlait avec les mondes supérieurs, n’était pas la
Lumière, qu’était-il alors ? Il était un Essénien, un
prêtre, il rendait donc témoignage, il était un servi-
teur, mais il n’était pas le Roi. Le Roi, c’était Jésus.

81 Retour au sommaire
Le sens du goût

Le Maître saint Jean le Baptiste était le gardien de


la Tradition des Fils de la Lumière. Jésus ne pouvait
pas aller vers les mondes du Père s’il n’avait pas dans
son corps l’empreinte de saint Jean le Baptiste, qui
était, pour les mondes supérieurs, le Père et la Mère
sur la terre. C’est pour cela que Jésus, qui portait en
lui une plus grande Lumière que saint Jean le Bap-
tiste, devait quand même aller vers lui pour recevoir
son empreinte.
À partir du moment où le corps de saint Jean le
Baptiste était vivant dans le corps de Jésus, le monde
supérieur s’est ouvert et Jésus a été reconnu comme
participant à un fleuve, une tradition.
Si on a dit : « Honore ton père et ta mère (Exode
20:12), honore ta tradition, honore d’où tu viens et
où tu vas », c’est parce que ce sont les grands mystères
de la sagesse. Tu dois savoir d’où tu viens et où tu vas.
Tu dois savoir vers quoi te dirigent tes pas et quel est
ton chemin. Tu dois savoir qui tu portes dans ta vie,
qui t’a mis au monde. Tu ne dois pas être inconscient,
tu dois réellement travailler ta terre pour en faire une
bonne terre, sinon, rien ne pourra s’enraciner en elle.

82
Le sens du goût

La deuxième naissance

La première naissance, c’est quand un homme


commence à prendre conscience qu’il existe, et qu’il
existe plusieurs mondes et non pas un seul. Avant
ce moment, il vit comme un animal. Ce n’est qu’au
moment où l’homme prend conscience qu’il y a une
Lumière en lui, quelque chose d’autre dans le monde,
qu’a lieu la première naissance.
La deuxième naissance, c’est quand tu rencontres
le Fils de la Lumière et la Tradition de la Lumière. Ce
Fils du Soleil te donne son corps et tu peux commen-
cer à activer en toi la Lumière, sinon, tu ne peux pas.
Tu ne peux pas activer cette Lumière à l’intérieur de
toi si celle-ci n’a pas été engendrée dans une tradition
de Maîtres vivants.
Il y a une tradition de Maîtres qui se sont sans
cesse transmis le flambeau. C’est l’eau de la Tradition
qui coule à l’intérieur d’eux. Il faut éprouver un grand
respect envers les paroles qui ont été prononcées dans
cette Tradition et qui se transmettent, envers tout ce
qui appartient à celle-ci.
Il ne faut rien prendre de tout cela pour soi mais
tout faire grandir à travers sa vie. Alors, on entre dans
une vie supérieure. Si tu es relié à la Tradition, tu as
accès à tout le savoir : tu as la vision du fleuve tout

83
Le sens du goût

entier et non pas uniquement de la portion de rive où


tu te tiens.
Quand l’homme naît sur la terre aujourd’hui, il
est vraiment comme dans la mort, c’est-à-dire qu’il
est inconscient. Il peut avoir un corps, il peut parler,
penser, mais en réalité, il n’est pas né. L’homme ne
naît que quand il est conscient. Et alors, il fait comme
Jésus : il va vers le Maître, c’est-à-dire qu’il cherche.
La deuxième naissance, c’est rencontrer le Maître
et le reconnaître. Ensuite, c’est aller vers la terre, vers
la Mère et vers tout le chemin de la Mère.

Tourne-toi
vers le grand M ystère

Tu commences à être un Essénien lorsque tu


entres dans la Ronde des Archanges. Cela s’active à
l’intérieur de toi parce qu’un Maître, comme saint
Jean le Baptiste l’a fait pour Jésus, active la semence
de Dieu en toi. Dieu est en toi mais il n’est pas toi,
il est une graine qui doit mettre des racines dans ta
terre pour ensuite fleurir au-dessus de toi.
La fleur de Dieu, c’est le savoir. Le savoir est le
parfum de Dieu, c’est comme une compassion qui
fait que tu connais les êtres. Au-dessus, c’est l’amour,
le sens du goût. Et il n’y a rien au-dessus de l’amour.
On ne parle pas ici de l’amour tel que les hommes le
connaissent mais de cet amour qui descend comme

84
Le sens du goût

une fleur s’ouvrant au-dessus de ta tête, une fleur


qui respire dans un monde supérieur et entre en toi
comme un souffle.
Quand tu connais cet amour, tu as un corps de
l’amour. Alors, plus rien ne peut t’arriver de mal car
tout ce qui vient de l’amour est bon. L’amour est la
plus grande sagesse, il est le fruit de la sagesse. C’est
ce que tu pourras constater en développant ton sens
subtil du goût.
Jésus a dit : « Je vous donnerai ce que l’œil n’a
pas vu, et ce que l’oreille n’a pas entendu, et ce que
la main n’a pas touché, et ce qui n’est pas monté au
cœur de l’homme. » (Thomas 17) Le Maître nous
incitait à nous tourner vers le grand Mystère, vers
le grand silence pour que puisse fleurir à l’intérieur
de nous quelque chose qu’on ne connaît pas, qu’on
ne peut pas exprimer, quelque chose de tellement
grand qu’on ne peut pas l’atteindre avec nos organes
humains, quelque chose de beaucoup plus grand que
l’homme.
Pour approcher cette dimension universelle et
éternelle de la vie, il faut un enseignement qui soit
universel, éternel : il faut tout le savoir développé par
la Tradition de la sagesse. »

85
Le pouvoir créateur
de la parole

L
e sens du goût est lié à la science de la parole
créatrice. Tous les grands sages ont parlé du
pouvoir créateur de l’homme par sa parole.
Voici la vision essénienne du pouvoir créa-
teur de la parole, à travers une conférence d’Olivier
Manitara.
« Dans une humanité pas si lointaine, nos ancêtres
disaient : « Je te donne ma parole. » C’était beaucoup
plus qu’une simple formule de civilité, cela sous-en-
tendait : « Je me donne à toi tout entier, sur mon
honneur, mon feu, ma dignité, mon être, ma lumière,
ce qui est le plus beau en moi. C’est au nom du feu à
l’intérieur de moi que je parle. Je suis uni au feu des
origines. »
De nos jours, la parole n’est plus aussi sacrée,
respectée. Le monde des hommes est empli par le
mensonge. On ne peut plus savoir si une chose est
vraie ou si elle est fausse tellement la parole véhicule
de mensonges et d’illusions. On a peur d’un feu qui

86 Retour au sommaire
Le sens du goût

nous montrerait tels que nous sommes : le feu de la


vérité, ce feu sacré qu’il faut cultiver.
Si nous ne prenons pas soin de l’amitié, de la bon-
té, de la vérité, si nous n’invitons pas ces forces en
nous, ce feu sacré ne peut pas monter dans la colonne
vertébrale, il reste bloqué. Alors, nous avons peur du
feu de l’amitié, du feu de la sincérité, du feu de la
vérité…

Le feu de la parole
Depuis la plus haute antiquité, dans tous les
peuples, il a été dit que l’âme habite le temple de
Dieu : le corps physique. Le corps est un hiéroglyphe
d’une intelligence supérieure. Il est le Verbe de Dieu,
la parole de Dieu sur la terre.
Ce qui n’est pas au point, ce n’est pas le corps,
mais plutôt ce qui vit dans le corps, c’est-à-dire les feux
qui y brûlent, qui peuvent être des feux de libération,
mais qui sont souvent des feux d’enfermement. Pre-
nons l’exemple du feu de la parole. Que se passe-t-il
quand un être parle ? Sa parole entre dans les autres
et elle allume des feux de l’intelligence, de la compré-
hension, ou alors des feux qui conduisent vers l’enfer-
mement, la maladie.
Telle est la puissance de la parole. « Au commen-
cement était le Verbe » (Jean 1:1), c’est-à-dire la parole,

87
Le sens du goût

le logos, l’intelligence qui s’exprime à travers l’homme


comme un feu de bonté, d’amour, de soutien mutuel.
Mais si l’homme dit n’importe quoi, s’il ne connaît
plus le Verbe, sa parole allume des forces de déstruc-
turation qui entrent dans le psychisme, dans le moi,
dans ce qui construit le moi. Et l’être qui a entendu la
parole est complètement déstructuré.
Tu es responsable de tes paroles car tu peux réelle-
ment détruire quelqu’un avec celles-ci. Par exemple, tu
as confiance en une personne que tu aimes et estimes.
Cette personne te dit une parole méchante, blessante,
gratuitement. Cette parole entre à l’intérieur de toi et
pendant des années, tu vis avec elle. Et tu peux être
complètement détruit par cette simple parole.

Goûter la vie
Notre corps, cette merveille, nous a été donné par
le cosmos et par l’humanité tout entière. Malheureu-
sement, nous ne savons pas le lire, l’écouter, le déchif-
frer, tout comme nous ne savons pas déchiffrer le lan-
gage des fleurs, des étoiles, des nuages, ni ce que les
arbres nous disent, ni pourquoi les oiseaux chantent,
pourquoi la mer vient et revient sur la plage…
Nous ne connaissons pas toutes ces choses, nous
sommes à côté de la vie. La Mère nous a donné toute
la nature comme un livre de Dieu, comme une parole
de Dieu, une parole d’une intelligence supérieure qui

88
Le sens du goût

veut nous conduire vers un monde d’harmonie et de


beauté, mais nous ne savons pas le lire.
Le travail d’un Essénien est de vivre par lui-même,
de penser par lui-même, de réfléchir sa vie, d’étudier,
de développer son sens du goût, de ce qui est vrai et
de ce qui est faux. Il doit apprendre par lui-même, pas
par les autres. Et il ne doit surtout pas se laisser enva-
hir par des concepts morts que les autres essaient de
lui transmettre. Il doit se nettoyer et se débarrasser de
tout ce qu’on lui a appris. Il doit vérifier la véracité de
tout ce qu’on lui dit, goûter lui-même les expériences
qui mènent à la connaissance, goûter la vie.
Ton trésor, c’est ton corps, c’est le feu qui habite
ce corps. C’est ce qu’il faut conduire vers l’éternité
jusqu’à vivre une vie poétique et pleine de beauté,
jusqu’à élargir la conscience. Le malheur, c’est une
petite conscience qui jamais ne va fleurir, qui va faire
des petites expériences de toutes ces choses sans ja-
mais les goûter par elle-même.
L’homme peut être dépossédé. C’est le cas quand
quelqu’un ne te parle pas avec respect, ne te parle pas
pour t’éveiller, pour te rendre libre, mais pour t’asser-
vir. Il te dit : « Tu es vraiment un idiot, un raté, tu ne
réussiras jamais rien dans la vie. » Ces paroles entrent
en toi, enlèvent le feu et vivent à sa place. C’est le pro-
cessus de la suggestion, de l’hypnose.
Que voulait cet être qui t’a dit ces paroles ? Que
voulait-il faire de toi ? Que voulait-il te dire ? Est-ce

89
Le sens du goût

qu’il t’aimait ? Peut être qu’en fait il t’aimait et voulait


te dire : « Reprends-toi, ressaisis-toi », mais il n’avait
pas le savoir. Et à cause de ses paroles, chaque fois que
tu voudras entreprendre quelque chose de bien, de
grand dans ta vie, à chaque fois que tu auras des inspi-
rations d’en haut, tu te diras : « Non, je suis un idiot »
parce que tu croiras les paroles de cette personne sans
jamais les avoir vérifiées.
Ce manque de savoir qui fait parler l’homme sans
sagesse est le signe de la bêtise, de l’homme qui est
dans le faux savoir, dans l’abstraction, dans la parole
non vivante qui ne veut rien dire. Cet homme n’est
plus dans le feu, il n’est plus dans l’amour, il a per-
du le sens du goût : il ne fait plus la différence entre
le bien et le mal. L’homme qui parle ainsi a perdu
son être, son rayon, son Je, son trésor de Lumière, le
grand trésor de l’être. Cet homme a perdu sa parole,
donc il a perdu son honneur, sa dignité.

La parole est magique


L’Essénien doit allumer le feu à l’intérieur de lui,
travailler sa propre parole et être vigilant. Quand
quelqu’un te parle, tu dois toujours regarder d’où il
te parle. Que veut-il te dire ? Veut-il entrer en toi ?
Veut-il te voler ton être ? Que veut-il de toi ? Tu dois
savoir ce qu’il y a derrière sa parole et interdire à toute
parole qui veut te dégrader d’entrer en toi. Et tu dois

90
Le sens du goût

toi-même peser tes paroles. D’où parles-tu ? À partir


de quel centre en toi parles-tu ? Comment t’adresses-
tu à celui qui est devant toi ?
Il y a une intelligence dans la parole. La parole
est vivante, elle circule d’un être à un autre, elle se
répand dans l’atmosphère. La parole est une âme,
et cette âme vit : c’est l’âme de l’homme-feu et de
l’homme-eau à l’intérieur de toi.
Dans la parole, nous ne sommes plus hommes et
femmes, nous sommes un, unis, égaux. Nous sommes
au-delà du sexe, au-delà de la dualité. Nous sommes
un dans la parole, nous sommes un dans les yeux.
Un homme et une femme se rencontrent dans les
yeux. Ils se rencontrent dans l’aura, ils se rencontrent
dans le sexe, ils se rencontrent dans la dualité, dans
l’opposition. Et parfois aussi dans la créativité s’ils
sont intelligents. S’ils éveillent le feu, ils ne laisse-
ront pas le serpent de la destruction entrer dans leur
couple, dans leur relation. Ils développeront plutôt
des relations constructives pour Dieu, pour le beau,
pour l’humanité, et ils rayonneront des forces pures
et puissantes.
À travers ta parole, tu peux toucher des sphères
d’en haut, tu peux élever ta conscience dans des
régions supérieures, tu peux devenir un créateur de
Dieu sur la terre. C’est magique : toute parole est une
âme qui vit par elle-même et qui réalisera ce que tu lui
dis de faire.

91
Le sens du goût

A pprends à parler consciemment


Si tu veux t’exercer à devenir conscient de ta pa-
role, voici quelques pistes qui pourraient t’être utiles.
De temps en temps, écoute-toi parler dans la jour-
née. Éveille-toi et demande-toi : « Qu’est-ce que je suis
en train de dire ? Qui parle à travers moi ? Est-ce que
c’est moi ? Est-ce que ce sont des forces qu’on a mises
en moi ? Est-ce que je me fais avoir ? Est-ce que je
perds mon énergie ou est-ce que j’en gagne ? Ce que
je dis apporte-t-il quelque chose de constructif ? »
Tu regardes, tu analyses et tu te redresses. Tu te
rends compte qu’il y a certaines expressions dans ton
langage, dans ta façon de parler qui te nuisent, même
dans tes intonations. Tu changes ces expressions et tu
changes tout ton avenir, toute ta vie.
Quand tu parles, regarde les images que cela gé-
nère dans ta pensée. Regarde la force de ces images
que tu déclenches, regarde à partir de quel centre tu
parles : parles-tu avec ta tête ou avec ton cœur ?
Apprends à parler avec douceur. Apprends aussi
à chanter : c’est une façon de goûter ta propre pro-
fondeur. De nombreux problèmes, comme des pertur-
bations émotionnelles, des choses qui viendraient te
secouer, ne pourront pas te toucher parce qu’en chan-
tant, tu auras renforcé ton corps.

92
Le sens du goût

En t’exerçant à réfléchir sur tes paroles et à les


penser consciemment, tu renforces ton corps mental.
Tu te soustrais ainsi à l’influence des paroles superfi-
cielles de ton entourage.
La parole est la pensée manifestée. Si tu contrôles
tes paroles, tu contrôleras naturellement tes pensées.
Tu deviendras fort car il y a une force dans la parole,
une force de Dieu. Tu peux t’exercer à répéter un mot
simple mais riche de sens comme « amour », « intelli-
gence », « harmonie ». Tu le dis à partir de ton centre
en essayant de le vivre, d’être un avec lui, de commu-
nier avec lui.
Tu vas voir les forces qui vont en découler. Si tu
arrives à dire le mot « harmonie », par exemple, en
vivant vraiment l’harmonie, en pensant l’harmonie et
en étant toi-même l’harmonie, tu vas transmettre une
force puissante à travers ta parole, une force qui peut
guérir les êtres.
C’est seulement en goûtant le contact avec la terre
et le silence que tu peux faire jaillir de toi la parole de
ton être supérieur, celle qui va allumer tous les feux
en toi et te donner force, stabilité et créativité. »

93
Les chants sacrés esséniens

D
ans la vie des Esséniens, le chant et la
parole occupent une place fondamen-
tale, garante de la communication et
des échanges. Ils ont compris le trésor
qu’est la bouche, la sagesse qu’elle renferme et l’expé-
rience vivante qu’ils peuvent faire à travers le chant et
la parole. Ces deux activités remplissent notre vie, la
modèlent et la déterminent dans un sens ou un autre.
À travers la bouche, le sens du goût nous ren-
seigne effectivement sur les aliments, mais aussi sur la
saveur des mots que nous prononçons et entendons.
Ainsi, parler est une forme de nutrition qui nourrit
notre être intérieur et notre extérieur, notre présence,
l’atmosphère qui nous entoure.
C’est pourquoi les Esséniens ont toujours déve-
loppé la conscience de la bouche et du goût à travers
l’art sacré du chant et de la parole, du verbe. Cette
conscience est fondamentale, comme en témoigne

94 Retour au sommaire
Le sens du goût

saint Jean l’Essénien1. La bouche est un espace d’air


et d’eau. Un espace où l’homme vit avec lui-même
et les autres. L’eau dans la bouche est une avec l’eau
qui entoure l’homme. C’est ce que nous appelons le
corps d’eau, qui est lié aux sentiments, au cœur et aux
émotions.
Prendre soin de ce corps d’eau, c’est faire atten-
tion aux mots jusqu’à les goûter, les mâcher pour sa-
voir ce qu’ils apportent, ce qu’ils sont : que mange-t-
on lorsque l’on parle ? Et que donne-t-on ?
Le chant, lui, agit puissamment sur les sentiments.
Il structure le cœur et le stabilise au sein du sacré. Le
chant incarne, clarifie les émotions et fortifie la volon-
té. Mais il est bon de chanter des chants vivifiants et
beaux. D’ailleurs, les hommes se sont toujours servis
du chant dans des moments difficiles pour se don-
ner du courage et aller de l’avant. Ils vivaient dans
ces chants et ces derniers les faisaient vivre à travers le
corps d’eau, le corps des échanges, de la communica-
tion. Un hymne national illustre très bien cela.
Les Esséniens aiment chanter ensemble et ont dé-
veloppé l’art sacré du chant qui affine les sentiments,

1 - Au sujet de saint Jean, consulter l’ouvrage Saint Jean, la vie secrète


du disciple bien-aimé paru aux Editions Ultima (France) et Cœur de Phénix
(Québec).

95
Le sens du goût

retire les blocages, le chant orienté vers la vie, les mys-


tères. C’est un savoir vivant, une sagesse.
Chanter et parler, c’est donc vivre avec la sa-
gesse qui emplira notre bouche, notre corps d’eau,
tout notre être. C’est aussi aller vers les autres, les
connaître, les toucher. C’est une nouvelle façon d’être
avec la nature et avec soi-même, à travers cette com-
préhension claire : ce que nous mettons dans notre
parole est ce que nous mettons en nous et en l’autre.
Chanter seul est bien. Chanter ensemble est
mieux : c’est un chemin de fraternité. C’est nourrir le
corps d’eau avec la sagesse de hautes pensées et inten-
tions pures. Les chants sacrés esséniens sont reliés au
monde divin. Ils transmettent des forces et énergies
uniques qui clarifient, guérissent, fortifient, libèrent à
tous les niveaux.

96
Les paroles des A rchanges

L’
Évangile Essénien est une source inépui-
sable de perles de sagesse. Voici à méditer
quelques paroles des Archanges sur le sens
du goût.

« L’homme souhaite, rêve, aspire à un idéal qu’il


ne comprend pas forcément mais qu’il sent être vrai
au plus profond de lui. Alors, à chaque pas, éveille-toi
et construis ton corps : un corps qui permet de goûter
et de vivre le caché que tu portes au plus profond de
toi, un corps qui lui donne une assurance, une vérité,
un moyen de se manifester. »

Psaume 65 de l’Archange Raphaël

« Le goût est la capacité dans l’homme à vivre l’ins-


tant présent en toute conscience. »

Psaume 9 de l’Archange Ouriel

97 Retour au sommaire
Le sens du goût

« Ce monde artificiel a instruit l’homme et l’a édu-


qué en lui faisant miroiter que le bonheur sur la terre
résidait dans le fait d’avoir une maison, une famille,
une situation, un travail, de l’argent, des vacances et
la santé. Bien sûr, cette vie n’est pas négative mais à
travers cela le message du monde est : si tu as tout
cela, tu auras le bonheur sur la terre, alors tu pourras
prendre du temps pour goûter autre chose de moins
vital, de moins essentiel pour toi. »

Psaume 70 de l’Archange Raphaël

« Ne cherche pas à être volontairement tel ou tel


fruit. Cherche d’abord tout simplement à être un fruit
et apporte la forme, la couleur, l’odeur, le goût, la vie
à ceux qui t’entourent pour qu’ils aient envie de le
goûter et de s’approcher de toi. »

Psaume 10 de l’Archange Ouriel

« L’homme essaie de trouver autour de lui toutes


les solutions possibles pour goûter une vie heureuse.
Il n’a pas compris qu’elle doit avant tout venir de lui-
même, qu’il doit la trouver et la créer en lui avant de
pouvoir la vivre à l’extérieur. »

Psaume 15 de l’Archange Ouriel

98
Le sens du goût

« Le monde intérieur doit être uni et consacré au


monde supérieur de Dieu. C’est cette consécration
qui doit modeler et organiser le monde extérieur. Ain-
si tu pourras trouver et goûter le bonheur. »

Psaume 15 de l’Archange Ouriel

99
Méditation
du sens du goût

L
a méditation, l’art d’éveiller l’esprit, est fon-
damentale dans le cadre des Formations Es-
séniennes. Voici une méditation pour com-
mencer à éveiller ton sens du goût dans les
mondes subtils.

Tiens-toi dans la posture de la montagne, qui est


la posture de la méditation assise.

100 Retour au sommaire


Le sens du goût

Concentre-toi sur la clarté de ton corps.


Ressens en toi et autour de toi que tu es dégagé
du surplus de la vie, que seule la flamme pure de ton
idéal et de ton aspiration à gravir la montagne pour
rencontrer ton Père t’anime.
Décide-toi à prendre en considération ce qui est
plus subtil en toi et à le mettre en œuvre dans ta vie.
Prends conscience que ce sont les cinq sens qui
sont le subtil en toi et que ce sont eux qui peuvent
te relier à ton âme s’ils sont correctement orientés et
posés sur tes quatre corps purifiés.

Avec douceur, porte ton attention aimante sur


le sens du goût. Rappelle-toi que pour les Esséniens
un sens est un être à part entière, un monde peuplé
d’êtres, un royaume.
Dans chacun de tes sens, il y a un Ange du Père
ou un ange déchu. L’Ange du Père te conduit vers le
sommet, l’ange déchu t’incite à rester dans la vallée
et se sert de ton âme à travers les sens pour renforcer
son propre pouvoir et son propre royaume. Ainsi, tu
n’es plus un serviteur de ce qui vient du Père.
Le goût est un être en toi qui t’inspire et te
conduit. Le goût des choses montre ce qu’elles sont.
Avoir du goût, c’est avoir une qualité, une vertu. Ne
plus avoir de goût, c’est avoir perdu le sens profond et
vivant de la vie.

101
Le sens du goût

Le goût est le siège de la parole. Les cinq sens


vivent dans la parole. Le sens du goût est lié à la
science de la parole créatrice et magique. C’est la
science des Mages.

En conscience, prononce une parole, comme par


exemple :

« Je suis le Dieu des vivants,


pas celui des morts. »

Prononce-la plusieurs fois comme si tu la mâchais.


Il faut que tu sentes sa consistance dans ta bouche, sa
réalité, sa texture.
En la prononçant, donne-lui un sens, trouve le
goût de chaque mot et la saveur de leur assemblage,
des intonations.
Appuie sur « Je suis » et laisse le reste de la parole
être moins important :

« Je suis le Dieu des vivants,


pas celui des morts. »

Fais de même pour « le Dieu des vivants ». Laisse


ces mots résonner en toi en les isolant et ensuite en
les replaçant dans la phrase :

« Je suis le Dieu des vivants,


pas celui des morts. »

102
Le sens du goût

Fais de même pour :

« Je suis le Dieu des vivants,


pas celui des morts. »

Fais de même pour :

« Je suis le Dieu des vivants,


pas celui des morts. »

Si tu goûtes la phrase avec l’accentuation sur « ce-


lui des morts », tu comprends que « celui » signifie
« dieu ». Le mot « celui » atténue le mot « dieu » ; il est
moins « épicé ». Le terme « dieu des morts » est plus
fort, plus violent, moins subtil.
Si tu goûtes la partie « Je ne suis pas le dieu des
morts », tu approfondis le sens de ce texte sacré. Tu
peux entrer dans des saveurs insoupçonnées au dé-
part, qui touchent ton intelligence, ta sensibilité, mais
qui peuvent aussi te secouer, te tirer de ta léthargie.
Car personne n’a interprété correctement cette parole
prononcée par le Maître Jésus et qui est un fond de la
Sagesse essénienne.
Par le goût de l’Enseignement, tu peux te gué-
rir toi-même de beaucoup de maux, d’une vie insi-
pide, dénuée de sens, d’intelligence, de beauté et de
grandeur.

103
Le sens du goût

Tu peux contribuer à éclairer et à mettre en valeur


les fondements de la Sagesse essénienne, qui est un
Bien commun, un trésor de l’humanité qui doit rester
vivant et agissant pour les générations futures.
Il y a un Dieu des vivants et un dieu des morts. Le
comprends-tu ? Le goûtes-tu ? Apprécies-tu la saveur
qui t’éveille et te redonne la vie ?
Ces deux dieux vivent et se manifestent dans tes
sens. L’un t’éveille et te ressuscite, l’autre t’endort et
te vole tout.
Cela est vérité car vérité est la parole du Père, l’En-
seignement essénien. Les Esséniens sont les gardiens
de la parole du Père.
Il est dit : « Mes disciples gardent ma parole. »
Dans le fait de garder, il faut comprendre le goût, la
saveur, l’intelligence, la vie. L’Enseignement du Père
n’est pas un musée mais il vit dans des Maîtres et des
enseignants vivants pour des êtres vivants qui aspirent
à goûter et à être dans la Lumière de la sagesse.
Tu dois prononcer la parole de cette façon jusqu’à
ce que le goût, le sens, l’intelligence, la vie viennent
en toi et y prennent forme.
La parole est ce qui anime l’homme et le conduit
vers l’acte de réalisation concrète. Lorsqu’un homme
parle, il n’est jamais seul ; il y a un monde et des
mondes qui s’associent à lui dans une intelligence et
un but.

104
Le sens du goût

Ce que tu prononces est ou n’est pas. Ce qui est,


c’est le Père, le Dieu des vivants. Ce qui n’est pas,
c’est le dieu des morts. Il est sans être, tel est le néant.
Un mensonge est, et pourtant il n’est pas. En lui vit la
faiblesse. La force est toujours pour la vérité.
Tu dois prononcer la parole sainte comme une in-
vocation magique afin qu’apparaissent devant toi une
intelligence, une forme, une matière.
Ta parole est l’invisible réalisé. Lorsque tu pro-
nonces une telle invocation, beaucoup de formes
peuvent être invoquées car c’est par rapport à ce que
tu es que le monde subtil répondra. C’est pour cela
que la pureté est le fondement pour s’approcher dans
la vérité du monde divin.
La clé est d’être dans le cercle de Lumière de la
Nation Essénienne. Alors le côté impersonnel peut
être activé par la réalité magique de la Nation Essé-
nienne dans les mondes subtils.
Ces mondes sont illusoires, mais l’homme est
plongé en leur sein et doit se raccrocher à quelque
chose pour réussir à émerger dans la réalité supérieure.
Par exemple, lorsqu’un homme prononce avec
pureté la parole « Je suis le Dieu des vivants, pas celui
des morts », il se relie à une ancienne tradition, à une
parole de Dieu qui a été prononcée par un Maître de
la Nation Essénienne.
Après ce Maître, d’autres ont prononcé cette pa-
role, mais s’ils n’étaient pas eux-mêmes des Maîtres,

105
Le sens du goût

ils ont fatalement dénaturé le sens, l’intelligence, la


saveur, la vitalité.
Lorsque des non-Esséniens prononcent la parole
de Dieu, ils la tuent et la Lumière s’en retourne à la
lumière. C’est comme une feuille tombée d’un arbre :
elle perd sa source d’existence, sa couleur, sa vitalité
pour finalement être une feuille morte. Elle est tou-
jours une feuille, mais elle n’est plus vivante, plus rat-
tachée à l’arbre, elle n’est plus une feuille verte traver-
sée par le rêve.
Elle avait une vie collective et a à présent une vie
personnelle. La vie personnelle est l’antichambre de la
mort, de la perte du goût. Ce qui est séparé de l’uni-
versel perd sa saveur.
Il y a un lien magique entre le goût des aliments
et la qualité de l’âme humaine, les vertus qui habitent
et éclairent l’homme. Car si la carotte nourrit le corps
de l’homme, l’homme aussi nourrit la carotte par son
corps à travers ce qu’il restitue à la terre. Ainsi, la ver-
tu de l’homme passe dans le goût de la carotte et le
goût de la carotte nourrit la vertu de l’homme.
Si ce cycle n’est plus conscient, c’est réellement
la mort, car le lien de la vie se coupe dans tous les
mondes. L’homme qui ne sait plus voir en lui l’ori-
gine de la saveur du monde est déjà mort, même s’il
se croit vivant. Il est une feuille tombée de l’arbre.
Même les paroles des grands Maîtres esséniens ne
pourront pas le ranimer.

106
Le sens du goût

Avant de prononcer une parole, l’homme doit


savoir qui la dit et pourquoi. Si c’est un Essénien, il
appellera l’invisible sacré car une Tradition répond
de lui et le protège. Mais il doit se conduire en Essé-
nien jusque dans l’acte, sous peine de voir son crédit
s’épuiser.
Lorsque tu prononces l’invocation « Je suis le
Dieu des vivants, pas celui des morts », la forme qui
apparaît est un rocher posé sur le sol. Il est entouré
de toutes parts d’une protection infranchissable. Elle
est semblable à une Lumière transparente que rien ne
peut traverser. Il y a pourtant des portes qui sont ca-
chées et qui laissent passer les élus du Père. Ce rocher
est semblable à du cristal de roche. De lui, émane une
Lumière invisible qui est la source de toute Lumière,
de toute vie.
Aucun homme ne peut s’approcher de ce rocher
et de la Lumière qui émane de lui. Autour de la pro-
tection de Lumière, se trouve un parterre de fleurs
de toutes les couleurs, de l’herbe, la nature vivante.
C’est la vie qui vient dans le monde de l’homme et le
touche à travers la nature.
La nature est vivante de cette pierre mais l’homme,
dans son inconscience, ne le sait pas. La sensation qui
naît de cette image est que l’homme est froid, vide
et mort. Ce sont des éthers qui l’animent et il est en
permanence dans un mouvement, traversé par des

107
Le sens du goût

rayons, des forces, des couleurs, des sons, des sensa-


tions, des intelligences.
Son corps lui permet d’être une stabilité dans ce
perpétuel mouvement car il a en lui la verticalité, qui
est un point fixe dans toute cette agitation.
L’homme danse en permanence en bougeant la
tête, les bras, les jambes et tous ses organes mais il
n’est pas animé par une lumière intérieure. Il n’est pas
uni à la stabilité en lui, à l’origine, à ce qui est au-delà
de la mort. La mort demeure en lui et la vie à l’exté-
rieur de lui. En tout cela, il n’y a ni réelle lumière, ni
chaleur, ni vie. La chaleur demeure à l’intérieur de
l’enceinte, dans ce qui émane du Rocher de Dieu.
C’est pourquoi dans les anciens textes de notre
Tradition sainte, Dieu a été appelé « le Rocher ». C’est
sur ce Rocher que l’homme doit bâtir sa maison et
non sur des sables mouvants. La parole du Maître Jé-
sus trouve ici tout son sens.
La chaleur se trouve là où il n’y a pas de formes,
de couleurs, d’odeurs…
Le Rocher est le fondement, la Lumière, la chaleur
et ce qui émane de lui sans aucun effort, c’est la vie.
La Lumière diamant protectrice qui l’entoure, c’est la
frontière du monde divin. Le parterre de fleurs est le
monde de la mort, dans lequel vit l’homme.
La vie divine n’est donnée qu’à celui qui a les élé-
ments ou les organes, les sens pour l’accueillir. Sinon,
l’homme reste froid, animé par des mouvements et

108
Le sens du goût

des formes qui viennent d’éthers qui le conduisent à


la mort.
Le mystère de ce Rocher de Dieu est en rapport
avec le soleil et le feu central de la terre. L’intelligence
qui naît de cette image et de cette sensation, c’est que
l’homme peut vivre séparé de la véritable Lumière,
croyant qu’il est vivant, mais en réalité il est mort
parce qu’il est froid et animé par une lumière, une
chaleur et un mouvement qui viennent de l’extérieur.
Pourtant, il peut vivre avec la véritable Lumière en
s’approchant de la frontière du monde divin, en re-
gardant et en acceptant ce monde sans y apporter les
concepts et les désirs du monde de l’homme. Alors la
vie divine animera son être de l’intérieur. Et les éthers
du monde de la mort ne pourront plus le traverser
mais demeureront tout autour de lui. À l’intérieur de
lui, il connaîtra la chaleur de l’Être véritable éternel,
qui est l’Intelligence du monde divin.
La sagesse émanant de cette parole est que l’on
peut croire que l’on est vivant alors qu’on est mort.
Si l’on s’en aperçoit, on peut chercher la vie véritable
en sortant du contact et de l’animation du monde de
la mort.

Je n’ai pas cherché à approfondir cette parole de


sagesse issue de notre Tradition, « Je suis le Dieu des
vivants, pas celui des morts », mais ai simplement

109
Le sens du goût

donné un exemple en ce qui concerne le sens du goût


et la magie évocatoire qu’elle doit susciter.
C’est le rôle des Esséniens les plus éveillés d’affi-
ner leur « outil » afin de ressusciter le goût, la sagesse,
les énergies nutritives de notre Sagesse éternelle. Nous
sommes une tradition vivante et un peuple vivant
portés par des individualités vivantes qui s’assemblent
pour former une communauté vivante de la vie du
Père des vivants.
Ce que je te montre ici est fondamental pour toi
et pour le monde. Ce sont les vrais secrets demeurés
cachés qui te sont maintenant révélés. Il faut les appli-
quer. Pour cela, il ne faut pas demeurer seul dans son
coin. Il faut s’assembler dans le soutien mutuel pour
pratiquer cette sagesse et rayonner cette Lumière par-
tout, vers tous les mondes.
C’est une nécessité absolue.

Cet art de la parole et le sens du goût qui lui est


lié doivent être particulièrement développés dans la
pratique de la Ronde des Archanges et dans l’activa-
tion de la parole des Archanges. Ainsi se construit en
toi le corps de la Lumière et de la sagesse qui te per-
met de t’approcher des portes.
Un Essénien doit se servir de la puissance réali-
satrice de sa parole pour offrir la victoire au monde
divin et pas au monde de l’homme.

110
Le sens du goût

Celui qui éveille les forces cachées dans sa parole


verra apparaître devant lui, en lui, autour de lui la
véritable matière première du monde. Cette matière
est cachée dans la parole de l’homme. C’est elle qui
donne la puissance créatrice car celui qui la découvre
peut s’appuyer dessus et ainsi devenir stable.
Par cette matière, tu peux donner la victoire au
dieu de la mort ou au Dieu de la Vie. C’est en fai-
sant vivre dans cette matière les vertus des Anges de
la Ronde des Archanges que tu donneras la victoire à
la vie. Ce sont ces vertus animées par les Anges qui
donnent le goût des choses, de la vie et même des
aliments.
Le sens du goût fait apparaître ce que tu es
réellement.
Ta parole révèle qui tu es.
Si tu veux créer un monde autour de toi, tu dois
prononcer des paroles de sagesse qui attireront des
êtres de Lumière. Mais ta parole doit être vérité, une
avec la Lumière de l’Être véritable qui anime tous les
êtres. Elle doit être individualisée dans ta verticalité,
dans ton centre, ton feu interne uni au grand Soleil et
au Rocher de Dieu.

Ce que tu prononces comme paroles attire des


êtres qui viennent vivre dans les éthers autour de toi.
Si ta parole est fausse, méchante, trompeuse, blessante,
gentille dans le monde des hommes, emplie de fausse

111
Le sens du goût

sagesse, d’intelligence humaine, même spirituelle, tu


attires des êtres en correspondance qui s’emparent de
ta vie pour t’utiliser à leurs fins.
La Nation Essénienne est un cercle de Lumière in-
franchissable autour du Rocher du Père et de sa parole
de Lumière. Elle ne cherche pas à donner la victoire
au monde de l’homme mais à la vie du Père dans la
pureté absolue, la Lumière diamant. Ainsi, elle attire
à elle des alliances avec les êtres les plus purs et sacrés
qui de tout temps ont protégé la vie sur la terre.
Médite cette parole de formation de tes organes
internes et rends-la vivante en toi, agissante dans
ta sensibilité, dans ta conscience d’âme, dans ton
identification.

« Dans la sincérité de mon cœur,


je demande que mes paroles
deviennent conscientes, vivantes et agissantes
pour prendre soin de ce qui est éternellement vrai et pur.
En étudiant les paroles de l’Enseignement,
je m’éveille et me structure.
En écoutant mes propres paroles,
je m’éveille et je me construis un temple
pour la victoire de ce qui est plus grand
que ma vie terrestre et mortelle.
Ma parole est fécondation et orientation
pour les mondes qui m’entourent.
Qu’elle soit sage et guérissante pour le Bien du Père

112
Le sens du goût

en tous les êtres et en tous les mondes.


Que ce qui est mort et stérile n’apparaisse pas
dans le monde par mon intermédiaire.
Seule la victoire du monde divin est source de ma vie.
Je suis un(e) Essénien(ne).

Amin. »

113
C onclusion
Faire apparaître le royaume des Anges

T
u dois vivre avec ton âme, la faire vivre
avec tes sens. Ton âme doit être tournée
vers un monde supérieur. Pour le monde
de la Lumière, le corps de l’homme est
une chute, une déchéance. Seule l’âme a trouvé son
avantage à venir dans le corps parce qu’elle pouvait y
faire des expériences, mais elle s’est fait emprisonner
par les cinq sens orientés uniquement vers le corps
physique.
Tu dois prendre conscience que tes cinq sens
ne sont pas seulement liés au monde physique mais
qu’ils déterminent aussi ton psychisme, ton âme, tes
pensées, tes émotions, tes désirs... Ton être intérieur
est habité et structuré par tes sens. Chacun d’eux est
un moyen de percevoir le monde, de le connaître, de
le comprendre, de communiquer avec la Mère.
Derrière la fleur, il y a l’idée de la fleur, mais si
l’homme n’est plus en communion avec l’idée de la
fleur, il ne vit plus que dans le corps et le lien n’est

114 Retour au sommaire


Le sens du goût

plus établi. Ce lien, c’est l’âme, et c’est ce que tu dois


retrouver en purifiant tes sens. Les cinq sens fécondés
par la lumière extérieure emprisonnent l’âme dans le
corps. Purifiés par l’Initiation, ils peuvent faire appa-
raître le royaume des Anges.
Après l’Initiation des Cinq Sens, il t’est proposé
de réaliser l’Initiation du Serpent de la Sagesse, du-
rant laquelle tu enlèves le serpent tentateur de ta vie
et tu le remplaces par Salama, le grand Serpent blanc.
Ensuite, tu pourras t’engager dans la Formation des
Six Lunes, au terme de laquelle tu auras la possibilité,
si telle est ta destinée, de sceller une alliance avec ton
Ange, l’être éternel qui te suit de vie en vie.
Tel est le chemin des Formations Esséniennes, qui
est maintenant ouvert pour tous les êtres qui veulent
avancer dans une Tradition éternelle sur le chemin de
la Lumière.

115
Remerciements à ceux qui ont participé à l’élaboration de ce livre.

DIRECTRICE DE PUBLICATION
Nicole Dubé

RÉDACTEURS
Annie Lavigne et Olivier Manitara

ASSISTANTE À LA RÉDACTION
Denise Lavigne

CRÉATEUR DES DESSINS MÉDITATIFS


Olivier Rocher

DIRECTEUR ARTISTIQUE
Florent Cecchella

ARCHIVISTE
Mireille Marty

Œuvre originale
Olivier Manitara
Pour en savoir plus…

C
es enseignements peuvent être rendus vi-
vants par la pratique. Ce livre est jumelé
à un livre, appelé « cahier de loge », dans
lequel tu retrouveras une cérémonie que
tu pourras faire soit chez toi dans ta sacristie, qui est
une loge individuelle, soit dans une Loge Essénienne
de ta région. Il contient également des mouvements
sacrés, des exercices et un chant qui te permettront
d’incarner jusque dans ton corps la sagesse qui t’a été
transmise.

117 Retour au sommaire


Le sens du goût

Le sens du goût
Développe l’amour en tout

La cérémonie du sens du goût permet aux parti-


cipants de purifier leur sens du goût, de nettoyer
ce sens des influences du monde de l’homme.
Par cette cérémonie, tu poses dans les mondes de
la magie l’écriture qui marque ton intention de
reconstruire le trône de Pharaon à travers tes sens
purifiés, c’est-à-dire de te reconstruire un corps
de sagesse parfait pour accueillir la Lumière de
ton Ange.
Le sens du goût est lié à la science de la parole
créatrice. Cette cérémonie développe la puissance dans la parole, la maîtrise
du Verbe créateur qui te permet d’agir consciemment dans les mondes vi-
sibles et invisibles et de transmettre la sagesse.

126 pages - Réservé aux membres des cours par correspondance

Tu peux te procurer ce livre via les cours par


correspondance :

Ordre des Esséniens


www.Ordre-des-Esseniens.org
Onglet : Boutique Essénienne

Les Loges Esséniennes accueillent une fraternité


d’êtres qui ont le même idéal, un groupe d’individus
libres, unis par la même vision, un cercle d’amis qui
pratiquent les mêmes rites sacrés, créant ainsi un égré-
gore qui renforce la Tradition essénienne et amène
des forces positives et bénéfiques dans la destinée de
tous ceux qui étudient sa sagesse.

118
Le sens du goût

En participant aux rites esséniens, dans une loge


individuelle ou collective, tu poses des écritures ma-
giques en toi et autour de toi.
Le souhait des Esséniens est que ceux qui étu-
dient ces enseignements ne se limitent pas à en reti-
rer une nourriture pour leur intellect, mais qu’ils les
accueillent dans la dévotion et pratiquent les rites
qui mènent à la création du corps d’immortalité en
l’homme, faisant ainsi de leur vie tout entière une
œuvre pour la Lumière.

Pour de plus amples informations sur les loges,


visite le site :

www.Ordre-des-Esseniens.org
Onglet : Loges Esséniennes

Sur ce site, tu pourras trouver la loge qui se trouve


le plus près de chez toi.

L a F ormation
des Q uatre C orps

Dans tous les peuples premiers, des initiations


permettent aux hommes et aux femmes de grandir
en sagesse et en conscience, de passer des caps et de
prendre leur place dans la vie. Les formations issues
de la sagesse millénaire des Esséniens s’inscrivent

119
Le sens du goût

dans cette tradition de découverte intérieure. Basées


sur la prise de conscience et l’expérience individuelle,
elles sont un chemin d’apprentissage et d’éveil.
Le principe des Formations Esséniennes est
simple. Naître dans un corps d’homme ne fait pas de
nous des êtres humains pleinement développés. Il faut
vouloir accomplir toutes les capacités que recèle notre
âme pour connaître la plénitude d’une vie pleine de
sens.
La Formation des Quatre Corps développe ce
contact avec l’âme. Elle permet de trouver un équilibre
dans tous les aspects de sa vie, dans ses relations avec
soi-même, les autres et le monde qui nous entoure.
En donnant à chacun les moyens de travailler sur
sa propre vie, nous contribuons ensemble activement
à améliorer le futur de l’humanité et de la terre.
Grâce au corps de terre, développe durablement
la stabilité intérieure, la puissance de réalisation
concrète et la concentration vers tes objectifs. Vis une
formidable expérience de réconciliation avec la Mère
et de dépassement de tes propres limites intérieures.
Ressens pleinement la douceur puissante de la Mère
qui protège et fait grandir l’être qui s’approche de la
terre.
Grâce au corps d’eau, bénéficie d’un dégagement
des eaux intérieures stagnantes et d’une grande gué-
rison de l’âme pour une fluidité nouvelle. Vis une
grande purification et un nettoyage profond de toutes

120
Le sens du goût

les eaux chargées de mémoires qui constituent tes


corps subtils. Redécouvre la souplesse et le lâcher-prise.
Grâce au corps d’air, vis une grande libération de
tes pensées et l’ouverture de ton cœur devant l’infini
du ciel bleu. Accueille l’inspiration nouvelle, le souffle
de vie rajeunissant. Réactive ta mémoire divine.
Grâce au corps de feu, rétablis un contact puis-
sant avec le Divin en toi. Développe le discernement
dans ta vie et apprends à séparer la lumière de la ma-
tière, l’éternel du mortel. Nourris ta force intérieure
et deviens capable de réaliser des choses que tu pen-
sais impossibles.

Le N om de la M ère
Ce nom est donné par la Mère lors d’une initia-
tion spécifique, à l’issue de la Formation des Quatre
Corps. En effet, c’est lorsqu’un homme a réveillé ses
corps de feu, d’air, d’eau et de terre qu’il est à nou-
veau en contact vivant avec la Mère-Terre. Celle-ci le
reconnaît et peut alors lui dire qui il est vraiment.
Recevoir le Nom de la Mère te révèlera le sens de
ta vie, la raison de ta présente incarnation. Tu seras
alors certain de la direction que tu dois prendre. C’est
une grande libération qui te permettra de remettre de
l’ordre dans ta vie.

121
Le sens du goût

L a F ormation
des C inq S ens

Pour les Esséniens, les cinq sens ne sont pas seu-


lement liés au monde physique, ils constituent aussi
notre psychisme, notre âme, nos pensées, nos émo-
tions, nos désirs. Notre être intérieur est habité et
structuré par nos sens. Chaque sens est un moyen
de percevoir le monde, de le connaître, de le com-
prendre, de communiquer avec la Mère-Terre.
Force est de constater qu’aujourd’hui nos cinq
sens sont déformés par notre mode de vie antinatu-
rel. Le pentagramme de notre vie est déséquilibré,
déstructuré. Là encore, la nature est notre refuge, la
source de toute guérison pour retrouver notre plein
potentiel et pouvoir manifester toute la vie de notre
âme.
Lorsque les cinq sens sont purifiés, nettoyés et
harmonisés avec la Mère-Terre, s’ouvrent des percep-
tions subtiles jusqu’alors inconnues. Peu à peu, la
géométrie sacrée reprend ses droits sur notre penta-
gramme intérieur pour une harmonie, un équilibre et
une force retrouvés.
L’ouïe est liée à l’eau, au corps d’eau. Tout ce que
l’on écoute agit sur nous et peut nous blesser comme
nous faire du bien. Il est fondamental de guérir son
oreille intérieure. En purifiant et nettoyant ton ouïe,

122
Le sens du goût

tu pourras te reconnecter avec ton âme et guérir la


compréhension et le discernement.
Le toucher contient en lui les cinq sens (comme
l’indique la main et ses cinq doigts). Le toucher, c’est
la peau, ce qui nous sépare de l’extérieur. En guéris-
sant le sens du toucher à l’intérieur, tu deviendras
plus conscient de ton identité véritable et tu pour-
ras mieux gérer les échanges avec l’extérieur, le cœur
ouvert.
La vue est fondamentale. Nous devrions réguliè-
rement nettoyer et purifier notre œil afin de toujours
percevoir la présence du Divin en chaque chose et en
nous-mêmes. Bien souvent, l’œil porte nos préjugés et
concepts. Apprends à t’en libérer et pose un nouveau
regard sur le monde et sur ta vie.
Le goût est la présence de l’âme dans la vie. L’habi-
tude et la vie artificielle déforment le goût. Cette for-
mation te permet de purifier ce sens en développant
le goût du sacré, et ainsi de retrouver un nouveau sens
à ta vie, une nouvelle conscience dans l’importance
de la parole créatrice qui vit dans ta bouche.
L’odorat est un sens très subtil, lié à l’intelligence,
à l’intuition. Cette connaissance est à l’origine de tous
les enseignements sur les techniques de respiration.
La présence du souffle divin doit habiter notre sens
de l’odorat. Tu apprendras à respirer la lumière pour
te libérer de tout conditionnement extérieur.

123
Le sens du goût

L’Initiation
au S erpent de la S agesse

Cette initiation se fait à l’issue de la Formation des


Cinq Sens. Elle est une opportunité pour l’Essénien
de s’unir avec la sagesse qui illumine la vie et ouvre
le chemin d’une conscience supérieure. Si l’Essénien
réussit cette initiation, il retrouvera le sens de l’orien-
tation véritable et sera capable de cheminer avec assu-
rance sur le chemin de la vérité universelle.

L’Initiation des Six Lunes


Les Esséniens ont de tout temps mené les hommes
et les femmes vers la royauté intérieure, vers la souve-
raineté. Cette liberté intérieure à laquelle on aspire
tant passe nécessairement par la connaissance et
l’éveil de la conscience. Le savoir libère lorsqu’il est
vivant, vécu. Dans cette optique, l’homme doit s’unir
avec les règnes supérieurs d’existence pour que sa vie
prenne tout son sens.
Grâce à une technique longtemps restée secrète, is-
sue de l’Égypte ancienne et pratiquée par la lignée es-
sénienne des prophètes d’Israël, les Esséniens contem-
porains peuvent de nouveau réaliser cette retraite de
six mois que l’on nomme l’Initiation des Six Lunes.
Cette retraite au sein d’un Village Essénien
conduit le candidat vers une alliance consciente et

124
Le sens du goût

individuelle avec un Ange du Père. Cette reconnexion


directe avec le monde divin est le couronnement de
l’Initiation essénienne mais aussi le début d’une nou-
velle vie.
Cette retraite est l’occasion d’une transformation
intégrale de l’être, exactement comme la chenille qui
se transforme en papillon. C’est au cours de cette ul-
time formation que l’Essénien détermine l’œuvre de
sa vie, suivant les orientations précises que la Mère lui
a révélées à travers le nom de son âme.
C’est par cette œuvre de Lumière que l’Essénien
construit puissamment son corps d’immortalité,
comme un maçon construit une maison ou le sculp-
teur son œuvre. C’est là la véritable élaboration de la
coupe du Graal ou de la pierre philosophale des alchi-
mistes ; « philosophale » car une telle œuvre devient
la manifestation d’une intelligence supérieure : une
pierre qui marche, qui parle, qui pense. Ce n’est plus
une pierre brute, mais le corps d’un Ange, messager
du monde divin et des plus grands mystères.

Ainsi, la structure des Formations Esséniennes


apparaît comme la révélation du plan divin du Grand
Architecte, celui qui permet à l’homme de recons-
truire le temple de l’Éternel en lui et de redevenir
un microcosmos, un reflet de l’harmonie parfaite de
l’univers.

125
Le sens du goût

Tous les plus grands secrets des Écoles des Mys-


tères sont contenus dans ce chemin des Formations
Esséniennes. L’antique voie royale de l’immortalité est
de nouveau ouverte, comme un chemin de Lumière
et de guérison pour tous les êtres, y compris pour les
forces sombres de la terre.
Si Dieu a créé l’homme à son image, c’est à
l’homme d’atteindre sa ressemblance...

Pars à la découverte
de ton âme !

Comme des centaines de personnes, marche sur


le chemin des Formations Esséniennes dans la joie
d’apprendre et de partir à la découverte de toi-même.
Goûte la vie autrement grâce à des enseignements
ésotériques et des Mystères pour la première fois ren-
dus accessibles au plus grand nombre.
Que tu ressentes un besoin de réponses sur le sens
de ta vie ou l’envie de te découvrir à travers des expé-
riences exceptionnelles, les Formations Esséniennes te
proposent des outils uniques au monde.

www.Ordre-des-Esseniens.org
Onglet : Formations Esséniennes

126
Le sens du goût

Deviens un étudiant
de la sagesse universelle !
Cet ouvrage est issu du programme complet
d’enseignements par correspondance de la Sagesse
essénienne.
Reçois tous les mois chez toi des ouvrages pra-
tiques, des méthodes magiques, des outils privilégiés
pour te guider sur le chemin de l’étude de la sagesse.

www.Ordre-des-Esseniens.org
Onglet : Cours par correspondance

127
Le sens du goût

V iens participer aux célébrations


de la R onde des A rchanges !

Découvre ces grands rassemblements magiques


au cours desquels la sagesse vivante prend toute sa
dimension à travers des conférences, des rituels, des
chants et danses sacrés, des moments de partage et de
convivialité.
Pour recevoir le programme complet des pro-
chaines rencontres, visite le site :

www.Ordre-des-Esseniens.org
Onglet : Ronde des Archanges

128
À la Boutique Essénienne…

Conférences d’Olivier Manitara d’où sont tirés les


enseignements de ce livre :

- Le sens de l’amour et du bon goût


(20100723) (cd)
- Vivre avec amour
c’est vivre dans la Lumière des Maîtres
(20070722) (cd)
- La deuxième naissance
dans la Tradition essénienne
(20080727) (cd)
- Le pouvoir créateur de la parole
(20000030) (cd)

Aussi disponibles :

- L’Évangile Essénien
- Le livre Jésus, La vie quotidienne d’un Maître

129 Retour au sommaire


Le sens du goût

- Le livre Saint Jean,


la vie secrète du disciple bien-aimé
- Le livre secret des Mages esséniens

Les conférences et les livres d’Olivier Manitara et


les dessins méditatifs esséniens sont disponibles à la
boutique du Village Essénien de Cookshire, à celle de
la Grande Loge Essénienne du Québec à Montréal et
sur le site internet www.Ordre-des-Esseniens.org, sous
l’onglet « Boutique Essénienne ».

130
Les dernières
parutions des
Éditions Essénia

Collection Pratique & Culture Esséniennes

- Solve & Coagula,


Les secrets de la pierre philosophale
- Solve & Coagula,
Enseignement pratique (réservé aux membres)
- Les 22 Arcanas
- Les 22 Arcanas,
Enseignement pratique (réservé aux membres)
- Dialogue théurgique avec la Mère
- Honorer la Mère (réservé aux membres)
- Les Mystères de l’Esprit,
Un enseignement de l’Archange Michaël
- La porte des Mystères (réservé aux membres)
- Le livre secret des Mages esséniens,
Apprendre à vivre avec son Ange
- Accueillir le Nouveau-né de la Mère
(réservé aux membres)
- Regard sur l’invisible,
L’Archange Michaël nous laisse regarder
derrière le voile du mystère
- Force de Michaël (réservé aux membres)
- Le sens du toucher,
Que la magie donne puissance à ta vie

131 Retour au sommaire


- Le sens du toucher,
Enseignement pratique (réservé aux membres)
Collection Évangile Essénien
- Tome 1 - Trouve ton propre chemin
Psaumes de l’Archange Michaël - 1-22
- Tome 2 - Le secret des trois mondes
Psaumes de l’Archange Gabriel - 1-24
- Tome 3 - Respire avec les Anges
Psaumes de l’Archange Raphaël - 1-23
- Tome 4 - Vous êtes l’espoir d’un monde
Psaumes de l’Archange Ouriel - 1-24
- Tome 17 - L’heure du choix
Psaumes de l’Archange Michaël - 105-130
- Tome 18 - Quel chercheur de Lumière es-tu ?
Psaumes de l’Archange Gabriel - 111-137
- Tome 19 - Le secret de la pensée angélique
Psaumes de l’Archange Raphaël - 102-127
- Tome 20 - Aux portes de la Terre promise
Psaumes de l’Archange Ouriel - 104-129
- Tome 21 - Homme, retrouve ta dignité
Psaumes de l’Archange Michaël - 131-164
- Tome 22 - Garder sa mémoire après la mort
Psaumes de l’Archange Gabriel - 138-163
- Tome 23 - La pensée créatrice
Psaumes de l’Archange Raphaël - 128-153
Vous trouverez la liste complète des ouvrages d’Olivier Ma-
nitara sur le site :
www.Ordre-des-Esseniens.org
Onglet : Boutique Essénienne

Partenaire presse

es s e n t i e l pour l’Être en devenir


www.Essentiel.ca pour le Québec
www.Magazine-Essentiel.com pour la France

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